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Informations générales

Région CENTRE
Nom de la localité (quartier, village) HOPITAL GENERAL DE YAOUNDE
Nom de l’enquêteur Dr NOA Sylvestre et Mme OLOUNOU
Bureau de la major de l’hôpital général de
Lieu de l’entretien
Yaoundé
Date de l’entretien 24-10-2023
Durée de l’entretien 22min
Langue de la discussion Français
Titre et statut du répondant Dr ABAH ZENA- résidente en oncologie
Enquêteur 1 : Dr NOA
Autres observations
Enquêteur 2 : Mme Olounou

E : Oui bonjour Docteur. Je suis madame Olounou, je suis l’assistance du professeur


NDOM dans le cadre de cette étude, qui porte sur la qualité des médicaments
anticancéreux. Je vais vous repasser la parole, je vous prie de vous présenter : votre nom,
votre profession, ce que vous faites ici…avant que nous ne puissions poursuivre nos
échanges.

I : Merci. Tout d’abord enchantée

E : Merci Docteur

I : Je suis Docteur ABAH Zena, résidente en oncologie médicale, quatrième année et


présentement en stage ici à l’hôpital général de Yaoundé.

E : Docteur, comment est-ce que vous pouvez décrire l’accès aux médicaments
anticancéreux depuis que vous êtes résidente en oncologie ici à l’hôpital général ?

I : Bon je peux, ce que je peux dire pour l’accès des médicaments, moi je discute avec certains
patients, ils disent que c’est pas si évident que ça. Voir peut-être le cout, mais quand nous on
retrouve ici, à l’hôpital général, c’est quand même abordable pour les patients.
E : D’accord et lorsqu’ils vont à l’extérieur…s’il faut comparer la difficulté à obtenir les
médicaments réside à l’extérieur ou ici à l’hôpital ? Je parle en terme de disponibilité

I : En termes de disponibilité, disponibilité…c’est plus disponible à l’extérieur qu’ici.

E : Et quelles sont les molécules qui ici, à l’hôpital sont toujours disponibles pour le
traitement du cancer ?

I : Honnêtement je ne peux pas vous dire exactement quelles molécules sont toujours disponibles
mais généralement je pense que certaines « taxal », on peut les avoir peut-être de la
« douso » « probicine » c’est disponible mais quand je dis, moi je parle de récemment. Certains
me disent que vraiment c’est pas, c’est pas disponible, personnellement je n’ai pas vérifié pour
voir, est-ce que les médicaments sont disponibles ou pas.

E : D’accord et lorsqu’ils vont à l’extérieur, est-ce que les patients vous font quand même
savoir s’ils ont toujours accès aux médicament ?

I : Certaines officines oui, généralement il y a deux officines que…ils disent que généralement ils
trouvent les médicaments. Parfois on leur demande d’aller là-bas, c’est possible d’une part mais
ce qui n’est pas à côté de l’hôpital où, ils peuvent procurer des médicaments

E : Et là-bas les deux officines, celles que vous avez l’habitude de recommander, est-ce que
les médicaments sont accessibles au niveau du prix ?

I : Bon il y a une quand même que c’est un peu moins couteux par rapport à l’autre et là je ne sais
pas exactement pourquoi chacun à leur…chacun a leur politique de travail donc il y a une où
c’est un peu moins cher comparée à l’autre.

E : Docteur et dans les protocoles de traitement des médicaments anticancéreux, quelles


sont les molécules, qui sont les plus demandées ?

I : Bon comme vous savez que le cancer du sein c’est le numéro un parmi tous les cancers donc
ce qui est sûr, c’est beaucoup plus les molécules liées au traitement du cancer du sein donc je vais
dire la « cyclophosphamide », il y a peut-être le « taxol » ou « plocitaxel » en ce qui concerne le
cancer du sein. Et que je ne parle pas, on peut aussi, ces médicaments on peut aussi les utiliser
dans d’autres pathologies aussi, je peux ajouter comme le numéro 2 c’est le cancer du col, le
« plotitaxel » qui entre aussi dans le traitement du cancer du col.
E : En dehors de la difficulté financière que vous avez évoquée tout à l'heure pour
l’accessibilité des médicaments anticancéreux tout à l’heure, est-ce qu’il n’y a pas une autre
difficulté ?

I : D’abord l’accès et de deux, je peux dire quoi le prix

E : Non je dis en dehors du prix, est-ce qu’il n’y a pas un autre problème auquel les patients
font face lorsqu’ils veulent se procurer des médicaments ?

I : Le prix, la dispo…je vous ai dit tout à l’heure par rapport à la disponibilité « euuuu » bon
surtout quand c’est spécifique parfois c’est vraiment difficile d’avoir certains médicaments, nous
sommes obligés de commander peut-être même si c’est peut-être à Douala ou bien à l’extérieur
pour avoir certains médicaments.

E : Docteur et comment pouvez-vous décrire la disponibilité et l’utilisation des protocoles


de traitement ici sur les différents types de cancers que vous avez listés tout à l’heure,
numéro un, numéro deux, numéro trois ? Les protocoles comment est-ce que ça se passe ?

I : Les protocoles vraiment ça dépend du cancer, chaque cancer a son protocole qu’on doit utiliser
et ça ne dépend pas seulement du cancer mais ça dépend aussi du stade du cancer et ça dépend
aussi du profil du patient ou bien du profil moléculaire du patient. C’est à base de ça maintenant,
qu’on évalue quel protocole donner ou pas

E : Et vous particulièrement depuis que vous êtes là, quel est le protocole que vous avez
déjà beaucoup plus utilisé ?

I : ça reste, ma réponse reste idem « hein » comme j’ai dit, ce qu’on administre en première
intention depuis que je suis là, ça reste l’AC60 qui est le protocole à base de…c’est-à-dire du
« dtoxo-rubicine » et de la « cyclophosphamide »

E : D’accord. Docteur est-ce que vous pouvez nous parler de la qualité des médicaments
antis cancéreux au Cameroun ?

I : Bon je ne peux pas…je ne sais pas, je ne peux pas trop me prononcer parce que je me dis qu’il
y a une comment dire une « body » qui s’occupe de la qualité des produits et au niveau des
ordres…normalement oui parce que la qualité des produits, c’est, c’est d’abord assurer la sécurité
pour les malades et tout. Donc je me dis surtout avec les antis cancéreux que « euuu » comment
on dit en anglais, le « body » qui s’occupe de ça a déjà fait son travail.

E : D’accord Docteur est-ce que votre expérience en tant que résidente, chaque année a pu
vous permettre de développer quelques méthodes qui permettent de voir si le médicament
est bon ou s’il ne l’est pas ?

I : Honnêtement, non parce qu’on n’a pas ces moyens-là, donc « euu » à part qu’on regarde la
date de péremption, ou bien on regarde la couleur généralement mais ça, ça ne peut pas nous
rassurer. Mais pour tester, on n’a pas les moyens-là

E : D’accord et la péremption, le patient a le droit de se procurer un médicament dont la


péremption reste de combien de temps ?

I : « hum » bon, là je ne …normalement (silence) je…c’est vrai que je n’ai jamais dit au malade
si c’est combien de temps vous ne prenez pas mais généralement si c’est…même si c’est bon
pour…le fait que parfois ils gardent les médicaments même un mois, deux mois avant d’utiliser
moi je leur dis même trois mois avant la date péremption ne procurer pas les médicaments…
certes d’autres disent que ça ne dérange pas mais c’est pour leur sécurité de ne pas procurer ces
médicaments.

E : D’accord. Docteur, est-ce que vous avez déjà eu affaire à des patients, qui lorsque vous
les envoyez dans les officines, lorsqu’on prescrit par exemple la « doxo-rubicine dont vous
avez parlé tout à l’heure, ne trouvent pas les médicaments demandés et prennent d’autres à
leur place ?

I : ça arrive « hein » parce que nous quand on prescrit les médicaments généralement, on ne
prescrit pas les noms qu’on…on prescrit « doxo-rubicine » tout court et puis les malades ils
achètent et quand ils achètent, la vérification se fait au niveau des, des…comme c’est des
infirmiers qui administrent, ils font des vérifications. C’est quand (éternuement) pardon excusez,
c’est quand il y a un souci, qu’on vient nous interpeller. Mais générale…donc pour voir
exactement quel type de molécules ils ont acheté ou bien quels labos, bon ce n’est pas de notre
pratique qu’on « euuu » on peut juste constater que c’est différent, les molécules…ce n’est pas,
c’est pas ce qu’on a l’habitude de voir, on se dit bon
E : Est-ce qu’il vous est déjà arrivé dans votre exercice de douter d’un médicament ? C’est-
à-dire que vous ne pouvez pas le tester mais, en terme d’efficacité est-ce qu’il vous est déjà
arrivé de douter d’un médicament ?

I : Quand vous parlez vous parlez de médicament, vous parlez de

E : Médicaments anticancéreux

I : « euuu » de douter…je veux dire « euu » je peux dire je n’ai pas douté mais quand on voit
peut-être si le malade peut-être c’est un médicament qui ne marche pas, on a l’impression de
toujours dire peut-être c’est à cause du profil que ça ne marche pas et non à cause du
médicament.

E : Vous êtes toujours sûre à 100% de la qualité du médicament ?

I : Si j’étais, si « euu » je voyais tout le temps…peut-être c’est dans ma pratique comme j’ai dit,
on n’a pas l’habitude de toujours regarder parce que parfois (bruits) il y a des choses qui peuvent
interpeller (bruits) donc « euuu » moi je n’ai pas ma pratique, je n’ai pas cette tendance de
regarder, de voir ok est-ce que c’est faisable ou pas. Donc c’est vraiment quelque chose qui
m’a…qui m’interpelle quoi donc « euu » désormais parce que quand j’ai…madame Mballa m’a
parlé de ça moi j’ai dit ça veut dire que ok même dans les antis cancéreux…vraiment il faut, il
faut avoir ça en tête de toujours regarder. S’il y a moyen de procurer ce que l’étude veut faire à la
demande vraiment c’est quelque chose qui sera bénéfique pour les malades.

E : D’accord, Docteur est-ce que il y a une assurance pour ce qui est de l’accès aux
médicaments anticancéreux ici dans cet hôpital ?

I : « euuu » d’après justement il y en a certains médicaments, qui sont sur place mais comme la
disponibilité n’est pas…c’est un peu délicat parce que quand ça vient, le prix…certains malades
viennent pour prendre en quantité donc ça fait, c’est ça qui fait en sorte que d’autres ne procurent
pas. Ce n’est pas disponible et la quantité n’est pas assez grande donc ça finit rapidement.

E : Docteur en termes de précautions, est-ce qu’il est recommandé pour un patient de se


procurer un peu plus de médicament que prévu afin d’éviter les cas de ruptures comme
vous évoquez là quand les médicaments sont livrés pour les subventions?
I : « euuu » dans le cas de...par exemple, je prends l’exemple de «amoxigel » c’est un comprimé
d « amonoclémac » où les malades doivent généralement prendre ça pendant une période de 5 ans
. Quand je donne un exemple parce que quand c’était disponible, c’était à 1000 franc, en
pharmacie à 14mil, quand ça vient, les malades peuvent prendre 3,4,5 boites. Vous voyez, ça je
dis c’est ce que certains font…bon je ne peux pas me prononcer que, est-ce que effectivement
c’est ça qu’il demande ou bien au niveau de la pharmacie on note que, une personne ne peut pas
prendre plus de deux ou trois,

E : D’accord Docteur nous sommes pratiquement à la fin de notre échange, est-ce que vous
pouvez quand même nous dire quelque chose sur la conservation des médicaments antis
cancéreux, entre la chaine de froid et ce qui se passe dans cette chaine de froid ?

I : La consera…c’est-à-dire ?

E : La conservation des médicaments antis cancéreux

I : Ce qui est sûr, quand les malades se procurent le médicament, qui doit être dans la chaine de
froid et peut-être que, ils peuvent pas recevoir la chimio dans la même journée, on les conserve
de manière dont soit à la pharmacie aussi on les conserve mais rarement on les demande d’aller
conserver le médicament. On les demande même pas parce que on ne sait pas s’ils vont le faire de
la bonne manière, soit ça se fait ici à l’hôpital, soit à la pharmacie.

E : Et si par hasard, il rentre avec à la maison et que la conservation n’est pas bonne, est-ce
que ça peut avoir des incidences sur le patient ?

I : « euuu » bonne question, ça peut être oui surtout, c’est surtout si c’est contaminé et tout là on
sait que ça peut avoir des incidences. Oui mais maintenant comment savoir ça, c’est là où la
question se pose, comment savoir

E : Donc ici au service d’oncologie vous avez un espace spécial où vous gardez les
médicaments antis cancéreux des patients ?

I : Oui mais il y a le…même la pharmacie, je pense que la pharmacie généralement, ils ont une
chaine

E : Ok Docteur nous sommes à la fin de notre échange, je ne sais pas si vous voulez « euu »
par rapport à notre étude vous avez des éléments que vous voulez ajouter, qui pourront
contribuer à ce que la recherche que nous sommes en train de faire ait un succès, de
éléments que vous n’avez pas évoqués depuis le début, vous avez la latitude de le faire, des
recommandations aussi si vous en avez.

I : « hummm » ce que je peux dire que « euuu » nous avons hâte de, de voir le « euuu » c’est
« TP analisis data » n’est –ce pas (acquiescement de l’enquêteur), que ça soit un peu disponible,
que ça soit disponible ici à l’hôpital général. « euuuu » et là nous pourrons tester la qualité des
médicaments antis cancéreux qu’on donne aux malades et nous assurer de l’efficacité des
médicaments antis cancéreux, leur sécurité et même leur convenance aux médicament parce que
si ce n’est pas de la bonne qualité, les frais de médicaments et puis « euuu » ça ne suit pas comme
il faut, ça fait en sorte que les malades ne ont même pas adhérer, que non ça ne marche pas. Ils
préfèrent arrêter alors que c’est juste parce que, c’est juste parce que la qualité des antis
cancéreux n’était pas, n’était pas le bon voilà.

E : Docteur j’ai une question qui me revient un peu à l’esprit, si vous permettez. Par
rapport à la difficulté d’accès aux médicaments, je vais un peu revenir là-dessus, pour ce
qui est des malades que vous perdez parfois de vue, est que c’est à cause du coût très élevé
du médicament ?

I : Généralement, c’est ce qu’ils nous disent mais ils donnent leurs raisons un peu personnelles
aussi. D’autre préfèrent aller voir peut-être un autre prophète d’ailleurs c’est-à-dire, les tradi
prationnels « euuu » praticiens, les tradi praticiens, d’autres voilà ils disent qu’ils n’ont pas
l’argent. Vraiment on ne peut pas savoir mais d’habitude « euu » la plupart, la moitié des cas
disent que c’est à cause des raisons financières

E : Et ceux qui partent parce qu’ils auraient eu entre parenthèses la solution chez les tradi
praticiens, est-ce qu’il y a toujours un retour ?

I : Ah oui là je peux vous confirmer quand on les voit après, quand ils arrivent « euu » la
plupart…je veux dire la plupart de temps dans un état vraiment avancé. OUI donc « euu » là on a
toujours quelque chose, on a toujours un problème

E : D’accord Docteur vous pensez donc qu’à ce niveau, parce qu’il va devoir recommencer
à faire les examens et tout et tout, est-ce que le problème va se situer, est-ce que les examens
sont plus faciles, est ce que les examens sont accessibles ? Au-delà du niveau du coût des
médicaments, est-ce que c’est évident de faire tous les examens qu’il faut avant d’arriver à
la chimio thérapie ?

I : Bon vous savez que ça va de paires « hein » faire les examens, on ne peut pas ignorer le fait
qu’on doit faire les examens et les médicaments aussi facilitent donc ça vient aussi avec ça. Les
examens vraiment voilà pourquoi je dis merci à l’hôpital général parce qu’il y a ce qu’on appelle
le « cafi » qui est là pour subventionner pour le…certains examens pour permettre aux malade,
qui sont atteints de cancer de bénéficier de quelques examens à un prix vraiment abordable
comparé à autres, à autres je veux dire comparé à d’autre labos ou à d’autres…oui comparé à
d’autres labos. Et le fait que le, le médicament-là si le patient a déjà pris le médicament, ils savent
que comment, le coût de médicament aussi est là, on ne peut pas négliger ça. Mais quand j’ai dit,
ici à l’hôpital généralement le prix est pas comparé à l’extérieur .

E : Les ruptures peuvent mettre combien de temps ici ?

I : Là je (rires)

E : Ok Docteur, je vous remercie pour votre disponibilité, pour votre participation

I : Ok merci beaucoup

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