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Conditionneurs de signal

Chapitre 03 : Conditionneurs de signal

I. Introduction

Le conditionneur est un élément de sortie du capteur qui transforme les variations du


mesurande primaire (ou secondaire) en énergie électrique exploitable.

Figure III.1. Exemple d’un conditionneur

Il assure la conversion de la grandeur non-électrique de sortie du capteur en une


grandeur électrique exploitable par le système de traitement. Autrement, le
conditionneur est un montage électronique qui d’une manière plus générale englobe
toute la chaîne instrumentale. Il permet:

 La protection de l’ensemble de mesure contre les grandeurs d’influence.


 La Linéarisation de la sortie du capteur.
 L’amplification
 Le filtrage
 L’alimentation d’un capteur passif
 L’isolation galvanique (aucun courant entre 2 parties)
 Le multiplexage, etc.

Ainsi, le choix du conditionneur pour un capteur passif ou actif reste une étape
importante et nécessaire. Les conditionneurs sont classés en deux types : Passifs et
Actifs.

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II. Conditionneurs des capteurs passifs

La réponse d’un capteur passif à la variation ∆X du mesurande x se traduit comme une


variation d’impédance ∆Z. Cette dernière peut être soit une variation de résistance : ∆R,
de capacité ∆C ou d’inductance ∆L.

Grandeur de
Mesurande
Capteur ou sortie
X ; ∆X transducteur Z ; ∆Z

Figure III.2. Représentation de la réponse d’un capteur passif à la variation du


mesurande ∆X.

Exemples :

Capteur résistif : jauge de contrainte, sonde de température métallique, capteur de


déplacement.
Capteur capacitif : microphone, capteur de déplacement, de niveau, d’Humidité, etc.
Capteur inductif : détecteur de proximité, capteur de déplacement, etc.

Les variations de l'impédance Zc d'un capteur passif, liées aux évolutions d'un
mesurande m, ne peuvent être traduites sous la forme d’un signal électrique qu'en
associant au capteur une source de tension Es ou de courant i et généralement d'autres
impédances Zk constituant alors le conditionneur du capteur.

On peut distinguer deux groupes principaux de conditionneurs, selon qu'ils transfèrent


l'information liée aux variations d'impédance du capteur :

 Soit sur l'amplitude du signal de mesure Vm . Donc c'est le cas des montages
potentiométriques et des ponts.

= . ( , )
 Soit sur la fréquence du signal de mesure fm. Il s'agit alors d'oscillateurs.
= ( , )

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Remarque

Pour obtenir une sortie équivalente à une variation de tension ∆V ou de courant


∆I, il est nécessaire d’ajouter un conditionneur de signal.

II.1. Conditionneur à variation d’amplitude du signal

Figure III.3. Conditionneur résistif

R0 : représente la valeur de la résistance à l’équilibre (à spécifier) et ∆R à la variation


consécutive de la résistance à une variation du mesurande ∆X.

Remarque : On note que ∆R<< R0.

II.1.1. Mesure directe : deux fils, trois fils et quatre fils.

a. Montage à deux fils

Figure III.4. Montage à deux fils

La source de courant impose la valeur de l’intensité de courant ‘’I’’ traversant le capteur


et un voltmètre mesure la tension ‘’V’’ à ses bornes.
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On mesure la tension suivante :

= + + = 2 + (3.1)

La résistance mesurée est donc :

= =( +2 ) (3.2)

Inconvénient de ce montage

La résistance des conducteurs de liaison Rf s’ajoute à la mesure de R et en réalité le


montage mesure une résistance effective Re telle que :

= +2 (3.3)

b. Montage à trois fils

Le montage à trois fils est un bon compromis (nombre de câbles/ résistances de liaison)
sauf qu’il nécessite la mesure de deux tensions.

Figure III.5. Montage à trois fils

On mesure la tension V1 et V2, on obtient

= + + = 2 + (3.4)

= . (3.5)

La différence entre V1 et V2 nous donne :

− =( + ). (3.6)

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La résistance mesurée est :

= =( + ) (3.7)

c. Montage à quatre fils

Pour le montage 04 fils, il permet de s’affranchir les valeurs des résistances des
conducteurs de liaison Rf.

Figure III.6. Montage à quatre fils

On mesure directement la tension : = .

La résistance mesurée est donc : = =

L’inconvénient du montage : il nécessite plus de câbles que le montage à deux fils.

Précautions à prendre

En pratique en fixe le courant I environ 1mA afin d’éviter l’auto-échauffement


du capteur.

II.1.2. Montages potentiométriques

A. Montage résistif
 Montage potentiométrique simple

On utilise une source de tension pour alimenter un circuit diviseur de tension avec une
résistance fixe R1 et une résistance Rc représentant le capteur.

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Figure III.7. Montage potentiométrique simple

En appliquant la loi de diviseur de tension, on obtient :

= (3.8)

A partir de l’équation (3.8), on constate que l’évolution de V en fonction de R n’est pas


linéaire.

= = (3.9)

Avec =

Le choix de la valeur de R1 reste important.

Supposons R1=R0 et si R= R0+∆R. En remplaçant dans l’équation 3.9 on obtient :


= = (3.10)

Figure III.8. La caractéristique = ( )

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Delà on peut déduire la sensibilité du montage tel que :

[( ) ]
= = =( (3.11)
( ) )

Remarque :

Si le capteur travail pour des petits variations (R0>>∆R), la réponse du conditionneur


sera donc linéaire.

= = (3.12)

∆ = ∆ = .∆ (3.13)

 Montage potentiométrique push-pull

Pour ce montage, la résistance fixe R1 est remplacée par un autre capteur identique au
premier mais sa variation est opposées à la variation de la résistance Rc : R’= R0-∆R

Figure III.9. Montage potentiométrique push-pull


= ′ = (3.14)
∆ ∆


= (3.15)

= + ∆ (3.16)

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Exemple d’application du montage push-pull

Le montage potentiométrique est souvent utilisé dans le cas des jauges de contrainte ou
d’extensométrie identiques mais subissant des déformations égales en module et de
sens opposé.

Figure III.10. Exemple d’application du montage push-pull.

B. Montage de mesure des impédances complexes

Il s'agit dans ce cas, soit de capteurs inductifs, (de position ou déplacement), soit de capteurs
capacitifs (de niveau, ou de proximité entre autres). Le capteur d'impédance Zc =Rc + j Xc est mis
en série avec une impédance Z1= R1 + jX1. L'ensemble étant alimenté par une source sinusoïdale
Es d'impédance interne supposée négligeable. Selon la na ture de Z1 il y a lieu de distinguer trois
cas:
1) X1=0,
2) X1 a même signe que Xc ,
3) X1 est de signe contraire à Xc.

Figure III.11. Montage push-pull pour mesure d’une impédance complexe : a. alimenté
par une source de tension, b. alimenté par une source de courant.

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Prenons le cas où X1=0 le montage de la figure III.11 .a. L'impédance Z1 est une
résistance fixe égale à R1. L'impédance du capteur variant de Zco à Zco+∆Zc . La tension à
ses bornes varie de ∆Vm tell que :


∆ = . ∆ (3.17)
( )
( )

Supposons : ≫ , l’équation (3.17) devient :



∆ = (3.18)

Lorsque le montage est alimenté par une source de courant (figure III.11-b), on obtient :

∆ = .∆ (3.19)

 Inconvénient des montages potentiométrique

La difficulté majeure lors de l'utilisation du montage potentiométrique risque de venir


de sa sensibilité aux dérives de la source et aux parasites. On peut citer deux cas :

Alimentation dissymétrique: Si le circuit (figure III.12.a) est le siège


simultanément d’une variation de résistance = +∆ et d’une fluctuation de
la source d’alimentation = +∆

La variation ∆ de la tension mesurée sera une fonction de second ordre telle que :

∆ = ∆ +( ∆ (3.20)
( ) )

: Résistance interne de la source d’alimentation.

Il est évidement difficile (a priori) de séparer ∆ la part due à ∆ de celle due à ∆ .

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Alimentation symétrique: selon le montage de la figure III.12.b, on prend en


considération les fluctuations due à la variation de la résistance du capteur
= +∆ ainsi que les fluctuations des deux branches de l’alimentation:
∆ ∆ .
Ces deux derniers superposent leurs effets à celui de ∆ . La variation globale de la
tension de mesure est au second ordre près :

∆ ∆ ∆
∆ = + (3.21)

Figure III.12. Influence des dérives de la source ou des parasites dans le montage
potentiométrique : a) alimentation dissymétrique, b) alimentation symétrique.

II.1.3. Pont d’impédances

L’utilisation d’un montage potentiométrique présente


l’inconvénient de présenter une tension continu à la sortie. La
solution pour s’affranchir se problème de cette tension continu
est d’utiliser un pont d’impédance comme le cas du pont de
Wheatstone (figure III.13).

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Vm

Figure III.13. Montage pont de Wheatstone

Le pont de Wheatstone est un montage à quatre résistances généralement associé à :

Un capteur de pression.
Un capteur magnétique : utilisant des magnétorésistances (résistance variable en
fonction du champ magnétique)
Mesure des petites variations des résistances (maximum 10%)

Lecture directe du signal Vm du pont de Wheatstone

• Cette lecture doit être faite à l aide d’un instrument très sensible
comme un voltmètre numérique (son impédance Zm>>R)

• La source d'alimentation DC (Vcc) du pont a un effet direct sur le


signal Vm, elle doit donc être très stable et dénudée de bruit

On distingue trois montages du pont de Wheatstone: quart de pont, demi-pont et pont


complet. L’élément sensible (résistance variable du capteur) délivre une variation de
résistance en fonction de la grandeur à mesurer.

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II.1.3. 1 Ponts d’impédances résistifs

a. Montage quart de pont

Dans ce cas le capteur constitue une branche du pont variable, R2=R

Vm

Figure III.13. Montage quart de pont de Wheatstone

= − (3.22)

= (3.23)

= (3.24)

On obtient alors :

=( − ) (3.25)

=( − ) (3.26)

On parle d’un pont à l’équilibre lorsque Vm=V0=0.

Dans ce cas :

=0 ( ( + )− ( + )=0 (3.27)

La condition d’équilibre du pont est donc : =

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Dans la pratique on choisit R1=R3=R4=R0, le pont est donc dit à l’équilibre pour la valeur
au repos du capteur c.à.d R=R0.

On obtient l’expression suivante :

= − = (3.28)
( )

Pour = + ∆ on obtient :


= (3.29)
( ∆ )

Si ∆ ≪ : ≈ ∆ (3.30)

Remarque :

Le signe de la tension V nous renseigne sur le signe du mesurande. Si R>R0 on a Vm >0,


et si R<R0, Vm <0.

Si une fluctuation ∆Vcc vient s’ajouter à la f.e.m Vcc, alors les potentiels en A et B seront :

= + ∆ (3.31)

= + ∆ (3.32)

b. Montage demi-pont

Deux branches du pont constituant l'un des potentiomètres (R1 et R2 , ou R3 et R4) sont
constituées de résistances fixes R0 et les deux autres branches par deux capteurs
identiques dont les variations de résistance sont opposées, soit par exemple :
∆ = −∆ et ∆ = −∆ =0

Dans ce cas, la tension de mesure est encore une fonction rigoureusement linéaire des
variations de résistance mais la sensibilité est évidemment réduite par rapport au
montage en pont entier :

≈ ∆ (3.33)

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c. Montage pont complet ou entier

Si l'on considère le cas le plus général où les quatre résistances du pont peuvent varier
simultanément autour de leur valeur d'équilibre : = +∆ = +∆ ;
= +∆ et = +∆

L’expression générale de la tension du pont est :

(∆ ∆ ∆ ∆ ) ∆ ∆ ∆ ∆
≈ (∆
(3.34)
∆ ∆ ∆ ) (∆ ∆ )(∆ ∆ )

Si : ∆ =∆ =∆ =∆ , le pont est à l’équilibre, donc =0

II.1.3. 2 Ponts en courant alternatif (capacitif et inductif)

Ce type de montages est utilisé pour la mesure des variations d’impédances complexe
(capacité ou inductance). La source d’alimentation continue est remplacée par une
source alternative basse fréquence. Le calcul fait avec le pont de Wheatstone reste valide
pour ces montages. Selon type de l’impédance on parle soit d’un pont capacitif soit d’un
pont inductif.

L'équilibre du pont est réalisé quand les produits en croix des


impédances sont égaux.

En général, deux dipôles seront des résistances pures de précision. Le troisième dipôle
sera l'impédance inconnue et le quatrième sera constitué de condensateurs de précision
associé à des résistances de précision.

Remarque :

On évite de travailler avec des inductances car leur valeur varie avec la
fréquence. Les possibilités d'associations sont assez nombreuses.

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 Ponts pour mesure d’impédances capacitives

Les pertes dont le condensateur est le siège sont dues au diélectrique et sont
représentables par une résistance Re élevée en parallèle avec Cc, capacité du capteur.
C’est le pont de Nernst

Figure III.14. Pont de Nernst

A partir du montage de Nernst :

Impédance du capteur : = (3.35)

Impédance d’équilibrage : = (3.36)

Le pont est équilibré pour une certaine valeur du mesurande prise comme origine
équivalente à . L’équilibre est réalisé pour = . .

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Soit = et = .

Lorsque la mesurande varie donc l’impédance du capteur varie de à +∆ , on


mesure la tension du déséquilibre tel que :


V = . ∆ (3.37)
( )
( )

Si ∆ ≪ ( + )Z , on obtient :

V = (3.38)
( )


Si k=1 : V = (3.39)

Dans le cas très fréquent où le capteur est un condensateur et le diélectrique est l'air, les
pertes sont négligeables et l'impédance se réduit à celle de la capacité. Donc la résistance
d'équilibrage Re peut alors être omise. Ce type de pont est désigné comme pont de
Sauty.

Figure III.15. Pont de Sauty.

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 Ponts pour mesure d’impédances inductives

Selon que les pertes dans la bobine du capteur sont le mieux représentées par une
résistance série ou par une résistance parallèle on peut utiliser respectivement le pont
de Maxwell ou le pont de Hay. Pour les deux montages. La condition d'équilibre elle la
même forme générale
. = .

Figure III.16. Pont de Maxwell pour mesure d’impédances inductives

Figure III.17. Pont de Hay pour mesure d’impédances inductives.

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II.2. Conditionneur à variation de fréquence du signal : Oscillateurs


électroniques

Les oscillateurs électroniques sont des systèmes capables de produire des signaux
temporels alternativement croissants et décroissants, souvent périodiques (ou
pseudopériodique s'il existe une dissipation d'énergie). Autrement, un oscillateur
électronique est un circuit qui convertit l'énergie continue en courant alternatif à une
fréquence très élevée. Un amplificateur à rétroaction positive peut être compris comme
un oscillateur.

Figure III.18. Amplificateur à rétroaction.

a. Comparaison entre amplificateur et oscillateur

Un amplificateur augmente la puissance du signal d'entrée appliqué, tandis qu'un


oscillateur génère un signal sans le signal d'entrée, mais il nécessite du courant continu
pour son fonctionnement. C'est la principale différence entre un amplificateur et un
oscillateur.

Entrée de contrôle Entrée de


DC polarisation DC

Entrée Sortie Sortie


Amplificateur Oscillateur
AC AC AC

Figure III.19. Comparaison entre oscillateur et amplificateur.

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Figure III.20. Classification des oscillateurs électroniques

L’emploie des oscillateurs comme conditionneur permet de transférer sur la fréquence


des oscillations, l’information liée à la valeur de l’impédance du capteur. Le signal
délivré par l’oscillateur est dit modulé en fréquence par le mesurande. Différent
méthodes permettent d'entretenir les oscillations d'un circuit oscillant passif. Sur la
figure III.19 on regroupe ces différents oscillateurs. Dans cette partie on discutera
l’exemple des oscillateurs auto-entretenus sinusoïdaux.

Un oscillateur génère une sortie sans aucun signal d'entrée alternatif. La fréquence
d'un oscillateur sinusoïdal peut être fixée, en particulier, par la résonance d'un circuit
constitué d'une bobine d'inductance Lo et d'un condensateur de capacité Co associés en
série ou en parallèle; le circuit présente une impédance purement résistive à la
fréquence Fo de résonance dont l'expression est :

Cas d’un circuit oscillant série :


= (3.40)

Cas d’un circuit oscillant parallèle :

= . 1− (3.41)

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ω
Avec Q = représente le facteur de qualité de l’inductance, R : Résistance série de

la bobine, ω = 2 : la pulsation

Si ≫ 1 donc : =

Lorsqu'un capteur inductif ou capacitif est l'un des éléments du circuit résonnant, ses
variations de réactance entraînent un changement de la fréquence des oscillations.
Selon le type de capteur, e t en supposant faible l'amplitude de variation de sa réactance,
on a pour la variation de fréquence ∆F correspondante :

∆ ∆ ∆ ∆
=− ou =− (3.42)

Donc :
∆ ∆
= (1 − ) ou = (1 − ) (3.43)

Si le mesurande varie sinusoïdalement autour d'une valeur mo et si dans cette plage de


variation le capteur peut être considéré comme linéaire, de sensibilité S, on a :
( )= + cos(ωt) (3.44)

Et : ∆ ou ∆ = . cos(ωt) (3.45)

Selon le type du capteur, la fréquence instantanée de l’oscillateur s’écrit alors :

( )= (1 − cos(ωt)) (3.46)

Avec : =

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La fréquence de l’oscillateur est modulée par l'information physique à traduire. De façon


générale, la tension délivrée par l'oscillateur peut s'écrire : = ( );
( ) représente la phase instantanée

A chaque instant on a:

( )
= ( )=2 ( ) (3.47)

Il en résulte par la suite :


( )=∫ ( ) =2 ∫ ( ) (3.48)

( )=2 ∫ (1 − sinωt) (3.49)

( )=2 (t- sinωt) (3.50)

Le signal délivré par l’oscillateur a donc pour expression :

= [2 (t- sinωt)] (3.51)

On pose : = indice de modulation

= . ( t - . sinωt)] (3.52)

Remarque :
Lorsqu'il s'agit de transmettre les informations issues de plusieurs capteurs dont
l'impédance est réactive, chacun de ceux-ci module une fréquence qui lui est propre
(sous-porteuse). L'ensemble des sous-porteuses ainsi modulées, module ensuite en
fréquence l'onde porteuse.

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Figure III.21. Schéma synoptique d’un système de télémesure à plusieurs voies


en modulation de fréquence.

Exemple:
L'oscillateur Colpitts, du nom de l'ingénieur américain E. Colpitts, permet de réaliser des
oscillations quasi-sinusoïdales, de fréquence élevée. La figure ci-dessous en montre une
réalisation avec un amplificateur TEC, monté en source commune (figure III.22. a) ainsi
que son schéma équivalente (figure III.22. b).

Figure III.22. Oscillateur Colpitts : a) circuit électrique b) circuit équivalent.

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III. Conditionneurs de capteurs actifs

Les capteurs actifs ont besoin d’un circuit d’adaptation afin de délivrer un signal
transmissible. Le conditionnement des capteurs actifs est effectué par la lecture directe
et l’utilisation de l’amplificateur opérationnel.

III.1. Lecture directe

La lecture directe des capteurs actifs, qu’ils soient équivalents à des sources de tension,
de courant ou de charges est rarement satisfaisante car elle suppose une correction qu’il
n’est pas toujours aisée d’évaluer.

III.1.1. Conditionneur de signal : source de courant

Le capteur est équivalent à une source de courant ic(m) en parallèle avec une impédance
interne Zc (lorsque nous utiliserons une photodiode). Dans ce cas il faut que l’impédance
d’entrée du dispositif de mesure Zi, soit négligeable devant celle du capteur (voir figure
ci-dessous).

Figure III.23. Schéma équivalente du capteur en source de courant.

Dans ce cas on peut écrire :

= ( ). (3.53)

Si ≪ alors : = ( ) (3.54)

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III.1.2. Conditionneur de signal : source de tension

Lorsque l'information électrique délivrée par les capteurs actifs se présente sous forme
d'une f.e.m (ec) en série avec une impédance Zc, le signal électrique peut être lu aux
bornes d'une impédance Zi et on a :

= . (3.55)

Pour que la mesure soit la plus proche possible de la tension délivrée par le capteur, il
faut donc que l’on ait Vm ≈ ec , soit encore que Zi>>Zc , mais ceci conduit à une réduction
de la bande passante.

Figure III.24. Schéma équivalent du capteur en source de tension.

Dans le cas des capteurs équivalents à des générateurs de charge, il est clair que la
simple mesure par différence de potentiel aux bornes d’une résistance affecte le signal
puisqu’elle décharge le capteur.

III.2. Conditionnement par amplificateur opérationnel

III.2.1. Rappel sur l’amplificateur opérationnel

Le conditionnement actif par l’amplificateur opérationnel est exploité pour la mise en


forme du signal sortie du capteur c'est-à-dire :

 Amplification continue ou alternative basse fréquence.


 Fonctions mathématiques : Filtrage (du signal primaire), dérivation, sommation,
intégration, etc.
 Linéarisation du signal
 L’extraction de l’information : relative au mesurande et pour certains transmetteurs
(multiplexage, conversion, …).
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 Adaptation d’impédance : à l’aide d’un amplificateur suiveur ou suiveur/


amplificateur.

Les amplificateurs opérationnels sont parvenus au début des années 60, quand on a
commencé à intégrer plusieurs transistors et résistances sur le même substrat de
silicium. On générale, l’AOP possède en plus de sa sortie deux entrées principales: l’une
dite inverseuse V- et l’autre non-inverseuse V+.

Figure III.25. Symboles de l’amplificateur opérationnel.

L’amplificateur opérationnel est caractérisé par :

 Sa très grande impédance d’entrée


 Sa très faible impédance de sortie
 Son gain élevé.

Les gains (en courant et en tension), ainsi que les impédances d'entrée et de sortie d'un
AOP doivent répondre à des critères bien précis. On peut donner un schéma équivalent
de l'AOP.

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Figure III.24. Schéma équivalente de l’amplificateur opérationnel.

AOP idéal AOP réel


Gain infini 104<Gain<105
Impédance d’entrée ∞ V+-V-=0
Tension en mode commun :
Impédance de sortie nulle =

Tension en mode différentiel:


Bande passante ∞ = −
Les courants : i+=i-

Tab 3.1. Tableau comparatif entre l’AOP idéal et l’AOP réel.

La tension de sortie de l’amplificateur est:

= (V − V ) + ( ) (3.56)

Avec : et sont respectivement le gain en mode différentiel et en mode commun.

A partir de ces deux gains, on définit le taux de réjection en mode commun :

= 20 log (3.57)

III.2.2. Régimes de fonctionnement de l’amplificateur opérationnel

L’AOP travail dans deux régimes de fonctionnement distincts : Linéaire et saturation.

Régime linéaire : l’amplificateur est dit en régime linéaire si sa sortie est liée à
l’entrée inversueuse V (contre-réaction) à travers une résistance, bobine ou
condensateur (voir figure III.26)

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Figure III.26. AOP en régime linéaire

Dans ce cas : =V −V =0

C’est en régime linéaire qu’on peut réaliser tous les montages fondamentaux de
l’amplificateur (sommateur, dérivateur, etc.)

Régime saturé : l’amplificateur est en régime saturée s’il n’y a pas une liaison
entre la sortie et l’entrée inversueuse (absence de la contre-réaction)

Dans ce cas : =V −V ≠0

Dans ce régime l’amplificateur ne peut être qu’un comparateur : simple (boucle


ouverte) ou double (boucle fermée)

Figure III.27. AOP en régime saturée

AOP en boucle ouverte

L’amplificateur opérationnel est en boucle ouverte, donc n’est pas lié à l’entrée non-
inverseuse (V ).

AOP en boucle fermée

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L’amplificateur opérationnel est en boucle fermée sauf si est liée à l’entrée non-
inverseuse (V ).

Exemples : Nous donnons deux exemples d’application de l’amplificateur opérationnel.

a. Montage suiveur pour adaptation d’impédance

//
= (3.58)
//

Figure III.27. Montage potentiométrique sans amplificateur

=1. = = (3.59)

Figure III.28 Montage potentiométrique avec amplificateur

b. Rétroaction négative : Circuit linéaire

Figure III.29. Montage à rétroaction négative

L’amplificateur considéré comme idéal ( = ) donc : = (3.60)

= = (3.61)

=2 − : Donc l’AOP a rendu la fonction linéaire.


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Conditionneurs de signal

III.2.3. Conditionneurs fondamentaux à base de l’amplificateur opérationnel

Sans entrer dans le détail des schémas très nombreux de traitement des signaux des
capteurs actifs qui remédient aux difficultés que nous venons d’aborder. On peut
rappeler ici les trois montages fondamentaux, correspondant aux trois cas d’équivalence
des capteurs actifs, qui sont à la base de l’utilisation des amplificateurs opérationnels.

III.2.3.1. Cas d’une source de tension

Supposons tout d’abord que le capteur soit équivalent à une source de tension ec en
série avec une impédance Zc.

Figure III.30. Montage Schéma équivalent du capteur en source de tension utilisant un


AOP.

D’après la figure III.30 il est facile de voir qu’avec l’approximation de l’amplificateur


opérationnel idéal, on a :

= 1+ = . (3.62)

On peut aussi remarquer que :

Le capteur ne débite pas de courant (i+=i-=0 dans l’amplificateur idéal) ou encore


qu'il débite sur une impédance infinie. La condition de non influence de l’impédance
interne Zc du capteur sur la mesure est réalisée.
La tension de sortie Vs est indépendant du courant débité dans la charge RL. La
tension Vs débitée par l'amplificateur se comporte comme une source de tension
d'impédance interne nulle.

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Conditionneurs de signal

Le choix de R1 et R2 permet de régler le gain G désiré. Rappelons que le choix du gain


est lié à celui de la fréquence de coupure, le produit (G, ) est une constante qui
dépend du type d'amplificateur opérationnel choisi tel que :

= (3.63)

Où µ0 est le gain de circuit ouvert et le temps de réponse de l'amplificateur


opérationnel.

III.2.3.2. Cas d’une source de courant

Cependant, la faible valeur de la tension Vm fait appel à un convertisseur courant


tension. Ce dernier permet à la fois de réduire l’influence de Zc et d’obtenir une tension
Vm, importante.

Figure III.31. Montage convertisseur courant-tension.

Comme pour l’amplificateur de tension, ce montage élémentaire nous fait appel à


quelques remarques fondamentales :

La valeur choisie pour la résistance R de la contre-réaction n'influence pas le capteur


équivalent à une source de courant.
La résistance d'entrée est nulle puisque les bornes de la source sont maintenues au
même potentiel à l'entrée de l'amplificateur idéal.
En sortie, on obtient une source de tension dont la résistance est nulle c-à-d Vs est
indépendant de la résistance de charge placée en sortie.

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Conditionneurs de signal

III.2.3.3. Cas d’un générateur de charge

Dans le cas du capteur équivalent à un générateur de charge, il est souvent souhaitable


d’utiliser un convertisseur charge-tension qui réalise pratiquement la mise en court-
circuit des électrodes. Le montage le plus élémentaire du générateur de charge est celui
de la figure suivante:

Figure III.32. Montage Schéma équivalent du capteur en source de charge utilisant un


AOP.

Puisque le courant est nul aux entrées de l’amplificateur, alors toute variation de charge
aux bornes du capteur se retrouve aux bornes de CR. On a donc :

= (3.64)

En réalité il faut souvent (en tout cas certainement aux basses fréquences) tenir compte
de la résistance de fuite de la capacité CR, soit RR en parallèle sur CR. Il est alors facile de
montrer que VS devient :

.
=− . (3.65)
.

Cette expression est celle d’un filtre passe-haut. Alors un tel convertisseur ne fonctionne
pas correctement aux basses fréquences et ne passe pas le continu.

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