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IATROGÉNIE

Les diarrhées post-antibiotiques


Catherine Eckerta,*, Frédéric Barbuta,b

RÉSUMÉ SUMMARY
L diarrhée
La di hé estt une complication
li ti ffréquente
é t d
des ttraitements
it t antibiotiques.
tibi ti
Différents mécanismes sont impliqués dans la survenue d’une diarrhée Antibiotic-associated diarrhoea
aux antibiotiques (DAA) : toxicité directe de l’antibiotique sur la muqueuse Diarrhoea is a common side effect of antibiotics.
digestive, altération des fonctions métaboliques du microbiote intestinal Different mechanisms are involved in antibiotic as-
(diminution de la fermentation des hydrates de carbones, accumulation sociated diarrhea (AAD): a direct toxic effect of anti-
d’acides biliaires primaires) ou émergence et pullulation d’un micro- biotic on digestive mucosa, an alteration of metabolic
organisme pathogène. Une cause infectieuse est retrouvée dans moins functions of the intestinal microbiota (decrease of
d’un quart des cas. Parmi les causes infectieuses de DAA, Clostridium carbohydrates fermentation, accumulation of biliary
difficile est de loin la plus fréquente. Cette bactérie anaérobie sporulée salts) or the emergence and overgrowth of a bacterial
est responsable de 10 à 20 % des DAA et de la quasi-totalité des colites pathogen. An infectious etiology is involved in less
pseudomembraneuses (CPM). La diminution de la flore de barrière induite than 25% of the cases. Clostridium difficile infection
par l’antibiothérapie permet à C. difficile de s’implanter et de produire (CDI) is the leading causes of AAD. C. difficile is
deux toxines, TcdA et TcdB, dotées de propriétés entérotoxiques et cyto- currently responsible for 10 to 20% of cases of AAD
toxiques. Tous les antibiotiques ont été mis en cause dans la survenue and for virtually all cases of pseudomembranous
d’infections à C. difficile (ICD), certains (céphalosporines, ampicilline, colitis (PMC). The first step in development of the
amoxicilline, clindamycine et plus récemment fluoroquinolones) ayant un infection is a disruption of the normal colonic flora,
risque intrinsèque plus élevé. L’âge > 65 ans et les antécédents d’hospita- mainly caused by antibiotics. The reduction of the
lisation sont également des facteurs de risque importants d’ICD. D’autres protective microflora allows C. difficile to overgrow
agents infectieux tels K. oxytoca, C. perfringens, S. aureus ou Candida and to produce two enterotoxic and cytotoxic toxins
spp. ont été incriminés dans la survenue de DAA, mais leur fréquence et (TcdA and TcdB). All antibiotics may predispose to CDI
leur mode d’action restent encore imprécis. but antibiotics with higher risk for infection include
cephalosporins, ampicillin, amoxicillin, clindamycin
Clostridium difficile – diarrhée – antibiotiques – Klebsiella oxytoca – colite. and, more recently, fluoroquinolones. Risk factors
for CDI also include age >65 years and previous
hospitalization. Other pathogens involved in AAD
1. Introduction include K. oxytoca, C. perfringens, S. aureus or Can-
dida spp.. However their respective frequency and
La flore intestinale normale ou microbiote intestinal est physiopathology still remain unclear.
constituée de plus de 400 espèces bactériennes, com-
prenant majoritairement des bactéries anaérobies. Cette Clostridium difficile – diarrhoea – antibiotics –
flore joue, en plus de nombreuses autres fonctions, un Klebsiella oxytoca – colitis
rôle de barrière en s’opposant à l’implantation et à la
multiplication de bactéries pathogènes. L’exposition aux
antibiotiques crée une niche dans l’écosystème intestinal flore intestinale normale à la suite d’un traitement anti-
permettant la prolifération de divers agents pathogènes biotique était non négligeable [1]. Cette altération de la
(déjà présents au sein de la flore résidente ou acquis à microflore intestinale par les antibiotiques conduit alors
partir de l’environnement). Le séquençage de l’ARN16S directement ou indirectement aux diarrhées associées
a permis de montrer clairement que la perturbation de la aux antibiotiques (DAA). La diarrhée est en effet l’un des
effets secondaires les plus fréquents de l’antibiothérapie.
Une importante étude prospective suédoise réalisée sur
a Laboratoire Clostridium difficile associé au CNR des bactéries
2 462 patients a montré que 4,9 % des patients traités par
anaérobies et du botulisme
antibiotique développaient une DAA, définie par au moins
Faculté de médecine Saint-Antoine – Université Pierre-et-Marie-Curie
3 selles molles ou liquides par jour pendant au moins 2 jours
27, rue de Chaligny
consécutifs [2]. L’incidence des DAA varie de 5 à 25 %,
75012 Paris
selon l’antibiotique responsable [3, 4] et la définition de la
b Unité d’hygiène de lutte contre les infections nosocomiales (UHLIN)
diarrhée. Selon l’OMS, la diarrhée est l’émission d’au moins
Hôpital Saint-Antoine (AP-HP)
trois selles molles ou liquides par jour, ou à une fréquence
184, rue du Faubourg Saint-Antoine
anormale pour l’individu. Le spectre de l’antibiotique (en
75571 Paris cedex 12
particulier son activité contre les bactéries anaérobies) et
* Correspondance
sa concentration fécale sont probablement des éléments
catherine.eckert@sat.aphp.fr
déterminants dans le développement de la diarrhée. Tous
article reçu le 7 juin
juin, accepté le 8 septembre 2010 les antibiotiques ont été incriminés et une dose unique peut
© 2010 – Elsevier Masson SAS – Tous droits réservés. suffire (comme en prophylaxie chirurgicale par exemple).

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Une étude récente a montré que la nature du microbiote d’environ 1 % mais peut atteindre 35 à 50 % dans les
avant la prise d’antibiotique pourrait avoir un rôle dans la formes compliquées de CPM.
survenue de DAA [5]. Ainsi selon cette étude, la survenue La fréquence des récidives d’ICD est élevée : elle est de
de DAA pourrait être estimée avec une erreur de 2 % à 20 % après un premier épisode mais peut atteindre 60 %
partir de l’analyse des gènes codant l’ARN ribosomal 16S chez les patients qui ont déjà fait une première récidive.
bactérien de la flore résidente.
C. difficile est largement connu pour être responsable de 2.1.2. Physiopathologie des ICD
10 à 20 % des cas de DAA. Pourtant si le terme de DAA Le microbiote intestinal est essentiel à l’homéostasie
est souvent considéré comme synonyme d’infection à de l’hôte et joue notamment un rôle dans la nutrition, le
C. difficile (ICD), d’autres bactéries ont été mises en cause métabolisme, la régulation de la réponse immunitaire et
comme K. oxytoca, Clostridium perfringens, Staphylococ- la résistance aux pathogènes. La diminution de la flore
cus aureus, Candida spp. et Salmonella pouvant conduire protectrice, principalement liée à la prise d’antibiotiques,
à une présentation clinique similaire. Cependant malgré parfois à des chimiothérapies anticancéreuses ou des
l’incidence élevée des DAA, l’agent causal reste dans la agents immunosuppresseurs, est l’étape préalable à l’im-
plupart des cas inconnu. Les DAA peuvent également plantation d’une souche toxinogène de C. difficile (pré-
résulter d’un effet direct de l’antibiotique sur l’intestin sente dans l’environnement sous forme de spores ou
ou d’une altération de la flore intestinale avec comme déjà présente dans l’intestin). Il a aussi été montré que la
conséquence la diminution d’une partie de la population diminution de la diversité microbiologique jouait un rôle
bactérienne possédant des fonctions particulières (diar- dans les récidives d’ICD [9]. L’ICD survient généralement
rhée fonctionnelle). au cours ou au décours du traitement antibiotique mais
peut aussi survenir jusqu’à plusieurs semaines après l’ar-
2. Diarrhées infectieuses rêt de l’antibiothérapie. Tous les antibiotiques peuvent
conduire à une ICD ; les plus à risques sont ceux qui ont
une activité sur les germes anaérobies de la flore de bar-
2.1. Infections à C. difficile
rière. Les céphalosporines, l’ampicilline, l’amoxicilline, la
C. difficile est une bactérie anaérobie à Gram positif spo-
rulée largement retrouvée dans l’eau, le sol et l’intestin clindamycine et de façon plus récente les fluoroquinolones
de l’homme et de l’animal. Cette bactérie a été identifiée sont des antibiotiques régulièrement mis en cause dans
comme la principale cause de diarrhée nosocomiale chez la survenue d’ICD. Les nouvelles fluoroquinolones (moxi-
l’adulte dans les pays industrialisés [6] et chaque année floxacine, gatifloxacine, lévofloxacine) ont été identifiées
C. difficile est responsable de 300 000 à 3 000 000 cas de comme facteur de risque pour les ICD dues à la souche
diarrhées et colites aux États-Unis [7]. La transmission de épidémique « hypervirulente » 027 [10].
C. difficile se fait à partir des mains contaminées du per- Différentes adhésines et probablement des enzymes hydro-
sonnel soignant ou à partir d’un environnement contaminé. lytiques et protéolytiques entrent également en jeu dans
En effet cet entéropathogène est capable de « sporuler ». cette colonisation du tube digestif de l’hôte par C. difficile.
Les spores, résistantes à de nombreux désinfectants Une fois la souche de C. difficile implantée, elle va produire
couramment utilisés dans les établissements de santé les toxines A (TcdA) et B (TcdB) qui sont dotées de proprié-
comme les ammoniums quaternaires, peuvent persister tés entérotoxiques et cytotoxiques. Ces « large clostridial
pendant plusieurs semaines dans l’environnement du toxins » glucosylent les petites GTPases (Rho, Rac et
patient infecté facilitant ainsi l’acquisition de C. difficile Cdc42) des entérocytes entraînant une nécrose cellulaire
en milieu hospitalier. et une réaction inflammatoire intense. Certaines souches
produisent une 3e toxine, la toxine binaire ou ADP-ribosyl
2.1.1. Présentation clinique transférase spécifique de l’actine [11]. Le rôle de cette
Le spectre clinique des ICD est large [8]. La présentation toxine est encore mal connu et pourrait être un facteur de
classique est une diarrhée banale aqueuse non sanglante, virulence supplémentaire. Les souches de PCR-ribotype
avec une odeur caractéristique, sans retentissement sur 027 sont positives pour cette toxine.
l’état général ; cette diarrhée est parfois accompagnée Des facteurs liés à l’hôte, notamment l’immunité, intervien-
de fièvre, de nausées et de crampes abdominales. La nent également dans la physiopathologie des ICD [12, 13].
CPM est une forme grave de début brutal caractérisée L’importance de la réponse immunitaire dans la résistance
par la présence au niveau du côlon et/ou du rectum de à l’infection et la protection contre les récidives, fréquentes
plaques jaunes, friables caractéristiques à l’endosco- dans les ICD, a clairement été établie.
pie. Ces infections peuvent se compliquer (perforation
colique, mégacôlon toxique, choc septique) et entraîner 2.1.3. Facteurs de risque
le décès. L’iléus sans diarrhée préalable peut aussi se Outre la prise d’antibiotiques, les principaux facteurs de
voir et des formes plus rares comme des bactériémies, risque d’ICD sont l’âge supérieur à 65 ans et les séjours hos-
des abcès ou des arthrites réactionnelles ont été décrites. pitaliers prolongés et/ou répétés. Cependant l’émergence
Les ICD ont également été associées aux manifestations d’ICD dans une population à faible risque (communauté,
cliniques récurrentes des maladies inflammatoires du absence d’exposition aux antibiotiques) est rapportée de
côlon (maladie de Crohn, rectocolite hémorragique). Un plus en plus souvent. Ces cas communautaires sont cer-
portage asymptomatique est retrouvé chez moins de tainement sous-estimés. En France, une étude prospective
3 % des adultes sains. Les ICD sont rares chez l’enfant conduite en 2001 a permis d’estimer l’incidence des diar-
de moins de 2 ans. La mortalité imputable aux ICD est rhées post-antibiotiques à C. difficile d’origine communau-

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taire à 2 700 [IC : 1 150 – 5 400] p. 100 000 patients recevant significativement associé à plus de complications (méga-
un traitement antibiotique, soit environ 500 000 patients côlon, choc septique) et à un taux de mortalité plus élevée.
par an [14]. La souche 027 n’est pas la seule souche à avoir disséminé
et à être responsable de formes sévères ; selon les pays,
2.1.4. Épidémiologie d’autres souches sont associées à des complications
En France, en milieu hospitalier, l’incidence des ICD varie (incluant les PCR-ribotypes 015, 018 et 056) (Final results of
habituellement de 1 à 10 cas pour 1 000 admissions. En the first pan-European Clostridium difficile infection survey.
2009, l’incidence retrouvée en court séjour était de 1,10 cas MP Bauer, DW Notermans, BH van Benthem, JS Brazier,
pour 1 000 admissions (CL20 – Caractéristiques épidémio- M Wilcox, M Rupnik, DL Monnet, JT van Dissel, EJ Kuijper
logiques et microbiologiques des infections à Clostridium on behalf of the ECDIS Study Group 20th eccmid, Vienna,
difficile en France : résultats de l’étude ICD-RAISIN 2009 – 0157). Les souches de PCR-ribotype 078 ont également
Bruno Coignard et al., Saint-Maurice, XXIe Congres national émergé dans certains pays dont la France. Comparative-
de la SFHH 2010). Ces ICD sont associées aux soins dans ment aux ICD dues aux souches de PCR-ribotype 027,
plus de deux tiers des cas et surviennent volontiers sous les souches 078 seraient responsables de formes sévères
forme d’épidémies notamment dans certains services où d’ICD dans une population plus jeune et seraient retrouvées
la pression antibiotique est élevée (réanimation, gériatrie, plus fréquemment dans la communauté [18].
maladies infectieuses). Dans cet environnement, l’acqui-
sition d’une souche de C. difficile est fréquente mais reste 2.1.5. Diagnostic bactériologique
le plus souvent asymptomatique. Un diagnostic rapide et fiable de l’ICD est un élément
Le début de ce siècle a été marqué par une augmentation clé afin d’intervenir rapidement pour mettre en place les
importante de l’incidence des ICD un peu partout dans mesures d’isolement nécessaires et initier un éventuel
le monde. Des épidémies de formes sévères d’ICD, avec traitement antibiotique. Toute diarrhée d’origine noso-
une mortalité et une morbidité plus importante, ont été comiale, a fortiori si elle est associée aux antibiotiques,
décrites de manière croissante tout d’abord en Amérique devrait faire penser à une ICD. Le diagnostic de laboratoire
du Nord puis en Europe [15, 16]. Ces épidémies semblent repose sur la mise en évidence des toxines de C. difficile
en partie liées à l’émergence et à la dissémination rapide directement à partir des selles diarrhéiques ou à partir de
d’une souche toxinogène, hypervirulente et épidémio- la souche isolée en culture [19] (tableau I). Les souches
gène, appartenant au PCR-ribotype « 027 » (en référence toxinogènes produisent habituellement les toxines A et
à son profil en PCR-ribotypage), également caractérisée B mais certaines souches ne produisent que la toxine B
par son appartenance au toxinotype III, par son profil en (souches A-B+) et sont à l’origine d’épidémies.
électrophorèse en champ pulsé (NAP1) ou par son groupe La technique de référence pour le diagnostic d’ICD repose
de restriction enzymatique (BI). Cette souche produit une sur la mise en évidence d’un effet cytopathogène en culture
plus grande quantité de toxines A et B in vitro [17], sécrète cellulaire (dû à la toxine B) à partir d’un filtrat de selles (test
la toxine binaire et présenterait une meilleure capacité de de cytotoxicité). La culture toxigénique, qui consiste à isoler
sporulation ; elle est également caractérisée par sa résis- C. difficile sur des milieux sélectifs puis à déterminer le
tance aux antibiotiques (notamment l’érythromycine et caractère toxinogène in vitro de la souche, est également
les nouvelles fluoroquinolones). Ce clone épidémique est considérée come un « gold standard ». Cette dernière est

Tableau I – Différentes méthodes de diagnostic des infections à C. difficile : avantages et inconvénients.

ECP : effet cytopathogène


VPN : valeur prédictive négative

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très sensible et permet de documenter la toxigénicité des diminuant le nombre de patients exposés aux antibiotiques
souches dans les situations ou les toxines libres n’ont et celles qui permettent d’éviter la transmission croisée. Le
pas été détectées. Mais ces méthodes sont longues et bon usage des antibiotiques et la diminution de consomma-
nécessitent une infrastructure et une expertise adaptées. tion de certaines classes d’antibiotiques particulièrement à
Du fait de leur simplicité d’utilisation et de leur rapidité, les risque sont nécessaires pour prévenir l’émergence des ICD.
tests immunoenzymatiques sont largement utilisés par les Plusieurs études ont corrélé la diminution de consomma-
laboratoires. Ces tests doivent détecter les toxines A et B ; tion de certaines classes d’antibiotiques (céphalosporines,
chez les souches A-B+, une partie du gène de la toxine clindamycine) à une diminution de l’incidence des ICD [26,
A est manquant et les tests immunoenzymatiques basés 27]. La restauration de la résistance à la colonisation de
sur la seule détection de la toxine A, ne détectent pas ces la flore normale est un point clé dans la prévention des
souches. D’excellentes revues générales ont analysées ICD. Concernant la prévention de la transmission croisée,
les performances des tests immuno-enzymatiques [20, un diagnostic rapide, le respect des précautions contact,
21]. Leur spécificité est en général élevée (> 97 %) mais l’isolement du patient voire le « cohorting » (regroupement
leur sensibilité est faible, allant en moyenne de 72 à 82 % des patients), l’utilisation de matériel à usage unique ou
comparée au test de cytotoxicité et de 52 à 66 % com- dédié, la désinfection de l’environnement à l’eau de javel
parée à la culture toxigénique [20]. Clairement, ces tests et le contrôle de la contamination environnementale sont
ne représentent qu’une alternative sub-optimale pour faire autant d’éléments à prendre en compte. L’information et
le diagnostic d’ICD et ils ne peuvent être recommandés l’éducation du personnel concernant l’épidémiologie des
aujourd’hui comme seule méthode de diagnostic. Des tests ICD (réservoirs potentiels, mode de transmission, résistance
de PCR en temps réel sont maintenant commercialisés des spores, rôle de l’environnement…) et la surveillance
et permettent la détection du gène de la toxine B direc- active des ICD (données d’incidence, surveillance de la
tement à partir des selles. Ces méthodes sont à la fois sévérité et /ou de la mortalité) participent au contrôle de
sensibles et rapides mais restent encore trop onéreuses la transmission des souches.
pour pouvoir être utilisées en routine. Un algorithme en
deux étapes est actuellement recommandé [20, 22] pour 2.2. Autres organismes
un diagnostic optimal en termes de sensibilité, spécificité, impliqués dans les DAA
rapidité et coût. Un premier test avec une très bonne sen-
sibilité et une valeur prédictive négative excellente tel que 2.2.1. K. oxytoca
la détection de la glutamate déshydrogénase permettrait Une forme particulière de DAA est la colite hémorragique
d’éliminer rapidement tous les négatifs et écarterait ainsi associée aux antibiotiques, décrite pour la première fois en
le diagnostic d’infection à C. difficile. Les résultats positifs, 1978 [28] ; il s’agit d’une entité clinique avec une spécificité
du fait de la faible valeur prédictive positive du premier endoscopique, histopathologique et microbiologique. Ces
test, sont en revanche à confirmer mais il n’y a pas à ce colites hémorragiques sont caractérisées par la survenue
jour de consensus sur le choix du 2e test. soudaine d’une diarrhée sanglante pendant l’antibiothéra-
La culture reste essentielle pour le typage des souches pie, souvent associée à des crampes abdominales sévères
lors d’investigation de cas groupés ou de formes sévères et nécessitent en général le recours à l’hospitalisation. Ces
d’ICD. L’intérêt de la culture de C. difficile repose égale- colites surviennent typiquement après une courte anti-
ment sur la possibilité de réaliser un antibiogramme et de biothérapie par pénicillines et dans une moindre mesure
surveiller la résistance aux antibiotiques. La résistance par les céphalosporines. Elles ont également été rappor-
au métronidazole reste exceptionnelle cependant l’émer- tées après un traitement par la pristinamycine. La prise
gence de souches de sensibilité diminuée a notamment concomitante d’anti-inflammatoires non stéroïdiens est
été rapportée au Royaume-Uni [23, 24]. souvent rapportée. À l’examen endoscopique, une atteinte
continue segmentaire, prédominant sur le côlon droit,
2.1.6. Traitement et prévention avec une muqueuse hémorragique, œdématiée, parfois
Le retrait de l’antibiotique inducteur suffit, dans 25 % des ulcérée, sans fausses membranes est observée. Ce n’est
cas, à améliorer les symptômes dans les 48 à 72 h. Mais que récemment que l’implication de K. oxytoca dans ces
si les symptômes persistent, paradoxalement, le traite- formes de colites a été montrée [29].
ment de choix des ICD reste l’utilisation du métronidazole K. oxytoca est un bacille à Gram négatif ubiquitaire retrouvé
et/ou de la vancomycine. Dans les formes peu sévères, le dans l’environnement mais également sur la peau, les
métronidazole per os sera prescrit en première intention. La muqueuses (notamment les muqueuses respiratoires) et
vancomycine per os peut être utilisée en deuxième inten- dans l’intestin de l’homme et de l’animal. Cette entéro-
tion dans les cas d’intolérance au métronidazole, d’échec bactérie est responsable d’infections nosocomiales et de
du traitement par métronidazole ou en première intention pneumopathies. Elle possède une bêta-lactamase chro-
dans les formes sévères. En ce qui concerne le traitement mosomique de classe A conférant une résistance naturelle
des récidives multiples, il n’existe pas à l’heure actuelle aux aminopénicillines et aux carboxypénicillines, antibio-
de consensus. De nouvelles thérapeutiques sont néces- tiques souvent prescrits avant la survenue de la colite
saires pour le traitement des ICD et plusieurs approches hémorragique. À la différence des colites associées aux
sont à l’étude, notamment l’utilisation d’anticorps mono- antibiotiques induites par C. difficile, les colites hémorra-
clonaux [25]. giques semblent se résoudre spontanément après l’arrêt
Les mesures de contrôle de l’infection sont de deux ordres : du traitement antibiotique. Pour la majorité des patients
celles qui s’attachent à prévenir l’émergence des ICD en avec une colite hémorragique associée aux antibiotiques, la

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coproculture révèle la présence de K. oxytoca en quantité encore incertaine et des investigations supplémentaires
importante (> 106 UFC/ml). En dépit de nombreuses ques- semblent nécessaires.
tions encore non résolues concernant différents aspects de
la virulence de K. oxytoca, il a été suggéré que, de façon 2.2.4. Candida
similaire aux ICD, les colites hémorragiques associées Les DAA sont souvent associées à une augmentation de
aux antibiotiques étaient dues à un effet cytotoxique de la quantité de Candida spp. retrouvée dans les selles. Par
K. oxytoca survenant à la suite de la prolifération de la conséquent il a été suggéré que Candida spp. pouvait agir
bactérie après un traitement antibiotique [3]. Une étude comme pathogène facultatif et être responsable de diarrhée
a récemment montré que parmi les souches de K. oxy- après la consommation d’antibiotique. Pourtant le rôle des
toca isolées de patients souffrant de colite hémorragique Candida spp. dans les DAA reste très controversé [34] et
associée aux antibiotiques, 69 % étaient productrices de une augmentation de la quantité de Candida spp. dans les
toxines. Les souches issues de cas de diarrhées ainsi que selles de malades sous traitement antibiotique semblerait
les souches isolées de porteurs asymptomatiques étaient plutôt être la conséquence de l’antibiothérapie et/ou de la
également cytotoxiques (dans 57 % et 46 % des cas res- diarrhée que la cause de la DAA elle-même [35].
pectivement) ; a contrario les souches isolées du tractus
urinaire ou respiratoire ne présentaient pas de cytotoxicité 2.2.5. Salmonella
[30]. Le lien entre la production de toxine par K. oxytoca L’association entre salmonellose et prise d’antibiotiques
et la colite hémorragique nécessite probablement des n’est pas récente [4]. Il a été montré chez l’animal que la
investigations supplémentaires [30]. dose infectante est beaucoup plus faible si l’animal est
prétraité par antibiotique. Les souches de Salmonella
2.2.2. C. perfringens naturellement résistantes à l’antibiotique en cause vont
C. perfringens, agent de toxi-infection alimentaire, est une pouvoir s’implanter et proliférer et être à l’origine de lésions
bactérie anaérobie sporulée à Gram positif. C. perfringens de colites chez le patient traité.
est ubiquitaire dans l’environnement et peut être retrouvé
chez l’homme en bonne santé dans la flore résidente de
l’intestin. Les souches de C. perfringens produisent de
3. Diarrhées non infectieuses
nombreuses toxines ; les souches productrices d’enté-
rotoxine ont été considérées comme une cause de DAA 3.1. Diarrhées liées à une toxicité
et de diarrhée sporadique dans plusieurs études [3]. Une directe des antibiotiques
étude a notamment montré que dans les cas de DAA, la Les DAA peuvent être expliquées par un effet direct de
prévalence de l’entérotoxine de C. perfringens était de l’antibiotique sur la motilité intestinale ; l’érythromycine qui
3,3 % : les diarrhées associées à C. difficile étaient 4 fois est un agoniste des récepteurs à la motiline [36] (peptide
plus fréquentes [31]. Ces chiffres varient selon les études prokinétique) est capable de stimuler la vidange gastrique.
mais il semblerait que les souches productrices d’enté- L’association amoxicilline-acide clavulanique peut majorer
rotoxine soient capables d’induire des DAA. le péristaltisme de l’intestin grêle [37] ; cette association
serait plus souvent responsable de diarrhée que les autres
2.2.3. S. aureus bêta-lactamines [4].
La responsabilité de S. aureus dans la survenue de DAA
a également été suspectée. Historiquement, S. aureus a 3.2. Carbohydrates
longtemps été considéré comme le germe responsable de Le microbiote intestinal normal est composé de deux
CPM ; depuis la découverte de l’implication de C. difficile, grands phyla, les Firmicutes et les Bacteroidetes. Ces deux
le rôle de S. aureus a été remis en question. À la fin des phyla représentent jusqu’à 90 % des bactéries colonisant
années 90, une étude française a montré que la fréquence l’intestin distal. Ce microbiote intestinal distal est capable
des DAA dues à S. aureus représentait un cinquième de de métaboliser les hydrates de carbone (amidon et fibres
celles impliquant C. difficile, dans 97 % des cas il s’agissait alimentaires…). En effet la majorité des gènes codant pour
de S. aureus résistants à la méticilline (SARM) et la plupart les enzymes nécessaires pour dégrader les complexes
des souches produisaient la leucotoxine LukE-LukD et polysaccharidiques sont absents dans le génome humain.
l’entérotoxine A [32]. Les auteurs suggèrent que lorsque Les produits finaux de dégradation (fermentation) sont
S. aureus est prédominant dans les selles, il devrait être des acides gras à courtes chaînes qui sont d’importantes
considéré comme une étiologie possible pour certains sources d’énergie et des nutriments pour les entérocytes.
cas de DAA. Une étude prospective a également montré L’absorption de ces acides gras est accompagnée de
que les SARM producteurs d’entérotoxines pouvaient être l’absorption de fluides et d’électrolytes du côlon et seuls
responsables de DAA nosocomiale [33]. Des données plus un nombre limité de ces acides gras reste dans la lumière
récentes semblent suggérer que la prévalence de S. aureus intestinale. Si le microbiote est altéré, l’accumulation d’hy-
dans les DAA est faible (0,2 %), les diarrhées associées à drates de carbone et de fluides dans la lumière colique
C. difficile étant 60 fois plus fréquentes [31]. Les 10 souches exerce un effet osmotique conduisant à la diarrhée. Clini-
de S. aureus isolées lors de cette étude étaient résistantes quement la diarrhée due à ce processus apparaît dans la
à la méticilline et 8 étaient productrices de toxines : les plupart des cas sous forme modérée [3]. Des changements
entérotoxines A, C, D et la toxine du syndrome de choc qualitatifs et quantitatifs de la flore intestinale peuvent ainsi
toxique TSST-1 ont été retrouvées. Au total, si S. aureus conduire à une perturbation globale du métabolisme au
est bien capable d’induire une DAA, sa fréquence demeure niveau du côlon et être responsable de DAA.

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3.3. Acides biliaires En résumé, dans un nombre important de cas de DAA,
La diarrhée due à un déséquilibre bactérien peut aussi l’agent étiologique demeure inconnu. Ces diarrhées sont
avoir pour origine une diminution du métabolisme des dites alors « métaboliques » car probablement dues à une
acides biliaires. Les acides biliaires primaires qui ne sont perturbation globale du métabolisme des carbohydrates
pas absorbés par l’intestin grêle sont convertis en acides et des acides biliaires liées à l’altération du microbiote
biliaires secondaires par certaines bactéries du côlon. intestinal. Parmi les causes infectieuses, C. difficile reste
Si ce processus est réduit suite à la perte de bactéries à l’heure actuelle, le pathogène le plus fréquemment incri-
déhydroxylantes (comme Clostridium et Eubacterium miné dans les DAA. D’autres pathogènes producteurs de
spp.), l’excès d’acides biliaires primaires exerce un effet toxines comme C. perfringens, S. aureus et K. oxytoca
sécrétoire sur la muqueuse colique conduisant à une sont capables, au moins dans certains cas, d’induire une
diarrhée sécrétoire [3]. pathologie intestinale, en particulier si la microflore intes-
tinale est altérée par l’antibiothérapie. Leur fréquence
demeure néanmoins imprécise. L’exploration du microbiote
4. Conclusion intestinal commence tout juste et permettra peut-être une
meilleure compréhension de son altération induite par les
La diarrhée est une complication classique de l’antibio- antibiotiques ; de nouveaux pathogènes impliqués dans la
thérapie, en particulier chez les patients hospitalisés. survenue de DAA seront peut-être découverts.

Conflit d’intérêt : aucun.

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