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Domaine : SEG

Etablissement : FASEG
Parcours : Licence fondamentale en Economie et en
Gestion
_________________________________________________________________

Code et Intitulé de l’UE : ECO 102C : PRINCIPES DE BASE DE LA


MACROECONOMIE
Crédits : 5
Public cible : cette UE s’adresse principalement aux étudiants en premier semestre d’économie
ou de Gestion. Elle s’adresse aussi à toute personne désireuse d’acquérir des notions de base en
macroéconomie.
Semestre : 1
Prérequis : Il n’y a pas de prérequis particulier pour ce cours. Cependant des notions de base en
mathématique (dérivée, différenciation) seraient un atout.
Enseignants responsables de l’UE :
Prof. Akilou Amadou, Maître de conférences Agrégé en Economie.
Email : amadou@univ-lome.tg
Dr Djahini-Afawoubo Dossè Mawussi, Assistant en économie
Email : dossedjahini@gmail.com / ddjahini-afawoubo@univ-lome.tg
Disponibilité pour échanger avec les étudiants par RESCOUL: Lundi de 7h à 10h ; Jeudi de 7h
à 10h
2. DESCRIPTION DE L’UNITE D’ENSEIGNEMENT
2.1 OBJECTIFS DE L’UNTE D’ENSEIGNEMENT
Objectif général : cette UE vise à familiariser les étudiants avec les principes de base de la
macroéconomie.
Objectifs spécifiques : à la fin de l’UE, les étudiants seront capables de :
 d’expliquer l’objet de la macroéconomie et d’expliquer quelques concepts de base en
macroéconomie.
 Formaliser une économique et identifier les grands courants de l’analyse
macroéconomique
 Représenter (schématiser) l’économie nationale et analyser les interdépendances entre
les nations
 Déterminer le revenu d’équilibre macroéconomique dans le cadre du modèle keynésien
simple
 Analyser les effets des politiques économiques sur le niveau du PIB

1
2.2 CONTENU DE L’UNITE D’ENSEIGNEMENT
Bref descriptif de l’UE :

Ce cours initie les apprenants aux principes de base de l’analyse macroéconomique. Il


permet aux apprenants de développer leurs capacités à comprendre et analyser l’actualité
économique.

Plan du contenu d’enseignement


Séance n° Rappel des objectifs Titres des parties/ chapitres / sous-chapitres
spécifiques
1 A la fin de cette séance, les Chapitre 1 : La macroéconomie : une
étudiants doivent être
introduction
capables :
 d’expliquer l’objet de 1.1 L’objet de la macroéconomie
la macroéconomie
1.1.1 Ce que les macroéconomistes
 et d’expliquer
quelques concepts de étudient
base en
1.1.2. Les enjeux de la théorie
macroéconomie.
macroéconomique

2 A la fin de cette séance, les 1.2. La formalisation de l’analyse


étudiants doivent être
macroéconomique
capables de formaliser
l’analyse économique 1.2.1. Modèle
1.2.2 Les variables
1.2.3. Les relations macroéconomiques
1.2.4 Les modèles macroéconomiques
1.2.5. Vérification empirique et statistique

3 A la fin de cette séance, les 1.3. Les grands courants de l’analyse


étudiants doivent être
économique
capables :
 d’identifier les grands 1.4. Les rapports de la macroéconomie
courants de l’analyse
avec la microéconomie et le rôle des
macroéconomique
 d’expliquer les institutions
rapports entre
1.4.1. Les rapports de la macroéconomie
microéconomie et
macroéconomie avec la microéconomie

2
 expliquer le rôle des 1.4.2. Le rôle jouent des institutions
institutions dans
l’analyse économique.

4 A la fin de cette séance, les Chapitre 2 : Le circuit


étudiants doivent être capables
macroéconomique
d’identifier les acteurs
économiques et leurs 2.1. Les acteurs du circuit économique et
fonctions
leurs fonctions

5 A la fin de cette séance, les 2.2. Notion de circuit économique


étudiants doivent être capables
2.2.1. Le circuit économique dans l’optique
de représenter (schématiser)
l’économie nationale à travers d’une économie fermée
les interdépendances entres les
agents économiques résidents 2.2.1.1. Le circuit dans une économie
stationnaire avec deux catégories d'agents
2.2.1.2 Le circuit dans une économie
dynamique avec trois catégories d'agents
2.2.1.3 Le circuit complet dans une économie
fermée

6 A la fin de cette séance, les 2.3. Le circuit dans une économie ouverte :
étudiants doivent être capables
les interdépendances entre les
d’analyser les
interdépendances entre les nations :
nations
2.3.1. Caractéristiques et schéma
2.3.2 Les mécanismes du circuit dans une
économie ouverte
2.3.3. Les implications de la prise en compte
de l'extérieur

7 A la fin de cette séance, les


étudiants doivent être Chapitre 3 Les fonctions de la demande
capables d’analyser analyser globale
le comportement de 3.1 La demande de consommation
consommation dans une 3.1.1. La théorie keynésienne de
perspective keynésienne consommation
3.1.1.1. Hypothèses et formalisation
3.1.1.2. Implications de la théorie
keynésienne de consommation
3.1.2.Autres théories de la demande de
consommation

3
8 A la fin de cette séance, les 3.2.La demande d’investissement
étudiants doivent être 3.2.1. L’investissement selon le modèle
capables d’analyser le néoclassique
comportement 3.2.2. L’investissement et l’efficacité marginale
d’investissement des du capital
entreprises 3.3.Les dépenses publiques
9 A la fin de cette séance, les Chapitre 4 : l’offre globale, la demande
étudiants doivent être globale et l’équilibre macroéconomique dans
capables : un modèle simplifié.
 De définir l’offre 4.1 Notions d'offre globale, de demande
globale et la demande
globale et de revenu d’équilibre
globale ;
 De déterminer le 4.1.1 L'offre globale ou agrégée (OG)
revenu d’équilibre
4.1.2 La demande globale (DG)
macroéconomique.
4.1.3 Relation entre l'offre globale et la
demande globale
4.1.4 Notion de revenu d’équilibre

10 A la fin de cette séance, les 4.2.Notion du multiplicateur


étudiants doivent être 4.2.1. Définition et mise en évidence du
capables d’expliquer la notion multiplicateur keynésien
du multiplicateur keynésien 4.2.2. Calcul du multiplicateur keynésien
d’investissement. d’investissement
11 A la fin de cette séance, les 4.3.Le multiplicateur et la politique
étudiants doivent être
économique (dépenses publiques,
capables d’analyser les effets
de la politique économique impôts, transferts)
sur le PIB dans le cadre d’une
4.4. Le théorème de Haavelmo
économie fermée où l’impôt
est exogène.
12 A la fin de cette séance, les 4.5. Le multiplicateur dans le cas où l’impôt
étudiants doivent être capables
est lié au revenu
 De calculer le
multiplicateur dans le 4.6.Le multiplicateur en économie ouverte
cas d’une économie
4.7.Les limites du multiplicateur
fermée où l’impôt est
lié au revenu ;
 De calculer le
multiplicateur dans le
cadre d’une économie
ouverte
 De relever les limites
du multiplicateur

Modalités d’évaluation : Devoir sur table par QCM automatisé

4
Bibliographie :
Blanchard O. & Cohen D., Macroéconomie, Pearson éducation, 3ème édition, 2004
Diulio E. A., Macroéconomie- Cours et problèmes, 5 Série Schaum, Mc Graw Hill, 1982
Généreux J., Introduction à l’économie, 4ième édition, Seuil, 2001.

Lawson-Body B. K. & Amadou A. Principes de base de Macroéconomie, Support de cours.


Université de Lomé, 2009.
Mankiw G. N., Macroéconomie, Traduction de la 4ième édition américaine, De Boeck,
Université, Nouveaux Horizons, Collection Ouvertures économiques, 2012
Montoussé M. Macroéconomie (grand amphi) cours, méthodes, exercices corrigés, 2ième
édition, Bréal, 2006.
Montoussé M., Nouvelles théories économiques ; clés de lecture, 2ième édition, Bréal, 2002

DEVELOPPEMENT DU CONTENU ET ACTIVITES D’APPRENTISSAGE


SEANCE N° 1
Objectif : A la fin de cette séance, les étudiants doivent être capables d’expliquer l’objet de la
macroéconomie et d’expliquer quelques concepts de base en macroéconomie.
Chapitre 1 : La macroéconomie : une introduction

1.1 L’objet de la macroéconomie

1.1.1 Ce que les macro-économistes étudient

L’importance des phénomènes macroéconomiques dans la vie de chacun et dans l’évolution


des sociétés humaines n’est niée par personne. Il suffit d’ouvrir votre journal ou votre radio
pour s’en convaincre. En effet, les médias consacrent une bonne partie de leurs chroniques
économiques à des questions macroéconomiques :
 Le chômage va-t-il s’accroître à la suite de la hausse des taux d’intérêt ?
 Pourquoi certains pays ont des taux d’inflation élevés alors que d’autres ont réussi à
maintenir stable le niveau de leurs prix ?
 Les perspectives de croissance économique sont–elles bonnes ?
 Les variations des taux de change constituent-elles une menace pour
l’investissement ?
 Pourquoi tous les pays rencontrent-ils des épisodes récurrents de baisses des revenus
et de l’emploi ?
 Comment les politiques économiques peuvent-elles être utilisées pour réduire tant
leur fréquence que leur gravité ?

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Ces interrogations, parmi tant d’autres de même nature, reviennent constamment et
témoignent de l’importance qu’a prise la macroéconomie dans notre compréhension des
mécanismes économiques. La macroéconomie, l’étude de l’économie dans son
ensemble s’efforce de répondre à ces questions et à bien d’autres.

1.1.2. Les enjeux de la théorie macroéconomique

La macroéconomie est la branche de la science économique qui cherche à comprendre les


phénomènes qui concernent l’économie dans sa globalité et non un marché ou un petit
groupe d’agents. Mais ce qui est en jeu dans ces interrogations, c’est bien sûr le
fonctionnement d’une économie de marché. La question de fond de la macroéconomie est la
suivante : doit-on penser que celui-ci est spontanément satisfaisant ou au contraire
déficient, au point qu’on ne puisse penser que la seule logique des marchés permet la
régularisation harmonieuse de l’économie ?

Comment un marché particulier, supposons celui des oranges, s’ajuste-t-il ? Les


économistes, et avec eux tout un chacun, décrivent ce marché comme le lieu où se retrouvent
des demandeurs et des offreurs d’oranges. Admettons que les comportements des uns et des
autres sont normaux. Une hausse du prix induit les offreurs à offrir plus d’orange puisque
leur effort de producteur est mieux rémunéré, tandis qu’elle induit les demandeurs à
demander moins d’oranges et plus d’autres fruits. En conséquence, il existe un prix pour
lequel la demande d’orange est égale à l’offre. Les prix sont donc des variables d’ajustement
essentielles dans des économies de marché. C’est par le biais de la variation du prix d’un
bien que l’égalité entre l’offre et la demande pour ce bien est recherchée, plutôt que par les
queues et des systèmes administratifs de distribution. L’ajustement par le prix est un moyen
remarquable pour concilier la contrainte globale et la liberté individuelle (si le bien est trop
cher pour lui, le demandeur se reporte sur un autre bien et utilise différemment son argent ;
si le bien s’apprécie, l’offreur choisit librement d’intensifier son effort de production).
Tout naturellement, les économistes ont cherché à comprendre les hypothèses sous
lesquelles cet ajustement par le prix se produisait puis à généraliser le mécanisme et à étudier
le cas d’une économie formée de marchés interdépendants. Dans le cas où les prix égalisent
l’offre et la demande, ils sont dits flexibles (aux conditions du marché) ; dans le cas contraire,
ils seront dits imparfaitement flexibles ou encore rigides.

Les macroéconomistes se trouvent donc devant une alternative simple :

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 étudier l’économie en admettant que les marchés sont équilibrés par les prix, ou
encore que les conditions d’un tel ajustement sont satisfaites ;
 ou au contraire, partir du point de vue inverse et considérer que les prix ne permettent
pas un ajustement parfait des marchés.

Les enchaînements économiques sont, on peut s’en douter, différents selon qu’on adopte l’une
ou l’autre prémisse et les explications macroéconomiques très différentes, voire souvent
franchement opposées.

Les macro-économistes sont donc divisés : les uns ont choisi la première option, celle de la
flexibilité des prix, et ont admis que les marchés sont équilibrés. Les autres ont choisi l’autre
option et estiment que les marchés sont en déséquilibre. À l’évidence, les recherches
empiriques n’ont pas permis de trancher le débat. Un consensus semble exister selon lequel
les prix sont rigides à court terme alors qu’ils sont flexibles à long terme.

Certains phénomènes macroéconomiques sont perceptibles sur une période relativement


courte (de l’ordre de quelques trimestres). Par exemple, l’activité économique connaît des
alternances de phases d’expansion (en général, les affaires des individus vont plutôt bien) et
de récession (les affaires vont plutôt mal). La succession de ces phases constitue le cycle
économique. L’analyse macroéconomique de court terme cherche à comprendre à quoi sont
dues ces phases alternées de forte puis de faible activité qui semblent toucher l’ensemble des
agents. D’autres phénomènes se font sentir sur une période plus longue, plusieurs années,
voire plusieurs décennies : ils sont redevables d’une analyse de long terme. La croissance
économique relève d’une analyse macroéconomique de long terme (ou encore de très long
terme).

Activités :
1. Définir ou expliquer : macroéconomie ; croissance économique ; récession ; expansion ;
cycle économique ; inflation ; chômage ; flexibilité des prix ; rigidité des prix ; taux de
change
2. Analyser les évolutions de la croissance économique et de l’inflation au Togo sur les dix
années les plus récentes dont vous disposez de données.

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SEANCE N° 2
Objectif :A la fin de cette séance, les étudiants doivent être capables de :
 AFormaliser l’analyse économique
 Identifier les grands courants de l’analyse macroéconomique

1.2. La formalisation de l’analyse macroéconomique

1.2.1. Modèle

L’analyse macroéconomique, comme toute discipline scientifique, procède par simplification


ou encore par abstraction : elle cherche à élaborer une représentation théorique de la réalité
étudiée avant de chercher à évaluer le pouvoir explicatif. Cette représentation théorique
constitue un « modèle » de la réalité. Ce modèle a la capacité d’être formalisé, c’est-à-dire
exprimé en recourant à une écriture mathématique.

Les économistes débattent beaucoup du rôle que doivent jouer les mathématiques dans leurs
disciplines et leurs utilités, mais personne ne rejette cette utilisation. Deux raisons suffisent à
expliquer ce consensus. La première, évidente, est que les objets étudiés de façon privilégiée
par les économistes sont d’ordre quantitatif : ce sont les « chiffres du chômage », le prix du
baril de pétrole, ou le solde trimestriel des échanges extérieurs. Ces nombres se prêtent donc
sans difficulté à un traitement mathématique, qui exprime la mise en relation et le cas échéant,
une relation de cause à effet.

La deuxième raison, plus subtile, est que l’écriture d’un modèle mathématique permet de faire
des raisonnements mathématiques ou encore des démonstrations aboutissant à des résultats
rigoureusement obtenus. Ces résultats correspondent à des propositions théoriques claires
interprétables de façon univoque par tous. Loin d’être un carcan, les mathématiques facilitent
la compréhension des raisonnements économiques et l’analyse de leurs conséquences, et
permettent ainsi la discussion.

Dans le cadre de ce cours nous nous contenterons de recourir à un traitement mathématique


réduit au minimum suffisant pour éclaircir les bases du raisonnement macroéconomique. Mais
il convient néanmoins d’avoir compris les principes de base d’une représentation formalisée
d’un système économique.

1.2.2 Les variables

Une variable économique est une grandeur mesurable susceptible de varier en fonction des
circonstances, et en particulier dans le temps. En macroéconomie, les variables sont des
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agrégats, comme l’indice général des prix ou l’indice des prix à la consommation, les divers
taux d’intérêt et les taux de change, la consommation globale, l’épargne globale, le PIB, le
PNB…

Il convient de faire la distinction entre les variables de flux et les variables de stock ;
variables dépendantes et variables indépendantes.

- Variables de flux-variables de stock

Une variable de flux est une variable qui se mesure au cours d’une période définie, c’est-
à-dire un intervalle de temps. Par exemple, la consommation globale au cours du troisième
trimestre de l’année 2018 est une variable de flux puisque est pris en compte l’ensemble des
dépenses à des fins de consommation faites par l’ensemble des ménages au cours de la
période qui s’est écoulée du 1 juillet 2018 au 30 septembre 2018.

Par contre, une variable de stock est la mesure d’une grandeur économique à un moment
précis. Par exemple, on pourra parler de la consommation globale des ménages au 30
Septembre 2018.

Il existe une relation immédiate entre une variable de flux et une variable de stock puisque
la variation d’un stock entre deux dates correspond à un flux au cours de la période qui s’est
écoulée entre ces deux dates. Pour prendre l’exemple le plus parlant en macroéconomie,
l’investissement net au cours d’une période donnée mesure la variation du stock de capital
entre le début et la fin de la période. Formellement, on écrira :

I t  Kt 1  Kt

Dans cette formule, I t représente l’investissement net au cours de la période t, Kt le capital


au début de la période t.

- Variables endogènes et variables exogènes

Une variable endogène est une variable dont la valeur est déterminée à l’intérieur du
modèle tandis qu’une variable exogène est une variable dont la valeur est déterminée à
l’extérieur du modèle. En considérant le modèle suivant :

Y  C  I0
(2)
C  aY  C0

C et Y sont des variables endogènes, C0 et I0 sont des variables exogènes et a est un


paramètre.

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1.2.3. Les relations macroéconomiques

Le raisonnement économique consiste à mettre en relation les différentes variables


économiques, de façon à établir des liens de causalité. Cependant, toutes les relations
utilisées par les macroéconomistes ne sont pas du même ordre et il est nécessaire d’opérer
des distinctions.

- Les relations analytiques

Les relations analytiques constituent les relations de cause à effet qui lient les variables
les unes aux autres. On peut par exemple penser qu’il existe une relation entre la demande
agrégée de logements neufs et le taux d’intérêt parce que le taux du crédit est une variable
essentielle dans la décision d’achat d’un logement par un ménage.

- Les relations comptables

Les relations comptables expriment les contraintes d’ordre comptable qui pèsent sur les
agents. On peut remarquer que toute ressource doit être utilisée d’une façon ou d’une autre,
fut-ce par la thésaurisation, c’est-à-dire la conservation d’encaisses monétaires. En d’autres
termes, chaque agent tient son budget et est caractérisé par une « contrainte budgétaire » qui
exprime l’égalité entre ses ressources et ses emplois au cours d’une période donnée. Il est
alors aisé de transposer ce raisonnement au niveau macroéconomique, et par sommation des
contraintes budgétaires individuelles, d’obtenir par exemple la « contrainte budgétaire des
ménages

- Les relations d’équilibre et de cohérence

Enfin il existe une autre catégorie de relations. Les marchés s’équilibrent, au moins d’un
point de vue comptable : tout ce qui a été acheté a été vendu, tout ce qui a été employé a été
mis à disposition. Ces équilibres s’expriment sous forme d’égalités. Par exemple à
l’équilibre, l’offre globale est égale à la demande globale (Og=Dg).

1.2.4 Les modèles macroéconomiques

Une fois les relations explicitées, il devient évident qu’elles sont interdépendantes. Pour
prendre un exemple simple, la consommation dépend du revenu de par le comportement des
consommateurs parce qu’un agent est soucieux de limiter son endettement. Mais par ailleurs,
le revenu agrégé dépend de la demande agrégée, donc en partie de la consommation agrégée.
Enfin, les contraintes comptables d’un agent font que le revenu individuel alimente ses
dépenses.

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Il paraît donc impossible d’étudier une relation indépendamment des autres liens
d’interdépendance entre variables. Il faut au contraire étudier leur interdépendance par le
biais d’un modèle macroéconomique. Un modèle macroéconomique est un ensemble
cohérent de relations entre variables macroéconomiques non-contradictoires capable de
représenter le fonctionnement d’ensemble d’un système économique. Il peut être statique
ou dynamique.

- Modèle statique - modèle dynamique

Certaines relations macroéconomiques portent sur des variables économiques


contemporaines, c’est-à-dire mesurées au cours de la même période. Par exemple, on peut
admettre que la variation des stocks (c’est-à-dire de la production non vendue) des
entreprises au cours d’un trimestre dépende de la vigueur de la demande pendant ce même
trimestre. D’autres au contraire lient des variables appartenant à des périodes différentes,
décalées dans le temps.
Un modèle qui n’intègre que des relations du premier type est dit statique: l’interdépendance
économique entre les variables économiques se fait sentir dans le cadre d’une seule période,
quasiment instantanément dirons-nous. L’incidence du temps dans l’économie est donc
négligeable et c’est ce qui explique que l’on parle de modèle statique. Formellement,
l’indice de temps sera supprimé dans les équations du modèle, puisque le temps est inutile à
la compréhension des enchaînements macroéconomiques.

Par opposition, un modèle dans lequel figure des relations du deuxième type sera dit
dynamique. En effet, les évolutions macroéconomiques se produisant à une période donnée,
disons le premier trimestre 2018, ont alors une influence sur ce qui se passera au trimestre
suivant, et ainsi de proche en proche, sur l’ensemble du futur. Il est alors possible de suivre
la trajectoire d’une variable au cours du temps, ou encore son évolution.

1.2.5. Vérification empirique et statistique

Enfin, une fois un modèle écrit, synthétisant et exploitant un raisonnement économique plus
ou moins complexe, il convient d’en apprécier la valeur. Celle-ci dépend évidemment de la
capacité du modèle, donc du raisonnement théorique sous-jacent à « rendre compte » du réel.
L’observation des faits, par le biais d’indicateurs statistiques souvent fournis par les organes
de comptabilité nationale a incité les macroéconomistes à élaborer leur théorie, et à choisir
telle ou telle orientation. Il faut maintenant revenir aux faits, et voir si les enseignements qui
peuvent être tirés d’un modèle sont conformes aux faits.

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La conformité aux faits est évaluée en recourant à diverses méthodes statistiques qui
constituent « l’économétrie », et qui sont pratiquées par une fraction d’économistes «
économètres ». Discipline à elle seule, l’économétrie a ses propres exigences qui ne nous
occuperons pas ici et dispose d’outils eux-mêmes en constant progrès, qui peuvent
renouveler la perspective macroéconomique.

Disons simplement que l’économétrie permet dans un premier temps d’ «estimer» ou de


«vérifier» la qualité empirique d’une proposition faite par un macroéconomiste, le cas
échéant sur la base d’un modèle, par des indicateurs statistiques. Dans un deuxième temps,
les méthodes de prévision développées par les économètres permettent d’utiliser les modèles
macroéconomiques comme les outils de prévision. La fiabilité de ces prévisions est alors un
indicateur possible - et souvent discuté- de la pertinence d’un modèle.

Activités :
1. Définir ou expliquer en donnant si possible des exemples illustratifs : modèle,
formalisation, variable endogène, variable exogène, paramètre, variable de flux, variable de
stock, modèle statique, modèle dynamique, statique comparative.
2. Quelle est la spécificité des modèles macroéconomiques ?
3. Répondre par vrai ou faux et justifier : un modèle doit décrire exactement la réalité.
4. Qu’appelle-t-on relation analytique ? Relation comptable ? Donner des exemples.

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SEANCE N° 3
Objectif : connaître les grands courants de l’analyse macroéconomique ; analyser les rapports
entre la microéconomie et la macroéconomie ; expliquer le rôle des institutions dans l’analyse
économique.
1.3. Les grands courants de l’analyse économique

Le marché : un mécanisme autorégulateur ? Les individus sont-ils des agents rationnels ? Le


no bridge est-il fini ? Economie pure ou économie réelle? Le déséquilibre est-il possible ?
L’Etat doit-il intervenir dans l’économie ? Les réponses à ces questionnements constituent les
points de rupture entre les principaux courants de la pensée économique : le courant
néoclassique, le courant keynésien, le courant néolibéral traditionnel (l’école monétariste, la
théorie de l’offre, la théorie du capital humain, la théorie du public choice,), le courant de la
nouvelle économie classique, le courant de la nouvelle économie keynésienne. Le tableau ci-
après résume les points de vu de ces différents courants sur ces questions.

Néoclassiques Keynésiens Courant Nouveaux Nouveaux


néolibéral économistes économistes
tradition- classiques keynésiens
nel

Marché Acceptation de la Acceptation de Accepta-tion Acceptation de la Acceptation de la


loi de l’offre et de la loi de l’offre de la loi de loi de l’offre et loi de l’offre et de
la demande et de la l’offre et de de la demande la demande
Marché demande la demande Marché Marché
autorégulateur Marché non Marché autorégulateur autorégulateur
autorégula-teur autorégu- (mais imparfait)
lateur
Rationalit Rationalité au sens Pas Rationalité Rationalité au Rationalité au sens
é habituel d’hypothèse de au sens sens fort faible
rationalité habituel
Lien entre Analyse No bridge Analyses Analyses Analyses
microécon essentiellement tantôt micro macroéconomiqu macroéconomique
omie et micro. Le lien tantôt macro es se fondant sur s se fondant sur
macroéco n’est pas exclu l’analyse micro l’analyse micro
nomie
Cadre Economie pure Economie Economie Economie pure Economie réelle
d’analyse réelle réelle
Déséquilib Impossibles Possibles et Possibles Impossibles Possibles
res (raisonnement fréquents
dans le cadre
d’une économie
pure)
Interventi Dangereuse sauf Souhaitable Dangereuse Inutile voire Possible
on de monopoles, biens car le dangereuse
l’Etat collectifs et effets marché est
externes meilleur
dans tous les
cas
Source : Montousse (2002), P 15.

13
1.4. Les rapports de la macroéconomie avec la microéconomie et le rôle des institutions

1.4.1. Les rapports de la macroéconomie avec la microéconomie

La microéconomie cherche à comprendre le comportement des agents économiques ou encore


le ressort des décisions économiques des agents : Comment le consommateur alloue-t-il son
revenu entre différents biens disponibles ? Comment la firme décide-t-elle d’investir ou de
lancer une campagne de publicité ? Comment un individu est-il amené à offrir des capacités
de travail ? … La microéconomie cherche donc à comprendre le détail de l’activité
économique, tandis que la macroéconomie a un objet global : c’est à cause du recours aux
procédures d’agrégation que la macroéconomie se distingue de la microéconomie.

Est-ce à dire que la macroéconomie se développe indépendamment de la microéconomie ?


Non, bien au contraire, la macroéconomie s’appuie, et de plus en plus, sur le raisonnement
microéconomique. Cela se comprend aisément. Les phénomènes économiques globaux que la
macroéconomie a pour vocation d’étudier découlent en dernière instance des décisions
individuelles prises par les unités économiques et ne peuvent se comprendre sans que ces
décisions soient explicitées. Si nous constatons qu’une économie avec des syndicats puissants
connaît un taux de chômage plus faible qu’une autre, nous sommes amenés à penser que cela
résulte des décisions prises par ces syndicats dans leur négociation avec les employeurs et il
faut comprendre ces décisions et ces modes de négociation pour pouvoir disposer d’une
explication de fiable taux de chômage. Si, à la suite d’un déclenchement d’un conflit dans une
zone productrice de pétrole, nous constatons une baisse soudaine de la consommation agrégée
et une remontée du taux d’épargne des ménages des pays consommateurs de pétrole,
l’explication la plus plausible qui s’offre à nous est de penser que les ménages ont
brusquement adopté un comportement précautionneux et pour le comprendre, il faut disposer
d’une analyse microéconomique du comportement face au risque. Les phénomènes
macroéconomiques ne s’entendent pas sans une compréhension des comportements
microéconomiques.

Bien souvent, les raisonnements microéconomiques sont implicites dans les théories
macroéconomiques, servant de justification intuitive des relations établies entre agrégats.
Mais de plus en plus, les macroéconomistes tendent à bâtir leurs théories sur l’explication des
comportements individuels, ou encore à donner des fondements microéconomiques à la
macroéconomie.

14
1.4.2. Le rôle jouent des institutions

Si les agents économiques jouent un rôle essentiel dans tout système économique, en
particulier dans le cas d’une économie de marché, où les transactions économiques sont
passées sous forme de contrats entre individus, il n’est pourtant pas pensable de négliger la
dimension proprement collective de l’activité économique. Les économistes comprennent
mieux aujourd’hui le rôle essentiel joué par le système juridique dans le fonctionnement d’une
économie de marché.

– La nature, la définition et la protection des droits de propriété conditionnent les


comportements individuels. Pour n’en donner qu’un exemple, une firme privée, avant de se
lancer dans un programme d’investissement dans un pays donné, évalue avec beaucoup
d’attention sa capacité à rapatrier ses profits, les dispositifs du droit de travail en vigueur
dans ce pays, etc.

– Les propriétés du système de protection sociale en vigueur joue un rôle essentiel dans le
comportement des individus en matière d’épargne, de formation, ou de recherche de travail,
parce qu’il modifie leurs décisions face au risque.

– Les économies de marché reposent sur des flux monétaires et financiers, gérés par des
intermédiaires financiers et des banques. Or la fiabilité de ces organismes dépend en dernière
analyse d’un ensemble de dispositions légales.

Il n’est donc pas possible de négliger la dimension collective jouée par les dispositifs
institutionnels et juridiques dans le fonctionnement macroéconomique. Pas plus qu’il n’est
possible de faire l’impasse sur les comportements microéconomiques. Il ne s’agit pas de
choisir entre une macroéconomie à fondement microéconomique et une macroéconomie
institutionnelle : il faut combiner les deux termes de l’analyse en s’appuyant sur le rôle
conditionnant des institutions sur les comportements.

Activités :
1. Doit-on étudier la macroéconomie de façon indépendante de la microéconomie ?

2. Quel est le rôle des institutions dans l’analyse économique ?

3. Expliquez économie pure et économie réelle

4. Citez les principaux courants de pensées macroéconomiques. Dans chaque cas dites si le
courant considère que les prix sont fixes ou rigides.

15
SEANCE N° 4
Objectif : Représenter (schématiser) l’économie nationale à travers les interdépendances entres
les agents économiques résidents
Analyser les interdépendances entre les nations

Chapitre 2 : Le circuit macroéconomique

Le circuit économique est une représentation schématique des interrelations entre les
agents1 économiques. Dans un premier temps, les différents acteurs du circuit économique
sont présentés. Ensuite le circuit économique est présenté en économie fermée et en
économie ouverte.

2.1. Les acteurs du circuit économique et leurs fonctions


La comptabilité nationale regroupe les agents économiques en 6 secteurs institutionnels :
les ménages, les sociétés non financières, les sociétés financières, les administrations
publiques, les institutions sans but lucratif au service des ménages et le reste du monde.

Les ménages
Un ménage est constitué par tout individu ou tout groupe d'individus vivant sous un même
toit. Ainsi, un célibataire vivant seul est un ménage au même titre qu'un couple marié ou une
famille nombreuse. Ce qui importe, en effet, n'est pas le nombre de personnes. Les fonctions
économiques principales des ménages consistent à fournir des facteurs de production (force
de travail et capitaux) aux autres agents, et à utiliser les revenus de ces facteurs pour la
consommation et l’épargne. Les ménages constituent la seule catégorie d’agents qui
concerne tous les membres d’une société. Toute personne constitue ou appartient à un
ménage, quelles que soient par ailleurs ses autres fonctions (banquier, entrepreneur, chef de
l’Etat, …).

Les sociétés non financières


Les sociétés non financières regroupent toutes les organisations dont l'activité principale
consiste à produire des biens ou des services non financiers marchands. Les biens sont des
produits matériels (le pain, l'acier, etc.). Par contre les services sont des produits immatériels
(un cours d'économie, une séance de psychothérapie, le transport d'une marchandise, etc.).
Une activité est marchande si les produits sont destinés à la vente.

1
Un agent « agent économique » un individu ou un groupe d'individus constituant un centre de décision économique
indépendant. Chaque individu et chaque organisation composant une société est donc un « agent économique ».
16
Signalons que, par simplicité, l’on emploie souvent le terme de « biens » pour désigner à la
fois les biens et les services.

Les sociétés financières


Les institutions financières regroupent les organisations qui produisent des services
financiers et d'assurance. Elles comprennent les banques et les autres établissements de
crédit, les caisses d'épargne, les organismes de placement collectif en valeurs mobilières, la
banque centrale et le Trésor public. Les services financiers consistent à assurer l'émission,
la collecte, la circulation et les échanges des différents instruments de paiement, de
placement et de financement (monnaie, devises, actions, obligations, bons du Trésor, crédits,
etc.). La fonction principale des institutions financières consiste donc à assurer le
financement de l'économie, ce qui recouvre en fait trois fonctions :
- un rôle d'intermédiaire entre les agents disposant de capacités de financement et les
agents ayant des besoins de financement;
- un rôle de transformation de l'épargne des ménages, souvent disponible à court terme,
en ressources disponibles à long terme pour les entreprises ;
- un rôle de création de la monnaie nécessaire au fonctionnement de l'économie.

Les administrations publiques


Les administrations publiques regroupent toutes les organisations dont l'activité principale
consiste à produire des services non marchands ou à redistribuer le revenu et les richesses
nationales. Les administrations publiques sont principalement financées par des
prélèvements obligatoires (taxes, impôts et cotisations sociales). Elles comprennent les
administrations centrales (État, sécurité sociale) et les administrations locales (commune,
département, région). Dans la suite du cours, pour simplifier, nous parlerons de l'État comme
d'un agent regroupant l'ensemble des administrations publiques.

Les institutions sans but lucratif de service aux ménages


Il s'agit des organisations dont la fonction principale consiste à fournir des services non
marchands aux ménages et qui sont pour l'essentiel financées par des dons et cotisations
volontaires. Concrètement, cela recouvre une grande partie des associations, les églises, les
partis politiques et les syndicats.

17
Un agent fictif : le reste du monde
Pour retracer l'ensemble des opérations des agents économiques d'un pays avec l'étranger, on
imagine un agent « reste du monde ». Cet agent regroupe en fait les ménages, les entreprises,
les administrations et les institutions financières non-résidents qui effectuent des opérations
avec des agents résidents. Un agent est considéré comme résident s'il exerce une activité sur
le territoire national pendant au moins un an. Ainsi, un touriste Allemand de passage pour une
semaine à Lomé est non-résident.
Activités :
1. Définir la comptabilité nationale
2. Qu’appelle-t-on agent économique ?
3. Qu’est-ce qu’un secteur institutionnel ?
4. Résumez dans un tableau les secteurs institutionnels en précisant leurs fonctions
principales et leurs ressources principales.

18
SEANCE N° 5
Objectif : analyser les interdépendances économiques entre les agents résidents
2.2. Notion de circuit économique

L'activité économique se caractérise par des opérations effectuées par les agents économiques
en fonction de leurs choix économiques. Ces opérations donnent naissance à des relations
d’interdépendance constituées par différents flux ; flux matériels (physiques ou réels) ou flux
financiers et monétaires qui se croisent sur les marchés. La représentation graphique de ces
mécanismes donne naissance au circuit économique. Ce dernier est un schéma qui donne une
vision synthétique de l'économie dans son ensemble et qui permet de décrire le fonctionnement
d'une économie comme la circulation de produits, de revenus, d'actifs financiers et de signes
monétaires entre les différentes catégories d'agents (ou acteurs) à travers les marchés.

Le circuit économique est constitué par deux sous-ensembles : le circuit réel et le circuit
monétaire. Le circuit réel regroupe les flux réels ; il correspond à l'optique production (produit
ou physique) du circuit. Par contre, le circuit monétaire rassemble les flux monétaires et il
indique l'optique revenu du circuit. Dans la mesure où tout flux réel a pour contrepartie un flux
monétaire, le circuit monétaire constitue la contrepartie du circuit réel.

Dans une optique simplifiée, l'approche en termes de circuit ne considère que cinq catégories
d'agents représentatifs de toutes les unités économiques. Ce sont les ménages, les entreprises,
les administrations, les institutions financières et l'extérieur. La connaissance du fonctionnement
de l'économie suppose une description correcte du rôle de chaque acteur et de ses relations avec
les autres agents.

Pour faciliter la compréhension des mécanismes économiques, le circuit économique présente


et analyse les interrelations entre les agents d'abord sur le plan national et ensuite sur le plan
international. Cette séance est consacrée à l’analyse du circuit dans le cadre d’une économie
fermée. L’économie ouverte est étudiée à la séance suivante.

2.2.1. Le circuit économique dans l’optique d’une économie fermée


Le circuit économique qui étudie le fonctionnement d’une économie fermée adopte un cadre
analytique avec quatre catégories d’agents (les ménages, les entreprises, les institutions
financières et les administrations). Toutefois, les circuits avec deux et trois catégories d’agents
seront d’abord présentés.

19
2.2.1.1. Le circuit dans une économie stationnaire avec deux catégories d'agents
Les caractéristiques et le schéma
L'économie stationnaire est une économie sans accumulation (les agents n'épargnent pas,
n’investissent pas, et ne stockent pas) avec deux agents économiques : les entreprises et les
ménages.

 Les entreprises versent sous forme de revenus aux ménages la totalité de la valeur de
leur production en contrepartie des services et des biens productifs fournis (travail, terre).
 Les ménages consacrent entièrement leurs revenus à l'achat des biens et services produits
par les entreprises.

Sachant que Y désigne simultanément la production réalisée, le revenu issu de cette production
et la valeur du travail, et C la consommation, la figure 1 ci-dessous donne une représentation
des relations entre les deux agents de l'économie.

Règlement des achats de biens et


services Y
Biens et services

Entreprises Ménages

Biens et services de production (travail) Y

Versement de revenus

Flux réel

Flux

Les mécanismes du circuit


L'examen du circuit permet de distinguer les deux types de flux, les flux réels et les flux
monétaires.

Les flux réels désignent ici, l'offre des services productifs des ménages et la production des biens
et services des entreprises.

Les flux monétaires correspondent aux revenus et aux dépenses de consommation des ménages.
Les caractéristiques et le fonctionnement de l'économie étudiée permettent d'établir que :

Y = valeur du travail fourni (Y = W)

Y = production de biens et services (Y = C)


20
Y = dépenses de biens et services de consommation (Y = C)

De ces trois relations d'équilibre on peut déduire que :

Production = consommation

Revenu = consommation

A partir de ces deux dernières relations on déduit: production = revenu

De ce qui précède, il ressort que l'économie stationnaire peut être examinée selon deux optiques :
l'optique de la production et l'optique du revenu. L'optique de la production ne prend en compte
que les flux réels ; par contre, l'optique du revenu ne considère que les flux monétaires. Ces deux
optiques sont exprimées respectivement par les deux relations suivantes :

Production (offre de biens et services) = valeurs des facteurs (offre de travail)

Revenu = Dépenses de consommation

2.2.1.2 Le circuit dans une économie dynamique avec trois catégories d'agents
Les caractéristiques du circuit et le schéma
Contrairement à l’économie stationnaire, l'économie dynamique est une économie d'épargne et
d’investissement. Trois agents y sont impliqués : les ménages, les entreprises et les institutions
financières.

 Les ménages ne consomment pas la totalité de leurs revenus ; la partie non consommée
des revenus correspond à l'épargne. Ainsi, le revenu national Y se décompose en deux
emplois la consommation (C) et l'épargne (S).
 Les entreprises réalisent des investissements qui leur permettront d'accroître leur
production. Par conséquent la production des entreprises est constituée de biens et
services de consommation mais aussi de biens d’investissement.
 Les institutions financières servent d’intermédiaires financiers entre les ménages et les
entreprises. Elles collectent une partie de l'épargne des ménages et accordent des prêts
aux entreprises. Par ailleurs, elles versent des intérêts aux ménages et en reçoivent des
entreprises.
L'épargne des ménages peut être affectée à trois utilisations possibles :

- soit pour acquérir des actifs réels (immeubles, or, pierres précieuses, etc.) ;

- soit pour acquérir des actifs financiers, c'est à dire des titres émis sur le marché financier
(notamment des obligations ou actions) par les entreprises ;

21
- soit pour acquérir des actifs monétaires (dépôts à terme et à vue, billets, pièces) dans les
institutions financières qui la prêtent aux entreprises qui en ont besoin pour financer leurs
investissements.

Dans les deux derniers cas, cette épargne est récupérée par les entreprises pour le financement
de leurs investissements. En général dans une économie, le marché financier et les institutions
financières assurent simultanément l’intermédiation financière2 entre les ménages (agents à
capacité de financement) et les entreprises (agents à besoin de financement). Dans le cadre de
ce modèle, seule l’intermédiation des institutions financières est prise en compte.

La figure 2 donne une illustration de l’économie étudiée en ne considérant que les flux
monétaires.

Achats de biens et service C

Achats d’action et
d’obligations

A I crédits épargne S

Entreprises Institutions financières Ménages

intérêt intérêt

Revenus versés (salaires, dividendes et


A = autofinancement

Figure 2.
Les mécanismes du circuit

Les deux optiques de base du circuit économique sont retenues pour décrire la circulation des
flux entre les deux agents.

Selon l'optique de la production, on a :

Production = Demande de biens et services de consommation + Demande de biens


d'investissement

2
Dans le processus de financement d’un pays, lorsque l’intermédiation financière est assurée principalement par
les institutions financières il s’agit d’une économie d’endettement. Dans le cas contraire, il s’agit d’une économie
de marchés financiers.
22
Soit Y = C + I

Suivant l'optique de revenu, on peut écrire :

Revenu = Achats de biens et services de consommation + Épargne

Soit Y = C + S

En rapprochant les deux relations on obtient :

C+I=Y=C+S

En considérant le fonctionnement de cette économie, il est possible de dégager trois types de


relations qui expriment trois approches différentes de réalisation de l'équilibre du circuit :
l'approche en termes de la demande, l'approche en termes de la formation du revenu et
l'approche en termes d'utilisation du revenu.

 Selon l'approche en termes de la demande : Y = C + I

Cela signifie que la production des biens et services de consommation et des biens
d'investissement génère un montant de revenu équivalent (Y) qui permet de satisfaire aux
besoins (à la demande) de consommation (C) et d’investissement (I)

 Selon l'approche en termes de la formation du revenu : Y = W + P où W désigne le


salaire global et P le profit global.

Cela signifie que le revenu issu de la production (Y) est entièrement épuisé par la rémunération
des facteurs de production (en l'occurrence le travail et le capital) qui ont contribué à sa
réalisation. Remarquez que le salaire désigne le revenu distribué pour rémunérer le travail et
que le profit rémunère le capital.

 Enfin, selon l'approche en termes de l'utilisation du revenu : Y = C + S

Cela signifie que le revenu issu de la production (Y) permet de satisfaire aux besoins de
consommation (C) et d’épargner.

En considérant l’optique de la demande et l’optique de l’utilisation du revenu on constate que Y


= C +I et Y = C + S ; on en déduit alors que : I = S

2.2.1.3 Le circuit complet dans une économie fermée


Les caractéristiques du circuit et le schéma
Dans une économie fermée, le circuit complet fonctionne avec quatre agents : les ménages, les
entreprises, les institutions financières et les administrations publiques. Comme nous avons déjà
étudié une économie fermée avec trois agents (entreprises, ménages et institutions financières),

23
pour décrire le circuit complet en économie fermée, nous précisons simplement le rôle du dernier
agent (les administrations publiques).

Les administrations publiques effectuent des prélèvements obligatoires (impôts, taxes et


cotisations sociales) sur les ménages, les entreprises et les institutions financières. Ces
prélèvements obligatoires (notés T) constituent les ressources de l’Etat, et ils servent à financer
les dépenses publiques. Les dépenses publiques se traduisent par des versements monétaires aux
entreprises et aux ménages qui prennent deux formes :

 d'une part les dépenses de transfert (F), allocations familiales, allocations de chômage et
pensions diverses aux ménages et subventions d'équipement aux entreprises par exemple ;
 d'autre part les autres dépenses publiques (G), salaires aux fonctionnaires, achats de biens et
services aux entreprises, réalisation de travaux et des équipements publics.
En cas de déficit budgétaire, les administrations peuvent financer ce dernier en émettant des
titres sur le marché financier ou en recourant au crédit bancaire. Le fonctionnement de cette
économie est illustré par la figure 3. Cette dernière fait ressortir les principaux flux monétaires
entre les administrations et les autres agents.

Achats de biens et service C

Achats d’action et

I crédits épargne placée S


A
Entreprises Institutions Ménages
financières

intérêt intérêt

Crédits et Intérêts et Dépenses


publiques
Prélèvements obligatoires

Administration

Prélèvements Prélèvements
obligatoires obligatoires

Revenus versés (salaires, dividendes et intérêts) Y

A = autofinancement

Figure 3

24
Les mécanismes du circuit

- Optique demande :

Production (Y) = Demande de biens et services de consommation (C) + Demande de biens


d’investissement + Demande publique (G) ;

Soit Y=C+I+G

Cela signifie que le revenu issu de la production (Y) permet de satisfaire aux besoins de
consommation (C) et d’investissement (I) privés et aux besoins de l’Etat (G).

- Optique en termes d’utilisation du revenu

Rappelons que l’Etat, pour assurer ses différentes fonctions effectue des prélèvements
obligatoires chez tous les autres agents. Afin de réduire les inégalités entre les différentes couches
de la population ou afin de couvrir les risques sociaux (chômage, vieillesse, invalidité…), l’Etat
effectue des transferts aux ménages. L’optique de l’utilisation du revenu doit donc tenir compte
de ces éléments. Pour ce faire, il faut calculer le revenu disponible des ménages : il s’agit du
revenu après impôt et transfert. C’est ce revenu disponible qui est affecté à la consommation et
à l’épargne.

Revenu disponible = Achats de biens et services de consommations + Épargne

soit Yd = C + S, où Yd désigne le revenu disponible.

Yd=Y-T+F avec T et F désignant respectivement l’impôt et les transferts

On a donc : Y-T+F=C+S

d’où Y=C+S+T-F

Cette dernière relation signifie que le revenu issu de la production permet de satisfaire aux
besoins de consommation, d’épargner et de payer les impôts nets des transferts.

Remarquez donc qu’en intégrant l’Etat dans l’analyse, une partie du revenu sert à payer les
impôts nets des transferts, ce qui n’était pas le cas dans le cadre de l’économie sans Etat que
nous avons analysée précédemment.

En rapprochant l’optique de la demande et l’optique en termes d’utilisation du revenu, on obtient


:
25
C + I +.G = Y = C + S + T – F

D’où nous déduisons : I= S + [T-(G+F)] : L’investissement (I) est égal à l’épargne (constituée
de l’épargne privée (S) et de l’épargne publique [T-(G+F)]).

On peut constater que l’intégration de l’Etat modifie les relations d'équilibre du circuit et la
situation des autres agents. S'agissant des ménages, on peut constater que l'effet net de
l’intervention de l’Etat sur les ménages dépend du montant des transferts (F) et des impôts T.
Toutes choses égales par ailleurs :

- lorsque T>F, cet effet entraîne une diminution de la consommation ;


- dans le cas contraire (F>T), il entraîne une augmentation de la consommation.

Activité
Soit AFRI, un pays d'Afrique sub-saharienne dont la monnaie est le cauris. Les données du pays
sont exprimées en milliards de cauris.
A. On suppose d'abord que l'économie ne fonctionne qu'avec deux catégories d'agents : les
entreprises et les ménages. Au cours de la période :
- le montant des revenus issus de la production (Y) est entièrement versé par les entreprises aux
ménages;
- les entreprises produisent des biens de consommation finale (C) d'un montant de 192 destinés
aux ménages, et des biens d'investissement (I) d'un montant de 48 qu'elles s'achètent intégralement
les unes aux autres;
- en outre, les entreprises émettent des actions et des obligations. Les salaires (W) qu'elles paient
sont évalués à 200 ; leurs profits (P) sont destinés pour moitié à payer des intérêts (In), pour moitié
à distribuer des dividendes (Dn);
- les ménages consomment 80% de leur revenu et utilisent le reste, leur épargne (S), à l'achat
d'actions et d'obligations nouvelles émises par les entreprises.
a) identifiez les principaux agrégats et déterminez leur montant
b) Quelles relations peut-on établir entre ces agrégats?
c) Représentez cette économie sous forme d’un circuit
B. Toutes choses étant égales par ailleurs, on suppose maintenant que dans le pays, les
entreprises ne distribuent que 8 sous forme de dividendes et utilisent le profit non distribué à
l'autofinancement de l'investissement; les ménages ne consomment que 16/19 de leur revenu.
Que deviennent les principaux agrégats, si l'on note Sm, l'épargne des ménages et Se celle des
entreprises?

26
SEANCE N° 6
Objectif : analyser les relations économiques entre l’économie nationale et le reste du monde

2.3. Le circuit dans une économie ouverte : les interdépendances entre les nations :
2.3.1. Caractéristiques et schéma

Les économies nationales sont largement ouvertes sur l'extérieur. La prise en compte de
l'extérieur dans le circuit de l'économie nationale permet de rendre compte des interdépendances
économiques entre les nations, c'est à dire des relations entre les résidents regroupés dans les
catégories d'agents de l’espace national (ménages, entreprises et administrations) et les non-
résidents représentant le Reste du monde (ou Extérieur).

Les rapports économiques entre les nations se traduisent par des échanges de produits, de
travailleurs, de capitaux et de monnaies. Ces échanges sont enregistrés dans la balance des
paiements qui est un document qui récapitule les opérations entre un pays et le reste du monde.
Ces opérations concernent :

- d'une part les biens, les services et les transferts courants qui sont répertoriés dans la balance
courante et,
- d'autre part les investissements directs, les investissements de portefeuille, les prêts, les
crédits commerciaux et les avoirs de réserves (tels que les devises, l'or et le DTS) qui sont
rangés dans la balance des opérations financières.
La Figure 4 permet de représenter les principaux flux monétaires entre les résidents et les non-
résidents de la façon suivante :

27
Achats de biens et service C

Achats d’actions et
A d’obligations
I crédits épargne S
placée

Entreprises Institutions financières Ménages

intérêt intérêt

Crédit et Intérêts et dépenses


publiques
prélèvements obligatoires

Administration

Extérieur
Revenus versés (salaires, dividendes et intérêts) Y
Economie nationale Extérieur

A = autofinancement Flux sortants Flux entrants

Figure 4
2.3.2 Les mécanismes du circuit dans une économie ouverte
Les hypothèses

Pour analyser le fonctionnement de cette économie, on considère uniquement les échanges de


biens et services entre un pays et le reste du monde, c'est à dire les exportations et les
importations. Les exportations (X) sont des biens et services produits sur le territoire national et
vendus à l'extérieur ; elles constituent une demande extérieure et font partie des emplois de
l'économie nationale. Par contre, les importations (M) sont des biens et services achetés à
l'extérieur et qui contribuent à l'accroissement de la production nationale ; elles représentent une
offre extérieure faisant partie des ressources du pays.

Les relations

Toute transaction économique qui lie deux parties signifie que l’acheteur (le demandeur) accorde
la même valeur que le vendeur (l’offreur) au bien qui change de main. Adoptons ce principe au
raisonnement macroéconomique et remarquons que si cela est vrai pour chaque transaction, cela
est aussi vrai pour l’ensemble des transactions ou encore pour la somme des transactions. Cela
28
nous amène à affirmer que dans les transactions effectivement réalisées, l’offre globale est égale
à la demande globale.

L’offre globale est la somme de la production nationale et des importations (Y + M, où M


représente les importations en provenance du reste du monde et Y, la production nationale). De
même, la demande globale peut se décomposer en quatre composantes majeures : C + I + G + X,
avec : I = Investissement des entreprises domestiques ; G = consommation publique (des
administrations publiques) ; X = exportations vers le reste du monde.

L’offre globale étant égale à la demande globale, nous avons donc l’identité (comptable)
fondamentale qui résume à la fois la provenance et les emplois des ressources :

Y+M=C+I+G+X

Nous pouvons réécrire cette identité de la façon suivante :

Y=C+I+G+X–M

Le terme (X – M) est la différence entre les exportations et les importations appelée « soldedes
échanges extérieurs » de biens et services ou balance commerciale. Le solde peut être positif : on
dira qu’il est excédentaire. S’il est négatif, on parlera d’un « déficit extérieur » (en matière
d’échanges de biens et services). Nous utiliserons pour le qualifier, le terme de demande
extérieure nette (étant entendu que cette demande peut être positive, négative ou nulle).

L’égalité a surtout l’avantage de nous montrer la ventilation du produit agrégé Y. Elle représente
également l’optique de la demande globale dans le cadre d’une économie ouverte. Elle signifie
donc que le revenu issu de la production (Y) permet de satisfaire aux besoins intérieurs de
consommation privée (C), d’investissement (I), de demande publique (G), et de satisfaire à la
demande extérieure nette (X-M)

2.3.3. Les implications de la prise en compte de l'extérieur

Les relations d'équilibre présentées ci-dessus permettent de mettre en évidence sous différents
aspects, les conséquences sur l’économie nationale, des liaisons existant entre l'économie d'un
pays et l’extérieur (le Reste du monde).

L'analyse en termes d'absorption


On désigne par absorption intérieure, la demande ou la dépense intérieure. Partant de la relation
d’équilibre fondamentale, on a :

Y=C+I+G+X-M
Soit C+I+G=A, avec A désignant l’absorption intérieure et soit X-M=BC, avec BC, la balance
commerciale. On a :
29
Y = A + BC
D’où BC = Y – A
Selon cette relation, il apparaît que le solde des opérations sur biens et services est égal à la
différence entre la production nationale (ou le revenu) et l'absorption intérieure.

- si BC < 0 => A > Y (ou Y < A) et M > X


Une balance commerciale déficitaire signifie donc que la production nationale est insuffisante
pour couvrir les dépenses (la demande) intérieures de consommation, d’investissement et de
dépenses publiques. En d’autres termes, cela signifie que le pays produit moins qu’il n’en faut
pour satisfaire ses besoins intérieurs.
- si BC > 0 => A < Y (ou Y > A) et X > M ;
Une balance commerciale excédentaire signifie donc que la production nationale est plus que
suffisante pour couvrir les dépenses (la demande) intérieures privées de consommation,
d’investissement et de dépenses publiques. En d’autres termes, le pays produit plus qu’il n’en
faut pour satisfaire ses besoins intérieurs.
- Si BC = 0 => A = Y
Une balance commerciale équilibrée signifie donc que la production nationale est juste
suffisante pour couvrir les dépenses (la demande) intérieures privées de consommation,
d’investissement et les dépenses publiques. En d’autres termes, le pays produit exactement ce
qu’il faut pour satisfaire ses besoins intérieurs.

L'approche par le solde épargne investissement

En rapprochant l’optique de la demande et l’optique en termes d’utilisation du revenu, on obtient


:

C + I +.G +X - M = Y = C + S + T – F

On a donc : X-M=S-I +T-(G+F)

Cette relation signifie que la balance commerciale est égale au solde entre l’épargne et
l’investissement.

Une balance commerciale déficitaire signifie que l’épargne intérieure est insuffisante pour
couvrir les besoins intérieurs d’investissement. Le pays épargne moins qu’il n’en faut pour
financer ses dépenses d’investissement. Dans ce cas le pays est débiteur vis-à-vis de l’extérieur
(sa dette augmente).

30
Une balance commerciale excédentaire signifie que l’épargne intérieure est plus que suffisante
pour couvrir les besoins intérieurs d’investissement. Le pays épargne plus qu’il n’en faut pour
financer ses dépenses d’investissement. Dans ce cas le pays est créditeur vis-à-vis de l’extérieur
(ses créances augmentent).

Une balance commerciale équilibrée signifie que l’épargne intérieure est juste suffisante pour
couvrir les besoins intérieurs d’investissement. Le pays épargne exactement ce qu’il faut pour
financer ses dépenses d’investissement.

Dans la relation X-M=S-I +T-(G+F), X-M représente le secteur extérieur ; S-I représente le
secteur privé et T-(G+F) représente le secteur public.

Activités :
1. Partant de l’exercice d’application de la séance précédente, on suppose qu'AFRI entretient
désormais des relations avec l’extérieur :

- le montant des exportations de biens et de service X est de 56;


- le montant des importations de biens et de servies M est de 60 à raison de 44 pour les biens de
consommation finale et 16 pour les biens d'investissement;
- la production des entreprises nationales s'élève à 300, dont 48 destinés à l'investissement national
- les salaires sont égaux à 250 ;
- les ménages consomment 80% de leur revenu, et épargnent le reste sous forme d'actions et
d'obligations.
a) Indiquer la relation d'équilibre des emplois et des ressources et donner sa signification.
b) calculez le solde de la balance commerciale. Interprétez et analysez le résultat obtenu.
c) Caractérisez et appréciez les relations que l'on peut établir entre les principaux agrégats
2. Soit une économie sans monnaie de type keynésien simple (à prix et taux d’intérêt
constants) dans laquelle les impôts et les importations sont liés à l’activité économique. Le
fonctionnement de cette économie est exprimé d’une manière synthétique par les deux relations
suivantes :

(1) Y=C+I+G+X-M
(2) Y=C+S+T-F
Dans cette économie, Y, C, I, S, G, X, M, T et F désignent respectivement, le revenu national, la
consommation, l'investissement, l'épargne, les dépenses publiques, les exportations, les
importations, les impôts et les transferts.

1. Définissez et expliquez les deux relations.


2. Déterminez le revenu national disponible Yd. Expliquez pourquoi Yd peut être considéré comme
un critère d’évaluation de la politique de redistribution (ou de revenu) mise dans l’économie.
3. Formalisez et spécifiez cette économie en mettant en évidence les différentes équations
caractéristiques du modèle et précisant la nature des différentes variables.

31
SEANCE N° 7
Objectif : analyser le comportement de consommation dans une perspective keynésienne

Chapitre 3 Les fonctions de la demande globale


Un bien peut être demandé par les individus pour des raisons bien différentes. En négligeant les
différences qui découlent des spécificités individuelles, c'est-à-dire des goûts et des contraintes
spécifiques à un agent donné, un bien peut être demandé par un individu privé, par une
administration publique ou par le reste du monde. Il peut l’être à des fins de consommation
personnelle ou à des fins de production de nouveaux biens et services, c'est-à-dire à des fins
d’investissement. En négligeant la distinction entre consommation et investissement pour les
administrations publiques, il faut donc distinguer les composantes suivantes de la demande
agrégée de biens et services : la consommation privée, l’investissement (privé), la demande des
administrations publiques lorsqu’on considère l’économie fermée ; auxquelles il faudrait ajouter
la demande venant du reste du monde en économie ouverte. Par convention, la consommation
privée est le fait des ménages, et l’investissement est le fait des entreprises.

Dans ce chapitre nous restons dans le cadre d’une économie fermée. La demande globale est
alors constituée de la demande de consommation, de la demande d’investissement et de la
demande publique.
3.1 La demande de consommation
La plus évidente des composantes de la demande agrégée est la demande à des fins de
consommation exprimée par les ménages : la consommation de quantités définies du bien satisfait
un besoin de l’individu ou encore engendre un certain bien être pour cet individu. Comme les
décisions de consommation sont le plus souvent le fait d’agents regroupés en famille, les
macroéconomistes parlent de la consommation des ménages. Les ménages consomment un grand
nombre de biens et services. Les économistes distinguent trois catégories de biens : les biens de
consommation durables, les biens de consommation non-durables, les services. Les biens
durables sont les biens d’équipement des ménages, y compris les véhicules dont les services
s’étendent sur plusieurs années. Les biens non-durables sont des biens dont la consommation est
immédiate : alimentation, habillement, énergie. Enfin les services regroupent les prestations
productives directement acquises par les ménages auprès de producteurs et non stockables : les
dépenses médicales, les services personnels, les dépenses de restaurant sont des services.

Les macroéconomistes, à la suite des comptables nationaux ont recours à des procédures
d’agrégation pour définir une consommation agrégée. Il est parfois utile de définir des sous-
agrégats. Pour reprendre la distinction évoquée plus haut, on pourra ainsi parler d’une
consommation en biens durables, d’une consommation en biens non-durables et d’une

32
consommation de services. D’autres types de désagrégation de la consommation agrégée sont
envisageables, selon les besoins de l’analyse.

3.1.1. La théorie keynésienne de consommation

3.1.1.1. Hypothèses et formalisation

Selon Keynes, la fonction de consommation obéit à une loi psychologique fondamentale énoncée
comme suit : «Les gens sont prêts, en principe et en moyenne, à accroître leur consommation à
mesure que leur revenu augmente mais moins que proportionnellement à la croissance de celui-
ci». En d’autres termes, lorsque le revenu augmente dans le temps, la part consommée de ce
revenu diminue et la part épargnée augmente.

A partir de la loi psychologique fondamentale, les hypothèses suivantes sont formulées pour la
fonction de consommation keynésienne :

 La consommation des ménages est une fonction stable et croissante du revenu disponible
des ménages. En d’autres termes, le revenu est le principal déterminant de la
consommation. Ainsi dans la théorie keynésienne, l’influence du taux d’intérêt dans
l’arbitrage consommation épargne est négligeable contrairement aux classiques pour qui
le taux d’intérêt3 est la principale variable qui détermine la décision d’épargne et de
consommation. Pour ces derniers, un faible taux d’intérêt encourage la consommation
aux dépens de l’épargne, et un taux élevé stimule l’épargne aux dépens la consommation.
 La variation de la consommation correspondant à une variation du revenu disponible,
désignée propension marginale à consommer (Pmc) est positive et inférieure à 1. Ce qui
suppose que les niveaux de consommation et d’épargne sont d’autant plus élevés que le
niveau de revenu est élevé.
 La part consommée du revenu appelée propension moyenne à consommer (PMC)
diminue lorsque le revenu s’élève. En d’autres termes, l’épargne est un luxe ; les ménages
dotés de revenus élevés épargnent une proportion plus importante de leur revenu que les
ménages bénéficiant de revenus moindres.
La demande des biens et services de consommation notée C(Y) s’écrit donc ainsi qu’il suit :

C (Y )  C  cY avec 0<c<1 et C >0

3
Dans le modèle classique, c’est le taux d’intérêt qui détermine l’équilibre sur le marché des biens et services et
sur le marché financier. Sur ce dernier marché, il tend à rapprocher l’offre de fonds prêtables (l’épargne) de la
demande (l’investissement). Dans ce cas, le taux d’intérêt apparaît comme le facteur essentiel déterminant les
décisions d’épargne, de consommation et d’investissement, le rôle du revenu étant insignifiant. Dans ce chapitre
l’influence du taux d’intérêt est prise en compte notamment dans les analyses de Fisher et de Friedman.
33
dC
 c  Pmc
dY

avec,

 C, désignant la consommation incompressible (ou consommation autonome) c'est à dire


la consommation indépendante du revenu et
 c, la propension marginale à consommer (Pmc) c’est à dire la part consommée de chaque
variation de revenu.
La fonction d’épargne, la propension marginale à consommer et la propension moyenne à
consommer s’écrivent respectivement comme suit :

S  (1  c)Y  C car Y = C + S => S = Y – C. Chez Keynes, l’épargne est vue


comme un résidu. En effet, chez Keynes, l’individu ou le ménage décide d’abord de la
consommation. S’il reste quelque chose du revenu disponible après avoir consommer, il s’agit
de l’épargne. Dans l’arbitrage consommation épargne, la décision porte donc sur la
consommation et l’épargne n’est qu’un résidu.

dC
Pmc = c = ;
dY

C C
PMC = = + c.
Y Y

S désigne l’épargne.

La représentation suivante illustre la fonction de consommation keynésienne.

C= +cY

3.1.1.2. Implications de la théorie keynésienne de consommation


34
Implications

- Si nous considérons des ménages à revenus différents, nous observons une PMC de plus
en plus faible et une PMS de plus en plus élevée à mesure que le revenu disponible
augmente.
- Pour un pays donné, la PMC doit diminuer au fur et à mesure que le niveau de vie de la
population s’élève.
- La comparaison entre pays doit faire ressortir une PMC plus faible et une PMS4 plus élevée
pour les pays les plus riches et inversement.
- La consommation est la composante principale de la demande, et de ce fait elle constitue
le moteur de la croissance économique. Par conséquent, la baisse de la PMC ne manquerait
pas, à terme, de mener les économies qui s’enrichissent vers une stagnation séculaire

Limites
Les travaux empiriques menés par Kuznets sur l’économie américaine remettent en cause
l’hypothèse keynésienne en livrant des résultats contrastés : la thèse de Keynes n’est
confirmée qu’à court terme où on observe effectivement une baisse de la PMC avec
l’augmentation du revenu. Mais les tests empiriques relatifs à des séries historiques révèlent,
au contraire, une stabilité de la PMC. Par ailleurs, l’histoire concrète n’a pas confirmé la
stagnation séculaire qui devrait survenir si l’hypothèse keynésienne était suffisamment
robuste.
L’hypothèse du revenu courant ne peut rendre compte du comportement de consommation
des ménages dont les revenus subissent des variations aléatoires importantes tels que les
exploitants agricoles soumis aux aléas climatiques ou certaines activités soumises à des
variations saisonnières importantes. En effet, ces catégories de ménages procèdent souvent à
un lissage de leurs revenus en épargnant durant les années « grasses » et en désépargnant
durant les années « maigres ».

3.1.2. Autres théories de la demande de consommation


Compte tenu des limites de la théorie keynésienne de la consommation, d’autres auteurs se
sont aussi intéressés à la question de la formulation de la fonction de consommation. On peut
citer par exemple la théorie du revenu relatif de Duesenberry, la théorie du cycle de vie de
Modigliani, et l’hypothèse du revenu permanent de Friedman. Ces différentes théories sont
brièvement présentées dans les encadrés 1, 2 et 3 ci-après.

4
Propension marginale à épargner : la part du revenu consacrée à l’épargne
35
Encadré 1 : Théorie du revenu relatif
Selon James Duesenberry, l’environnement social de chaque individu influence grandement
ses décisions d’épargne et de dépense : pour un revenu donné, il consommera plus ou moins
suivant le quartier, aisé ou pauvre, qu’il habite. Par surcroît, son comportement au sein d’un
voisinage tend à s’aligner sur les modèles de consommation de ses voisins (autrement dit, il
dépense de manière à conserver un certain statut économique par rapport à son
environnement). Ainsi sa consommation ne dépend pas de son revenu absolu mais de son
revenu relatif au sein d’un groupe social ; dès lors, si la distribution du revenu reste
relativement invariable, il est fort probable que la propension moyenne à consommer de cet
individu sera constante. Et, dans l’agrégat, nous devrons nous attendre à trouver une relation
proportionnelle entre la consommation globale et le revenu disponible global.

D’autre part, Duesenberry considère que les ménages désirent préserver un certain niveau
de vie : aussi, à son avis, est-il raisonnable de proposer une fonction de consommation
familiale de forme C = f(Yc, Ymp), où Yc représente le revenu courant et Ymp le revenu
maximum précédent. Si le revenu courant reste supérieur au maximum précédemment
atteint, la consommation d’un ménage dépend de son revenu relatif au sein d’un groupe
social donné. Si le revenu courant tombe au-dessous de ce maximum, sa consommation
dépend du niveau de vie établi dans la période du maximum. Par conséquent, selon la théorie
du Duesenberry, les ménages devraient modifier leur propension à consommer lorsque le
revenu diminue afin de maintenir un niveau de vie donné : dans le court terme, la relation
entre la consommation globale et le revenu disponible global apparaîtra non
proportionnelle si le revenu courant descend au-dessous du revenu maximal antérieur.

Encadré 2 : Théorie du cycle de vie


Dans les années 1950, Franco Modigliani va se référer aux conclusions du modèle de Fisher
de la consommation pour tenter de résoudre l’énigme de la consommation et expliquer la
contradiction entre la théorie keynésienne et les faits observés. Le modèle de Fisher suppose
que la consommation d’une période dépend des revenus de toutes les périodes. L’hypothèse
que va poser Modigliani est que le revenu est cyclique, qu’il est variable le long de la vie et
que les ménages vont transférer une partie de leurs revenus des années « grasses » vers la
consommation des années « maigres ». L’objectif de ces transferts de revenus est d’avoir
une structure de consommation relativement stable durant toute la vie. La principale raison
à l’origine des fluctuations des revenus est l’existence d’une période d’activité où les revenus
sont relativement élevés, et d’une période d’inactivité (la retraite) où les revenus sont
relativement faibles, voir nuls. Le rôle de l’épargne, dans ce cas, est de répondre au désir des
ménages de ne pas voir leur consommation baisser substantiellement durant la période de
retraite. Cette incitation à épargner va avoir des implications sur la fonction de
consommation.
L’enseignement principal de la théorie du cycle de vie est que la consommation dépend à
la fois de la richesse et du revenu. Pour un niveau de richesse donné à court terme, la
propension moyenne à consommer baisse lorsque le revenu augmente comme le prédit la
théorie keynésienne. Par contre à long terme, la richesse et le revenu augmentent de pair,
ce qui se traduit par une propension moyenne à consommer stable. Ainsi, la théorie du
cycle de vie permet d’expliquer le paradoxe de Kuznets.

36
Encadré 3 : Théorie du revenu permanent
Selon Milton Friedman, le revenu disponible (mesuré) de la période courante, Ym, est formé
d’une composante permanente, Yp, et d’une composante transitoire, Yt. En effet, lorsqu’ils
envisagent leurs recettes futures sur un grand nombre d’années, les ménages anticipent
un certain revenu : c’est le revenu permanent. Mais lorsqu’il se produit une fluctuation
imprévue, il faut ajouter à Yt une quantité positive ou négative : c’est le revenu transitoire.
Par suite Ym = Yp + Yt.
Selon Friedman, c’est le revenu permanent qui détermine la consommation. De plus, la
théorie du revenu permanent suppose que les ménages consomment approximativement la
même proportion de leur revenu permanent, quel que soit le niveau de revenu. Dès lors,
si nous rapportons la consommation au revenu permanent, nous obtenons une relation
proportionnelle stable, indépendante de la distribution du revenu permanent. Ce n’est qu’en
commettant l’erreur de rapporter la consommation au revenu mesuré de la période courante
que nous pouvons trouver une relation non proportionnelle, puisque ce revenu comporte
éventuellement un élément transitoire, positif ou négatif.

Activités :
1. Soit, pour les six dernières années, les données suivantes (mesurées en milliards de
francs
CFA) pour un pays type de la zone Franc :

Année Consommation Revenu disponible


2001 450 500
2002 458 510
2003 466 520
2004 474 530
2005 482 540
2006 490 550

a. Après avoir défini les propensions moyennes et marginales à consommer et à épargner,


pour ces différentes années, calculez les indicateurs correspondants de propensions à consommer
et à épargner.
b. Montrez que les résultats obtenus confirment les hypothèses de la théorie keynésienne de
la consommation

2. Quelles sont les limites de la théorie keynésienne de consommation ?


3. Répondre par vrai ou faux et justifier :
a. Pour Keynes, la consommation dépend du taux d’intérêt
b. Pour les classiques l’épargne dépend du revenu disponible
c. Pour Keynes, l’épargne est un luxe
d. Pour Keynes, l’épargne c’est ce qui reste après avoir consommé.

37
SEANCE N° 8
Objectif : Analyser le comportement d’investissement des entreprises
3.2.La demande d’investissement
Il est nécessaire de disposer de capital pour produire des biens et services. Ce capital résulte
de la mise en réserve d’une partie de la production, non consommée : Une partie de la
production est « demandée » par les entreprises pour accroître ou reconstituer leur équipement.
Cette fraction mise en réserve sera appelée « investissement » que nous notons I.

L’investissement est un « flux » : C’est une quantité mesurée au cours d’une période de temps.
Elle vient s’adjoindre au capital dont dispose une entreprise au niveau microéconomique et la
collectivité au niveau macroéconomique : celui-ci est donc un « stock », c'est-à-dire une
quantité mesurée à un moment donné. Voici pourquoi il est fréquent d’utiliser l’expression
« accumulation du capital » comme on parle de l’accumulation du charbon puisque le capital
et le charbon sont stockés. L’investissement est toujours positif ou nul. Cela veut dire que le
stock de capital ne cesse de croître ? Non. Pour une entreprise comme pour une collectivité,
au cours d’une période, une fraction du capital constitué disparaît : les machines s’usent et
doivent être mise au rebut, les bâtiments se détériorent et sont parfois détruits. On dit que le
capital se déprécie. La dépréciation du capital peut se mesurer de différentes manières. La
vitesse de dépréciation du capital mesure le temps qu’il faut pour qu’un équipement soit
totalement hors d’usage : ceci amène à définir la durée de vie (moyenne) du capital. Il est aussi
possible de calculer la fraction du capital qui, en moyenne disparaît au cours d’une période
donnée : on parle alors de taux de dépréciation du capital ou de taux de renouvellement. Il est
donc possible que le stock de capital n’augmente pas, et plus généralement ne varie pas alors
que l’investissement est positif. Cela est dû à la dépréciation du capital. L’investissement net,
c’est à dire l’investissement diminué de la dépréciation du capital au cours d’une période
donnée, peut être positif, négatif ou nul, ce qui entraîne une croissance du (stock de) capital
positive ou nulle.

Comme pour la consommation, plusieurs distinctions peuvent être faites à propos de


l’investissement, qui aboutissent à définir de sous-agrégats ou encore à « désagréger »
l’investissement global. La première distinction oppose l’investissement fixe et
l’investissement en stock ou encore les stocks.

L’investissement fixe recense les dépenses faites au cours d’une période donnée en
équipements et en bâtiments. Il s’agit de biens durables dont la longévité et la contribution à
la production de richesse sont longues : au moins plusieurs années. Les dépenses liées à l’achat
des logements par les ménages sont considérées comme partie de l’effort d’investissement
38
d’une collectivité et qualifiées d’investissement immobilier. De même, l’investissement des
entreprises est constitué de deux composants : l’investissement en machines et
l’investissement en bâtiments.

Par opposition, les variations de stocks d’une entreprise sont considérées comme un
investissement non fixe. Les stocks sont constitués par les produits finis mais non encore
vendus, donc toujours propriété d’une entreprise. Leur variation permet de faire face aux
fluctuations de la demande. Mais cette fluctuation étant par définition non permanente, il ne
peut s’agir d’un investissement « fixe ». D’où la nécessité de ne pas les confondre avec les
éléments qui constituent ces agrégats.

Selon la théorie économique, l'investissement est une fonction croissante du revenu et


décroissante du taux d'intérêt. Mais en retenant le modèle keynésien simple à prix et taux
d’intérêt constants, la demande d'investissement est considérée comme autonome ; elle est
donc constante et est notée I0.

3.2.1. L’investissement selon le modèle néoclassique


Le modèle néoclassique met en évidence une liaison entre l’investissement (la variation du stock
de capital), le taux d’intérêt et la productivité marginale du capital (Pmk). Dans cette analyse, on
compare les coûts et avantages (rentabilité) que représente la détention de biens de capital.
L'investissement I dépend de sa rentabilité. Celle-ci est comparée au coût de l'investissement. Ce
coût noté r représente le coût d'opportunité de l'investissement. Il mesure le taux d’intérêt réel que
l'investisseur accepte de payer sur un emprunt pour financer son investissement. Et I est tel que :

I = I(r)

La rentabilité de I est mesurée en termes réels par sa productivité marginale. Cette productivité
marginale est généralement le taux de rentabilité interne (TRI5). La connaissance des
comportements microéconomiques indique que l'on investit jusqu'à l'égalité entre la Pmk et le coût
de l’investissement. En effet, lorsque la Pmk est supérieure à r, l’investissement est favorable ; dans
le cas contraire, il est rejeté. Ainsi au fur et à mesure que le taux d'intérêt réel (r) augmente, certains
projets jusque-là rentables ne le sont plus et la demande de capital diminue.Par conséquent, il
apparaît que l'investissement est une fonction décroissante du taux d’intérêt.

5
Le TRI est le taux d’intérêt qui permet l’égalité entre la valeur présente du coût de l’investissement et celle de ses
revenus futurs.

39
r

3.2.2. L’investissement et l’efficacité marginale du capital


L’efficacité marginale du capital (EMC) est le critère introduit par Keynes pour étudier
l’investissement. Il la définit comme le taux d'escompte qui, appliqué à la série d'annuités
constituées par les rendements escomptés d'un capital pendant son existence entière, rend la
valeur actuelle des annuités égale au prix d'offre de ce capital. Le prix d'offre du capital
correspond au coût de production d'une unité supplémentaire de ce capital. L’efficacité marginale
du capital est aussi définie comme le taux d’actualisation () qui égalise la valeur présente
d’investissement et celle de ses revenus futurs. Par conséquent on a :
R1 R2 Rn
Io   2  ... 
(1   ) 1    1   n
De façon générale, l'EMC pour un investissement donné I, dépend : du coût actuel du bien
d'investissement, du montant des revenus que ce bien génère (au cours de son existence ou de sa
durée de vie) et de la distribution de ces revenus au cours du temps. L'EMC augmente : si le coût
d'acquisition du nouvel équipement diminue, si le volume total des revenus que cet équipement
rapporte augmente ou si l'essentiel des recettes se concentre sur les premières périodes d'utilisation.
Dans le cas, contraire, il diminue.

Par ailleurs, selon Keynes, lorsque l'investissement dans un type quelconque de capital augmente,
l'EMC diminue à mesure que l'investissement augmente. Ainsi, l'EMC apparaît comme une
fonction décroissante du volume de l'investissement.

La décision de l'investissement s'effectue selon les principes de l'analyse marginaliste. Ainsi


l'investissement a une valeur optimale lorsque (ρ) est égale au taux d'intérêt (r). Lorsque ρ est
supérieur à r (ρ > r), les entreprises ont avantage à augmenter leurs investissements car elles
réalisent un manque à gagner. Dans le cas contraire lorsque ρ < r, les entreprises doivent diminuer
leurs investissements car elles réalisent une perte. Par conséquent l'investissement apparaît
comme une fonction décroissante du taux d'intérêt i

40
, r

Pour que l’investissement soit réalisé, il faut ρ> r d’où la représentation suivante qui permet
d’établir une relation entre ρ et r (pour un niveau de r donné).

Cependant, au cours d'une période donnée, le montant de l'investissement global comporte outre la
partie qui est liée au taux d’intérêt une composante autonome qui dépend des anticipations exogènes
des entreprises et du comportement de l’Etat en matière de dépenses publiques. Ainsi l’expression
de la fonction d’investissement selon l’optique keynésienne est la suivante :

I = I(i) + I0

3.3.Les dépenses publiques

Jusqu’à présent, les seuls agents invoqués sont des agents « privés », c'est-à-dire libre de leur
décision et sans capacité de contrainte sur autrui. Par contraste, l’Etat qui regroupe
l’ensemble des administrations publiques, est en mesure de contraindre légalement les agents
privés et intervient donc dans l’économie. L’action économique de l’Etat est extrêmement
diverse. L’Etat peut :

- produire et offrir des biens et des prestations de services à la collectivité ;


- réglementer les activités privées ;
- verser un complément de revenu à certain agents par transferts de revenus venant
d’autres agents (on parlera d’une action de redistribution).

Pour accomplir ces tâches, l’Etat a besoin d’acquérir des biens et des prestations de service,
d’employer des salariés, etc. D’un point de vue macro-économique, la demande publique
que nous notons G, sera une composante de la demande agrégée. Sous l’hypothèse d’une
économie à un bien, nous considérons que l’Etat achète une quantité donnée de ce bien pour
assurer ces missions. Pour l’analyse macroéconomique, l’Etat est lui aussi un « collectif
d’agent » puisqu’il représente toutes les administrations publiques, quel que soit leur champ
d’action ou leur niveau territorial. Là encore, il est possible de distinguer différentes
41
catégories d’administrations et donc de désagréger la demande publique. De même, la
dépense des administrations n’ont pas toutes la même fonction et une désagrégation est
possible, permettant par exemple de distinguer les dépenses publiques de « fonctionnement »
(consommation) et les dépenses d’ « investissement ».

Activités :
Soit diverses entreprises dont les projets d'investissement ont un coût respectif C et une efficacité
marginale du capital r donnés par le tableau suivant:
1)- C1 = 5.000 F r1 = 5%
2)- C2 = 6.000 F r2 = 8%
3)- C3 = 4.500 F r3 = 2%
4)- C4 = 1.000 F r4 = 7,5%
5)- C5 = 6.000 F r5 = 6%
6)- C6 = 2.500 F r6 = 6%
1. Si le taux d'intérêt est de 5,5%. Quel est le montant total des investissements réalisés ?
2. Tracer la "courbe d'investissement" donnant le montant des investissements réalisés en
fonction du taux d'intérêt. Vérifier que cette courbe est décroissante.

42
SEANCE N° 9
Objectif : définir l’offre globale et la demande globale ; déterminer le revenu d’équilibre
macroéconomique.
Chapitre 4 : l’offre globale, la demande globale et l’équilibre macroéconomique dans un
modèle simplifié.
Ce chapitre présente le fonctionnement de l'économie dans une optique simplifiée. Nous
définissons dans un premier temps l’offre globale et la demande globale. En retenant le cadre
analytique du modèle keynésien simple à prix et taux d’intérêt constants (ou fixes) sans secteur
monétaire, les conditions de réalisation de l'équilibre macroéconomique sont présentées.
Enfin, le phénomène du multiplicateur est présenté.

4.1.Notions d'offre globale, de demande globale et de revenu d’équilibre

L'offre globale et la demande globale sont déterminées en fonction d'un volume d'emploi
donné. Selon la théorie keynésienne, l'équilibre global au niveau de l'ensemble de l'économie
peut être réalisé à un niveau de sous-emploi ou de plein emploi6.

4.1.1 L'offre globale ou agrégée (OG)

L'offre globale désigne la production des biens et services réalisée dans une économie au cours
d'une période donnée. Cette production génère un revenu7 qui lui est égal (noté Y) et qui
correspond au revenu de l'ensemble de l'économie (ou revenu national). Ainsi :

Y = OG

Y = C + I = OG

L'offre globale étant égale au revenu, elle ne peut qu’exprimer l’identité produit/revenu. En
conséquence la représentation de l'offre globale en fonction du revenu, la droite O, est une droite
à 45° (ou première bissectrice) car c'est le lieu de tous les points tels que OG = Y

6
Les questions relatives aux mécanismes de fonctionnement du marché de travail selon l'optique keynésienne sont
abordées dans le cours de Modèles de base de macroéconomie au semestre prochain.
7
Dans la suite du chapitre 3, le revenu désignera le revenu national.
43
OG
O

OG =Y

YY

4.1.2. La demande globale (DG)


La demande globale liée à l'activité économique, est définie comme la somme de la demande des
biens de consommation et des biens d'investissement. Selon la théorie keynésienne, la demande
des biens et services de consommation notée C(Y) est une fonction croissante du revenu. D'où :

C (Y )  C  cY avec 0<c<1 et C >0

C , désignant la consommation incompressible (ou consommation autonome) c'est à dire la


consommation indépendante du revenu et c, la propension marginale à consommer (Pmc)
L'investissement est une fonction croissante du revenu et décroissante du taux d'intérêt. Mais
selon le modèle keynésien simple à prix et taux d’intérêt constants, la demande d'investissement
est considérée comme autonome ; elle est donc constante et est notée I0. Ainsi :

DG = C(Y) + I0
En définitive, eu égard aux hypothèses énoncées la demande globale est une fonction croissante
du revenu.

DG
DG =C(Y) + I0

YY

4.1.3. Relation entre l'offre globale et la demande globale

A priori, il n'y a aucune raison pour que l'offre globale soit égale à la demande globale. Elle peut
lui être égale, supérieure ou inférieure. La différence entre les deux grandeurs résulte de la

44
variation de stocks au niveau des biens de consommation et des biens d’investissement. L'écart
entre les variables d’offre et les variables de demande est exprimé par les relations suivantes :

C = C(Y) + cons ;

I = I + inv

avec cons et inv correspondant respectivement à la variation positive ou négative des stocks
des biens de consommation et des biens d’investissement.

En faisant la somme membre par membre de ces deux équations :

C + I = C(Y) + cons + I0 + inv

En posant cons + inv = stocks on a:

C + I = C(Y) + I0 +stocks => OG = DG + stocks

Au vu de ce qui précède, il apparaît que l'offre globale diffère de la demande globale par la
variation positive ou négative des stocks.

4.1.4. Notion de revenu d’équilibre

Le revenu d’équilibre est le revenu tel que l’offre globale est égale à la demande globale.
En considérant le cadre d'analyse du modèle keynésien simple, rien ne garantit que l’offre
globale soit à tout moment égale à la demande globale. Elle peut être inférieure, supérieure ou
égale à la demande globale. L’écart entre l’offre globale et la demande globale est appelée
variation de stock. L’analyse du graphique ci-dessus montre que Ye est l'unique solution qui
donne le revenu d'équilibre car pour ce niveau de revenu, l'écart noté , entre l'offre globale
(OG) et la demande globale (DG) est nul. Un écart positif traduit une situation d'excès d’offre
; par contre un écart négatif correspond à une situation d'excès de demande comme l'indique
les relations suivantes :

  > 0  un excès de l'offre globale (OG > DG) ;


  < 0  un excès de la demande globale (DG > OG) ;
  = 0  le revenu d’équilibre (OG = DG).

45
OG , D G
O = OG =Y
D = DG

YY
Ye

Pour déterminer algébriquement le revenu d’équilibre, considérons le modèle simplifié ci-après :

OG  C  I  Y
DG  cY  C0  I 0

Où c est comprise entre 0 et 1.

A l’équilibre, OG  DG  Y  Y  cY  C0  I 0

C0  I 0
D’où l’on tire le revenu d’équilibre Ye1  .
1 c
Activités :
Soit une économie dont le fonctionnement est formalisé par les équations suivantes :
Y = C+I+G
Y = S+C+T-F
Yd= Y-T+F
C = aYd+Co
I = Io
G = Go
F = Fo
T = tY
- où Y, C, I, S, G, T, F et Yd désignent respectivement, le revenu, la consommation, l'investissement,
l'épargne, les dépenses publiques, les impôts, les transferts et le revenu disponible.
- a et t sont des paramètres avec 0<a<1 et 0<t<1.
- Io, Co, Go et Fo sont des variables exogènes.
1. On suppose dans un premier temps que l'influence de l'Etat est négligeable:
-a) caractérisez et formalisez le modèle économique sous-jacent;
-b) illustrez graphiquement le revenu d’équilibre.
-c) par quels mécanismes s'opère la convergence vers l'équilibre.
2. Démontrez par voies graphique et algébrique, que l'introduction de l'Etat modifie le niveau du
revenu d'équilibre.
46
SEANCE N° 10
Objectif : expliquer la notion du multiplicateur keynésien d’investissement.

4.2. Notion du multiplicateur


L'étude de la variation du revenu conduit à mettre en évidence le phénomène du multiplicateur.
Ce dernier établit une liaison entre un accroissement exogène de la demande globale et un
accroissement de l'offre globale.

4.2.1. Définition et mise en évidence du multiplicateur keynésien

De façon générale, l'effet multiplicateur est le processus selon lequel l'augmentation initiale
d'une grandeur macroéconomique produit une augmentation plus importante de la variable
qu'elle détermine (cas du revenu national pour le multiplicateur d’investissement).

Dans le cadre de ce schéma keynésien simple, le principe du multiplicateur indique qu'un


accroissement autonome de la demande globale (en l'occurrence ici l’investissement) entraîne
un accroissement plus important du revenu d'équilibre. Si les entreprises développent
l’investissement, elles augmentent directement le revenu d’un montant équivalent à la valeur des
investissements. Ce revenu supplémentaire est distribué dans l’économie, et va être en partie
consommé et en partie épargné. La partie consommée va augmenter la production de biens de
consommation et donc le revenu distribué d’un montant équivalent ; cette dernière distribution
de revenu va, à son tour, alimenter la consommation et donc la production, et ainsi de suite.
L’effet final d’une augmentation de l’investissement sur la production est donc bien plus
important que l’effet initial.

Illustrons ce phénomène par un exemple numérique. Pour simplifier, nous raisonnons en


économie fermée. La propension marginale à consommer est égale à 0,8 et l’investissement
augmente de 100. A chaque vague d’effet, la variation initiale de Y se répartit en épargne (Δs=
0,2 ΔY) et en consommation (ΔC= 0,8ΔY) ; la variation de la consommation entraîne alors une
variation équivalente du revenu qui vient alimenter une nouvelle vague d’effets. A chaque vague,
l’impact sur la production est de plus en plus faible parce qu’une partie du revenu supplémentaire
n’est pas consommée. Dans cette analyse, l’épargne est une fuite, un revenu non dépensé.

47
Illustration du mécanisme de multiplication

Vagues ΔY ΔS ΔC
Vague Initiale 100,00 20,00 80,00
1ère vague 80,00 16,00 64,00
2ème vague 64,00 12,80 51,20
3ème vague 51,20 10,24 40,96
4ème vague 40,96 8,19 32,77
5ème vague 32,77 6,55 26,21
6ème vague 26,21 5,24 20,97
7ème vague 20,97 4,19 16,78
8ème vague 16,78 3,36 13,42
9ème vague 13,42 2,68 10,74
10ème vague 10,74 2,15 8,59
Total 457,05 91,41 365,64
45ème vague 0,00 0,00 0,00
Total 499,98 100,00 399,99

4.2.2. Calcul du multiplicateur keynésien d’investissement

Reprenons le modèle simplifié ci-après :

OG  C  I  Y
DG  cY  C0  I 0

Où c est comprise entre 0 et 1.

A l’équilibre, OG  DG  Y  Y  cY  C0  I 0

C0  I 0
D’où l’on tire le revenu d’équilibre Ye1  .
1 c

Supposons qu’à la suite de cet équilibre, les investissements autonomes augmentent de I . De


combien va varier le revenu d’équilibre ?

Si les investissements autonomes augmentent de I , le nouveau revenu d’équilibre est de :


C0  I 0  I
Ye 2  .
1 c

48
I
La variation du revenu d’équilibre est alors Y  Ye 2  Ye1  .
1 c
Si nous désignons par k, le multiplicateur des investissements autonomes, on a :
Y 1 1
k   
I 1 c s
Ainsi, le multiplicateur k est égal à 1’inverse de la propension marginale à épargner (s).

Remarque : le multiplicateur d’investissement est d’autant plus élevé que la propension


marginale à consommer est élevée. Il en est ainsi car lorsque la propension marginale à
consommer est élevée, la propension marginale à épargner est faible. Les fuites sont donc
faibles.
Illustration numérique

Propension marginale à consommer 0,9 0,8 0,8 0,7 0,5 0,2

Multiplicateur keynésien d’investissement (en


10 5 4 3 2 1,25
économie fermée)

On voit bien qu’à mesure que la propension marginale à consommer diminue (passant de 0,9
à 0,2), le multiplicateur diminue à son tour (passant de 10 à seulement 1,25).

Activités
1. Définir le revenu d’équilibre. Décrire la démarche de calcul du revenu d’équilibre
2. Définir le multiplicateur keynésien. Décrire la démarche de son calcul
3. Le multiplicateur d’investissement est d’autant plus élevé que la propension marginale
à épargner est élevée. Vrai ou faux. Justifiez.
4. On considère une économie fermée dans laquelle l’influence de l’Etat est négligeable.
On suppose que l’investissement est autonome et que les dépenses de consommation
obéissent à la loi psychologique fondamentale de Keynes. Formalisez et spécifiez cette
économie. Déterminez l’expression du revenu d’équilibre. Déterminez l’expression de l’effet
multiplicateur d’investissement keynésien. De quoi dépend ce multiplicateur ?

49
SEANCE N° 11
Objectif : analyser les effets de la politique économique sur le PIB dans le cadre d’une économie
fermée où l’impôt est exogène.

4.3. Le multiplicateur et la politique économique


La politique économique est l’ensemble des mesures prises par les pouvoirs publics dans le
but d’orienter l’économie dans un sens jugé souhaitable. La politique économique mise en
œuvre par l’Etat peut revêtir plusieurs formes. Deux types de politiques économiques sont
étudiés dans le cadre de ce modèle keynésien simple, la politique budgétaire et la politique de
transferts (qui est un volet de la politique de redistribution de revenus).

La politique budgétaire est définie comme l'ensemble des mesures prises par les pouvoirs
publics en matière de dépenses publiques (dans ce cas, on parle de politique de dépenses
publiques) et des impôts (il s'agit là de la politique fiscale).

La politique budgétaire prend trois formes principales : acyclique, procyclique et


contracyclique. Une politique budgétaire contracyclique revient à réduire les dépenses
publiques et augmenter les impôts en période de haute conjoncture et à augmenter les dépenses
et réduire les impôts en période de récession. La politique budgétaire procyclique désigne
l’inverse : l’augmentation des dépenses publiques et la réduction des impôts en période de
haute conjoncture et la réduction des dépenses et l’augmentation des impôts en période de
récession. Une politique budgétaire acyclique ne tient pas compte du cycle économique.

La politique budgétaire est un instrument qui exerce une forte influence sur l’économie. En
ajustant les niveaux de dépenses et des impôts, les gouvernements peuvent réaliser des
objectifs divers : augmentation de la croissance et de l’emploi, stabilité macroéconomique,
répartition des revenus, allocation efficace des ressources et efficacité opérationnelle.

La politique des dépenses publiques se manifeste par l'utilisation des dépenses publiques. Ces
dernières sont constituées des salaires des fonctionnaires, des achats de biens et services et
des dépenses d’investissement. Les dépenses publiques affectent l'économie dans son
ensemble par l’intermédiaire de la demande globale (DG) et du revenu national (Y). En effet,
toute augmentation ou diminution des dépenses publiques (G) accroît ou diminue la demande
globale et le revenu national.

La politique fiscale se traduit par le recours aux impôts (T). Ceux-ci désignent ici l'ensemble
des prélèvements obligatoires effectués par les administrations publiques pour financer les
dépenses publiques. La politique fiscale affecte l'économie de deux manières. D'une part, toute
hausse ou baisse des impôts réduit ou augmente le revenu national. Par ailleurs, les impôts

50
affectent les prix des marchés, les incitations et les comportements des agents économiques,
et la redistribution de revenus.

La politique de transferts désigne les opérations de redistribution de revenu dans le but de

corriger les inégalités de revenus et de fournir une assurance sociale contre des risques dans
l'optique d'une solidarité nationale et d'une meilleure distribution de la richesse nationale.
Cette politique se manifeste ici par des transferts monétaires directs : allocations et pensions
diverses. Comme les dépenses publiques et les impôts, les transferts (F) influencent aussi
l'économie. Toute augmentation ou baisse des transferts accroît ou diminue le revenu national
et la demande globale. Les trois mesures de politique économique considérées dans le cadre
de ce modèle affectent l'économie au niveau de la demande globale et du revenu. En
conséquence :

- la demande globale incorpore les dépenses publiques (G) ;


- le revenu déterminant la consommation des ménages est le revenu national
disponible (Yd), c'est à dire, le revenu national (Y) duquel il faut déduire le montant des
impôts et auquel il faut ajouter le montant des transferts (F).

En guise d’illustration, considérons le modèle suivant:

DG = C(Yd) + I + G avec I = I0 et G = G0

Yd = Y - T + F avec T =T0 et F = Fo

Du fait de ces modifications, la fonction de consommation est définie comme suit:

C(Yd) = c(Y – T + F) + C avec 0<c<l et c >0

Sachant qu'à l'équilibre OG = DG, le revenu d'équilibre (Ye) est ainsi calculé :

C  cT0  cF0  I 0  G 0
Ye 
1 c

NB : Pour obtenir le résultat ci-dessus, il faut remplacer DG de la première équation par Y ;


ensuite il faut remplacer C, Yd, I et G par leurs expressions. Enfin il faut écrire Y comme une
expression de toutes les variables exogènes du modèle (envoyer tous les termes en Y à gauche
de l’égalité).

En supposant que ce revenu d’équilibre est un revenu d’équilibre de sous-emploi, l’Etat


pourrait soit :

51
- augmenter G : il s’agit dans ce cas de la politique des dépenses publiques;
- diminuer T : dans ce cas on parle de la politique fiscale ;
- augmenter F : dans ce cas il s’agit de la politique des transferts.

Le calcul des multiplicateurs de chacune de ces politiques suit la même procédure sue celle
du multiplicateur des investissements autonomes que nous avons décrite plus à la séance
précédente.

Politique des dépenses publiques

Quand les dépenses publiques varient d'un montant quelconque G (le symbole  signifie
«variation »), la variation du PIB ou Y est égale à :

 1 
Y    G
 (1  c ) 
L’effet initial sur le PIB est égal à G (montant de la production supplémentaire de services
publics ou d'investissements publics). Mais l'effet total sur le PIB ( Y ) est égal à l'effet initial
multiplié par le coefficient entre crochet ; ce coefficient est appelé le multiplicateur keynésien
des dépenses publiques et est souvent noté k.

1
kG  .
(1  c)

Politique des transferts

Soit une augmentation des transfert de F . L'effet initial sur le PIB est : cF . L'effet
multiplicateur total est donc:

 1   c 
Y    cF   (1  c)  F .
 (1  c )   

 c 
kF    , multiplicateur de transferts publics.
 (1  c) 

52
c
On note alors kF 
s
Illustration numérique et comparaison avec le multiplicateur des dépenses publiques

Dans le cas où c= 0.,8 et (1 - c) = 0,2, le multiplicateur des transferts est c/(1-c)) est égal à 4,
au lieu 5 pour une variation d'un montant équivalent de dépenses publiques.

Le multiplicateur des impôts ou multiplicateur fiscal


Les impôts comme les transferts modifient le revenu disponible: augmenter les prestations
sociales de 100 Mds a les mêmes effets sur le revenu qu'une baisse d'impôt de 100 Mds; une
réduction des subventions publiques a le même effet qu'une hausse équivalente des impôts.
Le multiplicateur des impôts a donc la même valeur absolue que celui des transferts mais un
signe inverse : l'effet initial d'une hausse des impôts est une baisse du PIB égale à :  cT

L’effet multiplicateur est donc :  PIB =[- c/(1 - c)]  T.

L'effet multiplicateur total des impôts est donc:

 c 
Y    T .
 (1  c ) 

 c 
kT    , multiplicateur des impôts.
 (1  c) 

c
On note alors kT 
s
On peut constater que le multiplicateur fiscal (kT) et le multiplicateur des transferts (kF) ont la
même valeur mais de signe opposé : le multiplicateur des transferts est positif tandis que celui
de la politique fiscale est négatif. Il faut bien noter que le signe négatif du multiplicateur fiscal
signifie que la variation de l’impôt et la variation du revenu évoluent en sens opposé. En
d’autres termes, pour augmenter le revenu d’équilibre il faut réduire l’impôt et inversement.
Le multiplicateur des dépenses publiques présente la valeur la plus élevée. Ainsi, la réduction
des impôts (ou l’augmentation des transferts) a un effet multiplicateur moins important sur le
revenu qu'une augmentation des dépenses publiques. Il en est ainsi parce que le multiplicateur
fiscal (ou le multiplicateur des transferts) agit indirectement sur la production par

53
l’intermédiaire du revenu disponible alors que le multiplicateur des dépenses publiques agit
directement sur la production par la demande globale.

4.4. Le théorème de Haavelmo

Dans la plupart des cas, l’Etat augmente ses dépenses qu’il finance avec un montant équivalent
d’impôt, question d’équilibre budgétaire. On se demande si une telle politique de budget
équilibré a un effet sur le revenu d’équilibre. La réponse est affirmative. Pour s’en convaincre,
évaluons l’impact d’une telle politique sur le revenu d’équilibre.

Partons du même modèle que celui de la section précédente. Le revenu d’équilibre initial est
donné par :

C  cT0  cF0  I 0  G 0 . Supposons que l’Etat augmente ses dépenses qu’il


Ye1 
1 c

finance entièrement par des impôts supplémentaires (ΔG = ΔT). On a donc :

C  c(T0 T )  cF0  I0  G 0 G


Ye Ye 2 Ye1 
1 c

cT  G
Ye 
1 c

Puisque ΔG = ΔT, on a :

cG  G 1  c  G Ye
Ye    Ye  G et 1
1 c 1 c G

Ce résultat indique que le multiplicateur est égal à 1. Cela signifie que lorsque l’Etat
augmente les dépenses publiques et les impôts d’un même montant, le revenu d’équilibre
augmente du même montant : c’est le théorème de Haavelmo.

Activités :

1. Définir la politique budgétaire


2. Qu’appelle-t-on politique budgétaire contra cyclique ?
3. Qu’appelle-t-on politique budgétaire pro cyclique ? Acyclique ?

Problème 1
Soit C = 40 + 0,80Yd, Yd = Y – Tx, I = 60, G = 20 et Tx = 20. Calculer (a) revenu d’équilibre,
(b) le nouveau revenu d’équilibre si l’investissement diminue de 10 et si les allocations de

54
chômage augmentent de 5 par suite de la baisse de production. (c) Etant donné le revenu atteint
en (b), comment le gouvernement doit-il modifier ses dépenses pour ramener le revenu à son
niveau initial (a) ?

Problème 2

Soit l'économie d'un pays dont le fonctionnement peut être exprimé par le modèle suivant:

Y=C+I+G , C=cYd+Co , Yd=Y-T+TR

I = Io, G = Go , TR = TRo et T = To

avec: Y revenu national, C consommation, T impôts, Co consommation incompressible, Yd revenu


disponible, TR transferts, I investissement, G dépenses publiques et c propension marginale à
consommer.

- c est un paramètre avec 0<c<1.

- Io, Co, Go To et TRo sont des variables exogènes.

1. En admettant que le pays se trouve dans une situation de sous-emploi, déterminer le revenu
national d'équilibre avec c=0,75 et en supposant les valeurs suivantes (en unités monétaires) pour
les variables exogènes: Co = 20000, I = 24000, G = 30000, T=24000 et TR=20000.

2. Les pouvoirs publics décident de diminuer les impôts d'un montant égal à 1000. Quelle est la
valeur du multiplicateur fiscal et quel est l'impact de cette mesure sur le revenu national d'équilibre
et le solde budgétaire?

3. Au lieu de diminuer les impôts, les pouvoirs publics décident plutôt d'augmenter les
dépenses publiques de 1000, quel serait l'impact de cette décision sur le revenu national et le
solde budgétaire?

4. Même question, si, les impôts et les dépenses publiques restant constants, les pouvoirs publics
décident d'augmenter les transferts de 1000 (on supposera dans ce cas que les cotisations sociales
n'augmentent pas et que le budget de l'Etat devra couvrir cette augmentation des transferts).

5. Comparez et commentez les résultats obtenus en 2, 3 et 4.

6. Si l'Etat décidait de maintenir constant le montant du solde budgétaire en augmentant dépenses


publiques et impôts du même montant, 1000, quel serait l'impact d'une telle politique sur le revenu
national d'équilibre? Pourquoi.

55
SEANCE N° 12

Objectif : calculer le multiplicateur dans le cas d’une économie fermée où l’impôt est lié au
revenu ; calculer le multiplicateur dans le cadre d’une économie ouverte

4.5. Le multiplicateur dans le cas où l’impôt est lié au revenu

Pour l’étude de l’effet stabilisateur par les recettes fiscales T (ou impôts ne sont plus traités
comme une variable autonome indépendante de Y. Elles sont liées à l’activité économique d’ou :

T =tY- T0

t désigne le taux d’imposition ou le taux de la pression fiscale. Avec cette hypothèse et sur la
base du modèle retenu :

Y=C+I+G

C = c(Y–T) + C avec 0<c<1

I = I0

G + G0

T =tY- T

cT  C  Io  G 0 1 1
Ye  et k  
1  c+ct 1-c  ct 1  c 1  t 

On peut constater qu’avec cette nouvelle hypothèse, l’effet multiplicateur est réduit.

Le résultat permet de mettre en évidence l’effet stabilisateur par les impositions sur les
mouvements du revenu national. Ainsi la manipulation du taux d’imposition n’a donc pas
seulement pour effet de faire varier le volume des recettes fiscales ou le niveau du revenu
disponible (pour les ménages). Elle modifie (ou réduit) l’ampleur des effets de multiplication qui
sont mis en œuvre, indépendamment du budget de l’Etat, sur les décisions des agents.

(1) La politique fiscale a d’elle-même un effet stabilisateur sur la conjoncture à cause de la


progressivité des impôts. En effet, lorsque les impôts augmentent rapidement (dans une
situation d’expansion), le budget génère un surplus qui amortit la demande globale de la
production. De même une récession est limitée par un déficit budgétaire automatique. Les
effets automatiques concourent à la réalisation de l’équilibre de plein emploi et à un objectif
de stabilisation

56
(2) L’efficacité d’une politique budgétaire discrétionnaire est limitée par le mouvement des
recettes fiscales car l’effet multiplicateur est plus faible lorsque les impôts sont sensibles à
la conjoncture.
4.8. Le multiplicateur en économie ouverte
Considérons le modèle suivant :

OG=Y+M

DG= C + I + X

A l’équilibre, OG= DG = > Y = C + I + G + X - M

Les exportations sont une demande d'origine étrangère. Elles sont autonomes par rapport au
revenu national. Donc elles sont exogènes soit X = X0

Les importations constituent une consommation qui ne porte pas sur les biens produits dans
le pays ; en d'autres termes, c'est une partie du revenu qui quitte le circuit national. Par
conséquent elles sont liées au revenu par la relation suivante : M = mY + M0 avec 0 < m < 1,
M0 > 0 ; m désigne la propension marginale à importer et M0, les importations exogènes.

On peut constater que les effets des importations sont identiques à ceux de l’épargne parce
qu’elles occasionnent comme l'épargne une fuite de revenus dans l'économie nationale. Par
contre les effets des exportations sont analogues à ceux des investissements car elles créent
des revenus dans l'économie nationale comme les investissements.

Le revenu d’équilibre est alors donné par :

C  I0  X 0  M 0 C  I0  X 0  M 0 A
Ye   
1 c  m sm sm

Avec A = C  I0  X0  M0 représentant les dépenses autonomes.

Quel est l’effet d’une variation des dépenses autonomes sur le revenu d’équilibre ?

Comme précédemment, l'estimation de cet effet multiplicateur suit la même procédure que
celle du multiplicateur des investissements autonomes. Ainsi, on a :

1 ΔY 1
ΔY  A et   kA
1-c  m ΔA s  m
On remarque que la valeur du multiplicateur est plus faible par rapport à une économie fermée.
Cela est dû au fait que les importations dépendent du revenu. Dans ce cas, les importations
constituent une fuite supplémentaire de revenu par rapport au phénomène de multiplication.

57
A chaque fois que le revenu varie d’une unité, une proportion (m) sert à acheter des biens qui
sont produits à l’extérieur. Plus cette proportion est élevée, plus l’effet multiplicateur sera
faible.

Illustration : Par exemple, avec une propension à consommer de 0,8 et une propension à
importer de 0,25, le multiplicateur des dépenses publiques est égal à:[1/(1 - 0,8 + 0,25)] =
1/0,45 = 2,22 (au lieu de 5 en économie fermée).

4.9.Les limites du multiplicateur

L'effet multiplicateur tel qu’il vient d'être décrit doit être considéré beaucoup plus comme un
principe d'explication des phénomènes économiques car ses limites sont nombreuses. De
façon générale deux conditions essentielles sont nécessaires pour que l'effet multiplicateur se
réalise.

La première est celle du sous-emploi. En effet, un investissement supplémentaire entraînera


un accroissement du produit national à condition que le travail et le capital soient partiellement
inemployés, si non la hausse du revenu serait purement nominale et déboucherait sur
1’inflation.
Toutefois, dans la réalité, au niveau national il existe rarement une situation caractérisée par
une situation de sous-emploi ou de plein emploi. La réalité montre plutôt une série de
situations intermédiaires :

- dans une économie de sous-emploi il existe des secteurs dans un état de plein emploi ;
- dans une économie de plein emploi il peut subsister des régions ou des branches en sous-
emploi ;
- dans une économie de plein emploi un secteur peut connaître des goulots d'étranglement.

La seconde condition d’efficacité du multiplicateur est celle de la stabilité de la pmc.


Pourtant cette condition est difficile à observer. Dans la réalité on observe une variabilité de
la propension marginale à consommer (pmc) suivant les catégories socioprofessionnelles.
Or en calculant le multiplicateur, on considère que la pmc est identique pour toutes les
catégories de ménages, ce qui n'est pas le cas. Dans ces conditions, il faut élaborer un
multiplicateur, en déterminant une pmc pondérée tenant compte de l’importance relative de
chaque catégorie.

58
Il convient de signaler que pour un pays en voie de développement d’autres facteurs
réduisent le multiplicateur. Il s’agit de :

- la rigidité de l'offre.
- l’importance du secteur informel.
- la forte propension à importer

Activités
1. Considérons le modèle suivant:

DG = C(Yd) + I + G avec I = I0 et G = G0

Yd = Y - T + F avec T =tY+T0 et F = Fo

C(Yd) = c(Y – T + F) + C avec 0<c<l et c >0

- Déterminer le revenu d’équilibre.

- Calculer le multiplicateur des dépenses publiques.

- Calculer ensuite le multiplicateur fiscal et celui des transferts.

- En déduire le multiplicateur du budget équilibré.

- Le théorème de Haavelmo est-il vérifié ?

- Classer les multiplicateurs par ordre croissant d’efficacité.

2. L’impôt ne dépend pas du revenu et pmc = 0,75. Trouver la variation du revenu


d’équilibre si (a) les dépenses publiques augmentent de 10, (b) les impôts augmentent de 15,
(c) les transferts augmentent de 10.
3. A partir des situations du problème précédent, établir la variation du revenu à
l’équilibre s’il existe un impôt proportionnel sur le revenu de 20%.
4. Soit, un pays caractérisé par le modèle économique suivant:

(1) - Y+M=C+I+G+X

(2) - C=a(Y-T)+b avec 0<a<1

(3) - M=mY+E avec 0<m<1

(4) - B=M-X

59
Les relations (1), (2), (3) et (4) expriment respectivement l'équilibre de cette économie, la fonction
de consommation, la fonction d'importation et la balance commerciale. Les dépenses publiques G,
les impôts T, les investissements I et les exportations X sont exogènes.

Supposons que l'économie se trouve dans une situation de sous-emploi. Pour corriger ce
déséquilibre, le gouvernement peut initier une politique budgétaire de relance. Celle-ci peut prendre
deux formes.

a. Evaluez l'impact de chaque type de politique sur la balance commerciale.


b. Donnez une interprétation économique des résultats obtenus.
c. Quels sont les paramètres qui déterminent l'efficacité de la politique mise en œuvre ? Dans
chaque cas, expliquez comment les paramètres affectent la politique mise en œuvre.

60
ACTIVITES COMPLEMENTAIRES
A. Questions de cours

1. Qu’est-ce que la macroéconomie ?

2. Qu’est-ce que les macroéconomistes étudient ?

3. Doit-on étudier la macroéconomie de façon indépendante de la microéconomie ?

4. Qu’appelle-t-on inflation ?

5. Que désigne le chômage ?

6. Expliquer la croissance économique

7. Quels sont les objectifs de la macroéconomie ?

8. Quels sont les principaux agents économiques et quelles sont leurs fonctions ?

9. Représenter un circuit en économie fermée en considérant les agents suivants : ménage,


entreprises et Etat.

10. A partir de la relation d’équilibre fondamental de la macroéconomie, analyser les


interdépendances entre les nations.

11. Qu’appelle-t-on multiplicateur?

12. Définir la politique économique

13. Faut-il considérer que les prix sont flexibles ?

14. Expliquer la formalisation de l’analyse économique

15. Qu’appelle-t-on modèle économique et quelle est son utilité en économie ?

16. Définir la politique budgétaire

17. Qu’appelle-t-on politique budgétaire contra cyclique ?

18. Qu’appelle-t-on politique budgétaire pro cyclique ? Acyclique ?

19. Expliquer la marge budgétaire.

20. Comment a évolué le taux de croissance économique entre 2015 et 2018 en Afrique ?

B. QCM

61
1 Soit un impôt proportionnel au revenu et un budget gouvernemental équilibré. Un
accroissement autonome de l’investissement élèvera le niveau d’équilibre du revenu et le
budget (a) restera en équilibre, (b) présentera un excédent, (c) accusera un déficit.
2 L’impôt est exogène. Si un gouvernement diminue ses impôts et ses dépenses de 10,
et pmc = 0,90, le revenu d’équilibre se contractera de (a) 9, (b) 80, (c) 10.
3 Le multiplicateur fiscal est (a) supérieur (b) égal (c) inférieur au multiplicateur des
dépenses publiques – ou bien (d) il est égal au multiplicateur des dépenses d’investissement.
4 Si les impôts sont proportionnels au niveau du revenu au lieu d’être fixes,
(a) Le multiplicateur de budget équilibré est nul,
(b) La valeur du multiplicateur des dépenses publiques augmente,
(c) La valeur du multiplicateur de transfert augmente,
(d) La valeur du multiplicateur des dépenses publiques diminue.
5 Si le multiplicateur des dépenses d’investissement est égal à 5 et si l’impôt est
proportionnel au revenu, (a) le multiplicateur fiscal est égal à – 4, (b) La valeur du
multiplicateur des dépenses publiques est égal à 4, (c) le multiplicateur fiscal est supérieur à
– 4 (d) le multiplicateur fiscal est inférieur à – 4.
6 Soit une pmc égale à b et un impôt autonome : le multiplicateur relatif aux paiements
des transferts publics est égal à (a) – b / (1 – b), (b) b / (1 – b), (c) – b / (1 – b – bt), (d) b
/ (1 – b – bt).
7 Lorsque les impôts et les dépenses de l’Etat augmentent d’un même montant, en
période de plein emploi et de stabilité des prix, l’économie (a) maintient le plein emploi et
la stabilité des prix, (b) s’établit en sous-emploi, (c) subit l’inflation.
8 Si l’Etat diminue ses dépenses publiques et augmente ses transferts d’un même
montant, le revenu d’équilibre (a) restera inchangé, (b) s’élèvera, (c) baissera.
9 L’unique différence entre le multiplicateur fiscal et le multiplicateur de transfert est
celle-ci :
(a) Le multiplicateur fiscal dépasse d’une unité le multiplicateur de transfert,
(b) Le multiplicateur de transfert dépasse d’une unité le multiplicateur fiscal,
(c) L’un affecte le revenu disponible et l’autre le pmc,
(d) L’un est positif et l’autre est négatif.
10 Si une même augmentation affecte les impôts et les dépenses de l’Etat, sur le
diagramme des dépenses, la droite C + I +G (a) se déplace vers le haut (b) se déplace vers
le bas (c) ne change pas de position.
C. PROBLEMES

62
1- Classer les propositions suivantes selon leur aptitude à élever le niveau d’équilibre du
revenu. (1) accroître d’un montant x les impôts et les dépenses publiques, (2) les diminuer
de x, (3) accroître de x les dépenses publiques, (4) accroître de x les impôts.
2- L’impôt ne dépend pas du revenu et pmc = 0,75. Trouver la variation du revenu
d’équilibre si (a) les dépenses publiques augmentent de 10, (b) les impôts augmentent de
15, (c) les transferts augmentent de 10.
3- A partir des situations du problème précédent, établir la variation du revenu à
l’équilibre s’il existe un impôt proportionnel sur le revenu de 20%.
4- Pourquoi un impôt progressif sur le revenu est-il considéré comme un stabilisateur
automatique ?
5- Pourquoi un impôt sur le revenu abaisse-t-il la valeur du multiplicateur des dépenses ?
6- Le revenu d’équilibre atteint actuellement 500 ; la propension marginale à consommer
est 0,50 ; l’impôt est exogène. Quel est le nouveau revenu d’équilibre lorsque les dépenses
publiques augmentent de 10 ?
7- Le revenu d’équilibre actuel est de 500 ; pmc = 0,80 ; l’impôt est exogène. Quel sera
le nouveau revenu d’équilibre si les impôts sont réduits de 5 ?
8- On donne C = 20 + 0,50Yd, I = 40, G = 10, Yd = Y – Tx et Tx = 5. Déterminer (a) le
niveau d’équilibre du revenu, (b) les niveaux de consommation et d’épargne, (c) l’égalité de
l’épargne et de l’investissement.
9- Soit C = 40 + 0,80Yd, Yd = Y – Tx, I = 60, G = 20 et Tx = 20. Calculer (a) revenu
d’équilibre, (b) le nouveau revenu d’équilibre si l’investissement diminue de 10 et si les
allocations de chômage augmentent de 5 par suite de la baisse de production. (c) Etant donné
le revenu atteint en (b), comment le gouvernement doit-il modifier ses dépenses pour
ramener le revenu à son niveau initial (a) ?
10- Le revenu d’équilibre actuel est 500. Le plein emploi est atteint à 550. L’impôt est
exogène et pmc = 0,80. De combien le gouvernement doit-il augmenter ses dépenses afin
d’amener l’économie au plein emploi, s’il s’est engagé à maintenir l’équilibre budgétaire ?
11- Dans le problème 10, supposons que le gouvernement se résolve à opérer avec un
déficit. Quelles modifications doivent être apportées (a) au montant de l’impôt ou (b) aux
dépenses publiques, pour amener l’économie au plein emploi ?
12- Le revenu d’équilibre est actuellement de 500. Le plein emploi est atteint à 550. Si la
pmc est égale à 0,80 et s’il existe un impôt proportionnel sur le revenu d’un taux de 10%,
(a) quelle augmentation des dépenses publiques permettra d’atteindre le plein emploi ? (b)
quelle modification des recettes fiscales résultera de l’accroissement du revenu d’équilibre ?

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13- Dans une économie au plein emploi dont le taux de croissance annuel est 4%, les
dépenses publiques augmentent de 20. Le revenu actuel s’élève à 500, la pmc est de 0,50 ;
les impôts ne sont pas liés au revenu. Le gouvernement doit-il accroître les impôts pour
couvrir ses dépenses nouvelles ?
14- Les dépenses de l’Etat augmentent de 20%dans une situation de plein emploi. Le
revenu d’équilibre est actuellement de 500, la pmc est 0,80 et les impôts sont exogènes. De
combien les impôts doivent-ils augmenter pour maintenir la stabilité des prix ?
15- La situation actuelle est le plein emploi. On suppose un impôt forfaitaire. Si le secteur
de l’Etat diminue ses dépenses tout en refusant une politique déflationniste, comment peut-
il maintenir la stabilité des prix en agissant sur le montant des impôts ?
16- Le plein emploi est obtenu pour un revenu de 600. Le comportement de consommateur
est défini par C = 10 + 0,90Yd, l’investissement est fixé à 60, les dépenses de l’Etat totalisent
35 tandis que ses recettes fiscales sont déterminées par 5 + 0,10Y. (a) Quel est le niveau
actuel du revenu d’équilibre ? (b) Quels sont les niveaux correspondants de la
consommation, de l’investissement et de l’impôt ? (c) Ce niveau de revenu est-il
inflationniste ou déflationniste ? (d) De combien les dépenses publiques doivent-elles varier
pour réaliser un objectif de plein emploi et de stabilité des prix ?
17- Le niveau actuel du revenu d’équilibre est 500. Le plein emploi est atteint à 560. Si
l’impôt est exogène et si la pmc = 0,80, quelle politique fiscale ou quelle politique de
transfert peuvent conduire au plein emploi ?
18- Le plein emploi s’établit pour un revenu d’équilibre égal à 800. Le comportement de
consommateur est défini par C = 10 + 0,90Yd, l’investissement est de 60, les dépenses
publiques totalisent 15 et les recettes fiscales, indépendant du revenu, atteignent 12. (a)
déterminer le revenu d’équilibre. (b) Ce revenu caractérise-t-il une situation inflationniste
ou déflationniste ? (c) en utilisant les dépenses publiques comme instrument de la politique
économique, trouver la variation requise pour obtenir un revenu de 800. (d) Le budget
gouvernemental est-il encore en déficit ?
19- Supposons que l’impôt soit l’instrument de la politique économique dans le problème
précédent. (a) Quelle variation de l’impôt permettra d’atteindre le plein emploi ? (b) Quel
sera alors le déficit budgétaire ?
20- Toutes les administrations publiques sont supposées opérer en respectant l’équilibre
budgétaire. Dans une localité, la dépense municipale est accrue de 50. Les ménages
empruntent pour couvrir l’impôt résultant ; ils rembourseront cette dette dans une période
future grâce à une augmentation de 50 de leur épargne. (a) La PMC a-t-elle été modifiée ?
Ou la constante de la fonction de consommation ? (b) quelle répercussion ces dépenses

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locales additionnelles auront-elles sur le niveau du revenu, en supposant que la PMC est
égale à 0,90 ?
21- Calculer la valeur du multiplicateur de dépense si consommation et investissement
sont liés positivement au revenu, avec des propensions marginales respectives de 0,80 et de
0,10 pour la consommation et l’investissement.
22- Trouver (a) le niveau du revenu à l’équilibre et (b) la valeur du multiplicateur de
dépense, lorsque le comportement économique se caractérise comme suit :
(1) L’investissement est lié positivement au revenu et aux forces économiques exogènes ;
(2) La consommation est liée positivement au revenu et aux forces économiques
exogènes ;
(3) Le montant des impôts est une somme fixe sans rapport avec le niveau de revenu ;
(4) Les dépenses du gouvernement sont déterminées hors du modèle ;
(5) Les exportations sont exogènes ;
(6) Les importations sont liées positivement au revenu et aux forces économiques
exogènes.
23- (a) Déterminer le revenu d’équilibre pour un modèle dont le comportement est défini
par les équations C = C0 + bYd, Yd = Y – Tx, Tx = Tx0 + tY, I = I0 + aY et G = G0. (b)
Trouver le multiplicateur de dépense, le multiplicateur fiscal et le multiplicateur de budget
équilibré qui correspondent à un tel modèle.
24- On reprend les trois multiplicateurs du problème précédent. Trouver les valeurs si la
propension marginale à consommer est 0,75, la propension marginale à investir, 0,15 et le
taux de l’impôt sur le revenu, 0,20. (a) Déterminer le multiplicateur de dépense pour une
économie définie par les équations de comportement : C = C0 + bYd, Yd = Y – Tx, Tx =
Tx0 + tY, I = I0 + aY et G = G0 , où a ˃ 0 quand le taux de chômage est inférieur à 5% et a =
0 quand ce taux dépasse 5%. (b) Le multiplicateur de dépense est-il plus élevé lorsque la
conjoncture approche du plein emploi ou lorsqu’elle se situe en période de récession ?
25- Considérons que l’économie est représentée par les équations qui suivent :
𝑌 =𝐶+𝐼+𝐺
𝐶 = 𝑐0 + 0,8𝑌𝐷
𝑌𝐷 = 𝑌 − 𝑇
G = 300
T = 100
c0 =300
On suppose également que l’investissement ne dépend ni du taux d’intérêt, ni du niveau des
ventes : I = 200.
a. Etant donné ces variables, calculez le niveau de production d’équilibre.
b. Supposons maintenant que la confiance des consommateurs augmente et provoque une
hausse de la consommation autonome (c0), qui passe de 300 à 400. Quel sera le nouveau
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niveau de production d’équilibre ? Quelle est l’ampleur de la variation du revenu à la
suite de ce phénomène ? quel est le multiplicateur dans cette économie ?
26- Selon une étude récente réalisée par les étudiants de la FASEG à l’Université de Lomé et
relative aux pays de la Zone Franc Africaine, la situation économique des pays de la zone peut
être décrite dans une optique macro-économique simplifiée par la relation : Y+M=C+I+G+X
selon les mécanismes d’un modèle keynésien simple. Les agrégats Y, M, C, I, G et X désignent
respectivement, le PIB (ou le revenu national brut versé aux ménages), les importations, la
consommation finale, l'investissement des entreprises, les dépenses publiques et les exportations.
Les relations caractéristiques du modèle sont les suivantes :

– Ci = C0i + aiYdi , définissent les fonctions de consommation des trois principaux groupes de
ménages identifiés dans ces pays avec i = 1, 2 et 3 correspondant respectivement aux groupes
des ménages, à revenu élevé, à revenu moyen et à revenu faible ; par ailleurs, Y, i , Yi , Ydi
, Ti et ti désignent respectivement le revenu national brut, la part de ce revenu affecté au
groupe de ménage i, le revenu du groupe, le revenu disponible du groupe, le montant des
impôts sur le revenu versé par le groupe et le taux des impôts du groupe, sachant que Ti =
tiYi ;
– M = mY, traduit la fonction d’importation ;
– I, G, et X sont exogènes.
a. Formalisez et spécifiez cette économie.
b. Pour un pays donné, déterminez la fonction de consommation globale ; expliquez le
résultat obtenu. En déduire la fonction d’épargne globale
c. Selon les conclusions relatives à la situation de l’emploi, le niveau du chômage est élevé
dans chaque pays de la zone. Pour relancer l’activité économique, un gouvernement d’un
pays de la zone a décidé de mettre en œuvre une politique budgétaire d’accroissement des
dépenses publiques. Cette politique est-elle appropriée ? Justifiez votre réponse. Si cette
politique est appliquée, quelles mesures d’accompagnement le gouvernement doit-il
adopter pour accroître son efficacité. Pourquoi ?

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