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INSEE

PREMIERE
N°840 - MARS 2002
PRIX : 2,20 €

Onze fonctions pour qualifier


les grandes villes
Philippe Julien, direction régionale de Provence-Alpes-Côte d’Azur, Insee

L
es « fonctions métropolitaines évidence les fonctions caractéristiques
supérieures » illustrent le rayonne- des plus grandes villes. Elle a été actualisée
ment des grandes villes. Symboles grâce au recensement de 1999 (cf. Défini-
tions). L’emploi relevant des onze fonctions
de dynamisme, de décision, porteuses
supérieures représente 7,9 % de l’emploi total :
d’images positives, elles sont davantage il est qualifié d’emploi métropolitain supérieur.
présentes dans les grandes aires urbai- En 1990, ce taux était de 7,1 %. Son augmen-
nes. En 1999, comme en 1990, quinze tation, qui traduit l’élévation générale et
aires urbaines concentrent 68 % de l’em- continue des qualifications, concerne surtout
ploi qui en résulte. Cependant, en neuf les aires urbaines. Entre 1990 et 1999, le taux
d’emploi métropolitain supérieur a progressé
ans, la part de cet emploi dans l’emploi
de 8,2 % à 9,0 % pour les 354 aires urbaines du
total a augmenté : elle est passée de 7,1 % pays.
à 7,9 %. Exception faite de Paris et de
quelques métropoles comme Grenoble,
Toulouse, Montpellier, Lyon et Strasbourg Concentration croissante
qui confirment leur prééminence, ce sont des fonctions supérieures
les villes de l’ouest qui bénéficient le plus dans les grandes aires urbaines
de cette croissance, particulièrement C’est dans les grandes aires urbaines que le
Rennes et Nantes. La nature de ces fonc- nombre d’emplois métropolitains supérieurs
tions permet de préciser les points forts augmente le plus : l’écart se creuse entre peti-
de chaque grande ville : la finance à Lille, tes et grandes aires urbaines. En effet, entre
les transports à Marseille par exemple. 1990 et 1999, le taux d’emploi métropolitain
supérieur ne s’accroît que de 0,1 % dans les
Depuis 1990, ces spécificités ont peu
aires urbaines ayant moins de 20 000 emplois,
évolué. alors qu’il augmente de 1,1 % dans celles en
ayant plus de 200 000, hors Paris, (tableau 1).
La liste des « fonctions métropolitaines supé- D’ailleurs l’aire urbaine de Paris se singularise.
rieures » (abrégé par « fonctions supérieu- Alors qu’elle a globalement perdu des emplois
res ») a été créée après le recensement de la entre 1990 et 1999 (- 0,6 % en neuf ans), elle a
population de 1990 pour compléter l’analyse au contraire gagné un grand nombre d’emplois
traditionnelle par secteur d’activité et mettre en métropolitains supérieurs (+11,7%).

Œ Taux d’emploi métropolitain supérieur selon la taille de l’aire urbaine en nombre d’emplois

Taux moyen d'emploi métropolitain Évolution du nombre


Nombre d'emplois
Nombre d'aires supérieur (%) d'emplois métropolitains
des aires urbaines
urbaines supérieurs
en 19990 1999 1990 entre 1990 et 1999 (%)
5 090 000 1 (Paris) 16,0 14,3 + 11,7
Entre 200 et 715 000 11 9,5 8,4 + 20,4
Entre 100 et 200 000 21 6,4 5,7 + 20,0
Entre 50 et 100 000 29 5,4 4,9 + 17,9
Entre 20 et 50 000 79 4,5 4,1 + 13,3
Entre 10 et 20 000 86 3,8 3,7 + 7,9
Moins de 10 000 127 3,6 3,4 + 8,8
Les 354 aires urbaines 354 9,0 8,2 + 14,8
Source : recensements de la population, Insee
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En 1999, les 15 grandes aires urbaines au mente le plus, en valeur absolue comme des exceptions, comme Paris. Les taux
plus fort taux d’emploi métropolitain supé- en valeur relative. Rennes, Nantes et Pau d’emploi dans chaque fonction métropo-
rieur sont les mêmes qu’en 1990 et dans étaient déjà bien positionnées ; mais Le litaine supérieure permettent de préciser
le même ordre pour les six premières : Mans, La Rochelle, Angers, Brest, les points forts des grandes villes, ainsi
Paris, Grenoble, Toulouse, Montpellier, Bayonne, Caen et Saint-Nazaire se distin- que les liaisons existant entre la pré-
Lyon, Strasbourg, Rennes, Nantes, guent également par leur forte croissance. sence de ces fonctions et le dynamisme
Bordeaux, Marseille-Aix-en-Provence, L’aire urbaine de Paris concentre 45 % de la population ou de l’emploi. L’inten-
Nice, Annecy, Lille, Orléans et Nancy de l’emploi métropolitain supérieur du sité de ces liaisons varie selon les fonc-
(tableau 2 et cartes). Elles concentrent territoire contre 46 % en 1990. En neuf tions. Elle est particulièrement forte pour
aujourd’hui 38 % de la population, 42 % ans, elle a bénéficié d’une croissance de cinq d’entre elles : Art, Télécommunica-
de l’emploi et surtout, comme en 1990, ce type d’emplois équivalente à l’effectif tions, Recherche, Informatique et Infor-
68 % de l’emploi métropolitain supérieur actuel des emplois de cette nature de mation. Pour les fonctions Services aux
de France métropolitaine. Si l’on excepte Toulouse et Lille réunis (ou encore Lyon entreprises et Banque-assurance la
le cas très particulier de Paris, leur crois- et Dijon réunis). corrélation est encore significative. Elle
sance démographique et en emplois est, En général, dans les aires urbaines, les ne l’est plus pour les autres fonctions,
en moyenne sur neuf ans, plus forte que taux d’emploi métropolitains supérieurs alors que c’était antérieurement le cas
celle des autres aires urbaines diminuent lorsqu’on s’éloigne de la ville pour la fonction Commerce. De façon
(tableau 3). Ces taux de croissance sont centre, selon le modèle parisien : de générale les liaisons sont un peu moins
même à deux chiffres pour Montpellier, 19,3 % dans la commune de Paris, à étroites que celles mises en évidence
Toulouse, Nantes, Rennes et Annecy. 6,6 % dans sa couronne périurbaine en pour la décennie précédente.
La liaison entre la taille de l’aire urbaine, et passant par 15,7 % en banlieue. Certai-
son taux d’emplois métropolitains supé- nes banlieues font exception : ainsi les
rieurs, comporte quelques exceptions. trois communes de l’ouest parisien sur Polarisation des fonctions
Ainsi, certaines grandes villes d’industriali- lesquelles se déploie le quartier de La supérieures sur le territoire
sation ancienne comptent moins Défense, forment le seul ensemble
d’emplois de ce type que leur taille ne le d’importance en France où plus d’un La fonction Art est particulièrement pré-
laisserait attendre. À l’opposé, des aires emploi sur trois est métropolitain supé- sente à Paris qui offre autant d’emplois
urbaines de taille moyenne offrent plus de rieur. De même, le taux est sensible- dans cette fonction que l’ensemble des
3 000 emplois métropolitains supérieurs : ment plus élevé à Villeurbanne qu’à 353 autres aires urbaines. Mais elle l’est
Chambéry, Niort, Belfort et Bourges. Lyon, et deux fois plus important à aussi à Montpellier et Avignon. Paris
Villeneuve-d’Ascq qu’à Lille. excepté, elle reste d’ailleurs l’apanage
Le nombre et la proportion d’emplois des villes au sud d’une ligne Bor-
Fort développement de l’emploi métropolitains supérieurs présents dans deaux-Nice. La fonction Télécommuni-
métropolitain supérieur une ville, ainsi que leurs évolutions dans cations est bien développée à Rennes,
dans l’ouest le temps, sont en général en bonne Montpellier et Bordeaux. La fonction
corrélation avec son dynamisme écono- Recherche reste la grande spécialité de
C’est dans les villes de l’ouest du pays mique mais plus encore avec son dyna- Grenoble, Montpellier et Toulouse. C’est
que l’emploi métropolitain supérieur aug- misme démographique ; il y a toutefois d’ailleurs dans ces trois mêmes villes

Emploi total en 1999 et taux d’emploi métropolitain Variation du nombre d’emplois métropolitains
supérieur supérieurs entre 1990 et 1999
Dunkerque Dunkerque
Lille Variation relative
Lille Taux d’emploi
Béthune Béthune 1990-1999 (en %)
Valenciennes métropolitain Valenciennes
Douai-Lens Douai-Lens du nombre d’emplois
en 1999 (en %) 16,1 métropolitains supérieurs
Le Havre Rouen Amiens Le Havre
Rouen Amiens
10 39,8
Caen Reims Caen Reims Metz 30
Paris
8 Paris
Brest Nancy Strasbourg 20
Brest
Troyes 6 Mulhouse
Rennes Le Mans Rennes 15
Orléans Lorient Le Mans
Lorient 5 Orléans
Saint-Nazaire Angers Tours Saint-Nazaire Montbéliard 0
Dijon Angers Tours Dijon
Nantes Besançon Besançon
3 Nantes
Nombre d’emplois Poitiers Variation 1990-1999
Poitiers
dans l’aire urbaine du nombre
La Rochelle Clermont-Ferrand Annecy
en 1999 d'emplois métropolitains
Lyon
supérieurs Limoges Chambéry
+ 85 000 Angoulême
Saint-Etienne Grenoble
Grenoble
Valence
Bordeaux
Nîmes Avignon
+ 5 000

Bayonne Nice
Montpellier
Pau Toulouse Marseille
Toulon
Aix-en-Provence
Perpignan

Source : recensement de la population de 1999, Insee Source : recensements de la population, Insee

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 Les fonctions métropolitaines supérieures dans les cinquante premières que la fonction Informatique (dans
aires urbaines* de France métropolitaine l’industrie) est la plus développée. La
Emplois Taux d'emplois métropolitains fonction Information est la plus
supérieurs Fonctions métropolitaines concentrée puisque 63 % des emplois
métropolitains
Aire urbaine supérieures
supérieurs en % Rang % de France métropolitaine sont situés
les mieux représentées**
1999 1999 1999 1990 dans l’aire urbaine de Paris. C’est égale-
Paris 815 552 16,0 1 14,3 Toutes sauf recherche ment à Paris que la fonction Services
Grenoble 28 202 12,7 2 10,8 Commercial-industrie, Gestion, aux entreprises, qui regroupe 31 % des
Informatique, Recherche, Services,
Information emplois métropolitains supérieurs, est le
Toulouse 47 955 12,0 3 10,4 Commercial-industrie, Gestion plus présente, loin devant Grenoble,
Informatique, Art, Recherche, Services, Toulouse et Lyon. Enfin, la fonction
Télécommunications, Transports
Montpellier 19 577 11,4 4 9,9 Informatique, Art, Recherche, Services, Banque-assurance est fortement implantée
Télécommunications, Information à Paris, Strasbourg, au Mans et à Lille.
Lyon 75 935 10,6 5 9,6 Commercial-industrie, Gestion,
Commerce, Services, Transports
Strasbourg 25 470 9,5 6 8,8 Banque-assurance, Recherche,
Commerce, Information Les métropoles conservent
Rennes 19 935 8,7 7 7,1 Télécommunications, Information
Nantes 25 508 8,7 8 7,7 Informatique, Commercial-industrie, leurs spécificités
Banque-assurance, Commerce,
Télécommunications Depuis 1990, les spécificités fonction-
Bordeaux 32 978 8,7 9 7,9 Télécommunications
nelles des grandes villes ont peu évolué.
Marseille-Aix 46 546 8,6 10 7,7 Art, Transports
Nice 28 438 8,5 11 7,8 Informatique, Art, Commerce, Services Elles permettent une lecture du système
Annecy 6 975 8,3 12 7,7 Art, Commerce, Services urbain français légèrement différente de
Lille 37 717 8,3 13 7,1 Banque-assurance, Services celles que définissent le contexte démo-
Orléans 12 494 8,0 14 7,4 Télécommunications graphique et celui de l’emploi. Paris
Nancy 13 158 8,0 15 7,4 Recherche, Télécommunications,
Information
confirme sa prééminence, puisque
Dijon 10 471 7,5 16 6,9 Banque-assurance, Transports, toutes les fonctions y sont particulière-
Information ment développées. L’ensemble
Pau 6 465 7,5 17 6,1 Recherche
Information
Lyon-Grenoble, au caractère industriel
Clermont-Ferrand 12 190 7,1 18 6,1
Valence 5 008 7,0 19 6,6 Commercial-industrie, Informatique, marqué mais sans lacune fonctionnelle,
Gestion vient en second avec ses 100 000
Chambéry 4 149 7,0 20 6,5 Transports
emplois métropolitains supérieurs et
Reims 8 185 6,9 21 6,1
Transports, Information reçoit l’appui d’Annecy et Valence.
Tours 10 533 6,9 22 6,1
Poitiers 5 821 6,7 23 6,0 Recherche, Information Toulouse est désormais la troisième aire
Rouen 13 218 6,5 24 6,1 Transports urbaine française par le nombre de ses
Angers 8 489 6,4 25 5,5 emplois métropolitains supérieurs ;
Besançon 5 683 6,3 26 6,4 seule la fonction Banque-assurance y
Saint-Étienne 8 084 6,3 27 5,5 Gestion
Art Commerce est peu représentée. Marseille reste très
Avignon 6 977 6,2 28 6,1
Caen 8 982 6,2 29 5,3 marquée par sa situation portuaire et
Mulhouse 6 660 6,1 30 5,8 Gestion donc sa fonction Transports. Les fonc-
Brest 6 887 5,9 31 5,1 tions industrielles, Information et
Metz 9 794 5,8 32 5,2 Banque-assurance sont peu dévelop-
Limoges 5 911 5,8 33 5,2 Télécommunications, Information
Art, Banque-assurance pées dans l’aire urbaine de Mar-
Nîmes 4 452 5,5 34 5,1
Le Mans 6 518 5,4 35 4,3 Banque-assurance seille-Aix-en-Provence. La fonction
Amiens 5 544 5,4 36 4,6 Information Banque-assurance est la seule véritable
Le Havre 6 075 5,4 37 4,8 Transports spécificité de Lille. La métropole nor-
Bayonne 4 216 5,3 38 4,6 diste apparaît bien isolée dans sa
La Rochelle 3 477 5,3 39 4,5
Commerce région. Ce n’est pas le cas des villes de
Perpignan 4 321 5,2 40 5,4
Toulon 8 611 4,8 41 4,1 l’ouest. Sans qu’on puisse ici mettre en
Angoulême 2 999 4,7 42 4,5 évidence un réseau, dans l’ensemble
Montbéliard 3 332 4,6 43 3,2 Gestion constitué par Nantes, Rennes, Tours,
Lorient 3 034 4,4 44 3,8 Angers, Le Mans, Poitiers, Saint-Nazaire
Troyes 3 044 4,4 45 4,4
les fonctions métropolitaines supérieu-
Saint-Nazaire 2 748 4,1 46 3,7
Valenciennes 4 517 4,0 47 3,7 res se complètent. Cet ensemble
Dunkerque 3 297 3,5 48 3,6 Transports accueille 80 000 emplois dans ces fonc-
Douai-Lens 5 245 3,4 49 3,1 tions et a bénéficié d’une évolution
Béthune 2 339 3,0 50 2,7 démographique et économique très
Le taux d’emploi métropolitain supérieur est le rapport du nombre d’emplois métropolitains supérieurs au nombre total forte entre 1990 et 1999 : + 8,5 % pour la
d’emplois de l’aire urbaine
*Aires urbaines les plus riches en emplois
population, + 11,3 % pour l’emploi et
**Le taux est supérieur d’au moins 25 % à la moyenne des aires urbaines du tableau, hors Paris + 30 % pour l’emploi métropolitain supé-
Source : recensements de la population, Insee rieur. Son taux d’emploi métropolitain

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Ž Emploi métropolitain supérieur et croissance Grille simplifiée des onze fonctions
métropolitaines supérieures, par ordre
Évolution 1990-1999 alphabétique
Part de l'emploi métropolitain Nombre d'aires (%) (Entre parenthèses, part en 1999 dans
supérieur en 1990 (%) urbaines l’emploi métropolitain supérieur, qui repré-
Emploi Population sente lui-même 7,9 % de l’emploi total en
France métropolitaine)
14,3 1 (Paris) - 0,6 + 2,9 Art (7,2 %) : Artistes et emplois supérieurs
entre 7,0 et 10,8 14 + 8,2 + 8,2 artistiques, artisans d’art.
Banque-Assurance (8,1 %) : Cadres des
entre 6,0 et 7,0 11 + 6,5 + 5,8 banques et des assurances.
entre 4,5 et 6,0 12 + 5,6 + 4,0 Commerce (11,9 %) : Cadres des commer-
ces de gros et interindustriel.
Moins de 4,5 12 + 4,7 + 2,0 Commercial dans l’industrie (4,5 %) :
Entre 2,7 et 14,3 Les 50 + 6,2 + 5,1 Ingénieurs et cadres commerciaux, techni-
co-commerciaux dans les établissements
Champ : Les 50 aires urbaines les plus riches en emplois en 1999.
industriels.
Source : recensements de la population, Insee
Gestion (7,1 %) : Cadres de direction, d’ad-
ministration et de finance des établisse-
supérieur rattrape celui de l’ensemble tes dans les villes (et, de fait, d’autant plus ments industriels.
de l’est, réunissant Strasbourg, Nancy, que la ville est importante), et correspon- Information (3,2 %) : Cadres et emplois
Metz, Mulhouse, Montbéliard, égale- dent essentiellement au plus haut niveau supérieurs de l’information
de qualification, de type cadre ou ingé- Informatique (1,9 %) : Ingénieurs et
ment complémentaires par leurs fonc- nieur. C’est ainsi que douze fonctions mé- cadres de l’informatique des établisse-
tions mais dont le développement a été tropolitaines supérieures ont été identifiées ments industriels
moins rapide : + 3,6% pour la population, en 1994 et quantifiées à l’aide du recense- Recherche (15,2 %) : Ingénieurs et cadres
+ 5,2 % pour l’emploi et + 16 % pour ment de 1990. En effet, à cette occasion, techniques de recherche, études ou déve-
l’emploi métropolitain supérieur entre chaque individu ayant un emploi s’est vu af- loppement dans les établissements indus-
fecter un code d’activité (selon l’ancienne triels ; chercheurs de la recherche publique,
1990 et 1999. Enfin, aux extrémités nomenclature d’activité et de produit, la emplois supérieurs des établissements de
sud-ouest et sud-est du pays, les aires NAP) et de profession (PCS). Le terme recherche et d’enseignement supérieur.
urbaines de Bordeaux et Nice, comptant « métropolitain supérieur » fait implicite- Services aux entreprises (30,6 %) :
autour de 30 000 emplois métropolitains ment référence à celles des fonctions dont cadres des services aux entreprises
supérieurs chacune, ne disposent le contenu décisionnel est élevé ou qui Télécommunications (4,2 %) : ingénieurs
contribuent à l’image de marque de la ville et cadres des postes et télécommunications.
d’aucun relais à proximité susceptible de où elles s’exercent : il est préféré dans cet Transports (5,9 %) : Ingénieurs et cadres
faire système. La qualité de métropole article au terme « stratégique » utilisé en 1994. des transports.
régionale de Bordeaux pourrait expli- Définies au niveau de l’individu, les fonc-
quer en partie l’ampleur de son dévelop- tions métropolitaines supérieures sont
quantifiées par agrégation sur les aires
Bibliographie
pement démographique et de sa
urbaines. Ceci permet de qualifier ces terri-
croissance tant en emplois qu’en toires au regard de cette grille.
emplois métropolitains supérieurs entre « Les fonctions stratégiques dans cinquante
La grille définie en 1994 a été modifiée pour
villes de France », Insee première n° 300, 1994
1990 et 1999 (+ 6,2 %, + 6,8 %, +17 %) ; s’adapter à la nouvelle nomenclature d’ac-
« French towns, higher urban functions and
à Nice, ces évolutions sont plus modes- tivités française (NAF). Le nombre de fonc-
strategic employment », P. Julien, Urban
tes (+ 4,7 %, + 1,5 %, +11 %). tions a été ramené à onze, les anciennes
Studies volume 32 Number 2, 1995
fonctions Recherche et Recherche-in-
« Fonctions stratégiques et image des
dustrie ayant été fusionnées : la frontière
Définitions est en effet devenue trop floue dans ce
villes », Julien P., Pumain D., Économie et
Statistique n°294-295, Insee 1996
domaine entre ce qui est interne aux entre-
« Spécificités des grandes villes de pro-
L’intérêt d’une analyse fonctionnelle de prises et ce qui est externalisé. Les don-
vince », Julien P., Économie et Statistique
l’emploi qui transcende les analyses secto- nées individuelles de 1990 ont été
n°294-295, Insee 1996
rielles ou par profession est désormais bien recodifiées également en NAF ce qui
« Le zonage en aires urbaines en 1999 »,
établi (cf. bibliographie). conduit, pour l’année 1990, à des résultats
Bessy P., Sicamois Y., Insee première
La grille qui a défini les fonctions métropoli- légèrement différents de ceux publiés en
n°765, 2001
taines supérieures a été construite de 1994 (de plus les aires urbaines de 1999
« Configuration organisationnelle des
façon empirique (Insee première n°300). sont plus vastes que les agglomérations de
entreprises et division spatiale du travail
Non exhaustive, elle sélectionne des fonc- 1990). Les évolutions entre 1990 et 1999
industriel », Bureau M.-C., Moatty F.,
tions selon trois critères : elles sont à la fois sont calculées à partir de cette nouvelle
Valeyre A, Dossier de recherche n°37 du
aisément identifiables, davantage présen- grille.
CEE, 1991.
INSEE PREMIÈRE figure dès sa parution sur le site Internet de l'Insee : www.insee.fr

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