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REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

ENSENGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITARE

UNIVERSITE CATHOLIQUE DU GRABEN

FACULTE DE DROIT

L1LMD

BP : 29 BUTEMBO
TRAVAIL DIRIGÉ DE LA COMPETENCE DE LA COUR CONSTITUTIONNNELLE

Sujet : analyse et commentaire juridiques des arrêts RP 0001 du 15 nov 2021


et RConst 1816 du 18 nov 2022
Travail réalisé par MUHINDO LWANZO Emery

PROFESSEUR MUHINDO MALONGA Télésphore

Chef des travaux KAVUSA KALEMBA

ANNEE ACADEMIQUE 2022-2023


INTRODUCTION

Dans l’intervalle d’une année,la cour constittutionnelle de la rdc a, deux fois , été saisie
pour connaitre de l’affaire Matata ponyo .La premiere fois pour poursiute pénale de l’ancien premier
ministre matata ponyo et ses coaaccuses ,la deuxieme pour interpretation(exption d’incostitutionalié
évoquée dans l’arrret de la cour de cassation )et a, par la suite , rendu 2 arrets que nous avons à analyser
et à commenter dans ce travail.
Apres une lecture approfondie de deux arrets entre autre celui de RP 0001 du 15/NOV2021 et celui du R
Const 1816 du 18/NOV 2022, nous avons décidé de porter notre etude sur 2 piliers principaux :
L’analyse proprement dite (A) et le commentaire critique

A. ANALYSE

 Analyses de l’arret rp 0001 rendu le 15 novembre 2021

D’entrée de jeux ,la cour constitutionnelle avait décidé en substance qu’elle était
incompétente pour juger un ancien premier ministre, en l’occurrence Monsieur MATATA PONYO
MAPON Augustin, pour des faits infractionnels commis dans l’exercice de ses anciennes fonctions à
la primature, savoir les accusations de détournements dans l’affaire Bukanga Lonzo entre les années
2013 et 2016.
Cet arrêt décide que « la cour constitutionnelle relève que la compétence juridictionnelle étant
d’attribution, le prévenu MATATA PONYO MAPON Augustin, qui a cessé d’être premier ministre en
fonction au moment où les poursuites contre lui sont engagées, doit être poursuivi devant son juge
naturel, de sorte que, autrement, il serait soustrait du juge que la constitution et les lois lui assignent, et
ce en violation de l’article 19 alinéa 1 de la constitution. De ce fait, le prévenu MATATA PONYO
MAPON Augustin ne saurait être poursuivi devant elle sur base de l’article 163 de la constitution ».

En effet , il n’y a pas de juridiction légalement compétente de juger un ancien premier


ministre pour les faits commis dans et pendant l’exercice de ses anciennes fonctions à la primature : ni la
constitution ni les lois n’ont pas spécifiquement visées la question de la manière spécifique car les articles
163 et 164 de la constitution qualifient la cour constitutionnelle du juge pénal du Président de la
République et du Premier Ministre. Ces articles disposent clairement que « article 163 : La Cour
constitutionnelle est la juridiction pénale du Chef de l’Etat et du Premier Ministre dans les cas et
conditions prévus par la Constitution. Article 164 : La Cour constitutionnelle est le juge pénal du
Président de la République et du Premier Ministre pour des infractions politiques de haute trahison,
d’outrage au Parlement, d’atteinte à l’honneur ou à la probité ainsi que pour les délits d’initié et pour
les autres infractions de droit commun commises dans l’exercice ou àl’occasion de l’exercice de leurs
fonctions. Elle est également compétente pour juger leurs co-auteurs et complices. »

l’on peut constater que le constituant insiste sur le fait que la cour constitutionnelle ne puisse juger
que le Président de la République et le Premier Ministre. Un problème se pose : si le Président de la
République ou Premier Ministre est en fonction au moment de poursuites (et surtout si les faits lui reproché
sont rattachables à ses fonctions).
Comme on peut le constater, la cour s’ést contentée de la qualité du prevenu qui est alors sénateur
au moment de la poursuite. Elle a donc posé la jurisprudence utile selon laquelle la compétence
personnelle d’une juridiction est appréciée en tenant compte de la qualité du prévenu au moment des
poursuites et qu’à ce titre, c’est la cour de cassation qui est compétente de juger un sénateur, ancien premier
ministre, pour les faits infractionnels commis dans l’exercice de ses anciennes fonctions à la primature.
D’où son incompetence.

 Analyse de l’arrêt R.Const 1816,du 18 nov 2022


Dans son arrêt RP 09 /CR, la Cour de cassation avait, par un arrêt
avant dire droit, saisi la Cour .constitutionnelle en soulevant une question d’inconstitutionalité .
Ainsi, saisie d’une « exception d’inconstitutionnalité substituée à une exception
d’incompétence », la cour constitutionnelle commence, dans son arrêt R. const 1816, par considérer que
la Cour de cassation avait soulevé d’office l’exception d’inconstitutionnalité : « Dans le cas d’espèce,
constate la Cour, il ressort des pièces du dossier qu’elle a été saisie d’une exception
d’inconstitutionnalité soulevée d’office par la Cour de cassation. Elle est de ce fait compétente pour
examiner l’exception lui soumise. » et voici comment elle procède : « Dans le cas d’espèce, la Cour
constitutionnelle a été saisie par un arrêt avant dire droit de la Cour de cassation évoquant une
question préjudicielle d’inconstitutionnalité, laquelle a sursis à statuer sur le mérite de la cause lui
soumise. Il sied de relever, comme il a été précisé ci-haut, aucune pièce de dossier ne démontre que
cette exception d’inconstitutionnalité de la Cour a été soulevée contre l’un des actes de la compétence
de la Cour, ni par les parties au procès, ni par la Cour de cassation. Dès lors la Cour déclarera l’exception
irrecevable» (Feuillet 7).Loin de là,ayant ainsi décidé, la cours poursuit par un autre argumentaire comme
suit : « Cependant, … la question posée à la Cour étant de nature à faire bénéficier à une personne ses
droits constitutionnellement garantis, en l’occurrence le droit à un juge compétent et celui tendant à ce
que sa cause soit entendue dans le délai raisonnable par un juge, nécessite clarification car, en l’espèce,
la situation confuse dans laquelle se trouve le prévenu MATATA PONYO MAPON Augustin est en
contradiction avec ses droits sus mentionnés, consacrés à l’article 19 alinéas 1er et 2 de la constitution.
»(Feuillet 5, 1er paragraphe).Bref,elle finit par se déclarer compétente.

B. CRITIQUE
 Critique de l'arrêt RP ooo1 du 15 nov 2021

En réactions, nous pouvons contredire cet arrêt ,de prime abord , en invoquant le principe de
cristallisation des faits infactionnelles car dit-on les faits infactionnelles se cristallisent dans le temps et
dans l'espace.c'est à dire les faits infactionnelles se ressemblent dans le temps et dans l'espace ,en guise
d'illustration :
« si Un enfant de 17 ans a commis un manquement qualifié de meurtre en 2021 et
deux ans plus tard lorsqu’on découvre les preuves, le concerné a déjà 19 ans ;
quelle juridiction sera compétente pour connaitre de ces faits : est-ce le juge
pour enfant qui devrait être compétent en raison de son âge au moment de la
commission des faits ou le TGI (juge des personnes majeures) en raison du fait
qu’au moment des poursuites, le concerné est déjà majeur d’âge et du meurtre ,une infraction punissable
de plus 5 ans relevant du TGI? La réponse est simple en vertu de ce principe sus évoqué càd c'est le
tribunal pour enfants qui sera compétent.D'où c'est la cour constitutionnelle qui est la seule juridiction
compétente pour connaitre des faits infactionnels commis par le premier ministre à l'occasion ou pendant
l'exercice de ses fonctions. »
Ensuite ,nous pensons que sans pour autant qualifier cet arrêt susceptible de déni de
justice,nous pensons que le juges constitutionnels en rendant cet arrêt ont décliné leurs compétences
propres .
Enfin,nous pouvons affirmer lesdits juges ,non seulement avaient laissé impuni le prévenu innocent
Matata ponyo ,mais aussi leur arrêt était un véritable scandale judiciaire et une jurisprudence non
persuasive.Et certainement,plus loin , dans l'objectif de corriger ce scandale ,ils ont saisi cette opportunité
par sa saisine par la cour de cassation ,a décider par un revirement jurisprudentiel où l'on vient encore
assister à monstre judiciaire.

 Critique de l'arrêt RConst 1816 du 18 nov 2022.


Quand on jette un regard juridique sur cet arrêt ,on est frappé par une foudre juridique extrêmement
extraordinaire.
Puisque en examinnat les circonstances de ces procédures consacrées à cette affaire, on se rend compte que
l’onde de choc va bien au-delà de cette décision qui a surpris et dissimule un véritable chamboulement du
système juridique et judiciaire classique en faisant naître ex nihilo des règles inconnues, au point où des
enseignants du droit ne savent plus à quel saint se vouer, sans parler des pauvres étudiants totalement
perdus autant par la décision rendue par la Cour constitutionnelle sous le RP 0001 par laquelle elle se
déclarait « incompétente » à juger un ancien Premier ministre pour des actes accomplis dans l’exercice de
ses fonctions ou à l’occasion de l’exercice de ses fonctions autant les dernières décisions rendues dans le
but avoué de corriger l’arrêt RP 0001 surprennent par les positions et les interprétations des juges.

En effet ,:primo, la saisine de la cour constitutionnelle par la Cour de cassation devrait étonner
dans la mesure où elle prend cette décision en transformant une exception d’incompétence sur la personne
en exception d’inconstitutionnalité. Cette transformation s’est réalisée parce que, selon la Cour de
cassation, la dérogation d’incompétence soulevée par la partie Matata Ponyo était « en réalité » une
exception d’inconstitutionnalité implicite. Or, l’exception d’incompétence ne peut être confondue avec
l’exception d’inconstitutionnalité puisque, si la première tend à dire à une instance qu’elle ne peut pas
exercer sa juridiction à l’égard d’une personne ou d’une matière,l’exception d’inconstitutionnalité pour sa
part veut dire que la partie qui l’oppose estime qu’une disposition que le juge applique ou s’apprête à
appliquer ou est appelé à appliquer dans un litige est contraire à une disposition de la constitution et qu’elle
ne peut être appliquée.

Secundo,La courconstitutionnelle ,qui ayant rejeté la demande pour la quelle elle était
saisie,au lieu de cloturer par là,elle va ultra petita pour rattraper l'arrêt RP oo1. le juge constitutionnel
arrive à résoudre des questions dont visiblement il n’était pas saisi .En effet, après le règlement de la
question posée par chacune de ces deux exceptions inventées, le juge constitutionnel introduit la suite
par un « Cependant… » très lourd des conséquences et commence une dangereuse divagation faite de
lourds développements répétitifs que justifie une seule et unique motivation, le recours à la notion de
droits humains.
Tertio, ce qui était une procédure d’exceptions préliminaires se mue en un procès des droits
de l’homme.Rejetant la demande en interprétation, la Cour se livre aussitôt à donner l’interprétation
demandée par la Cour de cassation et se dit « fondée de donner le sens d’une disposition de la
constitution par l’interprétation qu’elle en fait », sans doute parce que selon la Cour « …la question posée
à la Cour étant de nature à faire bénéficier à une personne ses droits constitutionnellement garantis, en
l’occurrence le droit à un juge compétent…

Quartuo,La Cour affirme sans raison qu’elle est créatrice du droit – sa jurisprudence contra
legem
En effet, l’article 153 alinéa 4 de ,notre constitution énumère les sources du droit que doivent appliquer nos
cours et tribunaux invités à trancher des litiges ou à régler des situations arrête, à cet effet, que « Les cours
et tribunaux, civils et militaires, appliquent les traités internationaux dûment ratifiés, les lois, les actes
réglementaires pour autant qu'ils soient conformes aux lois ainsi que la coutume pour autant que celle-ci ne
soit pas contraire à l'ordre public ou aux bonnes mœurs. » ; elle ne cite pas la « jurisprudence », encore
moins l’intime conviction. De cette disposition, il ne peut être tiré qu’une seule logique, le juge ne peut, au
mépris de ces normes explicites claires, commencer à chercher à formuler, ou imaginer, ou puiser dans son
tempérament et ses penchants, ou encore dans quelque influence, des théories devant justifier ses décisions
et le guider dans sa mission de dire le droit.
En tout état de cause, quel que soit le degré de « création » que l’on reconnaisse à la jurisprudence, il est
abusif d’imposer des jurisprudences contra legem, contraires aux normes constitutionnelles et législatives
explicites, régissant de façon claire et incontestable telle matière.
Quinto,Dans le cas d’espèce, l’arrêt rendu par la Cour Constitutionnelle sous RP 0001, est
revêtu de l’autorité de la chose jugée, dans la mesure où ce que le juge constitutionnel y a dit doit être
considéré par tous comme vrai et qu’il ne plus y revenir pour statuer à nouveau. Autrement dit, la Cour
Constitutionnelle a vidé sa saisine et ne peut plus revenir sur le même dossier pour prendre une autre
position.

Sexto L’irrévocabilité d’une décision judiciaire


Les arrêts de la Cour Constitutionnelle sont irrévocables au sens de l’article 168 de la Constitution qui
proclame ce qui suit : « Les arrêts de la Cour Constitutionnelle ne sont susceptibles d’aucun recours et sont
immédiatement exécutoires. Ils sont obligatoires et s’imposent aux pouvoirs publics, à toutes les autorités
administratives et juridictionnelles, civiles et militaires ainsi qu’aux particuliers ».

CONCLUSION
Sans prétentions aucunes d'avoir été exhaustif et sans présomptions d'avoir été le plus possiblement
compréhensif, puisque le raisonnement en droit étant toujours difficile surtout pour nous néophyte et
juriste novice, nous pouvons cloturer en disant que :
L'arrêt RP 0001 dans lequel le juge considère la qualité du prévenu au moment De la commission des faits
infactionnelles pour justifier son declinatoire de compétence ne soulève pas d'arguments persuasifs
l’arret RConst 1618 du 18 nov 2022 est un véritable scandale juridique et judiciaire car relevant :
-de la contradiction du principe de l’autorité de la chose jugée (res judicata pro veritate habetur)
-de la qualité de la cour de la cassation pour saisir la cour constitutionnelle en interpretation
-de la violation de l’irrévocabilité et le caractere executoire des arrets de la cour constitutionnelle
- de la violation du principe non bis in idem
- d’un revirement de jurisprudence retroactive.
-la contradiction dans le recours à l’art.19 pour la justifier la declination de la compétence de la cour
constittutionnelle dans le premeier arret et le meme article pour justifier sa competence dans le deuxieme
arret
-La violation du principe de motivation ou le juge est allé ultra petita au lieu de rester in petita

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