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Commentaire de Marbeuf (sonnet)

Questions

1. Le registre dominant dans les 3 textes est le lyrisme : dans l’Olive, le poète
exprime son amour et la beauté de « Madame » : « Amour la flamme autour
du cœur éprise » et « Ces cheveux d’or », puis, dans le sonnet de Marbeuf,
c’est l’amour qui fait souffrir et enfin dans Le serpent qui danse, la splendeur
du corps de la femme : « De ton corps si beau »et les sensations : « De doux
ni d’amer » sont décrites.
2. On peut constater que dans le texte de 1550, c’est l’amour qui est mis en
avant : « Et toutefois j’aime, j’adore et prise » avec quelques descriptions du
corps de la femme, alors que dans le poème de Baudelaire c’est la beauté et
la sensualité qui est décrit : « Et ton corps se penche et s’allonge / Comme un
fin vaisseau », « Tes yeux […] Sont deux bijoux froids où se mêle / L’or avec
le fer. ». Par conséquent, la vision de la femme évolue de plus d’amour et
moins de beauté vers plus de beauté et moins d’amour.

Commentaire composé

En 1628, en pleine époque baroque, le sonnet de monsieur de Marbeuf, sans


doute le plus connu de ses œuvres, aborde le registre de la poésie élégiaque en
associant le thème de l’eau et de l’amour. Comment le poète parvient-il à montrer le
malheur amoureux par des images ? Et aussi, comment la forme de ce poème est-
elle construite par monsieur de Marbeuf ? Il semble intéressant de commencer par
l’analyse des métaphores du malheur amoureux. Il conviendra ensuite de mettre en
évidence l’art de construction de ce sonnet.

La première partie étudie la réflexion métaphorique sur l’amour malheureux.


Elle est la suivante : dans un premier temps nous remarquons que l’histoire racontée
dans les trois premières strophes narre la naissance d’Aphrodite : « La mère de
l’amour eut la mère pour berceau ». En effet, la déesse naquit dans l’écume grâce
aux semences de Cronos dispersées dans la mer. Voilà une première métaphore
entre l’histoire du poète et une histoire mythologique.

Dans un second temps, la comparaison entre « la mer » et « l’amour » nous


explique le danger de s’aventurer dans les deux : « la mer et l’amour ne sont point
sans orage ». Le poète met en garde celui qui ne veut pas souffrir dans la deuxième
strophe en utilisant le subjonctif : « qu’il demeure au rivage » et « Qu’il ne se laisse
pas à l’amour enflammer ». Les thèmes de l’eau et de l’amour sont omniprésents par
la présence des deux champs lexicaux et toujours l’un accompagné de l’autre : « Et
la mer et l’amour » (v. 1), « Car la mer et l’amour » (v.4). Cela montre que ces
éléments sont inséparables dans l’image qu’il nous est apporté.
Dans un troisième temps, c’est le registre élégiaque qui prédomine dans ce
texte parce que les plaintes exprimée par le poète sont au sujet de l’amour: « Ton
amour qui me brûle est si fort douloureux » (v. 13). Au début du poème, il exprime
l’amour et ces souffrances en général et à la dernière strophe il parle de
lui : « j’eusse » (v. 14). Il y a donc un passage du général au particulier ce qui signifie
qu’il tente d’expliquer son malheur à Philis, son amour, par des images en général
puis aborde leur cas.

Le style de l’écriture et le langage poétique qui sont exercés dans ce poème


seront analysés lors de la seconde partie. D’abord, ce poème est un sonnet. Il obéit
à des règles strictes de métriques et de rimes. Chaque vers est composé de douze
mesures ; c’est un alexandrin. Il y a des rimes embrassées, dans les deux premières
strophes, masculines et de rimes féminines. Dans cette poésie, les rimes ont aussi la
particularité d’être beaucoup des rimes riches comme en /urœ/ « amoureux »,
« douloureux » et en /arm/ « larmes » et « armes ». Autant de règles qui sont
respectées avec rigueur.

Ensuite, plusieurs allitérations en /m/ sont présentes dans ce sonnet : « Et la


mer et l’amour ont l’amer pour partage » ». De plus il y a une homophonie parfaite
avec trois mots « l’amer », « la mère » et « la mer » en / la.mɛr/ (« la mère » peut
être enlevé si on considère le <e> final comme non-caduc). Donc ces extraordinaires
jeux de mots sont, soit pour en souligner l’amalgame, soit pour en faire un exercice
de style phonétique.

Au terme de cette étude, nous avons pu observer que l’originalité de ce texte


est double, alliant une forme aux sonorités parfaites et un fond jouant sur les images
en permanence avec les différents éléments. Ce poème semble ne pas rejoindre
l’idée de l’Olive de Joachim Du Bellay puisque dans celui-ci, il y a un mélange de
bonheur et de souffrance dans l’amour alors que celui de Pierre de Marbeuf, il y a
seulement l’amour qui fait souffrir.

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