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4G Laboratoire Sciences
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LABORATOIRE de mécanique : les forces de frottements statiques et dynamiques.

Introduction.
Frottez avec un doigt sur votre front et modifiez la pression du
doigt. Que sentez-vous ? La peau du
Ce petit pic-vert fonctionne principalement grâce à
front tend à être entraînée par le doigt et
la force pesanteur (et en particulier à l'énergie
cela, d'autant plus fortement que la
potentielle gravifique) et aux frottements combinés
pression du doigt est importante. Un
au mouvement oscillatoire. Sans oublier la chaleur
phénomène semblable se présente

lorsqu'un solide glisse sur un autre, mais
Tout un programme …
les parties superficielles des solides sont
fortement accrochées à ce qui se trouve
au-dessous et on ne perçoit pas directement ce qui se passe (à moins qu'on enlève de la
matière, par abrasion). Il y a cependant des effets, qui se manifestent par l'apparition d'un
frottement. On peut même parler de forces de frottement.
Ces forces ont une grande importance pratique, mais elles permettent aussi de montrer
une application intéressante du principe d'inertie. La première question que nous devons nous
poser concerne en effet la définition même de ces forces de frottement. Le frottement est une
force de contact qui s'oppose au mouvement relatif de deux corps.
Le frottement joue un double rôle dans les phénomènes de la vie courante. D'une part, il
gêne le mouvement des objets, cause l'abrasion et l'usure, et convertit en chaleur d'autres
formes d'énergie. D'autre part, sans le frottement, nous ne pourrions pas marcher, rouler en
automobile, grimper à la corde ou planter un clou.
C'est un phénomène complexe pour lequel il n'existe pas de théorie fondamentale.
Pourtant, les faits de base concernant le frottement entre des surfaces sèches et non lubrifiées
sont assez simples (et constituent l'objet du laboratoire) et ont été établis il y a longtemps. En
1508, Léonard de Vinci fit deux découvertes importantes qu'il n'a jamais publiées mais un
scientifique français, Amontons (voir cours, les lois des gaz), fit les mêmes découvertes en
1699, en plus d'une troisième.
Ces trois observations sont parfois appelées les lois d'Amontons. Elles constitueront l'objet du
laboratoire ainsi qu'une interprétation personnelle du frottement.
Notre attention portera principalement sur 2 types de frottements :
1) Le frottement statique, que nous étudierons en détail.
2) Le frottement dynamique.
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On sait par expérience qu'il faut exercer une force minimale pour commencer à faire glisser
un objet sur une surface (Qui n'a pas déplacé une armoire ?). Une fois que l'objet a commencé
à glisser, la force nécessaire pour le maintenir en mouvement à vitesse constante change.
En 1748, Leonhard Euler fit la distinction entre le frottement statique et le frottement
cinétique.
1. Expériences préliminaires sur le frottement statique.
Vous disposez d'une chaîne. La chaîne est posée sur une table, une partie de sa longueur (L2)
dépassant le bord, donc pendante. Elle est immobile pour l'instant.
On augmente progressivement la partie pendante
jusqu'à ce qu'elle atteigne la valeur critique L2* où
la chaîne se met à glisser sur la table pour
finalement tomber.
Comment interpréter cela ?
La chaîne est soumise à la traction du poids P 2 de la
partie pendante et à la force F du frottement sur la
table.
Tant que le poids P2 n'est pas trop grand, la force de
frottement s'ajuste pour le compenser exactement.
C'est le régime de frottement statique où la chaîne
reste immobile.
Mais il y a une limite (F*) à la force que peut créer
le frottement statique.
Cette limite vaut :
F* = S P1
Equation dans laquelle P1 est le poids de la partie
posée sur la table et S le coefficient de frottement statique, qui dépend du matériau de la
chaîne et de celui de la table.
Au moment où la chaîne se met à glisser, le poids P2 est égal à F* et l'on a donc :
P2 = S P1
D'où l'on peut tirer le coefficient de frottement statique :

Remarque : le coefficient de frottement n'a pas d'unité.

Expérimentez vous-mêmes et notez vos résultats :


Tests L1 (cm ou m) L2 (cm ou m) S
1
2
3
Moyennes

2. Détermination d'un coefficient de frottement statique avec un plan incliné.


 Prérequis.
Forces appliquées à un objet sur un plan incliné.
Quelques notions de base en trigonométrie pour déterminer l'angle d'inclinaison du plan
incliné.
La figure ci-dessous représente (et vous rappelle !) un bloc posé sur une surface inclinée. La
force de frottement statique s'oppose au mouvement du bloc. Si le bloc n'est pas en
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mouvement, la force de frottement statique Fs doit être exactement égale en valeur absolue à
la force appliquée FR. Si la force appliquée augmente, FS augmente également et reste égale à
F jusqu'à ce que la valeur critique soit atteinte.
Si la force appliquée devient plus intense, le bloc commence à glisser et
il est alors soumis au frottement cinétique différent du frottement
statique.
 Matériel.
Blocs de bois de sections différentes, planchettes, balance, mètre,
crochets. Surfaces autocollantes lisses en matière plastique.
 Mise en œuvre.
Pour le frottement statique,
on utilisera les planchettes
recouvertes de différentes
matières que l'on inclinera
progressivement et sans à-
coup. Après chaque essai, on
repère la hauteur H du plan incliné.
On peut alors appliquer l'équation définie plus haut :
FS = S N et donc S = FS/N = ???
 Questions.
Maintenant que l'on sait déterminer un coefficient de frottement statique, on pourrait se
demander quels sont les facteurs physiques qui peuvent modifier le coefficient de frottement
entre 2 matériaux. Un de ces facteurs est aisément vérifiable. A vous de le trouver.

Masse du bloc de bois (kg) Longueur du plan incliné (m) Hauteur du plan incliné (m)
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3. Le frottement cinétique.
Vous utilisez simplement votre table. Le petit bloc est muni d'un crochet. Accrochez-y un
dynamomètre et surchargez le bloc.
Tirez lentement en observant la valeur indiquée par le dynamomètre. Dans un premier temps,
le bloc reste sur place mais dès qu'il se mettra en mouvement maintenez le mieux possible un
MRU et repérez de nouveau la valeur indiquée sur le dynamomètre.

Concluez quant au coefficient de frottement dynamique par rapport au coefficient statique.

Deux manipulations complémentaires et amusantes peuvent vous aidez :

 Un clou est enfoncé dans un manche en bois. L'ensemble est placé sur une gouttière
(cornière) tel que représenté dans le dessin (vue de face). Dans cet état, l'ensemble reste au
repos à cause des frottements statiques qui s'opposent à la rotation du cylindre. Dès que l'on
tire sur la ficelle, l'ensemble se met à tourner. En effet, dès que le cylindre est en mouvement,
ce sont les frottements cinétiques qui entrent en jeu …

 Un petit mobile est attaché par le biais d'un anneau à une tige (ici en
aluminium). On incline la tige sans toutefois faire glisser le mobile.
Ensuite on tourne la tige …
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Une petite synthèse et tentative d'explication des frottements.


Les lois d'Amontons.
1) La force de frottement est proportionnelle à la charge. Par charge, on entend la force qui
presse les deux surfaces l'une contre l'autre.
2) La force de frottement est indépendante de l'aire de contact.
3) La force de frottement est indépendante de la vitesse.
Il semble plausible que la force de frottement soit proportionnelle
à la charge, mais il est surprenant qu'elle soit indépendante de
l'aire de contact. Nous devons faire ici la distinction entre l'aire
apparente de contact et l'aire réelle de contact.
Comme le montre la figure, même des surfaces bien polies ne sont pas parfaitement lisses au
niveau microscopique. Les irrégularités peuvent aller de 10-5 à 10-4 mm. Les deux surfaces ne
se touchent qu'aux sommets des pics (appelés aspérités), de sorte que l'aire de contact réelle
peut être inférieure à dix millièmes de l'aire de contact apparente. Sur la seconde figure, les
points de contact sur lesquels est réparti le poids
du bloc B sont moins nombreux que ceux du
bloc A.
Toutefois, les aspérités étant plus aplaties dans le
cas du bloc B, la charge est répartie sur la même
aire réelle de contact. Par conséquent, le
frottement augmente bien avec l'aire réelle de
contact mais il est indépendant de l'aire
apparente de contact.
Il est naturel de supposer que le frottement est
causé par la rugosité des surfaces en contact. En
1785, Charles Coulomb suggéra que les
irrégularités superficielles étaient entremêlées
comme les poils d'une brosse et qu'il est donc
nécessaire de fournir constamment un travail
pour soulever la surface en mouvement au-
dessus des bosses. Pour les surfaces visiblement
rugueuses, cela est partiellement vrai (une surface rugueuse peut avoir des bosses de 0,01 mm
de haut environ, alors qu'elles sont presque cent fois moins hautes sur une surface plus fine),
Lorsqu'on ponce deux surfaces rugueuses, le frottement entre ces surfaces diminue. Mais si on
continue à les polir, on constate que le frottement commence à augmenter, Il est donc
incorrect de considérer une surface "lisse" comme étant sans frottement. S'il en était ainsi, les
roues polies d'une locomotive ne pourraient jamais exercer une traction sur les rails en acier,
qui sont lisses! La rugosité ne fournit donc pas l'explication qui convient. D'autres théories
font intervenir l'électricité (Voir cours d'électricité) Il y a encore bien des choses à découvrir
dans ce domaine.
Quoiqu'il en soit, les forces de frottement statique ou dynamique sont toujours proportionnels
à la force pressante tels que :
F(statique ou dynamique) = (st. ou dyn). N
 étant le coefficient de frottement statique ou dynamique (chiffre sans unité). Vos
expériences vous auront permis d'avoir une idée de l'ordre de grandeur de ce coefficient pour
le bois contre bois ou autre.

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