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1.

The Wire

HBO, 2002 – 2008, 5 saisons, 60 épisodes x 55 minutes

La série fleuve de David Simon et Ed Burns, ancien


journaliste et ancien flic, est tellement dense qu’elle est impossible à résumer en quelques
lignes. Si ce n’est pas encore fait jetez-y vous les yeux grands ouverts sans plus tarder…
The Wire décrit avec réalisme différents aspects de la ville de Baltimore, que ce soit dans la
rue (toute la chaîne du trafic de drogue, la misère sociale…), du côté du travail des forces
police, ou encore les hautes sphères administratives et politiques. L’exemple de Baltimore est
bien sûr utilisé pour parler d’une manière générale des grandes métropoles américaines (et
donc occidentales).
Complexe, la série développe de nombreux thèmes, notamment sur les effets du capitalisme,
la fin du monde ouvrier, l’état du système scolaire dans les quartiers défavorisés ou encore sur
la manière dont la presse est produite et consommée.
En toile de fond, The Wire traite également de la difficulté de se réaliser en tant qu’individu
lorsque celui-ci est le maillon d’un système ou d’une institution (gang, police…), que ce soit à
cause de la pression sociale ou du poids écrasant de la hiérarchie. L’individu est forcé de
suivre des règles, toute tentative de les faire évoluer ou de jouer hors du système se traduisant
par le rejet.
Passionnante et exigeante, The Wire transpire le sens du détail et du réalisme à tous les
niveaux (décors réels, acteurs, personnages, dialogues…), et se situe davantage entre le roman
et le documentaire que dans la catégorie “série”, qui semble pour le coup beaucoup trop
réductrice.

2. Les Soprano

HBO, 1999 – 2007, 6 saisons, 86 épisodes x 55 minutes

Si il ne devait en rester qu’une (et si The Wire était


hors catégorie donc), ça serait elle. Les Soprano (The Sopranos en VO) est LA série culte des
années 2000, celle dont les qualités artistiques et les succès publique et critique ont changés à
jamais l’histoire des séries, et le regard du téléspectateur. Et le gros Tony Soprano en est la
figure emblématique, lui, sa dépression et le stress que lui causent ses deux familles, sources
inépuisables d’emmerdes.
Famille numéro 1, une vie de banlieusard dans le New-Jersey, avec une mère égoïste et
omniprésente, une desperate housewive et leurs enfants adolescents… Famille numéro 2, une
bande de mafieux carrément old school dont il va prendre la tête et tenter de moderniser le
fonctionnement. Entre les deux, des séances de psy.
Plus de 200 nominations et 80 récompenses dans toutes les catégories possibles et
imaginables (écriture, réalisation, acteurs, son, costumes…), parodié par les Clinton lors de la
présidentielle, tout a déjà été dit sur la série de David Chase. Question héritage les disciples
de Chase ne s’en sortent pas trop mal, Matthew Weiner à crée Mad Men et Terrence
Winter Boardwalk Empire avec Scorsese.

3. Six Feet Under

HBO, 2001 – 2005, 5 saisons, 63 épisodes x 55 minutes

Très gros classique également pour la série d’Alan


Ball avec les aventures de sa famille de croque-morts et de leurs amis. Chaque épisode débute
par un décès (souvent drôle ou absurde), le décédé en question atterrissant infailliblement
dans la maison des Fisher en charge des funérailles. Certains personnages ont alors des
discussions (imaginaires) avec ce mort, leur permettant de prendre du recul, faire le point sur
leur vie ou les émotions qu’ils traversent. Car si Six Feet Under est un drame sur une famille
dysfonctionnelle, tous les individus qui peuplent la série sont doucement barges et névrosés.
Ainsi l’omniprésence de la mort est utilisée pour mieux parler de la difficulté qu’ont les
personnages (et donc nous) à vivre pleinement leur vie, à s’assumer, se trouver, s’aimer,
surmonter les difficultés du quotidien… la vie quoi. Anticonformiste, délicieusement barrée et
remplie d’humour noir, Six Feet Under vous fera passer du rire aux larmes, et est également
un petit bijou question esthétique. Série intimiste, l’écriture, les thèmes abordés et le jeu
excellent des acteurs créent une réelle proximité entre les spectateurs et les personnages, le
final n’en est que plus beau.

4. The Shield

FX, 2002 – 2008, 7 saisons, 88 épisodes x 45 minutes

Le sévèrement burné Vic MacKey et sa Strike Team


font régner l’ordre à Farmington, un quartier fictif de L.A. ravagé par la guerre des gangs, le
trafic d’armes, la drogue, la prostitution et les meurtriers en tout genre. Les méthodes de la
Strike Team sont aussi radicales qu’efficaces, les 4 flics de choc défoncent des portes et des
geules pour faire tomber les bad guys. Mais ils sont également tous complètement ripoux, et
leur descente en enfer sera aussi inévitable que longue, douloureuse et aussi fascinante qu’un
bouquin d’Ellroy.
Carrément badass, amateur des punchline qui tuent, menteur, manipulateur, ayant toujours
deux longueurs d’avance sur ses adversaires et prêt à tout pour protéger sa famille et ses amis,
l’ange du chaos Vic MacKey fait passer n’importe quel flic hollywoodien pour une grosse
baltringue.
Action non stop, enfer de la rue, personnages sur la brèche, arrestations musclées,
interrogatoires et enquêtes passionnantes, et réalisme renforcé par l’utilisation de la caméra à
l’épaule, The Shield envoie du lourd.
La série de Shawn Ryan à servie d’inspiration pour la frenchy Braquo, la sympathique
beauferie Sons of Anarchy ou encore la Timothy-Olyphanterie Justified.

5. Oz

HBO, 1997 – 2003, 6 saisons, 56 épisodes x 55 minutes

Première série dramatique HBO et première révolution


télévisuelle, les spectateurs de M6 (et Série Club) se souviennent encore de la claque. Les
héros ne sont plus des pères de familles exemplaires, des avocats ou des héros d’une énième
sitcom, mais une bande de dangereux psychopathes dans une prison de haute sécurité.
Oz explose les tabous et dresse avec horreur la réalité du monde carcéral : tensions inter-
communautaires, lutte constante de pouvoir, ultra violence physique et morale,
homosexualité, trafic et utilisation massive de drogues…
Pour la première fois la qualité et la profondeur d’écriture d’une série prennent leur sens :
l’intrigue se déroule d’une traite en suivant plus d’une cinquantaine de personnages (et autant
d’acteurs monstrueux), qui évoluent radicalement au fil des saisons. Avec son écriture et
l’idée fabuleuse du narrateur dans sa bulle de verre, Tom Fontana arrive à nous attacher à
une bande de taulards définitivement humains, et délivrer un message aussi politique que
philosophique. Peace. Et qu’importe si Oz commence à se répéter dans sa troisième saison, la
série reste un monument.
Pour en savoir plus ou par nostalgie, n’hésitez pas à faire un tour sur l’article sur les
personnages et acteurs de Oz.

6. Mad Men

AMC, depuis 2007, 4 saisons disponibles, 48 épisodes x 50 minutes (saison 5 en 2011, 6


saisons sont prévues)
Mad Men utilise le point de vue et le quotidien (leur
vie, leur boulot) d’un groupe de publicitaires travaillant dans une prestigieuse agence New-
Yorkaise pour traiter de l’évolution des moeurs et de la société américaine dans les années 60.
La série se concentre principalement sur la figure du charismatique et talentueux Don Draper,
les nombreuses zones d’ombres et les mystères entourant la vie de ce personnage fascinant.
Avec une reconstitution très classe et un esthétique qui ne l’est pas moins, Mad Men parle de
la violence sociale et psychologique dans les relations au travail, de l’émancipation des
femmes, du racisme ambiant, du tabou de l’homosexualité, de l’émergence de la
contreculture, des événements historiques de l’époque…
Dense dans son écriture et fine dans sa mise en scène, la série confirme saison après saison
qu’elle est passionnante, chaque épisode est un réel plaisir. Mad Men est déjà un classique,
fortement conseillé.

7. Breaking Bad

AMC, depuis 2008, 3 saisons disponibles, 36 épisodes x 50 minutes (saison 4 en juillet 2011)

Breaking Bad est devenue culte dès le pré-générique


de son pilote, avec la vision de Walter White sortant d’un camping-car en plein désert, en slip
et un flingue à la main pendant que résonnent les sirènes des voitures de police qui
approchent, avec en voix off la lettre de pardon qu’il écrit à sa femme. Prends ça dans ta geule
toi qui est tranquillement posé le cul dans ton canap.
Mais qui aurait pu imaginer que les aventures de ce prof de chimie atteint d’un cancer et
s’improvisant fabricant de drogues nous emmèneraient si loin ? Chaque saison semble
meilleure que la précédente, la prestation de Bryan Cranston (3 saisons, 3 Emmys rien que
pour lui) nous scotche avec ce bon père de famille qui se transforme peu à peu en criminel
badass, et qui adore ça. Comme dans un film des frères Cohen, la violence se mêle au drame
avec un humour parfois proche de l’absurde, le tout magnifié par l’esthétique particulier de la
série. Immanquable. Voir aussi la critique de la saison 1, de la saison 2 et la présentation des
minisodes.

8. Boardwalk Empire
HBO, depuis 2010, 1 saison disponible, 12 épisodes x 55 minutes (saison 2 septembre 2011)

Annoncé et attendu comme une sorte de messie


télévisuel, Boardwalk Empire ne déçoit pas et vous n’avez pas fini d’en entendre parler dans
les prochaines années. L’action se situe dans les années 20 à Atlantic City autour de la figure
de Nucky Thompson, politicien et mafieux profitant du trafic d’alcool généré par la
prohibition pour se créer un véritable empire. L’histoire se ballade également du côté de New-
York et Chicago où des petits jeunes bien énervés appelés Lucky Luciano et Al Capone sont
prêt à tout pour bouffer tout le gâteau.
Avec Martin Scorsese et Terrence Winter à la barre et fort d’une dimension quasi
cinématographique, Boardwalk Empire se pose en digne héritière des Soprano et autres
grandes fresques mafieuses. Forcément le chemin sera passionant, épique, sombre, violent et
surtout jouissif pour le spectateur scotché dans son canapé avec un gros paquet de pop
corn. Dans la lignée d’un Tony Soprano ou d’un Al Swearengen, Steve Buscemi incarne un
magnifique salopard que vous allez adorer, Michael Pitt électrise l’ambiance avec classe, Paz
de la Huerta (Enter the Void de Noé) fait monter la température dès qu’elle pointe le bout de
ses seins, chaque apparition de Michael Kenneth Williams (Omar dans The Wire) est un régal,
et tous les autres sont énormes aussi, ne vous inquiétez pas. Et si les Stones ne sont pas de la
partie, Scorsese nous balance Straight up and down des tarés du Brian Jonestown Massacre au
générique, et c’est pas mal aussi.

9. Curb Your Enthusiasm

HBO, depuis 2000, 7 saisons disponibles, 70 épisodes x 30 minutes (saison 8 courant 2011)

Dans Curb Your Enthusiasm, Larry David le


créateur de Seinfeld, joue son propre rôle, dans une sorte de version fictive de lui même.
Retraité et blinde de thunes grâce aux royalties de Seinfeld, pour tromper l’ennui Larry joue
au golf et se ballade à L.A. Mais son problème réside dans son incapacité à comprendre les
codes de la vie en société, ce qui en fait un véritable handicapé du quotidien et génère des
quiproquos et situations à se tordre de rire. Avec beaucoup d’improvisation, de finesse et une
belle brochette de comédiens, la série de Larry fuckin’ David semble être une tentative
constante de repousser les limites de l’humour ou de renouveler la comédie. Filmée caméra au
poing et sans artifice, tout le monde en prend pou son grade et c’est hillarant. Prévoir tout de
même quelques épisodes avant de se familiariser au style… Pretty – pretty – pretty good dans
tous les cas.
10. Battlestar Galactica

Syfy, 2004 – 2009, 4 saisons, 75 épisodes x 42 minutes (+ pilote de 3h)

Si pour vous la science-fiction à la télé se résume à des


grosses daubes genre Stargate, ou que Star Trek même remaké par Abrams ça vous emmerde
profondément, ne fuyez pas trop vite. Remake d’une série du même nom des années 70, les
qualités de Battlestar Galactica lui permettent largement de sortir d’un public de gros geeks
et de proposer une véritable space oddity comme dirait l’autre.
Le passionnant pilote de 3 heures (souvent présenté comme une mini série de deux épisodes)
pose ainsi toutes les bases de l’histoire et de la mythologie BSG. Dans des conditions qu’on
vous laisse découvrir, l’espèce humaine est anéantie et ne se résume qu’à 50 000 pèlerins,
éparpillés dans une flotte spatiale menée par le fameux vaisseau de guerre Galactica donc. A
la recherche d’une légendaire planète appelée la Terre, les humains sont traqués par les
Cylons, des robots crées par l’homme et responsables de leur exode.
Forcément il n’y a pas que du bon dans les 75 épisodes suivants, mais le niveau reste très
élevé, notamment grâce à une écriture nous permettant de ressentir l’état d’urgence, la
solitude et le désespoir des derniers survivants de l’espèce humaine. La colonie s’organise et
voit s’affronter les pouvoirs militaires et politiques, pendant que surgissent des conflits
sociaux ou l’émergence d’une nouvelle forme de religion. BSG c’est également un paquet de
scènes d’actions et de batailles spatiales grandioses, les effets spéciaux de qualité ciné sont
stupéfiants. N’oublions pas les acteurs, tous magnifiquement nuls et conscients de jouer le
rôle de leur vie avant de retourner tourner des nanards, à l’exception bien sûr de la désormais
immortelle Katee “Starbuck” Sackhoff. Ah, et vous n’entendrez plus jamais Along The
Watchtower d’Hendrix (ou Dylan pour les puristes) de la même manière…

11. Big Love

HBO, 2006 – 2011, 5 saisons, 53 épisodes x 55 minutes

Dans Big Love nous suivons la grande famille de Bill


Henrickson (incarné par Bill Paxton), avec 3 femmes et nombreux enfants, vivant selon les
préceptes du livre des Mormons… Ce qui s’avère assez compliqué au quotidien, puisque
nécessitant une sacré organisation et des nerfs d’acier pour supporter les tensions inévitables
entre trois femmes se partageant le même homme.
Si leur famille est résolument moderne dans sa manière de vivre sa foi, la série nous montre
également le mode de vie de Juniper Creek, une communauté sectaire qui ressemble d’une
manière effrayante à celles que l’on peut voir aux infos ou dans les documentaires
(adolescentes offertes à des vieillards, illettrisme, conditions de vie misérables…). Qualité de
l’écriture et de la mise en scène, sens du détail, bande son magnifique, Big Love à tout pour
plaire aux amateurs de séries un brin particulières. Mention spéciale aux acteurs, outre
l’excellent Bill Paxton les femmes sont incarnées par Jeanne Tripplehorn, Chloe Sevigny et
Ginnifer Goodwin ; la série à également révélée Amanda Seyfried et Aaron Paul avant
Breaking Bad.

12. Deadwood

HBO, 2004 – 2006, 3 saisons, 36 épisodes x 55 minutes

Crée par le furieux David Milch (dont la prochaine


série Luck devrait cartonner), Deadwood est basée sur des faits et personnages historiques,
c’est dans ce camp de mineur que semble s’être terminée la conquête de l’ouest. Passionnante
mais ayant tendance à s’orienter vers l’incompréhensible, Deadwood est une série très sale, et
pas seulement parce que ses rues sont constamment inondées de boue. Dans cette ville ou les
prémices d’une certaine civilisation tentent d’avoir le dessus sur la sauvagerie, Al
“cocksuckers” Swearengen règne en maître. Gérant d’un saloon avec alcool de basse qualité
et putains au rabais, ce génie de la politique et du complot, incarné par l’immense Ian
McShane (Kings, Les Piliers de la Terre), est certainement un des meilleurs personnages de
séries jamais crée. Il s’oppose au sheriff Seth Bullock, interprété avec classe internationale par
un Timothy Olyphant (Justified) tout en tension, puisqu’on le sent en lutte constante pour ne
pas sombrer dans l’ultra violence… Casting de haute volée, reconstitution affolante, dialogues
implacables, succès critique et publique n’auront pas suffit, Deadwood est annulée au terme
de sa troisième saison (la série devait en compter 4). Série culte au goût d’inachevé, et gros
manque de bol pour David Milch dont le fascinant John From Cincinnati fut également
annulé au bout d’une saison par HBO.

13. Lost
NBC, 2004 – 2010, 6 saisons, 121 épisodes x 42 minutes

Série événement et gros buzz lors de son lancement en


2004, Lost perdit une partie de ses fans lors d’une seconde saison bien pourrie. Mais il aura
fallu d’un “we have to go back” prononcé par un Jack paumé en fin de troisième saison pour
relancer l’hystérie collective…
En 6 saisons Carlton Cruse et Damen Lindelof nous auront bien baladé sur leur île, dans le
temps, dans la parano et les mystères condamnées à ne jamais être résolu. Car ce qui fascine
dans Lost c’est que chaque scène est tournée comme si elle avait un sens profond qui
trouverait sa justification dans un final qui nous scotcherait sur place par son évidence et ses
révélations… ce qui ne viendra bien sûr jamais. Et si le spectateur est happé par cette histoire
incroyable, c’est aussi tout en sachant que toutes les questions n’auront pas de réponses, et
que même en espérant le contraire la fin risque de décevoir… Mais même si la dernière saison
est bien pourrie et que le final nous laisse avec un sentiment de “tout ça pour ça ?!”, il faut
avouer que Lost c’était quand même vachement bien.

14. 24

Fox, 2001 – 2010, 8 saisons, 192 épisodes x 42 minutes

Suspense insoutenable, action non stop, attentats


terroristes contres les USA, complots politiques, rebondissements improbables à outrance,
personnages interchangeables d’une saison à l’autre… La recette de 24 était toujours la même
et frôlait régulièrement l’incohérence et le ridicule, mais putain ce que c’était bon.
Passé le concept du temps réel, la série tenait intégralement sur l’increvable Jack Bauer,
véritable cauchemar des terroristes du monde entier. Car la menace avait beau frapper une fois
par an, il était toujours prêt le Jack… Toujours prêt à bosser 24 heures d’affilées, sans
manger, dormir, fumer une clope ou même aller pisser, tout ça pour aller traquer les terroristes
un téléphone à la main et un flingue dans l’autre. Véritable prédateur au coeur tendre, il
prenait ses ordres directement du Président et n’hésitait jamais à à envoyer bouler la terre
entière ou se mettre dans l’illégalité pour suivre son instinct. Il n’était pas du genre non plus à
se refuser une torture express sur un arabe (ou un russe, au choix) pour obtenir une
information capitale…
La série s’est arrêtée plus ou moins en beauté avec sa sa huitième saison, il était temps dirons
nous, car le show tournait sérieusement en rond depuis longtemps. Série culte et véritable
phénomène culturel, 24 Heures Chrono et Jack Bauer resteront pendant longtemps dans
l’imaginaire des téléspectateurs.
Si vous n’avez jamais regardé la série, inutile de la commencer dès le début, ça n’a pas du très
bien vieillir et les saisons sont quasiment indépendantes. N’hésitez pas à débuter par le
téléfilm 24 Redemption et enchaîner avec 24 saison 7 et 24 saison 8.

15. Treme

HBO, depuis 2010, saison 2 en 2011, 10 épisodes x 55 minutes par saison

Créateur de The Wire et Generation Kill, David


Simon revient sur HBO avec Treme, série fleuve nous proposant de suivre les trajectoires
croisées d’une multitude de personnages trois mois après le passage de Katerina sur la
Nouvelle-Orléans.
La série est très réaliste et se déroule en continue, sans interruption, comme un passionant
film de 10 heures de long. Entre le roman, le documentaire et le cinéma, et avec de
nombreuses scènes de live (concerts dans la rue, fanfares, blues, jazz…) Treme est
certainement une des meilleurs séries que vous verrez dans les prochaines années. Voir la
critique de Treme.

16. True Blood

HBO, depuis 2007, 3 saisons disponibles, 36 épisodes x 55 minutes (saison 4 en été 2011)

Dans un futur proche, une boisson à base de sang


synthétique débarque sur le marché et permet aux vampires de révéler leur existence et de
tenter de s’intégrer dans la société…
Pour parler de tolérance, de l’amour de l’autre et de ses différences, Alan Ball organise une
grande partouze à laquelle sont conviés vampires centenaires, loups garous, demi dieux, fées,
shape shifters (humains se transformant en animaux), extrémistes religieux et bien sûr un tas
de red neck, la série se passant dans le trou du cul de la Louisianne.
Passé un début un peu bancal, True Blood devient très vite addictive et est un plaisir constant
pour le spectateur.
Loin des branleurs de Twillight, la série dépasse sa superficialité de façade (les vampires etc.)
tout en ayant le bon goût de ne jamais se prendre au sérieux. Pour le plaisir pop et pour
appuyer son discours sur l’ouverture et la mixité, True Blood s’amuse d’une manière
cohérente et réussie à mélanger les genres : drame, comédie romantique, gore, fantastique,
thriller, soap opéra, série z, film de zombies, buddy movie ou encore parodie de films
d’action… Vous allez vous régaler.
Voir les critique de True Blood saison 1, True Blood saison 2 ou la présentation des
Minisodes A drop of True Blood.

17. Rome

HBO, 2005 – 2007, 2 saisons, 22 épisodes x 55 minutes

Grand spectacle façon peplum, Rome plonge le


spectateur un an avant un certain J.C, à l’époque de la conquête de la Gaulle par Jules Cesar,
puis sa prise de pouvoir sur la ville et la transition de Rome entre une république et un
empire… La série, co-produite par HBO et la BBC, assure autant par son ébouriffante
reconstitution historique (décors, costumes, mode de vie) que par la richesse et la complexité
de ses personnages et de leurs rapports. La bonne idée des scénaristes est de nous faire vivre
la grande Histoire par la petite, avec les péripéties des deux légionnaires Titus Pullo le bourrin
et Lucius Vorenus le nerveux, toujours là au bon moment et par qui l’histoire arrive…
Passionnante, Rome aurait du durer 5 saisons mais fut annulée pour des raisons de coûts, un
film serait en préparation.

18. Entourage

HBO, 2004 – 2011, 7 saisons disponibles, 88 épisodes x 25 minutes (saison 8 finale en été
2011)

On peut dire que pendant des années les aventures de


la star montante Vincent Chase et de sa bande de potes en roue libre nous auront bien fait
marrer. Car si ils restent toujours simples et bon esprit, les boys retournent le rêve
hollywoodien : squats dans des villas toujours plus énormes, voitures et fringues de luxe,
soirées démentielles, filles magnifiques… le tout sous le soleil californien, plutôt fun donc.
Mais plus que l’histoire d’une belle bande de branleurs, Entourage nous entraîne en
spectateur privilégié dans les coulisses de l’usines à rêves, le tout rendu crédible par une
avalanche de guest stars. Outre le rôle prépondérant des agents, le pouvoir des producteurs et
la puissance des studios, nous pouvons y voir la manière dont sont négociés les films et la
participation des acteurs. On pourra toujours dire que les personnages évoluent peu (ou mal),
que la série se répète ou qu’elle perd en intérêt sur la fin, mais Entourage reste toujours
légère, sympatoche à regarder et surtout drôle, grâce à l’hystérique Ari Gold. Agent de star
carnassier au sourire ultrabright, toujours en costard et un téléphone à la main est campé par le
gigantesque Jeremy Piven filmé comme une star de films d’action, et qui par sa prestance et
le flow continue de saloperies qu’il balance, bouffe chaque scène dans laquelle il apparaît.
Cultissime.
Si vous ne connaissez pas la série, faites un tour sur la présentation d’Entourage.

19. Eastbound & Down

HBO, depuis 2009, 2 saisons disponibles, 13 épisodes x 30 minutes (saison 3 fin 2011)

Kenny Powers est un joueur de baseball populaire à


l’égo surdimensionné. En plus d’être égocentrique, narcissique, raciste, homophobe et
alcoolique, c’est surtout un énorme beauf… Quand sa carrière se plante, il n’à plus qu’une
solution : rentrer dans son petit bled paumé et devenir prof de sport, tout en essayant de
revenir dans la compétition. En effet Kenny se sent supérieur au commun des mortels et il
reste persuadé qu’un destin fabuleux l’attend. Un personnage hors norme, des situations et des
dialogues hallucinants. A la fois hilarante et touchante, Eastbound & Down est une vraie
petite perle de finesse entourée d’une énorme couche de gras. A ne surtout pas manquer. Voir
la critique de Eastbound & Down – Kenny Powers.

20. Rubicon
AMC, depuis 2010, 1 saison disponible, 13 épisodes x 55 minutes

Nouveau bijou de la chaîne AMC (Mad Men, Breaking


Bad), Rubicon risque de ne pas passionner tout le monde, à cause d’un rythme assez lent et
d’une histoire pouvant sembler complexe au premier abord. Nous y suivons Will Travers
(James Badge Dale, déja excellent dans The Pacific), brillant analyste du renseignement qui
met les pieds dans ce qui ressemble à une société secrète et une conspiration internationale. Se
sachant surveillé et ne pouvant faire confiance à personne, la parano monte très vite mais il se
lance dans une quête obsessionnelle pour reconstituer une à une les pièces d’un immense
puzzle.
Les amateurs de thrillers conspirationnistes et de complots vont être ravis, Rubicon se crée
une véritable mythologie et une ambiance paranoïaque très lourde, tout en conservant une
bonne dose de mystère. Avec son esthétique rétro très 70’s (l’intrigue se déroule de nos jours)
et sa belle galerie de personnages, et autant d’acteurs excellents, la première saison de
Rubicon est un plaisir presque contemplatif. A voir désormais ce que donne la série sur la
durée, mais vivement la suite.

21. How to make it in America

HBO, depuis 2010, 8 épisodes x 25 minutes par saison, saison 2 courant 2011

Dans How to make it in America deux jeunes New-


Yorkais à la cool se disent qu’il serait temps de faire quelque chose de leur vie, et décident
alors de monter leur propre marque de jeans, ce qui ne sera bien sûr pas de tout repos. La série
annonce la couleur dès le début : l’ambiance sera ultra cool ou ne sera pas. Les héros et les
acteurs sont des plus sympathiques et nous font traverser les lieux branchés de la grosse
pomme, la bande son est ultra efficace, et la série dresse avec réalisme les tourments de jeunes
adultes urbains à la croisée des chemins, toujours partant pour une grosse soirée mais
cherchant la bonne direction à donner à leur vie. Voir la critique de How to make it in
America.

22. How I Met Your Mother


CBS, depuis 2005, 6 saisons de 22 épisodes de 22 minutes.

Souvent décrit comme le Friends des années 2000, la


sitcom How I met Your Mother ne manque en effet pas de ressemblances avec son aînée
(des jeunes New-Yorkais qui cherchent l’amour, vivent en coloc et se donnent rendez vous au
pub du coin). Ainsi Ted est obsédé par la recherche de l’âme soeur, la belle Robin par sa
carrière, leurs potes Marshall et Lilly sont en mode couple guimauve… Les personnages sont
un brin caricaturaux, parfois lourds mais tout de même sympathiques. Comme dans Entourage
avec le furieux Ari Gold, le miracle arrive par un personnage secondaire, le “legen… wait for
it, wait for it… DARY” Barney Stinson, sorte de winner en costard et gros crevard à
l’invention sans limites lorsqu’il s’agit de chopper tout ce qui passe. Avec son dynamisme et
ses mimiques, l’énorme Neil Patrik Harris emporte tout sur son passage et nous fait bien
marrer avec son “bro code” et ses expressions devenues cultes. How I Met Your Mother est
une série drôle qui saisit bien l’air du temps, mais elle a trop tendance à tourner en rond, et
souffre de ses leçons de morale souvent trop gentillettes et conservatrices. Si vous aimez le
genre, jetez un oeil sur Community.

23. Weeds

Showtime, depuis 2005, 6 saisons disponibles, 73 épisodes x 25 minutes (saison 7 en été


2011)

Hilarante et un poil politiquement incorrect à ses


débuts pendant les années Bush, après plus de 6 années on se on se demande pourquoi on
regarde encore les aventures de la MILF dealeuse Nancy Botwin… Par habitude
certainement, peut-être aussi par un léger attachement à des personnages un brin barrés et
loufoques; le jeu planant de Mary-Louise Parker n’y est pas pour rien non plus, c’est toujours
un plaisir de la voir surfer sur les emmerdes et fuir les responsabilités. On regarde aussi
Weeds parce que finalement ça nous fait toujours marrer un peu, il y a des hauts et des très
bas, et à défaut de nous surprendre la série arrive tout de même à nous relancer quand on est à
deux doigts de décrocher.

24. Dexter
Showtime, depuis 2007, 5 saisons disponibles, 60 épisodes x 50 minutes

Expert à Miami le jour et Serial Killer la nuit, Dexter


Morgan n’est pas vraiment un personnage ordinaire, la série non plus. Les deux premières
saisons sont passionnantes et vraiment tendues, ce bon vieux Dex luttant pour ne pas sombrer
dans la folie et surtout pour ne pas ce faire gauler par ses collègues. D’ailleurs il à du bol que
ces derniers soient des branques, si on lui mettait Vic MacKey sur le dos et il fera moins le
malin. Bref, pour calmer le jeu et rendre la série plus fréquentable les scénaristes ont
développé des personnages secondaires pas franchement passionnants et enfermé Dex en
banlieue avec une Desperate Housewife (l’actrice s’est d’ailleurs ensuite barrée faire de la
figuration à Wisteria Lane). Le quota de glauquerie étant apporté par d’autres serial killers
que Dexter arrête au dernier épisode. Les saisons 3 et 4 sont longuettes et poussives, et la série
semble vidée de sa substance subversive au profit d’un discours conservateur forcément plus
fédérateur. Au fond la seule chose que l’on attend encore de Dexter, c’est le moment où il va
se faire chopper, en attendant ça devient de plus en plus lourd…
Voir les critiques de Dexter saison 3 et Dexter saison 4 ou encore la biographie de Julie Benz.

25. Californication

Showtime, Depuis 2007, 3 saisons disponibles, 36 épisodes x 25 minutes (saison 4 en janvier


2011)

Avec Californication, David Duchovny fait son


grand come back et nous régale en Hank Moody, écrivain charismatique un brin rock n’ roll
au chomage technique. Pour compenser le fait que la femme de sa vie soit partie avec un
autre, tel un dandy décadent il mène une vie dissolue entre grosses bitures, drogues diverse et
variées et tranches de sexe frénétique avec des tonnes de jolies inconnues.
Agréable à regarder, Californication offre de bons moments de comédie, de romance et de
drames. Mais à force de vouloir assurer son titre de série trashounette, elle tombe également
un peu trop souvent dans la facilité et la lourdeur de la provoc toc.

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