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1.1. La notion de stratégie
Il est une étape essentielle dans le choix de la stratégie. Préalable à tout processus de
décision. Il permet à la banque de mieux se connaître, d’identifier ses compétences, de
percevoir et de comprendre son environnement, de mettre à jour des opportunités de
développement, de définir et d’évaluer les différentes options d’une stratégie qui s’offre à
elle.
Dans la pratique, le diagnostic stratégique se décompose en deux parties /
- L’une concerne plus particulièrement l’environnement et l’autre l’organisation
elle-même.
Le diagnostic de l’environnement s’apparente à un audit externe, c’est-à-dire une
analyse exhaustive du secteur bancaire qui permettra à la banque de déterminer les
opportunités et menaces de son environnement immédiat et plus largement sa situation
dans son secteur d’activité.
- Le second diagnostic est assimilable à un audit interne, il s’attache donc à étudier
à partir des différents diagnostics structurels, culturels, organisationnels et financiers, les
forces et les faiblesses de l’entreprise, ses compétences et ses capacités.
Au terme de ce diagnostic, la banque peut se fixer des objectifs (ou modifier ceux qui ont
déclenché la réflexion), de définir ses orientations stratégiques et choisir la stratégie qui
lui permettra d’atteindre son but.
La figure suivante donne le schéma à suivre pour passer de l’analyse au diagnostic
stratégique.
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Figure 1 : De l’analyse au diagnostic stratégique
Par exemple, dans le domaine bancaire, il existe plusieurs Facteurs Clés de Succès
(FCS) notamment : la connaissance du marché bancaire, la maîtrise des frais généraux,
l’innovation technologique, la compétence marketing & commerciale.
L’un des principes de la stratégie bancaire est de bien analyser l’environnement dans
lequel la banque évolue. La démarche stratégique de la banque doit, en effet, être
orientée par les multiples déterminants son environnement. L’environnement bancaire
peut être également abordé de façon étroite. Il s’agit alors pour la banque d’analyser son
marché, ses clients, ses concurrents. Mais on peut aussi adopter une perspective plus
large intégrant des éléments économiques, juridiques, fiscaux, sociologiques,
démographiques, etc.
L’analyse interne de l’organisation et des ressources passe par une analyse de l’existant
à dimensions : une dimension horizontale liée à l’organisation et aux ressources ; et une
dimension verticale avec l’identification des métiers.
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1.2.2.2. L’identification des métiers de la banque
Le métier de l’entreprise se définit comme l’ensemble des activités dans lesquelles
l’entreprise possède une compétence distinctive lui conférant un avantage concurrentiel.
La compétence distinctive résulte du potentiel (technique, humain, commercial, financier)
de ressources de l’entreprise, elles lui permettent de faire des produits ou de rendre des
services différents de ceux des autres firmes ou avec une meilleure productivité. Elle
repose sur le savoir spécifique de l’entreprise.
En clair, c’est en fonction de son métier que l’entreprise va définir ses objectifs.
Concernant la banque, l’identification des métiers passe par la segmentation stratégique
pour constituer le portefeuille d’activités de la banque (marchés, clientèle) en liaison avec
le cycle de vie des produits.
Source : Michel MARCHESNAY, Management stratégique, Les Editions de l’ADREG, mai 2004.
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1.2.2.4. Explications des différentes phases :
a. Le lancement
Dans une première phase de lancement postérieur aux travaux de recherchés
développement qui ont permis la mise au point du produit (mise au point technique et
commercial). Les ventes sont très faibles et ne couvrent pas les coûts nécessaires à la
production. Par ailleurs les investissements techniques (création des équipements) et
commerciaux (publicité de lancement, promotion) destinés à faire connaître le produit et
à créer un réseau commercial, sont élevés. Sur le plan financier, la trésorerie (solde des
encaissements et des décaissements) est négative en raison de la lourdeur des
dépenses d’investissements face à la légèreté des recettes provenant d’un faible chiffre
d’affaires. Comme les coûts d’exploitation excèdent les recettes, la rentabilité est
négative.
b. Le développement
Dans cette phase de développement le marché du produit progresse rapidement, car :
• Sa connaissance se généralise par la publicité, par l’extension de réseau de
distribution et par la diffusion chez certains usagers.
• Des effets d’imitations apparaissent, l’effet d’imitation est le processus
psychologique par lequel un individu acquiert un bien parce que ce dernier est
déjà répandu dans certaines couches sociales. Ce comportement est dû soit à un
souci de conformisme (avoir le même modèle de consommation que la catégorie
sociale à laquelle on appartient), soit à un désir de différenciation (adopter le
comportement d’une catégorie que l’on admire). L’effet d’imitation explique la
création et le développement d’un grand nombre de marchés
• La prévention à l’égard du produit nouveau se réduit ou disparaît au fur et à
mesure de sa diffusion (effet d’accoutumance). Au cours de la phase de
développement, le chiffre d’affaires progresse rapidement que l’ensemble de
l’économie, les investissements continuent à être importants, les coûts sont
désormais couverts par les recettes. De ce fait, la rentabilité devient positive.
Cependant la trésorerie peut demeurer négative en raison de la poursuite des
investissements. Le produit exige donc encore un financement extérieur à celui
sécrété par ses seules recettes.
c. La maturité
A l’issue d’une période de temps variable selon la nature du produit, ce dernier rentre
dans la phase de maturité caractérisée par un ralentissement de la croissance du chiffre
d’affaires, les ventes n’augmentent plus en moyennes qu’au rythme de la croissance de
l’ensemble de l’économie. Par ailleurs, une forte concurrence affecte le produit. Cette
concurrence a deux origines distinctives :
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qui a subi des transformations au cours du temps, éliminerons
progressivement les produits voisins.
Au cours de cette troisième phase, la rentabilité du produit reste élevée, mais tend à
diminuer, par contre il dégage une trésorerie très importante, car les seuls
investissements nécessaires, outre les investissements techniques de remplacement,
sont les investissements nécessaires.
d. Le déclin
La maturité précède la phase de déclin au cours de laquelle le produit est
progressivement éliminé du marché, remplacé par d’autres, bien mieux adaptés aux
nouvelles caractéristiques de la demande. Le chiffre d’affaires se réduit (taux de
croissance négatif) du fait de la réduction des quantités vendues et de la baisse des prix
rendue nécessaire par la pression concurrentielle. Tout investissement nouveau doit être
abandonné et certains désinvestissements (cession de matériel, non-remplacement des
équipements usagés ou reconversion). La trésorerie demeure positive. La rentabilité
décline progressivement puis s’annule. Chaque bien a un cycle de vie spécifique, sa
longueur est très variable selon la nature du produit : très long pour l’acier, très bref pour
les produits de mode. Les diverses phases ont généralement des durées très différentes,
elles sont les caractéristiques de chaque bien. D’une façon générale, l’accélération des
changements économiques tend raccourcir :
• La phase de lancement,
• La durée totale du cycle de vie,
Enfin certains produits peuvent connaître des rajeunissements (bicyclette, moto, bateau
à voile).
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1.3. LA SEGMENTATION STRATEGIQUE
La segmentation stratégique consiste à un regroupement d’activités homogènes par
rapport à des critères marchés, clientèle, technologie et produits. On parle de Domaine
d’Activité Stratégique (DAS) ou métiers. Cette notion (DAP) concerne plusieurs activités
impliquant des technologies, des produits, et des marchés différents. L’idée consiste à
procéder à des regroupements d’activités en « domaines d’activités stratégiques »
suffisamment homogènes pour qu’ils impliquent un même ensemble d’actions
stratégiques. On parle alors de segmentation stratégique différente de la segmentation
marketing (traitée dans la partie marketing bancaire) dont l’objectif est de faire des
découpages liés aux couches de consommateurs visés (particuliers, entreprises,
organismes et institutions).
On distingue trois grands métiers dans la banque notamment la force de vente, les
métiers des traitements, et les fonctions support. Ces métiers se retrouvent de part et
d’autre dans les trois pôles d’activités dans les grandes banques internationales : le pôle
banque de réseau (ou banque de détail) ; le pôle banque de marché et d’investissement
(ou banque de financement et d’investissement) ; enfin et le pôle gestion des actifs. Par
ailleurs, pour chaque segment stratégique, on peut établir une courbe d’expérience qui
met en relation le coût unitaire de production et l’expérience de la production cumulée.
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1.3.7. Le modèle BCG appliqué à la banque
Le Boston Consulting Group (B.C.G) a proposé une grille d’évaluation des activités
fondées sur deux critères qui conditionnent la profitabilité d’un DAS (Domaine d’Activité
stratégique ou métier tout simplement) :
• La part du marché, qui révèle bien la position concurrentielle ;
• Le taux de croissance du marché, bon indicateur du développement potentiel du
produit. Tous les produits de la banque sont donc placés sur l’un des quatre
domaines d’activités stratégiques issus des croisements possibles de critères,
l’objectif étant d’avoir un portefeuille équilibré, évoluant dans l’axe du succès.
• Taux de croissance du marché : [PNB (n) – PNB (n-1)]/PNB (n-1)
• Part de marché relative : PNB de la banque /PNB des principaux concurrents Le
BCG appliqué à la banque conduit à distinguer l’équilibre du portefeuille d’activité.
Cela exige la présence simultanée des produits dans les quatre domaines.
• Les vedettes garantissent le développement et la rentabilité à moyen terme par
leur potentiel de croissance élevée. La banque doit, pour ces produits, chercher
à renforcer sa position concurrentielle par une croissance plus forte que celle du
marché, ce qui accroît sa part de marché.
• Les dilemmes assurent à long terme le renouvellement des produits et des
marchés, car ils incluent des produits d’avenir.
• Les vaches à lait assurent la rentabilité à court terme et fournissent les moyens
(autofinancement) de financer la croissance future (développement des dilemmes
et des vedettes).
• Les poids morts ne peuvent être invités, car ils correspondent à la dernière phase
du cycle de vie ; ils continuent à être rentables, mais de façon décroissante et
surtout ils immobilisent des ressources au détriment des domaines d’avenir ;
l’entreprise doit donc définir à temps une stratégie de désengagement et de
redéploiement progressive tenant compte des rigidités économiques
(désinvestissement à réaliser) et sociales (reconversion du personnel, plan de
réduction d’effectifs).
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« Valeur de l’activité » et la « position concurrentielle ».
2) La grille d’analyse du cabinet Arthur D. Little (ADL) met en relation la phase de
cycle de vie de « l’activité » et la position concurrentielle. En somme, « chaque
grand cabinet de conseil en management a ses propres grilles, largement
confidentielles, qui servent d’outils de formation de leurs propres conseillers,
autant que d’instruments d’aide au diagnostic stratégique de leurs clients. », dixit
Michel Marchesnay, spécialiste en Management stratégique.
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1.4. LES FORCES CONCURRENTIELLES DU SECTEUR BANCAIRE
Pour M. PORTER, l’état de la concurrence dans un secteur donné dépend de cinq forces
fondamentales à savoir :
1.4.1. La menace de nouveaux entrants
La menace des nouveaux entrants s’analyse par les barrières à l’entrée et les barrières
à la sortie.
Les barrières à l’entrée sont :
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coûts de production d’un ensemble de produits et services sont inférieurs à la
somme des coûts individuels de chaque produit et service. Vu les politiques de
ventes croisées (crossselling) à travers des offres packagées, la banque
commerciale semble particulièrement concernée par les économies de gamme.
• Les barrières technologiques : l’activité bancaire demande des investissements
lourds dans le SIB (Système d’Information Bancaire), et dans la monétique (les
investissements dans l’interbancarité ne donnent pas d’avantage compétitif).
• Les barrières stratégiques liées au maillage du réseau des banques existantes :
cela concerne l’implantation et le degré d’engagement des banques présentes à
travers des réseaux plus denses, des dépenses publicitaires importantes et
l’accès à des nouveaux canaux de distribution.
Ainsi, les actifs à coûts irrécupérables élevés notamment les créances bancaires
peuvent être assimilées à un investissement dont les chances de récupération ne sont
pas tout fait certaines étant donné le fort degré des relations personnelles dans les
opérations de crédit. Par conséquent, la banque de réseau est un métier difficilement
pénétrable eu égard aux barrières à l’entrée et à la sortie.
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downscaling consiste pour une banque commerciale à concurrencer les institutions de
micro finances dans le financement leur clientèle de niche. Par conséquent, il en découle
un continuum de marché entre banque et SFD.
Cette chaîne de valeur a été adaptée à la banque par Canal S J. dans son papier intitulé
« competitive strategies in European banking », Clarendon Press, Oxford, 1993. Ce
dernier a fait ressortir trois fonctions composant l’activité principale d’une banque : le
drainage des ressources auprès du public ; le markéting et les services financiers. Les
activités de soutien traditionnel sont l’infrastructure, la GRH, et le traitement des
opérations bancaires.
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Figure 5 : La chaîne de valeur d’une banque commerciale
Cette figure nous renseigne la complémentarité, et la synergie entre les activités qui
s’enchaînent, d’où le nom chaîne de valeur (création de valeur perceptible). Ainsi, nous
voyons que l’analyse de la chaîne de valeur présente un intérêt stratégique. Il s’agit en
effet de repérer les activités pour lesquelles la valeur perçue par le top management est
forte. Il s’agit également de repérer les activités pour lesquelles la valeur relative est forte
: celles pour lesquelles elle est aussi et même plus compétente que l’extérieur. Lorsque
la valeur perçue est insuffisante, il faut renforcer l’activité ou au contraire l’abandonner,
quitter à l’affaire faire à l’extérieur. Il en va de même si cette activité a une valeur relative
faible (elle consomme relativement trop de ressources, et il serait moins couteux de
l’acquérir à l’extérieur). En clair, tout cela nous renvoie à un arbitrage entre «
l’internalisation » et « l’externalisation » de certaines activités bancaires en tenant compte
des calculs de rentabilité des centres de responsabilités. Par exemple, on peut
partiellement externaliser la fonction recouvrement de créances.
Par ailleurs, la collecte de ressources est traditionnellement classée dans les
compétences de base (comme SIB ou monétique), car difficile de mettre en place une
vraie stratégie de différenciation. Par contre, pour le marketing et les services financiers
feront partie des compétences distinctives. En effet, il est possible de mettre en place
une vraie stratégie de différenciation (nouveaux canaux de distribution, gestion de la
relation client, maîtrise des frais généraux, etc.).
1.5.2. Les actifs stratégiques
Les actifs stratégiques sont des avantages concurrentiels qu’une banque acquiert dans
son environnement concurrentiel à cause de sa spécialisation historique (agriculture,
immobilier), de la réglementation bancaire (plan épargne logement commercialisé
uniquement par les banques spécialisées dans l’immobilier par exemple) ou des barrières
à la sortie et l’existence coûts irrécupérables.
1.5.3. Les avantages concurrentiels durables
Les avantages concurrentiels durables sont constitués principalement des compétences
distinctives et des actifs stratégiques.
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Toutefois, on peut citer d’autres types d’avantages concurrentiels :
• Les avantages concurrentiels liés à l’organisation : modes d’organisation
(organigramme)
• Les avantages concurrentiels liés au système de production : maîtrise des
process
• Les avantages concurrentiels liés à la vente : politique de marketing
communication, politique commerciale
• Les avantages concurrentiels liés à la taille et la croissance : recherche de taille
critique par la croissance externe (fusions acquisitions ou M&A).
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CHAPITRE II - LE MARKETING BANCAIRE
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En clair, d’un côté, la banque devrait procéder à une segmentation idoine et optimale de
ses clients. Il s’agit de fidéliser les bons clients en leur apportant plus d’attention. A cet
égard, la règle des 20/80 s’avère être appropriée en la matière c’est-à-dire de
concentrer les 80% de ses efforts sur les 20% des clients constituant les meilleurs
clients des bons clients.
En revanche, de l’autre côté, l’impératif de gestion du risque en l’occurrence, le credit
risk management devrait, également être, renforcé en faisant un encadrement du crédit
dans un esprit de discernement. L’évaluation du risque de crédit passe par une analyse
poussée à travers tout le cycle de vie du prêt jusqu’au remboursement définitif ou aux
recouvrements et à la récupération. Celle-ci suppose une très bonne prise de garantie à
tous les segments de la clientèle.
2.1.3.2. Segmentation de la clientèle
Dans un univers de clients hétérogènes, la segmentation s’avère être une bonne
technique d’approche du marché concurrentiel dans le cadre de la mise en place des
actions commerciales d’ensemble ou ciblées et de réaliser le suivi de ces actions.
Elle est une technique qui permet de regrouper tous les éléments d’une population en
catégories homogènes vis-à-vis d’un critère donné, dans le souci de faire apparaître au
sein de la population considérée des différences significatives d’une catégorie à l’autre,
différences qui rendront possibles l’application d’une politique commerciale spécifique.
La présente segmentation ci-après prend en compte la plaquette BCEAO (Banque
Centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest) de la catégorie d’agents économiques.
Il existe plusieurs critères de segmentation : taille, secteur d’activité, revenu,
comportement, etc.
Toutefois, on retrouve généralement trois (03) catégories de segments dans le secteur
bancaire : les particuliers ; les corporates & professionnels ; les organismes &
institutions.
2.1.3.3. Segment des particuliers
Par ailleurs, on entend par segment des particuliers, le marché de la clientèle
«particuliers » dans les relations d’affaires de la banque. Selon la plaquette des
catégories d’agent économique de la BCEAO (Banque Centrale des États de l’Afrique
de l’ouest).
, ceux-ci concernent : les salariés et pensionnaires des secteurs public et privé ; les
personnes physiques non salariées n’exerçant pas une activité commerciale ; les
mineurs inférieurs à 18 ans ; les clients de passage et la diaspora.
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• Corporates (BTP ; mines ; télécommunications ; hôtellerie ; industries ;
électricité ; commerce ; Pétrole ; négoce international ; agriculture ; élevage ;
agro-industrie ; etc.) :
o Micro et Petite entreprises (MPE)
o PME/PMI (Petite et Moyenne Entreprise/Industrie)
o Grandes entreprises
• Professionnels (entreprises individuelles)
o Commerçants (détaillants ; grossistes ; etc.)
o Professions libérales (Pharmacie ; Clinique ; avocats ; huissiers ; notaires
; experts comptables ; etc.)
o Autres : courtiers en assurance ; transitaires ; exploitants agricoles ;
artisans ; écoles privées sous forme d’entreprise individuelle ; personnes
physiques exerçant une activité commerciale, etc.
2.1.3.5. Segment des organismes & institutions
• Organismes
o Organismes publics (Trésor, Douane, Impôts, etc.)
o Collectivités territoriales
o Entreprises publiques (EPIC -Etablissement Public à caractère Industriel
et Commercial ; EPA- Etablissement Public à caractère Admi-nistratif ;
etc.)
• Institutions
o Projets/programmes (PNUD ; UNICEF ; USAID ; AFD ; FIDA ; etc…)
o Ambassades
o Banques
o Sociétés financières
• Coopératives et groupements villageois
o Groupement villageois
o Coopératives de production ou de consommation
o Institutions financières mutualistes ou coopératives d’épargne et de crédit
o Pré coopératives
o Clubs d’épargne et de crédit
• Divers
o Cultes et communautés religieuses
o Partis politiques
o Syndicat de travailleurs
o Amicales
o Associations et organisations non gouvernementales
o Fondations
• GIE
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Tableau 1 : Besoins et motivations par segment
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2.1.3.7. L’analyse de rentabilité des segments
L’analyse de rentabilité des segments (particuliers, entreprises & professionnels,
organismes & institutions) peut se faire à partir de statistiques gérées par le SIB
(Système d’Information Bancaire). En clair, il s’agit d’analyser la structure du PNB
(intérêts et commissions) pour voir d’une part le segment le plus rentable et d’autre part
comprendre la dynamique des intérêts et commissions par segment. Cela permet
d’affiner le plan d’action commercial.
Aussi, on peut aller jusqu’à la rentabilité par client dans un segment donné. Le tableau
ci-après en donne une illustration de cette rentabilité. Elle peut, bien évidemment, être
générée par le SIB.
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Tableau 2 : Analyse de la rentabilité par client
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rendez-vous avec les prospects. Ce rendez-vous peut être individuel ou groupé. Mais
bien avant les commerciaux doivent construire leurs plans d’entretien clientèle.
L’objectif étant de récapituler les différents thèmes qu’ils souhaiteraient aborder avec
leurs prospects dans le but de connaître ses mobiles d’ouverture de compte. Il n’y a pas
de plan type d’entretien type, par contre il est important de structurer les thèmes de
questionnement (technique de l’entonnoir : du général au particulier).
A chaque étape, lorsque les commerciaux découvrent une hypothèse d’insatisfaction ou
un besoin trop vague, ils doivent l’approfondir. Leur découverte s’arrête lorsqu’ils pensent
avoir suffisamment d’éléments (besoin explicite) pour pouvoir faire une offre pertinente
de conditions préférentielles.
Une fois que le prospect accepte d’ouvrir un compte bancaire, commence le début de la
relation clientèle. Ainsi, la stratégie de fidélisation clientèle entre en ligne. Elle utilise les
techniques de fidélisation suivantes : Entretien de la relation par des visites régulières,
appels téléphoniques, envois de gadgets publicitaires. Être à l’écoute du client et anticiper
ses besoins. Conseiller le client dans ses opérations. Surtout être disponible à tout
moment au service du client. Philosophie à développer : Le client est roi, il paye nos
salaires et non la banque !!!
Enfin, comme toute relation, on peut envisager la fin de la relation clientèle sous trois (03)
angles : du fait de la banque (compte débiteur sans mouvement créditeur significatif); du
fait du client (insatisfaction) ; et du fait de la concurrence (rachat, conditions
avantageuses). A ce niveau, l’effort commercial est très souvent mesuré par les
indicateurs suivants : le taux de détention unité de mesure des ouvertures de comptes et
le taux d’attrition unité de mesure de l’ampleur des fermetures de comptes.
1
Cet aphorisme est tiré du livre de Jean Bodin, les Six Livres de la Républiques, paris l’an 1576 chez Jacques du
Puys. Il est extrait du livre V, chapitre II : les moyens de remédier aux changements des Républiques, qui adviennent
pour les richesses excessives des uns, et pauvreté extrême des autres.
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o L’acceptation d’une coordination par l’instauration d’une autorité et un
leadership avéré
o Le partage des valeurs et des règles du jeu par toute l’équipe
o Une meilleure répartition des objectifs, des activités, et des responsabilités
o Une complémentarité des fonctions
o Une homogénéité des procédures
o Une polyvalence sur les activités courantes
o Une confiance mutuelle
o Une communication ascendante et descendante de l’information au temps
opportun.
2.1.4.3. Les leviers du management commercial
o L’esprit d’équipe : fédérer l’équipe autour d’objectifs communs basés sur
des valeurs de solidarité, de respect, de communication, etc.
o La motivation : créer une énergie positive pour nourrir l’ambition et l’envie
o L’accompagnement : tous les collaborateurs doivent bénéficier de
formations, de partage d’expériences, et d’une bonne organisation
o L’exemplarité : ce point est très important, il s’agit de montrer la voie et
l’exemple, c’est-à-dire être un leader en un mot.
Quant aux moyens techniques, cela suppose une bonne organisation matérielle et
logistique. En effet, le réseau doit bénéficier de tous les moyens techniques adéquats
(véhicules, téléphones, internet, équipements, etc.) pour mener à bien sa mission et
atteindre les objectifs fixés. Toutefois, le top management de la banque veille quand
même à un équilibre des emplois et des ressources.
2.1.4.4. L’équilibre des emplois et des ressources
Ce point entre dans la fonction de contrôle de gestion bancaire. Il s’agit de mettre en
place une bonne politique ALM (Assets and Libilities Management ou gestion des
actifs/passifs) pour éviter, par exemple, de déraper dans trop d’emplois sans ressources
correspondantes ou vice versa. C’est une optimisation dans l’utilisation des emplois et
des ressources2.
Ce point fera l’objet d’un développement ultérieur dans la partie contrôle de gestion
bancaire.
Mettons en exergue le passage du PMS au PAC c’est-à-dire de la stratégie à
l’opérationnel.
2
A ce niveau, on dit très souvent que les crédits font les dépôts et les dépôts font les crédits. Toutefois, dans les
banques l’accent est beaucoup plus mis sur la collecte de ressources pour espérer faire plus d’emplois.
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1) Définitions :
L’ALM est une méthode globale et coordonnée qui a pour objectif d’estimer et de piloter
l’équilibre entre les ressources et les emplois au regard des risques financiers auxquels
la banque est exposée sous la contrainte d’un niveau de rentabilité et d’uncadre
réglementaire précis. (Définition 1).
L’ALM est une pratique qui vise à optimiser la rentabilité des fonds propres tout en
préservant un niveau acceptable des risques financiers (risque de taux, de change et de
liquidité) et en assurant une allocation des fonds propres de manière à adapter le volume
de l’activité à l’évolution du marché et à l’environnement financier et réglementaire,
notamment aux ratios prudentiels. On parle alors d’optimisation du couple
risque/rentabilité. (Définition 2).
L’ALM est une démarche globale au sein de la banque visant à atteindre la structure de
bilan optimisant la rentabilité et le risque engendrés par les opérations de bilan et d’hors-
bilan. Il joue, par conséquent, un rôle important dans l’optimisation de la rentabilité et du
risque ainsi que dans la stratégie financière (Définition 3).
2) Les objectifs de la fonction ALM :
La gestion ALM consiste à veiller aux équilibres bilantiels c’est-à-dire équilibrer les
ressources (dépôts) et les emplois (crédits) selon la devise, le type de taux et les
échéances (maturités) : fonction de pilotage de la structure de bilan sur un horizon
pluriannuel pour la stabilité du PNB (produit net bancaire) afin d’obtenir des marges
positives stables.
Elle assure, également, la pérennité de la banque via une gestion contrôlée des risques
(GRM : global risk management) conformément à la réglementation afin d’éviter une prise
de risque excessive menant à la faillite : optimisation du couple rentabilité-risque.
Enfin, elle consiste aussi à prévoir et anticiper les évolutions futures ; prendre des
décisions stratégiques (stratégie financière : allocation des fonds propres) ; maître en
place et maîtriser les outils de gestion de gestion ALM.
En vue d’atteindre ces objectifs, la banque doit mettre en place un comité ALCO (Asset
an Liability Committee) rattaché à la Direction Générale dont les membres peuvent être
: le Directeur Général ou son adjoint ; le Directeur Financier ; le Directeur des risques ; le
Directeur commercial ; la trésorerie ; le contrôleur de gestion. Les attributions de comité
peuvent être :
- La participation à la définition de la stratégie et des objectifs globaux de la banque
- La prise de décision des grandes orientations de la politique globale de gestion
financière : gestion des risques, orientations commerciales, rentabilité des fonds propres,
la croissance du bilan, les parts de marchés, etc.
- La simulation des impacts d’une politique commerciale sur la rentabilité financière et sur
les besoins en fonds propres.
Par ailleurs, le comité d’Audit, en liaison avec le comité ALCO, doit donner un avis à
l’organe délibérant sur les limites d’exposition aux risques de gestion globale du bilan de
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l’entité et sur la bonne adéquation des moyens engagés avec la politique de gestion
envisagée.
3) Les missions opérationnelles de la fonction ALM :
- Proposer les opérations de gestion et de couverture nécessaires
- Respecter les limites de risque définies en interne
- Respecter les lois et règlements nationaux et internationaux.
- Garantir la formation à moyen terme des résultats à travers un calcul prévisionnel du
PNB
- Définir les mécanismes des taux de cessions interne (TCI) et optimiser les allocations
des fonds propres
- La gestion des contreparties financières et du risque crédit.
Il faut faire une distinction entre la fonction ALM et la fonction du trésorier. En effet, la
trésorerie assure les missions suivantes : refinancement ou placement à court terme ;
gestion du portefeuille de marché ; et la gestion des liquidités (cash management) via les
comptes appropriés.
Par contre, la fonction ALM opère des choix stratégiques en matière de risques en
définissant les limites et les prix internes conformément à la politique financière de la
banque.
4) La gestion ALM et Taux de Cession Interne (TCI) :
Le TCI permet de transférer les risques (risque de taux et de transformation) vers la
trésorerie centrale appelée également structure centrale. En effet, les crédits accordés à
la clientèle sont refinancés auprès de l’ALM par un refinancement interne à hauteur du
TCI (apport de cash par la trésorerie centrale contre TCI). L’épargne et les dépôts à vue
et à terme reçus de la clientèle sont placés de manière analytique auprès de l’ALM qui
les rémunère au travers du TCI (réception de cash par la trésorerie centrale contre le
TCI). Ainsi, les TCI assurent une équité dans la répartition des marges entre ALM et
activités commerciales. Le TCI est spécifique à l’opération clientèle pour le crédit. En
particulier, il dépend du schéma d’amortissement, du type de taux, des fréquences de
remboursement, des périodes de différés. Les TCI pour les placements sont
nécessairement identiques par produit, car les flux futurs ne sont pas connus.
En d’autres termes, le TCI peut être défini comme le taux auquel chaque contrat est
adossé de la direction commerciale (front office) vers la trésorerie (middle office). On
l’appelle aussi le taux d’adossement ou le taux de retournement qui permet au réseau
d’agence de fixer ses tarifs à la clientèle pour dégager sa marge commerciale. Le TCI
permet, par ricochet, de figer la marge commerciale de l’agence : différence entre le prix
client et le TCI ; et par conséquent immuniser les résultats commerciaux face aux
variations de taux (la marge globale bancaire étant gérée par la trésorerie centrale).
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5) La gestion ALM et l’évaluation des risques :
Deux approches sont généralement utilisées pour l’évaluation des risques de liquidité, de
taux et de change : l’approche comptable à travers la détermination des impasses (gap)
; et l’approche économique par le recours aux valeurs de marché des actifs et passifs
bancaires.
1.1 L’approche comptable
- Le gap ou impasse de taux
Le Gap (ou l’impasse) de taux est la différence entre les emplois (actif) et les res-sources
(passif) du bilan pour les opérations de crédit et de financement et du hors -bilan pour les
opérations de couverture. La technique de mesure du risque est la suivante :
Gestion ALM par bande de maturité = (Encours Actif Bilan -Encours Passif Bilan) +
Encours Actif HB - Encours Passif HB
Classement possible par type de taux : taux fixes, taux variables, taux révisables ; par
type de clientèle : particuliers, entreprises ; par type de produits financiers : produits
inflation, taux zéro coupons, équivalents options de taux.
L’instrument de couverture traditionnel du risque de taux est le swap de taux d’intérêt
(produit financier de hors bilan) qui permet d’échanger un risque long contre un risque
court ou vice versa. La couverture parfaite consiste à obtenir un gap équilibré sur chaque
maturité.
- Le gap ou impasse de liquidité
Le gap de liquidité est similaire au gap de taux : définition des strates de maturité ;
définition des opérations à taux fixe et taux variable.
Les opérations de couvertures hors-bilan n’ont pas d’impact sur le gap de liquidité.
Le comité de Bâle a introduit deux ratios de liquidité : le Liquidity Coverage Ra-tio (LCR)
pour un horizon d’un mois et le Net Stable Funding ratio (NSFR) pour un horizon d’une
année.
- Le gap ou impasse de change
La gestion du risque de change consiste à mesurer en temps réel, l’exposition nette sur
chaque devise (par rapport à la devise de référence).
La pratique consiste à produire des gaps de trésorerie et des gaps de liquidité dans
chaque devise. Puis d’inclure les opérations équivalentes à des opérations de change à
terme dans les gaps de taux et de liquidité respectifs.
1.2 L’approche économique
L’approche économique introduit la sensibilité de la valeur de marché des actifs et passifs
bancaires en utilisant le concept de duration3(durée de vie économique). La duration
correspond à la valeur actuelle, pondérée par la durée de tous les flux engendrés par un
3
Tidiani SIDIBE, Pratique de l’activité bancaire & financière, l’Harmattan, Paris, avril 2016.
28
actif financier ou encore à la maturité moyenne de tous les flux, pondérés par leur valeur
actuelle, engendrés par cet actif.
Par ailleurs, l’incertitude dans l’évaluation des risques de marché, a amené le concept de
VAR (Value at Risk) développé par la banque JP Morgan au début des années 1990. Ce
modèle permet de calculer les pertes maximales d’un portefeuille de marché (voir
l’encadré qui y est dédié).
Enfin quant à l’allocation des fonds propres, on distingue deux notions : fonds propres
réglementaires et fonds propres économiques. En effet, les fonds propres réglementaires
font référence aux exigences de fonds propres selon les normes bâloises. Les fonds
propres économiques consistent à affecter des fonds propres aux différentes activités ou
métiers bancaires en fonction des pertes estimées. Pour ce faire, la méthode
RAROCTM(Risk Adjusted Return On Capital). Pour sa détermination, on doit classer les
différentes activités ou métiers de la banque par niveau de risque et recourir aux données
historiques.
2. Le passage du PMS au PAC
C’est le passage de la stratégie à l’action ou le passage de l’abstrait au concret. Pour ce
faire trois (03) phases se dégagent : une phase de diagnostic ; une phase de prévision ;
et une phase d’allocation des ressources de la procédure budgétaire.
2.1. La phase de diagnostic : l’analyse SWOT
Cette phase met en évidence, à partir de l’analyse de la matrice SWOT (Strenghs
Weaknesses Opportunities and Threats), les forces (Strenghs) et faiblesses
(weaknesses) ainsi que les menaces (threats) et opportunités (opportunities). Ainsi, le
diagnostic interne concerne les forces et faiblesses tandis que le diagnostic externe
s’assimile aux opportunités et menaces.
Cette analyse privilégie un ajustement de la stratégie de la banque à son environnement.
29
La construction de la matrice SWOT se présente comme suit :
Tableau 3: La construction de la matrice SWOT
30
2.2. La phase de prévision : faisabilité et marketing mix
2.2.1. La faisabilité
A partir du diagnostic de la matrice SWOT, il s’agit de définir les objectifs ainsi que les
moyens et actions à mettre en place. La figure suivante montre les enchaînements
logiques.
Figure 7 : La faisabilité de l’analyse SWOT
31
Une fois validé, avec ou sans arbitrages, le budget devient un véritable outil de référence
pour la planification des actions commerciales et l’allocation des ressources.
3. Le Plan d’action commercial d’une agence (PAC agence)
3.1. Définition
Le PAC agence découle du PMS et met en exergue la décomposition et
l’ordonnancement des actions suivantes : les objectifs recherchés, les cibles, les produits,
les actions commerciales, les moyens, la communication, les ac-teurs, la période, le
chiffrage et les indicateurs.
Le PAC sert à planifier les actions futures et constitue un outil de pilotage commercial par
excellence d’une agence bancaire.
3.2. La mise en œuvre du PAC agence
La démarche de mise en œuvre du PAC agence peut-être synthétisée en 10 étapes qui
présentent comme suit :
1. Connaître son agence dans son périmètre d’exploitation
2. Anticiper les actions et les formaliser
3. Relier les actions aux orientations stratégiques
4. Fixer des objectifs ambitieux, mais réalisables (SMART)
5. Communiquer le PAC
6. Négocier les objectifs avec chacun de ses collaborateurs
7. Prévoir les points d’avancement et résultats intermédiaires attendus
8. Communiquer régulièrement les résultats du PAC en les rapprochant des prévisions
9. Corrigez les écarts
10. Faire évoluer l’organisation de l’agence et mobiliser les collaborateurs pour l’atteinte
des objectifs commerciaux et financiers.
Dans cette démarche, une bonne politique de gestion de portefeuille à travers les
différents segments du CRM (Customer Relation Management) permettra d’optimiser la
performance commerciale sur chaque client, d’établir le programme relationnel
personnalisé de chaque client et de prioriser les actions.
En effet, les apports de la gestion de portefeuille permettront de gagner du temps (time’s
money), de mieux connaître ses clients (fiche KYC : Known Your Customer) pour adapter
l’action marketing, d’identifier les clients à potentiel, de multiplier les contacts choisis, et
in fine négocier les objectifs commerciaux. Cela suppose une bonne analyse du
portefeuille par segment (analyse croisée des données clients et produits ; diagnostic
forces faiblesses menaces opportunités). Cette analyse peut être quantitative (nombre
de comptes, soldes, encours, tableaux de bord, PNB par client, etc.) ou qualitative
(satisfaction clientèle, efficacité commerciale, etc.).
32
3.3. La définition des objectifs individuels
Dans la mise en œuvre du PAC agence, il important de définir des objectifs aux
commerciaux (gestionnaires de compte) en liaison avec le PMS.
Dans l’atteinte ces objectifs individuels, la démarche des commerciaux ou gestionnaires
de compte doit s’articuler autour des 3 grands axes ci-après :
• Génération du contact : la prospection ;
• Transformation de ce contact en client pour la banque ;
• Et fidéliser ce client.
Sur le plan commercial et marketing, il est généralement admis que les objectifs
individuels doivent être « SMART », c’est-à-dire répondre aux caractéristiques suivantes :
• Spécifiques, car adaptés à chaque commercial ou gestionnaire de comptes, à sa
situation et ses problématiques ;
• Mesurables, c’est-à-dire quantifiables et contrôlables ; même les objectifs
qualitatifs devront être exprimés en données chiffrées ou factuelles ; par exemple,
la qualité de service peut s’apprécier par la baisse du nombre de réclamations ou
à travers les résultats des enquêtes auprès des clients postés dans les boîtes à
suggestions, etc. ;
• Acceptés : l’objectif doit emporter l’adhésion du gestionnaire de comptes ; pour
cela, au moment de la définition des objectifs collectifs et du plan stratégique
pluriannuel, le top management devra impliquer les gestionnaires de comptes, en
amont, pour déterminer collectivement les objectifs à atteindre. Ces objectifs ne
devront pas leur être imposés, car une stratégie coupée du terrain risque de se
heurter à l’incompréhension, voire aux réticences des gestionnaires de comptes ;
• Réaliste, c’est-à-dire adapté au marché, au potentiel et au profil du commercial ou
gestionnaire de comptes. Ainsi, un junior (débutant) bénéficiera d’objectifs
différents de son collègue plus aguerri (expérimenté), qui le feront progresser sans
le décourager ;
• S’inscrire dans le temps, c’est-à-dire avec une échéance précise. L’atteinte des
objectifs est un facteur-clé de la motivation, d’où l’importance de fixer des objectifs
ambitieux, mais néanmoins réalistes, s’inscrivant dans la démarche « SMART ».
• En plus des indicateurs quantitatifs, les objectifs devront également porter sur des
indicateurs qualitatifs, car la relation client prend une ampleur particulière de nos
jours.
• Puisque la fidélisation coûte moins cher que la prospection clientèle, les
commerciaux et plus généralement les agents du front office de la Banque, doivent
être régulièrement incités, par le top management et leurs supérieurs
hiérarchiques, à suivre plus en détail leur portefeuille et à traiter les clients avec la
plus grande attention.
34
• Procédures d’administration de compte bancaire
• Rédaction de documents
3.5. Le processus de création de nouveaux produits bancaires
Les banques doivent fournir des produits et services financiers innovants et adaptés aux
besoins nouveaux de sa clientèle. Et, les solutions à ces problèmes pourraient passer
par l’axe de développement sécuritaire de nouveaux produits et services diversifiés,
orientés client.
Le processus de création de nouveaux produits bancaires repose sur les phases ci-
dessous de développement méthodologique de nouveaux produits et services
généralement admis comme norme internationale dans le secteur bancaire.
Evaluations
Etude de marche
Préparation
Test pilote
35
Explications des différentes phases :
Phase 1 : Etude de marché
Il s’agit de la collecte de données, l’analyse et la présentation des informations utiles
pour prendre la décision de développer un nouveau produit ou le modifier.
• Etude de marché qualitatif
• Etude de marché quantitative (collecte de données et analyse quantitative par
un logiciel statistique)
Phase 2 : Conception (Développement du concept produit/prototype)
• Concept produit
• Prototype
• Calculs de coûts
• Tarifications
Phase 3 : Test pilote
• Fixation de la durée
• Les étapes du test pilote :
o 1) Constitution de l’équipe de test pilote
o 2) Elaboration du protocole de test
o 3) Définition des objectifs
o 4) Préparation de tous les systèmes
o 5) Modélisation des projections financières
o 6) Documentation des définitions et des procédures du produit
o 7) Formation du personnel concerné
o 8) Elaboration des documents marketing pour les clients
o 9) Lancement du test pilote
o 10) Evaluation du test
Phase 4 : Lancement
• Fixation de la durée et du calendrier
• Temps du personnel
• Personnes responsables
• Ressources financières attendues, formations, équipements
Phase 5 : Evaluation
• Evaluation du lancement
• Succès / échec
• Points à renforcer ou à améliorer
• Poursuite ou abandon
36
Tableau 4 : Exemple de fiche produit
FICHE DE PRODUIT
Dénomination
Description
Population cible
Objectif du produit
Caractéristiques :
Supports d’adhésion
Vendeurs
37
CHAPITRE III - LES STRATÉGIES BANCAIRES
38
3.1.1. La situation de départ
Pour connaître la situation de départ, un état des lieux exhaustif est nécessaire et il
comporte deux dimensions : une dimension horizontale consacrée à l’organisation et aux
ressources et une dimension verticale avec l’identification des métiers grâce à la
segmentation stratégique.
3.1.1.1. L’organisation et les ressources
À ce niveau, il s’agit d’une part de s’interroger sur cet ensemble d’éléments que l’on
désigne souvent sous le nom de culture d’entreprise avec :
– la finalité de la banque et la hiérarchisation à opérer entre la rentabilité, la prise de
risques, la croissance, les missions de service public souvent dévolues aux
établissements de crédit ;
– le style de gestion pratiqué au sein de l’établissement se définissant en termes de
centralisation ou de décentralisation des décisions, de systèmes de régulation et de
contrôle ;
– la cohésion réalisée entre toutes les composantes de la banque grâce à des valeurs
et comportements communs.
D’autre part, il convient de réaliser le bilan des ressources technologiques, humaines et
financières dont la banque est dotée. Ce point évidemment essentiel est traité dans les
ouvrages de stratégie d’entreprise et ne sera pas développé ici.
39
Le portefeuille d’activités d’une banque
Pour chaque segment stratégique ou ligne de produits, on peut établir une courbe
d’expérience, c’est-à-dire une relation entre la production cumulée d’un produit et son
coût unitaire complet. L’entreprise a intérêt à réaliser le plus grand volume de production
pour bénéficier d’avantages de coûts : sa part de marché doit donc être significative. De
même, chaque segment se caractérise par ses perspectives de développement. Le
croisement de ces deux critères, parts de marché détenues et croissance du marché,
permet de construire la fameuse matrice à quatre quadrants (les vaches à lait, les
vedettes, les dilemmes et les poids morts) sur lesquels les segments stratégiques ou
lignes de produits sont positionnés, d’où ressort l’équilibre des activités d’une entreprise.
Le modèle BCG appliqué à la banque conduit à distinguer :
– les vaches à lait, activités pour lesquelles la banque détient une forte part d’un marché
à faible croissance. Les produits au stade de la maturité ou du déclin se situent dans ce
quadrant et certains d’entre eux sont très profitables comme les dépôts à vue ;
– les vedettes, activités qui se développent rapidement et pour lesquelles la banque
occupe une part de marché substantielle. D’un métier à l’autre, les vedettes seront
l’assurance-vie pour la banque de détail, le capital-risque ou la titrisation synthétique pour
la banque de financement et d’investissement ;
– les poids morts, activités à développement faible et pour lesquelles la banque occupe
une part de marché modeste. Les poids morts, souvent déficitaires, sont maintenus au
motif d’une offre globale pour les clientèles cible. Certaines banques de financement et
d’investissement conservent dans leur portefeuille d’activités les financements de projet
ou le crédit-bail à l’exportation, tout en sachant que sur ces marchés, elles sont
distancées par des concurrents ;
– les dilemmes, activités en croissance mais pour lesquelles les parts de marché sont
faibles. Si l’établissement de crédit parvient à accroître sa part de marché, le dilemme
devient une vedette, sinon, avec le vieillissement du produit, il risque de se transformer
en poids mort.
À titre d’exemple, le portefeuille d’activités d’une banque de détail peu présente sur le
marché des entreprises est présenté selon la matrice BCG dans le tableau 5
Croissance
du marché
Vedettes : Dilemmes :
-Assurance-vie ; –banque à distance ;
Elevée -Crédits immobiliers ; –servicesfinanciers spécialisés.
–gestion de patrimoine.
40
À la lumière de ce classement, la banque a une vision claire de ses marchés et gère son
portefeuille d’activités de façon globale. À chaque activité, un choix stratégique est
associé : accroître les parts de marché, se désengager…
3.1.2. L’analyse concurrentielle du secteur bancaire
Le deuxième volet de l’analyse stratégique traite du champ de la concurrence. Les
concepts de l’économie industrielle avec notamment les approches de M.E. Porter
(Figure 8) sont utiles pour réaliser l’analyse concurrentielle du secteur bancaire.
4
BERGER A.N. et MESTER L., «Inside the black box : what explains differences in the efFIciencies of financial
institutions ? », Journal of Banking and Finance, n° 21, 1997.
5
DIETSCH M. et OUNG V., « L’efficacité économique des restructurations bancaires en France au cours des années
1990 », Bulletin de la Commission bancaire, n°24, avril 2001.
42
relevant de l’interbancarité (CRI, Centrale de règlements interbancaires, RGV2,
Règlements grande vitesse). Toute entrée dans le secteur requiert des investissements
au montant élevé et à délai de récupération long et qui ne procurent même pas
d’avantage compétitif déterminant lorsque les investissements relèvent de
l’interbancarité.
Les barrières de notoriété
Tout établissement de crédit se présente obligatoirement sur les différents marchés de
capitaux. L’accès à ces marchés est fonction de la notoriété de l’intervenant, notoriété
qui dépend principalement de sa notation et qui conditionne le coût des emprunts.
De même, pour certains métiers comme celui de la banque de financement et
d’investissement, la réputation constitue un avantage concurrentiel déterminant et elle
s’acquiert au fil des années.
Les barrières stratégiques
Les barrières stratégiques sont dressées par les firmes en place afin d’empêcher l’entrée
sur le marché. Cette approche enrichit la notion de barrière à l’entrée qui néglige la
réaction des firmes installées face à la menace de nouveaux entrants. Afin de dissuader
la pénétration, les firmes en place font savoir qu’elles réagiront à toute tentative
d’installation et afin de rendre cette menace crédible, elles procèdent à des engagements.
Un engagement est en général un investissement qui confère à la firme déjà installée des
avantages décisifs. L’exemple le plus fréquemment apporté est celui du maintien de
surcapacités de production, signal adressé aux concurrents potentiels pour leur indiquer
que toute nouvelle demande peut être satisfaite immédiatement sans qu’il soit besoin
d’accroître le nombre de firmes présentes sur le marché.
Le secteur bancaire fournit plusieurs exemples de barrières stratégiques : un réseau
d’agences plus dense que nécessaire, des dépenses publicitaires importantes, le
développement des nouveaux canaux de distribution que les entrants comptent utiliser.
6
BAUMOL W., PANZAR J.-C. et WILLIG R., Contestable markets and the theory of industry structure, Harcourt
Brace, 1982.
43
elle contribue à la bonne efficience allocative et organisationnelle des firmes. Elle favorise
par contre la stratégie de « hit and run » selon laquelle attirée par des perspectives de
profit élevé, une entreprise pénètre le marché et le quitte dès ses objectifs atteints ou dès
que les firmes en place ont réagi à cette pénétration.
• Le marché bancaire est-il contestable ?
Pour répondre à cette question, il convient d’examiner les coûts irrécupérables (sunk
costs) supportés par une banque quittant le secteur et qui diffèrent d’un type d’actif à
l’autre :
– les actifs à coûts irrécupérables faibles avec les actifs corporels cédés sur le marché
de l’occasion mais peu importants dans le total de bilan et les titres négociés sur les
marchés donc liquides et qui font l’objet d’une couverture de risque de taux ;
– les actifs à coûts irrécupérables élevés avec les créances bancaires. Le savoir-faire
d’une banque dans l’analyse du risque de contrepartie dépend de l’acquisition
progressive d’informations sur le client, ce qui peut être assimilé à un investissement dont
la possibilité de récupération n’est pas certaine, étant donné le fort contenu intuitu
personae de la relation de crédit.
D’un métier à l’autre, le degré de contestabilité diffère donc et les activités de marché
semblent plus contestables que celles relevant de l’intermédiation financière
traditionnelle. Le développement de l’intermédiation de marché a ainsi contribué à rendre
plus contestable l’activité bancaire.
Au total, l’existence de barrières à l’entrée comme à la sortie ne préserve pas le secteur
bancaire de toute menace de nouveaux entrants. La banque de détail semble à cet égard,
mieux protégée que les autres métiers ; la gestion d’actifs est sans doute le métier le plus
aisément pénétrable, et principalement pour ce qui concerne les activités de gestion
collective ou de banque privée.
1.2 Le pouvoir de négociation des clients et fournisseurs
En ce qui concerne les clients, d’un métier bancaire à l’autre, le pouvoir de négociation
diffère. Dans la banque de détail, force est de constater qu’à l’exception des entreprises
de grande taille les clients sont atomisés et leur pouvoir de négociation est faible. Certes,
une législation spécifique protège le client, emprunteur comme déposant, et elle pourra
donner lieu à des distorsions de concurrence lorsque le marché bancaire européen sera
effectivement constitué. La relation banque – client jouit de surcroît d’une grande stabilité
même si elle se déroule dans un environnement de plus en plus concurrentiel. En
revanche, dans les métiers de banque de financement et d’investissement ou de gestion
d’actifs, les clients qui sont des grandes entreprises ou des investisseurs institutionnels,
sont en mesure d’imposer à la relation qu’ils entretiennent avec leur banquier un tour plus
favorable.
Quant aux fournisseurs, au sens habituel du terme, ils ne contribuent que pour une faible
part au total des charges. Toutefois, la production bancaire incorporant toujours
davantage de technologie, l’action menée par certains fournisseurs d’équipements ou de
services informatiques, en matière de qualité, délais ou prix peut avoir des conséquences
notables sur la compétitivité de la banque. Si on élargit les fournisseurs aux apporteurs
44
de capitaux que sont les actionnaires, la banque cotée ne peut ignorer leurs attentes en
matière de rentabilité financière. Le statut juridique de l’établissement de crédit peut alors
constituer une variable stratégique pertinente.
1.3 La menace de produits de substitution
Cette menace s’analyse en tenant compte de la spécificité de l’intermédiation financière
et du monopole dont jouissent les établissements de crédit en matière d’opérations de
banque. Les produits de substitution proviennent principalement de la finance directe
avec les OPCVM pour les produits d’épargne et les émissions de titres pour les crédits.
Toutefois, étant également habilitées à exercer les métiers du titre, les banques ont accru
la part de leur intermédiation de marché et des prestations de services aux clients
désireux d’accéder aux marchés en tant qu’émetteurs ou investisseurs : elles semblent
bien contenir cette menace.
1.4 La concurrence au sein du secteur bancaire et la digitalisation des métiers
Le premier volet de cette question a déjà été traité dans le chapitre ci- dessus et constitue
la trame de nombreux développements. On en rappellera seulement les éléments
majeurs :
– pour un métier donné, la concurrence est très intense. En revanche, pour le secteur
pris dans son ensemble, des barrières de mobilité existent et cloisonnent la profession :
les banques de détail sont protégées par leur réseau et les banques d’affaires ainsi que
les sociétés de gestion d’actifs par leur réputation et la qualité de leurs équipes ;
– les produits bancaires étant peu sujets à différenciation, les banques devraient, selon
le paradigme classique, s’orienter vers des stratégies de domination par les coûts avec
comme corollaire une concurrence intense par les prix, ou vers des stratégies de
spécialisation ;
– les marchés des produits bancaires des pays développés sont proches de la saturation
et la combinaison d’une demande en faible croissance, de coûts fixes élevés et de
produits peu différenciables renforce la concurrence au sein du secteur.
Le deuxième volet soulève un point crucial, celui de la digitalisation des banques. Cette
transformation numérique touche tous les secteurs d’activité et désigne le mouvement de
création et de modification fonctionnelles s’appuyant sur les outils numériques,
technologiques, voire nanotechnologiques.
Outre les implications liées à la nouvelle segmentation stratégique ou aux éventuelles
filialisations, c’est l’optimisation de la fonction recherche et développement qui préoccupe
au premier chef les banques. Le facteur technologique exerce un rôle multiplicateur sur
les coûts liés à une croissance numérique. Partant du constat que l’accès à une
technologie ou à l’inverse le refus de l’intégrer aux processus métiers présentent un coût
d’entrée, les banques ont la triple tâche :
– d’identifier les nouveaux outils et pratiques qui sont essentiels à l’activité des
établissements de crédit ;
– de réaliser un arbitrage en se positionnant sur un développement en interne, un rachat
ou encore une fusion ;
45
– de mettre à jour leurs politiques internes en matière de sécurisation des process de
collecte et de gestion des données (aspect big data).
Deux exemples suffisent à illustrer le point précédent.
– Premièrement, le financement participatif a connu ces dernières années un essor
considérable. Face à la rareté du crédit dont nous avons expliqué en amont dans le détail
les déterminants, les entrepreneurs ont eu l’ingéniosité de proposer aux emprunteurs des
plateformes de crowdfunding. Les banques voyant une de leurs prérogatives principales
en danger ont réagi, en intégrant des incubateurs et pépinières afin de développer elles-
mêmes les futures pépites du secteur, ou encore en choisissant de les racheter. La
dernière solution est coûteuse, d’où la nécessité de mettre en place une veille stratégique
efficace afin d’identifier le potentiel d’un outil en amont.
– Deuxièmement, les innovations aussi bien que les anciennes pratiques augmentées
d’une nouvelle réalité numérique mise en œuvre par les FinTech sont un enjeu essentiel
pour les banques.
Une telle transaction illustre l’importance du repositionnement stratégique des banques
sur le numérique ainsi que l’urgence de ne pas laisser de nouveaux acteurs s’installer
durablement dans l’exercice du métier de banquier.
2 Les avantages concurrentiels
Un avantage concurrentiel est la capacité d’une entreprise à créer plus de valeur que ses
concurrents sur un même marché en raison des compétences qu’elle possède et qu’elle
sait mobiliser mieux que d’autres ou parce qu’elle détient des actifs stratégiques.
2.1 Les compétences dans l’exercice d’un métier bancaire
L’analyse des compétences met en évidence les savoir-faire qu’il faut posséder et par-là
même les ressources à détenir pour exercer un métier.
7
CANAL S J., Competitive strategies in European banking, Clarendon Press, Oxford, 1993.
8
PORTER M.E., Ibid.
46
3.2. LES CHOIX ET MOUVEMENTS STRATEGIQUES
9
Ce modèle de banque est hérité des Allemands. La plus grande banque universelle, en 2008,est la Deutsche Bank.
47
pas être présente dans plus de deux états à la fois. C’est, avec la réglementation Q, un
moyen efficace de réguler la concurrence afin qu’elle soit la plus saine possible.
La loi Glass-Steagall relative aux USA en 1933 : la séparation des métiers bancaires La
loi Glass-Steagall érige, en juin 1933, la distinction entre deux métiers bancaires :
• La banque de dépôt ou banque commerciale (commercial banking), c’est-à-dire
les activités de prêts et de dépôts,
• La banque d’investissement (investment banking) ou banque d’affaires (à laquelle
sont ajoutées les sociétés de bourse : les courtiers), c’est-à-dire les opérations sur
titres et valeurs mobilières.
L’exercice simultané de ces métiers par une même entité est désormais déclaré
incompatible : les banques existantes doivent choisir d’abandonner l’un des deux métiers.
L’adoption du Glass-Steagall Act a également permis la mise en place de la
Réglementation Q (réglementation de la rémunération des dépôts afin d’éviter une
concurrence acharnée entre les différents établissements bancaires).
Le Glass-Steagall Act a été abrogé le 12 novembre1999 par le Financial Services
Modernization Act, ce qui permet désormais de proposer le service de banque universelle
aux États-Unis.
En somme, le business model de banque universelle est souvent décrié et présenté
comme responsable des dernières crises financières : en permettant d’injecter les
sommes provenant de la finance réelle (argent des particuliers et entreprises) dans les
activités spéculatives, il amplifierait les phénomènes de spéculations et surtout, mettrait
en péril l’argent déposé par les épargnants, notamment en incitant ces derniers à retirer
en masse leur épargne de leur banque lors de mouvements boursiers brusques. D’où la
mise en place du dispositif prudentiel Bâle III visant à renforcer la résilience des banques
par les exigences de fonds propres complémentaires.
3.2.4. L’externalisation des activités supports
Dans le cadre du pilotage pour la performance, une banque commerciale peut
externaliser ou sous-traiter certaines de ses activités conformément à la réglementation.
Il s’agit des activités support comme la maintenance informatique, le transport de fonds
et valeurs, les services informatiques et monétiques, la confection des cartes monétiques,
etc.
Le but devant conduire cette démarche d’externalisation pour une banque devra être la
recherche d’une opération de recentrage sur ses métiers de base (core business) afin de
réaliser des efficiences de coûts, les entreprises sous-traitantes produisant à meilleur prix
que la banque elle-même. Donc, la banque doit faire la distinction entre ses activités
stratégiques et non stratégiques pour faire cet exercice.
48
3.3. LES MOUVEMENTS STRATEGIQUES
Les mouvements stratégiques font référence à la recherche d’une taille critique qui
constitue à la fois un avantage concurrentiel majeur et stratégique obtenu grâce à la
croissance. Les opérations de croissances peuvent être internes ou externes (fusions-
acquisitions).
3.3.1. La croissance interne
La croissance interne est la principale source de développement des banques de la zone
UEMOA. Elle consiste à agrandir la banque par l’augmentation de la taille réseau
d’agences ou par la création de filiales ou succursales dans la zone. La banque augmente
du coup sa capacité de production.
La banque peut également adopter une stratégie de diversification en ajoutant un
nouveau métier à son portefeuille d’activité conformément à la réglementation en vigueur.
L’accès à ce nouveau segment stratégique peut se faire par un développement « from
scratch10» sur un marché bancaire étranger.
L’avantage de cette stratégie réside dans le développement de nouvelles opportunités
de carrières pour le personnel en contrecarrant les difficultés organisationnelles et
culturelles.
Toutefois, en Europe et aux USA la croissance interne n’est pas le mode de
développement privilégié par les banques. Elles font recours à la croissance externe.
3.3.2. La croissance externe
La croissance fait référence aux opérations de fusions-acquisitions ou M&A qui consiste
à acheter ou prendre le contrôle d’une société pour y intégrer sa stratégie industrielle ou
son business model.
Ces opérations font l’objet de montages juridico-financiers en vue d’accroître les
efficiences du groupe bancaire (coût, revenu).
La croissance externe offre, également, la possibilité d’un développement from scratch
pour accéder à un nouveau marché. Son avantage réside dans la recherche d’une
synergie (par exemple : 2+2= 5 !) afin d’avoir des économies d’échelle et augmenter la
performance globale du groupe bancaire.
A- Plan type d’analyse d’une banque cible dans le cadre d’une opération de
fusions-acquisitions (M&A).
1. Contacts avec les conseils (banque cible, consultants et avocats) et la banque
acquéreuse
• Rétro planning et répartition des tâches
10
Il s’agit d’un développement ex nihilo c’est-à-dire à partir de rien.
49
• Accompagnement et supervision des travaux des conseils et des data
rooms
2. Analyse du pays : situation économique et géopolitique
• Population / Démographie
• Stabilité politique
• Economie (PIB, soldes commerciaux, croissance, taux et change,
inflation, chômage, taux d’épargne des ménages, …)
• Perspectives
• Risques
3. Etude du marché Secteur(s) :
o Banque
o Assurance
o Métiers spécialisés (crédits à la consommation, crédits immobiliers, gestion
immobilière…)
▪ Analyse du secteur : historique (consolidations), contraintes
réglementaires et fiscales, gammes de produits, chiffres clé (total actifs,
dépôts, actifs gérés, crédits, primes d’assurance, nombres d’agence,
rentabilités…)
▪ Principaux acteurs : concurrence, parts de marché, stratégie, part de
l’international, total bilan, fonds propres, rentabilité
▪ Comparaison par rapport aux pays voisins
▪ Cibles potentielles pour une opération M&A
4. Analyse détaillée de la cible (évaluation et valorisation de la banque cible) :
points non exhaustifs
• Intérêt stratégique
• Profil : structure (actionnariat et filiales), activités et produits, chiffres
clé, management, personnel et systèmes d’information
• Position sur le marché
• Image et relations internationales
• Stratégie et business plan
• Analyse SWOT (forces, faiblesses, menaces et opportunités)
• Détermination des principales hypothèses (drivers) de développement
(croissance des encours, modifications de la structure du bilan, des
revenus, des frais, nouveaux ratios de rentabilité, …)
• Choix de la méthode de valorisation i Choix des paramètres de
valorisation (durée de prévision, taux d’actualisation, …)
• Elaboration de prévisions (bilan, compte de résultat, cash flows) et
examen de celles du business plan
• Appréciation de la valeur de l’entreprise (cohérence/convergence des
valorisations provenant de méthodes différentes)
• Analyse de la sensibilité de la valorisation aux principaux paramètres
5. Exécution
• Data room
• Préparation des présentations au Directoire
• Préparation du processus post-acquisition
50
B- La valorisation d’une banque par la méthode Discounted Cash-Flow (DCF)
Cependant, dans le cas spécifique d’une banque, on peut partir, par exemple, avec
le dividende à distribuer à la place du FCF. A ce titre, l’exemple chiffré qui suit nous
donne une idée de comment peut calculer la valeur de marché d’une banque en cas
d’acquisition.
3.5. LES ALLIANCES STRATEGIQUES
Les alliances stratégiques sont des formes d’accords de coopérations entre les
acteurs du secteur bancaire en vue d’accéder à un nouveau marché ou d’y prendre
des participations croisées. Par exemple, pour réussir un projet spécifique, deux ou
plusieurs banques peuvent coordonner leurs compétences et moyens et ressources
qui y sont affectés. Cela permet aux banques de maîtriser les coûts du projet tout en
gardant leur autonomie dans la formulation de leur stratégie.
51
CHAPITRE IV - LE CHOIX STRATEGIQUE
52
à l’exploitation ou ceux de dépôts a vue ou autre. Précis dans le temps, des dates de
réalisations11.
Les objectifs commerciaux doivent être décomposés, l’éclatement des objectifs se fait
par clientèle ou par produit. L’objectifs ayant été exprimées en termes d’emplois et
ressources, il convient de lui associer une clientèle cibles dont les caractéristiques
révélées par la segmentation. La clientèle ciblée sera prospectée de façon prioritaire par
rapport aux autres segments du marché.
Les objectifs exprimés en termes d’emplois et ressources sont décomposes par produits
ce qui sera judicieux à l’application du plan marketing.
4.2. LE CHOIX DES CLIENTELES-CIBLES
Éclairé par la segmentation des marchés et guidé par les objectifs précédemment
déterminés, le choix des clientèles cibles consiste à sélectionner des sous-groupes de la
population ou des entreprises, clients ou prospects auprès desquelles la banque désire
avoir une action spécifique. Le choix des cibles prioritaires n’empêche évidemment pas
une banque d’avoir une action secondaire par les autres sous-groupes. Ainsi définie, la
cible marketing peut consister en :
Un ou plusieurs sous-ensembles du marché des acheteurs des produits
non utilisateurs c’est-à-dire d’intermédiaires participant directement à l’acte
d’achat, mais dans le but d’une utilisation différée par un tiers.
Exemple : Parents, pour les enfants dans le cadre d’un livre d’épargne.
Seule la sélection d’un créneau précis de développement, reposant sur des
cibles bien définies permet à une banque petite ou moyenne d’égaler sur ces
marchés.
S’il est difficilement concevable pour une grande banque de limiter sa
politique à un seul marché, la définition de cibles n’en demeure pas moins un choix
indispensable.
Après avoir soigneusement procédé au choix d’objectifs et de cibles
prioritaires, la banque peut s’intéresser à la détermination éventuelle de sous
objectifs assignés à chaque cible en particulier. Il s’agit, en fait, d’un éclatement
des objectifs généraux par production.
11
Sylvie de Coussergues, Gestio de la Banque, dunod, paris, 1992, p254
53
4.3. L’ELABORATION D’UNE STRATEGIE DE DEVEOPPEMENT ET DE
CROISSANCE
a) La stratégie du leader :
Il prédomine le marché, possède souvent le système de distribution le plus
important, les moyens publicitaires les plus élevés.
Le leader doit rester en éveil et surveiller constamment les actions et les résultats
de la concurrence. L’objectif du leader étant de rester premier ; trois stratégies se
présente à lui :
- L’accroissement de la demande primaire il s’agit d’augmenter la demande
générique pour ses produits ou services, et ceci par la recherche de nouveaux
utilisateurs. L’engagement de compagnes de notoriété, l’élaboration d’une politique
intensive dans les points de vente permettront d’atteindre ces objectifs.
- La stratégie d’expansion : consiste à imaginer la promotion de nouvelles
utilisations, du produit. Une troisième approche vise à convaincre le marché de
consommer davantage, en vendant un nombre de services accrus à sa propre clientèle.
En parallèle à l’augmentation de la demande primaire, le leader doit élaborer une
stratégie de défense de sa part de marché, par un suivi précis et régulier des actions et
résultats des challengers, la consolidation de ses positions par l’engagement d’une
12
1Opcit : Michel Badoc, « Marketing Management pour la banque et l’assurance », p134.
54
politique hautement qualitative auprès de sa propre clientèle devenue la
référence première dans le discours stratégique du banquier13.
- L’extension de la part de marché : Le leader peut accorder une certaine priorité à la
mise en œuvre d’une stratégie intensive ou encore à l’innovation en matière de produits
et service, mais aussi de mode de distribution ou de communication. Ceci permet à la
banque d’aller de l’avant en attaquant les challengers. Une politique de harcèlement
des challengers permet de garder les troupes en éveil et parfois de pendre de court la
concurrence en assurant une pression publicitaire constante ayant pour but de
maintenir et d’accroître sa part de marché.
b) La stratégie du challenger :
Toute société qui occupe une seconde ou une troisième place est en position de
dauphin et se trouve face a deux dilemmes : soit accroître sa part de marché pour
devenir le challenger ou le leader, soit la maintenir et rester un suiveur.
Si le challenger veut attaquer avec efficacité le leader il doit s’inspirer de certains
principes et stratégies d’attaques :
- L’attaque frontale qui consiste à lutter pied à pied avec le leader en utilisant des
armes comparables.
- La guérilla : le challenger concurrence le leader sur certains segments du
marché : régions ou produits un peu délaissés. Le challenger profite au maximum de la
position du leader.
- La stratégie d’alliance : elle consiste à renforcer indirectement ses positions en
faisant des alliances par rachat, concentration, accords multilatéraux, fusions, etc…
Ces stratégies s’inspirent des principes utilisés dans la stratégie militaire. On peut aussi
regrouper les différents modes d’actions du challenger autour de huit stratégies :
1- La stratégie de baisse des prix ;
2- La stratégie du moyen de gammes qui est difficilement utilisable dans les
banques où les produits sont semblables ;
3- La stratégie de prolifération des produits ;
4- La stratégie d’innovation en prenant de vitesse le leader en matière
d’innovation de produits et de services ou autres actions commerciales ;
5- La stratégie de recherche de prestige, elle est l’inverse de la stratégie de
milieu de gamme, la banque s’efforce de se placer auprès de la clientèle haute de
gamme ;
6- La stratégie d’amélioration des services en rendant la distribution meilleure
que celle du leader notamment la qualité des relations avec la clientèle ;
7- La domination par les coûts ;
13
1 revue : « banque stratégie » n° 150 JUIN 1998.
55
8- La stratégie d’investissement publicitaire, en surpassant le leader en qualité
de communication. Cette stratégie n’est productive que si la communication a la
possibilité de mettre en valeur un avantage spécifique réel du challenger ;
c) La stratégie du suiveur :
Certaines banques jugeant le leader trop fort, préfèrent rester en seconde ou
troisième position privilégiant l’augmentation de la rentabilité au lieu de la part de
marché ainsi renforcer par sa clientèle acquise.
Pour atteindre cet objectif, la banque doit surveiller constamment ces
concurrents et particulièrement le leader, la fidélisation de sa propre clientèle par une
politique hautement qualitative et d’amélioration de son image de marque par la mise
en valeur de ses avantages qui se distinguent du leader.
d) La stratégie du spécialiste :
Elle concerne les banques qui ne s’intéressent qu’à une partie du marché, voire
à un produit ou service. Le succès de cette stratégie dépend beaucoup de la manière
avec laquelle la banque sait choisir et satisfaire un créneau, qui, pour être rentable et
durable, doit posséder au moins cinq attributs : être d’une taille suffisante en termes de
pouvoir d’achat, avoir un potentiel de croissance significatif ; être ignoré ou délaissé par
la concurrence, correspondre aux compétences distinctives de la banque, et
défendables en cas d’attaque.
La politique de créneau constitue une base de développement pour une
institution de taille petite ou moyenne.
Après avoir ausculter dans le chapitre précédant les stratégies adaptées aux
bouleversements de la conjoncture économique afin de saisir les opportunités
naissantes de ces nouveaux enjeux nous allons affronter une composante cruciale,
parler de stratégie c’est mettre (la charrue avant les bœufs) « un marin aurait –il l’idée
au beau milieu de l’atlantique de mettre le cap sur la terre de feu sans consulter ses
cartes et déterminer sa position ?».
Néanmoins, avant d’élaborer une quelconque stratégie examiner
l’environnement. Concrètement, il faut définir et affiner en permanence les stratégies
tout en gardant un œil sur ce qui se passe à l’extérieur.
56
4.3.2.2. L’élaboration d’une stratégie de croissance.
Plusieurs types de stratégies de croissance sont disponibles pour les banques;
parmi elles la méthode Igor Ansoff qui a l’avantage d’être simple et pratique. Elle permet
à la banque d’adopter une stratégie logique à partir de couples produit- marché. Cette
méthode entraîne la banque à capitaliser au maximum sur ses forces et à exploiter
complètement une stratégie avant de passer à une autre. Une telle approche peut être
appliquée dans une banque désirant développer ses activités, en se diversifiant à partir
de ses produits, services ou clientèles.
Cette méthode offre à la banque quatre possibilités relatives à ses produits ou à
ses marchés14
- La commercialisation des produits actuels auprès des marché actuels :
Cette stratégie consiste pour la banque à augmenter la part de marché dans lequel
l’institution est déjà implantée sans modifier pour autant (fondamentalement) sa vente
actuelle de produits et de services ni le type de clientèle visée (clientèles traditionnelles).
Pour cela, elle peut procéder a un élargissement de la gamme actuelle, à une
amélioration de sa notoriété, et à une augmentation de la capacité commerciale de sa
distribution (politique intensive).
Cette stratégie a le double avantage d’être simple et de comporter moins de
risques. En effet, il est de bonne politique d’examiner s’il est possible d’atteindre ses
objectifs de vente à court et moyen terme en suivant cette voie avant d’envisager les
autres.
- La commercialisation des produits actuels auprès de marchés nouveaux : Elle
consiste à dresser un bilan des avantages spécifiques des produits ou services qu’elle
possède et de rechercher de nouvelles clientèles intéressées par ces avantages, et ce
dans plusieurs directions :
a. Une évolution vers de nouveaux segments du marché ;
b. Une extension géographique ;
c. La recherche de nouvelles formes de distribution permettant d’assurer un plus
large débouché aux produits.
- La commercialisation de produits auprès des marchés actuels :
Dans le cadre de cette stratégie la banque s’efforce d’élargir la gamme de ces
produits.
Cet élargissement peut provenir d’une modification technique apportée à un
produit ou service « habillage » et les présenter différemment, l’élaboration de nouveaux
produits, rendue possible par un changement réglementaire.
14
opcit,Michel Badoc, Marketing Management, P138.
57
Cet élargissement peut enfin venir de la création de produits et services nouveaux.
L’évolution est parfois conditionnée par une modification de la présentation du
produit qui la rend mieux adaptée au marché ou à la distribution.
- La proposition de produits nouveaux vers des marchés nouveaux :
Parmi ces stratégies déjà mentionnées, celle comporte le plus de risque. Les
facteurs inconnus sont nombreux. Toutefois, il n’est pas inutile pour une banque dans le
cadre d’une stratégie marketing de prendre en considération cette stratégie.
Une absence de réflexion à long terme sur l’évolution de ses marchés constitue
une incontestable erreur, elle contraindrait la banque à adopter une politique de défense,
au lieu de s’engager dans des stratégies plus offensives.
Quoi qu’il en soit une banque qui décide d’évoluer vers ce type de diversification
doit toujours se préoccuper de la cohérence de son nouveau choix avec ses moyens
commerciaux, se demander si cet investissement n’obtiendrait pas une meilleure
rentabilité dans l’une des trois stratégies précédentes, et enfin ses préoccuper de la
répercussion que peut avoir sa nouvelle activité au niveau de son image de marque
globale.
Ces quatre stratégies de développement, constituent une aide à la réflexion. Elles
ne sont pas exclusives les unes des autres dans le cadre de leur application.
4.3.2.3. L’élaboration d’une stratégie destinée à, optimiser le portefeuille de
la banque :
Là encore plusieurs méthodes existent, mais nous n’en restreindrons que deux :
celle proposé par BOSTON CONSULTING GROUP, et celle d’ARTHUR.D LITTLE.
L’approche du B.C.G. comme celle du cabinet A. D LITTLE permet de mieux
réfléchir sur la gestion d’un portefeuille de produits, l’objet étant de permettre d’évaluer
l’équilibre financier et commercial des portefeuilles de produits.
La première étape de l’analyse de BCG consiste à diviser la Banque en centres
de stratégies.
Le portefeuille d’activités d’une banque15
: L’analyse du BCG conduit à distinguer quatre types d’activités auxquels sont associées
des actions stratégiques :
- Les vaches à lait sont des activités pour lesquelles la banque détient une forte part
d’un marché à croissance ralentie. Ces activités recouvrent des produits au stade de la
maturité ou du vieillissement, elles sont très profitables (ex : dépôts à vue), action
stratégique : conserver ces activités et les parts de marché ;
- Les Vedettes sont des activités en fort développement et pour lesquelles la banque
détient une position dominante. Ces produits jeunes ont vocation à devenir des vaches à
lait, surtout lorsque leur rentabilité s’améliore (ex : prêts personnels) ; actions stratégiques
: transformer les vedettes en vache à lait, donc maintenir la part de marché ;
15
Opcit, Gestion de Banque, P241.
58
- Les points morts sont des activités à faible développement et pour lesquelles la part
de marché est modeste. Ces activités sont souvent déficitaires (change manuel, location
de coffres) ; action stratégique : se désengager ;
- Les dilemmes sont des activités en croissance mais pour lesquelles la part de marché
est faible. Si la banque parvient à accroître la part de marché, l’activité devient vedette
sinon elle risque de se transformer en poids mort à mesure que le cycle de vie de l’activité
se déroule ; action stratégique : soit accroître la part de marché, soit se désengager.
La deuxième étape consiste à classer les centres de stratégies dans un tableau à double
entrée. Les critères de classification sont « la part du marché relative », (elle indique la
position plus ou moins dominante de la banque dans un secteur ou segment) et le « taux
de croissance du secteur ».
Le critère « taux de croissance du secteur » a trait au rythme de développement du
marché visé. Il comporte deux niveaux : « fort et faible » On classe habituellement dans
la catégorie des secteurs à forte croissance ceux dont la production annuelle en volume
se développe à un rythme supérieur à 10%.
Dans la méthode du cabinet A.D. LITTLE, les critères de classification sont ceux de «
maturité du secteur » et de « position concurrentielle ». La détermination de la « maturité
du secteur » se fait à l’aide d’indicateurs structurels.
- Le taux de croissance du marché
- Le potentiel de croissance du marché
- Le nombre de concurrents
- La stabilité des clientèles et des parts de marchés.
Donc, dans chaque méthode, l’accent est mis sur le potentiel de développement
des secteurs ou segments stratégiques et sur la position de la banque par rapport à ses
principaux concurrents. Pour chaque segment ou secteur la banque dispose d’indications
sur les stratégies à pratiquer ; elle peut gérer globalement son portefeuille d’activités et
établir une liaison entre sa stratégie commerciale et sa structure financière (imbrication
des choix commerciaux et financiers).
59