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CORRECTION

(en groupe)

"Le livre de l’Hospitalité"

1. Lisez l’exergue : commenter le parallélisme entre mots/bouche et le double emploi du verbe


« changer ».
Les termes « mot », « bouche/langue » sont respectivement en début et à la fin de phrases/texte –
idées de communication et de PAROLE.
Le verbe « changer » est en rapport avec l’acceptation ou non de l’Autre, du problème de
communication qui existe entre les deux et du besoin d’altérité.
2. Quel est donc le(s) thème(s) de ce texte ?
L’hospitalité, la communication, la langue, l’altérité, l’étranger, le livre – symbole de la parole écrite.
3. Soulignez les trois mots les plus répétés. Quel lien faites-vous entre ces mots ?
Langue ; pays et terre.
Langue – le moyen de communication, l’instrument, c’est ce qui rapproche A et B.
Pays – nation, espace géographiquement défini, existence de frontières.
Terre – espace physique, sans frontières, la culture/la langue, le lien affectif qui unit les hommes qui
ont été construits avec elles.
4. Relisez les 5 premières répliques. Que demande A à B et que répond B ?
A demande à B ce qu’il vient faire chez-lui, « dans mon pays ». B lui répond qu’il est dans ce pays
car celui-ci est « le plus cher » : il y a un lien affectif. Il a élu ce pays par amour.
5. La réponse de B satisfait-elle A ?
Non, il lui reproche d’être un étranger et il souligne qu’il le sera TOUJOURS !!!
6. Comment A considère-t-il l’Autre (B) ?
C’est un intrus.
7. Comment jugez-vous l’attitude de A ?
A est xénophobe. Il lui ferme sa porte et il n’y a pas d’hospitalité possible, contrairement au titre.
8. Relire les répliques 6 à 11. Quels liens établissent A et B entre « pays », « langue » et « terre » ?
Pour A, qu’est-ce qui n’appartient pas à B ?
Pour A, pays-langue-terre sont indissociables ; les trois sont refusées à l’étranger.
Pour B, langue et terre sont indissociables. Pour lui, le pays est son pays adoptif. Pour lui, il n’y a pas
de frontières réelles.
9. Que représente le « livre » pour l’étranger (réplique 12) ?
L’étranger admet qu’il n’y a pas de terre, pas de pays, pas de langue où il se sent reconnu, protégé.
Il y a une deuxième manière de comprendre l’existence / ce mot « livre », qui a été utilisé pour exprimer sa
révolte, par les mots qu’il a écrit dans ce « livre ».
10. Répliques 13 à 15.
Que revendique A ? Que refuse-t-il à l’étranger ? Comment comprenez-vous son attitude ?
A revendique l’héritage de la langue (« je suis né avec ») et se présente comme le possesseur exclusif
de cette langue, refusant à B le fait de l’avoir apprise et adoptée.
Pour A, il n’y a pas de partage possible, c’est sa langue – maternelle, sa terre, son pays. Il n’y a donc
pas, une nouvelle fois, d’hospitalité possible.
11. L’écrivain franco-roumain Cioran écrit : « On n’habite pas un pays, on habite une langue. » Que vous
inspire cette parole ?
Pour nous (Larissa et José), cette parole peut signifier que la langue rapproche les gens et quelque
fois elle est la seule chose que deux personnes ont en commun.
12. Réplique 23 : « Moi, j’ai hérité d’elle. » Qu’est-ce qui oppose A et B par rapport à la langue ?
Pour A, la langue naît avec nous, c’est un héritage, et la langue nous donnent le droit d’aimer et de
nous connaître, de mieux nous comprendre. Pour B, l’exercice et la pratique d’une langue ne nous
donnent pas le droit sur elle, mais nous pouvons utiliser la langue parce qu’elle est libre d’attaches,
parce qu’on peut se l’approprier bien plus que la terre.
13. Soulignez le groupe « Doux leurre ». Prononcez-le à voix haute. Que constatez-vous ? Par le jeu
phonie/graphie, qu’est-ce que B rappelle à A ?
L’expression « Doux leurre » ressemble à « douleur ». Par le jeu phonie/graphie B rappelle à A que
la langue est parfois une tromperie, une illusion et que le fait de la dominer est parfois aussi une
douleur, en plus des affiliations affectives.
14. Répliques 17-18. Quel droit sur la langue défend l’étranger ? De nouveau, quelle est la position de
A?
A affirme qu´aucun étranger ne peut s´approprier d´ une langue ou d´une culture qui n´est pas sa
langue maternelle. Une langue peut être apprise mais un étranger ne peut jamais la dominer comme
un natif à cause de sa norme linguistique.
B soutient qu’il est possible d´y avoir des liens entre un étranger et le pays dans lequel il se trouve,
voire d´éprouver une affection particulière pour celui- ci, comme un natif.
15. Réplique 24. Que revendique ici l’étranger ? Commentez les mots « reconnaissance » et « fidélité » ?
- L’étranger explique que la langue lui a été montrée/inculquée par ses parents, qui sont également
étrangers. L’utilisation du mot « révélée » est un mot fort car il peut renvoyer à la révélation divine
et il s’inscrit dans une histoire de générations ;
- Les mots « reconnaissance » et « fidélité » renforcent l’idée que parfois l’étranger défend et
apprécie plus le pays, la langue et la culture d’adoption que le natif. Il y a un sentiment de
gratitude.
16. Réplique 25. À quel « jeu » joue A ? À quelle conclusion veut-elle amener B ? La maison et la
langue sont-elles sur le même plan ?
On ne peut pas mettre, évidemment la maison et la langue sur le même plan, à moins que, comme
A, il se considère le possesseur de la langue, avec un titre de propriété, garantissant que ce bien
est inaliénable pour celui qui l’a acquis et que personne ne peut se l’approprier.
A veut amener B à partager son opinion et son jeu est à la fois subtil et cynique.
17. Réplique 26. Partagez-vous cette opinion ? Justifiez.
Nous pensons qu´avec la réplique 26, le sujet B demande à A de réfléchir à ses actions. Si le sujet
A continue à traiter les étrangers de manière irrespectueuse et à les isoler, il finira aussi par être
isolé, se sentir esseulé. Pour lui la langue est hospitalière donc accueillante.
18. En offrant son livre, de quoi l’étranger fait-il prendre conscience à A, le natif ? Qui a le dernier mot
et quel message est transmis ?
En offrant son livre, l’étranger donne le seul bien qu’il possède. A possède tout et ne donne rien. Il
ferme sa porte et exclut l’étranger, tandis que B répond, à cette inhospitalité (celle de A), par ce don,
celui du partage. Il y a donc un inversement de situation. Et c’est lui qui a le dernier mot : la langue
appartient à ceux qui l’aiment, l’écrivent, la parlent, interrogent et chantent le monde à travers
elle.

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