Vous êtes sur la page 1sur 6

Note de présentation de l’IPRAVI

( Association interprofessionnelle Avicole Ivoirienne)

Note rédigée par Djè Kouakou, secrétaire permanent de l’IPRAVI.

Présentation générale de l’aviculture ivoirienne

En Côte d’Ivoire, tous les maillons nécessaires au développement de l’aviculture moderne 1


sont présents :
- Élevages de reproducteurs : 6 opérateurs en activité mettent en place environ 200 000
reproducteurs par an ;
- Accouveurs : 8 couvoirs existent et possèdent une capacité totale de production de 30
millions de poussins par an ;
- Fabricants d’aliments : cinq unités industrielles fabriquent des aliments volailles pour la
commercialisation, soit 75 à 115 000 tonnes par an. Une cinquantaine d’aviculteurs fabriquent
environ 60 000 tonnes d’aliments à la ferme pour leur autoconsommation. La capacité totale
de production d’aliments volailles disponible en Côte d’Ivoire est estimée à 250 000 tonnes
par an ;
- Éleveurs : 1 500 aviculteurs producteurs de volailles et d’œufs de consommation ont des
cheptels allant de 500 à plus de 100 000 animaux par exploitation.

Au total, l’aviculture ivoirienne emploie plus de 30 000 personnes avec un chiffre d’affaires
annuel de plus de 40 milliards de FCFA. Cette filière génère d’autres emplois indirects parce
qu’elle constitue le principal débouché de nombreux produits agricoles et agro-industriels
(maïs, son de riz, farine de blé, tourteau de soja et de coton, farine de poisson).

Organisations professionnelles avicoles en Côte d’Ivoire

Avant son désengagement de la filière avicole, l’État ivoirien participait à la production et à la


distribution des intrants, ainsi qu’à l’encadrement technique des opérateurs du secteur avicole,
à travers une structure dénommée Société de Développement des Productions animales
(SODEPRA). A partir de 1976, des sociétés privés remplacent progressivement l’État pour
ces fonctions. Lorsque l’État annonce son désengagement de la filière avicole, les opérateurs
de la filière s’organisent pour prendre en charge les fonctions auparavant réalisées par l’État
et pour défendre leurs intérêts. Lors des premières journées avicoles de 1998, sont invitées des
organisations telles que l’Institut technique Avicole français (ITAVI), le Comité
interprofessionnel de la dinde française (CIDEF) et l’APROMAC (Association des
professionnels du caoutchouc naturel de Côte d’Ivoire). Ces structures présentent leur modèle,
qui inspire les aviculteurs ivoiriens.
Aujourd’hui, 4 associations professionnelles existent en Côte d’Ivoire :

- L’UACI (Union des Aviculteurs de Côte d’Ivoire) créée en 1989 regroupe les exploitants
individuels, éleveurs de volailles de chair et producteurs d’œufs de consommation. L’UACI
est représentée sur le territoire national par des sections dans chaque département ;
- L’ANAVICI (Association Nationale des Aviculteurs de Côte d’Ivoire) est la seconde
association des producteurs avicoles mise en place en Juillet 2005.
UACI et ANAVICI regroupent environ 1500 exploitants avicoles modernes et visent toutes
les deux à défendre les intérêts de leurs membres.
1
L’aviculture moderne se caractérise par l’élevage de poussins éclos en couvoir, et de volailles nourries dans des
bâtiments avec des aliments complets jusqu’à la fin de la production.

1
Tout opérateur achetant des poussins éclos en couvoir est d’office membre de l’une des
associations de producteurs, car une cotisation professionnelle est prélevée de façon directe à
l’achat du poussin. Néanmoins tous les membres de l’UACI et de l’ANAVICI n’ont pas le
même niveau d’engagement personnel dans leur organisation.

- L’INTERAVI (Association des Industriels de la filière avicole ivoirienne) créée en 1989


regroupe des industriels du secteur avicole moderne, de l’amont et de l’aval de la filière :
couvoirs, fabriques d’aliment ou de matériel d’élevage, abattoirs de volailles, centres de
conditionnement d’œufs de consommation, etc. Les industriels du secteur avicole étant peu
nombreux (environ une dizaine) et ayant des niveaux d’investissement important, ils se sont
réunis pour chercher ensemble des solutions à leurs préoccupations communes, comme par
exemples l’approvisionnement en intrants de qualité (maïs, farine de poussin, tourteaux de
soja...) et l’obtention de meilleurs prix pour les intrants. Certains industriels de l’INTERAVI
ont des activités à la fois en amont et en aval de la filière avicole ;

- L’IPRAVI (Association Interprofessionnelle Avicole Ivoirienne) est la faîtière des


associations du secteur avicole. Elle intègre tous les maillons de la filière avicole (accouveurs,
producteurs d’aliments composés, éleveurs de volailles de chair, producteurs d’œufs de
consommation, abattoirs de volailles et centres de conditionnement d’œufs de
consommation). Elle regroupe les deux organisations de producteurs (UACI et ANAVICI) et
l’organisation des industriels (INTERAVI).

Présentation de IPRAVI

a) Objectifs principaux :

- Coordination et le développement des actions des associations de la filière ;


- Définition de normes et de règles professionnelles communes.

b) Principales activités :

- jouer un rôle de représentation des différents maillons de la filière ;


- promouvoir la consommation des produits avicoles ;
- rechercher une plus grande compétitivité des produits avicoles ;
- assurer aux opérateurs une meilleure rentabilité de leur activité ;
- collecter et diffuser les informations et données statistiques.

c) Organisation :

L’Assemblée Générale (AG):


l’AG est l’organe suprême de l’IPRAVI. Elle valide les mandats des représentants, élit les
membres du Conseil d’Administration, approuve les rapports moral et financier de l’exercice,
le programme d’activité et le budget de l’exercice futur. Elle est composé de 18 membres
issus des différents maillons de la filière : 6 représentants des industriels et 12 représentants
des producteurs. Ces représentants sont organisés en 5 collèges : le collège des acouveurs,
celui des producteurs d’aliments, celui des abattoirs de volailles et des centres de
conditionnement d’oeufs, celui des éleveurs de volailles de chair et celui des producteurs
d’oeufs de consommation.

2
Chaque année, l’AG ordinaire se réunit une fois pour adopter les programmes d’action
annuels et une autre fois pour les rapports d’activité. Les délibérations de l’AG sont adoptées
à la majorité simple des voix exprimée dans au moins 4 collèges sur 5.

Le Conseil d’Administration (CA) :


Le CA assure la gestion, l’administration et la direction de l’interprofession, sans aucune
limitation autre que celle des pouvoirs réservées à l’AG. Elle est composée de 12 personnes
désignées par l’AG : 6 représentants des industriels et 6 représentants des producteurs. Une
réunion du CA précède chaque AG. D’autres réunions du CA peuvent avoir lieu au cours de
l’année, selon les besoins. Les décisions sont prises à la majorité absolue des membres
présents, avec la présence d’au moins la moitié des membres.

Le Bureau Exécutif (BE) :


Le BE assure la gestion courante de l’IPRAVI. Présidé par le président du CA, il est constitué
de 5 membres : 3 représentants d’industriels et 2 représentants de producteurs. Le BE se
réunit une fois par mois pour analyser les actions menées et les réorienter si nécessaire.

Le secrétariat permanent :
Le secrétariat permanent exécute au quotidien les activités arrêtées par l’AG. Il est composé
de 4 agents salariés, directement employés par l’IPRAVI.

Les votes se font en Assemblée Générale et en Conseil d’Administration. Le consensus est


toujours recherché, le vote permettant de l’entériner.

d) Activités et acquis

L’IPRAVI en tant qu’interlocuteur principal de la filière avicole de Côte d’Ivoire a contribué


à la réalisation d’activités importantes pour le développement de ce secteur :

- Signature d’un contrat entre l’État et l’IPRAVI pour assurer la maîtrise d’œuvre du
développement de l’aviculture moderne en Côte d’Ivoire, depuis 1998 : lors de son
désengagement du secteur de la production, l’État a jugé utile de concéder certaines de ses
fonctions à l’IPRAVI. Ainsi un contrat plan a été établi, dans lequel l’État est le maître
d’ouvrage et l’IPRAVI le maître d’œuvre. Les rôles de chacun sont bien précisés dans ce
document.
- Organisation de journées avicoles en 1991, 1997 et 1998 ;
- Campagne de promotion des produits avicoles en 1997 et 1998 ;
- Participation aux salons de l’agriculture et des ressources animales (1997, 1999) ;
- Animation d’un observatoire économique et diffusion d’une revue interprofessionnelle
intitulée « La Lettre Avicole » (arrêt de la parution faute de financement) ;
- Participation à des échanges sous-régionaux lors de la mise en place du Tarif Extérieur
Commun de l’UEMOA ;
- Réalisation d’études sur le secteur avicole (étude sur les échanges de produits avicoles dans
la sous région, étude sur la fiscalité adaptée à la filière avicole, étude de faisabilité du
programme de développement de l’aviculture moderne en Côte d’Ivoire …) ;
- Voyages d’échanges au Ghana2, au Maroc, en Tunisie...

2
La filière avicole moderne Ghanéenne est semblable à celle de Côte d’Ivoire. Il existe au Ghana 8 associations
régionales, regroupées au sein d’une association nationale (Ghana National Association of Poultry Farmers –
GNAPF)

3
A cause de la crise sociopolitique actuelle en Côte d’Ivoire, tous les programmes de l’IPRAVI
n’ont pas pu être exécutés normalement.

L’IPRAVI n’intervient pas dans la fixation des prix des différents produits avicoles.
Concernant la qualité, les acteurs de la filière pense qu’il appartient à l’État de la contrôler.

La lutte contre les importations des poulets congelés constitue un élément majeur de la
défense des intérêts de la filière avicole de Côte d’Ivoire. Après de difficiles négociations, les
opérateurs de la filière ont obtenu que les poulets congelés importés soient taxés à 1000 F
CFA par kg (loi des finances 2005).

e) Financements

Un système de cotisation a été instauré pour assurer le financement des organisations


professionnelles avicoles. Les cotisations sont déterminées sur la base de 0.1% du chiffre
d’affaire de chaque activité.
Les taux de cotisation actuels sont :
- pour l’accouvage de poussin : 0,48 F CFA par poussin de chair et 0,65 F CFA par poussin
de ponte ;
- pour les aliments composés pour volaille : 0,20 F CFA par kg ;
- pour l’élevage de poulet de chair : 4 F CFA par poussin mis en place ;
- pour la production d’œufs de consommation : 8 F CFA par poulette d’un jour mise en place ;
- pour l’abattage de volaille : 1,33 F CFA par poulet abattu vendu avec étiquette ;
- pour le conditionnement d’œufs calibrés : 1,33 F CFA par plateau de 30 oeufs vendu avec
étiquette.

Tous les acteurs de la filière avicole doivent cotiser. L’IPRAVI réussit jusqu’à présent à faire
cotiser la plupart des opérateurs. Le Secrétariat permanent calcule les cotisations à partir des
statistiques de production mensuelle collectées auprès des industriels distributeurs d’intrants
(poussin d’un jour et aliments pour volailles).
Ce sont les industriels qui sont chargés de prélever les cotisations. La réussite de cette
opération est basée sur la sensibilisation des acteurs et la bonne foi des acteurs.

30 % des cotisations des producteurs et 100 % des cotisations des industriels reviennent à
l’IPRAVI. 70 % des cotisations des producteurs sont réparties entre les associations UACI
(35%) et ANAVICI (35%). Les industriels lèvent une cotisation exceptionnelle en leur sein
pour le fonctionnement de l’INTERAVI.

Le budget de l’IPRAVI varie chaque année selon les programmes d’activités adoptés par
l’Assemblée Générale. Des subventions sont sollicitées pour compléter les cotisations, car ces
dernières ne peuvent toujours pas couvrir tous les besoins de l’IPRAVI.

Les pôles de dépenses de l’IPRAVI en 2007 sont les suivants :


- Investissement (achat de matériel de bureau, équipement....) : 4,650 millions de F CFA ;
- Fonctionnement (salaire du personnel, fournitures de bureau, entretien-réparation...) : 44,670
millions de F CFA ;
- Activités (ateliers, séminaires, visites de sensibilisation contre les maladies aviaires...) :
36,087 millions de F CFA.
Une partie des cotisations est reversée aux associations de base pour leur propre
fonctionnement.

4
f) Perspectives, projets, difficultés

Plusieurs préoccupations existent dans la filière avicole ivoirienne : inorganisation de la mise


en marché des produits avicoles, absence de crédit adapté au financement de l’aviculture,
absence de fiscalité adapté à l’activité avicole, insuffisance des financements (des
associations, des actions à mener...).
Face à ces problèmes l’IPRAVI projette d’organiser un atelier de réflexion avec les opérateurs
de la filière, l’État et les partenaires au développement (atelier prévu après les élections
présidentielles, pour un meilleur suivi des décisions qui seront arrêtées).

5
ORGANISATION DE LA FILIERE AVICOLE

IPRAVI (Interprofession Avicole Ivoirienne)


Créée en 1995
09 BP 2652 ABIDJAN 09,
Tél. : 22 – 44 – 59 – 07 / Fax : 22 – 44 – 59 – 04
E-mail : ipravi2@yahoo.fr

Producteurs Industriels

UACI (Union des Aviculteurs ANAVICI (Association Nationale des INTERAVI (Association des
de Côte d’Ivoire) créée en 1989 Aviculteurs de Côte d’Ivoire) créée en Industriels de Côte d’Ivoire)
2005 créée en 1989

- Accouveurs
Éleveurs de Producteurs Éleveurs de Producteurs - Fabricants d’aliments
poulets de d’œufs de Poulets de d’œufs de - Abattoirs
chair consommation chair consommation
- Unités de conditionnement
d’œufs

Vous aimerez peut-être aussi