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Les types de héros

Le roman s’est imposé comme le genre le mieux pour dépeindre la complexité du monde et de
l’individu. Le personnage va être l’un des piliers du dispositif romanesque, il va incarner les valeurs,
les convictions et les interrogations morales liées à l’époque. Au 19e siècle l’imaginaire romantique
privilégie les personnages avec une intériorité complexe et exalté. Le héros cherche sa place au sein
d’une société qui ne le satisfait pas.

Personnage romantique : exalté, tourmenté, il souffre d’un décalage entre aspirations et réalités.
L’instabilité politique n’aide pas cette génération à se former dans un repère, dans un monde post-
napoléonien qui est décevant. On introduit des personnages marginaux, par exemple personnage
tourmentés dans les romans introspectifs. On garde une grande place à l’exploration des émois par
exemple Chateaubriand avec René exprime le réalisme de toute une époque .
On retrouve cela chez Adolphe le héros du roman de Benjamin constant en 1816 il se jette dans une
passion controversée.

Un personnage animé par un idéal de justice

Le personnage romanesque de Victor Hugo aborde dans Les Misérables en marginaux, en être
difformes. Le personnage se dresse un discours à la recherche des Lords, contre les grands qui
écrasent les petits et il annonce la révolte qui gronde.

Le romancier élève les misérables au-dessus du commun par leur grandeur d’âme vertueuse ou en
les érigeant en victimes sublimes opprimés par les sociétés cruelles.

Personnages en quête d’héroïsme

L’ère napoléonienne galvanise la jeunesse par exemple la Chartreuse de Parme ; Fabrice del dongo
rêve d’une carrière militaire.
Les personnages de Stendhal sont en quêtes, souvent mal adaptées à un monde décevant, en quête
d’un bonheur véritable. Ils font la transition entre le romantisme et le réalisme, leur soif d’héroïsme
se heurte soit à la réalité soit au regard ironique du narrateur

L’individu miroir de la société

Dans les années 1830 le naturalisme et le réalisme orientent la littérature vers une plus grande
fidélité du réel. Ils refusent toute idéalisation du monde
Par exemple Zola cherche à sonder la nature humaine avec une approche scientifique

Des personnages ambitieux

Le mouvement réaliste veut dresser l’inventaire des vices et vertus dans la société en peignant les
caractères.

Balzac multiplie les personnages qui cherchent à se trouver une place à la hauteur de leurs rêves
dans un monde médiocre et matérialiste
Par exemple Eugénie grudé ; il montre la puissance de l’or qui épuisent les songes et dressent les
hommes les uns contre les autres
Dans les illusions perdues Lucien de rubempré montait à Paris dans l’espoir de faire de grandes
choses mais se laisse tenter par le vice de l’argent.

Et dans le père goriot le jeune rastignac fait des débuts prometteurs dans la capitale, il est ambitieux
et représente le personnage romanesque et ariviste.

Dans bel-ami de Maupassant le personnage est sans scrupules et il fit une carrière brillante grâce à
l’appui des femmes.

Des personnages médiocres la naissance de l’anti héros

L’écrivain réaliste montre les déboires de l’individu le monde est décevant. Par exemple Flaubert
dans l’éducation sentimentale nous décrit Frédéric Moreau comme un être de passion il le
représente la figure de l’antihéros qui se voit à la fois artiste, politicien, historien, mais finit par
dresser un bilan d’une existence ratée.
Dans Madame de Bovary, cette dernière rêve plus de sa vie qu’elle ne la vie. Elle habite le monde des
illusions et se suicide à la fin.

Des personnages entre réalité et fiction

Le poids de l’hérédité et des déterminismes sociaux

Les écrivains naturalistes veulent renforcer l’ancrage du personnage dans la société qui est difficile à
dominer et dans un milieu déterminé.

Par exemple les rougon-macquart de Zola. Le naturalisme prolonge le réalisme. Zola est influencé par
les théories scientifiques de l’époque. Il observe et il expérimente, il se concentre sur la tranches de
vie
Les personnages de Zola sont conçus pour comprendre le fonctionnement de la société il démontre
l’influence de l’hérédité de l’environnement sur l’individu d’une façon minutieuse. Il suit une famille
sur des générations, ce sont les Rougon-Macquart et ses personnages fictifs sont pris de tous les
milieux sociaux et il s’intéresse surtout aux plus de humbles.

Par exemple dans l’assommoir, le roman du peuple il va analyser la transition héréditaire d’une
fêlure à partir d’un aïeul ravagé par l’alcoolisme. Les personnages impuissants tentent de porter le
fardeau du déterminisme.

Dans la bête humaine Jack Lentier tente de renfermer ses pulsions de meurtre que déclenche en lui
le désir sexuel.

Dans Germinal Etienne Lentier tente de lutter contre une oppression en se révoltant contre
l’oppression sociale.

Les personnages sont soumis à la déchéance, le naturalisme tente de donner au lecteur une vision de
l’existence humaine

Les personnages du 20e siècle

Le choc des 2 guerres mondiales, les découvertes scientifiques et la psychanalyse fissurent la foi en
l’Homme. Ils veulent rompre avec les codes traditionnels de l’écriture romanesque. Le personnage
reflète un individu qui perd ses certitudes sur l’homme et sur le monde.
Par exemple dans le voyage au bout de la nuit de Céline bardamu révèle une crise des valeurs et des
consciences. Dans ce livre, c’est l’humanité en générale qui remise en question.

Des personnages en proies à l’absurdité.

Camus révèle une fracture entre l’homme et la société qui semble dénuée de sens. Camus va
chercher à rendre l’insatiable sentiment de l’absurde dans un style froid et distincte proche du
procès-verbal. Sartre disait qu’il avait une écriture blanche.
Dans l’Etranger, le personnage de Meursault est indifférent, il déstabilise le lecteur car il est étranger
à la société où il vit. Il est un homme pauvre, il ne correspond pas à ce que la société attend de lui et
il en meurt.
Dans la nausée de Sartre en 1938, il esquisse à travers Roquet une interrogation sur le sens d’une
existence qui laisse apparaître des angoisses métaphysiques, place à un rôle absurde.

Des personnages déconstruits

Dans les années 50 les écrivains du nouveau roman remettent en cause les codes du roman
traditionnel. Ils cherchent donc à raconter autrement, en déconstruisant les personnages, en le
réduisant à un pronom par exemple. Les personnages deviennent de plus en plus énigmatiques, ils ne
sont plus qu’un flux de pensée. Le récit multiplie les points de vue et les zones d’ombre.
Par exemple dans le procès de Franz Kafka le personnage principal des représenter qu’à travers son
initial k

Un récit un personnage entre réalité et fiction

Récit ni fictif ni réel, qui puisse leur science dans le documentaire et le biographiques. Ce genre de
roman connaît un grand succès, le roman renonce avec le réel. Par exemple Marcel Carrère avec
L’adversaire. Cela est né de la découverte d’un fait divers en 1993 ; l’histoire d’un faux médecin de
l’OMS qui a assassiné sauvagement sa famille avant de tenter de se suicider. Carrère est fasciné par
cette histoire, il investigue, interroge, enquête et se rapproche de l’assassin. Il assiste à son procès et
dans son récit mené à la première personne, il tâche de raconter et de comprendre l’impensable.

À travers le roman de Carrère, il cherche à sonder l’adversaire c’est-à-dire une sorte d’instance à
l’intérieur du Romand et de chacun d’entre nous. L’être humain reste une énigme troublante.

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