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Spectre

électromagnétique

Le spectre électromagnétique est le


classement des rayonnements
électromagnétiques par fréquence et
longueur d'onde dans le vide ou énergie
photonique[1].
Diagramme montrant le spectre électromagnétique dans
lequel se distinguent plusieurs domaines spectraux en
fonction des longueurs d'onde (avec des exemples de
tailles), les fréquences correspondantes, et les
températures du corps noir dont l'émission est maximum
à ces longueurs d'onde.

Le spectre électromagnétique s'étend sans


rupture de zéro à l'infini. Pour des raisons
tant historiques que physiques, on le
divise en plusieurs grandes classes, dans
lesquelles le rayonnement s'étudie par des
moyens particuliers.

Domaines du spectre électromagnétique.


Domaines du spectre
électromagnétique

Vue générale

On décrit un rayonnement
électromagnétique par ses
caractéristiques les plus accessibles,
selon sa forme et son utilisation.

On caractérise habituellement les ondes


radio par la fréquence, qui s'applique aussi
bien aux circuits des appareils qu'on utilise
pour les produire.

Quand les fréquences croissent, les


longueurs d'onde correspondantes se
raccourcissent jusqu'à devenir du même
ordre de grandeur que les appareils, et
deviennent le paramètre d'utilisation le
plus courant.

Au-delà d'une certaine limite, on utilise


principalement des instruments d'optique,
tout comme pour la lumière, et la longueur
d'onde dans le vide devient la
caractéristique la plus commode. Elle joue
directement dans le calcul des
interférences dans les réseaux de
diffraction et dans beaucoup d'autres
applications.
À partir des rayons X, les longueurs d'onde
sont rarement utilisées : comme il s'agit de
particules très énergétiques, c'est l’énergie
correspondant au photon X ou γ détecté
qui est plus utile.

On découpe habituellement le spectre


électromagnétique en divers domaines
selon la longueur d'onde et le type de
phénomène physique émettant ce type
d'onde[2] :
Domaines du spectre électromagnétique
Longueur Énergie du
Nom Fréquence Type de phénomène physique
d'onde photon (eV)

Transitions au sein du noyau


atomique, souvent émis lors de la
désexcitation de noyaux-fils issu de
>
Rayon gamma < 5 pm > 2,5 × 105 eV la désintégration radioactive d'un
6 × 1019 Hz
noyau instable, de façon spontanée
ou sous l'effet d'une accélération au
sein d'un accélérateur de particules.

Transitions d'électrons des couches


1,2 × 102 eV profondes au sein d'un atome,
5 pm — 30 PHz —
Rayon X — accélération ou décélération
10 nm 60 EHz
2,5 × 105 eV (bremsstrahlung) d'électrons libres
de haute énergie.

Transitions d'électrons de valence


1 nm — 789 THz — 4,1 eV — d'atomes ou de molécules de plus
Ultraviolet
380 nm 300 PHz 1,2 × 103 eV haute énergie encore, non
observables par l'œil humain.

380 nm — 384 THz — 1,7 eV —


Visible
780 nm 789 THz 3,3 eV

Oscillations de particules, vibration


780 nm — 3 THz — 1,2 × 10−2 eV moléculaire, transitions d'électrons
Infrarouge
100 µm 384 THz — 1,7 eV de valence au sein d'atomes ou de
molécules.

1,2 × 10−3 eV
Térahertz / 0,1 mm — 300 GHz — Vibration de molécules complexes,

submillimétrique 1 mm 3 THz de réseaux cristallins.
1,2 × 10−2 eV

Micro-ondes 1 mm — 300 MHz 1,2 × 10−6 eV Oscillations d'électrons au sein de


1m — 300 GHz — composants électriques spécifiques
1,2 × 10−3 eV (comme une diode Gunn par
exemple), rotation moléculaire, ou
d'antenne (comme c'est le cas pour
la téléphonie mobile, qui peuvent
utiliser des micro-ondes comme
ondes porteuses, comme 60 GHz).

1,2 × 10−14 eV Oscillations d'électrons au sein d'un


1m— 3 Hz —
Ondes radio — circuit électrique comme une
100 000 km 300 MHz
1,2 × 10−6 eV antenne.

Le découpage détaillé en bandes de


fréquence selon les normes de l'UIT se
trouve dans le paragraphe « Usages et
classification » ci-dessous.

Spectre optique

Le spectre optique recouvre les domaines


de l'infrarouge, le spectre visible, et de
l'ultraviolet. La discipline étudiant les lois
et comportements des ondes de ce
domaine est l'optique.

Spectre visible
p

Article détaillé : Spectre visible.

Le domaine visible du spectre


électromagnétique.

Le rayonnement électromagnétique visible


est la très étroite portion du spectre
électromagnétique accessible à la
perception humaine visuelle ; elle
correspond à la plus forte énergie de
rayonnement solaire arrivant à la surface
de la Terre. La sensibilité humaine est
maximale aux alentours d'une longueur
d'onde dans le vide de 550 nm en vision
photopique, avec des éclairements
importants, de l'ordre de grandeur de ceux
qui se trouvent dans la journée à la
surface de la Terre. De part et d'autre de ce
maximum, la sensibilité diminue
progressivement. Elle est de moins de 1 %
du maximum à 410 nm et à 690 nm, et il
n'en reste rien à 360 nm. Du côté des
basses énergies, on détecte au plus
jusqu'à 820 nm, bien que très faiblement,
mais les êtres humains et autres animaux
terrestres sentent le rayonnement
infrarouge sous forme de chaleur sur la
peau. En vision scotopique, nocturne, le
maximum est à 510 nm et on ne distingue
pas les couleurs.
La colorimétrie relie la mesure physique du
rayonnement à la couleur perçue. Un
humain normal peut distinguer des ondes
monochromatiques dont la longueur
d'onde diffère d'un peu moins de 1 nm, et
plus d'une centaine de niveaux de
luminosité[3]. Pourtant, la description d'une
couleur n'a pas besoin d'autant de
données que pourrait laisser croire la
spectroscopie. Les humains n'ont en vision
diurne que trois types de récepteurs, et de
nombreux mélanges de radiations de
longueurs d'onde différentes, dites
« métamères », se perçoivent
identiquement.
Histoire
Jusqu'au xixe siècle, la seule partie du
spectre électromagnétique qui était
connue était le spectre visible ou spectre
optique. Si le phénomène d'arc-en-ciel était
connu des premiers humains, ce n'est
qu'au xviie siècle que Newton a mis en
évidence le fait que la lumière blanche
peut être décomposée en diverses
couleurs.

Le terme spectre, signifiant « apparence


immatérielle », « illusion » s'appliquait, au
xviie siècle, à tous les phénomènes
optiques qu'on ne s'expliquait pas.
Synonyme de couleur accidentelle, il
servait pour les impressions rétiniennes du
contraste simultané ou successif aussi
bien que pour les irisations vues au bord
d'un objet regardé à travers un prisme[4].
Newton l'employa une seule fois pour
présenter ses expériences en optique dans
son article de 1671[5]. Ayant expliqué que
la lumière blanche est « un mélange
hétérogène de rayons différemment
réfrangibles » (op. cit., p. 3079) et que les
couleurs ne sont pas des qualifications de
la lumière, comme on l'estimait depuis
Aristote, mais des propriétés originales,
différentes dans chaque rayon ; que les
moins réfrangibles sont de couleur rouge,
et les plus réfrangibles sont d'un violet
profond, et cette association de propriétés
ne peut être brisée par aucun moyen (op.
cit., p. 3081) ; que les transmutations de
couleurs ne se produisent que lorsqu'il y a
mélange de rayons. Ce sont ces couleurs
de mélange, et non celles séparées par le
prisme, qui sont illusoires, fugaces et
apparentes. Dès lors, Newton utilise
toujours l'expression « couleurs
prismatiques », laissant le spectre pour les
phénomènes douteux ou inexpliqués. Mais
l'usage d'appeler ces couleurs
« spectrales » persiste, alimenté et promu
par les opposants à la théorie physique de
la lumière comme Goethe[6] suivi par
Schopenhauer[7].

En 1800 William Herschel découvre de


façon plutôt fortuite l'existence d'une
radiation lumineuse non visible, le
rayonnement infrarouge. L'année suivante,
le physicien allemand Johann Wilhelm
Ritter prolonge le spectre
électromagnétique connu du côté des
courtes longueurs d'onde en mettant en
évidence l'existence du rayonnement
ultraviolet.

L'interprétation de la lumière comme la


propagation d'une onde
électromagnétique est due à James Clerk
Maxwell dans les années 1860, qui prédit
également l'existence d'ondes
électromagnétiques de toutes les
fréquences possibles, se déplaçant toutes
dans le vide à la vitesse de la lumière c.
Les travaux du physicien Heinrich Hertz
permettent la découverte en 1886 des
ondes hertziennes, dites aussi ondes
radio, qui étendent encore le spectre
électromagnétique en deçà de l'infrarouge
dans le domaine des basses fréquences
ou des grandes longueurs d'onde. Les
expériences sur les tubes électroniques
permettent à Wilhelm Röntgen de mettre
en évidence l'existence d'un nouveau type
de rayonnement, de plus courte longueur
d'onde que l'ultraviolet, les rayons X.

La dernière portion du spectre


électromagnétique, les rayons gamma,
commence à être explorée au début du
xxe siècle avec les travaux de Paul Villard
et William Henry Bragg.

Usages et classification
Les définitions des bandes mentionnées
dans le tableau sont les suivantes
(normalisation internationale effectuée par
l’UIT[8], sauf pour la bande THF) ; elles sont
aussi communément désignées par leur
catégorie de longueur d’onde métrique.
Longueur
Bandes Fréquence d’onde (dans le Usages
vide)

Ondes TLF
0 Hz à Champs magnétiques, ondes et bruits
(tremendously 100 000 km à ∞
3 Hz électromagnétiques naturels
low frequency)

Ondes électromagnétiques naturelles, résonance


Ondes ELF
3 Hz à 10 000 km à terrestre de Schumann, ondes du cerveau
(extremely low
30 Hz 100 000 km humain, recherches en géophysique, raies
frequency)
spectrales moléculaires

Ondes électromagnétiques naturelles, résonance


Ondes SLF terrestre de Schumann, ondes physiologiques
30 Hz à 1 000 km à
(super low humaines, ondes des lignes électriques, usages
300 Hz 10 000 km
frequency) inductifs industriels, télécommandes EDF
Pulsadis, harmoniques ondes électriques

Ondes électromagnétiques naturelles


Ondes ULF notamment des orages solaires, ondes
300 Hz à 100 km à
(ultra low physiologiques humaines, ondes électriques des
3 kHz 1 000 km
frequency) réseaux téléphoniques, harmoniques ondes
électriques, signalisation TVM des TGV

Ondes électromagnétiques naturelles,


Ondes VLF
3 kHz à radiocommunications submaritimes militaires,
(very low 10 km à 100 km
30 kHz transmissions par CPL, systèmes de
frequency)
radionavigation, émetteurs de signaux horaires

Ondes électromagnétiques naturelles des orages


Ondes LF (low
terrestres, radiocommunications maritimes et
frequency) ou 30 kHz à
1 km à 10 km submaritimes, transmissions par CPL,
ondes 300 kHz
radiodiffusion en OL, émetteurs de signaux
kilométriques
horaires, systèmes de radionavigation

Ondes MF
Systèmes de radionavigation, radiodiffusion en
(medium
300 kHz à OM, radiocommunications maritimes et
frequency) ou 100 m à 1 km
3 MHz aéronautiques, radioamateurs, signaux horaires
ondes
et ADSL
hectométriques
Ondes HF (high 3 MHz à 10 m à 100 m Radiodiffusion internationale, radioamateurs,
frequency) ou 30 MHz radiocommunications maritimes, aéronautiques,
ondes militaires et d’ambassades, aide humanitaire,
décamétriques transmissions gouvernementales, applications
inductives autorisées, transmissions par CPL,
signaux horaires, CB en 27 MHz, radar trans-
horizon

Radiodiffusion et télédiffusion,
Ondes VHF radiocommunications professionnelles,
(very high transmissions militaires, liaisons des secours
30 MHz à
frequency) ou 1 m à 10 m publics, radionavigation (VOR et ILS) et
300 MHz
ondes radiocommunications aéronautiques,
métriques radioamateurs, satellites météo,
radioastronomie, recherches spatiales

Télédiffusion, radiodiffusion numérique,


radioamateurs, radiocommunications
professionnelles, transmissions militaires y
Ondes UHF
compris aéronautiques, liaisons
(ultra high
300 MHz gouvernementales, liaisons satellites, FH
frequency) ou 10 cm à 1 m
à 3 GHz terrestres, radiolocalisation et radionavigation,
ondes
services de la DGAC, usages spatiaux, satellites
décimétriques
météo, téléphonie GSM, UMTS et DECT, liaisons
Wi-Fi et Bluetooth, systèmes radar, fours à micro-
ondes

Ondes SHF FH terrestres et par satellite, systèmes radar,


(super high liaisons et FH militaires divers, systèmes BLR,
3 GHz à
frequency) ou 1 cm à 10 cm radioastronomie et usages spatiaux,
30 GHz
ondes radiodiffusion et télédiffusion par satellite,
centimétriques liaisons Wi-Fi

Ondes EHF FH terrestres et par satellite, recherches


(extremely high spatiales, radioastronomie, satellites divers,
30 GHz à
frequency) ou 1 mm à 1 cm liaisons et FH militaires, radioamateurs,
300 GHz
ondes systèmes radar, raies spectrales moléculaires,
millimétriques expérimentations et recherches scientifiques

Ondes THF 300 GHz à 0,78 µm à 1 mm Ondes infrarouges Ondes


(tremendously 384 THz (Ondes (subdivis. recommandée par la infrarouges
high frequency) micrométriques) CIE) (suivant autre

Infrarouges C ou IR lointain schéma de


subdivision)
(IR-C ; LIR)
(300 GHz à 100 THz) Infrarouges
(3 µm à 1 mm) extrêmes
Infrarouges à ondes (EIR)
longues (LWIR) (300 GHz à 20
(8 µm à 15 µm) THz)
Infrarouges à ondes (15 µm à
moyennes (MWIR) 1000 µm)
(3 µm à 8 µm) Infrarouges
Infrarouges B ou IR moyen
lointains (FIR)
(IR-B ; MIR) (20 à 50 THz)
(100 à 214 THz) (6 µm à 15
(1,4 µm à 3 µm) µm)
Infrarouges A ou IR proche
Infrarouges
(IR-A ; PIR)
(214 à 384 THz) moyens (MIR)

(0,78 µm à 1,4 µm) (50 à 100


THz)
(3 µm à 6 µm)

Infrarouges
proches (NIR)
(100 à 384
THz)
(0,78 µm à 3
µm)

384 THz à 380 nm à 780 Ondes visibles rouges (384 à (suivant autre
789 THz nm 480 THz, soit 625 à 780 nm) schéma de

(Spectre visible Ondes visibles orange (480 à subdivision)


par l’homme : 510 THz, soit 588 à 625 nm)
Rouge (620 à
couleurs
Ondes visibles jaunes (510 à 780 nm)
« spectrales »)
535 THz, soit 560 à 588 nm)
Ondes visibles vert- Orange (592 à
jaune (517 à 521 THz, 620 nm)
soit 575 à 580 nm)
Jaune (578 à
Ondes visibles vert 592 nm)
jaunâtre (521 à 535
Vert (500 à
THz, soit 560 à 575 nm)
578 nm)
Ondes visibles vertes (535 à
Bleu (446 à
604 THz, soit 497 à 560 nm)
500 nm)
Ondes visibles vert bleuté
Violet (380 à
(566 à 610 THz, soit 492 à
446 nm)
530 nm)

Ondes visibles cyans (610 à


616 THz, soit 487 à 492 nm)

Ondes visibles bleu azur


(616 à 622 THz, soit 482 à
487 nm)

Ondes visibles bleues (622 à


645 THz, soit 465 à 482 nm)

Ondes visibles indigo (645 à


689 THz, soit 435 à 465 nm)

Ondes visibles violettes (689


à 789 THz, soit 380 à 435
nm)

789 THz à 10 nm à 380 nm Transition spectrale vers les UV-A (788,927 à


30 PHz 849,481 THz, soit 353 à 380 nm)
(Ondes
nanométriques) Rayonnements dits « ionisants » :
Ultraviolets :
Ultraviolets UV-A (849,481 THz à
951,722 THz, soit 315 à 353 nm)
UVA I : 340 à 353 nm

UVA II : 315 à 340 nm


Ultraviolets UV-B (951,722 THz à 1
070,687 THz, soit 280 à 315 nm)

Ultraviolets UV-C (1 070,687 THz à


1 498,962 THz, soit 200 à 280 nm)

Ultraviolets V-UV (1 498,962 THz à


2 997,924 THz, soit 100 à 200 nm)

Ultraviolets X-UV, transition vers les


rayons X (2 997,924 THz à
29 979,245 THz, soit 10 à 100 nm)

30 PHz à 1 pm à 10 nm Rayonnements dits « ionisants » (suite) :


300 EHz (Ondes Rayons X :

picométriques) Rayons (30 PHz à 300 PHz, soit 1 à


10 nm)

Rayons X mous (300 PHz à 3 EHz,


soit 100 à 1 000 pm)

Rayons X durs (3 EHz à 30 EHz, soit


10 à 100 pm)

Rayons gamma :
Rayons gamma mous (30 EHz à 300
EHz, soit 1 à 10 pm)

Rayons gamma durs (au-delà de 300


EHz, soit < 1 pm) (au-delà de la bande
THF)

Spectroscopie
La spectroscopie ou spectrométrie est
l'étude expérimentale des spectres
électromagnétiques par des procédés
d’observation et de mesure avec
décomposition des radiations en bandes
de fréquences idéalement étroites. La
spectroscopie s'intéresse en général au
spectre d'absorption ou au spectre
d'émission d'un objet. Suivant le domaine
du spectre électromagnétique, on
distingue différentes spectroscopies. Les
plus utilisées sont :

la résonance magnétique nucléaire


(RMN, IRM) qui utilise le domaine 100 à
1000 MHz (THF)
la résonance paramagnétique
électronique (RPE) qui utilise le domaine
des GHz (UHF)
la spectroscopie infrarouge qui utilise le
domaine 400 - 4000 cm-1 soit 25 à 250
µm (IR-C)
la spectroscopie visible qui utilise le
domaine 12500 - 25000 cm-1 soit 380 à
780 nm
la spectroscopie UV qui utilise le
domaine 25000 à 50000 cm-1 soit 380 à
200 nm (UV-A, UV-B et UV-C).

Les spectroscopies des domaines IR,


visible et UV utilisent principalement l'unité
cm-1 pour caractériser les fréquences
d'absorption.
Spectre d'émission

Article détaillé : spectre d'émission.

Des atomes ou molécules excités (par


exemple par chocs) se désexcitent en
émettant une onde électromagnétique.
Celle-ci peut se décomposer en une
superposition d'ondes sinusoïdales
(monochromatiques) caractérisées par
leurs longueurs d'onde. Le spectre est
constitué par l'ensemble des longueurs
d'onde présentes. On peut le matérialiser à
l'aide d'un prisme de décomposition de la
lumière en un ensemble de lignes, les raies
spectrales, qui correspondent aux
différentes longueurs d'onde émises. Pour
plus de précision, on peut également
représenter ce spectre comme un graphe
de l'intensité lumineuse en fonction de la
longueur d'onde.

L'observation du spectre d'émission de


l'hydrogène se fait au moyen d'un tube
Geissler qui comporte deux électrodes et
de l'hydrogène sous faible pression. Les
électrodes sont soumises à une différence
de potentiel de 1 000 V. L'important champ
électrique accélère les ions présents qui,
par chocs, excitent les atomes
d'hydrogène. Lors de leur désexcitation, ils
émettent de la lumière qui est analysée
par un spectroscope. Dans tous les cas,
on observe (dans le visible) le même
spectre composé de quatre raies (spectres
de raies) aux longueurs d'onde : 410 nm,
434 nm, 486 nm, 656 nm.

Niels Bohr interprétera alors l'émission de


lumière par l'émission d'un photon lorsque
l'atome passe d'un niveau d'énergie à un
autre. Le spectre d'émission de n'importe
quel élément peut être obtenu en
chauffant cet élément, puis en analysant le
rayonnement émis par la matière. Ce
spectre est caractéristique de l'élément.

Spectre d'absorption
Article détaillé : spectre d'absorption.

Le principe est exactement le même que


celui du spectre d'émission : à un niveau
d'énergie donné correspond une longueur
d'onde. Mais au lieu d'exciter de la matière
(par exemple en la chauffant) pour qu'elle
émette de la lumière, on l'éclaire avec de la
lumière blanche (donc contenant toutes
les longueurs d'onde) pour voir quelles
longueurs d'onde sont absorbées. Les
niveaux d'énergie étant caractéristiques de
chaque élément, le spectre d'absorption
d'un élément est exactement le
complémentaire du spectre d'émission. On
s'en sert notamment en astrophysique :
par exemple, pour déterminer la
composition de nuages gazeux, on étudie
leur spectre d'absorption en se servant des
étoiles se situant en arrière-plan comme
source de lumière. C'est d'une manière
générale le but de la spectrographie
d'absorption : identifier des éléments
inconnus (ou des mélanges) par leur
spectre.

Absorption atmosphérique

Article détaillé : Fenêtre atmosphérique.


Absorption et diffusion par l'atmosphère terrestre (ou opacité) de diverses longueurs
d'onde du rayonnement électromagnétique (tracé approximatif).

La plus grande partie du rayonnement


ultraviolet et des rayons X sont absorbés
dans la haute atmosphère.

Pour la partie visible du rayonnement


électromagnétique, l'atmosphère est
relativement bien transparente.

Dans le domaine infrarouge, le


rayonnement électromagnétique est
fortement absorbé par l'atmosphère, en
particulier selon différents modes
d'excitation de la vapeur d'eau.

Ensuite, dans le domaine des fréquences


radio, lorsque l'énergie des photons
diminue, l'atmosphère redevient
transparente sauf pour les fréquences les
plus basses (ondes longues) qui sont
arrêtées par l'ionosphère.

Grandeurs physiques
caractéristiques

Présentation

Un rayonnement électromagnétique peut


se considérer soit comme une onde
progressive, soit comme un ensemble de
particules.

Si on le considère comme une onde, on


peut le décomposer, selon la
transformation de Fourier, en une somme
d'ondes monochromatiques, dont chacune
est entièrement décrite par deux
grandeurs physiques :

1. Son amplitude ;
2. Sa fréquence ou sa longueur d'onde,
grandeurs corrélées par la célérité de
l'onde.

Si on le considère comme un ensemble de


particules, chacune d'entre elles est
entièrement décrite par son énergie. La
répartition des énergies et leur somme
obéissent aux lois statistiques.

Unités

La fréquence, notée ou , s'exprime en


hertzs (Hz) dans le Système
international d'unités (SI).
La pulsation, notée , s'exprime en
radians par seconde (rad/s) dans le SI.
Le nombre d'onde, aussi appelé
pulsation spatiale, est noté et
s'exprime en radians par mètre (rad/m).
La longueur d'onde, notée , s'exprime
en unités de longueur (en mètres (m)
dans le SI).
L'énergie des photons, notée ,
s'exprime en joules (J) dans le SI, et
aussi couramment en électron-volts
(1 eV = 1,602 176 53 × 10−19 J).

Relations

On passe de la définition comme onde à la


définition comme particule, par les
relations suivantes :

où est la constante de Planck : ≈


6,626 070 040 × 10−34 J s ≈
4,135 667 662 × 10−15 eV s.
La longueur d'onde dépend de la célérité
de la lumière dans le milieu de
propagation. Si celui-ci n'est pas précisé,
c'est la longueur d'onde dans le vide

où est la vitesse de la lumière dans le


vide : = 299 792 458 m s−1 (cette
valeur est exacte, du fait de la définition
actuelle du mètre)

sinon

où est l'indice de réfraction dans le


milieu à la fréquence , toujours égal à 1
dans le vide.

Notes et références
1. Richard Taillet, Loïc Villain et Pascal
Febvre 2013, p. 635 « Spectre ».
2. Richard Taillet, Loïc Villain et Pascal
Febvre 2013, p. 634 Fig. 175.
3. Robert Sève, Science de la couleur :
Aspects physiques et perceptifs,
Marseille, Chalagam, 2009, p. 120-
122.
4. Trésor de la langue française, Oxford
English Dictionnary.
5. « A letter from M. Isaac Newton »,
Philosophical Transactions,‎1671,
p. 3075-3087 (lire en ligne (http://rstl.r
oyalsocietypublishing.org/content/6/6
9-80/3075.full.pdf+html) [archive]) ;
voir Spectre visible
6. Traité des couleurs, 1810.
7. Sur la vue et les couleurs, 1816.
8. Union internationale des
télécommunications, « Nomenclature
des bandes de fréquences et de
longueurs d'onde employées en
télécommunication » (http://www.itu.i
nt/rec/R-REC-V.431/en) [archive], sur
itu.int pour les bandes 3 à 15, soit de
300 Hz à 3 000 THz.

Voir aussi
Bibliographie

Richard Taillet, Loïc Villain et Pascal


Febvre, Dictionnaire de physique,
Bruxelles, De Boeck, 2013, p. 634-635

Articles connexes

Analyse spectrale
Spectre visible
Radio-art

Liens externes

Ressource relative à la santé :


(cs + sk) WikiSkripta (https://www.wikiskrip
ta.eu/index.php?curid=48947)
Notices dans des dictionnaires ou
encyclopédies généralistes :
Britannica (https://www.britannica.co
m/science/electromagnetic-
spectrum) [archive] · Gran Enciclopèdia
Catalana (https://www.enciclopedia.cat/
EC-GEC-0153201.xml) [archive]

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