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CRPE

2020
2021

Entretien à partir
d’un dossier
système éducatif – eps et santé
oral / admission

Professeur des écoles


Concours 2020-2021

Karine Bonnal
Agnès Morcillo
Annie Balay
Claire Durand
!
Le concours CRPE sera réformé à partir de la session de 2022. En outre, des modifications
dans les programmes pourront advenir d’ici là. À l’heure où nous publions cet ouvrage
(août 2019), il ne nous est pas possible d’anticiper ces changements à venir, c’est pourquoi
nous vous invitons à vous tenir informé de l’actualité ministérielle, notamment via le site
education.gouv.fr ; vous pourrez également, en cas de changements dans les programmes,
trouver des mises à jour en vous rendant sur la page du livre sur le site dunod.com.

@ Ressources numériques. Comment y accéder ?

Pour aller plus loin et mettre toutes les chances de votre côté pour réussir le
concours, des compléments sont disponibles sur le site www.dunod.com.
Connectez-vous à la page de l’ouvrage (grâce aux menus déroulants, ou en
­saisissant le titre, l’auteur ou l’ISBN dans le champ de recherche de la page
­d’accueil). Sur la page de l’ouvrage, cliquez sur le logo « Les + en ligne ».

Concept de couverture : Domino


Concept de maquette intérieure : Domino

Mise en page : Belle Page

© Dunod, 2019
11 rue Paul Bert, 92240 Malakoff
www.dunod.com

ISBN 978-2-10-080300-2
Table des matières

Le CRPE 1

Partie 1 Pré­­sen­­ta­­tion et méthodologie de l’épreuve


1 Des­­crip­­tif de l’épreuve et compé­­tences à maî­­tri­­ser 6

2 Une ter­­mi­­no­­logie incontour­­nable 17


3 Conseils pour l’oral 32
4 Métho­­do­­logie pour les expo­­sés 41
5 Conseils pour les entre­­tiens 54

6 Se pré­­pa­­rer à l’épreuve 56

Partie 2 Pré­­pa­­rer l’épreuve d’EPS


Sous-partie 2.1 Ensei­­gner l’EPS à l’école pri­­maire 63

7 Connaître et comprendre les pro­­grammes en EPS 64


8 Les APSA, sup­­ports d’appren­­tis­­sage 78
9 L’éva­­lua­­tion en EPS 102
10 Conce­­voir des situa­­tions d’appren­­tis­­sage en EPS 108
11 Rela­­tions entre le déve­­lop­­pe­­ment de l’enfant et l’EPS 117
12 Aspects scien­­ti­­fiques des pra­­tiques motrices en EPS 127

Sous-partie 2.2 Édu­­quer à la santé en EPS 135

13 Santé et éducation à la santé 136


14 Les effets bénéfiques des pratiques motrices sur la santé en EPS 142


Sujet 1 – Les acti­­vi­­tés aqua­­tiques – CE1 149

Sujet 2 – Dan­­ser l’espace – CM1 155

Sujet 3 – La passe à dix – CE1 160

Sujet 4 – Le chas­­seur et la tor­­tue – cycle 1 165

Sujet 5 – Accepter les contraintes collectives – Petite section 172


Table des matières

Sujet 6 – Produire une performance optimale ­mesurable à une échéance donnée


– Courir vite – Sauter loin – Lancer loin – CM2 176

Partie 3  réparer l’épreuve de situation


P
professionnelle
Sous-partie 3.1 L’ensei­­gnant, acteur du ser­­vice public d’édu­­ca­­tion 189

  15 Les valeurs de la République et les principes fondateurs


du système éducatif 190

  16  Le cadre régle­­men­­taire du sys­­tème édu­­ca­­tif 207

  17  Les ins­­ti­­tutions et la poli­­tique édu­­ca­­tive de la France 225

  18  Les grands prin­­cipes de la poli­­tique édu­­ca­­tive :


quelques dis­­po­­si­­tifs actuels 237

Sous-partie 3.2 L’ensei­­gnant, acteur de la commu­­nauté édu­­ca­­tive 255

  19  Les acteurs de la commu­­nauté édu­­ca­­tive 256

20 Fonctionnement budgétaire et financier de l’école 269

   21 Le rôle des dif­­fé­­rents conseils 274

22 Le pro­­jet d’école 281

Sous-partie 3.3 L’ensei­­gnant, au ser­­vice de la réus­­site de tous les élèves 287

   23 Le pro­­fes­­seur des écoles : un ensei­­gnant poly­­valent 288

   24 Agir sur le climat scolaire 293

  25 Ensei­­gner, apprendre, éva­­luer 301

Sujet 1 – La place des parents à l’école 312

Sujet 2 – La place des inter­­ve­­nants exté­­rieurs à l’école 328

Sujet 3 – Vio­­lence et maltraitance au sein de l’école 339

Sujet 4 – Le numérique à l’école 348

Sujet 5 – La place de la laïcité à l’école primaire 360

Sujet 6 – La scolarisation des moins de trois ans 369

Glossaire des sigles 383


Index 386
Le CRPE

Le CRPE

Pour enseigner dans une école maternelle ou une école élémentaire publique, vous
devez réussir le CRPE, concours de recrutement de professeurs des écoles. Il s’agit
d’un concours académique, soumis à des conditions d’accès.

1 La for­­ma­­tion des ensei­­gnants du pre­­mier degré


1.1 La for­­ma­­tion
a. Les Écoles supé­­rieures du pro­­fes­­so­­rat et de l’édu­­ca­­tion
(ESPE)
Les concours se pré­­parent dans le cadre des Écoles Supé­­rieures du Pro­­fes­­so­­rat et
de l’Édu­­ca­­tion (ESPE). Leur mis­­sion est d’assu­­rer la for­­ma­­tion ini­­tiale de tous les
ensei­­gnants et per­­son­­nels d’édu­­ca­­tion, de la mater­­nelle à l’ensei­­gne­­ment supé­­rieur.
Ces ESPE ont pour vocation de changer de nom très prochainement. Le projet de
loi pour une école de la confiance, proposé par le ministre de l’Éducation nationale
J.-M. ­Blanquer, adopté définitivement le 4 juillet 2019 (sans toutefois être promulgué
à ce jour), doit donner naissance aux « instituts nationaux supérieurs du professorat
et de l’éducation » (INSPE)1.
b. Le master Métiers de l’enseignement,
de l’éducation et de la formation (MEEF)
Les ESPE orga­­nisent des for­­ma­­tions de master MEEF à voca­­tion pro­­fes­­sion­­nelle. Ces
for­­ma­­tions comportent dif­­fé­­rents modules d’ensei­­gne­­ments dis­­ci­­pli­­naires et trans-
versaux : une ini­­tiation à la recherche, une ouver­­ture sur l’inter­­na­­tional, un volet
appren­­tis­­sage par et au numé­­rique, des outils et méthodes péda­­go­­giques innovants.
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

c. Une for­­ma­­tion dédiée à l’enseignement


Le futur ensei­­gnant doit acqué­­rir un haut niveau de qua­­li­­fi­­ca­­tion et un cor­­pus de savoirs
et de compé­­tences indis­­pen­­sables à l’exer­­cice du métier. La qualité de la for­­ma­­tion s’ap-
puie en particuler sur :
•• un réfé­­ren­­tiel natio­­nal de compé­­tences pour les ensei­­gnants ;
•• des concours, inté­­grés aux cur­­sus de master MEEF, spé­­cia­­le­­ment dédiés aux métiers
de l’ensei­­gne­­ment, de l’édu­­ca­­tion et de la for­­ma­­tion2.

1. [www.assemblee-nationale.fr/15/ta/ta0233.asp].
2. De nouvelles modalités du concours et du recrutement se dessinent avec un concours en fin de M2 ; elles ne concernent
pas le concours 2020 mais sont prévues pour 2022 ; pour en savoir plus sur le recrutement des enseignants, la formation et
les métiers de l’enseignement : [devenirenseignant.gouv.fr].

1
Le CRPE

1.2 Le recru­­te­­ment
Pour être recruté par l’Édu­­ca­­tion natio­­nale et exer­­cer la pro­­fes­­sion de pro­­fes­­seur
des écoles, il faut être admis au concours de recru­­te­­ment des pro­­fes­­seurs des écoles
(CRPE). Pour s’ins­­crire au CRPE, il faut au mini­­mum être titu­­laire d’une Licence et
être ins­­crit en pre­­mière année de Master à la ren­­trée 2019, ou justifier au minimum
d’un niveau Bac + 4 (master 1 ou anciennement maîtrise).

1.3 La titu­­la­­ri­­sation
La titu­­la­­ri­­sation dans le corps ensei­­gnant se fait à l’issue d’une année de stage en res­­pon­­
sa­­bi­­lité en deuxième année de Master. Elle ne peut inter­­ve­­nir qu’à une double condi­­tion :
•• le sta­­giaire a obtenu son Master ;
•• le sta­­giaire a obtenu un avis péda­­go­­gique favo­­rable de l’employeur, repré­­senté par
le corps d’ins­­pec­­tion et/ou les tuteurs qui ont effec­­tué le suivi du sta­­giaire.

2 Le concours de recru­­te­­ment
Le cadrage des épreuves et les modalités d’organisation du concours sont définis
dans l’arrêté du 19 avril 2013 (MENH1310119A). Les modalités d’organisation sont
précisées chaque année dans une note de service. Six concours du CRPE peuvent
être organisés, pour des profils différents : le CRPE externe, interne etc. (voir
devenirenseignant.fr).

2.1 Les épreuves de la session 2020


Épreuve Notation Durée
ADMISSIBILITÉ : ÉPREUVES ÉCRITES
Français 40 points 4 heures
Partie 1 : Réponse argumentée à une 11 pts
question portant sur plusieurs textes.
Partie 2 : Connaissance de la langue. 11 pts
Partie 3 : Analyse d’un dossier. 13 pts
*Syntaxe et qualité d’écriture (5 pts*)
Mathématiques 40 points 4 heures
Partie 1 : Problème. 11 pts
Partie 2 : Exercices indépendants. 11 pts
Partie 3 : Analyse d’un dossier. 13 pts
*Syntaxe et qualité d’écriture (5 pts*)
ADMISSION : ÉPREUVES ORALES
Mise en situation professionnelle 60 points 1 heure
Partie 1 : Présentation du dossier. 20 pts 20 mn
Partie 2 : Entretien avec le jury 40 pts 40 mn
dans un domaine au choix du candidat :
sciences et technologie ; histoire ; géogra-
phie ; histoire des arts ; arts visuels ; éducation
musicale ; enseignement moral et civique.
Le candidat remet préalablement au jury
un dossier de 10 pages au plus.

2
Le CRPE

Entretien à partir d’un dossier 100 points 1 h 15


(+ 3 h de
préparation)
Partie 1 : Sujet relatif à une activité 40 pts 30 mn
physique, sportive et artistique.
Partie 2 : Sujet relatif à une situation 60 pts 45 mn
professionnelle inscrite dans le
fonctionnement de l’école primaire.

Les candidats inscrits au CRPE doivent passer deux épreuves écrites d’admissibi­
lité, puis en cas de succès, deux épreuves orales d’admission.
Le cadre de référence des épreuves d’admissibilité est celui des programmes de
l’école primaire. Les connaissances attendues des candidats sont celles que nécessite
un enseignement maîtrisé de ces programmes. Le niveau attendu correspond à celui
exigé par la maîtrise des programmes de collège.
Des compléments sont éga­­le­­ment exi­­gés pour l’obten­­tion du concours :
•• un bre­­vet de nata­­tion de 50 m ;
•• une attes­­ta­­tion de for­­ma­­tion aux pre­­miers secours (PSC1) ;
•• une cer­­ti­­fi­­cation de compé­­tences en langues de l’ensei­­gne­­ment supé­­rieur validant le
niveau B2. Si ce niveau n’est pas validé en amont, il pourra être validé par des unités
d’enseignement dans le cadre du master MEEF ;
•• une cer­­ti­­fi­­cation en Infor­­ma­­tique et Inter­­net (C2i2e).
REMARQUE

Le brevet de natation de 50 m et le PSC1 sont exigibles pour valider l’admissibilité. En


revanche, la certification de compétences en langues et le C2I2E ne sont pas nécessaires
pour être titularisé mais doivent être obtenus dans les trois ans qui suivent l’obtention du
concours, notamment dans le cadre d’une formation continue organisée par le recteur.

2.2 Le calen­­drier
Le concours a lieu à la fin de la pre­­mière année de master1 . Pour les étu­­diants admis,
la deuxième année de master inclut une période en alter­­nance en res­­pon­­sa­­bi­­lité dans
une école. Ces étu­­diants auront alors le sta­­tut de fonc­­tion­­naires sta­­giaires.

3 Struc­­ture de l’ouvrage
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

Choisir de préparer le métier de professeur des écoles implique de maîtriser les différents
domaines de savoirs enseignés à l’école et les diverses compétences requises pour enseigner.
Cet ouvrage est des­­tiné à vous aider à pré­­pa­­rer l’ensemble de l’épreuve orale
­d’admission « Entre­­tien à par­­tir d’un dos­­sier ».
Une première partie propose une présentation et une analyse de l’épreuve dans sa
globalité, afin de permettre aux lecteurs de mieux cerner ses enjeux.
Les deux parties suivantes, « Préparer l’épreuve d’EPS » et « Préparer l’épreuve de
situation professionnelle », permettront au candidat de trouver des connaissances
et des conseils indispensables à cette épreuve orale d’admission ; chacune des

1. Les dates précises sont indiquées sur le site [devenirenseignant.fr].

3
Le CRPE

parties est suivie de sujets corrigés ou comportant des pistes de réponses détail­
lées. Ces corrigés ne sont pas des modèles, mais plutôt des façons d’appréhender et
de conduire un entretien (exposé puis réponses aux questions posées par le jury).
•• La première partie de l’épreuve « Entretien à partir d’un dossier » permet d’évaluer
les compétences du candidat pour l’enseignement de l’éducation physique et spor-
tive (EPS) à l’école primaire ainsi que sa connaissance de la place de cet enseigne-
ment dans l’éducation à la santé. Les savoirs nécessaires pour atteindre ces objectifs
sont répartis dans les deux sous-parties « Enseigner l’EPS à l’école primaire » et
« Éduquer à la santé en EPS ». Toutefois, le candidat doit garder à l’esprit que si,
pour des raisons évidentes de lisibilité, ces sous-parties sont distinctes, elles restent
profondément liées dans les conceptions et les pratiques des professeurs des écoles
lorsqu’ils enseignent l’EPS en milieu scolaire.
•• La deuxième partie de l’épreuve orale d’admission « consiste en un exposé du can-
didat à partir d’un dossier de cinq pages maximum fourni par le jury et portant sur
une situation professionnelle inscrite dans le fonctionnement de l’école primaire
[…] ». Elle vise à « apprécier les connaissances du candidat sur le système éducatif
français, et plus particulièrement sur l’école primaire (organisation, valeurs, objec-
tifs, histoire et enjeux contemporains), sa capacité à se situer comme futur agent du
service public (éthique, sens des responsabilités, engagement professionnel) ainsi
que sa capacité à se situer comme futur professeur des écoles dans la communauté
éducative. » Les savoirs nécessaires pour atteindre ces objectifs sont répartis dans
trois sous-parties qui permettent de décliner le métier d’un enseignant de l’école
primaire à différents niveaux :
– « acteur du service public d’éducation » ;
– « acteur de la communauté éducative » ;
– « enseignant au service de la réussite de tous les élèves » en développant le poten-
tiel de chaque élève, afin de lui fournir les clés nécessaires pour réussir son par-
cours scolaire, lui donner le goût d’apprendre tout au long de sa vie et de penser
par lui-même.

4
1
Pré­­sen­­ta­­tion
et méthodologie
de l’épreuve
1. Des­­crip­­tif de l’épreuve
et compé­­tences à maî­­tri­­ser 6

2. Une ter­­mi­­no­­logie incontour­­nable 17

3. Conseils pour l’oral 32

4. Métho­­do­­logie pour les expo­­sés 41

5. Conseils pour les entre­­tiens 54

6. Se pré­­pa­­rer à l’épreuve 56
Méthodologie Partie 1 • Pré­­sen­­ta­­tion et méthodologie de l’épreuve

1 Des­­crip­­tif de l’épreuve
et compé­­tences à maî­­tri­­ser
Plan du chapitre
1. Les textes de réfé­­rence 6
2. Les notions de compé­­tence, de connais­­sance,
d’apti­­tude et d’atti­­tude 11

Le concours de recru­­te­­ment des pro­­fes­­seurs des écoles se passe en deux étapes :


l’admis­­si­­bi­­lité (sous forme de deux épreuves écrites) et l’admis­­sion (sous forme de
deux épreuves orales). L’épreuve pré­­sen­­tée dans ce manuel est la seconde épreuve
d’admis­­sion « Entretien à partir d’un dossier ».

1 Les textes de réfé­­rence


Toutes les informations concernant les concours de recrutement de professeurs des
écoles (CRPE) sont disponibles sur le site du ministère de l’Éducation nationale :
[devenirenseignant.gouv.fr/pid33983/enseigner-maternelle-elementaire-crpe.html].

Des­­crip­­tif de l’épreuve : Deuxième épreuve orale d’admis­­sion –


« Entretien à par­­tir d’un dos­­sier »

L’épreuve « Entre­­tien à par­­tir d’un dos­­sier » comporte deux par­­ties et est notée
sur 100. La pre­­mière par­­tie est notée sur 40 points, la seconde sur 60 points, dont
20 points pour l’exposé et 40 pour l’entre­­tien.
Durée de la pré­­pa­­ra­­tion : 3 heures
Durée totale de l’épreuve : 1 heure 15
D’après l’arrêté du 19 avril 2013 fixant les moda­­li­­tés d’orga­­ni­­sa­­tion des concours de
recru­­te­­ment de pro­­fes­­seurs des écoles – CRPE : concours externe, concours externe
spé­­cial, second concours interne, second concours interne spé­­cial et troi­­sième concours :
La pre­­mière par­­tie per­­met d’éva­­luer :
•• les compé­­tences du can­­di­­dat pour l’ensei­­gne­­ment de l’édu­­ca­­tion phy­­sique et spor­­tive
(EPS) ;
•• sa connais­­sance de la place de cet ensei­­gne­­ment dans l’édu­­ca­­tion à la santé à l’école
pri­­maire.
La seconde par­­tie de l’épreuve vise à appré­­cier :
•• les connais­­sances du can­­di­­dat sur le sys­­tème édu­­ca­­tif fran­­çais, et plus par­­ti­­cu­­liè­­re­­ment
sur l’école pri­­maire : orga­­ni­­sa­­tion, valeurs, objec­­tifs, his­­toire et enjeux contem­­po­­rains ;
•• sa capacité à se situer comme futur agent du ser­­vice public (éthique, sens des res­­
pon­­sa­­bi­­li­­tés, enga­­ge­­ment pro­­fes­­sion­­nel) ;
•• ainsi que sa capa­­cité à se situer comme futur pro­­fes­­seur des écol­es dans la commu­­
nauté édu­­ca­­tive. ... / ...

6
Chapitre 1 • Des­­crip­­tif de l’épreuve et compé­­tences à maî­­tri­­ser Méthodologie

(suite)

Méthodologie
Pre­­mière par­­tie (40 points)
Durée de l’exposé : maxi­­mum 10 minutes
Durée de l’entre­­tien : 20 minutes
Le jury pro­­pose au can­­di­­dat un sujet rela­­tif à une acti­­vité phy­­sique, spor­­tive et artis-
tique (APSA) pra­­ti­­cable à l’école élé­­men­­taire ou au domaine des acti­­vi­­tés phy­­siques
et expé­­riences cor­­po­­relles réa­­li­­sables à l’école mater­­nelle. Le sujet pourra être pré­­
senté à l’aide des dif­­fé­­rentes pos­­si­­bi­­li­­tés offertes par les tech­­no­­logies usuelles, de
l’infor­­ma­­tion et de la commu­­ni­­ca­­tion y compris audio­­vi­­suelles. Le sujet se rap­­porte
soit à la pro­­gres­­sion au sein d’un cycle d’acti­­vi­­tés por­­tant sur l’APSA ou la pra­­tique
phy­­sique et cor­­po­­relle consi­­dé­­rée, soit à une situa­­tion d’appren­­tis­­sage ados­­sée au
déve­­lop­­pe­­ment d’une compé­­tence motrice rela­­tive à cette même APSA ou pra­­tique
phy­­sique et cor­­po­­relle.

Le can­­di­­dat expose ses réponses (dix minutes) et s’entre­­tient avec le jury (vingt minutes).
Le jury élar­­git le ques­­tion­­ne­­ment aux pra­­tiques spor­­tives per­­son­­nelles du can­­di­­dat
ou encore au type d’acti­­vi­­tés spor­­tives qu’il peut ani­­mer ou enca­­drer.

Seconde par­­tie (60 points : exposé (20 points) ; entretien (40 points))
Durée de l’exposé : maxi­­mum 15 minutes
Durée de l’entre­­tien : 30 minutes

Pour cette seconde partie de l’épreuve, le jury propose au candidat un dossier de


cinq pages maximum portant sur une situation professionnelle inscrite dans le
fonctionnement de l’école primaire. Comme pour la première partie, elle débute
par un exposé du candidat (quinze minutes) suivi d’un entretien avec le jury
(trente minutes).
L’exposé du can­­di­­dat pré­­sente une ana­­lyse de cette situa­­tion et des ques­­tions qu’elle
pose, en lui per­­met­­tant d’attester de compé­­tences pro­­fes­­sion­­nelles en cours d’acqui­­
si­­tion d’un pro­­fes­­seur des écoles.
L’entre­­tien per­­met éga­­le­­ment d’éva­­luer la capa­­cité du can­­di­­dat à prendre en compte
les acquis et les besoins des élèves, en fonc­­tion des contextes des cycles de l’école
mater­­nelle et de l’école élé­­men­­taire, et à se repré­­sen­­ter de façon réflé­­chie la diver­­
sité des condi­­tions d’exer­­cice du métier, ainsi que son contexte dans ses dif­­fé­­rentes
dimen­­sions (classe, équipe édu­­ca­­tive, école, ins­­ti­­tution sco­­laire, société), et les
valeurs qui le portent dont celles de la Répu­­blique.
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

Il est pré­­cisé que pour cette épreuve, il ne peut être exigé de connais­­sances juri­­
diques et régle­­men­­taires spé­­cia­­li­­sées mais seule­­ment une bonne connais­­sance
géné­­rale des règles de fonc­­tion­­ne­­ment de l’école pri­­maire.

Les différents domaines de savoirs enseignés à l’école et les diverses compétences


requises pour enseigner sont déclinées dans le réfé­­ren­­tiel des compé­­tences pro­­fes­­
sion­­nelles des métiers de l’ensei­­gne­­ment et de l’édu­­ca­­tion, paru au Jour­­nal Offi­­ciel
(JO) du 18 juillet 2013.
L’arrêté du 1er juillet 2013 rela­­tif au réfé­­ren­­tiel des compé­­tences pro­­fes­­sion­­nelles des
métiers du pro­­fes­­so­­rat et de l’édu­­ca­­tion consti­­tue la décli­­nai­­son des compé­­tences
atten­­dues, et donc à acqué­­rir et approfondir, par les pro­­fes­­seurs, les docu­­men­­ta­­listes

7
Méthodologie Partie 1 • Pré­­sen­­ta­­tion et méthodologie de l’épreuve

et les conseillers prin­­ci­­paux d’édu­­ca­­tion. En ce qui concerne les ensei­­gnants, ce réfé­­


ren­­tiel défi­­nit les qua­­torze compétences communes à tous les métiers et les cinq
­compétences spé­­ci­­fiques aux pro­­fes­­seurs.
Ce réfé­­ren­­tiel consti­­tue la décli­­nai­­son de l’orien­­ta­­tion que sou­­haite don­­ner le minis­­
tère à l’ensemble du sys­­tème édu­­ca­­tif : la défi­­ni­­tion d’un tronc commun autour
duquel doit gra­­vi­­ter l’ensemble des acteurs de la commu­­nauté sco­­laire. On peut
raisonnablement consi­­dé­­rer que le vœu caché de ce réfé­­ren­­tiel pour­­rait être de lut­­
ter contre le « compartimentage » des fonc­­tions et des niveaux sco­­laires dans une
logique de coordination des acteurs au ser­­vice des élèves.
Si l’ensemble des compétences sont requises, certaines sont particulièrement ciblées
en fonction des sujets de l’épreuve. À titre d’exemples, les thématiques autour de
l’évaluation des élèves ou de l’école inclusive ont tout à fait leur place dans cette
épreuve.

Les compétences attendues pour les candidats au CRPE, au regard


du référentiel des compétences professionnelles des métiers du professorat et
de l’éducation (arrêté du 1er juillet 2013) : extraits choisis

En posant les compétences communes et spécifiques aux professeurs, le référentiel


dessine le portrait d’un professionnel doté de connaissances disciplinaires précises
mais aussi d’un savoir-faire pour organiser les apprentissages, se former, travailler en
équipe, s’interroger sur sa propre pratique, dialoguer avec les parents etc.
Les professeurs et les personnels d’éducation mettent en œuvre les missions que la nation
assigne à l’école. En leur qualité de fonctionnaires et d’agents du service public d’éduca-
tion, ils concourent à la mission première de l’école qui est d’instruire et d’éduquer afin
de conduire l’ensemble des élèves à la réussite scolaire et à l’insertion professionnelle et
sociale. Ils préparent les élèves à l’exercice d’une citoyenneté pleine et entière. Ils trans-
mettent et font partager à ce titre les valeurs de la République. Ils promeuvent l’esprit de
responsabilité et la recherche du bien commun, en excluant toute discrimination.
L’éthique, le sens des responsabilités et l’engagement professionnel fondent son
exemplarité et son autorité dans la classe et dans l’établissement.

Compétences communes à tous les professeurs


et personnels d’éducation :
•• Les professeurs et les personnels d’éducation, acteurs du service public d’éducation ;
1. Faire partager les valeurs de la République ;
2. Inscrire son action dans le cadre des principes fondamentaux du système édu-
catif et dans le cadre réglementaire de l’école.
•• Les professeurs et les personnels d’éducation, pédagogues et éducateurs au service
de la réussite de tous les élèves ;
3. Connaître les élèves et les processus d’apprentissage ;
4. Prendre en compte la diversité des élèves ;
5. Accompagner les élèves dans leur parcours de formation ;
6. Agir en éducateur responsable et selon des principes éthiques ;
7. Maîtriser la langue française à des fins de communication ;
8. Utiliser une langue vivante étrangère dans les situations exigées par son métier ;
9. Intégrer les éléments de la culture numérique nécessaires à l’exercice de son métier.
... / ...

8
Chapitre 1 • Des­­crip­­tif de l’épreuve et compé­­tences à maî­­tri­­ser Méthodologie

(suite)

Méthodologie
•• Les professeurs et les personnels d’éducation, acteurs de la communauté éducative ;
10. Coopérer au sein d’une équipe ;
11. Contribuer à l’action de la communauté éducative ;
12. Coopérer avec les parents d’élèves ;
13. Coopérer avec les partenaires de l’école ;
14. S’engager dans une démarche individuelle et collective de développement pro-
fessionnel.

Compétences communes à tous les professeurs


•• Les professeurs, professionnels porteurs de savoirs et d’une culture commune ;
P1. Maîtriser les savoirs disciplinaires et leur didactique ;
P2. Maîtriser la langue française dans le cadre de son enseignement ;
•• Les professeurs, praticiens experts des apprentissages ;
P3. Construire, mettre en œuvre et animer des situations d’enseignement et d’ap-
prentissage prenant en compte la diversité des élèves ;
P4. Organiser et assurer un mode de fonctionnement du groupe favorisant l’ap-
prentissage et la socialisation des élèves ;
P5. Évaluer les progrès et les acquisitions des élèves.
N.B. Si l’ensemble des compétences sont requises, certaines sont particulière-
ment ciblées en fonction des sujets de l’épreuve.

Connais­­sances
Le pro­­fes­­seur connaît :
Pour la pre­­mière par­­tie de l’épreuve
•• […] Les pro­­grammes du pre­­mier degré en EPS (avec ses horaires, objec­­tifs, fina­­
li­­tés, compé­­tences, les APSA…) ;
•• Les situa­­tions d’éva­­lua­­tion adap­­tées à l’EPS ;
•• Les outils pour conce­­voir des situa­­tions d’appren­­tis­­sage, des séances, des pro­­gres­­
sions, pour les pro­­gram­­mer sur une année sco­­laire, un cycle ;
•• Des élé­­ments du déve­­lop­­pe­­ment de l’enfant en rela­­tion avec l’EPS et les dif­­fé­­rents
types de res­­sources (motrices, cogni­­tives, psycho et socio-affec­­tives) mobi­­li­­sées et
à déve­­lop­­per dans le cadre de l’EPS ;
•• Des élé­­ments scien­­ti­­fiques rela­­tifs aux pra­­tiques motrices pro­­po­­sées aux élèves
(ou pra­­ti­­quées par les can­­di­­dats) ;
•• Les défi­­ni­­tions de la notion de santé ;
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•• Les textes offi­­ciels en rela­­tion avec la notion de santé ;


•• Les effets bénéfiques des pratiques motrices sur la san­té ;
•• La démarche pour construire un projet pour l’éducation à la santé.
Pour la deuxième par­­tie de l’épreuve
•• Les valeurs de la Répu­­blique et les textes qui les fondent…
•• Les ins­­ti­­tutions (État et col­­lec­­ti­­vi­­tés ter­­ri­­toriales) qui défi­­nissent et mettent en œuvre…
•• La poli­­tique édu­­ca­­tive de la France, les prin­­ci­­pales étapes de l’his­­toire de l’École,
ses enjeux et ses défis, les prin­­cipes fon­­da­­men­­taux du sys­­tème édu­­ca­­tif et de son
orga­­ni­­sa­­tion en compa­­rai­­son avec d’autres pays euro­­péens ;
•• Les grands prin­­cipes légis­­la­­tifs qui régissent le sys­­tème édu­­ca­­tif, le cadre régle­­men­­taire
de l’École et de l’éta­­blis­­se­­ment sco­­laire, les droits et obli­­ga­­tions des fonc­­tion­­naires ainsi
que les sta­­tuts des pro­­fes­­seurs et des per­­son­­nels d’édu­­ca­­tion. ... / ...

9
Méthodologie Partie 1 • Pré­­sen­­ta­­tion et méthodologie de l’épreuve

(suite)

Pour l’ensemble de l’épreuve :


•• Le nou­­veau réfé­­ren­­tiel :
– des compé­­tences communes à tous les pro­­fes­­seurs et per­­son­­nels d’édu­­ca­­
tion (compé­­tences 1 à 14) ;
– des compé­­tences « par­­ti­­cu­­lières à l’école » (compé­­tences P1 à P5).

Apti­­tudes
Le pro­­fes­­seur est capable :
Pour la pre­­mière par­­tie de l’épreuve
•• Uti­­li­­ser ses connais­­sances des APSA et ses connais­­sances scien­­ti­­fiques pour
orga­­ni­­ser les pra­­tiques motrices des élèves dans un niveau de classe donné,
pour ensei­­gner l’EPS à l’école pri­­maire (élé­­men­­taire et mater­­nelle) ;
•• Mani­­pu­­ler des variables didac­­tiques dans l’ensei­­gne­­ment de l’EPS afin d’adapter
ce dernier aux niveaux ren­­contrés (âges des élèves, variété des res­­sources, des
expé­­riences anté­­rieures…) ;
•• Pla­­ni­­fier l’ensei­­gne­­ment de l’EPS sur une année sco­­laire et sur un cycle en
fonc­­tion des pro­­grammes de l’école pri­­maire ;
•• Mettre en rela­­tion l’ensei­­gne­­ment de l’édu­­ca­­tion phy­­sique et les autres dis­­ci­­
plines afin de permettre un accès plus concret aux savoirs fondamentaux pour
tous, à savoir : « lire, écrire, compter et respecter autrui » ;
•• Construire des projets EPS favorisant :
– le développement de la santé (lutte contre l’obésité, développement de l’en-
durance, recherche d’un équilibre psychologique et corporel) ;
– l’éducation aux valeurs républicaines par la pratique (respect des règles,
acceptation des différences…).
Pour la deuxième par­­tie de l’épreuve
•• Savoir trans­­mettre et faire par­­ta­­ger les prin­­cipes de la vie démo­­cra­­tique ainsi
que les valeurs de la Répu­­blique : la liberté, l’éga­­lité, la fra­­ter­­nité ; la laï­­cité ; le
refus de toutes les dis­­cri­­mi­­na­­tions ;
•• D’uti­­li­­ser ses connais­­sances sur l’évo­­lu­­tion et le fonc­­tion­­ne­­ment du système
éducatif en général et de l’école primaire en particulier.
Pour l’ensemble de l’épreuve
•• […] Savoir conduire un entre­­tien, ani­­mer une réunion et pra­­ti­­quer une
média­­tion en uti­­li­­sant un lan­­gage clair et adapté à la situa­­tion.

Atti­­tudes
Pour la pre­­mière par­­tie de l’épreuve,
•• L’exposé du can­­di­­dat, rela­­tif à l’ana­­lyse d’une ou plu­­sieurs situa­­tions d’appren­­
tis­­sage en EPS, ainsi que l’entre­­tien qui lui fait suite doivent mettre en évi­­dence des
atti­­tudes adap­­tées à la diver­­sité des condi­­tions d’exer­­cice du métier ;
•• Faire émer­­ger la néces­­sité du respect de la règle à tra­­vers les pra­­tiques des diffé-
rentes APSA ;
•• Mettre en évi­­dence une atti­­tude « fair-­play » dans le cadre des jeux et acti­­vi­­tés
pra­­ti­­quées en EPS ; ... / ...

10
Chapitre 1 • Des­­crip­­tif de l’épreuve et compé­­tences à maî­­tri­­ser Méthodologie

(suite)
•• Res­­pec­­ter et prendre en compte la diver­­sité des élèves du point de vue de leurs

Méthodologie
res­­sources ;
•• Recher­­cher des coopé­­ra­­tions avec dif­­fé­­rents par­­te­­naires de l’école pour réa­­li­­ser
une édu­­ca­­tion à la santé.
Pour la deuxième par­­tie de l’épreuve
•• Faire comprendre et par­­ta­­ger les valeurs de la Répu­­blique ;
•• Inté­­grer dans l’exer­­cice de sa fonc­­tion, ses connais­­sances sur les ins­­ti­­tutions, sur
l’État (son orga­­ni­­sa­­tion, son bud­­get), sur ses devoirs de fonc­­tion­­naire ;
•• Res­­pec­­ter dans sa pra­­tique quo­­ti­­dienne, les règles de déon­­to­­logie liées à l’exer­­cice
du métier de pro­­fes­­seur, dans le cadre du ser­­vice public d’édu­­ca­­tion natio­­nale ;
•• Res­­pec­­ter les élèves et leurs parents ;
•• Res­­pec­­ter et faire res­­pec­­ter le règle­­ment inté­­rieur, les chartes d’usage des res­­
sources et des espaces communs ;
•• Col­­la­­bo­­rer à la réa­­li­­sa­­tion d’actions de par­­te­­na­­riat enga­­gées entre l’éta­­blis­­se­­
ment et son envi­­ron­­ne­­ment éco­­no­­mique, social et cultu­­rel ;
•• Prendre en compte la dimen­­sion civique de son ensei­­gne­­ment.
Pour l’ensemble de l’épreuve
•• Il est attendu que le pro­­fes­­seur mène sa pra­­tique pro­­fes­­sion­­nelle en regard de
l’éthique, du sens des res­­pon­­sa­­bi­­li­­tés et de l’enga­­ge­­ment pro­­fes­­sion­­nel.

2 Les notions de compé­­tence, de connais­­sance,


d’apti­­tude et d’atti­­tude
Le référentiel des compétences professionnelles des métiers de l’enseignement et de
l’éducation s’appuie sur une description et une mise en œuvre possible des compé-
tences, connaissances, aptitudes ou attitudes attendues dans l’exercice du métier. Nous
allons préciser ces notions.

2.1 Compé­­tence
La notion de compé­­tence a été abor­­dée à tra­­vers le temps par différents auteurs :
•• Philippe Meirieu, 1989 : « … un savoir iden­­ti­­fié met­­tant en jeu une ou des capacités
dans un champ notion­­nel ou dis­­ci­­pli­­naire déter­­miné. Plus pré­­ci­­sé­­ment, on peut
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nom­­mer compé­­tence la capa­­cité d’asso­­cier une classe de pro­­blèmes pré­­ci­­sé­­ment


iden­­ti­­fiée avec un pro­­gramme de trai­­te­­ment déter­­miné ».
•• Guy Le Boterf, 1994 : « La compé­­tence est de l’ordre du savoir-­mobiliser ».
Selon Guy Le Boterf 1, la notion de compé­­tence désigne « une capa­­cité à mobi­­li­
­ser un ensemble de « res­­sources cogni­­tives » pour faire face à une situa­­tion ». Il
s’agit pour un futur en­seignant de pos­­sé­­der ces res­­sources (des savoirs, des
savoir-­faire, des savoir-être), mais il faut éga­­le­­ment savoir les uti­­li­­ser à bon
escient dans des contextes par­­ti­­cu­­liers. En effet, même si elle ren­­voie à un
cadrage régle­­men­­taire qui lui est propre, chaque situa­­tion est unique dans le
sens où elle met en rela­­tion des his­­toires per­­son­­nelles et des per­­sonnes (adultes
1. Le Boterf G., De la compé­­tence. Essai sur un attracteur étrange, Les Édi­­tions d’Orga­­ni­­sa­­tion, 1994.

11
Méthodologie Partie 1 • Pré­­sen­­ta­­tion et méthodologie de l’épreuve

et enfants) dif­­fé­­rentes ; ce qui néces­­site une adap­­ta­­tion de la pos­­ture profession-


nelle de l’ensei­­gnant.
Dans son livre Repen­­ser la compé­­tence 1 Guy Le Boterf donne un bon exemple de
cette concep­­tion à tra­­vers l’image tout à fait concrète de la maî­­trise de la conduite
d’une bicyclette : « savoir rou­­ler en bicy­­clette sur une route sup­­pose de savoir péda­
­ler, de savoir frei­­ner, de savoir accé­­lé­­rer, de connaître le Code de la route… Il est
pos­­sible de décomposer ces savoir-­faire élé­­men­­taires mais la compé­­tence glo­­bale
(savoir rouler en vélo sur une route) ne se réduit pas à cette addi­­tion. Il existe une
dyna­­mique inter­actionnelle entre ces élé­­ments. ».
•• Philippe Perrenoud, 1999 : « […] Une compé­­tence per­­met de faire face à une situa-
tion complexe, de construire une réponse adap­­tée sans la pui­­ser dans un réper­­toire
de réponses préprogrammé­es ».
•• Maurice Tar­­dif, 2005 : « La compé­­tence est la maî­­trise à mettre en œuvre ses propres
res­­sources et celles de son envi­­ron­­ne­­ment dans l’exer­­cice réel d’une tâche, d’un
métier, d’une pro­­fes­­sion. »
•• Marcel Crahay, 2006 : « Beau­­coup d’élèves donnent la preuve qu’ils maî­­trisent des
connais­­sances… pour réus­­sir les épreuves sco­­laires, mais ne les mobi­­lisent pas pour
résoudre un pro­­blème de la vie quo­­ti­­dienne. Plus grave, il semble que la plupart des
enfants et des ado­­les­­cents déve­­loppent leurs réflexions per­­son­­nelles en rup­­ture avec
la for­­ma­­tion qu’ils reçoivent à l’école. »
Le réfé­­ren­­tiel défini par l’arrêté du 1er juillet 2013 se fonde sur la définition de la
notion de compé­­tence conte­­nue dans la recom­­man­­da­­tion 2006/962/CE du Par­­le­­
ment euro­­péen : « ensemble de connais­­sances, d’apti­­tudes et d’atti­­tudes appro­­
priées au contexte », chaque compé­­tence impli­­quant de celui qui la met en œuvre
« la réflexion critique, la créa­­ti­­vité, l’ini­­tiative, la résolution de pro­­blèmes, l’éva­­lua­­
tion des risques, la prise de déci­­sion et la ges­­tion construc­­tive des sen­­ti­­ments ».
« Chaque compé­­tence du réfé­­ren­­tiel est accom­­pa­­gnée d’items qui en détaillent les
composantes et en pré­­cisent le champ. Les items ne consti­­tuent donc pas une somme
de prescriptions mais dif­­fé­­rentes mises en œuvre pos­­sibles d’une compé­­tence dans
des situa­­tions diverses liées à l’exer­­cice des métiers ».

1. Le Boterf G., Repen­­ser la compé­­tence. Pour dépas­­ser les idées reçues : 15 pro­­po­­si­­tions, Les Éditions d’Orga­­ni­­sa­­tion, 2008-
2010.

12
Chapitre 1 • Des­­crip­­tif de l’épreuve et compé­­tences à maî­­tri­­ser Méthodologie

Compé­­tences clés pour l’édu­­ca­­tion et la for­­ma­­tion tout au long de la vie,


socle commun… : les réfé­­ren­­tiels se mul­­ti­­plient

Méthodologie
La recom­­man­­da­­tion 2006/962/CE est le cadre euro­­péen des compé­­tences clés pour
l’édu­­ca­­tion et la for­­ma­­tion tout au long de la vie. Ce cadre est uti­­lisé dans de nom­­
breux pays euro­­péens comme point de réfé­­rence pour réfor­­mer les sys­­tèmes natio­­
naux d’édu­­ca­­tion et de for­­ma­­tion.
« Les compé­­tences clés en tant que connais­­sances, apti­­tudes et atti­­tudes appro­­priées
à chaque contexte sont fon­­da­­men­­tales pour chaque indi­­vidu dans une société fon­­
dée sur la connais­­sance. Elles sont par­­ti­­cu­­liè­­re­­ment néces­­saires à l’épa­­nouis­­se­­ment
et au déve­­lop­­pe­­ment per­­son­­nels des indi­­vi­­dus, à leur inclu­­sion sociale, à la citoyen­­
neté active et à l’emploi ».
Le cadre de réfé­­rence euro­­péen décrit huit compé­­tences clés :
1. Commu­­ni­­ca­­tion dans la langue mater­­nelle ; 2. Commu­­ni­­ca­­tion en langues étran­­
gères ; 3. Compé­­tence mathéma­­tique et compé­­tences de base en sciences et tech­­
no­­logies ; 4. Compé­­tence numé­­rique ; 5. Apprendre à apprendre ; 6. Compé­­tences
sociales et civiques ; 7. Esprit d’ini­­tiative et d’entre­­prise ; 8. Sen­­si­­bi­­lité et expression
cultu­­relles.
En France, ce cadre de réfé­­rence avait été en grande par­­tie repris pour éla­­bo­­rer le
« socle commun des connais­­sances et des compé­­tences » qui pré­­sentait ce que tout
élève devait savoir et maî­­tri­­ser à la fin de la sco­­la­­rité obli­­ga­­toire. Intro­­duit dans la
loi en 2005, il consti­­tuait l’ensemble des connais­­sances, compé­­tences, valeurs et atti­­
tudes néces­­saires pour réus­­sir sa sco­­la­­rité, sa vie d’indi­­vidu et de futur citoyen.
Ce socle s’organisait en sept compétences légèrement différentes des compétences
du cadre européen.
Depuis la rentrée 2016, un nouveau socle commun de connaissances, de compé­
tences et de culture est entré en vigueur en France (décret n° 2015-372 du 31 mars
2015).
Il s’articule autour de cinq domaines donnant une vision d’ensemble des objectifs
des programmes de l’école primaire et du collège :
1. les langages pour penser et communiquer ;
2. les méthodes et outils pour apprendre ;
3. la formation de la personne et du citoyen ;
4. les systèmes naturels et les systèmes techniques ;
5. les représentations du monde et l’activité.
Remarque : La refonte du socle commun consacre un domaine aux « méthodes et
outils pour apprendre ». La compétence « apprendre à apprendre », qui était absente
du socle précédent, fait donc son entrée à l’école : elle vise un enseignement explicite
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

des moyens d’accès à l’information, à la documentation et aux médias, des outils


numériques, de la conduite de projets individuels et collectifs et de l’o­rganisation
des apprentissages, sans les déconnecter des disciplines ».

Exemple
Un exemple : la compé­­tence 5 du cadre euro­­péen, « Apprendre à apprendre »
Cette compé­­tence est défi­­nie ainsi :
« Apprendre à apprendre est l’apti­­tude à entre­­prendre et pour­­suivre un appren­­tis­­sage,
à organiser soi-­même son appren­­tis­­sage, y compris par une ges­­tion effi­­cace du temps et
de l’infor­­ma­­tion, à la fois de manière indi­­vi­­duelle et en groupe. Cette compé­­tence implique

13
Méthodologie Partie 1 • Pré­­sen­­ta­­tion et méthodologie de l’épreuve

Exemple (suite)
de connaître ses propres méthodes d’appren­­tis­­sage et ses besoins, les offres dis­­po­­nibles, et
d’être capable de sur­­mon­­ter des obs­­tacles afin d’accom­­plir son apprentissage avec suc­­cès.
Cette compé­­tence sup­­pose d’acqué­­rir, de trai­­ter et d’assi­­mi­­ler de nou­­velles connais­­sances
et apti­­tudes, et de cher­­cher et uti­­li­­ser des conseils. Apprendre à apprendre amène les appre-
nants à s’appuyer sur les expé­­riences d’appren­­tis­­sage et de vie antérieures pour uti­­li­­ser et
appli­­quer les nou­­velles connais­­sances et apti­­tudes dans divers contextes : à la mai­­son, au
tra­­vail, dans le cadre de l’édu­­ca­­tion et de la formation. La moti­­vation et la confiance dans sa
propre capa­­cité sont des élé­­ments fondamen­­taux. »

2.2 Connais­­sance
Elle est défi­­nie comme ce qui est acquis, compris et retenu par l’étude ou la pra­­tique.
Il s’agit ainsi d’un patri­­moine de res­­sources mobi­­li­­sables qui per­­met de mettre en
œuvre des capa­­ci­­tés et qui peut se tra­­duire par certaines atti­­tudes.
1

Que faut-­il « connaître » pour apprendre à apprendre ?


« Si l’appren­­tis­­sage est orienté vers un emploi par­­ti­­cu­­lier ou des objec­­tifs de car­­
rière, l’indi­­vidu devrait posséder les compé­­tences, les connais­­sances, les apti­­tudes
et les qualifications requises. Quoi qu’il en soit, apprendre à apprendre exige que
l’indi­­vidu connaisse et comprenne quelles sont ses stra­­té­­gies d’appren­­tis­­sage pré­­
férées, quels sont les points forts et faibles de ses apti­­tudes et qua­­li­­fi­­ca­­tions, et il
devrait être capable de recher­­cher les offres d’édu­­ca­­tion et de for­­ma­­tion et les
orien­­ta­­tions et/ou aides disponibles1. »

2.3 Apti­­tude
Elle désigne la capa­­cité, natu­­relle ou acquise, d’une per­­sonne pour réa­­li­­ser une tâche/
acti­­vité de façon correcte ; cette capa­­cité dépend en géné­­ral des apti­­tudes (ici au sens
de dis­­po­­si­­tions natu­­relles), des connais­­sances, de l’expé­­rience professionnelle… La
capa­­cité peut se tra­­duire par « le pro­­fes­­seur est capable de… ». (Le concept tire son
ori­­gine du terme latin aptus qui veut dire « capable de ».)

Quelles apti­­tudes pour apprendre à apprendre ?


« Apprendre à apprendre exige, pour commen­­cer, d’acqué­­rir les apti­­tudes de base
nécessaires pour la pour­­suite de l’appren­­tis­­sage que sont l’écri­­ture et la lec­­ture, le cal­­
cul et la maî­­trise des apti­­tudes aux Technologies de l’Information et de la Commu-
nication (TIC). Sur la base de ces apti­­tudes, un indi­­vidu devrait être en mesure de
cher­­cher à acqué­­rir, d’obte­­nir, d’exploi­­ter et d’assi­­mi­­ler de nou­­velles connais­­sances et
apti­­tudes. Cela exige une ges­­tion effi­­cace de son appren­­tis­­sage, de sa car­­rière et de
son acti­­vité pro­­fes­­sion­­nelle, et notam­­ment l’apti­­tude à per­­sé­­vé­­rer dans l’appren­­
tis­­sage, à se concen­­trer pen­­dant des périodes de temps pro­­lon­­gées et à réflé­­chir de

1. Recommandation 2006/962/CE du Parlement européen et du Conseil du 18 décembre 2006 sur les compétences clés
pour l’éducation et la formation tout au long de la vie.

14
Chapitre 1 • Des­­crip­­tif de l’épreuve et compé­­tences à maî­­tri­­ser Méthodologie

manière cri­­tique sur l’objet et la fina­­lité de l’appren­­tis­­sage. L’indi­­vidu devrait


être capable de consa­­crer du temps à apprendre de façon auto­­nome et en fai­­

Méthodologie
sant preuve d’auto­­dis­­ci­­pline, mais aussi de tra­­vailler en équipe dans le cadre du
pro­­ces­­sus d’appren­­tis­­sage, de tirer les a­vantages de sa par­­ti­­cipation à un groupe
hété­­ro­­gène et de par­­ta­­ger ce qu’il a appris. L’indi­­vidu devrait être capable d’orga­­
ni­­ser son propre appren­­tis­­sage, d’éva­­luer son propre tra­­vail et, le cas échéant, de
cher­­cher des conseils, des infor­­ma­­tions et de l’aide1. »
1

Exemple
Dans le socle commun de 2016, le domaine 2 « les méthodes et outils pour apprendre »
a pour objectif de permettre à tous les élèves de réaliser les apprentissages scolaires en
classe et/ou hors de la classe, seul ou collectivement.
« En classe, l’élève est amené à résoudre un problème, comprendre un document écrit,
rédiger un texte, prendre des notes. Il doit savoir apprendre une leçon, rédiger un devoir,
préparer un exposé, parler en public, travailler à un projet.…
La maîtrise des méthodes et outils pour apprendre développe l’autonomie et les capacités
d’initiative ; elle favorise l’implication dans le travail commun, l’entraide et la coopéra-
tion. »

2.4 Atti­­tude
Elle cor­­res­­pond à la conduite à tenir, à la manière d’être ou de se compor­­ter dans
une situation spé­­ci­­fique.

Quelles attitudes pour apprendre à apprendre ?


« Une atti­­tude posi­­tive sup­­pose moti­­vation et confiance pour pour­­suivre et réus­­
sir l’appren­­tis­­sage tout au long de la vie. L’appren­­tis­­sage lui-­même et la capa­­
cité de l’indi­­vidu à sur­­mon­­ter les obs­­tacles et à chan­­ger pro­­cèdent d’une atti­­tude
posi­­tive orien­­tée vers la résolu­­tion de pro­­blèmes. Les élé­­ments essen­­tiels d’une
atti­­tude posi­­tive sont le dés­­ir d’exploi­­ter les expé­­riences d’appren­­tis­­sage et de vie
anté­­rieures et la recherche avide d’occa­­sions d’apprendre et d’appli­­quer les acquis
dans diverses situations de la vie2. »
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

Au fil de cet ouvrage, le can­­di­­dat pourra acqué­­rir et confor­­ter ses connais­­sances sur
l’ensei­­gne­­ment de l’EPS à l’école pri­­maire ainsi que sur l’envi­­ron­­ne­­ment pro­­fes­­sion­­
nel et les condi­­tions d’exer­­cice du métier de pro­­fes­­seur des écoles pour se présenter
à la seconde épreuve orale d’admis­­sion d’« Entre­­tien à par­­tir d’un dos­­sier ».

1. Id.
2. Id.

15
Méthodologie Partie 1 • Pré­­sen­­ta­­tion et méthodologie de l’épreuve

... Syn­­thèse ...

L’essen­­tiel à rete­­nir
Le concours de recrutement des professeurs des écoles (CRPE) se passe en deux étapes : l’admissibilité
et l’admission. L’épreuve « Entretien à partir d’un dossier » présentée dans ce manuel est la seconde
épreuve d’admission. Elle est composée de deux parties bien distinctes et permet d’apprécier :
•• dans la première partie, les connaissances et compétences du candidat sur l’enseignement de
l’Éducation Physique et Sportive (EPS) à l’école, ainsi que la connaissance de la place dans cet
enseignement de l’éducation à la santé à l’école primaire ;
•• dans la seconde, ses connaissances sur le système éducatif français et plus précisément sur
l’école primaire.
Les compétences, connaissances, aptitudes et attitudes attendues d’un professeur des écoles sont
déclinées dans le référentiel des compétences professionnelles des métiers du professorat et de
l’éducation paru au Journal Officiel (JO) du 18 juillet 2013.
Pour préparer cette épreuve, mais aussi son futur métier de professeur des écoles, le candidat
doit connaître les différents domaines de savoirs enseignés à l’école et les diverses compétences,
connaissances, aptitudes et attitudes requises pour enseigner, déclinées dans ce référentiel.

Les mots-­clefs
•• CRPE •• Compétence
•• Admissibilité •• Connaissance
•• Admission •• Aptitude
•• EPS •• Attitude
•• Référentiel

Les textes de réfé­­rence


•• Recommandation 2006/962/CE du Parlement européen et du Conseil, du 18 décembre 2006 → Com-
pétences clés pour l’éducation et la formation tout au long de la vie – europa.eu/legislation_sum-
maries/education_training_youth/lifelong_learning/c11090_fr.htm.
•• Arrêté du 1 juillet 2013 – J.O. du 18 juillet → Référentiel des compétences profes­sionnelles des
métiers du professorat et de l’éducation.
•• Arrêté du 19 avril 2013 → Modalités d’organisation des concours de recrutement de professeurs
des écoles – CRPE.
•• Décret du 31 mars 2015 – Socle commun de connaissances, de compétences et de culture –
[education.gouv.fr/pid97/siac1.html]. → SIAC(1) : toutes les informations sur les concours de
recrutement de professeurs des écoles (CRPE).
•• Le Boterf G., Repenser la compétence. Pour dépasser les idées reçues : 15 propositions, Les éditions
d’Organisation, 2008-2010.
•• Meirieu, P., Apprendre… oui, mais comment, ESF, 1989.
•• Projet de loi pour une école de la confiance adopté définitivement le 4 juillet 2019 mais non encore
promulgué à ce jour (juillet 2019).

16
Chapitre 2 • Une ter­­mi­­no­­logie incontour­­nable Méthodologie

2 Une ter­­mi­­no­­logie

Méthodologie
incontour­­nable
Plan du chapitre
1. Défi­­ni­­tions 17
2. Ter­­mi­­no­­logie pour la première par­­tie de l’épreuve 18
3. Ter­­mi­­no­­logie pour la seconde par­­tie de l’épreuve 26

1 Défi­­ni­­tions
Avant d’abor­­der la métho­­do­­logie de l’épreuve en tant que telle, il nous semble essen­­
tiel de défi­­nir cer­­tains termes et principes en regard des atten­­dus de l’épreuve, tant
pour la pre­­mière par­­tie que pour la seconde.
En guise de pré­­am­­bule à cette épreuve, il convient, d’abord, de poser les défi­­ni­­tions
des termes de didactique et de péda­­go­­gie.

1.1 La didac­­tique
La didac­­tique concerne la ges­­tion de la matière ensei­­gnée, du savoir struc­­turé par
l’ensei­­gnant (ges­­tion d’une dis­­ci­­pline et de son ensei­­gne­­ment), la connais­­sance des
contenus à ensei­­gner, la construc­­tion des conte­­nus dis­­ci­­pli­­naires et métho­­do­­lo­­
giques, la nature profonde de chaque dis­­ci­­pline ensei­­gnée. Elle se situe dans le cadre
d’une dis­­ci­­pline particulière.
REMARQUE

C’est pour cela que l’on ren­­contre dans la lit­­té­­ra­­ture la « didac­­tique des mathématiques »,
la « didac­­tique du fran­­çais »…
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

C’est l’entrée épis­­té­­mo­­lo­­gique de la didac­­tique. L’autre entrée concerne la psy­­cho­­


logie cognitive et l’acqui­­si­­tion des conte­­nus en classe par l’appre­­nant, la manière
dont les élèves les uti­­lisent, se les appro­­prient, la façon dont ils se les repré­­sentent.

1.2 La péda­­go­­gie
La péda­­go­­gie, quant à elle, concerne davantage la trans­­for­­ma­­tion de cette infor­­ma­­
tion en savoir par la commu­­ni­­ca­­tion en classe. Cela néces­­site la prise en compte de
la pra­­tique, de la situation réelle du micro-­système de la classe et donc des rela­­tions
cogni­­tives et affectives dans une situa­­tion édu­­ca­­tive don­­née. La pédagogie ren­­voie
aussi à la ges­­tion interactive des flux d’infor­­ma­­tions et des évé­­ne­­ments en classe,
la mise en actes de la planification pré­­éta­­blie des acti­­vi­­tés et de la métho­­do­­logie

17
Méthodologie Partie 1 • Pré­­sen­­ta­­tion et méthodologie de l’épreuve

(les méthodes), la pro­­gres­­sion de la séance et les prises de déci­­sions inter­­ac­­tives


dues aux adap­­ta­­tions entre acteurs dans le contexte et le temps réel de la classe (les
démarches, qui per­­mettent de gui­­der l’élève dans ses appren­­tis­­sages).
REMARQUE

On parle de péda­­go­­gie « dif­­fé­­ren­­ciée », de péda­­go­­gie de pro­­jet…

1.3 Péda­­go­­gie ou didac­­tique ?


Péda­­go­­gie et didac­­tique s’appliquent aux pro­­ces­­sus d’acqui­­si­­tion et trans­­mis­­sion
des connais­­sances. Elles sont complé­­men­­taires dans le fait de pen­­ser et de mettre
en œuvre les situations d’appren­­tis­­sages les plus per­­ti­­nentes et effi­­cientes pos­­sibles.
Elles s’appuient sur les acquis et les besoins des élèves et se doivent de répondre aux
attentes ins­­ti­­tution­­nelles déclinées par le socle commun de connais­­sances, de com-
pétences et de culture et les programmes sco­­laires.
Si la péda­­go­­gie est l’art de la rela­­tion entre l’ensei­­gnant et l’élève, entre l’ensei­­gnant et
la classe, la didac­­tique traite sur­­tout des savoirs, de la façon de les rendre acces­­sibles
progressivement aux élèves, des outils, des tech­­niques per­­met­­tant de les acqué­­rir.
L’une et l’autre se répondent, s’éclairent. Tel choix péda­­go­­gique entraîne telle
didactique. Tel outil didac­­tique révèle telle péda­­go­­gie.

Exemple
Adop­­ter une péda­­go­­gie dif­­fé­­ren­­ciée, c’est opter pour des outils didac­­tiques qui favorisent
le développement de toute la per­­sonne et qui s’adaptent aussi aux besoins de cha­­cun.
Il importe qu’ils soient attrayants, qu’ils fassent appel à tous les sens, qu’ils portent en eux
sti­­mu­­lation et rigueur, qu’ils entraînent dés­­ir et curio­­sité, qu’ils soient l’occa­­sion de faire
une acqui­­si­­tion men­­tale pré­­cise, qu’ils per­­mettent l’expres­­sion per­­son­­nelle.
Il importe aussi qu’ils se centrent sur les réus­­sites et les manques de chaque élève afin que
les appren­­tis­­sages puissent être effec­­tifs pour tous.

L’épreuve « Entre­­tien à par­­tir d’un dos­­sier » se décom­­po­­sant en deux par­­ties, il est néces-
RAPPEL

saire de dis­­tin­­guer la ter­­mi­­no­­logie rela­­tive à la pre­­mière par­­tie de l’épreuve de celle rela­­tive


à la seconde partie.

2 Ter­­mi­­no­­logie pour la première par­­tie


de l’épreuve
Que ce soit pour l’exposé ou pour l’entre­­tien, il s’avère indis­­pen­­sable de maî­­tri­­ser un
vocabulaire spé­­ci­­fique à la dis­­ci­­pline concer­­née, l’EPS.
L’expli­­ci­­ta­­tion des termes uti­­li­­sés dans le libellé de l’épreuve consti­­tue un pre­­mier
pas vers cette appro­­pria­­tion. Dans un second temps, d’autres termes vien­­dront
s’ajou­­ter pour permettre une maî­­trise plus complète de ce voca­­bu­­laire spé­­ci­­fique.

18
Chapitre 2 • Une ter­­mi­­no­­logie incontour­­nable Méthodologie

2.1 L’édu­­ca­­tion phy­­sique et sportive (EPS)

Méthodologie
L’édu­­ca­­tion phy­­sique et spor­­tive peut se défi­­nir comme « une péda­­go­­gie des
conduites motrices »1.
Il s’agit, pour le péda­­gogue, d’édu­­quer l’appre­­nant phy­­si­­que­­ment (mais aussi
cognitive­ment, socia­­le­­ment, affectivement…), par la pra­­tique de dif­­fé­­rentes acti­­vi­­
tés physiques, spor­­tives ou artistiques.
L’EPS est essen­­tiel­­le­­ment une dis­­ci­­pline d’ensei­­gne­­ment sco­­laire, ins­­crite dans les
programmes de l’école pri­­maire : mater­­nelle et élé­­men­­taire2. Elle est obli­­ga­­toire et
s’adresse à tous les élèves. Son ensei­­gne­­ment se pour­­suit dans le cur­­sus des élèves au
col­­lège et au lycée.
En consé­­quence, l’EPS se dis­­tingue d’autres pra­­tiques telles que les pratiques spor­
tives ou les pratiques de loi­­sirs qui se déroulent hors du temps et de l’espace sco­­
laires et qui visent d’autres objec­­tifs. Pour être expli­­cite, cette dis­­tinction se doit
d’être précisée.
•• Les pra­­tiques spor­­tives réa­­li­­sées dans des clubs spor­­tifs visent la performance (au sens
large du terme, cette der­­nière se défi­­nit comme le résul­­tat d’une action), la réa­­li­­sa­­tion
d’une action motrice pour elle-­même, alors que l’EPS pour­­suit des objec­­tifs édu­­ca­­tifs en
s’appuyant sur les acti­­vi­­tés motrices. Par ailleurs, l’enfant pra­­ti­­quant spor­­tif est, de fait,
un spé­­cia­­liste qui s’ins­­crit pour pra­­ti­­quer une acti­­vité qu’il a choisie et qui le motive ;
alors que l’élève, en classe d’EPS, pra­­tique un large panel d’acti­­vi­­tés complé­­men­­taires et
répar­­ties tout au long de l’année sco­­laire en pre­­nant appui sur les pro­­grammes.
•• Les pra­­tiques de loi­­sirs, réa­­li­­sées dans les accueils de loi­­sir, avec ou sans hébergement,
dans les séjours de vacances… visent, en pre­­mier lieu, la satis­­faction du pratiquant,
son diver­­tis­­se­­ment, son plai­­sir. On se situe dans une logique du « faire plaisir » qui,
bien que loin d’être exclue des appren­­tis­­sages sco­­laires (quel ensei­­gnant ne souhaite-­
t-il pas que ses élèves apprennent avec plai­­sir ?), n’en consti­­tue cepen­­dant pas l’axe
essen­­tiel ; l’EPS, quant à elle, est, au pre­­mier chef, orien­­tée vers l’appren­­tis­­sage.

!
Lors de cette épreuve d’admission du CRPE, il est indispensable que le candidat se positionne
comme enseignant et sache se distinguer à la fois de l’entraîneur sportif et de l’animateur.

2.2 Les acti­­vi­­tés phy­­siques, spor­­tives et artistiques


© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

(APSA)
Dans le cadre de cette épreuve, les APSA sont les dif­­fé­­rentes pra­­tiques motrices qui sont
proposées aux élèves pour déve­­lop­­per les compé­­tences de l’EPS men­­tion­­nées dans les
programmes. Citons parmi les dif­­fé­­rentes acti­­vi­­tés pou­­vant être pro­­po­­sées aux élèves :
la course, les sauts, les lancers, la nata­­tion, l’esca­­lade, le vélo, le roller, la course d’orien­­
ta­­tion, le basket-­ball, le volley-­ball, le hand-­ball, la danse, la gymnastique…
1. Parlebas P., Jeux, sports et socié­­tés. Lexique de praxéologie motrice, Col­­lec­­tion recherche-­INSEP, 1999.
2. « Les programmes de l’école maternelle » : BO spécial du 26 mars 2015.
« Les programmes de l’école élémentaire » : BO spécial n° 11 du 26 novembre 2015 modifiés par arrêté du 17 juillet 2018 :
programmes d’enseignement Cycle des apprentissages fondamentaux (cycle 2), cycle de consolidation (cycle 3) et cycle des
approfondissements (cycle 4).

19
Méthodologie Partie 1 • Pré­­sen­­ta­­tion et méthodologie de l’épreuve

Les acti­­vi­­tés les plus pra­­ti­­quées à l’école pri­­maire sont pré­­sen­­tées dans les nou-
veaux pro­­grammes de l’école mater­­nelle, et de l’école élé­­men­­taire1. Des « exemples
de situations, d’activités, et de ressources pour l’élève » sont donnés dans les
programmes de 2016, s’y reporter donne une idée de la diversité des pratiques à
­proposer2.
Dans le sigle APSA, on peut dis­­tin­­guer dif­­fé­­rents types de pra­­tiques :

a. Les acti­­vi­­tés phy­­siques


Il s’agit d’un terme géné­­ral qui désigne les acti­­vi­­tés qui impliquent un enga­­ge­­
ment moteur du pra­­ti­­quant ; en ce sens toutes les acti­­vi­­tés pro­­po­­sées en EPS
sont des activités phy­­siques. Tou­­te­­fois, cer­­taines acti­­vi­­tés physiques sont à dis­­
tin­­guer des acti­­vi­­tés spor­­tives car elles sont par essence non compé­­titives et
échappent, de toute façon, à la notion de ren­­ta­­bi­­lité motrice. Il en va ainsi des
acti­­vi­­tés telles que :
•• l’échauf­­fe­­ment pré­­pa­­ra­­toire aux acti­­vi­­tés phy­­siques, nommé aussi « mise en train »
et pré­­senté par l’ensei­­gnant en début de séance ;
•• la relaxa­­tion ou « le retour au calme » situés en fin de séance avant la reprise des
activités de la classe four­­nissent un autre exemple ;
•• les activités artistiques telles que la danse et toutes autres formes d’expression
corporelle.

b. Les acti­­vi­­tés phy­­siques et spor­­tives (APS)


On reconnaît les APS à l’aide des caractéristiques suivantes :
•• Elles sont codi­­fiées, c’est-­à-dire qu’elles comportent un cer­­tain nombre de règles
repérables ; elles sont, sou­­vent, stan­­dar­­di­­sées, c’est-­à-dire que ces règles sont repé-
rables par un très grand nombre de pra­­ti­­quants.

Exemple
Le foot­­ball pos­­sède un règle­­ment connu et reconnu internationalement. Même s’il est
exclu de pratiquer le football en milieu scolaire avec le règlement international, ce dernier
reste une référence de base.

•• Elles sont ins­­ti­­tution­­na­­li­­sées : tel ou tel sport est pra­­ti­­qué au sein de divers clubs qui
eux-mêmes sont rat­­ta­­chés à une orga­­ni­­sa­­tion telle une fédé­­ra­­tion fran­­çaise, puis
une fédération inter­­na­­tionale.

Exemple
Si nous repre­­nons l’exemple du foot­­ball, un joueur va pra­­ti­­quer au sein d’un club, ce club
va être rat­­ta­­ché à la Fédé­­ra­­tion Fran­­çaise de Foot­­ball, la FFF, cette der­­nière va elle-­même
dépendre de la Fédé­­ra­­tion Inter­­na­­tionale de Foot­­ball Association, la FIFA.

1. Programmes de l’école maternelle : BO spécial n° 2 du 26 mars 2015 – Programmes de l’école élémentaire : Bulletin
officiel spécial n° 11 du 26 novembre 2015.
2. [eduscol.education.fr/pid33035/contenus-et-pratiques-d-enseignement.htm].

20
Chapitre 2 • Une ter­­mi­­no­­logie incontour­­nable Méthodologie

•• Les acti­­vi­­tés spor­­tives sont compé­­titives, il s’agit de pro­­duire un résul­­tat, une


perfor­mance qui va être compa­­rée aux per­­for­­mances des autres pratiquants.

Méthodologie
Exemple
En foot­­ball, comme dans tous les sports col­­lec­­tifs, il s’agira de battre l’autre équipe dans la
caté­­go­­rie où se trouve clas­­sée l’équipe ; dans d’autres sports, il s’agira de battre un adver­­
saire, comme dans les sports de combat ou les sports de raquette ; dans d’autres sports, il
s’agira de battre un record, comme dans l’ath­­lé­­tisme ou la nata­­tion.

•• Une der­­nière carac­­té­­ris­­tique appar­­te­­nant à tous les sports et per­­met­­tant de pré-


server l’éga­­lité des chances, peut être résu­­mée dans le terme de « caté­­go­­ri­­sa­­
tion ». Il est éta­­bli, quel que soit le sport pra­­ti­­qué, que les « spor­­tifs » sont pla­­cés
dans des caté­­go­­ries, de genre (hommes et femmes sont sépa­­rés), d’âge (ben­­ja­­
mins, minimes, vété­­rans ne concourent pas ensemble), de niveau (les niveaux
dépar­­te­­men­­tal, régio­­nal, natio­­nal, international, cor­­res­­pondent à des niveaux
de pra­­tique gra­­duel­­le­­ment de plus en plus éle­­vés et auxquels tous ne peuvent
a­ccéder).

c. Les acti­­vi­­tés phy­­siques artistiques (APA)


Ce sont des acti­­vi­­tés dont la fina­­lité est l’expres­­sion, la créa­­tion et la pro­­duc­­tion
d’esthé­­tique artistique.

Exemple
La danse, la gym­­nas­­tique avec ou sans engins, les rondes et jeux chan­­tés et dansés ou en-
core les activités de cirque sont des Activités Physiques Artistiques (APA).

Elles dif­­fèrent des autres acti­­vi­­tés pro­­po­­sées en EPS car la fina­­lité de la motri­­cité du
pratiquant est la pro­­duc­­tion de formes ges­­tuelles, le plus sou­­vent esthé­­tiques et non
pas la rentabi­lité motri­ce.
2.3 Le domaine des acti­­vi­­tés phy­­siques
Les nom­­breuses acti­­vi­­tés phy­­siques pou­­vant être ensei­­gnées à l’école sont regrou­­
pées dans quatre champs d’apprentissage.
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

Exemple
« cou­­rir, sau­­ter, lan­­cer » sont trois activités athlétiques qui entrent dans le champ d’ap-
prentissage « Produire une performance optimale mesurable à une échéance donnée ».

a. Les activités phy­­siques à l’école élé­­men­­taire


Plu­­sieurs acti­­vi­­tés phy­­siques sont tra­­vaillées chaque année à l’école élé­­men­­taire.
Elles appartiennent aux champs d’apprentissage indi­­qués dans les pro­­grammes et
dif­­fèrent légè­­re­­ment selon les niveaux de classe.

21
Méthodologie Partie 1 • Pré­­sen­­ta­­tion et méthodologie de l’épreuve

Les activités physiques dans les programmes de l’école élémentaire

Cycle 2 : Cycle 3 :
Acti­­vi­­tés phy­­siques
CP-CE1-CE2 CM1-CM2-6e
Activités ath­­lé­­tiques X X
Natation X X
Activités d’esca­­lade X X
Activités aqua­­tiques et nau­­tiques X X
Activités de roule et glisse X X
Activités d’orien­­ta­­tion X X
Jeux de lutte X X
Jeux de raquettes X X
Jeux traditionnels et jeux col­­lec­­tifs
X X
avec ou sans bal­­lon, jeux pré-sportifs
Jeux spor­­tifs col­­lec­­tifs
(type hand­­ball, basket-­ball, foot­­ball, X
rugby, volley-­ball…)
Danse X X
Activités gymniques arts du cirque X X

b. Les expé­­riences corporelles à l’école mater­­nelle


À l’école mater­­nelle, l’enfant est conduit à vivre corporellement de nom­­breuses
expériences, dans la mesure où les acti­­vi­­tés pro­­po­­sées aux élèves de cet âge sont peu
codifiées, on évoque davan­­tage ses expé­­riences motrices qu’une pra­­tique d’APSA.

Exemple
Les deux exemples sui­­vants illus­­trent cette dif­­fé­­rence :
◗◗l’enfant ne va pas pra­­ti­­quer l’ath­­lé­­tisme, mais il va se dépla­­cer dans un environnement
amé­­nagé, sécu­­risé, orga­­nisé pour qu’il puisse enri­­chir son réper­­toire moteur en courant,
sau­­tant, lan­­çant, mais aussi ram­­pant, se sus­­pen­­dant… ;
◗◗à la pis­­cine, l’enfant, dans un milieu, là aussi amé­­nagé, ne va pas pra­­ti­­quer la natation en
appre­­nant une nage codi­­fiée, mais il va s’équi­­li­­brer, se dépla­­cer avec des appuis, explo­­rer
l’espace sous aqua­­tique, prendre confiance… dans un milieu qui dif­­fère de son environ-
nement habi­­tuel.

Les programmes de l’école maternelle listent les activités « attendues » des enfants en
fin d’école maternelle dans le domaine « 2. Agir, s’exprimer, comprendre à travers
l’activité physique »1.

1. Programme d’enseignement de l’école maternelle BO spécial n° 2 du 26 mars 2015.

22
Chapitre 2 • Une ter­­mi­­no­­logie incontour­­nable Méthodologie

Les activités physiques à l’école maternelle

Méthodologie
Courir, sauter, lancer de différentes façons, dans des espaces et avec des matériels
1
variés, dans un but précis.
Ajuster et enchaîner ses actions et ses déplacements en fonction d’obstacles à franchir
2
ou de la trajectoire d’objets sur lesquels agir.
3 Se déplacer avec aisance dans des environnements variés, naturels ou aménagés.
Construire et conserver une séquence d’actions et de déplacements, en relation
4
avec d’autres partenaires, avec ou sans support musical.
Coordonner ses gestes et ses déplacements avec ceux des autres, lors de rondes
5
et jeux chantés.
Coopérer, exercer des rôles différents complémentaires, s’opposer, élaborer
6
des stratégies pour viser un but ou un effet commun.

2.4 L’orga­­ni­­sa­­tion des acti­­vi­­tés d’ensei­­gne­­ment en EPS


Pour chaque cycle de l’école élémentaire, les programmes d’EPS 2015 sont structu-
rés autour de quatre champs d’apprentissage (cf. p. 72). Il est donc indispensable
d’organiser l’enseignement de l’EPS pour les trois années d’un cycle. Cela permet
de définir un parcours de formation équilibré et progressif dans les quatre champs,
adapté aux élèves et au contexte local.
En EPS, des ressources d’accompagnement aux programmes 2015 proposent des
aides à la conception d’un projet de cycle, d’un module d’apprentissage et d’une
séance d’EPS, ainsi que des exemples illustrés par de nombreuses vidéos de mise en
œuvre de séances (cycles 2 et 3 et 4 de l’école élémentaire et du collège).1

a. Une unité d’appren­­tis­­sage (ou encore module)


Une unité d’apprentissage est un ensemble de séances d’EPS pro­­gram­­mées dans
une même acti­­vité ou un même domaine d’acti­­vi­­tés.
Géné­­ra­­le­­ment, elle dure entre 5-6 séances au mini­­mum et peut s’éta­­ler sur 10-12
séances, ou même plus selon la nature des acti­­vi­­tés pro­­gram­­mées et l’âge des élèves.
On considère qu’en deçà de 5-6 séances, les appren­­tis­­sages ont du mal à être confor­­tés.
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

b. Une pro­­gres­­sion
Une pro­­gres­­sion est un ensemble de situa­­tions d’appren­­tis­­sage clas­­sées, hié­­rar­­
chi­­sées et programmées de telle sorte que les appre­­nants pro­­gressent dans le cadre
d’une acti­­vité ou d’un groupe d’acti­­vi­­tés données.

c. Une situa­­tion d’appren­­tis­­sage


Une situa­­tion d’appren­­tis­­sage est un dis­­po­­si­­tif créé par l’ensei­­gnant pour que
l’élève pro­­gresse : pour qu’un nou­­vel appren­­tis­­sage soit pos­­sible, cette tâche doit
1. [eduscol.education.fr/pid34138/ressources-d-accompagnement-cycles-2-3-et-4.html].

23
Méthodologie Partie 1 • Pré­­sen­­ta­­tion et méthodologie de l’épreuve

tout à la fois tenir compte des res­­sources du sujet et consti­­tuer un obs­­tacle à fran­­chir.
Cela ren­­voie le didacticien à la notion de déca­­lage opti­­mal1.
La des­­crip­­tion d’une situa­­tion d’appren­­tis­­sage, en EPS, et donc dans le cadre de
cette épreuve, est effec­­tuée à l’aide de dif­­fé­­rentes rubriques.
•• L’objec­­tif de la tâche pres­­crite ou pro­­po­­sée à l’élève : cet élé­­ment est à pla­­cer en pre­
­mier lieu, il s’agit d’expri­­mer ce qui est visé, en tant qu’appren­­tis­­sage, à travers la
tâche présentée à l’élève. Par exemple, en jeux col­­lec­­tifs, en classe de CE1 : « se recon-
naître attaquant » est un objec­­tif que l’ensei­­gnant s’est fixé pour les élèves.
•• La tâche : c’est l’action que l’élève doit réa­­li­­ser. Si l’on reprend l’exemple pré­­cé­­dent,
elle pour­­rait consis­­ter en l’action sui­­vante : au sein de deux équipes, après un entre-­
deux, s’empa­­rer du bal­­lon et, col­­lec­­ti­­ve­­ment, le por­­ter dans une cible, sans que les
membres de l’équipe adverse ne s’en emparent. Les condi­­tions maté­­rielles du
dérou­­le­­ment de la tâche sont fré­­quem­­ment décrites en même temps que la tâche :
un ter­­rain de 3 m/6 m, deux équipes de 3 joueurs, un bal­­lon, un arbitre…
•• Le but de cette tâche : c’est ce que l’élève doit réa­­li­­ser concrè­­te­­ment, ce qu’il cherche
à atteindre. Ici, il s’agit de por­­ter plus de bal­­lons dans la cible que l’équipe adverse,
tout en en res­­pec­­tant les règles du jeu.
•• Les consignes don­­nées à l’élève : il s’agit d’expri­­mer, en des termes acces­­sibles aux
élèves, le but de la tâche. Peuvent y figurer également des conseils donnés par l’en-
seignant à l’élève.
•• Les variantes pro­­po­­sées : ce sont des situa­­tions visant le même objec­­tif que la tâche
ini­­tiale et qui complexi­­fient ou sim­­pli­­fient la tâche en fonc­­tion du niveau des élèves.
Dans ces situa­­tions, les variables didac­­tiques sont mani­­pu­­lées.
•• L’éva­­lua­­tion : éva­­luer est un « acte qui consiste à recueillir des infor­­ma­­tions à par­­tir
d’une acti­­vité de compa­­rai­­son entre un réfé­­rent (l’objec­­tif à atteindre, l’acqui­­si­­tion
visée) et un référé (le sujet éva­­lué) dont le but est de commu­­ni­­quer un juge­­ment de
valeur afin de prendre des déci­­sions d’ordre péda­­go­­gique et/ou ins­­ti­­tution­­nel »2.
L’éva­­lua­­tion fait par­­tie inté­­grante de la situa­­tion d’appren­­tis­­sage car elle per­­met
d’en mesu­­rer les effets, en termes d’appren­­tis­­sage.
CONSEIL

Afin d’adop­­ter un posi­­tion­­ne­­ment tout à la fois expli­­cite et professionnel, face au jury, il est
conseillé de décrire toute situa­­tion d’appren­­tis­­sage en expo­­sant ces différentes rubriques, en
tota­­lité ou en par­­tie, selon les options que vous choi­­sis­­sez et qui vous paraissent priori­­taires.

2.5 Les compé­­tences en EPS


•• Parmi les dif­­fé­­rentes défi­­ni­­tions déjà don­­nées en pré­­am­­bule, dans cet ouvrage
( Chapitre 1), on peut sou­­li­­gner, avec Guy Le Boterf, (1994) que « la compé­­tence
est de l’ordre du savoir-­mobiliser » ; on peut ajou­­ter que, selon Philippe M ­ eirieu,
(1989) : c’est un « savoir iden­­ti­­fié met­­tant en jeu une ou des capa­­ci­­tés dans un champ
notion­­nel ou dis­­ci­­pli­­naire déter­­miné. Plus pré­­ci­­sé­­ment, on peut nom­­mer compé­­
tence la capa­­cité d’asso­­cier une classe de pro­­blèmes pré­­ci­­sé­­ment iden­­ti­­fiée avec un
pro­­gramme de trai­­te­­ment déterminé ».

1. Allal L. et al., L’éva­­lua­­tion formative dans un ensei­­gne­­ment dif­­fé­­ren­­cié, Lang, 1979.


2. Macario B., Théo­­rie et pra­­tique de l’éva­­lua­­tion dans la péda­­go­­gie des APS, Vigot, ré­édit.1989.

24
Chapitre 2 • Une ter­­mi­­no­­logie incontour­­nable Méthodologie

•• Il est, tou­­te­­fois, à noter que, bien que répon­­dant à ces défi­­ni­­tions peu contestables, tant
elles englobent des savoirs variés et nom­­breux, les compé­­tences à déve­­lop­­per chez les

Méthodologie
élèves, en EPS, prennent un sens par­­ti­­cu­­lier lorsque l’on se réfère aux pro­­grammes en
vigueur. Si elles mobi­­lisent «  […] les capa­­ci­­tés pour agir effi­­ca­­ce­­ment dans un type de
situation… » (Perrenoud, 1997), elles sont déve­­lop­­pées chez l’élève par la pra­­tique d’ac-
tions motrices glo­­bales réa­­li­­sées dans dif­­fé­­rentes classes d’acti­­vi­­tés. Elles sont lis­­tées avec
précision, dans les pro­­grammes, tout au long du cur­­sus de l’école primaire. Les détails
des compétences en EPS sera présenté dans le chapitre 7.

!
Depuis la rentrée 2015 pour l’école maternelle et la rentrée 2016 pour l’école élémentaire, de
nouveaux programmes (BO spécial n° 2 du 26 mars 2015 et BO spécial n° 11 du 26 novembre
2015) remplacent ceux de 2008 en vigueur précédemment. De plus, depuis la rentrée 2018,
et suite aux résultats obtenus par la France lors des grandes enquêtes internationales, des
ajustements ont été apportés aux programmes scolaires du CP à la 3e afin de renforcer la maîtrise
des savoirs fondamentaux : lire, écrire, compter, respecter autrui (BO n° 30 du 26 juillet 2018).

2.6 Ani­­mer et enca­­drer


a. Ani­­mer
C’est, lit­­té­­ra­­le­­ment, don­­ner une âme à une acti­­vité (animus en latin signi­­fie âme,
esprit, par exten­­sion c’est aussi le siège de la volonté, du cœur, de l’éner­­gie). Si l’ensei­­
gnant doit animer les séances en pré­­sence des élèves, leur don­­ner vie, les ryth­­mer,
les rendre attrayantes, il ne peut se limi­­ter à ce rôle car il est aussi celui qui conçoit et
met en œuvre des situa­­tions péda­­go­­giques et didac­­tiques, celui qui enseigne.

b. Enca­­drer
C’est, lit­­té­­ra­­le­­ment, don­­ner un cadre à une action, c’est se pré­­oc­­cu­­per des aspects
organisationnels d’une acti­­vité, sur­­veiller un groupe dont on a la res­­pon­­sa­­bi­­lité,
veiller à la sécu­­rité des appre­­nants… Si l’ensei­­gnant déve­­loppe, au sein de la classe,
nécessairement une acti­­vité d’enca­­drant, on peut à nou­­veau remar­­quer que cet
aspect n’est qu’un élé­­ment néces­­saire, mais pas suf­­fi­­sant dans l’acte d’ensei­­gne­­ment.
Les acti­­vi­­tés spor­­tives que le can­­di­­dat peut ani­­mer ou enca­­drer et qui font l’objet
d’un élar­­gis­­se­­ment du ques­­tion­­ne­­ment du jury à la fin de l’entre­­tien peuvent être :
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

l’ani­­ma­­tion d’acti­­vi­­tés situées dans un cadre de loi­­sir ou péri­­sco­­laire (Accueil de Loi­­


sir Sans Héber­­ge­­ment (ALSH) ou Accueil de Loi­­sirs Asso­­cié à l’école (ALAE), classes
de décou­­verte, clubs spor­­tifs…), l’accompagnement de sor­­ties sco­­laires ou extra-
sco­­laires (enca­­dre­­ment des élèves lors de séances à la pis­­cine, de sor­­ties à bicy­­clette),
l’entraî­­ne­­ment de groupes d’enfants dans une acti­­vité donnée…

2.7 Une séance d’EPS (ou leçon d’EPS)


Une séance est un ensemble de situa­­tions péda­­go­­giques qui sont pré­­sen­­tées aux
élèves dans un même lieu : la salle de motri­­cité, le gym­­nase, le stade, la cour de
l’école ; et en un certain temps variant de 15 minutes (cycle des appren­­tis­­sages

25
Méthodologie Partie 1 • Pré­­sen­­ta­­tion et méthodologie de l’épreuve

pre­­miers en petite sec­­tion) à 1 ou 2 heures (une demi-jour­­née d’acti­­vité de pleine


nature cycle des approfondissements C3), en pas­­sant par 45 minutes, 1 heure (for­­
mat usuel ren­­contré dans le cadre des séances d’EPS à l’école élé­­men­­taire).

Exemple
On peut réper­­to­­rier :
La pré­­sen­­ta­­tion de la leçon, l’échauf­­fe­­ment, les situa­­tions de décou­­verte, les situa­­tions
d’appren­­tis­­sage ou de struc­­tu­­ra­­tion, les situa­­tions de ré­inves­­tis­­se­­ment ou d’assi­­mi­­la­­tion
(au sens piagétien du terme), les situa­­tions d’éva­­lua­­tion, le retour au calme…

Ces phases dis­­tinctes et suc­­ces­­sives sont obser­­vées en tota­­lité ou en par­­tie dans la


leçon d’EPS ; cela dépend de l’âge des élèves et des acti­­vi­­tés pra­­ti­­quées.

2.8 Les variables didac­­tiques en EPS


Ce sont des élé­­ments d’une tâche d’appren­­tis­­sage que l’enseignant-­didacticien fait
varier afin de rendre cette tâche plus ou moins difficile, intense ou complexe, pour
que l’appre­­nant pro­­gresse. Cela suppose que l’ensei­­gnant connaisse les res­­sources de
l’élève afin qu’un « déca­­lage opti­­mal » entre la dif­­fi­­culté de la tâche et les res­­sources
de l’élève soit maintenu au fur et à mesure de l’appren­­tis­­sage.
En EPS ces variables peuvent être :
•• le temps : chro­­no­­mé­­tré ou non, la durée de jeu, le rythme de l’acti­­vité motrice ;
•• l’espace : limité ou non, spé­­cia­­lisé ou non : espace d’inter­­ac­­tion en jeu col­­lec­­tif,
espace réservé au gar­­dien de but ; de formes et de dimen­­sions dif­­fé­­rentes : large,
étroit, grand, petit ;
•• les objets : de tailles dif­­fé­­rentes, de formes dif­­fé­­rentes, en nombre dif­­fé­­rent ;
•• les règles fixées : nombre de par­­ti­­cipants, d’échanges, forme des dépla­­ce­­ments : en
marchant avec une balle ou sans, sur un pied, à quatre pattes…, façon d’atteindre
un but, de mar­­quer un point, avec ou sans essais…
La mani­­pu­­la­­tion de ces variables per­­met de créer de nom­­breuses variantes dans les
situations motrices pro­­po­­sées aux élèves afin de dif­­fé­­ren­­cier les niveaux d’appren­­
tis­­sage. C’est la dif­­fé­­ren­­cia­­tion péda­­go­­gique que nous évo­­quions plus haut.

3 Ter­­mi­­no­­logie pour la seconde par­­tie


de l’épreuve
!
Les pro­­fes­­seurs et les per­­son­­nels d’édu­­ca­­tion mettent en œuvre les mis­­sions que la nation
assigne à l’École. En leur qua­­lité de fonc­­tion­­naires et d’agents du ser­­vice public d’édu­­ca­­
tion, ils concourent à la mis­­sion pre­­mière de l’École qui est d’ins­­truire et d’édu­­quer afin de
conduire l’ensemble des élèves à la réus­­site sco­­laire et à l’inser­­tion pro­­fes­­sion­­nelle et sociale.
Ils pré­­parent les élèves à l’exer­­cice d’une citoyen­­neté pleine et entière. Ils trans­­mettent et
font par­­ta­­ger à ce titre les valeurs qui pro­­meuvent l’esprit de res­­pon­­sa­­bi­­lité et la recherche
du bien commun, en excluant toute dis­­cri­­mi­­na­­tion.

26
Chapitre 2 • Une ter­­mi­­no­­logie incontour­­nable Méthodologie

Bien que les termes morale et déon­­to­­logie n’appa­­raissent pas dans l’inti­­tulé de
l’épreuve, ils en consti­­tuent tout autant le sou­­bas­­se­­ment, en regard des attentes de

Méthodologie
l’ins­­ti­­tution et au même titre que l’éthique et la responsabilité.
Dans cette par­­tie, nous essaye­­rons de don­­ner quelques défi­­ni­­tions de ces termes et
nous tente­­rons d’expo­­ser les rela­­tions qui émergent lorsque ces termes se côtoient,
tant dans la pen­­sée que dans la mise en œuvre d’une pra­­tique professionnelle.

3.1 Éduquer et ins­­truire


Peut-­on édu­­quer sans ins­­truire ? Peut-­on ins­­truire sans édu­­quer ? Que signi­­fie
pas­­ser de l’ins­­truc­­tion morale à l’édu­­ca­­tion à la citoyen­­neté ? Que signi­­fient ces
deux termes pris iso­­lé­­ment ? Que signi­­fient ces deux termes mis en inter­­re­­la­­tion ?
Ces ques­­tions peuvent paraître anciennes et sem­­pi­­ter­­nelles. En effet, ces ques­­tions
perdurent car elles posent les repré­­sen­­ta­­tions des mis­­sions du sys­­tème édu­­ca­­tif et de
ses dif­­fé­­rents per­­son­­nels.
Essayons de prendre ces mots de façon iso­­lée, puis nous les met­­trons en rela­­tion.
•• Ins­­truire : du latin « instruere », « for­­mer l’esprit de quelqu’un par des préceptes, des
leçons » signi­­fie :
– Outiller, équi­­per, munir ou encore armer ;
– Don­­ner des connais­­sances, des ren­­sei­­gne­­ments, aug­­men­­ter le savoir, l’expé­­rience
de quelqu’un : instruire des jeunes enfants. Ins­­truire des recrues ;
– For­­mer l’esprit de quelqu’un, consti­­tuer pour lui un ensei­­gne­­ment : la vie et les
malheurs l’ont ins­­truit ;
– Infor­­mer quelqu’un, le mettre au cou­­rant de quelque chose : on ne nous a pas
instruits des conclu­­sions du rap­­port.
•• Éduquer : du latin « ducere », gui­­der, conduire hors, ren­­voie au fait de per­­mettre à
l’appre­­nant de construire des compé­­tences et des savoir-­être.
Il s’agit alors d’accom­­pa­­gner l’appre­­nant sur le che­­min des appren­­tis­­sages en pre-
nant en consi­­dé­­ra­­tion la per­­sonne der­­rière l’appre­­nant car comme le sou­­ligne Mei-
rieu, l’édu­­ca­­tion est une rela­­tion même si celle-­ci est néces­­sai­­re­­ment dissymétrique.
Pour Muglioni (1984), « le rap­­port entre ins­­truc­­tion et édu­­ca­­tion dépend des varia­­
tions qui affectent la compré­­hen­­sion de cha­­cun des deux termes ». Au vu des diffé-
rentes défi­­ni­­tions et des dif­­fé­­rentes repré­­sen­­ta­­tions des acteurs du sys­­tème é­ducatifs,
il n’est pas aisé de répondre de façon tran­­chée à des ques­­tions aussi complexes.
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Cepen­­dant si l’on consi­­dère que l’édu­­ca­­tion englobe l’ins­­truc­­tion et si on prend


en considération le réfé­­ren­­tiel de compé­­tences en vigueur au 1er sep­­tembre 2013…
alors nous pou­­vons pen­­ser que l’é­ducation EST une des mis­­sions des ensei­­gnants.

3.2 Éthique, sens des res­­pon­­sa­­bi­­li­­tés


et enga­­ge­­ment pro­­fes­­sion­­nel
Dans le réfé­­ren­­tiel de compé­­tences du 25 juillet 2013, la compétence 6, Agir en é­du­
cateur res­­pon­­sable et selon des prin­­cipes éthiques, sti­­pule que « l’ensei­­gnant doit
agir avec le sens des res­­pon­­sa­­bi­­li­­tés et un enga­­ge­­ment pro­­fes­­sion­­nel qui relève de
l’éthique et la déon­­to­­logie ».

27
Méthodologie Partie 1 • Pré­­sen­­ta­­tion et méthodologie de l’épreuve

Prairat, dans son ouvrage De la déon­­to­­logie ensei­­gnante1, pro­­pose une syn­­thèse des
quatre grandes posi­­tions sur le sens de l’éthique et de la morale. La pre­­mière posi­
tion que l’auteur pro­­pose à notre réflexion repose sur le fait de consi­­dé­­rer l’éthique
et la morale comme appar­­te­­nant au même registre.

a. L’autre nom de la morale


Il s’agit là « de tenir les deux concepts comme syno­­nymes. Le mot morale vient
du latin mos/mores (mœurs, cou­­tumes) qui est la tra­­duc­­tion du grec êthos (ηθος ∼ :
cou­­tumes, manière d’être). Les termes dési­­gnent ce qui a trait aux mœurs, aux cou­­
tumes et plus lar­­ge­­ment aux compor­­te­­ments humains, ils renvoient aux règles de
conduite qu’il est bon de tenir ainsi qu’à leur jus­­ti­­fi­­cation ».
Nous retrou­­vons cette uti­­li­­sation sans dis­­tinction chez Monique Canto-­Sperber2
qui va jusqu’à évo­­quer des effets de mode et d’annonce dans la dis­­tinction de ces
termes. En effet, le terme morale ren­­voie dans les repré­­sen­­ta­­tions à « une vieille
pen­­sée grin­­cheuse et agi­­tant le mar­­ti­­net, occu­­pée de nor­­ma­­li­­ser les pen­­sées et les
actes » alors que le terme éthique « re­tirerait au contraire de sa pos­­ture réflexive
les béné­­fices d’un pré­­jugé favorable, la noblesse de la luci­­dité déli­­bé­­ra­­tive et démo­­
cra­­tique ».
Cette posi­­tion laisse à pen­­ser qu’éthique et morale ren­­voient à l’idée de réflexion sur
les « compor­­te­­ments humains » et sur les « mœurs ».
Mais si cer­­tains auteurs admettent morale et éthique comme syno­­nymes, nous
rencontrons d’autres auteurs qui posent une dis­­tinction en regard de la réflexion
phi­­lo­­sophique.

b. La vie bonne et le devoir


Concer­­nant la vie bonne et le devoir, Prairat pose une dis­­tinction en réfé­­rence à
deux œuvres emblématiques de la tra­­di­­tion phi­­lo­­sophique :
•• L’éthique aris­­to­­té­­li­­cienne qui s’ins­­crit dans une perspec­­tive téléologique (la fin, le
but) : éthique comme quête du bon­­heur et du mieux vivre qui est consi­­dé­­rée comme
la fina­­lité (le telos) de la vie.
•• La morale kan­­tienne carac­­té­­ri­­sée par son orien­­ta­­tion déontologique (les devoirs).
Kant affirme que « l’éthique pré­­sente des règles qui doivent être les règles de conduite
de nos actions ; ces règles ne sont pas ordon­­nées au pou­­voir de l’homme, mais
indiquent ce qui est mora­­le­­ment néces­­saire. L’éthique indul­­gente est la cor­­rup­­tion
de la mesure de per­­fec­­tion morale de l’huma­­nité. La loi morale doit être pure »3.
L’indi­­vidu res­­pecte ces règles par devoir sans que ses sou­­haits ou dési­­rs ne rentrent
en jeu. C’est donc en se réfé­­rant aux règles de conduites et à leur respect que l’on
peut par­­ler de l’orien­­ta­­tion déon­­to­­lo­­gique de la morale Kantienne.
Comme le sou­­ligne Prairat dans son article « Éthique des ensei­­gnants »4 : « L’éthique
entend répondre à la ques­­tion “comment bien vivre ?” et se pré­­sente comme une
quête raisonnée du bon­­heur [alors que] la morale entend faire le départ entre le bien
1. Prairat E., De la déon­­to­­logie ensei­­gnante, PUF, 2005, 2009. Pour rap­­pel, Prairat est un enseignant-­chercheur en sciences
de l’édu­­ca­­tion qui s’est notam­­ment inté­­ressé à la sanc­­tion édu­­ca­­tive et à l’éthique et la déon­­to­­logie des ensei­­gnants.
2. Canto-­Sperber. M., L’Inquié­­tude morale et la Vie humaine, PUF, 2001.
3. Kant E., Leçons d’éthique.
4. Dans le Dic­­tion­­naire de l’édu­­ca­­tion, sous la direc­­tion de Agnès Van Zanten, PUF, 2008.

28
Chapitre 2 • Une ter­­mi­­no­­logie incontour­­nable Méthodologie

et le mal et défi­­nir les compor­­te­­ments socia­­le­­ment et moralement exi­­gibles et pose


la ques­­tion “Quel est mon devoir ?” ».

Méthodologie
« L’éthique recom­­mande alors que la morale commande » (Prairat, 2005).

c. L’élu­­ci­­da­­tion et la pres­­crip­­tion
Nous pou­­vons faire une décli­­nai­­son du couple « théorie-­pratique ». La morale
regarde l’action et la réflexion immé­­diate que l’on pose sur l’« action-­pratique »
alors que l’éthique est une médi­­ta­­tion qui s’attache à élu­­ci­­der les concepts néces­­
saires à la réflexion « morale-­théorie ».
Il y aurait donc pri­­mauté théo­­rique de l’éthique qui rend pos­­sible la réflexion morale
en lui four­­nis­­sant une sorte d’outillage concep­­tuel (bien, mal, obli­­ga­­tion, devoir…).

d. L’inter­­pel­­la­­tion éthique
Dans cette posi­­tion, l’éthique est une force et un lieu d’inter­­pel­­la­­tion de la morale.
L’éthique est « un ques­­tion­­ne­­ment qui pré­­cède l’intro­­duc­­tion de l’idée de loi morale
alors que la morale contient tout ce qui dans l’ordre du bien et du mal, se rap­­porte
à des lois, des normes, des impé­­ra­­tifs ». Autre­­ment dit, et pour reprendre l’idée du
phi­­lo­­sophe Ricœur, l’éthique relève de l’indi­­vidu et la morale de la société et des
normes qu’elle ins­­ti­­tue. L’éthique peut se poser alors comme une intui­­tion, un mou­­
ve­­ment d’inter­­pel­­la­­tion sub­­ver­­sif de la morale et la morale comme un contenu ins­­
ti­­tué. Nous retrou­­vons ainsi la posi­­tion de Prairat.
Si les notions d’éthique et de morale nous sem­­blaient néces­­saires à poser pour mieux
appré­­hen­­der cette deuxième épreuve orale d’admission, nous ne pou­­vons faire l’éco­­
no­­mie d’abor­­der aussi la déon­­to­­logie et la mise en rela­­tion entre déon­­to­­logie et éthique.

3.3 Et la déon­­to­­logie dans tout ça ?


Nous repren­­drons ici encore l’article de Prairat qui nous indique que « la déonto­logie
est selon l’éty­­mo­­logie (deonta : les devoirs ; logos : le dis­­cours, la rai­­son) la théo­­rie
des devoirs. Son objet n’est pas de fon­­der phi­­lo­­sophi­­que­­ment les notions d’obli­­ga­­
tion, de devoir, mais d’inven­­to­­rier concrè­­te­­ment les obli­­ga­­tions qui incombent à un
pro­­fes­­sion­­nel dans l’exer­­cice de sa tâche ».
Elle a une visée pra­­tique : socle commun de règles, recom­­man­­da­­tions, procédures
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

pour une pra­­tique pro­­fes­­sion­­nelle, défi­­nie à par­­tir de son axio­­logie (du grec : axia
ou axios, valeur, qua­­lité).
Les règles déon­­to­­lo­­giques per­­mettent un phé­­no­­mène d’auto­­ré­­gu­­la­­tion par les pro-
fessionnels eux-­mêmes. Il est impor­­tant de noter que les règles déon­­to­­lo­­giques dif­­
fèrent des codes de bonne conduite, des chartes qui sont de l’ini­­tiative des employeurs
ou décideurs.

a. Fonc­­tions de la déon­­to­­logie
•• Faci­­li­­ter la déci­­sion et l’enga­­ge­­ment par des repères, réfé­­rences à des valeurs : il s’agit
d’un guide pour assu­­mer une res­­pon­­sa­­bi­­lité de ses actes ;
•• Défi­­nir l’iden­­tité d’une pro­­fes­­sion et répondre à la ques­­tion « Quid de l’iden­­tité
professionnelle ? » tout en spé­­ci­­fiant le champ et la fina­­lité des mis­­sions assignables ;
29
Méthodologie Partie 1 • Pré­­sen­­ta­­tion et méthodologie de l’épreuve

•• Mora­­li­­ser les pra­­tiques pro­­fes­­sion­­nelles en pro­­po­­sant des cri­­tères socio-­éthiques


(é­ducabi­lité) per­­met­­tant de déci­­der des bonnes et mau­­vaises pra­­tiques et en inter­­
di­­sant ou validant des régu­­la­­ri­­tés déjà à l’œuvre dans les pra­­tiques pro­­fes­­sion­­nelles
(sagesse collective issue des débats qui tra­­versent une pro­­fes­­sion).

b. Mise en rela­­tion de « éthique » et « déon­­to­­logie »


Selon Prairat (2005), « L’objet de la déon­­ to­­
logie n’est pas de fon­­ der phi­­
losophiquement la notion d’obli­­ga­­tion, ni de comprendre en quoi un devoir est
un devoir, mais d’inven­­to­­rier très concrè­­te­­ment les obli­­ga­­tions qui incombent à un
pro­­fes­­sion­­nel dans l’exer­­cice de sa tâche ».
Nous pou­­vons donc poser que l’éthique inter­­roge et que la déon­­to­­logie oblige.
L’éthique s’appa­­rente alors à un ques­­tion­­ne­­ment, une pré­­oc­­cu­­pa­­tion identitaire
alors que la déontologie, vue comme un assem­­blage de règles et de conseils, est
autant tour­­née vers l’identitaire que vers le dis­­ci­­pli­­naire. Un code de déon­­to­­logie
peut être rela­­ti­­ve­­ment précis et détaillé.
La déon­­to­­logie est deve­­nue en France un droit posi­­tif, une codi­­fi­­ca­­tion des devoirs
s’impo­­sant à une pro­­fes­­sion, à par­­tir de 1947, avec la créa­­tion du pre­­mier Code de
déontologie médi­­cale. Le droit pro­­fes­­sion­­nel fait désor­­mais par­­tie intégrante de
notre droit public.
L’État, par la loi, les décrets et l’exa­­men du conseil d’État, sus­­cite, orga­­nise, contrôle
et garan­­tit son exis­­tence et son auto­­no­­mie.
Cette auto­­no­­mie se jus­­ti­­fie par la par­­ti­­cu­­la­­rité de cer­­taines situa­­tions ou par cer­­
tains problèmes spé­­ci­­fiques à un champ pro­­fes­­sion­­nel, ainsi que par la volonté de la
pro­­fes­­sion de défi­­nir, au cas par cas, des solu­­tions pra­­tiques « justes » qui, une fois
codi­­fiées, s’imposent à tous.
Comme tout édi­­fice juri­­dique il comporte un régime de sanc­­tions et des ins­­tances
chargées de les pro­­non­­cer, l’Ordre et le conseil de l’Ordre.
REMARQUE

Il est à noter qu’en France, il n’y a pas de déon­­to­­logie ensei­­gnante pro­­duite par les pro-
fessionnels. Il existe un cadrage ins­­ti­­tution­­nel qui régule en amont, par l’inter­­mé­­diaire des
textes réglementaires et un réfé­­ren­­tiel de compé­­tences, et en aval, par la sanc­­tion. Mais les
enseignants étant des fonctionnaires d’état, ils sont directement concernés par la nouvelle
loi portant sur la déontologie, les droits et les obligations des fonctionnaires (Loi n° 483 du
20 avril 2016). La loi du 4 juillet 2019 pour « une école de la confiance », qui s’adresse à la
communauté éducative, insiste sur les notions d’engagement et d’exemplarité : « Art. L. 111-
3-1. – L’engagement et l’exemplarité des personnels de l’Éducation nationale confortent leur
autorité dans la classe et l’établissement et contribuent au lien de confiance qui doit unir les
élèves et leur famille au service public de l’éducation. Ce lien implique le respect des élèves
et de leur famille à l’égard des professeurs, de l’ensemble des personnels et de l’institution
scolaire. »
La loi sépare très clairement les points relatifs à la déontologie, aux droits et obligations et
aux moyens pour assurer « l’exemplarité » des agents publics.
Ainsi, en matière de déontologie des dispositions permettent de prévenir les conflits d’inté-
rêts. Les fonctionnaires bénéficient aussi dans le statut général d’un mécanisme de protection
des fonctionnaires lançant une «alerte» relative à une situation de conflit d’intérêts égale-
ment appelée « alerte éthique ».

30
Chapitre 2 • Une ter­­mi­­no­­logie incontour­­nable Méthodologie

... Syn­­thèse ...

Méthodologie
L’essen­­tiel à rete­­nir
L’épreuve implique à la fois une connais­­sance de la dis­­ci­­pline d’ensei­­gne­­ment EPS, une connais­­
sance ins­­ti­­tution­­nelle du métier et un posi­­tion­­ne­­ment éthique. En regard des attentes des deux
par­­ties de cette épreuve nous posons comme néces­­sité de se positionner comme un pro­­fes­­sion­­nel
compétent qui maî­­trise la dis­­ci­­pline qu’il enseigne, mais aussi d’assi­­mi­­ler l’incontes­­table dimen­­sion
éthique liée à l’acte d’ensei­­gner. Il est nécessaire de prendre cet appel éthique comme un appel
à la déon­­to­­logie, traduisant le fait de faire preuve de conscience pro­­fes­­sion­­nelle et de suivre des
prin­­cipes déon­­to­­lo­­giques. Il s’agit aussi d’inven­­to­­rier concrè­­te­­ment les obli­­ga­­tions qui incombent
à un pro­­fes­­sion­­nel dans l’exer­­cice de sa tâche et de se réfé­­rer à un corpus de bonnes pratiques du
métier en regard des valeurs répu­­bli­­caines.

Les mots-­clefs
•• EPS •• Sens des res­­pon­­sa­­bi­­li­­tés
•• Éthique •• Morale
•• Enga­­ge­­ment pro­­fes­­sion­­nel •• Déon­­to­­logie

Les textes de réfé­­rence


•• LOI n° 2016-483 du 20 avril 2016 → Déontologie, droits et obligations des fonctionnaires.
•• B.O. spécial n° 11 du 26 novembre 2015 → Programmes d’enseignement du cycle des apprentis-
sages fondamentaux (cycle 2), du cycle de consolidation (cycle 3) et du cycle des approfondisse-
ments (cycle 4).
•• BO n° 30 du 26 juillet 2018 → ajustements apportés aux programmes scolaires de français,
mathématiques et enseignement moral et civique.
•• B.O. spécial n° 2 du 26 mars 2015 → programme d’enseignement de l’école maternelle.
•• Parlebas P., Jeux, sports et socié­­tés. Lexique de praxéologie motrice, INSEP-­Publications, 1999.
•• Prairat E., De la déon­­to­­logie ensei­­gnante, PUF, 2005, 2009.
•• Prairat E., « Éthique des ensei­­gnants », in Le Dic­­tion­­naire de l’édu­­ca­­tion, sous la direc­­tion d’Agnès
Van Zanten, PUF, 2008.
•• Canto-­Sperber M., L’Inquié­­tude morale et la Vie humaine, PUF, 2001.
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31
Méthodologie Partie 1 • Pré­­sen­­ta­­tion et méthodologie de l’épreuve

3 Conseils pour l’oral

Plan du chapitre
1. Maî­­trise du cadre oral de la pas­­sa­­tion 32
2. Foire Aux Ques­­tions 34
3. Quelle pos­­ture pour cet oral ? 38

1 Maî­­trise du cadre oral de la pas­­sa­­tion


Cette épreuve est une épreuve orale ! Cette affir­­ma­­tion n’est pas totalement tautolo-
gique, elle sur­ligne une compé­­tence par­­ti­­cu­­lière, celle de la maî­­trise d’un cadre oral
qui n’est pas sans rap­­port avec l’exer­­cice du métier d’ensei­­gnant. Il faut bien com-
prendre que vous allez pas­­ser devant un jury qui ne vous connaît pas, qui ne sait pas
quelles sont vos compé­­tences, vos capacités, vos espoirs, vos moti­­vations… Il n’aura
que quelques minutes pour vous éva­­luer, pour répondre à la ques­­tion « qu’est-­ce que
ce can­­di­­dat don­­nera dans une classe ? ». Vous devez convaincre le jury, en met­­tant
en valeur vos qua­­li­­tés per­­sonnelles et en mon­­trant ce que vous savez faire, en lui
don­­nant des signes et des repères per­­met­­tant d’attester la pré­­sence de compé­­tences
communicationnelles.
La ques­­tion devient : comment don­­ner des signes que l’on maî­­trise le cadre oral ?
Ceci ne s’acquiert pas par le simple appren­­tis­­sage par cœur de fiches, mais en se pré­­
pa­­rant activement, en par­­ti­­cipant à des dia­­logues, des argu­­men­­ta­­tions, des contro­­
verses. Il est utile que les candidats soient confron­­tés à des situa­­tions les plus proches
pos­­sibles de ce qui va être vécu pen­­dant l’épreuve. Voici donc quelques élé­­ments
tech­­niques concer­­nant le déroulement de cette épreuve.

1.1 L’entrée
•• En géné­­ral, le jury vous appelle par votre nom et vous fait entrer dans la salle du
concours, puis il véri­­fie votre iden­­tité. Il suf­­fit donc de le saluer et d’aller vous asseoir
sans néces­­sai­­re­­ment attendre qu’il vous y invite, puisque votre place est pré­­parée et
que nul d’autre que vous n’y est pré­­sen­­te­­ment attendu.
•• Certains jurys se présentent (en indiquant leur fonction), et/ou rappelent rapide-
ment le déroulé de l’épreuve, d’autres demandent à commencer directement l’ex-
posé.
•• Lorsque le jury vous y invite, vous pou­­vez commen­­cer votre exposé.
•• Inutile de vous pré­­sen­­ter à nou­­veau, il connaît déjà votre nom.
•• Vous devez conser­­ver face au jury une dis­­tance polie et défé­­rente, sans pour autant
manifester une insis­­tante obsé­­quio­­sité…

32
Chapitre 3 • Conseils pour l’oral Méthodologie

•• La posi­­tion assise que vous allez adop­­ter doit être conforme aux normes actuelles de
civilité et pro­­pice à une situa­­tion de commu­­ni­­ca­­tion. Il est donc per­­tinent d’avoir les

Méthodologie
mains sur la table, d’avoir une assise confor­­table et droite, le séant au fond de la chaise.
Vous devez mon­­trer, y compris phy­­si­­que­­ment, que vous êtes là pour communiquer.
1.2 Les expo­­sés
Tout exposé requiert une pen­­sée claire, un pro­­pos concis, tendu vers un objec­­tif.

a. Commen­­cer l’exposé
Pour la pre­­mière, comme pour la seconde par­­tie de l’épreuve, l’exposé commence
par une pré­­sen­­ta­­tion du sujet (en EPS) ou du dos­­sier (pour la par­­tie liée aux connais-
sances sur le métier) dont vous avez hérité.
La pré­­sen­­ta­­tion doit être suc­­cincte, le jury le connaît déjà. Pré­­sen­­tez ensuite la ou les
questions posées et expli­­quez comment vous allez y répondre.

b. Conduire l’exposé
•• Vous devez mon­­trer que votre exposé est construit et qu’il suit un plan. Ce plan est
annoncé au jury. Au cours de l’exposé, vous signa­­le­­rez aussi au jury les change-
ments de par­­tie. De manière basique, le plan comprend la ou les réponses à la ou aux
ques­­tions, mais il devrait éga­­le­­ment conte­­nir les dif­­fé­­rents plans d’ana­­lyse et de
réponses au sujet qui vous a été sou­­mis.
•• Le plan s’appuie sur les réponses à don­­ner aux ques­­tions posées, mais un élargisse-
ment des ques­­tions n’est pas à exclure. N’oubliez pas que vous pou­­vez faire preuve
d’ini­­tiative, sans pour autant tom­­ber dans le « hors sujet ».

En EPS, une ouver­­ture sur les enjeux de l’éducation à la santé en EPS est attendue, même si
CONSEIL

aucune question n’y fait explicitement allusion. Il peut éga­­le­­ment s’avé­­rer oppor­­tun de struc­­
tu­­rer une pré­­sen­­ta­­tion de situation péda­­go­­gique par un schéma. Celui-­ci ne se sub­­sti­­tue pas
à vos paroles, cette épreuve est une épreuve orale, mais il peut appuyer votre explication.

c. Ter­­mi­­ner l’exposé
•• Lorsque vous avez fini votre exposé, vous le signa­­lez au jury afin d’évi­­ter ce petit
temps de silence à la fin duquel un des membres du jury vous demande si vous avez
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ter­­miné.
•• Lors de l’exposé, mais aussi lors de l’entre­­tien, il faut s’astreindre à regar­­der tous les
membres du jury même si la réci­­proque n’est pas tou­­jours vraie.

Exposé trop long : pas de panique !


CONSEIL

Voici comment un candidat a su gérer la situation : « Pour ma part, j’ai fait un exposé trop long
et j’ai dû abréger les explications sur mes séances en voyant qu’il ne restait que 9 minutes.
J’ai précisé au jury que je n’avais pas eu le temps de développer tous les aspects de ma pro-
gression et que l’on pourrait y revenir au cours de l’entretien. Et effectivement, c’est ce qui a
été fait. »

33
Méthodologie Partie 1 • Pré­­sen­­ta­­tion et méthodologie de l’épreuve

1.3 Les entre­­tiens


Pour cha­­cune des par­­ties de l’épreuve, les entre­­tiens suivent immé­­dia­­te­­ment l’exposé.
•• Rien n’oblige de répondre immé­­dia­­te­­ment aux ques­­tions, le jury peut comprendre
que cer­­taines ques­­tions demandent un effort de mobilisation avant la réponse.
•• Lorsque vous ne compre­­nez pas une ques­­tion, il ne faut pas hési­­ter à le dire ou au
moins à demander une répé­­tition voire une re­formu­­la­­tion. Si vous vous lan­­cez dans
une réponse sans trop savoir si cela cor­­res­­pond à ce que le jury attend, il n’est pas
inutile de le préciser en disant que c’est ainsi que vous avez compris la ques­­tion.
•• De la même manière, si vous ne savez vrai­­ment pas répondre à une ques­­tion, il faut
le dire car cela aussi s’enten­­dra.
•• Pen­­sez à regar­­der la per­­sonne qui vous pose une ques­­tion.
•• Évi­­tez de souf­­fler, de lever les yeux, de faire des gri­­maces… cela semble évident mais
les rapports de jury y font souvent allusion et il n’est pas tou­­jours évident de se
contrô­­ler. Il faut s’y pré­­pa­­rer en par­­ti­­cipant acti­­ve­­ment et à l’avance à des séances où
la situa­­tion sera la plus proche pos­­sible de ce qui va être vécu pen­­dant l’épreuve.
•• Pen­­ sez à conser­­ver jus­­qu’au bout un niveau de langue orale adapté : évi­­tez cer-
taines abré­­via­­tions (« le prof ».), les fami­­lia­­ri­­tés (« ok »), les emplois abu­­sifs de « en
fait », « du coup », les tics verbaux, par exemple en répétant le même mot : « donc ».

2 Foire Aux Ques­­tions


2.1 Comment m’habiller pour cet oral ?
Contrai­­re­­ment à ce que l’on aime­­rait croire, cela a une cer­­taine impor­­tance. Dès les
premi­ères secondes où vous entrez dans la salle, vous vous don­­nez à voir et durant
toute la durée de l’entre­­tien vous ren­­voyez au jury une image. Il est donc très utile
que cette image soit en accord avec les normes de civi­­lité en vigueur chez les ensei­­
gnants : une tenue cor­­recte, non négli­­gée est sou­­hai­­table. Les pan­­ta­­lons troués ou
les vête­­ments trop éli­­més risquent de ne pas mettre le jury dans des dis­­po­­si­­tions
favo­­rables. C’est la même chose pour les piercings trop appa­­rents. Il faut bien com-
prendre que vous pos­­tu­­lez pour une pro­­fes­­sion é­ducative qui nécessite une connais­­
sance des normes de civi­­lité et la faculté de s’adap­­ter à des contextes variés. Cette
épreuve est un contexte par­­ti­­cu­­lier. Bien entendu vous n’allez pas avoir une note
éli­­mi­­na­­toire à cause de bas­­kets ayant lar­­ge­­ment dépassé leur espé­­rance de vie ou de
votre piercing sur la langue mais vous ris­­quez d’avoir des ques­­tions du jury sur votre
look ou d’avoir à être un peu plus brillant que d’autres à cause de l’image déca­­lée –
par rap­­port à un pro­­fes­­seur des écoles – que vous véhi­­cu­­lez.

2.2 Je ne sais pas répondre à une ques­­tion du jury.


Que faire ?
Rap­­pe­­lons que cette épreuve n’est pas expres­­sé­­ment un oral de connais­­sances.
En par­­ti­­cu­­lier, pour la seconde par­­tie de l’épreuve, « il ne peut être exigé de
connaissances juri­­diques et régle­­men­­taires spé­­cia­­li­­sées mais seule­­ment une bonne

34
Chapitre 3 • Conseils pour l’oral Méthodologie

connaissance géné­­rale des règles de fonc­­tion­­ne­­ment de l’école pri­­maire ». Cepen­­


dant une méconnais­­sance récurrente des textes qui régissent les droits et les obli­­

Méthodologie
ga­­tions des fonctionnaires en géné­­ral et des ensei­­gnants en particulier n’est pas
accep­­table.

Il est incontournable de maîtriser les grandes lignes des textes récents et notamment :
CONSEIL

•• la récente loi pour « l’école de la confiance » du 4 juillet 2019 (cf. Focus p. 234-235) ;
•• la loi pour la « Refondation de l’école », son volet concernant l’école primaire et en particulier
la réforme des rythmes scolaires ;
•• le socle commun de connaissances, de compétences et de culture et les 5 domaines de forma-
tion qui définissent connaissances et compétences à acquérir ;
•• les programmes de l’école maternelle (cycle 1) ;
•• les programmes de l’école élémentaire (cycles 2 et 3) ;
•• mais aussi la mobilisation de l’École pour les valeurs de la République à la suite des attentats
et donc la Charte de la laïcité.

Il faut donc se pré­­pa­­rer à ne pas savoir répondre. En tant que tel, un oubli ou un trou
de mémoire n’est pas préjudiciable. Cepen­­dant il ne fau­­dra pas oublier les conseils
don­­nés au point 1 de ce cha­­pitre et montrer une maî­­trise du cadre oral en expri­­mant
ce qui se passe. Vous met­­tez en jeu des capa­­ci­­tés méta-­communicationnelles : « je ne
me rap­­pelle plus… », « j’ai un trou de mémoire… », « je ne sais pas répondre… ».

2.3 Lorsque je suis stressé(e), je parle trop vite,


je rou­­gis, je sue de manière visible,
je tremble un peu… Que faire ?
Être stressé en situa­­tion de concours est tout à fait nor­­mal. Le stress étant une
réac­­tion de l’orga­­nisme à une sol­­li­­ci­­ta­­tion de son envi­­ron­­ne­­ment. Lors d’un
concours, le stress est normal ( Focus « le stress »). En plus des dif­­fé­­rences
inter­­in­­di­­vi­­duelles sur l’inten­­sité du stress, il y a des dif­­fé­­rences sur la visi­­bi­­lité
de ce phé­­no­­mène. Cer­­tains d’entre vous rougiront, d’autres auront ten­­dance à
suer plus que d’habi­­tude, à trem­­bler ou/et à a­ccélérer le débit de paroles voire
à bégayer. Il faut abso­­lu­­ment se convaincre que le jury est bien là pour éva­­luer.
Ce rôle n’implique pas de désta­­bi­­li­­ser les can­­di­­dats, mais de les trier. Dans ce
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but, il cherche à repérer les pré­­mices de compé­­tences pro­­fes­­sion­­nelles, or le fait


de prendre sur soi, de réus­­sir à par­­ler, de faire un effort pour être compréhen-
sible alors que l’on est stressé est bien une des compé­­tences qui est atten­­due et
vous sera néces­­saire dans votre métier. Un pro­­fes­­seur des écoles n’est pas imper-
méable au stress mais il doit savoir le gérer.
Voici quelques conseils en fonc­­tion de la situa­­tion.

a. Accé­­lé­­ra­­tion du débit de parole


Il est néces­­saire d’être bien compris par les membres du jury et donc d’essayer de
ralentir son débit (il faut avoir l’impres­­sion de par­­ler len­­te­­ment) et de se for­­cer à
arti­­cu­­ler (en général cela ralentit le débit). La solu­­tion passe par l’entraî­­ne­­ment.

35
Méthodologie Partie 1 • Pré­­sen­­ta­­tion et méthodologie de l’épreuve

b. Bégaie­­ment
Le fait que les mots arrivent plus vite que la pos­­si­­bi­­lité de les arti­­cu­­ler est nor­­mal.
Cela ne pose pas de pro­­blème en début d’exposé ou en début de réponse, car c’est
très fréquent. Il est juste néces­­saire que cela ne para­­site pas l’ensemble de l’épreuve,
ce qui va vous demander un effort de maî­­trise. Là aussi l’entraî­­ne­­ment aux situa­­tions
orales est une solu­­tion pour appri­­voi­­ser des angoisses bien natu­­relles au moment de
prendre la parole devant un jury.

c. Trem­­ble­­ments, sueurs, rou­­geurs


Ces mani­­fes­­ta­­tions de stress sont plus dif­­fi­­ciles à maî­­tri­­ser lors­­qu’elles sur­­viennent.
Vous n’avez donc pas à vous ajou­­ter une dose d’appré­­hen­­sion face à ces phé­­no­­
mènes fré­­quents et normaux dans le cadre d’un oral de concours. Efforcez-­vous, si
vous trem­­blez, à ne pas tenir vos notes mais à les lais­­ser sur la table. Là encore, vous
devez construire une habituation à ce genre de situa­­tion.
Au final, l’entraî­­ne­­ment per­­met d’aug­­men­­ter le sen­­ti­­ment de contrôle et de ges­­
tion de son stress ( voir Focus ci-dessous).

FOCUS
Le stress
Le stress est un phé­­no­­mène géné­­ral du monde du vivant. Chez les humains, la dimen­­sion
prop­­re­­ment bio­­lo­­gique qui peut être sujette à des varia­­tions, se double d’une dimen­­sion
psy­­chique qui démul­­ti­­plie les pos­­si­­bi­­li­­tés de diver­­sité de réac­­tions. La manière dont chaque
indi­­vidu fait face aux situa­­tions stres­­santes ou aux « stresseurs », dépend bien entendu d’un
ensemble de fac­­teurs, comme ses expé­­riences anté­­rieures, l’état psy­­chique du sujet au moment
de la confron­­ta­­tion, le sens qu’il donne aux « stresseurs » (la manière dont il les per­­çoit). Ces
pro­­ces­­sus de « faire face » sont appe­­lés le coping. Il existe de véri­­tables stra­­té­­gies de coping qui
cor­­res­­pondent à la manière dont un sujet déve­­loppe des pro­­cé­­dures per­­son­­nelles de ges­­tion du
stress. Elles dépendent de trois para­­mètres :
•• Le contrôle : la pos­­si­­bi­­lité d’agir sur le « stresseur » per­­met de dimi­­nuer le taux de
stress. On a ainsi remar­­qué lors d’études que les spec­­ta­­teurs d’une compétition spor­­tive
peuvent pré­­sen­­ter plus de signes bio­­lo­­giques du stress que les joueurs ; les pre­­miers ne
font que regar­­der et n’ont pas la pos­­si­­bi­­lité, offerte aux seconds, de contrô­­ler le dérou­­le­­
ment du jeu.
•• Le feedback : lors­­qu’un sujet est informé du dérou­­le­­ment d’une expé­­rience stres­­sante,
son stress peut dimi­­nuer d’inten­­sité.
•• La pré­­dic­­tion : la pos­­si­­bi­­lité de pré­­voir la sur­­ve­­nue du stress peut aussi aider à en abais­­
ser l’inten­­sité.

Quelques conseils à mettre en œuvre toute l’année


Géné­­ra­­le­­ment, il est conseillé de ne pas répri­­mer ses émo­­tions, et donc de les expri­­mer. Bien
entendu, il n’est pas tou­­jours pos­­sible de lais­­ser libre cours à toutes sortes d’épan­­che­­ments
émo­­tion­­nels, mais il est sou­­hai­­table que vous vous amé­­na­­giez des temps, des lieux où cela sera
pos­­sible.

36
Chapitre 3 • Conseils pour l’oral Méthodologie

(suite)

Méthodologie
Les pleurs sont un bon moyen pour faire bais­­ser la ten­­sion. Outre le fait que les larmes de tris­­tesse
ou de colère contiennent un taux dix fois plus élevé d’hor­­mones du stress que le sang (les pleurs
cau­­sés par l’éplu­­chage des oignons ne contiennent eux que de l’eau et des oligo-­éléments), ils per­­
mettent un temps de repli sur soi, de rumi­­na­­tion béné­­fique à un nou­­veau départ.
Le rire aussi est un excellent anti­stress et au-­delà du rire, l’humour assure une mise à dis­­tance
du pro­­blème ou de la situa­­tion stres­­sante propre à les rela­­ti­­v i­­ser.
Le défou­­le­­ment assure une libé­­ra­­tion des ten­­sions expli­­cable bio­logique­­ment : la colère, le
stress aug­­mentent le taux d’adré­­na­­line dans le sang, celle-­ci s’accu­­mule dans les muscles et
l’exer­­cice phy­­sique par­­ti­­cipe à leur éva­­cua­­tion. De plus, toutes ces acti­­v i­­tés cor­­po­­relles pos­­
sibles donnent l’occa­­sion de se faire plai­­sir, de s’occu­­per de soi et détournent l’atten­­tion du
pro­­blème.
Avant de subir une situa­­tion stres­­sante, le sujet gagnera à acti­­ver les pro­­cé­­dures de coping
que nous avons ren­­contrées plus haut. C’est rela­­ti­­ve­­ment simple, il suf­­fit d’essayer de visua­­
li­­ser cette situa­­tion et d’anti­­ci­­per les évé­­ne­­ments qui pour­­raient s’y trou­­ver (les ques­­tions, les
demandes aux­­quelles le sujet devra répondre). Cette anti­­ci­­pation, offre au sujet des oppor­­tu­­
ni­­tés afin de pré­­pa­­rer des réponses, des stra­­té­­gies de compor­­te­­ments. Mais il ne faut pas se
leur­­rer, cette anti­­ci­­pation n’a rien à voir avec un essai de divi­­na­­tion (le taux de réus­­site de ce
genre d’essai est, à prop­­re­­ment par­­ler aléa­­toire), c’est une manière de reprendre le contrôle de
la situa­­tion (d’agir sur le « stresseur »), de se tenir informé du dérou­­le­­ment d’une expé­­rience
stres­­sante et de pré­­voir la sur­­ve­­nue du stress.

Au-­delà des tech­­niques : le tra­­vail sur soi


Nous avons vu que :
•• il existe une grande varia­­bi­­lité indi­­v i­­duelle dans la ges­­tion du stress, dans l’appro­­pria­­
tion ou la construc­­tion des stra­­té­­gies de coping ;
•• l’inten­­sité du stress dépend plus de l’aspect qua­­li­­ta­­tif des « stresseurs » que de leur quan­­
tité ;
•• l’impres­­sion de stress des cadres est très signi­­f i­­ca­­ti­­ve­­ment cor­­ré­­lée avec le caractère plus
ou moins conflic­­tuel de leur envi­­ron­­ne­­ment pro­­fes­­sion­­nel, et beaucoup moins avec la
quan­­tité de tra­­vail ;
•• le stress pro­­fes­­sion­­nel prend nais­­sance dans l’écart entre les aspi­­ra­­tions et la réalité du
tra­­vail ;
•• la confu­­sion entre valeur per­­son­­nelle et per­­for­­mance pro­­fes­­sion­­nelle est également sus­­
cep­­tible de géné­­rer du stress ;
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•• l’une des grandes sources de stress dans le tra­­vail, c’est l’obli­­ga­­tion que beaucoup se font
d’atteindre la per­­fec­­tion.
Nous pou­­vons alors dire que, sans renier l’aspect géné­­ral et objectivable du stress, il pos­­sède
une dimen­­sion per­­son­­nelle irré­­duc­­tible à une quel­­conque tech­­nique de ges­­tion. C’est un phé­­
no­­mène sub­­jec­­tif rela­­tion­­nel ; il dépend en effet de la rela­­tion que nous entre­­te­­nons avec nous-­
mêmes, avec les col­­lègues, avec la hié­­rar­­chie, avec le tra­­vail, avec nos pro­­jets… Et donc, si les
méthodes d’abais­­se­­ment du stress peuvent pro­­cu­­rer une aide pré­­cieuse, elles n’ont pas le même
impact sur des per­­sonnes dif­­fé­­rentes, et pas le même impact non plus sur une même per­­sonne
à des moments dif­­fé­­rents de sa vie. Il est alors fruc­­tueux de se créer ses propres stra­­té­­g ies et
encore plus béné­­f ique, si le res­­senti est trop dou­­lou­­reux, de s’inter­­ro­­ger sur ses inves­­tis­­se­­ments
rela­­tion­­nels.

37
Méthodologie Partie 1 • Pré­­sen­­ta­­tion et méthodologie de l’épreuve

3 Quelle pos­­ture pour cet oral ?


Nous pou­­vons trou­­ver dans les rap­­ports du jury des remarques sur des atti­­tudes
« désinvoltes » ou « ren­­fer­­mées ». Votre compor­­te­­ment, vos atti­­tudes doivent expri­­
mer votre aptitude à commu­­ni­­quer et à res­­pec­­ter les « normes sociales » en vigueur
pour ce type d’épreuve. Une ver­­ti­­ca­­lité dans la pos­­ture et une adé­­qua­­tion entre votre
ges­­tuelle et votre dis­­cours ne pour­­ront qu’être favo­­ra­­ble­­ment inter­­pré­­tées par le jury.
Cepen­­dant il n’est pas néces­­saire de vou­­loir « trop en faire » pour la maî­­trise de ces
phé­­no­­mènes. Un cer­­tain « natu­­rel » s’il est dans les normes (ne pas s’affa­­ler sur la table
par exemple), est lar­­ge­­ment suf­­fi­­sant. Il n’est pas néces­­saire de se for­­cer. Les jurys
apprécient que les candidats se positionnent en tant que (futurs) professionnels et
accordent une importance à entrer dans l’échange avec le jury en adoptant notamment
un regard critique sur leurs propres connaissances.
Sans doute l’entraî­­ne­­ment sous le regard de vos col­­lègues sera suffisant afin de cor­­ri­­
ger ce qui mas­­si­­ve­­ment peut nuire (souf­­fler, lever les yeux au ciel…).

Le ressenti d’une candidate : « no stress »


« Je suis tombée sur un jury très bienveillant et souriant, ce qui a grandement
contribué à chasser mon stress. Cependant, aux dires d’autres candidats, certains
jurys ont été très “cassants” et pointilleux, cela peut grandement déstabiliser,
mais cela n’a pas empêché les bonnes notes.
Le principal est sans doute de rester soi-même, comme l’on serait dans une
classe, et de minimiser son stress ou en tout cas s’arranger pour qu’il ne soit pas
trop perceptible. »

FOCUS
Compor­­te­­ment non-­verbal et commu­­ni­­ca­­tion
Le phé­­no­­mène cen­­tral de la commu­­ni­­ca­­tion est l’inter­­ac­­tion, c’est-­à-dire qu’une situa­­tion
de commu­­ni­­ca­­tion entre deux sujets n’est pas réduc­­tible aux carac­­té­­ris­­tiques des deux, il est
néces­­saire d’y adjoindre la rela­­tion qui s’éta­­blit. Le dis­­cours d’un indi­­vidu est une réponse à
une situa­­tion, il va deve­­nir sti­­mu­­lus du dis­­cours de l’autre qui à son tour va aiguiller le dis­­
cours du pre­­mier… Il y a rétro­­ac­­tion. Cette rétro­­ac­­tion n’est pas uni­­que­­ment sous la dépen­­
dance de l’infor­­ma­­tion qui est émise mais aussi, sous la dépen­­dance de l’inter­­pré­­ta­­tion, du
sens que chaque sujet donne durant l’échange aux dis­­cours qu’il reçoit.
Toute commu­­ni­­ca­­tion est contextualisée. Le contexte n’est pas qu’un décor, c’est sur­­tout un
cadre sym­­bo­­lique qui est por­­teur de normes, de règles, de modèles et de rituels d’inter­­ac­­tions.
Le contexte est aussi le rap­­port qui relie les sujets : cha­­cun joue un rôle spé­­ci­­fique lors d’un
oral de concours. Le contexte ren­­voie enfin à une situa­­tion qui implique un scé­­na­­rio (plus ou
moins pré­­cis) du dérou­­le­­ment de l’inter­­ac­­tion (qui n’est pas tout à fait le même entre les deux
partie de l’épreuve).

38
Chapitre 3 • Conseils pour l’oral Méthodologie

(suite)

Méthodologie
Selon le prin­­cipe de l’École de Palo Alto « On ne peut pas ne pas commu­­ni­­quer », ce qui signi­­
fie que, chez les êtres humains, tout fait signe, ce qui implique effec­­ti­­ve­­ment que tout veut
dire quelque chose. Cepen­­dant, dans une situa­­tion d’inter­­re­­la­­tion entre êtres humains, le sens
intime de cha­­cun reste pour une très large part inac­­ces­­sible à l’autre. « Tout fait signe » ren­­
voie alors à l’inex­­tin­­guible élan de cha­­cun d’entre nous à vou­­loir lire, à inter­­préter l’autre, sans
jamais atteindre sa signi­­fi­­ca­­tion authen­­tique. Il faut donc bien comprendre qu’il n’y a pas,
pour l’inter­­lo­­cuteur, que notre parole qui est por­­teuse d’infor­­ma­­tions lors d’une inter­­ac­­tion.
Notre compor­­te­­ment non-­verbal est aussi sou­­mis à lec­­ture. Et l’ensemble de l’infor­­ma­­tion ver­­
bale et non-­verbale four­­nit un sens pour l’inter­­lo­­cuteur à notre inter­­ven­­tion.

Quatre points à maî­­tri­­ser pour vous expri­­mer avec votre corps :


•• La pos­­ture de votre corps durant les entre­­tiens devient pour les membres du jury un signe
de votre état, de vos émo­­tions de vos inten­­tions. Aussi il est pré­­fé­­rable de présenter une
pos­­ture qui est géné­­ra­­le­­ment inter­­pré­­tée comme favo­­rable à la communication, bien assis,
bien droit ou légè­­re­­ment pen­­ché vers le jury, les bras visibles (appuyés sur la table) libé­­rant
la ges­­tuelle des mains qui va accom­­pa­­gner votre dis­­cours. Abaisser ses épaules et dégager
sa tête permet également de donner une image positive de soi et de se sentir plus assuré(e).
•• Les gestes qui accom­­pagnent ou pré­­cèdent le dis­­cours seront lus par les membres du
jury. L’ouver­­ture ou la fer­­me­­ture cor­­po­­relle ont plu­­tôt ten­­dance à être lues comme indice
soit de votre impli­­ca­­tion, soit de votre récep­­ti­­v ité à la commu­­ni­­ca­­tion. Notre société
pos­­sède aussi un lexique ges­­tuel par­­ti­­cu­­lier, le poing levé, ou le doigt, le hochement de
tête… sont immé­­dia­­te­­ment inter­­pré­­tés de façon uni­­voque. Cer­­tains gestes ne sont pas
direc­­te­­ment liés à votre dis­­cours mais tra­­duisent pour ceux qui les per­­çoivent vos sen­­
sa­­tions : ce sont les acti­­v i­­tés col­­la­­té­­rales (balan­­ce­­ment des membres, se frot­­ter le nez,
tri­­tu­­rer sa montre ou son stylo). Il est pos­­sible de les maîtriser grâce à un entraî­­ne­­ment.
•• Les mimiques sont des mani­­fes­­ta­­tions essen­­tiel­­le­­ment faciales direc­­te­­ment observables
par le jury. Il existe un large consen­­sus social sur leur inter­­pré­­ta­tion : souf­­fler, faire la
moue, lever les yeux au ciel… ne sont pas conseillés lorsque le jury vous parle, les clins
d’œil ou les sou­­rires figés non plus…
•• Le regard, chez les humains, est un aspect impor­­tant de la commu­­ni­­ca­­tion. Il indi­que à
qui on s’adresse et consti­­tue un indice de l’atten­­tion accor­­dée. Lorsque vous vous adres­­
sez aux membres du jury, il faut tous les regar­­der. Regar­­dez celui qui vous pose une ques­­
tion afin de mon­­trer votre atten­­tion. Lorsque vous avez besoin de vous plonger dans vos
notes pen­­dant la ques­­tion d’un juré, et donc de lâcher son regard, le hochement de tête
se sub­­sti­­tue au regard afin de mon­­trer votre atten­­tion.
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

La voix et les signes paralinguistiques :


Le jury a d’abord besoin de vous entendre. La voix véhi­­cule, en plus du mes­­sage, des infor­­ma­­
tions que les jurys décryp­­te­­ront. Pour cela ils pren­­dront en compte :
•• les carac­­té­­ris­­tiques pho­­niques : modu­­la­­tion de la hau­­teur du ton, inten­­sité, timbre,
accent ; tra­­vaillez en amont à trou­­ver votre hau­­teur de voix ;
•• la voca­­li­­sa­­tion : sons extra­linguis­­tiques (rires, san­­glots, res­­pi­­ra­­tion) ; le sou­­rire est un
signe d’ouver­­ture et de dis­­po­­ni­­bi­­lité ;
•• les répé­­titions acci­­den­­telles de cer­­tains sons (“euh”, bégaie­­ment) ;
•• l’into­­na­­tion, l’arti­­cu­­lation ;
•• le rythme, le débit, les silences.

39
Méthodologie Partie 1 • Pré­­sen­­ta­­tion et méthodologie de l’épreuve

(suite)

Concor­­dance et dis­­cor­­dance entre le niveau ver­­bal et non-­verbal


En règle géné­­rale, le lan­­gage véhi­­cule prin­­ci­­pa­­le­­ment un contenu de valeur infor­­ma­­tion­­nelle
et le lan­­gage non-­verbal un contenu des­­tiné au main­­tien de la rela­­tion inter­­per­­son­­nelle. Il est
direc­­te­­ment per­­cep­­tible par les inter­­lo­­cuteurs et consti­­tue, pour eux, le ter­­rain sur lequel vont
s’ins­­crire les infor­­ma­­tions de votre dis­­cours.
On comprend donc que l’impact de votre dis­­cours est pour une bonne part dépen­­dant du
degré de conver­­gence entre votre lan­­gage ver­­bal et votre lan­­gage non-­verbal. Une diver­­gence
induit un effet per­­tur­­ba­­teur qui va brouiller la récep­­tion de ce que vous dites. Une conver­­gence
pro­­duit habi­­tuel­­le­­ment une meilleure récep­­tion.

... Syn­­thèse ...

L’essen­­tiel à rete­­nir
L’épreuve « entretien à partir d’un dossier » est une épreuve orale, qui n’est pas sans rapport avec
l’exercice du métier de professeur des écoles. Le comportement à adopter et les attitudes doivent
exprimer votre aptitude à communiquer par la parole, en adoptant un niveau de langage adapté,
mais aussi par votre comportement non-verbal (posture, gestes, regard…), d’où une importance
très grande donnée au dialogue et à l’argumentation. Il est donc essentiel de s’y préparer de façon
active et de s’entraîner à la prise de parole en temps limité.

Les mots-­clefs
•• Communication
•• Comportement non-verbal
•• Stress
•• Posture

40
Chapitre 4 • Métho­­do­­logie pour les expo­­sés Méthodologie

4 Métho­­do­­logie

Méthodologie
pour les expo­­sés
Plan du chapitre
1. Remarques et conseils pré­­li­­mi­­naires 41
2. Ges­­tion du temps 43
3. Orga­­ni­­sa­­tion du pre­­mier exposé 44
4. Orga­­ni­­sa­­tion du deuxième exposé 48

1 Remarques et conseils pré­­li­­mi­­naires


Il est impor­­tant de noter que les attentes du jury se tournent vers une pos­­ture profes-
sionnelle d’ensei­­gnant. Ce qui signi­­fie que, tant dans l’exposé que dans l’entre­­tien, le
candidat doit se posi­­tion­­ner en tant qu’ensei­­gnant en deve­­nir, en regard du réfé­­ren­­
tiel de compé­­tences. Si vous préparez ce concours alors que vous avez eu auparavant
une autre vie professionnelle (dans le secteur social par exemple), veillez à profiter
de cette expérience professionnelle lors de l’épreuve (qui peut être un réel atout),
tout en vous positionnant sur votre nouvelle posture d’enseignant.

1.1 Pour l’exposé de la pre­­mière par­­tie (EPS)


Les situa­­tions péda­­go­­giques qui vont vous être pro­­po­­sées vous seront pré­­sen­­tées, soit sous
la forme clas­­sique d’un docu­­ment papier, soit sous une forme plus contem­­po­­raine rele­­vant
des nou­­velles tech­­no­­logies (vidéo…). Par exemple, l’académie de Lille a proposé les sujets
sous la forme d’une vidéo de 2 minutes 30 environ incluant trois consignes ou questions :
•• identifiez, analysez deux ou trois comportements observables ;
•• décrivez les situations présentées et argumentez les choix opérés par l’enseignant ;
•• en quoi la pratique de cette activité concourt-elle à l’éducation à la santé ?
Cette pratique concerne actuellement deux académies : celles de Grenoble et de Lille1.
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Quelle que soit la forme de la présentation, il va s’agir d’appré­­hen­­der la thé­­ma­­


tique, de comprendre les ques­­tions posées et d’y répondre sur dif­­fé­­rents plans :
didac­­tique, péda­­go­­gique, ins­­ti­­tution­­nel, édu­­ca­­tif…
Les questions posées peuvent dicter le plan ; toutefois, il est préférable d’articuler ces
questions autour d’une problématique que vous aurez choisie.
Votre exposé devra faire la preuve que vous connais­­sez l’EPS au niveau des pro-
grammes (ceux-­ci sont incontour­­nables), au niveau didac­­tique, au niveau péda­­
go­­gique, au niveau de ses liens avec l’édu­­ca­­tion à la santé et les autres enjeux
édu­­ca­­tifs, tels que l’éducation à la citoyenneté et aux valeurs de la République.
Il devra aussi témoi­­gner de votre connais­­sance de l’enfant âgé de 2 à 11 ans.
1. [cache.media.education.gouv.fr/file/concours/34/1/INSTRUCTIONS_AUX_CANDIDAT_1092341.pdf].

41
Méthodologie Partie 1 • Pré­­sen­­ta­­tion et méthodologie de l’épreuve

Présentez de façon synthétique et organisée vos pro­­po­­si­­tions :


•• en pre­­nant en compte le contexte pro­­posé (niveau de classe…), la description de
difficultés particulières rencontrées par les élèves ;
•• en vous appuyant le plus souvent possible sur vos expé­­riences telles que les stages en
école, et aussi les expériences d’ani­­ma­­tion ou d’enca­­dre­­ment ou vos propres pra­­tiques
phy­­siques ou sportives ;
•• en donnant à l’élève, une place réelle : comment réagit-il, quelles sont ses possibilités
à tel ou tel âge… ?
En EPS, les réponses aux ques­­tions ren­­voient sou­­vent à un cor­­pus de connais­­sances.
Avant de répondre au jury, pre­­nez quelques secondes de réflexion en vous deman­­dant à
quels niveaux vous allez vous situer pour répondre, vers quelles pistes cela vous renvoie.
REMARQUE

« La pre­­mière par­­tie per­­met d’éva­­luer les compé­­tences du can­­di­­dat pour l’ensei­­gne­­ment de


l’édu­­ca­­tion phy­­sique et spor­­tive (EPS) ainsi que sa connais­­sance de la place de cet enseigne-
ment dans l’édu­­ca­­tion à la santé à l’école pri­­maire ». Cet objec­­tif doit vous guider tant pour
votre exposé que pour les réponses à appor­­ter au jury.

1.2 Pour l’exposé de la seconde par­­tie


Le can­­di­­dat dis­­pose de 15 minutes pour pro­­po­­ser au jury son analyse du dossier
« système éducatif » et les pistes de réponses.
Ces 15 minutes consti­­tuent un « maximum-­minimum » : le can­­di­­dat doit donc pou­­
voir regar­­der sa « montre » régu­­liè­­re­­ment ; au terme des 15 minutes, le jury peut
mettre fin à l’exposé, même s’il n’est pas ter­­miné.
Vous pou­­vez pla­­cer votre montre sur la table ; cela vous per­­met­­tra de pou­­voir la
con­sulter rapi­­de­­ment.
L’exposé doit être cen­­tré sur la thé­­ma­­tique du dos­­sier pro­­posé et apporter les
réponses aux questions posées en fin de sujet ; dans cer­­tains cas, en effet, le jury
peut avoir le sen­­ti­­ment que le can­­di­­dat uti­­lise le thème et les textes auxquels il est
confronté comme un pré­­texte pour faire état de connais­­sances plus « pla­­quées » que
réellement néces­­saires à l’ana­­lyse.
Le jury attend du can­­di­­dat qu’il :
•• pré­­sente d’abord le dos­­sier (nature et source des textes, thème géné­­ral) ;
•• en dégage l’inté­­rêt et/ou les enjeux par rap­­port aux grandes ques­­tions de l’école.
C’est d’abord et déjà ici que le can­­di­­dat pourra sol­­li­­ci­­ter ses connais­­sances pour bien
situer la pro­­blé­­ma­­tique sou­­le­­vée ;
•• pré­­sente la démarche adop­­tée (« le plan ») pour rendre compte des pistes de
réponses aux ques­­tions posées en regard de la situa­­tion pro­­fes­­sion­­nelle.
Il est essen­­tiel de :
•• mettre en regard les textes et de déga­­ger une pro­­blé­­ma­­tique afin d’évi­­ter une
description linéaire ou la para­­phrase ;
•• orga­­ni­­ser l’exposé : à ce titre, le can­­di­­dat peut annon­­cer le plan qu’il sui­­vra et sera
attentif à le res­­pec­­ter. Il veillera cepen­­dant à ne pas consi­­dé­­rer les textes pro­­po­­sés
comme de simples pré­­textes à réci­­ter un cours. Il fera preuve éga­­le­­ment de distan-
ciation et mettra en évi­­dence des perspec­­tives ;

42
Chapitre 4 • Métho­­do­­logie pour les expo­­sés Méthodologie

•• faire réfé­­rence à l’expé­­rience pro­­fes­­sion­­nelle, ou aux situa­­tions obser­­vées lors de la


for­­ma­­tion, sous réserve qu’elle s’arti­­cule avec les idées conte­­nues dans le dossier ;

Méthodologie
•• convoquer aussi des connaissances institutionnelles et théoriques venant compléter
le contenu du texte pour étayer certains choix ou certaines propositions pédago­
giques et professionnelles.
REMARQUE

L’exposé ne doit pas se limi­­ter à :


•• un résumé, un commen­­taire de texte ;
•• un relevé non construit des idées ;
•• un cata­­logue de remarques dis­­pa­­rates, bref à une re­formu­­la­­tion plus ou moins bien faite du
ou des textes pro­­po­­sés ;
•• un « bla-bla » trop théo­­rique ;
•• une dis­­cus­­sion de café.

Il est par­­fois dif­­fi­­cile de répondre caté­­go­­ri­­que­­ment à une ques­­tion posée. C’est


même l’essence de cette épreuve. Les situa­­tions pro­­po­­sées dans le dos­­sier ou évo­­
quées par le jury sont sou­­vent faites de telle manière qu’elles en appellent à votre
« bon sens ». Si la réglementation est la règle pour que tout ensei­­gnant agisse de
façon déon­­to­­lo­­gique, la morale et l’éthique per­­son­­nelle ont bien sou­­vent leur rôle à
jouer. Ce que le jury cherche à voir, c’est votre capa­­cité à répondre de façon idoine
à une situa­­tion qui pour­­rait bien se pré­­sen­­ter à vous lorsque vous ensei­­gne­­rez. Et
pour cela, il n’y a pas de recette préétablie.
Rappelez-­vous que l’objec­­tif de cette seconde par­­tie de l’épreuve est d’appré­­cier
« la capacité du can­­di­­dat à situer son futur métier dans le cadre des fonc­­tions (du
fonctionnement global) de l’École », en ne se contentant pas de simples compé-
tences disciplinaires, en affirmant son rôle éducatif et la dimension civique de son
enseignement, y compris dans le domaine du numérique. Tout professeur, en effet,
contribue à la formation sociale et civique des élèves (en particulier dans le cadre du
nouvel enseignement moral et civique).
Enfin les thématiques de la laïcité et de la citoyenneté sur lesquelles vont porter les
interrogations du jury s’articulent avec les évolutions récentes de la profession en
termes de travail collaboratif et transversal, de différenciation et par exemple, d’in-
clusion des élèves à besoins particuliers.

2 Ges­­tion du temps
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Si l’épreuve est compo­­sée de deux par­­ties, le temps de pré­­pa­­ra­­tion (3 heures) est


global. Il revient au can­­di­­dat de gérer ce temps et de faire des choix afin de réus­­sir
les deux parties. Voilà ce qui nous semble judi­­cieux.

2.1 Dans un pre­­mier temps


•• Faites un balayage des deux sujets.
•• Après cette lec­­ture ini­­tiale, sou­­li­­gnez ou surlignez les idées essen­­tielles et notez les
élé­­ments de réponses que vous pou­­vez convo­­quer immé­­dia­­te­­ment. Vous ver­­rez
qu’au moment de trai­­ter les sujets, les élé­­ments que vous aurez notés au début vous
seront précieux !

43
Méthodologie Partie 1 • Pré­­sen­­ta­­tion et méthodologie de l’épreuve

2.2 Dans un second temps


•• Répar­­tis­­sez glo­­ba­­le­­ment le temps res­­tant en 1/3 de temps pour le pre­­mier sujet et 2/3
de temps pour le second, en vous ména­­geant quelques minutes pour une re­lecture.
•• L’ordre de trai­­te­­ment des deux par­­ties dépend de vous. Vous pou­­vez déci­­der de
commencer par la par­­tie ayant le plus fort coef­­fi­­cient (la seconde), vous pou­­vez
déci­­der de trai­­ter les ques­­tions dans l’ordre de pas­­sa­­tion, ou de trai­­ter la par­­tie qui
vous semblera la plus aisée, pour vous. N’hési­­tez pas à contrô­­ler l’heure régu­­liè­­re­­
ment, en posant votre montre sur votre bureau, par exemple.

3 Orga­­ni­­sa­­tion du pre­­mier exposé


À par­­tir d’un docu­­ment péda­­go­­gique, quelques ques­­tions en rela­­tion avec l’ensei­­
gne­­ment de l’EPS à l’école pri­­maire, ainsi qu’avec la place prise par cette dis­­ci­­pline
dans le domaine de l’édu­­ca­­tion à la santé, vont vous être posées.
La qua­­lité de votre exposé, sa clarté, seront, en grande par­­tie, liées à la façon dont
vous aurez struc­­turé votre tra­­vail de pré­­pa­­ra­­tion.
L’exposé dure 10 minutes, pas plus, pas moins. Il vous est à nou­­veau recom­­mandé de
surveiller l’heure en posant votre montre sur le bureau, le jury ne s’en for­­ma­­li­­sera pas, au
contraire. Vous aurez préa­­la­­ble­­ment, au moment de votre pré­­pa­­ra­­tion tout au long de
l’année, noté à quelle quan­­tité de notes (de pages) cor­­res­­pond un exposé de 10 minutes.
Afin d’être plus expli­­cite quant à cette orga­­ni­­sa­­tion, illus­­trons nos conseils à tra­­vers
un exemple de sujet.

3.1 Exemple d’un sujet d’exposé en EPS


Sujet : « la course longue »

a. Docu­­ment sup­­port
Extrait du Guide de l’ensei­­gnant, tome 2, Édi­­tion revue EPS, 1995
La course longue

44
Chapitre 4 • Métho­­do­­logie pour les expo­­sés Méthodologie

La course longue

Méthodologie
Cir­­cuit de 400 m balisé tous les 50 m.
Dis­­po­­si­­tif
Groupe de 4 enfants de même niveau.
But Cou­­rir en groupe et don­­ner l’allure à tour de rôle.
Cri­­tères Ne pas modi­­fier l’allure quand on prend le relais.
de réus­­site
Les enfants courent en colonne. À chaque pas­­sage devant une balise,
Opé­­ra­­tions un autre enfant prend la tête du groupe.
à conduire Réa­­li­­ser les deux séries avec les dis­­tances suc­­ces­­sives de 200-300-400-
500 m. Récu­­pé­­ra­­tion 3 minutes entre chaque par­­cours.
Pos­­si­­bi­­li­­tés de sim­­pli­­fi­­ca­­tion ou de complexification (dans le but de diversifier ou différencier)
Les enfants courent en paquet. Le pre­­mier s’écarte, les autres se décalent d’une place vers
l’intérieur.

b. Ques­­tions
1. Pro­­po­­sez une autre situa­­tion pour apprendre à cou­­rir régu­­liè­­re­­ment en cours moyen.
2. La course longue n’est pas d’emblée asso­­ciée, chez cer­­tains enfants, à la notion de
plai­­sir. Pro­­po­­sez quelques pistes pour rendre cette acti­­vité attrayante.
3. Selon vous, une édu­­ca­­tion à la santé peut-­elle être réa­­li­­sée en pre­­nant appui sur la
course longue ? Jus­­ti­­fiez votre choix.

3.2 Connais­­sances et pistes aux­­quelles ren­­voie le sujet


a. Connais­­sances ins­­ti­­tution­­nelles
Le contexte : le sujet se situe au cycle 3, le cycle de consolidation, et une des ques­­
tions porte sur le niveau de classe du CM. Il est judi­­cieux de faire un rap­­pel des
programmes d’EPS à ce niveau et en rela­­tion avec l’acti­­vité « cou­­rir long­­temps ».
Rap­­pe­­ler le champ d’apprentissage visé : « Produire une per­­for­­mance optimale
mesurable à une échéance donnée », ainsi que l’acti­­vité sup­­port choi­­sie : « acti­­vi­­té
athlétique : course longue ».
Pour ce qui concerne la ques­­tion en rela­­tion avec l’édu­­ca­­tion à la santé : rap­­pel des
dif­­fé­­rentes ins­­truc­­tions offi­­cielles (voir le chapitre 13, Santé et éducation à la santé).
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b. Connais­­sances scien­­ti­­fiques
La connais­­sance de la filière aéro­­bie per­­met de déter­­mi­­ner les rythmes de course à
pro­­po­­ser à des élèves de cet âge (voir le chapitre 12, §1. La phy­­sio­­logie de l’effort : les
filières é­nergétiques).
La connais­­sance de la vitesse maximale aérobie VMA d’élèves de cet âge se situe
entre 7 et 10-12 km/h, elle per­­met une dif­­fé­­ren­­cia­­tion des niveaux.
La connais­­sance d’élé­­ments du déve­­lop­­pe­­ment moteur, cogni­­tif et affec­­tif de l’élève
de 10 ans est à convo­­quer dans ce sujet ; notam­­ment sou­­li­­gner l’aug­­men­­ta­­tion des
capacités phy­­siques comme la force, la vitesse, évoquer également le besoin d’affi­­lia­­
tion (voir le chapitre 11, Relations entre le développement de l’enfant et l’EPS).

45
Méthodologie Partie 1 • Pré­­sen­­ta­­tion et méthodologie de l’épreuve

Des élé­­ments sur la moti­­vation chez les enfants spor­­tifs, sont des points d’appui
pour répondre à la 2e ques­­tion (voir Durand, M., L’Enfant et le Sport, Puf, 2011).

c. Connais­­sances didac­­tiques et péda­­go­­giques


Les attendus de la fin du cycle 3 pour les activités athlétiques sont :
•• réaliser des efforts et enchaîner plusieurs actions motrices dans différentes familles
pour aller plus vite, plus longtemps, plus haut, plus loin ;
•• combiner une course un saut un lancer pour faire la meilleure performance cumulée ;
•• mesurer et quantifier les performances, les enregistrer, les comparer, les classer, les
traduire en représentations graphiques ;
•• assumer les rôles de chronométreur et d’observateur.
Plus concrètement, en course longue, il va s’agir de :
•• prendre des repères extérieurs et des repères sur son corps pour contrôler son dépla-
cement et son effort ;
•• apprendre à courir régulièrement, en aisance respiratoire pour «tenir» 8 à 15 minutes
sans s’arrêter ;
•• courir à plusieurs dans le cadre d’un contrat collectif.
Le docu­­ment pré­­sente un stade ; la piste de course est un outil qu’il faut con­naître
(lon­­gueur : 400 m, les zones de départ et d’arri­­vée…) afin d’y pla­­cer des repères per­­
ti­­nents en dis­­tances, pour les élèves.
Se repré­­sen­­ter les dif­­fi­­cultés des élèves (enfants en surpoids, asthmatiques, etc.),
leurs compor­­te­­ments typiques en course de durée per­­met un trai­­te­­ment du sujet
réa­­liste ; ici, on pour­­rait noter qu’en effet, tous les élèves n’ont pas la même atti­­tude
face à cette acti­­vité. Pour cer­­tains elle appa­­raît, comme le sti­­pule le sujet, peu moti­­
vante. D’autres élèves ont une atti­­tude de défi et cherchent à gagner, être le pre­­mier.
D’autres, plus proches de l’ado­­les­­cence, pensent que la course les fait mai­­grir.
La réponse à ces trois ques­­tions devra s’appuyer sur ces dif­­fé­­rents champs de connais­­
sances. Ce qui dif­­fé­­ren­­cie les can­­di­­dats excel­­lents des autres can­­di­­dats, c’est la capa-
cité à pro­­po­­ser des solu­­tions étayées par des connais­­sances, à four­­nir des réponses
argumentées (tou­­jours expli­­quer pour­­quoi telle ou telle pro­­po­­si­­tion), à prendre du
recul par rap­­port aux ques­­tions posées.

3.3 Structure de l’éxposé


a. Intro­­duc­­tion
[Phrase d’ouver­­ture]
Actuel­­le­­ment, dans les pra­­tiques phy­­siques et spor­­tives sociétales, la course longue
est fré­­quem­­ment asso­­ciée à la santé. Des événements tels que les « courses du cœur »
ou autres courses orga­­ni­­sées dans le but de combattre la mala­­die : « Mets tes bas­­kets
et bats la mala­­die », en donnent la preuve. Et pour­­tant, à l’école, la course de durée
est fré­­quem­­ment vécue comme ennuyeuse, comme le sti­­pule le sujet.
[Pro­­blé­­ma­­tique : enjeu du cas pour l’école, les pra­­tiques]
La course longue semble béné­­fique pour la santé. À l’école, la course de durée n’est pas
appré­­ciée par tous les élèves. Par­­tant de ces deux constats, comment rendre la course de
durée attrayante ? C’est le ques­­tion­­ne­­ment autour duquel vont s’arti­­cu­­ler les réponses.
46
Chapitre 4 • Métho­­do­­logie pour les expo­­sés Méthodologie

[Annonce du plan]
En tant que futur ensei­­gnant, nous nous devons de pro­­po­­ser des conte­­nus adap­­tés

Méthodologie
aux pos­­si­­bi­­li­­tés des élèves en leur appre­­nant à cou­­rir régu­­liè­­re­­ment, ce sera l’objet de
notre réponse à la pre­­mière ques­­tion « Pro­­po­­sez une autre situa­­tion pour apprendre
à cou­­rir régu­­liè­­re­­ment en cours moyen ».
Nous sou­­hai­­tons aussi leur pro­­po­­ser des conte­­nus attrac­­tifs, ce sera l’objet de notre réponse
à la seconde ques­­tion « La course longue n’est pas d’emblée asso­­ciée, chez cer­­tains enfants,
à la notion de plai­­sir. Pro­­po­­sez quelques pistes pour rendre cette acti­­vité attrayante ».
Enfin, nous revien­­drons sur les effets béné­­fiques de la course de durée en répon­­dant
à la troi­­sième ques­­tion. « Selon vous, une édu­­ca­­tion à la santé peut-­elle être réa­­li­­sée
en pre­­nant appui sur la course longue ? Jus­­ti­­fiez votre choix ».

b. Déve­­lop­­pe­­ment
Il s’agira de répondre suc­­ces­­si­­ve­­ment aux 3 ques­­tions en mobi­­li­­sant les dif­­fé­­rentes
connais­­sances évo­­quées ci-­dessus. Voici quelques élé­­ments de réponses.
[Ques­­tion 1]
Cou­­rir régu­­liè­­re­­ment n’est pas un compor­­te­­ment inné chez les élèves, voici une pro­­
po­­si­­tion qui donne des repères à l’enfant.
Objec­­tif : Cou­­rir régu­­liè­­re­­ment pour, en fin de cycle, cou­­rir 15’ sans s’arrê­­ter.
Situa­­tions :
•• don­­ner des repères dans l’espace et le temps à par­­tir des repères don­­nés sur le
document.
Exemple : un tour de stade avec un signal sonore (coup de sif­­flet) toutes les 30’’ qui
devraient cor­­res­­pondre à ¼ de tour ou 100 m.
•• fé­­ren­­cier les dis­­tances à fran­­chir en pro­­po­­sant un petit tour de 80 m à l’inté­­rieur
dif­­
du stade et un grand tour de 120 m à l’exté­­rieur du stade.
Cette dif­­fé­­ren­­cia­­tion est impé­­ra­­tive car les niveaux varient à cet âge.
Dans cette situa­­tion, les élèves partent tous en même temps, ils ont les mêmes repères
sonores, seules les dis­­tances varient.
Pour évo­­luer, allon­­ger plu­­tôt les dis­­tances que les temps.
Évaluation :
Après un cycle de 12 séances, choi­­sir un contrat de temps : 12’ ou 15’. Comp­­ter le
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nombre de tours.
[Ques­­tion 2]
Pour rendre cette acti­­vité attrayante jouer sur plu­­sieurs res­­sorts :
•• tra­­vailler en groupe comme le montre le docu­­ment, ou en re­lais en par­­cou­­rant, par
exemple, à 6 la plus longue dis­­tance pos­­sible (besoin d’affi­­lia­­tion, plai­­sir de s’entrai­
­der en jouant le rôle de la loco­­mo­­tive) ;
•• réa­­li­­ser des contrats de durée de course, puis de durée et de dis­­tance. La connais-
sance du résul­­tat sti­­mule la performance ;
•• chan­­ger le cadre de la course : sor­­tir de l’école, dans le parc voi­­sin ou la forêt ;
•• ajou­­ter des séances d’efforts brefs répé­­tés et intenses ; ils aug­­mentent aussi les
capacités aéro­­bies. (voir le chapitre 12, « §1. La phy­­sio­­logie de l’effort ») ;

47
Méthodologie Partie 1 • Pré­­sen­­ta­­tion et méthodologie de l’épreuve

•• en classe, en sciences expé­­ri­­men­­tales (sciences de la vie) acqué­­rir des connais-


sances sur les effets posi­­tifs de la course sur l’orga­­nisme.
[Ques­­tion 3]
La réponse à cette ques­­tion est posi­­tive et elle doit s’appuyer sur de nom­­breuses
don­­nées : envi­­ron 20 % d’enfants obèses… On sait que les acti­­vi­­tés d’endu­­rance
sont préventives de nom­­breuses mala­­dies… ( Se repor­­ter à la sous-partie 2.2
Éduquer à la santé en EPS).
Tou­­te­­fois, la pra­­tique non rai­­son­­née de la course à l’école, soit par igno­­rance, soit
par souci de la per­­for­­mance à tout prix, peut être néfaste pour la santé : rythme trop
rapide, temps de course non adap­­tés aux niveaux de départ, efforts de type anaé­­ro­­
bie lac­­tique trop fré­­quents…

c. Conclu­­sion
Il s’agit de reprendre l’essen­­tiel de ce qui a été pré­­senté et, si cela s’y prête, d’ouvrir
les ques­­tion­­ne­­ments ini­­tiaux vers d’autres direc­­tions.
Des réponses appor­­tées aux trois ques­­tions du sujet, nous pou­­vons rete­­nir :
•• qu’en don­­nant des repères aux élèves dans l’acti­­vité course longue ils sont en mesure
de modi­­fier leurs compor­­te­­ments ini­­tiaux et de savoir cou­­rir à un rythme régulier ;
•• que de nom­­breuses pistes s’offrent à l’ensei­­gnant pour rendre l’acti­­vité course de
durée, attrayante ; une moti­­vation intrin­­sèque est une moti­­vation durable, elle
augure d’une pratique ulté­­rieure régu­­lière ;
•• que les bien­­faits des acti­­vi­­tés d’endu­­rance comme la course de durée, sur la santé, ne
sont plus à mettre en doute, nous l’avons mon­­tré avec quelques chiffres.
Il nous est donc apparu inté­­res­­sant, au terme de ce tra­­vail, de signa­­ler qu’il est possible de
pro­­po­­ser aussi aux élèves de l’école mater­­nelle une approche de la pra­­tique des acti­­vi­­
tés d’endu­­rance. Étant données les capa­­ci­­tés des élèves, elle se fera sous la forme d’une
ini­­tiation, d’une sen­­si­­bi­­li­­sa­­tion au fait de four­­nir des efforts qui durent, son approche
sera ludique. Peut-­être, ainsi y aura-­t-il moins de démotivation ulté­­rieu­­re­­ment.

4 Orga­­ni­­sa­­tion du deuxième exposé


Une orga­­ni­­sa­­tion opti­­male de votre exposé commence par une orga­­ni­­sa­­tion et une pré-
sentation rigou­­reuse de vos notes. Nous pro­­po­­sons d’illus­­trer cela à tra­­vers un exemple.

4.1 Exemple d’une thé­­ma­­tique de dos­­sier pour l’exposé


a. Thème
Les acteurs du système édu­­ca­­tif en mater­­nelle : responsabilités du pro­­fes­­seur des écoles et
orga­­ni­­sa­­tion du tra­­vail de l’ATSEM (Agent Territorial Spécialisé des Écoles Maternelles).

b. Docu­­ments à l’appui
•• Un emploi du temps.
•• Le décret n° 2018-152 du 1er mars 2018 sur les dispositions statuaires relatives aux
agents territoriaux spé­­cia­­li­­sés des écoles mater­­nelles.

48
Chapitre 4 • Métho­­do­­logie pour les expo­­sés Méthodologie

•• Un extrait de la pré­­face écrite par Viviane Bouysse de l’ouvrage ATSEM-­Enseignant :


tra­­vailler ensemble, CRDP Nantes, 2008.

Méthodologie
« Il n’y aurait pas de pire piège en effet que de se fon­­der sur une indif­­fé­­ren­­cia­­
tion des rôles pour bâtir une col­­la­­bo­­ra­­tion sereine. Une concep­­tion exten­­sive
de la « péda­­go­­gie » expose à la perte de sens et il est tout à fait essen­­tiel que
l’on conserve ce qui fait l’ori­­gi­­na­­lité et l’impor­­tance du « métier d’ensei­­gner »
avec des jeunes enfants. Une concep­­tion res­tric­­tive de « l’édu­­ca­­tion » qui sépa­­
re­­rait l’hygiène et le soin des corps, le bien-­être phy­­sique des aspects cultu­­rels
et cogni­­tifs n’a pas de sens avec des tout-­petits mais le mélange des genres n’est
guère struc­­tu­­rant. La dis­­tinction des rôles et des res­­pon­­sa­­bi­­li­­tés, la pré­­ser­­va­­tion
d’espaces d’auto­­no­­mie sont indis­­pen­­sables pour que la col­­la­­bo­­ra­­tion s’éta­­blisse
sur des bases saines. Et le carac­­tère pro­­fes­­sion­­nel de la rela­­tion s’illustre d’abord
dans la capa­­cité à éta­­blir et à vivre serei­­ne­­ment ces sépa­­ra­­tions. C’est parce que
nous avons des fonc­­tions dif­­fé­­rentes dans le sys­­tème que nous devons recher­­cher
une har­­mo­­ni­­sa­­tion de nos contri­­bu­­tions res­­pec­­tives, dans l’inté­­rêt des béné­­fi­­
ciaires de notre tra­­vail. Tra­­vailler ensemble, ce n’est pas faire la même chose ; si
on ten­­dait vers cette confu­­sion, il y aurait très vite, n’en dou­­tons pas, un acteur
de trop… Mais les dif­­fé­­rences de sta­­tut ou de fonc­­tion ne tra­­duisent ni ne légi­­ti­­
ment une inégale dignité des per­­sonnes et de leur métier. »
Bouysse V. (inspectrice générale de l’Éducation nationale), « Préface », in Vasse
T., Atsem-enseignant : travailler ensemble. Le partenariat ville-école en question,
Scéren - CRDP Val de Loire, 2008.

c. Ques­­tions
1. Quels sont les dif­­fé­­rents acteurs du sys­­tème édu­­ca­­tif en mater­­nelle ?
2. Quelles sont les res­­pon­­sa­­bi­­li­­tés du pro­­fes­­seur des écoles et son impli­­ca­­tion dans
l’orga­­ni­­sa­­tion du travail de l’ATSEM ?

4.2 Ques­­tions à se poser


pour comprendre la situa­­tion pro­­po­­sée
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a. Qui ?
Il convient tout d’abord de se demander quels sont les dif­­fé­­rents acteurs en pré­­sence.
•• Le pro­­fes­­seur des écoles ;
•• La direc­­trice, qui n’est pas le supé­­rieur hié­­rar­­chique du pro­­fes­­seur des écoles mais
qui va avoir voix au cha­­pitre, notam­­ment pour l’orga­­ni­­sa­­tion du tra­­vail de l’AT-
SEM sur le temps sco­­laire ;
•• L’ATSEM avec qui le pro­­fes­­seur des écoles doit tra­­vailler et qui a un rôle bien régle-
menté dans les classes. (Attention : on dit UN agent territorial spécialisé des écoles
maternelles !)

49
Méthodologie Partie 1 • Pré­­sen­­ta­­tion et méthodologie de l’épreuve

b. Où et quand ?
La deuxième ques­­tion à se poser concerne le lieu et le moment.
Ici, il est impor­­tant de noter que le dos­­sier évoque l’école mater­­nelle. Ce qui condi-
tionne la pré­­sence de l’ATSEM. Le texte de Viviane Bouysse de 2008, est tou­­jours
d’actua­­lité ; il sou­­ligne, dans la même veine que le réfé­­ren­­tiel de compé­­tences des
ensei­­gnants, la néces­­saire cohé­­sion entre les dif­­fé­­rents acteurs du sys­­tème éducatif.

c. Quoi ?
Après ces deux ques­­tions assez géné­­rales, vous devez être atten­­tifs aux dif­­fé­­rents
éléments évoqués dans le dossier et à leurs rela­­tions.
Il s’agit ici de relier les pro­­blé­­ma­­tiques d’emploi du temps et celles de la responsabi­
lité du pro­­fes­­seur des écoles dans l’orga­­ni­­sa­­tion du tra­­vail de l’ATSEM. Lorsque
deux adultes sont ame­­nés à inter­­ve­­nir dans une même classe, quel est le rôle de cha­­
cun ? En clair : qui fait quoi ? Cette ques­­tion peut aussi se poser lors de la présence
d’un AVS (auxiliaire de vie scolaire) en classe, ou encore lors de l’inter­­ven­­tion d’un
inter­­ve­­nant spor­­tif ou artistique.

d. Quelle régle­­men­­ta­­tion ?
Après avoir posé la problématique, il est alors néces­­saire d’ana­­ly­­ser les textes régle­­
men­­taires mis à votre dis­­po­­si­­tion. Ils vien­­dront étayer et argu­­men­­ter vos réponses
au cours de l’exposé.
Le texte prin­­ci­­pal, lors­­qu’il s’agit d’ATSEM, est le décret n° 2018-152 du 1er mars
2018, qui remplace celui de 2008 et portant sur les dispositions statutaires relatives
aux agents ter­­ri­­toriaux spé­­cia­­li­­sés des écoles mater­­nelles. L’ATSEM fait désormais
partie intégrante de la communauté éducative. L’évolution de son rôle est entéri-
née et ses missions éducatives renforcées. Ce décret rap­­pelle aussi que les ATSEM
connaissent une dua­­lité hié­­rar­­chique : employés par une commune, mais rele­­vant
direc­­te­­ment de l’auto­­rité du direc­­teur de l’école pen­­dant le temps sco­­laire. C’est le
maire qui nomme ou met fin à leurs fonc­­tions, après avis du direc­­teur d’école. On
peut aussi y lire leurs mis­­sions : la récep­­tion, l’ani­­ma­­tion, l’hygiène des très jeunes
enfants, la pré­­pa­­ra­­tion et la mise en état de prop­­reté des locaux et du maté­­riel, la
surveillance des très jeunes enfants dans les can­­tines et éga­­le­­ment l’assis­­tance des
enseignants dans les classes ou éta­­blis­­se­­ments accueillant des enfants han­­di­­ca­­pés.
Si leur rôle est essentiel et leur missions renforcées, les ATSEM n’ont aucunement
la charge d’ensei­­gne­­ment qui est réservée au professeur des écoles. De même, si le
direc­­teur est bien res­­pon­­sable de ces agents pen­­dant le temps sco­­laire, il ne peut en
aucune façon dic­­ter l’emploi du temps de l’ATSEM dans la classe de son adjoint ; le
pro­­fes­­seur des écoles décide seul de l’emploi du temps de sa classe et du rôle qu’il
confiera à l’ATSEM, sans que celui-­ci soit de l’ensei­­gne­­ment.

e. Quelles connais­­sances ?
On peut convo­­quer des connais­­sances théo­­riques qui per­­met­­tront d’étayer cette
régle­­men­­ta­­tion. On pourra ici rap­­pe­­ler de façon judi­­cieuse l’his­­to­­rique du métier
d’ATSEM et citer entre autres : Barbier-­Le Déroff M.-­A., « Des grands dans l’es-
pace des petits : les agents spé­­cia­­li­­sés des écoles mater­­nelles », Eth­­no­­logie fran­­çaise,

50
Chapitre 4 • Métho­­do­­logie pour les expo­­sés Méthodologie

XXXVII, 4, 2007, p. 655-662. Que ce soit l’his­­toire ou les tra­­vaux de recherche, tous
pointent du doigt la dif­­fi­­culté de ce métier aux mis­­sions sou­­vent mal définies dans

Méthodologie
les écoles et à la fron­­tière vrai­­ment ténue entre l’enfant et l’élève.

f. Quelles pistes péda­­go­­giques/solu­­tions ?


En der­­nier lieu, il convient d’exa­­mi­­ner les pistes péda­­go­­giques ou les solu­­tions envi­­
sa­­gées. Dans ce dos­­sier sur le rôle et la place de cha­­cun des acteurs, comme bien sou­­vent
d’ailleurs, un dia­­logue bien argu­­menté per­­met­­tra d’abou­­tir à une entente satisfaisante.
Les modalités de ce dialogue sont les suivantes :
•• Sur quel temps (les ATSEM ont souvent d’autres missions dans leur journée comme
la gestion de la cantine, de l’entretien des locaux, etc.), grâce à quel support (docu-
ments écrits partagés, codes communs, etc.) ?
•• Comment orga­­ni­­ser l’emploi du temps pour que tout le monde y trouve son compte ?
•• Comment ne pas bles­­ser les gens avec qui on va tra­­vailler ?
•• Si cha­­cun a une place bien défi­­nie dans la classe, la diplo­­ma­­tie est de mise et il ne faut
pas hési­­ter à par­­ler fran­­che­­ment avec les acteurs en pré­­sence.

4.3 Struc­­ture de l’exposé


Votre réponse devra être orga­­ni­­sée et argumentée. En guise d’exemple, nous repren-
drons la situa­­tion évo­­quée ci-­dessus.

a. Intro­­duc­­tion
[Phrase d’ouver­­ture]
Dans une école, plu­­sieurs acteurs du sys­­tème édu­­ca­­tifs doivent tra­­vailler en cohésion
avec une spé­­ci­­ficité pour l’école mater­­nelle : la pré­­sence d’un ATSEM.
En effet, depuis le mois de décembre 2000 (décret du 28 août 1992, art. 17 modifié),
les can­­di­­dats au concours d’ATSEM doivent pos­­sé­­der le cer­­ti­­fi­­cat d’apti­­tude pro­­
fes­­sion­­nelle (CAP) « Petite enfance ». Leur mis­­sion est d’assu­­rer la prop­­reté de la
classe, de gérer la pré­­pa­­ra­­tion et la mise en état du maté­­riel néces­­saire à l’ensei­­gnant
et d’assis­­ter les ensei­­gnants des écoles mater­­nelles.
[Pré­­sen­­ta­­tion suc­­cincte du dos­­sier et des docu­­ments]
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Le dos­­sier pro­­posé est consti­­tué de trois docu­­ments : un emploi du temps d’une


classe de mater­­nelle, le décret por­­tant sta­­tut par­­ti­­cu­­lier du cadre d’emplois des
agents ter­­ri­­toriaux spé­­cia­­li­­sés des écoles mater­­nelles et un texte réflexif de Viviane
Bouysse, ins­­pec­­trice géné­­rale de l’Éducation natio­­nale sur les mis­­sions de l’ATSEM
et la néces­­sité du par­­te­­na­­riat entre ATSEM et ensei­­gnant.
[Pro­­blé­­ma­­tique (les docu­­ments pro­­po­­sés dans le dos­­sier sou­­lèvent tou­­jours une
ques­­tion)]
Le pro­­blème que pose ce dossier est que les res­­pon­­sa­­bi­­li­­tés du pro­­fes­­seur des écoles
et l’orga­­ni­­sa­­tion du tra­­vail de l’ATSEM doivent se croi­­ser afin d’arri­­ver à un tra­­
vail commun, au ser­­vice des appren­­tis­­sages des élèves. Cette notion de « tra­­vailler
ensemble » (ou « travailler en équipe » présent dans le référentiel de compétences

51
Méthodologie Partie 1 • Pré­­sen­­ta­­tion et méthodologie de l’épreuve

du professeur des écoles) est bien réglementée et un réel souci de collaboration doit
habiter chacun des acteurs en présence.
[Annonce du plan]
Ainsi, nous exa­­mi­­ne­­rons cet emploi du temps de façon régle­­men­­taire et les pro­­
blèmes qu’il recèle éven­­tuel­­le­­ment en matière d’orga­­ni­­sa­­tion du tra­­vail et de répar­­
tition des tâches dans la classe. Pour le côté régle­­men­­taire, nous pren­­drons appui
sur le décret pro­­posé afin de cer­­ner les mis­­sions de cet agent ter­­ri­­torial spé­­cia­­lisé à
l’école mater­­nelle. Ceci nous amè­­nera à réflé­­chir à la meilleure manière d’abor­­der
ces ques­­tions avec l’ATSEM avec lequel nous allons être ame­­nés à tra­­vailler tout au
long de l’année mais aussi avec tous les acteurs du sys­­tème édu­­ca­­tif. Nous ver­­rons
alors à quel point le dia­­logue peut être un allié pour pou­­voir, au-­delà des textes, tra­­
vailler ensemble.

b. Déve­­lop­­pe­­ment
Il s’agira dans ce cas de mobi­­li­­ser au fil du déve­­lop­­pe­­ment :
•• Le cadre du fonc­­tion­­ne­­ment d’une école (régle­­men­­ta­­tion, poli­­tiques édu­­ca­­tives,
dis­­positifs spécifiques) ;
•• l’aspect déon­­to­­lo­­gique et éthique ;
•• les pistes péda­­go­­giques et les solu­­tions envi­­sa­­gées.
Appuyez-­vous sur les apports notion­­nels et connais­­sances connus (étayage des
aspects pré­­cé­­dents) mais aussi les exemples tirés de votre propre expé­­rience.
N’oubliez pas d’arti­­cu­­ler le rai­­son­­ne­­ment avec des mots de liai­­son (en gras dans
l’intro­­duc­­tion don­­née en exemple).
Vous pou­­vez éga­­le­­ment mettre en valeur cer­­tains points clés de vos notes, pour pen­­
ser à modu­­ler votre voix lors de l’exposé.

c. Conclu­­sion
La conclusion de votre exposé peut être l’occasion de présenter une synthèse des
enjeux évoqués dans le dossier, de donner votre point de vue sur la question (en
termes de positionnement éthique par exemple), ou de proposer une « ouverture ».
Attention, à ne faire que si vous maîtrisez le sujet !
Dans le cas de notre exemple, vous terminerez votre exposé par un bilan sur les
enjeux théoriques et pratiques des documents proposés. Et même si les textes insti-
tutionnels et la réglementation ont leur importance, n’oubliez pas que c’est l’« ana-
lyse de ce dossier et des questions qu’il pose » qui doivent permettre de convaincre
le jury de vos compétences professionnelles en tant que futur professeur des écoles
et agent du service public.

52
Chapitre 4 • Métho­­do­­logie pour les expo­­sés Méthodologie

... Syn­­thèse ...

Méthodologie
Des attentes pour l’exposé
Exposé rela­­tif
Attentes du jury Can­­di­­dats en dif­­fi­­culté
au dos­­sier
••Pré­­sence d’une intro­­duc­­tion qui ••Absence d’intro­­duc­­tion
Intro­­duc­­tion
pré­­sente la thé­­ma­­tique
••Pré­­sen­­ta­­tion des auteurs, mise en ••Simple para­­phrase du nom de
Pré­­sen­­ta­­tion perspec­­tive his­­to­­rique ou contextuelle, l’auteur et du titre de l’article
du dossier brève syn­­thèse de chaque texte qui
situe la pen­­sée de l’auteur

••Pro­­blé­­ma­­tique clai­­re­­ment énoncée ••Absence de problématique


et qui ouvre des perspectives ••Pro­­blé­­ma­­tique qui ne questionne
Pro­­blé­­ma­­tique ••Pro­­blé­­ma­­tique = mise en problème pas réel­­le­­ment
de la thé­­ma­­tique pro­­po­­sée à l’aide ••Ques­­tions trop nombreuses
des ques­­tions proposées
••Annonce claire du plan ••Absence de plan
Plan
••Respect du plan annoncé ••Plan non res­­pecté
••Par­­ties de l’exposé clai­­re­­ment ••Pas d’annonce des dif­­fé­­rentes par­­
énoncées ties de l’exposé
••Uti­­li­­sation réelle des textes pour ••Simple para­­phrase des textes
argu­­men­­ter ••Uti­­li­­sation linéaire des textes
••Uti­­li­­sation orga­­ni­­sée et non linéaire ••Absence d’appui sur les textes
des textes ••Pas d’apport de connais­­sances
••Cita­­tions des textes à bon escient per­­son­­nelles qui viennent étayer
••Apport d’élé­­ments de réflexion ou l’argu­­men­­ta­­tion
de connais­­sances per­­son­­nelles qui ••Pas de tran­­si­­tion orga­­ni­­sée entre les
viennent étayer l’argu­­men­­ta­­tion dif­­fé­­rentes par­­ties
Exposé ••Tran­­si­­tion logique et orga­­ni­­sée entre ••Aucun exemple donné pour étayer
les dif­­fé­­rentes par­­ties de l’exposé l’argu­­men­­ta­­tion
••Uti­­li­­sation brève et à bon escient ••Ver­­biage non assimilé
d’exemples rela­­tifs à ••Manque de convic­­tions ou
un vécu professionnel ou per­­son­­nel d’enthou­­siasme
••Uti­­li­­sation de voca­­bu­­laire simple ou ••Lec­­ture exclu­­sive des notes prises
de termes plus tech­­niques assimilés durant la préparation
••Convic­­tions étayées par des connais­­
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sances théo­­riques bien assi­­mi­­lées.


••Déta­­che­­ment par rap­­port aux notes
prises sur le brouillon de pré­­pa­­ra­­tion
••Syn­­thèse des dif­­fé­­rentes thèses ••Absence de conclu­­sion
abordées au cours de l’exposé ••Absence de synthèse
Conclu­­sion ••Prise de posi­­tion per­­son­­nelle ••Absence de prise de posi­­tion
••Mise en perspec­­tive avec d’autres ••Pas de mise en perspec­­tive
questionnements
Respect du ••Respect du temps imparti ••Non-­utilisation des 15 minutes
temps imparti ••Dépas­­se­­ment du temps

53
Méthodologie Partie 1 • Pré­­sen­­ta­­tion et méthodologie de l’épreuve

5 Conseils
pour les entre­­tiens
Plan du chapitre
1. Pre­­mière par­­tie de l’épreuve 54
2. Seconde par­­tie de l’épreuve 55

Les entre­­tiens qui suivent vos expo­­sés ont pour objec­­tif de vous sol­­li­­ci­­ter pour des
complé­ments de réponses qu’éven­­tuel­­le­­ment vous n’auriez pas don­­nés. Les ques­­
tions peuvent donc être pra­­tiques, réflexives, d’ana­­lyse ou por­­ter sur une mise en
situa­­tion professionnelle.
S’il faut avoir en tête que le jury est un jury bien­­veillant, le temps de l’entre­­tien est un
temps d’échange : soyez d’abord et sur­­tout en situa­­tion d’écoute. En effet, vous devez
répondre aux questions posées par le jury. Il est souvent relevé dans les rapports de jury
que certains candidats n’écoutent pas la question dans son entier (étant déjà en train de
réfléchir à la réponse à donner) et répondent parfois trop rapidement et à coté. Pre­­nez
ensuite le temps de la réflexion pour répondre. Lorsque vous répon­­dez aux ques­­tions,
conti­­nuez à regar­­der cha­­cun des jurés et pas seule­­ment celui qui vous a posé la ques­­tion.

FOCUS
La compo­­si­­tion du jury
La composition du jury est un élément à prendre en compte pour l’entretien.
Cette composition est, a minima, composé de deux personnes :
•• un inspecteur de l’éducation nationale de circonscription (IEN de circonscription) ;
•• un conseiller pédagogique (CP), spécialiste en EPS ou non, ou d’un professeur d’école
maître formateur (PEMF).
Nous avons remarqué que, dans certaines académies, le nombre de membres du jury était de 3
personnes. Il peut s’agir alors d’un autre IEN ou d’un autre conseiller pédagogique.
S’il peut sembler que l’entretien est mené par l’IEN, le ou les autres membres du jury sont par-
ties prenantes, et à parts égales, dans la décision. Il est donc important de bien repérer « qui est
qui », pour vous adresser à l’un plutôt qu’à l’autre lors de l’entretien, sans négliger pour autant
les autres par un balayage régulier de vos interlocuteurs.

1 Pre­­mière par­­tie de l’épreuve


•• En EPS, des complé­­ments d’infor­­ma­­tion concer­­nant les textes ins­­ti­­tution­­nels,
notam­­ment les programmes, vous seront deman­­dés. Vos connais­­sances didac­­tiques
et péda­­go­­giques, scientifiques seront scru­­tées. Il est tou­­jours bien­­venu de faire appel

54
Chapitre 5 • Conseils pour les entre­­tiens Méthodologie

à ses expériences, dans les stages, d’abord, mais aussi dans le cadre d’ani­­ma­­tions
ou d’enca­­dre­­ment d’acti­­vi­­tés spor­­tives ou artistiques. N’hésitez pas à faire ☺« vivre »

Méthodologie
vos élèves avec leur enthousiasme, leurs difficultés…
•• En outre, comme le sti­­pule le texte défi­­nis­­sant cette épreuve, vous pour­­rez être
questionné sur votre pra­­tique spor­­tive. Anti­­ci­­pez ce moment en le pré­­pa­­rant. Il est
tou­­jours intéressant de pou­­voir mon­­trer ce que celle-­ci vous apporte en tant que
futur ensei­­gnant.

2 Seconde par­­tie de l’épreuve


Le jury pourra vous demander de pré­­ci­­ser ou déve­­lop­­per un point que vous avez
abordé lors de votre exposé ; tout comme pour l’exposé, il convient de s’appuyer en
pre­­mier lieu sur les textes régle­­men­­taires, puis sur les connais­­sances et le cas échéant
sur votre expé­­rience personnelle. L’entretien sert également à élargir la réflexion vers
d’autres thèmes connexes, lesquels permettront d’appréhender la posture du fonc-
tionnaire comme la position de l’enseignant dans l’exercice de son métier.
Le jury peut aussi poser des ques­­tions plus larges qui font appel à l’actua­­lité par
exemple. Il convient de prendre connais­­sance des der­­niers textes de loi sor­­tis ou de
la dernière « circulaire de rentrée »1 et nous vous conseillons, à ce pro­­pos, d’effec­­tuer
une veille régu­­lière. Cepen­­dant, si ce cas de figure se pré­­sente, c’est plu­­tôt bon signe.
Si le jury se montre pointilleux ou semble vou­­loir élar­­gir le débat, c’est que l’essen­­tiel
concer­­nant le sujet a été dit ! Néan­­moins, il convient tout de même de répondre.
Dites-­vous que la der­­nière impres­­sion que l’on laisse au jury est très impor­­tante, il
ne faut donc pas vous déconcen­­trer et res­­ter vigi­­lant jus­­qu’à la fin de l’épreuve.

Des attentes pour les entretiens

Les principales attentes Les principales Les principaux critères


positives (profil du candidat) compétences attendues de « refus »
bonne qualité d’expression qualité de l’argumentation expression confuse et
et de communication (clarté, concision, mauvaise maîtrise de la langue
bonnes connaissances didactiques, justification) française
pédagogiques et institutionnelles connaissances sur le futur agressivité envers le jury
de l’EPS métier et projection inculture
bonne connaissance du système du candidat Manifestation de préjugés
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

éducatif et culture générale solide élocution (racistes…)


bonne capacité d’écoute prises de positions inadaptées
et de réflexion et dangereuses
bonne capacité à rentrer en incapacité du candidat à
contact avec le jury communiquer avec le jury

 P our des exemples de ques­­tions types et pro­­po­­si­­tions de réponses, voir dans les
sujets d’entraî­­ne­­ment, la rubrique : « Ques­­tions que pour­­rait poser le jury lors
de l’entre­­tien ».

1. Voir p. 239.

55
Méthodologie Partie 1 • Pré­­sen­­ta­­tion et méthodologie de l’épreuve

6 Se pré­­pa­­rer à l’épreuve

Plan du chapitre
1. Remarques pré­­li­­mi­­naires 56
2. Tout au long de l’année : suivre et connaître l’actualité 56
3. Pen­­dant ses révi­­sions 59
4. La veille de l’épreuve et le jour de l’épreuve 60

1 Remarques pré­­li­­mi­­naires
Cette épreuve de concours, comme toute épreuve de ce type, repré­­sente un moment
d’éva­­lua­­tion dans lequel il est néces­­saire de paraître sous son meilleur jour. Le jury
devant lequel vous allez vous pré­­sen­­ter est chargé de recru­­ter de futurs ensei­­gnants.
Se pré­­pa­­rer le plus tôt pos­­sible à l’épreuve per­­met­­tra au can­­di­­dat :
•• d’avoir une connais­­sance très appro­­fon­­die et réflé­­chie du sys­­tème édu­­ca­­tif dans
lequel il va exer­­cer son futur métier ;
•• d’éclai­­rer les posi­­tions et déci­­sions didac­­tiques, déon­­to­­lo­­giques, admi­­nis­­tra­­tives,
é­ducatives ou péda­­go­­giques qu’il pro­­po­­sera à la lec­­ture d’une situa­­tion d’ensei­­gne­
­ment professionnelle.
Il s’agit sur­­tout d’une épreuve orale, qui donne une grande impor­­tance au dia­­logue,
à l’argu­­men­­ta­­tion et qui per­­met­­tra au jury de se faire une idée de la capa­­cité du can­­
di­­dat à ensei­­gner et s’adap­­ter à diverses situa­­tions.

2 Tout au long de l’année : suivre et connaître


l’actualité
Il est impor­­tant que le can­­di­­dat prenne conscience que le tra­­vail de pré­­pa­­ra­­tion à
l’épreuve doit se pla­­ni­­fier sur l’année. En effet, l’étendue des connaissances est vaste et
relève de différents champs : didactiques, institutionnels, réglementaires mais aussi
théoriques et pratiques. Il est donc nécessaire de prendre le temps de se les appro-
prier. Cela prend du temps et mérite de la réflexion. Pour ce faire, cha­­cun doit, en
fonc­­tion de ses dif­­fé­­rentes contraintes, orga­­ni­­ser un emploi du temps. Cet emploi du
temps per­­met­­tra une ges­­tion du tra­­vail, tant dans la ren­­contre avec la connais­­sance,
que dans la ren­­contre avec la pra­­tique. Atten­­tion à la tendance à la ­pro­­cras­­ti­­nation
qui consiste à remettre tou­­jours au len­­de­­main, en par­­ti­­cu­­lier lors­­qu’il y a plu­­sieurs
acti­­vi­­tés à gérer en paral­­lèle. Un tra­­vail régu­­lier est un allié de taille quand on envi­­sage
de pas­­ser un concours et notam­­ment celui de pro­­fes­­seur des écoles. En effet, si cet

56
Chapitre 6 • Se pré­­pa­­rer à l’épreuve Méthodologie

ouvrage pro­­pose de vous aider à la pré­­pa­­ra­­tion de l’épreuve « entre­­tien à par­­tir d’un


dos­­sier », vous devez pla­­ni­­fier la pré­­pa­­ra­­tion du concours dans son ensemble.

Méthodologie
a. Pour la pre­­mière par­­tie de l’épreuve (EPS)
Il s’agira de se repor­­ter aux dif­­fé­­rentes réfé­­rences don­­nées tout au long de l’ouvrage
dans la Partie 2. Préparer l’épreuve d’EPS. Voici quelques réfé­­rences incontournables.
Réfé­­rences ins­­ti­­tution­­nelles
•• Les programmes de l’EPS à l’école primaire : Le BO spécial n° 2 du 26 mars 2015
pour les programmes de l’école maternelle, le BO spécial n° 11 du 26 novembre 2015
pour l’école élémentaire et le BO du 26 juillet 2018 : les programmes pour l’année
scolaire 2018-2019 ;
•• Les orientations pour une politique de santé à l’école : Circulaire n° 2011-216 du
2 décembre 2011 ;
•• socle commun de connaissances de compétences et de culture, BO n° 17 du
Le
23 avril 2015 ;
•• Les rapports des jurys du concours de 2019 : ils contiennent de précieux renseignements
sur les attentes des jurys, sur la façon dont les prestations des candidats sont appréciées.
Réfé­­rences péda­­go­­giques
•• « Concevoir et mettre en œuvre un enseignement de l’EPS » (exemples en danse, ath-
létisme orientation : eduscol.education.fr/cid101720/eps-cycle-2.html ; exemples en
lancer, natation, ultimate : eduscol.education.fr/cid100041/eps-c3.html). « Les docu-
ments d’accompagnement des programmes 2008 » fournissent de nombreuses pro-
gressions toujours d’actualité (eduscol.education.fr) ;
•• À l’école de l’édu­­ca­­tion phy­­sique, Guide pra­­tique pour l’ensei­­gnant à l’école »
«
CRDP des Pays de la Loire-Nantes, 2013.

b. Pour la seconde par­­tie de l’épreuve (système éducatif)


Pour cette épreuve, votre dis­­cours doit s’arti­­cu­­ler autour de pro­­blé­­ma­­tiques cen­­trées
sur l’édu­­ca­­tion et vous devez convo­­quer des connais­­sances régle­­men­­taires, théo­­
riques et pédagogiques.
Il est impor­­tant de s’exer­­cer à :
•• repérer et dif­­fé­­ren­­cier les ori­­gines et sta­­tuts des docu­­ments pour mieux per­­ce­­voir
le cadre dans lequel ils s’ins­­crivent, leur contexte et leurs enjeux ;
•• lire des docu­­ments aussi variés sur le fond que sur la forme : textes de référence,
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

cir­­cu­­laires, arrê­­tés… mais aussi des recherches en éducation et des articles issus des
revues pédagogiques, ou tout simplement des ouvrages de littérature ou des films
traitant de la vie d’enseignants ou d’élèves…
Les lec­­tures que vous effec­­tue­­rez doivent donc englo­­ber ces dif­­fé­­rents domaines de
connaissances en fonc­­tion de vos acquis (études uni­­ver­­si­­taires d’ori­­gine), de vos
besoins en regard des attentes du jury et des attentes ins­­ti­­tution­­nelles (réfé­­ren­­tiel de
compétences du pro­­fes­­seur des écoles).

c. Publi­­ca­­tions offi­­cielles
•• Le Code de l’édu­­ca­­tion regroupe l’ensemble des lois en vigueur dans le domaine de
l’édu­­ca­­tion en France :  legifrance.gouv.fr> Code de l’édu­­ca­­tion

57
Méthodologie Partie 1 • Pré­­sen­­ta­­tion et méthodologie de l’épreuve

•• Le Bul­­le­­tin offi­­ciel (B.O.) du minis­­tère de l’Édu­­ca­­tion natio­­nale paraît en ligne tous


les jeu­­dis :  education.gouv.fr/pid285/le-­bulletin-officiel.html
•• Vous trou­­ve­­rez éga­­le­­ment sur le site inter­­net du minis­­tère de l’Édu­­ca­­tion natio­­nale,
sur les sites aca­­dé­­miques ou dépar­­te­­men­­taux des infor­­ma­­tions offi­­cielles, des rap­­
ports et notes d’infor­­ma­­tions rela­­tifs au sys­­tème sco­­laire et à l’édu­­ca­­tion.

d. Actua­­li­­tés
Plusieurs changements sont en cours dans l’Éducation nationale : formation initiale
des enseignants et place du concours, âge de la scolarité obligatoire, etc., et une nou-
velle loi « pour une école de la confiance », dans laquelle s’inscrivent ces mesures, a
été adoptée définitivement le 4 juillet 2019 par le Parlement. Il est essentiel de vous
tenir informé de ces évolutions. S’il est impor­­tant de suivre les actua­­li­­tés (natio­­
nales, régio­­nales, locales), il est également judi­­cieux de suivre les actua­­li­­tés spé­­cia­­li­­
sées (ins­­ti­­tution­­nelles ou non).
Ces sites sont à consul­­ter pour connaître l’actua­­lité et ce qui fait débat en é­ducation :
•• education.gouv.fr ;
•• eduscol.education.fr ;
•• reseau-canope.fr ;
•• cafepedagogique.net ;
•• lemonde.fr/education/ ;
•• vousnousils.fr ;
•• les sites académiques (en particulier celui de l’académie où vous allez passer le
concours), avec leurs déclinaisons départementales.
Il peut être utile de consulter des dossiers de vulgarisation sur la recherche en éducation :
•• les dossiers de veille de l’Institut Français de l’Éducation (IFÉ) : [ife.ens-lyon.fr/vst/
DA/ListeDossiers.php].
Ces sites ou médias reconnus pour leur fiabilité peuvent être consultés en ligne, mais
il peut être judicieux de « les suivre » via des listes de diffusion ou des réseaux sociaux
auxquels vous vous serez abonnés (pages Facebook et Twitter de ces mêmes sites).
Il est important de noter que les sujets d’actualité n’aboutissent pas toujours à l’éla-
boration de textes réglementaires ou législatifs. Un projet et sa mise en œuvre ne
peuvent devenir réalités qu’après parution d’un texte officiel (loi, décret, circulaire).
Il en est de même pour les propos tenus par le ministre de l’éducation nationale. Ils
n’engagent que lui sauf si un texte officiel les reprend pour en faire une injonction et
donc une mise en œuvre pratique à une date décidée par ce même texte.

!
Il est néces­­saire d’être vigi­­lant et de faire la dis­­tinction entre les actua­­li­­tés (des faits ou
des ques­­tions en débat) et la mise en œuvre des textes dans le sys­­tème édu­­ca­­tif. Seul
un suivi régu­­lier de la presse et des textes officiels peut vous per­­mettre d’être à jour.

e. Tirer profit des stages


Les stages sont des moments impor­­tants dans votre pré­­pa­­ra­­tion au concours. En
effet, ce sont des moments de « vraie vie » où vos connais­­sances sur l’école, la classe,
le métier prennent sens.
58
Chapitre 6 • Se pré­­pa­­rer à l’épreuve Méthodologie

Trois types de stage sont mis en place dans les dif­­fé­­rentes aca­­dé­­mies :
•• Les stages d’obser­­va­­tion pou­­vant être effec­­tués dans toutes les classes à par­­tir du

Méthodologie
moment où vous avez l’accord de l’ins­­pec­­teur de l’Édu­­ca­­tion natio­­nale (IEN de
circonscription) et de l’ensei­­gnant titu­­laire de la classe. Lors de ces stages, vous êtes
obser­­va­­teur de la pra­­tique pro­­fes­­sion­­nelle d’un ensei­­gnant. Il peut être inté­­res­­sant
de mener un stage d’obser­­va­­tion dans les trois cycles afin de ren­­contrer les diffé-
rences et les simi­­li­­tudes de fonc­­tion­­ne­­ment inter­cycles mais aussi de pou­­voir obser­
­ver et ana­­ly­­ser des pra­­tiques professionnelles dif­­fé­­rentes. Ces stages ne sont pas
rému­­nérés et vous n’êtes pas amené à prendre la classe en charge.
•• Les stages de pra­­tique accom­­pa­­gnée sont réa­­li­­sés dans les classes des maîtres d’ac-
cueil tem­­po­­raire (MAT) ou des pro­­fes­­seurs d’école maîtres for­­ma­­teurs (PEMF). Lors
de ces stages il y a une pre­­mière phase d’obser­­va­­tion, puis vous serez amené à construire
des séances d’appren­­tis­­sage (avec l’ensei­­gnant) que vous met­­trez en œuvre. Cette
mise en œuvre, sous le regard de l’ensei­­gnant de la classe, per­­met d’avoir un pre­­mier
retour analysé. Cette ana­­lyse de pra­­tique réa­­li­­sée avec l’ensei­­gnant per­­met de poin­­ter
ce qui a bien fonc­­tionné dans la séance et ce qui néces­­site d’être retra­­vaillé, tant dans
la séance (objectif, sup­­ports choi­­sis, rythme de la séance…), que dans la pos­­ture. Ces
stages, réa­­li­­sés lors de votre for­­ma­­tion master ou lors de votre pré­­pa­­ra­­tion au concours,
ne sont pas rémunérés car vous n’êtes pas en res­­pon­­sa­­bi­­lité.
•• Les stages en res­­pon­­sa­­bi­­lité sont des moments de pra­­tique pro­­fes­­sion­­nelle où vous
avez « la charge » complète de la classe. Vous rem­­pla­­cez l’ensei­­gnant titu­­laire et de ce
fait vous construi­­sez vos séquences et séances d’appren­­tis­­sage et d’ensei­­gne­­ment,
vous les met­­tez en œuvre et vous éva­­luez tant les appren­­tis­­sages des élèves que votre
pra­­tique de classe. Ces stages per­­mettent de prendre en compte (même sur une courte
durée) la réalité du ter­­rain. Ils sont rému­­nérés et réser­­vés aux can­­di­­dats admis à un
concours d’en­seignement (ceci n’est pas encore votre cas).
Ces trois types de stages sont une richesse pour votre expé­­rience et pour la ren­­contre
avec la réa­­lité sco­­laire. De plus c’est le moment où théo­­rie et pra­­tique peuvent se
rencontrer et où l’appro­­pria­­tion des connais­­sances fera sens. Obser­­ver des ensei­­
gnants, comprendre leur manière de pen­­ser et d’agir, les mettre en regard de vos
connais­­sances, vous per­­met de mieux vous pro­­je­­ter dans le métier.
Afin de réa­­li­­ser un ou plu­­sieurs de ces stages nous vous recom­­man­­dons de prendre
contact avec l’ins­­pec­­tion d’aca­­dé­­mie de votre dépar­­te­­ment qui vous ren­­sei­­gnera sur
les moda­­li­­tés et les condi­­tions requises.
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3 Pen­­dant ses révi­­sions


Comment révi­­ser ? Combien de temps ? Comment s’orga­­ni­­ser ?
Répondre à ces ques­­tions avec des conseils géné­­ra­­li­­sables paraît dif­­fi­­cile dans la
mesure où chaque appre­­nant met en œuvre des méthodes, des outils, des stra­­té­­gies
propres à son fonctionnement d’appre­­nant. En effet, cha­­cun de nous « apprend à sa
façon » et met en œuvre une orga­­ni­­sa­­tion et un fonc­­tion­­ne­­ment cogni­­tif dif­­fé­­rent.
Il nous paraît impor­­tant de prendre en consi­­dé­­ra­­tion les contraintes de votre vie,
tant professionnelle que per­­son­­nelle, afin de pla­­ni­­fier votre pré­­pa­­ra­­tion de façon
cohé­­rente et « vivable ». Il vous faut tenir mora­­le­­ment et phy­­si­­que­­ment.

59
Méthodologie Partie 1 • Pré­­sen­­ta­­tion et méthodologie de l’épreuve

De ce fait, vous devez pen­­ser à l’alter­­nance entre révi­­sion, temps de loi­­sirs et détente,
et trou­­ver l’équi­­libre qui vous convient et vous per­­met d’apprendre.

4 La veille de l’épreuve et le jour de l’épreuve


Les épreuves d’admis­­sion sont des épreuves orales où le stress de la ren­­contre avec
des professionnels, le stress lié à une situa­­tion d’éva­­lua­­tion et le stress lié au fait
même du concours entrent en jeu.
Il est donc néces­­saire de rap­­pe­­ler que les membres du jury ne cherchent pas à vous
déstabiliser à tra­­vers leurs ques­­tions. Leur objec­­tif est de « recru­­ter » des can­­di­­dats
prêts à ensei­­gner à la ren­­trée sui­­vante. En ce qui concerne la ges­­tion du stress nous
vous ren­­voyons au Chapitre 3. Conseils pour l’oral.

... Syn­­thèse ...

L’essen­­tiel à rete­­nir
La pré­­pa­­ra­­tion à cette épreuve demande un tra­­vail régu­­lier sur l’année afin de pou­­voir s’appro­­prier les
connais­­sances péda­­go­­giques, ins­­ti­­tution­­nelles et théo­­riques. Cette appropriation est néces­­saire car
c’est elle qui per­­met­­tra d’uti­­li­­ser ces connais­­sances comme autant d’outils per­­ti­­nents et mobi­­li­­sables
pour l’ana­­lyse du dos­­sier pro­­posé. Il est néces­­saire aussi de s’appro­­prier la métho­­do­­logie d’ana­­lyse de
la situa­­tion et de l’exposé.

Les mots-­clefs
•• Appro­­pria­­tion des connais­­sances •• Ges­­tion du stress
•• Régu­­la­­rité dans le tra­­vail •• Stage en école
•• Métho­­do­­logie •• Acti­­vi­­tés spor­­tives, d’ani­­ma­­tion et d’enca­­dre­­ment
•• Ges­­tion du temps

Les textes et sites de réfé­­rence


•• devenirenseignant.gouv.fr
•• legifrance.gouv.fr > Code de l’édu­­ca­­tion
•• education.gouv.fr/pid285/le-bulletin-officiel.html
•• education.gouv.fr
•• cafepedagogique.net
•• le site de l’académie où vous passez le concours
•• eps.ac-reunion.fr
•• les pages EPS des sites aca­­dé­­miques

60
2
Pré­­pa­­rer l’épreuve
d’EPS

Ensei­­gner l’EPS à l’école pri­­maire 63

Édu­­quer à la santé en EPS 135

Sujet 1 – Les acti­­vi­­tés aqua­­tiques – CE1 149


Sujet 2 – Dan­­ser l’espace – CM1 155
Sujet 3 – La passe à dix – CE1 160
Sujet 4 – Le chas­­seur et la tor­­tue – cycle 1 165
Sujet 5 – Accepter les contraintes collectives –
Petite section 172
Sujet 6 – Produire une performance optimale
­mesurable à une échéance donnée –
Courir vite – Sauter loin – Lancer loin –
CM2 176
Cours et méthodes Se pré­­pa­­rer à l’épreuve

L’édu­­ca­­tion phy­­sique et spor­­tive occupe une place impor­­tante dans les acti­­vi­­tés scolaires à
l’école. Dans la nouvelle loi pour l’école de la confiance, cette place est affirmée : « L’État
assure une pratique quotidienne d’activités physiques et sportives au sein des établissements
du premier degré. Cet enseignement s’intègre obligatoirement dans le cadre des horaires et
des programmes en vigueur dans ces établissements. »
Ensei­­gner l’EPS implique de connaître tout d’abord les pro­­grammes de cette discipline. « Si
tout ce qui s’enseigne n’est pas néces­­sai­­re­m ­ ent éva­l­ué, tout ce qui est éva­l­ué doit avoir été
ensei­g­ né » ; cette affir­­ma­­tion ne va pas de soi en EPS, pour « le sens commun », et une réflexion
autour de la notion d’éva­l­ua­­tion en EPS doit être conduite dans ce chapitre.
Déjà amor­­cées dans le Chapitre 2. Une terminologie incontournable, les connais­­sances néces-
saires pour pro­­po­­ser des situa­­tions d’appren­­tis­­sage per­­ti­­nentes, des séances et des progres-
sions seront, ici, confor­­tées et illus­­trées. Des outils pour pro­­gram­­mer les cycles d’acti­­vi­­tés
seront pré­­sen­­tés en fin de cha­­pitre : ils per­­met­­tront d’avoir une vue plus panorami­que sur
l’ensei­­gne­­ment de l’EPS sur une année scolaire.
La connais­­sance du déve­­lop­­pe­­ment de l’enfant est éga­­le­­ment indis­­pen­­sable au professeur
des écoles et tout par­­ti­­cu­­liè­­re­­ment en EPS. Elle per­­met d’appuyer cet enseignement sur les
ressources de l’enfant.
La maî­­trise de quelques élé­­ments scien­­ti­­fiques à pro­­pos des pra­­tiques motrices est incon-
tournable pour qui veut enseigner cette dis­­ci­­pline qu’est l’EPS de façon adap­­tée. Il est à noter
que le jury, à la fin de l’entre­­tien, « élar­­git le ques­­tion­­ne­­ment aux pra­­tiques sportives du
can­­di­­dat… »

!
Les récentes réformes de l’école actent la place de l’EPS dans les apprentissages.
Dans le cadre de la refondation de l’École :
•• les cycles d’enseignement ont été modifiés par le décret du 2 juillet 2013 ;
•• le décret du 31 mars 2015 précise le contenu du nouveau socle commun de
connaissances, de compétences et de culture ;
•• les programmes de l’école maternelle sont en vigueur depuis septembre 2015 et
ceux de l’école élémentaire depuis la rentrée 2016.
La loi du 4 juillet 2019 pour « une école de la confiance » n’a pas modifié les cycles
d’enseignement :
•• elle rend « l’instruction obligatoire dès l’âge de 3 ans » ;
•• elle crée des EPLEI (établissements publics locaux d’enseignement international).

62
Cours et méthodes Se pré­­pa­­rer à l’épreuve

Sous-partie 2.1
Ensei­­gner l’EPS
à l’école pri­­maire

7. Connaître et comprendre les pro­­grammes en EPS 64


8. Les APSA, sup­­ports d’appren­­tis­­sage 78
9. L’éva­­lua­­tion en EPS 102
10. Conce­­voir des situa­­tions d’appren­­tis­­sage en EPS 108
11. Rela­­tions entre le déve­­lop­­pe­­ment de l’enfant et l’EPS 117
12. Aspects scien­­ti­­fiques des pra­­tiques motrices en EPS 127

63
EPS et santé Partie 2 • Pré­­pa­­rer l’épreuve d’EPS

7 Connaître et comprendre
les pro­­grammes en EPS
Plan du chapitre
1. Les horaires 64
2. Les objec­­tifs et les fina­­li­­tés de l’EPS 65
3. Les contenus enseignés en EPS 68

Le pro­­fes­­seur connaît les pro­­grammes du pre­­mier degré en EPS (avec ses horaires,
objec­­tifs, fina­­li­­tés, compé­­tences, les APSA…)

L’Édu­­ca­­tion Phy­­sique et Spor­­tive (EPS) est une dis­­ci­­pline d’ensei­­gne­­ment ins­­crite


dans les pro­­grammes, aux dif­­fé­­rents niveaux du cur­­sus sco­­laire. Elle occupe une
place importante dans les acti­­vi­­tés sco­­laires de l’école maternelle jusqu’au CM2. Les
acti­­vi­­tés phy­­siques, spor­­tives et artistiques contri­­buent à l’acqui­­si­­tion du socle com-
mun de connais­­sances et de compé­­tences. Les programmes d’EPS actuellement en
vigueur sont parus dans :
•• le BO spécial n° 2 du 26 mars 2015 pour l’école maternelle ;
•• le BO spécial n° 11 du 26 novembre 2015 pour l’école élémentaire.
Ils n’ont pas fait l’objet de modifications depuis.
Les carac­­té­­ris­­tiques essen­­tielles pour ensei­­gner l’EPS à l’école pri­­maire sont pré­­sen­­
tées dans les deux cha­­pitres sui­­vants. Le cha­­pitre 7 détaille les horaires, les finalités et
les contenus de l’EPS. Les Acti­­vi­­tés phy­­siques spor­­tives et artistiques (APSA) seront
l’objet du chapitre 8.

1 Les horaires
1.1 À l’école maternelle
Il n’y a pas de décou­­page horaire par dis­­ci­­pline ou domaine d’appren­­tis­­sage à l’école
mater­­nelle. Les appren­­tis­­sages sont néan­­moins struc­­tu­­rés en domaines d’appren­­
tis­­sage. Pour ce qui concerne le domaine « Agir, s’expri­­mer, comprendre à travers
l’activité physique », une séance quotidienne de 30 à 45 mn est préconisée. Cette pra­­
tique est fondée sur dif­­fé­­rents argu­­ments :
•• besoin de « bouger », d’agir quasi vital de l’élève de cet âge ;
•• néces­­sité de confor­­ter les appren­­tis­­sages moteurs par répé­­tition, imprégnation avec
des modules d’apprentissage de 8 à 12 séances ;

64
Chapitre 7 • Connaître et comprendre les pro­­grammes en EPS EPS et santé

•• néces­­sité de varier les actions motrices proposées.


1.2 À l’école élé­­men­­taire : cycles 2 et 3
La durée annuelle des ensei­­gne­­ments en EPS en cycles 2 (CP, CE1, CE2) et 3
(CM1, CM2, 6e) est de 108 heures annuelles (soit en moyenne 3 heures heb­­do­­
ma­­daires).
Le pro­­fes­­seur a toute lati­­tude pour répar­­tir l’EPS dans l’emploi du temps hebdoma-
daire.
Géné­­ra­­le­­ment, les ensei­­gnants pro­­posent deux ou trois séances heb­­do­­ma­­daires de

EPS et santé
45 minutes à 1 heure, répar­­ties régu­­liè­­re­­ment dans la semaine et déve­­lop­­pant trois
compé­­tences différentes ; mais cette répar­­tition peut varier selon la période de l’an-
née et les pro­­jets programmés.

2 Les objec­­tifs et les fina­­li­­tés de l’EPS


2.1 À l’école mater­­nelle
Domaine « Agir, s’exprimer, comprendre à travers l’activité physique»
BO spécial n° 2 du 26 mars 2015

L’école maternelle permet aux enfants de réaliser des expériences corporelles au


travers de la pratique d’activités physiques et artistiques. Ces expériences contri-
buent au développement moteur, sensoriel, affectif, intellectuel et relationnel des
enfants.
Elles permettent aux enfants d’explorer leurs possibilités physiques, d’élargir et affi-
ner leurs habiletés motrices, de maîtriser de nouveaux équilibres, pour développer
l’adaptabilité de leurs conduites».
Les programmes préconisent des séances quotidiennes de 30 à 45 minutes environ
organisées en modules suffisamment longs (8 à 12 séances) pour que les enfants
disposent « d’un temps qui garantisse une véritable exploration et permette la
construction de conquêtes motrices significatives »

L’objec­­tif des acti­­vi­­tés et expé­­riences pro­­po­­sées aux enfants de l’école mater­­nelle


est de contri­­buer au déve­­lop­­pe­­ment moteur, sen­­so­­riel, affec­­tif de l’enfant. On se
situe dans une perspec­­tive développementale : les acti­­vi­­tés ne sont pas à pra­­ti­­quer
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

pour elles-­mêmes, mais dans le but de déve­­lop­­per dif­­fé­­rents aspects de la per­­sonne


de l’enfant, d’acqué­­rir la notion de l’espace, pour s’y situer.
Viennent ensuite quelques conseils pour que ce déve­­lop­­pe­­ment soit opti­­mal :
•• variété des appren­­tis­­sages (pro­­po­­ser des situa­­tions et des acti­­vi­­tés renou­­ve­­lées
d’année en année) et complexité pro­­gres­­sive ;
•• quan­­ tité suf­­fi­­sante de pra­­tique : « ils s’attachent à ce que les enfants aient assez de
pratique pour pro­­gres­­ser » ;
•• conscientisation des nou­­veaux pou­­voirs moteurs acquis : les ensei­­gnants « leur
font prendre conscience des nou­­velles possibilités acquises ».

65
EPS et santé Partie 2 • Pré­­pa­­rer l’épreuve d’EPS

2.2. à l’école élémentaire : cycle 2- cycle 3


On constate des finalités éducatives identiques pour les 2 cycles ; un même texte
évoque ces finalités communes.
•• En CP, CE1, CE2, voir – BO spécial n° du 26 novembre 2015, p. 46.
•• En CM1, cm2, (puis 6e au collège), voir – BO spécial n° 11 du 26 novembre 2015, p. 54.

« L’éducation physique et sportive développe l’accès à un riche champ de pra-


tiques, à forte implication culturelle et sociale, importantes dans le développe-
ment de la vie personnelle et collective de l’individu. Tout au long de la scolarité,
l’éducation physique et sportive a pour finalité de former un citoyen lucide, auto-
nome, physiquement et socialement éduqué, dans le souci du vivre-ensemble.
Elle amène les enfants et les adolescents à rechercher le bien-être et à se soucier
de leur santé. Elle assure l’inclusion, dans la classe, des élèves à besoins éducatifs
particuliers ou en situation de handicap. L’éducation physique et sportive initie
au plaisir de la pratique sportive ».

On note à partir de ce texte :


•• des visées éducatives : l’éducation à la citoyenneté et l’éducation à la santé, la
recherche de la socialisation « dans le souci du vivre ensemble » ;
•• une visée culturelle qui se concrétise en EPS par l’accès à « un riche champ de pra-
tiques » ; ce sont les différentes activités physiques sportives et artistiques qui seront
proposées aux élèves tout au long du cycle et même de la scolarité.

2.3. à l’école élémentaire : une articulation du socle


commun (décret n° 2015-372 du 31 mars 2015)
avec le programme de l’EPS
Comme toute autre discipline, l’EPS doit jouer un rôle pour que chacun s’approprie
ce que tout élève doit savoir et maîtriser à la fin de la scolarité obligatoire (fin du
cycle 4 correspondant à la fin du collège).

« L’éducation physique et sportive répond aux enjeux de formation du socle


commun en permettant à tous les élèves, filles et garçons ensemble et à égalité,
a fortiori les plus éloignés de la pratique physique et sportive, de construire cinq
compétences travaillées en continuité durant les différents cycles : »

On remarque :
•• le souci, réitéré dans ces programmes, de l’égalité de traitement des garçons et des
filles ;
•• la volonté d’inclusion des élèves « les plus éloignés de la pratique physique et spor-
tive ». Ces derniers pouvant être les élèves en difficulté, les enfants en surpoids, les
enfants porteurs de handicap…

66
Chapitre 7 • Connaître et comprendre les pro­­grammes en EPS EPS et santé

A chacune des 5 compétences générales à développer dans le socle commun, cor-


respondent des attitudes à adopter, des ressources et des capacités à mobiliser et à
développer.

Concordance socle commun/Programmes EPS – 2015

Socle commun :
EPS Concrètement
Domaine de formation
Développer sa Danser pour faire passer un message
motricité et apprendre à un public ou pour émouvoir,
Les langages

EPS et santé
à s’exprimer en apprendre des gestes d’arbitrage,
pour penser
utilisant son corps enchaîner une suite d’actions
et communiquer »
gymniques face à autrui en
se maîtrisant…
S’approprier, par la ••Apprendre par essais et erreurs
pratique physique et (partir vite pour une course longue,
sportive, des méthodes partir lentement, puis accélérer,
et des outils gérer finement en fonction de la
connaissance de ses propres stratégies
pour durer…) ou par comparaison
(en présence d’un pair), ou en émettant
des hypothèses (ex : si je tends
Les méthodes mes bras en volley, ma manchette
et outils va amortir la balle reçue) ;
pour apprendre ••Planifier un projet artistique en
groupe (ex : cirque) pour le présenter
à une date donnée : répartir
les rôles, se coordonner, décider
d’un calendrier d’avancement
du travail en fonction des possibilités
données par l’enseignant, élaborer
à plusieurs les éléments
de la chorégraphie.
Partager des règles, ••Préparer une sortie en pleine
assumer des rôles et nature (ex : pour une randonnée
des responsabilités en classe de découverte, contrôler
son équipement, comprendre
La formation
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l’itinéraire, les éléments à observer,


de la personne
se conformer aux règles de sécurité) ;
et du citoyen
••Se rencontrer en jeux de lutte,
de raquette, jeux sportifs collectifs et
respecter les règlements, participer
à l’organisation, arbitrer.
Apprendre à entretenir ••Étudier en pratiquant le vélo
sa santé par une et en classe le mécanisme
les systèmes naturels
activité physique de la transmission des forces
et les systèmes
régulière à travers l’observation
techniques
du fonctionnement des plateaux
et des pignons de son vélo ;

67
EPS et santé Partie 2 • Pré­­pa­­rer l’épreuve d’EPS

Socle commun :
EPS Concrètement
Domaine de formation
Apprendre à entretenir ••Savoir qu’un mode de vie sédentaire
sa santé par une associé à une nutrition trop riche
activité physique en sucres et graisses provoque de
régulière nombreuses maladies et comprendre
la nécessité d’une pratique régulière ;
les systèmes naturels ••Comprendre, dans le cadre
et les systèmes de la pratique d’activités
techniques physiques notamment, (mais pas
(suite) exclusivement) celles comme
l’athlétisme, la gymnastique sportive
quelques principes biomécaniques ;
adopter en quelque sorte, une forme
de démarche scientifique pour
devenir plus efficient.
S’approprier une ••Développer son goût pour
culture physique les pratiques artistiques, pour
sportive et artistique les spectacles culturels, sportifs ;
Les représentations ••Au cours de projets chorégraphiques,
du monde et l’activité améliorer sa production artistique,
humaine mettre en jeu sa sensibilité et son
imagination, développer une forme
d’intelligence créative. classe
le mécanisme de la transmission.

3 Les contenus enseignés en EPS


3.1. À l’école maternelle
Le programme de l’école maternelle couvre, avec ses 3 niveaux de classe, tout le
cycle 1 ; il définit l’école comme : « une école bienveillante attentive aux transitions
que vivent les enfants, juste pour tous et exigeante pour chacun, première étape pour
favoriser la réussite de tous les élèves. Avec la création d’un cycle unique, l’école
maternelle affirme sa spécificité en prenant en compte leur développement et leurs
modes d’apprentissage ».

a. Le contexte du programme de maternelle :


2 objectifs – 1 enjeu de formation 5 domaines
d’apprentissage
2 objectifs :
•• L’école prépare progressivement les enfants aux apprentissages qui seront dispensés
à l’école élémentaire en respectant le rythme de chacun ;
•• Elle participe, dès le plus jeune âge, à la réduction des inégalités, en particulier en
matière de langage.

68
Chapitre 7 • Connaître et comprendre les pro­­grammes en EPS EPS et santé

1 enjeu de formation central adapté à de jeunes enfants :


Apprendre ensemble et vivre ensemble
« La mission principale est de donner envie aux enfants d’aller à l’école pour apprendre,
grandir et s’affirmer comme être singulier. En particulier, il s’agit pour tous de :
– comprendre la fonction de l’école : ce que l’école attend (engagement dans une
activité, compréhension des règles de fonctionnement de l’école et de la classe…) ;
– se construire comme individu singulier au sein d’un groupe : respecter les autres,
coopérer, s’entraider, trouver sa place dans le respect des autres ; mais aussi s’estimer,
éprouver de la confiance en soi pour s’engager dans une activité et y persévérer ».

EPS et santé
5 domaines :
Domaine Objectifs
Le pôle du langage réaffirme sa place centrale pour tout
1. Mobiliser le langage
ce qui concerne les apprentissages à l’école maternelle.
dans toutes
Il s’agit de stimuler le langage oral et de donner à tous
ses dimensions
une culture de l’écrit.
2. Agir, s’exprimer, (détaillé ci-dessous)
comprendre à travers
l’activité physique
3. Agir, s’exprimer Ces 2 domaines permettent de développer les interactions
comprendre à travers entre l’action, les sensations, l’imaginaire, la sensibilité
les activités artistiques et la pensée
Il s’agit de « organiser et structures les quantités »
(pour construire le nombre), « comparer, trier, identifier
4. Organiser et prendre des formes et des grandeurs », « se repérer dans
des repères le temps et l’espace ». En salle de motricité, ou dans
des environnements proches de l’école, à découvrir,
cette organisation et ses prises de repères sont facilités.
Cette exploration aiguise la curiosité de l’enfant, et l’EPS peut
5. Explorer le monde participer pleinement à cet éveil au monde environnant.
du vivant, des objets Globalement, on peut considérer les 2 domaines
et de la matière précédents comme s’attachant à mettre en place
une première compréhension du monde et à susciter
le questionnement des enfants.
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b. L’EPS dans le programme de maternelle


L’école maternelle permet aux enfants de réaliser des expériences corporelles au tra-
vers de la pratique d’activités physiques et artistiques. Ces expériences contribuent au
développement moteur, sensoriel, affectif, intellectuel et relationnel des enfants.
Elles permettent aux enfants d’explorer leurs possibilités physiques, d’élargir et affi-
ner leurs habiletés motrices, de maîtriser de nouveaux équilibres, pour développer
l’adaptabilité de leurs conduites.
Les programmes entrés en vigueur à la rentrée 2015 fixent quatre objectifs détaillés
dans le tableau suivant.

69
EPS et santé Partie 2 • Pré­­pa­­rer l’épreuve d’EPS

Extrait – domaine 2
« Agir, s’exprimer, comprendre à travers l’activité physique »

Les 4 objectifs visés à


Ce qui est attendu des enfants en fin d’école maternelle
l’école maternelle en EPS
Agir dans l’espace, dans Courir, sauter, lancer de différentes façons, dans des espaces
la durée et sur les objets et avec des matériels variés, dans un but précis.
Adapter ses équilibres Ajuster et enchaîner ses actions et ses déplacements en fonction
et ses déplacements d’obstacles à franchir ou de la trajectoire d’objets sur lesquels
à des environnements agir.
ou des contraintes variés Se déplacer avec aisance dans des environnements variés,
naturels ou aménagés.
Communiquer avec Construire et conserver une séquence d’actions
les autres au travers et de déplacements, en relation avec d’autres partenaires,
d’actions à visée avec ou sans support musical.
expressive ou artistique Coordonner ses gestes et ses déplacements avec ceux
des autres, lors de rondes et jeux chantés.
Collaborer, coopérer, Coopérer, exercer des rôles différents complémentaires,
s’opposer s’opposer, élaborer des stratégies pour viser un but ou un effet
commun.

3.2 À l’école élémentaire :


a. Le contexte du programme : les caractéristiques des élèves
de chaque cycle et l’EPS
Cycle Caractéristiques
« Apprendre à l’école, c’est interroger le monde. C’est aussi acquérir
des langages spécifiques, acquisitions pour lesquelles le simple fait
de grandir ne suffit pas. Le cycle 2 couvre désormais la période du CP au CE2
Cycle 2 :
offrant ainsi la durée et la cohérence nécessaires pour des apprentissages
Contexte
progressifs et exigeants. Au cycle 2, tous les enseignements interrogent
le monde. La maîtrise des langages, et notamment de la langue française,
est la priorité. »
••Les élèves ont le temps d’apprendre : les habiletés s’acquièrent
par la répétition, ne pas hésiter à répéter et reprendre des situations
d’apprentissage.
••Le sens et l’automatisation se construisent simultanément : en EPS
l’automatisation libère la pensée (ex : si le dribble est acquis, l’élève peut
Cycle 2 :
regarder le jeu et les stratégies possibles).
Spécificités
••La langue française constitue l’objet d’apprentissage central : toutes les
occasions sont bonnes pour apprendre du vocabulaire (matériel, figures
en gymnastique, verbes d’action (en danse), pour s’exprimer oralement
(analyser une phase de jeu, expliquer une situation
à un pair).

70
Chapitre 7 • Connaître et comprendre les pro­­grammes en EPS EPS et santé

Cycle Caractéristiques
••On ne cesse d’articuler le concret et l’abstrait : toutes les situations sur le
terrain peuvent être le point de départ d’une activité abstraite (ex : parcourir
un trajet en jeux d’orientation, puis le reproduire sur une carte ou à l’aide
de symboles sur une feuille).
••L’oral et l’écrit sont en décalage important : l’enfant est plus à l’aise,
globalement à l’oral qu’à l’écrit on pourrait ajouter lorsqu’il est plus à l’aise
dans l’action plutôt que lorsqu’il rédige ; ne pas hésiter, aussi en EPS à faire
appel à la lecture (de règles au tableau par exemple) et à l’écriture (d’un
texte à propos d’une pratique nouvelle rédigée en classe après l’activité).
Cycle 2 :

EPS et santé
••Les connaissances intuitives tiennent encore une place centrale : ce que
Spécificités
l’enfant sait, ce qu’il se fait comme représentation précède ses actions et les
(suite)
influence ; il est intéressant de confronter les connaissances antérieures, à
la réalité de l’activité (plusieurs croyances ont lieu autour de la façon de faire
disparaître un point de côté, l’enseignant peut laisser essayer les différentes
manières de faire et conseiller en fonction des résultats obtenus).
••On apprend à réaliser les activités scolaires fondamentales : les acquisitions
fondamentales se retrouvent toujours à la croisée de plusieurs disciplines,
l’enseignant doit favoriser l’interdisciplinarité pour cette raison (ex : mesurer
un saut avec divers outils de mesure et acquérir la notion d’unité de mesure
en mathématiques).
« Le cycle 3 relie désormais les deux dernières années de l’école primaire et la
première année du collège, dans un souci renforcé de continuité pédagogique
et de cohérence des apprentissages au service de l’acquisition du socle
Cycle 3 : commun de connaissances, de compétences et de culture. Ce cycle a une
Contexte double responsabilité : consolider les apprentissages fondamentaux qui ont
été engagés au cycle 2 et qui conditionnent les apprentissages ultérieurs ;
permettre une meilleure transition entre l’école primaire et le collège en
assurant une continuité et une progressivité entre les trois années du cycle. »
Parmi les spécificités du cycles de consolidation, nous retiendrons que :
••Le cycle 3 a tout d’abord pour objectif de stabiliser et d’affermir pour tous
les élèves les apprentissages fondamentaux engagés dans le cycle 2,
à commencer par ceux des langages.
••De manière générale, la maîtrise de la langue reste un objectif central du
cycle 3.
••L’éducation physique et sportive occupe une place originale où le corps, la
motricité, l’action et l’engagement de soi sont au cœur des apprentissages
et assure une contribution essentielle à l’éducation à la santé. Par la
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

confrontation à des problèmes moteurs variés et la rencontre avec les


Cycle 3 :
autres, dans différents jeux et activités physiques et sportives, les élèves
Spécificités
poursuivent au cycle 3 l’exploration de leurs possibilités motrices et
renforcent leurs premières compétences.
••Dans le domaine des arts, de l’EPS et de la littérature, en lien avec le parcours
d’éducation artistique et culturelle, les élèves sont amenés à découvrir
et fréquenter un nombre significatif d’œuvres et à relier production et
réception des œuvres dans une rencontre active et sensible. Le cycle 3
développe et structure ainsi la capacité des élèves à situer ce qu’ils
expérimentent et à se situer par rapport aux productions des artistes. Il
garantit l’acquisition d’une culture commune, physique, sportive et artistique
contribuant, avec les autres enseignements, à la formation du citoyen.

71
EPS et santé Partie 2 • Pré­­pa­­rer l’épreuve d’EPS

b. 4 champs d’apprentissage communs aux 2 cycles –


Des attendus de fin de cycle, des compétences travaillées
et des activités spécifiques à chaque niveau, mais cohérents1
N° de Champ d’apprentissage
Champ Cycle 2 Cycle 3
Produire une performance optimale, mesurable à une échéance donnée
••Courir, sauter, lancer à des intensités ••Réaliser des efforts et enchaîner
et des durées variables dans plusieurs actions motrices dans
des contextes adaptés. différentes familles pour aller plus vite,
••Savoir différencier : courir vite plus longtemps, plus haut, plus loin.
et courir longtemps/lancer loin ••Combiner une course un saut un lancer
1 et lancer précis/sauter haut et sauter pour faire la meilleure performance
loin. cumulée.
••Accepter de viser une performance ••Mesurer et quantifier les performances,
mesurée et de se confronter les enregistrer, les comparer, les
aux autres. classer, les traduire en représentations
••Remplir quelques rôles spécifiques. graphiques.
••Assumer les rôles de chronométreur
et d’observateur.
Adapter ses déplacements à des environnements variés
••Se déplacer dans l’eau sur une ••Réaliser, seul ou à plusieurs,
quinzaine de mètres sans appui un parcours dans plusieurs
et après un temps d’immersion. environnements inhabituels, en milieu
••Réaliser un parcours en adaptant ses naturel aménagé ou artificiel.
déplacements à un environnement ••Connaître et respecter les règles
2 inhabituel. L’espace est aménagé de sécurité qui s’appliquent à chaque
et sécurisé. environnement.
••Respecter les règles de sécurité qui ••Identifier la personne responsable
s’appliquent. à alerter ou la procédure en cas
de problème.
••Valider l’attestation scolaire
du savoir nager (ASSN), conformément
à l’arrêté du 9 juillet 2015.
S’exprimer devant les autres par une prestation artistique et/ou acrobatique
••Mobiliser le pouvoir expressif du ••Réaliser en petits groupes deux
corps, en reproduisant une séquence séquences : une à visée acrobatique
simple d’actions apprise ou en destinée à être jugée, une autre à visée
3 présentant une action inventée. artistique destinée à être appréciée et
••S’adapter au rythme, mémoriser à émouvoir.
des pas, des figures, des éléments ••Savoir filmer une prestation pour
et des enchaînements pour réaliser la revoir et la faire évoluer.
des actions individuelles ••Respecter les prestations des autres et
et collectives. accepter de se produire devant les autres.

1. Voir le détail des compétences travaillées et des activités dans le texte intégral du programme.

72
Chapitre 7 • Connaître et comprendre les pro­­grammes en EPS EPS et santé

N° de Champ d’apprentissage
Champ Cycle 2 Cycle 3
Conduire et maîtriser un affrontement collectif ou interindividuel
••S’engager dans un affrontement En situation aménagée ou à effectif réduit,
individuel ou collectif en respectant ••S’organiser tactiquement pour gagner
les règles du jeu. le duel ou le match en identifiant
••Contrôler son engagement moteur les situations favorables de marque.
et affectif pour réussir des actions ••Maintenir un engagement moteur
simples. efficace sur tout le temps de jeu prévu.

EPS et santé
4 ••Connaître le but du jeu. ••Respecter les partenaires, les
••Reconnaître ses partenaires adversaires et l’arbitre.
et ses adversaires. ••Assurer différents rôles sociaux
(joueur, arbitre, observateur) inhérents
à l’activité et à l’organisation
de la classe.
••Accepter le résultat de la rencontre
et être capable de le commenter.

c. Des croisements entre enseignements préconisés par cycle


Il s’agit là de montrer de la cohérence entre les apprentissages de chaque discipline.
Croisements disciplinaires

Exemples en Cycle 2 Exemples en Cycle 3


L’éducation physique et sportive offre L’éducation physique et sportive offre
de nombreuses situations permettant de nombreuses situations permettant aux élèves
aux élèves de pratiquer le langage oral. de pratiquer le langage oral. Ils sont ainsi amenés
Ils sont ainsi amenés à utiliser à utiliser un vocabulaire adapté, spécifique pour
un vocabulaire adapté, spécifique décrire les actions réalisées par un camarade et
pour décrire les actions réalisées par eux-mêmes, pour organiser leur activité ou celle
un camarade, pour raconter d’un camarade et pour exprimer les émotions
ce qu’ils ont fait ou vu et pour se faire ressenties. Ils développent aussi des compétences
comprendre des autres. de communication en pratiquant un langage
dans un genre codifié (par exemple, restituer une
observation faite à partir de critères précis face
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

à un collectif ou un individu)…
En lien avec l’enseignement En articulant le concret et l’abstrait, les activités
« Questionner le monde », l’éducation physiques et sportives donnent du sens
physique et sportive participe à des notions mathématiques (échelle,
à l’éducation à la santé et à la distance…). Les élèves peuvent aussi utiliser
sécurité. Elle contribue pleinement à différents modes de représentation (chiffres,
l’acquisition des notions relatives graphiques, tableaux) pour rendre compte
à l’espace et au temps introduites en des performances réalisées, de leur évolution et
mathématiques et dans l’enseignement les comparer (exemples : graphique pour rendre
« Questionner le monde ». compte de l’évolution de ses performances
au cours du cycle, tableau ou graphique pour
comparer les performances de plusieurs élèves).

73
EPS et santé Partie 2 • Pré­­pa­­rer l’épreuve d’EPS

Exemples en Cycle 2 Exemples en Cycle 3


Toujours en mathématiques, les élèves Les parcours ou courses d’orientation sont
peuvent utiliser différents modes l’occasion de mettre en pratique les activités
de représentation (chiffres, graphiques, de repérage ou de déplacement (sur un plan,
tableaux) pour rendre compte une carte) travaillées en mathématiques et en
des performances réalisées et de leur géographie.
évolution (exemple : graphique
pour rendre compte de l’évolution
de ses performances au cours du cycle,
tableau ou graphique pour comparer
les performances de plusieurs élèves).
En articulation avec l’enseignement En articulation avec l’enseignement moral et
moral et civique, les activités de cet civique, les activités de cet enseignement créent
enseignement créent les conditions les conditions d’apprentissage de comportements
d’apprentissage de comportements citoyens pour respecter les autres, refuser les
citoyens pour organiser un groupe, discriminations, regarder avec bienveillance
respecter les règles et autrui, accepter la prestation de camarades, développer de
l’autre avec ses différences, développer l’empathie, exprimer et reconnaître les émotions,
l’estime de soi et regarder avec Reconnaître et accepter les différences et
bienveillance la prestation participer à l’organisation de rencontres sportives.
de camarades.
Une langue vivante étrangère Une langue vivante étrangère ou régionale
ou régionale peut être utilisée, peut être utilisée par exemple, pour donner les
par exemple pour donner les consignes consignes de jeu, pour commenter une rencontre,
de jeu ou de travail. comme langue de présentation d’un spectacle
acrobatique…
La danse, activité physique et En lien avec l’enseignement de sciences,
artistique, approchée dans toutes l’éducation physique et sportive participe
ses formes, permet de faire le lien avec à l’éducation à la santé (besoins en énergie,
les activités artistiques. fonctionnement des muscles et des articulations…)
et à la sécurité (connaissance des gestes
de premiers secours, des règles élémentaires
de sécurité routière…).
REMARQUE

Les croisements de la discipline EPS avec d’autres champs disciplinaires constituent une
voie fructueuse dans la prévention et la résolution de certaines formes d’échec scolaire. Des
documents présentent l’interdisciplinarité en EPS ; les programmes dressent quelques pistes
de travail possibles. Ne pas hésiter, lors de l’épreuve orale d’EPS, à développer cet aspect de
l’interdisciplinarité dans le cours de l’exposé si le sujet s’y prête ; sinon, cette voie peut aussi
être mise en perspective en fin d’exposé, comme une ouverture possible. Le rapport du jury
2018 de l’académie de Nantes indique, entre autres propositions, de « prendre appui sur les
différentes modalités et contenus d’enseignement qui permettent de lier l’EPS aux autres
disciplines dans le cadre de la polyvalence ».

74
Chapitre 7 • Connaître et comprendre les pro­­grammes en EPS EPS et santé

... Syn­­thèse ...

L’essen­­tiel à rete­­nir
Le cadre institutionnel de l’enseignement de l’EPS à l’école primaire doit être impérativement
connu du professeur des écoles : en particulier, les programmes de 2015 pour l’école maternelle
et élémentaire. Ils mettent en perspective l’école de demain.
Les dernières modifications des programmes connues au moment de la publication de cet ouvrage
se trouvent dans le BO n° 30 du 26 juillet 2018.

Les mots-­clefs

EPS et santé
•• Compé­­tences générales
•• Champs d’apprentissage
•• Socle commun
•• Programmes

Les textes et sites de réfé­­rence


•• B.O. hors série n° 1 du 5 jan­­vier 2012 : Pro­­grammes d’ensei­­gne­­ment – modi­­fi­­ca­­tion en EPS – Pro­­
gres­­sions.
•• B.O. spécial n° 2 du 26 mars 2015 → Programmes de l’école maternelle.
•• décret n° 2015-372 du 31 mars 2015 → Socle commun des connaissances, compétences et
culture.
•• B.O. spécial n° 11 du 26 novembre 2015 → Programmes d’enseignement de l’école élémentaire et
du collège.
•• BO n° 30 du 26 juillet 2018 → Programmes d’enseignement (cycles 2, 3 et 4) : modification.
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

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EPS et santé Partie 2 • Pré­­pa­­rer l’épreuve d’EPS

L’essentiel des programmes en EPS


Programme de l’école maternelle – Cycle 1 – Rentrée 2015
D’après domaine 2 : « Agir, s’exprimer, comprendre à travers l’activité physique »
Objectifs visés Exemples d’APSA* fin de cycle
 Agir dans l’espace, dans la durée  Activités athlétiques adaptées aux élèves : S’expr
et sur les objets. courir, sauter, lancer.
Cycle 2
 Mobilis
 Adapter ses équilibres et ses déplace-  Parcours aménagés dans des lieux en repr
ments à des environnements ou situations variés. d’actio
ou à des contraintes variés. une act
 S’adap
 Communiquer avec les autres au travers  Rondes, jeux et danses du patrimoine. des figu
d’actions à visée expressive ou artistique.  Séquence dansée simple en groupe. enchaîn
des act
 Collaborer, coopérer, s’opposer.  Jeux collectifs traditionnels ou non,
avec ou sans ballon.
C
Programme EPS – Cycles 2 et 3 – rentrée 2016
Cycle 2
D’après BO n° 11 du 26 novembre 2015
 S’enga
Champ d’apprentissage individu
les règl
Produire une performance optimale, mesurable à une échéance donnée  Contrô
et affec
Cycle 2 Cycle 3
simples
 Courir, sauter, lancer à des intensités  Réaliser des efforts et enchaîner  Connaî
et des durées variables dans des contextes plusieurs actions motrices dans  Reconn
adaptés. différentes familles pour aller plus vite,
plus longtemps, plus haut, plus loin. et ses a
 Savoir différencier : courir vite et courir
longtemps/lancer loin et lancer précis,  Combiner une course, un saut et un lancer
sauter haut et sauter loin. pour faire la meilleure performance
 Accepter de viser une performance cumulée.
mesurée et de se confronter aux autres.  Mesurer et quantifier les performances,
 Remplir quelques rôles spécifiques. les enregistrer, les comparer, les classer,
les traduire en représentations graphiques.
 Assumer les rôles de chronométreur
et d’observateur.

Adapter ses déplacements à des environnements variés

Cycle 2 Cycle 3 Partager des


 Assum
 Se déplacer dans l’eau sur une quinzaine  Réaliser, seul ou à plusieurs, un parcours (joueur
de mètres sans appui et après un temps dans plusieurs environnements inhabituels,
d’immersion. en milieu naturel aménagé ou artificiel.  Compr
 Assure
 Réaliser un parcours en adaptant  Connaître et respecter les règles  S’enga
ses déplacements à un environnement de sécurité qui s’appliquent à chaque
inhabituel. L’espace est aménagé environnement. Apprendre à
et sécurisé.  Identifier la personne responsable à alerter  Évaluer
 Respecter les règles de sécurité ou la procédure en cas de problème. dans et
qui s’appliquent.  Valider l’attestation scolaire du savoir  Connaî
nager (ASSN), conformément à l’arrêté  Adapte
du 9 juillet 2015. pour ne

76
Chapitre 7 • Connaître et comprendre les pro­­grammes en EPS EPS et santé

PS
Programme EPS – Cycles 2 et 3 – rentrée 2016
ue » D’après BO n° 11 du 26 novembre 2015 (suite)

Champ d’apprentissage
lèves : S’exprimer devant les autres par une prestation artistique et/ou acrobatique

Cycle 2 Cycle 3
 Mobiliser le pouvoir expressif du corps,  Réaliser en petits groupes deux

EPS et santé
en reproduisant une séquence simple séquences : une à visée acrobatique
d’actions apprise ou en présentant destinée à être jugée, une autre à visée
une action inventée. artistique destinée à être appréciée et
 S’adapter au rythme, mémoriser des pas, à émouvoir.
ne. des figures, des éléments et des  Savoir filmer une prestation pour
enchaînements pour réaliser la revoir et la faire évoluer.
des actions individuelles et collectives.  Respecter les prestations des autres
et accepter de se produire devant
les autres.
Conduire et maîtriser un affrontement collectif ou interindividuel
Cycle 2 Cycle 3
 S’engager dans un affrontement En situation aménagée ou à effectif réduit :
individuel ou collectif en respectant  S’organiser tactiquement pour gagner
les règles du jeu. le duel ou le match en identifiant
ée  Contrôler son engagement moteur les situations favorables de marque.
et affectif pour réussir des actions  Maintenir un engagement moteur
simples. efficace sur tout le temps de jeu prévu.
 Connaître le but du jeu. Respecter les partenaires, les adversaires
 Reconnaître ses partenaires et l’arbitre.
s vite,
oin. et ses adversaires.  Assurer différents rôles sociaux (joueur,
arbitre, observateur) inhérents à l’activité
un lancer et à l’organisation de la classe.
nce  Accepter le résultat de la rencontre
et être capable de le commenter.
mances,
classer,
raphiques.
reur Des compétences travaillées articulées
sur les 5 domaines du socle commun : deux exemples
Champ d’apprentissage Domaine
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Partager des règles, assumer des rôles et des responsabilités


 Assumer les rôles sociaux spécifiques aux différentes APSA et à la classe
arcours
habituels,
ificiel.
(joueur, coach, arbitre, juge, observateur, tuteur, médiateur, organisateur...).
 Comprendre, respecter et faire respecter règles et règlements.
 Assurer sa sécurité et celle d’autrui dans des situations variées.
3
que
 S’engager dans les activités sportives et artistiques collectives.
Apprendre à entretenir sa santé par une activité physique régulière
e à alerter  Évaluer la quantité et la qualité de son activité physique quotidienne
me. dans et hors l’école.
avoir
arrêté
 Connaître et appliquer des principes d’une bonne hygiène de vie.
 Adapter l’intensité de son engagement physique à ses possibilités
4
pour ne pas se mettre en danger.

77
EPS et santé Partie 2 • Pré­­pa­­rer l’épreuve d’EPS

8 Les APSA,
sup­­ports d’appren­­tis­­sage
Plan du chapitre
1. Les acti­­vi­­tés ath­­lé­­tiques 79
2. La nata­­tion 82
3. Les acti­­vi­­tés pour « adap­­ter ses dépla­­ce­­ments
à des envi­­ron­­ne­­ments variés » 88
4. Les acti­­vi­­tés de coopé­­ra­­tion ou d’oppo­­si­­tion indi­­vi­­duelles
ou collectives 92
5. Les acti­­vi­­tés phy­­siques artistiques 98

Afin de déve­­lop­­per les dif­­fé­­rentes compé­­tences visées, la pra­­tique de nom­­breuses


activités phy­­siques spor­­tives et artistiques (APSA) est pro­­po­­sée aux ensei­­gnants.
Clas­­ser ces multiples pra­­tiques par domaines d’acti­­vi­­tés per­­met au can­­di­­dat de se
repérer, de rete­­nir l’essen­­tiel et de comprendre les équi­­va­­lences entre les dif­­fé­­rentes
pratiques. Cela évite, ainsi, de se sen­­tir « débous­­solé » face à un sujet qui pré­­sen­­te­­rait
une acti­­vité peu connue, voire inconnue.

!
Tous les ans, chaque académie sélectionne 4 APSA. Les sujets d’EPS pour cette deuxième
épreuve orale ne concerneront ainsi que l’une des 4 APSA de votre académie.
Pour en trouver la liste sur votre académie, il vous suffit d’utiliser le lien suivant : [objectif-crpe.
fr/apsa-par-academie-eps-crpe].

Nous pré­­sen­­te­­rons pour chaque domaine d’acti­­vité :


•• des exemples des dif­­fé­­rentes pra­­tiques à pro­­po­­ser aux dif­­fé­­rents cycles ;
•• puis leurs prin­­ci­­pales carac­­té­­ris­­tiques, les res­­sources mobi­­li­­sées par les élèves et les
enjeux édu­­ca­­tifs visés par ces pratiques ;
•• et enfin les descriptions de quelques conduites motrices d’élèves avec des situations
d’appren­tissage.

La lecture des derniers rapports des jurys (ex : Bordeaux) révèle des exposés un peu «formatés»
REMARQUE

dans lesquels les élèves et leurs attitudes dans les apprentissages n’apparaissent pas clairement.
Il est donc important d’avoir en mémoire quelques conduites motrices d’élèves (observées, par
exemple, au cours des stages). « Il est aussi pertinent de s’appuyer sur sa propre pratique de sportif,
d’animateur, de cadre, ou à défaut sur son vécu d’élève pour en retirer des enseignements en tant
que futur professeur. » (Rapport de Grenoble).

78
Chapitre 8 • Les APSA, sup­­ports d’appren­­tis­­sage EPS et santé

1 Les acti­­vi­­tés ath­­lé­­tiques


Les acti­­vi­­tés ath­­lé­­tiques peuvent se résu­­mer par trois verbes d’action : cou­­rir, sau­­ter,
lancer. Épreuves « reines » depuis les jeux olym­­piques restaurés par Pierre Coubertin en
1896, elles demeurent très média­­ti­­sées dans notre société contem­­po­­raine. La pra­­tique
sco­­laire néces­­site des adaptations qui sont pro­­po­­sées ci-­dessous.

1.1 Q
 uelques exemples de pra­­tiques ath­­lé­­tiques sco­­laires
••dans un jeu de pour­­suite avec des temps d’arrêt en Cycle 1,

EPS et santé
sur 20 à 30 m ;
••pen­­dant 4 à 5’’ en Cycle 2, une qua­­ran­­taine de mètres ;
Cou­­rir vite ••pen­­dant 6 à 8’’, en Cycle 3 ;
••cou­­rir avec des obs­­tacles adap­­tés à la taille des élèves,
petites haies, cou­­rir en relais en Cycle 2, Cycle 3.
Cou­­rir long­­temps ••en Cycle 1, à tra­­vers la pra­­tique d’un jeu « de démé­­na­­geurs » ;
c’est-­à-dire, ••cou­­rir entre 6 et 12’ en Cycle 2 ;
plu­­sieurs minutes ••entre 8 et 15’ en Cycle 3.
••en réa­­li­­sant des multi-­sauts, des par­­cours en Cycle 1 ;
••en sau­­tant en lon­­gueur avec une course d’élan réduite
Sau­­ter loin à quelques mètres et une large zone d’appel en Cycle 2 ;
(ou haut) ••en sau­­tant en lon­­gueur avec une course d’élan aug­­men­­tée
à 8-10 mètres et une zone d’appel réduite à 50 cm,
en pra­­ti­­quant le triple bond, en Cycle 3.
••en pro­­je­­tant à une ou deux mains des objets légers en Cycle 1 ;
••en lan­­çant, sans élan des objets légers dans une direc­­tion
Lan­­cer loin don­­née en Cycle 2 ;
••en lan­­çant dif­­fé­­rents pro­­jec­­tiles, pesant jus­­qu’à 1 kg, avec élan
et dans une zone de récep­­tion maté­­ria­­li­­sée, en Cycle 3.

1.2 Prin­­ci­­pales carac­­té­­ris­­tiques


Toutes les actions ath­­lé­­tiques visent la per­­for­­mance, il s’agit d’agran­­dir l’espace
(dans les sauts et lancers), d’aller loin ou haut ou de lancer des objets loin, ou de
diminuer le temps (d’aller vite dans les courses). Il ne faut pas confondre perfor-
mance et exploit : la performance est une donnée mesurable, un repère pour l’élève ;
elle permet de se situer pour chercher à s’améliorer, à progresser.
Ce sont des acti­­vi­­tés indi­­vi­­duelles (sauf les courses de relais). En milieu scolaire, on
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peut intro­­duire la notion d’équipe par addi­­tion des per­­for­­mances individuelles, de


plus, même s’ils agissent indi­­vi­­duel­­le­­ment, les élèves sont en situation de co­présence.
Ces acti­­vi­­tés se déroulent dans un envi­­ron­­ne­­ment stable : la piste de course, le
sautoir, les aires de lan­­cer. Cette sta­­bi­­lité per­­met la prise de repères, la répé­­tition des
actions et, donc, l’affi­­ne­­ment des coor­­di­­na­­tions motrices, ainsi que la compa­­rai­­son
des résul­­tats obtenus au fur et à mesure des appren­­tis­­sages.

1.3 Res­­sources mobi­­li­­sées et enjeux édu­­ca­­tifs


Les res­­sources mobi­­li­­sées sont prin­­ci­­pa­­le­­ment des res­­sources éner­­gé­­tiques. « Tou-
jours plus vite, plus haut, plus fort » « Citius, altius, fortius » c’est la devise qu’a
rete­­nue P. de Coubertin lors­­qu’il res­­taure les Jeux olym­­piques en 1896. Cette devise
éta­­blit sans ambi­­guïté la volonté d’atteindre ses limites, voire de les dépasser.
79
EPS et santé Partie 2 • Pré­­pa­­rer l’épreuve d’EPS

Dans le cadre des acti­­vi­­tés ath­­lé­­tiques à l’école, le dépas­­se­­ment de soi est aussi
recherché, mais les pro­­grès, la régu­­la­­rité dans la per­­for­­mance plus que les records
seront valorisés.
Il s’agit d’apprendre pro­­gres­­si­­ve­­ment à gérer ses propres res­­sources éner­­gé­­tiques :
courir long­­temps sans par­­tir trop vite, cou­­rir vite en main­­te­­nant une accé­­lé­­ra­­tion
jus­­qu’au bout de la course…
L’enjeu édu­­ca­­tif essen­­tiel est de don­­ner le goût de l’effort en pro­­po­­sant des efforts
progressifs et qui s’ins­­crivent dans un pro­­jet moti­­vant.
Enfin ces acti­­vi­­tés, très consom­­ma­­trices de calo­­ries peuvent par­­ti­­ci­­per à l’édu­­ca­­tion
à la santé et, notam­­ment, contri­­buer effi­­ca­­ce­­ment à la lutte contre l’obé­­sité et les
effets néfastes de la séden­­ta­­rité.

1.4 Conduites motrices d’élèves


et situations d’apprentissage
Le cas présenté ci-dessous concerne l’activité suivante : Courir régulièrement, entre
8 et 15’, en CM2.
Cette situation d’apprentissage de pratique athlétique scolaire « Courir longtemps »,
nous permet de mettre en perspective différents temps dans un module d’apprentis-
sage en EPS : entrée dans l’activité ; évaluation diagnostique ; phase ­d’apprentissage
avec les objectifs visés essentiels ; évaluation. L’évaluation est destinée à améliorer
l’efficacité des apprentissages et la confiance en eux des élèves qui sont fortement
impliqués tout au long de l’activité.

a. Contexte et constat au niveau des comportements


des élèves
Lors d’une évaluation diagnostique, réalisée en début d’année scolaire, l’enseignant
constate que :
•• dans cette classe de CM2 de 26 élèves, les niveaux en course longue sont très hétéro-
gènes : certains courent à peine quelques minutes et s’arrêtent même pour marcher,
se découragent, alors que d’autres réalisent aisément une course de 15’ à une bonne
allure (10 km/h) ;
•• à part quelques-uns, beaucoup d’élèves ont des difficultés pour courir régulière-
ment ; ils démarrent vite et ont ensuite des difficultés à terminer leur course.

b. Hypothèses pour expliquer ces comportements


•• Ressources motrices : À cet âge de la préadolescence, les différences au niveau du
développement moteur sont importantes ; pour certains élèves, une différenciation
du point de vue du genre (garçons et filles) commence à s’exercer, quelques élèves
sont en surpoids (en France, plus de 20 % des enfants sont en surpoids ou obèses).
•• Ressources socio-affectives : Il est plausible que les élèves en difficulté se démotivent
pour l’activité course longue qui est très coûteuse du point de vue des efforts à fournir ;
de plus, apparaître en difficulté devant la classe peut conduire à un désinvestissement,
l’élève s’arrangeant de telle manière que l’échec ne soit pas attribué à une incompétence,

80
Chapitre 8 • Les APSA, sup­­ports d’appren­­tis­­sage EPS et santé

mais plutôt à un manque de travail (voir en psychologie la « théorie de l’attribution cau-


sale », Weiner, 1986 reprise par Marc Durand en 1991 dans L’enfant et le sport).
•• Ressources cognitives : Gérer finement son rythme de course demande attention et
réflexion ; il est possible que certains élèves éprouvent des difficultés de concentra-
tion et aient, en conséquence, du mal à mettre en perspective et à réaliser une course
longue régulière.

c. Caractéristiques de la situation d’apprentissage


La situation proposée va prendre en compte ces différentes hypothèses explicatives,
elle comportera les caractéristiques suivantes : s’inscrire dans la durée, être diffé-

EPS et santé
renciée pour prendre en compte le niveau initial de chacun et éviter le décourage-
ment, permettre de donner aux élèves des repères pour que chacun, quel que soit
son niveau, puisse progresser.
Il s’agit d’un module de 12 séances de 45’ pour réaliser son propre contrat de temps
de course à une allure régulière.
•• Objectif assigné aux élèves :
– Pouvoir courir régulièrement à son propre rythme pendant une durée de 12’ au
moins et jusqu’à 15’ ;
– Réaliser un contrat (en termes de temps de course, d’abord, puis de distance,
ensuite) adapté à ses possibilités.
•• Dispositif – situation de référence :
Sur un terrain de sport ou dans la cour de l’école, les élèves vont avoir à courir sur
des parcours différenciés : 4 circuits rectangles de 80 m, 90 m, 100 m, 110 m de
périmètre, matérialisés au sol, autour desquels les élèves vont courir sur des durées
progressivement allongées. Par exemple, lors des premières séances, ils devront réa-
liser entre 5’ pour les plus faibles et 15’ pour les plus expérimentés.
Des signaux sonores (coup de sifflet ou tambourir) sont donnés régulièrement toutes
les 30’’ ; un tour entier doit être réalisé en 30’’ ; les élèves choisissent la longueur qui
leur convient pour réussir à courir longtemps en respectant les signaux sonores.
Tous les élèves peuvent s’exercer en même temps tout en courant à des rythmes
différents ; ainsi l’enseignant peut rester vigilant pour observer les réactions, les dif-
ficultés de chaque élève. Pour les élèves, les temps d’attente sont évités.
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Circuit 1 (110m)

Circuit 2 (100m)

Circuit 3 (90m)

Circuit 4 (80m)

Départs
Arrivée

Dispositif « Courir régulièrement, entre 8 et 15 minutes »

81
EPS et santé Partie 2 • Pré­­pa­­rer l’épreuve d’EPS

•• But de la tâche : Tout au long des 12 séances, il va s’agir de s’exercer pour arriver à
proposer un contrat adapté à son niveau qui s’inscrive dans les exigences du pro­
gramme (entre 12’ et 15’).
•• Consignes : Respecter les signaux sonores, ne pas marcher et, si cela est impossible,
continuer en marchant et reprendre la course dès que cela est possible. Consigner
les résultats de chaque séance sur une fiche de suivi. Tenter un contrat adapté à ses
possibilités, rechercher le progrès.
•• Évaluation :
Cette situation de référence permet aux élèves de s’évaluer à différentes reprises au
cours du module : au début du module, en cours d’apprentissage (par exemple
toutes les 2 séances).
Remarque : entre les séances d’évaluation, afin de varier les situations et entretenir
l’intérêt des élèves, l’enseignant peut proposer :
– des sorties en milieu extérieur : un stade, un parcours d’orientation, un jardin
public voisin de l’école, etc. ;
– des courses en équipe, en relais ;
– du travail qualitatif sur la respiration, le placement du bassin en situation de
course, le rôle des bras, le relâchement des épaules…
•• Variables : Diminuer le nombre de repères sonores pour courir régulièrement avec
moins d’aide extérieure, plus de repères sur soi ; ajouter des rectangles : 120 m, 60 m
pour mieux s’adapter aux différences de niveau ; compter le nombre de tours en un
temps donné pour évaluer la distance parcourue et calculer sa vitesse de course (en
classe, par exemple).

2 La nata­­tion
L’enseignement de la natation dans les premier et second degrés a fait l’objet d’une
circulaire spécifique dans la circulaire n° 2017-127 du 22 août 2017 publiée au BO
du 12 octobre.
Normes d’encadrement des élèves en natation à l’école primaire
Circulaire n° 2017-127 du 22 août 2017
Groupe-classe consti-
Groupe-classe Groupe-classe
Nombre tué d’élèves d’école
constitué d’élèves constitué d’élèves
d’élèves et des élèves d’école
d’école maternelle d’école élémentaire
­élémentaire
< 20 élèves 2 encadrants 2 encadrants 2 encadrants
20-30 élèves 3 encadrants 2 encadrants 3 encadrants
> 30 élèves 4 encadrants 3 encadrants 4 encadrants

Apprendre à nager à tous les élèves est une priorité nationale : l’arrêté du 9 juillet
2015 (JO du 11 juillet 2015 et BO n° 30 du 23 juillet 2015) institue une « attestation
scolaire du savoir-nager », délivrée par le directeur de l’école ou par le principal du
collège, et incluse dans le livret scolaire de l’élève ; cette priorité est réaffirmée les
nouvelles instructions parues dans le BO n° 30 du 26 juillet 2018.

82
Chapitre 8 • Les APSA, sup­­ports d’appren­­tis­­sage EPS et santé

La maîtrise du savoir-nager est attestée par les personnels qui ont encadré la for-
mation et la passation des tests correspondants : à l’école primaire, un professeur
des écoles en collaboration avec un professionnel qualifié et agréé par le directeur
académique des services de l’éducation nationale ; au collège, un professeur d’EPS.
Cet apprentissage doit également répondre aux enjeux fondamentaux de l’éducation
à la sécurité et à la santé, mais aussi favoriser l’accès aux diverses pratiques sociales,
sportives et de loisirs.
Grâce à des situations riches, évolutives et inhabituelles, l’activité aquatique doit per-
mettre à l’enfant d’accéder aux compétences attendues définies par les programmes
d’enseignement de l’école primaire et le socle commun de connaissances et de com-

EPS et santé
pétences qui seront ensuite approfondis au collège (1er degré du savoir-nager).

FOCUS
L’attestation du « savoir-nager »
Le savoir-nager correspond à une maîtrise du milieu aquatique. Il reconnaît la compétence à
nager en sécurité, dans un établissement de bains ou un espace surveillé (piscine, parc aqua-
tique, plan d’eau calme à pente douce). Il ne doit pas être confondu avec les activités de la
natation fixées par les programmes d’enseignement.
Son acquisition est un objectif des classes de CM1, CM2 et sixième (Cycle 3). Le cas échéant,
l’attestation scolaire « savoir-­nager » pourra être délivrée ultérieurement.
Sa maîtrise permet d’accéder à toute activité aquatique ou nautique susceptible d’être pro-
grammée dans le cadre des enseignements obligatoires ou d’activités optionnelles en EPS, ou
à l’extérieur de l’école, notamment pour la pratique des activités sportives mentionnées aux
articles A. 322‑42 et A. 322‑64 du code du sport.
Le parcours
(Parcours à réaliser en continuité, sans reprise d’appuis au bord du bassin et sans lunettes) :
•• à partir du bord de la piscine, entrer dans l’eau en chute arrière ;
•• se déplacer sur une distance de 3,5 mètres en direction d’un obstacle ;
•• franchir en immersion complète l’obstacle sur une distance de 1,5 mètre ;
•• se déplacer sur le ventre sur une distance de 15 mètres ;
•• au cours de ce déplacement, au signal sonore, réaliser un surplace vertical pendant
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15 secondes puis reprendre le déplacement pour terminer la distance des 15 mètres ;


•• faire demi-tour sans reprise d’appuis et passer d’une position ventrale à une position
dorsale ;
•• se déplacer sur le dos sur une distance de 15 mètres ;
•• au cours de ce déplacement, au signal sonore réaliser un surplace en position horizontale
dorsale pendant 15 secondes, puis reprendre le déplacement pour terminer la distance
des 15 mètres ;
•• se retourner sur le ventre pour franchir à nouveau l’obstacle en immersion complète ;
•• se déplacer sur le ventre pour revenir au point de départ.

83
EPS et santé Partie 2 • Pré­­pa­­rer l’épreuve d’EPS


Connaissances et attitudes
•• Savoir identifier la personne responsable de la surveillance à alerter en cas de problème ;
•• connaître les règles de base liées à l’hygiène et la sécurité dans un établissement de bains
ou un espace surveillé ;
•• savoir identifier les environnements et les circonstances pour lesquels la maîtrise du
savoir-nager est adaptée.

2.1 Quelques exemples de pratiques scolaires


L’enseignement de la natation ne peut se limiter à un simple apprentissage systé-
matique des gestes techniques, il s’agit également de faire prendre confiance en soi.
Parmi les activités de natation, différentes nages codifiées sont repertoriées :
•• le crawl (ou nage libre) et le dos crawlé, qui sont des nages dites alternatives : les
membres de chaque train propulseur interviennent alternativement.
•• brasse et le papillon, qui sont des nages simultanées : les membres propulseurs
la
interviennent simultanément.
En milieu sco­­laire, ces nages codi­­fiées pré­­sentent des dif­­fi­­cultés de coor­­di­­na­­tion,
en particulier la brasse et la nage papillon. Contrai­­re­­ment aux idées reçues, (n’ap-
prend-­on pas sou­­vent la brasse en pre­­mière nage ?), la brasse pré­­sente plus de dif­­fi­­
culté de coor­­di­­na­­tion, de synchronisation que les nages alter­­na­­tives. On pro­­po­­sera
donc, en pra­­tique sco­­laire, plu­­tôt d’abord l’appren­­tis­­sage de nages alter­­nées et,
sur­­tout, des nages moins codi­­fiées. On tra­­vaillera :
•• des dépla­­ce­­ments en nage ven­­trale, ou dor­­sale (Cycle 2-Cycle 3) ;
•• des évo­­lu­­tions sub­­aqua­­tiques :
– jouer avec des objets pla­­cés au fond de la pis­­cine dans le petit bain (Cycle 1),
– aller cher­­cher des objets au fond de l’eau en moyenne pro­­fon­­deur (Cycle 2),
– réaliser un court par­­cours sous l’eau en ouvrant les yeux (Cycle 3) ;
•• des évo­­lu­­tions sus-­aquatiques :
– entrer dans l’eau avec une échelle (Cycle 1) ;
– en sau­­tant, plon­­geant de dif­­fé­­rentes hau­­teurs (Cycle 2-Cycle 3).
On recher­­chera l’auto­­no­­mie de l’élève. Il est sti­­pulé dans les pro­­grammes que l’élève
doit se dépla­­cer en auto­­no­­mie, c’est-­à-dire sans appuis ou flot­­teurs, sur 15 m en
Cycle 2 et sur une tren­­taine de mètres en Cycle 3.

Extrait du docu­­ment : « Pro­­gres­­sions pour l’école élé­­men­­taire »


eduscol.education.fr/cid58402/progressions-­pour-l-ecole-élementaire.html

CM1 CM2 (6e)


Réa­­li­­ser un pro­­jet de dépla­­ce­­ment sur une dis­­tance et selon des moda­­li­­tés choi­­sies.
Doser ses efforts. Enchaî­­ner diverses actions en grande pro­­fon­­deur sans reprise d’appui.
••Varier les entrées dans l’eau (sau­­ter d’un plot, plon­­ger départ assis ou debout, bas­­cu­­ler en arrière
à par­­tir d’un tapis…) ;
••Sau­­ter ou plon­­ger en allant de plus en plus loin ou de plus en plus en pro­­fon­­deur ;

84
Chapitre 8 • Les APSA, sup­­ports d’appren­­tis­­sage EPS et santé

••Réa­­li­­ser des par­­cours sub­­aqua­­tiques ame­­nant à aller au fond, à varier l’orien­­ta­­tion du regard,
à fran­­chir des obs­­tacles immer­­gés, à ramas­­ser des objets les­­tés ;
••Remon­­ter un objet immergé en moyenne pro­­fon­­deur à par­­tir d’un plon­­geon canard ;
••Enchaî­­ner, sans reprise d’appuis, un saut ou un plon­­geon en grande pro­­fon­­deur, un dépla­­ce­­ment
orienté en immer­­sion (par exemple pour pas­­ser dans un cerceau immergé) et un sur­­place de 5 à
10 secondes avant de rega­­gner le bord ;
••Pas­­ser alter­­na­­ti­­ve­­ment d’un équi­­libre ven­­tral à un équi­­libre dor­­sal sans reprise d’appuis.
→ Enchaî­­ner, sans reprise d’appuis, un saut ou un plon­­geon en grande pro­­fon­­deur, un dépla­­ce­­ment
orienté en immer­­sion (par exemple pour pas­­ser dans un cerceau immergé) et un sur­­place de 5 à
10 secondes avant de rega­­gner le bord.

EPS et santé
2.2 Les prin­­ci­­pales carac­­té­­ris­­tiques
La nata­­tion est une acti­­vité indi­­vi­­duelle se dérou­­lant dans un milieu stable : la
piscine ou le bas­­sin de nata­­tion sco­­laire. Sou­­vent, une confu­­sion est faite entre le
milieu aquatique et un milieu instable, car c’est un milieu qui ne varie pas. L’eau
d’une pis­­cine est un milieu stable, même si cet élé­­ment procure des sen­­sa­­tions de
dés­­équi­­libre.
•• On admet que lorsque le sujet est nageur, qu’il fré­­quente cet envi­­ron­­ne­­ment régu-
lièrement, et qu’il n’éprouve plus de pro­­blèmes majeurs d’appren­­tis­­sage, il évo­­lue
dans un milieu stable. Il cherche alors à être per­­for­­mant.
•• Lorsque le sujet est débu­­tant, il ren­­contre des dif­­fi­­cultés : pas de flot­­ta­­bi­­lité, des
appuis inef­­fi­­caces, une res­­pi­­ra­­tion mal adap­­tée. Le milieu est, pour lui, incer­­tain, et
l’envi­­ron­­ne­­ment peut être consi­­déré comme instable.
•• Une dis­­tinction est faite dans les pro­­grammes entre la nata­­tion et les acti­­vi­­tés
aquatiques. Il est admis que les acti­­vi­­tés aqua­­tiques déve­­loppent la compé­­tence :
« Adapter ses déplacements à des environnements variés », alors que la nata­­tion
déve­­loppe la compé­­tence : « Produire une performance à une échéance donnée ».

2.3 Les res­­sources mobi­­li­­sées et les enjeux édu­­ca­­tifs


Les res­­sources mobi­­li­­sées relèvent majo­­ri­­tai­­re­­ment du domaine psychoaffectif. Il
s’agit pour l’appre­­nant, sur­­tout le débu­­tant, de maî­­tri­­ser l’appré­­hen­­sion qui consiste à
« avoir peur de cou­­ler » et de « se rem­­plir d’eau », comme le disent les élèves.
Sur le plan moteur, les habi­­le­­tés motrices à mobi­­li­­ser et déve­­lop­­per relèvent de diffé-
rents domaines nom­­més, dans les dif­­fé­­rents docu­­ments péda­­go­­giques ainsi :
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

•• se dépla­­cer ou se pro­­pul­­ser ou avan­­cer ;


•• s’équi­­li­­brer ou flot­­ter ;
•• res­­pirer ou ven­­ti­­ler ;
•• se repérer.
L’enjeu édu­­ca­­tif le plus évident est l’édu­­ca­­tion à la sécu­­rité. Des acti­­vi­­tés de sau-
vetage (nager sur le dos en trans­­por­­tant un objet, recherche d’un petit man­­ne­­quin
adapté à la corpulence des élèves, par­­cours sub­­aqua­­tiques) sont fré­­quem­­ment, et à
juste titre, intégrées aux acti­­vi­­tés de nata­­tion.
Ces acti­­vi­­tés ont un double but : elles sont vitales d’abord, « j’apprends à nager pour
ne pas me noyer » ; ensuite, elles per­­mettent aussi de sau­­ver autrui de la noyade.
Le second enjeu édu­­ca­­tif est l’édu­­ca­­tion à la citoyen­­neté et à la res­­pon­­sa­­bi­­lité, la solidarité.

85
EPS et santé Partie 2 • Pré­­pa­­rer l’épreuve d’EPS

Dans le domaine de l’édu­­ca­­tion à la santé des notions d’hygiène pour­­ront être


abordées (apprendre à contrôler sa respiration, prendre une douche avant le bain,
mettre un bon­­net de bain…).

2.4 Conduites motrices d’élèves


et situations d’apprentissage
Le cas présenté ci-dessous, « des poissons dans l’eau » concerne l’activité suivante :
« activités aquatiques en grande section » de maternelle.
Cette situation d’apprentissage nous permet, là encore, de mettre en perspective dif-
férents temps dans un module d’apprentissage : entrée dans l’activité ; évaluation
diagnostique ; phase d’apprentissage avec les objectifs visés essentiels ; évaluation.
L’évaluation est destinée à améliorer l’efficacité des apprentissages et permettre aux
élèves de prendre confiance en leurs capacités ; ils sont fortement impliqués tout au
long de l’activité.

a. Contexte et constat au niveau des comportements


des élèves
Lors d’une première séance à la piscine, avec 25 élèves d’une classe de Grande
Section d’une école maternelle implantée en milieu rural, les trois intervenants
constatent que :
•• De nombreux élèves ne sont pas à l’aise, ils restent souvent accrochés aux éléments
solides qui sont à leur portée : échelle, bord du bassin. Étant peu actifs, ils ont vite froid.
•• Les élèves éprouvent particulièrement des difficultés pour se placer à l’horizon-
tale, en position ventrale et encore davantage en position dorsale ; ils restent
debout dans l’eau.
•• Ils ferment les yeux souvent et refusent de mettre la tête sous l’eau.

b. Hypothèses pour expliquer ces comportements


•• Ressources motrices et neuro-motrices : Avant 5-6 ans, pour « savoir nager », l’en-
fant n’est pas encore complètement « équipé » sur le plan neuro-moteur, il éprouve
des difficultés à se déplacer de façon autonome, sans flotteurs, sur environ 15 m,
dans la piscine (niveau 1 du socle commun des connaissances et compétences pré-
sentées dans le focus : « savoir nager à l’école primaire »). L’acquisition des « patrons
de base » qui permet à l’enfant de plus de 6 ans d’acquérir ce que l’on appelle « la
motricité sportive » (courir, sauter, lancer, réceptionner une balle, nager…) n’est
pas encore complètement réalisée ; il lui est donc difficile de coordonner ses mou-
vements pour nager. Ce phénomène est renforcé par l’origine rurale de la classe ; les
équipements collectifs peuvent être éloignés de la commune et nécessiter le trans-
port des élèves. Aussi, vraisemblablement, peu d’enfants sont en capacité de fré-
quenter régulièrement une piscine (l’apprentissage relève tout à la fois de la
maturation du système nerveux central et de la possibilité de s’exercer).
•• Ressources affectives : Il n’est pas surprenant non plus que les élèves ressentent de
l’appréhension dans ce bassin de natation, milieu nouveau constitué d’eau où les
appuis solides manquent. Même si les élèves sont encadrés au minimum par trois

86
Chapitre 8 • Les APSA, sup­­ports d’appren­­tis­­sage EPS et santé

adultes (pour connaître les normes d’encadrement à la piscine, se reporter à la


­circulaire n° 2017-127 du 22 août 2017 publiée au BO du 12 octobre), ils peuvent se
sentir insécurisés, d’autant plus que tous les ateliers ne sont pas encadrés par leur
enseignant, le seul adulte qu’ils côtoient régulièrement.

c. La situation d’apprentissage
La situation proposée va prendre en compte ces différentes hypothèses explicatives,
elle comportera les caractéristiques suivantes :
– sécuriser les élèves tout en les amenant à s’aventurer en moyenne profondeur (le

EPS et santé
milieu du bassin, là où l’enfant a pied, mais avec de l’eau jusqu’au niveau du
buste), puis en grande profondeur (là où l’enfant n’a pas pied) ;
– proposer une diversité d’activités attrayantes ;
– proposer différents « chemins » pour évoluer dans la piscine et progresser dans les
apprentissages.
Pendant un trimestre à raison d’une séance d’une demi-heure dans l’eau par
semaine, soient 12 séances, les élèves vont évoluer dans un bassin aménagé avec
différents chemins comportant :
– une entrée dans l’eau : par l’escalier, l’échelle, en glissant sur un tapis, en sautant,
par le toboggan (assis, à plat ventre) ;
– un déplacement en position verticale, puis horizontale avec des appuis de
moins en moins solides ;
– une immersion, progressivement de plus en plus profonde.
•• Objectif assigné aux élèves : Pouvoir se déplacer dans la piscine en toute sécurité en
adoptant une position de plus en plus horizontale, en entrant dans l’eau de diffé-
rentes façons, en s’immergeant à différents endroits de la piscine (petite, moyenne,
grande profondeur).
•• Dispositif – situation de référence : La piscine est aménagée (trois chemins vert,
bleu, rouge) avec des activités variées et de difficulté croissante.

Situation
Entrer
de référence Se déplacer S’immerger Lieu
dans l’eau
Chemin
Entrer Se déplacer en Ramasser des Petit
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dans l’eau marchant, en position objets tête hors bassin


Vert
par les ventrale, en tenant un de l’eau
escaliers élément solide (perche)
Sauter dans Se déplacer, en position Lâcher les lignes Moyen
l’eau, avec ventrale, en tenant d’eau pour bassin
Bleu ou sans tapis des appuis semi-solides collecter des objets
(lignes d’eau) placés au fond
du bassin
Entrer dans Se déplacer, en position Déposer les Grand
l’eau, tête la ventrale, avec flotteurs puis suivre bassin
Rouge
première, avec des flotteurs une ligne tracée au
ou sans tapis (appuis mobiles) fond de l’eau

87
EPS et santé Partie 2 • Pré­­pa­­rer l’épreuve d’EPS

•• But de la tâche : Les 4 premières séances se caractériseront par des situations de


découverte des différents chemins. Les 4 séances suivantes consisteront à s’exercer
pour réaliser tous les éléments du chemin choisi. Enfin, les 4 dernières séances vise-
ront à essayer de réaliser un chemin plus difficile.
•• Consignes : Elles seront données lors de la présentation des différents ateliers en
termes accessibles aux élèves. Plus que des consignes données, il s’agira d’encoura-
ger les élèves pour les mettre en confiance, les inciter à progresser.
•• Évaluation : Chaque élève possède une feuille présentant un poisson qu’il va colo-
rier au fur et à mesure des séances et des actions qu’il réussit. Cela représente en gros
le « contrat de travail » pour un élève donné.

je suis une ligne


en regardant sous l’eau

je nage
avec des je peux ramasser
flotteurs des objets dans le
petit bassin
je marche
dans le
je saute petit bassin
dans la
je plonge Je fais des bulles
piscine je ramasse à partir du en soufflant
des objets dans toboggan dans l’eau
le moyen
je m’allonge bassin
en tenant
la perche J’entre dans l’eau
tête la première
je descends
par l’escalier

Le « contrat » de l’élève durant l’activité ­


« les poissons dans l’eau1 »

•• Variables : Il est possible de fractionner les chemins en ateliers pour un travail plus
qualitatif. Il peut y avoir plusieurs poissons dans l’année en fonction de la progression.
On peut également prolonger le travail à la piscine par un travail en classe (autour du
graphisme, en peinture, ou lecture d’albums (ex : Le Fabuleux Voyage de Lola la Loutre
(Album + Fiches + Livret) de Lou Tarr, Marion Devaux édit. Revue EPS 2008).

3 Les acti­­vi­­tés pour « adap­­ter ses dépla­­ce­­ments


à des envi­­ron­­ne­­ments variés »
Toutes les acti­­vi­­tés déve­­lop­­pant la capa­­cité à se dépla­­cer dans un envi­­ron­­ne­­ment,
soit nouveau pour l’élève, soit instable, entrent dans cette caté­­go­­rie.
Ces pra­­tiques sont très déve­­lop­­pées dans notre société au niveau des loi­­sirs des
enfants de cycle 3, des ado­­les­­cents et des adultes. On observe que la ran­­don­­née
pédestre est l’acti­­vité la plus pra­­ti­­quée par les Fran­­çais selon l’enquête « Les pra­­
tiques spor­­tives des Fran­­çais » menée en 2000 par le minis­­tère de la Jeu­­nesse et des
sports (MJS/INSEP2000). La randonnée cycliste (avec toutes ses variantes : VTT,

1. D’après une idée du blog « Le remue méninges d’élise » : [leremuemeningesdelise.eklablog.com/].

88
Chapitre 8 • Les APSA, sup­­ports d’appren­­tis­­sage EPS et santé

route, course…), le roller, la mon­­tagne, la voile, le ski… et de nom­­breuses acti­­vi­­tés


phy­­siques de pleine nature (APPN) sont des activités de loi­­sir assez pri­­sées.
Pro­­po­­ser ces pra­­tiques aux élèves de l’école pri­­maire leur donne l’oppor­­tu­­nité de pou-
voir s’adap­­ter, ulté­­rieu­­re­­ment aux pra­­tiques spor­­tives et de loi­­sirs sociétales actuelles.

3.1 Quelques exemples de pra­­tiques sco­­laires


•• Les jeux de roule et de glisse, comme la trot­­ti­­nette, la draisienne (Cycle 1), la bicy­­
clette, le patin à rou­­lette ou le roller (Cycle 2-Cycle 3) sont fré­­quem­­ment obser­­vés
dans les cours de nos écoles et pra­­ti­­qués de façon spon­­ta­­née. Il est inté­­res­­sant de
« didactiser » ces pra­­tiques (en jouant par exemple sur l’éloi­­gne­­ment du milieu

EPS et santé
habi­­tuel, la classe ou la cour de l’école (Cycle 1), le parc ou le quar­­tier (Cycle 2…).
•• L’esca­­lade avec un dépla­­ce­­ment et des prises situées au des­­sous de 3 m et une évo-
lution libre, sans encordement (Cycle 2) ou une ascen­­sion d’une voie de plus de 3 m,
avec apprentissage de l’encordement et de l’assurage en mou­­li­­nette et contre-­
assurage de l’ensei­­gnant (Cycle 3), peuvent être pro­­po­­sées.

Exemple
L’esca­­lade à l’école
Un dos­­sier très complet sur les acti­­vi­­tés dites de grimpe ou d’esca­­lade hori­­zon­­tale à l’école
est pro­­posé par l’équipe dépar­­te­­men­­tale EPS de la Moselle.
www4.ac-nancy-metz.fr/eps57/spip.php?article105

•• Les acti­­vi­­tés d’orien­­ta­­tion avec des jeux d’orien­­ta­­tion, dans un milieu proche, pour
acqué­­rir une image orien­­tée de son propre corps et dis­­tin­­guer ce qui est devant der-
rière, au-­dessus, au-­dessous, à droite à gauche, loin, près… (en Cycle 1), avec des
dépla­­ce­­ments, en sécu­­rité, situés dans un milieu semi-­connu, comme le parc dans
le quartier de l’école (en Cycle 2), avec des dépla­­ce­­ments à l’aide d’une carte et d’une
bous­­sole, en milieu inconnu (en Cycle 3).

3.2 Les prin­­ci­­pales carac­­té­­ris­­tiques


Ces dif­­fé­­rentes acti­­vi­­tés se déroulent dans un envi­­ron­­ne­­ment instable. Cette incertitude
peut être liée à l’envi­­ron­­ne­­ment variable, impré­­vi­­sible (la forêt en VTT, la piste en ski),
mais aussi être créée par l’engin que le pra­­ti­­quant et sur­­tout le débu­­tant doit pilo­­ter.
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Mon­­ter pour la pre­­mière fois sur des rollers pose des pro­­blèmes moteurs nou­­veaux.
Géné­­ra­­le­­ment, ces acti­­vi­­tés sont des acti­­vi­­tés indi­­vi­­duelles, c’est à dire sans adver­­
saire et sans par­­te­­naire (même si on peut décli­­ner par­­fois ces pra­­tiques sur le mode
col­­lec­­tif : on peut jouer au hockey sur roller, on peut faire des équipes en vélo), elles
ne le sont pas par essence (sauf l’esca­­lade en cor­­dée).
Ajou­­tons que le pra­­ti­­quant doit gérer des contra­­dic­­tions :
•• le couple risque-­sécurité : j’ose me lan­­cer lorsque j’apprends à faire du vélo, mais je
prends le risque de chu­­ter ;
•• le couple vitesse-­précision : plus je vais vite dans les che­­mins boueux de forêt en
VTT, mieux je m’équi­­libre, mais plus je risque de heur­­ter une branche avec une
partie de mon corps…

89
EPS et santé Partie 2 • Pré­­pa­­rer l’épreuve d’EPS

3.3 Les res­­sources mobi­­li­­sées et les enjeux édu­­ca­­tifs


Les res­­sources infor­­ma­­tion­­nelles sont sol­­li­­ci­­tées prin­­ci­­pa­­le­­ment dans ces acti­­vi­­tés.
Il s’agit de déco­­der un envi­­ron­­ne­­ment sans cesse chan­­geant, de prendre rapi­­de­­ment
des infor­­ma­­tions pour avoir une conduite adap­­ta­­tive.
•• Sur le plan moteur, l’équi­­libre du sujet va être sans cesse remis en ques­­tion ; cela est
ren­­forcé lorsque les acti­­vi­­tés comportent le pilo­­tage d’un engin instable (roller, ski…) ;
•• vitesse de réac­­tion va éga­­le­­ment être déve­­lop­­pée.
La
L’édu­­ca­­tion à la sécu­­rité est la visée édu­­ca­­tive mise au pre­­mier plan : ces acti­­vi­­
tés vécues sub­­jec­­ti­­ve­­ment par les élèves comme des acti­­vi­­tés dan­­ge­­reuses leur
apprennent à prendre des risques mesu­­rés et à bien gérer le couple risque-­sécurité.
L’édu­­ca­­tion au respect de l’envi­­ron­­ne­­ment, lorsque ces acti­­vi­­tés se déroulent dans
la nature ou en ville, peut aussi être sou­­li­­gnée. Par exemple, il va s’agir de res­­pec­­ter
les che­­mins et le pas­­sage des ani­­maux en forêt, res­­pec­­ter les feux et les pas­­sages pour
piétons en ville…
Pour ce qui concerne l’édu­­ca­­tion à la santé, notons que : ces acti­­vi­­tés demandent
souvent des efforts, il faut tra­­vailler en aéro­­bie, endu­­rer des efforts, il faut aussi savoir
se pré­­pa­­rer, s’échauf­­fer, s’assou­­plir.

3.4 Conduites motrices d’élèves et situations


d’apprentissage : l’activité roller en CE2
Parmi les activités physiques et sportives figurant au programme de l’école élémen-
taire, le roller dans sa phase d’initiation, peut être utilisé par les enseignants d’école
pour atteindre les objectifs fixés à l’éducation physique et sportive. Cette activité
à l’école primaire n’est pas classée « à encadrement renforcé ». Aussi, bien qu’ils
puissent être assistés par des intervenants extérieurs qualifiés et agréés, les profes-
seurs des écoles peuvent enseigner le « roller » seuls avec leur classe.

a. Contexte et constat au niveau des comportements


des élèves
Les 20 élèves d’une classe de CE2 en milieu urbain se confrontent pour la première fois
à cette activité à l’école. Dans la 3e séance de ce module de 6 séances, il est constaté que :
•• Dans leurs déplacements, les élèves ont un patinage peu équilibré, ils hésitent à
porter le poids de leur corps alternativement sur un pied et sur l’autre. Leur regard
est davantage orienté vers le sol et leurs pieds que dans la direction de leur déplace-
ment ; ils ont fréquemment recours à des gestes parasites (moulinets des bras).
•• Toutefois, le niveau est très hétérogène avec des élèves déjà « experts », des débu-
tants sportifs qui apprennent vite et des élèves en grande difficulté qui n’osent pas
lâcher les appuis manuels qu’ils peuvent avoir, comme des barres placées autour du
gymnase ou les murs du gymnase.

b. Hypothèses pour expliquer ces comportements


•• Ressources motrices : À 8-9 ans, la coordination des mouvements dans une activité
nouvelle pose encore problème. Pour ce qui concerne le roller, il va falloir s’adapter
à ces engins instables que l’enfant doit piloter. Il va falloir passer d’un déplacement

90
Chapitre 8 • Les APSA, sup­­ports d’appren­­tis­­sage EPS et santé

hésitant à une activité qui va devenir un automatisme acquis. Le regard porté vers
les pieds montre un manque de dissociation segmentaire. Les élèves experts, par
contre, donnent une impression de fluidité lorsqu’ils évoluent, ils ont automatisé
leur déplacement ( se reporter au chapitre 12, 3 « Les habiletés motrices »).
•• Ressources affectives : Cette activité va générer de l’anxiété, phénomène qui est
souvent ressenti par toute personne débutante, quel que soit son âge. La chute est
toujours possible, même si l’enseignant prend toutes les précautions individuelles
de sécurité nécessaires et obligatoires (BO n° 7 du 23/09/1999 hors série) pour ce qui
concerne l’équipement matériel (port d’un casque, de genouillères, de coudières,
de protège-poignets). Quelques élèves s’avèrent plus fragiles que d’autres pour sur-

EPS et santé
monter leurs appréhensions ; l’enseignant veillera tout particulièrement sur eux
pour éviter tout blocage.
•• Ressources cognitives : S’équiper, pour réaliser une telle activité n’est pas aisé pour
les élèves de cet âge : il faut reconnaître le matériel, savoir le placer sur soi (attention
ils confondent souvent les genouillères et les coudières), comprendre son usage. Il
est utile de prendre du temps pour que ces informations soient comprises à l’avance.

c. La situation d’apprentissage
La situation proposée est une séance, la 4e de ce module, elle va prendre en compte
les difficultés des élèves et les hypothèses qui les expliquent.
•• Objectif de la séance : Pouvoir se déplacer avec les rollers en ayant confiance, en
maîtrisant le transfert du poids de son corps d’une jambe sur l’autre, en dissociant
son regard, en s’aidant avec ses bras.
•• Présentation de la séance aux élèves : L’enseignant met en perspective ce qui va être
appris : « se déplacer avec aisance sur les rollers, prendre confiance ». Il rappelle les
points qui posaient problème lors de la séance précédente : le temps trop long mis
pour s’équiper, le sentiment d’insécurité de certains, la nécessité de ne pas se gêner
et de travailler ensemble, chacun à son niveau.
•• Équipement : Rappeler la consigne : s’équiper dans le bon ordre, le casque en pre-
mier, les rollers en dernier, pour des raisons évidentes de sécurité.
•• Déroulement de la séance :
1 – Échauffement : Il consiste en des déplacements des élèves sur la longueur du
gymnase avec ou sans appui sur le mur ou les barres, chacun à son rythme. Les
déplacements se pratiquent, « comme dans une patinoire », tous dans le même
sens pour éviter les risques de collision.
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2 – Les tâches motrices : La démarche pédagogique doit être ludique avec des
contenus effectifs (les « techniques » ne peuvent être que des solutions pra-
tiques répondant aux besoins de l’élève pour résoudre un problème précis).
Plusieurs ateliers sont envisagés :
– Des déplacements à thème avec une différenciation du niveau : seul avec appui,
seul sans appui, en parcourant une distance donnée en comptant ses appuis au
sol, en en réalisant le moins possible, par deux (attention, cette dernière situation
est complexe).
– Un slalom autour de plots : avec appui sur le roller extérieur au virage, avec les
deux pieds parallèles, en écartant les pieds au passage des plots.

91
EPS et santé Partie 2 • Pré­­pa­­rer l’épreuve d’EPS

– Un atelier spécifique « arrêt » : tester les différentes façons de s’arrêter avant un obs-
tacle (tapis), en tournant avec ses deux pieds parallèles (type christiania), avec les
pointes de pieds qui se touchent et les talons écartés (style chasse-neige), en fente, le
pied arrière perpendiculaire au sens de la marche (en T), avec le tampon du roller.
•• Consignes : Les explications des activités doivent être faites avec un vocabulaire
spécifique (pour enrichir le vocabulaire) et adapté à l’âge des élèves ; ceux-ci doivent
être capables de s’auto-évaluer pour choisir l’atelier adapté à leur niveau. Des sché-
mas présentés avec un vidéo-projecteur en classe peuvent faciliter la compréhen-
sion des explications et des consignes par les élèves. Dans toutes les situations, il est
important de :
– comprendre la position fondamentale de glisse (alignement casque/genoux/­
roller) – position semi-fléchie (roulement sur la partie médiane des roues…)
– réaliser les transferts de poids du corps opérés.
•• Évaluation : Il s’agit essentiellement d’une auto-évaluation à caractère formatif,
nécessaire pour choisir son atelier tout au long de la séance (grilles de suivi de l’acti-
vité à compléter).
•• Retour au calme : Le matériel et l’équipement sont rangés (cette phase fait partie de
l’apprentissage dans ce type d’activité, elle contribue au développement de la per­
sonne en tant que citoyen). Un regroupement des élèves permet ensuite d’établir
un bilan de la séance, des acquis, des difficultés, elle permet le passage vers le retour
en classe.

4 Les acti­­vi­­tés de coopé­­ra­­tion ou d’oppo­­si­­tion


indi­­vi­­duelles ou collectives
Dans ce domaine d’acti­­vi­­tés, on peut dis­­tin­­guer les acti­­vi­­tés de combat (lutte, judo,
jujitsu, escrime, boxe anglaise ou fran­­çaise…), les jeux de raquette (bad­­min­­ton, ten­­
nis de table, ten­­nis…), mais aussi les sports col­­lec­­tifs (foot­­ball, basket-­ball, hand-­ball,
rugby, volley-­ball, hockey…), les jeux du patri­­moine (thèque, balle au pri­­son­­nier…).
REMARQUE

Remar­­quons que, parmi ces diverses pra­­tiques, cer­­taines d’entre elles sont très médiatisées,
c’est le cas du ten­­nis et du foot­­ball ; cela a un impact sur les repré­­sen­­ta­­tions des élèves et peut
influ­­en­­cer leurs atti­­tudes en cours d’appren­­tis­­sage.

On peut dis­­tin­­guer deux caté­­go­­ries d’acti­­vi­­tés, les acti­­vi­­tés d’oppo­­si­­tion duelles


telles que les jeux de raquette et de lutte et les jeux et sports col­­lec­­tifs.

4.1 Quelques exemples de pra­­tiques sco­­laires


a. Les acti­­vi­­tés d’oppo­­si­­tion duelles
•• Les jeux de raquette :
– En Cycle 1 : Ils pré­­sentent des dif­­fi­­cultés aux niveaux de la coor­­di­­na­­tion, la mani-
pulation, ou l’adresse ; peu ensei­­gnés sous leur forme réelle, on les rem­­place par
quelques jeux d’adresse plus acces­­sibles en Cycle 1 (lan­­cer une balle dans une
grosse cible au sol).

92
Chapitre 8 • Les APSA, sup­­ports d’appren­­tis­­sage EPS et santé

– En Cycle 2, ils seront plutôt pra­­ti­­qués soit sous une forme ne fai­­sant pas inter­­ve­­
nir l’inter­­ac­­tion en envoyant, par exemple, une balle à l’aide d’une raquette dans
une cible faci­­le­­ment acces­­sible, soit sous une forme coopé­­ra­­tive en réa­­li­­sant des
échanges sur un espace sans filet.
– En Cycle 3, un jeu d’oppo­­si­­tion pourra être mis en place pro­­gres­­si­­ve­­ment tout au
long du cycle, du bad­­min­­ton, par exemple ; le rôle d’arbitre fera par­­tie inté­­grante
de l’apprentissage.
•• Les jeux de lutte :
– En Cycle 1, les élèves peuvent pra­­ti­­quer des jeux d’oppo­­si­­tion, le plus sou­­vent ils
sont pro­­po­­sés sous une forme col­­lec­­tive et en sépa­­rant les rôles d’atta­­quant et de

EPS et santé
défenseur.
– Dès le Cycle 2, les élèves pour­­ront alter­­ner dans un même jeu les rôles d’atta­­
quant, de défen­­seur, et abor­­der l’appren­­tis­­sage de celui d’arbitre.
– Ce tra­­vail sera pour­­suivi en Cycle 3 pour : en tant qu’atta­­quant, ame­­ner son
adversaire au sol et le main­­te­­nir immo­­bi­­lisé sur le dos pen­­dant 5 secondes ; en
tant que défenseur, ne pas se lais­­ser immo­­bi­­li­­ser, gar­­der une posi­­tion ven­­trale ; en
tant qu’arbitre, faire respecter seul des règles sim­­pli­­fiées, veiller à la sécu­­rité.

b. Les jeux et sports col­­lec­­tifs


On les sub­­di­­vise clas­­si­­que­­ment en deux caté­­go­­ries : les jeux tra­­di­­tion­­nels et les jeux
spor­­tifs col­­lec­­tifs. Tou­­te­­fois, une nou­­velle caté­­go­­rie de jeux que l’on pour­­rait appe­­
ler les jeux éducatifs est appa­­rue récem­­ment, ces jeux ont été créés essen­­tiel­­le­­ment
pour un public sco­­laire et leurs règles sont inven­­tées pour être édu­­ca­­tives.
•• Les jeux tra­­di­­tion­­nels :
– Issus de notre patri­­moine cultu­­rel, ils sont très pra­­ti­­qués en Cycle 1 (balle au
chasseur, éper­­vier, jeu de chat…), ils déve­­loppent de nom­­breuses habi­­le­­tés
motrices : cou­­rir, sau­­ter, esqui­­ver, se cacher, lan­­cer ; ils aident à l’appro­­pria­­tion
pro­­gres­­sive de l’espace, point clé du développement de l’enfant de cet âge.
– En Cycle 2, « les jeux tra­­di­­tion­­nels avec ou sans bal­­lon » nom­­mé­­ment cités dans les
pro­­grammes, sont reconnus, là encore, pour la variété et le large réper­­toire d’actions
qu’ils pro­­posent. Au sein d’une classe, l’appro­­pria­­tion cultu­­relle commune de ces
jeux peut per­­mettre une meilleure inté­­gra­­tion d’élèves qui le seraient peu ou pas.
– En Cycle 3, cette caté­­go­­rie dis­­pa­­raît nom­­mé­­ment des pro­­grammes. Tou­­te­­fois,
parmi ces jeux, cer­­tains pré­­sentent un réel inté­­rêt pour leur complexité (thèque,
jeu de barre, poule-­renard-vipère). Par ailleurs quelques jeux tra­­di­­tion­­nels sont
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proches des jeux plus ins­­ti­­tution­­nels (la balle au pri­­son­­nier, la passe à 10) ; leur
pratique, avant d’aborder un jeu sportif collectif, s’avère très efficiente.
•• Les jeux spor­­tifs col­­lec­­tifs :
Les jeux spor­­tifs col­­lec­­tifs ne comportent pas les règles ins­­ti­­tuées des sports col­­lec­­
tifs, tou­­te­­fois, ils s’en approchent.
– En Cycle 1, la dis­­tance avec les règles ins­­ti­­tution­­nelles sera très impor­­tante et de
nom­­breux amé­­na­­ge­­ments seront pro­­po­­sés, afin que les enfants acquièrent la
notion de territoire, de rôle (d’atta­­quant et de défen­­seur), de cible à atteindre.
– En Cycle 2, les jeux pro­­po­­sés seront encore assez éloi­­gnés des jeux institutionnels,
mais les carac­­té­­ris­­tiques essen­­tielles des jeux spor­­tifs col­­lec­­tifs seront conser­­vées

93
EPS et santé Partie 2 • Pré­­pa­­rer l’épreuve d’EPS

et les règles évo­­lue­­ront pro­­gres­­si­­ve­­ment. Il s’agira d’enchaî­­ner des actions simples


en tant qu’atta­­quant et défen­­seur, d’abor­­der le rôle d’arbitre.
– En Cycle 3, des jeux comme le hand­­ball, basket-­ball, foot­­ball, rugby… seront
pratiqués. Leurs règles seront tou­­jours adap­­tées à l’âge des élèves. Les rôles d’atta­
­quant et de défen­­seur seront tra­­vaillés de façon plus appro­­fon­­die, par exemple, en
attaque apprendre à conser­­ver le bal­­lon, pro­­gres­­ser vers la cible, éla­­bo­­rer une
stra­­té­­gie commune pour mar­­quer, en défense savoir se pla­­cer pour réus­­sir une
inter­­cep­­tion ou empêcher un tir. Le tra­­vail d’arbi­­trage sera approfondi.
•• Les jeux édu­­ca­­tifs :
Ils ont été créés, dans les années 80, puis repris par des édu­­ca­­teurs qui sou­­hai­­taient
faire pra­­ti­­quer aux enfants des jeux dont la règle a une visée a priori édu­­ca­­tive (et
non émanant d’une évo­­lu­­tion his­­to­­rique non choi­­sie).
Plu­­tôt adap­­tés aux Cycle 2-Cycle 3, citons parmi ces jeux le kin-­ball1, d’ori­­gine cana-
dienne ses règles mettent l’accent sur le respect, l’esprit d’équipe et l’impli­­ca­­tion per-
manente de tous les joueurs. Inté­­res­­sant les conseillers péda­­go­­giques, il se pratique
de plus en plus dans les écoles en France.

4.2 Les prin­­ci­­pales carac­­té­­ris­­tiques


a. Points communs à ces APSA
•• Elles se déroulent en inter­­ac­­tion d’oppo­­si­­tion (un contre un ou une équipe contre
une autre).
•• La fina­­lité est de gagner. En effet, le jeu d’oppo­­si­­tion perd son sens si cette fina­­lité
n’est pas par­­ta­­gée par tous les par­­ti­­cipants ; que dirait-­on d’un joueur qui se trou­­ve­
­rait sur un ter­­rain sans la volonté de gagner ?
•• Toutes pos­­sèdent un règle­­ment.
Ces points communs sont essen­­tiels pour défi­­nir ces jeux, on constate que d’autres
points dif­­fèrent, en fonc­­tion des sous-­groupes au sein de ce groupe d’acti­­vi­­tés.

b. Dif­­fé­­rences entre ces APSA


•• Du point de vue de l’inter­­ac­­tion :
Les acti­­vi­­tés duelles (raquettes et lutte) sont uni­­que­­ment des acti­­vi­­tés d’oppo­­si­­
tion : un contre un (remarque : les jeux de raquette sont souvent qualifiés, à tort, de
jeux individuels).
Les jeux spor­­tifs col­­lec­­tifs sont essen­­tiel­­le­­ment des jeux d’oppo­­si­­tion, on est face à
un duel col­­lec­­tif et symé­­trique : une équipe d’un cer­­tain nombre de joueurs face
à une équipe simi­­laire (en milieu scolaire, on peut proposer : basket-­ball : 5/5, 3/3,
hand-­ball : 7/7, 5/5, foot­­ball : 11/11 ou 7/7, rugby : 15/15 ou 13/13 ou 9/9, volley-­
ball : 6/6, 4/4, 3/3, 2/2) ; pour réussir, chaque équipe met en place des rela­­tions de
coopé­­ra­­tion entre les joueurs.
Les jeux tra­­di­­tion­­nels mettent par­­fois deux équipes face à face (duel symé­­trique),
parfois 1 joueur contre une équipe puis une équipe contre un joueur (jeu de l’éper­­
vier, balle au chas­­seur), dans ce cas, les équipes varient en nombre en cours de jeu et

1. [usep34.com/index.php/pedagogie-­eps/100-le-kinball-a-lecole].

94
Chapitre 8 • Les APSA, sup­­ports d’appren­­tis­­sage EPS et santé

les rela­­tions d’oppo­­si­­tion et de coopé­­ra­­tion se font et défont au cours du jeu. Cer­­


tains jeux traditionnels mettent en concur­­rence 3 équipes (poule-­renard-vipère).
Les jeux tra­­di­­tion­­nels, en pro­­po­­sant de nom­­breuses combi­­nai­­sons rela­­tion­­nelles,
présentent une variété rela­­tion­­nelle indé­­niable. Parfois utilisés comme jeux pré-
paratoires aux sports collectifs, ils permettent de développer de nombreuses qua-
lités physiques et tactiques.
Les jeux édu­­ca­­tifs varient éga­­le­­ment sur le plan interactionnel met­­tant par­­fois
deux équipes face à face, même trois.
•• L’envi­­ron­­ne­­ment phy­­sique :

EPS et santé
Il est stable, (il ne varie pas) en acti­­vi­­tés duelles, en jeux spor­­tifs col­­lec­­tifs, en jeux
édu­­ca­­tifs. Les ter­­rains, les cibles, ne varient pas, les ter­­rains sont déli­­mi­­tés, de plus ils
sont iden­­tiques pour chaque équipe afin de pré­­ser­­ver l’éga­­lité des chances.
Il est par­­fois stable (balle aux pri­­son­­niers), par­­fois instable (fluctuant) dans les
jeux traditionnels qui se jouent sou­­vent en plein-­air et sur des ter­­rains non déli­­mi­­tés
(mais rappelons-­le tou­­jours sécu­­risés pour les élèves).
•• Les règles :
Elles tendent vers une ins­­ti­­tution­­na­­li­­sation en acti­­vi­­tés duelles, jeux spor­­tifs col­­
lec­­tifs, par­­fois en jeux édu­­ca­­tifs. Le kin-­ball se joue aussi en club avec un règle­­ment
fédé­­ral. Elles sont, par défi­­ni­­tion, évo­­lu­­tives dans les jeux tra­­di­­tion­­nels ; au gré des
pro­­blèmes ren­­contrés par les joueurs, elles peuvent se complexi­­fier, se sim­­pli­­fier ou,
éga­­le­­ment, se décli­­ner dif­­fé­­rem­­ment en fonc­­tion des régions où elles ont cours.
4.3 Les res­­sources mobilisées et les enjeux édu­­ca­­tifs
•• Sur le plan moteur, la coor­­di­­na­­tion et la dis­­so­­cia­­tion segmentaire (pour viser sur
une cible, conduire un bal­­lon…), la vitesse de réac­­tion (pour contre-­attaquer, pour
sai­­sir un adver­­saire, ren­­voyer une balle), l’équi­­li­­bra­­tion (pour ne pas tom­­ber en
jeux de lutte, ne pas fran­­chir la zone en hand-­ball…), mais aussi la puis­­sance mus­­
cu­­laire (pour retour­­ner son adver­­saire en lutte, tirer dans un but…) sont mises en
jeu dans ces acti­­vi­­tés.
•• Sur le plan cogni­­tif, la capa­­cité à prendre des infor­­ma­­tions sur son ou ses adversaires,
ses par­­te­­naires, la capa­­cité à éla­­bo­­rer des stra­­té­­gies (pour gagner) sont nécessaires.
•• L’enjeu édu­­ca­­tif majeur relève du respect de la règle ; ces dif­­fé­­rentes acti­­vi­­tés sont
codifiées, il s’agit de s’affron­­ter loya­­le­­ment en res­­pec­­tant des règles, de res­­pec­­ter ses
adver­­saires et de commu­­ni­­quer, lorsqu’il s’agit de jeux col­­lec­­tifs, avec ses par­­te­­
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naires (ne pas jouer de façon personnelle). Ces différentes activités permettent enfin
d’atteindre les objectifs fixés dans le cadre du domaine 3 du socle commun, celui de
la formation de la personne et du citoyen.

4.4 Conduites motrices d’élèves


et situations d’apprentissage
Le cas présenté ci-dessous, « les balles brûlantes » concerne l’activité suivante Jeux
collectifs en CP.
Jouer pour jouer n’est pas suffisant en milieu scolaire, il est nécessaire d’avoir des
objec­tifs d’apprentissage. Jouer à un jeu collectif est une activité complexe : il s’agit de

95
EPS et santé Partie 2 • Pré­­pa­­rer l’épreuve d’EPS

résoudre à plusieurs (agir ensemble/coopérer/s’opposer) des problèmes posés par des


déplace­ments en respectant des règles (à propos de joueurs/d’objets) pour atteindre
un but.

a. Contexte et constat au niveau des comportements


des élèves
Après avoir pratiqué les jeux traditionnels en classe de Grande Section de l’école mater-
nelle du secteur (balle au chasseur, épervier…), les 18 élèves de cette classe de ZEP vont
aborder des jeux sportifs collectifs, plus proches des jeux institutionnels (basket-ball,
hand-ball…). Lors des premières séances du jeu de « La balle au capitaine1 », qui est un
jeu préparatoire aux jeux sportifs collectifs, les constats suivants sont faits :
•• ils échouent souvent lorsqu’il s’agit de réceptionner le ballon, et font des passes
imprécises ;
•• lorsqu’un élève est en possession du ballon, soit il le garde pour le porter tout seul au
capitaine de son équipe, soit il s’en débarrasse sans s’assurer de la suite ;
•• élèves sont regroupés autour du porteur de la balle, ils ne se répartissent pas sur le
les
terrain, des collisions existent parfois entre eux, des gestes d’agressivité également.

b. Hypothèses pour expliquer ces comportements


•• Ressources motrices : À 6 ans, l’enfant possède de nombreuses possibilités sur le
plan des coordinations motrices : il peut courir, sauter, lancer des objets, et réaliser
de nombreux autres gestes sportifs, il entre dans la phase de « la motricité sportive » ;
réceptionner une balle et réaliser une passe précise sont des actions complexes et il
semble « normal » que les élèves éprouvent encore des difficultés à ce niveau.
•• Ressources affectives : L’enfant, sur le plan affectif, est encore très centré sur lui-
même, égocentrique. Cette situation psychologique explique qu’il s’approprie le
ballon, veuille le garder pour lui-même. Les jeux collectifs génèrent beaucoup d’ani-
mation chez les élèves, leur équilibre affectif est fragile. Parfois, des conduites agres-
sives sont observées ; des conduites de fuite amènent les plus démunis à se
débarrasser rapidement du ballon pour éviter de se sentir en danger.
•• Ressources cognitives : Le stade des opérations concrètes qui caractérise les possi-
bilités de réflexion à cet âge explique que les élèves rencontrent des difficultés à se
représenter leur position sur le terrain. Le phénomène d’agglutination des élèves
autour du seul porteur de balle (la « grappe ») montre combien il est complexe de
comprendre que c’est en s’écartant du porteur de balle que l’on a le plus de chance
de l’aider et finalement de recevoir une passe pour marquer.

c. La situation d’apprentissage
La situation proposée est une situation de jeu qui peut être une situation de réfé­
rence dans laquelle les élèves peuvent être observés par l’enseignant et une partie de
la classe. Ils peuvent être évalués sur différents plans : nous prendrons ici l’exemple
du jeu des balles brûlantes.
•• Objectif de la situation :

Cf. le site de l’académie de Poitiers « des jeux traditionnels aux sports collectifs » pour avoir plus de détails
1. 
sur ce jeu : [ww2.ac-poitiers.fr/ia86-pedagogie/spip.php?article1458].

96
Chapitre 8 • Les APSA, sup­­ports d’appren­­tis­­sage EPS et santé

– lancer avec précision des balles en direction d’une cible : le camp adverse ;
– attraper des balles qui roulent au sol ;
– coordonner, attraper et lancer rapidement une balle ;
– savoir, en équipe, se répartir sur le terrain et jouer des rôles complémentaires :
lancer vite si on est devant, lancer fort si on est derrière.
•• Présentation de la situation de jeu « les balles brûlantes » :
– matériel : utiliser au moins autant de ballons qu’il y a de joueurs ; bancs, adhésif,
filet, corde ou lattes pour délimiter les deux camps ;
– espace : l’espace doit être clos (petit gymnase…).

EPS et santé
Camp Équipe A
Zone Ballons (initiale)
Camp Équipe B

Jeu collectif : les balles brûlantes

•• But du jeu : Envoyer le plus de balles possibles dans le camp adverse sans pénétrer
dans la zone des ballons. À la fin de la partie (2 à 3’), avoir dans son camp moins de
balles que les adversaires.
•• Consignes : Agir rapidement, bien se répartir dans son camp pour « couvrir » toute la
surface de jeu, regarder ce qui se passe dans le camp adverse. Au bout de quelques par-
ties, se répartir les rôles : les avants qui stoppent les balles, les renvoient vite, les arrières
qui lancent fort ou réalisent des passes à l’avant, ceux qui courent vite pour récupérer les
balles à l’extérieur (une balle sortie peut être remise en jeu dans le terrain).
•• Évaluation : Cette situation de référence permet à l’enseignant d’observer les
élèves (plus ou moins : engagés dans le jeu, adroits, puissants, observateurs de leur
environnement, respectueux du règlement…). Elle permet aux élèves de recueillir
des informations par le biais, par exemple, d’une fiche d’observation sur laquelle
peuvent être notés : les scores des équipes, les passes tentées, réussies, les réceptions
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directes en provenance du camp adverse, les sorties de balle, les fautes…


•• Variables manipulées dans le jeu :
– diminuer la longueur du terrain, cela augmente le nombre des renvois et demande
à bien regarder les balles venant du camp adverse ;
– augmenter les dimensions du terrain pour mieux percevoir la nécessité de se
répartir sur le terrain ;
– placer un filet entre les deux terrains pour orienter les tirs vers le haut ;
– jouer en frappant les balles, à la main, avec une raquette, en utilisant un rebond
pour complexifier le renvoi du ballon ;
– augmenter (plus facile à attraper), diminuer (plus difficile à attraper) la taille du
ballon.

97
EPS et santé Partie 2 • Pré­­pa­­rer l’épreuve d’EPS

5 Les acti­­vi­­tés phy­­siques artistiques


La danse, ou plu­­tôt, les danses (contem­­po­­raine, moderne, modern-­jazz, folk­­lo­­rique, de
salon, hip-­hop, danse afri­­caine…), le mime, le jeu dra­­ma­­tique, la nata­­tion syn­­chro­­ni­­
sée, le pati­­nage artistique, le cirque, la gym­­nas­­tique artistique, la gym­­nas­­tique ryth­­mique
avec engins… sont des pra­­tiques appar­­te­­nant aux acti­­vi­­tés phy­­siques artistiques.
Cette liste n’est pas exhaus­­tive, cer­­taines de ces pra­­tiques, comme la danse, sont bien
inté­­grées dans notre mode de vie d’adultes. En milieu sco­­laire, des adap­­ta­­tions sont
néces­­saires, ren­­dons compte de quelques-­unes d’entre elles.

5.1 Quelques exemples de pra­­tiques sco­­laires


•• Les rondes et jeux chan­­tés et dan­­sés ryth­­ment la vie à l’école mater­­nelle, les présenter
dans un ordre de complexité crois­­sant, tout au long des trois sec­­tions : petite, moyenne
et grande, per­­met de s’expri­­mer sur un rythme musi­­cal, d’expri­­mer des émo­­tions,
comme cela est sti­­pulé dans les compé­­tences à acqué­­rir à la fin de l’école mater­­nelle.
•• L’acti­­vité danse est riche d’ensei­­gne­­ments et, dès le Cycle 2, puis au Cycle 3, les
élèves vont apprendre trois rôles dif­­fé­­rents : celui du dan­­seur (celui qui agit, se
déplace) ; celui du cho­­ré­­graphe (celui qui conçoit, invente des enchaî­­ne­­ments, des
dépla­­ce­­ments, des sauts) ; le spec­­ta­­teur (celui qui sait appré­­cier une pres­­ta­­tion en
fonction de cri­­tères plus ou moins complexes selon le niveau de classe)…
Les enchaî­­ne­­ments de mou­­ve­­ment seront compo­­sés, selon le pro­­gramme « de 3 à
5 éléments » en Cycle 2 et « d’au moins 5 élé­­ments » en Cycle 3. Les cho­­ré­­gra­­
phies, en Cycle 2 et Cycle 3 seront éla­­bo­­rées en groupe de quelques élèves, plus les
élèves sont jeunes, moins ils seront nom­­breux. En Cycle 1, l’enfant a des dif­­fi­­cultés
à travailler avec autrui, on lui pro­­po­­sera des pres­­ta­­tions de type « tout seul, mais
parmi les autres ».
REMARQUE

Remar­­quons que l’acti­­vité gym­­nas­­tique, selon son trai­­te­­ment didac­­tique, est à clas­­ser :
•• dans les acti­­vi­­tés artistiques lorsque l’ensei­­gnant insiste sur les aspects esthé­­tiques, sur la
compo­­si­­tion des enchaî­­ne­­ments (ce qui est rare parce que dif­­fi­­cile à per­­ce­­voir pour des élèves
d’âge pri­­maire) ;
•• dans les acti­­vi­­tés de per­­for­­mance, non mesu­­rée, mais codi­­fiée lors­­qu’il s’agit de réa­­li­­ser des
acro­­ba­­ties au sol, sur une poutre ou des barres fixes ou asy­­mé­­triques (se ren­­ver­­ser, se dépla­­
cer, tour­­ner voler) ;
•• dans les activités physiques libres ou guidées, pour adapter ses déplacements à des environne-
ments ou contraintes variés à l’école maternelle.

•• Les acti­­vi­­tés de cirque sont mul­­ti­­formes : jonglages, saut à la corde, échasses, vélo,
rou­­leau amé­­ri­­cain… elles per­­mettent de mettre en place des pro­­jets de groupes au
sein des­­quels les élèves peuvent avoir de l’auto­­no­­mie.

5.2. Les prin­­ci­­pales carac­­té­­ris­­tiques


Les acti­­vi­­tés phy­­siques artistiques peuvent être indi­­vi­­duelles ou col­­lec­­tives, elles se
déroulent dans un envi­­ron­­ne­­ment stable.

98
Chapitre 8 • Les APSA, sup­­ports d’appren­­tis­­sage EPS et santé

Le but de la motri­­cité artistique est « la créa­­tion et la maî­­trise de formes ges­­tuelles,


avec ou sans engins, des­­ti­­nées à être per­­çues par autrui et aux­­quelles le sujet donne
une signification à tra­­vers dif­­fé­­rents registres d’expres­­sion esthé­­tique »1.
Les formes ges­­tuelles sont pro­­duites sans souci de la pro­­duc­­tion de per­­for­­mances,
on échappe, pour ce domaine d’acti­­vi­­tés, à toute forme de ren­­ta­­bi­­lité (on ne cherche
pas l’action per­­for­­mante, mais l’expres­­sion, puis la commu­­ni­­ca­­tion de sen­­ti­­ments
ou d’esthé­­tique).
L’enfant dan­­seur, cho­­ré­­graphe peut être consi­­déré comme un émet­­teur qui s’adresse
à un récep­­teur, le public (les cama­­rades de la classe, les parents…). Le mes­­sage qu’il
adresse au public peut avoir deux fonc­­tions : se faire comprendre (les bonnes pro-

EPS et santé
ductions sont lisibles par les spec­­ta­­teurs), ou émou­­voir (tou­­cher un public).
Dans les pro­­grammes, ces acti­­vi­­tés sont qua­­li­­fiées d’« expres­­sives » (le sujet s’ex-
prime, commu­­nique), d’« artistiques » (le sujet invente ; sou­­li­­gnons que cette part
d’inven­­tion, de mise en jeu de l’ima­­gi­­naire doit être conser­­vée quelque soit l’âge
de l’élève), d’« esthé­­tiques » (dans un registre donné, du beau doit être pro­­duit :
pointes de pieds tendues en gym­­nas­­tique, relâ­­che­­ment en danse afri­­caine…)

5.3 Les res­­sources mobilisées et les enjeux édu­­ca­­tifs


Les res­­sources essen­­tiel­­le­­ment mobi­­li­­sées sont, sur le plan moteur, la coor­­di­­na­­tion,
la dissociation segmentaire, la sou­­plesse, la toni­­cité.
•• Sur un plan cogni­­tif, il s’agit de déve­­lop­­per une forme d’intel­­li­­gence par­­ti­­cu­­lière,
l’intel­­li­­gence créa­­tive, celle qui per­­met d’inven­­ter, d’ima­­gi­­ner, d’être ori­­gi­­nal.
•• Sur le plan socio-­affectif, il s’agit de contrô­­ler ses émo­­tions, de prendre confiance
en soi, lors de pres­­ta­­tions face à des spec­­ta­­teurs, par exemple.
Les enjeux édu­­ca­­tifs, sont : le respect d’autrui (savoir tra­­vailler à une cho­­ré­­gra­­
phie de groupe, écou­­ter les pro­­po­­si­­tions d’autrui, l’édu­­ca­­tion à la sécu­­rité (avec
l’appren­­tis­­sage de l’échauf­­fe­­ment par exemple).

5.4 Conduites motrices d’élèves


et situations d’apprentissage
Le cas présenté ci-dessous, « Festi Danse2 », concerne l’activité suivante : Danse en CM1.
La danse, activité artistique, permet à l’élève de s’approprier le réel de manière poé-
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tique et esthétique, pour en construire une représentation symbolique communi-


cable aux autres. La danse vise l’expression de soi, la communication, la créativité.
Elle se met en scène pour s’offrir au regard de l’autre.

a. Contexte et constat au niveau des comportements des élèves


Au moment d’aborder un module de danse avec des élèves de CM1, l’enseignante
de cette classe de 24 élèves située dans une école élémentaire d’une grande ville,
constate que les représentations que les élèves ont de cette activité sont très mar-
quées et font obstacle au projet initial qu’elle s’était fixé (un module de 12 séances
1. Pinault C., Intro­­duc­­tion à une didac­­tique de l’édu­­ca­­tion phy­­sique, EP et S édi­­tions, 1997.
2. D’après une idée du blog Le remue méninges d’Élise : leremuemeningesdelise.eklablog.com

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EPS et santé Partie 2 • Pré­­pa­­rer l’épreuve d’EPS

qui aboutira à une représentation dans le cadre d’un festival de danse scolaire, « Festi
Danse »): « C’est une activité de filles », « Je ne veux pas porter un tutu », « J’ai peur de
me montrer à d’autres élèves », « Je n’aime pas danser », « Je suis trop grosse », etc. sont
les propos entendus par l’enseignante auprès de quelques élèves de la classe.
La difficulté que rencontre l’enseignante est de pouvoir faire entrer les élèves – tous
les élèves – dans cette activité, afin qu’ils adhèrent au projet qu’elle leur propose.

b. Hypothèses pour expliquer ces comportements


•• Ressources motrices : dans cette classe de CM1, les élèves entrent dans la préadoles­
cence à des rythmes variés : souvent, les filles ont un développement plus précoce ;
chez les garçons, il y a de grandes différences de morphologie quelques-uns restent
petits, d’autres, au contraire acquièrent une musculature proche de celle d’un adoles-
cent. Par ailleurs, les niveaux de coordination sont variés, ils sont liés aux expériences
antérieures (en danse ou en gymnastique, par exemple). Ces différences individuelles
peuvent les « bloquer » ou du moins ne pas inciter à l’expression face à un public.
•• Ressources affectives : la préadolescence préfigure un développement socio-affectif
qui sera en rupture avec ce qui a précédé pendant l’enfance. Bien souvent le jeune veut
se dissimuler, se fondre dans le groupe et, paradoxalement, il fait parfois preuve d’une
grande originalité. Cette période charnière entre l’enfance et l’adolescence, pour ces
élèves de CM1, n’est pas une période favorable pour s’assumer en tant que personne
et se produire sous le regard des autres. Les pesanteurs des stéréotypes sociaux au
regard de la danse ne font qu’aggraver ces difficultés. Par contre, le besoin « d’affilia­
tion », c’est-à-dire de se retrouver ensemble (voir le chapitre 11) est un facteur favo-
rable au travail en groupe, nécessaire à l’élaboration chorégraphique.
•• Ressources cognitives : à cet âge, l’élève a de grandes capacités de conceptualisa­
tion (qui s’acquièrent à des rythmes différents selon les élèves). Le projet de l’ensei-
gnante va conduire les élèves à créer une chorégraphie de groupe (élaborée
progressivement par petits groupes affinitaires, si possible). La créativité des élèves,
l’émission d’idées originales, le sens de l’esthétique vont être sollicités et les élèves de
cet âge ont les potentialités pour réussir.

c. La situation d’apprentissage
La situation proposée est une situation pour entrer dans l’activité danse et initier
le projet de l’enseignante.
•• Objectifs de la situation :
– obtenir la participation et l’adhésion de tous les élèves ;
– compléter les représentations des élèves ;
– rompre avec les idées reçues sur la danse.
•• Tâche : par groupes de 4, réaliser un tableau fixe qui représente un métier ; chacun
participe au tableau et doit être en interaction physique avec au moins un membre
du groupe.
•• But de la tâche : réaliser un tableau qui permettra aux autres de deviner le métier
représenté
•• Consignes : oser exprimer ses idées, écouter les autres, rester concentré sur la tâche,
sélectionner les idées pertinentes, prendre alternativement du recul pour évaluer la pro-
position de son groupe, ne pas se préoccuper du regard des élèves des autres groupes.

100
Chapitre 8 • Les APSA, sup­­ports d’appren­­tis­­sage EPS et santé

•• Évaluation : si le métier est deviné par les autres élèves de la classe, et la prestation de
qualité (à définir selon des critères précis), elle a atteint l’objectif fixé.
•• Variables :
– changer le thème des tableaux à composer : commencer par des thèmes concrets
(les sports, un pays ou un continent…), puis proposer des thèmes moins figura-
tifs (la joie, la tristesse, la jalousie, la gourmandise…) ;
– introduire de la musique ;
– faire précéder le tableau fixe d’une entrée en scène ;
– donner des contraintes : l’espace d’évolution est petit, grand, au sol, etc. les mou-
vements sont vifs, lents, saccadés, etc.

EPS et santé
•• Actions complémentaires : rencontrer un danseur en classe (dans les centres cho-
régraphiques, il existe des intervenants spécialisés dans le domaine scolaire). Vision-
ner un film sur un chorégraphe (ex : Les Rêves dansants, 2010, d’Anne Linsel et
Rainer Hoffmann, tourné en 2008, qui présente le processus de création de Pina
Bausch en présence d’un groupe d’adolescents), organiser avec la classe une sortie
pour voir un spectacle de danse d’une catégorie de danse qui intéresse les élèves (ex :
festival de Hip-hop à la Villette).

... Syn­­thèse ...

L’essen­­tiel à rete­­nir
La connais­­sance des domaines d’acti­­vi­­tés per­­met, par équi­­va­­lence, l’ana­­lyse de nombreuses
autres acti­­vi­­tés pos­­sibles à l’école pri­­maire (et pou­­vant figu­­rer dans les sujets).
« Les pro­­gres­­sions pour l’école élé­­men­­taire » donnent des pré­­ci­­sions utiles pour connaître les
niveaux des élèves. Elles permettent d’orga­­ni­­ser de façon pro­­gres­­sive l’acqui­­si­­tion des connais-
sances et des compé­­tences du socle commun.

Les mots-­clefs
•• APSA •• Res­­sources mobi­­li­­sées
•• Pro­­gres­­sions •• Enjeu édu­­ca­­tif
•• Unité d’appren­­tis­­sage •• Socle commun

Les textes et sites de réfé­­rence


•• B.O. n° 28 du 14 juillet 2011 : Annexe 1 – Le savoir-nager de l’ecole primaire au collège.
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

•• B.O. hors série n° 1 du 5 jan­­vier 2012 : Pro­­grammes d’ensei­­gne­­ment – modi­­fi­­ca­­tion en EPS – Pro­­
gres­­sions.
•• B.O. n° 30 du 23 juillet 2015 → Attestation du savoir nager.
•• [eduscol.education.fr/cid58402/progressions-­pour-l-ecole-élementaire.html].
•• Décret n° 2015-372 du 31 mars 2015 → Socle commun de connaissances, de compétences et de
culture.
•• Circulaire n° 2017-127 du 22 août 2017 → Natation scolaire.
•• Ressource « Bâtir un modèle d’apprentissage de danse (mars 2016) : [cache.media.eduscol.
education.fr/file/CA_3/01/0/RA16_C3_EPS_CA3_bat_mod_danse_N.D_612010.pdf] (repris en
partie p. 159).

101
EPS et santé Partie 2 • Pré­­pa­­rer l’épreuve d’EPS

9 L’éva­­lua­­tion en EPS

Plan du chapitre
1. L’éva­­lua­­tion nor­­ma­­tive 103
2. L’éva­­lua­­tion for­­ma­­tive 103
3. L’éva­­lua­­tion for­­ma­­trice 104
4. L’évaluation diag­­nos­­tique 104
5. L’éva­­lua­­tion sommative 104
6. La situa­­tion de réfé­­rence 105
7. L’évaluation dans les programmes 106

D’une façon géné­­rale, l’éva­­lua­­tion peut se défi­­nir comme la « for­­mu­­la­­tion d’un


jugement, attri­­bu­­tion d’une valeur, d’un sens, d’une signi­­fi­­ca­­tion sur quelque chose
ou sur quelqu’un »1.
Les pro­­grammes offi­­ciels énoncent clai­­re­­ment que les éva­­lua­­tions sont « des instru­
ments qui aide­­ront les pro­­fes­­seurs à assu­­rer la réus­­site de tous leurs élèves en veil-
lant à mettre en valeur les résul­­tats atteints plu­­tôt que les manques et en mesu­­rant les
évo­­lu­­tions plu­­tôt que les niveaux ». On comprend donc faci­­le­­ment que l’éva­­lua­­tion
effec­­tuée à l’école primaire doit por­­ter un regard posi­­tif sur l’enfant pour ne pas
enfer­­mer les plus fra­­giles dans leur échec.
La nécessité de la valorisation des élèves, celle d’une évaluation positive est sans
cesse réaffirmée : « Pour améliorer l’efficacité des apprentissages et la confiance en
eux des élèves, il importe de faire évoluer les pratiques en matière d’évaluation des
élèves. Il s’agit d’éviter que l’évaluation ne soit vécue par l’élève et sa famille comme
un moyen de classement, de sanction, ou bien réduite à la seule notation » (Benoît
Hamon, circulaire n° 2014-068 du 20 mai 2014). « Il s’agit de penser ensemble les
conditions de la réussite de tous les élèves… Il n’y aura pas de meilleurs apprentis-
sages pour les élèves sans modalités d’évaluation qui les motivent à plus et à mieux
apprendre, qui les motivent à progresser » (Najat Vallaud-Belkacem, conférence sur
l’évaluation des élèves – novembre 2014).
Aujourd’hui, Jean-Michel Blanquer affirme que l’évaluation doit être un « levier de
progrès », qu’elle est bonne « si elle renforce l’estime de soi de l’élève ». Depuis la ren-
trée 2018, un renforcement des évaluations en CP et en CE1 a été mis en place avec
notamment un point d’étape en milieu de CP et de CE1 en plus des évaluations de
début d’année.
Un livret simplifié remplace le livret personnel de compétences, il atteste les compé-
tences acquises dans les 5 domaines du socle commun de connaissances, de compé-
tences et de culture.

1. Maccario B., Théo­­rie et pra­­tique de l’éva­­lua­­tion dans la péda­­go­­gie des APS, Vigot, 1992.

102
Chapitre 9 • L’éva­­lua­­tion en EPS EPS et santé

Exemple
Ainsi, dans le domaine : « les méthodes et les outils pour apprendre » il va s’agir de « S’ap-
proprier, par la pratique physique et sportive, des méthodes et des outils » et, par exemple
d’être capable de planifier un projet artistique à plusieurs pour présenter une chorégraphie
à un public. Sur un plan individuel, il peut s’agir d’être capable d’apprendre une technique
en athlétisme en émettant des hypothèses et en retenant celles qui s’avèrent efficaces
celles qui font progresser.

Comme pour tout appren­­tis­­sage, on peut dis­­tin­­guer dif­­fé­­rents types d’éva­­lua­­tion.


En fonc­­tion des fina­­li­­tés visées, du public que l’éva­­lua­­tion ren­­seigne, du moment où

EPS et santé
elle est pro­­po­­sée, cette der­­nière prend une ter­­mi­­no­­logie différente.

1 L’éva­­lua­­tion nor­­ma­­tive
Cette pra­­tique d’éva­­lua­­tion ren­­voie les résul­­tats obte­­nus à une norme. Elle per­­met
de comparer les résul­­tats d’un sujet à ceux d’un groupe de sujets. Cette éva­­lua­­
tion ren­­seigne l’élève, pour lui per­­mettre de se situer dans un groupe, elle ren­­seigne
éga­­le­­ment l’ensei­­gnant, les parents d’élèves, l’ins­­ti­­tution sco­­laire. Elle peut être pla­­
cée en début d’appren­­tis­­sage, pour éva­­luer des pré-requis, par exemple ou en fin
d’appren­­tis­­sage pour réa­­li­­ser un bilan des acquis.

Exemple
Une course de 50 m chro­­no­­mé­­trée et compa­­rée à un barème de per­­for­­mances adapté à
l’âge des élèves consti­­tue une éva­­lua­­tion nor­­ma­­tive.
Un autre exemple, plus général, est constitué par les évaluations nationales proposées aux
élèves de CP et de CE1. Il s’agit là, de comparer les résultats obtenus par chaque élève à
une norme nationale.

2 L’éva­­lua­­tion for­­ma­­tive
Cette pra­­tique d’éva­­lua­­tion vise une régu­­la­­tion des appren­­tis­­sages. Elle ren­­seigne
l’élève, l’ensei­­gnant sur les appren­­tis­­sages en cours et leur évo­­lu­­tion. « L’évalua­
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

tion formative doit être conçue comme un moyen de faire progresser les élèves, au
service des apprentissages. »
Les pra­­tiques de l’auto­évalua­­tion sont dans la logique de cette visée for­­ma­­tive.
Fré­­quem­­ment pro­­po­­sées en EPS, elles per­­mettent une conscientisation des pro­­grès
et des dif­­fi­­cultés de l’élève.

Exemple
En gym­­nas­­tique spor­­tive, les élèves peuvent repérer sur un tableau qui réper­­to­­rie et classe
par niveaux les actions gym­­niques à apprendre, leurs acquis, leurs réus­­sites.

103
EPS et santé Partie 2 • Pré­­pa­­rer l’épreuve d’EPS

3 L’éva­­lua­­tion for­­ma­­trice
Cette pra­­tique d’éva­­lua­­tion s’ins­­crit dans la conti­­nuité de l’éva­­lua­­tion for­­ma­­tive,
mais elle va plus loin pour ce qui concerne l’impli­­ca­­tion de l’élève en lui fai­­sant
prendre une part plus active dans cet acte.

Exemple
Pour reprendre l’exemple pré­­cé­­dent, l’élève, ou plu­­tôt, le groupe d’élèves, piloté par l’ensei­­
gnant va co-­intervenir dans l’éla­­bo­­ra­­tion des cri­­tères de réus­­site des actions gymniques à
apprendre.

Cette réflexion por­­tée sur les élé­­ments à éva­­luer, est riche d’ensei­­gne­­ments en EPS
car elle per­­met la réflexion autour de ce qu’il y a à maî­­tri­­ser pour réus­­sir. Selon l’âge
de l’élève, son impli­­ca­­tion sera néces­­sai­­re­­ment gra­­duée.

4 L’évaluation diag­­nos­­tique
Pré­­sen­­tée en début d’appren­­tis­­sage, l’éva­­lua­­tion diag­­nos­­tique ren­­seigne l’ensei­­gnant
sur les acquis anté­­rieurs des élèves que l’on appelle aussi des pré-requis. Elle per­­met
d’orien­­ter les conte­­nus d’ensei­­gne­­ment pour qu’ils soient adap­­tés aux pos­­si­­bi­­li­­tés, et
aussi aux difficultés ren­­contrées.
En EPS, peut-­être plus qu’ailleurs, les niveaux de pra­­tiques dif­­fèrent. Les res­­sources
des élèves, en cours de crois­­sance, sont inégales tant sur le plan des mor­­pho­­logies
que sur celui de l’éner­­gé­­tique. Les expé­­riences spor­­tives, vécues hors de l’école sont
hétérogènes, il est fré­­quent que des élèves soient de véri­­tables experts dans une acti­­
vité pré­­cise alors que d’autres sont des débu­­tants inté­­graux.
Située au début d’une unité d’appren­­tis­­sage, cette éva­­lua­­tion diag­­nos­­tique peut
prendre la forme d’un cir­­cuit, compor­­tant un cer­­tain nombre d’actions tests et que
l’ensei­­gnant va observer (par exemple, encore en gym­­nas­­tique, mais aussi en roller,
ath­­lé­­tisme et dans de nom­­breuses autres pra­­tiques ; voir les exemples, au chapitre 8,
1.4 en athlétisme, et 3.4 en roller).

5 L’éva­­lua­­tion sommative
Pré­­sen­­tée à la fin de l’appren­­tis­­sage, l’éva­­lua­­tion sommative ren­­seigne l’ensei­­gnant
et l’élève sur la « somme » des acquis, comme son nom l’indique. Géné­­ra­­le­­ment,
cette é­valuation joue le rôle d’un bilan. Elle peut être commu­­ni­­quée aux parents
dans un livret sco­­laire.
En EPS ce bilan ne peut s’atta­­cher exclu­­si­­ve­­ment aux résul­­tats obte­­nus ; l’éva­­lua­­tion
des seules per­­for­­mances motrices ne peut tenir lieu d’éva­­lua­­tion sommative.
La qua­­lité des réa­­li­­sa­­tions motrices, la par­­ti­­cipation et l’inves­­tis­­se­­ment de l’élève, les
progrès sont des aspects impor­­tants qui peuvent influ­­en­­cer for­­te­­ment sur les com­
portements et les atti­­tudes futures de l’enfant face aux pra­­tiques motrices.

104
Chapitre 9 • L’éva­­lua­­tion en EPS EPS et santé

6 La situa­­tion de réfé­­rence
La situation de référence est une situa­­tion d’éva­­lua­­tion qui, comme l’indique son
appel­­la­­tion, consti­­tue une référence pour éva­­luer, à la manière d’une situation-­test.
En EPS, cette dési­­gna­­tion se ren­­contre fré­­quem­­ment et pos­­sède une signi­­fi­­ca­­tion
bien spécifique au sein de cette dis­­ci­­pline (GAIP, Lexique conven­­tion­­nel et pro­­fes­­
sion­­nel, Revue aca­­dé­­mique des ensei­­gnants d’EPS, Nantes, 1990-91).
Cette situa­­tion peut être pré­­sen­­tée, en début d’appren­­tis­­sage, au cours d’un module
d’appren­­tis­­sage, en fin d’appren­­tis­­sage. Elle peut donc être, tout à la fois, une éva­­

EPS et santé
lua­­tion diag­­nos­­tique, for­­ma­­tive, sommative.
Elle doit compor­­ter deux carac­­té­­ris­­tiques essen­­tielles :
•• être adap­­tée aux niveaux rencontrés chez les élèves ;

Exemple
Un jeu de volley-­ball sur un ter­­rain de 9 m/9 m, avec 6 joueurs par équipe et un filet situé à
2,24 m ou 2,48 m de hau­­teur (normes du jeu adulte), même à la fin du cycle 3 ne peut être
une situa­­tion de réfé­­rence, elle ne cor­­res­­pond pas aux possibilités des élèves.

•• pos­­sé­­der les carac­­té­­ris­­tiques essen­­tielles de l’acti­­vité ensei­­gnée, repré­­sen­­ter de façon


complète la pra­­tique éva­­luée.

Exemple
Une situa­­tion de réfé­­rence dans une acti­­vité de jeux col­­lec­­tifs ne peut être un par­­cours
avec une balle car, dans ce cas, il manque la dimen­­sion de l’équipe.

Un exemple de situa­­tion de réfé­­rence : volley-­ball en CM2


Ce cas expose la situation de référence mise en place lors d’une activité de volley-ball
en CM2.
2m

Joueur
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Ballon
4m
Filet
(Hauteur : 1,80 m)

Déplacement du ballon

Volley-ball : dis­­po­­si­­tif maté­­riel


•• But du jeu
Mar­­quer plus de points que l’équipe adverse en un temps de 8 à 10 minutes.
•• Dis­­po­­si­­tif
Situa­­tion de 2 contre 2 (1 bal­­lon pour 4).

105
EPS et santé Partie 2 • Pré­­pa­­rer l’épreuve d’EPS

Chaque joueur engage der­­rière le fond du ter­­rain, à 2 m du filet où il veut sur toute
la lar­­geur du ter­­rain en envoyant ou en frap­­pant la balle.
Chan­­ge­­ment de ser­­vice tous les 4 enga­­ge­­ments.
Touches mul­­tiples auto­­ri­­sées.
•• Décompte des points
Un point est mar­­qué lorsque le bal­­lon tombe dans le ter­­rain adverse, lorsque les adver­­
saires font sor­­tir le bal­­lon des limites du ter­­rain, ou ne le passent pas au-­dessus du filet.
Jeu en tie-­break (chaque point compte).
•• Obser­­vables
Les scores obte­­nus par équipe ; les ren­­vois directs ; les passes réus­­sies ; les ser­­vices
réus­­sis ; les sor­­ties de balle…
•• Caractéristiques de cette situa­­tion de réfé­­rence
Est adaptée aux niveaux des élèves, par rap­­port à une situa­­tion de vol­­ley de 6 élèves
contre 6. Le petit ter­­rain contraint à des échanges simples (peu de dépla­­ce­­ments)
et est adapté à la force des joueurs. Un ter­­rain de 2 m / 3 m per­­met des ren­­vois vers
le camp adverse, les passes entre par­­te­­naires, aléa­­toires à ce niveau sont rares ; cette
forme rec­­tan­­gu­­laire du ter­­rain per­­met de pré­­ser­­ver le jeu.
Comporte l’essen­­tiel de l’acti­­vité vol­­ley : mal­­gré les amé­­na­­ge­­ments, le jeu reste
un jeu col­­lec­­tif (2 joueurs c’est déjà une équipe), le filet est conservé, le décompte
des points, bien qu’amé­­nagé, est simi­­laire à celui de volley-­ball, les touches de balle
(une dif­­fi­­culté du volley-­ball) sont conser­­vées, mais faci­­li­­tées par la pos­­si­­bi­­lité de les
redou­­bler.

7 L’évaluation dans les programmes


« Une école qui pratique une évaluation positive » : Cette affirmation se trouve
inscrite dans le préambule du programme de l’école maternelle.
L’évaluation constitue un outil de régulation dans l’activité professionnelle des
enseignants ; elle n’est pas un instrument de prédiction ni de sélection. Elle repose
sur une observation attentive et une interprétation de ce que chaque enfant dit ou
fait. Chaque enseignant s’attache à mettre en valeur, au-delà du résultat obtenu, le
cheminement de l’enfant et les progrès qu’il fait par rapport à lui-même. Il permet à
chacun d’identifier ses réussites, d’en garder des traces, de percevoir leur évolution.
Il est attentif à ce que l’enfant peut faire seul, avec son soutien (ce que l’enfant réa-
lise alors anticipe souvent sur ce qu’il fera seul dans un avenir proche) ou avec celui
des autres enfants. Il tient compte des différences d’âge et de maturité au sein d’une
même classe.
Si le socle commun de compétences de connaissances et de culture fixe des prin-
cipes d’évaluation, il ne propose plus de Livret Personnel de Compétences, jugé trop
bureaucratique. Et l’évaluation des compétences est abordée dans les programmes
de cycle à travers le livret de cycle simplifié.
Sur la question de l’évaluation des acquis des élèves, les programmes des cycles 2
et 3 contiennent des attendus de fin de cycle précis, portant sur les compétences
et connaissances à maîtriser et définissant un niveau de maîtrise ; s’ils précisent

106
Chapitre 9 • L’éva­­lua­­tion en EPS EPS et santé

les compétences à travailler pendant le cycle pour atteindre les objectifs fixés, ils
laissent toutefois les différents professionnels présents dans les écoles, libres de
trouver les modalités… les plus appropriées en exerçant leur expertise individuelle
et collective.

... Syn­­thèse ...

L’essen­­tiel à rete­­nir

EPS et santé
L’éva­­lua­­tion per­­met de contrô­­ler les appren­­tis­­sages, elle est aussi indis­­pen­­sable en EPS que dans
les autres dis­­ci­­plines. Dans le cadre de la première partie de cet oral, elle doit systématiquement
être envisagée ou mise en perspective sous une forme ou une autre car elle fournit les indispen-
sables repères pour l’apprentissage.
Elle prend des formes dif­­fé­­rentes selon les objec­­tifs visés et le public auquel elle s’adresse.
La situa­­tion de réfé­­rence est une forme d’éva­­lua­­tion spé­­ci­­fique à l’EPS, elle est utile à l’ensei­­gnant
et à l’élève aux dif­­fé­­rents moments de l’appren­­tis­­sage.

Les mots-­clefs
•• Éva­­lua­­tion for­­ma­­tive, for­­ma­­trice •• Éva­­lua­­tion nor­­ma­­tive
•• Éva­­lua­­tion diag­­nos­­tique •• Situa­­tion de réfé­­rence
•• Éva­­lua­­tion sommative ou finale •• évaluation positive

Les textes et sites de réfé­­rence


•• Dossier de presse « Bâtir l’école de la confiance », rentrée 2017-2018 : [education.gouv.fr/
cid119317/annee-scolaire-2017-2018-pour-l-ecole-de-la-confiance.html].
•• GAIP, Lexique conven­­tion­­nel et pro­­fes­­sion­­nel. Revue aca­­dé­­mique des ensei­­gnants d’EPS, Nantes,
1990-1991.
•• Maccario B., Théo­­rie et pra­­tique de l’éva­­lua­­tion dans la péda­­go­­gie des APS, Vigot, 1992.
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

107
EPS et santé Partie 2 • Pré­­pa­­rer l’épreuve d’EPS

10 Conce­­voir des situa­­tions


d’appren­­tis­­sage en EPS
Plan du chapitre
1. Éla­­bo­­rer une situa­­tion d’appren­­tis­­sage 108
2. Conce­­voir des séances 111
3. Conce­­voir des pro­­gres­­sions et des modules d’appren­­tis­­sages 113
4. Pro­­gram­­mer les modules d’appren­­tis­­sage
sur une année sco­­laire ou un cycle de l’école pri­­maire 115

Conce­­voir des situa­­tions d’appren­­tis­­sage qui vont per­­mettre à l’élève d’apprendre,


c’est ce que l’ensei­­gnant doit réa­­li­­ser avant d’entrer en classe.
Une situa­­tion d’appren­­tis­­sage est l’outil que l’ensei­­gnant didacticien crée, il est à la
base de l’acte d’ensei­­gne­­ment.
Ensuite, le décou­­page en séances per­­met, dans un temps et un espace donné, de
conduire les appren­­tis­­sages visés en s’appuyant sur des don­­nées concrètes.
Les pro­­gres­­sions ou les modules sont les outils qui per­­mettent une planification des
appren­­tis­­sages sur un plus long terme.
La pro­­gram­­ma­­tion des modules d’acti­­vi­­tés tient compte des res­­sources et contraintes
de l’école pour mettre en œuvre les conte­­nus des pro­­grammes.

1 Éla­­bo­­rer une situa­­tion d’appren­­tis­­sage


Si l’on se réfère au des­­crip­­tif de cette par­­tie de l’épreuve « Entre­­tien à par­­tir d’un
dossier », on comprend que le tra­­vail de concep­­tion des situa­­tions d’appren­­tis­­sage
est le « noyau dur » des conte­­nus atten­­dus chez les can­­di­­dats. Il s’agit à la fois de
savoir comprendre les situa­­tions d’appren­­tis­­sages pro­­po­­sées dans le sujet lors­­qu’il
en comporte et de savoir en construire dans tous les cas.
La construc­­tion des tâches motrices a été étu­­diée et appro­­fon­­die dans les tra­­vaux
universitaires de Jean-­Pierre Famose1.
Repre­­nons, ci-­dessous, les items qui per­­mettent de décrire une situa­­tion d’appren­­
tis­­sage et détaillons-­les :

1.1 L’objec­­tif de la tâche pres­­crite ou pro­­po­­sée à l’élève


Cet élé­­ment est à mentionner en pre­­mier lieu, il s’agit d’expri­­mer ce qui est visé, en
tant qu’appren­­tis­­sage, à tra­­vers la tâche pré­­sen­­tée à l’élève.

1. « Appren­­tis­­sage moteur et dif­­fi­­culté de la tâche », IN­SEP, 1990.

108
Chapitre 10 • Conce­­voir des situa­­tions d’appren­­tis­­sage en EPS EPS et santé

Exemple
Cet objec­­tif est exprimé par et pour l’ensei­­gnant, il peut se situer à dif­­fé­­rents niveaux : mo-
teur (réagir vite à un signal en course de vitesse), cogni­­tif (comprendre un schéma tac­­tique
en basket-­ball), socio-­affectif (coopé­­rer à une cho­­ré­­gra­­phie de groupe et communiquer son
pro­­jet aux autres). Plusieurs objectifs peuvent être poursuivis et donc mentionnés pour une
tâche donnée.

1.2 La tâche

EPS et santé
C’est l’action que l’élève (ou le groupe d’élèves) doit réa­­li­­ser.

Exemple
Si l’on vise l’objec­­tif pour des élèves de CE2 de « savoir se reconnaître atta­­quant ou dé-
fenseur », il va s’agir pour les élèves de « por­­ter col­­lec­­ti­­ve­­ment un bal­­lon dans une cible,
après une mise en jeu dite « entre deux », sans se faire prendre la balle par un adver­­saire.

Les condi­­tions maté­­rielles du dérou­­le­­ment de la tâche sont décrites en même temps


que la tâche :

Exemple
Un ter­­rain de 3 m/6m, x fois deux équipes de 3 joueurs, un bal­­lon, un arbitre…

1.3 Le but de cette tâche


C’est ce que l’élève doit réa­­li­­ser concrè­­te­­ment, ce qu’il cherche à atteindre.

Exemple
Si l’on reprend l’exemple ci-­dessus, il s’agit de por­­ter un plus grand nombre de bal­­lons dans
la cible que l’équipe adverse en res­­pec­­tant les règles du jeu.

1.4 Les consignes don­­nées à l’élève


Il s’agit d’expri­­mer, en des termes acces­­sibles aux élèves, le but de la tâche, ainsi que
des conseils pour réus­­sir.
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1.5 Les variantes pro­­po­­sées


Ce sont des situa­­tions visant le même objec­­tif que la tâche ini­­tiale et qui complexi­­
fient ou sim­­pli­­fient la tâche.
Les situa­­tions qui vous seront proposées dans cette épreuve peuvent prendre diverses
formes : clas­­sique, sur un docu­­ment écrit, mais aussi pré­­sen­­tées à l’aide des dif­­fé­­
rentes pos­­si­­bi­­li­­tés offertes par les tech­­no­­logies de l’infor­­ma­­tion et de la commu­­
ni­­ca­­tion usuelles, y compris audiovisuelles ; de toute façon il vous fau­­dra prendre
des repères et iden­­ti­­fier les dif­­fé­­rents items atta­­chés à ces situa­­tions d’appren­­tis­­sage
quelle que soit leur présentation.

109
EPS et santé Partie 2 • Pré­­pa­­rer l’épreuve d’EPS

Exemple
Acti­­vité course en Cycle 1 : « Ruche, abeilles, miel, api­­culteurs »
D’après « Cou­­rir ensemble à la mater­­nelle à Paris » - Équipe EPS des Conseillers péda­­go­­
giques de Paris 2013.
 ac-­paris.fr/por­­tail/jcms/p1_396588/athletisme?portal=p1_104015

Dis­­po­­si­­tif maté­­riel :

Cave des apiculteurs

Abeilles

Ruche des abeilles Caverne des ours

Items des­­crip­­tifs de la tâche :

Appren­­tis­­sages visés allon­­ger le temps de course.


3 équipes, chacune doit :
••ramener le plus de miel possible dans son camp ;
••les abeilles mettent le miel dans la ruche le plus vite possible ;
But du jeu
••noter le temps des abeilles ;
••les api­­culteurs prélèvent le miel pour l’entre­­po­­ser à la cave ;
••les ours volent le miel pour le mettre dans leur caverne.
••Beau­­coup de maté­­riel (le miel) : balles diverses, cerceaux, sacs
Maté­­riel de riz, anneaux, bâtons.
et amé­­na­­ge­­ment ••3 équipes faci­­le­­ment identifiables.
••Jeu en tri­­angle.
••Il indique la fin du jeu, lorsque les abeilles n’ont plus de pol­­len.
Que fait le maître ? ••Il observe.
••Il véri­­fie que les élèves ne prennent qu’un objet à la fois.
••On ins­­crit le résul­­tat des ours et apiculteurs puis on change
les rôles.
Cri­­tères de réus­­site
••Lorsque toutes les équipes ont joué tous les rôles, on tota­­lise
les ré­sultats.

110
Chapitre 10 • Conce­­voir des situa­­tions d’appren­­tis­­sage en EPS EPS et santé

Exemple (suite)

Compor­­te­­ments Les enfants courent vite au début, s’essoufflent puis marchent.


obser­­vables On pourra compa­­rer les résul­­tats au fil des séances.
••à trou­­ver par les enfants.
Cri­­tères ••En rai­­son du temps annoncé au début du jeu par le maître,
de réa­­li­­sa­­tion la course de vitesse n’est pas la bonne solu­­tion.
••Les élèves doivent s’orga­­ni­­ser pour ne pas s’arrê­­ter.
Variables Faire varier la dis­­tance et ou le nombre d’objets.

EPS et santé
••entre les séances.
Retour en classe
••Ana­­lyser les réponses four­­nies par les élèves.

2 Conce­­voir des séances


La concep­­tion d’une séance per­­met d’anti­­ci­­per le dérou­­le­­ment des appren­­tis­­sages
dans le temps et l’espace de la classe. L’ensei­­gnant en pré­­voit les dif­­fé­­rents temps, les
différentes phases.
Selon l’APSA objet d’ensei­­gne­­ment, l’âge des élèves, les objec­­tifs visés, ces phases
seront réa­­li­­sées en tota­­lité ou en par­­tie seule­­ment.

2.1 La pré­­sen­­ta­­tion de la séance


Cette pre­­mière phase de la séance per­­met de mettre en perspec­­tive pour les élèves
l’essen­­tiel de ce qui va être appris par la suite. En quelques phrases acces­­sibles, pré-
senter ce qui va être réa­­lisé donne du sens au tra­­vail pro­­posé.

2.2 L’échauf­­fe­­ment
Il pré­­pare l’orga­­nisme aux acti­­vi­­tés ulté­­rieures. On dis­­tingue, une phase d’échauf­­fe­­
ment glo­­bal et une phase d’échauf­­fe­­ment spé­­ci­­fique à l’acti­­vité pra­­ti­­quée.
•• L’échauf­­fe­­ment glo­­bal met en jeu les grandes fonc­­tions car­­diaque, res­­pi­­ra­­toire,
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

musculaire ; il s’agit de « réchauf­­fer » son corps. Pour ce faire, la course lente, puis
plus accélérée, les impul­­sions en hau­­teur, en lon­­gueur, à cloche pied, divers mou­­ve­
­ments des membres supé­­rieurs sont effi­­caces.
•• L’échauf­­fe­­ment spé­­ci­­fique per­­met de pré­­pa­­rer les par­­ties du corps qui seront
particulière­ment sol­­li­­ci­­tées par les dif­­fé­­rentes acti­­vi­­tés. Par exemple, on s’atta­­chera
à échauf­­fer plu­­tôt, en lutte, le dos et les arti­­cu­­lations, en danse on assou­­plira les
épaules, les membres infé­­rieurs, en volley-­ball on pré­­pa­­rera les doigts, les poignets…
•• Selon l’âge des élèves l’échauf­­fe­­ment occupe une place plus ou moins impor­­tante,
plus l’enfant est âgé, plus il lui est néces­­saire de s’échauf­­fer, a contrario, un enfant de
2-3 ans, sans cesse en mou­­ve­­ment de façon spon­­ta­­née et beau­­coup moins tonique
est moins dépen­­dant de cette phase pré­­pa­­ra­­toire.

111
EPS et santé Partie 2 • Pré­­pa­­rer l’épreuve d’EPS

•• Enfin, selon les acti­­vi­­tés, l’échauf­­fe­­ment revêt une impor­­tance dif­­fé­­rente. Les acti-
vités gym­­niques, la danse, mais aussi la lutte, par exemple sont des acti­­vi­­tés néces­­si­
­tant un échauf­­fe­­ment appro­­fondi ; pour d’autres acti­­vi­­tés, comme la course longue
(n’est-­elle pas en elle-­même, déjà une pré­­pa­­ra­­tion phy­­sique ?) cette phase est moins
nécessaire.

2.3 Les situa­­tions de décou­­verte


Elles consistent à faire décou­­vrir une acti­­vité, un envi­­ron­­ne­­ment. Plus qu’un réel
apprentissage, ce qui est visé c’est une pre­­mière mise en contact avec une acti­­vité
inconnue ou peu connue.
À l’école mater­­nelle, on a abon­­dam­­ment recours à un tel type de situa­­tions ; elles se
présentent sous la forme de par­­cours pra­­ti­­qués libre­­ment dans la salle de motri­­cité à
l’aide de matériels variés, par exemple.
Tou­­te­­fois, l’ensei­­gne­­ment de l’EPS à ce niveau ne peut se satis­­faire exclu­­si­­ve­­ment de
la mise en place de ces situa­­tions, il est aussi néces­­saire que des appren­­tis­­sages struc­­
tu­­rés soient réa­­li­­sés.
Le temps de décou­­verte des acti­­vi­­tés en Cycles 2 et 3 sera réduit, mais il sera pré-
servé afin qu’une pro­­gres­­si­­vité dans les appren­­tis­­sages soit effec­­tive.

2.4 Les situa­­tions d’appren­­tis­­sage ou de struc­­tu­­ra­­tion


Elles sont construites de façon à ce que les appren­­tis­­sages moteurs se réa­­lisent. Elles
doivent pré­­sen­­ter un obs­­tacle à fran­­chir, une dif­­fi­­culté nou­­velle pour l’élève. Elles
permettent un acquis durable et trans­­férable. À ces fins, elles sont struc­­tu­­rées ainsi
que cela est exposé ci-­dessus.
 Se réfé­­rer au Chapitre 10 « Concevoir des situations ­d’apprentissage »

2.5 Les situa­­tions de ré­inves­­tis­­se­­ment


Elles doivent per­­mettre à l’enfant de repro­­duire, réuti­­li­­ser ses acquis, dans ce cadre,
rien de nou­­veau n’est appris. Ainsi un jeu col­­lec­­tif pra­­ti­­qué à la suite de l’appren­­
tis­­sage dans des situa­­tions de struc­­tu­­ra­­tion du dribble, de la passe, du tir va-­t-il
per­­mettre un réinvestissement de ces dif­­fé­­rents acquis. Sou­­vent les situa­­tions de
ré­inves­­tis­­se­­ment sont globales et ludiques.

2.6 Les situa­­tions d’éva­­lua­­tion


Elles sont inté­­grées à la séance, elles peuvent prendre les dif­­fé­­rentes formes détaillées
ci-­dessus.
 Se réfé­­rer au Chapitre 9 « L’évaluation en EPS »

2.7 Le retour au calme


Il consti­­tue une phase indis­­pen­­sable afin de rendre l’élève dis­­po­­nible après une phase
qui, en pro­­po­­sant des acti­­vi­­tés motrices et sou­­vent ludiques, a pu géné­­rer une hyper
acti­­vité, voire un cer­­tain manque de contrôle de soi.

112
Chapitre 10 • Conce­­voir des situa­­tions d’appren­­tis­­sage en EPS EPS et santé

Il se déroule par­­fois en musique, et tou­­jours dans le calme. Il s’agit de se détendre,


souvent avec l’aide de pro­­pos ima­­gés de l’ensei­­gnant, tou­­jours en se recen­­trant sur
soi, puis en s’éveillant pro­­gres­­si­­ve­­ment pour s’ouvrir à d’autres acti­­vi­­tés sco­­laires.
Tout comme l’échauf­­fe­­ment, sa néces­­sité se fait plus ou moins sen­­tir en fonc­­tion des
acti­­vi­­tés pratiquées et de l’âge des élèves.

2.8 Le bilan
Tout aussi néces­­saire que ne l’est la pré­­sen­­ta­­tion de la séance, il per­­met de reve­­nir
sur les acti­­vi­­tés pro­­po­­sées, il peut per­­mettre à l’ensei­­gnant de faire un retour sur les

EPS et santé
apprentis­­sages réa­­li­­sés mais aussi sur le compor­­te­­ment des élèves, leur enga­­ge­­ment
dans les tâches proposées. La par­­ti­­cipation des élèves à ce bilan per­­met une éva­­lua­­
tion glo­­bale de leur compréhension des tâches à réa­­li­­ser, de leurs sen­­ti­­ments de réus­­
site ou d’échec, ainsi que de leur moti­­vation.

!
Une séance n’est pas une unité indé­­pen­­dante des appren­­tis­­sages qui la pré­­cèdent, ni de ceux
qui vont la suivre. Conce­­voir des pro­­gres­­sions per­­met de don­­ner une unité et une conti­­nuité
aux appren­­tis­­sages. Si vous devez présenter une séance dans la première partie de l’oral,
décrivez rapidement ce qui a précédé cette séance et mettez en perspective les séances
futures et vos objectifs d’apprentissage.

3 Conce­­voir des pro­­gres­­sions


et des modules d’appren­­tis­­sages
La construc­­tion d’une pro­­gres­­sion dans une APSA quel­­conque s’intègre et prend
corps dans une unité d’appren­­tis­­sage1. Cette construc­­tion passe par dif­­fé­­rentes étapes.

3.1 Une phase de concep­­tion


Pen­­dant cette phase, l’ensei­­gnant décide des appren­­tis­­sages à pro­­po­­ser aux élèves.
•• Un état des lieux doit être fait. Quel est le niveau des élèves ? Ont-­ils déjà pra­­ti­­qué
l’acti­­vité choi­­sie une année anté­­rieure ? Cette acti­­vité se pratique-­t-elle couram-
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

ment dans l’école ou au contraire, est-­ce une acti­­vité nou­­velle ? Y a-­t-il un tra­­vail
engagé au niveau de l’USEP (Union Spor­­tive de l’Ensei­­gne­­ment du Pre­­mier degré)
dans l’acti­­vité choi­­sie ? De quel maté­­riel disposez-­vous, avez-­vous un ter­­rain adapté
ou une salle, un gymnase… ?
REMARQUE

Les sujets proposés à cette épreuve évoquent souvent le niveau des élèves, leurs caracté-
ristiques, leurs difficultés. Il convient de tenir compte, au plus près, de cet « état des lieux »
pour exposer vos propositions à l’oral. Cela vous évitera un discours « trop formaté », souvent
évoqué dans les différents rapports des jurys du précédent concours.

1. On parle aussi de module ou de cycle d’apprentissage : ces termes peuvent être utilisés indiffé­remment.

113
EPS et santé Partie 2 • Pré­­pa­­rer l’épreuve d’EPS

•• Une phase d’éva­­lua­­tion, ensuite, per­­met de réper­­to­­rier les besoins d’appren­­tis­­


sage. Ils sont liés aux carac­­té­­ris­­tiques des élèves, à leur niveau, mais aussi à d’autres
besoins. Par exemple, à la suite de dif­­fi­­cultés repé­­rées au niveau de la cohé­­sion
d’une classe, il est pos­­sible, dès le début de l’année de pro­­po­­ser une acti­­vité qui va
pou­­voir amé­­lio­­rer ces relations entre élèves ; autre exemple, il y a un élève han­­di­
­capé dans la classe, cela peut influer sur le choix d’une APSA pro­­pice à une bonne
inté­­gra­­tion…
Les besoins d’appren­­tis­­sage sont, aussi et, avant tout, fixés par les pro­­grammes qui
définissent les compé­­tences à déve­­lop­­per en EPS selon les cycles de l’ensei­­gne­­ment
primaire. Le choix d’une compé­­tence dans les pro­­grammes va être fait ainsi que
celui d’une acti­­vité ou d’un domaine d’acti­­vi­­tés pour la déve­­lop­­per. Il est éga­­le­­
ment impor­­tant d’éla­­bo­­rer une situation dite de réfé­­rence afin de pou­­voir éva­­luer le
niveau ini­­tial de vos élèves.

3.2 La phase d’appren­­tis­­sage


Elle est consti­­tuée par les séances mises en place pour que les élèves pro­­gressent
dans leurs appren­­tis­­sages. Rete­­nons qu’un thème prin­­ci­­pal sera fixé pour chaque
séance.
REMARQUE

Une pro­­gres­­sion ne peut être tota­­le­­ment anti­­ci­­pée, il est néces­­saire de tenir compte des dif-
ficultés des élèves ou au contraire de leurs pro­­grès très rapides par­­fois. Ensei­­gner ne peut être
une acti­­vité figée et il est néces­­saire de réajus­­ter, sans cesse, les conte­­nus éla­­bo­­rés.

3.3 L’éva­­lua­­tion finale


Elle consiste en un retour à la situa­­tion de réfé­­rence ini­­tiale dans laquelle le niveau
des élèves a été éva­­lué. Un bilan plus large peut aussi être fait et trans­­mis aux parents
sous la forme d’un car­­net d’EPS ou dans le cadre du livret sco­­laire.
Construire une unité d’appren­­tis­­sage est un acte d’ensei­­gne­­ment logique, rigou­­
reux : il s’agit de pla­­ni­­fier des appren­­tis­­sages qui sont hié­­rar­­chi­­sés et qui se situent
dans un certain ordre au fur et à mesure des séances orga­­ni­­sées, puis d’éva­­luer, si les
élèves ont pro­­gressé.
REMARQUE

Toute situa­­tion d’appren­­tis­­sage comporte un « avant » et un « après ». Lors de l’exposé


ou de l’entre­­tien, pour cette épreuve en EPS, la mise en perspec­­tive des situa­­tions d’appren­­
tis­­sages pro­­po­­sées dans des pro­­gres­­sions assu­­rera une plus grande intel­­li­­gi­­bilité des pro­­po­­si­­
tions didactiques que seront faites par les can­­di­­dats. Au moment où vous proposez une tâche
motrice, demandez-­vous :
•• où en sont les élèves ?
•• quelles dif­­fi­­cultés ont-­ils ?
•• qu’ont-­ils comme expé­­riences et acquis anté­­rieurs ?
•• quelles compé­­tences visez-­vous en fin d’unité d’appren­­tis­­sage ?

114
Chapitre 10 • Conce­­voir des situa­­tions d’appren­­tis­­sage en EPS EPS et santé

Exemple
Un exemple de grille pour conce­­voir une unité d’appren­­tis­­sage
Évalua-
Phase Éva­­lua­­tion
Concep­­tion tion
d’appren­­tis­­sage finale
ini­­tiale

État Besoins Compé- 6 séances pour apprendre Compé- Bilan


des lieux d’appren­­ tence et pro­­gres­­ser tences général
tis­­sage visée déve- avec la

EPS et santé
Activité loppées classe
choi­­sie
S1 S2 S3 S4 S5 S6 S7 S8
Les Caractéris­ Situation Thème … … Situation Présen-
élèves tiques de retenu de tation des
Les pro­­ élèves pro- référence référence ré­sultats
jets grammes dans le
Les livret
locaux d’EPS
Le
matériel

4 Pro­­gram­­mer les modules d’appren­­tis­­sage


sur une année sco­­laire
ou un cycle de l’école pri­­maire
Si l’ensei­­gnant pos­­sède une liberté assez large pour pro­­gram­­mer l’EPS sur une année
sco­­laire, il a une unique contrainte (et repère) : il doit faire tra­­vailler au mini­­mum
chacune des compé­­tences du programme.
Sur la tota­­lité d’une année sco­­laire, il peut y avoir 6 périodes dif­­fé­­rentes (2 par tri-
mestre), ou 5 (dans ce cas, le der­­nier tri­­mestre cor­­res­­pond à une seule période) ;
chaque période inclut, géné­­ra­­le­­ment la pra­­tique de 3 (ou 2) cycles d’acti­­vi­­tés dif­­fé­­
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

rentes.
Dans un emploi du temps heb­­do­­ma­­daire, 3 (ou 2) cycles d’acti­­vi­­tés sont pro­­gram­­
més. Il est judi­­cieux de pro­­po­­ser des acti­­vi­­tés complé­­men­­taires sur une même
période, par exemple : une acti­­vité col­­lec­­tive, une acti­­vité artistique et une acti­­vité
ath­­lé­­tique ou de natation.

115
EPS et santé Partie 2 • Pré­­pa­­rer l’épreuve d’EPS

Exemple
Un exemple de grille de pro­­gram­­mation annuelle en EPS (en CE1)
Périodes de l’année
Compétences Période 1 Période 2
Période 3 Période 4 Période 5
des programmes Sep­­tembre- Novembre-
Janvier-Mars Mars-Mai Mai-­Juin
Novembre Décembre
Réaliser une Course Course longue Course en Pré­­pa­­rer
performance vitesse (pré­­pa­­ra­­tion de relais rencontres inter­­
Course en bre­­vets d’endu­­ classes en course
franchissant rance de 6’ à 12’) sauts lancers
des obstacles
Adapter ses Roller Acti­­vi­­tés Acti­­vi­­tés Esca­­lade
déplacements à aquatiques aquatiques (grim­­per
différents types jus­­qu’à 3 m)
d’envi­­ron­­ne­­ment
Coopérer et s’oppo­­ Jeux Jeux de lutte Jeux de raquettes Jeux sportifs
ser individuellement traditionnels avec du maté­­ collectifs
et collectivement riel amé­­nagé
(raquettes larges,
balles mousse)
Concevoir et réa­­li­­ser Acti­­vi­­tés Danse Danse
des actions à visée gymniques (enchaî­­ner 3 à (continuer en
expres­­sive, artistique, (enchaîner 5 élé­­ments) vue de réaliser
esthé­­tique 2 ou 3 actions une pres­­ta­­tion
acro­batiques) devant l’école)

... Syn­­thèse ...

L’essen­­tiel à rete­­nir
La concep­­tion des situa­­tions d’appren­­tis­­sage et des pro­­gres­­sions est « le noyau dur » du tra­­vail
de l’ensei­­gnant et, dans le cadre du concours, de celui de l’étu­­diant, futur professeur des écoles.
La pro­­gram­­ma­­tion des acti­­vi­­tés de l’EPS s’appuie, d’abord sur le tra­­vail des compétences des pro­­
grammes de l’EPS, et, ensuite sur les res­­sources et contraintes propres à chaque école.

Les mots-­clefs
•• Situa­­tion d’appren­­tis­­sage •• Unité d’appren­­tis­­sage (ou module)
•• Pro­­gres­­sion •• Pro­­gram­­ma­­tion annuelle de l’EPS

Les textes et sites de réfé­­rence


•• Famose J.-P., Durand M., Apti­­tudes et per­­for­­mance motrice, Revue EPS, 1988.
•• « Appren­­tis­­sage moteur et dif­­fi­­culté de la tâche », IN­SEP, 1990. •
•• « Concevoir et mettre en œuvre un module d’apprentissage en EPS », 2017 : [eduscol.education.
fr/cid101720/eps-cycle-2-concevoir-et-mettre-en-oeuvre-un-enseignement-de-l-eps.html].

116
Chapitre 11 • Rela­­tions entre le déve­­lop­­pe­­ment de l’enfant et l’EPS EPS et santé

11 Rela­­tions entre
le déve­­lop­­pe­­ment
de l’enfant et l’EPS

EPS et santé
Plan du chapitre
1. Le déve­­lop­­pe­­ment moteur de l’enfant 117
2. Le déve­­lop­­pe­­ment cogni­­tif de l’enfant 119
3. Le déve­­lop­­pe­­ment affec­­tif de l’enfant 122
4. Les déve­­lop­­pe­­ments moteur, cogni­­tif et affec­­tif :
trois champs en per­­pé­­tuelle inter­­ac­­tion 125

Ensei­­gner l’EPS à l’école pri­­maire néces­­site de s’appuyer sur des connais­­sances rela­­
tives au déve­­lop­­pe­­ment de l’enfant. Ces der­­nières donnent des repères :
•• pour mieux connaître, sur le temps sco­­laire, les res­­sources néces­­saires aux conduites
motrices mais aussi cogni­­tives et socio-­affectives des élèves confiés à l’ensei­­gnant ;
•• pour adap­­ter au mieux les efforts deman­­dés aux élèves en fonc­­tion de leur âge.
Les situations d’apprentissage proposées par les candidats aux jurys dans tel ou tel
niveau de classe doivent nécessairement s’appuyer sur les connaissances liées au
développement de l’enfant.

1 Le déve­­lop­­pe­­ment moteur de l’enfant


En EPS, on enseigne d’abord pour contri­­buer au déve­­lop­­pe­­ment cor­­po­­rel de l’élève,
à l’acqui­­si­­tion d’un cer­­tain nombre d’habi­­le­­tés motrices.
Ces acqui­­si­­tions dépendent tout à la fois de la matu­­ra­­tion du sys­­tème ner­­veux cen­­
tral et péri­­phérique, mais aussi de l’appren­­tis­­sage. Il est donc impor­­tant de gar­­der
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

à l’esprit que, sans les exer­­cer, les habi­­le­­tés motrices ne se déve­­loppent pas de façon
opti­­male, voire pas du tout.

1.1 De 2 ans à 5-6 ans : l’acqui­­si­­tion des sché­­mas


de base ou « patterns moteurs »
À cette période, ce que l’on appelle « les sché­­mas de base » se mettent en place. Liés
tout à la fois à la matu­­ra­­tion du sys­­tème ner­­veux cen­­tral, à l’exer­­cice et à l’appren­­
tis­­sage, les sché­­mas de base sont le sup­­port des dif­­fé­­rentes habi­­le­­tés motrices que
l’enfant va acqué­­rir. Ces habi­­le­­tés motrices peuvent se divi­­ser en deux caté­­go­­ries :
•• les habi­­le­­tés loco­­mo­­trices : mar­­cher, cou­­rir, grim­­per, sau­­ter…

117
EPS et santé Partie 2 • Pré­­pa­­rer l’épreuve d’EPS

•• les habi­­le­­tés non loco­­mo­­trices : les appuis, les équi­­libres, les mani­­pu­­la­­tions d’ob-
jets, les habiletés plus fines comme l’écri­­ture.
Il est donc néces­­saire de varier les situa­­tions et les acti­­vi­­tés pro­­po­­sées pour favo­­ri­­ser
le développement des habiletés motrices.
Dans cette période, les acqui­­si­­tions sont rapides et les pos­­si­­bi­­li­­tés des enfants se
spécifient en fonc­­tion des âges.

Exemple
◗◗À 2 ans, un enfant peut mon­­ter et des­­cendre un esca­­lier en met­­tant un pied après l’autre
sur chaque marche. Il peut mar­­cher en recu­­lant, sur la pointe des pieds, cou­­rir sans tom­­
ber, sau­­ter en contre­­bas, mar­­cher en cadence. Mais, il est raide, manque de souplesse
dans les che­­villes ; ses pas sont encore sac­­ca­­dés.
◗◗À 3 ans, il saute à pieds joints, marche sur la pointe des pieds à la demande (en faisant
alter­­ner sur les pointes et pieds à plat) ; il peut sau­­ter à cloche pied, cher­­cher à tenir en
équi­­libre sur un plot, suivre des che­­mins des­­si­­nés à la craie au sol par exemple ; il peut
lancer un bal­­lon, il a plus de dif­­fi­­cultés à le récep­­tion­­ner.
◗◗À 5-6 ans, il pos­­sède toutes les coor­­di­­na­­tions motrices néces­­saires pour effec­­tuer les ha-
biletés motrices de base : cou­­rir, sau­­ter, lan­­cer, ram­­per, se sus­­pendre… Dans des activités
simples, il est capable de pré­­ci­­sion et d’adresse. Il commence à reconnaître sa droite de sa
gauche. Vayer et Ron­­cin, dans un ouvrage nommé Les Acti­­vi­­tés corporelles chez le jeune
enfant (PUF, 1988), détaillent toutes ces acqui­­si­­tions.

1.2 De 6-7 ans jus­­qu’à 10 ans :


l’âge de la motri­­cité spor­­tive
À 6-7 ans, les sché­­mas de base sont acquis et sta­­bi­­li­­sés. L’orga­­ni­­sa­­tion de base
de la motri­cité est donc ache­­vée vers la fin de l’école mater­­nelle. À par­­tir de ce
moment, l’enfant peut, poten­­tiel­­le­­ment, tout faire. On peut lui demander beau­­
coup. Il a acquis la pos­­si­­bi­­lité de réa­­li­­ser, dans leur forme générale, les gestes des
adultes1.
L’enfant contrôle par­­fai­­te­­ment ses mou­­ve­­ments, il a inté­­gré les notions de droite et
de gauche. On dit qu’il est « latéralisé » ; il est pré­­cis et adroit, il a conscience de son
corps. Un chan­­ge­­ment qua­­li­­ta­­tif impor­­tant s’opère et dif­­fé­­rentes habi­­le­­tés spor­­tives,
comme aller à bicy­­clette à deux roues, nager, deviennent pos­­sibles.
Il n’y a plus d’acqui­­si­­tions à prop­­re­­ment par­­ler, mais un affi­­ne­­ment de la motri­­cité.
On constate vers l’âge de 10 ans, une aug­­men­­ta­­tion par­­fois consi­­dé­­rable des capa­­
ci­­tés musculaires ; l’élève peut se mou­­voir vite et fort.
Il n’y a, à cet âge, que peu de différenciation entre les pos­­si­­bi­­li­­tés des gar­­çons et des
filles. Ils peuvent donc tra­­vailler en mixité quelle que soit l’acti­­vité abor­­dée. Débute
alors la phase de la motri­­cité spor­­tive, elle auto­­rise l’ensei­­gnant à abor­­der les dif­­fé­­
rentes APSA sans que les élèves n’éprouvent de difficultés par­­ti­­cu­­lières.

1. Durand M., « L’enfant dis­­pose de la motri­­cité fon­­da­­men­­tale », in L’Enfant et le sport, PUF, réédi­­tion 2011.

118
Chapitre 11 • Rela­­tions entre le déve­­lop­­pe­­ment de l’enfant et l’EPS EPS et santé

2 Le déve­­lop­­pe­­ment cogni­­tif de l’enfant


Le déve­­lop­­pe­­ment cogni­­tif de l’enfant suit éga­­le­­ment des étapes. Celles qui se situent
entre 0 et 2 ans (niveaux réflexes, émo­­tion­­nel, sensori-­moteur) ne seront pas décrites
ici ; elles demeurent fon­­da­­men­­tales.
Les tra­­vaux de Jean Piaget et des auteurs post Piagétiens sont très expli­­cites sur cette
période. Nous pré­­sen­­te­­rons tout d’abord les élé­­ments essen­­tiels du déve­­lop­­pe­­ment
de l’enfant à par­­tir de 2 ans, sui­­vie par quelques illus­­tra­­tions de l’inté­­rêt de connaître
ce déve­­lop­­pe­­ment cogni­­tif pour ensei­­gner l’EPS.

EPS et santé
2.1 À 2-3 ans : le début de la repré­­sen­­ta­­tion
L’enfant de cet âge commence à se repré­­sen­­ter ce qu’il fait, à ima­­gi­­ner des objets
absents, mais il ne se dif­­fé­­ren­­cie par encore bien du monde qui l’entoure.
Le pro­­nom « je » n’appa­­raît qu’autour de 30 mois.
Jus­­qu’à 3 ans, on dira que l’enfant a une conscience pri­­mi­­tive de lui-­même. Il com-
mence à avoir des images men­­tales, il prend conscience de ce qu’il fait, en par­­ti­­cu­­lier
il ima­­gine des per­­son­­nages, il fait sem­­blant d’être un papa ou une maman, un per­­
son­­nage qu’il admire, il se raconte des his­­toires. C’est l’âge du « faire sem­­blant ».

Exemple
Dans le domaine de la motri­­cité, en acti­­vi­­tés artistiques par exemple, il peut se dépla­­cer
« à la manière de » : un ani­­mal, un per­­son­­nage lourd, léger, un être qui a des bottes de sept
lieues…

2.2 De 3 à 6-7 ans : « seconde enfance »,


l’appren­­tis­­sage par imitation
L’enfant acquiert une auto­­no­­mie de pen­­sée, il s’affirme intel­­lec­­tuelle­­ment. Vers
5 ans, il apprend de plus en plus en imi­­tant.
L’ensei­­gnant peut et doit s’appuyer sur cette capa­­cité à imi­­ter en fai­­sant des démons­
trations ou en deman­­dant aux élèves de repro­­duire ce que fait un pair.
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

2.3 De 6-7 ans à 11-12 ans :


la dif­­fé­­ren­­cia­­tion des opé­­ra­­tions
et des caté­­go­­ries, émis­­sion d’hypo­­thèses
À ce stade, l’enfant réflé­­chit beau­­coup, il ana­­lyse et dis­­cri­­mine. Vers 9-10 ans, il
conquiert ce que H. Wal­­lon appelle « le monde objec­­tif », l’enfant sait ce qu’il pense,
il a des idées toutes per­­son­­nelles sur de nom­­breux sujets. Il émet des hypo­­thèses pour
comprendre le fonc­­tion­­ne­­ment d’un objet tech­­nique ou pour résoudre un pro­­blème.
En EPS, il peut comprendre pour­­quoi il réus­­sit ou échoue. Les situa­­tions devront
per­­mettre de compa­­rer les résul­­tats en fonc­­tion des dif­­fé­­rentes manières d’agir.

119
EPS et santé Partie 2 • Pré­­pa­­rer l’épreuve d’EPS

Exemple
En basket-­ball, si je récep­­tionne une balle en l’atten­­dant bras flé­­chis, ou si je tends les bras
pour « aller la cher­­cher », je constate que le résul­­tat est dif­­fé­­rent. Dans le pre­­mier cas, je
perds sou­­vent la balle, dans le second cas, c’est l’inverse, je récep­­tionne correctement la
balle.

2.4 À par­­tir de 11-12 ans : la pen­­sée abs­­traite


« hypothético-­déductive »
L’enfant peut rai­­son­­ner sans sup­­port concret ; il a acquis ce que J. Piaget nomme
« l’intel­­li­­gence for­­melle ». Il peut construire un rai­­son­­ne­­ment logique. Il a acquis les
méca­­nismes de base de la pen­­sée adulte.
REMARQUE

En CM2 et même en 6e tous les enfants n’ont pas encore acquis l’intel­­li­­gence for­­melle ou
hypothético-­déductive et cela est très sen­­sible. L’ensei­­gnant doit gar­­der à l’esprit ces dif­­
fé­­rences dans les rythmes de déve­­lop­­pe­­ment. L'inclusion de la classe de 6e dans le cycle 3
repose en partie sur ce constat.

En jeux col­­lec­­tifs, il est néces­­saire de réflé­­chir, d’anti­­ci­­per, d’éla­­bo­­rer des stra­­té­­gies, on


peut consta­­ter des dif­­fi­­cultés chez cer­­tains élèves, pour se repré­­sen­­ter leur place sur le
ter­­rain et les dif­­fé­­rentes actions qu’il y aura à coor­­don­­ner pour aller mar­­quer un but.

Exemple
Les sup­­ports pour comprendre doivent être, en consé­­quence, variés et les plus concrets
pos­­sibles : expli­­ca­­tions orales, mais aussi sché­­mas sur un tableau, démons­­tra­­tions, mani-
pulations par les élèves (à l’aide, par exemple de pions aiman­­tés à dépla­­cer sur un tableau
magné­­tique où le ter­­rain de jeu figure).

2.5 Quelques res­­sources cogni­­tives


a. Le niveau attentionnel
Il fait par­­tie de l’ensemble des res­­sources dont dis­­pose un indi­­vidu pour faire face
aux exigences d’une tâche.
Entre 2 et 5 ans : Les enfants ont un impor­­tant défi­­cit (par rap­­port à l’adulte) sur le
plan attentionnel. Il va être néces­­saire de s’adap­­ter à ce défi­­cit en pro­­po­­sant des tâches
qui ne durent pas trop long­­temps pour que le jeune enfant puisse res­­ter atten­­tif. Au
cours des stages effectués à l’école mater­­nelle, les sta­­giaires peuvent obser­­ver que les
ensei­­gnants changent très vite d’ate­­lier et que ceux-­ci durent approxi­­ma­­ti­­ve­­ment
entre ¼ d’heure et ½ heure.
Jus­­qu’à 5-6 ans : l’atten­­tion de l’enfant est « sur-­exclusive ». L’enfant de cet âge ne
va por­­ter son atten­­tion que sur un seul aspect de la tâche, ou qu’à un petit détail.
Les tâches pro­­po­­sées doivent res­­ter simples avec une ou deux consignes, pas davan-
tage. Les repères, éga­­le­­ment doivent être simples et ne pas (ou peu) varier d’une séance
à l’autre.

120
Chapitre 11 • Rela­­tions entre le déve­­lop­­pe­­ment de l’enfant et l’EPS EPS et santé

Exemple
Viser dans une cible d’une cou­­leur, dans les lancers.
Se dépla­­cer dans une même direc­­tion avec des repères sur le che­­min en jeux d’orien­­ta­­tion.

À 6-7 ans : l’atten­­tion est « sur-­inclusive ». À l’inverse de ce qui se pas­­sait pré­­cé­­


dem­­ment, l’enfant porte atten­­tion à trop d’aspects, il se « noie » dans les dif­­fé­­rentes
infor­­ma­­tions qui lui sont don­­nées.

Exemple
À nou­­veau, il faut évi­­ter de pro­­po­­ser de trop nom­­breuses consignes, amé­­na­­ger un espace

EPS et santé
pour sau­­ter, par exemple en met­­tant des zones bien bali­­sées, repé­­rables avec des cou­­leurs,
ne don­­ner que des expli­­ca­­tions simples et pas trop longues, aider l’enfant à foca­­li­­ser son
atten­­tion sur les élé­­ments pris un par un.

À 10-12 ans : L’atten­­tion devient sélec­­tive. Ce n’est qu’après 10-12 ans, réel­­le­­ment, que
l’enfant sait dis­­cri­­mi­­ner ce qui est essen­­tiel, dans les infor­­ma­­tions qui lui sont données.

Exemple
S’il joue au bad­­min­­ton, il est capable de se concen­­trer sur la place de son adver­­saire, sur la
façon dont son adver­­saire frappe le volant ; dans le même temps, il va oublier volontaire-
ment de regar­­der ce qui peut le per­­tur­­ber : ce qui se passe sur le ter­­rain voisin, les réac­­tions
des spec­­ta­­teurs s’il y en a…

Il va être par­­fai­­te­­ment capable d’opé­­rer une sélec­­tion des infor­­ma­­tions qui lui sont
utiles pour bien jouer.
REMARQUE

Si l’atten­­tion sélec­­tive est pos­­sible à par­­tir de cet âge, cela ne veut pas dire que cette
capa­­cité soit réelle chez tous les élèves. Pour des rai­­sons très dif­­fé­­rentes, cer­­tains élèves
préadolescents vont voir leurs capa­­ci­­tés d’atten­­tion moindres, et ne pas être en mesure
d’être atten­­tifs.

b. La mémoire
La mémoire peut se défi­­nir comme la capa­­cité d’un enfant à fil­­trer, sto­­cker, coder,
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transfor­­mer et retrou­­ver les infor­­ma­­tions. On dis­­tingue trois types de mémoire :


sensorielle, à court terme, et à long terme.
La mémoire sen­­so­­rielle conserve les infor­­ma­­tions en grande quan­­tité pour une
durée limi­­tée : elle est relative à ce que « je vois, écoute, touche, sens ».
En EPS, la mémoire kines­­thé­­sique, c’est-­à-dire la mémoire des sen­­sa­­tions mus­­cu­­laires,
consé­­cu­­tives aux mou­­ve­­ments que l’on vient de faire, inter­­vient très fré­­quem­­ment.

Exemple
Un élève réa­­lise un lan­­cer d’objet, il emma­­ga­­sine des sen­­sa­­tions mus­­cu­­laires, il peut immé-
diatement repro­­duire son geste, sur­­tout si son lan­­cer est effi­­cace, par exemple s’il a réussi
à lan­­cer au delà d’une limite qu’il s’était fixée.

121
EPS et santé Partie 2 • Pré­­pa­­rer l’épreuve d’EPS

Exemple (suite)
Mettre en place des situa­­tions avec plu­­sieurs essais de suite (3 lancers de suite) plu­­tôt que
de lan­­cer une fois à tour de rôle et de recom­­men­­cer trois fois, fait inter­­ve­­nir la mémoire
sensorielle à bon escient.

La mémoire à court terme stocke les infor­­ma­­tions pour une durée un peu plus
longue (quelques dizaines de secondes).
On peut rete­­nir que l’enfant a une mémoire à court terme très limi­­tée de 4 à 6-8 ans ;
à par­­tir de 10 ans celle-­ci devient très bonne.
La répé­­tition men­­tale per­­met d’acti­­ver cette mémoire et donc d’évi­­ter l’oubli. On
peut ainsi demander à un enfant de répé­­ter dans sa tête un ensemble de mouvements
qu’il vient de voir pour l’aider à les fixer. Ce pro­­cédé est uti­­lisé aussi par les spor­­tifs
confir­­més adultes, dans le domaine du ski (visua­­li­­ser un sla­­lom) avant de le réa­­li­­ser ou
encore dans celui de la course auto­­mo­­bile (visua­­li­­ser un par­­cours avec ses virages, ses
passages dan­­ge­­reux).

Exemple
En acti­­vi­­tés gym­­niques avec des élèves dès l’âge de 6-7 ans, cette mentalisation est pos-
sible en fai­­sant faire une démons­­tra­­tion à un élève qui se déplace sur une poutre ou au sol,
par exemple, puis en deman­­dant aux autres de fer­­mer les yeux et de revoir la pres­­ta­­tion de
l’élève. En pro­­po­­sant de se remé­­morer, une démons­­tra­­tion d’un élève ou de l’ensei­­gnant,
on incite aussi les élèves à être plus atten­­tifs, plus concen­­trés.

La mémoire à long terme per­­met de res­­ti­­tuer des sou­­ve­­nirs plus anciens. Lors­­
qu’il apprend une leçon, l’enfant met en jeu sa mémoire à long terme. La
mémo­­ri­­sa­­tion d’une cho­­ré­­gra­­phie, d’un enchaî­­ne­­ment en gym­­nas­­tique per­­
mettent de faire travailler la mémoire autre­­ment, dans un contexte dif­­fé­­rent et,
par­­fois, pour des élèves en dif­­fi­­culté dans les exer­­cices clas­­siques de mémo­­ri­­sa­­
tion, plus moti­­vants.
Une der­­nière pré­­ci­­sion est inté­­res­­sante à appor­­ter ici. Si l’enfant a des dif­­fi­­cultés à
trai­­ter les infor­­ma­­tions, à iden­­ti­­fier les dif­­fé­­rents stimuli dans une tâche motrice, il
réus­­sit assez bien à affi­­ner ses gestes lorsque l’envi­­ron­­ne­­ment maté­­riel qui l’en-
toure est stable.
Il est capable de réa­­li­­ser des mou­­ve­­ments très pré­­cis mais pré­­vus à l’avance et se dérou­­
lant dans un envi­­ron­­ne­­ment maté­­riel stable donc compor­­tant moins d’infor­­ma­­tions.
Cela explique la réus­­site pré­­coce de jeunes cham­­pions dans des acti­­vi­­tés indi­­vi­­duelles
néces­­si­­tant de nom­­breuses répé­­titions mais se dérou­­lant tou­­jours dans le même envi­­
ron­­ne­­ment ; c’est le cas en gym­­nas­­tique, en pati­­nage sur glace, en gym­­nas­­tique ryth­­
mique et spor­­tive.

3 Le déve­­lop­­pe­­ment affec­­tif de l’enfant


Le déve­­lop­­pe­­ment affec­­tif est fré­­quem­­ment associé au plan rela­­tion­­nel car ces deux
plans sont étroi­­te­­ment imbri­­qués : on évoque le plan affec­­tif et rela­­tion­­nel.

122
Chapitre 11 • Rela­­tions entre le déve­­lop­­pe­­ment de l’enfant et l’EPS EPS et santé

Exemple
En patho­­logie, l’enfant qui n’a pas un déve­­lop­­pe­­ment affec­­tif nor­­mal est sou­­vent un enfant
qui coupe la rela­­tion avec ses cama­­rades, ou les adultes ; il va ne pas par­­ler, commu­­ni­­
quer, sa rela­­tion avec autrui est per­­tur­­bée. Par ailleurs, un enfant privé de rela­­tions (enfant
séquestré par exemple), ne va pas avoir un déve­­lop­­pe­­ment affec­­tif nor­­mal ; sou­­vent, il
apparaît très peu émo­­tif ou du moins sans émo­­tions en appa­­rence.

3.1 À 2-3 ans : la dif­­fi­­culté de quit­­ter sa famille

EPS et santé
Lorsque l’enfant arrive à l’école pour la pre­­mière fois, il quitte sa famille, cela ne se
passe pas tou­­jours sans dif­­fi­­cultés : il res­­sent le besoin de ses parents.
En consé­­quence, il a sou­­vent recours à des sub­­sti­­tuts fami­­liaux : le maître ou l’agent
ter­­ri­­torial spé­­cia­­lisé des écoles mater­­nelles (ATSEM). La rela­­tion avec l’ensei­­gnant
est toute empreinte d’affec­­ti­­vité, l’enfant de 2-3 ans réclame fré­­quem­­ment des
contacts avec l’ensei­­gnant(e).
•• Les objets tran­­si­­tion­­nels, comme les nomme D. Winnicott1, la peluche ou la cou­
verture… jouent aussi ce rôle car ils per­­mettent à l’enfant d’empor­­ter un petit peu
de chez lui à l’école, ils lui per­­mettent de lut­­ter contre l’anxiété due à la sépa­­ra­­tion.
Lors de stages en petite sec­­tion, en début d’année, il est fré­­quent d’obser­­ver le rôle de ces
objets qu’il ne faut pas sup­­pri­­mer d’emblée, mais que l’ensei­­gnant va cepen­­dant pro-
gressivement déta­­cher de l’enfant. Cette mise à dis­­tance sera le signe de leur auto­­no­­mie.
•• Au-­delà de ces objets tran­­si­­tion­­nels, le jeu peut éga­­le­­ment rem­­plir la fonc­­tion de
combler l’absence des parents. Il peut, par exemple, per­­mettre de faire revivre de
façon fic­­tive sa rela­­tion à la famille. Il per­­met aussi de mieux sup­­por­­ter le poids des
règles é­ducatives.
Lors du tra­­vail en acti­­vi­­tés artistiques, l’enfant peut jouer des rôles : le gen­­til, le
méchant, le bébé, l’adulte…
REMARQUE

L’obser­­va­­tion du jeu spon­­tané pen­­dant les récréa­­tions ou cer­­tains moments libres comme
l’accueil en classe mais aussi les phases de décou­­verte en salle de motri­­cité sont ­enrichissantes
pour l’ensei­­gnant. Il ne faut pas perdre une occa­­sion de faire ces observations révélatrices de
la façon dont l’enfant agit et interagit sur les plans affectif et relationnel.

•• Une autre carac­­té­­ris­­tique impor­­tante à cet âge, sur le plan rela­­tion­­nel, est la diffi­
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culté de jouer avec les autres. L’enfant joue seul parmi les autres, il est égocentrique,
cen­­tré sur lui et a du mal à prendre en compte la pré­­sence de ses pairs.

3.2 À 3 ans : l’oppo­­si­­tion pour se dif­­fé­­ren­­cier d’autrui


L’enfant prend conscience des autres sur­­tout en s’oppo­­sant, il s’affirme en s’oppo­­
sant, « se pose en s’oppo­­sant »2.
Vers 3 ans, c’est ce qu’on appelle la période du « non ». L’enfant prend aussi beau­­
coup de plai­­sir à être auto­­nome.

1. Les Objets transitionnels, Payot, 2010.


2. Wal­­lon H., L’évo­­lu­­tion psy­­cho­­lo­­gique de l’enfant, Armand Colin, 1941.

123
EPS et santé Partie 2 • Pré­­pa­­rer l’épreuve d’EPS

Exemple
En EPS il existe un grand plai­­sir lié à l’auto­­no­­mie motrice ; c’est le moment privilégié pour
amé­­na­­ger une salle de motri­­cité, lais­­ser les enfants s’y mou­­voir en toute liberté et sécurité
et mettre en place des situations de découverte dans différentes activités.

3.3 De 4 à 6 ans : la valo­­ri­­sa­­tion de soi, l’égo­­cen­­trisme


L’enfant a ten­­dance à se valo­­ri­­ser, à se van­­ter, il a aussi besoin d’être reconnu comme
différent des autres.
La période de l’égo­­cen­­trisme enfan­­tin, se pour­­suit. Jusque vers 5-6 ans, il lui est tou-
jours assez dif­­fi­­cile de par­­ta­­ger ses jeux ou des objets avec les autres.

Exemple
Un compor­­te­­ment typique lors d’un jeu de bal­­lon, consiste à s’empa­­rer du bal­­lon et le
garder. En consé­­quence, les jeux col­­lec­­tifs à mettre en place ne doivent pas compor­­ter
trop d’inter­­ac­­tion (des jeux par addi­­tion de réus­­sites indi­­vi­­duelles, des équipes pas trop
nombreuses, de la coopé­­ra­­tion plu­­tôt que de l’oppo­­si­­tion, de règles peu nom­­breuses, mais
appliquées stric­­te­­ment).

Cepen­­dant, d’autres études, celles de P. Vayer et Ch. Ron­­cin (déjà cité) mettent en
évidence que lorsque dans un groupe, les enfants commu­­niquent, les acti­­vi­­tés cohé­­
sives « jouer avec » sont plus nom­­breuses que les acti­­vi­­tés conflic­­tuelles. Dès cet âge,
on sait que les enfants peuvent être atti­­rés mutuel­­le­­ment ; le groupe les sécu­­rise.
Créer des groupes affinitaires dans les jeux col­­lec­­tifs est adapté à leurs pos­­si­­bi­­
li­­tés et aspirations. Il ne faut pas hésiter à se référer à des travaux de recherche
pour justifier une ou des propositions pédagogiques. Ces références, ainsi que des
témoignages de votre propre expérience permettent de répondre de façon com­
plète aux questions posées dans un sujet.

3.4 De 6 à 9 ans : l’accep­­ta­­tion de la règle


L’enfant, dès lors, prend réel­­le­­ment en compte « l’autre », il pra­­tique des jeux à règle,
cette règle étant selon J. Piaget « une régu­­la­­rité impo­­sée par le groupe ».
Il accepte de res­­pec­­ter des règles éta­­blies pour tout un groupe, il devient capable
affectivement (cognitivement aussi, nous l’avons vu) de se mettre à la place de
l’autre.

Exemple
S’il commet une vio­­lence envers un cama­­rade dans un jeu de lutte, par exemple, il com-
prend l’argu­­ment qu’il n’aime­­rait pas lui-­même subir ce qu’il a fait subir à un autre.
On peut commen­­cer à lui pro­­po­­ser d’arbi­­trer des ren­­contres en acti­­vi­­tés de combat ou
en jeux col­­lec­­tifs ; on peut aussi lui pro­­po­­ser de parer un cama­­rade en gym­­nas­­tique, de
prendre une part active dans l’ani­­ma­­tion d’un échauf­­fe­­ment, bref de prendre soin des
autres, de leur sécu­­rité.

124
Chapitre 11 • Rela­­tions entre le déve­­lop­­pe­­ment de l’enfant et l’EPS EPS et santé

3.5 À par­­tir de 10-11 ans : vers la socia­­li­­sa­­tion,


le besoin d’affi­­lia­­tion, la recherche de l’ori­­gi­­na­­lité
Plus l’on s’approche de l’ado­­les­­cence, plus les élèves vont se socia­­li­­ser, commu­­ni­­
quer entre eux, expri­­mer le besoin de tra­­vailler en groupe, de coopé­­rer dans un pro­­
jet comme, par exemple, un pro­­jet artistique.
Le besoin d’affi­­lia­­tion, c’est-­à-dire le fait d’aimer se retrou­­ver ensemble, en bande
(bande de préadolescents puis d’ado­­les­­cents) se fait sen­­tir.
Le préadolescent aime être conforme à ses pairs : aspect ves­­ti­­men­­taire, coif­­fure,

EPS et santé
pratiques musi­­cales, mais aussi pra­­tiques déviantes (la consom­­ma­­tion de ciga­­rette
chez de jeunes enfants, par­­fois).
Il aime aussi être ori­­gi­­nal, on évoque, à cet âge, le début de la crise d’ori­­gi­­na­­lité
juvénile : on cherche à se dif­­fé­­ren­­cier de son milieu fami­­lial, on pro­­voque, on veut se
faire remar­­quer. La per­­son­­na­­lité de cha­­cun émerge de façon plus nette.

Exemple
L’inté­­gra­­tion dans une équipe en jeux col­­lec­­tifs, la par­­ti­­cipation à l’éla­­bo­­ra­­tion d’une cho­­ré­­
gra­­phie en groupe, la pra­­tique des jeux d’orien­­ta­­tion ou d’autres acti­­vi­­tés en pleine nature
sont des pra­­tiques adap­­tées à cette fin de sco­­la­­rité pri­­maire. Elles per­­mettent les interactions
positives entre pairs, elles laissent une part d’auto­­no­­mie et de res­­pon­­sa­­bi­­lité à l’élève.

4 Les déve­­lop­­pe­­ments moteur, cogni­­tif et affec­­tif :


trois champs en per­­pé­­tuelle inter­­ac­­tion
À l’issue de cette pré­­sen­­ta­­tion du déve­­lop­­pe­­ment de l’enfant, il est impor­­tant de
souligner combien ces trois champs sont en per­­pé­­tuelle inter­­ac­­tion.
Dans les situa­­tions vécues en EPS, l’enfant engagé dans une tâche motrice met en
jeu ses res­­sources motrices, sa réflexion, son affec­­ti­­vité.

Exemple
Une conduite rele­­vant de l’égo­­cen­­trisme enfan­­tin chez un enfant de 5 ans, qui ne veut pas
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don­­ner son bal­­lon à un pair, s’explique à plu­­sieurs niveaux :


◗◗Au niveau affec­­tif, on comprend que l’enfant se croit seul, qu’il ne veut rien partager…
◗◗Au niveau cogni­­tif, on comprend qu’il n’a pas les res­­sources suf­­fi­­santes pour assimiler le
fait que dans un jeu d’équipe, un par­­te­­naire c’est un membre de sa propre équipe, qui
peut être mieux placé pour mar­­quer un point…

La connais­­sance des pos­­si­­bi­­li­­tés de l’enfant à ces dif­­fé­­rents niveaux (moteur, cogni­­tif,


affectif) per­­met à l’ensei­­gnant de poser un diag­­nos­­tic sur les échecs qu’il constate
en classe d’EPS et de pro­­po­­ser des situa­­tions adap­­tées aux causes des échecs.

125
EPS et santé Partie 2 • Pré­­pa­­rer l’épreuve d’EPS

Un der­­nier exemple va per­­mettre de mon­­trer la per­­ti­­nence d’une telle approche.

Exemple
Un élève de 7 ans se déplace sur une poutre située à 50 cm du sol, il s’arrête et ne peut
plus pour­­suivre. De nom­­breuses pistes peuvent expli­­quer cet arrêt : il a peur de tom­­ber, il
craint le regard des autres (rai­­son affec­­tive), il n’arrive pas à s’équi­­li­­brer avec ses bras, il ne
coordonne pas ses mou­­ve­­ments pour se dépla­­cer (raison motrice), il ne se sou­­vient plus de
la suite de l’enchaî­­ne­­ment qu’il doit réa­­li­­ser (rai­­son cogni­­tive). On constate qu’un même
échec va pou­­voir s’ana­­ly­­ser différemment ; les situa­­tions pro­­po­­sées par l’ensei­­gnant pour
remé­­dier à cet échec seront, en conséquence, adap­­tées aux constats qui auront été faits.

!
Rappelons encore que le can­­di­­dat, dans cette épreuve d’EPS, doit s’appuyer sur la connais­­sance
du dévelop­pement de l’enfant pour pré­­sen­­ter les situa­­tions d’appren­­tis­­sage et les pro­­gres­­sions.

... Syn­­thèse ...

L’essen­­tiel à rete­­nir
Sur le plan du déve­­lop­­pe­­ment moteur, 5-6 ans est un âge char­­nière au niveau de l’acqui­­si­­tion des
habi­­le­­tés motrices. De 7 à 10-11 ans c’est l’âge de « la motri­­cité sportive ». À la fin du cycle 3,
l’adresse et la force de l’enfant aug­­mentent consi­­dé­­ra­­ble­­ment.
Sur le plan de l’atten­­tion et de la mémoire, l’enfant, avant 10 ans, est très défi­­ci­­taire par rap­­port à
l’adulte.
Les tâches pro­­po­­sées en EPS doivent s’appuyer aussi sur la connais­­sance des res­­sources cogni­­tives
et affec­­tives de l’enfant aux dif­­fé­­rents âges de la sco­­la­­rité.
Les can­­di­­dats ne doivent pas omettre d’argu­­men­­ter leurs pro­­po­­si­­tions en évo­­quant le déve­­lop­­pe­­
ment de l’enfant, lors­­qu’ils pré­­sentent des situa­­tions d’appren­­tis­­sage, des progressions.

Les mots-­clefs
•• Déve­­lop­­pe­­ment moteur •• Déve­­lop­­pe­­ment cogni­­tif
•• Déve­­lop­­pe­­ment affec­­tif •• Égo­­cen­­trisme enfan­­tin
•• Sché­­mas de base •• Besoin d’affi­­lia­­tion
•• « Motri­­cité spor­­tive »

Les textes et sites de réfé­­rence


•• Durand M., L’enfant et le sport, PUF, réédi­­tion 2011.
•• Vayer Ch. et Ron­­cin P., Les acti­­vi­­tés cor­­po­­relles chez le jeune enfant, PUF, 1988.
•• Winnicott D.-W., Les objets tran­­si­­tion­­nels, Payot, 2010.

126
Chapitre 12 • Aspects scien­­ti­­fiques des pra­­tiques motrices en EPS EPS et santé

12 Aspects scien­­ti­­fiques
des pra­­tiques motrices en EPS
Plan du chapitre

EPS et santé
1. La phy­­sio­­logie de l’effort : les filières éner­­gé­­tiques 127
2. Les grandes fonc­­tions car­­diaque, res­­pi­­ra­­toire 129
3. Les habi­­le­­tés motrices 131

1 La phy­­sio­­logie de l’effort : les filières éner­­gé­­tiques


Pour obte­­nir de l’éner­­gie méca­­nique, c’est-­à-dire, contrac­­ter ses muscles, pro­­duire
un mou­­ve­­ment, des pro­­ces­­sus méta­­bo­­liques sont obser­­vés dans l’orga­­nisme, ils per­­
mettent de transfor­­mer l’éner­­gie chi­­mique en éner­­gie méca­­nique.
En d’autres termes, lors­­qu’un sujet pra­­tique une acti­­vité phy­­sique, il « brûle » des
calories qui sont sto­­ckées au niveau de ses muscles, sous dif­­fé­­rentes formes et qui
vont lui per­­mettre de se mou­­voir, en se dépla­­çant, cou­­rant, lan­­çant, sau­­tant…
Selon le type d’effort, la filière éner­­gé­­tique mobi­­li­­sée sera dif­­fé­­rente.

1.1 Les trois filières éner­­gé­­tiques


On peut dis­­tin­­guer trois types d’efforts qui cor­­res­­pondent à la mise en jeu de trois
processus dif­­fé­­rents, de trois filières éner­­gé­­tiques. À chaque filière cor­­res­­pondent
une durée et une inten­­sité d’effort dif­­fé­­rentes.
•• La filière anaé­­ro­­bie (sans oxy­­gène) a­lactique (sans pro­­duc­­tion d’acide lac­­tique dans
l’orga­­nisme) : Elle est mise en jeu lors d’efforts brefs et intenses (ex : une course de
vitesse de 40 m). Lors de ce type d’effort, d’une dizaine de secondes, c’est une source
d’éner­­gie immé­­dia­­te­­ment dis­­po­­nible dans l’orga­­nisme, l’ATP (Adé­­no­­sine Tri Phos­­
phate) qui est uti­­li­­sée. Elle se reconsti­­tue immé­­dia­­te­­ment lorsque l’effort s’arrête.
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

•• La filière anaé­­ro­­bie (sans oxy­­gène) lac­­tique (avec pro­­duc­­tion d’acide lac­­tique à la suite
de la dégra­­da­­tion du glu­­cose stocké dans le muscle) : Elle est mise en jeu lors d’efforts
d’inten­­sité moyenne et d’une durée comprise entre une dizaine de secondes et deux
minutes (exemple : course de 400 m pour un adulte, de 100 m pour un enfant de 10 ans).
•• filière aéro­­bie (avec apport d’oxy­­gène) : Elle est mise en jeu pour des efforts longs,
La
à par­­tir de 2’ d’efforts et jus­­qu’à plu­­sieurs heures et peu intenses (comme la course en
durée ou encore la ran­­don­­née à pied ou en vélo). L’orga­­nisme est dans un état d’équi­
­libre car la consom­­ma­­tion d’oxy­­gène est compen­­sée par un apport suf­­fi­­sant d’oxy­­
gène ; le combus­­tible c’est le glu­­cose, il se reconstitue sans dette d’oxy­­gène.
Ces dif­­fé­­rentes filières éner­­gé­­tiques sont mises en jeu dans toutes les acti­­vi­­tés phy-
siques, elles ne se suc­­cèdent pas, mais se super­­posent, en fonc­­tion de l’inten­­sité et de
la durée de l’effort.

127
EPS et santé Partie 2 • Pré­­pa­­rer l’épreuve d’EPS

Dans une course de 100 m pour un adulte, le pro­­ces­­sus aéro­­bie est mis en jeu à 10 % alors
que le pro­­ces­­sus anaé­­ro­­bie est mis en jeu à 90 %. Dans une course de 10 000 m, le pro­­
ces­­sus aéro­­bie est mis en jeu à 90 % alors que le pro­­ces­­sus anaérobie ne l’est qu’à 10 %.

1.2 L’adap­­ta­­tion de l’enfant aux efforts


L’enfant dis­­pose des mêmes res­­sources éner­­gé­­tiques que l’adulte, mais dans des pro-
portions dif­­fé­­rentes.
•• L’enfant jeune (de 2-3 ans à 5-6 ans) est sur­­tout apte à sou­­te­­nir des efforts brefs et
intenses. La simple obser­­va­­tion d’un enfant de cet âge le prouve : il court, s’arrête,
repart ; il récu­­père vite, mais ne peut sou­­te­­nir un effort long­­temps.

Exemple
Rete­­nons que lors d’un effort anaé­­ro­­bie a­lactique, un enfant de 5 à 7 ans peut courir en
sprint au maxi­­mum 5’’, ce qui cor­­res­­pond à des dis­­tances de 10-15 m à 20-25 m. Vers 8-10
ans ce sera 7’’ d’efforts intenses pos­­sibles ; ils cor­­res­­pondent à des distances de 30 à 40 m.
REMARQUE

Ces dis­­tances de courses sont celles que l’on pré­­co­­nise dans les pro­­gres­­sions édi­­tées par le
minis­­tère de l’Édu­­ca­­tion natio­­nale. Elles s’appuient sur des données pré­­cises de la phy­­sio­­logie
de l’effort chez les enfants.

•• Par ailleurs, à par­­tir de 5-6 ans, un enfant devient capable de sou­­te­­nir des efforts
plus longs et de déve­­lop­­per ses capa­­ci­­tés aéro­­bies, ses capa­­ci­­tés à cou­­rir long­­temps,
en régulant sa res­­pi­­ra­­tion pour absor­­ber, puis consom­­mer de l’oxy­­gène.
•• Vers 6-7ans, il peut cou­­rir entre 6’ et 12’, puis à 8-10 ans entre 8’ et 15’.
•• Par contre, sur toute la durée de l’école élé­­men­­taire, l’enfant est défi­­ci­­taire dans la
filière anaé­­ro­­bie lac­­tique, il éprouve des dif­­fi­­cultés à pra­­ti­­quer de façon répé­­tée des
efforts intenses sur des durées de quelques minutes (2 minutes).

Toutefois, des efforts intenses et répé­­tés, comme par exemple 2 ou 3 séries de 5 à 10 sprints
d’une qua­­ran­­taine de mètres, en fin de cycle 3, sont béné­­fiques pour aug­­men­­ter les capa­­ci­­tés
REMARQUE

aérobies. (O. Bar-­Or., « Les efforts intenses brefs et répé­­tés », revue EPS1, 2000). Comme le
soulignent Ratel et Martin (2012), et contrairement aux idées reçues, il n’est donc ni inutile ni
dangereux, sur le plan physiologique, de solliciter la filière anaérobie lactique chez les enfants
et de leur proposer des efforts intenses et répétés. Cette forme de course, plus attrac­­tive per­­
met de diver­­si­­fier les situa­­tions pédagogiques.

1.3 L’adap­­ta­­tion de l’adulte (pra­­tique spor­­tive


du can­­di­­dat pou­­vant être ques­­tion­­née)
L’adulte peut tra­­vailler dans les 3 filières éner­­gé­­tiques décrites pré­­cé­­dem­­ment.
•• Le tra­­vail en aéro­­bie, quel que soit le sport pra­­ti­­qué, consti­­tue une base qui permet : de
mieux résis­­ter à la fatigue engen­­drée par la pra­­tique phy­­sique, de deve­­nir endurant.
•• Lors­­qu’il pra­­tique du foo­­ting ou de la nata­­tion, ou de la marche (nor­­dique ou rapide
ou moins sou­­te­­nue), le spor­­tif pra­­tique des efforts aéro­­bies.
128
Chapitre 12 • Aspects scien­­ti­­fiques des pra­­tiques motrices en EPS EPS et santé

•• Lors­­qu’il pra­­tique des jeux de raquettes ou des sports col­­lec­­tifs il sol­­li­­cite davantage
la filière anaé­­ro­­bie lac­­tique.
•• Lors­­qu’il pra­­tique des sports de combat, des lancers en ath­­lé­­tisme ou du sprint, il
sollicite majoritairement la filière anaé­­ro­­bie a­lactique.
Il est à remar­­quer à nou­­veau que dans la réa­­lité de la pra­­tique spor­­tive, les filières
énergétiques se super­­posent.

Exemple
Ainsi, dans une course de 1 500 m (ancienne épreuve proposée au candidats au CRPE) l’ef-
fort déve­­loppé s’appuie à 50 % sur la filière anaé­­ro­­bie lac­­tique et à 50 % sur la filière aéro­­

EPS et santé
bie. C’est pour cela que l’entraî­­ne­­ment à cette épreuve compor­­tait à la fois de la course de
durée et de la course frac­­tion­­née, plus intense.

Des tests peuvent être pro­­po­­sés pour mesu­­rer les capa­­ci­­tés aéro­­bies des adultes (et
également des élèves). Ils prennent des formes dif­­fé­­rentes mais le prin­­cipe en est le
même, il s’agit de mesu­­rer la vitesse maximale aéro­­bie ou VMA. Cela repré­­sente
la vitesse horaire maxi­­mum jus­­qu’à laquelle un sujet peut cou­­rir pen­­dant un effort
d’inten­­sité crois­­sante. La VMA est un indi­­ca­­teur de la pos­­si­­bi­­lité, pour chaque sujet,
d’uti­­li­­ser l’oxy­­gène de façon opti­­male ; elle ren­­voie au débit maxi­­mum d’oxy­­gène
consommé lors d’un effort (VO2Max). Glo­­ba­­le­­ment, on admet qu’elle est un indi­­
ca­­teur de l’endu­­rance des sujets.

Exemple
Le test de Luc Léger (appelé aussi le test-­navette car le cou­­reur fait des allers et retours
sur une piste) per­­met, entre autres tests, de mesu­­rer la VMA. Il s’agit de cou­­rir de façon
progressivement accé­­lé­­rée (1 km/h en plus toutes les 2 minutes, repé­­rés par des signaux
sonores) jus­­qu’à un décro­­chage du sujet qui ne peut plus main­­te­­nir sa vitesse, on dit qu’il
atteint alors, son palier1. Il existe une ver­­sion de ce test adaptée à l’école pri­­maire.

La VMA d’un adulte varie en fonc­­tion du niveau d’entraî­­ne­­ment, de l’âge et du


genre. Pour avoir un ordre de gran­­deur, lorsque les can­­di­­dats au CRPE pré­­pa­­raient
l’épreuve de 1 500 m, les valeurs moyennes rele­­vées étaient : pour les femmes entre
8-9 km/h et 13-14 km/h ; pour les hommes entre 10-12 km/h et 20 km/h.

2 Les grandes fonc­­tions car­­diaque, res­­pi­­ra­­toire


© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

L’apti­­tude d’un sujet à l’effort déter­­mine la capa­­cité à trans­­por­­ter l’oxy­­gène de l’atmo­­


sphère vers les cel­­lules mus­­cu­­laires. Ce sont les fonc­­tions car­­diaque et respiratoire qui
per­­mettent ce trans­­port de l’oxy­­gène ainsi que l’éli­­mi­­na­­tion du gaz carbonique.

2.1 La fonc­­tion car­­diaque


Le cœur est une pompe qui per­­met le trans­­port, par le sang, de l’oxy­­gène vers les
cellules. Lors de l’exer­­cice mus­­cu­­laire, le rythme car­­diaque s’accé­­lère. Le rythme
cardia­que est un indi­­ca­­teur de l’inten­­sité de l’effort.

1. [ia94.ac-­creteil.fr/eps/resdep/docpeda/course_longue.pdf].

129
EPS et santé Partie 2 • Pré­­pa­­rer l’épreuve d’EPS

a. Chez l’adulte
Au repos, un adulte bat, en moyenne, à 70 pul­­sa­­tions/minute. La fré­­quence car­­
diaque maximale (FCM) est de 220 pul­­sa­­tions/minute moins l’âge. Ainsi, un homme
de 25 ans a une FCM de 220 – 25 = 195 pul­­sa­­tions/minute.

b. Chez l’enfant
Le rythme car­­diaque d’un enfant au repos est plus élevé :
•• entre 3 et 5 ans, il est de 105 puls/minute ;
•• entre 6 et 12 ans de 95 puls/minute.
La fré­­quence car­­diaque maximale est plus éle­­vée. Si l’on se réfère à la for­­mule, 220 – 5 ans
(ou 10 ans) on obtient des fré­­quences au-­delà de 200 pul­­sa­­tions minutes ; 210, 215 pul­­
sa­­tions car­­diaques par minute sont une valeur qui se situe dans les normes de ces âges.

2.2 La fonc­­tion res­­pi­­ra­­toire


La res­­pi­­ra­­tion apporte l’oxy­­gène dans les pou­­mons qui sera ensuite trans­­porté par le sang
au niveau cel­­lu­­laire afin de dégra­­der l’ATP, puis le glu­­cose ( se repor­­ter au Chapitre 12
« Les filières énergétiques ») ; elle per­­met aussi l’éva­­cua­­tion du gaz carbonique.
Lors de l’exer­­cice mus­­cu­­laire, la fré­­quence res­­pi­­ra­­toire s’accé­­lère pour répondre à la
demande accrue d’oxy­­gène dans l’orga­­nisme.

a. Chez l’adulte
Elle est de 12 à 16 cycles res­­pi­­ra­­toires par minute au repos. Elle passe à 40-50 en acti­­vité.
L’aug­­men­­ta­­tion de la fré­­quence res­­pi­­ra­­toire est un indi­­ca­­teur de l’inten­­sité de
l’effort, plus l’effort est intense plus la fré­­quence aug­­mente ; à par­­tir d’un cer­­tain
seuil, l’essouf­­fle­­ment est tel que le sujet doit s’arrê­­ter.

b. Chez l’enfant
Le rythme res­­pi­­ra­­toire au repos et en acti­­vité est éga­­le­­ment plus rapide que celui
de l’adulte. Pour un enfant de 10 ans, il est de 20 cycles par minute en moyenne au
repos et peut mon­­ter jus­­qu’à 55-60 cycles en acti­­vité.
C’est l’essouf­­fle­­ment, là aussi, qui va limi­­ter l’accé­­lé­­ra­­tion de la course, et
contraindre l’enfant à s’arrê­­ter.

c. En cours d’EPS
Il est inté­­res­­sant d’apprendre à contrô­­ler son rythme car­­diaque en « pre­­nant ses pul­­
sa­­tions ».
REMARQUE

Prendre son pouls : il s’agit de pla­­cer le pouce et l’index de part et d’autre du cou, là où
passent les caro­­tides, et de comp­­ter sur 15’’ par exemple, le nombre de pul­­sa­­tions. Il suf­­fira
ensuite de mul­­ti­­plier par 4 le nombre de pulsations comptées pour connaître son rythme
cardiaque par minute.

Les pul­­sa­­tions peuvent être prises dès la fin de l’effort et avant la reprise de l’acti­­vité.
On consi­­dère que l’enfant peut redé­­marrer son acti­­vité dès 100 pulsations minutes

130
Chapitre 12 • Aspects scien­­ti­­fiques des pra­­tiques motrices en EPS EPS et santé

(les mesures faites au repos sont plus basses, mais ces chiffres sont obte­­nus sur des
sujets complè­­te­­ment repo­­sés et sou­­vent en posi­­tion assise ou allongée).
Il est nor­­mal qu’après un effort, le rythme car­­diaque soit très élevé. L’ensei­­gnant ne
doit pas s’inquié­­ter face à un tel rythme. Ce qui doit davan­­tage l’inter­­pel­­ler, c’est le
temps de récu­­pé­­ra­­tion ; si au bout de quelques minutes, il ne constate pas d’amé­­lio­­
ra­­tion, il faut alors signa­­ler ce cas au méde­­cin et aux parents.
La fré­­quence lors d’un effort aéro­­bie va atteindre aussi des valeurs plus éle­­vées que
chez un adulte : entre 160 et 180 pul­­sa­­tions/minute pour un enfant de Cycle 3, après
15’ de course n’est pas inquié­­tant.
Pour amé­­lio­­rer les capa­­ci­­tés aéro­­bies, en course longue, on demandera à l’enfant

EPS et santé
d’être tou­­jours en aisance res­­pi­­ra­­toire ; on lui don­­nera des indi­­ca­­teurs :
•• pour pou­­voir cou­­rir long­­temps : pou­­voir par­­ler en cou­­rant ;
•• pour pou­­voir cou­­rir vite et long­­temps : pou­­voir par­­ler dès l’arrêt de la course.
REMARQUE

Le point de côté est dû à une mau­­vaise oxy­­gé­­na­­tion des muscles abdo­­mi­­naux, in­tercos­­taux
et du diaphragme ; pour le faire dis­­pa­­raître, demander à l’enfant de ralen­­tir son allure et de
res­­pirer plus profondément, sur­­tout d’expi­­rer à fond.

d. Du point de vue de la santé


L’entraî­­ne­­ment régu­­lier dans les acti­­vi­­tés aéro­­bies a pour effet de dimi­­nuer le rythme
car­­diaque au repos et de rendre ainsi le sujet plus apte à l’effort, moins fatigable.
La pra­­tique régu­­lière des acti­­vi­­tés aéro­­bies (course longue, nata­­tion, marche,
bicy­­clette…) joue un rôle impor­­tant dans la pré­­ven­­tion des maladi­es car­­diaques
mais aussi de celles liées au dia­­bète et au cho­­les­­té­­rol.
REMARQUE

Un élève asth­­ma­­tique a tout inté­­rêt à pra­­ti­­quer des acti­­vi­­tés aéro­­bies, cela va lui permettre
d’aug­­men­­ter son ampli­­tude res­­pi­­ra­­toire. Il faut prendre quelques pré­­cau­­tions : être très pro-
gressif dans l’effort, ne pas dépas­­ser un seuil au-­delà duquel une crise d’asthme risque d’être
déclen­­chée (ce seuil étant indi­­vi­­duel pour chaque enfant).

La res­­pi­­ra­­tion per­­met de mieux contrô­­ler son stress, elle joue un rôle impor­­tant
dans la relaxa­­tion mus­­cu­­laire.
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

3 Les habi­­le­­tés motrices


Une habi­­leté motrice est une res­­source qui relève de la « capa­­cité à éla­­bo­­rer une
réponse effi­­cace et éco­­no­­mique pour atteindre un objec­­tif pré­­cis » (Durand, 2011).
Comman­­dées par un pro­­gramme neuro­moteur, les habi­­le­­tés motrices inter­­viennent
sur les capa­­ci­­tés à agir phy­­si­­que­­ment sur son envi­­ron­­ne­­ment, à se dépla­­cer, à mani­­
pu­­ler des objets, à cou­­rir, à lan­­cer une balle, à prendre des impul­­sions…
On dis­­tingue :
•• les habi­­le­­tés loco­­mo­­trices : mar­­cher, cou­­rir, grim­­per, sau­­ter… ;

131
EPS et santé Partie 2 • Pré­­pa­­rer l’épreuve d’EPS

•• les habi­­le­­tés non loco­­mo­­trices : elles concernent les appuis, les équi­­libres, les mani­
pulations d’objets, les habi­­le­­tés plus fines comme l’écri­­ture aussi.
Être habile, c’est être capable d’auto­­ma­­ti­­sation, de dis­­so­­cia­­tion, d’équi­­li­­bra­­tion, de
coordination dans les actions motrices ; c’est glo­­ba­­le­­ment ce dont est capable un
enfant à par­­tir de l’âge de 6 ans.

3.1 Être capable d’auto­­ma­­ti­­sation


•• C’est pas­­ser d’une action contrô­­lée par le regard avec une centration visuelle à une
action avec un contrôle kines­­thé­­sique dans laquelle le regard n’est plus néces­­saire
pour savoir ce que le corps fait. Lors­­qu’il y a auto­­ma­­ti­­sation, le regard peut se décen­
­trer, on peut agir tout en s’infor­­mant sur son envi­­ron­­ne­­ment.

Exemple
Un élève de cycle 3 qui se déplace en roller ne regarde plus ses pieds mais il regarde les
autres pour ne pas entrer en contact avec eux, le sla­­lom qu’il doit réaliser ou encore la ligne
d’arri­­vée d’un cir­­cuit.

3.2 Être capable de dis­­so­­cia­­tion


C’est pas­­ser d’une action glo­­bale où tout le corps est en action à une action où seule-
ment une par­­tie du corps est mobi­­li­­sée pour agir et où seuls les muscles nécessaires
à l’action sont uti­­li­­sés.

Exemple
Pour réa­­li­­ser un tir dans un but de hand-­ball, les pieds vont se fixer au sol (exemple : trois
pas en appui), le bras lan­­ceur va pous­­ser le bal­­lon dans le but, l’autre bras va « se fixer » et
le regard du joueur va s’orien­­ter soit vers le gar­­dien de but soit vers un adversaire ou vers
la ligne de zone qu’il ne faut pas fran­­chir (exi­­gence régle­­men­­taire du hand-­ball). Le joueur
a fait preuve de dis­­so­­cia­­tion segmentaire.

3.3 Être capable d’équi­­li­­bra­­tion


C’est pas­­ser d’une situa­­tion où le dés­­équi­­libre est refusé, où l’enfant cherche à tout
prix à res­­ter en posi­­tion ver­­ti­­cale, à une situa­­tion de dés­­équi­­libre accepté, maî­­trisé,
contrôlé.

Exemple
En nata­­tion, le débu­­tant, passe d’une nage en posi­­tion presque verticale, tête rele­­vée, à une
nage en posi­­tion hori­­zon­­tale ven­­trale ou dor­­sale avec une tête non plus en ex­tension mais
plu­­tôt placée en flexion.

Du point de vue de l’équi­­li­­bra­­tion, le posi­­tion­­ne­­ment de la tête est fon­­da­­men­­tal.


Cela s’explique par les rôles de l’appa­­reil ves­­ti­­bu­­laire : l’oreille interne res­­pon­­
sable de l’équi­­li­­bra­­tion et aussi par celui des yeux qui per­­mettent la prise de repères

132
Chapitre 12 • Aspects scien­­ti­­fiques des pra­­tiques motrices en EPS EPS et santé

visuels. On peut aussi pré­­ci­­ser que cette équi­­li­­bra­­tion se fait par étapes : refus
du dés­­équi­­libre, puis accep­­ta­­tion du dés­­équi­­libre, mais avec pré­­sence de gestes
para­­sites (mou­­li­­nets de bras avant de plon­­ger), puis contrôle du dés­­équi­­libre par
anti­­­ci­­pation.

Exemple
Après un appel sur la planche du plon­­geoir, l’enfant qui plonge posi­­tionne sa tête en flexion,
place ses bras de chaque côté de ses oreilles, bref, il adopte une position dès la fin de son
appel sur le plon­­geoir qui lui per­­met­­tra d’entrer dans la pis­­cine la tête la pre­­mière.

EPS et santé
3.4 Enfin, être capable de coor­­di­­na­­tion
C’est pas­­ser d’une action où les dif­­fé­­rents élé­­ments sont jux­­ta­­po­­sés, réa­­li­­sés les uns
après les autres (avec sou­­vent des temps d’arrêt entre chaque mou­­ve­­ment) à une
action où les éléments s’enchaînent harmonieusement, avec flui­­dité.

Exemple
En gym­­nas­­tique, un enfant qui apprend un enchaî­­ne­­ment de deux actions : rou­­ler en avant,
puis réa­­li­­ser un saut ver­­ti­­cal, va d’abord rou­­ler puis se relever en pous­­sant sur ses mains au
sol, puis s’arrê­­ter en posi­­tion debout, puis flé­­chir ses jambes pour prendre une impul­­sion
pour faire un saut ver­­ti­­cal. Après apprentissage, il enchaî­­nera dans une même action sans
temps d’arrêt la récep­­tion de sa rou­­lade et l’impul­­sion de son saut.

Syn­­thèse

L’essen­­tiel à rete­­nir
Sur le plan éner­­gé­­tique, l’enfant dis­­pose des mêmes res­­sources que l’adulte, mais dans des pro­­por­­
tions dif­­fé­­rentes. Les trois filières éner­­gé­­tiques mises en jeu dans l’orga­­nisme cor­­res­­pondent à des
durées et des inten­­si­­tés d’effort dif­­fé­­rentes.
Sur les plans car­­diaque, res­­pi­­ra­­toire, l’enfant a des rythmes plus éle­­vés que l’adulte et ce constat n’est
pas inquié­­tant ; ce sont les capa­­ci­­tés de récu­­pé­­ra­­tion qui doivent faire l’objet d’une atten­­tion par­­ti­­cu­­lière.
Être habile, c’est être capable d’auto­­ma­­ti­­sation, de dis­­so­­cia­­tion, d’équi­­li­­bra­­tion, de coor­­di­­na­­tion dans
les actions motrices.
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Les mots-­clefs
•• Filières éner­­gé­­tiques •• Habi­­le­­tés motrices
•• Fonc­­tion car­­diaque, res­­pi­­ra­­toire

Les textes et sites de réfé­­rence


•• « Bases phy­­sio­­lo­­giques de l’acti­­vité physique », in Le guide de l’ensei­­gnant, Tome 1, Édi­­tions
Revue EPS, 1995, p. 101.
•• O. Bar-Or., « Les efforts intenses brefs et répétés », revue EPS1, 2000.
•• S. Ratel et V. Martin., « Les exercices anaérobies lactiques chez les enfants : la fin d’une idée
reçue ? », revue Sciences et Sports, vol. 27, 2012.

133
Cours et méthodes Aspects scien­­ti­­fiques des pra­­tiques motrices en EPS

Au-delà de l’évaluation des « compétences du candidat pour l’enseignement de l’éducation


physique et sportive (EPS) », la première partie de la seconde épreuve orale du CRPE évalue
« la connaissance de la place de cet enseignement dans l’éducation à la santé à l’école
primaire »
Les réponses à propos des questions relatives à la place de l’éducation à la santé dans l’ensei-
gnement de l’EPS, qu’elles soient intégrées dans le dossier remis au candidat au moment de la
préparation, ou qu’elles soient posées oralement par le jury, se doivent d’être argumentées,
réfléchies et « bien préparées ».
Dans ce chapitre, il s’agira, d’abord, de réfléchir sur la santé et l’éducation à la santé à l’école,
puis de mettre en évidence les effets bénéfiques des pratiques motrices en EPS sur la santé
des enfants.
Actuellement, la santé à l’école est une priorité nationale :
•• La circulaire N° 2011-216 du 2 décembre 2011 identifie sept priorités dont l’hygiène
de vie, l’éducation nutritionnelle, l’éducation à la sexualité, la prévention des conduites
addictives et des jeux dangereux.
•• Dans la circulaire n° 2017-045 du 9 mars 2017 pour la rentrée 2017, le souci de la santé
des écoliers est réitéré sans conteste : « L’aide aux élèves et la volonté d’offrir à tous
les mêmes chances passent par la mise en œuvre d’une politique de santé scolaire
ambitieuse. C’est ainsi qu’afin de concourir à la démarche de promotion de la santé
(éducation, prévention et protection), tous les élèves bénéficient d’un parcours éducatif
de santé (PES) de la maternelle au lycée. Il présente et regroupe les dispositifs et les
activités pédagogiques et éducatives mises en place en lien avec le socle commun de
connaissances, de compétences et de culture et les enseignements. Le PES nécessite la
collaboration de tous les acteurs pédagogiques, éducatifs, de direction, sociaux et de
santé dans les écoles et les établissements scolaires et l’action des comités académiques
d’éducation à la santé et à la citoyenneté (CAESC). »
•• Dans le décret n° 2015-372 du 31 mars 2015, le nouveau socle commun de connaissances,
de compétences et de culture rappelle que l’élève doit être « conscient des enjeux de
bien-être et de santé des pratiques alimentaires et physiques ».

134
Cours et méthodes Aspects scien­­ti­­fiques des pra­­tiques motrices en EPS

Sous-partie 2.2
Édu­­quer
à la santé en EPS

13. Santé et éducation à la santé 136


14. Les effets bénéfiques des pratiques motrices sur la santé en EPS 142

135
EPS et santé Partie 2 • Pré­­pa­­rer l’épreuve d’EPS

13 Santé et éducation
à la santé

Plan du chapitre
1. Défi­­nir la notion de santé 136
2. L’édu­­ca­­tion à la santé 137

1 Défi­­nir la notion de santé


1.1 Les pre­­mières défi­­ni­­tions
À tra­­vers les époques, plu­­sieurs défi­­ni­­tions ont été don­­nées. Pour Hippocrate
(ive siècle av. J-­C), il s’agit de « l’équi­­libre fra­­gile et har­­mo­­nieux du tout ». Au
xvii e siècle, Descartes parle du « plus grand de tous nos biens ». Dans l’ency­­clo­­pé­­die
de Diderot et d’Alembert, la santé est défi­­nie comme « un état par­­fait ».
Depuis le début du xixe siècle, on par­­tage volon­­tiers cette défi­­ni­­tion géné­­rale de la santé :
l’absence de mala­­die ou d’infir­­mité. Dans les années d’après-­guerre, à par­­tir de 1918,
comme en 1945, la popu­­la­­tion était majo­­ri­­tai­­re­­ment dénutrie ; elle avait subi des carences,
des bles­­sures et le souci majeur des gou­­ver­­nants était de réta­­blir une bonne santé dans la
popu­­la­­tion. Cette défi­­ni­­tion géné­­rale s’expli­­quait par le contexte socio-­historique de ces
périodes. Pour René Leriche (1879-1955), chi­­rur­­gien et phy­­sio­­lo­­giste, la santé est « une défi­­
ni­­tion en creux, par absence, en néga­­tif », ou encore : « la vie dans le silence des organes ».
Aujourd’hui la situa­­tion est dif­­fé­­rente ; pour­­tant, cette idée per­­dure dans l’opi­­nion
de nombreuses per­­sonnes. « Bonne année et sur­­tout, bonne santé » n’entend-­on
pas fréquemment au moment des vœux de nou­­velle année. Ce vœu de bonne santé
sous-­tend impli­­ci­­te­­ment l’absence de mala­­die.
Aujourd’hui, on s’accorde aussi à reconnaître que le han­­di­­cap n’est pas automati-
quement lié à la mau­­vaise santé. On peut être en bonne santé et se trou­­ver en situa­­
tion de han­­di­­cap ou por­­teur d’une mala­­die si celle-­ci est trai­­tée.

1.2 Une défi­­ni­­tion plus large de la santé


« La santé est un état de complet bien-­être phy­­sique, social et men­­tal et pas seule­­
ment l’absence de mala­­die et d’infir­­mité », pré­­cise l’Orga­­ni­­sa­­tion mon­­diale de la
santé (OMS) dès 1946.
Cette nou­­velle défi­­ni­­tion énon­­cée dès la fin de la seconde guerre mon­­diale ouvre la
notion de santé aux domaines du social et du psy­­chique. Elle insiste sur l’état de
bien-­être de la per­­sonne en bonne santé.
De cette défi­­ni­­tion qui reste d’actua­­lité, se dégage éga­­le­­ment un sen­­ti­­ment d’équi­­libre.

136
Chapitre 13 • Santé et éducation à la santé EPS et santé

1.3 Des défi­­ni­­tions cen­­trées sur la capa­­cité à agir


« La santé cor­­res­­pond à la situa­­tion dans laquelle un groupe ou un indi­­vidu peut
d’une part, réa­­li­­ser ses ambi­­tions et satis­­faire ses besoins (santé dyna­­mique) et,
d’autre part, évo­­luer avec son milieu et s’adap­­ter à celui-­ci (res­­sources de santé). La
santé est donc per­­çue comme une res­­source de la vie quo­­ti­­dienne et non comme le
but de la vie » (Charte d’Ottawa, 1986).
La charte d’Ottawa s’inté­­resse à la santé publique au niveau mon­­dial ; la défi­­ni­­
tion qu’elle donne de la santé indique un respect des droits de l’indi­­vidu, d’où qu’il
vienne et quel qu’il soit. L’indi­­vidu doit pou­­voir s’adap­­ter et agir sur son envi­­ron­­

EPS et santé
ne­­ment.
Dans le même esprit, Ivan Illich, (1926-2002) sou­­ligne que « la santé est la capa­­cité
que pos­­sède tout homme de s’affir­­mer face au milieu ou de prendre la res­­pon­­sa­­
bi­­lité de sa transfor­­ma­­tion ».

1.4 Édu­­quer à la santé à l’école


« L’édu­­ca­­tion à la santé vise à aider chaque jeune à s’appro­­prier pro­­gres­­si­­ve­­
ment des moyens d’opé­­rer des choix, d’adop­­ter des compor­­te­­ments res­­pon­­
sables, pour lui-­même comme vis-­à-vis d’autrui et de l’envi­­ron­­ne­­ment. Elle
per­­met ainsi de pré­­pa­­rer les jeunes à exer­­cer leur citoyenneté avec res­­pon­­sa­­bi­­
lité, dans une société où les ques­­tions de santé consti­­tuent une pré­­oc­­cu­­pa­­tion
majeure. Ni simple dis­­cours sur la santé, ni seule­­ment apport d’infor­­ma­­
tions, elle a pour objec­­tif le déve­­lop­­pe­­ment de compé­­tences. »
BOEN n° 45 du 3 décembre 1998.

Ce texte éma­­nant du minis­­tère de l’édu­­ca­­tion natio­­nale réaf­­firme que la santé


renvoie à un concept très large, qu’elle doit être « une pré­­oc­­cu­­pa­­tion majeure » et
qu’édu­­quer à la santé est en inter­­ac­­tion avec le fait d’édu­­quer à la citoyen­­neté.

2 L’édu­­ca­­tion à la santé
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Depuis tou­­jours, la santé des élèves a été une pré­­oc­­cu­­pa­­tion pour l’école de la Répu-
blique.
Aujourd’hui, cette néces­­sité d’édu­­quer à la santé, liée au constat de l’aggra­­va­­tion de
l’état de santé d’un nombre d’élèves crois­­sant, et éga­­le­­ment d’adultes, est réaf­­fir­­mée
dans plu­­sieurs textes offi­­ciels. L’école est un lieu pri­­vi­­lé­­gié pour assu­­rer une édu­­ca­­
tion à la santé en arti­­cu­­lation avec les ensei­­gne­­ments, adap­­tée à la fois aux attentes et
aux besoins des élèves ainsi qu’aux enjeux actuels de santé publique.
 education.gouv.fr/cid50297/la-­sante-des-eleves.html

137
EPS et santé Partie 2 • Pré­­pa­­rer l’épreuve d’EPS

Exemple
La pré­­ven­­tion du sur­poids et de l’obé­­sité – Un pro­­blème de santé publique
En France, l’accrois­­se­­ment des cas de sur­­charge pon­­dé­­rale et d’obé­­sité parmi les enfants et
les adultes devient un pro­­blème de santé publique.
L’obé­­sité est un fac­­teur de risque reconnu pour plu­­sieurs pro­­blèmes de santé : hyper­
tension, cho­­les­­té­­rol, dia­­bète, mala­­dies cardio­vascu­­laires, pro­­blèmes res­­pi­­ra­­toires, arthrite
et cer­­taines formes de can­­cer.
Le pro­­gramme natio­­nal nutri­­tion santé (PPNS) a pour objec­­tif : d’amé­­lio­­rer la santé des Fran­­
çais en agis­­sant sur la nutri­­tion et d’abais­­ser la pré­­va­­lence de l’obé­­sité et du surpoids
Un plan obé­­sité piloté par le minis­­tère chargé de la Santé témoigne d’une nou­­velle ambi-
tion interministérielle dans la lutte contre l’obé­­sité.
Mesures prises en milieu sco­­laire :
◗◗Inter­­dic­­tions de dis­­tri­­bu­­teurs de pro­­duits ali­­men­­taires : Les dis­­tri­­bu­­teurs automatiques
de bois­­sons et de pro­­duits ali­­men­­taires payants sont inter­­dits dans les établissements
sco­­laires depuis 2005. Les éta­­blis­­se­­ments sco­­laires sont inci­­tés à ins­­tal­­ler des fon­­taines
d’eau réfrigérée.
◗◗Pro­­mo­­tion de l’acti­­vité phy­­sique : La pré­­ven­­tion du sur­poids et de l’obé­­sité implique un
appren­­tis­­sage concer­­nant les apports et les dépenses éner­­gé­­tiques. Les cours d’édu­­ca­­
tion phy­­sique et spor­­tive (EPS) jouent un rôle essen­­tiel.

2.1 La cir­­cu­­laire n° 2011-216 du 2 décembre 2011


Cette cir­­cu­­laire pré­­cise les orien­­ta­­tions natio­­nales de la poli­­tique édu­­ca­­tive de santé :

« L’école a une double mis­­sion : l’édu­­ca­­tion à la santé des élèves et le suivi de


leur santé. L’édu­­ca­­tion à la santé est inté­­grée dans les pro­­grammes de l’école
pri­­maire… Le suivi de santé des élèves est assuré tout au long de la sco­­la­­rité.
Des bilans de santé sont orga­­ni­­sés au sein des éta­­blis­­se­­ments ».
« La poli­­tique édu­­ca­­tive de santé consti­­tue un fac­­teur essen­­tiel de bien-­être des
élèves, de réus­­site sco­­laire et d’équité. L’école joue un rôle essen­­tiel dans l’édu­­
ca­­tion à la santé, le repé­­rage, la pré­­ven­­tion, l’infor­­ma­­tion ».

Parmi les prin­­cipes essen­­tiels, on retient :

La valo­­ri­­sa­­tion de « la démarche de pro­­jet adap­­tée aux réa­­li­­tés et aux besoins


spé­­ci­­fiques de chaque école ou éta­­blis­­se­­ment, de l’ouver­­ture à de nou­­veaux
par­­te­­naires, et la responsabilisation de l’ensemble des acteurs du sys­­tème
édu­­ca­­tif ».

Parmi les objec­­tifs priori­­taires on retient :


•• l’édu­­ca­­tion nutri­­tion­­nelle et la pro­­mo­­tion des acti­­vi­­tés phy­­siques ;
•• la lutte contre les jeux dan­­ge­­reux, la pré­­ven­­tion des conduites addictives ;
•• la for­­ma­­tion aux premiers secours.

138
Chapitre 13 • Santé et éducation à la santé EPS et santé

Un Comité d’édu­­ca­­tion à la santé et à la citoyen­­neté (CESC) dans chaque établis-


sement doit être mis en place :

« L’édu­­ca­­tion à la santé est défi­­nie, sous forme d’un pro­­gramme d’actions,


dans le pro­­jet d’école et le pro­­jet d’éta­­blis­­se­­ment […]
Piloté par le chef d’éta­­blis­­se­­ment, le CESC est une ins­­tance de réflexion,
d’obser­­va­­tion et de veille, dans laquelle les parents sont repré­­sen­­tés. Les actions
menées dans ce cadre sont prises en charge par les per­­son­­nels volon­­taires des
éta­­blis­­se­­ments sco­­laires en lien, le cas échéant, avec les par­­te­­naires ins­­ti­­tution­­

EPS et santé
nels ou des asso­­cia­­tions agréées ».

Textes offi­­ciels et réfé­­rences concer­­nant le CESC :


•• Décret n° 2005-1145 du 9 sep­­tembre 2005 modi­­fiant le décret n° 85-924 du 30 août
1985 rela­­tif aux éta­­blis­­se­­ments publics locaux d’ensei­­gne­­ment,
•• Article 20. JORF n° 212 du 11 sep­­tembre 2005
Pour conclure sur cette cir­­cu­­laire on retient : « L’édu­­ca­­tion à la santé s’appuie sur :
les objec­­tifs et conte­­nus des ensei­­gne­­ments, des actions édu­­ca­­tives, la vie sco­­laire
des éta­­blis­­se­­ments ».
Elle per­­met aux élèves « d’acqué­­rir des connais­­sances et de déve­­lop­­per leur esprit
critique, d’être capables de faire des choix res­­pon­­sables ».
Aujourd’hui, le ministère édite sur son site (education.gouv.fr/cid50297/la-sante-
des-eleves.html) un article intitulé : « De la maternelle au baccalauréat. La santé
des élèves ». La santé demeure une préoccupation centrale en matière d’éducation :
« L’École a une double mission : l’éducation à la santé des élèves et le suivi de leur
santé. L’éducation à la santé est intégrée dans les programmes de l’école primaire ».

2.2 Le sport à l’école élé­­men­­taire


À côté de l’édu­­ca­­tion phy­­sique et spor­­tive, des acti­­vi­­tés spor­­tives sont pro­­po­­sées
aux élèves notam­­ment dans le cadre de l’Union spor­­tive de l’ensei­­gne­­ment du pre­­
mier degré (USEP). Ces acti­­vi­­tés se déroulent sur le temps sco­­laire, sous la forme de
ren­­contres inter­­classes, ou d’ini­­tiations à des acti­­vi­­tés spor­­tives en par­­te­­na­­riat, ou
non, avec des Fédé­­ra­­tions spor­­tives.
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L’USEP est le par­­te­­naire pri­­vi­­lé­­gié de l’école dans le domaine du sport.


Le site du minis­­tère pro­­pose un cadrage de ces acti­­vi­­tés spor­­tives en lien avec la santé.

Le sport sco­­laire contri­­bue à pro­­mou­­voir le respect de l’éthique et des valeurs


édu­­ca­­tives et huma­­nistes du sport. Il joue un rôle déter­­mi­­nant dans l’accès des
jeunes au sport et donne sens au « vivre ensemble » et à l’appren­­tis­­sage de la
vie asso­­cia­­tive. Il participe plei­­ne­­ment à la santé et à la pré­­ser­­va­­tion de l’inté­­
grité phy­­sique des élèves. C’est un atout pri­­vi­­lé­­gié pour l’éga­­lité des chances et
pour la for­­ma­­tion citoyenne des jeunes.

139
EPS et santé Partie 2 • Pré­­pa­­rer l’épreuve d’EPS

L’école doit aussi édu­­quer l’enfant à la santé, indé­­pen­­dam­­ment de la famille. Cela


concerne notam­­ment l’édu­­ca­­tion nutri­­tion­­nelle et la lutte contre l’obé­­sité.
 education.gouv.fr/cid4363/le-­sport-a-l-ecole-elementaire.html

2.3 La domaine 4 du socle commun


des connais­­sances, compé­­tences et de culture
Pour prendre soin de sa santé l’élève doit savoir que : « … la santé repose notam-
ment sur des fonctions biologiques coordonnées, susceptibles d’être perturbées par
des facteurs physiques, chimiques, biologiques et sociaux de l’environnement et que
certains de ces facteurs de risques dépendent de conduites sociales et de choix per-
sonnels. Il est conscient des enjeux de bien-être et de santé des pratiques alimen-
taires et physiques. Il observe les règles élémentaires de sécurité liées aux techniques
et produits rencontrés dans la vie quotidienne. »
COMMENTAIRE

L’EPS est pro­­pice à l’appren­­tis­­sage de l’hygiène de vie à celui


de la santé associé au respect de l'environnement : tenue de
sport à chan­­ger, comportements à la pis­­cine…

2.4 L’édu­­ca­­tion à la santé


dans les pro­­grammes du pre­­mier degré
À l’école mater­­nelle
« L’acti­­vité phy­­sique et les expé­­riences cor­­po­­relles contri­­buent au déve­­lop­­pe­­
ment moteur, sen­­so­­riel, affec­­tif et intel­­lec­­tuel de l’enfant… L’enfant découvre
les pos­­si­­bi­­li­­tés de son corps ; il apprend à agir en toute sécu­­rité tout en accep­­
tant de prendre des risques mesu­­rés, et à four­­nir des efforts tout en modu­­lant
son éner­­gie ».

Même si le terme de santé n’est pas employé, le souci du déve­­lop­­pe­­ment moteur,


sensoriel, affec­­tif, intel­­lec­­tuel, ren­­voie à la santé. Cet objec­­tif est lié à celui d’une pre­­
mière édu­­ca­­tion à la sécu­­rité.

à l’école élémentaire
Du CP jusqu’au CM2, les finalités éducatives touchent, entre autres finalités à
l’éducation à la santé : « Tout au long de la scolarité, l’éducation physique et
sportive a pour finalité de former un citoyen lucide, autonome, physiquement et
socialement éduqué, dans le souci du vivre-ensemble. Elle amène les enfants et
les adolescents à rechercher le bien-être et à se soucier de leur santé ».

La lec­­ture de ces trois extraits montre que la santé fait par­­tie inté­­grante des fina­­li­­tés de l’EPS.
140
Chapitre 13 • Santé et éducation à la santé EPS et santé

Pour terminer, on peut également reprendre la circulaire pour la préparation de la ren-


trée 2016, dans laquelle Najat Vallaud-Belkacem réaffirme la mission d’éducation à la
santé de l’école (circulaires n°2015-085 du 3 juin 2015 et n°2016-058 du 13 avril 2016) :

« Le parcours éducatif de santé (PES) s’inscrit dans une politique éducative globale
et est adossé à la nouvelle gouvernance académique. L’objectif de ce parcours vise la
réussite scolaire de tous les élèves et la réduction des inégalités sociales. Ce dispositif
est structuré autour de trois axes : l’éducation à la santé, la prévention et la protection
de la santé ».

EPS et santé
Syn­­thèse

L’essen­­tiel à rete­­nir
La santé, priorité natio­­nale, est « un état de bien-­être complet, phy­­sique social et mental ». L’indi­­
vidu en inter­­ac­­tion avec son milieu peut agir et réagir sur sa santé.
L’édu­­ca­­tion à la santé doit être fon­­dée sur des notions posi­­tives et non sur la crainte de mala­­dies.
Elle se centre sur l’acqui­­si­­tion par l’enfant de connais­­sances et de compétences in­dividuelles pour
ren­­for­­cer sa santé.
Elle doit débu­­ter dès le plus jeune âge et être pour­­sui­­vie tout au long de la sco­­la­­rité.
L’édu­­ca­­tion à la santé est une des fina­­li­­tés édu­­ca­­tives de l’EPS, elle est également réaffirmée dans
les 4 cycles, de l’école primaire au collège.
La cir­­cu­­laire du 2 décembre 2011 demande la créa­­tion d’un CESC par éta­­blis­­se­­ment sco­­laire. Édu­­quer
à la santé c’est par­­ti­­ci­­per à la compé­­tence du socle commun : « Développer l’auto­­no­­mie et l’ini­­tiative ».
L’USEP par­­ti­­cipe plei­­ne­­ment aux pro­­jets d’édu­­ca­­tion à la santé.
L’édu­­ca­­tion à la sécu­­rité et à la citoyen­­neté sont asso­­ciées, dans ces textes, à l’édu­­ca­­tion à la santé.
Les pro­­jets d’édu­­ca­­tion à la santé sont inté­­grés au pro­­jet d’école.

Les mots-­clefs
•• Bien-­être •• Agir et inter­agir
•• Comité d’Édu­­ca­­tion à la Santé •• Éducation à la santé
et à la Citoyen­­neté (CESC) •• USEP : Union Spor­­tive de l’ensei­­gne­­ment
•• Pro­­jet d’école du pre­­mier degré

Les textes et sites de réfé­­rence


•• Charte d’OTTAWA 1986.
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

•• Loi n° 83-634 du 13 juillet 1983 modi­­fiée, por­­tant droits et obli­­ga­­tions des fonc­­tion­­naires.
•• Loi Fillon « Loi d’orien­­ta­­tion et de pro­­gramme pour l’ave­­nir de l’école » 23 avril 2005.
•• JO n° 212 du 11 sep­­tembre 2005.
•• B.O. spécial n° 11 du 26 novembre 2015.
•• Cir­­cu­­laire N° 98-237 du 24-11-1998 : Orien­­ta­­tions pour l’édu­­ca­­tion à la santé à l’école et au col­­lège.
•• Décret n° 2005-1145 du 9 sep­­tembre 2005 modi­­fiant le décret n° 85-924 du 30 août 1985 rela­­tif
aux éta­­blis­­se­­ments publics locaux d’ensei­­gne­­ment, article 20.
•• Cir­­cu­­laire n° 2011-216 du 2 décembre 2011 : Poli­­tique édu­­ca­­tive de santé dans les ter­­ri­­toires ­aca­­dé­­miques.
•• Note de service n° 2019-087 du 28 mai 2019 → Circulaire de rentrée 2019 – Les priorités pour
l’école primaire.
•• « Le parcours éducatif de santé » : [eduscol.education.fr/cid105644/le-parcours-educatif-sante.html].

141
EPS et santé Partie 2 • Pré­­pa­­rer l’épreuve d’EPS

14 Les effets bénéfiques


des pratiques motrices
sur la santé en EPS
Plan du chapitre
1. Quelques don­­nées 142
2. L’édu­­ca­­tion à la santé en EPS 143
3. Ques­­tion­­ner sa propre pra­­tique de futur ensei­­gnant 145
4. Un exemple de volet de pro­­jet d’école
consa­­cré à l’édu­­ca­­tion à la santé 146

Historiquement, la filiation entre éducation physique et santé est ancienne. L’éduca-


tion physique a d’abord intéressé les médecins et ses premiers concepteurs considé-
raient l’éducation physique comme une thérapie, une médecine.
•• Le docteur Jean Edward Ruffier (1874-1964) écrivait dans sa méthode La culture
physique fondamentale sa devise : « La santé se mérite et se conquiert ».
•• Georges Hébert (1875-1957), initiateur de la Méthode naturelle, il rédigea de nom-
breux traités dont la devise commune était : « être fort pour être utile ».
•• docteur Jean Leboulch (1924-2001) était à la fois médecin et professeur d’éduca-
Le
tion physique ; il rédigea : Vers une science du mouvement humain : « l’EPS est à la
base du développement harmonieux de l’enfant », y affirme-t-il. Dans l’ouvrage :
Face au sport, il oppose l’EPS au sport, ce dernier étant jugé par lui (et de nombreux
professionnels de l’éducation) comme beaucoup moins bénéfique pour la santé.

1 Quelques don­­nées
1.1 Des constats
a. Chez les enfants
•• En moyenne, 20 % des enfants sont en sur­poids ou obèses, en France ; 36 % aux
États-­Unis et 38 % en Grèce, d’après l’enquête de la Haute Auto­­rité de Santé (HAT)
intitulée : « Sur­poids et obé­­sité de l’enfant et de l’ado­­les­­cent » (2011).
•• 18 % des enfants entre 7 et 9 ans sont en sur­poids (dont 3 % sont obèses) d’après
une enquête de l’INSERM inti­­tu­­lée « Acti­­vité phy­­sique, contextes et effets sur la
santé » (1er avril 2008).
•• 5 % des enfants souffrent d’anxiété (enquête de l’INSERM).

b. Et chez les adultes en France ?


•• 41 % des adultes sont en sur­poids ou obèses (Enquête INSERM, Ins­­ti­­tut Roche de
l’Obésité, SOFRES, 2003).

142
Chapitre 14 • Les effets bénéfiques des pratiques motrices sur la santé EPS et santé

•• Les mala­­dies cardio­vascu­­laires sont en hausse (enquête de l’INSERM).


•• Les troubles du som­­meil sont en hausse (enquête de l’INSERM).
•• Une fra­­gi­­lité du sque­­lette avec une perte de résis­­tance des os et une perte de masse
osseuse, est consta­­tée de plus en plus fré­­quem­­ment, plus par­­ti­­cu­­liè­­re­­ment chez les
femmes (enquête de l’INSERM).
•• Les addictions (alcool, tabac, etc.) sont en forte hausse chez les jeunes (enquête de
l’INSERM).
Le constat d’une cer­­taine mau­­vaise santé chez les enfants est complété par un constat
encore plus alar­­mant chez les adultes. Il est éta­­bli qu’une démarche pré­­ven­­tive est efficace.
Des enfants en bonne santé ont moins de chance d’être en mau­­vaise santé à l’âge adulte.

EPS et santé
Cela jus­­ti­­fie une prise en charge par l’état, à tous les âges, de ce pro­­blème qui s’ampli­­fie.

1.2 Face à ce constat des solu­­tions


Le minis­­tère de la santé a mis en place par le biais du Pro­­gramme natio­­nal
­nutri­­tion santé (PNNS) des outils sur la thé­­ma­­tique « Bouger-­Manger ». Le site
 mangerbouger.fr, créé dans le cadre de ce PNNS offre de nom­­breuses pistes pour
lut­­ter contre le sur­poids à tous les âges de la vie.
L’INSERM a réa­­lisé des recherches sur le lien entre acti­­vité phy­­sique et santé et a établi que :

a. Pour les enfants


•• Un mini­­mum de 1 heure/j d’acti­­vité phy­­sique d’inten­­sité modé­­rée à éle­­vée est sou-
haitable.
•• Une acti­­vité spor­­tive durant l’enfance ou l’ado­­les­­cence aug­­mente la pro­­ba­­bi­­lité de
pratiquer un sport durant l’âge adulte.

b. Pour les adultes


•• Une étude pros­­pec­­tive publiée fin 2007 et por­­tant sur 250 000 per­­sonnes montre
qu’une pra­­tique à un niveau voi­­sin de celui des recom­­man­­da­­tions pour l’acti­­vité
d’inten­­sité modérée (au moins 3 heures par semaine) ou pour l’acti­­vité d’inten­­sité
éle­­vée (au moins 20 minutes 3 fois par semaine) entraîne une réduc­­tion du risque
de mor­­ta­­lité acci­­den­­telle de l’ordre de 30 %.
•• Une acti­­vité de type aéro­­bie (marche) ou de ren­­for­­ce­­ment mus­­cu­­laire (gymnastique
en salle de sport), 3 à 5 fois par semaine, pra­­ti­­quée à une inten­­sité modé­­rée (séquences
de 30 minutes), pen­­dant au moins 12 semaines consé­­cu­­tives, en groupe ou indi­­vi­­
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duel­­le­­ment avec un coach a des effets posi­­tifs sur le bien-­être et la qua­­lité de vie, l’amé­
­lio­­ra­­tion de l’équi­­libre men­­tal.
•• On constate éga­­le­­ment des béné­­fices sur l’appa­­reil musculo-­squelettique (ostéo­
porose et arthrose) ainsi qu’une aide au contrôle de la sur­­charge pon­­dé­­rale.

2 L’édu­­ca­­tion à la santé en EPS


2.1 Les dif­­fi­­cultés les plus ren­­contrées à l’école primaire
•• Le sur­poids et l’obé­­sité.
•• L’hygiène (poux ; hygiène géné­­rale, bucco-­dentaire ; mau­­vaises habi­­tudes prises en famille).

143
EPS et santé Partie 2 • Pré­­pa­­rer l’épreuve d’EPS

•• Des dif­­fi­­cultés dans la sta­­tique de la colonne ver­­té­­brale (dos rond, sco­­lioses).


•• La mal­­nu­­tri­­tion soit avec de la sur­nutri­­tion, soit de la sous-­nutrition ou des apports
nutritifs mal équi­­li­­brés.
•• Les acci­­dents domes­­tiques (ils touchent au domaine de la sécu­­rité lié à celui de la santé).

2.2 Comment contri­­buer à résoudre ces dif­­fi­­cultés ?


a. En pro­­gram­­mant des acti­­vi­­tés phy­­siques
à impact posi­­tif pour la santé
•• Des acti­­vi­­tés favo­­ri­­sant l’endu­­rance
Les acti­­vi­­tés d’endu­­rance mettent en jeu les sys­­tèmes res­­pi­­ra­­toire et car­­diaque, en
douceur, elles sont très pré­­ven­­tives de nom­­breuses mala­­dies qui arrivent à l’âge
adulte (maladies car­­diaques, cho­­les­­té­­rol, dia­­bète secondaire…)
Ce sont essen­­tiel­­le­­ment la course longue, la ran­­don­­née, la course d’orien­­ta­­tion, les
activités phy­­siques de pleine nature (VTT, kayak…), la nata­­tion ; pour ce qui concerne
la nata­­tion, remar­­quons qu’il faut déjà avoir des acquis pour pra­­ti­­quer, par exemple,
10’ de nage sans temps d’arrêt.

Exemple
Face à cer­­tains compor­­te­­ments typiques d’élèves : ils vont très vite, « forcent » ; l’ensei­­
gnant peut pro­­po­­ser des contrats en dis­­tance et temps pour réguler ce tra­­vail. Si des élèves
sont très actifs, il sera plus judi­­cieux d’aug­­men­­ter les durées ou dis­­tances dans ces acti­­vi­­tés
plu­­tôt que de pro­­po­­ser d’aug­­men­­ter la vitesse d’exé­­cu­­tion.

•• Des acti­­vi­­tés complètes du point de vue mus­­cu­­laire


Les acti­­vi­­tés gym­­niques, les acti­­vi­­tés ath­­lé­­tiques, mais aussi la danse per­­mettent une mus­­
cu­­la­­ture équi­­li­­brée et un bon gai­­nage du bas­­sin. Elles contri­­buent à la prévention du mal
au dos, des mau­­vaises atti­­tudes. Mais l’ensei­­gnant doit être vigi­­lant lors d’exer­­cices de
ren­­for­­ce­­ment mus­­cu­­laire et véri­­fier le bon pla­­ce­­ment du bas­­sin, lors d’exer­­cices abdo­­mi­­
naux, par exemple.
•• Des acti­­vi­­tés pro­­po­­sant l’inté­­gra­­tion à un groupe
Les acti­­vi­­tés artistiques pro­­posent le plus sou­­vent une créa­­tion en groupe et des
prestations face à un public.
Les jeux spor­­tifs col­­lec­­tifs per­­mettent de s’inté­­grer à une équipe. Les jeux de lutte ou
de raquette pro­­posent un affron­­te­­ment enca­­dré par des règles. Toutes ces acti­­vi­­tés,
en procurant le plai­­sir de la pra­­tique en groupe pro­­curent des béné­­fices sur le plan
socio-­affectif et celui de l’équi­­libre men­­tal.
•• Des acti­­vi­­tés pour sen­­si­­bi­­liser à l’hygiène
En nata­­tion et acti­­vi­­tés aqua­­tiques, le dérou­­le­­ment des séances à la pis­­cine per­­met de
déve­­lop­­per des habi­­tus favo­­rables à l’hygiène (douche, pas­­sage dans les pédiluves, port
du bonnet pour évi­­ter la conta­­gion des poux). Il en va de même pour les jeux de lutte (se
cou­­per les ongles, se déchaus­­ser et donc être propre, s’atta­­cher les che­­veux pour lut­­ter).

144
Chapitre 14 • Les effets bénéfiques des pratiques motrices sur la santé EPS et santé

b. En pro­­po­­sant une pra­­tique régu­­lière sur le long terme


Les acquis vien­­dront avec la régu­­la­­rité de la pra­­tique qui doit se répar­­tir tout au long
de l’année sco­­laire et être en quan­­tité suf­­fi­­sante.
Voici quelques pistes pour assu­­rer cette régu­­la­­rité dans les dif­­fé­­rents types d’acti­­vi­­tés :

Exemple
En course longue, ne pas arrê­­ter après une unité d’appren­­tis­­sage de 10-12 semaines, mais
pour­­suivre sous la forme d’une mise en train par la course lente au début de chaque séance.
Pour les acti­­vi­­tés complètes du point de vue mus­­cu­­laire, ne pas s’arrê­­ter après le module de ce

EPS et santé
type d’acti­­vité et intro­­duire des rou­­tines d’échauf­­fe­­ment, à chaque séance, en pas­­sant en revue
les grands groupes mus­­cu­­laires afin d’avoir une régu­­la­­rité dans la mus­­cu­­la­­tion, les étirements.
Pour gar­­der de façon constante un carac­­tère col­­lec­­tif aux acti­­vi­­tés de l’EPS, don­­ner des
res­­pon­­sa­­bi­­li­­tés aux élèves. Ils peuvent contri­­buer à l’ins­­tal­­la­­tion et la ges­­tion du maté­­riel
pen­­dant le cours, ils peuvent être char­­gés des rôles d’orga­­ni­­sa­­teur, d’arbitre ou de mana-
ger, quelle que soit l’acti­­vité pra­­ti­­quée.
Pour conti­­nuer à sen­­si­­bi­­liser à l’hygiène, exi­­ger une tenue spé­­ci­­fique pour l’EPS et montrer
l’exemple en tant qu’ensei­­gnant, insis­­ter sur le fait qu’une tenue se change après le cours,
qu’il est néces­­saire, par exemple, de s’atta­­cher les che­­veux.

3 Ques­­tion­­ner sa propre pra­­tique


de futur ensei­­gnant
L’ensei­­gnant qui a en charge l’édu­­ca­­tion à la santé de ses élèves, joue, de fait, et
même par­­fois à son insu, un rôle de modèle pour ces der­­niers.
Le can­­di­­dat au concours de pro­­fes­­seurs des écoles, dans le cadre de cette pre­­mière par­­
tie d’épreuve va être inter­­pellé sur la santé, il va aussi devoir évo­­quer sa propre pra­­tique
spor­­tive, ses activités physiques ou les activités qu’il peut encadrer ou animer ou même
celles qu’il a vécues en tant qu’étudiant ou élève. Le rapport du jury d’oral 2 de l’académie
de Lyon de 2018 indiquait à propos de l’évocation du volet santé dans cette épreuve : « La
place de l’EPS dans l’éducation à la santé peut s’avérer discriminante. Trop fréquemment
cette place est considérée comme un allant-de-soi ou se définit par une affirmation non
approfondie : « il faut une pratique physique pour être en bonne santé ». Pour dépasser ces
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points de vue restrictifs, il convient d’envisager la place de l’EPS dans différentes dimen-
sions : physiologique, corporelle (plaisir, lutte contre la sédentarité, contre le surpoids,
connaissance de soi, de ses limites, de ses possibilités, etc.), psychosociale (dimension rela-
tionnelle, appartenance et estime de soi, etc.). Les meilleurs candidats prennent appui sur
une définition stabilisée de la santé (la définition de l’OMS par exemple), sur les textes fon-
dateurs et élargissent leur analyse à l’éducation, aux choix et au développement global des
élèves. Ils savent circonscrire lucidement la contribution de l’EPS et proposer des contenus
d’enseignement précis qu’ils aborderont à des moments choisis judicieusement. »
Il se peut aussi que, tout sim­­ple­­ment, l’adulte qui pré­­pare un concours de recru­­te­­
ment d’ensei­­gnant et qui ren­­contre de nom­­breuses contraintes d’emploi du temps
éprouve le besoin d’une pra­­tique régu­­lière. Voici quelques pistes pour s’assu­­rer une
bonne santé avec un mini­­mum de pra­­tique au quo­­ti­­dien.

145
EPS et santé Partie 2 • Pré­­pa­­rer l’épreuve d’EPS

•• Inté­­grer des dépla­­ce­­ments à sa vie de tous les jours (ex : aller à pied ou en vélo à
l’ESPE, ne jamais prendre l’ascen­­seur s’il y a un esca­­lier, se garer un peu plus loin
que d’habi­­tude, pré­­fé­­rer le vélo à la voi­­ture).
•• Se don­­ner des rendez-­vous pour une pra­­tique à deux ou à plu­­sieurs (jog­­ging, nata-
tion, pro­­me­­nade…) ou s’ins­­crire dans un club, un cours de danse…
•• créer des rituels au cours de la jour­­née (ex : asso­­cier à la toi­­lette du matin quelques
Se
mou­­ve­­ments abdo­­mi­­naux ou des éti­­re­­ments au moment du réveil, aller se pro­­me­­ner
le soir).
•• Uti ­­li­­ser, dans son envi­­ron­­ne­­ment, dans la mai­­son, ailleurs, des élé­­ments exis­­tants
à des fins de tra­­vail mus­­cu­­laire et/ou d’éti­­re­­ment (esca­­lier, mur, trot­­toirs, arbres).
•• Se fixer des objec­­tifs réa­­li­­sables et pro­­gres­­sifs (tenir un car­­net d’Acti­­vi­­tés Phy-
siques, réa­­li­­ser un pro­­gramme de remise en forme, selon son niveau).
•• Pra­­ti­­quer au moins 30’ par jour, au moins 5 jours sur 7, une ou des acti­­vi­­tés de son
choix (marche, jog­­ging lent, vélo, jeux de raquette…) de façon modé­­rée.

4 Un exemple de volet de pro­­jet d’école


consa­­cré à l’édu­­ca­­tion à la santé
Comme dans tout pro­­jet, des étapes vont être sui­­vies.

4.1 Contexte
Ce pro­­jet concerne deux classes de CM2 en milieu urbain, dans un quar­­tier défa­­
vo­­risé. 50 élèves au total sont concer­­nés : 26 filles et 24 gar­­çons répar­­tis dans deux
classes, res­­pec­­ti­­ve­­ment de 23 et 27 élèves.

4.2 Constat
•• Sur les deux classes 9 élèves sont en sur­poids dont deux sont obèses.
•• Après enquête, de nom­­breux élèves passent une grande par­­tie de leurs loi­­sirs devant
un écran (télé­­vi­­sion, jeux élec­­tro­­niques à l’ordi­­na­­teur).
•• Dix d’élèves pra­­tiquent un sport le mer­­credi ou le week-­end.
•• Deux élèves pra­­tiquent une acti­­vité de plein air en famille, une fois par semaine.
•• Sur la tota­­lité des deux classes, envi­­ron vingt enfants ne prennent pas leur déjeuner
à la res­­tau­­ra­­tion sco­­laire ; cer­­tains mangent « très rapi­­de­­ment » à la mai­­son et vont
jouer dehors avant de reprendre la classe.
En résumé, beau­­coup d’élèves ont un mode de vie plu­­tôt séden­­taire. Quelques élèves
se nour­­rissent peu ou mal le midi. Presque 20 % sont en sur­poids.

4.3 Objec­­tifs
•• Amé­­lio­­rer ce bilan.
•• Sen­­si­­bi­­liser les élèves à la néces­­sité de l’acti­­vité phy­­sique et au bien man­­ger : « bouger-­
manger ».
•• Appor­­ ter des connais­­sances, mais aussi des pra­­tiques en sciences expé­­ri­­men­­tales
(sciences de la vie) et en EPS.

146
Chapitre 14 • Les effets bénéfiques des pratiques motrices sur la santé EPS et santé

4.4 Actions mises en place pour les deux classes


•• En EPS : Dans le cadre du déve­­lop­­pe­­ment de la compé­­tence « Produire une per­­for­­
mance optimale, mesurable à une écheance donnée », un module de 12 séances de
course longue inti­­tulé « Rem­­plir mon contrat » :
– apprendre à cou­­rir de plus en plus long­­temps en aisance res­­pi­­ra­­toire (une quin-
zaine de minutes) ;
– éva­­luer ses pos­­si­­bi­­li­­tés du moment en choi­­sis­­sant un contrat adapté à ses possibilités ;
– pro­­gres­­ser et noter les contrats réa­­li­­sés tout au long du module.
•• En Sciences Expé­­ri­­men­­tales : Dans le cadre du cha­­pitre « Hygiène et santé : actions

EPS et santé
béné­­fiques ou nocives de nos compor­­te­­ments, notam­­ment dans le domaine du
sport, de l’ali­­men­­ta­­tion », un ensemble de 12 séances de sciences expé­­ri­­men­­tales
inti­­tulé « Savoir bien manger-­bouger » :
– connaître les dif­­fé­­rents groupes ali­­men­­taires ;
– apprendre à man­­ger équi­­li­­bré ;
– connaître le fonc­­tion­­ne­­ment du cœur, des pou­­mons, des muscles.

4.5 Pro­­gram­­ma­­tion de l’action et mise en œuvre


Dérou­­le­­ment des deux modules sur le pre­­mier tri­­mestre de l’année sco­­laire afin de
créer des « habi­­tus santé » durables, jus­­qu’à la fin de l’année et éga­­le­­ment au-­delà.

4.6 Autres actions


•• Inter­­ven­­tion du méde­­cin de santé sco­­laire de la ville ou de la circonscription pour :
– une visite médi­­cale en début d’année ;
– une inter­­ven­­tion d’une heure face aux parents d’élèves pour réa­­li­­ser une sensibi-
lisation « Au bien manger-­bouger » et débattre sur le thème.
•• Au second tri­­mestre, pro­­po­­si­­tion de fruits à la récréa­­tion (offerts, par exemple, par un
parent d’élève commer­­çant en fruits et légumes sous le contrôle de la muni­­ci­­palité).
•• Au troi­­sième tri­­mestre, expo­­si­­tion réa­­li­­sée par les deux classes sous le pré­­au (visible
par tous les élèves et aussi les parents d’élèves) à par­­tir de photos des dif­­fé­­rentes
actions entreprises et de docu­­ments sur le thème « bien manger-­bouger ».

4.7 Éva­­lua­­tion du pro­­jet


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Un ques­­tion­­naire rem­­pli par les élèves pour mettre en évi­­dence les chan­­ge­­ments
d’atti­­tudes, de men­­ta­­li­­tés.

4.8 Per­­sonnes impli­­quées dans le pro­­jet


•• Les ensei­­gnants des deux classes.
•• Le direc­­teur de l’école.
•• Le méde­­cin de santé sco­­laire et l’infir­­mière du sec­­teur.
•• Quelques parents d’élèves (dont, par exemple, le mar­­chand de fruits et légumes et
quelques parents très impli­­qués dans ce pro­­jet).
•• Un repré­­sen­­tant de la muni­­ci­­pa­­lité, élu ou tech­­ni­­cien.

147
EPS et santé Partie 2 • Pré­­pa­­rer l’épreuve d’EPS

4.9 Res­­sources uti­­li­­sées


•• L’ouvrage Édu­­ca­­tion à la santé en milieu sco­­laire. Choi­­sir, éla­­bo­­rer et déve­­lop­­per un
pro­­jet (Broussouloux S. et Houzelle-­Marchal N., Édi­­tions INPES, 2007).
•• Un ensemble d’outils pro­­posé par l’INPES (inpes.sante.fr).
Il s’agit d’une série de 4 cof­­frets, pour le cycle 3 de l’école pri­­maire, inti­­tu­­lée « les
chemins de la santé ». L’eau, la terre, l’air et le feu, quatre élé­­ments pour abor­­der la
santé avec des enfants de 8 à 10 ans. Ces cof­­frets pour­­suivent 3 fina­­li­­tés é­ducatives :
– déve­­lop­­per le respect de soi-­même et l’auto­­no­­mie ;
– pro­­mou­­voir le respect d’autrui et la soli­­da­­rité ;
– sen­­si­­bi­­liser au respect et à la pro­­tec­­tion de l’envi­­ron­­ne­­ment.
À tra­­vers trois de ces cof­­frets les thèmes de l’hygiène, de l’ali­­men­­ta­­tion, de la respira-
tion, du tabac, de l’exer­­cice phy­­sique ont été exploi­­tés dans dif­­fé­­rents lieux.
REMARQUE

L’Ins­­ti­­tut Natio­­nal de Pré­­ven­­tion et d’Édu­­ca­­tion pour la San­té (INPES) est un éta­­blis­­se­­ment


public a­dministratif, acteur de santé publique, plus par­­ti­­cu­­liè­­re­­ment chargé de mettre en
œuvre les politiques de pré­­ven­­tion et d’édu­­ca­­tion pour la santé.

Syn­­thèse

L’essen­­tiel à rete­­nir
De plus en plus d’enfants sont en sur­poids ou obèses (envi­­ron 20 % en France).
Un mode de vie de plus en plus séden­­taire et une ali­­men­­ta­­tion dés­­équi­­li­­brée créent des pro­­blèmes
de santé tant chez l’enfant que chez l’adulte.
L’EPS peut et doit contri­­buer à l’édu­­ca­­tion à la santé ; elle offre, pour ce faire, de nombreuses pistes.
Au sein de l’école, les pro­­jets santé doivent s’appuyer sur une équipe de par­­te­­naires tant à l’inté­­
rieur de l’école qu’à l’exté­­rieur.

Les mots-­clefs
•• HAT (Haute Auto­­rité de Santé) •• Pro­­jet d’édu­­ca­­tion à la santé
•• INPES (Ins­­ti­­tut natio­­nal pour •• Par­­te­­naires
l’édu­­ca­­tion à la santé)

Les textes et sites de réfé­­rence


•• Broussouloux S. et Houzelle-­Marchal N., Édu­­ca­­tion à la santé en milieu scolaire. Choi­­sir éla­­bo­­rer et
déve­­lop­­per un pro­­jet, Édi­­tions INPES, 2007.
•• Enquête INSERM, « Acti­­vité phy­­sique, contextes et effets sur la santé », 1er avril 2008.
•• Enquête HAT, « Sur­poids et obé­­sité de l’enfant », 2011.
•• Rapport du jury CARPE 2018 : [cache.media.education.gouv.fr/file/Examens_et_concours/87/8/
CRPE_2018_rapport_de_jury_1075878.pdf].

148
Sujet 1

Thème : Les acti­­vi­­tés aqua­­tiques – CE1

1. Docu­­ments

EPS et santé
ÉQUI­­LIBRE RES­­PI­­RA­­TION PRO­­PUL­­SION
FLOT­­TAI­­SON / RES­­PI­­RA­­TION EXPI­­RA­­TION – INS­­PI­­RA­­TION DIREC­­TION DU DÉPLA­­CE­­MENT

Si je vide mes pou­­mons, en expirant… Si je suis bien décontracté… Si j’agis avec mes bras ou mes jambes
… alors je peux dans une direc­­tion…
… alors je suis lourd tenir long­­temps … alors je vais
comme une pierre et je en im­mersion me dépla­­cer
descends au fond dans la direc­­tion
oppo­­sée.

FLOT­­TAI­­SON/ REL­­CHE­­MENT RÉSIS­­TANCE AU DÉPLA­­CE­­MENT

Si mon corps est hori­­zon­­tal, étalé, relâ­­ Si mon corps a une posi­­tion hydrodyna­­
ché, pou­­mons pleins… mique, profilée…
…alors je flotte, Alors je suis
allongé en sur­­face. plus rapide…

ÉQUI­­LIBRE IMMER­­SION /DÉCONTRAC­­TION EFFI­­CA­­CITÉ DU DÉPLA­­CE­­MENT

Si je change la posi­­tion de ma tête, mon Si j’ai bien expiré, vidé mes poumons, en Si j’agis sur l’eau avec une cer­­taine force
bas­­sin, mes bras, mes jambes… immer­­sion… rapi­­dité…
…alors je change …alors …alors je suis
la posi­­tion je peux ins­­pi­­rer plus effi­­cace
de mon corps rapidement,
dans l’eau lorsque je sors la
tête de l’eau.

D’après une pro­­duc­­tion aca­­dé­­mique des CPC-­CPD Indre et Loire, 2011


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2. Énoncé
1. En vous appuyant sur ce docu­­ment, dites ce qu’est « savoir nager ».
2. Décri­­vez une situa­­tion d’appren­­tis­­sage pour pro­­gres­­ser dans un des trois prin­­
cipes énoncés ; situez-­la au niveau d’une classe de CE1.

149
Corrigé Partie 2 • Pré­­pa­­rer l’épreuve d’EPS

Corrigé
1 Pro­­po­­si­­tion de cor­­rigé
1.1 Intro­­duc­­tion
Apprendre à « savoir nager » est une des mis­­sions de l’école. La cir­­cu­­laire 2017-127 du
22 août 2017 (qui abroge celle du 7 juillet 2011) réaf­­firme que cet appren­­tis­­sage com-
mence à l’école pri­­maire, dès la grande sec­­tion de l’école mater­­nelle « lorsque c’est pos-
sible » et se pour­­suit jus­­qu’au col­­lège. Selon cette cir­­cu­­laire, « Apprendre à nager à tous
les élèves est une priorité nationale inscrite dans les programmes d’éducation physique
et sportive ». Dans les programmes des cycles 2 et 3 élaborés par : le Conseil Supérieur
des Programmes du 9 avril 2015, « Savoir nager », « Réaliser la meilleure performance
dans le milieu aquatique » sont les compétences visées. En avril 2019, la ministre des
Sports pointe des chiffres de noyades chez les jeunes enfants « alarmants » (+ 85 % de
noyades chez les moins de 6 ans entre 2015 et 2018) et juge que l’apprentissage de la
natation qui « commence au CP, c’est trop tard ». « La moitié des collégiens en fin de 6e
ne savent pas bien nager, » souligne-t-elle. La ministre propose donc un changement de
méthode : « Les enfants vont s’initier à la natation dès la maternelle » avec notamment la
création des classes piscines comme il existe déjà « des classes de neige ».
Dans les pra­­tiques, on observe que les pro­­fes­­seurs des écoles s’appuient, à des degrés
divers, sur les inter­­ve­­nants avec les­­quels ils col­­la­­borent néces­­sai­­re­­ment pour cet en­
seignement en milieu aqua­­tique.
Le sujet pro­­posé ici ques­­tionne le futur ensei­­gnant sur sa connais­­sance des acti­­vi­­tés
aquatiques et de la nata­­tion. Le trai­­ter revient à mon­­trer des compé­­tences pour cet
ensei­­gne­­ment et une volonté de ne pas délé­­guer entiè­­re­­ment cet ensei­­gne­­ment aux par-
tenaires exté­­rieurs à l’école : les maîtres-­nageurs, titu­­laires d’un bre­­vet d’État d’édu­­ca­­
teur spor­­tif aux acti­­vi­­tés de la nata­­tion (BEESAN), ainsi que du brevet professionnel de
la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport, mention activités aquatiques et de la
natation (BPJEPS AAN). Dans la réa­­lité du métier d’ensei­­gnant, il s’agira de construire
un pro­­jet en par­­te­­na­­riat avec ces inter­­ve­­nants et de négo­­cier, ensemble, les conte­­nus à
éla­­bo­­rer.

a. Rappel des ques­­tions


Par ces deux ques­­tions, le sujet pro­­posé fait appel à des connais­­sances de l’ordre de la
didactique des acti­­vi­­tés aqua­­tiques et de la nata­­tion :
1 Préciser ce qu’est « savoir nager ».
2 Décri­­re une situa­­tion d’appren­­tis­­sage en CE1 pour pro­­gres­­ser dans un des trois
prin­­cipes énoncés.

b. Énoncé du Plan
Afin d’être pré­­cis et complet, il appa­­raît logique de répondre suc­­ces­­si­­ve­­ment à cha­­
cune des 2 ques­­tions posées.

150
Sujet 1 • Les acti­­vi­­tés aqua­­tiques – CE1 Corrigé

1.2 Déve­­lop­­pe­­ment

Méthodologie
a. En vous appuyant sur le docu­­ment 1,
dites ce qu’est « savoir nager »
REMARQUE

Il est demandé ici au can­­di­­dat ce que veut dire « savoir nager » en géné­­ral, et non
« savoir nager » en CE1.

••Savoir nager, c’est maî­­tri­­ser des actions dans trois champs dif­­fé­­rents et les principes

EPS et santé
qui les sous-­tendent.
Les prin­­cipes à décou­­vrir, appe­­lés aussi « prin­­cipes d’action », pour­­raient se décrire
comme ce qu’il y a à faire pour réus­­sir une action. Par exemple, pour s’équi­­li­­brer, c’est-­
à-dire flot­­ter, il peut être for­­mulé ainsi à l’élève : « Si mon corps est hori­­zon­­tal, étalé,
pou­­mons pleins… alors je flotte allongé en sur­­face ».
– L’équi­­li­­bra­­tion :
Il s’agit d’abord de flot­­ter. Nager n’est-­ce pas, avant tout, se main­­te­­nir à la sur­­face de
l’eau ? Il s’agit aussi de maî­­tri­­ser dif­­fé­­rentes posi­­tions dans le milieu aqua­­tique (ventrale,
dorsale, en rotation vers l’avant, l’arrière…) ; le contrôle de la posi­­tion de la tête et de la
res­­pi­­ra­­tion étant les clés de cette maî­­trise.
– La res­­pi­­ra­­tion :
Nager, c’est aussi savoir res­­pirer. L’expi­­ra­­tion, tout particulièrement doit être contrô­­lée, ainsi que
le relâ­­che­­ment. Bien expi­­rer per­­met de se main­­te­­nir sous l’eau, s’immer­­ger. La res­­pi­­ra­­tion en
nata­­tion s’apprend, pour deve­­nir ensuite automatique. On dit que c’est un auto­­ma­­tisme acquis.
L’expi­­ra­­tion doit être longue, active, sous l’eau. L’ins­­pi­­ra­­tion doit être brève, et d’emblée rem­­plir
les pou­­mons ; cette ins­­pi­­ra­­tion, sera d’autant mieux réalisée que l’expi­­ra­­tion aura été effi­­cace.
– La pro­­pul­­sion :
Nager, c’est, enfin par­­cou­­rir une cer­­taine dis­­tance à la sur­­face de l’eau. Dans les divers
docu­­ments péda­­go­­giques on évoque aussi les verbes « avan­­cer », et « se dépla­­cer ». Ce
sont les actions des bras et des jambes, l’orien­­ta­­tion des appuis (mains, bras, jambes et
pieds), le rythme des mou­­ve­­ments qui vont per­­mettre un déplacement effi­­cace.
Les bras ont un rôle pro­­pul­­seur pré­­pon­­dé­­rant alors que les jambes jouent davan­­tage sur
l’équi­­li­­bra­­tion. Quelles que soient les nages apprises : alter­­na­­tives comme le crawl ou
le dos crawlé, simul­­ta­­nées comme la brasse et le papillon, les mou­­ve­­ments doivent être
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

accélérés sous l’eau et relâ­­chés hors de l’eau.


Nager c’est donc maî­­tri­­ser ces trois champs. Dans un cer­­tain nombre de documents, il
est éga­­le­­ment sti­­pulé que d’autres champs peuvent inter­­ve­­nir : celui du repérage et celui
de la glisse, l’envi­­ron­­ne­­ment aqua­­tique. En effet, savoir ouvrir les yeux sous l’eau, nager
en ligne droite, glis­­ser sur ou sous l’eau… font aussi par­­tie du savoir nager et l’on repère
que sou­­vent les débu­­tants ont de grosses dif­­fi­­cultés dans ce domaine.
••Savoir nager est en rela­­tion avec l’âge des élèves.
– À l’école mater­­nelle :
Avant 5-6 ans, l’enfant n’est pas en mesure de pou­­voir nager, c’est-­à-dire se déplacer de façon
auto­­nome, sans flot­­teurs là où il n’a pas pied. Sur le plan neuro-­moteur, il n’a pas encore les
pos­­si­­bi­­li­­tés, de coor­­don­­ner ses mou­­ve­­ments pour nager. Les « sché­­mas de base » ne sont pas

151
Corrigé Partie 2 • Pré­­pa­­rer l’épreuve d’EPS

encore acquis. Par contre, une véri­­table adap­­ta­­tion au milieu aqua­­tique pourra être réa­­li­­sée
en pro­­po­­sant un amé­­na­­ge­­ment de la pis­­cine avec pos­­si­­bi­­li­­tés d’appuis, de temps de repos,
mais aussi d’élé­­ments pour apprendre à aller sous l’eau, à souf­­fler dans l’eau, à s’allon­­ger à la
sur­­face de l’eau. Remar­­quons que l’enca­­dre­­ment à la pis­­cine est ren­­forcé à l’école mater­­nelle.
Dans une classe de plus de 20 élèves, 3 per­­sonnes sont néces­­saires : le pro­­fes­­seur des écoles,
un maître-­nageur (pro­­fes­­sion­­nel qua­­li­­fié) et une per­­sonne agréée (adulte bénévole).
– En CP, CE1, CE2 :
Les attendus de fin de cycle du programme de 2015 stipulent, pour la natation : « En nata-
tion, les activités proposées permettent de passer de réponses motrices naturelles (découvrir
le milieu, y évoluer en confiance) à des formes plus élaborées (flotter, se repérer) et plus tech-
niques (se déplacer). L’objectif est de passer d’un équilibre vertical à un équilibre horizontal
de nageur, d’une respiration réflexe à une respiration adaptée, puis passer d’une propulsion
essentiellement basée sur les jambes à une propulsion essentiellement basée sur les bras ».
Remar­­quons que l’ensei­­gne­­ment de la nata­­tion au cycle 2 doit être priori­­taire : « À l’école
pri­­maire, le moment pri­­vi­­lé­­gié de cet appren­­tis­­sage est le cycle 2. À ce niveau, le par­­cours
d’appren­­tis­­sage de l’élève doit comprendre des moments de décou­­verte et d’explo­­ra­­tion
du milieu aqua­­tique – sous forme de jeux et de par­­cours sou­­te­­nus par un maté­­riel adapté
–, et des moments d’ensei­­gne­­ment pro­­gres­­sifs et struc­­tu­­rés sou­­vent orga­­ni­­sés sous forme
d’ate­­liers », (Cir­­cu­­laire 2017-127 du 22 août 2017).
– En CM1-CM2 :
D’après les programmes de 2015, la natation est une activité à classer dans le domaine :
« Produire une performance optimale, mesurable à une échéance donnée » et la compé-
tence travaillée pendant le cycle consiste en : « Rester horizontalement et sans appui en
équilibre dans l’eau. » En d’autres termes, il s’agit de savoir nager de façon autonome.
Dans les trois cycles de l’école pri­­maire, pour acqué­­rir les dif­­fé­­rents niveaux fixés par les
pro­­grammes, les élèves vont étu­­dier : les entrées dans l’eau, les dépla­­ce­­ments à la sur­­face
de l’eau et les dépla­­ce­­ments dans l’espace subaquatique.
••Savoir nager c’est aussi pou­­voir por­­ter secours aux autres.
Les actions de s’équi­­li­­brer, res­­pirer, se pro­­pul­­ser per­­mettent aussi l’appren­­tis­­sage du sau­­
ve­­tage. Celui-­ci fait par­­tie inté­­grante de l’ensei­­gne­­ment en milieu aqua­­tique. C’est une
action concrète pour déve­­lop­­per l’édu­­ca­­tion à la citoyen­­neté.

b. Décri­­vez une situa­­tion d’appren­­tis­­sage


pour pro­­gres­­ser dans l’un des trois prin­­cipes énon­­cés,
situez là au niveau d’une classe de CE1
Voici ce qui pour­­rait consti­­tuer une situa­­tion d’appren­­tis­­sage pour la res­­pi­­ra­­tion en CE1 :
Classe de CE1 – Pas d’infor­­ma­­tion sur l’envi­­ron­­ne­­ment
(pis­­cine, inter­­ve­­nants…) ;
••La situa­­tion est pro­­po­­sée à la 5e séance d’un module d’appren­­tis­­sage de
Contexte
30 séances.
••Plu­­sieurs ate­­liers sont ins­­tal­­lés. L’ate­­lier « res­­pirer » est enca­­dré
par l’ensei­­gnant.
Apprendre à expi­­rer pour acqué­­rir l’auto­­ma­­tisme de la res­­pi­­ra­­tion
Objec­­tif
en nata­­tion.

152
Sujet 1 • Les acti­­vi­­tés aqua­­tiques – CE1 Corrigé

Dans le petit bain, par groupes de 6, un ensei­­gnant pro­­pose


Dis­­po­­si­­tif
suc­­ces­­si­­ve­­ment des actions pour souf­­fler dans l’eau.

Méthodologie
••Aller cher­­cher un objet sous l’eau à une pro­­fon­­deur qui impose l’immer­­sion et
l’apnée (pre­­mière forme de contrôle de la res­­pi­­ra­­tion), seul.
••Souf­­fler à la sur­­face de l’eau pour pous­­ser une balle de ping-­pong
Tâches, qui flotte, seul.
consignes ••« Faire des bulles » par deux, l’un agit, l’autre contrôle.
••« Faire des bulles » le plus long­­temps pos­­sible, en souf­­flant dou­­ce­­ment.
••Enchaî­­ner plu­­sieurs expirations-­inspirations, sans être essouf­­flé.
••Effec­­tuer des coulées ven­­trales du bord du bas­­sin en « fai­­sant des bulles ».

EPS et santé
••Réa­­li­­ser un cir­­cuit dans le grand bain en se tenant à des appuis (bord du bas­­
Tâches, sin, lignes d’eau, avec des pas­­sages sous des obs­­tacles plus ou moins larges
consignes (lignes d’eau, tapis) et des zones pour ramas­­ser des objets à des hau­­teurs
dif­­fé­­rentes (50 cm, 1 m, 1,50 m de la sur­­face de l’eau)).
Vali­­da­­tion de l’action par un pair (dans les situa­­tions en duo).
Retours par l’ensei­­gnant et encou­­ra­­ge­­ments.
Bilan glo­­bal des acquis par le pas­­sage sur le cir­­cuit. Si l’élève réus­­sit en
Éva­­lua­­tion tota­­lité l’ensemble des étapes pro­­po­­sées dans le cir­­cuit, ce niveau de
res­­pi­­ra­­tion est acquis ; s’il ne réus­­sit pas toutes les étapes mais qu’il en
réus­­sit au moins la moi­­tié, il est en cours d’acqui­­si­­tion ; sinon, ce niveau
de res­­pi­­ra­­tion est non acquis.

1.3 En conclu­­sion
En lien avec les pro­­grammes et les fina­­li­­tés édu­­ca­­tives de l’école, « Apprendre à nager à
tous les élèves » est une priorité natio­­nale, qui se concrétise par l’obtention de l’attestation
scolaire du « savoir nager » (arrêté du 09/07/2015 - J.O. du 11/07/2016). Cette priorité
est réaffirmée spécifiquement pour le cycle 2 : « une attention particulière est portée au
savoir nager » : [cache.media.eduscol.education.fr/file/programmes_2018/20/0/Cycle_2_
programme_consolide_1038200.pdf], BOEN n° 30 du 26 juillet 2018.
S’il appa­­raît évident que savoir nager c’est « avan­­cer » sur l’eau sur une cer­­taine distance,
cette compé­­tence néces­­site aussi la maî­­trise de la res­­pi­­ra­­tion et de l’équi­­libre.
Cette maî­­trise dans le milieu aqua­­tique est complexe et s’acquiert pro­­gres­­si­­ve­­ment.
La situa­­tion d’appren­­tis­­sage de la res­­pi­­ra­­tion qui a été pro­­po­­sée pour une classe de CE1
comporte un cer­­tain nombre de carac­­té­­ris­­tiques liées à l’âge des élèves.
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

D’un point de vue didac­­tique, elle est pro­­gres­­sive et adap­­tée du point de vue des capa-
cités motrices et de compré­­hen­­sion qu’ont les élèves de cet âge.
D’un point de vue péda­­go­­gique, les situa­­tions pro­­po­­sées sont ludiques. Elles font appel au
tra­­vail en petit groupe et au tra­­vail en duo ; elles créent un envi­­ron­­ne­­ment sécu­­ri­­sant. Ne pas
hésiter à décrire des comportements plausibles d’élèves à ce niveau de classe : élèves insécuri-
sés, qui ne peuvent mettre la tête sous l’eau, intrépides qui gèrent mal la sécurité sur le bord
du bassin, etc.
Cet appren­­tis­­sage par­­ti­­cipe plei­­ne­­ment à l’édu­­ca­­tion à la sécu­­rité et à la citoyen­­neté ;
pour cette rai­­son, l’appren­­tis­­sage du sau­­ve­­tage doit être inté­­gré à la nata­­tion et aux acti­­
vi­­tés aquatiques.

153
Corrigé Partie 2 • Pré­­pa­­rer l’épreuve d’EPS

2 Ques­­tions que pour­­rait poser le jury


lors de l’entre­­tien et élé­­ments de réponse
 onnaissez-­vous les normes d’enca­­dre­­ment en classe de CE1
C
et en classe de CM ?
•• Se repor­­ter à la cir­­cu­­laire 2017-127 du 22 août 2017.
•• En plus des per­­son­­nels inter­­ve­­nant dans la classe, il y a tou­­jours aussi un per­­son­­nel qua-
lifié (maître-­nageur) qui assure la sur­­veillance et le sau­­ve­­tage, le cas échéant.
Qu’est-­ce qu’un inter­­ve­­nant agréé ?
•• Se repor­­ter à nou­­veau à la cir­­cu­­laire 2017-127 du 22 août 2017.
•• Ces inter­­ve­­nants peuvent, dans le cas de la nata­­tion, être des parents d’élèves. Leur rôle
est un rôle d’enca­­dre­­ment, sous la res­­pon­­sa­­bi­­lité du pro­­fes­­seur des écoles, et non pas
un rôle d’ensei­­gnant.
Peut-­on apprendre le crawl en pre­­mière nage à l’école ?
•• Se repor­­ter au Chapitre 8 « Les APSA supports d’apprentissage ».
•• Oui, même si le crawl, appelé aussi nage libre pose des dif­­fi­­cultés au niveau de la res-
piration (expi­­ra­­tion sub­­aqua­­tique longue sur 3 mou­­ve­­ments de bras), la coor­­di­­na­­tion
des mou­­ve­­ments est bien plus simple que celle de la brasse. Par ailleurs, l’alter­­nance
des temps moteurs (bras et jambes) per­­met une meilleure flot­­ta­­bi­­lité. Cet appren­­
tis­­sage, n’est donc pas à exclure pour abor­­der la nata­­tion d’autant plus qu’il aura été
pré­­paré par une adap­­ta­­tion au milieu aqua­­tique sur un long terme.
REMARQUE

Cette épreuve requiert des connaissances précises tant didactiques que pédagogiques.
À la question « Qu’est-ce que savoir nager », il est nécessaire de se remémorer que ce
savoir-faire demande la maîtrise des 3 domaines de la natation : respirer, s’équilibrer, se
propulser (ou avancer).
Sur un plan pédagogique, ne pas hésiter à rappeler, en fonction du niveau de classe traité
(ici, le CE1), ce que l’on peut attendre concrètement des élèves de cet âge, sur un plan
moteur, psychologique, etc.

154
Sujet 2

Thème : Dan­­ser l’espace – CM1

1. Docu­­ments
Extrait de Dan­­ser l’espace (Revue EP&S 1 n°110 – jan­­vier 2002)

EPS et santé
POUR ENTRER DANS L’ACTI­­VITÉ

LA BULLE CÔTE JAR­­DIN


Objec­­tif : explo­­rer l’espace corporel proche Objec­­tif : s’appro­­prier tout l’espace de danse
et inves­­tir l’ima­­gi­­naire. en res­­pec­­tant les autres dan­­seurs.
Dis­­po­­si­­tif : Les enfants sont répartis en deux Dis­­po­­si­­tif : Les enfants sont répartis en deux
groupes, les dan­­seurs et les obser­­va­­teurs. groupes, dont les rôles sont dif­­fé­­ren­­ciés.
Consignes : « Ima­­gi­­nez que vous soyez Un sup­­port musi­­cal accom­­pagne l’ensemble
Le savoir dan­­ser requiert enfer­­més dans une grosse bulle bien ronde, de leurs évo­­lu­­tions.
l’acqui­­si­­tion de repères didac­­ explo­­rez cet espace avec toutes les par­­ties Consignes : « Les dan­­seurs du pre­­mier groupe,
tiques tels de votre corps et faites en le tour sans vous tra­­ver­­sez très len­­te­­ment l’espace de danse en
la construc­­tion arrê­­ter ». des­­si­­nant des courbes pen­­dant que ceux
du corps, les dyna­­miques, Explo­­rer : on joue avec ses appuis, sa taille, du deuxième se déplacent rapi­­de­­ment en vous
le temps son poids pour entrer en rela­­tion avec l’objet évi­­tant. Ils conti­­nuent jus­­qu’à ce que vous
et l’espace que nous déve­­lop­­ ima­­gi­­naire qui sus­­cite les mou­­ve­­ments soyez tous sor­­tis. Ensuite, on inverse les rôles ».
pons ici cor­­po­­rels. Explo­­rer : cer­­tains dan­­seurs sont des libel­­lules
Variante : on peut être à deux dans une bulle. qui vire­­voltent, les autres sont des machines
Cri­­tères de réus­­site : uti­­li­­ser les dif­­fé­­rentes bruyantes et rapides. Cha­­cun débute et
par­­ties de son corps pour ne pas répé­­ter deux achève son dépla­­ce­­ment avec la musique.
fois la même pos­­ture Variante : inves­­tir l’ima­­gi­­naire et s’ins­­pi­­rer
de dif­­fé­­rents insectes et engins.
Cri­­tères de réus­­site : le respect de la consigne
don­­née ; la qua­­lité des mou­­ve­­ments dans
les déplacements lents comme rapides.
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2. Ques­­tions
1 Quelles sont les res­­sources sol­­li­­ci­­tées priori­­tai­­re­­ment par l’acti­­vité danse ? Justi-
fiez votre réponse.
2 Détaillez et complé­­tez les objec­­tifs visés pour cha­­cune des 2 situa­­tions ?
3 Mon­­trez comment vous pour­­riez faire évo­­luer l’une des 2 situa­­tions en classe de CM1.

155
Corrigé Partie 2 • Pré­­pa­­rer l’épreuve d’EPS

Corrigé
REMARQUE
La présentation visuelle de ce sujet permet aux candidats de se préparer à la lecture
d’images et à une éventuelle présentation vidéo des sujets de cette première partie de
l’épreuve d’entretien à partir d’un dossier. Par exemple, en juin 2014, les sujets de l’aca-
démie de Lille ont été présentés sous cette forme, les candidats étant tenus de se munir
d’un casque audio pouvant se brancher sur un ordinateur afin de lire les sujets.

1 Pistes de réponses/Points à abor­­der


1.1 Au niveau des pro­­grammes
La danse à l’école est une acti­­vité qui permet de « développer sa motricité et construire un
langage du corps » en liaison avec le premier domaine du socle commun. Cette a­ ctivité
est à classer dans le champ d’apprentissage du programme intitulé : « S’exprimer devant
les autres par une prestation artistique et/ou acrobatique ».
Ce docu­­ment extrait de la revue EPS1 (EP&S 1 n°110 - jan­­vier 2002) laisse à pen­­ser que
la situa­­tion se déroule en début de cycle 3, en CM1.

1.2 Au niveau didac­­tique


a. Défi­­ni­­tion de cette acti­­vité
C’est une acti­­vité de pro­­duc­­tion de formes des­­ti­­nées à être vues et per­­çues par autrui.
À l’école les pres­­ta­­tions se déroulent géné­­ra­­le­­ment sur un rythme musi­­cal. Les cho­­ré­­
gra­­phies tendent à être réa­­li­­sées en groupe. Plus les élèves sont âgés, plus ils réus­­sissent
à tra­­vailler en groupe (au CM, pro­­po­­ser des pres­­ta­­tions par groupes de 2 à 5-6 élèves).
Les rôles joués par les élèves sont ceux :
•• du cho­­ré­­graphe recherche d’élé­­ments, d’enchaî­­ne­­ments ;
•• du spec­­ta­­teur : apprendre à juger une pres­­ta­­tion avec des cri­­tères de réus­­site, des
­observables ;
•• du dan­­seur : agran­­dir son bagage ges­­tuel, amé­­lio­­rer sa coor­­di­­na­­tion, son sens du
rythme…

b. Pro­­gres­­sion au cycle 3
Ce tableau ci-­dessous issu du docu­­ment : « Pro­­gres­­sions pour le cours élé­­men­­taire deu-
xième année et le cours moyen – Édu­­ca­­tion phy­­sique et spor­­tive » (eduscol.education.fr),
donne de nom­­breuses pistes pour détailler et complé­­ter les objec­­tifs des deux situa­­tions
du sujet.
Ce document est une des ressources pédagogiques proposées par le ministère de l’édu-
cation nationale en accompagnement des programmes de 20151.

1. [eduscol.education.fr/cid86943/nouveau-socle-commun-pour-2016.html].

156
Sujet 2 • Dan­­ser l’espace – CM1 Corrigé

Bâtir un module d’apprentissage en danse (premier degré)


Règles constitutives des Ce qu’il y a à apprendre Repères d’expression de la compétence

Méthodologie
modalités d’évaluation
••Élève danseur : ••Utiliser le vocabulaire usuel ••N’ose pas se montrer dans ses
––ne connaît pas les de son corps pour : prestations :
possibilités de son corps ––reproduire une forme ou ––se limite à quelques gestes de son
comme outil de langage ; position corporelle (mimer corps ;
––ne perçoit pas le son partenaire, reproduire ––des gestes « parasites » révélateurs
ressenti de son corps ; une forme corporelle, de gêne (se recoiffer, tirer sur son
––se limite à une dessinée, peinte, etc.) ; pull…) viennent perturber la prestation.
gestuelle quotidienne ou ––exprimer un sentiment, ••S’engage et réalise seul ou

EPS et santé
stéréotypée ; une notion (poids, lenteur), collectivement des prestations selon
––s’engage difficilement une évocation sonore, etc. un vocabulaire encore quotidien et
à enrichir sa motricité ; ••Enrichir ce vocabulaire stéréotypé.
––n’ose pas montrer sa gestuel par d’autres formes Étape 1
prestation ; que spontanées : L’élève a réussi à faire un « premier pas »
––n’a pas encore ––en se dotant d’une dans le travail aux côtés d’un groupe
construit de relation à variété gestuelle à partir d’élèves. Il rencontre des difficultés à
l’autre et aux autres. de partenaires ou d’une créer et à présenter devant ses camarades
••Élève chorégraphe : création personnelle une prestation artistique. L’élève a du
ne sait pas construire avec incitée ; mal à parler de son ressenti et à identifier
les autres une prestation ––en introduisant un travail les émotions étudiées sans se mettre en
chorégraphique. à deux, à plusieurs, etc. colère ou sans pleurer. L’élève s’engage
••Élève spectateur : ••Enrichir sa motricité par la dans des formes corporelles risquées peu
réalise mais ne sait pas dissociation des mouvements adaptées à ses ressources et à celles de
encore apprécier une entre les différentes parties ses camarades.
prestation. de son corps : L’élève a dépassé l’usage de sa motricité
––entrer le travail sur une stéréotypée ou quotidienne et y inclut
variété d’expression sur des formes corporelles personnelles.
telle ou telle partie du Il participe au travail collectif de son
corps : le visage, les bras, groupe.
le port de tête, la main, Dispose d’un vocabulaire enrichi et
etc., tout en utilisant les d’une forme d’expression encore
inducteurs cités et d’autres ; modeste qu’il met au service de la
––favoriser l’indépendance composition du groupe.
des zones corporelles : la Étape 2
dissociation du haut du L’élève a réussi à s’engager aux côtés
corps et du bas du corps : d’un groupe d’élèves sans cependant
mouvoir l’un sans l’autre, être capable d’affirmer des choix
avec l’autre, combiner individuels. Il a réussi à créer et à
un travail ordinaire présenter une prestation artistique
de l’un avec un travail devant ses camarades de façon timide
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

extraordinaire pour l’autre, ou non assumée. L’élève a réussi à parler


etc. de manière sommaire de son ressenti
et à identifier les émotions étudiées
sans cependant différencier les nuances.
L’élève s’engage dans des formes
corporelles qui correspondent à ses
ressources et à celles de ses camarades.
L’élève est engagé et associe à un
vocabulaire personnel une forme
d’expression motrice. Il est capable
de mémoriser, présenter seul ou à
plusieurs sa contribution.

157
Corrigé Partie 2 • Pré­­pa­­rer l’épreuve d’EPS

c. Les compo­­santes de la danse


(ce sont aussi les items à faire tra­­vailler)
L’espace, le temps, l’éner­­gie (relève des fac­­teurs temps, espace et poids du corps), le
corps, la rela­­tion à l’autre. Voir l’ouvrage de Tizou Perez et An­nie Thomas (Dan­­ser les
Arts, Nantes, CRDP des Pays de la Loire, 2000).
À tra­­vailler au niveau de l’espace :
•• Direc­­tion, avant, arrière, côté… ; tra­­cés : ligne, courbe, spi­­rale… ;
•• Niveaux : bas, haut, le sol, les chutes, les sauts… ;
•• Dis­­tance : espace proche, espace de dépla­­ce­­ment ;
•• Formes : grand/petit, droit/tordu ;
•• Figures géo­­mé­­triques… être dans une cage en dimi­­nuant, en aug­­men­­tant le mouvement ;
•• Orien­­ta­­tions : de face, de pro­­fil, côte à côte… ;
•• Espace scé­­nique : entrées et sor­­ties, tra­­ver­­ser zones déli­­mi­­tées gros objets, décor, lumi­ère.

1.3 Au niveau péda­­go­­gique


a. Un exemple de séance
Elle pour­­rait se situer dans la conti­­nuité de la seconde situa­­tion du docu­­ment :
« Coté Jar­­din ».
Se réfé­­rer à une séance pro­­po­­sée sur le site de l’aca­­dé­­mie de Créteil : elle donne de nom­­
breuses pistes pour tra­­vailler la notion d’espace.
 dsden93.ac-­creteil.fr/spip/IMG/pdf/Fiche_Ensei­­gnant_Danse_cycle_3.pdf

Objec­­tif géné­­ral de l’unité d’appren­­tis­­sage dans laquelle s’insère cette séance : pré­­pa­­rer et
mettre en œuvre une séance de danse jus­­qu’à la réa­­li­­sa­­tion d’une mini-­production à 2.
Contexte Classe de CM1 – Pas d’infor­­ma­­tion sur l’envi­­ron­­ne­­ment (salle, gym­­nase…)
Occu­­per l’espace, se l’appro­­prier.
Compé­­tences
Uti­­li­­ser l’espace cor­­po­­rel (debout, au sol, en l’air avec le saut).
Se dépla­­cer dans tout l’espace de danse, occu­­per l’espace. Maî­­tri­­ser ses
dépla­­ce­­ments dans le groupe.
Objec­­tif Orga­­ni­­ser ses dépla­­ce­­ments dans l’espace au milieu des autres.
séance Prendre l’infor­­ma­­tion sur les autres, espace, espace vide, prendre des déci­­
sions seul : aller vers l’auto­­no­­mie du dan­­seur.
Réagir à un signal (tam­­bou­­rin, musique, ins­­tru­­ments divers…).
Maté­­riel Musique(s) (don­­ner les réfé­­rences, éven­­tuel­­le­­ment)
« Lorsque la musique démarre, je me déplace dans tout l’espace de danse en
Consigne mar­­chant. À l’arrêt de la musique, je m’arrête en posi­­tion de sta­­tue (pen­­ser au
musée, rien ne bouge, clic-­clac photo, les yeux, la bouche sont fixes éga­­le­­ment). »
Varier les temps d’immo­­bi­­lité (extrê­­me­­ment court : 1 seconde, à long :
15 secondes, et un séquen­­tiel de 4 fois 3 secondes d’immo­­bi­­lité entre
5 secondes de dépla­­ce­­ments) pour faire res­­sen­­tir l’immo­­bi­­lité et les dif­­fé­­
Variantes
rents états de corps qu’elle exprime dans le lan­­gage dansé en fonc­­tion de
sa durée, de sa répé­­tition.
La musique repart : on se déplace.

158
Sujet 2 • Dan­­ser l’espace – CM1 Corrigé

Pro­­po­­ser des verbes d’action à lier avec le pro­­jet de marche pour faire
varier les éner­­gies ; faire varier tous les temps des verbes d’action, par

Méthodologie
exemple : ondu­­ler 7 secondes, tour­­billon­­ner 3 secondes, etc..
Mar­­cher – tour­­ner – mar­­cher. Mar­­cher – accé­­lé­­rer. Ralen­­tir – s’arrê­­ter.
Conseils
Mar­­cher – pla­­ner. Mar­­cher – rebon­­dir. Mar­­cher – tour­­billon­­ner.
Puis pas­­ser à des verbes de plus en plus abs­­traits. Mar­­cher – ondu­­ler –
s’arrê­­ter. Mar­­cher – se tordre. Mar­­cher – fondre – s’arrê­­ter. Mar­­cher –
Mar­­cher – dégou­­li­­ner – s’arrê­­ter. Mar­­cher – pétiller.

b. Recom­­man­­da­­tions péda­­go­­giques

EPS et santé
Pro­­po­­ser des musiques qui inter­­pellent les élèves (sans pro­­vo­­quer des compor­­te­­ments
stéréotypés), faire des duos affinitaires, pas­­ser d’un tra­­vail où tous sont en acti­­vité en
même temps à un tra­­vail par groupes qui font leurs pres­­ta­­tions devant les autres groupes,
puis pro­­po­­ser des pres­­ta­­tions en duos.

1.4 Au niveau des res­­sources mobi­­li­­sées


•• P lan moteur : Les res­­sources essen­­tiel­­le­­ment mobi­­li­­sées sont la coor­­di­­na­­tion, la disso-
ciation segmentaire, la sou­­plesse, la toni­­cité.
•• Plan cogni­­tif : il s’agit de déve­­lop­­per une forme d’intel­­li­­gence par­­ti­­cu­­lière, l’intel­­li­­
gence créa­­tive, celle qui per­­met d’inven­­ter, d’ima­­gi­­ner, d’être ori­­gi­­nal.
•• Plan socio-­affectif : il s’agit de contrô­­ler ses émo­­tions, de prendre confiance en soi,
lors de pres­­ta­­tions face à des spec­­ta­­teurs, par exemple.
REMARQUE

Il est toujours intéressant de vous appuyer sur les constats faits en stage pour pouvoir
décrire des élèves réels, vivants.

1.5 Les enjeux édu­­ca­­tifs


Les enjeux édu­­ca­­tifs sont :
•• le respect d’autrui : savoir tra­­vailler à une cho­­ré­­gra­­phie de groupe, écou­­ter les
pro­­positions d’autrui ;
•• l’édu­­ca­­tion à la sécu­­rité : avec l’appren­­tis­­sage de l’échauf­­fe­­ment par exemple.
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

2 Ques­­tions que pour­­rait poser le jury


lors de l’entre­­tien
Connaissez-­vous d’autres acti­­vi­­tés artistiques pou­­vant être pro­­po­­sées en cycle 3 ?
Voir  Chapitre 8. Les APSA supports d’apprentissage, §5. Les activités physiques
artistiques.
Dans quelle mesure la danse peut-­elle par­­ti­­ci­­per à l’édu­­ca­­tion à la santé ?
Voir  Chapitre 13. §2. L’Éducation à la santé.
Peut-­on faire appel à un par­­te­­na­­riat pour ensei­­gner la danse ?
 Se repor­­ter à la circulaire n° 92-196 du 3 juillet 1992.

159
Sujet 3

Thème : La passe à dix – CE1

1. Docu­­ment
« La passe à 10 », extrait de « Des jeux tra­­di­­tion­­nels aux sports col­­lec­­tifs » (Aca­­dé­­mie
de Poitiers, 2009, ac-­poitiers.fr).

160
Sujet 3 • La passe à dix – CE1 Objectif concours

Jeu numéro 13 : La passe à dix


Un bal­­lon ; un ter­­rain suf­­fi­­sam­­ment vaste pour orga­­ni­­ser,
Maté­­riel
si le nombre de joueurs l’exige, plu­­sieurs par­­ties simul­­ta­­né­­ment.
Faire des passes à ses par­­te­­naires, à l’arrêt ou en mou­­ve­­ment,
Actions
se démar­­quer (pour les joueurs non por­­teurs de balle), anti­­ci­­per
domi­­nantes
sur les tra­­jec­­toires du bal­­lon, mar­­quer des joueurs.
Consti­­tuer des équipes de 4 à 5 joueurs seule­­ment (cela leur per­­met
de tou­­cher la balle plus sou­­vent). Les équipes s’opposent 2 à 2.
La mise en jeu se fait par un entre-­deux avec deux joueurs pris

EPS et santé
cha­­cun dans une équipe. Celui qui attrape le bal­­lon fait une passe à
l’un de ses par­­te­­naires et ainsi de suite : les joueurs doivent se faire
Dérou­­le­­ment
10 passes sans que l’équipe adverse inter­­cepte le bal­­lon et sans que
du jeu
ce der­­nier tombe à terre.
Si la balle tombe, le comp­­teur est remis à zéro : le pre­­mier qui
la récu­­père la relance à l’un de ses coé­­qui­­piers, mais pas à celui qui
vient de perdre la balle (si tant est que le bal­­lon est tou­­jours aux
mains de la même équipe).
On joue jus­­qu’à ce qu’une équipe ait effec­­tué ses 10 passes. Si cette
pre­­mière manche n’excède pas 5 ou 6 minutes, on peut faire
la revanche puis la belle. Si, au contraire, aucune équipe n’arrive
Durée
à 10, on impo­­sera une durée maximale de 10 minutes, à l’issue
de laquelle l’équipe gagnante est celle qui a la balle en main.
On peut aussi dimi­­nuer le nombre de passes à réa­­li­­ser.
Variantes :
••Impo­­ser dif­­fé­­rentes formes de passes : avec rebond,
à deux mains…
••Le bal­­lon roi : chaque équipe se choi­­sit un roi à l’insu
de l’adver­­saire. L’ensei­­gnant, qui, seul, connaît l’iden­­tité des deux
rois, compte les points en silence : à chaque fois que
Variantes
le roi attrape la balle, il donne 1 point à son équipe.
Si une équipe devine qui est le roi adverse, elle s’efforce
de lui inter­­dire toute récep­­tion. Au bout de 2 ou 3 minutes, l’ensei­­
gnant arrête le jeu, révèle l’iden­­tité des rois (si les joueurs ne l’ont
pas trou­­vée eux-­mêmes) et annonce le score.
Les équipes choi­­sissent un nou­­veau roi.
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

2. Ques­­tions
1 Comment faire évo­­luer cette situa­­tion pré­­sen­­tée en classe de CE1, pour tendre vers un
jeu spor­­tif col­­lec­­tif ? Jus­­ti­­fiez votre réponse.
2 Après avoir réper­­to­­rié les dif­­fé­­rents types de jeux col­­lec­­tifs pou­­vant être pratiqués à
l’école, pré­­ci­­sez quels en sont les prin­­ci­­paux enjeux édu­­ca­­tifs.

161
Corrigé Partie 2 • Pré­­pa­­rer l’épreuve d’EPS

Corrigé
1 Pistes de réponses/Points à abor­­der
1.1 Au niveau des pro­­grammes
Les jeux col­­lec­­tifs sont des acti­­vi­­tés qui participent à « la formation de la personne et du
citoyen » (domaine 3 du socle commun) en permettant de « Partager des règles, assumer
des rôles et des responsabilités pour apprendre à vivre ensemble » Dans les programmes
de 2015, les jeux collectifs entrent dans le champ intitulé : « Conduire et maîtriser un
affrontement collectif ou interindividuel ». Les jeux collectifs sont particulièrement
opportuns à programmer dans le cadre de « la formation de la personne et du citoyen »
(domaine 3 du socle commun de connaissances, de compétences et de culture).
Le docu­­ment est extrait du site aca­­dé­­mique pour l’EPS de l’aca­­dé­­mie de Poitiers « Des
jeux tra­­di­­tion­­nels aux sports col­­lec­­tifs ». (Aca­­dé­­mie de Poitiers, 2009, ac-­poitiers.fr), la
séance s’adresse vrai­­sem­­blab­­le­­ment à des élèves de CE1.

1.2 Au niveau didac­­tique


a. Carac­­té­­ris­­tiques de cette situa­­tion
C’est un jeu col­­lec­­tif tra­­di­­tion­­nel.
Ses règles sont évo­­lu­­tives. Ainsi, le chan­­ge­­ment de la forme des passes impose des orga-
nisations motrices de plus en plus complexes. Le jeu : « le bal­­lon roi » apporte de l’incer­­
ti­­tude et un cer­­tain attrait au jeu.
Ce jeu se dif­­fé­­ren­­cie d’un jeu spor­­tif col­­lec­­tif car il n’y a pas de cible, pas de ter­­rain attri­­
bué à une équipe.
Il comporte déjà des carac­­té­­ris­­tiques d’un jeu spor­­tif col­­lec­­tif : un ter­­rain délimité,
deux équipes égales en nombre, un espace ou les équipes sont en inter­­ac­­tion (seul le jeu
de volley-­ball dans les sports col­­lec­­tifs ne comporte pas d’espace d’inter­­ac­­tion). Le but
du jeu est de gagner en réa­­li­­sant plus de passes que l’adver­­saire.
Remarque : pour connaître quelques jeux tra­­di­­tion­­nels, se réfé­­rer au site :
www4.ac-nancy-metz.fr/eps57/spip.php?article141

b. Les savoirs à acqué­­rir


Pour tendre vers un jeu spor­­tif col­­lec­­tif, il faut intro­­duire des règles s’appro­­chant des
règles ins­­ti­­tution­­nelles. Le jeu de hand-­ball (ou de bas­­ket…) peut être choisi comme
jeu spor­­tif col­­lec­­tif réfé­­rent.
•• Déter­­mi­­ner des ter­­rains et pla­­cer des cibles : Le joueur-­but : Il s’agit, dans la conti­­
nuité de la passe à 10, de pla­­cer un joueur-­but der­­rière la ligne de fond de chaque ter­­
rain, la dixième passe devra se faire dans les mains de ce joueur-­but.
•• Intro­­duire des règles plus contraignantes, comme par exemple :
– il est inter­­dit de faire plus de 3 pas avec la balle dans la main ;
– tout contact avec le porteur du bal­­lon est inter­­dit ;
– pas le droit de gar­­der la balle plus de 3’’.

162
Sujet 3 • La passe à dix – CE1 Corrigé

c. Évo­­lu­­tion vers le jeu spor­­tif col­­lec­­tif


•• Pla­­cer deux buts gar­­dés par un gar­­dien de chaque équipe.

Méthodologie
•• Intro­­duire une zone inter­­dite (comme en hand-­ball).
•• Appli­­quer les règles sim­­pli­­fiées du hand-­ball.
Les rôles : Du jeu tra­­di­­tion­­nel vers le jeu col­­lec­­tif, trois rôles vont être tra­­vaillés.
•• L’atta­­quant : apprend à se démar­­quer, à aller vers le but en drib­­blant ou à pas­­ser à un
par­­te­­naire mieux placé. Ne pas s’amal­­ga­­mer autour du por­­teur de balle (phé­­no­­mène
de la grappe), récep­­tion­­ner une balle en jeu et la pas­­ser.

EPS et santé
•• Le défen­­seur : sait inter­­cepter une balle, récu­­pé­­rer une balle per­­due, se pla­­cer entre le
but et un adver­­saire.
•• L’arbitre : sait faire res­­pec­­ter le règle­­ment, sait se faire res­­pec­­ter.

d. L’éva­­lua­­tion pro­­po­­sée
•• Éva­­lua­­tion col­­lec­­tive :
– Les scores obte­­nus pour chaque équipe.
– Le décompte des sor­­ties de balle, des passes réus­­sies (ou ratées), des tirs ten­­tés et
réus­­sis (faire le rap­­port entre ces 2 résul­­tats).
•• Éva­­lua­­tion indi­­vi­­duelle :
– Nombre de récep­­tions réus­­sies (ou man­­quées), nombre de tirs ten­­tés et réus­­sis.
– Obser­­va­­tions faites par un pair au niveau du pla­­ce­­ment sur le ter­­rain, du démar-
quage, du respect du règle­­ment…

e. Rap­­pel : Les dif­­fé­­rents types de jeux col­­lec­­tifs


•• Les jeux tra­­di­­tion­­nels
•• Les jeux spor­­tifs col­­lec­­tifs (type hand-­ball, basket-­ball, rugby, volley-­ball…).
•• Les jeux édu­­ca­­tifs.
Se réfé­­rer au Chapitre 8. Les APSA supports d’apprentissage, § les jeux collectifs.

1.3 Au niveau des res­­sources mobi­­li­­sées


•• A cti­­vité met­­tant en jeu la capa­­cité à réagir vite : récep­­tion­­ner une balle, la lan­­cer, tirer
au but…
•• La capa­­cité à prendre des infor­­ma­­tions est mise en jeu.
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

•• Compré­­hen­­sion des rôles, des règles, capa­­cité à éla­­bo­­rer des stra­­té­­gies col­­lec­­tives
(néan­­moins dif­­fi­­cile à cet âge) et indi­­vi­­duelles.

1.4 Les enjeux édu­­ca­­tifs


a. Éducation à la citoyen­­neté
•• Apprendre aussi le rôle d’arbitre.
•• Apprendre à être « fair-­play », à s’affron­­ter sans agres­­si­­vité, loya­­le­­ment.
•• Dans les jeux tra­­di­­tion­­nels, par­­ti­­ci­­per aux évo­­lu­­tions des règles du jeu.
•• Dans les jeux col­­lec­­tifs, res­­pec­­ter et faire res­­pec­­ter un règle­­ment.

163
Corrigé Partie 2 • Pré­­pa­­rer l’épreuve d’EPS

b. Éducation à la sécu­­rité
•• Apprendre à s’échauf­­fer, ne pas se faire mal ou faire mal aux autres.

2 Ques­­tions que pour­­rait poser le jury


lors de l’entre­­tien
Est-­ce à l’ensei­­gnant d’arbi­­trer des ren­­contres en jeux col­­lec­­tifs ?
Oui il doit, in fine arbi­­trer lorsque les élèves ren­­contrent des dif­­fi­­cultés. Cela dépend de
l’âge des élèves. Il doit inci­­ter au maxi­­mum les élèves à prendre des responsabilités au
niveau de l’arbi­­trage.
Pensez-­vous que le basket-­ball peut s’ensei­­gner à l’école ?
Oui, mais pas sous sa forme régle­­men­­taire. Il est néces­­saire d’amé­­na­­ger, par­­fois considé­
rablement le règle­­ment et le maté­­riel. (cf. Le cof­­fret péda­­go­­gique 3 CD-­Rom « le mini-­
basket à l’école » édité par La Fédé­­ra­­tion Fran­­çaise de Basket-­ball ; ou sur basketfrance.com)
Comment, concrè­­te­­ment, le pro­­fes­­seur des écoles peut-­il par­­ti­­ci­­per
à la mis­­sion d’édu­­quer à la santé ?
Se repor­­ter à la Sous-­partie 2.2 Éduquer à la santé en EPS.

164
Sujet 4

Thème : Le chas­­seur et la tor­­tue – cycle 1

1. Docu­­ments

EPS et santé
D’après un extrait de « L’édu­­ca­­tion phy­­sique à l’école mater­­nelle », Michel Bon­­
homme, Simone Chirat, Christian Jallon, Éditions Revue EPS, 2001.

Situa­­tion 3 : LE CHAS­­SEUR ET LA TOR­­TUE


Objec­­tif spé­­ci­­fique : Retour­­ner, fixer sur le dos.
Pour le chas­­seur : Mettre la tor­­tue sur le dos en moins de 10 secondes.
But du jeu Pour la tor­­tue : Résis­­ter sur place et ne pas se lais­­ser retour­­ner en résis­­
tant.

j’aime
j’aime je
je n’aime
n’aime pas
pas

je
je colorie
colorie mon
mon personnage
personnage
gagné
gagné perdu
perdu

Dis­­po­­si­­tif

Les enfants sont par trois.


••Le chas­­seur se place à côté de la tor­­tue qu’il tente de mettre sur le dos
en moins de 10 secondes.
••La tor­­tue se place sur ses 4 appuis (mains, genoux) et ne se sauve pas.
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Consignes
••L’arbitre valide la réus­­site ou l’échec de la ten­­ta­­tive et désigne
le vain­­queur.
N.B. : Toutes les minutes, une rota­­tion per­­met aux enfants de pas­­ser dans
les dif­­fé­­rents rôles.
••Pour le chas­­seur, retour­­ner la tor­­tue : mettre sur le dos en moins de
Cri­­tères 10 secondes.
de réussite ••Pour la tor­­tue, mettre en échec les ten­­ta­­tives du chas­­seur : résis­­ter pen­­
dant 10 secondes.
Réus­­sir 3 fois sur 5 :
Cri­­tères
••soit à retour­­ner ;
d’éva­­lua­­tion
••soit à résis­­ter.

165
Objectif concours Partie 2 • Pré­­pa­­rer l’épreuve d’EPS

Situa­­tion 3 : LE CHAS­­SEUR ET LA TOR­­TUE


••La tor­­tue n’exerce qu’une résis­­tance pas­­sive.
••La tor­­tue exerce une résis­­tance dyna­­mique.
••Temps de combat variable.
••Un enfant cou­­ché sur le côté, l’autre sur son dos ;
Variantes Au signal :
– l’un essaie de reve­­nir à plat ventre,
– l’autre de reve­­nir sur le dos.
••Les 2 adver­­saires sont face à face à genoux, et essaient mutuel­­le­­ment de
mettre sur le dos.

2. Ques­­tions
1 Dans cette situa­­tion d’appren­­tis­­sage, quelles variables didac­­tiques ont été propo-
sées pour rendre ce jeu de lutte acces­­sible à des élèves d’école mater­­nelle, com-
ment analysez-­vous la fiche d’éva­­lua­­tion pro­­po­­sée ?
2 Comment faire évo­­luer l’acti­­vité lutte pré­­sen­­tée dans le docu­­ment pour la propo-
ser sur 6 séances à des élèves de cycle 2 ?
REMARQUE

Lorsqu’il vous est demandé de décrire plusieurs séances, 6 voire plus, adoptez une pré-
sentation synthétique :
•• ne décrivez pas une à une chaque séance ;
•• présentez un ou plusieurs objectifs pour l’ensemble de votre progression, puis ciblez un
objectif principal par séance ;
•• dressez les grandes lignes des situations d’apprentissage que vous mettrez en place, sans
entrer dans les détails.

Attention, gérez correctement le temps dont vous disposez et préparez, de toute


façon votre conclusion.
3 Quels enjeux édu­­ca­­tifs pourriez-­vous sou­­li­­gner pour les jeux de combat ?

166
Sujet 4 • Le chas­­seur et la tor­­tue – cycle 1 Corrigé

Corrigé

Méthodologie
1 Pistes de réponses/Points à abor­­der
1.1 Au niveau des pro­­grammes
La lutte à l’école mater­­nelle est une acti­­vité qui entre dans le second domaine des pro-
grammes de l’école maternelle : « 2. Agir, s’exprimer, comprendre à travers l’activité

EPS et santé
physique ».
Pro­­grammes EPS à l’école mater­­nelle « Agir, s’exprimer, comprendre à travers l’activité
physique » B.O. spécial n° 2 du 26 mars 2015.
Le docu­­ment est extrait de l’ouvrage « L’édu­­ca­­tion phy­­sique à l’école mater­­nelle » et
concerne prin­­ci­­pa­­le­­ment des élèves de moyenne ou grande sec­­tion.

1.2 Au niveau didac­­tique


a. Défi­­ni­­tion de cette acti­­vité
Les jeux de lutte sont des acti­­vi­­tés d’oppo­­si­­tion inter­­in­­di­­vi­­duelles. Quel que soit le
niveau des élèves, il s’agit de désta­­bi­­li­­ser son adver­­saire pour l’immo­­bi­­li­­ser au sol (3 se-
condes). Le but du jeu est donc de gagner.
Le jeu se situe tou­­jours dans des limites d’espace (par exemple : 2 m sur 2 m) et de temps
(par exemple : temps de combat de 10 secondes).
Remarque : Dans la situa­­tion pro­­po­­sée, les rôles d’atta­­quant et de défen­­seur se succèdent
dans des phases dif­­fé­­ren­­ciées alors que, dans la pra­­tique de la lutte, ces rôles sont simul­­
ta­­nés et changent dans un même temps de combat.

b. Les savoirs à acqué­­rir


•• P our l’atta­­quant : sai­­sir son adver­­saire, le désta­­bi­­li­­ser en lui sup­­pri­­mant ses appuis au
sol (en les lui rap­­pro­­chant), l’immo­­bi­­li­­ser en pesant de son propre corps sur lui.
•• Pour le défen­­seur : res­­ter en appui au sol (en écar­­tant ses appuis, ici ses genoux), ne
pas offrir de prises à l’adver­­saire, offrir une résis­­tance tonique (être dur, ne pas se lais­­
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

ser faire).
•• Pour l’arbitre : faire res­­pec­­ter le règle­­ment (temps de jeu, pas de sor­­tie des tapis, ne
pas grif­­fer, tirer les che­­veux de l’adver­­saire…).

Dans un tel sujet il y a lieu de défi­­nir une variable didac­­tique, puis d’exa­­mi­­ner celles qui
sont pro­­po­­sées.

167
Corrigé Partie 2 • Pré­­pa­­rer l’épreuve d’EPS

remarque
Une variable didactique
Une variable didac­­tique est un élé­­ment d’une tâche d’appren­­tis­­sage que l’enseignant-­
didacticien fait varier afin de rendre cette tâche soit plus facile, soit plus dif­­fi­­cile, pour
que l’élève pro­­gresse.
Cela sup­­pose que l’ensei­­gnant connaisse les res­­sources de l’élève afin qu’un « déca­­lage
optimal » entre la dif­­fi­­culté de la tâche et les res­­sources de l’élève soit main­­tenu au fur
et à mesure de l’appren­­tis­­sage.

Les variables sur les­­quelles on peut jouer sont :


•• l’espace, plus ou moins grand, limité ou non, spé­­cia­­lisé ou non (ex : juste pour une
équipe, ou espace d’inter­­ac­­tion entre équipes)…
•• le temps, chro­­no­­mé­­tré ou non, bref ou plus long…
•• les objets, de formes variées, pré­­sents ou absents…
•• les règles, stan­­dar­­di­­sées ou évo­­lu­­tives, plus ou moins nom­­breuses, plus ou moins
contraignantes…
•• les rôles…

c. Les variables didac­­tiques dans le sujet


•• Les variables liées aux rôles.
Dans ce sujet, la plu­­part des variables sont liées aux rôles. « La tor­­tue n’exerce qu’une
résis­­tance pas­­sive, la tor­­tue exerce une résis­­tance dynamique » :
Ici le lut­­teur est à genoux, la tor­­tue est le défen­­seur ; l’autre, le chas­­seur est l’atta­­quant,
celui qui veut retour­­ner la tor­­tue.
La pas­­si­­vité du défen­­seur est plus ou moins grande. Lorsque le défen­­seur (la tor­­tue)
offre une résis­­tance moindre (consigne, pas le droit de chan­­ger de pos­­ture pour la tor­­
tue, res­­ter tonique, rigide) cela faci­­lite la tâche de l’atta­­quant (le chas­­seur).
La résis­­tance dynamique de la tor­­tue complique la tâche du chas­­seur.
La posi­­tion, couché sur le côté pour la tor­­tue, faci­­lite le tra­­vail du chas­­seur ; pour
retour­­ner la tor­­tue il lui sera plus facile de le faire à par­­tir de cette posi­­tion qu’à par­­
tir de la position à plat ventre. Par ailleurs à plat ventre, il y a moins de pos­­si­­bi­­li­­tés de
sai­­sies.
Der­­nière variable, liée aux rôles : les 2 lut­­teurs sont face à face à genoux et essaient
mutuel­­le­­ment de se mettre sur le dos. Les joueurs sont tous les deux atta­­quants et dé-
fenseurs. On passe à un niveau supé­­rieur. Le jeu devient plus complexe. C’est une situa-
tion qui convient bien en fin de Cycle 1.
•• La variable liée au temps.
Les phases de combat durent 10 secondes, puis le temps va aug­­men­­ter. On peut propo-
ser 15 secondes, pas plus. L’effort est très intense dans ces combats et presque constant.
On a un effort plu­­tôt de type anaé­­ro­­bie a­lactique et l’on sait que pour un enfant de 5 ans,
cet effort lors­­qu’il est maximal ne dure que quelques secondes (entre 4 et 10 secondes).
En consé­­quence les combats de 10 secondes sont bien adap­­tés car même si l’effort est
intense, il n’est pas maxi­­mum sur toute la durée de la rencontre.

168
Sujet 4 • Le chas­­seur et la tor­­tue – cycle 1 Corrigé

Réca­­pi­­tu­­la­­tif : Rôle des variables

Méthodologie
Variables Rôles des lut­­teurs
En par­­tant de Défen­­seur (tor­­tue) Atta­­quant (chas­­seur)
De la posi­­tion 4 pattes
Posi­­tion « cou­­ché laté­­
ra­­le­­ment »
À la posi­­tion « cou­­ché
plat ventre »

EPS et santé
D’un combat de
10 secondes à
un combat de
15 secondes

De la défense pas­­sive
à la défense active de
la tor­­tue

Légende La dif­­fi­­culté reste stable

La dif­­fi­­culté aug­­mente

d. La fiche d’éva­­lua­­tion
•• Adap­­tée à l’âge des élèves
Le pre­­mier point à signa­­ler est qu’elle est adap­­tée à l’âge des élèves. Vers 5 ans, âge pro-
bable des élèves à qui elle s’adresse, la pré­­sen­­ta­­tion, très concrète et ima­­gée, correspond
bien à ce stade de déve­­lop­­pe­­ment. L’enfant ne sait pas encore lire, il est suffisamment
pré­­cis au niveau du gra­­phisme pour rem­­plir la fiche.
•• For­­ma­­tive
L’élève par­­ti­­cipe à son éva­­lua­­tion en colo­­riant les items qui lui sont pro­­po­­sés :
a-­t-il gagné, perdu ? A-­t-il aimé l’acti­­vité ? Quel rôle a-­t-il joué ?
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

L’élève prend des repères sur l’acti­­vité « quel rôle ai-­je joué ? » : atta­­quant ou défenseur,
chas­­seur ou tor­­tue ?
D’une séance à l’autre, les fiches d’éva­­lua­­tion peuvent être compa­­rées. La connais­­sance
des résul­­tats est un fac­­teur de pro­­grès.

e. Les cri­­tères de réa­­li­­sa­­tion


« Réus­­sir 3 fois sur 5, soit à retour­­ner son adversaire, soit à ne pas se faire retour­­ner par
lui » :
La régu­­la­­rité des réus­­sites est mise en avant. On admet l’échec car, dans ces acti­­vi­­tés très bi-
naires, soit on gagne soit on perd. On est encore dans une perspec­­tive for­­ma­­tive.

169
Corrigé Partie 2 • Pré­­pa­­rer l’épreuve d’EPS

f. Faire évo­­luer l’acti­­vité au cycle 2


•• Rôles d’atta­­quant et de défen­­seur de chaque lut­­teur dans un même combat.
•• Limi­­ter la sur­­face de jeu (carré de tapis de 2 m/2 m).
•• Aug­­men­­ter le temps de combat (15-20 secondes maxi­­mum en fin de Cycle 2).
•• Faire varier la posi­­tion de départ : à 4 pattes, à genoux (la posi­­tion debout est mieux
adap­­tée en Cycle 3. car il y a néces­­sité de gérer de façon plus vigi­­lante la sécurité).
•• Complexi­­fier les règles :
– Le rôle de l’arbitre est plus pré­­cis (main­­tien du dos au sol pen­­dant 3 secondes) ;
– Péna­­li­­ser les sor­­ties de la sur­­face de jeu par un arrêt du jeu et du chro­­no­­mètre.

1.3 Au niveau péda­­go­­gique


Les élèves tra­­vaillent par groupes de trois et changent de rôle. Ces situa­­tions sont très
motivantes à cer­­taines condi­­tions :
•• L’ensei­­gnant doit bien cadrer les temps de jeu et les chan­­ge­­ments de rôles (pour as-
surer la clarté des consignes et la sécu­­rité). Don­­ner un signal de début et d’arrêt des
combats.
•• Appa­­rier les élèves par poids et mor­­pho­­logie (pas d’écarts trop impor­­tants). Se trou-
ver dans une situa­­tion d’éga­­lité des chances.
•• Faire des bilans fré­­quents pour comprendre ce qu’il convient de faire pour gagner,
pour ména­­ger des temps de repos dans cette acti­­vité très intense au niveau des efforts
con­sentis.
•• Inté­­grer les fiches d’éva­­lua­­tion en les rem­­plis­­sant in situ pour noter tout de suite les
résultats obte­­nus. À cet âge les capa­­ci­­tés attentionnelles et mnésiques sont assez défi-
citaires par rap­­port à des élèves plus âgés.

1.4 Au niveau des res­­sources mobi­­li­­sées


•• A cti­­vité met­­tant en jeu la capa­­cité à réagir vite. Comme l’enfant de cet âge est lent, la
situa­­tion a été faci­­li­­tée avec une sim­­pli­­fi­­ca­­tion des rôles.
•• Prises d’infor­­ma­­tions kines­­thé­­siques et visuelles : sen­­tir l’adver­­saire à tra­­vers ses sai­­
sies autant que visuel­­le­­ment.
•• Compré­­hen­­sion des rôles, des règles.
•• Contrô­­ler son agres­­si­­vité dans un jeu à règles, s’affron­­ter loya­­le­­ment ; mais aussi
pour cer­­tains élèves accep­­ter le contact, oser s’affron­­ter.

1.5 Les enjeux édu­­ca­­tifs


•• Édu­­ca­­tion à la sécu­­rité :
– Avec une sécu­­rité active : res­­pec­­ter les « règles d’or » ne pas faire mal, ne pas se faire
mal, ne pas se lais­­ser faire mal, res­­pec­­ter les règles.
Avant d’entrer dans l’acti­­vité : se mettre nus pieds, enle­­ver sa bar­­rette, atta­­cher ses
che­­veux, avoir coupé ses ongles.
– Avec une sécu­­rité pas­­sive : Bien veiller, pour l’ensei­­gnant, à ce que les tapis de ré-
ception soient join­­tifs et donc pas dan­­ge­­reux.

170
Sujet 4 • Le chas­­seur et la tor­­tue – cycle 1 Corrigé

•• Édu­­ca­­tion à la citoyen­­neté :
Res­­pec­­ter et faire res­­pec­­ter un règle­­ment

Méthodologie
•• Édu­­ca­­tion à l’hygiène :
Néces­­sité de se déchaus­­ser, d’avoir une tenue pra­­tique et propre…

2 Ques­­tions que pour­­rait poser le jury


lors de l’entre­­tien

EPS et santé
Peut-­on lut­­ter debout ?
(Voir pro­­po­­si­­tions pour le Cycle 2). Évo­­quer la sécu­­rité des élèves.

Peut-­on abor­­der les acti­­vi­­tés de lutte avec des situations col­­lec­­tives ?


Oui, avant la lutte à 1 contre 1.
La coopé­­ra­­tion peut per­­mettre à cha­­cun d’entrer dans l’acti­­vité sans se retrou­­ver trop
rapi­­de­­ment dans un face à face plus sol­­li­­ci­­tant.

Exemple
Le jeu des démé­­na­­geurs et des meubles
Orga­­ni­­sa­­tion : 2 groupes d’enfants ; les uns sont les meubles, les autres les démé­­na­­geurs.
Consigne : Les démé­­na­­geurs doivent trans­­por­­ter les meubles sans les défor­­mer, dans un ­endroit
donné.
Évo­­lu­­tions :
◗◗Les meubles prennent dif­­fé­­rentes formes.
◗◗Les démé­­na­­geurs ont des par­­cours dif­­fé­­rents à effec­­tuer.
◗◗Les meubles (solides) deviennent mous.
◗◗Pour présenter cet exemple au jury, n’hésitez pas à utiliser un « paper-board » ou tout
autre moyen permettant de représenter visuellement le jeu. Vous gagnerez en temps et
en clarté pour illustrer vos propositions.

Pour­­quoi pré­­fé­­rer la lutte au judo en grande sec­­tion ?


Le judo est pos­­sible. Cepen­­dant, il est beau­­coup plus codi­­fié que la lutte dite « libre » qui
est pra­­ti­­quée à l’école, il est donc plus compli­­qué pour des enfants de cet âge.
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Ensei­­gner le judo demande une qua­­li­­fi­­ca­­tion bien spé­­ci­­fique (due au fait de sa


­codification).
Le judo néces­­site une tenue spé­­ci­­fique qui peut être coû­­teuse pour l’école.
Le judo pour­­rait être ensei­­gné en par­­te­­na­­riat avec un spé­­cia­­liste, l’ensei­­gnant res­­tant
maître du pro­­jet qui serait éla­­boré avec le par­­te­­naire. Pour des pré­­ci­­sions concer­­nant ce
par­­te­­na­­riat, vous pou­­vez vous réfé­­rer au sujet cor­­rigé de la par­­tie 3 de ce livre, sur les
inter­­ve­­nants exté­­rieurs.

171
Sujet 5

Thème : Accepter les contraintes collectives –


Petite section

1. Document
B.O. spécial n° 2 du 26 mars 2016 – Extraits – « Agir,
Document 1
s’exprimer, comprendre à travers l’activité physique »

•• Collaborer, coopérer, s’opposer […]


•• Coopérer, exercer des rôles différents complémentaires, s’opposer, élaborer
des stratégies pour viser un but ou un effet commun.
La pratique des activités est organisée sur les trois années du cycle en exploitant
les ressources locales. […]

2. Description de la situation
Vous enseignez dans une classe de petite section de 28 élèves. Les élèves, en ce début
de second trimestre, restent encore très égocentriques et ont de réelles difficultés à
accepter les contraintes collectives.

3. Questions
1 Décrivez une situation d’apprentissage ludique que vous pourrez faire évoluer
dans le cadre d’un module d’apprentissage de 6 séances.
2 Justifiez vos propositions en prenant en compte les possibilités motrices, cogni-
tives, affectives des enfants de cet âge.

172
Sujet 5 • Accepter les contraintes collectives – Petite section Corrigé

Corrigé

Méthodologie
1 Pistes de réponses/Points à aborder
1.1 Au niveau des programmes
Le jeu proposé permet d’entrer dans le champ des activités qui proposent de : « Collaborer,
coopérer, s’opposer » (BO spécial n° 2 du 26 mars 2016). C’est aussi une façon de se développer
à différents niveaux : « L’école maternelle permet aux enfants de réaliser des expériences cor-

EPS et santé
porelles au travers de la pratique d’activités physiques et artistiques. Ces expériences contri-
buent au développement moteur, sensoriel, affectif, intellectuel et relationnel des enfants.
Elles permettent aux enfants d’explorer leurs possibilités physiques, d’élargir et affiner
leurs habiletés motrices, de maîtriser de nouveaux équilibres, pour développer l’adapta-
bilité de leurs conduites » (Domaine 2 du programme : « Agir, s’exprimer, comprendre
à travers l’activité physique »).

1.2 Au niveau didactique


a. « Promenons-nous dans les bois »
Un exemple de situation d’apprentissage ludique de la compétence « Accepter les
contraintes collectives » pourrait s’intituler : « Promenons-nous dans les bois ».

b. Objectif de la tâche
Commencer à prendre en compte des règles simples pour pouvoir jouer avec les autres,
prendre conscience de l’espace et des différents rôles.

c. Description de la tâche
Dans la salle de motricité, dans un rectangle de 20 m sur 10 m, les 28 élèves se promènent en
écoutant et chantant la comptine « promenons-nous dans les bois… » lorsque l’enseignant
interrompt la musique, il sort de sa tanière et cherche à attraper les enfants qui vont se réfu-
gier dans une des deux maisons pour ne pas se faire attraper.

Tapis (“Maison 1”)


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Tapis (“Maison 2”)


Ta
n i è re )
d u Lo nt …
u p (E n s ei gn a

« Promenons-nous dans les bois » : Dispositif matériel

173
Corrigé Partie 2 • Pré­­pa­­rer l’épreuve d’EPS

d. But de la tâche
Lorsque le loup sort de sa tanière, je dois rentrer dans une des maisons pour ne pas me
faire attraper. Quand je suis attrapé, je reste dans la tanière du loup le temps d’une seule
partie, puis je rejoins mes amis pour la partie suivante.

e. Critères de réussite
Ne pas se faire attraper « trop » souvent. Bien repérer ses maisons. Ne pas sortir du
terrain. Courir sans rencontrer les camarades (l’enseignant insistera sur la sécurité et la
nécessité de bien regarder vers où l’on se dirige).

f. Évolution du jeu, mise en place de variables didactiques


•• Au niveau de l’espace :
– Agrandir le terrain pour augmenter les temps de course.
– Placer plus de maisons pour ménager plus de temps de repos.
– Placer une seule grande maison à une extrémité du terrain pour donner un sens aux
déplacements (la maison tient lieu de première cible à atteindre, comme dans les
jeux sportifs collectifs)
– Placer une maison à chaque extrémité du terrain et se déplacer d’une maison à une
autre (comme dans le jeu de l’épervier très pratiqué dans les cours d’école) ; répartir
ensuite les élèves en deux équipes (première notion d’équipe), chacun va en direc-
tion de l’autre maison.
•• Au niveau des rôles : Donner le rôle du loup à l’enseignant dans un premier temps,
puis à un élève, puis à plusieurs, les identifier par le port d’une chasuble (complexifi­
cation des rôles).
•• Au niveau du temps de jeu : Augmenter (diminuer) la fréquence des sorties du loup
pour faire varier les temps de repos des élèves.
•• Au niveau des règles : La complexification des règles au niveau des rôles et des espaces
sur le terrain doit être très progressive.

1.3 Au niveau pédagogique


a. Organisation de l’activité ludique
Elle permet de travailler « classe entière » même lorsque celle-ci est nombreuse (ici, 28 élèves).
L’enseignant peut aisément maîtriser les déplacements des élèves et observer les com­
portements de jeu. :
Parmi les différents comportements d’élèves, on peut observer :
•• Une indifférence aux règles : l’enfant peut avoir des difficultés à intégrer des règles
collectives et continuer à « vivre sa vie » ; cela est très fréquent vers l’âge de 3 ans.
→ Ne pas le punir, réexpliquer le jeu ; de toute façon, rappeler fréquemment les règles
en classe entière.
•• Une participation excessive au jeu avec un enthousiasme non contrôlé et qui peut
devenir dangereux pour soi-même et les autres.
→ Interrompre le jeu lorsque cela est nécessaire, voire regrouper la classe pour un
« temps calme » et un rappel de la nécessité de jouer en tenant compte des autres ;
– Augmenter la longueur du terrain pour diminuer la densité d’élèves (et donc les
risques de collision).

174
Sujet 5 • Accepter les contraintes collectives – Petite section Corrigé

b. Recommandations pédagogiques
Il est préférable de proposer des jeux avec peu de règles et de les faire appliquer stricte-

Méthodologie
ment plutôt que d’augmenter le nombre des règles ou de les faire évoluer trop souvent.
Sur un module de 6 séances, chaque forme de jeu peut être présentée à l’identique au
moins sur deux séances afin d’assurer une permanence des repères donnés aux élèves.

1.4 Au niveau des ressources mobilisées


Il est indispensable de connaître les possibilités des élèves de petite section (2/3 ans), tant
sur les plans moteurs que cognitif ou socio-affectif.

EPS et santé
•• Plan moteur : Notons une difficulté à soutenir un effort continu, une activité discontinue
et, par contre, une bonne possibilité de récupération ; il est donc important d’aménager
des temps ou des espaces de repos. La course est encore mal coordonnée, avec une position
« tête baissée » qui n’autorise qu’une prise d’information aléatoire sur son environnement.
•• Plans cognitif et affectif : « L’égocentrisme enfantin » constaté à cet âge rend la prise en
compte des autres et des règles difficiles. Sur le plan attentionnel, l’enfant a une attention
dite « sur-exclusive », il ne va porter son attention que sur un seul aspect de la tâche.
C’est pour ces différentes raisons que les propositions de jeu doivent être simples, les
consignes peu nombreuses, l’environnement (comme les limites de terrain) bien maté-
rialisé pour être aisément perceptible par le « tout petit ».
Pour plus de détails sur les possibilités de l’enfant de 2/3 ans, se référer au chapitre 11
« Relations entre le développement de l’enfant et l’EPS ».

1.5 Au niveau des enjeux éducatifs


Les enjeux éducatifs principaux sont :
•• Le début d’une éducation à la citoyenneté par la présentation des premiers jeux à règles.
•• C’est également à l’école maternelle que l’enfant se socialise et apprend à « devenir élève ».

2 Questions que pourrait poser le jury


lors de l’entretien
Connaissez-vous d’autres jeux collectifs pouvant être présentés à cet âge ?
Les jeux de poursuite (comme l’épervier, le jeu de chat), les jeux de ballon (comme
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

la balle assise ou balle au chasseur), peuvent être proposés en gardant le principe de


l’évolution progressive des règles.
Se reporter, pour le descriptif de nombreux jeux sur le site de direction des services
académique du Morbihan (académie de Rennes) : [ia56.ac-rennes.fr].
Avez-vous eu des expériences d’enseignement ou d’animation sportive
avec des élèves d’âge primaire ?
Le candidat doit se préparer à devoir répondre à une telle question (inscrite dans les
exigences de l’épreuve et qui sera presque systématiquement posée).
Il est indispensable, quelles que soient les activités évoquées, de décrire succincte-
ment les expériences vécues en précisant leur cadre, de mettre en avant le lien entre
ces expériences et ce que vous en retirez pour votre enseignement futur.

175
Sujet 6

Thème : P roduire une performance optimale


­mesurable à une échéance donnée –
Courir vite – Sauter loin – Lancer loin – CM2

1. Documents
B.O. spécial n° 11 du 26 novembre 2015.
Ressources pédagogiques EPS en complément des programmes 2015.

2. Description de la situation
Vous enseignez dans une classe de CM2 de 26 élèves (16 filles -10 garçons). Les élèves
ont été initiés aux actions de courir, sauter, lancer tout au long de leur scolarité à
l’école primaire tant à l’école maternelle qu’à l’école élémentaire car les projets des
écoles de ce quartier visent ces savoirs de façon continue.
Vos élèves vont participer à une rencontre en activités athlétiques avec d’autres classes
de CM2 de la circonscription au troisième trimestre. Dans l’ensemble, ils sont très
motivés, mais ils ont tendance à développer une activité brouillonne et manquent
de repères pour mesurer leurs progrès dans les trois actions qu’ils seront conduits à
réaliser lors de la prochaine rencontre. De plus, ils acceptent assez mal l’échec, tant
pour eux-mêmes que pour les autres membres de leur équipe.

3. Questions
1 Décrivez trois situations d’apprentissage évolutives permettant aux élèves de pro-
gresser et de s’évaluer. Vous choisirez une activité de votre choix par action ath-
létique : une en course, une en saut, une en lancer1.
2 Justifiez vos propositions en prenant en compte les caractéristiques de vos élèves :
celles qui sont décrites ci-dessus et celles qui sont caractéristiques des élèves de ce
niveau de classe.

1. Concevoir trois situations d’apprentissage dans des activités distinctes dans le cadre de cette épreuve orale peut
apparaître long. Cependant, l’étude des sujets proposés dans différentes académies montre qu’il est demandé aux
candidats, à plusieurs reprises, d’élaborer 3 séances complètes insérées dans un module d’apprentissage de 6 ou 12
séances. Il est donc utile de s’entraîner sur des sujets de même type

176
Sujet 6 • Produire une performance optimale – CM2 Objectif concours

Document 1 B.O. spécial n° 11 du 26 novembre 2015 – Extraits

Éducation physique et sportive


« L’éducation physique et sportive répond aux enjeux de formation du socle
commun en permettant à tous les élèves, filles et garçons ensemble et à égalité,
a fortiori les plus éloignés de la pratique physique et sportive, de construire cinq
compétences travaillées en continuité durant les différents cycles :
•• Développer sa motricité et apprendre à s’exprimer en utilisant son corps
•• S’approprier par la pratique physique et sportive, des méthodes et des outils

EPS et santé
•• Partager des règles, assumer des rôles et des responsabilités
•• Apprendre à entretenir sa santé par une activité physique régulière
•• S’approprier une culture physique sportive et artistique
Pour développer ces compétences générales, l’éducation physique et sportive
propose à tous les élèves, de l’école au collège, un parcours de formation consti-
tué de quatre champs d’apprentissage complémentaires :
•• Produire une performance optimale, mesurable à une échéance donnée
•• Adapter ses déplacements à des environnements variés
•• S’exprimer devant les autres par une prestation artistique et/ou acrobatique
•• Conduire et maîtriser un affrontement collectif ou interindividuel. »

Éducation physique et sportive : travail plus spécifique de


l’attendu « Mesurer et quantifier les performances, les enre-
Document 2 gistrer, les comparer, les classer, les traduire en représenta-
tions graphiques1 »

Attendus de fin de cycle spécifiquement travaillés


Étapes et ••Pour le lanceur : ••Pour le juge :
repères de Étape 1 : objectifs d’apprentissage non Étape 1 : objectifs d’apprentissage
progression atteints non atteints
–– Pas d’engagement pour essayer de Inattentif, ne respecte pas les
lancer loin. consignes de sécurité
–– Les 4 engins sont lancés de la même Étape 2 : objectifs d’apprentissage
manière.
partiellement atteints
Étape 2 : objectifs d’apprentissage ––A besoin d’être accompagné pour
partiellement atteints assumer un rôle.
–– Peu d’énergie créée (élan, bras), les ––Respecte les consignes de sécurité.
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

engins ne vont pas loin. Étape 3 : objectifs d’apprentissage


–– Pas de régularité dans la trajectoire,
atteints
beaucoup d’essais sortent de la zone
––Assume préférentiellement un rôle.
de chute.
––Respecte les règles de sécurité.
Étape 3 : objectifs d’apprentissage atteints
Étape 4 : objectifs d’apprentissage
Un engagement réel pour lancer loin dépassés
en prenant de l’élan en déplacement. ––Fait respecter les règles de
Étape 4 : objectifs d’apprentissage sécurité.
dépassés ––Assume tour à tour tous les rôles
–– Utilise une forme d’élan adapté à avec efficacité.
l’engin. ––Anticipe ses placements.
–– L’énergie créée est transmise à l’engin.

1. [cache.media.eduscol.education.fr/file/EPS/69/6/RA16_C3_EPS_illus_1_N.D_605696.pdf].

177
Objectif concours Partie 2 • Pré­­pa­­rer l’épreuve d’EPS

Attendus de fin de cycle spécifiquement travaillés


Champ ••AFC 3 : mesurer et quantifier les ••D3/CG3 : « La formation de la
d’appren- performances, les enregistrer, les personne et du citoyen »
tissage 1 comparer, les classer, les traduire en Partager des règles et assumer
représentations graphiques. des rôles et des responsabilités. Il
••AFC 1 : réaliser des efforts et s’agit pour l’élève de :
enchaîner plusieurs actions motrices ––utiliser des instruments
dans différentes familles pour aller de mesure ; recueillir des
plus vite, plus longtemps, plus haut, performances, les compiler sur des
outils de préférence numériques ;
plus loin.
––respecter et faire respecter les
règles de sécurité.
••D1/CG1 : « Des langages pour
penser et communiquer »
Développer sa motricité et
apprendre à s’exprimer avec son
corps. Il s’agit pour l’élève de :
––s’engager totalement dans une
activité de performance ;
––construire un code de
communication pour valider et
mesurer une performance.
Ce qu’il y a ••Obstacle prioritaire :
à apprendre ––l’élève lanceur doit s’engager totalement dans une activité mobilisant toutes
ses ressources disponibles pour établir son record ;
––l’élève juge doit valider le lancer, le mesurer de manière fiable et dans des
conditions de sécurité optimale.
••Cap à passer pour entrer réellement dans la compétence attendue :
––passer d’une activité naturelle à une activité de performance dans un
environnement stable et repéré. Repousser ses limites ;
––passer d’une organisation dans laquelle les rôles sont juxtaposés à un système
organisé et régulé par des codes de communication ;
––passer d’une organisation pédagogique collective régulée par l’enseignant
à une organisation en petits groupes autonomes dans laquelle les rôles sont
partagés et délégués aux élèves ;
––passer d’une mesure approximative à une mesure fiable.
••Passages obligés :
––comme lanceur, connaître ses possibilités réelles (son record) ;
––construire une interaction entre les rôles en justifiant la fiabilité de la mesure
et la sécurité.

178
Sujet 6 • Produire une performance optimale – CM2 Corrigé

Corrigé

Méthodologie
1 Pistes de réponses/Points à aborder
1.1 Au niveau des programmes
Les activités athlétiques : courir, sauter, lancer, pratiquées en CM2 permettent de « Pro-
duire une performance optimale, mesurable à une échéance donnée » (BO spécial n° 11

EPS et santé
du 26 novembre 2015 ; BOEN n° 30 du 26 juillet 2018).
De nombreuses activités s’offrent au choix des enseignants pour développer cette com-
pétence. Les actions à réaliser en fin de Cours moyen deuxième année figurent dans
le document ci-dessus (BOEN HS N° 1 du 5 janvier 2012 : programme d’enseigne-
ment-modification en EPS-progressions-extraits).
Un exemple en lancer pour « produire une performance optimale à une échéance donnée » est
consultable dans le cadre des ressources proposées aux enseignants de cycle 3 en EPS : [cache.
media.eduscol.education.fr/file/EPS/68/9/RA16_C3_EPS_bat_mod_lanc_N.D_605689.pdf].

1.2 Au niveau didactique


a. Situation d’apprentissage évolutive
Une situation évolutive qui permette de progresser et de s’évaluer peut être représentée
par une situation de référence. C’est une situation qui va permettre aux élèves de prendre
des repères afin de pouvoir évaluer leurs progrès. (cf. chapitre 9 : La situation de réfé-
rence). Cette situation peut être proposée à l’élève en début d’apprentissage (évaluation
diagnostique), en fin d’apprentissage (évaluation sommative), et également tout au long
des séances pour évaluer les progrès, les difficultés rencontrées (évaluation formative).

b. Exemple de 3 situations d’apprentissage :


Celles-ci seront proposées sous la forme de trois ateliers ; Ces situations d’apprentissage
– Courir vite, sauter en longueur et lancer – sont connues depuis la première séance du
module d’apprentissage.

Atelier 1. Course de vitesse 2. Saut en longueur 3. Lancer


© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

Course de vitesse sur 10’’ Saut en longueur avec un Lancer de javelot


Activité
élan de 6 à 8 foulées et une par-dessus un obstacle
choisie
zone d’appel large de 50 cm haut de 1m50
Prendre des repères pour acquérir des sensations nouvelles :
Réaction rapide à un signal, Courir avec une accélération Orienter ses appuis, sentir
acquisition, puis maintien optimale pour prendre la mise en tension du bras
Objectifs d’une vitesse maximale un appel efficace dans une lanceur et la fixation de
sur 10 secondes sur une zone de 50 cm de largeur l’autre bras pour lancer
distance allant de 30 à et se éceptionner le plus loin loin le javelot selon une
50 mètres, selon la rapidité possible dans une zone de trajectoire haute adaptée.
de l’élève. réception en sable.

179
Corrigé Partie 2 • Pré­­pa­­rer l’épreuve d’EPS

Atelier 1. Course de vitesse 2. Saut en longueur 3. Lancer


Acquérir le goût de l’effort et l’envie de se dépasser par la connaissance immédiate
des résultats obtenus.
Objectifs Pour les 3 ateliers : se responsabiliser en acceptant de travailler en binôme et participer
aux tâches d’organisation. Chaque binôme d’élèves est constitué d’un athlète (celui qui
agit) et d’un observateur (celui qui note les résultats).

Atelier 1 : Course de vitesse sur 10’’

Zone C (ou noire)


Arrivée C
Zone B (ou rouge)
Arrivée B
Zone A (ou verte)
Arrivée A

50 m
40 m
30 m

Atelier 1 : course de vitesse sur 10 ’’

But Courir 10 secondes le plus vite possible pour atteindre la zone la plus éloignée
de la tâche possible du départ.
Partir derrière la ligne de départ au signal donné par l’enseignant (sonore : coup de
sifflet ou visuel : objet qui tombe au sol).
Consignes Ralentir après le second signal donné par l’enseignant.
Noter sur le carnet d’athlétisme de son binôme la zone (zones de couleur) atteinte
par le coureur et repérée par un observateur lors du second signal.
Améliorer sa performance initiale en atteignant une zone de plus en plus éloignée
du départ ou la maintenir et la réaliser régulièrement, selon le niveau initial de
Critères
l’élève.
de réussite et
Après observation de son binôme, être capable de faire évoluer son organisation
de réalisation
corporelle pour être plus efficace : bras et jambes dans l’axe de course, pas de
mouvements de rotation, épaules relâchées, regard vers l’avant (et non vers pas le sol).
Au niveau de l’espace :
Évolution, Augmenter le nombre de zones pour différencier davantage les résultats et les rendre
mise en place plus « palpables » par les élèves : une zone tous les 5 m au lieu de tous les 10 m.
de variables Ne pas modifier les distances de course situées entre 30 m et 50 m ; (ne pas dépasser
didactiques la distance de 50 m qui représente une distance maximum pour un effort intense à ce
niveau de classe).

180
Sujet 6 • Produire une performance optimale – CM2 Corrigé

Au niveau du temps :
Diminuer le temps de course : 7’’ au lieu de 10’’.

Méthodologie
Le temps de 10’’ est celui proposé par l’institution pour « réaliser une performance
Évolution,
mesurée ». (BOEN HS N° 1 du 5 janvier 2012). Dans cette classe de CM2, l’âge des
mise en place
élèves (non précisé) est en moyenne de 10-11 ans et il y a une majorité de filles ;
de variables
leurs capacités de travail en anaérobie, ce qui correspond au travail en vitesse
didactiques
maximale demandé, sont plutôt évaluées par les scientifiques, à cet âge, à 7’’ d’effort
intense. Il apparaît donc logique de proposer, pour encore mieux s’adapter à la
diversité des élèves, un temps de 7’’.

EPS et santé
Atelier 2 : Saut en longueur avec élan de 6 à 8 foulées et zone d’appel large de 50 cm

Zone Zone Zone


verte rouge noire
6 à 8 foulées

Zone de réception en sable


Plot

env 10 m 50 cm 6m

Atelier 2 : sauter loin

But Après une course d’élan régulièrement accélérée de 6 à 8 foulées, prendre une impulsion
de la tâche dans une zone large de 50 cm pour se réceptionner le plus loin possible de la zone d’appel.
Réaliser des essais pour :
– être capable d’accélérer sa course tout en prenant un appel efficace
(notion de vitesse optimale) ;
– tomber sur sa « bonne jambe » pour sauter loin (notion de pied d’appel).
Consignes
Se grandir à l’impulsion (poussée complète de la jambe d’appel, projection des bras
vers l’avant).
Se réceptionner sur les pieds en restant équilibré vers l’avant.(ne pas retomber
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

en arrière).
Critères Améliorer sa performance initiale en augmentant sa distance de saut.
de réussite Après observation de son binôme, être capable de faire évoluer son organisation corporelle
et de pour être plus efficace : ne pas ralentir pendant l’élan, ne pas piétiner avant de prendre son
réalisation impulsion, ne pas s’écraser à l’appel, se grandir, rester équilibré à la réception,…
Au niveau de l’espace :
Évolution, Matérialiser l’avant de la zone d’appel par un objet butoir (plinth) pour faciliter
mise en place la précision de la prise d’appel.
de variables Diminuer la dimension de la zone d’appel (20 cm au lieu de 50 cm) pour réaliser
didactiques une course d’élan plus précise.
Augmenter l’espace d’élan, une fois l’accélération de cette course maîtrisée.

181
Corrigé Partie 2 • Pré­­pa­­rer l’épreuve d’EPS

Atelier 3 : Lancer de javelot loin par-dessus un obstacle de 1m50


Elastique

Zone C (ou noire)


Zone B (ou rouge)
Zone A (ou verte)
Décamètre
Javelot
Zone de réception

Butoir
Zone du lanceur

Atelier 3 : lancer de javelot au-dessus d’un obstacle

À partir d’une zone définie, la zone du lanceur, lancer le javelot d’abord sans élan,
But
puis avec un élan réduit, au-dessus d’un élastique, le plus loin possible dans des zones
de la tâche
de couleur définies en fonction de leur éloignement de la zone du lanceur.
Dans le lancer sans élan : éloigner le plus possible vers l’arrière le javelot pour
« étirer le bras lanceur » (mise en tension du bras lanceur avec, d’arrière en avant :
le bras lanceur, les épaules, le bassin, les pieds).
Consignes Rester dans un plan sagittal (comme entre deux murs), coude haut avant le lancer.
Accélérer son mouvement jusqu’au lâcher de l’engin.
Prendre un élan réduit (4 à 6 pas courus ou chassés) lorsque les phases précédentes
se déroulent de façon coordonnée et sans temps d’arrêt.
Améliorer sa performance initiale en augmentant sa distance de lancer.
Critères Après observation de son binôme, être capable de faire évoluer son organisation
de réussite et corporelle pour être plus efficace : coordonner, sans temps d’arrêt le lancer sans élan
de réalisation puis, pendant une prise d’élan de quelques pas, venir placer son bras lanceur pour
augmenter le chemin de lancement de l’engin.
Évolution, Au niveau de l’espace :
mise en place Une fois le lancer sans élan maîtrisé, ajouter quelques pas courus.
de variables Ajouter un secteur dans la zone de réception (les javelots hors secteur étant
didactiques invalides).

c. Les variables didactiques communes aux trois situations :


•• Au niveau des rôles :
–L
 ’enseignant est concepteur et organisateur des situations d’apprentissage, notamment
pour ce qui concerne la gestion de la sécurité des élèves. (une attention particulière doit
être accordée à l’atelier lancer : aucun élève ne doit stationner en avant de la zone réser-
vée au lanceur, les actions de lancer se feront à partir du signal donné par l’enseignant) ;
toutefois, progressivement, les élèves vont s’investir dans le rôle d’organisateur. Il est
à noter que, dans la situation proposée en course, le rôle de chronométreur requiert
beaucoup de concentration, en particulier pour donner le second signal.
–L e rôle d’observateur peut être complexifié en proposant d’observer, outre la per-
formance, la qualité de la réalisation motrice : par exemple, en course, il s’agit de
réaliser une course rectiligne, accélérée, dans l’axe du couloir de course, épaules
relâchées, regard orienté vers l’avant…

182
Sujet 6 • Produire une performance optimale – CM2 Corrigé

•• Au niveau des règles :

Méthodologie
REMARQUE Chaque situation d’apprentissage est définie avec précision d’un point de vue régle-
mentaire. Des repères visuels et sonores signalent les moments d’entrée dans l’acti-
vité et d’arrêt de celle-ci ; ils définissent les espaces d’évolution de soi-même ou des
engins utilisés. Ces règles, notamment pour des raisons de sécurité, mais aussi d’équité
entre les participants ne sont pas négociables. Elles constituent une part importante des
repères dont le sujet mentionne qu’ils font défaut aux élèves.

– Au départ, la performance dans chaque atelier est individuelle. Des équipes hété-

EPS et santé
rogènes peuvent être constituées avec addition des performances individuelles pour
entraîner une performance d’équipe.
– La réalisation des performances peut être proposée en simultanéité : deux ou trois
coureurs partent en même temps dans des couloirs parallèles, deux ou trois sauteurs
ou lanceurs agissent à partir d’un même signal.
– Cette réalisation de performance peut être également effectuée en coopération avec,
par exemple, la mise en place de courses de relais en vitesse ou bien la réa­lisation du
plus long saut ou lancer des binômes dans les deux autres activités.
– Simplifier la tâche en introduisant dans le dispositif réglementaire des ­accessoires :
par exemple en saut en longueur et en lancer de javelot un butoir (élément bas d’un
plinth) pour ne pas franchir les lignes délimitant la zone de ­réception du sauteur ou
du lanceur.
– Faire évoluer la tâche en proposant une complexification de l’organisation motrice
avec : la mise en place d’obstacles en course, pour courir vite avec des obstacles
(course de haies) ; l’introduction du triple bond, puis du triple saut ; l’agrandisse-
ment de l’espace du lanceur en lancer de javelot, sans temps d’arrêt entre la prise
d’élan et la phase finale du lancer.

1.3. Au niveau pédagogique


a. L’organisation des trois situations d’apprentissage :
Sur un stade ou dans un espace aménagé (en fonction des ressources locales), les élèves
effectuent à chaque séance un atelier de course, un de lancer, un de saut.
Ils travaillent en binômes en jouant en alternance le rôle d’athlète et celui d’observa­
teur.
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

Chaque élève est muni d’un cahier d’athlétisme sur lequel il va noter après chaque ate-
lier ses performances. Il va également noter, dans le temps de classe qui va suivre ou sur
un moment réservé par l’enseignant : ses difficultés, ses progrès perçus. Il relira ses notes
au début de chaque nouvelle séance.

!
La connaissance immédiate des résultats de son action et son analyse notées sur le
cahier d’athlétisme par l’élève stimulent l’investissement dans les activités proposées par
l’enseignant et par voie de conséquence, les progrès réalisés.

183
Corrigé Partie 2 • Pré­­pa­­rer l’épreuve d’EPS

b. La place des situations proposées


dans l’unité d’apprentissage
Une situation d’apprentissage ne prend sens que si elle s’insère dans un continuum
d’appren­tissage. Nous rappelons que ces trois situations (de référence) seront proposées
en début et en fin d’apprentissage ainsi qu’en cours d’apprentissage afin de permettre
aux élèves de mesurer leurs progrès. Des ateliers décrochés, mis en place pour remédier
à des difficultés particulières sont organisés tout au long du module d’apprentissage. Ils
complètent et enrichissent les propositions faites aux élèves. Ainsi, pour connaître sa
jambe d’impulsion en saut en longueur, de nombreuses activités peuvent être proposées
(exemple : pieds parallèles sur une ligne, se déséquilibrer en avant, la jambe qui s’avance
spontanément est la jambe d’appel).

c. Recommandations pédagogiques
Les activités athlétiques, dépendent assez étroitement des aptitudes et des capacités phy-
siques de chacun et elles sont pratiquées généralement individuellement (sauf la course
de relais) ; il est intéressant de proposer du travail en équipe, de la co-observation afin de
développer le respect d’autrui, et l’entraide.
Au sein du groupe classe, les élèves sont, de fait, nombreux et leurs niveaux sont
­hétérogènes, le nécessaire travail en groupe devient une ressource au service de valeurs
citoyennes.

1.4 Au niveau des ressources mobilisées


Les propositions des candidats doivent naturellement prendre en compte les capacités
des élèves de cet âge1.
•• Plan moteur : C’est l’âge de la préadolescence avec une grande disparité dans le
­développement musculaire : une explosion de la force musculaire pour certains, un
développement beaucoup plus lent pour d’autres, un début de différenciation entre
garçons et filles. Cette classe comporte une majorité de filles. Les situations proposées
prennent bien en compte l’hétérogénéité de la classe en permettant à chacun de réa-
liser une action à son propre niveau de performance.
•• Plans cognitif et affectif :
– Sur le plan cognitif, les élèves sont à même de comprendre des démarches par
­hypothèse et déduction, la forme proposée avec analyse des résultats obtenus lors
du travail en ateliers permet de mettre en évidence des règles d’action : « si je ralen-
tis avant de prendre une impulsion, alors mon impulsion sera moindre, en saut en
longueur, que si j’accélère régulièrement… ».
– Sur le plan attentionnel, l’élève est capable de développer une attention dite « sélec-
tive », il va porter son attention sur les aspects pertinents d’une tâche, il sera en mesure
de suivre plusieurs consignes pour assurer son efficacité motrice.
– Sur le plan relationnel et affectif, il ressent le besoin d’affiliation (se retrouver entre
pairs) ; c’est pour cela que la proposition du travail en binômes ainsi que l’utilisa-
tion de différentes formes de regroupement des élèves sont des ressources à exploi-
ter préférentiellement à ce niveau de classe.

1. On peut lire dans différents rapports de jury du concours de juin 2017 la nécessité de « Tenir compte de l’âge des élèves
dans les propositions d’activité » et de « Porter une attention particulière au développement de l’enfant : dimension
physique et psychoaffective » (rapport du jury de l’académie de Versailles).

184
Sujet 6 • Produire une performance optimale – CM2 Corrigé

Pour plus de détails sur les possibilités de l’enfant de 10-11 ans, se référer au chapitre 11
« Relations entre le développement de l’enfant et l’EPS ».

Méthodologie
1.5 Au niveau des enjeux éducatifs
Un des enjeux éducatifs essentiel est l’éducation à la sécurité, par le respect des règles
fixées dans les différents ateliers et notamment, insistons sur ce point, en lancer.
Un autre enjeu est l’éducation à la citoyenneté induite, par exemple, par la prise de
responsabilité de l’élève en tant qu’observateur et organisateur. Le nécessaire respect du
travail d’autrui, dans le cas du travail en binôme, mais aussi lorsque tous les pairs tra-

EPS et santé
vaillent dans un même espace : les garçons et les filles, les « faibles », un élève porteur de
handicap assure également un « entraînement » à l’acceptation d’autrui quel qu’il soit1.

1.6 Justification des réponses


Tout au long des points abordés précédemment, les propositions sont argumentées en
fonction des caractéristiques des élèves, néanmoins quelques éléments supplémentaires
peuvent être soulignés en fin d’exposé pour satisfaire aux exigences de la seconde ques-
tion. Les 3 situations de références sont adaptées à l’hétérogénéité des élèves due d’une
part à leur âge, d’autre part à la composition de la classe du point de vue des genres
(16 filles-10 garçons) car elles permettent à chacun de réaliser les actions à son niveau
et de progresser.
Les différents rôles proposés aux élèves : athlète, observateur, évaluateur, organisateur
permettent à ces élèves décrits comme suit : «… ils sont très motivés, mais ils ont ten-
dance à développer une activité brouillonne et manquent de repères pour mesurer leurs
progrès dans les trois actions qu’ils seront conduits à réaliser lors de la rencontre » de
réguler leurs actions.
La répétition des situations de référence tout au long du module donne des repères. La
matérialisation des zones de performance (notamment avec des couleurs) permet égale-
ment de prendre des repères.

2 Questions que pourrait poser le jury


lors de l’entretien
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

2.1 « Produire une performance optimale,


à une échéance donnée » est-ce une compétence
à travailler à l’école maternelle ?
Les activités athlétiques peuvent, bien sûr être organisées, mais elles doivent être enri-
chies par des situations variées : courir, sauter, lancer, ramper, grimper sur des parcours
aménagés…
1. Dans son courrier du 27 janvier 2015 adressé aux présidents des jurys des concours de recrutement d’enseignants, Mme
Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation nationale à l’époque, écrit : « Je vous demande de veiller à ce que dans
ce cadre (celui de la seconde épreuve orale du CRPE, notamment), les thématiques de la laïcité et de la citoyenneté
trouvent toute leur place. »

185
Corrigé Partie 2 • Pré­­pa­­rer l’épreuve d’EPS

Dans le cadre des programmes de l’école maternelle, appliqués depuis la rentrée 2015,
à travers les activités athlétiques, deux compétences vont être visées : « Agir dans l’es-
pace, dans la durée et sur les objets » ; « Adapter ses équilibres et ses déplacements à des
environnements ou des contraintes variés » (Arrêté du 18-2-2015 - J.O. du 12-3-2015).
Les activités athlétiques peuvent, bien sûr être organisées, mais elles doivent être enri-
chies par des situations variées : courir, sauter, lancer, ramper, grimper sur des parcours
aménagés… Et, la performance ne va pas être la préoccupation principale de l’enfant qui
prend du plaisir à se mouvoir, d’abord.

2.2 Peut-on développer une éducation à la citoyenneté


par la pratique des activités athlétiques,
et plus largement par celle de l’EPS ?
En introduction, il peut être rappelé que depuis les événements de janvier 2015, la prise
de conscience de la nécessité de l’éducation à la citoyenneté à l’école est renforcée. Elle a
donné lieu à des textes institutionnels adressés aux différents acteurs éducatifs. Exemple :
le 3e pilier du socle commun mentionne « la formation de la personne et du citoyen :
ce domaine vise un apprentissage de la vie en société, de l’action collective et de la ci-
toyenneté, par une formation morale et civique respectueuse des choix personnels et des
responsabilités individuelles » extrait du Décret n° 2015-372 du 31 mars 2015 relatif au
socle commun de connaissances, de compétences et de culture.
Pour le premier volet de cette question, se référer au paragraphe e) : « au niveau des en-
jeux éducatifs » de ce corrigé et le développer en citant des savoirs en acte : s’intéresser
au travail d’autrui en restant concentré sur la tâche d’observation, noter consciencieuse-
ment les résultats obtenus, accepter d’attendre son tour à chaque atelier, savoir préparer
le matériel, respecter les règles de fonctionnement des ateliers…
Pour le second volet de la question, de nombreux exemples permettant à l’élève d’acqué-
rir des comportements citoyens en EPS : la pratique des jeux sportifs collectifs, le respect
de l’environnement à l’occasion de la pratique des activités physiques de pleine nature,
la participation à l’élaboration de règlements dans les jeux du patrimoine…
Pour répondre à cette question, il ne faut donc pas hésiter à « se détacher » du cours
d’EPS et évoquer d’autres actions à visée éducatives : [cache.media.education.gouv.fr/
file/concours/99/1/Rapport-jury-CRPE-2017_837991.pdf].

186
3
Préparer l’épreuve
de situation
professionnelle
3.1. L’ensei­­gnant,
acteur du ser­­vice public d’édu­­ca­­tion 189

3.2. L’ensei­­gnant,
acteur de la commu­­nauté édu­­ca­­tive 255

3.3. L’ensei­­gnant,
au ser­­vice de la réus­­site de tous les élèves 287

Sujet 1 – La place des parents à l’école 312


Sujet 2 –La place des inter­­ve­­nants exté­­rieurs
à l’école 328
Sujet 3 – Vio­­lence et maltraitance
au sein de l’école 339
Sujet 4 – Le numérique à l’école 348
Sujet 5 – La place de la laïcité à l’école primaire 360
Sujet 6 – La scolarisation des moins de trois ans 369
Cours et méthodes 

Le référentiel des compétences des métiers du professorat et de l’éducation du 1er juillet 2013 publié
au BO du 25 juillet 2013 rappelle que chaque enseignant est invité à exercer sa pleine responsabilité
au sein du système éducatif.
Cela signifie qu’il doit connaître les principes et les textes essentiels qui régissent le service public
d’éducation, ses évolutions et son fonctionnement.
Il doit se comporter en acteur du système éducatif, et par son expérience, peut favoriser son adap-
tation en participant à la conception et la mise en œuvre d’innovations, de nouveaux dispositifs, de
nouveaux programmes et diplômes.
Points du référentiel des compétences communes à tous les professeurs
et personnels d’éducation pris en compte :
1. Faire partager les valeurs de la République
•• S avoir transmettre et faire partager les principes de la vie démocratique ainsi que les
valeurs de la République : la liberté, l’égalité, la fraternité ; la laïcité ; le refus de toutes les
discriminations.
•• Aider les élèves à développer leur esprit critique, à distinguer les savoirs des opinions ou des
croyances, à savoir argumenter et à respecter la pensée des autres.
2. Inscrire son action dans le cadre des principes fondamentaux du système éduca-
tif et dans le cadre réglementaire de l’école
•• Connaître la politique éducative de la France, les principales étapes de l’histoire de l’école, ses
enjeux et ses défis, les principes fondamentaux du système éducatif et de son organisation en
comparaison avec d’autres pays européens.
•• Connaître les grands principes législatifs qui régissent le système éducatif, le cadre
réglementaire de l’école et de l’établissement scolaire, les droits et obligations des
fonctionnaires ainsi que les statuts des professeurs et des personnels d’éducation.
… au service de la réussite de tous les élèves
•• La maîtrise des compétences pédagogiques et éducatives fondamentales est la condition
nécessaire d’une culture partagée qui favorise la cohérence des enseignements et des
actions éducatives...
6. Agir en éducateur responsable et selon des principes éthiques
•• A
 pporter sa contribution à la mise en œuvre des éducations transversales, notamment
l’éducation à la santé, l’éducation à la citoyenneté, l’éducation au développement durable
et l’éducation artistique et culturelle.
•• Se mobiliser et mobiliser les élèves contre les stéréotypes et les discriminations de tout ordre,
promouvoir l’égalité entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes.
•• Contribuer à assurer le bien-être, la sécurité et la sûreté des élèves, à prévenir et à gérer
les violences scolaires, à identifier toute forme d’exclusion ou de discrimination, ainsi que
tout signe pouvant traduire des situations de grande difficulté sociale ou de maltraitance…

188
Cours et méthodes 

Sous-partie 3.1
L’ensei­­gnant,
acteur du ser­­vice public
d’édu­­ca­­tion

15. Les valeurs de la République


et les principes fondateurs du système éducatif 190
16. Le cadre régle­­men­­taire du sys­­tème édu­­ca­­tif 207
17. Les ins­­ti­­tutions et la poli­­tique édu­­ca­­tive de la France 225
18. Les grands prin­­cipes de la poli­­tique édu­­ca­­tive :
quelques dis­­po­­si­­tifs actuels 237

189
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

15 Les valeurs de la République


et les principes fondateurs
du système éducatif
Plan du chapitre
1. La devise « Liberté, Égalité, Fraternité » 191
2. La laïcité 193
3. Des principes portés par les valeurs de la République :
obligation scolaire, gratuité, neutralité 198
4. La lutte contre les inégalités, le refus de toutes
discriminations et l’inclusion scolaire 200

L’école est avant tout l’École de la République


L’École de la République a pour mission de donner à l’ensemble des enfants de France,
quel que soit leur milieu d’origine, les mêmes possibilités de construire leur parcours sco-
laire, personnel et professionnel, de devenir des citoyens sans blesser aucune conscience,
avec une liberté de jugement et un esprit critique : c’est l’essence même de la laïcité.
REMARQUE

À la suite des événements de janvier et novembre 2015, l’École a reçu la mission de se mobi-
liser pour la laïcité et la transmission des valeurs de la République. Les jurys de concours ont été
invités à s’assurer que les candidats ont bien intégré le rôle éducatif et la dimension civique
de leur enseignement, comme cela est déjà énoncé dans le référentiel des compétences des
enseignants (cf. p. 188). Ils en auront l’occasion lors de la seconde épreuve orale ­d’admission.

Les valeurs de la République française ont pour fondement la Déclaration des


Droits de l’Homme et du Citoyen du 26 août 1789, reprise dans le Préambule de la
Constitution du 4 octobre 1958 : « L’organisation de l’enseignement public obliga-
toire gratuit et laïc à tous les degrés est un devoir de l’État ».
Outre la transmission des connaissances, l’école a donc pour mission première de
faire partager à la jeunesse ces valeurs, mission essentielle pour permettre le vivre
ensemble, principe de la vie démocratique.
L’École de la République est le bien commun et le fondement de la société, avec ses règles,
ses principes et ses valeurs. À ce titre, elle doit apporter à tous les enfants, où qu’ils se
trouvent sur le territoire, la même chance de réussir et la même envie de saisir cette chance.
Ces valeurs se traduisent par de grands principes éducatifs : la déclinaison de la
devise « Liberté, Égalité, Fraternité », la laïcité, l’obligation scolaire, la gratuité, la
neutralité et la liberté de l’enseignement.
Elles sont rappelées par l’affichage de la Déclaration des droits de l’homme et sym-
bolisées par l’apposition du drapeau et de la devise de la République sur les façades
des écoles et établissements scolaires et dans chaque salle de classe.
190
Chapitre 15 • Les valeurs de la République Système éducatif

1 La devise « Liberté, Égalité, Fraternité »


La devise « Liberté, Égalité, Fraternité », née avec la Révolution Française, est depuis
1946 un des symboles de la nation, tout comme le drapeau « bleu, blanc, rouge »,
l’hymne national « La Marseillaise » ou la fête nationale du 14 juillet. La Déclaration
de 1789 consacre les individus « libres et égaux en droits », et ce, « sans distinction
d’origine, de race ou de religion ».

Définition
La loi pour « l’école de la confiance » a prévu de contribuer à l’appropriation par
les élèves des fondements de la Nation :
« Art. L. 111-1-2. – L’emblème national de la République française, le drapeau
tricolore, bleu, blanc, rouge, le drapeau européen, la devise de la République et
les paroles de l’hymne national sont affichés dans chacune des salles de classe des
établissements du premier et du second degrés, publics ou privés sous contrat. »

Système éducatif
1.1 La liberté
Reconnue comme un droit de l’homme par la Déclaration du 26 août 1789, la liberté est
la valeur fondamentale qui fait passer l’homme de la position de sujet au statut de citoyen.
•• Liberté de l’individu : liberté de propriété, de la vie privée et de la vie familiale, de
conscience, de circulation, liberté religieuse.
•• Liberté du citoyen : droit de vote, liberté d’expression, de réunion et d’association.
•• Liberté de l’individu dans le travail : droit au travail, liberté d’entreprendre, droit
de grève, liberté syndicale.
À l’école, le principe de liberté se décline de plusieurs façons : les enseignants ont le choix
de la méthode d’enseignement (liberté de l’enseignement), et les parents ont la possi­
bilité de scolariser leurs enfants dans l’école de leur choix ou même au sein de la famille.

a. Liberté de l’enseignement
La « loi Debré » n° 59-1557 du 31 décembre 1959 sur la liberté de l’enseignement et
les rapports avec l’enseignement privé assure pour l’enseignant une liberté d’orga-
niser et de dispenser son enseignement dans le respect des programmes, il a le libre
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

choix des méthodes pédagogiques et des démarches didactiques : c’est ce que l’on
appelle la liberté pédagogique.

FOCUS
Liberté pédagogique… ou responsabilité pédagogique ?
Les programmes du primaire et du collège accordent aux enseignants une vraie liberté péda-
gogique, celle de concevoir la progression des apprentissages. Ils libèrent l’enseignant d’une
logique annuelle, par discipline, et privilégient une logique de cycles. Cette liberté s’inscrit
donc et trouve ses limites naturelles dans un projet collectif.

191
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

(suite)

Jean Michel Zakhartchouk1 a posé le problème éthique que pose la notion de liberté pédagogique.
« La liberté pédagogique, de quoi s’agit-il ? Si elle renvoie à l’idée qu’effectivement, le métier
d’enseignant n’est pas d’exécution, qu’il s’agit bien d’une « profession » où l’on a de larges marges
de manœuvres sur l’organisation de son travail, où on est un décideur dans sa classe de bonnes
stratégies, de méthodes pertinentes…, alors oui, même si l’on devrait plutôt parler d’autonomie
pédagogique. En revanche, s’il s’agit de mettre en avant une conception très libérale du métier
(une conception largement fantasmée, car en vérité bien des professions libérales sont fortement
cadrées ou encadrées et le verdict du client y est essentiel comme mode d’évaluation !), alors on
ne peut qu’être très réservé sur une notion qui peut faire oublier le respect de règles, de valeurs,
d’objectifs communs. En outre, la « liberté pédagogique » semble bien, dans nombre de déclara-
tions qui la sanctifient, une manière de refuser le collectif, de prôner un individualisme débridé
qui s’opposerait à un collectivisme quasiment totalitaire. Aussi aurai-je tendance à préférer le
terme de « responsabilité pédagogique ». L’enseignant doit avoir des responsabilités, au sens
qu’il dispose d’une certaine maîtrise de ses choix, mais il doit aussi avoir « la » responsabilité de
tout faire pour œuvrer à la réussite de tous les élèves, de travailler dans le cadre d’un projet collec-
tif dont il est un des acteurs, de participer à un effort national qui dépasse sa propre personne. »
De son côté, le philosophe Eirick Prairat2 estime dans une tribune au Monde que « La liberté
pédagogique si chère aux enseignants n’est pas une liberté restreinte mais raisonnée, car il n’y a
de liberté qu’éclairée par la connaissance et le sens de la responsabilité. La liberté pédagogique
n’est donc pas, […] contraire à l’idée qu’il existerait des « bonnes » et des « moins bonnes » pra-
tiques. […] En s’inscrivant dans un cadre collégial, la liberté pédagogique peut prendre la forme
de l’expérimentation. Elle vient alors prolonger la liberté première du professeur qui est l’art de
mettre en œuvre de manière appropriée et intelligente les pratiques les mieux assurées. »

b. Liberté de choix des familles


Si tous les enfants âgés de 3 à 16 ans, présents sur le territoire national, doivent
bénéficier d’une instruction scolaire, il revient aux personnes responsables de l’en-
fant de choisir le mode d’instruction : soit dans un établissement public, soit dans
un établissement privé – sous contrat avec l’État ou hors contrat –, soit à domicile.
Dans l’enseignement public, cette liberté de choix est mise à mal par le principe de la
« carte scolaire » : un élève est scolarisé en fonction de son lieu de résidence. Pour le
primaire, les municipalités décident de la répartition géographique. Il est toutefois
possible d’accorder des dérogations aux parents demandeurs, selon certains critères.

1.2 L’égalité
L’article 1er de la Constitution affirme que la France « assure l’égalité devant la loi de
tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion ».
•• Égalité dans l’accès aux droits politiques : droit de vote pour tous les citoyens fran-
çais, sans condition de sexe ou d’origine, accès, selon leur mérite, à toutes les charges
de la République.
•• Égalité dans l’accès aux droits sociaux :

1. [blog.educpros.fr/Jean-Michel-Zakhartchouk/2014/03/31/liberte-pedagogique-un-absolu/].
2. [lemonde.fr/education/article/2019/03/25/la-liberte-pedagogique-des-enseignants-n-est-pas-incompatible-avec-la-
preconisation-de-bonnes-pratiques_5440976_1473685.html] (accès réservé).

192
Chapitre 15 • Les valeurs de la République Système éducatif

– le droit à la protection de la santé : étrangers comme nationaux bénéficient d’une


prise en charge médicale et d’un financement de cette prise en charge ;
– l’égal accès à l’emploi pour tout individu est protégé par le principe d’égalité
(la discrimination est un délit).
En matière d’éducation, le droit à l’instruction pour tous rend l’école obligatoire (de
3 à 16 ans) et gratuite. Ce droit à l’instruction pour tous se prolonge par l’obligation de
formation jusqu’à l’âge 18 ans à partir de la rentrée 2020 ; il s’agit d’un moyen nouveau
de combattre le décrochage scolaire et l’exclusion sociale des jeunes les plus fragiles.
L’équité en matière d’éducation repose sur deux fondements :
•• l’égalité des chances, qui implique de veiller à donner une chance égale à tous les
élèves sans considération de leur situation personnelle ou sociale (sexe, origine
socio-économique, territoriale ou ethnique) ;
•• l’inclusion, qui implique un niveau minimal d’instruction pour tous. Par exemple,
que chacun sache lire, écrire et compter. C’est le principe du socle commun de
connaissances et de compétences et de culture.
Ces deux dimensions sont étroitement imbriquées : vaincre l’échec scolaire aide à surmon-
ter les effets des inégalités sociales qui sont elles-mêmes souvent facteurs d’échec scolaire.

Système éducatif
Le principe d’égalité d’accès pour tous à l’instruction est le moteur de toutes les
politiques de lutte contre les inégalités, par un renforcement de l’action pédagogique
et éducative dans les écoles et établissements des territoires qui rencontrent les plus
grandes difficultés sociales. ( Voir L’éducation prioritaire p. 246-247)

1.3 La fraternité
Le principe de fraternité est apparu dans la devise républicaine en 1848 mais il a fallu
attendre 1946 pour voir affirmée l’existence de droits économiques et sociaux (aide
à ceux qui ne peuvent vivre décemment, solidarité…).
L’école peut favoriser l’apprentissage de la coopération, du vivre ensemble. La fra-
ternité et la solidarité au sein d’une classe prennent sens pour les élèves lorsqu’ils ont
la possibilité de coopérer pour apprendre de manière ordinaire.
Exemple
L’éducation au développement durable
Solidarité, responsabilité, engagement, respect : le développement durable mobilise des
valeurs similaires à celles de la République. Donner les moyens aux enfants et aux adultes
autour d’eux d’apprendre à respecter l’environnement, c’est leur apprendre à se respecter
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eux-mêmes et à respecter les autres. Bâtir des projets communs autour de l’environne-
ment, notamment à l’école, au collège ou au lycée, c’est faire vivre de manière concrète la
notion de fraternité et montrer aux jeunes qu’ils sont capables de s’engager ensemble dans
un projet, au-delà de leurs différences.

2 La laïcité
2.1 Le principe de laïcité
Le principe de laïcité, inscrit dans la Constitution, repose sur l’idée de séparation
entre la société civile et la société religieuse et constitue un des fondements de la
République française. Il trouve sa principale expression à l’école, mais se traduit

193
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

aussi par un encadrement des relations entre les collectivités publiques et les reli-
gions ainsi que par le principe de neutralité des services publics.

Constitution de 1958 – Art 1er


« La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle
assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race
ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. ».

La laïcité repose sur deux principes : l’obligation de l’État de ne pas intervenir dans les
convictions de chacun et l’égalité de tous devant la loi, quelle que soit leur religion.
Elle implique ainsi la liberté de conscience et de culte, la libre organisation des Églises,
leur égalité juridique, le droit à un lieu de culte, la neutralité des institutions envers les
religions, ainsi que la liberté d’enseignement. L’enseignement public est laïc.
Il importe que l’École joue son rôle pour la formation de citoyens libres, éclairés,
instruits et capables de juger par eux-mêmes. Le pari de la laïcité, c’est le pari de la
liberté étayée par l’autonomie de jugement. L’article 6 de la Charte de la laïcité à
l’École indique clairement que « la laïcité de l’École offre aux élèves les conditions
pour forger leur personnalité, exercer leur libre arbitre et faire l’apprentissage de la
citoyenneté. Elle les protège de tout prosélytisme et de toute pression qui les empê-
cheraient de faire leurs propres choix ».

Timbre de la quinzaine
de l’école publique
édition 1964 – Ligue •
de l’Enseignement

a. Perspective historique
L’origine du mot se trouve dans l’antiquité : du latin laicus ou du grec laikos qui
signifient : qui concerne le peuple, qui appartient au peuple.
Ce qu’on pourrait considérer comme étant l’ancêtre du principe de laïcité a dans le
passé monarchique connu des périodes de progrès et de régression, que l’on peut
ramener à l’évolution de la tolérance religieuse ; en voici quelques balises1 :
•• 1598 – Édit de Nantes : le principe de liberté de conscience est accordé aux protes-
tants français ;

1. Guimonnet Ch., « Une brève histoire de la laïcité », [appep.net/wp-content/uploads/2012/06/guimonnet01.pdf].

194
Chapitre 15 • Les valeurs de la République Système éducatif

•• 1789 – la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen affirme l’importance de la


tolérance religieuse et la liberté de conscience à travers l’article 10 ;
•• 1833 – la loi Guizot sur l’enseignement primaire stipule que l’instruction primaire
est du ressort des pouvoirs publics : les communes deviennent responsables de l’en-
tretien des écoles et des maîtres.
Les lois du 28 mars 1882 et du 30 octobre 1886 ont instauré :
•• l’obligation d’instruction (donc gratuité) et la laïcité des personnels ;
•• l’absence d’instruction religieuse dans les programmes.
Ce principe de laïcité dans les valeurs scolaires républicaines a été complété par :
•• La loi du 9 décembre 1905 qui implique la laïcité de l’État (séparation des églises et
de l’État) ;
•• Après l’affaire dite « du foulard islamique », la loi du 15 mars 2004, complétée par la
circulaire n° 2004-084 du 19 mai 2004 souligne :
– le respect de cette laïcité par les élèves ;
– l’interdiction du port de signes religieux ostensibles dans les établissements publics.
Néanmoins, le respect des croyances des élèves et de leurs parents a conduit à ins-

Système éducatif
tituer une journée libre par semaine, afin de laisser du temps pour l’enseignement
religieux en dehors de l’école. Les débats sur la laïcité1 ont fait légion en France ces
dernières années. L’État a publié en novembre 2011 un « code » de la laïcité, le recueil
de la laïcité et de la liberté religieuse, qui a pour vocation de regrouper les principaux
textes du droit français qui s’appliquent en matière de laïcité.

b. Le principe de laïcité à l’école


L’École est un révélateur des tensions qui traversent la société française et des iné-
galités qui la marquent. Elle a initié à la suite des événements de janvier 2015 une
grande mobilisation pour les valeurs de la République, qui notamment sur la capa-
cité de l’école à transmettre les valeurs républicaines et humanistes et à faire vivre le
principe de laïcité au cœur de l’École.
Journée nationale de la laïcité le 9 décembre
La laïcité est célébrée dans les écoles le 9 décembre, date d’anniversaire de la loi de 1905
sur la séparation des Églises et de l’État. Cette journée est l’occasion de mener des initia-
tives pédagogiques susceptibles de mobiliser la réflexion et l’action collective sur le sens
et le bénéfice du principe de laïcité : respecter la liberté de chacun et la cohésion de tous.
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

Affichage de la charte de la laïcité à l’école


Élaborée à l’intention des personnels, des élèves et de l’ensemble des membres de la
communauté éducative, la charte de la laïcité rappelle les règles qui permettent de vivre
ensemble dans l’espace scolaire et d’aider chacun à comprendre le sens de ces règles,
à se les approprier et à les respecter (voir la charte de la laïcité à la fin de ce chapitre).
Un vade-mecum pour faire respecter le principe de laïcité
Expliquer la laïcité, transmettre les valeurs et les principes qu’elle sous-tend, requiert
une parole commune. Une connaissance partagée du sens et des enjeux du principe

1. La laïcité expliquée en vidéo : [dessinemoileco.com/laicite-religion-legislation-menage].

195
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

de laïcité est essentielle pour prévenir les contestations et y répondre de manière


appropriée et concertée.
Ce vademecum remanié en mai 2018 propose une série de fiches présentant des
situations concrètes d’application du principe de laïcité en s’appuyant notamment
sur le dialogue avec les familles, le rappel de la loi et la création d’espaces de concer-
tation pour les professionnels de l’éducation.

c. Un enseignement moral et civique tout au long


de la scolarité : le parcours citoyen
L’enseignement moral et civique1 (EMC) est mis en œuvre à l’école (cycles 2 et 3),
au collège et au lycée depuis la rentrée 2015.
L’EMC doit transmettre un socle de valeurs communes : la dignité, la liberté, l’éga-
lité, la solidarité, la laïcité, l’esprit de justice, le respect de la personne, l’égalité entre
les femmes et les hommes, la tolérance et l’absence de toute forme de discrimina-
tion. Il doit développer le sens moral et l’esprit critique et permettre à l’élève d’ap-
prendre à adopter un comportement réfléchi. Il prépare à l’exercice de la citoyenneté
et sensibilise à la responsabilité individuelle et collective. L’EMC peut s’inscrire dans
le cadre du projet d’école.
Cet enseignement servira de support à l’organisation d’un parcours citoyen.
Celui-ci doit permettre aux élèves de comprendre et de vivre le principe de laïcité,
en ­s’appuyant notamment sur la Charte de la laïcité à l’École, qui sera présentée aux
élèves et à leurs parents à la rentrée scolaire et signée par eux pour attester la recon-
naissance par chacun de ces principes.
Ces « valeurs » ne s’enseignent pas mais se construisent dans le cadre de situations
pédagogiques et éducatives où elles sont activement impliquées (discussion, argu-
mentation, projets communs, coopération, etc.). Si l’enseignement moral et civique
doit avoir un horaire spécialement dédié, il ne saurait se réduire à être un contenu
enseigné « à côté » des autres disciplines. Le tableau ci-dessous donne des exemples
de cette imbrication :

Exemples de Connaissances et objets


Niveau Compétence EMC
pratique en classe d’enseignement
Arts visuels : Cycle 2 ••S’estimer. Être capable Connaissance de
Le portrait et de prendre soin de soi. soi et des autres :
l’autoportrait ••Avoir confiance en soi. respect des différences,
interconnaissance, tolérance.
EPS : Jeux Cycle 3 ••Respecter les autres, refuser L’individu et le collectif :
collectifs. les discriminations, appliquer les différents contextes
les principes de l’égalité d’obéissance aux règles.
fille/garçon, connaître les
comportements bénéfiques
pour la santé.
••Participer à l’organisation de
rencontres sportives.

1. BO spécial n°6 du 25 juin 2015.

196
Chapitre 15 • Les valeurs de la République Système éducatif

2.2 Les enjeux de la laïcité à l’école


•• Les personnels ont un devoir de stricte neutralité : ils ne doivent pas manifester leurs
convictions politiques ou religieuses dans l’exercice de leurs fonctions (article 11 de la
charte de la laïcité). Il appartient à tous les personnels de transmettre aux élèves le sens
et la valeur de la laïcité, ainsi que des autres principes fondamentaux de la République.
Ils veillent à leur application dans le cadre scolaire… (article 10).
Ce devoir de neutralité implique, en effet, de ne pas être partisan. La transmission de
la laïcité et des principes de la République repose, dans le cadre des programmes sco-
laires, sur la mise en avant des valeurs et des principes permettant de vivre ensemble.
 Voir d’autres aspects du principe de neutralité dans le point 3.3
•• La laïcité ne s’oppose pas aux pratiques religieuses : traiter des religions, du fait culturel
religieux à l’école n’est pas contradictoire avec la laïcité à la condition qu’on se situe
bien dans le domaine du « champ du savoir » et non dans le domaine de la croyance.
•• L’espace public qu’est une école est le lieu du bien commun, de l’intérêt général
qui n’est pas la somme des intérêts particuliers. Cet intérêt général s’exprime dans
l’école à travers les programmes scolaires, lesquels s’appliquent dans tous les établis-

Système éducatif
sements publics comme privés sous contrat, ce que la Charte de la laïcité appelle
dans son article 7 « la culture commune et partagée ».
Les nombreux débats actuels sur la laïcité à l’école ont également mis en avant les
enjeux de mixité sociale et scolaire. L’école française s’est construite à partir de l’idéal
républicain d’universalité. Pourtant, elle est un lieu de vie où se côtoient des enfants
issus de milieux et cultures différents. Les enseignants doivent gérer cette mixité à tra-
vers des principes démocratiques et notamment celui de laïcité.
La ségrégation sociale et scolaire se cristallise sur certains territoires, dans certains
établissements (en particulier dès le collège). Des recherches internationales ont mis
en évidence les effets puissants et dévastateurs sur les attitudes citoyennes des jeunes,
la vie en collectivité et les apprentissages scolaires.
Il revient aux responsables politiques de proposer la mise en œuvre, sur le terrain,
de la mixité sociale à l’école, (et dans la ville) tant dans les politiques de sectorisation
que dans les politiques d’affectation1.

... Pour aller plus loin ...

•• Eduscol a mis en ligne un ensemble de ressources pour accompagner la mise en œuvre de l’ensei-
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

gnement de l’EMC : [eduscol.education.fr/pid33120/enseignement-moral-et-civique.html].


•• Circulaire n° 2014-088 du 9 juillet 2014 sur le règlement type départemental des écoles maternelles
et élémentaires publiques : [education.gouv.fr/pid285/bulletin_officiel.html?cid_bo=81107].
•• Circulaire du 15 mars 2017 relative au respect du principe de laïcité dans la fonction publique :
[circulaires.legifrance.gouv.fr/pdf/2017/03/cir_41960.pdf].
•• Educasources a constitué un dossier reprenant les grands textes (y compris législatifs) et rapports,
les ressources à la disposition des enseignants, la nécessaire jurisprudence ainsi que des proposi-
tions de démarche didactique : [educasources.education.fr/selection-detail-187074.html].

1. Lire à ce propos les Constats sur la mixité sociale en France publié en juin 2015 par le Conseil national de l’évaluation du
système scolaire (CNESCO) [cnesco.fr/constats-sur-la-mixite-sociale-en-france].

197
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

3 Des principes portés par les valeurs


de la République : obligation scolaire,
gratuité, neutralité
Si L’École de la République est fondée sur des valeurs, elle l’est également sur des
principes : l’obligation scolaire, la gratuité, la neutralité et la lutte contre les inégalités.

3.1 L’obligation scolaire


Depuis la loi Jules Ferry du 28 mars 1882, modifiée par la loi pour une école de
confiance du 4 juillet 2019, l’instruction est obligatoire pour tous les enfants français
(ou étrangers résidant en France) à partir de l’âge de 3 ans jusqu’à l’âge de 16 ans.
Le premier alinéa de l’article L. 131-1 du Code de l’éducation est ainsi rédigé :
« ­L’instruction est obligatoire pour chaque enfant dès l’âge de trois ans et jusqu’à
l’âge de seize ans. ». De plus, « La formation est obligatoire pour tout jeune jusqu’à
l’âge de sa majorité » (art. L. 114-1).
La famille a deux possibilités :
•• scolariser leurs enfants dans un établissement scolaire public ou privé ;
•• assurer l’instruction des enfants elle-même sous condition de le déclarer.
Ainsi, l’instruction est obligatoire mais pas l’école. L’État doit proposer un enseigne-
ment à tous selon le principe de l’égalité des chances et s’assurer que tous y ont accès,
mais il n’a pas le monopole de l’instruction.
Le droit de l’enfant à l’instruction est également lié à la lutte contre l’absentéisme, sou-
vent annonciateur de décrochage scolaire. (Loi n° 2013-108 du 31 janvier 2013 abrogeant
les dispositions législatives relatives à la suspension des allocations familiales et au contrat
de responsabilité parentale). Pour ce faire, l’accent devra être mis sur l’aide personnali-
sée destinée aux élèves (accompagnement éducatif) et l’accompagnement des familles.
3.2 La gratuité
L’enseignement dispensé dans les écoles et les établissements publics est gratuit (loi
du 16 juin 1881 pour l’enseignement primaire public et loi du 31 mai 1933 pour
l’enseignement secondaire).

Ce principe a été conforté et précisé dans la circulaire n° 2001-256 du 30 mars


2001 : […] « Aucune contribution ne peut être demandée aux familles pour le
financement des dépenses de fonctionnement administratif et pédagogique rela-
tives aux activités d’enseignement obligatoires des élèves. »
Les manuels scolaires sont gratuits jusqu’à la classe de troisième, ainsi que les maté-
riels et fournitures à usage collectif.

198
Chapitre 15 • Les valeurs de la République Système éducatif

FOCUS
Fournitures scolaires : vers des pratiques de consommation responsable ?
Les fournitures scolaires individuelles, dans la mesure où il s’agit de matériels utilisés par un
seul et même élève et qui restent à terme sa propriété, ne relèvent pas du principe de gratuité sco-
laire et restent à la charge des familles. Les prescriptions de fournitures scolaires doivent rester
limitées, afin de ne pas grever le budget familial et de ne pas créer d’inégalités entre les élèves.
La quasi-totalité des communes met à la disposition des élèves des écoles publiques des manuels
scolaires. Tout ou partie du petit matériel scolaire nécessaire à chaque élève, papeterie ou maté-
riel d’écriture, peut également être fourni à l’initiative de la municipalité ; une liste-modèle de
fournitures scolaires pour chaque niveau d’enseignement est dressée par le ministère.
Les écoles élaborent une liste de fournitures scolaires en tenant compte de trois facteurs :
•• un budget raisonnable pour toutes les familles, en veillant à échelonner les achats ;
•• un cartable allégé ;
•• des produits triables et recyclables.
La liste des fournitures scolaires doit être arrêtée par le conseil d’école : elle se réfère à une
liste-modèle de fournitures scolaires dressée par le ministère1.
Par ailleurs, il existe des aides pour financer ces achats de fournitures comme l’Allocation

Système éducatif
de rentrée scolaire (ARS).

3.3 La neutralité2
La circulaire ministérielle du 12 décembre 1989 rappelle la neutralité religieuse,
philosophique, politique et commerciale de rigueur, dans l’enseignement public,
pour les enseignants. La loi de 2004 étend cette neutralité aux élèves. Mais dans les
faits, il est parfois difficile de concilier devoir de neutralité et liberté d’expression.
Nous avons déjà présenté les principes de neutralité politique et religieuse qui s’im-
pose à tout le service public d’éducation ( Voir 2.2, Les enjeux de la laïcité).
Le respect du principe de neutralité commerciale n’interdit pas le recours à des partenaires
extérieurs pourvu que le cadre éducatif soit toujours précisé et les garanties vérifiées.
En vertu de ce principe :
•• la publicité est interdite dans l’enceinte de l’école ;
•• les enseignants doivent respecter la liberté de choix des familles et le jeu de la
concurrence en matière d’achats. Deux secteurs sont particulièrement signalés :
les assurances scolaires et les fournitures scolaires individuelles ;
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

•• certaines formes de partenariat avec des entreprises privées ou publiques sont pos-
sibles, dans la mesure où cela présente un réel intérêt pédagogique pour les élèves.
Code de bonne conduite des interventions des entreprises en milieu scolaire –
Circulaire du 28 mars 2001 (BOEN n° 14 du 15 avril 2001) ;

Un enseignant ne peut en aucun cas exiger l’achat d’un matériel d’une marque
donnée. Seules les caractéristiques des fournitures souhaitées peuvent être préci-
sées (format des cahiers, grammage du papier, nombre de pages, etc.)

1. [education.gouv.fr/cid90446/liste-des-fournitures-scolaires-pour-la-rentree-2019.html].
2. [mallettedesparents.education.gouv.fr/parents/ID251/la-protection-des-donnees-des-enfants].

199
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

•• interdiction de diffuser les données personnelles relatives aux élèves : La liste des
élèves inscrits, leurs adresses ou les renseignements personnels concernant leurs
parents ou eux-mêmes ne doivent en aucun cas être communiqués à des entreprises
(loi du 6 janvier 1978 et loi 78-753 du 17 juillet 1978). Le nouveau règlement européen
sur la protection des données (RGPD), renforce le cadre protecteur pour tous les
citoyens et il s’applique également à l’école. Cette interdiction relève également du
principe du secret professionnel et de la discrétion, défini dans l’article 26 de la
loi 83-634 du 13 juillet 1983 portant sur les droits et obligations des fonctionnaires
(cf. p. 213-214 : Obligation de réserve et de discrétion professionnelle).

4 La lutte contre les inégalités, le refus de toutes


discriminations et l’inclusion scolaire
Dans la continuité de la mobilisation pour les valeurs de la République, l’école doit
également s’attacher à lutter contre les inégalités, à combattre toute forme de discri-
mination et à permettre à des élèves à besoins éducatifs particuliers de pouvoir être
scolarisés en milieu ordinaire.

4.1 La lutte contre les inégalités


« L’École de la République » avait primitivement pour ambition proclamée d’être
« la même pour tous » (loi du 28 mars 1882 sur l’enseignement primaire obligatoire,
dite loi Ferry.) Ce principe est repris dans le préambule de la Constitution de 1946.
L’objectif est de faire réussir tous les élèves, selon deux principes :
•• égalité d’accès à l’enseignement public ;
•• égalité de traitement avec les mêmes critères pour tous.
Toutefois, force est de constater que de fortes inégalités persistent (cf. le rapport
« Grande pauvreté et réussite scolaire » de Jean-Pierre Delahaye, mai 2015). De
nombreux efforts sont menés pour tenter de corriger les effets de ces inégalités et
donner une chance égale pour tous les élèves.

« Donner plus à ceux qui ont moins, tenir compte de la situation, aussi bien celle,
personnelle, de l’élève que celles des territoires… »

Les différentes politiques d’éducation prioritaire visent à réduire les effets des inéga-
lités sociales et économiques sur la réussite scolaire. Cette volonté politique est par
ailleurs réaffirmée dans la circulaire de rentrée 2017.

4.2 Le refus de toutes discriminations


L’École est un lieu où s’affirme l’égale dignité de tous les êtres humains : la com-
munauté éducative doit faire preuve de la plus grande vigilance et de la plus grande
fermeté à l’égard de toutes les formes de racisme, d’homophobie et de sexisme.
Le socle commun de connaissances, de compétences et de culture a inscrit dans les
compétences sociales et civiques, le respect de soi et des autres (civilités, tolérance,
refus des préjugés et des stéréotypes).

200
Chapitre 15 • Les valeurs de la République Système éducatif

Toutes les formes de discrimination violent le principe républicain d’égalité en ce


qu’elles constituent une inégalité de traitement basée sur une intention de nuire.
Elles sont contraires au principe de laïcité. Celui-ci exige de réagir face à des com-
portements contraires aux libertés fondamentales, aux droits des personnes, à l’éga-
lité entre les femmes et les hommes.
Le harcèlement va à l’encontre des valeurs défendues par l’école : le respect de cha-
cun, l’acceptation des différences, l’apprentissage de la citoyenneté. La loi du plus
fort ne peut pas régir les rapports entre élèves.
Un rapport publié en 20101 et portant sur les discriminations à l’école recensait
4 types de discriminations.

Manifestations des discriminations à l’école


••Poids des préjugés et de l’opinion des familles qui ont peur que
la présence d’un élève handicapé n’induise une moindre
performance scolaire.
••Scolarisation partielle due aux conditions matérielles
Handicap
et à l’accessibilité des locaux insatisfaisants : situation

Système éducatif
de liminalité (jamais totalement exclus ni réellement inclus).
••Stigmatisation de l’élève handicapé lors de certaines activités :
sortie scolaire, pratique sportive.
••Poids des stéréotypes qui consistent à penser que la différence
des sexes induit des aptitudes et des intérêts différents.
••Préjugés qui influent sur l’orientation : des savoirs et des
compétences sexuées impliquent des filières et des métiers sexués.
Sexisme ••Du sexisme « ordinaire » aux violences sexistes : des mots, des
gestes, des comportements pouvant aller jusqu’aux actes violents,
qui excluent ou infériorisent les femmes. (Cela peut conduire plus
tard au phénomène du harcèlement qui peut prendre un caractère
discriminatoire).
••Agressions majoritairement verbales.
Orientation ••Harcèlement et phénomène de bouc émissaire.
sexuelle – ••Des conséquences multiples (scolarité, santé, vie sociale
Homophobie et familiale) ; isolement (subi ou volontaire) de l’élève stigmatisé ;
sentiment de honte et mésestime de soi.
••Racisme : attitude de rejet et d’hostilité systématique liée à
l’origine, la religion, la culture, l’apparence physique, le patronyme.
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

Racisme – ••Antisémitisme : stigmatise un groupe, les Juifs, et le traite comme


Antisémitisme – bouc émissaire de problèmes dont les sources sont multiples,
Xénophobie sociales, culturelles, politiques.
••Xénophobie : cible un groupe plus large identifié comme
« les étrangers ».

Lutter contre le harcèlement à l’école


Le harcèlement peut prendre de très nombreuses formes : les tirages de cheveux, les
moqueries, les surnoms méchants, les insultes, les violences physiques, le racket, les
jeux dangereux, la mise à l’écart, la propagation de rumeurs, etc.

1. Lire le rapport relatif aux discriminations à l’école : [education.gouv.fr/cid53260/discriminations-a-l-ecole.html].

201
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

Le « cyberharcèlement » est une variante récente du harcèlement, reposant sur


l’usage d’internet et des nouvelles technologies de communication (blogs, e-mails,
réseaux sociaux, téléphones portables).
À ce titre, la lutte contre le harcèlement dont certains élèves sont victimes, en raison
de leur sexe, leur orientation sexuelle, leur origine, leur handicap, leur apparence
physique doit constituer une priorité absolue. De surcroît, les élèves peuvent être
victimes d’un cumul de discriminations, ou être tout à la fois victime et auteur.
Quelles que soient les discriminations subies, elles apportent insécurité et humilia-
tion, nient la dignité de la personne, pèsent sur les résultats scolaires et détériorent le
climat d’un établissement scolaire.
Le ministère de l’Éducation nationale mène régulièrement des campagnes de mobi-
lisation et d’actions pour lutter contre le harcèlement à l’école : il mise en particulier
sur l’amélioration du climat scolaire et sur le fait d’associer les élèves en les rendant
acteurs de leur prévention.1

4.3. Inclusion scolaire et Enseignement adapté


a. Bref rappel historique :
de l’enseignement adapté à l’inclusion scolaire
Dès la loi d’orientation du 30 juin 1975 en faveur des personnes handicapées, on voit
apparaître des mesures en faveur de la scolarisation des élèves en situation de handi-
cap : du concept d’enfance inadaptée à celui d’intégration, remplacé aujourd’hui par
celui d’inclusion scolaire.
•• Loi du 30 juin 1975 : création de commissions d’orientation des enfants déficients
vers des structures spécialisées de l’Éducation nationale (classes de perfectionne-
ment dans les écoles primaires) ou vers des établissements spécialisés.
•• Loi d’orientation du 10 juillet 1989 : Création en 1991 des classes d’intégration
scolaire (CLIS), appelées depuis la circulaire n° 2009-087 du 17 juillet 2009, classes
d’inclusion scolaire.
Développement de la prévention : mise en place de réseaux d’aides spécialisées
pour les élèves en difficultés (RASED) et disparition progressive des classes de per-
fectionnement pour l’intégration des élèves déficients dans des classes ordinaires
avec projets individuels d’intégration scolaire (PIIS) appelés, depuis le B.O. n° 32 du
7 septembre 2006, projets personnalisés de scolarisation (PPS).
•• Loi 2003-400 du 30 avril 2003, fixant les conditions de recrutement et d’emploi des
assistants d’éducation (auxiliaires de vie scolaire, AVS).
Grâce à cette loi, du personnel est recruté dans les établissements pour « assister » les
professeurs. Ces assistants d’éducation peuvent alors avoir pour mission d ­ ’aider à
l’accueil et à l’intégration des élèves porteurs de handicaps, en exerçant les fonctions
d’auxiliaires de vie scolaire pour l’intégration individualisée des élèves handicapés.
•• Loi du 11 février 2005 : Loi pour l’égalité des droits et des chances, la participation
et la citoyenneté des personnes handicapées.
Définition du handicap et reconnaissance du droit à tout enfant porteur de handi-
cap d’être scolarisé dans l’école la plus proche de son domicile.
Deux principes en découlent : l’accessibilité (accès à tout pour tous) et la compen-
sation (mesures individuelles rétablissant l’égalité des droits et des chances)
La gestion de la question du handicap est transférée de l’État aux départements et

1. [education.gouv.fr/cid86060/agir-contre-le-harcelement-a-l-ecole.html].

202
Chapitre 15 • Les valeurs de la République Système éducatif

instauration pour chaque département d’une maison départementale des per-


sonnes handicapées (MDPH). Chaque élève scolarisé en situation de handicap
relèvera alors d’un référent attaché à la MDPH de son département.
En 2017, 70 % des élèves suivaient une scolarisation individuelle en milieu ordinaire
et 30 % fréquentent une ULIS (Unité Localisée pour l’Inclusion Scolaire).

b. Le principe de l’inclusion scolaire


Depuis la loi portant sur l’égalité des chances de 2005, les gouvernements successifs
ont contribué à l’amélioration de l’accueil des enfants en situation de handicap. Le
principe de la scolarisation inclusive pour tous les enfants, sans aucune distinction,
figure désormais dans le premier article du Code de l’éducation (L. 111-1). Suite à
l’adoption définitive de la loi pour une école de la confiance, « la création d’un service
public de l’École inclusive à partir de la rentrée 2019 opère un véritable changement
de paradigme plutôt qu’une simple réorganisation de l’accompagnement des élèves à
besoins éducatifs particuliers. Elle repose notamment sur une amélioration significa-
tive des conditions de recrutement, de formation et de travail des personnels. »
La scolarisation en milieu ordinaire est ainsi favorisée. Elle permet à la fois d’ob-
tenir les meilleurs résultats éducatifs pour de nombreux élèves en situation de han-

Système éducatif
dicap et une plus grande ouverture à la différence de la part des autres élèves. à
l’école, l’analyse des besoins de l’élève en situation de handicap est déterminante
pour amorcer dans les meilleures conditions une scolarité. L’école, la famille, l’en-
seignant référent disposent de plusieurs outils pour agir en partenariat.
Le projet personnalisé de scolarisation (PPS) : à partir des besoins identifiés,
l’équipe pluridisciplinaire de la Commission des droits et de l’autonomie des per-
sonnes handicapées (CDAPH) élabore le projet personnalisé de scolarisation (PPS)
de l’élève en situation de handicap, en tenant compte des souhaits de l’enfant ou de
l’adolescent et de ses parents…
Le Plan d’accompagnement personnalisé (PAP) est conçu comme un dispositif
d’aide permettant des aménagements et adaptations de nature pédagogique lorsque
les troubles des apprentissages entraînent des difficultés scolaires durables.

!
À l’échelle de l’établissement, ce principe d’inclusion scolaire se retrouve par exemple dans
le fait que pour chaque établissement, le projet d’école devra comporter un volet spécifique
consacré à l’inclusion des élèves en situation de handicap.
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

Une circulaire de rentrée 2019 spéciale « École inclusive », avec la création des
Pôles inclusifs d’accompagnement localisé (PIAL), est parue le 5 juin 20191.
Les priorités de cette circulaire sont centrées sur les points suivants :
•• 1. Instituer un service départemental École inclusive.
•• 2. Organiser les pôles inclusifs d’accompagnement localisés.
•• 3. Mieux accueillir les parents et mieux scolariser les élèves.
•• 4. Reconnaître le travail des enseignants, les soutenir et déployer une offre de forma-
tion accessible.
•• 5. Renforcer l’appartenance des AESH à la communauté éducative.

1. Circulaire n° 2019-088 [education.gouv.fr/pid285/bulletin_officiel.html?cid_bo=142385] ; [cache.media.education.


gouv.fr/file/23/38/1/ensel816_annexe_1135381.pdf].

203
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

•• 6. Simplifier les démarches pour tous.


•• 7. Mieux suivre les parcours inclusifs et évaluer la qualité des actions.
L’inclusion scolaire ne concerne pas que les élèves en situation de handicap : elle
concerne également les élèves allophones nouvellement arrivés (EANA), les
enfants issus de familles itinérantes et de voyageurs (EFIV) ou encore les élèves à
haut potentiel (ou intellectuellement précoces). Des dispositifs spécifiques doivent
garantir l’accès rapide à l’école, la qualité du parcours scolaire et la continuité édu-
cative pour ces élèves à besoins particuliers.

FOCUS
Thèmes de réflexion
Intégration ou inclusion scolaires quelle différence ? quels enjeux ?
Ce qui permet de distinguer l’intégration de l’inclusion c’est que dans la première c’est la
personne handicapée ou différente qui doit faire l’effort, avec aide, de s’adapter au milieu qui
l’accueille en se « normalisant », tandis que dans la seconde, c’est le milieu d’accueil qui fait cet
effort d’adaptation pour répondre aux besoins particuliers de la personne. Il s’agit assurément
d’une révolution culturelle en milieu éducatif dont on est loin d’avoir mesuré tous les effets…
Nous sommes en train d’avancer tout doucement dans cette voie qui certes pourrait conduire
à un changement assez radical de notre système éducatif… Car jusqu’à présent les besoins
particuliers de tous les élèves étaient assez peu pris en compte dans notre système scolaire.
Ainsi c’est en faisant l’effort d’accueillir des élèves différents que les enseignants prendront
l’habitude d’ajuster leur pratique à la diversité des élèves et à différencier leur pédagogie… Ce
qui signifie que l’accueil en milieu scolaire ordinaire d’élèves différents devrait conduire à un
changement de notre système éducatif.

« L’école aujourd’hui n’est pas l’école de la réussite pour tous, il y a sûrement des chemins
que l’on n’a pas empruntés. »
Longtemps, les Français ont été persuadés d’avoir l’un des meilleurs systèmes scolaires au
monde. Les nombreuses comparaisons internationales nous démontrent le contraire. Dans
un article du journal Le Monde le sociologue de l’éducation François Dubet porte un regard
critique sur notre système scolaire français en faisant de cette « crise » qui le traverse depuis
une trentaine d’années, un problème politique. Il rappelle en effet que les inégalités scolaires
reproduisent les inégalités sociales comme Bourdieu l’avait déjà montré en son temps, mais
va plus loin en affirmant qu’en France non seulement l’école reproduit mais qu’« elle accentue
la reproduction de ces inégalités. » Et pour lui la raison en est que la massification scolaire
des années soixante, puis celle des années quatre-vingt dans l’enseignement secondaire et les
études supérieures, n’a pas été accompagnée d’un « changement de nature de l’école ». Ainsi
« le collège unique en 1975 a été créé sur le modèle du lycée bourgeois, ne répondant pas ainsi
aux besoins des élèves venus des classes populaires ». C’est ainsi que « nous avons maintenu,
voire accentué les hiérarchies scolaires conduisant à une orientation par l’échec, alors qu’il
aurait fallu diversifier les modalités de formation et permettre aux élèves de circuler dans le
système ». […] « Nous n’avons pas compris que dans un système de masse le métier d’ensei-
gnant devait changer ». Le fonctionnement de ce système scolaire resté inchangé, il le nomme
« l’élitisme républicain » en faisant remarquer que « l’idéal élitiste détermine toutes les pra-
tiques y compris celles des filières et des établissements qui n’accéderont jamais à l’élite, y
compris celle des classes enfantines où les notes se portent bien ».

La charte de la laïcité à l'école (ci-contre)

204
Chapitre 15 • Les valeurs de la République Système éducatif

1 I La France est une République indivisible, 2 I La République laïque organise


laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité la séparation des religions et de l’État.
devant la loi, sur l’ensemble de son territoire, de tous L’État est neutre à l’égard des convictions
les citoyens. Elle respecte toutes les croyances. religieuses ou spirituelles. Il n’y a pas
de religion d’État.

3 I La laïcité garantit la liberté de conscience à 4 I La laïcité permet l'exercice


tous. Chacun est libre de croire ou de ne pas croire. de la citoyenneté, en conciliant 5 I La République assure
Elle permet la libre expression de ses convictions, la liberté de chacun avec l’égalité dans les établissements
dans le respect de celles d’autrui et dans les limites et la fraternité de tous dans le scolaires le respect
de l’ordre public. souci de l’intérêt général. de chacun de ces principes.

Système éducatif
La Nation confie à l’École la mission de faire partager
aux élèves les valeurs de la République.

6I La laïcité de l’École offre aux


élèves les conditions pour forger leur
personnalité, exercer leur libre arbitre 7 I La laïcité assure aux élèves 8 I La laïcité permet l'exercice
de la liberté d'expression des élèves
et faire l'apprentissage de la l’accès à une culture commune
dans la limite du bon fonctionnement
citoyenneté. Elle les protège de tout et partagée.
de l’École comme du respect des valeurs
prosélytisme et de toute pression républicaines et du pluralisme des
qui les empêcheraient de faire leurs convictions.
propres choix.

10 I Il appartient à tous les personnels


9 I La laïcité implique le rejet
de transmettre aux élèves le sens et la valeur
de la laïcité, ainsi que des autres principes 11 I Les personnels ont un
de toutes les violences et de toutes fondamentaux de la République. Ils veillent devoir de stricte neutralité : ils ne
les discriminations, garantit l’égalité à leur application dans le cadre scolaire. doivent pas manifester leurs
entre les filles et les garçons et repose Il leur revient de porter la présente charte convictions politiques ou religieuses
sur une culture du respect et de la à la connaissance des parents d’élèves. dans l’exercice de leurs fonctions.
compréhension de l’autre.

12 I Les enseignements sont laïques. Afin de garantir aux élèves 13 I Nul ne peut se prévaloir
l’ouverture la plus objective possible à la diversité des visions du monde
de son appartenance religieuse pour
ainsi qu’à l’étendue et à la précision des savoirs, aucun sujet n’est a priori
refuser de se conformer aux règles
exclu du questionnement scientifique et pédagogique.
applicables dans l'École de la
Aucun élève ne peut invoquer une conviction religieuse ou politique
République.
pour contester à un enseignant le droit de traiter une question au
programme.

15 I Par leurs réflexions et leurs activités, les élèves


contribuent à faire vivre la laïcité au sein de leur établissement.
14 I Dans les établissements scolaires publics, les règles de vie
des différents espaces, précisées dans le règlement intérieur,
sont respectueuses de la laïcité. Le port de signes ou tenues par
lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance
religieuse est interdit.

205
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

... SynthÈse ...


L’essentiel à retenir
Le système d’enseignement français est fondé sur quelques grands principes : l’obligation scolaire, la gra-
tuité, la laïcité, l’égalité, la neutralité et la liberté de l’enseignement. Outre la transmission des connaissances,
l’École de la République a pour mission première de faire partager à la jeunesse les valeurs républicaines.
Tout est ainsi mis en place pour promouvoir la lutte contre les inégalités et le refus de toutes discrimina-
tions quelles qu’elles soient. Les lois qui se sont succédé depuis le xixe siècle n’ont eu de cesse de promouvoir
ce respect de la laïcité et cette égalité des droits et des chances, clés de voûte d’une éducation élevée au
rang de priorité nationale. L’École contribue à la formation d’un citoyen, cultivé, lucide, autonome, physi-
quement et socialement éduqué, répondant ainsi, aux missions essentielles qui lui sont confiées.
Les mots-clefs
•• Valeurs de la République •• Liberté de l’enseignement
•• Laïcité •• Lutte contre les inégalités
•• Obligation scolaire •• École inclusive – Inclusion scolaire
•• Gratuité •• Refus de toute discrimination
Les textes de référence
•• Loi du 16 juin 1881 → gratuité pour l’enseignement primaire.
•• Loi Jules Ferry du 28 mars 1882 → obligation d’instruction dès 6 ans.
•• Lois du 28 mars 1882 et du 30 octobre 1886 → laïcité des personnels et absence d’instruction reli-
gieuse dans les programmes.
•• Loi du 9 décembre 1905 → séparation de l’Église et de l’État.
•• Constitution de 1946 (Préambule) → Égalité d’accès à l’instruction, à la formation professionnelle
et à la culture.
•• Constitution du 4 octobre 1958 → rappel des grands principes de l’enseignement public « obliga-
toire, gratuit et laïc ».
•• Loi dite « loi Debré » du 31 décembre 1959 → liberté de l’enseignement.
•• Circulaire ministérielle du 12 décembre 1989 → neutralité des enseignants.
•• Loi du 15 mars 2004 → respect de la laïcité par les élèves et question du port de signes religieux
ostensibles dans les établissements publics.
•• Loi du 11 février 2005 → égalité des droits et des chances, participation et citoyenneté des
personnes handicapées.
•• Décret du 15 mai 2008 et circulaire du 5 juin 2008 → organisation du temps d’enseignement sco-
laire et de l’aide personnalisée.
•• Loi n° 2013-595 du 8 juillet 2013 d’orientation et de programmation pour la refondation de
l’école de la République.
•• Arrêté du 12 juin 2015 - BO spécial n° 6 du 25 juin 2015 → Programmes d’enseignement moral et civique.
•• Circulaire n° 2019-088 du 5 juin 2019 → Circulaire de rentrée - École inclusive.
•• Projet de loi pour une école de la confiance adopté définitivement le 4 juillet 2019 mais non
encore promulgué à ce jour (juillet 2019).

206
Chapitre 16 • Le cadre régle­­men­­taire du sys­­tème édu­­ca­­tif Système éducatif

16 Le cadre régle­­men­­taire
du sys­­tème édu­­ca­­tif

Plan du chapitre
1. Qu’est-­ce qu’un ser­­vice public ? 207
2. Qu’est-­ce qu’un fonc­­tion­­naire ? 209
3. Quelles sont ses obli­­ga­­tions ? 212
4. Quels sont les droits des ensei­­gnants ? 216
5. La res­­pon­­sa­­bi­­lité juri­­dique des ensei­­gnants 220
6. Quelques cas de fautes pro­­fes­­sion­­nelles 222

Système éducatif
Le système éducatif français s’est construit autour de l’importance croissante du rôle
de l’État : le service public d’éducation est soumis aux règles générales applicables
à tout service public ainsi qu’à des principes spécifiques issus des lois républicaines
étudiés dans le chapitre.

1 Qu’est-­ce qu’un ser­­vice public ?


La notion de ser­­vice public désigne :
•• une mis­­sion d’inté­­rêt géné­­ral ou une pres­­ta­­tion par­­ti­­cu­­lière (variable avec le temps)
dont les béné­­fi­­ciaires sont appe­­lés usa­­gers ;
•• l’ensemble des orga­­nismes, publics ou pri­­vés, char­­gés de cette mis­­sion.
En France, la Jus­­tice, la Police, la Défense natio­­nale, l’Ensei­­gne­­ment, la Santé, la
Sécurité, la Culture, l’Eau potable ou encore l’Assai­­nis­­se­­ment sont des ser­­vices
publics (liste non exhaus­­tive).
Ces ser­­vices ne sont pas for­­cé­­ment assu­­rés par des per­­sonnes publiques et peuvent
être gérés par des per­­sonnes pri­­vées dans le cadre des délé­­ga­­tions de ser­­vice public.
On consi­­dère que ces ser­­vices contri­­buent à une cer­­taine cohé­­sion sociale bien
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

qu’aujourd’hui l’influ­­ence du droit commu­­nau­­taire amène ces ser­­vices à la concurrence.


La réforme de la politique de gestion des relations humaines (GRH) est portée par
la loi de transformation de la fonction publique, adoptée définitivement le 4 juil-
let 2019 (mais non encore promulguée à ce jour). Elle a pour objectif la transfor-
mation de la fonction publique qui devrait à court terme changer le paysage de la
GRH en faisant disparaître les statuts et les commissions paritaires qui encadrent
aujourd’hui la gestion des personnels. « Ce chantier doit aboutir à une profonde
rénovation du cadre de gestion des agents publics et des politiques de ressources
humaines conduites par l’État, et vise à instaurer une GRH “de proximité”. Dans ce
cadre, l’ensemble des domaines et leviers RH seront appréhendés : cadre statutaire,
rémunération, recrutement, dialogue social, management. »

207
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

Ce projet de loi pour la transformation de la fonction publique présage de profondes


transformations pour les services publics en général et le statut de fonctionnaire en
particulier1.

1.1 Le ser­­vice public d’édu­­ca­­tion


L’Éducation natio­­nale consti­­tue un ser­­vice public dont l’exis­­tence même est ins-
crite dans le pré­­am­­bule de la Consti­­tution du 27 octobre 1946, auquel ren­­voie la
Consti­­tution du 4 octobre 1958 : « L’organisation de l’enseignement public, gratuit
et laïc à tous les degrés est un devoir de l’État. »
Le sys­­tème édu­­ca­­tif fran­­çais était par tra­­di­­tion historique extrê­­me­­ment cen­­tra­­lisé.
Toutefois, à par­­tir de 1982, la France s’est enga­­gée dans une importante action de
décen­­tra­­li­­sa­­tion qui a pro­­fon­­dé­­ment modi­­fié le champ des attri­­bu­­tions res­­pec­­tives
des admi­­nis­­tra­­tions publiques de l’État et des col­­lec­­ti­­vi­­tés ter­­ri­­toriales. Désormais
l’édu­­ca­­tion est un ser­­vice public de l’État, sous réserve des compé­­tences attri-
buées aux col­­lec­­ti­­vi­­tés ter­­ri­­toriales.
La circulaire du 12 juin 2019 relative à la mise en œuvre de la réforme de l’organi-
sation territoriale de l’État prévoit entre autres que « la mise en œuvre du service
national universel (SNU) sera assurée par le ministère de l’Éducation nationale et de
la Jeunesse » et ses services déconcentrés.
•• La res­­pon­­sa­­bi­­lité de la péda­­go­­gie « au sens le plus large » est confiée à l’État :
– la défini­­tion des voies de for­­ma­­tion ;
– la fixation des pro­­grammes natio­­naux, l’orga­­ni­­sa­­tion et le contenu des ensei­­gne­­
ments ;
– la défi­­ni­­tion et la déli­­vrance des diplômes natio­­naux, la col­­la­­tion des grades et
titres uni­­versitaires ;
– le recru­­te­­ment et la ges­­tion des personnels ainsi que la répar­­tition des moyens
consa­­crés à l’édu­­ca­­tion.
Le contrôle et l’éva­­lua­­tion des poli­­tiques édu­­ca­­tives en vue d’assu­­rer la cohé­­rence
d’ensemble du sys­­tème édu­­ca­­tif sont éga­­le­­ment assurés par l’État.
•• La charge du fonc­­tion­­ne­­ment maté­­riel (hors dépenses des per­­son­­nels) et de l’inves­
­tis­­se­­ment revient aux col­­lec­­ti­­vi­­tés :
– les communes assurent la charge des écoles ;
– les dépar­­te­­ments celle des col­­lèges ;
– les régions celle des lycées et des éta­­blis­­se­­ments spécialisés (ensei­­gne­­ment agri­­
cole et autres…).
Enfin, les pro­­ por­­
tions « hors normes » de ce ser­­ vice public impliquent une
­organisation sans faille pour pou­­voir accueillir quo­­ti­­dien­­ne­­ment plus de douze
mil­­lions d’élèves, ainsi que leurs ensei­­gnants et les per­­son­­nels qui les encadrent.
L’école doit faire mieux avec des moyens nécessairement limités. Plu­­sieurs mesures
de déconcentration ont ainsi été prises ces der­­nières années, trans­­férant des prises
de décision du minis­­tère aux ser­­vices déconcen­­trés de l’État.

1. [lagazettedescommunes.com/606636/tout-comprendre-du-projet-de-loi-de-transformation-de-la-fonction-
publique].

208
Chapitre 16 • Le cadre régle­­men­­taire du sys­­tème édu­­ca­­tif Système éducatif

Défi­­n i­­t ionS


Décen­­tra­­li­­sa­­tion : trans­­fert de compé­­tences à des élus.
Déconcen­­tra­­tion : trans­­fert de pou­­voirs à des auto­­ri­­tés subor­­don­­nées.
La décen­­tra­­li­­sa­­tion est un pro­­ces­­sus consis­­tant pour l’État à trans­­fé­­rer au pro­­fit
des collectivités ter­­ri­­toriales cer­­taines compé­­tences et les res­­sources cor­­res­­pon­­
dantes. C’est un trans­­fert de ses compé­­tences à des élus des ins­­ti­­tutions dis­­tinctes
de lui, ici, les collectivités ter­­ri­­toriales.
Exemple : la région est res­­pon­­sable des construc­­tions et tra­­vaux dans les lycées
d’ensei­­gne­­ment géné­­ral, tech­­no­­lo­­gique et pro­­fes­­sion­­nel.
La déconcen­­tra­­tion est une délé­­ga­­tion de moyens et de pou­­voirs de déci­­sion de
l’admi­­nis­­tra­­tion cen­­trale aux ser­­vices exté­­rieurs de l’État. Elle consiste éga­­le­­ment
en une délégation de compé­­tences, mais à des agents ou orga­­nismes locaux appar­­
te­­nant à l’admi­­nis­­tra­­tion qui sont sou­­mis à l’auto­­rité de l’État et ne dis­­posent
d’aucune auto­­no­­mie.
Exemple : Le rec­­to­­rat est un ser­­vice déconcen­­tré du minis­­tère de l’Édu­­ca­­tion
natio­­nale : il met en œuvre la poli­­tique édu­­ca­­tive décidée par le ministre.

Système éducatif
1.2 Prin­­cipe de conti­­nuité
Dès lors que le ministre fixe par arrêté les pro­­grammes et les heures de cours des
élèves, il appar­­tient aux ser­­vices de faire en sorte que l’ensemble des enseignements
soit assuré et en dehors de cir­­constances par­­ti­­cu­­lières, l’absence d’un professeur
consti­­tue une faute dans l’orga­­ni­­sa­­tion du ser­­v ice public d’édu­­ca­­tion.

2 Qu’est-­ce qu’un fonc­­tion­­naire ?


2.1 Défi­­ni­­tion
Un fonc­­tion­­naire est une per­­sonne employée et nom­­mée par une per­­sonne publique
dans un emploi per­­manent et titu­­la­­ri­­sée à son poste dans un grade de la hié­­rar­­chie
administrative.
Il existe trois caté­­go­­ries de fonc­­tion­­naires : fonc­­tion­­naires d’état, ter­­ri­­toriaux, hospi­taliers.
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

La titu­­la­­ri­­sation est un élé­­ment impor­­tant qui arrive après une période de stage et
qui consti­­tue une garan­­tie obli­­geant l’admi­­nis­­tra­­tion à trou­­ver un emploi correspon­­
dant à son grade en cas de sup­­pres­­sion de poste.
Les fonc­­tion­­naires ne sont pas régis par contrat : seuls la loi et le règle­­ment orga-
nisent le sta­­tut des fonc­­tion­­naires. La future loi pour la transformation de la fonc-
tion publique modifiera profondément le fonctionnement de la fonction publique
en généralisant le recours aux contractuels.

La notion d’agent du ser­­vice public est plus large que celle de fonc­­tion­­naire ; elle
inclut les agents contractuels, les vaca­­taires ou encore les sta­­giaires. L’agent non
titu­­laire est recruté par contrat ou arrêté.

209
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

2.2 Comment devient-­on fonc­­tion­­naire ?


On devient fonc­­tion­­naire par concours (avec condi­­tions d’accès : âge, diplômes, natio-
nalité, droits civiques). C’est le sys­­tème qui offre les meilleures condi­­tions d’impar­­tia­­
lité et per­­met le recru­­te­­ment des can­­di­­dats pré­­sen­­tant les meilleures compétences.
Le concours repose sur deux prin­­cipes essen­­tiels :
•• Éga­­lité des can­­di­­dats : exis­­tence d’un pro­­gramme offi­­ciel, ano­­ny­­mat des copies,
gra­­tuité de la par­­ti­­cipation ;
•• Impar­­tia­­lité du jury : si le jury est sou­­ve­­rain et indé­­pen­­dant, il doit être impartial
(par exemple, pas de rela­­tion directe fami­­liale avec le can­­di­­dat) et res­­pec­­ter les règles
de confidentialité.

2.3 La carrière d’un professeur des écoles


Les professeurs des écoles constituent un corps de catégorie A de la fonction publique
française et régi par le décret du 1er août 1990 : ils sont affectés à un poste dans une école
et ont pour mission première de travailler avec les enfants scolarisés à l’école primaire.

!
Le corps des professeurs des écoles a remplacé celui des instituteurs qui est en voie
d’extinction.
Les directeurs d’école ne forment pas un corps : ils occupent une fonction et assurent des
missions et des responsabilités spécifiques.

Le corps des professeurs des écoles comporte deux classes :


•• une classe normale qui comprend onze échelons ;
•• une « hors­-classe » qui comprend sept échelons ;
•• une classe exceptionnelle qui comprend 4 échelons et 3 échelons spéciaux HEA
(hors échelle A) depuis la rentrée 2017.
Passer de l’une à l’autre permet d’aller plus loin dans l’échelle des rémunérations.
Exercer le métier de professeur ne signifie pas nécessairement enseigner toute sa vie,
encore moins enseigner toute sa vie de la même manière. Un professeur des écoles peut,
par exemple, devenir directeur d’école, inspecteur, enseignant au collège ou au lycée (en
passant un concours interne) ou à l’étranger (mobilité). Il peut souhaiter changer de
métier, sans quitter son statut (détachement), ou entamer une seconde carrière.

a. L’organisation du travail
Le temps de travail des enseignants n’est pas défini sur la base d’une durée hebdo-
madaire, mais sur la base d’« obligations réglementaires de service » (ORS) fondées
essentiellement sur des activités d’enseignement et des missions.
Cette obligation réglementaire de service (ORS) s’organise en 24 heures hebdo-
madaires d’enseignement à tous les élèves sur 36 semaines par an et 108 heures
annuelles consacrées à différentes activités et missions pédagogiques et administra-
tives (conseils d’école, parents d’élèves, formation…) (cf. Focus sur les ORS p. 215).
Le travail de préparation de cours et de correction, non pris en compte dans le
service réglementaire, constitue pourtant l’essentiel du travail des enseignants en
dehors de la classe (10 heures hebdomadaires de travail en moyenne).
210
Chapitre 16 • Le cadre régle­­men­­taire du sys­­tème édu­­ca­­tif Système éducatif

b. La rémunération
Comme pour tout fonctionnaire, la rémunération principale des professeurs des
écoles est définie selon son corps d’appartenance (professeur des écoles) et son
grade. Elle augmente périodiquement au fur et à mesure qu’ils gravissent les éche-
lons à l’intérieur de leur grade : à chaque échelon correspond un indice qui déter-
mine le montant de la rémunération principale. Ces changements d’échelon sont
plus ou moins rapides en fonction notamment de la note attribuée après visite des
corps d’inspection lors des rendez-vous de carrière.
•• Diverses indemnités viennent s’ajouter à la rémunération principale, comme par
exemple l’ISAE (indemnité de suivi et d’accompagnement des élèves) ou lors d’une
affectation sur un poste ou une fonction particuliers (REP…).

c. Les dispositions statutaires


La carrière d’un enseignant, fonctionnaire d’État, est régie par un statut, fixé par des
lois et par des textes, qui sont pris en application de ces lois (décrets, arrêtés…).
On peut retenir :
•• Loi n° 83­-634 du 13 juillet 1983 et modifiée par la loi n° 2016-­483 du 20 avril 2016

Système éducatif
relative à la déontologie et aux droits et obligations des fonctionnaires ;
•• Loi n° 84­-16 du 11 janvier 1984 modifiée portant sur les dispositions statutaires
relatives à la fonction publique de l’État (statut général) ;
•• Décret n° 90-­680 du 1er août 1990, relatif au statut particulier des Professeurs des
écoles ;
•• Décret n° 2008­-775 du 30 juillet 2008 modifié par le décret n° 2017-444 du 29 mars
2017 précisant les obligations de service et aux missions des personnels enseignants du
premier degré ;
•• Décret n° 2014-­942 du 20 août 2014 modifiant les obligations de service de certains
personnels enseignants du premier degré (éducation prioritaire et remplaçants).

d. La cessation de fonction
La cessation définitive de fonction qui entraîne la radiation et la perte de la qualité
de fonctionnaire peut résulter de plusieurs cas : l’admission à la retraite, la démis-
sion régulièrement acceptée, le licenciement, la révocation. La perte de la nationa-
lité française, la déchéance des droits civiques, l’interdiction par décision de justice
d’exercer un emploi public et la non réintégration à l’issue d’une période de dispo-
nibilité produisent les mêmes effets.
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

REMARQUE

La loi du 20 avril 2016 relative à la déontologie et aux droits et obligations des fonctionnaires
s’applique aux professeurs des écoles de par leur statut de fonctionnaires d’état. Sans revenir sur
les principes fondateurs du statut de fonctionnaire, le texte complète la loi du 13 juillet 1983.
Pour l’essentiel, la loi introduit de nouvelles règles déontologiques dans la fonction publique
et actualise les droits et obligations des agents publics. Elle entend y ajouter de nouvelles
valeurs comme « le respect du principe de laïcité » ou le fait qu’un fonctionnaire exerce ses
fonctions avec « dignité, impartialité, intégrité et probité ».
L’un des objectifs de la loi est aussi de mieux prévenir les conflits d’intérêts. Tout fonction-
naire devra désormais veiller « à faire cesser immédiatement ou à prévenir les situations de
conflit d’intérêts dans lesquelles il se trouve ou pourrait se trouver ». Elle contient aussi des
dispositions sur l’exemplarité des employeurs publics.

211
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

Tous les agents publics, contractuels inclus, sont investis de missions de service
public et ont des droits et des obligations qui les distinguent des salariés du sec-
teur privé. En ce qui concerne les enseignants, l’article 1 de la loi pour une école de
la confiance énonce en outre que « l’engagement et l’exemplarité des personnels
de l’Éducation nationale confortent leur autorité dans la classe et l’établissement et
contribuent au lien de confiance qui unit les élèves et leur famille au service public
de l’éducation. Ce lien implique le respect des élèves et de leur famille à l’égard des
professeurs, de l’ensemble des personnels et de l’institution scolaire. »

3 Quelles sont ses obli­­ga­­tions ?


L’ensei­­gnant est un fonc­­tion­­naire d’état ; il est sou­­mis au régime géné­­ral de la fonc­­
tion publique.

3.1 Prin­­cipe de neutralité


Loi du 13 juillet 1983 art. 6 : ce prin­­cipe implique que le ser­­vice public soit assuré de
façon iden­­tique à l’égard des per­­son­­nels et des usa­­gers du ser­­vice sans tenir compte de
leurs opi­­nions poli­­tiques, reli­­gieuses, phi­­losophiques ou syn­­di­­cales ni de leurs ori­­gines.
Le fonc­­tion­­naire doit donc éga­­le­­ment s’abs­­te­­nir de mani­­fes­­ter ses opi­­nions.

Exemple
Un ensei­­gnant ne peut se livrer à des attaques ou pro­­fé­­rer des insultes à l’encontre du mi-
nistre de l’Édu­­ca­­tion natio­­nale, que ce soit en public ou dans la presse.

On doit pré­­ci­­ser que tout fonc­­tion­­naire a droit à sa liberté d’opi­­nion et s’il ne peut
la dire en tant que fonc­­tion­­naire, il y a droit en tant que citoyen (mais dans ce cas il
ne peut par­­ler en tant que pro­­fes­­seur). Il peut toutefois affir­­mer ses opi­­nions dans
un cadre col­­lec­­tif (droit syn­­di­­cal).

a. Neu­­tra­­lité poli­­tique
S’agis­­sant des ensei­­gnants, il faut entendre un affi­­chage d’une stricte neu­­tra­­lité, une
absence de pro­­pa­­gande pen­­dant les cours et une absence de favo­­ri­­tisme dans la prise
en compte des opi­­nions des élèves.
S’agis­­sant des élèves :

Code de l’édu­­ca­­tion art. L.511-2


Dans les col­­lèges et les lycées, les élèves dis­­posent, dans le respect du plu­­ra­­lisme et
du principe de neu­­tra­­lité, de la liberté d’infor­­ma­­tion et de la liberté d’expres­­sion.
L’exer­­cice de ces libertés ne peut por­­ter atteinte aux acti­­vi­­tés d’ensei­­gne­­ment.

b. Neu­­tra­­lité reli­­gieuse
Ce prin­­cipe trouve sa source dans un prin­­cipe connexe qui est celui de la laïcité, issu
des lois de sépa­­ra­­tion des églises et de l’État de 1905 consa­­cré par le Pré­­am­­bule de la
Constitution du 27 octobre 1946 et relayé par l’article L.511-2 du Code de l’édu­­ca­­tion.

212
Chapitre 16 • Le cadre régle­­men­­taire du sys­­tème édu­­ca­­tif Système éducatif

S’agis­­sant des per­­son­­nels, le Code de l’édu­­ca­­tion pré­­cise :

Art. L141-2
[…] L’État assure aux enfants et adolescents […] la possibilité de recevoir un ensei-
gnement conforme à leurs aptitudes dans un égal respect de toutes les croyances.

Art. L141-3
Les écoles publiques vaquent un jour par semaine en outre du dimanche, afin de
permettre aux parents de faire donner, s’ils le désirent, à leurs enfants l’instruction
religieuse […].

Art. L141-4
Dans les écoles publiques, l’ensei­­gne­­ment reli­­gieux ne peut se faire qu’en dehors
des heures de classe.

Système éducatif
Article 13 de la Charte de la laï­­cité
« Nul ne peut se pré­­va­­loir de son appar­­te­­nance reli­­gieuse pour refu­­ser de se
confor­­mer aux règles appli­­cables dans l’École de la Répu­­blique ».

c. Neu­­tra­­lité commer­­ciale
Les éta­­blis­­se­­ments sco­­laires doivent res­­pec­­ter le prin­­cipe de la neu­­tra­­lité commer­­ciale
du ser­­vice public de l’édu­­ca­­tion et y sou­­mettre leurs relations avec les entre­­prises.

Art. L411-3 du Code de l’édu­­ca­­tion


Les écoles sont libres de s’asso­­cier à une action de par­­te­­na­­riat avec une entre­­prise
et de choisir le par­­te­­naire le plus adapté.

Toute action de par­­te­­na­­riat doit res­­pec­­ter les valeurs fon­­da­­men­­tales du ser­­vice


public de l’édu­­ca­­tion, notam­­ment le prin­­cipe de neu­­tra­­lité et n’est des­­ti­­née qu’à
faire connaître aux élèves une entre­­prise et ses moda­­li­­tés de fonc­­tion­­ne­­ment.
Elle ne sau­­rait dis­­si­­mu­­ler une véri­­table opé­­ra­­tion commerciale. Ainsi, un ensei­­
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gnant ne peut pas demander aux familles de choi­­sir un assu­­reur spé­­ci­­fique, ni


exi­­ger ou recom­­man­­der une marque particulière dans la liste des four­­ni­­tures
sco­­laires (cf. 3.3 du chapitre 15 : La neutralité).

3.2 Obli­­ga­­tion de réserve et de discrétion pro­­fes­­sion­­nelle


Loi du 13 juillet 1983 art. 26
Les fonc­­tion­­naires doivent faire preuve de dis­­cré­­tion pro­­fes­­sion­­nelle pour tous
les faits, infor­­ma­­tions ou docu­­ments dont ils ont connais­­sance dans l’exer­­cice ou
à l’occa­­sion de l’exer­­cice de leurs fonc­­tions.

213
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

Exemple
Obli­­ga­­tion de réserve : un ensei­­gnant ne peut faire état de docu­­ments concer­­nant l’éta­­
blis­­se­­ment dans lequel il exerce et dont il a eu connais­­sance à l’occa­­sion de ses fonctions.
La méconnais­­sance de cette obli­­ga­­tion expose l’ensei­­gnant à des sanc­­tions disciplinaires.
Obli­­ga­­tion de dis­­cré­­tion : lors­­qu’un ensei­­gnant apprend dans l’exer­­cice de son métier
(ren­­contre avec la famille d’un élève) des infor­­ma­­tions per­­son­­nelles voire intimes (la mère
est atteinte d’un can­­cer), il ne doit pas les divul­­guer aux autres élèves ou à ses col­­lègues
(sauf si cela explique un compor­­te­­ment par­­ti­­cu­­lier de l’élève).

3.3 Devoir d’obéis­­sance


Loi du 13 juillet 1983 art. 28
Tout fonc­­tion­­naire, quel que soit son rang dans la hié­­rar­­chie, est res­­pon­­sable des
tâches qui lui sont confiées. Il doit se confor­­mer aux ins­­truc­­tions de son supé­­
rieur hié­­rar­­chique, sauf dans le cas où l’ordre donné est mani­­fes­­te­­ment illé­­gal et
de nature à compro­­mettre gra­­ve­­ment un intérêt public.
[...] Le refus d’obéis­­sance équi­­vaut à une faute pro­­fes­­sion­­nelle.

Une limite est posée par le droit de retrait des fonc­­tion­­naires (cf. 4.5).

3.4 Obli­­ga­­tion de service


Cir­­cu­­laire n° 2010-081 du 2 juin 2010
En plus des obli­­ga­­tions inhé­­rentes à tout fonc­­tion­­naire d’État, un ensei­­gnant a
l’obli­­ga­­tion de consa­­crer l’inté­­gra­­lité de son acti­­vité pro­­fes­­sion­­nelle aux tâches
d’ensei­­gne­­ment qui lui sont confiées et d’assu­­rer son ser­­vice.

Ce qui signi­­fie :
•• obli­­ga­­tion de rejoindre son poste et donc, obli­­ga­­tion de rési­­dence ;
•• obli­­ga­­tion d’assu­­rer la tota­­lité des charges qui relèvent de sa mis­­sion ;
•• obli­­ga­­tion d’assu­­rer l’exer­­cice continu de ses fonc­­tions (obli­­ga­­tion de ponctualité et
d’assi­­duité) mais aussi les acti­­vi­­tés autres que l’ensei­­gne­­ment, défi­­nies par les textes
réglementaires.
Parmi celles-­ci :
•• éta­­blir et commu­­ni­­quer les notes ;
•• par­­ti­­ci­­per aux jurys des exa­­mens et concours ;
•• par­­ti­­ci­­per aux conseils d’école, aux conseils des maître de cycles…
•• par­­ti­­ci­­per aux réunions parents/pro­­fes­­seurs ;
•• par­­ti­­ci­­per aux actions de for­­ma­­tion ;
•• être tenu à une obli­­ga­­tion de sur­­veillance (1er degré), de pru­­dence et de vigi­­lance
pendant les sor­­ties et les voyages col­­lec­­tifs, lors de la pra­­tique d’acti­­vi­­tés phy­­siques spor-
tives sco­­laires.

214
Chapitre 16 • Le cadre régle­­men­­taire du sys­­tème édu­­ca­­tif Système éducatif

a. La règle de non-cumul d’emplois


La loi de modernisation de la fonction publique du 2 février 2007 ainsi que le décret
du 20 janvier 2011 ont assoupli les conditions de cumul d’activité des fonctionnaires.
Si l’article 25 de la loi du 13 juillet 1983 demeure inchangé, (« les fonctionnaires et les
agents non titulaires doivent consacrer l’intégralité de leur activité professionnelle à leur
emploi dans la fonction publique »), « ils peuvent toutefois être autorisés à exercer, […] à
titre accessoire, une activité, lucrative ou non, auprès d’une personne ou d’un organisme
public ou privé, dès lors que cette activité est compatible avec les fonctions qui leur sont
confiées et n’affecte pas leur exercice. » En particulier : ils peuvent librement produire
des œuvres de l’esprit (œuvres littéraires, graphiques, photographiques, compositions
musicales, etc.) sous réserve de respecter les règles relatives aux droits d’auteur des agents
publics et les obligations de secret et de discrétion professionnels.

b. Les obligations de service et les missions des enseignants


du 1er degré
Le décret du 29 mars 2017 a redéfini les obligations réglementaires des services (ORS)

Système éducatif
des enseignants du premier degré. Il actualise le contenu des 108 heures annuelles et
reprécise le cadre général du service des instituteurs et professeurs des écoles défini
par le décret n° 2008-775 du 30 juillet 2008.
•• Le service des personnels enseignants du premier degré s’organise donc en :
– vingt-quatre heures hebdomadaires d’enseignement à tous les élèves ;
– trois heures hebdomadaires en moyenne annuelle, soit cent huit heures
annuelles, effectuées sous la responsabilité de l’inspecteur de l’éducation nationale
chargé de la circonscription dans laquelle exercent les enseignants concernés.
•• Les 108 heures annuelles se répartissent comme suit :
– 36 heures pour les activités pédagogiques complémentaires organisées dans le
projet d’école par petits groupes d’élèves, pour l’aide aux élèves rencontrant des
difficultés dans leurs apprentissages, pour une aide au travail personnel ou pour
une activité en lien avec le projet d’école ;
– 48 heures pour les travaux en équipe, les relations avec les parents, l’élaboration
des projets personnalisés de scolarisation des élèves handicapés ;
– 18 heures pour les actions de formation continue pour moitié au moins et pour
les animations pédagogiques ;
– 6 heures pour les conseils d’école.
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FOCUS
Temps de travail des enseignants : la règle… et la réalité
Selon la Note d’information de la Direction de l’Évaluation, de la Prospective et de la Perfor-
mance (DEPP) – N° 13.12 parue en juillet 2013, les enseignants du premier degré exerçant à
temps complet disent travailler en moyenne 44 heures par semaine en 2010. Cette étude est
complétée par le rapport « Regards sur l’éducation » publié par l’OCDE en 2017.
Ils déclarent consacrer 60 % de leur temps de travail à l’enseignement collectif devant les élèves. Près
de 30 % de leur temps de travail est dévolu à la préparation des cours, à la correction des cahiers et à
la documentation personnelle. Enfin, plus de 12 % de leur temps est pris par le travail en équipe, les
relations avec les parents d’élèves, la participation au conseil d’école et la formation pédagogique.

215
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

(suite)

Le temps de travail des enseignants du premier degré varie en fonction du niveau enseigné, notam-
ment du fait que les enseignants de maternelle passent moins de temps en correction. Les directeurs
d’école se distinguent par un temps de travail un peu plus long et surtout des missions élargies. Ils
bénéficient de décharges de service, dont la quotité est fonction du nombre de classes dans l’école.
Les moins de trente ans travaillent en moyenne plus de 50 heures par semaine. Cet investis-
sement en début de carrière marque le coût d’entrée important dans le métier. Les plus jeunes
enseignants déclarent un volume horaire moyen de 52 heures par semaine, soit 10 heures de
plus que les autres enseignants. La différence intervient principalement sur les activités péda-
gogiques : 7 heures de plus en préparation, 1 heure en correction et 2 heures en documenta-
tion. Ce surinvestissement se fait, dans une certaine mesure, au détriment des activités avec la
communauté éducative et des autres activités (2 heures de moins).
Voir « Que sait-on du travail des enseignants ? » sur le Café pédagogique1 (mai 2018).

3.5 Obli­­ga­­tion de signa­­le­­ment


Tout fonc­­tion­­naire qui, dans l’exer­­cice de ses fonc­­tions, acquiert la connais­­sance
d’un crime ou délit doit en avi­­ser sans délai le pro­­cu­­reur de la Répu­­blique. Ce qui
nous renvoie à la pro­­blé­­ma­­tique du signa­­le­­ment des maltraitances (cf. le sujet cor-
rigé 3 « Violence et maltraitance au sein de l’école »).

4 Quels sont les droits des ensei­­gnants ?


Ces droits ou prin­­cipes sont dans un pre­­mier temps ceux accor­­dés ou pré­­vus pour
les usa­­gers des ser­­vices publics dont font partie les personnels.

4.1 Liberté d’opi­­nion


La liberté d’opi­­nion est garan­­tie aux fonc­­tion­­naires.

Loi du 13 juillet 1983 art. 6


Aucune dis­­tinction ne peut être faite entre les fonc­­tion­­naires en rai­­son de leurs
opi­­nions politiques, syn­­di­­cales, phi­­lo­­sophiques ou reli­­gieuses, de leur ori­­gine,
de leur orien­­ta­­tion sexuelle, de leur âge, de leur patro­­nyme, de leur état de santé,
de leur appa­­rence phy­­sique, de leur handi­cap ou de leur appar­­te­­nance vraie ou
sup­­po­­sée à une eth­­nie ou à une race.

Loi du 13 juillet 1983 art. 7


La car­­rière des fonc­­tion­­naires can­­di­­dats à un man­­dat élec­­tif ou élus […] ne peut
en aucune manière être affec­­tée par les votes ou les opi­­nions émis par les inté­­res­­
sés au cours de leur cam­­pagne élec­­to­­rale ou de leur man­­dat.

1. [cafepedagogique.net/lexpresso/pages/2018/05/11052018article636616190277114154.aspx].

216
Chapitre 16 • Le cadre régle­­men­­taire du sys­­tème édu­­ca­­tif Système éducatif

4.2 Droit syn­­di­­cal


Loi du 13 juillet 1983 art. 8
Le droit syn­­di­­cal est garanti aux fonc­­tion­­naires. Les inté­­res­­sés peuvent libre­­
ment créer des orga­­ni­­sa­­tions syn­­di­­cales, y adhé­­rer et y exer­­cer des man­­dats. Ces
orga­­ni­­sa­­tions peuvent ester en jus­­tice.

4.3 Droits de par­­ti­­cipation des personnels


de l’édu­­ca­­tion natio­­nale aux déci­­sions
qui les concernent
Loi du 13 juillet 1983 art. 9
Les fonc­­tion­­naires par­­ti­­cipent par l’inter­­mé­­diaire de leurs délé­­gués sié­­geant
dans des organismes consul­­ta­­tifs à l’orga­­ni­­sa­­tion et au fonc­­tion­­ne­­ment des ser­­

Système éducatif
vices publics, à l’éla­­bo­­ra­­tion des règles sta­­tutaires et à l’exa­­men des déci­­sions
indi­­vi­­duelles rela­­tives à leur car­­rière.

Il s’agit de la commis­­sion admi­­nis­­tra­­tive pari­­taire dépar­­te­­men­­tale (CAPD) et de la


commis­­sion admi­­nis­­tra­­tive pari­­taire natio­­nale (CPAN). Ces commis­­sions com-
prennent en nombre égal des repré­­sen­­tants de l’admi­­nis­­tra­­tion et des représentants
du per­­son­­nel qui sont élus à la pro­­por­­tion­­nelle à par­­tir de listes pré­­sen­­tées par les
orga­­ni­­sa­­tions syn­­di­­cales. Ces commis­­sions sont réunies pour veiller à la régu­­la­­rité des
opé­­ra­­tions d’avan­­ce­­ment, de muta­­tion, d’accès aux stages de for­­ma­­tion continue.

4.4 Droit de grève


Affirmé dans le pré­­am­­bule de la Consti­­tution du 27 octobre 1946 il doit cepen­­dant
s’exer­­cer dans le cadre des lois qui le régle­­mentent dont la cir­­cu­­laire du 30 juillet
2003 qui met en œuvre la rete­­nue sur la rému­­né­­ra­­tion (1/30e par jour de grève).
La loi n° 2008-790 du 20 août 2008 crée un droit d’accueil au pro­­fit des élèves des
écoles mater­­nelles et élé­­men­­taires. Le second degré n’est pas concerné par cette mesure.
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

4.5 Droit de retrait


Si un agent a un motif rai­­son­­nable de pen­­ser qu’un dan­­ger grave et imminent existe
pour la vie ou la santé d’un élève ou d’un per­­son­­nel, il en informe immé­­dia­­te­­ment
son auto­­rité administrative. Cette der­­nière ne peut demander la reprise d’acti­­vité
tant que per­­siste le dan­­ger grave et imminent.

217
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

4.6 Droit à la pro­­tec­­tion de la part de l’admi­­nis­­tra­­tion


Loi du 13 juillet 1983 art.11
Les fonc­­tion­­naires béné­­fi­­cient, à l’occa­­sion de leurs fonc­­tions, d’une pro­­tec­­tion
orga­­ni­­sée par la col­­lec­­ti­­vité publique dont ils dépendent, confor­­mé­­ment aux
règles fixées par le Code pénal et les lois spé­­ciales.

En cas de menaces, attaques ou voies de fait en lien avec le ser­­vice ou de mise en cause
per­­son­­nelle devant une juri­­dic­­tion répres­­sive (autre que pour faute per­­son­­nelle), le
Recteur prend les dis­­po­­si­­tions néces­­saires pour assu­­rer la protection de l’agent.
Le cas échéant, l’admi­­nis­­tra­­tion peut éga­­le­­ment prendre en charge le pré­­ju­­dice subi
par le fonc­­tion­­naire.

4.7 Droit à la communication du dos­­sier


Loi du 13 juillet 1983 art.18
Tout fonc­­tion­­naire a accès à son dos­­sier indi­­vi­­duel dans les condi­­tions défi­­nies
par la loi.

Ce dos­­sier est la mémoire de la car­­rière de l’agent. Il comporte toutes les pièces


intéressant la situa­­tion admi­­nis­­tra­­tive de la per­­sonne, enre­­gis­­trées, numé­­ro­­tées et
clas­­sées sans discontinuité. L’admi­­nis­­tra­­tion se doit d’invi­­ter un agent à prendre
connais­­sance de son dos­­sier en cas de pro­­cé­­dure dis­­ci­­pli­­naire.
I-­prof : l’assis­­tant car­­rière
REMARQUE

I-­prof est un site per­­son­­na­­lisé qui per­­met, après authen­­ti­­fi­­cation et de façon sécu­­risée, à
chaque ensei­­gnant de consul­­ter et complé­­ter son dos­­sier admi­­nis­­tra­­tif, demander une muta-
tion, etc. L’espace I-Prof regroupe les informations relatives à la gestion des personnels ensei-
gnants et aux possibilités de carrière : vie professionnelle et situation personnelle, rendez-vous
de carrière, promotions, mobilité.

4.8 Droit au régime disciplinaire


Toute faute commise par un fonc­­tion­­naire dans l’exer­­cice de ses fonc­­tions l’expose
à une sanc­­tion dis­­ci­­pli­­naire. Il existe cinq groupes de sanc­­tions :
•• l’aver­­tis­­se­­ment et le blâme : ils figurent au dos­­sier mais n’entraînent aucune autre
conséquence ;
•• radia­­tion du tableau d’avan­­ce­­ment de grade ; l’abais­­se­­ment d’éche­­lon ; l’exclu­­sion
la
tem­­po­­raire pour quinze jours maxi­­mum sans trai­­te­­ment ; le déplacement d’office ;
•• la rétro­­gra­­da­­tion (abais­­se­­ment de grade) ; l’exclu­­sion sans trai­­te­­ment pour six mois
à deux ans ;
•• la mise à la retraite d’office, avec liqui­­da­­tion de la pen­­sion ;
•• la révo­­ca­­tion sans pen­­sion.
Les déci­­sions concer­­nant ces dif­­fé­­rentes sanc­­tions sont prises en réunion de conseil
de dis­­ci­­pline (commis­­sion pari­­taire). Il n’y a pas de « barème » des sanc­­tions, c’est
l’admi­­nis­­tra­­tion qui décide.
218
Chapitre 16 • Le cadre régle­­men­­taire du sys­­tème édu­­ca­­tif Système éducatif

Loi du 13 juillet 1983 art.19 et Loi du 11 jan­­vier 1984 art.66


Le pou­­voir dis­­ci­­pli­­naire appar­­tient à l’auto­­rité inves­­tie du pou­­voir de nomi­­na­­tion.

Dans les faits, ces sanc­­tions n’inter­­viennent que dans le cas de fautes de ser­­vice ou
de condam­­na­­tion par un tri­­bu­­nal cor­­rec­­tion­­nel pour des délits ayant entraîné une
condamnation avec ins­­crip­­tion au casier judi­­ciaire : vio­­lences, abus sexuels, consom­­
ma­­tion de stu­­pé­­fiants, infrac­­tion au Code de la route, fraude fis­­cale…

4.9 Droit à une rému­­né­­ra­­tion


Loi du 13 juillet 1983 art. 20
Les fonc­­tion­­naires ont droit, après ser­­vice fait, à une rému­­né­­ra­­tion compre­­nant
le trai­­te­­ment, l’indem­­nité de rési­­dence, le sup­­plé­­ment fami­­lial de trai­­te­­ment ainsi
que les indem­­ni­­tés instituées par un texte légis­­la­­tif ou régle­­men­­taire.

Système éducatif
4.10 Droit à congé
La loi du 13 juillet 1983 art.21 et la loi du 11 jan­­vier 1984 art.34 listent les diffé-
rents congés : congés annuels, congés de mala­­die (ainsi que congés de longue durée,
congés longue mala­­die, mi-­temps thé­­ra­­peu­­tique), congés pour acci­­dent du tra­­vail,
congés de mater­­nité ou liés aux charges paren­­tales, congés de for­­ma­­tion pro­­fes­­sion­­
nelle (3 ans max., fractionnables, avec 85 % du trai­­te­­ment) et congés pour for­­ma­­tion
syn­­di­­cale (12 jours ouvrables par an).

4.11 Droit à la for­­ma­­tion conti­­nue


La for­­ma­­tion conti­­nue per­­met à chaque agent du ser­­vice public de déve­­lop­­per ou
conforter des compé­­tences indis­­pen­­sables à une constante adap­­ta­­tion aux évo­­lu­­tions
du sys­­tème édu­­ca­­tif et à l’accom­­pa­­gne­­ment des élèves. Les agents de l’État bénéficient
d’un crédit annuel d’heures de formation professionnelle (20 heures par an), inscrit
dans leur compte personnel de formation (CPF), qu’ils peuvent utiliser à leur initia-
tive pour accomplir certaines formations. Ces droits acquis sont cumulables pendant
6 ans jusqu’à 120 heures.
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Loi du 13 juillet 1983 art. 22


Le droit à la for­­ma­­tion per­­ma­­nente est reconnu aux fonc­­tion­­naires.

4.12 Droit de recours au médiateur


Dans les rec­­to­­rats, des média­­teurs aca­­dé­­miques ont pour mis­­sion d’exa­­mi­­ner
les litiges sur­­ve­­nus entre l’admi­­nis­­tra­­tion de l’édu­­ca­­tion natio­­nale et les per­­son­­
nels exer­­çant dans l’aca­­dé­­mie lorsque ces der­­niers ont échoué auprès des auto­­ri­­tés
compé­­tentes.

219
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

4.13 Droit à l’hygiène et à la sécu­­rité


Des condi­­tions d’hygiène et de sécu­­rité de nature à pré­­ser­­ver leur santé et leur inté­­
grité phy­­sique sont assu­­rées aux fonc­­tion­­naires durant leur tra­­vail.

5 La res­­pon­­sa­­bi­­lité juri­­dique des ensei­­gnants


De façon géné­­rale, la notion de res­­pon­­sa­­bi­­lité est défi­­nie par l’article 1384 alinéa 4
du Code civil :

On est res­­pon­­sable non seule­­ment du dom­­mage que l’on cause, mais encore de
celui qui est causé par le fait des personnes dont on doit répondre.

L’ensei­­gnant a obli­­ga­­tion de sur­­veillance de ses élèves. L’ensei­­gnant peut être déclaré


responsable des dom­­mages qui résultent d’un acci­­dent subi ou causé par l’un de ses
élèves. Selon la nature de la faute commise :
•• sa res­­pon­­sa­­bi­­lité civile peut être enga­­gée s’il a commis une faute qui a concouru à
la réa­­li­­sa­­tion du dom­­mage ;
•• res­­pon­­sa­­bi­­lité pénale peut être rete­­nue s’il a eu un compor­­te­­ment consti­­tutif
sa
d’une infrac­­tion pénale.

5.1 La res­­pon­­sa­­bi­­lité civile :


une responsabilité fon­­dée sur une faute prou­­vée
•• Prin­­cipe de la res­­pon­­sa­­bi­­lité pour faute : tous les en­seignants, des secteurs pri­­vés
ou publics, sont res­­pon­­sables des dom­­mages cau­­sés par leurs propres faits, par leurs
élèves ou à leurs élèves, s’il est prouvé qu’ils ont commis une faute en rela­­tion avec
le dom­­mage.
Il faut évi­­dem­­ment que le dom­­mage sur­­vienne pen­­dant le temps où les élèves sont
sous la sur­­veillance de l’ensei­­gnant et que ce dommage ait un lien avec le ser­­vice
d’ensei­­gne­­ment qu’il assure.
•• Dans tous les cas, pour éta­­blir la res­­pon­­sa­­bi­­lité de l’ensei­­gnant, il faut que la vic­­time
démontre qu’il a commis une faute quel­­conque d’impru­­dence ou de négligence.
•• Prin­­cipe de sub­­sti­­tution de l’État à la res­­pon­­sa­­bi­­lité de l’ensei­­gnant : si l’ensei­­
gnant est res­­pon­­sable du dom­­mage causé ou subi par l’un de ses élèves, et s’il s’agit
d’un membre de l’ensei­­gne­­ment public ou de l’ensei­­gne­­ment privé sous contrat
avec l’État, la res­­pon­­sa­­bi­­lité de l’État se sub­­sti­­tue à la sienne : en d’autres termes,
l’État est res­­pon­­sable à sa place (article L 911-4 du Code de l’édu­­ca­­tion).

5.2 La res­­pon­­sa­­bi­­lité pénale :


une responsabilité per­­son­­nelle
La res­­pon­­sa­­bi­­lité pénale peut être enga­­gée lors­­qu’il y a faute per­­son­­nelle déta-
chable du ser­­vice, défaut de sur­­veillance des élèves, atteintes volon­­taires à l’inté­­grité
220
Chapitre 16 • Le cadre régle­­men­­taire du sys­­tème édu­­ca­­tif Système éducatif

de la personne, impru­­dence, négli­­gence ou mise en dan­­ger d’autrui, non-­assistance


à per­­sonne en dan­­ger.
•• Elle entraîne l’obli­­ga­­tion, pour une per­­sonne qui a commis une infrac­­tion pénale,
de subir la peine pré­­vue.
•• Si l’infrac­­tion a causé un dom­­mage, l’auteur devra répa­­rer le pré­­ju­­dice causé à la
victime (ce qui néces­­site la mise en avant de la res­­pon­­sa­­bi­­lité civile).

Loi du 10 juillet 2000


Un fonc­­tion­­naire ne peut être condamné que s’il est éta­­bli qu’il n’a pas accom­­pli
les di­ligences nor­­males que lui impose sa fonc­­tion, ou s’il a violé de façon déli­­bé­­
rée une obli­­ga­­tion de prudence ou de sécu­­rité, ou encore s’il a commis une faute
carac­­té­­ri­­sée qui expo­­sait autrui à un risque d’une par­­ti­­cu­­lière gra­­vité.
Article 11 de la loi du 13 juillet 1983
(modi­­fié par loi n° 96-1093 du 16 décembre 1996 art. 50)
La col­­lec­­ti­­vité publique est tenue d’accor­­der sa pro­­tec­­tion au fonc­­tion­­naire ou à
l’ancien fonctionnaire dans le cas où il fait l’objet de pour­­suites pénales à l’occa­­

Système éducatif
sion de faits qui n’ont pas le carac­­tère d’une faute per­­son­­nelle.

Il y a quatre domaines dans les­­quels l’ensei­­gnant risque une condam­­na­­tion au pénal :


•• le contrôle des absences en début de cours ;
•• l’aban­­don d’élèves sans sur­­veillance en quit­­tant la salle ;
•• l’exclu­­sion d’élèves de cours sans les faire accom­­pa­­gner ;
•• les sor­­ties à l’exté­­rieur de l’éta­­blis­­se­­ment1.

5.3 La res­­pon­­sa­­bi­­lité administrative


La res­­pon­­sa­­bi­­lité admi­­nis­­tra­­tive peut se défi­­nir comme l’obli­­ga­­tion pour l’admi­­nis­­
tra­­tion de répa­­rer le dom­­mage qu’elle cause à autrui.
En matière de res­­pon­­sa­­bi­­lité admi­­nis­­tra­­tive, il faut donc dis­­tin­­guer si le dom­­mage
pro­­vient d’une faute per­­son­­nelle d’un fonc­­tion­­naire (rele­­vant de sa res­­pon­­sa­­bi­­lité
civile ou pénale selon le cas), auquel cas on par­­lera de faute per­­son­­nelle, ou s’il pro­­
vient d’une faute de ser­­vice suite à laquelle c’est l’admi­­nis­­tra­­tion qu’il fau­­dra atta­­
quer devant le juge administratif.
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La faute de ser­­vice est commise par les agents de l’admi­­nis­­tra­­tion dans le cadre de leur
exer­­cice. Dans ce cas, l’agent n’est pas per­­son­­nel­­le­­ment res­­pon­­sable des fautes qu’il a
commises dans l’exer­­cice de son acti­­vité ; il est donc pro­­tégé, même si les agents peuvent
faire l’objet de sanc­­tions admi­­nis­­tra­­tives. Un ensei­­gnant n’est pas non plus per­­son­­nel­­
le­­ment responsable des pré­­ju­­dices résul­­tant de la mau­­vaise orga­­ni­­sa­­tion du ser­­vice. La
faute est alors impu­­table au ser­­vice et non à l’agent (à l’inverse de la faute personnelle).

1. Voir par exemple la cir­­cu­­laire n° 2011-117 du 3 août 2011 sur les moda­­li­­tés d’orga­­ni­­sa­­tion des sor­­ties et voyages sco­­laires
au col­­lège et au lycée.

221
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

En savoir plus
Le site de la MAIF recense dans un dos­­sier docu­­men­­taire sur les res­­pon­­sa­­bi­­li­­tés des ensei-
gnants de nom­­breux exemples de cas pra­­tiques et de déci­­sions juri­­diques en la matière et
dont certaines font juris­­pru­­dence :
 maif.fr/enseignants/vos-responsabilites/etudes-de-cas/accueil.html

6 Quelques cas de fautes pro­­fes­­sion­­nelles


Les actes ci-dessous commis par un(e) enseignant(e) peuvent constituer une faute
professionnelle :
•• l’ensei­­gnant est absent du lieu de la sur­­veillance ;
•• l’ensei­­gnant est présent, mais sa sur­­veillance est insuf­­fi­­sante ;
•• l’ensei­­gnant met l’élève dans une situa­­tion telle que la sur­­veillance n’est plus pos-
sible : pas de « mise à la porte », de rete­­nue dans la classe ou sous le pré­­au hors de la
pré­­sence du maître ;
•• l’ensei­­gnant n’a pas res­­pecté les horaires ;
•• l’ensei­­gnant n’a pas avisé la famille de l’absence de l’enfant : faire l’appel deux fois
par jour, envoyer un bul­­le­­tin d’absence à l’école primaire, téléphoner immédiate-
ment aux parents ou responsables légaux ;
•• nombre de maîtres de surveillance est insuffisant au regard de la confi­­gu­­ra­­tion de
le
l’école. On évi­­tera les situa­­tions « un seul ensei­­gnant - un seul enfant » ;
•• les châ­­ti­­ments cor­­po­­rels ou bru­­ta­­li­­tés (gifles…) quels qu’ils soient sont stric­­te­­ment
prohibés, y compris quand les parents d’élèves donnent l’auto­­ri­­sa­­tion de « cor­­ri­­
ger » leur enfant ;
•• toute atti­­tude, geste ou devoir imposé à l’enfant et ayant un carac­­tère dévalorisant
voire mépri­­sant ou humi­­liant doivent être pros­­crits. Il est impor­­tant de réflé­­chir à
l’atti­­tude adap­­tée à avoir face à des compor­­te­­ments gênants.
FOCUS
Lois, décrets, arrê­­tés… :
la hié­­rar­­chie des normes juri­­diques
Le droit est l’ensemble des règles de conduite sociale dont le non-­respect est sanc­­tionné (civi­­le­­
ment, péna­­le­­ment, admi­­nis­­tra­­ti­­ve­­ment…). Il concourt à l’orga­­ni­­sa­­tion de la société.
Les sources de l’ordre juri­­dique fran­­çais sont essen­­tiel­­le­­ment des règles écrites. Il s’agit tant de
règles inter­­na­­tionales (accords inter­­na­­tionaux, droit de l’Union euro­­péenne) que natio­­nales
(normes consti­­tution­­nelles, légis­­la­­tives, régle­­men­­taires ou juris­­pru­­den­­tielles), locales (arrê­­tés
pré­­fec­­to­­raux, muni­­ci­­paux) voire d’ori­­gine contrac­­tuelle (conven­­tions conclues par les citoyens
entre eux, accords pro­­fes­­sion­­nels tels les conven­­tions col­­lec­­tives).
Cet ensemble est ordonné selon une hié­­rar­­chie de nature pyra­­mi­­dale. Une règle nou­­velle doit
res­­pec­­ter les règles anté­­rieures de niveau supé­­rieur mais peut modi­­f ier les règles anté­­rieures
de même niveau. Elle entraîne, de façon logique, l’abro­­ga­­tion des règles infé­­rieures contraires.
En ce qui concerne le domaine de l’édu­­ca­­tion, il faut éga­­le­­ment se réfé­­rer à des déci­­sions d’ordre
admi­­nis­­tra­­tif, les cir­­cu­­laires et direc­­tives.

222
Chapitre 16 • Le cadre régle­­men­­taire du sys­­tème édu­­ca­­tif Système éducatif

(suite)

•• La consti­­tution : En haut de la pyra­­mide, le bloc consti­­tution­­nel comprend la Consti­­


tution (celle du 4 octobre 1958 fon­­dant la Ve Répu­­blique), le pré­­am­­bule de la Consti­­tution
du 27 octobre 1946, la Décla­­ra­­tion des Droits de l’Homme et du Citoyen du 26 août 1789
ainsi que les lois orga­­niques régis­­sant l’orga­­ni­­sa­­tion et le fonc­­tion­­ne­­ment de l’État.
•• La loi : Les lois sont des règles écrites votées selon la pro­­cé­­dure légis­­la­­tive par le Par­­le­­ment
(Assem­­blée natio­­nale et Sénat). Une loi peut être adop­­tée à l’ini­­tiative du par­­le­­ment (on parle
alors de pro­­po­­si­­tion de loi) ou du gou­­ver­­ne­­ment (pro­­jet de loi). Elle s’impose à tous dès lors
qu’elle a été pro­­mul­­guée par un décret pré­­sidentiel. Avant sa pro­­mul­­ga­­tion, elle est sus­­cep­­tible
d’être sou­­mise à un contrôle de consti­­tution­­na­­lité exercé par le Conseil Consti­­tution­­nel.
•• Le décret : Il s’agit d’un acte régle­­men­­taire signé soit du pré­­sident de la République, soit
du Pre­­mier ministre. Les décrets dits « décrets en Conseil d’État », ne peuvent être pris
qu’après consul­­ta­­tion du Conseil d’État. Les décrets sont d’ordi­­naire pris en appli­­ca­­
tion d’une loi qu’ils pré­­cisent, confor­­mé­­ment au fonctionnement de la hié­­rar­­chie des
normes. Ils peuvent être complé­­tés par arrê­­tés ministériels.

Système éducatif
Constitution

Loi

Décret

Arrêté

Circulaire

La hié­­rar­­chie des normes juri­­diques


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•• L’arrêté : Déci­­sion admi­­nis­­tra­­tive à por­­tée géné­­rale ou indi­­v i­­duelle (spé­­ci­­f ique à une
exploi­­ta­­tion ou une zone géo­­gra­­phique). Les arrê­­tés peuvent être pris par les ministres
(arrê­­tés minis­­té­­riels ou inter­­mi­­nis­­té­­riels), les pré­­fets (arrê­­tés préfectoraux) ou les maires
(arrê­­tés muni­­ci­­paux). (Ne pas confondre arrêté, qui est un texte régle­­men­­taire, et arrêt
qui vise une déci­­sion de jus­­tice éma­­nant d’une cour.)
•• La cir­­cu­­laire : La cir­­cu­­laire est une ins­­truc­­tion de ser­­v ice écrite adres­­sée par une auto­­
rité supé­­rieure à des agents subor­­don­­nés en vertu de son pou­­voir hié­­rar­­chique. Bien que
juri­­di­­que­­ment dépour­­v ues de force obli­­ga­­toire vis-­à-vis des tiers, les cir­­cu­­laires jouent
en fait un rôle majeur dans le fonc­­tion­­ne­­ment de l’admi­­nis­­tra­­tion.

223
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

(suite)

•• Le Code de l’édu­­ca­­tion : De quoi s’agit-­i l ?


Au milieu de tous ces textes variés et sans cesse rema­­niés, les Codes (du tra­­vail, de l’édu­­
ca­­tion… et plus récem­­ment de la laï­­cité) ont pour objec­­tif de faci­­li­­ter la mise en œuvre
du prin­­cipe selon lequel « nul n’est censé igno­­rer la loi » et per­­mettre aux citoyens, de
mieux connaître leurs droits et obli­­ga­­tions. Les textes épars sont ras­­sem­­blés et orga­­ni­­sés
de façon cohé­­rente avec une rédac­­tion har­­mo­­ni­­sée et actua­­li­­sée, le Code. Les règles de
droit deviennent ainsi plus faci­­le­­ment acces­­sibles.
Le Code de l’édu­­ca­­tion, comme tous les autres codes, dis­­tingue les lois qui sont regrou­­
pées dans la par­­tie légis­­la­­tive (L), les décrets qui sont regrou­­pés dans la par­­tie régle­­men­­
taire (D) ou (R) et qui ont trait à l’édu­­ca­­tion et au sys­­tème édu­­ca­­tif.
En savoir plus : [legifrance.gouv.fr/Aide/A-­propos-de-l-ordre-juridique-francais].

... Syn­­t hèse ...


L’essen­­tiel à rete­­nir
Le pro­­fes­­seur des écoles est un fonc­­tion­­naire de l’état. Son sta­­tut de fonc­­tion­­naire renvoie à des
textes qui régle­­mentent ses droits et devoirs en regard de l’État et de ses usagers. Il est attendu du
pro­­fes­­seur des écoles qu’il se conduise en fonctionnaire de l’État de façon éthique et res­­pon­­sable
d’où la néces­­sité de connaître les droits, devoirs et obligations qui encadrent le sta­­tut de fonc­­tion­­
naire et les textes plus spé­­ci­­fiques à sa profession.

Les mots-­clefs
•• Droits •• Responsabilité
•• Devoirs •• Fonc­­tion­­naire d’État
•• Obli­­ga­­tions •• Agent du ser­­vice public
•• Fautes pro­­fes­­sion­­nelles

Les textes de réfé­­rence


•• Loi n° 83-634 du 13 juillet 1983 modifiée → droits et obligations des fonctionnaires.
•• Loi n° 84-16 du 11 janvier 1984 modifiée → dispositions statutaires relatives à la fonction publique
de l’État.
•• Circulaire du 12 décembre 1989 → neutralité des enseignants.
•• Décret n° 90¬680 du 1er août 1990 → statut particulier des Professeurs des écoles.
•• Circulaire n° 2001 – 053 du 28 mars 2001 → code de bonne conduite des interventions des entre-
prises en milieu scolaire.
•• Circulaire n° 2013-019 du 4 février 2013 → Circulaire « 108 heures » – obligations de service des
personnels enseignants du premier dégré.
•• Décret n° 2017-444 du 29 mars 2017 relatif aux obligations de service et aux missions des person-
nels enseignants du premier degré.

224
Chapitre 17 • Les ins­­ti­­tutions et la poli­­tique édu­­ca­­tive de la France Système éducatif

17 Les ins­­ti­­tutions
et la poli­­tique édu­­ca­­tive
de la France
Plan du chapitre
1. Les ins­­ti­­tutions du sys­­tème édu­­ca­­tif fran­­çais 225
2. Le sys­­tème sco­­laire fran­­çais : vue d’ensemble 230
3. La poli­­tique édu­­ca­­tive en France : repères his­­to­­riques 232

Système éducatif
Près de 15,7 mil­­lions d’élèves, d’appren­­tis et d’étu­­diants suivent des études
en ­formation ini­­tiale en France, soit envi­­ron un quart de la popu­­la­­tion (source :
Repères et références statistiques, RERS 20181). L’ins­­truc­­tion y est obligatoire de 3 à
16 ans, même si l’école à la mai­­son est légale (quoique mar­­gi­­nale) et si 20 % d’élèves
­sco­­la­­ri­­sés relèvent de l’ensei­­gne­­ment privé. Près de 312 500 élèves en situation de
­handicap sont scolarisés en milieu ordi­­naire. Les pro­­por­­tions peu communes de ce
ser­­vice public de l’État impliquent une orga­­ni­­sa­­tion sans faille.

1 Les ins­­ti­­tutions du sys­­tème édu­­ca­­tif fran­­çais


En France, l’orga­­ni­­sa­­tion et la ges­­tion de l’ensei­­gne­­ment primaire et secondaire sont
confiées au minis­­tère de l’Édu­­ca­­tion natio­­nale (MEN). Celui-­ci a la res­­pon­­sa­­bi­­lité de
l’orga­­ni­­sa­­tion et de l’admi­­nis­­tra­­tion de l’ensemble du système édu­­ca­­tif, et ce, de l’école
mater­­nelle au lycée. (Tou­­te­­fois, d’autres minis­­tères complètent leur action, notam-
ment le minis­­tère de l’Agri­­culture, de l’Agro-­alimentaire et de la Forêt pour l’ensei­­
gne­­ment agri­­cole).
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Le sys­­tème édu­­ca­­tif fran­­çais est donc très cen­­tra­­lisé. Néan­­ moins, les lois de
décentrali­sation de 1982-1983 et 2003-2004 ont trans­­féré des compé­­tences limi­­tées
aux col­­lec­­ti­­vi­­tés ter­­ritoriales.
Le minis­­tère de l’Édu­­ca­­tion natio­­nale est compétent pour l’ensei­­gne­­ment sco­­laire,
qui comprend les ensei­­gne­­ments pré-­élémentaire (école mater­­nelle), élémentaire et
secondaire (collège et lycée). Il pré­­pare et met en œuvre la poli­­tique édu­­ca­­tive du
gou­­ver­­ne­­ment et assure l’éga­­lité devant le ser­­vice public d’édu­­ca­­tion en répar­­tis­­sant
les moyens sur le ter­­ri­­toire national.

1. [education.gouv.fr/cid57096/reperes-et-references-statistiques.html].

225
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

Bon à savoir
•• Jean-Michel Blanquer est le ministre de l’Éducation nationale depuis le 17 mai 2017.
•• Frédérique Vidal est la ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Inno­
vation.

Institutions Représentants Représentants


administratives de l’État de l’Éducation nationale

Premier ministre Le ministre de l’Éducation


État nationale
et son gouvernement

Région Préfet de région


Recteur de l’Académie,
académique académique Académie
Chancellier des Universités

Inspecteur d’Académie – Comité de direction


Directeur Académique de l’Académie
Département Le Préfet des services
de l’Éducation nationale
(IA-DASEN)
Inspecteur pédagogique régional
Inspecteur
Circonscription de l’Éducation nationale (IA-IPR)
(IEN chargé
de circonscription) EPLE
Chef d’établissement
(Collège, Lycée, LP)

Commune Directeur d’école Professeur de lycée


Professeur des écoles et collège

Orga­­ni­­sa­­tion des ins­­ti­­tutions et de leurs repré­­sen­­tants dans le sys­­tème sco­­laire fran­­çais

FOCUS
Réforme territoriale issue de la loi du 16 janvier 2015 :
17 grandes régions académiques mais toujours 30 académies
À chacune des nouvelles grandes régions correspond une région académique composée d’une
à trois académies. Ces régions académiques sont l’échelon de mise en cohérence des politiques
éducatives au niveau régional. Les 30 académies assurent le pilotage des politiques éducatives
avec le souci de la proximité avec les établissements d’enseignement, leurs personnels et les élus
des territoires.

1.1 Le ministère
Le minis­­tère est orga­­nisé selon un ensemble de direc­­tions, ser­­vices et bureaux qui
consti­­tuent l’admi­­nis­­tra­­tion cen­­trale :
•• le Cabi­­net éla­­bore l’action minis­­té­­rielle dans le respect des lignes direc­­trices fixées
par le Pre­­mier ministre. Il pré­­pare les dos­­siers du ministre ;

226
Chapitre 17 • Les ins­­ti­­tutions et la poli­­tique édu­­ca­­tive de la France Système éducatif

•• le secré­­taire géné­­ral (SG) est chargé de faire fonc­­tion­­ner le ser­­vice public édu­­ca­­tif (fi-
nances, admi­­nis­­tra­­tion, etc.), d’appli­­quer les déci­­sions régle­­men­­taires ou législatives en
matière édu­­ca­­tive et de mettre en œuvre les poli­­tiques de moder­­ni­­sa­­tion admi­nistrative ;
•• la direc­­tion géné­­rale de l’ensei­­gne­­ment sco­­laire (DGESCO) en fait par­­tie : elle
est char­­gée au minis­­tère d’éla­­bo­­rer la poli­­tique édu­­ca­­tive et péda­­go­­gique ainsi que
les programmes d’ensei­­gne­­ment des écoles, des col­­lèges, des lycées et des lycées
profes­sionnels ;
•• l’ins­­pec­­tion géné­­rale (IGEN) exerce auprès du ministre des fonc­­tions d’exper­­
tise, d’enca­­dre­­ment et d’éva­­lua­­tion ;
•• différents organismes rattachés au ministère assurent des missions spécifiques :
parmi eux, le Conseil Supérieur des Programmes (CSP) donne des avis et formule
des propositions de nouveaux programmes ; le Conseil National d’Évaluation du
Système SCOlaire (CNESCO) mène une évaluation scientifique et indépendante
du système scolaire afin d’éclairer les divers acteurs de l’école et le grand public1.

1.2 Les ser­­vices déconcen­­trés

Système éducatif
Les ser­­vices déconcen­­trés de l’État sont les ser­­vices qui assurent le relais, sur le plan
local, des déci­­sions prises par l’admi­­nis­­tra­­tion cen­­trale et qui gèrent les ser­­vices de
l’État au niveau local. Ils sont orga­­ni­­sés en 30 aca­­dé­­mies et 97 directions des ser-
vices départementaux de l’Éducation nationale.

a. L’aca­­dé­­mie
Le rectorat, pilo­­té par le rec­­teur d’aca­­dé­­mie, est le siège de l’académie ; il est l’éche­­
lon admi­­nis­­tra­­tif per­­met­­tant de décliner en région la poli­­tique édu­­ca­­tive. Le recteur
est responsable de la totalité du service public de l’éducation dans l’académie, de la
maternelle à l’université, et exerce aussi des compétences dans le domaine de l’ensei-
gnement privé sous contrat.
Il a pour missions de :
•• veiller à l’application de toutes les dispositions législatives et réglementaires se rap-
portant à l’Éducation nationale ;
•• définir la stratégie académique d’application de la politique éducative nationale ;
•• assurer la gestion des personnels et des établissements ;
•• développer des relations avec les autres services de l’État intervenant dans l’acadé-
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mie, les milieux politiques, économiques, socio-professionnels et notamment avec


les collectivités territoriales : les communes pour l’enseignement primaire, les
départements pour les collèges et les régions pour les lycées.

b. La direction des services départementaux


de l’Éducation nationale
La direc­­tion des ser­­vices dépar­­te­­men­­taux de l’Édu­­ca­­tion natio­­nale (ASDEN) est l’­éche-
lon dépar­­te­­men­­tal. Elle gère l’orga­­ni­­sa­­tion sco­­laire, les per­­son­­nels, essen­­tiel­­le­­ment

1. L’article 9 du projet de loi pour la confiance de l’école prévoit la suppression du Cnesco et la création d’un Conseil
d’évaluation de l’école (CEE) : « Le conseil d’évaluation de l’école, placé auprès du ministre chargé de l’Éducation nationale,
est chargé d’évaluer en toute indépendance l’organisation et les résultats de l’enseignement scolaire ».

227
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

ceux de l’ensei­­gne­­ment pri­­maire, la sco­­la­­rité et vie sco­­laire, l’orga­­ni­­sa­­tion des exa­­mens


et concours, etc. L’inspecteur académique – directeur académique des services de
l’éducation nationale (IA-DASEN) est nommé par le ministre de l’Édu­­ca­­tion natio­­
nale et est délé­­ga­­taire de la signa­­ture du rec­­teur d’Aca­­dé­­mie dans le département.
Les structures départementales de l’Éducation nationale sont divisées en circons-
criptions comportant les écoles d’une ou plusieurs communes selon l’importance de
celles-ci. La circonscription est l’échelon opérationnel du pilotage du 1er degré. Un
inspecteur de l’Éducation nationale (IEN) est chargé du pilotage de proximité dans
chaque circonscription et, avec l’aide d’une équipe de circonscription (conseillers
pédagogiques de circonscription (CPC), secrétaire, animateurs de réseaux), a com-
pétence sur les écoles maternelles et élémentaires.

c. Les per­­son­­nels d’ins­­pec­­tion


Ils ont une mis­­sion de contrôle et d’ani­­ma­­tion pédagogique :
•• les ins­­pec­­teurs péda­­go­­giques régio­­naux (IA-­IPR) assurent des mis­­sions ministé-
rielles et aca­­dé­­miques en direc­­tion des per­­son­­nels du second degré (en par­­ti­­cu­­lier
impul­­sion, ins­­pec­­tion, ani­­ma­­tion péda­­go­­gique) ;
•• les ins­­pec­­teurs de l’Édu­­ca­­tion natio­­nale (IEN chargé de circonscription) exercent
à l’échelle de la circonscription pour les écoles pri­­maires ;
•• d’autres IEN inter­­viennent auprès des ensei­­gnants des lycées pro­­fes­­sion­­nels (LP),
soit pour les ensei­­gne­­ments géné­­raux (IEN-­EG), soit pour les spé­­cia­­li­­tés pro­­fes­­
sion­­nelles (IEN-­ET).
Ils exercent quatre mis­­sions prin­­ci­­pales :
•• la dif­­fu­­sion de la poli­­tique édu­­ca­­tive défi­­nie par le ministre ;
•• la par­­ti­­cipation à l’éva­­lua­­tion du sys­­tème et à la qua­­lité de l’ensei­­gne­­ment ;
•• l’ins­­pec­­tion et le conseil auprès des ensei­­gnants ;
•• la concep­­tion, la conduite ou l’éva­­lua­­tion du dis­­po­­si­­tif de for­­ma­­tion des personnels.

1.3 Les écoles et éta­­blis­­se­­ments sco­­laires


Aux dif­­fé­­rents niveaux d’ensei­­gne­­ment cor­­res­­pondent dif­­fé­­rentes ins­­tances ayant
des compé­­tences admi­­nis­­tra­­tives et financières et des res­­pon­­sa­­bi­­li­­tés péda­­go­­giques.
[Texte à venir]

a. Pour le pre­­mier degré


Les écoles maternelles et élémentaires publiques n’ont pas le statut d’établisse-
ment public. Elles ne possèdent ni la personnalité morale, ni l’autonomie financière.
Le financement de ces écoles provient de diverses sources : la commune (locaux,
matériels, personnels non enseignants), l’État (personnels enseignants), les parents
d’élèves, la caisse des écoles, la coopérative scolaire.
Le direc­­teur d’école occupe un poste à fonc­­tion (recru­­te­­ment sur entre­­tien et non
sur concours) et de ce fait il n’est pas le supé­­rieur hié­­rar­­chique des en­seignants en
poste dans son école. Mal­­gré tout, il est le garant du bon fonc­­tion­­ne­­ment de l’école
et de l’effi­­cience du tra­­vail d’équipe. En regard du réfé­­ren­­tiel de compétences, les
pro­­fes­­seurs des écoles font par­­tie d’une équipe édu­­ca­­tive mobi­­li­­sée au ser­­vice de la
réussite de tous les élèves dans une action cohé­­rente et coordon­­née.

228
Chapitre 17 • Les ins­­ti­­tutions et la poli­­tique édu­­ca­­tive de la France Système éducatif

b. Dans le second degré


Les col­­lèges et les lycées sont des éta­­blis­­se­­ments publics locaux d’ensei­­gne­­ment
(EPLE). Ils ont été créés par les lois de décen­­tra­­li­­sa­­tion du 2 jan­­vier 1983 et du
22 juillet 1983, modi­­fiées et reprises dans le Code de l’édu­­ca­­tion.
Ils regroupent :
•• les col­­lèges,
•• les lycées d’ensei­­gne­­ment géné­­ral et tech­­no­­lo­­gique (LEGT),
•• les lycées pro­­fes­­sion­­nels (LP),
•• les éta­­blis­­se­­ments d’édu­­ca­­tion spéciale (EREA).
Les EPLE ont le sta­­tut d’éta­­blis­­se­­ments publics à carac­­tère admi­­nis­­tra­­tif. Ce sont donc
juridiquement des per­­sonnes morales de droit public. Ils sont pla­­cés sous la respon-
sabilité d’un chef d’éta­­blis­­se­­ment et sont gérés par un conseil d’admi­­nis­­tra­­tion, qui
dis­­pose d’une relative auto­­no­­mie admi­­nis­­tra­­tive, finan­­cière et péda­­go­­gique.
Le chef d’éta­­blis­­se­­ment (col­­lège ou lycée) accède à un poste à sta­­tut de par son recru­­
te­­ment sur concours natio­­nal. De ce fait, il occupe une place dans la hié­­rar­­chie du sys­­
tème édu­­ca­­tif. Il se situe entre l’ins­­pec­­teur d’aca­­dé­­mie et les en­seignants en poste dans

Système éducatif
son éta­­blis­­se­­ment.

1.4 Des compé­­tences par­­ta­­gées


Les lois de décen­­tra­­li­­sa­­tion (loi n° 83-663 du 22 juillet 1983, modi­­fiée par la loi
n° 85-97 du 25 jan­­vier 1985 ; loi n° 2004-809 du 13 août 2004) ont fait des col­­
lèges et lycées des éta­­blis­­se­­ments publics locaux d’ensei­­gne­­ment et ont trans­­féré des
compé­­tences limitées mais réelles aux col­­lec­­ti­­vi­­tés ter­­ri­­toriales. Il y a donc par­­tage
de compé­­tences.
L’État a conservé les compé­­tences liées à l’ensei­­gne­­ment (pro­­grammes, calen­­drier
scolaire, recru­­te­­ment et paye des ensei­­gnants…) et délé­­gué les fonc­­tions maté­­rielles
(bâti­­ments, cantine, trans­­port sco­­laire…) avec une contri­­bu­­tion finan­­cière :
•• les communes sont char­­gées des écoles mater­­nelles et pri­­maires ;
•• les dépar­­te­­ments, des col­­lèges ;
•• les régions, des lycées et de l’ensei­­gne­­ment pro­­fes­­sion­­nel.
Le recru­­te­­ment, la rému­­né­­ra­­tion et la ges­­tion de car­­rière des per­­son­­nels tech­­niques
et ouvriers des col­­lèges et lycées reviennent désor­­mais aux col­­lec­­ti­­vi­­tés ter­­ri­­toriales.
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1.5 Le développement de partenariats


avec tous les acteurs de la communauté éducative
L’action éducative menée dans les écoles, les établissements et les territoires, par
les acteurs de l’Éducation nationale, associe très souvent des partenaires : autres
ministères, collectivités locales, organismes culturels ou scientifiques, monde éco-
nomique, associations, etc. Ces partenariats, à l’instar des programmes de réussite
éducative, renforcent la qualité et l’efficacité de cette action.
Le contrat d’objectifs tripartite, créé par la loi pour la refondation de l’École de la
République, permet ainsi d’associer les collectivités territoriales de rattachement,

229
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

dans le cadre de leurs compétences, à l’action pédagogique et éducative des établis-


sements, par exemple dans les domaines du numérique, des ressources documen-
taires, ou encore des pratiques artistiques, culturelles et sportives des élèves.
 Voir également dans le chapitre 19 le point sur les projets éducatifs
­territoriaux (PEdT)

FOCUS
Une décen­­tra­­li­­sa­­tion des compé­­tences
Depuis les années 1980, le poids des col­­lec­­ti­­v i­­tés ter­­ri­­toriales s’est vu accru par une poli­­tique de
décen­­tra­­li­­sa­­tion des compé­­tences. Nous vous pro­­po­­sons une syn­­t hèse sous forme de tableau
qui réca­­pi­­tule qui a en charge quoi selon le niveau d’ensei­­gne­­ment.

Domaine de compé­­tence École Col­­lège Lycée


Ensei­­gne­­ment : défi­­ni­­tion des pro­­grammes État État État
et du temps sco­­laire
Diplômes : défi­­ni­­tion et déli­­vrance État État
Inves­­tis­­se­­ment (construc­­tion, reconstruc­­tion) Commune Dépar­­te­­ment Région
et fonc­­tion­­ne­­ment maté­­riel
Fonc­­tion­­ne­­ment péda­­go­­gique : acqui­­si­­tion Commune État Région
de maté­­riel péda­­go­­gique
Ges­­tion des per­­son­­nels ensei­­gnants : État État État
recru­­te­­ment, for­­ma­­tion, rému­­né­­ra­­tion
Ges­­tion des per­­son­­nels admi­­nis­­tra­­tifs, État État Région
tech­­niques, de santé : recru­­te­­ment, for­­ma­­tion,
rému­­né­­ra­­tion
Ges­­tion des per­­son­­nels ouvriers : recru­­te­­ment, Commune Dépar­­te­­ment Région
for­­ma­­tion, rému­­né­­ra­­tion

Prise en charge des domaines de compé­­tences (source : Eduscol)

2 Le sys­­tème sco­­laire fran­­çais : vue d’ensemble


Le sys­­tème édu­­ca­­tif de formation initiale est divisé en plu­­sieurs niveaux :
•• le pre­­mier degré cor­­res­­pond aux ensei­­gne­­ments pré-­élémentaire et élé­­men­­taire ;
•• le second degré est dis­­pensé en col­­lège (pre­­mier cycle, de la 6e à la 3e) et en lycée et
lycée pro­­fes­­sion­­nel (second cycle) ;
•• l’ensei­­gne­­ment post secondaire et supé­­rieur, est dis­­pensé dans les lycées sections
de tech­­ni­­ciens supé­­rieurs (STS), les classes pré­­pa­­ra­­toires aux grandes écoles (CPGE),
les grandes écoles et écoles ou ins­­ti­­tuts spé­­cia­­li­­sés, et dans les uni­­ver­­si­­tés.

230
Chapitre 17 • Les ins­­ti­­tutions et la poli­­tique édu­­ca­­tive de la France Système éducatif

Système éducatif
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Les prin­­ci­­pales filières de for­­ma­­tion ini­­tiale dans le sys­­tème sco­­laire fran­­çais (source MEN)

231
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

FOCUS
Les cycles sco­­laires
Le décret rela­­tif à l’orga­­ni­­sa­­tion de nouveaux cycles d’ensei­­gne­­ment à l’école pri­­maire et au
col­­lège a été publié au Jour­­nal officiel du 28 juillet 2013.
Il réor­­ga­­nise la sco­­la­­rité en pri­­maire et au col­­lège en quatre cycles péda­­go­­giques successifs :
•• le cycle 1 (cycle des « appren­­tis­­sages pre­­miers ») englobe les petite, moyenne et grande
sec­­tions de mater­­nelle ;
•• le cycle 2 (cycle des « appren­­tis­­sages fon­­da­­men­­taux ») cor­­res­­pond au CP, au CE1 et au CE2 ;
•• le cycle 3 (cycle de « conso­­li­­da­­tion ») cor­­res­­pond au CM1, au CM2 et à la 6e ;
•• le cycle 4 (cycle des « appro­­fon­­dis­­se­­ments ») comprend la 5e, la 4e et la 3e.

En France, tout au long de leur vie, les per­­sonnes peuvent avoir accès à la for­­
ma­­tion. Dans le projet de réforme, la formation est obligatoire pour tout jeune
jusqu’à sa majorité (art. L. 114-1). « À l’issue de l’instruction obligatoire définie
à l’article L. 131-1, cette obligation est remplie lorsque le jeune poursuit sa sco-
larité dans un établissement d’enseignement scolaire ou dans un établissement
d’enseignement supérieur, public ou privé, lorsqu’il est apprenti ou stagiaire de
la formation professionnelle, lorsqu’il occupe un emploi ou effectue un service
civique ou lorsqu’il bénéficie d’un dispositif d’accompagnement ou d’insertion
sociale et professionnelle ». La for­­ma­­tion pro­­fes­­sion­­nelle conti­­nue est le sec­­teur
de la for­­ma­­tion qui concerne ceux qui ont quitté la for­­ma­­tion ini­­tiale. Ins­­tau­­rée en
France depuis la loi du 16 juillet 1971, elle a été remplacée par une nouvelle loi sur
la formation professionnelle, l’apprentissage et l’assurance chômage promulguée
le 5 septembre 2018. La loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel »
instaure de nouveaux droits et a pour objectifs de rendre les actifs acteurs de leur
projet professionnel en les rendant plus autonomes et de fournir aux entreprises
un outil au service de leur performance.
Elle simplifie les démarches et les obligations légales liées à la formation profession-
nelle ; par exemple :
•• l’alimentation du compte personnel de formation (CPF) désormais en euros, à
hauteur de 500 euros par an pour les salariés (dans la limite de 5 000 euros) et 800
euros pour les salariés non qualifiés (dans la limite de 8 000 euros) ;
•• création d’une application en ligne gratuite pour accéder aux « informations sur
la
les formations éligibles », s’inscrire et payer les formations.

3 La poli­­tique édu­­ca­­tive en France :


repères his­­to­­riques
De Charlemagne à Jean-Michel Blanquer, actuel ministre de l’Édu­­ca­­tion natio­­nale,
le sys­­tème édu­­ca­­tif s’est trans­­formé au rythme des évo­­lu­­tions sociétales et des volon­­
tés poli­­tiques.

232
Chapitre 17 • Les ins­­ti­­tutions et la poli­­tique édu­­ca­­tive de la France Système éducatif

3.1 Un pré­­cur­­seur : Charlemagne


La culture popu­­laire a contri­­bué à faire de Charlemagne l’inven­­teur de l’école gra­­
tuite et obli­­ga­­toire. Il a en effet éta­­bli un sys­­tème édu­­ca­­tif élé­­men­­taire gra­­tuit et
acces­­sible, en principe, aux jeunes de toutes condi­­tions, des villages ou des villes, afin
d’apprendre à chanter, lire et comp­­ter.

3.2 De l’ins­­truc­­tion publique à l’Édu­­ca­­tion natio­­nale


Par la suite, l’ins­­truc­­tion publique (on ne parle pas encore d’ensei­­gne­­ment) est
fortement rat­­ta­­chée aux affaires ecclé­­sias­­tiques. Son orga­­ni­­sa­­tion est lais­­sée aux
pou­­voirs locaux et au bon vou­­loir de l’église. Si Napo­­léon Ier a ins­­ti­­tué le bac­­ca­­
lau­­réat (tou­­jours en vigueur) en 1808, il fau­­dra attendre les lois Ferry (1881 et
1882) pour que l’État prenne véri­­ta­­ble­­ment les rênes de l’ins­­truc­­tion qui devient
obli­­ga­­toire et gra­­tuite de 6 à 11 ans. De même, la loi du 18 juillet 1889 fait des ins­­
ti­­tu­­teurs des fonc­­tion­­naires de l’État.
L’affir­­ma­­tion énon­­cée dans le Pré­­am­­bule de la Consti­­tution de 1946 : « La Nation

Système éducatif
garantit l’égal accès de l’enfant et de l’adulte à l’ins­­truc­­tion, à la culture et à la for­­ma­­
tion professionnelle. L’orga­­ni­­sa­­tion de l’ensei­­gne­­ment public gra­­tuit et laïque à tous
les degrés est un devoir de l’État » annonce la cou­­leur : l’État mènera désor­­mais une
poli­­tique de modernisation et de démo­­cra­­ti­­sation du sys­­tème édu­­ca­­tif, visible à par­­tir
d’une suc­­ces­­sion de réformes de l’Édu­­ca­­tion natio­­nale. Parmi celles-­ci :
•• 1975, René Haby ins­­taure le col­­lège unique : Les sec­­tions deviennent « indif-
férenciées » en col­­lège, dans une volonté de bras­­sage per­­met­­tant l’accès de tous
à une culture commune. Mais le prin­­cipe du col­­lège unique est consi­­déré
comme un échec rela­­tif du fait des détour­­ne­­ments pos­­sibles (par le jeu des
options), de la mas­­si­­fi­­ca­­tion de l’ensei­­gne­­ment depuis les années 1960 et enfin
l’hété­­ro­­gé­­néité des publics.
•• 1989, Lionel Jospin et « la loi d’orien­­ta­­tion sur l’édu­­ca­­tion » : cette loi fait de l’édu­­ca­­
tion la pre­­mière priorité natio­­nale. Elle a modi­­fié et complété la légis­­la­­tion sur le sys­­
tème édu­­ca­­tif, en réor­­ga­­ni­­sant les rythmes sco­­laires ainsi que les cycles d’appren­­tis­­sage.
•• 2005, François Fillon et « la loi d’orien­­ta­­tion pour l’ave­­nir de l’école » : elle définit et
met en œuvre des priori­­tés pour éle­­ver le niveau de for­­ma­­tion des jeunes Fran­­çais : faire
réus­­sir tous les élèves, redres­­ser la situa­­tion de l’ensei­­gne­­ment des langues, mieux garan-
tir l’éga­­lité des chances et favo­­ri­­ser l’inser­­tion pro­­fes­­sion­­nelle des jeunes et l’emploi. Elle
garan­­tit l’acqui­­si­­tion d’un socle commun des connais­­sances et des compé­­tences indis­
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­pen­­sables à chaque élève. Enfin, la loi engage la moder­­ni­­sa­­tion de l’Édu­­ca­­tion.


•• 25 juin 2013 : loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’École
de la République : « une École juste pour tous et exigeante pour chacun ».
•• juillet 2019 : loi pour une école de confiance (non encore promulguée à ce jour,
4
juillet 2019), cf. Focus page suivante.

233
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

FOCUS
Un exemple de mise en œuvre de politique éducative :
la Loi « pour une École de la confiance » – 4 juillet 2019
« La confiance est un état d’esprit indispensable si nous voulons transmettre à nos enfants
l’essentiel, la confiance en leur réussite et en leur avenir. Or, nous devons avoir à l’esprit
que notre École ne réduit pas encore suffisamment les inégalités sociales. 20 % des élèves à
l’école primaire ne maîtrisent pas les savoirs fondamentaux, 22 % des jeunes de 20 à 24 ans
ne sont ni en emploi, ni en enseignement, ni en formation.
Changer cette situation dépend de notre capacité à nous unir autour d’objectifs clairs et
ambitieux : tous les élèves doivent maîtriser les savoirs fondamentaux (lire, écrire, compter
et respecter autrui). […] »
Lettre de Jean-Michel Blanquer aux professeurs, 29 mars 2019
La loi, applicable dès la rentrée 2019, s’articule autour des points suivants :
Garantir les savoirs fondamentaux pour tous :
•• extension de l’instruction obligatoire aux plus jeunes ;
•• engagement de la communauté éducative ;
•• renforcement du contrôle de l’instruction dispensée dans la famille ;
•• renforcement de l’école inclusive.
Innover pour s’adapter aux besoins des territoires :
•• enrichissement de l’offre de formation et l’adaptation des structures administratives aux
réalités locales ;
•• recours à l’expérimentation ;
•• évaluation au service de la communauté éducative.
Améliorer la gestion des ressources humaines :
•• instituts nationaux supérieurs du professorat et de l’éducation ;
•• personnels au service de la mission éducative.
Simplifier le système éducatif.
La loi pour une École de la confiance repose notamment sur les mesures suivantes :
•• l’abaissement de l’instruction obligatoire à l’âge de 3 ans permettra à 25 000 enfants
supplémentaires, dès la rentrée 2019, de suivre les enseignements dispensés à l’école
maternelle. Véritable école du langage, la maternelle est une étape fondamentale dans
les apprentissages. La richesse du vocabulaire, l’épanouissement intellectuel et la visite
médicale dont bénéficieront ainsi tous les enfants avant 6 ans sont essentiels pour l’éga-
lité, notamment, entre les filles et les garçons ;
•• l’obligation de formation jusqu’à l’âge 18 ans à partir de la rentrée 2020 est un moyen nou-
veau de combattre le décrochage scolaire et l’exclusion sociale des jeunes les plus fragiles.
Elle concerne 56 000 jeunes mineurs qui ne sont ni en études, ni en formation ni en emploi ;
•• le prérecrutement des enseignants permettra aux étudiants qui le souhaitent d’entrer
progressivement dans la carrière de professeur. Ils se verront peu à peu confier des mis-
sions pédagogiques et d’enseignement avec un contrat rémunéré, cumulable avec les
bourses universitaires ;
•• la création d’un service public de l’École inclusive à partir de la rentrée 2019 opère un
véritable changement de paradigme plutôt qu’une simple réorganisation de l’accompagne-
ment des élèves à besoins éducatifs particuliers. Elle repose notamment sur une améliora-
tion significative des conditions de recrutement, de formation et de travail des personnels ;

234
Chapitre 17 • Les ins­­ti­­tutions et la poli­­tique édu­­ca­­tive de la France Système éducatif

(suite)

•• des établissements publics locaux d’enseignement international (EPLEI) sont créés par
la loi. Ils permettent un enseignement avec des horaires renforcés en langues étrangères1.
•• un Conseil d’évaluation de l’école sous dépendance ministérielle est instauré.

L’Éducation nationale en chiffres : synthèse2

Système éducatif
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1. Les moyens déployés dans ces établissements en direction des seuls élèves concernés ne risquent-ils pas de créer des
iniquités entre élèves et, par là même, de remettre en question l’idée d’un système scolaire unique pour tous les enfants ?
La question peut se poser …
2. [education.gouv.fr/cid133383/ensemble-pour-l-ecole-de-la-confiance-annee-scolaire-2018-2019.htm].

235
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

... Syn­­t hèse ...

L’essen­­tiel à rete­­nir
L’édu­­ca­­tion est un ser­­vice public natio­­nal, dont l’orga­­ni­­sa­­tion et le fonc­­tion­­ne­­ment sont assu­­rés
par l’État, selon une orga­­ni­­sa­­tion de ser­­vices d’admi­­nis­­tra­­tion cen­­trale ou déconcen­­trée, et sous
réserve des compé­­tences attri­­buées aux col­­lec­­ti­­vi­­tés ter­­ri­­toriales pour les asso­­cier au déve­­lop­­pe­­
ment de ce ser­­vice public.
Depuis les années 1980, le poids des col­­lec­­ti­­vi­­tés ter­­ri­­toriales s’est vu accru par une poli­­tique de
décen­­tra­­li­­sa­­tion des compé­­tences.
La poli­­tique édu­­ca­­tive de l’État est ainsi défi­­nie selon plu­­sieurs éche­­lons (région/dépar­­te­­ment/
commune). Cette décli­­nai­­son permet d’agir en fonc­­tion du contexte local et en par­­te­­na­­riat avec
les col­­lec­­ti­­vi­­tés ter­­ritoriales : les communes pour l’ensei­­gne­­ment pri­­maire, les dépar­­te­­ments pour
les col­­lèges et les régions pour les lycées.
Il en est de même pour les per­­son­­nels d’ins­­pec­­tion qui se dif­­fé­­ren­­cient selon qu’ils exercent à
l’échelle natio­­nale (IGEN), à celle de l’aca­­dé­­mie (IA-DASEN) ou à celle de la cir­­conscrip­­tion (IEN).
Il est donc à rete­­nir qu’aux dif­­fé­­rents niveaux d’ensei­­gne­­ment cor­­res­­pondent dif­­fé­­rentes ins­­tances
ayant des compé­­tences admi­­nis­­tra­­tives et finan­­cières et des res­­pon­­sa­­bi­­li­­tés pédagogiques spé­­ci­­
fiques.
Si l’orga­­ni­­sa­­tion de l’ensei­­gne­­ment public gra­­tuit et laïque à tous les degrés est un devoir de l’État,
les dif­­fé­­rentes réformes qui se sont suc­­cédé ont eu pour objec­­tif de transfor­­mer le sys­­tème édu­­ca­­
tif au rythme des évo­­lu­­tions sociétales et des volon­­tés politiques.
Les récentes et importantes évolutions entreprises (loi pour une école de la confiance) s’inscrivent
dans une cohérence d’ensemble : instaurer une continuité dans le cadre du socle commun de
connaissances, de compétences et de culture, et favoriser, pour tous les cycles, un renforcement
des apprentissages, et notamment des fondamentaux.

Les mots-­clefs
•• État et col­­lec­­ti­­vi­­tés ter­­ri­­toriales
•• Poli­­tique édu­­ca­­tive
•• Décen­­tra­­li­­sa­­tion
•• Corps d’ins­­pec­­tion : IGEN, IA-DASEN, IEN
•• Aca­­dé­­mie/région, dépar­­te­­ment, cir­­conscrip­­tion, commune
•• Compé­­tences admi­­nis­­tra­­tives
•• Res­­pon­­sa­­bi­­li­­tés péda­­go­­giques
•• École, EPLE, col­­lège, lycée, LEGT, LP, EREA

Les textes de réfé­­rence


•• Lois de décen­­tra­­li­­sa­­tion du 22 juillet 1983 modi­­fiée par les lois du 25 jan­­vier 1985 et du 13 août
2004 → trans­­fert aux dépar­­te­­ments et aux régions des charges de fonctionnement et d’équi­­pe­­
ments des locaux sco­­laires.
•• Loi n° 2013-595 du 8 juillet 2013 d’orien­­ta­­tion et de pro­­gram­­ma­­tion pour la re­fonda­­tion de
l’école de la Répu­­blique.
•• Décret n° 2013-682 du 24 juillet 2013 → orga­­ni­­sa­­tion des nou­­veaux cycles d’ensei­­gne­­ment à
l’école pri­­maire et au col­­lège.
•• Décret n° 2013-681 du 24 juillet 2013 → ins­­tau­­ra­­tion d’un Conseil supé­­rieur des pro­­grammes.
•• Projet de loi pour une école de la confiance adopté définitivement le 4 juillet 2019 mais non
encore promulgué à ce jour (juillet 2019).

236
Chapitre 18 • Les grands prin­­cipes de la poli­­tique édu­­ca­­tive Système éducatif

18 Les grands prin­­cipes


de la poli­­tique édu­­ca­­tive :
quelques dis­­po­­si­­tifs actuels
Plan du chapitre
1. Qu’entend-­on par poli­­tique édu­­ca­­tive ? 238
2. Qu’entend-on par dispositif ? 239
3. Des indicateurs pour mieux piloter et évaluer les acquis
des élèves de l’école primaire 241
4. Quelques-­uns de ces dis­­po­­si­­tifs 243

Système éducatif
« En France, environ 40 % des élèves en fin de primaire ne possèdent pas les
connaissances fondamentales (ni en lecture, ni en mathématiques) […] La pro-
portion actuelle d’élèves en difficulté en mathématiques en fin d’école primaire
est préoccupante : 42 % des élèves ont une maîtrise fragile des mathématiques,
voire de grandes difficultés à l’issue de l’école primaire. La France obtient le score
moyen le plus faible des 26 pays de l’OCDE (TIMSS 2015). […] 40,5 % des élèves
français de 15 ans ne maîtrisent pas la lecture à la fin du collège (PISA 2015)
[…] Les travaux du Cnesco (2015), ont mis en évidence une forte ségrégation
dans les collèges et les lycées […] 10 % des élèves fréquentent un établissement
qui accueille au moins 63 % d’élèves issus de milieux socialement défavorisés. »
Le domaine majeur d’évaluation de PISA 2018 porte sur la compréhension de
l’écrit. Les résultats ne seront publiés qu’en décembre 2019.

Ces quelques extraits du document « 30 préconisations pour améliorer l’éducation en


France »1 du conseil national d’évaluation du système scolaire (Cnesco) paru en 2017
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montrent à l’évidence que les différentes politiques éducatives menées depuis ces 20
dernières années ont du mal à produire leurs effets…
Les gouvernements successifs ont mobilisé à des degrés divers d’importants moyens.
Le ministre actuel J.-M. Blanquer veut désormais « restaurer l’école de la confiance »
et a mis en place un certain nombre de mesures dès la rentrée 2017.
S’il vous revient de vous faire votre propre opi­­nion sur la question, il est impor­­tant
de comprendre ce qu’est une poli­­tique éducative, les enjeux actuels et sa décli­­nai­­son
sous forme de dis­­po­­si­­tifs.

1. [cnesco.fr/fr/30-preconisations] ; mars 2017.

237
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

1 Qu’entend-­on par poli­­tique édu­­ca­­tive ?


On désigne par « poli­­tique édu­­ca­­tive » l’énoncé de prin­­cipes géné­­raux indi­­quant la
ligne de conduite sui­­vie par une ins­­ti­­tution en matière d’édu­­ca­­tion : cela implique
la déter­­mi­­na­­tion de fina­­li­­tés, puis d’objec­­tifs, l’octroi des moyens, ainsi que l’éva­­
lua­­tion des résultats en regard d’indi­­ca­­teurs éta­­blis en fonc­­tion des objec­­tifs fixés.
La Re­fonda­­tion de l’École de la République (inscrite dans la loi du 8 juillet 2013)
consti­­tuait un exemple cohé­­rent de poli­­tique édu­­ca­­tive. À ce jour (avril 2019) la
loi Blanquer « pour une école de la confiance » a été adoptée en première lecture.
Lorsqu’elle sera promulguée, la loi de Refondation de l’école de la République sera
caduque. De nouveaux dispositifs seront mis en œuvre en adéquation avec les objec-
tifs de la nouvelle loi promulguée.

L’Article L111-1 du Code de l’édu­­ca­­tion (modi­­fié par la Loi n° 2013-595 du 8 ­juillet


2013) reprend les prin­­ci­­pales orien­­ta­­tions de la poli­­tique édu­­ca­­tive fran­­çaise
L’édu­­ca­­tion est la pre­­mière priorité natio­­nale. Le ser­­vice public de l’édu­­ca­­
tion est conçu et organisé en fonc­­tion des élèves et des étu­­diants. Il contri­­bue à
l’éga­­lité des chances et à lut­­ter contre les inéga­­li­­tés sociales et ter­­ri­­toriales en
matière de réus­­site sco­­laire et édu­­ca­­tive. Il reconnaît que tous les enfants par­­
tagent la capa­­cité d’apprendre et de pro­­gres­­ser. Il veille à l’inclu­­sion sco­­laire de
tous les enfants, sans aucune dis­­tinction. Il veille éga­­le­­ment à la mixité sociale
des publics sco­­la­­ri­­sés au sein des éta­­blis­­se­­ments d’ensei­­gne­­ment. Pour garan­­tir
la réus­­site de tous, l’école se construit avec la par­­ti­­cipation des parents, quelle
que soit leur origine sociale. Elle s’enri­­chit et se conforte par le dia­­logue et la
coopé­­ra­­tion entre tous les acteurs de la commu­­nauté édu­­ca­­tive.
Outre la trans­­mis­­sion des connais­­sances, la Nation fixe comme mis­­sion pre­­mière
à l’école de faire par­­ta­­ger aux élèves les valeurs de la Répu­­blique. Le ser­­vice
public de l’édu­­ca­­tion fait acqué­­rir à tous les élèves le respect de l’égale dignité des
êtres humains, de la liberté de conscience et de la laï­­cité. Par son orga­­ni­­sa­­tion et
ses méthodes, comme par la for­­ma­­tion des maîtres qui y enseignent, il favo­­rise
la coopé­­ra­­tion entre les élèves. Dans l’exer­­cice de leurs fonc­­tions, les per­­son­­nels
mettent en œuvre ces valeurs.
Le droit à l’édu­­ca­­tion est garanti à cha­­cun afin de lui per­­mettre de déve­­lop­­per sa
per­­son­­na­­lité, d’éle­­ver son niveau de for­­ma­­tion ini­­tiale et conti­­nue, de s’insé­­rer
dans la vie sociale et professionnelle, d’exer­­cer sa citoyen­­neté.
Pour garan­­tir ce droit dans le respect de l’éga­­lité des chances, des aides sont
attri­­buées aux élèves et aux étu­­diants selon leurs res­­sources et leurs mérites.
La répar­­tition des moyens du ser­­vice public de l’édu­­ca­­tion tient compte des
dif­­fé­­rences de situa­­tion, notamment en matière éco­­no­­mique et sociale. Elle a
pour but de ren­­for­­cer l’enca­­dre­­ment des élèves dans les écoles et éta­­blis­­se­­ments
d’ensei­­gne­­ment situés dans des zones d’envi­­ron­­ne­­ment social défa­­vo­­risé et des
zones d’habi­­tat dis­­persé, et de per­­mettre de façon géné­­rale aux élèves en dif­­fi­­
culté, quelle qu’en soit l’ori­­gine, en par­­ti­­cu­­lier de santé, de béné­­fi­­cier d’actions
de sou­­tien individualisé (exemple : dispositif devoirs faits mis en œuvre dans les
collèges à la rentrée 2018).
L’école garan­­tit à tous les élèves l’appren­­tis­­sage et la maî­­trise de la langue française.
L’acqui­­si­­tion d’une culture géné­­rale et d’une qua­­li­­fi­­ca­­tion reconnue est assu­­rée
à tous les jeunes, quelle que soit leur ori­­gine sociale, cultu­­relle ou géo­­gra­­phique.
238
Chapitre 18 • Les grands prin­­cipes de la poli­­tique édu­­ca­­tive Système éducatif

Pour atteindre ces objectifs, le ministère a adopté une démarche de projet ; si elle
inclut des moyens (humains, financiers…) à la mesure de ses ambitions, elle s’inscrit
dans une démarche pluriannuelle.
Les circulaires de rentrée présentent chaque année scolaire les priorités de la poli-
tique éducative. Jusqu’à présent, il s’agissait d’une « feuille de route » qui s’adressait à
tous, une vision du cap fixé à l’enseignement scolaire, de la maternelle au lycée. Cette
année, plusieurs circulaires de rentrée ont été publiées : l’une traite exclusivement des
priorités pour l’école primaire, une autre donne les priorités pour l’école inclusive.
La circulaire de rentrée 2019 – Les priorités pour l’école primaire, publiée le 29 mai
20191, détaille les priorités pour l’année scolaire 2019-2020.
•• L’école maternelle, école de l’épanouissement et du langage :
– développer la sécurité affective à l’école maternelle ;
– renforcer la préparation aux apprentissages fondamentaux ;
– une priorité : l’enseignement structuré du vocabulaire oral ;
– enrichir la formation des professeurs débutant en école maternelle.
•• L’acquisition des savoirs fondamentaux par tous les élèves : une priorité nationale :
– des évaluations pour faire réussir les élèves ;
– cibler des priorités stratégiques du CP au CM2 ;

Système éducatif
– le dédoublement des classes de CP et de CE1 : un levier pour la réussite de tous les
élèves ;
– conforter l’enseignement précoce des langues vivantes étrangères.
•• Un pilotage en soutien de l’action pédagogique des professeurs :
– une formation renforcée ;
– des ressources d’accompagnement plus riches au bénéfice des professeurs ;
– la nécessaire mobilisation des cadres en appui des professeurs.
•• Cultiver le plaisir d’être ensemble :
– respecter autrui ;
– mieux accueillir les élèves en situation de handicap ;
– développer l’éducation artistique et culturelle ;
– assurer l’équité entre tous les territoires de la République.
De plus, le 5 juin 2019 a été publiée une circulaire de rentrée 2019 plus axée sur­
l’École inclusive qui concerne bien sûr les enseignants du premier degré (cf. p. 203).

2 Qu’entend-on par dispositif ?


Les dispositifs mis en place par le ministère de l’Éducation nationale ne sont autres
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que des relais de la politique impulsée au niveau national.


Les politiques éducatives regroupent à la fois des dispositifs interministériels, basés
essentiellement sur la protection des enfants et le respect des principes républicains
(protection de l’enfance, égalité filles garçons, protection des mineurs sur internet…),
et des dispositifs d’accompagnements (activités pédagogiques complémentaires
(APC), stages de remise à niveau pour les élèves de CM1 et de CM2, encouragement
d’organisations pédagogiques adaptées aux besoins des élèves dans les écoles de l’édu-
cation prioritaire…). Ceux-ci ont pour vocation de compléter les enseignements
obligatoires à l’école élémentaire afin de favoriser la réussite scolaire de chacun, de

1. Voir note de service n° 2019-087 du 28 mai 2019 : [education.gouv.fr/pid285/bulletin_officiel.html?cid_bo=142545].

239
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

combattre toutes formes de discriminations, et de faire en sorte que ces « dispositifs


favorisant la réussite éducative bénéficient d’abord à ceux qui en ont le plus besoin. »
Pour ces politiques éducatives, nous pouvons évoquer à titre d’exemples :
•• La définition comme priorité en matière d’enseignement d’amener chaque élève à
la maîtrise du socle commun de connaissances, de compétences et de culture :
– la lutte précoce contre la difficulté scolaire (CP, CE1) en divisant par deux
les classes de CP et CE1 en réseau d’éducation prioritaire ;
– l’inclusion des élèves en situation de handicap au sein de l’école s’améliore de
manière continue depuis la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et
des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées.
•• Le souci de respecter les rythmes de l’enfant avec :
– La promotion de la concertation locale avec les Projets éducatifs territoriaux
(PEdT) pour marquer aussi la volonté de prendre en compte la globalité des
temps de l’enfant (scolaire, périscolaire, extrascolaire). Se référer à la circulaire
n° 2013-036 du 20 mars 2013 qui a pour objet de préciser les objectifs et les moda-
lités d’élaboration d’un projet éducatif territorial, et de faciliter la coopération
entre les collectivités territoriales engagées dans cette démarche de projet et les
services de l’État chargés de l’accompagner jusqu’à sa contractualisation.
– La volonté d’améliorer le climat scolaire et prévenir les violences en milieu sco-
laire : l’action sur le climat scolaire est déterminante pour la réussite scolaire et le
bien-être des élèves. La lutte contre le harcèlement à l’école doit rester constante,
de même que la prévention et la gestion des crises et de toutes les formes de vio-
lence et les discriminations, notamment racistes, sexistes et homophobes. Il s’agit
de promouvoir une école à la fois exigeante et bienveillante. L’idée est d’accor-
der une importance majeure à la vigilance afin de prévenir, anticiper tout ce qui
peut créer des tensions dans les écoles.
– La nécessité réaffirmée de soutenir les plus fragiles par une politique d’éducation
prioritaire. La politique d’éducation prioritaire a pour objectif de corriger l’impact
des inégalités sociales et économiques sur la réussite scolaire par un renforcement
de l’action pédagogique et éducative dans les écoles et établissements des territoires
qui rencontrent les plus grandes difficultés sociales. Les dispositifs d’éducation
prioritaire sont présentés ci-après (4.2, Les aides et dispositifs d’accompagnement :
réduire les inégalités et favoriser la réussite de tous).

La politique éducative en France : présentation sur le site du ministère •


de l’Éducation (capture d’écran : avril 2019)

240
Chapitre 18 • Les grands prin­­cipes de la poli­­tique édu­­ca­­tive Système éducatif

Ces politiques éducatives se basent sur des travaux de recherche ou des études
internationales qui mettent en exergue des indicateurs ; ceux-ci permettent alors
de focaliser l’attention gouvernementale vers une problématique précise, comme
par exemple le renforcement de la maîtrise des fondamentaux ou la promotion de
l’égalité filles/garçons.

3 Des indicateurs pour mieux piloter et évaluer


les acquis des élèves de l’école primaire
3.1 Les évaluations nationales
Jusqu’en 2013, les élèves en CE1 et CM2 étaient évalués selon des protocoles nationaux
d’évaluation des acquis en français et en mathématiques. Ces outils étaient fortement
controversés et dès 2012, les résultats n’ont plus fait l’objet d’aucune remontée natio-
nale. Dans les établissements du second degré, les indicateurs de pilotage IPES ont été
également abandonnés. Depuis la rentrée 2018, de nouvelles évaluations nationales1 de
CP se veulent au service des enseignants pour adapter leurs pratiques pédagogiques en

Système éducatif
fonction des besoins des élèves, en particulier pour les thématiques prioritaires déter-
minées à partir des résultats obtenus par chacun des élèves.
« L’évaluation doit être bienveillante, ce qui ne veut pas dire laxiste, mais au contraire
exigeante, avec des exigences claires aux yeux des familles et des élèves […]. »
Les enquêtes internationales montrant que la culture de l’évaluation constitue l’un des
principaux leviers de progrès des systèmes éducatifs, il a été mis en place (avec le concours
du CSEN) depuis la rentrée 2018 des évaluations pour tous les élèves de CP et de CE1 en
français et en mathématiques. Ces évaluations se veulent un outil pour combattre l’échec
scolaire en identifiant au plus tôt les difficultés et éviter qu’elles ne se cristallisent en pro-
posant des outils pédagogiques les plus adaptés aux besoins des élèves.
À mi-parcours du CP, ces évaluations sont complétées par un bilan intermédiaire qui
offre aux professeurs la possibilité d’apprécier précisément les progrès des apprentissages.
Enfin, le conseil national d’évaluation du système (Cnesco) est une institution en
charge d’une évaluation indépendante qui a pour mission d’améliorer la connaissance
du système scolaire en ce qui concerne son fonctionnement et ses résultats. Elle vise
ainsi à éclairer tant les acteurs du monde scolaire (élèves, parents d’élèves, profes-
sionnels de l’Éducation nationale, collectivités territoriales, associations d’éducation
populaire, etc.) que le grand public. Parmi les récentes publications, on peut citer celle
portant sur le thème « Écrire et rédiger : comment guider les élèves dans leurs appren-
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

tissages ? » (cnesco.fr, mars 2018). L’article 9 de la loi « pour une école de la confiance
» prévoit de mettre en place un nouveau conseil d’évaluation de l’école, qui intégrera
en partie les attributions actuelles du CNESCO. « Au cœur du ministère par l’avis
que rendra le ministre sur son programme de travail et par la présence des chefs des
principaux services producteurs internes d’évaluations, tout en disposant des garanties
suffisantes d’indépendance, ce nouveau conseil d’évaluation de l’école a pour ambi-
tion, grâce au périmètre très large des évaluations qu’il examinera et pilotera pour les
nouvelles évaluations d’établissements, de devenir un instrument efficace et reconnu
d’évaluation de l’efficacité du système scolaire français »2.

1. [eduscol.education.fr/cid132705/evaluations-au-cp.html].
2. [assemblee-nationale.fr/15/projets/pl1481.asp].

241
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

!
Il existe une autre manière d’évaluer les politiques publiques : l’annexe de la loi de Finances
en donne un éclairage utile : [performance-publique.budget.gouv.fr/sites/performance_
publique/files/farandole/ressources/2019/pap/html/DBGPGMPRESSTRATPGM140.htm].

3.2 Le ministère s’appuie


sur les évaluations internationales
Le ministère s’appuie également sur les résultats de différents programmes d’évalua-
tions internationales.
•• L’enquête « Programme International pour le Suivi des Acquis des élèves » (PISA)
réalisée par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
L’enquête PISA 2015 avait conclu que les élèves de 15 ans en France présentaient des
résultats stables en culture scientifique, en compréhension de l’écrit et en culture mathé-
matique, mais toujours marqués par de fortes inégalités. L’enquête 2018 vise à tester les
compétences des élèves de 15 ans en lecture, sciences et mathématiques.
•• L’étude internationale « Progress in International Reading Literacy Study » (PIRLS)
est pilotée par l’IEA, association de chercheurs basée à Amsterdam et mesure les per-
formances en compréhension de l’écrit des élèves en fin de quatrième année de scola-
rité obligatoire (CM1 pour la France). Les résultats de l’enquête internationale PIRLS
2016 sont une nouvelle fois insatisfaisants. Non seulement les résultats de nos élèves
sont en baisse mais ils sont également en baisse par rapport à ceux des autres pays
européens qui ont participé à l’enquête.
•• L’étude TIMSS (Trends in International Mathematics and Science Study) est
conçue pour évaluer les compétences en mathématiques et en sciences et concerne
également les CM1 (TIMSS 2015).

FOCUS
Le Programme International pour le Suivi des Acquis des élèves (PISA)
PISA est une évaluation internationale mise sur pied par l’Organisation de Coopération et de
Développement Économiques (OCDE), qui vise à tester les compétences des élèves de 15 ans.
Il s’agit d’une enquête menée tous les trois ans. Elle a pour objectif de fournir aux différents
acteurs (décideurs politiques, autorités scolaires, enseignants, parents, élèves) des données
comparatives permettant d’estimer dans quelle mesure les élèves disposent des connaissances
et aptitudes que la société moderne exige.
Le programme PISA a pour but de fournir aux pays membres de l’OCDE et aux pays partenaires
participant à l’enquête des informations sur les performances des jeunes de 15 ans en lecture,
en mathématiques et en sciences. Le premier cycle comprend trois enquêtes qui ont eu lieu res-
pectivement en 2000, 2003 et 2006. Un deuxième cycle inclut les enquêtes de 2009, de 2012 et
l’enquête de 2015 centrée sur les sciences.
Les résultats des enquêtes PISA servent à établir en priorité trois types d’indicateurs :
•• les indicateurs de performance dans les trois domaines testés ;
•• les indicateurs contextuels (permettant d’associer les résultats aux caractéristiques des
élèves et des établissements) ;
•• les indicateurs de tendances (montrant l’évolution des résultats et des indicateurs
contextuels au fil du temps).

242
Chapitre 18 • Les grands prin­­cipes de la poli­­tique édu­­ca­­tive Système éducatif

3.3 Le chantier de l’évaluation


La circulaire de rentrée 2014 fixait clairement comme objectif de « faire évoluer
les pratiques d’évaluation des élèves ». Elle expliquait qu’il s’agissait « d’éviter que
l’évaluation ne soit vécue par l’élève et sa famille comme un moyen de classement,
de sanction, ou bien réduite à la seule notation […] ».
Cet objectif étant toujours au cœur de la politique éducative actuelle, le ministère
met en œuvre de nouveaux dispositifs d’évaluation et de validation des acquis et ce
dès la maternelle1.

« Il ne s’agit, en aucun cas, d’abaisser le niveau d’exigence requis par les prescrip-
tions des programmes d’enseignement, mais de faire de l’évaluation une démarche,
et non seulement une mesure, afin que l’élève se sente valorisé et encouragé à
prendre confiance en ses capacités et puisse progresser ». La circulaire rappelle que
la loi d’orientation « appelle à faire évoluer les modalités d’évaluation des élèves
vers une évaluation positive, simple et lisible, valorisant les progrès, encourageant
les initiatives et compréhensible par les familles, pour mesurer le degré d’acqui-

Système éducatif
sition des connaissances et des compétences ainsi que la progression de l’élève ».
Les contenus évalués devront être « précisés à l’avance, les objectifs et les critères de
l’évaluation clairement énoncés et explicités ». La communication des résultats de
l’évaluation devra être « accompagnée de commentaires précis mettant en évidence
non seulement les erreurs, les insuffisances, les fragilités, mais aussi et surtout les
réussites et les progrès de l’élève afin de lui permettre d’en tirer le meilleur profit ».
« À l’école comme au collège l’évaluation s’appuiera sur les compétences du
socle commun ».

Les enjeux de l’évaluation scolaire dépassent de très loin le cadre de la réussite ou de


l’échec aux exercices ou aux examens.

4 Quelques-­uns de ces dis­­po­­si­­tifs


4.1 L e socle commun de connais­­sances
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

et de compé­­tences et de culture
Le « socle commun de connais­­sances et de compé­­tences » pré­­sente ce que tout élève
doit savoir et maî­­tri­­ser à la fin de la sco­­la­­rité obli­­ga­­toire.
Ce dis­­po­­si­­tif issu de l’article 9 de la loi du 23 avril 2005 d’orien­­ta­­tion et de pro­­
gramme pour l’ave­­nir de l’école a pour but d’éta­­blir pour tous les élèves, un socle
commun des savoirs (connais­­sances, compé­­tences, valeurs et atti­­tudes) indis­­
pen­­sables à acqué­­rir durant la sco­­la­­rité obli­­ga­­toire. « Elles sont par­­ti­­cu­­liè­­re­­ment
néces­­saires à l’épa­­nouis­­se­­ment et au développement per­­son­­nels des indi­­vi­­dus, à leur
inclu­­sion sociale, à la citoyen­­neté active et à l’emploi ».

1. [eduscol.education.fr/cid97131/suivi-et-evaluation-a-l-ecole-maternelle.html].

243
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

La loi de Refondation de l’école a repensé ce socle commun qui devient le socle


commun de connaissances, de compétences et de culture par le décret n° 2015-372
du 31 mars 2015 ; le livret personnel de compé­­tences doit être un outil de suivi clair
et compré­­hen­­sible.

a. Genèse du socle commun : points de repères his­­to­­riques


Les dif­­fé­­rentes poli­­tiques menées en France sont depuis long­­temps à la recherche des
élé­­ments fon­­da­­men­­taux de la for­­ma­­tion obli­­ga­­toire et garan­­tie à cha­­cun.
•• Jules Ferry 1881 : lois Ferry : « Il ne s’agit pas d’embras­­ser tout ce qu’il est possible
de savoir, mais de bien apprendre ce qu’il n’est pas per­­mis d’igno­­rer ».
•• René Haby : réforme de 1975, créa­­tion du col­­lège unique.

Extrait de l’allo­­cu­­tion du Pré­­sident de la Répu­­blique (Valéry Giscard


d’Estaing) le 25 juillet 1974
Le pre­­mier objec­­tif, c’est l’élé­­va­­tion du niveau de connais­­sances et de culture des
Fran­­çais. On peut se poser la ques­­tion de savoir si, à côté de l’obli­­ga­­tion de sco­­
la­­rité jus­­qu’à seize ans, il ne fau­­drait pas ima­­gi­­ner une autre obli­­ga­­tion qui serait
de don­­ner à chaque Fran­­çaise et à chaque Fran­­çais un savoir mini­­mal.
•• La stra­­té­­gie de Lisbonne en 2000 défi­­nit les huit « compé­­tences clés pour l’édu­­ca­­
tion et l’appren­­tis­­sage tout au long de la vie ».
•• 23 avril 2005 : la loi d’orien­­ta­­tion et de pro­­gramme pour l’ave­­nir de l’école. La Loi
n° 2005-380 du 23 avril 2005 d’orien­­ta­­tion et de pro­­gramme pour l’ave­­nir de l’école,
fait suite aux recom­­man­­da­­tions du Haut Conseil pour l’édu­­ca­­tion et elle ins­­ti­­tue un
socle commun pour la sco­­la­­rité obli­­ga­­toire.

Article 9 :
La sco­­la­­rité obli­­ga­­toire doit au moins garan­­tir à chaque élève les moyens néces­­
saires à l’acqui­­si­­tion d’un socle commun consti­­tué d’un ensemble de connais­­
sances et de compétences qu’il est indis­­pen­­sable de maî­­tri­­ser pour accom­­plir
avec suc­­cès sa sco­­la­­rité, pour­­suivre sa for­­ma­­tion, construire son ave­­nir per­­son­­nel
et pro­­fes­­sion­­nel et réus­­sir sa vie en société.
•• Mars 2006 : Recom­­man­­da­­tions du Haut Conseil de l’édu­­ca­­tion

Le socle cor­­res­­pond à ce que nul n’est censé igno­­rer en fin de sco­­la­­rité obli­­ga­­toire
sous peine de se trou­­ver mar­­gi­­na­­lisé ou han­­di­­capé. Grâce au socle, cha­­cun pourra
conti­­nuer à se for­­mer tout au long de la vie et s’adap­­ter aux évo­­lu­­tions de la société.
•• Juillet 2006 : Instauration du socle commun de connaissances et de compétences
Le décret n° 2006-830 du 11 juillet 2006 rela­­tif au socle commun de connais­­sances et
de compé­­tences est pris en appli­­ca­­tion de l’article 9 de la loi n° 2005-380 du 23 avril
2005 d’orien­­ta­­tion et de pro­­gramme pour l’ave­­nir de l’école (media.education.gouv.
fr/file/19/2/2192.pdf).

244
Chapitre 18 • Les grands prin­­cipes de la poli­­tique édu­­ca­­tive Système éducatif

Chaque grande compé­­tence du socle est conçue comme une combi­­nai­­son de


connais­­sances fon­­da­­men­­tales pour notre temps, de capa­­ci­­tés à les mettre en
œuvre dans des situa­­tions variées, mais aussi d’atti­­tudes indis­­pen­­sables tout au
long de la vie, comme l’ouver­­ture aux autres, le goût pour la recherche de la
vérité, le respect de soi et d’autrui, la curio­­sité et la créativité.

La mise en place du socle commun a rencontré de nombreuses difficultés du fait de la


trop grande complexité de son organisation ; La concordance du socle commun avec les
programmes ou la cohérence entre les disciplines n’étaient pas satisfaisantes. De plus,
l’évaluation des compétences du socle commun est venue s’ajouter à des évaluations « tra-
ditionnelles » déjà nombreuses. Les parents ont peu compris l’utilité de la démarche. Il est
donc apparu nécessaire de faire évoluer le système sans en remettre en cause le principe.

b. Le socle commun de connaissances, de compétences


et de culture : principes

Système éducatif
Le décret du 31 mars 2015 a défini le
­nouveau socle commun de connais-
sances, de compétences et de culture,
pour une mise en œuvre depuis la rentrée
2016. L’école obligatoire ne peut pas seu-
lement apprendre aux élèves à lire, écrire
et compter. Elle doit leur transmettre les
outils pour devenir des citoyens éclairés,
poursuivre des études et se construire un
avenir personnel et professionnel.
Le socle commun, cadre de référence de
la scolarité obligatoire se présente sous
la forme d’une fiche dressant un bilan
global sur les 8 champs d’apprentissage
du socle (cf. infographie ci-contre). Les
paliers d’évaluation sont alignés sur la
fin de chacun des cycles (CE2, 6e, 3e),
grâce à un indicateur simple : maîtrise
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insuffisante, fragile, satisfaisante ou


très bonne. Les évaluations ­concernant
les compétences et connaissances du
socle commun en fin de 3e participent
à l’obtention du DNB. En effet, le
contrôle continu participe jusqu’à 400
points.

245
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

4.2 Les aides et dis­­po­­si­­tifs d’accom­­pa­­gne­­ment :


réduire les inégalités et favo­­ri­­ser la réus­­site de tous
Un rap­­port de la cour des comptes publié en mai 2010 concluait ainsi : « L’ensei­­
gne­­ment sco­­laire reste encore prin­­ci­­pa­­le­­ment fondé sur un modèle qui était adapté
à une période où seule une mino­­rité d’une classe d’âge sui­­vait tout le par­­cours de
l’ensei­­gne­­ment sco­­laire. Il tend, de ce fait, à pri­­vi­­lé­­gier les élèves sans dif­­fi­­cultés
par­­ti­­cu­­lières, soit seulement un peu plus de la moi­­tié de chaque classe d’âge. »
Le minis­­tère de l’Édu­­ca­­tion natio­­nale a entre­­pris de nom­­breuses réformes pour
mieux prendre en compte de manière per­­son­­na­­li­­sée les besoins des élèves.
Ces dis­­po­­si­­tifs ont pour objec­­tif de « per­­son­­na­­li­­ser » l’école de la Répu­­blique et donc les
par­­cours des élèves pour réduire les inégalités et favo­­ri­­ser la réus­­site sco­­laire de tous.
On dis­­tingue :
•• les dis­­po­­si­­tifs d’accom­­pa­­gne­­ment, mis en place en dehors du temps sco­­laire, ils
reposent sur une prise en charge d’élèves volon­­taires : les élèves en dif­­fi­­culté peuvent
tou­­te­­fois être for­­te­­ment sol­­li­­ci­­tés pour participer aux acti­­vi­­tés pro­­po­­sées, avec l’ac-
cord de leur famille (accom­­pa­­gne­­ment édu­­ca­­tif par exemple, ou encore Activités
Pédagogiques complémentaires (APC) à l’école primaire) ;
•• les dis­­po­­si­­tifs de sou­­tien béné­­fi­­cient à des élèves en difficulté, afin de leur don­­ner
un temps d’appren­­tis­­sage sup­­plé­­men­­taire : ils sont pro­­po­­sés pendant le temps
sco­­laire et sont enca­­drés par des ensei­­gnants (pro­­grammes per­­son­­na­­li­­sés de réus­
­site édu­­ca­­tive (PPRE) à l’école et au collège…).

a. L’édu­­ca­­tion priori­­taire
La politique de l’éducation prioritaire intervient pour les écoles et collèges où l’échec
scolaire est le plus important. Elle a pour objectif de compenser l’impact des inéga-
lités sociales et économiques sur la réussite scolaire par un renforcement de l’action
pédagogique et éducative dans les écoles et établissements des territoires qui ren-
contrent les plus grandes difficultés sociales. 18 % des écoliers, 20 % des collégiens
et 2 % des lycéens sont scolarisés en éducation prioritaire (REP) ; 7 % des élèves du
public sont scolarisés dans un réseau d’éducation prioritaire renforcé (REP+).
Six priorités sont définies pour les réseaux d’éducation prioritaire :
1. Garantir l’acquisition du « Lire, écrire, parler » et enseigner plus explicitement les
compétences que l’école requiert pour assurer la maîtrise du socle commun ;
2. Conforter une école bienveillante et exigeante ;
3. Mettre en place une école qui coopère utilement avec les parents et les partenaires
pour la réussite scolaire ;
4. Favoriser le travail collectif de l’équipe éducative ;
5. Accueillir, accompagner, soutenir et former les personnels ;
6. Renforcer le pilotage et l’animation des réseaux.
( Voir focus ci-après)

246
Chapitre 18 • Les grands prin­­cipes de la poli­­tique édu­­ca­­tive Système éducatif

FOCUS
L’éducation prioritaire en France
Une politique d’éducation prioritaire vise à réduire les inégalités sociales et économiques sur la
réussite scolaire dans les écoles et les établissements les plus défavorisés.
Bref historique de l’éducation prioritaire en France
En France, l’éducation prioritaire est mise en œuvre à partir de 1981. Elle s’affirme en rupture avec le
principe républicain d’égalité dans la répartition des moyens : politique de compensation et d’équité,
elle vise à corriger les inégalités socio-économiques et culturelles repérées sur un territoire. « Donner
plus à ceux qui ont moins » est l’idée qui prévaut à la création des ZEP (zones d’éducation prioritaire).
•• En 1990 a lieu la première relance de la politique d’éducation prioritaire, recentrée sur la réussite
des élèves et l’amélioration des performances scolaires. Le nombre de ZEP augmente.
•• En 1997, deuxième plan de relance : les REP (réseaux d’éducation prioritaire) sont créés. Suite au
rapport MOISAN/SIMON, sur les déterminants de la réussite scolaire en zone d’éducation prioritaire,
dix objectifs sont prescrits. Un contrat de réussite formalise la politique de chaque réseau.
•• Le plan de relance de 2006 distingue deux types de réseau d’éducation prioritaire (REP) :
– les RAR (réseaux ambition réussite), dans les secteurs qui concentrent les difficultés
sociales et scolaires et qui bénéficient de moyens supplémentaires ;
– les RRS (réseaux de réussite scolaire).

Système éducatif
•• Rentrée 2010, le programme CLAIR (collèges et lycées pour l’ambition, l’innovation et la réussite)
est expérimenté dans 105 établissements : ceux rencontrant le plus de difficultés en matière de
climat scolaire. Il est étendu en 2011 aux écoles et élargi au RAR, et devient le programme ECLAIR.
2014 : La refondation de l’éducation prioritaire
Le chantier de la refondation de l’éducation prioritaire a démarré en janvier 2014. Cette réforme,
qui s’inscrit dans le cadre de la loi d’orientation pour la refondation de l’école du 8 juillet 2013,
vise à ramener à moins de 10 % les écarts de réussite scolaire entre les élèves des zones d’édu-
cation prioritaire (ZEP) et les autres élèves.
•• De nouveaux sigles, les REP et REP+. Les RRS et Eclair sont remplacés par les réseaux d’éducation
prioritaire REP et REP+.
•• Ce nouveau système impacte l’école à tous les niveaux :
– à la maternelle : la scolarisation des enfants de moins de 3 ans ;
– à l’école élémentaire : chaque école en éducation prioritaire bénéficiera d’un poste « plus de
maîtres que de classes » ;
– au collège : les élèves de 6e seront pris en charge de façon continue jusqu’à 16 h 30 grâce à des
recrutements d’assistants d’éducation permettant de leur proposer une aide aux devoirs, un
soutien méthodologique ou un tutorat.
•• La coopération avec les parents sera développée. Par exemple, les parents pourront être accueillis
par les enseignants chaque matin avant le début des cours.
•• L’indemnité des enseignants exerçant en ZEP sera augmentée et leur avancement de carrière sera
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accéléré.

2016 : La mise en place des parcours d’excellence


Les parcours d’excellence pour les collégiens des réseaux d’éducation prioritaire (REP+) volontaires de la
troisième à la terminale ont pour objectifs de conduire des jeunes de milieux modestes vers une pour-
suite d’études en leur proposant une offre de coaching collectif et un suivi individualisé de leur scolarité.
2017 : Diviser par deux les classes de CP et CE1 en réseau d’éducation prioritaire
Pour la rentrée 2019, l’intégralité des classes de CP et CE1 situées en REP et REP+ seront dédou-
blées, pour environ 300 000 élèves concernés. Ce dispositif mis en place depuis la rentrée 2017 a
fait l’objet d’une première évaluation .
Consulter le site dédié à l’éducation prioritaire : [reseau-canope.fr/education-prioritaire/accueil.html].

1. [education.gouv.fr/cid138289/dedoublement-des-classes-de-cp-en-education-prioritaire-renforcee-premiere-
evaluation.html].
247
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

b. L’aide aux élèves en dif­­fi­­cultés :


les activités pédagogiques complémentaires (APC)
Depuis le mois de février 2013, la cir­­cu­­laire n° 2013-017 a abrogé et rem­­placé la cir­­
cu­­laire n° 2008-082 du 5 juin 2008 rela­­tive à l’orga­­ni­­sa­­tion du temps ­d’ensei­­gne­­ment
sco­­laire et de l’aide per­­son­­na­­li­­sée dans le pre­­mier degré. Cette « nou­­velle orga­­ni­­sa­­tion
du temps sco­­laire à l’école pri­­maire vise à mieux res­­pec­­ter les rythmes d’apprentissage
et de repos des enfants, en ins­­tau­­rant une semaine sco­­laire plus équi­­li­­brée, orga­­ni­­sée
sur neuf demi-­journées, avec un allé­­ge­­ment de la jour­­née d’ensei­­gne­­ment. ». Dans
cette nou­­velle organisation, les acti­­vi­­tés péda­­go­­giques complé­­men­­taires se sub­­sti­­
tuent à l’aide personnalisée dans le double objec­­tif :
•• d’« aider les élèves lors­­qu’ils ren­­contrent des dif­­fi­­cultés dans leurs appren­­tis­­sages » ;
•• de « les accom­­pa­­gner dans leur tra­­vail per­­son­­nel ou leur pro­­po­­ser toute autre activité
pré­­vue par le pro­­jet d’école, le cas échéant en lien avec le pro­­jet édu­­ca­­tif ter­­ritorial. »
Ces acti­­vi­­tés viennent s’ajou­­ter aux 24 heures heb­­do­­ma­­daires pour tous les enfants et
ne se substituent pas aux aides plus sou­­te­­nues comme celles du RASED. Il faut plu­­tôt
les voir comme un complé­­ment péda­­go­­gique dis­­pensé par l’ensei­­gnant de la classe.
Ces APC peuvent prendre trois formes : l’aide aux élèves en dif­­fi­­culté, l’aide au tra­­
vail personnel, un lien avec le pro­­jet d’école et/ou le pro­­jet édu­­ca­­tif ter­­ri­­torial (PEdt)
[education.gouv.fr/pid25535/bul­­le­­tin_offi­­ciel.html?cid_bo=66991].
Les stages de remise à niveau. Depuis 2008, ces stages s’adressent aux élèves de CM1
ou CM2 éprou­­vant des dif­­fi­­cultés prin­­ci­­pa­­le­­ment en mathématiques et fran­­çais. Ils
sont pris en charge par des ensei­­gnants volon­­taires pen­­dant un temps pris sur les
vacances. Là encore cette aide n’a pas voca­­tion à se substituer aux sui­­vis effec­­tués pen­­
dant l’année, notam­­ment par les membres du RASED.
Les pro­­grammes personnalisés de réus­­site édu­­ca­­tive : PPRE. Ces pro­­grammes
s’adressent aux élèves présentant des dif­­fi­­cultés récur­­rentes et pour les­­quels un contrat
sera éta­­bli entre les dif­­fé­­rents par­­te­­naires s’occu­­pant de lui : parents, ensei­­gnant, membres
du RASED, orthophoniste le cas échéant ou tout autre spé­­cia­­liste. Ce contrat per­­met de
sérier les dif­­fi­­cultés, de proposer des adap­­ta­­tions pour y pal­­lier et d’évaluer régulièrement
pour pou­­voir faire le point de la façon la plus objective pos­­sible. Les PPRE Passerelles
permettent de mieux coordonner les actions pédagogiques des enseignants de CM2 et
des enseignants de sixième lors de la rentrée en collège de l’élève concerné.

c. L’aide aux élèves en situa­­tion de han­­di­­cap


Les Unités localisées pour l’inclusion scolaire (ULIS) du premier degré au lycée.
Il s’agit de classes réser­­vées à des enfants pré­­sen­­tant un han­­di­­cap et nécessitant une
sco­­la­­ri­­sa­­tion adap­­tée (12 élèves au maximum). Ces classes sont tota­­le­­ment inté­­grées
dans des écoles ordinaires et il est attendu que l’ensei­­gnant de l’ULIS soit un membre
à part entière de l’équipe péda­­go­­gique (comme les élèves de l’ULIS sont des élèves
à part entière de l’école). Nous avons déjà vu à quel point l’éga­­lité des droits et des
chances était pri­­mor­­diale, notam­­ment depuis la loi du 11 février 2005.
Les pro­­jets per­­son­­na­­li­­sés de scolarisation : PPS. Il s’agit de l’autre ver­­sant de la scolarisa-
tion d’un élève en situation de han­­di­­cap. Grâce à ce pro­­jet, il peut être tota­­le­­ment inté­­gré
dans une classe ordinaire avec des aménagements pré­­vus conjoin­­te­­ment par l’équipe de
la MDPH (mai­­son dépar­­te­­men­­tale des personnes han­­di­­ca­­pées) et l’équipe en­seignante.
Les PIAL (Pôles inclusifs d’accompagnement localisé) mis en place à la rentrée 2019
constituent une nouvelle forme d’organisation, dont l’objectif est de coordonner les
moyens d’accompagnement humain en fonction des besoins des élèves en situation
de handicap, à l’échelle d’une circonscription, d’un EPLE ou d’un territoire déterminé
regroupant des écoles et des établissements.
248
Chapitre 18 • Les grands prin­­cipes de la poli­­tique édu­­ca­­tive Système éducatif

d. L’aide pour les enfants allophones nou­­veaux arrivants


en France (EANA)
Les « unités pédagogiques pour élèves allophones arrivants » (UPE2A) en France.
Il s’agit là d’accueillir pour un temps défini des enfants qui ne pos­­sèdent pas encore
la langue française. Comme les ULIS, ces classes sont inté­­grées dans des écoles ordi-
naires, permettant ainsi aux élèves d’être accueillis selon les pro­­jets avec les autres
élèves de l’école. En effet, ce n’est pas parce qu’un élève ne parle pas fran­­çais qu’il a
aussi des dif­­fi­­cultés en mathématiques… Son emploi du temps sera alors amé­­nagé en
fonc­­tion de ses dif­­fi­­cultés. La déci­­sion de cet amé­­na­­ge­­ment sera prise en conseil des
maîtres ou en conseil de cycle, en fonc­­tion de la classe d’accueil de l’enfant.
Depuis la rentrée scolaire 2016, les modalités d’évaluation ont évolué, privilégiant
une évaluation positive, simple et lisible, qui valorise les progrès, soutient la moti-
vation et encourage les initiatives des élèves. Cette approche est déterminante pour
les élèves allophones dont les compétences langagières en français ne peuvent être
celles attendues d’un élève francophone natif. Une réflexion d’équipe est nécessaire
pour poser des principes communs, partager des démarches et envisager des outils de
suivi, dans un souci de continuité des apprentissages 1.
(Circulaire n° 2012-141 du 2-10-2012 : Organisation de la scolarité des élèves allo-

Système éducatif
phones nouvellement arrivés).

4.3 La lutte contre toutes formes de discriminations


et de vio­­lence
a. La lutte contre les dis­­cri­­mi­­na­­tions
Les compor­­te­­ments dis­­cri­­mi­­na­­toires vont à l’encontre du prin­­cipe d’éga­­lité et
portent atteinte à la dignité de la per­­sonne. La pré­­ven­­tion des dis­­cri­­mi­­na­­tions et la
pro­­mo­­tion de l’éga­­lité des chances sont des objec­­tifs priori­­taires d’édu­­ca­­tion.
Exemple
Exemples de dis­­po­­si­­tifs
◗◗La lutte contre l’homo­phobie ;
◗◗la conven­­tion inter­­mi­­nis­­té­­rielle pour l’éga­­lité entre les filles et les gar­­çons ;
◗◗agir contre le racisme, l’anti­­sé­­mitisme et la xéno­­pho­­bie ;
◗◗la lutte contre l’illet­­trisme.

b. La lutte contre la vio­­lence


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Les actes de vio­­lence ne res­­tent plus à la porte des écoles ; ils mettent en péril la
réus­­site sco­­laire, l’éga­­lité des chances, et plus lar­­ge­­ment les valeurs même de notre
société. Le ministère de l’Édu­­ca­­tion natio­­nale s’est asso­­cié à d’autres minis­­tères pour
agir contre et prévenir la vio­­lence à l’école.
Exemple
Exemples de dis­­po­­si­­tifs
◗◗L’opé­­ra­­tion « agir contre le harcèlement à l’école » ;
◗◗la lutte contre les « jeux » dan­­ge­­reux et les pra­­tiques vio­­lentes ;
◗◗la lutte contre le décrochage scolaire.

1. [eduscol.education.fr/cid59114/ressources-pour-les-eana.html].

249
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

4.4 Les actions édu­­ca­­tives


Enfin, à tous ces dis­­po­­si­­tifs dont la liste n’est pas exhaus­­tive, viennent s’ajou­­ter des actions
édu­­ca­­tives comme relais de ces dis­­po­­si­­tifs et per­­met­­tant de mettre l’accent sur cer­­taines
valeurs. La par­­ti­­cipation et l’orga­­ni­­sa­­tion sont lais­­sées à l’ini­­tiative des éta­­blissements et
écoles. Ces actions sont sou­­vent des jour­­nées dédiées à des causes pré­­cises comme celle
des Droits de l’Enfant ou celle du sport sco­­laire. Pour l’année 2018-2019, ces actions
éducatives s’organisaient autour de huit thèmes principaux :
•• culture scientifique, technique, industrielle et entrepreneuriale (Kangourou des
mathématiques, « Dis-moi dix mots ») ;
•• éducation à la citoyenneté ;
•• éducation artistique et culturelle (École et Cinéma, etc.) ;
•• éducation au développement durable ;
•• éducation aux médias et à l’information ;
•• langue, littérature et philosophie ;
•• histoire et mémoire ;
•• sport, santé, sécurité, responsabilité (« Bouge ta rentrée », etc.).
Exemple
Pour d’autres exemples, consulter le programme des actions éducatives sur Éduscol : [eduscol.
education.fr/cid47920/programme-previsionnel-des-actions-educatives.html].

FOCUS
Sys­­tèmes édu­­ca­­tifs en Europe :
quelques élé­­ments de compa­­rai­­son
Chaque État membre de l’Union euro­­péenne (UE) est res­­pon­­sable de ses sys­­tèmes d’édu­­ca­­tion et de
for­­ma­­tion, comme l’a rap­­pelé le traité de Lisbonne en vigueur depuis le 1er décembre 2009. Pour illus­­
trer le pro­­pos, citons un extrait de la Décla­­ra­­tion de gou­­ver­­nance de la Commis­­sion Euro­­péenne :
« La Commu­­nauté contri­­bue au déve­­lop­­pe­­ment d’une édu­­ca­­tion de qua­­lité en encou­­ra­­geant la
coopé­­ra­­tion entre États membres et, si néces­­saire, en appuyant et en complé­­tant leur action, tout
en res­­pec­­tant plei­­ne­­ment la res­­pon­­sa­­bi­­lité des États membres pour le contenu de l’ensei­­gne­­ment
et l’orga­­ni­­sa­­tion du sys­­tème édu­­ca­­tif ainsi que leur diver­­sité cultu­­relle et lin­­guis­­tique. »
Ainsi, chaque État éla­­bore et met en œuvre un sys­­tème dif­­fé­­rent même si de nom­­breuses simi­­
li­­tudes existent. (voir les tableaux ci-après). La stra­­té­­gie de l’UE insiste sur la néces­­sité pour
les pays de col­­la­­bo­­rer et d’en tirer des ensei­­gne­­ments mutuels. La prin­­ci­­pale dif­­fé­­rence qu’il
convient de rete­­nir est liée à une décen­­tra­­li­­sa­­tion plus ou moins forte. Ainsi, la France a une
poli­­tique édu­­ca­­tive très for­­te­­ment cen­­tra­­li­­sée et donc uni­­for­­mi­­sée, à la dif­­fé­­rence de l’Alle-
magne, ou encore de l’Espagne où les régions ont un poids prépondérant.
À noter que les pays du nord de l’UE comme la Finlande se démarquent de cette poli­­tique et
misent avant tout sur un élève au centre du pro­­ces­­sus édu­­ca­­tif. Tou­­te­­fois, décen­­tra­­li­­sées ou
non, toutes les poli­­tiques édu­­ca­­tives s’entendent pour essayer de combattre les dis­­pa­­ri­­tés et
faire du sys­­tème édu­­ca­­tif un fac­­teur de réduc­­tion des inéga­­li­­tés sociales.
En savoir plus :
•• Poli­­tique de l’UE en matière d’enseignement sco­­laire :
ec.europa.eu/education/policy/school_fr
•• Eurypedia – L’ency­­clo­­pé­­die euro­­péenne sur les sys­­tèmes édu­­ca­­tifs natio­­naux réalisée par Eurydice.
eacea.ec.europa.eu/education/eurydice/eurypedia_fr.php
•• Regards sur l’édu­­ca­­tion 2016 : Les indi­­ca­­teurs de l’OCDE :
[oecd.org/fr/education/regards-sur-l-education-19991495.htm].


250
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(suite)

Âge 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19
Pays
HAUPT-, REAL-, GESAMTSCHULE ;
Allemagne KINDERGARTEN GRUNDSCHULE
GYMNASIUM

LYCEE LGT / LP
France ECOLE MATERNELLE ECOLE ELEMENTAIRE (CP au CM2) COLLEGE (6° à 3°)
(2° à Term)

(LUKIOKOULUTUS -
(ESIOPETUS-FÖRSKOLEUNDERVISNING) (PERUSSOPETUS - GRUNDLÄGGADE UTBILDNING)
GYMNASIEUBILDNING)
JARDIN
Finlande ECOLE PRIMAIRE POLYVALENTE ECOLE SECONDAIRE
ENFANTS

LICEO / ISTITUTO
Italie SCUOLA DELL’INFANZIA SCUOLA PRIMARIA SCUOLA SECONDARIA I (media)
TECNICO

SECONDARY SCHOOLS
PRIMARY SCHOOLS SECONDARY
Royaume-Uni NURSERY SCHOOLS (Key stage 3 : 11-14y /
(Key stage 1 : 5-7y / Key stage 2 : 7-11y ) SCHOOLS
Key stage 4 : 14-16y )
Tableau 1 : Structures des systèmes scolaires

Légende Enseignement pré-primaire


Chapitre 18 • Les grands prin­­cipes de la poli­­tique édu­­ca­­tive

Enseignement primaire
de quelques pays européens (primaire et secondaire)

Enseignement secondaire inférieur


Enseignement secondaire supérieur
Enseignement scolaire obligatoire


251
Système éducatif

Système éducatif
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

(suite)
Tableau 2 : Nombres de jours de classe sur l’année

Allemagne 208 jours / an


France 180 jours / an (avec la réforme, 144 auparavant)
Finlande 190 jours / an
Italie 190 jours / an
Royaume-Uni 190 jours / an

Tableau 3 : Nombres de jours de classe par semaine

5 ou 6 jours / semaine
Allemagne
avec, dans ce cas, deux samedis libres /mois
4 ou 4,5 jours / semaine
France
sur décision du conseil d’école
Finlande 5 jours / semaine
4,5 jours / semaine
Italie répartis sur 5 à 6 jours selon
les écoles
Royaume-Uni 5 jours / semaine

Tableau 4 : Nombre d’heures de classe par semiane

15 à 20 heures / semaine
Allemagne
en fonction de l’âge
France 24 heures / semaine
Finlande 19 heures / semaine
Italie Minimum 25 heures / semaine
21 à 25 heures / semaine
Royaume-Uni
en fonction de l’âge

Voir également le + en ligne « Les cycles 1, 2 et 3 en un coup d’œil »

252
Chapitre 18 • Les grands prin­­cipes de la poli­­tique édu­­ca­­tive Système éducatif

Syn­­t hèse
L’essen­­tiel à rete­­nir
Les grands prin­­cipes de la poli­­tique édu­­ca­­tive sont por­­tés par un pro­­jet glo­­bal et de nom­­breux dis­­
po­­si­­tifs qui ont pour voca­­tion de pro­­mou­­voir les grands prin­­cipes du système édu­­ca­­tif : l’obli­­ga­­tion
sco­­laire, la gra­­tuité, la laï­­cité, la neu­­tra­­lité et la liberté de l’ensei­­gne­­ment, et l’éga­­lité. Nous pou­­
vons citer comme piliers de ces dis­­po­­si­­tifs : le socle commun, l’éva­­lua­­tion par compé­­tences et une
atten­­tion tou­­jours plus grande aux dif­­fi­­cultés que peuvent ren­­contrer les élèves afin de favo­­ri­­ser
la réus­­site de cha­­cun. Rappelez-­vous ce sur quoi nous avons déjà insisté et qui revient comme un
leit­­mo­­tiv : éga­­lité des droits et des chances et refus de toutes discriminations.

Les mots-­clefs
•• Édu­­ca­­tion priori­­taire •• Inclu­­sion
•• Échec sco­­laire •• Vio­­lence
•• Éva­­lua­­tions natio­­nales •• Illet­­trisme
•• Socle commun •• Pro­­jet d’école et pro­­jet édu­­ca­­tif ter­­ri­­torial
•• Livret personnel de compétences (PEDT)

Système éducatif
•• Dis­­cri­­mi­­na­­tions •• REP, REP+
•• Han­­di­­cap •• Acti­­vi­­tés péda­­go­­giques complémentaires (APC)
•• CLIS •• PPRE
•• Inté­­gra­­tion •• PPS
•• UPE2A

Les textes de réfé­­rence


•• 1881 : lois Ferry.
•• 1975 : réforme de René Haby → Créa­­tion du col­­lège unique.
•• 10 juin 1999 : le col­­lège des années 2000, un col­­lège pour tous et pour cha­­cun.
•• 2000 : la stra­­té­­gie de Lisbonne → Les huit « compé­­tences clés pour l’édu­­ca­­tion et l’appren­­tis­­sage
tout au long de la vie ».
•• Loi n° 2005-380 du 23 avril 2005 d’orien­­ta­­tion et de pro­­gramme pour l’ave­­nir de l’école.
•• Décret n° 2006-830 du 11 juillet 2006 (Jour­­nal offi­­ciel n° 160 du 12 juillet 2006) → Socle com-
mun de connais­­sances et de compé­­tences.
•• Bul­­le­­tin offi­­ciel n° 27 du 8 juillet 2010 → Livret de compé­­tences.
•• Cir­­cu­­laire n° 2012-141 du 2-10-2012 → Orga­­ni­­sa­­tion de la scolarité des élèves allophones nou-
vellement arrivés.
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

•• Cir­­cu­­laire n° 2013-017 du 6 février 2013 → Orga­­ni­­sa­­tion du temps sco­­laire dans le pre­­mier degré
et des acti­­vi­­tés péda­­go­­giques complé­­men­­taires.
•• Cir­­cu­­laire n° 2013-036 du 20 mars 2013 → Pro­­jet édu­­ca­­tif ter­­ri­­torial (PEDT).
•• Loi n° 2013-595 du 8 juillet 2013 → Loi d’orien­­ta­­tion et de pro­­gram­­ma­­tion pour la re­fonda­­tion de
l’école de la Répu­­blique.
•• Projet de loi pour une école de la confiance adopté définitivement le 4 juillet 2019 mais non
encore promulgué à ce jour (juillet 2019).
•• Note de service n° 2019-087 du 28 mai 2019 → Circulaire de rentrée 2019 - Les priorités pour
l’école primaire.

253
Cours et méthodes Lesgrandsprin­­cipesdelapoli­­tiqueédu­­ca­­tive:quelquesdis­­po­­si­­tifsactuels

Points du réfé­­ren­­tiel des compé­­tences du pro­­fes­­seur pris en compte :


5. Accom­­pa­­gner les élèves dans leur par­­cours de for­­ma­­tion
•• Par­­ti­­ci­­per aux tra­­vaux de dif­­fé­­rents conseils (conseil des maîtres, conseil de cycle, conseil de
classe, conseil péda­­go­­gique, etc.), en contri­­buant notam­­ment à la réflexion sur la coor­­di­­na­­tion
des ensei­­gne­­ments et des actions édu­­ca­­tives.
10. Coopé­­rer au sein d’une équipe
•• Ins­­crire son inter­­ven­­tion dans un cadre col­­lec­­tif, au ser­­vice de la complé­­men­­ta­­rité et de la conti­­
nuité des ensei­­gne­­ments comme des actions édu­­ca­­tives.
•• Par­­ti­­ci­­per à la concep­­tion et à la mise en œuvre de pro­­jets col­­lec­­tifs, notam­­ment, en coopé­­
ra­­tion avec les psy­­cho­­logues sco­­laires ou les conseillers d’orien­­ta­­tion psy­­cho­­logues, le par­­
cours d’infor­­ma­­tion et d’orien­­ta­­tion pro­­posé à tous les élèves.
11. Contri­­buer à l’action de la commu­­nauté édu­­ca­­tive
•• Prendre part à l’éla­­bo­­ra­­tion du pro­­jet d’école ou d’éta­­blis­­se­­ment et à sa mise en œuvre.
•• Prendre en compte les carac­­té­­ris­­tiques de l’école ou de l’éta­­blis­­se­­ment, ses publics, son envi­­
ron­­ne­­ment socio-­économique et cultu­­rel, et iden­­ti­­fier le rôle de tous les acteurs.
•• Coor­­don­­ner ses inter­­ven­­tions avec les autres membres de la commu­­nauté édu­­ca­­tive.
12. Coopé­­rer avec les parents d’élèves
•• Œuvrer à la construc­­tion d’une rela­­tion de confiance avec les parents.
•• Entre­­te­­nir un dia­­logue construc­­tif avec les repré­­sen­­tants des parents d’élèves.
13. Coopé­­rer avec les par­­te­­naires de l’école
•• Coopé­­rer, sur la base du pro­­jet d’école ou d’éta­­blis­­se­­ment, le cas échéant en pre­­nant en
compte le pro­­jet édu­­ca­­tif ter­­ri­­torial, avec les autres ser­­vices de l’État, les col­­lec­­ti­­vi­­tés ter­­
ri­­toriales, l’asso­­cia­­tion spor­­tive de l’éta­­blis­­se­­ment, les asso­­cia­­tions complé­mentaires de
l’école, les struc­­tures cultu­­relles et les acteurs socio-­économiques, en iden­­ti­­fiant le rôle et
l’action de cha­­cun de ces par­­te­­naires.
•• Connaître les pos­­si­­bi­­li­­tés d’échanges et de col­­la­­bo­­ra­­tions avec d’autres écoles ou éta­­blis­­se­­
ments et les pos­­si­­bi­­li­­tés de par­­te­­na­­riats locaux, natio­­naux, voire euro­­péens et inter­­na­­tionaux.
•• Coopé­­rer avec les équipes péda­­go­­giques et édu­­ca­­tives d’autres écoles ou éta­­blis­­se­­ments,
notam­­ment dans le cadre d’un envi­­ron­­ne­­ment numé­­rique de tra­­vail et en vue de favo­­ri­­ser la
rela­­tion entre les cycles et entre les degrés d’ensei­­gne­­ment.

254
Cours et méthodes Lesgrandsprin­­cipesdelapoli­­tiqueédu­­ca­­tive:quelquesdis­­po­­si­­tifsactuels

Sous-partie 3.2
L’ensei­­gnant, acteur
de la commu­­nauté
édu­­ca­­tive

19. Les acteurs de la commu­­nauté édu­­ca­­tive 256


20. Fonctionnement budgétaire et financier de l’école 269
21. Le rôle des dif­­fé­­rents conseils 274
22. Le pro­­jet d’école 281

255
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

19 Les acteurs de la
commu­­nauté édu­­ca­­tive

Plan du chapitre
1. Les acteurs 256
2. Les par­­te­­naires de l’école 263

Nous trai­­te­­rons prin­­ci­­pa­­le­­ment ici des acteurs et partenaires du sys­­tème édu­­ca­­tif.


Pour des dis­­po­­si­­tifs les concernant, se repor­­ter au Chapitre 18. Les grands principes
de la politique éducative.

1 Les acteurs
Lorsque l’on parle des acteurs de l’École, on pense immé­­dia­­te­­ment aux per­­son­­nels
travaillant dans les écoles et les éta­­blis­­se­­ments sco­­laires : les per­­son­­nels titu­­laires,
stagiaires et non titulaires exer­­çant au titre du minis­­tère de l’Édu­­ca­­tion natio­­nale
et de l’Ensei­­gne­­ment supé­­rieur sont compo­­sés à plus de 78 % d’ensei­­gnants. Les
autres per­­son­­nels sont des personnels d’enca­­dre­­ment, de direc­­tion, d’ins­­pec­­tion,
d’édu­­ca­­tion, d’orien­­ta­­tion, per­­son­­nels admi­­nis­­tra­­tifs, tech­­niques, sociaux et de
santé, de sur­­veillance et d’assis­­tance édu­­ca­­tive (source : Repères et Réfé­­rences Sta­­
tistiques du minis­­tère, RRS, édition 2018).
On pré­­fère désor­­mais par­­ler des acteurs de la « commu­­nauté édu­­ca­­tive ». L’école
mobi­lise tous ces acteurs, autant à l’interne que dans la commu­­nauté envi­­ron­­
nante, et mise sur le par­­tage et la qua­­lité de leurs rela­­tions pour réa­­li­­ser sa mis­­
sion qui est d’ins­­truire et d’édu­­quer. Les acteurs sont : les élèves et étu­­diants,
les per­­son­­nels ensei­­gnants et d’enca­­dre­­ments, les per­­son­­nels admi­­nis­­tra­­tifs et
tech­­niques et les parents d’élèves. Il va sans dire que pour atteindre les objec­­
tifs assi­­gnés à l’École, chaque acteur de cette commu­­nauté édu­­ca­­tive est investi
d’une mis­­sion pré­­cise qui s’ins­­crit dans une logique de co-éducation.

1.1 Les élèves


Dans une liste des acteurs du sys­­tème édu­­ca­­tif, il serait étrange de ne pas commen­­cer
par les prin­­ci­­paux concer­­nés : les élèves, col­­lé­­giens, lycéens et étu­­diants.
Ils sont les béné­­fi­­ciaires de droit du ser­­vice public laïque de l’Édu­­ca­­tion natio­­nale.

256
Chapitre 19 • Les acteurs de la commu­­nauté édu­­ca­­tive Système éducatif

L’article L111-1 du Code de l’édu­­ca­­tion énonce que :

« Le ser­­vice public de l’édu­­ca­­tion est conçu et orga­­nisé en fonc­­tion des


élèves et des étu­­diants. Il contri­­bue à l’éga­­lité des chances et à lut­­ter contre les
inéga­­li­­tés sociales et ter­­ri­­toriales en matière de réus­­site sco­­laire et édu­­ca­­tive. Il
reconnaît que tous les enfants par­­tagent la capa­­cité d’apprendre et de pro­­gres­­
ser. Il veille à l’inclu­­sion sco­­laire de tous les enfants, sans aucune dis­­tinction.
Il veille également à la mixité sociale des publics scolarisés au sein des établis-
sements d’enseignement. Pour garantir la réussite de tous, l’école se construit
avec la participation des parents, quelle que soit leur origine sociale. Elle s’en-
richit et se conforte par le dialogue et la coopération entre tous les acteurs de
la communauté éducative. »

Les élèves res­­tent le centre autour duquel ce sys­­tème va s’orga­­ni­­ser. En voici quelques
exemples :
•• Dans la loi du 11 févier 2005, l’article 19 affirme que :

Système éducatif
« Tout enfant, tout adolescent présentant un handicap ou un trouble invalidant de
la santé est inscrit dans l’école ou dans l’un des établissements mentionnés [...], le
plus proche de son domicile, qui constitue son établissement de référence. »

•• Le droit d’accueil des élèves des écoles maternelles et élémentaires pendant le temps
scolaire, a été institué par la loi du 20 août 2008.

« Tout enfant scolarisé [...] bénéficie gratuitement d’un service d’accueil lorsque
ces enseignements ne peuvent lui être délivrés en raison de l’absence imprévi-
sible de son professeur et de l’impossibilité de le remplacer. Il en est de même en
cas de grève [...] ».

Ainsi, l’État s’engage à ce que l’élève soit accueilli tout en res­­pec­­tant le droit de grève
des ensei­­gnants.
Tout est mis en œuvre pour que les appren­­tis­­sages puissent se faire dans un cli­­mat
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le plus pro­­pice et serein pos­­sible.

1.2 Les ensei­­gnants


Les pro­­fes­­seurs des écoles ont les mêmes droits et devoirs que tout agent public au
ser­­vice de l’État. Ces droits et devoirs sont défi­­nis par la loi du 13 juillet 1983 (textes
dans le Code de l’édu­­ca­­tion).
Ils font partie de la « famille » des professeurs et personnels d’éducation, et exercent
leur mission au sein d’une équipe mobilisée au service de la réussite de tous les
élèves. Leurs missions sont explicitées et institutionnellement posées dans le même
référentiel de compétences (2013).

257
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

Le pro­­fes­­seur des écoles est un ensei­­gnant du pre­­mier degré. Il peut exer­­cer sa profes-
sion auprès d’élèves de 2 à 11 ans (de la classe de toute petite section au CM) ou dans des
cas par­­ti­­cu­­liers d’affec­­ta­­tion auprès d’élèves de plus de 11 ans (Sections d’Enseignement
Général et Professionnel Adapté (SEGPA) de collège, Institut Médico-Éducatif (IME)).
Il est sus­­cep­­tible d’inter­­ve­­nir dans tous les cycles de l’école primaire.
Le pro­­fes­­seur des écoles a la res­­pon­­sa­­bi­­lité d’une classe, à rai­­son de 24 heures heb­­
do­­ma­­daires aux­­quelles s’ajoutent 108 heures annuelles dédiées à des activités complé­­
men­­taires. Il dis­­pense un ensei­­gne­­ment polyvalent. En amont et en aval de cette prise
en charge de la classe, l’exer­­cice du métier de pro­­fes­­seur des écoles comprend aussi la
concep­­tion des acti­­vi­­tés et des séquences péda­­go­­giques, l’éva­­lua­­tion et le suivi des pro­­
grès des élèves, le travail d’équipe, les relations avec les parents et les partenaires édu­­ca­­
tifs comme le stipule le référentiel des compétences des enseignants (voir le cha­­pitre 16).
Si l’ensei­­gnant a dans ses fonc­­tions la res­­pon­­sa­­bi­­lité d’une classe, il ne doit pas
oublier non plus qu’il fait par­­tie d’une équipe péda­­go­­gique compo­­sée de toutes les
personnes ensei­­gnantes inter­­ve­­nant dans l’école : direc­­teur, col­­lègues, etc.
L’équipe péda­­go­­gique peut sol­­li­­ci­­ter en cas de besoin les conseillers péda­­go­­giques
rattachés à la cir­­conscrip­­tion ; le rôle de ces der­­niers consiste dans ce cas à aider
l’équipe à bien gérer son temps et à opti­­mi­­ser l’orga­­ni­­sa­­tion et le fonc­­tion­­ne­­ment
des cycles pédagogiques. Ils apportent leur concours à l’éla­­bo­­ra­­tion, à la réa­­li­­sa­­tion
et au suivi des pro­­jets d’école, ils sou­­tiennent la mise en œuvre d’acti­­vi­­tés nou­­velles
et accom­­pagnent les équipes d’ensei­­gnants dans la réa­­li­­sa­­tion de ces acti­­vi­­tés.
Pour le côté déon­­to­­lo­­gique du métier d’ensei­­gnant, nous vous invi­­tons à relire le
chapitre 15 ainsi que le réfé­­ren­­tiel de compétences des ensei­­gnants.

1.3 Le direc­­teur d’école


Les personnels de direction des écoles primaires sont recrutés par liste d’aptitude
départementale. Tout instituteur ou professeur des écoles titulaire en fonction
depuis deux ans peut être candidat à l’inscription sur cette liste.
Les fonctions de directeur d’école ont été défi­­nies par décret en 1989 (Décret
n° 89-122 du 24 février 1989 modi­­fié rela­­tif aux direc­­teurs d’école) et depuis cette
date, ses mis­­sions se sont pro­­gres­­si­­ve­­ment diver­­si­­fiées. En plus de ses res­­pon­­sa­­bi­­li­­tés
d’ensei­­gnant, il exerce des res­­pon­­sa­­bi­­li­­tés à la fois admi­­nis­­tra­­tives, péda­­go­­giques
et rela­­tion­­nelles, tant auprès de l’ins­­ti­­tution, de ses col­­lègues que des par­­te­­naires
ins­­ti­­tution­­nels (dont la commune) et des parents d’élèves. Le direc­­teur béné­­fi­­cie,
en fonc­­tion de la taille de l’école et de son clas­­se­­ment (éducation priori­­taire par
exemple), d’un temps de décharge d’ensei­­gne­­ment et d’aide à l’exer­­cice de ses fonc­­
tions (d’un quart de décharge à par­­tir de 4 classes à une décharge complète au-­delà
de 14 classes en pri­­maire et 13 classes en maternelle).
L’organisation des rythmes sco­­laires sur 9 demi-journées a été l’occa­­sion de redé­­
fi­­nir ces décharges. (Cir­­cu­­laire n° 2013-038 du 13 mars 2013 : Mise en œuvre des
nou­­veaux rythmes sco­­laires : tra­­vail à temps par­­tiel dans les écoles et décharges des
directeurs d’école). Depuis septembre 2015, les décharges des directeurs de petites
écoles (1 à 3 classes) sont de 4 à 10 jours annuels.
Un « référentiel métier » précise les missions des directeurs d’école afin de prendre
en compte les enjeux croissants de la fonction de direction dans l’école primaire
(circulaire n° 2014-163 du 1er décembre 2014).
258
Chapitre 19 • Les acteurs de la commu­­nauté édu­­ca­­tive Système éducatif

Exemples de fonc­­tions assu­­rées par le direc­­teur d’école :


•• Responsabilités relatives au fonctionnement de l’école : tenir à jour les registres
d’ins­­crip­­tion des élèves, arrê­­ter le ser­­vice de surveillance des récréations des ensei­­
gnants après avis du conseil des maîtres (tableau de service qui doit être validé par
IEN de circonscription) ; orga­­ni­­ser les élec­­tions des délé­­gués de parents d’élèves au
conseil d’école ; sécurité de l’école.
•• Responsabilités péda­­go­­giques : veiller à la dif­­fu­­sion des ins­­truc­­tions et des pro­­
grammes offi­­ciels ; organiser la conti­­nuité entre mater­­nelle et CP et entre CM2 et
col­­lège, mettre en œuvre le pro­­jet d’école avec tous les membres de la communauté
édu­­ca­­tive.
•• Relations avec les parents et les partenaires de l’école : animer l’équipe pédagogique
et coordonner les équipes de suivi de la scolarisation ordinaire ; représenter l’insti-
tution auprès des familles et des différentes collectivités territoriales ; contribuer à la
protection des enfants avec les services compétents.
BON à SAVOIR

Si le direc­­teur joue un rôle de pre­­mier plan, il n’est pas le supé­­rieur hiérarchique des autres

Système éducatif
pro­­fes­­seurs de l’école (c’est le rôle de l’IEN). Il n’y a pas de « sta­­tut » de direc­­teur d’école,
sim­­ple­­ment une fonc­­tion.

1.4 Le Réseau d’Aides Spécialisées aux Enfants


en Dif­­fi­­cultés : RASED
Les inter­­ve­­nants sont des psy­­cho­­logues sco­­laires ou des enseignants spécialisés
chargés de l’aide à domi­­nante péda­­go­­gique (Maître E) ou ré­éduca­­tive (Maître G),
titu­­laires du Capa-­SH1 ou CAPPEI2 (depuis la session 2018) option E ou option G.
Pour de plus amples pré­­ci­­sions, nous vous invi­­tons à vous réfé­­rer à la cir­­cu­­laire
n° 2009-088 du 17 juillet 2009 inti­­tu­­lée « Fonc­­tions des per­­son­­nels spé­­cia­­li­­sés des
réseaux d’aides spé­­cia­­li­­sées aux élèves en dif­­fi­­culté (RASED) dans le trai­­te­­ment de la
dif­­fi­­culté sco­­laire à l’école pri­­maire ». D’après cette cir­­cu­­laire :

« Les ensei­­gnants spé­­cia­­li­­sés et les psy­­cho­­logues sco­­laires apportent leur exper­­tise


au sein de l’équipe ensei­­gnante de l’école. Ils contri­­buent à l’obser­­va­­tion des élèves
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iden­­ti­­fiés par l’ensei­­gnant de la classe, à l’ana­­lyse de leurs compé­­tences et des dif­­


fi­­cultés qu’ils ren­­contrent et à la défi­­ni­­tion des aides néces­­saires. Le cas échéant, ils
aident au repé­­rage des élèves en situation de han­­di­­cap et à la réa­­li­­sa­­tion des pro­­
jets per­­son­­na­­li­­sés de sco­­la­­ri­­sa­­tion. Ils contribuent à une rela­­tion posi­­tive avec les
parents pour faci­­li­­ter la réus­­site sco­­laire. »

Le dernier texte en vigueur, la circulaire n° 2014-107 du 18 août 2014 précise les


missions et les obligations de service des personnels des RASED.

1. CAPA-SH : Certificat d’aptitude professionnelle pour les aides spécialisées, les enseignements adaptés et la scolarisation
des élèves en situation de handicap.
2. CAPPEI : Certificat d’Aptitude Professionnelle aux Pratiques de l’Éducation Inclusive.

259
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

1.5 Les parents d’élèves et les parents élus


C’est la loi sur l’édu­­ca­­tion du 10 juillet 1989 qui ins­­crit les grandes lignes du rôle des
parents dans l’école :

« Les parents d’élèves sont membres de la commu­­nauté édu­­ca­­tive, leur par­­ti­­


cipation à la vie sco­­laire et le dia­­logue avec les ensei­­gnants et les autres per­­son­­
nels sont assu­­rés dans chaque école et dans chaque éta­­blis­­se­­ment. Les parents
d’élèves par­­ti­­cipent par leurs repré­­sen­­tants aux conseils d’école, aux conseils
d’admi­­nis­­tra­­tion des éta­­blis­­se­­ments sco­­laires et aux conseils de classe. »

Dans les textes pré­­cé­­dents, les parents étaient reconnus comme par­­te­­naires de la
commu­­nauté sco­­laire. À présent, ils sont membres à part entière de la commu­­
nauté édu­­ca­­tive et leur par­­ti­­cipation à la vie sco­­laire est reconnue.
De plus, la pro­­mo­­tion de la « co­éduca­­tion » est un des leviers essen­­tiels de la refon-
dation de l’École. Elle est men­­tion­­née dès l’article 1 de la loi du 8 juillet 2013. La res­­
pon­­sa­­bi­­lité par­­ta­­gée entre l’École et la famille dans l’édu­­ca­­tion des enfants, est gage
de l’épa­­nouis­­se­­ment et de la réus­­site sco­­laire.
Un certain nombre de guides d’information ou d’applications ont été mises à disposition
pour permettre aux parents de mieux accompagner leurs enfants durant leur scolarité1.

a. Rôle et place des parents à l’école


La cir­­cu­­laire d’appli­­ca­­tion du décret du 28 juillet sur les droits des parents dans
l’école (BO n° 31 du 31 août 2006 et cir­­cu­­laire n° 2006-137 du 25 août 2006 : Rôle
et place des parents à l’école) pré­­cise comment appli­­quer les droits reconnus aux
parents et à leurs asso­­cia­­tions, notam­­ment les droits d’infor­­ma­­tion, d’expres­­sion
et de réunions qui s’exercent sous contrôle du direc­­teur d’école. Le texte fixe éga­­le­­
ment les ren­­contres avec les ensei­­gnants, la tenue des réunions de classe ou encore
la commu­­ni­­ca­­tion des textes offi­­ciels.
Elle est désor­­mais ren­­for­­cée par la cir­­cu­­laire n° 2013-142 du 15 octobre 2013 :
« Ren­­for­­cer la coopé­­ra­­tion entre les parents et l’école dans les ter­­ri­­toires » et le réfé-
rentiel de compétences (2013) « Coopérer avec les parents d’élèves ».
Ainsi, les direc­­teurs d’école, les ensei­­gnants et l’ensemble des per­­son­­nels de l’école
doivent veiller à être à l’écoute des attentes des parents. À ce pro­­pos, les demandes
individuelles d’infor­­ma­­tion ou d’entrevue doivent rece­­voir une réponse et une
réponse néga­­tive devra tou­­jours être moti­­vée. En retour, les parents sont éga­­le­­ment
invi­­tés à répondre aux demandes de l’équipe pédagogique dans l’inté­­rêt de l’enfant.

b. Repré­­sen­­tants des parents d’élèves


Les parents d’élèves sont plei­­ne­­ment asso­­ciés à la vie de l’école et de l’éta­­blis­­se­­ment
sco­­laire notam­­ment en par­­ti­­cipant, par leurs repré­­sen­­tants, aux conseils d’école et
aux dif­­fé­­rentes ins­­tances des éta­­blis­­se­­ments sco­­laires.

1. [education.gouv.fr/pid34299/accompagner-son-enfant-tout-au-long-de-l-annee.html].

260
Chapitre 19 • Les acteurs de la commu­­nauté édu­­ca­­tive Système éducatif

En ce qui concerne les asso­­cia­­tions de parents d’élèves, elles doivent être en mesure
de se faire connaître auprès de l’ensemble des parents d’élèves et de les infor­­mer sur
leur action. Pour cela, elles peuvent prendre connais­­sance et obte­­nir copie de la liste
des parents d’élèves de l’école men­­tion­­nant leurs noms, adresses pos­­tale et élec­­tro­­
nique, à la condi­­tion que ceux-­ci aient donné leur accord exprès à cette commu­­ni­­
ca­­tion. Des moyens, comme tableaux d’affi­­chage et boîte aux lettres, sont mis à leur
dis­­po­­si­­tion par l’école.
Le décret n° 2006-935 du 28 juillet 2006 défi­­nit en par­­ti­­cu­­lier les condi­­tions d’exer­­
cice des man­­dats des repré­­sen­­tants des parents d’élèves :
•• les heures de réunion des conseils d’école, d’admi­­nis­­tra­­tion et de classe sont fixées
de manière à per­­mettre la repré­­sen­­ta­­tion des parents d’élèves ;
•• repré­­sen­­tants des parents d’élèves doivent dis­­po­­ser des infor­­ma­­tions néces­­saires
les
à l’exer­­cice de leur man­­dat ;
•• ont le droit d’infor­­mer et de rendre compte des tra­­vaux des ins­­tances dans les-
ils
quelles ils siègent.
à NOTER

Système éducatif
Les élections des représentants des parents se déroulent en général sur deux jours (un ven-
dredi et un samedi) au mois d’octobre.

Concer­­nant la place et le rôle des parents d’élèves, et dans le cadre de l’épreuve orale,
vous pou­­vez vous réfé­­rer aux liens internet [education.gouv.fr/cid2659/les-­parents-d-
eleves.html] (parents d’élèves) et [education.gouv.fr/cid116164/les-­parents-delegues.
html] (parents délégués), et au sujet corrigé 1 : « La place des parents à l’école ».

1.6 Le per­­son­­nel muni­­ci­­pal


Contrai­­re­­ment au per­­son­­nel ensei­­gnant qui est un per­­son­­nel de l’État, le per­­son­­
nel municipal des écoles dépend de la commune. Il est chargé de l’entre­­tien des
locaux (essentiellement salles de classe, gar­­de­­rie et can­­tine) et de la surveillance des
enfants hors du temps sco­­laire. Les ani­­ma­­teurs, qui contri­­buent au bon dérou­­le­­
ment du temps du déjeu­­ner ou de celui de la gar­­de­­rie, encadrent, pour une grande
par­­tie d’entre eux, les enfants durant les accueils périscol­aires et dans les centres
de loi­­sirs.
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Un cas par­­ti­­cu­­lier est celui des ATSEM (agents ter­­ri­­toriaux spé­­cia­­li­­sés des écoles
maternelles).

1.7 L’ATSEM (mater­­nelle)


Les agents ter­­ri­­toriaux spé­­cialisés des écoles mater­­nelles (ATSEM) ont un rôle pré­­
pon­­dé­­rant dans la vie quotidienne des élèves. Ces agents sont char­­gés de l’assis­­tance
au per­­son­­nel ensei­­gnant pour la récep­­tion, l’ani­­ma­­tion et l’hygiène des très jeunes
enfants, ainsi que de la pré­­pa­­ra­­tion et de la mise en état de prop­­reté des locaux
et du maté­­riel ser­­vant direc­­te­­ment à ces enfants. Ils par­­ti­­cipent à la commu­­nauté
édu­­ca­­tive et sont de vraies réfé­­rences pour les enfants tant sur le plan affec­­tif que
social et il appa­­raît comme néces­­saire de cla­­ri­­fier et de comprendre la dis­­tinction et

261
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

la complé­­men­­ta­­rité fonc­­tion­­nelles indis­­pen­­sables entre en­seignant et ATSEM. Leur


rôle est d’autant plus important en ce qui concerne la réussite de la scolarisation des
moins de trois ans.
Pour cela, le décret n° 92-850 du 28 août 1992, modi­­fié par décret n° 2018-152 du
1er mars 2018, nous indique le sta­­tut par­­ti­­cu­­lier du cadre d’emplois des agents ter­­
ritoriaux spé­­cia­­li­­sés des écoles mater­­nelles :

Article 2, modi­­fié par décret n° 2018-152 du 1er mars 2018


« Les agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles sont chargés de l’assis-
tance au personnel enseignant pour l’accueil et l’hygiène des enfants des classes
maternelles ou enfantines ainsi que de la préparation et la mise en état de propreté
des locaux et du matériel servant directement à ces enfants.
Les agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles appartiennent à la com-
munauté éducative. Ils peuvent participer à la mise en œuvre des activités péda-
gogiques prévues par les enseignants et sous la responsabilité de ces derniers.
Ils peuvent également assister les enseignants dans les classes ou établissements
accueillant des enfants à besoins éducatifs particuliers.
En outre, ils peuvent être chargés de la surveillance des enfants des classes mater-
nelles ou enfantines dans les lieux de restauration scolaire. Ils peuvent également
être chargés, en journée, des missions prévues au premier alinéa et de l’animation
dans le temps périscolaire ou lors des accueils de loisirs en dehors du domicile
parental de ces enfants. »

L’ATSEM assiste l’enseignant de la classe alors que l’AVS assiste l’élève reconnu en
situation de handicap. Leur rôle respectif est donc clairement établi comme différent et
leurs missions ne sont donc pas les mêmes. ATSEM et AVS ne sont pas interchangeables.
Le pro­­fes­­seur des écoles se doit ainsi de mettre l’accent sur les tâches d’orga­­ni­­sa­­tion du
tra­­vail et les moda­­li­­tés de commu­­ni­­ca­­tion entre ensei­­gnant et ATSEM (trans­­mis­­sion
des consignes et pré­­sen­­ta­­tion du tra­­vail en début de jour­­née, des moments de régu­­la­­
tion en cours ou en fin de jour­­née). Mais il ne faut pas oublier aussi de mettre l’accent
sur la res­­pon­­sa­­bi­­lité du pro­­fes­­seur des écoles si l’ATSEM « dys­fonctionne » (acte ou
parole) et sur la vigi­­lance quant à la commu­­ni­­ca­­tion avec les parents (devoir de réserve

1. Vasse Th., Gillot F., Leterme Ph., ATSEM-­enseignant : tra­­vailler ensemble. Le par­­te­­na­­riat Ville-­École en ques­­tion, CRDP
Pays de la Loire, juin 2008.

262
Chapitre 19 • Les acteurs de la commu­­nauté édu­­ca­­tive Système éducatif

Soin
et aide des enfants durant
le temps scolaire :
Fonction Fonction
- Accueil des enfants et de leur
éducative famille ; d’entretien
- Habillage, déshabillage, rangement (ou du matériel
Responsabilité de
recherche) de vêtements ; la propreté de la classe
- Soin d’hygiène : propreté corporelle et vesti- (ménage + entretien) :
mentaire, passage aux toilettes, confort physique ; - Rangement et entretien du
- Soins infirmiers ; matériel pédagogique ;
- Réconfort, écoute des enfants. - Rangement des locaux scolaires ;
Aide et assistance durant le temps du midi : - Nettoyage et entretien des locaux
- Conduite et accompagnement au restaurant scolaire avec installa- scolaires ;
tion des enfants à table ; - Nettoyage et entretien des équipements
mobiliers ;
- Vérification des présences ;
- Nettoyage et entretien
- Accompagnement des enfants pendant le repas ;
- Accompagnement des enfants à la sieste et Les des sanitaires.

sur la cour.
Durant l’accueil du soir :
- Aide au goûter ;
fonctions
- Aide à la mise en place d’activités ;
- Accueil des parents.
de l’ATSEM1
Fonction
d’aide
Sous la responsabilité de l’enseignant,
aide matérielle pour les activités pédagogique
pédagogiques :
Ces trois aspects - Préparation des activités scolaires ;
de la fonction sont - Aide à l’encadrement d’activités (ateliers, fêtes,

Système éducatif
fortement imbriqués BCD…) ;
- Accompagnement des sorties scolaires
et complémentaires (promenades, visites, piscine, spectacle,
les uns aux autres voyage, classe de découverte…) ;
- Participation au service de surveillance
d’accueil, de cour, de goûter,
de sieste...

ou de dis­­cré­­tion). Le professeur doit res­­ter maître de sa classe et agir de façon éthique


et responsable par exemple en ne lais­­sant pas l’ATSEM avoir la res­­pon­­sa­­bi­­lité complète
d’un groupe et en pré­­pa­­rant le tra­­vail qu’il veut lui voir effec­­tuer. Nous vous invitons à
consulter le site [autonome-solidarite.fr/articles/latsem-nouvel-acteur-de-la-commu-
naute-educative].

2 Les par­­te­­naires de l’école


Les par­­te­­naires peuvent être nom­­breux à inter­­ve­­nir dans les écoles en fonc­­tion des
projets mis en place. Il est dans l’inté­­rêt de l’école de renforcer le travail et la concer-
tation avec tous les par­­te­­naires pou­­vant contri­­buer à l’édu­­ca­­tion des enfants et au
bon fonc­­tion­­ne­­ment du sys­­tème. La circulaire n° 2013-036 du 20 mars 2013 défi­­nit
les moda­­li­­tés d’orga­­ni­­sa­­tion des pro­­jets édu­­ca­­tifs territoriaux (PEdt) :
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•• Ces der­­niers pour­­ront asso­­cier à une col­­lec­­ti­­vité ter­­ri­­toriale l’ensemble des acteurs
in­tervenant dans le domaine de l’édu­­ca­­tion – admi­­nis­­tra­­tions de l’État concer­­nées,
associations, ins­­ti­­tutions cultu­­relles et spor­­tives, parents d’élèves, etc. – et auront
pour objec­­tif d’assu­­rer la cohé­­rence des actions conduites sur l’ensemble des
temps de vie des enfants : avant, pen­­dant et après l’école.
•• Dans le cadre de l’organisation des rythmes sco­­laires, ils permettent de proposer
aux élèves des acti­­vi­­tés péri­­sco­­laires diver­­si­­fiées (spor­­tives, cultu­­relles, artis-
tiques, etc.) qui contribueront à déve­­lop­­per leur curio­­sité intel­­lec­­tuelle et à ren­­for­
­cer le plai­­sir d’apprendre et d’être à l’école.
Nous évo­­que­­rons ici les trois par­­te­­naires au ser­­vice du fonc­­tion­­ne­­ment de l’école, au
ser­­vice de l’ensei­­gne­­ment et au ser­­vice de la santé et du bien-­être de l’enfant.

263
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

2.1 Au ser­­vice du fonc­­tion­­ne­­ment de l’école :


les emplois de vie sco­­laire
Les emplois de vie sco­­laire (EVS) in­terviennent sous l’auto­­rité du direc­­teur d’école,
avec des fonc­­tions dif­­fé­­rentes selon les besoins de l’éta­­blis­­se­­ment :
•• aide aux élèves en situation de handicap ;
•• assistance administrative, notamment aux directeurs d’école primaire ;
•• aide à l’accueil, à la surveillance et à l’encadrement des élèves ;
•• participation à l’encadrement des sorties scolaires ;
•• aide à la documentation ;
•• aide à l’animation des activités culturelles, artistiques ou sportives ;
•• aide à l’utilisation des nouvelles technologies.
On peut donc distinguer deux pro­­fils de recru­­te­­ment :
•• aide à l’accueil et à l’inté­­gra­­tion des élèves han­­di­­ca­­pés ;
•• aide à l’accueil, à la sur­­veillance et à l’enca­­dre­­ment des élèves.
Dans le pre­­mier cas, la fron­­tière entre les accompagnants (AVS et AESH) (voir § 2.3
ci-après) et les EVS est mince. En revanche, pour le deuxième pro­­fil, les deux emplois
sont radi­­calement dif­­fé­­rents.
La dif­­fé­­rence entre les AVS et EVS réside dans la nature du contrat d’embauche :
•• Contrat AVS : contrat de droit public ; les assis­­tants d’édu­­ca­­tion sont des agents non
titu­­laires de la fonc­­tion publique.
•• Contrat EVS : il s’agit d’un contrat aidé et donc d’un contrat de droit privé.
Sur les emplois de vie sco­­laire voir [education.gouv.fr/cid1123/les-­emplois-vie-
scolaire.html].
REMARQUE

L a loi n° 2013-1278 du 29 décembre 2013 de finances pour 2014 crée la mission d’accom-
pagnants des élèves en situation de handicap (AESH). La cédéisation reconnaît l’accompa-
gnement des élèves en situation de handicap comme un véritable métier qui nécessite une
formation et une pérennisation. Ces nouvelles dispositions devraient faciliter la continuité de
l’accompagnement des élèves tout au long de leur scolarité ainsi que leurs apprentissages.
Leurs missions sont prévues et encadrées par la circulaire n° 2017-084 du 3-5-2017.

2.2 Au ser­­vice de l’ensei­­gne­­ment


a. Les per­­son­­nels char­­gés de l’ensei­­gne­­ment pré­­coce
des langues
L’ensei­­gne­­ment des langues vivantes étran­­gères à l’école pri­­maire est désormais
assuré par l’enseignant de la classe au même titre que les autres dans le cadre de la
polyvalence.
L’enseignant de maternelle est également concerné car les textes précisent que :
« C’est à l’école maternelle que les élèves forgent leurs premières compétences lan-
gagières. À trois, quatre et cinq ans, l’oreille est sensible aux différences de pronon-
ciation. C’est aussi à cet âge que se fixe la façon de prononcer et d’articuler, et que
les enfants ont le plus de facilité à reproduire des sons nouveaux. Au cours de cette
période, les références culturelles, lexicales et phonologiques, qui serviront d’appui
à l’apprentissage de la langue, se déterminent naturellement.
264
Chapitre 19 • Les acteurs de la commu­­nauté édu­­ca­­tive Système éducatif

L’enseignant prépare les enfants aux séances d’apprentissage du CE1 :


•• en leur faisant entendre une autre langue ;
•• par le chant et les comptines ;
•• en leur proposant de petites interactions verbales ».
Une langue vivante est enseignée une heure et demie par semaine aux élèves de
l’école élémentaire.
La loi d’orientation et de programmation pour la refondation de la République
(8 juillet 2013) précise que :
« Tout élève bénéficie, dès le début de sa scolarité obligatoire, de l’enseignement d’une
langue vivante étrangère » et que « L’enseignement de langue vivante sera désormais
obligatoire dès le CP ».

b. Les inter­­ve­­nants char­­gés des acti­­vi­­tés spor­­tives


Ils sont agréés par l’IA-Dasen qui évalue leurs compé­­tences selon des critères pré­­cis
(diplôme, sta­­tut). Leur inter­­ven­­tion est dépen­­dante d’un pro­­jet monté par l’ensei­­
gnant qui reste, dans tous les cas, le maître pédagogique de toute inter­­ven­­tion.

Système éducatif
Ce type de par­­te­­na­­riat peut favo­­ri­­ser la pra­­tique phy­­sique et spor­­tive des élèves et
l’Édu­­ca­­tion natio­­nale peut aussi déve­­lop­­per des par­­te­­na­­riats avec les acteurs du
monde sportif : fédé­­ra­­tions spor­­tives sco­­laires, fédé­­ra­­tions et clubs agréés par le
minis­­tère des Sports. Les col­­lec­­ti­­vi­­tés locales sont aussi des partenaires pri­­vi­­lé­­giés :
des fonc­­tion­­naires ter­­ri­­toriaux de la filière spor­­tive peuvent alors inter­­ve­­nir.

c. Les inter­­ve­­nants char­­gés des acti­­vi­­tés artistiques


Ils doivent être diplô­­més d’une dis­­ci­­pline artistique ou pos­­sé­­der une compé­­tence
professionnelle dans le domaine artistique, attes­­tée par la direc­­tion régionale des
affaires culturelles (DRAC). Ce genre de par­­te­­na­­riat per­­met de déve­­lop­­per des acti­­
vi­­tés complé­­men­­taires aux ensei­­gne­­ments artistiques et cultu­­rels. Il se concré­­tise
sous dif­­fé­­rentes formes : les classes à pro­­jet artistique et cultu­­rel (PAC), les ate­­liers
artistiques, les ate­­liers scien­­ti­­fiques et tech­­niques, les résidences d’artistes, ou encore
les dis­­po­­si­­tifs cinéma. Comme pour tous les autres inter­­ve­­nants, toute inter­­ven­­tion
est sou­­mise à un pro­­jet et aux prérogatives de l’ensei­­gnant de la classe.
Concer­­nant ces inter­­ve­­nants, et dans le cadre de l’épreuve orale, vous pou­­vez vous
référer au sujet 2 de la partie « entrainements ».
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2.3 Au ser­­vice de la santé et du bien-­être de l’enfant :


les accompagnants des élèves en situation
de handicap (AESH) et le per­­son­­nel de santé
a. Les accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH)
Les accompagnants (AVS et AESH) remplissent des missions d’aide à l’accueil et à
l’intégration scolaire des élèves handicapés. Les AESH (accompagnant des élèves en
situation de handicap) remplacent peu à peu les auxiliaires de vie scolaire (AVS). Ce
changement de nom s’accompagne d’un nouveau statut d’accompagnant profes-
sionnalisé (éligible à un contrat à durée indéterminée et reconnu par un diplôme).

265
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

Leur mis­­sion d’accom­­pa­­gne­­ment ne se sub­­sti­­tue pas à celle d’autres personnels spé­­


cia­­li­­sés (méde­­cins, etc.). Ils doivent éga­­le­­ment tra­­vailler en liai­­son étroite avec les
équipes péda­­go­­giques et notam­­ment l’ensei­­gnant de la classe, afin de pou­­voir ajus­­ter
leurs inter­­ven­­tions. Tout comme pour les ensei­­gnants, ces mis­­sions se retrouvent
dans un référentiel d’acti­­vi­­tés et de compé­­tences pour les auxi­­liaires de vie sco­­laire
pro­­posé par La Fédé­­ra­­tion Géné­­rale des PEP, Autisme France, la Fnaseph (Fédé­­ra­­
tion Nationale des Asso­­cia­­tions au Ser­­vice des Élèves Pré­­sen­­tant une Situa­­tion de
Han­­di­­cap ) et la Ligue de l’ensei­­gne­­ment.
Les fonc­­tions d’un AVS/AESH sont les sui­­vantes :
•• inter­­ven­­tion dans les classes défi­­nie en concer­­ta­­tion avec l’ensei­­gnant ;
•• par­­ti­­cipation aux sor­­ties de classes ;
•• accom­­plis­­se­­ment de gestes tech­­niques et aide à l’hygiène ;
•• par­­ti­­cipation aux réunions pour la mise en œuvre et le suivi du pro­­jet personnel de
scolarisation (PPS).
Pour qu’un AVS/AESH puisse intervenir individuellement auprès d’un élève en
situation de handicap une procédure doit être respectée :
•• au niveau des parents : demande d’établissement d’un projet personnel scolarisa-
tion (PPS) de l’élève après l’évaluation des besoins par l’équipe pluridisciplinaire.
Il est à noter que ce sont les parents qui sont à l’initiative du PPS et qui en adressent
la demande à la maison départementale des personnes handicapées (MDPH).
Après avis de la Commission des droits et de l’autonomie (CDAPH), la MDPH
décide de l’octroi d’un AVS/AESH en précisant si l’accompagnement est mutualisé
ou individuel. Un nombre d’heures est dans ce dernier cas décidé.
•• niveau national : « la CNSA (Caisse Nationale de Solidarité pour l’autonomie) a
au
pour mission de financer les aides en faveur des personnes âgées dépendantes et des
personnes handicapées, garantir l’égalité de traitement sur tout le territoire et pour
l’ensemble des handicaps et d’assurer une mission d’expertise, d’information et
d’animation pour suivre la qualité du service rendu aux personnes (loi 2005) ». Mais
c’est l’Éducation nationale qui recrute et rémunère les auxiliaires de vie scolaire de
l’école au lycée.
La mise en place d’un tel dis­­po­­si­­tif d’accom­­pa­­gne­­ment a per­­mis de sco­­la­­ri­­ser en
milieu ordi­­naire nombre d’enfants en situation de handicap. Mais il faut gar­­der à
l’esprit que cela n’a de sens que si cela répond aux besoins iden­­ti­­fiés d’un élève et
que l’admis­­sion et la sco­­la­­ri­­sa­­tion d’un élève en situa­­tion de han­­di­­cap ne sau­­raient
dépendre sys­­té­­ma­­ti­­que­­ment de la présence d’un AVS/AESH. De même, la pré­­sence
d’un AVS/AESH ne dis­­pense pas l’ensei­­gnant des néces­­saires adaptations péda­­go­­
giques qu’il devra mettre en place dans le cadre notamment de la compé­­tence 4 du
réfé­­ren­­tiel des ensei­­gnants : prendre en compte la diver­­sité des élèves.

b. Les per­­son­­nels de santé : MEN ou méde­­cin sco­­laire


Le méde­­cin de l’Édu­­ca­­tion natio­­nale (MEN), auparavant appelé méde­­cin sco­­laire,
exerce sa vigi­­lance auprès de l’ensemble des élèves scolarisés : élèves des écoles
mater­­nelles, pri­­maires, des col­­lèges et lycées. Sa mis­­sion est de repérer des défi­­
ciences, des troubles psy­­cho­­lo­­giques, des compor­­te­­ments ali­­men­­taires dangereux,
voire de dénon­­cer des cas de mau­­vais trai­­te­­ment. Il ne donne donc pas de soin mais
joue un rôle essen­­tiel dans des actions de pré­­ven­­tion indi­­vi­­duelles et collectives et

266
Chapitre 19 • Les acteurs de la commu­­nauté édu­­ca­­tive Système éducatif

dans des actions de pro­­mo­­tion de la santé. Il est à noter qu’il n’y a pas de méde­­cin
sco­­laire dans chaque école. Celui-­ci dépend d’un secteur sco­­laire et se déplace en
fonc­­tion des besoins ou pour les bilans obli­­ga­­toires : un pre­­mier bilan est effec­­tué
entre les 5 et 6 ans de l’enfant et un second bilan au moment de l’orien­­ta­­tion.
Par ailleurs, le méde­­cin sco­­laire n’agit pas seul. Par le terme de médecine sco­­laire on
entend les équipes char­­gées de suivre la santé des enfants dès lors qu’ils sont sco­­la­­ri­­
sés, à savoir : méde­­cins, infir­­miers, assistants sociaux et secré­­taires.

... Syn­­t hèse ...

L’essen­­tiel à rete­­nir
Les acteurs du sys­­tème édu­­ca­­tif sont nom­­breux à inter­­ve­­nir. Mais, si leurs mis­­sions sont diverses, les
pro­­fes­­seurs concourent au sein de la commu­­nauté édu­­ca­­tive à la réussite de tous les élèves dans une
action cohé­­rente et coor­­don­­née. Pour cela, il convient de travailler ensemble, de commu­­ni­­quer, comme
le pré­­co­­nise les compé­­tences 10 à 13 du réfé­­ren­­tiel des ensei­­gnants : contri­­buer à l’action de la commu­­
nauté édu­­ca­­tive ; coopé­­rer au sein d’une équipe ; avec les parents d’élèves ; les partenaires de l’école.

Système éducatif
Les mots-­clefs
•• Commu­­nauté édu­­ca­­tive •• Ensei­­gnants
•• État et col­­lec­­ti­­vi­­tés ter­­ri­­toriales •• Pro­­jet édu­­ca­­tif ter­­ri­­torial
•• Repré­­sen­­tants parents d’élèves •• Per­­son­­nel commu­­nal
•• Co-édu­­ca­­tion •• Élèves
•• Méde­­cin sco­­laire •• ATSEM (mater­­nelle)
•• Direc­­teur d’école •• AVS/EVS/AESH
•• RASED •• Inter­­ve­­nants exté­­rieurs

Les textes de réfé­­rence


•• Code de l’édu­­ca­­tion : art. L. 312-3 (modi­­fié par la loi n° 2003-339 du 14 avril 2003) → ensei­­gne­­
ment de l’édu­­ca­­tion phy­­sique et spor­­tive dans les écoles primaires.
•• Code de l’édu­­ca­­tion : art. L. 363-1 (modi­­fié par la loi n° 2003-708 du 1er août 2003) → qua­­li­­fi­­ca­­
tions régle­­men­­taires pour enca­­drer les acti­­vi­­tés phy­­siques et sportives.
•• Code de l’édu­­ca­­tion : art L. 911-4 (loi du 5 avril 1937) → res­­pon­­sa­­bi­­lité des membres de l’ensei­­
gne­­ment public.
•• Cir­­cu­­laire n° 87-124 du 27 avril 1987 modi­­fiée par cir­­cu­­laire n° 88-027 du 27 jan­­vier 1988 →
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ensei­­gne­­ment de la nata­­tion à l’école pri­­maire.


•• Arrêté du 10 mai 1989 → ensei­­gne­­ments et acti­­vi­­tés artistiques.
•• Cir­­cu­­laire n° 90-039 du 15 février 1990 → pro­­jet d’école.
•• Décret n° 90-788 du 6 sep­­tembre 1990 → orga­­ni­­sa­­tion et fonc­­tion­­ne­­ment des écoles mater­­nelles
et élé­­men­­taires.
•• Cir­­cu­­laire n° 91-124 du 6 juin 1991 modi­­fiée → direc­­tives géné­­rales pour l’éta­­blis­­se­­ment du règle­
­ment type dépar­­te­­men­­tal des écoles mater­­nelles et élémentaires.
•• Cir­­cu­­laire n° 92-196 du 3 juillet 1992 → par­­ti­­cipation d’inter­­ve­­nants exté­­rieurs aux acti­­vi­­tés
d’ensei­­gne­­ment dans les écoles mater­­nelles et élé­­men­­taires.
•• Décret n° 92-368 du 1er avril 1992 modi­­fié par décret n° 93-986 du 4 août 1993 → sta­­tut par­­ti­­cu­­lier du
cadre d’emplois des opé­­ra­­teurs ter­­ri­­toriaux des acti­­vi­­tés physiques et spor­­tives.
... / ...

267
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

(suite)

•• Cir­­cu­­laire n° 97-178 du 18 sep­­tembre 1997 → sur­­veillance et sécu­­rité des élèves dans les écoles
mater­­nelles et élé­­men­­taires publiques.
•• Cir­­cu­­laire n° 99-136 du 21 sep­­tembre 1999 → orga­­ni­­sa­­tion des sor­­ties sco­­laires dans les écoles
mater­­nelles et élé­­men­­taires publiques.
•• Cir­­cu­­laire n° 2000-075 du 31 mai 2000 → test néces­­saire avant la pra­­tique des sports nau­­tiques.
•• Décret n° 92-850 du 28 août 1992, modi­­fié par décret n° 2018-152 du 1er mars 2018 → sta­­tut
par­­ti­­cu­­lier du cadre d’emplois des agents ter­­ri­­toriaux spé­­cia­­li­­sés des écoles mater­­nelles.
•• Loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des
personnes handicapées → principe du droit à compensation du handicap et de l’obligation de
solidarité de l’ensemble de la société.
•• Cir­­cu­­laire n° 2013-019 du 4 février 2013 → cir­­cu­­laire « 108 heures ».
•• Cir­­cu­­laire n° 2013-038 du 13 mars 2013 → mise en œuvre des nou­­veaux rythmes sco­­laires : tra­­vail
à temps par­­tiel dans les écoles et décharges des directeurs d’école.
•• Cir­­cu­­laire n° 2013-036 du 20 mars 2013 → pro­­jet édu­­ca­­tif ter­­ri­­torial.
•• Cir­­cu­­laire n° 2013-142 du 15 octobre 2013 → « Ren­­for­­cer la coopé­­ra­­tion entre les parents et
l’école dans les ter­­ri­­toires ».
•• Circulaire n° 2014-107 du 18 août 2014 → fonctionnement (Rased) et missions des personnels qui
y exercent.
•• Circulaire n° 2015-129 du 21 août 2015 dispositif → dispositif pour la scolarisation des élèves en
situation de handicap.
•• Circulaire n° 2017-026 du 14 février 2017 → Certificat d’aptitude professionnelle aux pratiques
de l’éducation inclusive et formation professionnelle spécialisée (CAPPEI).
•• Circulaire n° 2017-084 du 3 mai 2017→ Missions et activités des personnels chargés de l’accompagne-
ment des élèves en situation de handicap.

268
Chapitre 20 • Fonctionnement budgétaire et financier de l’école Système éducatif

20 Fonctionnement budgétaire
et financier de l’école

Plan du chapitre
1. Le fonc­­tion­­ne­­ment de la coopé­­ra­­tive sco­­laire 269
2. Des aspects bud­­gé­­taires du fonc­­tion­­ne­­ment de l’école 271

Une école ne fonctionne pas de la même façon qu’un collège ou un lycée. Elle n’a
ni per­­son­­na­­lité juri­­dique, ni auto­­no­­mie finan­­cière. Son finan­­ce­­ment pro­­vient de la

Système éducatif
commune, l’État, les parents d’élèves, la caisse des écoles et la coopé­­ra­­tive sco­­laire.

1 Le fonc­­tion­­ne­­ment de la coopé­­ra­­tive sco­­laire

Cir­­cu­­laire n° 2008-095 DU 23-7-2008 : Coopé­­ra­­tive sco­­laire


« La coopé­­ra­­tive sco­­laire est un regrou­­pe­­ment d’adultes et d’élèves qui décident
de mettre en œuvre un pro­­jet édu­­ca­­tif s’appuyant sur la pra­­tique de la vie asso­­
cia­­tive et coopé­­ra­­tive. La créa­­tion d’une asso­­cia­­tion indé­­pen­­dante ou d’une sec­­
tion locale affi­­liée à l’OCCE relève du choix de ses membres. »

1.1 Formes juridiques des coopératives scolaires


a. La coopé­­ra­­tive sco­­laire consti­­tuée
en asso­­cia­­tion auto­­nome
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

C’est une per­­sonne morale dis­­tincte de l’école ou de l’éta­­blis­­se­­ment sco­­laire, qui


dispose de la capa­­cité juri­­dique et doit se confor­­mer aux dis­­po­­si­­tions de l’article
5 de la loi 1901 (décla­­ra­­tions à la Pré­­fec­­ture, tenue des registres légaux, assem­­blée
géné­­rale…) et à toute autre dis­­po­­si­­tion légale concer­­nant les asso­­cia­­tions de droit
privé (dis­­po­­si­­tions fis­­cales notam­­ment). Ayant son siège dans l’école ou l’éta­­blis­­
se­­ment et agis­­sant durant le temps sco­­laire, dans le cadre d’une conven­­tion éta­­blie
avec l’ins­­pec­­tion aca­­dé­­mique ou l’éta­­blis­­se­­ment, elle doit se confor­­mer aux prin­­
cipes qui régissent le fonc­­tion­­ne­­ment du ser­­vice public, notam­­ment aux prin­­cipes
de laï­­cité et de neu­­tra­­lité. Les diri­­geants de la coopé­­ra­­tive sco­­laire « loi 1901 »
assument l’entière res­­pon­­sa­­bi­­lité civile et/ou pénale des fautes commises dans son
fonc­­tion­­ne­­ment.

269
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

b. La coopé­­ra­­tive sco­­laire affi­­liée à l’Office cen­­tral


de la coopé­­ra­­tion à l’école (OCCE)
C’est une sec­­tion locale de l’asso­­cia­­tion dépar­­te­­men­­tale OCCE. La coopé­­ra­­tive
bénéficie du sou­­tien de l’OCCE aux plans éducatif, péda­­go­­gique, juri­­dique et
comp­­table. L’OCCE assume la res­­pon­­sa­­bi­­lité du fonc­­tion­­ne­­ment des coopé­­ra­­tives
sco­­laires qui lui sont affi­­liées, en dehors des fautes lourdes et intentionnelles ou
des infrac­­tions dont se seraient ren­­dus res­­pon­­sables les man­­da­­taires (repré­­sen­­
tants adultes) des coopé­­ra­­tives sco­­laires. En contre­­par­­tie, elle exige du man­­da­­taire,
de res­­pec­­ter les obli­­ga­­tions que lui impose la délé­­ga­­tion de pou­­voirs qu’il reçoit
de l’asso­­cia­­tion dépar­­te­­men­­tale : respect des sta­­tuts, ver­­se­­ment de la coti­­sation,
trans­­mis­­sion du compte-rendu d’acti­­vi­­tés, du bilan financier de la coopé­­ra­­tive…

1.2 Les prin­­cipes qui doivent régir le fonc­­tion­­ne­­ment


des coopé­­ra­­tives sco­­laires
a. Par­­ti­­cipation et adhé­­sion
Compte tenu des objec­­tifs édu­­ca­­tifs pour­­sui­­vis par la coopé­­ra­­tive sco­­laire, et du
prin­­cipe de soli­­da­­rité qui anime son fonc­­tion­­ne­­ment, la par­­ti­­cipation aux acti­­vi­­tés
de la coopérative sco­­laire est ouverte à tous les élèves de l’école ou de l’éta­­blis­­se­­ment,
qu’ils soient ou non adhé­­rents. Par ailleurs, les sta­­tuts de l’asso­­cia­­tion défi­­nissent les
condi­­tions d’adhé­­sion à l’asso­­cia­­tion. L’adhésion à la coopérative scolaire reste un
acte volontaire. On ne peut exiger cette cotisation, qui doit rester la plus modique
possible, auprès des parents.

b. Finan­­ce­­ment des coopé­­ra­­tives sco­­laires


La coopé­­ra­­tive sco­­laire est dotée d’un bud­­get propre des­­tiné à finan­­cer principale-
ment des pro­­jets édu­­ca­­tifs coopé­­ra­­tifs ou des actions de soli­­da­­rité. Ses res­­sources
pro­­viennent notam­­ment du pro­­duit de ses acti­­vi­­tés (fête d’école, ker­­messe, spec­­
tacle…) de dons et sub­­ven­­tions, ainsi que de la coti­­sation de ses membres.
La coopé­­ra­­tive sco­­laire ne doit en aucun cas se sub­­sti­­tuer aux obli­­ga­­tions des col-
lectivités ter­­ri­­toriales concer­­nant les charges d’entre­­tien et de fonc­­tion­­ne­­ment des
écoles et des éta­­blis­­se­­ments publics, de même qu’elle ne peut gérer, pour le compte
de la commune, du département ou de la région des cré­­dits qui lui seraient délé­­gués
pour finan­­cer des dépenses de fonc­­tion­­ne­­ment.

c. Ges­­tion, trans­­pa­­rence et infor­­ma­­tion


Que la coopé­­ra­­tive sco­­laire soit auto­­nome ou affi­­liée à l’OCCE, il est souhaitable
que les parents d’élèves soient asso­­ciés aux déci­­sions la concer­­nant et à la mise en
œuvre de ses acti­­vi­­tés. Les compte-ren­­dus d’acti­­vi­­tés et finan­­ciers seront commu­­
ni­­qués lors des conseils d’école (ou des conseils d’administration pour les collèges
et les lycées).
Les coopé­­ra­­tives sco­­laires auto­­nomes se doivent, confor­­mé­­ment à la loi de 1901 sur
les asso­­cia­­tions, de tenir une assem­­blée géné­­rale annuelle.

270
Chapitre 20 • Fonctionnement budgétaire et financier de l’école Système éducatif

1.3 Commen­­taires sup­­plé­­men­­taires


et rela­­tifs à la cir­­cu­­laire n° 2008-095 U 23-7-2008 :
coopé­­ra­­tive sco­­laire
Toutes les dépenses de fonc­­tion­­ne­­ment sont prises en charge par le bud­­get communal.
Les direc­­teurs d’école n’ont pas qua­­lité pour gérer des fonds publics.
Les fonc­­tion­­naires n’ayant pas la qua­­lité de comp­­table public ne peuvent pas être
titulaires d’un compte-­courant pos­­tal ou ban­­caire relatif à la coopérative scolaire.
Si un compte est ouvert, il doit l’être au nom d’une asso­­cia­­tion loi 1901 ou d’une
coopérative sco­­laire :
•• Une asso­­cia­­tion dans le cadre de la loi 1901 (ou de 1905 pour l’Alsace et la Moselle) :
– L’ouver­­ture d’un compte pos­­tal ou ban­­caire entraîne la tenue d’une comp­­ta­­bi­­lité
régulière et trans­­pa­­rente.
– Seront à conser­­ver 30 ans en archives les cahiers de comp­­ta­­bi­­lité et les pièces
comptables (fac­­tures, rele­­vés ban­­caires…).
– Dans cer­­tains dépar­­te­­ments, l’asso­­cia­­tion peut être affi­­liée à l’Union spor­­tive

Système éducatif
de l’ensei­­gne­­ment du pre­­mier degré (USEP) ; en ce cas, l’USEP apporte toute
aide pour la mise en place de l’asso­­cia­­tion (sta­­tuts type, lettre type d’ins­­crip­­tion
en préfecture, etc.).
•• Une coopé­­ra­­tive sco­­laire OCCE peut éga­­le­­ment être créée. Elle en res­­pecte la phi­­
losophie, les règles de fonc­­tion­­ne­­ment et par­­ti­­cipe alors aux actions de cet organisme.
Nous vous invitons à consulter le lien suivant : [cache.media.eduscol.education.fr/
file/guide_pratique_directeurs_d_ecole/42/7/Guide_direction_ecole_6_fiche_la_
cooperative_scolaire_360427.pdf].

!
La créa­­tion d’une coopé­­ra­­tive sco­­laire ne doit pas être un moyen détourné pour récla­­mer
de l’argent aux parents afin de pal­­lier la contri­­bu­­tion insuffisante de la commune.

2 Des aspects bud­­gé­­taires


du fonc­­tion­­ne­­ment de l’école
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

2.1 Le bud­­get de l’école


Nous l’avons déjà pré­­cisé, les écoles mater­­nelles et élé­­men­­taires ne sont pas des éta-
blissements publics auto­­nomes, au sens juri­­dique du terme.
Le bud­­get de l’école est donc un bud­­get commu­­nal ; c’est une décision poli­­tique du
conseil muni­­ci­­pal qui affecte des cré­­dits pour répondre aux obligations des com-
munes en matière d’édu­­ca­­tion.
L’État a la charge de la rému­­né­­ra­­tion des per­­son­­nels ensei­­gnants ainsi que des
droits dus en contre­­par­­tie de la repro­­duc­­tion par repro­­gra­­phie à usage péda­­go­­gique
d’œuvres protégées (article L212-4 du Code de l’édu­­ca­­tion).

271
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

Art. L 212-4 du Code de l’édu­­ca­­tion


« La commune a la charge des écoles publiques. Elle est pro­­prié­­taire des locaux et
en assure la construc­­tion, la reconstruc­­tion, l’exten­­sion, les grosses répa­­ra­­tions,
l’équi­­pe­­ment et le fonctionnement, à l’excep­­tion des droits dus en contre­­par­­tie de
la repro­­duc­­tion par repro­­gra­­phie à usage péda­­go­­gique d’œuvres pro­­té­­gées. »

Art. L 212-5 du Code de l’édu­­ca­­tion


« L’éta­­blis­­se­­ment des écoles élé­­men­­taires publiques, créées par appli­­ca­­tion de
l’article L 212-1, est une dépense obli­­ga­­toire pour les communes. Sont éga­­le­­
ment des dépenses obli­­ga­­toires, dans toute école régu­­liè­­re­­ment créée :
[...]
3o L’entre­­tien ou la loca­­tion des bâti­­ments et de leurs dépen­­dances ;
4o L’acqui­­si­­tion et l’entre­­tien du mobi­­lier sco­­laire ;
5o Le chauf­­fage et l’éclai­­rage des classes et la rému­­né­­ra­­tion des per­­son­­nels de
ser­­vice, s’il y a lieu. »

De plus, il faut noter que cer­­tains pro­­jets péda­­go­­giques peuvent béné­­fi­­cier d’un
financement alloué par l’ins­­pec­­tion aca­­dé­­mique. Enfin, il peut exis­­ter des plans
d’équi­­pe­­ment natio­­naux (par exemple le plan numé­­rique pour l’éducation).
Une par­­ti­­cipation finan­­cière peut être deman­­dée aux parents d’élèves pour des acti­­
vi­­tés facultatives orga­­ni­­sées par l’école : sor­­ties sco­­laires avec nuitées, sor­­ties sco­­
laires dépas­­sant les horaires de la classe. Aucun élève ne doit en être écarté pour des
rai­­sons finan­­cières. En cas de dif­­fi­­cultés, des solu­­tions sont à recher­­cher auprès de la
municipalité, de la coopé­­ra­­tive sco­­laire, d’asso­­cia­­tions agréées complé­­men­­taires de
l’école. Les acti­­vi­­tés orga­­ni­­sées sur le temps sco­­laire, quant à elles, sont obli­­ga­­toires
et doivent donc être gra­­tuites.

2.2 La caisse des écoles


Établissement public local, la caisse des écoles a pour objet de faciliter l’action éduca-
tive des écoles, de promouvoir et gérer des activités contribuant à l’épanouissement
des enfants, et de permettre aux enfants de familles disposant de revenus modestes
de participer aux activités proposées dans ce cadre.

Art. L 212-10 du Code de l’édu­­ca­­tion


« Une déli­­bé­­ra­­tion du conseil muni­­ci­­pal crée, dans chaque commune, une caisse
des écoles, des­­ti­­née à faci­­li­­ter la fré­­quen­­ta­­tion de l’école par des aides aux élèves en
fonc­­tion des res­­sources de leur famille.
Les compé­­tences de la caisse des écoles peuvent être éten­­dues à des actions à
carac­­tère é­ducatif, cultu­­rel, social et sani­­taire en faveur des enfants rele­­vant de
l’ensei­­gne­­ment du pre­­mier et du second degré. À cette fin, la caisse des écoles
peut consti­­tuer des dis­­po­­si­­tifs de réus­­site édu­­ca­­tive. […]

272
Chapitre 20 • Fonctionnement budgétaire et financier de l’école Système éducatif

Le revenu de la caisse se compose de coti­­sations volon­­taires et de sub­­ven­­tions de la


commune, du dépar­­te­­ment ou de l’État. Elle peut rece­­voir, avec l’auto­­ri­­sa­­tion du
repré­­sen­­tant de l’État dans le dépar­­te­­ment, des dons et des legs. »

... Syn­­t hèse ...

L’essen­­tiel à rete­­nir
Il est utile pour un ensei­­gnant de connaître l’orga­­ni­­sa­­tion admi­­nis­­tra­­tive et budgétaire des écoles
et le fonc­­tion­­ne­­ment de la coopé­­ra­­tive sco­­laire. En effet, la mise en œuvre des choix et des pro­­jets
péda­­go­­giques entraîne un « mon­­tage finan­­cier » qu’il convient de maîtriser lors de la rédac­­tion
desdits pro­­jets. De plus il est néces­­saire pour un en­seignant de savoir qui finance quoi dès l’éla­­bo­­
ra­­tion des dif­­fé­­rents pro­­jets.

Les mots-­clefs
•• Fonc­­tion­­ne­­ment bud­­gé­­taire
•• Coopé­­ra­­tive sco­­laire

Système éducatif
•• Bud­­get des écoles
•• Caisse des écoles

Les textes et sites de réfé­­rence


•• Cir­­cu­­laire n° 2008-095 DU 23-7-2008 : Coopé­­ra­­tive sco­­laire.
•• Cir­­cu­­laire 90-121 du 30 mai 1990 : Coopé­­ra­­tive sco­­laire.
•• Code de l’édu­­ca­­tion : Bud­­get des écoles.
•• Code de l’édu­­ca­­tion : Caisse des écoles.
•• Mémo directeur d’école : [cache.media.eduscol.education.fr/file/guide_pratique_directeurs_d_
ecole/42/7/Guide_direction_ecole_6_fiche_la_cooperative_scolaire_360427.pdf].
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

273
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

21 Le rôle des dif­­fé­­rents


conseils
Plan du chapitre
1. Le conseil d’école 274
2. Le conseil des maîtres de cycle 275
3. Le conseil des maîtres 277
4. Le conseil école-collège 278

Une école n’est pas un établissement public. Elle n’est pas pilotée par un conseil
d’administration ou un chef d’établissement, mais par des instances de concerta-
tion pédagogique : le conseil d’école, le conseil des maîtres de cycle, le conseil des
maîtres et le conseil école-collège. [Texte à venir]
Ces instances permettent de préparer, assurer et coordonner, dans un cadre collectif et
formel, la continuité et la complémentarité des enseignements et des actions éducatives.
C’est notamment dans le cadre de ces structures et le volant horaire des 108 heures
que se mettent en œuvre les compétences 10 à 13 du référentiel de compétences des
enseignants : coopérer au sein d’un équipe, contribuer à l’action de la communauté
éducative, coopérer avec les parents d’élèves et les partenaires de l’école.

1 Le conseil d’école
1.1 Qu’est-ce que c’est ?
Le conseil d’école est l’ins­­tance qui prend les grandes déci­­sions dans la vie de l’école :
•• adop­­ter le pro­­jet d’école ( voir chapitre 22) ;
•• éta­­blir le pro­­jet d’orga­­ni­­sa­­tion de la semaine sco­­laire ;
•• voter le règle­­ment inté­­rieur de l’école ;
•• don­­ner son avis et faire des sug­­ges­­tions sur toutes les ques­­tions concer­­nant le fonc-
tionnement de l’école (dont les acti­­vi­­tés péri­­sco­­laires, la res­­tau­­ra­­tion et l’hygiène
sco­­laire, la scolarisation d’enfants en situation de handicap, les sor­­ties, les actions
péda­­go­­giques et l’uti­­li­­sation des moyens) ;
•• don­­ ner son accord sur l’orga­­ni­­sa­­tion d’acti­­vi­­tés complé­­men­­taires édu­­ca­­tives,
sportives ou cultu­­relles pré­­vues par l’article L. 216-1 (incluses désor­­mais dans les
nouvelles activités périscolaires (NAP))1.

1. Le terme NAP est la nouvelle dénomination pour désigner les temps d’activités périscolaires (TAP).

274
Chapitre 21 • Le rôle des dif­­fé­­rents conseils Système éducatif

1.2 Qui y par­­ti­­cipe ?


Le conseil d’école est composé :
•• du conseil des maîtres (le direc­­teur de l’école et l’ensemble des maîtres affec­­tés à l’école) ;
•• du maire et du conseiller muni­­ci­­pal chargé des affaires sco­­laires ;
•• des repré­­sen­­tants élus des parents d’élèves en nombre égal à celui des classes de
l’école ;
•• du délé­­gué dépar­­te­­men­­tal de l’édu­­ca­­tion chargé de visi­­ter les écoles.
L’ins­­pec­­teur de l’Édu­­ca­­tion natio­­nale assiste de droit aux séances du conseil s’il le
souhaite. D’autres membres, avec voix consul­­ta­­tive peuvent assis­­ter au conseil en
fonc­­tion de l’ordre du jour : char­­gés des acti­­vi­­tés spor­­tives et cultu­­relles, par­­ti­­cipant
aux actions de pré­­ven­­tion, assis­­tants sociaux, agents spé­­cia­­li­­sés de l’école mater­­nelle
(ATSEM)…

1.3 Quand a-­t-il lieu ?


Il se réunit au moins une fois par tri­­mestre et obli­­ga­­toi­­re­­ment dans les 15 jours qui

Système éducatif
suivent l’élec­­tion des parents d’élèves.
Lors de sa pre­­mière réunion, le conseil d’école exa­­mine les condi­­tions d’orga­­ni­­sa­­tion
du dia­­logue avec les parents. Sont pré­­ci­­sées notam­­ment : les condi­­tions d’accueil des
parents, l’accès aux espaces numé­­riques de tra­­vail (ENT), le nombre, la nature et la
date des rencontres pré­­vues.
Les procès-­verbaux sont consi­­gnés dans un registre spé­­cial conservé à l’école et une
copie est adres­­sée à l’IEN et au maire de la commune.

2 Le conseil des maîtres de cycle


2.1 Qu’est-ce que c’est ?
Le conseil des maîtres de cycle réunit le groupe des ensei­­gnants exerçant dans un
cycle. Des­­tiné à inten­­si­­fier le tra­­vail en équipe, ses res­­pon­­sa­­bi­­li­­tés sont multiples et
rela­­tives au déve­­lop­­pe­­ment des concer­­ta­­tions et au suivi des élèves :
•• éla­­bo­­rer le pro­­jet péda­­go­­gique de cycle, veiller à sa mise en œuvre et assu­­rer son
évaluation, en cohé­­rence avec le pro­­jet d’école ;
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

•• faire le point sur la pro­­gres­­sion des élèves dans l’acqui­­si­­tion des diverses compé-
tences défi­­nies pour ce cycle ;
•• don­­ner son avis et faire des sug­­ges­­tions quant aux élèves en dif­­fi­­cultés (gestion de
la dif­­fi­­culté à l’échelle du cycle et non à l’échelle de la classe, pro­­po­­si­­tions d’amé­­na­­
ge­­ments) ;
•• for­­mu­­ler les pro­­po­­si­­tions concer­­nant le pas­­sage des élèves d’un cycle à l’autre ou
leur main­­tien dans le cycle (cf. l’encadré sur la question du redoublement p. 277) ;
•• don­­ner son avis et faire des sug­­ges­­tions sur toutes les ques­­tions concer­­nant le fonc-
tionnement des cycles (dont les pro­­gram­­ma­­tions, les pro­­gres­­sions, les échanges
interclasses, les pro­­jets communs).

275
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

2.2 Qui y par­­ti­­cipe ?


Le conseil de cycle est pré­­sidé par un membre choisi en son sein. Lors­­qu’une école
élémentaire compte trois ou quatre classes, le conseil des maîtres de cycle ras­­semble
tous les maîtres de l’école.
Le conseil de cycle est composé :
•• des membres de l’équipe péda­­go­­gique (membres de l’équipe péda­­go­­gique défi­­nie à
l’article D. 321-14 du Code de l’édu­­ca­­tion) tra­­vaillant dans le même cycle ;
•• éven­­tuel­­le­­ment du direc­­teur ;
•• éven­­tuel­­le­­ment des membres du RASED ;
•• éven­­tuel­­le­­ment de repré­­sen­­tants de l’ins­­pec­­tion (conseillers péda­­go­­giques).
D’autres membres, avec voix consul­­ta­­tive peuvent assis­­ter au conseil en fonc­­tion de
l’ordre du jour : char­­gés des acti­­vi­­tés spor­­tives et cultu­­relles, par­­ti­­cipants aux actions
de pré­­ven­­tion, assis­­tants sociaux, agents spé­­cia­­li­­sés de l’école mater­­nelle (ATSEM)…
2.3 Quand a-­t-il lieu ?
Il se réunit régu­­liè­­re­­ment, temps pris sur les 24 heures consa­­crées aux tra­­vaux en
équipes péda­­go­­giques. Le relevé de conclu­­sions est consi­­gné dans un registre et une
copie est adres­­sée à l’IEN.

Mis­­sions, compo­­si­­tion struc­­tu­­relle, orga­­ni­­sa­­tion et fonc­­tion­­ne­­ment des


conseils des maîtres de cycle des écoles mater­­nelles et élé­­men­­taires :
Code de l’édu­­ca­­tion, art. D. 321-15 (en vigueur depuis le 24 mai 2006)
« Le conseil des maîtres de l’école consti­­tue pour chaque cycle un conseil des
maîtres de cycle qui comprend les membres de l’équipe péda­­go­­gique défi­­nie
à l’article D. 321-14, compé­­tents pour le cycle consi­­déré. Ce conseil de cycle,
pré­­sidé par un membre choisi en son sein, arrête les moda­­li­­tés de la concer­­ta­­
tion et fixe les dis­­po­­si­­tions péda­­go­­giques ser­­vant de cadre à son action, dans
les condi­­tions géné­­rales déter­­mi­­nées par les ins­­truc­­tions du ministre chargé
de l’édu­­ca­­tion. Il éla­­bore notam­­ment le pro­­jet péda­­go­­gique de cycle, veille à
sa mise en œuvre et assure son éva­­lua­­tion, en cohé­­rence avec le pro­­jet d’école.
Le conseil des maîtres de cycle fait le point sur la pro­­gres­­sion des élèves à par­­
tir des tra­­vaux de l’équipe péda­­go­­gique de cycle et for­­mule des pro­­po­­si­­tions
concer­­nant la pour­­suite de la sco­­la­­rité, au terme de chaque année sco­­laire.
Par déro­­ga­­tion au pre­­mier ali­­néa du présent article, lors­­qu’une école élé­­men­­
taire compte trois ou quatre classes, le conseil des maîtres de cycle ras­­semble
tous les maîtres de l’école. Lors­­qu’une école élé­­men­­taire compte moins de
trois classes, il revient à l’ins­­pec­­teur de l’édu­­ca­­tion natio­­nale chargé de cir­­
conscrip­­tion d’ensei­­gne­­ment du pre­­mier degré d’orga­­ni­­ser le tra­­vail en équipe
et la réflexion des maîtres des écoles concer­­nées au sein d’un sec­­teur qu’il
déter­­mine. »

276
Chapitre 21 • Le rôle des dif­­fé­­rents conseils Système éducatif

REMARQUE Faire reculer le redoublement par une meilleure organisation de l’école.


« Face à la difficulté scolaire à l’école et au collège, le redoublement est une réponse à la fois
inefficace et inéquitable. » Le décret n° 2018-119 du 20 février 2018 définit les dispositions
du code de l’éducation relatives au redoublement. Ainsi, il prévoit des dispositifs d’accompa-
gnement pédagogique afin de permettre à l’élève en difficulté de progresser dans ses appren-
tissages à l’école élémentaire et au collège et d’éviter le redoublement. Cependant, dans le cas
où le redoublement paraît nécessaire pour permettre à l’élève de poursuivre sa scolarité dans
de bonnes conditions, le décret précise la procédure applicable et prévoit la mise en place de
mesures spécifiques d’accompagnement pédagogique de l’élève concerné.
Le redoublement est proposé par le conseil des maîtres de l’école. Il fait l’objet d’un dialogue
préalable avec les représentants légaux de l’élève et d’un avis de l’inspecteur de l’éducation
nationale chargé de la circonscription du premier degré.
Aucun redoublement ne peut intervenir à l’école maternelle, sans préjudice des dispositions
de l’article D. 351-7.
Le décret indique qu’un dispositif d’accompagnement pédagogique est immédiatement mis
en place au sein de la classe pour permettre à l’élève de progresser dans ses apprentissages.
« Le conseil des maîtres ne peut se prononcer que pour un seul redoublement ou pour un seul
raccourcissement de la durée d’un cycle durant toute la scolarité primaire d’un élève. Toute-

Système éducatif
fois, dans des cas particuliers, il peut se prononcer pour un second raccourcissement, après
avis de l’inspecteur de l’éducation nationale chargé de la circonscription du premier degré ».

3 Le conseil des maîtres


3.1 Qu’est-ce que c’est ?
Le conseil des maîtres joue un rôle de concer­­ta­­tion entre tous les membres de
l’équipe pédagogique :
•• don­­ner son avis sur l’orga­­ni­­sa­­tion du ser­­vice (entrées et sor­­ties, récréa­­tions, plan-
nings…) ;
•• don­­ner son avis et faire des sug­­ges­­tions sur tous les pro­­blèmes concer­­nant la vie de
l’école ;
•• par­­ ti­­ci­­per à l’éla­­bo­­ra­­tion et à la rédac­­tion du pro­­jet d’école sous la coor­­di­­na­­tion du
directeur ;
•• éla­­bo­­rer le règle­­ment inté­­rieur à rati­­fier en conseil d’école et pré­­pa­­rer les conseils
d’école ;
•• défi­­nir la poli­­tique de ges­­tion finan­­cière (achats, maté­­riel…).
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Défi­­n i­­t ion


On appelle règle­­ment inté­­rieur un docu­­ment écrit, régis­­sant les devoirs et droits
des membres d’un orga­­nisme, des sala­­riés d’une entre­­prise ou d’une ins­­ti­­tution,
d’un établissement péda­­go­­gique.
Le règle­­ment inté­­rieur de chaque école est éta­­bli par le conseil d’école compte tenu des
dis­­po­­si­­tions du règle­­ment type du dépar­­te­­ment. Il est affi­­ché dans l’école et remis aux
parents d’élèves. Il est approuvé ou modi­­fié chaque année lors de la pre­­mière réunion
du conseil d’école. Il doit être ensuite validé par l’IEN de circonscription. Le règle­­ment
inté­­rieur consti­­tue donc un sup­­port essen­­tiel pour instaurer un véri­­table dia­­logue
avec les familles dans un esprit de co­éduca­­tion.

277
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

3.2 Qui y par­­ti­­cipe ?


Le conseil des maîtres est composé :
•• de l’équipe péda­­go­­gique (consti­­tuée du direc­­teur, de l’ensemble des ensei­­gnants de
l’école, des membres du réseau d’aides spé­­cia­­li­­sées, membres de l’équipe péda­­go­­
gique défi­­nie à l’article D. 321-14 du Code de l’édu­­ca­­tion) ;
•• éven­­tuel­­le­­ment de repré­­sen­­tants de l’ins­­pec­­tion (conseillers péda­­go­­giques).
D’autres membres, avec voix consul­­ta­­tive peuvent assis­­ter au conseil en fonction
de l’ordre du jour : char­­gés des acti­­vi­­tés spor­­tives et cultu­­relles, assis­­tants sociaux,
ATSEM…

3.3 Quand a-­t-il lieu ?


Il se réunit sous la pré­­si­­dence du direc­­teur, au moins une fois par tri­­mestre, en
dehors de l’horaire d’ensei­­gne­­ment et chaque fois que le direc­­teur le juge utile ou
que la moi­­tié de ses membres en fait la demande. Le relevé de conclu­­sions est consi­­
gné dans un registre et une copie est adres­­sée à l’IEN.

4 Le conseil école-collège
4.1 Qu’est-ce que c’est ?
Le conseil école-collège contribue à améliorer la continuité pédagogique et éduca-
tive entre l’école et le collège.
Le passage de l’école au collège est un moment clé de la scolarité. Avec la mise en
œuvre du socle commun de connaissances, de compétences et de culture, un
continuum, de l’école au collège, est renforcé pour tous les élèves de six à seize ans.
Des concertations et des formations communes sont organisées entre les ensei-
gnants de l’école et du collège. Elles visent à préciser la progression des exigences
méthodologiques et à harmoniser les pratiques d’évaluation.
Renforcer l’accueil, personnaliser l’accompagnement des élèves et assurer la
continuité pédagogique, aident les élèves à s’adapter au changement.
Enfin, ce conseil a pour objectif de favoriser la concertation et le travail en équipe
des professeurs des écoles et des professeurs de collège, suite à la nouvelle organisa-
tion des cycles. En effet, le cycle 3 « de consolidation » comprend : le CM1, le CM2
et la 6e. Il est donc primordial que les enseignants travaillent en étroite collaboration.

4.2 Qui y participe ?


Le conseil école-collège comprend :
•• le principal du collège ou son adjoint ;
•• l’IEN chargé de la circonscription du premier degré ou son représentant ;
•• des personnels désignés par le principal du collège sur proposition du conseil péda-
gogique du collège ;
•• des membres du conseil des maîtres de chacune des écoles du secteur de recrute-
ment du collège.

278
Chapitre 21 • Le rôle des dif­­fé­­rents conseils Système éducatif

Le conseil école-collège est présidé conjointement par le principal du collège ou


son adjoint et par l’inspecteur de l’Éducation nationale chargé de la circonscrip-
tion du premier degré ou son représentant.

4.3 Quand a-t-il lieu ?


Il se réunit au moins deux fois par an et établit son programme d’actions pour
l’année scolaire suivante ainsi qu’un bilan de ses réalisations.
Ce programme d’actions est soumis à l’accord du conseil d’administration du col-
lège et du conseil d’école de chaque école concernée. Le bilan des réalisations est
présenté aux mêmes instances. Le programme d’actions et le bilan sont transmis à
l’IA-DASEN.

... Syn­­t hèse ...

L’essen­­tiel à rete­­nir

Système éducatif
Le conseil d’école est un moment pri­­vi­­lé­­gié de lien entre les acteurs de la communauté édu­­ca­­
tive d’une école. Il a un rôle à la fois essen­­tiel (adopte le pro­­jet d’école, éta­­blit l’orga­­ni­­sa­­tion de
la semaine sco­­laire, vote le règle­­ment inté­­rieur, donne son accord pour l’orga­­ni­­sa­­tion d’acti­­vi­­tés
complé­­men­­taires) et consul­­ta­­tif dans tout ce qui concerne le fonc­­tion­­ne­­ment de l’école. Grâce à
lui, les parents d’élèves, par le biais des délé­­gués sont infor­­més des déci­­sions prises.
Le conseil des maîtres de cycle est un moment pri­­vi­­lé­­gié de lien et d’échanges entre les acteurs
de l’équipe péda­­go­­gique de cycle d’une école. Il a un rôle de concer­­ta­­tion (projets de cycles, élèves
en dif­­fi­­culté) et aussi de pro­­po­­si­­tions (pas­­sage dans la classe supérieure ou non).
Tout comme le conseil des maîtres de cycle, le conseil des maîtres a un rôle de con­certation entre
tous les membres de l’équipe péda­­go­­gique (règle­­ment inté­­rieur, pro­­jets, vie de l’école) et de pro­­
po­­si­­tions (orga­­ni­­sa­­tion du ser­­vice, gestion des pro­­blèmes sur­­ve­­nus dans l’école…).

Les mots-­clefs
•• Pro­­jet d’école •• Pro­­gram­­ma­­tions
•• Semaine sco­­laire •• Orga­­ni­­sa­­tion du ser­­vice
•• Règle­­ment inté­­rieur •• Vie de l’école
•• Fonc­­tion­­ne­­ment de l’école •• Cycles et pro­­jet de cycle
•• Acti­­vi­­tés sco­­laires et périscolaires •• Conseil d’école
•• Parents d’élèves •• Conseil des maîtres de cycle
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•• Équipe péda­­go­­gique •• Conseil des maîtres


•• Pas­­sage ou main­­tien •• Conseil école-collège
•• Pro­­gres­­sions

Les textes de réfé­­rence


•• Loi Décret n° 90-788 du 6 sep­­tembre 1990 → orga­­ni­­sa­­tion et fonctionnement des écoles mater­­
nelles et élé­­men­­taires (ver­­sion conso­­li­­dée au 21 mai 2009).
•• Code de l’édu­­ca­­tion articles D111-1 à D111-15 → Sur l’orga­­ni­­sa­­tion de la semaine sco­­laire et
les déro­­ga­­tions.
•• B.O. spé­­cial N° 9 du 3 octobre 1991 → attri­­bu­­tions des conseils d’école, de cycle, des maîtres.
... / ...

279
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

(suite)

•• Code de l’édu­­ca­­tion, art. D. 321-15 → mis­­sions, compo­­si­­tion struc­­tu­­relle, orga­­ni­­sa­­tion et fonc­­


tion­­ne­­ment des conseils des maîtres de cycle des écoles mater­­nelles et élé­­men­­taires (en vigueur
depuis le 24 mai 2006).
•• Code de l’édu­­ca­­tion – art. D321-14 (V) et Code de l’édu­­ca­­tion – art. D411-7 (V) → sur le conseil
des maîtres de cycle.
•• Décret du 24 juillet 2013 → composition et modalités de fonctionnement du conseil école-collège.
•• BO n° 28 du 10 juillet 2014 → règlement type départemental et surveillance des élèves.
•• Décret n° 2018-119 du 20 février 2018 → dispositions relatives au redoublement

280
Chapitre 22 • Le pro­­jet d’école Système éducatif

22 Le pro­­jet d’école
Plan du chapitre
1. Géné­­ra­­li­­tés sur le pro­­jet d’école 281
2. Quel est l’objec­­tif prin­­ci­­pal du projet d’école ? 283
3. Le pro­­jet d’école mode d’emploi 283

1 Géné­­ra­­li­­tés sur le pro­­jet d’école


Depuis la loi de pro­­gram­­ma­­tion et d’orien­­ta­­tion pour l’école du 23 avril 2005, qui
reprend la loi d’orien­­ta­­tion du 10 juillet 1989, chaque école a l’obli­­ga­­tion d’éla­­bo­­
rer un pro­­jet d’école.

Système éducatif
Extraits
« Dans chaque école […], un pro­­jet d’école est éla­­boré avec les repré­­sen­­tants de la
commu­­nauté édu­­ca­­tive. Le pro­­jet est adopté, pour une durée comprise entre 3 et 5
ans, par le conseil d’école ou le conseil d’admi­­nis­­tra­­tion, sur pro­­po­­si­­tion de l’équipe
péda­­go­­gique de l’école […] pour ce qui concerne sa par­­tie péda­­go­­gique. […]
Le pro­­jet d’école […] défi­­nit les moda­­li­­tés par­­ti­­cu­­lières de la mise en œuvre des
objec­­tifs et des pro­­grammes natio­­naux et pré­­cise les acti­­vi­­tés sco­­laires et péri­­sco­­
laires qui y concourent. […]
Le pro­­jet d’école pré­­cise les voies et moyens qui sont mis en œuvre pour assu­­rer
la réus­­site de tous les élèves et pour asso­­cier les parents à cette fin. »

Ce pro­­jet doit s’ins­­crire en cohé­­rence avec les priori­­tés aca­­dé­­miques rete­­nues par
le Rec­­teur et relayées dans chaque dépar­­te­­ment par l’IA-DASEN.
Une fois le pro­­jet d’école éla­­boré, il revient aux équipes péda­­go­­giques de l’actua­­li­­ser
régulièrement en tenant compte des direc­­tives aca­­dé­­miques.
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Nous présentons page suivante des extraits du projet d’école 2017-2020 (école
primaire Sous-Alery, académie de Grenoble : [ac-grenoble.fr/ecole/elementaire.
cran-gevrier]).

281
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

282
Chapitre 22 • Le pro­­jet d’école Système éducatif

2 Quel est l’objec­­tif prin­­ci­­pal du projet d’école ?


Le pro­­jet d’école est un outil de tra­­vail fon­­da­­men­­tal des­­tiné à assu­­rer la cohé­­rence des
actions conduites à l’école. Il doit avant tout per­­mettre la réus­­site de tous les élèves
au regard du socle commun. Nous nous situons ici dans une logique de résul­­tat. Un
tel projet :
•• vise à la réus­­site de tous les élèves en s’appuyant sur les différents dispositifs existants
(PPS, … ) ;
•• orga­­nise et modi­­fie le contexte d’appren­­tis­­sage, la péda­­go­­gie étant une réponse
aux besoins des élèves (éva­­lua­­tions diag­­nos­­tiques, modes d’appren­­tis­­sages, orga­
­ni­­sa­­tion des classes, emplois du temps, décloisonnement, dif­­fé­­ren­­cia­­tion, sou-
tien…) ;
•• asso­­ cie les parents (idée de commu­­nauté édu­­ca­­tive).
L’éva­­lua­­tion du pro­­jet se situe au niveau de la per­­ti­­nence et de l’effi­­ca­­cité des actions
et des dis­­po­­si­­tifs péda­­go­­giques.
Il est à noter que les sor­­ties sco­­laires doivent être pré­­vues dans le pro­­jet d’école et

Système éducatif
faire partie inté­­grante des dis­­po­­si­­tifs péda­­go­­giques.

3 Le pro­­jet d’école mode d’emploi


Qui l’éla­­bore ?
Le conseil des maîtres dans un tra­­vail d’équipe.
Qui le valide ?
En interne : le conseil d’école.
En externe : l’équipe de cir­­conscrip­­tion (IEN).
Qui l’accom­­pagne ?
L’équipe de cir­­conscrip­­tion (conseiller péda­­go­­gique, IEN).
Quand ?
Un calen­­drier des actions doit être fixé.
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Comment ?
Conce­­voir un pro­­jet d’école signi­­fie ana­­ly­­ser, iden­­ti­­fier un manque, un besoin, un
décalage des élèves par rap­­port aux objec­­tifs natio­­naux fixés par le socle commun
et les programmes. Il est impor­­tant de construire le pro­­jet d’école, en pre­­nant en
compte les compé­­tences des élèves, leurs connaissances et leurs moti­­vations. C’est
pour­­quoi le pro­­jet d’école veillera à ce que les objec­­tifs de tra­­vail et les acti­­vi­­tés
des élèves soient clai­­re­­ment expli­­ci­­tés par rap­­port aux fina­­li­­tés attendues, tout en
pré­­voyant des outils de ges­­tion et d’éva­­lua­­tion au cours des dif­­fé­­rentes étapes de
sa mise en œuvre.
L’obli­­ga­­tion de réus­­site faite à l’école conduit, non seule­­ment à une réflexion
in­dividuelle sur les moyens à mettre en œuvre dans la classe, mais aussi à une

283
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

réflexion approfondie de l’équipe ensei­­gnante pour trou­­ver des réponses effi-


caces :
•• avec les parents, tis­­ser des liens de dia­­logue et d’expli­­ci­­ta­­tion pour favoriser la
co-éducation (pour aller plus loin, lire l’interview de Jean-Paul Payet : « Réinterro-
ger la relation avec les parents » sur le site cafepedagogique.net) ;
•• dans l’école et autour de l’école, déve­­lop­­per le par­­te­­na­­riat. Le pro­­jet d’école est bien
un moyen d’expli­­quer l’école aux parents pour mieux les asso­­cier à la réus­­site de
leur enfant. Il favo­­rise le tra­­vail en par­­te­­na­­riat et l’ouver­­ture de l’école sur la société
et en cela par­­ti­­cipe à l’édu­­ca­­tion à la citoyen­­neté.

La concep­­tion d’un pro­­jet d’école suit la métho­­do­­logie adop­­tée pour la con­ception


de tout pro­­jet :

1 2
Analyse de la situation Rédaction du projet

• À partir des élèves : quels besoins ? • Définir les objectifs ; en vérifier la


• À partir des indicateurs nationaux : cohérence avec les directives.
quels écarts ? • Définir les indicateurs permettant
• Au regard des programmes et du d’évaluer les résultats attendus.
socle : quels objectifs ? • Expliciter les démarches.
• En fonction des directives • Traduire les objectifs en actions.
nationales et académiques : quelles • Définir un cahier des charges :
priorités pour l’école ? étapes (activités), consignes,
• Au regard des projets déjà menés : contraintes.
quelle continuité ? • Définir les modalités d’évaluation.
• Au regard des moyens existants : • Validation par l’autorité
quels moyens ? quels partenaires ? hiérarchique (IEN).

4 3
Fin du projet Régulations possibles

• Évaluation finale du projet. • Faire un bilan régulier (annuel).


• Communication des résultats au • Ajustements si nécessaire dans les
sein de la communauté éducative. différentes actions : actualisation du
• Au regard des moyens existants : tableau des indicateurs ; élaboration
quels moyens ? quels partenaires ? des priorités retenues pour l’année
• Vers un nouveau projet ? suivante.

Les étapes pour éla­­bo­­rer le pro­­jet d’école, d’après Bordallo (Isabelle), •


Ginestet (Jean-­Paul), Pour une péda­­go­­gie de pro­­jet, Hachette Édu­­ca­­tion, Paris, 1993

284
Chapitre 22 • Le pro­­jet d’école Système éducatif

Défi­­n i­­t ion


Un indi­­ca­­teur est défini comme une donnée objec­­tive décri­­vant une situa­­tion et
permettant de l’appré­­cier. Il doit permettre d’effec­­tuer des compa­­rai­­sons dans le
temps et donc de mesurer des écarts. Un indi­­ca­­teur est une don­­née sur laquelle
on décide d’agir.
Exemples d’indi­­ca­­teurs :
••Résul­­tats aux éva­­lua­­tions locales ou nationales comme les évaluations CP et 6 ;
e

••Signa­­le­­ment RASED et sai­­sine CDA (Commission des droits et de l’autonomie) ;

••Retards sco­­laires…

... Syn­­t hèse ...

L’essen­­tiel à rete­­nir

Système éducatif
Le pro­­jet d’école est un lien indis­­pen­­sable pour la cohérence des actions menées dans une école. Il
per­­met d’éta­­blir un constat, sorte d’état des lieux, qui débouche sur des actions menées en regard
des pro­­blèmes sou­­le­­vés. Tous les par­­te­­naires de l’école peuvent être ame­­nés à inter­­ve­­nir dans la
réflexion en amont du pro­­jet. Néan­­moins, l’équipe ensei­­gnante reste garante des déci­­sions qui
seront prises, en accord avec les pro­­grammes en vigueur et les priori­­tés natio­­nales et sous cou­­vert
de liberté péda­­go­­gique.

Les mots-­clefs
•• Conseil d’école •• Indi­­ca­­teur
•• Commu­­nauté édu­­ca­­tive •• Acti­­vi­­tés sco­­laires et périscolaires
•• Règle­­ment inté­­rieur •• Parents d’élèves

Les textes de réfé­­rence


•• Décret n° 90-788 du 6 sep­­tembre 1990 → Orga­­ni­­sa­­tion et au fonc­­tion­­ne­­ment des écoles mater­­
nelles et élé­­men­­taires.
•• Cir­­cu­­laire n° 90-039 du 15 février 1990 inti­­tu­­lée « Le pro­­jet d’école ».
•• Cir­­cu­­laire n° 2007-022 du 22 jan­­vier 2007 → dimen­­sions artistiques et culturelles des pro­­jets
d’école et d’éta­­blis­­se­­ment.
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•• Décret n° 2008-463 du 15 mai 2008 → Orga­­ni­­sa­­tion et fonc­­tion­­ne­­ment des écoles mater­­nelles et


élé­­men­­taires.
•• Décret n° 2017-444 du 29 mars 2017 relatif aux obligations de service et aux missions des person-
nels enseignants du premier degré.
•• Note de service n° 2019-087 du 28 mai 2019 → Circulaire de rentrée 2019 - Les priorités pour
l’école primaire.

285
Cours et méthodes Le pro­­jet d’école

Lien avec le réfé­­ren­­tiel de compé­­tences du pro­­fes­­seur :

4. Prendre en compte la diver­­sité des élèves


•• Adap­­ter son ensei­­gne­­ment et son action édu­­ca­­tive à la diver­­sité des élèves.
•• Tra­­vailler avec les per­­sonnes res­­sources en vue de la mise en œuvre du « pro­­jet per­­son­­na­­lisé
de sco­­la­­ri­­sa­­tion » des élèves en situa­­tion de han­­di­­cap.
•• Déce­­ler les signes du décro­­chage sco­­laire afin de pré­­ve­­nir les situa­­tions dif­­fi­­ciles.

5. Agir en édu­­ca­­teur res­­pon­­sable et selon des prin­­cipes éthiques


•• Accor­­der à tous les élèves l’atten­­tion et l’accom­­pa­­gne­­ment appro­­priés.
•• Évi­­ter toute forme de déva­­lo­­ri­­sa­­tion à l’égard des élèves, des parents, des pairs et de tout
membre de la commu­­nauté édu­­ca­­tive.
•• Appor­­ter sa contri­­bu­­tion à la mise en œuvre des édu­­ca­­tions trans­­ver­­sales, notam­­ment l’édu­­
ca­­tion à la santé, l’édu­­ca­­tion à la citoyen­­neté, l’édu­­ca­­tion au déve­­lop­­pe­­ment durable et l’édu­­
ca­­tion artistique et cultu­­relle.
•• Se mobi­­li­­ser et mobi­­li­­ser les élèves contre les sté­­réo­­types et les dis­­cri­­mi­­na­­tions de tout
ordre, pro­­mou­­voir l’éga­­lité entre les filles et les gar­­çons, les femmes et les hommes.
•• Contri­­buer à assu­­rer le bien-­être, la sécu­­rité et la sûreté des élèves, à pré­­ve­­nir et à gérer
les vio­­lences sco­­laires, à iden­­ti­­fier toute forme d’exclu­­sion ou de dis­­cri­­mi­­na­­tion, ainsi que
tout signe pou­­vant tra­­duire des situa­­tions de grande dif­­fi­­culté sociale ou de maltraitance.
•• Contri­­buer à iden­­ti­­fier tout signe de compor­­te­­ment à risque et contri­­buer à sa réso­­lu­­tion.
•• Res­­pec­­ter et faire res­­pec­­ter le règle­­ment inté­­rieur et les chartes d’usage.
•• Res­­pec­­ter la confi­­den­­tia­­lité des infor­­ma­­tions indi­­vi­­duelles concer­­nant les élèves et leurs
familles

286
Cours et méthodes Le pro­­jet d’école

Sous-partie 3.3
L’ensei­­gnant, au ser­­vice
de la réus­­site de tous
les élèves

23. Le pro­­fes­­seur des écoles : un ensei­­gnant poly­­valent 288


24. Agir sur le climat scolaire 293
25. Ensei­­gner, apprendre, éva­­luer 301

287
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

23 Le pro­­fes­­seur des écoles :


un ensei­­gnant poly­­valent

Plan du chapitre
1. L’ensei­­gnant à l’école pri­­maire 288
2. L’année et la semaine sco­­laire en un coup d’œil 290

1 L’ensei­­gnant à l’école pri­­maire


Le corps des pro­­fes­­seurs des écoles a pro­­gres­­si­­ve­­ment rem­­placé, depuis 1990, celui
des ins­­ti­­tu­­teurs. On comp­­tait 381 150 ensei­­gnants dans le 1er degré dont 334 700
dans le public à la rentrée 2017 (source : L’Éducation nationale en chiffres, éd. 2018 ;
education.gouv.fr/cid57111/l-education-nationale-en-chiffres.html).
Le pro­­fes­­seur des écoles assure un ser­­vice de 24 heures par semaine en ­présentiel
auxquelles il faut rajouter 108 heures annualisées. En maître polyvalent, il est capable
d’ensei­­gner l’ensemble des dis­­ci­­plines dis­­pen­­sées dans tous les cycles de l’école
primaire, de la mater­­nelle au CM2, avec des enfants de 2 à 11 ans. Il est recruté par
concours, le CRPE (Concours de recru­­te­­ment de pro­­fes­­seurs des écoles).
La poly­valence de l’ensei­­gnant du pre­­mier degré est réaf­­fir­­mée dans le réfé­­ren­­tiel
des compé­­tences pro­­fes­­sion­­nelles des métiers du pro­­fes­­so­­rat et de l’édu­­ca­­tion.

« […] La maî­­trise des savoirs ensei­­gnés et une solide culture géné­­rale sont la condi­­
tion nécessaire de l’ensei­­gne­­ment. Elles per­­mettent aux pro­­fes­­seurs des écoles d’exer­­
cer la polyvalence propre à leur métier et à tous les pro­­fes­­seurs d’avoir une vision
glo­­bale des apprentissages, en favo­­ri­­sant la cohé­­rence, la conver­­gence et la conti­­nuité
des en­seignements… »

Il doit être capable de « tirer parti de sa poly­valence pour favo­­ri­­ser les conti­­nui­­tés
entre les domaines d’acti­­vi­­tés à l’école mater­­nelle et assu­­rer la cohé­­sion du par­­
cours d’appren­­tis­­sage à l’école élé­­men­­taire. »
C’est donc toute l’orga­­ni­­sa­­tion de l’école pri­­maire qui est fon­­dée sur ce prin­­cipe.
Pour l’ins­­pec­­tion géné­­rale (La Poly­valence des maîtres à l’école élé­­men­­taire, rap­­port
IGEN 1996), le terme « poly­valence » est uti­­lisé pour carac­­té­­ri­­ser :
•• d’une part, une posi­­tion pro­­fes­­sion­­nelle : le maître poly­­valent chargé de tous les en­sei-
gnements (par oppo­­si­­tion au pro­­fes­­seur du second degré spé­­cia­­liste de sa discipline) ;
•• d’autre part, des exi­­gences spé­­ci­­fiques à l’école pri­­maire : la poly­valence vraie n’est pas
seule­­ment l’ensei­­gne­­ment de conte­­nus dis­­ci­­pli­­naires jux­­ta­­po­­sés, mais l’apti­­tude à
créer de la cohé­­rence et du sens aux appren­­tis­­sages au tra­­vers des­­quels les élèves
construisent leurs savoirs.
288
Chapitre 23 • Le pro­­fes­­seur des écoles : un ensei­­gnant poly­­valent Système éducatif

Hor­­mis le réfé­­ren­­tiel, l’ensei­­gnant a quatre grandes mis­­sions défi­­nies par le minis­­


tère de l’Édu­­ca­­tion natio­­nale :
•• ensei­­gner l’ensemble des dis­­ci­­plines dis­­pen­­sées à l’école pri­­maire. Il enseigne le
français, les mathéma­­ tiques, l’histoire-­ géographie, l’enseignement moral et
civique, les sciences phy­­siques et la tech­­no­­logie, la bio­­logie, la géo­­logie , les langues
vivantes, les arts plastiques, la musique, l’éducation physique et sportive, et la maî-
trise des outils numériques.. Il peut être assisté d’inter­­ve­­nants pour les langues
vivantes, les arts plas­­tiques, la musique et l’édu­­ca­­tion phy­­sique et spor­­tive ;
•• don­­ner la priorité à l’appren­­tis­­sage de la maî­­trise de la langue par les élèves. La
maî­­trise de l’oral en classe mater­­nelle doit ouvrir sur la maî­­trise de l’écrit à l’école
élé­­men­­taire ;
•• gérer la diver­­sité des élèves ;
•• exer­­cer la res­­pon­­sa­­bi­­lité édu­­ca­­tive et l’éthique pro­­fes­­sion­­nelle.
L’acquisition des savoirs fondamentaux par tous les élèves est une priorité nationale
rappelée dans la circulaire de rentrée 2019.
Les ensei­­gnants peuvent se spé­­cia­­li­­ser en réponse aux besoins édu­­ca­­tifs par­­ti­­cu­­liers
de certains élèves (grande dif­­fi­­culté, han­­di­­cap, etc.). Ils relèvent alors du RASED

Système éducatif
(Réseau d’Aides Spécialisées aux Enfants en Difficulté).
Si plus de quatre enseignants sur cinq exercent leur activité dans les classes de l’en-
seignement primaire, 7,4 % sont affectés au remplacement, 3,3 % à la scolarisation
des élèves malades ou handicapés, 3,5 % aux difficultés scolaires et à l’intégration des
primo-arrivants, 6,5 % sont rémunérés à des titres divers, dont l’encadrement péda-
gogique. 14,0 % d’entre eux assurent des fonctions de direction et sont totalement
ou partiellement déchargés de classe.

FOCUS
La classe en école pri­­maire
Le terme de « classe », dans le pre­­mier degré, cor­­res­­pond nor­­ma­­le­­ment à un groupe d’élèves
sco­­la­­ri­­sés ensemble pen­­dant une année sco­­laire. Dans l’ensei­­gne­­ment élé­­men­­taire, la classe
s’iden­­ti­­f ie sou­­vent au « cours » (cours pré­­pa­­ra­­toire, cours élé­­men­­taire 1re ou 2e année, cours
moyen 1re ou 2e année) ; ces classes peuvent être appe­­lées « classes à cours unique ». Tou­­te­­fois,
dans cer­­taines écoles, les effec­­tifs sont tels que des élèves de niveaux dif­­fé­­rents sont regrou­­pés
dans une même classe ; on a alors une « classe multi-­niveaux ». Dans les zones rurales notam­­
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ment, cer­­taines écoles ne comportent qu’une seule classe, regrou­­pant aussi plu­­sieurs niveaux ;
on parle alors de « classe unique ».
Les unités d’inclusion scolaires (ULIS) accueillent des élèves en situa­­tion de han­­di­­cap, et
pou­­vant tirer pro­­f it d’une sco­­la­­ri­­sa­­tion en milieu sco­­laire ordi­­naire. À la rentrée 2017, les ULIS
comptent 1 200 élèves de plus qu’à la rentrée 2016 (+ 2,4 %). 93,4 % des élèves bénéficiant de
ce dispositif relèvent du secteur public (source : RERS 2018).
Plus de 60 % des classes élé­­men­­taires publiques accueillent 24 élèves au moins contre près de
46 % des classes pré-élé­­men­­taires. Ces der­­nières sont effec­­ti­­ve­­ment plus char­­gées, avec 54 %
des classes à 25 élèves ou plus (source : RERS 2018).
Les classes de l’école primaire sont réparties sur les trois premiers des quatre cycles d’enseigne-
ment obligatoire (cf. les cycles scolaires).

289
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

2 L’année et la semaine sco­­laire en un coup d’œil


L’organisation du temps scolaire a été largement remaniée avec la Refondation de
l’École. Cela concerne l’année scolaire et la semaine scolaire mais également le ser-
vice de l’enseignant.
Le temps scolaire en un coup d’oeil
19
20 20
L’annéescolaire
L’année scolaire en primaire 2015-2016
20
août sept
août
30
31 Pré-rentrée des enseignants sept
2
1er Rentrée scolaire des élèves
vendredi
lundi lundi
mardi

38 semaines
semainesréparties
répartiesen
en55périodes
périodesde
detravail
travail
180 jours
joursde
declasse
classedans
dansl’année
l’année
4 périodes de vacances (idéalement toutes les 7 semaines de classe)
2 semaines : vacances de Toussaint,
Toussaint ,de
deNoël,
Noël,d’hiver,
d’Hiver,de
deprintemps
printemps

juillet
juillet
4
5 Vacances d’été jusqu’au lundi 4 septembre
samedi
mardi

La semaine scolaire

4,5 jours de classe dans la semaine pour tous les élèves,


incluant le mercredi matin
24 heures d’enseignement
+ activités pédagogiques complémentaires (APC)
assurées par l’enseignant (aide aux leçons, soutien aux élèves en difficulté, ...)
+ nouvelles activités périscolaires (NAP) , dans le cadre d’un projet
éducatif territorial (PEDT) via les Accueil de Loisirs Associés à l’Ecole (ALAE)

Le service de l’ enseignant

24 heures de service par semaine


(en présence des enfants)
+108 heures annualisées :
60 heures - Activités pédagogiques :
- 36 heures d’APC (2 heures / semaine env. selon l’organisation de l’école)
- 24 heures de travail pédagogique dans le cadre du projet d’école
24 heures - Travail en équipe pédagogique & Relations avec les parents
18 heures - Animation et formation pédagogiques
6 heures - Participation aux conseils d’école

290
Chapitre 23 • Le pro­­fes­­seur des écoles : un ensei­­gnant poly­­valent Système éducatif

La réforme des rythmes scolaires initiée à partir de 2013 visait à mieux répartir les
heures de classe sur la semaine, à alléger la journée de classe et à programmer les
enseignements à des moments où la faculté de concentration des élèves est la plus
grande. Des activités périscolaires ont été mises en place grâce à la mobilisation des
élus locaux et la mise en place des projets éducatifs territoriaux (PEDT).
Assouplissement des rythmes scolaires : depuis la rentrée 2017, l’organisation de la
semaine scolaire sur 4 jours (8 demi-journées) dans les écoles est rendue possible
par dérogation au cadre général de 4,5 jours. L’introduction de cette nouvelle déro-
gation donne davantage de souplesse aux municipalités afin de répondre le mieux
possible aux réalités locales, dans le souci constant de l’intérêt des élèves. À la rentrée
2018, près de 87 % des communes avaient choisi la semaine de 4 jours.
En ce qui concerne la mise en œuvre de l’obli­­ga­­tion de sur­­veillance, de l’obli­­ga­­tion
de signa­­le­­ment et des dif­­fé­­rentes res­­pon­­sa­­bi­­li­­tés dans la pra­­tique quo­­ti­­dienne de
la classe nous vous ren­­voyons à la partie 3.1, chapitre 16 à la sec­­tion qui traite des
droits et devoirs de l’ensei­­gnant.

FOCUS

Système éducatif
Les personnels de l’éducation nationale
1 - Répartition des effectifs des personnels de l’Éducation nationale, en septembre 2017
Type de personnel Effectifs
Enseignement scolaire du premier degré public 334 709
Enseignement du premier degré privé 46 444
Enseignement scolaire du second degré public 402 288
Enseignement du second degré privé 97 975
Total enseignants 898 202
Personnel administratif, technique, d’encadrement et de surveillance1 115 438
Aides-éducateurs et assistants d’éducation 115 562
Total 1 132 719
1
 on compris les personnels rémunérés sur le chapitre « Formations supérieures et recherche universitaire », et
N
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ceux exerçant en administration centrale et rémunérés au titre de l’Enseignement supérieur.


Champ : France métropolitaine + DOM
Source : MENE-DEPP – L’état de l’école 2017.

291
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

(suite)

2 - Les enseignants du premier degré


En France, si plus de 1,1 million de personnes sont en activité dans les secteurs public et privé
au titre du ministère de l’Éducation nationale, 77,8 % de ces agents ont pour mission l’en-
seignement d’élèves. 33 % d’entre eux enseignent dans le premier degré ; parmi eux, 23,9 %
enseignent en classe de pré-élémentaire, 44,7 % en classe élémentaire et 12,8 % sont directeurs
d’école. Ils ont désormais le statut de professeurs des écoles (à plus de 98 %).

3 - Répartition selon l’âge et le sexe : quelques données :


Les enseignants du premier degré sont plus jeunes (41,8 ans en moyenne dans le public et
44,3 ans dans le privé) que ceux qui exercent dans le second degré (43,6 ans et 46,5 ans)
La part des femmes est également beaucoup plus importante dans le premier degré et la
féminisation d’autant plus prononcée que la population enseignante est jeune (84,2 % de
femmes en moyenne dans le public et 96,6 % dans le privé).
Source : RERS 2018 [education.gouv.fr/cid57096/reperes-et-references-statistiques.html].

292
Chapitre 24 • Agir sur le climat scolaire Système éducatif

24 Agir sur le climat scolaire


Plan du chapitre
1. Cadrage légal 293
2. La pré­­ven­­tion et la lutte contre les vio­­lences
en milieu sco­­laire 298
3. Quelques don­­nées scien­­ti­­fiques 299

La loi du 8 juillet 2013 fait une place importante au climat scolaire avec l’objec-
tif d’« améliorer le climat scolaire pour refonder une école sereine et citoyenne en
redynamisant la vie scolaire et en prévenant et en traitant les problèmes de violence
et d’insécurité ». L’idée est d’accorder une importance majeure à la vigilance afin de
prévenir, anticiper tout ce qui peut créer des tensions dans les écoles.

Système éducatif
Que ce soit au sein de l’école ou de l’espace classe, l’enseignant doit se préoccuper
aussi bien des incidents les plus graves que des microviolences répétées et accumu-
lées qui dégradent progressivement et durablement le climat scolaire.
La circulaire de rentrée 2019 rappelle qu’il est primordial de développer la sécurité
affective à l’école maternelle, de respecter autrui et de cultiver le plaisir d’être ensemble.

stratégie d’équipe

qualité de vie à l’école


justice scolaire

CLIMAT
SCOLAIRE
pratiques partenariales pédagogie et coopération

prévention des violences


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coéducation et du harcèlement

Nous abordons dans ce chapitre quelques aspects de la question : tout d’abord sous
l’angle du cadre légal, puis sous l’angle des recherches théoriques.

1 Cadrage légal
La prévention et la lutte contre la violence scolaire ont fait l’objet de différents textes
officiels qu’il est nécessaire de connaître même si la plupart d’entre eux concernent plus
spécifiquement le second degré, comme la circulaire du 11 juillet 2000 où est précisée
l’organisation des procédures disciplinaires dans les EPLE, fixées sur le plan national.
293
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

Des fiches outils concernant les sanctions disciplinaires sont disponibles sur le site
eduscol : [eduscol.education.fr/cid86010/fiches-ressources-sur-les-sanctions-disci-
plinaires.html].
Lieu d’enseignement et d’apprentissage, l’école est aussi un lieu de vie dans lequel
chaque élève doit se sentir en confiance. L’action sur le climat scolaire est détermi-
nante pour la réussite scolaire et le bien-être des élèves. La lutte contre le harcèlement
à l’école doit rester constante, de même que la prévention et la gestion des crises et de
toutes les formes de violence.

1.1 Les règles de vie et le règlement intérieur de l’école


Définir les règles de vie et le règlement est une condition importante de l’amélio-
ration du climat scolaire. Leur élaboration doit suivre les éléments du « Règlement
type départemental des écoles maternelles et élémentaires publiques ». Celui-ci
précise le cadrage et les modalités de fonctionnement des écoles publiques à défi-
nir dans un département dans le cadre des dispositions législatives et réglementaires
de l’enseignement pré-élémentaire et élémentaire ; il fournit un cadre et des orienta-
tions pour la rédaction du règlement intérieur de chaque école. Il a fait l’objet d’une
remise à plat au travers de circulaire n° 2014-088 du 9 juillet 2014 : [education.gouv.
fr/pid25535/bulletin_officiel.html?cid_bo=81107].

a. Les règles de vie à l’école


Dès l’école maternelle, l’enfant s’approprie les règles du « vivre ensemble », la com-
préhension des attentes de l’école. Ces règles sont explicitées dans le cadre du projet
de classe. L’enfant apprend progressivement le sens et les conséquences de ses com-
portements, ses droits et obligations, la progressivité de leur application, leur impor-
tance dans le cadre scolaire et plus largement, dans les relations sociales.
•• Diverses formes d’encouragement sont prévues dans le règlement intérieur de
l’école, pour favoriser les comportements positifs.
•• À l’inverse, les comportements qui troublent l’activité scolaire, les manquements
au règlement intérieur de l’école, et en particulier toute atteinte à l’intégrité physique
ou morale des autres élèves ou des enseignants, donnent lieu à des réprimandes, qui
sont portées immédiatement à la connaissance des représentants légaux de l’enfant.
Ces réprimandes sont prévues dans le règlement intérieur de l’école.

!
On veillera à ce qu’un élève ne soit pas privé de la totalité de la récréation à titre de punition.
Ceci n’est pas éducatif et c’est totalement proscrit par les textes officiels.

•• Lorsque le comportement d’un élève perturbe gravement et de façon durable le


fonctionnement de la classe malgré la concertation engagée avec les responsables
légaux, sa situation doit être soumise à l’examen de l’équipe éducative. Le psycho-
logue scolaire et le médecin de l’Éducation nationale doivent être associés à l’évalua-
tion de la situation afin de définir les mesures appropriées : aide, conseils d’orientation
vers une structure de soin. Un soutien des parents peut être proposé le cas échéant.
•• Lorsqu’un enfant a un comportement momentanément difficile, des solutions
doivent être cherchées en priorité dans la classe, ou exceptionnellement et

294
Chapitre 24 • Agir sur le climat scolaire Système éducatif

temporairement dans une ou plusieurs autres classes. En tout état de cause, l’élève
ne doit à aucun moment être laissé seul sans surveillance. Des modalités de prise en
charge de l’élève par les enseignants des réseaux d’aides spécialisées aux élèves en
difficulté (Rased), peuvent également être envisagées.
•• À l’école élémentaire, s’il apparaît que le comportement (fortement problématique)
d’un élève ne s’améliore pas malgré la conciliation et la mise en œuvre des mesures
décidées dans le cadre de l’équipe éducative, il peut être envisagé, à titre exception-
nel, que le directeur académique des services de l’Éducation nationale demande au
maire de procéder à la radiation de l’élève de l’école et à sa réinscription dans une
autre école de la même commune. Il s’agit là d’une mesure de protection de l’élève
qui s’inscrit dans un processus éducatif favorable à son parcours de scolarisation,
visant à permettre à l’élève de se réadapter rapidement au milieu scolaire et de
reconstruire une relation éducative positive.

b. Le règlement intérieur

Système éducatif
Le règlement intérieur de l’école précise les conditions dans lesquelles est assuré le
respect des droits et des obligations de chacun des membres de la communauté édu-
cative (article L. 401-2 du Code de l’éducation).

Il comporte les modalités de transmission des valeurs et des principes de la Répu-


blique (article L. 111-1-1 du Code de l’éducation), respecte la convention interna-
tionale des droits de l’enfant du 20 novembre 1989 et la déclaration des Droits de
l’Homme et du Citoyen de 1789. Il est recommandé de joindre la Charte de la laï-
cité à l’École (circulaire n° 2013-144 du 6 septembre 2013) au règlement intérieur.

Le règlement intérieur de l’école détermine les modalités d’application de l’obliga-


tion d’assiduité. Il précise, notamment, les conditions dans lesquelles les absences
des élèves sont signalées aux personnes responsables.
Le règlement intérieur de l’école précise :
•• les horaires de l’école ;
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•• les modalités d’information des parents et l’organisation du dialogue entre les


familles et l’équipe pédagogique ;
•• les règles d’hygiène et de sécurité ;
•• la liste des objets dangereux prohibés à l’intérieur de l’école, ainsi que des équipements
personnels dont l’utilisation est désormais interdite (utilisation du téléphone…) ;
•• les dispositions prises pour prévenir le harcèlement entre élèves.
Le règlement intérieur de l’école comporte également un chapitre consacré à la dis-
cipline des élèves qui indique des réprimandes et des punitions de nature différente
en fonction de l’âge de l’élève, ainsi que des mesures positives d’encouragement.
Le recours à ces mesures doit toujours avoir une visée éducative, ce qui suppose une
adaptation à chaque situation.

295
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

1.2 Puni­­tions et sanc­­tions


Voici quelques prin­­cipes du droit en matière de sanc­­tion :
•• Prin­­cipe de la léga­­lité des sanc­­tions et des pro­­cé­­dures ;
•• Prin­­cipe du contra­­dic­­toire ;
•• Prin­­cipe de la pro­­por­­tion­­na­­lité de la sanc­­tion ;
•• Prin­­cipe de l’indi­­vi­­dua­­li­­sa­­tion des sanc­­tions.
Tous ces principes sont réaffirmés dans la circulaire n° 2014-059 du 27-5-2014 : appli-
cation de la règle, mesures de prévention et sanctions (concerne le second degré).

!
Atten­­tion à la lec­­ture « offi­­cielle » de ces termes qui paraît para­­doxale en regard de la
littérature scien­­ti­­fique notam­­ment dans le champ des Sciences de l’édu­­ca­­tion.

a. Les puni­­tions sco­­laires


La puni­­tion sco­­laire est une puni­­tion exer­­cée sur l’élève dans le but de réduire, voire
de sup­­pri­­mer, le compor­­te­­ment jugé comme néfaste. Elle a en géné­­ral un carac­­tère
infor­­mel et, en théo­­rie du moins, un carac­­tère édu­­ca­­tif.

Exemple
Exemples de puni­­tions pour le second degré
L’ins­­crip­­tion sur le car­­net de cor­­res­­pon­­dance, l’excuse orale ou écrite, le devoir supplémen-
taire assorti ou non d’une rete­­nue, l’exclu­­sion ponc­­tuelle d’un cours.

Il est à pré­­ci­­ser que l’exclu­­sion ponc­­tuelle doit s’accom­­pa­­gner d’une prise en charge
de l’élève dans le cadre d’un dis­­po­­si­­tif prévu à cet effet. Jus­­ti­­fiée par un man­­que­­ment
grave, elle doit demeu­­rer tout à fait excep­­tion­­nelle et don­­ner lieu sys­­té­­ma­­ti­­que­­ment à
une information écrite au conseiller prin­­ci­­pal d’édu­­ca­­tion et au chef d’éta­­blis­­se­­ment.
Toute rete­­nue doit faire l’objet d’une infor­­ma­­tion écrite au chef d’éta­­blis­­se­­ment et
les devoirs sup­­plé­­men­­taires effec­­tués dans l’éta­­blis­­se­­ment doivent être rédi­­gés sous
surveillance.
Il convient éga­­le­­ment de dis­­tin­­guer soi­­gneu­­se­­ment les puni­­tions rela­­tives au com­
portement des élèves, de l’éva­­lua­­tion de leur tra­­vail per­­son­­nel.
De plus, ce texte de 2000 pré­­cise qu’il n’est pas per­­mis de bais­­ser la note d’un devoir en
rai­­son du compor­­te­­ment d’un élève ou d’une absence injus­­ti­­fiée. Attention donc à ne pas
demander à un élève de copier 10 fois une règle sous prétexte qu’il a enfreint une règle.

b. Les sanc­­tions sco­­laires


Les sanc­­tions sont fixées dans le respect du prin­­cipe de léga­­lité et doivent figu­­rer
dans le règle­­ment inté­­rieur de l’éta­­blis­­se­­ment.
L’échelle des sanc­­tions est celle pré­­vue par la circulaire n° 2014-059 du 27-5-2014 :
•• Avertissement ;
•• Blâme ;
•• Mesure de responsabilisation ;

296
Chapitre 24 • Agir sur le climat scolaire Système éducatif

•• Exclusion temporaire de la classe ;


•• Exclusion temporaire de l’établissement ou de l’un de ses services annexes ;
•• Exclusion définitive de l’établissement ou de l’un de ses services annexes ;
•• Mesure alternative aux sanctions 4 et 5 prévues à l’article R.511-13 du code de l’édu-
cation.

c. Les mesures de pré­­ven­­tion,


de répa­­ra­­tion et d’accom­­pa­­gne­­ment
•• Les mesures de pré­­ven­­tion : il s’agit de mesures qui visent à pré­­ve­­nir la survenance
d’un acte répré­­hen­­sible (exemple : la confis­­ca­­tion d’un objet dan­­ge­­reux).
•• Les mesures de répa­­ra­­tion : la mesure de répa­­ra­­tion doit avoir un carac­­tère éducatif
et ne doit compor­­ter aucune tâche dan­­ge­­reuse ou humi­­liante. L’accord de l’élève et
de ses parents, s’il est mineur, doit être au préa­­lable recueilli.
•• tra­­vail d’inté­­rêt sco­­laire : mesure de répa­­ra­­tion, il consti­­tue éga­­le­­ment la princi-
Le
pale mesure d’accom­­pa­­gne­­ment d’une sanc­­tion notam­­ment d’exclu­­sion tem­­po­­
raire ou d’une inter­­dic­­tion d’accès à l’éta­­blis­­se­­ment.

Système éducatif
Autant que faire se peut, il convient donc de privilégier le recours à des sanctions
éducatives destinées à favoriser un processus de responsabilisation, en faisant
prendre conscience à l’élève de l’existence de règles, de leur contenu et des consé-
quences de leur violation pour lui-même, la victime éventuelle et la communauté
éducative tout entière.
Toute sanction doit être explicitée à l’élève et aux détenteurs de l’autorité parentale,
ce dialogue doit leur permettre de comprendre la portée et le sens de la décision prise.

1.3 Puni­­tions et sanc­­tions col­­lec­­tives :


le BO n° 39 du 28 octobre 2004
S’il est utile de sou­­li­­gner le prin­­cipe d’indi­­vi­­dua­­li­­sa­­tion de la puni­­tion ou de la
sanc­­tion, ce texte rap­­pelle qu’une puni­­tion peut être infli­­gée pour sanc­­tion­­ner le
comportement d’un groupe d’élèves iden­­ti­­fié qui, par exemple, per­­turbe le fonc­­
tion­­ne­­ment de la classe. Par ailleurs, dans le cadre de l’auto­­no­­mie péda­­go­­gique du
pro­­fes­­seur, quand les circonstances l’exigent, celui-­ci peut don­­ner un tra­­vail sup­­plé­­
men­­taire à l’ensemble des élèves.
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La cir­­cu­­laire inter­­mi­­nis­­té­­rielle n° 2006-125 du 16 août 2006 parue au bul­­le­­tin offi-


ciel de l’Édu­­ca­­tion natio­­nale n° 31 du 31 août 2006 rap­­pelle que « l’acte péda­­go­­gique
et le cadre édu­­ca­­tif sont les pre­­miers socles de la pré­­ven­­tion » des situa­­tions de vio­­
lence au sein de l’école.
Dans le cadre de la pré­­ven­­tion on peut éga­­le­­ment se réfé­­rer au socle commun de
connaissances, de compétences et de culture du 31 mars 2015. Le domaine « Forma-
tion de la personne et du citoyen » vise « un apprentissage de la vie en société », par
une « formation morale et civique respectueuse des choix personnels et des respon-
sabilités individuelles ».
Ces textes offi­­ciels dont l’objec­­tif est la lutte contre toutes les formes de vio­­lence font
écho à la Conven­­tion inter­­na­­tionale des droits de l’enfant de l’ONU (20 novembre
1989) dont l’article 19 sti­­pule que :

297
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

Les États par­­ties prennent toutes les mesures légis­­la­­tives, admi­­nis­­tra­­tives, sociales
et é­ducatives appro­­priées pour pro­­té­­ger l’enfant contre toutes formes de vio­­
lence, d’atteinte ou de bru­­ta­­li­­tés phy­­siques ou men­­tales, d’aban­­don ou de négli­­
gence, de mau­­vais trai­­te­­ments ou d’exploi­­ta­­tion, y compris la vio­­lence sexuelle,
pen­­dant qu’il est sous la garde de ses parents ou de l’un d’eux, de son ou ses
repré­­sen­­tants légaux ou de toute autre per­­sonne à qui il est confié.

2 La pré­­ven­­tion et la lutte contre les vio­­lences


en milieu sco­­laire
La créa­­tion en 2013 de la délé­­ga­­tion minis­­té­­rielle char­­gée de la pré­­ven­­tion et de la
lutte contre la vio­­lence en milieu sco­­laire a pour objec­­tif de remettre à plat cette
politique de pré­­ven­­tion et de doter l’édu­­ca­­tion natio­­nale d’un outil pour conce­­voir,
développer et mettre en œuvre une action réa­­liste et effi­­cace en la matière.
Si des mesures d’urgence ont été prises (recru­­te­­ment d’assis­­tants de pré­­ven­­tion et
de sécurité dans les éta­­blis­­se­­ments « dif­­fi­­ciles »), l’année 2013 a été une année de
mise en place des « chan­­tiers » sur la ques­­tion.
REMARQUE

Des initiatives ont été mises en place pour s’informer et agir vite contre les violences et le
harcèlement en milieu scolaire (au niveau national – des numéros de téléphone et des sites web) :
•• 0808 807 010 : Stop harcèlement (agircontreleharcelementalecole.gouv.fr)
•• 119 : Allô Enfance en danger (allo119.gouv.fr)
•• 0808 807 700 : Jeunes violences écoute - Île de France (jeunesviolencesecoute.fr)
•• 0800 200 000 : Net écoute (netecoute.fr)

Voici quelques élé­­ments :


•• mieux for­­mer les per­­son­­nels à la pré­­ven­­tion et à la ges­­tion des vio­­lences à l’école ;
•• amé­­lio­­rer la pré­­ven­­tion et le trai­­te­­ment du har­­cè­­le­­ment entre élèves la cam­­pagne « Agir
contre le har­­cè­­le­­ment à l’école » est pour­­sui­­vie et est élar­­gie à la cyberviolence, aux vio­
­lences sexistes et à l’homo­phobie : [agircontreleharcelementalecole.gouv.fr] ;
•• mettre en place des pro­­to­­coles de ges­­tion des menaces et des crises dans les écoles et
les éta­­blis­­se­­ments. L’objec­­tif est de gérer les crises dans tous leurs aspects et à toutes
les étapes, y compris l’après-­crise : pro­­cé­­dures d’alerte, rôle des dif­­fé­­rentes ins­­ti­­
tutions dans la pro­­tec­­tion et l’inter­­ven­­tion, suivi de long terme des vic­­times, des
agres­­seurs, des témoins et de leur famille, dif­­fu­­sion de pro­­to­­coles de ges­­tion des
menaces, de ges­­tion des crises (niveaux 1 et 2) ;
•• mieux accom­­pa­­gner les per­­son­­nels en souf­­france ou vic­­times de vio­­lences : les
régimes de puni­­tions et de sanc­­tions des écoles et des éta­­blis­­se­­ments pour per­­
mettre une jus­­tice répa­­ra­­trice doivent être revus. On ne peut répondre à la vio­­lence
par des mesures simplistes ou en bran­­dis­­sant l’éten­­dard sécu­­ri­­taire. Les sanc­­tions
de responsabilisation doivent être à privilégier ;
•• créer des outils plus effi­­caces pour éva­­luer la qua­­lité du cli­­mat sco­­laire et mutualiser
les bonnes pra­­tiques : péren­­ni­­sa­­tion des enquêtes de cli­­mat sco­­laire et de victimisa-
tion ; remise à plat des procédures de signa­­le­­ment et de leur suivi (enquête sivis).

298
Chapitre 24 • Agir sur le climat scolaire Système éducatif

Agir sur le climat scolaire permet :


•• d’améliorer la réussite scolaire : un bon climat scolaire améliore l’implication des
élèves dans les apprentissages et développe l’estime de soi ;
•• de réduire les inégalités : un bon climat scolaire augmente les résultats scolaires,
indépendamment des facteurs socio-économiques initiaux (Astor, Benbenishty,
Estrada, 2009) ;
•• de faire baisser l’absentéisme et le décrochage scolaire, les violences, le harcèlement :
le lien indiscutable entre climat scolaire, qualité des apprentissages, réussite scolaire et
réduction des problèmes de discipline à l’école est largement établi par la recherche ;
•• d’améliorer le moral des élèves et des enseignants : un climat scolaire serein per-
met de réduire le stress, d’éviter l’isolement ; il est aussi facteur d’une plus grande
stabilité des équipes éducatives.

FOCUS
Agir sur le climat scolaire
L’amélioration du climat scolaire passe par la refondation d’une école sereine, bienveillante et

Système éducatif
citoyenne, la lutte contre toutes les violences ou toutes les discriminations et le fait de redonner
du sens aux sanctions scolaires.
Quelques ressources récemment mises à jour :
•• le site climat scolaire du réseau Canopé (reseau-canope.fr/climatscolaire) a publié un
« Guide sur le climat scolaire » : [reseau-canope.fr/climatscolaire/fileadmin/user_
upload/outilspdf/GUIDE_CLIMAT_SCOLAIRE_PREMIER_DEGRE_269696.pdf].
•• Le site du Ministère « Agir contre le harcèlement à l’école » permet de faire le tour de la
question : [agircontreleharcelementalecole.gouv.fr].

3 Quelques don­­nées scien­­ti­­fiques


Les tra­­vaux sur la quan­­ti­­fi­­cation et qua­­li­­fi­­ca­­tion des faits entre élèves font appa­­raître
une caté­­go­­ri­­sa­­tion de faits :
•• Les faits graves à forte qua­­li­­fi­­ca­­tion pénale : racket, vio­­lences avec armes, agressions
de l’ensei­­gnant, intru­­sion (6-7 % des cas). Ce sont ces types de vio­­lences qui ali-
mentent le flux (la bulle) média­­tique.
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

•• Les micro-­violences, les per­­tur­­ba­­tions sco­­laires, l’indis­­ci­­pline qui font réfé­­rence à la


fois aux péri-­délits (actes peu péna­­li­­sés) et aux micro-­victimisations, aux délits sans
vic­­times directes, à la répétitivité et à la fré­­quence de désordres et infrac­­tions qui,
lors­­qu’il n’y a pas de trai­­te­­ment, per­­turbent l’ordre sco­­laire.
Aux États-­Unis, entre 1985 et 2001, la victimisation en milieu sco­­laire n’a guère évolué
dans ses formes. L’expé­­rience per­­son­­nelle de victimisation (fait de subir une atteinte,
maté­­rielle, cor­­po­­relle ou psy­­chique) est autant pour les élèves que pour les en­seignants
liée à des inci­­dents mineurs. Les victimisations sérieuses sont beau­­coup moins fréquentes.
Les études fran­­çaises montrent le même phé­­no­­mène. En effet il est mis en exergue que :
•• Entre élèves, les insultes arrivent en pre­­mière place avec 72,4 % dont 16,1 % racistes, sui­
­vies des vols avec 45,1 % et des coups pour 23,9 %. Voir à ce pro­­pos Debarbieux (2007).

299
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

•• Les vio­­lences envers les per­­son­­nels concernent les pro­­vo­­ca­­tions et inso­­lences, le


refus d’obéir et la contes­­ta­­tion, l’agi­­ta­­tion et les bavar­­dages, le refus de tra­­vail et
l’indif­­fé­­rence. Selon Blin (2001), ce sont ces der­­nières formes de « vio­­lence » qui
apparaissent les plus pro­­blé­­ma­­tiques pour les per­­son­­nels.
•• La ges­­tion de la classe est au centre des pré­­oc­­cu­­pa­­tions des pro­­fes­­seurs, notamment
pour les novices, par­­ti­­cu­­liè­­re­­ment ceux nom­­més dans les éta­­blis­­se­­ments dits dif­­fi­­ciles.
Des outils de for­­ma­­tion ont été créés : « Tenue de classe » ou « Néopass@ction ».

!
En ce qui concerne les situa­­tions de vio­­lence il faut éga­­le­­ment pen­­ser à convo­­quer les
concepts de vio­­lence agie, vio­­lence subie et vio­­lence res­­sen­­tie.

Syn­­t hèse

L’essen­­tiel à rete­­nir
Le pro­­fes­­seur des écoles doit connaître les dif­­fé­­rents textes offi­­ciels qui per­­mettent de poser un
cadre d’action tant dans la pré­­ven­­tion que dans la mise en œuvre d’une sanction dans les situa­­
tions de vio­­lence. Que cette vio­­lence soit phy­­sique ou morale, agie ou res­­sen­­tie. Agir en édu­­ca­­teur
res­­pon­­sable, c’est poser une sanc­­tion édu­­ca­­tive qui donne sens et qui aura un rôle pré­­ven­­tif dans
la non-­répétition de l’acte ou du comportement.

Les mots-­clefs
•• Situa­­tion de vio­­lence •• Puni­­tion
•• Pré­­ven­­tion •• Règle­­ment inté­­rieur
•• Sanc­­tion

Les textes de réfé­­rence


•• Circulaire n° 2000-105 du 11 juillet 2000 modi­­fiée par la cir­­cu­­laire n° 2004-176 du 19 octobre 2004.
•• BO spé­­cial n° 8 du 13 juillet 2000.
•• Décret n° 2015-372 du 31 mars 2015 → Socle commun de connaissances, de compétences et de
culture.
•• Circulaire n° 2013-100 du 13 août 2013 → prévention et lutte contre le harcèlement à l’École.
•• Circulaire n° 2014-088 du 9 juillet 2014 → règlement type départemental des écoles mater-
nelles et élémentaires publiques.
•• Circulaire n° 2014-059 du 27 mai 2014 → application de la règle, mesures de prévention et sanctions.
•• [www.agircontreleharcelementalecole.gouv.fr].
•• Décret n° 2011-728 du 24 juin 2011 rela­­tif à la dis­­ci­­pline dans les établissements d’ensei­­gne­­ment
du second degré.
•• Blin J.-F., Classes dif­­fi­­ciles. Des outils pour pré­­ve­­nir et gérer les per­­tur­­ba­­tions scolaires, Delagrave, 2001.
•• Debarbieux E., « Évo­­lu­­tion et mesure de la vio­­lence à l’école en France : 1966-2006 », in Rap­­port
annuel de l’Obser­­va­­toire natio­­nal de la délin­­quance, Paris, INHES, 2007.
•• Fiches ressources Éduscol sur les sanctions : [eduscol.education.fr/cid86010/fiches-ressources-
sur-les-sanctions-disciplinaires.html].

300
Chapitre 25 • Ensei­­gner, apprendre, éva­­luer Système éducatif

25 Ensei­­gner, apprendre,
éva­­luer
Plan du chapitre
1. Quelques défi­­ni­­tions incontour­­nables 301
2. Rôle de cha­­cun des acteurs dans la situa­­tion
d’ensei­­gne­­ment – appren­­tis­­sage 304
3. Évaluer 307

Même si, dans un pre­­mier temps, cette fiche ne semble pas être en lien direct avec
la préparation de cette épreuve, son inté­­rêt nous semble essen­­tiel car, « agir en

Système éducatif
édu­­ca­­teur responsable et selon des prin­­cipes éthiques », c’est ensei­­gner en met­­tant
en œuvre des situa­­tions d’appren­­tis­­sage qui per­­mettent aux élèves d’apprendre. La
maî­­trise des compé­­tences pédagogiques et édu­­ca­­tives fon­­da­­men­­tales est la condi­­
tion néces­­saire d’une culture par­­ta­­gée qui favo­­rise la cohé­­rence des ensei­­gne­­ments
et des actions édu­­ca­­tives.
Afin de cerner aux mieux les différentes missions de l’enseignant, il est essentiel de
s’approprier le référentiel de compétences des métiers de l’enseignement de l’éduca-
tion et de la formation. Les connaissances disciplinaires, la connaissance des valeurs de
l’institution, de son fonctionnement, ou encore des gestes professionnels doivent être
les soubassements d’une pratique réflexive destinée à faire réussir les élèves, leur per-
mettre de s’instruire, d’apprendre, de préparer leur insertion professionnelle et sociale.

1 Quelques défi­­ni­­tions incontour­­nables


Il est néces­­saire, dans un pre­­mier temps, de poser les termes uti­­li­­sés, pas tou­­jours
dans leur « vrai » sens, afin de mieux appré­­hen­­der les dif­­fé­­rents pro­­ces­­sus et les dif­­fé­­
rents élé­­ments en inter­­re­­la­­tion qui conduisent à la construc­­tion des appren­­tis­­sages.
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1.1 Les pro­­grammes sco­­laires


On appelle programmes scolaires toutes les prescriptions qui définissent ce qui doit
être enseigné dans les écoles, les établissements scolaires et privés sous contrat.
Ils « défi­­nissent, pour chaque cycle, les connais­­sances essen­­tielles qui doivent être
acquises ainsi que les méthodes qui doivent être assi­­mi­­lées. Ils consti­­tuent le cadre
national au sein duquel les ensei­­gnants orga­­nisent leurs ensei­­gne­­ments en pre­­nant
en compte les rythmes d’appren­­tis­­sage de chaque élève » (défi­­ni­­tion Eduscol).
La for­­mu­­la­­tion tant du socle commun de connais­­sances et de compé­­tences et
de culture, que des programmes d’ensei­­gne­­ment prend en compte la notion de

301
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

compé­­tences à déve­­lop­­per chez les élèves – compé­­tences conçues comme une


combi­­nai­­son de savoirs, de capa­­cité à mobi­­li­­ser ses connais­­sances dans des tâches
et des situa­­tions complexes. Les horaires et pro­­grammes de l’école pri­­maire ont
été publiés au BO n° 2 du 26 mars 2015 pour l’école maternelle et le BO spécial du
26 novembre 2015 pour l’école élémentaire et le collège.
À côté des programmes scolaires, le ministère de l’Éducation nationale a récem-
ment décidé d’être davantage directif en mettant à la disposition des professeurs des
documents de référence visant à « consolider un enseignement rigoureux, explicite
et progressif en français et en mathématiques durant la scolarité obligatoire » et ainsi
« renforcer les fondamentaux ».
Les quatre notes de service parues au BO spécial n° 3 du 26 avril 2018 apportent
aux enseignants des écoles et des collèges un cadre général sur l’enseignement des
fondamentaux : deux recommandations portent sur l’enseignement de la lecture et
sur l’enseignement de la grammaire et du vocabulaire et deux autres sur le calcul et
la résolution des problèmes.
À ces notes s’ajoutent, depuis la rentrée 2018, des ajustements apportés aux pro-
grammes scolaires pour renforcer la maîtrise des savoirs fondamentaux : lire, écrire,
compter, respecter autrui (BO n° 30 du 26 juillet 2018).

1.2 Les horaires


Rela­­tifs à chaque dis­­ci­­pline ou domaine d’appren­­tis­­sage, ils dif­­fèrent d’un cycle à
l’autre.
Avec la refonte des programmes, de nouvelles grilles horaires ont été proposées, en
articulation avec les nouveaux cycles.

a. Cycle des apprentissages premiers (maternelle)


La récente loi pour l’école de la confiance, adoptée le 4 juillet 2019, a étendu la durée
de la scolarisation obligatoire qui débute désormais à 3 ans. Cela entraîne des modi-
fications pour le cycle des apprentissages premiers (voir circulaire de rentrée 2019,
p. 239).
Il n’existe pas de découpage horaire selon les disciplines pour l’école maternelle.
En effet, les textes offi­­ciels déclinent les domaines d’appren­­tis­­sages et donnent
des repères pour orga­­ni­­ser la pro­­gres­­si­­vité des appren­­tis­­sages à l’école mater­­nelle
(petite, moyenne et grande sec­­tions) pour cha­­cun des 5 domaines d’appren­­tis­­sages
sui­­vants :
•• Mobiliser le langage dans toutes ses dimensions ;
•• Agir, s’exprimer, comprendre à travers l’activité physique ;
•• Agir, s’exprimer, comprendre à travers les activités artistiques ;
•• Construire les premiers outils pour structurer sa pensée ;
•• Explorer le monde.
Il est toutefois préconisé de respecter une alternance équilibrée entre les temps
­d’activité, les temps calmes et de repos des enfants.

302
Chapitre 25 • Ensei­­gner, apprendre, éva­­luer Système éducatif

b. Cycle des appren­­tis­­sages fon­­da­­men­­taux (CP-CE1-CE2)


Durée annuelle Durée heb­­do­­ma­­daire
Domaines dis­­ci­­pli­­naires
des ensei­­gne­­ments des ensei­­gne­­ments
Fran­­çais 360 heures 10 heures
Mathéma­­tiques 180 heures 5 heures
Édu­­ca­­tion phy­­sique et spor­­tive 108 heures
Langue vivante 54 heures
9 heures*
Enseignements artistiques 72 heures
Enseignement moral et civique 90 heures
Total 864 heures 24 heures
* La décli­­nai­­son de cet horaire heb­­do­­ma­­daire sera fonc­­tion du pro­­jet péda­­go­­gique des ensei­­gnants, dans le respect
des volumes annuels fixés pour cha­­cun des domaines dis­­ci­­pli­­naires.

Système éducatif
c. Cycle de consolidation (CM1-CM2-6e)
Durée annuelle Durée heb­­do­­ma­­daire
Domaines dis­­ci­­pli­­naires
des ensei­­gne­­ments des ensei­­gne­­ments
Fran­­çais 288 heures 8 heures
Mathéma­­tiques 180 heures 5 heures
Édu­­ca­­tion phy­­sique et spor­­tive 108 heures
Langue vivante 54 heures
Sciences expé­­ri­­men­­tales et
72 heures 11 heures*
tech­­no­­logie
Histoire et géographie 72 heures
Enseignement moral et civique 90 heures
TOTAL 864 heures 24 heures
* La décli­­nai­­son de cet horaire heb­­do­­ma­­daire sera fonc­­tion du pro­­jet péda­­go­­gique des ensei­­gnants,
dans le respect des volumes annuels fixés pour cha­­cun des domaines dis­­ci­­pli­­naires.
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

1.3 L’emploi du temps, casse-­tête des ensei­­gnants


Les rythmes jour­­na­­liers et heb­­do­­ma­­daires des enfants (sujets tou­­jours en débat en
ce qui concerne la durée de la semaine sco­­laire et le rac­­cour­­cis­­se­­ment des vacances
sco­­laires) sont peut-­être un des premiers para­­mètres à essayer de conci­­lier avec les
horaires des dif­­fé­­rents ensei­­gne­­ments.
À ce sujet nous pou­­vons reprendre une syn­­thèse de tra­­vaux de Delvolvé (2005).

303
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

Tableau syn­­thèse concer­­nant les rythmes de l’enfant


Semaine Lundi : jour où les élèves sont le plus fati­­gables.
Ven­­dredi : moment où les élèves expriment une réelle fatigue men­­tale.
Avant 9 heures : risque d’incom­­pa­­ti­­bi­­lité entre le niveau d’éveil
Jour­­née
et les exi­­gences cogni­­tives.
Milieu de jour­­née : idem car ralen­­tis­­se­­ment de l’acti­­vité céré­­brale.
Séance L’atten­­tion foca­­li­­sée perd consi­­dé­­ra­­ble­­ment en qua­­lité au-­delà
de 20 minutes pour les enfants de moins de 10 ans.

L’auteur pré­­co­­nise donc de pen­­ser l’alter­­nance des séances, non pas seule­­ment en
fonc­­tion du champ dis­­ci­­pli­­naire, mais aussi en fonc­­tion du niveau d’exi­­gences men­­
tales que demande l’appren­­tis­­sage en jeu :
•• Niveau 1 : ré­inves­­tis­­se­­ment d’une notion par­­fai­­te­­ment maî­­tri­­sée ;
•• Niveau 2 : décou­­verte par l’action (de l’élève) d’une nou­­velle notion ;
•• Niveau 3 : situa­­tion de réso­­lu­­tion de pro­­blème ;
•• Niveau 4 : comprendre une notion nou­­velle.
Cela néces­­site de conce­­voir un emploi du temps qui posi­­tionne :
•• des rituels pour commen­­cer la jour­­née et ce quel que soit le cycle et le niveau ;
•• les séances rele­­vant du niveau 1 pour commen­­cer la jour­­née ;
•• les séances rele­­vant du niveau 4 le matin après la récréa­­tion ou en fin d’après midi.
Sachant aussi que :
•• en début d’après midi (avant la récréa­­tion) on peut posi­­tion­­ner des séances de
niveau 1, 2 ou 3 ;
•• en fin d’après midi (après la récréa­­tion) on peut posi­­tion­­ner des séances de tous les
niveaux.
Main­­te­­nant que nous avons posé cer­­tains termes et le cadre ins­­ti­­tution­­nel essayons
de nous cen­­trer sur le rôle de l’ensei­­gnant et sur les notions d’ensei­­gner et apprendre.
Ces notions sont sou­­vent équivoques : l’expres­­sion « apprendre l’his­­toire à Mattéo »
signi­­fie en fait « enseigner l’his­­toire à Mattéo ». Car ensei­­gner relève de l’ensei­­gnant
et apprendre relève de l’élève.

2 Rôle de cha­­cun des acteurs dans la situa­­tion


d’ensei­­gne­­ment – appren­­tis­­sage
Pour tenter de per­­ce­­voir le rôle de cha­­cun nous pou­­vons convo­­quer deux modèles
issus de la recherche. Le modèle ter­­naire de Houssaye (1988) et le modèle SOMA de
Legendre (1988).

2.1 Le modèle ter­­naire de Houssaye (1988)


Ce modèle est repré­­senté sous la forme d’un tri­­angle avec :
•• Trois pôles qui incarnent les acteurs de la situa­­tion édu­­ca­­tive soit l’appre­­nant,
l’ensei­­gnant et le savoir ;

304
Chapitre 25 • Ensei­­gner, apprendre, éva­­luer Système éducatif

•• Trois côtés qui incarnent les pro­­ces­­sus en jeu soit le pro­­ces­­sus ensei­­gner (en­seignant-­
savoir), le pro­­ces­­sus apprendre (apprenant-­savoir) et le pro­­ces­­sus for­­mer (enseignant-­
apprenant).
Nous pou­­vons donc repla­­cer didac­­ Savoir
tique, péda­­go­­gie et appren­­tis­­sage qui
sont complé­mentaires et en inter­­re­­la­
­tion, pour ser­­vir les situa­­tions de
classe qui per­­mettent de construire
des connais­­sances, compé­­tences et Enseigner Apprendre
atti­­tudes :
•• La rela­­tion didac­­tique est le rap­­port
qu’entre­­tient l’ensei­­gnant avec le
savoir et qui lui per­­met d’ensei­­
gner ; Enseignant Élève
•• La rela­­ t ion péda­­ g o­­ g ique est le
Former
rap­­port qu’entre­­tient l’ensei­­gnant
avec l’apprenant et qui per­­met le Le tri­­angle péda­­go­­gique •
de J. Houssaye (1988)

Système éducatif
pro­­ces­­sus for­­mer ;
•• La rela­­tion d’appren­­tis­­sage est le rap­­port que l’apprenant va construire avec le savoir
dans sa démarche pour apprendre.

2.2 Le modèle SOMA de Legendre (1988)


Ce modèle de situa­­tion
d’enseignement-­apprentissage met en
jeu quatre compo­­santes : Relation
d’apprentissage
•• le sujet (S) : l’être humain mis en Objet (O)
(savoir)
situa­­tion d’appren­­tis­­sage (que
nous appe­­lons l’appre­­nant) ;
•• l’objet (O) : les objec­­tifs à atteindre Milieu (M)
(pour nous, le savoir) ; Sujet (S) (environnement,
Relation
(apprenant) moyens, …)
•• le milieu (M) : l’envi­­ron­­ne­­ment édu­ didactique
­ca­­tif humain (ensei­­gnant, orien­­
teurs, conseillers, etc.), les opé­­ra­­tions
(admi­­nis­­tra­­tives et d’éva­­lua­­tion) et Relation
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

Agent (A)
les moyens (locaux, équipements, d’enseignement (ressources,
maté­­riel didac­­tique, temps, processus)

finances) ;
•• l’agent (A) : les « res­­sources d’assis­­
tance » telles que les per­­ sonnes Le modèle de SOMA •
(ensei­­ gnant, autres élèves), les de R. Legendre (1988)
moyens (livres, maté­­riel audio­­vi­­suel, etc.) et les pro­­ces­­sus (tra­­vail indi­­vi­­duel ou col­­lec­­tif,
cours magis­­tral, etc.).
Dans son modèle Legendre rend expli­­cite le fait que toute situa­­tion péda­­go­­gique se situe
dans un milieu qui pose des contraintes (pro­­grammes, horaires d’ensei­­gne­­ment, carac-
téristiques des acteurs…) dans le « Conce­­voir et mettre en œuvre son ensei­­gne­­ment »,
« Organiser le tra­­vail de la classe » et le fait de « Prendre en compte la diver­­sité des élèves ».

305
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

... Pour aller plus loin ...

Pour aller plus loin, nous vous proposons la synthèse de Joseph Rezeau qui a présenté les différentes
caractéristiques des termes « didactique » et « pédagogie » chez différents auteurs dans sa thèse
de doctorat (« Médiatisation et médiation pédagogique dans un environnement ­multimédia »,
2001, p. 51, tableau 1.41).

Auteurs Didac­­tique Péda­­go­­gie


Lebert (1984) Infor­­ma­­tion Commu­­ni­­ca­­tion & média­­tion
Le pro­­ces­­sus ensei­­gner Le pro­­ces­­sus for­­mer
Houssaye (1988) La rela­­tion enseignant-­savoir La rela­­tion enseignant-­apprenant
Les péda­­go­­gies du contenu Les péda­­go­­gies de la rela­­tion
La rela­­tion didac­­tique relie La rela­­tion péda­­go­­gique se trouve au
l’agent (ensei­­gnant, moyens centre de la situa­­tion péda­­go­­gique ; elle
Legendre (1988) et pro­­ces­­sus) et l’objet (les est for­­mée de l’ensemble des rela­­tions
objec­­tifs) d’appren­­tis­­sage, d’ensei­­gne­­ment, et de
didac­­tique
Demaizière La didac­­tique relève d’une La péda­­go­­gie opère une mise
et Dubuisson recherche dis­­ci­­pli­­naire en œuvre pra­­tique
(1992) (la didac­­tique des langues, etc.)
La didactisation (du savoir) Le contrat didac­­tique
Develay (1992)
ou « trans­­po­­si­­tion didac­­tique » (ou péda­­go­­gique ?)
Dimen­­sion cogni­­tive Aspects rela­­tion­­nels
Labelle (1996) Centre d’inté­­rêt : Centre d’inté­­rêt : Un ou des sujets
un ou des objets
Le « moment didac­­tique » Le « moment péda­­go­­gique »
est cen­­tré sur la recherche ; est cen­­tré sur l’action ;
Astolfi (1997)
il est « froid » et réductionniste il est « chaud » et
mul­­ti­­di­­men­­sion­­nel
Bailly (1997) Plan géné­­ral et concep­­tuel Réa­­lité sin­­gu­­lière de la pra­­tique concrète

1. Consultable en ligne sur son site : [joseph.rezeau.pagesperso-orange.fr/recherche/theseNet].

306
Chapitre 25 • Ensei­­gner, apprendre, éva­­luer Système éducatif

3 Évaluer
L’évaluation constitue un outil de régulation dans l’activité professionnelle des
enseignants ; elle n’est pas un instrument de prédiction ni de sélection. Elle repose
sur une observation attentive et une interprétation de ce que chaque élève dit ou
fait. Chaque enseignant s’attache à mettre en valeur, au-delà du résultat obtenu, le
cheminement de l’enfant et les progrès qu’il fait par rapport à lui-même. Il permet
à chacun d’identifier ses réussites, d’en garder des traces, de percevoir leur évolution.
Il est attentif à ce que l’enfant peut faire seul, avec son soutien (ce que l’enfant réalise
alors anticipe souvent sur ce qu’il fera seul dans un avenir proche) ou avec celui des
autres enfants.
Évaluer les élèves ren­­voie à la compé­­tence P5 : Éva­­luer les pro­­grès et les acqui­­si­­
tions des élèves du réfé­­ren­­tiel des ensei­­gnants.
•• En situa­­tion d’appren­­tis­­sage, repérer les dif­­fi­­cultés des élèves afin de mieux assu­­rer
la pro­­gres­­sion des appren­­tis­­sages ;
•• Construire et uti­­li­­ser des outils per­­met­­tant l’éva­­lua­­tion des besoins, des pro­­grès et
du degré d’acqui­­si­­tion des savoirs et des compé­­tences ;

Système éducatif
•• Ana­­ly­­ser les réus­­sites et les erreurs, conce­­voir et mettre en œuvre des acti­­vi­­tés de
remédiation et de conso­­li­­da­­tion des acquis ;
•• Faire comprendre aux élèves les prin­­cipes de l’éva­­lua­­tion afin de déve­­lop­­per leurs
capacités d’auto­évalua­­tion ;
•• Commu­­ni­­quer aux élèves et aux parents les résul­­tats atten­­dus au regard des objec­­
tifs et des repères conte­­nus dans les pro­­grammes ;
•• Ins­­crire l’éva­­lua­­tion des pro­­grès et des acquis des élèves dans une perspec­­tive de
réus­­site de leur pro­­jet d’orien­­ta­­tion.
À tra­­vers cette décli­­nai­­son de la compé­­tence P5, nous retrou­­vons d’une part les
quatre fonc­­tions posées par Ber­­ger (1986), mais aussi les ques­­tions basiques mais
néces­­saires posées par dif­­fé­­rents auteurs tels que Daniau (1989) et Maccario (1996) :
Évaluer : Pour qui ? Pour quoi ? Pour­­quoi ? Comment ?

3.1 Les quatre fonc­­tions posées par Ber­­ger (1986)


•• Une fonc­­tion inter-­institutionnelle dans la mesure où elle cer­­ti­­fie, labélise un
« produit » (le formé) comme étant conforme à un modèle social attendu :
– soit à l’inté­­rieur même du sys­­tème - d’une classe à une autre, d’un éta­­blis­­se­­ment
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

à un autre, par ex. du pri­­maire au secondaire puis au lycée et à l’uni­­ver­­sité…


– soit sur le mar­­ché de l’emploi.
•• Une fonc­­tion rela­­tion­­nelle car elle concerne la rela­­tion entre le sys­­tème édu­­ca­­tif et
les élèves selon un conti­­nuum qui irait de l’aban­­don de l’élève à sa dépen­­dance.
– Ne rien éva­­luer des appren­­tis­­sages revien­­drait à ne pas ren­­voyer une image –
quelle qu’elle soit – à l’élève, ce serait ne pas le reconnaître, ne pas lui per­­mettre
d’avoir une place, l’aban­­don­­ner.
– Au contraire tout éva­­luer, accom­­pa­­gner chaque geste, chaque pra­­tique d’un
contrôle quo­­ti­­dien au regard d’un modèle pré­­éta­­bli, serait le contraindre à s’y
confor­­mer. D’où la nécessité d’accor­­der une place per­­ti­­nente à l’éva­­lua­­tion.

307
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

•• Une fonc­­tion réflexive car il s’agit d’un pro­­ces­­sus de réflexion (au sens étymo­logique
de miroir) dans la pra­­tique elle-­même. Savoir que l’on sait à tra­­vers une appréciation
de son savoir par l’ensei­­gnant n’est pas la même chose que savoir. La pra­­tique évalua-
tive, en introduisant la cer­­ti­­tude dans une pra­­tique cogni­­tive, transforme une réponse
spon­­ta­­né­­ment cor­­recte en une réponse argumentable ayant du sens pour son auteur.
Intro­­duire l’éva­­lua­­tion comme forme de mise en œuvre de la réflexi­­vité, c’est faire de
l’appre­­nant un acteur sujet du juge­­ment qui le concerne, acteur de l’éva­­lua­­tion. Ceci
nous ren­­voie à l’aspect for­­ma­­teur de l’éva­­lua­­tion et à la néces­­sité de tra­­vailler la
construc­­tion de la co-­évaluation et l’auto­évalua­­tion avec les élèves.
•• Une fonc­­tion pro­­duc­­trice de connais­­sance sur soi et sur l’autre. Dans les diffé-
rentes phases d’apprentissage, il est en effet nécessaire de disposer de repères et d’in-
dicateurs permettant d’aider l’élève à savoir où se situent ses acquisitions et ses
connaissances par rapport à ce qui est attendu de lui, ce qu’il maîtrise déjà et ce qu’il
doit encore travailler ou apprendre.

3.2 Les ques­­tions basiques mais néces­­saires


Ces ques­­tions sont à mettre en rela­­tion avec la place tem­­po­­relle de l’éva­­lua­­tion dans
la construc­­tion des appren­­tis­­sages : éva­­luer avant, pen­­dant et après. Nous vous
invi­­tons à vous réfé­­rer aux dif­­fé­­rentes défi­­ni­­tions données dans le Chapitre 9.

a. Statut de l’erreur
Si éva­­luer fait par­­tie inté­­grante des appren­­tis­­sages et des mis­­sions de l’ensei­­gnant,
la ques­­tion de l’éva­­lua­­tion est étroi­­te­­ment liée à la perspec­­tive dans laquelle l’ensei­­
gnant se situe quant à la construc­­tion des appren­­tis­­sages et au sta­­tut qu’il accorde à
l’erreur.
En effet, si on se réfère aux théo­­ries de l’appren­­tis­­sage et aux tra­­vaux de Jorro (2006),
nous trou­­vons la concep­­tion symp­­to­­ma­­tique de l’erreur en regard du modèle béhavio-
riste et la concep­­tion for­­ma­­tive de l’erreur en regard du modèle socio-­constructiviste.
Maccario (1996) sou­­ligne qu’éva­­luer c’est pré­­le­­ver des infor­­ma­­tions per­­ti­­nentes,
émettre un juge­­ment au regard d’un réfé­­rent et prendre une déci­­sion.
Gioux (2009) pose la néces­­sité de « passer du regard photo au regard cinéma » pour
construire l’image de soi, l’indi­­vi­­dua­­tion, l’estime de soi, commu­­ni­­quer avec la
famille, gar­­der en mémoire les par­­cours, les che­­mi­­ne­­ments du déve­­lop­­pe­­ment de
l’enfant, valo­­ri­­ser toutes les compé­­tences et asso­­cier les élèves à la réflexion cri­­tique
sur leurs conduites. Car une éva­­lua­­tion doit reflé­­ter une évo­­lu­­tion !

b. Évaluer les élèves ou évaluer le système ?


La question de l’évaluation des élèves est intimement connectée à celle de l’évalua-
tion du système éducatif. A travers les enquêtes internationales PISA, on comprend
qu’à travers les résultats des élèves, c’est souvent la performance des enseignants,
des approches pédagogiques, des établissements ou des systèmes éducatifs qu’on
cherche à mesurer.

308
Chapitre 25 • Ensei­­gner, apprendre, éva­­luer Système éducatif

c. Évaluer les élèves doit-il conduire à noter et comparer ?


La note est encore centrale dans les dispositifs d’évaluation.
Dans l’annexe de la loi de programmation de 2013, un paragraphe est consacré à
l’évaluation et à la nécessité de faire évoluer les modalités d’évaluation et de nota-
tion des élèves : « pour éviter une “notation-sanction” à faible valeur pédagogique et
privilégier une évaluation positive, simple et lisible, valorisant les progrès, encou-
rageant les initiatives et compréhensible par les familles. En tout état de cause, l’éva-
luation doit permettre de mesurer le degré d’acquisition des connaissances et des
compétences ainsi que la progression de l’élève ».
Comme le rappelle la circulaire de rentrée 2019, les évaluations doivent être au
service de la réussite des élèves.
L’évaluation est très souvent source de comparaison : les comparaisons inter­
nationales avec les évaluations PISA (qui concernent les élèves de 15 ans) ou PIRLS
(qui concernent plus spécifiquement les élèves de CM1) ; les évaluations nationales,
sont souvent décriées en dénonçant les difficultés posées par une évaluation basée
sur des tests, notes et comparaisons. L’esprit de compétition influe sur tous les

Système éducatif
acteurs de cette compétition : les élèves vont fournir des efforts pour le test et au
moment du test ; les enseignants vont encourager la mémorisation et un apprentis-
sage superficiel (mais rentable à court terme). La polarisation sur les tests nationaux
ou internationaux induit des apprentissages et un enseignement a minima (pour
afficher un taux de réussite correct).
Les résultats des écoliers français « ne sont pas bons » : depuis la rentrée 2017,
les élèves de CP et de 6e sont évalués en début d’année (Repères CP et 6e), dans
le domaine de la langue et des mathématiques, afin d’affiner la connaissance de
leurs acquis et de les accompagner au mieux (voir Focus page suivante). Depuis
la rentrée 2018, le ministre J.-M. Blanquer a renforcé cette politique de l’évalua-
tion avec une évaluation supplémentaire (d’étape) dans le domaine de la lecture
au milieu de l­’année de CP et de CE1. Dans un communiqué du 2 août 2018, le
premier ministre É. Philippe rappelait : « Une véritable culture de l’évaluation,
transparente et publique, doit se déployer au service de la réussite des élèves et
de la qualité de la vie scolaire […]. La mise en place d’évaluations des acquis des
élèves en début de CP, mi-CP, début de CE1, début 6e et début de 2de générale,
technologique et professionnelle sera effective à la rentrée 2018 ». Cette politique
éducative a ensuite été relayée par J.-M. Blanquer dans son discours de Ludovia,
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

le 21 août 2018 : « Le traitement des données va permettre de mener une politique


éducative au plus près des besoins scolaires. Dès cette année on ira dans ce sens
avec les évaluations de CP, CE1 et 2de. On va établir pour chaque élève à chaque
moment un état des lieux de ses forces et de ses besoins. »
Pour aller plus loin, nous vous conseillons de lire les tra­­vaux de Re­y et al. (2006)
rela­­tifs à la néces­­sité de prendre en compte les tâches complexes pour éva­­luer les
compé­­tences des appre­­nants ainsi que le dossier de veille de l’Institut Français pour
l’Éducation (IFÉ) réalisé en septembre 2014, Évaluer pour (mieux) faire apprendre
(N° 94, septembre 2014). Ceci revient à mettre en évi­­dence le par­­cours des appre­­
nants dans la construc­­tion des appren­­tis­­sages comme le pré­­co­­nise Gioux.

309
Système éducatif Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

FOCUS
Réus­­site édu­­ca­­tive : l’affaire de tous
Depuis la rentrée 2017, de nouvelles évaluations nationales CP et 6e ont été mises en œuvre par
le ministère de l’Éducation nationale.

Évaluation CP Évaluation 6e
Qui ? Tous les élèves de CP. Tous les élèves de 6e.
Quand ? Tout au long du mois de En novembre 2017.
septembre.
Pourquoi ? Avoir une meilleure connaissance précise des acquis des élèves afin de les
aider à mieux apprendre.
Comment ? Sur livret fourni par le MEN. Entièrement sur support numérique.

Sur quoi et Français (4 séances de 20 mn) : Français (1 h) :


comment ? ••Les lettres de l’alphabet. ••Compréhension de l’écrit.
••La connaissance des sons. ••Compréhension du fonctionnement de
••Le vocabulaire. la langue.
••La compréhension orale. Mathématiques (1 h) :
••Les gestes de l’écriture cursive. ••Connaissance des nombres.
Mathématiques (3 séances de ••Capacités de calcul et de résolution de
10 mn) : problème.
••La construction du nombre. ••Connaissances dans les domaines de la
••Le dénombrement. géométrie et des grandeurs et mesure.
••La décomposition / Pour les deux épreuves : 10 mn de
recomposition d’un nombre. préparation et 50 mn d’épreuve.
••La connaissance de la suite
numérique.
Correction Par l’enseignant de la classe. Correction des évaluations automatique
par l’ordinateur.
Chaque établissement fait le choix de
transmettre un bilan individuel sous
forme de graphique papier ou via l’ENT.
Résultats des « Chaque élève bénéficie d’un retour individualisé. Les parents d’élèves sont
évaluations également informés des résultats de leur enfant et de l’intérêt des
informations que cette évaluation diagnostique donne à l’enseignant pour
mieux soutenir les apprentissages de chacun. »

Objectif Faciliter la personnalisation des Faciliter la personnalisation des


enseignements. enseignements.
« L’évaluation diagnostique des « L’entrée au collège reste un moment
acquis des élèves met à jour les crucial où la définition des actions
compétences déjà maîtrisées pédagogiques à mettre en œuvre afin
et celles qu’il est nécessaire de d’accompagner tous les élèves vers la
développer et renforcer. Réalisée réussite doit se faire.
... / ...

310
Chapitre 25 • Ensei­­gner, apprendre, éva­­luer Système éducatif

(suite)
Objectif en début d’année de CP, elle est Cette évaluation doit notamment
un outil au service de l’enseignant. permettre aux équipes pédagogiques
Elle va lui permettre de compléter de disposer d’un diagnostic des
les informations qu’il a recueillies compétences de chaque élève et
sur chacun de ses élèves à travers favoriser l’élaboration de dispositifs
la synthèse des acquis de fin de GS pédagogiques adaptés au plus près
de maternelle. Le professeur de CP des besoins de chacun. Elle permet
peut ainsi affiner sa connaissance également d’accompagner le pilotage
des acquis de chacun de ses élèves, pédagogique dans les établissements
les prendre en compte pour orienter et dans le cadre de la continuité école/
son enseignement et accompagner collège. » (MEN 2017).
au mieux les apprentissages de
tous, dès le début de l’année de
CP. » (MEN 2017).

... Syn­­t hèse ...


L’essen­­tiel à rete­­nir

Système éducatif
Les situa­­tions d’ensei­­gne­­ment – appren­­tis­­sage mettent en inter­­re­­la­­tion des ensei­­gnants et des
appre­­nants et cha­­cun a un rôle à jouer dans la construc­­tion des appren­­tis­­sages. Ces situa­­tions sont
pen­­sées et mises en œuvre dans un envi­­ron­­ne­­ment qui est contraint tant par des conte­­nus que sont
les pro­­grammes sco­­laires en vigueur que par les caractéristiques de cha­­cun des acteurs et la qua­­lité
des dif­­fé­­rentes rela­­tions entre savoir, en­seignant et appre­­nant.
Les mots-­clefs
•• Appren­­tis­­sage •• Emploi du temps
•• Évaluation •• Rythmes de l’enfant
•• Pro­­grammes sco­­laires •• Évaluation
Les textes de réfé­­rence
•• Loi du 4 juillet 2019 pour une école de la confiance.
•• Loi n° 2013-595 du 8 juillet 2013 d’orientation et de programmation → refondation de l’école de la
République.
•• Décret n° 2014-1377 du 18 novembre 2014 → suivi et à l’accompagnement pédagogique des élèves.
•• BO spécial du 26 mars 2015 → programme d’enseignement de l’école maternelle.
•• BO spécial du 26 novembre 2015 → programmes et horaires école élémentaire.
•• BO n° 30 du 26 juillet 2018 → ajustements apportés aux programmes scolaires de français, mathé-
matiques et enseignement moral et civique.
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•• « Évaluations nationales des élèves en CP et CE1 : les réponses du ministre Jean-Michel Blanquer »,
16 janvier 2019.
•• Legendre R., Dic­­tion­­naire actuel de l’édu­­ca­­tion, Guérin, 2006 (première édition : 1988).
•• Houssaye J., Le Tri­­angle péda­­go­­gique. Peter Lang, 1988, 2000.
•• joseph.rezeau.pagesperso-­orange.fr
•• Delvolvé N., Tous les élèves peuvent apprendre. Aspects psy­­cho­­lo­­giques et ergonomiques des appren­
­tis­­sages, Hachette Édu­­ca­­tion, 2005.
•• Jorro A., L’Ensei­­gnant et l’Éva­­lua­­tion. Des gestes évaluatifs en ques­­tion, De boeck, 2005.
•• Maccario, B., L’École à l’heure de l’éva­­lua­­tion, Sedrap Education, 1996.
•• Gioux A.-­M., Évaluer à l’école maternelle : accom­­pa­­gner les appren­­tis­­sages des élèves aux cycles 1 et
2, ani­­ma­­tion péda­­go­­gique, 2009.
•• Re­y B. et al., Les Compé­­tences à l’école. Appren­­tis­­sage et éva­­lua­­tion, de boeck, 2006.
•• Rey O. et al., Évaluer pour (mieux) faire apprendre, Dossier de veille de l’IFÉ, 2014.

311
Sujet 1

Thème : La place des parents à l’école

1. Dos­­sier
•• Document 1 : Extraits de la cir­­cu­­laire N° 2006-137 du 25 août 2006. Le rôle et la
place des parents à l’école. - Texte publié au BOEN 31 du 31 août 2006
•• Document 2 : Extrait du guide pra­­tique des parents - année 2012-2013 (docu­­
ment du MEN)
•• Document 3 : Extrait de La lettre d’infor­­ma­­tion N° 22, novembre 2006, de la
Cel­­lule Veille scien­­ti­­fique et tech­­no­­lo­­gique de l’INRP. Les parents et l’école

2. Ques­­tions
•• À par­­tir des docu­­ments four­­nis, pouvez-­vous pré­­ci­­ser la place que l’école pri­­
maire fait aux parents d’élèves ?
•• Comment peuvent se mani­­fes­­ter les dif­­fi­­cultés entre les parents d’élèves et
l’École ?
•• À pro­­pos de quoi et comment parents et ensei­­gnants peuvent-­ils col­­la­­bo­­rer
pour construire une « co­éduca­­tion » pour l’enfant ?

Extraits de la cir­­cu­­laire N° 2006-137 du 25 août 2006.


Document 1
Le rôle et la place des parents à l’école.

Confor­­mé­­ment à l’article L 111-4 du Code de l’édu­­ca­­tion, «les parents d’élèves


sont membres de la commu­­nauté édu­­ca­­tive. Leur par­­ti­­cipation à la vie sco­­laire et
le dia­­logue avec les ensei­­gnants et les autres per­­son­­nels sont assu­­rés dans chaque
école et dans chaque éta­­blis­­se­­ment. Les parents d’élèves par­­ti­­cipent par leurs repré­­
sen­­tants aux conseils d’école, aux conseils d’admi­­nis­­tra­­tion des éta­­blis­­se­­ments
sco­­laires et aux conseils de classe». Ces dis­­po­­si­­tions méri­­taient d’être pré­­ci­­sées et
ancrées dans un texte régle­­men­­taire notam­­ment en pre­­nant appui sur les bonnes
pra­­tiques déjà mises en œuvre dans les écoles et les éta­­blis­­se­­ments sco­­laires. En
effet, la régu­­la­­rité et la qua­­lité des rela­­tions construites avec les parents consti­­tuent
un élé­­ment déter­­mi­­nant dans l’accom­­plis­­se­­ment de la mis­­sion confiée au ser­­vice
public de l’édu­­ca­­tion. L’obli­­ga­­tion faite à l’État de garan­­tir l’action édu­­ca­­tive des
familles requiert de sou­­te­­nir et ren­­for­­cer le par­­te­­na­­riat néces­­saire entre l’ins­­ti­­
tution sco­­laire et les parents d’élèves, léga­­le­­ment res­­pon­­sables de l’édu­­ca­­tion de
leurs enfants. L’École doit en consé­­quence assu­­rer l’effectivité des droits d’infor­­
ma­­tion et d’expres­­sion reconnus aux parents d’élèves et à leurs repré­­sen­­tants ainsi
que, selon les pro­­cé­­dures pré­­vues à cette fin, leur par­­ti­­cipation aux ins­­tances col­­lé­­
giales de l’éta­­blis­­se­­ment. Elle doit éga­­le­­ment reconnaître les droits des asso­­cia­­tions
de parents d’élèves. […] ... / ...

312
Sujet 1 • La place des parents à l’école Objectif concours

Document 1 (suite)

C’est au niveau local de l’école ou de l’éta­­blis­­se­­ment sco­­laire que doit se mettre en place
un dia­­logue confiant et effi­­cace avec cha­­cun des parents d’élèves. L’ensemble des per­­
son­­nels des écoles et des éta­­blis­­se­­ments sco­­laires sont impli­­qués dans ces démarches.
Ainsi, lors de sa pre­­mière réunion, le conseil d’école ou le conseil d’admi­­nis­­tra­­tion
exa­­mine les condi­­tions d’orga­­ni­­sa­­tion du dia­­logue avec les parents. Celui-­ci doit
en effet être ren­­forcé, ce qui sup­­pose de défi­­nir pré­­ci­­sé­­ment les moda­­li­­tés d’infor­­
ma­­tion des parents d’élèves, les condi­­tions d’orga­­ni­­sa­­tion des ren­­contres avec les
parents et de garan­­tir aux asso­­cia­­tions de parents d’élèves et aux repré­­sen­­tants des
parents les moyens d’exer­­cer plei­­ne­­ment leurs mis­­sions.

I– Droit d’infor­­ma­­tion et d’expres­­sion


Ce droit s’ana­­lyse prin­­ci­­pa­­le­­ment pour les parents d’élèves comme le droit d’avoir accès
aux infor­­ma­­tions néces­­saires au suivi de la sco­­la­­rité de leurs enfants et à celles rela­­tives à
l’orga­­ni­­sa­­tion de la vie sco­­laire. Les membres des asso­­cia­­tions de parents d’élèves auront
en outre le droit et les moyens de commu­­ni­­quer des infor­­ma­­tions sur leurs actions.
I.1 L’infor­­ma­­tion des parents par l’école ou l’éta­­blis­­se­­ment sco­­laire

Système éducatif
Le suivi de la sco­­la­­rité par les parents implique que ceux-­ci soient bien infor­­més des
résul­­tats et du compor­­te­­ment sco­­laires de leurs enfants. […]
Le dérou­­le­­ment des ensei­­gne­­ments, ainsi que les évo­­lu­­tions du sys­­tème édu­­ca­­tif et les
dis­­po­­si­­tifs nou­­veaux seront por­­tés à la connais­­sance des parents. Ils seront notam­­
ment infor­­més des actions de sou­­tien qui peuvent être mises en œuvre à l’école et
au col­­lège (pro­­gramme per­­son­­na­­lisé de réus­­site édu­­ca­­tive…) et de la pos­­si­­bi­­lité de
par­­cours dif­­fé­­ren­­ciés au col­­lège […].
I.1.1 Les résul­­tats et le compor­­te­­ment sco­­laires
Les direc­­teurs d’école et les chefs d’éta­­blis­­se­­ment doivent prendre toute mesure
adap­­tée afin que les parents puissent effec­­ti­­ve­­ment prendre connais­­sance des résul­­
tats sco­­laires de leur enfant. Dans le cadre des mesures que le conseil d’école ou le
conseil d’admi­­nis­­tra­­tion adopte sur la conduite du dia­­logue avec les parents ou dans
le cadre du pro­­jet d’école ou du pro­­jet d’éta­­blis­­se­­ment, il appar­­tient à chaque école
et à chaque éta­­blis­­se­­ment de défi­­nir, compte tenu de ses spé­­ci­­fici­­tés (type d’éta­­blis­­
se­­ment, popu­­la­­tion sco­­laire, nombre d’élèves…), les mesures les mieux à même de
por­­ter ces résul­­tats à la connais­­sance des parents.
Le livret sco­­laire dans le pre­­mier degré, le bul­­le­­tin sco­­laire dans le second degré
pour­­ront, par exemple, être remis en mains propres dans le cadre de ren­­contres
indi­­vi­­duelles ou col­­lec­­tives. Pour les élèves rele­­vant de l’édu­­ca­­tion priori­­taire, cette
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

démarche est par­­ti­­cu­­liè­­re­­ment impor­­tante.


En outre, aussi sou­­vent que l’inté­­rêt de l’élève le néces­­site, le point sera effec­­tué
régu­­liè­­re­­ment sur ses résul­­tats et son compor­­te­­ment sco­­laires par le biais d’échanges
d’infor­­ma­­tions, notam­­ment au moyen du car­­net de cor­­res­­pon­­dance. Les parents
doivent être pré­­ve­­nus rapi­­de­­ment de toute dif­­fi­­culté ren­­contrée par l’élève, qu’elle
soit sco­­laire ou compor­­te­­men­­tale. La ques­­tion de l’assi­­duité sco­­laire, élé­­ment fon­­da­­
men­­tal de la réus­­site sco­­laire, fait l’objet d’une atten­­tion par­­ti­­cu­­lière.
Les nou­­velles tech­­no­­logies, en fonc­­tion de l’équi­­pe­­ment des éta­­blis­­se­­ments et des
familles, pour­­ront être un sup­­port pour mieux commu­­ni­­quer. Ainsi, l’uti­­li­­sation
des SMS et des autres moyens acces­­sibles par Inter­­net (mes­­sa­­ge­­rie et por­­tail élec­­
tro­­niques…) doivent per­­mettre, chaque fois que pos­­sible, des échanges plus rapides
avec les parents (absences, réunions…). ... / ...

313
Objectif concours Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

Document 1 (suite)

I.1.2 Les demandes d’infor­­ma­­tion et d’entre­­vues pré­­sen­­tées par les parents


Les direc­­teurs d’école ou les chefs d’éta­­blis­­se­­ment, les ensei­­gnants et l’ensemble des
per­­son­­nels de l’éta­­blis­­se­­ment veille­­ront à être à l’écoute des attentes des parents.
Les demandes indi­­vi­­duelles d’infor­­ma­­tion ou d’entre­­vue devront rece­­voir une
réponse. Les demandes de rendez-­vous seront orien­­tées vers le bon inter­­lo­­cuteur,
selon la nature de la demande. Une réponse néga­­tive devra tou­­jours être moti­­vée.
Les parents seront éga­­le­­ment invi­­tés à répondre aux demandes de l’équipe édu­­ca­­tive
dans l’inté­­rêt de l’enfant.
[…]

II– Droit de réunion


II.1 Réunions avec les parents
Lors de sa pre­­mière réunion, le conseil d’école ou le conseil d’admi­­nis­­tra­­tion
exa­­mine notam­­ment les condi­­tions d’accueil des parents. Celles-­ci pour­­ront
être déve­­lop­­pées, au-­delà des dis­­po­­si­­tions pré­­vues par le décret, selon les par­­
ti­­cu­­la­­ri­­tés, ou les pra­­tiques déjà satis­­faisantes, de l’école ou de l’éta­­blis­­se­­ment.
Les parents sont infor­­més par écrit des ren­­contres pré­­vues (réunions d’infor­­ma­­
tion, ren­­contres parents - pro­­fes­­seurs, remises des bul­­le­­tins…). Il leur est ainsi
pré­­cisé le nombre, la date et l’objet de ces ren­­contres ryth­­mant l’année sco­­laire.
Les parents des élèves nou­­vel­­le­­ment ins­­crits doivent désor­­mais être réunis par
le direc­­teur d’école ou le chef d’éta­­blis­­se­­ment en début d’année sco­­laire. Les
moda­­li­­tés d’orga­­ni­­sa­­tion sont lais­­sées à l’appré­­cia­­tion du direc­­teur d’école ou
du chef d’éta­­blis­­se­­ment en fonc­­tion des contraintes propres à l’éta­­blis­­se­­ment
mais ces ren­­ contres devront néces­­ sai­­re­­
ment se tenir au tout début de l’an-
née sco­­laire et au plus tard avant la fin de la troi­­sième semaine sui­­vant la ren­­
trée. Cette exi­­gence nou­­velle n’inter­­dit natu­­rel­­le­­ment pas aux éta­­blis­­se­­ments
qui ont la pos­­si­­bi­­lité ou la tra­­di­­tion de réunir l’ensemble des parents de le faire.
Le conseil des maîtres pré­­sidé par le direc­­teur d’école dans le pre­­mier degré, le chef
d’éta­­blis­­se­­ment dans le second degré sont éga­­le­­ment désor­­mais tenus d’orga­­ni­­ser
au moins deux fois par an et par classe une ren­­contre entre les parents et les pro­­
fes­­seurs. Ces ren­­contres, dans le pre­­mier comme dans le second degré, n’ont pas
tou­­jours le même objet et donc ne revêtent pas néces­­sai­­re­­ment la même forme :
ren­­contres indi­­vi­­duelles de chaque parent avec chaque ensei­­gnant, ou ren­­contres
col­­lec­­tives… Au moins une fois par an, dans les col­­lèges et lycées, une infor­­ma­­tion
sur l’orien­­ta­­tion est assu­­rée dans ce cadre, en tenant compte de l’auto­­no­­mie et de
l’âge de l’élève.
II.1.1 Les réunions col­­lec­­tives
Elles doivent être orga­­ni­­sées à des horaires compa­­tibles avec les contraintes horaires
et maté­­rielles des parents. La prise en compte des obli­­ga­­tions des parents per­­met­­tra
l’ins­­tau­­ra­­tion de condi­­tions favo­­rables aux échanges. L’orga­­ni­­sa­­tion des ren­­contres
devra être soi­­gneu­­se­­ment pré­­parée et la commu­­ni­­ca­­tion assu­­rée afin de faci­­li­­ter la
venue du plus grand nombre.
Les ren­­contres col­­lec­­tives seront orga­­ni­­sées soit pour l’ensemble des parents
(infor­­ma­­tions de ren­­trée, parents d’élèves nou­­vel­­le­­ment ins­­crits…) soit pour un
groupe de parents d’élèves : par classe, ou même, selon la ques­­tion abor­­dée, en
sous-­groupes. ... / ...

314
Sujet 1 • La place des parents à l’école Objectif concours

Document 1 (suite)

II.1.2 Les ren­­contres indi­­vi­­duelles avec les ensei­­gnants ou les autres per­­son­­nels de
la commu­­nauté sco­­laire se dérou­­leront dans le cadre le mieux adapté à la demande,
dans le respect de la confi­­den­­tia­­lité des pro­­pos échan­­gés. Il convien­­dra de veiller à
faci­­li­­ter les échanges avec les parents qui n’ont pas l’habi­­tude de ces ren­­contres ou
qui ne maî­­trisent pas bien la langue fran­­çaise.
Le dia­­logue avec les parents d’élèves est fondé sur une reconnais­­sance mutuelle des
compé­­tences et des mis­­sions des uns et des autres (le pro­­fes­­sion­­na­­lisme des ensei­­
gnants dans le cadre de leurs fonc­­tions, les res­­pon­­sa­­bi­­li­­tés édu­­ca­­tives des parents)
ainsi que sur le souci commun du respect de la per­­son­­na­­lité de l’élève.
[…]

Extrait du guide pra­­tique des parents – année 2012-2013


Document 2
(docu­­ment du MEN)

[…]

Système éducatif
Par­­ti­­ci­­per à la vie de l’école
Le plus sûr moyen de participer à la vie de l’école est de voter lors de l’élection des
représentants de parents d’élèves qui siègent au conseil d’école.
Être repré­­sen­­tant de parents d’élèves
Les parents élus par­­ti­­cipent au bon fonc­­tion­­ne­­ment de l’école et font valoir le point
de vue des familles. Le direc­­teur d’école les réunit pério­­di­­que­­ment. Aussi leur élec­­
tion est-­elle un acte impor­­tant pour chaque parent.
Le parent élu assure un lien entre l’équipe édu­­ca­­tive (direc­­teur, ensei­­gnants et méde­­
cin sco­­laire) et les autres parents. Il assiste au conseil d’école.
Adhé­­rer à une asso­­cia­­tion de parents
Le rôle des asso­­cia­­tions de parents d’élèves est reconnu. Adhérer n’est pas obli­­ga­­toire
mais ces asso­­cia­­tions contri­­buent à la vie de l’école.
Le rôle des asso­­cia­­tions de parents d’élèves est reconnu par le Code de l’édu­­ca­­tion
(articles D.111-6 à D.111-9).
À quoi sert le conseil d’école ?
Le conseil d’école vote le règle­­ment inté­­rieur ; adopte le pro­­jet d’école ; donne
des avis sur le fonc­­tion­­ne­­ment et les ques­­tions liées à la vie de l’école (inté­­gra­­tion
des enfants han­­di­­ca­­pés, acti­­vi­­tés péri­­sco­­laires, res­­tau­­ra­­tion sco­­laire, hygiène, sécu­­
rité des enfants) ; peut pro­­po­­ser de réor­­ga­­ni­­ser le temps sco­­laire ; est informé des
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résul­­tats glo­­baux de l’école.


[…]

315
Objectif concours Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

Extrait de La lettre d’infor­­ma­­tion N° 22, novembre 2006,


Document 3 de la Cel­­lule Veille scien­­ti­­fique et tech­­no­­lo­­gique de l’INRP.
Les parents et l’école

[…]
Du parent usa­­ger au parent par­­te­­naire de l’école
Dans ses rela­­tions avec l’école, le parent peut être consi­­déré de dif­­fé­­rentes façons
selon qu’il est vu comme la per­­sonne res­­pon­­sable d’un élève pré­­cis, comme un
membre d’une commu­­nauté de familles, comme un béné­­fi­­ciaire du ser­­vice édu­­ca­­tif
dis­­pensé par l’éta­­blis­­se­­ment ou même comme le repré­­sen­­tant d’un groupe social.
Des dif­­fi­­cultés à trou­­ver un lan­­gage commun
Selon L. Symeou, les résul­­tats de recherches inter­­na­­tionales montrent que, dans la
plu­­part des cas, l’échange d’infor­­ma­­tions entre l’école et les familles pro­­cède de la
pre­­mière vers ces der­­nières. En outre, les écoles rap­­pellent sou­­vent leurs res­­pon­­
sa­­bi­­li­­tés aux parents quant à l’envi­­ron­­ne­­ment sco­­laire (sur­­veillance des devoirs,
hygiène de vie des enfants, four­­ni­­tures et livres à appor­­ter…), mais sont réti­­centes
à par­­ta­­ger les infor­­ma­­tions sur les autres aspects fon­­da­­men­­taux de la sco­­la­­ri­­sa­­tion
tels que les pro­­grammes, les pra­­tiques de tra­­vail ou le cur­­ricu­­lum (Symeou, 2003).
La recherche pré­­sen­­tée ici ana­­lyse l’infor­­ma­­tion échan­­gée durant la semaine ins­­
ti­­tution­­nelle de ren­­contres entre parents et ensei­­gnants dans six écoles pri­­maires.
L’ana­­lyse de contenu montre que les échanges se concentrent lar­­ge­­ment sur les
ques­­tions de résul­­tats sco­­laires et de compor­­te­­ment de l’enfant dans l’école, avec de
nom­­breux déca­­lages entre les per­­cep­­tions des parents et celles des ensei­­gnants.
Ainsi, quand l’enfant est en dif­­fi­­culté, alors que les ensei­­gnants essayent mani­­fes­­te­­
ment de sou­­li­­gner les sou­­tiens pos­­sibles, les parents res­­sentent les entre­­tiens tout
entiers domi­­nés par le diag­­nos­­tic de l’échec et l’esprit néga­­tif qui en découle, les
autres aspects de l’échange étant alors reje­­tés dans l’oubli. De nom­­breux parents
sou­­lignent éga­­le­­ment l’angoisse et la ner­­vo­­sité de leurs enfants concer­­nant l’école,
alors que les ensei­­gnants déclarent n’avoir pas res­­senti ce stress des élèves. À la suite
des entre­­tiens, les parents se décrivent en majo­­rité comme essayant de mettre en
œuvre les sug­­ges­­tions des ensei­­gnants. Ils par­­tagent l’idée que l’on peut amé­­lio­­rer
les choses pour leurs enfants et qu’ils ont leur part de res­­pon­­sa­­bi­­lité pour les aider
à dépas­­ser leurs dif­­fi­­cultés ou leurs pro­­blèmes de compor­­te­­ment. Un exa­­men plus
appro­­fondi des entre­­tiens fait tou­­te­­fois appa­­raître quatre types de familles :
1 Les indif­­fé­­rents, qui jugent que les affaires sco­­laires de leurs enfants relèvent de
la res­­pon­­sa­­bi­­lité de l’école et qu’ils n’ont pas à s’y impli­­quer ou ne le peuvent pas
(n’en ont ni les compé­­tences ni le loi­­sir) ;
2 Les familles de bonne volonté mais impuis­­santes (« good-­will but no action »), qui
se contentent de répé­­ter super­­fi­­ciel­­le­­ment les conseils de l’ensei­­gnant auprès des
enfants sans aller vrai­­ment au-­delà, le monde sco­­laire leur res­­tant le plus sou­­vent
trop étran­­ger (caté­­go­­rie sou­­vent constituée de parents d’ori­­gine rurale ou ayant
fait peu d’études) ;
3 Les familles qui « ne savent pas comment faire ». Elles essayent plu­­sieurs fois de mettre
en appli­­ca­­tion les conseils des ensei­­gnants et répètent leurs efforts, mais reconnaissent
man­­quer de guides et d’étapes pra­­tiques pour tra­­duire l’invite géné­­rale ;
4 Les parents « fami­­liers de l’édu­­ca­­tion », sou­­vent de niveau socio­­cultu­­rel élevé, qui
ajustent les conseils en actions pra­­tiques adap­­tées à leur situa­­tion, mais n’hésitent
pas non plus à « trier » dans les sug­­ges­­tions voire à se révé­­ler assez cri­­tiques quant
aux diag­­nos­­tics ou aux injonc­­tions pro­­non­­cés par les ensei­­gnants. Les parents des
... / ...

316
Sujet 1 • La place des parents à l’école Objectif concours

Document 3 (suite)

groupes 2 et 3 ren­­contrent d’extrêmes dif­­fi­­cultés à comprendre les sug­­ges­­tions des


ensei­­gnants et consi­­dèrent que les conseils que les ensei­­gnants leur adressent
sont abs­­traits et géné­­raux, les lais­­sant avec trop de choses à devoir trou­­ver et
décryp­­ter par eux-­mêmes. Les consignes des ensei­­gnants sont rare­­ment assez pré­­
cises et ne contiennent pas de décom­­po­­si­­tion logique en étapes qui les ren­­drait
plus simples à mettre en œuvre. Les ensei­­gnants ne semblent ni conscients de cet
enjeu, ni avoir les compé­­tences néces­­saires pour commu­­ni­­quer avec des parents
qui ne parlent pas spon­­ta­­né­­ment le « lan­­gage de l’école ». Cela pour­­rait aussi signi­­
fier que, pour les ensei­­gnants, les ren­­contres avec les parents sont essen­­tiel­­le­­ment
l’occa­­sion d’expo­­ser leur vision des élèves et d’indi­­quer aux parents quelles sont
leurs res­­pon­­sa­­bi­­li­­tés.
[…]
Enfin, les pra­­tiques de commu­­ni­­ca­­tion de l’école sont lar­­ge­­ment influ­­en­­cées par
le capi­­tal cultu­­rel des parents et repro­­duisent les rela­­tions de pou­­voir de l’espace
social, les parents des classes supé­­rieures étant par consé­­quent plus aptes à contour­­
ner ou dépas­­ser la mise à dis­­tance sociale incorporée dans les codes de conduite des
rela­­tions entre l’école et les parents. Pour Pierre Périer, cette dis­­tance est l’expres­­

Système éducatif
sion d’un véri­­table dif­­fé­­rend entre école et familles popu­­laires. Le par­­te­­na­­riat est
un concept adapté aux classes moyennes, dis­­tri­­buant des rôles conve­­nus et assi­­
gnant aux familles ayant un capi­­tal sco­­laire moindre un contexte nor­­ma­­tif ina-
dapté. Les familles ne par­­tagent pas le même lan­­gage normé de rela­­tions et gardent
une dis­­tance incom­­prise par les ensei­­gnants. Cette dis­­tan­­cia­­tion s’explique par
diverses atti­­tudes allant d’une totale confiance en l’école à une atti­­tude de retrait
défen­­sif ou de repli identitaire en pas­­sant par une atti­­tude cri­­tique (Périer, 2005).
[…]
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

317
Corrigé Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

Corrigé

1 Pro­­po­­si­­tion de cor­­rigé
1.1 Intro­­duc­­tion
Tel que le rap­­pelle le pre­­mier texte de notre dos­­sier, le Code de l’Éducation sou­­ligne que
« Les parents d’élèves sont membres de la commu­­nauté édu­­ca­­tive. Leur par­­ti­­cipation à
la vie sco­­laire et le dia­­logue avec les ensei­­gnants et les autres per­­son­­nels sont assu­­rés dans
chaque école et dans chaque éta­­blis­­se­­ment. » (article 111-4). En tant que « membres »,
la place des parents dans l’école n’est donc plus à démon­­trer. Néan­­moins, cer­­taines dif­­
fi­­cultés peuvent se mani­­fes­­ter et la col­­la­­bo­­ra­­tion entre les parents et l’école peut par­­fois
s’avé­­rer dif­­fi­­cile.
Le dos­­sier qui nous est pré­­senté pro­­pose 3 textes met­­tant en exergue ce rôle joué par les
parents à l’école.
•• Tout d’abord, le texte 1 est composé d’extraits de la cir­­cu­­laire N° 2006-137 du 25 août
2006. Ce tex­te, publié au BOEN 31 du 31 août 2006, pose le cadrage ins­­ti­­tution­­nel du
rôle et de la place des parents à l’école. Il s’agit d’un texte ins­­ti­­tution­­nel.
•• Le texte 2 est un extrait du guide pra­­tique des parents - année 2012-2013 ; il s’agit d’un
document pro­­posé par le MEN, afin d’accom­­pa­­gner et par là peut-­être pal­­lier les dif­­
fi­­cultés éven­­tuelles qui pour­­raient sur­­gir d’un défaut de connais­­sance ou de commu­­
ni­­ca­­tion. Il s’agit d’un docu­­ment de commu­­ni­­ca­­tion offi­­ciel.
•• Le texte 3, qui est lui-­même un extrait de La lettre d’infor­­ma­­tion N° 22, novembre 2006,
de la Cel­­lule Veille scien­­ti­­fique et tech­­no­­lo­­gique de l’INRP (désor­­mais Ins­­ti­­tut Fran­­
çais de l’Edu­­ca­­tion, IFE), est un docu­­ment de réflexion qui ana­­lyse les relations entre
les parents et l’école ; elles ne vont pas de soi, en par­­tie parce qu’on est passé d’une
école « sanc­­tuaire du savoir » à une école « ouverte » sur la société.
C’est à la lumière de ces trois docu­­ments que nous essaie­­rons de répondre à ces ques-
tions quant à la place des parents à l’école pri­­maire (rappeler les trois questions posées).
Ainsi, dans un pre­­mier temps, nous pré­­ci­­se­­rons la place que l’école pri­­maire fait aux
parents d’élèves, notam­­ment à tra­­vers le texte 1, mais aussi en fili­­grane avec le texte 2.
Puis nous ver­­rons, notam­­ment avec les textes 2 et 3, quelles sont les dif­­fi­­cultés qui
peuvent entra­­ver ce par­­te­­na­­riat et mettre à mal la rela­­tion parents et École.
Enfin, dans une troi­­sième par­­tie, et à la lumière des textes pré­­cé­­dents, nous pro­­po­­serons
des pistes pour qu’ensei­­gnants et parents col­­la­­borent et construisent une « co­éduca­­
tion » pour l’enfant.
Cette col­­la­­bo­­ra­­tion est une véri­­table gageure qui, si elle est faite et tenue, pourra évi­­ter
que bien des dif­­fi­­cultés entre les parents d’élèves et l’École ne se mani­­festent, assu­­rant
ainsi des appren­­tis­­sages en toute séré­­nité, ainsi que la réus­­site du déve­­lop­­pe­­ment de
l’enfant et de l’élève.

318
Sujet 1 • La place des parents à l’école Corrigé

1.2 Première par­­tie

Méthodologie
Rap­­pel sur les droits des parents d’élèves évo­­qués par le texte 1.
Nous rele­­vons ici les 3 grandes par­­ties de ce docu­­ment, pré­­ci­­sant les trois types de droits
accor­­dés aux parents :
•• le droit d’infor­­ma­­tion et d’expres­­sion ;
•• le droit de réunion ;
•• le droit de par­­ti­­cipation.

a. Droit d’infor­­ma­­tion et d’expres­­sion


1 Les droits des parents à l’infor­­ma­­tion sont garan­­tis
Tout parent a ainsi le droit d’être informé sur ce que fait son enfant dans le cadre de
l’éta­­blis­­se­­ment sco­­laire, tant d’un point de vue des résul­­tats que du compor­­te­­ment.
Cette infor­­ma­­tion peut prendre plu­­sieurs formes comme le cahier de vie, le cahier de
liai­­son ou de cor­­res­­pon­­dance, le livret d’éva­­lua­­tion ou encore lors d’une ren­­contre
parents-­professeur. À noter que depuis la rentrée scolaire 2016, les livrets scolaires de

Système éducatif
l’école élémentaire et du collège sont devenus un livret scolaire commun et numérique
pour la scolarité obligatoire, appelé « livret scolaire unique du CP à la troisième ».
À ce pro­­pos, les demandes d’infor­­ma­­tion et d’entre­­vues pré­­sen­­tées par les parents
doivent tou­­jours faire l’objet d’une atten­­tion par­­ti­­cu­­lière de la part de l’ensei­­gnant. Elles
doivent être hono­­rées et tout refus motivé. Au moins deux ren­­contres par an doivent
être orga­­ni­­sées.
Les infor­­ma­­tions peuvent aussi pas­­ser par le biais des asso­­cia­­tions de parents d’élèves qui
se font alors le re­lais des familles.
2 Le rôle des asso­­cia­­tions de parents d’élèves est reconnu
Afin que les asso­­cia­­tions de parents puissent mener à bien leur rôle, l’école doit leur
don­­ner suf­­fi­­sam­­ment de moyens : moyens maté­­riels, moyens pour la dif­­fu­­sion de docu-
ments. Par exemple, doivent être mis à dis­­po­­si­­tion une boîte aux lettres et un pan­­neau
d’affi­­chage situés dans un lieu acces­­sible aux parents.
Ces asso­­cia­­tions sont aussi les seules à pou­­voir faire dis­­tri­­buer aux parents par l’inter­­mé­­
diaire des élèves des pro­­po­­si­­tions d’assu­­rances sco­­laires.
La connais­­sance par les familles de la vie de l’école ou de l’éta­­blis­­se­­ment et de l’acti­­vité
des asso­­cia­­tions de parents d’élèves se révèle pri­­mor­­diale pour une bonne cir­­cu­­la­­tion des
infor­­ma­­tions. Ces commu­­ni­­ca­­tions revêtent donc une impor­­tance toute par­­ti­­cu­­lière.
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b. Droit de réunion
1 Réunions avec les parents
Le deuxième droit des parents est celui de réunions, que celles-­ci soient col­­lec­­tives ou
indi­­vi­­duelles.
Comme dit pré­­cé­­dem­­ment, ces réunions doivent avoir lieu de façon régu­­lière et chaque
ensei­­gnant se doit de répondre aux demandes d’entre­­vues éma­­nant des parents.
Exemple
Des réunions sont mises en place chaque début d’année, pour les parents d’élèves nouvelle-
ment ins­­crits avec le direc­­teur d’école et le chef d’éta­­blis­­se­­ment.

319
Corrigé Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

Il peut aussi s’agir de réunions à l’ini­­tiative des asso­­cia­­tions de parents d’élèves. Le


direc­­teur d’école ou le chef d’éta­­blis­­se­­ment prend, en accord avec les res­­pon­­sables des
asso­­cia­­tions de parents d’élèves, toutes les mesures qui lui paraî­­tront néces­­saires pour
offrir à ces asso­­cia­­tions les meilleures pos­­si­­bi­­li­­tés de réunion dans l’enceinte sco­­laire,
sans appor­­ter de per­­tur­­ba­­tion au fonc­­tion­­ne­­ment de l’éta­­blis­­se­­ment. […] L’orga­­ni­­
sa­­tion, par une asso­­cia­­tion de parents d’élèves, d’acti­­vi­­tés autres que celles se rat­­ta­­
chant directement aux néces­­si­­tés de la for­­ma­­tion (comme des ker­­messes, des bourses
aux vêtements, etc.) oblige à recou­­rir à la pro­­cé­­dure pré­­vue à l’article L. 212-15, qui
est explicitée par les deux cir­­cu­­laires pré­­ci­­tées. Le maire est, en effet, compétent pour
déci­­der de l’uti­­li­­sation des locaux sco­­laires en dehors des périodes où ils sont uti­­li­­sés
pour les besoins de la for­­ma­­tion ini­­tiale et conti­­nue. En consé­­quence, toute demande
de cette nature for­­mu­­lée par une asso­­cia­­tion sup­­pose l’auto­­ri­­sa­­tion préa­­lable du maire
et l’accord de la col­­lec­­ti­­vité ter­­ri­­toriale pro­­prié­­taire des locaux. Elle peut éven­­tuel­­le­­
ment, faire l’objet d’une conven­­tion.

c. Droit de par­­ti­­cipation
Enfin, le der­­nier droit est celui de par­­ti­­cipation à la vie de l’éta­­blis­­se­­ment sco­­laire. Tout
parent d’élève, membre ou non d’une asso­­cia­­tion de parents d’élèves, peut présenter
une liste de can­­di­­dats aux élec­­tions des repré­­sen­­tants des parents d’élèves au conseil
d’école. Cette élec­­tion a lieu chaque année cou­­rant du mois d’octobre, ceci per­­met­­tant
la présence de ces parents élus lors du pre­­mier conseil d’école. Là encore, tout doit être
fait pour faci­­li­­ter l’exer­­cice de ce droit et les moyens néces­­saires à l’exer­­cice du man­­dat
doivent être mis en place.
pour plus de pré­­ ci­­
sion, nous vous ren­­ voyons à la page inter­­ net du minis­­ tère :
[education.gouv.fr/cid2659/les-­parents-d-eleves.html].

Ces pré­­ci­­sions sur les droits des parents d’élèves posent comme prin­­cipe que le rôle et
la place des parents à l’École sont plei­­ne­­ment reconnus. Ce pre­­mier texte ins­­ti­­tution­­nel
sou­­ligne la néces­­sité de pro­­mou­­voir le dia­­logue avec les parents d’élèves, celui-­ci repo-
sant sur une reconnais­­sance mutuelle des compé­­tences et des mis­­sions des uns et des
autres.
C’est aussi ce que sou­­ligne en creux le texte 2, guide à l’usage des parents, qui se veut
comme un manuel pra­­tique per­­met­­tant de par­­ta­­ger une culture commune. « Par­­ti­­ci­­per
à la vie de l’école », « être repré­­sen­­tant de parents d’élèves », « savoir ce qu’est un conseil
d’école », tout cela a pour voca­­tion de rap­­pro­­cher deux mondes par­­fois éloi­­gnés. Car la
construc­­tion de la « co­éduca­­tion » pour l’enfant peut s’avé­­rer une tâche ardue.

1.3 Deuxième par­­tie


Pour intro­­duire cette deuxième par­­tie sur les dif­­fi­­cultés qui peuvent naître mal­­gré ces
injonc­­tions et ce dés­­ir de commu­­ni­­ca­­tion du minis­­tère de l’édu­­ca­­tion natio­­nale, nous
sou­­hai­­te­­rions évo­­quer, en complé­­ment des textes four­­nis dans le dos­­sier, des tra­­vaux
de recherche qui sou­­lignent l’écart qu’il peut par­­fois y avoir entre les attentes des en­
seignants et celles des parents.

320
Sujet 1 • La place des parents à l’école Corrigé

Exemple
Exemple 1 :

Méthodologie
Famille et école : Des chiffres inquié­­tants (étude de 2008)
Que sait-­on des conflits entre parents et per­­son­­nels de l’Éducation natio­­nale ?
Georges Fotinos fait le point en s’appuyant sur les der­­nières études.
« Au regard de ces chiffres il est dif­­fi­­cile de conve­­nir que la rela­­tion parents/en­seignants est
tota­­le­­ment sereine » estime-­t-il.
En tête des occa­­sions de conflit : la dis­­ci­­pline, l’éva­­lua­­tion et l’orien­­ta­­tion des élèves.
« En 2008, nous avions réa­­lisé une étude, parue dans un ouvrage col­­lec­­tif inti­­tulé « Parents et
profs d’école : de la défiance à l’alliance ». La conclu­­sion met­­tait en évidence que le « mal­­en­­
tendu » entre les parents et les ensei­­gnants, dénoncé par François Dubet en 1980 était tou­­jours
présent, que cette défiance réci­­proque nour­­ris­­sait l’échec sco­­laire mais aussi la vio­­lence tant
des adultes que des élèves et qu’elle entraî­­nait un délitement des liens sociaux. En conclu­­sion,
l’impor­­tance béné­­fique du par­­te­­na­­riat famille/école était mise en évidence et cinq points d’an-
crage partenariaux et béné­­fi­­ciant d’une expérimentation étaient pré­­sen­­tés. »
(cafepedagogique.net/lexpresso/pages/2012/11/08112012Accueil.aspx)

Système éducatif
Exemple
Exemple 2 :
« Éclair­­cir le rôle de cha­­cun et don­­ner aux parents “quelque chose à faire” »
Bernard CHARLOT, pro­­fes­­seur de sciences de l’édu­­ca­­tion, ESCOL, Uni­­ver­­sité Paris 8, Saint-­
Denis (jan­­vier 2000)
[texte en annexes]
Ce sont ces mêmes dif­­fi­­cultés liées à la commu­­ni­­ca­­tion que sou­­ligne le texte 3.
Il convient de for­­ti­­fier les rela­­tions avec les parents afin que ceux-­ci passent, citons ce texte 3,
du sta­­tut de « parent usa­­ger » à celui de « par­­te­­naire » et pour cela il est nécessaire de « trou­­
ver un lan­­gage commun ». C’est ce que sou­­lignent les recherches de Syméou en 2003 consta-
tant « de nom­­breux déca­­lages entre les per­­cep­­tions des parents et celles des en­seignants ».
Les termes « esprit néga­­tif », « angoisse », « stress » dénoncent for­­te­­ment le malaise qui peut
alors s’ins­­tau­­rer, notam­­ment pour cer­­tains types de famille comme « Les familles de bonne
volonté mais impuis­­santes » et « Les familles qui « ne savent pas comment faire ». Selon le
cher­cheur, seuls « les parents des classes supé­­rieures [seraient] par conséquent plus aptes à
contour­­ner ou dépas­­ser la mise à dis­­tance sociale incor­­po­­rée dans les codes de conduite des
rela­­tions entre l’école et les parents. » Pierre Périer, en 2005, lui emboîte le pas en dénon­­çant
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

comme « expres­­sion d’un véri­­table dif­­fé­­rend » le « par­­te­­na­­riat » qui serait « un concept adapté
aux classes moyennes, dis­­tri­­buant des rôles conve­­nus et assignant aux familles ayant un capi­­tal
sco­­laire moindre un contexte nor­­ma­­tif inadapté. »
Que faire alors afin d’évi­­ter « retrait défen­­sif » et « repli identitaire » ?

Il s’agit, tout en assu­­rant l’effectivité des droits d’infor­­ma­­tion et d’expres­­sion reconnus


aux parents d’élèves de sou­­te­­nir et ren­­for­­cer le par­­te­­na­­riat entre l’ins­­ti­­tution sco­­laire et
les parents d’élèves en met­­tant en place un dia­­logue confiant et effi­­cace, et en impliquant
dans ces démarches l’ensemble des per­­son­­nels des écoles. Ce sont ces pistes que nous
allons à présent explo­­rer dans notre troi­­sième par­­tie

321
Corrigé Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

1.4 Troisième par­­tie


a. Comment encou­­ra­­ger un par­­te­­na­­riat avec les familles ?
Commen­­çons tout d’abord, par un petit rap­­pel his­­to­­rique.
La demande ins­­ti­­tution­­nelle d’éta­­blis­­se­­ment de par­­te­­na­­riat entre l’école et les parents
est récente (les années quatre-­vingts). La notion même de commu­­nauté édu­­ca­­tive (in-
cluant les parents) est une nou­­veauté du voca­­bu­­laire ins­­ti­­tution­­nel, appa­­rue seule­­ment
lors de la loi d’orien­­ta­­tion de 1989. Donc, institutionnellement, la par­­ti­­cipation des pa-
rents est acquise. Cepen­­dant, est-­elle pour autant admise et plus encore, légi­­time ?
Il existe des résis­­tances ins­­ti­­tution­­nelles et une pesan­­teur his­­to­­rique qui peuvent ex-
pliquer la désaf­­fec­­tion des parents : voir à ce sujet les recherches de Judith Migeot-­
Alvarado, 2000. Elles sou­­lignent un par­­tage conflic­­tuel de l’édu­­ca­­tion des enfants-­élèves
entre parents et ensei­­gnants, une évo­­lu­­tion du rap­­port des familles à la sco­­la­­rité, ainsi
qu’un déve­­lop­­pe­­ment de stra­­té­­gies de suivi sco­­laire et de socia­­li­­sa­­tion stric­­te­­ment indi-
vidualistes et ségré­­ga­­tives (Van Zanten, 1996).
L’École se défi­­nit alors comme un espace public face à (contre ?) l’espace privé de la fa-
mille. Cette défi­­ni­­tion est his­­to­­ri­­que­­ment conco­­mi­­tante avec la mis­­sion de libération du
clé­­ri­­ca­­lisme pour­­sui­­vie par Jules Ferry. Cela a créé une exclu­­sion, typi­­que­­ment fran­­çaise,
des parents de l’ins­­ti­­tution sco­­laire. En effet, le modèle laïque fran­­çais dis­­tingue la sphère
publique de la sphère pri­­vée : l’école étant le lieu des savoirs ration­­nels et la famille celui
des savoirs irra­­tion­­nels (croyance reli­­gieuse, super­­stition, patois…).
Or si his­­to­­ri­­que­­ment, la dis­­tance entre parents et ensei­­gnants ne fai­­sait pas pro­­blème,
actuel­­le­­ment, le rap­­pro­­che­­ment est jugé plus que jamais néces­­saire.
L’ori­­gine de cette concep­­tion rela­­ti­­ve­­ment récente du type de rap­­ports à déve­­lop­­per
entre ces deux ins­­tances de socia­­li­­sa­­tion, la famille et l’école (Montandon & Perrenoud,
1987) est à rat­­ta­­cher à l’impact de deux enjeux (Périer, 2005) :
•• l’enjeu de la « réus­­site sco­­laire » (du moins l’évi­­te­­ment de l’échec), la mas­­si­­fi­­ca­­tion de
l’ensei­­gne­­ment n’amène pas tous les élèves à réus­­sir à l’école ;
•• l’arti­­cu­­lation des pro­­blèmes sociaux et sco­­laires ; les apports de la socio­­logie de l’édu­­
ca­­tion montrent l’action des fac­­teurs fami­­liaux et plus géné­­ra­­le­­ment socio-éco­­no­­
miques sur la réus­­site et sur les phé­­no­­mènes d’indis­­ci­­pline.
Face à ces enjeux, la «néces­­sité» du par­­te­­na­­riat entre la sphère sco­­laire et la sphère fa-
miliale repose sur un pos­­tu­­lat d’amé­­lio­­ra­­tions : si les deux sphères se rap­­prochent nous
devons nous attendre à une amé­­lio­­ra­­tion de la réus­­site sco­­laire et à une amé­­lio­­ra­­tion des
pro­­blèmes sociaux et sco­­laires. En effet, ce pos­­tu­­lat d’amé­­lio­­ra­­tion semble cohé­­rent car
il existe de nom­­breuses et solides recherches sur les rela­­tions entre la réus­­site des élèves
et la par­­ti­­cipation spon­­ta­­née des parents à l’édu­­ca­­tion de leurs enfants (Desforges &
Abouchaar, 2003).

@ À consul­­ter : Le site dédié aux parents, la malette des parents :


malettedesparents.education.gouv.fr

322
Sujet 1 • La place des parents à l’école Corrigé

b. Comment alors orga­­ni­­ser ce par­­te­­na­­riat ?

Méthodologie
Le texte 3 de notre dos­­sier montre bien que toutes les familles ne sont pas égales face au
monde de l’École, depuis les « indif­­fé­­rents » jus­­qu’aux parents « fami­­liers de l’édu­­ca­­
tion » en pas­­sant par « les familles de bonne volonté mais impuis­­santes » et « les familles
qui ne savent pas comment faire », ces deux der­­nières caté­­go­­ries étant les plus dému­­nies.
C’est afin de réduire le fossé que l’École doit orga­­ni­­ser le par­­te­­na­­riat avec les parents avec
pour Périer (2007), quelques balises néces­­saires.
•• L’expli­­ci­­ta­­tion. Comme condi­­tion de la « démo­­cra­­ti­­sation » : dire ce que l’école fait
et ce qu’elle attend des parents (expli­­ci­­ter le mode d’emploi du par­­te­­na­­riat) en évi­­tant
le dan­­ger de la conni­­vence cultu­­relle entre les acteurs de l’école et les parents les plus
infor­­més et les plus stra­­tèges. L’école doit avoir une orga­­ni­­sa­­tion plus trans­­pa­­rente
(rôle d’un directeur-­trice…) en expli­­ci­­tant sa forme et en aug­­men­­tant le degré de
fami­­lia­­rité des familles aux codes et aux normes sco­­laires.
•• La diver­­si­­fi­­ca­­tion. Le modèle domi­­nant de rela­­tions aux parents pro­­pose des docu-
ments d’infor­­ma­­tion écrits, des réunions, des ren­­contres inter­­in­­di­­vi­­duelles sur rendez-­
vous, des repré­­sen­­tants élus… Il s’adresse en réa­­lité à un type de parents, au détriment
des autres (ceux qui sont à l’aise avec l’écrit et avec la prise de parole publique). Il faut

Système éducatif
donc envi­­sa­­ger la diver­­si­­fi­­ca­­tion des actions et moda­­li­­tés car il y a une diver­­sité des
familles et des contextes (lieu, tem­­po­­ra­­lité, prise de contact…).
•• L’anti­­ci­­pation. C’est l’anti­­ci­­pation de la ren­­contre entre les familles et l’école et l’ini­­
tiative en revient à l’école qui peut inter­­ve­­nir en amont (faire « avec » les parents, et
non plus agir « sur », ou faire « à la place de »). Il faut sor­­tir de la prise de contact uni­­
que­­ment lors­­qu’il y a des pro­­blèmes et orga­­ni­­ser une prise de contact dès la ren­­trée
sco­­laire et sys­­té­­ma­­tique qui serait de nature à per­­mettre une iden­­ti­­fi­­cation mutuelle
des parents et agents de l’école et la défi­­ni­­tion commune des moda­­li­­tés de la relation.
•• La média­­tion. L’uti­­li­­sation d’un tiers pour aider à sur­­mon­­ter une con­frontation iné-
gale ou impos­­sible pour cer­­taines familles est pos­­sible. Cela amène à désindividualiser
le rap­­port à l’école pour construire et agir col­­lec­­ti­­ve­­ment. Il est donc utile de s’appuyer
et de mettre en réseau dif­­fé­­rents acteurs : accom­­pa­­gne­­ment sco­­laire, asso­­cia­­tions de
quartiers…
C’est, selon le cher­cheur, grâce à ces 4 balises que le par­­te­­na­­riat pourra se mettre en place
de façon sereine.
Pour ce faire, nombre d’écoles riva­­lisent d’ingé­­nio­­sité et pro­­posent des dis­­po­­si­­tifs inté­­
res­­sants et por­­teurs d’échanges.
Fai­­sons part de quelques exemples concrets menés dans les écoles :
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

•• Publi­­ca­­tion du Groupe Dépar­­te­­men­­tal Mater­­nelle de l’Ins­­pec­­tion Aca­­dé­­mique du


Haut-­Rhin. Ce dos­­sier écrit par Corinne Gen­­til­­homme et une équipe d’en­seignantes en
mater­­nelle pro­­pose des outils et des pro­­jets favo­­ri­­sant le lien école-­famille.
[crdp-strasbourg.fr/maternelle/dossiers_tra/tra_famille/?parent=20]
•• Cahier-­mémoire de chaque enfant et/ou un clas­­seur de vie de la classe.
Objec­­tifs : échan­­ger entre évé­­ne­­ments se dérou­­lant à l’école et dans la famille ;
construire une mémoire sur le long terme
Démarche : un cahier de vie qu’on regarde à l’école (avec ou sans les parents), à la mai-
son, mais aussi qu’on mani­­pule de façon col­­lec­­tive et/ou indi­­vi­­duelle.
Fré­­quence : s’il y a prêt, il est régu­­lier. Le contenu est soit ponc­­tuel, soit évo­­lu­­tif (mi-
nimum : entre deux périodes de vacances).

323
Corrigé Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

•• En abon­­nant tous les enfants de CP de la ZEP à J Maga­­zine grâce à une subvention, un
ensei­­gnant a pu recréer le lien, et le maga­­zine, reçu à la mai­­son par les enfants, est devenu
l’élé­­ment cen­­tral d’échanges très riches entre les familles et l’école.
•• Dans cette école mater­­nelle belge, les ensei­­gnantes ont pris le parti de prendre un café
avec les parents le matin, durant le moment d’accueil, avant que le tra­­vail commence.
Elles racontent comment un modeste café a pu tis­­ser des liens et créer une véri­­table
rela­­tion de confiance.
•• Le pro­­jet « Les jeu­­dis des mamans ». Les mères des élèves de cette école se rencontrent
cinq jeu­­dis après-­midi dans l’année pour par­­ler de leurs enfants au quo­­ti­­dien avec des
ensei­­gnants et pro­­fes­­sion­­nels du domaine social.
•• En par­­te­­na­­riat avec la médiathèque de la ville et une asso­­cia­­tion locale, deux écoles
mater­­nelles du REP de Noisy-­le-Sec, orga­­nisent le samedi matin des lec­­tures d’al-
bums de lit­­té­­ra­­ture de jeu­­nesse en y invi­­tant les parents d’élèves.

1.5 Conclu­­sion
Nous l’avons vu, les parents ont bien une place à l’école et une place de choix en tant
que membres à part entière de la commu­­nauté édu­­ca­­tive. Ils ont des droits reconnus
par l’ins­­ti­­tution. Mais l’ins­­crip­­tion dans les textes de lois ne suf­­fit pas tou­­jours à lever
les dif­­fi­­cultés qui, comme nous l’avons vu, sont nom­­breuses et tenaces. Reste alors à
convaincre ces parents du rôle essen­­tiel qu’ils ont à jouer.
Cette compré­­hen­­sion ne peut se faire sans volonté commune de col­­la­­bo­­rer. Travailler en
par­­te­­na­­riat avec les parents, sur des pro­­jets concrets, pourra ainsi per­­mettre de déve­­lop­­
per les rela­­tions enfants/parents/école. Les exemples concrets de dis­­po­­si­­tifs montrent le
foi­­son­­ne­­ment des pra­­tiques que nombre d’écoles mettent en place afin de res­­taurer le
dia­­logue entre parents et ensei­­gnants.
Toutes ces ini­­tiatives se veulent comme un remède aux inéga­­li­­tés sociales à l’École. Elles
per­­mettent de construire une réelle « co­éduca­­tion » de l’enfant, condi­­tion sine qua non
de la réus­­site sco­­laire de l’élève.

Texte annexe : « Éclair­­cir le rôle de cha­­cun et don­­ner aux parents “quelque


chose à faire” »

Bernard CHARLOT, pro­­fes­­seur de sciences de l’édu­­ca­­tion, ESCOL, Uni­­ver­­sité Paris


8, Saint-­Denis (jan­­vier 2000)
D’après vos obser­­va­­tions, quelles sont les attentes des parents de milieux popu-
laires vis-­à-vis de l’école ?
Je me demande si le terme d’attentes est bien adapté. Les parents des classes moyennes
ont des attentes expli­­cites, asso­­ciées à des stra­­té­­gies d’uti­­li­­sation de l’école, en ma-
tière de par­­cours sco­­laires, par exemple. Les parents des milieux popu­­laires sont
beau­­coup moins stra­­tèges ; leur rap­­port à l’école est consti­­tué d’espoirs, d’atti­­tudes
... / ...

324
Sujet 1 • La place des parents à l’école Corrigé

texte (suite)

Méthodologie
plus que d’attentes expli­­cites, de tac­­tiques au coup par coup plus que de stra­­té­­
gies à long terme. Les cher­cheurs constatent chez ces parents une forte confiance
en l’école. Ils savent que la réus­­site sco­­laire est pour leurs enfants le meilleur,
voire le seul, moyen de réus­­site sociale – en tout cas le seul moyen légal. C’est
vrai notam­­ment dans les familles issues de l’immi­­gra­­tion qui – sur­­tout si les pa-
rents n’ont pas fait eux-­mêmes d’études – voient en l’école une chance extraor­­
di­­naire. Ces parents confient leurs enfants aux ensei­­gnants, qui ont le savoir
et doivent faire réus­­sir leurs enfants. De leur côté, ils assument ce qu’ils consi­­
dèrent être leur rôle de parents, c’est-­à-dire qu’ils assurent les condi­­tions de base
de la sco­­la­­ri­­sa­­tion, notam­­ment les condi­­tions maté­­rielles : les parents doivent
envoyer à l’école des enfants propres, cor­­rec­­te­­ment habillés, ayant bien dormi,
arri­­vant à l’école à l’heure, polis et sages. Par ailleurs, les parents pensent qu’ils
doivent véri­­fier les cahiers et s’assu­­rer que les devoirs ont été faits. Ils assument
cette tâche « avec les moyens du bord » : par exemple, une mère anal­­pha­­bète
regar­­dera les cahiers de ses enfants et demandera des expli­­ca­­tions chaque fois
qu’elle verra des anno­­ta­­tions de l’ensei­­gnant au stylo rouge.

Système éducatif
Il s’agit d’un par­­tage des rôles : en échange de leur confiance en l’école, les parents
attendent que celle-­ci ne se mêle pas de ce qui se passe dans la famille. Tou­­te­­fois, ils
peuvent aussi lui demander de « tenir l’enfant » si eux n’y arrivent pas. Si la famille
estime que ce pacte impli­­cite est rompu, elle peut bas­­cu­­ler vers l’agres­­si­­vité. Ce peut
être le cas si elle pense qu’on ne « s’occupe pas bien de l’enfant », qu’on ne « le com-
prend pas », voire que l’école ne le mène pas à la réus­­site alors que c’est sa tâche. Mais
la famille peut aussi bas­­cu­­ler vers le repli ou la rési­­gna­­tion : quand ceux qui sont
ins­­truits et dont c’est le métier « n’y arrivent pas », que peuvent faire les parents ?
Ces parents inves­­tissent for­­te­­ment dans l’école (pas tous, bien sûr, mais la majo­­
rité d’entre eux) mais on les y voit peu, ils « par­­ti­­cipent » peu. C’est logique : ils
consi­­dèrent que ce n’est pas à eux de dire à l’école ce qu’elle doit faire. Mais, du
même coup, les ensei­­gnants ne per­­çoivent pas ce fort inves­­tis­­se­­ment des parents
et inter­­prètent sou­­vent cette absence de par­­ti­­cipation visible comme étant de
l’indif­­fé­­rence ou du dés­­in­­té­­rêt. D’où un mal­­en­­tendu de base, qui brouille les
repré­­sen­­ta­­tions que ces parents et les ensei­­gnants ont les uns des autres.
En fait, parents de milieux popu­­laires et ensei­­gnants sont impli­­ci­­te­­ment d’ac-
cord sur le prin­­cipe de base : à cha­­cun son rôle. Mais encore faut-­il que ces
rôles soient défi­­nis de la même façon, connus et reconnus. Or, sou­­vent, ce n’est
pas le cas. Ainsi, les ensei­­gnants connaissent mal le par­­tage des tâches dans la
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

famille en matière d’édu­­ca­­tion et de suivi sco­­laire. Dans les familles popu­­laires,


et encore plus dans celles d’ori­­gine « médi­­ter­­ra­­néenne », l’édu­­ca­­tion des enfants
relève des femmes, le père res­­tant en réserve pour les cas graves et pour les cas
où c’est l’image de la famille elle-­même qui est en jeu. Dès lors, lorsque le père
se rend à l’école, soit de lui-­même soit parce que celle-­ci insiste pour le voir, c’est
en tant que repré­­sen­­tant de la famille, dans une situa­­tion consi­­dé­­rée comme
grave. Il doit prendre parti clai­­re­­ment, soit pour l’ins­­ti­­tution sco­­laire – à qui il
donne éven­­tuel­­le­­ment des gages en frap­­pant publi­­que­­ment l’enfant – soit pour
l’ins­­ti­­tution fami­­liale, dans un conflit avec l’école vif, voire violent. Et dans les
deux cas, il est per­­dant, l’ins­­ti­­tution le jugeant soit comme une brute fami­­liale
soit comme un père hos­­tile à l’école.
... / ...

325
Corrigé Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

texte (suite)

L’école répond-­elle à ces attentes, s’accorde-­t-elle à ces atti­­tudes ?


Pas tou­­jours, puisque, comme je viens de le dire, elle ne comprend pas tou­­jours
bien ce qui se passe. L’essen­­tiel serait qu’elle comprenne que la grande majo­­rité des
familles popu­­laires font confiance à l’école, au moins tant qu’elles sont per­­sua­­dées
que l’école fait tout pour que l’enfant réus­­sisse. Cet espoir de réus­­site, c’est la clef
de tout (pas seule­­ment pour les parents, d’ailleurs, pour les élèves aussi). D’où
le suc­­cès fou­­droyant de « l’aide aux devoirs » : les parents pensent que le suc­­cès
sco­­laire passe par des devoirs bien faits mais se sentent dému­­nis pour aider les
enfants. Il ne s’agit pas pour eux de se défaus­­ser sur d’autres, mais au contraire de
don­­ner toutes les chances à leurs enfants. Aussi, ce qu’ils demandent, ce n’est pas
des acti­­vi­­tés édu­­ca­­tives péri­­sco­­laires mais de l’aide aux devoirs.

2 Exemples de ques­­tions pour l’entre­­tien


avec le jury
a. Vous par­­lez de droits des parents mais n’ont-­ils pas aussi
des devoirs ?
La réponse est à cher­­cher dans la/les par­­ties(s) :
•• Fiche 18 : les acteurs de la commu­­nauté édu­­ca­­tive
•• Lire aussi la cir­­cu­­laire n° 2006-137 du 25 août 2006, BO n° 31 août 2006
Élé­­ments de réponse :
Dès que les parents ins­­crivent leur enfant à l’école, un contrat tacite s’éta­­blit. Dès lors, si
l’École se doit de res­­pec­­ter les droits des parents dont nous avons parlé, ceux-­ci doivent
aussi s’enga­­ger à res­­pec­­ter notam­­ment :
•• les règles de l’école pré­­ci­­sées dans le règle­­ment inté­­rieur qu’ils doivent signer ;
•• les horaires de l’école et s’enga­­ger à ce que leur enfant soit assidu, et, ce même en ma-
ternelle, dès lors que l’ins­­crip­­tion est faite ;
•• les ensei­­gnants en tant que per­­sonnes mais aussi en tant que pro­­fes­­sion­­nels et leur
faire confiance quant à leurs choix péda­­go­­giques.

b. Que doivent faire les parents en cas d’absence


de leur enfant ?
Élé­­ments de réponse :
•• Les familles doivent en faire connaître au plus vite les motifs au direc­­teur d’école.
•• S’il s’agit d’une absence pré­­vi­­sible, le res­­pon­­sable de l’enfant se doit d’infor­­mer l’école
avant l’absence, avec l’indi­­ca­­tion des motifs.
c. Quelles sont les absences « auto­­ri­­sées » ?
Élé­­ments de réponse :
Les seuls motifs légi­­times d’absence sont :
•• la mala­­die de l’enfant (ou d’un de ses proches s’il est poten­­tiel­­le­­ment contagieux) ;

326
Sujet 1 • La place des parents à l’école Corrigé

•• une réunion solen­­nelle de famille ;


•• un empê­­che­­ment causé par une dif­­fi­­culté acci­­den­­telle dans les trans­­ports ;

Méthodologie
•• l’absence tem­­po­­raire des parents lorsque l’enfant les suit.
Quel qu’en soit le motif, l’absence doit être signa­­lée au plus tôt auprès de l’école.
Les cer­­ti­­fi­­cats médi­­caux ne sont exi­­gibles que dans les cas de mala­­dies conta­­gieuses énu­­
mé­­rées dans un arrêté.
d. Votre nou­­velle col­­lègue sou­­haite envoyer ce mot
aux parents pour les convier à la réunion de ren­­trée.
Trouvez-­vous celui-­ci pro­­pice à déve­­lop­­per le par­­te­­na­­riat
dont vous par­­lez ?
Élé­­ments de réponse en gras dans le texte :
« Chers parents, la réunion de ren­­trée aura lieu ce lundi 23 octobre (date tar­­dive) à
16 heures (tous ne pour­­ront pas être là, l’horaire doit faci­­li­­ter la venue des parents)
dans la classe de toute petite sec­­tion de votre enfant. (Donc une pre­­mière ren­­trée.
Les parents auront en prin­­cipe déjà été reçus par la direc­­trice (le direc­­teur) pour

Système éducatif
une pré­­sen­­ta­­tion de l’école et de son fonc­­tion­­ne­­ment). Dans cette réunion je vous
pré­­ci­­se­­rais les horaires, la can­­tine, et le fonc­­tion­­ne­­ment de l’ALAE (Là encore c’est
la direc­­trice (le direc­­teur) qui commu­­nique ces infor­­ma­­tions lors de la réunion
de ren­­trée commune. Le rôle de l’ensei­­gnant est plu­­tôt de pré­­sen­­ter le fonc­­tion­­
ne­­ment de la classe de façon à ce que les parents se sentent en confiance avec les
appren­­tis­­sages pro­­po­­sés). Je vous convie donc très cor­­dia­­le­­ment à par­­ti­­ci­­per à cette
réunion, la seule de l’année (non régle­­men­­taire) étant donné que pour des rai­­sons
per­­son­­nelles je ne serai pas dis­­po­­nible le soir après la classe (un ensei­­gnant doit
pou­­voir répondre aux demandes d’entre­­vues des parents). À lundi. Paul (ques­­tion
du pro­­fes­­sion­­na­­lisme. Par­­te­­na­­r iat ne veut pas dire copi­­nage) le maître de votre
enfant »
REMARQUE

 ne cir­­cu­­laire (n° 2013-142 du 15 octobre 2013) est parue avec pour objec­­tif de
U
« Renfor­­cer la coopé­­ra­­tion entre les parents et l’école dans les ter­­ri­­toires » ; elle consti­­
tue une premi­ère appli­­ca­­tion opé­­ra­­tion­­nelle des prin­­cipes défi­­nis dans le pacte pour la
réussite édu­­ca­­tive signé le 15 octobre 2013.
Les leviers d’action à pri­­vi­­lé­­gier sont déve­­lop­­pés dans les trois par­­ties de la circulaire :
La pre­­mière par­­tie inti­­tu­­lée « rendre effec­­tifs les droits d’infor­­ma­­tion et d’expres­­sion
des parents en accor­­dant une atten­­tion par­­ti­­cu­­lière aux parents les plus éloi­­gnés du
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

sys­­tème é­ducatif ».
La deuxième par­­tie porte sur la construc­­tion d’une véri­­table coopé­­ra­­tion entre les
parents et l’école, autour d’un axe de tra­­vail défini par le rap­­port annexé à la loi ; celui
de l’orga­­ni­­sa­­tion d’acti­­vi­­tés concer­­nant la parentalité.
La troi­­sième par­­tie concerne la coor­­di­­na­­tion et la visi­­bi­­lité des actions d’accom­­pa­­gne­­
ment et de sou­­tien à la parentalité. À par­­tir de la diver­­sité des dispositifs exis­­tant sur le
ter­­ri­­toire, deux pistes d’amé­­lio­­ra­­tion du pilo­­tage sont envi­­sa­­gées : l’une venant de la poli­­
tique fami­­liale avec la mise en place des sché­­mas ter­­ri­­toriaux des ser­­vices aux familles ;
l’autre à l’ini­­tiative de l’Édu­­ca­­tion natio­­nale avec le pro­­jet aca­­dé­­mique et la contribution
des IA-DASEN à une démarche de diag­­nos­­tic des besoins et des res­­sources au niveau ter­­
ri­­torial et de coopé­­ra­­tion avec l’ensemble des par­­te­­naires.

327
Sujet 2

Thème : La place des inter­­ve­­nants exté­­rieurs


à l’école

1. Dos­­sier
Par­­ti­­cipation d’inter­­ve­­nants exté­­rieurs aux acti­­vi­­tés d’ensei­­gne­­ment dans les écoles
mater­­nelles et élé­­men­­taires
––Cir­­cu­­laire n°92-196 du 3 juillet 1992 : par­­ti­­cipation d’inter­­ve­­nants exté­­rieurs aux
activités d’ensei­­gne­­ment dans les écoles mater­­nelles et élé­­men­­taires
––Cir­­cu­­laire n°99-136 du 21 sep­­tembre 1999 : orga­­ni­­sa­­tion des sor­­ties sco­­laires
dans les écoles mater­­nelles et élé­­men­­taires publiques

2. Ques­­tions
•• Après avoir rap­­pelé la régle­­men­­ta­­tion rela­­tive aux inter­­ve­­nants en milieu sco­­laire,
vous pré­­ci­­se­­rez le rôle de l’ensei­­gnant, de l’inter­­ve­­nant et du direc­­teur d’école dans
le cadre d’un tel par­­te­­na­­riat.
•• Ima­­gi­­nez la situa­­tion où il s’agit de l’inter­­ven­­tion, pour 5 heures dans un groupe
scolaire, d’une artiste plas­­ti­­cienne. Si le pro­­jet péda­­go­­gique et le temps d’inter­­ven­­
tion ont été rédi­­gés en équipe, la pre­­mière inter­­ven­­tion de la plas­­ti­­cienne montre
déjà ses limites : l’artiste ne res­­pecte pas le pro­­jet ini­­tial et ses inter­­ven­­tions ne sont
pas en adé­­qua­­tion avec les objec­­tifs pré­­vus. En tant qu’ensei­­gnant de l’école, que
feriez-­vous dans une telle situa­­tion ?
•• Cette artiste plas­­ti­­cienne est par ailleurs rému­­nérée par la mai­­rie. On peut alors
s’inter­­ro­­ger : le maire de la commune peut-­il exi­­ger que les per­­sonnes qu’il rému­­
nère soient employées à l’école ?

Cir­­cu­­laire n° 92-196 du 3 juillet 1992


Document 1 Par­­ti­­cipation d’inter­­ve­­nants exté­­rieurs aux acti­­vi­­tés d’ensei­­
gne­­ment dans les écoles mater­­nelles et élé­­men­­taires.

(Édu­­ca­­tion natio­­nale et Culture : bureau DE 10)


Texte adressé aux rec­­teurs, aux ins­­pec­­teurs d’aca­­dé­­mie, direc­­teurs des ser­­vices
dépar­­te­­men­­taux de l’Édu­­ca­­tion natio­­nale (pour attri­­bu­­tion) et aux pré­­fets (pour
infor­­ma­­tion).
NOR : MENE9250275C
Le déve­­lop­­pe­­ment de formes d’orga­­ni­­sa­­tion péda­­go­­gique impli­­quant le tra­­vail en
groupes et la par­­ti­­cipation d’inter­­ve­­nants exté­­rieurs jus­­ti­­fie d’auto­­ri­­ser les ensei­­
gnants à confier, dans cer­­taines condi­­tions, l’enca­­dre­­ment de tout ou par­­tie des
élèves à ces inter­­ve­­nants. Cette pos­­si­­bi­­lité s’ins­­crit dans le cadre de la loi d’orien­­ta­­
tion sur l’édu­­ca­­tion du 10 juillet 1989. ... / ...

328
Sujet 2 • La place des inter­­ve­­nants exté­­rieurs à l’école Objectif concours

Document 1 (suite)
Dans cette situa­­tion nou­­velle, il est apparu néces­­saire de pré­­ci­­ser le rôle des maîtres
dans l’orga­­ni­­sa­­tion de ce type d’acti­­vité ainsi que les condi­­tions d’enca­­dre­­ment
des élèves.
Il s’agit, en effet, de per­­mettre aux éta­­blis­­se­­ments sco­­laires d’être mieux ouverts sur
le monde exté­­rieur, tout en don­­nant aux ensei­­gnants les moyens de s’assu­­rer de la
qua­­lité des pres­­ta­­tions four­­nies aux élèves dont des inter­­ve­­nants exté­­rieurs auraient
momen­­ta­­nément la charge et en même temps de veiller à ce que la sécu­­rité des élèves
soit, en toutes cir­­constances, assu­­rée. Ceci sup­­pose que l’ensei­­gnant ait tou­­jours,
d’une manière ou d’une autre, la maî­­trise de l’acti­­vité en cause.
L’orga­­ni­­sa­­tion géné­­rale des acti­­vi­­tés et le rôle de chaque par­­ti­­cipant doivent être défi­­
nis avec pré­­ci­­sion. Il importe, en par­­ti­­cu­­lier, que soient clai­­re­­ment expli­­ci­­tés, d’une
part, ce qui relève de l’orga­­ni­­sa­­tion péda­­go­­gique qui est de la res­­pon­­sa­­bi­­lité de l’équipe
des ensei­­gnants ou de l’ensei­­gnant concerné et, d’autre part, ce qui relève des mesures
de sécu­­rité à mettre en œuvre. L’orga­­ni­­sa­­tion et la pré­­pa­­ra­­tion de ces séances font l’ob-
jet d’une concer­­ta­­tion entre les dif­­fé­­rents par­­te­­naires. Ces dis­­po­­si­­tions revêtent une
impor­­tance d’autant plus grande que les acti­­vi­­tés comportent des risques par­­ti­­cu­­liers.
Ces acti­­vi­­tés s’intègrent néces­­sai­­re­­ment au pro­­jet péda­­go­­gique de la classe qui est

Système éducatif
lui-­même la tra­­duc­­tion des objec­­tifs du pro­­jet d’école.
Les pré­­ci­­sions don­­nées ci-­dessous ont, en défi­­ni­­tive, pour objet de faci­­li­­ter la col­­la­­
bo­­ra­­tion entre les ensei­­gnants et les per­­sonnes appe­­lées à inter­­ve­­nir dans le cadre des
acti­­vi­­tés d’ensei­­gne­­ment grâce à une meilleure connais­­sance du rôle et des res­­pon­­
sa­­bi­­li­­tés de cha­­cun.
Seront donc exa­­mi­­nés suc­­ces­­si­­ve­­ment, d’une part, le rôle res­­pec­­tif des ensei­­
gnants et des inter­­ve­­nants exté­­rieurs et, d’autre part, les res­­pon­­sa­­bi­­li­­tés qui leur
incombent.

I– Rôles res­­pec­­tifs des ensei­­gnants et inter­­ve­­nants exté­­rieurs


A) Le rôle des ensei­­gnants
La res­­pon­­sa­­bi­­lité péda­­go­­gique de l’orga­­ni­­sa­­tion des acti­­vi­­tés sco­­laires incombe à
l’ensei­­gnant titu­­laire de la classe ou à celui de ses col­­lègues nom­­mé­­ment dési­­gné
dans le cadre d’un échange de ser­­vices ou d’un rem­­pla­­ce­­ment. Il en assure la mise en
œuvre par sa par­­ti­­cipation et sa pré­­sence effec­­tive.
Le rôle du maître en cas de par­­ti­­cipation d’inter­­ve­­nants exté­­rieurs est défini par le
titre 5.4. de la cir­­cu­­laire n° 91-124 du 6 juin 1991 (règle­­ment type dépar­­te­­men­­tal). Il
est indi­­qué, notam­­ment, que le maître peut se trou­­ver déchargé de la sur­­veillance de
groupes d’élèves confiés à des inter­­ve­­nants exté­­rieurs, sous réserve que :
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

Le maître par sa pré­­sence et son action assume de façon per­­ma­­nente la res­­pon­­sa­­bi­­


lité péda­­go­­gique de :
– l’orga­­ni­­sa­­tion et de la mise en œuvre des acti­­vi­­tés sco­­laires ;
– Le maître sache constam­­ment où sont ses élèves ;
– Les inter­­ve­­nants exté­­rieurs aient été régu­­liè­­re­­ment auto­­ri­­sés ou agréés ;
– Les inter­­ve­­nants exté­­rieurs soient pla­­cés sous l’auto­­rité du maître.
Trois situa­­tions doivent être dis­­tin­­guées :
1. Orga­­ni­­sa­­tion habi­­tuelle.
La classe fonc­­tionne en un seul groupe. L’ensei­­gnant doit alors assu­­rer, non seule­­
ment l’orga­­ni­­sa­­tion péda­­go­­gique de la séance, mais éga­­le­­ment le contrôle effec­­tif de
son dérou­­le­­ment.
... / ...

329
Objectif concours Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

Document 1 (suite)
2. Orga­­ni­­sa­­tions excep­­tion­­nelles
a) Les élèves répar­­tis en groupes dis­­per­­sés sont enca­­drés par des inter­­ve­­nants exté­­
rieurs et l’ensei­­gnant n’a en charge aucun groupe en par­­ti­­cu­­lier. Son rôle est le
même que dans le cas pré­­cé­­dent. Le contrôle sera adapté aux carac­­té­­ris­­tiques du
site et à la nature de l’acti­­vité. Sauf impos­­si­­bi­­lité maté­­rielle, l’ensei­­gnant pro­­cé­­
dera au contrôle suc­­ces­­sif du dérou­­le­­ment de la séance dans les dif­­fé­­rents groupes
et à la coor­­di­­na­­tion de l’ensemble.
b) Les élèves répar­­tis en groupes dis­­per­­sés sont enca­­drés par des inter­­ve­­nants exté­­
rieurs et l’ensei­­gnant a en charge direc­­te­­ment l’un des groupes. L’ensei­­gnant
n’aura plus à assu­­rer le contrôle du dérou­­le­­ment de la séance. Son action consis­­
tera à défi­­nir préa­­la­­ble­­ment l’orga­­ni­­sa­­tion géné­­rale de l’acti­­vité avec une répar­­
tition pré­­cise des tâches et à pro­­cé­­der a pos­­te­­riori à son éva­­lua­­tion.
Dans ces trois situa­­tions, il appar­­tient à l’ensei­­gnant, s’il est à même de consta­­ter
que les condi­­tions de sécu­­rité ne sont mani­­fes­­te­­ment plus réunies, de sus­­pendre ou
d’inter­­rompre immé­­dia­­te­­ment l’acti­­vité. Le maître informe, ensuite, sans délai, sous
cou­­vert du direc­­teur, l’ins­­pec­­teur de l’Édu­­ca­­tion natio­­nale de la mesure prise.
B) Le rôle des inter­­ve­­nants exté­­rieurs
L’inter­­ve­­nant exté­­rieur apporte un éclai­­rage tech­­nique ou une autre forme d’ap-
proche qui enri­­chit l’ensei­­gne­­ment et conforte les appren­­tis­­sages conduits par
l’ensei­­gnant de la classe. Il ne se sub­­sti­­tue pas à lui.
Cette situa­­tion n’implique pas pour autant que l’inter­­ve­­nant ne puisse prendre
aucune ini­­tiative, dès l’ins­­tant qu’elle s’ins­­crit dans le cadre strict de ses fonc­­tions.
Ceci vaut, en par­­ti­­cu­­lier, pour les inter­­ve­­nants spé­­cia­­listes qui ont une qua­­li­­fi­­ca­­tion
reconnue et dont le rôle ne peut se bor­­ner, en consé­­quence, à l’exé­­cu­­tion pas­­sive des
ins­­truc­­tions des ensei­­gnants.
En outre, lors­­qu’un inter­­ve­­nant se voit confier l’enca­­dre­­ment d’un groupe d’élèves,
en par­­ti­­cu­­lier dans la situa­­tion visée au IA3. ci-­dessus, c’est à lui de prendre les
mesures urgentes qui s’imposent, dans le cadre de l’orga­­ni­­sa­­tion géné­­rale arrê­­tée par
l’ensei­­gnant ou, le cas échéant, des dis­­po­­si­­tions fixées par conven­­tion, pour assu­­rer
la sécu­­rité des élèves.
[...]
C) Cadre dans lequel est défini le rôle de cha­­cun
Les acti­­vi­­tés péda­­go­­giques qui incluent la par­­ti­­cipation d’inter­­ve­­nants exté­­rieurs étant
ins­­crites dans le pro­­jet d’école, les membres de la commu­­nauté édu­­ca­­tive sont en règle
géné­­rale asso­­ciés à la défi­­ni­­tion des termes de la par­­ti­­cipation de ces inter­­ve­­nants.
1. Les inter­­ven­­tions ponc­­tuelles et les par­­ti­­cipations béné­­voles
Dans ce cas, les acti­­vi­­tés s’exercent sous la res­­pon­­sa­­bi­­lité péda­­go­­gique de l’ensei­­
gnant ou des ensei­­gnants concer­­nés, à charge pour eux, compte tenu, notam­­ment,
des qua­­li­­fi­­ca­­tions tech­­niques éven­­tuel­­le­­ment déte­­nues par les inter­­ve­­nants concer­­
nés, de défi­­nir les condi­­tions d’exer­­cice des acti­­vi­­tés et les règles de sécu­­rité à mettre
en œuvre.
2. Inter­­ven­­tion de col­­lec­­ti­­vi­­tés publiques ou d’asso­­cia­­tions
Une conven­­tion doit être signée lorsque les inter­­ve­­nants exté­­rieurs sont rému­­nérés
par une col­­lec­­ti­­vité publique (autre admi­­nis­­tra­­tion de l’État ou col­­lec­­ti­­vité ter­­ri­­
toriale) ou appar­­tiennent à une per­­sonne morale de droit privé, notam­­ment une
asso­­cia­­tion, et inter­­viennent régu­­liè­­re­­ment dans le cadre sco­­laire.
... / ...

330
Sujet 2 • La place des inter­­ve­­nants exté­­rieurs à l’école Objectif concours

Document 1 (suite)

Elle est pas­­sée entre la col­­lec­­ti­­vité ter­­ri­­toriale ou l’asso­­cia­­tion concer­­née et, selon
l’exten­­sion de son champ d’appli­­ca­­tion, l’ins­­pec­­teur d’aca­­dé­­mie, direc­­teur des ser­­
vices dépar­­te­­men­­taux de l’Édu­­ca­­tion natio­­nale ou l’ins­­pec­­teur de l’Édu­­ca­­tion natio­­
nale de la cir­­conscrip­­tion. Le ou les direc­­teurs d’école concer­­nés contre­­signent la
conven­­tion dont un exem­­plaire reste à l’école.
Cette conven­­tion comporte des dis­­po­­si­­tions rela­­tives à l’orga­­ni­­sa­­tion des acti­­vi­­tés en
cause, notam­­ment au rôle des inter­­ve­­nants, et à la défi­­ni­­tion des condi­­tions de sécu­­rité.
[...]
Mal­­gré l’exis­­tence d’une conven­­tion, l’uti­­lité de réunions pré­­pa­­ra­­toires à cer­­taines
séances d’acti­­vi­­tés demeure entière.

II– Mise en œuvre de la res­­pon­­sa­­bi­­lité des ensei­­gnants


et inter­­ve­­nants exté­­rieurs
1. L’ensei­­gnant
La par­­ti­­cipation d’inter­­ve­­nants exté­­rieurs au cours des acti­­vi­­tés sco­­laires ne modi­­fie
pas les condi­­tions de mise en jeu de la res­­pon­­sa­­bi­­lité des ensei­­gnants. […]

Système éducatif
Document 2 Cir­­cu­­laire n°  99-136 du 21 sep­­tembre 1999

(Édu­­ca­­tion natio­­nale, Recherche et Tech­­no­­logie : bureau DESCO B6)


Texte adressé aux rec­­teurs, aux ins­­pec­­teurs d’aca­­dé­­mie, direc­­teurs des ser­­vices
dépar­­te­­men­­taux de l’édu­­ca­­tion natio­­nale, aux ins­­pec­­teurs de l’édu­­ca­­tion natio­­nale,
aux direc­­teurs d’école et, pour infor­­ma­­tion, aux pré­­fets de dépar­­te­­ment.
Orga­­ni­­sa­­tion des sor­­ties sco­­laires dans les écoles mater­­nelles et élé­­men­­taires publiques.
NOR : MENE9902002C
Réfé­­rences : Loi n° 84-610 du 16 juillet 1984 modi­­fiée ; Loi n° 89-486 du 10 juillet 1989
modi­­fiée ; Arrêté du 4 mai 1995 ; Cir­­cu­­laire n° 81-46 et n° 81-252 du 9 juillet 1981 ;
Cir­­cu­­laire n° 84-027 du 13 jan­­vier 1984 ; Cir­­cu­­laire n° 88-208 du 29 août 1988 ; Cir­­cu­­
laire n° 90-00124E du 11 mai 1990 ; Cir­­cu­­laire n° 93-248 du 22 juillet 1993.

I– L’enca­­dre­­ment pen­­dant la vie col­­lec­­tive,


hors périodes d’ensei­­gne­­ment
Quels que soient le type de sor­­tie sco­­laire et les effec­­tifs de la classe, les élèves sont tou­­
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

jours enca­­drés par deux adultes au moins, dont le maître de la classe. Le deuxième
adulte peut être un autre ensei­­gnant, un aide édu­­ca­­teur, un agent ter­­ri­­torial spé­­cia­­lisé
d’école mater­­nelle (ATSEM), un parent ou autre béné­­vole…
Pour les sor­­ties sco­­laires régu­­lières et occa­­sion­­nelles sans nui­­tée, les adultes qui par­­
ti­­cipent à l’enca­­dre­­ment de la vie col­­lec­­tive en dehors des périodes d’ensei­­gne­­ment
doivent y être auto­­ri­­sés par le direc­­teur d’école.
Pour les sor­­ties sco­­laires avec nui­­tée(s), la par­­ti­­cipation de ces adultes est men­­tion­­née
dans le dos­­sier de demande d’auto­­ri­­sa­­tion à trans­­mettre à l’ins­­pec­­teur d’aca­­dé­­mie
chargé de déli­­vrer l’auto­­ri­­sa­­tion de départ.
Il est rap­­pelé, enfin, que la par­­ti­­cipation des ATSEM à l’enca­­dre­­ment des sor­­ties sco­­
laires doit faire l’objet d’une auto­­ri­­sa­­tion préa­­lable du maire.
La compo­­si­­tion de l’équipe d’enca­­dre­­ment est pré­­ci­­sée, en fonc­­tion des situa­­tions,
dans le tableau 1 ci-des­­sous. ... ...
/
331
Objectif concours Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

Document 2 (suite)
Le taux d’enca­­dre­­ment des élèves, défini pour cha­­cune des caté­­go­­ries de sor­­ties sco­­
laires, s’applique y compris dans le cadre du trans­­port. Le chauf­­feur n’est, en aucun
cas, pris en compte dans le taux d’enca­­dre­­ment.
Tou­­te­­fois :
•• à l’école élé­­men­­taire, l’ensei­­gnant peut se rendre seul, avec sa classe, soit à pied soit
en car spé­­cia­­le­­ment affrété pour la sor­­tie sco­­laire, sur un lieu situé à proxi­­mité de
l’école pour une durée glo­­bale qui ne dépasse pas la demi-­journée de classe (par
exemple : gym­­nase, salle de sport, pis­­cine, bibliothèque muni­­ci­­pale…) ;
•• à l’école mater­­nelle, l’ensei­­gnant accom­­pa­­gné d’un adulte, peut se rendre, avec sa
classe, soit à pied soit en car spé­­cia­­le­­ment affrété pour la sor­­tie sco­­laire, sur un lieu
situé à proxi­­mité de l’école pour une durée glo­­bale qui ne dépasse pas la demi-­
journée de classe (par exemple : gym­­nase, salle de sport, pis­­cine, biblio­­thèque muni­­
ci­­pale…).
Dans tous les cas, lors­­qu’une classe comporte des élèves de niveau mater­­nel, les taux
d’enca­­dre­­ment appli­­cables sont ceux de l’école mater­­nelle.
Les acti­­vi­­tés pro­­po­­sées lors des sor­­ties sco­­laires occa­­sion­­nelles, dès lors qu’elles ne
relèvent pas des acti­­vi­­tés phy­­siques et spor­­tives, sont assi­­mi­­lées à la vie col­­lec­­tive en
ce qui concerne les taux d’enca­­dre­­ment.

Tableau 1
Taux minimum d’encadrement au cours de la vie collective
selon les types de sorties scolaires

Effec­­tif
École mater­­nelle, classe
mater­­nelle ou classe élé­­men­­taire École élé­­men­­taire
avec sec­­tion enfan­­tine
2 adultes au moins dont le maître 2 adultes au moins dont le maître
Sor­­tie
de la classe, quel que soit l’effec­­tif de la classe, quel que soit l’effec­­
régu­­lière
de la classe. tif de la classe.
Sor­­tie Au-­delà de 16 élèves, un adulte Au-­delà de 30 élèves, un adulte
régu­­lière sup­­plé­­men­­taire pour 8. sup­­plé­­men­­taire pour 15.
2 adultes au moins dont le maître 2 adultes au moins dont le maître
Sor­­tie occa­­ de la classe, quel que soit l’effec­­tif de la classe, quel que soit l’effec­­
sion­­nelle de la classe. tif de la classe.
sans nui­­tée Au-­delà de 16 élèves, un adulte Au-­delà de 30 élèves, un adulte
sup­­plé­­men­­taire pour 8. sup­­plé­­men­­taire pour 15.
2 adultes (1) au moins dont le 2 adultes (1) au moins dont le
maître de la classe, quel que soit maître de la classe, quel que soit
Sor­­tie avec l’effec­­tif de la classe. l’effec­­tif de la classe.
nui­­tée(s)
Au-­delà de 16 élèves, un adulte Au-­delà de 20 élèves, un adulte
sup­­plé­­men­­taire pour 8. sup­­plé­­men­­taire pour 10.

... / ...

332
Sujet 2 • La place des inter­­ve­­nants exté­­rieurs à l’école Objectif concours

Document 2 (suite)

N.B. 1 : Lorsque, dans le cadre des sor­­ties sco­­laires, des regrou­­pe­­ments de classes ou des
échanges de ser­­vices sont orga­­ni­­sés, le maître de la classe peut être rem­­placé par un
autre ensei­­gnant.
N.B. 2 : Concer­­nant l’enca­­dre­­ment dans le cadre d’un trans­­port en car, l’ensemble des
élèves, qu’ils soient d’une ou de plu­­sieurs classes, est consi­­déré comme consti­­tuant une
seule classe.
1) En ce qui concerne les per­­sonnes char­­gées de la vie col­­lec­­tive, en dehors des acti­­vi­­tés
d’ensei­­gne­­ment et de l’ani­­ma­­tion des acti­­vi­­tés phy­­siques et spor­­tives, le bre­­vet d’apti­­tude
aux fonc­­tions d’ani­­ma­­teur (BAFA) est conseillé.

II– L’enca­­dre­­ment des acti­­vi­­tés d’édu­­ca­­tion phy­­sique et spor­­tive


Plu­­sieurs situa­­tions sont à dis­­tin­­guer selon le type de sor­­tie et le type d’acti­­vité phy­­
sique et spor­­tive.
II.2.2.1. Dans le cadre des sor­­ties régu­­lières ou occa­­sion­­nelles
Toutes les acti­­vi­­tés phy­­siques et spor­­tives, excepté celles qui néces­­sitent un enca­­dre­­

Système éducatif
ment ren­­forcé (voir II.2.2.2), peuvent être ensei­­gnées par le maître de la classe ou un
autre ensei­­gnant seul lors­­qu’il s’agit d’une sor­­tie régu­­lière. Dans le cas d’une sor­­tie
occa­­sion­­nelle, un taux d’enca­­dre­­ment spé­­ci­­fique s’impose selon le tableau sui­­vant :

Tableau 2
aux mini­­mum d’enca­­dre­­ment spé­­ci­­fique aux acti­­vi­­tés d’édu­­ca­­tion phy­­sique
et spor­­tive pra­­ti­­quées pen­­dant les sor­­ties sco­­laires occa­­sion­­nelles
avec ou sans nui­­tée
École mater­­nelle, classe mater­­nelle
École élé­­men­­taire
ou classe élé­­men­­taire avec sec­­tion enfan­­tine
Jus­­qu’à 16 élèves, le maître de la classe Jus­­qu’à 30 élèves, le maître de la classe plus
plus un inter­­ve­­nant, qua­­li­­fié ou béné­­vole, un inter­­ve­­nant, qua­­li­­fié ou béné­­vole, agréé
agréé ou un autre ensei­­gnant. ou un autre ensei­­gnant.
Au-­delà de 16 élèves, un inter­­ve­­nant, qua­­ Au-­delà de 30 élèves, un inter­­ve­­nant, qua­­li­­fié
li­­fié ou béné­­vole, agréé ou un autre ensei­­ ou béné­­vole, agréé ou un autre ensei­­gnant
gnant sup­­plé­­men­­taire pour 8 élèves. sup­­plé­­men­­taire pour 15 élèves.
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

II.2.2.2. Acti­­vi­­tés néces­­si­­tant un enca­­dre­­ment ren­­forcé


Cer­­taines acti­­vi­­tés phy­­siques et spor­­tives, quel que soit le type de sor­­tie, néces­­sitent
un enca­­dre­­ment ren­­forcé.
C’est le cas des acti­­vi­­tés phy­­siques et spor­­tives fai­­sant appel aux tech­­niques des
sports de mon­­tagne, du ski, de l’esca­­lade ou de l’alpi­­nisme, les acti­­vi­­tés aqua­­tiques
et sub­­aqua­­tiques, les acti­­vi­­tés nau­­tiques avec embar­­ca­­tion, le tir à l’arc, le VTT, le
cyclisme sur route, les sports équestres, les sports de combat, le hockey sur glace, la
spé­­léo­­logie (Classe I et II). Ce taux est pré­­cisé dans le tableau 3 page sui­­vante.
Ces acti­­vi­­tés doivent faire l’objet d’une atten­­tion par­­ti­­cu­­lière, tenant compte de l’âge des
enfants et de la nature des acti­­vi­­tés, tout par­­ti­­cu­­liè­­re­­ment pour les élèves des écoles et
classes mater­­nelles ainsi que des sec­­tions enfan­­tines.
... / ...

333
Objectif concours Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

Document 2 (suite)

Tableau 3
Taux mini­­mum d’enca­­dre­­ment ren­­forcé pour cer­­taines acti­­vi­­tés
d’ensei­­gne­­ment d’édu­­ca­­tion phy­­sique et spor­­tive pra­­ti­­quées pen­­dant
les sor­­ties régu­­lières, occa­­sion­­nelles avec ou sans nui­­tée
École mater­­nelle, classe mater­­nelle
École élé­­men­­taire
ou classe élé­­men­­taire avec sec­­tion enfan­­tine
Jus­­qu’à 12 élèves, le maître de la classe Jus­­qu’à 24 élèves, le maître de la classe
plus un inter­­ve­­nant, qua­­li­­fié ou béné­­vole, plus un inter­­ve­­nant, qua­­li­­fié ou béné­­vole,
agréé ou un autre ensei­­gnant. agréé ou un autre ensei­­gnant.
Au-­delà de 12 élèves, un inter­­ve­­nant, qua­­ Au-­delà de 24 élèves, un inter­­ve­­nant, qua­­li­­
li­­fié ou béné­­vole, agréé ou un autre ensei­­ fié ou béné­­vole, agréé ou un autre ensei­­
gnant sup­­plé­­men­­taire pour 6 élèves. gnant sup­­plé­­men­­taire pour 12 élèves.
N.B. 1 : (abrogé par la cir­­cu­­laire n° 2004-139 du 13 juillet 2004.)
N.B. 2 : En déro­­ga­­tion aux taux fixés par le tableau ci-­dessus, le taux mini­­mum d’enca­­
dre­­ment ren­­forcé pour le cyclisme sur route est le sui­­vant : jus­­qu’à 12 élèves, le maître
de la classe, plus un inter­­ve­­nant, qua­­li­­fié ou béné­­vole, agréé ou un autre ensei­­gnant et,
au-­delà de 12 élèves, un inter­­ve­­nant, qua­­li­­fié ou béné­­vole, agréé ou un autre ensei­­gnant
sup­­plé­­men­­taire pour 6 élèves.

334
Sujet 2 • La place des inter­­ve­­nants exté­­rieurs à l’école Corrigé

Corrigé

Méthodologie
1 Pro­­po­­si­­tion de réponse rédi­­gée
1.1 Intro­­duc­­tion
Ren­­for­­cée depuis la loi d’orien­­ta­­tion de 2013, une des voca­­tions de l’école est de s’ouvrir
à de nom­­breux par­­te­­naires. Ce par­­te­­na­­riat dénote alors une réelle volonté de tra­­vailler
ensemble, tout en éta­­blis­­sant des règles pré­­cises d’action et en déter­­mi­­nant les rôles de
cha­­cun. Néan­­moins, il convient de tou­­jours avoir à l’esprit que c’est l’ensei­­gnant qui
reste res­­pon­­sable de l’ensemble des acti­­vi­­tés sco­­laires des élèves, y compris dans le cas de
par­­ti­­cipation d’inter­­ve­­nants exté­­rieurs (article L.912-1 et D 321-13 du Code de l’édu­­
ca­­tion).
En effet, sur le temps sco­­laire, le pro­­fes­­seur des écoles est res­­pon­­sable de l’ensemble des
acti­­vi­­tés des élèves qui lui sont confiés. C’est lui qui assure la pré­­pa­­ra­­tion et l’orga­­ni­­sa­­tion
des séances, qui s’assure des condi­­tions de sécu­­rité de leur dérou­­le­­ment. Quels que soient

Système éducatif
les inter­­ve­­nants sol­­li­­ci­­tés, il se doit de gar­­der la maî­­trise péda­­go­­gique des acti­­vi­­tés. Il peut
être déchargé de la sur­­veillance des élèves (une par­­tie ou la tota­­lité de la classe) confiés à
des inter­­ve­­nants, à condi­­tion qu’il sache constam­­ment où sont ses élèves, que les inter­­ve­­
nants aient été régu­­liè­­re­­ment auto­­ri­­sés ou agréés et soient sous son auto­­rité. Il arrête le
cadre d’orga­­ni­­sa­­tion de l’acti­­vité, après l’avoir pré­­parée avec l’inter­­ve­­nant. Il peut conve­­nir
avec l’inter­­ve­­nant des mesures à prendre pour assu­­rer la sécu­­rité des élèves qui lui seraient
confiés. Il doit inter­­rompre immé­­dia­­te­­ment l’acti­­vité s’il constate que les condi­­tions de
sécu­­rité ne sont plus réunies.
Énoncé du plan :
Nous rap­­pel­­le­­rons alors d’un point de vue régle­­men­­taire quelles sont les moda­­li­­tés
d’inter­­ven­­tion pour un tel par­­te­­na­­riat en pré­­ci­­sant les rôles dévo­­lus à cha­­cun, comme
demandé dans la pre­­mière ques­­tion.
Puis, en fonc­­tion de ce point régle­­men­­taire, nous répon­­drons aux deux autres ques­­tions
posées tant déon­­to­­lo­­giquement que péda­­go­­giquement, en essayant de cir­­conscrire notre
place d’ensei­­gnant dans ce par­­te­­na­­riat.

1.2 Déve­­lop­­pe­­ment
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a. Du point de vue régle­­men­­taire


Comme nous l’avons pré­­cisé en intro­­duc­­tion, et selon le Code de l’édu­­ca­­tion, « chaque
ensei­­gnant assume de façon per­­ma­­nente la res­­pon­­sa­­bi­­lité péda­­go­­gique de l’orga­­ni­­sa­­tion
des acti­­vi­­tés sco­­laires ». Cela n’empêche pas la participation d’inter­­ve­­nants comme des
inter­­ve­­nants spor­­tifs ou artistiques par exemple. Cepen­­dant cette inter­­ven­­tion est for-
tement régle­­men­­tée, notam­­ment par la cir­­cu­­laire qui nous est pro­­po­­sée dans le dos­­sier,
­cir­­cu­­laire n° 92-196 du 3 juillet 1992 sur la par­­ti­­cipation d’inter­­ve­­nants exté­­rieurs aux
acti­­vi­­tés d’ensei­­gne­­ment dans les écoles mater­­nelles et élé­­men­­taires.
Ainsi, la sol­­li­­ci­­ta­­tion d’inter­­ve­­nants exté­­rieurs émane du choix d’un ensei­­gnant ou
d’une équipe péda­­go­­gique et l’action de l’inter­­ve­­nant doit s’inté­­grer néces­­sai­­re­­ment au
pro­­jet d’école.

335
Corrigé Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

Les inter­­ve­­nants peuvent être béné­­voles (parents d’élèves, d’autres adultes, notam­­ment
membres d’asso­­cia­­tions) ou rému­­nérés par des asso­­cia­­tions ou par des col­­lec­­ti­­vi­­tés pu-
bliques (col­­lec­­ti­­vi­­tés ter­­ri­­toriales ou admi­­nis­­tra­­tions de l’État, comme c’est le cas ici pour
notre sujet).
Lorsque l’inter­­ve­­nant doit inter­­ve­­nir de façon récur­­rente, une conven­­tion, pré­­ci­­sant
notam­­ment le rôle et les condi­­tions de sécu­­rité, doit être pas­­sée entre l’employeur
(asso­­cia­­tion ou col­­lec­­ti­­vité publique) et l’ins­­pec­­teur de l’Édu­­ca­­tion natio­­nale de la cir­­
conscrip­­tion (IEN) ou IA-DASEN. Cette conven­­tion doit aussi être contre­­si­­gnée par les
direc­­teurs des écoles concer­­nées qui en gardent un exem­­plaire à l’école.
Cette conven­­tion auto­­rise les inter­­ve­­nants à par­­ti­­ci­­per aux acti­­vi­­tés d’ensei­­gne­­ment,
qu’elles se déroulent sur le temps sco­­laire dans les locaux sco­­laires, ou au cours des sor­­
ties sco­­laires.
Dans les ensei­­gne­­ments artistiques, les inter­­ve­­nants régu­­liers doivent jus­­ti­­fier d’une
compé­­tence pro­­fes­­sion­­nelle véri­­fiée et attes­­tée par le direc­­teur régio­­nal des affaires cultu­­
relles (DRAC) ou de diplômes pré­­pa­­rant à l’inter­­ven­­tion en milieu sco­­laire dans les dis­­
ci­­plines artistiques. Le direc­­teur d’école, après avis de l’ensei­­gnant et du conseil d’école,
choi­­sit les inter­­ve­­nants et les pro­­pose avec les pièces jus­­ti­­fi­­catives au ia-DASEN qui délivre
l’agré­­ment. L’agré­­ment est réputé acquis en cas de non-­réponse dans les 15 jours.
Tou­­te­­fois, est consi­­dé­­rée comme régu­­lière, une inter­­ven­­tion dont la durée est égale ou
supé­­rieure à 6 heures pour une per­­sonne, par école et pour l’année sco­­laire. Cette procé-
dure un peu lourde peut alors, pour une durée d’inter­­ven­­tion infé­­rieure à 6 heures, être
consi­­dé­­rée comme une inter­­ven­­tion occa­­sion­­nelle ; dans ce cas, le par­­te­­na­­riat fera l’ob-
jet d’une simple auto­­ri­­sa­­tion écrite du direc­­teur d’école. Il devra rem­­plir le docu­­ment
« Auto­­ri­­sa­­tion d’inter­­ven­­tion ».
À noter, en ce qui concerne la rému­­né­­ra­­tion de l’inter­­ve­­nant, le maire de la commune ne
peut exi­­ger que les per­­sonnes qu’il rému­­nère soient employées à l’école. Encore une fois,
nous rappelons que le maire ne peut impo­­ser la par­­ti­­cipation d’inter­­ve­­nants extérieurs
dans la mesure où leur sol­­li­­ci­­ta­­tion est du res­­sort des ensei­­gnants dans le cadre du pro­­
jet d’école. C’est donc une déci­­sion prise en équipe de maîtres et dans tous les cas dans le
cadre des ensei­­gne­­ments.

b. D’un point de vue déon­­to­­lo­­gique et péda­­go­­gique


Nous avons vu que les condi­­tions d’inter­­ven­­tions, si elles sont bien régle­­men­­tées, se
doivent de res­­pec­­ter les condi­­tions péda­­go­­giques d’inser­­tion du pro­­jet partenarial dans
le pro­­jet d’ensei­­gne­­ment de l’école ou celui d’une classe.
Les ensei­­gnants sont donc à l’ori­­gine des demandes d’inter­­ven­­tion qui s’ins­­crivent dans
le cadre du pro­­jet d’école. Nous cite­­rons ici un extrait de la cir­­cu­­laire n° 92-196 du 3 juil-
let 1992 don­­née dans le dos­­sier sur la par­­ti­­cipation d’inter­­ve­­nants exté­­rieurs aux acti­­vi­­
tés d’ensei­­gne­­ment dans les écoles mater­­nelles et élé­­men­­taires :

« L’inter­­ve­­nant exté­­rieur apporte un éclai­­rage tech­­nique ou une autre forme d’approche qui
enri­­chit l’ensei­­gne­­ment et conforte les appren­­tis­­sages conduits par l’ensei­­gnant de la classe.
Il ne se sub­­sti­­tue pas à lui. […] Les acti­­vi­­tés péda­­go­­giques qui incluent la par­­ti­­cipation
d’inter­­ve­­nants exté­­rieurs étant ins­­crites dans le pro­­jet d’école, les membres de la commu­­
nauté édu­­ca­­tive sont en règle géné­­rale asso­­ciés à la défi­­ni­­tion des termes de la par­­ti­­cipation
de ces inter­­ve­­nants. »

336
Sujet 2 • La place des inter­­ve­­nants exté­­rieurs à l’école Corrigé

Solu­­tions envi­­sa­­gées :
Ainsi, l’inter­­ve­­nant amène un éclai­­rage tech­­nique sur l’acti­­vité consi­­dé­­rée, la séance se

Méthodologie
construi­­sant en par­­te­­na­­riat, sous la res­­pon­­sa­­bi­­lité péda­­go­­gique de l’ensei­­gnant (et dans
le respect des pro­­grammes, bien entendu). Si l’inter­­ven­­tion ne res­­pecte pas le pro­­jet ini­­
tial et ne répond pas aux objectifs d’appren­­tis­­sage fixés, le par­­te­­na­­riat n’est plus valable
au nom du contrat éta­­bli sur des cri­­tères donnés par les ensei­­gnants. D’un point de vue
déon­­to­­lo­­gique, l’ensei­­gnant pour­­rait alors remer­­cier l’inter­­ve­­nant quant à son inter­­
ven­­tion qui ne cor­­res­­pond pas aux atten­­dus. Tou­­te­­fois, il est néces­­saire de sou­­li­­gner ici
l’impor­­tance de dia­­lo­­guer avec l’inter­­ve­­nant de ces objec­­tifs d’appren­­tis­­sage fixés, afin
de pou­­voir re­cadrer l’inter­­ven­­tion. Nous rap­­pe­­lons que les compé­­tences du référentiel
des ensei­­gnants nous engagent à « Entretenir un dia­­logue construc­­tif » et à « Coopé­­rer
avec les par­­te­­naires de l’école »
Par ailleurs, il est par­­fois dif­­fi­­cile pour un inter­­ve­­nant qui n’est pas ensei­­gnant de per-
cevoir ce que veut réel­­le­­ment le pro­­fes­­seur et dans quelle direc­­tion il veut conduire ses
élèves. C’est pour cela qu’il est néces­­saire d’apprendre à tra­­vailler ensemble.
Enfin, nous sou­­li­­gnons que la mai­­rie est aussi un des par­­te­­naires de l’école et il semble
tout indi­­qué de prendre en compte sa volonté de déployer des moyens pour l’école ; ce
qui n’empêche en rien de lui rap­­pe­­ler les condi­­tions légales d’exer­­cice de cette volonté.

Système éducatif
c. Pistes de réponses/Points à abor­­der en ce qui concerne
les réponses aux ques­­tions 2 et 3 du dos­­sier
Bien que le domaine des arts visuels soit expli­­ci­­te­­ment évo­­qué, il ne s’agit pas ici de rela­­
ter le pro­­gramme ou les atten­­dus sur cette dis­­ci­­pline. Nous ne sommes pas dans le fond
(ce que l’on enseigne aux élèves) mais dans la forme (comment on l’enseigne) et prin­­ci­­
pa­­le­­ment ici, QUI enseigne. Dès la pre­­mière phrase, la situa­­tion nous amène sur la piste
du par­­te­­na­­riat et des inter­­ve­­nants exté­­rieurs. Se pose alors tout natu­­rel­­le­­ment la ques­­
tion du « pro­­jet péda­­go­­gique » qui a conduit l’ensei­­gnant à son­­ger à cette inter­­ven­­tion,
la ques­­tion de l’inter­­ven­­tion même de ce par­­te­­naire (ici une artiste-­plasticienne) avec le
détail et le temps de son intervention.
En ce qui concerne la rému­­né­­ra­­tion de cette inter­­ve­­nante, même s’il est pré­­cisé que c’est
la mai­­rie qui doit la prendre en charge, nous rap­­pel­­ons que le maire ne peut impo­­ser la
par­­ti­­cipation d’inter­­ve­­nants exté­­rieurs dans la mesure où leur sol­­li­­ci­­ta­­tion est du ressort
des ensei­­gnants dans le cadre du pro­­jet d’école. C’est donc une déci­­sion prise en équipe de
maîtres et dans tous les cas dans le cadre des ensei­­gne­­ments.

1.3 En conclu­­sion
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Ainsi, nous pen­­sons qu’il est impor­­tant de rap­­pe­­ler que tout inter­­ve­­nant exté­­rieur, par
son sta­­tut de par­­te­­naire, est une aide à l’ensei­­gne­­ment et, dans ce cadre, doit faire l’objet
d’une étroite col­­la­­bo­­ra­­tion avec l’équipe péda­­go­­gique. Le dia­­logue, en amont et en aval,
est alors un des moyens pri­­vi­­lé­­gié pour har­­mo­­ni­­ser les inter­­ven­­tions. Tou­­te­­fois, l’inter­­
ve­­nant ne se sub­­sti­­tue jamais à l’ensei­­gnant qui reste res­­pon­­sable de sa classe et des acti­­
vi­­tés qu’il sou­­haite y mener en accord avec les pro­­grammes.

337
Corrigé Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

2 Exemples de ques­­tions pour l’entre­­tien


avec le jury1

2.1 L’inter­­ve­­nant ne veut pas suivre le pro­­jet rédigé :


que faites-­vous ?
L’ensei­­gnant peut mettre fin à toute action en par­­te­­na­­riat si cette der­­nière ne cor­­res­­pond
pas aux objec­­tifs ini­­tiaux et au pro­­jet péda­­go­­gique. Mais nous avons vu aussi combien le
dia­­logue est un élé­­ment impor­­tant dans la réus­­site de tout par­­te­­na­­riat.

2.2 Le direc­­teur insiste car il connaît très bien l’inter­­ve­­


nant ; quelle est votre réac­­tion ?
Toute inter­­ven­­tion doit s’ins­­crire dans le cadre d’un pro­­jet péda­­go­­gique et par consé­­
quent, c’est l’ensei­­gnant qui doit res­­ter maître de ce pro­­jet. Tout comme l’ensei­­gnant
reste res­­pon­­sable de la péda­­go­­gie mise en œuvre dans sa classe et de la sécu­­rité de ses
élèves.

2.3 À quelles per­­sonnes pouvez-­vous faire appel


en cas de non-­accord avec le direc­­teur ?
Les pro­­jets péda­­go­­giques sont dans la majo­­rité des cas des pro­­jets d’équipes. Dans ce
cadre, ils se décident lors des dif­­fé­­rents conseils pré­­vus à cet effet : conseil d’école, conseil
des maîtres et conseil de cycle.

2.4 L’inter­­ve­­nant amène un pis­­to­­let à colle élec­­trique,


quels pro­­blèmes cela pose-­t-il ?
Cela pose bien évi­­dem­­ment des pro­­blèmes de sécu­­rité. L’ensei­­gnant reste res­­pon­­sable
de la mise en œuvre du pro­­jet mais aussi de la sécu­­rité des élèves. C’est à lui d’esti­­mer le
risque encouru et d’inter­­dire maté­­riel ou pra­­tiques le cas échéant.

2.5 Sur quoi vous basez-­vous pour rédi­­ger le pro­­jet ?


Le pro­­jet de par­­te­­na­­riat doit pré­­ci­­ser la mise en œuvre péda­­go­­gique, les conte­­nus didac­­
tiques, l’orga­­ni­­sa­­tion rete­­nue et l’apport spé­­ci­­fique attendu. Il doit aussi pré­­ci­­ser les
moda­­li­­tés d’éva­­lua­­tion de ce pro­­jet et les indi­­ca­­teurs de sa réus­­site.
Il est à noter qu’un pro­­jet est valable un an. Même lors­­qu’il s’agit d’une inter­­ven­­tion
d’une même per­­sonne sur plu­­sieurs années (en EPS par exemple), la demande de vali­­
da­­tion doit être refaite chaque année.

1. Note d’Éduscol dans le guide pratique des directeurs d’école – fiche sur les intervenants extérieurs : [cache.media.
eduscol.education.fr/file/guide_pratique_directeurs_d_ecole/71/4/Guide_direction_ecole_4_fiche_intervenants_
exterieurs_390714.pdf].

338
Sujet 3

Thème : Vio­­lence et maltraitance au sein de l’école

1. Dos­­sier
•• Texte 1 : « Agir ensemble avec déter­­mi­­na­­tion en faveur d’un cli­­mat sco­­laire apaisé
et serein » – Extraits du dos­­sier de presse sur le point d’étape quant aux tra­­vaux de
la délégation minis­­té­­rielle char­­gée de la pré­­ven­­tion et de la lutte contre les vio­­lences
en milieu sco­­laire (avril 2013).
•• Texte 2 : Article 19 de la Conven­­tion Inter­­na­­tionale des droits de l’enfant (1989).
•• Texte 3 : Défi­­ni­­tion de la maltraitance selon l’ODAS (Source : La Lettre de l’ODAS
(nov. 2007).

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2. Ques­­tions
•• À par­­tir des docu­­ments four­­nis, pouvez-­vous don­­ner une défi­­ni­­tion de la vio­­lence
scolaire et de la maltraitance ?
•• Quels sont les pre­­miers signes qui peuvent aler­­ter un en­seignant ?
•• Quels sont les outils et pro­­cé­­dures que peut mobi­­li­­ser un ensei­­gnant face à une
situation de vio­­lence et ou de maltraitance ?

« Agir ensemble avec déter­­mi­­na­­tion en faveur d’un cli­­mat


sco­­laire apaisé et serein » – Extraits du dos­­sier de presse sur
Document 1 le point d’étape quant aux tra­­vaux de la délégation minis­­té­­rielle
char­­gée de la pré­­ven­­tion et de la lutte contre les vio­­lences
en milieu sco­­laire (avril 2013)

[education.gouv.fr/cid68983/prevention-­et-lutte-contre-les-violences-en-milieu-­
scolaire%A0-%A0point-d-etape.html].
« L’édu­­ca­­tion natio­­nale a le devoir de pro­­té­­ger les élèves et les per­­son­­nels contre
tous les types de vio­­lence, y compris ces vio­­lences de tous les jours qui, bien que
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

moins visibles, sont elles aussi causes de souf­­france et qui sont sou­­vent à la source
des évé­­ne­­ments les plus tra­­giques.
La pré­­ven­­tion et la lutte contre la vio­­lence à l’École n’est pas seule­­ment un impé­­ra­­tif
d’ordre public, elle est la condi­­tion néces­­saire à l’accom­­plis­­se­­ment des mis­­sions de l’édu­­
ca­­tion natio­­nale. Elle est en effet un enjeu majeur pour la réus­­site édu­­ca­­tive : le fait d’être
vic­­time, agres­­seur, ou témoin de vio­­lence peut être à l’ori­­gine de dif­­fi­­cultés sco­­laires,
d’absen­­téisme, voire de décro­­chage, mais aussi géné­­rer davan­­tage de vio­­lence ou des
troubles de l’équi­­libre psy­­cho­­lo­­gique et émo­­tion­­nel (dépres­­sion, ten­­ta­­tive de sui­­cide).
Il s’agit éga­­le­­ment, en agis­­sant contre la vio­­lence en milieu sco­­laire, de lut­­ter contre
les inéga­­li­­tés sociales, car l’inéga­­lité face à la vio­­lence est avant tout une inéga­­lité
sociale : 10 % des éta­­blis­­se­­ments concentrent plus de la moi­­tié des inci­­dents, 5 % le
tiers, et les quar­­tiers popu­­laires sont les plus tou­­chés.
... / ...

339
Objectif concours Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

Texte 1 (suite)
Document 1 (suite)

Assu­­rer la sécu­­rité et la séré­­nité de tous les élèves et de tous les per­­son­­nels dans
nos écoles et nos éta­­blis­­se­­ments, c’est enfin trans­­mettre et faire res­­pec­­ter les valeurs
essen­­tielles que sont la soli­­da­­rité, la fra­­ter­­nité, la dignité de tous, le dia­­logue et
l’écoute mutuelle, afin que l’École de la Répu­­blique demeure notre mai­­son com-
mune, celle où se construit la société de demain.
L’amé­­lio­­ra­­tion du cli­­mat sco­­laire passe par des réponses mul­­tiples et demande du
temps. Cela sup­­pose de renon­­cer à la pen­­sée magique et à l’idée d’un remède miracle
qui régle­­rait les pro­­blèmes de manière rapide et défi­­ni­­tive ; et donc de faire preuve
d’une grande humi­­lité. Seule une poli­­tique glo­­bale, concrète et constante dans le
temps peut per­­mettre de réduire le pro­­blème de la vio­­lence à l’École dans toutes ses
expres­­sions et de manière durable. En concré­­ti­­sant dès les pre­­miers mois de sa prise
de fonc­­tion l’enga­­ge­­ment pré­­si­­den­­tiel de recru­­ter 500 assis­­tants de pré­­ven­­tion et
de sécu­­rité dans les éta­­blis­­se­­ments dif­­fi­­ciles, le ministre de l’édu­­ca­­tion natio­­nale a
envoyé un signal fort et répondu à des besoins expri­­més sur le ter­­rain »
« Il est éga­­le­­ment néces­­saire de ren­­for­­cer la pré­­ven­­tion et le trai­­te­­ment du har­­cè­­le­­ment,
dont un élève sur vingt se dit aujourd’hui vic­­time de manière sévère ou très sévère, et
d’élar­­gir cette action au cyberharcèlement, aux vio­­lences sexistes et à l’homo­phobie.
L’édu­­ca­­tion natio­­nale a par ailleurs le devoir, en tant qu’employeur, de sou­­te­­nir
ses per­­son­­nels en souf­­france ou vic­­times de vio­­lence en garan­­tis­­sant l’acces­­si­­bi­­
lité de dis­­po­­si­­tifs d’appui de qua­­lité et de proxi­­mité pou­­vant les aider à retrou­­ver
dura­­ble­­ment la séré­­nité.
Enfin, la révi­­sion de l’appli­­ca­­tion des régimes de puni­­tions et de sanc­­tions consti­­
tue une priorité majeure. On ne peut répondre à la vio­­lence par des mesures sim­­
plistes ou en bran­­dis­­sant l’éten­­dard sécu­­ri­­taire. Seule l’exis­­tence de règles et de
sanc­­tions claires, comprises par tous et appli­­quées avec jus­­tice peut pré­­ve­­nir effi­­
ca­­ce­­ment la vio­­lence. Il ne s’agit pas d’idéo­­logie mais de prag­­ma­­tisme : le but de la
sanc­­tion est non seule­­ment de rendre la jus­­tice, mais aussi d’évi­­ter la réci­­dive ; or,
si cette sanc­­tion est vécue comme injuste parce qu’inadap­­tée et dis­­pro­­por­­tion­­née,
l’élève en faute aura ten­­dance à recom­­men­­cer. »

Article 19 de la Conven­­tion Inter­­na­­tionale des droits de l’enfant


Document 2
(1989)

[…]
1 Les États par­­ties prennent toutes les mesures légis­­la­­tives, admi­­nis­­tra­­tives,
sociales et édu­­ca­­tives appro­­priées pour pro­­té­­ger l’enfant contre toute forme
de vio­­lence, d’atteinte ou de bru­­ta­­li­­tés phy­­siques ou men­­tales, d’aban­­don ou
de négli­­gence, de mau­­vais trai­­te­­ments ou d’exploi­­ta­­tion, y compris la vio­­lence
sexuelle, pen­­dant qu’il est sous la garde de ses parents ou de l’un d’eux, de son
ou ses repré­­sen­­tants légaux ou de toute autre per­­sonne à qui il est confié.
2 Ces mesures de pro­­tec­­tion doivent comprendre, selon qu’il convien­­dra, des pro­­cé­­
dures effi­­caces pour l’éta­­blis­­se­­ment de pro­­grammes sociaux visant à four­­nir l’appui
néces­­saire à l’enfant et à ceux à qui il est confié, ainsi que pour d’autres formes de pré­­
ven­­tion, et aux fins d’iden­­ti­­fi­­cation, de rap­­port, de ren­­voi, d’enquête, de trai­­te­­ment
et de suivi pour les cas de mau­­vais trai­­te­­ments de l’enfant décrits ci-­dessus, et com-
prendre éga­­le­­ment, selon qu’il convien­­dra, des pro­­cé­­dures d’inter­­ven­­tion judi­­ciaire.
[…]

340
Sujet 3 • Vio­­lence et maltraitance au sein de l’école Objectif concours

Défi­­ni­­tion de la maltraitance selon l’ODAS


Document 3
(Source : La Lettre de l’ODAS (nov. 2007)

(ODAS : Obser­­va­­toire de l’Action Sociale Décen­­tra­­li­­sée)


[…]
Les enfants consi­­dé­­rés en dan­­ger sont soit mal­­trai­­tés, soit en risque de l’être.
« L’enfant mal­­traité est un enfant vic­­time de vio­­lences phy­­siques, sexuelles, psy­­cho­­
lo­­giques, de négli­­gences lourdes ayant des consé­­quences graves sur son déve­­lop­­pe­­
ment phy­­sique et psy­­cho­­lo­­gique. »
« L’enfant en risque est celui qui connaît des condi­­tions d’exis­­tence qui risquent de
compro­­mettre sa santé, sa sécu­­rité, sa mora­­lité, son édu­­ca­­tion ou son entre­­tien, mais
qui n’est pas pour autant mal­­traité. »
Défi­­ni­­tion géné­­rale
La maltraitance est l’ensemble des vio­­lences phy­­siques, psy­­cho­­lo­­giques et sexuelles,
des négli­­gences et des carences de la part d’adultes ou de mineurs.
Elle a des réper­­cus­­sions notables sur le déve­­lop­­pe­­ment phy­­sique et psy­­cho­­lo­­gique de
l’enfant qui les subit.
Cette défi­­ni­­tion vaut que l’enfant par­­ti­­cipe ou non de façon active à ce qu’il vit.
[…]

Système éducatif
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341
Corrigé Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

Corrigé
1 Pro­­po­­si­­tion de réponse
Les docu­­ments du dos­­sier regroupent deux thé­­ma­­tiques, vio­­lence et maltraitance qui
impliquent réglementairement les en­seignants et les édu­­ca­­teurs de l’Éducation natio­­
nale, car elles appa­­raissent expli­­ci­­te­­ment dans le Réfé­­ren­­tiel des compé­­tences pro­­fes­­
sion­­nelles des métiers du pro­­fes­­so­­rat et de l’édu­­ca­­tion. En effet, parmi les 14 compé­­
tences communes à tous les pro­­fes­­seurs et per­­son­­nels d’édu­­ca­­tion, la sixième, « Agir en
édu­­ca­­teur res­­pon­­sable et selon des prin­­cipes éthiques », pré­­cise qu’il faut « Contri­­buer
à assu­­rer le bien-­être, la sécu­­rité et la sûreté des élèves, à pré­­ve­­nir et à gérer les vio­­lences
sco­­laires, à iden­­ti­­fier toute forme d’exclu­­sion ou de dis­­cri­­mi­­na­­tion, ainsi que tout signe
pou­­vant tra­­duire des situa­­tions de grande dif­­fi­­culté sociale ou de maltraitance ».
Il est donc impor­­tant de bien comprendre que ces thé­­ma­­tiques ne sont pas annexes à
l’exer­­cice du métier mais bien en son cœur. Il nous semble alors impor­­tant de dif­­fé­­ren­­
cier et de re­préciser ces deux termes ainsi que les pro­­cé­­dures et perspec­­tives à mettre en
œuvre soit dans une situa­­tion de vio­­lence soit dans une situa­­tion de maltraitance.
Après avoir défini cha­­cun de ses termes, nous trai­­te­­rons pour plus de clarté cha­­cune de
ces situa­­tions de façon dis­­tinctes.

1.1 Défi­­ni­­tions de vio­­lence et de maltraitance


Le terme de vio­­lence est un terme poly­­sé­­mique et très englo­­bant dans les dis­­cours ac-
tuels. C’est un terme géné­­rique sou­­vent uti­­lisé par les dif­­fé­­rents acteurs du sys­­tème édu­­
ca­­tif mais aussi par les médias.
Le texte 1 extrait d’« Agir ensemble avec déter­­mi­­na­­tion en faveur d’un cli­­mat sco­­laire
apaisé et serein » illustre bien cette poly­­sé­­mie en repre­­nant le terme de vio­­lence plus
de dix fois pour évo­­quer tant des actes du quo­­ti­­dien, que des souf­­frances res­­sen­­ties ou
encore pour par­­ler de har­­cè­­le­­ment (ou cyber-har­­cè­­le­­ment).
Pour mieux cibler nos pro­­pos, nous repren­­drons, tout comme le rap­­port Bauer, la défi-
nition de Hurrelmann (in Vettenburg, 1998) : pour qui « La vio­­lence à l’école recouvre
la tota­­lité du spectre des acti­­vi­­tés et des actions qui entraînent la souf­­france ou des dom­­
mages phy­­siques ou psy­­chiques chez des per­­sonnes qui sont actives dans ou autour de
l’école, ou qui visent à endommager des objets à l’école ».
En s’appuyant sur le texte 1, nous pou­­vons ici dire que pour toutes les études sur les
phé­­no­­mènes de vio­­lences en milieu sco­­laire (dans le pre­­mier et second degré), le cli­­mat
sco­­laire – via les compo­­santes tra­­vail (sen­­ti­­ment des élèves que leur éta­­blis­­se­­ment et leur
classe sont des lieux d’appren­­tis­­sage), relation (sen­­ti­­ment des élèves que les ensei­­gnants
et édu­­ca­­teurs ont un trai­­te­­ment éga­­li­­taire des élèves), jus­­tice (sen­­ti­­ment des élèves d’être
trai­­tés de manière juste) – joue un rôle cen­­tral dans le construit du sen­­ti­­ment de vio­­
lence, autant de compo­­santes qui inter­­rogent fina­­le­­ment le rap­­port dif­­fé­­ren­­tiel des
ensei­­gnants à leur métier et à son exer­­cice. Les rela­­tions que les élèves éta­­blissent avec
leur lieu de sco­­la­­ri­­sa­­tion et les per­­son­­nels qui y exercent leur métier, sont ainsi un puis­­
sant levier de pré­­ven­­tion des vio­­lences.
S’agis­­sant de la maltraitance il est néces­­saire de défi­­nir là aussi les dif­­fé­­rents cas pos­­
sibles comme le rap­­pelle le texte 3 issu de l’ODAS.

342
Sujet 3 • Vio­­lence et maltraitance au sein de l’école Corrigé

•• Enfants en dan­­ger : ensemble des enfants mal­­trai­­tés et des enfants en risque.


•• Enfant mal­­traité : enfant qui est vic­­time de vio­­lences phy­­siques, cruauté men­­tale,

Méthodologie
abus sexuels, négli­­gences lourdes, ayant des consé­­quences graves sur son développe-
ment physique et psy­­cho­­lo­­gique.
•• Enfant en risque : enfant qui connaît des condi­­tions d’exis­­tence ris­­quant de mettre en
dan­­ger sa santé, sa sécu­­rité, sa mora­­lité, son édu­­ca­­tion ou son entre­­tien, mais qui n’est
pas pour autant mal­­traité.
Cepen­­dant si ce texte laisse pen­­ser que la vio­­lence y compris en milieu sco­­laire peut être
appa­­ren­­tée à de la maltraitance il ne pro­­pose pas de défi­­ni­­tion de la vio­­lence en milieu
sco­­laire. C’est compré­­hen­­sible car les débats théo­­riques ne sont pas clos sur cette ques­­
tion. Nous pou­­vons tout de même dire qu’il existe beau­­coup de tra­­vaux sur le « School
Bullying » qu’on pour­­rait tra­­duire avec Catherine Blaya (2006)1 par « har­­cè­­le­­ment et
maltraitance entre pairs à l’École ». Les tra­­vaux sur la vio­­lence à l’école (Debarbieux,
2008)2 prennent acte de la dimen­­sion émi­­nem­­ment sub­­jec­­tive des phé­­no­­mènes de vio­­
lence.

1.2 Les situa­­tions de vio­­lence

Système éducatif
En dehors de signes immé­­dia­­te­­ment visibles : phy­­siques (traces de coups), ver­­baux
(insultes, moque­­ries) la maltraitance et les vio­­lences peuvent se repérer à leurs consé­­
quences (rap­­pe­­lées dans le texte 1 et 3). Il faut donc être atten­­tif à tous chan­­ge­­ments
brusques dans les compor­­te­­ments d’un élève, prin­­ci­­pa­­le­­ment les dété­­rio­­ra­­tions du rap­­
port à l’école qui passent par une baisse des résul­­tats sco­­laires et une aug­­men­­ta­­tion de
l’évi­­te­­ment sco­­laire.
Ainsi les situa­­tions de vio­­lence, dites de dérégulation, peuvent con­naître dif­­fé­­rentes
ori­­gines qu’il est indis­­pen­­sable de cer­­ner pour un ensei­­gnant. En effet, celui-­ci se doit
d’appor­­ter des réponses dif­­fé­­ren­­ciées en regard de la diver­­sité des élèves. Grâce à une
bonne connais­­sance de ces der­­niers, il ne gére­ra pas de la même façon une situa­­tion de
dérégulation qui a pour ini­­tia­­teur un élève souf­­frant d’un trouble du compor­­te­­ment et
de la conduite (TCC), par exemple, ou un élève n’en souf­­frant pas. De même qu’une
bonne connais­­sance de la situa­­tion sociale dans laquelle se trouve un élève lui per­­met­­tra
de por­­ter un regard cir­­constancié sur ces situa­­tions si elles se pré­­sentent. Ainsi les ensei­­
gnants doivent avoir conscience comme le sou­­ligne Blin (2004)3 qu’« il ne suf­­fit pas que
l’ins­­ti­­tution impose des normes pour qu’elles soient res­­pec­­tées, elle doit préa­­la­­ble­­ment
per­­mettre l’appren­­tis­­sage des capa­­ci­­tés affec­­tives, rela­­tion­­nelles et sociales néces­­saires à
leur compré­­hen­­sion et à leur mise en œuvre par l’ensemble des acteurs sco­­laires ».
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En nous réfé­­rant aux pré­­co­­ni­­sa­­tions minis­­té­­rielles et aux résul­­tats issus de la recherche, les
ensei­­gnants sont inci­­tés à tra­­vailler autour de dif­­fé­­rents outils sus­­cep­­tibles de pré­­ve­­nir les
per­­tur­­ba­­tions. Il s’agit de créer et de main­­te­­nir dans la classe un cli­­mat pro­­pice aux appren­­
tis­­sages de dif­­fé­­rentes compé­­tences, tant dis­­ci­­pli­­naires que sociales, que nous retrou­­vons
notam­­ment dans le socle commun de connais­­sances, de compé­­tences et de culture.
Ainsi, le tra­­vail sur le cli­­mat sco­­laire est accepté par la ­commu­­nauté internationale
comme étant un axe fort de la pré­­ven­­tion. ­Ainsi la f­ ormation des personnels relève de la
politique nationale. Ce que nous ­retrouvons dans les différentes formations dispensées
1. Blaya C., Har­­cè­­le­­ment et maltraitance en milieu sco­­laire, Armand Colin, 2006.
2. Debarbieux E., Les dix comman­­de­­ments contre la vio­­lence à l’école, Odile Jacob, 2008.
3. Blin J.-F., Gallais-Deulofeu C., Classes difficiles. Des outils pour prévenir et gérer les perturbations scolaires, Delagrave,
2004.

343
Corrigé Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

dans les INSPE. Le sou­­tien aux per­­son­­nels est aussi de l’ordre ins­­ti­­tution­­nel mais il faut
pré­­ci­­ser que la commu­­ni­­ca­­tion interne et la col­­lec­­ti­­vi­­sation des pro­­blèmes ren­­contrés
par un col­­lègue sont des gages de réso­­lu­­tion. Nous retrouvons là des attentes du référen-
tiel de compétences qui met en avant le fait que coopérer au sein d’une équipe mènera
à une intelligence collective nécessaire à une meilleure appréhension des situations de
dérégulations. En effet, la lutte, la ges­­tion et les sanc­­tions sont à tra­­vailler au niveau
d’une unité d’édu­­ca­­tion (EPLE ou école) : il doit y avoir une poli­­tique proactive envers
les compor­­te­­ments socia­­le­­ment et sco­­lai­­re­­ment accep­­tables et un affi­­chage clair et expli­­
cite des sanc­­tions pour les compor­­te­­ments qui ne sont pas dans ce cas.
Face à tous les compor­­te­­ments de vio­­lence que des ensei­­gnants peuvent repérer, il faut
une inter­­ven­­tion immé­­diate et claire sur les valeurs de respect de l’autre et de tolé­­rance.
Les puni­­tions voire les sanc­­tions pour­­ront être posées ensuite de manière conforme à
la réglementation. Il est donc tout à fait envi­­sa­­geable de mettre en place des pro­­cé­­dures
cohé­­rentes d’inter­­ven­­tion face à TOUS les actes vio­­lents. Et pas seule­­ment les plus graves
comme cela est prévu par les textes natio­­naux.

Les prin­­ci­­paux leviers pour pré­­ve­­nir les situa­­tions de vio­­lence à l’école sont :
•• Amé­­lio­­rer le cli­­mat sco­­laire : améliorer l’ambiance dans laquelle les élèves évoluent au
cours de leur sco­­la­­rité ;
•• Repérer les vio­­lences : carac­­té­­ri­­ser la vio­­lence, son ampleur, son éten­­due ;
•• Inter­­ve­­nir rapi­­de­­ment avec des réponses adap­­tées à chaque type de vio­­lence ;
•• Mettre en œuvre une didac­­tique adap­­tée et moti­­vante ;
•• Éta­­blir un cli­­mat de confiance et de coopé­­ra­­tion ;
•• Construire col­­lec­­ti­­ve­­ment les valeurs et les règles de vie de la classe ;
•• Tra­­vailler les registres de langue et d’atti­­tudes ;
•• Uti­­li­­ser la sanc­­tion de manière édu­­ca­­tive comme indi­­qué dans le docu­­ment ;
•• Réa­­li­­ser des bilans avec la classe ;
•• Échan­­ger et tra­­vailler en équipe péda­­go­­gique.

1.3 Concer­­nant les situa­­tions de maltraitance


En ce qui concerne la maltraitance, rappe­­lons que pour tout soup­­çon de maltraitance
tout citoyen doit inter­­ve­­nir (Article 434-3 du Code pénal : Non dénon­­cia­­tion de mau­­
vais trai­­te­­ment et Article 223-6 du Code pénal : Non-­assistance à per­­sonne en péril).
En effet, cha­­cun, lors­­qu’il a connais­­sance d’un crime ou de pri­­va­­tions, de mau­­vais trai­­
te­­ments ou d’atteintes sexuelles infli­­gés à un mineur… doit en infor­­mer les auto­­ri­­tés
judi­­ciaires ou admi­­nis­­tra­­tives. Ces textes s’adressent à tout le monde, fonc­­tion­­naire ou
pas, et fixent l’obli­­ga­­tion de signa­­ler. De plus, en tant que fonc­­tion­­naire, cette obli­­ga­­
tion est redou­­blée : toute auto­­rité consti­­tuée, tout offi­­cier public ou fonc­­tion­­naire qui,
dans l’exer­­cice de ses fonc­­tions, acquiert la connais­­sance d’un crime ou d’un délit est
tenu d’en don­­ner avis sans délai au pro­­cu­­reur de la Répu­­blique et de trans­­mettre à ce
magis­­trat tous les ren­­sei­­gne­­ments, procès-­verbaux et actes qui y sont rela­­tifs (Article 40
du Code de pro­­cé­­dure pénale). C’est bien le sens du texte 2 qui s’applique aux agents de
l’État. En tant qu’enseignant, cette obligation est elle-même réaffirmée avec la compé­­
tence six dont nous avons parlé en intro­­duc­­tion.
Si nous nous pla­­çons dans un contexte sco­­laire, contrai­­re­­ment aux situa­­tions de ­vio­­lence,
les situa­­tions de maltraitance n’appellent pas de réponses péda­­go­­giques de l’ensei­­gnant

344
Sujet 3 • Vio­­lence et maltraitance au sein de l’école Corrigé

mais la mise en place de par­­te­­na­­riats comme exigé par le réfé­­ren­­tiel de compé­­tence des
pro­­fes­­seurs et per­­son­­nel d’édu­­ca­­tion du 25 juillet 2013.

Méthodologie
•• « 6. Agir en édu­­ca­­teur res­­pon­­sable et selon des prin­­cipes éthiques
[…] Accor­­der à tous les élèves l’atten­­tion et l’accom­­pa­­gne­­ment appro­­priés […]
•• 11. Contri­­buer à l’action de la commu­­nauté édu­­ca­­tive
Coor­­don­­ner ses inter­­ven­­tions avec les autres membres de la commu­­nauté édu­­ca­­tive
[…]
•• 12. Coopé­­rer avec les parents d’élèves
Œuvrer à la construc­­tion d’une rela­­tion de confiance avec les parents…
•• 13. Coopé­­rer avec les par­­te­­naires de l’école. »
La cir­­cu­­laire inter­­mi­­nis­­té­­rielle du 24 juin 1983, rela­­tive aux enfants vic­­times de mau­­
vais trai­­te­­ments et de délais­­se­­ment, à des­­ti­­nation de l’ensei­­gne­­ment élé­­men­­taire et se-
condaire, nous rap­­pelle que :

« L’école est un lieu pri­­vi­­lé­­gié de détec­­tion et d’action envers les enfants en dan­­ger ; les maîtres,
les per­­son­­nels édu­­ca­­tifs et de santé ont un rôle à jouer dans ce domaine lors de l’ins­­crip­­tion à
l’école, du contact quo­­ti­­dien avec l’élève, de l’obser­­va­­tion du compor­­te­­ment spon­­tané de l’en-

Système éducatif
fant per­­met­­tant aussi un dépis­­tage pré­­coce. »

Cette même cir­­cu­­laire pré­­cise que :

« L’école doit être ouverte aux ser­­vices spé­­cia­­li­­sés des autres admi­­nis­­tra­­tions qui peuvent avoir
à mener une enquête. L’accueil dans un esprit de concer­­ta­­tion per­­met­­tra de par­­ve­­nir à une
juste éva­­lua­­tion de la situa­­tion et d’inclure si néces­­saire dans les pro­­jets et pro­­cé­­dures l’équipe
édu­­ca­­tive de l’école… Face aux réti­­cences de cer­­tains, il est impor­­tant de savoir que l’auto­­rité
admi­­nis­­tra­­tive ou judi­­ciaire inter­­vient pour pro­­té­­ger l’enfant et dis­­pose de moyens d’assis­­tance
édu­­ca­­tive pour recher­­cher les solu­­tions les meilleures pour l’enfant, tout en évi­­tant une rup­­ture
des liens fami­­liaux ».

Le contenu de cette cir­­cu­­laire nous ren­­voie à la néces­­sité de tra­­vailler en équipe au sein


de l’école mais aussi avec les par­­te­­naires exté­­rieurs.
Il est donc essen­­tiel pour un ensei­­gnant confronté à de telles situa­­tions de ne pas res­­ter
seul et de sol­­li­­ci­­ter si besoin :
•• À l’inté­­rieur de l’école : les col­­lègues (membres de l’équipe pédagogique et du réseau
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d’aides spé­­cia­­lisées), le per­­son­­nel de ser­­vice qui a peut-­être observé d’autres signes, le


direc­­teur et à l’ins­­pec­­teur de l’Édu­­ca­­tion natio­­nale, le méde­­cin et/ou l’infir­­mière de
l’Édu­­ca­­tion natio­­nale (ser­­vice de pro­­mo­­tion de la santé en faveur des élèves), compé-
tents pour les écoles pri­­maires, au méde­­cin de PMI pour les écoles mater­­nelles.
•• À l’exté­­rieur de l’école : la cir­­conscrip­­tion de pré­­ven­­tion et d’action sociale, qui regroupe
les équipes de pro­­tec­­tion mater­­nelle et infan­­tile, du ser­­vice dépar­­te­­men­­tal et de l’aide
sociale à l’enfance et dont les mis­­sions sont de mettre en place des actions de préven-
tion, d’exa­­mi­­ner les enfants de moins de 6 ans accom­­pa­­gnés de leur famille en consulta-
tion PMI (pro­­tec­­tion mater­­nelle infan­­tile), ou lors d’un bilan de santé sur rendez-­vous,
d’éva­­luer les situa­­tions en concer­­ta­­tion avec d’autres pro­­fes­­sion­­nels lors de syn­­thèses ou
d’entre­­tiens. Les ensei­­gnants peuvent être infor­­més des suites envi­­sa­­gées, de faire exami-
ner l’enfant par un méde­­cin en cas de sus­­pi­­cion et ren­­contrer la famille pour l’éva­­lua­­tion,
d’aider et d’accom­­pa­­gner les enfants vic­­times de mau­­vais trai­­te­­ments et leurs parents.
345
Corrigé Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

Pour mettre en place ce par­­te­­na­­riat et trai­­ter une situa­­tion de maltraitance, il est néces-
saire de suivre une pro­­cé­­dure en regard de la situa­­tion. Il s’agit de :
•• Infor­­mer : L’ensei­­gnant se doit de por­­ter à la connais­­sance des équipes de profession-
nels par voie orale ou écrite la situa­­tion d’un enfant poten­­tiel­­le­­ment en dan­­ger du fait
d’inquié­­tudes sur des compor­­te­­ments inha­­bi­­tuels, faits obser­­vés, pro­­pos enten­­dus ou
rapportés…
•• Signa­­ler : L’ensei­­gnant se doit aussi d’aler­­ter l’auto­­rité admi­­nis­­tra­­tive ou judiciaire,
après une éva­­lua­­tion (plu­­ri­­dis­­cip­­li­­naire si pos­­sible) de l’enfant, en vue d’une inter­­ven­­
tion ins­­ti­­tution­­nelle. Le signa­­le­­ment doit donc être entendu comme un « écrit objec­­tif
compre­­nant une éva­­lua­­tion de la situa­­tion d’un mineur pré­­sumé en risque de dan­­ger
ou en dan­­ger néces­­si­­tant une mesure de pro­­tec­­tion admi­­nis­­tra­­tive ou judi­­ciaire ». À la
différence du dépôt de plainte, le signa­­le­­ment ne vise pas à obte­­nir la condam­­na­­tion
pénale de l’auteur d’une infrac­­tion mais à pro­­té­­ger un enfant en dan­­ger. Tout signa­­
le­­ment n’entraîne pas une suite judi­­ciaire. Pour qu’il y ait suite judi­­ciaire il faut qu’il
y ait un dépôt de plainte. Donc un signa­­le­­ment peut entraî­­ner la mise en place d’un
suivi de la famille par les services sociaux du conseil géné­­ral. En effet, la Loi n° 2007-
293 du 5 mars 2007 réfor­­mant la pro­­tec­­tion de l’enfance modi­­fie les règles de la loi
n° 89-487 et affirme le rôle cen­­tral du pré­­sident du conseil géné­­ral qui se voit confier
la coor­­di­­na­­tion des actions menées autour de l’enfant (action sociale édu­­ca­­tive, A­SE).

1.4 En cas de maltraitance avé­­rée


L’ensei­­gnant doit contac­­ter le méde­­cin sco­­laire, pré­­ve­­nir l’IEN et rem­­plir la fiche navette
qui contient toutes les infor­­ma­­tions néces­­saires à l’exposé des faits et constatations. Il est
impor­­tant de sou­­li­­gner que ce docu­­ment admi­­nis­­tra­­tif ne doit compor­­ter que des obser­­
va­­tions et des faits obser­­vés ou rela­­tés et non un trai­­te­­ment de la situa­­tion qui relève du
res­­sort des auto­­ri­­tés judi­­ciaire et/ou sociale.
Pour aller plus loin, nous vous conseillons un docu­­ment inti­­tulé « Enfants vic­­times
d’infrac­­tions pénales : guide de bonnes pra­­tiques » dis­­po­­nible en ligne à l’adresse sui-
vante : [jus­­tice.gouv.fr/art_pix/guide_enfants_vic­­times.pdf].

1.5 Pour conclure


L’ensei­­gnant, quelle que soit la situa­­tion ren­­contrée, doit selon l’article 19 de la CIDE
(texte 2) prendre « toutes les mesures légis­­la­­tives, admi­­nis­­tra­­tives, sociales et édu­­ca­­tives
appro­­priées pour pro­­té­­ger l’enfant contre toute forme de vio­­lence, d’atteinte ou de bru-
talités phy­­siques ou men­­tales, d’aban­­don ou de négli­­gence, de mau­­vais trai­­te­­ments ou
d’exploi­­ta­­tion, y compris la vio­­lence sexuelle, pen­­dant qu’il est sous la garde de ses pa-
rents ou de l’un d’eux, de son ou ses repré­­sen­­tants légaux ou de toute autre per­­sonne à
qui il est confié ». Tout édu­­ca­­teur est ainsi le garant de la qua­­lité de vie des élèves dans
une struc­­ture sco­­laire.
Les réponses quant à la pos­­ture pro­­fes­­sion­­nelle vont dif­­fé­­rer selon qu’il est face à une
situa­­tion de vio­­lence (ou de dérégulation) ou une situa­­tion de maltraitance. En effet,
l’ensei­­gnant mobi­­li­­sera des réponses à domi­­nante péda­­go­­gique pour la pre­­mière caté­­
go­­rie de situa­­tions et des réponses tournées vers les pro­­cé­­dures admi­­nis­­tra­­tives et par­­fois
judi­­ciaires pour la seconde caté­­go­­rie de situa­­tions.

346
Sujet 3 • Vio­­lence et maltraitance au sein de l’école Corrigé

2 Pour aller plus loin

Méthodologie
Autres leviers pos­­sibles à mobi­­li­­ser pour faire face à des situa­­tions de vio­­lence, de déré-
gulation ou de dys­­fonc­­tion­­ne­­ment d’un élève.

2.1 Tra­­vailler sur la notion de cadre de classe.


Mettre du cadre : qu’est-­ce que cela veut dire ?
L’auto­­rité de l’ensei­­gnant ne repose pas uni­­que­­ment sur sa per­­son­­na­­lité, mais dans sa
compé­­tence à pro­­po­­ser un fonc­­tion­­ne­­ment de classe expli­­cite, dans sa capa­­cité à faire vivre
des outils ou leviers qui régulent les compor­­te­­ments, dans son atti­­tude à être garant des
appren­­tis­­sages tout en per­­met­­tant aux élèves d’apprendre en toute sécu­­rité.
•• S’inter­­ro­­ger sur « Comment est-­on élève dans ma classe ? » : défi­­nir l’emploi du
temps, défi­­nir les dif­­fé­­rents espaces de la classe, défi­­nir l’uti­­li­­sation du maté­­riel (ma-
tériel col­­lec­­tif, cahiers, casier…), lien avec les familles, des règles de classes affi­­chées
(seuils de tolé­­rance expli­­cites, sanc­­tions pré­­vues).
•• Réflé­­chir aux ins­­tances de régu­­la­­tion de vie de classe : De type « conseil de classe » :

Système éducatif
quels objec­­tifs ? Comment l’orga­­ni­­ser ? La vie de classe, ce n’est pas uniquement la
ges­­tion des conflits. Pen­­ser à un dérou­­le­­ment de conseil qui comporte : « Je féli­­cite »,
« Je cri­­tique », « Je pro­­pose ». Por­­ter un regard bien­­veillant par­­ti­­cipe ainsi de l’ins­­tau­­
ra­­tion d’un cli­­mat serein pro­­pice aux appren­­tis­­sages.

2.2 Uti­­li­­ser la pédagogie ins­­ti­­tution­­nelle


Se réfé­­rer à la péda­­go­­gie ins­­ti­­tution­­nelle, signi­­fie par exemple mettre en œuvre des mo-
ments de média­­tion dans les­­quels les per­­sonnes ne sont plus simplement face à face mais
parlent de la situa­­tion, de leur vécu de la situa­­tion et de leur res­­senti. Les rela­­tions entre
pairs ou adultes-­élèves doivent être claires, pour que cha­­cun trouve sa place dans le groupe.
Cela per­­met de mieux vivre et faire vivre la loi, de déve­­lop­­per des compé­­tences sociales
et civiques, ainsi que des compé­­tences en maî­­trise de la langue (argu­­men­­ter, débattre,
dire ses émo­­tions…). (Domaine 3 « la formation de la personne et du citoyen » du socle
commun de connaissances, de compétences et de culture (2015) : travailler sur l’expres-
sion de la sensibilité et des opinions, le respect des autres).
Se réfé­­rer à la péda­­go­­gie ins­­ti­­tution­­nelle c’est aussi mettre en œuvre des outils et dis­­po­­si­­
tifs tels que : les métiers, le quoi de neuf, les cein­­tures de compor­­te­­ment, le conseil de vie
de classe, la boîte à secrets, le jour­­nal de vie de la classe, une cor­­res­­pon­­dance sco­­laire, un
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

plan de tra­­vail, un contrat édu­­ca­­tif et/ou péda­­go­­gique, etc. Cette liste n’est pas exhaus­­
tive mais évoque la richesse et la diver­­sité des outils et dis­­po­­si­­tifs qu’un ensei­­gnant peut
mettre en œuvre en fonc­­tion de ses concep­­tions et des besoins de sa classe.

2.3 Réflé­­chir à un accueil des familles


Comment les faire ren­­trer en classe, dans une dimen­­sion partenariale ? Si un contact
quo­­ti­­dien est mis en place : par­­ler des réus­­sites de la journée. Si un contact régu­­lier
(men­­suel, par période) est mis en place : échan­­ger sur les objec­­tifs édu­­ca­­tifs communs
et la manière de les mettre en œuvre en classe et à la mai­­son. Cet accueil des familles est
à rap­­pro­­cher des mesures en faveur de l’accueil des parents non fran­­co­­phones à l’école
par exemple ou encore des dis­­po­­si­­tifs gou­­ver­­ne­­men­­taux comme la mal­­lette des parents
(voir le sujet 1 sur la place des parents à l’école).

347
Sujet 4

Thème : Le numérique à l’école

1. Documents
•• Document 1 : Faire entrer l’École dans l’ère numérique : discours de Vincent Peillon
du jeudi 13 décembre 2012.
[education.gouv.fr/cid66604/faire-entrer-l-ecole-dans-l-ere-du-numerique-
discours-de-vincent-peillon.html].
•• Document 2 : France Université Numérique, enjeux et définition.
[france-universite-numerique-mooc.fr].
•• Document 3 : « Pourquoi l’école française reste en retard sur le numérique »,
Le Monde du 8 juin 2013, article de Maryline Baumard.

2. Questions
1 À partir des documents, précisez d’une part les enjeux liés à l’acquisition d’une
culture numérique par tous les élèves, d’autre part les nouveaux dispositifs d’ac-
compagnement.
2 Identifier les principales causes du retard de la France dans ce domaine alors que
depuis 1985 les « plans informatiques » n’ont pas cessé de se multiplier.
3 Quels avantages sur le plan pédagogique pourrait-on retirer de l’intégration des
TICE en classe ?

Faire entrer l’École dans l’ère du numérique :


Document 1
discours de Vincent Peillon, décembre 2012 (extraits)

Le numérique est partout : il bouleverse nos habitudes, nos comportements, les rap-
ports sociaux. […] Ce développement rapide du numérique entraîne une évolution
profonde de notre société, certains parlent même de révolution.
Plus spécifiquement, le numérique modifie profondément notre relation au
savoir et à la connaissance et interroge, par la même, la place et le rôle de l’institu-
tion scolaire.
La question du numérique à l’École dépasse la simple question de la diffusion des tech-
nologies de l’information et de la communication à l’École et de l’installation des ordina-
teurs dans les salles de classe. En ce lieu historique du spectacle vivant, le développement
du numérique à l’école me fait penser à la fin du théâtre classique marqué par son unité
de temps, de lieu et d’action. Nous vivons probablement aujourd’hui une rupture de
même nature avec une classe connectée et ouverte sur le monde et un enrichissement des
modes de communication entre les élèves, les parents et les enseignants. […] ... / ...

348
Sujet 4 • Le numérique à l’école Objectif concours

Document 1 (suite)

Le projet de refondation que nous portons est résolument inscrit dans son temps, le
xxi e siècle.
Il ne s’agit pas seulement de mettre l’École à l’heure du numérique comme s’il s’agis-
sait d’une mode, il s’agit aussi de se saisir de ces nouveaux outils pour lui permettre
de mieux accomplir ses missions traditionnelles. Le numérique offre une opportu-
nité unique pour refonder l’École.
Que doit faire l’École ? Elle doit assurer la réussite scolaire de tous.
Le numérique permet de développer des pratiques pédagogiques plus attractives
et plus innovantes, mais surtout plus efficaces.
Avec des cours plus interactifs, le numérique renforce le plaisir d’apprendre et
d’aller à l’école. Il permet aussi de diversifier les parcours, de s’adapter au rythme
de chaque élève. Il permet de mieux faire comprendre certains phénomènes grâce
à de nouvelles représentations du réel. Il permet de transformer les apprentissages
et les évaluations.
Que doit faire l’École ? Elle doit assurer l’égalité des chances.
Le numérique doit permettre de réduire les fractures territoriales et sociales. Ainsi,

Système éducatif
pour renforcer l’égal accès à la culture, le CNDP propose déjà une expérience de
spectacle vivant en ligne qui rend accessibles, en tout lieu, plusieurs mises en scène
de grandes pièces de notre répertoire classique et qui permet de comparer séquence
par séquence des choix de mise en scène. […]
Que doit faire l’École ? Elle doit permettre l’insertion dans la société et la vie pro-
fessionnelle.
Rares sont les métiers qui, aujourd’hui, ne font pas appel, d’une manière ou d’une
autre au numérique.
Le numérique est particulièrement adapté à la simulation de situations profession-
nelles et à l’apprentissage des langues. […]
Que doit faire l’École ? Elle doit mieux associer les parents à son projet édu-
catif.
Pour les parents, le numérique offre de nombreuses possibilités pour faciliter l’accès
à la vie scolaire et le suivi des enseignements. Ainsi, par exemple, les espaces numé-
riques de travail, les ENT […] permettent notamment la dématérialisation des car-
nets de notes, des livrets de correspondance et des cahiers de texte et améliorent plus
largement les relations entre l’École et les familles. […]
L’École doit devenir actrice de la société numérique : […] Au-delà de nos fron-
tières, ces trois dernières années ont connu une accélération de l’usage du numé-
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

rique à l’École dans de nombreux pays. […]


•• Aux Pays-Bas, par exemple, 90 % des enseignants de primaire font manipuler les
outils numériques à leurs élèves, 8 heures par semaine.
•• En Corée du Sud, le programme « Smart Éducation » prévoit la généralisation des
manuels numériques pour 8 millions d’élèves d’ici 2015. […]
Pendant ce temps-là, en France, le numérique tarde à se développer dans les classes.
Selon une enquête que nous venons de réaliser, 60 % des enseignants estiment que le
numérique est insuffisamment développé dans leur établissement. On constate un taux
inférieur à la moyenne européenne en matière d’équipement informatique des écoles,
collèges et lycées. Enfin, le décalage grandit entre les usages à domicile et les usages en
classe pour les élèves comme pour les enseignants. ... / ...

349
Objectif concours Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

Document 1 (suite)
Pourquoi ce retard ? Ce n’est pas le nombre de plans en faveur du numérique qui
nous a manqué. Depuis 1970, on ne dénombre pas moins de quinze plans en faveur
du numérique […] dont 5 depuis les années 2000. Dans l’ensemble, ces plans sont
caractérisés par une certaine approche du numérique principalement centrée sur
l’équipement. […]
Mais avec un oubli récurrent, celui de la formation des enseignants et de l’offre de
contenus pédagogiques de qualité. C’est cet oubli qui explique ce retard – c’est cet
oubli qu’il faut réparer.
La stratégie que nous avons établie est globale, concrète et durable.
Tout d’abord, de nouveaux services numériques vont traduire concrètement la
mise en place du service public de l’enseignement numérique. Ces services seront
orientés en direction des élèves, des enseignants, des parents et de tous les membres
de la communauté éducative.
En premier lieu, les élèves. Afin de favoriser la réussite éducative des élèves et la
différenciation des enseignements, je souhaite que l’on offre des contenus pédago-
giques facilement accessibles, des services d’accompagnement personnalisé en ligne,
que l’on mobilise les potentialités du numérique en matière d’orientation et que l’on
veille à une meilleure accessibilité des élèves en situation de handicap. […]
Dès 2013, nous mettrons à disposition de tous les élèves des contenus pédagogiques gra-
tuits avec une priorité à l’apprentissage des fondamentaux et des langues en primaire.
•• Une offre de services en ligne accessible à tous pour l’apprentissage de l’anglais en
primaire, « English for Schools » […].
•• Une collection accessible en ligne de films d’animation pédagogiques et de res-
sources pédagogiques libres sur les points clés du programme du primaire. […]
•• Un meilleur accès aux ressources numériques des grands établissements publics
culturels et scientifiques : des pièces de théâtre, des concerts, des images d’archives,
des œuvres d’art, etc.
[…]
Dès 2013, nous accompagnerons également les élèves en ayant le plus besoin avec
de nouveaux services.
•• Nous offrirons un accompagnement personnalisé pour les élèves de 6e de l’éducation
prioritaire, en français, mathématiques et anglais : ce dispositif comprendra à la fois
un volet en ligne avec un parcours personnalisé accessible en tout lieu et un accompa-
gnement dans l’établissement par un référent qui prend en charge et encadre le groupe
d’élèves sur des plages horaires spécifiques, dans une salle équipée. […]
•• Nous allons mettre en place dans les prochaines semaines un service en ligne
d’orientation des jeunes en situation de décrochage.
En direction des enseignants, il faut aussi développer de nouveaux services numé-
riques. […] Je souhaite mettre à leur disposition des ressources numériques de qua-
lité, leur permettre d’échanger et de co-construire des contenus et de pouvoir être
formés par le numérique et au numérique.
Dès 2013, nous proposerons des premiers modules de formation en ligne préfigu-
rant un « Campus numérique » pour les enseignants. […]
Pour mieux associer les parents, je souhaite qu’ils puissent accéder à des infor-
mations sur le contenu des enseignements et sur la scolarité de leurs enfants, dans
le respect des normes édictées par la CNIL. Je souhaite également simplifier leurs
démarches administratives comme les inscriptions.
... / ...

350
Sujet 4 • Le numérique à l’école Objectif concours

Document 1 (suite)
Dès 2013, nous proposerons ainsi :
•• un service d’accompagnement à l’apprentissage de la lecture, à destination des parents
et des nouveaux enseignants, pour les enfants scolarisés en cours préparatoire […]
•• une extension des services offerts par les espaces numériques de travail (ENT) et
leur déclinaison pour le premier degré. […]
Inscrire durablement l’École dans l’ère du numérique, c’est avant tout mettre les
enseignants, les personnels d’encadrement et les chercheurs au cœur du dévelop-
pement des usages du numérique. […]
[education.gouv.fr/cid66604/faire-entrer-l-ecole-dans-l-ere-du-numerique-discours-
de-vincent-peillon.html].

Document 2 France Université Numérique, enjeux et définition (extraits)

Le numérique a révolutionné notre façon de communiquer. Il devrait transformer en


profondeur la façon d’enseigner. Ainsi, depuis la fin 2011, l’essor des MOOCs (cours

Système éducatif
en ligne massifs et ouverts) redessine peu à peu l’accès à l’enseignement supérieur dans
le monde ainsi que la conception même des formations universitaires. Certains cours
qui combinent à la fois vidéos, évaluations, tutorats, corrections par des pairs, inte-
raction en ligne avec des enseignants, peuvent rassembler jusqu’à 160 000 étudiants
partout dans le monde.
Selon toutes les études, les cinq prochaines années seront décisives et verront exploser
le marché mondial de l’e-Éducation. À titre d’exemple, aux États-Unis, des plateformes
privées proposent aux étudiants du monde entier des cours dans toutes les disciplines,
le plus souvent gratuits, certains payants au moment de la certification. […]
Ce mouvement mondial montre la nécessité d’une initiative à l’échelle nationale
pour soutenir les universités dans ce nouveau défi.
Cet essor correspond à une évolution profonde des étudiants et des apprenants en
général : la plupart sont des digital natives, qui accèdent depuis le plus jeune âge à
l’information et à la culture via le numérique. Connectés, jonglant avec l’information,
ils ont massivement contribué à introduire les nouvelles technologies dans l’enseigne-
ment supérieur : ordinateurs portables, tablettes, smartphones, réseaux sociaux, etc.
Des initiatives nombreuses à structurer
Des initiatives existent déjà en France. Les sept universités numériques thématiques
que compte notre pays ont produit de nombreuses ressources numériques, notam-
ment en sciences, ingénierie, humanités, droit, économie, développement durable et
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

santé, dont certaines sont largement utilisées à l’international. Il s’agit maintenant


de franchir une nouvelle étape :
•• pour les étudiants, grâce au développement des cours en ligne et à une pédagogie
innovante, proche de la culture numérique de ces « digital natives » ;
•• pour les enseignants, en les accompagnant dans l’intégration du numérique dans
leurs pratiques pédagogiques et en reconnaissant leur investissement en faveur du
numérique dans la valorisation de leur carrière ;
•• pour les salariés et les demandeurs d’emploi et, plus généralement, pour tout citoyen
désireux de se former, le développement du numérique dans l’enseignement supé-
rieur ouvre des possibilités considérables pour la formation tout au long de la vie
inscrite dans les missions de l’enseignement supérieur dans la loi du 22 juillet 2013 ;
... / ...

351
Objectif concours Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

Document 2 (suite)
•• pour les étudiants étrangers inscrits en France et plus largement dans les pays
francophones où l’attente d’une offre de formation française en ligne est très forte.
[france-universite-numerique.fr/france-universite-numerique-enjeux-et-
definition.html].

Pourquoi l’école française reste en retard sur le numérique ?,


Document 3
Le Monde du 8 juin 2013, article de Maryline Baumard (extraits)

Même après une bonne quinzaine de plans numériques, le petit crissement de la


craie sur le tableau noir se fait encore entendre. Comment l’école française a-t-elle
raté toutes ces révolutions, au point que, sur la majorité du territoire, cahier, crayons
et tableaux noirs demeurent la norme ? « Un tiers des collectivités territoriales a des
établissements équipés où ça fonctionne, estime Jean-Loup Bourrissoux, un ex-en-
seignant devenu consultant. Le deuxième tiers attend la petite étincelle, quand le
dernier tiers a trop de soucis financiers pour y penser. » […]
La grande révolution aurait pourtant dû commencer en 1985, avec le plan « infor-
matique pour tous ». Lancé par Laurent Fabius, il reste dans les annales comme un
des plus grands fiascos de la fin du xxe siècle : des ordinateurs inadaptés, parfois non
compatibles, restés dans leurs cartons dans les couloirs des lycées… De quoi décou-
rager les plus volontaires.
Mais l’enjeu n’est plus seulement informatique. Il touche désormais la pédagogie.
Et donc la formation. Aujourd’hui, pour qu’un professeur se lance, trois conditions
essentielles aux yeux de M. Bourissoux : « Lui installer un tableau numérique, lui
donner un portable, et le former tout de suite. » Or le « tout de suite » se traduit mal
en langage Éducation nationale et les professeurs sont souvent oubliés dans les plans.
Travail collaboratif – De fait, l’école n’est pas encore prête. « On n’avancera en valori-
sant les expérimentations. C’est là que s’inventent les nouvelles façons d’enseigner »,
indique Gilles Babinet, chargé des enjeux du numérique auprès de la Commission
européenne. Constat similaire pour le responsable éducation chez Microsoft, Thierry
de Vulpillières : « Le numérique casse les frontières disciplinaires, la verticalité de la
classe, relativise certains savoirs qu’on peut retrouver en trois clics. Pour que l’école
française ose plus numérique, il faut d’abord que l’évaluation change », observe
cet ancien enseignant. « C’est ce qui permettra le travail collaboratif. La pédagogie
pourra changer et on sortira enfin de nos 85 % de cours magistraux ». […]
[lemonde.fr/societe/article/2013/06/08/pourquoi-l-ecole-francaise-reste-en-re-
tard_3426520_3224.html].

352
Sujet 4 • Le numérique à l’école Corrigé

Corrigé

Méthodologie
1 Proposition de corrigé
1.1 Introduction
« Le numérique est partout […] certains parlent même de révolution ». Dans son dis-
cours du 13 décembre 2012, Vincent Peillon souligne l’importance du numérique dans
notre société et sa place grandissante que nul ne peut ignorer. À son tour, l’institution
scolaire se doit d’être partie prenante de cette évolution, et même en devenir « actrice »,
pour véritablement « Faire entrer l’École dans l’ère du numérique ». Mais cette muta-
tion de l’institution ne semble pas aller sans heurt et malgré nombre de « plans infor-
matiques », la France accuse encore un certain retard sur l’intégration des TICE en
classe.
C’est sur cette question du numérique à l’École que les quatre documents du dossier
tentent de nous éclairer.

Système éducatif
Il s’agit tout d’abord, avec le document 1, discours de V. Peillon du 13 décembre 2012,
de poser une des bases de la Refondation de l’École. « Faire entrer l’École dans l’ère
numérique » est vu comme une des pierres angulaires de la redéfinition des missions de
l’École d’aujourd’hui. Insistant notamment sur « la réussite scolaire de tous » et « l’éga-
lité des chances », ce document institutionnel pose ce « que doit faire l’École » pour se
saisir de ces « opportunités nouvelles ».
Le gouvernement actuel et le ministre J.-M. Blanquer soulignent aussi l’importance de
mobiliser les potentialités du numérique. Ce qui amène l’École à s’engager dans des trans-
formations pédagogiques et organisationnelles profondes. Et cette évolution numérique
s’accompagne de la rénovation des référentiels en vigueur. Ainsi, jusqu’à présent, le B2i
(Brevet informatique et internet) permettait de valider les compétences numériques des
élèves. Depuis la rentrée 2017, ces compétences sont pleinement intégrées dans le socle
commun de connaissances, de compétences et de culture et leur évaluation est inscrite
dans le livret scolaire unique numérique (LSUN) validant toutes les compétences des
élèves durant toute la scolarité obligatoire (de 6 à 16 ans). En ce qui concerne le collège,
pour les élèves en classe de troisième, les compétences numériques sont évaluées dans le
cadre de l’obtention du diplôme national du brevet : l’épreuve écrite de mathématiques,
sciences et technologie du brevet comporte à présent un exercice de programmation
informatique.
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

Par ailleurs, une nouvelle plate-forme en ligne d’évaluation et de certification des com-
pétences numériques (PIX) permet d’évaluer les collégiens, dès la classe de 4e.
Par ailleurs, les enseignements du primaire et du secondaire ne sont pas les seuls à
suivre des transformations suite à cette révolution numérique. L’accès à l’enseigne-
ment supérieur voit lui aussi peu à peu son accès se redessiner grâce à l’essor des
MOOCs. C’est l’objet du document 2, relatant le lancement à l’automne 2013 de
la plateforme France Université Numérique par Geneviève Fioraso, alors ministre
de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Ces MOOCs répondent, selon la
ministre, à « une appétence et une soif de connaissances de nos concitoyens ». Le
paysage scolaire semble donc peu à peu se transformer afin que chaque élève, de la
maternelle à l’Université, puisse acquérir une culture numérique commune.

353
Corrigé Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

Néanmoins, ce changement n’est pas chose aisée et le document 3, extrait d’un article
du journal Le Monde de juillet 2013, nous rappelle que l’école française « reste en retard
sur le numérique », et ce malgré les évolutions institutionnelles prévues et les multiples
« plans informatiques ».
Ces trois documents nous amènent ainsi à nous interroger sur les enjeux du numérique
et plus particulièrement sur l’entrée du numérique à l’école.
Nous préciserons, dans une première partie, d’une part quels sont les enjeux liés à l’ac-
quisition d’une culture commune par tous les élèves et, d’autre part, quels sont les nou-
veaux dispositifs d’accompagnement mis en œuvre.
Suite à cela, nous essaierons, dans une deuxième partie, d’identifier les principales causes
du retard de la France dans ce domaine alors que, comme nous venons de l’évoquer, les
« plans informatiques » n’ont cessé de se multiplier depuis 1985.
Enfin, dans notre troisième et dernière partie, nous nous interrogerons sur les avantages
qu’un enseignant pourrait retirer, sur le plan pédagogique, de l’intégration des TICE en
classe.

1.2 Première partie : Enjeux liés à l’acquisition d’une


culture commune par tous les élèves et nouveaux
dispositifs d’accompagnement mis en œuvre
Le numérique, tel que nous le rappelle le document 1, a pour vocation de modifier
profondément « notre relation au savoir ». Il s’agit d’une véritable « rupture » dans
laquelle tous les repères initialement construits se trouvent réévalués. Comme dit en
introduction, l’école ne peut faire abstraction de cette « révolution » et les enjeux de
l’institution sont eux aussi déplacés. Il ne suffit pas seulement d’associer le développe-
ment du numérique à la seule diffusion des TICE et à l’équipement matériel des classes,
mais aussi et surtout de le voir comme une ouverture sur le monde avec une richesse
accrue des échanges.

a. Les enjeux
Dans une telle perspective, « opportunité unique pour refonder l’École », deux enjeux
principaux semblent se dégager : « assurer la réussite de tous » et « assurer l’égalité
des chances ». Les mots clés que nous pouvons relever sont l’innovation, l’interaction
entre les élèves, la motivation et le plaisir d’apprendre, l’adaptation à chacun et la
transformation de l’enseignement et des apprentissages. Tout cela est, selon V. Peillon,
gage de réussite et d’efficacité. Car c’est bien de cela qu’il s’agit. Si on se réfère à la der-
nière enquête PISA, les résultats des élèves français s’aggravent avec une baisse des per-
formances, notamment pour les élèves les plus faibles. La France voit les inégalités se
creuser. Grâce aux TICE, il s’agit de « se saisir de ces nouveaux outils » afin de réduire
les « fractures territoriales et sociales », l’égalité étant une des valeurs fondatrices de
la République.
Un tel engagement pour la réussite scolaire et l’égalité permet aussi un travail sur le long
terme grâce auquel il s’agit de former le futur adulte de demain et de lui permettre de
s’insérer, tant dans la société que dans la vie professionnelle. Mais pour la réalisation de
ces missions l’École ne peut ou ne doit pas agir seule. Et c’est un autre volet des enjeux
du numérique à l’école : la volonté d’associer les acteurs de la communauté éducative
à cette mutation et tout d’abord, « d’associer les parents » : « Œuvrer à la construction

354
Sujet 4 • Le numérique à l’école Corrigé

d’une relation de confiance avec les parents », « Entretenir un dialogue constructif avec
les représentants des parents d’élèves. »

Méthodologie
Les parents sont associés pour l’acquisition de cette culture commune favorisant la réus-
site de tous, et cela, en partie grâce au numérique, alors outils d’échange et de communi-
cation. Nous pensons par exemple au développement des Environnements Numériques
de Travail.
Ainsi, les enjeux sont indissociables des dispositifs mis en œuvre comme relais des inten-
tions affichées et permettant de « faire entrer l’École dans l’ère du numérique ».

b. Les dispositifs
Pour « Faire entrer l’École dans l’ère du numérique » le gouvernement proposait quatre
des vingt-cinq mesures clés du projet de loi pour la refondation de l’École.
•• la mise en place d’une éducation au numérique ;
•• la création d’un service public de l’enseignement numérique ;
•• l’élargissement du domaine de l’exception pédagogique ;
•• la clarification de la répartition des compétences entre l’État et les collectivités terri-

Système éducatif
toriales.
Ces mesures sont reprécisées aujourd’hui dans le cadre d’un texte qui pose le numérique
au service de l’École de la confiance 1 : Pour cela, il s’agit de :
•• placer les données scolaires au cœur de la stratégie numérique du ministère ;
•• enseigner au xxi e siècle avec le numérique ;
•• accompagner et renforcer le développement professionnel des professeurs ;
•• développer les compétences numériques des élèves ;
•• créer de nouveaux liens avec les acteurs et les partenaires de l’École.
Ses intentions se traduisent en actions concrètes.
Citons tout d’abord, l’entrée du numérique dans les programmes et le socle commun
de connaissances et de compétences.
À la fois outil et objet, le numérique est pleinement intégré aux enseignements dans
une perspective d’éducation. Il ne s’agit plus seulement de savoir utiliser techniquement
l’outil mais aussi de réfléchir à une utilisation consciente et de développer une « attitude
responsable ». L’acquisition de ces compétences ne se limite pas à l’école. Elle se poursuit
au collège, puis au lycée mais aussi à l’université avec par exemple le développement des
MOOCs dont parle le document 2. Notons aussi l’intégration d’un volet TICE dans les
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projets d’école et les projets d’établissements.


Un travail de formation en amont est aussi proposé aux futurs enseignants dans le
cadre de leur formation dans les INSPE. À l’issue de leur master, ils devront présenter
la certification au C2i2e (Certificat informatique et internet de niveau 2 enseignant).
Cette formation a vocation à se poursuivre ensuite tout au long de la carrière grâce aux
plateformes de formation collaborative en ligne pour les enseignants du primaire et du
secondaire, comme M@gistère. Par ailleurs, le numérique apparaît clairement dans le
Référentiel des compétences professionnelles des métiers du professorat et de l’éduca-
tion dans la compétence 9 « Intégrer les éléments de la culture numérique nécessaires à
l’exercice de son métier ».

1. [education.gouv.fr/cid133192/le-numerique-service-ecole-confiance.html].

355
Corrigé Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

Pour les professeurs en classe, le gouvernement a aussi prévu toute une hiérarchie d’acteurs
au niveau local, régional et national, et propres à accompagner, tant d’un point de vue péda-
gogique que technique. C’est à l’enseignant de connaître ces personnes ressources et de s’y
référer comme le rappelle la compétence A11 du C2i2e : « identifier les personnes ressources
TIC et leur rôle respectif ». Par ailleurs, de nombreuses ressources pédagogiques en ligne
sont disponibles comme les Edubases pour le second degré ; pour le premier degré, Primtice
(portail des TICE pour l’école primaire), la BRNE (banque de ressources numériques pour
l’éducation), Éduthèque (portail de ressources numériques pour l’école) ou encore Prim à
bord (portail de ressources numériques du premier degré) donnent de nombreux exemples
d’usage du numérique à l’école primaire..
Parallèlement à ces moyens humains, des moyens financiers sont aussi alloués au
développement et à l’utilisation des TICE. Nous pensons par exemple aux différents
plans « École Numérique ». Même s’ils ne sont pas suffisants, comme le souligne le
document 3, ces plans permettent d’avoir des écoles toujours plus équipées et prête
à affronter la révolution numérique. De plus, les exemples donnés par le document
1, comme les accès facilités à la culture ou encore l’offre du service d’orientation en
ligne pour les élèves en situation de handicap permettent l’ouverture sur le monde
et l’information en libre accès dont nous parlions plus haut comme indispensables
aujourd’hui. Les dispositifs d’accompagnement sont donc faits pour les enseignants
mais aussi pour les parents et les différents acteurs de la communauté éducative. C’est
par exemple, le lien renforcé grâce au développement des ENT (Environnements
Numériques de Travail) et l’obligation d’utiliser le cahier de textes numériques dans
le secondaire.
Néanmoins, des difficultés subsistent, notamment quant au retard de la France dans
l’utilisation du numérique en classe. Nous pouvons alors nous interroger sur les causes
d’un tel retard.

1.3 Deuxième partie : Identification des principales


causes du retard de la France dans l’utilisation
des TICE
Le retard de la France dans l’utilisation du numérique à l’école semble paradoxal au vu de la
volonté ministérielle affichée et des nombreux dispositifs dont nous venons de parler.
Des enquêtes relèvent aussi l’écart entre l’utilisation régulière que les enseignants font
des TIC pour planifier les activités d’enseignement, communiquer, rechercher de l’in-
formation, résoudre des problèmes ou se perfectionner et l’utilisation pédagogique
beaucoup plus faible des TIC en classe (voir par exemple l’enquête menée avec les ensei-
gnants du Québec : www2.crifpe.ca/mels-tic/SyntheseTIC8.pdf).
Le document 3, article du Monde de Maryline Baumard se fait écho de cet écart parlant
même de révolutions ratées pour l’école française. Pourtant, comme évoqués précédem-
ment, des plans informatiques ont été mis en place comme le « plan informatique pour
tous » de 1985 lancé par Laurent Fabius. Ce que souligne l’article, c’est le développement
quantitatif des équipements informatiques mais très souvent inadaptés à la réalité du ter-
rain. Nous voyons là un lien avec l’idée développée par le document 1 à savoir que « la
question du numérique à l’école dépasse la simple question de la diffusion des TICE et de
l’installation des ordinateurs dans les salles de classe ».

356
Sujet 4 • Le numérique à l’école Corrigé

Pour cela, la journaliste du Monde préconise un changement non plus d’ordre quanti-
tatif (toutes les écoles ou presque sont aujourd’hui équipées) mais d’ordre qualitatif. Il

Méthodologie
s’agit de former les enseignants à l’utilisation des TIC (nous avons vu que les dispositifs
prenaient en compte cette dimension) mais aussi et surtout de les former afin d’ensei-
gner autrement, avec une pédagogie renouvelée basée notamment sur le travail colla-
boratif. Peut-être, peut-on voir dans le développement des MOOCs évoqués plus haut
ou dans le souci de former les futurs enseignants en amont dans les INSPE, une réponse
à ce constat de retard de la France. Afin que l’école ne soit plus simplement « specta-
trice » mais bien « actrice » comme le souhaite V. Peillon.
Et si la véritable révolution était celle-là ? Celle d’inventer avec le numérique des « nou-
velles façons d’enseigner » ? Car comme le rappelle Maryline Bernard s’appuyant entre
autre sur des acteurs impliqués dans le numérique comme M. Bourissoux, ex-ensei-
gnant devenu consultant ou encore G. Babinet, chargé des enjeux du numérique auprès
de la commission européenne, les grands oubliés de ces plans financiers se sont les ensei-
gnants. Peut-être, comme le souligne T. de Vulpillières, responsable éducation de Micro-
soft, toujours dans ce document 3, est-ce dû aussi à une pédagogie trop magistrale, ne
permettant pas ou peu les expérimentations et le travail collaboratif ?
Cette question de la formation et de la pédagogie associée au numérique nous amène

Système éducatif
ainsi à notre troisième partie et à l’intégration des TICE en classe. Quels avantages
peut-on ainsi retirer de l’utilisation de ces nouvelles technologies ?

1.4 Troisième partie : Avantages qu’un enseignant


pourrait retirer, sur le plan pédagogique,
de l’intégration des TICE en classe
Aujourd’hui, le constat est que la majorité des enfants ont recours aux TIC mais pas
nécessairement en toute conscience et de façon responsable. Il est important que l’école
s’empare de cet objet pour en faire une plus-value pédagogique.

a. Des avantages
Un des premiers avantages est l’accès à des sources d’information diverses et abon-
dantes. L’enseignant et le manuel ne sont plus seuls désormais à diffuser le savoir.
Mais si la relation au savoir s’en trouve modifiée, l’enseignant doit aussi veiller à res-
ponsabiliser les élèves dans cet accès à la connaissance car les dangers de la toile sont
nombreux : sites non fiables, problème des données personnelles, spams, ou encore
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logiciels malveillants, etc. Des compétences de recherche documentaire et d’éducation


aux médias seront alors privilégiées, comme « adopter une attitude responsable » ou
« s’informer, se documenter ».
Un autre avantage souligné par le document 1, mais aussi les nombreuses recherches sur
le numérique, c’est l’amélioration de la motivation et du plaisir d’apprendre. Utilisa-
teurs de ces nouvelles technologies et grands consommateurs d’images, les élèves sont
avec l’utilisation des TICE dans un environnement familier et attractif. Passées les précau-
tions é­ voquées plus haut, le travail en classe est vu comme interactif avec une plus grande
participation des élèves. C’est ce que relève aussi le document 3 lorsqu’il parle de travail
­collaboratif et d’accent porté sur les expérimentations. D’ailleurs, n’est-ce pas ce que le
gouvernement propose dans le texte de la loi du 8 juillet 2013 d’orientation et de program-
mation pour la refondation de l’école de la République dans lequel nous pouvons lire :

357
Corrigé Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

« Section 5 : Le service public du numérique éducatif - Article 16 […] 4° Contribuer au


développement de projets innovants et à des expérimentations pédagogiques favorisant
les usages du numérique à l’école et la coopération. »
Ou encore en parlant de la formation dans les ESPE :
« Chapitre VI : Les écoles supérieures du professorat et de l’éducation Article 70 […]
Dans le cadre de leurs missions, elles assurent le développement et la promotion de
méthodes pédagogiques innovantes. Elles prennent en compte, pour délivrer leurs
enseignements, les technologies de l’information et de la communication et forment les
étudiants et les enseignants à l’usage pédagogique des outils et ressources numériques.
Article 72 […] Le travail transversal et pluridisciplinaire ainsi que l’innovation pédago-
gique sont encouragés. »
Par ailleurs, faire travailler les élèves dans un environnement connu, innovant et attractif
peut aussi améliorer l’estime et la confiance en soi. Pour que ces avantages portent leur
fruit, Maryline Baumard préconise le travail collaboratif dont on sait par ailleurs qu’il
favorise, grâce aux échanges avec les pairs, le socioconstructivisme et le développement
de compétences métacognitives.
Enfin, un dernier avantage souligné est le fait que l’utilisation du numérique permet à
chaque élève d’avancer selon son rythme, ses besoins et, comme le souligne V. Peillon,
donne la possibilité aux enseignants de « diversifier les parcours ». L’utilisation des
TICE en classe favoriserait ainsi la pédagogie différenciée, notamment grâce à l’utilisa-
tion de la pédagogie de projet.

b. Les désavantages (ou freins)


Les avantages sont donc nombreux mais il convient quand même d’évoquer quelques
désavantages ou plutôt difficultés souvent citées par les enseignants par rapport à
­l’intégration du numérique en classe. [Nous renvoyons pour plus de détails au dossier
­d’octobre 2010 proposé par le gouvernement, voir ci-dessous « pour aller plus loin »].
Rapidement, nous pouvons citer de façon non exhaustive et dans un ordre aléatoire : le
côté chronophage des préparations, la nécessité du contrôle à exercer sur l’utilisation des
élèves pour qu’elle devienne responsable, les problèmes d’équipements ou techniques,
les coûts du matériel, la formation insuffisante ou encore la peur de modifier une pra-
tique pédagogique installée.

1.5 Conclusion
Le numérique à l’École est comme nous l’avons vu une question vive. Elle suscite bien des
interrogations de par les bouleversements nécessaires qu’elle met en lumière mais aussi par
les difficultés, notamment financières et de formation qu’elle soulève.
Néanmoins l’institution scolaire ne peut rester en retrait. Les enjeux liés à l’acquisition
d’une culture commune par tous les élèves que sont la réussite de tous et l’égalité des
chances ne sont plus discutables. Et de nouveaux dispositifs d’accompagnement sont
mis en œuvre. De même, si la France accuse encore un retard dans l’utilisation du numé-
rique, les avantages qu’un enseignant pourrait retirer, sur le plan pédagogique, de l’in-
tégration des TICE en classe ne sont plus à démontrer. Et puis le numérique n’est-il pas
partout ?
C’est cette mutation que la loi d’orientation et de programmation pour la refondation
de l’École de la République de 2013 propose. Et même si comme nous l’avons vu, cela

358
Sujet 4 • Le numérique à l’école Corrigé

ne va pas sans difficultés, « Faire entrer l’École dans l’ère du numérique » était une étape
majeure de la loi de refondation de l’école (2013). Aujourd’hui, les enjeux sont toujours

Méthodologie
aussi forts et le numérique est considéré comme un levier puissant au service de l’École
de la confiance.

2 Pour aller plus loin…


2.1 Les ressources Éduscol
Le numérique au service de l’École de la confiance : [education.gouv.fr/cid133192/le-nu-
merique-service-ecole-confiance.html].

2.2 L’enquête nationale PROFETIC 2012


Elle a pour objectif de connaître les pratiques des enseignants en matière d’utilisation
du numérique. En 2012, 9 enseignants sur 10 sont convaincus de l’intérêt des TIC pour
diversifier les pratiques, préparer les cours et les rendre plus attractifs (eduscol.educa-

Système éducatif
tion.fr/cid60855/profetic-2012.html).

2.3 Dossier du gouvernement d’octobre 2010


Les technologies de l’information et de la communication (TIC) en classe au collège et au
lycée : éléments d’usages et enjeux.
 media.education.gouv.fr/file/197/18/9/Dossier197_158189.pdf

2.4 Un livre
Franck Amadieu, André Tricot, Apprendre avec le numérique mythes et réalités, Retz, 2014.
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359
Sujet 5

Thème : La place de la laïcité à l’école primaire

1. Dossier
Documents
Texte 1 : Extrait du rapport n° 219 de M. Jacques VALADE fait au nom de la com-
mission des affaires culturelles, déposé le 24 février 2004 : L’école de la République,
pilier de la laïcité – dans le cadre du projet de loi Laïcité - Port de signes ou de tenues
manifestant une appartenance religieuse dans les écoles, collèges et lycées publics.
Site du Sénat.
Texte 2 : Circulaire n° 2013-144 du 6-9-2013 - MEN - DGESCO B3-MD - Charte
de la Laïcité. Ressources pour une pédagogie de la charte de la Laïcité à l’école – La
charte de la Laïcité commentée.
Texte 3 : Article 10 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen du 26 août
1789 et article 11.
Texte 4 : Préambule de la Constitution de 1946 – Article 13.
Texte 5 : Constitution de 1958 - Article 1.
Texte 6 : Loi du 9 décembre 1905 relative à la séparation des églises et de l’État –
Article 1.
Texte 7 : Code de l’Éducation : la Laïcité de l’enseignement public – Articles L 141-1
et L 141-2.
Texte 8 : Droits et obligations des fonctionnaires : loi n° 83-634 du 13 juillet 1983.

2. Questions posées au candidat


1 À partir de la lecture des différents documents, vous présenterez en quoi l’école
est concernée par cette problématique.
2 En s’appuyant sur les fondements de l’école laïque, comment pratiquer la laïcité à
l’école et la rattacher à l’enseignement de l’histoire des arts, des sciences, de l’his-
toire ou de l’enseignement moral et civique, de l’EPS, au sein des différents cycles ?
3 Dans le cadre d’un enseignement à l’exercice d’une citoyenneté pleine et entière,
quelles peuvent être les limites rencontrées et quelles réponses apporter face à
certains comportements allant à l’encontre des valeurs républicaines, notam-
ment dans le cadre de la liaison école/parents ?

360
Sujet 5 • La place de la laïcité à l’école primaire Objectif concours

Extrait du rapport n° 219 de M. Jacques Valade :


Document 1
L’école de la République, pilier de la laïcité.

L’école est, par la nature même de sa mission, au cœur du dispositif laïque républi-
cain. C’est par l’école que la laïcité a fait son entrée dans la société française. Les lois
scolaires de la IIIe République ont anticipé de 20 ans la séparation de l’État et des
Églises en France.
L’exigence de l’État laïque est en effet de protéger la liberté de conscience indivi-
duelle contre toute emprise extérieure. Elle s’applique au premier chef au monde
de l’école, lieu de construction des libertés, là où chacun doit acquérir les moyens
d’accéder à la connaissance et à l’esprit critique.
En harmonie avec l’idéal émancipateur de la Révolution, Nicolas de Condorcet avait
rappelé, dès la fin du xviii e siècle, la nécessité de distinguer l’éducation et l’instruc-
tion, et donc d’exclure l’enseignement religieux de l’école publique. Selon lui, il ne
faut pas admettre dans l’instruction publique ce qui « donnerait à des dogmes par-
ticuliers un avantage contraire à la liberté des opinions ». Ces principes s’imposeront
pour l’école avec les lois de 1882 et 1886, qui mettent l’éducation au service de l’idéal
républicain.
Pour paraphraser Ferdinand Buisson, homme politique français, cofondateur et pré-

Système éducatif
sident de la Ligue des droits de l’Homme, président de la Ligue de l’enseignement, la
tâche première de la République est d’éduquer des républicains ; celle-ci repose sur
la transmission de valeurs partagées, d’un patrimoine commun, et d’une conscience
commune de la solidarité, par-delà les différences, de toute nature. C’est à l’école que
se forge une certaine conception de l’unité nationale. Pour cela, la République fait le
pari d’une éducation à la liberté, fondée sur la raison et sur des valeurs universelles,
et non sur des croyances particulières et pouvant évoluer.
La loi Guizot du 28 juin 1833 marque un premier pas pour faire de l’école une
« affaire de l’État ». Elle impose à chaque commune d’ouvrir une école publique,
sans pour autant dégager l’enseignement primaire de la tutelle de l’Église.
Près d’un demi-siècle plus tard, l’école de Jules Ferry, gratuite et laïque, est une
conséquence du caractère obligatoire reconnu à l’instruction primaire, de 6 à
13 ans. La loi du 28 mars 1882 pose les fondements de l’école républicaine, fruit
d’un compromis entre la laïcité et la liberté de croyance. Elle fixe le principe de la
neutralité des programmes, supprime le droit d’inspection, de surveillance et de
direction des écoles publiques établi par la loi Falloux au profit des ministres des
cultes, remplace l’instruction religieuse par l’instruction morale, mais réserve un
jour de vacance par semaine, renvoyant ainsi l’instruction religieuse en dehors
de l’enceinte scolaire et des heures de classe (article L. 141-3 du code de l’édu-
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

cation).
Jules Ferry, dans sa Lettre aux instituteurs, en donnera la justification : « L’instruction
religieuse appartient aux familles, l’instruction morale à l’école. Le législateur a voulu
séparer deux domaines : celui des croyances, qui sont personnelles, libres et variables, et
celui des connaissances, qui sont communes et indispensables à tous ».
La loi du 30 octobre 1886, dite loi Goblet, prolonge la loi de 1882, en confiant à
un personnel exclusivement laïc l’enseignement dans les écoles publiques (article
L. 141-5 du code de l’éducation).
La démarche est pacificatrice : elle vise à réunir les futurs citoyens autour d’un sen-
timent d’appartenance commune qui transcende les clivages, notamment religieux,
sans pour autant nier le fait religieux lui-même.
... / ...

361
Objectif concours Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

Document 1 (suite)
Ainsi, aux termes de la loi de 1905 concernant la séparation des églises et de l’État,
l’État doit assurer aux élèves la liberté de culte, en mettant à leur disposition un
service d’aumônerie au sein des établissements scolaires, comme dans les prisons et
les hôpitaux.
Dans la Lettre aux instituteurs, Jules Ferry leur adresse un avertissement fameux :
« Vous ne toucherez jamais avec trop de scrupule à cette chose délicate et sacrée qu’est
la conscience de l’enfant » ; « avant de proposer à vos élèves un précepte, une maxime
quelconque, demandez-vous s’il se trouve, à votre connaissance, un seul honnête homme
qui puisse être froissé de ce que vous allez dire. Demandez-vous si un père de famille,
je dis un seul, présent à votre classe et vous écoutant, pourrait de bonne foi refuser son
assentiment à ce qu’il vous entendrait dire. Si oui, abstenez-vous de le dire ; sinon, par-
lez hardiment car ce que vous allez communiquer à l’enfant, ce n’est pas votre propre
sagesse, c’est la sagesse du genre humain, c’est une de ces idées d’ordre universel que plu-
sieurs siècles de civilisation ont fait entrer dans le patrimoine de l’humanité ». Ce rôle
de l’instituteur, « hussard noir de la République », n’est pas démenti par Péguy quand
il écrit que celui-ci ne doit en rien être le représentant du Gouvernement, mais « le
représentant de l’humanité ».
La laïcité à l’école, garantie de la liberté de conscience des élèves, est le corollaire
de son idéal émancipateur. Pour réaliser l’ambition de privilégier l’universel sur le
particulier, elle traduit cette exigence d’égalité et de respect mutuel entre ceux qui
croient et ceux qui ne croient pas.

Circulaire n° 2013-144 du 6-9-2013 – MEN – DGESCO B3-MD –


Document 2 Charte de la Laïcité. Ressources pour une pédagogie de la charte
de la Laïcité à l’école – La charte de la Laïcité commentée

Charte de la Laïcité : voir p. 205.


Charte de la Laïcité commentée : disponible ici : [cache.media.eduscol.education.fr/
file/Actu_2013/06/2/charte_de_la_laicite_commentee_270062.pdf].

Articles 10 et 11 de la Déclaration des Droits de l’Homme


Document 3
et du Citoyen du 26 Août 1789 et article 11

•• Art. 10. - Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu
que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la Loi.
•• Art. 11. - La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les
plus précieux de l’Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer libre-
ment, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi.

362
Sujet 5 • La place de la laïcité à l’école primaire Objectif concours

Préambule de la constitution de 1946 – article 13 –


Document 4
Extraits choisis

Préambule
Au lendemain de la victoire remportée par les peuples libres sur les régimes qui ont
tenté d’asservir et de dégrader la personne humaine, le peuple français proclame à
nouveau que tout être humain, sans distinction de race, de religion ni de croyance,
possède des droits inaliénables et sacrés. Il réaffirme solennellement les droits et
libertés de l’homme et du citoyen consacrés par la Déclaration des droits de 1789 et
les principes fondamentaux reconnus par les lois de la République.
…La loi garantit à la femme, dans tous les domaines, des droits égaux à ceux de
l’homme.
…Nul ne peut être lésé, dans son travail ou son emploi, en raison de ses origines, de
ses opinions ou de ses croyances.
…La Nation assure à l’individu et à la famille les conditions nécessaires à leur déve-
loppement.
…La Nation garantit l’égal accès de l’enfant et de l’adulte à l’instruction, à la forma-
tion professionnelle et à la culture. L’organisation de l’enseignement public gratuit

Système éducatif
et laïque à tous les degrés est un devoir de l’État.

Document 5 Constitution de 1958 – article 1

La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure
l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de
religion. Elle respecte toutes les croyances. Son organisation est décentralisée.
La loi favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et
fonctions électives, ainsi qu’aux responsabilités professionnelles et sociales.
Texte 6 loi du 9 décembre 1905 relative à la séparation des églises et de l’État – article 1
La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes
sous les seules restrictions édictées ci-après dans l’intérêt de l’ordre public.

Code de l’éducation : la Laïcité de l’enseignement public –


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Document 6
articles L141-1 et L141-2

•• Art. L 141-1. — Comme il est dit au treizième alinéa du Préambule de la Constitu-


tion du 27 octobre 1946 confirmé par celui de la Constitution du 4 octobre 1958,
« la Nation garantit l’égal accès de l’enfant et de l’adulte à l’instruction, à la forma-
tion et à la culture ; l’organisation de l’enseignement public gratuit et laïque à tous
les degrés est un devoir de l’État ».
•• Art. L 141-2. — Suivant les principes définis dans la Constitution, l’État assure aux
enfants et adolescents dans les établissements publics d’enseignement la possibi-
lité de recevoir un enseignement conforme à leurs aptitudes dans un égal respect
de toutes les croyances. L’État prend toutes dispositions utiles pour assurer aux
élèves de l’enseignement public la liberté des cultes et de l’instruction religieuse.

363
Objectif concours Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

Droits et obligations des fonctionnaires :


Document 7
loi n° 83-634 du 13 juillet 1983

•• Article 6 « La liberté d’opinion est garantie aux fonctionnaires.


Aucune distinction, directe ou indirecte, ne peut être faite entre les fonctionnaires
en raison de leurs opinions politiques, syndicales, philosophiques ou religieuses,
de leur origine, de leur orientation ou identité sexuelle, de leur âge, de leur patro-
nyme, de leur état de santé, de leur apparence physique, de leur handicap ou de
leur appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie
ou une race. »
•• Article 18 « Le dossier du fonctionnaire doit comporter toutes les pièces intéres-
sant la situation administrative de l’intéressé, enregistrées, numérotées et classées
sans discontinuité. Il ne peut être fait état dans le dossier d’un fonctionnaire, de
même que dans tout document administratif, des opinions ou des activités poli-
tiques, syndicales, religieuses ou philosophiques de l’intéressé. »

364
Sujet 5 • La place de la laïcité à l’école primaire Corrigé

Corrigé

Méthodologie
1 Pistes de réponses/Points à aborder

1.1 Introduction et problématique


La place de la laïcité à l’école constitue une problématique essentielle reposant sur les va-
leurs de la République et donc de l’École Républicaine. L’École doit faire partager et res-
pecter ce principe de laïcité, indissociable des valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité.
Une des missions de l’enseignant (et de tout personnel d’éducation) comme le rappelle
le référentiel de compétences professionnelles de 2013 (Compétence 1) est de « Faire
partager les valeurs de la République ».
Les documents du corpus sont essentiellement des textes constitutifs, réglementaires et
législatifs hormis le texte 1 qui est un extrait du rapport J Valade remis au Sénat en 2004.

Système éducatif
Ces différents textes posent et rappellent les droits et la protection de ces droits mais
aussi les obligations de tout citoyen français et/ou résidant en France.
Nous allons dans un premier temps poser les valeurs fondatrices de la République et
de l’École. Dans un deuxième temps nous proposerons des points d’ancrage dans les
programmes en vigueur. Enfin nous ciblerons quelques difficultés potentielles à la mise
en œuvre des enseignements et tenterons de proposer des pistes de réflexions afin d’y
remédier.

1.2 Déroulé de l’exposé


a. Les valeurs fondatrices de la République et de l’École
Tous les textes du corpus rappellent la liberté de conscience individuelle et la protec-
tion du citoyen quelles que soient sa religion, sa croyance (ou non) et ses opinions po-
litiques.
Cette liberté ne peut s’exercer que dans un État et une École laïques. C’est-à-dire qui res-
pectent toutes les croyances et leur pratique sans hiérarchisation et sans jugement aucun
et qui respecte aussi le fait de ne pas croire.
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

Au sein de l’école, ce principe de Laïcité est protégé par l’obligation faite à l’enseignant
de respecter un strict devoir de neutralité rappelé dans la Charte de la laïcité (texte 2) et
par la loi de 1983 sur les droits et devoirs des fonctionnaires (texte 8).
Les différentes valeurs sont d’autant plus fondatrices qu’elles appartiennent à une culture
partagée (texte 2) et un patrimoine commun (texte 1). Afin que cette culture commune
puisse se construire, l’école et ses différents acteurs ont un rôle essentiel. En effet, l’école
est un lieu d’enseignements-apprentissages qui doit permettre à chacun de dévelop-
per, construire un sens critique, une liberté de conscience et des valeurs communes,
en prenant appui sur les programmes en vigueur.
En regard de ces attentes institutionnelles, nous pouvons trouver différents points d’an-
crage pour travailler avec les élèves sur la construction de ces compétences sociales, de
ces valeurs et du respect de l’autre.

365
Corrigé Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

b. Les enseignements au service de la Laïcité et la laïcité au


service des enseignements
Afin de favoriser les apprentissages de TOUS les élèves dans les différents domaines dis-
ciplinaires enseignés à l’école il est primordial de poser un cadre laïque dans le respect de
TOUS. De plus, donner du sens à ces différents apprentissages permettra de renforcer ce
cadre car une meilleure compréhension des différentes valeurs et des différences inter­
individuelles développera le respect et la construction des valeurs communes.

Histoire
Concernant l’histoire, l’enseignant peut travailler sur les progressions qui posent les
liens entre les religions, les faits religieux et le développement de l’État jusqu’à l’organi-
sation actuelle.
En effet, respecter le principe de laïcité et de neutralité (texte 2 et texte 8) ne signifie pas
occulter les différentes caractéristiques de chaque religion et leur rôle dans la société.
L’enseignant pourra aussi travailler sur les différents textes affirmant les droits des ci-
toyens en s’appuyant sur les articles présents dans ce corpus par exemple (Textes 3 à 8)
ainsi que sur la Charte de la laïcité (2013, texte 1). L’ancrage sur ces textes permettra de
travailler sur l’importance de ces droits et valeurs ainsi que sur leur inscription dans le
temps et sur la nécessité de toujours veiller à leur respect au nom de la dignité de TOUS.

Histoire des Arts


Les édifices religieux pourront être visités afin d’observer de façon désacralisée le type ar-
chitectural (gothique, roman) et les différentes œuvres (tableaux, sculptures, vitraux…)
ornant ces édifices. La visite sera préparée en amont avec l’élaboration de grilles d’ob-
servation par groupe et de quizz permettant de travailler des connaissances des pro-
grammes en vigueur.

Enseignement moral et civique


Il s’agit d’un domaine dans lequel l’enseignant travaille sur les symboles et valeurs de la Ré-
publique tant par le travail sur les textes fondateurs (tels que la Déclaration des Droits de
l’Homme et du Citoyen que celui de la Constitution) que par le fait de rappeler l’impor-
tance du respect de TOUS quelles que soient leurs caractéristiques personnelles. Les élèves
pourront aborder les différents types de discriminations et la nécessité de respecter l’autre
dans ce qu’il est, ce qu’il pense et ce qu’il fait (dans la mesure où ses comportements ne
sont pas contraires aux lois et aux règles), « de penser par soi-même et avec les autres »,
l’idée de « Comprendre que la laïcité accorde à chacun un droit égal à exercer librement son
jugement et exige le respect de ce droit chez autrui. » Ce travail peut donner lieu à l’élabo-
ration d’affiches dans la lignée de la Charte de la Laïcité. Une exposition sur le respect, la
non-discrimination et les droits et devoirs de tout citoyen peut être envisagée dans le cadre
d’un partenariat avec un musée ou dans le cadre d’un échange scolaire avec une autre école.

Le principe de laïcité est également nourri par les enseignements en sciences lorsque
notamment les élèves travaillent sur les faits et hypothèses, sur croyances et opinions.
Il est à souligner que si le partage des valeurs de la République et la construction du
respect de l’autre sont indispensables dans le développement du citoyen (socle commun
2015), l’enseignant peut rencontrer des difficultés dans la mise en œuvre de ses ensei-
gnements.

366
Sujet 5 • La place de la laïcité à l’école primaire Corrigé

c. Difficultés potentielles et pistes de réflexions

Méthodologie
Nous pouvons reprendre les différents domaines d’enseignement développés en partie 2
pour identifier des difficultés potentielles.
Pendant un cours d’histoire, des échanges houleux entre élèves peuvent se produire sur
le fait que “leur religion” est mieux que celle des autres, que “leur peuple” est plus fort
puisqu’il a conquis des territoires…
En Histoire des arts, un élève pourrait vouloir refuser de rentrer dans un édifice reli-
gieux même si l’objectif de la visite n’a rien de religieux.
En Sciences ou en EPS : des cas de réfutation du contenu des enseignements (reproduc-
tion) ou de refus de participer à certaines activités en EPS (natation par exemple) ont été
évoqués par des enseignants.
En relation avec le cours d’Enseignement moral et civique : des élèves ne respectent pas
le principe de laïcité dans le cadre des débats de classe.
Ces difficultés émergent lorsque la culture familiale est éloignée de la culture scolaire
dans son principe même de laïcité. En effet, certains élèves de par leur éducation ont
des difficultés à faire la séparation entre sphère privée (liberté de culte, de pratiques

Système éducatif
religieuses, liberté d’opinion) sphère publique scolaire (principe de laïcité, respect des
valeurs communes quelle que soit sa religion, ses opinions).
Afin de dépasser ces difficultés et de permettre la participation de TOUS les élèves à
TOUTES les activités et à TOUS les contenus d’enseignement visant « l’exercice d’une
citoyenneté pleine et entière », il est nécessaire comme réaffirmer dans le référentiel de
compétences du PE (2013) et dans la loi de refondation de l’école (2013) de « Coopérer
avec les parents d’élèves » dans l’esprit de la co-éducation.
Il est nécessaire d’instaurer le dialogue avec les élèves et les familles. Ce dialogue à
deux objectifs : rappeler que les enseignements et les programmes sont les mêmes pour
tous écouter et entendre les paroles des familles afin qu’elles se sentent reconnues dans
ce qu’elles sont. Ces échanges doivent mettre l’accent de la part de l’enseignant sur cette
reconnaissance « privée » mais ils doivent aussi faire prendre conscience aux familles
que l’école est un lieu du « vivre ensemble » qui nécessite le partage de pratiques, valeurs
et enseignements communs et qu’à ce titre, aucune discrimination ne peut être faite sur
des principes allant à l’encontre de la laïcité.

1.3 Conclusion
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

La problématique de la laïcité et du partage des valeurs communes est au cœur des poli-
tiques éducatives. Il est nécessaire de souligner que si les instructions officielles sont né-
cessaires elles ne font pas tout car : les valeurs ne s’enseignent pas, elles se construisent.
De par ses missions et ses pratiques professionnelles, l’enseignant et l’École dans son
entier participent à cette construction.
L’élève doit être confronté, sensibilisé et doit être impliqué dans ce travail car le respect
et la laïcité s’apprennent !

367
Corrigé Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

2 Questions que pourrait poser le jury


lors de l’entretien

2.1 « Traiter des religions, du fait culturel religieux


à l’école n’est-il pas contradictoire avec la laïcité ?
« Les enseignements sont laïques. Afin de garantir aux élèves l’ouverture la plus objec-
tive possible à la diversité des visions du monde ainsi qu’à l’étendue et à la précision des
savoirs, aucun sujet n’est a priori exclu du questionnement scientifique et pédagogique.
Aucun élève ne peut invoquer une conviction religieuse ou politique pour contester à un
enseignant le droit de traiter une partie du programme. »
C’est pourquoi, aucune pression idéologique ou religieuse ne doit donc interdire à
l’école d’aborder un champ du savoir qu’elle juge indispensable, y compris l’histoire
du fait religieux. À la condition qu’on se situe bien dans le domaine du « champ du
savoir » et non dans le domaine du catéchisme.

2.2 Le port de signe qui manifeste une religion de façon


ostensible est-il interdit pour les accompagnateurs
d’une sortie scolaire ?
« Le milieu scolaire est un cadre qui doit être particulièrement préservé. Ainsi s’agis-
sant des parents d’élèves qui participent à des déplacements ou des activités scolaires,
ils doivent faire preuve de neutralité dans l’expression de leurs convictions, notamment
religieuses. C’est ce qu’indique la circulaire du 27 mars 2012 dont l’application est mise
en œuvre sur le terrain avec intelligence, en privilégiant toujours d’abord la voie du dia-
logue. Cette circulaire reste donc valable.
Najat Vallaud-Belkacem, ex-ministre de l’Éducation nationale, a donné une position sur
la question conforme à celle du Conseil d’État :
« Les parents accompagnant des sorties scolaires ne sont pas soumis à la neutralité reli-
gieuse. Ils ne peuvent être considérés comme des agents auxiliaires du service public et
soumis aux règles du service public. [...] Le principe c’est que dès lors que les mamans
(les parents) ne sont pas soumises à la neutralité religieuse, comme l’indique le Conseil
d’État, l’acceptation de leur présence aux sorties scolaires doit être la règle et le refus,
l’exception ».
REMARQUE

Le vademecum de la laïcité à l’école a édité un certain nombre de fiches ressources,


par exemple celles portant sur la remise en cause des programmes d’enseignement
(fiches 8 et 9) [cache.media.eduscol.education.fr/file/laicite/89/4/Vademecum_laicite_
VF2_955894.pdf].

368
Sujet 6

Thème : La scolarisation des moins de trois ans

1. Dossier
•• Texte 1 : Extrait de la circulaire n° 2012-202 du 18-12-2012 MEN – DEGESCO
A1-1 : Scolarisation des moins de trois ans.
•• Texte 2 : Extrait du rapport de l’Inspection générale de l’éducation nationale et de
l’Inspection générale de l’administration de l’Éducation nationale et de la recherche :
L’école maternelle, Rapport n° 2011-108-octobre 2011 dirigée par Viviane BOUYSSE,
Philippe CLAUS – IGEN et Christine SZYMANKIEWICZ - IGAENR.
•• Texte 3 : Extrait de « Le langage à l’école maternelle », ressources Eduscol, document

Système éducatif
du MEN – CNDP, mai 2011.

2. Questions
1 Définissez les spécificités de la scolarisation des moins de trois ans afin que l’école
garantisse le développement de l’enfant.
2 Situez la place des parents pour réussir cette scolarisation.
3 Quel rôle, quelle place le langage oral a-t-il à l’école maternelle ?

Extrait de la circulaire n° 2012-202 du 18-12-2012 MEN –


Texte 1
DEGESCO A1-1 : Scolarisation des moins de trois ans.

[…] La scolarisation d’un enfant avant ses trois ans est une chance pour lui et sa
famille lorsqu’elle correspond à ses besoins et se déroule dans des conditions
adaptées. Elle est la première étape de la scolarité et, pour beaucoup d’enfants, la
première expérience éducative en collectivité.
Il s’agit notamment d’un moyen efficace de favoriser sa réussite scolaire, en particulier
lorsque, pour des raisons sociales, culturelles ou linguistiques, sa famille est éloignée
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

de la culture scolaire. Cette scolarisation précoce doit donc être développée en


priorité dans les écoles situées dans un environnement social défavorisé, que ce soit
dans les zones urbaines, rurales et de montagne ainsi que dans les départements et
régions d’outre-mer.
Parce qu’elle concerne des « tout-petits » ayant des besoins spécifiques, cette
scolarisation requiert une organisation des activités et du lieu de vie qui se distinguent
nettement de ce qui existe dans les autres classes de l’école maternelle. Elle nécessite
donc un projet particulier, inscrit dans le projet d’école. Elle constitue cependant
bel et bien la première étape d’un parcours scolaire et ne se substitue donc pas aux
autres structures pouvant accueillir ces enfants : elle doit être pensée dans une logique
d’articulation avec celles-ci, et fait à ce titre l’objet d’une concertation au niveau local.
[…] ... / ...

369
Objectif concours Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

Texte 1 (suite)

1. Modalités d’accueil
Les projets d’accueil et de scolarisation d’enfants de moins de trois ans présentent
des formes variées répondant aux besoins et aux ressources locales :
•• un accueil et une scolarisation dans une classe de l’école maternelle, spécifique
et adaptée aux besoins des jeunes enfants, dont le projet doit être explicitement
accepté par la municipalité en raison des contraintes qu’il porte (présence régu-
lière d’une ATSEM, aménagement de l’espace, matériel et jeux adaptés au jeune
âge des enfants, rythmes spécifiques, etc.) ;
•• un accueil et une scolarisation des enfants de moins de trois ans dans des classes
de l’école maternelle comportant un ou plusieurs autres niveaux. Cette solution
peut être efficace si elle correspond à un projet de l’ensemble de l’école maternelle.
Elle présente l’avantage de la stimulation apportée par les pairs, mais constitue un
cadre moins favorable à une prise en compte des besoins des jeunes enfants. Il est
d’autant plus important de veiller aux conditions de scolarisation des plus jeunes
enfants pour leur garantir des conditions de développement propices à leur âge ;
•• un accueil en milieu mixte, associant services de petite enfance et école, per-
met d’offrir du temps scolaire dans des dispositifs conçus localement. Ce projet,
co-élaboré par l’éducation nationale et les collectivités territoriales, doit garan-
tir la complémentarité des ressources apportées par chaque partenaire dans une
cohérence éducative au service du parcours de l’élève.
2. Accueil et place des parents
Établir une relation de confiance avec les familles est essentiel pour permettre à
l’enfant de grandir sereinement entre école et maison. Une attention particulière
doit donc être portée à la relation aux parents d’élèves.
[…]
Une attention particulière est portée à la prise en compte des rythmes spécifiques
adaptés à ces très jeunes élèves. Les horaires d’entrée et de sortie, le matin et l’après-
midi, peuvent faire l’objet de dispositions particulières par rapport aux autres classes
pour l’ensemble du groupe d’enfants scolarisés, ou pour chacun d’entre eux, selon
une organisation régulière convenue avec les parents, qui s’engagent à la respecter.
Cette souplesse est cependant soumise à l’impératif que le temps de présence de
chaque enfant demeure significatif.
3. Travail en partenariat : services « petite enfance » et école
La première entrée à l’école maternelle est le début d’un parcours qui est souvent très
dépendant de la réussite de cette première approche du milieu scolaire. Ce moment
délicat doit être une occasion pour l’école de s’ouvrir à ses partenaires.
[…]
La qualité de la prise en charge éducative des enfants de moins de trois ans est
largement dépendante des collaborations qui s’établissent entre les collectivités
territoriales, l’éducation nationale et les autres services ayant en charge la petite
enfance (CAF, PMI, etc.). C’est pourquoi on favorisera une concertation régulière
et durable avec les collectivités territoriales et les différents services de l’État chargés
des questions de petite enfance, au niveau local et départemental.
La rédaction des projets d’accueil et de scolarisation, concertée au plus près du
contexte, à la lumière d’une analyse partagée des besoins, inclut l’implantation de
locaux et de matériels spécifiques.
[…] ... / ...
370
Sujet 6 • La scolarisation des moins de trois ans Objectif concours

Texte 1 (suite)
La direction générale de l’enseignement scolaire établira un bilan de ce dispositif et
favorisera les mutualisations. Un espace de ressources et de mutualisation est ouvert sur
le site Éduscol. Une sélection de ces ressources sera diffusée largement aux enseignants
et aux partenaires pour soutenir l’effort qualitatif fait localement par chaque équipe.
Les principes, présentant les paramètres à prendre en compte lors de l’élaboration
des projets, sont énoncés en annexe.
Pour le ministre de l’éducation nationale et par délégation,
Le directeur général de l’enseignement scolaire, Jean-Paul Delahaye

Extrait du rapport de l’Inspection générale de l’Éducation


nationale et de l’Inspection générale de l’administration
Texte 2 de l’Éducation nationale et de la recherche : L’école maternelle,
Rapport n° 2011-108-octobre 2011 dirigée par Viviane BOUYSSE,
Philippe CLAUS – IGEN et Christine SZYMANKIEWICZ – IGAENR

Système éducatif
Pages 40-42/200
Évolution des pourcentages d’enfants scolarisés par âge

1960-61 1970-71 1980-81 1990-91 2000-01


2 ans 9.9 17.9 35.7 35.2 34.5
3 ans 36.0 61.1 89.9 98.2 100.0
4 ans 62.6 87.3 100.0 100.0 100.0
5 ans 91.4 100.0 100.0 100.0 100.0

2003-04 2004-05 2005-06 2006-07 2007-08 2008-09 2009-10


2 ans 29.2 25.9 24.5 22.9 20.9 18.1 15.2
3 ans 100.0 100.0 100.0 100.0 100.0 100.0 100.0
4 ans 100.0 100.0 100.0 100.0 100.0 100.0 100.0
5 ans 100.0 100.0 100.0 100.0 100.0 100.0 100.0
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

2.1.3. L’accueil des enfants de deux à trois ans : des débats depuis près de trente ans,
un enjeu politique toujours d’actualité
2.1.3.1. Un essor de la scolarisation précoce dans des conditions vivement critiquées
À sa création, l’école maternelle fut conçue pour accueillir les enfants de deux à six
ans ; c’est donc bien dès l’origine que les enfants de deux à trois ans constituent un
public commun aux institutions de toute nature qui accueillent des jeunes enfants.
Selon les termes d’un rapport d’information au Sénat, « L’école maternelle a laissé
venir à elle les enfants de deux ans » dans un contexte où la chute de la natalité le
permettait, allégeant les effectifs de l’école primaire. Elle est devenue une opportunité
quand les places offertes pour la garde des enfants se sont raréfiées compte tenu du
dynamisme de la natalité et de l’essor du travail féminin. ... / ...

371
Objectif concours Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

Texte 2 (suite)
Les conditions d’accueil de ces très jeunes enfants n’ont pas été alors pensées en
fonction de leurs besoins et les observateurs les plus avisés l’ont d’emblée repéré.
En témoigne, dès 1981, ce jugement sans nuance d’Évelyne Sullerot : « Dans ces
conditions [évocation préalable des conditions d’accueil et d’encadrement des
enfants, de la formation des personnels], il faut savoir et faire savoir qu’il ne peut
être question de socialisation ni d’éducation. Des spécialistes de la petite enfance
parlent de malmenage éducatif et sanitaire, l’institutrice n’y étant pour rien. ».
En 1982, un rapport de l’inspection générale de l’éducation nationale traite du sujet,
alors que se transforme la scolarisation précoce : les enfants de moins de trois ans
sont de plus en plus nombreux à l’école, y arrivant dès septembre parce que les écoles
veulent « faire le plein à cette date pour des raisons de carte scolaire » alors qu’ils ne
venaient souvent auparavant qu’en cours d’année, avec un pic de rentrées à Pâques.
La fréquentation est dite régulière compte tenu des absences jugées normales pour
des enfants petits ; l’inspection générale plaide pour une régulation de l’activité des
enseignants et des agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles (ATSEM) au
niveau de l’école si les charges sont trop inégales à certains moments du fait d’absences
nombreuses dans une classe. Manifestement le sujet irrite : « La rumeur publique
et… administrative veut qu’ils fréquentent si irrégulièrement que l’on se demande
parfois s’il est nécessaire de les comptabiliser dans l’estimation des besoins. » À la
« rumeur » (le mot apparaît à plusieurs reprises au fil des pages), le rapport veut
opposer un état des lieux objectif. Si tout ne va pas pour le mieux, « partout sur le
terrain, on cherche des solutions » et de nombreux aménagements ont été trouvés
« de manière empirique » pour répondre aux besoins de ce public (locaux, horaires,
matériel éducatif, présence d’un ATSEM, ouverture aux parents). De même, l’acte
et la relation pédagogiques sont adaptés : « renoncement aux transhumances
collectives vers les toilettes », plus grande place accordée à la motricité, interventions
personnalisées de l’enseignant, « attitudes de maternage plus lucides qu’autrefois ».
Au final, « on a moins le souci d’enseigner, plus celui de favoriser et de stimuler
l’auto-apprentissage sur des modes et selon des cheminements aussi naturels que
possible ». Cette pédagogie semble faire l’objet d’un consensus : « ce qui est bien net
et largement partagé, c’est un idéal vers lequel tendre : être permissif sans laxisme,
savoir abandonner des exigences et des comportements que l’on qualifie de scolaires
pour apprendre à accompagner et à aider un enfant dans son développement ». Un
gros effort dans le domaine de la formation est préconisé afin que cet « idéal » soit
compris et devienne réalité. Si la créativité des acteurs de terrain est saluée, le rapport
se clôt sur un appel à un pilotage plus vigoureux : « Il est temps désormais que ces
changements soient considérés dans leur ensemble, analysés dans leurs contenus
et leurs démarches, appuyés par des moyens que leur mise en œuvre requiert et
qui, eux, relèvent d’une politique nationale, départementale, communale de la petite
enfance. Car c’est bien de cela qu’il s’agit : de la place que notre société veut accorder
aux jeunes enfants. » Malgré ce rapport rassurant bien que lucide sur les faiblesses
de cette scolarisation précoce et sans doute parce qu’aucune des préconisations
n’a été mise en œuvre pour les corriger, depuis les années 1980, les alertes se sont
renouvelées. La défenseur des enfants, dans le rapport annuel au Président de la
République et au Parlement en 2003, sonne à nouveau la charge. Reconnaissant les
bonnes intentions qui ont présidé à la promotion d’une scolarisation précoce, elle
dénonce « les effets imprévus mais reconnaissables d’un parcours scolaire entamé
dès deux ans » en relayant les inquiétudes de spécialistes divers de la petite enfance
qui se rapportent à quatre domaines : ... / ...

372
Sujet 6 • La scolarisation des moins de trois ans Objectif concours

Texte 2 (suite)
•• le non-respect des rythmes biologiques des jeunes enfants, en particulier de leur
besoin de repos ; le caractère individuel des rythmes est difficile à prendre en
compte en milieu collectif et ce d’autant plus que, souvent, les jeunes enfants sont
mêlés à d’autres, plus grands, qui ont d’autres besoins sur lesquels l’école se foca-
lise toujours en priorité ;
•• le manque d’interactions langagières adaptées du fait du rapport entre nombre
d’adultes et nombre d’enfants ;
•• le malmenage psychologique : d’une part, la sécurité affective des petits n’est pas
suffisamment assurée dans des grands groupes sans individualisation, l’insécurité
ressentie entraînant soumission de l’enfant au groupe (fusion dans le groupe) ou
opposition exacerbée ; d’autre part, l‘acquisition de la propreté pour permettre
l’entrée à l’école se fait souvent sous une contrainte qui n’est pas sans dommage.
Les pédopsychiatres décrivent des enfants plus anxieux et plus agressifs qu’il n’est
normal de le voir, colériques et hypersensibles aux séparations ;
•• les acquisitions cognitives imposées de manière prématurée et souvent inefficace,
ce, d’autant plus que l’école maternelle dérive vers une conception plus scolaire
depuis que la grande section est rattachée au cycle 2.

Système éducatif
Le langage à l’école maternelle, ressources Eduscol,
Texte 3
document du MEN – CNDP, mai 2011

Pages 12-13/214
Le langage, pivot des apprentissages et de la vie de l’école
Le langage joue alors pleinement ses fonctions d’outil, d’expression, de représentation du
monde et d’instrument de la pensée. Les enfants en font la découverte dans le besoin et le
perfectionnent par l’usage ; ils tâtonnent, ils ajustent leurs dires pour se faire comprendre,
pour désigner et caractériser les réalités auxquelles ils se confrontent, pour surmonter
des désaccords, ou parce que leur interlocuteur leur signifie son incompréhension.
Pour que les différentes activités soient une source de profit pour les apprentissages
langagiers, il importe que leurs enjeux soient clairement identifiés faute de quoi, pour
nombre d’enfants, elles restent occupationnelles ; c’est le langage qui aide à mettre en
perspective les expériences vécues. Les enjeux cognitifs des situations scolaires ne sont pas
décodés spontanément ; c’est la médiation verbale qui conduit à leur compréhension. Dès
l’école maternelle, il faut se soucier de mettre en place une attitude scolairement efficace,
entraînant l’élève à percevoir, au-delà de la tâche effectuée, son enjeu véritable. C’est
ainsi que, dès ce niveau, peuvent être prévenus bien des malentendus caractéristiques des
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

élèves en difficulté à l’école élémentaire ou plus tard, qui n’entrent pas dans des activités
proprement cognitives alors qu’ils se conforment formellement aux consignes données.
La compréhension des enjeux cognitifs de l’action, la régulation de l’activité mobilisent
naturellement l’utilisation réflexive du langage. Dans les situations collectives, l’oral est
nécessaire pour agir et contrôler le déroulement de l’action. Dans les apprentissages, il est
indispensable pour échanger des idées, construire des coopérations, partager des projets,
dire son accord et son désaccord ; il permet de s’expliquer ou de questionner, de rapporter
ou de résumer, de se souvenir ou de se projeter. Il a des fonctions différentes selon les
domaines d’activités, selon les situations sociales. L’écrit a une fonction mémorielle
(traces produites mais aussi calendriers, listes ; affichages, outils collectifs et individuels,
etc.) et de ce fait structurante : il oblige à classer, à relier, à ordonner, à expliciter, etc. Il a
aussi une éminente fonction culturelle (écrits littéraires ou documentaires). ... / ...

373
Objectif concours Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

Texte 3 (suite)
Dans les jeux, l’oral est présent pour énoncer les règles, débattre de comportements
contestés, réguler l’avancée du jeu, distribuer les tours… L’écrit propose la règle à
laquelle l’arbitre se réfère, garde trace des scores. Le langage est aussi une composante
importante du jeu, en particulier dans les jeux symboliques où la parole installe
l’univers fictionnel où vont s’inscrire les prises de rôles elles-mêmes accompagnées
des mimiques, des postures, de la gestuelle et des mots empruntés à des situations
observées ailleurs et jouées ici.
L’oral et l’écrit sont aussi constamment présents dans la régulation des échanges, dans
la classe, dans l’école, avec l’extérieur. Dans la classe, les consignes à l’oral scandent la
vie collective et orientent le travail ; les affichages didactiques, les listes de présence,
etc. constituent des référents écrits auxquels on se reporte quotidiennement et de
manière très fonctionnelle et naturelle.
Dans l’école, les échanges organisés – oraux ou par l’écrit – entre enfants d’âges
différents et ayant des expériences de classe différentes permettent des partages ; les
échanges spontanés et naturels de la cour de récréation, du restaurant scolaire aident
les plus petits à grandir et donnent aux plus grands la conscience de leurs acquis
qu’ils peuvent partager. Les échanges avec d’autres adultes que les adultes familiers
de la classe introduisent à des formulations moins marquées par les implicites et la
connivence.
La classe doit être un milieu ouvert vers les familles, vers des pairs éloignés, sur le
monde ; la correspondance par diverses voies porte loin et vers des inconnus parfois.
Ainsi, la scolarisation introduit à des usages moins immédiats du langage ; ceci ne
réduit pas l’intérêt d’une visite guidée qu’un enfant peut faire faire à sa famille dans
l’école. Tout ne passe pas par l’écrit.

374
Sujet 6 • La scolarisation des moins de trois ans Corrigé

Corrigé

Méthodologie
1 Proposition de réponse rédigée
1.1. Introduction
La loi pour une école de la confiance, adoptée le 4 juillet 2019, abaisse l’âge de l’instruction
obligatoire à 3 ans. Cette mesure montre un réel souci des politiques éducatives de lutter
contre les inégalités dès le plus jeune âge. Mais cela ne va pas sans poser des difficultés.
En effet, l’entrée à l’école maternelle est souvent pour l’enfant, et ses parents, une pre-
mière expérience de la vie collective. Et quand cette première scolarisation concerne
les moins de trois ans, il est alors d’autant plus important pour l’école de s’adapter à ce
jeune public.
Pour parler de cette problématique, notre dossier se compose de trois textes (citer les textes),

Système éducatif
deux textes institutionnels (1 et 3), ainsi qu’un extrait du rapport de l’Inspection générale
de l’éducation nationale et de l’Inspection générale de l’administration de l’Éducation na-
tionale et de la recherche sur l’école maternelle, textes qui montrent que la scolarisation des
enfants les plus jeunes est aujourd’hui au cœur des préoccupations du gouvernement.
Cette scolarisation des moins de trois ans n’est toutefois pas nouvelle et, comme le rap-
pelle le texte 2, dès les années 1960, presque 10 % des enfants de cet âge étaient scolarisés.
Cette scolarisation précoce répondait principalement à l’essor du travail des femmes qui
devaient trouver un moyen de garde pour leur enfant. Les années 1980 et 1990 voient un
pic de cette scolarisation avec environ 35 % d’enfants de cet âge scolarisés. Néanmoins,
si cette scolarisation est effective, les conditions ne semblent pas toujours adaptées aux
besoins des enfants et Évelyne Sullerot (texte 2) parle même de « malmenage éducatif et
sanitaire ». Cette scolarisation précoce doit s’accompagner d’une politique de la petite
enfance tenant compte des spécificités de cette scolarisation.
Énoncé du plan
Nous verrons donc dans une première partie les spécificités de la scolarisation des moins
de trois ans afin que l’école garantisse le développement de l’enfant. Nous situerons en-
suite la place des parents pour réussir cette scolarisation. Nous verrons enfin quel rôle,
quelle place le langage oral peu avoir à l’école maternelle.
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1. 2. Développement
a. Les spécificités de la scolarisation des moins de trois ans
Les politiques éducatives menées depuis les dernières années soulignent la place fonda-
mentale de l’école maternelle comme première étape pour garantir la réussite de tous
les élèves. La scolarisation précoce participe de cette réussite, notamment pour les écoles
placées en REP (réseaux d’éducation prioritaire) et pour les élèves issus d’un milieu
socioculturel défavorisé. Mais pour que cette réussite soit effective, l’école doit éviter les
écueils soulignés par le texte 2 :
•• Le non respect des rythmes ;
•• Le manque d’interactions langagières adaptées ;

375
Corrigé Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

•• Le malmenage psychologique ;
•• Les acquisitions cognitives imposées de manière prématurée.
À l’échelon local, vouloir scolariser les enfants de façon précoce implique de proposer un
projet spécifique inclus dans le projet d’école mais aussi dans une logique territoriale
pour favoriser l’articulation avec les autres structures de la petite enfance.
Le texte 1 rappelle ainsi que cette scolarisation doit correspondre aux besoins des en-
fants, et les conditions mises en œuvre adaptées. Cette adaptation doit se faire tant au
niveau de l’organisation du lieu, que de l’organisation des activités. Pour cela, plusieurs
modalités d’accueil peuvent être proposées :
•• Dans une classe dédiée aux moins de trois ans et spécifiquement adaptées. Les
contraintes liées à cette classe spécifique sont rappelées par le texte 1 : « présence régu-
lière d’une ATSEM, aménagement de l’espace, matériel et jeux adaptés au jeune âge des
enfants, rythmes spécifiques ». La municipalité, propriétaire des locaux et employeur de
l’ATSEM, doit donc être partie prenante de ce projet.
•• Dans une classe de l’école maternelle à plusieurs niveaux. Le point positif avec une
telle modalité d’accueil sont les échanges facilités avec les pairs et la possibilité de tu-
torat. Le point négatif est une adaptation moindre au besoin des enfants que dans une
classe dédiée à ce public. Le choix de cette modalité d’accueil se fera comme pour la
première modalité en concertation avec tous les partenaires.
•• En milieu mixte (petite enfance/école). Cette modalité d’accueil repose sur la com-
plémentarité des deux structures. Elle demande toutefois une importante élaboration
conjointe du projet avec une nécessité de concertation. Chaque structure doit aussi tra-
vailler sur l’identification de la place et sur ce qui fait la spécificité de chacun. Une pre-
mière scolarisation, même mixte avec une structure de la petite enfance comme une
crèche par exemple, implique déjà un suivi et une continuité des apprentissages, dans le
cadre du cycle 1 de l’école.
Dans chacune de ces modalités d’accueil, les partenaires doivent être pris en compte
pour une construction conjointe de cette scolarisation. Le texte 1 rappelle d’ailleurs
l’importance du lien école/municipalité pour la mise en place de conditions adaptées.
Nous soulignons par ailleurs que ce partenariat est aussi une des missions de l’enseignant
que souligne le Référentiel des compétences professionnelles des métiers du professorat
et de l’éducation (2013) avec la compétence « Coopérer avec les partenaires de l’école ».
Le texte évoque aussi les autres services comme la CAF, la PMI, ayant en charge la petite
enfance, comme des collaborateurs favorisant la réussite d’un tel projet de scolarisation.
Au-delà de ces structures et de l’importance de ces différents partenaires, cette scolari-
sation précoce des moins de trois ans ne peut se faire sans une implication des familles
dans ce projet. C’est notre deuxième partie, la place des parents pour réussir cette
scolarisation.

b. La place des parents


Depuis la loi d’orientation de 1989, les parents ne sont plus seulement partenaires mais
« membres » à part entière de la communauté éducative (Nous renvoyons au sujet 1 sur
la place des parents à l’école).
Les programmes de l’école maternelle en vigueur depuis la rentrée 2015, rappellent que
l’école maternelle est « Une école qui accueille les enfants et leurs parents ». Ainsi « dès
l’accueil de l’enfant à l’école, un dialogue régulier et constructif s’établit entre ensei-
gnants et parents ; il exige de la confiance et une information réciproques. »

376
Sujet 6 • La scolarisation des moins de trois ans Corrigé

Cette relation de confiance est d’autant plus nécessaire à développer qu’il s’agit d’une
première scolarisation et qui plus est, précoce. Nous pouvons aussi souligner que cette

Méthodologie
scolarisation des moins de trois ans est attendue dans les zones socialement défavorisées,
dans lesquelles les parents sont souvent éloignés de la culture scolaire. Le texte 1 rappelle
l’importance de cette scolarisation précoce pour favoriser la réussite d’enfants issus de
ces milieux éloignés. Pour cela, et pour que la co-éducation soit la plus efficiente pos-
sible, l’école doit proposer des actions concrètes et adaptées aux besoins du jeune enfant.
Nous évoquons par exemple :
•• un accueil quotidien dans la salle de classe pour les élèves de maternelle, afin de favo-
riser le contact et les échanges. L’élève est aussi un enfant et la transition maison-école
doit se faire en douceur ;
•• puisqu’il s’agit d’enfants, de moins de trois ans, une prise en compte des rythmes avec
adaptation possible des horaires, sous couvert d’une régularité et d’un respect des choix
par les familles (texte 1). Une inscription à l’école engage les parents à en respecter les
règles, même si celles-ci sont souples pour des enfants de cet âge.
Les programmes de l’école maternelle soulignent l’importance « des passerelles au quo-
tidien entre la famille et l’école » : ce peut-être grâce au cahier de vie, à la mascotte de la
classe, etc. (nous renvoyons encore aux exemples donnés dans le sujet 1).

Système éducatif
Ce dialogue constructif et favorisant la confiance s’appuie aussi sur les activités propo-
sées. Il est ainsi du devoir de l’enseignant de rendre « lisibles les exigences de la situation
scolaire par des mises en situations et des explications qui permettent aux enfants – et
à leurs parents – de les identifier et de se les approprier » (cf. programmes 2015). Cela
peut-être notamment au travers des explications à fournir sur l’importance de la place
du langage, qui fait l’objet de notre troisième partie.

c. La place du langage
Le BO spécial n° 2 du 26 mars 2015 est consacré au programme d’enseignement de
l’école maternelle entré en vigueur depuis la rentrée 2015. Il précise que les enseigne-
ments sont organisés en cinq domaines d’apprentissage, dont le premier est : « mobiliser
le langage dans toutes ses dimensions ». Cette priorité donnée au langage est rappelée
par le ministère dans la circulaire de rentrée 2019 (cf. p. 239).
Ainsi, et comme le rappelle aussi le texte 3, le langage est le « pivot des apprentissages et
de la vie de l’école » et a une fonction :
•• d’outil ;
•• d’expression ;
•• de représentation du monde ;
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•• d’instrument de la pensée.
Les programmes soulignent les quatre objectifs visés pour ce premier domaine :
•• oser entrer en communication ;
•• comprendre et apprendre ;
•• échanger et réfléchir avec les autres ;
•• commencer à réfléchir sur la langue.
Le langage est donc tout d’abord un langage de communication. Dans les situations de
la vie courante l’enfant apprend à exprimer ses besoins. A l’école, il apprend à exprimer
ses besoins dans le cadre d’une collectivité avec toutes les normes qu’elle comporte. Peu
à peu le langage l’amène à devenir élève.
Le langage permet aussi de mettre des mots sur une situation vécue, ce que l’on appelle
le langage en situation. L’élève s’exprime sur une action en train de se dérouler, ce qui

377
Corrigé Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

est l’occasion pour l’enseignant d’introduire un lexique choisi, des verbes d’action, cer-
taines structures de phrases.
A titre d’exemples, nous citons cette programmation souple proposée par P. Boisseau
(Enseigner la langue orale en maternelle, Retz, 2005) pour le cycle 1.
Le langage permet enfin, à travers le langage d’évocation de poser des mots sur une ac-
tion passée ou future et par là même de pouvoir la penser selon ce processus :
Repères de progression dans le domaine de la syntaxe
Petits Moyens Grands
Objectif principal Idem en insistant sur le Idem en insistant sur le
de la section : leur « je », « tu ». « nous », « vous ».
Pronoms
diversification (il, elle, ils,
elle, je tu, on…).
Renforcement de la Objectif principal de la ••Alternance imparfait/passé
construction du système section : sortir du système composé dans le récit.
à trois temps « présent/ trois temps en faisant ••Émergence du conditionnel
passé composé/ émerger l’imparfait et du futur simple.
Temps futur aller » (type « je fais, + travailler installation du ••Système à trois temps
j’ai fait, je vais faire »). système trois temps dans dans le futur (futur, futur
l’imparfait, (imparfait, plus antérieur, futur dans le
que parfait, futur dans futur).
l’imparfait).
Objectif important : Objectif principal de cette
émergence de parce que ; section : pour que/pour
que/infinitif (« je veux que + infinitif, quand/gérondif,
tu partes, je veux partir ») ; si, comme.
Complexités pour + infinitif ; qui relatif. ••Questions indirectes :
si ce que, où, ce qui,
comment, quand,
pourquoi.
••Relatives en que et où.
En rapport avec la Les contraires : devant/ Autour de/au milieu de, à
découverte de l’espace, derrière, avant/après, l’intérieur de, au travers de,
Prépositions de la motricité (à, au, de, avec/sans, près de/loin de, entre, à droite, à gauche.
du, dans sur, sous, pour, au-dessus/au-dessous, en
avec…). haut/en bas, contre/chez.

Faire → Dire le faire → Penser le faire


Pour cela, il est important pour l’enseignant de proposer des situations adaptées à ces
jeunes enfants et qui vont aussi les motiver. Il ne s’agit plus seulement pour l’élève de se
faire comprendre mais aussi de participer, dans le cadre de la vie de classe, à des interac-
tions porteuses de culture commune.
A titre d’exemple, nous proposons cette progression adaptée d’un document élaboré
par l’inspection académique des Vosges : accueil et scolarisation des enfants de moins
de trois ans – Repères pour construire des progressions d’apprentissages en référence au
programme.

378
Sujet 6 • La scolarisation des moins de trois ans Corrigé

Domaines Palier 1 Palier 2 Palier 3

Méthodologie
••Communiquer avec ••Exprimer des besoins à ••Prendre l’initiative
l’adulte par le regard, le l’adulte (par le verbal ou le d’échanger avec un autre
verbal et le gestuel. non verbal) enfant en relation duelle
Mobiliser le langage dans toutes ses dimensions

••Écouter et comprendre ••Identifier quelques uns (par le verbal ou le non


ce que dit l’adulte, la de ses camarades en verbal).
mascotte… entendant leur prénom. ••Interagir avec la mascotte
L’oral

••Commencer à entrer en ••Prendre plaisir à écouter de la classe.


communication avec les des jeux de doigts, des ••Prendre plaisir à participer
autres enfants. formulettes. à des jeux de doigts, des
••Échanger avec l’adulte à formulettes.
partir de photographies
personnelles (prises en
famille ou hors l’école).
••Découvrir des supports ••Découvrir et explorer des ••Découvrir et explorer des
d’écrits simples : des supports d’écrits d’un supports d’écrits d’un genre
imagiers variés, l’album genre particulier : albums particulier : livres jeux à

Système éducatif
photos de la classe. à toucher. tirettes (montrer cacher).
L’écrit

••Agir avec ses mains pour ••Les manipuler avec ••Les manipuler avec
laisser des traces et affiner précaution. précaution.
son geste. ••Agir avec ses mains pour ••Agir avec des objets pour
laisser des traces et affiner laisser des traces et affiner
son geste. son geste.

Domaines Palier 4 Palier 5 Palier 6


••Parler avec ses mots, de ••Dire ce que l’on va faire en ••Prendre la parole en grand
ce que l’on a fait dans une utilisant ses propres mots groupe.
activité. (se projeter). ••Parler avec l’adulte d’un
Mobiliser le langage dans toutes ses dimensions

••Échanger avec l’adulte à ••Prendre la parole en petit événement vécu à partir


partir de photographies qui groupe. de photographies (langage
impliquent d’autres que soi. ••Parler sur des images. d’évocation).
L’oral

••Réutiliser, avec le guidage ••Réinvestir, en situation ••Mémoriser et redire des


de l’adulte du vocabulaire de jeux, du vocabulaire comptines simples avec
entendu en situation. entendu. l’aide de l’adulte.
••Utiliser des structures ••Mémoriser et redire des
simples. comptines simples avec
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••Dire des comptines avec la l’aide de l’adulte.


mascotte.
••Découvrir et explorer des ••Découvrir des supports ••Découvrir des supports
supports d’écrits d’un d’écrits d’un genre d’écrits d’un genre
genre particulier : les particulier : albums nouveau.
imagiers sonores. animés. ••Prendre conscience du rôle
L’écrit

••Manifester du plaisir pour ••Prendre plaisir à parler à de l’écrit.


les livres. partir d’un album. ••Agir avec des outils
••Agir avec des outils ••Agir avec des outils scripteurs pour imiter des
scripteurs pour laisser des scripteurs pour décorer un tracés simples.
traces et affiner son geste. support.

379
Corrigé Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

Les paliers posés dans ce document soulignent que les situations sont pensées en amont
par l’enseignant qui identifie les objectifs visés et leur progression. Le texte 3 met d’ail-
leurs en garde contre des activités qui resteraient « occupationnelles » par manque d’en-
jeux clairement définis.
Conjointement à ces trois types de langage : communication, en situation, d’évocation,
l’enseignant doit aussi penser aux échanges entre pairs qui vont permettre de favoriser
les apprentissages grâce aux situations collectives. Ainsi, comme le souligne le texte 3, le
langage est « indispensable pour échanger des idées, construire des coopérations, parta-
ger des projets ». Le langage est ainsi un facilitateur pour cet enjeu de formation central
rappelé par les programmes : « Apprendre ensemble et vivre ensemble ».

1.3. Conclusion
Les textes ministériels soulignent quatre principaux bénéfices de la scolarisation des en-
fants de moins de 3 ans :
•• Les acquisitions langagières ;
•• Le développement de la socialisation ;
•• L’enrichissement de son expérience sensible et de ses découvertes ;
•• Le plaisir du jeu.
Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supé-
rieur et de la Recherche et Laurence Rossignol, ministre des Familles, de l’Enfance et des
Droits des femmes du précédent gouvernement, avaient réaffirmé en avril 2016 l’impor-
tance de tous les acteurs et des familles pour réussir le développement de la scolarisation
des enfants de moins de 3 ans, afin d’augmenter le nombre d’enfants inscrits à la rentrée
2016. Dans ce discours, elles parlent :
•• de la mobilisation nécessaire de tous les acteurs pour la scolarisation des enfants de
moins de 3 ans ;
•• des bénéfices de la scolarisation des enfants de moins de 3 ans ;
•• des moyens mis en œuvre pour la scolarisation des enfants de moins de 3 ans à la
rentrée 2016 ;
•• des modalités d’accueil des enfants de moins de 3 ans dans les écoles maternelles ;
•• de l’importance de l’alliance éducative comme premier temps fort de co-éducation et
de dialogue avec les familles (consulter Éduscol : education.gouv.fr/cid100762/reussir-
le-developpement-de-la-scolarisation-des-enfants-de-moins-de-3-ans.html).
Cette scolarisation est un enjeu politique fort mais elle ne peut être menée à bien sans
prise en compte spécifiques des besoins de ces enfants de moins de trois ans et sans un
renforcement de la coopération avec les parents pour assurer leur nécessaire implication.
Une autre question se pose, face à la spécificité de cette scolarisation précoce : celle de
la formation des enseignants de ces classes. Le ministère assure vouloir délivrer une
formation adaptée, initiale et continue à ces enseignants. Comme l’évoque le texte 1, un
espace de ressources est aussi ouvert sur Eduscol, dans un souci de mutualisation, afin
de soutenir les équipes face à ce projet ambitieux.

380
Sujet 6 • La scolarisation des moins de trois ans Corrigé

2 Exemples de questions pour l’entretien

Méthodologie
avec le jury
2.1 Que répondre à des parents qui pensent que l’enfant
est trop jeune pour être scolarisé à deux ans,
notamment parce qu’il fait encore la sieste ?
Éléments de réponse :
Nous renvoyons à la première partie de l’exposé et au fait que l’organisation du temps,
notamment celle concernant les rythmes de l’enfant, doit être décidée avec les parents
en accord avec les rythmes de l’enfant. L’organisation de l’espace est aussi à réfléchir
pour être la plus adaptée possible. D’ailleurs les programmes de la maternelle sou-
lignent : « L’accueil, les récréations, l’accompagnement des moments de repos, de sieste,
d’hygiène sont des temps d’éducation à part entière. ». Les parents peuvent aussi être
orientés vers le site Éduscol qui a créé une page spécifique pour les parents de ces

Système éducatif
jeunes enfants.
[education.gouv.fr/cid100762/reussir-le-developpement-de-la-scolarisation-des-en-
fants-de-moins-de-3-ans.html#transcription-ecole-des-2-ans].

2.2 Les procédures d’inscription sont elles identiques ?


Non. C’est le service des écoles de la mairie de la commune, quartier ou arrondissement.
En revanche, le directeur d’école est en charge de recevoir les familles pour faire visiter
l’école et la classe pour les enfants de moins de 3 ans. Il explique aussi comment se
passent la rentrée et les journées de classe.

3 Pour aller plus loin


Quelques données chiffrées
Consultable sur [education.gouv.fr/cid100762/reussir-le-developpement-de-la-scolarisa-
tion-des-enfants-de-moins-de-3-ans.html].
•• Entre 2001 et 2012 : taux de préscolarisation divisé par trois, passant de 35 % à 11 %,
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et nombre d’enfants scolarisés avant 3 ans passé de 259 700 à 91 100 (– 168 600) ;
•• 2012 : scolarisation des 2 ans à son plus bas niveau sur les 15 dernières années ;
•• De la rentrée 2012 à la rentrée 2015 : plus de 1 100 classes spécifiques ouvertes et large
accueil des moins de 3 ans sur les places disponibles de petite section. Environ 25 000
places nouvellement offertes pour scolariser des enfants de moins de 3 ans. Elles ne sont
cependant pas toutes utilisées. De nombreuses places sont vacantes ;
•• Augmentation du taux de scolarisation des moins de 3 ans pour la première fois
depuis plus de 10 ans, désormais à 11,7 % ;
•• Rentrée 2015 en REP et REP + : 19,3 % des enfants de 2 ans sont scolarisés. Ce taux
atteint 22,2 % en REP + ;

381
Corrigé Partie 3 • Préparer l’épreuve de situation professionnelle

•• Après une augmentation en 2013, le taux de scolarisation à 2 ans a continué à se ren-


forcer en éducation prioritaire. Dans les nouveaux réseaux (REP et REP +), 19,3 % des
enfants de deux ans sont scolarisés à la rentrée 2015, soit un taux deux fois plus impor-
tant qu’hors éducation prioritaire (9,8 %) ;
•• En 2015 : 93 600 enfants de 2 ans fréquentent l’école, dont 80 % dans le secteur pu-
blic. Les tout-petits sont accueillis dans 40 % des écoles ayant des classes de pré-élémen-
taire. Les élèves de 2 ans sont en moyenne 6 par classe et quasiment toujours dans des
classes multiniveaux : l’organisation la plus courante (la moitié des cas) est une classe
rassemblant une très petite section et une petite section, celle-ci étant majoritaire dans
la classe ;
•• 11 % des élèves de 2 ans sont dans une classe à un seul niveau.
Le dossier Éduscol « La scolarisation des enfants de moins de trois ans »1 apporte
diverses ressources, des données de la recherche et des éléments concernant le déve-
loppement de l’enfant, des propositions de pratiques sur le projet pédagogique et
éducatif, la rentrée, l’aménagement de l’espace et la construction des compétences
langagières.

1. [eduscol.education.fr/cid91999/la-scolarisation-des-enfants-moins-trois-ans.html].

382
Glossaire des sigles

AESH : Accompagnant des élèves en situation CDES : Commis­­sion dépar­­te­­men­­tale


de handicap de l’édu­­ca­­tion spé­­ciale
AFPS : Attestation de formation au premier CDDP : Centre dépar­­te­­men­­tal
secours de documentation péda­­go­­gique
AIC : Ani­­ma­­tion inter­­classe CE1/CE2 : Cours élé­­men­­taire 1re année/
ALAE : Accueil de loi­­sirs asso­­cié à l’école 2e année
ALSH : Accueil de loi­­sir sans héber­­ge­­ment CEE : Conseil d’évaluation de l’école
APA : Activités phy­­siques artistiques CEP : Conseil en évolution professionnelle
APC : Activités péda­­go­­giques complé­­men­­taires CESC : Comité d’édu­­ca­­tion à la santé
et à la cito­yen­­neté
APPN : Activités phy­­siques de pleine nature
CIDE : Conven­­tion internationale des droits de
APS : Activités phy­­siques et spor­­tives
l’enfant
APSA : Activités phy­­siques, spor­­tives et artis­ti­ques
CLA : Classe d’accueil (pour élèves nor­­ma­­le­­ment
A­SE : Action sociale édu­­ca­­tive sco­­la­­ri­­sés anté­­rieu­­re­­ment)
ATSEM : Agent ter­­ri­­torial spé­­cia­­lisé des écoles CLAE : Centre de loi­­sirs asso­­ciés à l’école
mater­­nelles
CLA-­NSA : Classe d’accueil pour élèves non
AVS : Auxi­­liaire de vie sco­­laire sco­­la­­ri­­sés anté­­rieu­­re­­ment
B2i : Brevet informatique et internet CLES2 : Certification de compé­­tences en langues
BAFA : Brevet d’aptitude aux fonctions d’ani- de l’ensei­­gne­­ment supé­­rieur niveau 2
mateur CLIN : Classe d’ini­­tiation (pour les ENAF)
BNPS : Brevet national de premier secours CLIS : Classe d’inclu­­sion sco­­laire
BNS : Brevet national de secourisme CLSH : Centre de loi­­sir sans héber­­ge­­ment
BOEN : Bul­­le­­tin offi­­ciel de l’Édu­­ca­­tion CNASA : Caisse nationale de solidarité pour
natio­­nale (ou encore BO) l’autonomie
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

C2i2e : Certification en infor­­ma­­tique CNIL : Commission nationale informatique


et inter­­net niveau 2 ensei­­gnant et libertés
CAP : Certificat d’aptitude professionnelle CNP : Conseil natio­­nal des pro­­grammes
CAPD : Commis­­sion admi­­nis­­tra­­tive pari­­taire CM1/CM2 : Cours moyen 1re année/2e année
dépar­­te­­men­­tale
CP : Cours pré­­pa­­ra­­toire (école élé­­men­­taire)
CAPN : Commis­­sion admi­­nis­­tra­­tive pari­­taire
CPA : Compte personnel d’activité
natio­­nale
CPC : Conseiller péda­­go­­gique de circonscription
CCPE : Commis­­sion de cir­­conscrip­­tion
pré­­sco­­laire et élé­­men­­taire CPD : Conseiller péda­­go­­gique départemental
CDA, CDAPH : Commission des droits et de CPF : Compte personnel de formation
l’auto­­no­­mie (des per­­sonnes han­­di­­ca­­pées) CPGE : Classe préparatoire aux grandes écoles

383
Glossaire des sigles

CRI : Cours de rat­­tra­­page inté­­gré FOL : Fédé­­ra­­tion des œuvres laïques


CRDP : Cen­­tre régio­­nal de docu­­men­­ta­­tion GS : Grande sec­­tion (de mater­­nelle)
péda­­go­­gique HAT : Haute auto­­rité de santé
CRPE : Concours de recru­­te­­ment des pro­­fes­­seurs IA-DASEN : Inspecteur d’Académie – directeur
des écoles des services de l’Éducation nationale
CSP : Conseil supérieur des programmes IA-­IPR : Ins­­pec­­teur d’académie-­inspecteur
DASEN : Direc­­teur aca­­dé­­mique des ser­­vices péda­­go­­gique régio­­nal
de l’édu­­ca­­tion natio­­nale IEN : Ins­­pec­­teur de l’Édu­­ca­­tion natio­­nale
DEPP : Direc­­tion de l’éva­­lua­­tion, IEN-CCPD : Inspecteur de l’éducation
de la pros­­pec­­tive et de la per­­for­­mance (ancien­­ nationale chargé d’une circonscription
nement DEP) du premier degré
DEP : Direc­­tion de l’éva­­lua­­tion et de la pros­­pec­­tive IEN-ET : Inspecteur de l’éducation nationale –
DGESCO : Direc­­tion géné­­rale Enseignement technique
de l’ensei­­gne­­ment sco­­laire IFE : Ins­­ti­­tut fran­­çais de l’éducation
(minis­­tère de l’Édu­­ca­­tion natio­­nale)
IGEN : Ins­­pec­­teur géné­­ral de l’Édu­­ca­­tion
DNB : Diplôme national du brevet natio­­nale
DRAC : Direc­­tion régio­­nale des affaires cultu­­ IME : institut médico-éducatif
relles
INPES : Ins­­ti­­tut natio­­nal de pré­­ven­­tion
EANA : Élèves allophones nouvellement arrivés et d’édu­­ca­­tion pour la Santé
ÉCLAIR : (Pro­­gramme) Écoles, col­­lèges, lycées, INSPE : Instituts nationaux Supérieurs
pour l’ambi­­tion, l’inno­­va­­tion et la réus­­site du Professorat et de l’Éducation
ÉDUSCOL : Por­­tail natio­­nal des pro­­fes­­sion­­nels INSERM : Ins­­ti­­tut natio­­nal de la santé
de l’édu­­ca­­tion et de la recherche médi­­cale
EFIV : Enfants issus de familles itinérantes IPES : Indi­­ca­­teurs pour le pilo­­tage
et de voyageurs des éta­­blis­­se­­ments du second degré
EMC : Enseignement moral et civique IUFM : Ins­­ti­­tut uni­­ver­­si­­taire de for­­ma­­tion
ENAF : Élèves nou­­vel­­le­­ment arri­­vés en France des maîtres
ENT : Espace numé­­rique de tra­­vail JO : Jour­­nal offi­­ciel
EPEI : Établissements publics d’enseignement LEGT : Lycée d’ensei­­gne­­ment géné­­ral
international et tech­­no­­lo­­gique
EPEP : Éta­­blis­­se­­ments publics d’ensei­­gne­­ment LP : Lycée pro­­fes­­sion­­nel
pri­­maire LPC : Livret per­­son­­nel de compé­­tences
EPLE : Éta­­blis­­se­­ment public local d’ensei­­gne­­ment MAT : Maître d’accueil tem­­po­­raire
EPS : Édu­­ca­­tion phy­­sique et spor­­tive MDPH : Mai­­son dépar­­te­­men­­tale des per­­sonnes
EPSF : Établissement public des savoirs han­­di­­ca­­pées
fondamentaux MEEF : (master) Métiers de l’ensei­­gne­­ment,
EREA : Éta­­blis­­se­­ments régio­­naux d’ensei­­gne­­ment de l’édu­­ca­­tion et de la formation
adapté MEN : Méde­­cin de l’Édu­­ca­­tion natio­­nale, ou
ESPE : Écoles supé­­rieures du pro­­fes­­so­­rat encore minis­­tère de l’Édu­­ca­­tion natio­­nale
et de l’édu­­ca­­tion MENESR : Ministère de l’Éducation nationale
EVS : Emploi vie sco­­laire de l’Enseignement supérieur et de la Recherche
FCPE : Fédération des conseils de parents d’élèves MS : Moyenne sec­­tion

384
Glossaire des sigles

NAP : Nouvelle activités périscolaires PS : Petite sec­­tion


OCCE : Office cen­­tral de la coopé­­ra­­tion à PSC1 : Pré­­ven­­tion et secours civiques
l’école de niveau 1
OCDE : Orga­­ni­­sa­­tion de coopé­­ra­­tion RAR : Réseau ambi­­tion réus­­site
et de déve­­lop­­pe­­ment éco­­no­­miques RASED : Réseaux d’aides spé­­cia­­li­­sées
ODAS : Observatoire de l’action sociale pour les élèves en dif­­fi­­culté
décentralisée. REP : réseau d’éducation prioritaire
ONU : Orga­­ni­­sa­­tion des nations unies RLR : Recueil des lois et règle­­ments
OZP : Obser­­va­­toire des zones priori­­taires RRS : Réseau de réus­­site sco­­laire
PAC : Pro­­jet artistique et cultu­­rel SEGPA : Section d’enseigneùent général adapté
PAI : Projet d’accueil individualisé SG : Secrétaire général
PAP : Plan d’accompagnement personnalisé STS : Section de technicien supérieur
PEAC : parcours d’éducaation artistique et TAP : Temps d’activités périscolaires
culturelle
TBI : Tableau blanc interactif
PEDT : Pro­­jet édu­­ca­­tif ter­­ri­­torial
TIC : Technologies de l’information
PEEP : Fédé­­ra­­tion des parents d’élèves et de la communication
de l’ensei­­gne­­ment public
TICE : Technologies de l’information
PEMF : Pro­­fes­­seur d’école maître for­­ma­­teur et de la communication pour l’éducation
PIAL : Pôle inclusif d’accompagnement localisé TPS : Très petite sec­­tion
PIB : Pro­­duit inté­­rieur brut UE : Union euro­­péenne
PIIS : Pro­­jet indi­­vi­­duel d’inté­­gra­­tion sco­­laire UNAPEI : Union natio­­nale d’asso­­cia­­tion
PIRLS : Progress in International Reading de parents d’élèves inadap­­tés
Literacy Study (Enquête sur performances UPE2A : Unité péda­­go­­gique pour élèves
en compréhension de l’écrit des élèves) allo­phones arrivants
PMI : Pro­­tec­­tion mater­­nelle et infan­­tile USEP : Union spor­­tive de l’ensei­­gne­­ment
PNNS : Pro­­gramme natio­­nal nutri­­tion santé du pre­­mier degré
PPRE : Pro­­gramme per­­son­­na­­lisé de réus­­site VAE : Validation des acquis de l’expérience
édu­­ca­­tive VMA : Vitesse maximale aéro­­bie
PPS : Pro­­jet per­­son­­na­­lisé de sco­­la­­ri­­sa­­tion ZEP : Zone d’édu­­ca­­tion priori­­taire
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385
Index

A chef d’établissement 229


circulaire 223
absences 295 classe 289
académie 227 classe multi-niveaux 289
acceptation de la règle 124 classes d’intégration scolaire 202
accompagnants des élèves en situation de handicap classe unique 289
(AESH) 265 climat scolaire 299
accompagnement des familles 198 code de l’éducation 57, 224
accueil de Loisirs Associé à l’école (ALAE) 25 co-éducation 256, 260, 284
acteurs 256 co-évaluation 308
actions éducatives 250 cohésion 288
activités collectivité publique 330
aquatiques 149, 151, 153 collectivités territoriales 208, 225
athlétiques 79 communauté éducative 238, 256, 330
de coopération 92 commune 261
d’opposition individuelles ou collectives 92 communication 38
pédagogiques complémentaires 248 compétence 11, 302
physiques 20 administrative financière 228
physiques artistiques (APA) 21, 98 comportement non-verbal 38
physiques et sportives (APS) 20 conception d’une séance 111
physiques, sportives et artistiques (APSA) 19, 78 conclusion 48, 52
agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles concours de recrutement des professeurs des écoles
(ATSEM) 48, 261, 267 (CRPE) 2
aide personnalisée 198 connaissance 9, 11, 14
aides personnalisées complémentaires (APC) 248 conseil
apprenant 308 d’école 274
apprendre 305 des maîtres 277
APSA 78 des maîtres de cycle 275
aptitude 10, 14 école-collège 278
assiduité 295 consignes 24
association loi 1901 271 constitution 223
attitude 10, 11, 15 continuité pédagogique 278
auto-évaluation 308 Convention internationale des droits de l’enfant 297
automatisation 132 coopération 327
coopérative scolaire 269, 271
B
coordination 133
budget communal 271 coping 36, 37
budget de l’école 271 cycles
Bulletin officiel 58 d’enseignement 232
but 24
D
C
danser l’espace 155, 157, 159
cadre européen des compétences clés 13 décentralisation 208, 209
cahier de vie 319 décentralisation des compétences 230
caisse des écoles 272 déconcentration 209

386
Index

décret 223 du temps 303


décrets, arrêtés 222 engagement professionnel 27
décrochage enjeux éducatifs 85
scolaire 299 enseignant 257, 288
déontologie 29, 30 enseigner 289
développement 47, 52 entraînement 36
affectif 122 entretien 7, 34, 54
cognitif 119 à partir d’un dossier 6
moteur 117 épreuve orale 6, 32
devoir d’obéissance 214 équilibration 132
didactique 17, 306 erreur 308
didactique, pédagogie et apprentissage 305 estime de soi 299, 308
différenciation pédagogique 26 établissements
directeur académique des services de l’éducation d’éducation spéciale (EREA) 229
nationale 228 publics locaux d’enseignement (EPLE) 229
directeur d’école 228, 258 éthique 27, 28, 30, 289
discrétion professionnelle 213 évaluation 24, 102, 243, 307
discriminations 200, 249 des résultats 238
dispositif 239, 243 diagnostique 104
d’accompagnement 246 finale 114
de soutien 246 formative 103
dissociation 132 formatrice 104
diversité des élèves 289 normative 103
domaines d’apprentissages 302 positive 309
droits sommative 104
à congé 219 évaluations
à la formation continue 219 nationales 241
à la protection 218 évaluer 307
à une rémunération 219 expériences corporelles 22
au régime disciplinaire 218 exposé 6, 7, 33, 41, 42, 43
de grève 217
de retrait 217 F
des enseignants 216
fautes professionnelles 222
syndical 217
filières énergétiques 127
E finalités de l’EPS 65
fonction
échauffement 111 cardiaque 129
écoles supérieures du professorat et de l’éducation respiratoire 130
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(ESPE) 1 fonctionnaire 209


éducation d’état 209
à la santé 137 fournitures scolaires 199
à la santé en EPS 143 fraternité 193
physique et sportive (EPS) 19, 64
prioritaire 246 G
éduquer 27
éduquer et instruire 27 gestion du temps 43
égalité 192 gratuité 198
égalité des chances 238 H
élève 256
emploi habiletés locomotrices 117
de vie scolaire (EVS) 264 habiletés motrices 131

387
Index

habiletés non locomotrices 118 mémoire 121


harcèlement 294, 295, 298 mesure
hétérogénéité 233 de prévention, de réparation et d’accompagne-
horaires 64, 302 ment 297
méthodes d’apprentissage 14
I ministère 226
inclusion scolaire 202 missions 289
indicateurs 238, 241 mixité sociale 238
inégalités 200, 204, 246 modèle
sociales 238 socio-constructiviste 308
inspecteur académique 228 SOMA de Legendre 305
inspecteurs de l’Éducation nationale 228 ternaire de Houssaye 304
institutions 225 morale 27, 28
instruction publique 233 motivation 14
instruire 27 motricité sportive 118
intervenants 265
extérieurs 328, 329, 331, 333, 335, 337 N
J natation 82
neutralité 190, 199, 212
jury 32 commerciale 199, 213
politique 212
L religieuse 212
laïcité 190, 193, 212 niveau attentionnel 120
lectures 56 non-verbal 38
liberté 191 notation 309
d’opinion 216
pédagogique 191 O
livret d’évaluation 319 objectif 24, 65
livret personnel
obligation 212, 214
de compétences 244
de réserve 213
loi 222, 223
de service 214
de décentralisation 229
de signalement 216
loi d’orientation et de programmation pour la
de surveillance 214
refondation de l’École de la République 233
scolaire 198
lois Ferry 233
lycée OCCE 270
d’enseignement général et technologique (LEGT) office central de la coopération à l’école 270
229 opposition individuelles 92
professionnel (LP) 229
P
M parents 260, 312, 313, 315, 317, 319, 321, 323, 325,
maison départementale des personnes handicapées 327
203 d’élèves 260, 312, 313, 315, 317, 319, 321, 323,
maîtres de cycle 275 325, 327
maltraitance 339, 341, 343, 344, 345, 347 partage de compétences 229
master Métiers de l’enseignement, de l’éducation et partenaires 263
de la formation (MEEF) 1 partenariat 213, 284
médecin participation des parents 238
de l’Éducation nationale 266 pédagogie 17, 306
scolaire 266, 267 différenciée 18

388
Index

personnel civile 220


d’inspection 228 juridique 220
municipal 261 pédagogiques 228
physiologie de l’effort 127 pénale 220
PIRLS 242, 309 ressources mobilisées 85
politique éducative 225, 232, 238 retour au calme 112
polyvalence 288 réussite
posture 38, 41 éducative 310
PPRE 248 scolaire 238, 299
premier degré 228, 230 révisions 59
présentation de la séance 111 rythmes
prévention 297, 298 de l’enfant 304
principe scolaires 291
de continuité 209
de neutralité 212 S
professeurs des écoles 257 sanction
programmation annuelle 116 collectives 297
programme sanctions 296
personnalisé de réussite éducative PPRE 248 santé 131, 136, 265
scolaires 301 schémas de base 117
progressions 23, 113 séance 25, 111
projet second degré 229, 230
de classe 294 sens des responsabilités 27
d’école 274, 281, 283, 355 service 214
éducatifs territoriaux (PEdT) 263 déconcentrés 227
pédagogique 275 d’éducation 208
personnalisé de scolarisation (PPS) 248 public 207
psychologie cognitive 17 situation
punition 296, 297 d’apprentissage 23, 108, 112
et sanction collective 297 de découverte 112
scolaire 296 d’enseignement - apprentissage 304
R de référence 105
de réinvestissement 112
RASED 248, 259 d’évaluation 112
rectorat 227 socialisation 125
redoublement 277 socle
référentiel 30 commun 13
des compétences professionnelles des métiers commun de connaissances et de compétences
du professorat et de l’éducation 7 et de culture 233, 243
© Dunod ∙ Toute reproduction non autorisée est un délit.

réflexivité 308 sport 139


règlement intérieur 274, 277, 295 stages 58
règlement type départemental des écoles mater- de remise à niveau 248
nelles et élémentaires publiques 294 stratégies d’apprentissage 14
règles de vie 294 stress 36, 37
représentants des parents d’élèves 260 gestion du stress 36
réseaux système scolaire français 230
d’aide aux enfants en difficultés 259
d’aides spécialisées pour les élèves en difficultés T
202 tâche 24, 108
responsabilité complexes 309
administrative 221 temps de travail 215

389
Index

titularisation 209 variables didactiques 24


travail victimisation 299
d’intérêt scolaire 297 violence 249, 297, 339, 341, 343, 345, 347
en équipe 278 vitesse maximale aérobie VMA 45
vivre ensemble 190
U
unité d’apprentissage 23

V
valeurs
de la République 198
de la République française 190

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