Chronique

Commission des études juridiques

ROTATION – NON-RESPECT DE L’OBLIGATION –

MODALITES DE REGULARISATION
Le non-respect de l’obligation de rotation du signataire peut être régularisée
alors même que le rapport du CAC a déjà fait l’objet d’une publication (oui)

Les dirigeants d’une société de commissaires aux comptes titulaire de mandats doivent, lorsqu’un
commissaire aux comptes signataire au nom de la société n’a pas respecté son obligation de rotation,
régulariser cette situation en désignant le nouveau signataire et en informant l’entité contrôlée. Le
nouveau signataire rédigera le nouveau rapport de certification des comptes de l’exercice clos déjà
certifié de façon irrégulière. Une assemblée sera convoquée afin de confirmer les délibérations prises.

(EJ 2020-21)

Question :

Le non-respect de l’obligation de rotation du commissaire aux comptes signataire au nom d’une société
de commissaires aux comptes titulaire du mandat d’une entité d’intérêt public peut-il être régularisé
alors même que les comptes ont déjà fait l’objet d’un rapport de certification ?

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La Commission des études juridiques rappelle que le I de d’article L. 822-14 du code de commerce
dispose :

« Le commissaire aux comptes, personne physique, et, dans les sociétés de commissaires aux
comptes, les personnes mentionnées au premier alinéa de l'article L. 822-9 ne peuvent certifier durant
plus de six exercices consécutifs, dans la limite de sept années, les comptes des entités d'intérêt
public (…) ».

Le non-respect des dispositions de ce paragraphe constitue une irrégularité.

La Commission indique que le premier alinéa de l’article L. 822-9 du code de commerce, définit la notion
de signataire, en disposant que « Dans les sociétés de commissaires aux comptes inscrites, les
fonctions de commissaire aux comptes sont exercées, au nom de la société, par les commissaires aux
comptes personnes physiques associés, actionnaires ou dirigeants de cette société qui signent le
rapport destiné à l'organe appelé à statuer sur les comptes. ».

L’information relative au signataire désigné est portée à l’attention de l’entité contrôlée à travers la lettre
de mission conformément au § 6 de la NEP 210 Lettre de mission du commissaire aux comptes 1 qui
dispose notamment que la lettre de mission doit comporter « le nom des signataires ».

Le premier alinéa de l’article L. 820-3-1 du code de commerce dispose :

« Les délibérations de l'organe mentionné au premier alinéa du I de l'article L. 823-1 prises à défaut de
désignation régulière de commissaires aux comptes ou sur le rapport de commissaires aux comptes
nommés ou demeurés en fonctions contrairement aux dispositions du présent titre ou à d'autres
dispositions applicables à la personne ou à l'entité en cause sont nulles ».

En outre, la Commission rappelle que le deuxième alinéa dudit article L. 820-3-1 dispose :

1Arrêté du 12 mai 2021 portant homologation d’une norme d’exercice professionnel révisée relative à la lettre de mission, article A. 823-1
du code de commerce.

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« L'action en nullité est éteinte si ces délibérations sont expressément confirmées par l'organe
compétent sur le rapport de commissaires aux comptes régulièrement désignés ».

La Commission considère qu’afin de régulariser la situation, les dirigeants de la société de commissaires

aux comptes doivent désigner la nouvelle personne physique associée, actionnaire ou dirigeant qui
signera désormais le rapport destiné à l'organe appelé à statuer sur les comptes de l’entité contrôlée
concernée. Cette information sera mentionnée dans la lettre de mission. La personne physique ainsi
désignée procédera à la certification des comptes de l’exercice clos déjà certifié de façon irrégulière et
continuera à le faire pour les prochains exercices et au plus tard jusqu’à l’échéance posée par l’article
L. 822-14 du code de commerce.

Par ailleurs, une assemblée de confirmation des délibérations qui avaient été prises devra être
convoquée. Elle se prononcera sur la base du nouveau rapport du commissaire aux comptes, signé par
la personne désignée ci-dessus.

La solution s’applique également aux éventuels autres rapports signés par le commissaire aux comptes
alors qu’il était soumis à l’obligation de rotation.

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