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Odontogenèse

Introduction :
 = processus embryologique complexe qui débute vers la 6 e semaine IU, et se poursuit
jusqu’à l’âge adulte avec l’éruption de la 8. La dent a une origine double, épithéliale
(émail) et mésenchymateuse (dentine, pulpe et cément)
 Suit les étapes suivantes :
 Initiation : Formation de la lame dentaire
 Morphogenèse de la dent  : stade du bourgeon du capuchon/cupule et de la cloche
dentaire
 Cytodifférenciation terminale des améloblastes et des odontoblastes
 Formation de la racine et couplage à l’éruption de la dent
 Toutes ces étapes résultent de l’activation d’un ensemble de gènes, de facteurs de
transcription et de facteurs de croissance.

Rappels embryologiques :
Au début de la 4ème semaine de la VIU, dans l’extrémité céphalique de l’embryon, se
développent des renflements ; ce sont les bourgeons faciaux qui s’organisent autour d’une
dépression : le stomodeum ou bouche primitive. C’est au niveau du stomodeum que se
déroule l’odontogenèse.
Les bourgeons faciaux sont représentés par :
 Bourgeon nasofrontal : impair et médian soulevé par le prosencéphale et qui est la
conséquence de la prolifération en avant du cerveau.
 Système branchial : apparaît chez l’embryon à la 4 e semaine. IL est formé de l’ensemble
arcs + sillons :
 Le 1er arc branchial : Il est double et constitué de 2 paires de bourgeons :
 Une paire de bourgeons maxillaires située sous le bourgeon frontal et limitant
latéralement le stomodeum. Ils participent à l’édification de l’étage supérieur de
la face
 Une paire de bourgeons mandibulaires située sous le précédent et qui participent
à l’édification de la mandibule et une partie du plancher buccal.
 Le 2 arc branchial (hyoïdien) est un arc cervical.
e

 Ces arcs sont séparés par des sillons :


 Le sillon oblique : entre le bourgeon frontal et le maxillaire ;
 Le sillon branchial : entre le 1er et le 2e arc branchial ;
 Le sillon transverse : entre le bourgeon maxillaire et le bourgeon mandibulaire.
Initiation et interactions épithéliomésenchymateuses : des placode, la lame
dentaire et bourgeons initiaux :
 Mise en place des tissus odontogènes
Vers la fin de la 5e semaine de la VIU, il se forme sur la face inférieure du procès maxillaire et
sur la face supérieure du procès mandibulaire un épaississement appelé épithélium
odontogène. Peu de temps après, le bourgeon frontal prolifère, donnant le bourgeon nasal,
avec à sa face inférieure, l’épithélium odontogène. Ainsi, vers la fin de la 5 e semaine de la
VIU, les 4 épithélia supérieurs fusionnent dans la région de la future incisive latérale, pour
former l’épithélium odontogène supérieur.
Dans certains sites très précis appelés « placodes épithéliales » ; Les cellules de l’épithélium
odontogène reçoivent des instructions directives de quelque gènes et facteurs de transcription
qui les activent, marquant ainsi dans le mésenchyme sous-jacent ; les sites putatifs des futures
dents.
En réponse à cette stimulation initiale, des cellules dérivées des crêtes neurales, migrent
depuis l’ectoderme de la face dorsale de l’embryon vers la face ventrale du mésenchyme
stomodéal et s’installent au niveau des sites marqués par les placodes épithéliales, formant
ainsi l’ectomésenchyme ou le mésenchyme odontogène.
L’épithélium odontogène est séparé du mésenchyme odontogène sous-jacent par une
membrane basale qui va jouer un rôle déterminant dans leurs interactions.

Formation de la lame dentaire


À partir de l’épithélium odontogène on va avoir 2 petites protubérances qui se forment : La
lame vestibulaire et la lame dentaire primaire
Au niveau de la lame vestibulaire : les cellules vont subir des apoptoses, la lame va dégénérer,
et un vestibule va se creuser.
Au niveau de la lame dentaire : Vers la sixième semaine, le mésenchyme odontogène
provoque une induction sur l’épithélium qui le surmonte, l’épithélium répond avec
compétence par une multiplication cellulaire en direction de l’ectomésenchyme, et s'invagine
dedans formant une structure appelée mur saillant puis mur plongeant ou lame dentaire
primaire. (Pas d’augmentation du nombre de divisions cellulaires au niveau de l’épithélium
odontogène. Ce qui explique la formation de la lame dentaire primaire c’est un changement
d’orientation du fuseau mitotique lors de la division cellulaire vers le mésenchyme. Donc avec le
même rythme de prolifération on va observer une invagination dans le tissu conjonctif sous-jacent)
 Stade du bourgeon dentaire :
La lame dentaire s’invagine et se développe dans le mésenchyme des mâchoires. Elle va
former une bande continue, et latéralement au niveau de son extrémité elle va connaitre une
intense prolifération cellulaire, formant des renflements à ce niveau, chaque renflement
correspond au futur germe dentaire. A la fin de ce stade, la lame dentaire donnera 20
bourgeons des dents temporaires (10 maxillaires et 10 mandibulaires).
La partie épithéliale du bourgeon : composée en périphérie par une couche de cellules
cylindriques ; enfermant au centre des cellules épithéliales de remplissage polyédriques. Au
niveau de la couche périphérique, on note l’apparition d’une structure histologique
particulière et transitoire ; le nœud de l’email primaire, qui donnera naissance à des nœuds de
l'émail secondaires. Ils agissent comme des centres organisateurs de la morphogenèse. Ils
contrôlent le repliement de l'épithélium en produisant des facteurs stimulant la prolifération
des cellules voisines. Ils ont leurs divisions cellulaires stoppées et entrent en apoptose une fois
leurs signalisations abouties. Ce repliement épithélial permet la transition du bourgeon au
capuchon pour le nœud primaire et la genèse des cuspides pour les nœuds secondaires au
stade de la cloche
La partie ectomésenchymateuse : Au niveau de l’ectomésenchyme ; on note une
augmentation de la densité cellulaire en regard de la partie épithéliale du bourgeon dentaire,
cette condensation n’est pas liée à une l’activité mitotique à ce niveau, mais plutôt à la
migration des cellules dérivées des crêtes neurales augmentant le nombre cellulaire. En plus ;
ces cellules n’ont pas la même activité sécrétoire que les fibroblastes qui les entourent. Elles
vont sécréter beaucoup moins de matrice extra cellulaire que les fibroblastes du mésenchyme.
C’est ce qui crée cet aspect de condensation cellulaire.
Morphogenèse de la dent et Cytodifférenciation initiale :
Cette phase se caractérise par l’acquisition de la morphologie spécifique de chaque dent
(incisive, canine et molaire) en passant par la cupule et puis la cloche.
 Stade de la cupule/capuchon :
La lame dentaire primaire : reste attachée à la cupule par un pédoncule, lame dentaire
latérale.
La partie épithéliale : sous l’effet d’une différence de prolifération cellulaire elle va se
replier et former une concavité qui va entourer le mésenchyme sous-jacent, prenant la forme
d’une cupule, à ce stade elle va prendre le nom de «  organe de l’email », il sera à l’origine de
l’email, composé de :
La couche épithéliale périphérique : elle va donner au centre en regard de la papille
mésenchymateuse : l’épithélium adamantin interne (EAI) ; une couche de cellules conservant
leur forme cylindrique courte, continué de part et d’autre par une couche de cellules qui
deviennent cubiques vu le développement latéral important (différence de prolifération) ;
l’épithélium adamantin externe (EAE).
Les cellules de remplissage : ces cellules ayant une forme d’étoile avec d’énormes espaces
intercellulaires qui sont remplis de Glycosaminoglycanes hydrophiles (GAG) s’organisent
pour former le réticulum Etoilé.
La partie mésenchymateuse : On note une vascularisation importante qui s’organise pour
assurer la vascularisation de l’organe de l’émail. A ce stade elle prend le nom de «  papille
mésenchymateuse » qui sera à l’origine de la dentine et de la pulpe. Autour de la papille
mésenchymateuse, y’aura une organisation fibrillaire appelée « sac folliculaire  », à l’origine
du cément, os alvéolaire et ligament parodontal.
 Stade de la cloche :
La lame dentaire : la lame dentaire latérale prolifère et donne naissance à un bourgeon
lingual de la dent successionnelle, lame dentaire successionnelle. Les molaires se développent
à partir d’une extension distale de la lame primaire au fur et à mesure de la croissance
postérieure des mâchoires, lame dentaire parentale.
A la fin de ce stade on va observer une apoptose de la lame dentaire primaire qui va
disparaître ou rester sous forme de vestiges dites perles de serres. La disparition de la lame
dentaire secondaire va laisser un canal reliant la dent successionnelle à l’épithélium buccal dit
canal gubernaculaire, ou gubernaculum dentis.
L’organe de l’email :
- EAI : les cellules cylindriques (pré-améloblastes) s’allongent davantage, et
deviennent étirées, ces cellules vont subir une cytodifférenciation (polarisation) pour
devenir des améloblastes pré-sécréteurs. Au sein de l’EAI apparaissent les nœuds de
l’émail secondaires, depuis ces formations débute l’inflexion des futures cuspides des
germes dentaires en formation.
- EAE : les membranes cytoplasmiques des cellules de l’EAE forment une surface
continue, déprimée par endroits par des anse capillaires.
- RE : les cellules étoilées restent attachées par des desmosomes, le RE assure le transit
des apports nutritifs vers l’EAI, ainsi que sa protection. Également préserver l’espace
pour la croissance de la couronne.
- Stratum intermédiaire : une nouvelle strate de cellules qui apparait entre l’EAI et le
RE. Les cellules sont aplaties, et riches en phosphatase alcaline.
- Zone de réflexion : c’est la zone de jonction de l’EAI et l’EAE. Cette zone va croitre
sous forme d’un double feuillet sans interposition ni du RE et du SI. C’est ce qu’on
appelle la gaine de Hertwig nécessaire pour le développement des racines.
La papille mésenchymateuse : Elle va se diviser en deux parties :
Une partie centrale : va garder le même aspect histologique initiale donnant la pulpe
embryonnaire.
Une partie périphérique : qui va subir des modifications à l’origine de la dentine :
Les cellules dérivées des crêtes neurales périphériques en regard de l’EAI entrent en mitose
pour un nombre précis de divisions cellulaires. La dernière division cellulaire conduit à la
formation de deux cellules filles :
- La cellule fille la plus proche de la MB va se différencier pour donner à la fin un
odontoblaste sécréteur de la dentine. Les odontoblastes sont des cellules
postmitotiques. Leur cytodifférenciation terminale va les faire passer par un stade de
polarisation pré-sécrétrice, puis entrer dans une phase fonctionnelle sécrétrice.
- La cellule fille la plus à distance de la membrane basale s'incorpore dans la couche des
cellules de Höehl, elles peuvent réactiver leur différenciation et devenir des
odontoblastes afin d'élaborer une nouvelle barrière de défense, la dentine
réactionnelle, à la suite d'une agression modérée et lente (lésion carieuse, préparation
d'une cavité de restauration, mise en place d'un matériau de faible cytotoxicité).
Le sac folliculaire : entoure le germe dentaire à la manière d’un cocon.
Conclusion :

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