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QUESTION RACIALE AUX ETATS-UNIS

Le mouvement des droits civiques aux États-Unis | TV5MONDE Culture

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La question Raciale aux Etats-Unis
(HC1511)
Professeur : Philippe MEGUELLE

Introduction générale :
La question raciale en Amérique est posée dès les origines de la colonisation européenne par
la confrontation avec les amérindiens. L’important des Noirs issus d’Afrique et mis en
Esclavage accentue les complexités et l’ampleur du problème. Malgré les nobles principes
affirmés par les Bills of Right de la Révolution américaine, notamment celui de l’égalité
naturelle entre les Hommes, la société Etasunienne apparaît jusqu’à l’époque contemporaine
à la fois pluriethnique et fortement ségrégationniste.
Les Noirs américains sont sans conteste la communauté la plus touchée par la discrimination
raciale institutionnalisée par la « majorité blanche » à la fin du XIXe siècle. Du fait de la couleur
de leur peau, ils sont la minorité ethnique la plus identifiable. Les Afro-descendants subissent
de surcroît des préjugés tenaces hérités de l'Esclavagisme.
Mais les Noirs _ guidés par des leaders charismatiques tels que le pasteur Martin Lutter King
et galvanisés par des mouvements révolutionnaires comme celui des Black Panthers dans les
années 1970 _ se distinguent et surtout par leurs luttes pour les droits civiques et contre la
marginalité sociale.
La marche des Noirs pour l’égalité représente un épisode essentiel de l’histoire de Etats-Unis
et de l’Humanité.

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Première partie

SEPARATION DES RACES ET CONSCIENCE


NOIRE
Chapitre I : Le lourd héritage de l’Esclavage

La grande découverte des européens qui débarquent en Amérique aux XVIIe siècle est que
« le nouveau monde » qu'ils pensaient « vierge » est en réalité habité par de nombreuses
tribus amérindiennes. La peur des « Peaux Rouges » est sensible dès les premiers récits
d’exploration, l’incapacité des colons anglo-saxons d’accepter l'Autre avec ses particularités
morphologiques et culturelles soulève d’emblée la question raciale qui va diviser pendant des
siècles la nation américaine.
Un autre « choc culturel » se produit peu de temps après avec l’arrivée d’africains arrachés de
leur continent pour travailler de force dans les plantations des colonies du Sud. Pratiqué dès
1619 en Virginie, l’Esclavage des Noirs est générateur de violences physiques et de conflits
idéologiques, notamment au sein de l’Église. Leur « servitude à vie » n'est légalisée qu'en
1661, date à laquelle la Virginie adopte son code de l’Esclavage (Black Code) qui va servir de
modèle ailleurs, notamment en Caroline du Sud. Les lois en question sont particulièrement
dures en raison de la crainte des révoltes. La répression contre les conjurés Noirs est d’autant
plus cruelle avec les châtiments corporels et des exécutions par le feu ou la pendaison. Les lois
reflètent alors la position de la plupart des Églises selon quoi les Noirs peuvent être à la fois
Esclaves et Chrétiens. Du côté de l’opinion publique et politique, l’évolution des esprits a ses
limites. En 1774, une décision du Congrès interdit l’importation d’Esclaves, mais peu de temps
après, Thomas Jefferson échoue dans ses démarches pour maintenir dans la Déclaration
d’indépendance des États-unis une clause dénonçant la traite des Noirs. Si les principes
généreux et humanistes de la Révolution américaine (1775-1783) font naître la démocratie
moderne, sa nouvelle conception de l'Homme et de la société laisse en suspens les graves
questions raciales, notamment le problème brûlant de l’émancipation des Noirs.
Le débat sur l’Esclavage est une des causes majeures de la terrible guerre civile dite de
sécession qui oppose pendant 4 ans (1861-1865) les Etats du Nord abolitionnistes et l’armée
fédérale à la confédération sudiste formée par 11 Etats esclavagistes. La défaite militaire des
confédérés permet au président Lincoln de faire voter en Décembre 1865 le 13e amendement
à la Constitution : après 250 ans d’existence, l’Esclavage est désormais interdit sur tout le
territoire des Etats-Unis d’Amérique

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Chapitre II : Le système ségrégationniste contre les Afro-descendants

Au lendemain de la guerre de sécession, les 4 millions de Noirs affranchis espèrent devenir


des citoyens à part entière. Le congrès annule les codes noirs qui soulèvent l’indignation dans
le Nord et affirme aussi la citoyenneté des anciens Esclaves par la loi ou les droits civiques de
mars 1866. S'y ajoute la loi sur les droits de 1875 prohibant la ségrégation dans les lieux
publics. Afin de faire respecter la loi fédérale, le Sud est placé sous administration militaire par
la loi de Reconstruction de 1867.
Dans chacun de ces Etats, les Hommes Noirs sont inscrits sur les listes électorales. Majoritaires
dans de nombreuses régions les électeurs Noirs militent massivement dans le parti républicain
fondé par Lincoln. Certains occupent les postes de shérif ou de maire, d’autres accèdent même
aux instances parlementaires comme le métisse Blache K. Bruce élu sénateur républicain du
Mississippi de 1875 à 1881. Ces élus Noirs et leurs électeurs doivent affronter les intimidations
et les menaces de mort des cagoulés du Ku Klux Klan – cette organisation a été fondée dans
le Tennessee en 1865 par d’anciens officiers sudistes par le général Nathan Bedford Forrest
« le grand sorcier impérial de l’empire invisible" –. Les membres du Klan entendent
reconquérir par la violence ce que la guerre et les urnes leur ont ôtés : la suprématie blanche
dans le Sud. Des électeurs sont enlevés nuitamment, fouettés et parfois pendus. Le congrès
réagit en votant les sanctions visant le Klan et d’autres organisations terroristes. Cependant,
le gouvernement américain est de plus en plus réticent à intervenir pour protéger les Noirs.
Beaucoup de républicains anciens partisans de l’abolition estiment désormais que la
réconciliation avec les sudistes Blancs est prioritaire pour le développement économique du
pays.
Avec la fin de la reconstruction et le retrait des troupes fédérales du Sud en 1876, les portes
de la liberté se referment devant les Noirs. Beaucoup considèrent alors l’éducation et la
religion comme les seules issues.
Pendant l’esclavage, les Noirs n’avaient pas le droit d’apprendre à lire et à écrire. C’est pour
quoi l’école est prioritaire aux yeux des affranchis qui réclament des classes, des maîtres et
des livres. Dans les premières années, les missionnaires venus du Nord s’acquittent des tâches
d’enseignement avant d’être remplacés par des maîtres d’écoles noirs formés dans des écoles
normales régionales financées par des institutions philanthropiques.

En 1900, on compte plus d’un million et demi d'enfants noirs scolarisés. Quelques milliers de
jeunes gens font aussi des études supérieures dans des universités noires fondées pour la
plupart par les missionnaires ; Ex : Fisk Universisty créée à Nashville (Tennessee) en 1866 ;
Morhouse College en 1867 ; Haward University en 1867.

Des deux côtés, les Églises jouent un rôle décisif dans le processus de construction
communautaire des Noir Américains en particulier les baptistes et les méthodistes, sont des
lieux d’entraide tandis que les pasteurs offrent un soutien spirituel aux fidèles.

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En dépit (malgré) les changements positifs apportés par l’instruction et la religion, la condition
de vie des Noirs dans le Sud ne cesse de se détériorer avec la perte progressive des droits
civiques, qui leur avaient été octroyés.
Pour décourager les électeurs Noirs d'exercer leur droit de vote, divers moyens sont mis en
œuvre : l'usage de la violence aux pulls taxes (impôts locaux) dont il faut s’acquitter pour
pouvoir voter.
À partir des années 1880, les noirs ne sont pas seulement écartés de la vie politique, mais
aussi séparés socialement des blancs par les lois « Jim Crow »
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Lois_Jim_Crow.
La ségrégation s'organise d’abord dans les trains, les tramways, les bateaux puis dans les lieux
publics, y compris les écoles et les toilettes. Les pancartes où sont inscrits « Unites only » ou
« Colored » se multiplient. Deux sociétés se trouvent ainsi séparées par un mur d’hostilités et
de méfiances. Dans leur écrasante majorité, les Américains blancs pensent que les noirs sont
fondamentalement différents et inférieurs en intelligence et caractère. Des préjugés racistes
sont légitimés par des comités des la Science et de la Politique. Rare sont les anthropologues
comme Franz Boas de l’Université de Colombia qui réfutent la hiérarchie sociale.
Des articles scientifiques mettent en garde contre le mélange des races qui risque de
contaminer la « race supérieure ». Les lois interdisant les mariages mixtes se généralisent dans
les Etats du Sud. Un tel contexte favorise la multiplication des lynchages (exécution sans
jugement).
Ces violences physiques sans procès, des infractions supposées généralement des accusations
de viols, manque de respect à l’égard d’une femme blanche, aboutissant le plus souvent à une
pendaison publique. Le but des lynchages est de renforcer la solidarité raciale entre blancs et
terroriser les populations Noires. Au lieu de sanctionner la ségrégation, le gouvernement
fédéral finit par l’institutionnaliser : l’arrêt Plessy rendu par la cour suprême en 1896
approuve une loi votée en Louisiane pour séparer Noir et blanc dans les trains. -
http://lacontrehistoire.over-blog.com/plessy-vs-ferguson.

Selon la doctrine « séparés mais égaux », concrètement, l’égalité n’est pas respectée. Par
exemple, dans les écoles blanches, les enfants étudient dans des bien meilleurs conditions
avec des professeurs mieux payés et formés par rapport aux écoles Noires.
Concernant l’attitude à adopter contre le système ségrégationniste, deux visions incarnées
par deux leaders de la cause noire, s’oppose avec force ou violence. (2 Camps)
• Modéré 1er camp : le grand pédagogue Booker Taliaferro Washington (1856 – 1915). Il vaut
mieux coopérer avec le pouvoir blanc de manière à améliorer progressivement la situation des
noirs. Il prône ainsi l’apprentissage des métiers manuels pour permettre aux jeunes noirs d'obtenir
un travail avec rémunération tout en restant à leur place dans les campagnes du Sud. Mais la
stratégie trop concilient de Washington est fustigée par le sociologue William Dubois (1865 – 1963).

Pour Dubois, Il faut une élite intellectuelle noire au service de sa communauté avec d'autres
activistes et des réformateurs sociaux, il crée en 1910 « La National association for the
advancement of colored people (NAACP).

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Dubois est le seul afro-américain parmi ces dirigeants mais il est responsable de la propagande et
de la recherche. À ce titre, il a en charge la revue mensuelle de l'association qui atteint 100 000
exemplaires par mois et devient la publication de référence sur le monde afro-américain. Dans un
même temps, la NAACP mène Des actions judiciaires destinées à faire annuler des mesures
ségrégationnistes ou conduisant à la perte des droits civiques. Une de ses premières campagnes
vise à faire voter une loi fédérale interdisant le lynchage.

Chapitre III : La grande migration vers les glottes et l’émergence d’une


concurrence politique noire.

Un coup d’accélérateur à la cause des noirs américains est donnée par la grande migration qui
débute au moment de la première Guerre mondiale.
Ce conflit a pour conséquence immédiate de réduire des 2/3 le flux des immigrants en
provenance d’Europe alors que l'industrie américaine a un besoin très urgent d’ouvriers pour
satisfaire les gigantesques commandes d’armements passées par la France et la Grande
Bretagne. Le mouvement migratoire s'amplifie avec l'entrée en guerre des États-Unis en 1917
et la mobilisation de 367 000 soldats Afro-américains. Entre 1916 et 1921 environ 1/2 millions
d'afro-américains quittent les campagnes du Sud vers les ghettos des villes industrielles du
Nord comme Chicago. En ville, La ségrégation continue à exister. De fait, les Noirs vivent dans
des quartiers réservés : les colored districts. Mais parallèlement, la grande migration entraîne
l'émergence d'une culture urbaine noire originale. De plus, L’on trouve au sein du ghetto une
certaine diversité socioprofessionnelle. Si la grande majorité de leurs habitants sont pauvres,
ils cohabitent avec une bourgeoisie noire, de commerçants, hommes d'affaires, de
professeurs d'avocats et de médecins.
À Harlem, le grand ghetto de New York, cette élite noire vie surtout dans le quartier nord de
Sagar Hill. Harlem s'impose Comme la capitale culturelle et intellectuelle noire américaine,
mondialement connu grâce à ses musiciens de jazz ( Sydney Bechet, Louis Amstrong, Dulle
Ellingston, Cab Calloway… ), ses cabarets, ses théâtres et ses écrivains. Du côté de la
littérature, le mouvement baptisé Harlem renaissance, expose et dénonce les situations de
racisme et d’exécutions vécus par les Noirs, avec des auteurs comme : Langston Hughes,
Charles S Johnson, E. Franklin Frazies, Marcus Garvey, Aaron Douglas.

C’est dans ce contexte que se situe l’apparition fulgurante de Marcus Garvey avec son
Universal Negro Improvement Association (UNIA). A côté des démarches purement juridique
de la NAACP, Garvey Délivre un message public identitaire en voulant transformer la couleur
de la peau comme un motif de fierté plutôt que de honte. Une nouvelle prise de conscience
se fait jour également avec le retour au pays des soldats afro-américains et le récit sur une
Europe où la ségrégation n’existe pas. À la même époque, des émeutes raciales éclatent dans
les villes du Nord comme à Chicago en juillet 1919.
La grande migration a d’autres conséquences politiques importantes. Contrairement au Sud,
Les noirs installés au Nord conservent leur droit de vote et s’inscrivent sur les listes électorales.
Dans l’ensemble, les noirs demeurent attachés au parti républicain fondé par Lincoln, mais un

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mouvement vers le Parti démocrate s’amorce lors de l'élection présidentielle dès 1933 où une
petite majorité de Noirs vote en faveur du démocrate Franklin Roosevelt. Après la crise de
1929 qui aggrave la grande pauvreté des ghettos noirs et des campagnes du Sud, Le New deal
de Roosevelt facilite l’intégration de personnalités de couleur dans l'administration d'Etat. Son
épouse Eleanor S’engage également en faveur des noirs et l'amélioration de leurs conditions
de vie. Toute cette effervescence à la fois sociale, culturelle, intellectuelle et politique favorise
la relance du combat pour la cause des noirs américains, il faut cependant attendre le
lendemain du 2nd conflit Mondial pour assister à une remise en question de la ségrégation
dans ses principes même.

Deuxième Partie

LA RÉVOLUTION DES DROITS CIVIQUES


Chapitre I : La 2nd Guerre mondiale : un tournant majeur dans la lutte contre la
ségrégation.

La première guerre mondiale n’ayant rien changé pour eux, beaucoup de noirs américains étaient sans
illusion à propos des effets du second conflit mondial sur l’évolution de leur situation. Mais la lutte
contre les régimes totalitaire et fasciste (Allemagne Hitlérienne, Italie de Mussolini et Japon) met au
premier plan les valeurs démocratiques et le respect des droits humains. Du même coût, les
comparaisons peu flatteuses sont établies entre le fascisme et le racisme institutionnalisé par les USA.
Ceci amène la NAACP à justifier L’engagement afro-américain dans la guerre en usant de l'argument
de la double victoire : obtenir la défaite des forces de l'Axe mais également, la fin de la ségrégation
américaine. La mobilisation entraîne l'appel d’un million de noirs américains sous les drapeaux dont 4
mille femmes.

En 1942, l'industrie américaine recrute pour la première fois de son histoire des femmes noires qui
participent à la fabrication du matériel militaire. C'est aussi à partir de 1942 que les Noirs peuvent
intégrer les marines. Cependant, le marins, les soldats et les aviateurs Noirs ne cessent de protester
contre les discriminations dont ils font face dans les casernes at aux fronts.

À la fin de la guerre, les vétérans noirs dénoncent le fait que les prisonniers allemands ont été mieux
traités que les soldats de couleur au sein de l’armée américaine. Les GI Noirs reviennent chez eux
décidés à agir contre la ségrégation. Il en est de même des ouvriers Noirs renvoyés dans leurs foyers
après le conflit. Le principal moyen de lutte reste d'ordre juridique : la NAACP grâce à son équipe de
brillants avocats incite la cour suprême à déclarer avec l’arrêt institutionnel de la discrimination dans
les bus, de même que dans les écoles publiques. L’injonction juridique n’est cependant pas respectée
dans les Etats de Sud profond.

Chapitre II : Le mouvement de la non-violence de Martin Luther King

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Ainsi, dans les bus de Montgomery, capitale de l’Alabama, les places de devant étaient
réservées aux blancs. Les noirs devaient s’asseoir au fond du bus et en fonction de l'influence
céder les places assises aux passagers blancs. le 1/12/1955, Rosa Parks refuse de laisser sa
place à un voyageur blanc et ne se laisse pas intimider par le conducteur qui menace d'appeler
la police. L’arrestation de Rosa Parks provoque un boycott spontané de la compagnie des bus
qui allaient atteindre un record de durée de 381. Ce boycott met la compagnie de bus au bord
de la faillite. Il bénéficie du soutien du jeune pasteur nommé Martin Luther King qui crée la
Montgomery Improvement Association (MIA).
La grande presse nationale consacre des articles aux événements de Montgomery et une
décision de la cours suprême intervient en Novembre 1956 pour contraindre la municipalité à
interdire la ségrégation dans les transports en commun. C’est pourquoi le boycott des bus de
Montgomery est considéré comme l'acte fondateur du mouvement pour les droits civiques.
C’est également à cette occasion que le jeune King devient une figure nationale.
En Janvier 1957, Martin L. KING fonde sa propre association Southern Christian Leadership
Conférence (SCLC) qu'il préside jusqu’à sa mort. Le but de l’association vise à unifier les
mouvements de protestations non-violentes dans le Sud en prenant appui sur les Églises
noires. De nouvelles formes d'actions sont adoptées pour abattre la ségrégation : a partir de
1960, on assiste ainsi à une vague de Sit-in, c’est-à-dire l’occupation pacifique des lieux publics
tels que les cafétérias, puis s'organisent les Freedom rides (voyages de la liberté).
Des jeunes Noirs et leurs camarades blancs osent défier les lois de la ségrégation en circulant
ensemble en bus à travers le sud et mettre de ce fait leur vie en danger. En mai 1961, près de
la petite ville d’Anniston, dans l’Alabama, une foule enragée met le feu au bus et bloque ses
portes pour que les passagers brûlent vifs, un policier parvient à les faire sortir et à éviter leur
lynchage. Les riders blancs sont particulièrement visés car considérés comme des traîtres à
leur race pour les partisans de la ségrégation. Mais ce premier voyage brutalement
interrompu donne naissance à plus d’une centaine d’autres freedom riders, leur pouvoir
fédéral commence enfin à prende réellement en compte le « problème noir ».

Eisenhower n’avait pratiquement rien fait pour aider les Afro-américains parce que leur cause
lui paraissait secondaire et de nature à diviser le pays.
En revanche John Kennedy élu en 1960 et personnellement favorable la déségrégation.
Pendant la campagne présidentielle en partie pour attirer l’électorat noir, Kennedy fait sortir
Martin Luther King de prison. En fait, c’est son frère Robert en tant que ministre de la justice
qui défend avec constance les droits civiques et insiste auprès du président pour qu'il en fasse
une priorité de son mandat. À l’été 1961, poussé par le mouvement des riders, Le ministre de
la justice exige que les gares routière soient désagrégées et mobilise la grande nationale pour
escorter les bus.
Le début des années 1960 est également marqué par l'organisation de grandes campagnes
militaires. Les villes des manifestations et des méthodes d’actions sont stratégiquement choisi
pour obtenir le plus grand retentissement médiatique et politique. C’est ainsi qu’en 1963,
Martin Luther King s’installe à Birmingham à la demande de Fred Shuttles worth, un pasteur
locale membre de la SCLC qui avait échappé par miracle à plusieurs attentats du Ku Klux Klan.

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Les deux hommes élaborent l’opération « C » comme (Confrontation) visant à dénoncer au
grand jour les pratiques racistes et ultra violentes du Shérif de la ville « Bull Connor ». Face
aux milliers de manifestants, Connor et ses hommes ont recours a leurs brutalités habituelles.
Mais cette fois-ci, les policiers commandant à leurs chiens de mordre les manifestants Noirs
font le tour du monde. C’est aussi lors de son incarcération dans cette ville que Martin Luther
King écrit sa fameuse lettre de la prison de Birmingham. Il y affirme la nécessité de la
désobéissance civique et de la protestation non violente plutôt que d'attendre l'intervention
du juge et du législateur. Birmingham se distingue encore le 15/9/1963 lorsque 3 hommes du
Ku Klux Klan attaque une Église batiste de cette ville en tuant 04 petites filles Noires (11 a 14
ans), le même jour, la colère populaire se solde par la mort de deux autres jeunes noirs tués
encore par la police.
Les événements de Birmingham rebaptisés « Bombingham »dans la presse, choc les
américains et accélère le démantèlement de la ségrégation dans les Etats du Sud. À l’été 1963,
une nouvelle grande manifestation est organisée à Washington au cœur du pouvoir américain.
Le 28 août, plus de 250 000 personnes se rassemblent sur les pelouses du Mall. Face à cette
foule, le pasteur est grand orateur Martin Luther King improvise un discours enflammé connu
sous le nom de « I have a Dream ». Il rappelle les idéaux de justice et d'égalité et affirmant
que la couleur de peau ne devrait être on handicap ou un malheur aux États-unis faisant écho
au discours d'émancipation de Lincoln prononcé un siècle plutôt La prestation de Martin
Luther king transforme son discours en événement historique.
L’année suivante, le héros de la révolution du droit civique est gratifiée du prix Nobel de la
paix à Oslo. Le civil Rights Act proposé par Kennedy en juin 1963 et finalement voté le
2/7/1964. son article IV prohibe toute forme de discrimination Fondée sur la race, la couleur
ou les origines sociales, la ségrégation dans les Républiques est par conséquent interdite.
Compté de rester « au sommet de la montagne », King déclare qu'ils doivent pourtant
« retourner dans la vallée, une vallée où les Noirs sont brutalisés, intimidés et parfois même
tués dès qu’ils tentent de s’inscrire sur les listes électorales pour exercer leur droit de vote".
Ces paroles se concrétisent en 1965 pour les marches de protestation de Selma.
Seul un pour 100 des habitants noirs pouvez voter, car la commission description nous ouvrant
ses portes que 2 jours Par mois est en plus salon les horaires imprévisible. 2 premières
marches devant parcourir les 80 kilomètres reliant Selma à Montgomery sont bloquées
brutalement par la police. Mais la troisième parvient à destination : l’immense cortège qui
accompagne King est reçu par des insultes et des coups, ce qui frappe l’opinion publique.
Quatre mous plus tard, en juillet 1965, la loi sur droit de vote (Voting Rights Acts) est signée
par le président Lyndon Johnson. Les afro-américains deviennent alors des citoyens de plein
droit.

Chapitre III : Les émeutes des ghettos Noirs et le Black Power

Après l’avoir des principales lois des droits civiques, Martin Luther Kingtourne son attention
vers la situation dans le nord des Etats-Unis où des émeutes très graves se déroulent dans les

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ghettos, d’abord à Newaux près de New York où des milliers d’émeutes descendent dans les
rues le 12 Juillet 1967 après une alternation entre un chauffeur de taxi noir et des policiers
blancs. Les affrontements durent une semaine avec des tirs à balles réelles qui tuent 23
personnes et des destructions importantes. Le moteur de détroit est encore plus violente. Elle
débute à l'aube du 23/7/1967 après une descente de police brutale dans un bar clandestin.
Le détroit brûle pendant 6 jours, 17000 agents de forces de l’ordre sont déployés avec pour
consigne de tirer à vue sur les émeutiers et 43 personnes trouvent la mort. Dans ce climat le
mouvement noir se radicalise. Beaucoup de jeunes afro-américains estiment que les droits
civiques n'ont été qu'un leurre.
L’opposition à la guerre du Vietnam qui met en accusation la politique guerrière et impérialiste
du pouvoir américain s'ajoute aux tensions raciales. En 1966, le leader d’une association
étudiante révolutionnaire (SNEC Student Non-violent Cordinating Commitee) Stokely
Carmichael lance le slogan « Black Power ». Carmichael parcourt le monde en se faisant passer
pour l’avocat des noirs américains persécutés et en condamnant l’intervention américaine au
Vietnam. Il adopte le nom de Kwamé Touré pour mettre aussi en avant ses idées
panafricanistes. Le Black Power, incite les noirs à s'organiser politiquement et
économiquement et à valoriser leur culture. Selon ses militants, la société blanche et l’État
sont financièrement racistes ; ce qui légitime l'usage de la violence.

Le nationaliste noir et charismatique Malcolm X fustige Martin Luther King : « pendant que
Martin Luther King fait son rêve, nous autres noirs vivons un cauchemar ». On peut dire que
Malcolm x se voyait comme un afro-descendant citoyen du monde plutôt que des Etats-unis
unis et insistait sur les particularités historiques culturelles et psychologiques du monde noir.
Il n’avait aucune confiance dans le pouvoir américain et invoquait L’ONU plutôt que la cour
suprême. En outre, il ne regrettait pas la violence par principe contrairement au pasteur King.
À tous ces titres, Malcolm X a profondément inspiré le Black Power. Mais le 21/2/1965, il est
assassiné par ses anciens compagnons de lutte : Nation of Islam, qui l’accusent d'avoir trahi
leur secte. Malgré la disparition de Malcom X, la tendance séparatiste et identitaire se
confirme avec le Black Power Party, fondé en 1966 à Oakland ( Californie ) par Bobby Seale et
Huey Newton. Cette formation radicale avait pour objectif initiale de protéger les quartiers
noires contre les violences policières. Tirant sa doctrine du marxisme et du nationalisme noire
prônée par Malcom X, le Black Panther réclame la fin de la guerre du Vietnam, la création de
programmes sociaux dans les ghettos, un système judiciaire équitable et organise
l’autodéfense avec sa milice armée.
En 1967, Newton est accusé du meurtre d’un policier. Il sort en prison en 1970 après avoir fait
appel.

Sur le podium des J. O de Mexico en 1968, les athlètes médaillés aux 2 000 mètres, Tommie
Smith et John Carles proche des Blacks Panthères, lèvent leurs poings gantés de noir pour
manifester leur opposition au racisme.
Le comité international olympique les expulse des Jeux Olympiques, mais leur geste
spectaculaire et médiatique attire l’attention du monde sur la situation des Noirs américains.
Le FBI est déterminé à briser les Panthers , décris par son patron Edgar Hoover comme la « plus

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grande menace pour la sécurité intérieure du pays ». Les services secrètes infiltrent avec
succès le parti en encourageant les règlements de compte internes de sorte que cette
organisation se distingue au début des années 1970. Face aux maux des ghettos et toute la
pression des Panthers, le discours de Luther King se gauchise inégalement. En 1962, il lance la
campagne des « pauvres gens » ( Poor People's Campaign ) afin de réclamer une politique de
lutte énergique contre la pauvreté. C’est dans cet état d’esprit que King se trouve le 04 Avril
1968 lorsqu’il est abattu sur le balcon du motel Lorraine à Memphis à l’âge de 39 ans. En même
temps, les revendications identitaires s’affirment avec un mouvement de fierté noir qui
valorise les peaux sombres selon le slogan « Black is beauteful ».
En 1968, James Brown chante son fameux : Say it Loud ! I'm black and i'm proud.

Les coiffures afro supplantent les cheveux défrisés, on s’habille de vêtements africains, on boit
de l'afro-cola, un cinéma populaire noir le Blaxploitation vire une audience Afro-américaine.
C’est alors que le terme « Black » s’impose de préférence à celui du Negro, très couramment
utilisé auparavant.

Troisième Partie

Marginalisation sociale, visibilité


culturelle et conquêtes politique
Chapitre I : Le résultat mitigé des écoles « intégrées » et de la
« discrimination positive .

Dès le début de la marche des noirs américains pour l'égalité des race, l’éducation est apparue
comme solution pour échapper à la marginalisation sociale et accéder à l'American dream.
Avec le mouvement pour les droits civiques placé aux établissements jusqu’alors réservés à la
jeunesse blanche dans les états du Sud devient la première revendication. C’est dans ces
circonstances que James Meredith peut se venter d'avoir été en 1962, le premier étudiant noir
en Mississippi (Oxford) pour avoir affronté l’hostilité de nombreux étudiants blancs et des
autorités locales. Il lui fallut la caution juridique (soutien) de la cours suprême et le soutien
armée des troupes fédérales.
Les choses évoluent dans les années 1970. Lorsque l’école étasunienne devient le laboratoire
du multiculturalisme : élaboré en tant que concept économique et politique le
multiculturalisme désigne la reconnaissance institutionnelle de multiples identités culturelles,
ethniques et sociales au sein d’une même société.

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La reconnaissance juridique se traduit par la « American Heritage Act ». Cette loi votée en
1972 au niveau fédéral préconise d'appliquer le multiculturalisme à l'école. Les nouvelles
réformes éducatives n'ont plus pour objectif d'américaniser tous les élèves en « blanchissant »
leur manière de penser mais de chercher à intégrer la minorité ethnique en reconnaissant leur
contribution à l'histoire de la nation américaine, ainsi que leur spécificités culturelles.
Néanmoins, les résultats sont très mitigés. Même dans les écoles dites intégrées où
l’hétérogénéité des élèves est recherchée, on observe une tendance des jeunes à se
fréquenter selon leur communauté ethnique et culturelle, ce qui génère une ségrégation
interne tandis que les écarts des résultats scolaires perdurent entre élèves noirs et les blancs
car en réalité, l’école à elle seule ne suffit pas à extraire le jeune noir américain de la misère
du ghetto.
L’éducation en tant que moteur de l'ascension social profite avant tout aux enfants des classes
moyennes ou supérieures noirs. Ce sont eux les bénéficiaires du programme affirmative action
(discrimination positive) mise en œuvre à partir de 1965. L'affirmative Action recouvre un
ensemble de dispositions qui accorde aux membres de la communauté ayant subit dans le
passé un régime juridique discriminatoire, un traitement préférentiel. Le dispositif s'applique
à l'admission dans les universités, à l'acceptation aux emplois publics et à l'attribution de
marchés publics. Il s'agit ensuite de contribuer à la diversité considérée désormais comme une
chose positive et dynamique pour toute la société. Une des principales conséquences de cette
politique est d’ouvrir les portes des grandes universités telles que Harvard aux minorités
notamment aux Noirs et aux femmes. Alors qu'en 1960, 3% des noirs possédaient un diplôme
universitaire contre 8% des blancs, 13% en étaient titulaires en 2008 contre 23% des blancs.
Certains souvent profitent aussi de l'ouverture des domaines très exclusifs comme la conquête
spatiale. En 1983, le pilote de chasse Guion Bluford devient ainsi le premier astronaute noir,
suivi en 1991 par Marc Jemison, une Afro-américaine, docteur en médecine. Mais en réalité,
ainsi les années 1970 voient se creuser un fossé de plus en plus profond entre une classe
moyenne noire qui a su améliorer ses conditions de vie en profitant d'un libéralisme
économique ignorant la ségrégation et classe prolétaire noire se retrouvant en situation de
rupture sociale.

Chapitre II : L'hyper ghettoïsation

À partir des années 1970, les conditions de vie dans les ghettos américains se dégradent
dramatiquement du fait de la conjonction de 3 phénomènes : tout d'abord, la raréfaction des
emplois peu ou pas qualifiés dans le centre ville , liée aux déplacements loin des
agglomérations des activités industrielles, l'explosion du chômage chez les jeunes déscolarisés
favorise l’essor des activités délictueuses et criminelles en particulier le trafique de la drogue.
Le départ des classes moyennes vers des quartiers résidentiels périphériques contribue à
isoler davantage les populations les plus démunies alors que le ghetto communautaire pouvait
apparaître comme une protection dans une société discriminatoire. Avec un système de
solidarité et d'entraide, le nouveau ghetto qualifié par certains sociologues d'hyper ghetto
n’est plus qu’un monde de détresse sociale et d’extrême pauvreté. Les familles qui y survivent

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sont encore fragilisées par la forte augmentation de mères noires qui se retrouvent seules
pour élever leurs enfants. Le chômage qui frappe beaucoup de jeunes noirs les dissuade de
fonder un foyer. Si il y a moins d’hommes noir sur le « marché matrimonial » c’est aussi en
raison de leur surmortalité. À partir des années 1980, les ghettos sont en effet ravagés par la
drogue, la guerre des gangs, puis l'épidémie de sida. En outre, nombreux sont les jeunes noirs
incarcérés (10% des noirs de la tranche d’âge de 20 – 34 ans contre 1% des blancs de la même
génération).
L’extrême insécurité sociale est dû aussi à la disparition de l’homogénéité sociale qui
caractérisait l'ancien ghetto. South Central à Los Angeles qui comptait 90% des noirs en 1960
faisait cohabiter en 2000 les 45% de noirs restants avec des hispaniques venus du Mexique et
de l’Amérique Centrale et de commerçants Coréens qui résident ailleurs. Ces différentes
communautés ethniques sont en concurrence pour l’emploi, les trafiques, l’assistance sociale
et les affrontements sont nombreux. C’est ainsi que South Centrale est le théâtre des émeutes
de 1992. Tout commence par l’arrestation de Rodney King, un automobiliste noir et son
passage à Tabac en mars 1991, la scène est filmée par un vidéaste amateur et montrée aux
médias du monde entier. Mais c’est l’acquittement des 04 policiers fautifs qui pousse les Afro-
américains à exprimer leur colère en plongeant Los Angeles dans une révolte urbaine
meurtrière : en 04 jours, on compte 38 morts, 4 000 arrestations, 3 700 immeubles incendiés
et plus de 500 millions $ de dégâts. Les violents affrontements opposent des Gangs Noirs à
leurs rivaux hispaniques, tandis que les Coréens sont les plus touchés par le pillage et la mise
en feu des magasins. La police de Los Angeles majoritairement blanche ne prend pas le risque
de venir à la rescousse des minorités ethniques.

Le Noir de Los Angeles Tom Bradley avoue son impuissance à remédier aux difficultés des
habitants des ghettos, mais aussi au racisme ambiant qui divise toujours la société américaine.

Chapitre III : Affirmation culturelle et ascension politique des Afro-américains

Depuis l'invention du Gospel, du Blues et du Negro-spiritual par les Esclaves déracinés de leurs
terres africaines, les noirs américains ont cherché à échapper à la situation de reclus dans
laquelle la société américaine voulait les maintenir par une affirmation culturelle de plus en
plus vive. Dans les décennies 1960-1970, des chanteurs engagés Noirs comme blancs avaient
soutenu la révolution des droits civiques avec leur Protest Songs (chants de protestation), puis
c’est dans les ghettos contemporains que naît la culture HIP-HOP (Rap, grafiti, break dance).
Elle devient un mode de vie et de penser pour une grande partie de la jeunesse Noire et
Hispanique. Des groupes de rap comme Public Enemy de New York exprime une rage militante
et deviennent des nouvelles références dans le monde musical international.
Dès les années 1970, les Noirs américains apparaissent aussi de façon de plus en plus visible
dans le sport et l’industrie du spectacle. Les sports les plus populaires comme le Basket,
football américain se sont « colorés » jusqu’à devenir Noir au ¾. Aujourd’hui, le basketteur
Michael Jordan ou l’athlète Carl Lewis sont des champions reconnus mondialement par leurs
exploits. Au cinéma et à la télévision, les Noirs s’affirment également. Denzel Washington

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figure alors parmi les acteurs les plus célèbres. À la télévision américaine, le Talk Show Oprah
Winfrey fait des records d’audience. Tandis que les superstars des années 1970 – 1990 se
nomment Steve Wonder, Michael Jackson, Prince, Beyonce. Grace à leur leurs talents
artistiques ou sportifs et à leur réussite exemplaire, ces personnalités ont su transcender les
barrières de la discrimination raciale et donner à la culture afro-américaine un rayonnement
universel.
Dans un même temps, les Noirs acquièrent une nouvelle visibilité politique. Jimy Carter, élu
en Maison Blanche en 1976, est le premier président à nommer des Noirs à de postes
importants dont Patricia Harris (ministre du Logement) et Andrew Young (ambassadeur au
Nations Unies). A la même époque, le poids grandissant des Afro-américains dans le parti
démocrate (20% des électeurs démocrates au niveau national) les conduisent à réclamer des
postes dans les instances du parti. Les deux candidatures de Jesse Jackson à l’investiture
démocrate pour l’élection présidentielle retiennent l’attention des médias dans les années
1980. Jackson compte sur le vote des minorités, mais leur poids électoral demeure insuffisant.
En 1980, la victoire de Ronald Reagan permet le retour des conservateurs au pouvoir. Au cours
de son mandat, l'aide sociale aux populations démunies des ghettos diminue sévèrement et
Reagan paraphe à contrecœur une loi votée par le congrès faisant de la date anniversaire de
Martin Luther King une journée de commémoration nationale. C’est pourquoi en novembre
1992, le retour des démocrates avec l’élection de Bill Clinton est accueilli avec soulagement
par la communauté Noire. Cet homme du Sud et joueur de Jazz choisit quatre ministres Afro-
américains. Cependant, en 1996, Clinton poursuit le désengagement de l’état des affaires
sociales engagées par Reagan : les allocations familiales qui bénéficiaient avant tout aux mères
Noires seules avec leurs enfants sont supprimées.
En Janvier 2001, la vie politique américaine vire à nouveau à droite avec l’arrivée au pouvoir
du républicain George Walker Bush. Paradoxalement, deux Afro-américains obtiennent des
postes majeures dans son gouvernement. Colin Powell, ancien chef d’état-major de l’armée
américaine devient secrétaire d’état et Condoleezza Rice, secrétaire à la sécurité nationale. En
dépit de ces nominations, l’administration Bush n’apparaît pas comme favorable Noire. Les
dépenses militaires consacrées aux guerres d’Afghanistan et d’Irak limitent l'aide de l’état en
direction des plus pauvres. Ce désintérêt des autorités fédérales devient flagrant en
septembre 2005 lors de l’inondation catastrophique de La Nouvelle Orléans après le passage
meurtrier du cyclone Katrina (responsable de la mort d'au moins 1800 personnes. Des milliers
de familles majoritairement Noires et pauvres sont abandonnées à leur sort, sans nourriture
ni eau potable. Le passage en avion du président George Walker Bush au dessus de la ville en
souffrance choque l'opinion publique. Lors des élections législatives de l’année suivante, les
Afro-américains rejettent massivement les républicains. Mais, c’est l’élection présidentielle
de 2008 qui constitue un tournant historique. Ce que Martin Lutter King ne pouvait lui-même
imaginer est arrivé : Barack Obama, un Noir d’origine Kenyane du côté paternel devient le 44e
président des États-unis, le 04 novembre 2008 au terme d'une campagne qui a captivée le
monde entier. Le lendemain de sa victoire, le New York Times titrait « Racial Barrier Fall in
Decisive History ».

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Près de 95% des Noirs ont voté pour Obama, néanmoins, le candidat Noir a pris garde à ne
pas apparaître comme le candidat des Noirs. La crise économique qui a éclaté pendant la
campagne présidentielle est apparue comme l’opportunité de rallier à lui une partie de
l’électorat blanc modeste jusqu’alors retissant en raison de sa couleur de peau. Obama se
présente ainsi comme l'homme de la réconciliation que ses origines incarnent entre Noirs et
Blancs.
Conclusion
Si les Noirs américains sont fiers de la conquête politique accomplie depuis ½ siècle et de leur
réussite remarquable dans les domaines culturels sportifs, ils sont aussi inquiets de leur
situation sociale et de l’avenir de leurs enfants. Au-delà du symbole, l’élection de Obama
devait être à leurs yeux l’avènement d'un grand président réformateur et d'un jour nouveau.
Hors, sous son mandat, les tensions raciales ont continué à se manifester. Notamment sous la
forme de faits divers récurrents mettant en scène de jeunes noirs tués par des policiers blancs.
L’arrivée au pouvoir du républicain Donald Trump, porteur d'un discours populiste et
nationaliste n'a fait que raviver les divisions intercommunautaires. La question raciale ancrée
dans l’histoire des États-unis est toujours d’actualité.

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