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2020
2021
Entretien à partir
d’un dossier
système éducatif – eps et santé
oral / admission
Karine Bonnal
Agnès Morcillo
Annie Balay
Claire Durand
!
Le concours CRPE sera réformé à partir de la session de 2022. En outre, des modifications
dans les programmes pourront advenir d’ici là. À l’heure où nous publions cet ouvrage
(août 2019), il ne nous est pas possible d’anticiper ces changements à venir, c’est pourquoi
nous vous invitons à vous tenir informé de l’actualité ministérielle, notamment via le site
education.gouv.fr ; vous pourrez également, en cas de changements dans les programmes,
trouver des mises à jour en vous rendant sur la page du livre sur le site dunod.com.
Pour aller plus loin et mettre toutes les chances de votre côté pour réussir le
concours, des compléments sont disponibles sur le site www.dunod.com.
Connectez-vous à la page de l’ouvrage (grâce aux menus déroulants, ou en
saisissant le titre, l’auteur ou l’ISBN dans le champ de recherche de la page
d’accueil). Sur la page de l’ouvrage, cliquez sur le logo « Les + en ligne ».
© Dunod, 2019
11 rue Paul Bert, 92240 Malakoff
www.dunod.com
ISBN 978-2-10-080300-2
Table des matières
Le CRPE 1
6 Se préparer à l’épreuve 56
Sujet 1 – Les activités aquatiques – CE1 149
Le CRPE
Pour enseigner dans une école maternelle ou une école élémentaire publique, vous
devez réussir le CRPE, concours de recrutement de professeurs des écoles. Il s’agit
d’un concours académique, soumis à des conditions d’accès.
1. [www.assemblee-nationale.fr/15/ta/ta0233.asp].
2. De nouvelles modalités du concours et du recrutement se dessinent avec un concours en fin de M2 ; elles ne concernent
pas le concours 2020 mais sont prévues pour 2022 ; pour en savoir plus sur le recrutement des enseignants, la formation et
les métiers de l’enseignement : [devenirenseignant.gouv.fr].
1
Le CRPE
1.2 Le recrutement
Pour être recruté par l’Éducation nationale et exercer la profession de professeur
des écoles, il faut être admis au concours de recrutement des professeurs des écoles
(CRPE). Pour s’inscrire au CRPE, il faut au minimum être titulaire d’une Licence et
être inscrit en première année de Master à la rentrée 2019, ou justifier au minimum
d’un niveau Bac + 4 (master 1 ou anciennement maîtrise).
1.3 La titularisation
La titularisation dans le corps enseignant se fait à l’issue d’une année de stage en respon
sabilité en deuxième année de Master. Elle ne peut intervenir qu’à une double condition :
•• le stagiaire a obtenu son Master ;
•• le stagiaire a obtenu un avis pédagogique favorable de l’employeur, représenté par
le corps d’inspection et/ou les tuteurs qui ont effectué le suivi du stagiaire.
2 Le concours de recrutement
Le cadrage des épreuves et les modalités d’organisation du concours sont définis
dans l’arrêté du 19 avril 2013 (MENH1310119A). Les modalités d’organisation sont
précisées chaque année dans une note de service. Six concours du CRPE peuvent
être organisés, pour des profils différents : le CRPE externe, interne etc. (voir
devenirenseignant.fr).
2
Le CRPE
Les candidats inscrits au CRPE doivent passer deux épreuves écrites d’admissibi
lité, puis en cas de succès, deux épreuves orales d’admission.
Le cadre de référence des épreuves d’admissibilité est celui des programmes de
l’école primaire. Les connaissances attendues des candidats sont celles que nécessite
un enseignement maîtrisé de ces programmes. Le niveau attendu correspond à celui
exigé par la maîtrise des programmes de collège.
Des compléments sont également exigés pour l’obtention du concours :
•• un brevet de natation de 50 m ;
•• une attestation de formation aux premiers secours (PSC1) ;
•• une certification de compétences en langues de l’enseignement supérieur validant le
niveau B2. Si ce niveau n’est pas validé en amont, il pourra être validé par des unités
d’enseignement dans le cadre du master MEEF ;
•• une certification en Informatique et Internet (C2i2e).
REMARQUE
2.2 Le calendrier
Le concours a lieu à la fin de la première année de master1 . Pour les étudiants admis,
la deuxième année de master inclut une période en alternance en responsabilité dans
une école. Ces étudiants auront alors le statut de fonctionnaires stagiaires.
3 Structure de l’ouvrage
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.
Choisir de préparer le métier de professeur des écoles implique de maîtriser les différents
domaines de savoirs enseignés à l’école et les diverses compétences requises pour enseigner.
Cet ouvrage est destiné à vous aider à préparer l’ensemble de l’épreuve orale
d’admission « Entretien à partir d’un dossier ».
Une première partie propose une présentation et une analyse de l’épreuve dans sa
globalité, afin de permettre aux lecteurs de mieux cerner ses enjeux.
Les deux parties suivantes, « Préparer l’épreuve d’EPS » et « Préparer l’épreuve de
situation professionnelle », permettront au candidat de trouver des connaissances
et des conseils indispensables à cette épreuve orale d’admission ; chacune des
3
Le CRPE
parties est suivie de sujets corrigés ou comportant des pistes de réponses détail
lées. Ces corrigés ne sont pas des modèles, mais plutôt des façons d’appréhender et
de conduire un entretien (exposé puis réponses aux questions posées par le jury).
•• La première partie de l’épreuve « Entretien à partir d’un dossier » permet d’évaluer
les compétences du candidat pour l’enseignement de l’éducation physique et spor-
tive (EPS) à l’école primaire ainsi que sa connaissance de la place de cet enseigne-
ment dans l’éducation à la santé. Les savoirs nécessaires pour atteindre ces objectifs
sont répartis dans les deux sous-parties « Enseigner l’EPS à l’école primaire » et
« Éduquer à la santé en EPS ». Toutefois, le candidat doit garder à l’esprit que si,
pour des raisons évidentes de lisibilité, ces sous-parties sont distinctes, elles restent
profondément liées dans les conceptions et les pratiques des professeurs des écoles
lorsqu’ils enseignent l’EPS en milieu scolaire.
•• La deuxième partie de l’épreuve orale d’admission « consiste en un exposé du can-
didat à partir d’un dossier de cinq pages maximum fourni par le jury et portant sur
une situation professionnelle inscrite dans le fonctionnement de l’école primaire
[…] ». Elle vise à « apprécier les connaissances du candidat sur le système éducatif
français, et plus particulièrement sur l’école primaire (organisation, valeurs, objec-
tifs, histoire et enjeux contemporains), sa capacité à se situer comme futur agent du
service public (éthique, sens des responsabilités, engagement professionnel) ainsi
que sa capacité à se situer comme futur professeur des écoles dans la communauté
éducative. » Les savoirs nécessaires pour atteindre ces objectifs sont répartis dans
trois sous-parties qui permettent de décliner le métier d’un enseignant de l’école
primaire à différents niveaux :
– « acteur du service public d’éducation » ;
– « acteur de la communauté éducative » ;
– « enseignant au service de la réussite de tous les élèves » en développant le poten-
tiel de chaque élève, afin de lui fournir les clés nécessaires pour réussir son par-
cours scolaire, lui donner le goût d’apprendre tout au long de sa vie et de penser
par lui-même.
4
1
Présentation
et méthodologie
de l’épreuve
1. Descriptif de l’épreuve
et compétences à maîtriser 6
6. Se préparer à l’épreuve 56
Méthodologie Partie 1 • Présentation et méthodologie de l’épreuve
1 Descriptif de l’épreuve
et compétences à maîtriser
Plan du chapitre
1. Les textes de référence 6
2. Les notions de compétence, de connaissance,
d’aptitude et d’attitude 11
L’épreuve « Entretien à partir d’un dossier » comporte deux parties et est notée
sur 100. La première partie est notée sur 40 points, la seconde sur 60 points, dont
20 points pour l’exposé et 40 pour l’entretien.
Durée de la préparation : 3 heures
Durée totale de l’épreuve : 1 heure 15
D’après l’arrêté du 19 avril 2013 fixant les modalités d’organisation des concours de
recrutement de professeurs des écoles – CRPE : concours externe, concours externe
spécial, second concours interne, second concours interne spécial et troisième concours :
La première partie permet d’évaluer :
•• les compétences du candidat pour l’enseignement de l’éducation physique et sportive
(EPS) ;
•• sa connaissance de la place de cet enseignement dans l’éducation à la santé à l’école
primaire.
La seconde partie de l’épreuve vise à apprécier :
•• les connaissances du candidat sur le système éducatif français, et plus particulièrement
sur l’école primaire : organisation, valeurs, objectifs, histoire et enjeux contemporains ;
•• sa capacité à se situer comme futur agent du service public (éthique, sens des res
ponsabilités, engagement professionnel) ;
•• ainsi que sa capacité à se situer comme futur professeur des écoles dans la commu
nauté éducative. ... / ...
6
Chapitre 1 • Descriptif de l’épreuve et compétences à maîtriser Méthodologie
(suite)
Méthodologie
Première partie (40 points)
Durée de l’exposé : maximum 10 minutes
Durée de l’entretien : 20 minutes
Le jury propose au candidat un sujet relatif à une activité physique, sportive et artis-
tique (APSA) praticable à l’école élémentaire ou au domaine des activités physiques
et expériences corporelles réalisables à l’école maternelle. Le sujet pourra être pré
senté à l’aide des différentes possibilités offertes par les technologies usuelles, de
l’information et de la communication y compris audiovisuelles. Le sujet se rapporte
soit à la progression au sein d’un cycle d’activités portant sur l’APSA ou la pratique
physique et corporelle considérée, soit à une situation d’apprentissage adossée au
développement d’une compétence motrice relative à cette même APSA ou pratique
physique et corporelle.
Le candidat expose ses réponses (dix minutes) et s’entretient avec le jury (vingt minutes).
Le jury élargit le questionnement aux pratiques sportives personnelles du candidat
ou encore au type d’activités sportives qu’il peut animer ou encadrer.
Seconde partie (60 points : exposé (20 points) ; entretien (40 points))
Durée de l’exposé : maximum 15 minutes
Durée de l’entretien : 30 minutes
Il est précisé que pour cette épreuve, il ne peut être exigé de connaissances juri
diques et réglementaires spécialisées mais seulement une bonne connaissance
générale des règles de fonctionnement de l’école primaire.
7
Méthodologie Partie 1 • Présentation et méthodologie de l’épreuve
8
Chapitre 1 • Descriptif de l’épreuve et compétences à maîtriser Méthodologie
(suite)
Méthodologie
•• Les professeurs et les personnels d’éducation, acteurs de la communauté éducative ;
10. Coopérer au sein d’une équipe ;
11. Contribuer à l’action de la communauté éducative ;
12. Coopérer avec les parents d’élèves ;
13. Coopérer avec les partenaires de l’école ;
14. S’engager dans une démarche individuelle et collective de développement pro-
fessionnel.
Connaissances
Le professeur connaît :
Pour la première partie de l’épreuve
•• […] Les programmes du premier degré en EPS (avec ses horaires, objectifs, fina
lités, compétences, les APSA…) ;
•• Les situations d’évaluation adaptées à l’EPS ;
•• Les outils pour concevoir des situations d’apprentissage, des séances, des progres
sions, pour les programmer sur une année scolaire, un cycle ;
•• Des éléments du développement de l’enfant en relation avec l’EPS et les différents
types de ressources (motrices, cognitives, psycho et socio-affectives) mobilisées et
à développer dans le cadre de l’EPS ;
•• Des éléments scientifiques relatifs aux pratiques motrices proposées aux élèves
(ou pratiquées par les candidats) ;
•• Les définitions de la notion de santé ;
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9
Méthodologie Partie 1 • Présentation et méthodologie de l’épreuve
(suite)
Aptitudes
Le professeur est capable :
Pour la première partie de l’épreuve
•• Utiliser ses connaissances des APSA et ses connaissances scientifiques pour
organiser les pratiques motrices des élèves dans un niveau de classe donné,
pour enseigner l’EPS à l’école primaire (élémentaire et maternelle) ;
•• Manipuler des variables didactiques dans l’enseignement de l’EPS afin d’adapter
ce dernier aux niveaux rencontrés (âges des élèves, variété des ressources, des
expériences antérieures…) ;
•• Planifier l’enseignement de l’EPS sur une année scolaire et sur un cycle en
fonction des programmes de l’école primaire ;
•• Mettre en relation l’enseignement de l’éducation physique et les autres disci
plines afin de permettre un accès plus concret aux savoirs fondamentaux pour
tous, à savoir : « lire, écrire, compter et respecter autrui » ;
•• Construire des projets EPS favorisant :
– le développement de la santé (lutte contre l’obésité, développement de l’en-
durance, recherche d’un équilibre psychologique et corporel) ;
– l’éducation aux valeurs républicaines par la pratique (respect des règles,
acceptation des différences…).
Pour la deuxième partie de l’épreuve
•• Savoir transmettre et faire partager les principes de la vie démocratique ainsi
que les valeurs de la République : la liberté, l’égalité, la fraternité ; la laïcité ; le
refus de toutes les discriminations ;
•• D’utiliser ses connaissances sur l’évolution et le fonctionnement du système
éducatif en général et de l’école primaire en particulier.
Pour l’ensemble de l’épreuve
•• […] Savoir conduire un entretien, animer une réunion et pratiquer une
médiation en utilisant un langage clair et adapté à la situation.
Attitudes
Pour la première partie de l’épreuve,
•• L’exposé du candidat, relatif à l’analyse d’une ou plusieurs situations d’appren
tissage en EPS, ainsi que l’entretien qui lui fait suite doivent mettre en évidence des
attitudes adaptées à la diversité des conditions d’exercice du métier ;
•• Faire émerger la nécessité du respect de la règle à travers les pratiques des diffé-
rentes APSA ;
•• Mettre en évidence une attitude « fair-play » dans le cadre des jeux et activités
pratiquées en EPS ; ... / ...
10
Chapitre 1 • Descriptif de l’épreuve et compétences à maîtriser Méthodologie
(suite)
•• Respecter et prendre en compte la diversité des élèves du point de vue de leurs
Méthodologie
ressources ;
•• Rechercher des coopérations avec différents partenaires de l’école pour réaliser
une éducation à la santé.
Pour la deuxième partie de l’épreuve
•• Faire comprendre et partager les valeurs de la République ;
•• Intégrer dans l’exercice de sa fonction, ses connaissances sur les institutions, sur
l’État (son organisation, son budget), sur ses devoirs de fonctionnaire ;
•• Respecter dans sa pratique quotidienne, les règles de déontologie liées à l’exercice
du métier de professeur, dans le cadre du service public d’éducation nationale ;
•• Respecter les élèves et leurs parents ;
•• Respecter et faire respecter le règlement intérieur, les chartes d’usage des res
sources et des espaces communs ;
•• Collaborer à la réalisation d’actions de partenariat engagées entre l’établisse
ment et son environnement économique, social et culturel ;
•• Prendre en compte la dimension civique de son enseignement.
Pour l’ensemble de l’épreuve
•• Il est attendu que le professeur mène sa pratique professionnelle en regard de
l’éthique, du sens des responsabilités et de l’engagement professionnel.
2.1 Compétence
La notion de compétence a été abordée à travers le temps par différents auteurs :
•• Philippe Meirieu, 1989 : « … un savoir identifié mettant en jeu une ou des capacités
dans un champ notionnel ou disciplinaire déterminé. Plus précisément, on peut
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11
Méthodologie Partie 1 • Présentation et méthodologie de l’épreuve
1. Le Boterf G., Repenser la compétence. Pour dépasser les idées reçues : 15 propositions, Les Éditions d’Organisation, 2008-
2010.
12
Chapitre 1 • Descriptif de l’épreuve et compétences à maîtriser Méthodologie
Méthodologie
La recommandation 2006/962/CE est le cadre européen des compétences clés pour
l’éducation et la formation tout au long de la vie. Ce cadre est utilisé dans de nom
breux pays européens comme point de référence pour réformer les systèmes natio
naux d’éducation et de formation.
« Les compétences clés en tant que connaissances, aptitudes et attitudes appropriées
à chaque contexte sont fondamentales pour chaque individu dans une société fon
dée sur la connaissance. Elles sont particulièrement nécessaires à l’épanouissement
et au développement personnels des individus, à leur inclusion sociale, à la citoyen
neté active et à l’emploi ».
Le cadre de référence européen décrit huit compétences clés :
1. Communication dans la langue maternelle ; 2. Communication en langues étran
gères ; 3. Compétence mathématique et compétences de base en sciences et tech
nologies ; 4. Compétence numérique ; 5. Apprendre à apprendre ; 6. Compétences
sociales et civiques ; 7. Esprit d’initiative et d’entreprise ; 8. Sensibilité et expression
culturelles.
En France, ce cadre de référence avait été en grande partie repris pour élaborer le
« socle commun des connaissances et des compétences » qui présentait ce que tout
élève devait savoir et maîtriser à la fin de la scolarité obligatoire. Introduit dans la
loi en 2005, il constituait l’ensemble des connaissances, compétences, valeurs et atti
tudes nécessaires pour réussir sa scolarité, sa vie d’individu et de futur citoyen.
Ce socle s’organisait en sept compétences légèrement différentes des compétences
du cadre européen.
Depuis la rentrée 2016, un nouveau socle commun de connaissances, de compé
tences et de culture est entré en vigueur en France (décret n° 2015-372 du 31 mars
2015).
Il s’articule autour de cinq domaines donnant une vision d’ensemble des objectifs
des programmes de l’école primaire et du collège :
1. les langages pour penser et communiquer ;
2. les méthodes et outils pour apprendre ;
3. la formation de la personne et du citoyen ;
4. les systèmes naturels et les systèmes techniques ;
5. les représentations du monde et l’activité.
Remarque : La refonte du socle commun consacre un domaine aux « méthodes et
outils pour apprendre ». La compétence « apprendre à apprendre », qui était absente
du socle précédent, fait donc son entrée à l’école : elle vise un enseignement explicite
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Exemple
Un exemple : la compétence 5 du cadre européen, « Apprendre à apprendre »
Cette compétence est définie ainsi :
« Apprendre à apprendre est l’aptitude à entreprendre et poursuivre un apprentissage,
à organiser soi-même son apprentissage, y compris par une gestion efficace du temps et
de l’information, à la fois de manière individuelle et en groupe. Cette compétence implique
13
Méthodologie Partie 1 • Présentation et méthodologie de l’épreuve
Exemple (suite)
de connaître ses propres méthodes d’apprentissage et ses besoins, les offres disponibles, et
d’être capable de surmonter des obstacles afin d’accomplir son apprentissage avec succès.
Cette compétence suppose d’acquérir, de traiter et d’assimiler de nouvelles connaissances
et aptitudes, et de chercher et utiliser des conseils. Apprendre à apprendre amène les appre-
nants à s’appuyer sur les expériences d’apprentissage et de vie antérieures pour utiliser et
appliquer les nouvelles connaissances et aptitudes dans divers contextes : à la maison, au
travail, dans le cadre de l’éducation et de la formation. La motivation et la confiance dans sa
propre capacité sont des éléments fondamentaux. »
2.2 Connaissance
Elle est définie comme ce qui est acquis, compris et retenu par l’étude ou la pratique.
Il s’agit ainsi d’un patrimoine de ressources mobilisables qui permet de mettre en
œuvre des capacités et qui peut se traduire par certaines attitudes.
1
2.3 Aptitude
Elle désigne la capacité, naturelle ou acquise, d’une personne pour réaliser une tâche/
activité de façon correcte ; cette capacité dépend en général des aptitudes (ici au sens
de dispositions naturelles), des connaissances, de l’expérience professionnelle… La
capacité peut se traduire par « le professeur est capable de… ». (Le concept tire son
origine du terme latin aptus qui veut dire « capable de ».)
1. Recommandation 2006/962/CE du Parlement européen et du Conseil du 18 décembre 2006 sur les compétences clés
pour l’éducation et la formation tout au long de la vie.
14
Chapitre 1 • Descriptif de l’épreuve et compétences à maîtriser Méthodologie
Méthodologie
sant preuve d’autodiscipline, mais aussi de travailler en équipe dans le cadre du
processus d’apprentissage, de tirer les avantages de sa participation à un groupe
hétérogène et de partager ce qu’il a appris. L’individu devrait être capable d’orga
niser son propre apprentissage, d’évaluer son propre travail et, le cas échéant, de
chercher des conseils, des informations et de l’aide1. »
1
Exemple
Dans le socle commun de 2016, le domaine 2 « les méthodes et outils pour apprendre »
a pour objectif de permettre à tous les élèves de réaliser les apprentissages scolaires en
classe et/ou hors de la classe, seul ou collectivement.
« En classe, l’élève est amené à résoudre un problème, comprendre un document écrit,
rédiger un texte, prendre des notes. Il doit savoir apprendre une leçon, rédiger un devoir,
préparer un exposé, parler en public, travailler à un projet.…
La maîtrise des méthodes et outils pour apprendre développe l’autonomie et les capacités
d’initiative ; elle favorise l’implication dans le travail commun, l’entraide et la coopéra-
tion. »
2.4 Attitude
Elle correspond à la conduite à tenir, à la manière d’être ou de se comporter dans
une situation spécifique.
Au fil de cet ouvrage, le candidat pourra acquérir et conforter ses connaissances sur
l’enseignement de l’EPS à l’école primaire ainsi que sur l’environnement profession
nel et les conditions d’exercice du métier de professeur des écoles pour se présenter
à la seconde épreuve orale d’admission d’« Entretien à partir d’un dossier ».
1. Id.
2. Id.
15
Méthodologie Partie 1 • Présentation et méthodologie de l’épreuve
L’essentiel à retenir
Le concours de recrutement des professeurs des écoles (CRPE) se passe en deux étapes : l’admissibilité
et l’admission. L’épreuve « Entretien à partir d’un dossier » présentée dans ce manuel est la seconde
épreuve d’admission. Elle est composée de deux parties bien distinctes et permet d’apprécier :
•• dans la première partie, les connaissances et compétences du candidat sur l’enseignement de
l’Éducation Physique et Sportive (EPS) à l’école, ainsi que la connaissance de la place dans cet
enseignement de l’éducation à la santé à l’école primaire ;
•• dans la seconde, ses connaissances sur le système éducatif français et plus précisément sur
l’école primaire.
Les compétences, connaissances, aptitudes et attitudes attendues d’un professeur des écoles sont
déclinées dans le référentiel des compétences professionnelles des métiers du professorat et de
l’éducation paru au Journal Officiel (JO) du 18 juillet 2013.
Pour préparer cette épreuve, mais aussi son futur métier de professeur des écoles, le candidat
doit connaître les différents domaines de savoirs enseignés à l’école et les diverses compétences,
connaissances, aptitudes et attitudes requises pour enseigner, déclinées dans ce référentiel.
Les mots-clefs
•• CRPE •• Compétence
•• Admissibilité •• Connaissance
•• Admission •• Aptitude
•• EPS •• Attitude
•• Référentiel
16
Chapitre 2 • Une terminologie incontournable Méthodologie
2 Une terminologie
Méthodologie
incontournable
Plan du chapitre
1. Définitions 17
2. Terminologie pour la première partie de l’épreuve 18
3. Terminologie pour la seconde partie de l’épreuve 26
1 Définitions
Avant d’aborder la méthodologie de l’épreuve en tant que telle, il nous semble essen
tiel de définir certains termes et principes en regard des attendus de l’épreuve, tant
pour la première partie que pour la seconde.
En guise de préambule à cette épreuve, il convient, d’abord, de poser les définitions
des termes de didactique et de pédagogie.
1.1 La didactique
La didactique concerne la gestion de la matière enseignée, du savoir structuré par
l’enseignant (gestion d’une discipline et de son enseignement), la connaissance des
contenus à enseigner, la construction des contenus disciplinaires et méthodolo
giques, la nature profonde de chaque discipline enseignée. Elle se situe dans le cadre
d’une discipline particulière.
REMARQUE
C’est pour cela que l’on rencontre dans la littérature la « didactique des mathématiques »,
la « didactique du français »…
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.
1.2 La pédagogie
La pédagogie, quant à elle, concerne davantage la transformation de cette informa
tion en savoir par la communication en classe. Cela nécessite la prise en compte de
la pratique, de la situation réelle du micro-système de la classe et donc des relations
cognitives et affectives dans une situation éducative donnée. La pédagogie renvoie
aussi à la gestion interactive des flux d’informations et des événements en classe,
la mise en actes de la planification préétablie des activités et de la méthodologie
17
Méthodologie Partie 1 • Présentation et méthodologie de l’épreuve
Exemple
Adopter une pédagogie différenciée, c’est opter pour des outils didactiques qui favorisent
le développement de toute la personne et qui s’adaptent aussi aux besoins de chacun.
Il importe qu’ils soient attrayants, qu’ils fassent appel à tous les sens, qu’ils portent en eux
stimulation et rigueur, qu’ils entraînent désir et curiosité, qu’ils soient l’occasion de faire
une acquisition mentale précise, qu’ils permettent l’expression personnelle.
Il importe aussi qu’ils se centrent sur les réussites et les manques de chaque élève afin que
les apprentissages puissent être effectifs pour tous.
L’épreuve « Entretien à partir d’un dossier » se décomposant en deux parties, il est néces-
RAPPEL
18
Chapitre 2 • Une terminologie incontournable Méthodologie
Méthodologie
L’éducation physique et sportive peut se définir comme « une pédagogie des
conduites motrices »1.
Il s’agit, pour le pédagogue, d’éduquer l’apprenant physiquement (mais aussi
cognitivement, socialement, affectivement…), par la pratique de différentes activi
tés physiques, sportives ou artistiques.
L’EPS est essentiellement une discipline d’enseignement scolaire, inscrite dans les
programmes de l’école primaire : maternelle et élémentaire2. Elle est obligatoire et
s’adresse à tous les élèves. Son enseignement se poursuit dans le cursus des élèves au
collège et au lycée.
En conséquence, l’EPS se distingue d’autres pratiques telles que les pratiques spor
tives ou les pratiques de loisirs qui se déroulent hors du temps et de l’espace sco
laires et qui visent d’autres objectifs. Pour être explicite, cette distinction se doit
d’être précisée.
•• Les pratiques sportives réalisées dans des clubs sportifs visent la performance (au sens
large du terme, cette dernière se définit comme le résultat d’une action), la réalisation
d’une action motrice pour elle-même, alors que l’EPS poursuit des objectifs éducatifs en
s’appuyant sur les activités motrices. Par ailleurs, l’enfant pratiquant sportif est, de fait,
un spécialiste qui s’inscrit pour pratiquer une activité qu’il a choisie et qui le motive ;
alors que l’élève, en classe d’EPS, pratique un large panel d’activités complémentaires et
réparties tout au long de l’année scolaire en prenant appui sur les programmes.
•• Les pratiques de loisirs, réalisées dans les accueils de loisir, avec ou sans hébergement,
dans les séjours de vacances… visent, en premier lieu, la satisfaction du pratiquant,
son divertissement, son plaisir. On se situe dans une logique du « faire plaisir » qui,
bien que loin d’être exclue des apprentissages scolaires (quel enseignant ne souhaite-
t-il pas que ses élèves apprennent avec plaisir ?), n’en constitue cependant pas l’axe
essentiel ; l’EPS, quant à elle, est, au premier chef, orientée vers l’apprentissage.
!
Lors de cette épreuve d’admission du CRPE, il est indispensable que le candidat se positionne
comme enseignant et sache se distinguer à la fois de l’entraîneur sportif et de l’animateur.
(APSA)
Dans le cadre de cette épreuve, les APSA sont les différentes pratiques motrices qui sont
proposées aux élèves pour développer les compétences de l’EPS mentionnées dans les
programmes. Citons parmi les différentes activités pouvant être proposées aux élèves :
la course, les sauts, les lancers, la natation, l’escalade, le vélo, le roller, la course d’orien
tation, le basket-ball, le volley-ball, le hand-ball, la danse, la gymnastique…
1. Parlebas P., Jeux, sports et sociétés. Lexique de praxéologie motrice, Collection recherche-INSEP, 1999.
2. « Les programmes de l’école maternelle » : BO spécial du 26 mars 2015.
« Les programmes de l’école élémentaire » : BO spécial n° 11 du 26 novembre 2015 modifiés par arrêté du 17 juillet 2018 :
programmes d’enseignement Cycle des apprentissages fondamentaux (cycle 2), cycle de consolidation (cycle 3) et cycle des
approfondissements (cycle 4).
19
Méthodologie Partie 1 • Présentation et méthodologie de l’épreuve
Les activités les plus pratiquées à l’école primaire sont présentées dans les nou-
veaux programmes de l’école maternelle, et de l’école élémentaire1. Des « exemples
de situations, d’activités, et de ressources pour l’élève » sont donnés dans les
programmes de 2016, s’y reporter donne une idée de la diversité des pratiques à
proposer2.
Dans le sigle APSA, on peut distinguer différents types de pratiques :
Exemple
Le football possède un règlement connu et reconnu internationalement. Même s’il est
exclu de pratiquer le football en milieu scolaire avec le règlement international, ce dernier
reste une référence de base.
•• Elles sont institutionnalisées : tel ou tel sport est pratiqué au sein de divers clubs qui
eux-mêmes sont rattachés à une organisation telle une fédération française, puis
une fédération internationale.
Exemple
Si nous reprenons l’exemple du football, un joueur va pratiquer au sein d’un club, ce club
va être rattaché à la Fédération Française de Football, la FFF, cette dernière va elle-même
dépendre de la Fédération Internationale de Football Association, la FIFA.
1. Programmes de l’école maternelle : BO spécial n° 2 du 26 mars 2015 – Programmes de l’école élémentaire : Bulletin
officiel spécial n° 11 du 26 novembre 2015.
2. [eduscol.education.fr/pid33035/contenus-et-pratiques-d-enseignement.htm].
20
Chapitre 2 • Une terminologie incontournable Méthodologie
Méthodologie
Exemple
En football, comme dans tous les sports collectifs, il s’agira de battre l’autre équipe dans la
catégorie où se trouve classée l’équipe ; dans d’autres sports, il s’agira de battre un adver
saire, comme dans les sports de combat ou les sports de raquette ; dans d’autres sports, il
s’agira de battre un record, comme dans l’athlétisme ou la natation.
Exemple
La danse, la gymnastique avec ou sans engins, les rondes et jeux chantés et dansés ou en-
core les activités de cirque sont des Activités Physiques Artistiques (APA).
Elles diffèrent des autres activités proposées en EPS car la finalité de la motricité du
pratiquant est la production de formes gestuelles, le plus souvent esthétiques et non
pas la rentabilité motrice.
2.3 Le domaine des activités physiques
Les nombreuses activités physiques pouvant être enseignées à l’école sont regrou
pées dans quatre champs d’apprentissage.
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.
Exemple
« courir, sauter, lancer » sont trois activités athlétiques qui entrent dans le champ d’ap-
prentissage « Produire une performance optimale mesurable à une échéance donnée ».
21
Méthodologie Partie 1 • Présentation et méthodologie de l’épreuve
Cycle 2 : Cycle 3 :
Activités physiques
CP-CE1-CE2 CM1-CM2-6e
Activités athlétiques X X
Natation X X
Activités d’escalade X X
Activités aquatiques et nautiques X X
Activités de roule et glisse X X
Activités d’orientation X X
Jeux de lutte X X
Jeux de raquettes X X
Jeux traditionnels et jeux collectifs
X X
avec ou sans ballon, jeux pré-sportifs
Jeux sportifs collectifs
(type handball, basket-ball, football, X
rugby, volley-ball…)
Danse X X
Activités gymniques arts du cirque X X
Exemple
Les deux exemples suivants illustrent cette différence :
◗◗l’enfant ne va pas pratiquer l’athlétisme, mais il va se déplacer dans un environnement
aménagé, sécurisé, organisé pour qu’il puisse enrichir son répertoire moteur en courant,
sautant, lançant, mais aussi rampant, se suspendant… ;
◗◗à la piscine, l’enfant, dans un milieu, là aussi aménagé, ne va pas pratiquer la natation en
apprenant une nage codifiée, mais il va s’équilibrer, se déplacer avec des appuis, explorer
l’espace sous aquatique, prendre confiance… dans un milieu qui diffère de son environ-
nement habituel.
Les programmes de l’école maternelle listent les activités « attendues » des enfants en
fin d’école maternelle dans le domaine « 2. Agir, s’exprimer, comprendre à travers
l’activité physique »1.
22
Chapitre 2 • Une terminologie incontournable Méthodologie
Méthodologie
Courir, sauter, lancer de différentes façons, dans des espaces et avec des matériels
1
variés, dans un but précis.
Ajuster et enchaîner ses actions et ses déplacements en fonction d’obstacles à franchir
2
ou de la trajectoire d’objets sur lesquels agir.
3 Se déplacer avec aisance dans des environnements variés, naturels ou aménagés.
Construire et conserver une séquence d’actions et de déplacements, en relation
4
avec d’autres partenaires, avec ou sans support musical.
Coordonner ses gestes et ses déplacements avec ceux des autres, lors de rondes
5
et jeux chantés.
Coopérer, exercer des rôles différents complémentaires, s’opposer, élaborer
6
des stratégies pour viser un but ou un effet commun.
b. Une progression
Une progression est un ensemble de situations d’apprentissage classées, hiérar
chisées et programmées de telle sorte que les apprenants progressent dans le cadre
d’une activité ou d’un groupe d’activités données.
23
Méthodologie Partie 1 • Présentation et méthodologie de l’épreuve
tout à la fois tenir compte des ressources du sujet et constituer un obstacle à franchir.
Cela renvoie le didacticien à la notion de décalage optimal1.
La description d’une situation d’apprentissage, en EPS, et donc dans le cadre de
cette épreuve, est effectuée à l’aide de différentes rubriques.
•• L’objectif de la tâche prescrite ou proposée à l’élève : cet élément est à placer en pre
mier lieu, il s’agit d’exprimer ce qui est visé, en tant qu’apprentissage, à travers la
tâche présentée à l’élève. Par exemple, en jeux collectifs, en classe de CE1 : « se recon-
naître attaquant » est un objectif que l’enseignant s’est fixé pour les élèves.
•• La tâche : c’est l’action que l’élève doit réaliser. Si l’on reprend l’exemple précédent,
elle pourrait consister en l’action suivante : au sein de deux équipes, après un entre-
deux, s’emparer du ballon et, collectivement, le porter dans une cible, sans que les
membres de l’équipe adverse ne s’en emparent. Les conditions matérielles du
déroulement de la tâche sont fréquemment décrites en même temps que la tâche :
un terrain de 3 m/6 m, deux équipes de 3 joueurs, un ballon, un arbitre…
•• Le but de cette tâche : c’est ce que l’élève doit réaliser concrètement, ce qu’il cherche
à atteindre. Ici, il s’agit de porter plus de ballons dans la cible que l’équipe adverse,
tout en en respectant les règles du jeu.
•• Les consignes données à l’élève : il s’agit d’exprimer, en des termes accessibles aux
élèves, le but de la tâche. Peuvent y figurer également des conseils donnés par l’en-
seignant à l’élève.
•• Les variantes proposées : ce sont des situations visant le même objectif que la tâche
initiale et qui complexifient ou simplifient la tâche en fonction du niveau des élèves.
Dans ces situations, les variables didactiques sont manipulées.
•• L’évaluation : évaluer est un « acte qui consiste à recueillir des informations à partir
d’une activité de comparaison entre un référent (l’objectif à atteindre, l’acquisition
visée) et un référé (le sujet évalué) dont le but est de communiquer un jugement de
valeur afin de prendre des décisions d’ordre pédagogique et/ou institutionnel »2.
L’évaluation fait partie intégrante de la situation d’apprentissage car elle permet
d’en mesurer les effets, en termes d’apprentissage.
CONSEIL
Afin d’adopter un positionnement tout à la fois explicite et professionnel, face au jury, il est
conseillé de décrire toute situation d’apprentissage en exposant ces différentes rubriques, en
totalité ou en partie, selon les options que vous choisissez et qui vous paraissent prioritaires.
24
Chapitre 2 • Une terminologie incontournable Méthodologie
•• Il est, toutefois, à noter que, bien que répondant à ces définitions peu contestables, tant
elles englobent des savoirs variés et nombreux, les compétences à développer chez les
Méthodologie
élèves, en EPS, prennent un sens particulier lorsque l’on se réfère aux programmes en
vigueur. Si elles mobilisent « […] les capacités pour agir efficacement dans un type de
situation… » (Perrenoud, 1997), elles sont développées chez l’élève par la pratique d’ac-
tions motrices globales réalisées dans différentes classes d’activités. Elles sont listées avec
précision, dans les programmes, tout au long du cursus de l’école primaire. Les détails
des compétences en EPS sera présenté dans le chapitre 7.
!
Depuis la rentrée 2015 pour l’école maternelle et la rentrée 2016 pour l’école élémentaire, de
nouveaux programmes (BO spécial n° 2 du 26 mars 2015 et BO spécial n° 11 du 26 novembre
2015) remplacent ceux de 2008 en vigueur précédemment. De plus, depuis la rentrée 2018,
et suite aux résultats obtenus par la France lors des grandes enquêtes internationales, des
ajustements ont été apportés aux programmes scolaires du CP à la 3e afin de renforcer la maîtrise
des savoirs fondamentaux : lire, écrire, compter, respecter autrui (BO n° 30 du 26 juillet 2018).
b. Encadrer
C’est, littéralement, donner un cadre à une action, c’est se préoccuper des aspects
organisationnels d’une activité, surveiller un groupe dont on a la responsabilité,
veiller à la sécurité des apprenants… Si l’enseignant développe, au sein de la classe,
nécessairement une activité d’encadrant, on peut à nouveau remarquer que cet
aspect n’est qu’un élément nécessaire, mais pas suffisant dans l’acte d’enseignement.
Les activités sportives que le candidat peut animer ou encadrer et qui font l’objet
d’un élargissement du questionnement du jury à la fin de l’entretien peuvent être :
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25
Méthodologie Partie 1 • Présentation et méthodologie de l’épreuve
Exemple
On peut répertorier :
La présentation de la leçon, l’échauffement, les situations de découverte, les situations
d’apprentissage ou de structuration, les situations de réinvestissement ou d’assimilation
(au sens piagétien du terme), les situations d’évaluation, le retour au calme…
26
Chapitre 2 • Une terminologie incontournable Méthodologie
Bien que les termes morale et déontologie n’apparaissent pas dans l’intitulé de
l’épreuve, ils en constituent tout autant le soubassement, en regard des attentes de
Méthodologie
l’institution et au même titre que l’éthique et la responsabilité.
Dans cette partie, nous essayerons de donner quelques définitions de ces termes et
nous tenterons d’exposer les relations qui émergent lorsque ces termes se côtoient,
tant dans la pensée que dans la mise en œuvre d’une pratique professionnelle.
27
Méthodologie Partie 1 • Présentation et méthodologie de l’épreuve
Prairat, dans son ouvrage De la déontologie enseignante1, propose une synthèse des
quatre grandes positions sur le sens de l’éthique et de la morale. La première posi
tion que l’auteur propose à notre réflexion repose sur le fait de considérer l’éthique
et la morale comme appartenant au même registre.
28
Chapitre 2 • Une terminologie incontournable Méthodologie
Méthodologie
« L’éthique recommande alors que la morale commande » (Prairat, 2005).
c. L’élucidation et la prescription
Nous pouvons faire une déclinaison du couple « théorie-pratique ». La morale
regarde l’action et la réflexion immédiate que l’on pose sur l’« action-pratique »
alors que l’éthique est une méditation qui s’attache à élucider les concepts néces
saires à la réflexion « morale-théorie ».
Il y aurait donc primauté théorique de l’éthique qui rend possible la réflexion morale
en lui fournissant une sorte d’outillage conceptuel (bien, mal, obligation, devoir…).
d. L’interpellation éthique
Dans cette position, l’éthique est une force et un lieu d’interpellation de la morale.
L’éthique est « un questionnement qui précède l’introduction de l’idée de loi morale
alors que la morale contient tout ce qui dans l’ordre du bien et du mal, se rapporte
à des lois, des normes, des impératifs ». Autrement dit, et pour reprendre l’idée du
philosophe Ricœur, l’éthique relève de l’individu et la morale de la société et des
normes qu’elle institue. L’éthique peut se poser alors comme une intuition, un mou
vement d’interpellation subversif de la morale et la morale comme un contenu ins
titué. Nous retrouvons ainsi la position de Prairat.
Si les notions d’éthique et de morale nous semblaient nécessaires à poser pour mieux
appréhender cette deuxième épreuve orale d’admission, nous ne pouvons faire l’éco
nomie d’aborder aussi la déontologie et la mise en relation entre déontologie et éthique.
pour une pratique professionnelle, définie à partir de son axiologie (du grec : axia
ou axios, valeur, qualité).
Les règles déontologiques permettent un phénomène d’autorégulation par les pro-
fessionnels eux-mêmes. Il est important de noter que les règles déontologiques dif
fèrent des codes de bonne conduite, des chartes qui sont de l’initiative des employeurs
ou décideurs.
a. Fonctions de la déontologie
•• Faciliter la décision et l’engagement par des repères, références à des valeurs : il s’agit
d’un guide pour assumer une responsabilité de ses actes ;
•• Définir l’identité d’une profession et répondre à la question « Quid de l’identité
professionnelle ? » tout en spécifiant le champ et la finalité des missions assignables ;
29
Méthodologie Partie 1 • Présentation et méthodologie de l’épreuve
Il est à noter qu’en France, il n’y a pas de déontologie enseignante produite par les pro-
fessionnels. Il existe un cadrage institutionnel qui régule en amont, par l’intermédiaire des
textes réglementaires et un référentiel de compétences, et en aval, par la sanction. Mais les
enseignants étant des fonctionnaires d’état, ils sont directement concernés par la nouvelle
loi portant sur la déontologie, les droits et les obligations des fonctionnaires (Loi n° 483 du
20 avril 2016). La loi du 4 juillet 2019 pour « une école de la confiance », qui s’adresse à la
communauté éducative, insiste sur les notions d’engagement et d’exemplarité : « Art. L. 111-
3-1. – L’engagement et l’exemplarité des personnels de l’Éducation nationale confortent leur
autorité dans la classe et l’établissement et contribuent au lien de confiance qui doit unir les
élèves et leur famille au service public de l’éducation. Ce lien implique le respect des élèves
et de leur famille à l’égard des professeurs, de l’ensemble des personnels et de l’institution
scolaire. »
La loi sépare très clairement les points relatifs à la déontologie, aux droits et obligations et
aux moyens pour assurer « l’exemplarité » des agents publics.
Ainsi, en matière de déontologie des dispositions permettent de prévenir les conflits d’inté-
rêts. Les fonctionnaires bénéficient aussi dans le statut général d’un mécanisme de protection
des fonctionnaires lançant une «alerte» relative à une situation de conflit d’intérêts égale-
ment appelée « alerte éthique ».
30
Chapitre 2 • Une terminologie incontournable Méthodologie
Méthodologie
L’essentiel à retenir
L’épreuve implique à la fois une connaissance de la discipline d’enseignement EPS, une connais
sance institutionnelle du métier et un positionnement éthique. En regard des attentes des deux
parties de cette épreuve nous posons comme nécessité de se positionner comme un professionnel
compétent qui maîtrise la discipline qu’il enseigne, mais aussi d’assimiler l’incontestable dimension
éthique liée à l’acte d’enseigner. Il est nécessaire de prendre cet appel éthique comme un appel
à la déontologie, traduisant le fait de faire preuve de conscience professionnelle et de suivre des
principes déontologiques. Il s’agit aussi d’inventorier concrètement les obligations qui incombent
à un professionnel dans l’exercice de sa tâche et de se référer à un corpus de bonnes pratiques du
métier en regard des valeurs républicaines.
Les mots-clefs
•• EPS •• Sens des responsabilités
•• Éthique •• Morale
•• Engagement professionnel •• Déontologie
31
Méthodologie Partie 1 • Présentation et méthodologie de l’épreuve
Plan du chapitre
1. Maîtrise du cadre oral de la passation 32
2. Foire Aux Questions 34
3. Quelle posture pour cet oral ? 38
1.1 L’entrée
•• En général, le jury vous appelle par votre nom et vous fait entrer dans la salle du
concours, puis il vérifie votre identité. Il suffit donc de le saluer et d’aller vous asseoir
sans nécessairement attendre qu’il vous y invite, puisque votre place est préparée et
que nul d’autre que vous n’y est présentement attendu.
•• Certains jurys se présentent (en indiquant leur fonction), et/ou rappelent rapide-
ment le déroulé de l’épreuve, d’autres demandent à commencer directement l’ex-
posé.
•• Lorsque le jury vous y invite, vous pouvez commencer votre exposé.
•• Inutile de vous présenter à nouveau, il connaît déjà votre nom.
•• Vous devez conserver face au jury une distance polie et déférente, sans pour autant
manifester une insistante obséquiosité…
32
Chapitre 3 • Conseils pour l’oral Méthodologie
•• La position assise que vous allez adopter doit être conforme aux normes actuelles de
civilité et propice à une situation de communication. Il est donc pertinent d’avoir les
Méthodologie
mains sur la table, d’avoir une assise confortable et droite, le séant au fond de la chaise.
Vous devez montrer, y compris physiquement, que vous êtes là pour communiquer.
1.2 Les exposés
Tout exposé requiert une pensée claire, un propos concis, tendu vers un objectif.
a. Commencer l’exposé
Pour la première, comme pour la seconde partie de l’épreuve, l’exposé commence
par une présentation du sujet (en EPS) ou du dossier (pour la partie liée aux connais-
sances sur le métier) dont vous avez hérité.
La présentation doit être succincte, le jury le connaît déjà. Présentez ensuite la ou les
questions posées et expliquez comment vous allez y répondre.
b. Conduire l’exposé
•• Vous devez montrer que votre exposé est construit et qu’il suit un plan. Ce plan est
annoncé au jury. Au cours de l’exposé, vous signalerez aussi au jury les change-
ments de partie. De manière basique, le plan comprend la ou les réponses à la ou aux
questions, mais il devrait également contenir les différents plans d’analyse et de
réponses au sujet qui vous a été soumis.
•• Le plan s’appuie sur les réponses à donner aux questions posées, mais un élargisse-
ment des questions n’est pas à exclure. N’oubliez pas que vous pouvez faire preuve
d’initiative, sans pour autant tomber dans le « hors sujet ».
En EPS, une ouverture sur les enjeux de l’éducation à la santé en EPS est attendue, même si
CONSEIL
aucune question n’y fait explicitement allusion. Il peut également s’avérer opportun de struc
turer une présentation de situation pédagogique par un schéma. Celui-ci ne se substitue pas
à vos paroles, cette épreuve est une épreuve orale, mais il peut appuyer votre explication.
c. Terminer l’exposé
•• Lorsque vous avez fini votre exposé, vous le signalez au jury afin d’éviter ce petit
temps de silence à la fin duquel un des membres du jury vous demande si vous avez
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terminé.
•• Lors de l’exposé, mais aussi lors de l’entretien, il faut s’astreindre à regarder tous les
membres du jury même si la réciproque n’est pas toujours vraie.
Voici comment un candidat a su gérer la situation : « Pour ma part, j’ai fait un exposé trop long
et j’ai dû abréger les explications sur mes séances en voyant qu’il ne restait que 9 minutes.
J’ai précisé au jury que je n’avais pas eu le temps de développer tous les aspects de ma pro-
gression et que l’on pourrait y revenir au cours de l’entretien. Et effectivement, c’est ce qui a
été fait. »
33
Méthodologie Partie 1 • Présentation et méthodologie de l’épreuve
34
Chapitre 3 • Conseils pour l’oral Méthodologie
Méthodologie
gations des fonctionnaires en général et des enseignants en particulier n’est pas
acceptable.
Il est incontournable de maîtriser les grandes lignes des textes récents et notamment :
CONSEIL
•• la récente loi pour « l’école de la confiance » du 4 juillet 2019 (cf. Focus p. 234-235) ;
•• la loi pour la « Refondation de l’école », son volet concernant l’école primaire et en particulier
la réforme des rythmes scolaires ;
•• le socle commun de connaissances, de compétences et de culture et les 5 domaines de forma-
tion qui définissent connaissances et compétences à acquérir ;
•• les programmes de l’école maternelle (cycle 1) ;
•• les programmes de l’école élémentaire (cycles 2 et 3) ;
•• mais aussi la mobilisation de l’École pour les valeurs de la République à la suite des attentats
et donc la Charte de la laïcité.
Il faut donc se préparer à ne pas savoir répondre. En tant que tel, un oubli ou un trou
de mémoire n’est pas préjudiciable. Cependant il ne faudra pas oublier les conseils
donnés au point 1 de ce chapitre et montrer une maîtrise du cadre oral en exprimant
ce qui se passe. Vous mettez en jeu des capacités méta-communicationnelles : « je ne
me rappelle plus… », « j’ai un trou de mémoire… », « je ne sais pas répondre… ».
35
Méthodologie Partie 1 • Présentation et méthodologie de l’épreuve
b. Bégaiement
Le fait que les mots arrivent plus vite que la possibilité de les articuler est normal.
Cela ne pose pas de problème en début d’exposé ou en début de réponse, car c’est
très fréquent. Il est juste nécessaire que cela ne parasite pas l’ensemble de l’épreuve,
ce qui va vous demander un effort de maîtrise. Là aussi l’entraînement aux situations
orales est une solution pour apprivoiser des angoisses bien naturelles au moment de
prendre la parole devant un jury.
FOCUS
Le stress
Le stress est un phénomène général du monde du vivant. Chez les humains, la dimension
proprement biologique qui peut être sujette à des variations, se double d’une dimension
psychique qui démultiplie les possibilités de diversité de réactions. La manière dont chaque
individu fait face aux situations stressantes ou aux « stresseurs », dépend bien entendu d’un
ensemble de facteurs, comme ses expériences antérieures, l’état psychique du sujet au moment
de la confrontation, le sens qu’il donne aux « stresseurs » (la manière dont il les perçoit). Ces
processus de « faire face » sont appelés le coping. Il existe de véritables stratégies de coping qui
correspondent à la manière dont un sujet développe des procédures personnelles de gestion du
stress. Elles dépendent de trois paramètres :
•• Le contrôle : la possibilité d’agir sur le « stresseur » permet de diminuer le taux de
stress. On a ainsi remarqué lors d’études que les spectateurs d’une compétition sportive
peuvent présenter plus de signes biologiques du stress que les joueurs ; les premiers ne
font que regarder et n’ont pas la possibilité, offerte aux seconds, de contrôler le déroule
ment du jeu.
•• Le feedback : lorsqu’un sujet est informé du déroulement d’une expérience stressante,
son stress peut diminuer d’intensité.
•• La prédiction : la possibilité de prévoir la survenue du stress peut aussi aider à en abais
ser l’intensité.
(suite)
Méthodologie
Les pleurs sont un bon moyen pour faire baisser la tension. Outre le fait que les larmes de tristesse
ou de colère contiennent un taux dix fois plus élevé d’hormones du stress que le sang (les pleurs
causés par l’épluchage des oignons ne contiennent eux que de l’eau et des oligo-éléments), ils per
mettent un temps de repli sur soi, de rumination bénéfique à un nouveau départ.
Le rire aussi est un excellent antistress et au-delà du rire, l’humour assure une mise à distance
du problème ou de la situation stressante propre à les relativ iser.
Le défoulement assure une libération des tensions explicable biologiquement : la colère, le
stress augmentent le taux d’adrénaline dans le sang, celle-ci s’accumule dans les muscles et
l’exercice physique participe à leur évacuation. De plus, toutes ces activ ités corporelles pos
sibles donnent l’occasion de se faire plaisir, de s’occuper de soi et détournent l’attention du
problème.
Avant de subir une situation stressante, le sujet gagnera à activer les procédures de coping
que nous avons rencontrées plus haut. C’est relativement simple, il suffit d’essayer de visua
liser cette situation et d’anticiper les événements qui pourraient s’y trouver (les questions, les
demandes auxquelles le sujet devra répondre). Cette anticipation, offre au sujet des opportu
nités afin de préparer des réponses, des stratégies de comportements. Mais il ne faut pas se
leurrer, cette anticipation n’a rien à voir avec un essai de divination (le taux de réussite de ce
genre d’essai est, à proprement parler aléatoire), c’est une manière de reprendre le contrôle de
la situation (d’agir sur le « stresseur »), de se tenir informé du déroulement d’une expérience
stressante et de prévoir la survenue du stress.
•• l’une des grandes sources de stress dans le travail, c’est l’obligation que beaucoup se font
d’atteindre la perfection.
Nous pouvons alors dire que, sans renier l’aspect général et objectivable du stress, il possède
une dimension personnelle irréductible à une quelconque technique de gestion. C’est un phé
nomène subjectif relationnel ; il dépend en effet de la relation que nous entretenons avec nous-
mêmes, avec les collègues, avec la hiérarchie, avec le travail, avec nos projets… Et donc, si les
méthodes d’abaissement du stress peuvent procurer une aide précieuse, elles n’ont pas le même
impact sur des personnes différentes, et pas le même impact non plus sur une même personne
à des moments différents de sa vie. Il est alors fructueux de se créer ses propres stratég ies et
encore plus bénéf ique, si le ressenti est trop douloureux, de s’interroger sur ses investissements
relationnels.
37
Méthodologie Partie 1 • Présentation et méthodologie de l’épreuve
FOCUS
Comportement non-verbal et communication
Le phénomène central de la communication est l’interaction, c’est-à-dire qu’une situation
de communication entre deux sujets n’est pas réductible aux caractéristiques des deux, il est
nécessaire d’y adjoindre la relation qui s’établit. Le discours d’un individu est une réponse à
une situation, il va devenir stimulus du discours de l’autre qui à son tour va aiguiller le dis
cours du premier… Il y a rétroaction. Cette rétroaction n’est pas uniquement sous la dépen
dance de l’information qui est émise mais aussi, sous la dépendance de l’interprétation, du
sens que chaque sujet donne durant l’échange aux discours qu’il reçoit.
Toute communication est contextualisée. Le contexte n’est pas qu’un décor, c’est surtout un
cadre symbolique qui est porteur de normes, de règles, de modèles et de rituels d’interactions.
Le contexte est aussi le rapport qui relie les sujets : chacun joue un rôle spécifique lors d’un
oral de concours. Le contexte renvoie enfin à une situation qui implique un scénario (plus ou
moins précis) du déroulement de l’interaction (qui n’est pas tout à fait le même entre les deux
partie de l’épreuve).
☞
38
Chapitre 3 • Conseils pour l’oral Méthodologie
(suite)
Méthodologie
Selon le principe de l’École de Palo Alto « On ne peut pas ne pas communiquer », ce qui signi
fie que, chez les êtres humains, tout fait signe, ce qui implique effectivement que tout veut
dire quelque chose. Cependant, dans une situation d’interrelation entre êtres humains, le sens
intime de chacun reste pour une très large part inaccessible à l’autre. « Tout fait signe » ren
voie alors à l’inextinguible élan de chacun d’entre nous à vouloir lire, à interpréter l’autre, sans
jamais atteindre sa signification authentique. Il faut donc bien comprendre qu’il n’y a pas,
pour l’interlocuteur, que notre parole qui est porteuse d’informations lors d’une interaction.
Notre comportement non-verbal est aussi soumis à lecture. Et l’ensemble de l’information ver
bale et non-verbale fournit un sens pour l’interlocuteur à notre intervention.
(suite)
L’essentiel à retenir
L’épreuve « entretien à partir d’un dossier » est une épreuve orale, qui n’est pas sans rapport avec
l’exercice du métier de professeur des écoles. Le comportement à adopter et les attitudes doivent
exprimer votre aptitude à communiquer par la parole, en adoptant un niveau de langage adapté,
mais aussi par votre comportement non-verbal (posture, gestes, regard…), d’où une importance
très grande donnée au dialogue et à l’argumentation. Il est donc essentiel de s’y préparer de façon
active et de s’entraîner à la prise de parole en temps limité.
Les mots-clefs
•• Communication
•• Comportement non-verbal
•• Stress
•• Posture
40
Chapitre 4 • Méthodologie pour les exposés Méthodologie
4 Méthodologie
Méthodologie
pour les exposés
Plan du chapitre
1. Remarques et conseils préliminaires 41
2. Gestion du temps 43
3. Organisation du premier exposé 44
4. Organisation du deuxième exposé 48
41
Méthodologie Partie 1 • Présentation et méthodologie de l’épreuve
42
Chapitre 4 • Méthodologie pour les exposés Méthodologie
Méthodologie
•• convoquer aussi des connaissances institutionnelles et théoriques venant compléter
le contenu du texte pour étayer certains choix ou certaines propositions pédago
giques et professionnelles.
REMARQUE
2 Gestion du temps
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43
Méthodologie Partie 1 • Présentation et méthodologie de l’épreuve
a. Document support
Extrait du Guide de l’enseignant, tome 2, Édition revue EPS, 1995
La course longue
44
Chapitre 4 • Méthodologie pour les exposés Méthodologie
La course longue
Méthodologie
Circuit de 400 m balisé tous les 50 m.
Dispositif
Groupe de 4 enfants de même niveau.
But Courir en groupe et donner l’allure à tour de rôle.
Critères Ne pas modifier l’allure quand on prend le relais.
de réussite
Les enfants courent en colonne. À chaque passage devant une balise,
Opérations un autre enfant prend la tête du groupe.
à conduire Réaliser les deux séries avec les distances successives de 200-300-400-
500 m. Récupération 3 minutes entre chaque parcours.
Possibilités de simplification ou de complexification (dans le but de diversifier ou différencier)
Les enfants courent en paquet. Le premier s’écarte, les autres se décalent d’une place vers
l’intérieur.
b. Questions
1. Proposez une autre situation pour apprendre à courir régulièrement en cours moyen.
2. La course longue n’est pas d’emblée associée, chez certains enfants, à la notion de
plaisir. Proposez quelques pistes pour rendre cette activité attrayante.
3. Selon vous, une éducation à la santé peut-elle être réalisée en prenant appui sur la
course longue ? Justifiez votre choix.
b. Connaissances scientifiques
La connaissance de la filière aérobie permet de déterminer les rythmes de course à
proposer à des élèves de cet âge (voir le chapitre 12, §1. La physiologie de l’effort : les
filières énergétiques).
La connaissance de la vitesse maximale aérobie VMA d’élèves de cet âge se situe
entre 7 et 10-12 km/h, elle permet une différenciation des niveaux.
La connaissance d’éléments du développement moteur, cognitif et affectif de l’élève
de 10 ans est à convoquer dans ce sujet ; notamment souligner l’augmentation des
capacités physiques comme la force, la vitesse, évoquer également le besoin d’affilia
tion (voir le chapitre 11, Relations entre le développement de l’enfant et l’EPS).
45
Méthodologie Partie 1 • Présentation et méthodologie de l’épreuve
Des éléments sur la motivation chez les enfants sportifs, sont des points d’appui
pour répondre à la 2e question (voir Durand, M., L’Enfant et le Sport, Puf, 2011).
[Annonce du plan]
En tant que futur enseignant, nous nous devons de proposer des contenus adaptés
Méthodologie
aux possibilités des élèves en leur apprenant à courir régulièrement, ce sera l’objet de
notre réponse à la première question « Proposez une autre situation pour apprendre
à courir régulièrement en cours moyen ».
Nous souhaitons aussi leur proposer des contenus attractifs, ce sera l’objet de notre réponse
à la seconde question « La course longue n’est pas d’emblée associée, chez certains enfants,
à la notion de plaisir. Proposez quelques pistes pour rendre cette activité attrayante ».
Enfin, nous reviendrons sur les effets bénéfiques de la course de durée en répondant
à la troisième question. « Selon vous, une éducation à la santé peut-elle être réalisée
en prenant appui sur la course longue ? Justifiez votre choix ».
b. Développement
Il s’agira de répondre successivement aux 3 questions en mobilisant les différentes
connaissances évoquées ci-dessus. Voici quelques éléments de réponses.
[Question 1]
Courir régulièrement n’est pas un comportement inné chez les élèves, voici une pro
position qui donne des repères à l’enfant.
Objectif : Courir régulièrement pour, en fin de cycle, courir 15’ sans s’arrêter.
Situations :
•• donner des repères dans l’espace et le temps à partir des repères donnés sur le
document.
Exemple : un tour de stade avec un signal sonore (coup de sifflet) toutes les 30’’ qui
devraient correspondre à ¼ de tour ou 100 m.
•• férencier les distances à franchir en proposant un petit tour de 80 m à l’intérieur
dif
du stade et un grand tour de 120 m à l’extérieur du stade.
Cette différenciation est impérative car les niveaux varient à cet âge.
Dans cette situation, les élèves partent tous en même temps, ils ont les mêmes repères
sonores, seules les distances varient.
Pour évoluer, allonger plutôt les distances que les temps.
Évaluation :
Après un cycle de 12 séances, choisir un contrat de temps : 12’ ou 15’. Compter le
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.
nombre de tours.
[Question 2]
Pour rendre cette activité attrayante jouer sur plusieurs ressorts :
•• travailler en groupe comme le montre le document, ou en relais en parcourant, par
exemple, à 6 la plus longue distance possible (besoin d’affiliation, plaisir de s’entrai
der en jouant le rôle de la locomotive) ;
•• réaliser des contrats de durée de course, puis de durée et de distance. La connais-
sance du résultat stimule la performance ;
•• changer le cadre de la course : sortir de l’école, dans le parc voisin ou la forêt ;
•• ajouter des séances d’efforts brefs répétés et intenses ; ils augmentent aussi les
capacités aérobies. (voir le chapitre 12, « §1. La physiologie de l’effort ») ;
47
Méthodologie Partie 1 • Présentation et méthodologie de l’épreuve
c. Conclusion
Il s’agit de reprendre l’essentiel de ce qui a été présenté et, si cela s’y prête, d’ouvrir
les questionnements initiaux vers d’autres directions.
Des réponses apportées aux trois questions du sujet, nous pouvons retenir :
•• qu’en donnant des repères aux élèves dans l’activité course longue ils sont en mesure
de modifier leurs comportements initiaux et de savoir courir à un rythme régulier ;
•• que de nombreuses pistes s’offrent à l’enseignant pour rendre l’activité course de
durée, attrayante ; une motivation intrinsèque est une motivation durable, elle
augure d’une pratique ultérieure régulière ;
•• que les bienfaits des activités d’endurance comme la course de durée, sur la santé, ne
sont plus à mettre en doute, nous l’avons montré avec quelques chiffres.
Il nous est donc apparu intéressant, au terme de ce travail, de signaler qu’il est possible de
proposer aussi aux élèves de l’école maternelle une approche de la pratique des activi
tés d’endurance. Étant données les capacités des élèves, elle se fera sous la forme d’une
initiation, d’une sensibilisation au fait de fournir des efforts qui durent, son approche
sera ludique. Peut-être, ainsi y aura-t-il moins de démotivation ultérieurement.
b. Documents à l’appui
•• Un emploi du temps.
•• Le décret n° 2018-152 du 1er mars 2018 sur les dispositions statuaires relatives aux
agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles.
48
Chapitre 4 • Méthodologie pour les exposés Méthodologie
Méthodologie
« Il n’y aurait pas de pire piège en effet que de se fonder sur une indifférencia
tion des rôles pour bâtir une collaboration sereine. Une conception extensive
de la « pédagogie » expose à la perte de sens et il est tout à fait essentiel que
l’on conserve ce qui fait l’originalité et l’importance du « métier d’enseigner »
avec des jeunes enfants. Une conception restrictive de « l’éducation » qui sépa
rerait l’hygiène et le soin des corps, le bien-être physique des aspects culturels
et cognitifs n’a pas de sens avec des tout-petits mais le mélange des genres n’est
guère structurant. La distinction des rôles et des responsabilités, la préservation
d’espaces d’autonomie sont indispensables pour que la collaboration s’établisse
sur des bases saines. Et le caractère professionnel de la relation s’illustre d’abord
dans la capacité à établir et à vivre sereinement ces séparations. C’est parce que
nous avons des fonctions différentes dans le système que nous devons rechercher
une harmonisation de nos contributions respectives, dans l’intérêt des bénéfi
ciaires de notre travail. Travailler ensemble, ce n’est pas faire la même chose ; si
on tendait vers cette confusion, il y aurait très vite, n’en doutons pas, un acteur
de trop… Mais les différences de statut ou de fonction ne traduisent ni ne légiti
ment une inégale dignité des personnes et de leur métier. »
Bouysse V. (inspectrice générale de l’Éducation nationale), « Préface », in Vasse
T., Atsem-enseignant : travailler ensemble. Le partenariat ville-école en question,
Scéren - CRDP Val de Loire, 2008.
c. Questions
1. Quels sont les différents acteurs du système éducatif en maternelle ?
2. Quelles sont les responsabilités du professeur des écoles et son implication dans
l’organisation du travail de l’ATSEM ?
a. Qui ?
Il convient tout d’abord de se demander quels sont les différents acteurs en présence.
•• Le professeur des écoles ;
•• La directrice, qui n’est pas le supérieur hiérarchique du professeur des écoles mais
qui va avoir voix au chapitre, notamment pour l’organisation du travail de l’AT-
SEM sur le temps scolaire ;
•• L’ATSEM avec qui le professeur des écoles doit travailler et qui a un rôle bien régle-
menté dans les classes. (Attention : on dit UN agent territorial spécialisé des écoles
maternelles !)
49
Méthodologie Partie 1 • Présentation et méthodologie de l’épreuve
b. Où et quand ?
La deuxième question à se poser concerne le lieu et le moment.
Ici, il est important de noter que le dossier évoque l’école maternelle. Ce qui condi-
tionne la présence de l’ATSEM. Le texte de Viviane Bouysse de 2008, est toujours
d’actualité ; il souligne, dans la même veine que le référentiel de compétences des
enseignants, la nécessaire cohésion entre les différents acteurs du système éducatif.
c. Quoi ?
Après ces deux questions assez générales, vous devez être attentifs aux différents
éléments évoqués dans le dossier et à leurs relations.
Il s’agit ici de relier les problématiques d’emploi du temps et celles de la responsabi
lité du professeur des écoles dans l’organisation du travail de l’ATSEM. Lorsque
deux adultes sont amenés à intervenir dans une même classe, quel est le rôle de cha
cun ? En clair : qui fait quoi ? Cette question peut aussi se poser lors de la présence
d’un AVS (auxiliaire de vie scolaire) en classe, ou encore lors de l’intervention d’un
intervenant sportif ou artistique.
d. Quelle réglementation ?
Après avoir posé la problématique, il est alors nécessaire d’analyser les textes régle
mentaires mis à votre disposition. Ils viendront étayer et argumenter vos réponses
au cours de l’exposé.
Le texte principal, lorsqu’il s’agit d’ATSEM, est le décret n° 2018-152 du 1er mars
2018, qui remplace celui de 2008 et portant sur les dispositions statutaires relatives
aux agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles. L’ATSEM fait désormais
partie intégrante de la communauté éducative. L’évolution de son rôle est entéri-
née et ses missions éducatives renforcées. Ce décret rappelle aussi que les ATSEM
connaissent une dualité hiérarchique : employés par une commune, mais relevant
directement de l’autorité du directeur de l’école pendant le temps scolaire. C’est le
maire qui nomme ou met fin à leurs fonctions, après avis du directeur d’école. On
peut aussi y lire leurs missions : la réception, l’animation, l’hygiène des très jeunes
enfants, la préparation et la mise en état de propreté des locaux et du matériel, la
surveillance des très jeunes enfants dans les cantines et également l’assistance des
enseignants dans les classes ou établissements accueillant des enfants handicapés.
Si leur rôle est essentiel et leur missions renforcées, les ATSEM n’ont aucunement
la charge d’enseignement qui est réservée au professeur des écoles. De même, si le
directeur est bien responsable de ces agents pendant le temps scolaire, il ne peut en
aucune façon dicter l’emploi du temps de l’ATSEM dans la classe de son adjoint ; le
professeur des écoles décide seul de l’emploi du temps de sa classe et du rôle qu’il
confiera à l’ATSEM, sans que celui-ci soit de l’enseignement.
e. Quelles connaissances ?
On peut convoquer des connaissances théoriques qui permettront d’étayer cette
réglementation. On pourra ici rappeler de façon judicieuse l’historique du métier
d’ATSEM et citer entre autres : Barbier-Le Déroff M.-A., « Des grands dans l’es-
pace des petits : les agents spécialisés des écoles maternelles », Ethnologie française,
50
Chapitre 4 • Méthodologie pour les exposés Méthodologie
XXXVII, 4, 2007, p. 655-662. Que ce soit l’histoire ou les travaux de recherche, tous
pointent du doigt la difficulté de ce métier aux missions souvent mal définies dans
Méthodologie
les écoles et à la frontière vraiment ténue entre l’enfant et l’élève.
a. Introduction
[Phrase d’ouverture]
Dans une école, plusieurs acteurs du système éducatifs doivent travailler en cohésion
avec une spécificité pour l’école maternelle : la présence d’un ATSEM.
En effet, depuis le mois de décembre 2000 (décret du 28 août 1992, art. 17 modifié),
les candidats au concours d’ATSEM doivent posséder le certificat d’aptitude pro
fessionnelle (CAP) « Petite enfance ». Leur mission est d’assurer la propreté de la
classe, de gérer la préparation et la mise en état du matériel nécessaire à l’enseignant
et d’assister les enseignants des écoles maternelles.
[Présentation succincte du dossier et des documents]
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.
51
Méthodologie Partie 1 • Présentation et méthodologie de l’épreuve
du professeur des écoles) est bien réglementée et un réel souci de collaboration doit
habiter chacun des acteurs en présence.
[Annonce du plan]
Ainsi, nous examinerons cet emploi du temps de façon réglementaire et les pro
blèmes qu’il recèle éventuellement en matière d’organisation du travail et de répar
tition des tâches dans la classe. Pour le côté réglementaire, nous prendrons appui
sur le décret proposé afin de cerner les missions de cet agent territorial spécialisé à
l’école maternelle. Ceci nous amènera à réfléchir à la meilleure manière d’aborder
ces questions avec l’ATSEM avec lequel nous allons être amenés à travailler tout au
long de l’année mais aussi avec tous les acteurs du système éducatif. Nous verrons
alors à quel point le dialogue peut être un allié pour pouvoir, au-delà des textes, tra
vailler ensemble.
b. Développement
Il s’agira dans ce cas de mobiliser au fil du développement :
•• Le cadre du fonctionnement d’une école (réglementation, politiques éducatives,
dispositifs spécifiques) ;
•• l’aspect déontologique et éthique ;
•• les pistes pédagogiques et les solutions envisagées.
Appuyez-vous sur les apports notionnels et connaissances connus (étayage des
aspects précédents) mais aussi les exemples tirés de votre propre expérience.
N’oubliez pas d’articuler le raisonnement avec des mots de liaison (en gras dans
l’introduction donnée en exemple).
Vous pouvez également mettre en valeur certains points clés de vos notes, pour pen
ser à moduler votre voix lors de l’exposé.
c. Conclusion
La conclusion de votre exposé peut être l’occasion de présenter une synthèse des
enjeux évoqués dans le dossier, de donner votre point de vue sur la question (en
termes de positionnement éthique par exemple), ou de proposer une « ouverture ».
Attention, à ne faire que si vous maîtrisez le sujet !
Dans le cas de notre exemple, vous terminerez votre exposé par un bilan sur les
enjeux théoriques et pratiques des documents proposés. Et même si les textes insti-
tutionnels et la réglementation ont leur importance, n’oubliez pas que c’est l’« ana-
lyse de ce dossier et des questions qu’il pose » qui doivent permettre de convaincre
le jury de vos compétences professionnelles en tant que futur professeur des écoles
et agent du service public.
52
Chapitre 4 • Méthodologie pour les exposés Méthodologie
Méthodologie
Des attentes pour l’exposé
Exposé relatif
Attentes du jury Candidats en difficulté
au dossier
••Présence d’une introduction qui ••Absence d’introduction
Introduction
présente la thématique
••Présentation des auteurs, mise en ••Simple paraphrase du nom de
Présentation perspective historique ou contextuelle, l’auteur et du titre de l’article
du dossier brève synthèse de chaque texte qui
situe la pensée de l’auteur
53
Méthodologie Partie 1 • Présentation et méthodologie de l’épreuve
5 Conseils
pour les entretiens
Plan du chapitre
1. Première partie de l’épreuve 54
2. Seconde partie de l’épreuve 55
Les entretiens qui suivent vos exposés ont pour objectif de vous solliciter pour des
compléments de réponses qu’éventuellement vous n’auriez pas donnés. Les ques
tions peuvent donc être pratiques, réflexives, d’analyse ou porter sur une mise en
situation professionnelle.
S’il faut avoir en tête que le jury est un jury bienveillant, le temps de l’entretien est un
temps d’échange : soyez d’abord et surtout en situation d’écoute. En effet, vous devez
répondre aux questions posées par le jury. Il est souvent relevé dans les rapports de jury
que certains candidats n’écoutent pas la question dans son entier (étant déjà en train de
réfléchir à la réponse à donner) et répondent parfois trop rapidement et à coté. Prenez
ensuite le temps de la réflexion pour répondre. Lorsque vous répondez aux questions,
continuez à regarder chacun des jurés et pas seulement celui qui vous a posé la question.
FOCUS
La composition du jury
La composition du jury est un élément à prendre en compte pour l’entretien.
Cette composition est, a minima, composé de deux personnes :
•• un inspecteur de l’éducation nationale de circonscription (IEN de circonscription) ;
•• un conseiller pédagogique (CP), spécialiste en EPS ou non, ou d’un professeur d’école
maître formateur (PEMF).
Nous avons remarqué que, dans certaines académies, le nombre de membres du jury était de 3
personnes. Il peut s’agir alors d’un autre IEN ou d’un autre conseiller pédagogique.
S’il peut sembler que l’entretien est mené par l’IEN, le ou les autres membres du jury sont par-
ties prenantes, et à parts égales, dans la décision. Il est donc important de bien repérer « qui est
qui », pour vous adresser à l’un plutôt qu’à l’autre lors de l’entretien, sans négliger pour autant
les autres par un balayage régulier de vos interlocuteurs.
54
Chapitre 5 • Conseils pour les entretiens Méthodologie
à ses expériences, dans les stages, d’abord, mais aussi dans le cadre d’animations
ou d’encadrement d’activités sportives ou artistiques. N’hésitez pas à faire ☺« vivre »
Méthodologie
vos élèves avec leur enthousiasme, leurs difficultés…
•• En outre, comme le stipule le texte définissant cette épreuve, vous pourrez être
questionné sur votre pratique sportive. Anticipez ce moment en le préparant. Il est
toujours intéressant de pouvoir montrer ce que celle-ci vous apporte en tant que
futur enseignant.
P our des exemples de questions types et propositions de réponses, voir dans les
sujets d’entraînement, la rubrique : « Questions que pourrait poser le jury lors
de l’entretien ».
1. Voir p. 239.
55
Méthodologie Partie 1 • Présentation et méthodologie de l’épreuve
6 Se préparer à l’épreuve
Plan du chapitre
1. Remarques préliminaires 56
2. Tout au long de l’année : suivre et connaître l’actualité 56
3. Pendant ses révisions 59
4. La veille de l’épreuve et le jour de l’épreuve 60
1 Remarques préliminaires
Cette épreuve de concours, comme toute épreuve de ce type, représente un moment
d’évaluation dans lequel il est nécessaire de paraître sous son meilleur jour. Le jury
devant lequel vous allez vous présenter est chargé de recruter de futurs enseignants.
Se préparer le plus tôt possible à l’épreuve permettra au candidat :
•• d’avoir une connaissance très approfondie et réfléchie du système éducatif dans
lequel il va exercer son futur métier ;
•• d’éclairer les positions et décisions didactiques, déontologiques, administratives,
éducatives ou pédagogiques qu’il proposera à la lecture d’une situation d’enseigne
ment professionnelle.
Il s’agit surtout d’une épreuve orale, qui donne une grande importance au dialogue,
à l’argumentation et qui permettra au jury de se faire une idée de la capacité du can
didat à enseigner et s’adapter à diverses situations.
56
Chapitre 6 • Se préparer à l’épreuve Méthodologie
Méthodologie
a. Pour la première partie de l’épreuve (EPS)
Il s’agira de se reporter aux différentes références données tout au long de l’ouvrage
dans la Partie 2. Préparer l’épreuve d’EPS. Voici quelques références incontournables.
Références institutionnelles
•• Les programmes de l’EPS à l’école primaire : Le BO spécial n° 2 du 26 mars 2015
pour les programmes de l’école maternelle, le BO spécial n° 11 du 26 novembre 2015
pour l’école élémentaire et le BO du 26 juillet 2018 : les programmes pour l’année
scolaire 2018-2019 ;
•• Les orientations pour une politique de santé à l’école : Circulaire n° 2011-216 du
2 décembre 2011 ;
•• socle commun de connaissances de compétences et de culture, BO n° 17 du
Le
23 avril 2015 ;
•• Les rapports des jurys du concours de 2019 : ils contiennent de précieux renseignements
sur les attentes des jurys, sur la façon dont les prestations des candidats sont appréciées.
Références pédagogiques
•• « Concevoir et mettre en œuvre un enseignement de l’EPS » (exemples en danse, ath-
létisme orientation : eduscol.education.fr/cid101720/eps-cycle-2.html ; exemples en
lancer, natation, ultimate : eduscol.education.fr/cid100041/eps-c3.html). « Les docu-
ments d’accompagnement des programmes 2008 » fournissent de nombreuses pro-
gressions toujours d’actualité (eduscol.education.fr) ;
•• À l’école de l’éducation physique, Guide pratique pour l’enseignant à l’école »
«
CRDP des Pays de la Loire-Nantes, 2013.
circulaires, arrêtés… mais aussi des recherches en éducation et des articles issus des
revues pédagogiques, ou tout simplement des ouvrages de littérature ou des films
traitant de la vie d’enseignants ou d’élèves…
Les lectures que vous effectuerez doivent donc englober ces différents domaines de
connaissances en fonction de vos acquis (études universitaires d’origine), de vos
besoins en regard des attentes du jury et des attentes institutionnelles (référentiel de
compétences du professeur des écoles).
c. Publications officielles
•• Le Code de l’éducation regroupe l’ensemble des lois en vigueur dans le domaine de
l’éducation en France : legifrance.gouv.fr> Code de l’éducation
57
Méthodologie Partie 1 • Présentation et méthodologie de l’épreuve
d. Actualités
Plusieurs changements sont en cours dans l’Éducation nationale : formation initiale
des enseignants et place du concours, âge de la scolarité obligatoire, etc., et une nou-
velle loi « pour une école de la confiance », dans laquelle s’inscrivent ces mesures, a
été adoptée définitivement le 4 juillet 2019 par le Parlement. Il est essentiel de vous
tenir informé de ces évolutions. S’il est important de suivre les actualités (natio
nales, régionales, locales), il est également judicieux de suivre les actualités spéciali
sées (institutionnelles ou non).
Ces sites sont à consulter pour connaître l’actualité et ce qui fait débat en éducation :
•• education.gouv.fr ;
•• eduscol.education.fr ;
•• reseau-canope.fr ;
•• cafepedagogique.net ;
•• lemonde.fr/education/ ;
•• vousnousils.fr ;
•• les sites académiques (en particulier celui de l’académie où vous allez passer le
concours), avec leurs déclinaisons départementales.
Il peut être utile de consulter des dossiers de vulgarisation sur la recherche en éducation :
•• les dossiers de veille de l’Institut Français de l’Éducation (IFÉ) : [ife.ens-lyon.fr/vst/
DA/ListeDossiers.php].
Ces sites ou médias reconnus pour leur fiabilité peuvent être consultés en ligne, mais
il peut être judicieux de « les suivre » via des listes de diffusion ou des réseaux sociaux
auxquels vous vous serez abonnés (pages Facebook et Twitter de ces mêmes sites).
Il est important de noter que les sujets d’actualité n’aboutissent pas toujours à l’éla-
boration de textes réglementaires ou législatifs. Un projet et sa mise en œuvre ne
peuvent devenir réalités qu’après parution d’un texte officiel (loi, décret, circulaire).
Il en est de même pour les propos tenus par le ministre de l’éducation nationale. Ils
n’engagent que lui sauf si un texte officiel les reprend pour en faire une injonction et
donc une mise en œuvre pratique à une date décidée par ce même texte.
!
Il est nécessaire d’être vigilant et de faire la distinction entre les actualités (des faits ou
des questions en débat) et la mise en œuvre des textes dans le système éducatif. Seul
un suivi régulier de la presse et des textes officiels peut vous permettre d’être à jour.
Trois types de stage sont mis en place dans les différentes académies :
•• Les stages d’observation pouvant être effectués dans toutes les classes à partir du
Méthodologie
moment où vous avez l’accord de l’inspecteur de l’Éducation nationale (IEN de
circonscription) et de l’enseignant titulaire de la classe. Lors de ces stages, vous êtes
observateur de la pratique professionnelle d’un enseignant. Il peut être intéressant
de mener un stage d’observation dans les trois cycles afin de rencontrer les diffé-
rences et les similitudes de fonctionnement intercycles mais aussi de pouvoir obser
ver et analyser des pratiques professionnelles différentes. Ces stages ne sont pas
rémunérés et vous n’êtes pas amené à prendre la classe en charge.
•• Les stages de pratique accompagnée sont réalisés dans les classes des maîtres d’ac-
cueil temporaire (MAT) ou des professeurs d’école maîtres formateurs (PEMF). Lors
de ces stages il y a une première phase d’observation, puis vous serez amené à construire
des séances d’apprentissage (avec l’enseignant) que vous mettrez en œuvre. Cette
mise en œuvre, sous le regard de l’enseignant de la classe, permet d’avoir un premier
retour analysé. Cette analyse de pratique réalisée avec l’enseignant permet de pointer
ce qui a bien fonctionné dans la séance et ce qui nécessite d’être retravaillé, tant dans
la séance (objectif, supports choisis, rythme de la séance…), que dans la posture. Ces
stages, réalisés lors de votre formation master ou lors de votre préparation au concours,
ne sont pas rémunérés car vous n’êtes pas en responsabilité.
•• Les stages en responsabilité sont des moments de pratique professionnelle où vous
avez « la charge » complète de la classe. Vous remplacez l’enseignant titulaire et de ce
fait vous construisez vos séquences et séances d’apprentissage et d’enseignement,
vous les mettez en œuvre et vous évaluez tant les apprentissages des élèves que votre
pratique de classe. Ces stages permettent de prendre en compte (même sur une courte
durée) la réalité du terrain. Ils sont rémunérés et réservés aux candidats admis à un
concours d’enseignement (ceci n’est pas encore votre cas).
Ces trois types de stages sont une richesse pour votre expérience et pour la rencontre
avec la réalité scolaire. De plus c’est le moment où théorie et pratique peuvent se
rencontrer et où l’appropriation des connaissances fera sens. Observer des ensei
gnants, comprendre leur manière de penser et d’agir, les mettre en regard de vos
connaissances, vous permet de mieux vous projeter dans le métier.
Afin de réaliser un ou plusieurs de ces stages nous vous recommandons de prendre
contact avec l’inspection d’académie de votre département qui vous renseignera sur
les modalités et les conditions requises.
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59
Méthodologie Partie 1 • Présentation et méthodologie de l’épreuve
De ce fait, vous devez penser à l’alternance entre révision, temps de loisirs et détente,
et trouver l’équilibre qui vous convient et vous permet d’apprendre.
L’essentiel à retenir
La préparation à cette épreuve demande un travail régulier sur l’année afin de pouvoir s’approprier les
connaissances pédagogiques, institutionnelles et théoriques. Cette appropriation est nécessaire car
c’est elle qui permettra d’utiliser ces connaissances comme autant d’outils pertinents et mobilisables
pour l’analyse du dossier proposé. Il est nécessaire aussi de s’approprier la méthodologie d’analyse de
la situation et de l’exposé.
Les mots-clefs
•• Appropriation des connaissances •• Gestion du stress
•• Régularité dans le travail •• Stage en école
•• Méthodologie •• Activités sportives, d’animation et d’encadrement
•• Gestion du temps
60
2
Préparer l’épreuve
d’EPS
L’éducation physique et sportive occupe une place importante dans les activités scolaires à
l’école. Dans la nouvelle loi pour l’école de la confiance, cette place est affirmée : « L’État
assure une pratique quotidienne d’activités physiques et sportives au sein des établissements
du premier degré. Cet enseignement s’intègre obligatoirement dans le cadre des horaires et
des programmes en vigueur dans ces établissements. »
Enseigner l’EPS implique de connaître tout d’abord les programmes de cette discipline. « Si
tout ce qui s’enseigne n’est pas nécessairem ent évalué, tout ce qui est évalué doit avoir été
enseig né » ; cette affirmation ne va pas de soi en EPS, pour « le sens commun », et une réflexion
autour de la notion d’évaluation en EPS doit être conduite dans ce chapitre.
Déjà amorcées dans le Chapitre 2. Une terminologie incontournable, les connaissances néces-
saires pour proposer des situations d’apprentissage pertinentes, des séances et des progres-
sions seront, ici, confortées et illustrées. Des outils pour programmer les cycles d’activités
seront présentés en fin de chapitre : ils permettront d’avoir une vue plus panoramique sur
l’enseignement de l’EPS sur une année scolaire.
La connaissance du développement de l’enfant est également indispensable au professeur
des écoles et tout particulièrement en EPS. Elle permet d’appuyer cet enseignement sur les
ressources de l’enfant.
La maîtrise de quelques éléments scientifiques à propos des pratiques motrices est incon-
tournable pour qui veut enseigner cette discipline qu’est l’EPS de façon adaptée. Il est à noter
que le jury, à la fin de l’entretien, « élargit le questionnement aux pratiques sportives du
candidat… »
!
Les récentes réformes de l’école actent la place de l’EPS dans les apprentissages.
Dans le cadre de la refondation de l’École :
•• les cycles d’enseignement ont été modifiés par le décret du 2 juillet 2013 ;
•• le décret du 31 mars 2015 précise le contenu du nouveau socle commun de
connaissances, de compétences et de culture ;
•• les programmes de l’école maternelle sont en vigueur depuis septembre 2015 et
ceux de l’école élémentaire depuis la rentrée 2016.
La loi du 4 juillet 2019 pour « une école de la confiance » n’a pas modifié les cycles
d’enseignement :
•• elle rend « l’instruction obligatoire dès l’âge de 3 ans » ;
•• elle crée des EPLEI (établissements publics locaux d’enseignement international).
62
Cours et méthodes Se préparer à l’épreuve
Sous-partie 2.1
Enseigner l’EPS
à l’école primaire
63
EPS et santé Partie 2 • Préparer l’épreuve d’EPS
7 Connaître et comprendre
les programmes en EPS
Plan du chapitre
1. Les horaires 64
2. Les objectifs et les finalités de l’EPS 65
3. Les contenus enseignés en EPS 68
Le professeur connaît les programmes du premier degré en EPS (avec ses horaires,
objectifs, finalités, compétences, les APSA…)
1 Les horaires
1.1 À l’école maternelle
Il n’y a pas de découpage horaire par discipline ou domaine d’apprentissage à l’école
maternelle. Les apprentissages sont néanmoins structurés en domaines d’appren
tissage. Pour ce qui concerne le domaine « Agir, s’exprimer, comprendre à travers
l’activité physique », une séance quotidienne de 30 à 45 mn est préconisée. Cette pra
tique est fondée sur différents arguments :
•• besoin de « bouger », d’agir quasi vital de l’élève de cet âge ;
•• nécessité de conforter les apprentissages moteurs par répétition, imprégnation avec
des modules d’apprentissage de 8 à 12 séances ;
64
Chapitre 7 • Connaître et comprendre les programmes en EPS EPS et santé
EPS et santé
45 minutes à 1 heure, réparties régulièrement dans la semaine et développant trois
compétences différentes ; mais cette répartition peut varier selon la période de l’an-
née et les projets programmés.
65
EPS et santé Partie 2 • Préparer l’épreuve d’EPS
On remarque :
•• le souci, réitéré dans ces programmes, de l’égalité de traitement des garçons et des
filles ;
•• la volonté d’inclusion des élèves « les plus éloignés de la pratique physique et spor-
tive ». Ces derniers pouvant être les élèves en difficulté, les enfants en surpoids, les
enfants porteurs de handicap…
66
Chapitre 7 • Connaître et comprendre les programmes en EPS EPS et santé
Socle commun :
EPS Concrètement
Domaine de formation
Développer sa Danser pour faire passer un message
motricité et apprendre à un public ou pour émouvoir,
Les langages
EPS et santé
à s’exprimer en apprendre des gestes d’arbitrage,
pour penser
utilisant son corps enchaîner une suite d’actions
et communiquer »
gymniques face à autrui en
se maîtrisant…
S’approprier, par la ••Apprendre par essais et erreurs
pratique physique et (partir vite pour une course longue,
sportive, des méthodes partir lentement, puis accélérer,
et des outils gérer finement en fonction de la
connaissance de ses propres stratégies
pour durer…) ou par comparaison
(en présence d’un pair), ou en émettant
des hypothèses (ex : si je tends
Les méthodes mes bras en volley, ma manchette
et outils va amortir la balle reçue) ;
pour apprendre ••Planifier un projet artistique en
groupe (ex : cirque) pour le présenter
à une date donnée : répartir
les rôles, se coordonner, décider
d’un calendrier d’avancement
du travail en fonction des possibilités
données par l’enseignant, élaborer
à plusieurs les éléments
de la chorégraphie.
Partager des règles, ••Préparer une sortie en pleine
assumer des rôles et nature (ex : pour une randonnée
des responsabilités en classe de découverte, contrôler
son équipement, comprendre
La formation
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67
EPS et santé Partie 2 • Préparer l’épreuve d’EPS
Socle commun :
EPS Concrètement
Domaine de formation
Apprendre à entretenir ••Savoir qu’un mode de vie sédentaire
sa santé par une associé à une nutrition trop riche
activité physique en sucres et graisses provoque de
régulière nombreuses maladies et comprendre
la nécessité d’une pratique régulière ;
les systèmes naturels ••Comprendre, dans le cadre
et les systèmes de la pratique d’activités
techniques physiques notamment, (mais pas
(suite) exclusivement) celles comme
l’athlétisme, la gymnastique sportive
quelques principes biomécaniques ;
adopter en quelque sorte, une forme
de démarche scientifique pour
devenir plus efficient.
S’approprier une ••Développer son goût pour
culture physique les pratiques artistiques, pour
sportive et artistique les spectacles culturels, sportifs ;
Les représentations ••Au cours de projets chorégraphiques,
du monde et l’activité améliorer sa production artistique,
humaine mettre en jeu sa sensibilité et son
imagination, développer une forme
d’intelligence créative. classe
le mécanisme de la transmission.
68
Chapitre 7 • Connaître et comprendre les programmes en EPS EPS et santé
EPS et santé
5 domaines :
Domaine Objectifs
Le pôle du langage réaffirme sa place centrale pour tout
1. Mobiliser le langage
ce qui concerne les apprentissages à l’école maternelle.
dans toutes
Il s’agit de stimuler le langage oral et de donner à tous
ses dimensions
une culture de l’écrit.
2. Agir, s’exprimer, (détaillé ci-dessous)
comprendre à travers
l’activité physique
3. Agir, s’exprimer Ces 2 domaines permettent de développer les interactions
comprendre à travers entre l’action, les sensations, l’imaginaire, la sensibilité
les activités artistiques et la pensée
Il s’agit de « organiser et structures les quantités »
(pour construire le nombre), « comparer, trier, identifier
4. Organiser et prendre des formes et des grandeurs », « se repérer dans
des repères le temps et l’espace ». En salle de motricité, ou dans
des environnements proches de l’école, à découvrir,
cette organisation et ses prises de repères sont facilités.
Cette exploration aiguise la curiosité de l’enfant, et l’EPS peut
5. Explorer le monde participer pleinement à cet éveil au monde environnant.
du vivant, des objets Globalement, on peut considérer les 2 domaines
et de la matière précédents comme s’attachant à mettre en place
une première compréhension du monde et à susciter
le questionnement des enfants.
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69
EPS et santé Partie 2 • Préparer l’épreuve d’EPS
Extrait – domaine 2
« Agir, s’exprimer, comprendre à travers l’activité physique »
70
Chapitre 7 • Connaître et comprendre les programmes en EPS EPS et santé
Cycle Caractéristiques
••On ne cesse d’articuler le concret et l’abstrait : toutes les situations sur le
terrain peuvent être le point de départ d’une activité abstraite (ex : parcourir
un trajet en jeux d’orientation, puis le reproduire sur une carte ou à l’aide
de symboles sur une feuille).
••L’oral et l’écrit sont en décalage important : l’enfant est plus à l’aise,
globalement à l’oral qu’à l’écrit on pourrait ajouter lorsqu’il est plus à l’aise
dans l’action plutôt que lorsqu’il rédige ; ne pas hésiter, aussi en EPS à faire
appel à la lecture (de règles au tableau par exemple) et à l’écriture (d’un
texte à propos d’une pratique nouvelle rédigée en classe après l’activité).
Cycle 2 :
EPS et santé
••Les connaissances intuitives tiennent encore une place centrale : ce que
Spécificités
l’enfant sait, ce qu’il se fait comme représentation précède ses actions et les
(suite)
influence ; il est intéressant de confronter les connaissances antérieures, à
la réalité de l’activité (plusieurs croyances ont lieu autour de la façon de faire
disparaître un point de côté, l’enseignant peut laisser essayer les différentes
manières de faire et conseiller en fonction des résultats obtenus).
••On apprend à réaliser les activités scolaires fondamentales : les acquisitions
fondamentales se retrouvent toujours à la croisée de plusieurs disciplines,
l’enseignant doit favoriser l’interdisciplinarité pour cette raison (ex : mesurer
un saut avec divers outils de mesure et acquérir la notion d’unité de mesure
en mathématiques).
« Le cycle 3 relie désormais les deux dernières années de l’école primaire et la
première année du collège, dans un souci renforcé de continuité pédagogique
et de cohérence des apprentissages au service de l’acquisition du socle
Cycle 3 : commun de connaissances, de compétences et de culture. Ce cycle a une
Contexte double responsabilité : consolider les apprentissages fondamentaux qui ont
été engagés au cycle 2 et qui conditionnent les apprentissages ultérieurs ;
permettre une meilleure transition entre l’école primaire et le collège en
assurant une continuité et une progressivité entre les trois années du cycle. »
Parmi les spécificités du cycles de consolidation, nous retiendrons que :
••Le cycle 3 a tout d’abord pour objectif de stabiliser et d’affermir pour tous
les élèves les apprentissages fondamentaux engagés dans le cycle 2,
à commencer par ceux des langages.
••De manière générale, la maîtrise de la langue reste un objectif central du
cycle 3.
••L’éducation physique et sportive occupe une place originale où le corps, la
motricité, l’action et l’engagement de soi sont au cœur des apprentissages
et assure une contribution essentielle à l’éducation à la santé. Par la
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71
EPS et santé Partie 2 • Préparer l’épreuve d’EPS
1. Voir le détail des compétences travaillées et des activités dans le texte intégral du programme.
72
Chapitre 7 • Connaître et comprendre les programmes en EPS EPS et santé
N° de Champ d’apprentissage
Champ Cycle 2 Cycle 3
Conduire et maîtriser un affrontement collectif ou interindividuel
••S’engager dans un affrontement En situation aménagée ou à effectif réduit,
individuel ou collectif en respectant ••S’organiser tactiquement pour gagner
les règles du jeu. le duel ou le match en identifiant
••Contrôler son engagement moteur les situations favorables de marque.
et affectif pour réussir des actions ••Maintenir un engagement moteur
simples. efficace sur tout le temps de jeu prévu.
EPS et santé
4 ••Connaître le but du jeu. ••Respecter les partenaires, les
••Reconnaître ses partenaires adversaires et l’arbitre.
et ses adversaires. ••Assurer différents rôles sociaux
(joueur, arbitre, observateur) inhérents
à l’activité et à l’organisation
de la classe.
••Accepter le résultat de la rencontre
et être capable de le commenter.
à un collectif ou un individu)…
En lien avec l’enseignement En articulant le concret et l’abstrait, les activités
« Questionner le monde », l’éducation physiques et sportives donnent du sens
physique et sportive participe à des notions mathématiques (échelle,
à l’éducation à la santé et à la distance…). Les élèves peuvent aussi utiliser
sécurité. Elle contribue pleinement à différents modes de représentation (chiffres,
l’acquisition des notions relatives graphiques, tableaux) pour rendre compte
à l’espace et au temps introduites en des performances réalisées, de leur évolution et
mathématiques et dans l’enseignement les comparer (exemples : graphique pour rendre
« Questionner le monde ». compte de l’évolution de ses performances
au cours du cycle, tableau ou graphique pour
comparer les performances de plusieurs élèves).
73
EPS et santé Partie 2 • Préparer l’épreuve d’EPS
Les croisements de la discipline EPS avec d’autres champs disciplinaires constituent une
voie fructueuse dans la prévention et la résolution de certaines formes d’échec scolaire. Des
documents présentent l’interdisciplinarité en EPS ; les programmes dressent quelques pistes
de travail possibles. Ne pas hésiter, lors de l’épreuve orale d’EPS, à développer cet aspect de
l’interdisciplinarité dans le cours de l’exposé si le sujet s’y prête ; sinon, cette voie peut aussi
être mise en perspective en fin d’exposé, comme une ouverture possible. Le rapport du jury
2018 de l’académie de Nantes indique, entre autres propositions, de « prendre appui sur les
différentes modalités et contenus d’enseignement qui permettent de lier l’EPS aux autres
disciplines dans le cadre de la polyvalence ».
74
Chapitre 7 • Connaître et comprendre les programmes en EPS EPS et santé
L’essentiel à retenir
Le cadre institutionnel de l’enseignement de l’EPS à l’école primaire doit être impérativement
connu du professeur des écoles : en particulier, les programmes de 2015 pour l’école maternelle
et élémentaire. Ils mettent en perspective l’école de demain.
Les dernières modifications des programmes connues au moment de la publication de cet ouvrage
se trouvent dans le BO n° 30 du 26 juillet 2018.
Les mots-clefs
EPS et santé
•• Compétences générales
•• Champs d’apprentissage
•• Socle commun
•• Programmes
75
EPS et santé Partie 2 • Préparer l’épreuve d’EPS
76
Chapitre 7 • Connaître et comprendre les programmes en EPS EPS et santé
PS
Programme EPS – Cycles 2 et 3 – rentrée 2016
ue » D’après BO n° 11 du 26 novembre 2015 (suite)
Champ d’apprentissage
lèves : S’exprimer devant les autres par une prestation artistique et/ou acrobatique
Cycle 2 Cycle 3
Mobiliser le pouvoir expressif du corps, Réaliser en petits groupes deux
EPS et santé
en reproduisant une séquence simple séquences : une à visée acrobatique
d’actions apprise ou en présentant destinée à être jugée, une autre à visée
une action inventée. artistique destinée à être appréciée et
S’adapter au rythme, mémoriser des pas, à émouvoir.
ne. des figures, des éléments et des Savoir filmer une prestation pour
enchaînements pour réaliser la revoir et la faire évoluer.
des actions individuelles et collectives. Respecter les prestations des autres
et accepter de se produire devant
les autres.
Conduire et maîtriser un affrontement collectif ou interindividuel
Cycle 2 Cycle 3
S’engager dans un affrontement En situation aménagée ou à effectif réduit :
individuel ou collectif en respectant S’organiser tactiquement pour gagner
les règles du jeu. le duel ou le match en identifiant
ée Contrôler son engagement moteur les situations favorables de marque.
et affectif pour réussir des actions Maintenir un engagement moteur
simples. efficace sur tout le temps de jeu prévu.
Connaître le but du jeu. Respecter les partenaires, les adversaires
Reconnaître ses partenaires et l’arbitre.
s vite,
oin. et ses adversaires. Assurer différents rôles sociaux (joueur,
arbitre, observateur) inhérents à l’activité
un lancer et à l’organisation de la classe.
nce Accepter le résultat de la rencontre
et être capable de le commenter.
mances,
classer,
raphiques.
reur Des compétences travaillées articulées
sur les 5 domaines du socle commun : deux exemples
Champ d’apprentissage Domaine
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EPS et santé Partie 2 • Préparer l’épreuve d’EPS
8 Les APSA,
supports d’apprentissage
Plan du chapitre
1. Les activités athlétiques 79
2. La natation 82
3. Les activités pour « adapter ses déplacements
à des environnements variés » 88
4. Les activités de coopération ou d’opposition individuelles
ou collectives 92
5. Les activités physiques artistiques 98
!
Tous les ans, chaque académie sélectionne 4 APSA. Les sujets d’EPS pour cette deuxième
épreuve orale ne concerneront ainsi que l’une des 4 APSA de votre académie.
Pour en trouver la liste sur votre académie, il vous suffit d’utiliser le lien suivant : [objectif-crpe.
fr/apsa-par-academie-eps-crpe].
La lecture des derniers rapports des jurys (ex : Bordeaux) révèle des exposés un peu «formatés»
REMARQUE
dans lesquels les élèves et leurs attitudes dans les apprentissages n’apparaissent pas clairement.
Il est donc important d’avoir en mémoire quelques conduites motrices d’élèves (observées, par
exemple, au cours des stages). « Il est aussi pertinent de s’appuyer sur sa propre pratique de sportif,
d’animateur, de cadre, ou à défaut sur son vécu d’élève pour en retirer des enseignements en tant
que futur professeur. » (Rapport de Grenoble).
78
Chapitre 8 • Les APSA, supports d’apprentissage EPS et santé
1.1 Q
uelques exemples de pratiques athlétiques scolaires
••dans un jeu de poursuite avec des temps d’arrêt en Cycle 1,
EPS et santé
sur 20 à 30 m ;
••pendant 4 à 5’’ en Cycle 2, une quarantaine de mètres ;
Courir vite ••pendant 6 à 8’’, en Cycle 3 ;
••courir avec des obstacles adaptés à la taille des élèves,
petites haies, courir en relais en Cycle 2, Cycle 3.
Courir longtemps ••en Cycle 1, à travers la pratique d’un jeu « de déménageurs » ;
c’est-à-dire, ••courir entre 6 et 12’ en Cycle 2 ;
plusieurs minutes ••entre 8 et 15’ en Cycle 3.
••en réalisant des multi-sauts, des parcours en Cycle 1 ;
••en sautant en longueur avec une course d’élan réduite
Sauter loin à quelques mètres et une large zone d’appel en Cycle 2 ;
(ou haut) ••en sautant en longueur avec une course d’élan augmentée
à 8-10 mètres et une zone d’appel réduite à 50 cm,
en pratiquant le triple bond, en Cycle 3.
••en projetant à une ou deux mains des objets légers en Cycle 1 ;
••en lançant, sans élan des objets légers dans une direction
Lancer loin donnée en Cycle 2 ;
••en lançant différents projectiles, pesant jusqu’à 1 kg, avec élan
et dans une zone de réception matérialisée, en Cycle 3.
Dans le cadre des activités athlétiques à l’école, le dépassement de soi est aussi
recherché, mais les progrès, la régularité dans la performance plus que les records
seront valorisés.
Il s’agit d’apprendre progressivement à gérer ses propres ressources énergétiques :
courir longtemps sans partir trop vite, courir vite en maintenant une accélération
jusqu’au bout de la course…
L’enjeu éducatif essentiel est de donner le goût de l’effort en proposant des efforts
progressifs et qui s’inscrivent dans un projet motivant.
Enfin ces activités, très consommatrices de calories peuvent participer à l’éducation
à la santé et, notamment, contribuer efficacement à la lutte contre l’obésité et les
effets néfastes de la sédentarité.
80
Chapitre 8 • Les APSA, supports d’apprentissage EPS et santé
EPS et santé
renciée pour prendre en compte le niveau initial de chacun et éviter le décourage-
ment, permettre de donner aux élèves des repères pour que chacun, quel que soit
son niveau, puisse progresser.
Il s’agit d’un module de 12 séances de 45’ pour réaliser son propre contrat de temps
de course à une allure régulière.
•• Objectif assigné aux élèves :
– Pouvoir courir régulièrement à son propre rythme pendant une durée de 12’ au
moins et jusqu’à 15’ ;
– Réaliser un contrat (en termes de temps de course, d’abord, puis de distance,
ensuite) adapté à ses possibilités.
•• Dispositif – situation de référence :
Sur un terrain de sport ou dans la cour de l’école, les élèves vont avoir à courir sur
des parcours différenciés : 4 circuits rectangles de 80 m, 90 m, 100 m, 110 m de
périmètre, matérialisés au sol, autour desquels les élèves vont courir sur des durées
progressivement allongées. Par exemple, lors des premières séances, ils devront réa-
liser entre 5’ pour les plus faibles et 15’ pour les plus expérimentés.
Des signaux sonores (coup de sifflet ou tambourir) sont donnés régulièrement toutes
les 30’’ ; un tour entier doit être réalisé en 30’’ ; les élèves choisissent la longueur qui
leur convient pour réussir à courir longtemps en respectant les signaux sonores.
Tous les élèves peuvent s’exercer en même temps tout en courant à des rythmes
différents ; ainsi l’enseignant peut rester vigilant pour observer les réactions, les dif-
ficultés de chaque élève. Pour les élèves, les temps d’attente sont évités.
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Circuit 1 (110m)
Circuit 2 (100m)
Circuit 3 (90m)
Circuit 4 (80m)
Départs
Arrivée
81
EPS et santé Partie 2 • Préparer l’épreuve d’EPS
•• But de la tâche : Tout au long des 12 séances, il va s’agir de s’exercer pour arriver à
proposer un contrat adapté à son niveau qui s’inscrive dans les exigences du pro
gramme (entre 12’ et 15’).
•• Consignes : Respecter les signaux sonores, ne pas marcher et, si cela est impossible,
continuer en marchant et reprendre la course dès que cela est possible. Consigner
les résultats de chaque séance sur une fiche de suivi. Tenter un contrat adapté à ses
possibilités, rechercher le progrès.
•• Évaluation :
Cette situation de référence permet aux élèves de s’évaluer à différentes reprises au
cours du module : au début du module, en cours d’apprentissage (par exemple
toutes les 2 séances).
Remarque : entre les séances d’évaluation, afin de varier les situations et entretenir
l’intérêt des élèves, l’enseignant peut proposer :
– des sorties en milieu extérieur : un stade, un parcours d’orientation, un jardin
public voisin de l’école, etc. ;
– des courses en équipe, en relais ;
– du travail qualitatif sur la respiration, le placement du bassin en situation de
course, le rôle des bras, le relâchement des épaules…
•• Variables : Diminuer le nombre de repères sonores pour courir régulièrement avec
moins d’aide extérieure, plus de repères sur soi ; ajouter des rectangles : 120 m, 60 m
pour mieux s’adapter aux différences de niveau ; compter le nombre de tours en un
temps donné pour évaluer la distance parcourue et calculer sa vitesse de course (en
classe, par exemple).
2 La natation
L’enseignement de la natation dans les premier et second degrés a fait l’objet d’une
circulaire spécifique dans la circulaire n° 2017-127 du 22 août 2017 publiée au BO
du 12 octobre.
Normes d’encadrement des élèves en natation à l’école primaire
Circulaire n° 2017-127 du 22 août 2017
Groupe-classe consti-
Groupe-classe Groupe-classe
Nombre tué d’élèves d’école
constitué d’élèves constitué d’élèves
d’élèves et des élèves d’école
d’école maternelle d’école élémentaire
élémentaire
< 20 élèves 2 encadrants 2 encadrants 2 encadrants
20-30 élèves 3 encadrants 2 encadrants 3 encadrants
> 30 élèves 4 encadrants 3 encadrants 4 encadrants
Apprendre à nager à tous les élèves est une priorité nationale : l’arrêté du 9 juillet
2015 (JO du 11 juillet 2015 et BO n° 30 du 23 juillet 2015) institue une « attestation
scolaire du savoir-nager », délivrée par le directeur de l’école ou par le principal du
collège, et incluse dans le livret scolaire de l’élève ; cette priorité est réaffirmée les
nouvelles instructions parues dans le BO n° 30 du 26 juillet 2018.
82
Chapitre 8 • Les APSA, supports d’apprentissage EPS et santé
La maîtrise du savoir-nager est attestée par les personnels qui ont encadré la for-
mation et la passation des tests correspondants : à l’école primaire, un professeur
des écoles en collaboration avec un professionnel qualifié et agréé par le directeur
académique des services de l’éducation nationale ; au collège, un professeur d’EPS.
Cet apprentissage doit également répondre aux enjeux fondamentaux de l’éducation
à la sécurité et à la santé, mais aussi favoriser l’accès aux diverses pratiques sociales,
sportives et de loisirs.
Grâce à des situations riches, évolutives et inhabituelles, l’activité aquatique doit per-
mettre à l’enfant d’accéder aux compétences attendues définies par les programmes
d’enseignement de l’école primaire et le socle commun de connaissances et de com-
EPS et santé
pétences qui seront ensuite approfondis au collège (1er degré du savoir-nager).
FOCUS
L’attestation du « savoir-nager »
Le savoir-nager correspond à une maîtrise du milieu aquatique. Il reconnaît la compétence à
nager en sécurité, dans un établissement de bains ou un espace surveillé (piscine, parc aqua-
tique, plan d’eau calme à pente douce). Il ne doit pas être confondu avec les activités de la
natation fixées par les programmes d’enseignement.
Son acquisition est un objectif des classes de CM1, CM2 et sixième (Cycle 3). Le cas échéant,
l’attestation scolaire « savoir-nager » pourra être délivrée ultérieurement.
Sa maîtrise permet d’accéder à toute activité aquatique ou nautique susceptible d’être pro-
grammée dans le cadre des enseignements obligatoires ou d’activités optionnelles en EPS, ou
à l’extérieur de l’école, notamment pour la pratique des activités sportives mentionnées aux
articles A. 322‑42 et A. 322‑64 du code du sport.
Le parcours
(Parcours à réaliser en continuité, sans reprise d’appuis au bord du bassin et sans lunettes) :
•• à partir du bord de la piscine, entrer dans l’eau en chute arrière ;
•• se déplacer sur une distance de 3,5 mètres en direction d’un obstacle ;
•• franchir en immersion complète l’obstacle sur une distance de 1,5 mètre ;
•• se déplacer sur le ventre sur une distance de 15 mètres ;
•• au cours de ce déplacement, au signal sonore, réaliser un surplace vertical pendant
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83
EPS et santé Partie 2 • Préparer l’épreuve d’EPS
☞
Connaissances et attitudes
•• Savoir identifier la personne responsable de la surveillance à alerter en cas de problème ;
•• connaître les règles de base liées à l’hygiène et la sécurité dans un établissement de bains
ou un espace surveillé ;
•• savoir identifier les environnements et les circonstances pour lesquels la maîtrise du
savoir-nager est adaptée.
84
Chapitre 8 • Les APSA, supports d’apprentissage EPS et santé
••Réaliser des parcours subaquatiques amenant à aller au fond, à varier l’orientation du regard,
à franchir des obstacles immergés, à ramasser des objets lestés ;
••Remonter un objet immergé en moyenne profondeur à partir d’un plongeon canard ;
••Enchaîner, sans reprise d’appuis, un saut ou un plongeon en grande profondeur, un déplacement
orienté en immersion (par exemple pour passer dans un cerceau immergé) et un surplace de 5 à
10 secondes avant de regagner le bord ;
••Passer alternativement d’un équilibre ventral à un équilibre dorsal sans reprise d’appuis.
→ Enchaîner, sans reprise d’appuis, un saut ou un plongeon en grande profondeur, un déplacement
orienté en immersion (par exemple pour passer dans un cerceau immergé) et un surplace de 5 à
10 secondes avant de regagner le bord.
EPS et santé
2.2 Les principales caractéristiques
La natation est une activité individuelle se déroulant dans un milieu stable : la
piscine ou le bassin de natation scolaire. Souvent, une confusion est faite entre le
milieu aquatique et un milieu instable, car c’est un milieu qui ne varie pas. L’eau
d’une piscine est un milieu stable, même si cet élément procure des sensations de
déséquilibre.
•• On admet que lorsque le sujet est nageur, qu’il fréquente cet environnement régu-
lièrement, et qu’il n’éprouve plus de problèmes majeurs d’apprentissage, il évolue
dans un milieu stable. Il cherche alors à être performant.
•• Lorsque le sujet est débutant, il rencontre des difficultés : pas de flottabilité, des
appuis inefficaces, une respiration mal adaptée. Le milieu est, pour lui, incertain, et
l’environnement peut être considéré comme instable.
•• Une distinction est faite dans les programmes entre la natation et les activités
aquatiques. Il est admis que les activités aquatiques développent la compétence :
« Adapter ses déplacements à des environnements variés », alors que la natation
développe la compétence : « Produire une performance à une échéance donnée ».
85
EPS et santé Partie 2 • Préparer l’épreuve d’EPS
86
Chapitre 8 • Les APSA, supports d’apprentissage EPS et santé
c. La situation d’apprentissage
La situation proposée va prendre en compte ces différentes hypothèses explicatives,
elle comportera les caractéristiques suivantes :
– sécuriser les élèves tout en les amenant à s’aventurer en moyenne profondeur (le
EPS et santé
milieu du bassin, là où l’enfant a pied, mais avec de l’eau jusqu’au niveau du
buste), puis en grande profondeur (là où l’enfant n’a pas pied) ;
– proposer une diversité d’activités attrayantes ;
– proposer différents « chemins » pour évoluer dans la piscine et progresser dans les
apprentissages.
Pendant un trimestre à raison d’une séance d’une demi-heure dans l’eau par
semaine, soient 12 séances, les élèves vont évoluer dans un bassin aménagé avec
différents chemins comportant :
– une entrée dans l’eau : par l’escalier, l’échelle, en glissant sur un tapis, en sautant,
par le toboggan (assis, à plat ventre) ;
– un déplacement en position verticale, puis horizontale avec des appuis de
moins en moins solides ;
– une immersion, progressivement de plus en plus profonde.
•• Objectif assigné aux élèves : Pouvoir se déplacer dans la piscine en toute sécurité en
adoptant une position de plus en plus horizontale, en entrant dans l’eau de diffé-
rentes façons, en s’immergeant à différents endroits de la piscine (petite, moyenne,
grande profondeur).
•• Dispositif – situation de référence : La piscine est aménagée (trois chemins vert,
bleu, rouge) avec des activités variées et de difficulté croissante.
Situation
Entrer
de référence Se déplacer S’immerger Lieu
dans l’eau
Chemin
Entrer Se déplacer en Ramasser des Petit
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EPS et santé Partie 2 • Préparer l’épreuve d’EPS
je nage
avec des je peux ramasser
flotteurs des objets dans le
petit bassin
je marche
dans le
je saute petit bassin
dans la
je plonge Je fais des bulles
piscine je ramasse à partir du en soufflant
des objets dans toboggan dans l’eau
le moyen
je m’allonge bassin
en tenant
la perche J’entre dans l’eau
tête la première
je descends
par l’escalier
•• Variables : Il est possible de fractionner les chemins en ateliers pour un travail plus
qualitatif. Il peut y avoir plusieurs poissons dans l’année en fonction de la progression.
On peut également prolonger le travail à la piscine par un travail en classe (autour du
graphisme, en peinture, ou lecture d’albums (ex : Le Fabuleux Voyage de Lola la Loutre
(Album + Fiches + Livret) de Lou Tarr, Marion Devaux édit. Revue EPS 2008).
88
Chapitre 8 • Les APSA, supports d’apprentissage EPS et santé
EPS et santé
habituel, la classe ou la cour de l’école (Cycle 1), le parc ou le quartier (Cycle 2…).
•• L’escalade avec un déplacement et des prises situées au dessous de 3 m et une évo-
lution libre, sans encordement (Cycle 2) ou une ascension d’une voie de plus de 3 m,
avec apprentissage de l’encordement et de l’assurage en moulinette et contre-
assurage de l’enseignant (Cycle 3), peuvent être proposées.
Exemple
L’escalade à l’école
Un dossier très complet sur les activités dites de grimpe ou d’escalade horizontale à l’école
est proposé par l’équipe départementale EPS de la Moselle.
www4.ac-nancy-metz.fr/eps57/spip.php?article105
•• Les activités d’orientation avec des jeux d’orientation, dans un milieu proche, pour
acquérir une image orientée de son propre corps et distinguer ce qui est devant der-
rière, au-dessus, au-dessous, à droite à gauche, loin, près… (en Cycle 1), avec des
déplacements, en sécurité, situés dans un milieu semi-connu, comme le parc dans
le quartier de l’école (en Cycle 2), avec des déplacements à l’aide d’une carte et d’une
boussole, en milieu inconnu (en Cycle 3).
Monter pour la première fois sur des rollers pose des problèmes moteurs nouveaux.
Généralement, ces activités sont des activités individuelles, c’est à dire sans adver
saire et sans partenaire (même si on peut décliner parfois ces pratiques sur le mode
collectif : on peut jouer au hockey sur roller, on peut faire des équipes en vélo), elles
ne le sont pas par essence (sauf l’escalade en cordée).
Ajoutons que le pratiquant doit gérer des contradictions :
•• le couple risque-sécurité : j’ose me lancer lorsque j’apprends à faire du vélo, mais je
prends le risque de chuter ;
•• le couple vitesse-précision : plus je vais vite dans les chemins boueux de forêt en
VTT, mieux je m’équilibre, mais plus je risque de heurter une branche avec une
partie de mon corps…
89
EPS et santé Partie 2 • Préparer l’épreuve d’EPS
90
Chapitre 8 • Les APSA, supports d’apprentissage EPS et santé
hésitant à une activité qui va devenir un automatisme acquis. Le regard porté vers
les pieds montre un manque de dissociation segmentaire. Les élèves experts, par
contre, donnent une impression de fluidité lorsqu’ils évoluent, ils ont automatisé
leur déplacement ( se reporter au chapitre 12, 3 « Les habiletés motrices »).
•• Ressources affectives : Cette activité va générer de l’anxiété, phénomène qui est
souvent ressenti par toute personne débutante, quel que soit son âge. La chute est
toujours possible, même si l’enseignant prend toutes les précautions individuelles
de sécurité nécessaires et obligatoires (BO n° 7 du 23/09/1999 hors série) pour ce qui
concerne l’équipement matériel (port d’un casque, de genouillères, de coudières,
de protège-poignets). Quelques élèves s’avèrent plus fragiles que d’autres pour sur-
EPS et santé
monter leurs appréhensions ; l’enseignant veillera tout particulièrement sur eux
pour éviter tout blocage.
•• Ressources cognitives : S’équiper, pour réaliser une telle activité n’est pas aisé pour
les élèves de cet âge : il faut reconnaître le matériel, savoir le placer sur soi (attention
ils confondent souvent les genouillères et les coudières), comprendre son usage. Il
est utile de prendre du temps pour que ces informations soient comprises à l’avance.
c. La situation d’apprentissage
La situation proposée est une séance, la 4e de ce module, elle va prendre en compte
les difficultés des élèves et les hypothèses qui les expliquent.
•• Objectif de la séance : Pouvoir se déplacer avec les rollers en ayant confiance, en
maîtrisant le transfert du poids de son corps d’une jambe sur l’autre, en dissociant
son regard, en s’aidant avec ses bras.
•• Présentation de la séance aux élèves : L’enseignant met en perspective ce qui va être
appris : « se déplacer avec aisance sur les rollers, prendre confiance ». Il rappelle les
points qui posaient problème lors de la séance précédente : le temps trop long mis
pour s’équiper, le sentiment d’insécurité de certains, la nécessité de ne pas se gêner
et de travailler ensemble, chacun à son niveau.
•• Équipement : Rappeler la consigne : s’équiper dans le bon ordre, le casque en pre-
mier, les rollers en dernier, pour des raisons évidentes de sécurité.
•• Déroulement de la séance :
1 – Échauffement : Il consiste en des déplacements des élèves sur la longueur du
gymnase avec ou sans appui sur le mur ou les barres, chacun à son rythme. Les
déplacements se pratiquent, « comme dans une patinoire », tous dans le même
sens pour éviter les risques de collision.
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2 – Les tâches motrices : La démarche pédagogique doit être ludique avec des
contenus effectifs (les « techniques » ne peuvent être que des solutions pra-
tiques répondant aux besoins de l’élève pour résoudre un problème précis).
Plusieurs ateliers sont envisagés :
– Des déplacements à thème avec une différenciation du niveau : seul avec appui,
seul sans appui, en parcourant une distance donnée en comptant ses appuis au
sol, en en réalisant le moins possible, par deux (attention, cette dernière situation
est complexe).
– Un slalom autour de plots : avec appui sur le roller extérieur au virage, avec les
deux pieds parallèles, en écartant les pieds au passage des plots.
91
EPS et santé Partie 2 • Préparer l’épreuve d’EPS
– Un atelier spécifique « arrêt » : tester les différentes façons de s’arrêter avant un obs-
tacle (tapis), en tournant avec ses deux pieds parallèles (type christiania), avec les
pointes de pieds qui se touchent et les talons écartés (style chasse-neige), en fente, le
pied arrière perpendiculaire au sens de la marche (en T), avec le tampon du roller.
•• Consignes : Les explications des activités doivent être faites avec un vocabulaire
spécifique (pour enrichir le vocabulaire) et adapté à l’âge des élèves ; ceux-ci doivent
être capables de s’auto-évaluer pour choisir l’atelier adapté à leur niveau. Des sché-
mas présentés avec un vidéo-projecteur en classe peuvent faciliter la compréhen-
sion des explications et des consignes par les élèves. Dans toutes les situations, il est
important de :
– comprendre la position fondamentale de glisse (alignement casque/genoux/
roller) – position semi-fléchie (roulement sur la partie médiane des roues…)
– réaliser les transferts de poids du corps opérés.
•• Évaluation : Il s’agit essentiellement d’une auto-évaluation à caractère formatif,
nécessaire pour choisir son atelier tout au long de la séance (grilles de suivi de l’acti-
vité à compléter).
•• Retour au calme : Le matériel et l’équipement sont rangés (cette phase fait partie de
l’apprentissage dans ce type d’activité, elle contribue au développement de la per
sonne en tant que citoyen). Un regroupement des élèves permet ensuite d’établir
un bilan de la séance, des acquis, des difficultés, elle permet le passage vers le retour
en classe.
Remarquons que, parmi ces diverses pratiques, certaines d’entre elles sont très médiatisées,
c’est le cas du tennis et du football ; cela a un impact sur les représentations des élèves et peut
influencer leurs attitudes en cours d’apprentissage.
92
Chapitre 8 • Les APSA, supports d’apprentissage EPS et santé
– En Cycle 2, ils seront plutôt pratiqués soit sous une forme ne faisant pas interve
nir l’interaction en envoyant, par exemple, une balle à l’aide d’une raquette dans
une cible facilement accessible, soit sous une forme coopérative en réalisant des
échanges sur un espace sans filet.
– En Cycle 3, un jeu d’opposition pourra être mis en place progressivement tout au
long du cycle, du badminton, par exemple ; le rôle d’arbitre fera partie intégrante
de l’apprentissage.
•• Les jeux de lutte :
– En Cycle 1, les élèves peuvent pratiquer des jeux d’opposition, le plus souvent ils
sont proposés sous une forme collective et en séparant les rôles d’attaquant et de
EPS et santé
défenseur.
– Dès le Cycle 2, les élèves pourront alterner dans un même jeu les rôles d’atta
quant, de défenseur, et aborder l’apprentissage de celui d’arbitre.
– Ce travail sera poursuivi en Cycle 3 pour : en tant qu’attaquant, amener son
adversaire au sol et le maintenir immobilisé sur le dos pendant 5 secondes ; en
tant que défenseur, ne pas se laisser immobiliser, garder une position ventrale ; en
tant qu’arbitre, faire respecter seul des règles simplifiées, veiller à la sécurité.
proches des jeux plus institutionnels (la balle au prisonnier, la passe à 10) ; leur
pratique, avant d’aborder un jeu sportif collectif, s’avère très efficiente.
•• Les jeux sportifs collectifs :
Les jeux sportifs collectifs ne comportent pas les règles instituées des sports collec
tifs, toutefois, ils s’en approchent.
– En Cycle 1, la distance avec les règles institutionnelles sera très importante et de
nombreux aménagements seront proposés, afin que les enfants acquièrent la
notion de territoire, de rôle (d’attaquant et de défenseur), de cible à atteindre.
– En Cycle 2, les jeux proposés seront encore assez éloignés des jeux institutionnels,
mais les caractéristiques essentielles des jeux sportifs collectifs seront conservées
93
EPS et santé Partie 2 • Préparer l’épreuve d’EPS
1. [usep34.com/index.php/pedagogie-eps/100-le-kinball-a-lecole].
94
Chapitre 8 • Les APSA, supports d’apprentissage EPS et santé
EPS et santé
Il est stable, (il ne varie pas) en activités duelles, en jeux sportifs collectifs, en jeux
éducatifs. Les terrains, les cibles, ne varient pas, les terrains sont délimités, de plus ils
sont identiques pour chaque équipe afin de préserver l’égalité des chances.
Il est parfois stable (balle aux prisonniers), parfois instable (fluctuant) dans les
jeux traditionnels qui se jouent souvent en plein-air et sur des terrains non délimités
(mais rappelons-le toujours sécurisés pour les élèves).
•• Les règles :
Elles tendent vers une institutionnalisation en activités duelles, jeux sportifs col
lectifs, parfois en jeux éducatifs. Le kin-ball se joue aussi en club avec un règlement
fédéral. Elles sont, par définition, évolutives dans les jeux traditionnels ; au gré des
problèmes rencontrés par les joueurs, elles peuvent se complexifier, se simplifier ou,
également, se décliner différemment en fonction des régions où elles ont cours.
4.3 Les ressources mobilisées et les enjeux éducatifs
•• Sur le plan moteur, la coordination et la dissociation segmentaire (pour viser sur
une cible, conduire un ballon…), la vitesse de réaction (pour contre-attaquer, pour
saisir un adversaire, renvoyer une balle), l’équilibration (pour ne pas tomber en
jeux de lutte, ne pas franchir la zone en hand-ball…), mais aussi la puissance mus
culaire (pour retourner son adversaire en lutte, tirer dans un but…) sont mises en
jeu dans ces activités.
•• Sur le plan cognitif, la capacité à prendre des informations sur son ou ses adversaires,
ses partenaires, la capacité à élaborer des stratégies (pour gagner) sont nécessaires.
•• L’enjeu éducatif majeur relève du respect de la règle ; ces différentes activités sont
codifiées, il s’agit de s’affronter loyalement en respectant des règles, de respecter ses
adversaires et de communiquer, lorsqu’il s’agit de jeux collectifs, avec ses parte
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naires (ne pas jouer de façon personnelle). Ces différentes activités permettent enfin
d’atteindre les objectifs fixés dans le cadre du domaine 3 du socle commun, celui de
la formation de la personne et du citoyen.
95
EPS et santé Partie 2 • Préparer l’épreuve d’EPS
c. La situation d’apprentissage
La situation proposée est une situation de jeu qui peut être une situation de réfé
rence dans laquelle les élèves peuvent être observés par l’enseignant et une partie de
la classe. Ils peuvent être évalués sur différents plans : nous prendrons ici l’exemple
du jeu des balles brûlantes.
•• Objectif de la situation :
Cf. le site de l’académie de Poitiers « des jeux traditionnels aux sports collectifs » pour avoir plus de détails
1.
sur ce jeu : [ww2.ac-poitiers.fr/ia86-pedagogie/spip.php?article1458].
96
Chapitre 8 • Les APSA, supports d’apprentissage EPS et santé
– lancer avec précision des balles en direction d’une cible : le camp adverse ;
– attraper des balles qui roulent au sol ;
– coordonner, attraper et lancer rapidement une balle ;
– savoir, en équipe, se répartir sur le terrain et jouer des rôles complémentaires :
lancer vite si on est devant, lancer fort si on est derrière.
•• Présentation de la situation de jeu « les balles brûlantes » :
– matériel : utiliser au moins autant de ballons qu’il y a de joueurs ; bancs, adhésif,
filet, corde ou lattes pour délimiter les deux camps ;
– espace : l’espace doit être clos (petit gymnase…).
EPS et santé
Camp Équipe A
Zone Ballons (initiale)
Camp Équipe B
•• But du jeu : Envoyer le plus de balles possibles dans le camp adverse sans pénétrer
dans la zone des ballons. À la fin de la partie (2 à 3’), avoir dans son camp moins de
balles que les adversaires.
•• Consignes : Agir rapidement, bien se répartir dans son camp pour « couvrir » toute la
surface de jeu, regarder ce qui se passe dans le camp adverse. Au bout de quelques par-
ties, se répartir les rôles : les avants qui stoppent les balles, les renvoient vite, les arrières
qui lancent fort ou réalisent des passes à l’avant, ceux qui courent vite pour récupérer les
balles à l’extérieur (une balle sortie peut être remise en jeu dans le terrain).
•• Évaluation : Cette situation de référence permet à l’enseignant d’observer les
élèves (plus ou moins : engagés dans le jeu, adroits, puissants, observateurs de leur
environnement, respectueux du règlement…). Elle permet aux élèves de recueillir
des informations par le biais, par exemple, d’une fiche d’observation sur laquelle
peuvent être notés : les scores des équipes, les passes tentées, réussies, les réceptions
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97
EPS et santé Partie 2 • Préparer l’épreuve d’EPS
Remarquons que l’activité gymnastique, selon son traitement didactique, est à classer :
•• dans les activités artistiques lorsque l’enseignant insiste sur les aspects esthétiques, sur la
composition des enchaînements (ce qui est rare parce que difficile à percevoir pour des élèves
d’âge primaire) ;
•• dans les activités de performance, non mesurée, mais codifiée lorsqu’il s’agit de réaliser des
acrobaties au sol, sur une poutre ou des barres fixes ou asymétriques (se renverser, se dépla
cer, tourner voler) ;
•• dans les activités physiques libres ou guidées, pour adapter ses déplacements à des environne-
ments ou contraintes variés à l’école maternelle.
•• Les activités de cirque sont multiformes : jonglages, saut à la corde, échasses, vélo,
rouleau américain… elles permettent de mettre en place des projets de groupes au
sein desquels les élèves peuvent avoir de l’autonomie.
98
Chapitre 8 • Les APSA, supports d’apprentissage EPS et santé
EPS et santé
ductions sont lisibles par les spectateurs), ou émouvoir (toucher un public).
Dans les programmes, ces activités sont qualifiées d’« expressives » (le sujet s’ex-
prime, communique), d’« artistiques » (le sujet invente ; soulignons que cette part
d’invention, de mise en jeu de l’imaginaire doit être conservée quelque soit l’âge
de l’élève), d’« esthétiques » (dans un registre donné, du beau doit être produit :
pointes de pieds tendues en gymnastique, relâchement en danse africaine…)
99
EPS et santé Partie 2 • Préparer l’épreuve d’EPS
qui aboutira à une représentation dans le cadre d’un festival de danse scolaire, « Festi
Danse »): « C’est une activité de filles », « Je ne veux pas porter un tutu », « J’ai peur de
me montrer à d’autres élèves », « Je n’aime pas danser », « Je suis trop grosse », etc. sont
les propos entendus par l’enseignante auprès de quelques élèves de la classe.
La difficulté que rencontre l’enseignante est de pouvoir faire entrer les élèves – tous
les élèves – dans cette activité, afin qu’ils adhèrent au projet qu’elle leur propose.
c. La situation d’apprentissage
La situation proposée est une situation pour entrer dans l’activité danse et initier
le projet de l’enseignante.
•• Objectifs de la situation :
– obtenir la participation et l’adhésion de tous les élèves ;
– compléter les représentations des élèves ;
– rompre avec les idées reçues sur la danse.
•• Tâche : par groupes de 4, réaliser un tableau fixe qui représente un métier ; chacun
participe au tableau et doit être en interaction physique avec au moins un membre
du groupe.
•• But de la tâche : réaliser un tableau qui permettra aux autres de deviner le métier
représenté
•• Consignes : oser exprimer ses idées, écouter les autres, rester concentré sur la tâche,
sélectionner les idées pertinentes, prendre alternativement du recul pour évaluer la pro-
position de son groupe, ne pas se préoccuper du regard des élèves des autres groupes.
100
Chapitre 8 • Les APSA, supports d’apprentissage EPS et santé
•• Évaluation : si le métier est deviné par les autres élèves de la classe, et la prestation de
qualité (à définir selon des critères précis), elle a atteint l’objectif fixé.
•• Variables :
– changer le thème des tableaux à composer : commencer par des thèmes concrets
(les sports, un pays ou un continent…), puis proposer des thèmes moins figura-
tifs (la joie, la tristesse, la jalousie, la gourmandise…) ;
– introduire de la musique ;
– faire précéder le tableau fixe d’une entrée en scène ;
– donner des contraintes : l’espace d’évolution est petit, grand, au sol, etc. les mou-
vements sont vifs, lents, saccadés, etc.
EPS et santé
•• Actions complémentaires : rencontrer un danseur en classe (dans les centres cho-
régraphiques, il existe des intervenants spécialisés dans le domaine scolaire). Vision-
ner un film sur un chorégraphe (ex : Les Rêves dansants, 2010, d’Anne Linsel et
Rainer Hoffmann, tourné en 2008, qui présente le processus de création de Pina
Bausch en présence d’un groupe d’adolescents), organiser avec la classe une sortie
pour voir un spectacle de danse d’une catégorie de danse qui intéresse les élèves (ex :
festival de Hip-hop à la Villette).
L’essentiel à retenir
La connaissance des domaines d’activités permet, par équivalence, l’analyse de nombreuses
autres activités possibles à l’école primaire (et pouvant figurer dans les sujets).
« Les progressions pour l’école élémentaire » donnent des précisions utiles pour connaître les
niveaux des élèves. Elles permettent d’organiser de façon progressive l’acquisition des connais-
sances et des compétences du socle commun.
Les mots-clefs
•• APSA •• Ressources mobilisées
•• Progressions •• Enjeu éducatif
•• Unité d’apprentissage •• Socle commun
•• B.O. hors série n° 1 du 5 janvier 2012 : Programmes d’enseignement – modification en EPS – Pro
gressions.
•• B.O. n° 30 du 23 juillet 2015 → Attestation du savoir nager.
•• [eduscol.education.fr/cid58402/progressions-pour-l-ecole-élementaire.html].
•• Décret n° 2015-372 du 31 mars 2015 → Socle commun de connaissances, de compétences et de
culture.
•• Circulaire n° 2017-127 du 22 août 2017 → Natation scolaire.
•• Ressource « Bâtir un modèle d’apprentissage de danse (mars 2016) : [cache.media.eduscol.
education.fr/file/CA_3/01/0/RA16_C3_EPS_CA3_bat_mod_danse_N.D_612010.pdf] (repris en
partie p. 159).
101
EPS et santé Partie 2 • Préparer l’épreuve d’EPS
9 L’évaluation en EPS
Plan du chapitre
1. L’évaluation normative 103
2. L’évaluation formative 103
3. L’évaluation formatrice 104
4. L’évaluation diagnostique 104
5. L’évaluation sommative 104
6. La situation de référence 105
7. L’évaluation dans les programmes 106
1. Maccario B., Théorie et pratique de l’évaluation dans la pédagogie des APS, Vigot, 1992.
102
Chapitre 9 • L’évaluation en EPS EPS et santé
Exemple
Ainsi, dans le domaine : « les méthodes et les outils pour apprendre » il va s’agir de « S’ap-
proprier, par la pratique physique et sportive, des méthodes et des outils » et, par exemple
d’être capable de planifier un projet artistique à plusieurs pour présenter une chorégraphie
à un public. Sur un plan individuel, il peut s’agir d’être capable d’apprendre une technique
en athlétisme en émettant des hypothèses et en retenant celles qui s’avèrent efficaces
celles qui font progresser.
EPS et santé
elle est proposée, cette dernière prend une terminologie différente.
1 L’évaluation normative
Cette pratique d’évaluation renvoie les résultats obtenus à une norme. Elle permet
de comparer les résultats d’un sujet à ceux d’un groupe de sujets. Cette évalua
tion renseigne l’élève, pour lui permettre de se situer dans un groupe, elle renseigne
également l’enseignant, les parents d’élèves, l’institution scolaire. Elle peut être pla
cée en début d’apprentissage, pour évaluer des pré-requis, par exemple ou en fin
d’apprentissage pour réaliser un bilan des acquis.
Exemple
Une course de 50 m chronométrée et comparée à un barème de performances adapté à
l’âge des élèves constitue une évaluation normative.
Un autre exemple, plus général, est constitué par les évaluations nationales proposées aux
élèves de CP et de CE1. Il s’agit là, de comparer les résultats obtenus par chaque élève à
une norme nationale.
2 L’évaluation formative
Cette pratique d’évaluation vise une régulation des apprentissages. Elle renseigne
l’élève, l’enseignant sur les apprentissages en cours et leur évolution. « L’évalua
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tion formative doit être conçue comme un moyen de faire progresser les élèves, au
service des apprentissages. »
Les pratiques de l’autoévaluation sont dans la logique de cette visée formative.
Fréquemment proposées en EPS, elles permettent une conscientisation des progrès
et des difficultés de l’élève.
Exemple
En gymnastique sportive, les élèves peuvent repérer sur un tableau qui répertorie et classe
par niveaux les actions gymniques à apprendre, leurs acquis, leurs réussites.
103
EPS et santé Partie 2 • Préparer l’épreuve d’EPS
3 L’évaluation formatrice
Cette pratique d’évaluation s’inscrit dans la continuité de l’évaluation formative,
mais elle va plus loin pour ce qui concerne l’implication de l’élève en lui faisant
prendre une part plus active dans cet acte.
Exemple
Pour reprendre l’exemple précédent, l’élève, ou plutôt, le groupe d’élèves, piloté par l’ensei
gnant va co-intervenir dans l’élaboration des critères de réussite des actions gymniques à
apprendre.
Cette réflexion portée sur les éléments à évaluer, est riche d’enseignements en EPS
car elle permet la réflexion autour de ce qu’il y a à maîtriser pour réussir. Selon l’âge
de l’élève, son implication sera nécessairement graduée.
4 L’évaluation diagnostique
Présentée en début d’apprentissage, l’évaluation diagnostique renseigne l’enseignant
sur les acquis antérieurs des élèves que l’on appelle aussi des pré-requis. Elle permet
d’orienter les contenus d’enseignement pour qu’ils soient adaptés aux possibilités, et
aussi aux difficultés rencontrées.
En EPS, peut-être plus qu’ailleurs, les niveaux de pratiques diffèrent. Les ressources
des élèves, en cours de croissance, sont inégales tant sur le plan des morphologies
que sur celui de l’énergétique. Les expériences sportives, vécues hors de l’école sont
hétérogènes, il est fréquent que des élèves soient de véritables experts dans une acti
vité précise alors que d’autres sont des débutants intégraux.
Située au début d’une unité d’apprentissage, cette évaluation diagnostique peut
prendre la forme d’un circuit, comportant un certain nombre d’actions tests et que
l’enseignant va observer (par exemple, encore en gymnastique, mais aussi en roller,
athlétisme et dans de nombreuses autres pratiques ; voir les exemples, au chapitre 8,
1.4 en athlétisme, et 3.4 en roller).
5 L’évaluation sommative
Présentée à la fin de l’apprentissage, l’évaluation sommative renseigne l’enseignant
et l’élève sur la « somme » des acquis, comme son nom l’indique. Généralement,
cette évaluation joue le rôle d’un bilan. Elle peut être communiquée aux parents
dans un livret scolaire.
En EPS ce bilan ne peut s’attacher exclusivement aux résultats obtenus ; l’évaluation
des seules performances motrices ne peut tenir lieu d’évaluation sommative.
La qualité des réalisations motrices, la participation et l’investissement de l’élève, les
progrès sont des aspects importants qui peuvent influencer fortement sur les com
portements et les attitudes futures de l’enfant face aux pratiques motrices.
104
Chapitre 9 • L’évaluation en EPS EPS et santé
6 La situation de référence
La situation de référence est une situation d’évaluation qui, comme l’indique son
appellation, constitue une référence pour évaluer, à la manière d’une situation-test.
En EPS, cette désignation se rencontre fréquemment et possède une signification
bien spécifique au sein de cette discipline (GAIP, Lexique conventionnel et profes
sionnel, Revue académique des enseignants d’EPS, Nantes, 1990-91).
Cette situation peut être présentée, en début d’apprentissage, au cours d’un module
d’apprentissage, en fin d’apprentissage. Elle peut donc être, tout à la fois, une éva
EPS et santé
luation diagnostique, formative, sommative.
Elle doit comporter deux caractéristiques essentielles :
•• être adaptée aux niveaux rencontrés chez les élèves ;
Exemple
Un jeu de volley-ball sur un terrain de 9 m/9 m, avec 6 joueurs par équipe et un filet situé à
2,24 m ou 2,48 m de hauteur (normes du jeu adulte), même à la fin du cycle 3 ne peut être
une situation de référence, elle ne correspond pas aux possibilités des élèves.
Exemple
Une situation de référence dans une activité de jeux collectifs ne peut être un parcours
avec une balle car, dans ce cas, il manque la dimension de l’équipe.
Joueur
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Ballon
4m
Filet
(Hauteur : 1,80 m)
Déplacement du ballon
105
EPS et santé Partie 2 • Préparer l’épreuve d’EPS
Chaque joueur engage derrière le fond du terrain, à 2 m du filet où il veut sur toute
la largeur du terrain en envoyant ou en frappant la balle.
Changement de service tous les 4 engagements.
Touches multiples autorisées.
•• Décompte des points
Un point est marqué lorsque le ballon tombe dans le terrain adverse, lorsque les adver
saires font sortir le ballon des limites du terrain, ou ne le passent pas au-dessus du filet.
Jeu en tie-break (chaque point compte).
•• Observables
Les scores obtenus par équipe ; les renvois directs ; les passes réussies ; les services
réussis ; les sorties de balle…
•• Caractéristiques de cette situation de référence
Est adaptée aux niveaux des élèves, par rapport à une situation de volley de 6 élèves
contre 6. Le petit terrain contraint à des échanges simples (peu de déplacements)
et est adapté à la force des joueurs. Un terrain de 2 m / 3 m permet des renvois vers
le camp adverse, les passes entre partenaires, aléatoires à ce niveau sont rares ; cette
forme rectangulaire du terrain permet de préserver le jeu.
Comporte l’essentiel de l’activité volley : malgré les aménagements, le jeu reste
un jeu collectif (2 joueurs c’est déjà une équipe), le filet est conservé, le décompte
des points, bien qu’aménagé, est similaire à celui de volley-ball, les touches de balle
(une difficulté du volley-ball) sont conservées, mais facilitées par la possibilité de les
redoubler.
106
Chapitre 9 • L’évaluation en EPS EPS et santé
les compétences à travailler pendant le cycle pour atteindre les objectifs fixés, ils
laissent toutefois les différents professionnels présents dans les écoles, libres de
trouver les modalités… les plus appropriées en exerçant leur expertise individuelle
et collective.
L’essentiel à retenir
EPS et santé
L’évaluation permet de contrôler les apprentissages, elle est aussi indispensable en EPS que dans
les autres disciplines. Dans le cadre de la première partie de cet oral, elle doit systématiquement
être envisagée ou mise en perspective sous une forme ou une autre car elle fournit les indispen-
sables repères pour l’apprentissage.
Elle prend des formes différentes selon les objectifs visés et le public auquel elle s’adresse.
La situation de référence est une forme d’évaluation spécifique à l’EPS, elle est utile à l’enseignant
et à l’élève aux différents moments de l’apprentissage.
Les mots-clefs
•• Évaluation formative, formatrice •• Évaluation normative
•• Évaluation diagnostique •• Situation de référence
•• Évaluation sommative ou finale •• évaluation positive
107
EPS et santé Partie 2 • Préparer l’épreuve d’EPS
108
Chapitre 10 • Concevoir des situations d’apprentissage en EPS EPS et santé
Exemple
Cet objectif est exprimé par et pour l’enseignant, il peut se situer à différents niveaux : mo-
teur (réagir vite à un signal en course de vitesse), cognitif (comprendre un schéma tactique
en basket-ball), socio-affectif (coopérer à une chorégraphie de groupe et communiquer son
projet aux autres). Plusieurs objectifs peuvent être poursuivis et donc mentionnés pour une
tâche donnée.
1.2 La tâche
EPS et santé
C’est l’action que l’élève (ou le groupe d’élèves) doit réaliser.
Exemple
Si l’on vise l’objectif pour des élèves de CE2 de « savoir se reconnaître attaquant ou dé-
fenseur », il va s’agir pour les élèves de « porter collectivement un ballon dans une cible,
après une mise en jeu dite « entre deux », sans se faire prendre la balle par un adversaire.
Exemple
Un terrain de 3 m/6m, x fois deux équipes de 3 joueurs, un ballon, un arbitre…
Exemple
Si l’on reprend l’exemple ci-dessus, il s’agit de porter un plus grand nombre de ballons dans
la cible que l’équipe adverse en respectant les règles du jeu.
109
EPS et santé Partie 2 • Préparer l’épreuve d’EPS
Exemple
Activité course en Cycle 1 : « Ruche, abeilles, miel, apiculteurs »
D’après « Courir ensemble à la maternelle à Paris » - Équipe EPS des Conseillers pédago
giques de Paris 2013.
ac-paris.fr/portail/jcms/p1_396588/athletisme?portal=p1_104015
Dispositif matériel :
Abeilles
110
Chapitre 10 • Concevoir des situations d’apprentissage en EPS EPS et santé
Exemple (suite)
EPS et santé
••entre les séances.
Retour en classe
••Analyser les réponses fournies par les élèves.
2.2 L’échauffement
Il prépare l’organisme aux activités ultérieures. On distingue, une phase d’échauffe
ment global et une phase d’échauffement spécifique à l’activité pratiquée.
•• L’échauffement global met en jeu les grandes fonctions cardiaque, respiratoire,
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musculaire ; il s’agit de « réchauffer » son corps. Pour ce faire, la course lente, puis
plus accélérée, les impulsions en hauteur, en longueur, à cloche pied, divers mouve
ments des membres supérieurs sont efficaces.
•• L’échauffement spécifique permet de préparer les parties du corps qui seront
particulièrement sollicitées par les différentes activités. Par exemple, on s’attachera
à échauffer plutôt, en lutte, le dos et les articulations, en danse on assouplira les
épaules, les membres inférieurs, en volley-ball on préparera les doigts, les poignets…
•• Selon l’âge des élèves l’échauffement occupe une place plus ou moins importante,
plus l’enfant est âgé, plus il lui est nécessaire de s’échauffer, a contrario, un enfant de
2-3 ans, sans cesse en mouvement de façon spontanée et beaucoup moins tonique
est moins dépendant de cette phase préparatoire.
111
EPS et santé Partie 2 • Préparer l’épreuve d’EPS
•• Enfin, selon les activités, l’échauffement revêt une importance différente. Les acti-
vités gymniques, la danse, mais aussi la lutte, par exemple sont des activités nécessi
tant un échauffement approfondi ; pour d’autres activités, comme la course longue
(n’est-elle pas en elle-même, déjà une préparation physique ?) cette phase est moins
nécessaire.
112
Chapitre 10 • Concevoir des situations d’apprentissage en EPS EPS et santé
2.8 Le bilan
Tout aussi nécessaire que ne l’est la présentation de la séance, il permet de revenir
sur les activités proposées, il peut permettre à l’enseignant de faire un retour sur les
EPS et santé
apprentissages réalisés mais aussi sur le comportement des élèves, leur engagement
dans les tâches proposées. La participation des élèves à ce bilan permet une évalua
tion globale de leur compréhension des tâches à réaliser, de leurs sentiments de réus
site ou d’échec, ainsi que de leur motivation.
!
Une séance n’est pas une unité indépendante des apprentissages qui la précèdent, ni de ceux
qui vont la suivre. Concevoir des progressions permet de donner une unité et une continuité
aux apprentissages. Si vous devez présenter une séance dans la première partie de l’oral,
décrivez rapidement ce qui a précédé cette séance et mettez en perspective les séances
futures et vos objectifs d’apprentissage.
ment dans l’école ou au contraire, est-ce une activité nouvelle ? Y a-t-il un travail
engagé au niveau de l’USEP (Union Sportive de l’Enseignement du Premier degré)
dans l’activité choisie ? De quel matériel disposez-vous, avez-vous un terrain adapté
ou une salle, un gymnase… ?
REMARQUE
Les sujets proposés à cette épreuve évoquent souvent le niveau des élèves, leurs caracté-
ristiques, leurs difficultés. Il convient de tenir compte, au plus près, de cet « état des lieux »
pour exposer vos propositions à l’oral. Cela vous évitera un discours « trop formaté », souvent
évoqué dans les différents rapports des jurys du précédent concours.
1. On parle aussi de module ou de cycle d’apprentissage : ces termes peuvent être utilisés indifféremment.
113
EPS et santé Partie 2 • Préparer l’épreuve d’EPS
Une progression ne peut être totalement anticipée, il est nécessaire de tenir compte des dif-
ficultés des élèves ou au contraire de leurs progrès très rapides parfois. Enseigner ne peut être
une activité figée et il est nécessaire de réajuster, sans cesse, les contenus élaborés.
114
Chapitre 10 • Concevoir des situations d’apprentissage en EPS EPS et santé
Exemple
Un exemple de grille pour concevoir une unité d’apprentissage
Évalua-
Phase Évaluation
Conception tion
d’apprentissage finale
initiale
EPS et santé
Activité loppées classe
choisie
S1 S2 S3 S4 S5 S6 S7 S8
Les Caractéris Situation Thème … … Situation Présen-
élèves tiques de retenu de tation des
Les pro élèves pro- référence référence résultats
jets grammes dans le
Les livret
locaux d’EPS
Le
matériel
rentes.
Dans un emploi du temps hebdomadaire, 3 (ou 2) cycles d’activités sont program
més. Il est judicieux de proposer des activités complémentaires sur une même
période, par exemple : une activité collective, une activité artistique et une activité
athlétique ou de natation.
115
EPS et santé Partie 2 • Préparer l’épreuve d’EPS
Exemple
Un exemple de grille de programmation annuelle en EPS (en CE1)
Périodes de l’année
Compétences Période 1 Période 2
Période 3 Période 4 Période 5
des programmes Septembre- Novembre-
Janvier-Mars Mars-Mai Mai-Juin
Novembre Décembre
Réaliser une Course Course longue Course en Préparer
performance vitesse (préparation de relais rencontres inter
Course en brevets d’endu classes en course
franchissant rance de 6’ à 12’) sauts lancers
des obstacles
Adapter ses Roller Activités Activités Escalade
déplacements à aquatiques aquatiques (grimper
différents types jusqu’à 3 m)
d’environnement
Coopérer et s’oppo Jeux Jeux de lutte Jeux de raquettes Jeux sportifs
ser individuellement traditionnels avec du maté collectifs
et collectivement riel aménagé
(raquettes larges,
balles mousse)
Concevoir et réaliser Activités Danse Danse
des actions à visée gymniques (enchaîner 3 à (continuer en
expressive, artistique, (enchaîner 5 éléments) vue de réaliser
esthétique 2 ou 3 actions une prestation
acrobatiques) devant l’école)
L’essentiel à retenir
La conception des situations d’apprentissage et des progressions est « le noyau dur » du travail
de l’enseignant et, dans le cadre du concours, de celui de l’étudiant, futur professeur des écoles.
La programmation des activités de l’EPS s’appuie, d’abord sur le travail des compétences des pro
grammes de l’EPS, et, ensuite sur les ressources et contraintes propres à chaque école.
Les mots-clefs
•• Situation d’apprentissage •• Unité d’apprentissage (ou module)
•• Progression •• Programmation annuelle de l’EPS
116
Chapitre 11 • Relations entre le développement de l’enfant et l’EPS EPS et santé
11 Relations entre
le développement
de l’enfant et l’EPS
EPS et santé
Plan du chapitre
1. Le développement moteur de l’enfant 117
2. Le développement cognitif de l’enfant 119
3. Le développement affectif de l’enfant 122
4. Les développements moteur, cognitif et affectif :
trois champs en perpétuelle interaction 125
Enseigner l’EPS à l’école primaire nécessite de s’appuyer sur des connaissances rela
tives au développement de l’enfant. Ces dernières donnent des repères :
•• pour mieux connaître, sur le temps scolaire, les ressources nécessaires aux conduites
motrices mais aussi cognitives et socio-affectives des élèves confiés à l’enseignant ;
•• pour adapter au mieux les efforts demandés aux élèves en fonction de leur âge.
Les situations d’apprentissage proposées par les candidats aux jurys dans tel ou tel
niveau de classe doivent nécessairement s’appuyer sur les connaissances liées au
développement de l’enfant.
à l’esprit que, sans les exercer, les habiletés motrices ne se développent pas de façon
optimale, voire pas du tout.
117
EPS et santé Partie 2 • Préparer l’épreuve d’EPS
•• les habiletés non locomotrices : les appuis, les équilibres, les manipulations d’ob-
jets, les habiletés plus fines comme l’écriture.
Il est donc nécessaire de varier les situations et les activités proposées pour favoriser
le développement des habiletés motrices.
Dans cette période, les acquisitions sont rapides et les possibilités des enfants se
spécifient en fonction des âges.
Exemple
◗◗À 2 ans, un enfant peut monter et descendre un escalier en mettant un pied après l’autre
sur chaque marche. Il peut marcher en reculant, sur la pointe des pieds, courir sans tom
ber, sauter en contrebas, marcher en cadence. Mais, il est raide, manque de souplesse
dans les chevilles ; ses pas sont encore saccadés.
◗◗À 3 ans, il saute à pieds joints, marche sur la pointe des pieds à la demande (en faisant
alterner sur les pointes et pieds à plat) ; il peut sauter à cloche pied, chercher à tenir en
équilibre sur un plot, suivre des chemins dessinés à la craie au sol par exemple ; il peut
lancer un ballon, il a plus de difficultés à le réceptionner.
◗◗À 5-6 ans, il possède toutes les coordinations motrices nécessaires pour effectuer les ha-
biletés motrices de base : courir, sauter, lancer, ramper, se suspendre… Dans des activités
simples, il est capable de précision et d’adresse. Il commence à reconnaître sa droite de sa
gauche. Vayer et Roncin, dans un ouvrage nommé Les Activités corporelles chez le jeune
enfant (PUF, 1988), détaillent toutes ces acquisitions.
1. Durand M., « L’enfant dispose de la motricité fondamentale », in L’Enfant et le sport, PUF, réédition 2011.
118
Chapitre 11 • Relations entre le développement de l’enfant et l’EPS EPS et santé
EPS et santé
2.1 À 2-3 ans : le début de la représentation
L’enfant de cet âge commence à se représenter ce qu’il fait, à imaginer des objets
absents, mais il ne se différencie par encore bien du monde qui l’entoure.
Le pronom « je » n’apparaît qu’autour de 30 mois.
Jusqu’à 3 ans, on dira que l’enfant a une conscience primitive de lui-même. Il com-
mence à avoir des images mentales, il prend conscience de ce qu’il fait, en particulier
il imagine des personnages, il fait semblant d’être un papa ou une maman, un per
sonnage qu’il admire, il se raconte des histoires. C’est l’âge du « faire semblant ».
Exemple
Dans le domaine de la motricité, en activités artistiques par exemple, il peut se déplacer
« à la manière de » : un animal, un personnage lourd, léger, un être qui a des bottes de sept
lieues…
119
EPS et santé Partie 2 • Préparer l’épreuve d’EPS
Exemple
En basket-ball, si je réceptionne une balle en l’attendant bras fléchis, ou si je tends les bras
pour « aller la chercher », je constate que le résultat est différent. Dans le premier cas, je
perds souvent la balle, dans le second cas, c’est l’inverse, je réceptionne correctement la
balle.
En CM2 et même en 6e tous les enfants n’ont pas encore acquis l’intelligence formelle ou
hypothético-déductive et cela est très sensible. L’enseignant doit garder à l’esprit ces dif
férences dans les rythmes de développement. L'inclusion de la classe de 6e dans le cycle 3
repose en partie sur ce constat.
Exemple
Les supports pour comprendre doivent être, en conséquence, variés et les plus concrets
possibles : explications orales, mais aussi schémas sur un tableau, démonstrations, mani-
pulations par les élèves (à l’aide, par exemple de pions aimantés à déplacer sur un tableau
magnétique où le terrain de jeu figure).
120
Chapitre 11 • Relations entre le développement de l’enfant et l’EPS EPS et santé
Exemple
Viser dans une cible d’une couleur, dans les lancers.
Se déplacer dans une même direction avec des repères sur le chemin en jeux d’orientation.
Exemple
À nouveau, il faut éviter de proposer de trop nombreuses consignes, aménager un espace
EPS et santé
pour sauter, par exemple en mettant des zones bien balisées, repérables avec des couleurs,
ne donner que des explications simples et pas trop longues, aider l’enfant à focaliser son
attention sur les éléments pris un par un.
À 10-12 ans : L’attention devient sélective. Ce n’est qu’après 10-12 ans, réellement, que
l’enfant sait discriminer ce qui est essentiel, dans les informations qui lui sont données.
Exemple
S’il joue au badminton, il est capable de se concentrer sur la place de son adversaire, sur la
façon dont son adversaire frappe le volant ; dans le même temps, il va oublier volontaire-
ment de regarder ce qui peut le perturber : ce qui se passe sur le terrain voisin, les réactions
des spectateurs s’il y en a…
Il va être parfaitement capable d’opérer une sélection des informations qui lui sont
utiles pour bien jouer.
REMARQUE
Si l’attention sélective est possible à partir de cet âge, cela ne veut pas dire que cette
capacité soit réelle chez tous les élèves. Pour des raisons très différentes, certains élèves
préadolescents vont voir leurs capacités d’attention moindres, et ne pas être en mesure
d’être attentifs.
b. La mémoire
La mémoire peut se définir comme la capacité d’un enfant à filtrer, stocker, coder,
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.
Exemple
Un élève réalise un lancer d’objet, il emmagasine des sensations musculaires, il peut immé-
diatement reproduire son geste, surtout si son lancer est efficace, par exemple s’il a réussi
à lancer au delà d’une limite qu’il s’était fixée.
121
EPS et santé Partie 2 • Préparer l’épreuve d’EPS
Exemple (suite)
Mettre en place des situations avec plusieurs essais de suite (3 lancers de suite) plutôt que
de lancer une fois à tour de rôle et de recommencer trois fois, fait intervenir la mémoire
sensorielle à bon escient.
La mémoire à court terme stocke les informations pour une durée un peu plus
longue (quelques dizaines de secondes).
On peut retenir que l’enfant a une mémoire à court terme très limitée de 4 à 6-8 ans ;
à partir de 10 ans celle-ci devient très bonne.
La répétition mentale permet d’activer cette mémoire et donc d’éviter l’oubli. On
peut ainsi demander à un enfant de répéter dans sa tête un ensemble de mouvements
qu’il vient de voir pour l’aider à les fixer. Ce procédé est utilisé aussi par les sportifs
confirmés adultes, dans le domaine du ski (visualiser un slalom) avant de le réaliser ou
encore dans celui de la course automobile (visualiser un parcours avec ses virages, ses
passages dangereux).
Exemple
En activités gymniques avec des élèves dès l’âge de 6-7 ans, cette mentalisation est pos-
sible en faisant faire une démonstration à un élève qui se déplace sur une poutre ou au sol,
par exemple, puis en demandant aux autres de fermer les yeux et de revoir la prestation de
l’élève. En proposant de se remémorer, une démonstration d’un élève ou de l’enseignant,
on incite aussi les élèves à être plus attentifs, plus concentrés.
La mémoire à long terme permet de restituer des souvenirs plus anciens. Lors
qu’il apprend une leçon, l’enfant met en jeu sa mémoire à long terme. La
mémorisation d’une chorégraphie, d’un enchaînement en gymnastique per
mettent de faire travailler la mémoire autrement, dans un contexte différent et,
parfois, pour des élèves en difficulté dans les exercices classiques de mémorisa
tion, plus motivants.
Une dernière précision est intéressante à apporter ici. Si l’enfant a des difficultés à
traiter les informations, à identifier les différents stimuli dans une tâche motrice, il
réussit assez bien à affiner ses gestes lorsque l’environnement matériel qui l’en-
toure est stable.
Il est capable de réaliser des mouvements très précis mais prévus à l’avance et se dérou
lant dans un environnement matériel stable donc comportant moins d’informations.
Cela explique la réussite précoce de jeunes champions dans des activités individuelles
nécessitant de nombreuses répétitions mais se déroulant toujours dans le même envi
ronnement ; c’est le cas en gymnastique, en patinage sur glace, en gymnastique ryth
mique et sportive.
122
Chapitre 11 • Relations entre le développement de l’enfant et l’EPS EPS et santé
Exemple
En pathologie, l’enfant qui n’a pas un développement affectif normal est souvent un enfant
qui coupe la relation avec ses camarades, ou les adultes ; il va ne pas parler, communi
quer, sa relation avec autrui est perturbée. Par ailleurs, un enfant privé de relations (enfant
séquestré par exemple), ne va pas avoir un développement affectif normal ; souvent, il
apparaît très peu émotif ou du moins sans émotions en apparence.
EPS et santé
Lorsque l’enfant arrive à l’école pour la première fois, il quitte sa famille, cela ne se
passe pas toujours sans difficultés : il ressent le besoin de ses parents.
En conséquence, il a souvent recours à des substituts familiaux : le maître ou l’agent
territorial spécialisé des écoles maternelles (ATSEM). La relation avec l’enseignant
est toute empreinte d’affectivité, l’enfant de 2-3 ans réclame fréquemment des
contacts avec l’enseignant(e).
•• Les objets transitionnels, comme les nomme D. Winnicott1, la peluche ou la cou
verture… jouent aussi ce rôle car ils permettent à l’enfant d’emporter un petit peu
de chez lui à l’école, ils lui permettent de lutter contre l’anxiété due à la séparation.
Lors de stages en petite section, en début d’année, il est fréquent d’observer le rôle de ces
objets qu’il ne faut pas supprimer d’emblée, mais que l’enseignant va cependant pro-
gressivement détacher de l’enfant. Cette mise à distance sera le signe de leur autonomie.
•• Au-delà de ces objets transitionnels, le jeu peut également remplir la fonction de
combler l’absence des parents. Il peut, par exemple, permettre de faire revivre de
façon fictive sa relation à la famille. Il permet aussi de mieux supporter le poids des
règles éducatives.
Lors du travail en activités artistiques, l’enfant peut jouer des rôles : le gentil, le
méchant, le bébé, l’adulte…
REMARQUE
L’observation du jeu spontané pendant les récréations ou certains moments libres comme
l’accueil en classe mais aussi les phases de découverte en salle de motricité sont enrichissantes
pour l’enseignant. Il ne faut pas perdre une occasion de faire ces observations révélatrices de
la façon dont l’enfant agit et interagit sur les plans affectif et relationnel.
•• Une autre caractéristique importante à cet âge, sur le plan relationnel, est la diffi
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.
culté de jouer avec les autres. L’enfant joue seul parmi les autres, il est égocentrique,
centré sur lui et a du mal à prendre en compte la présence de ses pairs.
123
EPS et santé Partie 2 • Préparer l’épreuve d’EPS
Exemple
En EPS il existe un grand plaisir lié à l’autonomie motrice ; c’est le moment privilégié pour
aménager une salle de motricité, laisser les enfants s’y mouvoir en toute liberté et sécurité
et mettre en place des situations de découverte dans différentes activités.
Exemple
Un comportement typique lors d’un jeu de ballon, consiste à s’emparer du ballon et le
garder. En conséquence, les jeux collectifs à mettre en place ne doivent pas comporter
trop d’interaction (des jeux par addition de réussites individuelles, des équipes pas trop
nombreuses, de la coopération plutôt que de l’opposition, de règles peu nombreuses, mais
appliquées strictement).
Cependant, d’autres études, celles de P. Vayer et Ch. Roncin (déjà cité) mettent en
évidence que lorsque dans un groupe, les enfants communiquent, les activités cohé
sives « jouer avec » sont plus nombreuses que les activités conflictuelles. Dès cet âge,
on sait que les enfants peuvent être attirés mutuellement ; le groupe les sécurise.
Créer des groupes affinitaires dans les jeux collectifs est adapté à leurs possibi
lités et aspirations. Il ne faut pas hésiter à se référer à des travaux de recherche
pour justifier une ou des propositions pédagogiques. Ces références, ainsi que des
témoignages de votre propre expérience permettent de répondre de façon com
plète aux questions posées dans un sujet.
Exemple
S’il commet une violence envers un camarade dans un jeu de lutte, par exemple, il com-
prend l’argument qu’il n’aimerait pas lui-même subir ce qu’il a fait subir à un autre.
On peut commencer à lui proposer d’arbitrer des rencontres en activités de combat ou
en jeux collectifs ; on peut aussi lui proposer de parer un camarade en gymnastique, de
prendre une part active dans l’animation d’un échauffement, bref de prendre soin des
autres, de leur sécurité.
124
Chapitre 11 • Relations entre le développement de l’enfant et l’EPS EPS et santé
EPS et santé
pratiques musicales, mais aussi pratiques déviantes (la consommation de cigarette
chez de jeunes enfants, parfois).
Il aime aussi être original, on évoque, à cet âge, le début de la crise d’originalité
juvénile : on cherche à se différencier de son milieu familial, on provoque, on veut se
faire remarquer. La personnalité de chacun émerge de façon plus nette.
Exemple
L’intégration dans une équipe en jeux collectifs, la participation à l’élaboration d’une choré
graphie en groupe, la pratique des jeux d’orientation ou d’autres activités en pleine nature
sont des pratiques adaptées à cette fin de scolarité primaire. Elles permettent les interactions
positives entre pairs, elles laissent une part d’autonomie et de responsabilité à l’élève.
Exemple
Une conduite relevant de l’égocentrisme enfantin chez un enfant de 5 ans, qui ne veut pas
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.
125
EPS et santé Partie 2 • Préparer l’épreuve d’EPS
Exemple
Un élève de 7 ans se déplace sur une poutre située à 50 cm du sol, il s’arrête et ne peut
plus poursuivre. De nombreuses pistes peuvent expliquer cet arrêt : il a peur de tomber, il
craint le regard des autres (raison affective), il n’arrive pas à s’équilibrer avec ses bras, il ne
coordonne pas ses mouvements pour se déplacer (raison motrice), il ne se souvient plus de
la suite de l’enchaînement qu’il doit réaliser (raison cognitive). On constate qu’un même
échec va pouvoir s’analyser différemment ; les situations proposées par l’enseignant pour
remédier à cet échec seront, en conséquence, adaptées aux constats qui auront été faits.
!
Rappelons encore que le candidat, dans cette épreuve d’EPS, doit s’appuyer sur la connaissance
du développement de l’enfant pour présenter les situations d’apprentissage et les progressions.
L’essentiel à retenir
Sur le plan du développement moteur, 5-6 ans est un âge charnière au niveau de l’acquisition des
habiletés motrices. De 7 à 10-11 ans c’est l’âge de « la motricité sportive ». À la fin du cycle 3,
l’adresse et la force de l’enfant augmentent considérablement.
Sur le plan de l’attention et de la mémoire, l’enfant, avant 10 ans, est très déficitaire par rapport à
l’adulte.
Les tâches proposées en EPS doivent s’appuyer aussi sur la connaissance des ressources cognitives
et affectives de l’enfant aux différents âges de la scolarité.
Les candidats ne doivent pas omettre d’argumenter leurs propositions en évoquant le développe
ment de l’enfant, lorsqu’ils présentent des situations d’apprentissage, des progressions.
Les mots-clefs
•• Développement moteur •• Développement cognitif
•• Développement affectif •• Égocentrisme enfantin
•• Schémas de base •• Besoin d’affiliation
•• « Motricité sportive »
126
Chapitre 12 • Aspects scientifiques des pratiques motrices en EPS EPS et santé
12 Aspects scientifiques
des pratiques motrices en EPS
Plan du chapitre
EPS et santé
1. La physiologie de l’effort : les filières énergétiques 127
2. Les grandes fonctions cardiaque, respiratoire 129
3. Les habiletés motrices 131
•• La filière anaérobie (sans oxygène) lactique (avec production d’acide lactique à la suite
de la dégradation du glucose stocké dans le muscle) : Elle est mise en jeu lors d’efforts
d’intensité moyenne et d’une durée comprise entre une dizaine de secondes et deux
minutes (exemple : course de 400 m pour un adulte, de 100 m pour un enfant de 10 ans).
•• filière aérobie (avec apport d’oxygène) : Elle est mise en jeu pour des efforts longs,
La
à partir de 2’ d’efforts et jusqu’à plusieurs heures et peu intenses (comme la course en
durée ou encore la randonnée à pied ou en vélo). L’organisme est dans un état d’équi
libre car la consommation d’oxygène est compensée par un apport suffisant d’oxy
gène ; le combustible c’est le glucose, il se reconstitue sans dette d’oxygène.
Ces différentes filières énergétiques sont mises en jeu dans toutes les activités phy-
siques, elles ne se succèdent pas, mais se superposent, en fonction de l’intensité et de
la durée de l’effort.
127
EPS et santé Partie 2 • Préparer l’épreuve d’EPS
Dans une course de 100 m pour un adulte, le processus aérobie est mis en jeu à 10 % alors
que le processus anaérobie est mis en jeu à 90 %. Dans une course de 10 000 m, le pro
cessus aérobie est mis en jeu à 90 % alors que le processus anaérobie ne l’est qu’à 10 %.
Exemple
Retenons que lors d’un effort anaérobie alactique, un enfant de 5 à 7 ans peut courir en
sprint au maximum 5’’, ce qui correspond à des distances de 10-15 m à 20-25 m. Vers 8-10
ans ce sera 7’’ d’efforts intenses possibles ; ils correspondent à des distances de 30 à 40 m.
REMARQUE
Ces distances de courses sont celles que l’on préconise dans les progressions éditées par le
ministère de l’Éducation nationale. Elles s’appuient sur des données précises de la physiologie
de l’effort chez les enfants.
•• Par ailleurs, à partir de 5-6 ans, un enfant devient capable de soutenir des efforts
plus longs et de développer ses capacités aérobies, ses capacités à courir longtemps,
en régulant sa respiration pour absorber, puis consommer de l’oxygène.
•• Vers 6-7ans, il peut courir entre 6’ et 12’, puis à 8-10 ans entre 8’ et 15’.
•• Par contre, sur toute la durée de l’école élémentaire, l’enfant est déficitaire dans la
filière anaérobie lactique, il éprouve des difficultés à pratiquer de façon répétée des
efforts intenses sur des durées de quelques minutes (2 minutes).
Toutefois, des efforts intenses et répétés, comme par exemple 2 ou 3 séries de 5 à 10 sprints
d’une quarantaine de mètres, en fin de cycle 3, sont bénéfiques pour augmenter les capacités
REMARQUE
aérobies. (O. Bar-Or., « Les efforts intenses brefs et répétés », revue EPS1, 2000). Comme le
soulignent Ratel et Martin (2012), et contrairement aux idées reçues, il n’est donc ni inutile ni
dangereux, sur le plan physiologique, de solliciter la filière anaérobie lactique chez les enfants
et de leur proposer des efforts intenses et répétés. Cette forme de course, plus attractive per
met de diversifier les situations pédagogiques.
•• Lorsqu’il pratique des jeux de raquettes ou des sports collectifs il sollicite davantage
la filière anaérobie lactique.
•• Lorsqu’il pratique des sports de combat, des lancers en athlétisme ou du sprint, il
sollicite majoritairement la filière anaérobie alactique.
Il est à remarquer à nouveau que dans la réalité de la pratique sportive, les filières
énergétiques se superposent.
Exemple
Ainsi, dans une course de 1 500 m (ancienne épreuve proposée au candidats au CRPE) l’ef-
fort développé s’appuie à 50 % sur la filière anaérobie lactique et à 50 % sur la filière aéro
EPS et santé
bie. C’est pour cela que l’entraînement à cette épreuve comportait à la fois de la course de
durée et de la course fractionnée, plus intense.
Des tests peuvent être proposés pour mesurer les capacités aérobies des adultes (et
également des élèves). Ils prennent des formes différentes mais le principe en est le
même, il s’agit de mesurer la vitesse maximale aérobie ou VMA. Cela représente
la vitesse horaire maximum jusqu’à laquelle un sujet peut courir pendant un effort
d’intensité croissante. La VMA est un indicateur de la possibilité, pour chaque sujet,
d’utiliser l’oxygène de façon optimale ; elle renvoie au débit maximum d’oxygène
consommé lors d’un effort (VO2Max). Globalement, on admet qu’elle est un indi
cateur de l’endurance des sujets.
Exemple
Le test de Luc Léger (appelé aussi le test-navette car le coureur fait des allers et retours
sur une piste) permet, entre autres tests, de mesurer la VMA. Il s’agit de courir de façon
progressivement accélérée (1 km/h en plus toutes les 2 minutes, repérés par des signaux
sonores) jusqu’à un décrochage du sujet qui ne peut plus maintenir sa vitesse, on dit qu’il
atteint alors, son palier1. Il existe une version de ce test adaptée à l’école primaire.
1. [ia94.ac-creteil.fr/eps/resdep/docpeda/course_longue.pdf].
129
EPS et santé Partie 2 • Préparer l’épreuve d’EPS
a. Chez l’adulte
Au repos, un adulte bat, en moyenne, à 70 pulsations/minute. La fréquence car
diaque maximale (FCM) est de 220 pulsations/minute moins l’âge. Ainsi, un homme
de 25 ans a une FCM de 220 – 25 = 195 pulsations/minute.
b. Chez l’enfant
Le rythme cardiaque d’un enfant au repos est plus élevé :
•• entre 3 et 5 ans, il est de 105 puls/minute ;
•• entre 6 et 12 ans de 95 puls/minute.
La fréquence cardiaque maximale est plus élevée. Si l’on se réfère à la formule, 220 – 5 ans
(ou 10 ans) on obtient des fréquences au-delà de 200 pulsations minutes ; 210, 215 pul
sations cardiaques par minute sont une valeur qui se situe dans les normes de ces âges.
a. Chez l’adulte
Elle est de 12 à 16 cycles respiratoires par minute au repos. Elle passe à 40-50 en activité.
L’augmentation de la fréquence respiratoire est un indicateur de l’intensité de
l’effort, plus l’effort est intense plus la fréquence augmente ; à partir d’un certain
seuil, l’essoufflement est tel que le sujet doit s’arrêter.
b. Chez l’enfant
Le rythme respiratoire au repos et en activité est également plus rapide que celui
de l’adulte. Pour un enfant de 10 ans, il est de 20 cycles par minute en moyenne au
repos et peut monter jusqu’à 55-60 cycles en activité.
C’est l’essoufflement, là aussi, qui va limiter l’accélération de la course, et
contraindre l’enfant à s’arrêter.
c. En cours d’EPS
Il est intéressant d’apprendre à contrôler son rythme cardiaque en « prenant ses pul
sations ».
REMARQUE
Prendre son pouls : il s’agit de placer le pouce et l’index de part et d’autre du cou, là où
passent les carotides, et de compter sur 15’’ par exemple, le nombre de pulsations. Il suffira
ensuite de multiplier par 4 le nombre de pulsations comptées pour connaître son rythme
cardiaque par minute.
Les pulsations peuvent être prises dès la fin de l’effort et avant la reprise de l’activité.
On considère que l’enfant peut redémarrer son activité dès 100 pulsations minutes
130
Chapitre 12 • Aspects scientifiques des pratiques motrices en EPS EPS et santé
(les mesures faites au repos sont plus basses, mais ces chiffres sont obtenus sur des
sujets complètement reposés et souvent en position assise ou allongée).
Il est normal qu’après un effort, le rythme cardiaque soit très élevé. L’enseignant ne
doit pas s’inquiéter face à un tel rythme. Ce qui doit davantage l’interpeller, c’est le
temps de récupération ; si au bout de quelques minutes, il ne constate pas d’amélio
ration, il faut alors signaler ce cas au médecin et aux parents.
La fréquence lors d’un effort aérobie va atteindre aussi des valeurs plus élevées que
chez un adulte : entre 160 et 180 pulsations/minute pour un enfant de Cycle 3, après
15’ de course n’est pas inquiétant.
Pour améliorer les capacités aérobies, en course longue, on demandera à l’enfant
EPS et santé
d’être toujours en aisance respiratoire ; on lui donnera des indicateurs :
•• pour pouvoir courir longtemps : pouvoir parler en courant ;
•• pour pouvoir courir vite et longtemps : pouvoir parler dès l’arrêt de la course.
REMARQUE
Le point de côté est dû à une mauvaise oxygénation des muscles abdominaux, intercostaux
et du diaphragme ; pour le faire disparaître, demander à l’enfant de ralentir son allure et de
respirer plus profondément, surtout d’expirer à fond.
Un élève asthmatique a tout intérêt à pratiquer des activités aérobies, cela va lui permettre
d’augmenter son amplitude respiratoire. Il faut prendre quelques précautions : être très pro-
gressif dans l’effort, ne pas dépasser un seuil au-delà duquel une crise d’asthme risque d’être
déclenchée (ce seuil étant individuel pour chaque enfant).
La respiration permet de mieux contrôler son stress, elle joue un rôle important
dans la relaxation musculaire.
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.
131
EPS et santé Partie 2 • Préparer l’épreuve d’EPS
•• les habiletés non locomotrices : elles concernent les appuis, les équilibres, les mani
pulations d’objets, les habiletés plus fines comme l’écriture aussi.
Être habile, c’est être capable d’automatisation, de dissociation, d’équilibration, de
coordination dans les actions motrices ; c’est globalement ce dont est capable un
enfant à partir de l’âge de 6 ans.
Exemple
Un élève de cycle 3 qui se déplace en roller ne regarde plus ses pieds mais il regarde les
autres pour ne pas entrer en contact avec eux, le slalom qu’il doit réaliser ou encore la ligne
d’arrivée d’un circuit.
Exemple
Pour réaliser un tir dans un but de hand-ball, les pieds vont se fixer au sol (exemple : trois
pas en appui), le bras lanceur va pousser le ballon dans le but, l’autre bras va « se fixer » et
le regard du joueur va s’orienter soit vers le gardien de but soit vers un adversaire ou vers
la ligne de zone qu’il ne faut pas franchir (exigence réglementaire du hand-ball). Le joueur
a fait preuve de dissociation segmentaire.
Exemple
En natation, le débutant, passe d’une nage en position presque verticale, tête relevée, à une
nage en position horizontale ventrale ou dorsale avec une tête non plus en extension mais
plutôt placée en flexion.
132
Chapitre 12 • Aspects scientifiques des pratiques motrices en EPS EPS et santé
visuels. On peut aussi préciser que cette équilibration se fait par étapes : refus
du déséquilibre, puis acceptation du déséquilibre, mais avec présence de gestes
parasites (moulinets de bras avant de plonger), puis contrôle du déséquilibre par
anticipation.
Exemple
Après un appel sur la planche du plongeoir, l’enfant qui plonge positionne sa tête en flexion,
place ses bras de chaque côté de ses oreilles, bref, il adopte une position dès la fin de son
appel sur le plongeoir qui lui permettra d’entrer dans la piscine la tête la première.
EPS et santé
3.4 Enfin, être capable de coordination
C’est passer d’une action où les différents éléments sont juxtaposés, réalisés les uns
après les autres (avec souvent des temps d’arrêt entre chaque mouvement) à une
action où les éléments s’enchaînent harmonieusement, avec fluidité.
Exemple
En gymnastique, un enfant qui apprend un enchaînement de deux actions : rouler en avant,
puis réaliser un saut vertical, va d’abord rouler puis se relever en poussant sur ses mains au
sol, puis s’arrêter en position debout, puis fléchir ses jambes pour prendre une impulsion
pour faire un saut vertical. Après apprentissage, il enchaînera dans une même action sans
temps d’arrêt la réception de sa roulade et l’impulsion de son saut.
Synthèse
L’essentiel à retenir
Sur le plan énergétique, l’enfant dispose des mêmes ressources que l’adulte, mais dans des propor
tions différentes. Les trois filières énergétiques mises en jeu dans l’organisme correspondent à des
durées et des intensités d’effort différentes.
Sur les plans cardiaque, respiratoire, l’enfant a des rythmes plus élevés que l’adulte et ce constat n’est
pas inquiétant ; ce sont les capacités de récupération qui doivent faire l’objet d’une attention particulière.
Être habile, c’est être capable d’automatisation, de dissociation, d’équilibration, de coordination dans
les actions motrices.
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.
Les mots-clefs
•• Filières énergétiques •• Habiletés motrices
•• Fonction cardiaque, respiratoire
133
Cours et méthodes Aspects scientifiques des pratiques motrices en EPS
134
Cours et méthodes Aspects scientifiques des pratiques motrices en EPS
Sous-partie 2.2
Éduquer
à la santé en EPS
135
EPS et santé Partie 2 • Préparer l’épreuve d’EPS
13 Santé et éducation
à la santé
Plan du chapitre
1. Définir la notion de santé 136
2. L’éducation à la santé 137
136
Chapitre 13 • Santé et éducation à la santé EPS et santé
EPS et santé
nement.
Dans le même esprit, Ivan Illich, (1926-2002) souligne que « la santé est la capacité
que possède tout homme de s’affirmer face au milieu ou de prendre la responsa
bilité de sa transformation ».
2 L’éducation à la santé
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.
Depuis toujours, la santé des élèves a été une préoccupation pour l’école de la Répu-
blique.
Aujourd’hui, cette nécessité d’éduquer à la santé, liée au constat de l’aggravation de
l’état de santé d’un nombre d’élèves croissant, et également d’adultes, est réaffirmée
dans plusieurs textes officiels. L’école est un lieu privilégié pour assurer une éduca
tion à la santé en articulation avec les enseignements, adaptée à la fois aux attentes et
aux besoins des élèves ainsi qu’aux enjeux actuels de santé publique.
education.gouv.fr/cid50297/la-sante-des-eleves.html
137
EPS et santé Partie 2 • Préparer l’épreuve d’EPS
Exemple
La prévention du surpoids et de l’obésité – Un problème de santé publique
En France, l’accroissement des cas de surcharge pondérale et d’obésité parmi les enfants et
les adultes devient un problème de santé publique.
L’obésité est un facteur de risque reconnu pour plusieurs problèmes de santé : hyper
tension, cholestérol, diabète, maladies cardiovasculaires, problèmes respiratoires, arthrite
et certaines formes de cancer.
Le programme national nutrition santé (PPNS) a pour objectif : d’améliorer la santé des Fran
çais en agissant sur la nutrition et d’abaisser la prévalence de l’obésité et du surpoids
Un plan obésité piloté par le ministère chargé de la Santé témoigne d’une nouvelle ambi-
tion interministérielle dans la lutte contre l’obésité.
Mesures prises en milieu scolaire :
◗◗Interdictions de distributeurs de produits alimentaires : Les distributeurs automatiques
de boissons et de produits alimentaires payants sont interdits dans les établissements
scolaires depuis 2005. Les établissements scolaires sont incités à installer des fontaines
d’eau réfrigérée.
◗◗Promotion de l’activité physique : La prévention du surpoids et de l’obésité implique un
apprentissage concernant les apports et les dépenses énergétiques. Les cours d’éduca
tion physique et sportive (EPS) jouent un rôle essentiel.
138
Chapitre 13 • Santé et éducation à la santé EPS et santé
EPS et santé
nels ou des associations agréées ».
139
EPS et santé Partie 2 • Préparer l’épreuve d’EPS
à l’école élémentaire
Du CP jusqu’au CM2, les finalités éducatives touchent, entre autres finalités à
l’éducation à la santé : « Tout au long de la scolarité, l’éducation physique et
sportive a pour finalité de former un citoyen lucide, autonome, physiquement et
socialement éduqué, dans le souci du vivre-ensemble. Elle amène les enfants et
les adolescents à rechercher le bien-être et à se soucier de leur santé ».
La lecture de ces trois extraits montre que la santé fait partie intégrante des finalités de l’EPS.
140
Chapitre 13 • Santé et éducation à la santé EPS et santé
« Le parcours éducatif de santé (PES) s’inscrit dans une politique éducative globale
et est adossé à la nouvelle gouvernance académique. L’objectif de ce parcours vise la
réussite scolaire de tous les élèves et la réduction des inégalités sociales. Ce dispositif
est structuré autour de trois axes : l’éducation à la santé, la prévention et la protection
de la santé ».
EPS et santé
Synthèse
L’essentiel à retenir
La santé, priorité nationale, est « un état de bien-être complet, physique social et mental ». L’indi
vidu en interaction avec son milieu peut agir et réagir sur sa santé.
L’éducation à la santé doit être fondée sur des notions positives et non sur la crainte de maladies.
Elle se centre sur l’acquisition par l’enfant de connaissances et de compétences individuelles pour
renforcer sa santé.
Elle doit débuter dès le plus jeune âge et être poursuivie tout au long de la scolarité.
L’éducation à la santé est une des finalités éducatives de l’EPS, elle est également réaffirmée dans
les 4 cycles, de l’école primaire au collège.
La circulaire du 2 décembre 2011 demande la création d’un CESC par établissement scolaire. Éduquer
à la santé c’est participer à la compétence du socle commun : « Développer l’autonomie et l’initiative ».
L’USEP participe pleinement aux projets d’éducation à la santé.
L’éducation à la sécurité et à la citoyenneté sont associées, dans ces textes, à l’éducation à la santé.
Les projets d’éducation à la santé sont intégrés au projet d’école.
Les mots-clefs
•• Bien-être •• Agir et interagir
•• Comité d’Éducation à la Santé •• Éducation à la santé
et à la Citoyenneté (CESC) •• USEP : Union Sportive de l’enseignement
•• Projet d’école du premier degré
•• Loi n° 83-634 du 13 juillet 1983 modifiée, portant droits et obligations des fonctionnaires.
•• Loi Fillon « Loi d’orientation et de programme pour l’avenir de l’école » 23 avril 2005.
•• JO n° 212 du 11 septembre 2005.
•• B.O. spécial n° 11 du 26 novembre 2015.
•• Circulaire N° 98-237 du 24-11-1998 : Orientations pour l’éducation à la santé à l’école et au collège.
•• Décret n° 2005-1145 du 9 septembre 2005 modifiant le décret n° 85-924 du 30 août 1985 relatif
aux établissements publics locaux d’enseignement, article 20.
•• Circulaire n° 2011-216 du 2 décembre 2011 : Politique éducative de santé dans les territoires académiques.
•• Note de service n° 2019-087 du 28 mai 2019 → Circulaire de rentrée 2019 – Les priorités pour
l’école primaire.
•• « Le parcours éducatif de santé » : [eduscol.education.fr/cid105644/le-parcours-educatif-sante.html].
141
EPS et santé Partie 2 • Préparer l’épreuve d’EPS
1 Quelques données
1.1 Des constats
a. Chez les enfants
•• En moyenne, 20 % des enfants sont en surpoids ou obèses, en France ; 36 % aux
États-Unis et 38 % en Grèce, d’après l’enquête de la Haute Autorité de Santé (HAT)
intitulée : « Surpoids et obésité de l’enfant et de l’adolescent » (2011).
•• 18 % des enfants entre 7 et 9 ans sont en surpoids (dont 3 % sont obèses) d’après
une enquête de l’INSERM intitulée « Activité physique, contextes et effets sur la
santé » (1er avril 2008).
•• 5 % des enfants souffrent d’anxiété (enquête de l’INSERM).
142
Chapitre 14 • Les effets bénéfiques des pratiques motrices sur la santé EPS et santé
EPS et santé
Cela justifie une prise en charge par l’état, à tous les âges, de ce problème qui s’amplifie.
duellement avec un coach a des effets positifs sur le bien-être et la qualité de vie, l’amé
lioration de l’équilibre mental.
•• On constate également des bénéfices sur l’appareil musculo-squelettique (ostéo
porose et arthrose) ainsi qu’une aide au contrôle de la surcharge pondérale.
143
EPS et santé Partie 2 • Préparer l’épreuve d’EPS
Exemple
Face à certains comportements typiques d’élèves : ils vont très vite, « forcent » ; l’ensei
gnant peut proposer des contrats en distance et temps pour réguler ce travail. Si des élèves
sont très actifs, il sera plus judicieux d’augmenter les durées ou distances dans ces activités
plutôt que de proposer d’augmenter la vitesse d’exécution.
144
Chapitre 14 • Les effets bénéfiques des pratiques motrices sur la santé EPS et santé
Exemple
En course longue, ne pas arrêter après une unité d’apprentissage de 10-12 semaines, mais
poursuivre sous la forme d’une mise en train par la course lente au début de chaque séance.
Pour les activités complètes du point de vue musculaire, ne pas s’arrêter après le module de ce
EPS et santé
type d’activité et introduire des routines d’échauffement, à chaque séance, en passant en revue
les grands groupes musculaires afin d’avoir une régularité dans la musculation, les étirements.
Pour garder de façon constante un caractère collectif aux activités de l’EPS, donner des
responsabilités aux élèves. Ils peuvent contribuer à l’installation et la gestion du matériel
pendant le cours, ils peuvent être chargés des rôles d’organisateur, d’arbitre ou de mana-
ger, quelle que soit l’activité pratiquée.
Pour continuer à sensibiliser à l’hygiène, exiger une tenue spécifique pour l’EPS et montrer
l’exemple en tant qu’enseignant, insister sur le fait qu’une tenue se change après le cours,
qu’il est nécessaire, par exemple, de s’attacher les cheveux.
points de vue restrictifs, il convient d’envisager la place de l’EPS dans différentes dimen-
sions : physiologique, corporelle (plaisir, lutte contre la sédentarité, contre le surpoids,
connaissance de soi, de ses limites, de ses possibilités, etc.), psychosociale (dimension rela-
tionnelle, appartenance et estime de soi, etc.). Les meilleurs candidats prennent appui sur
une définition stabilisée de la santé (la définition de l’OMS par exemple), sur les textes fon-
dateurs et élargissent leur analyse à l’éducation, aux choix et au développement global des
élèves. Ils savent circonscrire lucidement la contribution de l’EPS et proposer des contenus
d’enseignement précis qu’ils aborderont à des moments choisis judicieusement. »
Il se peut aussi que, tout simplement, l’adulte qui prépare un concours de recrute
ment d’enseignant et qui rencontre de nombreuses contraintes d’emploi du temps
éprouve le besoin d’une pratique régulière. Voici quelques pistes pour s’assurer une
bonne santé avec un minimum de pratique au quotidien.
145
EPS et santé Partie 2 • Préparer l’épreuve d’EPS
•• Intégrer des déplacements à sa vie de tous les jours (ex : aller à pied ou en vélo à
l’ESPE, ne jamais prendre l’ascenseur s’il y a un escalier, se garer un peu plus loin
que d’habitude, préférer le vélo à la voiture).
•• Se donner des rendez-vous pour une pratique à deux ou à plusieurs (jogging, nata-
tion, promenade…) ou s’inscrire dans un club, un cours de danse…
•• créer des rituels au cours de la journée (ex : associer à la toilette du matin quelques
Se
mouvements abdominaux ou des étirements au moment du réveil, aller se promener
le soir).
•• Uti liser, dans son environnement, dans la maison, ailleurs, des éléments existants
à des fins de travail musculaire et/ou d’étirement (escalier, mur, trottoirs, arbres).
•• Se fixer des objectifs réalisables et progressifs (tenir un carnet d’Activités Phy-
siques, réaliser un programme de remise en forme, selon son niveau).
•• Pratiquer au moins 30’ par jour, au moins 5 jours sur 7, une ou des activités de son
choix (marche, jogging lent, vélo, jeux de raquette…) de façon modérée.
4.1 Contexte
Ce projet concerne deux classes de CM2 en milieu urbain, dans un quartier défa
vorisé. 50 élèves au total sont concernés : 26 filles et 24 garçons répartis dans deux
classes, respectivement de 23 et 27 élèves.
4.2 Constat
•• Sur les deux classes 9 élèves sont en surpoids dont deux sont obèses.
•• Après enquête, de nombreux élèves passent une grande partie de leurs loisirs devant
un écran (télévision, jeux électroniques à l’ordinateur).
•• Dix d’élèves pratiquent un sport le mercredi ou le week-end.
•• Deux élèves pratiquent une activité de plein air en famille, une fois par semaine.
•• Sur la totalité des deux classes, environ vingt enfants ne prennent pas leur déjeuner
à la restauration scolaire ; certains mangent « très rapidement » à la maison et vont
jouer dehors avant de reprendre la classe.
En résumé, beaucoup d’élèves ont un mode de vie plutôt sédentaire. Quelques élèves
se nourrissent peu ou mal le midi. Presque 20 % sont en surpoids.
4.3 Objectifs
•• Améliorer ce bilan.
•• Sensibiliser les élèves à la nécessité de l’activité physique et au bien manger : « bouger-
manger ».
•• Appor ter des connaissances, mais aussi des pratiques en sciences expérimentales
(sciences de la vie) et en EPS.
146
Chapitre 14 • Les effets bénéfiques des pratiques motrices sur la santé EPS et santé
EPS et santé
bénéfiques ou nocives de nos comportements, notamment dans le domaine du
sport, de l’alimentation », un ensemble de 12 séances de sciences expérimentales
intitulé « Savoir bien manger-bouger » :
– connaître les différents groupes alimentaires ;
– apprendre à manger équilibré ;
– connaître le fonctionnement du cœur, des poumons, des muscles.
Un questionnaire rempli par les élèves pour mettre en évidence les changements
d’attitudes, de mentalités.
147
EPS et santé Partie 2 • Préparer l’épreuve d’EPS
Synthèse
L’essentiel à retenir
De plus en plus d’enfants sont en surpoids ou obèses (environ 20 % en France).
Un mode de vie de plus en plus sédentaire et une alimentation déséquilibrée créent des problèmes
de santé tant chez l’enfant que chez l’adulte.
L’EPS peut et doit contribuer à l’éducation à la santé ; elle offre, pour ce faire, de nombreuses pistes.
Au sein de l’école, les projets santé doivent s’appuyer sur une équipe de partenaires tant à l’inté
rieur de l’école qu’à l’extérieur.
Les mots-clefs
•• HAT (Haute Autorité de Santé) •• Projet d’éducation à la santé
•• INPES (Institut national pour •• Partenaires
l’éducation à la santé)
148
Sujet 1
1. Documents
EPS et santé
ÉQUILIBRE RESPIRATION PROPULSION
FLOTTAISON / RESPIRATION EXPIRATION – INSPIRATION DIRECTION DU DÉPLACEMENT
Si je vide mes poumons, en expirant… Si je suis bien décontracté… Si j’agis avec mes bras ou mes jambes
… alors je peux dans une direction…
… alors je suis lourd tenir longtemps … alors je vais
comme une pierre et je en immersion me déplacer
descends au fond dans la direction
opposée.
Si mon corps est horizontal, étalé, relâ Si mon corps a une position hydrodyna
ché, poumons pleins… mique, profilée…
…alors je flotte, Alors je suis
allongé en surface. plus rapide…
Si je change la position de ma tête, mon Si j’ai bien expiré, vidé mes poumons, en Si j’agis sur l’eau avec une certaine force
bassin, mes bras, mes jambes… immersion… rapidité…
…alors je change …alors …alors je suis
la position je peux inspirer plus efficace
de mon corps rapidement,
dans l’eau lorsque je sors la
tête de l’eau.
2. Énoncé
1. En vous appuyant sur ce document, dites ce qu’est « savoir nager ».
2. Décrivez une situation d’apprentissage pour progresser dans un des trois prin
cipes énoncés ; situez-la au niveau d’une classe de CE1.
149
Corrigé Partie 2 • Préparer l’épreuve d’EPS
Corrigé
1 Proposition de corrigé
1.1 Introduction
Apprendre à « savoir nager » est une des missions de l’école. La circulaire 2017-127 du
22 août 2017 (qui abroge celle du 7 juillet 2011) réaffirme que cet apprentissage com-
mence à l’école primaire, dès la grande section de l’école maternelle « lorsque c’est pos-
sible » et se poursuit jusqu’au collège. Selon cette circulaire, « Apprendre à nager à tous
les élèves est une priorité nationale inscrite dans les programmes d’éducation physique
et sportive ». Dans les programmes des cycles 2 et 3 élaborés par : le Conseil Supérieur
des Programmes du 9 avril 2015, « Savoir nager », « Réaliser la meilleure performance
dans le milieu aquatique » sont les compétences visées. En avril 2019, la ministre des
Sports pointe des chiffres de noyades chez les jeunes enfants « alarmants » (+ 85 % de
noyades chez les moins de 6 ans entre 2015 et 2018) et juge que l’apprentissage de la
natation qui « commence au CP, c’est trop tard ». « La moitié des collégiens en fin de 6e
ne savent pas bien nager, » souligne-t-elle. La ministre propose donc un changement de
méthode : « Les enfants vont s’initier à la natation dès la maternelle » avec notamment la
création des classes piscines comme il existe déjà « des classes de neige ».
Dans les pratiques, on observe que les professeurs des écoles s’appuient, à des degrés
divers, sur les intervenants avec lesquels ils collaborent nécessairement pour cet en
seignement en milieu aquatique.
Le sujet proposé ici questionne le futur enseignant sur sa connaissance des activités
aquatiques et de la natation. Le traiter revient à montrer des compétences pour cet
enseignement et une volonté de ne pas déléguer entièrement cet enseignement aux par-
tenaires extérieurs à l’école : les maîtres-nageurs, titulaires d’un brevet d’État d’éduca
teur sportif aux activités de la natation (BEESAN), ainsi que du brevet professionnel de
la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport, mention activités aquatiques et de la
natation (BPJEPS AAN). Dans la réalité du métier d’enseignant, il s’agira de construire
un projet en partenariat avec ces intervenants et de négocier, ensemble, les contenus à
élaborer.
b. Énoncé du Plan
Afin d’être précis et complet, il apparaît logique de répondre successivement à cha
cune des 2 questions posées.
150
Sujet 1 • Les activités aquatiques – CE1 Corrigé
1.2 Développement
Méthodologie
a. En vous appuyant sur le document 1,
dites ce qu’est « savoir nager »
REMARQUE
Il est demandé ici au candidat ce que veut dire « savoir nager » en général, et non
« savoir nager » en CE1.
••Savoir nager, c’est maîtriser des actions dans trois champs différents et les principes
EPS et santé
qui les sous-tendent.
Les principes à découvrir, appelés aussi « principes d’action », pourraient se décrire
comme ce qu’il y a à faire pour réussir une action. Par exemple, pour s’équilibrer, c’est-
à-dire flotter, il peut être formulé ainsi à l’élève : « Si mon corps est horizontal, étalé,
poumons pleins… alors je flotte allongé en surface ».
– L’équilibration :
Il s’agit d’abord de flotter. Nager n’est-ce pas, avant tout, se maintenir à la surface de
l’eau ? Il s’agit aussi de maîtriser différentes positions dans le milieu aquatique (ventrale,
dorsale, en rotation vers l’avant, l’arrière…) ; le contrôle de la position de la tête et de la
respiration étant les clés de cette maîtrise.
– La respiration :
Nager, c’est aussi savoir respirer. L’expiration, tout particulièrement doit être contrôlée, ainsi que
le relâchement. Bien expirer permet de se maintenir sous l’eau, s’immerger. La respiration en
natation s’apprend, pour devenir ensuite automatique. On dit que c’est un automatisme acquis.
L’expiration doit être longue, active, sous l’eau. L’inspiration doit être brève, et d’emblée remplir
les poumons ; cette inspiration, sera d’autant mieux réalisée que l’expiration aura été efficace.
– La propulsion :
Nager, c’est, enfin parcourir une certaine distance à la surface de l’eau. Dans les divers
documents pédagogiques on évoque aussi les verbes « avancer », et « se déplacer ». Ce
sont les actions des bras et des jambes, l’orientation des appuis (mains, bras, jambes et
pieds), le rythme des mouvements qui vont permettre un déplacement efficace.
Les bras ont un rôle propulseur prépondérant alors que les jambes jouent davantage sur
l’équilibration. Quelles que soient les nages apprises : alternatives comme le crawl ou
le dos crawlé, simultanées comme la brasse et le papillon, les mouvements doivent être
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151
Corrigé Partie 2 • Préparer l’épreuve d’EPS
encore acquis. Par contre, une véritable adaptation au milieu aquatique pourra être réalisée
en proposant un aménagement de la piscine avec possibilités d’appuis, de temps de repos,
mais aussi d’éléments pour apprendre à aller sous l’eau, à souffler dans l’eau, à s’allonger à la
surface de l’eau. Remarquons que l’encadrement à la piscine est renforcé à l’école maternelle.
Dans une classe de plus de 20 élèves, 3 personnes sont nécessaires : le professeur des écoles,
un maître-nageur (professionnel qualifié) et une personne agréée (adulte bénévole).
– En CP, CE1, CE2 :
Les attendus de fin de cycle du programme de 2015 stipulent, pour la natation : « En nata-
tion, les activités proposées permettent de passer de réponses motrices naturelles (découvrir
le milieu, y évoluer en confiance) à des formes plus élaborées (flotter, se repérer) et plus tech-
niques (se déplacer). L’objectif est de passer d’un équilibre vertical à un équilibre horizontal
de nageur, d’une respiration réflexe à une respiration adaptée, puis passer d’une propulsion
essentiellement basée sur les jambes à une propulsion essentiellement basée sur les bras ».
Remarquons que l’enseignement de la natation au cycle 2 doit être prioritaire : « À l’école
primaire, le moment privilégié de cet apprentissage est le cycle 2. À ce niveau, le parcours
d’apprentissage de l’élève doit comprendre des moments de découverte et d’exploration
du milieu aquatique – sous forme de jeux et de parcours soutenus par un matériel adapté
–, et des moments d’enseignement progressifs et structurés souvent organisés sous forme
d’ateliers », (Circulaire 2017-127 du 22 août 2017).
– En CM1-CM2 :
D’après les programmes de 2015, la natation est une activité à classer dans le domaine :
« Produire une performance optimale, mesurable à une échéance donnée » et la compé-
tence travaillée pendant le cycle consiste en : « Rester horizontalement et sans appui en
équilibre dans l’eau. » En d’autres termes, il s’agit de savoir nager de façon autonome.
Dans les trois cycles de l’école primaire, pour acquérir les différents niveaux fixés par les
programmes, les élèves vont étudier : les entrées dans l’eau, les déplacements à la surface
de l’eau et les déplacements dans l’espace subaquatique.
••Savoir nager c’est aussi pouvoir porter secours aux autres.
Les actions de s’équilibrer, respirer, se propulser permettent aussi l’apprentissage du sau
vetage. Celui-ci fait partie intégrante de l’enseignement en milieu aquatique. C’est une
action concrète pour développer l’éducation à la citoyenneté.
152
Sujet 1 • Les activités aquatiques – CE1 Corrigé
Méthodologie
••Aller chercher un objet sous l’eau à une profondeur qui impose l’immersion et
l’apnée (première forme de contrôle de la respiration), seul.
••Souffler à la surface de l’eau pour pousser une balle de ping-pong
Tâches, qui flotte, seul.
consignes ••« Faire des bulles » par deux, l’un agit, l’autre contrôle.
••« Faire des bulles » le plus longtemps possible, en soufflant doucement.
••Enchaîner plusieurs expirations-inspirations, sans être essoufflé.
••Effectuer des coulées ventrales du bord du bassin en « faisant des bulles ».
EPS et santé
••Réaliser un circuit dans le grand bain en se tenant à des appuis (bord du bas
Tâches, sin, lignes d’eau, avec des passages sous des obstacles plus ou moins larges
consignes (lignes d’eau, tapis) et des zones pour ramasser des objets à des hauteurs
différentes (50 cm, 1 m, 1,50 m de la surface de l’eau)).
Validation de l’action par un pair (dans les situations en duo).
Retours par l’enseignant et encouragements.
Bilan global des acquis par le passage sur le circuit. Si l’élève réussit en
Évaluation totalité l’ensemble des étapes proposées dans le circuit, ce niveau de
respiration est acquis ; s’il ne réussit pas toutes les étapes mais qu’il en
réussit au moins la moitié, il est en cours d’acquisition ; sinon, ce niveau
de respiration est non acquis.
1.3 En conclusion
En lien avec les programmes et les finalités éducatives de l’école, « Apprendre à nager à
tous les élèves » est une priorité nationale, qui se concrétise par l’obtention de l’attestation
scolaire du « savoir nager » (arrêté du 09/07/2015 - J.O. du 11/07/2016). Cette priorité
est réaffirmée spécifiquement pour le cycle 2 : « une attention particulière est portée au
savoir nager » : [cache.media.eduscol.education.fr/file/programmes_2018/20/0/Cycle_2_
programme_consolide_1038200.pdf], BOEN n° 30 du 26 juillet 2018.
S’il apparaît évident que savoir nager c’est « avancer » sur l’eau sur une certaine distance,
cette compétence nécessite aussi la maîtrise de la respiration et de l’équilibre.
Cette maîtrise dans le milieu aquatique est complexe et s’acquiert progressivement.
La situation d’apprentissage de la respiration qui a été proposée pour une classe de CE1
comporte un certain nombre de caractéristiques liées à l’âge des élèves.
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.
D’un point de vue didactique, elle est progressive et adaptée du point de vue des capa-
cités motrices et de compréhension qu’ont les élèves de cet âge.
D’un point de vue pédagogique, les situations proposées sont ludiques. Elles font appel au
travail en petit groupe et au travail en duo ; elles créent un environnement sécurisant. Ne pas
hésiter à décrire des comportements plausibles d’élèves à ce niveau de classe : élèves insécuri-
sés, qui ne peuvent mettre la tête sous l’eau, intrépides qui gèrent mal la sécurité sur le bord
du bassin, etc.
Cet apprentissage participe pleinement à l’éducation à la sécurité et à la citoyenneté ;
pour cette raison, l’apprentissage du sauvetage doit être intégré à la natation et aux acti
vités aquatiques.
153
Corrigé Partie 2 • Préparer l’épreuve d’EPS
Cette épreuve requiert des connaissances précises tant didactiques que pédagogiques.
À la question « Qu’est-ce que savoir nager », il est nécessaire de se remémorer que ce
savoir-faire demande la maîtrise des 3 domaines de la natation : respirer, s’équilibrer, se
propulser (ou avancer).
Sur un plan pédagogique, ne pas hésiter à rappeler, en fonction du niveau de classe traité
(ici, le CE1), ce que l’on peut attendre concrètement des élèves de cet âge, sur un plan
moteur, psychologique, etc.
154
Sujet 2
1. Documents
Extrait de Danser l’espace (Revue EP&S 1 n°110 – janvier 2002)
EPS et santé
POUR ENTRER DANS L’ACTIVITÉ
2. Questions
1 Quelles sont les ressources sollicitées prioritairement par l’activité danse ? Justi-
fiez votre réponse.
2 Détaillez et complétez les objectifs visés pour chacune des 2 situations ?
3 Montrez comment vous pourriez faire évoluer l’une des 2 situations en classe de CM1.
155
Corrigé Partie 2 • Préparer l’épreuve d’EPS
Corrigé
REMARQUE
La présentation visuelle de ce sujet permet aux candidats de se préparer à la lecture
d’images et à une éventuelle présentation vidéo des sujets de cette première partie de
l’épreuve d’entretien à partir d’un dossier. Par exemple, en juin 2014, les sujets de l’aca-
démie de Lille ont été présentés sous cette forme, les candidats étant tenus de se munir
d’un casque audio pouvant se brancher sur un ordinateur afin de lire les sujets.
b. Progression au cycle 3
Ce tableau ci-dessous issu du document : « Progressions pour le cours élémentaire deu-
xième année et le cours moyen – Éducation physique et sportive » (eduscol.education.fr),
donne de nombreuses pistes pour détailler et compléter les objectifs des deux situations
du sujet.
Ce document est une des ressources pédagogiques proposées par le ministère de l’édu-
cation nationale en accompagnement des programmes de 20151.
1. [eduscol.education.fr/cid86943/nouveau-socle-commun-pour-2016.html].
156
Sujet 2 • Danser l’espace – CM1 Corrigé
Méthodologie
modalités d’évaluation
••Élève danseur : ••Utiliser le vocabulaire usuel ••N’ose pas se montrer dans ses
––ne connaît pas les de son corps pour : prestations :
possibilités de son corps ––reproduire une forme ou ––se limite à quelques gestes de son
comme outil de langage ; position corporelle (mimer corps ;
––ne perçoit pas le son partenaire, reproduire ––des gestes « parasites » révélateurs
ressenti de son corps ; une forme corporelle, de gêne (se recoiffer, tirer sur son
––se limite à une dessinée, peinte, etc.) ; pull…) viennent perturber la prestation.
gestuelle quotidienne ou ––exprimer un sentiment, ••S’engage et réalise seul ou
EPS et santé
stéréotypée ; une notion (poids, lenteur), collectivement des prestations selon
––s’engage difficilement une évocation sonore, etc. un vocabulaire encore quotidien et
à enrichir sa motricité ; ••Enrichir ce vocabulaire stéréotypé.
––n’ose pas montrer sa gestuel par d’autres formes Étape 1
prestation ; que spontanées : L’élève a réussi à faire un « premier pas »
––n’a pas encore ––en se dotant d’une dans le travail aux côtés d’un groupe
construit de relation à variété gestuelle à partir d’élèves. Il rencontre des difficultés à
l’autre et aux autres. de partenaires ou d’une créer et à présenter devant ses camarades
••Élève chorégraphe : création personnelle une prestation artistique. L’élève a du
ne sait pas construire avec incitée ; mal à parler de son ressenti et à identifier
les autres une prestation ––en introduisant un travail les émotions étudiées sans se mettre en
chorégraphique. à deux, à plusieurs, etc. colère ou sans pleurer. L’élève s’engage
••Élève spectateur : ••Enrichir sa motricité par la dans des formes corporelles risquées peu
réalise mais ne sait pas dissociation des mouvements adaptées à ses ressources et à celles de
encore apprécier une entre les différentes parties ses camarades.
prestation. de son corps : L’élève a dépassé l’usage de sa motricité
––entrer le travail sur une stéréotypée ou quotidienne et y inclut
variété d’expression sur des formes corporelles personnelles.
telle ou telle partie du Il participe au travail collectif de son
corps : le visage, les bras, groupe.
le port de tête, la main, Dispose d’un vocabulaire enrichi et
etc., tout en utilisant les d’une forme d’expression encore
inducteurs cités et d’autres ; modeste qu’il met au service de la
––favoriser l’indépendance composition du groupe.
des zones corporelles : la Étape 2
dissociation du haut du L’élève a réussi à s’engager aux côtés
corps et du bas du corps : d’un groupe d’élèves sans cependant
mouvoir l’un sans l’autre, être capable d’affirmer des choix
avec l’autre, combiner individuels. Il a réussi à créer et à
un travail ordinaire présenter une prestation artistique
de l’un avec un travail devant ses camarades de façon timide
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.
157
Corrigé Partie 2 • Préparer l’épreuve d’EPS
Objectif général de l’unité d’apprentissage dans laquelle s’insère cette séance : préparer et
mettre en œuvre une séance de danse jusqu’à la réalisation d’une mini-production à 2.
Contexte Classe de CM1 – Pas d’information sur l’environnement (salle, gymnase…)
Occuper l’espace, se l’approprier.
Compétences
Utiliser l’espace corporel (debout, au sol, en l’air avec le saut).
Se déplacer dans tout l’espace de danse, occuper l’espace. Maîtriser ses
déplacements dans le groupe.
Objectif Organiser ses déplacements dans l’espace au milieu des autres.
séance Prendre l’information sur les autres, espace, espace vide, prendre des déci
sions seul : aller vers l’autonomie du danseur.
Réagir à un signal (tambourin, musique, instruments divers…).
Matériel Musique(s) (donner les références, éventuellement)
« Lorsque la musique démarre, je me déplace dans tout l’espace de danse en
Consigne marchant. À l’arrêt de la musique, je m’arrête en position de statue (penser au
musée, rien ne bouge, clic-clac photo, les yeux, la bouche sont fixes également). »
Varier les temps d’immobilité (extrêmement court : 1 seconde, à long :
15 secondes, et un séquentiel de 4 fois 3 secondes d’immobilité entre
5 secondes de déplacements) pour faire ressentir l’immobilité et les diffé
Variantes
rents états de corps qu’elle exprime dans le langage dansé en fonction de
sa durée, de sa répétition.
La musique repart : on se déplace.
158
Sujet 2 • Danser l’espace – CM1 Corrigé
Proposer des verbes d’action à lier avec le projet de marche pour faire
varier les énergies ; faire varier tous les temps des verbes d’action, par
Méthodologie
exemple : onduler 7 secondes, tourbillonner 3 secondes, etc..
Marcher – tourner – marcher. Marcher – accélérer. Ralentir – s’arrêter.
Conseils
Marcher – planer. Marcher – rebondir. Marcher – tourbillonner.
Puis passer à des verbes de plus en plus abstraits. Marcher – onduler –
s’arrêter. Marcher – se tordre. Marcher – fondre – s’arrêter. Marcher –
Marcher – dégouliner – s’arrêter. Marcher – pétiller.
b. Recommandations pédagogiques
EPS et santé
Proposer des musiques qui interpellent les élèves (sans provoquer des comportements
stéréotypés), faire des duos affinitaires, passer d’un travail où tous sont en activité en
même temps à un travail par groupes qui font leurs prestations devant les autres groupes,
puis proposer des prestations en duos.
Il est toujours intéressant de vous appuyer sur les constats faits en stage pour pouvoir
décrire des élèves réels, vivants.
159
Sujet 3
1. Document
« La passe à 10 », extrait de « Des jeux traditionnels aux sports collectifs » (Académie
de Poitiers, 2009, ac-poitiers.fr).
160
Sujet 3 • La passe à dix – CE1 Objectif concours
EPS et santé
chacun dans une équipe. Celui qui attrape le ballon fait une passe à
l’un de ses partenaires et ainsi de suite : les joueurs doivent se faire
Déroulement
10 passes sans que l’équipe adverse intercepte le ballon et sans que
du jeu
ce dernier tombe à terre.
Si la balle tombe, le compteur est remis à zéro : le premier qui
la récupère la relance à l’un de ses coéquipiers, mais pas à celui qui
vient de perdre la balle (si tant est que le ballon est toujours aux
mains de la même équipe).
On joue jusqu’à ce qu’une équipe ait effectué ses 10 passes. Si cette
première manche n’excède pas 5 ou 6 minutes, on peut faire
la revanche puis la belle. Si, au contraire, aucune équipe n’arrive
Durée
à 10, on imposera une durée maximale de 10 minutes, à l’issue
de laquelle l’équipe gagnante est celle qui a la balle en main.
On peut aussi diminuer le nombre de passes à réaliser.
Variantes :
••Imposer différentes formes de passes : avec rebond,
à deux mains…
••Le ballon roi : chaque équipe se choisit un roi à l’insu
de l’adversaire. L’enseignant, qui, seul, connaît l’identité des deux
rois, compte les points en silence : à chaque fois que
Variantes
le roi attrape la balle, il donne 1 point à son équipe.
Si une équipe devine qui est le roi adverse, elle s’efforce
de lui interdire toute réception. Au bout de 2 ou 3 minutes, l’ensei
gnant arrête le jeu, révèle l’identité des rois (si les joueurs ne l’ont
pas trouvée eux-mêmes) et annonce le score.
Les équipes choisissent un nouveau roi.
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2. Questions
1 Comment faire évoluer cette situation présentée en classe de CE1, pour tendre vers un
jeu sportif collectif ? Justifiez votre réponse.
2 Après avoir répertorié les différents types de jeux collectifs pouvant être pratiqués à
l’école, précisez quels en sont les principaux enjeux éducatifs.
161
Corrigé Partie 2 • Préparer l’épreuve d’EPS
Corrigé
1 Pistes de réponses/Points à aborder
1.1 Au niveau des programmes
Les jeux collectifs sont des activités qui participent à « la formation de la personne et du
citoyen » (domaine 3 du socle commun) en permettant de « Partager des règles, assumer
des rôles et des responsabilités pour apprendre à vivre ensemble » Dans les programmes
de 2015, les jeux collectifs entrent dans le champ intitulé : « Conduire et maîtriser un
affrontement collectif ou interindividuel ». Les jeux collectifs sont particulièrement
opportuns à programmer dans le cadre de « la formation de la personne et du citoyen »
(domaine 3 du socle commun de connaissances, de compétences et de culture).
Le document est extrait du site académique pour l’EPS de l’académie de Poitiers « Des
jeux traditionnels aux sports collectifs ». (Académie de Poitiers, 2009, ac-poitiers.fr), la
séance s’adresse vraisemblablement à des élèves de CE1.
162
Sujet 3 • La passe à dix – CE1 Corrigé
Méthodologie
•• Introduire une zone interdite (comme en hand-ball).
•• Appliquer les règles simplifiées du hand-ball.
Les rôles : Du jeu traditionnel vers le jeu collectif, trois rôles vont être travaillés.
•• L’attaquant : apprend à se démarquer, à aller vers le but en dribblant ou à passer à un
partenaire mieux placé. Ne pas s’amalgamer autour du porteur de balle (phénomène
de la grappe), réceptionner une balle en jeu et la passer.
EPS et santé
•• Le défenseur : sait intercepter une balle, récupérer une balle perdue, se placer entre le
but et un adversaire.
•• L’arbitre : sait faire respecter le règlement, sait se faire respecter.
d. L’évaluation proposée
•• Évaluation collective :
– Les scores obtenus pour chaque équipe.
– Le décompte des sorties de balle, des passes réussies (ou ratées), des tirs tentés et
réussis (faire le rapport entre ces 2 résultats).
•• Évaluation individuelle :
– Nombre de réceptions réussies (ou manquées), nombre de tirs tentés et réussis.
– Observations faites par un pair au niveau du placement sur le terrain, du démar-
quage, du respect du règlement…
•• Compréhension des rôles, des règles, capacité à élaborer des stratégies collectives
(néanmoins difficile à cet âge) et individuelles.
163
Corrigé Partie 2 • Préparer l’épreuve d’EPS
b. Éducation à la sécurité
•• Apprendre à s’échauffer, ne pas se faire mal ou faire mal aux autres.
164
Sujet 4
1. Documents
EPS et santé
D’après un extrait de « L’éducation physique à l’école maternelle », Michel Bon
homme, Simone Chirat, Christian Jallon, Éditions Revue EPS, 2001.
j’aime
j’aime je
je n’aime
n’aime pas
pas
je
je colorie
colorie mon
mon personnage
personnage
gagné
gagné perdu
perdu
Dispositif
Consignes
••L’arbitre valide la réussite ou l’échec de la tentative et désigne
le vainqueur.
N.B. : Toutes les minutes, une rotation permet aux enfants de passer dans
les différents rôles.
••Pour le chasseur, retourner la tortue : mettre sur le dos en moins de
Critères 10 secondes.
de réussite ••Pour la tortue, mettre en échec les tentatives du chasseur : résister pen
dant 10 secondes.
Réussir 3 fois sur 5 :
Critères
••soit à retourner ;
d’évaluation
••soit à résister.
165
Objectif concours Partie 2 • Préparer l’épreuve d’EPS
2. Questions
1 Dans cette situation d’apprentissage, quelles variables didactiques ont été propo-
sées pour rendre ce jeu de lutte accessible à des élèves d’école maternelle, com-
ment analysez-vous la fiche d’évaluation proposée ?
2 Comment faire évoluer l’activité lutte présentée dans le document pour la propo-
ser sur 6 séances à des élèves de cycle 2 ?
REMARQUE
Lorsqu’il vous est demandé de décrire plusieurs séances, 6 voire plus, adoptez une pré-
sentation synthétique :
•• ne décrivez pas une à une chaque séance ;
•• présentez un ou plusieurs objectifs pour l’ensemble de votre progression, puis ciblez un
objectif principal par séance ;
•• dressez les grandes lignes des situations d’apprentissage que vous mettrez en place, sans
entrer dans les détails.
166
Sujet 4 • Le chasseur et la tortue – cycle 1 Corrigé
Corrigé
Méthodologie
1 Pistes de réponses/Points à aborder
1.1 Au niveau des programmes
La lutte à l’école maternelle est une activité qui entre dans le second domaine des pro-
grammes de l’école maternelle : « 2. Agir, s’exprimer, comprendre à travers l’activité
EPS et santé
physique ».
Programmes EPS à l’école maternelle « Agir, s’exprimer, comprendre à travers l’activité
physique » B.O. spécial n° 2 du 26 mars 2015.
Le document est extrait de l’ouvrage « L’éducation physique à l’école maternelle » et
concerne principalement des élèves de moyenne ou grande section.
ser faire).
•• Pour l’arbitre : faire respecter le règlement (temps de jeu, pas de sortie des tapis, ne
pas griffer, tirer les cheveux de l’adversaire…).
Dans un tel sujet il y a lieu de définir une variable didactique, puis d’examiner celles qui
sont proposées.
167
Corrigé Partie 2 • Préparer l’épreuve d’EPS
remarque
Une variable didactique
Une variable didactique est un élément d’une tâche d’apprentissage que l’enseignant-
didacticien fait varier afin de rendre cette tâche soit plus facile, soit plus difficile, pour
que l’élève progresse.
Cela suppose que l’enseignant connaisse les ressources de l’élève afin qu’un « décalage
optimal » entre la difficulté de la tâche et les ressources de l’élève soit maintenu au fur
et à mesure de l’apprentissage.
168
Sujet 4 • Le chasseur et la tortue – cycle 1 Corrigé
Méthodologie
Variables Rôles des lutteurs
En partant de Défenseur (tortue) Attaquant (chasseur)
De la position 4 pattes
Position « couché laté
ralement »
À la position « couché
plat ventre »
EPS et santé
D’un combat de
10 secondes à
un combat de
15 secondes
De la défense passive
à la défense active de
la tortue
La difficulté augmente
d. La fiche d’évaluation
•• Adaptée à l’âge des élèves
Le premier point à signaler est qu’elle est adaptée à l’âge des élèves. Vers 5 ans, âge pro-
bable des élèves à qui elle s’adresse, la présentation, très concrète et imagée, correspond
bien à ce stade de développement. L’enfant ne sait pas encore lire, il est suffisamment
précis au niveau du graphisme pour remplir la fiche.
•• Formative
L’élève participe à son évaluation en coloriant les items qui lui sont proposés :
a-t-il gagné, perdu ? A-t-il aimé l’activité ? Quel rôle a-t-il joué ?
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.
L’élève prend des repères sur l’activité « quel rôle ai-je joué ? » : attaquant ou défenseur,
chasseur ou tortue ?
D’une séance à l’autre, les fiches d’évaluation peuvent être comparées. La connaissance
des résultats est un facteur de progrès.
169
Corrigé Partie 2 • Préparer l’épreuve d’EPS
170
Sujet 4 • Le chasseur et la tortue – cycle 1 Corrigé
•• Éducation à la citoyenneté :
Respecter et faire respecter un règlement
Méthodologie
•• Éducation à l’hygiène :
Nécessité de se déchausser, d’avoir une tenue pratique et propre…
EPS et santé
Peut-on lutter debout ?
(Voir propositions pour le Cycle 2). Évoquer la sécurité des élèves.
Exemple
Le jeu des déménageurs et des meubles
Organisation : 2 groupes d’enfants ; les uns sont les meubles, les autres les déménageurs.
Consigne : Les déménageurs doivent transporter les meubles sans les déformer, dans un endroit
donné.
Évolutions :
◗◗Les meubles prennent différentes formes.
◗◗Les déménageurs ont des parcours différents à effectuer.
◗◗Les meubles (solides) deviennent mous.
◗◗Pour présenter cet exemple au jury, n’hésitez pas à utiliser un « paper-board » ou tout
autre moyen permettant de représenter visuellement le jeu. Vous gagnerez en temps et
en clarté pour illustrer vos propositions.
171
Sujet 5
1. Document
B.O. spécial n° 2 du 26 mars 2016 – Extraits – « Agir,
Document 1
s’exprimer, comprendre à travers l’activité physique »
2. Description de la situation
Vous enseignez dans une classe de petite section de 28 élèves. Les élèves, en ce début
de second trimestre, restent encore très égocentriques et ont de réelles difficultés à
accepter les contraintes collectives.
3. Questions
1 Décrivez une situation d’apprentissage ludique que vous pourrez faire évoluer
dans le cadre d’un module d’apprentissage de 6 séances.
2 Justifiez vos propositions en prenant en compte les possibilités motrices, cogni-
tives, affectives des enfants de cet âge.
172
Sujet 5 • Accepter les contraintes collectives – Petite section Corrigé
Corrigé
Méthodologie
1 Pistes de réponses/Points à aborder
1.1 Au niveau des programmes
Le jeu proposé permet d’entrer dans le champ des activités qui proposent de : « Collaborer,
coopérer, s’opposer » (BO spécial n° 2 du 26 mars 2016). C’est aussi une façon de se développer
à différents niveaux : « L’école maternelle permet aux enfants de réaliser des expériences cor-
EPS et santé
porelles au travers de la pratique d’activités physiques et artistiques. Ces expériences contri-
buent au développement moteur, sensoriel, affectif, intellectuel et relationnel des enfants.
Elles permettent aux enfants d’explorer leurs possibilités physiques, d’élargir et affiner
leurs habiletés motrices, de maîtriser de nouveaux équilibres, pour développer l’adapta-
bilité de leurs conduites » (Domaine 2 du programme : « Agir, s’exprimer, comprendre
à travers l’activité physique »).
b. Objectif de la tâche
Commencer à prendre en compte des règles simples pour pouvoir jouer avec les autres,
prendre conscience de l’espace et des différents rôles.
c. Description de la tâche
Dans la salle de motricité, dans un rectangle de 20 m sur 10 m, les 28 élèves se promènent en
écoutant et chantant la comptine « promenons-nous dans les bois… » lorsque l’enseignant
interrompt la musique, il sort de sa tanière et cherche à attraper les enfants qui vont se réfu-
gier dans une des deux maisons pour ne pas se faire attraper.
173
Corrigé Partie 2 • Préparer l’épreuve d’EPS
d. But de la tâche
Lorsque le loup sort de sa tanière, je dois rentrer dans une des maisons pour ne pas me
faire attraper. Quand je suis attrapé, je reste dans la tanière du loup le temps d’une seule
partie, puis je rejoins mes amis pour la partie suivante.
e. Critères de réussite
Ne pas se faire attraper « trop » souvent. Bien repérer ses maisons. Ne pas sortir du
terrain. Courir sans rencontrer les camarades (l’enseignant insistera sur la sécurité et la
nécessité de bien regarder vers où l’on se dirige).
174
Sujet 5 • Accepter les contraintes collectives – Petite section Corrigé
b. Recommandations pédagogiques
Il est préférable de proposer des jeux avec peu de règles et de les faire appliquer stricte-
Méthodologie
ment plutôt que d’augmenter le nombre des règles ou de les faire évoluer trop souvent.
Sur un module de 6 séances, chaque forme de jeu peut être présentée à l’identique au
moins sur deux séances afin d’assurer une permanence des repères donnés aux élèves.
EPS et santé
•• Plan moteur : Notons une difficulté à soutenir un effort continu, une activité discontinue
et, par contre, une bonne possibilité de récupération ; il est donc important d’aménager
des temps ou des espaces de repos. La course est encore mal coordonnée, avec une position
« tête baissée » qui n’autorise qu’une prise d’information aléatoire sur son environnement.
•• Plans cognitif et affectif : « L’égocentrisme enfantin » constaté à cet âge rend la prise en
compte des autres et des règles difficiles. Sur le plan attentionnel, l’enfant a une attention
dite « sur-exclusive », il ne va porter son attention que sur un seul aspect de la tâche.
C’est pour ces différentes raisons que les propositions de jeu doivent être simples, les
consignes peu nombreuses, l’environnement (comme les limites de terrain) bien maté-
rialisé pour être aisément perceptible par le « tout petit ».
Pour plus de détails sur les possibilités de l’enfant de 2/3 ans, se référer au chapitre 11
« Relations entre le développement de l’enfant et l’EPS ».
175
Sujet 6
1. Documents
B.O. spécial n° 11 du 26 novembre 2015.
Ressources pédagogiques EPS en complément des programmes 2015.
2. Description de la situation
Vous enseignez dans une classe de CM2 de 26 élèves (16 filles -10 garçons). Les élèves
ont été initiés aux actions de courir, sauter, lancer tout au long de leur scolarité à
l’école primaire tant à l’école maternelle qu’à l’école élémentaire car les projets des
écoles de ce quartier visent ces savoirs de façon continue.
Vos élèves vont participer à une rencontre en activités athlétiques avec d’autres classes
de CM2 de la circonscription au troisième trimestre. Dans l’ensemble, ils sont très
motivés, mais ils ont tendance à développer une activité brouillonne et manquent
de repères pour mesurer leurs progrès dans les trois actions qu’ils seront conduits à
réaliser lors de la prochaine rencontre. De plus, ils acceptent assez mal l’échec, tant
pour eux-mêmes que pour les autres membres de leur équipe.
3. Questions
1 Décrivez trois situations d’apprentissage évolutives permettant aux élèves de pro-
gresser et de s’évaluer. Vous choisirez une activité de votre choix par action ath-
létique : une en course, une en saut, une en lancer1.
2 Justifiez vos propositions en prenant en compte les caractéristiques de vos élèves :
celles qui sont décrites ci-dessus et celles qui sont caractéristiques des élèves de ce
niveau de classe.
1. Concevoir trois situations d’apprentissage dans des activités distinctes dans le cadre de cette épreuve orale peut
apparaître long. Cependant, l’étude des sujets proposés dans différentes académies montre qu’il est demandé aux
candidats, à plusieurs reprises, d’élaborer 3 séances complètes insérées dans un module d’apprentissage de 6 ou 12
séances. Il est donc utile de s’entraîner sur des sujets de même type
176
Sujet 6 • Produire une performance optimale – CM2 Objectif concours
EPS et santé
•• Partager des règles, assumer des rôles et des responsabilités
•• Apprendre à entretenir sa santé par une activité physique régulière
•• S’approprier une culture physique sportive et artistique
Pour développer ces compétences générales, l’éducation physique et sportive
propose à tous les élèves, de l’école au collège, un parcours de formation consti-
tué de quatre champs d’apprentissage complémentaires :
•• Produire une performance optimale, mesurable à une échéance donnée
•• Adapter ses déplacements à des environnements variés
•• S’exprimer devant les autres par une prestation artistique et/ou acrobatique
•• Conduire et maîtriser un affrontement collectif ou interindividuel. »
1. [cache.media.eduscol.education.fr/file/EPS/69/6/RA16_C3_EPS_illus_1_N.D_605696.pdf].
177
Objectif concours Partie 2 • Préparer l’épreuve d’EPS
178
Sujet 6 • Produire une performance optimale – CM2 Corrigé
Corrigé
Méthodologie
1 Pistes de réponses/Points à aborder
1.1 Au niveau des programmes
Les activités athlétiques : courir, sauter, lancer, pratiquées en CM2 permettent de « Pro-
duire une performance optimale, mesurable à une échéance donnée » (BO spécial n° 11
EPS et santé
du 26 novembre 2015 ; BOEN n° 30 du 26 juillet 2018).
De nombreuses activités s’offrent au choix des enseignants pour développer cette com-
pétence. Les actions à réaliser en fin de Cours moyen deuxième année figurent dans
le document ci-dessus (BOEN HS N° 1 du 5 janvier 2012 : programme d’enseigne-
ment-modification en EPS-progressions-extraits).
Un exemple en lancer pour « produire une performance optimale à une échéance donnée » est
consultable dans le cadre des ressources proposées aux enseignants de cycle 3 en EPS : [cache.
media.eduscol.education.fr/file/EPS/68/9/RA16_C3_EPS_bat_mod_lanc_N.D_605689.pdf].
179
Corrigé Partie 2 • Préparer l’épreuve d’EPS
50 m
40 m
30 m
But Courir 10 secondes le plus vite possible pour atteindre la zone la plus éloignée
de la tâche possible du départ.
Partir derrière la ligne de départ au signal donné par l’enseignant (sonore : coup de
sifflet ou visuel : objet qui tombe au sol).
Consignes Ralentir après le second signal donné par l’enseignant.
Noter sur le carnet d’athlétisme de son binôme la zone (zones de couleur) atteinte
par le coureur et repérée par un observateur lors du second signal.
Améliorer sa performance initiale en atteignant une zone de plus en plus éloignée
du départ ou la maintenir et la réaliser régulièrement, selon le niveau initial de
Critères
l’élève.
de réussite et
Après observation de son binôme, être capable de faire évoluer son organisation
de réalisation
corporelle pour être plus efficace : bras et jambes dans l’axe de course, pas de
mouvements de rotation, épaules relâchées, regard vers l’avant (et non vers pas le sol).
Au niveau de l’espace :
Évolution, Augmenter le nombre de zones pour différencier davantage les résultats et les rendre
mise en place plus « palpables » par les élèves : une zone tous les 5 m au lieu de tous les 10 m.
de variables Ne pas modifier les distances de course situées entre 30 m et 50 m ; (ne pas dépasser
didactiques la distance de 50 m qui représente une distance maximum pour un effort intense à ce
niveau de classe).
180
Sujet 6 • Produire une performance optimale – CM2 Corrigé
Au niveau du temps :
Diminuer le temps de course : 7’’ au lieu de 10’’.
Méthodologie
Le temps de 10’’ est celui proposé par l’institution pour « réaliser une performance
Évolution,
mesurée ». (BOEN HS N° 1 du 5 janvier 2012). Dans cette classe de CM2, l’âge des
mise en place
élèves (non précisé) est en moyenne de 10-11 ans et il y a une majorité de filles ;
de variables
leurs capacités de travail en anaérobie, ce qui correspond au travail en vitesse
didactiques
maximale demandé, sont plutôt évaluées par les scientifiques, à cet âge, à 7’’ d’effort
intense. Il apparaît donc logique de proposer, pour encore mieux s’adapter à la
diversité des élèves, un temps de 7’’.
EPS et santé
Atelier 2 : Saut en longueur avec élan de 6 à 8 foulées et zone d’appel large de 50 cm
env 10 m 50 cm 6m
But Après une course d’élan régulièrement accélérée de 6 à 8 foulées, prendre une impulsion
de la tâche dans une zone large de 50 cm pour se réceptionner le plus loin possible de la zone d’appel.
Réaliser des essais pour :
– être capable d’accélérer sa course tout en prenant un appel efficace
(notion de vitesse optimale) ;
– tomber sur sa « bonne jambe » pour sauter loin (notion de pied d’appel).
Consignes
Se grandir à l’impulsion (poussée complète de la jambe d’appel, projection des bras
vers l’avant).
Se réceptionner sur les pieds en restant équilibré vers l’avant.(ne pas retomber
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.
en arrière).
Critères Améliorer sa performance initiale en augmentant sa distance de saut.
de réussite Après observation de son binôme, être capable de faire évoluer son organisation corporelle
et de pour être plus efficace : ne pas ralentir pendant l’élan, ne pas piétiner avant de prendre son
réalisation impulsion, ne pas s’écraser à l’appel, se grandir, rester équilibré à la réception,…
Au niveau de l’espace :
Évolution, Matérialiser l’avant de la zone d’appel par un objet butoir (plinth) pour faciliter
mise en place la précision de la prise d’appel.
de variables Diminuer la dimension de la zone d’appel (20 cm au lieu de 50 cm) pour réaliser
didactiques une course d’élan plus précise.
Augmenter l’espace d’élan, une fois l’accélération de cette course maîtrisée.
181
Corrigé Partie 2 • Préparer l’épreuve d’EPS
Butoir
Zone du lanceur
À partir d’une zone définie, la zone du lanceur, lancer le javelot d’abord sans élan,
But
puis avec un élan réduit, au-dessus d’un élastique, le plus loin possible dans des zones
de la tâche
de couleur définies en fonction de leur éloignement de la zone du lanceur.
Dans le lancer sans élan : éloigner le plus possible vers l’arrière le javelot pour
« étirer le bras lanceur » (mise en tension du bras lanceur avec, d’arrière en avant :
le bras lanceur, les épaules, le bassin, les pieds).
Consignes Rester dans un plan sagittal (comme entre deux murs), coude haut avant le lancer.
Accélérer son mouvement jusqu’au lâcher de l’engin.
Prendre un élan réduit (4 à 6 pas courus ou chassés) lorsque les phases précédentes
se déroulent de façon coordonnée et sans temps d’arrêt.
Améliorer sa performance initiale en augmentant sa distance de lancer.
Critères Après observation de son binôme, être capable de faire évoluer son organisation
de réussite et corporelle pour être plus efficace : coordonner, sans temps d’arrêt le lancer sans élan
de réalisation puis, pendant une prise d’élan de quelques pas, venir placer son bras lanceur pour
augmenter le chemin de lancement de l’engin.
Évolution, Au niveau de l’espace :
mise en place Une fois le lancer sans élan maîtrisé, ajouter quelques pas courus.
de variables Ajouter un secteur dans la zone de réception (les javelots hors secteur étant
didactiques invalides).
182
Sujet 6 • Produire une performance optimale – CM2 Corrigé
Méthodologie
REMARQUE Chaque situation d’apprentissage est définie avec précision d’un point de vue régle-
mentaire. Des repères visuels et sonores signalent les moments d’entrée dans l’acti-
vité et d’arrêt de celle-ci ; ils définissent les espaces d’évolution de soi-même ou des
engins utilisés. Ces règles, notamment pour des raisons de sécurité, mais aussi d’équité
entre les participants ne sont pas négociables. Elles constituent une part importante des
repères dont le sujet mentionne qu’ils font défaut aux élèves.
– Au départ, la performance dans chaque atelier est individuelle. Des équipes hété-
EPS et santé
rogènes peuvent être constituées avec addition des performances individuelles pour
entraîner une performance d’équipe.
– La réalisation des performances peut être proposée en simultanéité : deux ou trois
coureurs partent en même temps dans des couloirs parallèles, deux ou trois sauteurs
ou lanceurs agissent à partir d’un même signal.
– Cette réalisation de performance peut être également effectuée en coopération avec,
par exemple, la mise en place de courses de relais en vitesse ou bien la réalisation du
plus long saut ou lancer des binômes dans les deux autres activités.
– Simplifier la tâche en introduisant dans le dispositif réglementaire des accessoires :
par exemple en saut en longueur et en lancer de javelot un butoir (élément bas d’un
plinth) pour ne pas franchir les lignes délimitant la zone de réception du sauteur ou
du lanceur.
– Faire évoluer la tâche en proposant une complexification de l’organisation motrice
avec : la mise en place d’obstacles en course, pour courir vite avec des obstacles
(course de haies) ; l’introduction du triple bond, puis du triple saut ; l’agrandisse-
ment de l’espace du lanceur en lancer de javelot, sans temps d’arrêt entre la prise
d’élan et la phase finale du lancer.
Chaque élève est muni d’un cahier d’athlétisme sur lequel il va noter après chaque ate-
lier ses performances. Il va également noter, dans le temps de classe qui va suivre ou sur
un moment réservé par l’enseignant : ses difficultés, ses progrès perçus. Il relira ses notes
au début de chaque nouvelle séance.
!
La connaissance immédiate des résultats de son action et son analyse notées sur le
cahier d’athlétisme par l’élève stimulent l’investissement dans les activités proposées par
l’enseignant et par voie de conséquence, les progrès réalisés.
183
Corrigé Partie 2 • Préparer l’épreuve d’EPS
c. Recommandations pédagogiques
Les activités athlétiques, dépendent assez étroitement des aptitudes et des capacités phy-
siques de chacun et elles sont pratiquées généralement individuellement (sauf la course
de relais) ; il est intéressant de proposer du travail en équipe, de la co-observation afin de
développer le respect d’autrui, et l’entraide.
Au sein du groupe classe, les élèves sont, de fait, nombreux et leurs niveaux sont
hétérogènes, le nécessaire travail en groupe devient une ressource au service de valeurs
citoyennes.
1. On peut lire dans différents rapports de jury du concours de juin 2017 la nécessité de « Tenir compte de l’âge des élèves
dans les propositions d’activité » et de « Porter une attention particulière au développement de l’enfant : dimension
physique et psychoaffective » (rapport du jury de l’académie de Versailles).
184
Sujet 6 • Produire une performance optimale – CM2 Corrigé
Pour plus de détails sur les possibilités de l’enfant de 10-11 ans, se référer au chapitre 11
« Relations entre le développement de l’enfant et l’EPS ».
Méthodologie
1.5 Au niveau des enjeux éducatifs
Un des enjeux éducatifs essentiel est l’éducation à la sécurité, par le respect des règles
fixées dans les différents ateliers et notamment, insistons sur ce point, en lancer.
Un autre enjeu est l’éducation à la citoyenneté induite, par exemple, par la prise de
responsabilité de l’élève en tant qu’observateur et organisateur. Le nécessaire respect du
travail d’autrui, dans le cas du travail en binôme, mais aussi lorsque tous les pairs tra-
EPS et santé
vaillent dans un même espace : les garçons et les filles, les « faibles », un élève porteur de
handicap assure également un « entraînement » à l’acceptation d’autrui quel qu’il soit1.
185
Corrigé Partie 2 • Préparer l’épreuve d’EPS
Dans le cadre des programmes de l’école maternelle, appliqués depuis la rentrée 2015,
à travers les activités athlétiques, deux compétences vont être visées : « Agir dans l’es-
pace, dans la durée et sur les objets » ; « Adapter ses équilibres et ses déplacements à des
environnements ou des contraintes variés » (Arrêté du 18-2-2015 - J.O. du 12-3-2015).
Les activités athlétiques peuvent, bien sûr être organisées, mais elles doivent être enri-
chies par des situations variées : courir, sauter, lancer, ramper, grimper sur des parcours
aménagés… Et, la performance ne va pas être la préoccupation principale de l’enfant qui
prend du plaisir à se mouvoir, d’abord.
186
3
Préparer l’épreuve
de situation
professionnelle
3.1. L’enseignant,
acteur du service public d’éducation 189
3.2. L’enseignant,
acteur de la communauté éducative 255
3.3. L’enseignant,
au service de la réussite de tous les élèves 287
Le référentiel des compétences des métiers du professorat et de l’éducation du 1er juillet 2013 publié
au BO du 25 juillet 2013 rappelle que chaque enseignant est invité à exercer sa pleine responsabilité
au sein du système éducatif.
Cela signifie qu’il doit connaître les principes et les textes essentiels qui régissent le service public
d’éducation, ses évolutions et son fonctionnement.
Il doit se comporter en acteur du système éducatif, et par son expérience, peut favoriser son adap-
tation en participant à la conception et la mise en œuvre d’innovations, de nouveaux dispositifs, de
nouveaux programmes et diplômes.
Points du référentiel des compétences communes à tous les professeurs
et personnels d’éducation pris en compte :
1. Faire partager les valeurs de la République
•• S avoir transmettre et faire partager les principes de la vie démocratique ainsi que les
valeurs de la République : la liberté, l’égalité, la fraternité ; la laïcité ; le refus de toutes les
discriminations.
•• Aider les élèves à développer leur esprit critique, à distinguer les savoirs des opinions ou des
croyances, à savoir argumenter et à respecter la pensée des autres.
2. Inscrire son action dans le cadre des principes fondamentaux du système éduca-
tif et dans le cadre réglementaire de l’école
•• Connaître la politique éducative de la France, les principales étapes de l’histoire de l’école, ses
enjeux et ses défis, les principes fondamentaux du système éducatif et de son organisation en
comparaison avec d’autres pays européens.
•• Connaître les grands principes législatifs qui régissent le système éducatif, le cadre
réglementaire de l’école et de l’établissement scolaire, les droits et obligations des
fonctionnaires ainsi que les statuts des professeurs et des personnels d’éducation.
… au service de la réussite de tous les élèves
•• La maîtrise des compétences pédagogiques et éducatives fondamentales est la condition
nécessaire d’une culture partagée qui favorise la cohérence des enseignements et des
actions éducatives...
6. Agir en éducateur responsable et selon des principes éthiques
•• A
pporter sa contribution à la mise en œuvre des éducations transversales, notamment
l’éducation à la santé, l’éducation à la citoyenneté, l’éducation au développement durable
et l’éducation artistique et culturelle.
•• Se mobiliser et mobiliser les élèves contre les stéréotypes et les discriminations de tout ordre,
promouvoir l’égalité entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes.
•• Contribuer à assurer le bien-être, la sécurité et la sûreté des élèves, à prévenir et à gérer
les violences scolaires, à identifier toute forme d’exclusion ou de discrimination, ainsi que
tout signe pouvant traduire des situations de grande difficulté sociale ou de maltraitance…
188
Cours et méthodes
Sous-partie 3.1
L’enseignant,
acteur du service public
d’éducation
189
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
À la suite des événements de janvier et novembre 2015, l’École a reçu la mission de se mobi-
liser pour la laïcité et la transmission des valeurs de la République. Les jurys de concours ont été
invités à s’assurer que les candidats ont bien intégré le rôle éducatif et la dimension civique
de leur enseignement, comme cela est déjà énoncé dans le référentiel des compétences des
enseignants (cf. p. 188). Ils en auront l’occasion lors de la seconde épreuve orale d’admission.
Définition
La loi pour « l’école de la confiance » a prévu de contribuer à l’appropriation par
les élèves des fondements de la Nation :
« Art. L. 111-1-2. – L’emblème national de la République française, le drapeau
tricolore, bleu, blanc, rouge, le drapeau européen, la devise de la République et
les paroles de l’hymne national sont affichés dans chacune des salles de classe des
établissements du premier et du second degrés, publics ou privés sous contrat. »
Système éducatif
1.1 La liberté
Reconnue comme un droit de l’homme par la Déclaration du 26 août 1789, la liberté est
la valeur fondamentale qui fait passer l’homme de la position de sujet au statut de citoyen.
•• Liberté de l’individu : liberté de propriété, de la vie privée et de la vie familiale, de
conscience, de circulation, liberté religieuse.
•• Liberté du citoyen : droit de vote, liberté d’expression, de réunion et d’association.
•• Liberté de l’individu dans le travail : droit au travail, liberté d’entreprendre, droit
de grève, liberté syndicale.
À l’école, le principe de liberté se décline de plusieurs façons : les enseignants ont le choix
de la méthode d’enseignement (liberté de l’enseignement), et les parents ont la possi
bilité de scolariser leurs enfants dans l’école de leur choix ou même au sein de la famille.
a. Liberté de l’enseignement
La « loi Debré » n° 59-1557 du 31 décembre 1959 sur la liberté de l’enseignement et
les rapports avec l’enseignement privé assure pour l’enseignant une liberté d’orga-
niser et de dispenser son enseignement dans le respect des programmes, il a le libre
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choix des méthodes pédagogiques et des démarches didactiques : c’est ce que l’on
appelle la liberté pédagogique.
FOCUS
Liberté pédagogique… ou responsabilité pédagogique ?
Les programmes du primaire et du collège accordent aux enseignants une vraie liberté péda-
gogique, celle de concevoir la progression des apprentissages. Ils libèrent l’enseignant d’une
logique annuelle, par discipline, et privilégient une logique de cycles. Cette liberté s’inscrit
donc et trouve ses limites naturelles dans un projet collectif.
☞
191
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
(suite)
Jean Michel Zakhartchouk1 a posé le problème éthique que pose la notion de liberté pédagogique.
« La liberté pédagogique, de quoi s’agit-il ? Si elle renvoie à l’idée qu’effectivement, le métier
d’enseignant n’est pas d’exécution, qu’il s’agit bien d’une « profession » où l’on a de larges marges
de manœuvres sur l’organisation de son travail, où on est un décideur dans sa classe de bonnes
stratégies, de méthodes pertinentes…, alors oui, même si l’on devrait plutôt parler d’autonomie
pédagogique. En revanche, s’il s’agit de mettre en avant une conception très libérale du métier
(une conception largement fantasmée, car en vérité bien des professions libérales sont fortement
cadrées ou encadrées et le verdict du client y est essentiel comme mode d’évaluation !), alors on
ne peut qu’être très réservé sur une notion qui peut faire oublier le respect de règles, de valeurs,
d’objectifs communs. En outre, la « liberté pédagogique » semble bien, dans nombre de déclara-
tions qui la sanctifient, une manière de refuser le collectif, de prôner un individualisme débridé
qui s’opposerait à un collectivisme quasiment totalitaire. Aussi aurai-je tendance à préférer le
terme de « responsabilité pédagogique ». L’enseignant doit avoir des responsabilités, au sens
qu’il dispose d’une certaine maîtrise de ses choix, mais il doit aussi avoir « la » responsabilité de
tout faire pour œuvrer à la réussite de tous les élèves, de travailler dans le cadre d’un projet collec-
tif dont il est un des acteurs, de participer à un effort national qui dépasse sa propre personne. »
De son côté, le philosophe Eirick Prairat2 estime dans une tribune au Monde que « La liberté
pédagogique si chère aux enseignants n’est pas une liberté restreinte mais raisonnée, car il n’y a
de liberté qu’éclairée par la connaissance et le sens de la responsabilité. La liberté pédagogique
n’est donc pas, […] contraire à l’idée qu’il existerait des « bonnes » et des « moins bonnes » pra-
tiques. […] En s’inscrivant dans un cadre collégial, la liberté pédagogique peut prendre la forme
de l’expérimentation. Elle vient alors prolonger la liberté première du professeur qui est l’art de
mettre en œuvre de manière appropriée et intelligente les pratiques les mieux assurées. »
1.2 L’égalité
L’article 1er de la Constitution affirme que la France « assure l’égalité devant la loi de
tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion ».
•• Égalité dans l’accès aux droits politiques : droit de vote pour tous les citoyens fran-
çais, sans condition de sexe ou d’origine, accès, selon leur mérite, à toutes les charges
de la République.
•• Égalité dans l’accès aux droits sociaux :
1. [blog.educpros.fr/Jean-Michel-Zakhartchouk/2014/03/31/liberte-pedagogique-un-absolu/].
2. [lemonde.fr/education/article/2019/03/25/la-liberte-pedagogique-des-enseignants-n-est-pas-incompatible-avec-la-
preconisation-de-bonnes-pratiques_5440976_1473685.html] (accès réservé).
192
Chapitre 15 • Les valeurs de la République Système éducatif
Système éducatif
Le principe d’égalité d’accès pour tous à l’instruction est le moteur de toutes les
politiques de lutte contre les inégalités, par un renforcement de l’action pédagogique
et éducative dans les écoles et établissements des territoires qui rencontrent les plus
grandes difficultés sociales. ( Voir L’éducation prioritaire p. 246-247)
1.3 La fraternité
Le principe de fraternité est apparu dans la devise républicaine en 1848 mais il a fallu
attendre 1946 pour voir affirmée l’existence de droits économiques et sociaux (aide
à ceux qui ne peuvent vivre décemment, solidarité…).
L’école peut favoriser l’apprentissage de la coopération, du vivre ensemble. La fra-
ternité et la solidarité au sein d’une classe prennent sens pour les élèves lorsqu’ils ont
la possibilité de coopérer pour apprendre de manière ordinaire.
Exemple
L’éducation au développement durable
Solidarité, responsabilité, engagement, respect : le développement durable mobilise des
valeurs similaires à celles de la République. Donner les moyens aux enfants et aux adultes
autour d’eux d’apprendre à respecter l’environnement, c’est leur apprendre à se respecter
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.
eux-mêmes et à respecter les autres. Bâtir des projets communs autour de l’environne-
ment, notamment à l’école, au collège ou au lycée, c’est faire vivre de manière concrète la
notion de fraternité et montrer aux jeunes qu’ils sont capables de s’engager ensemble dans
un projet, au-delà de leurs différences.
2 La laïcité
2.1 Le principe de laïcité
Le principe de laïcité, inscrit dans la Constitution, repose sur l’idée de séparation
entre la société civile et la société religieuse et constitue un des fondements de la
République française. Il trouve sa principale expression à l’école, mais se traduit
193
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
aussi par un encadrement des relations entre les collectivités publiques et les reli-
gions ainsi que par le principe de neutralité des services publics.
La laïcité repose sur deux principes : l’obligation de l’État de ne pas intervenir dans les
convictions de chacun et l’égalité de tous devant la loi, quelle que soit leur religion.
Elle implique ainsi la liberté de conscience et de culte, la libre organisation des Églises,
leur égalité juridique, le droit à un lieu de culte, la neutralité des institutions envers les
religions, ainsi que la liberté d’enseignement. L’enseignement public est laïc.
Il importe que l’École joue son rôle pour la formation de citoyens libres, éclairés,
instruits et capables de juger par eux-mêmes. Le pari de la laïcité, c’est le pari de la
liberté étayée par l’autonomie de jugement. L’article 6 de la Charte de la laïcité à
l’École indique clairement que « la laïcité de l’École offre aux élèves les conditions
pour forger leur personnalité, exercer leur libre arbitre et faire l’apprentissage de la
citoyenneté. Elle les protège de tout prosélytisme et de toute pression qui les empê-
cheraient de faire leurs propres choix ».
Timbre de la quinzaine
de l’école publique
édition 1964 – Ligue •
de l’Enseignement
a. Perspective historique
L’origine du mot se trouve dans l’antiquité : du latin laicus ou du grec laikos qui
signifient : qui concerne le peuple, qui appartient au peuple.
Ce qu’on pourrait considérer comme étant l’ancêtre du principe de laïcité a dans le
passé monarchique connu des périodes de progrès et de régression, que l’on peut
ramener à l’évolution de la tolérance religieuse ; en voici quelques balises1 :
•• 1598 – Édit de Nantes : le principe de liberté de conscience est accordé aux protes-
tants français ;
194
Chapitre 15 • Les valeurs de la République Système éducatif
Système éducatif
tituer une journée libre par semaine, afin de laisser du temps pour l’enseignement
religieux en dehors de l’école. Les débats sur la laïcité1 ont fait légion en France ces
dernières années. L’État a publié en novembre 2011 un « code » de la laïcité, le recueil
de la laïcité et de la liberté religieuse, qui a pour vocation de regrouper les principaux
textes du droit français qui s’appliquent en matière de laïcité.
195
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
196
Chapitre 15 • Les valeurs de la République Système éducatif
Système éducatif
sements publics comme privés sous contrat, ce que la Charte de la laïcité appelle
dans son article 7 « la culture commune et partagée ».
Les nombreux débats actuels sur la laïcité à l’école ont également mis en avant les
enjeux de mixité sociale et scolaire. L’école française s’est construite à partir de l’idéal
républicain d’universalité. Pourtant, elle est un lieu de vie où se côtoient des enfants
issus de milieux et cultures différents. Les enseignants doivent gérer cette mixité à tra-
vers des principes démocratiques et notamment celui de laïcité.
La ségrégation sociale et scolaire se cristallise sur certains territoires, dans certains
établissements (en particulier dès le collège). Des recherches internationales ont mis
en évidence les effets puissants et dévastateurs sur les attitudes citoyennes des jeunes,
la vie en collectivité et les apprentissages scolaires.
Il revient aux responsables politiques de proposer la mise en œuvre, sur le terrain,
de la mixité sociale à l’école, (et dans la ville) tant dans les politiques de sectorisation
que dans les politiques d’affectation1.
•• Eduscol a mis en ligne un ensemble de ressources pour accompagner la mise en œuvre de l’ensei-
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.
1. Lire à ce propos les Constats sur la mixité sociale en France publié en juin 2015 par le Conseil national de l’évaluation du
système scolaire (CNESCO) [cnesco.fr/constats-sur-la-mixite-sociale-en-france].
197
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
198
Chapitre 15 • Les valeurs de la République Système éducatif
FOCUS
Fournitures scolaires : vers des pratiques de consommation responsable ?
Les fournitures scolaires individuelles, dans la mesure où il s’agit de matériels utilisés par un
seul et même élève et qui restent à terme sa propriété, ne relèvent pas du principe de gratuité sco-
laire et restent à la charge des familles. Les prescriptions de fournitures scolaires doivent rester
limitées, afin de ne pas grever le budget familial et de ne pas créer d’inégalités entre les élèves.
La quasi-totalité des communes met à la disposition des élèves des écoles publiques des manuels
scolaires. Tout ou partie du petit matériel scolaire nécessaire à chaque élève, papeterie ou maté-
riel d’écriture, peut également être fourni à l’initiative de la municipalité ; une liste-modèle de
fournitures scolaires pour chaque niveau d’enseignement est dressée par le ministère.
Les écoles élaborent une liste de fournitures scolaires en tenant compte de trois facteurs :
•• un budget raisonnable pour toutes les familles, en veillant à échelonner les achats ;
•• un cartable allégé ;
•• des produits triables et recyclables.
La liste des fournitures scolaires doit être arrêtée par le conseil d’école : elle se réfère à une
liste-modèle de fournitures scolaires dressée par le ministère1.
Par ailleurs, il existe des aides pour financer ces achats de fournitures comme l’Allocation
Système éducatif
de rentrée scolaire (ARS).
3.3 La neutralité2
La circulaire ministérielle du 12 décembre 1989 rappelle la neutralité religieuse,
philosophique, politique et commerciale de rigueur, dans l’enseignement public,
pour les enseignants. La loi de 2004 étend cette neutralité aux élèves. Mais dans les
faits, il est parfois difficile de concilier devoir de neutralité et liberté d’expression.
Nous avons déjà présenté les principes de neutralité politique et religieuse qui s’im-
pose à tout le service public d’éducation ( Voir 2.2, Les enjeux de la laïcité).
Le respect du principe de neutralité commerciale n’interdit pas le recours à des partenaires
extérieurs pourvu que le cadre éducatif soit toujours précisé et les garanties vérifiées.
En vertu de ce principe :
•• la publicité est interdite dans l’enceinte de l’école ;
•• les enseignants doivent respecter la liberté de choix des familles et le jeu de la
concurrence en matière d’achats. Deux secteurs sont particulièrement signalés :
les assurances scolaires et les fournitures scolaires individuelles ;
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.
•• certaines formes de partenariat avec des entreprises privées ou publiques sont pos-
sibles, dans la mesure où cela présente un réel intérêt pédagogique pour les élèves.
Code de bonne conduite des interventions des entreprises en milieu scolaire –
Circulaire du 28 mars 2001 (BOEN n° 14 du 15 avril 2001) ;
Un enseignant ne peut en aucun cas exiger l’achat d’un matériel d’une marque
donnée. Seules les caractéristiques des fournitures souhaitées peuvent être préci-
sées (format des cahiers, grammage du papier, nombre de pages, etc.)
1. [education.gouv.fr/cid90446/liste-des-fournitures-scolaires-pour-la-rentree-2019.html].
2. [mallettedesparents.education.gouv.fr/parents/ID251/la-protection-des-donnees-des-enfants].
199
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
•• interdiction de diffuser les données personnelles relatives aux élèves : La liste des
élèves inscrits, leurs adresses ou les renseignements personnels concernant leurs
parents ou eux-mêmes ne doivent en aucun cas être communiqués à des entreprises
(loi du 6 janvier 1978 et loi 78-753 du 17 juillet 1978). Le nouveau règlement européen
sur la protection des données (RGPD), renforce le cadre protecteur pour tous les
citoyens et il s’applique également à l’école. Cette interdiction relève également du
principe du secret professionnel et de la discrétion, défini dans l’article 26 de la
loi 83-634 du 13 juillet 1983 portant sur les droits et obligations des fonctionnaires
(cf. p. 213-214 : Obligation de réserve et de discrétion professionnelle).
« Donner plus à ceux qui ont moins, tenir compte de la situation, aussi bien celle,
personnelle, de l’élève que celles des territoires… »
Les différentes politiques d’éducation prioritaire visent à réduire les effets des inéga-
lités sociales et économiques sur la réussite scolaire. Cette volonté politique est par
ailleurs réaffirmée dans la circulaire de rentrée 2017.
200
Chapitre 15 • Les valeurs de la République Système éducatif
Système éducatif
de liminalité (jamais totalement exclus ni réellement inclus).
••Stigmatisation de l’élève handicapé lors de certaines activités :
sortie scolaire, pratique sportive.
••Poids des stéréotypes qui consistent à penser que la différence
des sexes induit des aptitudes et des intérêts différents.
••Préjugés qui influent sur l’orientation : des savoirs et des
compétences sexuées impliquent des filières et des métiers sexués.
Sexisme ••Du sexisme « ordinaire » aux violences sexistes : des mots, des
gestes, des comportements pouvant aller jusqu’aux actes violents,
qui excluent ou infériorisent les femmes. (Cela peut conduire plus
tard au phénomène du harcèlement qui peut prendre un caractère
discriminatoire).
••Agressions majoritairement verbales.
Orientation ••Harcèlement et phénomène de bouc émissaire.
sexuelle – ••Des conséquences multiples (scolarité, santé, vie sociale
Homophobie et familiale) ; isolement (subi ou volontaire) de l’élève stigmatisé ;
sentiment de honte et mésestime de soi.
••Racisme : attitude de rejet et d’hostilité systématique liée à
l’origine, la religion, la culture, l’apparence physique, le patronyme.
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201
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
1. [education.gouv.fr/cid86060/agir-contre-le-harcelement-a-l-ecole.html].
202
Chapitre 15 • Les valeurs de la République Système éducatif
Système éducatif
dicap et une plus grande ouverture à la différence de la part des autres élèves. à
l’école, l’analyse des besoins de l’élève en situation de handicap est déterminante
pour amorcer dans les meilleures conditions une scolarité. L’école, la famille, l’en-
seignant référent disposent de plusieurs outils pour agir en partenariat.
Le projet personnalisé de scolarisation (PPS) : à partir des besoins identifiés,
l’équipe pluridisciplinaire de la Commission des droits et de l’autonomie des per-
sonnes handicapées (CDAPH) élabore le projet personnalisé de scolarisation (PPS)
de l’élève en situation de handicap, en tenant compte des souhaits de l’enfant ou de
l’adolescent et de ses parents…
Le Plan d’accompagnement personnalisé (PAP) est conçu comme un dispositif
d’aide permettant des aménagements et adaptations de nature pédagogique lorsque
les troubles des apprentissages entraînent des difficultés scolaires durables.
!
À l’échelle de l’établissement, ce principe d’inclusion scolaire se retrouve par exemple dans
le fait que pour chaque établissement, le projet d’école devra comporter un volet spécifique
consacré à l’inclusion des élèves en situation de handicap.
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Une circulaire de rentrée 2019 spéciale « École inclusive », avec la création des
Pôles inclusifs d’accompagnement localisé (PIAL), est parue le 5 juin 20191.
Les priorités de cette circulaire sont centrées sur les points suivants :
•• 1. Instituer un service départemental École inclusive.
•• 2. Organiser les pôles inclusifs d’accompagnement localisés.
•• 3. Mieux accueillir les parents et mieux scolariser les élèves.
•• 4. Reconnaître le travail des enseignants, les soutenir et déployer une offre de forma-
tion accessible.
•• 5. Renforcer l’appartenance des AESH à la communauté éducative.
203
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
FOCUS
Thèmes de réflexion
Intégration ou inclusion scolaires quelle différence ? quels enjeux ?
Ce qui permet de distinguer l’intégration de l’inclusion c’est que dans la première c’est la
personne handicapée ou différente qui doit faire l’effort, avec aide, de s’adapter au milieu qui
l’accueille en se « normalisant », tandis que dans la seconde, c’est le milieu d’accueil qui fait cet
effort d’adaptation pour répondre aux besoins particuliers de la personne. Il s’agit assurément
d’une révolution culturelle en milieu éducatif dont on est loin d’avoir mesuré tous les effets…
Nous sommes en train d’avancer tout doucement dans cette voie qui certes pourrait conduire
à un changement assez radical de notre système éducatif… Car jusqu’à présent les besoins
particuliers de tous les élèves étaient assez peu pris en compte dans notre système scolaire.
Ainsi c’est en faisant l’effort d’accueillir des élèves différents que les enseignants prendront
l’habitude d’ajuster leur pratique à la diversité des élèves et à différencier leur pédagogie… Ce
qui signifie que l’accueil en milieu scolaire ordinaire d’élèves différents devrait conduire à un
changement de notre système éducatif.
« L’école aujourd’hui n’est pas l’école de la réussite pour tous, il y a sûrement des chemins
que l’on n’a pas empruntés. »
Longtemps, les Français ont été persuadés d’avoir l’un des meilleurs systèmes scolaires au
monde. Les nombreuses comparaisons internationales nous démontrent le contraire. Dans
un article du journal Le Monde le sociologue de l’éducation François Dubet porte un regard
critique sur notre système scolaire français en faisant de cette « crise » qui le traverse depuis
une trentaine d’années, un problème politique. Il rappelle en effet que les inégalités scolaires
reproduisent les inégalités sociales comme Bourdieu l’avait déjà montré en son temps, mais
va plus loin en affirmant qu’en France non seulement l’école reproduit mais qu’« elle accentue
la reproduction de ces inégalités. » Et pour lui la raison en est que la massification scolaire
des années soixante, puis celle des années quatre-vingt dans l’enseignement secondaire et les
études supérieures, n’a pas été accompagnée d’un « changement de nature de l’école ». Ainsi
« le collège unique en 1975 a été créé sur le modèle du lycée bourgeois, ne répondant pas ainsi
aux besoins des élèves venus des classes populaires ». C’est ainsi que « nous avons maintenu,
voire accentué les hiérarchies scolaires conduisant à une orientation par l’échec, alors qu’il
aurait fallu diversifier les modalités de formation et permettre aux élèves de circuler dans le
système ». […] « Nous n’avons pas compris que dans un système de masse le métier d’ensei-
gnant devait changer ». Le fonctionnement de ce système scolaire resté inchangé, il le nomme
« l’élitisme républicain » en faisant remarquer que « l’idéal élitiste détermine toutes les pra-
tiques y compris celles des filières et des établissements qui n’accéderont jamais à l’élite, y
compris celle des classes enfantines où les notes se portent bien ».
204
Chapitre 15 • Les valeurs de la République Système éducatif
Système éducatif
La Nation confie à l’École la mission de faire partager
aux élèves les valeurs de la République.
12 I Les enseignements sont laïques. Afin de garantir aux élèves 13 I Nul ne peut se prévaloir
l’ouverture la plus objective possible à la diversité des visions du monde
de son appartenance religieuse pour
ainsi qu’à l’étendue et à la précision des savoirs, aucun sujet n’est a priori
refuser de se conformer aux règles
exclu du questionnement scientifique et pédagogique.
applicables dans l'École de la
Aucun élève ne peut invoquer une conviction religieuse ou politique
République.
pour contester à un enseignant le droit de traiter une question au
programme.
205
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
206
Chapitre 16 • Le cadre réglementaire du système éducatif Système éducatif
16 Le cadre réglementaire
du système éducatif
Plan du chapitre
1. Qu’est-ce qu’un service public ? 207
2. Qu’est-ce qu’un fonctionnaire ? 209
3. Quelles sont ses obligations ? 212
4. Quels sont les droits des enseignants ? 216
5. La responsabilité juridique des enseignants 220
6. Quelques cas de fautes professionnelles 222
Système éducatif
Le système éducatif français s’est construit autour de l’importance croissante du rôle
de l’État : le service public d’éducation est soumis aux règles générales applicables
à tout service public ainsi qu’à des principes spécifiques issus des lois républicaines
étudiés dans le chapitre.
207
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
1. [lagazettedescommunes.com/606636/tout-comprendre-du-projet-de-loi-de-transformation-de-la-fonction-
publique].
208
Chapitre 16 • Le cadre réglementaire du système éducatif Système éducatif
Système éducatif
1.2 Principe de continuité
Dès lors que le ministre fixe par arrêté les programmes et les heures de cours des
élèves, il appartient aux services de faire en sorte que l’ensemble des enseignements
soit assuré et en dehors de circonstances particulières, l’absence d’un professeur
constitue une faute dans l’organisation du serv ice public d’éducation.
La titularisation est un élément important qui arrive après une période de stage et
qui constitue une garantie obligeant l’administration à trouver un emploi correspon
dant à son grade en cas de suppression de poste.
Les fonctionnaires ne sont pas régis par contrat : seuls la loi et le règlement orga-
nisent le statut des fonctionnaires. La future loi pour la transformation de la fonc-
tion publique modifiera profondément le fonctionnement de la fonction publique
en généralisant le recours aux contractuels.
La notion d’agent du service public est plus large que celle de fonctionnaire ; elle
inclut les agents contractuels, les vacataires ou encore les stagiaires. L’agent non
titulaire est recruté par contrat ou arrêté.
209
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
!
Le corps des professeurs des écoles a remplacé celui des instituteurs qui est en voie
d’extinction.
Les directeurs d’école ne forment pas un corps : ils occupent une fonction et assurent des
missions et des responsabilités spécifiques.
a. L’organisation du travail
Le temps de travail des enseignants n’est pas défini sur la base d’une durée hebdo-
madaire, mais sur la base d’« obligations réglementaires de service » (ORS) fondées
essentiellement sur des activités d’enseignement et des missions.
Cette obligation réglementaire de service (ORS) s’organise en 24 heures hebdo-
madaires d’enseignement à tous les élèves sur 36 semaines par an et 108 heures
annuelles consacrées à différentes activités et missions pédagogiques et administra-
tives (conseils d’école, parents d’élèves, formation…) (cf. Focus sur les ORS p. 215).
Le travail de préparation de cours et de correction, non pris en compte dans le
service réglementaire, constitue pourtant l’essentiel du travail des enseignants en
dehors de la classe (10 heures hebdomadaires de travail en moyenne).
210
Chapitre 16 • Le cadre réglementaire du système éducatif Système éducatif
b. La rémunération
Comme pour tout fonctionnaire, la rémunération principale des professeurs des
écoles est définie selon son corps d’appartenance (professeur des écoles) et son
grade. Elle augmente périodiquement au fur et à mesure qu’ils gravissent les éche-
lons à l’intérieur de leur grade : à chaque échelon correspond un indice qui déter-
mine le montant de la rémunération principale. Ces changements d’échelon sont
plus ou moins rapides en fonction notamment de la note attribuée après visite des
corps d’inspection lors des rendez-vous de carrière.
•• Diverses indemnités viennent s’ajouter à la rémunération principale, comme par
exemple l’ISAE (indemnité de suivi et d’accompagnement des élèves) ou lors d’une
affectation sur un poste ou une fonction particuliers (REP…).
Système éducatif
relative à la déontologie et aux droits et obligations des fonctionnaires ;
•• Loi n° 84-16 du 11 janvier 1984 modifiée portant sur les dispositions statutaires
relatives à la fonction publique de l’État (statut général) ;
•• Décret n° 90-680 du 1er août 1990, relatif au statut particulier des Professeurs des
écoles ;
•• Décret n° 2008-775 du 30 juillet 2008 modifié par le décret n° 2017-444 du 29 mars
2017 précisant les obligations de service et aux missions des personnels enseignants du
premier degré ;
•• Décret n° 2014-942 du 20 août 2014 modifiant les obligations de service de certains
personnels enseignants du premier degré (éducation prioritaire et remplaçants).
d. La cessation de fonction
La cessation définitive de fonction qui entraîne la radiation et la perte de la qualité
de fonctionnaire peut résulter de plusieurs cas : l’admission à la retraite, la démis-
sion régulièrement acceptée, le licenciement, la révocation. La perte de la nationa-
lité française, la déchéance des droits civiques, l’interdiction par décision de justice
d’exercer un emploi public et la non réintégration à l’issue d’une période de dispo-
nibilité produisent les mêmes effets.
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REMARQUE
La loi du 20 avril 2016 relative à la déontologie et aux droits et obligations des fonctionnaires
s’applique aux professeurs des écoles de par leur statut de fonctionnaires d’état. Sans revenir sur
les principes fondateurs du statut de fonctionnaire, le texte complète la loi du 13 juillet 1983.
Pour l’essentiel, la loi introduit de nouvelles règles déontologiques dans la fonction publique
et actualise les droits et obligations des agents publics. Elle entend y ajouter de nouvelles
valeurs comme « le respect du principe de laïcité » ou le fait qu’un fonctionnaire exerce ses
fonctions avec « dignité, impartialité, intégrité et probité ».
L’un des objectifs de la loi est aussi de mieux prévenir les conflits d’intérêts. Tout fonction-
naire devra désormais veiller « à faire cesser immédiatement ou à prévenir les situations de
conflit d’intérêts dans lesquelles il se trouve ou pourrait se trouver ». Elle contient aussi des
dispositions sur l’exemplarité des employeurs publics.
211
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
Tous les agents publics, contractuels inclus, sont investis de missions de service
public et ont des droits et des obligations qui les distinguent des salariés du sec-
teur privé. En ce qui concerne les enseignants, l’article 1 de la loi pour une école de
la confiance énonce en outre que « l’engagement et l’exemplarité des personnels
de l’Éducation nationale confortent leur autorité dans la classe et l’établissement et
contribuent au lien de confiance qui unit les élèves et leur famille au service public
de l’éducation. Ce lien implique le respect des élèves et de leur famille à l’égard des
professeurs, de l’ensemble des personnels et de l’institution scolaire. »
Exemple
Un enseignant ne peut se livrer à des attaques ou proférer des insultes à l’encontre du mi-
nistre de l’Éducation nationale, que ce soit en public ou dans la presse.
On doit préciser que tout fonctionnaire a droit à sa liberté d’opinion et s’il ne peut
la dire en tant que fonctionnaire, il y a droit en tant que citoyen (mais dans ce cas il
ne peut parler en tant que professeur). Il peut toutefois affirmer ses opinions dans
un cadre collectif (droit syndical).
a. Neutralité politique
S’agissant des enseignants, il faut entendre un affichage d’une stricte neutralité, une
absence de propagande pendant les cours et une absence de favoritisme dans la prise
en compte des opinions des élèves.
S’agissant des élèves :
b. Neutralité religieuse
Ce principe trouve sa source dans un principe connexe qui est celui de la laïcité, issu
des lois de séparation des églises et de l’État de 1905 consacré par le Préambule de la
Constitution du 27 octobre 1946 et relayé par l’article L.511-2 du Code de l’éducation.
212
Chapitre 16 • Le cadre réglementaire du système éducatif Système éducatif
Art. L141-2
[…] L’État assure aux enfants et adolescents […] la possibilité de recevoir un ensei-
gnement conforme à leurs aptitudes dans un égal respect de toutes les croyances.
Art. L141-3
Les écoles publiques vaquent un jour par semaine en outre du dimanche, afin de
permettre aux parents de faire donner, s’ils le désirent, à leurs enfants l’instruction
religieuse […].
Art. L141-4
Dans les écoles publiques, l’enseignement religieux ne peut se faire qu’en dehors
des heures de classe.
Système éducatif
Article 13 de la Charte de la laïcité
« Nul ne peut se prévaloir de son appartenance religieuse pour refuser de se
conformer aux règles applicables dans l’École de la République ».
c. Neutralité commerciale
Les établissements scolaires doivent respecter le principe de la neutralité commerciale
du service public de l’éducation et y soumettre leurs relations avec les entreprises.
213
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
Exemple
Obligation de réserve : un enseignant ne peut faire état de documents concernant l’éta
blissement dans lequel il exerce et dont il a eu connaissance à l’occasion de ses fonctions.
La méconnaissance de cette obligation expose l’enseignant à des sanctions disciplinaires.
Obligation de discrétion : lorsqu’un enseignant apprend dans l’exercice de son métier
(rencontre avec la famille d’un élève) des informations personnelles voire intimes (la mère
est atteinte d’un cancer), il ne doit pas les divulguer aux autres élèves ou à ses collègues
(sauf si cela explique un comportement particulier de l’élève).
Une limite est posée par le droit de retrait des fonctionnaires (cf. 4.5).
Ce qui signifie :
•• obligation de rejoindre son poste et donc, obligation de résidence ;
•• obligation d’assurer la totalité des charges qui relèvent de sa mission ;
•• obligation d’assurer l’exercice continu de ses fonctions (obligation de ponctualité et
d’assiduité) mais aussi les activités autres que l’enseignement, définies par les textes
réglementaires.
Parmi celles-ci :
•• établir et communiquer les notes ;
•• participer aux jurys des examens et concours ;
•• participer aux conseils d’école, aux conseils des maître de cycles…
•• participer aux réunions parents/professeurs ;
•• participer aux actions de formation ;
•• être tenu à une obligation de surveillance (1er degré), de prudence et de vigilance
pendant les sorties et les voyages collectifs, lors de la pratique d’activités physiques spor-
tives scolaires.
214
Chapitre 16 • Le cadre réglementaire du système éducatif Système éducatif
Système éducatif
des enseignants du premier degré. Il actualise le contenu des 108 heures annuelles et
reprécise le cadre général du service des instituteurs et professeurs des écoles défini
par le décret n° 2008-775 du 30 juillet 2008.
•• Le service des personnels enseignants du premier degré s’organise donc en :
– vingt-quatre heures hebdomadaires d’enseignement à tous les élèves ;
– trois heures hebdomadaires en moyenne annuelle, soit cent huit heures
annuelles, effectuées sous la responsabilité de l’inspecteur de l’éducation nationale
chargé de la circonscription dans laquelle exercent les enseignants concernés.
•• Les 108 heures annuelles se répartissent comme suit :
– 36 heures pour les activités pédagogiques complémentaires organisées dans le
projet d’école par petits groupes d’élèves, pour l’aide aux élèves rencontrant des
difficultés dans leurs apprentissages, pour une aide au travail personnel ou pour
une activité en lien avec le projet d’école ;
– 48 heures pour les travaux en équipe, les relations avec les parents, l’élaboration
des projets personnalisés de scolarisation des élèves handicapés ;
– 18 heures pour les actions de formation continue pour moitié au moins et pour
les animations pédagogiques ;
– 6 heures pour les conseils d’école.
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FOCUS
Temps de travail des enseignants : la règle… et la réalité
Selon la Note d’information de la Direction de l’Évaluation, de la Prospective et de la Perfor-
mance (DEPP) – N° 13.12 parue en juillet 2013, les enseignants du premier degré exerçant à
temps complet disent travailler en moyenne 44 heures par semaine en 2010. Cette étude est
complétée par le rapport « Regards sur l’éducation » publié par l’OCDE en 2017.
Ils déclarent consacrer 60 % de leur temps de travail à l’enseignement collectif devant les élèves. Près
de 30 % de leur temps de travail est dévolu à la préparation des cours, à la correction des cahiers et à
la documentation personnelle. Enfin, plus de 12 % de leur temps est pris par le travail en équipe, les
relations avec les parents d’élèves, la participation au conseil d’école et la formation pédagogique.
☞
215
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
(suite)
Le temps de travail des enseignants du premier degré varie en fonction du niveau enseigné, notam-
ment du fait que les enseignants de maternelle passent moins de temps en correction. Les directeurs
d’école se distinguent par un temps de travail un peu plus long et surtout des missions élargies. Ils
bénéficient de décharges de service, dont la quotité est fonction du nombre de classes dans l’école.
Les moins de trente ans travaillent en moyenne plus de 50 heures par semaine. Cet investis-
sement en début de carrière marque le coût d’entrée important dans le métier. Les plus jeunes
enseignants déclarent un volume horaire moyen de 52 heures par semaine, soit 10 heures de
plus que les autres enseignants. La différence intervient principalement sur les activités péda-
gogiques : 7 heures de plus en préparation, 1 heure en correction et 2 heures en documenta-
tion. Ce surinvestissement se fait, dans une certaine mesure, au détriment des activités avec la
communauté éducative et des autres activités (2 heures de moins).
Voir « Que sait-on du travail des enseignants ? » sur le Café pédagogique1 (mai 2018).
1. [cafepedagogique.net/lexpresso/pages/2018/05/11052018article636616190277114154.aspx].
216
Chapitre 16 • Le cadre réglementaire du système éducatif Système éducatif
Système éducatif
vices publics, à l’élaboration des règles statutaires et à l’examen des décisions
individuelles relatives à leur carrière.
217
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
En cas de menaces, attaques ou voies de fait en lien avec le service ou de mise en cause
personnelle devant une juridiction répressive (autre que pour faute personnelle), le
Recteur prend les dispositions nécessaires pour assurer la protection de l’agent.
Le cas échéant, l’administration peut également prendre en charge le préjudice subi
par le fonctionnaire.
I-prof est un site personnalisé qui permet, après authentification et de façon sécurisée, à
chaque enseignant de consulter et compléter son dossier administratif, demander une muta-
tion, etc. L’espace I-Prof regroupe les informations relatives à la gestion des personnels ensei-
gnants et aux possibilités de carrière : vie professionnelle et situation personnelle, rendez-vous
de carrière, promotions, mobilité.
Dans les faits, ces sanctions n’interviennent que dans le cas de fautes de service ou
de condamnation par un tribunal correctionnel pour des délits ayant entraîné une
condamnation avec inscription au casier judiciaire : violences, abus sexuels, consom
mation de stupéfiants, infraction au Code de la route, fraude fiscale…
Système éducatif
4.10 Droit à congé
La loi du 13 juillet 1983 art.21 et la loi du 11 janvier 1984 art.34 listent les diffé-
rents congés : congés annuels, congés de maladie (ainsi que congés de longue durée,
congés longue maladie, mi-temps thérapeutique), congés pour accident du travail,
congés de maternité ou liés aux charges parentales, congés de formation profession
nelle (3 ans max., fractionnables, avec 85 % du traitement) et congés pour formation
syndicale (12 jours ouvrables par an).
219
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
On est responsable non seulement du dommage que l’on cause, mais encore de
celui qui est causé par le fait des personnes dont on doit répondre.
Système éducatif
sion de faits qui n’ont pas le caractère d’une faute personnelle.
La faute de service est commise par les agents de l’administration dans le cadre de leur
exercice. Dans ce cas, l’agent n’est pas personnellement responsable des fautes qu’il a
commises dans l’exercice de son activité ; il est donc protégé, même si les agents peuvent
faire l’objet de sanctions administratives. Un enseignant n’est pas non plus personnel
lement responsable des préjudices résultant de la mauvaise organisation du service. La
faute est alors imputable au service et non à l’agent (à l’inverse de la faute personnelle).
1. Voir par exemple la circulaire n° 2011-117 du 3 août 2011 sur les modalités d’organisation des sorties et voyages scolaires
au collège et au lycée.
221
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
En savoir plus
Le site de la MAIF recense dans un dossier documentaire sur les responsabilités des ensei-
gnants de nombreux exemples de cas pratiques et de décisions juridiques en la matière et
dont certaines font jurisprudence :
maif.fr/enseignants/vos-responsabilites/etudes-de-cas/accueil.html
222
Chapitre 16 • Le cadre réglementaire du système éducatif Système éducatif
(suite)
Système éducatif
Constitution
Loi
Décret
Arrêté
Circulaire
•• L’arrêté : Décision administrative à portée générale ou indiv iduelle (spécif ique à une
exploitation ou une zone géographique). Les arrêtés peuvent être pris par les ministres
(arrêtés ministériels ou interministériels), les préfets (arrêtés préfectoraux) ou les maires
(arrêtés municipaux). (Ne pas confondre arrêté, qui est un texte réglementaire, et arrêt
qui vise une décision de justice émanant d’une cour.)
•• La circulaire : La circulaire est une instruction de serv ice écrite adressée par une auto
rité supérieure à des agents subordonnés en vertu de son pouvoir hiérarchique. Bien que
juridiquement dépourv ues de force obligatoire vis-à-vis des tiers, les circulaires jouent
en fait un rôle majeur dans le fonctionnement de l’administration.
☞
223
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
(suite)
Les mots-clefs
•• Droits •• Responsabilité
•• Devoirs •• Fonctionnaire d’État
•• Obligations •• Agent du service public
•• Fautes professionnelles
224
Chapitre 17 • Les institutions et la politique éducative de la France Système éducatif
17 Les institutions
et la politique éducative
de la France
Plan du chapitre
1. Les institutions du système éducatif français 225
2. Le système scolaire français : vue d’ensemble 230
3. La politique éducative en France : repères historiques 232
Système éducatif
Près de 15,7 millions d’élèves, d’apprentis et d’étudiants suivent des études
en formation initiale en France, soit environ un quart de la population (source :
Repères et références statistiques, RERS 20181). L’instruction y est obligatoire de 3 à
16 ans, même si l’école à la maison est légale (quoique marginale) et si 20 % d’élèves
scolarisés relèvent de l’enseignement privé. Près de 312 500 élèves en situation de
handicap sont scolarisés en milieu ordinaire. Les proportions peu communes de ce
service public de l’État impliquent une organisation sans faille.
Le système éducatif français est donc très centralisé. Néan moins, les lois de
décentralisation de 1982-1983 et 2003-2004 ont transféré des compétences limitées
aux collectivités territoriales.
Le ministère de l’Éducation nationale est compétent pour l’enseignement scolaire,
qui comprend les enseignements pré-élémentaire (école maternelle), élémentaire et
secondaire (collège et lycée). Il prépare et met en œuvre la politique éducative du
gouvernement et assure l’égalité devant le service public d’éducation en répartissant
les moyens sur le territoire national.
1. [education.gouv.fr/cid57096/reperes-et-references-statistiques.html].
225
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
Bon à savoir
•• Jean-Michel Blanquer est le ministre de l’Éducation nationale depuis le 17 mai 2017.
•• Frédérique Vidal est la ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Inno
vation.
FOCUS
Réforme territoriale issue de la loi du 16 janvier 2015 :
17 grandes régions académiques mais toujours 30 académies
À chacune des nouvelles grandes régions correspond une région académique composée d’une
à trois académies. Ces régions académiques sont l’échelon de mise en cohérence des politiques
éducatives au niveau régional. Les 30 académies assurent le pilotage des politiques éducatives
avec le souci de la proximité avec les établissements d’enseignement, leurs personnels et les élus
des territoires.
1.1 Le ministère
Le ministère est organisé selon un ensemble de directions, services et bureaux qui
constituent l’administration centrale :
•• le Cabinet élabore l’action ministérielle dans le respect des lignes directrices fixées
par le Premier ministre. Il prépare les dossiers du ministre ;
226
Chapitre 17 • Les institutions et la politique éducative de la France Système éducatif
•• le secrétaire général (SG) est chargé de faire fonctionner le service public éducatif (fi-
nances, administration, etc.), d’appliquer les décisions réglementaires ou législatives en
matière éducative et de mettre en œuvre les politiques de modernisation administrative ;
•• la direction générale de l’enseignement scolaire (DGESCO) en fait partie : elle
est chargée au ministère d’élaborer la politique éducative et pédagogique ainsi que
les programmes d’enseignement des écoles, des collèges, des lycées et des lycées
professionnels ;
•• l’inspection générale (IGEN) exerce auprès du ministre des fonctions d’exper
tise, d’encadrement et d’évaluation ;
•• différents organismes rattachés au ministère assurent des missions spécifiques :
parmi eux, le Conseil Supérieur des Programmes (CSP) donne des avis et formule
des propositions de nouveaux programmes ; le Conseil National d’Évaluation du
Système SCOlaire (CNESCO) mène une évaluation scientifique et indépendante
du système scolaire afin d’éclairer les divers acteurs de l’école et le grand public1.
Système éducatif
Les services déconcentrés de l’État sont les services qui assurent le relais, sur le plan
local, des décisions prises par l’administration centrale et qui gèrent les services de
l’État au niveau local. Ils sont organisés en 30 académies et 97 directions des ser-
vices départementaux de l’Éducation nationale.
a. L’académie
Le rectorat, piloté par le recteur d’académie, est le siège de l’académie ; il est l’éche
lon administratif permettant de décliner en région la politique éducative. Le recteur
est responsable de la totalité du service public de l’éducation dans l’académie, de la
maternelle à l’université, et exerce aussi des compétences dans le domaine de l’ensei-
gnement privé sous contrat.
Il a pour missions de :
•• veiller à l’application de toutes les dispositions législatives et réglementaires se rap-
portant à l’Éducation nationale ;
•• définir la stratégie académique d’application de la politique éducative nationale ;
•• assurer la gestion des personnels et des établissements ;
•• développer des relations avec les autres services de l’État intervenant dans l’acadé-
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.
1. L’article 9 du projet de loi pour la confiance de l’école prévoit la suppression du Cnesco et la création d’un Conseil
d’évaluation de l’école (CEE) : « Le conseil d’évaluation de l’école, placé auprès du ministre chargé de l’Éducation nationale,
est chargé d’évaluer en toute indépendance l’organisation et les résultats de l’enseignement scolaire ».
227
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
228
Chapitre 17 • Les institutions et la politique éducative de la France Système éducatif
Système éducatif
son établissement.
229
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
FOCUS
Une décentralisation des compétences
Depuis les années 1980, le poids des collectiv ités territoriales s’est vu accru par une politique de
décentralisation des compétences. Nous vous proposons une synt hèse sous forme de tableau
qui récapitule qui a en charge quoi selon le niveau d’enseignement.
230
Chapitre 17 • Les institutions et la politique éducative de la France Système éducatif
Système éducatif
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Les principales filières de formation initiale dans le système scolaire français (source MEN)
231
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
FOCUS
Les cycles scolaires
Le décret relatif à l’organisation de nouveaux cycles d’enseignement à l’école primaire et au
collège a été publié au Journal officiel du 28 juillet 2013.
Il réorganise la scolarité en primaire et au collège en quatre cycles pédagogiques successifs :
•• le cycle 1 (cycle des « apprentissages premiers ») englobe les petite, moyenne et grande
sections de maternelle ;
•• le cycle 2 (cycle des « apprentissages fondamentaux ») correspond au CP, au CE1 et au CE2 ;
•• le cycle 3 (cycle de « consolidation ») correspond au CM1, au CM2 et à la 6e ;
•• le cycle 4 (cycle des « approfondissements ») comprend la 5e, la 4e et la 3e.
En France, tout au long de leur vie, les personnes peuvent avoir accès à la for
mation. Dans le projet de réforme, la formation est obligatoire pour tout jeune
jusqu’à sa majorité (art. L. 114-1). « À l’issue de l’instruction obligatoire définie
à l’article L. 131-1, cette obligation est remplie lorsque le jeune poursuit sa sco-
larité dans un établissement d’enseignement scolaire ou dans un établissement
d’enseignement supérieur, public ou privé, lorsqu’il est apprenti ou stagiaire de
la formation professionnelle, lorsqu’il occupe un emploi ou effectue un service
civique ou lorsqu’il bénéficie d’un dispositif d’accompagnement ou d’insertion
sociale et professionnelle ». La formation professionnelle continue est le secteur
de la formation qui concerne ceux qui ont quitté la formation initiale. Instaurée en
France depuis la loi du 16 juillet 1971, elle a été remplacée par une nouvelle loi sur
la formation professionnelle, l’apprentissage et l’assurance chômage promulguée
le 5 septembre 2018. La loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel »
instaure de nouveaux droits et a pour objectifs de rendre les actifs acteurs de leur
projet professionnel en les rendant plus autonomes et de fournir aux entreprises
un outil au service de leur performance.
Elle simplifie les démarches et les obligations légales liées à la formation profession-
nelle ; par exemple :
•• l’alimentation du compte personnel de formation (CPF) désormais en euros, à
hauteur de 500 euros par an pour les salariés (dans la limite de 5 000 euros) et 800
euros pour les salariés non qualifiés (dans la limite de 8 000 euros) ;
•• création d’une application en ligne gratuite pour accéder aux « informations sur
la
les formations éligibles », s’inscrire et payer les formations.
232
Chapitre 17 • Les institutions et la politique éducative de la France Système éducatif
Système éducatif
garantit l’égal accès de l’enfant et de l’adulte à l’instruction, à la culture et à la forma
tion professionnelle. L’organisation de l’enseignement public gratuit et laïque à tous
les degrés est un devoir de l’État » annonce la couleur : l’État mènera désormais une
politique de modernisation et de démocratisation du système éducatif, visible à partir
d’une succession de réformes de l’Éducation nationale. Parmi celles-ci :
•• 1975, René Haby instaure le collège unique : Les sections deviennent « indif-
férenciées » en collège, dans une volonté de brassage permettant l’accès de tous
à une culture commune. Mais le principe du collège unique est considéré
comme un échec relatif du fait des détournements possibles (par le jeu des
options), de la massification de l’enseignement depuis les années 1960 et enfin
l’hétérogénéité des publics.
•• 1989, Lionel Jospin et « la loi d’orientation sur l’éducation » : cette loi fait de l’éduca
tion la première priorité nationale. Elle a modifié et complété la législation sur le sys
tème éducatif, en réorganisant les rythmes scolaires ainsi que les cycles d’apprentissage.
•• 2005, François Fillon et « la loi d’orientation pour l’avenir de l’école » : elle définit et
met en œuvre des priorités pour élever le niveau de formation des jeunes Français : faire
réussir tous les élèves, redresser la situation de l’enseignement des langues, mieux garan-
tir l’égalité des chances et favoriser l’insertion professionnelle des jeunes et l’emploi. Elle
garantit l’acquisition d’un socle commun des connaissances et des compétences indis
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233
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
FOCUS
Un exemple de mise en œuvre de politique éducative :
la Loi « pour une École de la confiance » – 4 juillet 2019
« La confiance est un état d’esprit indispensable si nous voulons transmettre à nos enfants
l’essentiel, la confiance en leur réussite et en leur avenir. Or, nous devons avoir à l’esprit
que notre École ne réduit pas encore suffisamment les inégalités sociales. 20 % des élèves à
l’école primaire ne maîtrisent pas les savoirs fondamentaux, 22 % des jeunes de 20 à 24 ans
ne sont ni en emploi, ni en enseignement, ni en formation.
Changer cette situation dépend de notre capacité à nous unir autour d’objectifs clairs et
ambitieux : tous les élèves doivent maîtriser les savoirs fondamentaux (lire, écrire, compter
et respecter autrui). […] »
Lettre de Jean-Michel Blanquer aux professeurs, 29 mars 2019
La loi, applicable dès la rentrée 2019, s’articule autour des points suivants :
Garantir les savoirs fondamentaux pour tous :
•• extension de l’instruction obligatoire aux plus jeunes ;
•• engagement de la communauté éducative ;
•• renforcement du contrôle de l’instruction dispensée dans la famille ;
•• renforcement de l’école inclusive.
Innover pour s’adapter aux besoins des territoires :
•• enrichissement de l’offre de formation et l’adaptation des structures administratives aux
réalités locales ;
•• recours à l’expérimentation ;
•• évaluation au service de la communauté éducative.
Améliorer la gestion des ressources humaines :
•• instituts nationaux supérieurs du professorat et de l’éducation ;
•• personnels au service de la mission éducative.
Simplifier le système éducatif.
La loi pour une École de la confiance repose notamment sur les mesures suivantes :
•• l’abaissement de l’instruction obligatoire à l’âge de 3 ans permettra à 25 000 enfants
supplémentaires, dès la rentrée 2019, de suivre les enseignements dispensés à l’école
maternelle. Véritable école du langage, la maternelle est une étape fondamentale dans
les apprentissages. La richesse du vocabulaire, l’épanouissement intellectuel et la visite
médicale dont bénéficieront ainsi tous les enfants avant 6 ans sont essentiels pour l’éga-
lité, notamment, entre les filles et les garçons ;
•• l’obligation de formation jusqu’à l’âge 18 ans à partir de la rentrée 2020 est un moyen nou-
veau de combattre le décrochage scolaire et l’exclusion sociale des jeunes les plus fragiles.
Elle concerne 56 000 jeunes mineurs qui ne sont ni en études, ni en formation ni en emploi ;
•• le prérecrutement des enseignants permettra aux étudiants qui le souhaitent d’entrer
progressivement dans la carrière de professeur. Ils se verront peu à peu confier des mis-
sions pédagogiques et d’enseignement avec un contrat rémunéré, cumulable avec les
bourses universitaires ;
•• la création d’un service public de l’École inclusive à partir de la rentrée 2019 opère un
véritable changement de paradigme plutôt qu’une simple réorganisation de l’accompagne-
ment des élèves à besoins éducatifs particuliers. Elle repose notamment sur une améliora-
tion significative des conditions de recrutement, de formation et de travail des personnels ;
234
Chapitre 17 • Les institutions et la politique éducative de la France Système éducatif
(suite)
•• des établissements publics locaux d’enseignement international (EPLEI) sont créés par
la loi. Ils permettent un enseignement avec des horaires renforcés en langues étrangères1.
•• un Conseil d’évaluation de l’école sous dépendance ministérielle est instauré.
Système éducatif
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1. Les moyens déployés dans ces établissements en direction des seuls élèves concernés ne risquent-ils pas de créer des
iniquités entre élèves et, par là même, de remettre en question l’idée d’un système scolaire unique pour tous les enfants ?
La question peut se poser …
2. [education.gouv.fr/cid133383/ensemble-pour-l-ecole-de-la-confiance-annee-scolaire-2018-2019.htm].
235
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
L’essentiel à retenir
L’éducation est un service public national, dont l’organisation et le fonctionnement sont assurés
par l’État, selon une organisation de services d’administration centrale ou déconcentrée, et sous
réserve des compétences attribuées aux collectivités territoriales pour les associer au développe
ment de ce service public.
Depuis les années 1980, le poids des collectivités territoriales s’est vu accru par une politique de
décentralisation des compétences.
La politique éducative de l’État est ainsi définie selon plusieurs échelons (région/département/
commune). Cette déclinaison permet d’agir en fonction du contexte local et en partenariat avec
les collectivités territoriales : les communes pour l’enseignement primaire, les départements pour
les collèges et les régions pour les lycées.
Il en est de même pour les personnels d’inspection qui se différencient selon qu’ils exercent à
l’échelle nationale (IGEN), à celle de l’académie (IA-DASEN) ou à celle de la circonscription (IEN).
Il est donc à retenir qu’aux différents niveaux d’enseignement correspondent différentes instances
ayant des compétences administratives et financières et des responsabilités pédagogiques spéci
fiques.
Si l’organisation de l’enseignement public gratuit et laïque à tous les degrés est un devoir de l’État,
les différentes réformes qui se sont succédé ont eu pour objectif de transformer le système éduca
tif au rythme des évolutions sociétales et des volontés politiques.
Les récentes et importantes évolutions entreprises (loi pour une école de la confiance) s’inscrivent
dans une cohérence d’ensemble : instaurer une continuité dans le cadre du socle commun de
connaissances, de compétences et de culture, et favoriser, pour tous les cycles, un renforcement
des apprentissages, et notamment des fondamentaux.
Les mots-clefs
•• État et collectivités territoriales
•• Politique éducative
•• Décentralisation
•• Corps d’inspection : IGEN, IA-DASEN, IEN
•• Académie/région, département, circonscription, commune
•• Compétences administratives
•• Responsabilités pédagogiques
•• École, EPLE, collège, lycée, LEGT, LP, EREA
236
Chapitre 18 • Les grands principes de la politique éducative Système éducatif
Système éducatif
« En France, environ 40 % des élèves en fin de primaire ne possèdent pas les
connaissances fondamentales (ni en lecture, ni en mathématiques) […] La pro-
portion actuelle d’élèves en difficulté en mathématiques en fin d’école primaire
est préoccupante : 42 % des élèves ont une maîtrise fragile des mathématiques,
voire de grandes difficultés à l’issue de l’école primaire. La France obtient le score
moyen le plus faible des 26 pays de l’OCDE (TIMSS 2015). […] 40,5 % des élèves
français de 15 ans ne maîtrisent pas la lecture à la fin du collège (PISA 2015)
[…] Les travaux du Cnesco (2015), ont mis en évidence une forte ségrégation
dans les collèges et les lycées […] 10 % des élèves fréquentent un établissement
qui accueille au moins 63 % d’élèves issus de milieux socialement défavorisés. »
Le domaine majeur d’évaluation de PISA 2018 porte sur la compréhension de
l’écrit. Les résultats ne seront publiés qu’en décembre 2019.
montrent à l’évidence que les différentes politiques éducatives menées depuis ces 20
dernières années ont du mal à produire leurs effets…
Les gouvernements successifs ont mobilisé à des degrés divers d’importants moyens.
Le ministre actuel J.-M. Blanquer veut désormais « restaurer l’école de la confiance »
et a mis en place un certain nombre de mesures dès la rentrée 2017.
S’il vous revient de vous faire votre propre opinion sur la question, il est important
de comprendre ce qu’est une politique éducative, les enjeux actuels et sa déclinaison
sous forme de dispositifs.
237
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
Pour atteindre ces objectifs, le ministère a adopté une démarche de projet ; si elle
inclut des moyens (humains, financiers…) à la mesure de ses ambitions, elle s’inscrit
dans une démarche pluriannuelle.
Les circulaires de rentrée présentent chaque année scolaire les priorités de la poli-
tique éducative. Jusqu’à présent, il s’agissait d’une « feuille de route » qui s’adressait à
tous, une vision du cap fixé à l’enseignement scolaire, de la maternelle au lycée. Cette
année, plusieurs circulaires de rentrée ont été publiées : l’une traite exclusivement des
priorités pour l’école primaire, une autre donne les priorités pour l’école inclusive.
La circulaire de rentrée 2019 – Les priorités pour l’école primaire, publiée le 29 mai
20191, détaille les priorités pour l’année scolaire 2019-2020.
•• L’école maternelle, école de l’épanouissement et du langage :
– développer la sécurité affective à l’école maternelle ;
– renforcer la préparation aux apprentissages fondamentaux ;
– une priorité : l’enseignement structuré du vocabulaire oral ;
– enrichir la formation des professeurs débutant en école maternelle.
•• L’acquisition des savoirs fondamentaux par tous les élèves : une priorité nationale :
– des évaluations pour faire réussir les élèves ;
– cibler des priorités stratégiques du CP au CM2 ;
Système éducatif
– le dédoublement des classes de CP et de CE1 : un levier pour la réussite de tous les
élèves ;
– conforter l’enseignement précoce des langues vivantes étrangères.
•• Un pilotage en soutien de l’action pédagogique des professeurs :
– une formation renforcée ;
– des ressources d’accompagnement plus riches au bénéfice des professeurs ;
– la nécessaire mobilisation des cadres en appui des professeurs.
•• Cultiver le plaisir d’être ensemble :
– respecter autrui ;
– mieux accueillir les élèves en situation de handicap ;
– développer l’éducation artistique et culturelle ;
– assurer l’équité entre tous les territoires de la République.
De plus, le 5 juin 2019 a été publiée une circulaire de rentrée 2019 plus axée sur
l’École inclusive qui concerne bien sûr les enseignants du premier degré (cf. p. 203).
239
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
240
Chapitre 18 • Les grands principes de la politique éducative Système éducatif
Ces politiques éducatives se basent sur des travaux de recherche ou des études
internationales qui mettent en exergue des indicateurs ; ceux-ci permettent alors
de focaliser l’attention gouvernementale vers une problématique précise, comme
par exemple le renforcement de la maîtrise des fondamentaux ou la promotion de
l’égalité filles/garçons.
Système éducatif
fonction des besoins des élèves, en particulier pour les thématiques prioritaires déter-
minées à partir des résultats obtenus par chacun des élèves.
« L’évaluation doit être bienveillante, ce qui ne veut pas dire laxiste, mais au contraire
exigeante, avec des exigences claires aux yeux des familles et des élèves […]. »
Les enquêtes internationales montrant que la culture de l’évaluation constitue l’un des
principaux leviers de progrès des systèmes éducatifs, il a été mis en place (avec le concours
du CSEN) depuis la rentrée 2018 des évaluations pour tous les élèves de CP et de CE1 en
français et en mathématiques. Ces évaluations se veulent un outil pour combattre l’échec
scolaire en identifiant au plus tôt les difficultés et éviter qu’elles ne se cristallisent en pro-
posant des outils pédagogiques les plus adaptés aux besoins des élèves.
À mi-parcours du CP, ces évaluations sont complétées par un bilan intermédiaire qui
offre aux professeurs la possibilité d’apprécier précisément les progrès des apprentissages.
Enfin, le conseil national d’évaluation du système (Cnesco) est une institution en
charge d’une évaluation indépendante qui a pour mission d’améliorer la connaissance
du système scolaire en ce qui concerne son fonctionnement et ses résultats. Elle vise
ainsi à éclairer tant les acteurs du monde scolaire (élèves, parents d’élèves, profes-
sionnels de l’Éducation nationale, collectivités territoriales, associations d’éducation
populaire, etc.) que le grand public. Parmi les récentes publications, on peut citer celle
portant sur le thème « Écrire et rédiger : comment guider les élèves dans leurs appren-
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tissages ? » (cnesco.fr, mars 2018). L’article 9 de la loi « pour une école de la confiance
» prévoit de mettre en place un nouveau conseil d’évaluation de l’école, qui intégrera
en partie les attributions actuelles du CNESCO. « Au cœur du ministère par l’avis
que rendra le ministre sur son programme de travail et par la présence des chefs des
principaux services producteurs internes d’évaluations, tout en disposant des garanties
suffisantes d’indépendance, ce nouveau conseil d’évaluation de l’école a pour ambi-
tion, grâce au périmètre très large des évaluations qu’il examinera et pilotera pour les
nouvelles évaluations d’établissements, de devenir un instrument efficace et reconnu
d’évaluation de l’efficacité du système scolaire français »2.
1. [eduscol.education.fr/cid132705/evaluations-au-cp.html].
2. [assemblee-nationale.fr/15/projets/pl1481.asp].
241
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
!
Il existe une autre manière d’évaluer les politiques publiques : l’annexe de la loi de Finances
en donne un éclairage utile : [performance-publique.budget.gouv.fr/sites/performance_
publique/files/farandole/ressources/2019/pap/html/DBGPGMPRESSTRATPGM140.htm].
FOCUS
Le Programme International pour le Suivi des Acquis des élèves (PISA)
PISA est une évaluation internationale mise sur pied par l’Organisation de Coopération et de
Développement Économiques (OCDE), qui vise à tester les compétences des élèves de 15 ans.
Il s’agit d’une enquête menée tous les trois ans. Elle a pour objectif de fournir aux différents
acteurs (décideurs politiques, autorités scolaires, enseignants, parents, élèves) des données
comparatives permettant d’estimer dans quelle mesure les élèves disposent des connaissances
et aptitudes que la société moderne exige.
Le programme PISA a pour but de fournir aux pays membres de l’OCDE et aux pays partenaires
participant à l’enquête des informations sur les performances des jeunes de 15 ans en lecture,
en mathématiques et en sciences. Le premier cycle comprend trois enquêtes qui ont eu lieu res-
pectivement en 2000, 2003 et 2006. Un deuxième cycle inclut les enquêtes de 2009, de 2012 et
l’enquête de 2015 centrée sur les sciences.
Les résultats des enquêtes PISA servent à établir en priorité trois types d’indicateurs :
•• les indicateurs de performance dans les trois domaines testés ;
•• les indicateurs contextuels (permettant d’associer les résultats aux caractéristiques des
élèves et des établissements) ;
•• les indicateurs de tendances (montrant l’évolution des résultats et des indicateurs
contextuels au fil du temps).
242
Chapitre 18 • Les grands principes de la politique éducative Système éducatif
« Il ne s’agit, en aucun cas, d’abaisser le niveau d’exigence requis par les prescrip-
tions des programmes d’enseignement, mais de faire de l’évaluation une démarche,
et non seulement une mesure, afin que l’élève se sente valorisé et encouragé à
prendre confiance en ses capacités et puisse progresser ». La circulaire rappelle que
la loi d’orientation « appelle à faire évoluer les modalités d’évaluation des élèves
vers une évaluation positive, simple et lisible, valorisant les progrès, encourageant
les initiatives et compréhensible par les familles, pour mesurer le degré d’acqui-
Système éducatif
sition des connaissances et des compétences ainsi que la progression de l’élève ».
Les contenus évalués devront être « précisés à l’avance, les objectifs et les critères de
l’évaluation clairement énoncés et explicités ». La communication des résultats de
l’évaluation devra être « accompagnée de commentaires précis mettant en évidence
non seulement les erreurs, les insuffisances, les fragilités, mais aussi et surtout les
réussites et les progrès de l’élève afin de lui permettre d’en tirer le meilleur profit ».
« À l’école comme au collège l’évaluation s’appuiera sur les compétences du
socle commun ».
et de compétences et de culture
Le « socle commun de connaissances et de compétences » présente ce que tout élève
doit savoir et maîtriser à la fin de la scolarité obligatoire.
Ce dispositif issu de l’article 9 de la loi du 23 avril 2005 d’orientation et de pro
gramme pour l’avenir de l’école a pour but d’établir pour tous les élèves, un socle
commun des savoirs (connaissances, compétences, valeurs et attitudes) indis
pensables à acquérir durant la scolarité obligatoire. « Elles sont particulièrement
nécessaires à l’épanouissement et au développement personnels des individus, à leur
inclusion sociale, à la citoyenneté active et à l’emploi ».
1. [eduscol.education.fr/cid97131/suivi-et-evaluation-a-l-ecole-maternelle.html].
243
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
Article 9 :
La scolarité obligatoire doit au moins garantir à chaque élève les moyens néces
saires à l’acquisition d’un socle commun constitué d’un ensemble de connais
sances et de compétences qu’il est indispensable de maîtriser pour accomplir
avec succès sa scolarité, poursuivre sa formation, construire son avenir personnel
et professionnel et réussir sa vie en société.
•• Mars 2006 : Recommandations du Haut Conseil de l’éducation
Le socle correspond à ce que nul n’est censé ignorer en fin de scolarité obligatoire
sous peine de se trouver marginalisé ou handicapé. Grâce au socle, chacun pourra
continuer à se former tout au long de la vie et s’adapter aux évolutions de la société.
•• Juillet 2006 : Instauration du socle commun de connaissances et de compétences
Le décret n° 2006-830 du 11 juillet 2006 relatif au socle commun de connaissances et
de compétences est pris en application de l’article 9 de la loi n° 2005-380 du 23 avril
2005 d’orientation et de programme pour l’avenir de l’école (media.education.gouv.
fr/file/19/2/2192.pdf).
244
Chapitre 18 • Les grands principes de la politique éducative Système éducatif
Système éducatif
Le décret du 31 mars 2015 a défini le
nouveau socle commun de connais-
sances, de compétences et de culture,
pour une mise en œuvre depuis la rentrée
2016. L’école obligatoire ne peut pas seu-
lement apprendre aux élèves à lire, écrire
et compter. Elle doit leur transmettre les
outils pour devenir des citoyens éclairés,
poursuivre des études et se construire un
avenir personnel et professionnel.
Le socle commun, cadre de référence de
la scolarité obligatoire se présente sous
la forme d’une fiche dressant un bilan
global sur les 8 champs d’apprentissage
du socle (cf. infographie ci-contre). Les
paliers d’évaluation sont alignés sur la
fin de chacun des cycles (CE2, 6e, 3e),
grâce à un indicateur simple : maîtrise
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245
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
a. L’éducation prioritaire
La politique de l’éducation prioritaire intervient pour les écoles et collèges où l’échec
scolaire est le plus important. Elle a pour objectif de compenser l’impact des inéga-
lités sociales et économiques sur la réussite scolaire par un renforcement de l’action
pédagogique et éducative dans les écoles et établissements des territoires qui ren-
contrent les plus grandes difficultés sociales. 18 % des écoliers, 20 % des collégiens
et 2 % des lycéens sont scolarisés en éducation prioritaire (REP) ; 7 % des élèves du
public sont scolarisés dans un réseau d’éducation prioritaire renforcé (REP+).
Six priorités sont définies pour les réseaux d’éducation prioritaire :
1. Garantir l’acquisition du « Lire, écrire, parler » et enseigner plus explicitement les
compétences que l’école requiert pour assurer la maîtrise du socle commun ;
2. Conforter une école bienveillante et exigeante ;
3. Mettre en place une école qui coopère utilement avec les parents et les partenaires
pour la réussite scolaire ;
4. Favoriser le travail collectif de l’équipe éducative ;
5. Accueillir, accompagner, soutenir et former les personnels ;
6. Renforcer le pilotage et l’animation des réseaux.
( Voir focus ci-après)
246
Chapitre 18 • Les grands principes de la politique éducative Système éducatif
FOCUS
L’éducation prioritaire en France
Une politique d’éducation prioritaire vise à réduire les inégalités sociales et économiques sur la
réussite scolaire dans les écoles et les établissements les plus défavorisés.
Bref historique de l’éducation prioritaire en France
En France, l’éducation prioritaire est mise en œuvre à partir de 1981. Elle s’affirme en rupture avec le
principe républicain d’égalité dans la répartition des moyens : politique de compensation et d’équité,
elle vise à corriger les inégalités socio-économiques et culturelles repérées sur un territoire. « Donner
plus à ceux qui ont moins » est l’idée qui prévaut à la création des ZEP (zones d’éducation prioritaire).
•• En 1990 a lieu la première relance de la politique d’éducation prioritaire, recentrée sur la réussite
des élèves et l’amélioration des performances scolaires. Le nombre de ZEP augmente.
•• En 1997, deuxième plan de relance : les REP (réseaux d’éducation prioritaire) sont créés. Suite au
rapport MOISAN/SIMON, sur les déterminants de la réussite scolaire en zone d’éducation prioritaire,
dix objectifs sont prescrits. Un contrat de réussite formalise la politique de chaque réseau.
•• Le plan de relance de 2006 distingue deux types de réseau d’éducation prioritaire (REP) :
– les RAR (réseaux ambition réussite), dans les secteurs qui concentrent les difficultés
sociales et scolaires et qui bénéficient de moyens supplémentaires ;
– les RRS (réseaux de réussite scolaire).
Système éducatif
•• Rentrée 2010, le programme CLAIR (collèges et lycées pour l’ambition, l’innovation et la réussite)
est expérimenté dans 105 établissements : ceux rencontrant le plus de difficultés en matière de
climat scolaire. Il est étendu en 2011 aux écoles et élargi au RAR, et devient le programme ECLAIR.
2014 : La refondation de l’éducation prioritaire
Le chantier de la refondation de l’éducation prioritaire a démarré en janvier 2014. Cette réforme,
qui s’inscrit dans le cadre de la loi d’orientation pour la refondation de l’école du 8 juillet 2013,
vise à ramener à moins de 10 % les écarts de réussite scolaire entre les élèves des zones d’édu-
cation prioritaire (ZEP) et les autres élèves.
•• De nouveaux sigles, les REP et REP+. Les RRS et Eclair sont remplacés par les réseaux d’éducation
prioritaire REP et REP+.
•• Ce nouveau système impacte l’école à tous les niveaux :
– à la maternelle : la scolarisation des enfants de moins de 3 ans ;
– à l’école élémentaire : chaque école en éducation prioritaire bénéficiera d’un poste « plus de
maîtres que de classes » ;
– au collège : les élèves de 6e seront pris en charge de façon continue jusqu’à 16 h 30 grâce à des
recrutements d’assistants d’éducation permettant de leur proposer une aide aux devoirs, un
soutien méthodologique ou un tutorat.
•• La coopération avec les parents sera développée. Par exemple, les parents pourront être accueillis
par les enseignants chaque matin avant le début des cours.
•• L’indemnité des enseignants exerçant en ZEP sera augmentée et leur avancement de carrière sera
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accéléré.
1. [education.gouv.fr/cid138289/dedoublement-des-classes-de-cp-en-education-prioritaire-renforcee-premiere-
evaluation.html].
247
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
Système éducatif
phones nouvellement arrivés).
Les actes de violence ne restent plus à la porte des écoles ; ils mettent en péril la
réussite scolaire, l’égalité des chances, et plus largement les valeurs même de notre
société. Le ministère de l’Éducation nationale s’est associé à d’autres ministères pour
agir contre et prévenir la violence à l’école.
Exemple
Exemples de dispositifs
◗◗L’opération « agir contre le harcèlement à l’école » ;
◗◗la lutte contre les « jeux » dangereux et les pratiques violentes ;
◗◗la lutte contre le décrochage scolaire.
1. [eduscol.education.fr/cid59114/ressources-pour-les-eana.html].
249
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
FOCUS
Systèmes éducatifs en Europe :
quelques éléments de comparaison
Chaque État membre de l’Union européenne (UE) est responsable de ses systèmes d’éducation et de
formation, comme l’a rappelé le traité de Lisbonne en vigueur depuis le 1er décembre 2009. Pour illus
trer le propos, citons un extrait de la Déclaration de gouvernance de la Commission Européenne :
« La Communauté contribue au développement d’une éducation de qualité en encourageant la
coopération entre États membres et, si nécessaire, en appuyant et en complétant leur action, tout
en respectant pleinement la responsabilité des États membres pour le contenu de l’enseignement
et l’organisation du système éducatif ainsi que leur diversité culturelle et linguistique. »
Ainsi, chaque État élabore et met en œuvre un système différent même si de nombreuses simi
litudes existent. (voir les tableaux ci-après). La stratégie de l’UE insiste sur la nécessité pour
les pays de collaborer et d’en tirer des enseignements mutuels. La principale différence qu’il
convient de retenir est liée à une décentralisation plus ou moins forte. Ainsi, la France a une
politique éducative très fortement centralisée et donc uniformisée, à la différence de l’Alle-
magne, ou encore de l’Espagne où les régions ont un poids prépondérant.
À noter que les pays du nord de l’UE comme la Finlande se démarquent de cette politique et
misent avant tout sur un élève au centre du processus éducatif. Toutefois, décentralisées ou
non, toutes les politiques éducatives s’entendent pour essayer de combattre les disparités et
faire du système éducatif un facteur de réduction des inégalités sociales.
En savoir plus :
•• Politique de l’UE en matière d’enseignement scolaire :
ec.europa.eu/education/policy/school_fr
•• Eurypedia – L’encyclopédie européenne sur les systèmes éducatifs nationaux réalisée par Eurydice.
eacea.ec.europa.eu/education/eurydice/eurypedia_fr.php
•• Regards sur l’éducation 2016 : Les indicateurs de l’OCDE :
[oecd.org/fr/education/regards-sur-l-education-19991495.htm].
☞
250
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.
(suite)
Âge 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19
Pays
HAUPT-, REAL-, GESAMTSCHULE ;
Allemagne KINDERGARTEN GRUNDSCHULE
GYMNASIUM
LYCEE LGT / LP
France ECOLE MATERNELLE ECOLE ELEMENTAIRE (CP au CM2) COLLEGE (6° à 3°)
(2° à Term)
(LUKIOKOULUTUS -
(ESIOPETUS-FÖRSKOLEUNDERVISNING) (PERUSSOPETUS - GRUNDLÄGGADE UTBILDNING)
GYMNASIEUBILDNING)
JARDIN
Finlande ECOLE PRIMAIRE POLYVALENTE ECOLE SECONDAIRE
ENFANTS
LICEO / ISTITUTO
Italie SCUOLA DELL’INFANZIA SCUOLA PRIMARIA SCUOLA SECONDARIA I (media)
TECNICO
SECONDARY SCHOOLS
PRIMARY SCHOOLS SECONDARY
Royaume-Uni NURSERY SCHOOLS (Key stage 3 : 11-14y /
(Key stage 1 : 5-7y / Key stage 2 : 7-11y ) SCHOOLS
Key stage 4 : 14-16y )
Tableau 1 : Structures des systèmes scolaires
Enseignement primaire
de quelques pays européens (primaire et secondaire)
☞
251
Système éducatif
Système éducatif
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
(suite)
Tableau 2 : Nombres de jours de classe sur l’année
5 ou 6 jours / semaine
Allemagne
avec, dans ce cas, deux samedis libres /mois
4 ou 4,5 jours / semaine
France
sur décision du conseil d’école
Finlande 5 jours / semaine
4,5 jours / semaine
Italie répartis sur 5 à 6 jours selon
les écoles
Royaume-Uni 5 jours / semaine
15 à 20 heures / semaine
Allemagne
en fonction de l’âge
France 24 heures / semaine
Finlande 19 heures / semaine
Italie Minimum 25 heures / semaine
21 à 25 heures / semaine
Royaume-Uni
en fonction de l’âge
252
Chapitre 18 • Les grands principes de la politique éducative Système éducatif
Synt hèse
L’essentiel à retenir
Les grands principes de la politique éducative sont portés par un projet global et de nombreux dis
positifs qui ont pour vocation de promouvoir les grands principes du système éducatif : l’obligation
scolaire, la gratuité, la laïcité, la neutralité et la liberté de l’enseignement, et l’égalité. Nous pou
vons citer comme piliers de ces dispositifs : le socle commun, l’évaluation par compétences et une
attention toujours plus grande aux difficultés que peuvent rencontrer les élèves afin de favoriser
la réussite de chacun. Rappelez-vous ce sur quoi nous avons déjà insisté et qui revient comme un
leitmotiv : égalité des droits et des chances et refus de toutes discriminations.
Les mots-clefs
•• Éducation prioritaire •• Inclusion
•• Échec scolaire •• Violence
•• Évaluations nationales •• Illettrisme
•• Socle commun •• Projet d’école et projet éducatif territorial
•• Livret personnel de compétences (PEDT)
Système éducatif
•• Discriminations •• REP, REP+
•• Handicap •• Activités pédagogiques complémentaires (APC)
•• CLIS •• PPRE
•• Intégration •• PPS
•• UPE2A
•• Circulaire n° 2013-017 du 6 février 2013 → Organisation du temps scolaire dans le premier degré
et des activités pédagogiques complémentaires.
•• Circulaire n° 2013-036 du 20 mars 2013 → Projet éducatif territorial (PEDT).
•• Loi n° 2013-595 du 8 juillet 2013 → Loi d’orientation et de programmation pour la refondation de
l’école de la République.
•• Projet de loi pour une école de la confiance adopté définitivement le 4 juillet 2019 mais non
encore promulgué à ce jour (juillet 2019).
•• Note de service n° 2019-087 du 28 mai 2019 → Circulaire de rentrée 2019 - Les priorités pour
l’école primaire.
253
Cours et méthodes Lesgrandsprincipesdelapolitiqueéducative:quelquesdispositifsactuels
254
Cours et méthodes Lesgrandsprincipesdelapolitiqueéducative:quelquesdispositifsactuels
Sous-partie 3.2
L’enseignant, acteur
de la communauté
éducative
255
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
19 Les acteurs de la
communauté éducative
Plan du chapitre
1. Les acteurs 256
2. Les partenaires de l’école 263
1 Les acteurs
Lorsque l’on parle des acteurs de l’École, on pense immédiatement aux personnels
travaillant dans les écoles et les établissements scolaires : les personnels titulaires,
stagiaires et non titulaires exerçant au titre du ministère de l’Éducation nationale
et de l’Enseignement supérieur sont composés à plus de 78 % d’enseignants. Les
autres personnels sont des personnels d’encadrement, de direction, d’inspection,
d’éducation, d’orientation, personnels administratifs, techniques, sociaux et de
santé, de surveillance et d’assistance éducative (source : Repères et Références Sta
tistiques du ministère, RRS, édition 2018).
On préfère désormais parler des acteurs de la « communauté éducative ». L’école
mobilise tous ces acteurs, autant à l’interne que dans la communauté environ
nante, et mise sur le partage et la qualité de leurs relations pour réaliser sa mis
sion qui est d’instruire et d’éduquer. Les acteurs sont : les élèves et étudiants,
les personnels enseignants et d’encadrements, les personnels administratifs et
techniques et les parents d’élèves. Il va sans dire que pour atteindre les objec
tifs assignés à l’École, chaque acteur de cette communauté éducative est investi
d’une mission précise qui s’inscrit dans une logique de co-éducation.
256
Chapitre 19 • Les acteurs de la communauté éducative Système éducatif
Les élèves restent le centre autour duquel ce système va s’organiser. En voici quelques
exemples :
•• Dans la loi du 11 févier 2005, l’article 19 affirme que :
Système éducatif
« Tout enfant, tout adolescent présentant un handicap ou un trouble invalidant de
la santé est inscrit dans l’école ou dans l’un des établissements mentionnés [...], le
plus proche de son domicile, qui constitue son établissement de référence. »
•• Le droit d’accueil des élèves des écoles maternelles et élémentaires pendant le temps
scolaire, a été institué par la loi du 20 août 2008.
« Tout enfant scolarisé [...] bénéficie gratuitement d’un service d’accueil lorsque
ces enseignements ne peuvent lui être délivrés en raison de l’absence imprévi-
sible de son professeur et de l’impossibilité de le remplacer. Il en est de même en
cas de grève [...] ».
Ainsi, l’État s’engage à ce que l’élève soit accueilli tout en respectant le droit de grève
des enseignants.
Tout est mis en œuvre pour que les apprentissages puissent se faire dans un climat
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.
257
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
Le professeur des écoles est un enseignant du premier degré. Il peut exercer sa profes-
sion auprès d’élèves de 2 à 11 ans (de la classe de toute petite section au CM) ou dans des
cas particuliers d’affectation auprès d’élèves de plus de 11 ans (Sections d’Enseignement
Général et Professionnel Adapté (SEGPA) de collège, Institut Médico-Éducatif (IME)).
Il est susceptible d’intervenir dans tous les cycles de l’école primaire.
Le professeur des écoles a la responsabilité d’une classe, à raison de 24 heures heb
domadaires auxquelles s’ajoutent 108 heures annuelles dédiées à des activités complé
mentaires. Il dispense un enseignement polyvalent. En amont et en aval de cette prise
en charge de la classe, l’exercice du métier de professeur des écoles comprend aussi la
conception des activités et des séquences pédagogiques, l’évaluation et le suivi des pro
grès des élèves, le travail d’équipe, les relations avec les parents et les partenaires éduca
tifs comme le stipule le référentiel des compétences des enseignants (voir le chapitre 16).
Si l’enseignant a dans ses fonctions la responsabilité d’une classe, il ne doit pas
oublier non plus qu’il fait partie d’une équipe pédagogique composée de toutes les
personnes enseignantes intervenant dans l’école : directeur, collègues, etc.
L’équipe pédagogique peut solliciter en cas de besoin les conseillers pédagogiques
rattachés à la circonscription ; le rôle de ces derniers consiste dans ce cas à aider
l’équipe à bien gérer son temps et à optimiser l’organisation et le fonctionnement
des cycles pédagogiques. Ils apportent leur concours à l’élaboration, à la réalisation
et au suivi des projets d’école, ils soutiennent la mise en œuvre d’activités nouvelles
et accompagnent les équipes d’enseignants dans la réalisation de ces activités.
Pour le côté déontologique du métier d’enseignant, nous vous invitons à relire le
chapitre 15 ainsi que le référentiel de compétences des enseignants.
Si le directeur joue un rôle de premier plan, il n’est pas le supérieur hiérarchique des autres
Système éducatif
professeurs de l’école (c’est le rôle de l’IEN). Il n’y a pas de « statut » de directeur d’école,
simplement une fonction.
1. CAPA-SH : Certificat d’aptitude professionnelle pour les aides spécialisées, les enseignements adaptés et la scolarisation
des élèves en situation de handicap.
2. CAPPEI : Certificat d’Aptitude Professionnelle aux Pratiques de l’Éducation Inclusive.
259
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
Dans les textes précédents, les parents étaient reconnus comme partenaires de la
communauté scolaire. À présent, ils sont membres à part entière de la commu
nauté éducative et leur participation à la vie scolaire est reconnue.
De plus, la promotion de la « coéducation » est un des leviers essentiels de la refon-
dation de l’École. Elle est mentionnée dès l’article 1 de la loi du 8 juillet 2013. La res
ponsabilité partagée entre l’École et la famille dans l’éducation des enfants, est gage
de l’épanouissement et de la réussite scolaire.
Un certain nombre de guides d’information ou d’applications ont été mises à disposition
pour permettre aux parents de mieux accompagner leurs enfants durant leur scolarité1.
1. [education.gouv.fr/pid34299/accompagner-son-enfant-tout-au-long-de-l-annee.html].
260
Chapitre 19 • Les acteurs de la communauté éducative Système éducatif
En ce qui concerne les associations de parents d’élèves, elles doivent être en mesure
de se faire connaître auprès de l’ensemble des parents d’élèves et de les informer sur
leur action. Pour cela, elles peuvent prendre connaissance et obtenir copie de la liste
des parents d’élèves de l’école mentionnant leurs noms, adresses postale et électro
nique, à la condition que ceux-ci aient donné leur accord exprès à cette communi
cation. Des moyens, comme tableaux d’affichage et boîte aux lettres, sont mis à leur
disposition par l’école.
Le décret n° 2006-935 du 28 juillet 2006 définit en particulier les conditions d’exer
cice des mandats des représentants des parents d’élèves :
•• les heures de réunion des conseils d’école, d’administration et de classe sont fixées
de manière à permettre la représentation des parents d’élèves ;
•• représentants des parents d’élèves doivent disposer des informations nécessaires
les
à l’exercice de leur mandat ;
•• ont le droit d’informer et de rendre compte des travaux des instances dans les-
ils
quelles ils siègent.
à NOTER
Système éducatif
Les élections des représentants des parents se déroulent en général sur deux jours (un ven-
dredi et un samedi) au mois d’octobre.
Concernant la place et le rôle des parents d’élèves, et dans le cadre de l’épreuve orale,
vous pouvez vous référer aux liens internet [education.gouv.fr/cid2659/les-parents-d-
eleves.html] (parents d’élèves) et [education.gouv.fr/cid116164/les-parents-delegues.
html] (parents délégués), et au sujet corrigé 1 : « La place des parents à l’école ».
Un cas particulier est celui des ATSEM (agents territoriaux spécialisés des écoles
maternelles).
261
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
L’ATSEM assiste l’enseignant de la classe alors que l’AVS assiste l’élève reconnu en
situation de handicap. Leur rôle respectif est donc clairement établi comme différent et
leurs missions ne sont donc pas les mêmes. ATSEM et AVS ne sont pas interchangeables.
Le professeur des écoles se doit ainsi de mettre l’accent sur les tâches d’organisation du
travail et les modalités de communication entre enseignant et ATSEM (transmission
des consignes et présentation du travail en début de journée, des moments de régula
tion en cours ou en fin de journée). Mais il ne faut pas oublier aussi de mettre l’accent
sur la responsabilité du professeur des écoles si l’ATSEM « dysfonctionne » (acte ou
parole) et sur la vigilance quant à la communication avec les parents (devoir de réserve
1. Vasse Th., Gillot F., Leterme Ph., ATSEM-enseignant : travailler ensemble. Le partenariat Ville-École en question, CRDP
Pays de la Loire, juin 2008.
262
Chapitre 19 • Les acteurs de la communauté éducative Système éducatif
Soin
et aide des enfants durant
le temps scolaire :
Fonction Fonction
- Accueil des enfants et de leur
éducative famille ; d’entretien
- Habillage, déshabillage, rangement (ou du matériel
Responsabilité de
recherche) de vêtements ; la propreté de la classe
- Soin d’hygiène : propreté corporelle et vesti- (ménage + entretien) :
mentaire, passage aux toilettes, confort physique ; - Rangement et entretien du
- Soins infirmiers ; matériel pédagogique ;
- Réconfort, écoute des enfants. - Rangement des locaux scolaires ;
Aide et assistance durant le temps du midi : - Nettoyage et entretien des locaux
- Conduite et accompagnement au restaurant scolaire avec installa- scolaires ;
tion des enfants à table ; - Nettoyage et entretien des équipements
mobiliers ;
- Vérification des présences ;
- Nettoyage et entretien
- Accompagnement des enfants pendant le repas ;
- Accompagnement des enfants à la sieste et Les des sanitaires.
sur la cour.
Durant l’accueil du soir :
- Aide au goûter ;
fonctions
- Aide à la mise en place d’activités ;
- Accueil des parents.
de l’ATSEM1
Fonction
d’aide
Sous la responsabilité de l’enseignant,
aide matérielle pour les activités pédagogique
pédagogiques :
Ces trois aspects - Préparation des activités scolaires ;
de la fonction sont - Aide à l’encadrement d’activités (ateliers, fêtes,
Système éducatif
fortement imbriqués BCD…) ;
- Accompagnement des sorties scolaires
et complémentaires (promenades, visites, piscine, spectacle,
les uns aux autres voyage, classe de découverte…) ;
- Participation au service de surveillance
d’accueil, de cour, de goûter,
de sieste...
•• Ces derniers pourront associer à une collectivité territoriale l’ensemble des acteurs
intervenant dans le domaine de l’éducation – administrations de l’État concernées,
associations, institutions culturelles et sportives, parents d’élèves, etc. – et auront
pour objectif d’assurer la cohérence des actions conduites sur l’ensemble des
temps de vie des enfants : avant, pendant et après l’école.
•• Dans le cadre de l’organisation des rythmes scolaires, ils permettent de proposer
aux élèves des activités périscolaires diversifiées (sportives, culturelles, artis-
tiques, etc.) qui contribueront à développer leur curiosité intellectuelle et à renfor
cer le plaisir d’apprendre et d’être à l’école.
Nous évoquerons ici les trois partenaires au service du fonctionnement de l’école, au
service de l’enseignement et au service de la santé et du bien-être de l’enfant.
263
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
L a loi n° 2013-1278 du 29 décembre 2013 de finances pour 2014 crée la mission d’accom-
pagnants des élèves en situation de handicap (AESH). La cédéisation reconnaît l’accompa-
gnement des élèves en situation de handicap comme un véritable métier qui nécessite une
formation et une pérennisation. Ces nouvelles dispositions devraient faciliter la continuité de
l’accompagnement des élèves tout au long de leur scolarité ainsi que leurs apprentissages.
Leurs missions sont prévues et encadrées par la circulaire n° 2017-084 du 3-5-2017.
Système éducatif
Ce type de partenariat peut favoriser la pratique physique et sportive des élèves et
l’Éducation nationale peut aussi développer des partenariats avec les acteurs du
monde sportif : fédérations sportives scolaires, fédérations et clubs agréés par le
ministère des Sports. Les collectivités locales sont aussi des partenaires privilégiés :
des fonctionnaires territoriaux de la filière sportive peuvent alors intervenir.
265
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
266
Chapitre 19 • Les acteurs de la communauté éducative Système éducatif
dans des actions de promotion de la santé. Il est à noter qu’il n’y a pas de médecin
scolaire dans chaque école. Celui-ci dépend d’un secteur scolaire et se déplace en
fonction des besoins ou pour les bilans obligatoires : un premier bilan est effectué
entre les 5 et 6 ans de l’enfant et un second bilan au moment de l’orientation.
Par ailleurs, le médecin scolaire n’agit pas seul. Par le terme de médecine scolaire on
entend les équipes chargées de suivre la santé des enfants dès lors qu’ils sont scolari
sés, à savoir : médecins, infirmiers, assistants sociaux et secrétaires.
L’essentiel à retenir
Les acteurs du système éducatif sont nombreux à intervenir. Mais, si leurs missions sont diverses, les
professeurs concourent au sein de la communauté éducative à la réussite de tous les élèves dans une
action cohérente et coordonnée. Pour cela, il convient de travailler ensemble, de communiquer, comme
le préconise les compétences 10 à 13 du référentiel des enseignants : contribuer à l’action de la commu
nauté éducative ; coopérer au sein d’une équipe ; avec les parents d’élèves ; les partenaires de l’école.
Système éducatif
Les mots-clefs
•• Communauté éducative •• Enseignants
•• État et collectivités territoriales •• Projet éducatif territorial
•• Représentants parents d’élèves •• Personnel communal
•• Co-éducation •• Élèves
•• Médecin scolaire •• ATSEM (maternelle)
•• Directeur d’école •• AVS/EVS/AESH
•• RASED •• Intervenants extérieurs
267
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
(suite)
•• Circulaire n° 97-178 du 18 septembre 1997 → surveillance et sécurité des élèves dans les écoles
maternelles et élémentaires publiques.
•• Circulaire n° 99-136 du 21 septembre 1999 → organisation des sorties scolaires dans les écoles
maternelles et élémentaires publiques.
•• Circulaire n° 2000-075 du 31 mai 2000 → test nécessaire avant la pratique des sports nautiques.
•• Décret n° 92-850 du 28 août 1992, modifié par décret n° 2018-152 du 1er mars 2018 → statut
particulier du cadre d’emplois des agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles.
•• Loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des
personnes handicapées → principe du droit à compensation du handicap et de l’obligation de
solidarité de l’ensemble de la société.
•• Circulaire n° 2013-019 du 4 février 2013 → circulaire « 108 heures ».
•• Circulaire n° 2013-038 du 13 mars 2013 → mise en œuvre des nouveaux rythmes scolaires : travail
à temps partiel dans les écoles et décharges des directeurs d’école.
•• Circulaire n° 2013-036 du 20 mars 2013 → projet éducatif territorial.
•• Circulaire n° 2013-142 du 15 octobre 2013 → « Renforcer la coopération entre les parents et
l’école dans les territoires ».
•• Circulaire n° 2014-107 du 18 août 2014 → fonctionnement (Rased) et missions des personnels qui
y exercent.
•• Circulaire n° 2015-129 du 21 août 2015 dispositif → dispositif pour la scolarisation des élèves en
situation de handicap.
•• Circulaire n° 2017-026 du 14 février 2017 → Certificat d’aptitude professionnelle aux pratiques
de l’éducation inclusive et formation professionnelle spécialisée (CAPPEI).
•• Circulaire n° 2017-084 du 3 mai 2017→ Missions et activités des personnels chargés de l’accompagne-
ment des élèves en situation de handicap.
268
Chapitre 20 • Fonctionnement budgétaire et financier de l’école Système éducatif
20 Fonctionnement budgétaire
et financier de l’école
Plan du chapitre
1. Le fonctionnement de la coopérative scolaire 269
2. Des aspects budgétaires du fonctionnement de l’école 271
Une école ne fonctionne pas de la même façon qu’un collège ou un lycée. Elle n’a
ni personnalité juridique, ni autonomie financière. Son financement provient de la
Système éducatif
commune, l’État, les parents d’élèves, la caisse des écoles et la coopérative scolaire.
269
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
270
Chapitre 20 • Fonctionnement budgétaire et financier de l’école Système éducatif
Système éducatif
de l’enseignement du premier degré (USEP) ; en ce cas, l’USEP apporte toute
aide pour la mise en place de l’association (statuts type, lettre type d’inscription
en préfecture, etc.).
•• Une coopérative scolaire OCCE peut également être créée. Elle en respecte la phi
losophie, les règles de fonctionnement et participe alors aux actions de cet organisme.
Nous vous invitons à consulter le lien suivant : [cache.media.eduscol.education.fr/
file/guide_pratique_directeurs_d_ecole/42/7/Guide_direction_ecole_6_fiche_la_
cooperative_scolaire_360427.pdf].
!
La création d’une coopérative scolaire ne doit pas être un moyen détourné pour réclamer
de l’argent aux parents afin de pallier la contribution insuffisante de la commune.
271
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
De plus, il faut noter que certains projets pédagogiques peuvent bénéficier d’un
financement alloué par l’inspection académique. Enfin, il peut exister des plans
d’équipement nationaux (par exemple le plan numérique pour l’éducation).
Une participation financière peut être demandée aux parents d’élèves pour des acti
vités facultatives organisées par l’école : sorties scolaires avec nuitées, sorties sco
laires dépassant les horaires de la classe. Aucun élève ne doit en être écarté pour des
raisons financières. En cas de difficultés, des solutions sont à rechercher auprès de la
municipalité, de la coopérative scolaire, d’associations agréées complémentaires de
l’école. Les activités organisées sur le temps scolaire, quant à elles, sont obligatoires
et doivent donc être gratuites.
272
Chapitre 20 • Fonctionnement budgétaire et financier de l’école Système éducatif
L’essentiel à retenir
Il est utile pour un enseignant de connaître l’organisation administrative et budgétaire des écoles
et le fonctionnement de la coopérative scolaire. En effet, la mise en œuvre des choix et des projets
pédagogiques entraîne un « montage financier » qu’il convient de maîtriser lors de la rédaction
desdits projets. De plus il est nécessaire pour un enseignant de savoir qui finance quoi dès l’élabo
ration des différents projets.
Les mots-clefs
•• Fonctionnement budgétaire
•• Coopérative scolaire
Système éducatif
•• Budget des écoles
•• Caisse des écoles
273
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
Une école n’est pas un établissement public. Elle n’est pas pilotée par un conseil
d’administration ou un chef d’établissement, mais par des instances de concerta-
tion pédagogique : le conseil d’école, le conseil des maîtres de cycle, le conseil des
maîtres et le conseil école-collège. [Texte à venir]
Ces instances permettent de préparer, assurer et coordonner, dans un cadre collectif et
formel, la continuité et la complémentarité des enseignements et des actions éducatives.
C’est notamment dans le cadre de ces structures et le volant horaire des 108 heures
que se mettent en œuvre les compétences 10 à 13 du référentiel de compétences des
enseignants : coopérer au sein d’un équipe, contribuer à l’action de la communauté
éducative, coopérer avec les parents d’élèves et les partenaires de l’école.
1 Le conseil d’école
1.1 Qu’est-ce que c’est ?
Le conseil d’école est l’instance qui prend les grandes décisions dans la vie de l’école :
•• adopter le projet d’école ( voir chapitre 22) ;
•• établir le projet d’organisation de la semaine scolaire ;
•• voter le règlement intérieur de l’école ;
•• donner son avis et faire des suggestions sur toutes les questions concernant le fonc-
tionnement de l’école (dont les activités périscolaires, la restauration et l’hygiène
scolaire, la scolarisation d’enfants en situation de handicap, les sorties, les actions
pédagogiques et l’utilisation des moyens) ;
•• don ner son accord sur l’organisation d’activités complémentaires éducatives,
sportives ou culturelles prévues par l’article L. 216-1 (incluses désormais dans les
nouvelles activités périscolaires (NAP))1.
1. Le terme NAP est la nouvelle dénomination pour désigner les temps d’activités périscolaires (TAP).
274
Chapitre 21 • Le rôle des différents conseils Système éducatif
Système éducatif
suivent l’élection des parents d’élèves.
Lors de sa première réunion, le conseil d’école examine les conditions d’organisation
du dialogue avec les parents. Sont précisées notamment : les conditions d’accueil des
parents, l’accès aux espaces numériques de travail (ENT), le nombre, la nature et la
date des rencontres prévues.
Les procès-verbaux sont consignés dans un registre spécial conservé à l’école et une
copie est adressée à l’IEN et au maire de la commune.
•• faire le point sur la progression des élèves dans l’acquisition des diverses compé-
tences définies pour ce cycle ;
•• donner son avis et faire des suggestions quant aux élèves en difficultés (gestion de
la difficulté à l’échelle du cycle et non à l’échelle de la classe, propositions d’aména
gements) ;
•• formuler les propositions concernant le passage des élèves d’un cycle à l’autre ou
leur maintien dans le cycle (cf. l’encadré sur la question du redoublement p. 277) ;
•• donner son avis et faire des suggestions sur toutes les questions concernant le fonc-
tionnement des cycles (dont les programmations, les progressions, les échanges
interclasses, les projets communs).
275
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
276
Chapitre 21 • Le rôle des différents conseils Système éducatif
Système éducatif
fois, dans des cas particuliers, il peut se prononcer pour un second raccourcissement, après
avis de l’inspecteur de l’éducation nationale chargé de la circonscription du premier degré ».
277
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
4 Le conseil école-collège
4.1 Qu’est-ce que c’est ?
Le conseil école-collège contribue à améliorer la continuité pédagogique et éduca-
tive entre l’école et le collège.
Le passage de l’école au collège est un moment clé de la scolarité. Avec la mise en
œuvre du socle commun de connaissances, de compétences et de culture, un
continuum, de l’école au collège, est renforcé pour tous les élèves de six à seize ans.
Des concertations et des formations communes sont organisées entre les ensei-
gnants de l’école et du collège. Elles visent à préciser la progression des exigences
méthodologiques et à harmoniser les pratiques d’évaluation.
Renforcer l’accueil, personnaliser l’accompagnement des élèves et assurer la
continuité pédagogique, aident les élèves à s’adapter au changement.
Enfin, ce conseil a pour objectif de favoriser la concertation et le travail en équipe
des professeurs des écoles et des professeurs de collège, suite à la nouvelle organisa-
tion des cycles. En effet, le cycle 3 « de consolidation » comprend : le CM1, le CM2
et la 6e. Il est donc primordial que les enseignants travaillent en étroite collaboration.
278
Chapitre 21 • Le rôle des différents conseils Système éducatif
L’essentiel à retenir
Système éducatif
Le conseil d’école est un moment privilégié de lien entre les acteurs de la communauté éduca
tive d’une école. Il a un rôle à la fois essentiel (adopte le projet d’école, établit l’organisation de
la semaine scolaire, vote le règlement intérieur, donne son accord pour l’organisation d’activités
complémentaires) et consultatif dans tout ce qui concerne le fonctionnement de l’école. Grâce à
lui, les parents d’élèves, par le biais des délégués sont informés des décisions prises.
Le conseil des maîtres de cycle est un moment privilégié de lien et d’échanges entre les acteurs
de l’équipe pédagogique de cycle d’une école. Il a un rôle de concertation (projets de cycles, élèves
en difficulté) et aussi de propositions (passage dans la classe supérieure ou non).
Tout comme le conseil des maîtres de cycle, le conseil des maîtres a un rôle de concertation entre
tous les membres de l’équipe pédagogique (règlement intérieur, projets, vie de l’école) et de pro
positions (organisation du service, gestion des problèmes survenus dans l’école…).
Les mots-clefs
•• Projet d’école •• Programmations
•• Semaine scolaire •• Organisation du service
•• Règlement intérieur •• Vie de l’école
•• Fonctionnement de l’école •• Cycles et projet de cycle
•• Activités scolaires et périscolaires •• Conseil d’école
•• Parents d’élèves •• Conseil des maîtres de cycle
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.
279
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
(suite)
280
Chapitre 22 • Le projet d’école Système éducatif
22 Le projet d’école
Plan du chapitre
1. Généralités sur le projet d’école 281
2. Quel est l’objectif principal du projet d’école ? 283
3. Le projet d’école mode d’emploi 283
Système éducatif
Extraits
« Dans chaque école […], un projet d’école est élaboré avec les représentants de la
communauté éducative. Le projet est adopté, pour une durée comprise entre 3 et 5
ans, par le conseil d’école ou le conseil d’administration, sur proposition de l’équipe
pédagogique de l’école […] pour ce qui concerne sa partie pédagogique. […]
Le projet d’école […] définit les modalités particulières de la mise en œuvre des
objectifs et des programmes nationaux et précise les activités scolaires et périsco
laires qui y concourent. […]
Le projet d’école précise les voies et moyens qui sont mis en œuvre pour assurer
la réussite de tous les élèves et pour associer les parents à cette fin. »
Ce projet doit s’inscrire en cohérence avec les priorités académiques retenues par
le Recteur et relayées dans chaque département par l’IA-DASEN.
Une fois le projet d’école élaboré, il revient aux équipes pédagogiques de l’actualiser
régulièrement en tenant compte des directives académiques.
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.
Nous présentons page suivante des extraits du projet d’école 2017-2020 (école
primaire Sous-Alery, académie de Grenoble : [ac-grenoble.fr/ecole/elementaire.
cran-gevrier]).
281
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
282
Chapitre 22 • Le projet d’école Système éducatif
Système éducatif
faire partie intégrante des dispositifs pédagogiques.
Comment ?
Concevoir un projet d’école signifie analyser, identifier un manque, un besoin, un
décalage des élèves par rapport aux objectifs nationaux fixés par le socle commun
et les programmes. Il est important de construire le projet d’école, en prenant en
compte les compétences des élèves, leurs connaissances et leurs motivations. C’est
pourquoi le projet d’école veillera à ce que les objectifs de travail et les activités
des élèves soient clairement explicités par rapport aux finalités attendues, tout en
prévoyant des outils de gestion et d’évaluation au cours des différentes étapes de
sa mise en œuvre.
L’obligation de réussite faite à l’école conduit, non seulement à une réflexion
individuelle sur les moyens à mettre en œuvre dans la classe, mais aussi à une
283
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
1 2
Analyse de la situation Rédaction du projet
4 3
Fin du projet Régulations possibles
284
Chapitre 22 • Le projet d’école Système éducatif
••Retards scolaires…
L’essentiel à retenir
Système éducatif
Le projet d’école est un lien indispensable pour la cohérence des actions menées dans une école. Il
permet d’établir un constat, sorte d’état des lieux, qui débouche sur des actions menées en regard
des problèmes soulevés. Tous les partenaires de l’école peuvent être amenés à intervenir dans la
réflexion en amont du projet. Néanmoins, l’équipe enseignante reste garante des décisions qui
seront prises, en accord avec les programmes en vigueur et les priorités nationales et sous couvert
de liberté pédagogique.
Les mots-clefs
•• Conseil d’école •• Indicateur
•• Communauté éducative •• Activités scolaires et périscolaires
•• Règlement intérieur •• Parents d’élèves
285
Cours et méthodes Le projet d’école
286
Cours et méthodes Le projet d’école
Sous-partie 3.3
L’enseignant, au service
de la réussite de tous
les élèves
287
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
Plan du chapitre
1. L’enseignant à l’école primaire 288
2. L’année et la semaine scolaire en un coup d’œil 290
« […] La maîtrise des savoirs enseignés et une solide culture générale sont la condi
tion nécessaire de l’enseignement. Elles permettent aux professeurs des écoles d’exer
cer la polyvalence propre à leur métier et à tous les professeurs d’avoir une vision
globale des apprentissages, en favorisant la cohérence, la convergence et la continuité
des enseignements… »
Il doit être capable de « tirer parti de sa polyvalence pour favoriser les continuités
entre les domaines d’activités à l’école maternelle et assurer la cohésion du par
cours d’apprentissage à l’école élémentaire. »
C’est donc toute l’organisation de l’école primaire qui est fondée sur ce principe.
Pour l’inspection générale (La Polyvalence des maîtres à l’école élémentaire, rapport
IGEN 1996), le terme « polyvalence » est utilisé pour caractériser :
•• d’une part, une position professionnelle : le maître polyvalent chargé de tous les ensei-
gnements (par opposition au professeur du second degré spécialiste de sa discipline) ;
•• d’autre part, des exigences spécifiques à l’école primaire : la polyvalence vraie n’est pas
seulement l’enseignement de contenus disciplinaires juxtaposés, mais l’aptitude à
créer de la cohérence et du sens aux apprentissages au travers desquels les élèves
construisent leurs savoirs.
288
Chapitre 23 • Le professeur des écoles : un enseignant polyvalent Système éducatif
Système éducatif
(Réseau d’Aides Spécialisées aux Enfants en Difficulté).
Si plus de quatre enseignants sur cinq exercent leur activité dans les classes de l’en-
seignement primaire, 7,4 % sont affectés au remplacement, 3,3 % à la scolarisation
des élèves malades ou handicapés, 3,5 % aux difficultés scolaires et à l’intégration des
primo-arrivants, 6,5 % sont rémunérés à des titres divers, dont l’encadrement péda-
gogique. 14,0 % d’entre eux assurent des fonctions de direction et sont totalement
ou partiellement déchargés de classe.
FOCUS
La classe en école primaire
Le terme de « classe », dans le premier degré, correspond normalement à un groupe d’élèves
scolarisés ensemble pendant une année scolaire. Dans l’enseignement élémentaire, la classe
s’identif ie souvent au « cours » (cours préparatoire, cours élémentaire 1re ou 2e année, cours
moyen 1re ou 2e année) ; ces classes peuvent être appelées « classes à cours unique ». Toutefois,
dans certaines écoles, les effectifs sont tels que des élèves de niveaux différents sont regroupés
dans une même classe ; on a alors une « classe multi-niveaux ». Dans les zones rurales notam
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.
ment, certaines écoles ne comportent qu’une seule classe, regroupant aussi plusieurs niveaux ;
on parle alors de « classe unique ».
Les unités d’inclusion scolaires (ULIS) accueillent des élèves en situation de handicap, et
pouvant tirer prof it d’une scolarisation en milieu scolaire ordinaire. À la rentrée 2017, les ULIS
comptent 1 200 élèves de plus qu’à la rentrée 2016 (+ 2,4 %). 93,4 % des élèves bénéficiant de
ce dispositif relèvent du secteur public (source : RERS 2018).
Plus de 60 % des classes élémentaires publiques accueillent 24 élèves au moins contre près de
46 % des classes pré-élémentaires. Ces dernières sont effectivement plus chargées, avec 54 %
des classes à 25 élèves ou plus (source : RERS 2018).
Les classes de l’école primaire sont réparties sur les trois premiers des quatre cycles d’enseigne-
ment obligatoire (cf. les cycles scolaires).
289
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
38 semaines
semainesréparties
répartiesen
en55périodes
périodesde
detravail
travail
180 jours
joursde
declasse
classedans
dansl’année
l’année
4 périodes de vacances (idéalement toutes les 7 semaines de classe)
2 semaines : vacances de Toussaint,
Toussaint ,de
deNoël,
Noël,d’hiver,
d’Hiver,de
deprintemps
printemps
juillet
juillet
4
5 Vacances d’été jusqu’au lundi 4 septembre
samedi
mardi
La semaine scolaire
Le service de l’ enseignant
290
Chapitre 23 • Le professeur des écoles : un enseignant polyvalent Système éducatif
La réforme des rythmes scolaires initiée à partir de 2013 visait à mieux répartir les
heures de classe sur la semaine, à alléger la journée de classe et à programmer les
enseignements à des moments où la faculté de concentration des élèves est la plus
grande. Des activités périscolaires ont été mises en place grâce à la mobilisation des
élus locaux et la mise en place des projets éducatifs territoriaux (PEDT).
Assouplissement des rythmes scolaires : depuis la rentrée 2017, l’organisation de la
semaine scolaire sur 4 jours (8 demi-journées) dans les écoles est rendue possible
par dérogation au cadre général de 4,5 jours. L’introduction de cette nouvelle déro-
gation donne davantage de souplesse aux municipalités afin de répondre le mieux
possible aux réalités locales, dans le souci constant de l’intérêt des élèves. À la rentrée
2018, près de 87 % des communes avaient choisi la semaine de 4 jours.
En ce qui concerne la mise en œuvre de l’obligation de surveillance, de l’obligation
de signalement et des différentes responsabilités dans la pratique quotidienne de
la classe nous vous renvoyons à la partie 3.1, chapitre 16 à la section qui traite des
droits et devoirs de l’enseignant.
FOCUS
Système éducatif
Les personnels de l’éducation nationale
1 - Répartition des effectifs des personnels de l’Éducation nationale, en septembre 2017
Type de personnel Effectifs
Enseignement scolaire du premier degré public 334 709
Enseignement du premier degré privé 46 444
Enseignement scolaire du second degré public 402 288
Enseignement du second degré privé 97 975
Total enseignants 898 202
Personnel administratif, technique, d’encadrement et de surveillance1 115 438
Aides-éducateurs et assistants d’éducation 115 562
Total 1 132 719
1
on compris les personnels rémunérés sur le chapitre « Formations supérieures et recherche universitaire », et
N
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291
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
(suite)
292
Chapitre 24 • Agir sur le climat scolaire Système éducatif
La loi du 8 juillet 2013 fait une place importante au climat scolaire avec l’objec-
tif d’« améliorer le climat scolaire pour refonder une école sereine et citoyenne en
redynamisant la vie scolaire et en prévenant et en traitant les problèmes de violence
et d’insécurité ». L’idée est d’accorder une importance majeure à la vigilance afin de
prévenir, anticiper tout ce qui peut créer des tensions dans les écoles.
Système éducatif
Que ce soit au sein de l’école ou de l’espace classe, l’enseignant doit se préoccuper
aussi bien des incidents les plus graves que des microviolences répétées et accumu-
lées qui dégradent progressivement et durablement le climat scolaire.
La circulaire de rentrée 2019 rappelle qu’il est primordial de développer la sécurité
affective à l’école maternelle, de respecter autrui et de cultiver le plaisir d’être ensemble.
stratégie d’équipe
CLIMAT
SCOLAIRE
pratiques partenariales pédagogie et coopération
coéducation et du harcèlement
Nous abordons dans ce chapitre quelques aspects de la question : tout d’abord sous
l’angle du cadre légal, puis sous l’angle des recherches théoriques.
1 Cadrage légal
La prévention et la lutte contre la violence scolaire ont fait l’objet de différents textes
officiels qu’il est nécessaire de connaître même si la plupart d’entre eux concernent plus
spécifiquement le second degré, comme la circulaire du 11 juillet 2000 où est précisée
l’organisation des procédures disciplinaires dans les EPLE, fixées sur le plan national.
293
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
Des fiches outils concernant les sanctions disciplinaires sont disponibles sur le site
eduscol : [eduscol.education.fr/cid86010/fiches-ressources-sur-les-sanctions-disci-
plinaires.html].
Lieu d’enseignement et d’apprentissage, l’école est aussi un lieu de vie dans lequel
chaque élève doit se sentir en confiance. L’action sur le climat scolaire est détermi-
nante pour la réussite scolaire et le bien-être des élèves. La lutte contre le harcèlement
à l’école doit rester constante, de même que la prévention et la gestion des crises et de
toutes les formes de violence.
!
On veillera à ce qu’un élève ne soit pas privé de la totalité de la récréation à titre de punition.
Ceci n’est pas éducatif et c’est totalement proscrit par les textes officiels.
294
Chapitre 24 • Agir sur le climat scolaire Système éducatif
temporairement dans une ou plusieurs autres classes. En tout état de cause, l’élève
ne doit à aucun moment être laissé seul sans surveillance. Des modalités de prise en
charge de l’élève par les enseignants des réseaux d’aides spécialisées aux élèves en
difficulté (Rased), peuvent également être envisagées.
•• À l’école élémentaire, s’il apparaît que le comportement (fortement problématique)
d’un élève ne s’améliore pas malgré la conciliation et la mise en œuvre des mesures
décidées dans le cadre de l’équipe éducative, il peut être envisagé, à titre exception-
nel, que le directeur académique des services de l’Éducation nationale demande au
maire de procéder à la radiation de l’élève de l’école et à sa réinscription dans une
autre école de la même commune. Il s’agit là d’une mesure de protection de l’élève
qui s’inscrit dans un processus éducatif favorable à son parcours de scolarisation,
visant à permettre à l’élève de se réadapter rapidement au milieu scolaire et de
reconstruire une relation éducative positive.
b. Le règlement intérieur
Système éducatif
Le règlement intérieur de l’école précise les conditions dans lesquelles est assuré le
respect des droits et des obligations de chacun des membres de la communauté édu-
cative (article L. 401-2 du Code de l’éducation).
295
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
!
Attention à la lecture « officielle » de ces termes qui paraît paradoxale en regard de la
littérature scientifique notamment dans le champ des Sciences de l’éducation.
Exemple
Exemples de punitions pour le second degré
L’inscription sur le carnet de correspondance, l’excuse orale ou écrite, le devoir supplémen-
taire assorti ou non d’une retenue, l’exclusion ponctuelle d’un cours.
Il est à préciser que l’exclusion ponctuelle doit s’accompagner d’une prise en charge
de l’élève dans le cadre d’un dispositif prévu à cet effet. Justifiée par un manquement
grave, elle doit demeurer tout à fait exceptionnelle et donner lieu systématiquement à
une information écrite au conseiller principal d’éducation et au chef d’établissement.
Toute retenue doit faire l’objet d’une information écrite au chef d’établissement et
les devoirs supplémentaires effectués dans l’établissement doivent être rédigés sous
surveillance.
Il convient également de distinguer soigneusement les punitions relatives au com
portement des élèves, de l’évaluation de leur travail personnel.
De plus, ce texte de 2000 précise qu’il n’est pas permis de baisser la note d’un devoir en
raison du comportement d’un élève ou d’une absence injustifiée. Attention donc à ne pas
demander à un élève de copier 10 fois une règle sous prétexte qu’il a enfreint une règle.
296
Chapitre 24 • Agir sur le climat scolaire Système éducatif
Système éducatif
Autant que faire se peut, il convient donc de privilégier le recours à des sanctions
éducatives destinées à favoriser un processus de responsabilisation, en faisant
prendre conscience à l’élève de l’existence de règles, de leur contenu et des consé-
quences de leur violation pour lui-même, la victime éventuelle et la communauté
éducative tout entière.
Toute sanction doit être explicitée à l’élève et aux détenteurs de l’autorité parentale,
ce dialogue doit leur permettre de comprendre la portée et le sens de la décision prise.
297
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
Les États parties prennent toutes les mesures législatives, administratives, sociales
et éducatives appropriées pour protéger l’enfant contre toutes formes de vio
lence, d’atteinte ou de brutalités physiques ou mentales, d’abandon ou de négli
gence, de mauvais traitements ou d’exploitation, y compris la violence sexuelle,
pendant qu’il est sous la garde de ses parents ou de l’un d’eux, de son ou ses
représentants légaux ou de toute autre personne à qui il est confié.
Des initiatives ont été mises en place pour s’informer et agir vite contre les violences et le
harcèlement en milieu scolaire (au niveau national – des numéros de téléphone et des sites web) :
•• 0808 807 010 : Stop harcèlement (agircontreleharcelementalecole.gouv.fr)
•• 119 : Allô Enfance en danger (allo119.gouv.fr)
•• 0808 807 700 : Jeunes violences écoute - Île de France (jeunesviolencesecoute.fr)
•• 0800 200 000 : Net écoute (netecoute.fr)
298
Chapitre 24 • Agir sur le climat scolaire Système éducatif
FOCUS
Agir sur le climat scolaire
L’amélioration du climat scolaire passe par la refondation d’une école sereine, bienveillante et
Système éducatif
citoyenne, la lutte contre toutes les violences ou toutes les discriminations et le fait de redonner
du sens aux sanctions scolaires.
Quelques ressources récemment mises à jour :
•• le site climat scolaire du réseau Canopé (reseau-canope.fr/climatscolaire) a publié un
« Guide sur le climat scolaire » : [reseau-canope.fr/climatscolaire/fileadmin/user_
upload/outilspdf/GUIDE_CLIMAT_SCOLAIRE_PREMIER_DEGRE_269696.pdf].
•• Le site du Ministère « Agir contre le harcèlement à l’école » permet de faire le tour de la
question : [agircontreleharcelementalecole.gouv.fr].
299
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
!
En ce qui concerne les situations de violence il faut également penser à convoquer les
concepts de violence agie, violence subie et violence ressentie.
Synt hèse
L’essentiel à retenir
Le professeur des écoles doit connaître les différents textes officiels qui permettent de poser un
cadre d’action tant dans la prévention que dans la mise en œuvre d’une sanction dans les situa
tions de violence. Que cette violence soit physique ou morale, agie ou ressentie. Agir en éducateur
responsable, c’est poser une sanction éducative qui donne sens et qui aura un rôle préventif dans
la non-répétition de l’acte ou du comportement.
Les mots-clefs
•• Situation de violence •• Punition
•• Prévention •• Règlement intérieur
•• Sanction
300
Chapitre 25 • Enseigner, apprendre, évaluer Système éducatif
25 Enseigner, apprendre,
évaluer
Plan du chapitre
1. Quelques définitions incontournables 301
2. Rôle de chacun des acteurs dans la situation
d’enseignement – apprentissage 304
3. Évaluer 307
Même si, dans un premier temps, cette fiche ne semble pas être en lien direct avec
la préparation de cette épreuve, son intérêt nous semble essentiel car, « agir en
Système éducatif
éducateur responsable et selon des principes éthiques », c’est enseigner en mettant
en œuvre des situations d’apprentissage qui permettent aux élèves d’apprendre. La
maîtrise des compétences pédagogiques et éducatives fondamentales est la condi
tion nécessaire d’une culture partagée qui favorise la cohérence des enseignements
et des actions éducatives.
Afin de cerner aux mieux les différentes missions de l’enseignant, il est essentiel de
s’approprier le référentiel de compétences des métiers de l’enseignement de l’éduca-
tion et de la formation. Les connaissances disciplinaires, la connaissance des valeurs de
l’institution, de son fonctionnement, ou encore des gestes professionnels doivent être
les soubassements d’une pratique réflexive destinée à faire réussir les élèves, leur per-
mettre de s’instruire, d’apprendre, de préparer leur insertion professionnelle et sociale.
301
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
302
Chapitre 25 • Enseigner, apprendre, évaluer Système éducatif
Système éducatif
c. Cycle de consolidation (CM1-CM2-6e)
Durée annuelle Durée hebdomadaire
Domaines disciplinaires
des enseignements des enseignements
Français 288 heures 8 heures
Mathématiques 180 heures 5 heures
Éducation physique et sportive 108 heures
Langue vivante 54 heures
Sciences expérimentales et
72 heures 11 heures*
technologie
Histoire et géographie 72 heures
Enseignement moral et civique 90 heures
TOTAL 864 heures 24 heures
* La déclinaison de cet horaire hebdomadaire sera fonction du projet pédagogique des enseignants,
dans le respect des volumes annuels fixés pour chacun des domaines disciplinaires.
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303
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
L’auteur préconise donc de penser l’alternance des séances, non pas seulement en
fonction du champ disciplinaire, mais aussi en fonction du niveau d’exigences men
tales que demande l’apprentissage en jeu :
•• Niveau 1 : réinvestissement d’une notion parfaitement maîtrisée ;
•• Niveau 2 : découverte par l’action (de l’élève) d’une nouvelle notion ;
•• Niveau 3 : situation de résolution de problème ;
•• Niveau 4 : comprendre une notion nouvelle.
Cela nécessite de concevoir un emploi du temps qui positionne :
•• des rituels pour commencer la journée et ce quel que soit le cycle et le niveau ;
•• les séances relevant du niveau 1 pour commencer la journée ;
•• les séances relevant du niveau 4 le matin après la récréation ou en fin d’après midi.
Sachant aussi que :
•• en début d’après midi (avant la récréation) on peut positionner des séances de
niveau 1, 2 ou 3 ;
•• en fin d’après midi (après la récréation) on peut positionner des séances de tous les
niveaux.
Maintenant que nous avons posé certains termes et le cadre institutionnel essayons
de nous centrer sur le rôle de l’enseignant et sur les notions d’enseigner et apprendre.
Ces notions sont souvent équivoques : l’expression « apprendre l’histoire à Mattéo »
signifie en fait « enseigner l’histoire à Mattéo ». Car enseigner relève de l’enseignant
et apprendre relève de l’élève.
304
Chapitre 25 • Enseigner, apprendre, évaluer Système éducatif
•• Trois côtés qui incarnent les processus en jeu soit le processus enseigner (enseignant-
savoir), le processus apprendre (apprenant-savoir) et le processus former (enseignant-
apprenant).
Nous pouvons donc replacer didac Savoir
tique, pédagogie et apprentissage qui
sont complémentaires et en interrela
tion, pour servir les situations de
classe qui permettent de construire
des connaissances, compétences et Enseigner Apprendre
attitudes :
•• La relation didactique est le rapport
qu’entretient l’enseignant avec le
savoir et qui lui permet d’ensei
gner ; Enseignant Élève
•• La rela t ion péda g o g ique est le
Former
rapport qu’entretient l’enseignant
avec l’apprenant et qui permet le Le triangle pédagogique •
de J. Houssaye (1988)
Système éducatif
processus former ;
•• La relation d’apprentissage est le rapport que l’apprenant va construire avec le savoir
dans sa démarche pour apprendre.
Agent (A)
les moyens (locaux, équipements, d’enseignement (ressources,
matériel didactique, temps, processus)
finances) ;
•• l’agent (A) : les « ressources d’assis
tance » telles que les per sonnes Le modèle de SOMA •
(ensei gnant, autres élèves), les de R. Legendre (1988)
moyens (livres, matériel audiovisuel, etc.) et les processus (travail individuel ou collectif,
cours magistral, etc.).
Dans son modèle Legendre rend explicite le fait que toute situation pédagogique se situe
dans un milieu qui pose des contraintes (programmes, horaires d’enseignement, carac-
téristiques des acteurs…) dans le « Concevoir et mettre en œuvre son enseignement »,
« Organiser le travail de la classe » et le fait de « Prendre en compte la diversité des élèves ».
305
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
Pour aller plus loin, nous vous proposons la synthèse de Joseph Rezeau qui a présenté les différentes
caractéristiques des termes « didactique » et « pédagogie » chez différents auteurs dans sa thèse
de doctorat (« Médiatisation et médiation pédagogique dans un environnement multimédia »,
2001, p. 51, tableau 1.41).
306
Chapitre 25 • Enseigner, apprendre, évaluer Système éducatif
3 Évaluer
L’évaluation constitue un outil de régulation dans l’activité professionnelle des
enseignants ; elle n’est pas un instrument de prédiction ni de sélection. Elle repose
sur une observation attentive et une interprétation de ce que chaque élève dit ou
fait. Chaque enseignant s’attache à mettre en valeur, au-delà du résultat obtenu, le
cheminement de l’enfant et les progrès qu’il fait par rapport à lui-même. Il permet
à chacun d’identifier ses réussites, d’en garder des traces, de percevoir leur évolution.
Il est attentif à ce que l’enfant peut faire seul, avec son soutien (ce que l’enfant réalise
alors anticipe souvent sur ce qu’il fera seul dans un avenir proche) ou avec celui des
autres enfants.
Évaluer les élèves renvoie à la compétence P5 : Évaluer les progrès et les acquisi
tions des élèves du référentiel des enseignants.
•• En situation d’apprentissage, repérer les difficultés des élèves afin de mieux assurer
la progression des apprentissages ;
•• Construire et utiliser des outils permettant l’évaluation des besoins, des progrès et
du degré d’acquisition des savoirs et des compétences ;
Système éducatif
•• Analyser les réussites et les erreurs, concevoir et mettre en œuvre des activités de
remédiation et de consolidation des acquis ;
•• Faire comprendre aux élèves les principes de l’évaluation afin de développer leurs
capacités d’autoévaluation ;
•• Communiquer aux élèves et aux parents les résultats attendus au regard des objec
tifs et des repères contenus dans les programmes ;
•• Inscrire l’évaluation des progrès et des acquis des élèves dans une perspective de
réussite de leur projet d’orientation.
À travers cette déclinaison de la compétence P5, nous retrouvons d’une part les
quatre fonctions posées par Berger (1986), mais aussi les questions basiques mais
nécessaires posées par différents auteurs tels que Daniau (1989) et Maccario (1996) :
Évaluer : Pour qui ? Pour quoi ? Pourquoi ? Comment ?
307
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
•• Une fonction réflexive car il s’agit d’un processus de réflexion (au sens étymologique
de miroir) dans la pratique elle-même. Savoir que l’on sait à travers une appréciation
de son savoir par l’enseignant n’est pas la même chose que savoir. La pratique évalua-
tive, en introduisant la certitude dans une pratique cognitive, transforme une réponse
spontanément correcte en une réponse argumentable ayant du sens pour son auteur.
Introduire l’évaluation comme forme de mise en œuvre de la réflexivité, c’est faire de
l’apprenant un acteur sujet du jugement qui le concerne, acteur de l’évaluation. Ceci
nous renvoie à l’aspect formateur de l’évaluation et à la nécessité de travailler la
construction de la co-évaluation et l’autoévaluation avec les élèves.
•• Une fonction productrice de connaissance sur soi et sur l’autre. Dans les diffé-
rentes phases d’apprentissage, il est en effet nécessaire de disposer de repères et d’in-
dicateurs permettant d’aider l’élève à savoir où se situent ses acquisitions et ses
connaissances par rapport à ce qui est attendu de lui, ce qu’il maîtrise déjà et ce qu’il
doit encore travailler ou apprendre.
a. Statut de l’erreur
Si évaluer fait partie intégrante des apprentissages et des missions de l’enseignant,
la question de l’évaluation est étroitement liée à la perspective dans laquelle l’ensei
gnant se situe quant à la construction des apprentissages et au statut qu’il accorde à
l’erreur.
En effet, si on se réfère aux théories de l’apprentissage et aux travaux de Jorro (2006),
nous trouvons la conception symptomatique de l’erreur en regard du modèle béhavio-
riste et la conception formative de l’erreur en regard du modèle socio-constructiviste.
Maccario (1996) souligne qu’évaluer c’est prélever des informations pertinentes,
émettre un jugement au regard d’un référent et prendre une décision.
Gioux (2009) pose la nécessité de « passer du regard photo au regard cinéma » pour
construire l’image de soi, l’individuation, l’estime de soi, communiquer avec la
famille, garder en mémoire les parcours, les cheminements du développement de
l’enfant, valoriser toutes les compétences et associer les élèves à la réflexion critique
sur leurs conduites. Car une évaluation doit refléter une évolution !
308
Chapitre 25 • Enseigner, apprendre, évaluer Système éducatif
Système éducatif
acteurs de cette compétition : les élèves vont fournir des efforts pour le test et au
moment du test ; les enseignants vont encourager la mémorisation et un apprentis-
sage superficiel (mais rentable à court terme). La polarisation sur les tests nationaux
ou internationaux induit des apprentissages et un enseignement a minima (pour
afficher un taux de réussite correct).
Les résultats des écoliers français « ne sont pas bons » : depuis la rentrée 2017,
les élèves de CP et de 6e sont évalués en début d’année (Repères CP et 6e), dans
le domaine de la langue et des mathématiques, afin d’affiner la connaissance de
leurs acquis et de les accompagner au mieux (voir Focus page suivante). Depuis
la rentrée 2018, le ministre J.-M. Blanquer a renforcé cette politique de l’évalua-
tion avec une évaluation supplémentaire (d’étape) dans le domaine de la lecture
au milieu de l’année de CP et de CE1. Dans un communiqué du 2 août 2018, le
premier ministre É. Philippe rappelait : « Une véritable culture de l’évaluation,
transparente et publique, doit se déployer au service de la réussite des élèves et
de la qualité de la vie scolaire […]. La mise en place d’évaluations des acquis des
élèves en début de CP, mi-CP, début de CE1, début 6e et début de 2de générale,
technologique et professionnelle sera effective à la rentrée 2018 ». Cette politique
éducative a ensuite été relayée par J.-M. Blanquer dans son discours de Ludovia,
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309
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
FOCUS
Réussite éducative : l’affaire de tous
Depuis la rentrée 2017, de nouvelles évaluations nationales CP et 6e ont été mises en œuvre par
le ministère de l’Éducation nationale.
Évaluation CP Évaluation 6e
Qui ? Tous les élèves de CP. Tous les élèves de 6e.
Quand ? Tout au long du mois de En novembre 2017.
septembre.
Pourquoi ? Avoir une meilleure connaissance précise des acquis des élèves afin de les
aider à mieux apprendre.
Comment ? Sur livret fourni par le MEN. Entièrement sur support numérique.
310
Chapitre 25 • Enseigner, apprendre, évaluer Système éducatif
(suite)
Objectif en début d’année de CP, elle est Cette évaluation doit notamment
un outil au service de l’enseignant. permettre aux équipes pédagogiques
Elle va lui permettre de compléter de disposer d’un diagnostic des
les informations qu’il a recueillies compétences de chaque élève et
sur chacun de ses élèves à travers favoriser l’élaboration de dispositifs
la synthèse des acquis de fin de GS pédagogiques adaptés au plus près
de maternelle. Le professeur de CP des besoins de chacun. Elle permet
peut ainsi affiner sa connaissance également d’accompagner le pilotage
des acquis de chacun de ses élèves, pédagogique dans les établissements
les prendre en compte pour orienter et dans le cadre de la continuité école/
son enseignement et accompagner collège. » (MEN 2017).
au mieux les apprentissages de
tous, dès le début de l’année de
CP. » (MEN 2017).
Système éducatif
Les situations d’enseignement – apprentissage mettent en interrelation des enseignants et des
apprenants et chacun a un rôle à jouer dans la construction des apprentissages. Ces situations sont
pensées et mises en œuvre dans un environnement qui est contraint tant par des contenus que sont
les programmes scolaires en vigueur que par les caractéristiques de chacun des acteurs et la qualité
des différentes relations entre savoir, enseignant et apprenant.
Les mots-clefs
•• Apprentissage •• Emploi du temps
•• Évaluation •• Rythmes de l’enfant
•• Programmes scolaires •• Évaluation
Les textes de référence
•• Loi du 4 juillet 2019 pour une école de la confiance.
•• Loi n° 2013-595 du 8 juillet 2013 d’orientation et de programmation → refondation de l’école de la
République.
•• Décret n° 2014-1377 du 18 novembre 2014 → suivi et à l’accompagnement pédagogique des élèves.
•• BO spécial du 26 mars 2015 → programme d’enseignement de l’école maternelle.
•• BO spécial du 26 novembre 2015 → programmes et horaires école élémentaire.
•• BO n° 30 du 26 juillet 2018 → ajustements apportés aux programmes scolaires de français, mathé-
matiques et enseignement moral et civique.
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.
•• « Évaluations nationales des élèves en CP et CE1 : les réponses du ministre Jean-Michel Blanquer »,
16 janvier 2019.
•• Legendre R., Dictionnaire actuel de l’éducation, Guérin, 2006 (première édition : 1988).
•• Houssaye J., Le Triangle pédagogique. Peter Lang, 1988, 2000.
•• joseph.rezeau.pagesperso-orange.fr
•• Delvolvé N., Tous les élèves peuvent apprendre. Aspects psychologiques et ergonomiques des appren
tissages, Hachette Éducation, 2005.
•• Jorro A., L’Enseignant et l’Évaluation. Des gestes évaluatifs en question, De boeck, 2005.
•• Maccario, B., L’École à l’heure de l’évaluation, Sedrap Education, 1996.
•• Gioux A.-M., Évaluer à l’école maternelle : accompagner les apprentissages des élèves aux cycles 1 et
2, animation pédagogique, 2009.
•• Rey B. et al., Les Compétences à l’école. Apprentissage et évaluation, de boeck, 2006.
•• Rey O. et al., Évaluer pour (mieux) faire apprendre, Dossier de veille de l’IFÉ, 2014.
311
Sujet 1
1. Dossier
•• Document 1 : Extraits de la circulaire N° 2006-137 du 25 août 2006. Le rôle et la
place des parents à l’école. - Texte publié au BOEN 31 du 31 août 2006
•• Document 2 : Extrait du guide pratique des parents - année 2012-2013 (docu
ment du MEN)
•• Document 3 : Extrait de La lettre d’information N° 22, novembre 2006, de la
Cellule Veille scientifique et technologique de l’INRP. Les parents et l’école
2. Questions
•• À partir des documents fournis, pouvez-vous préciser la place que l’école pri
maire fait aux parents d’élèves ?
•• Comment peuvent se manifester les difficultés entre les parents d’élèves et
l’École ?
•• À propos de quoi et comment parents et enseignants peuvent-ils collaborer
pour construire une « coéducation » pour l’enfant ?
312
Sujet 1 • La place des parents à l’école Objectif concours
Document 1 (suite)
C’est au niveau local de l’école ou de l’établissement scolaire que doit se mettre en place
un dialogue confiant et efficace avec chacun des parents d’élèves. L’ensemble des per
sonnels des écoles et des établissements scolaires sont impliqués dans ces démarches.
Ainsi, lors de sa première réunion, le conseil d’école ou le conseil d’administration
examine les conditions d’organisation du dialogue avec les parents. Celui-ci doit
en effet être renforcé, ce qui suppose de définir précisément les modalités d’infor
mation des parents d’élèves, les conditions d’organisation des rencontres avec les
parents et de garantir aux associations de parents d’élèves et aux représentants des
parents les moyens d’exercer pleinement leurs missions.
Système éducatif
Le suivi de la scolarité par les parents implique que ceux-ci soient bien informés des
résultats et du comportement scolaires de leurs enfants. […]
Le déroulement des enseignements, ainsi que les évolutions du système éducatif et les
dispositifs nouveaux seront portés à la connaissance des parents. Ils seront notam
ment informés des actions de soutien qui peuvent être mises en œuvre à l’école et
au collège (programme personnalisé de réussite éducative…) et de la possibilité de
parcours différenciés au collège […].
I.1.1 Les résultats et le comportement scolaires
Les directeurs d’école et les chefs d’établissement doivent prendre toute mesure
adaptée afin que les parents puissent effectivement prendre connaissance des résul
tats scolaires de leur enfant. Dans le cadre des mesures que le conseil d’école ou le
conseil d’administration adopte sur la conduite du dialogue avec les parents ou dans
le cadre du projet d’école ou du projet d’établissement, il appartient à chaque école
et à chaque établissement de définir, compte tenu de ses spécificités (type d’établis
sement, population scolaire, nombre d’élèves…), les mesures les mieux à même de
porter ces résultats à la connaissance des parents.
Le livret scolaire dans le premier degré, le bulletin scolaire dans le second degré
pourront, par exemple, être remis en mains propres dans le cadre de rencontres
individuelles ou collectives. Pour les élèves relevant de l’éducation prioritaire, cette
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313
Objectif concours Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
Document 1 (suite)
314
Sujet 1 • La place des parents à l’école Objectif concours
Document 1 (suite)
II.1.2 Les rencontres individuelles avec les enseignants ou les autres personnels de
la communauté scolaire se dérouleront dans le cadre le mieux adapté à la demande,
dans le respect de la confidentialité des propos échangés. Il conviendra de veiller à
faciliter les échanges avec les parents qui n’ont pas l’habitude de ces rencontres ou
qui ne maîtrisent pas bien la langue française.
Le dialogue avec les parents d’élèves est fondé sur une reconnaissance mutuelle des
compétences et des missions des uns et des autres (le professionnalisme des ensei
gnants dans le cadre de leurs fonctions, les responsabilités éducatives des parents)
ainsi que sur le souci commun du respect de la personnalité de l’élève.
[…]
[…]
Système éducatif
Participer à la vie de l’école
Le plus sûr moyen de participer à la vie de l’école est de voter lors de l’élection des
représentants de parents d’élèves qui siègent au conseil d’école.
Être représentant de parents d’élèves
Les parents élus participent au bon fonctionnement de l’école et font valoir le point
de vue des familles. Le directeur d’école les réunit périodiquement. Aussi leur élec
tion est-elle un acte important pour chaque parent.
Le parent élu assure un lien entre l’équipe éducative (directeur, enseignants et méde
cin scolaire) et les autres parents. Il assiste au conseil d’école.
Adhérer à une association de parents
Le rôle des associations de parents d’élèves est reconnu. Adhérer n’est pas obligatoire
mais ces associations contribuent à la vie de l’école.
Le rôle des associations de parents d’élèves est reconnu par le Code de l’éducation
(articles D.111-6 à D.111-9).
À quoi sert le conseil d’école ?
Le conseil d’école vote le règlement intérieur ; adopte le projet d’école ; donne
des avis sur le fonctionnement et les questions liées à la vie de l’école (intégration
des enfants handicapés, activités périscolaires, restauration scolaire, hygiène, sécu
rité des enfants) ; peut proposer de réorganiser le temps scolaire ; est informé des
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315
Objectif concours Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
[…]
Du parent usager au parent partenaire de l’école
Dans ses relations avec l’école, le parent peut être considéré de différentes façons
selon qu’il est vu comme la personne responsable d’un élève précis, comme un
membre d’une communauté de familles, comme un bénéficiaire du service éducatif
dispensé par l’établissement ou même comme le représentant d’un groupe social.
Des difficultés à trouver un langage commun
Selon L. Symeou, les résultats de recherches internationales montrent que, dans la
plupart des cas, l’échange d’informations entre l’école et les familles procède de la
première vers ces dernières. En outre, les écoles rappellent souvent leurs respon
sabilités aux parents quant à l’environnement scolaire (surveillance des devoirs,
hygiène de vie des enfants, fournitures et livres à apporter…), mais sont réticentes
à partager les informations sur les autres aspects fondamentaux de la scolarisation
tels que les programmes, les pratiques de travail ou le curriculum (Symeou, 2003).
La recherche présentée ici analyse l’information échangée durant la semaine ins
titutionnelle de rencontres entre parents et enseignants dans six écoles primaires.
L’analyse de contenu montre que les échanges se concentrent largement sur les
questions de résultats scolaires et de comportement de l’enfant dans l’école, avec de
nombreux décalages entre les perceptions des parents et celles des enseignants.
Ainsi, quand l’enfant est en difficulté, alors que les enseignants essayent manifeste
ment de souligner les soutiens possibles, les parents ressentent les entretiens tout
entiers dominés par le diagnostic de l’échec et l’esprit négatif qui en découle, les
autres aspects de l’échange étant alors rejetés dans l’oubli. De nombreux parents
soulignent également l’angoisse et la nervosité de leurs enfants concernant l’école,
alors que les enseignants déclarent n’avoir pas ressenti ce stress des élèves. À la suite
des entretiens, les parents se décrivent en majorité comme essayant de mettre en
œuvre les suggestions des enseignants. Ils partagent l’idée que l’on peut améliorer
les choses pour leurs enfants et qu’ils ont leur part de responsabilité pour les aider
à dépasser leurs difficultés ou leurs problèmes de comportement. Un examen plus
approfondi des entretiens fait toutefois apparaître quatre types de familles :
1 Les indifférents, qui jugent que les affaires scolaires de leurs enfants relèvent de
la responsabilité de l’école et qu’ils n’ont pas à s’y impliquer ou ne le peuvent pas
(n’en ont ni les compétences ni le loisir) ;
2 Les familles de bonne volonté mais impuissantes (« good-will but no action »), qui
se contentent de répéter superficiellement les conseils de l’enseignant auprès des
enfants sans aller vraiment au-delà, le monde scolaire leur restant le plus souvent
trop étranger (catégorie souvent constituée de parents d’origine rurale ou ayant
fait peu d’études) ;
3 Les familles qui « ne savent pas comment faire ». Elles essayent plusieurs fois de mettre
en application les conseils des enseignants et répètent leurs efforts, mais reconnaissent
manquer de guides et d’étapes pratiques pour traduire l’invite générale ;
4 Les parents « familiers de l’éducation », souvent de niveau socioculturel élevé, qui
ajustent les conseils en actions pratiques adaptées à leur situation, mais n’hésitent
pas non plus à « trier » dans les suggestions voire à se révéler assez critiques quant
aux diagnostics ou aux injonctions prononcés par les enseignants. Les parents des
... / ...
316
Sujet 1 • La place des parents à l’école Objectif concours
Document 3 (suite)
Système éducatif
sion d’un véritable différend entre école et familles populaires. Le partenariat est
un concept adapté aux classes moyennes, distribuant des rôles convenus et assi
gnant aux familles ayant un capital scolaire moindre un contexte normatif ina-
dapté. Les familles ne partagent pas le même langage normé de relations et gardent
une distance incomprise par les enseignants. Cette distanciation s’explique par
diverses attitudes allant d’une totale confiance en l’école à une attitude de retrait
défensif ou de repli identitaire en passant par une attitude critique (Périer, 2005).
[…]
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317
Corrigé Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
Corrigé
1 Proposition de corrigé
1.1 Introduction
Tel que le rappelle le premier texte de notre dossier, le Code de l’Éducation souligne que
« Les parents d’élèves sont membres de la communauté éducative. Leur participation à
la vie scolaire et le dialogue avec les enseignants et les autres personnels sont assurés dans
chaque école et dans chaque établissement. » (article 111-4). En tant que « membres »,
la place des parents dans l’école n’est donc plus à démontrer. Néanmoins, certaines dif
ficultés peuvent se manifester et la collaboration entre les parents et l’école peut parfois
s’avérer difficile.
Le dossier qui nous est présenté propose 3 textes mettant en exergue ce rôle joué par les
parents à l’école.
•• Tout d’abord, le texte 1 est composé d’extraits de la circulaire N° 2006-137 du 25 août
2006. Ce texte, publié au BOEN 31 du 31 août 2006, pose le cadrage institutionnel du
rôle et de la place des parents à l’école. Il s’agit d’un texte institutionnel.
•• Le texte 2 est un extrait du guide pratique des parents - année 2012-2013 ; il s’agit d’un
document proposé par le MEN, afin d’accompagner et par là peut-être pallier les dif
ficultés éventuelles qui pourraient surgir d’un défaut de connaissance ou de commu
nication. Il s’agit d’un document de communication officiel.
•• Le texte 3, qui est lui-même un extrait de La lettre d’information N° 22, novembre 2006,
de la Cellule Veille scientifique et technologique de l’INRP (désormais Institut Fran
çais de l’Education, IFE), est un document de réflexion qui analyse les relations entre
les parents et l’école ; elles ne vont pas de soi, en partie parce qu’on est passé d’une
école « sanctuaire du savoir » à une école « ouverte » sur la société.
C’est à la lumière de ces trois documents que nous essaierons de répondre à ces ques-
tions quant à la place des parents à l’école primaire (rappeler les trois questions posées).
Ainsi, dans un premier temps, nous préciserons la place que l’école primaire fait aux
parents d’élèves, notamment à travers le texte 1, mais aussi en filigrane avec le texte 2.
Puis nous verrons, notamment avec les textes 2 et 3, quelles sont les difficultés qui
peuvent entraver ce partenariat et mettre à mal la relation parents et École.
Enfin, dans une troisième partie, et à la lumière des textes précédents, nous proposerons
des pistes pour qu’enseignants et parents collaborent et construisent une « coéduca
tion » pour l’enfant.
Cette collaboration est une véritable gageure qui, si elle est faite et tenue, pourra éviter
que bien des difficultés entre les parents d’élèves et l’École ne se manifestent, assurant
ainsi des apprentissages en toute sérénité, ainsi que la réussite du développement de
l’enfant et de l’élève.
318
Sujet 1 • La place des parents à l’école Corrigé
Méthodologie
Rappel sur les droits des parents d’élèves évoqués par le texte 1.
Nous relevons ici les 3 grandes parties de ce document, précisant les trois types de droits
accordés aux parents :
•• le droit d’information et d’expression ;
•• le droit de réunion ;
•• le droit de participation.
Système éducatif
l’école élémentaire et du collège sont devenus un livret scolaire commun et numérique
pour la scolarité obligatoire, appelé « livret scolaire unique du CP à la troisième ».
À ce propos, les demandes d’information et d’entrevues présentées par les parents
doivent toujours faire l’objet d’une attention particulière de la part de l’enseignant. Elles
doivent être honorées et tout refus motivé. Au moins deux rencontres par an doivent
être organisées.
Les informations peuvent aussi passer par le biais des associations de parents d’élèves qui
se font alors le relais des familles.
2 Le rôle des associations de parents d’élèves est reconnu
Afin que les associations de parents puissent mener à bien leur rôle, l’école doit leur
donner suffisamment de moyens : moyens matériels, moyens pour la diffusion de docu-
ments. Par exemple, doivent être mis à disposition une boîte aux lettres et un panneau
d’affichage situés dans un lieu accessible aux parents.
Ces associations sont aussi les seules à pouvoir faire distribuer aux parents par l’intermé
diaire des élèves des propositions d’assurances scolaires.
La connaissance par les familles de la vie de l’école ou de l’établissement et de l’activité
des associations de parents d’élèves se révèle primordiale pour une bonne circulation des
informations. Ces communications revêtent donc une importance toute particulière.
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b. Droit de réunion
1 Réunions avec les parents
Le deuxième droit des parents est celui de réunions, que celles-ci soient collectives ou
individuelles.
Comme dit précédemment, ces réunions doivent avoir lieu de façon régulière et chaque
enseignant se doit de répondre aux demandes d’entrevues émanant des parents.
Exemple
Des réunions sont mises en place chaque début d’année, pour les parents d’élèves nouvelle-
ment inscrits avec le directeur d’école et le chef d’établissement.
319
Corrigé Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
c. Droit de participation
Enfin, le dernier droit est celui de participation à la vie de l’établissement scolaire. Tout
parent d’élève, membre ou non d’une association de parents d’élèves, peut présenter
une liste de candidats aux élections des représentants des parents d’élèves au conseil
d’école. Cette élection a lieu chaque année courant du mois d’octobre, ceci permettant
la présence de ces parents élus lors du premier conseil d’école. Là encore, tout doit être
fait pour faciliter l’exercice de ce droit et les moyens nécessaires à l’exercice du mandat
doivent être mis en place.
pour plus de pré ci
sion, nous vous ren voyons à la page inter net du minis tère :
[education.gouv.fr/cid2659/les-parents-d-eleves.html].
Ces précisions sur les droits des parents d’élèves posent comme principe que le rôle et
la place des parents à l’École sont pleinement reconnus. Ce premier texte institutionnel
souligne la nécessité de promouvoir le dialogue avec les parents d’élèves, celui-ci repo-
sant sur une reconnaissance mutuelle des compétences et des missions des uns et des
autres.
C’est aussi ce que souligne en creux le texte 2, guide à l’usage des parents, qui se veut
comme un manuel pratique permettant de partager une culture commune. « Participer
à la vie de l’école », « être représentant de parents d’élèves », « savoir ce qu’est un conseil
d’école », tout cela a pour vocation de rapprocher deux mondes parfois éloignés. Car la
construction de la « coéducation » pour l’enfant peut s’avérer une tâche ardue.
320
Sujet 1 • La place des parents à l’école Corrigé
Exemple
Exemple 1 :
Méthodologie
Famille et école : Des chiffres inquiétants (étude de 2008)
Que sait-on des conflits entre parents et personnels de l’Éducation nationale ?
Georges Fotinos fait le point en s’appuyant sur les dernières études.
« Au regard de ces chiffres il est difficile de convenir que la relation parents/enseignants est
totalement sereine » estime-t-il.
En tête des occasions de conflit : la discipline, l’évaluation et l’orientation des élèves.
« En 2008, nous avions réalisé une étude, parue dans un ouvrage collectif intitulé « Parents et
profs d’école : de la défiance à l’alliance ». La conclusion mettait en évidence que le « malen
tendu » entre les parents et les enseignants, dénoncé par François Dubet en 1980 était toujours
présent, que cette défiance réciproque nourrissait l’échec scolaire mais aussi la violence tant
des adultes que des élèves et qu’elle entraînait un délitement des liens sociaux. En conclusion,
l’importance bénéfique du partenariat famille/école était mise en évidence et cinq points d’an-
crage partenariaux et bénéficiant d’une expérimentation étaient présentés. »
(cafepedagogique.net/lexpresso/pages/2012/11/08112012Accueil.aspx)
Système éducatif
Exemple
Exemple 2 :
« Éclaircir le rôle de chacun et donner aux parents “quelque chose à faire” »
Bernard CHARLOT, professeur de sciences de l’éducation, ESCOL, Université Paris 8, Saint-
Denis (janvier 2000)
[texte en annexes]
Ce sont ces mêmes difficultés liées à la communication que souligne le texte 3.
Il convient de fortifier les relations avec les parents afin que ceux-ci passent, citons ce texte 3,
du statut de « parent usager » à celui de « partenaire » et pour cela il est nécessaire de « trou
ver un langage commun ». C’est ce que soulignent les recherches de Syméou en 2003 consta-
tant « de nombreux décalages entre les perceptions des parents et celles des enseignants ».
Les termes « esprit négatif », « angoisse », « stress » dénoncent fortement le malaise qui peut
alors s’instaurer, notamment pour certains types de famille comme « Les familles de bonne
volonté mais impuissantes » et « Les familles qui « ne savent pas comment faire ». Selon le
chercheur, seuls « les parents des classes supérieures [seraient] par conséquent plus aptes à
contourner ou dépasser la mise à distance sociale incorporée dans les codes de conduite des
relations entre l’école et les parents. » Pierre Périer, en 2005, lui emboîte le pas en dénonçant
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.
comme « expression d’un véritable différend » le « partenariat » qui serait « un concept adapté
aux classes moyennes, distribuant des rôles convenus et assignant aux familles ayant un capital
scolaire moindre un contexte normatif inadapté. »
Que faire alors afin d’éviter « retrait défensif » et « repli identitaire » ?
321
Corrigé Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
322
Sujet 1 • La place des parents à l’école Corrigé
Méthodologie
Le texte 3 de notre dossier montre bien que toutes les familles ne sont pas égales face au
monde de l’École, depuis les « indifférents » jusqu’aux parents « familiers de l’éduca
tion » en passant par « les familles de bonne volonté mais impuissantes » et « les familles
qui ne savent pas comment faire », ces deux dernières catégories étant les plus démunies.
C’est afin de réduire le fossé que l’École doit organiser le partenariat avec les parents avec
pour Périer (2007), quelques balises nécessaires.
•• L’explicitation. Comme condition de la « démocratisation » : dire ce que l’école fait
et ce qu’elle attend des parents (expliciter le mode d’emploi du partenariat) en évitant
le danger de la connivence culturelle entre les acteurs de l’école et les parents les plus
informés et les plus stratèges. L’école doit avoir une organisation plus transparente
(rôle d’un directeur-trice…) en explicitant sa forme et en augmentant le degré de
familiarité des familles aux codes et aux normes scolaires.
•• La diversification. Le modèle dominant de relations aux parents propose des docu-
ments d’information écrits, des réunions, des rencontres interindividuelles sur rendez-
vous, des représentants élus… Il s’adresse en réalité à un type de parents, au détriment
des autres (ceux qui sont à l’aise avec l’écrit et avec la prise de parole publique). Il faut
Système éducatif
donc envisager la diversification des actions et modalités car il y a une diversité des
familles et des contextes (lieu, temporalité, prise de contact…).
•• L’anticipation. C’est l’anticipation de la rencontre entre les familles et l’école et l’ini
tiative en revient à l’école qui peut intervenir en amont (faire « avec » les parents, et
non plus agir « sur », ou faire « à la place de »). Il faut sortir de la prise de contact uni
quement lorsqu’il y a des problèmes et organiser une prise de contact dès la rentrée
scolaire et systématique qui serait de nature à permettre une identification mutuelle
des parents et agents de l’école et la définition commune des modalités de la relation.
•• La médiation. L’utilisation d’un tiers pour aider à surmonter une confrontation iné-
gale ou impossible pour certaines familles est possible. Cela amène à désindividualiser
le rapport à l’école pour construire et agir collectivement. Il est donc utile de s’appuyer
et de mettre en réseau différents acteurs : accompagnement scolaire, associations de
quartiers…
C’est, selon le chercheur, grâce à ces 4 balises que le partenariat pourra se mettre en place
de façon sereine.
Pour ce faire, nombre d’écoles rivalisent d’ingéniosité et proposent des dispositifs inté
ressants et porteurs d’échanges.
Faisons part de quelques exemples concrets menés dans les écoles :
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323
Corrigé Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
•• En abonnant tous les enfants de CP de la ZEP à J Magazine grâce à une subvention, un
enseignant a pu recréer le lien, et le magazine, reçu à la maison par les enfants, est devenu
l’élément central d’échanges très riches entre les familles et l’école.
•• Dans cette école maternelle belge, les enseignantes ont pris le parti de prendre un café
avec les parents le matin, durant le moment d’accueil, avant que le travail commence.
Elles racontent comment un modeste café a pu tisser des liens et créer une véritable
relation de confiance.
•• Le projet « Les jeudis des mamans ». Les mères des élèves de cette école se rencontrent
cinq jeudis après-midi dans l’année pour parler de leurs enfants au quotidien avec des
enseignants et professionnels du domaine social.
•• En partenariat avec la médiathèque de la ville et une association locale, deux écoles
maternelles du REP de Noisy-le-Sec, organisent le samedi matin des lectures d’al-
bums de littérature de jeunesse en y invitant les parents d’élèves.
1.5 Conclusion
Nous l’avons vu, les parents ont bien une place à l’école et une place de choix en tant
que membres à part entière de la communauté éducative. Ils ont des droits reconnus
par l’institution. Mais l’inscription dans les textes de lois ne suffit pas toujours à lever
les difficultés qui, comme nous l’avons vu, sont nombreuses et tenaces. Reste alors à
convaincre ces parents du rôle essentiel qu’ils ont à jouer.
Cette compréhension ne peut se faire sans volonté commune de collaborer. Travailler en
partenariat avec les parents, sur des projets concrets, pourra ainsi permettre de dévelop
per les relations enfants/parents/école. Les exemples concrets de dispositifs montrent le
foisonnement des pratiques que nombre d’écoles mettent en place afin de restaurer le
dialogue entre parents et enseignants.
Toutes ces initiatives se veulent comme un remède aux inégalités sociales à l’École. Elles
permettent de construire une réelle « coéducation » de l’enfant, condition sine qua non
de la réussite scolaire de l’élève.
324
Sujet 1 • La place des parents à l’école Corrigé
texte (suite)
Méthodologie
plus que d’attentes explicites, de tactiques au coup par coup plus que de straté
gies à long terme. Les chercheurs constatent chez ces parents une forte confiance
en l’école. Ils savent que la réussite scolaire est pour leurs enfants le meilleur,
voire le seul, moyen de réussite sociale – en tout cas le seul moyen légal. C’est
vrai notamment dans les familles issues de l’immigration qui – surtout si les pa-
rents n’ont pas fait eux-mêmes d’études – voient en l’école une chance extraor
dinaire. Ces parents confient leurs enfants aux enseignants, qui ont le savoir
et doivent faire réussir leurs enfants. De leur côté, ils assument ce qu’ils consi
dèrent être leur rôle de parents, c’est-à-dire qu’ils assurent les conditions de base
de la scolarisation, notamment les conditions matérielles : les parents doivent
envoyer à l’école des enfants propres, correctement habillés, ayant bien dormi,
arrivant à l’école à l’heure, polis et sages. Par ailleurs, les parents pensent qu’ils
doivent vérifier les cahiers et s’assurer que les devoirs ont été faits. Ils assument
cette tâche « avec les moyens du bord » : par exemple, une mère analphabète
regardera les cahiers de ses enfants et demandera des explications chaque fois
qu’elle verra des annotations de l’enseignant au stylo rouge.
Système éducatif
Il s’agit d’un partage des rôles : en échange de leur confiance en l’école, les parents
attendent que celle-ci ne se mêle pas de ce qui se passe dans la famille. Toutefois, ils
peuvent aussi lui demander de « tenir l’enfant » si eux n’y arrivent pas. Si la famille
estime que ce pacte implicite est rompu, elle peut basculer vers l’agressivité. Ce peut
être le cas si elle pense qu’on ne « s’occupe pas bien de l’enfant », qu’on ne « le com-
prend pas », voire que l’école ne le mène pas à la réussite alors que c’est sa tâche. Mais
la famille peut aussi basculer vers le repli ou la résignation : quand ceux qui sont
instruits et dont c’est le métier « n’y arrivent pas », que peuvent faire les parents ?
Ces parents investissent fortement dans l’école (pas tous, bien sûr, mais la majo
rité d’entre eux) mais on les y voit peu, ils « participent » peu. C’est logique : ils
considèrent que ce n’est pas à eux de dire à l’école ce qu’elle doit faire. Mais, du
même coup, les enseignants ne perçoivent pas ce fort investissement des parents
et interprètent souvent cette absence de participation visible comme étant de
l’indifférence ou du désintérêt. D’où un malentendu de base, qui brouille les
représentations que ces parents et les enseignants ont les uns des autres.
En fait, parents de milieux populaires et enseignants sont implicitement d’ac-
cord sur le principe de base : à chacun son rôle. Mais encore faut-il que ces
rôles soient définis de la même façon, connus et reconnus. Or, souvent, ce n’est
pas le cas. Ainsi, les enseignants connaissent mal le partage des tâches dans la
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Corrigé Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
texte (suite)
326
Sujet 1 • La place des parents à l’école Corrigé
Méthodologie
•• l’absence temporaire des parents lorsque l’enfant les suit.
Quel qu’en soit le motif, l’absence doit être signalée au plus tôt auprès de l’école.
Les certificats médicaux ne sont exigibles que dans les cas de maladies contagieuses énu
mérées dans un arrêté.
d. Votre nouvelle collègue souhaite envoyer ce mot
aux parents pour les convier à la réunion de rentrée.
Trouvez-vous celui-ci propice à développer le partenariat
dont vous parlez ?
Éléments de réponse en gras dans le texte :
« Chers parents, la réunion de rentrée aura lieu ce lundi 23 octobre (date tardive) à
16 heures (tous ne pourront pas être là, l’horaire doit faciliter la venue des parents)
dans la classe de toute petite section de votre enfant. (Donc une première rentrée.
Les parents auront en principe déjà été reçus par la directrice (le directeur) pour
Système éducatif
une présentation de l’école et de son fonctionnement). Dans cette réunion je vous
préciserais les horaires, la cantine, et le fonctionnement de l’ALAE (Là encore c’est
la directrice (le directeur) qui communique ces informations lors de la réunion
de rentrée commune. Le rôle de l’enseignant est plutôt de présenter le fonction
nement de la classe de façon à ce que les parents se sentent en confiance avec les
apprentissages proposés). Je vous convie donc très cordialement à participer à cette
réunion, la seule de l’année (non réglementaire) étant donné que pour des raisons
personnelles je ne serai pas disponible le soir après la classe (un enseignant doit
pouvoir répondre aux demandes d’entrevues des parents). À lundi. Paul (question
du professionnalisme. Partenar iat ne veut pas dire copinage) le maître de votre
enfant »
REMARQUE
ne circulaire (n° 2013-142 du 15 octobre 2013) est parue avec pour objectif de
U
« Renforcer la coopération entre les parents et l’école dans les territoires » ; elle consti
tue une première application opérationnelle des principes définis dans le pacte pour la
réussite éducative signé le 15 octobre 2013.
Les leviers d’action à privilégier sont développés dans les trois parties de la circulaire :
La première partie intitulée « rendre effectifs les droits d’information et d’expression
des parents en accordant une attention particulière aux parents les plus éloignés du
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système éducatif ».
La deuxième partie porte sur la construction d’une véritable coopération entre les
parents et l’école, autour d’un axe de travail défini par le rapport annexé à la loi ; celui
de l’organisation d’activités concernant la parentalité.
La troisième partie concerne la coordination et la visibilité des actions d’accompagne
ment et de soutien à la parentalité. À partir de la diversité des dispositifs existant sur le
territoire, deux pistes d’amélioration du pilotage sont envisagées : l’une venant de la poli
tique familiale avec la mise en place des schémas territoriaux des services aux familles ;
l’autre à l’initiative de l’Éducation nationale avec le projet académique et la contribution
des IA-DASEN à une démarche de diagnostic des besoins et des ressources au niveau ter
ritorial et de coopération avec l’ensemble des partenaires.
327
Sujet 2
1. Dossier
Participation d’intervenants extérieurs aux activités d’enseignement dans les écoles
maternelles et élémentaires
––Circulaire n°92-196 du 3 juillet 1992 : participation d’intervenants extérieurs aux
activités d’enseignement dans les écoles maternelles et élémentaires
––Circulaire n°99-136 du 21 septembre 1999 : organisation des sorties scolaires
dans les écoles maternelles et élémentaires publiques
2. Questions
•• Après avoir rappelé la réglementation relative aux intervenants en milieu scolaire,
vous préciserez le rôle de l’enseignant, de l’intervenant et du directeur d’école dans
le cadre d’un tel partenariat.
•• Imaginez la situation où il s’agit de l’intervention, pour 5 heures dans un groupe
scolaire, d’une artiste plasticienne. Si le projet pédagogique et le temps d’interven
tion ont été rédigés en équipe, la première intervention de la plasticienne montre
déjà ses limites : l’artiste ne respecte pas le projet initial et ses interventions ne sont
pas en adéquation avec les objectifs prévus. En tant qu’enseignant de l’école, que
feriez-vous dans une telle situation ?
•• Cette artiste plasticienne est par ailleurs rémunérée par la mairie. On peut alors
s’interroger : le maire de la commune peut-il exiger que les personnes qu’il rému
nère soient employées à l’école ?
328
Sujet 2 • La place des intervenants extérieurs à l’école Objectif concours
Document 1 (suite)
Dans cette situation nouvelle, il est apparu nécessaire de préciser le rôle des maîtres
dans l’organisation de ce type d’activité ainsi que les conditions d’encadrement
des élèves.
Il s’agit, en effet, de permettre aux établissements scolaires d’être mieux ouverts sur
le monde extérieur, tout en donnant aux enseignants les moyens de s’assurer de la
qualité des prestations fournies aux élèves dont des intervenants extérieurs auraient
momentanément la charge et en même temps de veiller à ce que la sécurité des élèves
soit, en toutes circonstances, assurée. Ceci suppose que l’enseignant ait toujours,
d’une manière ou d’une autre, la maîtrise de l’activité en cause.
L’organisation générale des activités et le rôle de chaque participant doivent être défi
nis avec précision. Il importe, en particulier, que soient clairement explicités, d’une
part, ce qui relève de l’organisation pédagogique qui est de la responsabilité de l’équipe
des enseignants ou de l’enseignant concerné et, d’autre part, ce qui relève des mesures
de sécurité à mettre en œuvre. L’organisation et la préparation de ces séances font l’ob-
jet d’une concertation entre les différents partenaires. Ces dispositions revêtent une
importance d’autant plus grande que les activités comportent des risques particuliers.
Ces activités s’intègrent nécessairement au projet pédagogique de la classe qui est
Système éducatif
lui-même la traduction des objectifs du projet d’école.
Les précisions données ci-dessous ont, en définitive, pour objet de faciliter la colla
boration entre les enseignants et les personnes appelées à intervenir dans le cadre des
activités d’enseignement grâce à une meilleure connaissance du rôle et des respon
sabilités de chacun.
Seront donc examinés successivement, d’une part, le rôle respectif des ensei
gnants et des intervenants extérieurs et, d’autre part, les responsabilités qui leur
incombent.
329
Objectif concours Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
Document 1 (suite)
2. Organisations exceptionnelles
a) Les élèves répartis en groupes dispersés sont encadrés par des intervenants exté
rieurs et l’enseignant n’a en charge aucun groupe en particulier. Son rôle est le
même que dans le cas précédent. Le contrôle sera adapté aux caractéristiques du
site et à la nature de l’activité. Sauf impossibilité matérielle, l’enseignant procé
dera au contrôle successif du déroulement de la séance dans les différents groupes
et à la coordination de l’ensemble.
b) Les élèves répartis en groupes dispersés sont encadrés par des intervenants exté
rieurs et l’enseignant a en charge directement l’un des groupes. L’enseignant
n’aura plus à assurer le contrôle du déroulement de la séance. Son action consis
tera à définir préalablement l’organisation générale de l’activité avec une répar
tition précise des tâches et à procéder a posteriori à son évaluation.
Dans ces trois situations, il appartient à l’enseignant, s’il est à même de constater
que les conditions de sécurité ne sont manifestement plus réunies, de suspendre ou
d’interrompre immédiatement l’activité. Le maître informe, ensuite, sans délai, sous
couvert du directeur, l’inspecteur de l’Éducation nationale de la mesure prise.
B) Le rôle des intervenants extérieurs
L’intervenant extérieur apporte un éclairage technique ou une autre forme d’ap-
proche qui enrichit l’enseignement et conforte les apprentissages conduits par
l’enseignant de la classe. Il ne se substitue pas à lui.
Cette situation n’implique pas pour autant que l’intervenant ne puisse prendre
aucune initiative, dès l’instant qu’elle s’inscrit dans le cadre strict de ses fonctions.
Ceci vaut, en particulier, pour les intervenants spécialistes qui ont une qualification
reconnue et dont le rôle ne peut se borner, en conséquence, à l’exécution passive des
instructions des enseignants.
En outre, lorsqu’un intervenant se voit confier l’encadrement d’un groupe d’élèves,
en particulier dans la situation visée au IA3. ci-dessus, c’est à lui de prendre les
mesures urgentes qui s’imposent, dans le cadre de l’organisation générale arrêtée par
l’enseignant ou, le cas échéant, des dispositions fixées par convention, pour assurer
la sécurité des élèves.
[...]
C) Cadre dans lequel est défini le rôle de chacun
Les activités pédagogiques qui incluent la participation d’intervenants extérieurs étant
inscrites dans le projet d’école, les membres de la communauté éducative sont en règle
générale associés à la définition des termes de la participation de ces intervenants.
1. Les interventions ponctuelles et les participations bénévoles
Dans ce cas, les activités s’exercent sous la responsabilité pédagogique de l’ensei
gnant ou des enseignants concernés, à charge pour eux, compte tenu, notamment,
des qualifications techniques éventuellement détenues par les intervenants concer
nés, de définir les conditions d’exercice des activités et les règles de sécurité à mettre
en œuvre.
2. Intervention de collectivités publiques ou d’associations
Une convention doit être signée lorsque les intervenants extérieurs sont rémunérés
par une collectivité publique (autre administration de l’État ou collectivité terri
toriale) ou appartiennent à une personne morale de droit privé, notamment une
association, et interviennent régulièrement dans le cadre scolaire.
... / ...
330
Sujet 2 • La place des intervenants extérieurs à l’école Objectif concours
Document 1 (suite)
Elle est passée entre la collectivité territoriale ou l’association concernée et, selon
l’extension de son champ d’application, l’inspecteur d’académie, directeur des ser
vices départementaux de l’Éducation nationale ou l’inspecteur de l’Éducation natio
nale de la circonscription. Le ou les directeurs d’école concernés contresignent la
convention dont un exemplaire reste à l’école.
Cette convention comporte des dispositions relatives à l’organisation des activités en
cause, notamment au rôle des intervenants, et à la définition des conditions de sécurité.
[...]
Malgré l’existence d’une convention, l’utilité de réunions préparatoires à certaines
séances d’activités demeure entière.
Système éducatif
Document 2 Circulaire n° 99-136 du 21 septembre 1999
jours encadrés par deux adultes au moins, dont le maître de la classe. Le deuxième
adulte peut être un autre enseignant, un aide éducateur, un agent territorial spécialisé
d’école maternelle (ATSEM), un parent ou autre bénévole…
Pour les sorties scolaires régulières et occasionnelles sans nuitée, les adultes qui par
ticipent à l’encadrement de la vie collective en dehors des périodes d’enseignement
doivent y être autorisés par le directeur d’école.
Pour les sorties scolaires avec nuitée(s), la participation de ces adultes est mentionnée
dans le dossier de demande d’autorisation à transmettre à l’inspecteur d’académie
chargé de délivrer l’autorisation de départ.
Il est rappelé, enfin, que la participation des ATSEM à l’encadrement des sorties sco
laires doit faire l’objet d’une autorisation préalable du maire.
La composition de l’équipe d’encadrement est précisée, en fonction des situations,
dans le tableau 1 ci-dessous. ... ...
/
331
Objectif concours Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
Document 2 (suite)
Le taux d’encadrement des élèves, défini pour chacune des catégories de sorties sco
laires, s’applique y compris dans le cadre du transport. Le chauffeur n’est, en aucun
cas, pris en compte dans le taux d’encadrement.
Toutefois :
•• à l’école élémentaire, l’enseignant peut se rendre seul, avec sa classe, soit à pied soit
en car spécialement affrété pour la sortie scolaire, sur un lieu situé à proximité de
l’école pour une durée globale qui ne dépasse pas la demi-journée de classe (par
exemple : gymnase, salle de sport, piscine, bibliothèque municipale…) ;
•• à l’école maternelle, l’enseignant accompagné d’un adulte, peut se rendre, avec sa
classe, soit à pied soit en car spécialement affrété pour la sortie scolaire, sur un lieu
situé à proximité de l’école pour une durée globale qui ne dépasse pas la demi-
journée de classe (par exemple : gymnase, salle de sport, piscine, bibliothèque muni
cipale…).
Dans tous les cas, lorsqu’une classe comporte des élèves de niveau maternel, les taux
d’encadrement applicables sont ceux de l’école maternelle.
Les activités proposées lors des sorties scolaires occasionnelles, dès lors qu’elles ne
relèvent pas des activités physiques et sportives, sont assimilées à la vie collective en
ce qui concerne les taux d’encadrement.
Tableau 1
Taux minimum d’encadrement au cours de la vie collective
selon les types de sorties scolaires
Effectif
École maternelle, classe
maternelle ou classe élémentaire École élémentaire
avec section enfantine
2 adultes au moins dont le maître 2 adultes au moins dont le maître
Sortie
de la classe, quel que soit l’effectif de la classe, quel que soit l’effec
régulière
de la classe. tif de la classe.
Sortie Au-delà de 16 élèves, un adulte Au-delà de 30 élèves, un adulte
régulière supplémentaire pour 8. supplémentaire pour 15.
2 adultes au moins dont le maître 2 adultes au moins dont le maître
Sortie occa de la classe, quel que soit l’effectif de la classe, quel que soit l’effec
sionnelle de la classe. tif de la classe.
sans nuitée Au-delà de 16 élèves, un adulte Au-delà de 30 élèves, un adulte
supplémentaire pour 8. supplémentaire pour 15.
2 adultes (1) au moins dont le 2 adultes (1) au moins dont le
maître de la classe, quel que soit maître de la classe, quel que soit
Sortie avec l’effectif de la classe. l’effectif de la classe.
nuitée(s)
Au-delà de 16 élèves, un adulte Au-delà de 20 élèves, un adulte
supplémentaire pour 8. supplémentaire pour 10.
... / ...
332
Sujet 2 • La place des intervenants extérieurs à l’école Objectif concours
Document 2 (suite)
N.B. 1 : Lorsque, dans le cadre des sorties scolaires, des regroupements de classes ou des
échanges de services sont organisés, le maître de la classe peut être remplacé par un
autre enseignant.
N.B. 2 : Concernant l’encadrement dans le cadre d’un transport en car, l’ensemble des
élèves, qu’ils soient d’une ou de plusieurs classes, est considéré comme constituant une
seule classe.
1) En ce qui concerne les personnes chargées de la vie collective, en dehors des activités
d’enseignement et de l’animation des activités physiques et sportives, le brevet d’aptitude
aux fonctions d’animateur (BAFA) est conseillé.
Système éducatif
ment renforcé (voir II.2.2.2), peuvent être enseignées par le maître de la classe ou un
autre enseignant seul lorsqu’il s’agit d’une sortie régulière. Dans le cas d’une sortie
occasionnelle, un taux d’encadrement spécifique s’impose selon le tableau suivant :
Tableau 2
aux minimum d’encadrement spécifique aux activités d’éducation physique
et sportive pratiquées pendant les sorties scolaires occasionnelles
avec ou sans nuitée
École maternelle, classe maternelle
École élémentaire
ou classe élémentaire avec section enfantine
Jusqu’à 16 élèves, le maître de la classe Jusqu’à 30 élèves, le maître de la classe plus
plus un intervenant, qualifié ou bénévole, un intervenant, qualifié ou bénévole, agréé
agréé ou un autre enseignant. ou un autre enseignant.
Au-delà de 16 élèves, un intervenant, qua Au-delà de 30 élèves, un intervenant, qualifié
lifié ou bénévole, agréé ou un autre ensei ou bénévole, agréé ou un autre enseignant
gnant supplémentaire pour 8 élèves. supplémentaire pour 15 élèves.
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.
333
Objectif concours Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
Document 2 (suite)
Tableau 3
Taux minimum d’encadrement renforcé pour certaines activités
d’enseignement d’éducation physique et sportive pratiquées pendant
les sorties régulières, occasionnelles avec ou sans nuitée
École maternelle, classe maternelle
École élémentaire
ou classe élémentaire avec section enfantine
Jusqu’à 12 élèves, le maître de la classe Jusqu’à 24 élèves, le maître de la classe
plus un intervenant, qualifié ou bénévole, plus un intervenant, qualifié ou bénévole,
agréé ou un autre enseignant. agréé ou un autre enseignant.
Au-delà de 12 élèves, un intervenant, qua Au-delà de 24 élèves, un intervenant, quali
lifié ou bénévole, agréé ou un autre ensei fié ou bénévole, agréé ou un autre ensei
gnant supplémentaire pour 6 élèves. gnant supplémentaire pour 12 élèves.
N.B. 1 : (abrogé par la circulaire n° 2004-139 du 13 juillet 2004.)
N.B. 2 : En dérogation aux taux fixés par le tableau ci-dessus, le taux minimum d’enca
drement renforcé pour le cyclisme sur route est le suivant : jusqu’à 12 élèves, le maître
de la classe, plus un intervenant, qualifié ou bénévole, agréé ou un autre enseignant et,
au-delà de 12 élèves, un intervenant, qualifié ou bénévole, agréé ou un autre enseignant
supplémentaire pour 6 élèves.
334
Sujet 2 • La place des intervenants extérieurs à l’école Corrigé
Corrigé
Méthodologie
1 Proposition de réponse rédigée
1.1 Introduction
Renforcée depuis la loi d’orientation de 2013, une des vocations de l’école est de s’ouvrir
à de nombreux partenaires. Ce partenariat dénote alors une réelle volonté de travailler
ensemble, tout en établissant des règles précises d’action et en déterminant les rôles de
chacun. Néanmoins, il convient de toujours avoir à l’esprit que c’est l’enseignant qui
reste responsable de l’ensemble des activités scolaires des élèves, y compris dans le cas de
participation d’intervenants extérieurs (article L.912-1 et D 321-13 du Code de l’édu
cation).
En effet, sur le temps scolaire, le professeur des écoles est responsable de l’ensemble des
activités des élèves qui lui sont confiés. C’est lui qui assure la préparation et l’organisation
des séances, qui s’assure des conditions de sécurité de leur déroulement. Quels que soient
Système éducatif
les intervenants sollicités, il se doit de garder la maîtrise pédagogique des activités. Il peut
être déchargé de la surveillance des élèves (une partie ou la totalité de la classe) confiés à
des intervenants, à condition qu’il sache constamment où sont ses élèves, que les interve
nants aient été régulièrement autorisés ou agréés et soient sous son autorité. Il arrête le
cadre d’organisation de l’activité, après l’avoir préparée avec l’intervenant. Il peut convenir
avec l’intervenant des mesures à prendre pour assurer la sécurité des élèves qui lui seraient
confiés. Il doit interrompre immédiatement l’activité s’il constate que les conditions de
sécurité ne sont plus réunies.
Énoncé du plan :
Nous rappellerons alors d’un point de vue réglementaire quelles sont les modalités
d’intervention pour un tel partenariat en précisant les rôles dévolus à chacun, comme
demandé dans la première question.
Puis, en fonction de ce point réglementaire, nous répondrons aux deux autres questions
posées tant déontologiquement que pédagogiquement, en essayant de circonscrire notre
place d’enseignant dans ce partenariat.
1.2 Développement
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.
335
Corrigé Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
Les intervenants peuvent être bénévoles (parents d’élèves, d’autres adultes, notamment
membres d’associations) ou rémunérés par des associations ou par des collectivités pu-
bliques (collectivités territoriales ou administrations de l’État, comme c’est le cas ici pour
notre sujet).
Lorsque l’intervenant doit intervenir de façon récurrente, une convention, précisant
notamment le rôle et les conditions de sécurité, doit être passée entre l’employeur
(association ou collectivité publique) et l’inspecteur de l’Éducation nationale de la cir
conscription (IEN) ou IA-DASEN. Cette convention doit aussi être contresignée par les
directeurs des écoles concernées qui en gardent un exemplaire à l’école.
Cette convention autorise les intervenants à participer aux activités d’enseignement,
qu’elles se déroulent sur le temps scolaire dans les locaux scolaires, ou au cours des sor
ties scolaires.
Dans les enseignements artistiques, les intervenants réguliers doivent justifier d’une
compétence professionnelle vérifiée et attestée par le directeur régional des affaires cultu
relles (DRAC) ou de diplômes préparant à l’intervention en milieu scolaire dans les dis
ciplines artistiques. Le directeur d’école, après avis de l’enseignant et du conseil d’école,
choisit les intervenants et les propose avec les pièces justificatives au ia-DASEN qui délivre
l’agrément. L’agrément est réputé acquis en cas de non-réponse dans les 15 jours.
Toutefois, est considérée comme régulière, une intervention dont la durée est égale ou
supérieure à 6 heures pour une personne, par école et pour l’année scolaire. Cette procé-
dure un peu lourde peut alors, pour une durée d’intervention inférieure à 6 heures, être
considérée comme une intervention occasionnelle ; dans ce cas, le partenariat fera l’ob-
jet d’une simple autorisation écrite du directeur d’école. Il devra remplir le document
« Autorisation d’intervention ».
À noter, en ce qui concerne la rémunération de l’intervenant, le maire de la commune ne
peut exiger que les personnes qu’il rémunère soient employées à l’école. Encore une fois,
nous rappelons que le maire ne peut imposer la participation d’intervenants extérieurs
dans la mesure où leur sollicitation est du ressort des enseignants dans le cadre du pro
jet d’école. C’est donc une décision prise en équipe de maîtres et dans tous les cas dans le
cadre des enseignements.
« L’intervenant extérieur apporte un éclairage technique ou une autre forme d’approche qui
enrichit l’enseignement et conforte les apprentissages conduits par l’enseignant de la classe.
Il ne se substitue pas à lui. […] Les activités pédagogiques qui incluent la participation
d’intervenants extérieurs étant inscrites dans le projet d’école, les membres de la commu
nauté éducative sont en règle générale associés à la définition des termes de la participation
de ces intervenants. »
336
Sujet 2 • La place des intervenants extérieurs à l’école Corrigé
Solutions envisagées :
Ainsi, l’intervenant amène un éclairage technique sur l’activité considérée, la séance se
Méthodologie
construisant en partenariat, sous la responsabilité pédagogique de l’enseignant (et dans
le respect des programmes, bien entendu). Si l’intervention ne respecte pas le projet ini
tial et ne répond pas aux objectifs d’apprentissage fixés, le partenariat n’est plus valable
au nom du contrat établi sur des critères donnés par les enseignants. D’un point de vue
déontologique, l’enseignant pourrait alors remercier l’intervenant quant à son inter
vention qui ne correspond pas aux attendus. Toutefois, il est nécessaire de souligner ici
l’importance de dialoguer avec l’intervenant de ces objectifs d’apprentissage fixés, afin
de pouvoir recadrer l’intervention. Nous rappelons que les compétences du référentiel
des enseignants nous engagent à « Entretenir un dialogue constructif » et à « Coopérer
avec les partenaires de l’école »
Par ailleurs, il est parfois difficile pour un intervenant qui n’est pas enseignant de per-
cevoir ce que veut réellement le professeur et dans quelle direction il veut conduire ses
élèves. C’est pour cela qu’il est nécessaire d’apprendre à travailler ensemble.
Enfin, nous soulignons que la mairie est aussi un des partenaires de l’école et il semble
tout indiqué de prendre en compte sa volonté de déployer des moyens pour l’école ; ce
qui n’empêche en rien de lui rappeler les conditions légales d’exercice de cette volonté.
Système éducatif
c. Pistes de réponses/Points à aborder en ce qui concerne
les réponses aux questions 2 et 3 du dossier
Bien que le domaine des arts visuels soit explicitement évoqué, il ne s’agit pas ici de rela
ter le programme ou les attendus sur cette discipline. Nous ne sommes pas dans le fond
(ce que l’on enseigne aux élèves) mais dans la forme (comment on l’enseigne) et princi
palement ici, QUI enseigne. Dès la première phrase, la situation nous amène sur la piste
du partenariat et des intervenants extérieurs. Se pose alors tout naturellement la ques
tion du « projet pédagogique » qui a conduit l’enseignant à songer à cette intervention,
la question de l’intervention même de ce partenaire (ici une artiste-plasticienne) avec le
détail et le temps de son intervention.
En ce qui concerne la rémunération de cette intervenante, même s’il est précisé que c’est
la mairie qui doit la prendre en charge, nous rappelons que le maire ne peut imposer la
participation d’intervenants extérieurs dans la mesure où leur sollicitation est du ressort
des enseignants dans le cadre du projet d’école. C’est donc une décision prise en équipe de
maîtres et dans tous les cas dans le cadre des enseignements.
1.3 En conclusion
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.
Ainsi, nous pensons qu’il est important de rappeler que tout intervenant extérieur, par
son statut de partenaire, est une aide à l’enseignement et, dans ce cadre, doit faire l’objet
d’une étroite collaboration avec l’équipe pédagogique. Le dialogue, en amont et en aval,
est alors un des moyens privilégié pour harmoniser les interventions. Toutefois, l’inter
venant ne se substitue jamais à l’enseignant qui reste responsable de sa classe et des acti
vités qu’il souhaite y mener en accord avec les programmes.
337
Corrigé Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
1. Note d’Éduscol dans le guide pratique des directeurs d’école – fiche sur les intervenants extérieurs : [cache.media.
eduscol.education.fr/file/guide_pratique_directeurs_d_ecole/71/4/Guide_direction_ecole_4_fiche_intervenants_
exterieurs_390714.pdf].
338
Sujet 3
1. Dossier
•• Texte 1 : « Agir ensemble avec détermination en faveur d’un climat scolaire apaisé
et serein » – Extraits du dossier de presse sur le point d’étape quant aux travaux de
la délégation ministérielle chargée de la prévention et de la lutte contre les violences
en milieu scolaire (avril 2013).
•• Texte 2 : Article 19 de la Convention Internationale des droits de l’enfant (1989).
•• Texte 3 : Définition de la maltraitance selon l’ODAS (Source : La Lettre de l’ODAS
(nov. 2007).
Système éducatif
2. Questions
•• À partir des documents fournis, pouvez-vous donner une définition de la violence
scolaire et de la maltraitance ?
•• Quels sont les premiers signes qui peuvent alerter un enseignant ?
•• Quels sont les outils et procédures que peut mobiliser un enseignant face à une
situation de violence et ou de maltraitance ?
[education.gouv.fr/cid68983/prevention-et-lutte-contre-les-violences-en-milieu-
scolaire%A0-%A0point-d-etape.html].
« L’éducation nationale a le devoir de protéger les élèves et les personnels contre
tous les types de violence, y compris ces violences de tous les jours qui, bien que
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.
moins visibles, sont elles aussi causes de souffrance et qui sont souvent à la source
des événements les plus tragiques.
La prévention et la lutte contre la violence à l’École n’est pas seulement un impératif
d’ordre public, elle est la condition nécessaire à l’accomplissement des missions de l’édu
cation nationale. Elle est en effet un enjeu majeur pour la réussite éducative : le fait d’être
victime, agresseur, ou témoin de violence peut être à l’origine de difficultés scolaires,
d’absentéisme, voire de décrochage, mais aussi générer davantage de violence ou des
troubles de l’équilibre psychologique et émotionnel (dépression, tentative de suicide).
Il s’agit également, en agissant contre la violence en milieu scolaire, de lutter contre
les inégalités sociales, car l’inégalité face à la violence est avant tout une inégalité
sociale : 10 % des établissements concentrent plus de la moitié des incidents, 5 % le
tiers, et les quartiers populaires sont les plus touchés.
... / ...
339
Objectif concours Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
Texte 1 (suite)
Document 1 (suite)
Assurer la sécurité et la sérénité de tous les élèves et de tous les personnels dans
nos écoles et nos établissements, c’est enfin transmettre et faire respecter les valeurs
essentielles que sont la solidarité, la fraternité, la dignité de tous, le dialogue et
l’écoute mutuelle, afin que l’École de la République demeure notre maison com-
mune, celle où se construit la société de demain.
L’amélioration du climat scolaire passe par des réponses multiples et demande du
temps. Cela suppose de renoncer à la pensée magique et à l’idée d’un remède miracle
qui réglerait les problèmes de manière rapide et définitive ; et donc de faire preuve
d’une grande humilité. Seule une politique globale, concrète et constante dans le
temps peut permettre de réduire le problème de la violence à l’École dans toutes ses
expressions et de manière durable. En concrétisant dès les premiers mois de sa prise
de fonction l’engagement présidentiel de recruter 500 assistants de prévention et
de sécurité dans les établissements difficiles, le ministre de l’éducation nationale a
envoyé un signal fort et répondu à des besoins exprimés sur le terrain »
« Il est également nécessaire de renforcer la prévention et le traitement du harcèlement,
dont un élève sur vingt se dit aujourd’hui victime de manière sévère ou très sévère, et
d’élargir cette action au cyberharcèlement, aux violences sexistes et à l’homophobie.
L’éducation nationale a par ailleurs le devoir, en tant qu’employeur, de soutenir
ses personnels en souffrance ou victimes de violence en garantissant l’accessibi
lité de dispositifs d’appui de qualité et de proximité pouvant les aider à retrouver
durablement la sérénité.
Enfin, la révision de l’application des régimes de punitions et de sanctions consti
tue une priorité majeure. On ne peut répondre à la violence par des mesures sim
plistes ou en brandissant l’étendard sécuritaire. Seule l’existence de règles et de
sanctions claires, comprises par tous et appliquées avec justice peut prévenir effi
cacement la violence. Il ne s’agit pas d’idéologie mais de pragmatisme : le but de la
sanction est non seulement de rendre la justice, mais aussi d’éviter la récidive ; or,
si cette sanction est vécue comme injuste parce qu’inadaptée et disproportionnée,
l’élève en faute aura tendance à recommencer. »
[…]
1 Les États parties prennent toutes les mesures législatives, administratives,
sociales et éducatives appropriées pour protéger l’enfant contre toute forme
de violence, d’atteinte ou de brutalités physiques ou mentales, d’abandon ou
de négligence, de mauvais traitements ou d’exploitation, y compris la violence
sexuelle, pendant qu’il est sous la garde de ses parents ou de l’un d’eux, de son
ou ses représentants légaux ou de toute autre personne à qui il est confié.
2 Ces mesures de protection doivent comprendre, selon qu’il conviendra, des procé
dures efficaces pour l’établissement de programmes sociaux visant à fournir l’appui
nécessaire à l’enfant et à ceux à qui il est confié, ainsi que pour d’autres formes de pré
vention, et aux fins d’identification, de rapport, de renvoi, d’enquête, de traitement
et de suivi pour les cas de mauvais traitements de l’enfant décrits ci-dessus, et com-
prendre également, selon qu’il conviendra, des procédures d’intervention judiciaire.
[…]
340
Sujet 3 • Violence et maltraitance au sein de l’école Objectif concours
Système éducatif
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.
341
Corrigé Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
Corrigé
1 Proposition de réponse
Les documents du dossier regroupent deux thématiques, violence et maltraitance qui
impliquent réglementairement les enseignants et les éducateurs de l’Éducation natio
nale, car elles apparaissent explicitement dans le Référentiel des compétences profes
sionnelles des métiers du professorat et de l’éducation. En effet, parmi les 14 compé
tences communes à tous les professeurs et personnels d’éducation, la sixième, « Agir en
éducateur responsable et selon des principes éthiques », précise qu’il faut « Contribuer
à assurer le bien-être, la sécurité et la sûreté des élèves, à prévenir et à gérer les violences
scolaires, à identifier toute forme d’exclusion ou de discrimination, ainsi que tout signe
pouvant traduire des situations de grande difficulté sociale ou de maltraitance ».
Il est donc important de bien comprendre que ces thématiques ne sont pas annexes à
l’exercice du métier mais bien en son cœur. Il nous semble alors important de différen
cier et de repréciser ces deux termes ainsi que les procédures et perspectives à mettre en
œuvre soit dans une situation de violence soit dans une situation de maltraitance.
Après avoir défini chacun de ses termes, nous traiterons pour plus de clarté chacune de
ces situations de façon distinctes.
342
Sujet 3 • Violence et maltraitance au sein de l’école Corrigé
Méthodologie
abus sexuels, négligences lourdes, ayant des conséquences graves sur son développe-
ment physique et psychologique.
•• Enfant en risque : enfant qui connaît des conditions d’existence risquant de mettre en
danger sa santé, sa sécurité, sa moralité, son éducation ou son entretien, mais qui n’est
pas pour autant maltraité.
Cependant si ce texte laisse penser que la violence y compris en milieu scolaire peut être
apparentée à de la maltraitance il ne propose pas de définition de la violence en milieu
scolaire. C’est compréhensible car les débats théoriques ne sont pas clos sur cette ques
tion. Nous pouvons tout de même dire qu’il existe beaucoup de travaux sur le « School
Bullying » qu’on pourrait traduire avec Catherine Blaya (2006)1 par « harcèlement et
maltraitance entre pairs à l’École ». Les travaux sur la violence à l’école (Debarbieux,
2008)2 prennent acte de la dimension éminemment subjective des phénomènes de vio
lence.
Système éducatif
En dehors de signes immédiatement visibles : physiques (traces de coups), verbaux
(insultes, moqueries) la maltraitance et les violences peuvent se repérer à leurs consé
quences (rappelées dans le texte 1 et 3). Il faut donc être attentif à tous changements
brusques dans les comportements d’un élève, principalement les détériorations du rap
port à l’école qui passent par une baisse des résultats scolaires et une augmentation de
l’évitement scolaire.
Ainsi les situations de violence, dites de dérégulation, peuvent connaître différentes
origines qu’il est indispensable de cerner pour un enseignant. En effet, celui-ci se doit
d’apporter des réponses différenciées en regard de la diversité des élèves. Grâce à une
bonne connaissance de ces derniers, il ne gérera pas de la même façon une situation de
dérégulation qui a pour initiateur un élève souffrant d’un trouble du comportement et
de la conduite (TCC), par exemple, ou un élève n’en souffrant pas. De même qu’une
bonne connaissance de la situation sociale dans laquelle se trouve un élève lui permettra
de porter un regard circonstancié sur ces situations si elles se présentent. Ainsi les ensei
gnants doivent avoir conscience comme le souligne Blin (2004)3 qu’« il ne suffit pas que
l’institution impose des normes pour qu’elles soient respectées, elle doit préalablement
permettre l’apprentissage des capacités affectives, relationnelles et sociales nécessaires à
leur compréhension et à leur mise en œuvre par l’ensemble des acteurs scolaires ».
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.
En nous référant aux préconisations ministérielles et aux résultats issus de la recherche, les
enseignants sont incités à travailler autour de différents outils susceptibles de prévenir les
perturbations. Il s’agit de créer et de maintenir dans la classe un climat propice aux appren
tissages de différentes compétences, tant disciplinaires que sociales, que nous retrouvons
notamment dans le socle commun de connaissances, de compétences et de culture.
Ainsi, le travail sur le climat scolaire est accepté par la communauté internationale
comme étant un axe fort de la prévention. Ainsi la f ormation des personnels relève de la
politique nationale. Ce que nous retrouvons dans les différentes formations dispensées
1. Blaya C., Harcèlement et maltraitance en milieu scolaire, Armand Colin, 2006.
2. Debarbieux E., Les dix commandements contre la violence à l’école, Odile Jacob, 2008.
3. Blin J.-F., Gallais-Deulofeu C., Classes difficiles. Des outils pour prévenir et gérer les perturbations scolaires, Delagrave,
2004.
343
Corrigé Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
dans les INSPE. Le soutien aux personnels est aussi de l’ordre institutionnel mais il faut
préciser que la communication interne et la collectivisation des problèmes rencontrés
par un collègue sont des gages de résolution. Nous retrouvons là des attentes du référen-
tiel de compétences qui met en avant le fait que coopérer au sein d’une équipe mènera
à une intelligence collective nécessaire à une meilleure appréhension des situations de
dérégulations. En effet, la lutte, la gestion et les sanctions sont à travailler au niveau
d’une unité d’éducation (EPLE ou école) : il doit y avoir une politique proactive envers
les comportements socialement et scolairement acceptables et un affichage clair et expli
cite des sanctions pour les comportements qui ne sont pas dans ce cas.
Face à tous les comportements de violence que des enseignants peuvent repérer, il faut
une intervention immédiate et claire sur les valeurs de respect de l’autre et de tolérance.
Les punitions voire les sanctions pourront être posées ensuite de manière conforme à
la réglementation. Il est donc tout à fait envisageable de mettre en place des procédures
cohérentes d’intervention face à TOUS les actes violents. Et pas seulement les plus graves
comme cela est prévu par les textes nationaux.
Les principaux leviers pour prévenir les situations de violence à l’école sont :
•• Améliorer le climat scolaire : améliorer l’ambiance dans laquelle les élèves évoluent au
cours de leur scolarité ;
•• Repérer les violences : caractériser la violence, son ampleur, son étendue ;
•• Intervenir rapidement avec des réponses adaptées à chaque type de violence ;
•• Mettre en œuvre une didactique adaptée et motivante ;
•• Établir un climat de confiance et de coopération ;
•• Construire collectivement les valeurs et les règles de vie de la classe ;
•• Travailler les registres de langue et d’attitudes ;
•• Utiliser la sanction de manière éducative comme indiqué dans le document ;
•• Réaliser des bilans avec la classe ;
•• Échanger et travailler en équipe pédagogique.
344
Sujet 3 • Violence et maltraitance au sein de l’école Corrigé
mais la mise en place de partenariats comme exigé par le référentiel de compétence des
professeurs et personnel d’éducation du 25 juillet 2013.
Méthodologie
•• « 6. Agir en éducateur responsable et selon des principes éthiques
[…] Accorder à tous les élèves l’attention et l’accompagnement appropriés […]
•• 11. Contribuer à l’action de la communauté éducative
Coordonner ses interventions avec les autres membres de la communauté éducative
[…]
•• 12. Coopérer avec les parents d’élèves
Œuvrer à la construction d’une relation de confiance avec les parents…
•• 13. Coopérer avec les partenaires de l’école. »
La circulaire interministérielle du 24 juin 1983, relative aux enfants victimes de mau
vais traitements et de délaissement, à destination de l’enseignement élémentaire et se-
condaire, nous rappelle que :
« L’école est un lieu privilégié de détection et d’action envers les enfants en danger ; les maîtres,
les personnels éducatifs et de santé ont un rôle à jouer dans ce domaine lors de l’inscription à
l’école, du contact quotidien avec l’élève, de l’observation du comportement spontané de l’en-
Système éducatif
fant permettant aussi un dépistage précoce. »
« L’école doit être ouverte aux services spécialisés des autres administrations qui peuvent avoir
à mener une enquête. L’accueil dans un esprit de concertation permettra de parvenir à une
juste évaluation de la situation et d’inclure si nécessaire dans les projets et procédures l’équipe
éducative de l’école… Face aux réticences de certains, il est important de savoir que l’autorité
administrative ou judiciaire intervient pour protéger l’enfant et dispose de moyens d’assistance
éducative pour rechercher les solutions les meilleures pour l’enfant, tout en évitant une rupture
des liens familiaux ».
Pour mettre en place ce partenariat et traiter une situation de maltraitance, il est néces-
saire de suivre une procédure en regard de la situation. Il s’agit de :
•• Informer : L’enseignant se doit de porter à la connaissance des équipes de profession-
nels par voie orale ou écrite la situation d’un enfant potentiellement en danger du fait
d’inquiétudes sur des comportements inhabituels, faits observés, propos entendus ou
rapportés…
•• Signaler : L’enseignant se doit aussi d’alerter l’autorité administrative ou judiciaire,
après une évaluation (pluridisciplinaire si possible) de l’enfant, en vue d’une interven
tion institutionnelle. Le signalement doit donc être entendu comme un « écrit objectif
comprenant une évaluation de la situation d’un mineur présumé en risque de danger
ou en danger nécessitant une mesure de protection administrative ou judiciaire ». À la
différence du dépôt de plainte, le signalement ne vise pas à obtenir la condamnation
pénale de l’auteur d’une infraction mais à protéger un enfant en danger. Tout signa
lement n’entraîne pas une suite judiciaire. Pour qu’il y ait suite judiciaire il faut qu’il
y ait un dépôt de plainte. Donc un signalement peut entraîner la mise en place d’un
suivi de la famille par les services sociaux du conseil général. En effet, la Loi n° 2007-
293 du 5 mars 2007 réformant la protection de l’enfance modifie les règles de la loi
n° 89-487 et affirme le rôle central du président du conseil général qui se voit confier
la coordination des actions menées autour de l’enfant (action sociale éducative, ASE).
346
Sujet 3 • Violence et maltraitance au sein de l’école Corrigé
Méthodologie
Autres leviers possibles à mobiliser pour faire face à des situations de violence, de déré-
gulation ou de dysfonctionnement d’un élève.
Système éducatif
quels objectifs ? Comment l’organiser ? La vie de classe, ce n’est pas uniquement la
gestion des conflits. Penser à un déroulement de conseil qui comporte : « Je félicite »,
« Je critique », « Je propose ». Porter un regard bienveillant participe ainsi de l’instau
ration d’un climat serein propice aux apprentissages.
plan de travail, un contrat éducatif et/ou pédagogique, etc. Cette liste n’est pas exhaus
tive mais évoque la richesse et la diversité des outils et dispositifs qu’un enseignant peut
mettre en œuvre en fonction de ses conceptions et des besoins de sa classe.
347
Sujet 4
1. Documents
•• Document 1 : Faire entrer l’École dans l’ère numérique : discours de Vincent Peillon
du jeudi 13 décembre 2012.
[education.gouv.fr/cid66604/faire-entrer-l-ecole-dans-l-ere-du-numerique-
discours-de-vincent-peillon.html].
•• Document 2 : France Université Numérique, enjeux et définition.
[france-universite-numerique-mooc.fr].
•• Document 3 : « Pourquoi l’école française reste en retard sur le numérique »,
Le Monde du 8 juin 2013, article de Maryline Baumard.
2. Questions
1 À partir des documents, précisez d’une part les enjeux liés à l’acquisition d’une
culture numérique par tous les élèves, d’autre part les nouveaux dispositifs d’ac-
compagnement.
2 Identifier les principales causes du retard de la France dans ce domaine alors que
depuis 1985 les « plans informatiques » n’ont pas cessé de se multiplier.
3 Quels avantages sur le plan pédagogique pourrait-on retirer de l’intégration des
TICE en classe ?
Le numérique est partout : il bouleverse nos habitudes, nos comportements, les rap-
ports sociaux. […] Ce développement rapide du numérique entraîne une évolution
profonde de notre société, certains parlent même de révolution.
Plus spécifiquement, le numérique modifie profondément notre relation au
savoir et à la connaissance et interroge, par la même, la place et le rôle de l’institu-
tion scolaire.
La question du numérique à l’École dépasse la simple question de la diffusion des tech-
nologies de l’information et de la communication à l’École et de l’installation des ordina-
teurs dans les salles de classe. En ce lieu historique du spectacle vivant, le développement
du numérique à l’école me fait penser à la fin du théâtre classique marqué par son unité
de temps, de lieu et d’action. Nous vivons probablement aujourd’hui une rupture de
même nature avec une classe connectée et ouverte sur le monde et un enrichissement des
modes de communication entre les élèves, les parents et les enseignants. […] ... / ...
348
Sujet 4 • Le numérique à l’école Objectif concours
Document 1 (suite)
Le projet de refondation que nous portons est résolument inscrit dans son temps, le
xxi e siècle.
Il ne s’agit pas seulement de mettre l’École à l’heure du numérique comme s’il s’agis-
sait d’une mode, il s’agit aussi de se saisir de ces nouveaux outils pour lui permettre
de mieux accomplir ses missions traditionnelles. Le numérique offre une opportu-
nité unique pour refonder l’École.
Que doit faire l’École ? Elle doit assurer la réussite scolaire de tous.
Le numérique permet de développer des pratiques pédagogiques plus attractives
et plus innovantes, mais surtout plus efficaces.
Avec des cours plus interactifs, le numérique renforce le plaisir d’apprendre et
d’aller à l’école. Il permet aussi de diversifier les parcours, de s’adapter au rythme
de chaque élève. Il permet de mieux faire comprendre certains phénomènes grâce
à de nouvelles représentations du réel. Il permet de transformer les apprentissages
et les évaluations.
Que doit faire l’École ? Elle doit assurer l’égalité des chances.
Le numérique doit permettre de réduire les fractures territoriales et sociales. Ainsi,
Système éducatif
pour renforcer l’égal accès à la culture, le CNDP propose déjà une expérience de
spectacle vivant en ligne qui rend accessibles, en tout lieu, plusieurs mises en scène
de grandes pièces de notre répertoire classique et qui permet de comparer séquence
par séquence des choix de mise en scène. […]
Que doit faire l’École ? Elle doit permettre l’insertion dans la société et la vie pro-
fessionnelle.
Rares sont les métiers qui, aujourd’hui, ne font pas appel, d’une manière ou d’une
autre au numérique.
Le numérique est particulièrement adapté à la simulation de situations profession-
nelles et à l’apprentissage des langues. […]
Que doit faire l’École ? Elle doit mieux associer les parents à son projet édu-
catif.
Pour les parents, le numérique offre de nombreuses possibilités pour faciliter l’accès
à la vie scolaire et le suivi des enseignements. Ainsi, par exemple, les espaces numé-
riques de travail, les ENT […] permettent notamment la dématérialisation des car-
nets de notes, des livrets de correspondance et des cahiers de texte et améliorent plus
largement les relations entre l’École et les familles. […]
L’École doit devenir actrice de la société numérique : […] Au-delà de nos fron-
tières, ces trois dernières années ont connu une accélération de l’usage du numé-
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349
Objectif concours Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
Document 1 (suite)
Pourquoi ce retard ? Ce n’est pas le nombre de plans en faveur du numérique qui
nous a manqué. Depuis 1970, on ne dénombre pas moins de quinze plans en faveur
du numérique […] dont 5 depuis les années 2000. Dans l’ensemble, ces plans sont
caractérisés par une certaine approche du numérique principalement centrée sur
l’équipement. […]
Mais avec un oubli récurrent, celui de la formation des enseignants et de l’offre de
contenus pédagogiques de qualité. C’est cet oubli qui explique ce retard – c’est cet
oubli qu’il faut réparer.
La stratégie que nous avons établie est globale, concrète et durable.
Tout d’abord, de nouveaux services numériques vont traduire concrètement la
mise en place du service public de l’enseignement numérique. Ces services seront
orientés en direction des élèves, des enseignants, des parents et de tous les membres
de la communauté éducative.
En premier lieu, les élèves. Afin de favoriser la réussite éducative des élèves et la
différenciation des enseignements, je souhaite que l’on offre des contenus pédago-
giques facilement accessibles, des services d’accompagnement personnalisé en ligne,
que l’on mobilise les potentialités du numérique en matière d’orientation et que l’on
veille à une meilleure accessibilité des élèves en situation de handicap. […]
Dès 2013, nous mettrons à disposition de tous les élèves des contenus pédagogiques gra-
tuits avec une priorité à l’apprentissage des fondamentaux et des langues en primaire.
•• Une offre de services en ligne accessible à tous pour l’apprentissage de l’anglais en
primaire, « English for Schools » […].
•• Une collection accessible en ligne de films d’animation pédagogiques et de res-
sources pédagogiques libres sur les points clés du programme du primaire. […]
•• Un meilleur accès aux ressources numériques des grands établissements publics
culturels et scientifiques : des pièces de théâtre, des concerts, des images d’archives,
des œuvres d’art, etc.
[…]
Dès 2013, nous accompagnerons également les élèves en ayant le plus besoin avec
de nouveaux services.
•• Nous offrirons un accompagnement personnalisé pour les élèves de 6e de l’éducation
prioritaire, en français, mathématiques et anglais : ce dispositif comprendra à la fois
un volet en ligne avec un parcours personnalisé accessible en tout lieu et un accompa-
gnement dans l’établissement par un référent qui prend en charge et encadre le groupe
d’élèves sur des plages horaires spécifiques, dans une salle équipée. […]
•• Nous allons mettre en place dans les prochaines semaines un service en ligne
d’orientation des jeunes en situation de décrochage.
En direction des enseignants, il faut aussi développer de nouveaux services numé-
riques. […] Je souhaite mettre à leur disposition des ressources numériques de qua-
lité, leur permettre d’échanger et de co-construire des contenus et de pouvoir être
formés par le numérique et au numérique.
Dès 2013, nous proposerons des premiers modules de formation en ligne préfigu-
rant un « Campus numérique » pour les enseignants. […]
Pour mieux associer les parents, je souhaite qu’ils puissent accéder à des infor-
mations sur le contenu des enseignements et sur la scolarité de leurs enfants, dans
le respect des normes édictées par la CNIL. Je souhaite également simplifier leurs
démarches administratives comme les inscriptions.
... / ...
350
Sujet 4 • Le numérique à l’école Objectif concours
Document 1 (suite)
Dès 2013, nous proposerons ainsi :
•• un service d’accompagnement à l’apprentissage de la lecture, à destination des parents
et des nouveaux enseignants, pour les enfants scolarisés en cours préparatoire […]
•• une extension des services offerts par les espaces numériques de travail (ENT) et
leur déclinaison pour le premier degré. […]
Inscrire durablement l’École dans l’ère du numérique, c’est avant tout mettre les
enseignants, les personnels d’encadrement et les chercheurs au cœur du dévelop-
pement des usages du numérique. […]
[education.gouv.fr/cid66604/faire-entrer-l-ecole-dans-l-ere-du-numerique-discours-
de-vincent-peillon.html].
Système éducatif
en ligne massifs et ouverts) redessine peu à peu l’accès à l’enseignement supérieur dans
le monde ainsi que la conception même des formations universitaires. Certains cours
qui combinent à la fois vidéos, évaluations, tutorats, corrections par des pairs, inte-
raction en ligne avec des enseignants, peuvent rassembler jusqu’à 160 000 étudiants
partout dans le monde.
Selon toutes les études, les cinq prochaines années seront décisives et verront exploser
le marché mondial de l’e-Éducation. À titre d’exemple, aux États-Unis, des plateformes
privées proposent aux étudiants du monde entier des cours dans toutes les disciplines,
le plus souvent gratuits, certains payants au moment de la certification. […]
Ce mouvement mondial montre la nécessité d’une initiative à l’échelle nationale
pour soutenir les universités dans ce nouveau défi.
Cet essor correspond à une évolution profonde des étudiants et des apprenants en
général : la plupart sont des digital natives, qui accèdent depuis le plus jeune âge à
l’information et à la culture via le numérique. Connectés, jonglant avec l’information,
ils ont massivement contribué à introduire les nouvelles technologies dans l’enseigne-
ment supérieur : ordinateurs portables, tablettes, smartphones, réseaux sociaux, etc.
Des initiatives nombreuses à structurer
Des initiatives existent déjà en France. Les sept universités numériques thématiques
que compte notre pays ont produit de nombreuses ressources numériques, notam-
ment en sciences, ingénierie, humanités, droit, économie, développement durable et
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351
Objectif concours Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
Document 2 (suite)
•• pour les étudiants étrangers inscrits en France et plus largement dans les pays
francophones où l’attente d’une offre de formation française en ligne est très forte.
[france-universite-numerique.fr/france-universite-numerique-enjeux-et-
definition.html].
352
Sujet 4 • Le numérique à l’école Corrigé
Corrigé
Méthodologie
1 Proposition de corrigé
1.1 Introduction
« Le numérique est partout […] certains parlent même de révolution ». Dans son dis-
cours du 13 décembre 2012, Vincent Peillon souligne l’importance du numérique dans
notre société et sa place grandissante que nul ne peut ignorer. À son tour, l’institution
scolaire se doit d’être partie prenante de cette évolution, et même en devenir « actrice »,
pour véritablement « Faire entrer l’École dans l’ère du numérique ». Mais cette muta-
tion de l’institution ne semble pas aller sans heurt et malgré nombre de « plans infor-
matiques », la France accuse encore un certain retard sur l’intégration des TICE en
classe.
C’est sur cette question du numérique à l’École que les quatre documents du dossier
tentent de nous éclairer.
Système éducatif
Il s’agit tout d’abord, avec le document 1, discours de V. Peillon du 13 décembre 2012,
de poser une des bases de la Refondation de l’École. « Faire entrer l’École dans l’ère
numérique » est vu comme une des pierres angulaires de la redéfinition des missions de
l’École d’aujourd’hui. Insistant notamment sur « la réussite scolaire de tous » et « l’éga-
lité des chances », ce document institutionnel pose ce « que doit faire l’École » pour se
saisir de ces « opportunités nouvelles ».
Le gouvernement actuel et le ministre J.-M. Blanquer soulignent aussi l’importance de
mobiliser les potentialités du numérique. Ce qui amène l’École à s’engager dans des trans-
formations pédagogiques et organisationnelles profondes. Et cette évolution numérique
s’accompagne de la rénovation des référentiels en vigueur. Ainsi, jusqu’à présent, le B2i
(Brevet informatique et internet) permettait de valider les compétences numériques des
élèves. Depuis la rentrée 2017, ces compétences sont pleinement intégrées dans le socle
commun de connaissances, de compétences et de culture et leur évaluation est inscrite
dans le livret scolaire unique numérique (LSUN) validant toutes les compétences des
élèves durant toute la scolarité obligatoire (de 6 à 16 ans). En ce qui concerne le collège,
pour les élèves en classe de troisième, les compétences numériques sont évaluées dans le
cadre de l’obtention du diplôme national du brevet : l’épreuve écrite de mathématiques,
sciences et technologie du brevet comporte à présent un exercice de programmation
informatique.
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Par ailleurs, une nouvelle plate-forme en ligne d’évaluation et de certification des com-
pétences numériques (PIX) permet d’évaluer les collégiens, dès la classe de 4e.
Par ailleurs, les enseignements du primaire et du secondaire ne sont pas les seuls à
suivre des transformations suite à cette révolution numérique. L’accès à l’enseigne-
ment supérieur voit lui aussi peu à peu son accès se redessiner grâce à l’essor des
MOOCs. C’est l’objet du document 2, relatant le lancement à l’automne 2013 de
la plateforme France Université Numérique par Geneviève Fioraso, alors ministre
de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Ces MOOCs répondent, selon la
ministre, à « une appétence et une soif de connaissances de nos concitoyens ». Le
paysage scolaire semble donc peu à peu se transformer afin que chaque élève, de la
maternelle à l’Université, puisse acquérir une culture numérique commune.
353
Corrigé Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
Néanmoins, ce changement n’est pas chose aisée et le document 3, extrait d’un article
du journal Le Monde de juillet 2013, nous rappelle que l’école française « reste en retard
sur le numérique », et ce malgré les évolutions institutionnelles prévues et les multiples
« plans informatiques ».
Ces trois documents nous amènent ainsi à nous interroger sur les enjeux du numérique
et plus particulièrement sur l’entrée du numérique à l’école.
Nous préciserons, dans une première partie, d’une part quels sont les enjeux liés à l’ac-
quisition d’une culture commune par tous les élèves et, d’autre part, quels sont les nou-
veaux dispositifs d’accompagnement mis en œuvre.
Suite à cela, nous essaierons, dans une deuxième partie, d’identifier les principales causes
du retard de la France dans ce domaine alors que, comme nous venons de l’évoquer, les
« plans informatiques » n’ont cessé de se multiplier depuis 1985.
Enfin, dans notre troisième et dernière partie, nous nous interrogerons sur les avantages
qu’un enseignant pourrait retirer, sur le plan pédagogique, de l’intégration des TICE en
classe.
a. Les enjeux
Dans une telle perspective, « opportunité unique pour refonder l’École », deux enjeux
principaux semblent se dégager : « assurer la réussite de tous » et « assurer l’égalité
des chances ». Les mots clés que nous pouvons relever sont l’innovation, l’interaction
entre les élèves, la motivation et le plaisir d’apprendre, l’adaptation à chacun et la
transformation de l’enseignement et des apprentissages. Tout cela est, selon V. Peillon,
gage de réussite et d’efficacité. Car c’est bien de cela qu’il s’agit. Si on se réfère à la der-
nière enquête PISA, les résultats des élèves français s’aggravent avec une baisse des per-
formances, notamment pour les élèves les plus faibles. La France voit les inégalités se
creuser. Grâce aux TICE, il s’agit de « se saisir de ces nouveaux outils » afin de réduire
les « fractures territoriales et sociales », l’égalité étant une des valeurs fondatrices de
la République.
Un tel engagement pour la réussite scolaire et l’égalité permet aussi un travail sur le long
terme grâce auquel il s’agit de former le futur adulte de demain et de lui permettre de
s’insérer, tant dans la société que dans la vie professionnelle. Mais pour la réalisation de
ces missions l’École ne peut ou ne doit pas agir seule. Et c’est un autre volet des enjeux
du numérique à l’école : la volonté d’associer les acteurs de la communauté éducative
à cette mutation et tout d’abord, « d’associer les parents » : « Œuvrer à la construction
354
Sujet 4 • Le numérique à l’école Corrigé
d’une relation de confiance avec les parents », « Entretenir un dialogue constructif avec
les représentants des parents d’élèves. »
Méthodologie
Les parents sont associés pour l’acquisition de cette culture commune favorisant la réus-
site de tous, et cela, en partie grâce au numérique, alors outils d’échange et de communi-
cation. Nous pensons par exemple au développement des Environnements Numériques
de Travail.
Ainsi, les enjeux sont indissociables des dispositifs mis en œuvre comme relais des inten-
tions affichées et permettant de « faire entrer l’École dans l’ère du numérique ».
b. Les dispositifs
Pour « Faire entrer l’École dans l’ère du numérique » le gouvernement proposait quatre
des vingt-cinq mesures clés du projet de loi pour la refondation de l’École.
•• la mise en place d’une éducation au numérique ;
•• la création d’un service public de l’enseignement numérique ;
•• l’élargissement du domaine de l’exception pédagogique ;
•• la clarification de la répartition des compétences entre l’État et les collectivités terri-
Système éducatif
toriales.
Ces mesures sont reprécisées aujourd’hui dans le cadre d’un texte qui pose le numérique
au service de l’École de la confiance 1 : Pour cela, il s’agit de :
•• placer les données scolaires au cœur de la stratégie numérique du ministère ;
•• enseigner au xxi e siècle avec le numérique ;
•• accompagner et renforcer le développement professionnel des professeurs ;
•• développer les compétences numériques des élèves ;
•• créer de nouveaux liens avec les acteurs et les partenaires de l’École.
Ses intentions se traduisent en actions concrètes.
Citons tout d’abord, l’entrée du numérique dans les programmes et le socle commun
de connaissances et de compétences.
À la fois outil et objet, le numérique est pleinement intégré aux enseignements dans
une perspective d’éducation. Il ne s’agit plus seulement de savoir utiliser techniquement
l’outil mais aussi de réfléchir à une utilisation consciente et de développer une « attitude
responsable ». L’acquisition de ces compétences ne se limite pas à l’école. Elle se poursuit
au collège, puis au lycée mais aussi à l’université avec par exemple le développement des
MOOCs dont parle le document 2. Notons aussi l’intégration d’un volet TICE dans les
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1. [education.gouv.fr/cid133192/le-numerique-service-ecole-confiance.html].
355
Corrigé Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
Pour les professeurs en classe, le gouvernement a aussi prévu toute une hiérarchie d’acteurs
au niveau local, régional et national, et propres à accompagner, tant d’un point de vue péda-
gogique que technique. C’est à l’enseignant de connaître ces personnes ressources et de s’y
référer comme le rappelle la compétence A11 du C2i2e : « identifier les personnes ressources
TIC et leur rôle respectif ». Par ailleurs, de nombreuses ressources pédagogiques en ligne
sont disponibles comme les Edubases pour le second degré ; pour le premier degré, Primtice
(portail des TICE pour l’école primaire), la BRNE (banque de ressources numériques pour
l’éducation), Éduthèque (portail de ressources numériques pour l’école) ou encore Prim à
bord (portail de ressources numériques du premier degré) donnent de nombreux exemples
d’usage du numérique à l’école primaire..
Parallèlement à ces moyens humains, des moyens financiers sont aussi alloués au
développement et à l’utilisation des TICE. Nous pensons par exemple aux différents
plans « École Numérique ». Même s’ils ne sont pas suffisants, comme le souligne le
document 3, ces plans permettent d’avoir des écoles toujours plus équipées et prête
à affronter la révolution numérique. De plus, les exemples donnés par le document
1, comme les accès facilités à la culture ou encore l’offre du service d’orientation en
ligne pour les élèves en situation de handicap permettent l’ouverture sur le monde
et l’information en libre accès dont nous parlions plus haut comme indispensables
aujourd’hui. Les dispositifs d’accompagnement sont donc faits pour les enseignants
mais aussi pour les parents et les différents acteurs de la communauté éducative. C’est
par exemple, le lien renforcé grâce au développement des ENT (Environnements
Numériques de Travail) et l’obligation d’utiliser le cahier de textes numériques dans
le secondaire.
Néanmoins, des difficultés subsistent, notamment quant au retard de la France dans
l’utilisation du numérique en classe. Nous pouvons alors nous interroger sur les causes
d’un tel retard.
356
Sujet 4 • Le numérique à l’école Corrigé
Pour cela, la journaliste du Monde préconise un changement non plus d’ordre quanti-
tatif (toutes les écoles ou presque sont aujourd’hui équipées) mais d’ordre qualitatif. Il
Méthodologie
s’agit de former les enseignants à l’utilisation des TIC (nous avons vu que les dispositifs
prenaient en compte cette dimension) mais aussi et surtout de les former afin d’ensei-
gner autrement, avec une pédagogie renouvelée basée notamment sur le travail colla-
boratif. Peut-être, peut-on voir dans le développement des MOOCs évoqués plus haut
ou dans le souci de former les futurs enseignants en amont dans les INSPE, une réponse
à ce constat de retard de la France. Afin que l’école ne soit plus simplement « specta-
trice » mais bien « actrice » comme le souhaite V. Peillon.
Et si la véritable révolution était celle-là ? Celle d’inventer avec le numérique des « nou-
velles façons d’enseigner » ? Car comme le rappelle Maryline Bernard s’appuyant entre
autre sur des acteurs impliqués dans le numérique comme M. Bourissoux, ex-ensei-
gnant devenu consultant ou encore G. Babinet, chargé des enjeux du numérique auprès
de la commission européenne, les grands oubliés de ces plans financiers se sont les ensei-
gnants. Peut-être, comme le souligne T. de Vulpillières, responsable éducation de Micro-
soft, toujours dans ce document 3, est-ce dû aussi à une pédagogie trop magistrale, ne
permettant pas ou peu les expérimentations et le travail collaboratif ?
Cette question de la formation et de la pédagogie associée au numérique nous amène
Système éducatif
ainsi à notre troisième partie et à l’intégration des TICE en classe. Quels avantages
peut-on ainsi retirer de l’utilisation de ces nouvelles technologies ?
a. Des avantages
Un des premiers avantages est l’accès à des sources d’information diverses et abon-
dantes. L’enseignant et le manuel ne sont plus seuls désormais à diffuser le savoir.
Mais si la relation au savoir s’en trouve modifiée, l’enseignant doit aussi veiller à res-
ponsabiliser les élèves dans cet accès à la connaissance car les dangers de la toile sont
nombreux : sites non fiables, problème des données personnelles, spams, ou encore
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.
357
Corrigé Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
1.5 Conclusion
Le numérique à l’École est comme nous l’avons vu une question vive. Elle suscite bien des
interrogations de par les bouleversements nécessaires qu’elle met en lumière mais aussi par
les difficultés, notamment financières et de formation qu’elle soulève.
Néanmoins l’institution scolaire ne peut rester en retrait. Les enjeux liés à l’acquisition
d’une culture commune par tous les élèves que sont la réussite de tous et l’égalité des
chances ne sont plus discutables. Et de nouveaux dispositifs d’accompagnement sont
mis en œuvre. De même, si la France accuse encore un retard dans l’utilisation du numé-
rique, les avantages qu’un enseignant pourrait retirer, sur le plan pédagogique, de l’in-
tégration des TICE en classe ne sont plus à démontrer. Et puis le numérique n’est-il pas
partout ?
C’est cette mutation que la loi d’orientation et de programmation pour la refondation
de l’École de la République de 2013 propose. Et même si comme nous l’avons vu, cela
358
Sujet 4 • Le numérique à l’école Corrigé
ne va pas sans difficultés, « Faire entrer l’École dans l’ère du numérique » était une étape
majeure de la loi de refondation de l’école (2013). Aujourd’hui, les enjeux sont toujours
Méthodologie
aussi forts et le numérique est considéré comme un levier puissant au service de l’École
de la confiance.
Système éducatif
tion.fr/cid60855/profetic-2012.html).
2.4 Un livre
Franck Amadieu, André Tricot, Apprendre avec le numérique mythes et réalités, Retz, 2014.
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359
Sujet 5
1. Dossier
Documents
Texte 1 : Extrait du rapport n° 219 de M. Jacques VALADE fait au nom de la com-
mission des affaires culturelles, déposé le 24 février 2004 : L’école de la République,
pilier de la laïcité – dans le cadre du projet de loi Laïcité - Port de signes ou de tenues
manifestant une appartenance religieuse dans les écoles, collèges et lycées publics.
Site du Sénat.
Texte 2 : Circulaire n° 2013-144 du 6-9-2013 - MEN - DGESCO B3-MD - Charte
de la Laïcité. Ressources pour une pédagogie de la charte de la Laïcité à l’école – La
charte de la Laïcité commentée.
Texte 3 : Article 10 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen du 26 août
1789 et article 11.
Texte 4 : Préambule de la Constitution de 1946 – Article 13.
Texte 5 : Constitution de 1958 - Article 1.
Texte 6 : Loi du 9 décembre 1905 relative à la séparation des églises et de l’État –
Article 1.
Texte 7 : Code de l’Éducation : la Laïcité de l’enseignement public – Articles L 141-1
et L 141-2.
Texte 8 : Droits et obligations des fonctionnaires : loi n° 83-634 du 13 juillet 1983.
360
Sujet 5 • La place de la laïcité à l’école primaire Objectif concours
L’école est, par la nature même de sa mission, au cœur du dispositif laïque républi-
cain. C’est par l’école que la laïcité a fait son entrée dans la société française. Les lois
scolaires de la IIIe République ont anticipé de 20 ans la séparation de l’État et des
Églises en France.
L’exigence de l’État laïque est en effet de protéger la liberté de conscience indivi-
duelle contre toute emprise extérieure. Elle s’applique au premier chef au monde
de l’école, lieu de construction des libertés, là où chacun doit acquérir les moyens
d’accéder à la connaissance et à l’esprit critique.
En harmonie avec l’idéal émancipateur de la Révolution, Nicolas de Condorcet avait
rappelé, dès la fin du xviii e siècle, la nécessité de distinguer l’éducation et l’instruc-
tion, et donc d’exclure l’enseignement religieux de l’école publique. Selon lui, il ne
faut pas admettre dans l’instruction publique ce qui « donnerait à des dogmes par-
ticuliers un avantage contraire à la liberté des opinions ». Ces principes s’imposeront
pour l’école avec les lois de 1882 et 1886, qui mettent l’éducation au service de l’idéal
républicain.
Pour paraphraser Ferdinand Buisson, homme politique français, cofondateur et pré-
Système éducatif
sident de la Ligue des droits de l’Homme, président de la Ligue de l’enseignement, la
tâche première de la République est d’éduquer des républicains ; celle-ci repose sur
la transmission de valeurs partagées, d’un patrimoine commun, et d’une conscience
commune de la solidarité, par-delà les différences, de toute nature. C’est à l’école que
se forge une certaine conception de l’unité nationale. Pour cela, la République fait le
pari d’une éducation à la liberté, fondée sur la raison et sur des valeurs universelles,
et non sur des croyances particulières et pouvant évoluer.
La loi Guizot du 28 juin 1833 marque un premier pas pour faire de l’école une
« affaire de l’État ». Elle impose à chaque commune d’ouvrir une école publique,
sans pour autant dégager l’enseignement primaire de la tutelle de l’Église.
Près d’un demi-siècle plus tard, l’école de Jules Ferry, gratuite et laïque, est une
conséquence du caractère obligatoire reconnu à l’instruction primaire, de 6 à
13 ans. La loi du 28 mars 1882 pose les fondements de l’école républicaine, fruit
d’un compromis entre la laïcité et la liberté de croyance. Elle fixe le principe de la
neutralité des programmes, supprime le droit d’inspection, de surveillance et de
direction des écoles publiques établi par la loi Falloux au profit des ministres des
cultes, remplace l’instruction religieuse par l’instruction morale, mais réserve un
jour de vacance par semaine, renvoyant ainsi l’instruction religieuse en dehors
de l’enceinte scolaire et des heures de classe (article L. 141-3 du code de l’édu-
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.
cation).
Jules Ferry, dans sa Lettre aux instituteurs, en donnera la justification : « L’instruction
religieuse appartient aux familles, l’instruction morale à l’école. Le législateur a voulu
séparer deux domaines : celui des croyances, qui sont personnelles, libres et variables, et
celui des connaissances, qui sont communes et indispensables à tous ».
La loi du 30 octobre 1886, dite loi Goblet, prolonge la loi de 1882, en confiant à
un personnel exclusivement laïc l’enseignement dans les écoles publiques (article
L. 141-5 du code de l’éducation).
La démarche est pacificatrice : elle vise à réunir les futurs citoyens autour d’un sen-
timent d’appartenance commune qui transcende les clivages, notamment religieux,
sans pour autant nier le fait religieux lui-même.
... / ...
361
Objectif concours Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
Document 1 (suite)
Ainsi, aux termes de la loi de 1905 concernant la séparation des églises et de l’État,
l’État doit assurer aux élèves la liberté de culte, en mettant à leur disposition un
service d’aumônerie au sein des établissements scolaires, comme dans les prisons et
les hôpitaux.
Dans la Lettre aux instituteurs, Jules Ferry leur adresse un avertissement fameux :
« Vous ne toucherez jamais avec trop de scrupule à cette chose délicate et sacrée qu’est
la conscience de l’enfant » ; « avant de proposer à vos élèves un précepte, une maxime
quelconque, demandez-vous s’il se trouve, à votre connaissance, un seul honnête homme
qui puisse être froissé de ce que vous allez dire. Demandez-vous si un père de famille,
je dis un seul, présent à votre classe et vous écoutant, pourrait de bonne foi refuser son
assentiment à ce qu’il vous entendrait dire. Si oui, abstenez-vous de le dire ; sinon, par-
lez hardiment car ce que vous allez communiquer à l’enfant, ce n’est pas votre propre
sagesse, c’est la sagesse du genre humain, c’est une de ces idées d’ordre universel que plu-
sieurs siècles de civilisation ont fait entrer dans le patrimoine de l’humanité ». Ce rôle
de l’instituteur, « hussard noir de la République », n’est pas démenti par Péguy quand
il écrit que celui-ci ne doit en rien être le représentant du Gouvernement, mais « le
représentant de l’humanité ».
La laïcité à l’école, garantie de la liberté de conscience des élèves, est le corollaire
de son idéal émancipateur. Pour réaliser l’ambition de privilégier l’universel sur le
particulier, elle traduit cette exigence d’égalité et de respect mutuel entre ceux qui
croient et ceux qui ne croient pas.
•• Art. 10. - Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu
que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la Loi.
•• Art. 11. - La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les
plus précieux de l’Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer libre-
ment, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi.
362
Sujet 5 • La place de la laïcité à l’école primaire Objectif concours
Préambule
Au lendemain de la victoire remportée par les peuples libres sur les régimes qui ont
tenté d’asservir et de dégrader la personne humaine, le peuple français proclame à
nouveau que tout être humain, sans distinction de race, de religion ni de croyance,
possède des droits inaliénables et sacrés. Il réaffirme solennellement les droits et
libertés de l’homme et du citoyen consacrés par la Déclaration des droits de 1789 et
les principes fondamentaux reconnus par les lois de la République.
…La loi garantit à la femme, dans tous les domaines, des droits égaux à ceux de
l’homme.
…Nul ne peut être lésé, dans son travail ou son emploi, en raison de ses origines, de
ses opinions ou de ses croyances.
…La Nation assure à l’individu et à la famille les conditions nécessaires à leur déve-
loppement.
…La Nation garantit l’égal accès de l’enfant et de l’adulte à l’instruction, à la forma-
tion professionnelle et à la culture. L’organisation de l’enseignement public gratuit
Système éducatif
et laïque à tous les degrés est un devoir de l’État.
…
La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure
l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de
religion. Elle respecte toutes les croyances. Son organisation est décentralisée.
La loi favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et
fonctions électives, ainsi qu’aux responsabilités professionnelles et sociales.
Texte 6 loi du 9 décembre 1905 relative à la séparation des églises et de l’État – article 1
La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes
sous les seules restrictions édictées ci-après dans l’intérêt de l’ordre public.
Document 6
articles L141-1 et L141-2
363
Objectif concours Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
364
Sujet 5 • La place de la laïcité à l’école primaire Corrigé
Corrigé
Méthodologie
1 Pistes de réponses/Points à aborder
Système éducatif
Ces différents textes posent et rappellent les droits et la protection de ces droits mais
aussi les obligations de tout citoyen français et/ou résidant en France.
Nous allons dans un premier temps poser les valeurs fondatrices de la République et
de l’École. Dans un deuxième temps nous proposerons des points d’ancrage dans les
programmes en vigueur. Enfin nous ciblerons quelques difficultés potentielles à la mise
en œuvre des enseignements et tenterons de proposer des pistes de réflexions afin d’y
remédier.
Au sein de l’école, ce principe de Laïcité est protégé par l’obligation faite à l’enseignant
de respecter un strict devoir de neutralité rappelé dans la Charte de la laïcité (texte 2) et
par la loi de 1983 sur les droits et devoirs des fonctionnaires (texte 8).
Les différentes valeurs sont d’autant plus fondatrices qu’elles appartiennent à une culture
partagée (texte 2) et un patrimoine commun (texte 1). Afin que cette culture commune
puisse se construire, l’école et ses différents acteurs ont un rôle essentiel. En effet, l’école
est un lieu d’enseignements-apprentissages qui doit permettre à chacun de dévelop-
per, construire un sens critique, une liberté de conscience et des valeurs communes,
en prenant appui sur les programmes en vigueur.
En regard de ces attentes institutionnelles, nous pouvons trouver différents points d’an-
crage pour travailler avec les élèves sur la construction de ces compétences sociales, de
ces valeurs et du respect de l’autre.
365
Corrigé Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
Histoire
Concernant l’histoire, l’enseignant peut travailler sur les progressions qui posent les
liens entre les religions, les faits religieux et le développement de l’État jusqu’à l’organi-
sation actuelle.
En effet, respecter le principe de laïcité et de neutralité (texte 2 et texte 8) ne signifie pas
occulter les différentes caractéristiques de chaque religion et leur rôle dans la société.
L’enseignant pourra aussi travailler sur les différents textes affirmant les droits des ci-
toyens en s’appuyant sur les articles présents dans ce corpus par exemple (Textes 3 à 8)
ainsi que sur la Charte de la laïcité (2013, texte 1). L’ancrage sur ces textes permettra de
travailler sur l’importance de ces droits et valeurs ainsi que sur leur inscription dans le
temps et sur la nécessité de toujours veiller à leur respect au nom de la dignité de TOUS.
Le principe de laïcité est également nourri par les enseignements en sciences lorsque
notamment les élèves travaillent sur les faits et hypothèses, sur croyances et opinions.
Il est à souligner que si le partage des valeurs de la République et la construction du
respect de l’autre sont indispensables dans le développement du citoyen (socle commun
2015), l’enseignant peut rencontrer des difficultés dans la mise en œuvre de ses ensei-
gnements.
366
Sujet 5 • La place de la laïcité à l’école primaire Corrigé
Méthodologie
Nous pouvons reprendre les différents domaines d’enseignement développés en partie 2
pour identifier des difficultés potentielles.
Pendant un cours d’histoire, des échanges houleux entre élèves peuvent se produire sur
le fait que “leur religion” est mieux que celle des autres, que “leur peuple” est plus fort
puisqu’il a conquis des territoires…
En Histoire des arts, un élève pourrait vouloir refuser de rentrer dans un édifice reli-
gieux même si l’objectif de la visite n’a rien de religieux.
En Sciences ou en EPS : des cas de réfutation du contenu des enseignements (reproduc-
tion) ou de refus de participer à certaines activités en EPS (natation par exemple) ont été
évoqués par des enseignants.
En relation avec le cours d’Enseignement moral et civique : des élèves ne respectent pas
le principe de laïcité dans le cadre des débats de classe.
Ces difficultés émergent lorsque la culture familiale est éloignée de la culture scolaire
dans son principe même de laïcité. En effet, certains élèves de par leur éducation ont
des difficultés à faire la séparation entre sphère privée (liberté de culte, de pratiques
Système éducatif
religieuses, liberté d’opinion) sphère publique scolaire (principe de laïcité, respect des
valeurs communes quelle que soit sa religion, ses opinions).
Afin de dépasser ces difficultés et de permettre la participation de TOUS les élèves à
TOUTES les activités et à TOUS les contenus d’enseignement visant « l’exercice d’une
citoyenneté pleine et entière », il est nécessaire comme réaffirmer dans le référentiel de
compétences du PE (2013) et dans la loi de refondation de l’école (2013) de « Coopérer
avec les parents d’élèves » dans l’esprit de la co-éducation.
Il est nécessaire d’instaurer le dialogue avec les élèves et les familles. Ce dialogue à
deux objectifs : rappeler que les enseignements et les programmes sont les mêmes pour
tous écouter et entendre les paroles des familles afin qu’elles se sentent reconnues dans
ce qu’elles sont. Ces échanges doivent mettre l’accent de la part de l’enseignant sur cette
reconnaissance « privée » mais ils doivent aussi faire prendre conscience aux familles
que l’école est un lieu du « vivre ensemble » qui nécessite le partage de pratiques, valeurs
et enseignements communs et qu’à ce titre, aucune discrimination ne peut être faite sur
des principes allant à l’encontre de la laïcité.
1.3 Conclusion
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.
La problématique de la laïcité et du partage des valeurs communes est au cœur des poli-
tiques éducatives. Il est nécessaire de souligner que si les instructions officielles sont né-
cessaires elles ne font pas tout car : les valeurs ne s’enseignent pas, elles se construisent.
De par ses missions et ses pratiques professionnelles, l’enseignant et l’École dans son
entier participent à cette construction.
L’élève doit être confronté, sensibilisé et doit être impliqué dans ce travail car le respect
et la laïcité s’apprennent !
367
Corrigé Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
368
Sujet 6
1. Dossier
•• Texte 1 : Extrait de la circulaire n° 2012-202 du 18-12-2012 MEN – DEGESCO
A1-1 : Scolarisation des moins de trois ans.
•• Texte 2 : Extrait du rapport de l’Inspection générale de l’éducation nationale et de
l’Inspection générale de l’administration de l’Éducation nationale et de la recherche :
L’école maternelle, Rapport n° 2011-108-octobre 2011 dirigée par Viviane BOUYSSE,
Philippe CLAUS – IGEN et Christine SZYMANKIEWICZ - IGAENR.
•• Texte 3 : Extrait de « Le langage à l’école maternelle », ressources Eduscol, document
Système éducatif
du MEN – CNDP, mai 2011.
2. Questions
1 Définissez les spécificités de la scolarisation des moins de trois ans afin que l’école
garantisse le développement de l’enfant.
2 Situez la place des parents pour réussir cette scolarisation.
3 Quel rôle, quelle place le langage oral a-t-il à l’école maternelle ?
[…] La scolarisation d’un enfant avant ses trois ans est une chance pour lui et sa
famille lorsqu’elle correspond à ses besoins et se déroule dans des conditions
adaptées. Elle est la première étape de la scolarité et, pour beaucoup d’enfants, la
première expérience éducative en collectivité.
Il s’agit notamment d’un moyen efficace de favoriser sa réussite scolaire, en particulier
lorsque, pour des raisons sociales, culturelles ou linguistiques, sa famille est éloignée
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369
Objectif concours Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
Texte 1 (suite)
1. Modalités d’accueil
Les projets d’accueil et de scolarisation d’enfants de moins de trois ans présentent
des formes variées répondant aux besoins et aux ressources locales :
•• un accueil et une scolarisation dans une classe de l’école maternelle, spécifique
et adaptée aux besoins des jeunes enfants, dont le projet doit être explicitement
accepté par la municipalité en raison des contraintes qu’il porte (présence régu-
lière d’une ATSEM, aménagement de l’espace, matériel et jeux adaptés au jeune
âge des enfants, rythmes spécifiques, etc.) ;
•• un accueil et une scolarisation des enfants de moins de trois ans dans des classes
de l’école maternelle comportant un ou plusieurs autres niveaux. Cette solution
peut être efficace si elle correspond à un projet de l’ensemble de l’école maternelle.
Elle présente l’avantage de la stimulation apportée par les pairs, mais constitue un
cadre moins favorable à une prise en compte des besoins des jeunes enfants. Il est
d’autant plus important de veiller aux conditions de scolarisation des plus jeunes
enfants pour leur garantir des conditions de développement propices à leur âge ;
•• un accueil en milieu mixte, associant services de petite enfance et école, per-
met d’offrir du temps scolaire dans des dispositifs conçus localement. Ce projet,
co-élaboré par l’éducation nationale et les collectivités territoriales, doit garan-
tir la complémentarité des ressources apportées par chaque partenaire dans une
cohérence éducative au service du parcours de l’élève.
2. Accueil et place des parents
Établir une relation de confiance avec les familles est essentiel pour permettre à
l’enfant de grandir sereinement entre école et maison. Une attention particulière
doit donc être portée à la relation aux parents d’élèves.
[…]
Une attention particulière est portée à la prise en compte des rythmes spécifiques
adaptés à ces très jeunes élèves. Les horaires d’entrée et de sortie, le matin et l’après-
midi, peuvent faire l’objet de dispositions particulières par rapport aux autres classes
pour l’ensemble du groupe d’enfants scolarisés, ou pour chacun d’entre eux, selon
une organisation régulière convenue avec les parents, qui s’engagent à la respecter.
Cette souplesse est cependant soumise à l’impératif que le temps de présence de
chaque enfant demeure significatif.
3. Travail en partenariat : services « petite enfance » et école
La première entrée à l’école maternelle est le début d’un parcours qui est souvent très
dépendant de la réussite de cette première approche du milieu scolaire. Ce moment
délicat doit être une occasion pour l’école de s’ouvrir à ses partenaires.
[…]
La qualité de la prise en charge éducative des enfants de moins de trois ans est
largement dépendante des collaborations qui s’établissent entre les collectivités
territoriales, l’éducation nationale et les autres services ayant en charge la petite
enfance (CAF, PMI, etc.). C’est pourquoi on favorisera une concertation régulière
et durable avec les collectivités territoriales et les différents services de l’État chargés
des questions de petite enfance, au niveau local et départemental.
La rédaction des projets d’accueil et de scolarisation, concertée au plus près du
contexte, à la lumière d’une analyse partagée des besoins, inclut l’implantation de
locaux et de matériels spécifiques.
[…] ... / ...
370
Sujet 6 • La scolarisation des moins de trois ans Objectif concours
Texte 1 (suite)
La direction générale de l’enseignement scolaire établira un bilan de ce dispositif et
favorisera les mutualisations. Un espace de ressources et de mutualisation est ouvert sur
le site Éduscol. Une sélection de ces ressources sera diffusée largement aux enseignants
et aux partenaires pour soutenir l’effort qualitatif fait localement par chaque équipe.
Les principes, présentant les paramètres à prendre en compte lors de l’élaboration
des projets, sont énoncés en annexe.
Pour le ministre de l’éducation nationale et par délégation,
Le directeur général de l’enseignement scolaire, Jean-Paul Delahaye
Système éducatif
Pages 40-42/200
Évolution des pourcentages d’enfants scolarisés par âge
2.1.3. L’accueil des enfants de deux à trois ans : des débats depuis près de trente ans,
un enjeu politique toujours d’actualité
2.1.3.1. Un essor de la scolarisation précoce dans des conditions vivement critiquées
À sa création, l’école maternelle fut conçue pour accueillir les enfants de deux à six
ans ; c’est donc bien dès l’origine que les enfants de deux à trois ans constituent un
public commun aux institutions de toute nature qui accueillent des jeunes enfants.
Selon les termes d’un rapport d’information au Sénat, « L’école maternelle a laissé
venir à elle les enfants de deux ans » dans un contexte où la chute de la natalité le
permettait, allégeant les effectifs de l’école primaire. Elle est devenue une opportunité
quand les places offertes pour la garde des enfants se sont raréfiées compte tenu du
dynamisme de la natalité et de l’essor du travail féminin. ... / ...
371
Objectif concours Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
Texte 2 (suite)
Les conditions d’accueil de ces très jeunes enfants n’ont pas été alors pensées en
fonction de leurs besoins et les observateurs les plus avisés l’ont d’emblée repéré.
En témoigne, dès 1981, ce jugement sans nuance d’Évelyne Sullerot : « Dans ces
conditions [évocation préalable des conditions d’accueil et d’encadrement des
enfants, de la formation des personnels], il faut savoir et faire savoir qu’il ne peut
être question de socialisation ni d’éducation. Des spécialistes de la petite enfance
parlent de malmenage éducatif et sanitaire, l’institutrice n’y étant pour rien. ».
En 1982, un rapport de l’inspection générale de l’éducation nationale traite du sujet,
alors que se transforme la scolarisation précoce : les enfants de moins de trois ans
sont de plus en plus nombreux à l’école, y arrivant dès septembre parce que les écoles
veulent « faire le plein à cette date pour des raisons de carte scolaire » alors qu’ils ne
venaient souvent auparavant qu’en cours d’année, avec un pic de rentrées à Pâques.
La fréquentation est dite régulière compte tenu des absences jugées normales pour
des enfants petits ; l’inspection générale plaide pour une régulation de l’activité des
enseignants et des agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles (ATSEM) au
niveau de l’école si les charges sont trop inégales à certains moments du fait d’absences
nombreuses dans une classe. Manifestement le sujet irrite : « La rumeur publique
et… administrative veut qu’ils fréquentent si irrégulièrement que l’on se demande
parfois s’il est nécessaire de les comptabiliser dans l’estimation des besoins. » À la
« rumeur » (le mot apparaît à plusieurs reprises au fil des pages), le rapport veut
opposer un état des lieux objectif. Si tout ne va pas pour le mieux, « partout sur le
terrain, on cherche des solutions » et de nombreux aménagements ont été trouvés
« de manière empirique » pour répondre aux besoins de ce public (locaux, horaires,
matériel éducatif, présence d’un ATSEM, ouverture aux parents). De même, l’acte
et la relation pédagogiques sont adaptés : « renoncement aux transhumances
collectives vers les toilettes », plus grande place accordée à la motricité, interventions
personnalisées de l’enseignant, « attitudes de maternage plus lucides qu’autrefois ».
Au final, « on a moins le souci d’enseigner, plus celui de favoriser et de stimuler
l’auto-apprentissage sur des modes et selon des cheminements aussi naturels que
possible ». Cette pédagogie semble faire l’objet d’un consensus : « ce qui est bien net
et largement partagé, c’est un idéal vers lequel tendre : être permissif sans laxisme,
savoir abandonner des exigences et des comportements que l’on qualifie de scolaires
pour apprendre à accompagner et à aider un enfant dans son développement ». Un
gros effort dans le domaine de la formation est préconisé afin que cet « idéal » soit
compris et devienne réalité. Si la créativité des acteurs de terrain est saluée, le rapport
se clôt sur un appel à un pilotage plus vigoureux : « Il est temps désormais que ces
changements soient considérés dans leur ensemble, analysés dans leurs contenus
et leurs démarches, appuyés par des moyens que leur mise en œuvre requiert et
qui, eux, relèvent d’une politique nationale, départementale, communale de la petite
enfance. Car c’est bien de cela qu’il s’agit : de la place que notre société veut accorder
aux jeunes enfants. » Malgré ce rapport rassurant bien que lucide sur les faiblesses
de cette scolarisation précoce et sans doute parce qu’aucune des préconisations
n’a été mise en œuvre pour les corriger, depuis les années 1980, les alertes se sont
renouvelées. La défenseur des enfants, dans le rapport annuel au Président de la
République et au Parlement en 2003, sonne à nouveau la charge. Reconnaissant les
bonnes intentions qui ont présidé à la promotion d’une scolarisation précoce, elle
dénonce « les effets imprévus mais reconnaissables d’un parcours scolaire entamé
dès deux ans » en relayant les inquiétudes de spécialistes divers de la petite enfance
qui se rapportent à quatre domaines : ... / ...
372
Sujet 6 • La scolarisation des moins de trois ans Objectif concours
Texte 2 (suite)
•• le non-respect des rythmes biologiques des jeunes enfants, en particulier de leur
besoin de repos ; le caractère individuel des rythmes est difficile à prendre en
compte en milieu collectif et ce d’autant plus que, souvent, les jeunes enfants sont
mêlés à d’autres, plus grands, qui ont d’autres besoins sur lesquels l’école se foca-
lise toujours en priorité ;
•• le manque d’interactions langagières adaptées du fait du rapport entre nombre
d’adultes et nombre d’enfants ;
•• le malmenage psychologique : d’une part, la sécurité affective des petits n’est pas
suffisamment assurée dans des grands groupes sans individualisation, l’insécurité
ressentie entraînant soumission de l’enfant au groupe (fusion dans le groupe) ou
opposition exacerbée ; d’autre part, l‘acquisition de la propreté pour permettre
l’entrée à l’école se fait souvent sous une contrainte qui n’est pas sans dommage.
Les pédopsychiatres décrivent des enfants plus anxieux et plus agressifs qu’il n’est
normal de le voir, colériques et hypersensibles aux séparations ;
•• les acquisitions cognitives imposées de manière prématurée et souvent inefficace,
ce, d’autant plus que l’école maternelle dérive vers une conception plus scolaire
depuis que la grande section est rattachée au cycle 2.
Système éducatif
Le langage à l’école maternelle, ressources Eduscol,
Texte 3
document du MEN – CNDP, mai 2011
Pages 12-13/214
Le langage, pivot des apprentissages et de la vie de l’école
Le langage joue alors pleinement ses fonctions d’outil, d’expression, de représentation du
monde et d’instrument de la pensée. Les enfants en font la découverte dans le besoin et le
perfectionnent par l’usage ; ils tâtonnent, ils ajustent leurs dires pour se faire comprendre,
pour désigner et caractériser les réalités auxquelles ils se confrontent, pour surmonter
des désaccords, ou parce que leur interlocuteur leur signifie son incompréhension.
Pour que les différentes activités soient une source de profit pour les apprentissages
langagiers, il importe que leurs enjeux soient clairement identifiés faute de quoi, pour
nombre d’enfants, elles restent occupationnelles ; c’est le langage qui aide à mettre en
perspective les expériences vécues. Les enjeux cognitifs des situations scolaires ne sont pas
décodés spontanément ; c’est la médiation verbale qui conduit à leur compréhension. Dès
l’école maternelle, il faut se soucier de mettre en place une attitude scolairement efficace,
entraînant l’élève à percevoir, au-delà de la tâche effectuée, son enjeu véritable. C’est
ainsi que, dès ce niveau, peuvent être prévenus bien des malentendus caractéristiques des
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élèves en difficulté à l’école élémentaire ou plus tard, qui n’entrent pas dans des activités
proprement cognitives alors qu’ils se conforment formellement aux consignes données.
La compréhension des enjeux cognitifs de l’action, la régulation de l’activité mobilisent
naturellement l’utilisation réflexive du langage. Dans les situations collectives, l’oral est
nécessaire pour agir et contrôler le déroulement de l’action. Dans les apprentissages, il est
indispensable pour échanger des idées, construire des coopérations, partager des projets,
dire son accord et son désaccord ; il permet de s’expliquer ou de questionner, de rapporter
ou de résumer, de se souvenir ou de se projeter. Il a des fonctions différentes selon les
domaines d’activités, selon les situations sociales. L’écrit a une fonction mémorielle
(traces produites mais aussi calendriers, listes ; affichages, outils collectifs et individuels,
etc.) et de ce fait structurante : il oblige à classer, à relier, à ordonner, à expliciter, etc. Il a
aussi une éminente fonction culturelle (écrits littéraires ou documentaires). ... / ...
373
Objectif concours Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
Texte 3 (suite)
Dans les jeux, l’oral est présent pour énoncer les règles, débattre de comportements
contestés, réguler l’avancée du jeu, distribuer les tours… L’écrit propose la règle à
laquelle l’arbitre se réfère, garde trace des scores. Le langage est aussi une composante
importante du jeu, en particulier dans les jeux symboliques où la parole installe
l’univers fictionnel où vont s’inscrire les prises de rôles elles-mêmes accompagnées
des mimiques, des postures, de la gestuelle et des mots empruntés à des situations
observées ailleurs et jouées ici.
L’oral et l’écrit sont aussi constamment présents dans la régulation des échanges, dans
la classe, dans l’école, avec l’extérieur. Dans la classe, les consignes à l’oral scandent la
vie collective et orientent le travail ; les affichages didactiques, les listes de présence,
etc. constituent des référents écrits auxquels on se reporte quotidiennement et de
manière très fonctionnelle et naturelle.
Dans l’école, les échanges organisés – oraux ou par l’écrit – entre enfants d’âges
différents et ayant des expériences de classe différentes permettent des partages ; les
échanges spontanés et naturels de la cour de récréation, du restaurant scolaire aident
les plus petits à grandir et donnent aux plus grands la conscience de leurs acquis
qu’ils peuvent partager. Les échanges avec d’autres adultes que les adultes familiers
de la classe introduisent à des formulations moins marquées par les implicites et la
connivence.
La classe doit être un milieu ouvert vers les familles, vers des pairs éloignés, sur le
monde ; la correspondance par diverses voies porte loin et vers des inconnus parfois.
Ainsi, la scolarisation introduit à des usages moins immédiats du langage ; ceci ne
réduit pas l’intérêt d’une visite guidée qu’un enfant peut faire faire à sa famille dans
l’école. Tout ne passe pas par l’écrit.
374
Sujet 6 • La scolarisation des moins de trois ans Corrigé
Corrigé
Méthodologie
1 Proposition de réponse rédigée
1.1. Introduction
La loi pour une école de la confiance, adoptée le 4 juillet 2019, abaisse l’âge de l’instruction
obligatoire à 3 ans. Cette mesure montre un réel souci des politiques éducatives de lutter
contre les inégalités dès le plus jeune âge. Mais cela ne va pas sans poser des difficultés.
En effet, l’entrée à l’école maternelle est souvent pour l’enfant, et ses parents, une pre-
mière expérience de la vie collective. Et quand cette première scolarisation concerne
les moins de trois ans, il est alors d’autant plus important pour l’école de s’adapter à ce
jeune public.
Pour parler de cette problématique, notre dossier se compose de trois textes (citer les textes),
Système éducatif
deux textes institutionnels (1 et 3), ainsi qu’un extrait du rapport de l’Inspection générale
de l’éducation nationale et de l’Inspection générale de l’administration de l’Éducation na-
tionale et de la recherche sur l’école maternelle, textes qui montrent que la scolarisation des
enfants les plus jeunes est aujourd’hui au cœur des préoccupations du gouvernement.
Cette scolarisation des moins de trois ans n’est toutefois pas nouvelle et, comme le rap-
pelle le texte 2, dès les années 1960, presque 10 % des enfants de cet âge étaient scolarisés.
Cette scolarisation précoce répondait principalement à l’essor du travail des femmes qui
devaient trouver un moyen de garde pour leur enfant. Les années 1980 et 1990 voient un
pic de cette scolarisation avec environ 35 % d’enfants de cet âge scolarisés. Néanmoins,
si cette scolarisation est effective, les conditions ne semblent pas toujours adaptées aux
besoins des enfants et Évelyne Sullerot (texte 2) parle même de « malmenage éducatif et
sanitaire ». Cette scolarisation précoce doit s’accompagner d’une politique de la petite
enfance tenant compte des spécificités de cette scolarisation.
Énoncé du plan
Nous verrons donc dans une première partie les spécificités de la scolarisation des moins
de trois ans afin que l’école garantisse le développement de l’enfant. Nous situerons en-
suite la place des parents pour réussir cette scolarisation. Nous verrons enfin quel rôle,
quelle place le langage oral peu avoir à l’école maternelle.
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.
1. 2. Développement
a. Les spécificités de la scolarisation des moins de trois ans
Les politiques éducatives menées depuis les dernières années soulignent la place fonda-
mentale de l’école maternelle comme première étape pour garantir la réussite de tous
les élèves. La scolarisation précoce participe de cette réussite, notamment pour les écoles
placées en REP (réseaux d’éducation prioritaire) et pour les élèves issus d’un milieu
socioculturel défavorisé. Mais pour que cette réussite soit effective, l’école doit éviter les
écueils soulignés par le texte 2 :
•• Le non respect des rythmes ;
•• Le manque d’interactions langagières adaptées ;
375
Corrigé Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
•• Le malmenage psychologique ;
•• Les acquisitions cognitives imposées de manière prématurée.
À l’échelon local, vouloir scolariser les enfants de façon précoce implique de proposer un
projet spécifique inclus dans le projet d’école mais aussi dans une logique territoriale
pour favoriser l’articulation avec les autres structures de la petite enfance.
Le texte 1 rappelle ainsi que cette scolarisation doit correspondre aux besoins des en-
fants, et les conditions mises en œuvre adaptées. Cette adaptation doit se faire tant au
niveau de l’organisation du lieu, que de l’organisation des activités. Pour cela, plusieurs
modalités d’accueil peuvent être proposées :
•• Dans une classe dédiée aux moins de trois ans et spécifiquement adaptées. Les
contraintes liées à cette classe spécifique sont rappelées par le texte 1 : « présence régu-
lière d’une ATSEM, aménagement de l’espace, matériel et jeux adaptés au jeune âge des
enfants, rythmes spécifiques ». La municipalité, propriétaire des locaux et employeur de
l’ATSEM, doit donc être partie prenante de ce projet.
•• Dans une classe de l’école maternelle à plusieurs niveaux. Le point positif avec une
telle modalité d’accueil sont les échanges facilités avec les pairs et la possibilité de tu-
torat. Le point négatif est une adaptation moindre au besoin des enfants que dans une
classe dédiée à ce public. Le choix de cette modalité d’accueil se fera comme pour la
première modalité en concertation avec tous les partenaires.
•• En milieu mixte (petite enfance/école). Cette modalité d’accueil repose sur la com-
plémentarité des deux structures. Elle demande toutefois une importante élaboration
conjointe du projet avec une nécessité de concertation. Chaque structure doit aussi tra-
vailler sur l’identification de la place et sur ce qui fait la spécificité de chacun. Une pre-
mière scolarisation, même mixte avec une structure de la petite enfance comme une
crèche par exemple, implique déjà un suivi et une continuité des apprentissages, dans le
cadre du cycle 1 de l’école.
Dans chacune de ces modalités d’accueil, les partenaires doivent être pris en compte
pour une construction conjointe de cette scolarisation. Le texte 1 rappelle d’ailleurs
l’importance du lien école/municipalité pour la mise en place de conditions adaptées.
Nous soulignons par ailleurs que ce partenariat est aussi une des missions de l’enseignant
que souligne le Référentiel des compétences professionnelles des métiers du professorat
et de l’éducation (2013) avec la compétence « Coopérer avec les partenaires de l’école ».
Le texte évoque aussi les autres services comme la CAF, la PMI, ayant en charge la petite
enfance, comme des collaborateurs favorisant la réussite d’un tel projet de scolarisation.
Au-delà de ces structures et de l’importance de ces différents partenaires, cette scolari-
sation précoce des moins de trois ans ne peut se faire sans une implication des familles
dans ce projet. C’est notre deuxième partie, la place des parents pour réussir cette
scolarisation.
376
Sujet 6 • La scolarisation des moins de trois ans Corrigé
Cette relation de confiance est d’autant plus nécessaire à développer qu’il s’agit d’une
première scolarisation et qui plus est, précoce. Nous pouvons aussi souligner que cette
Méthodologie
scolarisation des moins de trois ans est attendue dans les zones socialement défavorisées,
dans lesquelles les parents sont souvent éloignés de la culture scolaire. Le texte 1 rappelle
l’importance de cette scolarisation précoce pour favoriser la réussite d’enfants issus de
ces milieux éloignés. Pour cela, et pour que la co-éducation soit la plus efficiente pos-
sible, l’école doit proposer des actions concrètes et adaptées aux besoins du jeune enfant.
Nous évoquons par exemple :
•• un accueil quotidien dans la salle de classe pour les élèves de maternelle, afin de favo-
riser le contact et les échanges. L’élève est aussi un enfant et la transition maison-école
doit se faire en douceur ;
•• puisqu’il s’agit d’enfants, de moins de trois ans, une prise en compte des rythmes avec
adaptation possible des horaires, sous couvert d’une régularité et d’un respect des choix
par les familles (texte 1). Une inscription à l’école engage les parents à en respecter les
règles, même si celles-ci sont souples pour des enfants de cet âge.
Les programmes de l’école maternelle soulignent l’importance « des passerelles au quo-
tidien entre la famille et l’école » : ce peut-être grâce au cahier de vie, à la mascotte de la
classe, etc. (nous renvoyons encore aux exemples donnés dans le sujet 1).
Système éducatif
Ce dialogue constructif et favorisant la confiance s’appuie aussi sur les activités propo-
sées. Il est ainsi du devoir de l’enseignant de rendre « lisibles les exigences de la situation
scolaire par des mises en situations et des explications qui permettent aux enfants – et
à leurs parents – de les identifier et de se les approprier » (cf. programmes 2015). Cela
peut-être notamment au travers des explications à fournir sur l’importance de la place
du langage, qui fait l’objet de notre troisième partie.
c. La place du langage
Le BO spécial n° 2 du 26 mars 2015 est consacré au programme d’enseignement de
l’école maternelle entré en vigueur depuis la rentrée 2015. Il précise que les enseigne-
ments sont organisés en cinq domaines d’apprentissage, dont le premier est : « mobiliser
le langage dans toutes ses dimensions ». Cette priorité donnée au langage est rappelée
par le ministère dans la circulaire de rentrée 2019 (cf. p. 239).
Ainsi, et comme le rappelle aussi le texte 3, le langage est le « pivot des apprentissages et
de la vie de l’école » et a une fonction :
•• d’outil ;
•• d’expression ;
•• de représentation du monde ;
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.
•• d’instrument de la pensée.
Les programmes soulignent les quatre objectifs visés pour ce premier domaine :
•• oser entrer en communication ;
•• comprendre et apprendre ;
•• échanger et réfléchir avec les autres ;
•• commencer à réfléchir sur la langue.
Le langage est donc tout d’abord un langage de communication. Dans les situations de
la vie courante l’enfant apprend à exprimer ses besoins. A l’école, il apprend à exprimer
ses besoins dans le cadre d’une collectivité avec toutes les normes qu’elle comporte. Peu
à peu le langage l’amène à devenir élève.
Le langage permet aussi de mettre des mots sur une situation vécue, ce que l’on appelle
le langage en situation. L’élève s’exprime sur une action en train de se dérouler, ce qui
377
Corrigé Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
est l’occasion pour l’enseignant d’introduire un lexique choisi, des verbes d’action, cer-
taines structures de phrases.
A titre d’exemples, nous citons cette programmation souple proposée par P. Boisseau
(Enseigner la langue orale en maternelle, Retz, 2005) pour le cycle 1.
Le langage permet enfin, à travers le langage d’évocation de poser des mots sur une ac-
tion passée ou future et par là même de pouvoir la penser selon ce processus :
Repères de progression dans le domaine de la syntaxe
Petits Moyens Grands
Objectif principal Idem en insistant sur le Idem en insistant sur le
de la section : leur « je », « tu ». « nous », « vous ».
Pronoms
diversification (il, elle, ils,
elle, je tu, on…).
Renforcement de la Objectif principal de la ••Alternance imparfait/passé
construction du système section : sortir du système composé dans le récit.
à trois temps « présent/ trois temps en faisant ••Émergence du conditionnel
passé composé/ émerger l’imparfait et du futur simple.
Temps futur aller » (type « je fais, + travailler installation du ••Système à trois temps
j’ai fait, je vais faire »). système trois temps dans dans le futur (futur, futur
l’imparfait, (imparfait, plus antérieur, futur dans le
que parfait, futur dans futur).
l’imparfait).
Objectif important : Objectif principal de cette
émergence de parce que ; section : pour que/pour
que/infinitif (« je veux que + infinitif, quand/gérondif,
tu partes, je veux partir ») ; si, comme.
Complexités pour + infinitif ; qui relatif. ••Questions indirectes :
si ce que, où, ce qui,
comment, quand,
pourquoi.
••Relatives en que et où.
En rapport avec la Les contraires : devant/ Autour de/au milieu de, à
découverte de l’espace, derrière, avant/après, l’intérieur de, au travers de,
Prépositions de la motricité (à, au, de, avec/sans, près de/loin de, entre, à droite, à gauche.
du, dans sur, sous, pour, au-dessus/au-dessous, en
avec…). haut/en bas, contre/chez.
378
Sujet 6 • La scolarisation des moins de trois ans Corrigé
Méthodologie
••Communiquer avec ••Exprimer des besoins à ••Prendre l’initiative
l’adulte par le regard, le l’adulte (par le verbal ou le d’échanger avec un autre
verbal et le gestuel. non verbal) enfant en relation duelle
Mobiliser le langage dans toutes ses dimensions
Système éducatif
photos de la classe. à toucher. tirettes (montrer cacher).
L’écrit
••Agir avec ses mains pour ••Les manipuler avec ••Les manipuler avec
laisser des traces et affiner précaution. précaution.
son geste. ••Agir avec ses mains pour ••Agir avec des objets pour
laisser des traces et affiner laisser des traces et affiner
son geste. son geste.
379
Corrigé Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
Les paliers posés dans ce document soulignent que les situations sont pensées en amont
par l’enseignant qui identifie les objectifs visés et leur progression. Le texte 3 met d’ail-
leurs en garde contre des activités qui resteraient « occupationnelles » par manque d’en-
jeux clairement définis.
Conjointement à ces trois types de langage : communication, en situation, d’évocation,
l’enseignant doit aussi penser aux échanges entre pairs qui vont permettre de favoriser
les apprentissages grâce aux situations collectives. Ainsi, comme le souligne le texte 3, le
langage est « indispensable pour échanger des idées, construire des coopérations, parta-
ger des projets ». Le langage est ainsi un facilitateur pour cet enjeu de formation central
rappelé par les programmes : « Apprendre ensemble et vivre ensemble ».
1.3. Conclusion
Les textes ministériels soulignent quatre principaux bénéfices de la scolarisation des en-
fants de moins de 3 ans :
•• Les acquisitions langagières ;
•• Le développement de la socialisation ;
•• L’enrichissement de son expérience sensible et de ses découvertes ;
•• Le plaisir du jeu.
Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supé-
rieur et de la Recherche et Laurence Rossignol, ministre des Familles, de l’Enfance et des
Droits des femmes du précédent gouvernement, avaient réaffirmé en avril 2016 l’impor-
tance de tous les acteurs et des familles pour réussir le développement de la scolarisation
des enfants de moins de 3 ans, afin d’augmenter le nombre d’enfants inscrits à la rentrée
2016. Dans ce discours, elles parlent :
•• de la mobilisation nécessaire de tous les acteurs pour la scolarisation des enfants de
moins de 3 ans ;
•• des bénéfices de la scolarisation des enfants de moins de 3 ans ;
•• des moyens mis en œuvre pour la scolarisation des enfants de moins de 3 ans à la
rentrée 2016 ;
•• des modalités d’accueil des enfants de moins de 3 ans dans les écoles maternelles ;
•• de l’importance de l’alliance éducative comme premier temps fort de co-éducation et
de dialogue avec les familles (consulter Éduscol : education.gouv.fr/cid100762/reussir-
le-developpement-de-la-scolarisation-des-enfants-de-moins-de-3-ans.html).
Cette scolarisation est un enjeu politique fort mais elle ne peut être menée à bien sans
prise en compte spécifiques des besoins de ces enfants de moins de trois ans et sans un
renforcement de la coopération avec les parents pour assurer leur nécessaire implication.
Une autre question se pose, face à la spécificité de cette scolarisation précoce : celle de
la formation des enseignants de ces classes. Le ministère assure vouloir délivrer une
formation adaptée, initiale et continue à ces enseignants. Comme l’évoque le texte 1, un
espace de ressources est aussi ouvert sur Eduscol, dans un souci de mutualisation, afin
de soutenir les équipes face à ce projet ambitieux.
380
Sujet 6 • La scolarisation des moins de trois ans Corrigé
Méthodologie
avec le jury
2.1 Que répondre à des parents qui pensent que l’enfant
est trop jeune pour être scolarisé à deux ans,
notamment parce qu’il fait encore la sieste ?
Éléments de réponse :
Nous renvoyons à la première partie de l’exposé et au fait que l’organisation du temps,
notamment celle concernant les rythmes de l’enfant, doit être décidée avec les parents
en accord avec les rythmes de l’enfant. L’organisation de l’espace est aussi à réfléchir
pour être la plus adaptée possible. D’ailleurs les programmes de la maternelle sou-
lignent : « L’accueil, les récréations, l’accompagnement des moments de repos, de sieste,
d’hygiène sont des temps d’éducation à part entière. ». Les parents peuvent aussi être
orientés vers le site Éduscol qui a créé une page spécifique pour les parents de ces
Système éducatif
jeunes enfants.
[education.gouv.fr/cid100762/reussir-le-developpement-de-la-scolarisation-des-en-
fants-de-moins-de-3-ans.html#transcription-ecole-des-2-ans].
et nombre d’enfants scolarisés avant 3 ans passé de 259 700 à 91 100 (– 168 600) ;
•• 2012 : scolarisation des 2 ans à son plus bas niveau sur les 15 dernières années ;
•• De la rentrée 2012 à la rentrée 2015 : plus de 1 100 classes spécifiques ouvertes et large
accueil des moins de 3 ans sur les places disponibles de petite section. Environ 25 000
places nouvellement offertes pour scolariser des enfants de moins de 3 ans. Elles ne sont
cependant pas toutes utilisées. De nombreuses places sont vacantes ;
•• Augmentation du taux de scolarisation des moins de 3 ans pour la première fois
depuis plus de 10 ans, désormais à 11,7 % ;
•• Rentrée 2015 en REP et REP + : 19,3 % des enfants de 2 ans sont scolarisés. Ce taux
atteint 22,2 % en REP + ;
381
Corrigé Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle
1. [eduscol.education.fr/cid91999/la-scolarisation-des-enfants-moins-trois-ans.html].
382
Glossaire des sigles
383
Glossaire des sigles
384
Glossaire des sigles
385
Index
386
Index
387
Index
388
Index
389
Index
V
valeurs
de la République 198
de la République française 190