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THEMATIQUE : PROSPECTIVE 2040

Facebook injecte 225 millions de dollars sur deux


ans pour lutter contre les deepfakes

Malgré 25 ans d’efforts pour enrayer la circulation de fake news au sein de


ses nouveaux carrefours relationnels connectés (ou réseaux sociaux 4.0),
Facebook continue d’être épinglée par la cour Européenne pour son
incapacité à stopper la recrudescence de montages vidéo.

C’est au cours d’une conférence de presse internationale que le Directeur Général de Facebook France
Colin Djelloul s’est exprimé d’un ton grave sur l’invasion des deepfakes : « Le problème avec les
deepfakes, c’est l’absence totale d’outil de détection facilement accessible à la population. Il y a 20 ans,
on croyait encore au contenu d’une vidéo. Aujourd’hui, c’est fini. Vous trouvez des fausses vidéos de la
Présidente de la République dans lesquelles elle tient des propos totalement différents de sa pensée.
Nous parlions déjà des fake news à l’époque du Brexit, mais ce n’était rien par rapport à ce qui se passe
aujourd’hui. »

M Djelloul a annoncé alors : « Face à cette guerre digitale où se jouent les avenirs politiques et
démocratiques de nos sociétés, Facebook a donc décidé d’investir –de nouveau– 225 millions de dollars
sur 2 ans. L’objectif est l’amélioration des outils de détection des deepfakes, mais également un plus
grand soutien aux médias considérés fiables comme le journal Le Monde. »

Nous avions déjà évoqué dans nos pages le problème économique auquel se retrouve confronté
Facebook, sachant que ces deepfakes s’attaquent également aux entreprises et entrainent la chute
momentanée des cours de la bourse et la détérioration de l’image de marque.

La marque Apple a ainsi dû intervenir d’urgence après qu’un montage vidéo circulant sur le web
montrait son directeur marketing Phil J. Hyung critiquant les clients Apple, les qualifiant « d’imbéciles »
au « comportement moutonnier ».

En novembre dernier, une vidéo montrant des pilotes de la compagnie aérienne American Airlines
totalement ivres en plein vol avait fait chuter en bourse de New York les titres de ladite compagnie.

Interrogés, plusieurs chercheurs et analystes affirment que le deepfake n’est qu’un élément parmi
d’autres de notre ère post-vérité. Une ère dans laquelle les pouvoirs publics et les entreprises –totalement
décrédibilisés– n’ont que peu de pouvoir et sont passés de « proactifs » à « réactifs » en l’espace de 50
ans, sans pouvoir rien y faire.

Selon Esteban del Alqueria, professeur à TBS, cette prolifération de fake news en tout genre s’explique
bien sûr par cette ère post-vérité et l'amélioration des technologies, mais également par la manière dont
le web s’est construit : « le web a produit une forme très décentralisée de communication de masse qui
pervertit le discours public et favorise la prolifération de fausses informations. Cette décentralisation
permet également à des minorités aux opinions et croyances normalement isolées dans la société, de se
rassembler et ainsi renforcer ces mêmes opinions et croyances ». Esteban del Alqueria, démontre que le
problème émergeant c’est que ces groupes ne sont jamais confrontés à d’autres groupes susceptibles
de remettre en question leur pensée.

Autrement dit, la manière dont se sont construits le web et les réseaux sociaux au début du 21ème siècle
a produit une immense « caisse de résonance » qu’il serait aujourd’hui difficile de contenir durablement.
Suivant cette logique, il y a fort à penser que Facebook doive encore investir des centaines de millions
de dollars d’ici deux ou trois ans…

Source : TBS news

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