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Éléments de membrane
Youssef CHERRADI
1
1 . Introduction
2. Problématique du maillage
3.Familles d’éléments
3.1 Éléments à base triangulaire
3.2Éléments à base quadrangulaire
4.Caractéristiques élémentaires
5.Éléments de membrane
5.1Exemple : élément quadrangle
5.2Exemple : élément triangulaire
5.3Exemple : étude d’une plaque trouée(ABAQUS)
Introduction
En d’autres termes, le champ de déplacement doit être dérivable au moins une fois.
L’intégration de ces équations n’étant pas aisée, une des méthodes les plus utilisées pour les
résoudre est la méthode dite des éléments finis qui revient à remplacer le système continu par un
système discret. Le solide est alors divisé en un certain nombre de sous-domaines appelés
éléments, dont l’assemblage permet la reconstitution de la géométrie initiale. Chacun des
éléments est relié à ces voisins par des nœuds dont les degrés de liberté (DDL) constituent les
inconnues du problème.
Introduction
avec
Introduction
Les éléments membranes sont destinés à modéliser des structures planes travaillant uniquement dans
leur plan. Leurs nœuds possèdent uniquement deux degrés de liberté u et v . Ils ont une épaisseur
constante notée e et suivent l’hypothèse de contrainte plane décrite a l’introduction. La relation
contrainte-déformation issue de s’écrit alors :
Avec
Les éléments pouvant être de tailles et de formes quelconques, il n’est pas envisageable, pour établir
leurs caractéristiques élémentaires, de reprendre la méthodologie utilisée pour les poutres et barres. Les
matrices de rigidité et vecteurs charges variant systématiquement, une méthodologie permettant de
calculer ces caractéristiques quelles que soient les géométrie et configuration des éléments, s’avérera
beaucoup plus rentable au niveau calcul.
Celle-ci consistera, pour chaque type d’élément, à définir un élément de référence de géométrie
conventionnelle (appelé également élément « parent ») de telle manière à obtenir la géométrie de
n’importe quel élément réel de forme semblable à partir d’une transformation géométrique biunivoque
(i.e. bijective).
En d’autres termes, pour chacun des points P’(ξ ,η ) de l’élément « parent » défini dans un repère
unitaire correspondra, via la transformation Τe , un point et un seul de l’élément réel P(x,y).
Problématique du maillage
Du fait du caractère biunivoque de la transformation, chacun des points de l’élément de référence devra
coïncider avec un point de l’élément réel et un seul. Il en résulte une correspondance entre nœuds
géométriques des éléments réel et de référence. En d’autres termes, il n’est pas par exemple possible
d’associer un élément parent triangulaire à un élément réel carré.
Chaque point de coordonnées x, y, z de l’élément réel peut donc être repéré à partir des coordonnées de
!
ses nœuds et de variables Ni(x, y,z), similaires aux fonctions de forme vues précédemment, soit :
n1 : nombre de nœuds géométriques de l’élément réel. n2 : nombre de nœuds utilisés pour le calcul des
déplacements.
Familles d’éléments
La notion de transformation géométrique a permis d’établir que plusieurs éléments réels pouvaient
être générés à partir d’un seul élément « parent » de même type. De manière très synthétique, la
transformation s’effectuera par un ou plusieurs changements de variables liant géométrie de l’élément «
parent » à celles des éléments réels. Pour ce faire, l’élément de référence sera défini dans un repère
unitaire dont les coordonnées (ξ,η,ζ ) varieront suivant le cas entre 0 et 1, ou –1 et 1.
Bien évidemment, les caractéristiques de ces éléments sont établies comme vu précédemment, à partir
de leurs fonctions de forme. Ces transformations doivent :
Cependant, il faut faire le distinguo au niveau des DDL pris en compte ce qui se traduit par deux
grandes catégories d‘éléments dans les bibliothèques élémentaires des logiciels éléments finis. La
première, appelée famille C0, assure uniquement la continuité des translations u,v,w . L’élément
barre en fait partie. On a alors :
d’où :
Famille C0
Les éléments de cette famille garantissant la continuité des translations, leurs fonctions d’approximation
devront, pour satisfaire au critère de la déformation constante, être au minimum de degré 1.
Enfin et en raison de la nature de la fonction d’interpolation (un polynôme), la continuité des
déplacements sera assurée à la fois sur l’élément et à ses frontières si celui-ci est conforme. On parlera
alors de continuité d’ordre 0.
L’approximation nodale bidimensionnelle est basée sur l’écriture d’une série de termes produits faisant
intervenir les coordonnées de l’élément « parent » pondérées par un coefficient ai .
Ces fonctions sont souvent linéaires, quadratiques et parfois cubiques. Si celles-ci comportent tous les
termes d’un polynôme de degré un, deux ou trois, les éléments correspondants sont dits complets. Le
choix de ce degré étant intimement lié au nombre de nœuds de l’élément, il sera parfois impossible
d’intégrer tous ces termes. Dans ce cas et sachant que l’on néglige prioritairement les termes de degrés
les plus élevés, il s’agira alors d’éléments incomplets.
Pour déterminer les différents termes de ces polynômes, il est possible de s’inspirer de la logique du
triangle de Pascal.
Familles d’éléments
Éléments triangulaires
Éléments à base quadrangulaire
Horizontalement, quatre valeurs nodales u1,u2,u3 et u4 de déplacements sont définies d’où l’expression du
champ de déplacement correspondant :
Il s’agit en fait de l’équation d’un plan. Le champ de déplacement vertical peut être 4 déterminé suivant
la même approche en posant que
Éléments à base quadrangulaire
Pour chacun des segments de l’élément, il est possible de définir l’équation d’une droite fonction des
valeurs nodales d’où son caractère bilinéaire. Ses fonctions de forme ont donc pour expressions :
On notera que ces expressions peuvent être également obtenues en effectuant les produits croisés des
fonctions de forme de l’élément barre. De manière plus synthétique, celles-ci peuvent s’exprimer en
fonction de coordonnées ξi ,ηi des nœuds de l’élément en posant :
Éléments à base quadrangulaire
Cet élément est quadratique, chacun de ces segments comportant trois nœuds. Ceux-ci permettent une
approximation parabolique sur chacun de ses côtés. Néanmoins, la fonction d’approximation n’aurait
pu être totalement parabolique sans le nœud milieu, le terme η2 ⋅ξ2 étant obtenu grâce au nœud n°9.
C’est pourquoi, il est dit complet ce qui signifie qu’il couvre tous les termes du degré de la fonction
d’approximation visée (parabolique).
Avec :
Éléments à base quadrangulaire
Pour établir les fonctions de forme de cet élément, il suffit de reprendre la méthodologie décrite au chapitre
en posant que :
avec
Éléments à base quadrangulaire
Triangle linéaire T3
Éléments à base triangulaire
Triangle quadratique T6
Caractéristiques élémentaires
Reprenant l’expression de la matrice de rigidité élémentaire en repère local ,on pose que :
La relation fait intervenir une matrice [B] déduite des relations précédents. Par déclinaison de , celle-ci
peut également être développée en une série de sous matrices [Bi] associées à chacun des nœuds de
l’élément, soit :
Avec
Caractéristiques élémentaires
Ceci étant et comme vu , les fonctions de forme Ni sont définies dans un repère unitaire (ξ,η,ζ) et non
dans le repère local (x,y,z). La transformation géométrique Τe issue de permet néanmoins d’écrire que :
Caractéristiques élémentaires
Pour calculer l’intégrale sur le volume Ve et sachant que [B] est désormais fonction des coordonnées
unitaires, il reste à effectuer un changement de variables entre les repères (x, y,z) et (ξ,η,ζ ). Ce
changement de variables représente en fait les relations géométriques liant, via la transformation Τe ,
éléments réel et de référence. Ces relations sont obtenues à partir du jacobien de la transformation. La
matrice rigidité élémentaire exprimée dans le repère (ξ,η,ζ) a donc pour expression :
Avec : et
Caractéristiques élémentaires
Pour les forces de volume , la démarche est similaire à celle suivie pour la rigidité élémentaire, le
changement de base s’effectuant toujours via le déterminant du jacobien.
Pour ce qui concerne les forces de surface , le calcul consistera à exprimer la quantité dSe en fonction
des coordonnées normées des arêtes ou facettes des éléments surfaciques ou volumiques.
Éléments membranes
Déformation plane
Considérant un solide de section transversale constante, l’hypothèse de déformation plane consiste à
considérer un comportement plan identique quelle que soit la profondeur. En d’autres termes, le solide
peut être décomposé en « tranches » d’épaisseur unitaire, le calcul se limitant à l’étude d’une seule de ces
tranches.
En conséquence, toutes les déformations associées à l’axe transversal, z en l’occurrence, seront prises
égales à zéro. On a donc :
Éléments membranes
Contrainte plane
À l’inverse de l’état de déformation plane, l’hypothèse de contrainte plane suppose que toutes les
contraintes associées à l’axe transversal, z en l’occurrence, sont nulles. On a donc :
Cette approche étant directement applicable aux éléments de faibles épaisseurs, les éléments membranes, plaques et
coques suivront cette hypothèse de contrainte plane.
Éléments membranes
Les éléments membranes sont destinés à modéliser des structures planes travaillant uniquement dans
leur plan. Leurs nœuds possèdent uniquement deux degrés de liberté u et v . Ils ont une épaisseur
constante notée e et suivent l’hypothèse de contrainte plane décrite a l’introduction. La relation
contrainte-déformation issue de s’écrit alors :
Avec
Ceci nous amène à évoquer le cas des éléments en déformation plane dont les caractéristiques sont très
similaires aux membranes. Ce sont bien évidemment toujours des éléments plans travaillant dans leur
plan. La déformation transversale εzz étant cette fois prise égale à zéro, seule l’expression de la matrice
[H ] changera. Il suffira alors de la remplacer dans par son expression en déformation plane, soit :
Élément quadrangle
Soit la structure suivante modélisée avec deux éléments isoparamétriques membranes carrés à quatre
nœuds d’épaisseur e :
Application numérique :
E = 2.1e11 N/m2
𝜈 = 0 puis 0.333
q = 1e7 N/m
h = 1 m,
e = 0.1 m
Éléments membranes
L’élément utilisé est un quadrangle de type Q4. Ses fonctions de forme sont égales à celles établies en
,soit :
Du fait de la symétrie par rapport à Y, un seul élément est nécessaire au calcul. Retenant l’élément 1, la
matrice jacobienne de sa transformation est obtenue à partir de la relation :
Éléments membranes
Bien que la connectivité des éléments réel et de référence soit identique, les coordonnées xi , yi
correspondent bien à celles de l’élément réel.
Éléments membranes
La valeur 2/h correspond au rapport entre les coordonnées 𝛏 et x ou 𝛈 et y. Par ailleurs, les termes non
diagonaux nuls de [J] caractérisent le fait que l’élément n’a pas subi de rotation durant la
transformation.
Éléments membranes
Qui grâce à la
transformation
devient :
Éléments membranes
+
Éléments membranes
Ce qui donne après introduction des conditions d’appui et de symétrie (termes en pointillés) :
Elément triangulaire
Soit la structure suivante modélisée avec deux éléments isoparamétriques membranes triangulaires à
trois nœuds d’épaisseur e :
Application numérique:
E=2.11011 N/m2,
v=0.3,
q=1107N/m,
h=1m,
e = 0.1 m