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CPGE - Sciences Industrielles de l’Ingénieur ATS

Moteurs à courant continu Cours

CI3 : Chaînes d’énergie > CONVERTIR v3.0


Lycée Jules Ferry - 82 Bd de la République - 06400 CANNES

Compétences visées :
Compétence Intitulé
B2-01 Associer un modèle aux constituants d’une chaîne d’énergie.
B2-18 Établir le schéma bloc du système.
Déterminer les fonctions de transfert à partir d’équations physiques
B2-19
(modèle de connaissance).
C2-32 Déterminer les caractéristiques mécaniques de l’actionneur.

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Moteurs à courant continu


Version 3.0 du 25/09/2020

Table des matières

1 Principe du moteur à courant continu (MCC) 3


1.1 Constitution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2 Fonctionnement en moteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.3 Fonctionnement en génératrice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.4 Schéma simplifié . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4

2 Modélisation électrique 4
2.1 Eléments constitutifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
2.2 Modèle de connaissance du moteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
2.2.1 Comportement au niveau de l’induit et de l’inducteur . . . . . . . . . . . . . . 5
2.2.2 Conversion électromécanique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
2.2.3 Modèle de connaissance à connaître . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
2.3 Fonctionnement en régime permanent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
2.3.1 Equations du régime permanent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
2.3.2 Quadrants de fonctionnement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

3 Alimentation du moteur 6
3.1 Variation de vitesse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
3.2 Contrôle d’un moteur à courant continu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
3.2.1 Alimentation directe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
3.2.2 Contrôle de vitesse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
3.2.3 Contrôle de vitesse et de courant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

4 Modélisation en régime transitoire 10

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1 Principe du moteur à courant continu (MCC)

1.1 Constitution

Le moteur à courant continu (MCC) est une machine


dont les pièces maîtresses sont le rotor (partie mobile) et
le stator (partie fixe).
Le stator, appelé inducteur, est magnétisé, soit par un
bobinage alimenté par un courant continu, soit par des
aimants permanents.
Le rotor, appelé induit, est constitué d’un bobinage dans
lequel on fait circuler un courant par l’intermédiaire d’un
collecteur (balais).

Figure 1 – Structure d’un moteur à courant


continu

Les courants dans l’induit


changent de sens de part et
d’autre de la ligne neutre, et
génèrent ainsi une force de La-
place, à l’origine du couple ap-
pliqué sur l’arbre moteur.
Le collecteur a pour fonction
d’inverser le sens du courant
dans les conducteurs qui fran-
chissent la ligne neutre.

Figure 2 – Principe du MCC

1.2 Fonctionnement en moteur



− →
− → −
On fait circuler dans l’induit un courant I. Le principe le la force de Laplace F = I · dl ∧ B appliqué
à la périphérie du rotor génère alors un couple, à l’origine de la rotation de l’arbre moteur.

1.3 Fonctionnement en génératrice

On impose cette fois un mouvement de rotation à l’arbre moteur. Les conducteurs de l’induit, de
longueur l, sont alors soumis à une translation de vitesse linéaire V.
Or la loi de Faraday énonce que ce déplacement relatif génère une force électromotrice e = B.l.V .

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En fonctionnement génératrice, cette machine génère donc une force électromotrice proportionnelle
à la vitesse de rotation de l’induit.

1.4 Schéma simplifié

Figure 3 – Schéma d’un moteur à courant continu

2 Modélisation électrique

2.1 Eléments constitutifs


Les bobinages de l’induit vont être caractérisés par :
• leur résistance R,
• leur inductance L,
• la tension aux bornes du moteur,

• la fcém induite par la loi de Lenz e = − où Φ désigne
dt
le flux magnétique.

L’inducteur est quant à lui modélisé par le


circuit ci-contre

Figure 4 – Modèle électrique du


MCC
Figure 5 –
Inducteur

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2.2 Modèle de connaissance du moteur

2.2.1 Comportement au niveau de l’induit et de l’inducteur

La loi des mailles appliquée au modèle précédent implique :


dI
U = E + R.I + L
dt
La loi de Lenz implique quant à elle :
E = kΦΩ = KE Ω si l’inducteur est à aimants permanents (ou à flux constant)
E = kϕ(Ie )Ω = K 0 Ie Ω si l’inducteur est à bobinages
Dans la suite, nous n’étudierons que les moteurs à flux constant.
KE est appelée constante électrique du moteur.

2.2.2 Conversion électromécanique

Il s’agit ici de la fonction utile du moteur, à savoir convertir l’énergie électrique en énergie mécanique
de rotation.
Cette conversion obéit à la loi suivante :
Cem = KC I
KC est appelée constante mécanique du moteur.

2.2.3 Modèle de connaissance à connaître

Modèle de connaissance du MCC

dI
U = E + R.I + L (1)
dt
E = KE Ω (2)
Cem = KC I (3)

Très fréquemment, on adoptera KE = KC

2.3 Fonctionnement en régime permanent

2.3.1 Equations du régime permanent

Les équations caractéristiques précédentes (1) à (3) deviennent, en régime permanent :



 U = E + RI

E = KΩ

Cem = KI

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On en déduit la loi de comportement d’un tel moteur en régime permanent :

Cem
E = KΩ = U − R (4)
K

2.3.2 Quadrants de fonctionnement

L’équation précédente se traduit


graphiquement par les courbes ci-
contre.
On y distingue 4 quadrants de fonc-
tionnement :
• Cm > 0 et Ω > O (moteur)
• Cm < 0 et Ω > O (généra-
trice)
• Cm > 0 et Ω < O (généra-
trice)
• Cm < 0 et Ω < O (moteur)

Figure 6 – Quadrants de fonctionnement d’un MCC

3 Alimentation du moteur

3.1 Variation de vitesse

La loi de Lenz E = KE Ω montre que pour faire varier la vitesse de rotation, il suffit de faire varier la
force électromotrice E, et par conséquence la tension aux bornes du moteur Um (puisque E = Um − RI
en régime permanent).
Il existe deux dispositifs pour faire varier la tension Um :

• les hacheurs, lorsque l’énergie d’entrée est de nature continue. Ces hacheurs feront l’objet d’un
cours spécifique.
• les montages redresseurs à thyristor, lorsque la source d’énergie d’entrée est de nature sinusoï-
dale

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Ce montage à 1 pont de thyristor est irréversible en


courant : ce dernier ne peut circuler que dans un
seul sens.
Lorsque les thyristor ne sont pas commutés, l’éner-
gie présente dans le moteur se dissipe dans une
diode de roue libre, ou dans un module de freinage
résistif si l’inertie est trop importante.
Sans ces dispositifs, les pics de surtension créés par
la rupture du courant endommageraient le moteur
di
(u = L )
dt

Figure 7 – Redresseur triphasé

Ce deuxième montage à 2 ponts de


thyristors devient réversible en cou-
rant.
Le freinage est possible par renvoi
d’énergie sur le réseau.

Figure 8 – Redresseur triphasé réversible en courant

3.2 Contrôle d’un moteur à courant continu

3.2.1 Alimentation directe

En appliquant un échelon de tension direct aux bornes d’un moteur MCC, on observe les courbes
suivantes de tension, intensité, vitesse :

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Figure 9 – Contrôle direct d’un MCC

L’établissement brutal de la tension induit un pic de courant au démarrage.


En cas de perturbation en terme de couple résistant, la vitesse change immédiatement, et sa valeur
est subie.

3.2.2 Contrôle de vitesse

Ces inconvénients peuvent être résolus en effectuant un asservissement en vitesse, grâce à un va-
riateur qui aura pour rôle de moduler la tension aux bornes du moteur :

Figure 10 – Structure du contrôle de vitesse d’un MCC

L’apparition d’un couple résistant est cette fois nettement mieux absorbée :

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Figure 11 – Contrôle de vitesse d’un MCC

3.2.3 Contrôle de vitesse et de courant

L’asservissement précédent ne permet pas d’annuler le pic de courant au démarrage.


Par ailleurs, certaines applications nécessitent de maîtriser le couple fourni. Il est alors nécessaire
d’ajouter au contrôle précédent un asservissement en courant :

Figure 12 – Structure du contrôle de vitesse et de courant d’un MCC

Les signaux électriques asservis deviennent alors :

Figure 13 – Contrôle de vitesse et de courant d’un MCC

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4 Modélisation en régime transitoire

La tension aux bornes de l’inductance n’est plus nulle en régime transitoire.


Les équations de comportement d’un MCC couplé à une inertie J deviennent alors :

dI
U = E + R.I + L (5)
dt
E = KE .Ω (6)
Cem = KC .I (7)
dΩ
J = Cem − Cr (8)
dt

Dans la dernière relation, Cr désigne le couple résistant, somme d’un frottement sec Cr0 et d’un
frottement visqueux f :
Cr = Cr0 + f.Ω (9)

Transformons ces équations dans le domaine symbolique de Laplace :

U (p) = E(p) + R.I(p) + Lp.I(p) (10)


E(p) = KE .Ω(p) (11)
Cem (p) = KC .I(p) (12)
Jp.Omega(p) = Cem (p) − Cr0 (p) − f ; Ω(p) (13)

Le schéma-bloc correspondant est alors :

Figure 14 – Schéma-bloc d’un MCC

Ce schéma-bloc permet d’écrire, dans l’hypothèse d’un frottement sec nul :


! !
1 K
Ω(p) = (U (p) − KΩ(p))
f + Jp R + Lp
! !
K2 K
1+ Ω(p) = U (p)
(f + Jp) (R + Lp) (f + Jp) (R + Lp)

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D’où la fonction de transfert du moteur :


Ω(p) K K/Rf
H(p) = = 2 = ! !
U (p) K + (f + Jp) (R + Lp) K2 J L
+ 1+ p 1+ p
Rf f R
K/Rf K
= ! = !
K2 J L JL 2 J L
+1+ + p+ p K 2 + Rf + Rf + p + JLp2
Rf f R fR f R
K
K2 + Rf
= !
Rf J L JL
1+ + p+ 2 p2
K2 + Rf f R K + Rf

Après quelques hypothèses simplificatrices, cette fonction de transfert peut s’écrire :

K
Ω(p) 2
K + Rf
H(p) = =
U (p) (1 + τm p) (1 + τe p)

avec :
L
• τe = , constante de temps électrique ;
R
RJ
• τm = , constante de temps mécanique.
Rf + K 2
En remarquant que τe  τm , on aboutit enfin à :

Ω(p) H0 K
H(p) = = avec H0 = 2 (14)
U (p) (1 + τm p) K + Rf

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