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Notre pays dénombre 10.950 agents immobiliers, toutes les activités confondues, à fin 2021.
L’activité d’agent immobilier est une profession dite réglementée. Pour exercer ce métier en tant que
professionnel, vous avez besoin d’une agréation. Cet agrément est délivré par l’Institut Professionnel
des Agents Immobiliers (IPI). Il s’agit d’un organisme de contrôle de l’accès à cette profession. Son
rôle est plus étendu. L’IPI statue sur les demande d’inscription, veille au bon respect des dispositions
déontologiques, poursuit les personnes exerçant illégalement la profession devant les tribunaux,
s’investit activement dans la professionnalisation du secteur de l’immoblier. L’Institut Professionnel des
Agents Immobiliers est créé par l'arrêté royal du 6 septembre 1993.
La loi du 11 février 2013 organise la profession. Elle introduit la définition d’un agent immobilier et le
cadre légal dans l’exercice de cette profession : obligation de formation permanente, de contrôle
particulier, d’assurance « responsabilité », d’agréation auprès de l’IPI, …
L’accès à la profession est donc fixé par la loi et contrôlé par l’IPI. Cet accès est matérialisé par une
inscription auprès de l’IPI dans le tableau des titulaires ou sur la liste des stagiaires qui comptent deux
colonnes en fonction des qualifications professionnelles requises :
Nul ne peut exercer en qualité d'indépendant, à titre principal ou accessoire, la profession d'agent immobilier
intermédiaire ou syndic, ou en porter le titre, s'il n'est inscrit dans la colonne de la profession qu'il exerce du tableau
des titulaires ou dans la colonne de la profession qu'il exerce de la liste des stagiaires. Nul ne peut exercer en
qualité d'agent immobilier régisseur s'il n'est inscrit à au moins une des deux colonnes dudit tableau.1
L’agent immobilier est la personne qui exerce à titre professionnel les activités d’intermédiaire et/ou de
régisseur et/ou de syndic de copropriété. Il est présumé, de manière irréfragable, exercer cette activité
à titre indépendant. Il est tenu au respect soumis des règles de déontologie de l’Institut qui le
concerne. Dans la catégorie des agents immobiliers, nous distinguons trois activités : courtier,
régisseur et syndic. Un agent immobilier peut exercer une ou plusieurs de ces activités.
1
Article 5, §1 loi du 11.02.2013
2
Article 2, 5° loi du 11.02.2013
Administration de Biens 1re année – Virginie PARADELLIS « tous droits réservés » - IFAPME 1
de la vente, l’achat, l’échange, la location ou la cession de biens immobiliers, droits
immobiliers ou fonds de commerce.
3. L’agent immobilier-syndic
Le Syndic de copropriété agit dans le cadre de l'administration et de la conservation des
parties communes d'immeubles ou groupes d'immeubles en copropriété forcée.
Il administre et gère les parties communes des copropriétés dans des immeubles
d’appartements ou des groupes de bâtiments détenues en copropriété forcée. Il est reconnu
en tant qu’organe de l’association des Copropriétaires.
Bien que cette profession soit décriée, le syndic de copropriété est véritablement un chef
d’orchestre avec un rôle déterminant dans la gestion et le fonctionnement des Copropriété. Le
cadre de son intervention est strictement défini par la loi. Son rôle est renforcé. Ses
responsabilités sont nombreuses et importantes. Le Syndic professionnel est soumis à des
exigences supplémentaires strictes et sévères en en matière de déontologie, d’honneur et de
solvabilité.
Pour mener à bien les nombreuses missions légales et rencontrer les exigences sans cesse
croissante des copropriétaires, le Syndic s’adapte et jongle constamment avec des
compétences et aptitudes multiples : connaissances financières, administratives, fiscales,
juridiques, techniques, relationnelles.
Véritable « couteau-suisse », il veille au maintien et à la conservation des équipements
communs en bon état de fonctionnement et d’entretien, il gère les fonds de communauté et
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les contentieux, il représente la copropriété à l’égard des tiers, il suit les travaux, il entretient
des relations régulières avec le Conseil de Copropriété et le commissaire aux comptes, …
Il doit avoir des capacités organisationnelles, de management humain pour gérer les conflits
éventuels, de gestion du stress et du temps, la psychologie des copropriétaires, de techniques
de réunions, etc…
Le Syndic doit faire preuve d’une très grande objectivité et impartialité.
Au regard de tout ceci, vous comprendrez qu’une gestion bon marché ne peut apporter toute la fiabilité
espérée du travail de Syndic.
Tous les agents immobiliers de toutes les activités confondues doivent établir une distinction entre ses
fonds propres et les fonds de tiers.
L’objectif est d’éviter toute confusion entre le patrimoine de l’agent immobilier et le patrimoine de ses
Clients ou des tiers.
Les fonds reçus par les agents immobiliers dans l'exercice de leur profession au profit de clients ou de
tiers (par exemple, le Notaire) sont versés sur un ou plusieurs comptes distincts ouverts sous les
formes fixées par l'Institut Professionnel des Agents Immobiliers. C’est exclusivement par
l’intermédiaire de ces comptes que l'agent immobilier est autoriser à manier les fonds appartenant à
ses clients ou à des tiers.
Le compte de tiers est un compte global sur lequel sont reçus ou gérés des fonds qui doivent être
transférés à des clients ou à des tiers.
Le compte rubriqué est un compte individualisé ouvert dans le cadre d'un dossier déterminé ou pour
un client déterminé.
LE CADRE DISCIPLINAIRE
Obligations déontologiques
L’agent immobilier, membre de l’IPI, est tenu de respecter des obligations déontologiques édictées par
l’Institut. Ces règles sont inscrites dans un Code de Déontologie ayant force obligatoire par arrêtés
royaux.
Ces normes déontologiques déterminent au moins les obligations suivantes pour les titulaires de la
profession :
1° respecter les devoirs de loyauté, d'indépendance, de probité, de diligence et de dignité qui sont à la
base de la profession;
2° respecter une obligation de discrétion, à savoir que toute information obtenue par la voie
professionnelle ne soit utilisée que dans un cadre professionnel, en tenant compte du droit au respect
de la vie privée de tous les intéressés;
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3° avoir suivi la formation organisée ou reconnue par l'Institut; il est tenu compte de la colonne du
tableau à laquelle est repris le titulaire ou de la colonne de la liste à laquelle est repris le stagiaire;
4° exercer une surveillance suffisante sur les collaborateurs qui assistent les titulaires de la profession
dans l'exécution de leur métier. Au moyen d'une norme déontologique, l'Institut peut imposer un
nombre minimum de titulaires agréés par siège d'exploitation ou par nombre d'employés;
Sanctions disciplinaires
En cas de manquement aux obligations déontologiques, des sanctions disciplinaires sont prévues :
1) l'avertissement
2) le blâme
3) la suspension
La suspension est l’interdiction d'exercer la profession d’agent immobilier professionnel ou d’en porter
le titre pendant une durée déterminée qui ne peut excéder deux années.
4) la radiation.
L’autorité disciplinaire est exercée par la chambre exécutive au sein de l’Institut. Lorsque la chambre
est saisie d’une plainte, elle entame un dispositif de décisions disciplinaires après avoir examiné les
éléments du dossier et statué. L’agent immobilier a toujours la possibilité d’interjeter appel d’une
décision disciplinaire qui le concerne devant la chambre d’appel.
1. La gestion immobilière classique concerne les intervenants en tant que régisseur et syndic.
C’est l’objet de ce cursus.
2. La gestion immobilière spécifique concerne les gestionnaires qui interviennent
- Pour compte propre en personne physique ou morale (société d’investissements
immobiliers, multipropriétaire de biens donnés en location, …)
- Pour groupe privés ou publiques (Parc immobilier détenus par une compagnie
d’assurance, logements sociaux, …)
- Pour la gestion de galeries commerçantes, parkings, bureaux, …
3. La gestion de patrimoine comprend la gestion d’actifs immobiliers, la budgétisation de travaux,
…
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TITRE I : HISTORIQUE ET FONDATIONS DE LA COPROPRIETE
Comprendre le fonctionnement de la Copropriété, c’est savoir d’où elle vient ainsi que les
évolutions à travers les civilisations. La notion de copropriété vient du fond des âges.
L’utilisation de zones accessibles à tous a toujours existé (les chaussées, les bains publics de
Bruges, …)
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propriété est conservée par les morts. Cette philosophie implique que la propriété est
inaliénable et que l’utilisation des terres est subordonnée à l’appartenance à groupe.
Dans la Grèce et l’Italie antique, la propriété relève de la Religion. Cette époque est marquée
par la vie sédentaire dont le FOYER est le symbole. Cette sédentarité nécessite une protection.
C’est ainsi que des maisons sont érigées, à l’intérieur d’une enceinte. La famille est
propriétaire de la maison et la terre sur laquelle elle est érigée, relève du domaine de Dieu. La
terre est inaliénable.
Administration de Biens 1re année – Virginie PARADELLIS « tous droits réservés » - IFAPME 6
❑Par ailleurs, l’article 544 C. Civ.. établit cette philosophie : « droit de jouir et de disposer
des choses de la façon la plus absolue pourvu qu’on en fasse pas un usage prohibé par les
lois ou par les règlements ».
Cette définition symbolise la LIBERTE. La juxtaposition de droits concurrents n’est plus
permise. A l’époque de la Révolution, cette disposition profite tout particulièrement à la
Bourgeoisie, la classe dominante, et ce jusqu’à l’apparition des premières procédures
d’expropriation pour des raisons d’utilité publique. En effet, le 19me siècle est marqué par
d’importantes réalisations d’urbanisme ayant nécessité la mise en place de ces procédures.
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LE DROIT DE PROPRIETE A TRAVERS LES AGES.
Ancien régime (jusque révolution 1879): Principes de l’inaliénation de la terre et de la superposition de propriétés
individuelles
Fondement juridique : coutumes et droit d’usage. Symbole : LE FOYER
Droit primitif.
La propriété inaliénable Pas d’organisation des parties communes : terrain et escaliers – la vie en collectivité suite les pratiques
- Régime de l’inaliénation de la terre coutumières et le droit de jouissance selon l’appartenance.
- Régime de la possession romaine La possession romaine. Droit de propriété = usus, abusus, fructus - Confusion entre la chose et la propriété de la
- Régime de la saisine féodale chose.
La propriété absolue La saisine féodale : Fin de cette confusion. Droit sur la propriété foncière = droit d’exploiter.
La révolution urbaine 1804 – article 644 CC (aborgé) introduit la notion de parties communes pour tenter de régler la question de la
propriété superposée et met à charge de tous les copropriétaires l’entretien des gros œuvres. MAIS, droit
supplétif.
Mais, multiplication de droits concurrents qui se superposent sur un même bien → conflits et opacité des droits.
Cette période fait naître les classes sociales.
1879 – Déclaration des droits de l’homme. Principe de la propriété absolue. Droit de propriété est un droit
naturel, inviolable et sacré (insertion art. 544 CC) → fin de la superposition de propriétés (désormais interdit).
Propriétaire C Symbole : LIBERTE. Cette période profite à la Bourgeoisie qui devient la classe dominante.
Construit et entretien son gros œuvre + la
couverture toit 19me siècle – révolution urbaine : abolition de propriété absolue – procédures d’expropriation pour permettre le
développement urbanistique (construction immeubles) – retour du principe de la juxtaposition de propriétés sur
base du droit coutumier.
Apparition de règlements de copropriétés pour organiser le fonctionnement des équipements collectifs
Escalier menant d’un fond à un autre spécifiques (ascenseur, chaufferie commune, …)
Croissance démographique dans les villes → diminution des espaces bâtissables → accroissement des
Propriétaire B
logements par le haut (copropriétés horizontales vers verticales)
Construit et entretien son gros œuvre de son étage
On légifère : insertion art. 644 CC supplétif traitant de la propriété par étage, loi du 01.09.1948 sur le bail à
habitation, …
Autrefois attribuée à Dieu, au Roi ou à une tribu, le concept de la vie en copropriété a traversé
les âges et s’est adapté à l’évolution des civilisations. La propriété foncière s’inspire des
attributs du Droit Romain et de l’absolutisme révolutionnaire qui consacre la primauté de la
propriété individuelle. Elle est l’essence de la Copropriété. Dans l’ancien régime, les maisons
sont érigées les unes à côtés des autres. La cohabitation et la promiscuité étaient la règle.
Avec l’essor de l’industrie et du commerce, les populations nomades tendent à quitter les
campagnes éloignées pour se diriger vers les centres d’intérêts économiques. Les évolutions
économiques et le développement urbain nécessitent de s’organiser en collectivité en ayant
recours à des pratiques relevant des coutumes anciennes. Mais, l’idée de la croissance
immobilière par le haut qui fait apparaître l’appartement, cellule autonome réservée à la famille
nucléaire (parent + enfants), oblige à une remise en question des principes régissant les
relations entre propriétaires. La résurgence de l’idéal bourgeois d’accéder à la propriété et
partant, la nécessité d’avoir une organisation collective ont contribué au développement de la
Copropriété au 20me siècle.
Administration de Biens 1re année – Virginie PARADELLIS « tous droits réservés » - IFAPME 8
I.2 EVOLUTION JURIDIQUE EN MATIERE DE COPROPRIETE
La Copropriété n’a pas toujours fonctionné de la manière dont la connaissons aujourd’hui.
Jadis, la copropriété était réglementée principalement sur les usages et les pratiques
coutumières. L’individus, ou la possession privée, avait la primauté sur les aspects collectifs.
La sortie de terre d’ensembles immobiliers dans années 1920 a fait apparaître d’importantes
difficultés structurelles dans l’organisation des systèmes de vie en collectivité nécessitant de
légiférer en profondeur cette situation.
I.2.1. L’article 664 du Code Civil de 1804 (Ancien Code Civil) – abrogé.
Auparavant, la copropriété s’organisait autour de l’application de l’article 664 du code civil. Cet
article est inséré dans le Code Civil de 1804 – dit « le code Napoléon ». Il comporte les
dispositions relatives à la propriété immobilière par étages. Ces dispositions sont fondées sur
les uses et coutumes issues de pratiques anciennes. Le texte est de caractère supplétif.
Article 664 de l’Ancien Code Civil.
« Lorsque les différents étages d’une maison appartiennent à diverses propriétaires, si les titres de
propriété ne règlent pas le mode des répartitions et reconstructions, elles doivent être faites ainsi
qu’il suit :
Les gros murs et les toits sont à la charge de tous les propriétaires, chacun en proportion de la valeur
de l’étage qui lui appartient ;
Le propriétaire de chaque étage fait le plancher sur lequel il marche ;
Le propriétaire du premier étage fait l’escalier qui y conduit, le propriétaire du second étage fait, à
partir du premier, l’escalier qui conduit chez lui et ainsi de suite. »
A la lecture de ce texte, il apparait que les relations entre les Copropriétaires sont dominées
par le caractère individuel. La convention prédomine aux intérêts collectifs. La nature des liens
juridiques entre les Copropriétaires est principalement basée sur des servitudes réciproques.
Mais ce régime ne permet pas de définir les règles d’organisation et de vie en communauté.
L’émergence d’ensembles immobiliers ont nécessités l’aménagement de cadres légaux.
L’article 664 du Code Civil est resté en application jusqu’à la promulgation de la loi du 08 juillet
1924.
I.2.2. La loi du 08 juillet 1924 et l’insertion de l’article 577 bis de l’Ancien Code Civil.
Cette loi est une première révision du droit de la Copropriété par l’insertion dans le code civil
de l’article 577 bis.
L’article 577bis est une novation car il fait une précision des parties communes et évoque des
règles de répartition des charges :
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⚫Il détermine les règles générales de gestion des communs en l’absence de toute
convention. En d’autres termes, ce règlement revêt un caractère supplétif. Le support
essentiel reste la convention.
⚫Il amorce la notion de quote-part
⚫Il introduit une présomption de communauté.
Toutefois, il subsiste des lacunes importantes. Rien n’est précisé concernant l’organisation et
les règles de vie en copropriété (les organes, élaboration des décisions, rapports entre
intervenants, …). Ces manquements placent les consorts dans une situation d’insécurité
juridique.
Depuis cette date, la législation relative à la copropriété a connu de réformes importantes. Les
fondamentaux de ces réformes ont objectifs de moderniser le fonctionnement des
copropriétés et d’accroître la transparence de leur gestion.
Administration de Biens 1re année – Virginie PARADELLIS « tous droits réservés » - IFAPME 10
La présomption de communauté se confirme et la copropriété s’organise par la
reconnaissance des intérêts collectifs.
A partir de cette date, la législation relative à la Copropriété connait des réformes visant à
correspondre à la réalité au fur et à mesure du temps. Progressivement, ces règles ne
répondent plus véritablement à l’environnement sans cesse en évolution. Elles apparaissent
incomplètes ou confuses. Une nouvelle modification législative intervient alors avec la loi du
02 juin 2020.
Administration de Biens 1re année – Virginie PARADELLIS « tous droits réservés » - IFAPME 11
Cet arrêté royal complète la loi du 02 juin 2010 en fixant un plan comptable minimum
normalisé adapté aux Associations des Copropriétaires. L’objectif du législateur est
d’assurer la tenue d’une comptabilité uniforme.
Cependant, la réforme de 2010 et les lois réparatrices qui l’accompagne n’ont pas
permis de régler certains problèmes structurels.
Mais, ces lois réparatrices a fait l’objet de plusieurs remarques et réserves nécessitant
clarifications car :
- D’une part, le législateur n’a pas régler certaines questions. Questions laissées sans
réponse ou abordées de manière inadéquate. Ce qui donne lieu à l’apparition de
controverses à l’issue desquelles une jurisprudence abondante se développe.
- D’autre part, le législateur apporte une réponse théorique à des nouvelles règles. La
mise en œuvre, dans la pratique, de certaines de ces nouvelles règles se sont avérées
très difficiles.
Toute ceci a nécessité de revoir la loi sur la Copropriété. Une nouvelle réforme a dès lors été
menée en 2018.
Cette loi est entrée en vigueur au 01 janvier 2019 et s’axe sur 4 lignes de conduites majeures :
Administration de Biens 1re année – Virginie PARADELLIS « tous droits réservés » - IFAPME 12
La possibilité de décider, dans certains cas, de la démolition et de la reconstruction de
l’immeuble à la majorité des 4/5me est une novation importante dans la modernisation de la
loi sur la copropriété du 18 juin 2018.
I.2.6. Réforme du Droit des Biens (Livre III du Nouveau Code Civil) – Impact sur la
copropriété forcée
Depuis le 01.11.2020, le Code Civil de 1804 appelé aussi le CODE NAPOLEON est intitulé
l’ANCIEN CODE CIVIL suivant l’article 2 de la loi du 13 avril 2019. Cette loi a pour objet la
création du nouveau civil en y insérant le livre 8 « La Preuve »3. L’objectif est de réformer la
législation en la faisant correspondre à l’évolution de notre mode de vie actuel.
Le livre 3, inséré par la loi du 04 février 20204 est dédié au droit des biens. Ce livre compte
188 articles répartis sur 8 titres : article 3.1 à 3.188.
Les dispositions de l’ancien code civil se rapportant à la Copropriété ordinaire et à la
copropriété forcée se trouvaient dans l’article 577-2. Cette matière est maintenant contenue
dans les articles 3.78 à 3.83 du nouveau code civil. Les articles 577-3 à 577-14 de l’ancien
code civil relatifs à la copropriété forcée d’immeubles ou de groupes d’immeubles bâtis sont
désormais contenus dans les articles 3.84 à 3.100 du nouveau code civil.
C’est en septembre 2021 que le chapitre dédié à la Copropriété forcée d’immeubles ou de
groupes d’immeubles bâtis est introduit dans le Nouveau Code Civil. Le nouveau code civil
intègre une nouvelle terminologie : la copropriété par appartements.
Ce droit reconnaît désormais la Copropriété comme un droit réel. Ce n’était pas le cas avant
cette réforme.
En général, cette législation intègre les textes comme telle dans le nouveau code civil excepté
quelques modifications mineures. Par exemple :
- Pour les travaux ayant pour but d’optimaliser l’infrastructure pour les propriétaires ou
les utilisateurs des parties privatives concernées dans le domaine de l’énergie, il est
renvoyé à l’article 3.82 du code civil ( art. 577-2§10 anc. C. Civ..).
- Les dispositions relatives aux majorités qualifiées en Assemblée Générale sont
reprises dans l’article 3.88 du Code Civil (art. 577-7 anc. C. Civ..).
Il est rappelé que toutes ces règles conservent bien entendu un caractère impératif. En
d’autres termes, les parties ne peuvent y déroger.
En résumé,
Jusqu’à la loi du 30 juin 1994, le principe de la copropriété était axé sur les considérations
individuelles et s’organisait principalement sur les uses et coutumes laissant peu de place aux
3
M.B, 14 mai 2019
4
M.B, 17 mars 2020
Administration de Biens 1re année – Virginie PARADELLIS « tous droits réservés » - IFAPME 13
intérêts collectifs. Une révision est apportée avec la loi du 08 juillet 1924. Toutefois, les
dispositions sont insuffisantes pour réglementer les rapports entre les Copropriétaires et les
modalités de fonctionnement d’un système social axé sur la communauté.
A partir de cette loi, le droit de la Copropriété acquiert un caractère impératif et connaît
plusieurs réformes visant à répondre à la réalité et à accroître la transparence du
fonctionnement de la Copropriété. Tout ceci dans une perspective d’organisation d’une
collectivité.
Récemment, la réforme du code civil impose une mise en concordance des dispositions de
l’ancien et du nouveau code. Cette réforme n’apporte pas de changement fondamental dans
les principes régissant la Copropriété. Elle apporte la modernité.
Administration de Biens 1re année – Virginie PARADELLIS « tous droits réservés » - IFAPME 14
❑ HIERARCHIE : Compte tenu de sa permanence (durable) et de sa fonction (la communauté
l’emporte sur les prérogatives individuelles), l’institution suppose nécessairement une
organisation interne et l’abdication de certaines prérogatives individuelles au profit commun.
Ainsi, la Copropriété dispose de son patrimoine propre. Elle s’organise autour d’organes
d’administration et de représentation ainsi que d’une procédure de prises de décisions
communes selon le mécanisme des majorités. Cela sous-entend de conférer à la Copropriété
une personnalité juridique distincte de ses membres – l’ASSOCIATION DES
COPROPRIETAIRES. Pour cette raison, une association des copropriétaires est considérée
comme une personne morale ayant son enregistrement à la Banque Carrefour des
Entreprises. Sa vocation est d’œuvrer pour les intérêts communs des Copropriétaires.
Administration de Biens 1re année – Virginie PARADELLIS « tous droits réservés » - IFAPME 15
TITRE II : PRINCIPES DE LA COPROPRIETE
Nous savons que la copropriété vient du fond de des âges. La construction en hauteur de
logements les uns au-dessus des autres au lieu d’édifier des habitations les unes à côté des
autres est à la source du développement d’un véritable droit de la copropriété.
En effet, la construction des logements par étages fait apparaître des difficultés et/ou des
conflits liés à l’entretien ou aux réparations de l’immeuble, aux relations entre copropriétaires.
L’escalier qui mène d’un étage à un autre fait partie de la chose commune. Cet élément est
grevé d’une servitude de passage au profit du propriétaire du logement situé au-dessus car il
permet l’accès aux étages supérieurs.
La Copropriété est la propriété d’une chose qui appartient indivisément à plusieurs personnes.
Le Copropriétaire participe aux droits et aux charges de la Copropriété en proportion de sa
part afin d’assurer le bon fonctionnement de la Copropriété.
5
Un droit réel est un droit subjectif. Il porte sur une chose (jus in res), dont la maitrise totale ou partielle appartient à une personne (le sujet de droit). Le droit
réel se distingue au droit personnel. Il se caractérise par son opposabilité à tous (effet erga omnes).
6
Article 3.68 N.C.C – Le principe est posé dans la définition que le législateur fait de la copropriété
7
Article 3.70 N.C.C
8
Article 577-2§7 A.C.C
Administration de Biens 1re année – Virginie PARADELLIS « tous droits réservés » - IFAPME 16
Le Copropriétaire ne peut s’en exonérer pour quelques raisons que ce soient. Une situation de
vide locatif, une contestation sur le détail des charges de copropriété ou la qualité des
prestations du Syndic ne justifient pas le non-paiement des charges.
C’est à tort que bien souvent il est fait mention des charges du Syndic. Les charges de
copropriété réclamées constituent les dépenses nécessaires pour assurer le bon
fonctionnement de l’immeuble :
Ces charges sont calculées en proportion de la part du copropriétaire. Cette information peut
être consultée dans le Règlement de Copropriété.
Administration de Biens 1re année – Virginie PARADELLIS « tous droits réservés » - IFAPME 17
Font partie des parties communes les éléments qui profitent à tous les copropriétaires : les
jardins communs, les cours, le gros œuvre, les toits, les ascenseurs, les escaliers communs,
les antennes collectives, les puits, les couloirs communs, les locaux techniques des communs
(local des compteurs électriques, de rangement de vélos, poubelles, chaufferie commune,
…). Sauf mention contraire dans le Règlement de Copropriété, la conciergerie est une partie
commune.
Les parties communes sont indivisibles. Elles sont rattachées à titre d’accessoires
inséparables aux parties privatives. En d’autres termes, il n’est pas permis de vendre
uniquement la part relative dans les parties communes car celle-ci ne peut être détachée du
lot.
Les parties communes n’appartiennent pas à l’Association des Copropriétaires. Elles
appartiennent à tous les copropriétaires de manière indivisible et proportionnelle. Chaque
copropriétaire détient une part de propriété dans les parties communes. C’est sa quote-part
dans les parties communes, exprimée en nombre de quotités.
En d’autres termes, une servitude est une contrainte qui pèse sur un fond au profit d’un autre
fond, chacun appartenant à des propriétaires différents.
La servitude nait de la convention et précisément de la volonté de diviser l’immeuble et de le
placer sous le régime de la copropriété forcée. Cet état de chose est consacré dans l’Acte de
Base, sous le titre portant sur la déclaration des comparants de division de l’immeuble.
Administration de Biens 1re année – Virginie PARADELLIS « tous droits réservés » - IFAPME 18
La servitude est un droit réel immobilier car elle attachée à un fond (ou à la propriété foncière)
et pas à son propriétaire. Cela est d’autant plus vrai qu’un état de servitude est stipulé dans
les actes de ventes, de donation et, pour les copropriétés, dans l’acte de base.9
9
Les droits et obligations suivent le fond (le lot ou l’appartement) et pas la personne (le copropriétaire). C’est un droit immobilier réel et non pas un droit de
créance
Administration de Biens 1re année – Virginie PARADELLIS « tous droits réservés » - IFAPME 19
II.4.4. Mise en situation (MS/2)
Analyse de documents
Extraits acte de base portant sur la déclaration de division de l’immeuble.
Mise en pratique
A la lecture de l’acte de base, établissez la liste des lots et des quotités y afférentes.
Construisez le plan de l’immeuble.
10
Article 3.85 N.C.C : « L’Acte de Base et le règlement de copropriété, qui constituent les statuts de l’immeuble ou du groupe d’immeubles bâtis, ainsi que toute
modification apportée à ceux-ci, doivent faire l’objet d’un acte authentique ».
11
Notion d’opposabilité signifie que les règles sont applicables et doivent être respectée par tout le monde (copropriétaires, locataires, tiers) même si ces
personnes n’y ont pas consenti. Cette opposabilité naît au moment de transcription des statuts auprès du bureau des hypothèques
Administration de Biens 1re année – Virginie PARADELLIS « tous droits réservés » - IFAPME 20
l’ensemble des constructions détenus à titre privatifs et celles à usage de parties communes.
Cette division est établie sur base de plans.
L’Acte de base fixe la part de propriété de chaque copropriétaire dans les parties communes.
Cette part est exprimée en quote-part. L’acte de base fait la description de chaque lot privatif
et précise le nombre de quotités dans les parties communes qui s’y rattache. Ces quotités
sont exprimées en millièmes.
Ce document comprend donc la description des parties communes et privatives ainsi que la
détermination des quoteparts afférant à chaque lot.
12
Article 3.85, §1, alinéa 2. C’est une dérogation au principe des « parts égales »
Administration de Biens 1re année – Virginie PARADELLIS « tous droits réservés » - IFAPME 21
Le droit d’usage proportionnel.
Les copropriétaires ont un droit d’usage proportionnel dans les parties communes. En
d’autres termes, les copropriétaires ont le droit d’utiliser le bien commun en proportion de
leurs quoteparts dans les parties communes et en conformité aux statuts.
Le droit d’usage exclusif et les limites de la jouissance des parties privatives.
Ils peuvent aussi disposer d’un droit d’usage exclusif sur les parties communes avec bien
souvent la charge d’entretien (jardins privatifs, balcon, …). Ce droit d’usage exclusif est
une servitude au profit du copropriétaire13. Dans les actes, le droit est caractérisé de
« jouissance privative et exclusive ». Ce droit comporte des limites prévues dans le
règlement de copropriété. Généralement, les limites de la jouissance des parties privatives
sont notamment :
- Respect du style et de l’harmonie.
Les modifications envisagées tant aux parties communes que privatives ne peuvent
porter atteinte à l’aspect esthétique de l’immeuble. Dans le cas contraire, seul
l’assemblée est souveraine pour statuer sur un éventuel changement.
- La destination du lot.
Si le lot est destiné à l’usage d’habitation uniquement, le copropriétaire ne pourra
l’utiliser pour un autre usage (commerce, profession libérale, …)
- Les travaux réalisés dans un lot privatif ne peuvent pas porter atteinte à la sécurité,
solidité et à la salubrité de l’immeuble.
Ces droits et obligations du copropriétaires concernent autant les parties communes que
les parties privatives. Par exemple :
Droits Obligations
Droit de participer à l’assemblée générale et de Respecter les statuts et le règlement d’ordre intérieur
prendre part au vote
Droit d’user de la chose commune Contribuer aux charges de copropriété
Entreprendre des travaux de modification du bien
indivis moyennant le respect des conditions
suivantes :
Les frais sont supportés par le copropriétaire
La destination ne peut pas être changée
Les travaux ne peuvent pas nuire aux droits des
autres copropriétaires.
13
La servitude est un droit réel immobilier qui consiste à imposer une charge sur un immeuble, qualifié de fonds servant, pour l’usage et l’utilité d’un autre
immeuble, qualifié fonds dominant. Dans ce cas, le fonds servant est la partie commune et le fonds dominant est la partie privative. La servitude est considérée
comme une limite au droit de propriété qui trouve sa justification dans l’utilité économique d’un bien par l’affectation à son service d’un autre bien.
Administration de Biens 1re année – Virginie PARADELLIS « tous droits réservés » - IFAPME 22
équipements communs en bon état d’entretien, les réparations, la gestion administrative,
etc…
Quels sont les critères de répartition des charges ?
En principe, la répartition des charges est établie sur base de la valeur respective du lot
privatif. Toutefois, les parties peuvent convenir de répartir les charges de copropriétés sur
un autre critère qui est celui de l’utilité ou sur la combinaison de ces critères, valeur et
utilité14.
L’utilité (exception – exemple)
La combinaison de valeur respective du lot privatif et d’utilité (exception)
Sur fondement du principe de l’obligation à la dette, le règlement de copropriété prévoit les
sanctions en cas de non-paiement des charges de Copropriété.
3. La clause Promoteur
Conditions
- Ces adaptations doivent être justifiées par des circonstances d’ordre techniques ou par
l’intérêt légitime de l’association des copropriétaires.
- Les modifications doivent être apportées avant la réception provisoire des parties
communes
- Elles ne peuvent pas porter atteinte aux parties privatives (par exemple, la réduction
d’une surface privative ou une augmentation des charges).
- Les frais de modification des statuts sont à charge de celui qui en fait la demande
Formalités
Le projet de modification de l’acte est envoyé à tous les copropriétaires par
recommandée dans un délai de minimum 2 mois avant la passation de l’acte
modificatif.
Les coordonnées du Notaire chargé d’instrumenter l’acte sont clairement indiquées.
Les Copropriétaires disposent d’un délai de 2 mois à partir de la date de réception de
l’envoi recommandé adressé au Notaire pour formuler opposition. Si cette formalité
n’est pas respectée, le copropriétaire perd son droit.
Si aucune opposition n’est formulée au cours de cette période, le Notaire passe l’acte
modificatif authentique.
14
Article 3.81 N.C.C
Administration de Biens 1re année – Virginie PARADELLIS « tous droits réservés » - IFAPME 23
Projet de Absence de Passation
Délai :
Modification contestation acte
2 mois
statuts sur le projet modificatif
authentique
II.6.1. PRINCIPES.
Le règlement d’ordre intérieur devient obligatoire depuis le 01 janvier 2019.
Ce document est rédigé et/ou amendé par acte sous signature privée15. Il ne nécessite pas
l’intervention d’un notaire.
Le Syndic a une obligation légale de mettre à jour le règlement d’ordre intérieur selon les
décisions prises par l’assemblée générale portant sur la modification des dispositions
(majorité absolue). Ce règlement s’inscrit donc dans une perspective dynamique (à l’inverse
des statuts qualifié statiques en raison de la nécessité de faire intervenir un officier public en
cas de modification).
Le règlement d’ordre intérieur est déposé au siège de l’association des copropriétaires. En
principe, ce document doit être affiché à l’entrée de l’immeuble. Pas facile compte tenu du
nombre de pages qu’il contient !
15
Nouvelle terminologie pour désigner les actes sous seing privés.
Définition de la signature privée : acte juridique rédigé par les parties à l’acte ou par un tiers et qui ne nécessite pas l’intervention d’un officier public.
16
Quorum décisionnel : majorité absolue
Administration de Biens 1re année – Virginie PARADELLIS « tous droits réservés » - IFAPME 24
II.6.3. CONTENU DU R.O.I
1. Dispositions relatives au fonctionnement de l’association des copropriétaires :
A. En ce qui concerne l’assemblée générale :
- Les règles relatives au mode convocation de l’assemblée générale
Les convocations suivent des règles strictes. Il en va de la validité de l’assemblée générale.
- Les règles relatives au fonctionnement et aux pouvoirs de l’assemblée générale
- Le montant des marchés et des contrats à partir duquel une mise en concurrence est
obligatoire
- La période annuelle de 15 jours au cours de laquelle se tient l’assemblée générale
ordinaire des copropriétaires.
L’assemblée générale ordinaire se tient chaque année au cours de la même période annuelle de 15
jours.
C. En matière de Justice :
En cas de litige, il peut être fait appel à la juridiction compétente. La loi exclut
l’arbitrage. En revanche, elle admet de recourir à un médiateur ou à un avocat
spécialisé en droit collaboratif17. Ceci figure explicitement dans le règlement d’ordre
intérieur.
17
Distinction entre la médiation et le droit collaboratif. La médiation est menée par une tierce personne neutre qui intervient comme un communicateur entre les
parties de manière indépendante et impartiale. Le droit collaboratif est assuré par un avocat dont l’objectif est la recherche d’une solution qui rencontre les
intérêts et les besoins respectifs des parties en présence.
Administration de Biens 1re année – Virginie PARADELLIS « tous droits réservés » - IFAPME 25
- L’organisation des ordures ménagères
- Etc …
18
Sur pied des fondamentaux relatifs au contrat, les conventions tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites.
Administration de Biens 1re année – Virginie PARADELLIS « tous droits réservés » - IFAPME 26
Dans un premier temps, le syndic peut émettre par écrit un avertissement au propriétaire (et
au locataire à titre subsidiaire)
La mise en demeure
En cas de récidive, le Syndic pourrait être contraint de formaliser sa démarche par l’envoi
d’une lettre recommandée
Les amandes en cas d’infraction.
Le montant de l’amande doit être raisonnable. Il est fixé au préalable, avec précision et de
manière forfaitaire. Bien souvent, la mesure constitue plutôt un moyen de pression. Sa mise
en œuvre peut être discutée devant le Juge de Paix.
La résolution de la convention de Bail
En général, le règlement d’ordre intérieur prévoit la possibilité de demander la résolution du
bail au torts du locataire. Là encore, le Syndic n’est pas fondé à lui seul à exiger la résolution
du bail. Il saisira donc l’assemblée générale en vue d’obtenir son accord pour ester en justice
à l’encontre du copropriétaire en vue d’obtenir un jugement pour la résolution du bail.
La copropriété devient une association des copropriétaires si deux conditions sont remplies :
Il existe une indivision. Au moins deux lots différents dans un même immeuble
appartiennent à deux propriétaires différents.
Les statuts (l’acte de base et le règlement de copropriété) sont transcrits à la conservation
des hypothèques.
Lorsque ces deux conditions sont remplies, la copropriété porte le nom d’association des
copropriétaires et acquiert la personnalité juridique19. Cette association a une existence propre
et un patrimoine propre ; distinctement de ses membres (les copropriétaires).
La transcription des statuts rend l’association des copropriétaire (ou sa personnalité juridique)
opposable au tiers.
19
Article 3.86 Nouveau Code Civil
Administration de Biens 1re année – Virginie PARADELLIS « tous droits réservés » - IFAPME 27
II.7.2. LA FIN DE L’ASSOCIATION DES COPROPRIETAIRE
La perte des Copropriétaires ou la succession de ventes immobilières n’entraînent pas la fin
de l’association des Copropriétaires. La perte totale de l’immeuble à la suite d’un incendie
n’entraine pas sa fin. Même si le bâti n’existe plus, il persiste sa présence au sol. Seule la
dissolution de s structure peut mettre fin à son existence. L’association des copropriétaires
existe aussi longtemps que les 2 conditions sont réunies. L’achat successifs de tous les
appartements par un même propriétaire dissout la structure et met fin à son existence.
C’est d’autant plus vrai que l’association des copropriétaires doit être enregistrée auprès de la
Banque Carrefour. Tous les documents qui émanent de l’association des Copropriétaires
doivent mentionner son numéro d’entreprise. En général, c’est le notaire chargé d’établir l’acte
constitutif qui se charge de l’immatriculation de la copropriété à la Banque Carrefour.
Elle porte la dénomination « Association des Copropriétaires » suivie des indications relatives
à la situation de l’immeuble.
Une association des copropriétaires a son siège dans l’immeuble. S’il s’agit d’un complexe
immobilier (ou groupe d’immeubles), l’acte de base précise l’immeuble qui constitue le siège
de l’association. En pratique, les documents généraux sont conservés dans les bureaux du
Syndic.
Dans certains groupes d’immeubles, il peut y avoir une association principale et des
associations partielles20. Au sein du complexe immobilier, il est alors créé des associations
partielles. Celles-ci se constituent distinctement et acquièrent une personnalité juridique C’est
le cas pour :
- un groupe d’immeubles qui comptent plus de 20 lots
- ou lorsqu’un immeuble comporte une séparation physique qui détermine clairement les
éléments (blocs).
L’association principale est compétente pour toutes les questions qui relèvent des parties
communes générales de l’ensemble immobilier. Son assemblée générale est composée des
copropriétaires de tous les immeubles faisant partie du complexe.
Les associations partielles sont compétentes uniquement pour les parties communes
particulières qui les composent. L’assemblée générale d’une association partielle est
compétente uniquement pour les questions relevant de l’immeuble. Elle composée
20
Article 3.84, §4.
Administration de Biens 1re année – Virginie PARADELLIS « tous droits réservés » - IFAPME 28
uniquement des copropriétaires de cet immeuble. Les associations partielles peuvent disposer
de la personnalité juridique que si l’association principale dont elles dépendent dispose elle-
même de la personnalité juridique.
L’émergence d’associations partielles a commencé dans les années 1970 avec la construction
de complexe immobilier de grande ampleur. Ces structures sont composées de plusieurs
blocs à appartements, avec bien souvent leurs entrées principales respectives, sur un même
terrain. Cette construction est apparue du fait des difficultés de gestion éprouvées car les
attentes pouvaient être très disparates. A cette époque, la copropriété n’était pas organisée de
la manière dont nous la connaissons aujourd’hui et les Syndics ne disposaient pas du pouvoir
juridique de poser des actes. Plusieurs Syndics ont donc organisé ce type de structure pour
répondre plus rapidement aux questions qui ne concernent qu’une partie des copropriétaires
de l’ensemble immobilier.
Ce type de structure est soit prévue ab initio dans l’acte de base soit crée par décision de
l’assemblée générale à la majorité des 4/5 des voix exprimées. Cette même majorité est
requise pour dissoudre ce type de structure.
Administration de Biens 1re année – Virginie PARADELLIS « tous droits réservés » - IFAPME 29
extraordinaire pour autant qu’ils possèdent ensemble au moins 1/5me des quoteparts dans les
parties communes.
Lorsqu’un évènement imprévu survient et perturbe le bon fonctionnement de la Copropriété
ou dans une situation d’urgence, le Syndic pourra convoquer une Assemblée générale
extraordinaire.
21
Article 3.90 Nouveau Code Civil
22
Avant la réforme de 2018, seuls les copropriétaires pouvaient être membre du conseil de copropriété.
23
Avant la réforme du 02 juin 2020, cet organe s’appelait « le conseil de gérance ». Les travaux préparatoires indiquent que la volonté du législateur de réduire
les pouvoirs de cet organe à la seule mission du contrôle de la bonne exécution par le Syndic de ses missions. C’est donc volontairement qu’il modifie la
terminologie. Son objectif est clairement d’éviter que le conseil de copropriété s’immisce ou interfère dans la mission du Syndic.
Administration de Biens 1re année – Virginie PARADELLIS « tous droits réservés » - IFAPME 30
⬧ L’assemblée générale peut confier au Conseil de Copropriété une délégation de compétence.
Dans ce cas, elle prend la décision à la majorité qualifiée des 2/3. Une délégation du Conseil
de Copropriété est limitée à :
- La délégation ne peut pas porter sur les compétences légales dévolues à l’assemblée
générale et au Syndic
- L’assemblée générale doit fixer précisément les contours de cette délégation et
déterminer les actes que le Conseil de Copropriété est autorisé à prendre
- La délégation est valable une année
Ainsi, il ne peut pas être confier au Conseil de Copropriété les pouvoirs de nommer un
nouveau syndic. C’est une compétence exclusive de l’assemblée générale. Ainsi, Il ne peut se
voir confier la mission d’ouvrir les comptes de la Copropriété, de signer les contrats
d’entretien, de prendre les mesures urgentes, … qui appartiennent exclusivement au Syndic
en sa qualité de représentant légal.
⬧ Le mandat du Conseil de Copropriété court jusqu’à la prochaine assemblée générale
ordinaire. Ce mandat est renouvelable
⬧Le Conseil de Copropriété établi un rappel annuel circonstancié sur l’exercice de sa mission24
et sur ses activités dans le cadre d’une éventuelle délégation.
24
Le rapport annuel circonstancié du Conseil de Copropriété relate la manière dont il exerce le contrôle des activités du Syndic, les actes pris dans le cadre
d’une délégation de compétences, le statut des dossiers clôturés/encours, les échanges avec le Syndic, …. Ce document peut conclure à une appréciation
« objective » des activités du Syndic mais ne devrait en aucun cas être une occasion de faire le procès du Syndic.
Administration de Biens 1re année – Virginie PARADELLIS « tous droits réservés » - IFAPME 31
II.8.4. LE COMMISSAIRE AUX COMPTES OU LE COLLEGE DES COMMISSAIRES AUX
COMPTES
Le Commissaire ou le collège des commissaires aux comptes est désigné, chaque année, par
l’assemblée générale à la majorité absolue des voix exprimées. Ce n’est pas nécessairement
un copropriétaire. En effet, un service externe peut être désigné à cette fonction.
Sa mission est de vérifier si les dépenses consenties sont préalablement autorisées par
l’assemblée générale ou justifiées (dans le cadre de mesures de conservation par exemple). Il
procède à l’examen des comptes, des pièces comptables et des extraits de banque. En
principe, elle est définie dans le Règlement d’Ordre Intérieur.
Dans ce cadre, il présente un rapport circonstancié et par écrit25. Ce rapport vise à éclairer les
copropriétaires sur l’état des comptes et l’évaluation de l’activité du Syndic. Lorsque le Syndic
reçoit l’approbation des comptes annuels par l’assemblée, cette décision ne peut être annulée
si le demandeur ne produit pas les éléments concrets qui justifierait que la comptabilité est
trompeuse.
Organe décisionnel
L’Assemblée Générale des Copropriétaires
Organe exécutif
L’Association des Copropriétaires est légalement représentée par son SYNDIC.
Organes de contrôle
Le Conseil de Copropriété et le (collège) de commissaire(s) aux comptes sont chargés de
contrôler les activités administratives et financières du Syndic.
25
Article 3.91 Nouveau Code Civil
26
Ce point est abordé en 2me année.
Administration de Biens 1re année – Virginie PARADELLIS « tous droits réservés » - IFAPME 32
TITRE III : LE REGIME DE LA COPORPRIETE
Sous le régime du Code Napoléon, l’Ancien Code Civil de 1804, le législateur accorde le
privilège au droit à la propriété unique avec un apriori en défaveur de la Copropriété. L’article
664 relatif à la propriété immobilière par étages ne résout pas les difficultés rencontrées pour
la gestion des parties communes. Cette disposition n’organise pas les relations de droit et ne
caractérise pas la notion de lots. Elle est principalement fondée sur une sorte de pacte
relavant des uses et coutumes.
Il faudra attendre l’après de la première guerre mondiale avec la création de promotions
immobilières pour l’introduction d’une première révision du droit de la Copropriété consacrée
par la loi du 30 juin 1924.
Administration de Biens 1re année – Virginie PARADELLIS « tous droits réservés » - IFAPME 33
Avant l’introduction du Nouveau Code Civil, il n’y avait pas de définition proprement dite de la
Copropriété. Pour décrire la Copropriété, Il était fait usage de la notion d’indivision. En effet, la
loi pose la définition de l’indivision qui semble s’apparenter aux principes de la Copropriété.
Définition de l’indivision : Une indivision est la concurrence de plusieurs droits de même
nature sur un même bien sans distinction matérielle.
Cependant, Cette notion est de large portée et parfois utilisée à tort. C’est notamment le cas
des relations entre un usufruitier et son Nue Propriétaire. Dans la réalité, il n’y a pas de
véritable indivision entre un Nu Propriétaire et un Usufruitier parce qu’il n’y a pas de
mécanisme de sortie d’indivision. Cette construction est un démembrement du droit de
propriété. Il prend fin de plein droit au décès de l’usufruitier. Par ailleurs, la réforme législative
du 06 juin 2018 semble le préciser en statuant la solidarité de l’usufruitier et du Nue
Propriétaire dans les charges de copropriété. Ainsi, la récupération des charges de
copropriétés peut être poursuivie dans son intégralité soit sur la tête de l’usufruitier, soit la
tête du Nue Propriétaire soit sur les deux têtes.
Définition de la copropriété forcée
La Copropriété forcée est toute forme de copropriété ou le bien indivis doit être en
copropriété en raison de sa fonction ou de sa destination.
III.2.1. Focus sur la dernière mise à jour avec l’introduction du Nouveau Code Civil
Les dispositions de l’ancien code civil de la Copropriété ordinaire et de la copropriété forcée
se trouvaient dans l’article 577-2. Cette matière est contenue dans les articles 3.78 à 3.83 du
nouveau code civil. Les articles 577-3 à 577-14 de l’ancien code civil relatifs à la copropriété
forcée d’immeubles ou de groupes d’immeubles bâtis sont contenus dans les articles 3.84 à
3.100 du nouveau code civil.
Le nouveau code civil intègre une nouvelle terminologie : la copropriété par appartements. En
général, cette législation intègre les textes comme telle dans le nouveau code civil excepté
quelques modifications mineures. Par exemple :
- Pour les travaux ayant pour but d’optimaliser l’infrastructure pour les propriétaires ou
les utilisateurs des parties privatives concernées dans le domaine de l’énergie, il est
renvoyé à l’article 3.82 du code civil (art. 577-2§10 anc. C. Civ..).
- Les dispositions relatives aux majorités qualifiées en Assemblée Générale sont
reprises dans l’article 3.88 du Code Civil (art. 577-7 anc. C. Civ..).
Il est rappelé que toutes ces règles conservent bien entendu un caractère impératif. En
d’autres termes, les parties ne peuvent y déroger.
Administration de Biens 1re année – Virginie PARADELLIS « tous droits réservés » - IFAPME 34
III.2.2. Tableau de concordance
27
Article 3.100 Nouveau Code Civil
28
Titre 4 « Copropriété », sous-titre 1, 2 et 3.
Administration de Biens 1re année – Virginie PARADELLIS « tous droits réservés » - IFAPME 35
La définition de la copropriété fait apparaître 3 types de copropriétés : La copropriété fortuite,
la copropriété volontaire et la copropriété forcée.
Dans l’ancienne version du Code Civil, le terme COPROPRIETE ORDINAIRE » constitue le droit
commun de la copropriété et inclut la notion de copropriété volontaire. Il y donc une confusion
entre la copropriété fortuite qui nait d’un évènement extérieur et la copropriétaire volontaire
qui nait de la volonté des parties (par exemple, entre époux). A présent, ce point est clarifié.
29
Le Nouveau Code Civil précise le degré d’appréciation du Juge en introduisant la notion d’abus de droit. Désormais, le Juge apprécie selon que l’opposition
constitue un abus de droit. Pour ce faire, il met en balance les intérêts entre les inconvénients posés et les avantages recherchés. L’ancien code civil confiait au
Juge un plus large pourvoir d’appréciation par l’utilisation des termes « acte reconnu nécessaires par le juge ».
Administration de Biens 1re année – Virginie PARADELLIS « tous droits réservés » - IFAPME 36
excéder 5 ans. Il est soumis à la publicité hypothécaire et devient opposable aux tiers (les
créanciers). En d’autres termes, l’établissement d’un pacte d’indivision nécessite un acte
notarié.
Les régisseurs prendront garde à faire signer leur contrat par tous les indivisaires. Dans le
doute, il convient d’effectuer une recherche auprès du cadastre.
Le régisseur veillera donc à consulter le titre de propriété. En effet, ce document lui permet
d’identifier les ayants droits.
30
Les conventions-loi : conventions qui font loi entre les parties
31
Plus communément appelée la tontine. Cette clause sort ses effets au prédécès mais pas en cas de séparation.
32
Article 3.77 Nouveau Code Civil
33
C’est une transposition de l’article 1561 du Code Judiciaire. Cette disposition permet aux créanciers d’utiliser une action à la place de son débiteur (action
oblique).
Administration de Biens 1re année – Virginie PARADELLIS « tous droits réservés » - IFAPME 37
III.3.3. LA COPROPRIETE FORCEE
Cette forme de copropriété constitue une spécificité de la copropriété fortuite.
❑ Principe la copropriété forcée
Le Nouveau Code Civil précise et inscrit la définition de la copropriété forcée34.
« La copropriété forcée est toute forme de copropriété où le bien indivis doit être en copropriété en raison
de sa fonction ou de sa destination. C’est notamment le cas si ce bien est l’accessoire d’un bien privatif de
chacun des copropriétaires. Toutefois, la clôture mitoyenne est soumise aux règles particulières du titre 5,
sous-titre 2. Sous réserve d’autres dispositions du présent livre, les dispositions du chapitre 4, sous tire
1er, s’appliquent à cette forme de copropriété. Les dispositions du présent sous-titre sont impératives. ».
Nous relevons de cette définition les éléments suivants :
Le bien commun et affecté au service des biens privatifs. En d’autres termes, le bien
commun est l’accessoire du bien privatif.35
Principe de l’impérativité des dispositions régissant la copropriété forcée.
❑ Naissance de la copropriété forcée
La copropriété forcée peut naître de la volonté entre parties, d’une situation de fait, d’un acte
unilatéral (l’achat d’un appartement).
Le promoteur qui comparait à l’acte constitutif des statuts d’un immeuble et déclare vouloir
placer l’immeuble sous le régime de l’indivision forcée est un exemple d’une copropriété
forcée naissant de la volonté entre les parties.
Lorsque, dans un immeuble, plusieurs appartements appartiennent à des copropriétaires
différents, les dispositions sur la copropriété forcée s’appliquent de facto.
Lorsque l’achat d’un appartement intervient, les dispositions légales de la copropriété forcée
ainsi que les règlements propres de l’association des copropriétaires s’imposent quelques
soient la convention qui le lie avec le vendeur.
❑ Particularité de la copropriété forcée.
Le bien commun est l’accessoire inséparable des éléments privatifs. Ce caractère accessoire
est confirmé et renforcé. Les Copropriétaires ne peuvent pas accomplir d’actes
d’administration ou de disposition concernant leur quote-part dans les parties communes que
conjointement avec le bien privatif auquel il se rattache. En d’autres termes, il n’est pas
possible de louer ou vendre uniquement la quote-part se rapportant aux parties communes.
De même que, la quote-part du copropriétaire dans le bien commun ne peut être saisi qu’avec
le bien privatif auquel elle se rattache36.
34
Article 3.78 Nouveau Code Civil. Il n’y a pas de définition de la copropriété forcée dans l’ancien code civil.
35
L’ancien code civil avait une conception de la chose commune fondée sur la nature des biens. Cette conception n’était pas en phase avec la réalité nécessitant
des précisions.
36
L’ancien code civil ne précisait la notion de quote-part.
Administration de Biens 1re année – Virginie PARADELLIS « tous droits réservés » - IFAPME 38
La copropriété forcée n’est pas soumise au partage sauf accord unanime de tous les
copropriétaires.
37
Article 3.78 et 3.84 NCC
38
Nouvelle terminologie issue du nouveau code du droit des biens : acte sous seing privé →acte sous signature privée
Administration de Biens 1re année – Virginie PARADELLIS « tous droits réservés » - IFAPME 39
Il n’y pas l’obligation de créer les organes de la copropriété. La désignation d’un commissaire
aux comptes, la création d’un Conseil de Copropriété ou la nomination d’un Syndic39 n’est pas
obligatoire.
Toutes les décisions sont prises à l’unanimité des Copropriétaires.
La copropriété n’a pas de personnalité juridique.
Cette dérogation est maintenue aussi longtemps que tous les copropriétaires sont d’accord
sur le principe. La contestation d’un seul copropriétaire suffit à supprimer cette dérogation.
Dans ce cas, on revient à la copropriété organisée nécessitant l’aménagement des statuts par
le Notaire.
Démonstration
39
Si un Syndic intervient, il a plutôt une qualité de gestionnaire
Administration de Biens 1re année – Virginie PARADELLIS « tous droits réservés » - IFAPME 40
Tout immeuble en copropriété forcée doit avoir un Syndic. Le Syndic agit dans le cadre de
l’administration et de la conservation des parties communes d’immeubles ou de groupes
d’immeubles en copropriété forcée. En l’absence de Syndic, les associations de
copropriétaires ne peuvent pas agir, contracter, exécuter les décisions de l’assemblée
générale … . Elles ont nécessairement besoin d’un représentant légal.
40
Loi du 11 février 2013 organisant la profession d’agent immobilier, article 5, §1er, al. 2
41
Le motif le plus courant pour recourir aux services d’un syndic bénévole est le prix. Cela ne le soustrait pas à l’impérativité de la loi.
42
Administration de Biens 1re année – Virginie PARADELLIS « tous droits réservés » - IFAPME 41
Seul, l’agent-immobilier Syndic est soumis au Code de déontologie des agents immobiliers.
Exercice – faites une évaluation entre syndic bénévole et syndic professionnel.
Syndic bénévole Syndic professionnel
Le mandat est l’acte par lequel une personne, le mandant, donne pouvoir à une autre
personne, le mandataire, de poser des actes en son nom et pour son compte. Le contrat se
forme que par l’acceptation du mandataire.
SYNDIC A.C.P
AGIT AU NOM ET POUR
Mandataire COMPTE Mandante
Administration de Biens 1re année – Virginie PARADELLIS « tous droits réservés » - IFAPME 42
Le Syndic est le mandataire légal à l’égard de l’association des copropriétaires et des tiers. Il exerce sa
fonction en vertu d’un MANDAT. Ses actes ou missions découlent des pouvoirs qui lui conférées en
vertu soit :
- De la loi → Missions légales fixées par la loi.
- Des statuts → Missions statutaires fixées par le règlement d’ordre intérieur
- De la convention → Missions conventionnelles résultant des décisions de A.G
Le syndic (le mandataire) agit au nom et pour compte de l’association des copropriétaires
dont il assure la gestion (la mandante).
● La capacité de représentation :
En Copropriété, le syndic est le REPRESENTANT EXCLUSIF de l’association des copropriétaires
vis-à-vis des tiers. Il représente l’association tant en justice que pour les actes juridiques
relevant de la gestion des affaires communes. Il pose des actes au nom et pour compte de
l’Association des Copropriétaires.
Administration de Biens 1re année – Virginie PARADELLIS « tous droits réservés » - IFAPME 43
Le Syndic tire ses pouvoirs de la loi. Le législateur en fait l’énumération. Ses pouvoirs sont
plus ou moins étendus suivant :
- Les statuts de la copropriété ou le règlement d’ordre intérieur
- Les décisions de l’assemblée générale
- Le contrat de Syndic (censé être connu par tous les copropriétaires avant son
adoption).
Accomplir tous actes conservatoires et tous actes d'administration provisoire (de stricte
portée)
Représenter l'association des copropriétaires, tant en justice que dans la gestion des
affaires Communes. Il représente la Copropriété à l’égard des copropriétaires et des tiers. A
cet effet, La correspondance par recommandée est, à peine de nullité, adressée au syndic et
au siège de l’association des copropriétaires.
Transmettre les documents, informations et le relevé des dettes visées à l'article 3.94 § 1 et
2 (mutation), dans un délai impératif
Administration de Biens 1re année – Virginie PARADELLIS « tous droits réservés » - IFAPME 44
tous les documents prouvant l'affectation qui a été donnée à toute somme qui ne se retrouve
pas sur les comptes financiers de la copropriété
Donner accès à tous les documents ou informations à caractère non privé relatifs à la
copropriété. Le Syndic doit permettre aux copropriétaires la consultation des documents. Par
ailleurs, le lieu de la consultation est indiqué sur l’extrait d’acte de désignation ou nomination.
Les manières pour consulter ces documents peuvent être définies dans le règlement d'ordre
intérieur ou par l'assemblée générale
Présenter une pluralité de devis sur base d’un cahier des charges préalablement élaboré
pour la mise en concurrence des contrats et des marchés.
Tenir à jour la liste et les coordonnées des personnes en droit de participer aux
délibérations de l’assemblée générale. Cette liste doit être transmise à tout copropriétaire qui
en fait la demande.
En conformité à la Règlementation Général sur la protection des données à caractère privé, la
liste des Copropriétaires disposant du droit de vote contient les noms, adresses, quotes-parts
et référence des lots des Copropriétaires.
Cette liste doit également être transmise au Notaire qui en fait la demande lorsqu’il intervient
dans le cadre d’un acte transcrit dans le bureau compétent de l’Administration générale de la
Documentation patrimoniale.
Administrer les fonds de l'association des copropriétaires : ouvrir les comptes bancaires,
tenir la comptabilité à jour et de manière régulière, appeler les fonds auprès des
copropriétaires, payer les factures, répartir des charges et les frais de consommations,
recouvrer aux arriérés de charges, rendre compte à l’assemblée générale, …
Administration de Biens 1re année – Virginie PARADELLIS « tous droits réservés » - IFAPME 45
nettoyage, espaces verts, …) et des équipements collectifs (ascenseurs, chaufferie
collective, curage des canalisations, …)
- Le budget pour les frais extraordinaires prévisibles
43
Exemple :Un copropriétaire signale au syndic la présence d’un goutte à goutte dans la salle de bain. Le Syndic envoi un technicien sur place aux fins de
détecter l’origine de la fuite, poser un diagnostic et remédier le cas échéant aux désordres. Le technicien révèle que le tuyau de la décharge commune situé dans
la gaine technique présente une légère fissure à l’origine du problème. Il attire l’attention du syndic sur l’état de vétusté avancé de ce tuyau de décharge et le
risque potentiel que l’incident survienne à nouveau à court terme. Dans le cadre des mesures urgentes et conservatoires, le syndic fera réaliser les réparations
nécessaires à l’endroit de la fuite pour mettre fin à la circonstance. En tant que professionnel diligent et prudent, il informera les copropriétaires, à l’occasion de
la prochaine assemblée générale, sur l’état de la situation ainsi que les travaux de remplacement.
44
Article 3.89, §1 (anc. 577-8, §1)
Administration de Biens 1re année – Virginie PARADELLIS « tous droits réservés » - IFAPME 46
- Le Syndic conventionnel
- Le Syndic provisoire
- Le Syndic judiciaire
- Cas particulier : l’administrateur provisoire (syndic)
Il y a 3 modes de nomination :
- Election du Syndic par l’assemblée générale (syndic et syndic provisoire)
- Désignation du Syndic par le règlement d’ordre intérieur (syndic statutaire ou
provisoire)
- Désignation du Syndic par le Juge de Paix (syndic provisoire ou syndic judiciaire)
Dans le cadre d’un immeuble neuf, dès la vente du 1er lot, l’immeuble est placé sous le régime
de la copropriété forcée. A partir de ce moment-là, il est indispensable que les organes, dont
le syndic fait partie, commencent à fonctionner.
Pour y parvenir, il y a lieu de transcrire les statuts constituant l’association des copropriétaires
et de rédiger le règlement d’ordre intérieur. Le 1er syndic pourra être désigné par le
comparant, généralement le Promoteur. Il est désigné par le règlement d’ordre intérieur sous
le vocable de « SYNDIC STATUTAIRE ».
Le mandat du Syndic désigné par le règlement d’ordre intérieur est limité. Il prend fin de plein
droit à la 1re assemblée générale. Compte tenu de cette limite, il est parfois qualifié de SYNDIC
PROVISOIRE45.
45
Partant, il est donc indispensable de placer l’élection du Syndic à l’ordre du jour de la 1re AG. Le renouvellement du syndic statutaire est admis. Il est toutefois
constaté des réticences car les copropriétaires mettent en doute son indépendance à l’égard du Promoteur et notamment dans le processus de réceptions des
parties communes.
Administration de Biens 1re année – Virginie PARADELLIS « tous droits réservés » - IFAPME 47
Lorsqu’il n’est pas désigné par le règlement d’ordre intérieur ou que l’assemblée générale n’a
pas élu son syndic, une assemblée générale extraordinaire peut être convoquée dans le but de
nommer un syndic par46 :
- Le Conseil de Copropriété
- Ou à défaut, le Président de séance de la dernière assemblée générale
- Ou à défaut, un ou plusieurs copropriétaires disposant au minimum de 20% des
quoteparts dans les parties communes.
Généralités.
Dans certains cas, le syndic peut être désigné par le Juge. Les affaires relevant de la
copropriété font partie des attributions du Juge de paix. Les hypothèses prévues par la loi
sont :
- L’absence de syndic.
Dans ce cas, l’action porte sur la désignation d’un syndic judiciaire
- L’empêchement ou la carence du syndic.
Dans ce cas, l’action porte sur la désignation d’un syndic provisoire.
46
Art. 3.87, §2, al. 4
47
Art. 3.89, §7.
Administration de Biens 1re année – Virginie PARADELLIS « tous droits réservés » - IFAPME 48
Le Syndic judiciaire48
❑ Absence de syndic
Dans le cas où une copropriété est dépourvue de syndic, il est possible d’obtenir en justice la
désignation d’un syndic judiciaire. La désignation d’un syndic judiciaire a lieu en cas d’absence
de syndic.
48
art. 3.89, §1 qui dispose « Lorsqu’il n’est pas désigné par le Règlement d’ordre intérieur, le Syndic est nommé par la première assemblée générale ou, à
défaut, par décision du Juge de Paix, à la requête de tout copropriétaire ou de tout tiers ayant un intérêt ». Cette disposition est imparfaite et a suscité une
question préjudicielle. Selon l’interprétation stricte de la disposition, la seule hypothèse pour obtenir la désignation d’un syndic par le juge de paix est l’absence
de nomination dans le règlement d’ordre intérieur. Or, il apparaît, dans la pratique, qu’une copropriété est dépourvue de syndic dans d’autres circonstances non
prévues par la loi. C’est assez gênant dans la mesure où le syndic est d’organe d’exécution et de mise en œuvre du fonctionnement de la copropriété. Pour palier
à ce manquement, certains ont eu recours aux travaux préparatoires. Ceux-ci révèlent que l’esprit du législateur n’a pas été de limiter les possibilités de désigner
un syndic judiciaire. Son objectif est plus large et vise notamment la situation où une copropriété est paralysée parce que le syndic n’assume plus ses fonctions.
La Jurisprudence a tranché la question en faveur de l’enseignement tiré des travaux préparatoires.
49
Requête – art. 1025 et ss. Code Judiciaire
Le droit Belge prévoir différentes possibilités de porter une affaire en justice (ou introduire une action auprès du tribunal).
La manière la plus courante est la citation.
Des parties peuvent aussi convenir ensemble de comparaître volontairement devant le juge. Dans ce cas, les parties déposent une requête écrite conjointe et
volontaire.
Dans les cas prévus par la loi, une affaire peut être introduire devant le tribunal au moyen d’une requête contradictoire. Dans ces cas, la requête contradictoire
est envoyée au greffe du tribunal. Le greffier convoque ensuite les parties et leurs adresse une convocation à comparaître à l’audience.
Dans les cas exceptionnels prévus par la loi, une affaire peut être instruite au moyen d’une requête unilatérale. Dans ce cas, la requête est envoyée au Juge par
l’intermédiaire d’un avocat. Ce type d’action en justice implique que la partie adverse n’est pas informée et par conséquent, ne dispose pas des moyens de se
défendre. Pour cette raison, la mesure est exceptionnelle et peut être envisagée qu’à des conditions strictes : cas urgents ou lorsque la partie adverse n’est pas
connue ou lorsqu’il est justifié que la partie adverse ne soit pas informée de la procédure.
Administration de Biens 1re année – Virginie PARADELLIS « tous droits réservés » - IFAPME 49
- Elle peut être demandée soit par un ou plusieurs copropriétaires soit par un tiers ayant
un intérêt50.
- Le mandat est effectif après acceptation du syndic désigné par juge.
Le Syndic judiciaire désigné par le Juge de Paix sur requête unilatérale remplit les mêmes
missions légales de gestion que le syndic conventionnel.
Il peut se voir confier des missions spécifiques en fonction des difficultés rencontrées au sein
de la copropriété ou en fonction de la demande du requérant.
En pratique, il n’est pas rare que le magistrat confie au syndic judiciaire la mission de
convoquer une assemblée générale extraordinaire ayant pour objet la nomination du syndic de
manière conventionnelle. Le Syndic judiciaire assure alors la gestion courante jusqu’à la date
de nomination du nouveau syndic.
Le mandat du syndic judiciaire est limité dans le temps par le Juge et ne peux excéder une
période de 3 ans.
Dans la pratique actuelle, certaines magistratures ont tendance à recourir à la désignation d’un
syndic provisoire même lorsque la défaillance du syndic n’est pas établie. La notion de
« carence » s’analyse plus largement (et n’est pas limitée à la faute du Syndic). Ce courant
magistral tend à assimiler la carence à une impossibilité pour le Syndic de résoudre des
conflits entre les copropriétaires empêchant la copropriété de fonctionner de manière
adéquate.
50
Il est admis qu’un tiers intente l’action en désignation d’un syndic en vue de poursuivre le recouvrement de la créance qu’il détient vis-à-vis de la copropriété
ou de la préserver.
51
Notions d’empêchement et de carence du syndic.
La doctrine (auteurs) retenait une stricte appréciation. L’empêchement = absence du syndic en raison de maladie, indisponibilité ou vacances. La carence =
existence de conflits d’intérêts entre le syndic et les organes de gestion susceptible de paralyser le fonctionnement de la copropriété. Les cours et tribunaux
retenait qu’une intervention est nécessaire à chaque fois que la copropriété rencontre des difficultés de gestion afin de restaurer son bon fonctionnement. La
jurisprudence a tranché la question.
Administration de Biens 1re année – Virginie PARADELLIS « tous droits réservés » - IFAPME 50
❑ Procédure en désignation du syndic provisoire
Que le syndic soit nommé par l’assemblée générale ou par le juge, son pouvoir reste limité
aux prérogatives prévues par la loi sur la copropriété :
- Pouvoir d’exécution des décisions de l’assemblée
- Pouvoir de décision uniquement pour les actes conservatoires et d’administration
provisoire.
Afin d’assurer la légalité de la mesure, la réforme 2018 introduit la possibilité de saisir le Juge
de Paix en vue de désigner un ou plusieurs administrateur(s) provisoire(s).
52
Le caractère contradictoire de la requête peut être assuré soit par l’envoi d’une convocation par citation (via un huissier de justice) ou, dans certains cantons,
une convocation par recommandée.
53
Article 1034 Code Judiciaire
54
Mostin – page 43 – n° 94
Administration de Biens 1re année – Virginie PARADELLIS « tous droits réservés » - IFAPME 51
❑ cadre légal - Article 3.92, §2 du code civil.
« Si l’équilibre financier de la copropriété est gravement compromis ou si l’association des
copropriétaires est dans l’impossibilité d’assure la conservation de l’immeuble ou sa
conformité aux obligations légales, le syndic ou un ou plusieurs copropriétaires qui possèdent
au moins un cinquième des quotes-parts dans les parties communes peuvent saisir le juge
pour faire désigner un ou plusieurs administrateurs provisoires aux frais de l’association des
copropriétaires, qui pour les missions attribuées par le juge, se substituent aux organes de
l’association des copropriétaires. »
❑ Principes
❑ Conditions d’éligibilité
Exemples :
Le syndic est en manque de liquidités. Il ne suffit pas de justifier les arriérés de
charges de certains copropriétaires Il n’est plus en mesure d’assurer l’entretien
courant de l’immeuble ou les travaux urgents.
Les comptes annuels ne sont systématiquement pas approuvés. Ce qui empêchent de
recouvrer aux arriérés de charges.
Administration de Biens 1re année – Virginie PARADELLIS « tous droits réservés » - IFAPME 52
- L’assemblée générale ne parvient pas à dégager les majorités décisionnelles
suffisantes pour faire réaliser des travaux de réfection des balcons, toiture nécessaires
en raison de leurs vétustés aggravées.
- L’assemblée générale ne parvient pas à dégager les majorités décisionnelles
suffisantes pour faire réaliser des travaux de conformité des ascenseurs.
55
Art. 3.89, §5, 4°. La nullité visée est une nullité relative qui PEUT être invoquée par la copropriété ou le syndic. Rien n’empêche d’y renoncer.
Administration de Biens 1re année – Virginie PARADELLIS « tous droits réservés » - IFAPME 53
Il est recommandé d’y apporter une attention particulière dans la mesure où la nouvelle loi sur
la copropriété du 18 juin 2018 impose au syndic la mise à jour du règlement d’ordre intérieur.
Cette nouvelle obligation implique de relever les décisions d’AG qui modifient ou complètent le
ROI.
- Les dossiers mutations non clôturés. En d’autres termes, les dossiers de mutations pour
lesquelles l’attestation du notaire est à recevoir. Cette attestation est indispensable pour la
mise à jour des données du syndic.
- Les dossiers litiges en cours : la citation, l’échange des conclusions, les rapports d’experts et
les différents jugements intervenus sont les documents essentiels à extraire.
Administration de Biens 1re année – Virginie PARADELLIS « tous droits réservés » - IFAPME 54
V.3.3. Le Dossier d’Intervention Ultérieur – D.I.U
Cadre légal.
L’élaboration d’un dossier d’intervention ultérieure est obligatoire pour tous les chantiers
mobiles et temporaires. En cas de transmission d’un lot, le DIU relatif aux parties communes
est à transmettre.
L’arrêté royal du 25 janvier 2001 relatif aux chantiers temporaires ou mobiles a fait l’objet
d’une modification en 200656. L’objectif est d’adapter les obligations concernant le DIU aux
promotions immobilières et aux copropriétés.
56
L’arrêté royal du 22 mars 2006 (M.B. du 12 avril 2006) a modifié l’arrêté royal du 25 janvier 2001 relatif aux chantiers temporaires ou mobiles pour adapter
les obligations en matière de DIU aux promotions immobilières et aux copropriétés
57
Article 48, AR 25.01.2001 relatif aux chantiers temporaires ou mobiles
Administration de Biens 1re année – Virginie PARADELLIS « tous droits réservés » - IFAPME 55
bureaux. Ce qui éviter la multiplication de dossiers d’intervention ultérieure individuels
concernant les parties communes de l’immeuble.
L’usage de cette faculté implique une décision explicite de l’assemblée générale à la majorité
absolue. Cette décision doit être enregistrée dans les statuts.
Une telle décision implique une responsabilité pénale dans le chef du syndic et relevant des
dispositions relatives au bien-être des travailleurs lors de l’exécution de leur travail58. Cette
responsabilité vient conjointement à celle de l’association des copropriétaires.
Contenu du DIU59
Le contenu du DIU varie en fonction de l’ampleur du chantier et de sa dangerosité. Au
minimum, il contient les éléments suivants :
- Les éléments architecturaux, techniques et organisationnels relatifs à la réalisation, la
maintenance et l’entretien de l’ouvrage
- L’information pour les exécutants de travaux sur le remplacement ou le démontage
d’installations
- La justification pertinente sur les choix opérés sur les modes d’exécution des travaux,
les techniques, les matériaux ou les éléments architecturaux.
58
articles 86 et 87 de la loi du 4 août 1996 bien-être des travailleurs lors de l’exécution de leur travail
59
AR du 25 janvier 2001 « contient les éléments utiles pour la sécurité et la santé dont il faut tenir compte lors de travaux ultérieurs éventuels et qui est adapté
aux caractéristiques de l’ouvrage ».
60
La disposition vise à permettre le droit de contrôle par un copropriétaire. En pratique : le syndic fixe des propositions de dates. Le copropriétaire exerce son
droit de bonne foi. L’exercice de contrôle n’implique pas de facto l’assistance du gestionnaire et/ou du comptable. Ce doit se limite à permettre la consultation
des documents.
Administration de Biens 1re année – Virginie PARADELLIS « tous droits réservés » - IFAPME 56
Les limites au droit de consultation
Le copropriétaire dispose d’un droit de consultation des documents de copropriété. Toutefois,
ces documents contiennent des informations à caractère privées ou confidentielles. L’accès
est limité aux documents et aux informations à caractère non privés61.
61
Les contours de la notion « informations à caractère non privés » sont floues et incertaines. Exemples.
L’existence d’une procédure en recouvrement de charges de copropriété à l’encontre d’un copropriétaire ou une convention de médiation de dettes contient des
informations privées et confidentielles. Pourrait-elle porter atteinte au respect de la vie privée ? La commission de la vie privée estime qu’il est normal de
permettre à chaque copropriétaire de visualiser la situation financière de ses consorts uniquement pour ce qui relève de l’immeuble et de contrôler la gestion du
Syndic en matière de recouvrement.
En outre, le syndic a une obligation légale d’information des litiges y compris les procédures en recouvrement de charges. En revanche, un locataire peut obtenir
le décompte que son propriétaire lui présente mais il ne doit pas avoir accès aux décomptes des autres.
En outre, un copropriétaire en litige avec la copropriété n’a pas le droit de consulter les échanges entre le Syndic et l’avocat qui concerne son dossier. Cela
rendrait impossible la gestion efficace du contentieux et l’aboutissement des moyens de défense.
Administration de Biens 1re année – Virginie PARADELLIS « tous droits réservés » - IFAPME 57
❑La réforme 2010 consacre l’obligation pour le Syndic de tenir à jour la liste des personnes
en droit de participer aux délibérations de l’assemblée générale et prévoit des moyens.
⬧ Cette liste comprend l’identité complète, précise et actuelle des coordonnées
des62 Copropriétaires et, en cas de démembrement de propriété ou indivision, des titulaires de
droits réels ainsi que les coordonnées du mandataire qui représente l’indivision.
⬧ Le Syndic doit transmettre la liste des copropriétaires aux personnes suivantes lorsqu’elles
en font la demande :
- Aux copropriétaires, à première demande
- Au Notaire lorsque la demande relève de la transcription d’actes
⬧ Limites des renseignements diffusés
La transmission des données privées est admise pour autant que ces données sont
pertinentes au regard de la finalité de la demande. Dès lors, le syndic est autorisé à
communiquer les informations suivantes 63:
- Noms
- Adresses
- Quotités
- Références des lots
2. L’intervention du Notaire
En cas de transmission d’un lot, le notaire a l’obligation de transmettre au Syndic
l’identification des nouveaux copropriétaires65.
62
L’obligation de mise à jour de la liste des copropriétaires est apparue lors de la réforme intervenue en 2010.
Motif : Les informations détenues par les syndics étaient très souvent lacunaires car incomplètes. Ce qui posait des problèmes en cas de recouvrement de
charges. Si l’identification du débiteur n’est pas correcte, il y a un risque que la procédure soit déclarée non valable.
63
Art. 3.89, §5, 14°. La commission de la Vie Privée n’admet pas de communiquer les n° tél., mail, ect…
64
Art. 3.87, §3, al. 3 « les convocations envoyées à la dernière adresse connue du syndic à la date d’envoi sont réputées régulières ». Un copropriétaire qui
n’informe pas le syndic en temps utiles de son changement d’adresse ne pourra pas contester la validité de l’AG au motif qu’il n’a pas reçu la convocation ou que
celle-ci est adresse à une mauvaise adresse. Il ne pourra pas reprocher au syndic que les invitations à payer sont envoyées à la mauvaise adresse et demander
l’annulation des éventuelles indemnités de retard. En cas de recouvrement, le syndic a toujours la faculté d’effectuer des recherches (→ frais de recherches
éventuellement à prévoir dans le contrat). Les agents immobiliers ont un accès direct au cadastre (www.cadastrefinder.be) moyennant paiement.
65
Article 3.94, §3. Il n’y a pas de formalité légale à accomplir mais il y a un délai légal à respecter de 30 jours à partir de la date de l’acte .
Administration de Biens 1re année – Virginie PARADELLIS « tous droits réservés » - IFAPME 58
V.5. OBLIGATION DE PUBLICITE
V.5.1. L’extrait d’acte de la désignation ou nomination du Syndic
Le Syndic doit procéder à l’affichage de l’extrait de l’acte portant sur sa désignation ou sur sa
nomination.
L’extrait doit être affiché dans un délai de 8 jours à partir de la date de prise de cours de sa
mission. L’affichage est placé à l’entrée de l’immeuble de manière visible et inaltérable.
L’extrait contient, au minimum, les informations suivantes :
- La date de la désignation ou de la nomination du Syndic
- L’identité du Syndic : nom, prénom, profession et domicile. Si le Syndic est une
personne morale, l’extrait indique la dénomination sociale, la forme, son siège social
ainsi que le numéro d’entreprise
- Les indications pour pouvoir communiquer avec le Syndic
- Le lieu pour la consultation du règlement d’ordre intérieur et le registre des décisions
de l’assemblée générales.
A titre facultatif, le syndic peut notifier sa nomination aux fournisseurs. En principe, le syndic
reçoit la liste des fournisseurs de l’association des copropriétaires ainsi que les contrats et
avenants en cours lors de la procédure de reprise des documents. Si certains contrats sont
absents ou semblent trop anciens, il convient de demander une copie actualisée. Dans la
mesure où l’assemblée fait le choix de changer de fournisseur, il y a lieu de connaître la
Administration de Biens 1re année – Virginie PARADELLIS « tous droits réservés » - IFAPME 59
clause contractuelle pour renoncer dans les délais. Le syndic communique aux fournisseurs
sa nomination ainsi que la nouvelle adresse de correspondance et de facturation.
Le syndic sortant devra remettre tous documents relatifs à la copropriété à son successeur ou à
défaut, au président de la dernière assemblée générale dans un délai de 30 jours suivant la fin de son
mandat. Il s’agit d’un délai maximum.
La procédure s’effectue entre les parties. A l’issue de cette procédure, il est rédigé un inventaire – le
procès-verbal de reprise/remise des documents d’une copropriété.
Art. 85 Code de déontologie
« Dans le cadre de la transmission visée par l’article 577-8, § 4, 9°, du Code civil intervenant entre
agents immobiliers syndics, le syndic sortant et celui qui lui succède établissent un inventaire détaillé
des pièces transmises »
La décharge du syndic sortant est placée à l’ordre du jour de l’assemblée générale qui prend acte de la
fin de sa mission. Le résultat du vote est communiqué au syndic sortant dans les 30 jours après la
date de l’assemblée générale.
Si décharge n’est pas donnée au syndic sortant, il recevra un avis circonstancié de son successeur et il
pourra le cas échéant répondre aux griefs formulés.
Administration de Biens 1re année – Virginie PARADELLIS « tous droits réservés » - IFAPME 60
V.8. MISE EN CONFORMITE DES STATUTS ET DU REGLEMENT D’ORDRE INTERIEUR
Toutes les réformes relatives à la loi sur la copropriété visent à moderniser le fonctionnement
des associations des copropriétaires. Les objectifs poursuivis sont :
- Renforcer la sécurité juridique du régime en instaurant un processus organisationnel
au moyen des organes de la copropriété, des droits et obligations, …
- Accroître la transparence dans la gestion des copropriétés
- Faciliter l’accès et la compréhension des documents
- Assouplir le fonctionnement de la copropriété
L’adaptation de la loi sur la copropriété de 2010 n’ayant pas permis de rencontrer l’ensemble
des objectifs, la réforme 2018 met en place des mécanismes en vue de permettre une plus
grande flexibilité et notamment pour les actes de la copropriété.
La réforme 2018 restructure les actes de manière à permettre plus facilement la modification
des documents et éviter d’avoir recours systématiquement à un acte notarié.
66
L’obligation est consacrée par la réforme de 2010. Le délai accordé au Syndic pour effectuer ces démarches était jusqu’au 01 septembre 2014. Auparavant, la
coordination des statuts pouvait être réalisée par un simple acte sous seing privé à deux conditions :
1.l’assemblée générale n’apporte pas d’autres modifications à l’acte de base telle que par exemple, la modification de la répartition des charges, le changement
d’affectation d’un local technique, …
2.L’adaptation est réalisée avant le 01.09.2014
Objectif : limiter les coûts. Cet objectif n’est pas rencontré car la tâche est tellement complexe que beaucoup de copropriété l’on confiées à un juristes (coûts
importants).
Administration de Biens 1re année – Virginie PARADELLIS « tous droits réservés » - IFAPME 61
dispositions sont, en général, fixées de manière impérative par la loi sur la copropriété et
concernent :
- Les règles d’organisation des assemblées générales
- La détermination de la période annuelle de la tenue de l’assemblée générale statutaire
- Les règles relatives au Syndic (nomination, pouvoirs, révocation …)
La présentation d’une version coordonnée des statuts à l’assemblée générale constitue une
obligation de résultat dans le chef du syndic. Cette obligation est toujours d’actualité même si
le délai légal (01.09.2014) est dépassé. Le législateur n’a pas prévu de sanction.
V.8.3. Quid si les statuts et/ou le règlement d’ordre intérieur ne sont pas coordonnés ?
Si les statuts ou le règlement d’ordre intérieur ne sont pas coordonnés, la législation en
vigueur prime. Elle remplace de plein droit les dispositions qui ne sont pas en conformité.68
Le principe relève de l’impérativité de la loi sur la copropriété (Nul de peut y déroger même
par convention).
La mise à jour du ROI est une obligation légale du Syndic. Cependant, l’approbation de l’AG
n’est plus requise pour adopter le texte adapté. Reste la question de la date à laquelle la mise
à jour est opérée. Il est dès lors recommandé de dater, signer et faire approuver par
l’assemblée la version du ROI. Ce procédé permettra de conférer date certaine au ROI.
67
La majorité 2/3 était requise avant la réforme 2018
68
Article 3.100 « les dispositions du présent chapitre sont impératives. Les dispositions statutaires ou les dispositions du règlement d’ordre intérieur non
conformes à la législation en vigueur sont de plein droit remplacées par les dispositions légales correspondantes à compter de leur entrée en vigueur. »
Administration de Biens 1re année – Virginie PARADELLIS « tous droits réservés » - IFAPME 62
TITRE VI : LE COPORPRIETAIRE
VI.1. GENERALITES
Toute personne qui fait l’acquisition d’un bien en copropriété au moyen d’un acte notarié
régulièrement conclu acquiert la qualité de copropriétaire. Ce statut lui confère le droit de
participer aux délibérations de l’assemblée générale et de prendre au vote.
S’il s’agit d’une personne morale, celle-ci est représentée par son gérant ou son représentant
légal.
S’il s’agit d’une indivision, celle-ci sera représentée par la personne désignée par l’indivision.
69
La quotepart indivise dans la chose commune et un bien privatif sont inséparables. Ils sont rattachés si generis. Les deux forment un tout
Administration de Biens 1re année – Virginie PARADELLIS « tous droits réservés » - IFAPME 63
VI.III. LES OBLIGATIONS DU COPROPRIETAIRE
En copropriété, le copropriétaire doit se soumettre aux 3 obligations principales suivantes :
- Respecter les règlements de la copropriété (règlement de copropriété, règlement
d’ordre intérieur, décisions de l’assemblée générale)
- Respecter les règles de jouissance de son bien détenu en propre (limiter les bruits, ne
pas entreposer de poubelles sur le balcon, …) et les règles d’usage des parties
communes (ne pas encombrer les communs, ne pas nuire aux équipements collectifs,
…)
- Participer aux charges de copropriété
En cas de manquement ou de comportement fautif, ses consorts ont la faculté de déployer
des moyens, par l’intermédiaire du Syndic, en vue de l’obliger à se conformer aux
règlements de la collectivité.
La responsabilité individuelle d’un copropriétaire peut être engagée pour tout dommage
résultant des choses qui lui appartiennent ou des objets qu’il a sous sa garde.
Exemple.
⬧La chute d’un bac à fleurs d’un balcon n’est pas de la responsabilité de l’association des
copropriétaires. Le copropriétaire dispose de la jouissance exclusive et privative du balcon.
Il est le propriétaire du bac à fleurs.
⬧Les dommages causés par un défaut d’entretien des parties privatives (avaloirs de
terrasse non nettoyé).
Administration de Biens 1re année – Virginie PARADELLIS « tous droits réservés » - IFAPME 64
TITRE VII : L’ASSEMBLEE GENERALE
Chaque Copropriétaire d’un lot fait partie de l’assemblée générale et participe à ses délibérations.
Chaque copropriétaire a un droit de vote et dispose d’un nombre de voix correspondant à sa quote-
part dans les parties communes.
70
Un copropriétaire qui n’est pas convoqué à participer à l’assemblée générale et qui, pour cette raison, n’a pas pu s’y présenter, peut s’en prévaloir pour
contester la régularité des décisions et faire invalider l’assemblée générale.
Administration de Biens 1re année – Virginie PARADELLIS « tous droits réservés » - IFAPME 65
Exercice :
Le total des quotes-parts de la copropriété « bac à sable » est 10.000.
A l’Assemblée générale, les voix présentes et/ou représentées sont au nombre de 8.500.
M. Daudau dispose de 5 procurations totalisant 998 voix. Est-ce recevable ?
Chaque copropriétaire a le droit de se faire assister par une personne. Dans ce cas, il y a des
formalités et délais à respecter. Il s’agira généralement de l’assistance d’un conseil ou d’un avocat.
VII.1.2. Hypothèse d’un droit de propriété divisé entre plusieurs titulaires ou grevé d’un droit réel
En cas d’indivision ou lorsque la propriété d’un lot est grevée d’un droit réel (droit d’emphytéose, droit
de superficie, droit d’usufruit, droit d’usage ou d’habitation), le droit de participation aux délibérations
est suspendu aussi longtemps que le mandataire n’est pas désigné.
Les personnes intéressées doivent désigner la personne qui va les représenter, le mandataire.
Son identité doit être communiquée PAR ECRIT au Syndic.
Seul le mandataire de l’indivision recevra la convocation à l’assemblée générale et plus largement, tous
les documents concernant l’association des copropriétaires.
Administration de Biens 1re année – Virginie PARADELLIS « tous droits réservés » - IFAPME 66
L’Assemblée générale a pour objet de réunir l’ensemble des copropriétaires en vue de délibérer et de
prendre les décisions relatives à la gestion de l’immeuble.
En principe, l’assemblée générale est diligentée par le Syndic dans les formes et les délais légaux.
Dans certains cas, une assemblée générale peut être convoquée par d’autres personnes que le syndic.
En principe, l’assemblée générale est une réunion qui se tient 1 fois par an.
La période au cours de laquelle l’assemblée générale annuelle se tient est fixée dans le Règlement
d’Ordre Intérieur.
Elle est exprimée en quinzaine annuelle. C’est la période de 15 jours au cours de laquelle la réunion
doit être organisée chaque année.
Avant la crise pandémique, l’assemblée générale reposait uniquement sur une participation physique
des copropriétaires ou de leurs mandataires. Les mesures gouvernementales successives visant à
lutter contre la propagation du coronavirus ont interdit les réunions physiques d’assemblée générale,
plaçant les Syndics et les associations des copropriétaires dans une situation de force majeure. Durant
cette période, le législateur a introduit des mesures pour permettre aux copropriétés la prises de
décisions :
- Le syndic estime qu’une décision nécessaire est à prendre. Cette notion est de large portée.
L’organisation de cette procédure en vue de prendre décisions sur les points usuels est
admise.
- Sur requête d’un ou de plusieurs copropriétaires possédant au moins un cinquième des parts
dans les parties communes.
Si cette assemblée générale ne peut raisonnablement pas être tenue physiquement ou à distance en
raison des circonstances, elle pourra être tenue suivant la procédure écrite.
71
*Article 3.87§11 Code Civil - L’Association des Copropriétaires peut prendre par écrit toutes décisions relevant de ses compétences à la majorité requise de
l’unanimité des copropriétaires.
* Assouplissement temporaire de l’exigence d’unanimité - Loi du 21.12.2021 (EEV 30.12.2021), chapitre 9 « mesures à l’égard de l’assemblée générale des
copropriétaires », articles 104 et 105.
Art. 104. La décision d’une association des copropriétaires qui est prise pendant la période entre la date visée à l’article 118 et la date visée à l’article 105 selon
la procédure visée à l’article 3.87, § 11, du Code civil, peut être valablement prise lorsque plus de la moitié des membres de l’association des copropriétaires
participe au vote et à condition qu’ils possèdent au moins la moitié des quotes-parts dans les parties communes. Les décisions de l’association des
copropriétaires sont prises à la majorité requise par la loi pour chaque point individuel de l’ordre du jour des décisions de l’assemblée générale des
copropriétaires. Les bulletins de vote reçus par le syndic par voie postale ou électronique dans les trois semaines ou, en cas d’urgence et pour autant que cela
soit indiqué dans la convocation, dans les huit jours après la date d’envoi de la convocation sont valables. Outre les informations visées à l’article 3.87, § 10,
alinéa 1er, du Code civil, le syndic indique également dans le procès-verbal les noms des copropriétaires dont les bulletins de vote ont été pris en compte.
Art. 105. Le présent chapitre cesse d’être en vigueur le 1er juin 2022.
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Fonctionnement du mécanisme temporaire.
Au cours de la période que la loi détermine, le syndic dispose de la faculté d’organiser une consultation
écrite auprès des copropriétaires pour prendre les décisions relevant de la compétence de l’assemblée
générale à l’exception de celles nécessitant un acte authentique.
Les décisions résultant de procédure72 écrite assouplie sont prises avec le quorum de présence »
classique » (comme dans le cas de la tenue d'une AG en présentiel).
Toutefois, pour qu’une décision soit valablement prise, il faudra que la moitié des membres de
l’association des copropriétaires participe au vote et qu’ils possèdent ensemble au moins la moitié des
quotes-parts dans les parties communes.
Les décisions seront prises selon les règles de majorité prévues pour la tenue d’une assemblée
générale en présentiel.
Les bulletins de vote par courrier ou par voie électronique doivent être renvoyés au Syndic dans les 3
semaines suivant l'envoi de la convocation.
En cas d'urgence et pour autant que cela soit indiqué dans la convocation, le délai de 3 semaines
pourra être ramené à 8 jours après la date de la convocation (consultation écrite). Le syndic devra
indiquer dans le procès-verbal les noms des copropriétaires dont les bulletins de vote ont été pris en
compte.
La possibilité de tenir l’assemblée générale à distance. Cette mesure est devenue permanente.
Désormais, la loi sur la copropriété prévoit dans l'art 3.87-§1 (NCc) : " Chaque copropriétaire d'un lot fait
partie de l’assemblée générale et participe à ses délibérations physiquement ou si la convocation le prévoit, à
distance ".
Une assemblée générale peut se tenir soit sous la forme écrite ou sous la forme numérique. C’est le
syndic qui fait le choix. Dans l’hypothèse de l’organisation d’une réunion à distance, la convocation doit
le préciser.
Cette modification implique donc la faculté pour le Syndic, qui est l’organe qui convoque, d’organiser
des assemblées digitales. Toutefois, avant d’organiser ce type de réunion, il convient de disposer d’un
logiciel adapté à la prise de présence et à l’organisation des votes à distances ; ainsi que de
l’infrastructure technique permettant aux participants de débattre et d’organiser une délibération
collective.
Il est important de noter qu’en cas de report de l’assemblée générale, la durée des mandats conférée
par décisions de l’assemblée générale aux membres des conseils de copropriété, aux commissaires
aux comptes et aux syndics, ainsi la validité des missions et délégations de compétences confiées par
l’AG au conseil de copropriété, et le contrat entre le syndic et l’association des copropriétaires est
prolongé de plein droit jusqu’à la première assemblée générale qui sera tenue après cette période. Le
budget pour le nouvel exercice comptable est provisoirement réputé être égal au budget pour le fonds
de roulement de l’exercice précédent. A cette fin, les syndics peuvent aussi, en conformité avec les
décisions de l’exercice précédent, réclamer les provisions nécessaires aux copropriétaires.
72
Nommée également « consultation écrite »
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VII.4. LES TYPES D’ASSEMBLEE GENERALE
Chaque année, le Syndic est tenu d’organiser une assemblée générale dans le cours de la période
annuelle prévue dans le règlement d’ordre intérieur. Il s’agit de l’assemblée générale ordinaire (ou
statutaire). Cette assemblée statue au minimum sur les points usuels importants tels que :
- L’approbation des comptes annuels
- La présentation et l’adoption des budgets prévisionnels et du fond de réserve
- Les décharges aux organes
- La nomination des membres du Conseil de Copropriété, du commissaire au Syndic
- La reconduction ou la nomination du Syndic
Le Syndic peut être amené à réunir les copropriétaires en assemblée générale à un autre moment que
celui prévu dans le règlement d’ordre intérieur dans les hypothèses suivantes :
Sur requête d’un ou plusieurs copropriétaires représentant au minimum 1/5me des parts dans les
parties communes.
Un ou plusieurs copropriétaires représentant au minimum 1/5me des parts dans les parties communes
font la demande au Syndic pour l’organisation d’une assemblée générale.
La requête est à envoyer par recommandée au Syndic.
A partir de la date de réception de la requête, le syndic dispose de 30 jours pour convoquer
l’assemblée générale.
Si le syndic ne donne pas suite à la requête et n’organise pas l’assemblée générale, alors un des
copropriétaires qui cosigné la demande peut convoquer lui-même l’assemblée générale.
En l’absence de syndic et afin de désigner un syndic, la loi autorise l’organisation d’une assemblée
générale à l’initiative de :
- Le Conseil de Copropriété
- A défaut d’un conseil de copropriété, le Président de la dernière assemblée générale
Administration de Biens 1re année – Virginie PARADELLIS « tous droits réservés » - IFAPME 69
- A défaut, un ou plusieurs copropriétaires possédant ensemble au minimum 1/5me des parts
dans les parties communes.
La réunion organisée dans ces hypothèses est qualifiée d’assemblée générale extraordinaire.
Si une autre personne que le syndic convoque une assemblée générale, elle est tenue par les délais et
les formalités légales.
La loi sur la copropriété confie au syndic une obligation de communication aux copropriétaires et aux
titulaires de droits réels (par exemple, les occupants). L’objectif est de permettre à ces personnes
d’inscrire les éventuels points de discussions à l’ordre du jour de l’assemblée générale ordinaire.
Pour répondre à cette obligation, le Syndic informe par voie d’affichage dans l’immeuble la période
annuelle au cours de laquelle se tient l’assemblée générale statutaire.
Par cette voie de communication, il transmet une information sur les modalités pour l’inscription d’une
proposition à l’ordre du jour.
Les copropriétaires et le conseil de copropriétaires peuvent notifier au Syndic, à tout moment, les
propositions qu’ils souhaitent insérer dans l’ordre du jour. En fonction de la date de réception par le
Syndic, les propositions seront ajoutée à l’ordre du jour de la prochaine AG ou la suivante.
La convocation à l’Assemblée Générale est une invitation envoyée aux copropriétaires à participer à la
réunion. C’est une prérogative du Syndic.
La convocation contient les informations essentielles ainsi que tous les documents utiles permettant
une prise une décision ou les modalités de consultation de ces documents.
Administration de Biens 1re année – Virginie PARADELLIS « tous droits réservés » - IFAPME 70
● Elle indique l’ordre du jour, à savoir le relevé de points de discussion
● Elle envoyée par recommandée sauf si le copropriétaire autorise, au préalable, de manière expresse
et individuelle, un autre mode de communication (par exemple : par simple courrier postal).
● La convocation est envoyée à la dernière adresse connue du syndic au moment de l’envoi
● Les frais administratifs de convocation représentent une charge commune
● Sauf en cas d’urgence, la convocation est envoyée 15 jours calendrier avant la date de l’AG.
En mesures urgentes, la convocation peut être envoyée 8 jours calendrier avant la date AG
Pour vérifier si le quorum de présence est atteint 74 , il est indispensable d’établir une liste des
présences. Ce document contient au minimum l’identité des copropriétaires et leurs quotes-parts. Il est
signé avant l’ouverture de la séance par les copropriétaires et les mandataires signent cette liste.
Une assemblée générale en première séance, ordinaire ou extraordinaire, est valablement constituée
si le quorum de présence légal est atteint au début de la réunion. La loi prévoit deux hypothèses :
73
Renvoi article 3.87 §2 : « Le Syndic tient une assemblée générale au cours de la période fixée par le règlement d’ordre intérieur » et §10 « Le Syndic rédige
le procès-verbal des décisions prises par l’assemblée générale… »
74
L’établissement de la liste des présences n’est pas prévue par la loi. Toutefois, c’est un moyen de vérifier si le quorum de présence est atteint.
75
Le double quorum de présence est introduit par la loi de 1994
Administration de Biens 1re année – Virginie PARADELLIS « tous droits réservés » - IFAPME 71
Ces quorums sont impératifs. Les règlements en copropriété ne peuvent y déroger en imposant des
règles plus strictes ou plus larges.
Il y a une particularité lorsque la décision doit être adoptée à l’unanimité de tous les copropriétaires.
Dans ce cas, l’assemblée générale en seconde séance est à organiser après un délai de 30 jours au
moins. Dans, ce cas, la décision pourra être prise à l’unanimité de tous les copropriétaires présents
et/ou représentés.
Pour mémoire, la quote-part d’un copropriétaire détermine sa participation dans les charges de
copropriété exprimée en fraction et son pouvoir votal pour les décisions à prendre à l’assemblée
générale.
Les exceptions
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- Moyennant une motivation spéciale, de l’exécution des travaux à des parties privatives qui,
pour des raisons techniques ou économique, est assuré par l’association.
Toutefois,
1. Lorsque l’assemblée générale décide à la majorité requise des travaux ou actes de
disposition ; elle peut statuer à cette même majorité sur la modification des quotes-parts y
afférentes.
2. Lorsque l’assemblée générale à la majorité requise de la création d’associations partielles, elle
peut statuer à cette même majorité de la modification des quotes-parts y afférentes.
Le pouvoir de vote est limité à la somme des voix dont disposent les autres copropriétaires présents
et/ou représentés. Si un copropriétaire se présente avec un droit de vote supérieur à cette norme, son
pouvoir se réduit de plein droit à la somme des voix des autres copropriétaires présents et/ou
représentés.
●Les décisions prises par l’AG doivent être respectées par tous.
Cependant, la loi prévoit la possibilité de demande au juge l’annulation ou la réformation d’une décision
irrégulière, frauduleuse ou abusive dans un délai de 4 mois à dater de la date de l’AG.
L Un occupant a-t-il la faculté de contester la validité d’une assemblée générale ou des décisions
d’assemblée générale ?
Le titulaire d’un droit réel (l’occupant par exemple) dispose d’un recours à l’encontre des décisions
d’assemblée générale
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•La question des abstentions : Les abstentions ne sont pas considérées comme des voix émises. Elles
sont assimilées à des votes blancs ou nuls.
Exemple.
Dans une copropriété de 10 lots (chaque lot possédant 10 quotités/1000°) les deux appartements du
rez-de-chaussée ne participent pas aux charges de l’ascenseur. Le dénominateur sera 800 pour les
décisions prises concernant l’ascenseur.
Les décisions sont inscrites dans le procès-verbal de l’AG rédigé en séance par le syndic. Pour chaque
décision, les majorités obtenues sont indiquées ainsi que le nom des copropriétaires qui ont voté
contre ou qui se sont abstenus.
Le procès-verbal est signé par le président de séance, le syndic et les propriétaires encore présents.
L’exemplaire du procès-verbal est transmis aux copropriétaires dans les 30 jours de la tenue de l’AG.
L’original du procès-verbal est consigné dans le registre des décisions d’AG.
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