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Les populations d’éléphants sans défenses des parcs d’Addo et de Kruger


Robbie Robinson, le Directeur du Parc National d’Addo en Afrique du Sud, se lamente
de n’avoir dans son parc quasiment que des éléphants sans défenses, ce qui n’attire
pas vraiment les touristes. Ceux-ci préfèrent de loin faire des safaris dans le Parc
National du Kruger où ils sont sûrs de croiser de « vrais » pachydermes armés de
belles défenses en ivoire.
Il se pose toutes sortes de questions : Est-ce dû à un micro-climat local, à une maladie,
ou à un autre phénomène ?
Robbie Robinson fait alors appel à vous, biologiste évolutionniste réputé, pour
comprendre comment il se fait que 98% de ses éléphants sont sans défenses
contrairement à ceux qui vivent dans les autres parcs nationaux d’Afrique du Sud
comme celui de Kruger.

Travail demandé : vous acceptez de l’aider et, après quelques recherches, vous lui envoyez un rapport écrit lui expliquant
l’évolution des populations d’éléphants dans les parcs d’Addo et de Kruger de 1900 à 2014. Pour cela vous identifierez les
deux forces évolutives mises en jeu.

Evaluation Evaluation
Capacités Indicateurs d’évaluation
Elève enseignant
-les éléments du réel à intégrer au modèle ont été identifiés (entités, agents, éléments)
S3 - Mettre en œuvre des -les comportements (règles, interactions, réactions) ont été définis
protocoles et expérimenter -le ou les paramètres à faire varier dans le modèle ont été identifiés A B C D A B C D
(modélisation numérique) -la simulation fonctionne
-les limites du modèle sont identifiées (paramètres non pris en compte, simplification, paramétrage des comportements)
-tous les différents paramètres / éléments à l’origine du phénomène observé ont été identifiés (facteur de sélection, effectif)
S4 - Raisonner avec rigueur
-seuls les différents paramètres / éléments à l’origine du phénomène observé ont été identifiés.
(comprendre qu’un effet A B C D A B C D
-le rôle de chaque paramètre /élément dans le phénomène observé a été expliqué (distinguer les forces évolutives en jeu à Kruger de celles à
peut avoir plusieurs causes)
Addo)

Ressources à votre disposition :

Logiciel de modélisation : Edu’modèle (et sa fiche technique)


https://www.pedagogie.ac-nice.fr/svt/productions/edumodeles/algo/?modele=elephants

Document 1 - Quelques informations sur l’éléphant des savanes

L’éléphant des savanes (Loxondonta africana) est une espèce emblématique du continent
africain. Les mâles comme les femelles portent le plus souvent des incisives supérieures à
croissance continue, appelées « défenses ». Mais certains individus en sont dépourvus car
porteurs d’une mutation inhibant leur croissance. Ce caractère « sans défenses », déterminé
génétiquement, est donc héritable (voir doc 2).
Les défenses peuvent servir à la recherche de nourriture (arrachage d’écorces ou de racines) mais
à Addo comme au Kruger, où les éléphants se nourrissent essentiellement de rameaux tendres et
de feuilles de l’arbre « Mopane » (Colophospermum mopane), l’avantage sélectif qu’elles
procurent est considéré comme étant moins important.

Document 2 – Le gène qui code pour la longueur des défenses


La présence de défenses est contrôlée par un ensemble de gènes dont un porté par le chromosome
sexuel X (en rouge sur le schéma). Ce gène existe sous deux versions différentes :

- l’allèle D qui conduit à une croissance normale des défenses ;


- l’allèle d qui résulte d’une mutation survenue au hasard et qui conduit à une absence de
défense.

Document 3 - Historique du peuplement d’éléphants des parcs d’Addo et du Kruger

Parc National Addo Kruger


Effectif d’éléphants en 1900 500 15 000
Effectif d’éléphants en 1931 11 1 000
Effectif d’éléphants en 2014 400 13 000
Document 4 - Situation géographique des deux
parcs concernés

Document 6 – Les effets du braconnage en Afrique du Sud (une première force évolutive)

Au début du XXème siècle, la chasse à l’éléphant fut très intensive, si bien qu’il ne restait après 30 ans de chasse plus que 4
populations d’éléphants en Afrique du Sud dont celles d’Addo et du Kruger. A Addo et au Kruger, les chasseurs et les braconniers
ont décimé les populations d’éléphants jusqu’en 1931, date de la mise en réserve et de l’arrêt total du braconnage sur ces deux
territoires. En deux ans, entre 1919 et 1920, un chasseur professionnel réduisit la population d’Addo de 130 individus à 11 ! Le
parc national d’Addo fut créé en 1931 pour protéger ces 11 individus qui sont à l’origine de la population actuelle dont l’effectif
atteint 400 individus.
Les braconniers tuaient les éléphants pour vendre l’ivoire de leurs défenses ; aussi ils ne chassaient généralement pas les éléphants
sans défenses, dépourvus de valeur marchande.

Document 7 – Les effets supposés de la taille des populations d’éléphants (une deuxième force évolutive)

D’autres scientifiques soutiennent une toute autre hypothèse, comme par exemple dans cet article paru dans « Journal of
Zoology ii» dans lequel ils semblent penser que cette évolution n’est pas influencée par les braconniers mais se produit
naturellement au hasard, lorsque la population de base devient très petite “selective hunting cannot provide adequate
explanations for the high frequency of tusklessness among the Addo elephants (…) The rapid increase in the frequency of
tusklessness during the past 70 years provides a phenotypic indicator of underlying genetic drift.

Atelier 1 – Modélisation de la première force évolutive mise en jeu entre 1900 et 1931 (doc 6)

Rajouter au modèle proposé l’agent intervenant dans l’évolution de la population d’éléphants dans les deux parcs.
Rajouter les nouvelles règles qui impliquent ce nouvel agent.
Faire tourner le modèle.
Relever les résultats obtenus.

Atelier 2 – Modélisation de la deuxième force évolutive mise en jeu à Addo entre 1931 et 2014 (doc 7)

Paramétrer les modèle afin de modéliser la situation initiale dans le parc d’Addo en 1931 et de tester la validité de l’hypothèse
proposée par les scientifiques.
Pour cela, faire varier l’effectif initial des éléphants et faire plusieurs tests pour chaque effectif jusqu’à obtenir la disparition d’un
des deux types d’éléphants, avec ou sans défenses). Noter le nombre de tours au bout desquels un type d’éléphants a disparu.
Consigner les résultats obtenus dans le tableau suivant :

Effectif initial Test 1 Test 2 Test 3 Test 4


(type d’éléphants présents – (type d’éléphants présents – (type d’éléphants présents – (type d’éléphants présents –
nombre de tours nécessaire nombre de tours nécessaire nombre de tours nécessaire nombre de tours nécessaire
pour qu’ils soient seuls) pour qu’ils soient seuls) pour qu’ils soient seuls) pour qu’ils soient seuls)
2D et 2S
5D et 5S
10D et 10S

Tutorat d’Edu’modèle : https://www.youtube.com/watch?v=kOwBPmDH11o

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