Champs d’actions encouragées

Norme culturelle de la pratique,

et

Culture sportive spécifique

M. Récopé
michel.recope@uca.fr
UFR STAPS, Laboratoire ACTé, EA 4281 1
 L’origine socioculturelle : culture et
pratiques culturelles
Voir TD1 :
chaque pratique socioculturelle
valorise une valeur essentielle qui détermine les effets essentiels,
concrets, à produire pour être jugé performant

→ C’est la norme culturelle de la pratique (NCP),

C’est une norme culturelle : chaque norme culturelle instaure un
comportement particulier qui est valorisée et qui est réglé par
des pratiques. La norme culturelle a pour fonction d’orienter les
comportements des membres d’une culture donnée, dans un
domaine particulier, pour favoriser la vie commune.
→ ou encore le sens premier de la pratique
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 L’origine socioculturelle
: champs
d'actions encouragées et cultures
spécifiques
Des modes de vie, des pratiques, dont les
pratiques sportives :
- performances attendues,
- institutions, éducation, sensibilisation,
- évolution sous la temporalité d'une génération.

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Les mondes propres culturels

• À chaque groupe culturel ses modes de vie, ses croyances, ses normes
socioculturelles et ses interactions normatives.
À chaque culture son monde, ce qui confirme que "nos cultures hallucinées
confondent le réel avec l’idée qu’elles se font du réel" (Cyrulnik, 2000, 248).
Le concept de champ d'actions encouragées (Reed et Bril, 1996) propose que
chaque culture se caractérise par les pratiques qu'elle valorise et attend de ses
membres, et réciproquement par celles qu'elle rejette ou prohibe (Récopé et
Rix-lièvre, sous presse).

• Selon ce point de vue, par exemple, le volley-ball, constitue un champ

d'actions encouragées.
Nos analyses (Récopé et Fache, 2010) concluent que le volley-ball est issu
d'un processus de réglementation socioculturelle qui valorise et encourage
certaines interactions d'opposition entre deux adversaires au sein d'un
environnement normalisé. La norme sociale d'opposition valorise in fine la
recherche au plus tôt de la rupture de l’échange au détriment de l'adversaire.
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Les mondes propres culturels
Montaigne Les Essais (XVIème siècle)
La barbarie n’est que le nom de l’altérité. Les termes « barbares » et
« barbarie » possèdent en effet une connotation péjorative dénotant la
sauvagerie et la cruauté.
Or, Montaigne remarque que leur usage pour qualifier les peuples qui
n’appartiennent pas à une culture donnée présuppose que celle-ci se
représente être la seule à posséder des mœurs parfaites et morales. En
d’autres termes, tout ce qui est étranger aux normes d’une civilisation
donnée est susceptible de recevoir le qualificatif de « barbare ». « Il n’y a
rien, écrit Montaigne, de barbare et de sauvage en cette nation, à ce qu’on m’en
a rapporté, sinon que chacun appelle barbarie ce qui n’est pas de son usage ;
comme de vrai, il semble que nous n’avons autre mire de la vérité et de la raison
que l’exemple et idée des opinions et usances du pays où nous sommes »
(Essais).
Montaigne met ainsi en lumière un véritable paradoxe de la barbarie : chacun est
l’étranger, donc le barbare de l’autre.
https://1000-idees-de-culture-generale.fr/barbarie-
montaigne/#:~:text=%C2%AB%20Il%20n'y%20a%20rien,du%20pays%20o%C3%B9%20nous%20sommes 5
Mondes propres culturels et sensibilisation culturelle
Toutes les entreprises d'éducation, plus ou moins formalisées, s'intègrent dans la
classe des opérations de sensibilisation socioculturelle à ce qui fait valeur dans une
culture donnée :
Ces opérations de sensibilisation visent par normalisation un changement d'attitude
qui est avéré lorsque les personnes adoptent les bonnes pratiques, celles qui traduisent
l'adhésion comportementale effective à ce qui fait valeur.

La sensibilisation est un processus essentiel de l’éducation, par lequel s’exerce une

influence sociale suscitant l’adhésion à une cause jugée importante (la faim dans le
monde ; la dégradation de l’environnement ; la lutte contre l’injustice sociale…).

Sensibiliser à… répond à un objectif de transformation et vise en dernier ressort un

changement d’attitude, atteint lorsque des personnes se mobilisent effectivement au
service de cette cause/valeur (Récopé, 2015).

Éduquer c'est toujours chercher à sensibiliser (les éduqués) à une valeur

Former c'est toujours chercher à conformer (les formés) à une norme
pratique 6
 :
Origine de la valeur et de la signification
les cultures, les pratiques culturelles
« champ d’actions encouragées » (Reed et Bril, 1996) :
tout groupe culturel est caractérisé par les pratiques qu’il
valorise et celles qu’il dévalorise

- une action (une interaction) peut être plus ou moins

fortement encouragée ou prohibée.
- il existe des règles sur les rôles à tenir par les différents
protagonistes en fonction des situations
- ces actions, règles et valeurs peuvent être plus ou moins
formalisées/implicites
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 Origine de la valeur et de la signification ?
→ les cultures spécifiques
Chaque pratique constitue une culture (sportive) spécifique,
« combinaison spécifique de comportements, de rapports
au corps et de systèmes de valeurs »
• autant de cultures sportives qu’il y a de pratiques
différenciées.
• les règles (du sport) investissent chaque pratique d’un
ensemble de propriétés formelles qui lui sont spécifiques.

(Darbon, 2002)

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 La norme culturelle de la pratique
= une valeur indissociable de son anti-valeur
La valeur essentielle de la pratique constitue un enjeu : ce qui est à gagner et à perdre
Enjeu gagné = la valeur est satisfaite
Enjeu perdu = c’est l’anti-valeur

→ La valeur a son inverse (l’anti-valeur) quand elle n’est pas satisfaite

Du fait qu’elle constitue la référence de ce qui fait valeur, la norme pose par là-même
l’anti-valeur : certains aspects importants du milieu sont d’emblée qualifiés
négativement par rapport à elle. C’est l’essence du rapport normal-anormal : par la
norme, « toute préférence d’un ordre s’accompagne, le plus souvent implicitement, de
l’aversion de l’ordre inverse possible » (Canguilhem, 2007, p. 178).

TD 1 : la valeur essentielle de la pratique que vous avez choisie doit avoir son anti-
valeur, car c’est une norme.
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