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DANIEL KAHNEMAN

Biographie

Daniel Kahneman est un psychologue et


économiste américano-israélien, né le 5 mars 1934 à
Tel-Aviv-Jaffa. Une partie de son enfance se déroule à
Paris, notamment durant l’occupation allemande qui
va le marquer à vie et dont découle son intérêt pour la
psychologie. En 1946, sa famille émigre en Palestine.
C’est un psychologue de formation diplômé de
l’université de Jérusalem en 1954 avec une majeur en
psychologie et une mineure en mathématique. Il
reprend ses études de psychologie en 1958 aux Etats-
Unis après son service militaire et obtient son doctorat
de l’université de Berkeley en 1961. Il est actuellement
professeur à l’université de Princeton.

Son œuvre

Il commence ses travaux académiques par l’étude de la perception visuelle et l’attention jusqu’à rencontrer
Amos Tversky (1937-1996). C’est avec ce dernier qu’il va étudier la prise de décision et contester la rationalité des
agents économiques, élément fondamental de la théorie néoclassique en économie. Leur collaboration durera
jusqu’en 1996, à la mort de Tversky.
L’œuvre de Kahneman est vaste est forme un pont entre la psychologie et l’économie, il pénètre le milieu des
sciences économiques avec sa Théorie des perspectives et est aujourd’hui considéré comme le père de l’économie
comportementale avec Amos Tversky. C’est en 2002 qu’il reçoit le « Prix Nobel » d’économie pour ses travaux
pionniers de l’économie expérimentale qui base sa méthodologie de recherche.
Il est à l’origine de nombreuses publications mais en 2011, il publie le livre Système 1 / Système 2 : Les deux
vitesses de la pensée dans lequel il regroupe les trois grandes phases de recherche de sa carrière :
▪ Les biais cognitifs
▪ La Théorie des perspectives
▪ L’économie du bonheur
Malgré son âge avancé, Daniel Kahneman poursuit ses travaux dans le domaine de l’économie du bonheur.
D’autres chercheurs s’inscrivent dans le champ de recherche qu’il a porté de l’économie comportementale comme
les auteurs de Nudge, Cass Sunstein et Richard Thaler qui a reçu le « Prix Nobel » d’économie 2017 pour son apport
à l’économie comportementale.
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Théorie des perspectives
Au début de leur collaboration, Kahneman et Tversky ont pour prisme d’étude la prise de décision. Leurs travaux
les amènent à publier de nombreuses publications sur le sujet jusqu’à publier en mars 1979 Prospect Theory : An
Analysis of Decision under Risk, un article paru dans la revue économique Econometrica dans lequel ils exposent leur
Théorie des perspectives.
Cette théorie part de l’aversion aux pertes des
individus pour en tirer qu’il existe une aversion aux
risques (illustrée ci-contre). Cette théorie formalise le
Paradoxe de Saint-Pétersbourg énoncé en 1713 par
Nicolas Bernoulli.
Finalement, les individus déforment les
probabilités ; surestimation des événements rares et
sous-estimation des événements presque certains.
Tout cela amène les individus à surréagir à une
situation de perte et à ne pas prendre de décision en se
basant uniquement sur l’espérance de gain. Ils sont
amenés à se tourner vers des solutions avec une
espérance de gain inférieure mais diminuant le risque
vu comme une incertitude par les individus.
La Théorie des perspectives va donc remettre en cause de la Théorie de l’utilité espérée développée en 1944
par John Von Neumann et Oskar Morgenstern. D’après cette théorie, les agents économiques choisissent uniquement
selon l’espérance et vont maximiser cette espérance. La Théorie des perspectives réfute de manière empirique cette
théorie qui se base sur des axiomes qui ne se vérifient pas dans les expériences en laboratoire de Kahneman.
Elle est ainsi une des premières théories économiques basée sur des travaux expérimentaux et va fortement
contribuée au développement de l’économie expérimentale et de l’économie comportementale. En effet, la Théorie
des perspectives met en avant la difficulté d’appréciation des choix des individus uniquement par un biais
« rationnel » ; elle va avant tout se baser sur les faits stylisés observés en laboratoire.

La finance comportementale et les biais cognitifs


La finance comportementale est une branche de la psychologie qui cherche, de manière empirique à évaluer
les comportements des acteurs de la finance et tester s’ils témoignent ou non d’une parfaite rationalité. Elle
représente une alternative à la théorie d'efficience des marchés financiers qui s’est construite depuis un demi-siècle
sur l’hypothèse de rationalité des individus. Par opposition à l'hypothèse de base des marchés efficients, la finance
comportementale va chercher à mettre en avant les situations lors desquelles, les marchés et les individus ne sont
pas rationnels et essayera d'en expliquer les causes par la psychologie des investisseurs.
Kahneman et Tversky ont pu démontrer que les prises de décisions des investisseurs étaient loin d'être
systématiquement rationnelles, et que l'efficience des marchés n'était en rien un fait avéré. L'un des exemples pour
illustrer le manque de rationalité des agents économiques est le fruit d’une expérimentation qui montre que ces
derniers ne choisissent pas forcement l’issu avec la plus forte espérance de gain. Kahneman et Tversky ont listé un
nombre important de comportements, de distorsions, appelés biais cognitifs et dont les conséquences peuvent être
visibles sur les marchés financiers.
En 1970, Kahneman et Tversky ont introduit ce terme de biais cognitif qui expliquent la tendance des agents à
des choix irrationnels. Ces biais cognitifs consistent en une distorsion mentale dans le traitement de l’information, il
en existe une multitude : ancrage mental, aversion au risque ou encore biais affectif. Ces biais cognitifs divergent par
leur nature et leur impact en altérant par exemple le jugement ou le raisonnement.

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L’économie du bonheur
Toujours soucieux de comprendre le processus de décision chez l’être humain, Kahneman se consacre dès les
années 1990 à la psychologie hédoniste, c’est-à-dire à l’étude des facteurs qui rendent les expériences agréables ou
non ; et à l’élaboration de critères scientifiques pour mesurer le bonheur. Kahneman utilise une mesure en temps réel
du bonheur basée sur la méthode DRM (Day Reconstruction Method), méthode qui consiste en une description par
l’individu de ses expériences durant une journée donnée, par le moyen d’une reconstruction systématique menée le
lendemain. Cette méthode a notamment permis à Kahneman d’évaluer les moments préférés de 900 femmes
salariées avec une certaine précision.
Ce domaine d’étude relevant à la fois de la psychologie et de l’économie ne se fonde pas sur des critères objectifs
mais sur un jugement subjectif de sa propre situation. Cette difficulté à « mesurer le bonheur » justifie de l’utilisation
de méthodes comme la méthode DRM.
Ensuite, en 2010, Daniel Kahneman a travaillé en collaboration avec Angus Deaton sur le lien de causalité entre
l’argent et le bonheur. Ils ont exposé leurs résultats dans un article en 2010 s’intitulant "High income improves
evaluation of life but not emotional well-being". Pour cela ils ont utilisé deux indicateurs, la “satisfaction de vie” et
le “bien-être émotionnel”. Ils ont montré que le revenu était positivement relié à ces deux variables, mais ce
uniquement jusqu'à un revenu de 75.000$, par an pour un ménage, en ce qui concerne le "bien-être émotionnel".
Ainsi, si les détenteurs de revenus relativement élevés tirent davantage de satisfaction de leur existence, ils ne sont
guère plus heureux que les personnes disposant de très bas revenus.

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