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39 rue A.BRIAND
62200 BOULOGNE SUR MER
Voici, pour le Salon de la Maquette, le n°2 d'Avions. Si
tout va bien et que le rythme est tenu, vous retrouverez
Revue mensuelle éditée
par SARL LE.LA PRESSE
votre magazine le 10 de chaque mois. Ce numéro est
RCS Boulogne sur Mer particulièrement bien illustré et rempli de sujets inédits
B 387 641 202
qui nous l'espérons vous passionneront. Nous en
GERANT: Michel LEDET avons tant d'autres en réserve! Nous nous sommes pro-
DIRECTEUR DE LA REDACTION:
Michel LEDET mis de vous présenter au moins un sujet français ainsi
REDACTEUR EN CHEF: qu'un autre sur la période 1910-1920 dans chaque nu-
José FERNANDEZ
SECRETAIRE DE REDACTION méro. Quant aux profils couleur, leur nombre variera
et ADMINISTRATION: Sylvie LEDET compte tenu de la documentation nécessaire à leur réa-
PRINCIPAUX COLLABORATEURS: lisation; mais il y en aura systématiquement. Les plans
Gérard BOUSQUET seront reproduits à une échelle "maquettiste", le plus
Yves BUFFETAUT
Bernard CROCHET souvent au 1/72ème, et nous vous proposerons égale-
Vincent GRECIET
Patrick LAUREAU ment un écorché par numéro. Enfin nous comptons sur
Joël MESNARD vos critiques, constructives, et surtout sur votre fidélité!
Lucien MORAREAU
Amaury du SOULIER
Jean-Claude SOUMILLE
COLLABORATEURS ETRANGERS:
AMERIQUE DU SUD: J.F.NUNEZ PADIN En couverture: le Dornier Do-Wal " 260" de la 26 Hidroes-
BELGIQUE: G.BOTQUIN
BULGARIE:
kadrila effectue une reconnaissance sur un port italien peu
M.ANDREEV-S.BOSHNIAKOV avant le conflit d'avril 1941.
CROATIE: D.FRKA
ETATS-UNIS: D.LAYMAN-D.Y.LOUIE
FINLANDE: K.STENMAN
GRECE: K.PALOU LIAN- TTSIPLAKOS SOMMAIRE
ITAL/E: G.APOSTOLLO
NORVEGE: S.GULLI
PAYS- BAS: 2- LAviation Navale Yougoslave de 1920 à
M.SCHEP-K.VAN DEN BERG
POLOGNE: W.BUTRYCZ- W.LUCZAK 1941 par Michel Ledet
ROUMANIE:
D.ANTONIU-V.AVRAM-C.COSTACHE
M.FLOREA-1.ROBANESCU
SLOVENIE: M.MARUSKO
13- Les Nieuport polonais 1919-1920
ILLUSTRATEURS:
par Tomasz Kopanski
Couverture: L.LABEYRIE
Profils couleurs: R.GRETZYNGIER
D.FRKA-M.ROBANESCU 22-Le Morane-Saul nier "Paris" 1 et Il
Dessins techniques: I. ROBANESCU
(2ème partie et fin) par José Fernandez
SERVICE ABONNEMENTS: S.LEDET
PUBLICITE à l'adresse de la rédaction
. 31
L'AERONAUTIQUE NAVALE
YOUGOSLAVE
., DES
ANNEES 20 A AVRIL 1941
par Michel Ledet
La naissance et le développe-
Ci-dessus: le transport d'hydravions Zmaj pouvait transporter jusqu 'à 10
ment de l'aviation maritime appareils, il fut très utilisé lors des manoeuvres de la marine yougoslave comme
base mobile pour les hydravions.
Les premiers réglements sur la com- Ci-dessous: deux hydravions d'entraînement Fizir dont quelques exemplaires
position de la marine yougoslave de figuraient encore dans l'inventaire de l'aviation navale en 1941.
1920 mentionnent déjà l'existence
d'une aviation maritime et en 1923
ce département fut considéré com-
me une arme à part entière de la ma-
rine. Les premiers hydravions prove-
naient de l'ancienne aéronautique
navale austro-hongroise et compre-
naient entre autres des Hansa-
Brandenbourg W 13, des Lohner et
des Rumpler CVIII. L'école de l'avia-
tion navale fut ouverte en 1923 à Dje-
novich. Il fallut dès le début des an-
nées 20 penser à renouveler le parc
des hydravions vieillissants et de
nouveaux types d'appareils firent
leur entrée en service tels l'lkarus té. C'est également en 1928 que la téo clémente! En 1927, entrait égale-
SM , conçu par l'ingénieur Josef marine yougoslave acquit un trans- ment en service un hydravion à co-
Mickl qui avait oeuvré chez Rumpler port d'hydravions en Allemagne que léger, l'lkarus 10. D'autres Do-
auparavant. En 1927 arriva le 1er qu'elle baptisa Zmaj (cerf- Wal furent également commandés
Do-Wal (imm . 200) puis la marine volant). Ce bâtiment servait à la fois en 1930 et la firme Zmaj reçut la li-
commanda 10 Do-D, hydravions à de transport d'hydravions (dont il cence de fabrication du Heinkel He 8
flotteurs d'aspect massif, qui furent pouvait emporter 10 exemplaires) et mais il semble qu'un seul exemplaire
livrés en 1929 et en commanda 14 de base mobile pour les escadrilles fut en service dans ce pays. Pour
autres la même année. En 1928, navales lors des manoeuvres con- l'entraînement, cette dernière cons-
l'école fut transférée à Divulje (Split) jointes avec la marine; il ne possé- truisit sous licence l'hydravion Han-
où l'on construisait une nouvelle ba- dait pas de catapulte et les ma- riot 41 et Rogozarski développa le Fi-
se d'hydravions. Toutefois, la base- noeuvres étaient longues et délica- zir en version hydravion . Des Moth
école de Djenovich resta en activi- tes (à la grue), nécessitant une mé- DH-60, en version hydravion, furent
*La Serbie ne possède pas de côtes. Ce sont la Croatie et le Monténégro qui donnent sur la mer Adriatique.
4
également en service ainsi que la
version hydravion du Fleet 10 au mi-
lieu des années 30 (3 exemplaires).
Ce furent ces types d'appareils qui
restèrent en service durant toutes les
années 30, la plupart d'entre eux ser-
vant toujours en 1941, la marine you-
goslave était non seulement le pa-
rent pauvre du budget de la défense,
mais la Yougoslavie subit également
la crise économique de 1929. Ce
n'est qu'au milieu des années 30 que
l'on pensa à nouveau à renouveler le
parc aérien de la marine. Afin de
remplacer les Do-D vieillissants, la
marine yougoslave fit appel à l'Alle-
magne qui livra 12 Do-22Kj mais
également à la firme nationale Ro-
gozarski qui développa en 1937-38
le bimoteur de reconnaissance
SIM XIV-H et le PVT-H d'entraine-
ment. En 1939 l'aviation navale you-
goslave comptait environ une centai-
ne d'appareils dont 62 opération-
nels, le reste étant réservé à l'entraî-
nement. Il y avait 4 escadrilles de re-
connaissance et 3 de bombarde-
ment et ses effectifs en personnel
comprenaient environ 1100 hommes
dont 140 pilotes. En 1941, on
comptait environ 75 hydravions opé-
rationnels, plus quelques autres trop
vieux pour assurer des missions de
guerre.
Le parc aérien était en grande partie
démodé en 1941, certains appareils
étant vieux de 15 ans et plus! Cer-
tains matériels étaient pourtant en
commande: 18 SIM-XIV-H d'une
nouvelle version plus puissante et 6
Caproni CA 316 ainsi que 6 SIM XII-
H d'entraînement. Toutefois les es-
cadrilles étaient loin de leur effectif
de 12 hydravions! Bien souvent l'ef-
fectif n'atteignait que 5 ou 6 appa-
reils et aucun en réserve. Le 1er Hi-
droplansk Koinmanda ne possédait
en tout et pour tout qu'une seule es-
cadrille et dut donc grouper ses acti-
vités avec le 2 H K. Lorsque fut
décrétée la mobilisation (le 30 mars
1941), une nouvelle unité, la 12 Hi-
dro-eskadrila, fut formée à partir de
la moitié du matériel de la Skolska
H.e.; le personnel réserviste venant
En haut: développé dans les années
20, l'lkarus S.M. était encore en servi-
ce à l'école d'hydravions lors de l'atta-
que des pays de l'Axe!
L'attaque italo-allemande
6
italiens dans son PVT-H, toujours
sans succès.A part quelques recon-
naissances effectuées par les Do 22
et les SIM XIV, l'aéronautique navale
yougoslave resta inactive ce jour. Le
9 avril, les Italiens attaquèrent les
bases de Sibenik et Divulje. La 5ème
H E enregistra la perte de 3 SIM XIV
et 2 autres furent endommagés. Cet-
te escadrille était basée à Tijesno,
sur l'île de Murter. quelques lkarus
SM et 10 furent également détruits à
Divulje mais ces antiques hydravions
n'avaient aucune (ou très peu) de va-
leur militaire. Les Do-22 "307" pilo-
té par 1. Korosa attaqua seul un con-
voi de 12 transports et 8 destroyers,
hélas sans succès dans l'Adriatique,
alors que 3 autres Do 22 tentaient
d'attaquer le port de Durazzo; ils fu-
rent toutefois repoussés par la
D.C.A. Le 10 avril, les restes du 2 H.K
évacuèrent sur Boka Kotorska: 2 SIM
XIV-H endommagés, de la S.H.e. fu-
rent réparés et remis à la 1.H.e. Le
Do 22 "307" effectua une reconnais-
sance sur Bari et le "311" sur Brindi-
si. Lors des missions de reconnais-
sance, les Do 22 emportaient 3 hom-
mes et 2 lors des missions de bom-
bardement. Le 11 avril, un Do 22 de
la 20 H.e. rencontra un unique bom-
bardier italien au-dessus de Boka;
dans le combat qui s'ensuivit, le mo-
teur du Do 22 fut touché, obligeant le
pilote à poser l'appareil près de Os-
tro. Repéré par un SIM XIV-H, il fut
prit en remorque par un navire et ra-
mené à Kumbor. Le 12, les Do 22 de
la 20 H.e. effectuèrent à nouveau
des vols de reconnaissance: le "311"
7
En haut: le SIM XIV-H n°151 était
équipé d'une double commande
pour l'entraînement; on aperçoit au
moins 2 Do-Wal à l'arrière-plan.
Au milieu: la 1 Hidroeskadrila à
Divulje pendant l'hiver 40-41, lors
d'une inspection.
fr.
. - .
En bas: le seul SIM XIV-H à avoir
pu rejoindre le camp allié, le n°157
~··. ·- ~ de la 1 Hydroeskadrila est vu après
/
,.;:,,...
"
"
.,r,.
""-
•
. son arrivée à Aboukir en Egypte.
' .
-
8
En haut: le premier des Do-22 (ou Do-Y)
présentait quelques différences par rap-
port aux appareils de série dont l'hélice
quadripale en bois et le radiateur rétracta-
ble.
9
D. Vukuc qui fut tué. Le He 8 redécol-
la le 17 avril et arriva dans l'après-
midi à Patras où il trouva les 8 Do
22. Un autre SIM XIV-H, le "169"
essaya de s'évader mais fut contraint
de faire demi-tour à cause d'ennuis
de moteur. Dans la soirée, les 10 hy-
dravions décollèrent pour Sala-
mis. l'.un d'eux y resta (un Do 22)
pour ennuis de moteur alors que les
9 autres hydravions s'envolèrent
pour la baie de Sude, y arrivant en
soirée. Le seul He 8 dut être aban-
donné en Crète à cause de sa trop
courte autonomie et y fut plus tard
détruit. Le 19 avril, les 8 hydravions
s'envolaient pour·l'Egypte, le dernier
Do 22 les rejoignant le 27 du même
mois à Aboukir. En Yougoslavie, les
Allemands capturèrent le transport
d'hydravions Zmaj qu'ils réutilisèrent
comme mouilleur de mines en le re-
Ci-dessus: l 'évasion du He 8 s'acheva dans la baie de Sude en Crète où l'appareil fut sabordé par son équipage.
Ci-dessous: le Do-22 n°309 tiré sur la plage d'Aboukir en Egypte par des personnels de l 'aviation navale évadés de leur pays.
10
En haut: le Do-22 n°309 sur la plage
d'Aboukir.
SOURCES:
-divers numéros du magazine " Front "
-archives de M.lsaic
-"Warship International" n°4-82 et n°2-84
-"Air War over Yugoslavia, Greece and
Crete", C.Shores et N.Malizzia.
Peu de temps après la Première Guerre Nieuport 24, n° série 5424, moteur Le vola avec le Nieuport le 3 mai 1919. Du-
Mondiale, les Polonais affrontèrent les Rhône 120 cv n° 50474 rant les mois de mai et juin 1919, les lt
troupes bolcheviques (pas encore so- Cet appareil fut capturé à Vilnius le 19 A. Jurkiewicz et W. Willman effectuè-
viétiques) lors d'un conflit qui dura près avril 1919 en compagnie d'un Anatra rent plusieurs missions de guerre sur
de quatre années et qui aboutit à l'in- Anasal, ayant appartenu à la 3ème es- cet appareil, en voici la liste :
dépendance polonaise. l'.aviation polo- cadrille de l'artillerie bolchevique. Cette -Le 7 mai 1919, le lt Jurkiewicz fait une
naise se constitua essentiellement au- unité se trouvait sous le commande- reconnaissance de 7h40 à 9h sur l'axe
tour de matériel capturé, composé de ment d'un Polonais, le lt Juliusz Gilewi- Vilnius-Vileyka-Bezdany-Podbro-
Nieuport de différentes versions. Bien cz, qui intentionnellement, fit abandon- dzie-Kieidany. li largua 1 bombe sur.la
peu étaient toutefois en état de voler, ner la plus grande partie de l'équipe- gare de Podbrodzie. Le même jour de
plus ou moins endommagés; certains ment à Vilnius. Le Nieuport "trouvé" 17h45 à 19h, il effectue une autre recon-
furent parfois livrés par des déserteurs n'était pas armé; il se distinguait des naissance sur l'axe Vilnius-Vileyka-
et d'autres capturés démontés sur des autres appareils par un grand diable Michaliszki-Czerwony Dwar; 1 bombe
trains, en cours de livraison. Tomasz peint sur le côté droit du fusela- lancée sur les avant-postes bolchévi-
Kopanski a établi une liste de 18 Nieu- ge. Après son remontage, les Polonais ques à Michaliszki.
port ainsi que leur historique au sein de l'affectèrent à la 4 ème escadrille; le -Le 9 mai 1919: Vol de liaison de 45
!'Aviation polonaise! commandant, le lt Artur Jurkiewicz, minutes par le lt Jurkiewicz au profit du
13
7 ème régiment de Uhlans à Sola, le
même jour, même pilote, reconnaissan-
ce sur l'axe Vilnius-Smargou-prudy,
avec 1 bombe lancée sur la gare de
Prudy. Au retour, atterrissage forcé
sans dommage, réservoir videl
-Le 22 mai 1919, de 7h15 à 9h10, lt
Jurkiewicz, reconnaissance sur l'axe
Vilnius-Vileyka-Swieciany-lgnalino-
Labuzy. Au-dessus de Labuzy, le Ni-
euport subit le tir de la DCA ennemie.
-Le 26 mai 1919, vol de Vilnius à Lida
(lt Jurkiewicz) .
-Le 27 mai , reconnaissance (lt Jurkie-
wicz) de 18h15 à 20h15 dans le mauvais
temps!
-Le 1er juin de 9h00 à 11h35, recon-
naissance (lt Jurkiewicz) sur l'axe Li-
da-Grodno-Nowy Dwor.
-Le 9 juin , reconnaissance annulée (lt
Jurkiewicz) à cause d;ennuis de mo-
teur.
-Le même jour de 10h45 à 12h45, re-
connaissance, (lt Willman) sur 44 l'axe
lida-Zaluze-Stlobce. 2 bombes lan-
cées sur Zabuze et 1 sur la gare de Stlo-
bce.
-Le 10 juin, de 6h45 à 8h45, le lt Will-
man fait une reconnaissance sur l'axe
Lida- Bogdanov-Listopady - Prudy; à
3 kms de Prudy, il découvre un train
blindé ennemi qui stoppa immédiate-
ment à la vue de l'avion! Le lt Willman
bombarda donc le train à l'aide de 2
bombes. L'avion ne fit ensuite plus de
mission de guerre, le commandement
voulant " économiser" le peu d'appa-
reils disponibles. En juillet 1919, le Ni-
euport n° 5424 était stationné à lida,
puis en août à Minsk. Le 13 septembre,
le nouveau commandant de la 4 ème
eqscadrille, le lt Wiktor Komorowski ef-
fectua ce qui fut probablement la
dernière mission de guerre de l'appa-
reil : une reconnaissance sur le périmè-
tre Borysow-Krupki-Nowosiolki. Le
26 octobre, suite à la réorganisation de
la 4 ème escadrille, le Nieuport fut af-
fecté à l' Etat-Major du 1er groupe
d'aviation , puis en 1920, affecté de nou-
veau à la 4 ème escadrille. Le 24 mars
1920,, lors d'un vol d'essai, au-dessus
14
de Vilnius, il tomba en panne de mo-
teur, et lors d'un atterrissage forcé fut
légèrement endommagé. Il fut versé au
1er parc aérien (1 RPL) de Vilnius où il
se trouvait encore le 25 juin 1920. On
ne sait ensuite plus rien de ce Nieuport
24, par manque de document.
En haut: toujours le Ni 24bis n°5086, vu ici sur un wagon avant son remontage.
Au centre et ci-dessus: le même appareil; cette fois l'insigne polonais est appliqué sous /a forme de simples damiers rouges et blancs sur
et sous /es ailes.
15
Nieuport 23 n° 3191 (CWL 11.04) mo-
teur Le Rhône 120 cv n° 7877
Ce biplan fut capturé dans les premiers
jours de septembre 1919 sur le front lit-
huano-biélorusse, lors de la désertion
du lt Peter Baklanov s'évadant de Po-
Iock. L:appareil était armé d'une mitrail-
leuse Vickers. Il fut remis peu de temps
après à la 1 ère escadrille qui dans un
rapport daté du 20 septembre 1919, le
déclarait "bon de guerre". En mars
1920 (avant le 21), il fut envoyé au CWL
(dépôt) de Varsovie. Après quelques
réparations, des essais en vol furent
pratiqués le 1er mai 1920 et le 18, la
commission de réception du matériel
aérien le déclara disponible. Le 27 mai
suivant, le Nieuport 23 n° 3191 était
remis à l'Ecole des Mécaniciens de
Varsovie.
Au centre: le lt Popow dans le cockpit de son Ni 24bis n°4301 décoré d'un insigne personnel; la dérive est blanche et une bande de mê-
me couleur est appliquée sur le fuselage.
Ci-dessus: le même avion en service à la 4ème escadrille. Au centre le lt Popow, à gauche le lt Jurkiewicz et à droite le capitaine lwaskie-
16 wicz; l'appareil était armé d'une Lewis visible sur l'aile supérieure et d'une Vickers sur le capot.
ou décembre, le Nieuport 24 bis
n° 4301 se retrouva à la 5ème escadril-
le à Przemysl avec un nouveau moteur
(Le Rhône 120 cv n° 7410). A cause de
l'hiver, aucun vol ne fut effectué. Un
rapport daté du 10 février 1921 mention-
ne un vol d'une durée de 15 minutes
(probablement un vol d'essai). En avril
suivant, l'appareil quitta l'unité pendant
quelque temps, pour y retourner durant
le second semestre 1921. Son sort ulté-
rieur est inconnu .
Ci-dessus: un pilote non identifié pose devant le 4301 de Popow; la Vickers de capot
est bien visible.
17
Nieuport??, n° inconnu (CWL 11.06)
cet avion fut capturé dans la seconde
moitié de 1920. Après réparations, il fut
envoyé au CWL de varsovie où lui fut
attribué un n° de série (11.06), ensuite il
fut envoyé au commandement de
l'aviation.
Les deux photos du haut nous montrent les Nieuport 24bis 9252 et 4301 en service à la 5ème escadrille. L'insigne national est appliqué
de façon différente sur les deux appareils. ·
Ci-dessus: un Nieuport 24bis portant le n°24 appartenant à une école de pilotage après la guerre. Il s'agit probablement de l'un des deux
Ni 24bis hérités de la 5ème escadrille.
18
19
Page précédente.
Ci-contre.
NOTE
Pour le n°1 d'AVIONS, un problè-
me technique ne nous a pas per-
mis de mentionner les sources
utilisées pour l'article sur le De-
woitine D 520. Nous le faisons
ici:
-Divers numéros de la revue
ICARE.
-SHAA: journaux de marche des
unités mentionnées.
-Docavia n°4 sur le D 520 par
R.Danel/J.Cuny.
-Invisibles vainqueurs P.Martin,
ed .Y.Michelet.
ABONNEZ-VOUS A AVIONS!
ECONOMISEZ 70F
350F au lieu de 420F pour 12 numéros
NOM: PRENOM:
ADRESSE: VILLE:
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Pour l'étranger:
Europe: 370F pour 12 numéros port-compris (foreign subscribers no cheque
on/y/MO)
lO' Autre: nous consulter
Nieuport 17 ou 23 capturé par les sol-
dats de la division Wielkopolska (Gran-
de Pologne), sur le front lithuano-biélo-
russe.
21
Ci-dessus: le MS760 n°1 en service au CEAM, basé à Mont de Marsan en juillet 1988. (photo Fournier)
A/ l..'.ARMEE DE l..'.AIR les années 70 et 80. à Lahr, elle utilisera 2 MS 760 en 1961
-COMMANDES DE l..'.ARMÉE DE E.L.A. 44 "Mistral" basée à Aix-les- et 1962.
l..'.AIR Milles. Plusieurs MS 760 ont été en 4 ème ESCADRE DE CHASSE basée
Marché n° 5581/56 du 18/07/1956 pour service dans cette escadrille de 1967 à à Bremgarten puis à Luxeuil à partir de
30 MS 760 1985. juin 1961. 1 "Paris" y est affecté de la
Marché n° 68-71163 du 24/02/1969 1 ère ESCADRE DE CHASSE basée à mi-60 à la mi-62.
pour 21 MS 760 ex-brésiliens. Saint-Dizier, dissoute en 1966, elle uti- 5 ème ESCADRE DE CHASSE basée
-UNITES UTILISATRICES lisera 1 ou 2 "Paris" de 1959 à 1962. à Orange. 4 "Paris" y ont été affectés
Le C.E.A.M . (Centre d'expérimentation 2 ème ESCADRE DE CHASSE basée de 1960 à janvier 1967.
aérienne militaire). Basé à Mont-de- à Dijon, 1 MS 760 y sera affecté de 8 ème ESCADRE DE CHASSE basée
Marsan sur la BA 118 et qui a une an- 1960 à 1962. à Meknès jusqu'à novembre 1961 puis
nexe à Brétigny, le C.E.A.M. a reçu plu- 3 ème ESCADRE DE CHASSE basée à Nancy, 1 MS 760 y est affecté de juil-
sieurs MS 760 pour évaluation au
début de sa mise en service, il en a
gardé ensuite 2 ou 3 pour ses propres
besoins.
G.T.L.A. 2/60 G.A.E.L. basé à Villacou-
blay. Unité chargée des communica-
tions de la 2 ème Région Aérienne et
de l'entraînement de son propre per-
sonnel navigant. Entre 8 et 15 "Paris"
y seront constamment en service à
partir de juin 1959. En juillet 1972, le
G.T.L.A. 60 est remplacé par la 65ème
escadre de transport. Celle-ci sera
composée de 2 escadrons dont un,
l'ET 2/65 "Rambouillet" équipé de
"Paris" et de "Broussard".
E.L.A. 55 (escadrille de liaison aérien-
ne) basée à Lahr jusqu'en janvier 1964
et ensuite à Metz. Elle utilisera 4 MS
760 de 196? à 1966.
E.L.A. 41 "Verdun" basée à Metz, elle
est née de la fusion des E.L. 41 et 55
en janvier 1966. Plusieurs "Paris" lui
ont été affectés.
E.L.A. 43 "Médoc" basée à Mérignac, Ci-dessus: le MS760 n°39 tel qu'il participa à la course Paris-Londres en 1959; /es bidons
3 ou 4 MS 760 y ont été affectés dans avaient été démontés pour la circonstance. (photo MAP)
22
let 1961 à juillet 1962.
9 ème ESCADRE DE CHASSE basée
à Metz et dissoute en 1965, 1 MS 760 y
a été affecté de 1960 à 1962.
10 ème ESCADRE DE CHASSE basée
à Creil, 6 MS 760 y sont affectés de
1959 à 1966.
11 ème ESCADRE DE CHASSE basée
à Bremgarten, elle utilise 1 "Paris"
pendant une année de 1961 à 1962.
12 ème ESCADRE DE CHASSE basée
à Cambrai, 2 MS 760 en service de
1959 à 1962.
L'ESCADRE DE RECONNAISSANCE
33 SLVSV, basée à Lahr jusqu'en mars
1960 puis à Strasbourg, 2 MS 760 y
sont utilisés de 1959 à 1962.
BASE ECOLE 701 de Salon-de-Pro-
vence utilisera 4 MS 760 en 1961 et
1962 ainsi que de 1969 à 1971.
BASE ECOLE 725 de Chambéry, utili-
se 1 "Paris" de 1969 à 1971.
GROUPEMENT INSTRUCTION 312
de Salon-de-Provence, 1 MS 760 lui
est affecté en 1988.
GROUPE ECOLE 314 de Tours,
2 MS 760 équipent sa section de liai-
son depuis 1974.
CENTRE D'ESSAIS EN VOL de Bréti-
gny. Outre les "Paris" de passage
pour y être testés, le CEV a utilisé plu-
sieurs appareils pour assurer ses mis-
sions de liaison depuis 1963.
ESCADRON DE CONVOYAGE 070 ba-
sé à Châteaudun, a utilisé entre 3 et
10 MS 760.
Au début de l'année 1988 une trentai-
ne de "Paris" étaient encore en servi-
ce dans l'Armée de l'Air.
B/ L'AERONAUTIQUE NAVALE
Désignés MS AN 760 pour !'Aéronauti-
que Navale, celle-ci en commandera
14, qui seront livrés à partir de l'année
1959.
C.E.P.A. (Commission d'Etude Prati-
que de !'Aéronautique) de Saint-Ra-
phaël. Ce bureau d'étude n'a pas
d'avions, il utilise une escadrille mise à
sa disposition . Pour le MS 760 ce fut la
10S.
ESCADRILLE 3 S basée à Cuers et à
Hyères. 1 "Paris" lui est attribué en
1965. Cette unité assure les missions
de soutien de la 3 ème Région Mariti-
me.
ESCADRILLE 11 S basée au Sour-
23
get. Elle est devenu SLD (Section de
Liaison de Dugny/Section de Soutien
de Dugny) en 1969. C 'est une unité de
liaison de l'Etat - Major de la Mari-
ne. Elle a assuré la réception de tous
les "Paris" de la Marine.
ESCADRILLE 2 S basée à Lorient -
Lann-Bihoué. Elle utilise 12 "Paris"
de 1970 à 1973. Reçus de la SLD, ils se-
ront en 1973 affectés à la SRL de Lan-
divisiau (sauf 2 appareils détruits)
S.R.L.(Section de Réacteurs Légers)
Elle reçoit 10 MS 760 en 1973. Utilisés
comme appareils de liaison et comme
cibles radar. Ils seront versés à la 57 S
en 1981.
ESCADRILLE 57 S basée à Landivi-
siau. Elle reçut ses "Paris" en 1981 ,
certains sont encore en service.
Le premier rôle du MS 760 en France
est celui d'appareil de liaison rapide,
qu'il soit affecté à des unités spécifi-
ques ou au sein d ' unités de com-
bat. Son deuxième rôle est l'entraîne-
ment au vol sans visibilité du person-
nel navigant des unités utilisatri-
ces. Sporadiquement, il connait des
missions diverses tel que faire la cible
de radar ou la recherche de pilotes
éjectés. Il n'a jamais été utilisé comme
appareil de voltige ou d'attaque au sol
comme l'ont fait certains utilisateurs
étrangers.
24
Page précédente, de haut en bas:
-MS760 argentin en vol, sans bidon; on distingue
bien la mitrailleuse de droite et l'antenne différente
des modèles français. (photo via J.F.N. Padin).
-Des MS760 argentins portant un camouflage trois
tons; le seul insigne de nationalité visible est le petit
drapeau sur la dérive. (photo J.F.N. Padin).
-Le drapeau de dérive est ici bien visible. Ces appa-
reils appartiennent à la 2ème escadrille de la IVème
Brigade Aérienne et sont basés à Mendoza. (photo
via J.F.N.Padin)
SOURCES
Ci-dessus en haut: MS760 brésilien de l'escadrille acrobatique " Esquadrilha da -Documentation Musée de l'Air
Fumaça"(escadrille de fumée) .
Ci-dessus: autre appareil brésilien utilisé par la FAB pour la liaison. (photos via IPMS Brésil) -Documentation Service Historique
de l'Armée de l'Air
compléter la formation qui avait com- sés à la Base Aerea Militar El Plumeril-
mencé sur T-34A Mentor et sur T-28A lo (Mendoza). En 1968, le Grupo 2 de -RAF Flying Review, vol.XVI, n°12
Trojan. Les pilotes du Grupo Aeieo Es- Gaza Bombardeo se transforme en Es-
cuela créèrent vers le milieu des an- cuela de Gaza sous la responsabilité
-Trait d'union numéro spécial MS
nées 60 I' Escuadrilla de Acrobacia de la /Va Brigada Aerea. Cette unité
760 Paris, 2ème trimestre 1989,
Condor (L:escadrille acrobatique con- transformée en Escuadron Il de Ca-
dor) et l 'Escuadrilla de Acrobacia Agui- zabombardeo est actuellement le seul 80pp.(par P.Parvaud)
la (L:escadrille acrobatique aigle). La utilisateur de MS-760A. Cet escadron
première fut dirigée par le capitaine qui fait partie du Grupo 4 de Gaza, est -Trait d'union, janvier-février 1990,
Sesin avec sous ses ordres les lieute- composé de quatre escadrilles, qui numéro 129, p 51-52.
nants Bergamaschi, Gilobert, Mayer, portent le nom de l'indicatif radio: Gar-
Torres, Valieri et Velazco. En octobre fio, Saurio, Toro et Dagger. Malgré sa -Recherches de J.F. Nunez Padin
1969, cette escadrille effectuait ses longue carrière opérationnelle une pour le MS 760 argentin
exhibitions avec dix MS-760. Entre trentaine d'appareils sont encore en
1985 et 1986 un· bon nombre d'appa- service, ils sont utilisés pour l'entraîne- -Recherches de Antonio Linhares
reils fut retiré du service, et les der- ment au combat et pour la standardisa- pour le MS 760 brésilien
niers treize MS-760 de l'Ecole de vol tion des tactiques de combat aé-
de la base de Cordoba furent transfé- rien. Pour ·Ie futur, il sera progressive- note: la monographie de P. Parvaud publiée dans
rés à la /Va Brigada Aerea, basée à ment remplacé par le monomoteur le Ti'ait d 'Union spécial du 2ème trimestre 1989
est un travail remarquable et ce qui existe de mi-
Mendoza. Au début de l'année 1960, FMA IA-63 Pampa. Tout au long de sa eux sur la question. Bien qu 'épuisé chez /'édi-
les Morane commencèrent à être utili- vie opérationnelle, le MS-760 a été teur, il est consultable au SHAA de Vincennes.
26
de haut en bas:
-FAB. Appareil de l'escadrille acrobatique "Esquadrilha da Fumaça".
-FAA. Avion école du "Grupo Aereo Escuela" à Cordoba vers la fin
des années 60.
-FAA. MS 760 de la "IV Brigada Aerea" à Cordoba .
-FAA. Cet appareil a les bidons, la dérive et une partie de l'avant
peints avec une peinture voyante lavable pour tidentification 'lors de
manoeuvres.
-FAA. " Paris" argentins au camouflage deux tons.
à droite: insignes de l'escadrille acrobatique brésilienne et du groupe
école argentin de Cordoba .
27
ci-contre:
28
Ci-dessus: un Fairey Battle peu avant le décollage, quelque part en France. La prise de vue ne montre ni le code de fuselage, ni Je sériai,
de telle sorte qu 'il est impossible de connaître l 'appartenance de cet appareil. La flamme qui flotte au mât d 'antenne laisse supposer qu 'il
s'agit de l'avion d 'un Squadron Leader. On notera l 'aspect bien frêle de l 'unique mirail/euse tirant vers l'avant, sur l 'aile droite, près du
phare. L'absence de casserole d 'hélice donne une apparence particulièrement rustique au Battle. (toutes les photos IWM)
LA RAF EN FRANCE
1ère PARTIE: LES FAIREY BATTLE EN OPERATIONS
par Yves Buffetaut
Les Fairey Battle en opérations le commandant en chef britannique en Fran- dans un rôle mixte de reconnaissance straté-
Nous commençons notre grande étude sur la ce. gique et de bombardement. A l'exception de
RAF en France pendant la drôle de guerre et - L'.4dvanced Air Striking Force (AASF) dépend ces deux dernières escadrilles, arrivées plus
la campagne de mai-juin 1940 par l'histoire quant à elle du Bomber Command . Au début tardivement en France, l'Air Component n'a
des squadrons _de Fairey Battle, qui for- de la guerre, elle reçoit ses ordres d'Angleter- aucun moyen de bombardement propre. En
maient l'ossature de l'aviation de bombarde- re, ce qui est une absurdité. On lui donne en- conséquence, cette mission revient à l'AASF,
• meni britannique en France. suite un commandement propre, établi en dont le nom est d'ailleurs parlant: Advanced
Une piètre force de frappe France, mais toujours sous la coupe du Bom- Air Striking Force ou force de frappe aérienne
Lorsque l'Angleterre entre en guerre avec l'Al- ber Command . avancée. Malheureusement, cette force de
lemagne, la RAF qui a d'ailleurs failli disparaî- Ces deux groupements sont des forces auto- frappe est bien piètre. Certes, elle se compo-
tre purement et simplement entre -les deux nomes, qui possèdent plusieurs types d'ap- se de dix squadrons de bombardement, soit
guerres n'est plus que l'ombre de ce qu 'elle pareils. L '.4ir Component, dont le rôle de sou- 160 appareils. Mais ceux-ci sont exclusive-
était en 1918: la première force aérienne du tien au BEF est prépondérant, est capable ment des Fairey Battle. Par rapport aux bom-
monde. Et encore le répit d'un an offert par le d'intervenir dans de nombreux domaines. Sa bardiers biplans qu 'ils remplacent, les Battle
traité de Munich a-t-il permis de moderniser composition en est bien sûr l'expression : ne sont pas ridicules, en 1937, date de leur mi-
quelque peu une arme aérienne qui n'alignait -deux squadrons de reconnaissance stratégi- se au point. Monomoteur monoplan avec un
en septembre 1938 que des biplans ou peu que, équipés de Blenheim (n° 53 et 57 cockpit fermé , le Battle atteint une vitesse de
s'en faut! Durant l'été 1939, la RAF est mobili- squadrons). pointe de 385 Km/h . Il emporte 500 Kg de
sée, tandis que Français et Britanniques -Deux squadrons de chasse, équipés de Hur- bombes et son autonomie est de 1600 Km en-
dressent ensemble des plans pour l'envoi ricane (n° 85 et 87 squadrons). viron . Son armement de bord consiste en une
d'un corps expéditionnaire anglais en Fran- -Quatre squadrons de Westland Lysander, mitrailleuse de 0,303 tirant vers l'avant et une
ce, soutenu par une importante force aérien- soit un par corps d'armée du BEF. Ces appa- mitrailleuse Vickers Gas Operated " K" placée
ne. Celle-ci est divisée en deux commande- reils sont destinés à la reconnaissance tacti- à l'arrière de la verrière et servie par le ra-
ments bien distincts: que, à la liaison et même au soutien léger. Ils dio-mitrailleur. L'équipage du Battle se com-
- L '.4ir Component, qui est attaché directe- sont regroupés dans les squadrons n° 2, 4, 13 pose de trois hommes. Avec sa vitesse de
ment au corps expéditionnaire (BEF ou British et 26. pointe correcte en comparaison de celle des
Expeditionary Force). Il est donc automatique- -Deux autres squadrons de Blenheim , n° 18 chasseurs biplans du milieu des années tren-
ment placé sous les ordres du général Gort, et 59, ont ensuite rejoint l'Air Component, te, son fuselage métallique, ses réservoirs au-
29
Ci-dessus: trois Battle en formation en V au-dessus de l 'Est de la France, durant la Drôle de Guerre. Ces trois appareils appartiennent au
218 Squadron, identié par les lettres HA. L'avion au premier plan porte un J jaune qui tranche nettement avec la couleur des autres lettres
gris moyen. L'avion du fond, K9325, a été perdu le 11 mai 1940 lors de l'attaque de colonnes allemandes en Ardennes. L'équipage est alors
capturé. Le Battle au premier plan ,K9353, est abattu le lendemain, 12 mai, au-dessus de Bouillon; tout /'équipage est tué. Nous ne
connaissons pas le sort du dernier appareil, sans doute perdu sur la Meuse.
to-obturants et son armement défensif, le officiers assez âgés retrouvent l'ambiance de est confirmé ultérieurement par des observa-
Battle apparaît aux yeux de l'état-major an- la première guerre mondiale avec accomoda- . teurs français. Ce serait donc la première vic-
glais comme un appareil capable de se dé- tion dans le château du voisinage. Parallèle- toire aérienne d'un aviateur allié occidental
fendre seul contre les chasseurs adver- ment, les premières opérations débu- durant la seconde guerre mondiale. Quoiqu 'il
ses. L.:exemple de la guerre d'Espagne et tent. Dans un premier temps, les pilotes s'en- en soit, l'alerte a été chaude et à partir du 20
l'apparition de chasseurs monoplans comme traînent surtout à reconnaître le terrain au- septembre, les missions des Battle sont ac-
le Messerschmitt Bf 109 aurait pourtant dû fai- dessus duquel ils vont évoluer. Le 9 septem- complies par six appareils au lieu de trois,
re naître quelque crainte quant à l' invulnéra- bre 1939, la première mission de guerre des avec une escorte de chasse si possible. La
bilité des nouveaux bombardiers anglais. Par Battle est dévolue au Squadron 105 qui en- guerre entame à peine sa troisième semaine
ailleurs, les premiers Hurricane et Spitfire qui voie trois appareils en reconnaissance à envi- que le mythe de l'invulnérabil ité des bombar-
commencent à être livrés à la RAF en 1938 ron 25 kilomètres de la frontière franco-alle- diers britan niques modernes s'est évanoui!
sont tellement supérieurs aux Battle et aux mande. Aucun avion allemand n'est aperçu , Le 27 septembre, un combat similaire se ter-
Blenheim en vitesse, maniabilité et puissance presque toute la Luftwaffe étant engagée sur mine à peine mieux. Le Battle K 9271 du
de feu , qu 'il est permis de s'étonner de la foi le front polonais. Des opérations similaires F/0 Vipan est atteint par un Bf 109 près du
de la hiérarchie de la RAF en la capacité de sont lanc.ées les jours suivants. Le 18 septem- Rhin . Les dommages à l'appareil ne sont pas
ses bombardiers à échapper à des chasseurs bre, trois Battle se perdent dans le mauvais très importants, mais l'un des membres
ennemis modernes. Conséquence de cette temps près de Sarrebrück. Ils survolent le ter- d'équipage, le sergent Vickers, est tou-
foi aveugle en une doctrine erronée, la com- ritoire allemand, déclenchant un tir de Flak ché. Souffrant beaucoup, il demande à son
position de l'AASF est la suivante: inefficace. Le 19, le premier accident mortel pilote de se poser le plus vite possible. Seule
-Dix squadrons de Fairey Battle (n° 12, 15, se produit lorsque le Battle L 5225 s'écrase une jambe du train d'atterrissage se déploie,
40,88,103,105,142,150,218 et 226) . peu après le décollage, tuant son équipage. mais le choc n'est pas trop rude. Vickers suc-
-Deux squadrons de Hawker Hurricane (n° 1 La vraie guerre commence combera néanmoins quelques jours plus
et73). A partir de la mi-septembre, les vols de re- tard . Durant le combat, un Bf 109 aurait été
Les deux escadrilles de chasse n'ont nulle- connaissance emmènent chaque jour des abattu par l'un des mitrailleurs des deux au-
ment la vocation de protéger d'une façon formations de Battle au-dessus de la frontiès tres Battle. Trois jours plus tard , un combat
quelconque les Battle. Leur seul rôle est l'in- re allemande. Le 20 septembre, en fin de ma- aérien d'une toute autre ampleur se déroule
terception des bombardiers ennemis. tinée, à peu de distance de Bitche, une forma- près de Sarrebrück lorsque cinq Battle du 150
L'arrivée en France et les premières mis- tion de trois Battle du 88 squadron est atta- Squadron sont assaillis par 15 Messerschmitt
sions quée, au-dessus du territoire allemand, par Bf 109. Le combat dure moins d'une demi-
Dès le 2 septembre 1939, soit 24 heures avant trois Bf 109. Dès les premières secondes, le heure, pendant laquelle quatre bombardiers
la déclaration de guerre, les premières esca- K 9245 du Flight Sergeant est atteint et s'écra- anglais sont abattus (K 9387; N2093, N2028,
drilles de Battle commencent à quitter le terri- se en flammes. A bord du K 9242 , la situation K9484), seul l'appareil du Squadron - Leader
toire anglais pour se poser en France, princi- devient vite alarmante. Une première passe MacDonald échappant au massacre sur pla-
palement dans la région de Reims. C'est au des Messerschmitt a provoqué la mort du mi- ce. Bien qu 'atteint à plus de 40 reprises, son
15 squadron que revient l'honneur de se po- trailleur, atteint d'une balle en pleine tête, le pilote parvient à le mainten ir en l'air pendant
ser le prem ier en territoire français , sur le ter- bombardier étant blessé à la cuisse. Bientôt, plus de 200 kilomètres. Il prend feu à l'atter-
rain de Bétheniville, à environ 25 kilomètres à le moteur prend feu mais le pilote, le Flying Of- rissage mais l'équipage est sauvé de justes-
l'est de Reims. A une exception près, le pas- ficer Graveley parvient à regagner le territoire se. Si un Messerschmitt 109 a été abattu . Il
sage de la Manche par les 160 bombardiers français où il se pose sur le ventre. Sévère- n'en reste pas moins que le désastre est com-
se déroule sans accident. Le Battle K9197 du ment brûlé, Graveley est évacué vers l'Angle- plet pour le 150 squadron. Les pertes au-
105 Squadron se pose en catastrophe à Poix: terre, tandis que son bombardier, malgré raient d'ailleurs été pires si le sixième appa-
il est détruit, mais l'équipage est indemme. A l'amputation d'une jambe, décède peu reil de la formation n'avait pas dû rebrousse r
l'arrivée en France, les équipages constatent après. Seul le Battle K 9243 est parvenu à chemin avant d 'arriver à la frontière. La réac-
que rien n'a été prévu pour les recevoir. Dans échapper à la destruction. Mieux encore, tion du chef de l'AASF est immédiate: tous les
le pire des cas, ils devront coucher sous les pendant sa fuite en rase motte, son mitrail- vols offensifs des Fairey Battle sont suspen-
ailes de leurs avions! Peu à peu , les condi- .leur, C.A. Edwards, parvient à atteindre un Bf dus. Officiellement, les reconnaissances au -
tions d'hébergement s'améliorent et certains 109 qu 'il revendique comme victoire, ce qui dessus de la frontière sont jugées trop coû-
30
Ci-dessus: scène d'hiver à Auberive. L'équipage du K9324( 218 Squadron) s'apprête à dégager la verrière de l 'appareil, peut-être
pour un vol d'entrainement. Durant l'hiver 39-40, toutes les missions au-dessus de la frontière allemande ont été interdites aux
Fairey Battle.
teuses pour leurs résultats. En fait , l'infériori- 139 Squadron (Blenheim) à Plivot; Le 10 mai 1940
té manifeste des Battle est impl icitement re- 150 Squadron à Ecury. Le déclenchement de l'offensive allemande
connue, sans qu 'il soit d'ailleurs possible d'y -75 Wing: PC à Saint-Hilaire-Le-Grand décisive sur le front de l'ouest s'accompagne
remédier. Personne ne songe à rendre sys- 88 Squadron à Mourmelon; d'un bombardement en règle d'une cinquan-
tématique l'escorte de chasse, chose d'ail- 103 Squadron à Bétheniville; taine de terrains d'aviation alliés et de huit ba-
leurs peu facile à réaliser puisque l'AASF ne 218 Squadron à Auberive. ses belges. Les premiers touchés par les
compte que deux escadrilles de chasse pour - 76 Wing: PC à Neufchâtel raids de la Luftwaffe sont les Battle du 142
dix de bombardement. Quant à retirer les 12 Squadron à Amifontaine; Squadron, attaqués à 4h35 par six Heinkel
Battle du service en première ligne, il n'en est 142 Squadron à Berry-au-Bac; He 111 . Deux avions sont endommagés assez
pas question: la RAF ne dispose de rien d'au- 226 Squadron à Reims. légèrement. Au 103 Squadron , lé raid ne pro-
tre, le BEF ne peut se passer de 160 bombar- voque aucun dégât. Durant toute la matinée
diers et les Français n'accepteraient jamais A la veille de l'offensive allemande du 10 mai , les raids se succèdent mais leur ef-
une telle diminutuion des effectifs aériens bri- Pendant que les Allemands se préparent au ficacité est très relative. A Amifontaine, la dé-
tanniques. Il ne reste plus d'autre solution combat décisif à l'ouest, le haut commande- fense antiaérienne parvient à abattre un Hei-
que de tenter d'améliorer les appareils. Du- ment britannique se décide à lancer des raids nkel He 111 , grâce au sang-froid d'un vété-
rant le mois d'octobre, une troisième mitrail- en profondeur au-dessus du territoire alle- ran de la première guerre mondiale qui reste
leuse est montée sur certains Battle, afin de mand. Ce sont les fameux raids "Nickel" du- derrière son affût quadruple de Lewis au mi-
leur permettre de tirer vers le bas. Il ne s'agit rant lesquels les bombardiers anglais lar- lieu du bombardement. Après le passage de
vraiment que d'un pis-aller, car le débatte- guent sur les grandes villes allemandes des la Luftwaffe, un curieux moment d'inactivité
ment de l'arme est quasiment nul, mais l'effet milliers de tracts de propagande! revient. Aucun ordre d'attaque n'est transmis
moral sur l'équipage est probablement plus Les Battle sont mis à contribution pour ces aux équipages de Battle, tous en aler-
recherché qu 'une hypothétique efficacité en missions, en vol de nuit uniquement. La te. Seuls quelques Blenheim de reconnais-
combat aérien! première d'entre elles est délivrée par le 88 sance s'envolent pour essayer d'avoir une vi-
En décembre 1939, un premier pas important Squadron, le 18 mars 1940. Elles se poursui- sion même partielle de la situation en Belgi-
est fait pour remédier au problème Battle, vent durant plusieurs semaines sans incident que et aux Pays-Bas, les deux nations atta-
puisque les squadrons 15 et 40 retournent en notable dû à l'ennemi. En revanche, les acci- quées. Aux environs de midi, les premiers or-
Angleterre pour y toucher des Bristol Ble- dents mortels sont assez nombreux car les pi- dres arrivent enfin à trois squadrons de Battle
nheim IV. Ils sont remplacés en France par lotes maîtrisent mal le vol nocturne. (103, 218 et 142). Il s'agit d'aller bombarder
deux autres squadrons déjà équipés de Ble- Dans le courant du mois de mars, un nouveau des colonnes motorisées allemandes au
nheim IV, les n° 139 et 114. En janvier 1940, la squadron de Battle arrive en France, avec Luxembourg . Huit Battle du 142 Squadron
structure de commandement de la RAF en Nantes pour base. Cet éloignement du front décollent de Berry-au-Bac à midi exacte-
France est transformée avec la formation de est dû au rôle de ce 98 Squadron: il servira de ment, en direction de Dippach au Luxem-
la BAFF, ou British Air Force in France, pla- réserve aux huit autres en première ligne. Les bourg. Aussitôt après le décollage, le K 9367
cée sous les ordres de !'Air Marshall Bar- pertes seront comblées en puisant dans ses fait demi-tour car il ne peut remonter son
rait. En février, les dix squadrons de l'AASF effectifs. En avril, les Allemands envahissent train d'atterrissage. Les sept autres appareils
sont organisés en trois Wings, dont voici la le Danemark et la Norvège, ce qui provoque parviennent sur leur objectif sans rencontrer
composition et les effectifs: une certaine tension au sein des unités de la chasse adverse, mais la réaction de la Flak
- 71 Wing: PC à Château - Fagnières Battle. Mais les raids sur l'Allemagne sont est particulièrement violente et trois Battle
105 Squadron à Villeneuve ; toujours interdits et le calme revient assez vi- sont abattus. Au 103 Squadron , qui envoie
114 Squadron (Blenheim) à Condé ; te. quatre Battle sur un objectif voisin, la propor-
31
sables et bons à être ferraillés, le total des
pertes s'élève à 21 appareils. En contre - par-
tie, les résultats obtenus sur les routes du
Luxembourg sont impossibles à éva-
luer. Nous savons aujourd'hu i qu ' ils ont été
insignifiants. Mais il y a sans doute plus grave
encore: ces pertes très lourdes ont été cau-
sées uniquement par le feu de la Flak. La
chasse allemande n'est jamais intervenue
dans les combats. Ceci revient à dire que les
Battle sont aussi désarmés devant la DCA
que devant les chasseurs adverses. Autant
dire qu'ils sont purement et simplement inuti-
lisables au combat. Et pourtant, faute de mi-
eux, ils seront engagés jusqu 'à épuisement
total des effectifs.
A l'attaque des ponts
Le 11 mai au petit matin, les Allemands re-
prennent leurs bombardements sur certains
terrains alliés. Seul le 150 Squadron souffre
de ces attaques, perdant le Battle P2334, in-
cendié au sol. La journée se poursuit encore
plus mal avec les raids de cieux formations de
quatre appareils des 88 et 218 Squadrons sur
des objectifs identiques à ceux de la veille:
des colonnes motorisées allemandes. Les
détails manquent sur l'opération du
218 Squadron car aucun des Battle n'est reve-
nu, les quatre équipages étant tués ou captu-
rés près de Saint-Vith (n° K9325, P2249,
P2326, P2203) . Au 88 Squadron, seul un ap-
pareil parvient à regagner une base britanni-
que, celui du P/O Riddell. Une fois encore,
c'est la Flak qui a causé toutes les pertes, le
vol en rase - mottes se révélant particul ière-
ment dangereux. L:après - midi même, le 88
Squadron lance à nouveau trois Battle, cette
fois dans le secteur de Bouillon. Un seul ap-
pareil regagne sa base. Le 12 mai s'annonce
peu encourageant, mais l'effort de l'AASF de-
vra être encore plus important car la pression
allemande ne cesse d'augmenter. Pour faire
face à la ruée des divisions allemandes au
coeur de la Belgique, le gouvernement belge
insiste auprès de ses alliés pour que les ponts
situés au sud de Maëstricht (Maastricht en
néerlandais) soient détruits. Les deux objec-
tifs principaux sont les ponts de Vroenhoven
et Veldwezelt. Le général Barrait, bien que
conscient du risque énorme encouru par ses
En haut: toujours à Auberive, base du 218 Squadron,le chargement de bombes de 250pdr ou 125kg. équipages, est bien obligé d'accéder à la re-
Les soutes à bombes se trouvent sous les ailes du Battle et non dans Je fuselage, ce qui réduit leur quête des Belges, dont les Battle ont déjà
taille. Notons que c'est avec des bombes comme celles-ci que les Battle ont été envoyés contre les payé un lourd tribut au même endroit. Pour
ponts en béton ou en fer du canal Albert! exécuter la mission, il choisit le 12 Squadron
Ci-dessus: le temps n'est guère favorable aux missions durant l'hiver 39-40. Ici des mécanos travail- dont le terrain d'Amifontaine est le plus pro-
lent à l'abri sur Je moteur d 'un Battle du 218 Squadron à Auberive. Les avions sont dispersés sur le che de l'objectif. Il demande alors six volon-
terrain mais ils offrent quanq même de belles cibles à la Luftwaffe lorsque celle-ci attaquera à l'aube taires pour cette mission-suicide. Deux sec-
du 10 mai 1940. Le 218 Squadron a été quasiment anéanti lors du raid sur les ponts de la Meuse, le 14 tions de trois appareils attaqueront chacune
mai, perdant 10 des 11 appareils engagés! un pont. Vue l'importance stratégique de ces
ouvrages d'art, il est évident que la Flak les
tion est encore plus désastreuse car aucun ge (K9183) , la formation repère une colonne défendant sera plus importante encore que
appareil ne revient, tous victimes de la allemande d'une quarantaine de véhicu- partout ailleurs. Pour répartir les risques,
Flak. En revanche, le 218 Squadron qui lance les. Contrairement à la plupart des attaques deux escadrilles de Blenheim attaqueront si-
lui aussi quatre Battle contre la route de de la journée, celle-ci n'est pas délivrée en multanément les accès à Maëstricht, tandis
Luxembourg à Dippach , ne perd aucun appa- rase-mottes. Kerridge et ses coéquipiers qu' une couverture aérienne est également
reil, même s'ils sont tous endommagés. Dans plongent en piqué sur les blindés enne- prévue: dix Hawker Hurricane du
le courant de l'après-midi, le 105 Squadron mis. L:avion de tête est bientôt atteint à plusi- 1 Squadron. A Amifontaine, le chef du
attaque une colonne allemande au Luxem- eurs reprises et il s'écrase en flammes. Son 12 Squadron réunit ses pilotes à 7 heures du
bourg avec quatre appareils. Le P2200 est numéro deux, le sergent Barron (P2180) est matin. Il demande six volontaires pour l'atta-
abattu et les trois autres avions (P2190, blessé à la jambe mais parvient à ramener que des ponts. Malgré les risques connus de
K9188, K9338) sont tellement endommagés son Battle à la base. L:attaque de la seconde tous, le squadron entier se porte volontaire. Il
que le squadron ne peut les remettre en état. section se déroule exactement selon le même faut donc choisir parmi les pilotes, puisque
Le 150 Squadron , qui attaque peu après, est schéma. L:avion de tête est abattu (L5247) seulement six avions sont demandés. La
encore plus gravement touché, puisque les mais son n° 2, K9330, échappe à la Flak. A la première section sera commandée par le
Battle n° K9390, L5539 sont abattus au-des- tombée de la nuit, le bilan n'est guère encou- F/O Thomas, la seconde par le F/O Gar-
sus de l'objectif, seul le K9369 revenant à sa rageant pour les squadrons de Battle. Sur 32 land. Le chef d'escadrille laisse aux deux
base, en piteux état. Enfin à 17 heures, le 226 appareils envoyés en mission , 13 ont été hommes le choix de la tactique. Thomas opte
Squadron envoie quatre appareils au-dessus abattus au-dessus de l'objectif. En ajoutant pour un bombardement en piqué, Garland
du Luxembourg . Conduite par le F/Lt Kerrid- à ce chiffre le nombre d'avions rendus inutili- pour une attaque en rase-mottes. Peu avant
32
le décollage, le Battle du F/O Brereton tombe s'écrase avant le pont. L.:équipage, miraculeu- que les deux appareils qui parviennent à re-
en panne de radio. Ce sont donc seulement sement indemne, est capturé. L.:avion de Mar- gagner leur base doivent être réformés. Au
cinq appareils qui s'envolent pour Maëstri- land est touché après avoir largué ses bom- 150 Squadron, le Battle P 2336 explose à en-
cht. Voici leur répartition par objectif: bes et tombe comme une pierre. L.:avion de viron un kilomètre à l'est de Neufchâteau, les
-Pont de Vroenhoven: Garland, qui mène la section, est littérale- deux autres avions menant à bien leur mis-
F/O Thomas dans le Battle "F", n° P2332 ment réduit en morceaux après avoir bombar- sion: l'attaque d'une colonne motorisée. En
P/O Davy dans le Battle "G", n° L5241 dé et touché le pont métallique de Vel- fin d'après-midi, deux autres sections sont
- Pont de Veldwezelt: dwezelt. Il s'écrase dans une formidable ex- envoyées au-dessus des rives de la Meuse
F/O Garland dans le Battle "K", n° P2204 plosion à proximité du pont. Ainsi, les cinq où la pression allemande se fait de plus en
P/O Mclntosh dans le Battle "N", n° L5439 Battle ont été perdus, deux équipages tués, plus menaçante. Les trois Battle du
Sgt Marland dans le Battle "J", n° L5227 deux autres capturés et un seul sauvé (à l'ex- 103 Squadron attaquent des colonnes motori-
Après le décollage, les bombardiers sont re- ception du mitrailleur, fait prisonnier). Gar- sées appartenant au corps blindé de Gudé-
joints comme prévu par dix Hurricane du land et son observateur reçoivent la Victoria rian. Seul le P/O Cunningham regagne sa ba-
1 Squadron. Sept d'entre eux partent en avant Cross à titre posthume, mais leur mitrailleur, se. Les Battle K 5512 et P 2693 ne réapparaî-
dans le but de nettoyer le ciel de la chasse pour une raison inconnue, n'obtient aucune tront jamais. A Bouillon , trois Battle du
adverse, tandis que les trois derniers restent distinction, alors qu'il a péri en même temps 218 Squadron sont pris à partie par la Flak
en protection rapprochée. Rapidement, les que ses deux camarades. A la fin de l'atta- alors qu'ils attaquent des concentrations de
sept premiers Hurricane engagent des Mes- que, lorsque la fumée des incendies com- véhicules dans la ville. Le K 9353 du Sgt Hor-
serschmitt Bf 109, puis c'est le tour des trois mence à se disperser, force est de constater ner s'écrase en flammes, tandis que le P 2183
derniers. Les Battle se retrouvent donc que les deux ponts sont toujours debout. Ce- du P/O Bazalgette est contraint à un atterris-
seuls. Au moins ont-ils pu atteindre les lui de Vroenhoven est absolument in- sage de fortune entre les lignes, sur la mau-
abords de Maëstricht sans encombre. Hélas, tact . Quant à celui de Veldwezelt, il n'a reçu vaise rive de la Semois. Grièvement blessé,
en arrivant à vue du canal Albert et de ses que des dommages minimes. La circulation Bazalgette ne peut quitter son appareil lors-
ponts, les équipages aperçoivent des nuées sur celui-ci n'a pas dû être interrompue plus que celui-ci est pris sous le feu des blindés
de chasseurs ennemis et une intense activité d'une heure. D'ailleurs, quel qu'ait pu être le allemands. Seuls ses deux équipiers parvien-
de la Flak. Il va falloir plonger dans l'en- résultat du bombardement, il venait beau- nent à rejoindre les troupes françaises. En fin
fer. Reste à savoir qui , de Thomas ou Garland coup trop tard . Dans l'après-midi du 12 mai, de journée, le chef d'état-major de la RAF
a choisi la meilleure option . Il semble que ce une autre escadrille de Battle s'attaque à un s'inquiète auprès de Barrait des pertes terri-
soit Garland , car les deux Battle de la section pont: le 103 Squadron qui a pour objectif un bles subies depuis trois jours: " Je suis in-
Thomas sont pris à partie très tôt par les Bf pont de bateaux sur la Semois, à Bouillon quiet des lourdes pertes qui frappent les bom-
109. Celui de Thomas est abattu avant l'ob- dans les Ardennes. Pour la première fois bardiers moyens. Je dois vous avertir que
jectif et l'équipage est capturé. A bord de ce- depuis le début de la campagne, l'opération nous ne pouvons continuer indéfiniment à un
lui de Davy, les dégâts sont tels que le pilote se déroule correctement: aucun appareil rythme aussi intense. Si nous dépensons tou-
ordonne à son équipage de sauter en para- n'est abattu, ni même endommagé et l'objec- tes nos forces dans les premières phases de
chute. Contre tout attente, l'avion ne prend fi- tif, un pont provisoire en cours de construc- la bataille nous serons incapables d'opérer
nalement pas feu et Davy parvient à ramener tion est atteint. Ils sont suivis dans le même efficacement lorsque la période critique com-
l'épave en zone alliée, où il se pose sur le secteur par deux sections des 105 et mencera vraiment! " Ce message ne peut
ventre. la section Garland moins exposée en 150 Squadrons, qui attaquent dans la région qu'embarrasser Barrait qui fait vraiment le
rase-mottes, parvient au-dessus de l'objec- de Bertrix-Neufchâteau. Seule la Flak s'op- maximum avec la force aérienne inadéquate
tif, où près de 300 pièces de petit calibre pose aux Battle, mais elle est comme toujours dont il dispose. Et de toute façon , la période
dressent un véritable mur de feu . Réservoirs d'une redoutable efficacité. Le 105 Squadron critique n'a-t-elle pas déjà commençé, trois
percés et en flammes, le Battle de Mclntosh perd le K 9485 au-dessus de l'objectif, tandis jours seulement après le début de l'offensive
allemande?
à suivre
Ci-dessous: dans certains cas, des efforts de camouflage sont faits, comme pour ce Battle du 142 Squadron à Berry-au-Bac.
Nous ne connaissons pas le sort du K9204.
33
LE BLOCH 131
par José Fernandez
Genèse groupes de reconnaissance avec des à 4000 m d'altitude et avoir une auto-
En août 1933 le Service Technique de bimoteurs polyvalents capables d'ef- nomie de 1300 km.
!'Aéronautique avait établi une spécifi- fectuer des missions de bombarde- Huit constructeurs répondirent à ce
cation pour un avion multiplace de ment et d'escorte à longue distance en programme et 6 prototypes virent le
combat. Faisant suite à celle-ci, en oc- plus des missions spécifiquement de jour: l'Amiot 144, !'Aérienne Bordelaise
tobre de cette même année, l'Etat- reconnaissance. Afin d'assurer leur 80, le Bloch 130, le Bréguet 460, le Far-
Major Aérien émit un programme propre défense, ils devaient être armés man 420 et le Potez 540. Les deux au-
d'avions multiplaces rapides B.C.R. de trois tourelles de mitrailleuses. tres projets ne dépassèrent pas la
(bombardement, combat, renseigne- Avec 500 à 1000 kg de bombes ils de- planche à dessin, il s'agissait du
ment). Il s'agissait de rééquiper les vaient atteindre au moins les 350 km/h Couzinet 190 et du Dewoitine 420.
En haut: le Bloch 131RB5 n°02 présenté au Salon Aéronautique de Paris en 1936. (col. José Fernandez)
Ci-dessous: le MB 131 R4 n°02 lors de ses essais au GEMA pendant l'été 1938.(Musée de /'Air)
34
Le Plan I avait défini les besoins en
avions B.C.R .. En décembre suivant ce
fut le Potez 540 qui bénéficia d'une
bonne partie des commandes.
Le prototype présenté par Marcel Blo-
ch, le Bloch 130-01, avait la même allu-
re que le Bloch 210 quoique plus petit
(envergure 18,83m et longueur
15,55m). Equipé de deux moteurs Gnô-
me-Rhône et muni d'un train d'atterris-
sage fixe pantalon, il effectua son
premier vol en juin 1934. Un train
rétractable fut ensuite adopté à la pla-
ce du fixe et plusieurs types d'empen-
nages se succédèrent sur le prototype.
Une commande fut passée en octobre
1935 pour 40 Bloch 130.
Développement
Cependant dès la fin de l'année 1935
le concept du multiplace de combat
BCR commençait à perdre ses faveurs
au profit d'appareils plus spécialisés.
Dans ce sens, Marcel Bloch avait pa-
rallèlement développé un avion qui
tout en dérivant de la cellule initiale de
Bloch 130, avait l'aérodynamique com-
plètement redessinée. Il s'agissait du
Bloch 131, un appareil beaucoup plus
moderne, équipé de moteurs Gnôme-
Rhône 14 Kirs/Kjrs; une deuxième va-
riante avec des moteurs Hispano-Sui-
za 14Aa, le Bloch 132 fut développé en
même temps, mais n'eut pas de suite.
Le nouveau Bloch 131 était un avion de
reconnaissance et de bombardemet
quadriplace (défini donc comme RB4)
qui n'avait plus rien à voir avec son
prédécesseur. Le Bloch 131 n°01 avait
été construit à l'usine de Courbevoie
et assemblé à Villacoublay où il effec-
tua son premier vol le 12 août 1936. Un
second prototype, le Bloch 131 n°02
RB5 fut présenté au Salon de !'Aéro-
nautique de Paris de 1936; il emportait
un cinquième membre d'équipage, la
tourelle dorsale était déplacée, une
tourelle ventrale était installée et la
corde des plans de profondeur était
augmentée. Ce ·prototype effectua son
...
premïer vol le 7 mai 1937. Entre temps
le premier prototype avait été convoyé
de Villacoublay à Marignane pour les
essais du CEMA (Centre d'Essais du
35
Des personnels du 14 GAR première série de 13 avions (n°3 à 15)
posent devant un Bloch 131 étaient des Bloch 131 R4 (reconnais-
à Mourmelon en septem- sance quadriplace). Elle fut suivie par
bre 1939; remarquez 5 autres (n°16 à 20) Bloch 131 lns (ap-
l'échelle d'accès aux pos- pareils à double commande pour l'ins-
tes d'équipage. L'appareil truction). Le second prototype fut
porte un camouflage stan- transformé en Bloch 131 lns et versé à
dard kaki et gris bleu clair.
!'Armée de l'Air. Le dix-neuvième appa-
(SHAA)
reil de série (n°21) était le premier Blo-
ch 131 RB4 (reconnaissance et bom-
bardement quadriplace). Plus d'une
centaine de ces derniers furent cons-
truits.
Description
Extérieurement, le Bloch 131 RB4 ne
se différenciait pas du R4; il avait ce-
pendant des roues de train principal
plus grandes et sa soute à bombes
pouvait être équipée de divers types
de lance-bombes Alkan. Le naviga-
teur-bombardier dan~ la pointe avant
s'occupait de la caméra photo Labrely
F30 ou F50, il disposait d'une mitrail-
leuse de 7,5mm MAC 1934 dont l'angle
de tir tant vertical qu'horizontal était
assez limité. Le même type d'arme se
trouvait dans la tourelle dorsale ainsi
que dans la gondole ventrale; cette
dernière était servie par l'opérateur ra-
dio, qui avait un radio-émetteur SFR
203. Les moteurs, des Gnôme-Rhône
14n10/11 entraînaient des hélices tripa-
les Ratier 1453/1454 de 3 mètres de
diamètre. La construction était entière-
Matériel Aérien) le 6 décembre 1936. donnée et remplacée par une mitrail- ment métallique. Le fuselage était de
Deux marchés fermes de 22 Bloch 131 leuse de 7,5mm MAC 1934 en septem- section ovoïde bâti sur une série de ca-
chacun remplacèrent officiellement en bre 1937 au moment des essais de tirs dres tenus par 4 longerons, recouverts
avril 1937 la commande des 40 Bloch du second prototype à Cazaux. Le de panneaux en alliage léger. La voilu-
130 datant d'octobre 1935. Durant les premier appareil de série, le Bloch 131 re de forme trapézoïdale était recou-
essais d'usine du premier prototype n°3 qui avait commencé ses essais verte de la même façon. Avec un diè-
quelques vibrations s'étaient faites avec le prototype n°02 avait une tourel- dre de 17% et une flèche de 20% au
sentir au niveau de l'empennage, suite le semi-rétractable en position ventrale bord d'attaque, elle était constituée de
à quoi la partie arrière du fuselage fut au niveau du bord de fuite de la voilu- 4 caissons, les bords d'attaque, sau-
renforcée, la dérive modifiée, l'enver- re. Elle se trouvait au bout d'un caré- mons d'aile et parties mobiles du bord
gure du plan de profondeur réduite et nage aérodynamique qui naissait au de fuite étant des éléments détacha-
un dièdre fut introduit sur ce dernier. niveau du bord d'attaque. Pendant la bles. Les volets de frein étaient activés
Les deux prototypes du Bloch 131 deuxième quinzaine de juin 1937, il ef- par commande pneumatique. Les jam-
étaient équipés de moteurs Gnôme- fectua les essais de vitesse au CEMA bes de train principal se repliaient
Rhône 14k Mistral-Major en étoile de avec la tourelle ventrale complètement dans la nacelle moteur par un méca-
14 cylindres d'une puissance allant de sortie. Il en résultait que la complexité nisme hydraulique.
870 CV (à l'altitude de 10.550 pieds) à et le poids de celle-ci n'étaient pas
900 CV (à l'altitude de 13.820 pieds). compensés par la réduction de la trai-
Mais durant l'été 1937, époque à la- née résultant de son escamotage. Le Le Bloch 131 en service.
quelle la Société Avions Marcel Bloch carénage et la tourelle furent donc Les premiers Bloch 131 furent pris en
avait été absorbée par la Société Na- remplacés par un poste mitrailleur compte par l'Armée de l'Air en juin
tionale de Constructions Aéronauti- dans une gondole ventrale semi-vitrée 1938, soit avec beaucoup de retard par
ques du Sud-Ouest (SNCASO), les avec une arme identique sur un mon- rapport aux premières prévisions. Les
moteurs furent remplacés par des tage flexible type 29. Cette gondole fi- unités utilisatrices furent les suivantes:
Gnôme-Rhône 14N 10/11 qui de même xe avait un profil aérodynamique con- -GR 1/14
puissance que le précédent offraient çu pour offrir la moindre résistance -GR 11/14
des avantages quant au refroidisse- possible au flux d'air, mais qui avait -GR 1/21
ment des cylindres et au carburateur l'inconvénient de réduire l'efficacité du -GR 11/22
qui disposait d'un système automati- poste mitrailleur par la limitation des -GR 1/35
que de contrôle de l'altitude. Le angles de tir de l'arme et par la posi- -GR 1/36
premier prototype avait été essayé tion malcommode que devait adopter -GR 11/36
armé d'un canon de 20mm sur la poin- son servant. -GR 1/55
te avant; celui-ci avait une bonne mo- Le premier appareil de série issu de -GR 11/55
bilité verticale, mais était très limitée l'usine de la SNCASO de Château- -GR 1/61
horizontalement. Cette arme fut aban- roux-Déols vola en mai 1938. La
36
RECIT DU CAPITAINE FREBILLOT
SUR LE COMBAT DU 9 SEPTEMBRE 1939
LIERE au côté, JACA.ILLE vient vers moi et me dit
Mission : Couverture photographique de la ligne SIE- que MARTELLIERE est hors de combat, je m 'aper-
GFRIED entre SAINT-INGBERT et LEBACH. Altitu- çois alors que lui-même a du sang sur la jambe de sa
de 6000 m. combinaison. Je lui demande s 'il est blessé, et il me
Equipage : Capitaine FREBILLOT pilote, adjudant répond que ce n'est rien; puis pousse des hurlements
THIEBAULT photographe, sergent-chef JACA.ILLE pour m'expliquer que c'est un scandale, que les mi-
et caporal MARTELLIERE mitrailleurs. trailleuses sont gelées, qu'il ne peut pas tirer, que s'il
Le matin du 9 septembre, dans la salle de renseigne- pouvait tirer il en aurait un (Me 109) car ils dégagent
ments le colonel de VERDILHAC met en garde les à quelques mètres seulement. Je lui dis de crier moins
commandants d'escadrilles. Les troupes au sol ont at- fort et de repartir à l'arrière pour me prévenir à
taqué le matin même, premier acte d'hostilité contre temps, tandis qu'il me demande de virer le plus possi-
l:4.llemagne; il y a lieu de prévoir des attaques aérien- ble. A peine est-il parti, que jetant les yeux sur mon
nes. moteur droit, je vois un trou se produire dans la buse
Le capitaine FION et moi-même, décidons, chacun d'air supérieure du moteur, tandis qu 'un nouveau
. pour notre escadrille de prendre la mission à notre bruit s'entend malgré le klaxon que JACA.ILLE
compte. Le décollage aura lieu simultanément et la déclenche toujours aussi furieusement. C'est une
route suivie sera commune jusqu'aux environs de nouvelle rafale. L'appareil subit encore plusieurs at-
SARRALBE. Nous nous faisons des signaux d'avion à taques sans être touché tandis qu 'interrompant la
avion. Après avoir passé SARREGUEMINES et at- mission, je me décide à regagner la France en prenant
teint péniblement les cinq cents derniers mètres qui la direction de SARREBRUCK; à hauteur de cette vil-
me séparent de 6000, je survole SARREBRUCK me le, les chasseurs nous abandonnent. La commande
dirigeant vers SAINT-INGBERT et de là, je prends la des gaz de droite est coincée et le moteur qui dans la
direction de LEBACH. Tout est calme, aucun avion en descente en virages (nous ne sommes plus qu'à 4000
vue. Soudain le klaxon de bord fonctionne à coups mètres) continuait à tourner fléchit , tombe à 1200
répétés; le sergent-chef JACA.ILLE fait signe qu'un tours, puis à moins, je m'aperçois qu'il ne fonctionne
avion est derrière. Immédiatement je vire, mais n'a- plus. Aussitôt les attaques ayant cessé, nous décidons
perçois qu'un appareil assez loin, à la même altitu- de revenir au plus vite et d'essayer de regagner MAR-
de. Je pense que ce ne peut-être que le capitaine TIGNY, puis nous mettons l'hélice droite en drapeau,
FION qui commence sa mission, etje reprends l'itiné- celle-ci une fois stoppée présente l'effet d'une écu-
raire. A LEBACH demi-tour, nous approchons de la moire perforée de l'extrémité des pales à la base. Sur
fin de la mission, quand subitement devant et à gau- un moteur, l'appareil perd de l'altitude, et nous fri-
che en-dessous j'aperçois deux avions de chasse qui sons la perte de vitesse, enfin le terrain est en vue;
viennent vers nous et grossissent à vue d'oeil. J'alerte heureusement, l'altimètre indique 500 mètres. Con-
mon équipage, les deux appareils arrivés à la même trairement à toutes les règles du pilotage, mais volon-
altitude, nous contournent à bonne distance et je ne tairement car je n'ai pas à perdre de temps à faire un
les vois plus, quand soudainement le klaxon marche détour pour contourner le terrain de l'autre côté, je
furieusement. le sergent-chef JACAILLE, prévient vire à droite sur le moteur arrêté sans quitter des yeux
par gestes que les avions sont ennemis, des Me 109, et le badin. Je me pose et suis heureux de ramener l 'ap-
attaquent. Immédiatement je commence à virer; mal pareil normalement, quand à 100 à l'heure, le demi-
heureusement, le Bloch 131 est à son plafond et ne se train droit s'escamote et nous faisons un magistral
manie pas facilement. J'entends une rafale derrière, à cheval de bois. Une balle a empêché le verrouillage
laquelle répondent deux coups de feu; nos mitrailleu- du train. Immédiatement, les deux mitrailleurs sont
ses sont gelées. Les mitrailleurs tentent cependant de sortis, et emmenés à l'ambulance puis à l'hôpital de
les faire fonctionner. L'adjudant THIEBAULT m'in- WUL. MARTELLIERE décédera dans la nuit et JA-
terroge du regard. Je lui fais signe de continuer à CA.ILLE en dépit de tout et de tous, rejoindra le sur-
prendre des photos; l'ennemi n'attaque pas de face et lendemain, l'escadrille, en boitant. La mission est en
si ce cas arrivait, mes manoeuvres empêcheraient le partie remplie. Sur l 'appareil, il a été dénombré une
tir de la mitrailleuse avant. Alerte une deuxième fois, trentaine d'impacts de balles. Une balle a coupé la
je vire autant que je peux et un grand bruit se produit tuyauterie d'essence, occasionnant la panne du mo-
dans l'appareil. Je me retourne et vois dans le couloir teur droit. Une deuxième pénétrant dans la carlingue,
un nuage de poussière. J'ai l'impression que JACA.IL- normalement, ne rencontrant que de la tôle, s'est ar-
LE a lancé un chargeur dans le couloir pour attirer rêté dans un montant de bois du lance-bombe; cel-
mon attention ayant quelque chose à me communi- le-là m'était destinée et sans siège blindé, si j'avais
quer; mais non c'est une rafale qui a pénétré sur la été tué, que seraient devenus mes deux rescapés dont
gauche de la carlingue. Une balle a blessé MARTEL- aucun n'était pilote ?
37
1 Mitrailleuse MAC 16 Hublot à élément 25 Planche de bord 41 Hélice RATIER 1453 à
modèle 1934 coulissant 26 Volant pas variable en vol et
2 Tube pitot 17 Trappe photo 27 Palonniers mise en drapeau
3 Affût de la mitrailleuse 18 Préparateur de bom- 28 Bielle de commande 42 Mécanisme de chan-
avant bardement de direction gement de pas
4 Elément coulissant 19 Table du navigateur 29 Plancher de cabine 43 Demi-anneau droit
5 Structure du nez vitré 20 Casier pour accus 30 Siège du pilote 44 Prise d'air pour cabi-
6 Grille de visée du 21 Compresseur d'air 31 Pare-brise ne
bombardier pour pilote automatique 32 Structure de la cabine 45 Aile droite
7 Extincteur 22 Cadre de fuselage 33 Siège de l'opérateur 46 Bielle de commande
23 Boîte à relais radio d'aileron extérieur
24 Trappe d'évacuation 34 Porte d'accés à la 47 Revêtement d'aile
soute 48 Aileron extérieur avec
35 Gondole de moteur compensateur
droit 49 Aileron intérieur
36 Roue escamotée compensé
37 Pare-flammes de 50 Volet d'intrados
moteur droit 51 Bielle de commande
38 bati-moteur de volet
39 Panneau pare-feu 52 Structure de fuselage
40 Anneau moteur 53 Postes ALKAM
54 Panneau de sépara-
tion des deux com-
partiments de la soute
55 Charge offensive:
4X200kg ou 6X100kg
57 Vérin de trappe de
soute à bombes
8 Compas VA 82 56 Glissières de lance-
9 Bouteille d'oxygène bombes type S
BV40 58 Panneau d'évacuation
10 Casier à cartes
11 Chargeur de mitrail-
leuse
12 Hublot de l'observa
teur-navigateur
13 Siège du navigateur
14 sécheur d'air
15 Boîte à fusibles et
inverseur d'armement
98 Bord d'attaque
démontable
82 Structure du stabili- 99 Structure de bord
sateur d'attaque
83 Revêtement du stabi- 100 Nervure
lisateur 101 réservoir d'essence
84 Amortisseur de rou- 102 Nourrice
lette de queue 103 Réservoir central
85 roulette de queue d'essence
86 Revêtement de fuse- 104 Nervure oblique
lage 105 Réservoir d'essence
77 Equilibrage de gou- 87 Structure de fuselage 106 Conduits
verne de direction 88 Volet de frein 107 Trappes de la soute à
78 Revêtement de gou- 89 Aileron intérieur bombes
verne de direction 90 Compensateur 108 Réservoir d'huile
79 Structure de gouverne 91 Revêtement de l'aile- 109 Anneau moteur
de direction ron intérieur 110 Hélice à pas variable
80 Gouverne de profon- 92 Aileron extérieur 111 Moteur Gnôme &
deur gauche 93 Saumon de bout Rhône 14 N-10
81 Compensateur de la d'aile 112 Pare-flammes
gouverne de profondeur 94 Longeron avant de 113 Gondole
caisson 114 Logement de train
95 Structure d'aile 115 Réservoir d'huile
96 Bielle de commande 116 Radiateur d'huile
d'aileron 117 Filtre de réchauffage
97 Phare d'atterrissage 118 Vérin d'escamotage
119 Jambe de train
Messier
120 Roue de train
121 trappe de logement
de train
0
93
a- 00
00 r( Ill ~
Ill
Ll 1
~ "~J 1
( _)
40
dessins au 1/72 par Iulian Robanescu
Le GR 1/14
Cette unité était à l'origine un groupe
de bombardement spécialisé dans les
missions de nuit. Il devint en mai 1937
sous le nom de 14ème Groupe Aérien
Autonome ou 14 GAA, le groupe de re-
connaissance du Grand Quartier Gé-
néral. Il prendra ensuite la dénomina-
tion de 14 GAR pour devenir le
01/05/1940 le GR 1/14. Le 28 août 1939
alors que l'unité est installée à Semou-
tiers (elle a quitté Mourmelon un mois
auparavant), elle reçoit les 7 premiers
Bloch 131. A ce moment-là, le com-
mandant du groupe est le lieutenant-
colonel Verdilhac; les capitaines Fré-
billot et Fion sont respectivement com-
mandants de la 1ère et de la 2ème es-
cadrille. Le groupe s'installera à Marti-
gny-les-Gerbonvaux les 1 et 2 septem-
bre. La première mission de guerre a
lieu le 5 septembre à 13 heures.
Les restes de l'appareil du capitaine Fion, commandant la 2ème escadrille du 14 GAR , Quatre Bloch 131 partent en reconnais-
abattu par les Me 109 au retour d'une mission le 9 septembre 1939. (SHAA) sance sur Sarrelouis, Bingen, Worms
et Pirmasens. Ils -sont de retour entre
14h20 et 14h50 sans incident. Les mis-
LA PERTE DU CAPI1'AINE FION ET DE SON EQUIPAGE sions se succèdent le 6 et le 7. Le 8,
Mission : Compléter la couverture photographique de la veille sur la ligne SIEGFRIED à deux appareils partent en mission pho-
l'est d 'HORNBACH. tographique sur la ligne Siegfried à la
Equipage : Capitaine FION, sergent-chef BOUVRY pilote, sergents TRUSSON et RAZ4.T demande de l'état-major de la IVème
mitrailleurs. Armée. Le premier Bloch 131 voit sa
Le 8 septembre 1939, le capitaine FION exécutait une magnifique mission photographique route barrée par un Me 109 et fait de-
sur la ligne SIEGFRIED en avant de SARREBRUCK. Malheureusement troublé par un mi-tour. Le second effectue sa mission
chasseur allemand qui lui décochait une rafale de mitrailleuse, il ne pouvait la termi- mais à la fin de celle-ci un Me 109 l'ap-
ner. Les missions du lendemain étaient destinées, à compléter cette première couverture proche et lui lache une rafale sans
photographique au nord et à l'est. Après avoir décollé en même temps que le capitaine insister. C'est la première réaction de
FREBILLOT, il quittait celui-ci à hauteur de SARRALBE, et prenait la direction de HOR- l'ennemi. Le 9 septembre, deux appa-
NBACH. Mais dès après avoir franchi la frontière, il se heurtait à six Me 109 qui immédia- reils sont perdus; l'un est abattu et
tement, l'attaquaient à fond. Le sergent-chefBOUVRYpilote se mettait aussitôt en spira- l'autre s'écrase sur le terrain en ren-
le, pour dérouter les attaques; en dépit de ces efforts, les chasseurs ennemis continuaient trant de la mission gravement endom-
leurs passes par l'avant et par l'arrière. Le moteur gauche en flammes, réussit cependant magé. Ce sont les appareils des com-
à être éteint. Le sergent RAZ4.T à côté du sergent TRUSSON fut tué par une rafale. TRUS- mandants d'escadrilles. Le capitaine
SON se retourne alors et regardant vers l'avant constate que le capitaine FION gît au fond Frébillot et son équipage s'en tireront
de la carlingue tandis que le sergent-chef BOUVRY est affalé sur son manche ne donnant tant bien que mal, en revanche le capi-
plus signe de vie. Il va vers eux, constate que le moteur droit est en flammes et que l 'appa- taine Fion et deux membres de son
reil en piqué accentué va s'écraser, lui-même est grièvement blessé. Il saute en parachu- équipage succomberont. Le lieute-
te vers 2000 mètres et s'évanouit. Il se réveille au sol entouré d'éclatements. Il est tombé nant-colonel Verdilhac est impression-
entre les lignes françaises et allemandes, durant l'attaque des troupes au sol. Il marche né par la différence inouïe (sic) de vi-
aussitôt vers l'ouest où des fantassins le couchent en joue. Il se fait difficilement reconnaî- tesse entre le Me 109 et le Bloch 131 et
tre, et est évacué sur l'arrière. Immédiatement, des recherches eurent lieu. Les forces aé- il demande au général Laurent des
riennes de l'armée signalaient qu'un capitaine aviateur avait été évacué sur l'hôpital de Forces Aériennes de la IVème Armée
Nancy. Le colonel de VERDILHAC s'y rend mais ne trouve aucun capitaine, par contre, il Terrestre que les Bloch 131 ne soient
y découvre le sergent TRUSSON qui décrit l'attaque. L'appareil est tombé en bordure du plus utilisés de jour et d'accélérer l'ar-
terrain de SARREGUEMINES. Le colonels 'y rend. rivée des Potez 63. A partir de la nuit
Voici un extrait du journal de marche du 14 ème gtoupe: du 9 commencent les missions de nuit.
Jeudi 14 septembre : Le 18 du mois, le général Pennes envi-
Le colonel de VERDILHAC accompagné des capitaines DANHIEZ et FREBILLOT se rend site d'inspection confirme que les Blo-
à SARREGUEMINES à la recherche du Bloch 131 n° 92 du capitaine FION. A leur arrivée ch 131 ne sortiront plus en mission de
au terrain, à proximité des lignes, le sous-lieutenant CHAMPEAUX en panne avec un guerre le jour. Le 22 septembre, arri-
Potez 63 d'un groupe voisin leur donne tous les renseignements utiles. Il a pris l'initiative vent les premiers Potez 63 (un 631 et
de faire retirer deux corps qui sont à l'église de NEUNKIRCH, celui du sergent RAZ4.T et trois 637) qui assureront les missions
celui du sergent-chef BOUVRY. La II ème division d'infanterie va faire le nécessaire de jour. Les Bloch 131 continueront à
pour activer le déblaiement des débris de l'avion à l 'avant duquel doit se trouver le corps voler pour les missions de nuit et pour
du capitaine FION. En passant, au retour, par le poste de secours ou avait été transporté l'entraînement.
en première urgence, le sergent TRUSSON, le colonel apprend que celui-ci avait été éva-
cué dans la même voiture qu'un capitaine du 135 ème régiment d'infanterie, ce qui avait
laissé croire pendant plusieurs jours que le capitaine FION avait été sauvé. Les obsèques
du capitaine FION furent célébrées, le 16 novembre, dans l'église de NEUNKIRCH au à suivre
nord de SARREGUEMINES et inhumé dans le cimetière. Les honneurs militaires lui fu-
rent rendus par un détachement d 'un groupe de reconnaissance divisionnaire d 'infante-
42
Ci-contre de haut en bas:
43
MAQUETTISME
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HAWKER HURRICANE MKI
AIR COMPONENT, HIVER 1939
F
F
F par Vincent Gréciet
F
F
F Beaucoup moins souvent représenté que le
F Spitfire, le Hurricane n'a pas toujours été bien
F servi par les fabricants de maquette qui ont
négligé la première version du célèbre chas-
F seur de Sir Sidney Camm. La réalisation d'un
F des premiers Hurricane Mk I impose la modifi-
cation d'une base saine comme la maquette
F d'Airfix au 1/48ème. Cet avion, attrayant avec
son hélice bipale, peut arborer des décorations
IF exotiques, belges, yougoslaves ou sud africai-
F nes. Mais le choix s'est ici porté sur l'un des
F chasseurs britanniques engagés en France au
début de la seconde guerre mondiale.
F Alrfix for ever
F On ne reviendra pas sur les plus vieilles ma-
F quettes au 1/72ème (Hurricane Mk IV et Hurri-
F cane lib d'Airfix, Mk lie/Sea Hurricane de
Frog ... ) si ce n'est pour rappeler que celle de
F Reveli offrit en 1976 une hélice bipale; il vaut
F mieux oublier ce modèle tout comme celui de
F Matchbox qui correspond, peut être, a un pro-
F duit d'appel pour un marché de masse, mais ne
convient pas à notre projet. La maquette Helier
F a certainement été le premier modèle qui ne
IF nécessitait pas un gros travail de correction;
IF ses points les plus faibles: la bosse du fuselage
amaigrie pour recevoir une canopée ouverte, le
IF train d'atterrissage et son logement; ses points
IF forts: un cockpit un peu détaillé, un filtre tropi-
IF cal et la possibilité de représenter tous les
IF sous-types de Mk Il et même un Mk IV. Et le
problême est là, tout comme pour le Hurricane
IF de Hobbycraft (qu'il vaut mieux acheter dans
IF sa version "économique" sans ces pièces
IF métalliques plates censées représenter des tu-
bes!) qui est une très bonne base pour un Mk Il;
IF l'aile et le fuselage allongés du Mk Il sont diffé-
IF rents de ceux du Mk 1. Rappelons à ce sujet
F que le Hurricane Mk Il sorti ces derniers temps
par Reveli au 1/32ème était à l'origine un Mk 1
et date un peu (1969). li y a enfin l'impression-
nant Mk I d'Airfix au 1/24ème, finalement moins
C juste que les derniers modèles de la marque
IF anglaise. Tant au 1/72ème qu'au 1/48ème, Airfix
a clairement choisi·et correctement représenté
F le Hurricane Mk 1. On retient donc au 1/72ème
F la plus récente des maquettes sortie dans le
cadre de la série 1; elle est d'un excellent rap-
port qualité-prix, juste de forme, facile à as-
sembler et se prête à toutes les modifications
apportées à sa grande soeur, troisième d'une
série d'avions de la seconde guerre mondiale
au 1/48ème, qui est une réduction fidèle du
F Hurricane. Le plastique à la fine gravure en re-
lief est facile à travailler, les surfaces entoilées
IF sont réalistes, la dérive à la courbe bien rendue
est correctement déportée sur la gauche. Seu-
le la bosse du fuselage n'est pas assez mar-
C quée; la verrière ouverte masquera le dessin
défaillant de l'épine dorsale. Le travail décrit
ci-après est dicté par deux objectifs:- l'améli- En haut: vue d'intrados de la voilure en cours de montage. L'entoilage de la surface a été
~- oration de l'habitacle, du train d'atterrissage et
d'éléments simplifiés par le fabricant. - La
reproduit, le logement de train détaillé, les bielles du volet de radiateur créées et les orifi-
ces d'ejection des douilles creusés.
à transformation d'un Mk 1 "classique" en un ap-
pareil de début de série. Ci-dessus: vue d 'extrados de la voilure avant peinture. L'habitacle du poste de pilotage et
'C Modifier les ailes le tableau de bord ont été détaillés, les baies d'armement regravées et les orifices du
~t Les quatre panneaux d'accès aux armes dessi-
nés sur chaque demi-aîle supérieure sont capot percés.
' •
45
MAQUETTISME
46
MAQUETTISME
47
pour le squadron et une pour l'app
pareil. LeEI euxp r EJTi è' ess ont t
tracées en avant de la cocarde de
INFO-MAQUETTES par José Fernandez
gamme Aerofile sort en plastique
fuselage du côté gauche et en ar-
rière du côté droit; la troisième est MINI-EDITO avec pièces complémentaires en
toujours de l'autre côté de la ron- Le premier trimestre de l'année s'est écoulé et la plupart des grandes métal et en résine et avec décalcoma-
delle. Au mois d'août suivant, la marques de maquettes ont dévoilé leurs programmes pour 1993. Mal- nies: Mureaux 115, Mureaux 113/117,
déclaration de guerre entraîne une gré une conjoncture économique qui aurait pu faire craindre le pire, Aquilon, DH 89M guerre d'Espagne,
redistribution des codes; l'imma- DH 89 guerre d'Espagne, DH 89 ci-
triculation des quatre squadrons les nouveautés prévues nous annoncent une année plutôt bonne. Nous
vil Air France/Olley. Dans sa gamme
envoyés en France est: JX (Sq 1), ne ferons pas de listes exhaustives (elles ont été publiées par plusi- Mixkit en plastique injecté avec piè-
TP (Sq 73), VY (Sq 85), LK (Sq 87). eurs de nos confrères), nous vous en parlerons au fur et à mesure de ces en thermoformé et en résine:
Mais, sur le sol de France, les uni- leur sortie. En revanche nous vous communiquerons régulièrement Savoia-Marchetti SM 79B, le bimo-
tés de l'Advanced Air Striking For- les programmes des marques qui sont systématiquement oubliées. teur avec moteurs Gnôme-Rhône,
ce et celles de I'Air Component se
distinguent vite. A Vassincourt, les avec décorations roumaine et irakien-
Sq 1 et 73 (AASF) abandonnent les ne.
lettres identifiant l'unité et ne con- CRISE vers le milieu des années trente et qui
servent que celle des appareils La société Carpena vient de déposer servirent d'avion école à plusieurs RESINE EN CASCADE
peintes des deux côtés derrière la son bilan. Producteurs de la célèbre fournées de pilotes dans plusieurs Au 1/72 sortent ces jours-ci chez Re-
cocarde: l'immatriculation anglai- marque de décalcomanies qui porte pays utilisateurs. La maquette très plica: Caudron 461, 710, 712, 714R,
se rappelle trop celle des Alle- son nom, ils ont subi de plein fouet réussie a l'entoilage des surfaces bien 770, Fairey Fox II/ill, Fairey Fox VII
mands. A la demande des autori- l'effondrement du train éléctrique mi- représenté. Comme il est souvent (mono et biplace), Fairey Fox
tés françaises, trois bandes trico- niature. Car beaucoup ne le savaient coutume chez Huma diverses options VI/Vill, Stampe SV 5, Wassmer
lores (rouge en avant) couvrent la pas, Carpena était une société spécia- sont possibles. On peut en effet réali- Javelot 1, Wassmer VA 21 Javelot 2,
surface entière du gouvernail. Par lisée dans le petit train. Ils étaient re- ser un avion école et de liaison ou un Mystère II, Potez 650, Berline Spad,
contre à Lille-Seclin, les Sq 85 et Gourdou-Lesseurre GL 633, SOM 1,
vendeurs et fabricants. La décalcoma- appareil d'entraînement au tir avec un
87 arborent sur la dérive un insi- SOM 2, Payen 22 à dérive classique.
nie avion était pour eux une activité poste mitrailleur arrière. Un seul petit
gne de tradition, un hexagone et
secondaire. Des rumeurs laisseraient reproche concerne la feuille de décal- Sont prévus dans le courant de l'an-
une flèche blanche, et conservent
entendre que cette dernière activité comanies qui propose plusieurs déco- née entre autres: Latécoère 28-1, La-
intégralement le marquage régle-
mentaire. Les lettres de 3 pieds pourrait être reprise dans un futur rations, toutes germaniques, un peu técoère 29, Farman Goliath, Fairchild
encadrent une petite cocarde de plus ou main proche ... d'exotisme de ce côté aurait été le F-91.
type A. Si les cocardes d'extrados bienvenu. Côté projets allemands, dans la série
sont réglementaires, celles d'intra- CRISE ENCORE Replica Diffusion sortent: B&V P211,
dos, délaissées en Angleterre, ont Spi-Kager vient de déposer son bilan. FABRICANT A LA UNE B&V P212, B&V P215-02, FW PTL
été renouvelées pour dissuader Cette société alsacienne d'importa- MPM est une firme thèque créée dès "Fitzer". Dans cette série sont prévus
les tirs de la DCA française. Le se- tion de maquettes assurait pour la le début de la promulgation des lois également: Ki 77, Dave, Fokker CX,
rial , une lettre et quatre chiffres France la distribution de Monogram, sur les entreprises privées. Elle n'est Douglas DB- 8, N.A.O-47A , Skoda
noirs, souvent délaissé avant guer- Esci et Fujimi. Monogram sera diffu- donc pas issue de la privatisation d'u- Kauba 14, Skoda Kauba V-4, Aeronca
re, n'a pas été repeint. Le VY-X a sé par Revell/Jouef. Esci et Fujimi le ne ancienne entreprise d'état. Ceci TG-5, Fiat RS 14.
été photographié lors d'une seront par Crombez . Ce dernier pas- explique son dynamisme créatif et fi-
inspection royale à Lille. Les Actramac Diffusion prévoit au 1/48 le
se en l'espace de quelques mois du nancier. A sa tête se trouve un conseil
décals de la boîte permettent de chariot pour transporter le Me 163, ai-
réaliser cette décoration puisque statut de petit grossiste local à celui d'administration dont fait parti
d'un des grands de la distribution de J.Silhanek qui est un ami de longue nsi que des projets allemands au 1/72
Airfix propose le VY-C d'avril
la maquette en France (Italeri, Dra- date . Il est également le patron de la (Me 329, Ar E581, Me 262 Schnell
1940 et le SD-X du Sq 501. Lape-
tite cocarde de fuselage est obte- gon, Esci, Fujimi). Bonne chance! firme CMK. MPM est distributeur de Bomberl- A)
nue en ôtant le cercle jaune de la plusieurs grande marques pour la Une firme hollandaise produit au
cocarde de type A1 du SD-X. Les PROBLEMES PERSONNELS République Tchèque et la Slovaquie, 1/72 le bombardier bimoteur de 1940
codes, très fragiles, sont à mani- Graphy Air qui depuis 1985 produi- dont Hasegawa, Academy et Tamiya. Fokker T- V et le jet d'entraînement
puler avec précaution. Un vernis- sait des maquettes en résine et des ac- Il est également fabricant, disposant Fokker S-14.
sage préventif est sans doute le cessoires vient de cesser ses activités d'une gamme de 22 modèles en plas-
bienvenu . Pour avoir assez pour des raisons d'ordre personnel. tique thermoformé au 1/72 et au 1/48, NOUVEAU MAGAZINE D'AVIA-
d'inscriptions wrr pour l'aile droi- Certains de ses produits ne disparaî- ainsi que d'une gamme en plastique TION
te et le fuselage, je n'en ai pas pla- tront pas. Les originaux du injecté de type "short run" de 16 Il s'appellera AVIATION PASSION.
cé sous l'aile gauche qui est noi- M.H.Broussard et du Mystère N ont avions, auxquels il faudra rajouter les Il sera plutôt versé sur l'aviation con-
re. Le carré jaune moutarde est un été récupérés par M.Michel Gérard 14 prévus pour cette année. En plus temporaine. Dirigé par M.André Bré-
détecteur de gaz de combat. Plus and (ancien rédacteur-chef de l'exel-
qui en avait été l'auteur. Son ami Phi- de cela sous le logo "Condor", MPM
petit que celui d'Airfix, il est peint à lente défunte revue Aviation Design),
l'extrémité de l'aile. Certains appa- lippe Jourdan de Hi - Tech est en lance une gamme en plastique injecté
train d'étudier une réédition de ces de grande série (moules en acier) il est issu du groupe éditeur d'Air et
reils le portent juste en avant de la
modèles. avec au 1/72 la fusée allemande V2 et Cosmos. Ce dernier restera donc le
dérive. Quand le vernis mat qui re-
couvre le tout est sec, il ne reste Rappelons pour l'anecdote que le le Me 163a et au 1/48 le He 178. magazine aéronautique pour profes-
plus qu 'à faire en Kristal Kleer un Mystère N de Graphy Air était sorti sionnels, le nouveau titre sera le ma-
feu devant le mât, un derrière le ra- vers la mi-87, la malchance fit que NOUVEAU gazine grand public.
diateur et un dans le renflement du quelques mois plus tard Matchbox le La firme française Novart, dans sa Superbe illustration de la bofte du Me 262 Mistel
gouvernail. La comparaison des sortait en plastique injecté quinze fois de MPM au 1172
photographies de la maquette et moins cher. Cette dernière maquette
de l'original a montré une omis- fut l'objet d'une critique incendiaire
sion : sur le côté gauche, au niveau dans les pages du "Fana de !'.Avia-
de la canopée, il manque l'insigne tion" n°214, dont l'auteur était égale-
du commandant du squadron, un ment ... 'je VOUS laisse deviner!
petit rectangle bleu clair de
2x1mm bordé de deux filets bleu
foncé et coupé d'une bande hori- SCOOP
zontale rouge. Quoiqu 'en dise Squadron Signal, la célébrissime fir-
Adolf Galland dans ses mémoires, me américaine connue pour ses mo-
les pilotes anglais pilotaient en nographies "In Action" est en train de
mai 1940, des Hurricane à hélice préparer une gamme en plastique in-
tripale plus performants face aux jecté au 1/48. Non moins de 12 modè-
Me 109 E. Mais nous avons là un les sont prévus. Parmi eux le Dewoi-
appareil très représentatif de cette tine 520 et le Bloch 152.
drôle de Guerre trop négligée par
les maquettistes. MAQUETIE A LA UNE
Le Gotha 145 que vient de sortir Hu-
ma Modell au 1/72 fait parti de ces
petits biplans biplaces développés
48
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L'AERONAUTIQUE NAVALE FRANÇAISE
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de septembre 1939 à juin 1940
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Ce sera le hors série numéro 1 d'Avions, premier d'une collection d'ouvrages
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thématiques sur l'aviation pendant la Seconde Guerre Mondiale.
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-100 pages -plus de 200 photos -plus de 50 profils couleur
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pour la première fois sur la seule aéronautique navale, avec des détails sur
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A- les effectifs, leur évolution, l'historique des unités
>N.
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Iré-
Au prix de souscription de 98F port compris
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:n),
I (prix après souscription 125F + 20F de port)
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: le
fes- ~ Offre valable jusqu'au 15 septembre Parution en octobre 1993
na-
note: il s'agit d'une souscription et non d'une réservation, les chèques sont donc débités chez nous dès réception
llstel
BON DE SOUSCRIPTION
Remplissez, recopiez ou photocopiez ce bon de souscription et retournez le avec votre chèque de 98F à
l'ordre de LELA PRESSE à:
SARL LELA PRESSE
39 rue Aristide Briand
62200 Boulogne-sur-Mer
NOM: PRENOM:
ADRESSE: VILLE:
CODE POSTAL:
Ci-dessus: le Bloch MB 131 n°92 de la 2ème escadrille du 14 GAR en septembre 1939; cet appareil était celui du capitaine Fion commandant l 'escadrille, et dans
lequel il fut tué au retour d 'une mission le 9 septembre 1939, après une interception par les Me 109.