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Le témoignage, mode de preuve fondamental en matière pénale

Mots-clés : indépendance, impartialité, publicité, célérité, parjure, dignité, nécessité, loyauté, secret, protection

Tout d’abord, par définition, le témoignage, avant d’être une déclaration d’un témoin en justice, est « une
déclaration de ce que l’on a vu, entendu, perçu, servant à l’établissement de la vérité. » 1
Dans le processus de rétablissement de la vérité dans l’acte de justice, la célérité de la démarche est bien
importante.
Etant une situation originale de communication interpersonnelle, le témoignage établit une relation entre trois
pôles2 :
a) la dimension corporelle qui vise la nécessité de la présence d’un témoin : sujet qui dit «je» par la parole et par le
corps ;
b) l’intention du témoin : la finalité poursuivie dans l’acte de témoignage ;
c)le récit qui est produit pour être partagé ;
Alors, premièrement, la présence corporelle peut être un complément ou bien un substitut du récit.
De même, deuxièmement, la crédibilité, voire la vérité d’un témoignage, la loyauté envers ses principes de
vie, ne sont pas l’affaire du seul témoin, mais de la qualité de l’interaction sociale construite par la situation de
témoignage. Communiquer consiste à la fois à transmettre de l’information et à établir une relation. Les inférences
jouent un rôle essentiel.
On ne doit pas oublier, pour autant, qu’en matière de justice, le témoignage représente le statut d’une personne
ayant assisté à des faits et qui en rend compte auprès des instances judiciaires en toute indépendance.
Et troisièmement, le récit du témoin repose sur son expérience vécue, qui suppose la nécessité de sa présence
matérielle, corporelle. Dans une procédure judiciaire, le témoin a comme contrainte de rester au plus près de la réalité
dont il a pourtant aussi une vision subjective et se tenir à l’écart de la publicité qu’on pourrait faire à un certain cas et
en être influencé.
Le témoignage comme récit est fait à la première personne du singulier et est inséparable de l’affirmation
« J’y étais ». La procédure judiciaire demande aussi des témoins oculaires directs, mais aussi des personnes ayant
obtenu des informations de manière plus indirecte, comme, par exemple, des personnes arrivées sur les lieux peu
après. Il y a aussi le problème de l’accréditation d’un témoin : il demande à être cru « sur parole ». Dans ce cas, il y a
une question de confiance et/ou de suspicion. Il est possible, lors d’une enquête judiciaire de rencontrer des
témoignages contradictoires sans qu’il s’agisse nécessairement de mensonges, de faux témoignages (parjures) ou de
manipulation. Une autre caractéristique du témoignage concerne la possibilité de réitérer le récit, l’histoire racontée.
Par conséquent, la multiplicité de versions porte le discrédit sur le témoignage.
L’enquête doit garantir le secret des informations dans la démarche juridique, la protection des témoins et de
la victime et l’impartialité dans l’acte de justice, ne pas altérer la dignité et d’offrir le libre accès de tous à l’acte de
justice.
On pourrait mentionner aussi que certains témoignages touchent au registre de l’indicible, de l’inimaginable,
car les références communément partagées ne préexistent pas à la situation de communication.
Qu’est-ce qui se passe lors d’un faux témoignage, un parjure, alors ? L’article 273 du Code Pénal mentionne :
(1) Le témoin qui, dans une cause pénale, civile ou dans toute autre procédure où on demande des témoins donne des
informations mensongères ou ne dit pas tout ce qu’il connaît concernant les faits ou les circonstances essentielles dont
il a été le témoin est puni de 6 mois à 3 ans prison ou bien d’une amende
On se demande aussi si on est obligé de témoigner. Alors, l’obligation de témoigner découle de l’obligation de
tout citoyen d’apporter son concours à la justice, en vue de la manifestation de la vérité. L’obligation d’un citoyen à
comparaître comme témoin, à prêter serment concerne seulement les cas où sa présence a été requise par une autorité
judiciaire. Au cas où il y a un refus de comparaître comme témoin, sans documents justificatifs, alors c’est un fait puni
par la loi d’une amende. Le témoin peut même témoigner de manière anonyme.
Somme toute, le témoignage reste un moyen fondamental dans la réalisation de l’acte de justice.

1) Le Petit Robert 1, Dictionnaire de la langue française, 2004, p.2580


2) Corps et témoignage, Presses universitaires de Caen, 2006, p. 246

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