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Améliorez votre impact
personnel et professionnel
James BORG
PEARSON
Préface d' Eric PESTEL
(£ m m PARie Poi/R V«HA
Améliorez votre impact
personnel et professionnel
D é v e lo p p e m e n t p e rs o n n e l
ISBN : 978-2-7440-6406-7
1
P E A R S O N Pearson Education France PRIX EDITEUR 17€
47 bis, rue des Vinaigriers
75010 Paris
Tel. : 01 72 74 90 00
Fax : 01 42 05 22 17
p iiiii uni!
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0211 7141
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James Borg
PEARSON
L’édition originale de cet ouvrage a été publiée au Royaume-Uni par Pearson
Education, sous le titre Body Language, 7 easy tessons to master the sitent
language.
© James Borg 2008
Préface 1
Avertissement de l'auteur 7
Introduction : Si vous pouviez lire dans mes pensées 15
1re leçon - Langage du corps, langage de l’esprit 31
2e leçon - Le regard 57
3e leçon - L’écoute 115
4e leçon - La gestuelle 137
5e leçon - Le mensonge 201
6e leçon - La sympathie 241
7e leçon - Les fuites 257
Sommaire V
PRÉFACE
Préface I
En face, Nicolas Sarkozy doit adoucir son image et se présenter
en rassembleur pour limiter les inquiétudes. Le corps penché, la
tête souvent inclinée, son regard part du bas vers le haut comme
pour admettre une soumission. Par une fine dialectique, le meneur
du jeu n’est pas celui (en l’occurrence, celle) qui en donne l’air.
Comme chacun des spectateurs du débat, vous vous êtes impré
gné de cette image subliminale et récurrente et avez ressenti une
impression générale. Dorénavant, grâce aux clefs qu’apporte le livre
de James Borg, vous deviendrez sensible aux messages qu’envoient
le regard, l'expression du visage, la gestuelle, la posture et l’ensem
ble de la communication non verbale.
Je pratique la formation à la communication non verbale depuis
plus de dix ans et j’ai été séduit par ce livre qui offre une palette
riche et précise d’explications pour vous aider à décoder la commu
nication de votre interlocuteur en tenant compte de ce que James
Borg appelle la « règle des 3 C » : le contexte, la cohérence et la
concomitance.
Je me souviens d’un étudiant que j'entraînais pour les oraux de
concours et qui passait la majeure partie de l’entretien penché, la
main plongeant sous la table pour se gratter le mollet. Quoique fré
quente, cette réaction est extrême - sûrement avez-vous déjà sur
pris l’un de vos interlocuteurs se grattant légèrement l’avant-bras
ou le haut de la cuisse : cela trahit souvent une situation d'incon
fort. En effet, la zone de démangeaison, dans la plupart des cas
sur un membre, reçoit deux influx nerveux contradictoires : l’un
ordonne de partir et l’autre « raisonne » le premier en imposant de
rester car la situation y oblige. Le plus étonnant est que l’étudiant
en question n’eut à aucun moment conscience de son geste. Sans
qu’il s’en rende compte, sa gêne était manifeste.
Notre corps communique malgré nous et souvent à notre insu :
c’est ce qu’on appelle la communication non verbale. Outre le
décryptage de vos interlocuteurs, cet ouvrage vous enseignera
comment accroître votre vigilance vis-à-vis de vous-même, ce qui
vous permettra de limiter les plus grosses « fuites », pour repren
dre le terme de James Borg. Vous améliorerez ainsi votre relation
aux autres et développerez la cohérence de votre communication
et donc votre impact personnel ou professionnel.
Les entreprises, soucieuses de leur compétitivité et de leur effica
cité dans un environnement de plus en plus concurrentiel, ont
compris l’intérêt d’aider leurs managers et leurs équipes à faciliter
leur relation aux autres par une meilleure maîtrise de leur commu
nication non verbale, que ce soit dans un contexte de service aux
clients, de conseil dans la vente, de négociation ou de manage
ment.
Ce qui nous rend adaptés à un environnement donné n’est plus
approprié lorsque les paramètres ont changé ; par exemple, lors
d’une évolution de fonctions. Ainsi, le directeur d’une agence
locale d’une compagnie d’assurances fut-il repéré par la directrice
des ressources humaines pour sa grande maîtrise des techniques
du métier. Mais à la fois, elle savait que sa faconde ne pouvait pas
correspondre au poste de directeur de région auquel elle souhai
tait le destiner. Si sa jovialité dédramatisait les inquiétudes qui
peuvent naître lors de la souscription d’un contrat d'assurance, si
sa gestuelle chaleureuse et enveloppante séduisait les clients les
plus réticents, ces qualités ne pouvaient transmettre les aptitudes
de rigueur et d’objectivité qu’impliquait un poste d'organisation et
de stratégie.
Un changement de secteur peut également vous conduire à
moduler votre communication non verbale. Un de nos clients,
directeur d’un magasin de produits sportifs dans un grand groupe,
souhaitait prendre la direction d’un grand magasin haut de gamme.
Pour asseoir sa légitimité auprès de ses nouvelles équipes dès les
Préface 3
premiers jours, il lui fut indispensable de travailler sa gestuelle
pour faire preuve d’une plus grande retenue, et d'être plus attentif
aux détails quitte à ralentir son rythme. Il acquit ainsi une certaine
pondération et par conséquent du raffinement.
Alors, maîtriser le langage de notre corps nous amène-t-il à jouer,
à mentir ? Comme le souligne James Borg, cette question ainsi que
celle de la séduction sont les deux interrogations majeures lorsque
l’on parle de communication non verbale.
En consacrant un chapitre à chacun de ces sujets - ce qui consti
tue une approche innovante -, l’auteur met fin à des idées précon
çues et faussement répandues - comme celle qui veut qu’un menteur
ait forcément le regard fuyant ou soit mal à l’aise dans ses gestes.
De même, le séducteur, nous prouve-t-il dans ce livre, n’est pas
le beau parleur mais plutôt celui qui sait écouter et qui le montre !
Vous découvrirez, au long des sept leçons données dans ce livre, un
grand nombre de conseils sur le regard, la posture ou la gestuelle à
adopter pour mettre votre interlocuteur en confiance et lui donner
à voir le meilleur de vous-même.
Développer une présence personnelle plus charismatique grâce à
la maîtrise du langage corporel, aiguiser votre sens de l’observation
pour mieux comprendre vos interlocuteurs, renforcer votre assise
professionnelle... la liste des bénéfices que vous tirerez de cet
ouvrage est large, et leur application quotidienne.
Éric PESTEL
C ofondateur de ]Lookadok[
réseau international de form ation
pour les entreprises
À tous ceux qui ont acheté ce livre.
Qu'à l'issue de ces 7 leçons,
vous sachiez décrypter les pensées des autres
avec autant de facilité qu'ils liront dans les vôtres !
Jam es BORG
« Dès que j’ai ouvert votre livre et jusqu’à ce que je le repose,
je n’ai pas cessé de rire. J’ai d’ailleurs l’intention de le lire un
jour ou l’autre. »
Groucho Marx
AVERTISSEMENT DE LAUTEUR
Avertissement de l'auteur 7
Nous sommes sans cesse contraints d’interpréter ce que l’autre
nous dit par le truchement de son corps - et de contrôler notre pro
pre langage corporel pour projeter l’impression juste. La commu
nication fonctionne dans les deux sens !
Vous connaissez peut-être cette étude des années 1970, souvent
citée, selon laquelle dans une conversation, 90 % du sens du mes
sage est transmis par des indices non verbaux - en l’occurrence, les
signaux émis par notre corps et la manière dont nous nous expri
mons (indices vocaux) - alors que 7 % seulement dérive des mots
que nous prononçons.
On pourrait sans doute discuter à propos de ces chiffres, mais
un constat s’impose : dans toute communication avec autrui, le
sens du message est essentiellement véhiculé par le « langage »
silencieux qui confirme ou contredit les paroles. Il a par ailleurs été
prouvé que les individus qui réussissent dans tous les domaines de
la vie savent intuitivement décrypter ces signaux.
Les acteurs doivent être experts dans le langage du corps pour nous
inciter à croire au personnage qu’ils jouent, en nous aidant à « sus
pendre notre incrédulité2 » (nous ne sommes pas dans la réalité),
pour que nous entrions dans la fiction et que nous la nourrissions
de nos propres émotions. Lorsque les attitudes ou les gestes nous
S’il est vrai que nous jouons tous plusieurs « rôles » au quotidien,
dans notre vie personnelle et plus encore au travail, nous utilisons
le langage corporel pour exprimer à travers notre corps notre pro
pre état d’esprit ou celui d’un « personnage ». Il n’y a là rien de
« trompeur » - écoutons Shakespeare :
« Le m onde entier est une scène,
Hom m es et fem m es, tous, n’y sont que des acteurs ;
Chacun fait ses entrées, chacun fait ses sorties ;
Et notre vie durant nous jouons plusieurs rôles3. »
U N E HISTOIRE DE MAGIE
PARLER « C O U R A M M E N T »
LE LANGAGE D U CORPS
DÉROULEMENT D U PROCESSUS
4. Terme issu de l’informatique. Erreur dont l’auteur refuse d’admettre qu’il est
responsable et qui n’est pas due au fonctionnement défectueux du logiciel ou
du matériel. Par exemple, se tromper quand on tape son mot d’identification et
se plaindre ensuite que « rien ne marche ». (NdT)
votre score et vérifier que vous êtes réellement un « as » du lan
gage du corps et que vous méritez vos lauriers.
EN C O N C LU S IO N
Léonard de Vinci
RETOUR A U X ORIGINES
VOUS RECONNAISSEZ-VOUS ?
/
ÉM OTIO NS ET SENTIMENTS
C O M M E N C E Z PAR VO US-M ÊM E
L'empathie
Elle prend toute son importance dès lors qu’il s’agit d’établir une
relation et un rapport de confiance avec quelqu’un. Le concept
d’« intelligence émotionnelle » a souligné le rôle de l’empathie en
tant que « radar social ». Elle se définit comme la capacité à sentir
ce que les autres ressentent sans qu'ils l’extériorisent. Mais elle doit
être sincère. Dans la mesure où les individus expriment rarement
leurs émotions en utilisant seulement des mots, nous disposons de
trois moyens pour identifier leurs sentiments profonds :
• les gestes,
• les expressions faciales,
• les indices vocaux.
Ils nous révèlent les sentiments et les perspectives des individus
dans leur réalité. C’est la raison d’être de l’interprétation du lan
gage corporel.
« Les gestes, les expressions faciales et les indices vocaux
nous révèlent les sentim ents des individus dans leur réalité. »
La sensibilité
La perceptivité
LES 3 C
Ils sont d’un intérêt vital. Aucune lecture véritable n’est possible
sans prise en compte du contexte, de la cohérence et de la conco
mitance.
« Il est vital de tenir com pte des 3 C. »
LANGAGE D U CORPS,
LANGAGE DE L'ESPRIT
Au fil des années, vous vous êtes sans doute familiarisé avec les dif
férents modes de communication - les expressions du visage, la
façon de s’asseoir ou de se tenir debout, le fait de croiser les bras,
d'avoir la tête droite ou penchée, la direction du regard. Tous ces
mouvements expriment quelque chose - même si aucune parole ne
les accompagne. La manière dont vous les exécutez contribue à
créer votre image et détermine la perception que les autres auront
de vous.
Lorsque nous parlons avec quelqu’un, nous avons très rarement
la certitude que nos paroles seules sont capables de transmettre le
message voulu.
Nous sourions ou nous grimaçons, nous détournons le regard,
nous nous rapprochons ou nous nous éloignons de notre interlocu
teur, nous le touchons (ou au contraire nous évitons le contact) et
nous utilisons d’autres outils de communication non verbale pour
souligner notre message. Au cours des cinquante dernières années,
plusieurs études ont fourni un corps de preuves (vous avez bien lu
le mot « corps » - il s’est glissé subrepticement sous ma plume !)
Langage du corps, langage de l'esprit 31
montrant que le langage corporel - ou les messages non verbaux -
est particulièrement efficace pour communiquer :
• l’acceptation et le rejet,
• l’affection et l’aversion,
• l’intérêt et l’ennui,
• la vérité et la tromperie.
Imaginez le bénéfice que vous retireriez de savoir décrypter ce
qui constitue la substance même de vos relations avec les autres !
Que de temps et de chagrin épargnés. En outre vous y gagneriez
une connaissance qui vous permettrait de sauver la situation dans
certains cas.
La maîtrise du langage du corps offre un avantage concret à qui
souhaite améliorer ses relations avec les autres : amis, famille, col
lègues, clients et partenaires, futurs employeurs, proches et étran
gers - et la liste n’est pas exhaustive.
C O M M U N IQ U E R PAR LE LANGAGE
SILENCIEUX
MISE EN GARDE
Au fil des années, certains, qui pensaient connaître la règle 55, 38, 7
(et d ’autres recherches qui la confirment) en ont donné une interpréta
tion fausse. Ils ont en effet conclu que les mots avaient une impor
tance relative. Il suffit de paraître sûr de soi, de donner une bonne
impression, de porter une tenue élégante, d ’adopter un ton séducteur
- même si votre discours est bancal, le monde vous appartient (une
illustration parfaite de la maxime selon laquelle « pas d ’information
vaut mieux qu’une information erronée »).
Selon eux, si les mots interviennent pour moins de 10 % dans la com
munication entre les individus, cela signifie qu’ils ne jouent pas un rôle
primordial.
Erreur. L’étude aboutissait bien entendu à des conclusions tout à fait
différentes. S’il vous arrive de lire ce genre d ’affirmation à l’avenir - vous
les rencontrerez probablement dans un magazine un jour au l’autre -
inspirez profondément et passez à autre chose.
r
A RETENIR
2. Les emblèmes
5. Les régulateurs
CONSCIENT O U IN C O N SC IEN T ?
D EU X D O N N ÉES FONDAMENTALES
Quelques idées clés pour simplifier les choses dès le début de l’inter
action. Soyez à l’affût des signes indiquant :
1. La sérénité ou le malaise (ou l’anxiété).
2. Un langage corporel ouvert ou fermé.
Adoptez dès maintenant ces critères de lecture simples pour décryp
ter le langage corporel des autres. Prenez l’h abitude de vous y référer
constamment.
Cette grille de lecture vous rendra d’immenses services. À cha
que nouvelle rencontre, votre regard exercé se concentrera immé
diatement sur ces deux points, indissociables l’un de l’autre :
• Est-ce que je détecte de la sérénité ou de la gêne dans le compor
tement de la personne en face de moi ?
• A-t-elle un langage corporel ouvert ou fermé ?
Ouvert ou fermé ?
ACTIVITÉS DE DÉPLACEMENT
ET GESTES D A U T O R É C O N F O R T
Ils nous aident dans nos efforts pour mieux déchiffrer les autres.
Nous sommes à l’affût des activités qui nous renseignent sur l’état
d’esprit d’une personne - et sur la manière dont notre relation avec
elle est susceptible d’évoluer. Mais l’observation de chaque geste
dans sa singularité n’apporte rien, contrairement à ce que pensent
la majorité des gens.
« L’observation de chaque geste dans sa singularité ne nous
renseigne pas. »
Les gestes doivent être considérés comme les mots dans une
phrase. Il est impossible de retirer une signification ou un sens
d’un mot isolé, mais quand les mots sont mis bout à bout pour for
mer une phrase, alors ils acquièrent une signification. Il en va de
même du langage du corps. Nous relions plusieurs gestes, dont
l’ensemble dégage une signification. D’où l’importance de la conco
mitance des gestes qui nous permet d’aboutir à une conclusion
précise.
Ainsi, pouvons-nous vraiment soutenir qu’une personne ment
parce quelle se touche le nez au moment où elle répond à une
question ; qu’une autre est nerveuse, simplement parce qu’elle
change de position quand elle est assise ; que le fait de croiser les
bras signifie que l’on ressent de l’ennui à écouter l’interlocuteur ;
ou que les jambes croisées au niveau des chevilles est un signe
d’agressivité refoulée ? Non, bien entendu. Pris isolément, ces ges
tes n'ont aucune signification. Tandis que s’ils se produisent tous
au cours d’une interaction avec un même interlocuteur (concomi
tance des signaux), alors on peut en déduire que le sujet se trouve
dans un état d’esprit négatif et qu’il serait opportun de changer de
manière de procéder et/ou de tenter de démêler les raisons de son
malaise.
Il peut y avoir diverses causes : vous-même, votre message,
l’environnement ou le contexte. Beaucoup de gens traversent l’exis
tence en se figurant qu’ils savent déchiffrer les signaux non ver
baux émanant des autres. Ils fondent leur appréciation sur un seul
geste ou sur une action précise et, ne possédant pas l’empathie
nécessaire pour explorer plus profondément, ils l’attribuent à un
sentiment spécifique - sans avoir d’information en retour. Inutile
de préciser que ce type d’individu finit par s’aliéner les autres
(« Mais non, ce que vous me dites ne m’ennuie pas du tout, je suis
simplement fatigué » ; « Ce n’est pas vrai - je vois bien que je vous
ennuie » ; « Laissons cela pour le moment, voulez-vous... »).
On ne juge pas l’attitude d’une personne sans disposer d'une série
d’informations concordantes. Cette exigence représente une étape
importante dans la recherche des indices révélateurs. Une informa
tion hâtive et superficielle engendre toujours des erreurs de décryp
tage.
Langage du corps, langage de l'esprit
FORUM DE DISCUSSION
w .iP '
Q. Je voudrais juste poser une question d’ordre général avant
d’aborder les autres leçons. Il nous arrive de rencontrer quelqu’un
pour la première fois et de le trouver digne de confiance et sym
pathique. Alors qu’avec une autre personne nous éprouvons le
contraire, elle nous inspire de la méfiance dès que nous commen
çons à discuter avec elle. Est-ce dû au langage du corps ?
Vous n ’e n avez sans doute pas conscience sur le moment, mais
votre « sentiment intime » ou votre intuition vous avertissent
qu'indépendamment de ce que dit la seconde personne, elle vous
envoie un message mixte. Ses paroles et le langage de son corps ne
concordent pas. Un signal involontaire émanant de son visage, de
sa posture ou un simple geste vous transmettent un message
inconscient qui provoque chez vous un sentiment de malaise.
Nous y reviendrons ultérieurement.
Q. Peut-on dire que notre cerveau est capable de voir au-delà du
domaine des cinq sens et de pénétrer dans l’esprit de l’autre ?
Exprimons-le ainsi. Dans toute interaction avec une autre per
sonne, votre cerveau assimile un grand nombre d ’i nformations
issues du langage corporel et de l’a spect vocal du langage du corps
- le « paralangage ». Les sens renvoient cette information à votre
subconscient qui manipule des « données » (faute de terme appro
prié) reçues lors des diverses expériences que vous avez vécues,
pour former ce « sentiment intime » ou ce que l’o n appelle « l'intui
tion ». Le subconscient transmet tout cela au cerveau conscient
qui détermine ce que vous ressentez et la manière dont vous réa
gissez.
Q. Certaines personnes ont-elles plus de facilité que d’autres à cap
ter les signaux et à lire dans les pensées ?
Tout à fait. De même que certains de nous sont plus doués pour le
sport, la musique, le chant ou la danse. Mais cela ne signifie pas
que cette aptitude ne peut s'acquérir. Sans devenir des « cham
pions », nous pouvons néanmoins atteindre un certain niveau à
force d ’exercice. Et vous n ’ignorez pas que c ’e st en s ’e xerçant que
l’o n parvient à l’excellence.
Q. Pouvons-nous en conclure que nous serons tous des experts du
langage corporel à l’issue des 7 leçons ?
Absolument. Et c ’e st ce que je vous souhaite. Si vous prenez l’h abi
tude de regarder et d ’é couter vraiment, et si vous mettez en pratique
les recommandations qui vous ont été proposées, vous aiguiserez
votre attention et vous serez émerveillé du résultat.
Q. Il y a des chiffres que nous devons retenir en permanence,
n’est-ce pas ? 54... ou 30 et quelque...
C’e st facile - respectivement 55, 38 et 7. Je vous garantis que vous
vous en souviendrez dès la fin de la dernière leçon. Simplement,
n ’o ubliez pas pourquoi beaucoup d'entre nous « s ’é croulent en
cours de route » dans leurs relations avec les autres. À propos,
lorsque nous parlons de relations, nous ne faisons pas unique
ment allusion à la sphère sociale ou aux « affaires de cœur ».
Nous traitons plus généralement des rapports avec les connais
sances, les collègues, les fournisseurs de services, les partenaires
en affaires, les clients, etc. Quel que soit le cadre de nos relations,
nous avons tous la capacité d ’a ttirer ou de rebuter les autres.
Q. Le phénomène de la « première impression » dont il est si sou
vent question est-il à prendre au sérieux ?
Ce n ’e st pas un phénomène à proprement parler - c ’e st une sympa
thie ou une antipathie instinctive entre une personne et une autre,
et l’i nformation qui la détermine est communiquée en un laps de
temps très court. Votre cerveau traite un nombre considérable
d ’i nformations en un instant.
Q. Je crois que nous avons reçu le message. Pour résumer : à tra
vers le langage du corps nous captons une information qui se situe
au niveau de l’inconscient et qui traduit la vérité mieux que ne le
font les mots. C’est bien cela ?
Je n ’a urais pas trouvé de formulation plus judicieuse !
PAUSE CAFÉ
LE REGARD
Dans cette leçon, nous allons nous concentrer sur le visage et sur
les yeux dans la mesure où ils se situent au centre de la commu
nication non verbale. Dans le langage du corps, les premiers élé
ments d'information sur nous-même sont d’abord les yeux, puis le
visage. Mais nous pouvons en grande partie contrôler nos expres
sions faciales. Il est très facile d’exprimer l’émotion souhaitée en
changeant de visage. N’importe qui peut paraître gai alors qu’il se
sent triste ; il lui suffit pour cela de « changer de visage ».
Il est plus difficile de contrôler les gestes et les inflexions de la
voix - le risque de « fuites » non verbales devient plus important.
Les gens ajoutent davantage foi à ce que leur révèle votre visage
qu'à vos paroles. Les yeux représentent l’élément crucial du visage.
Ils fournissent l'essentiel de l’information, les expressions faciales
traduisant le reste. Ainsi, en dépit de vos efforts pour dissimuler
vos véritables sentiments, une grimace momentanée, un plisse
ment des yeux ou un simple haussement des sourcils suffisent à
vous trahir.
Nous communiquons plus avec les yeux qu’avec n’importe quelle
autre partie de notre anatomie. D’ailleurs, je note une certaine impa
tience dans votre regard au moment où vous lisez ces lignes - vous
Le regard 57
avez envie d’avancer dans la leçon. De même, vous pourriez savoir
ce que je ressens d’après mes yeux.
« La com m unication est une voie à double sens. »
r
A RETENIR
L’information est davantage transmise par les yeux que par
toute autre partie du corps.
LE CONTACT VISUEL
Le contact des yeux est un des moyens non verbaux qui permet de :
• exprimer l’affection/l’intimité et la nature de la relation (nous
regardons plus ceux que nous aimons que ceux que nous détes
tons) ;
• exercer un contrôle (on a tendance à augmenter l’intensité du
contact pour convaincre l’autre de quelque chose ou lui faire
assimiler un point important) ;
• réguler une interaction (on utilise les yeux pour amorcer puis
orienter le thème d’une discussion) ;
• renseigner sur un état d'esprit et un trait de caractère (par exem
ple, l’attention, la compétence, la crédibilité, la sympathie - ou le
désintérêt).
La fenêtre de l'âme
r
A RETENIR
LA « DANSE » D U REGARD
Vous venez d’apprendre que le contact des yeux est essentiel lors
que vous parlez avec quelqu’un, mais vous serez surpris de décou
vrir - le terme est approprié car je gage que vous ne l’avez jamais
remarqué - que l’orateur regarde beaucoup plus souvent ailleurs que
l’auditeur.
Est-ce exact ? Vous n’y avez probablement jamais songé, bien
que vous entreteniez des relations avec vos semblables depuis des
années. En fait cela ne vous a jamais frappé. (De même que vous
n’avez jamais noté de quel côté se tourne la semeuse qui figure sur
la pièce d’un euro ou quelle moitié de pomme contient tous les
pépins quand vous coupez une pomme en deux. Qui d'entre vous
connaît la réponse ?)
De quoi s’agit-il au juste ? D’un côté, nous vous conseillons de
regarder votre interlocuteur en face, et d’un autre nous vous deman
dons de vous abstenir. Nous autres, les êtres humains, sommes de
délicates petites choses que le moindre regard un peu appuyé met
dans l’embarras. Jetez un rapide coup d’œil à votre interlocuteur et
il aura de vous une impression déplorable - il vous trouvera ner
veux, peu fiable. Gratifiez-le d’un long regard et vous passerez pour
un individu agressif ou « bizarre ». Vous verrez d’après les chiffres
indiqués ci-après que l’orateur accompli, doté d’un quotient émo
tionnel élevé ou naturellement porté à l’empathie, pratique le
contact intermittent pendant la moitié du temps voire légèrement
moins.
« Un regard trop insistant nous m et dans l’embarras. »
A RETENIR
LA D O M IN A T IO N
Nous avons tous rencontré des gens que nous avons des difficultés
à regarder dans les yeux parce qu’ils utilisent eux-mêmes un
contact oculaire excessif. Leur attitude rompt l’équilibre délicat ou
la « danse » que nous venons d’évoquer. À l’opposé, il y a ceux qui
vous accordent une attention insuffisante. Vous les connaissez - ils
passent la majeure partie du temps à regarder par la fenêtre ou à
adm irer le tapis et vous jettent brusquement un coup d’œil (sauf
si, entre-temps, vous avez quitté la pièce !). Vous les croisez dans
une soirée ou à une cérémonie, à moins qu’il ne s’agisse d’un
collègue dom inateur qui veut vous faire sentir sa prétendue supé
riorité.
Une étude sur les relations dominant-dominé a abouti à des
conclusions intéressantes. Les essais pratiqués ont montré que
dans la plupart des cas, lorsque deux personnes de statut inégal
conversent, l’individu « dominateur » aime montrer sa supériorité
en inversant le rapport (ou « la danse ») regard-écoute-parole que
nous avons décrit précédemment. Pendant qu’il parle, il regarde
plus son interlocuteur qu’au moment où il l’écoute.
Notre comportement visuel est en grande partie déterminé par
notre culture et nous savons combien de temps nous pouvons
regarder l’autre dans les yeux sans que cela devienne gênant. Tou
tes les études montrent que les personnes dont les mouvements
oculaires paraissent détendus et sereins tout en étant attentifs pas
sent pour sincères, bienveillantes et fiables.
Le contact des yeux aide à établir des rapports de confiance,
encore faut-il ne pas en abuser. Fiez-vous à votre instinct. Définissez
ce qui vous met mal à l’aise. Sur ce point, les cultures divergent ;
dans le monde occidental, il est impoli de fixer l’interlocuteur qui
risque de se sentir menacé et qui se méfie.
« Fiez-vous à votre instinct. »
L’harmonie, comme la vérité, la beauté (et les lentilles de contact), est dans
l’œil de celui qui regarde.
L'ANALYSE DE LA DIRECTION D U REGARD
Nous savons qu’il suffit d’observer les yeux d’une personne, ces
« fenêtres de l’âme », pour en déduire ce quelle pense. Des études
ont été menées pour découvrir si la direction des mouvements ocu
laires d’un sujet permet de déterminer si les pensées qui lui revien
nent ou qu’il crée sont des sons, des images ou des sentiments.
Que m ontrent ces recherches ? Imaginez-vous en train de dialo
guer avec quelqu’un dont le regard erre dans tous les sens tandis
qu’il vous parle ou vous écoute. Nul doute que cette situation vous
est familière et qu’il vous arrive aussi (inconsciemment) de faire de
même. L’analyse des mouvements des yeux révèle ceci :
• Quand le regard se déplace vers la droite et vers le bas, l’interlo
cuteur pense en termes de sentiments.
• Quand il va vers la gauche et vers le bas, l’interlocuteur se parle
à lui-même.
• Quand ses yeux se dirigent vers le haut et vers la gauche, il tente
de visualiser quelque chose qui s’est produit auparavant.
• Quand ils vont vers le haut et vers la droite, il essaie d’imaginer
quelque chose.
• Quand le regard se porte seulement vers la gauche, le sujet
s’efforce de se rappeler des sons.
• Et quand ses yeux se tournent vers la droite, il veut reconstruire
des sons.
Que savons-nous sur le clignement des yeux et que nous apprend-il ?
Nous clignons des yeux en moyenne de 8 à 15 fois par minute (ces
chiffres varient en fonction de la situation). D’un point de vue phy
siologique, ce mouvement permet d’humidifier la cornée. Si vous
fixez l’écran de votre ordinateur ou si vous regardez la télévision, le
rythme varie en fonction de votre niveau de concentration. Une acti
vité anormale des clignements indique une gêne quelconque.
Gardez un œil vigilant (pardonnez-moi l’expression !) si vous
constatez chez quelqu’un une accélération du rythme atteignant
jusqu’à 30-40 clignements par minute - ce phénomène est signe
d’anxiété. Les personnes soumises à une pression soudaine mul
tiplient les clignements, de même que celles qui mentent - avec
d’autres signes révélateurs. Et lorsque la situation retourne à la
normalité, la fréquence des mouvements oculaires diminue.
« Chez une personne soum ise à une pression soudaine,
les clignements des yeux s’accélèrent. »
Certains ont tendance à fermer les yeux quand ils parlent. Le geste
peut participer d’une habitude générale ou se produire uniquement
lorsque le sujet répond à une question. Le clignement des yeux se
prolonge de sorte que ceux-ci restent fermés pendant quelques
secondes avant de s’ouvrir de nouveau. Ce processus se répète tout
au long de la conversation. Connaissez-vous des gens affligés de ce
tic ? Le trouvez-vous charmânt ou exaspérant ? Le président Fran
çois Mitterrand avait tendance à fermer les yeux ou à les tenir mi-
clos jusqu’à ce que ses conseillers le convainquent de se défaire de
cette habitude. Le corps « ferme boutique » pour ainsi dire, afin de
bloquer une confrontation désagréable ou une situation stressante.
« Le corps “ferm e boutique”. »
A (à son amie) : « Il y avait quelque chose qui m’énervait chez lui - cet air
coléreux. Je ne peux pas le décrire. Et en plus il n’écoutait pas. »
B (à un ami) : « Elle avait quelque chose d ’irritant - cette mine renfrognée.
Je n’avais qu'une envie : m ’enfuir le plus vite possible. •>
Aucun mot ne peut narrer les histoires que mes yeux racontent
Regardez-moi quand je fronce les sourcils, votre plume est moins expressive
Vous savez que j’ai raison, c ’est écrit noir sur blanc
Quand je vous regarde, vous entendez ce que je d is ... fJ
Comme le chantait Norma Desmond dans Sunset Boulevard,
votre regard en dit long. En termes de langage corporel, le visage
est la partie la plus expressive de notre anatomie, et dans toute
interaction, c’est par lui qu'on aborde l’autre - notre regard se
porte naturellement en premier sur le visage. Nos paroles sont
amplifiées par nos expressions faciales. Nous envoyons plus de
signaux par notre visage qu’avec toute autre partie de notre corps,
ce qui paraît normal puisque sur chaque côté du visage, vingt-deux
muscles entrent en jeu.
« Le regard se porte naturellem ent en prem ier
sur le visage. »
• Lajoie
• La tristesse
• La surprise
• Le dégoût
• La peur
• La colère
Observez ce qui se passe dans le train, au centre commercial,
dans la rue. Notez les différentes expressions faciales qui s’affi
chent tour à tour sur le visage de ceux que vous côtoyez. À force de
pratique, vous atteindrez la perfection. Vous capterez et vous enre
gistrerez inconsciemment toute une palette de tics faciaux dans
laquelle vous puiserez au moment d'exercer ce don extraordinaire
que nous nommons l'« intuition ».
« Soyez attentif aux différentes expressions faciales. »
SOURIEZ ET LE M O N D E ENTIER...
EXERCEZ-VOUS
Vérifiez par vous-même que « le monde entier vous sourit ». Prenez la
résolution de sourire quand vous rencontrez quelqu’un. Observez les
effets. La personne vous retourne-t-elle votre sourire ? Devient-elle plus
chaleureuse ? Avez-vous des relations plus cordiales avec les gens
quand vous leur souriez ? Ou courent-ils immédiatement au commissa
riat pour qu’on vienne vous arrêter ? (Là, vous avez certainement fait
quelque chose qu’il ne fallait pas !)
Le sourire de Duchenne
L'apport d'Ekman
Les micro-expressions
FAIRE « B O N N E FIGURE »
LE SOURIRE IN C O N G R U
LE SOURIRE SOCIAL
r
A RETENIR
Les six émotions identifiées par Ekman (voir plus haut) ont été
testées en relation avec les modifications du système nerveux auto
nome (SNA) affectant le rythme cardiaque, la respiration, la
température corporelle et d’autres fonctions.
• On a remarqué de surprenants changements physiques avec un
accroissement du rythme cardiaque et une élévation de la tempéra
ture de la peau lors d'émotions négatives telles que la tristesse, le
dégoût et la peur. L’activité du SNA était plus forte encore avec la
colère.
• Au cours des expériences en laboratoire, ces bouleversements
physiques ne se produisaient pas lorsque les muscles faciaux
étaient activés pour générer l’expression du sourire. En fait, ils
contribuaient à calmer l’activité négative du SNA quand on
demandait aux sujets de sourire.
Certaines personnes sont connues pour froncer les sourcils faci
lement et pour avoir en permanence un air bougon. On pense par
exemple à l’acteur Jean-Pierre Bacri, spécialisé dans les rôles de
personnages en colère et de mauvaise humeur. À son expression
butée et agressive qui invite au conflit, on imagine le cercle vicieux
dans lequel l’individu doté d’une telle personnalité s’engage, l’acti
vité de son SNA contribuant à renforcer ses émotions négatives.
r
EXERCEZ-VOUS
LES LÈVRES
Nous avons vu que la position des lèvres quand on sourit est com
mandée par les principaux muscles faciaux. Ces muscles sont poly
valents et fonctionnent ensemble ou séparément. Cela explique que
l’on peut avoir un « sourire en coin ». Un côté dit quelque chose sur
vos sentiments, alors que l’autre raconte l’inverse - le plaisir et la
souffrance. L’exemple quasiment parfait de sourire en coin nous
est fourni par l’acteur Harrison Ford quand il ne fait pas claquer
le fouet d’Indiana Jones. Les lèvres sont également très expressives
pour traduire nos sentiments indépendamment du sourire. Elles
révèlent toutes nos émotions.
On a beaucoup écrit au sujet du langage corporel ouvert - plus
vous ouvrez la bouche, plus vous paraissez détendu. À l’inverse,
une bouche crispée et des lèvres serrées indiquent que la personne
réfrène une émotion - en général négative.
L’attitude qui consiste à tenir les lèvres pincées est commune à
bien des gens. Elle signifie que la personne réfléchit intensément
et qu’elle n’est pas encore prête à s’exprimer, soit parce que le
moment n’est pas venu, soit parce quelle n’a pas encore suffisam
ment fourbi ses arguments. Elle est également signe d’un désac
cord probable que vous ne devez pas laisser s’installer entre votre
interlocuteur et vous-même ; tentez au contraire d’en démêler les
causes.
Il nous arrive aussi de nous mordre les lèvres (littéralement par
lant) - nous y reviendrons dans la leçon 5.
Après Brigitte Bardot, l’actrice Emmanuelle Béart a remis la
moue au goût du jour. Dans ce cas de figure, les lèvres sont serrées
l'une contre l'autre, tandis que la langue vient se coller au palais.
À la différence des lèvres pincées, la moue semble recouvrir une
multitude d’émotions négatives : la tristesse, la colère, le dégoût, et
d’autres plus ou moins imaginaires. Si vous l’observez chez votre
interlocutrice, recherchez les signes de cohérence avec d’autres
comportements. Si vous n’en trouvez aucun, il s'agit sans doute d'un
effet de mode. D’ailleurs la moue est très en vogue à Hollywood.
« La m ou e sem ble être de nouveau à la m ode. »
FORUM DE DISCUSSION
L'ÉCOUTE
L'ÉCOUTE ACTIVE
EXERCEZ-VOUS
A RETENIR
QUEL MESSAGE EN VO IE
LE « H O C H E M E N T DE TÊTE » ?
LA FORMULE DE IA V O IX PARFAITE
Une étude menée en 2008 sous l’égide du département de linguis
tique de l’université de Sheffield, en Grande-Bretagne, a fourni des
conclusions intéressantes sur la voix. La voix parfaite combine
harmonieusement plusieurs composantes : le timbre, le débit, l’élo
cution, un nombre précis de mots par minute et l’intonation. En
analysant les voix qui détenaient le score maximum selon ces para
mètres, des ingénieurs du son et des universitaires ont trouvé la
formule mathématique de la voix parfaite.
Selon eux, la voix idéale ne devrait pas prononcer plus de
164 mots par minute et devrait faire une pause de 0,47 seconde
entre les phrases avec une intonation retombant progressivement
en fin de phrase. Ils ont également découvert que ces caractéris
tiques vocales associées à des traits de personnalité positifs tels
que la droiture et la fiabilité obtenaient un score plus élevé - et que
ces qualités contribuaient donc à la voix idéale.
Nous l’avons déjà dit, mais il est indispensable de le répéter : ce
n’est pas seulement ce que vous dites, c'est le paralangage qui compte.
FO R U M DE DISCUSSION
1. Vos r_____ avec les autres sont déterminées par votre capacité
d’é_____ .
2. L’écoute active suppose d’é_____ avec t______ le c______ ; vous
devez m_____ que vous écoutez.
3. Les études montrent que les individus les plus charismatiques,
ceux qui engrangent les succès ou qui sont populaire, s______
é_____ et le m______ ; ce qui crée de l’e______ et un r______
h_____ .
4. Beaucoup de gens confondent é______et e______ , sachant qu’il
est possible d’e_____ quelque chose sans l’écouter réellement.
Le premier est un processus p_____ , le second est d'ordre
P-------- •
5. Savoir « écouter » le langage du corps consiste à :
- établir un c_____ v______ de qualité ;
- effectuer des s_____ de t______ ;
- r_____ le langage du corps avec n______ .
6. Beaucoup de gens ne parviennent pas à établir des relations
harmonieuses avec les autres parce qu’ils n’utilisent pas les
s_____ de tête, donnant ainsi l’impression qu’ils ne s’i______
pas à ce qui est dit ou qu’ils manquent d’a_____ .
7. Écouter au-delà des m_____ prononcés représente les 38 %
(voir la règle 55, 38, 7) du sens délivré par une c______.
8. L’aspect v______du langage corporel est aussi connu sous le
terme de p______, il concerne le t______, le d______la s______
et le rythme de la voix.
9. Si vous respirez p_____ avec l’abdomen, vous parlerez d’une
voix plus détendue et plus c_____ . Si vous respirez s______, et
par à-coups, vous êtes peut-être n_____ ou anxieux.
10. Selon des études récentes, la combinaison de ces caractéristi
ques vocales et de qualités personnelles comme la d_____ et la
f_____ constitue le nec plus ultra pour obtenir la voix parfaite.
LA GESTUELLE
Dans cette leçon, nous allons nous intéresser aux signaux que nos
membres envoient. Comme vous pourrez le constater, les mains,
les bras, les jambes et les pieds représentent une composante non
négligeable du langage corporel. Nous étudierons également les
différentes activités de déplacement et les gestes d'autoréconfort en
relation avec les membres et la manière dont ils laissent filtrer
l’information sur nos véritables sentiments. Notez bien ces deux
termes communément utilisés par les spécialistes du langage du
corps. Ils forment la base des indices significatifs à repérer et des
signaux que vous envoyez à l’interlocuteur. Ils constituent un outil
essentiel de la lecture des pensées ; une indication de ce qui se
passe dans l’esprit de l’autre (et dans le vôtre).
LES MAINS
LA PAUME DE LA M A IN
Sachant que la tenue des mains joue un rôle important dans nos
relations avec les autres, même si tout se passe au niveau sublimi
nal, si l’on veut inspirer confiance et faire bonne impression, il faut
qu’elles restent visibles. Mais méfiez-vous, car elles sont révéla
trices, et si l’observateur perspicace capte les vibrations positives, il
est tout autant capable de percevoir un état négatif ou de l’anxiété.
Imaginez par exemple qu’un collègue situé au même niveau hié
rarchique que vous se mette à faire de grands gestes de haut en bas,
avec les poings serrés en vous disant : « Pouvez-vous enlever cette
pile de parapheurs que quelqu’un a laissés là, ils encombrent ? »
Accompagnés de ce geste, ces propos ressemblent à un ordre. Pour
tant, ce n’est pas votre patron qui en est l’auteur mais quelqu’un qui
occupe le même statut que vous. Résultat : la situation risque de
dégénérer en antagonisme. Les mots n’en sont pas responsables, le
geste est seul en cause, ainsi que la manière de s’exprimer. Coup
double !
Supposons maintenant que cette phrase (dans des termes identi
ques) s'accompagne d’un geste de la main avec la paume ouverte.
Ce dernier devient alors une sollicitation, un appel à l’aide, un aveu
de faiblesse qui ne met pas l’autre dans les mêmes dispositions. On
exécutera plus volontiers cette demande.
Il existe une autre variante de la paume tournée vers le sol, dans
laquelle les doigts sont serrés étroitement les uns contre les autres.
Tout le monde la reconnaît instantanément pour l’avoir vue dans
les journaux et dans les actualités filmées d’une certaine époque : le
salut hitlérien des nazis.
POINTER L'INDEX
Ce geste peut aussi être observé chez une personne qui se tient
debout. Les mains sont alors croisées au niveau des cuisses ou du
bassin. Contrairement aux situations décrites ci-dessus, il n’indi
que pas un état d’esprit négatif ou un manque de confiance en soi
mais plutôt de la nervosité. Le sujet « couvre » son entre-jambes
de ses mains parce qu’il ne sait pas où les placer. Il se sent en
position de vulnérabilité et les utilise comme barrière de pro
tection.
Si vous vous rendez compte que vous vous tordez les mains en
permanence, changez de position et adoptez celle du clocher. Vous
y gagnerez en concentration et vous verrez qu'au lieu de penser à
vous-même, vous deviendrez plus attentif à l’autre.
Il existe un autre mouvement des mains, dans lequel les doigts
sont entrelacés. Traditionnellement, nous l’avons vu, on associe les
entrelacs, les croisements, à la nervosité ou à une attitude défen
sive. Mais lorsque ce geste se combine avec celui des pouces dressés
en l’air, on obtient une figure hybride qui indique plutôt l’assurance.
C’est un geste positif qui inspire la confiance.
« Les doigts entrelacés avec les pouces dressés est un geste
p o sitif qui inspire confiance en l’orateur. »
L'ennui
r
ATTENTION
Parfois, en fonction de l'emplacement de la main sur la mâchoire, il
peut s’agir simplement d’un changement de position lié à un renforce
ment de la concentration. La personne qui écoute se sent concernée
par les propos ou bien elle éprouve de l’empathie pour son interlocu
teur : « Mais c'est affreux... Il t ’a vraiment dit ça ? » Ce n’est pas un
geste d ’ennui, bien au contraire (cf. « Pourquoi le langage corporel
est-il si ambigu ? »).
Lorsque la personne montrait des signes d’intérêt et quelle
adopte soudain cette position extrême, il ne s’agit pas d’un geste
d’ennui. Nous venons de le voir : l’ennui s’accumule et grandit peu
à peu. Il ne cesse pas de manière aussi brutale.
On voit aussi dans certains cas la main se refermer en poing sur
lequel la joue vient s’appuyer. Ce geste peut s’interpréter comme une
manifestation d’ennui ou comme le signal indiquant que la per
sonne a entendu quelque chose qui la perturbe ou qui « touche un
nerf sensible ». Puis sa main s'efface et reprend sa position initiale.
Seuls ses yeux trahissent ce quelle a ressenti - encore la concomi
tance, vous vous souvenez ?
Lorsque le menton vient s'appuyer sur le poing, le message est
tout différent. Comme avec le geste de recouvrir la joue ou la
mâchoire avec la main, il s’agit en fait de soutenir la tête. C’est un
signal d’alarme à ne pas négliger. Si vous effectuez une présenta
tion, si vous animez une session de formation, si vous prononcez
un discours et si vous voyez des mentons s’appuyer sur les mains,
méfiez-vous...
Et si vous apercevez des blocs-notes garnis de gribouillages, des
regards embrumés, des expressions vides, des sourires figés, des
mâchoires tendues, d’irrésistibles mouvements des membres, si
vous entendez soupirer, faites quelque chose !
A RETENIR
Les bras
Les pieds
A RETENIR
Mis à part le fait quelle les pointe vers une direction donnée,
lorsque nous remarquons qu’une personne (debout ou assise) agite
nerveusement les pieds, ce déplacement d’énergie signifie quelle
brûle d’impatience de sortir de la situation. Pareillement, le geste
de taper sur le sol de la pointe du pied (comme on pianote avec les
doigts de la main) est signe d’impatience.
Les jambes
A RETENIR
La prudence s’impose dès qu’il s’agit d ’interpréter la position
des jambes croisées chez les femmes, elle peut en effet être dictée
par le souci du confort ou par la tenue vestimentaire - et ne pas cons
tituer un facteur comportemental.
Les jambes et les pieds sont les parties du corps les plus
« honnêtes ».
LA PROXÉMIQUE
LE M E N S O N G E
Or, elle se fonde autant sur votre langage corporel que sur vos
paroles. Mais, nous le savons, il nous arrive d’émettre des signaux
négatifs qui ne reflètent pas forcément ce que nous sommes. Nous
pouvons donner l’impression de tromper ou de duper l’autre alors
que ce n’est pas le cas.
De même, nous pouvons juger faussement les signaux provenant
du langage corporel d’une personne, llillusion tient souvent uni
quement à la perception.
En matière de langage corporel, les deux domaines dans lesquels
la plupart des gens souhaiteraient posséder davantage de perspica
cité sont :
• La sympathie (cf. 6e leçon) : comment savoir s’il me trouve sym-
pathique/si elle m’aime ?
• Le mensonge : comment savoir si il/elle me dit la vérité ?
Si une personne vous annonce que la Terre est plate (et si son
langage corporel montre qu’elle croit ce qu’elle affirme), acceptez-le
- à condition qu’elle promette de ne pas aller trop loin.
C O M M E N T DÉCHIFFRER LE M E N S O N G E
Si vous traitez avec une personne que vous connaissez déjà, les
choses seront plus faciles. Vous avez alors la possibilité de compa
rer son comportement habituel ou de référence avec toutes les
déviations que vous observez (là encore, tenez compte de la conco
mitance des indices). S’il s’agit de quelqu’un que vous connaissez
peu ou d’un inconnu que vous rencontrez pour la première fois,
observez sa manière de se comporter et de s’exprimer quand tout
est détendu et paisible - en d’autres termes, lorsque qu’il n’affiche
aucun malaise apparent.
À mesure que vous vous familiarisez avec les manies et les habi
tudes d’une personne, tenez compte des aspects évoqués dans les
leçons précédentes en recherchant des signes de comportement
« déviant ». Étudiez ses expressions faciales, ses yeux et son regard,
ses mains, ses gestes d’autoréconfort, les mouvements de ses bras,
l’activité de ses jambes et de ses pieds et son paralangage.
Si vous jouez au poker (ou si on vous a dit que vous aviez « une
tête de joueur de poker »), vous savez que l’engouement pour ce
jeu de plus en plus populaire tient en partie au défi de décrypter le
langage corporel des autres joueurs. Un défi qu’ils doivent eux aussi
relever en tentant de lire le vôtre. Vous devez devenir expert dans
l’art de contrôler votre comportement non verbal pour parvenir à
dissimuler vos sentiments (et réduire le risque de « fuites »). Sans
parler du bluff : afficher de faux indices pour faire croire que vous
avez une mauvaise main (alors qu’elle est bonne) et l’inverse.
Sans le savoir, vous y jouez constamment dans votre vie pro
fessionnelle, surtout si votre poste implique de participer à des
réunions. Nous l’avons vu précédemment, c’est dans le cadre de
l’activité professionnelle qu’on a le plus souvent l’occasion d’assister
à des opérations de « camouflage ». Nous jouons tous un rôle qui
nous oblige à afficher une façade et à masquer d’éventuelles faibles
ses susceptibles de laisser penser que nous ne sommes pas à la hau
teur de notre tâche. Remplacez la table de poker par la table ronde
de la salle de réunion et vous verrez les mêmes pratiques à l'œuvre.
Dans toute négociation, on observe des tactiques de dissimulation
des sentiments et de bluff identiques à celles des joueurs de poker.
Vous connaissez peut-être le terme « tell » dans la terminologie
du poker ; il désigne un geste du langage corporel transmis incons
ciemment (une fuite) - par exemple, celui de triturer son stylo
quand on est angoissé - ou délibérément en tant que tactique de
bluff. Vous avez sans doute vu des films mettant en scène un ou
plusieurs joueurs portant d’énormes lunettes noires, afin de ne pas
se trahir avec les yeux. Chacun sait que les pupilles se dilatent
quand on éprouve de la joie et que les clignements des yeux s’accé
lèrent sous l’emprise de la colère ou de l’anxiété. Que vous soyez
amateur ou profane, il est intéressant de regarder des joueurs en
pleine action - que vous soyez à Las Vegas ou confortablement ins
tallé devant votre poste de télévision. Ce sera pour vous l’occasion
d’assister à un étonnant déploiement d’efforts pour masquer ses
sentiments, d'affûter vos talents d’observateur pour capter un « tell »
et d’admirer les ruses que les menteurs utilisent pour contrer le
hasard.
Revenons à la réalité. Nous ne pouvons pas nous fonder sur un
geste isolé pour déterminer si une personne nous trompe (quelle ait
ou non une raison sérieuse de le faire) ; il faut d’autres indices pour
le confirmer. Pour nous aider, nous allons étudier les conclusions de
plusieurs études et examiner les indices susceptibles de révéler si
une personne dit partiellement la vérité ou si elle ment purement et
simplement.
A RETENIR
LE SOURIRE RÉVÉLATEUR
LA DIRECTION D U REGARD
Comme je l’ai souligné, cette théorie est à tester par rapport au com
portement de référence. Certaines personnes regardent toujours dans
la même direction ; c'est inscrit en elles. Si vous avez affaire à un gau
cher, par exemple, vérifiez s’il change de main ou non.
LA B O UCHE
LE NEZ
L’usage populaire voit dans certains comportements une preuve de
mensonge ; premièrement, le menteur ne regarde pas l’autre dans
les yeux. Autre aveu de culpabilité : il ne cesse de toucher son nez
pendant la conversation. Voilà deux conduites qui témoignent
d’une tromperie. Si seulement la vie était aussi simple ! Or, vous le
savez, tout jugement informé doit tenir compte de la présence
d'autres signaux ou de fuites.
Il existe une autre activité de déplacement dans laquelle la per
sonne touche son nez au lieu de porter la main à la bouche. Ce
geste est une manière déguisée de couvrir la bouche. La main se
pose sur l’arête du nez en recouvrant la bouche au passage ; ce qui
est à vrai dire le but recherché. L’un devenant simplement la consé
quence de l’autre.
Sous couvert de toucher son nez, on recouvre sa bouche. C’est un
geste que vous verrez se répéter très souvent. Pourtant, en certaines
occasions, on peut être conduit à toucher son nez tout simplement.
Le froid, ou le rhume des foins, ou une allergie, des causes tout à
fait légitimes, n’entrent pas en ligne de compte. Méfiez-vous cepen
dant, car comme tout élément du langage corporel, ce geste pourrait
envoyer à l’interlocuteur un signal qui risque d'être mal interprété.
Vous touchez votre nez pour des raisons physiologiques. Que se
passe-t-il en réalité ?
r
A RETENIR
Le fait de toucher son nez soulage la tension intérieure.
Ce geste n’est pas toujours associé à un mensonge. La pression
artérielle provoquée par le stress libère des sécrétions chimiques qui
font gonfler la muqueuse nasale.
Il faut donc observer quand, selon quelle fréquence et dans quel
contexte le geste survient.
C’est votre système nerveux autonome qui entre en œuvre. Lors
que vous êtes soumis à une pression - vous pouvez mentir dans des
circonstances traumatisantes ou simplement sous l’influence d’une
situation pénible ou stressante -, le sang afflue dans les tissus du
nez et les fait gonfler. Le nez augmente de volume et l’inflamma
tion, heureusement invisible à l’œil nu, cause une sensation de
démangeaison ou de picotement qui vous pousse à toucher ou à
gratter votre nez.
Ce geste a connu une gloire télévisuelle en 1998 lors de la
retransmission de l’audition du président Clinton devant le Grand
jury à propos de l’affaire Monica Lewinsky. Ce « grand moment de
théâtre » est entré dans l’histoire par son contenu et son ineptie. Il
a fallu entre autres définir exactement le terme « relation sexuelle »
en réponse à l’une des questions posées. (Auparavant, lors du
témoignage de Paula Jones, les interrogateurs avaient été confron
tés à cette réponse de l’interrogée : « Tout dépend de la définition
que l’on donne de "est” »).
En tout état de cause, l’audition a fourni aux spectateurs (et au
Grand jury) l’occasion d’assister à un florilège d’attitudes pour le
moins révélatrices d’anxiété. Le protagoniste redoutait que sa
bouche ne le trahisse, il fixait intensément ses interlocuteurs et
bougeait peu ses mains, qui se portaient cependant vers sa bouche.
En ce qui concerne le nez, une analyse a révélé que lorsque ses
affirmations correspondaient à la vérité, à aucun moment il ne tou
chait son nez - ses mains restant éloignées de son visage. En revan
che, pendant son exposé sur ses relations avec Monica Lewinsky, il
avait touché son nez toutes les quatre minutes environ, soit 26 fois
au total.
Il est difficile de savoir si l’ancien président, lorsqu’il réclamait la
redéfinition de certains termes, s’était convaincu lui-même qu’il ne
mentait pas à la nation et, pour les besoins du témoignage, s’il
croyait sincèrement dire la vérité. Si tel était le cas, cela ne se reflé
tait pas dans sa prestation tandis qu’il se battait pour sa carrière
politique et pour éviter la destitution. Le nombre de gestes de dépla
cement à répétition que des caméras de télévision impitoyables
avaient enregistrés était indéniablement révélateur.
Hillary Clinton, quant à elle, semble affectée d’une propension
identique à redéfinir les termes en bon anglais. En 2008, pendant
la campagne pour l’investiture du parti démocrate, sa réputation
d’honnêteté s’est trouvée sévèrement écornée lorsqu'elle a avoué
s’être « mal exprimée » à propos d’événements survenus lors d’une
visite en Bosnie. S’était-elle vraiment mal exprimée ? C’est du moins
l’excuse quelle avança, en surveillant son langage corporel, quand
on l’interrogea sur son mensonge. Elle n’avait pas menti, argua-
t-elle, elle s’était juste « mal exprimée ».
« Hillary Clinton n ’avait pas menti - elle s’était juste “m al
exp rim ée". »
Nous avons vu le rôle que jouent les mains par rapport au visage,
et nous allons maintenant examiner ce qu’elles font lorsqu’elles
laissent cette partie du corps en paix. Notons tout d'abord que
lorsqu’une personne ment, ses mains sont moins actives que dans
son comportement normal (de référence). Elles restent au repos
au lieu d’être animées, contrairement à ce que l’on croit générale
ment.
Les gestes normaux (illustrateurs) utilisés pour accompagner le
discours et renforcer un message sont notablement absents. Le
sujet a tendance à se tenir sur ses gardes et à supprimer les mouve
ments, surtout ceux des mains, auxquels on prête d’ailleurs peu
d’attention en parlant.
Il arrive que les mains soient dissimulées à la vue. Mais cela peut
aussi se produire chez une personne angoissée ou nerveuse. De
tout temps, on a établi un lien symbolique entre les mains et le cœur.
Ne dit-on pas jurer « avec la main sur le cœur », signifiant que l’on
est sincère ? Or, en cas d’inconfort moral, on cherche instinctive
ment un endroit où les cacher. Sous le bureau, dans ses poches,
voire sous les aisselles, en créant une sorte d'enclos avec les bras :
cette position « fermée » et défensive du corps ne donne certaine
ment pas une impression positive. À titre d’alternative, une main
peut serrer l’autre, la tirer vers le bas et la m aintenir dans cette
position.
A RETENIR
LES JAMBES
Une personne stressée croise ses chevilles l’une sur l’autre, formant
une sorte de « verrouillage ». Dans cette position, les pieds ne bou
gent pratiquement pas et les mouvements des bras et des mains
restent limités, tout cela étant concomitant et produisant un lan
gage corporel fermé. Vous l’aurez sans doute vu chez des patientes
dans la salle d’attente du dentiste, en train de feuilleter nerveuse
ment les pages de magazines vieux de deux ans. Ou chez les pas
sagers qui viennent de monter à bord de l’avion, en attendant le
décollage. Elle est classique dans les entretiens d’embauche, quand
les candidats attendent d'être reçus (situation stressante s’il en est,
car ils sont mis en vedette) et au moment de l’entretien proprement
dit - mais dans ce cas, la barrière formée par le bureau de celui qui
reçoit offre une possibilité de camouflage.
« En situation de stress, les chevilles croisées l’une sur l’autre
forment une sorte de “verrouillage” . »
I --- -----------------
A RETENIR
Variante
A RETENIR
Si vous parvenez à établir un comportement « de référence »
concernant les pieds, vous serez capable d ’identifier tout changement
d ’émotion.
• Vous rencontrerez parfois des gens dont le comportement nor
mal en position assise consiste justement à faire des mouve
ments répétés : signe qu’ils sont détendus. Lorsqu’on leur pose
une question difficile ou lorsqu’ils sont mal à l’aise, l’agitation
symptomatique peut cesser brusquement. Dans ce cas, c’est donc
l'absence de mouvement qui constitue un indice. La personne
auparavant détendue éprouve maintenant de l’inconfort ou un
malaise. On ne doit pourtant pas en déduire qu’elle ment, mais
quelle a réagi à quelque chose qui a généré en elle une pensée
négative.
• Dans d’autres cas, vous remarquerez que le corps se ramasse sur
lui-même et que les pieds tapent sur le sol, ou que la posture du
corps s’éloigne de la source d’inconfort en pointant un pied ou
les deux vers l’issue de secours - la porte.
À COUVERT
S'éclaircir la gorge
r
A RETENIR
LA SYMPATHIE
Bien des gens avouent que lors d’un premier contact, ils remar
quent tout d’abord les vêtements et évaluent ensuite inconsciem
ment l’attractivité physique de la personne en face d’eux. Parmi les
nombreux écrits publiés sur l’attirance physique, c’est une évi
dence que l’on retiendra.
Chacun sait que les premières impressions se forment dans l’ins
tant. L’attractivité physique et l'apparence conditionnent notre juge
ment sur autrui, tout au moins au début. On peut d’ailleurs déplorer
que certaines entreprises en fassent une condition éliminatoire dans
l'embauche de leurs salariés.
« Les premières im pressions se form ent instantaném ent. »
Dans la vie de tous les jours, la beauté d’une personne peut provi
soirement exercer une influence déterminante, surtout quand on la
compare avec d’autres au physique moins avantageux. Cette qualité
va donc influencer favorablement le jugement de l’observateur.
Mais à moyen et à long terme, l’« idéal » physique s’effacera devant
la séduction du langage corporel. Ne dit-on pas : « La beauté n’a
que la profondeur de la peau » et « La beauté est dans l’œil de celui
qui la contemple. » Je vous propose à ce sujet un commentaire de
l’humoriste américaine Jean Kerr :
« Je suis fatiguée de ces discours ineptes sur la beauté qui n’a que la
profondeur de la peau. C ’est suffisamment profond. Que voulez-vous
d ’autre - un adorable pancréas ? »
LE SOURIRE
LA V O IX
L'ÉCOUTE
Lorsque des femmes parlent avec d’autres femmes, elles ont ten
dance à s’animer (sauf cas exceptionnels, bien entendu), montrant
ainsi qu’elles écoutent attentivement. Elles écoutent de tout leur
corps. Elles hochent la tête au moment approprié et leurs expres
sions faciales traduisent l’empathie. Les hommes, quant à eux, ont
des difficultés à rester concentrés sur le sujet, leur conversation se
délite et ils répondent à côté. En outre, ils émettent peu de signaux
visuels susceptibles de montrer qu’ils écoutent vraiment. Mais ils
reconnaissent que les femmes savent écouter et pensent que les
conversations entre interlocuteurs de même sexe posent moins de
problèmes.
Lorsque nous rencontrons une personne qui témoigne d’une
bonne qualité d’écoute, nous avons forcément tendance à recher
cher sa compagnie. Elle fait preuve d’empathie, une qualité essen
tielle pour se faire aimer des autres. Cette personne est en harmonie
avec les sentiments de l’interlocuteur et sait lire dans ses pensées.
FORUM DE DISCUSSION
LES FUITES
Oh... Oh... 7
Je me souviens à ce propos d’une prestation télévisée de Daniel
Craig, peu de temps après la sortie du film Casino Royale, dans
lequel il interprète le personnage de James Bond, l’agent 007. Les
activités de déplacement et les gestes d’autoréconfort auxquels j’ai
pu assister à cette occasion m’ont fasciné.
Malheureusement pour ceux qui participent à ce genre d’émis
sion, l’écran amplifie les tics et les travers. Et nous, spectateurs,
devons leur être d’autant plus reconnaissants de se prêter au jeu
pour notre plaisir. J’ai analysé cet entretien ; il vous apprendra à
quel point le phénomène de « fuite » est inconscient et quel type
d’impression il laisse. J’ai répertorié par ordre chronologique les
mouvements de déplacement et d’autoréconfort, au fur et à mesure
qu’ils apparaissaient, dans le but de mettre en lumière le schéma
de comportement adopté par l’acteur et pour les replacer dans une
gestuelle globale révélatrice de sa nervosité.
À peine assis en face du journaliste qui l’interviewait, Daniel
Craig agrippa de sa main droite l’accoudoir du fauteuil. Dès qu’il
prit la parole (après avoir croisé les jambes) et tout au long de
l’émission il enchaîna les gestes suivants (par ordre) :
• il se frotta l’oreille ;
• il toucha le bout de son nez ;
• il esquissa un « mouvement intentionnel » en liaison avec le geste
de partir (saisissant les bras de son fauteuil des deux mains) ;
• il toucha à nouveau le bout de son nez ;
• se gratta sur un côté du cou ;
• passa sa langue sur ses lèvres ;
• ferma brièvement les yeux à trois reprises (quand on l’interrogea
sur la réaction de sa mère face à sa prestation d’acteur) ;
• toucha ses sourcils ;
• toucha pour la troisième fois l’extrémité de son nez ;
• bougea sur son siège ;
• passa sa main sur ses cheveux à l’arrière de la tête ;
• toucha encore l’extrémité de son nez ;
• se frotta le nez ;
• humecta ses lèvres avec sa langue ;
• passa sa main sur ses cheveux selon le même geste que précé
demment, puis frotta son nez au passage pour finir par agripper
le bras de son fauteuil ;
• se cala sur son siège ;
• se frotta le nez ;
• se frotta derechef le nez ;
• esquissa un « mouvement intentionnel » comme s’il allait partir ;
• toucha l’extrémité de son nez ;
• gratta sa joue gauche ;
• toucha l’extrémité de son nez.
Quand le journaliste dit enfin : « pour terminer » (formule rituelle
qui annonce la dernière question), on vit Daniel Craig tourner insen
siblement son corps vers lui (vers la droite) avec, pour la première
fois, un air plus détendu. Il n’esquissa plus aucun autre geste pen
dant les deux dernières minutes. Sauf celui de quitter son fauteuil à
la fin de l'entretien (mais cette fois pour de bon !)
« Daniel Craig n'esquissa pas d ’autres gestes au cours
des deux dernières m inutes. »
J’espère que maintenant vous avez tous une idée plus précise (si
vous ne l’aviez pas auparavant) des conséquences du manque d’oxy
gène sur le cerveau et de l’action de blocage des neurotransmetteurs
qui créent des dysfonctionnements du comportement quand vous
êtes soumis à une situation stressante et anxiogène. Vous devenez
incapable de prendre des décisions, de réfléchir, de vous concentrer
ou de vous souvenir. Si vous ne comprenez pas pourquoi en dépit
d’une préparation rigoureuse et après avoir peaufiné votre intona
tion et vos gestes, vous restez coi, le visage blême, devant votre client
ou vos invités, ne culpabilisez pas. La responsabilité en revient à ces
impitoyables sécrétions chimiques dues au stress qui inhibent vos
neurotransmetteurs, lesquels bloquent à leur tour votre mémoire.
Nous redoutons tous le « trou de mémoire », qu’il s’agisse de jouer
dans une pièce de théâtre, de présenter un produit ou de faire un
discours au mariage d’un ami.
« Vous vous retrouvez incapable de prendre une décision. »
Si vous ne voulez pas que la nervosité et que l’anxiété aient rai
son de vous, essayez la tactique suivante (après tout vous avez lu la
6e leçon sur le mensonge !) : demandez à une personne d’écrire ce
quatrain sur une grande feuille de papier ou sur un tableau à
feuilles mobiles (pour l’édification de l’assistance), et tandis quelle
s’exécute, fuyez en courant !
Son visage était livide
Le public le fixait impavide,
Il avait laissé son discours
Dans son autre costume.
Elle
Lui
Leçon 1
Leçon 2
1. Yeux, visage
2. Yeux, anatomie, contact visuel, contact oculaire, harmonie
3. Front, base
4. Société, yeux, bouche
5. Contact visuel, orateur, davantage
6. Normal, intermittent
7. Contact oculaire, confiance, perçu, signe de soumission
8. Maintenant, longtemps
9. Langage corporel
10. Attirants, attention, grands ouverts
11. Corps, sentiments
12. Femmes, hommes, expressions faciales
13. Joie, surprise, dégoût, peur, tristesse, colère
14. Joie, positive
15. Vrai (ressenti), faux, malheureux
16. Zygomatiques, côté, orbicularis oculi
17. Orbiculaires (orbicularis oculi), sous notre contrôle
18. Symétrie, asymétrie, déclin, déclin rapides, souriants, non sou
riants
19. lèvres, émotions, ouverte, serrées, négative
Leçon 3
1. Relations, écoute
2. Écouter, tout, corps, montrer
3. Savent écouter, montrent, empathie, rapport harmonieux
4. Écouter, entendre, entendre, psychologique, physiologique
5. Contact visuel, signes, tête, refléter, avec naturel
6. Signes, s'intéressent, attention
7. Mots, communication
8. Vocal, paralangage, ton, débit, sonorité
9. Profondément, confiante, superficiellement, nerveux
10. Droiture, fiabilité
Leçon 4
1. Mains
2. Nerveuses, mains
3. Ouverte, paume
4. Déplacer, activités de déplacement
5. Activités de déplacement, vers l’extérieur
6. Autoréconfort, orientés vers l’intérieur, autocontact
7. Deux, élevée, tension nerveuse
8. Derrière, dos, poignet
9. Visage, la tête, consoler, enfant
10. Toucher, cellules-récepteurs, réagissent, toucher
11. Visage, mâchoire, coudes
12. Concomitance
13. Yeux
14. Couvre, bouche, doigts, désaccord, vérité
15. Couvre, bouche, main, ment
16. Doigts, tromperie
17. Menton, verticale, positif
18. Position
19. Croisés, barrière
20. Interprètent, croisés, défensif, négatif
21. Croiser, partiellement croisés, gestes déguisés
22. Croisés, croisées, défense, concomitance
23. Sentiments, pointés, direction
24. Proxémique, cinq, zones (sphères)
25. Zone
Leçon 5
1. Référence
2. 90
3. Évite, excessif
4. Visage, nervosité
5. Serrées, vérité, mordre
6. Toucher, sang, gonfler
7. Mains, dévier, extérieures, manipuler
8. Contrôler, cerveau
9. Paralangage
10. Paroles, manière
Leçon 6
Échelle d'évaluation
Postface 289
important pour que nous nous rangions à leur avis. J’espère que les
connaissances acquises par la lecture de ce livre se traduiront par
une amélioration significative de vos relations interpersonnelles.
Maintenant, vous maîtrisez l’art de lire dans les esprits. Un bref
rappel cependant :
• l’esprit produit une pensée ;
• la pensée engendre un sentiment ;
• ce sentiment « filtre » à travers le langage corporel ;
• vous déchiffrez le langage corporel pour identifier les sentiments
d’une personne ;
• et, tout à coup : vous savez lire dans son esprit.
Avant de terminer, j’attire votre attention sur le fait qu’en dépit
de vos efforts, il vous arrivera sûrement de vous heurter à une
résistance. Mais votre mode de communication ne sera pas en
cause. La faute en reviendra à celui ou à celle qui se trouve face à
vous et à son incapacité à « lire dans vos pensées ». Votre « presta
tion », elle, aura répondu aux attentes.
Certes, vous ne réussirez pas à convaincre tout le monde, mais
reprenez courage en vous inspirant de ce message :
« La pièce a été un succès, mais le public a été un désastre. »
O sc ar W ilde