Activité Physique Adaptée

&

«La promotion de la personne

handicapée»

1èr Séminaire International de Formation en APA

BOUKRAA Rachid Enseignant au CNFPH de Constantine

30 Juin & 1èr juillet 2009

Définition du concept
Le terme APA fut introduit en 1973, quand la IFAPA (Fédération
Internationale de l’Activité Physique Adaptée) fut fondée par les belges
et les canadiens.

La première tentative internationale de définition de l’APA fut faite à

l’occasion du 9ème Symposium International de Berlin (Allemagne), en
1989. C’est au cours de celui-ci, qui fut le plus grand symposium dans
l’histoire de l’IFAPA, que les membres définirent l’APA dans une
perspective multinationale. http://www.ifapa.net

L'Activité Physique Adaptée (APA) relève de plusieurs domaines

scientifiques et principalement des sciences naturelles et des sciences
humaines.

C’est une discipline qui a pour but de favoriser la santé, l'autonomie, la

qualité de vie et la participation sociale des personnes en situation de
handicap, de maladie chronique ou d’exclusion sociale par la pratique
d’activités physiques.

Elle touche de près à la prévention des maladies, que dans le traitement

ou dans la réadaptation de la personne et dans l'enseignement
spécialisé.

Elle est chargée d’opérationnaliser ces objectifs généraux à travers ces

spécificités avec une vision plus globale (elle s’adresse à l’individu dans
son ensemble). Elle privilégie l'approche globale (bio-psycho-sociale) par
l'utilisation des activités physiques adaptées.

L‘APA, elle se définie comme une discipline d'enseignement, utilisant les

activités physiques et sportives et les activités physiques d’expression
comme moyens pour atteindre les objectifs que l’institution spécialisé se
fixe.

L’institution spécialisé qui a pour mission de:

• favoriser l’épanouissement de la personne handicapée ou en

difficulté, faciliter la découverte, l’amélioration et l’utilisation de
toutes les potentialités inhibées,
• concrétiser une participation optimale à la vie familiale, scolaire et
professionnelle, faciliter la participation dans les différents
domaines de la vie.
L’APA comme un mode d’approche efficace pour une éducation optimum
et une technique d’éducation, de rééducation et de thérapie
psychomotrice.

Elle apparaît comme une rupture du cycle de sédentarité . La maladie et

la déficience conduisent à la perte des " utilités " et des liens sociaux
pour développer une marginalisation et une exclusion de la personne
handicapées.

L’APA institue un lien entre la pratique, le praticien et le pratiquant.

Par le biais de l’APA, et par la pratique régulière, adaptée et simplifiée, la
personne "handicapée" découvrira ses ressources existantes inhibées,
apprendra à les améliorer et les mobiliser, pour pouvoir les exploiter de
façon optimale sur les plans énergétique et mécanique ; ce qui permet
de diminuer les situations handicapantes et faciliter sa participation à la
vie sociale.

L'Activité Physique Adaptée, s’adresse à toute personne vivant un

"handicap", et ayant des besoins particuliers.

Elle repose sur l'utilisation adaptée de l'ensemble des activités physiques

proposent une large palette d'activités possibles.

De ce fait l’APA est accessible à toute personne subissant les

conséquences d'un désavantage, quelque soit le niveau d'incapacité. Elle
est également utilisée dans la prévention de l’apparition d’autres troubles
variés (moteurs, psychologiques, sensoriels, sociaux, etc.), des maladies
chroniques et affections de longue durée.

Ce type d'activité physique est recommandé dans la prise en charge de

nombreuses pathologies et difficultés.

L'APA s'utilise sans distinctions dans les établissements et services de

prise en charge de la santé, du handicap de la réadaptation, de
l'éducation adaptée, du vieillissement, etc.

Plusieurs spécialistes de la médecine, de la rééducation, de la

réadaptation, etc. ; utilisent désormais l'APA comme un outil
d’intervention dans leur stratégie thérapeutique ou préventive :
cardiologie, pneumologie, gérontologie, psychiatrie, orthopédie,
diabétologie, cancérologie, etc.

L'APA possède une plate-forme commune de connaissances et de

compétences dans tous ces domaines en relation avec les spécificités
propres à chaque secteur (social, médical, scolaire, sportif et
professionnel).

Dans tous ces secteurs d'intervention (thérapeutique, préventive,

occupationnelle, scolaire et sportive), la prise en charge par l'activité
physique adaptée s'appuie sur les concepts d'éducation physique, de
bien-être, de développement, d'entretien de l'autonomie et de la qualité
de vie.

Un exemple de la reconnaissance de l’APA en tant que discipline à part

entière : lire "la place de l'Activité Physique Adaptée en Médecine
Physique et Réadaptation " http://www.anmsr.asso.fr/anmsr00/55sporthandi/calmels.htm

L’APA est utilisée dans les différents secteurs:

• Etab. spécialisés :
EJA/EJS/CIR/CSR/FEA/FPAH/CMPEIM/CMPHM/SOEMO.
• Milieu carcéral: Centre de Rééducation et de réadaptation
• Milieu associatif
• Milieu médical : Hôpitaux, cliniques, centres de protection, etc.

Comment inclure l'APA au sein de l’établissement

spécialisé ?

La première chose à faire pour développer la pratique d'activité physique

adaptée au sein d'un établissement spécialisé est de recruter un
éducateur d'APA (en voie de création avec le futur statut particulier) pour
les interventions sur le terrain et en collaboration avec l’équipe en place
et les centres nationaux pour le développement de projets de prise en
charge en APA.

L’équipe pédagogique doit engager un débat profond et constructif, en

présentant d’emblée un projet de l’APA, avec la collaboration des
éléments constituant l’équipe pluridisciplinaire pour une intervention
dans le processus de prise en charge de l’institution spécialisée.
Toute personne titulaire d’un diplôme d’éducateur, d’éducateur
spécialisé, de psychomotricité, d’enseignement spécialisé (PES/MES),
d’ergothérapie, de kinésithérapie de pédagogie ou d’assistant (e) social
(e).

Doit posséder des notions d’enseignement et d’animation des techniques

d’Activité Physique Adaptée (APA), des Activités Physiques et Sportives
(APS) ou de sport adapté.
C'est un professionnel du secteur social (Ministère de la solidarité
nationale…), du secteur sportif (Ministère de la jeunesse et du sport) ou
du secteur éducatif (Ministère de l’éducation nationale) qui propose des
interventions personnalisées et sécuritaires.

Il peut utiliser l’APA pour favoriser l'amélioration, la réhabilitation,

l’insertion ou le maintien de la santé des personnes en lien avec leur
projet de prise en charge, soit à l’institution spécialisée ou à l’association
sportive.

Un intervenant d'APA encadre les activités physiques adaptées à

destination d'un public porteur d'une limitation, d'une déficience, d'un
handicap, d'une pathologie chronique ou encourant un risque de santé
(obèse), dans le but de favoriser un style de vie actif et porteur de
santé.

Intervient au sein d'une équipe pluridisciplinaire de prise en charge, c'est

à dire qu'il travaille en collaboration avec d'autres professionnels issus
d'autres disciplines au sein même de l’institution,

Apporte sa vision d'expert d’une problématique personnalisée dans le but

de participer à la prise en charge globale du bénéficiaire.

Concrètement, le travail de terrain prend diverses formes, selon le public

concerné, le projet institutionnel, les lieux de pratique et les activités
proposées.

L’intervenant d'APA prend en charge un nombre de personnes (8 à 15

selon le type de prise en charge) et leur propose un programme
construit et personnalisé en lien avec une problématique (difficultés).
Ce programme contient donc des évaluations, des séances de pratique,
des temps pour l'éducation à la santé, des loisirs, etc. Il est progressif
est adapté à l'état de chaque personne.

C'est la méthodologie d'intervention de l’intervenant qui prend en

compte ses éléments dans la conception de ses séances (en se basant
sur les possibilités et aptitudes de chaque bénéficiaire et non pas sur le
handicap lui-même).

Il assure ainsi une prise en charge complémentaire à celles se

préoccupant de l’incapacité ou de la déficience.

Dans une optique de prise en charge globale et donc pluridisciplinaire,

chaque discipline apporte ses propres outils et ses méthodes.
Pour l’intervenant, c'est l'activité physique adaptée qui sert d'outil
d'intervention.

Y-a-t-il d’autres professionnels ?

Dans le milieu social, il n'existe aucun professionnel mieux formé et plus

apte à l'utilisation réfléchie et à l'encadrement de l'activité physique
adaptée que l’intervenant d'APA lui-même.

Cette discipline, tout comme les autres ne s'improvise pas. Même sous le
prétexte que l'on ait le goût de l'effort où que l'on pratiqué tel ou tel
sport.
Trop souvent, des personnes bien intentionnées mais malheureusement
non formées aux activités physiques adaptées proposent des activités
physiques non-adaptées ayant dans le meilleur des cas aucun objectif
d'intervention (occupation des usagers) ou dans le pire des cas
proposant un risque "bio-psycho-social" pour l'usager.

La formation, la pratique et l'expérience en matière d’activité physique

sont les meilleurs atouts pour les intervenants d’APA.

Comment peut ont se comporter avec le handicap ?

Les notions de plaisir et de progrès individuel doivent l’emporter sur

celles de performance et de qualification sportive.
L’adéquation des exigences, issue d’une bonne observation (et
évaluation) des capacités motrices, est essentielle pour que les objectifs
fixés puissent être atteints, que les buts soient réalistes, et les activités
réalisables avec succès.

Le concept APA en Algérie

Un nouveau concept introduit en 1994, et qui se développe depuis à

travers son introduction progressivement dans le cursus de la formation
initiale et aussi dans les programmes de la formation continue qui se
dispensent au sein du CNFPH de Constantine.

Ce concept est identifié après plusieurs d’années de sensibilisation et

d’information à tous les niveaux par nos professionnels du secteur social,
comme une activité primordiale, pour la réussite du processus de prise
en charge dans les établissements spécialisés en Algérie.
L’APA développe des processus de socialisation et de formation de ses
personnes en situation de handicap.

Ces processus prennent appui sur des législations qui instituent endroit
d’accès de ses personnes à la pratique sportives et de loisirs qui peuvent
favoriser la lutte contre les discriminations et les marques stigmatiques.

Le dispositif Algérien de protection, de promotion et de développement

des personnes handicapées à travers la loi n°02-09 en date du 28 mai
2002 et la loi 04-10 en date du 14 août 2004; favorisent
l’enseignement et la pratique des activités physiques et sportives au sein
même de l’institution spécialisée ou au sein d’une association. Stipulant
toutes (les lois), le droit de la personne handicapée à une prise en
charge réelle au travers d’une discipline qui peut avoir sa vraie place
dans les projets et programmes institutionnels.
Le dispositif est renforcé par les conventions internationales pour les
droits des personnes handicapées, ratifiées par l’Algérie.

Tout cela peut paraître bien facile, mais, dans la réalité, comment s’y
prendre concrètement pour intégrer des personnes ayant un handicap ou
une déficience dans une classe régulière ? Les classes plus nombreuses,
les restrictions budgétaires, le sentiment d’être mal préparé ou pas
suffisamment qualifié, sont autant d’obstacles qui peuvent entraver les
bonnes volontés.
Concevoir un projet de l’activité physique adaptée et l’introduire dans le
projet institutionnel n’est pas une mince affaire, si l’équipe
pluridisciplinaire ne prend pas l’initiative de changer son regard envers
cette discipline et d’accepter son rôle complet dans l’exécution des
différentes tâches de chaque membre.
L’équipe pédagogique doit engager un débat profond et constructif, en
présentant d’emblée le dit projet avec la collaboration des éléments pour
une intervention dans le processus de prise en charge dans l’institution
spécialisée.

La place que doit occuper l’activité physique adaptée dans le projet de

l’établissement spécialisé en Algérie, facilitera et renforcera le processus
de la participation sociale (d’intégration) de ces personnes dans la vie
sociale normale.
Les résistances quelles que soient leurs natures et origines ne peuvent
qu’aggraver la situation, et rendre toutes volontés d’améliorer la vie de
ses personnes pratiquement caduques, ainsi qu’une difficile gestion du
projet institutionnel et individuel.
Plusieurs professionnels du secteur social en démontraient que l’enfant
et l’adolescent particulièrement, vivent mal le fait de se trouver à l’écart
de toutes pratiques physiques organisées.

Cette situation est concrétisée à travers le maintien du statu quo, par

une absence quasi totale de cette discipline au niveau de nos
établissements de prise en charge à travers tout le territoire national.

L’inexistence d’un programme adéquat en APA dans le projet du dit

établissement spécialisé.

Aucune séance ou un volume horaire même réduit n’est consacré à la

pratique de toutes activités physiques (de loisirs, expressives,
occupationnelles, etc.)

Jusqu’à ce jour l’APA n’est pas intégrée dans les programmes

d’enseignement et de prise en charge au niveau des établissements
spécialisés.

C’est tout à fait le contraire au niveau des établissements

d’enseignement dépendants du Ministère de l’Éducation Nationale où elle
est obligatoire pour tous les élèves scolarisés.
Ce statu quo ne fait qu’encourager l’exclusion et la marginalisation de
cette population fragile, et ne leur facilitera pas du tout une vraie
participation sociale, malgré le dispositif juridique existant et les
conventions internationales ratifiées dans ce sens.

Nous constatons cette situation qui dure à travers :

• Absence de l’APA au sein de la majorité des établissements et

services spécialisés.
• Absence d’infrastructure adéquate pour la pratique de l’APA.
• Absence d’un encadrement spécialisé en APA.
• Absence d’un guide technico-pédagogique.
• Absence d’un cadre juridique propre au Ministère (circulaire)
rendant obligatoire la pratique de l’APA.
• Mal considérée pour une raison ou une autre par la majorité des
membres de l’équipe pluridisciplinaire.
• N’a pas sa place réelle dans le projet institutionnel au même titre
que les autres activités.
• Absence de structures qui peuvent faciliter la vulgarisation et le
développement de cette discipline.
• Pas de formation de haut niveau dans le domaine, n’est dispensée
par les universités algériennes.
X. Aucune structure (laboratoire et cellule) de recherches en APA n’a
vu le jour.

Quelle place doit occuper l’APA en Algérie?

Nous savons tous l’importance de l’activité physique dans le

développement et l’amélioration des différentes qualifications chez tout
individu est particulièrement chez la personne vivant un handicap.

Le droit à l'éducation physique et à la pratique des activités sportives est

fortement exprimé par les personnes présentant certaines déficiences
comme par leurs familles qui exigent la reconnaissance de leurs besoins
d'éducation et de loisirs éléments majeurs de leur dignité.

De nos jours, la profession d’enseignant ou d’éducateur comporte des

défis de taille. Un de ces défis consiste à inclure les personnes
handicapées ou en difficulté d’adaptation et d’apprentissage dans les
classes d’éducation physique.
Ce défi, si vous réussissez à bien le relever, peut s'avérer une des
expériences les plus enrichissantes de votre carrière.

Concevoir un projet de l’APA et l’introduire dans le projet institutionnel

n’est pas une mince affaire, si l’équipe pluridisciplinaire ne prend pas
l’initiative de changer son regard envers cette discipline et d’accepter son
rôle complet dans l’exécution des différentes tâches qui incombent à
chaque membre de cette équipe.

L’équipe pédagogique doit engager un débat profond et constructif, en

présentant d’emblée le dit projet avec la collaboration des différents
intervenants pour une intervention dans le processus de prise en charge
dans l’institution spécialisée en particulier.
La place que doit occuper l’APA dans le projet de l’établissement
spécialisé en Algérie, facilitera et renforcera le processus d’intégration
(participation sociale) de ces personnes dans la vie sociale normale.

Les résistances quelles que soient leurs natures et origines ne peuvent

qu’aggraver la situation, et rendre toutes volontés d’améliorer la vie de
ses personnes pratiquement caduques, ainsi qu’une difficile gestion du
projet institutionnel et du projet individuel.
La raréfaction des professionnels spécialisés en ergothérapie, en
kinésithérapie par exemple dans nos établissements et associations
spécialisés laisse entrevoir de nouveaux "débouchés" et les institutions
peuvent se doter «d’animateurs» en APA ou de techniciens de sports
(MJS), ou d’enseignant d’EPS du fait de leurs compétences
professionnelles dans le domaine.

L’APA peut se révéler riche d’enseignement sur les réactions beaucoup

plus de l’enfant et de l’adolescent lui-même dans la réussite comme dans
l’échec. A la seule condition qu’on veuille bien prêter de réelles
possibilités et qu’on leurs donnent les moyens et les structures pour les
exprimer.

Les buts de l’APA, et ses bénéfices multiples pour les personnes

handicapées ou porteurs d’une déficience, particulièrement pour les
enfants ne sont plus à démontrer.

En effet, au-delà des bienfaits physiques et quantifiables (tels que force,

souplesse, endurance, résistance, coordination, etc.), l’APA permet
d’expérimenter, de prendre conscience, et d’exploiter au maximum ses
capacités (la personne handicapée), de manière contrôlée, ce qui
renforce la confiance en soi et mène inexorablement à une image de soi
plus positive.
C’est donc dans ce sens que l’éducateur de l’APA devra orienter son
travail, en donnant à chacun l’opportunité de vivre des expériences
positives, couronnées par la réussite, aussi minime soit elle.

Les notions de plaisir et de progrès de l’individu doivent l’emporter sur

celles de performance et de comparaison.

L’adéquation des exigences, issue d’une bonne observation et évaluation

des capacités motrices et psychomotrices, est essentielle pour que les
objectifs fixés puissent être atteints, que les buts soient réalistes, et les
activités réalisables avec succès.

Le projet d’APA doit pouvoir répondre aux objectifs institutionnels de

prise en charge de l’usager et fixer ainsi les modalités claires d’utilisation
de la pratique physique adaptée.

BOUKRAA Rachid
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