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Déron Louise

Contexte historique ;

J’introduirais le contexte historique des deux paravents sujets de ce devoir par leur noms
respectifs, à savoir “l'arrivée de Portugais” et “ paravent Nanban”. Ils datent tous les deux du
17ème siècle, période marquée par la fermeture progressive du japon au christianisme et
l’interruption de ses relations commerciales avec le Portugal et l’Espagne.
Deux portugais à bord d’une jonque chinoise vont s’échouer sur le port de Tanegashima en
1543 et cela marquera le premier contact entre l’Occident et le Japon. Par la suite, ils vont
lier de fortes relations commerciales, et vont introduire les armes à feu au Japon. En effet,
les portugais ont mis en place pendant tout le siècle précédent des comptoirs de commerce
sur le long des côtes africaines, jusqu’à atteindre l’Asie. Ils atteindront le japon en
provenance de leurs comptoirs malaisiens et indonésiens, ce qui leur vaudra la
dénomination de “Nanban” ou barbares du Sud.
L’introduction des armes à feu au Japon va marquer un tournant pour l’histoire japonaise,
puisqu’il va permettre, d’une part de renforcer le rapport de force entre les seigneurs de
guerre et les paysans, mais également à Oda Nobunaga de remporter la bataille
d’Okehazama malgré son sous effectif important. Ainsi il gagnera en puissance au point où
le shogun, auparavant son allié, essaiera de le trahir, menant à l’exil de ce dernier donc à la
fin du shogunat des Ashikaga et au début de la période d’Azuchi Momoyama. Les 3
hégémons unificateurs du Japon - Oda Nobunaga, Toyotomi Hideyoshi et Tokugawa Ieyasu
- vont se succéder en tant que grandes figures au pouvoir lors de cette période. Ils auront
tous les trois un point de vue différent sur la manière de traiter les contacts avec l’occident,
particulièrement sur le plan religieux. Car, à la suite de l’ouverture commerciale avec le
Portugal, puis l’Espagne en 1544, c’est la religion chrétienne qui va vouloir s’y implanter.
Saint François Xavier, un missionnaire jésuite est commissionné de missions
d’évangélisation en Inde et en Asie du Sud-est, où il rencontre un Japonais, Yajiro, qui va le
mener à poursuivre sa quête dans l’archipel. Le courant jésuite se voulant de convertir les
élites intellectuelles, il essaiera de rencontrer l'empereur, étant la plus grande figure
religieuse, mais échouera. Par la suite, les courants dominicains et franciscains suivront,
eux s'adressant principalement au peuple. Ainsi, le christianisme touche toutes les couches
de la population, à tel point que certains grands seigneurs de guerre finissent par se
convertir.
Oda Nobunaga lui, considère les religions comme des superstitions donc il n’y apporte pas
trop d’importance, et privilégie les rapports commerciaux. Mais, à sa mort, quand Toyotomi
Hideyoshi lui succède, les mœurs changent. Lui se méfie beaucoup des missionnaires qui
détruisent des temples et des sanctuaires, qui ont obtenu l'ingérence du port de Nagasaki
du seigneur de sa région, contrôlant ainsi un lieu stratégique économiquement, et qui sapent
son autorité car parcourent les routes en affirmant que l’autorité suprême est Dieu. Il
proclame donc en 1587, seulement quelques années après son arrivée au pouvoir, le
premier décret sur le christianisme, qui proclame que le Japon est un pays protégé par ses
propres dieux et l’expulsion des missionnaires tout en maintenant le commerce. Malgré cet
édit, et l’incident du naufrage du san felipe qui conduiras à la crucifixion de 27 chrétiens à
Nagasaki, le christianisme perdurera au japon jusqu’à l’arrivée de Tokugawa Ieyasu au
pouvoir, marquant le début de l’époque d’Edo. Ce dernier va interdire complètement la
pratique du christianisme, et ses successeurs iront dans ce sens également tout en
devenant de plus en plus stricts sur les relations avec l’étranger.
Commentaire ;

Comme il a été dit dans le documentaire, ces paravents représentent les premiers échanges
commerciaux entre le Portugal et les Japonais. Ainsi, nous pouvons observer sur la gauche
du paravent numéro 1 un grand bateau noir, au bord duquel des matelots noirs s’attellent à
la tâche de replier ses voiles. En bas à droite, des hommes portant des capes, des
pantalons bouffants et des chapeaux, c’est ainsi que les européens sont donc représentés,
arrivent par barque dans le port et déchargent des paquets de ce dernier. Nous voyons deux
discussions se dérouler simultanément. D’une part, vers le centre à droite, on voit des
hommes portant tout l’appart prestigieux des portugais, discuter avec un homme habillé d’un
longue cape noire et que l’on reconnaît à sa coiffure coiffure caractéristique des moines. Il
semblerait donc que les “chefs” portugais discutent avec les évangélistes déjà installés au
Japon. D’autre part, on voit un porteur de cargaison, visiblement moins apprêté que ses
semblables mais toujours identifiable grâce à son pantalon bouffant, qui semble échanger
des signes de mains avec ce qui s'apparente à être des Japonais. Ils sont pour leur part
représentés de deux manières différentes. Soit avec de longs vêtements, avec des
accessoires comme un éventail, de manière générale une tenue qui renvoie à une classe
plus élevée de la population, soit avec des sortes d'outils ou d'armes, portant des vêtements
courts, une sorte de kimono. Ces deux représentations ont la peau plus claire que les
nouveaux arrivants.
Le paravent numéro deux qui représente un situation similaire au premier abord, comporte
beaucoup plus de petites scénettes. Tout d’abord, dans l'extrême gauche, on voit un bateau
similaire à celui du premier paravent, à la différence qu’il paraît plus grand, et qu’on y
distingue plusieurs drapeaux. parmi lesquels on retrouve un vert avec comme motif une
icône portant une croix, mais aussi un avec ce qui peut s’apparenter à un ange. Les
serviteurs noirs, peints d’une couleur grisâtre semblent s'atteler à la même tâche que
précédemment, si ce n’est que leurs acrobaties sont plus impressionnantes. Une croix est
fixée à l’extrême avant du bateau. De nombreux hommes en pantalon bouffant s’occupent
de la cargaison. Maintenant, à terre, une sorte de procession semble s’avancer vers le
centre. Elle est composée de serviteurs, portant des cargaisons diverses comme des colis
ou des cages contenant des animaux, d’autres tirent un cheval ou encore tiennent un chien
en laisse, mais aussi d’hommes apprêtés de capes largement décorées, pantalons bouffants
et souliers, portant pour certain le bouc et qui semblent donner des indications aux
serviteurs en pointant leur doigt. Plusieurs couleurs de peaux sont représentées dans ce
dernier groupe, allant du plus orangé vers le plus pâle en passant par le beige. Juste au-
dessus du cortège, il y a un petit regroupement de personnes sur une sorte de péninsule,
qui semblent s’occuper d’animaux, certains paraissent plutôt exotiques comme un oiseau
coloré dans une cage. Encore au-dessus d’eux, des enfants japonais, semblent-ils bien
vêtus avec de nombreux motifs sur leurs tissus, semblent interpeller un moine vêtu d’un
habit rustre, une sorte de toge retenu par une corde de bonne facture, qui est d’ailleurs
pieds nu. On retrouve ses semblables devant le bâtiment au toit bleu qui font partie de la
prochaine scénette que je vais vous présenter.
En effet, un groupe de personnes est rassemblé devant un magasin qui arbore une grande
fleur ressemblant à un chrysanthème en sa devanture bleue, et une couronne de feuilles en
sa devanture blanche. Une dame typée japonaise (peau très blanche, yeux bridés et habits
traditionnels) sort de cette dernière. On peut apercevoir leur contenu à travers les vitres, qui
d’un côté sont des peaux et plumes d’animaux morts, et de l’autre des étoffes et de la
vaisselle, entre autres. Ainsi un groupe s’est rassemblé devant ce qui est probablement un
comptoir de commerce. Il est composé de plusieurs types de moines; D’abord, face au
cortège arrivant, des moines similaires à ceux présentés dans le paravent numéro 1, vêtus
de longues toges noires, probablement des moines jésuites s’occupant de la cargaison qui
arrive. L’un d’entre eux a la peau très blanche, et porte en dessous de sa toge un habit gris.
Serait-il un daimyo converti? Derrière lui se porte fébrilement un vieillard avec une canne, lui
aussi chapelet à la main. Il porte une sorte de kimono blanc et des sandales avec des
chaussettes, qui malgré le manque de gôut laisse penser que lui aussi, est un japonais
converti. Encore à sa suite, apparaissent les deux moines vêtus de gris, qui au vu de leur
habit et de leur absence de souliers sont probablement des moines franciscains ou
dominicains ayant fait vœu de pauvreté, qui sont donc plus proches du peuple.
Viennent ensuite d’autres personnages également aperçus auparavant, des japonais bien
vêtus ayant un éventail, mais désormais aussi un chapelet, témoin de leur potentielle
conversion au christianisme. Les paysans derrière sont pour autant restés d’apparence
similaire à précédemment. Enfin, en haut à droite de l’image, on aperçoit dans une
maisonnette de styles japonais ce qui s’apparente à une cérémonie religieuse. Un moine
porte l'hostie devant une iconographie, tous portant des traits typiques japonais.
Ainsi, nous pouvons faire la différence entre ces deux paravents de par leur temporalité. Le
deuxième représente un japon en plein essor commercial et religieux avec les européens,
ce qui correspond bien au contexte historique énoncé dans un premier temps.

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