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Sous la direction du

Pr Dominique BELPOMME

Le Livre Noir
des Ondes

Les dangers des technologies sans fil


et comment s’en protéger

Un guide à l’usage de tous

`
Publié via Bookelis
Toute reproduction, adaptation, représentation ou traduction, même partielle,
du présent ouvrage, sous la forme de textes imprimés, de microfilms, de photographies,
de photocopies ou de tout autre moyen chimique, informatique, électronique ou mécanique
ne peut être réalisée sans l’autorisation écrite de l’éditeur.

Tous droits réservés pour tous pays


y compris les états de l’ex-URSS et la Chine.

© marco pietteur, éditeur


ISBN 978-2-87211-173-2
Dépôt légal 2121/5053/L2

22, route des Fagnes – B-4190 Ferrières (Belgique)


Tél. : + 32 (0) 4 365 27 29 – Fax : + 32 (0) 4 341 29 21
Courriel : infos@mpeditions.be
A Roger Santini et Pierre Aubineau en France,
et à William Rea et Martin Blanck aux Etats-Unis,
qui en tant que pionniers ont permis d’accroître nos connaissances
de l’électromagnétisme médical.
Aux centaines de médecins et de chercheurs qui partout dans le monde
contribuent à faire reconnaître les dangers des ondes électromagnétiques.
Aux malades d’aujourd’hui et à tous nos enfants et petits-enfants,
pour qu’ils comprennent les risques qu’ils encourent.

–––––– • ––––––

C’est au nom du Serment d’Hippocrate


et de l’Ethique médicale qu’a été conçu et écrit ce livre d’expertise
collective.
C’est aussi en vertu du plus strict respect de la Science
et en pleine indépendance et liberté de la recherche qu’il l’a été.

–––––– • ––––––
De la nécessaire liberté dans la recherche scientifique
L’histoire des Sciences montre que dans leur domaine, les plus grands
progrès ont été effectués par des penseurs audacieux qui ont aperçu des voies
nouvelles et fécondes que d’autres n’apercevaient pas. Si les idées des savants de
génie qui ont été les promoteurs de la science moderne avaient été soumises à
des commissions de spécialistes, elles leur auraient sans nul doute parues
extravagantes el auraient été écartées en raison même de leur originalité el de
leur profondeur. En fait, les luttes soutenues, par exemple, par Fresnel et par
Pasteur suffiraient à le prouver; certains de ces pionniers se sont heurtés à
l’incompréhension de savants éminents et ils ont dû lutter avec énergie avant
d’en triompher. Plus récemment, dans le domaine de la Physique théorique dont
je puis parler en connaissance de cause, les magnifiques conceptions nouvelles
de Lorentz, de Planck et surtout d’Einstein se sont heurtées à l’incompréhension
de savants éminents. Ils en ont triomphé, mais à mesure que l’organisation de la
recherche devient plus rigide, le danger augmente que les idées nouvelles et
fécondes ne puissent pas se développer librement.
Louis de Broglie
Prix Nobel de physique 1929
Préface
Luxembourg, 30 octobre 2020

En ces journées d’automne grises et moroses, un petit virus infectieux


occupe, domine les titres de tous les médias et cannibalise pratiquement tous les
aspects de la vie sociale dans tous les pays. Sans minimiser d’aucune façon
l’impact et les risques sanitaires de ce virus, force est de constater que sa
médiatisation omniprésente est en train d’occulter les autres types de risques,
qu’ils soient sanitaires, écologiques ou sociaux, tout aussi graves sinon
potentiellement plus graves à terme, auxquels nous sommes tout autant
confrontés : changements climatiques, pollution de plus en plus généralisée de
tous les milieux, risques sanitaires chimiques liés aux pesticides, métaux lourds,
perturbateurs endocriniens de plus en plus ubiquitaires. Ces différentes causes
induisant et provoquant un nombre croissant de maladies chroniques : allergies,
cancers, maladies cardiaques, affections neurodégénératives,
neuropsychiatriques, atteintes des systèmes immunitaires et hormonaux, etc.
Tout cela ayant été si bien décrit dans le cadre de «l’Appel de Paris» et le livre
«Ces maladies crées par l’Homme» écrit il y a déjà plus de dix ans par le
professeur Dominique Belpomme.
Et maintenant donc la publication du présent ouvrage «Le livre noir des
ondes», ouvrage collectif réalisé sous sa direction, un livre remarquable d’un
point de vue scientifique et en partie pédagogique, traitant des risques sanitaires
des ondes électromagnétiques, des très basses fréquences, et surtout des hautes
fréquences, des micro-ondes, et de la 2-4G actuellement en service pour la
téléphonie mobile que les responsables politiques ont décidé de nous imposer ;
malgré l’existence des premiers indices scientifiques des risques de détérioration
sanitaire et écologique.
Concernant les réseaux sans fil : antennes-relais, WiFi, smartphones,
tablettes, etc., les opérateurs, les agences de régulation et de contrôle des effets
sanitaires, et les responsables gouvernementaux continuent d’entretenir la
controverse, en niant tout effet délétère des ondes, alors que presque la totalité
des études scientifiques publiées dans des journaux à comité de lecture (peer-
review) montrent et démontrent de manière claire et depuis de longues années,
les effets délétères des ondes «crées par l’homme», tant au plan biologique que
sanitaire, prouvant indéniablement les atteintes à la santé humaine, et au vivant
de manière plus générale. Or la liste des affections chroniques ainsi induites est
très longue : cancers, déficits neurologiques et cardiaques, baisse de l’immunité,
baisse de la fertilité, électrohypersensibilité, etc., ces atteintes étant déjà en
constante augmentation chez les enfants et les adultes jeunes partout dans le
monde.
L’attitude des industriels de la télécommunication, du numérique et de la
téléphonie mobile est très facile à comprendre. Il y va d’investissements énormes
et d’attentes de rendements financiers, de profits encore plus considérables ; et il
semble évident, après avoir réussi à occulter ou nier pendant plus de vingt ans
les effets biologiques et sanitaires néfastes de leurs produits, qu’ils voudraient
bien continuer à le faire, afin de créer de nouveaux marchés, grâce à ladite
«révolution de la 5G» et de l’apport du numérique, avec l’intrépidité
déraisonnable d’englober tous les aspects de la vie.

La stratégie du doute
Cette stratégie n’est pas nouvelle. Elle a été inventée et mise en œuvre
d’abord par l’industrie du tabac pour défendre la vente de ses produits accusés
de nuire gravement à la santé. Elle consiste à rémunérer de façon directe ou
indirecte des médecins ou scientifiques peu scrupuleux, afin de semer le doute
sur les études scientifiques réalisées de façon indépendantes, c’est-à-dire à l’abri
des intérêts industriels ; et cela afin d’éviter l’émergence de réglementations
politiques plus strictes ou même l’interdiction des produits toxiques incriminés.
Cette stratégie du doute a été par la suite adoptée par d’autres industries :
amiante, plomb, dioxines, mercure dentaire, glyphosate, énergies fossiles (CO2)
et autres. Et dès l’essor de la téléphonie mobile dans les années 1990, les
opérateurs de ces industries n’ont pas hésité à mettre en place cette même
stratégie de communication. Profitant du manque de connaissances médicale et
scientifique de la plupart des responsables et dirigeants politiques, ils ont réussi à
créer leur propre structure dite «scientifique» : l’ICNIRP ! En réalité un club
privé de personnalités se disant être scientifiques, mais surtout liées en grande
partie aux intérêts de l’industrie ; et à imposer cette structure opaque aux
gouvernements au niveau international et plus spécialement à l’OMS. Ainsi, dès
le début, l’ICNIRP s’est mise à fixer les normes réglementaires en reconnaissant
uniquement les effets thermiques des ondes et donc en niant leurs effets non
thermiques pourtant évidents ; et cela maintenant depuis 20 ans. En réussissant à
promulguer ces normes et à introduire certains de ses membres dans les agences
sanitaires européennes (SCHEER) et nationales, le tour était joué ! ; et les
intérêts industriels garantis pour de longues années permettant le déroulement
progressif des antennes et objets de la téléphonie mobile de la 2G à la 4G aux
dépends évidement de toutes considérations sanitaires et environnementales ; et
cela malgré l’avis des centaines de chercheurs indépendants, qui grâce à la
réalisation de milliers d’études scientifiques sérieuses partout dans le monde
démontraient à l’inverse l’existence d’effets biologiques induits par les ondes sur
le vivant, les cellules humaines, les animaux et les plantes.
A l’appui de ces considérations, une enquête récente produite par des
journalistes d’investigation, et financée par le groupe «écologie» du Parlement
Européen vient de démasquer définitivement l’ICNIRP comme une structure
opaque défendant uniquement les intérêts de l’industrie du mobile.

Quelles conséquences
Ainsi, l’ICNIRP est en train de devenir un roi nu, et avec lui, les défenseurs
de son dogme dans les agences sanitaires internationales, et les autorités
politiques et gouvernementales. Réagiront-elles en appliquant enfin le principe
de précaution (article 191 des traités) et essayeront-elles de réguler de manière
convaincante tout ce nuage d’ondes électromagnétiques nocives pour
l’environnement et la santé humaine ? Y-aura-t’il enfin un déclic, un revirement
salutaire de nos dirigeants politiques face à tous ces risques évidents ? Pourtant,
pour le moment, un tel revirement dans les sphères dirigeantes de la politique
européenne n’est pas encore de mise. Bien au contraire !
Inspirés par les intérêts économiques des mastodontes du numérique et de la
téléphonie mobile, souhaitant revenir aussi rapidement que possible à une
relance économique et à des taux de croissances irresponsables, les décideurs de
l’Union Européenne et de partout dans le monde misent aujourd’hui sur une
nouvelle génération, la 5G, destinée à «révolutionner» les rapports humains,
dans le cadre d’une société totalement connectée et interconnectée. Dans ce
contexte du tout numérique, les smartcities, smarthomes, smartschools, l’internet
des objets rendu possible par la 5G semblent être le nouveau «graal», la nouvelle
«Espérance», et pour ces dirigeants, la seule sortie possible de la crise
économique et sociétale actuelle.
Productivité encore plus élevée, production encore plus rapide de millions
d’objets connectés et interconnectés, nouveaux marchés à conquérir, dans
l’intérêt de qui ? Pourquoi ? Pour une meilleure qualité de vie ? Vraiment ?
Et cela à un moment où les risques sanitaires et environnementaux des ondes
actuelles ne permettent plus le doute, à un moment essentiel où des centaines de
chercheurs indépendants et des dizaines de milliers de médecins, de
professionnels de santé, et de dirigeants d’ONG au niveau mondial exigent
l’arrêt sous forme d’un moratoire face à cette fuite en avant technologique et
sociétale. Avant qu’il ne soit trop tard ! Revendication de moratoire avant la
mise en place de ce nouveau système d’antennes et d’objets qui posent des
problèmes multiples : d’abord évidement des risques sanitaires potentiellement
dramatiques pour l’homme, les enfants et les générations futures, mais aussi
pour les abeilles, les insectes et pour la biodiversité en général.
Or d’autres questions se posent par rapport à cette fuite en avant : les
répercussions sur la consommation d’énergie et le climat, sur les ressources
naturelles – terres rares, etc. –, sur l’obsolescence programmée et les gaspillages
électroniques, et enfin sur des questions sociales et de démocratie en pensant
plus particulièrement à la cybercriminalité, la surveillance et l’espionnage. Alors
l’opposition et la résistance citoyenne me semblent plus importantes que jamais,
afin de freiner cette fuite en avant irresponsable. Des alternatives aussi bien
technologiques et règlementaires que sociétales existent, des alternatives
démocratiques sont aussi et surtout possibles.
Ne laissons plus faire les apprentis sorciers de tout bord, car il y va de la
santé, de la qualité de vie, de la démocratie et de l’avenir de nos enfants. Merci
aux contributeurs de cette expertise collective internationale effectuée sous la
direction du professeur Dominique Belpomme, d’avoir émis un tel message de
vérité à partir de l’analyse de très nombreux articles scientifiques.

Jean Huss
Député honoraire du Luxembourg,
Ancien membre de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe,
Rapporteur de la résolution 1815 du Conseil de l’Europe
relative aux dangers potentiels des champs électromagnétiques,
Président de l’ONG AKUT (Luxembourg)
–––––– • ––––––
Avertissement

Ecouter pour rechercher, rechercher pour comprendre, comprendre pour


soulager, telle est depuis Hippocrate, la véritable démarche éthique et
méthodologique en médecine et sa vraie grandeur. C’est en vertu de ce message
que nous intervenons ici.

Alors que certains d’entre nous l’avions prévue1, l’actuelle pandémie de


coronavirus a semblé réveiller les consciences, en faisant primer la santé sur
l’économie et le reste de la société. Mais nous ne sommes pas au bout de nos
peines, car la survenue des pandémies d’origine virale ne sont que la partie
émergée d’un iceberg que nous peinons à découvrir. D’autres pandémies d’un
autre type, qu’elles soient chimiques, électromagnétiques, ou même à nouveau
virales se développent aujourd’hui partout dans le monde, ou sont en train de
naîtrent, sans que nous n’y prenions garde.
Ce livre d’expertise collective internationale s’adresse d’abord et avant tout
aux malades devenus intolérants aux champs électromagnétiques, en particulier à
ceux atteints d’électrohypersensibilité ; mais aussi aux médecins et aux
professionnels de santé, ainsi qu’aux associations de défense des malades, aux
juristes et aux responsables administratifs et politiques. Sans eux, il n’y aurait
pas de solutions aux méfaits sanitaires liés à l’utilisation sans limite des
technologies de communication sans fil.
Issus de ces technologies, les objets connectés utilisent des radiofréquences
et hyperfréquences qui sont bien différentes des ondes naturelles, et on peut se
demander si une telle accumulation d’ondes artificielles dans notre
environnement, ce que d’aucuns désignent sous le terme d’électrosmog ne peut
pas interférer physiquement avec notre corps, retentir sur notre santé et ainsi
contribuer à créer certaines de nos maladies.
Or nous assistons aujourd’hui à un véritable paradoxe puisque d’un côté, il
nous est affirmé qu’il n’y a aucun danger, autrement dit aucune preuve d’un
quelconque effet nocif de ces ondes, et que de l’autre, il nous est conseillé de
s’en protéger, par précaution nous dit-on. Ainsi la confusion est-elle devenue
extrême. Mais le grand public n’est pas dupe, puisque sondage après sondage, la
majorité des gens interrogés pensent que les ondes électromagnétiques sont
dangereuses2 et ils ont raison.
Notre objectif n’est pas de cultiver la peur ni d’attiser le feu des polémiques,
mais à partir d’une lecture attentive et impartiale de la littérature scientifique
internationale, de rendre compte, des connaissances acquises. Reflet du point de
vue de la communauté scientifique internationale, une telle expertise collective
complète et actualise en France le contenu des différents rapports de l’Agence
nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail,
l’ANSES, qui en l’état, ne peuvent plus être considérés comme des références
scientifiquement crédibles pour décider de l’action publique et politique, et
garantir la santé des populations.
En outre, cette nouvelle expertise invite l’OMS à réviser son actuel
positionnement, qui bien que reconnaissant l’existence même de
l’électrohypersensibilité, dénie le fait qu’elle puisse être causée par les champs
électromagnétiques ; alors qu’elle reconnait par ailleurs que ceux-ci sont
possiblement la cause des cancers.
En ayant fait la synthèse de plusieurs milliers d’articles scientifiques, et
prenant appui sur les critères de causalités retenus par l’OMS, ce livre apporte
pour la première fois la preuve que les ondes électromagnétiques sont bien la
cause de nombre de nos problèmes de santé et de certaines de nos maladies, tout
comme elles sont la cause de dégâts environnementaux extrêmement sévères
contribuant à la perte de biodiversité.

–––––– • ––––––
Réunion à Genève en mars 2017 pour convaincre les responsables de l’OMS
que les ondes électromagnétiques sont dangereuses et que
l’électrohypersensibilité devrait être reconnue en tant que véritable affection
pathologique et donc inclue dans la prochaine classification internationale des
maladies.

De gauche à droite : Tarmo Koppel (Suède), Dominique Belpomme (France), Ernesto Burgio (Italie),
Christine Campagnac (France), David Carpenter (USA), Lennart Hardell (Suède) et Igor Belyaev (Russie).
Remerciements

Ce livre d’expertise collective n’aurait jamais vu le jour sans le travail


incessant fourni au plan scientifique, par Philippe Irigaray et André Vander
Vorst, au plan de l’expertise, par Pierre Le Ruz et au plan juridique, par Olivier
Cachard. A cela s’ajoute le travail de secrétariat réalisé à l’ARTAC par Fatou
Diop et plus récemment Angélique Launay, et celui effectué bénévolement par
Marie Anna Baros.
Ce livre doit aussi beaucoup à l’apport scientifique irremplaçable des
membres du comité de parrainage international, en particulier ceux faisant
partie du conseil scientifique de l’institut de recherche européen sur le cancer et
l’environnement (ECERI).
Qu’ils soient tous remerciés.
Un très grand merci aussi aux Editions Marco Pietteur qui ont bien voulu
accepter la publication de cet ouvrage.

–––––– • ––––––
La réalité dévoilée, le devoir de vérité

Je ferai tout pour soulager la souffrance.… Je préserverai


l’indépendance nécessaire à l’accomplissement de ma mission.
Hippocrate, le serment

Notre vie commence à prendre fin le jour où nous nous taisons sur les
choses qui importent.
Martin Luther King

Les maladies évoluent au fil du temps. Certaines régressent et disparaissent,


d’autres, aujourd’hui plus nombreuses, apparaissent et se développent. Comme
nous l’avons montré, les changements de notre environnement en seraient la
cause principale3. Frappant aujourd’hui de très nombreux malades partout dans
le monde, l’incidence des cancers a été multipliée par dix depuis ces cinquante
dernières années, et la maladie d’Alzheimer n’existait pas avant que le
psychiatre allemand Aloïs Alzheimer la décrive en 1907 à partir d’un seul cas !
Les médecins doivent donc sans cesse s’adapter à cette évolution et envisager
l’existence et le futur de nos problèmes de santé avec humilité et responsabilité.
A l’écoute des malades, ils doivent aussi faire preuve d’indépendance de
jugement dans leur pratique. En d’autres termes, rester à l’abri de toute forme de
pressions sociétales, quelles qu’elles soient. C’est là l’un des premiers devoirs de
tout médecin et c’est ce qu’enseignait Hippocrate, et ce que recommandent la
morale médicale et sa déontologie. Ce que les médecins ont appris pendant leurs
études médicales ne leur sont donc que de peu de secours. Ils doivent tout
réapprendre à partir de ce que leur disent les malades qui les consultent et les
symptômes qu’ils observent. Ils doivent donc faire preuve de vigilance et
d’ouverture d’esprit. Or ce n’est pas toujours le cas. Le grand physiologiste
français Claude Bernard dénonçait déjà au XVIIIe siècle la ténacité des préjugés
en médecine et les erreurs commises par les médecins qui ne se réfèrent pas à
l’expérience scientifique4.
Les champs électromagnétiques font partie de notre environnement. Or à la
différence des ondes d’origine naturelle auxquelles les organismes vivants se
sont adaptés depuis que la vie est apparue sur Terre, celles que nous fabriquons
aujourd’hui et qui sont mises à la disposition du public sans test sanitaire
préalable, sont potentiellement toxiques en raison de leur caractère non
seulement pulsé mais aussi polarisé. Il s’agit ici de nouvelles données
scientifiques incontestables sur lesquelles nous reviendrons.
Ce siècle appelle au secours en raison de la corruption idéologique et
financière qui le tenaille. Cette expertise collective n’est pas seulement de
circonstance. Elle a pour vocation historique de faire le point sur la réalité
scientifique, telle qu’elle émane de l’analyse objective des milliers d’articles
publiés ces cinquante dernières années dans les meilleures revues
internationales, et telle qu’elle transparait à partir des propres travaux des auteurs
de ce livre.
L’objectif est de dresser l’état des connaissances acquises, de la façon la plus
rigoureuse et objective possible, afin que les malades porteurs d’affections ou de
maladies en lien possible ou probable avec les champs électromagnétiques,
puissent être pris en charge de façon appropriée, le plus tôt possible au plan
médical et sociétal.
Car aujourd’hui, dans différents pays ou régions du monde, en matière
d’intolérance aux champs électromagnétiques et plus particulièrement
d’électrohypersensibilité, c’est jusqu’à 13%, soit en moyenne 3 à 5% des
populations qui en seraient atteintes5. Aujourd’hui, nul ne peut donc ignorer
l’existence d’un tel fléau planétaire. Un fléau qui correspondrait à plusieurs
dizaines voire centaines de millions de personnes devenues intolérantes aux
champs électromagnétiques dans le monde et peut-être encore beaucoup plus, si,
à l’électrohypersensibilité proprement dite, on y ajoute les maladies pour
lesquelles on leur attribue un rôle causal possible des champs
électromagnétiques ! Et cela d’autant plus qu’ayant reconnu en 2004, ce qu’elle
appelle l’intolérance environnementale idiopathique attribuée aux champs
électromagnétiques6 et en 2005, l’électrohypersensibilité7, l’OMS a reconnu en
2002 le rôle cancérigène possible des extrêmement basses fréquences8 et en
2013, celui des radiofréquences9.
Placer les malades au centre des préoccupations médicales et sociétales
comme le préconisait Hippocrate, tel est en fait la finalité de cet ouvrage. Car au-
delà des mensonges, tromperies et polémiques actuellement générés dans le
public, ce ne sont pas les connaissances qui manquent, mais la prise de
conscience d’un tel fléau. Et dans de nombreux pays, le courage politique de
prendre les décisions qui s’imposent pour protéger les populations en général et
les femmes enceintes, les enfants et les adolescents en particulier.
Dans cet ouvrage, en nous appuyant sur les données scientifiques
actuellement disponibles et sur nos propres travaux, nous réfutons formellement
l’hypothèse hasardeuse avancée par certains pseudo-experts selon laquelle
l’électrohypersensibilité serait d’origine psychologique, autrement dit causée par
l’existence d’un «effet nocebo»10.
Les industriels œuvrant dans le domaine des technologies de communication
sans fil, et plus encore ceux d’entre eux qui au mépris du droit à la santé le plus
élémentaire se sont investis dans la pose des compteurs communicants ou encore
dans le développement de la 5G, devraient tenir compte des mises en garde de
nombreux scientifiques partout dans le monde, des multiples contestations
citoyennes s’élevant au sein de très nombreux pays. Et considérer les risques
sanitaires extrêmement sévères entrainés par ces technologies chez les sujets
électrohypersensibles11, les malades porteurs de stimulateurs cardiaques ou de
prothèses auditives, ou encore chez ceux atteints de certaines affections du
système nerveux, plutôt que de vouloir passer en force en violant les libertés
individuelles, et en négligeant la santé des citoyens. Ainsi, en l’absence de
données sanitaires actuellement disponibles, devrait-on réfléchir aux énormes
problèmes sanitaires et environnementaux susceptibles d’être causés par la 5G
en raison de la multiplication des antennes et des risques liés à l’amplification du
brouillard électromagnétique qui en serait la conséquence.
Il ne s’agit pas ici de nier le bien fondé des progrès technologiques lorsqu’ils
s’avèrent être utiles au bien commun, mais de les réguler en fonction des effets
démontrés ou même seulement présumés sur la santé et l’environnement, afin
d’éclairer la justice et lui permettre de juger en toute connaissance de cause. Ce
qu’elle fait aujourd’hui souvent avec rigueur, compréhension et justesse,
notamment en vertu du principe de précaution.
Etant donné l’étendue et l’extrême complexité du sujet traité, il était
indispensable qu’il le soit par des spécialistes de renommée mondiale, ayant une
réelle expérience de la recherche scientifique dans le domaine considéré, et par
des juristes confirmés, ayant de réelles compétences en droit de l’environnement,
tous ayant une totale indépendance face aux critiques et aux différentes forces de
pressions lobbyistiques et/ou politiciennes qui s’exercent aujourd’hui.
C’est au nom du serment d’Hippocrate, donc en toute conformité avec la
déontologie médicale, et parce que les équipes de recherche ayant contribué à ce
livre ont acquis grâce à leurs publications dans des journaux scientifiques à
comité de lecture une véritable expertise internationale sur le sujet, que par
obligation morale et scientifique, j’ai accepté de coordonner et d’organiser le
contenu de ce livre. Car ne pas informer le public des risques qu’il encourt, et ne
pas lui porter assistance dans le contexte actuel de déni et de dénigrement
sociétal serait enfreindre toute éthique. Ce à quoi tous dans ce livre, nous nous
refusons.
Ainsi malgré l’extrême confusion générée et entretenue partout dans le
monde par ceux qui défendent des intérêts contraires à la santé et, malgré
l’ampleur de la tâche incombant aux auteurs de ce livre, en raison de la très
grande diversité et complexité des thématiques scientifiques et juridiques
abordées, me suis-je efforcé d’assurer avec rigueur et objectivité l’unité de
l’ensemble, lui gardant le plus possible son caractère didactique, tout en essayant
de le rendre le plus clair possible.

Pr Dominique Belpomme

–––––– • ––––––
Ce livre comprend six parties

Dans la première, nous rapportons plusieurs témoignages révélant la réelle


souffrance des malades soumis à des sources électromagnétiques ;
Dans la seconde, les différentes pathologies susceptibles d’être causées par
les champs électromagnétiques issus des technologies de communication sans
fil, y compris donc le syndrome d’intolérance aux champs électromagnétiques et
l’électrohypersensibilité. Or cette deuxième partie ne pourra que souligner les
dangers chez les femmes enceintes, les enfants et les adolescents.
Dans la troisième partie, en nous arc-boutant sur les critères de causalité
admis par l’OMS, nous rechercherons les preuves scientifiques permettant de
mettre en évidence le rôle des champs électromagnétiques créés par l’homme
dans la genèse des pathologies précédentes. Or cette troisième partie apportera
l’existence d’arguments scientifiques inédits de nature physique, biologique et
médical prouvant indéniablement que l’exposition à des champs
électromagnétiques peut être toxique et que ces derniers sont en réalité
causalement impliqués dans la genèse de très nombreux problèmes de santé.
Puis, dans la quatrième partie, à l’appui de la thèse précédente, nous
envisagerons les effets des champs électromagnétiques sur la faune et la flore
avant que,
dans une cinquième partie, soit indiqué ce qu’il convient de faire
individuellement pour se protéger, et face aux différentes pressions sociétales, ce
qu’il convient de mettre en œuvre au plan politique pour éviter le pire. Eviter
que le fléau actuel ne devienne le scandale sanitaire le plus grave de notre
temps.
Enfin, dans la sixième et dernière partie, seront exposés les arguments de
défense des malades au plan juridique et l’évolution du droit en matière de santé,
de travail et d’environnement. Avant d’évoquer la nécessaire réforme de l’OMS,
notamment en raison de l’existence de contrepouvoirs liés à l’influence des
lobbies.

–––––– • ––––––
Les auteurs

Tous les auteurs de ce livre sont des chercheurs scientifiques connus et


reconnus au plan international pour leurs travaux sur l’électromagnétisme et la
santé, ou des juristes confirmés ayant l’expérience du droit en la matière. Tous
sont à l’origine de très nombreux articles scientifiques ou juridiques dans des
revues à comité de lecture et de plusieurs livres spécialisés ou à destination du
grand public12.

• Dominique Belpomme est cancérologue, professeur des Universités, ancien


membre du Comité «cancer» de l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris,
membre de plusieurs sociétés savantes européennes et américaines. Initiateur de
l’Appel de Paris en 2004, expert nommé par la Commission Européenne pour
représenter l’ensemble des médecins et chercheurs européens pour la mise en
œuvre du programme européen REACH (en français enregistrement, évaluation
et autorisation des produits chimiques), ancien conseiller auprès de l’Agence
Spatiale Européenne et ayant été nommé en 2013 à la Chaire Francqui,
l’équivalent Belge du Collège de France, Dominique Belpomme préside
aujourd’hui l’Association pour la Recherche Thérapeutique AntiCancéreuse
(ARTAC), et la Société française de médecine environnementale et dirige à
Bruxelles l’Institut Européen de recherche sur le cancer et l’environnement
(ECERI). On lui doit de très nombreux articles scientifiques et plusieurs livres
sur le cancer et l’environnement.
• Olivier Cachard est professeur agrégé des Facultés de droit. Doyen
honoraire de la Faculté de Droit de Nancy, il dirige actuellement le Pôle
scientifique sciences juridiques, politiques, économiques et de gestion de
l’Université de Lorraine. Membre de l’Institut François Gény et de plusieurs
sociétés savantes, il est vice-Président de l’Académie Lorraine des Sciences.
Depuis sa thèse de doctorat (2001), il est l’auteur de nombreuses publications, en
droit des nouvelles technologies de l’information et de la communication et en
droit international. Il a été invité dans des Universités étrangères et à l’Académie
de droit international de La Haye. Avocat à la Cour, il est ancien Membre du
Conseil de l’Ordre.
• Philippe Irigaray est Docteur ès Sciences en Biochimie. Primé à l’Institut
National Polytechnique de Lorraine pour sa thèse sur l’“Effet du benzo[a]pyrene
sur la lipolyse in vitro et in vivo“, Philippe Irigaray est l’un des tout premiers
chercheurs à avoir découvert en 2005, l’existence de liens de causalité entre
pollution et obésité. Il a rejoint l’Association pour la Recherche Thérapeutique
Anti-Cancéreuse, l’ARTAC, qu’il dirige au plan scientifique, et en 2011,
l’ECERI. Avec le Pr. Belpomme, il est à l’origine de très nombreux travaux sur
les effets des champs électromagnétiques sur la santé.
• François Lafforgue est avocat au Barreau de Paris et Docteur en droit. Il est
associé au cabinet d’avocats Teissonnière – Topaloff – Lafforgue – Andreu &
Associés. Il traite des questions de responsabilité en matière de sécurité sanitaire
et alimentaire, de sécurité au travail, des risques technologiques et de la pollution
industrielle, notamment dans les domaines suivants : amiante, plomb,
rayonnements ionisants (nucléaire), pesticides, cancérogènes,
électrohypersensibilité.
• Gérard Ledoigt est professeur émérite de Biologie à l’Université Blaise
Pascal de Clermont-Ferrand et ancien doyen de la Faculté des sciences. Ancien
directeur de recherche en Biologie moléculaire, physiologie et biotechnologie, il
a démontré que sous l’effet des champs électromagnétiques, des végétaux se
mettaient à fabriquer des protéines de stress. Il a récemment démissionné du
groupe de travail de l’ANSES chargé d’expertiser le rôle des champs
électromagnétiques dans les domaines de la santé et de l’environnement et a
rejoint l’ECERI.
• Pierre Le Ruz est Docteur d’État en physiologie. Il a été administrateur à la
Société Française de Radioprotection (SFRP). Il a effectué différents travaux de
recherche sur contrats DRME/DRET/RADARS. Il est le fondateur du Centre
d’Études et de Recherche en Protection Électromagnétique CERPEM-ESIEA, et
le Directeur Scientifique accrédité IRPB/DRASS à l’Institut CREER et au
Centre de Recherche et Développement IMOTEP. Il est aussi le Président du
Centre de Recherche et d’Information Indépendant sur les Rayonnements
Électromagnétiques (CRIIREM) et Consultant Scientifique Européen DG1A
Énergie-Santé. Mandaté par l’Union Européenne pour le programme TACIS, il
est en France l’un des seuls experts européens en matière de champs
électromagnétiques.
• André Vander Vorst est physicien, professeur émérite à l’Université
catholique de Louvain, (Belgique). Tout au long de sa carrière, il a étudié les
effets des micro-ondes dans des milieux divers : les matériaux magnétiques, la
radioastronomie, les guides d’onde chargés, les lignes coplanaires, les principes
variationnels, la radiométrie, les transducteurs micro-ondes/optique, et les effets
biologiques qui constituent son Intérêt principal depuis de longues années.
André Vander Vorst a été membre de divers comités sur les communications, les
micro-ondes et l’éducation, notamment la «IEEE Microwave Theory and
Techniques Society (MTT-S)» (Société sur la théorie et les techniques micro-
ondes) et l’“European Microwave Association“ (l’Association européenne des
micro-ondes). Auteur ou coauteur de plusieurs livres et de nombreux articles
scientifiques, il a reçu en 2004 le prix IEEE MTT-S pour ses recherches sur les
micro-ondes.

–––––– • ––––––
Comité scientifique international de parrainage

Ce livre n’aurait pu voir le jour sans une intense collaboration scientifique


internationale entre l’Institut européen de recherche sur le cancer et
l’environnement (ECERI), et les différentes équipes de recherche spécialisées
dans l’étude des effets des champs électromagnétiques sur la santé, en Europe,
en Amérique du Nord et en Russie. Un grand nombre des données scientifiques
exposées dans ce livre émanent donc des études réalisées par les membres de ce
comité scientifique international.

Franz Adlkofer, professeur émérite de médecine, est directeur scientifique et


membre du conseil d’administration de la Fondation VERUM (Allemagne). Pour
l’étude des effets biologiques des champs électromagnétiques, il a organisé et
coordonné de 1999 à 2004, le projet européen de recherche REFLEX.
Igor Y. Beliaev, docteur ès sciences en radiobiologie, est membre de
l’institut de recherche sur le cancer de l’Académie slovaque des Sciences
(Bratislava, République slovaque) et de l’Institut de physique générale
Prokhorov de l’Académie des sciences de Russie (Moscou). Igor Y. Beliaev est
en outre membre du conseil scientifique de l’ECERI.
Martin Blank, in memoriam. Docteur ès science en science colloïdale de
l’Université de Cambridge, Martin Blank a également été docteur ès science en
chimie-physique de l’Université Columbia (USA), où il fut professeur associé de
1968 à 2011. Il a étudié les effets des champs électromagnétiques sur la santé
depuis plus de 30 ans. Expert mondialement reconnu, il est intervenu sur la
question des normes de sécurité relatives aux champs électromagnétiques pour le
Parlement canadien, pour le «House Committee on Natural Resources and
Energy (HRNE)» au Vermont et pour la Cour suprême fédérale du Brésil. Il est
l’auteur de «Ces ondes qui nous entourent - Ce que la science dit sur les dangers
des rayonnements électromagnétiques» aux éditions Ecosociété.
Ernesto Burgio est un pédiatre italien spécialisé en science de
l’environnement et en épigénétique. Il est également consultant pour des projets
nationaux, européens et internationaux. Ancien membre de la société
internationale des docteurs pour l’environnement (ISDE), il est aujourd’hui
membre du conseil d’administration de l’ECERI.
David O. Carpenter est médecin, professeur en santé environnementale à
l’Université d’Albany (USA), où il dirige l’Institut de la santé et de
l’environnement qui est reconnu en tant que centre collaborateur de
l’Organisation Mondiale de la Santé. A l’origine, avec Cindy Sage, des rapports
«Bioinitiative», il est corédacteur en chef de la revue à comité de lecture
«Reviews on Environmental Health». David O. Carpenter est en outre membre
du conseil scientifique de l’ECERI.
Richard Clapp, est épidémiologiste, professeur émérite à la faculté de santé
publique de l’Université de Boston. Il est aussi membre du Conseil
d’Administration de l’ECERI.
Devra Lee Davis est une épidémiologiste américaine internationalement
connue pour ses travaux sur la prévention des maladies et les facteurs de santé
environnementale. Elle a été nommée présidente de la Commission d’enquête
sur la sécurité des produits chimiques et les dangers par le président Clinton de
1994 à 1999. Directrice du Center for Environmental Oncology, Devra Lee
Davis préside depuis 2007 l’Environmental Health Trust qu’elle a fondé.
Yuri Grigoriev préside le Comité national russe sur la protection contre les
rayonnements non ionisants et est membre du Comité consultatif international de
l’OMS sur «Les champs électromagnétiques et la santé».
Lennart Hardell est épidémiologiste et professeur de cancérologie honoraire
à l’hôpital universitaire d’Örebro en Suède. Il est connu pour ses recherches sur
les agents cancérigènes environnementaux et les téléphones cellulaires dont il a
démontré qu’ils augmentent le risque de tumeurs cérébrales. Lennart Hardell est
membre du Conseil scientifique de l’ECERI.
Magda Havas est professeure agrégée à la Trent University (Peterborough,
Ontario, Canada). Elle a mené des recherches sur les contaminants chimiques
tels que les pluies acides et les métaux et leurs effets sur les écosystèmes
aquatiques et terrestres. Ses recherches actuelles portent sur les effets
biologiques (nocifs et bénéfiques) des fréquences électromagnétiques non
ionisantes. Elle est membre du conseil scientifique de l’ECERI.
Paul Héroux est physicien et professeur de toxicologie et des effets de
l’électromagnétisme sur la santé à l’Université McGill (Montréal, Canada). Il se
préoccupe des impacts négatifs des ondes électromagnétiques sur la santé et
l’environnement.
Martin L. Pall est professeur émérite de biochimie et de sciences médicales
fondamentales à Washington State University. Il est spécialiste du syndrome de
fatigue chronique, de la sensibilité chimique multiple et des effets des champs
électromagnétiques de faible intensité et des micro-ondes sur le corps humain. Il
est l’auteur de nombreux articles scientifiques sur ces thématiques et on lui doit
d’avoir attiré l’attention de la communauté scientifique internationale sur la
dérégulation des canaux calciques dépendants du voltage par les champs
électromagnétiques.
Dimitris J. Panagopoulos, docteur ès sciences, est expert en physique
quantique, électromagnétisme et biophysique. Il travaille au département de
radiobiologie et de cytogénétique du Centre national de recherche scientifique
«Demokritos» à Athènes (Grèce).
William J. Rea, in memoriam. Médecin américain spécialisé dans les
maladies de l’environnement, William J. Rea a créé à Dallas (USA) l’une des
premières cliniques de santé environnementale. Il a été le premier à décrire et à
proposer le terme d’électrohypersensibilité.
Cindy Sage est consultante en sciences de l’environnement et chercheuse sur
les champs électromagnétiques et les radiofréquences. Elle est fondatrice du
groupe de travail international BioInitiative, et co-éditrice et auteure des
différents rapports BioInitiative.
Morando Soffritti, docteur en médecine, est le secrétaire général du
Collegium Ramazzini (Italie). Il est également président honoraire de l’Institut
Ramazzini, où il occupait auparavant le poste de directeur scientifique. Ses
recherches portent sur l’identification des causes environnementales des
tumeurs, en particulier celles d’origine électromagnétique.
Tous ces chercheurs sont des spécialistes connus et reconnus au plan
international. Ils sont à l’origine de nombreux articles et communications
scientifiques dans les domaines de l’électromagnétisme, de la santé et de
l’environnement. C’est grâce à leur collaboration active que ce livre a pu être
écrit.

–––––– • ––––––
PREMIÈRE PARTIE

Les oubliés
de la République
Parce qu’elle est au plan scientifique un modèle d’étude étonnamment
porteur et qu’elle concerne de très nombreux malades, l’électrohypersensibilité
est au cœur de cet ouvrage. Personne aujourd’hui ne peut nier la souffrance
endurée par ceux qui se disent en être atteints. C’est leur vie quotidienne, leur
appel au secours, leur combat qui sont ici décrits.
Cette souffrance, c’est ce qui transparait à la lumière des nombreux
témoignages qui nous ont été adressés au fil du temps, nous qui avons eu
l’opportunité d’examiner et de soigner depuis ces dix dernières années plus de
trois milliers de malades atteints de cette nouvelle pathologie ; des témoignages
que nous avons tenus à reproduire en petit nombre pour incarner la réalité des
faits, afin de rendre compte de la détresse de ces malades et mesurer l’ampleur
du fléau.
Mais ces témoignages n’impliquent pas seulement l’électrohypersensibilité.
Bien que plus difficiles à caractériser, en raison d’une causalité multifactorielle,
certains d’entre eux concernent aussi la survenue de cancers, les risques de
maladie d’Alzheimer et la possibilité d’autres pathologies.
Dans ce qui va suivre, la plupart des personnes concernées ont préféré garder
l’anonymat, alors que quelques-unes, n’ont pas hésité à se manifester
publiquement.
Le devoir de tout médecin est d’abord et avant tout d’être à l’écoute des
malades et de les examiner pour porter un diagnostic, établir un pronostic,
proposer un traitement et informer la société. Afin qu’une véritable politique de
santé publique soit mise en œuvre. C’est ce qu’enseignait Hippocrate. C’est ce
qu’il fit en son temps.
On peut à la fois ne pas croire que l’électrohypersensibilité existe et penser
que l’utilisation sans restriction d’un téléphone portable, d’un DECT ou d’un
ordinateur connecté en WiFi est sans danger ; si vous ne croyez pas que les
champs électromagnétiques issus des technologies de communication sans fil
puissent être nocifs, avant de juger, écoutez ce que rapportent les malades et
ceux qui les côtoient : famille, amis, responsables associatifs ou encore
professionnels de santé. Alors pour le bien de vos enfants et de vous-même,
peut-être changerez-vous d’avis.

–––––– • ––––––
Toujours les mêmes symptômes cliniques au contact des mêmes sources.
Avril 2011. Monique
Il est souvent affirmé que les symptômes cliniques présentés par les malades
se plaignant d’électrohypersensibilité sont subjectifs, non spécifiques et
polymorphes. Comme on le verra à la lecture de ces témoignages, ce n’est pas le
cas13.
Monsieur le professeur14,
Ne trouvant pas d’autre solution pour avoir un rendez-vous plus rapide avec
vous, je vous écris ces quelques lignes.
Ayant des maux de tête de plus en plus rapprochés et de plus en plus
insupportables, il me parait très difficile d’attendre encore pour espérer pouvoir
être soulagée. Depuis une année, je souffre de douleurs à l’œil droit. En
parallèle, je ne supporte plus mon téléphone portable et depuis octobre 2010, les
écrans de télévision et d’ordinateurs provoquent chez moi des maux de tête
intolérables en particulier au niveau des tempes. Depuis Février 2011, je ressens
ces douleurs en profondeur dans la tête. Elles me compliquent sérieusement la
vie.
Ces douleurs sont accompagnées d’une grande sécheresse oculaire. En
novembre 2010, j’avais fait une IRM de l’œil droit. Rien n’avait alors été décelé.
Depuis un mois, je ne supporte plus les téléphones sans fil, les antennes, les
lignes électriques dans la rue, tous les appareils électriques non reliés à la terre.
Nous avons fait contrôler l’installation électrique de notre appartement cette
semaine et faisons mesurer les champs électromagnétiques. Nous avons pris des
mesures de protection élémentaires pour que je puisse dormir.
Mon médecin généraliste ne m’est pas d’un grand secours. Il me demande
encore «si je ressens les téléphones portables lorsque j’entre dans une pièce et
que je ne sais pas s’il y en a un !». Il est très dubitatif sur l’origine de mes
souffrances et cela aussi est insupportable !
Donc je viens vers vous pour savoir si vous pouvez me recevoir au plus
vite ? Car j’ai aussi bien compris que vous aviez un emploi du temps très chargé
et qu’il y a selon l’association «Robin des Toits», de très nombreuses personnes
électrohypersensibles, je ne suis donc, malheureusement pas la seule à souffrir !
Merci de prendre le temps de me lire.
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Lettre ouverte au Président de la République, M. François HOLLANDE


Juillet 2012. Colas Diallo
De très nombreuses lettres en provenance de malades électrohypersensibles
ont aussi été adressées aux pouvoirs publics et en particulier aux responsables
politiques ; toutes ou presque sont restées sans réponse. Nous reproduisons ici
celle de M. Colas Diallo adressée à M. François Hollande, alors président de la
République, ainsi qu’à diverses autres personnalités politiques15.
Objet : Reconnaissance du Syndrome d’Intolérance aux Champs
Electromagnétiques (SICEM) ou ElectroHyperSensibilité (EHS)
Monsieur le Président de la République, Mesdames, Messieurs,
Le 14 juillet est la fête de la Nation. C’est à cette date que je vous adresse ce
courrier, alors que les troupes se préparent à défiler pour commémorer la victoire
du peuple français sur les privilèges et l’exclusion. Le discours de politique
générale du chef du gouvernement m’encourage vivement à vous rappeler qu’au
nombre des exclus figurent des femmes et des hommes appelés «malades des
ondes». Et de souligner que notre armée, elle, a jugé trop dangereux les effets
des champs électromagnétiques de 800 MHz à 3 GHz pour les utiliser. Ces
bandes de fréquences pulsées ayant ainsi été mises à disposition de la téléphonie
mobile civile.
Nous sommes plusieurs milliers atteints de ce que les militaires nomment le
«syndrome des micro-ondes», tous diagnostiqués comme tel à la suite
d’examens biologiques et radiologiques. Nous vivons, ou plutôt nous survivons,
sans revenus, sans logement fixe, sans vie sociale, dans l’ostracisme, car sans
reconnaissance de notre souffrance. Les rapports des scientifiques indépendants
sont niés, aussi nombreux et documentés soient-ils. Et pendant ce temps, nous
ressentons dans notre chair les maux des technologies sans fil.
Le précédent gouvernement a lancé un programme d’étude, sous la houlette
d’un scientifique spécialiste de l’amiante, le Pr Choudat, c’est tout dire. Et celui-
ci de nous faire passer pour des hypocondriaques ou des psychopathes. Pourtant,
le Parlement européen, l’OMS, et le Conseil de l’Europe recommandent, au
minimum, d’appliquer le principe de précaution. Et j’ajouterais que, chaque fois
qu’il m’est donné d’expliquer ce que je vis ou d’énoncer les premiers
symptômes de l’électrosensibilité (maux de tête, maux d’oreille, difficulté de
concentration, troubles du sommeil, fatigue, irritabilité, sensations de brûlures
sur la peau, de picotements et d’aiguillons sous cutanés), se reconnaissent dans
l’auditoire des personnes électrosensibles. Combien faudra-t-il de personnes
électrohypersensibles pour que l’Etat agisse et fasse œuvre de prévention contre
les affections imputables aux ondes pulsées ?
Aussi, je vous demande de légiférer afin :
– de prendre en considération la réalité du Syndrome d’intolérance aux champs
électromagnétiques et les études scientifiques internationales indépendantes qui
ont permis son identification, et de prendre des mesures afin que ce handicap
soit reconnu comme tel ;
– de dénoncer le protocole d’enquête dirigé par le Pr Choudat qui sans preuve
aucune, nous dirige vers des consultations de psychiatrie ;
– de créer des espaces, dans les villes comme dans les campagnes, dans les
administrations publiques, les hôpitaux tout particulièrement, au sein des
entreprises, afin que les personnes dites «EHS» puissent VIVRE ;
– de limiter la prolifération des technologies usant des micro-ondes capables de
nuire à l’activité électromagnétique naturelle des organismes vivants ;
– de prendre en exemple le mode de précaution et de reconnaissance appliqué au
sein même de l’armée depuis des décennies ;
Dans l’attente et non sans peine,
Colas DIALLO,
Artiste plasticien,
membre de l’association Une Terre pour les EHS

–––––– • ––––––

La souffrance des plus pauvres, le rôle bienfaiteur des certificats médicaux


Juin 2013. Françoise
La confusion entretenue par certains médias, une information déficiente
concernant les véritables dangers liés à l’utilisation abusive des téléphones
portables, le manque de véritable politique sanitaire dans ce domaine, l’absence
de réceptivité vis-à-vis des messages de mise en garde, liée à l’insuffisance
d’éducation de certains de nos concitoyens et à la pauvreté, la vie dans des
logements sociaux (HLM) qui sont en réalité la cible privilégiée des opérateurs
pour l’installation d’antennes-relais sur le toit et la pose de compteurs
communicants dans les couloirs de ces logements, expliquent que de très
nombreuses personnes devenues électrohypersensibles se recrutent parmi les
gens les plus défavorisés.
Cher Professeur,
Je vous remercie de tout cœur pour votre soutien.
Grâce à votre aide, je suis vivante, mon cerveau est complètement oxygéné.
Je suis toujours en galère financière mais ma mère m’accueille en attendant une
formation.
Grâce à votre certificat médical et à votre témoignage dans le film «Les
sacrifiés des ondes» mes enfants ont compris. Ils sont plus proches de moi. Je les
vois seulement 1 week-end sur 2 et la moitié des vacances chez ma mère.
J’espère un jour avoir un toit pour les accueillir.
Je vous envoie un chèque de 23 € pour mon dernier rendez-vous du
02/04/2013.
Sincères salutations.

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Errance médicale sans réel diagnostic et prise en charge. L’éviction salvatrice


des ondes.
Juin 2015. Vanves. Marie Noëlle
Une affection encore non reconnue par une grande partie du corps médical,
qui touche plus souvent les femmes que les hommes, et qui sévit dans toutes les
classes d’âge et de condition sociale.
Bonjour,
Voici mon témoignage.
Je suis assistante de direction. J’ai été diagnostiquée électrohypersensible en
octobre 2014 après une errance médicale de plus de 6 mois qui a engendré des
dépenses médicales considérables pour des examens sans résultat. Depuis, grâce
à des amis informés, j’ai pu établir le lien entre mes malaises très
impressionnants (3 passages aux urgences) et l’exposition aux champs
électromagnétiques. Je souffrais de vertiges avec pertes d’équilibre et chutes,
acouphènes, fatigue intense (deux mois et demi d’arrêt maladie). J’ai rencontré
un hématologue, qui a certes mis en évidence une baisse de mes globules blancs,
des anticorps auto-immuns positifs, mais rien qui puisse expliquer mes malaises.
J’ai également consulté un professeur de médecine à la Salpêtrière, même
absence de diagnostic. Les deux IRM que j’ai passées ont d’ailleurs à l’occasion,
provoqué des malaises plus importants (retour aux urgences le lendemain).
Etrange, rien d’anormal n’apparait à l’IRM, mais l’examen lui-même me rend
malade…
J’ai également rencontré un cardiologue, un ORL, un endocrinologue, en
vain. Après un mois de vacances, éloignée des antennes-relais, de la WiFi et du
DECT, mon état s’est énormément amélioré. Les médecins en déduisent alors
que l’origine de mes troubles était un virus que j’aurais contracté et qui aurait
provoqué des désordres sanguins. Le virus disparu, les choses rentreraient dans
l’ordre. Tout ceci m’avait paru cohérent et très rassurant.
Seulement voilà, trois semaines après la reprise de mon activité
professionnelle, mes troubles réapparaissent. J’aime mon travail et mes
conditions de travail sont optimales. Je réalise alors qu’une borne WiFi est très
proche de ma tête ainsi qu’une borne 3G (à deux mètre de mon dos).
Inévitablement je fais la relation.
Ma collègue de bureau est également électrohypersensible, son
encéphaloscan16 met en évidence des anomalies à gauche, le mien à droite. Nous
étions face à face. Elle a depuis été licenciée pour inaptitude !
Je rencontre alors le professeur Belpomme. Ce dernier a objectivé mes
symptômes par un encéphaloscan et un échodoppler transcranien, des examens
sanguins et urinaires. Le diagnostic est alors tombé : souffrance cérébrale
associée à un déficit de vascularisation cérébrale. Il m’a évidemment conseillé
l’éviction des ondes. Grâce au médecin du travail qui connaissait le problème,
l’employeur a procédé aux déplacements des deux bornes incriminées. J’ai par
ailleurs appliqué chez moi une peinture de graphite sur les murs pour limiter
l’exposition. Je dors sous un baldaquin-cage de faraday. Neuf mois plus tard,
mon chiffre de globules blancs est remonté. Les anticorps auto-immuns ont
désormais disparus. Mon encéphaloscan est normal. Je dois cette «guérison à
l’éviction des ondes». Certes, dès que je m’approche d’une zone «chargée, je
ressens des fourmillements et un malaise naissant, mais grâce à la connaissance
du problème, je m’éloigne et échappe ainsi à la dégradation physique que j’ai
vécue l’année dernière.
Je reste très fragile, les basses fréquences me dérangent également
désormais. Prendre le train devient très difficile (je titube en sortant du train) ; le
métro également (autant de portables que de voyageurs). Je ne peux plus cuisiner
avec ma plaque vitrocéramique ; j’utilise un réchaud à gaz. Bref tous les endroits
où il y a des sources électromagnétiques m’épuisent. Mais à partir du moment où
je m’en éloigne, tout va mieux. Pour consolider cette amélioration je dois
absolument éviter toute exposition excessive. Le Linky compromet cet équilibre
fragile. J’ai pu me protéger chez moi et sur mon lieu de travail des champs
électromagnétiques générés par la téléphonie ; je ne pourrai certainement pas me
protéger des ondes générées par un compteur intelligent qui émet en
permanence.»

–––––– • ––––––

L’ignorance médicale face à une pathologie pourtant cliniquement évidente.


Juin 2015. Un médecin généraliste
Selon différentes enquêtes, 30 à 60% des médecins généralistes affirment
voir en consultation chaque année entre un et dix patients se plaignant
d’électrohypersensibilité et 60% d’entre eux affirment que l’exposition aux
champs électromagnétiques est une cause plausible. C’est ce que confirme ce
médecin.
Mon cher confrère,
Je vous apporte bien volontiers mon témoignage de médecin.
Médecin proche de Marie-Noëlle, je l’ai accompagnée tout au long de sa
longue errance médicale après ses trois pertes de connaissance et ses trois
accueils en urgence à l’hôpital. Après d’innombrables consultations de
spécialistes et celles de trois professeurs de médecine, chefs de services
hospitaliers, et tout autant d’examens inutiles et coûteux pour la sécurité sociale
et mal tolérés pour la patiente (ondes électromagnétiques des IRM), malgré des
perturbations hématologiques sérieuses et non expliquées – mais qui ont eues
l’avantage d’éviter l’accusation psychosomatique –, seul le diagnostic – aveu
d’impuissance – de «maladie auto-immune» a été évoqué. Lorsqu’enfin
l’hypersensibilité aux ondes électromagnétiques a été objectivement et sans
contestation établie, et prouvée par la spectaculaire amélioration lors de
l’évitement de ces ondes, en tant que médecin, j’ai été rétrospectivement effaré
par l’ignorance dans ce domaine de la médecine française. Il est à redouter que
l’intrusion des radiofréquences émises par le nouveau compteur Linky réduise à
néant l’amélioration difficilement acquise.

–––––– • ––––––

Des symptômes insupportables forçant à fuir d’urgence son lieu de vie.


Mars 2011. Madeleine
Il n’y a pas que les déclarations médicales et scientifiques qui pèsent sur le
plateau de la balance. A partir de 2009, il y a eu les nombreux témoignages des
malades atteints d’électrohypersensibilité.
Cher Professeur,
Ayant un rendez-vous avec vous jeudi prochain, j’ai pensé vous écrire afin
que vous vous remettiez mon cas en mémoire.
Lors de ma dernière visite, vous m’aviez conseillé de quitter au plus vite
mon appartement. Par chance, j’ai trouvé à Chamalières un autre appartement
situé au 1er étage d’un immeuble donnant sur un parc et protégé des antennes.
Nous sommes allés prendre des mesures à l’endroit de mon nouvel appartement.
Malheureusement, je suis restée trois mois de trop dans mon ancien
appartement. Je ne pouvais plus dormir. Je passais mes nuits à faire mes cartons.
Il me semblait que mon état avait empiré. Il y avait toujours cet étau qui
m’enserre les oreilles, les mastoïdiens, plutôt du côté droit, et le blocage de ma
mâchoire dans les plus mauvais moments. Ma main droite perdait sa sensibilité.
Elle n’est pas encore revenue aujourd’hui. En témoigne mon écriture. J’avais
aussi un problème de motricité.
Les faits qui m’ont le plus traumatisée n’ont rien à voir avec les problèmes
habituels de mémoire liés à l’âge (comme oublier les noms propres par
exemple) : un jour, je me suis trouvée avec une enveloppe dans les mains et une
lettre pliée en quatre, sans savoir ce que je devais en faire ; un autre jour, alors
que je tenais une boite et son couvercle, je les regardais sans savoir quoi faire ;
de même, il m’est arrivé de vouloir aller fermer ma porte d’entrée avec les clés
dans la main et perdre l’idée de la fermer17. J’ai donc pensé à une maladie
d’Alzheimer et je me suis dit que cela je ne le supporterai pas. J’avoue avoir eu
des idées suicidaires. Je souffrais en plus de ne pas avoir de soutien, car je savais
que l’on ne me croyait pas. Des antennes, les gens ne veulent pas en entendre
parler, car trop accrochés à leur confort, cela les dérange.
Depuis que je prends votre traitement, j’ai retrouvé un sommeil de 7h à 8h
par nuit. Je n’ai plus cet étau qui faisait pression dans ma tête. Les douleurs ont
disparu. Ma motricité est revenue progressivement, je ne marche plus en faisant
des petits pas. Ce qui me semble plus long à disparaitre ce sont les vertiges et les
pertes d’équilibre, surtout le matin au réveil.

–––––– • ––––––

Comment on en arrive à faire soi-même le diagnostic : une crise sanitaire


mondiale en perspective.
Juillet 2015. Rhône-Alpes. Martial, 36 ans
L’électrohypersensibilité n’est pas restreinte à notre pays. Elle est devenue
depuis ces dernières années un véritable fléau mondial. C’est ce que pense
effectivement Martial.
Je suis ingénieur en électronique (ISEN), spécialisé en microélectronique,
radiofréquences et conversion d’énergies. J’ai travaillé sur les puces de
téléphonie mobile pendant plusieurs années dans une multinationale (sans pour
cela avoir été plus exposé que la moyenne, étant donné que je ne travaillais pas
directement sur la partie radio), puis j’ai été chef de projet dans un bureau
d’étude à concevoir des technologies de pointe pour des clients importants. J’ai
ensuite monté ma start-up dans le domaine des drones civils.
Mon électrohypersensibilité a commencé en réalité à se manifester en janvier
2014. J’étais en permanence très fatigué. J’ai cherché pendant un an ce qui me
rendait malade, pensant à une intolérance alimentaire. Je me suis même équipé
d’appareils de mesure des ondes hyperfréquences. Bien que connaissant
parfaitement ces technologies, il m’a fallu plusieurs mois pour comprendre ce
qui m’arrivait. Ayant travaillé dans le domaine de la téléphonie mobile à
plusieurs niveaux, je n’ai jamais pensé que cela puisse être à ce point
dangereux ! On parlait toujours de cancers, mais quand j’ai réalisé l’effet des
téléphones et des antennes sur le corps humain, je suis tombé de haut.
Fin 2014, je sentais toutes les ondes : celles de mon téléphone (même à
travers un mur), celles des antennes-relais (jusqu’à plus de 2 km de distance sur
autoroute, bien avant de les voir apparaître dans le paysage), puis celles du WiFi,
de l’écran de mon ordinateur, des disques durs, de ma souris optique, de la TV,
du frigo, de l’aspirateur, des lignes à haute tension et enfin du courant électrique
de la maison. J’ai dû déménager, me reposer pendant des mois laissant ma
société en roue libre et n’ayant absolument aucun revenu pendant cette longue
période. Le changement de la ville à la campagne a apporté des améliorations,
mais cela reste très compliqué. Je ne peux quasiment plus utiliser d’ordinateur
(pour un ingénieur, c’est une catastrophe !), je me ressource comme je peux,
mais les maux de tête et les douleurs de ventre associés aux ondes continuent de
me poursuivre.
Mon état de santé est toujours chaotique (jusqu’à 48 heures de céphalées
continues, plié en deux sans pouvoir manger en cas de crise). Mais j’arrive à
mieux dormir (ce qui m’était impossible il y a quelques mois). Le Pr Belpomme
a bien montré que le sang ne circulait pas correctement dans mon cerveau, ce qui
me transforme en légume sans énergie certains jours. Je tente de me battre pour
reconvertir ma société, j’ai des projets en cours mais la situation est terriblement
précaire. Je pense cela dit qu’il y a des personnes encore plus malades que moi,
des personnes qui se sont suicidées, et je tente d’aider les autres sur cette
problématique de compréhension des phénomènes physiques et la façon de se
protéger. Je sais à quel point c’est difficile quand on est touché de plein fouet et
qu’on ne comprend rien à ce qui arrive… Je rencontre de nombreuses personnes
qui sont électrosensibles sans le savoir ou sur le point de passer la frontière de
l’hypersensibilité. J’ai souvent la rage envers le système médical dominant qui
joue un jeu très dangereux parce qu’une crise sanitaire approche à grand pas. Les
débits 3G/4G sont des bombes à retardement, le WiFi, les DECT, le Linky, les
antennes-relais, mais aussi chaque téléphone, sont tous terriblement dangereux.
J’ai appris récemment par une amie infirmière que dans l’hôpital où elle
travaille, il y a de plus en plus d’enfants qui naissent avec des tumeurs au
cerveau. Comment en est-on arrivé là ?
Une personne électrohypersensible qui ne se protège pas des ondes
électromagnétiques risque de voir sa santé se dégrader pour évoluer vers un état
proche de la maladie d’Alzheimer… Dans les pays voisins, on parle de plusieurs
pourcentages de la population touchés, et il n’y a aucune raison que nous soyons
en France, moins touchés que la Suède, l’Allemagne ou la Suisse par exemple.
Merci d’avance de prendre en considération ces informations. Nous ne
sommes pas anti-technologies, mais en ce moment, beaucoup de personnes
électrohypersensibles se demandent de quoi demain sera fait…

–––––– • ––––––

Ne laissez pas ERDF provoquer une catastrophe sanitaire !


Juillet 2015. Christine, 57 ans
Cette lettre a été adressée à Madame Ségolène Royal, ministre de l’écologie.
Elle est restée sans réponse.
Bonjour,
Je suis consultante en études marketing à Paris. J’ai 2 filles de 27 et 23 ans.
Je suis intolérante aux champs électromagnétiques depuis un an. Je suis devenue
électrohypersensible en raison d’une exposition au WiFi. Travaillant à domicile,
mon ordinateur se trouvait dans ma chambre, et j’ai dormi avec le WiFi pendant
plusieurs années. J’ai aussi téléphoné avec mon téléphone portable environ 2
heures par jour. Dès que je suis exposée au WiFi ou au téléphone portable, j’ai
des maux de tête, des insomnies, des tremblements intérieurs, une fatigue
chronique, et une grande difficulté à me concentrer. Je ne peux plus travailler
d’affilée une journée complète, mais par tranches, à cause de ces tremblements
intérieurs. Ce qui me handicape fortement, car mon travail consiste à faire des
interviews téléphoniques et à rédiger des rapports sur ordinateur.
De plus, je suis aussi devenue intolérante aux champs électriques de basses
fréquences, c’est-à-dire tout ce qui est électrique, les lampes, les appareils
ménagers. Quand je lis près d’une lampe métallique, je tremble, de même que
près d’un équipement HIFI, ou d’une prise électrique mal isolée, ou encore en
présence d’une caisse enregistreuse dans un magasin. Je suis obligée de
débrancher tous les équipements électriques la nuit dans ma chambre. Je me sens
mieux dès que je pars dans un lieu peu exposé, par exemple récemment dans un
monastère au milieu d’une forêt.
Le Linky signifierait pour moi une exposition permanente par salves,
puisque je travaille depuis mon domicile, j’y suis 24h/24. Cela voudrait dire
retour aux insomnies, intensification des tremblements, et une impossibilité de
récupérer la nuit. Quand je suis trop exposée, je ne peux plus travailler, ni
chercher mes missions de free-lance. Le mal de tête ne me quitte plus, et je vois
l’avenir en noir, sans place pour moi dans cette société où les ondes se
multiplient. Si même mon domicile n’est plus un endroit où je peux minimiser
mon exposition aux champs électromagnétiques, que va devenir ma santé ?
J’ai eu un cancer du sein il y a un peu plus de 10 ans, j’ai été bien prise en
charge par la médecine. Il y avait un protocole, des réponses. Je m’en suis sortie.
Pour l’intolérance aux ondes, il n’y a pas de réponses médicales, et pas de
compréhension chez les politiques qui nient l’existence de cette pathologie. Ils
décident d’augmenter l’exposition de la population de façon obligatoire, sans
tenir compte des problèmes sanitaires, sans protéger ceux dont le corps ne peut
plus absorber toutes ces ondes.
Je vous remercie par avance Mme Royal de nous préserver de ce nouveau
type de pollution invisible, la pollution électromagnétique, surtout dans le
sanctuaire que devrait rester le domicile privé. Ne laissez pas ERDF provoquer
une catastrophe sanitaire, à l’image du scandale de l’amiante ou du sang
contaminé chez les hémophiles. Aidez-nous pour que le Linky ne soit pas
obligatoire pour les personnes intolérantes aux ondes.
Avec mes salutations respectueuses.

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Déménager et changer d’emploi : la seule solution.


Janvier 2017. Sophie
Perte d’emploi, problèmes financiers et déménagements itératifs sont
monnaie courante chez les électrohypersensibles.
Bonjour Professeur,
Je suis secrétaire. Mon médecin généraliste m’a diagnostiquée
électrohypersensible en février 2017. Ayant confirmé ce diagnostic, vous m’avez
alors prescrit un traitement que je prends encore aujourd’hui et qui m’a permis
de moins souffrir et de pouvoir terminer l’année scolaire. J’ai obtenu une
mutation dans un petit collège à 120 km de notre appartement. Dans ce collège,
il n y a pas de borne WiFi et le chef d’établissement coupe son portable chaque
jours (je suis sa secrétaire). La gestionnaire qui habite juste au-dessus de mon
bureau débranche chaque matin le WiFi et le CPL. Mes enfants sont inscrits dans
ce même collège et mon mari vient de trouver un travail dans le village où nous
résidons (il est aide-soignant).
Les enseignants et le personnel du collège, informés de mon handicap, ne
viennent pas dans mon bureau avec leurs téléphones portables. J’arrive à
travailler à peu près normalement. Je ne peux toujours pas aller dans les endroits
pollués par des ondes, car là je souffre vraiment, ma tête implose. Je vis donc
repliée sur moi-même avec ma petite famille. Dans la maison que nous louons,
je ressens l’électricité (un four qui fonctionne, une machine à laver, etc.), alors
que je ne la ressentais pas avant. Je devais vous rencontrer en septembre pour
une nouvelle consultation, mais il m’est impossible d’aller dans une grande ville.
J’ai fait un malaise à la limite de l’évanouissement dans un endroit rempli
d’ondes : j’emmenais ma fille chez le coiffeur et ça s’éternisait. Bref, je
souhaiterais savoir si l’encéphaloscan peut se faire ailleurs qu’à Paris ? N’y
aurait-il pas ce genre d’appareil à Nantes ou à Niort ?
J’aimerai savoir si mon cerveau va mieux car le fait d’être à l’abri me permet
de mieux réfléchir et d’oublier beaucoup moins, même si je ne supporte plus du
tout les endroits pollués par les ondes.
Je vais commencer dans deux jours, des soins dentaires et j’espère pouvoir
perdre un peu de mon électrohypersensibilité.
Voilà ce témoignage pour vous dire à quel point la vie
d’électrohypersensible n’est pas simple et est très douloureuse, car même si on
met un terme à nos maux, nous souffrons de ne pas avoir de solution à long
terme pour une famille et nous espérons toujours trouver des améliorations qui
pourraient éventuellement nous changer la vie.
Je vous souhaite beaucoup de courage dans l’exercice de votre métier et vous
remercie à nouveau pour ce que vous faîtes.

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L’association à une sensibilité multiple aux produits chimiques - La perte de vie


sociale.
sociale.
Juin 2017. Luc
L’existence d’une sensibilité multiple aux produits chimiques (MCS) qui est
une affection reconnue au plan international, associée à une
électrohypersensibilité, prouve de façon indéniable que l’électrohypersensibilité
ne peut être mise sur le compte d’un effet nocebo causal. C’est ce que relate
Luc, du point de vue des symptômes.
Bonjour professeur,
De 2000 à 2005, les maux de tête se sont d’abord déclarés devant la
télévision à tube cathodique. Vinrent ensuite les vertiges et les nausées
notamment aux abords des antennes-relais le long des autoroutes. La pression au
niveau du crâne allait et venait suivant la proximité de ces antennes. L’usage du
GSM déclenchait ces mêmes maux de tête après quelques minutes. J’ai assez
rapidement arrêté l’usage du téléphone en voiture vu le besoin de puissance plus
élevé pour assurer les communications. Lors du fonctionnement du four à micro-
ondes, je prenais une distance de plusieurs mètres de l’autre côté du mur.
A partir de 2005 s’ajoutent une fatigue permanente, des fourmillements, des
picotements dans les membres et au visage, des douleurs musculaires et
articulaires et de fréquents blocages lombo-sacrés et une opération pour
cataracte.
A partir de 2010 arrivent progressivement des lancements dans les dents
(présence d’un bridge dans la mâchoire supérieure et de nombreux amalgames
«à l’ancienne» dans la mâchoire inférieure). Et une intolérance aux produits
phyto de jardin, aux produits d’entretien sanitaire et à certaines peintures
s’installe. L’ensemble évoque une sensibilité multiple aux produits chimiques
(MCS). Apparaissent des acouphènes permanents bilatéraux et des problèmes
dermatologiques : desquamation, rougeurs et démangeaisons au cuir chevelu et
au visage d’abord, aux pieds et aux jambes ensuite. Une sensation de brûlure,
d’échauffement en surface sur tout le corps, principalement au niveau des
membres, fait partie de mon quotidien.
A partir de 2015, mon état s’aggrave avec le passage de la 3G à la 4G,
l’érosion des smartphones, la présence généralisée des ampoules économiques,
du WiFi dans les restaurants, les centres villes et les entreprises (je suis
consultant-formateur indépendant).
Acouphènes et hyperacousie vont de pair. Le seuil de tolérance diminue : la
présence d’un seul smartphone en mode «avion» à mon domicile suffit à
déclencher des douleurs à la tête. Démotivation, déprime, idées noires, chute
d’énergie, somnolence diurne, conduite automobile difficile m’invitent à lever le
pied, à réduire mon activité professionnelle en clientèle à 2 demi-journées
maximum par semaine et à déplacer les prestations à mon domicile autant que
faire se peut. Les troubles cognitifs au quotidien se multiplient : perte de
concentration et de mémoire à très court terme, oublis, maladresse, erreurs de
rangement, associations verbales incohérentes, ralentissement du langage, de la
pensée et du raisonnement.
A propos de souffrance,… l’électrohypersensibilité, c’est aussi une perte de
vie sociale en raison de la fuite des lieux radio-pollués. A cela s’ajoute le
manque de compréhension, de soutien, d’écoute en provenance de la sphère
familiale et d’empathie en provenance de l’entourage privé et professionnel ; et
le manque d’écoute du monde médical traditionnel, encore trop souvent dans le
déni, dans l’incrédulité (ce qui ne se voit pas n’existerait pas). C’est ainsi que je
me suis entendu dire : «c’est dans votre tête (madame !) ; «c’est
psychologique» ; «c’est lié au stress et au bruit», ou «c’est génétique», «c’est de
la migraine», ou encore «il n’y a rien à faire, il n’y a pas de danger». D’où le
recours à d’autres pratiques dites alternatives et à des praticiens qui vous
reçoivent à tout le moins en être humain digne de confiance. Néanmoins avec la
même impuissance, notamment due au manque de recherches pour un
phénomène apparemment isolé et donc peu rentable.
Quel soulagement de vous avoir rencontré professeur (!), d’avoir été pris en
considération, de bénéficier d’une prise en charge professionnelle, basées sur les
dernières découvertes en la matière et de se quitter nourri d’espoir au terme d’un
premier rendez-vous.

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Lignes à haute tension, cancer et électrohypersensibilité.


Le témoignage de Christine et Jean. 2017
Jean a un cancer de la Parotide depuis 2012, Christine est
électrohypersensible depuis décembre 2014. C’est Christine qui raconte.
Plusieurs causes sont ici possibles : la ligne à haute tension mais aussi
l’absence de prise de terre, et pour Jean, son métier d’informaticien.
Nous avons fait construire notre maison dans un lotissement vendu par la
commune. Nous avons emménagé en juillet 1988.
Il faut savoir qu’une «ligne électrique» passe au-dessus du toit du garage
attenant à la maison d’habitation. A aucun moment, nous n’avons supposé que
cette «petite ligne» serait la source de nos ennuis de santé actuels. Nous
apprendrons en 2015, qu’elle est de 90 000 volts.
C’est en 2004 que les premiers problèmes de santé apparaissent pour moi
avec l’apparition de douleurs diffuses articulaires : «mal partout» et gros coups
de fatigue. C’est un rhumatologue qui me diagnostique une fibromyalgie en
2005. J’ai aussitôt la chance de rencontrer un médecin généraliste homéopathe
très compétent dans sa pratique et surtout très à l’écoute. Ce qui me permet
d’affronter les symptômes variés de la fibromyalgie et même de les améliorer
avec des hauts et des bas.
Pendant ce temps-là Jean travaille beaucoup ; il est informaticien. Moi je
travaille dans le commerce.
En 2006, nous installons une cuisine moderne aménagée avec tout le matériel
électroménager qui va avec (plaque vitrocéramique, four électrique, four micro-
ondes, spots halogènes, etc.).
En 2009, nous changeons notre lit sur lequel nous installons des lampes de
chevets halogènes sans prise de terre.
Nous apprendrons plus tard que la terre est à 86 ohms dans cette habitation !
Pour Jean, les problèmes ont commencé à l’automne 2011, avec une
première opération de la parotide droite, puis une deuxième intervention en
septembre 2012 sur cette même parotide et l’ablation totale. Il en ressort avec
une paralysie faciale. Cette fois-ci il apparait que la tumeur est maligne. Il faut
savoir que selon une étude Israélienne, le cancer de la parotide est lié aux ondes
électromagnétiques. Il s’en suivra 34 séances de rayons, sans chimiothérapie.
C’est en décembre 2014 que tout bascule pour moi ! Je suis prise de
symptômes très alarmants la nuit du 30 novembre au 1er décembre. Des
«spasmes» m’envahissent de la tête aux pieds sous forme de vagues régulières,
le cœur s’accélère, des picotements sur tout le corps, impossible de dormir.
Panique à bord !
Mon médecin m’a prescrit des anxiolytiques et somnifères pour faire face.
J’ai perdu 8 kg en un mois.
Je n’ai jamais pu redormir dans ma maison depuis cette date.
Toutes ces émotions ont dû être très néfastes pour Jean car en juillet 2015, il
est pris de douleurs violentes sur le côté gauche du thorax. Après différents
examens en janvier 2016, les médecins lui découvrent des métastases sur
plusieurs organes. Il y a récidive du cancer de la parotide. Cette fois-ci c’est
chimiothérapie avec tous ses revers. Le cancer de Jean est enregistré, au centre
anti-cancer, comme rare et environnemental.
Quant à moi, j’ai rencontré le professeur Belpomme en février 2015, qui
confirme mon électrosensibilité. Je le vois tous les 6 mois. Un encéphaloscan et
un échodoppler sont réalisés à chaque visite pour suivre l’évolution.
J’ai la sensation de brûlures dans la bouche, en particulier sur la langue.
Cette sensation augmente selon l’exposition aux ondes hautes ou basses
fréquences et atteint la gorge et parfois l’œsophage. J’ai eu, selon les périodes,
des vertiges, des maux de tête, des problèmes de concentration, parfois des
pertes de mémoire, des palpitations cardiaques, les cheveux qui se hérissent, en
cas d’exposition importante. La nuit, j’ai des «spasmes de stress» dans le dos et
les bras, je ne peux dormir ; très souvent la nuit mes mains sont comme
anesthésiées ; toujours la nuit, j’ai parfois les yeux douloureux quand je veux les
ouvrir, tout cela est accompagné de coups de fatigue au cours de la journée.
Je suis en invalidité depuis juin 2016.
J’étais quelqu’un de très actif et je me retrouve comme coupée du monde
actuel avec la seule préoccupation de me protéger pour essayer de vivre sans
souffrance.
Jean, lui, est en affection longue durée (ALD) depuis 1 an et demi, et lui
aussi se retrouve au chômage alors que c’était quelqu’un qui aimait son travail.
Je dois me protéger le plus possible des ondes hautes et basses fréquences. Je
porte un tee-shirt spécial anti-ondes 24h/24, un chapeau du même tissu quand je
sors.
Nous avons installé un baldaquin en tissu Swiss-Shield autour de notre lit. Je
marche le plus souvent pieds nus.
Après deux déménagements, la maison où je vis actuellement est à 21 ohms.
J’ai supprimé la télévision, le téléphone portable, l’ordinateur, le four micro-
onde, les lampes fluo-compactes ! J’utilise le moins possible l’électroménager.
Nous avons coupé le courant aux fusibles partout où il n’y a pas de besoin
dans la maison. J’ai un four à gaz et malgré cela, le mal est toujours là.
Nous ne sortons plus beaucoup : pas de cinéma, pas de restaurant, très peu de
visites chez les amis.
Aujourd’hui, Jean se soigne, moi je me protège et l’on se soutient
mutuellement.

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Une étudiante courageuse. Merci aux professeurs et responsables administratifs


de l’Université du Littoral - Côte d’Opale (ULCO).
Avril 2018. Clémentine
Voici le témoignage d’une jeune femme âgée de 21 ans, venue consulter pour
une électrohypersensibilité et la mise en œuvre d’une prise en charge médicale
adaptée. Son récit est empreint d’espoir ! A force de lutte pour faire admettre ce
qui est désormais devenue une réalité sociétale. Elle fait part des aménagements
qui ont eu lieu dans son université : des aménagements qui à l’avenir ne
devraient plus être exceptionnels dans les collèges, les lycées et les universités.
Merci aux professeurs de l’Université du Littoral – Côte Opale, l’ULCO, et à
ses responsables administratifs, d’avoir compris le problème de santé de
Clémentine, d’avoir pris au sérieux son intolérance aux champs
électromagnétiques et d’avoir fait le nécessaire pour l’aider à se réinsérer au
mieux des possibilités, dans la société. L’ULCO, un exemple à suivre !
Monsieur,
Je suis étudiante en 2e année de licence d’histoire à l’Université du Littoral -
Côte d’Opale (ULCO).
Mon intolérance aux champs électromagnétiques a été diagnostiquée à l’âge
de 15 ans. En réalité, elle était apparue l’année de mes 9 ans.
Après le collège, j’ai été envoyée dans un hôpital de jour avec un diagnostic
qualifié de «phobie scolaire», faute de meilleur terme. J’étais épuisée
physiquement et psychiquement. Ce passage ne peut être considéré comme une
erreur, car il m’a permis de retrouver un bien-être psychique. Néanmoins, il n’a
jamais mis fin à mes douleurs.
Je n’ai pas pu poursuivre mes études dans un lycée. J’ai passé un Diplôme
d’accès aux études universitaires (DAEU), qui est un équivalent du BAC.
Ensuite, je me suis inscrite en licence d’histoire.
L’administration de l’ULCO, pendant mon DAEU, et à présent pour ma
licence, s’est montrée très compréhensive. Elle a instauré les aménagements
suivants pour me permettre de suivre les cours : mise en place d’un étudiant
preneur de notes ; absence en cours tolérée sans justificatif ; pas de contrôle
continu ; examens à domicile avec un(e) surveillant(e), exception faite des
oraux : les professeurs me font passer ces derniers dans le bâtiment que je leur ai
indiqué comme étant celui que je supportais le mieux.
La bienveillance des professeurs est elle aussi remarquable. Ainsi, il est
arrivé que deux oraux soient programmés dans une même demi-journée. Je
n’aurai pas pu récupérer suffisamment pour passer le second dans de bonnes
conditions. Heureusement, un professeur a accepté de déplacer le deuxième oral
à un autre jour.
Je vous prie de recevoir, monsieur, mes meilleures salutations.

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Le destin tragique du pasteur Carsten Häublein.


2016. Pr. Franz Adlkofer
Pour clore cette première partie, nous rapportons ici le témoignage du
professeur de médecine allemand Franz Adlkofer18 d’après la conférence qu’il a
donnée en 2016 à la fondation PANDORA, une fondation instituée pour
promouvoir une recherche indépendante. Il s’agit de la mort par suicide d’un
pasteur allemand, atteint d’électrohypersensibilité ; et de l’interprétation qu’il
convient d’en donner au plan médical et scientifique. Notons que, comme nous le
verrons, la survenue d’idées suicidaires (et même la possibilité de suicides) est
loin d’être rare chez les malades se réclamant d’une électrohypersensibilité, en
raison de l’extrême souffrance physique et mentale dans laquelle ils se trouvent,
du déni persistant des pouvoirs publics et d’une partie du corps médical à
l’égard de cette nouvelle pathologie et de l’impuissance de la médecine
classique à y remédier19.

Le drame, la longue épreuve


Le 13 février 2013, le corps du pasteur Carsten Häublein était repêché dans
la rivière Schlei, près de la ville d’Ammertal où il habitait20. D’après les
informations disponibles, il a été conclu qu’il s’était suicidé. Après sept années
de souffrance exacerbée à chaque fois qu’il était exposé aux radiofréquences, ce
pasteur avait finalement perdu le courage de continuer à vivre.
Le 13 septembre 2012 soit environ six mois avant sa mort, voici le courrier
que je reçu concernant son état de santé (c’est le Pr Adlkofer qui témoigne) :
«Ma maison située dans le nord du Schleswig-Holstein où je m’étais réfugié
après avoir fui la Bavière et où je n’avais plus présenté de symptômes s’est
subitement transformée en un enfer à partir du moment où la 4G a été introduite
partout dans le pays.
Aujourd’hui, je ne me maintiens en vie qu’en restant trois ou quatre heures
par jour dans une baignoire remplie d’eau salée, après quoi je me mets sous
plusieurs couvertures de survie et me protège avec un voile autour de la tête, en
gardant juste ce qu’il faut pour respirer. Alors je peux trouver quelques heures de
sommeil.
Les champs électromagnétiques qui m’assaillent font que je ne peux plus
sortir pendant la journée, et que j’ai une intolérance croissante à l’égard de mon
ordinateur, du téléphone, et même de l’électricité de ma voiture, etc. Ce que je
n’avais pas du tout jusqu’au mois de juillet de cette année. Pour écrire une lettre
comme celle-ci, je ne suis capable de le faire que tous les deux jours. Ce que
j’endure est une sorte de sentence de mort.
Pourtant, il me semble pouvoir encore reprendre des forces : après chaque
bain de sel dans ma baignoire ou dans la rivière Schlei, je ne ressens plus aucun
symptôme. C’est pour moi la preuve que toutes les «turbulences sauvages» qui
m’affectent sont d’origine exogène, dues à un environnement hostile à la vie qui
attaque et torture mon corps. Le bien-être que j’obtiens ne dure cependant pas
très longtemps… Carsten Häublein».
J’ai reçu une deuxième lettre quelques heures plus tard (c’est toujours le Pr
Adlkofer qui témoigne) :
«Cher professeur Franz Adlkofer,
Je vous écris à nouveau, mais cette fois-ci sans vous adresser de message
substantiel sur mes symptômes, parce que je suis en pleine détresse physique et
morale à cause d’un nouveau stress causé par mon exposition aux champs
électromagnétiques. Si cela vous est possible, appelez-moi. Quel que soit le
contenu de nos échanges, s’il vous plaît traitez-le avec une absolue discrétion.
Meilleures salutations. Carsten Häublein».
Ces deux courriers attestent que le pasteur Häublein était dans un état de
détresse marqué par l’amertume et le désespoir. (C’est le Professeur Adlkofer
qui encore témoigne). Ses détracteurs, ceux qui dès le début le considéraient
comme un malade mental, se sentiront probablement pleinement confortés par la
description de ses souffrances, et ne se poseront certainement pas la question de
savoir ce qui l’avait rendu malade. La réponse réside en fait clairement dans son
départ du sud de l’Allemagne pour gagner le nord. De 2006 à 2009, il a été
malade dans la région d’Ammertal où il était exposé aux rayonnements
électromagnétiques, puis il s’est à nouveau senti bien en 2009 après s’être
déplacé dans un endroit sans rayonnement, proche de la mer Baltique. Lorsqu’en
2012, ces rayonnements ont à nouveau envahi sa nouvelle demeure, sa maladie
n’est pas seulement revenue, elle s’est aggravée. Confrontée à une longue
épreuve, à des rechutes après chaque nouvelle exposition, ce pasteur a prouvé
que son électrohypersensibilité était bien causée par des champs
électromagnétiques.
Depuis 2006, le pasteur Häublein s’était fermement engagé à considérer
l’électrohypersensibilité comme une maladie environnementale. Il ne pouvait
pas approuver que les politiciens allemands, légalement responsables de la santé
des gens, considèrent la minorité de personnes privées de leur droit à la santé.
Comme la médecine et la science à l’évidence ne pouvaient pas l’aider, ni les
nombreuses autres personnes concernées, il avait l’intention de saisir la Cour de
justice à ce sujet ; et c’est pour cela qu’il voulait recueillir mon avis. Je crois
qu’il est dans l’intérêt de la cause qu’il défendait qu’à l’occasion du troisième
anniversaire de sa mort, j’écrive ce rapport.

L’évaluation scientifique face à la corruption idéologique


L’affaire Häublein est un exemple de tragédie en Europe, où des milliers de
personnes souffrant d’électrohypersensibilité sont considérées comme
psychologiquement anormales ou même comme handicapées mentales. Le seul
motif présidant à cette affirmation est de refuser que les radiofréquences soient
la cause réelle de ces souffrances. En 2011, La Commission allemande de
protection radiologique a fait une déclaration sur cette question de façon
particulièrement perfide : «Ainsi, considérant la littérature internationale dans
son ensemble, la conclusion est qu’en dépit d’une définition différente des
groupes cibles et des recrutements, l’électrosensibilité pris dans le sens d’être
causalement liée à l’exposition aux champs électromagnétiques n’existe
probablement pas. Des recherches supplémentaires devraient donc être menées
dans un domaine autre que celui des champs électromagnétiques».
Cette façon de considérer la question de l’électrohypersensibilité fait
suspecter le fait que nier tout effet des champs électromagnétiques résulterait en
fait d’un compromis entre l’industrie et le pouvoir politique.
Les chercheurs choisis par l’industrie et les politiques pour aborder ce type
de recherche le sont le plus souvent sur la base de leur connaissance en
psychologie et en psychiatrie, et non sur celles concernant réellement l’impact
des radiofréquences sur l’organisme ; cela afin d’essayer de savoir, grâce à des
fonds de recherche suffisants, s’il y a des différences de comportement et de
sensibilité entre les personnes électrosensibles et celles qui ne le sont pas. A
partir d’évaluations statistiques obtenues à l’aide de questionnaire, ces
chercheurs arrivent à la conclusion que les personnes électrosensibles souffrent
de troubles cliniques, sans trouver une cause physique adéquate aux symptômes
décrits. Ils affirment alors que la souffrance de ces personnes peut être très grave
en raison de la nature de ces troubles et que cela doit être pris au sérieux. Mais
de façon unanime, ils sont tout autant d’avis que les résultats de ces recherches
ne peuvent pas jusqu’à présent confirmer que les radiofréquences sont bien une
cause de l’électrohypersensibilité. Ainsi, les opérateurs disposent-ils d’un groupe
d’«experts» qui, régulièrement, informe le public et indique, sur la base des
enquêtes disponibles, qu’il est scientifiquement prouvé que
l’électrohypersensibilité est indépendante de l’exposition aux champs
électromagnétiques, qu’elle n’a rien à voir avec cela, et que les limites de
sécurité étant respectées, il n’y a pas d’effets biologiques pertinents capables de
causer des risques sanitaires.
Pourtant, dans son rapport de 201521, le professeur Dariusz Leszczynski a
déclaré que toutes les études citées comme preuve de l’absence de rôle des
champs électromagnétiques dans la survenue de l’électrohypersensibilité et des
troubles de santé qui s’y rapportent sont inadéquates pour justifier la conclusion
des industriels et des responsables politiques selon laquelle un tel rôle
n’existerait pas. Ce chercheur finlandais évoque en effet la stagnation des
progrès scientifiques pendant de nombreuses années parce qu’on s’est limité aux
questions d’interrogatoire clinique telles que «comment vous sentez-vous» et
«que ressentez-vous», plutôt que de chercher objectivement et sans parti pris,
grâce à des techniques de biologie moléculaire les différences existant entre les
personnes souffrant d’électrohypersensibilité et les autres qui n’en souffrent pas.
Selon lui, le plus grand obstacle à l’avancement des connaissances dans ce
domaine est le manque de projets scientifiques et donc de nouvelles approches
pour faire progresser les recherches. En réalité, c’est que l’industrie et le
gouvernement de la Finlande, qui pourtant disposent des fonds nécessaires, ne
soutiennent pas l’approche des recherches qu’il propose au plan moléculaire.
Son évolution professionnelle indique-t-il, est la meilleure preuve que son
hypothèse de travail est la bonne : son département de recherche à la STUK
nationale en Finlande a été fermée en 2012 et il a perdu son emploi
apparemment parce qu’il avait commencé à s’engager dans ce domaine négligé
des recherches22.

Les perspectives, l’espoir


À l’heure actuelle, les politiciens responsables de la santé semblent
privilégier l’industrie des technologies sans fil au détriment de la protection des
personnes souffrant d’électrohypersensibilité. Ceci est illustré notamment par les
pseudo-recherches financées par les gouvernements dans ce domaine, dont les
pseudo-résultats permettent de minimiser la pertinence de
l’électrohypersensibilité en tant qu’atteinte à la santé des personnes. À
l’invitation des membres du Parlement Européen, une séance d’information sur
l’électrohypersensibilité a eu lieu le 12 janvier 2016. Les conséquences restent à
évaluer. En préparation de cette audition, l’ONG «Citoyens du Monde» a initié
en 2015, un Appel scientifique international concernant les champs
électromagnétiques. Celui-ci a été signé par 218 scientifiques de 40 pays (voir la
cinquième partie de cet ouvrage). Cet appel stipule entre autres les points
suivants :
1. Il y a de nombreuses publications scientifiques récentes ayant montré que les
champs électromagnétiques affectent les organismes vivants à des niveaux
bien au-dessous des normes reconnues au plan national et international.
2. Les effets comprennent l’augmentation du risque de cancer, le stress
cellulaire, une augmentation des radicaux libres nocifs, des dommages
génétiques, des changements structurels et fonctionnels du système
reproducteur, des déficits d’apprentissage et de mémoire ; des troubles
neurologiques et des effets négatifs sur le bien-être général.
3. Les dommages vont bien au-delà de l’espèce humaine, car il y a de plus en
plus de preuves concernant les effets nocifs sur la vie végétale et animale.
Entre-temps, il y a eu des premiers signes que la politique visant à réduire
l’exposition aux rayonnements dans l’environnement se mettait en place, mais
extrêmement lentement. Grâce à des certificats médicaux, un tribunal de
Toulouse en France a estimé qu’il était prouvé que Mme M. R., tout comme le
pasteur Häublein, souffrait de maux de tête, de douleurs dans la colonne
vertébrale et de troubles du sommeil lorsqu’elle se trouvait à proximité des
stations de base, ou qu’elle était exposée à des smartphones ou même à des
téléviseurs. La demanderesse a été reconnue comme gravement handicapée à
85% et il lui a été accordé une pension mensuelle de 800 € pour trois ans. Afin
d’éviter toute exposition aux champs électromagnétiques, cette malade vit
aujourd’hui dans une vieille maison en pierre dans les Pyrénées près de la
frontière espagnole, sans électricité ni eau courante, et bien sûr sans téléphone
mobile.

Espérons que l’on trouvera des juges courageux, non seulement en France,
mais aussi ailleurs, qui comprennent ce qu’est réellement
l’électrohypersensibilité, remettent en question la logique actuelle des limites de
sécurité, et rendent justice aux personnes électrohypersensibles. C’est justement
ce que nous envisagerons dans la dernière partie de cet ouvrage lorsque nous
aborderons les problèmes de droit de l’environnement, de la santé et du travail.
–––––– • ––––––
DEUXIÈME PARTIE

Les pathologies attribuées


aux champs
électromagnétiques
La très grande souffrance physique et morale que les malades attribuent aux
champs électromagnétiques ne peut laisser indifférent, puisqu’elle atteint dans
certains cas une telle ampleur qu’elle peut générer des idées suicidaires et
conduire, comme chez le pasteur Carsten Häublein, à un passage à l’acte.
Les témoignages précédents sont du point de vue médical, extrêmement
importants. Ils sont bien sûr insuffisants pour établir un lien de causalité avec les
champs électromagnétiques, mais ils mettent sur la voie des recherches à
accomplir et imposent un questionnement éclairé de la part du corps médical et
des pouvoirs publics avant d’émettre le moindre avis.
Ces recherches nous conduisent aujourd’hui à vérifier si les radiofréquences
issues des technologies de communication sans fil – téléphone portable, DECT,
WiFi, antennes-relais, etc. – et même les extrêmement basses fréquences – lignes
à haute ou très haute tension, centrales et transformateurs électriques, voies
ferroviaires électrifiées, éoliennes, appareils ménagers, etc. – ne pourraient pas
en réalité être à l’origine des symptômes d’intolérance présentés par les malades
se disant être électrohypersensibles.
Et cela bien que la cause de leur électrohypersensibilité soit elle-même
encore discutée et donc l’objet de recherches. C’est du moins ce qu’admet
l’OMS qui, bien qu’elle ait reconnu en 2004 la souffrance des malades sous la
forme d’une «intolérance environnementale idiopathique attribuée aux champs
électromagnétiques», et un an plus tard l’électrohypersensibilité en tant que
condition pathologique délétère, n’a cependant toujours pas reconnu le fait que
celle-ci puisse être causée par des champs électromagnétiques.
Alors que l’International Agency for Research on Cancer, l’IARC23, qui est
une dépendance de l’OMS a reconnu que les champs électromagnétiques sont
possiblement cancérigènes, et qu’il est aujourd’hui établi qu’ils pourraient en
outre être la cause d’autres pathologies.
C’est ce que nous analysons dans cette deuxième partie sans omettre la
survenue possible d’effets particulièrement nocifs chez les femmes enceintes, les
enfants et même les adolescents en raison de leur très grande vulnérabilité.

–––––– • ––––––
CHAPITRE 1
La part des champs électromagnétiques dans la
genèse des maladies
Dominique Belpomme

L’origine environnementale d’un grand nombre d’affections pathologiques


ou de maladies est désormais une donnée scientifique solidement établie, et on
sait aujourd’hui que les rayonnements et produits chimiques présents dans
l’environnement sont des causes possibles3.

La lumière visible, en particulier celle émise par le soleil, fait partie des
ondes électromagnétiques, et il en est de même des ultraviolets et des
infrarouges solaires, ces derniers représentant la plus grande partie de l’énergie
naturelle qui nous échoit. De longue date, le rôle de ces rayonnements naturels
dans la genèse ou le déclenchement de certaines pathologies a été mis en
évidence par les médecins : la photophobie, le risque de cataracte, les érythèmes
solaires – les fameux coups de soleil –, les cancers de la peau, y compris les
tumeurs noires appelées mélanomes24, impliquent causalement l’exposition au
soleil. De même, une affection auto-immune particulière, le lupus
érythémateux25, et certaines formes d’épilepsie ou de méningite, sont
classiquement déclenchées ou aggravées par la lumière solaire.
Il ne serait donc pas illogique qu’il en soit de même pour les rayonnements
électromagnétiques artificiels, ceux que nous générons depuis la découverte de
l’électricité, et que nous mettons aujourd’hui à la disposition du grand public
dans le cadre des technologies de communication sans fil. Ces champs
électromagnétiques pourraient donc être impliqués causalement dans la genèse et
le développement de certaines pathologies, étant donné la généralisation de ces
technologies et leur utilisation de plus en plus fréquente et prolongée.
Les problèmes de santé pour lesquels on suspecte un tel rôle concernent
avant tout les cancers, la maladie d’Alzheimer, la sclérose latérale
amyotrophique appelée aussi en 1883 “maladie de Charcot“, du nom du célèbre
neurologue français qui l’a décrite pour la première fois, et la sclérose en
plaques ; mais aussi l’hypofertilité, voire certaines formes de stérilité.
Ce sont ces affections ou maladies que nous envisageons d’abord, à partir
des découvertes les plus récentes, avant que soit abordée la possibilité d’autres
affections, en particulier cardiovasculaires, neuropsychiatriques, neuro-
hormonales et surtout immunitaires en lien avec une exposition
électromagnétique chronique et dont nous verrons les conséquences infectieuses
possibles, notamment virales, au plan épidémique, et pandémique.

1. Cancer : un risque possible reconnu par l’OMS


D’incidence croissante, avec aujourd’hui, chaque année en France, 382.000
nouveaux cas et 147.000 morts, le cancer est toujours un fléau de santé publique
non maitrisé. Mais la France n’est bien sûr pas le seul pays concerné. Avec
chaque année, dans le monde, 18 millions de nouveaux cas et un peu moins de
10 millions de morts, et touchant plus particulièrement les pays fortement
industrialisés, son incidence croissante est en fait devenue planétaire26 avec une
augmentation du risque y compris dans les pays en voie de développement. Et
contrairement à ce qu’affirme sans preuve tangible l’Institut National du Cancer
en France, l’INCa27, que nous avons contribué à créer, cette progression ne
faiblit pas, ni en France ni dans le monde28.
Or bien que la genèse d’un cancer dépende de nombreux facteurs, son
origine environnementale est aujourd’hui prouvée3. C’est ce qu’ont reconnu des
chercheurs du National Cancer Institute (NCI), l’institut national du cancer des
Etats-Unis, dans un rapport adressé en avril 2010 au président Barak Obama,
s’excusant en quelque sorte de n’avoir pas alerté plus tôt la communauté
internationale et les différentes autorités publiques et politiques des Etats-Unis,
sur le rôle de la pollution environnementale dans la genèse des cancers29. Car, en
réalité ce sont de très nombreux malades qui sont aujourd’hui frappés par la
maladie3,30, que la cause soit un virus, des produits chimiques ou encore des
rayonnements.
Les champs électromagnétiques que nous avons créés récemment dans le
cadre des technologies de communication sans fil n’échappent donc pas à cette
possibilité. Parmi les types de cancer pour lesquels les études épidémiologiques
ont démontré l’existence d’un lien associatif statistiquement significatif avec une
exposition aux champs électromagnétiques, citons les tumeurs du cerveau liées à
l’utilisation excessive des téléphones portables ou des DECT, en particulier chez
les sujets de moins de 20 ans31, ou résidant à proximité d’une ligne à haute ou
très haute tension32; les risques de leucémie aigüe chez les enfants résidant
également à proximité d’une ligne à haute ou très haute tension33; la possibilité
de cancer du sein chez les femmes ou chez les hommes en cas d’exposition
professionnelle aux extrêmement basses fréquences ou aux radiofréquences34
qui, comme l’indique la Figure 1, peut conduire à une baisse de production de
mélatonine35 ; et donc à l’aggravation du stress oxydant induit par ces champs
électromagnétiques36 ; enfin les risques de tumeur d’une glande salivaire
particulière, la parotide, en cas d’utilisation prolongée d’un téléphone portable37 ;
la possibilité de cancer du corps thyroïde38 et enfin les risques de mélanomes de
la peau39 ou de l’œil40.
Figure 1 : Hypothèse du rôle de la baisse de production de mélatonine
induite par les champs électromagnétiques (CEM)
d’extrêmement basses fréquences dans la genèse des cancers du sein41.

Bien qu’en raison de biais méthodologiques, plusieurs autres études


épidémiologiques n’aient pu confirmer les résultats précédents, le risque
cancérigène des champs électromagnétiques est une donnée scientifique solide
dont les preuves se renforcent de jour en jour. Ainsi, en 2002, le centre
international de recherche sur le cancer, le CIRC encore dénommé IARC42, qui
est une dépendance de l’OMS, a classé les extrêmement basses fréquences
comme possiblement cancérigènes (groupe 2B)8, alors qu’en 2013, il en a fait de
même pour les radiofréquences9 qui comme nous le reverrons, au sens large du
terme, c’est à dire au-delà des radiofréquences stricto sensu incluent les
hyperfréquences, encore appelées micro-ondes43. En fait, les nouvelles preuves
s’accumulant au fil du temps, il est plausible qu’à l’avenir, ces deux catégories
de fréquences soient reclassées par l’OMS dans le groupe 2A, c’est-à-dire
probablement cancérigènes, ou même dans le groupe 1, autrement dit
certainement cancérigènes. C’est tout au moins ce que pensent aujourd’hui un
nombre croissant de chercheurs. Et cela, contrairement à ce que plusieurs
pseudo-experts apparemment isolés au sein de la communauté scientifique
internationale tentent en vain de faire accréditer, selon lesquels les champs
électromagnétiques ne seraient pas cancérigènes44. C’est ce qui ressort d’un
débat qui pourrait avoir eu lieu au NCI où, contrairement à l’expertise de l’OMS,
probablement sous l’influence des lobbies, les risques de cancer liés aux champs
électromagnétiques devraient être écartés. Ainsi dans un texte en ligne daté du 9
janvier 2019 non signé, mais à entête du NCI, concernant les risques de cancer
liés à la téléphonie mobile45, les auteurs de ce texte vont-ils jusqu’à s’opposer
frontalement à l’OMS en réfutant le rôle possiblement cancérigène des
extrêmement basses fréquences et des radiofréquences. Cela en se basant sur
trois études épidémiologiques sélectionnées apparemment considérées comme
négatives dont la fameuse étude «Interphone»46, sans qu’il ait été tenu compte
des nombreux biais méthodologiques caractérisant ces études, ni de l’existence
d’autres études ayant démontré à l’inverse l’existence d’un risque de cancer
majoré. On ne peut donc qu’être surpris du caractère partisan de ce texte et de
son manque de rigueur scientifique. Si ce texte est bien une émanation officielle
du NCI – ce qui reste à prouver –, en affirmant l’absence de risque et donc en
s’opposant à l’OMS, celui-ci s’expose à la possibilité d’une image dégradée au
sein de la communauté scientifique internationale. Car les critiques à l’encontre
de cette prise de position sont nombreuses et fustigent cette institution.
Les raisons scientifiques en sont d’une part la faiblesse méthodologique des
études épidémiologiques dont les résultats se sont révélés être négatifs ; et
d’autre part, l’existence d’études chez l’animal ayant révélé la survenue de
cancers consécutivement à l’exposition à des champs électromagnétiques. A cela
s’ajoute le fait que de nouvelles études ont permis de comprendre les
mécanismes toxicologiques et biologiques en cause47.
Lennart Hardell (Suède) est certainement l’un des premiers épidémiologistes
à avoir dénoncé de façon convaincante la présence de biais méthodologiques
dans l’étude «Interphone», en partie financée par les opérateurs de téléphonie
mobile48. Cette étude cas-témoin a en effet donné lieu à une série de publications
affirmant l’absence d’effets tumorigènes pendant les 10 premières années
d’utilisation des téléphones portables49. Or, la possibilité de biais, comme par
exemple le fait que l’utilisation d’un téléphone portable aurait diminué le risque
de tumeur du cerveau50 pendant les 10 premières années d’utilisation, et qu’elle
l’aurait augmenté après, a été dénoncée à deux reprises par le CIRC51. Ce qui l’a
conduit à conclure en 2013, soit seulement deux ans après les résultats négatifs
rapportés dans la dernière publication de l’étude Interphone, que le risque
cancérigène des radiofréquences est possible !
Il y a en effet au moins 10 types d’anomalies méthodologiques qui ont été
dénoncées dans cette étude52. C’est là toute la difficulté et l’ambiguïté des études
épidémiologiques cas-témoins multicentriques, en particulier lorsqu’elles
proviennent de différents pays, et qu’elles comportent l’inclusion d’un effectif
très élevé de participants. A cela s’ajoutent des doutes dans l’interprétation des
données, lorsque ces études sont en partie financées par l’industrie. Nous y
reviendrons53.
En fait, selon Lennart Hardell, un argument extrêmement important prouvant
indirectement le rôle causal des radiofréquences dans la genèse des tumeurs
cérébrales, notamment des glioblastomes et des neurinomes de l’acoustique, est
qu’elles surviennent du côté où le sujet a utilisé son téléphone portable ou son
DECT à l’oreille, c’est-à-dire à l’endroit précis où l’exposition a été la plus
forte54. Et que, comme nous l’avons vu, le risque concerne aussi la survenue de
tumeurs de la glande parotide située dans cette même région. A cela s’ajoute le
fait que plus le sujet concerné est jeune et plus le risque de tumeur est avéré, et
que plus l’exposition est prolongée, et plus ce risque est élevé55. Ainsi au-delà de
cette association temporospatiale, qui met sur la voie d’une causalité possible,
est-on amené à valider l’hypothèse d’un risque cumulatif de ces rayonnements
puisque dans l’étude Interphone, comme dans les études réalisées par Lennart
Hardell et d’autres chercheurs, c’est après une dizaine d’années que le risque de
tumeur cérébrale est significativement augmenté54,56. Ce qui témoigne d’un effet
dose-réponse dont nous reverrons toute l’importance en matière de causalité57.
Mais ce n’est pas tout. En 2009, sept chercheurs ont fait le bilan des 23
études épidémiologiques ayant investigué les liens entre l’utilisation des
téléphones portables et la survenue de tumeurs58. Leur conclusion est sans appel :
sur les 23 études, dix, de bonne qualité, ont démontré l’existence d’une
corrélation statistique positive entre la durée d’utilisation du téléphone portable
et le risque de tumeurs du cerveau. Et là aussi, le résultat était plus net pour les
études ayant analysé l’utilisation d’un téléphone portable pendant 10 ans ou plus.
Par contre, les études de moins bonne qualité, pour la plupart négatives, avaient
toutes été financées par l’industrie. Or ce résultat vient d’être confirmé pour les
extrêmement basses fréquences, dans l’étude récemment publiée par un médecin
américain, spécialiste de santé publique, David Carpenter59 : les études
orchestrées sous couvert de l’industrie sont plus souvent négatives que celles
réalisées de façon indépendante. Ce qui démontre indubitablement l’interférence
de l’industrie dans la qualité des résultats et le manque de rigueur scientifique de
certaines études.
En outre, en fouillant la littérature scientifique internationale, feu le
chercheur américain Martin Blank a apporté d’autres arguments convaincants.
Le problème d’un rôle possible des pylônes comportant des antennes-relais dans
la survenue des cancers se pose en effet. Ces derniers encore appelés «tours de
transmission», émettent en permanence des radiofréquences, et en particulier des
micro-ondes pour transmettre leurs signaux à destination des usagers. Or
plusieurs études semblent avoir établi là aussi l’existence d’un effet dose, avec
pour conséquence un accroissement du risque de cancers d’autant plus important
qu’on habite à proximité de ces pylônes. L’exemple de la «tour maudite» de
Londres60, un immeuble qui comportait en 1994 deux pylônes antennes-relais
érigés sur son toit, et la survenue de plusieurs cas de cancers chez les habitants
de cet immeuble est là pour nous indiquer que ce risque n’est pas aussi
négligeable qu’on le prétend. En outre, différentes études ont confirmé
l’augmentation du risque de cancers lorsqu’on analyse leur survenue sur une
période d’au moins dix ans, le risque étant d’autant plus élevé que les personnes
concernées habitent plus près d’un pylône-antennes-relais61. Ce qui prouve là
encore l’existence d’un effet dose-réponse et donc celle d’une possible causalité.
Mais les antennes de diffusion pour la télévision et la radio à modulation de
fréquence qui émettent à des fréquences plus basses que celles de la téléphonie
mobile, pourraient aussi être concernées, avec un risque de cancers accru chez
l’enfant. Ce résultat provient d’une étude réalisée aux Etats-Unis sur le très long
terme, c’est-à-dire de 1937 à 1988, soit sur environ 50 ans, impliquant la Tour
Sutro à San Francisco. Comme l’indique la Figure 2, habiter plus près de la tour
augmenterait le risque de cancer62.
Figure 2 : Résultat relatant le risque de cancers chez l’enfant à plus ou
moins grande distance de la Tour Sutro à San Francisco entre 1937 et 1988.
Ainsi selon les données rapportées dans cette Figure, les rapports du
nombre de cancers de l’enfant sur le nombre d’enfants habitant à la
distance concernée diminuent au fur et à mesure qu’on s’éloigne de la
Tour. Au total, il a été observé dans cette étude 123 cas de cancers pour
une population de 50.686 enfants, les cancers se décomposant en 51 cas de
leucémies, 35 cas de tumeur du cerveau et 37 cas de tumeurs des ganglions
(lymphomes). Or, les lignes électriques, surtout les lignes à haute ou très
haute tension et certaines installations électriques seraient de même à
considérer, les leucémies infantiles et les tumeurs du cerveau étant là aussi
au premier rang des risques63.
En fait, si contrairement aux affirmations de certains détracteurs, les études
épidémiologiques de bonne qualité méthodologique ont bien montré l’existence
d’une association statistiquement significative entre une exposition aux champs
électromagnétiques et la survenue d’un cancer, certaines de ces études ont en
outre indiqué la possibilité que cette association soit causale. Cela, en raison de
la mise en évidence, comme dans l’étude impliquant la tour Sutro, d’un effet
dose-réponse. Nous y reviendrons64.
Mais l’hypothèse d’un lien causal réside aussi dans le fait qu’on peut
reproduire chez l’animal l’effet cancérigène des champs électromagnétiques.
C’est ce qu’ont révélé deux études, l’une réalisée aux Etats-Unis par le National
Toxicologic Program (NTP) – le programme toxicologique national américain65,
et l’autre en Italie par l’institut Ramazini66. Ainsi l’étude du NTP a-t’elle montré
que l’exposition prolongée de rats ou de souris aux rayonnements des téléphones
portables pouvait induire significativement sur le long terme des tumeurs du
cerveau et du cœur67 chez les animaux mâles, et au plan moléculaire, des
altérations de l’ADN68. Or ces résultats ont été confirmés de façon indépendante
par l’étude réalisée à l’Institut Ramazini et cela bien que l’exposition des rats ait
été réalisée à des doses plus faibles que dans l’étude du NTP. Bien que ces deux
études puissent être critiquées dans leur interprétation, en raison du fait que les
résultats ont été négatifs chez les femelles et que les tumeurs du cœur ne
correspondent pas à ce qui est observé en clinique humaine, ils prouvent
néanmoins indubitablement le rôle cancérigène des radiofréquences69.
A cela s’ajoutent l’existence de données toxico-biologiques antérieurs, ayant
également démontré l’induction par les champs électromagnétiques d’effets
toxiques sur l’ADN, soit comme nous l’avons publié en 200870 à type de
cassures des deux brins ou de mutations, soit comme nous l’avons montré
ultérieurement71 avec d’autres72, l’altération de l’expression de certains gènes du
cancer dans le cadre de processus épigénétiques3. Nous y reviendrons73. En effet,
comme nous le verrons, l’induction d’un stress oxydant et d’une inflammation
par les champs électromagnétiques, et celle de mutations de l’ADN sont des
observations extrêmement solides renforçant très fortement l’existence d’un tel
risque de cancer induit par les champs électromagnétiques. Cela en raison de
l’implication de ces trois types d’anomalies biologiques dans les phénomènes de
cancérogenèse et l’existence d’un effet dose-réponse démontré concernant
notamment la survenue des mutations de l’ADN, celles-ci étant d’autant plus
nombreuses que l’intensité ou la durée d’exposition à ces fréquences est plus
importante74.
Et cela sans compter d’autres études de laboratoire, ayant montré par
exemple que l’exposition de cultures de cellules NIH/3T375 à des
radiofréquences utilisées à une puissance comparable à celle des antennes de
téléphonie mobile, induisait la transformation cancéreuse de ces cellules, et le
développement de tumeurs chez les souris auxquelles on les injectait76. Enfin
sans doute ne doit-on pas omettre la possibilité de déficits immunitaires induits77,
pouvant favoriser l’effet cancérigène de certains virus, et d’autre part le rôle des
produits chimiques ayant la capacité de potentialiser les effets cancérigènes des
champs électromagnétiques78. On est donc amenés à considérer que l’ensemble
des résultats obtenus au double plan épidémiologique et toxico-biologique sont
cohérents et compatibles avec ce que l’on sait des mécanismes de la
cancérogenèse3,70,79.
Ainsi, en vertu de cette cohérence et donc confirmant les conclusions des
expertises de l’OMS réalisées en 2002 et 2013, est-on conduit à valider
l’hypothèse selon laquelle les extrêmement basses fréquences, autrement dit
celles relevant de nos installations électriques domestiques et industrielles, et les
radiofréquences, c’est-à-dire celles émises par les technologies de
communication sans fil, peuvent effectivement causer la survenue de certains
cancers. Et au-delà, à entrevoir que les champs électromagnétiques seraient
probablement, voire certainement cancérigènes.

2. La maladie d’Alzheimer
De nombreuses autres études épidémiologiques ont clairement démontré
l’existence d’un lien associatif entre l’exposition à des extrêmement basses
fréquences et l’apparition de la maladie d’Alzheimer ou d’une sclérose latérale
amyotrophique (SLA), encore appelée maladie de Charcot80. Avec la maladie de
Parkinson et la SLA, la maladie d’Alzheimer fait partie des affections dites
«dégénératives» du système nerveux, dont elle est devenue aujourd’hui le fer de
lance, en raison de son pronistic redoutable81, et de son incidence galopante
partout dans le monde, plus particulièrement dans les pays à fort revenu
économique. Avant que le neuropathologiste allemand Alois Alzheimer la
décrive en 1906 à partir d’un cas de «démence présénile», la maladie était
totalement inconnue du monde scientifique. Qui aurait pu imaginer qu’un siècle
plus tard, cette psychose tant redoutée soit devenue si fréquente ? Car si
aujourd’hui on compte en France près d’un million de personnes qui en sont
atteintes et dans le monde, 35 millions, demain ce sera sans doute beaucoup plus.
Car en vérité, comme le cancer, la maladie est devenue une véritable pandémie.
Des découvertes récentes ont permis d’attribuer l’origine de la maladie non
pas seulement au vieillissement comme on le pensait jusqu’alors, mais à
différents produits chimiques, tels certains pesticides et métaux lourds, et aussi
aux champs électromagnétiques3,47,82. Ainsi est-il désormais prouvé grâce à la
réalisation d’une vingtaine d’études épidémiologiques prospectives et à deux
méta-analyses83 de ces différentes études, que l’exposition professionnelle à des
champs électromagnétiques d’extrêmement basses fréquences s’accompagne de
la survenue d’une maladie d’Alzheimer. Or, grâce à des études de laboratoire, il
a pu être démontré que de tels rayonnements sont possiblement à l’origine de la
maladie41.
En effet, on sait qu’un stress oxydant est largement impliqué dans la genèse
des neuropathies dégénératives84, alors que comme de très nombreuses études
l’ont prouvé chez l’animal, les champs électromagnétiques, y compris les
radiofréquences, sont capables d’induire un tel stress oxydant. On est donc ici
conduit à conforter l’hypothèse selon laquelle la maladie d’Alzheimer et la SLA
pourraient elles aussi être causalement induites par les radiofréquences, en
particulier les micro-ondes, étant donné l’ensemble des études ayant démontré
en laboratoire l’altération des neurones et des cellules de la névroglie85 sous
l’influence de tels champs. En tous cas il semble établi que chez le rat atteint
d’un équivalent de maladie d’Alzheimer, celui-ci soit beaucoup plus sensible
que normalement au stress oxydant en cas d’exposition aux radiofréquences86. Il
n’est donc pas impossible que l’utilisation prolongée d’un téléphone portable ou
d’un DECT, ou encore d’un ordinateur connecté en WiFi puisse aboutir à une
telle neurotoxicité47. En effet, comme l’a montré en 1975 le chercheur d’origine
indienne Om Gandhi, ce n’est pas seulement la dose délivrée à l’organisme qui
compte en matière d’effets biologiques, mais aussi et surtout la durée
d’exposition aux champs électromagnétiques, donc la durée d’utilisation des
technologies de communication sans fil87. Or c’est toute la vie que les jeunes et
moins jeunes d’aujourd’hui seront amenés à les utiliser, si d’ici là aucune mesure
de précaution n’est prise !
Cependant, sans doute devrait-on aussi tenir compte des paramètres
physiques caractérisant les ondes utilisées et les modalités de leur utilisation en
raison des différents effets biologiques qu’elles sont susceptibles de provoquer.
Ainsi certaines expérimentations réalisées chez des souris normales semblent
avoir montré le rôle bénéfique des extrêmement basses fréquences (50 Hz) dans
la régénération des neurones de l’hippocampe88 ; alors que dans d’autres
expériences réalisées chez des souris atteintes d’un équivalent de maladie
d’Alzheimer, c’est l’exposition à des radiofréquences qui permettrait d’obtenir
l’amélioration des troubles cognitifs et comportementaux de ces souris89. Ces
faits méritent à l’évidence d’être confirmés car ils contredisent les résultats
épidémiologiques et toxicobiologiques précédents. Des recherches
complémentaires visant à comprendre et à confirmer ces effets apparemment
bénéfiques sur le cerveau sont donc à accomplir. Mais il n’en demeure pas moins
qu’en l’état actuel de nos connaissances, c’est le versant négatif qui a pu être
établi chez l’homme.

3. La sclérose latérale amyotrophique


Décrite en 1883 par le neurologue français Jean Martin Charcot, la sclérose
latérale amyotrophique (SLA) atteint les neurones moteurs situés dans la moelle
épinière. Plus rare que la maladie d’Alzheimer, mais, comme elle, d’incidence
actuellement fortement croissante, la SLA toucherait plusieurs millions de
personnes dans le monde. Comme pour la maladie d’Alzheimer et la maladie de
Parkinson, une origine environnementale est possible90, et il n’est pas exclu que
l’exposition à des champs électromagnétiques y contribue. Deux études
épidémiologiques réalisées par un médecin de l’Université de Caroline du Nord
aux Etats-Unis en témoignent. Ainsi a-t-il pu être établi que les employés de
l’industrie électrique, en particulier ceux opérant dans des centrales électriques,
présentaient un risque de développer une SLA cinq fois plus élevé que dans le
reste de la population91, et que les personnes travaillant en tant que fournisseurs
d’électricité présentaient un risque évalué à deux fois la normale92.
Or d’autres investigations sont arrivées à des conclusions similaires, dont
une étude réalisée au Danemark et une autre en Suède93. Ces études ont en effet
révélé que les soudeurs, qui ont un équipement qui les expose à de très hauts
niveaux d’extrêmement basses fréquences, avaient un risque deux fois plus élevé
d’être atteints de SLA, et quatre fois plus de maladie d’Alzheimer par rapport à
la moyenne nationale94. D’autres professions que les soudeurs ou les électriciens,
comme les conducteurs de train ou les ouvriers travaillant sur les voies de
chemin de fer, sont également concernées pas l’augmentation du risque de
maladie d’Alzheimer et de SLA. Il est donc fortement possible que l’exposition
à des champs électromagnétiques d’extrêmement basses fréquences soit associée
à la survenue de neuropathies dégénératives très invalidantes, telles que la
maladie d’Alzheimer et la SLA. Et par conséquent que ces maladies devraient
faire l’objet d’une inscription au tableau des maladies professionnelles
lorsqu’elles surviennent chez de tels travailleurs.

4. La sclérose en plaques
Initialement identifiée par le médecin français Jean Cruveilhier en 1829 et
par le médecin écossais Robert Carswell en 1838, c’est en fait encore à Jean-
Martin Charcot qu’on doit en 1868 la description précise de la maladie. Celle-ci
touche la substance blanche, son attribut spécifique étant la perte de myéline95 en
des points localisés des fibres nerveuses, là où se constituent les fameuses
plaques, que ce soit au niveau des nerfs, de la moelle épinière ou encore du
cerveau96. Or à la différence des neuropathologies précédentes, la sclérose en
plaques (SEP) est habituellement classée dans le cadre des maladies
inflammatoires auto-immunes.
En France, la maladie frapperait au total près de 100.000 personnes, le plus
souvent des sujets jeunes et plus souvent les femmes que les hommes ; et chaque
année ce serait plus de 4.000 cas qui seraient pris en charge dans les hôpitaux.
L’origine de la SEP est mystérieuse. Des arguments plaident en faveur d’une
origine infectieuse en particulier virale97, ou liée à certaines vaccinations,
notamment contre le virus de l’hépatite B98, mais jusqu’à ce jour aucune piste
sérieuse ne semble avoir abouti. Des causes environnementales non infectieuses
sont d’autre part possibles99. Le caractère auto-immun de la maladie, c’est-à-dire
la capacité de l’organisme à fabriquer des anticorps contre ses propres
constituants, ici contre la myéline, est un guide précieux à considérer pour les
recherches. Etant donné qu’il a pu être démontré non seulement que certains
virus, mais aussi les rayonnements électromagnétiques pouvaient induire de tels
phénomènes auto-immuns100, les recherches se sont orientées dans cette
direction. Et cela d’autant plus qu’il est aujourd’hui établi, comme nous le
verrons, que les champs électromagnétiques perturbent l’immunité et sont donc
capables d’induire des dégâts cellulaires et tissulaires potentiellement à l’origine
de ce type de maladie101.
Un rôle des champs électromagnétiques dans la survenue de certaines formes
de SEP est donc possible. C’est ce qui ressort des observations cliniques
réalisées par un médecin généraliste français particulièrement perspicace et
courageux, le Docteur Jean-Pierre Maschi, qui grâce à sa pratique de terrain,
acquit dans les années soixante la conviction que la SEP était une affection
d’origine environnementale ; que les champs électromagnétiques pouvaient en
être l’une des causes ; et que s’en protéger était susceptible d’améliorer
l’évolution de la maladie102. Comme nous le verrons, le tableau clinique de la
SEP est en effet très proche de celui de l’électrohypersensibilité103, à tel point
que comme nous avons pu l’observer, des erreurs de diagnostic sont possibles,
certains cas d’intolérance aux champs électromagnétiques et
104
d’électrohypersensibilité ayant été à tort diagnostiqué comme relevant d’une
SEP. Ce qui explique qu’aujourd’hui, un tel rôle des champs électromagnétiques
dans la genèse ou l’aggravation d’authentiques SEP ne peut être exclu. Cela
impose de nouvelles recherches et surtout la nécessité de protéger les malades
qui en sont atteints des ondes électromagnétiques. Nous y reviendrons105.

5. Hypofécondité et infertilité
Egalement de cause multifactorielle, l’hypofécondité et l’infertilité sont
d’incidence croissante dans tous les pays industrialisés et à fort revenu. Et il en
serait de même aujourd’hui dans certains pays en voie de développement où
l’usage excessif et sans précaution des téléphones portables est devenue très
courant. C’est avant tout le cas des hommes. On doit d’abord souligner que le
nombre de spermatozoïdes dans les échantillons de sperme a diminué de 50%
depuis ces cinquante dernières années en Europe, comme aux Etats-Unis106. Or
une revue des diverses publications scientifiques sur le sujet réalisée en 2012107 a
montré sans ambiguïté, que l’utilisation d’un téléphone portable plusieurs heures
par jour, se soldait par une réduction de la concentration, de la mobilité et de la
viabilité des spermatozoïdes ; et cela sans compter l’existence d’anomalies
morphologiques108 ; et que l’exposition en laboratoire du sperme à des
radiofréquences induisait de même une réduction de la mobilité et des anomalies
morphologiques des spermatozoïdes109, le tout étant associé à la génération d’un
stress oxydant110.
D’autre part, l’utilisation excessive des téléphones portables ou une
exposition prolongée au WiFi ou à des courants porteurs en ligne (CPL) liée à la
pose de compteurs communicants ont été rapportées coïncider avec la survenue
d’une hypofécondité en lien avec l’existence d’anomalies spermatiques111. La
possibilité d’induction de telles anomalies sous l’effet des radiofréquences a
d’autre part été prouvée par les études ayant montré l’existence d’un stress
oxydant dans les spermatozoïdes. En outre, le point essentiel ici est la mise en
évidence d’un effet dose, impliquant le rôle causal des radiofréquences dans
l’induction de l’infertilité106,110.
Mais l’hypofertilité concerne aussi les femmes66. Car il est aujourd’hui
prouvé que chez elles, l’exposition aux champs électromagnétiques en période
de grossesse est à l’origine de fausses couches qui n’ont en fait que l’apparence
d’être spontanées112. Ainsi face aux risques d’avortement spontané, est-on
conduit à mettre en garde les femmes enceintes sur l’utilisation pendant la
période de grossesse, des technologies de communication sans fil (téléphone
portable, DECT, WiFi, etc.) ; et face aux risques d’hypofertilité, voire de
stérilité, est-on conduit de même à mettre en garde les adolescents et jeunes
adultes de l’un et l’autre sexe, à utiliser sans ménagement un ordinateur portable
sur les genoux, en raison de la proximité avec les organes génitaux.
Au total comme pour le cancer, la maladie d’Alzheimer et la SLA, la baisse
de fertilité est sans doute l’affection pathologique pour laquelle le rôle causal
des champs électromagnétiques, qu’il s’agisse des extrêmement basses
fréquences ou des radiofréquences, est le plus solidement établi.

6. Les troubles du rythme cardiaque


Comme le cerveau, le cœur fonctionne en produisant naturellement des
courants électriques. Le cœur est en réalité un muscle constitué de cellules en
forme de fibres. Ces fibres, comme toutes cellules sont au repos polarisées113,
c’est à dire que leur membrane est chargée positivement en surface, et
négativement à l’intérieur. Sous l’effet des courants électriques produits
naturellement, il s’ensuit la propagation d’une onde de dépolarisation à la
surface des fibres musculaires à chaque contraction du cœur (systole) et à
l’inverse, un phénomène de repolarisation avec retour à la normale de la
polarisation de repos à chaque dilatation du cœur (diastole)114. C’est sur
l’enregistrement des courants électriques induits au cours de la propagation de
cette onde de dépolarisation qu’est basée la réalisation des
électrocardiogrammes. Comme l’a expérimenté à Toronto la chercheuse
canadienne Magda Havas, c’est pour des raisons purement physiques que toute
exposition du cœur à des champs électriques ou électromagnétiques artificiels
peut perturber son fonctionnement115, autrement dit la régularité de l’alternance
systole – diastole.
C’est donc d’abord et avant tout, au plan du rythme cardiaque qu’est le
problème, avec la survenue possible d’extrasystoles116, de tachycardie ou de
tachyarythmie (accélération irrégulière du pouls) par fibrillation auriculaire117 ou
ventriculaire118. En outre, c’est aussi la pression artérielle qui peut être
concernée, avec la possible survenue d’épisodes d’instabilité tensionnelle. Et
c’est bien ce qu’on observe en pratique médicale en cas d’intolérance aux
champs électromagnétiques, en particulier chez les personnes atteintes
d’électrohypersensibilité.
A chaque fois qu’il pénétrait dans le bloc opératoire où était installé une
borne WiFi, un anesthésiste ressentait son cœur battre la chamade, autrement dit
se mettre en tachycardie extrême. Alors qu’à chaque fois qu’il en ressortait, son
cœur récupérait progressivement un rythme normal. A plusieurs reprises, un
électrocardiogramme révéla l’existence d’une tachycardie avec des salves
d’extrasystoles ventriculaires. Il ne put donc continuer à exercer dans cette
clinique. Et bien lui en prit. Car le risque de mort subite par fibrillation
ventriculaire est possible.
Les cas de morts subites survenant à proximité des lignes à haute ou très
haute tension ne sont d’autre part pas exceptionnels. Le plus souvent le lien de
cause à effet ne peut être établi et la mort est alors considérée comme
idiopathique, c’est à dire sans cause connue. C’est ainsi que des morts subites et
apparemment inexpliquées de plusieurs enfants, vivant à proximité de lignes à
très haute tension, dont récemment une fillette de 8 ans vivant au Québec, nous
ont été rapportées. Certains cas de mort subite du nourrisson, le plus souvent
apparemment inexpliqués, pourraient être aussi rangés dans ce cadre, en raison
de la présence de sources électromagnétiques même de faible intensité, non loin
du berceau, que ces sources soient extérieures à la chambre du bébé ou à
l’intérieur. Avec dans ce dernier cas l’impératif catégorique de veiller à
l’absence de tels champs : DECT, téléphone portable en recharge ou utilisé en
tant que réveil, téléviseur allumé, babyphone, etc.
De même, les malades ayant bénéficié de la pose d’un pacemaker ou
stimulation cardiaque sont éminemment sujets au dysfonctionnement de leur
prothèse, en cas d’exposition aux champs électromagnétiques, avec la possibilité
là aussi d’arrêt cardiaque et éventuellement de mort subite. Considérer les sujets
cardiaques comme des personnes extrêmement vulnérables aux champs
électromagnétiques est là aussi un impératif catégorique de santé publique. Un
impératif qui n’est malheureusement pas respecté, notamment en cas de pose
sans discernement ni ménagement des compteurs communicants.

7. Autres affections
Au-delà de la maladie d’Alzheimer, de la SLA et de la SEP, des troubles
cognitifs et comportementaux, des troubles du sommeil, des cas de surdité, et
même de véritables syndromes dépressifs ont été rapportés en lien avec
l’exposition aux radiofréquences119. Or comme nous le reverrons, c’est surtout
chez les enfants et adolescents que de tels troubles peuvent survenir120.
En outre, certains des troubles précédents et d’autres de nature hormonale
pourraient être mis sur le compte d’une altération fonctionnelle de
l’hypothalamus121, en cas d’exposition à des champs électromagnétiques comme
cela a été suggéré à partir des résultats expérimentaux obtenus par l’un d’entre
nous, Pierre Le Ruz122. Il a d’autre part pu être montré que les champs
électromagnétiques pouvaient modifier le fonctionnement des glandes
salivaires123, de la thyroïde124, des glandes surrénales et même être à l’origine de
diabète de type 2125.
Selon le chercheur américain Henry Lai qui a analysé plus de 500 études
publiées dans des revues à comité de lecture entre 2007 et 2019 et faisant état de
troubles neurologiques en lien possible avec les champs électromagnétiques, non
seulement les radiofréquences, mais aussi et surtout les extrêmement basses
fréquences seraient en cause.
Ainsi comme nous l’indique la Figure 3, s’il apparait que dans 72% des cas
les radiofréquences sont possiblement à l’origine de ces troubles, c’est dans 91%
des cas que le seraient les extrêmement basses fréquences.
Ce qui conduit à penser que non seulement les technologies de
communication sans fil seraient en cause, mais aussi les installations électriques,
contrairement à certaines allégations infondées en provenance des producteurs et
distributeurs d’électricité, affirmant qu’il n’y a aucun risque.
Figure 3 : Comparaison des pourcentages d’études montrant l’existence
d’un effet neurologique comparé à aucun effet selon la fréquence
électromagnétique testée126

8. Les modifications de l’immunité et les conséquences au plan


infectieux. Un rôle de la 5G dans la pandémie de Covid-19 ?
Sans doute s’agit-il d’un domaine scientifique encore insuffisamment
exploré, mais potentiellement extrêmement lourd de conséquences sanitaires.
Les champs électromagnétiques sont-ils dépresseurs de l’immunité et par
conséquent peuvent-ils être l’un des facteurs à l’origine des épidémies,
notamment d’origine virale, en favorisant la propagation et la mutation des virus
et leur transmissibilité à l’homme ?
Outre la possible induction de phénomènes auto-immuns, on insiste en effet
aujourd’hui sur le rôle immunodépresseur des champs électromagnétiques, qu’il
s’agisse des extrêmement basses fréquences ou des radiofréquences. De
nombreuses études ont en effet montré que les champs électromagnétiques
étaient capables d’altérer les différents composants de l’immunité cellulaire et
humorale127. Les mécanismes en jeu sont divers et encore en partie mystérieux.
Un rôle du calcium membranaire pénétrant dans les cellules
immunocompétentes a été proposé, pour rendre compte des anomalies du
système immunitaire inné128. Certains ont aussi avancé l’hypothèse d’une
inhibition de la calcineurine, une enzyme fixant le calcium dans les neurones,
sous l’effet du stress oxydant induit par les champs électromagnétiques, avec
pour conséquence la genèse d’une immunodéficience129. La mélatonine, dont on
connait le rôle de régulateur de la réponse immunitaire en fonction du rythme
circadien, interviendrait aussi130. Or il est clair, comme nous le reverrons131, que
la baisse de production de mélatonine sous l’effet des champs
électromagnétiques ne peut que conduire à une baisse de l’immunité, et par
conséquent à l’augmentation du risque d’infections opportunistes. A cela
s’ajoute le fait que les champs électromagnétiques pourraient aussi combiner
leurs effets au niveau du système neuroendocrinien et immunitaire, renforçant la
survenue des anomalies constatées132.
En fait, l’effet immunosuppresseur des champs électromagnétiques est
difficile à évaluer compte tenu de la multitude des paramètres en jeu. De façon
générale, on peut cependant conclure que les expositions courtes ont plutôt
tendance à stimuler l’immunité de façon transitoire, alors que les expositions
prolongées, voire chroniques ont à l’inverse tendance à la diminuer, voire à la
supprimer pendant des temps très long ; et cela qu’il s’agisse de l’immunité
humorale ou cellulaire133. Il est clair qu’un tel déficit, mis en évidence tant chez
l’animal que chez l’homme pourrait être l’un des facteurs à l’origine de la
propagation et de la mutation de certains virus chez l’animal, et en fin de compte
favoriser leur transmission à l’homme.
Comme nous l’avons vu, un tel mécanisme immunitaire pourrait rendre
compte du rôle cancérigène de certains virus et de leur transmission à l’homme,
l’exposition aux champs électromagnétiques augmentant le risque de cancer ou
de leucémie par le biais de l’immunodépression induite, sans que nécessairement
les rayonnements aient un rôle mutagène direct au niveau du génome134 ; bien
qu’un tel risque soit possible135. Pour certains chercheurs, étant donné le
formidable déploiement de la 5G à Wuhan en Chine, c’est ce qui se serait passé.
Le déficit immunitaire induit par la 5G aurait été l’un des facteurs favorisant la
zoonose136 à l’origine de la pandémie de Covid-19, d’abord en facilitant la
propagation et la mutation du coronavirus chez certains animaux, puis en
favorisant sa transmissibilité à l’homme, en raison de son induction aussi chez
lui, créant ainsi une rupture de barrière d’espèce. Sans doute ne s’agit-il là
encore que d’une hypothèse nécessitant de nouvelles recherches pour être
accréditée. Mais, s’il en était ainsi, nul doute que le développement de la 5G,
constituerait un facteur de gravité extrême. Nous y reviendrons137.

–––––– • ––––––
CHAPITRE 2
Le syndrome d’intolérance électromagnétique
Dominique Belpomme, Philippe Irigaray

Le rôle présumé des champs électromagnétiques dans la genèse de certaines


des pathologies précédentes repose sur la publication de plusieurs milliers
d’articles dans des journaux scientifiques à comité de lecture depuis ces vingt à
trente dernières années ; et cela sans compter de très nombreux articles
antérieurs. Ainsi , contrairement à ce qu’affirme l’ANSES, les études
épidémiologiques et toxico-biologiques réalisées ont-elles déjà permis d’obtenir
un niveau de preuves non négligeable. Mais au-delà de ce bruit de fond
scientifique que nul ne peut plus aujourd’hui contester, se pose du point de vue
symptomatique et physiopathologique, un problème plus complexe, mais aussi
mieux circonscrit : celui de définir l’intolérance aux champs
électromagnétiques. Ce que l’OMS accepte de dénommer intolérance
idiopathique environnementale (IEI) attribuée aux champs électromagnétiques
(IEI-EMF). C’est ce que nous abordons dans ce nouveau chapitre.

William Réa, qui a créé en 1978, à Dallas (Etats-Unis) le premier centre de


santé environnementale dans le monde, fut aussi le premier à reconnaître, dès
1991, la possibilité d’une intolérance électromagnétique chez certains
malades138, et à créer le concept d’électrohypersensibilité139. Ont suivis en France
à partir de 2002, les travaux de Roger Santini, décrivant l’existence d’une
intolérance aux champs électromagnétiques chez les personnes résidant à
proximité des antennes-relais ; ou chez celles abusant des téléphones
portables140. Le message de ces deux pionniers n’a malheureusement pas été
entendu. Nous leur rendons justice ici.
Que les lecteurs nous pardonnent, si rompant avec les témoignages évoqués
dans la première partie de cet ouvrage, le texte qui va suivre leur apparait trop
technique. La raison en est que jusqu’à ce jour, l’intolérance aux champs
électromagnétiques ou plus exactement selon la terminologie de l’OMS, l’IEI-
CEM n’a toujours pas été décrite du point de vue médical et que pour qu’elle
soit reconnue en tant que nouvelle entité pathologique, il convient de le faire
avec rigueur et précision.
C’est ce que nous tentons de faire ici, à partir de plusieurs de nos articles
publiés dans des revues scientifiques à comité de lecture, avec pour objectif
essentiel, celui d’être le plus clair possible. Car étant donné le contexte actuel
d’imposture lobbyistique, l’enjeu que nous nous assignons est de convaincre
l’ensemble de nos concitoyens, et plus particulièrement les médecins et les
autorités publiques et politiques, que l’utilisation sans précaution des
technologies de communication sans fil mises à disposition du public depuis des
décennies, peut être dangereuse pour la santé. Bien sûr, c’est à la suite de
plusieurs réunions de consensus international141 impliquant le concours de
nombreux chercheurs et experts scientifiques, notamment en 2004, sous l’égide
de l’OMS, le colloque de Prague (République Tchèque) sur l’hypersensibilité
électromagnétique6, qu’on a été conduit à individualiser l’IEI-CEM avant que
l’OMS elle-même reconnaisse un an plus tard l’électrohypersensibilité (EHS) en
tant que condition pathologique morbide7.
Dans ce chapitre, nous nous bornons à décrire du point de vue clinique, ce
qu’est l’IEI-CEM en y ajoutant les nouvelles données biologiques et
radiologiques que nous avons découvertes et qui permettent aujourd’hui d’en
porter objectivement le diagnostic.

1. De la distinction entre intolérance attribuée aux champs


électromagnétiques et électrohypersensibilité
Bien qu’elle ait reconnu l’existence de symptômes d’intolérance attribués
aux champs électromagnétiques, l’OMS en soulignait au plan clinique le
caractère subjectif et non-spécifique, et indiquait qu’il n’était pas prouvé que la
cause en soit les champs électromagnétiques. Ainsi, faisant suite au congrès de
Prague, il fut proposé le terme ambigu d’IEI-CEM pour qualifier la survenue de
ces symptômes. Si cette appellation a le mérite de circonscrire la définition de
cette nouvelle entité pathologique à la notion d’intolérance, et point non
négligeable, d’en reconnaitre l’origine environnementale, la terminologie
proposée a cependant l’inconvénient de contenir deux éléments apparemment
contradictoires. Puisque d’un côté il est indiqué le caractère «idiopathique» de
cette intolérance, c’est-à-dire sans cause connue, alors que de l’autre, il est admis
que la cause pourrait en être les champs électromagnétiques. Remarquons en
effet que sans cette dernière précision, l’affection concernée, autrement dit
l’intolérance dont il est question ici ne pourrait être identifiée, le terme
d’intolérance environnementale sans autre précision étant beaucoup trop vague
pour qu’on puisse la distinguer des autres types d’intolérance susceptibles de
pouvoir entrer dans le cadre ainsi défini142. Par conséquent, en 2004, cette
appellation revêtait-elle sans doute à Prague un caractère provisoire, en fait une
situation d’attente, avant que ne soit définie de façon précise au plan biologique
et radiologique, la nouvelle pathologie dont il est fait état dans ce chapitre ; et
surtout avant qu’il ne soit prouvé l’existence d’un lien de cause à effet entre la
survenue des symptômes et l’exposition aux champs électromagnétiques.
Le caractère équivoque de cette appellation explique donc que dans les
publications scientifiques actuelles, y compris dans les documents officiels de
l’OMS et même dans le dictionnaire143, le terme d’électrohypersensibilité (EHS)
et non celui d’IEI-CEM soit le plus souvent utilisé. Néanmoins, comme nous le
verrons dans le chapitre suivant, le concept d’EHS doit être fondamentalement
distingué de celui d’intolérance, car l’EHS désigne en réalité un état
d’hypersensibilité neurobiologique singulier, impliquant probablement au niveau
cérébral un abaissement du seuil de tolérance aux champs électromagnétiques ;
alors que par définition le terme plus général d’intolérance doit être réservé aux
manifestations éventuellement multiorganiques survenant en cas d’exposition à
un environnement délétère. Bien qu’elle soit difficile à comprendre, cette
distinction est fondamentale, car elle n’implique pas que les manifestations
d’intolérance en lien avec une exposition aux champs électromagnétiques soient
nécessairement associées à un état d’électrohypersensibilité.

2. De la définition du Syndrome d’intolérance aux champs


électromagnétiques
En fait, comme nous le verrons dans la troisième partie de cet ouvrage, des
preuves de plus en plus nombreuses et conséquentes permettent aujourd’hui
d’accréditer l’hypothèse selon laquelle les symptômes cliniques et les anomalies
biologiques et radiologiques observées chez les malades se plaignant
d’intolérance aux champs électromagnétiques sont bien la conséquence d’une
exposition aux champs électromagnétiques ; et cela sans préjuger de l’existence
ou non d’une EHS associée. D’où le terme générique de syndrome d’intolérance
aux champs électromagnétiques (SICEM)144 que nous avons proposé et
décrivons dans ce chapitre à partir de l’analyse d’une série de malades examinés
cliniquement et investigués aux plans biologique et radiologique145, dans le cadre
d’un protocole de suivi médical établi et conduit sous obédience
internationale146; l’ensemble faisant partie d’une base de données de plus de
2.000 cas que nous avons constituée au fil du temps depuis 2009, afin de
répondre aux problèmes de santé publique posés147.

3. De l’intérêt de la recherche clinique en médecine


Contrairement à la doxa fomentée par les lobbies industriels qui ont
évidemment tout intérêt à ce que l’existence même de l’IEI-CEM ou du SICEM,
et a fortiori de l’EHS ne soient pas reconnue par les pouvoirs publics, ou pour le
moins, que leur origine soit imputée à des causes autres que celles attribuées aux
champs électromagnétiques, les symptômes cliniques présentés par les malades
se disant être intolérants aux champs électromagnétiques ne sont pas tous
subjectifs. A la différence de la plupart des études publiées dans la littérature
scientifique, le plus souvent basées sur la pratique de simples interviews
téléphoniques, les résultats que nous avons obtenus l’ont été en utilisant une
méthode clinique extrêmement rigoureuse, consistant en un interrogatoire de
visu des malades et en un examen clinique, général et neurologique approfondi ;
ce qui nous a permis de mettre en évidence l’existence de signes objectifs tels
que la présence de lésions cutanées ou encore celle d’anomalies cliniques à
l’examen neurologique.
A cela s’ajoute le fait que contrairement à ce qui est encore affirmé par
certains chercheurs ou pseudo-chercheurs, ne pratiquant pas la médecine,
autrement dit n’ayant pas de connaissances cliniques véritables, les différents
symptômes observés peuvent être regroupés de façon cohérente sous la forme
d’associations caractéristiques, si ce n’est pathognomoniques. Sous le prétexte
fallacieux d’insinuer que les symptômes seraient subjectifs et non spécifiques, il
ne saurait donc être question ici d’exclure a priori toute valeur aux déclarations
des malades selon lesquelles les manifestations d’intolérance qu’ils ressentent
surviennent à chaque fois qu’ils pensent être exposés à des sources
électromagnétiques.

4. Des symptômes pour la plupart neurologiques et non pas


psychologiques ou psychiatriques
La méthode observationnelle que nous avons utilisée diffère donc de celle
basée sur le simple remplissage de questionnaires par les malades eux-mêmes
ou par un investigateur se servant d’entretiens téléphoniques.
Avant de décrire les symptômes cliniques présentés par les malades se
plaignant d’une intolérance aux champs électromagnétiques et dont nombre
d’entre eux se réclamaient en effet d’une EHS associée, impliquant donc
l’existence de symptômes d’intolérance pour des intensités de champs
électromagnétiques apparemment très faibles, il est une découverte essentielle
que nous avons faite : l’existence chez environ 30% des malades atteints d’EHS,
d’une sensibilité multiple aux produits chimiques148 (MCS) associée, les deux
affections témoignant très probablement, comme nous le verrons, d’un
mécanisme de survenue commun145.
Ce qui explique que les sujets intolérants aux champs électromagnétiques
puissent être répartis en deux groupes, selon que l’EHS est ou non associée à une
MCS.
La majorité des symptômes d’intolérances observés, que l’EHS soit ou non
associée à une MCS, sont de nature neurologique. Ceux-ci comprennent
principalement l’existence de maux de tête ; celle de troubles de la sensibilité
superficielle (dysesthésies149 et myalgies) et/ou profonde (vertiges150, perte
d’équilibre) ; la mise en évidence d’anomalies de l’audition (acouphènes,
hyperacousie151) et visuelles (photophobie, flashs lumineux, etc.) ; enfin la
possibilité de troubles sympathiques152 (accélération du pouls, palpitations,
oppression thoracique, instabilité tensionnelle, sécheresse des yeux, incontinence
urinaire, nausées, troubles digestifs, etc.) ; et cela sans oublier la survenue quasi
constante de déficits cognitifs à type de perte de mémoire immédiate et de
troubles de l’attention et de la concentration ; le tout conduisant peu à peu à une
triade symptomatique faite d’insomnie, de fatigue chronique et de tendance
dépressive. Tous symptômes pathologiques significativement plus fréquents
chez les personnes se disant ne pas tolérer les champs électromagnétiques par
rapport à celles se disant ne pas présenter une telle intolérance (voir le tableau 1
de l’annexe A).
On notera de plus l’existence de mouvements involontaires parfois de type
choréiforme et de troubles de l’équilibre observés chez près d’un malade sur
deux et décelés à l’examen neurologique dans environ 5 à 10% des cas153, et
celles de lésions cutanées chez 16% des malades atteints d’EHS seule (Figures 4
et 5), et chez 40% des malades en cas de MCS associée (Figure 6).
Contrairement à ce qui a pu être affirmé, ces deux types de manifestations
signent donc à l’évidence la nature objective de ce syndrome.
A cela s’ajoutent des manifestations dépressives avec des idées suicidaires
chez 20 à 40% des malades, des épisodes d’anxiété voire même de panique et
des signes d’instabilité qui peuvent mettre à tort sur la voie d’une affection
psychiatrique primitive, mais qui traduisent en réalité, la très grande souffrance
physique et mentale des malades en raison de leur exposition présumée à des
champs électromagnétique et de leur non prise en charge, comme il conviendrait,
par les médecins et les pouvoirs publics.
En outre, on observera que l’association d’une MCS à l’EHS aggrave
significativement la survenue de la plupart des symptômes précédents, à savoir :
les troubles de la sensibilité superficielle (dysesthésie), les risques de lésions
cutanées, les douleurs musculaires et articulaires, les acouphènes et dans un
certain nombre de cas non négligeable, les troubles de la mémoire et de
l’attention, l’insomnie, la tendance dépressive et les idées suicidaires qui peuvent
en être la conséquence (voir le tableau 1 de l’annexe A).
En fait, l’importance de cette étude est d’avoir montré que la pathologie
concernée touche plus fréquemment les femmes que les hommes145 et que le
syndrome clinique d’intolérance que nous avons dénommé SICEM peut évoluer
en deux phases principales, l’une prodromique154 d’induction de l’intolérance, et
l’autre appelée «phase d’état», de complétion de celle-ci155.

5. Le rôle favorisant des amalgames dentaires métalliques


L’une des manifestations d’intolérance aux champs électromagnétiques
souvent observée chez les personnes se plaignant d’EHS est la survenue de
douleurs dentaires et/ou gingivales, pouvant s’étendre aux mâchoires et même
s’accompagner parfois d’une contracture des muscles masséters (trismus). Il a pu
être démontré que ces symptômes étaient liés à la présence d’amalgames
dentaires ou d’implants métalliques, ceux-ci contenant du mercure, du titane ou
d’autres composants métalliques. Dans une étude récente, nous avons pu montrer
avec d’autres156 que les sujets se plaignant d’intolérance aux champs
électromagnétiques présentaient ou avaient présenté pendant de très nombreuses
années un grand nombre de ces amalgames plus souvent que ceux qui ne s’en
plaignaient pas. Comme l’indique la Figure 7, des abus dans la pose des
amalgames mercuriels ont eu lieu pendant de nombreuses années. Fort
heureusement leur utilisation est aujourd’hui prohibée depuis le règlement
européen en date du 17 mai 2017157 interdisant la pose de ces amalgames. Cette
interdiction est entrée en vigueur au 1er juillet 2018.
Il s’agit donc d’une bonne nouvelle, car selon le rapport du Bio Intelligence
Service (BIOIS), la France est l’Etat membre de l’Union Européenne qui a le
plus contaminé sa population. Or depuis la convention internationale de
Minamata adoptée le 10 octobre 2013 à Kumamoto (Japon), le mercure est
considéré par l’OMS comme l’une des substances toxiques les plus
préoccupantes en raison du fait qu’il n’y a pas de niveau seuil d’exposition sans
risque. Cette convention est entrée en vigueur le 16 aout 2017, ce qui a décidé en
juillet 2018 les instances européennes à interdire la pose de ces amalgames chez
les enfants de moins de 15 ans et chez les femmes enceintes et/ou allaitantes, et à
compter du 1er juillet 2019, à étendre cette interdiction à l’ensemble des
populations.
Les chirurgiens-dentistes sont bien sûr aujourd’hui de plus en plus conscients
de cette interdiction et des gestes à accomplir avec précaution, chez les sujets
EHS et/ou atteints de MCS, pour la dépose de ces amalgames. La mesure des
courants galvaniques en bouche est indispensable. La présence de tels courants
témoigne de l’effet «antenne» des matériaux métalliques et de ce fait objective
l’intolérance aux champs électromagnétiques. La dépose de tels amalgames est
ici le remède, la disparition des douleurs et des contractures étant alors un signe
indirect confirmant l’intolérance observée.

6. Comment établir le diagnostic du SICEM


Lors du colloque de Prague, l’identification de l’IEI-CEM était purement
clinique, c’est ce qui explique qu’en décembre 2005, l’OMS ne pouvait
qu’affirmer l’absence de diagnostic médical de l’EHS7. Ce n’est plus le cas
aujourd’hui, grâce aux travaux qu’avec d’autres nous avons réalisés. Comme
pour toute affection médicale, il y a en effet deux ordres de tests objectifs
disponibles : la présence d’anomalies biologiques et la mise en évidence de
signes radiologiques. Ce sont ces deux aspects que nous exposons ici.
Que l’intolérance soit ou non associée à une EHS158, la détection de certains
marqueurs biologiques dans le sang et les urines prouve de façon indéniable
l’organicité de l’affection, autrement dit son caractère somatique et non pas,
comme l’affirme sans prudence scientifique l’ANSES159, son origine
psychologique. Ainsi peut-on déceler au plan moléculaire chez les malades se
réclamant d’une intolérance aux champs électromagnétiques, l’existence d’une
inflammation dite de bas grade, c’est à dire purement biologique, dont
témoignent en particulier l’augmentation dans le sang d’une molécule médiatrice
de l’inflammation, l’histamine, chez 40% des malades145,160, la possibilité d’une
ouverture de la barrière hématoencéphalique, qui normalement empêche les
substances toxiques présentes dans le sang de pénétrer dans le cerveau. Et ici
sans doute doit-on rendre hommage au chercheur français Pierre Aubineau qui
parmi les premiers a démontré l’existence d’une telle ouverture chez des rats
soumis à des champs électromagnétiques161. Ce que nous avons confirmé chez
20% des malades intolérants aux champs électromagnétiques, en décelant dans
leur sang l’augmentation de deux marqueurs de cette ouverture : la
nitrotyrosine162 et une autre molécule, la protéine S100B145. A cela s’ajoute
l’existence d’une réaction auto-immune, en raison de l’existence d’autoanticorps
dirigés contre la substance blanche du système nerveux (plus précisément contre
la protéine O-myéline) dans 20% des cas (voir le tableau 2 de l’annexe A).
Enfin, point capital, on a pu mettre en évidence l’existence d’un stress oxydant
et/ou nitrosé163 à l’origine de la production d’espèces moléculaires ou de
radicaux libres extrêmement toxiques, décelés, comme l’indique la Figure 8,
chez environ 80% des sujets électrohypersensibles se réclamant d’une
intolérance aux champs électromagnétiques164.
On rappellera en effet que la mise en évidence d’un tel stress oxydant est de
même décelé chez des malades atteints d’affections neurodégénératives telles
que la maladie d’Alzheimer ou de Parkinson et la SLA, et chez les malades
atteints d’autres affections telles que le cancer et le diabète. Et que c’est sur la
base de ce type d’altération qu’on explique la genèse et le développement de ces
pathologies. Toutes les anomalies que nous avons décelées, répétons-le, signent
donc à l’évidence l’organicité du SICEM et permettent d’en faire le diagnostic.5
Or, dans le cas du syndrome d’intolérance que nous décrivons, il n’y a pas
que les anomalies biologiques à considérer. Des signes radiologiques sont de
même décelés grâce à l’utilisation d’examen d’imagerie. Non pas l’IRM
cérébrale classique qui est le plus souvent normale, et de plus souvent mal
tolérée chez les malades EHS qui y ont recours, mais la pratique d’explorations
spécialisées, telles que la tomosphygmographie cérébrale ultrasonore (TSCU),
l’échodoppler transcrânien (ETC) et l’IRM cérébrale fonctionnelle (IRMf), ces
investigations permettant la mise en évidence d’une diminution des pulsations
intracérébrales au niveau des lobes temporaux165 (TSCU) (voir la Figure 9),
d’une diminution de la circulation sanguine intracérébrale (ETC) et/ou d’un
dysfonctionnement de certains territoires du cerveau (IRMf)166 (Voir la Figure
10).
La découverte de ces anomalies échographiques et radiologiques est donc
d’une importance capitale, car en révélant la nature fonctionnelle et même déjà
lésionnelle du SICEM, qu’il soit associé ou non à une MCS, permet de le
caractériser de façon objective et de réfuter indubitablement les affirmations
péremptoires de l’OMS selon lesquelles aucun diagnostic médical n’est possible
et l’hypothèse très aventureuse et scientifiquement infondée de l’ANSES selon
laquelle un effet psychosomatique ou nocebo167 en serait la cause. Alors que, là
encore, l’affection dont sont porteurs les malades peut être objectivement
décrite, et même, comme nous le verrons, le rôle des champs électromagnétiques
plus que plausibles168.

7. L’évolution
L’évolution ne devrait plus se concevoir en l’absence de traitement et –
principe de précaution oblige – en l’absence de protection et de sevrage
électromagnétique (voir la cinquième partie de l’ouvrage), car selon notre
expérience, un tel manquement médical est préjudiciable aux malades ; et ce
n’est pas la mise sous antidépresseurs et/ou anxiolytiques, comme cela est
préconisé par certains médecins, qui pourrait permettre d’aboutir à soulager les
souffrances endurées par les malades. C’est ce que constatent un nombre
croissant de médecins généralistes, désemparés par la prise en charge de ces
malades, en raison de la nouveauté du SICEM et au manque de formation
appropriée. D’ailleurs la plupart des malades se dérobent à toute prise de
psychotropes. C’est donc dans le cadre d’une prise en charge scientifique
spécifique, c’est-à-dire médicalement justifiée, lorsque les malades sont traités et
protégés, qu’il convient d’envisager aujourd’hui une telle évolution169.
Comme nous le verrons dans le chapitre suivant, l’une des conséquences
majeures du SICEM est la survenue progressive d’une EHS associée ou non à
une MCS. En fait, pour expliquer l’association des deux types de pathologie, ce
serait l’existence de mécanismes physiopathologiques communs au niveau du
système nerveux170. En outre, on doit envisager la possibilité que les
manifestations d’intolérance précédemment décrites soient associées à d’autres
affections clinico-biologiques, telles qu’une sclérose en plaques (SEP), une SLA
ou une tumeur cérébrale171, qu’elle soit bénigne, appelée neurinome de
l’acoustique172 ou maligne, appelée glioblastome, puisque dans ce cas,
l’exposition aux champs électromagnétiques pourrait en être une cause
commune.
En fait, en cas d’évolution non traitée, une amplification des troubles
cognitifs avec désorientation temporospatiale, perte de mémoire, survenue
d’«absences» et d’épisodes de confusion (comme on l’observe dans «l’épilepsie
temporale», est à craindre, pouvant conduire progressivement à la survenue d’un
état comparable à celui de différentes affections neuro-psychiatriques encore mal
étiquetées, dans le cadre d’une neuropathie dégénérative du système nerveux.
Par contre, sous traitement associé au sevrage électromagnétique le plus
rigoureux possible, selon notre expérience, l’évolution est favorable chez
environ deux malades sur trois, avec régression partielle ou même complète des
symptômes cliniques d’intolérance, normalisation des marqueurs biologiques et
de la TSCU, alors que l’EHS malheureusement persiste, imposant la nécessité
pour les malades de se protéger en permanence. A noter que dans notre série,
sous couvert du traitement prodigué et d’une protection la plus complète
possible, nous n’avons observé aucun cas d’évolution vers une maladie
d’Alzheimer vraie ou vers un état de démence cérébrale.

8. De l’éthique en médecine
Contrairement à ce qui est clamé par certains médias sous influence et même
par certaines institutions également sous influence, l’OMS n’a jamais annoncé
qu’on ne pourrait jamais envisager de reconnaitre médicalement l’existence
d’une intolérance attribuée aux champs électromagnétiques ou d’une
électrohypersensibilité. Tout au plus a-t-elle déclaré en 2005 qu’il n’existait pas
à ce jour de diagnostic médical objectif.
Or, comme on l’a vu, ce n’est plus le cas aujourd’hui. En présence de
malades se réclamant d’une intolérance aux champs électromagnétiques et a
fortiori d’une EHS, le médecin se doit d’agir par une écoute attentive, sans a
priori ni préjugé, en sachant ne pas systématiquement réfuter les propos qui lui
sont tenus, même si certains d’entre eux leur apparaissent de prime abord
irréalistes ou même surréalistes. L’essentiel est en effet de comprendre et
éventuellement de rétablir la situation environnementale et temporospatiale dans
laquelle se trouve le malade au moment des faits incriminés, en particulier les
circonstances d’apparition des symptômes, tout en sachant que certains malades
présentent des troubles de la compréhension et de la mémoire vis à vis des
questions qui leur sont posées. D’où la nécessaire longueur de tels
interrogatoires et la patience avec laquelle il convient de les conduire, et cela
d’autant plus que parfois, certains malades sont l’objet de troubles du
comportement liés à leur très grande irritabilité et même peuvent présenter, bien
que rarement, une forme psychiatrique du SICEM.
Mais même dans ce cas, tenter de comprendre le malade et sa maladie dans
son environnement propre, comme le préconisaient en son temps Hippocrate
dans son fameux traité “Des airs, des eaux et des lieux“ et plus proche de nous,
le grand psychiatre français que fut Philippe Pinel, s’avère être une priorité.
En demeurant à distance de la confusion actuellement générée par les médias
sous influence, le médecin devra donc ne pas systématiquement réfuter la
possibilité d’une exposition à des champs électromagnétiques dans l’apparition
des symptômes en se réfugiant dans une attitude de refus d’entendre et de
comprendre, ou de déni : «rien n’est prouvé», «tout est faux», «c’est dans la tête
que vous êtes malade», ou encore «je ne veux pas vous entendre !». Avant
d’affirmer qu’il n’y a rien de démontré, ou encore de confier le malade à un
confrère psychiatre, il devra donc faire l’effort d’intégrer dans sa pratique les
moyens diagnostiques de cette nouvelle pathologie, rassurer le malade et
éventuellement le confier à un spécialiste de médecine environnementale,
comme il en existe maintenant dans plusieurs pays en Europe et aux Etats-Unis.
Pour cela il réalisera donc un interrogatoire approfondi et précis, épaulé par
un examen somatique rigoureux et complet, y compris neurologique ; il fera
réaliser les tests biologiques et d’imagerie médicale habituels (scanner ou IRM
cérébrale, échodoppler carotidien, voire même si besoin angioscanner) pour
éliminer une pathologie organique connue, mais sans se laisser abuser par la
normalité habituelle de ces investigations. Car la normalité de ces examens
classiques est en réalité un signe cardinal en faveur du diagnostic de SICEM,
tout au moins avant que celui-ci ne se complique éventuellement d’une évolution
neurodégénérative ou psychiatrique. Puis il tentera de rassembler les éléments
cliniques, biologiques et radiologiques, que nous avons développés, pour en faire
le diagnostic. C’est en fait sur une telle base que depuis Hippocrate tout médecin
est amené à formuler un diagnostic ; ou s’il n’a pas les moyens de le faire, de
confier le malade à un confrère averti en la matière, plutôt que de prescrire de
façon aveugle des antidépresseurs, qui n’ont en réalité aucun effet, si ce n’est de
soulager sa propre conscience sans pour autant avoir rendu service au malade et
compris ce qu’il avait. Car de tels traitements ne résolvent en rien le problème et
même risquent d’aggraver l’état clinique.
Ainsi en utilisant l’approche méthodique que nous avons développée, nous
avons été amenés certes à éliminer 5 à 10% des malades venus consulter pour
des symptômes qu’ils rapportaient à tort être liés à une exposition à des champs
électromagnétiques, mais nous avons été capables de soulager la souffrance,
rappelons-le, d’environ deux malades sur trois atteints d’un tel syndrome
d’intolérance.
Figure 4 : Exemple de lésions cutanées de la main et de l’avant-bras
apparue chez un malade intolérant aux champs électromagnétiques
et se réclamant d’une électrohypersensibilité.
Figure 5 : Exemple de lésion cutanée apparue sur la jambe
d’un malade intolérant aux champs électromagnétiques
et se réclamant d’une électrohypersensibilité.
Figure 6 : Exemple de lésion au niveau de la main
chez une femme intolérante aux champs électromagnétiques
et aux produits chimiques, c’est-à-dire se réclamant d’une
électrohypersensibilité associée à une sensibilité multiple aux produits
chimiques.
Figure 7 : Exemple de panoramique dentaire
révélant un excès d’amalgames métalliques en bouche.
Figure 8 : Pourcentage des malades électrohypersensibles,
présentant un stress oxydant et/ou nitrosé.

Les marqueurs de stress oxydant utilisés sont les substances réactives à


l’acide thiobarbiturique (TBARS), le glutathion oxydé (GSSG) et la
Nitrotyrosine (NTT), mesurés dans le sang périphérique.
Figure 9 : Résultat de la tomosphygmographie cérébrale ultrasonore
(TSCU)
appliquée aux lobes temporaux chez un sujet EHS (à droite)
par comparaison à un sujet normal (à gauche).

On notera que les pulsations mesurées dans les différentes régions des
deux lobes temporaux chez des sujets normaux (Figure A) sont au-dessus
de la médiane matérialisée en trait noir, ces régions allant du cortex à la
région séparant les deux hémisphères, soit de gauche à droite pour le lobe
temporal droit et de droite à gauche pour le lobe temporal gauche. Par
contre, on notera sur la Figure B correspondant à un sujet EHS qu’il y a un
abaissement des pulsations cérébrales, prédominant dans la région capsulo-
thalamique (contenant le système limbique) dans l’un et l’autre lobe
temporale soit au niveau de la 4e colonne en partant de la gauche dans le
lobe droit, et au niveau de la 4e colonne en partant de la droite dans le lobe
gauche.
Figure 10 : Exemple de dysfonctionnement de certains territoires du
cerveau
observé par IRM fonctionnelle (IRMf) chez les personnes se plaignant
d’électrohypersensibilité (selon 166).

L’IRMf montre ici chez une patiente de 60 ans atteinte d’EHS et de MCS
que le réseau de connectivité fonctionnelle en «mode par défaut» (DMN)
est anormal, ce qui signifie que le cerveau au repos est en fait actif bien
qu’il ne soit accaparé par aucune tache précise ou focalisé sur le monde
extérieur. En effet on observe une hyperconnectivité de la partie antérieure
dans la zone orbitofrontale médiale. Il y a également une diminution des
faisceaux de matière blanche dans le lobe frontal droit, et une diminution
du débit et/ou du métabolisme dans les 2 lobes frontaux.

–––––– • ––––––
CHAPITRE 3
Ce que sont en réalité l’électrohypersensibilité et
la sensibilité multiple aux produits chimiques
Philippe Irigaray, Dominique Belpomme

L’électrohypersensibilité ne date pas d’hier. Exposé durant toute sa vie à des


champs électriques et électromagnétiques, le très grand ingénieur croate Nicola
Tesla (1856-1943), inventeur notamment du courant alternatif polyphasé173,
aurait été l’un des premiers à en être atteint. A moins qu’il ne s’agisse plus
prosaïquement d’un syndrome d’intolérance chronique.

En fait, l’erreur souvent commise est de confondre les manifestations


d’intolérance aux champs électromagnétiques avec l’EHS. Comme nous l’avons
précédemment indiqué, il s’agit de deux types d’affections très souvent associés
l’un à l’autre, mais qui résultent en réalité de phénomènes distincts du point de
vue physiopathologique et même clinique. Si dans les deux cas, comme nous
l’avons montré170 avec d’autres174, les mécanismes en cause peuvent impliquer la
genèse d’un stress oxydant et/ou nitrosé, et d’une inflammation dite de bas
grade175, la différence que nous établissons est que l’intolérance aux champs
électromagnétiques concerne l’ensemble de l’organisme exposé aux champs
électriques ou électromagnétiques, donc ici plus particulièrement la peau, le
cœur, le cerveau, les organes génitaux, la thyroïde, la moelle osseuse et le
système immunitaire. Une telle intolérance, surtout lorsqu’elle résulte d’une
exposition chronique, peut donc se solder par les manifestations clinico-
biologiques que nous avons décrites précédemment, sans pour autant qu’une
EHS par définition d’expression purement endogène y soit nécessairement
associée.
Ainsi, alors que l’EHS doit être considérée comme un phénomène
pathologique intracorporel à part entière, prenant origine, comme la MCS, dans
le cerveau, et comme nous le verrons, très probablement dans les lobes
temporaux, l’intolérance quant à elle est de nature multi-organique et d’origine
environnementale. Et cela, bien que l’EHS puisse elle aussi être causée par les
champs électromagnétiques et/ou par certains produits chimiques (voir plus
loin), et que les anomalies neuronales en cause permettant d’en expliquer la
genèse soient encore inconnues. Cela explique que l’EHS ne puisse être
actuellement définie et caractérisée qu’au plan clinique : d’abord et avant tout,
par l’abaissement du seuil de tolérance de l’organisme aux champs
électromagnétiques, autrement dit par la survenue de symptômes cliniques
d’intolérance pour des intensités faibles ou très faibles de champs
électromagnétiques, éventuellement même pour des intensités à la limite du seuil
de détection physique des appareils de mesure les plus performants ; et d’autre
part, par l’extension progressive de cet abaissement de seuil à une grande partie
si ce n’est à l’ensemble des fréquences du spectre électromagnétique.
Dans ce nouveau chapitre, nous définissons l’EHS et la MCS en nous
référant aux observations cliniques que nous avons réalisées et le résultat des
tests biologiques que nous avons effectués. Ce qui nous conduit d’une part à
reconnaitre que, comme la MCS, l’EHS est une affection organique à part
entière et que l’une et l’autre de ces deux affections sont en fait deux aspects
d’un même syndrome pathologique. Ce dernier étant très probablement
caractérisé par un mécanisme étiopathogénique commun, impliquant notamment
l’ouverture de la barrière hématoencéphalique5.
Là encore, il s’agit d’un chapitre relativement technique, dont la
compréhension est pourtant essentielle pour qui veut prendre conscience en
termes de santé publique de la gravité de la pandémie électromagnétique
actuelle, et pourquoi les malades porteurs de l’une et/ou l’autre de ces deux
affections nécessitent d’être traités et protégés en se basant sur des données
scientifiques solides.

1. L’électrohypersensibilité en tant que nouvelle affection


neurologique
Comme nous l’avons indiqué précédemment, en décembre 2005, l’OMS tout
en reconnaissant l’existence de l’EHS et la souffrance endurée par les malades,
en niait la possibilité qu’elle soit causée par les champs électromagnétiques et,
d’autre part qu’on puisse en faire un diagnostic médical objectif7. Sans tenir
compte des progrès réalisés dans la compréhension de cette nouvelle pathologie,
et en particulier de nos propres travaux, c’est aussi ce qu’affirmait à tort en
France l’ANSES en 2018, considérant que cette affection n’en était pas une,
puisque pouvant résulter d’un effet nocebo. Autrement dit que sa cause était
purement psychologique, en quelque sorte «imaginée» par les malades159.
C’est ce que nous contestons fermement au plan scientifique, en démontrant
la réalité des signes d’intolérance présentés par les malades se disant être atteints
d’EHS, tant au plan clinique que biologique et radiologique. Il est donc évident
que l’EHS constitue bien une nouvelle affection organique essentiellement
neurologique et, que toute considération d’ordre psychologique pour en
expliquer l’origine et la nature ne peut en réalité relever que d’une erreur
médicale, les manifestations psychologiques, voire même psychiatriques
survenant en fin d’évolution, devant être considérées non pas comme la cause de
cette affection, mais comme sa conséquence.
Réunion de consensus international sur l’intolérance aux champs
électromagnétiques et l’électrohypersensibilité, Bruxelles, 18 mai 2015.

De gauche à droite : Olle Johansson (Suède), Lennart Hardell (Suède) William Rea (USA), Magda Havas
(Canada), Michelle Rivasi (France), David Carpenter (USA), Dominique Belpomme (France), Ernesto
Burgio (Italie).

2. Genèse et progression de l’électrohypersensibilité


Définie cliniquement pas un abaissement du seuil de tolérance aux champs
électromagnétiques, l’ehs pose en fait la question des types de fréquences
concernés, et comment l’intolérance pour des faibles intensités de champs
électromagnétiques apparait et progresse chez les malades. La réponse ne peut
être là encore que clinique. Dans les conditions d’analyse de notre étude, chez la
plupart des malades (dans environ 80% des cas), apparaît l’EHS cliniquement
d’abord et avant tout concerne les radiofréquences, et plus particulièrement les
hyperfréquences (micro-ondes) ; avant éventuellement de s’étendre dans un
second temps aux extrêmement basses fréquences. Alors que chez d’autres
malades, en vérité moins nombreux (environ 20% des cas), c’est apparemment
l’inverse qui se produit, puisque l’EHS semble concerner d’abord les basses
et/ou extrêmement basses fréquences avant de s’étendre peu à peu aux
radiofréquences ; voire au-delà à une grande partie ou même parfois à
l’ensemble du spectre électromagnétique. En réalité, comme nous l’avons
observé, le développement d’une EHS est relativement stéréotypé, avec la
possibilité que certains malades (environ 40%) présentent dans leurs
antécédents, souvent dès l’enfance et bien sûr au cours de la progression de leur
affection, une photophobie marquée concernant la lumière visible, qu’elle soit
naturelle ou artificielle.
Ces résultats ont été obtenus à l’aide d’un interrogatoire minutieux chez des
malades exempts de troubles cognitifs sévères et par conséquent dénués de toute
évolution psychiatrique de la maladie. Ils appellent deux commentaires :
Du point de vue chronologique, la très forte prédominance de la sensibilité
aux radiofréquences est cohérente avec l’utilisation de plus en plus fréquente des
technologies sans fil. Dans le débat d’idées qui oppose actuellement une grande
partie de la communauté scientifique internationale aux représentants de
l’industrie et à leurs lobbies, on insiste très certainement de façon insuffisante
sur la simultanéité de survenue des phénomènes d’intolérance et d’EHS aux
radiofréquences avec la mise à disposition du public des technologies sans fil
(téléphones portables, DECT, WiFi, antennes-relais, etc.). Bien que cette
simultanéité ne puisse pas constituer en soi une preuve de causalité, elle la rend
cependant très fortement plausible.
Deuxième point : La progression dans le temps de la fréquence et de
l’intensité des manifestations d’intolérance aux champs électromagnétiques
telles que les malades nous la rapportent, est un argument plaidant en faveur de
la réalité physiopathologique de l’EHS, puisque les témoignages évoquent du
point de vue physique l’existence d’un effet par accumulation, l’intolérance aux
extrêmement basses fréquences s’ajoutant progressivement à celle des
radiofréquences et vice versa. A tel point que certains malades, lorsque
l’hypersensibilité est étendue à une très grande partie du spectre
électromagnétique, voire à l’ensemble de ce spectre, deviennent intolérants à la
plupart, voire à toutes les fréquences de ce spectre, y compris donc à la lumière
visible et aux ultraviolets. Ainsi dans le cas d’une telle photosensibilisation et
photophobie extrême, quelques-uns des malades de notre cohorte ont-ils été
obligés de recourir au port d’un bandeau de façon permanente, avec le risque de
devenir définitivement mal-voyants ou même aveugles176.

3. Intolérance aux odeurs, sensibilité aux produits chimiques et


électrohypersensibilité
A la photophobie s’ajoute le fait que dans la majorité des cas, les malades
atteints d’EHS présentent a minima une sensibilité accrue aux bruits
(hyperacousie) et aux odeurs (hyperosmie), et même au-delà, pour nombre
d’entre eux, une intolérance à de nombreux produits chimiques d’origine
artificielle ou même naturelle, sans pour autant présenter les symptômes
permettant d’accréditer objectivement l’existence d’une MCS ; avec, comme
nous l’avons montré pour la première fois, l’existence dans environ un tiers des
cas d’EHS d’une véritable MCS associée. La MCS est un syndrome initialement
décrit en 1950 par l’allergologue américain Theron G. Randolph, et qui a été
défini en 1999 au plan international lors d’une réunion de consensus177. Or c’est
en 2015 que nous en avons ré-analysé les différents aspects en lien avec l’EHS,
lors d’une nouvelle réunion de consensus internationale que nous avons organisé
à l’Académie Royale de médecine de Belgique à Bruxelles178. (voir la photo plus
loin).
A noter que la MCS a aussi été désignée aux Etats-Unis au plan de ses
mécanismes moléculaires par le terme de «perte de tolérance induite par les
produits toxiques (TILT)179». Ce qui souligne bien le rôle présumé de ces
produits dans l’induction de l’intolérance qui en relève. Et on ne voit pas
pourquoi il ne pourrait pas en être de même pour les rayonnements
électromagnétiques. D’où, comme nous avons tenté de le justifier
précédemment, l’appellation de SICEM pour qualifier au plan clinico-
pathologique l’affection dont sont atteints les malades se réclamant d’une EHS
et les arguments que nous développerons plus loin, plaidant pour le rôle des
champs électromagnétiques dans la genèse et les manifestations de cette
nouvelle affection.
La MCS est maintenant reconnue en tant qu’affection invalidante en
Allemagne, aux Etats-Unis et au Canada, mais elle ne l’est toujours pas en
France, bien qu’elle ait été décrite en 2010 dans notre pays par le médecin du
travail, Françoise Conso, sous le terme d’intolérance aux odeurs (le SIOC)180. Ce
qui explique que la MCS soit malheureusement encore inconnue d’une grande
partie du corps médical en France, et plus grave encore, par les experts requis
par les pouvoirs publics ou la justice pour statuer sur le cas des malades qui en
sont atteints. L’existence de cette affection est pourtant reconnue par l’OMS,
puisqu’elle est incluse dans la classification internationale des maladies (CIM-
10) sous le code T78.4 : «autre allergie non précisée». En fait, comme pour
l’EHS, ce n’est pas d’allergie au sens biologique du terme qu’il s’agit, mais, en
raison des découvertes récentes, d’inflammation d’origine chimique3 et non pas
d’origine immuno-allergique, comme dans le cas de l’asthme ou du rhume des
foins.

4. Ce qu’est la sensibilité multiple aux produits chimiques


Comme l’indique le tableau 1 de l’annexe A, l’affection est caractérisée par
un ensemble de symptômes cliniques dont la plupart sont semblables, si ce n’est,
identiques à ceux décrits pour l’EHS, mais dont quelques-uns néanmoins s’en
distinguent et donc la caractérise plus spécifiquement.
Cette affection se constitue et évolue de façon analogue au SICEM. Nous la
décrivons également en deux étapes : une première phase d’induction
caractérisée par un épisode toxique aigu ou subaigu lié à l’exposition à un ou
plusieurs produit(s) chimique(s) ressenti(s) comme toxique(s) par l’organisme,
que ce soit dans un cadre professionnel ou non ; et une deuxième phase, dite
d’état, c’est-à-dire de complétion de l’affection, consistant en l’établissement du
processus d’intolérance chimique pour des expositions à des produits chimiques
de plus en plus nombreux et variés et à des concentrations de plus en plus
faibles, au fur et à mesure de sa progression. Cette deuxième phase est bien sûr
d’évolution chronique, comme c’est là cas pour l’EHS, ce qui en fait toute la
sévérité.
Quels sont les produits en cause ? La liste ne peut être exhaustive, mais la
très grande majorité des substances incriminées proviennent d’abord et avant
tout des produits chimiques artificiels mis sur le marché : parfums, produits de
nettoyage (tels que lessives, détergents, savons, shampoings, eau de javel, etc.) ;
et des polluants (fumée de tabac, gaz d’échappement des voitures, goudrons
frais, etc.), encres fraiches (la lecture des journaux et livres peut devenir
impossible), solvants organiques (toluène, benzène, etc.), peintures à l’huile,
pesticides, composés organiques volatils, formaldéhyde, métaux lourds, textiles
synthétiques, plastiques, éléments d’aménagements intérieurs neufs tels que
moquettes, rideaux de douche en plastique, habitacle de voiture, etc.

5. L’hypothèse de mécanismes communs


Outre les points de similitude précédemment décrits entre les deux affections
en matière d’intolérance clinique, la mise en évidence des mêmes anomalies
biologiques et radiologiques (tableau 2 de l’annexe A) et surtout l’existence d’un
passage de l’une à l’autre de ces deux formes d’hypersensibilité chez un même
malade, nous a conduits à formuler l’hypothèse selon laquelle ces deux
affections, constituaient en réalité une seule et même entité éthiopathogénique170.
En effet pour nous résumer, l’une et l’autre de ces deux affections sont
caractérisées par des symptômes sensoriels consistant en une sensibilité
exacerbée à la lumière (photophobie), aux bruits (hyperacousie) et aux odeurs
(hyperosmie), parfois associé à des anomalies du goût (dysgueusie).
Or, comme nous l’avons montré, l’un des éléments commun aux deux types
d’hypersensibilité individualisés est la possible ouverture de la barrière
hématoencéphalique tout au moins chez un certain nombre de malades181. Cette
ouverture serait donc probablement, du point de vue physiopathologique, la
pierre d’achoppement permettant d’expliquer la survenue et la constitution
progressive chez un même malade des phénomènes d’électrohypersensibilité et
de chimiosensibilité, et de plus du point de vue clinique, l’apparition des mêmes
symptômes d’intolérance.
L’hypothèse actuelle, en partie validée par certains travaux récents, serait en
effet que l’ouverture de cette barrière se ferait en raison d’un effet direct des
champs électromagnétiques sur le cerveau, ceux-ci ayant pénétré dans la boite
crânienne principalement au travers de la fenêtre temporale182, là où la voûte
crânienne est la plus mince. Alors que pour les produits chimiques, leur
pénétration intracérébrale se ferait selon deux voies possibles : soit directement,
par l’intermédiaire du nerf olfactif, les produits chimiques toxiques présents dans
la cavité naso-buccale183 pénétrant à l’intérieur de la gaine de ce nerf, et donc
s’introduisant par voie naturelle dans les lobes temporaux du cerveau ; soit
indirectement par voie sanguine, les produits toxiques, véhiculés par le sang
artériel arrivant dans le cerveau au contact de cette barrière y créant son
ouverture ou la pénétrant en cas d’ouverture préalable due aux champs
électromagnétiques.
Dans l’un et l’autre cas, la genèse d’un stress oxydant et/ou nitrosé, et donc
la production d’espèces moléculaires et de radicaux libres extrêmement toxiques
pour le cerveau, serait déterminante. En effet, en causant un tel stress chimique
dans le cerveau, les champs électromagnétiques et les produits chimiques
seraient capables d’y créer des altérations de la névroglie184 et d’y déclencher
localement une réponse inflammatoire185 sous la forme de ce qu’on appelle une
gliose réactionnelle. En outre, en ouvrant la barrière hématoencéphalique, ils
auraient pour conséquence de favoriser la mobilisation et le passage des cellules
inflammatoires du sang périphérique dans le cerveau, et donc d’y aggraver
l’inflammation déjà produite localement. Lors de ces processus inflammatoires,
certaines cellules appelées «mastocytes», productrices d’histamine et d’autres
molécules pro-inflammatoires, joueraient un rôle primordial186, ce qui explique
qu’au plan symptomatique, certains des symptômes cliniques de l’EHS et de la
MCS soient communs avec ceux décrits dans ce qu’on appelle le syndrome
d’activation mastocytaire187.
La Figure 11 résume nos travaux. Sous l’effet des champs
électromagnétiques et/ou des substances toxiques ayant pénétré dans le cerveau,
il y aurait donc production de molécules vasomotrices pro-inflammatoires, dont
en particulier l’histamine, dont le rôle modulateur apparaît capital188.
L’histamine et les autres molécules relarguées amplifieraient à leur tour la
production de nouveaux radicaux libres en raison du manque d’oxygène lié à la
réduction du flux sanguin cérébral. Ce qui aboutirait finalement à un véritable
cercle vicieux amplificateur, expliquant pourquoi l’EHS et la MCS sont des
affections associées l’une à l’autre et apparemment biologiquement difficilement
réversibles.
Figure 11 : Mécanismes cellulaires et moléculaires intervenant dans la
genèse
de l’électrohypersensibilité et de la sensibilité multiple aux produits
chimiques.

L’hypothèse que nous formulons est en effet qu’après une période de


réversibilité possible grâce au traitement et à des mesures de protection
extrêmement précoces, ces radicaux toxiques seraient à l’origit la constitution
progressive de lésions neuronales irréversibles, impliquant la destruction de
certains neurones et circuits neuronaux. Ainsi se constituerait au fil du temps un
état d’hypersensibilité pérenne (à la fois électromagnétique et chimique), avant
que ne survienne possiblement dans un deuxième temps, en cas de persistance
des expositions environnementales toxiques, une neuropathie dégénérative. A
cela s’ajoute le fait qu’en cas de gliose réactionnelle importante, induite par ces
radicaux et l’inflammation qu’ils génèrent, puisse survenir une tumeur du
cerveau189, mais qui selon notre expérience, n’est que très exceptionnellement
associée à un état d’EHS.
6. Les implications possibles du système limbique, du thalamus et de
l’hypothalamus
La question du siège intracérébral du stress-oxydant et/ou nitrosé et de la
neuro-inflammation qui en serait la conséquence, là où pourrait donc se
constituer de façon progressive un dysfonctionnement neuronal et des lésions
éventuellement irréversibles, mérite d’être posée. Car ce siège conditionnerait
non seulement l’apparition des symptômes cliniques d’intolérance, mais aussi au
plan physiopathologique, la genèse de l’hypersensibilité, autrement dit
l’abaissement du seuil de tolérance aux champs électromagnétiques et/ou aux
produits chimiques.
Différentes investigations réalisées tant chez l’animal que chez l’homme ont
montré que la neuro-inflammation induite par les champs électromagnétiques ou
les produits chimiques était beaucoup plus étendue qu’il n’y paraissait de prime
abord. Puisque celle-ci pourrait concerner comme nous l’avons montré, non
seulement les lobes temporaux, et plus précisément au sein de ces lobes, le
système limbique190, mais aussi, le thalamus et même l’hypothalamus191,192.
Or les résultats que nous avons obtenus chez les malades devenus EHS et/ou
atteints de MCS confirment en partie ces données. La diminution des pulsations
cérébrales que nous avons enregistrées grâce à l’utilisation de la TSCU sont
effectivement en faveur d’un siège temporal limbique prédominant (voir la
Figure 9 du chapitre 2). Ce qui expliquerait du point de vue de l’intolérance
clinique, les troubles auditifs, olfactifs et cognitifs, et les perturbations
émotionnelles très fréquentes chez ces malades. C’est aussi le cas du thalamus
dont l’altération rendrait compte des anomalies de la sensibilité superficielle et
de la sensibilité profonde ; et de l’hypothalamus, dont l’atteinte expliquerait de
même l’existence des troubles sympathiques.
Cependant, étant donné que sous traitement et sevrage électromagnétique,
nous avons pu constater que simultanément à la régression des symptômes
d’intolérance clinique, les anomalies pulsatiles décelées au niveau des lobes
temporaux et en particulier au niveau du système limbique et du thalamus se
normalisaient, alors que l’hypersensibilité quant à elle, persistait de façon
durable, ce résultat conduit à admettre que d’autres régions du cerveau
pourraient être impliquées dans la genèse de l’EHS, ou encore que les lésions
neuronales induites au niveau temporal bien que n’ayant pas de traduction
pulsométrique, seraient permanentes. Ainsi, notre hypothèse aujourd’hui est-elle
que la restauration sous traitement des pulsations des diverses régions du
cerveau que nous avons analysées ne serait pas suffisante pour supprimer les
phénomènes d’hypersensibilité, dont le siège exact demeure en fait encore
inconnu.

7. La partie émergée de l’iceberg


Qu’elle concerne les champs électromagnétiques ou les produits chimiques,
l’hypersensibilité pourrait être considérée comme un révélateur de ce qui se
passe au niveau cérébral au plan moléculaire et cellulaire, en lien avec la
pollution de notre environnement. Par conséquent, il apparait plus que plausible
que la survenue d’une telle hypersensibilité pourrait constituer l’une des
expressions les plus signifiantes des problèmes de santé publique actuels et à
venir. C’est d’ailleurs la conclusion à laquelle sont parvenus les scientifiques
ayant contribué au colloque «Technologies sans fil : un nouvel enjeu sanitaire»
organisé en France, au Sénat, le 23 mars 2009, et ceux ayant participé à la
réunion de consensus international de Bruxelles en 2015 (Voir l’annexe B).
Rappelons que l’OMS ne s’est d’ailleurs pas trompée en individualisant le cadre
des intolérances environnementales, même si elle ne prend pas partie sur les
différentes causes possibles. En réalité, les malades atteints d’EHS et/ou de MCS
ne représenteraient que la partie la plus visible des méfaits sanitaires perpétrés
par la pollution environnementale, autrement dit «la partie émergée de
l’iceberg» ; l’ensemble étant à relier d’une part à l’actuelle multiplicité des
sources électromagnétiques artificielles et aux très nombreux polluants
chimiques mis sur le marché, et d’autre part, comme nous l’avons vu au chapitre
1, aux foisonnements des affections pathologiques qui pourraient en être la
conséquence. C’est la conclusion à laquelle nous étions parvenue de façon
prémonitoire, le 23 mars 2009, lors du colloque intitulé «Technologie sans fil, un
nouvel enjeu sanitaire» organisé au Sénat, en France.
Ce qui signifie en clair que, sans présenter nécessairement un état d’EHS ou
de MCS, beaucoup d’autres malades consulteraient aujourd’hui pour des
symptômes d’intolérance clinique sans pour autant que la cause
électromagnétique ou chimique puisse être mise en évidence. Ainsi l’existence
même des malades qui se disent aujourd’hui électrohypersensibles ou sensibles
aux produits chimiques pourrait-elle en fait témoigner d’un problème de santé
publique beaucoup plus vaste et encore insoupçonné de la part du corps médical
et des autorités publiques. Car au-delà de ces deux affections, c’est un pan entier
de la pathologie médicale qui pourrait être concernée par ces deux types de
polluants. Nous y reviendrons.
Colloque du 23 mars 2009 en France, au Sénat :
Technologie sans fil : un nouvel enjeu sanitaire.

De gauche à droite : Olle Johansson (Suède), Lennart Hardell (Suède), Dominique Belpomme (France) et
Franz Adlkofer (Allemagne), Marie-Christine Blandin (Sénatrice du Nord, France), Jean Desessard
(Sénateur de Paris, France) et Pierre Le Ruz (France).

Par conséquent, ne nous trompons pas de combat ! Et ne désespérons pas ! Si


l’OMS n’a toujours pas reconnu le rôle des champs électromagnétiques dans la
genèse de l’EHS, elle reconnait néanmoins aujourd’hui les risques sanitaires des
radiofréquences, puisque faisant suite à la réunion de consensus scientifique
internationale que nous avons organisée en 2015 à Bruxelles178, elle a décidé
d’attribuer un code aux différents effets sanitaires liés aux rayonnements non
ionisants, incluant donc les radiofréquences, afin de les inclure dans une
nouvelle classification internationale des maladies, comme le lui avait demandé
l’ensemble des experts scientifiques ayant contribué à cette réunion de consensus
(voir l’annexe B).

–––––– • ––––––
CHAPITRE 4
L’enfance et l’adolescence en danger
Dominique Belpomme

Les considérations précédentes permettent désormains d’envisager plus


spécifiquement les problèmes soulevés par l’exposition aux champs
électromagnétiques des femmes enceintes, des enfants et des adolescents.

On se souvient peut-être de l’Appel de Paris, proclamé le 7 mai 2004 à la


Maison de l’UNESCO, et plus particulièrement de son article 2 stipulant que
l’enfance est en danger en raison de la pollution193. On se souvient peut-être
aussi que cet appel avait été signé par de très nombreuses personnalités
scientifiques et humanistes du monde entier, dont plusieurs Prix Nobel de
médecine ; par environ 1 500 ONG également en provenance de plusieurs pays
dans le monde ; par 350 000 citoyens européens ; et point non-négligeable, par
l’ensemble des Conseils de l’Ordre des médecins ou syndicats médicaux des
vingt-cinq Etats membres de l’Union Européenne de l’époque194 ; ces conseils ou
syndicats étant représentatifs d’environ 2 millions de médecins !
C’était essentiellement les méfaits sanitaires de la pollution chimique qui
étaient au cœur de cet appel, la généralisation des technologies sans fil et ses
conséquences sur la santé n’étant pas encore ce qu’elles sont devenues
aujourd’hui. Cependant, faisant suite au congrès d’Istanbul de juin 2004,
organisé par l’OMS, appelant la communauté scientifique internationale à
considérer la particulière vulnérabilité des enfants face aux champs
électromagnétiques195, dès 2011, nous avions décidé d’interpeller à nouveau les
pouvoirs publics et plus particulièrement le corps médical196 sur les risques
encourus à utiliser sans limite ces technologies ; en organisant également à la
Maison de l’UNESCO, le troisième colloque international de l’Appel de Paris
qui avait pour titre : «La santé des enfants et l’environnement».
Qu’en est-il aujourd’hui ? Là encore, notre interpellation de 2011 était
prémonitoire, de très nombreuses publications scientifiques étant venues
confirmer nos appréhensions.
C’est donc en particulier ce qui a conduit l’Assemblée du Conseil de
l’Europe à émettre sa résolution 1815 du 27/05/2011 sur «Le danger potentiel
des champs électromagnétiques et leur effet sur l’environnement», et le député
Jean Huss (Luxembourg), membre de ce conseil et rapporteur de cette
résolution, à convaincre les autorités européennes de protéger le plus possible les
enfants, étant donné leur fragilité spécifique et le danger des rayonnements
électromagnétiques197.
Mais ce n’est pas tout : que ce soit aux Etats-Unis195, en Russie198, ou en
Europe199, partout dans le monde, il est souligné les conséquences désastreuses
des champs électromagnétiques sur la santé des enfants, et donc la nécessité de
les protéger. C’est probablement ce qui explique qu’en France, l’ANSES ait dû
revenir sur le contenu non précautionneux de son rapport de 2013200, très mesuré
pour ne pas dire scientifiquement inexact, sur les risques encourus chez les
enfants201; et la nécessité de les protéger en appelant enfin en 2016 à la prudence,
dans son nouveau rapport d’expertise202 sur l’exposition aux radiofréquences et
la santé des enfants203. Sans doute mieux vaut-il tard que jamais. Mais le mal
était fait, notamment au niveau de l’Education Nationale qui s’est saisie du
premier rapport négatif de l’ANSES pour informatiser tous les établissements
scolaires et pousser partout au numérique de façon irresponsable. Or pourtant, le
message du Conseil de l’Europe de 2011 était particulièrement clair : réduire
l’utilisation du WiFi et des téléphones portables dans les établissements
scolaires204.
Plus récemment l’OMS a aussi mis en garde les adolescents contre
l’utilisation excessive des jeux vidéo, en raison de leur rôle addictif. Et ce n’est
qu’un début, étant donné les risques potentiels des ondes, et les dangers chez les
enfants et adolescents. Et cela à la différence des préconisations extrêmement
molles de l’ANSES en France, au moins dans son rapport de 2013, selon lequel
chez les enfants, il n’y avait pas lieu de prendre des mesures de réduction des
expositions en matière de WiFi, ni d’exclure l’utilisation des téléphones
portables ! Ce qui en France, comme indiqué précédement, a conduit le ministère
de l’éducation national en rupture complète avec l’esprit de le Loi Abeille205 et
des préconisations internationales, à faire fausse route, en généralisant
l’utilisation du WiFi et des tablettes dans les établissements scolaires, et donc à
pénaliser lourdement la santé de très nombreux enfants206.
Dans ce nouveau chapitre, nous analysons successivement les données
scientifiques ayant mis en évidence l’extrême vulnérabilité des enfants et
adolescents face aux champs électromagnétiques artificiels ; les résultats
délétères obtenus chez l’animal et chez l’homme ; et les mécanismes
physiopathologiques en cause. Puis nous abordons le cas particulier de l’autisme,
la question posée étant de savoir si cette affection d’incidence très fortement
croissante comme l’est la maladie d’Alzheimer, peut elle aussi être causée par
une exposition aux champs électromagnétiques. Enfin, point essentiel, nous
analysons le problème des addictions au téléphone portable et aux écrans
utilisant les technologies de communication sans fil chez les adolescents ; et
ainsi, comme vient de le reconnaitre l’OMS, serons-nous conduits à évaluer les
risques à moyen et long termes qu’ils encourent. Avant de conclure, à partir
d’études réalisées notamment aux Etats Unis, sur la possibilité que l’intelligence
des jeunes d’aujourd’hui et des générations futures soit en péril. Nul doute en
effet que le tableau brossé à partir des très sérieuses enquêtes et études
actuellement disponibles est plus que préoccupant.

1. L’extrême vulnérabilité du fœtus et des enfants


Il est aujourd’hui solidement établi que les enfants sont beaucoup plus
vulnérables à la plupart des expositions environnementales que les adultes207. Et
que du point de vue biologique, cette fragilité apparait dès le stade fœtal dont on
sait qu’il est extrêmement sensible à toutes formes de perturbations en
provenance de la mère et de son environnement. Il y a deux raisons principales à
cela : d’abord au stade fœtal, puis plus tard jusqu’à l’adolescence, le grand
nombre des cellules qui se divisent pour assurer la croissance, toute division
cellulaire augmentant la probabilité de mutations de l’ADN ; et deuxième raison,
l’immaturité structurelle et fonctionnelle des organes qui sont mis en place chez
l’enfant dès le stade embryonnaire.
On sait en effet que toute perturbation moléculaire (y compris de l’ADN),
survenant en période de grossesse et même plus tard dans la vie, se pérennise et
éventuellement s’amplifie au cours du développement ; avec pour conséquence
de se révéler beaucoup plus tard, sous la forme d’anomalies fonctionnelles et
même lésionnelles contribuant ainsi à la genèse d’éventuelles malformations ou
de façon plus générale à la «naissance des maladies»3. Or les champs
électromagnétiques non ionisants sont à considérer au même titre que les autres
agents environnementaux dans la genèse de tels méfaits sanitaires. De très
nombreuses études scientifiques indiquent aujourd’hui que l’exposition aux
radiofréquences en période de grossesse ou au cours de la petite enfance, et
même plus tard lors de l’adolescence, est capable d’induire la survenue de
déficits cognitifs, d’anomalies psycho-émotionnelles et de troubles du
comportement208. La sensibilité particulière du fœtus et des enfants aux
radiofréquences émises par les téléphones portables a d’abord été soulignée en
2000 par un groupe indépendant d’experts anglais209, qui avaient indiqué que la
plus grande vulnérabilité des enfants aux champs électromagnétiques était due à
la fragilité naturelle de leur système nerveux qui est alors en plein
développement, ce système étant en outre plus conducteur chez eux que chez les
sujets âgés. Et que cette vulnérabilité était aussi liée à la plus petite taille de leur
tête et à la moindre épaisseur de leur boîte crânienne.
A ces premières données se sont ajoutés les résultats d’autres études
démontrant que les enfants étaient plus réceptifs que les adultes aux
radiofréquences210 et que chez eux, les rayonnements absorbés étaient sous-
estimés211. Ce qui indique clairement que les normes d’exposition actuellement
proposées par l’ICNIRP212 et reprise par l’OMS, en vue de protéger les
populations sont incapables de le faire pour les plus vulnérables. Nous y
reviendrons.
Comme l’indique la Figure 12, l’ensemble des facteurs précédents rend
compte de la relative plus grande pénétration et absorption des champs
électromagnétiques dans le cerveau des enfants213. Ainsi pour un taux de
puissance absorbée de 2.93 W/kg pour un adulte, ce taux absorbé est de
3.21 W/kg pour un enfant de 10 ans et de 4.49 W/kg pour n enfant de 5 ans.
Figure 12 : Absorption des rayonnements électromagnétiques
dans la tête et le cou de l’enfant, par comparaison à l’adulte
pour les téléphones de 835 MHz/1900 MHz selon Gandhi et al.358.
On notera que l’enfant est moins protégé que l’adulte pour de simples raisons
de corpulence. En effet, comme l’analyse l’un d’entre nous, André Vander
Vorst, à 900 MHz qui est la fréquence de la téléphonie mobile de type GSM, la
pénétration du rayonnement dans l’organisme, évaluée en «densité de puissance»
est d’environ 1,5 cm par rapport à la peau, alors qu’à trois fois cette valeur, soit à
environ 5 cm, cette densité ne vaut plus que 1% de sa valeur initiale à la peau214.
Pour une fréquence de 900 MHz, l’épaisseur du blindage corporel est donc
d’environ 5 cm et on peut admettre qu’il est équivalent chez l’enfant et chez
l’adulte. Un torse d’adulte, d’environ 40 cm de large, blindé sur 5 cm de chaque
côté, dispose d’environ 30 cm d’organes intérieurs protégés de l’exposition
micro-onde directe, soit les trois-quarts de la largeur du torse. Alors qu’un torse
d’enfant, d’environ 20 cm de large et blindé sur 5 cm de chaque côté lui aussi, ne
dispose que d’environ 10 cm d’organes intérieurs protégés de l’exposition
micro-onde directe, soit seulement la moitié de la largeur du torse. Relativement
à la corpulence, le blindage des organes internes d’un enfant est donc beaucoup
plus faible que chez l’adulte.
En outre, les effets de tels champs électromagnétiques durant l’enfance sont
d’autant plus sévères par rapport à ce qu’ils sont à l’âge adulte, que leur
espérance de vie est plus grande et donc qu’étant exposés plus longtemps, ils
risquent d’être l’objet d’effets biologiques cumulés beaucoup plus importants215.

2. Les expériences chez l’animal


La mise en évidence de troubles cognitifs et du comportement chez les sujets
jeunes en lien avec l’utilisation d’un téléphone portable (ou d’un DECT), repose
sur des bases expérimentales extrêmement solides. En fait, ce n’est pas
seulement dans l’enfance, lors de l’adolescence ou même chez l’adulte jeune que
l’exposition s’accompagne de risques, mais comme nous l’avons souligné, dès le
stade fœtal, autrement dit in utero, à un moment où le risque est le plus élevé.
Ainsi a-t-il été démontré que l’exposition de souris gravides aux radiofréquences
émises par les téléphones portables affecte le programme de développement du
fœtus, altère la structure et le fonctionnement du système nerveux216 et provoque
après la naissance des troubles du comportement chez les animaux de la
descendance. Cela a aussi été démontré chez la rate gravide exposée au WiFi ou
aux radiofréquences des téléphones portables avec la survenue chez les
descendants d’une puberté précoce et biologiquement d’un stress oxydant217 dans
les testicules et les reins218. De même, l’exposition de jeunes rats à des
radiofréquences de faible intensité, c’est-à-dire ne provoquant pas d’effets
thermiques219, modifie leur capacité d’apprendre et de se repérer dans l’espace,
en raison de l’altération de certaines structures neuronales du cerveau220.
A noter que de tels troubles qui touchent les fonctions cognitives,
psychosensorielles et comportementales ont aussi été observés chez les animaux
adultes exposés à des micro-ondes administrées à des intensités non thermiques,
c’est-à-dire n’entraînant pas de chauffage tissulaire, et qu’il a été démontré que
ces expositions étaient là aussi capables d’induire un stress oxydant et des
phénomènes inflammatoires dans le cerveau221, ces deux types d’anomalies ayant
été prouvés détériorer les neurones222. Ce qui conforte l’interprétation que nous
avons donnée précédemment concernant la caractérisation du SICEM et la
genèse de l’électrohypersensibilité ; si on retient l’hypothèse que ces mêmes
altérations biologiques survenant dans le cerveau peuvent être causées par une
exposition excessive aux champs électromagnétiques et le fait qu’elles sont en
association l’une à l’autre.

3. La confirmation des études cliniques


Les résultats obtenus au plan clinique sont en plein accord avec les
expériences précédentes. Il a été rapporté que l’utilisation prénatale, par la mère,
et à moindre degré postnatale d’un téléphone portable est associée à la survenue
d’une hyperactivité comportementale et d’une perturbation de l’émotivité chez
les enfants de 7 ans. Cette étude a été répliquée par la même équipe de façon
indépendante, la deuxième confirmant la première223.
Plus récemment, l’analyse d’une compilation de cinq cohortes d’enfants âgés
de 5 à 7 ans, en provenance de cinq pays différents, a confirmé les résultats
précédents sur un plus grand nombre de cas (83 884 au total), en montrant que
l’utilisation d’un téléphone portable pendant la grossesse augmente
significativement après la naissance le risque d’hyperactivité et de troubles de
l’attention chez les enfants224.
Une méta-analyse, c’est-à-dire l’analyse de plusieurs études
épidémiologiques, ayant inclus 125.198 adolescents a révélé l’existence d’une
association statistiquement significative entre d’une part l’utilisation excessive
d’un téléphone portable et/ou d’une tablette à l’âge moyen de 14 ans et demi, et
d’autre part, la survenue la nuit de troubles quantitatif et qualitatif du sommeil,
compensés par l’envie de dormir le jour225. Il est évident que cette répartition
inversée du sommeil dans le nycthémère pointe la possibilité d’un retentissement
scolaire négatif lié à l’utilisation démesurée de ces nouveaux instruments de
communication chez les jeunes, et que les interprétations actuelles visant à
expliquer l’échec scolaire et la désinsertion de nombreux jeunes par des
considérations purement psycho-sociales omettant les risques précédents, sont
très largement insuffisantes ; et même souvent en partie fausses. En outre, aux
risques de détérioration mentale et comportementale liés aux champs
électromagnétiques, s’ajouteraient ceux liés à la pollution chimique engendrée
en particulier par certains métaux lourds tels que le plomb226.
Deux études ont en effet montré qu’en cas de contamination par le plomb,
l’utilisation de téléphones portables se solde par des effets significativement plus
importants sur le comportement des enfants que s’il n’en est pas fait usage. Ces
résultats témoignent donc de la possibilité d’un effet synergique entre les
champs électromagnétiques, en particulier les radiofréquences de type micro-
ondes, et certains toxiques environnementaux, connus pour réduire le quotient
intellectuel (QI) et les capacités de concentration et d’attention des sujets
contaminés.

4. Les propriétés heuristiques de l’autisme


Comme on le sait, alors qu’il faisait partie il y a encore une vingtaine
d’années des maladies classées comme rares, l’autisme touche aujourd’hui aux
Etats-Unis un enfant sur soixante-huit, et en Europe, un enfant sur soixante.
Cette affection qui donc ne peut plus être classée dans les affections rares, est
devenue aujourd’hui un inacceptable fléau de santé publique. C’est avant trois
ans, si possible à 18 mois, qu’on doit en faire le diagnostic, car le plus tôt
possible, meilleur en est le pronostic. Il est maintenant établi que contrairement à
l’opinion courante, cette affection n’est pas d’origine psychiatrique (causée par
la mère !), mais est essentiellement somatique, matérialisée comme l’indique la
Figure 13 par des lésions neuronales organiques au niveau du cerveau.
En outre, on sait que différents produits chimiques présents dans
l’environnement, tels certains métaux dont le mercure et le plomb, et certains
polluants organiques persistants dont les polychlorobiphenyles (PCB), les
retardateurs de flamme et certains pesticides, pourraient en être la cause3.
Figure 13 : Représentation schématique des neurones
dans le cerveau de malades atteints d’autisme
par rapport à des sujets normaux (selon 3).

Dans l’autisme, le corps cellulaire des neurones est réduit et il y a moins


d’expansions permettant une connexion de neurone à neurone.
Comme c’est le cas pour la maladie d’Alzheimer227, la question d’un rôle
possible des champs électromagnétiques dans la genèse de certaines formes de la
maladie a récemment été soulevée228. Et cela d’autant plus qu’en cas d’alliages
dentaires métalliques, des courants galvaniques pourraient être induits en bouche
par de tels champs, et y produire l’érosion des alliages ; et ainsi libérer des
vapeurs d’éthylène mercure extrêmement toxiques pour le cerveau par le biais
d’une pénétration à l’intérieur du nerf olfactif. A cela s’ajoute, comme on l’a vu,
la possibilité d’ouverture de la barrière hémato-encéphalique ou plus
précisément chez le fœtus, celle d’un retard à sa fermeture. Ce qui contribuerait à
la genèse de l’affection à ce stade, en favorisant le passage des substances
toxiques présentes dans le sang de la mère au travers de cette barrière ; et donc
leur mise au contact des neurones en cours de formation et de connexion les uns
avec les autres durant la période d’épigénèse229. Le rôle des champs
électromagnétiques, en particulier des radiofréquences dans la genèse de
l’autisme est donc plausible, car nombre d’arguments indirects plaident en sa
faveur pour rendre compte de l’augmentation d’incidence galopante de cette
affection. Mais d’autres causes sont possibles dont une contamination par des
virus et/ou des polluants chimiques, en particulier métalliques tels que le
mercure3,230. Des nouvelles recherches sont donc là aussi à initier.

5. Protéger les femmes et les enfants : un impératif catégorique


Les résultats expérimentaux et cliniques que nous avons rapportés
précédemment contribuent à l’élucidation des mécanismes moléculaires et
cellulaires induits par les radiofréquences au niveau du cerveau. Il a en effet été
montré que l’exposition aux champs électromagnétiques à un stade
embryonnaire ou postnatal altérait les connexions entre les neurones et par
conséquent la plasticité cérébrale231. Ces résultats ont été corroborés par des
études de laboratoire ayant révélé que sous l’effet des extrêmement basses
fréquences, ou des radiofréquences, il y avait une baisse de la différenciation des
cellules souches neuronales en neurones232, une diminution de l’expression des
gènes de différentiation dans les cellules et une raréfaction du nombre des
expansions des neurones, avec pour conséquence l’impossibilité de se connecter
normalement entre eux233. C’est ce qu’indique la Figure 13 chez le sujet autiste.
Ces observations permettent donc de conclure que l’exposition à des champs
électromagnétiques durant la période de développement du système nerveux,
c’est-à-dire au stade fœtal et même après la naissance, au moment où les
neurones s’organisent en réseau, est extrêmement nuisible. Car une telle
exposition pourrait se solder chez l’enfant par l’altération profonde de la
neurogenèse. Il apparait par conséquent essentiel de protéger le fœtus en période
de grossesse et donc les femmes enceintes234 et plus tard les jeunes et moins
jeunes enfants contre toute exposition à des téléphones portables, DECT,
ordinateurs, tablettes, etc.235

6. Nouvelles addictions : l’intelligence en péril


Au-delà de l’autisme, sans doute doit-on craindre l’érosion des facultés
cognitives des enfants et des adolescents, en raison des effets délétères de la
pollution sous toutes ses formes, y compris chimique et électromagnétique ; et
donc plus particulièrement ici, les troubles cognitifs liés aux expositions non
maitrisées impliquant les radiofréquences. Il n’y a en effet pas que l’autisme
dont l’incidence soit fortement croissante depuis ces dernières années. Selon les
données chiffrées des centres de contrôle des maladies (CDC) d’Atlanta,
l’hyperactivité et les troubles de l’attention auraient concerné en 2011, aux Etats-
Unis, environ 10% des sujets âgés de 4 à 17 ans, alors qu’en 2003, ils n’étaient
que 7 à 8% ; et il est hautement probable que depuis 2011, compte tenu de la
progression de la pollution chimique et du développement incessant des
technologies sans fil, ce pourcentage soit à la hausse.
Avec globalement un enfant sur six atteint de troubles
neurocomportementaux, de handicap moteur ou de retard scolaire, cette
progression à deux chiffres est alarmante. Ainsi, selon les données actuelles, il y
aurait aux Etats Unis, une baisse du QI de 6 à 7 points chez les adolescents, alors
qu’en France, celle-ci serait de 3,8 points. Ces considérations expliquent que
nombre de scientifiques s’inquiètent de ces données et affirment avec raison que
l’intelligence des prochaines générations est en péril, s’il n’est pris d’urgence
aucune mesure réellement efficace pour limiter la pollution, et en particulier
l’usage non régulée des technologies de communication sans fil chez les jeunes.
Finalement le problème posé par l’utilisation excessive par les adolescents
des téléphones portables, tablettes ou ordinateurs connectés en WiFi doit être
considéré aux plans sociétal et planétaire. Aujourd’hui, en raison de la genèse de
phénomènes de conditionnement neuropsychologique s’inscrivant
progressivement dans le cerveau, au fur et à mesure de l’usage des nombreux
objets connectés actuellement mis sur le marché, de nombreux adolescents et
même de très jeunes enfants236 ne peuvent plus faire autrement que de les utiliser
sans limite, à tel point qu’on peut qualifier leur comportement de véritables
addictions : utilisation à l’oreille pendant plusieurs heures par jour d’un
téléphone portable (ou d’un DECT) ; envoi et réception jusqu’à plusieurs
centaines de SMS chaque jour, y compris dans les lycées et collèges ; utilisation
jusqu’à 12 heures et plus par jour, d’un ordinateur connecté en WiFi, ou d’une
tablette, dans un but pas forcément éducatif (films, jeux vidéo, etc.).
Tout cela ne peut, ne pourra, conduire qu’à des déficits intellectuels avec une
éventuelle déscolarisation, et plus grave, une détérioration mentale irréversible
pouvant se traduire par la survenue progressive chez certains jeunes de véritables
psychoses. Ainsi doit-on souscrire à la décision de l’OMS sur ce point, d’avoir
considéré la pratique des éo, chez les jeunes, comme une véritable addiction, et
d’avoir proposé de l’inclure dans la nouvelle classification internationale des
maladies (ICD-11)237. On sait en effet que sans préjuger du rôle possible des
champs électromagnétiques, l’Association américaine de psychiatrie a identifié
les troubles consécutifs aux jeux sur internet comme une véritable affection
psychiatrique, nécessitant de plus amples recherches visant à élucider les
mécanismes en cause, ainsi que les conséquences sur la santé et sur les relations
aux autres.

–––––– • ––––––
TROISIÈME PARTIE

A la recherche
des preuves
Je n’ai intellectuellement aucun doute qu’aux temps présent la plus
grande pollution de l’environnement terrestre soit la prolifération des
champs électromagnétiques.
Robert O Becker (1923-2008).

Après un relativement long et difficile parcours, nous voici arrivés au cœur


de cet ouvrage. Avec finalement la question lancinante, que beaucoup se posent,
à savoir si les champs électromagnétiques non ionisants, c’est-à-dire possédant
une énergie trop faible pour rompre les liaisons moléculaires et électroniques
dans les cellules, peuvent néanmoins être impliqués dans la genèse et le
développement des affections et maladies que nous avons considérées
précédemment comme étant possiblement causées par des champs
électromagnétiques.

Cette question est en effet centrale, car les normes de protection du public
actuellement promues par l’ICNIRP238, une organisation non-gouvernementale
fondée il y a quelques années en Allemagne et en réalité étroitement chevillée
par les industriels239, ont été établies à partir des effets attribués aux
rayonnements ionisants, et non à partir de ceux induits par les rayonnements non
ionisants. Ces derniers comprenant essentiellement les extrêmement basses
fréquences et les radiofréquences, lesquelles au sens large incluent, comme nous
l’avons vu, les hyperfréquences, appelées aussi «micro-ondes». Or le point de
vue de l’ICNIRP est aujourd’hui repris sans discussion ni distanciation par
l’OMS. Ce qui pose à l’évidence le problème de savoir si dans nos sociétés, nous
sommes aujourd’hui réellement protégés contre les effets potentiellement
toxiques de ces fréquences dont on sait qu’elles sont utilisées larga manu, les
extrêmement basses fréquences l’étant pour l’électricité industrielle et
domestique et plus récemment les radiofréquences, pour les communications
sans fil.
Au fil des pages précédentes, c’est la démarche Hippocratique que nous
avons utilisée pour l’étude des affections et maladies en lien possible avec
l’exposition à ces diverses fréquences, une démarche qui est d’abord d’observer
et de décrire avant d’analyser et d’interpréter. Cette approche est-elle suffisante
pour prouver l’existence d’un lien de cause à effet entre de telles expositions et
la survenue de ces pathologies ? Bien que l’analyse clinico-biologique que nous
avons faite précédemment puisse déjà constituer une étape indispensable à la
compréhension des mécanismes en cause, et à la mise en évidence de liens
associatifs entre les champs électromagnétiques et les méfaits sanitaires et
environnementaux, la réponse est bien sûr : non !
Mais avant d’aller plus loin, relevons d’abord l’extrême difficulté des
recherches à accomplir, et celle encore plus grande de convaincre les autorités
publiques et politiques dans le contexte économique et financier de déni sociétal
actuel. Car c’est en réalité une guerre contre l’invisible que doivent livrer les
chercheurs. Et pour réussir à prouver et à convaincre, ils doivent d’abord et
avant tout bénéficier d’une force de conviction suffisante, non seulement pour
orienter les recherches dans la bonne direction, mais aussi pour présenter les
résultats de ces recherches sans fléchir. Et cela bien souvent à leurs risques et
périls, car les enjeux financiers sont ici colossaux ! Les champs
électromagnétiques étant invisibles, c’est seulement par leurs effets qu’ils
peuvent être mis en cause. Dans ses conditions, convaincre peut apparaître une
tâche démesurée : David contre Goliath.
L’histoire est là pour nous rappeler les combats méritoires d’Ignace Philippe
Semmelveis en Autriche et de Louis Pasteur en France pour prouver que les
microbes étaient bien la cause des infections. Aujourd’hui qui en douterait ? Or à
l’époque, tout le monde ou presque était contre cette idée, car les microbes
n’étaient pas ou peu visibles.
Comme le rapporte l’écrivain français Louis Ferdinand Céline dans sa thèse
de médecine sur Semmelveis, celui-ci simple étudiant à Vienne n’avait qu’une
conviction forgée sur l’observation et le bon sens pour entrevoir l’existence de
ce lien ; et Pasteur, qui n’était pas médecin, que son intelligence et ses
expériences de laboratoire pour émettre sa fameuse théorie des germes. Or à
l’époque plus de 99% des médecins étaient contre cette théorie. Et il aura fallu
une vingtaine d’années en pratique pour que le nouveau paradigme fasse
irruption dans les consciences, et y soit conforté dans celles du corps médical
pour que finalement toute la société l’accepte. Or aujourd’hui, c’est ce même
combat que les médecins et chercheurs doivent mener contre l’obscurantisme,
les préjugés et les nombreux contre-pouvoirs sociétaux, nés de la prégnance
excessive et irresponsable de ceux qui promeuvent nos technologies modernes,
et des intérêts économiques et financiers qu’elles suscitent.
En fait, à l’époque de Pasteur, les microbes étaient considérés appartenir au
milieu naturel. La théorie des germes ne remettait donc nullement en question
les activités humaines. Or aujourd’hui prouver l’existence d’un lien de cause à
effet entre l’exposition aux champs électromagnétiques que nous fabriquons et
mettons à la disposition du public, et la survenue de dommages pour la santé, ou
même seulement suggérer qu’un tel lien est possible, c’est aujourd’hui remettre
en question ces activités ; et finalement s’opposer frontalement aux intérêts
financiers de l’industrie et économiques de nos sociétés. Ainsi, de purement
médical et relevant de l’hygiène, comme il l’était du temps de Pasteur, le
problème est-il aujourd’hui devenu sociétal et donc politique. C’est là toute la
différence et la difficulté hors norme du combat scientifique que les médecins et
chercheurs d’aujourd’hui doivent pourtant mener.
Ainsi pour résumer, il nous faut considérer : (1) que les champs
électromagnétiques se comportent comme des forces invisibles qui nous
entourent et que nous créons sans relâche depuis la découverte de l’électricité ;
(2) qu’il y a aujourd’hui de multiple contrepouvoirs à l’émergence de la vérité,
que ceux-ci proviennent des lobbies industriels, des puissances d’argent, des
autorités administratives et politiques, et même de certaines institutions savantes
qui, figées dans l’ancien paradigme, ne suivent pas au jour le jour les très
nombreuses découvertes réalisées. Et cela sans oublier une partie du public, en
particulier les jeunes dont on sait qu’ils sont aujourd’hui assujettis et formatés à
utiliser sans précaution, les nouvelles technologies qu’on leur fournit ; (3) enfin,
que la rengaine en provenance des industriels et en particulier des opérateurs est
toujours la même : «Il n’y a pas de preuve d’un danger». Or cette rengaine qui
est reprise sans véritable investigation ni indépendance de jugement par les
responsables politiques et la plupart des médias, entretient dans le public une
extrême confusion qui occulte la validité même du message scientifique et sa
diffusion.
Or, nous pensons que le parti pris d’affirmer qu’il n’y a aucun danger mérite
d’être révisé, car aujourd’hui, malgré les difficultés à les établir, les preuves
abondent et s’accumulent au fil du temps. A tel point qu’elles deviennent
accablantes pour qui les nie ou les dénie. Prouver c’est établir la véracité d’un
fait par des témoignages, apporter des données irréfutables et établir des
raisonnements convaincants. Prouver, c’est donc tout autant convaincre. C’est ce
que nous développons dans les chapitres à venir.
Après avoir rappelé ce que sont en réalité les ondes électromagnétiques et
comment on les caractérise, nous analysons d’abord, comme le recommande
l’OMS, l’étude des mécanismes physiques, et des altérations toxicologiques et
biologiques permettant d’expliquer la genèse des affections et maladies
précédentes, avant de les aborder du point de vue de leur causalité par la mise en
évidence d’un effet dose, là aussi comme le recommande l’OMS.
C’est donc avec prudence et circonspection, mais en toute lucidité, rigueur et
détermination scientifique que nous apportons ici les éléments de preuves qui
vont suivre.

–––––– • ––––––
CHAPITRE 5
Ce que sont en réalité
les ondes électromagnétiques
André Vander Vorst, Pierre Leruz

Jusqu’ici, nous avons considéré comme acquises les notions de champs


électromagnétiques, que ceux-ci soient des extrêmement basses fréquences, ou
des radiofréquences, et plus particulièrement des hyperfréquences ou micro-
ondes, pour relater leurs effets présumés sur la santé. Nous avons également
clairement indiqué que la lumière visible, qu’elle soit naturelle (d’origine
solaire) ou artificielle, liée à l’éclairage, autrement dit à l’utilisation de
l’électricité depuis le début du siècle dernier, faisait partie des champs
électromagnétiques. Il nous faut revenir sur ces notions de base et expliquer ce
que sont en réalité, du point de vue physique, les ondes électromagnétiques,
comment on les caractérise, en quoi elles diffèrent des autres types d’ondes, et
pourquoi celles qui font partie des technologies de communication sans fil, en
raison de leur caractère artificiel, ont des propriétés différentes des ondes
naturelles.

Dans la nature, les ondes occupent tous les espaces. Elles peuvent se
propager partout, essentiellement dans l’air, mais aussi à la surface de l’eau, et
pour certaines d’entre elles, dans l’eau et dans la terre. Elles affectent tous les
organismes vivants, les bactéries comme les plantes et les animaux, et donc
l’homme. Le meilleur exemple pour se représenter ce qu’elles sont est de jeter
une pierre dans une eau tranquille, comme dans un lac ou un étang, et d’observer
les ondulations de l’eau sous la forme de cercles concentriques. Ceux-ci
s’étendent de plus en plus loin à partir du point de rencontre de la pierre avec la
surface de l’eau, pour finalement s’atténuer et disparaitre. Ce n’est bien sûr pas
l’eau elle-même qui se déplace en surface, mais à partir de leur position
d’équilibre, chacun des points situés perpendiculairement à la ligne de direction
de propagation de l’onde. Ainsi grâce à ce simple exemple, est-on amené à
concevoir dès à présent non seulement les notions d’émission d’une onde à partir
d’une «source» (dans notre exemple, celle-ci est le point de départ de
l’ébranlement créé par la rencontre de la pierre avec la surface de l’eau), mais
aussi celle de «champ», qui est l’espace dans lequel se propage l’onde (ici la
surface de l’eau).
Mais le problème est en réalité plus complexe. Car à côté des ondes qui se
propagent à partir de supports matériels, comme dans notre exemple, existent
des ondes qui se propagent dans le vide, autrement dit apparemment en
l’absence de tout support matériel. Tel est le cas de la lumière visible et de façon
plus générale, des rayonnements électromagnétiques dont elle fait partie car ici,
selon les données de la mécanique ondulatoire, ce sont les paquets d’énergie en
mouvement constituant ces rayonnements – les photons – et le champ
électromagnétique qui leur est associé, qui entretiennent et propagent l’onde240.

1. Longueur d’ondes et fréquences


En fait la propagation d’une onde est un phénomène périodique, qu’on
définit par une longueur, la longueur d’onde qui est la distance nécessaire pour
qu’un point de l’onde se reproduise identique à lui-même, et par une
«fréquence» qui est le nombre de reproductions du phénomène par seconde,
autrement dit le nombre d’oscillations par seconde.
Figure 14 : Longueur d’onde.

En fait, par définition, pour de simples raisons de logique mathématique, la


fréquence, c’est-à-dire le nombre d’oscillations par seconde, varie selon
l’inverse de la longueur d’onde241. Ce qui signifie en clair que plus la longueur
d’onde est courte et plus la fréquence est élevée. Ainsi les longueurs d’onde
s’étendent du millième de mm à plusieurs milliers de kms, alors que la fréquence
s’exprime en hertz (Hz), du nom du physicien allemand Heinrich Rudolph Hertz
(1857 – 1894), qui a mis en évidence pour la première fois l’existence des ondes
radios. On en emploie couramment les différents multiples : le kilohertz (kHz)
est le millier de hertz, le mégahertz (MHz) le million de hertz, le gigahertz
(GHz) le milliard de hertz, alors que le térahertz (THz) est le millier de milliards
de hertz et le pentahertz (PHz) est le million de milliards de hertz242.

2. Amplitude et vitesse de propagation


On définit aussi l’onde par son amplitude et sa vitesse de propagation.
L’amplitude est la distance séparant la crête de la position d’équilibre (voir la
figure 1). Celle-ci reflète la puissance de l’onde. Le produit de la longueur
d’onde par la fréquence est une constante qu’on appelle la vitesse de phase.
Celle-ci est la vitesse avec laquelle l’onde se déplace dans un milieu. Il est
extrêmement important de noter que cette vitesse dépend du milieu dans lequel
se propage l’onde243. Dans le vide, on l’appelle traditionnellement la vitesse de la
lumière qui vaut environ 300.000 kilomètres par seconde. Or on sait que la
vitesse de phase est plus faible dans tous les milieux autres que le vide. C’est
notamment le cas des tissus humains, qui contiennent beaucoup d’eau. C’est le
cas en particulier du cerveau, du cœur, des muscles et du foie, et à un moindre
degré, des os.
Dans le vide, à 50 Hz, la longueur d’onde vaut 6.000 km ; à 100 MHz, elle
est de 3 m ; alors qu’à 900 MHz, elle est de 33.3 cm ; à 1 GHz, de 30 cm ; à 10
GHz, de 3 cm et à 100 GHz, de 3 mm.
On voit donc que dans le vide la longueur d’onde est 20.000.000 fois plus
grande à 50 Hz qu’à 1 GHz, qui est une fréquence proche de celle des téléphones
portables de type GSM (900 MHz). Dans notre corps, les effets biologiques
produits à ces deux fréquences sont donc extrêmement différents, ce qui
explique qu’on doive les étudier séparément. On notera qu’à 900 MHz la
longueur d’onde dans les tissus humains est de l’ordre de 30 cm, soit environ 9
fois plus faible que dans le vide. Or cette dimension est proche de celle des
constituants de notre organisme, comme par exemple les fibres nerveuses.

3. Spectre électromagnétique
L’ensemble des phénomènes électromagnétiques couvre un gigantesque
spectre de fréquences. La Figure 15 illustre ce spectre et les applications qui y
sont développées.
Comme on le sait, il n’y a pas que la lumière visible qui fasse partie des
rayonnements électromagnétiques. Celle-ci est caractérisée par une fréquence
comprise entre 400 et 770 térahertz. Les fréquences plus élevées correspondent
par ordre croissant aux rayons ultraviolets244, aux rayons X, ceux qu’on utilise
pour les radiographies, les scanners et IRM, et aux rayons gamma, émis par les
corps radioactifs, et qu’on utilise pour la radiothérapie anticancéreuse
(cobaltothérapie). Ces rayonnements sont appelés «ionisants» car ils produisent
suffisamment d’énergie pour rompre les liaisons électroniques et moléculaires.
Nous y reviendrons.
Figure 15 : le spectre électromagnétique.

Par contre, aux fréquences moins élevées, et cela par ordre décroissant de la
lumière visible aux extrêmement basses fréquences, on trouve les infrarouges
(qui sont des rayonnements thermiques dont on se sert en médecine pour traiter
certains rhumatismes) et celles qui sont principalement concernées par les
technologies de communication sans fil, c’est-à-dire essentiellement les
hyperfréquences ou micro-ondes245, les radiofréquences stricto sensu et les
extrêmement basses fréquences.
Il est un point essentiel à considérer dès maintenant. En matière de
télécommunication, on regroupe sous le terme de radiofréquences (RF), les
basses et très basses fréquences d’une part, et les radiofréquences proprement
dites et hyperfréquences ou micro-ondes d’autre part (voir le tableau 1). En fait,
c’est le terme proprement dit de radiofréquences que nous avons utilisé dans les
chapitres précédents en considérant que les hyperfréquences ou micro-ondes en
font partie, par opposition aux extrêmement basses fréquences, cette appellation
ayant été établie pour se conformer à l’usage de l’OMS en cours dans le domaine
de la santé.
Autre point : les radiofréquences telles que définies précédemment, et les
extrêmement basses fréquences font partie des rayonnements non ionisants. Or
le rôle essentiellement toxique de ces rayonnements fait débat au plan
scientifique, car ceux-ci en effet ne possèdent pas une énergie suffisante pour
rompre les liaisons moléculaires et électroniques, ce qui les fait considérer à tort
par l’ICNIRP comme n’ayant pas d’effets biologiques ; et donc comme
inoffensifs du point de vue de la santé. C’est à un tel combat contre les préjugés
non étayés scientifiquement de l’ICNIRP que s’est attelé depuis plusieurs années
une grande partie de la communauté scientifique internationale afin que l’OMS
acquière à ce sujet un jugement scientifique solide, cohérent et indépendant face
aux différentes pressions financière et socioéconomique qui aujourd’hui se
manifestent dans le monde. Nous y reviendrons.

4. De l’identification et de l’usage des différents types d’ondes


Le tableau 1 fait état des différents types d’ondes classés par fréquences et
selon les longueurs d’ondes qui leur correspondent et des usages domestiques et
industriels qu’on leur attribue. On y verra que
● Les Extrêmement Basses Fréquences (EBF)246 vont de 1 Hz à 10 kHz, et ont
une longueur d’onde supérieure à 100 kilomètres. Elles concernent le réseau
électrique, y compris les lignes à hautes et très hautes tensions, les
transformateurs électriques, les alternateurs, les moteurs électriques, et de
façon général l’électroménager… Pour le réseau électrique, en Europe c’est le
50 Hz qui est utilisé. Aux Etats-Unis, c’est le 60 Hz.
● Les basses et très basses fréquences vont de 10 kHz à 500 kHz. Les très basses
fréquences (TBF), de 10 kHz à 30 kHz sont utilisées en radiocommunication
pour les sous-marins et en tant que moniteur vidéo cathodique ; les basses
fréquences (BF) de 30 kHz à 500 kHz sont utilisées en radiodiffusion,
radiotélégraphie et radiobalise.
● Les Radiofréquences (RF) stricto sensu vont de 10 kHz à 300 MHz et ont une
longueur d’onde comprise entre 100 kilomètres et 1 mètre. Elles concernent la
radiodiffusion (AM) (150 à 290 kHz), les radios balises et les radios phares, les
ordinateurs, la «Citizen Band» (CB) qui correspond aux fréquences des Talkie-
Walkies et des radiocommandes (26 à 29 MHz), et à celles dont se servent les
radioamateurs, les émissions de radiodiffusion par modulation de fréquences
(FM) (87 à 108 MHz), la télévision (TV) (88 MHz à 850 MHz), et
l’électrothermie industrielle et médicale …
● Les hyperfréquences ou micro-ondes ont quant à elles une fréquence de 300
MHz à 300 GHz avec une longueur d’onde comprise entre 1 mètre et 1
millimètre. Celles-ci concernent les radars civils et militaires (300 MHz à 1
GHz), la télévision (300 à 850 MHz), surtout les téléphones portables (700247,
900248, 1.800249, 2.100250 MHz) et la téléphonie mobile de type DECT (1900
MHz), le four à micro-ondes (2.450 MHz), le WiFi (2.500 MHz), le WiMax
(2.700 MHz), mais aussi, les faisceaux hertziens qui réalisent une transmission
mono ou bidirectionnelle entre deux lieux fixes et qui utilisent principalement
le numérique (1 à 86 GHz) et finalement la communication satellite qui en fait
relève de la 5G.

Tableau 1 : Les différentes fréquences et longueurs d’onde


du spectre électromagnétique utilisées en radiocommunication.
Nature du Longueurs
Dénomination Fréquences Utilisation
rayonnement d’onde
Extrêmement de
basses de 1 Hz 300.000 Réseaux électriques ; 50 Hz,
EBF (ELF)
fréquences à 10 kHz km 60 Hz, 16.6 Hz
(EBF) à 100 km
Très basses
Radio-communications (sous-
fréquences de 10 kHz de 100 km
marins), Moniteurs vidéo
(TBF ou à 30 kHz à 10 km
cathodiques d’ordinateurs
VLF)
Basses Radio-diffusion,
de 30 kHz de 10 km
fréquences radio-télégraphie, Radio-
à 500 kHz à 600 m
(BF ou LF) balises
Petites ondes de 500 kHz de 600 m
Radio-diffusions
(PO) à 1500 kHz à 200 m
Ondes
Radiofréquences de 1.5 MHz de 200 m Radio-diffusion, radio-phares
moyennes
(RF) à 6 MHz à 50 m (radio-balises)
(OM)
stricto sensu
Radio-diffusion,
radio-télégraphe à grande
Ondes courtes de 6 MHz de 50 m
distance, Modèles réduits
(OC) à 30 MHz à 10 m
téléguidés, CB, Appareils de
diathermie pour kinésithérapie
Très hautes
fréquences,
ondes très de 30 MHz de 10 m Télévision, TV3*,
courtes à 300 MHz à1m Radio en fréquence modulée
(THF ou
VHF)
Radar, Téléphones portables,
DECT, TV4*, TV5*,
Hyperfréquences UHF et SHF de Connexions de périphériques
ou micro-ondes (Ondes 300 MHz de PC, WiFi, WiMax, Fours à
(HF) ultra-courtes) à 300 GHz de 1 m micro-ondes, Faisceaux
à 1 mm hertziens, communications par
satellites.

Rayonnement de 300 GHz


de 1 mm Chauffage, systèmes de
infra-rouge à
à 800 nm surveillance et de détection
(IR) 3,75.1014 Hz
de
Lumière 3,75.1014 Hz de 800 nm Eclairage, Laser, enseignes
Autres visible à à 400 nm lumineuses
14
7,5.10 Hz
Lumière noire, Fluorescence,
Ultra-violets de
de 400 nm Détection des faux billets,
proches 7,5.1014 Hz
à 300 nm Eclairage d’ambiance avec
(UV A) à 1016 Hz
fluorescence
*Fréquences utilisées par des chaines de télévision. TV3 : de 174 à 223
MHz
comprenant Canal +, TV4 et TV5 de 470 à 830 MHz
comprenant la TNT (télévision numérique terrestre).

5. De la distinction entre effets ionisants et non ionisants


Selon leur fréquence et leur possibilité d’effets thermiques, les champs
électromagnétiques sont classés en ionisants et non-ionisants. Les effets
ionisants sont associés aux fréquences les plus élevées, supérieures à celles de la
lumière visible. Dans l’ordre croissant de leur fréquence, ces rayonnements
comprennent donc comme on l’a vu, les rayons ultraviolets, les rayons X et les
rayons gamma. S’y ajoutent les rayonnements cosmiques. A ces fréquences, le
caractère corpusculaire des phénomènes est prédominant. En raison de leur plus
grande énergie, ces rayonnements peuvent rompre les liaisons atomiques à
l’intérieur des molécules et les liaisons électroniques au sein même des atomes,
provoquant ainsi une ionisation251. Ces fréquences sont donc capables de créer
par effet thermique des anomalies biologiques. En fait, comme nous le verrons
dans les chapitres à venir, des effets biologiques sont également possibles aux
fréquences moins élevées, non-ionisantes, en mettant en jeu des mécanismes
non-thermiques ou micro-thermiques, avec donc dans ce cas la possibilité
d’échauffement tissulaire. C’est-à-dire qu’en réalité, les normes actuelles telles
que proposées par l’OMS, certes nous protègent des effets thermiques des
rayonnements ionisants, mais ne nous protègent nullement des effets biologiques
induits par les rayonnements non-ionisants, et donc de la possibilité d’effets
toxiques pour notre santé.
En effet, à la différence des ondes «ionisantes», les ondes «non-ionisantes»
sont associées aux fréquences plus basses, qui couvrent, comme on l’a vu, de
façon croissante, les extrêmement basses fréquentes, les radiofréquences y
compris les hyperfréquences ou micro-ondes, l’infrarouge et la lumière visible.
A ces fréquences, c’est le caractère ondulatoire qui est prédominant. Ainsi dans
cet ouvrage, c’est essentiellement les trois bandes de fréquence associées aux
phénomènes non-ionisants que nous considèrerons : a) celles relevant des
fréquences extrêmement basses (EBF), autour de 50 Hz ; b) celles comprenant
des fréquences autour de 1 MHz ; c) et enfin et surtout la bande de fréquences
«micro-ondes», de 100 MHz à 300 GHz. Ces trois bandes de fréquence
apparaissent en effet impliquées dans la survenue des effets biologiques que
nous allons étudier.
On rappelle à ce sujet que les micro-ondes ou hyperfréquences, sont
caractérisées par une longueur d’onde s’exprimant en mètres, décimètres,
centimètres ou millimètres, c’est-à-dire selon la dimension des objets d’usage
courant dans la vie domestique et que ce sont aussi les dimensions des divers
constituants des organismes vivants. Ce sont par conséquent elles qui sont
principalement concernées par la survenue d’effets biologiques dans le corps
humain, et donc qui par le biais de tels effets seraient susceptibles, le cas
échéant, de modifier l’état de notre santé.

6. Propagation et rayonnement des ondes


On se souvient de la fameuse expérience du physicien Danois Christian
Oersted (1777-1851), qui en 1820 découvrit que le passage d’un courant
électrique dans un fil conducteur déviait l’aiguille aimanté d’une boussole et
donc qu’un champ magnétique était créé par un champ électrique. D’où le
concept de champ électromagnétique.
Depuis les travaux du très grand physicien Ecossais James Clerk Maxwell
(1831-1879), on sait aussi qu’il y a lieu de considérer les champs électriques et
magnétiques comme deux composantes d’un même phénomène physique. Ainsi
est-il admis que les ondes électromagnétiques se propagent selon ces deux
composantes et que dans un milieu homogène, l’onde se propage sous une forme
particulièrement simple : les deux composantes électrique et magnétique du
champ sont perpendiculaires entre elles et à la ligne de propagation. On appelle
cette configuration «transverse électromagnétique». Par contre, dans des milieux
plus complexes, comme par exemple l’intérieur d’un fil conducteur, ou à la
surface de matériaux conducteurs, l’onde peut se propager aussi, mais en
adoptant des configurations plus complexes, où par exemple seule une des deux
composantes est perpendiculaire à la ligne de propagation.
On notera que le champ électrique s’exprime en volt/mètre252, en hommage
au physicien italien Alessandro Volta (1745-1827), inventeur de la pile
électrique. Alors que l’induction magnétique s’exprime en tesla253, du nom de
l’ingénieur électronicien croate Nikola Tesla (1857-1943), ou encore plus
anciennement en gauss, du nom du grand mathématicien et physicien allemand
Carl Friedrich Gauss (1777-1855). On se souvient que Tesla fut l’inventeur du
courant triphasé et des premiers alternateurs à hautes fréquences, alors que
Gauss, plus théoricien, fut à l’origine de travaux sur le magnétisme et
l’électricité et cela sans omettre sa fameuse courbe en cloche ou loi normale dite
de Gauss dans le domaine des statistiques.
On notera aussi que le champ électrique et le champ magnétique véhiculent
une puissance qui leur est associée : le produit d’un champ par l’autre est ce
qu’on appelle la densité de puissance transportée par l’onde. Celle-ci s’exprime
en watts par mètre carré (W/m2) du nom d’un autre savant écossais James Watt
(1736-1819) (voir l’annexe C). Ainsi, une antenne disposant d’une certaine
surface en m2 qui reçoit ces champs captera donc une certaine puissance mesurée
en watts (W). C’est par exemple le cas d’une antenne parabolique qui capte la
puissance du signal de télévision provenant d’un satellite. Point essentiel, c’est
aussi le cas du corps humain. A une onde électromagnétique qui nous atteint,
nous présentons une section transverse mesurée en m2. On distingue alors la
densité de puissance incidente, dont une partie est réfléchie, tandis que l’autre
partie impacte notre corps et est transformée en puissance transmise ou absorbée,
comme nous le reverrons dans le prochain chapitre.
Lorsqu’ils se propagent dans un espace homogène à une fréquence
suffisamment élevée, les champs électromagnétiques obéissent aux lois des
rayonnements. Ceux-ci sont définis de façon rigoureuse : un champ rayonné a
son intensité qui décroît de façon inversement proportionnelle à la distance à la
source254. Par contre, la densité de puissance est quant à elle proportionnelle au
carré du champ. Dans ce cas, celle-ci décroit de façon inversement
proportionnelle au carré de la distance à la source255. Ce qui signifie en clair que
par rapport à la source, la diminution de puissance du rayonnement dans une
direction donnée décroit beaucoup plus rapidement que son intensité.
A titre d’exemple, si on émet un message de type SMS, en tenant l’appareil à
environ 50 cm de la tête, c’est-à-dire 10 fois plus loin que dans le cas d’une
conversation téléphonique (le téléphone portable ou le DECT étant alors situé à
5 cm de la tête), on réduit l’intensité du champ électromagnétique exposant la
tête par un facteur 10 et la densité de puissance correspondante par un facteur
100. De plus, la durée d’exposition est nettement plus courte lors de l’envoi d’un
SMS. Nous y reviendrons.

7. Pourquoi il ne faut pas confondre les ondes électromagnétiques


avec les ondes sonores
Une erreur à ne pas commettre est de confondre les ondes
électromagnétiques avec les ondes sonores. Pour émettre un son, l’objet doit
vibrer256. Les ondes électromagnétiques font partie des ondes qu’on appelle
transversales (leur amplitude est perpendiculaire à la direction de propagation),
alors que les ondes sonores sont dites longitudinales, car l’élongation du point de
vibration se fait dans la direction même de la ligne de propagation.
Comme pour la lumière, qui ne correspond qu’à la partie visible du spectre
électromagnétique, nos oreilles ne perçoivent que les sons dont la fréquence est
comprise entre 16 hertz (son grave) et 18.000 hertz (son aigu). Au-delà de
20.000 hertz (20 kHz), il y a les ultrasons, ceux que par exemple les chiens
perçoivent (jusqu’à 45 kHz), et que nous n’entendons pas ! Et en deçà de 16 Hz,
il y a les infrasons, ceux également que nous n’entendons pas, mais que captent
les dauphins et les baleines par exemple. Ainsi doit-on rassurer pleinement les
sujets électrohypersensibles, qui avec juste raison, redoutent de faire un scanner
ou une IRM, mais qui parfois aussi craignent à tort de faire une échographie ou
un échodoppler, car ces deux derniers examens sont sans danger pour eux,
puisqu’ils utilisent non pas des ondes électromagnétiques, comme c’est le cas
pour une IRM ou un scanner, mais des ultrasons257.
Comme les ondes sismiques (celles propagées lors d’un tremblement de
terre), les ondes sonores se manifestent par des variations de pression. A la
différence des ondes électromagnétiques et des ondes gravitationnelles258, leur
propagation nécessite l’existence de supports matériels, ce qui explique pourquoi
elles sont incapables de se propager dans le vide. Comme les ondes
électromagnétiques, les ondes sonores se propagent donc dans l’air, mais
diffèrent d’elles, dans la mesure où elles peuvent aussi se propager dans la
profondeur de l’eau259.
Comme on l’a vu, dans l’air, la vitesse de propagation des ondes
électromagnétiques équivaut à celle de la lumière dans le vide, soit environ
300 000 km par seconde, alors qu’elle n’est que de l’ordre de 340 mètres par
seconde pour les sons propagés dans l’air. Lors d’un orage, notre perception
visuelle de l’éclair précède le bruit du tonnerre qu’on entend peu de temps après.
Cela nous fait prendre la mesure de la différence considérable existant entre les
vitesses de conduction de la lumière et du son dans l’air. On sait maintenant que
lors d’un orage, l’éclair est la conséquence d’un court-circuit électrique généré
par la mise en contact de deux nuages chargés différemment, l’un positivement,
l’autre négativement, et de la différence de potentiel qui en résulte. A l’émission
de lumière (l’éclair), s’ajoute en réalité non seulement les variations de pression
de l’air à l’origine de la propagation du son (le tonnerre), mais aussi, comme
nous l’avons vu, l’émission d’un champ magnétique, l’ensemble
électromagnétique ainsi créé expliquant que les orages soient particulièrement
redoutés par les sujets devenus électrohypersensibles.
Dans l’eau, la vitesse de conduction des sons, de l’ordre de 1.500 mètres par
seconde est plus rapide que dans l’air. Etant donné que notre corps contient
environ deux tiers d’eau, ceci explique que les ondes sonores puissent y pénétrer
facilement et y causer éventuellement des vibrations. Là encore les ondes
sonores diffèrent des ondes électromagnétiques, puisqu’une partie de ces
dernières se réfléchit sur notre corps, alors que l’autre partie y est absorbée et
transmise dans les tissus.

8. De la sensibilité de notre corps aux ondes électromagnétiques et


aux ondes sonores
Notre organisme est donc normalement sensible aux ondes
électromagnétiques, principalement à la lumière visible, grâce à des récepteurs
situés dans la rétine qui est la membrane sensorielle tapissant le fond de nos
yeux, et aux ondes sonores grâce à l’existence de récepteurs spécifiques situés
dans la partie interne de nos oreilles, la cochlée. A cela il convient d’ajouter,
comme nous le verrons, une sensibilité aux champs magnétiques naturels
d’extrêmement basses fréquences grâce à l’existence d’autres types de
récepteurs, les magnétosomes, situés dans notre système nerveux260. Par
définition, nous sommes donc tous électrosensibles et il n’y a scientifiquement
aucun doute à cela. Ce qui ne signifie pas pour autant que nous soyons tous
électrohypersensibles, comme nous l’avons vu. Cependant notre organisme est
aussi capable d’absorber par voie cutanée certains rayonnements
électromagnétiques tels que les infrarouges ou même les ultraviolets, en y créant
des effets thermiques biologiquement favorables (traitement de certains
rhumatismes par infrarouges) ou défavorables (risque de cancer induits par les
ultraviolets). Ces différents affects électromagnétiques, qu’ils soient d’origine
terrestre ou solaire doivent être fondamentalement distingués des phénomènes de
propagation et d’absorption dans notre organisme des ondes électromagnétiques
que nous avons récemment créées, et qui concernent les radiofréquences (en fait
essentiellement les micro-ondes) et les basses et extrêmement basses fréquences.

9. De la distinction fondamentale entre ondes naturelles et ondes


artificielles
Avec la gravitation261, les interactions nucléaires fortes et faibles,
l’électromagnétisme est en fait la quatrième force universelle connue. Il est très
probable que cette force ait joué un rôle déterminant dans l’organisation
moléculaire du vivant. C’est donc en partie grâce à elle que serait apparue, il y a
environ quatre milliards d’années, la vie sur Terre, et ultérieurement,
l’émergence de ses différents constituants, des bactéries à l’homme. Ainsi depuis
leur origine, les bactéries, les plantes, les animaux et donc l’homme, soumis en
permanence aux champs magnétiques et électromagnétiques naturels s’y seraient
progressivement adaptés, de telle sorte que leur développement et leur
croissance se poursuivent dans les meilleures conditions. La preuve d’une telle
soumission et adaptation des organismes vivants à ces champs d’origine terrestre
et solaire est sans aucun doute fournie par les phénomènes naturels de
magnétoréception, liés à la présence de magnétorécepteurs chez la très grande
majorité des êtres vivants peuplant la Terre262.
L’essor des technologies modernes liées au développement de l’énergie
électrique et plus récemment des technologies de communication sans fil ont
bouleversé cet état de grâce naturel. Aux champs magnétiques et
électromagnétiques naturels s’opposent en effet de façon radicale ceux fabriqués
par l’homme et que nous qualifions d’artificiels. Leur émission et propagation
sans limite dans notre environnement, créent ce qu’on appelle un electrosmog.
Et c’est là qu’est le problème.
On insiste insuffisamment aujourd’hui sur le fait que les champs
électromagnétiques dont on se sert pour communiquer, qu’il s’agisse de radio,
télévision et maintenant de téléphonie mobile (téléphone portables et DECT), et
de tablettes ou d’ordinateurs connectés en WiFi, etc. diffèrent profondément des
champs électromagnétiques naturels.
Il y a deux différences essentielles à considérer : d’abord et avant tout le fait
que les ondes électromagnétiques artificielles sont «polarisées»263, ce qui signifie
en clair que la variation temporo-spatiale de leurs champs électrique et
magnétique se fait dans une seule direction par rapport à la ligne de propagation
de l’onde, alors que les ondes naturelles ne le sont pas, cette variation se faisant
de façon aléatoire dans toutes les directions par rapport à la ligne de propagation.
Il en est ainsi notamment du rayonnement solaire. A cela s’ajoute le caractère
modulé, «pulsé» des ondes artificielles que nous utilisons264, alors que les ondes
naturelles se propagent de façon continue et uniforme. Il est par conséquent,
hautement probable que de telles modifications artificielles relevant de la
physique pure, seraient susceptibles d’influencer négativement la matière
vivante, tant au plan de ses propriétés biophysiques que de son organisation
structurelle et de son fonctionnement. Il apparait donc aujourd’hui de façon de
plus en plus probante que les conséquences sur l’organisme des champs
électromagnétiques que nous créons posent des problèmes de santé extrêmement
complexes que les scientifiques sont encore loin d’avoir totalement résolu.
C’est l’objectif des chapitres à venir que de dresser l’état des connaissances
acquises sur le sujet, de la façon la plus rigoureuse et objective possible, afin que
les malades porteurs des affections ou maladies que nous avons précédemment
décrites, puissent être pris en charge au plan médical et sociétal de façon
appropriée ; et que dès aujourd’hui, les responsables politiques des pays
concernés, tenant compte des données scientifiques actuellement disponibles et
agissant en vertu du principe de précaution, décident la mise en œuvre des
mesures de prévention qui s’imposent.

–––––– • ––––––
CHAPITRE 6
Comment les champs électromagnétiques
interagissent avec notre corps
André Vander Vorst

Ce très important chapitre est un condensé des écrits du Pr. Vander Vorst,
une réduction de son texte initial ayant dû être opérée afin de l’intégrer dans
l’ouvrage et de le rendre accessible à tous. Pour plus de précision, le lecteur
pourra consulter l’annexe D située en fin d’ouvrage, qui fait état de l’intégralité
des données scientifiques apportées par cet auteur.

En expliquant pourquoi et comment les champs électromagnétiques


interagissent avec notre corps, ce nouveau chapitre apporte un début de preuve
sur leurs effets potentiellement néfastes sur notre santé et accrédite l’hypothèse
selon laquelle ils seraient à l’origine des affections et maladies que nous avons
précédemment évoqués.
Il ne s’agit pas ici d’égrener les arguments épidémiologiques et toxico-
biologiques que nous avons déjà en partie envisagés et que nous analyserons à
nouveau dans les chapitres à venir, mais seulement de rendre compte des
connaissances acquises au plan de la physique des ondes et de leur interactions
avec la matière vivante.
Bien que ce chapitre soit l’un des plus difficiles de cet ouvrage, point n’est
besoin d’être un expert averti dans le domaine de la physique pour comprendre
ce qui se passe dans notre corps, lorsque nous sommes exposés à des sources
électromagnétiques.
On le sait, comme chez les bactéries, les plantes et les animaux, notre
organisme est constitué de matière vivante. Et celle-ci est loin d’être inerte, loin
d’être passive. Chacune de nos cellules génère un potentiel électrique et notre
système nerveux, notre cœur et nos muscles produisent eux-mêmes de façon
spontanée, des courants électriques pour fonctionner. Or il apparaitra de prime
abord évident que ce potentiel et les courants électriques qu’il génère peuvent
être perturbés par des champs électromagnétiques artificiels en provenance de
l’environnement extérieur, et que ces perturbations sont susceptibles d’entrainer
des dysfonctionnements de notre organisme pouvant se solder par des effets
physiopathologiques délétères.
En réalité, comme nous l’avons précédemment souligné, nous sommes tous
soumis en permanence à des champs magnétiques et électromagnétiques
naturels, d’origine terrestre, solaire ou même cosmique, auxquels les différentes
espèces, dont la nôtre, se sont adaptées depuis que la vie existe sur Terre. Ce ne
sont donc pas eux qui sont les plus à craindre. Par contre, les ondes issues des
nouvelles technologies sont bien différentes de celles existant naturellement dans
notre environnement et de celles que nous produisons spontanément dans notre
corps. Nous avons dans le chapitre précédent annoncé la couleur ! A la
différence des ondes naturelles, celles que nous produisons et utilisons
notamment à des fins de communication sont polarisées et pulsées. Dans ces
conditions, la question est de savoir quels effets ces ondes peuvent-elles induire
au niveau des différents composants de notre organisme ?
En fait, les effets observés dépendent de nombreux paramètres. Ils dépendent
non seulement de la durée d’exposition et de la distance de la source
électromagnétique à notre organisme, mais aussi des caractéristiques des ondes
elles-mêmes : en particulier de leur fréquence et longueur d’onde, de la
possibilité d’interférences, et du degré de réflexion sur la peau et d’absorption en
profondeur de ces ondes dans notre corps. En première approximation, ces effets
relèvent donc tout autant de la densité de puissance des ondes telle que nous
l’avons définie dans le chapitre précédent, que des qualités biophysiques
intrinsèques des tissus qu’elles traversent.

1. Les champs naturellement produits par notre corps


Autant aborder la réalité des faits dès maintenant : notre corps est empli de
l’électricité qu’il fabrique. On le sait depuis longtemps. A la fin du XVIIIe siècle,
le célèbre médecin italien Luigi Galvani (1737-1798) et son non moins célèbre
collègue, le physicien Alessandro Volta (1745-1827), puis plus récemment, au
XIXe siècle, le physicien et homme politique italien Carlo Matteucci (1811-
1868) et le physiologiste allemand Emil Dubois-Reymond (1818-1896) ont été
les premiers à promouvoir le concept de bioélectricité et à créer ce qu’on appelle
l’électrophysiologie. Il nous faut donc examiner le corps humain du point de vue
électrique et électromagnétique.
Le développement et le fonctionnement de tout organisme vivant sont en
effet guidés par des forces électriques et électromagnétiques produites
naturellement par l’organisme, en dehors de toute afférence extérieur265. La mise
en évidence de ces forces repose sur de très nombreux travaux expérimentaux
qu’on peut résumer de la façon suivante :
1. Des champs électriques continus endogènes sont mesurés dans les tissus
animaux266.
2. Dans la plupart des cellules, on trouve des structures électriquement polaires,
c’est-à-dire chargées d’un côté positivement et de l’autre négativement. Ces
structures offrent un support favorable à la concentration d’énergie et à la
génération de champs électriques endogènes. Ces derniers participent donc
activement à l’organisation de la matière vivante et à son fonctionnement267.
3. Lors du développement embryonnaire, des champs électriques endogènes se
manifestent268. Ils interviennent dans la migration des cellules et la
structuration des tissus en organes.
4. La membrane des cellules est polarisée, chargée positivement en surface et
négativement à l’intérieur. Le potentiel de membrane ainsi créé produit un
champ électrique endogène continu et à très basse fréquence269.
5. Au niveau du système nerveux, les champs électriques endogènes sont
considérés pouvoir induire la genèse et la propagation de l’influx nerveux et
favoriser la structure et l’activité fonctionnelle des réseaux de neurones270.
6. Il y a des expériences montrant le rôle des champs électriques endogènes lors
de la réparation des blessures chez les vertébrés271.
7. Enfin, plus récemment, on a pu modéliser le caractère inhomogène des
champs électromagnétiques en provenance du système nerveux et on en a
déduit un nouveau paradigme pour la compréhension des interactions
cellulaires et la genèse des maladies272.
Analysons de la façon la plus simple possible ces différents aspects du point
de vue des cellules, du système nerveux et des phénomènes de bioélectricité
dans l’organisme.
Pour plus de précision, le lecteur pourra se reporter à l’annexe D, section 1.

1.1. Le potentiel de membrane


La frontière fonctionnelle d’une cellule avec son microenvironnement
tissulaire repose sur une membrane, qui est une structure moléculaire composée
d’acides gras et de protéines. La membrane cellulaire est extrêmement mince273.
Elle est semi-perméable c’est-à-dire qu’elle permet le passage sélectif d’ions274
au travers de canaux ioniques275. Des forces électromécaniques assurent les
échanges chimiques entre la cellule et le milieu dans lequel elle est immergée.
La différence de concentration des ions à l’intérieur de la cellule par rapport
à l’extérieur détermine ce qu’on appelle le potentiel électrique de membrane ou
potentiel de repos ou encore potentiel de Nernst, l’intérieur étant chargé
négativement par rapport à l’extérieur. Il est notoire que la différence de
potentiel transmembranaire ainsi générée soumet la membrane de la cellule à un
champ électrique énorme.

1.2. Le potentiel d’action


Rappelons que le système nerveux constitue un véritable système de
transmission d’informations mettant en jeu des courants électriques. Les
neurones en sont les unités anatomiques et fonctionnelles de base. Ils ont deux
propriétés physiologiques essentielles : la première est l’excitabilité, c’est-à-dire
la capacité de répondre à des stimulations et de convertir celles-ci en
«impulsions» nerveuses ; la seconde est la conductivité, c’est-à-dire la capacité
de transmettre ces impulsions sous forme de signaux bioélectriques : c’est ce
qu’on appelle l’influx nerveux.
Au repos, les cellules nerveuses et musculaires maintiennent normalement
une différence de potentiel transmembranaire de -60 à -90 millivolt/mètre
(mV/m). L’énergie qui assure cette différence de potentiel de repos est liée au
métabolisme de la cellule.
Lorsqu’un récepteur est stimulé, il produit une variation locale de tension
électrique qu’on appelle potentiel d’action ou «impulsion nerveuse» dans le
langage courant276. Il s’agit en fait de la définition même de l’influx nerveux
qu’on assimile à la genèse et à la propagation d’une onde de dépolarisation.
Celle-ci n’a rien à voir avec les ondes électromagnétiques, telles que nous les
avons décrites dans le chapitre précédent. L’onde de dépolarisation consiste en
l’inversion du potentiel de repos de la membrane pendant un temps très bref et
sur une très courte distance. Comme l’indique la Figure 16, pendant le temps de
passage de l’onde, le potentiel de membrane devient négatif à la surface des
fibres nerveuses du nerf par rapport à l’intérieur. Dès que l’onde est passée,
survient une période de repolarisation consistant en la récupération du potentiel
transmembranaire de repos. C’est ainsi qu’on explique la propagation de l’influx
nerveux dans les nerfs, la vitesse de conduction étant en moyenne de l’ordre de
30 mm par seconde.
Figure 16 : Onde de dépolarisation et propagation de l’influx nerveux.

1.3. Les applications médicales de la bioélectricité


Si en raison de leur potentiel de membrane, toutes les cellules vivantes sont
caractérisées par des phénomènes bioélectriques, seuls certaines d’entre elles,
dont celles du système nerveux, du cœur et des muscles, présentent des
variations révélant leur fonction physiologique. Ainsi pour ces différents
organes, disposons-nous d’enregistrements bioélectriques qui sont familiers en
médecine : l’électroencéphalogramme (EEG) qui reflète l’activité électrique du
cerveau ; l’électrocardiogramme (ECG) qui rend compte du fonctionnement du
cœur277, enfin l’électromyogramme (EMG) qui enregistre, après stimulation,
l’activité électrique d’un muscle et du nerf qui l’innerve.
Dans ces cas, les potentiels d’action sont les sources de l’enregistrement.
Pour les détecter on emploie des électrodes extracorporelles. Les processus de
dépolarisation et de repolarisation produisent des petits courants électriques au
travers des tissus et surtout des fluides conducteurs qu’ils contiennent. Ce sont
ces courants qui sont enregistrés par les électrodes placées de façon adéquate.
Les formes d’ondes enregistrées sont toutefois très différentes des potentiels
d’action transmembranaires.
L’EEG permet normalement l’enregistrement de quatre bandes
d’extrêmement basses fréquences (EBF) qu’on appelle delta (<4 Hz), thêta (4-8
Hz), alpha (8-12 Hz) et bêta (12-30 Hz). Comme nous le reverrons, il est
essentiel de considérer avec une attention toute particulière les composantes EBF
contenues dans le signal278 inhérent à l’utilisation à l’oreille des téléphones
portables et des DECT, en raison des risques de perturbations des champs
électriques endogènes au niveau du cerveau.
2. Réflexion, propagation et absorption des ondes électromagnétiques
dans l’organisme
La question clé est de déterminer dans quelle mesure les ondes
électromagnétiques exogènes que nous fabriquons pénètrent dans l’organisme et
comment celui-ci réagit à cette pénétration.

2.1. Réflexion et absorption d’une onde incidente


Dans un milieu homogène et isotrope279, donc en l’absence de tout obstacle,
l’onde électromagnétique se propage en ligne droite. A l’interface avec un
changement de milieu de propagation, une partie de l’onde électromagnétique
repart vers le milieu d’origine : c’est la réflexion. Le cas le plus connu de la
réflexion est le miroir optique, sur lequel l’onde lumineuse se réfléchit
totalement.
Nous pouvons comprendre ce qui se passe à la surface et à l’intérieur de
notre corps lorsqu’il est soumis à une onde électromagnétique incidente. Une
partie de cette onde est réfléchie sur le corps et s’en retourne dans la direction
que donnerait un miroir, son amplitude dépendant de l’état d’habillement du
sujet et de l’état de sa peau. La différence entre l’onde incidente et l’onde
réfléchie est l’onde transmise. Une fois que celle-ci a pénétré dans le corps, son
amplitude diminue au fur et à mesure qu’elle s’enfonce en profondeur.
Lorsqu’on dit qu’un être humain est soumis à une onde d’un champ électrique de
3 V/m, il s’agit de l’onde incidente : il ne s’agit pas de l’onde transmise dans le
corps et qui s’y propage, avec une amplitude qui lui est inférieure. Point capital,
à cela s’ajoute le fait que contrairement à ce qu’on pense parfois, les ondes
pénètrent d’autant moins dans un milieu - y compris dans le corps humain - que
leur fréquence est plus élevée280 (voir l’annexe D, section 2).

2.2. Profondeur de peau et densité de puissance


La conductivité du corps humain fait que celui-ci absorbe de la puissance.
On appelle profondeur de peau celle à laquelle l’amplitude de l’onde ne vaut
plus qu’environ le tiers de sa valeur de surface.
Pour étudier les phénomènes d’absorption, et par conséquent d’échauffement
tissulaire dans le corps, il nous faut revenir sur la notion de densité de puissance
électromagnétique281. Celle-ci se définit par le produit du champ électrique
mesuré en volt/mètre (V/m) par le champ magnétique mesuré en ampère/mètre
(A/m), qu’on exprime en volt-ampère par m2 (VA/m2), ou plutôt en milliwatt par
centimètre carré (mW/cm2)282.
Lorsqu’un milieu comme le corps humain est soumis à une onde incidente, il
réfléchit une partie de la densité de puissance transportée par cette onde et
absorbe l’autre partie. Dans cette répartition de puissance, divers paramètres
interviennent : la fréquence et le type d’onde, la partie du corps exposée, et
comme on l’a vu, l’état de la peau et la nature des habits portés. Il est admis de
façon assez générale que, pour le corps humain, une densité de puissance
incidente de 1 mW/cm2 correspond en moyenne à une puissance absorbée de 0.4
W/kg.
La Figure 17 représente l’évolution de la densité de puissance qui pénètre
dans un muscle humain à partir de la peau, selon diverses fréquences. La courbe
notée 915 qui correspond à 915 MHz est la fréquence de la téléphonie mobile de
type GSM. Elle montre que pour une puissance absorbée de 0,4 W/kg, la
profondeur de peau à cette fréquence vaut environ 1,5 cm. Ce qui signifie en
clair que lorsqu’on utilise son téléphone portable de type GSM à l’oreille, à cette
profondeur, le cerveau (et plus particulièrement les lobes temporaux) reçoivent
l’onde à une amplitude correspondant au tiers de sa valeur de surface. La densité
de puissance absorbée est alors équivalente à 20-30 % de ce qu’elle est en
surface. A trois fois cette valeur, c’est à dire à environ 5 cm à l’intérieur du
corps, la densité de puissance ne vaut plus que 1% de sa valeur à la peau. Les
organes intérieurs de notre corps sont donc apparemment blindés par rapport à
l’exposition directe à des champs extérieurs de type micro-ondes. Il peut y avoir
cependant un effet sur les organes intérieurs s’ils sont proches des téguments de
recouvrement donc de la peau, comme c’est le cas pour le cerveau, le cœur ou
les testicules. En outre, comme on l’a vu au chapitre 4, l’enfant est à cet égard
beaucoup moins bien protégé que l’adulte.

2.3. Débit d’absorption spécifique et «effet de peau»


On associe à la densité de puissance électromagnétique une autre grandeur
plus connue du grand public : le débit d’absorption spécifique (DAS)283. Le DAS
mesure la quantité de puissance absorbée par unité de masse absorbante. Il
s’exprime en watt par kg (W/kg). Remarquons immédiatement que la masse
absorbante du corps humain n’est pas la totalité de la masse corporelle. Elle n’en
est que la partie la plus proche de la peau en raison de l’«effet de peau» tel que
nous l’avons précédemment défini à partir de la Figure 17. Contrairement aux
indications habituellement fournies par les opérateurs qui établissent le DAS à
partir de l’ensemble du corps humain, celui-ci devrait être déterminé seulement à
partir de la masse absorbante. Ainsi, on peut calculer qu’en raison de l’«effet de
peau», pour un être humain soumis à un rayonnement de 900 MHz (qui est
approximativement la fréquence d’un téléphone portable de type GSM), la
masse absorbante si celui-ci pèse 65 kg et a une taille de 1,70 m est d’environ 17
kg, au lieu des 65 kg de masse corporelle : ne pas tenir compte de l’effet de peau
sous-estime donc le DAS moyen d’un facteur 4 dans l’exemple choisi. Ce qui est
à l’évidence loin d’être négligeable !
Figure 17 : Évolution de la densité de puissance absorbée par un muscle
en fonction de la profondeur de pénétration à partir de la peau
à diverses fréquences (extrait de284).

Et cela sans compter, comme l’a confirmé en juillet 2019 l’ANSES285 après
les révélations en Juillet 2016 du Dr Marc Arazi, la tromperie des opérateurs sur
la façon dont ils mesuraient à l’oreille les champs électromagnétiques émis par
les téléphones portables pour l’évaluation des DAS286, ce qui a conduit jusqu’à
ce jour à la commercialisation de téléphones portables non conformes ! Nous y
reviendrons.
En outre la question posée pour la détermination de la sécurité des objets
connectés mis sur le marché, est de savoir si les mesures théoriques estimées par
les opérateurs en utilisant des ondes simulées correspondent bien aux ondes
réellement émises en pratique.

2.4. La simulation des signaux GSM est-elle semblable aux vrais signaux GSM ?
En fait, la structure des champs émis par exemple par le système GSM est
particulièrement complexe, puisqu’interviennent l’onde porteuse, la modulation
numérique, les multiples composantes EBF. Une revue générale a montré que les
effets biophysiques mesurés au moyen de générateurs simulant le signal GSM ne
sont pas de même ordre que ceux obtenus en utilisant les systèmes GSM
disponibles dans le commerce. Cette revue générale a en effet révélé que 96%
des études concernant les systèmes GSM mis sur le marché ont enregistré des
résultats biologiques ou cliniques nocifs. A l’opposé, plus de 50% des études
accomplies aves des signaux simulés n’ont mis en évidence aucun effet nocif.
Cette étude attribue cette différence à l’extrême variabilité des signaux GSM
réels que ne reproduisent pas correctement les signaux simulés287.
Il est donc clair que là aussi les données apparemment rassurantes fournies
par les industriels des technologies sans fil ne correspondent pas à la réalité des
signaux perçus par ceux qui utilisent ces technologies et que les conséquences
biologiques et symptomatiques vécues par ces derniers trouvent une explication
et une justification pleine et entière au plan scientifique.
Par conséquent si les phénomènes d’absorption des ondes
électromagnétiques dans l’organisme peuvent être appréhendés de façon correcte
du point de vue énergétique, par la mesure de la densité de puissance et en fait
de façon extrêmement contestable par celle du DAS tel que les opérateurs le
mesurent aujourd’hui, cette approche est cependant en outre encore nettement
insuffisante pour comprendre les désordres physiques perpétrés dans l’organisme
par les champs électromagnétiques exogènes. Comme on le sait, tout organisme
pluricellulaire est constitué de différents tissus. Il est donc un milieu hétérogène
et anisotrope288 caractérisé par des propriétés biophysiques endogènes
spécifiques. Dans ces conditions, il nous faut examiner ce qu’on appelle les
propriétés diélectriques et de conduction des différents tissus et leurs
modifications sous l’effet des champs électromagnétiques exogènes.

3. Les propriétés diélectriques du corps humain


Un milieu est appelé diélectrique s’il ne contient pas de charges électriques
capables de se déplacer et donc mesurables par un galvanomètre. Un tel milieu
ne peut donc pas être conducteur de courant électrique : il est par conséquent,
par définition un isolant. Cependant lorsqu’on applique un champ électrique à un
matériau diélectrique, celui-ci peut se polariser et donc présenter au niveau
atomique des dipôles électrostatiques289. A cette échelle, à la différence de ce qui
est observé lorsqu’un courant électrique passe dans un fil conducteur, les
électrons libres ne peuvent pas se déplacer sur de grandes distances. Le courant
ne passe pas. Cependant, sous l’effet du champ électrique appliqué au matériau
diélectrique, les électrons libres présentent des oscillations de faible amplitude
autour du noyau atomique. Celles-ci créent ainsi une déformation et un
déplacement du nuage électronique perinucléaire, ce qui aboutit à la formation
d’un dipôle électrostatique.
Tout organisme vivant doit être considéré comme un milieu inhomogène,
dont l’eau est le principal constituant. Et de ce fait, il y a trois mécanismes
impliqués dans les propriétés diélectriques des différents tissus du corps
humain : l’orientation dipolaire, ce qu’on appelle la polarisation d’interface et la
diffusion ionique. Ces notions sont relativement complexes. Elles mettent en
lumière le fait qu’en raison des différentes propriétés diélectriques des tissus,
ceux-ci ne réagissent pas de la même façon vis-à-vis des champs
électromagnétiques. Pour plus de précision, le lecteur pourra se reporter à
l’annexe D, section 3.
En outre, comme l’indique la Figure 18, un tissu vivant, comme par exemple
un muscle, a une constante diélectrique qui varie fortement en fonction de la
fréquence qui lui est appliquée. Ainsi dans l’exemple choisi, si à très basse
fréquence, la constante diélectrique vaut 1 million, aux environs de 1 GHz, elle
vaut environ 80, c’est-à-dire approximativement celle de l’eau qui s’y trouve, et
à des fréquences plus élevées, au-delà de 20 GHz, elle décroit jusqu’à une valeur
de 5.
A très basse fréquence, la constante diélectrique est donc énorme, ce qui est
peu connu et susceptible de créer des dégâts considérables.
Figure 18 : Constante diélectrique d’un muscle vivant
en fonction de la fréquence de 50 Hz à 10 GHz.

4. Les propriétés conductrices du corps humain


La conductivité électrique d’un milieu caractérise sa capacité à propager un
courant électrique290. Celle-ci s’exprime en siemens par mètre (S/m). Elle est
sans doute le paramètre physique dont la variation est la plus grande d’un milieu
à l’autre. Cette variation est en effet énorme : elle peut être très élevée et
atteindre 108 S/m pour les très bons conducteurs comme l’argent, le cuivre, l’or,
l’aluminium, et très basse pour les très bons isolants comme le quartz et atteindre
10−22 S/m, soit trente ordres de grandeur de différence (trente zéros dans le
rapport des valeurs extrêmes) entre les très bons conducteurs et les très bons
isolants. C’est pour cela, comme nous le reverrons, que les tissus protecteurs
anti-ondes contiennent des fibres d’argent et de cuivre, très conductrices, ce qui
permet aux champs électromagnétiques incidents d’induire dans ces fibres un
courant électrique, afin d’éviter que le champ électromagnétique interagisse
directement avec l’organisme.
La conductivité est l’inverse de la résistivité électrique qui mesure la capacité
du matériau à s’opposer à la circulation du courant291. C’est ainsi par exemple
qu’on mesure l’existence ou non de prises de terre dans les circuits électriques
des lieux d’habitation.
Quelles sont les conséquences pour le corps humain ?
Aux basses fréquences, en-dessous de 100 kHz, les cellules sont faiblement
conductrices lorsqu’on les compare aux fluides extracellulaires dans lesquels
elles sont immergées : en fait seuls ceux-ci permettent le passage du courant292.
Ceci explique que la conductivité des tissus puisse varier fortement selon la
quantité de fluide extracellulaire qu’ils contiennent.
Aux radiofréquences, soit à des fréquences de l’ordre de 1 à 100 MHz, les
membranes cellulaires sont à peu près hors circuit. Elles n’offrent pas
d’opposition au courant électrique. Les tissus peuvent être considérés comme
équivalents électriquement à des suspensions de protéines non-conductrices dans
une solution d’électrolytes293. La conductivité de la plupart des tissus atteint une
sorte de plateau pour des fréquences situées entre 10 et 100 MHz.
Aux fréquences micro-ondes, c’est-à-dire au-delà de 100 MHz, trois types
d’effets peuvent augmenter la conductivité : un effet Maxwell-Wagner294,
l’existence de pertes diélectriques et la relaxation diélectrique de l’eau. Là aussi
il s’agit de données complexes et pourtant essentielles puisqu’elles concernent la
gamme de fréquence qui pose problème aujourd’hui en matière d’effets
biologiques et sanitaires, et cela d’autant plus qu’il y a une augmentation de la
conductivité tissulaire à ces fréquences. Nous précisons ici ce qu’est l’effet
Maxwell-Wagner, mais pour plus de détails concernant les autres effets, le
lecteur pourra se reporter à l’annexe D, section 4.

5. L’effet Maxwell-Wagner
L’effet Maxwell-Wagner est dû à la polarisation d’interface entre les
éléments solides des tissus et la solution d’électrolytes. A plusieurs centaines de
MHz, cet effet introduit de la dispersion en raison de la différence de propriétés
électriques entre les protéines et les électrolytes. Si on suppose une conductivité
d’électrolytes d’environ 1 S/m et une permittivité diélectrique295 relative
d’environ 10 pour les protéines, cela laisse prévoir une augmentation de
conductivité de seulement quelques pour-cent et une fréquence de relaxation de
l’ordre de 300 MHz.

6. Les relations entre les propriétés diélectriques et de conductivité


Contrairement à ce qu’on pourrait croire, les propriétés diélectriques et
conductrices ne sont pas indépendantes l’une de l’autre : elles sont reliées par les
célèbres équations de Kramers-Kronig, nommées ainsi en l’honneur du
physicien néerlandais Hendrik Kramers et du physicien germano-américain
Ralph Kronig296. Dans ce qui nous intéresse ici, les équations relient la
conductivité de milieux divers incluant les milieux biologiques à leur
permittivité diélectrique qui est la réponse d’un milieu donné à l’application
d’un champ électrique297. Elles montrent que, pour que la conductivité existe, la
permittivité doit varier en fonction de la fréquence telle que définie par les
équations.
Dans une bande de fréquences où les paramètres du milieu varient en
fonction de la fréquence (voir la Figure 18), ce milieu est dit «dispersif». Dans
ce cas, les relations de Kramers-Kronig montrent que ce milieu absorbe, c’est à
dire «dissipe» sous forme de chaleur une partie de l’énergie transportée par le
champ électromagnétique. C’est pourquoi on dit de lui qu’il est aussi
«dissipatif». Les relations démontrent en effet que la dispersion entraîne de la
dissipation et réciproquement298.
Il nous faut expliciter ce point très important : nous avons vu que
l’organisme produit lui-même des courants électriques et que bien qu’il soit un
milieu hétérogène, il est lui-même partiellement conducteur, et donc qu’il
absorbe une partie de l’énergie fournie par les champs électromagnétiques qui
lui sont appliqués. Ainsi les champs électromagnétiques dissipent-ils sous forme
de chaleur l’énergie transportée dans les tissus. Or nous avons également pris
connaissance du fait que la conductivité, l’absorption et la dissipation
énergétique liées à ces champs varient selon la fréquence. Ainsi comme le
montre la Figure 18, plus la fréquence est élevée et plus la constante diélectrique
est basse, donc plus le milieu est conducteur, plus il dissipe sous forme de
chaleur dans les tissus, l’énergie portée par le champ électromagnétique. Pour
plus de détail, on peut se reporter à l’annexe D, section 5.

7. Ondes électromagnétiques naturelles et artificielles


Comme nous l’avons déjà souligné, en matière d’effets biologiques, le point
crucial concerne l’origine naturelle ou artificielle de ces champs. C’est ce qu’il
nous faut maintenant examiner de plus près, en comparant les propriétés
biophysiques des champs naturels, en particulier terrestres ou solaires, à ceux
émanant des actuelles technologies sans fil mises à disposition du public. Ce
sont donc essentiellement les caractères polarisés et pulsés des ondes artificielles
que nous analysons ici.

7.1. Champs magnétiques et électromagnétiques naturels


L’induction magnétique terrestre vaut environ 50 µT (0,5 G) en Europe
occidentale. Cela paraît peu. Cette induction modifie la direction de l’aiguille
aimantée d’une boussole. Cependant, dans la nature, l’être humain est sensible
aux petites variations locales qu’offre le champ magnétique terrestre, telles que
les a décrites le physicien français Yves Rocard dans son livre intitulé “La
Science & Les Sourciers“299. Or, cette sensibilité particulière dépendrait des
magnétosomes qui sont en nous (voir les chapitres 3 et 11 et l’annexe D, section
6).
Des ondes électromagnétiques naturelles d’extrêmement basses fréquences
sont également présentes sur Terre. Celles-ci sont créées notamment lors des
orages. Il en résulte l’oscillation des électrons présents dans l’atmosphère.
D’autre part, la Terre est entourée d’une sphère ionisée appelée ionosphère, qui
est la couche de haute atmosphère comprise entre 50 et 1 000 km d’altitude. La
fréquence de résonance300 de l’ensemble Terre-ionosphère a une longueur d’onde
égale à la circonférence de la Terre et vaut environ 7,8 Hz. Cette fréquence et ses
multiples (16, 23, et 31 Hz) apparaissent dès lors comme des pics de bruit de
fond dans le spectre EBF. En outre, des émissions EBF de puissance énorme, de
l’ordre de 100 000 fois l’énergie lumineuse du soleil, proviennent du cosmos,
notamment de certains pulsars.
L’activité solaire varie au cours des années avec une périodicité d’environ 11
ans. Elle peut induire des variations de l’ordre de 20% des champs naturels, lors
des tempêtes magnétiques par exemple. On pense que ces phénomènes
physiques naturels pourraient augmenter la probabilité de survenue de certaines
affections pathologiques, notamment cardio-vasculaires et neuropsychiatriques,
et même contribuer à augmenter la mortalité287. Cette hypothèse est certes à
valider. Elle n’est cependant pas dénuée de signification biologique. Comme on
l’a vu précédemment, on sait que l’exposition prolongée au soleil peut provoquer
des cancers de la peau et éventuellement contribuer au déclenchement de
certaines affections pathologiques. Alors pourquoi certains affirment-ils sans
justification scientifique et avec autant d’insistance que les champs artificiels
produits par les technologies sans fil ne sont pas nocives pour notre santé ? Et
pourquoi néglige-t-on de se demander si à l’inverse ils pourraient l’être ?

7.2. La polarisation des ondes électromagnétiques artificielles


La question essentielle à se poser est en fait de savoir si les rayonnements
artificiels, tels qu’ils nous sont imposés aujourd’hui par les nouvelles
technologies de communication ont des caractéristiques différentes de celles des
rayonnements naturels, notamment terrestres.
Une étude publiée fin 2015 par le physicien grec Dimitris J. Panagopoulos,
associé à deux autres chercheurs apporte une réponse éclairante. Elle met en
évidence une différence fondamentale entre les champs électromagnétiques
produits par les technologies actuelles et ceux d’origine naturelle. Comme nous
l’avons précédemment souligné301, la différence des champs naturels, les champs
artificiels ont en effet une direction des ondes privilégiée dans l’espace263. On les
dit polarisés en direction, la plupart d’entre eux étant à polarisation linéaire302.
Mais plus précisément, qu’est-ce que la polarisation d’une onde
électromagnétique ? Comme toutes les ondes, une onde électromagnétique peut
être analysée de façon spectrale en la décomposant en ondes dites
monochromatiques, c’est-à-dire à fréquence unique. Une onde
électromagnétique monochromatique peut se modéliser sous la forme d’un
dipôle électrostatique vibrant. La polarisation correspond alors à la direction et à
l’amplitude des champs d’une telle onde.
La Figure 19 représente l’oscillation couplée du champ électrique et du
champ magnétique d’une onde électromagnétique monochromatique. On y voit
le champ électrique supposé vertical, c’est-à-dire dans le plan vertical ZX, alors
que le champ magnétique est dans le plan horizontal YX. Le cas illustré est celui
d’une polarisation linéaire, verticale pour le champ électrique et horizontale
pour le champ magnétique.

Figure 19 : Oscillation couplée des champs électrique et magnétique


d’une onde électromagnétique monochromatique.

En fait, cette différence de direction pour les deux champs est conforme aux
équations de Maxwell. Les variations des champs électriques et magnétiques
sont liées par ces équations. On peut donc représenter l’onde par un seul de ces
champs, en général le champ électrique, puisque le champ magnétique peut alors
être calculé en sens, direction et grandeur par ces équations.
Ainsi par exemple le champ électrique est horizontal pour les émissions de
radio et de télévision grand public en fréquence modulée ; il est vertical pour les
émissions de téléphonie portable de type GSM et dispositifs associés ; il est
vertical aussi pour les réseaux de police et de secours, à une fréquence très
différente toutefois. Pour capter un champ artificiel, il est nécessaire de disposer
d’une antenne dirigée dans la direction du champ ou d’un capteur de la direction
appropriée dans le cas d’un récepteur parabolique par exemple.
En clair, depuis son apparition sur Terre, l’homme n’a jamais été soumis à
des champs polarisés en direction tels que ceux produits aujourd’hui par
l’industrie. Et c’est là qu’est le nœud du problème et la clé ouvrant la porte aux
effets nocifs ! En effet, à la différence des ondes artificielles, les ondes
naturelles, comme nous l’avons indiqué dans le chapitre précédent, ne sont pas
polarisées : le champ électrique tourne autour de sa direction de propagation de
façon aléatoire et imprévisible au cours du temps. Ainsi le rayonnement du soleil
est non polarisé, ce qui explique qu’une antenne dirigée Nord-Sud capte autant
de puissance solaire qu’une antenne dirigée Est-Ouest, le soleil émettant un
rayonnement égal dans toutes les directions dans laquelle il émet.
Produire des ondes polarisées est le fruit de nos réalisations technologiques :
la raison principale en est qu’il est plus facile de concevoir un système émetteur-
récepteur lorsque la direction du champ électrique est constante.

7.3. Le caractère pulsé des ondes électromagnétiques artificielles


A la différence des ondes naturelles, les ondes électromagnétiques
artificielles sont en outre pulsées. Cela signifie que pour transmettre un signal à
distance, celui-ci est superposé à une porteuse micro-onde modulée. Dans la
transmission, toutes les composantes du signal sont dans la gamme des
fréquences micro-ondes, c’est-à-dire en delà de 300 MHz. Lorsque toutefois le
récepteur «démodule» la porteuse, on retrouve le signal et les composantes EBF
(voir l’annexe D, section 7).

8. Les effets délétères des champs polarisés et pulsés


Pour apprécier combien l’exposition aux ondes EBF peut être préoccupante,
puisque celles-ci contiennent parfois la presque totalité de la puissance du signal,
il faut se rappeler comme nous l’avons vu précédemment dans ce chapitre, que le
cerveau humain émet des ondes EBF dans les mêmes bandes de fréquence.
A cela il convient d’ajouter que le calcul réalisé par le chercheur grec
Dimitrios J. Panagopoulos et ses collaborateurs indique que les champs polarisés
en directions peuvent exercer sur l’organisme une activité délétère beaucoup
plus intense qu’un champ non polarisé, et cela principalement pour deux
raisons : d’abord parce que les champs polarisés peuvent produire ce qu’on
appelle des interférences constructives et ainsi augmenter l’intensité des champs
électromagnétiques en de nombreux points de l’espace. Or seuls les champs
polarisés peuvent créer des effets stables d’interférence avec des champs ayant la
même direction et la même fréquence. Ensuite parce que les champs polarisés
sont capables de forcer à osciller de façon cohérente303, les molécules chargées
et/ou polaires et plus particulièrement les ions libres et les nuages électroniques
situés dans les cellules et autour d’elles, et cela dans des plans parallèles et en
phase avec eux.
Il nous faut expliciter ces deux points pour la compréhension des dommages
induits par les champs électromagnétiques artificiels sur notre organisme et sur
l’environnement. La notion d’interférence est une donnée capitale ici. Au sens
physique du terme, elle n’est rien d’autre dans les conditions les plus simples,
que l’addition de deux ondes ayant la même fréquence. Le phénomène a été
particulièrement bien étudié en optique pour les ondes lumineuses et concerne en
réalité l’ensemble des fréquences du spectre électromagnétique.
A la différence des ondes naturelles non polarisées, les ondes artificielles
sont en effet susceptibles d’interférences du fait même de leur polarisation. Ceci
explique que ce sont les interférences constructives qui en raison des effets
d’amplification qu’elles produisent, sont potentiellement à l’origine de
perturbations moléculaires ou plus exactement électroniques dans l’organisme.
Or jusqu’à ce jour, le rôle attribué à la polarisation de direction a été largement
sous-estimé pour expliquer les effets biologiques des champs
électromagnétiques.
En effet, et c’est un deuxième point capital, si les champs naturels non
polarisés sont susceptibles de provoquer des oscillations de nature aléatoire et à
grande vitesse, avec pour conséquence un certain effet d’échauffement des tissus
par agitation thermique (voir l’annexe D, section 8), les oscillations de nature
cohérente induites par les champs artificiels polarisés, sont par contre
susceptibles de provoquer des effets biologiques à des niveaux énergétiques des
millions de fois plus bas que ceux caractérisant l’énergie moléculaire thermique.
Or, comme nous l’avons vu, la valeur du champ électrique transmembranaire est
très élevée puisque mesurée à environ dix millions de volts par mètre (107 V/m).
Etant donné leur faible niveau énergétique, il est impossible que les champs
polarisés soient capables d’exercer directement une force électromécanique sur
les membranes. Aussi, pour expliquer le rôle de tels champs cohérents, doit-on
faire intervenir l’oscillation des électrons libres situés dans le voisinage des
canaux ioniques, ces derniers assurant les échanges ioniques entre la cellule et
son environnement de façon sélective, et donc contribuant à l’établissement et au
maintien du potentiel électrique de membrane.
Il a pu être calculé que la valeur critique de la tension électrostatique
contrôlant l’ouverture ou la fermeture des canaux ioniques est de l’ordre de 30
mV et que les composantes EBF du champ électromagnétique, présentes par
exemple dans le signal de type GSM sont susceptibles de perturber le
fonctionnement de toute cellule dès qu’elles dépassent la valeur de 0,0004 V/m.
Ainsi, peut-on aisément calculer que les téléphones portables de type GSM (et
les stations relais correspondantes) peuvent imposer une telle valeur à
l’ensemble du corps humain, en cas d’exposition à un champ électromagnétique
de 3 V/m !
Il est donc aujourd’hui solidement établi au plan scientifique qu’à la
différence des effets obtenus avec les champs naturels non polarisés, les champs
électromagnétiques artificiels en raison des oscillations cohérentes qu’ils
génèrent, sont capables de provoquer l’ouverture anormale des canaux ioniques
transmembranaires, ainsi que des modifications fonctionnelles et même
structurelles des autres constituants cellulaires et tissulaires de l’organisme
(ADN nucléaire, mitochondries, etc.). Et donc qu’il peut en résulter, comme
nous le verrons dans les chapitres à venir, des dommages biologiques
extrêmement sévères et même dans certains cas irréversibles, pouvant aboutir à
la mort des cellules ou à un cancer.

9. Effets thermiques et non-thermiques des champs


électromagnétiques
Retour aux effets thermodynamiques des champs électromagnétiques dans
l’organisme. Cet aspect concerne le chauffage tissulaire induit par les
rayonnements ionisants. Or c’est le seul effet biophysique qui soit actuellement
pris en considération par l’OMS pour l’établissement des normes de référence
visant à protéger les populations. Cela pour deux raisons : d’abord parce que cet
effet est connu depuis très longtemps ; ensuite parce qu’il est relativement facile
à calculer. Cependant on connaît un grand nombre d’autres effets, dits micro-
thermiques ou même non thermiques induits par les rayonnements non ionisants,
qui sont causalement impliqués dans la survenue, comme certains d’entre nous
l’ont montré, d’altérations biologiques et d’affections pathologiques304. Le
simple fait d’admettre la possibilité d’effets non thermiques a été et est encore
l’objet de controverses qui remontent aux années 1960, à l’occasion de
l’exposition à faible niveau de l’ambassade des USA à Moscou par les
soviétiques. La norme soviétique «micro-onde» était à l’époque de 10 µW/cm2,
soit 1.000 fois plus faible que la norme occidentale qui était de 10 mW/cm2. Or
dès 1971, les chercheurs américains SM Michelson et CH Dodge ont pu déclarer
à propos de la différence entre les normes soviétique et occidentales que
«l’exposition maximum permissible pour les uns ou les autres est basée sur
l’acceptation ou le rejet des effets non thermiques»305.
Ne se référer qu’au chauffage dans l’établissement des normes actuelles
laisse la population non protégée à l’égard des effets dits non thermiques induits
par les micro-ondes de faible intensité, mais aussi par les autres fréquences
comme les composantes EBF contenues dans le signal de type GSM, et les
champs EBF eux-mêmes.
Le chauffage «micro-onde» diffère en effet du chauffage classique opérant
par convection, c’est-à-dire par effet de surface. La raison en est qu’il opère par
conduction, c’est-à-dire par voie interne au milieu considéré. C’est un tel
chauffage qui est produit dans un four «micro-ondes» à 2.45 GHz. L’expression
scientifique correcte est celle de chauffage diélectrique lié aux pertes
diélectriques du milieu chauffé306, en l’occurrence l’eau contenue dans le
récipient. Il est en effet d’observation courante qu’un récipient vide placé dans
un four «micro-ondes» ne chauffe pas ou peu. Par contre si le récipient est
rempli d’eau, il s’échauffe, mais uniquement au contact de l’eau qui, quant à
elle, s’échauffe par chauffage diélectrique. La raison en est que l’eau a des pertes
diélectriques bien plus élevées que les autres milieux et ce sont celles-ci qui
provoquent l’échauffement diélectrique «micro-onde». Or c’est bien ce qui a lieu
dans l’organisme humain, puisque celui-ci contient de l’eau en grande quantité.
Pourtant, les effets non thermiques des micro-ondes sont évoqués depuis
longtemps, notamment en ce qui concerne les radars. En 1971, un rapport de
l’Institut naval de recherche médicale aux USA mentionne quarante
modifications neuropsychiatriques apparemment produites par une exposition
micro-onde non thermique307. En 1975, une étude effectuée par le médecin
militaire Belge Edgar Evrard mentionne que la matière vivante se comporterait à
certains égards, comme un ensemble de semi-conducteurs308. Pour plus de
détails, voir l’annexe D, section 9.

Conclusion
Comme nous l’avons précédemment souligné, les meilleurs arguments en
faveur de l’existence d’effets non thermiques (ou microthermiques) liés aux
technologies de communication sans fil proviennent en réalité du caractère
polarisé et pulsé des ondes utilisées, et des oscillations moléculaires et ioniques
cohérentes qu’elles occasionnent. Ainsi avons-nous pu monter à partir d’une
lecture attentive de la littérature scientifique internationale et en considérant nos
propres travaux, l’existence d’altérations biologiques et sanitaires dans des
conditions expérimentales et cliniques impliquant une exposition à des
rayonnements non ionisants de faible intensité, concernant plus particulièrement
les micro-ondes et les extrêmement basses fréquences304.
Or un point capital est à souligner : il y a lieu de tenir compte de l’intensité
des champs électromagnétiques concernés et de la durée d’exposition pour
évaluer de tels effets biologiques ou sanitaires. C’est ce qui ressort en particulier
d’un article célèbre du chercheur d’origine indienne Om Gandhi, l’un des
pionniers en matière de dosimétrie309. Pour obtenir une évaluation correcte d’un
effet biologique «micro-ondes», on doit tenir compte du produit de la densité de
puissance de l’exposition par la durée de celle-ci. Autrement dit, l’effet sera à
peu près le même si on réduit la densité de puissance de l’exposition par
exemple par un facteur 2, tout en augmentant la durée d’exposition par le même
facteur. Il y a là une raison majeure pour se préoccuper des effets sur la santé
d’une exposition chronique de type «micro-ondes» ou autre, fut-elle à un niveau
faible ou même très faible : nous subissons l’émission de champs
électromagnétiques artificiels 24 heures sur 24, pendant des années ou des
dizaines d’années, voire pendant la vie entière pour les enfants et adolescents
d’aujourd’hui. Le niveau d’exposition peut être faible mais la durée de celle-ci
peut être extrêmement prolongée. Et c’est là qu’est le problème, là qu’est le
danger. C’est ce qu’il nous faut analyser maintenant et prouver.

–––––– • ––––––
CHAPITRE 7
De la physique à la biologie :
une connaissance
de plus en plus précise
des mécanismes en cause
Philippe Irigaray, Dominique Belpomme

Ce chapitre est de même difficile pour le lecteur non initié. Il est cependant
essentiel de le comprendre au moins dans ses grandes lignes, pour qui veut
aborder la réalité des mécanismes en cause prouvant la dangerosité des champs
électromagnétiques et partant de là, des risques pour notre santé.

En 2006, l’OMS a établi quatre critères pour que les effets des champs
électromagnétiques sur la santé soient reconnus : (1) que les principes sur
lesquels on s’appuie soient scientifiques ; (2) que les mécanismes sous-jacents
soient compris ; (3) qu’une relation dose-réponse soit établie ; (4) et enfin, que
les résultats expérimentaux soient reproduits dans des laboratoires indépendants
ou appuyés par des études connexes310.
Or, il s’avère aujourd’hui que ces quatre conditions sont pour l’essentiel
satisfaites : s’appuyer sur des principes scientifiques acceptés est la base même
des milliers d’articles publiés dans des revues à comité de lecture. Ce sont eux
qui constituent le socle référentiel de cet ouvrage. Les articles émanent
aujourd’hui des très nombreuses équipes de recherche internationales travaillant
de façon indépendante sur le sujet. Avoir compris les mécanismes sous-jacents
permettant d’expliquer l’effet des rayonnements électromagnétiques sur les
organismes vivants, c’est ce que nous avons analysé dans le chapitre précédent,
du point de vue des altérations physiques en cause, et ce que nous abordons ici
même, du point de vue de la toxicologie et de la biologie. Prouver l’existence
d’une relation dose-réponse entre les champs électromagnétiques et leurs effets
sur l’organisme, c’est ce que nous envisagerons dans le chapitre suivant. Enfin,
reproduire les résultats de façon indépendante ou s’appuyer sur des études
connexes pour le confirmer, c’est aussi ce que nous discuterons plus précisément
dans le prochain chapitre.
Il est donc clair que nonobstant certains débats contradictoires de nature
souvent polémique, car non dépourvus d’arrière-pensées politico-économiques,
de nombreux arguments scientifiques plaident aujourd’hui en faveur d’un lien de
cause à effet entre l’exposition aux champs électromagnétiques artificiels et la
dégradation de notre santé et de notre environnement ; et qu’au minimum, c’est
le principe de précaution qui devrait s’imposer et prévaloir sur toute autre forme
de penser et d’agir.

1. Des milliers d’articles scientifiques publiés


Feu le biologiste américain Martin Blank311 a parfaitement résumé la
situation actuelle dans son livre «Ces ondes qui nous entourent», sous-titré : «Ce
que la science dit sur les dangers des rayonnements électromagnétiques»312.
Jusqu’au milieu du XXe siècle, les recherches étaient orientées
essentiellement vers la mise en évidence des effets médicaux et plus
particulièrement thérapeutiques des ondes électromagnétiques, car on croyait
alors aux vertus de ces dernières. Et aujourd’hui encore certains chercheurs
pensent qu’une utilisation temporaire des extrêmement basses fréquences ou des
radiofréquences, en particulier des micro-ondes pourraient avoir un effet
thérapeutique dans des pathologies comme le cancer313, la maladie de
Parkinson314 ou la maladie d’Alzheimer315, et cela de façon comparable à ce
qu’on connait de l’utilisation des infrarouges ou des ultrasons en médecine
fonctionnelle. Mais aujourd’hui bien évidement les résultats ne sont pas
suffisamment concluants pour que de tels procédés puissent être utilisés en
pratique médicale pour le traitement des cancers ou des maladies dégénératives
du système nerveux.
En fait, c’est depuis l’utilisation des radars pendant la deuxième guerre
mondiale, que les recherches ont quitté le domaine purement médical pour
investir celui des applications militaires et industrielles. Or c’est à partir de ce
moment-là que les premières inquiétudes sont nées, en raison de la survenue de
manifestations pathologiques inconnues jusqu’alors. Avec notamment la mise en
évidence d’un taux élevé de stérilité chez les militaires qui s’exposaient aux
hyperfréquences émises par les radars. Or il aura fallu attendre près de trente ans
pour qu’en 1971, la marine américaine s’enquît réellement du problème, et
demande à Zory Glaser, un jeune médecin de l’Institut naval de recherche
médicale (le Naval Medical Research Institute), de répertorier toutes les études
biologiques et médicales alors connues, mettant en cause les radiofréquences et
plus particulièrement les micro-ondes. Glaser dénombra 3.000 publications
scientifiques qu’il lista dans un répertoire devenu célèbre316. Mais nous n’en
sommes plus là. En 2010, la biologiste canadienne Magda Havas en avait
répertorié 6.000317 et il est vraisemblable qu’aujourd’hui il y en ait beaucoup
plus318.
Il y a donc plus de cinquante ans que les militaires américains et russes – car
les russes ont aussi été très impliqués dans ces études – savent pertinemment que
les radiofréquences, surtout les micro-ondes, y compris celles émises à très
faible puissance, sont dangereuses pour la santé. Les soviétiques étaient donc
également au courant, puisque de source américaine, ils s’en seraient servis en
pleine guerre froide, et ultérieurement comme d’une arme invisible pour
neutraliser l’ambassade des Etats-Unis à Moscou, à tel point que l’un des
ambassadeurs américain qui y avait séjourné pendant plusieurs années, en serait
mort.
Alors pourquoi aujourd’hui, malgré ces milliers d’articles, certains ont-ils
l’outrecuidance d’affirmer qu’il n’y a pas de preuve d’un quelconque effet des
champs électromagnétiques sur la santé, alors que simultanément, en réalité de
façon relativement confidentielle, on conseille aux gens de s’en protéger.
Comme c’est par exemple le cas en France, où en 2015 la loi «Abeille»,
préconisant une mise en garde, en particulier à destination des enfants, a tout de
même été votée. Et cela malgré l’opposition des opérateurs et de plusieurs
responsables politiques les soutenant319. Alors qu’en 2013, soit deux ans plus tôt,
dans un rapport prémonitoire adressé au Premier Ministre de l’époque, un
médecin membre du Conseil d’Etat, le Pr. Jean-François Girard et deux
personnalités politiques, Ms Philippe Tourtelier et Stéphane Le Bouler avaient
officiellement recommandé la mise en place d’un «principe de sobriété», destiné
à limiter l’utilisation des technologies sans fil320. Mais de ces initiatives,
officiellement on n’en parle peu et même très peu, de peur semble-t-il d’activer
les craintes du grand public et de nuire aux intérêts des opérateurs et des
industriels des télécommunications. Or, de toute évidence, avec aujourd’hui
l’essor programmé de la 5G, malgré les réticences exprimées par de très
nombreux médecins et scientifiques dans le monde, ces initiatives transgressent
ce principe.
2. De très nombreuses expérimentations et des résultats concordants
Un autre argument développé par ceux qui nient le rôle délétère des champs
électromagnétiques sur la santé est que, comme l’affirme l’ICNIRP sans
justification scientifique probante, seuls les rayonnements ionisants seraient
toxiques, en raison d’un niveau énergétique suffisamment élevé pour produire
des effets de chauffage tissulaire, capables de rompre les liaisons électroniques
et intra-moléculaires ; alors que les rayonnements non ionisants seraient
incapables de le faire.
Nous avons vu dans le chapitre précédent, comment du point de vue de la
physique, les rayonnements non ionisants, bien que faiblement énergétiques,
sont en réalité eux aussi capables d’altérer la matière vivante par d’autres
mécanismes que le chauffage. Certes, la mise en évidence de ces mécanismes ne
prouve pas l’existence d’un lien de causalité, mais elle le rend plausible. Et cela
d’autant plus que grâce à la réalisation d’expériences chez l’animal et à l’étude
de cellules transplantées hors de l’organisme, on a pu montrer la survenue
d’effets biologiques pathologiques, consécutivement à une exposition à ces
rayonnements.
Là encore, ces découvertes ne datent pas d’hier. En 1891, le médecin
français Jacques-Arsène d’Arsonval321 et l’ingénieur yougoslave Nikola Tesla322
avaient déjà compris que l’exposition à de tels rayonnements induisait des
changements physiologiques importants, touchant notamment la respiration, la
transpiration et la masse corporelle. En 1900, un clinicien russe, Vasily J.
Danilewsky, avait lui-même indiqué que l’«électricité à distance» perturbe non
seulement des systèmes biologiques isolés, mais en réalité des organismes
entiers323. Vingt-six ans plus tard, un chercheur de l’US Public Health Service –
le service de santé publique des Etats-Unis – avait confirmé la possibilité de ces
effets chez les souris324. Et en 1948, également aux Etats-Unis, des médecins de
la Mayo clinique avaient eux aussi observé la survenue de cataracte chez les rats,
les lapins ou les chiens sous l’effet de tels rayonnements non ionisants. De même
en Russie dans les années 50, des études avaient tout autant montré la survenue
de troubles concernant la pression artérielle, le cœur et ses vaisseaux, et le
système nerveux. Or ces troubles ne pouvaient être attribués qu’à des champs
électromagnétiques de fréquence bien en dessous de la lumière visible.
Depuis, grâce aux progrès réalisés à partir des années 1960 dans les
domaines de la biologie cellulaire et moléculaire, de très nombreux travaux sont
venus conforter ces données41. Et aujourd’hui, pour de très nombreux chercheurs
dans le monde, il ne fait plus de doute qu’il en est bien ainsi : les champs
électromagnétiques non ionisants en particulier les micro-ondes en provenance
des technologies de communication que nous utilisons largement aujourd’hui,
ont bien leur part de responsabilité dans la survenue chez l’homme des affections
et maladies que nous avons analysées au début de cet ouvrage, ainsi que dans la
dégradation de notre environnement concernant la faune et la flore325.

3. Dix effets biologiques sous-jacents expliquant la nocivité des


champs électromagnétiques non ionisants
Au plan des recherches expérimentales, il y a deux approches
méthodologiques possibles pour prouver l’effet causal d’un agent quelconque,
qu’il s’agisse d’un rayonnement, d’un produit chimique ou d’un microbe :
l’étude des effets de cet agent après son administration à des animaux
d’expérience, et deuxièmement, son étude en laboratoire après sa mise en
contact direct de cellules isolées de l’organisme, que celles-ci proviennent
d’animaux d’expérience ou de l’homme. C’est à ces deux types d’approches
qu’ont été dévolues les très nombreuses expériences effectuées pour étudier les
effets des champs électromagnétiques non ionisants sur l’animal et sur l’homme.
Il n’est pas possible d’en dresser ici le catalogue, tant leur nombre est élevé
(plusieurs milliers) et les modalités de réalisation, comme l’indique le tableau 2,
différentes d’une étude à l’autre.

Tableau 2 : variations méthodologiques des expérimentations


réalisées chez l’animal et ex vivo sur des cellules mises en culture.
1 Types des ondes utilisées*
2 Degrés de puissance des ondes
3 Modes d’exposition**
4 Sources d’exposition***
5 Types d’analyse effectué****
6 Différents modèles animaux utilisées*****
7 Types d’organes et de tissus analysés ******
8 Types de cultures cellulaires utilisées *******
* Extrêmement basses fréquences, basses fréquences, radiofréquences ou
micro-ondes ; ** continu, intermittent ; *** court terme, moyen terme,
long terme ; **** par exemple : utilisation du test comet ou du test des
micronoyaux pour la caractérisation de l’ADN ; et/ou dosage des
marqueurs de stress oxydant ; et/ou dosage et caractérisation des
protéines ; etc. ; ***** rats, souris, cobayes, lapins, etc. adultes, femelles
en gestation, nouveaux nés, etc. ; ****** cerveau, foie, cœur, muscles,
etc. ; ******* cellules «HELA», «CHO», etc.
Bien qu’en raison de ces variations une comparaison entre les différentes
études réalisées soit difficile, il apparait néanmoins que de façon sous-jacente à
cette diversité, existe une très grande cohérence dans les résultats obtenus. Car le
message scientifique qui se dégage de ces études est presque toujours le même :
● Les champs électromagnétiques non ionisants, comme les extrêmement basses
fréquences et les radiofréquences induisent un stress oxydant326, autrement dit
la production dans les cellules d’espèces chimiques réactives extrêmement
toxiques327. C’est là le mécanisme fondamental permettant d’expliquer la
genèse des effets biologiques, en particulier l’inflammation induite par ces
rayonnements328.
● L’ADN présent dans le noyau cellulaire, l’ADN nucléaire, est la cible
privilégiée de ces espèces chimiques réactives, mais l’ADN présent dans les
mitochondries, l’ADN mitochondrial, doit être tout autant considéré329 ; ceci en
raison de la production de telles espèces chimiques réactives à l’intérieur
même de ces organites intracellulaires et des mutations qu’elles provoquent au
niveau de leur propre ADN. Or les mutations de l’ADN mitochondriale
amplifient considérablement le stress oxydant dans les cellules, et donc
aggravent les processus de détérioration toxico-biologique.
● Il s’ensuit la survenue d’une toxicité au niveau des gènes de l’ADN nucléaire,
sous la forme de mutations (ou de cassures des deux brins), et secondairement
à ces mutations, celle d’un dérèglement de l’expression des gènes dans le cadre
de processus génétiques auquel s’ajoute en raison de l’altération de très
nombreux constituants cellulaires, un deuxième mécanisme de dérèglement de
l’expression des gènes appelé «épigénétique»330.
● En outre, en dehors même des effets liés au stress oxydant, on a pu déterminer
avec précision l’existence d’un point d’impact spécifique des champs
électromagnétiques dans l’ADN nucléaire, et donc leur rôle dans l’activation
ou l’inhibition de l’expression de certains gènes, en mettant en évidence
l’existence d’éléments de réponse spécifiques aux champs électromagnétiques
dans le «promoteur» de ces gênes331 ; ce qui constitue une preuve irréfutable de
la possibilité d’effets non thermiques des champs électromagnétiques sur
l’organisme.
● Il en résulte qu’agissant à des fréquences non ionisantes de très faible intensité
sur les promoteurs de ces gènes, les champs électromagnétiques artificiels que
nous utilisons ont la capacité d’activer la production de certaines protéines
dites de stress cellulaire – les fameuses «protéines chaperonnes» –, qui comme
nous l’avons vu au chapitre 2, interviennent dans le cadre de la mise en œuvre
de mécanismes de défense cellulaires. Mais ces mêmes champs
électromagnétiques non ionisants sont aussi capables d’activer la production de
très nombreuses autres protéines et surtout d’en modifier la conformation
structurelle. Ce qui conduit à endommager profondément le métabolisme des
cellules.
● Le stress oxydant a en réalité de multiples conséquences cellulaires, par le biais
des mutations qu’il induit au niveau non seulement de l’ADN nucléaire par
inhibition des systèmes de réparation332, mais aussi de l’ADN mitochondrial,
qui en est dépourvu. Cet ADN est donc beaucoup plus vulnérable que l’ADN
nucléaire, à toutes formes d’agressions cellulaires y compris
électromagnétiques, ce qui a pour conséquence l’amplification du stress
oxydant dans la cellule. Sous l’influence de ce stress oxydant, il en résulte
selon le cas, soit la prolifération de certaines cellules et donc la possible
survenue d’un cancer ; soit à l’inverse, en raison de l’amplification du stress
oxydant et de l’augmentation du nombre des mutations, la mort génétiquement
programmée des cellules par un phénomène biologique appelé «apoptose».
Aussi, en raison des modifications cellulaires ainsi induites sous l’effet des
champs électromagnétiques, peut-on expliquer la genèse des différentes
affections et maladies que nous avons précédemment évoquées, telles que la
maladie d’Alzheimer, l’autisme et différentes autres neuropathies
dégénératives, et cela sans omettre les problèmes d’hypofécondité et de
stérilité par altération et mortification des cellules sexuelles.
● En effet, au plan cellulaire et tissulaire, les champs électromagnétiques
artificiels ont pour cibles organiques principales mais non exclusives, d’une
part le système nerveux central, et plus particulièrement le cerveau ; et d’autre
part, en particulier la moelle osseuse et la thyroïde, et surtout les organes de
reproduction sexuelle, en raison dans l’un et l’autre cas, de l’extrême fragilité
naturelle des cellules de ces tissus ou organes face à toutes formes de
rayonnements, et donc en particulier aux champs électromagnétiques non
ionisants.
● Dans le cerveau, les régions les plus vulnérables aux champs
électromagnétiques sont l’hippocampe (qui comme on l’a vu fait partie du
système limbique) et le cortex cérébral333. La mort génétiquement programmée
ou apoptose concerne essentiellement les neurones, alors qu’à l’inverse les
cellules du tissu de soutien du système nerveux, la névroglie334, en réaction à
une exposition aux champs électromagnétiques artificiels peuvent proliférer, et
donner lieu à ce qu’on appelle une «gliose réactionnelle». Or celle-ci est en
réalité, dans un premier temps, un état inflammatoire composé de cellules à
partir desquelles, dans un second temps, en raison du stress oxydant et des
mutations de l’ADN nucléaire qui en résulte, des cancers du cerveau peuvent
naitre et se développer335.
● La neuro-inflammation peut s’étendre à différentes parties du cerveau. Elle
peut comme on l’a vu, atteindre le système limbique, le thalamus,
l’hypothalamus et la glande pinéale336, et donc se traduire par des signes
cliniques et biologiques d’intolérance, tels que nous les avons décrits ; et
surtout contribuer à ouvrir la barrière hémato-encéphalique. Ce qui a pour
double conséquence d’une part de mettre les produits toxiques éventuellement
présents dans le sang, directement au contact des neurones et des cellules de la
névroglie, et d’autre part, d’accroitre la neuroinflammation, en raison du
passage de cellules inflammatoires du sang périphérique dans le cerveau337.
● Enfin, concernant les troubles de la reproduction, il est clairement établi que
les champs électromagnétiques, en raison du stress oxydant qu’ils induisent et
de l’altération de l’ADN des cellules sexuelles qui en est la conséquence,
provoquent la mort de ces cellules par apoptose. Ce qui conduit à la genèse
d’une hypofécondité, voire d’une stérilité chez les sujets dont les organes
sexuels ont été malencontreusement exposés à ces rayonnements.
Basé sur de très nombreuses expérimentations, l’énoncé de ces dix propriétés
constitue un socle scientifique extrêmement solide à partir duquel il est
aujourd’hui devenu possible de valider l’hypothèse selon laquelle les champs
électromagnétiques artificiels auxquels nous sommes soumis en permanence
dans notre vie quotidienne, sont bien causalement impliqués dans la genèse de
certaines des pathologies de notre temps. C’est ce qu’il nous faut expliciter
maintenant.
4. Ce qu’est le stress oxydant induit par les champs
électromagnétiques artificiels
Il existe aujourd’hui dans le monde plus de 350 publications scientifiques
ayant démontré que les champs électromagnétiques non ionisants, tels que ceux
issus des technologies de communication sans fil sont capables d’induire un
stress oxydant338. Compte tenu de son importance pour expliquer les altérations
biologiques qu’il provoque et les pathologies qu’il génère, il nous faut rappeler
ce qu’il est.
Le stress oxydant est la réponse moléculaire des organismes fonctionnant en
présence d’oxygène339 à toutes formes d’agressions en provenance de
l’environnement, qu’il s’agisse de rayonnements, de produits chimiques ou
encore de microbes. Les cellules exposées à ces agents produisent alors des
espèces moléculaires et des radicaux libres extrêmement réactifs et toxiques340,
ayant la propriété d’oxyder les composants cellulaires et en particulier l’ADN
nucléaire et l’ADN mitochondrial. Ces radicaux sont dénommés selon la
terminologie anglophone Reactive Oxygen Species (ROS) ou espèces oxygénées
réactives.
Les ROS sont générés pour partie dans la membrane des cellules et surtout dans les mitochondries, qui sont,
des organites intra-cytoplasmiques qu’on doit en fait considérer comme les véritables centres névralgiques
des cellules ; car de façon comparable au noyau, ces organites contiennent de l’ADN, ce qui leur permet
d’assurer la respiration des cellules et de produire l’énergie nécessaire à leur fonctionnement. En outre, en
cas d’agression toxique, les mitochondries peuvent induire, comme on l’a vu, la mort génétiquement
programmée des cellules par apoptose. A l’état normal, les cellules produisent des ROS en quantité très
faible, grâce à la mise en œuvre de mécanismes de régulation efficaces destinés à les neutraliser341.
Cependant, lorsque la quantité de ROS excède les capacités de détoxification des cellules, autrement dit
lorsque les mécanismes de défense sont débordés, un état de stress oxydant apparaît.

Cet état de stress oxydant peut alors conduire à différentes altérations des
cellules concernées et à leur possible mort. C’est ce qui arrive en cas
d’expositions à des rayonnements électromagnétiques ionisants, tels que les UV,
les rayons X et les rayons gamma, mais aussi en cas d’exposition prolongée à
des rayonnements non ionisants. Ceci a été démontré expérimentalement, pour
les extrêmement basses fréquences et les radiofréquences, y compris les
hyperfréquences ou micro-ondes. De très nombreux travaux relativement
récents, l’attestent chez l’animal d’expérience, utilisant différents modèles342 et
hors de l’organisme, grâce à l’utilisation de différentes cultures cellulaires343.
Ce sont les expositions prolongées et a fortiori chroniques, surtout
lorsqu’elles sont intermittentes, comme c’est le cas pour la téléphonie mobile,
qui sont les plus toxiques66. L’impact des champs électromagnétiques artificiels
toucherait plus volontiers le système nerveux et les organes de reproduction, non
seulement en raison de leur très grande vulnérabilité naturelle, mais aussi en
raison des conditions d’utilisation proches des organes concernés. C’est le cas
des téléphones portables mis à l’oreille pour le cerveau, et des ordinateurs
portables connectés en WiFi et placés sur les genoux pour les organes
génitaux344.
De très nombreuses études expérimentales ont en effet révélées l’existence
d’un stress oxydant induit par les extrêmement basses fréquences et les
radiofréquences dans le cerveau345, et plus précisément dans l’hippocampe346 et
le cortex cérébral ; mais le cervelet peut aussi être touché347. De même, il a été
prouvé l’existence d’un stress oxydant dans les cellules sexuelles
(spermatozoïdes et ovules) soumises à de tels champs348.
Tout compte fait, l’induction d’un stress oxydant est très certainement l’effet
biologique le plus déterminant des champs électromagnétiques non ionisants, en
raison de sa mise en évidence très fréquente et de ses conséquences
physiopathologiques clairement démontrées. Ainsi en 2019, le biologiste
américain Henry Lai pouvait-il rapporter que sur un total de 229 publications
scientifiques ayant recherché l’existence d’un stress oxydant induit par les
extrêmement basses fréquences, 203, soit 89% de l’ensemble, l’avaient mis en
évidence, et que sur 225 publications concernant les radiofréquences y compris
les micro-ondes, 203, soit 90% l’avaient de même décelé349.

5. Les mécanismes de production des radicaux libres


Les mécanismes de production des ROS sous l’effet des champs
électromagnétiques sont en voie d’être élucidés71. Les effets sur la membrane
cellulaire apparaissent être la première étape.
Dans le chapitre précédant, nous avons fait état de la possibilité d’oscillations ioniques cohérentes, liées au
caractère polarisé des champs électromagnétiques artificiels, et des conséquences que cela entrainait au
niveau de l’ouverture des canaux ioniques transmembranaires350. Or à ces mécanismes physicochimiques
fondamentaux se superposent, comme nous l’avons souligné, la production des fameux ROS constitutifs du
stress oxydant. Sous l’effet des rayonnements polarisés, il y aurait en effet sur la membrane cellulaire, une
mobilisation des ions calcium et du fait de cette mobilisation, l’activation d’une enzyme membranaire
particulière351. Or, c’est à cette enzyme qu’est dévolue la production membranaire des ROS352 dans la
cellule. Alors qu’en retour, ces ROS activeraient les canaux calciques transmembranaires et donc la
pénétration intracellulaire de ces ions353. Or ces derniers stimuleraient alors à l’intérieur des cellules,
certaines protéines354 et donc les voies métaboliques qui en dépendent.

Mais à ce mécanisme membranaire s’ajouterait dans un second temps, sous


l’effet des champs électromagnétiques, la genèse d’autres espèces et radicaux
toxiques produits dans les mitochondries, amplifiant ainsi très fortement le stress
oxydant intracellulaire355. Ainsi, comme l’indique la Figure 20, à mesure de sa
progression dans la cellule, le stress oxydant aurait trois conséquences
principales : à très faibles concentrations, un effet mutagène au niveau des ADN
nucléaire et mitochondrial ; à concentration moyenne la stimulation des
divisions cellulaires356 ; et à forte concentration de ROS, un effet toxique
incompatible avec la survie cellulaire, en raison du nombre très élevé de
mutations de l’ADN induites357.
Au total, contrairement à ce qu’on pensait jusqu’à ce jour, les conséquences
intracellulaires des rayonnements électromagnétiques non ionisants sont donc
énormes : l’induction d’un stress oxydant en est la pierre d’achoppement avec
pour conséquence la genèse d’une inflammation et donc la possibilité d’effets
délétères aux plans biologique et clinique, et cela d’autant plus que l’exposition
est chronique et intermittente.

Figure 20 : Les différents effets biologiques du stress oxydant


selon la concentration intracellulaire en radicaux libres (selon357).

La promotion correspond à un effet stimulant transitoire des cellules sous


l’effet du stress oxydant dont les radicaux libres sont à très basse
concentration.
6. Ce qu’est l’inflammation induite par les champs
électromagnétiques
Comme l’indique la Figure 21, en réponse à l’action d’un agent toxique, quel
qu’il soit, surviennent la genèse d’un stress oxydant et celle d’une inflammation,
le stress oxydant pouvant être la cause de l’inflammation et vice-versa3.
L’inflammation est en effet une réponse cellulaire pathologique à toutes formes
d’agression de l’organisme. Elle passe par différentes phases qui ont été bien
étudiées aux plans cellulaire et moléculaire358. Mais c’est l’inflammation
chronique qui nous préoccupe ici, car elle est à la base de la genèse de très
nombreuses affections et maladies, dont le cancer, le diabète de type 2, la grande
majorité des affections cardiovasculaires ou bronchiques, la plupart des
neuropathies dites dégénératives47 et comme nous l’avons récemment démontré,
l’EHS359. En outre, comme nous l’avons souligné, les liens avec le stress oxydant
ne sont pas à sens unique. Il a été prouvé que ce dernier est un facteur inducteur
d’inflammation360 comme l’inflammation est un facteur d’amplification du stress
oxydant361, le tout comme l’indique la Figure 21 aboutissant à un cercle vicieux3.

Figure 21 : Le cercle vicieux de l’inflammation de bas grade (selon3).

Dans quelle mesure les champs électromagnétiques artificiels, sont-ils


capables de causer de l’inflammation ? Là encore, de très nombreuses études
nous mettent sur la voie. Les fameux coups de soleil et les lésions cutanées
décelées chez les sujets EHS nous indiquent ce dont il s’agit. Ce qui est valable
en surface, pour la peau, pourrait donc l’être aussi en profondeur, mais sous une
forme différente, pour les tissus des différents organes tels que le cerveau, le
cœur, les testicules ou les ovaires, la glande thyroïde, la glande pinéale, etc. En
fait, en profondeur, dans ces tissus, ce ne serait pas d’une inflammation clinique
classique qu’il s’agirait, comme dans le cas des coups de soleil ou des lésions
cutanées survenant chez les sujets EHS, mais d’une inflammation froide, dite de
bas grade, autrement dit, d’une inflammation infraclinique décelée seulement
par la présence de cellules inflammatoires et la production de protéines
particulières362. Dans le cas des champs électromagnétiques, c’est
essentiellement la neuroinflammation qui a été la plus étudiée. En réalité, deux
types de cellules inflammatoires sont à considérer : les astrocytes qui font partie
localement de la névroglie363 et les mastocytes, qui sont présents partout dans
l’organisme. Or ces deux catégories cellulaires sont d’importantes sources de
molécules médiatrices de l’inflammation364. C’est ce que nous avons envisagé au
chapitre 3 pour expliquer les mécanismes en jeu conduisant à la survenue d’une
EHS.
Ainsi a-t-on pu montrer à l’aide de différentes expérimentations réalisées
chez le rat365 qu’une exposition de courte durée à des radiofréquences et plus
particulièrement à des hyperfréquences provoque une gliose cérébrale
réactionnelle transitoire366, et que celle-ci persiste en cas d’exposition prolongée
et a fortiori chronique367, pouvant entraîner à terme, la mort des animaux,
comme l’un de nous, André Vander Vorst l’a montré368. En outre, il a pu être
observé que cette gliose réactionnelle était située plus particulièrement dans
l’hippocampe et le cortex préfrontal369. Ainsi les résultats de l’imagerie cérébrale
que nous avons obtenus principalement au niveau du système limbique chez les
malades EHS sont-ils à nouveau ici confirmés.

7. L’ADN en tant que cible mutationnelle


Contrairement au dogme établi depuis ces dernières années et en particulier
par l’ICNIRP, selon lequel les rayonnements non ionisants ne possèderaient pas
l’énergie suffisante pour casser les brins d’ADN et causer des mutations, de très
nombreuses expériences réalisées tant chez l’animal qu’en culture cellulaire ont
démontré de façon claire et reproductible que les champs électromagnétiques
non ionisants, c’est-à-dire en particulier ceux utilisés par les technologies sans
fil, sont également génotoxiques et donc capables de créer des mutations comme
c’est le cas pour les rayonnements ionisants ; mais comme on l’a vu dans le
chapitre précédent, par d’autres mécanismes que le chauffage tissulaire370.
Pour les rayonnements non ionisants, les anomalies de l’ADN induites par
les radicaux libres sont en effet au cœur des altérations biologiques observées.
On sait maintenant avec une quasi-certitude que les effets génotoxiques résultant
de l’exposition à la téléphonie mobile, aux radars et aux autres types de
radiofréquences ou hyperfréquences, consistent essentiellement en la survenue à
la longue de cassures de l’ADN et/ou de mutations induites par le stress
oxydant371, qu’il s’agisse de l’ADN nucléaire ou de l’ADN mitochondrial. En
fait, aux lésions structurelles directement liées à l’oxydation de l’ADN s’ajoute
un déficit de sa réparation causé par les modifications conformationnelles et
donc fonctionnelles des protéines impliquées dans cette réparation également
sous l’effet du stress oxydant372.
La fragmentation de l’ADN nucléaire causée par les rayonnements non
ionisants a été mise en évidence dans de très nombreuses expériences grâce en
particulier à l’utilisation de deux tests différents : le test comet373 et le test des
micronoyaux374. Ainsi un accroissement des cassures de l’ADN nucléaire mesuré
par le test comet a-t-il été décelé chez des souris exposées à des extrêmement
basses fréquences, le nombre de cassures étant plus élevé chez les souris
nouvellement nées que chez les souris adultes375. Ces résultats ont été confirmés
in vitro à partir de cultures de cellules humaines, l’accroissement du nombre de
cassures étant corrélé à l’augmentation de mortalité cellulaire par apoptose376.
En cas d’exposition à des micro-ondes, une augmentation des cassures a été
observée, ce nombre s’étant révélé être d’autant plus important que la fréquence
du champ électromagnétique est plus élevé377, ou que la durée d’application de
ce champs est allongée378 ou encore que l’exposition est intermittente plutôt que
continue379. Ce qui témoigne d’un effet dose-réponse dont nous reverrons toute
l’importance. En outre, il a pu être observé chez le rat que l’exposition à des
micro-ondes augmentait le nombre des aberrations chromosomiques et des
micronoyaux380. Or les conséquences de ces cassures et mutations sont loin
d’être anodines, puisqu’elles peuvent entrainer de facto comme on l’a vu, la
survenue d’un cancer ou à l’inverse, la mort des cellules concernées, et donc de
ce fait les différentes pathologies susceptibles d’en relever.
Si de très nombreuses expérimentations ont bien confirmé l’ensemble des
résultats précédents, c’est sans doute grâce aux deux chercheurs américains
Henry Lai et Navenda Singh de l’Université de Washington qui ont eu le très
grand mérite d’avoir réalisé dès 2004, les premiers travaux sur le sujet, en
utilisant des niveaux de champs électromagnétiques en réalité beaucoup plus bas
que ceux considérés comme sécuritaires par l’ICNIRP et l’OMS381. Ce qui
prouve indubitablement que les normes de l’OMS ne nous protègent nullement
de la toxicité de ces rayonnements et que les affirmations de l’ICNIRP sont une
fois de plus, sans fondement scientifique. Nous y reviendrons

8. Les mutations de l’ADN sont-elles seules en cause ?


Les résultats indiquant l’existence de mutations de l’ADN ne sont pas
constants. En 2009, l’analyse de 101 articles scientifiques concernant les effets
des basses fréquences sur l’ADN nucléaire révélait que si pour 49 articles, il
avait pu être mis en évidence un effet toxique au niveau des gènes, en revanche,
pour 47 autres articles, ce n’était pas le cas ; alors que pour les 8 des 10 autres
articles analysés concernant les radiofréquences, aucun effet direct n’était de
même rapporté. Alors qu’il était néanmoins établi que l’exposition aux
radiofréquences pouvait potentialiser l’effet génotoxique d’autres agents
toxiques physiques ou chimiques382. Certains ont vu dans ces résultats
apparemment contradictoires, l’existence de problèmes méthodologiques et/ou
un manque de cohérence dans les résultats obtenus, et donc purement et
simplement la preuve que l’effet toxique des champs électromagnétiques non
ionisants sur les gènes n’était pas fondé. Ce n’est bien sûr pas le cas. Car on sait
maintenant que les champs non ionisants ne font pas qu’entrainer des effets
génotoxiques, c’est-à-dire des mutations structurelles au niveau de l’ADN. En
fonction du niveau de puissance auquel on les reçoit et des modalités de
l’exposition, ils peuvent aussi déréguler directement l’expression des gènes, sans
modifier pour autant la structure de l’ADN, autrement dit sans créer de
mutations. Ainsi entre-t-on ici dans le domaine singulier et en partie encore
mystérieux de l’épigénétique, et des résultats qu’elle permet d’obtenir en termes
d’activation ou de répression de la transcription des gènes, et par conséquent, des
anomalies de synthèse et de conformation structurelle des protéines qui en
découlent3.

9. L’épigénétique en tant que deuxième mécanisme fondamental


Depuis la découverte de la double hélice en 1953 par Watson et Criks, on
croyait que l’ADN se comportait comme le «livre de la vie», et que l’origine de
nos maladies y était inscrite. Comme nous l’avons montré, cette croyance est
aujourd’hui périmée. Car ce n’est pas seulement la structure des gènes qui
conditionne la survenue de nos maladies, mais aussi et surtout leur
fonctionnement. En réponse à des facteurs environnementaux, contrairement à la
théorie Darwinienne toujours en cours, le hasard intervient beaucoup moins
fréquemment qu’on le pensait dans la genèse des maladies…3. Or il est clair que
les ROS produits par les champs électromagnétiques non ionisants, en
remodelant la chromatine383, en modifiant la conformation des histones
nucléaires384 ou en altérant les microARN385, peuvent induire l’activation ou la
répression de certains gènes sans nécessairement impliquer l’existence de
mutations de l’ADN386. Autrement dit en intervenant par ces fameux
mécanismes épigénétiques que nous avons contribué à mettre en lumière pour
expliquer le rôle des champs électromagnétiques ; et de façon plus générale celui
de l’environnement dans la naissance de nos maladies3.
A cela s’ajoute le fait que selon les travaux de Martin Blank (déjà cité), et de
sa collègue spécialiste en pathologie clinique, Reba Goodman, les motifs
répétitifs de la double hélice de l’ADN permettent de l’assimiler à une «structure
fractale», sa forme apparaissant être grossièrement semblable à toutes les
échelles d’observation.
Cette structure répétitive particulière et la conductivité électrique de cette
très longue molécule sont deux caractéristiques qui en font une «antenne
fractale»387. Ce qui explique que l’ADN puisse capter une gamme spécifique de
fréquences et réagir aux champs électromagnétiques de façon beaucoup plus
sensible que les macromolécules protéiques.
On comprend dès lors pourquoi et comment, sous l’effet de champs
électromagnétiques non ionisants de faible intensité, et cela d’autant plus si
l’exposition est prolongée et intermittente, l’ADN puisse réagir en activant
l’expression de certains gènes de stress cellulaire388, et donc conduire à la
synthèse de protéines telles que les protéines chaperonnes389 ; celles-ci exerçant
un rôle de défense des cellules face à toute sortes d’agressions, qu’elles soient
physiques, en particulier thermiques, chimiques ou encore virales390.
Or une découverte capitale réalisée par ces deux chercheurs est d’avoir
identifié dans le «promoteur» de certains gènes391, dont justement les gènes de
stress cellulaire, l’existence de séquences génétiques spécifiquement sensibles
aux champs électromagnétiques et agissant comme une sorte d’antenne, en
réponse à ces derniers, par l’activation des gènes concernés387. Cette découverte
est sans doute d’autant plus capitale qu’elle prouve indéniablement par un
mécanisme non mutationnel inédit, l’effet des champs électromagnétiques sur
l’ADN de nos cellules et par conséquent, la toxicité de cet effet. Puisque celui-ci
comporte l’expression des «protéines chaperonnes» dont on sait qu’elles sont des
marqueurs de détresse cellulaire et d’inflammation. Mais d’autres gènes
pourraient être concernés consécutivement à l’interaction des champs
électromagnétiques avec l’ADN de nos cellules, l’ensemble pouvant aboutir à la
synthèse anormale de très nombreuses protéines392. Ce qui explique les
dérèglements métaboliques observés.
En fait, dans le déclenchement de ces différents types de réponses, en
complément des mécanismes impliquant l’ADN en tant qu’antenne fractale, le
rôle du stress oxydant ne peut là encore être exclu, puisque les ROS interfèrent
aussi avec l’ADN, mais ici apparemment de façon non spécifique et donc
possiblement aléatoire. Ceux-ci pourraient donc aussi contribuer à l’induction de
mécanismes épigénétiques, en modifiant comme nous l’avons montré, la
structure et la fonction des protéines régulant l’expression des gènes393,
l’ensemble contribuant finalement en addition des effets toxiques au niveau du
génome, à altérer profondément le métabolisme cellulaire.
En réalité, la nature de la réponse, qu’elle soit orchestrée par des mécanismes
génétiques et/ou épigénétiques, dépend de la région de l’organisme exposée, des
conditions d’exposition et du type de fréquence concerné. Elle implique la
recherche et la mise en évidence d’un effet dépendant de la dose afin d’établir
l’existence d’un lien causal avec les champs électromagnétiques. C’est ce que
nous abordons aux plans biologique et surtout clinique dans le chapitre suivant.

–––––– • ––––––
CHAPITRE 8
De la biologie à la médecine.
Une mise en cohérence
des résultats cliniques
Dominique Belpomme

Les données expérimentales précédentes constituent des éléments de preuves


démontrant le rôle potentiellement toxique des extrêmement basses fréquences et
des radiofréquences que nous fabriquons artificiellement. Ne pas en tenir
compte dans l’interprétation des résultats cliniques actuellement disponibles
conduirait à de grossières erreurs. De même, penser que les anomalies toxico-
biologiques mises en évidence chez l’animal et en grande partie confirmées chez
l’homme, pourraient ne pas déterminer la survenue des symptômes cliniques, et
l’émergence des affections et maladies pour lesquelles un rôle causal des
champs électromagnétiques est très fortement suspecté, relèverait là aussi d’un
impardonnable manque de clairvoyance, de rigueur et de cohérence.

Une telle attitude témoignerait d’une méconnaissance profonde des principes


mêmes et de la démarche méthodologique sur lesquels a été fondée la médecine
depuis Hippocrate et Aristote dans la Grèce antique, et plus récemment, au XIXe
siècle en France avec Louis Pasteur et Claude Bernard. Même si en utilisant ses
propres méthodes, la recherche clinique est insuffisante pour accéder à la vérité
absolue, elle y contribue cependant grandement. A condition d’exercer bien sûr
un regard critique sur les résultats obtenus, et un jugement en cohérence avec les
autres disciplines de recherche. A condition aussi que ce regard soit indépendant
face à toutes les formes de pression politicienne ou autre, et d’allégeance au
système économique actuel. Rechercher la vérité pure, tel est l’objet de ce livre.
Après avoir discuté des avantages et inconvénients des méthodes propres à la
recherche clinique, ce chapitre aborde successivement les arguments mettant en
cause les champs électromagnétiques dans la survenue des manifestations
d’intolérance cliniques que nous avons décrites394, dans la genèse de
l’électrohypersensibilité et dans celle des autres affections et maladies que nous
avons recensées395; avant d’apporter en dernier lieu les preuves expérimentales et
cliniques chez l’homme mettant en évidence, comme le recommande l’OMS,
l’existence d’un effet dose-réponse dans l’apparition et la constitution de ces
différentes pathologies.

1. Intérêts et limites des études épidémiologiques


L’épidémiologie est une discipline de recherche clinique récente. Elle date
essentiellement de l’après-guerre et possède ses propres méthodes
d’investigation et d’analyse. Pour certains scientifiques, l’épidémiologie serait le
seul moyen en médecine qui permette d’apporter la preuve de l’existence de telle
ou telle manifestation sanitaire en lien avec un environnement. Cela est inexact.
Le procédé consiste essentiellement en la réalisation d’études cas-témoins,
qui grâce à la comparaison entre des sujets «tests» et des sujets «témoins»,
permet la mise en évidence ou non d’un effet statistiquement significatif, entre
l’un et l’autre groupe d’individus ainsi individualisés. L’énorme intérêt des
études épidémiologiques comparatives est qu’elles concernent la recherche d’un
effet chez l’homme à partir d’un grand nombre de sujets, et qu’elles se
rapportent à l’environnement dans lequel ils se situent au moment de l’analyse :
la région géographique dans laquelle ils se trouvent et leur milieu et conditions
de vie.
Mais si elles rendent des services très utiles, ces études sont
malheureusement entachées de biais méthodologiques, autrement dit de
possibles erreurs d’évaluation. Ce n’est pas l’outil statistique lui-même, ni le
traitement des différents paramètres étudiés qui posent problème, mais les
conditions d’inclusion des sujets, y compris ceux qui constituent le groupe
témoin ; la qualité du recueil des données ; les conditions d’appariement des
sujets tests avec les sujets témoins, de telle façon que les deux groupes soient
réellement comparables au plan statistique ; enfin les critères de jugement
retenus et l’interprétation qu’on donne des résultats obtenus.
Les possibilités de biais expliquent donc qu’en matière de recherche
médicale, comme l’a souligné l’Appel de Paris, une étude épidémiologique
négative ne signifie nullement l’absence de risques396.
D’autre part, la réalisation de ces études prend du temps et coûte cher.
Celles-ci sont le plus souvent l’objet de financements privés qui sont loin d’être
désintéressés. Dans ce cas, une perte d’indépendance scientifique et donc
d’objectivité est possible. En outre, bien qu’avec la mise en place des fameux
critères de Bradford Hill397, un effort ait été fourni par les épidémiologistes pour
tenir compte des paramètres toxicologiques et biologiques, en les intégrant dans
l’interprétation des études épidémiologiques elles-mêmes, ces critères sont
rarement considérés. Ainsi les résultats obtenus ne peuvent le plus souvent, au
mieux, que concourir à la mise en évidence d’un lien associatif et non causal
entre les paramètres investigués et l’effet observé.
Ce qui implique que lorsqu’une telle étude montre l’existence d’une
différence significative au plan statistique, elle ne puisse en réalité être que la
première étape d’une démarche toxico-biologique approfondie visant à prouver
additionnellement, l’existence d’un lien de causalité. C’est la raison pour
laquelle en matière de recherche sur les champs électromagnétiques, la positivité
des résultats épidémiologiques obtenues ne peuvent être interprétés qu’à la
lumière des données de biologie cellulaire et moléculaire et de toxicologie mises
en évidence précédemment.

2. L’échec méthodologique de l’étude «Interphone»


Comme nous l’avons vu398, l’étude Interphone avait pour objectif la
recherche d’un lien associatif entre l’utilisation d’un téléphone portable et la
survenue d’une tumeur du cerveau399. Les résultats apparemment négatifs de
cette étude multicentrique, multinationale sont là pour nous convaincre de
l’extrême difficulté à réaliser de telles études et de la possibilité d’interprétations
erronées.
En se révélant être négative pendant les dix premières années et même
diminuer le risque de tumeurs cérébrales400, cette étude a en effet créé l’illusion
qu’utiliser sans restriction un téléphone portable à l’oreille n’augmentait pas le
risque de tumeurs du cerveau ou des glandes salivaires. Une telle interprétation
contrecarre, comme on l’a vu, les résultats obtenus par d’autres études réalisées
certes à partir d’effectifs plus réduits, mais en réalité très souvent effectuées dans
de meilleures conditions méthodologiques.
Comme l’indique le tableau 3, il est en effet apparu à nombre d’observateurs
indépendants que l’étude interphone présentait de très nombreux biais. En outre,
bien qu’elle ait été prospective et multicentrique, qu’elle ait impliqué treize
pays401, et qu’elle ait bénéficié de moyens financiers très importants, cette étude
a abouti à la publication de résultats qui se sont fait attendre longuement. Cela,
en raison d’une tentative de gestion a posteriori des erreurs méthodologiques
commises, de l’incohérence des résultats obtenus entre les différents pays ayant
participé à l’étude402, et concernant l’interprétation des résultats et leur
publication, des discussions extrêmement serrées, et même parfois houleuses,
entre les chercheurs et les industriels ayant contribué pour partie au financement.
Car l’objectif à peine voilé de ces derniers était que cette étude ne prouve pas
l’existence d’un risque, afin que le marché de la téléphonie mobile ne puisse pas
en pâtir. Et sans doute doit-on ici rendre hommage au CIRC (IARC) pour la
patience et la compétence scientifique dont il a fait preuve en coordonnant cette
étude. Mais les résultats sont là : cette étude, l’une des rares du genre en raison
de son très grand effectif et du nombre élevé des pays participants, s’est soldée
par un échec ; non seulement en raison du gâchis énorme en temps et en argent,
mais aussi de l’absence de résultats fiables, autrement dit crédibles
scientifiquement au moins lors des dix premières années de l’étude ; et
finalement de la tromperie du grand public perpétrée par les médias qui à
l’époque, surtout aux Etats-Unis, se sont empressés d’affirmer à tort que
l’utilisation d’un téléphone portable ne présentait aucun risque.

Tableau 3 : les biais possibles de l’étude Interphone48.


1 Biais dans la sélection des sujets témoins (41% de refus)
2 Absence d’un nombre suffisant d’utilisateurs de longue durée
3 Problème dans la définition des utilisateurs réguliers
4 Non inclusion des jeunes adultes et des enfants
5 Pas de prise en compte des utilisateurs ayant une mauvaise réception
6 Pas de prise en compte des autres sources électromagnétiques
7 Prise en compte de seulement 3 types de tumeurs cérébrales
8 Pas de prise en compte du côté d’utilisation du téléphone portable et de la survenue
de la tumeur
9 Exclusion des sujets trop malades et des sujets décédés
10 Etude rétrospective faisant appel aux souvenirs des personnes interrogées

Or parmi les manquements les plus sérieux de cette étude, on doit souligner
le fait que les sujets du groupe témoin qui, par définition ne devaient pas utiliser
de téléphone portable, pouvaient néanmoins se servir d’un DECT, ce qui a pu
favoriser artificiellement le nombre de cas de tumeurs dans ce groupe ; et donc a
pu contribuer à la négativité des résultats. Et surtout, deuxième manquement, le
fait que les sujets de moins de 20 ans, dont on a vu qu’ils étaient plus
vulnérables que les personnes âgées, aient été purement et simplement exclus de
l’étude. En outre, le caractère rétrospectif des informations recueillies et donc
l’impossibilité de vérifier leur véracité, et l’existence éventuelle de troubles
cognitifs touchant la mémoire (que ceux-ci aient été liés à l’âge et/ou aux
champs électromagnétiques eux-mêmes403), et par conséquent le manque de
qualité des données recueillies ont très probablement aussi été des facteurs de
biais. Enfin, il est évident que plus le nombre de sujets inclus dans une étude est
grand, plus l’assurance-qualité est longue et difficile et donc risque d’être
défectueuse.
Bien qu’elle ait coordonné la réalisation de cette étude, l’IARC ne s’est
d’ailleurs pas trompé sur la possibilité de ces biais méthodologiques et sur la
difficulté d’interprétation des résultats, puisque moins d’un an après leur
publication en juin 2010404, elle classait les radiofréquences, y compris donc les
micro-ondes, dans le groupe 2B de l’OMS, autrement dit comme possiblement
cancérigènes405. Et cela en partie parce que d’autres études épidémiologiques,
plus modestes en taille, mais apparemment plus rigoureuses au plan
méthodologique, avaient révélé l’existence d’une augmentation significative du
risque406.

3. L’analyse observationnelle
Aux études cas-témoins s’ajoute l’étude de cohortes, autrement dit l’analyse
observationnelle de séries de malades. Observer un malade et décrire les
symptômes et les conditions de vie qui le caractérise datent d’Hippocrate.
Comme on l’a dit, c’est en réalité la méthode sur laquelle a été fondée la
médecine, d’abord essentiellement sur des bases purement descriptives, puis
depuis l’émergence de la biologie, sur des données de laboratoire, obtenues de
façon complémentaire à l’examen clinique.
L’analyse observationnelle de cohortes, telle que nous l’avons réalisée pour
l’étude de l’EHS, fait partie de cette approche. Celle-ci, comme pour
l’épidémiologie comparative, est soumise à des règles standardisées : il s’agit de
ce qu’on appelle les Bonnes Pratiques Cliniques (BPC), une pratique médicale
internationale que nous avons introduite pour la première fois en France en
1986407. Ce type d’étude a certes l’inconvénient de n’être pas comparative, mais
possède en revanche le très grand avantage de décrire précisément les
symptômes présentés par les malades, d’étudier leurs circonstances de survenue,
de définir de façon objective les critères d’identification et de caractérisation des
affections ou maladies concernées, en couplant les données de l’examen clinique
à celles du laboratoire. Là encore, à la différence des études cas-témoins, le
recours systématique aux données de laboratoire a pour intérêt la recherche de
corrélations statistiques, entre l’état symptomatique des malades et la présence
d’anomalies biologiques ou toxicologiques.

4. Du caractère non-éthique et scientifiquement critiquable des tests


de provocation
L’analyse observationnelle permet aussi la réalisation d’expérimentations
humaines dans le cadre de protocoles de recherche, comparable à ce qui peut être
réalisé chez l’animal. Tel est le cas des tests de provocation. Ceux-ci consistent à
soumettre un malade, voir un volontaire sain, à un agent dont on ne connait pas
l’effet sur l’homme, et dont on désire vérifier s’il peut reproduire tel ou tel
symptôme clinique, voire provoquer telle ou telle pathologie. Bien qu’elle ait été
réalisée dans le but de reproduire les effets immédiats d’une exposition aux
champs électromagnétiques, et à étudier plus particulièrement ces effets chez les
sujets se disant être électrohypersensibles, cette approche est en réalité
contestable sur le plan éthique, en raison des risques encourus chez ces sujets,
ces risques et les résultats obtenus dépendant de la fréquence du rayonnement
utilisée, de sa puissance et de la durée d’exposition. En outre, comme l’indique
le tableau 4, des critiques méthodologiques extrêmement sérieuses concernant la
validité de ces tests ont également vu le jour. Contrairement à ce qui est souvent
allégué par ceux qui nient ou dénient tout rôle des champs électromagnétiques
dans la survenue des symptômes cliniques présentés par les malades atteints
d’EHS, les résultats négatifs obtenus avec l’utilisation de ces tests, ne permettent
aucunement d’invalider le rôle des champs électromagnétiques dans le
déclenchement des symptômes chez ces malades.

Tableau 4 : Eléments critiques invalidant les résultats négatifs obtenus


par les tests de provocation réalisés chez des sujets électrohypersensibles.
Critères d’inclusion non correctement définis en raison de leur manque d’objectivité
1
(marqueurs biologiques non utilisés)
Non prise en compte d’une association possible à une sensibilité multiple aux produits
2
chimiques (MCS)
3 Non prise en compte du fait que certains sujets sont sensibles à certaines fréquences et
pas à d’autres
4 Durée d’exposition trop courte
5 Temps de recueil des symptômes trop précoces.
Possibilité d’un conditionnement psychologique lié au passé de souffrance des
6
malades
Il apparait donc que, malgré certains avantages, l’analyse observationnelle
puisse elle aussi présenter ses propres limites, et donc que c’est à partir de
l’ensemble des données d’examen clinique et de laboratoire et de leur mise en
cohérence scientifique, qu’on peut finalement porter un jugement scientifique de
valeur.

5. De l’électrohypersensibilité en tant que modèle


Reconnue par l’OMS comme une condition pathologique morbide7, l’EHS
constitue en réalité un modèle d’étude extrêmement fécond, car elle pose
directement et spécifiquement au plan clinique le problème d’un éventuel lien
causal avec l’exposition à des champs électromagnétiques.
Encore faut-il s’entendre sur la nature et les conditions de ce lien, car la
façon dont on présente le problème au public et même dans certains articles
scientifiques est habituellement entachée d’une très grande confusion. Car,
comme nous l’avons montré, il y a en réalité deux types de causalité à
considérer5 et par conséquent, un double problème à résoudre : la première
question est en effet de savoir si une fois l’EHS apparue, les symptômes
cliniques présentés par les malades sont bien causés par une exposition aux
rayonnements électromagnétiques, sachant qu’il y a dans ce cas, en raison même
de la définition de l’EHS, un abaissement du seuil de tolérance à ces
rayonnements ; la deuxième question, bien différente de la première, est celle de
savoir quelles sont les causes de l’EHS elle-même chez les malades qui s’en
réclament. Or si, comme nous l’avons vu, une exposition aux champs
électromagnétiques est possiblement impliquée dans la genèse de cette affection,
par contre, en cas d’association préexistante à une MCS, celle-ci pose à
l’évidence le problème d’une cause initiale possiblement de nature chimique.
C’est donc à ces deux types de questionnements, l’un concernant la cause de
survenue des symptômes chez les sujets devenus électrohypersensibles, et
l’autre, celle de la genèse de leur EHS, qu’il convient de répondre avec
discernement au plan de l’analyse scientifique. Et cela est d’autant plus
important, qu’au-delà de l’EHS, la prise en compte de cette dualité causale
pourrait être applicable à d’autres pathologies.

6. De l’analyse des causalités en médecine


Avant tout, rappelons que l’EHS doit être considérée comme une affection
neurologique à part entière, notamment en raison de la détection chez la plupart
des malades, d’un stress oxydant et d’une inflammation biologique408,
comparables à ce qui est observé dans la très grande majorité des pathologies
chroniques connues à ce jour409. Bien que les conséquences de cette affection
puissent s’accompagner, au plan du ressenti symptomatique, d’une composante
psychosomatique, il est bien entendu prouvé, contrairement aux assertions
fantaisistes de l’ANSES410, que cette composante est acquise secondairement, et
donc qu’elle n’est nullement impliquée dans la genèse de l’affection411.
D’ailleurs on ne voit pas comment une telle composante pourrait expliquer le
fléau de santé publique mondial que représentent aujourd’hui l’EHS, et sa
survenue quasi-simultanément dans de très nombreux pays. Alors même que la
mise sur le marché des technologies sans fil et leur utilisation sans limite
relèvent effectivement d’une telle mondialisation412. Le tableau 5 résume les
arguments clinicobiologiques en faveur du rôle des champs électromagnétiques
dans le déclenchement des symptômes.
Bien qu’elles ne puissent pas être qualifiées de preuves directes au sens où
certains pseudo-chercheurs négationnistes l’entendent, ces observations
confirment en réalité la possibilité d’un rôle causal des champs
électromagnétiques dans le déclenchement des symptômes chez les sujets
électrohypersensibles. D’où la mise en œuvre du point de vue des malades, de
mesures de protection vestimentaire, domestique et professionnelle (lieux de
vie), et du point de vue des associations qui les représentent, la mise en place
dans la mesure du possible de zones blanches, sans compter du point de vue de
la législation du travail, les aménagements conformes à la loi pour réduire les
émissions de champs électromagnétiques sur les lieux de travail. Considérer ces
patients comme relevant d’un effet nocebo ou même de la psychiatrie comme le
font en France, certains médecins413, et l’ANSES et ses ministères de tutelle414,
dans le but de disqualifier la véracité des témoignages rapportés, ne fait que
reculer le problème, et ne résout en rien le questionnement étiologique de
l’affection. En outre, s’il existe effectivement des formes psychiatriques414, liées
à l’absence de sevrage électromagnétique et de prise en charge thérapeutique
suffisamment précoce415, ces formes sont en fait loin de représenter la majorité
des cas.

Tableau 5 : Arguments sur le rôle des champs électromagnétiques


dans le déclenchement des symptômes chez les sujets se réclamant
d’une électrohypersensibilité.
1 Simultanéité des témoignages rapportés par les malades avec l’essor des technologies
sans fil. Absence de témoignage avant cet essor.
2 Similarité des témoignages rapportés par les malades incriminant le rôle causal des
sources électromagnétiques quelque soit le pays ou la région géographique.
3 Absence de valeur scientifique attribuable à la négativité des tests de provocation en
raison de nombreux biais.
4 Association spatiotemporelle dans la survenue des symptômes cliniques en lien avec
la source électromagnétique incriminée : chaleur et douleur à l’oreille du côté où est
utilisé le téléphone portable ou le DECT ; maux de tête en cas d’utilisation prolongée
d’un téléphone portable ; fourmillement et sensation de brûlures dans la main qui tient
le téléphone portable ou le DECT ; maux de tête et troubles cognitifs (confusion)
apparaissant devant l’écran d’un ordinateur connecté en WiFi ; fourmillements et
sensation de brulure dans la main mobilisant la souris ou dans les doigts au contact du
clavier d’ordinateur ; acouphènes, faux vertiges ou même troubles de l’équilibre
survenant à proximité d’une antenne relais ou d’une ligne à haute ou très haute
tension, ou d’un transformateur électrique, etc.
5 Mise en évidence de symptômes d’intolérance aux champs électromagnétiques
identiques chez les sujets électrohypersensibles quel qu’en soit le pays ou la région
concernée dans différentes études épidémiologiques indépendantes ayant testé le rôle
des téléphones portables ou des lignes à haute tension.
6 Disparition ou régression des symptômes corrélée à l’éloignement des sources
électromagnétiques
7 Symptômes et troubles du comportement chez l’homme, comparables à ceux induits
chez l’animal d’expérience soumis à des champs électromagnétiques.
Quant à l’origine de l’EHS, le tableau 6 résume nos résultats. Il est clair que
l’exposition prolongée à des champs électromagnétiques, liée à l’utilisation
excessive de la téléphonie mobile ou d’un ordinateur, surtout lorsque ce dernier
est connecté en WiFi, ou encore à un lieu de vie à proximité d’un pylône
comportant plusieurs antennes-relais, d’une ligne à haute ou très haute tension,
d’un transformateur électrique, ou même d’une éolienne, apparaissent être une
cause possible de survenue de l’affection chez certains sujets génétiquement
susceptibles, en particulier les femmes416. Par contre, l’hypothèse d’une origine
chimique ne peut être exclue, comme on l’a vu précédemment, s’il existe
précédemment à l’apparition de l’EHS, une MCS5,417, tout en sachant que l’une
et l’autre cause peuvent être associées chez le même malade.

Tableau 6 : Sources potentiellement causales à l’origine de


l’électrohypersensibilité.

*La source concerne à la fois les basses fréquences et les radiofréquences.


**Une origine génétique peut être suspectée.

7. Des manifestations cliniques sans cause connue ?


En dehors du cadre des maladies et affections bien individualisées au plan
clinique telles que nous les avons envisagées dans le premier chapitre de cet
ouvrage, existe un certain nombre de manifestations symptomatiques usuelles
considérées par la médecine contemporaine comme idiopathiques, c’est-à-dire
sans cause connue. De ce fait, celles-ci sont souvent mises sur le compte
d’anomalies psychologiques, voire même psychiatriques, liées au stress ou à
l’âge, sans que la cause réelle éventuellement somatique environnementale soit
recherchée dans le cadre de la pratique médicale actuelle ; ces malades sont donc
le plus souvent traités en conséquence, à savoir par des somnifères, des
psychotropes ou encore par des prises en charge psychothérapeutiques, sans
autre considération. Or ces affections sont très fréquentes et souvent lourdement
invalidantes. En font partie : les troubles cognitifs et du comportement en
particulier chez les enfants et les adolescents ; les déficits de mémoire et troubles
de l’attention et de la concentration ; les troubles du sommeil, la dépression et
ses risques de suicide ; enfin certaines manifestations auditives et oculaires le
plus souvent prises en charge là aussi sans que la cause en soit déterminée.
L’étude du SICEM et de l’EHS qui lui est associé nous met sur la voie des
champs électromagnétiques418. Il ne s’agit pas d’impliquer systématiquement ces
rayonnements dans la survenue des troubles et affections dont il est question ici,
mais seulement d’indiquer qu’un tel rôle est possible ; tout au moins dans
certains cas, étant donné comme on l’a souligné, que les manifestations
d’intolérance électromagnétique ne sont pas nécessairement associées à
l’existence d’une EHS. Les données expérimentales qui vont suivre confortent
ce point de vue.
● Troubles neurocognitifs et du comportement
Comme nous l’avons indiqué, les troubles cognitifs et du comportement sont
devenus très fréquents chez les enfants et les adolescents419, alors qu’au fur et à
mesure du vieillissement, apparaissent précocement des pertes de mémoire et
des troubles de l’attention et de la concentration. Pourtant, des données chez
l’animal incriminent l’exposition aux champs électromagnétiques dans la
survenue de ces troubles, en particulier chez les sujets jeunes. Ainsi chez le rat,
comme on l’a vu, l’exposition à des radiofréquences émises par un téléphone
portable de type GSM induit l’apparition d’une anxiété et des comportements
d’évitement. Or là encore, l’ensemble de ces troubles est associé à l’altération
des neurones de l’hippocampe420. De même, l’exposition à des radiofréquences
de plus grande puissance perturbent le fonctionnement des neuromédiateurs dans
ce même hippocampe et induit des problèmes de mémorisation et
d’apprentissage421.
De tels résultats ont été confirmés chez l’homme dans trois études cliniques
indépendantes, ayant mis en évidence l’existence de troubles cognitifs et même
moteurs, du côté où l’exposition à des téléphones mobiles a eu lieu422. Or, point
capital, l’exposition des femmes enceintes à de telles radiofréquences se traduit
après l’accouchement par la survenue de troubles du comportement et de la
mémoire chez les enfants, en raison d’une altération du développement neuronal.
C’est ce qui a pu être confirmé chez les souris exposées in utero à un téléphone
mobile pendant la période de gestation. Le mécanisme en est la survenue de
défauts de transmission au niveau des neurones pyramidaux du cortex
préfrontal216,423.
Nul doute que toute grossesse nécessite donc d’être protégée des champs
électromagnétiques, et en particulier des radiofréquences, en raison des risques
ultérieurs concernant le développement neuropsychique des enfants.
De même chez les sujets plus âgés, il n’est pas impossible que les troubles de
mémoire qu’on qualifie de «physiologiques» en raison de leur survenue au cours
du vieillissement, soient aggravés par une exposition aux champs
électromagnétiques.
● Troubles du sommeil
Comme nous l’avons vu, l’insomnie est très fréquente chez les sujets
électrohypersensibles, bien que dans quelque cas, on ait pu observer à l’inverse
un allongement du temps de sommeil. Mais que sa durée soit allongée ou non, le
sommeil n’est de toute façon pas réparateur chez les malades. L’insomnie est en
fait de nos jours un symptôme si fréquent dans la population qu’on en est arrivé
à le banaliser. Or celle-ci survient le plus souvent en l’absence
d’électrohypersensibilité. Ce qui explique qu’elle soit habituellement mise là
encore sur le compte d’un stress psychologique, d’où la prescription larga manu
de somnifères et d’anxiolytiques qui malheureusement, sont le plus souvent
inefficaces et en outre possiblement responsables d’accoutumance voire de
détérioration neuronale424.
Le rôle d’une exposition aux rayonnements électromagnétiques est
cependant là aussi possible. Ainsi des rats soumis à des champs
électromagnétiques préfèrent dormir dans la zone la moins exposée de la cage425.
En outre l’exposition de jeunes rats à des radiofréquences se solde par une
augmentation du nombre des épisodes de sommeil paradoxal426. Enfin, on sait
que la mélatonine qui est, comme on l’a vu, une hormone produite par la glande
pinéale (épiphyse) à partir d’un neuromédiateur chimique, la sérotonine, régule
les cycles de sommeil en fonction du nycthémère.
La mélatonine permet donc une adaptation aux cycles circadiens et contrôle
le tonus psychique427. Sa synthèse est déclenchée par l’obscurité et a donc lieu la
nuit. Or nous avons pu démontrer que chez les sujets intolérants aux champs
électromagnétiques et qui étaient insomniaques, très souvent le taux d’un
métabolite de la mélatonine428 dans les urines était diminué, suggérant ainsi que
sous l’effet des champs électromagnétiques, il y aurait une baisse de production
et/ou une plus grande consommation métabolique de cette hormone170. Un tel
effet a aussi été prouvé à partir d’une quinzaine d’études429. A noter que
l’augmentation de consommation métabolique de la mélatonine pourrait
s’insérer dans la lutte de l’organisme contre le stress oxydant induit par les
champs électromagnétiques puisque cette hormone possède aussi des propriétés
anti-oxydantes430. Quoiqu’il en soit, il a été démontré que l’insuffisance de
synthèse de la mélatonine causée par les champs électromagnétiques pouvait
retentir sur le sommeil, et même induire une tendance dépressive431.
Nul doute que par mesure de précaution, il soit contrindiqué de dormir à
proximité d’une source électromagnétique, qu’il s’agisse d’un téléviseur ou d’un
ordinateur restés allumés, ou encore à proximité d’un DECT ou d’un téléphone
portable qu’on recharge dans la chambre à coucher ou dont on se sert comme
réveil.
● Dépressions et suicides
Comme nous l’avons vu, une tendance dépressive et même la survenue
d’idées suicidaires sont très fréquentes chez les sujets devenus intolérants aux
champs électromagnétiques432, et en particulier chez les sujets EHS. Le
témoignage du Pasteur Carsten Häublein, rapporté par le médecin allemand
Franz Adlkofer dans la première partie de cet ouvrage est là pour nous en
convaincre.
L’insuffisance de production de mélatonine et/ou l’augmentation de sa
consommation en relation avec l’exposition à des champs électromagnétiques
pourraient en être l’une des explications. Quoiqu’il en soit, plusieurs études ont
montré que vivre à proximité d’une ligne à haute ou très haute tension433 ou
même à coté de lignes électriques résidentielles434 ou encore dans le voisinage
d’un pylône comportant des antennes-relais435, augmente significativement le
risque de dépression et même de suicides. D’autres travaux ont même mis en
évidence l’existence d’un effet dose-réponse, en montrant l’existence d’une
corrélation positive entre l’intensité des champs électromagnétiques et le nombre
des suicides. C’est notamment ce qu’a révélé l’étude réalisée en Grande
Bretagne au domicile de patients qui s’étaient suicidés436 et dans une autre étude
de très grande ampleur réalisée aux Etats-Unis chez des ouvriers de l’industrie
électrique437.
● Acouphènes et syndrome de Frey
Les acouphènes sont un symptôme extrêmement fréquent, pour lequel les
médecins ORL sont hélas le plus souvent désarmés quant à son origine. Les
sujets finissent le plus souvent par s’y habituer, et cela d’autant plus si les
sifflements ou bourdonnements qui se manifestent sont transitoires ou d’intensité
modérée. Mais parfois ce n’est pas le cas, et cela d’autant plus si aux
acouphènes, s’ajoute une intolérance aux bruits (hyperacousie), le tout étant
difficilement supporté, en raison de l’inefficacité des traitements le plus souvent
prodigués. Parfois les symptômes ressentis évoquent même la survenue
d’hallucinations auditives, les sons «entendus» par le malade n’ayant
apparemment aucune matérialité.
C’est au chercheur américain Allan Frey qu’on doit dans les années 1960,
d’avoir établi une relation de cause à effet entre l’activation d’une antenne
relais et la perception par les sujets d’acouphènes et mêmes d’autres sons moins
bien définis (cliquetis, bruits de moteurs, etc.) en association à des maux de tête
et à des étourdissements438. Or ces résultats ont été confirmés dans de très
nombreuses autres études, la réaction du système auditif aux champs
électromagnétiques se situant dans les zones de fréquence comprises entre 200
MHz et 3 GHz439. Et nous-mêmes avons validé l’existence de ce syndrome de
Frey chez de nombreux malades présentant une intolérance aux champs
électromagnétiques, qu’ils soient ou non atteints d’EHS : encore une preuve que
les champs électromagnétiques sont bien impliqués chez eux !
● Les troubles oculaires
De très nombreux malades se disant intolérants aux champs
électromagnétiques se plaignent de troubles visuels variés à type de
photophobie, d’éblouissements, de flashs lumineux ou de baisse de l’acuité
visuelle, sans que l’examen ophtalmologique puisse mettre en évidence un
quelconque signe objectif, et sans qu’il soit nécessairement porté simultanément
un diagnostic d’EHS. Nous avons cependant vu précédemment440 qu’en 1948,
des chercheurs de la Mayo Clinic avaient montré chez différents animaux la
survenue de cataracte induite par des champs électromagnétiques. Ces résultats
ont été confirmés chez l’homme dans les années 1950 par un ophtalmologiste
américain, Milton Zaret, qui étudia plus particulièrement le risque de cataracte
chez des sujets exposés aux micro-ondes et qui précisa qu’à la différence des
cataractes habituelles, celles induites par les micro-ondes siégeaient au niveau de
la capsule postérieure du cristallin441.
Ainsi est-on amené à considérer que les effets des champs
électromagnétiques sur la santé seraient en réalité beaucoup plus fréquents qu’il
n’y parait de prime abord, et qu’à côté d’affections ou de maladies pour
lesquelles le cadre médical est bien établi, comme le cancer, la maladie
d’Alzheimer, la SLA, la SEP ou l’hypofécondité, de très nombreuses autres
manifestations sont possibles, en lien avec l’exposition à de tels champs.

8. Instabilité émotionnelle et violence sociétale


Comme nous l’avons montré, l’intolérance aux champs électromagnétiques
s’accompagne très souvent de troubles du comportement à type d’irritabilité et
d’instabilité émotionnelle, parfois même d’agressivité verbale ou physique. Il
n’est pas question de nier ici la possibilité de facteurs psychologiques ou autre
pour expliquer l’augmentation des incivilités et des violences citoyennes que
nous rencontrons aujourd’hui dans notre société, mais au moins dans certains
cas, d’incriminer l’environnement électromagnétique que nous avons crée depuis
ces dernières années celui-ci, pouvant y contribuer.

9. De la mise en évidence d’un effet dose-réponse


Le rôle causal des champs électromagnétiques dans la genèse des différentes
pathologies que nous avons étudiées est difficile à mettre en évidence, en raison
de leur caractère très souvent multifactoriel, ce qui explique que sans l’apport
des données toxico-biologiques, l’analyse observationnelle, de même que les
études cas-témoins soient le plus souvent insuffisantes pour résoudre le
problème.
Certes, si la mise en évidence d’un risque majoré grâce aux études cas-
témoins, et si la reproduction de la maladie chez l’animal et la réalisation
d’études toxicologiques mettent sur la voie d’une très probable causalité, en fait
cette démarche est méthodologiquement encore insuffisante pour prouver
quoique ce soit de façon irréfutable. Ce qui conduit en toute rigueur scientifique,
comme le propose l’OMS, à rechercher l’existence d’un effet dose-réponse,
autrement dit, la mise en évidence d’une relation corrélative étroite entre la dose
de rayonnement délivrée ou absorbée et l’effet obtenu. C’est ce que nous
relatons ici tant du point de vue expérimental que clinique.
Nous avons vu que le DAS est une grandeur d’absorption des rayonnements
en réalité extrêmement critiquable442. De plus, sa mesure en temps réel, et au cas
par cas est en pratique extrêmement difficile, si ce n’est impossible. C’est la
raison pour laquelle on est le plus souvent conduit à mesurer la dose de
rayonnement non pas absorbée mais délivrée, ou à utiliser des moyens indirects
pour rendre compte de la valeur réelle de celle-ci. Même si la variation de cette
dose permet la mise en évidence d’un effet dose-réponse dans différents modèles
expérimentaux, et donc constitue une indication précieuse en faveur de
l’existence possible d’une causalité chez l’homme, c’est en fait au plan clinique
que le problème se pose avec le plus d’acuité. Or c’est ici l’épidémiologie qui a
la maîtrise du jeu chez les sujets soumis aux champs électromagnétiques grâce à
la mesure de l’un ou l’autre des trois paramètres suivants : (1) comme
précédemment indiquée, la dose délivrée lorsque celle-ci est mesurable ; (2)
mais aussi et surtout la distance par rapport à la source émettrice et (3) la durée
de l’exposition, ces deux dernières variables temporo-spatiales étant plus
facilement mesurées. Car la mise en évidence de corrélations au sein de l’une ou
l’autre de ces deux catégories de variables avec les effets observés, permet de
répondre à la question si souvent débattue de l’existence ou non d’une relation
de cause à effet. Or c’est ce que prouvent de très nombreuses études.
Un tel effet dose-réponse a en effet été mis en évidence pour le cancer, la
maladie d’Alzheimer, l’infertilité, les troubles du sommeil, la dépression et les
suicides.
● Ainsi pour les cancers, si dans l’étude Interphone, il n’a pu être trouvé une
augmentation significative du risque par rapport aux témoins, pour les sujets
ayant utilisé un téléphone portable pendant moins de 10 ans, par contre, pour les
sujets l’ayant utilisé pendant une durée totale de plus de 1.640 heures, c’est-à-
dire au-delà de 10 ans, il a pu être mis en évidence une augmentation de 40% du
risque de tumeur du cerveau (glioblastomes)404. Ce phénomène faisant apparaitre
une telle augmentation de façon retardée, c’est à dire après une longue durée
d’utilisation d’un téléphone portable a été confirmé443. En outre, point non
négligeable, là aussi les tumeurs sont apparus du même côté que celui où a été
utilisé principalement le téléphone portable ! De même, a-t-il été démontré que
le risque de cancer de la parotide est augmenté de 50% chez les sujets utilisant
leur téléphone portable plus de 22 heures en moyenne par mois par rapport aux
sujets qui l’utilisaient moins444. Ce qui témoigne là aussi d’un effet dose-réponse.
En fouillant la littérature scientifique internationale, Martin Blank a de même
apporté d’autres arguments convaincants. Le problème d’un rôle possible des
pylônes comportant des antennes-relais dans la survenue des cancers se pose en
effet. Ces pylônes encore appelés «tours de transmission», émettent en
permanence des radiofréquences, en particulier des micro-ondes dans
l’environnement pour transmettre leurs signaux à destination des usagers. Or
plusieurs études ont établi là aussi l’existence d’un effet dose, avec pour
conséquence un accroissement du risque de cancers d’autant plus important
qu’on se rapproche de ces pylônes. L’exemple de la «tour maudite» de
Londres60, un immeuble comportant deux pylônes antennes-relais érigés sur son
toit en 1994, et la survenue de plusieurs cas de cancers chez les habitants de cet
immeuble est là pour nous indiquer que ce risque n’est peut-être pas aussi
négligeable qu’on le prétend. En outre, différentes études ont confirmé
l’augmentation du risque de cancers lorsqu’on analyse leur survenue sur une
période d’au moins dix ans, le risque étant d’autant plus élevé que les personnes
concernées habitent plus près d’un pylône-antennes-relais445, ce qui prouve là
encore l’existence d’un effet dose. Mais les antennes de diffusion pour la
télévision et la radio à modulation de fréquence qui émettent à des fréquences
plus basses que celles de la téléphonie mobile, pourraient aussi être concernés,
avec un risque de cancers accru chez l’enfant. Ce résultat provient en effet d’une
étude réalisée aux Etats-Unis sur le très long terme, c’est-à-dire de 1937 à 1988,
soit sur environ 50 ans, impliquant la Tour Sutro à San Francisco446. Là aussi,
habiter plus près de la tour augmenterait le risque de cancer chez l’enfant62.
Comme l’indique la Figure 2 du chapitre 1, dans cette étude, le risque relatif des
cancers chez les enfants est fonction de la distance (en km) où ils résidaient par
rapport à la tour. Il est maximum à proximité même de la tour et diminue
progressivement pour rejoindre celle de la population générale à une distance de
6 km62.
Un tel effet dose semble avoir aussi été établi pour les leucémies infantiles
dans différentes études concernant les lignes à haute tension447 et plus
récemment pour les tumeurs du cerveau, le risque étant d’autant plus élevé que
les habitants résident plus près de ces lignes448. Il en serait de même pour les
lignes électriques domestiques, l’effet relié à la dose apparaissant ici aussi449 plus
net pour les enfants ayant vécu à la même adresse.
A cela, s’ajoute les résultats obtenus in vitro sur l’ADN des cultures de
cellules exposées à des champs électromagnétiques450, les mutations de l’ADN
étant d’autant plus nombreuses que la fréquence du rayonnement est élevée377,
que son intensité est saccadée379 et que la durée d’exposition est plus longue378.
Ce qui prouve indubitablement en raison de l’effet dose mis en évidence, que les
champs électromagnétiques sont causalement impliqués dans la genèse de ces
mutations ; et par conséquent, étant donné que la survenue des mutations est l’un
des mécanismes principal à l’origine des cancers, que ces derniers sont bien la
conséquence du rôle causal des champs électromagnétiques.
● La mise en évidence d’un effet dose concerne aussi le risque de
neuropathies dégénératives, et en particulier la maladie d’Alzheimer. Ainsi des
chercheurs suisses ont-ils trouvé une augmentation de mortalité de 24% chez les
personnes atteintes de maladie d’Alzheimer vivant à moins de 50 mètres d’une
ligne à haute tension de 220 à 380 kV451 par rapport à celles vivant à 600 mètres.
En outre, il a pu être montré l’existence d’un risque accru en fonction de la durée
d’exposition, les personnes ayant vécu au moins cinq ans à proximité de ces
lignes ayant un risque de mortalité majoré de 50%452. C’est à dire la nécessité de
soustraire le plus possible les malades atteints d’Alzheimer de toutes expositions
électromagnétiques453.
● La fertilité a aussi été l’objet de recherches concernant l’existence d’un
effet dose-réponse. Chez l’animal, différentes expérimentations ont été réalisées.
Il a par exemple été montré chez la drosophile (Drosophila melanogaster)454 une
décroissance linéaire de la fertilité en fonction de l’accroissement du temps
d’exposition, l’ensemble indiquant l’existence d’un effet cumulatif des champs
électromagnétiques délivrés455. En outre, l’étude d’Ashok Agarwal et de ses
collaborateurs de la Cleveland Clinic aux Etats-Unis est particulièrement
convaincante. Environ 300 sujets masculins infertiles ont été répartis en quatre
groupes : le premier groupe n’utilisant pas de téléphone mobile, le second s’en
servant moins de 2 heures par jour, le troisième de 2 à 4 heures, et le quatrième
plus de 4 heures. Les hommes des deuxième et troisième groupes avaient un
nombre de spermatozoïdes diminué proportionnellement à ceux du premier
groupe et ceux du quatrième groupe avaient un nombre de spermatozoïdes
diminué de 40%. Ce qui indique clairement l’existence d’un effet dose456.
D’autres études réalisées en laboratoire sur des échantillons de sperme humain
par la même équipe et par d’autres ont confirmé ce fait457. En outre, comme nous
l’avons vu, il n’y a pas que l’homme qui soit concerné par un tel effet en matière
d’infertilité, il en est de même chez la femme458.
● Enfin, pour les troubles du sommeil, la dépression et le risque de suicide,
l’existence d’un effet dose-réponse est de même très fortement suggéré. Ainsi
par exemple concernant les troubles du sommeil, a-t-il été démontré qu’un
doublement du temps d’exposition aux extrêmement basses fréquences réduisait
de 8% la production nocturne de mélatonine, alors que son triplement réduisait
le niveau de 12% et son quadruplement de 15%. Ce qui prouve indubitablement
que l’exposition à des extrêmement basses fréquences induit causalement une
baisse de production de mélatonine459. Et concernant la dépression et le suicide,
il semble établi dans différentes études réalisées en Grande Bretagne460, en
Finlande461, et aux Etats-Unis462 que le fait d’habiter à proximité d’une ligne à
haute ou très haute tension, ou même à faible distance de lignes électriques
résidentielles puisse être une cause possible de ces affections du fait même de la
mise en évidence d’un effet dose-réponse.
Un point mérite d’être discuté ici : le type de relation entre la dose et l’effet
observé. S’agit-il d’une relation de forme linéaire, comme cela a été mis en
évidence dans certaines expériences en laboratoire, hors de l’organisme455 et
comme le suggèrent d’autres expériences plus pointues463, ou d’une relation non
linéaire en forme de sigmoïde ou de J comme le chercheur russophone Igor
Beliaev464 et certains chercheurs le présupposent ?
En fait, pour Igor Beliaev, la durée d’exposition interviendrait : le type non
linéaire surviendrait au début de l’exposition, autrement dit pour des durées
courtes d’exposition et des doses faibles, alors que le type linéaire serait à
considérer ultérieurement, en cas d’exposition chronique. Loin de remettre en
question l’existence d’un effet dose-réponse, le débat actuel sur le type de
relation entre la dose et l’effet ne fait que confirmer l’existence d’une causalité.

En conclusion, compte tenu des données scientifiques actuellement


disponibles, il apparaît clairement que les champs électromagnétiques en
particulier les radiofréquences, mais aussi les extrêmement basses fréquences
sont l’objet d’un effet dose-réponse et par conséquent, que ces fréquences
peuvent être causalement impliquées dans l’apparition de différentes
pathologies telles que le cancer, la maladie d’Alzheimer, l’infertilité, les
troubles du sommeil, la dépression et le risque de suicide. Cet argument de
causalité s’ajoute donc aux trois autres critères retenus par l’OMS, pour
élucider le rôle des champs électromagnétiques dans le domaine de la santé. Il
s’agit donc d’en tenir compte au plan des décisions politiques à prendre, et des
arguments juridiques à avancer pour défendre les sujets qui en sont les victimes.

–––––– • ––––––
QUATRIÈME PARTIE

Des plantes,
des animaux
et des hommes
Aux éléments de preuve précédents, mettant en exergue l’interaction
physique avec notre corps des champs électromagnétiques que nous fabriquons,
et les conséquences biologiques et cliniques qui en découlent, s’ajoutent les
observations effectuées sur la faune et la flore. Les hommes ne sont pas les seuls
à ne pas tolérer les ondes électromagnétiques artificielles : les plantes et les
animaux ne les tolèrent pas non plus.
Ce qui conforte le message scientifique précédent et constitue une preuve
additionnelle à la thèse qu’avec de très nombreux autres chercheurs dans le
monde, nous soutenons. Car ici, on ne peut à l’évidence, invoquer un effet
nocebo comme le propose maladroitement l’ANSES, pour expliquer la survenue
d’une EHS chez les personnes qui s’en réclament. En effet, jusqu’à preuve du
contraire, les végétaux ne possèdent pas de psychisme et il n’est pas prouvé que
les animaux puissent exprimer un tel effet.
Par contre, il est aujourd’hui devenu notoire que les apiculteurs déplorent
l’effondrement de leurs colonies d’abeilles et que de leur côté, les agriculteurs
sont de plus en plus nombreux à constater l’existence de dommages sanitaires
chez leurs animaux d’élevage (mammite chronique, baisse de la production
laitière, perte de poids, comportements anormaux, diminution des mises bas,
malformations congénitales, morts de leurs veaux ou agneaux) ; et même
disparition de leurs troupeaux, sans que la cause en soit connue, mais dont l’une
des hypothèses plausible est que les dommages subis soient liés à des
expositions électromagnétiques sauvages survenant dans leurs pâturages ou dans
leurs étables : proximité avec les lignes à haute ou très haute tension,
implantation d’éoliennes, d’antennes-relais, électricité sale au niveau des
abreuvoirs, etc. Et cela alors que ces mêmes agriculteurs présentent eux-mêmes
souvent les symptômes d’intolérance que nous avons précédemment décrits.
Mais avant d’aller plus loin, sans doute doit-on rappeler pourquoi les
organismes vivants tolèrent les champs magnétiques et électromagnétiques
naturels, alors qu’ils ne tolèrent pas ou très peu, ceux que nous fabriquons.
Comme nous l’avons précédemment souligné465, il est très probable que les
champs magnétiques et électromagnétiques d’origine terrestre ou solaire aient
joué un rôle déterminant dans l’émergence de la vie et l’organisation des êtres
vivants sur Terre. Ce qui explique que ces derniers se soient adaptés à ces
champs naturels. La meilleure preuve en est l’existence de magnétorécepteurs466
chez les bactéries, les eucaryotes monocellulaires467, les plantes, les insectes, les
poissons, les oiseaux, les mammifères, bref l’ensemble des organismes vivant
sur Terre, et donc bien sûr l’homme. Ces magnétorécepteurs comprennent des
magnétosomes constitués de cristaux de ferromagnétite pour les extrêmement
basses fréquences, et des récepteurs pour la lumière visible, des photoprotéines
particulières appelées cryptochromes. Comme nous l’avons indiqué, on a pu en
effet déceler de tels magnétosomes dans notre cerveau, et les enveloppes de
notre système nerveux, les méninges468,551, et on sait que de tels cryptochromes,
très sensibles aux champs électromagnétiques de faible intensité existent dans
notre rétine469.
Ainsi, comme les bactéries de la Terre et de la troposphère470, les plantes et
les animaux, sommes-nous magnétosensibles, autrement dit sensibles aux
rayonnements magnétiques et électromagnétiques naturels, y compris donc aux
champs électromagnétiques de basses fréquences et à la lumière visible ; et de ce
fait, sommes-nous tous électrosensibles selon la définition qui en a été donnée
précédemment. Mais cela à des degrés divers. Ce qui signifie en clair que si
normalement tous nous tolérons le magnétisme et l’électromagnétisme naturels,
en raison d’une adaptation à notre environnement depuis l’apparition de la vie
sur Terre, à l’inverse, de façon générale, nous ne tolérons pas les champs
électromagnétiques que nous fabriquons, en raison de leurs nouvelles propriétés
physiques et de notre manque d’adaptation. A tel point qu’en cas d’exposition
prolongée à ces champs artificiels, certains d’entre nous deviennent
pathologiquement électrohypersensibles, ou sont atteints par d’autres affections
ou maladies. Mais nous ne sommes pas les seuls à ne pas tolérer ces champs
artificiels : les plantes, les animaux et même les bactéries de notre
environnement ne les tolèrent pas471 ! Et il ne faudrait pas croire qu’une nouvelle
adaptation puisse survenir dans un avenir proche, car c’est sur environ quatre
milliards d’années, sur Terre qu’elle a eu lieu, du point de vue biologique,
probablement par sélection Darwinienne472, mais aussi en raison de phénomènes
éco-associatifs, pour la plupart, non encore élucidés3.
Ainsi rapportons-nous dans cette quatrième partie d’abord l’effet des champs
électromagnétiques artificiels sur les plantes puis sur les animaux, avant
d’envisager les problèmes d’électroréception et de magnétoréception, chez
l’homme.

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CHAPITRE 9
Les plantes en tant que modèle d’asservissement
électromagnétique
Gérard Ledoigt

Ce qui de prime abord parait évident, c’est que les plantes sont parmi les
systèmes vivants les plus sensibles aux contraintes de l’environnement, car à la
différence des animaux, leur immobilité leur interdit toute stratégie de fuite.

Ces contraintes concernent, comme on le sait, non seulement le climat, c’est-


à-dire la température, l’ensoleillement, le degré d’humidité, le vent, mais aussi
les qualités chimiques et biologiques des sols, et les agressions et traumatismes
perpétrées par les activités humaines, auxquels s’ajoute l’existence de forces
naturelles, ici principalement telluriques, comme la gravité et
l’électromagnétisme.
Ainsi les plantes constituent-elles du point de vue physique et biologique, un
modèle d’étude particulièrement propice à l’analyse des effets des champs
électromagnétiques artificiels sur la santé des organismes vivants473. A cela
plusieurs raisons : d’abord, comme indiqué, parce qu’elles sont sensibles aux
variations environnementales, leur immobilité les empêchant de fuir ; ensuite,
parce qu’elles peuvent vivre en synergie et communiquer entre elles, grâce à des
signaux moléculaires leur permettant de transmettre à d’autres plantes les
informations qu’elles récupèrent de l’environnement ; en outre, parce que dans
une certaine mesure, leurs gènes et leurs circuits métaboliques sont comparables
à ceux des animaux : les cellules des vaisseaux de la sève sont le lieu de transfert
d’ondes électriques et de dépolarisation qui portent une information
fonctionnelle, comme chez les animaux ; enfin, dernier point, parce que
dépourvues de psychisme, elles ne peuvent pas exprimer d’effet nocebo474.
C’est la raison pour laquelle l’étude des effets des champs
électromagnétiques chez les plantes est importante, car elle contrecarre les idées
fantaisistes de ceux qui proposent d’interpréter les problèmes de santé chez
l’homme, notamment l’EHS, comme, de nature psychotique, causés par un effet
nocebo.
1. Une très grande sensibilité
Les plantes sont capables de détecter les champs électromagnétiques. Elles
sont très sensibles aux champs magnétiques et électromagnétiques naturels qui
interviennent dans leur croissance, développement et évolution. Or toute
perturbation par des champs électromagnétiques artificiels leur cause un
traumatisme475. Ainsi de façon pathologique, elles sont tout autant intolérantes
aux radiofréquences476 et aux extrêmement basses fréquences que nous
fabriquons477. Cette intolérance les conduit à modifier leur développement.
De très nombreuses observations le démontrent. Ainsi sous l’effet d’un
champ électromagnétique émis par exemple par un téléphone portable de type
GSM (900 MHz), les plantes changent leurs modalités de croissance avec, par
exemple, la formation de nodules racinaires chez les légumineuses478. En outre
ces changements dépendent de la durée d’exposition : plus celle-ci est longue,
plus profondes sont les modifications induites479. Nous retrouvons donc ici la
notion de dose-réponse telle que nous l’avons analysée dans le chapitre
précédent. C’est le cas des légumineuses telles que le pois (Pisum sativum) ou le
fenugrec (Trigonella foenum-graecum)480 ; ou encore celui du soja (glycine
max), du haricot mungo (Vigna radiata), du maïs (Zea mays) et du blé (Triticum
aestivum) dont les jeunes pousses obtenues après germination, présentent une
diminution de leur croissance.
Les exemples abondent. Les études sur l’extrême sensibilité des plantes aux
champs électromagnétiques, particulièrement aux radiofréquences, sont très
nombreuses. Sont concernées bien sûr non seulement de très nombreuses
espèces sauvages, mais aussi des espèces qui nous sont familières, comme celles
que nous cultivons dans nos jardins potagers, telles la tomate (Lycopersicon
esculentum), l’oignon (Allium cepa) ou le haricot mungo (Vigna radiata). La
pousse de ces légumes est très vulnérable aux radiofréquences comprises entre
800 et 2.400 MHz et entre 3.500 et 8.000 MHz481. Sont également concernées les
plantes d’agrément telles que les rosiers (Rosa hybrida)482, qui sous l’effet des
radiofréquences, présentent eux aussi une réduction de croissance.
La possibilité de perturbations du mouvement des feuilles a fait dénommer
une plante particulièrement sensible aux champs électromagnétiques,
Desmodium gyrans : «la plante qui danse». A cela s’ajoutent parfois une
senescence accélérée, comme dans le cas des pins (Pinus sylvestus) lorsqu’ils
poussent dans le faisceau des radars483, et même la possibilité de mort de certains
arbres, tels les trembles (Populus tremoloides), comme cela est observé au
Canada et aux Etats-Unis, sous l’effet d’un accroissement de l’environnement
électromagnétique484.
Il s’agit en fait de regarder autour de soi et d’observer ce qui s’y passe. A
l’occasion de l’examen médical de personnes malades résidant à proximité de
stations de base de la téléphonie mobile, il a pu être mis en évidence sur les
arbres proches et au niveau de la partie végétale faisant face à l’antenne, des
modifications de l’aspect de certains de ces arbres concernant la couronne de
leur feuillage, et la teinte de leurs feuilles. Ces observations ont été réalisées et
étendues à 620 sites accueillant une station de base et comparées à celles
réalisées sur des arbres sains, notamment sur ceux protégés des ondes par
l’ombre portée des bâtiments485.

2. Des mécanismes de stress cellulaires et moléculaires


A l’ensemble de ces observations essentielles du point de vue des évolutions
comportementales, s’ajoutent au plan de la biologie cellulaire et moléculaire, la
réaction des plantes aux contraintes qui leur sont imposées et les mécanismes de
défense qu’elles mettent en jeu pour contrecarrer la survenue des perturbations
dont elles sont l’objet.
Comme chez les animaux et donc comme chez l’homme, les effets des
champs électromagnétiques reposent au plan moléculaire, sur la genèse d’un
stress oxydant qui est caractérisé, comme nous l’avons vu, par la production
d’espèces chimiques extrêmement réactives, donc toxiques, et par la mise en jeu
de mécanismes de défense antioxydante486. Les plantes possèdent en fait
plusieurs niveaux de réactivité spécifique selon le type de contrainte qui les
affecte, que le stimulus soit biotique (tel un virus) ou abiotique487, comme c’est
le cas pour les champs électromagnétiques créés par l’homme.
Différentes expérimentations illustrent ces données du point de vue de la
réponse moléculaire et cellulaire488. Ainsi par exemple, l’exposition de pousses
de maïs de 7 jours à un champ électromagnétique de 1,8 GHz pendant 4 heures
cause une réduction du contenu en pigment photosynthétique et en sucres. En
outre, l’activité des enzymes hydrolysant l’amidon ou les sucres489, y est
accrue490. Autre exemple : on observe une baisse du taux de chlorophylle chez le
robinier (Robinia pseudoacacia) lorsqu’il est soumis à un champ
électromagnétique de 400 MHz. De même, l’exposition de plants de citronniers
(Citrus aurantifolia) à un champ électromagnétique de 10 KHz toutes les 5
heures pendant 5 jours montre une diminution de leur contenu en sucres et en
eau oxygénée491, et une augmentation de la concentration en proline492, laquelle
est associée ici, contrairement aux données observationnelles précédentes, à une
stimulation de la croissance. Par conséquent, nul doute que les champs
électromagnétiques artificiels que nous produisons affectent la biochimie et la
biologie des plantes.

3. Altération de l’ADN et de l’expression des gènes


Une détérioration des membranes cellulaires et des anomalies
chromosomiques sont observées dans les plantules de pois chiche (Cicer
aerietinum), lorsqu’on les expose à des rayonnements de 900 MHz ou de 3,3
GHz. La conséquence en est une diminution de la germination493. Lorsqu’on
place des pousses d’oseille de Guinée ou roselle (Hibiscus sabdariffa) à 100,
200, 300 ou 400 mètres d’une antenne de téléphonie mobile de type GSM (900
MHz, 0,4 – 1,01 V/m), et qu’on étudie l’ADN des feuilles494 par rapport à des
plantes témoins situées à grande distance des antennes où le champ
électromagnétique est beaucoup plus faible (0,02 V/m), après 2 à 8 semaines
d’exposition, on observe une altération de la structure de l’ADN dans plus de la
moitié des échantillons testés495. Cette expérience démontre donc clairement que
les antennes de téléphonie mobile n’ont pas d’effets neutres sur le voisinage, et
que rien n’indique aujourd’hui que les modifications de l’ADN observées chez
les plantes ne puissent survenir chez les animaux en cas de pâturages situés à
proximité de telles antennes, et donc chez l’homme.
Outre l’existence d’anomalies structurelles de l’ADN, des anomalies
d’expression des gènes entrant dans le cadre de modifications épigénétiques, ont
aussi été observées chez les plantes soumises à des champs électromagnétiques,
comme c’est le cas chez les animaux et chez l’homme. Chez les plantes, il a en
effet été montré que la réponse au stress cellulaire implique l’activation de
certains gènes codant pour différentes voies métaboliques de défense, et que
l’expression d’un même gène peut être modifiée en fonction du type de stimulus
et selon la localisation dans le génome de ce gène. L’analyse protéique en
réponse à l’exposition à un champ électromagnétique de 900 MHz pendant
plusieurs heures a ainsi permis d’observer l’expression de nouvelles protéines
chez le lin (Linum usitatissimum) et chez l’arabette (Arabidopsis thaliana).
En France, nous avons réalisé dans des conditions de standardisation
optimale, dans les Universités de Rouen et de Clermont-Ferrand, des
expérimentations très précises impliquant le lin (Linum usitatissimum) ou la
tomate (Lycopersicon esculentum)496. Celles-ci ont démontré l’existence d’une
relation causale entre d’une part, l’exposition de ces plantes à des
radiofréquences de type GSM (900 MHz), et d’autre part, l’expression de
certains gènes mesurée par les effets induits au plan moléculaire et cellulaire.
Ainsi a-t-il pu être mis en évidence à la suite de l’exposition à des champs
électro-magnétiques, la phosphorylation rapide de certaines protéines cellulaires,
l’activation des voies métaboliques qui en dépendent497, et le rôle du calcium
membranaire dans la transmission du signal dans la plante498.
L’ensemble de ces résultats prouvent donc que l’exposition à des micro-
ondes émises par les téléphones de type GSM induisent une réponse cellulaire
qui aboutit le plus souvent à la réduction de l’activité méristématique485,
autrement dit à la diminution des divisions cellulaires499 au niveau de ce tissu
bien particulier chez les plantes, puisque c’est lui qui en conditionne la
croissance. En outre, il a été montré que l’activation de l’expression de certains
gènes spécifiques, survient indépendamment de l’amplitude du champ
électromagnétique500, et que cette induction d’expression se transmet d’une
partie de la plante à l’autre par des signaux moléculaires endogènes501. Ainsi
l’exposition limitée à une partie de la plante induit-elle une réponse à toute la
plante, l’exposition locale aux champs électromagnétiques étant alors perçue et
reconnue au plan systémique comme un traumatisme.
Les plantes réagissent donc causalement aux champs électromagnétiques
artificiels par des réponses variées, caractérisées par l’expression de programmes
génétiques spécifiques, qui dépendent non seulement des conditions
d’exposition, mais aussi de l’espèce considérée et de son état physiologique. Il
est en effet difficile de mettre en évidence un type de réponse commun à toutes
les espèces de plantes, mais ce qui est certain c’est qu’elles réagissent toutes
causalement aux champs électromagnétiques artificiels auxquels elles sont
soumises, plus particulièrement aux micro-ondes ; et que les effets induits sont le
plus souvent extrêmement toxiques ; notamment lorsqu’il s’agit de plantules en
germination. Il en est donc de même des plantes comme de l’homme, comme
nous avons tenté de le démontrer dans les chapitres précédents.
Il est donc aberrant et scientifiquement incorrect comme le suppose
l’ANSES159, de considérer les symptômes survenant chez des sujets se disant être
électrohypersensibles comme pouvant relever d’un effet nocebo167. Ce qui selon
cette hypothèse partisane, reviendrait à innocenter l’effet des champs
électromagnétiques sur la santé et de fait, à considérer les malades comme les
seuls responsables de leurs maux. C’est manifestement ne pas tenir compte de
l’ensemble de la littérature scientifique, prouvant tant chez les plantes que chez
les animaux et donc chez l’homme, l’existence d’effets toxiques induits par les
champs électromagnétiques que nous créons. Nous reviendrons d’ailleurs sur les
raisons qui ont conduit l’ANSES à adopter une telle attitude502.

–––––– • ––––––
CHAPITRE 10
Des abeilles aux mammifères et
à l’homme : tous concernés
Gérard Ledoigt

Les apiculteurs ont été les premiers à dénoncer les perturbations des abeilles
et les agriculteurs, celles des animaux d’élevage, en lien avec l’implantation de
lignes à haute ou très haute tension, d’antennes-relais ou d’éoliennes dans leur
lieu d’activité professionnelle. Ces premières observations ont conduit à
différentes expérimentations qui indéniablement, prouvent l’extrême sensibilité
des animaux aux champs magnétiques503 et le rôle délétère des champs
électromagnétiques créés par l’homme sur la faune sauvage ou domestique.

1. La destruction des colonies d’abeilles


La plainte des apiculteurs concerne essentiellement l’appauvrissement de
leurs ruches et la destruction des colonies d’abeilles, ce que les anglophones
appellent le «colony collapse disorder», autrement dit le «syndrome
d’effondrement des colonies». Lorsqu’il survient, un tel désastre est aujourd’hui
mis sur le compte de plusieurs causes environnementales et pathologiques :
certaines infections microbiennes propres aux abeilles, la destruction des
colonies par le frelon asiatique, l’utilisation des pesticides, en particulier de type
nicotinoïde, et l’exposition à des champs électromagnétiques504.
L’implication des champs électromagnétiques artificiels dans le
comportement des abeilles ne date pas d’hier ! D’anciens travaux ont en effet
montré la survenue du déclin des ruches en cas d’exposition des abeilles à des
lignes à haute tension505, lorsque l’intensité des champs électromagnétiques est
supérieure à 4 KV/m. A 150 KV/m, ce type d’exposition induit une vibration des
ailes, des antennes et des poils et la mort des abeilles506.
Plus récemment, différentes expérimentations réalisées notamment en Inde et
dans certaines îles grecques ont confirmé la très grande nocivité des champs
électromagnétiques pour ces insectes polinisateurs. Ainsi lorsque des colonies
d’abeilles (Apis mellifera carnica) sont exposées aux ondes émises par des
téléphones portables (900 MHz) dix minutes par jour pendant 10 jours, la sortie
des ouvrières de la ruche diminue pour s’annuler au bout de cette période de 10
jours, alors que la reine pond trois fois moins507. De même, lorsqu’on introduit
un téléphone portable de type GSM dans une ruche, le comportement des
abeilles, mesuré par leur émission de signaux, est fortement perturbé après 25 à
40 minutes508. Leur densité diminue et elles changent de comportement509.
D’autre part, toujours en Inde et dans les îles grecques de Lesbos et de
Lemnos, il a été montré que la diminution du nombre des abeilles était corrélée à
la multiplication des antennes de télécommunication. Ce qui traduit là encore
l’existence d’un effet dose-réponse. De même, le déclin des colonies d’abeilles,
une diminution d’activité et du taux de ponte510 ont été rapportés après
exposition des ruches à des téléphones portables511. En outre, il a été observé que
les abeilles males présentaient dans leur hémolymphe certaines nouvelles
enzymes512. Les abeilles sont en effet extrêmement sensibles aux champs
électromagnétiques pulsés et polarisés tels que ceux émis par les téléphones
portables. Il a été montré qu’elles étaient capables de détecter des fluctuations
d’intensité de champs électromagnétiques aussi faibles que 26 nT513. La présence
chez elles de magnétorécepteurs514 expliquerait leur comportement perturbé en
cas de modification de l’environnement magnétique.
Leur non-retour à la ruche avec l’envolée d’essaim signerait l’existence d’un
dysfonctionnement de leur magnétoréception et donc un déficit de navigation
créé par l’implantation de lignes à hautes tension et surtout plus récemment par
la multiplication des antennes-relais515. Or comme les abeilles, les oiseaux
présentent aussi des perturbations de la navigation516.

2. Au-delà des abeilles


Il n’y a pas que les abeilles dont la vie même soit bouleversée ou même
détruite par les champs électromagnétiques artificiels. L’exposition des fourmis
(Myrmica sabuleti), un autre insecte social, à un rayonnement micro-onde de
type GSM (900 MHz) les désoriente, les rendant incapables d’atteindre leur but
et de revenir à la fourmilière. Après 180 heures d’exposition, la colonie se
détériore rapidement517. L’un des mécanismes supposés est l’induction d’une
perturbation de la réponse à leurs phéromones518 par les champs
électromagnétiques.
L’exposition de la mouche du vinaigre, la drosophile (Drosophilia
melanogaster) à un rayonnement de type GSM (900 MHz) ou à un DCS (1,8
GHz)519 pendant 5 jours, induit une forte diminution des capacités reproductives
de cet insecte corrélée à la mise en évidence d’une fragmentation de l’ADN dans
les cellules reproductrices520. De même, dans une autre expérience réalisée de
façon indépendante, l’exposition à un rayonnement de type GSM ou à un DCS
confirme la survenue d’une baisse de la fertilité dont la sévérité est fonction de
l’accroissement du temps d’exposition521. Ce qui traduit là aussi l’existence d’un
effet dose-réponse. L’explication en est l’induction dès les trente premières
minutes d’exposition, d’un stress oxydant au niveau des follicules ovariens chez
les drosophiles femelles522 et la mise en évidence deux heures après, d’une
modification d’expression de 168 gènes au niveau de ces follicules !523 Ainsi ce
type de rayonnement pulsé, utilisé quotidiennement, y compris à des valeurs de
DAS524 très faibles, est-il là-aussi capable d’altérer les programmes génétiques
fondamentaux des cellules reproductrices et d’entrainer la mort de celles-ci.
Plus récemment, une nouvelle étude réalisée en Allemagne impliquant quatre
catégories d’insectes (des abeilles australiennes, des abeilles à miel, des
coléoptères de type scarabé et des criquets) soumis à des champs
électromagnétiques d’une fréquence inférieure à 6 GHz (2G, 3G, 4G et WiFi) et
pouvant aller jusqu’à 120 GHz (5G) a révélé l’étroite dépendance de ces
insectes à ces fréquences. L’augmentation d’absorption s’est révélé être
beaucoup plus importante aux fréquences millimétriques de 6 GHz par rapport
aux insectes témoins non irradiés. A 6 GHz et au-delà, les dégâts étaient
considérables aboutissant à la mort de tous les insectes525. Ce qui prouve
indubitablement les effets irrémédiables de la 5G sur ces types d’insectes pris
comme modèle, et sur la faune en général et donc les obstacles rédhibitoires à
l’utilisation de la 5G – nous y reviendrons526.
Or, il n’y a pas que les insectes qui soient sensibles aux effets délétères des
champs magnétiques ou électromagnétiques artificiels. Les oiseaux le sont
aussi527, en particulier les oiseaux migrateurs, tels les rouges-gorges (Erithacus
rubecula)528 ou la fauvette des jardins (Sylvia borin)529, pour lesquels de faibles
intensités de champs électromagnétiques artificiels perturbent leur orientation
géomagnétique. Ces observations ont d’ailleurs pu être confirmées
expérimentalement en plaçant des rouges-gorges dans différentes enceintes,
laissant passer le champ électromagnétique terrestre, mais selon le cas, en y
associant ou non un champ électromagnétique artificiel. Il a été clairement
démontré que cet oiseau perd sa capacité d’orientation par magnétoréception en
présence de tels champs électromagnétiques530. Mais ce n’est pas tout. Des
observations et expérimentations biologiques extrêmement solides concernent
aussi les différentes mésanges (Parus sp.)531, le faucon américain532, le moineau
domestique (Passer domesticus)533 et la cigogne blanche (Ciconia ciconia)534
pour lesquels des anomalies biologiques induites par les champs
électromagnétiques ont été mises en évidence, ainsi que des troubles de la
magnétoréception et de la navigation imputés aux antennes-relais de la
téléphonie mobile. A cela s’ajoute le fait qu’il y aurait une réduction de la
fécondité chez les cigognes en raison de la proximité de leur nid auprès des
antennes-relais, installés en particulier dans les clochers des églises534.
L’existence d’un lien entre la présence et la répartition des moineaux
domestiques (Passer domisticus) et l’environnement électromagnétique créé par
des antennes-relais a en particulier été bien établie dans les zones urbaines et
rurales en Inde535. Et l’induction d’un stress oxydant chez des embryons de
cailles exposés de façon discontinue à un champ électromagnétique de type
GSM (900 MHz) pendant 158 heures.
Les chauves-souris de différentes espèces (Pipistrellus, Myotis, Plecotus)
sont également extrêmement sensibles aux champs électromagnétiques. Leur
activité est considérablement réduite en cas d’exposition aux ondes radar, plus
particulièrement pour des amplitudes supérieures à 2 V/m. Les mulots sylvestres
(Apodemus sylvaticus) utilisent leur magnétoréception pour positionner leur nid
selon un axe nord-est / sud-ouest établi conformément au champ magnétique
terrestre536. Ainsi modifient-ils leur comportement et le positionnement de leur
nid selon un champ bien au-dessous des normes officielles. Ces données sont
essentielles.
Elles prouvent s’il en était besoin, que la faune et la flore sont intimement
dépendants des champs magnétiques et électromagnétiques naturels et que toute
perturbation de ces champs par nos technologies modernes, utilisant des champs
artificiels, ne peut que leur nuire en plan de leur comportement, de leur
déplacement, de leur mode de vie, de leur habitat et même de leur survie. Ainsi,
en raison de ces effets, c’est non seulement les plantes, mais la vie animale
qu’elle soit domestique ou sauvage, qui est perturbée, les ondes
électromagnétiques que nous créons depuis la découverte de l’électricité
contribuant ainsi à la perte de biodiversité.
Car il n’y a pas que les insectes, les oiseaux et les petits mammifères qui
soient perturbés par les champs électromagnétiques auxquels nous les
soumettons. Un très grand nombre de vertébrés le sont aussi, et cela au plan de
leur reproduction et de leur développement537 : les grenouilles, les lézards, et
même les poissons le sont aussi. L’exposition pendant deux mois à une antenne
de téléphonie mobile (1,8 à 3,5 V/m) d’œufs de grenouille (Rana temporaria) se
transformant en têtards, induit chez eux une croissance non synchrone, une perte
de la coordination des mouvements et surtout une très forte mortalité. Les
lézards (Podarcis erhardii) ne sont pas épargnés. Leur exposition à un DECT
(3,2 V/m) pendant 8 semaines, induit ici une diminution de la réponse
inflammatoire par rapport à un groupe témoin. Enfin, même des poissons tels
que les guppies (Poecilia reticulate) et les poissons zèbres (Danio rerio),
exposés aux ondes de la téléphonie mobile, présentent des modifications
significatives de leur locomotion538.

3. Qu’en est-il des animaux d’élevage ?


Comment se comportent particulièrement les bovidés en présence de champs
électromagnétiques ? De très nombreuses observations effectuées notamment par
les vétérinaires ont montré que les animaux ne se répartissaient pas au hasard
dans les pâturages, et notamment qu’en cas d’orage, ils fuyaient les abreuvoirs
métalliques539, et qu’en cas d’implantation d’éoliennes sur le terrain, ils s’en
éloignaient. Ainsi a-t-il été démontré que des ruminants exposés à des champs
électromagnétiques d’extrêmement basses fréquences, rompaient leur
alignement naturel d’origine géomagnétique540.
La réponse de veaux à une exposition à des champs électromagnétiques
d’extrêmement basses fréquences montre globalement un accroissement de la
concentration en mélatonine541 dans la salive par rapport à des animaux témoins ;
cette concentration varie selon les saisons, étant plus importante l’été que
l’hiver542. Comme nous l’avons vu, la mélatonine est caractérisée par des
propriétés antioxydantes. Son augmentation dans la salive pourrait être ici la
conséquence indirecte d’une réaction de l’organisme visant à combattre le stress
oxydant induit par les champs électromagnétiques.
Malgré l’existence de ces données, les pouvoirs publics ont jusqu’à ce jour
dénié toute responsabilité des lignes à haute ou très haute tension, des antennes-
relais et des éoliennes qui sont implantées n’importe où et n’importe comment
dans les pâturages et en outre, sans tenir compte du paysage. Or les veaux,
vaches et bœufs meurent de façon mystérieuse et les éleveurs, imputant les
nombreux décès de leurs bêtes aux champs électromagnétiques ont décidé
d’attaquer l’Etat en justice compte tenu des éléments de réponse fournis
précédemment.
«Le veau git à même le sol en attendant l’équarisseur. Je l’ai découvert mort
près de sa mère. Il avait huit jour», confie Patrick L, un agriculteur des Cotes
d’Armor. «Parfois il y en a trois d’un coup. Certains veaux naissent aveugles ou
avec des membres mal formés. On se lève, on ne sait pas combien on va en
trouver» En cinq ans, cet éleveur sexagénaire a perdu 120 bovins. Et il n’est pas
le seul. A 30 km de là, un autre éleveur a perdu 200 bêtes en trois ans, et compte
bientôt se retirer. Un transformateur électrique, des lignes à haute tension, des
antennes-relais et des éoliennes à proximité seraient en cause avec le courant
électrique mesuré dans les failles de son exploitation. Ce qui a été confirmé par
un géobiologue. La chambre d’agriculture de Bretagne a confirmé l’existence de
différents signalements de ce type, notamment depuis l’implantation d’éoliennes
en 2012 et des cas similaires sont survenus en Normandie et dans la Sarthe, mais
personne n’a bougé.
Le rapport du ministère de l’agriculture de 1998 avait entériné l’affaire,
l’Etat s’étant désengagé. Le rapport de l’ANSES de 2015 sur la santé animale a
fait de même et la réponse inacceptable au plan scientifique du ministre de
l’agriculture à une question écrite (n° 08375) publiée le 27.12.2018 dans le
journal officiel du Sénat a apparemment clos l’affaire.
Mais bien sûr, le problème n’est pas pour autant réglé. Et cela d’autant que
l’effroyable perte de biodiversité générée par l’utilisation des ondes
électromagnétiques sans aucune considération pour la faune et la flore ne pourra
qu’être inscrite un jour à l’agenda politique. Mais sera-t-il encore temps ?
Le problème des éoliennes se pose en effet. Si l’académie de médecine a
bien soulevé le problème des nuisances sonores (et visuelles) en annonçant
l’existence d’un «syndrome des éoliennes»543, rien n’est envisagé concernant
l’émission des champs électromagnétiques. Or les témoignages d’agriculteurs
concernant la mort de leur bétail et même leur propre santé, sans tenir compte
des plaintes des habitants vivant à proximité de ces éoliennes ne désemplissent
pas.
Ces observations concernant la faune sauvage et domestique, ne résument
bien évidemment pas les connaissances que nous avons acquises depuis ces
vingt dernières années concernant les effets des champs électromagnétiques
artificiels sur la santé des animaux. Les très nombreuses expériences réalisées
chez les souris et les rats de laboratoire, et même chez les cobayes et les poulets
démontrent clairement que l’exposition à des champs électromagnétiques non-
ionisants, qu’ils soient de très basses ou d’extrêmement basses fréquences ou des
t effets nocifs le plus souvent irréductibles47.
Or l’une des données les plus saillantes de ces expériences est la
démonstration d’un effet dose mis en évidence tant chez les animaux sauvages
que chez ceux de laboratoire, en faisant varier la distance à la source ou son
intensité. Ce qui selon l’OMS, constitue comme on l’a vu, un critère de
causalité. Cette réalité scientifique est dont contraire à ce qu’affirment sans
preuve les experts ou pseudo-experts inféodés aux industriels de la téléphonie
mobile et plus particulièrement, comme nous le reverrons, ceux promouvant la
5G544. Alors que la mise en évidence objective de ces effets justifie
d’indispensables mises en garde et de précautions à prendre concernant ces
technologies. Car leur utilisation ne peut, ne pourra que conduire
progressivement à la dégradation de notre environnement terrestre, tant animal
que végétal, et chez l’homme à la mise en péril de la santé des populations avec
finalement, n’ayons pas peur des mots, l’extinction possible de l’espèce
humaine545.

–––––– • ––––––
CHAPITRE 11
Electroréception et magnétoréception
Gérard Ledoigt

Nous avons vu que l’un des mécanismes possibles permettant d’expliquer


l’EHS résidait dans la possible détérioration de certains récepteurs et circuits
neuronaux présent dans le système limbique. Il nous faut revenir sur les
connaissances acquises dans ce domaine, à partir des études réalisées chez
l’animal et dans une certaine mesure chez l’homme. Dans la nature, les champs
électriques et magnétiques ne sont pas toujours associés. Il en est de même des
récepteurs biologiques : certains appelés électrorécepteurs sont capables de
déceler de faibles variations de champs électriques, alors que d’autres, appelés
magnétorécepteurs, décèlent les variations de champ magnétique.

1. Electrorécepteurs
Certains animaux vivant dans l’eau possèdent de tels électrorécepteurs. C’est
le cas des poissons546. Chez les requins, ces récepteurs sont situés à la pointe du
rostre et permettent de capter les signaux extérieurs et de les transmettre au
cerveau par le système nerveux. En outre, certains poissons tels que les raies et
les requins ainsi que certaines anguilles ont la capacité de générer eux-mêmes un
champ électrique. Un point fondamental distinguerait les électrorécepteurs des
magnétorécepteurs : les électrorécepteurs nécessiteraient d’être en contact direct
avec les champs électriques extérieurs à l’organisme pour être activés, alors que
les magnétorécepteurs, n’auraient pas besoin d’un tel contact direct pour être
activé, en raison du fait que les champs magnétiques traversent les tissus
biologiques de l’organisme.

2. Magnétorécepteurs
Comme nous l’avons vu, le champ magnétique terrestre se comporte comme
un dipôle magnétique547, dont les pôles sont situés à proximité des pôles
géographiques. Son intensité est d’environ 50 µT. La polarité du champ
magnétique terrestre s’inverse périodiquement. En cinq millions d’années, elle
se serait inversée 23 fois. De très nombreux organismes vivants sont dotés de
magnétorécepteurs. C’est le cas des bactéries qui sont capables de se déplacer
selon un champ magnétique, donc de s’orienter le long d’une colonne d’eau ou
selon la disposition des sédiments. C’est aussi le cas, comme nous l’avons vu,
des oiseaux migrateurs, des mammifères y compris marins, tels que les dauphins,
les baleines548 et la tortue Caouanne (Caretta caretta)549, pour lesquels on a pu
démontrer qu’ils utilisaient l’environnement géomagnétique pour migrer. Les
bactéries et ces différents animaux possèdent dans leurs cellules des
magnétosomes formés d’une membrane contenant, comme le représente la
Figure 22, des cristaux ferriques de magnétite550 (greigite) et de maghémite.
Figure 22 : Images obtenues en Microscope Électronique à Transmission
et par diffraction aux rayons X de cristaux de magnétite (Fe3O4)
et de maghémite (Fe2O3) isolés à partir du cerveau humain (selon551).

Comme nous l’avons indiqué, l’homme n’est pas épargné. Son cerveau
contient de très grandes quantités de ces cristaux551 : plusieurs dizaines de
millions de cristaux par gramme de tissu, avec une plus forte concentration dans
l’hippocampe – on retrouve ici le système limbique – et les méninges552. Et
l’hypothèse aujourd’hui est que du point de vue physiologique, les cristaux de
magnétite pourraient intervenir dans la mémoire à long terme et le stockage de
l’information dans le cerveau. Or point capital, il a aussi été retrouvé dans des
cerveaux humains, des cristaux de magnétite riches en fer, dont on a pu prouver
l’origine, environnementale acquise553. Ce qui, à l’évidence, une fois de plus,
pose le problème de la pollution terrestre et de son rôle physiologique et
éventuellement pathogénique dans le fonctionnement de notre cerveau !
Comme nous l’avons vu aussi, il n y a pas que les magnétosomes qui soient
activables par les champs magnétiques d’extrêmement basses fréquences. Des
flavoprotéines particulières appelées cryptochromes activables par la lumière
bleue, (400-490 nm)554, sont en réalité des photorécepteurs retrouvés chez les
plantes555 ou chez les animaux, en particulier chez les oiseaux migrateurs556, et la
mouche du vinaigre (Drosophila melanogaster)557 et bien sûr chez l’homme.
Présentes dans l’œil des oiseaux, les molécules de cryptochrome agiraient
sur les cellules photosensibles de la rétine et créeraient des images qui aideraient
les oiseaux à se déplacer. Ainsi les oiseaux migrateurs réussiraient à s’orienter à
la fois en fonction des champs magnétiques terrestres d’extrêmement basses
fréquences, grâce aux magnétosomes situés dans leur bec, et en fonction de la
lumière visible, grâce aux cryptochromes situés dans l’œil556.
En outre, un point est essentiel ici à considérer : on sait maintenant que les
champs électromagnétiques de faible intensité, en activant les cryptochromes
humains seraient par eux-mêmes capables d’induire un stress oxydant et donc la
production de radicaux libres558 avec pour conséquence la genèse de certaines
pathologies559.

3. Qu’en est-il chez l’homme ?


Il est clair qu’en raison de la présence de magnétosomes dans notre cerveau
et les méninges, et des cryptochromes dans la rétine, nous sommes tous à la fois
magnétosensibles et électrosensibles, mais sans que nous soyons nécessairement
électrohypersensibles. Et sans que notre magnétosensibilité naturelle soit la
même pour tous, étant donné que le nombre de magnétosomes présents dans le
système nerveux varie considérablement d’un individu à l’autre551. En outre, on
sait maintenant que deux gènes coderaient pour deux versions différentes des
cryptochromes exprimés dans la rétine, et que ces photorécepteurs
interviendraient dans l’horloge moléculaire du cycle cellulaire560 et finalement,
dans l’asservissement de notre organisme aux rythmes circadiens561. En fait, il
persiste aujourd’hui de très nombreuses inconnues concernant le fonctionnement
physiologique de ces deux types de récepteurs. Et en particulier, comme on l’a
vu au chapitre 3, on ne sait pas comment ils interviendraient dans l’augmentation
de sensibilité aux ondes électromagnétiques artificielles, et même s’ils
interviendraient réellement. Un point semble néanmoins acquis : la possible
production de radicaux libres par les cryptochromes, en cas d’exposition à des
champs électromagnétiques pulsés de faible intensité.
En matière d’EHS, le problème se pose en effet pour les magnétosomes
comme pour les cryptochromes. La prédominance des magnétosomes dans le
système limbique (l’hippocampe) et les méninges pourraient certes rendre
compte des anomalies cliniques que nous avons attribuées à ce système (troubles
de la mémoire, déficit cognitif, troubles de l’humeur, émotivité, etc.), et à la
possibilité d’un syndrome méningé a minima associé (maux de tête, raideur de la
nuque, nausées), mais l’effet des champs électromagnétiques sur ces différentes
cibles potentielles reste à démontrer. La question serait ici de savoir si le
caractère polarisé des champs électromagnétiques artificiels auquel nous
sommes soumis, dérégule l’activation de tels magnétosomes, ou même détruit
les neurones qui en permettent le fonctionnement avec pour conséquence,
l’abaissement du seuil de tolérance, chez les malades devenus
électrohypersensibles.
A cela s’ajoute le fait que l’EHS est souvent associée à une hyperacousie
(hypersensibilité aux bruits) et à une photophobie dont les mécanismes
d’apparition ne sont pas clairs. S’agirait-il d’une anomalie de fonctionnement
des cryptochromes, causée par la destruction des circuits neuronaux qui les
concernent, ou d’une diminution du nombre de ces récepteurs sous l’effet des
champs électromagnétiques ? Des recherches complémentaires sont donc à
accomplir dans ce domaine très particulier de la neurophysiologie et de la
neuropathologie.
Mais quels que soient les mécanismes incriminés, permettant d’expliquer la
perte de magnétoréception, il n’en demeure pas moins que les champs
électromagnétiques que nous créons sont non seulement toxiques pour l’homme,
mais aussi pour la faune et la flore de notre environnement. Et que de ce fait, ils
contribuent à l’actuelle perte de biodiversité, avec en fin de compte, la possible
disparition de notre propre espèce, si d’ici là aucune considération politique n’est
advenue.

–––––– • ––––––
CINQUIÈME PARTIE

Comment se protéger
et quelle politique
de santé ?
Un guide à l’usage de tous
En niant ou déniant le fait que les champs électromagnétiques que nous
créons impactent négativement notre environnement et ainsi contribuent à
l’accélération de la perte de biodiversité ; en niant ou déniant le fait que ces
champs électromagnétiques diffèrent profondément au plan physique de ceux
existant naturellement et sont la cause possible de certaines de nos affections et
maladies, dont en particulier le cancer et la maladie d’Alzheimer ; et
retentissent négativement sur notre reproduction et même sur notre système
immunitaire, pouvant être à l’origine d’épidémies infectieuses, en particulier,
virales ; en refusant de reconnaitre que les champs électromagnétiques sont
dangereux pour les enfants et les adolescents, étant chez eux à l’origine de
déficits intellectuels, et de troubles de la mémoire et du comportement ; en
mettant les nouvelles technologies sans fil à disposition des adolescents et des
adultes jeunes sans précaution ; en refusant de voir que ces individus sont de
plus en plus nombreux à être victimes de véritables addictions ; en refusant de
reconnaitre que l’électrohypersensibilité est une affection pathologique à
extension pandémique ; en refusant de reconnaitre qu’aujourd’hui, les preuves
scientifiques abondent, mettant en lumière le rôle causal des champs
électromagnétiques dans la genèse de ces méfaits ; et surtout en ne prenant pas
les décisions et mesures qui s’imposent, les autorités publiques et politiques se
rendent coupable de négligence grâve à l’égard des peuples et finalement, sont
en fait, à l’origine d’un crime contre l’humanité.
Les institutions savantes ont aussi leur part de responsabilité dans ce qui
s’annonce être l’un des fléaux les plus graves de notre temps. En laissant faire et
n’informant pas les autorités publiques et politiques du danger, ou pire, en
prenant fait et cause pour les lobbies impliqués dans le développement sans
limite de ces nouvelles technologies, prétextant qu’il s’agit de techniques
intelligentes dont nous ne saurions plus nous passer, en réalité, ces institutions
contreviennent à toute Ethique.
Ainsi comme nous le verrons, en matière de santé publique, les médecins et
autres professionnels de santé doivent-ils réagir en invoquant les articles
appropriés du Code de santé publique et du Code de déontologie médicale.
Aujourd’hui, en France, le pouvoir politique est resté sur l’idée que notre
système de santé, fondé essentiellement sur les soins et non sur la prévention,
était le meilleur du monde. Ce n’est bien sûr plus le cas malgré le dévouement
sans limite des personnels soignant, c’est du moins ce que l’actuelle pandémie
de coronavirus a révélé en mettant en exergue les graves insuffisances du
système de santé français. Si la France n’est pas le seul pays concerné, ce ne
peut être une consolation.
Si tout est prêt pour que tout empire, raison de plus pour que les chercheurs,
les médecins et les juristes agissent en concertation au nom du principe de
précaution, et donc se mobilisent pour prévenir l’actuelle émergence du fléau
électromagnétique, un fléau progressif et insidieux dont les pouvoirs publics et
politiques, et en particulier l’OMS, n’ont pas encore pris la mesure. Il ne s’agit
pas de témoigner d’un alarmisme excessif, mais de se rendre à l’évidence. Bien
que la tâche soit rude et apparemment démesurée face au déploiement sans
limite des technologies de communication sans fil et aujourd’hui de la 5G.
Face aux enjeux économiques actuels, sans doute doit-on agir de façon
urgente et concertée: d’un côté il y a la souffrance des uns et la vérité
scientifique les concernant, de l’autre, ignorant les répercussions sanitaires et
environnementales, il y a les intérêts politico-économiques et la puissance des
lobbies.
Les chapitres précédents nous ont mis sur la voie du rôle des rayonnements
électromagnétiques dans la survenue d’un syndrome d’intolérance, ainsi que
dans celle, plus classique mais non moins sévère, de pathologies telles que le
cancer, la maladie d’Alzheimer et l’infertilité. Protéger les malades des champs
électromagnétiques émis par ces technologies est le premier remède pour éviter
l’aggravation de ces affections une fois qu’elles sont apparues. Les prévenir par
des mesures appropriées à destination des bien-portants, en particulier des jeunes
est le second remède.
Dans cette cinquième partie, après avoir dénoncé le rôle des lobbies pour
contrecarrer l’émergence de la vérité scientifique, nous abordons, au plan
pratique, les mesures de protection individuelles à prendre avant d’analyser ce
qu’il faut faire au plan des mesures collectives de santé publique.

–––––– • ––––––
CHAPITRE 12
Déni de réalité, conflits d’intérêt et tromperie du
public
Pierre Le Ruz, Dominique Belpomme

Les chapitres précédents nous ont révélé les effets nocifs sur la santé et la vie
en général des champs électromagnétiques générés par les objets connectés de
grande consommation, fabriqués et mis à disposition du public. Avant
d’envisager ce qu’il convient de faire pour prévenir ces effets et nous protéger,
et de déterminer la politique à mettre en œuvre pour éviter que le fléau
n’empire, il nous faut analyser la situation présente du point de vue sociétal et
décrire comment les différents lobbies procèdent pour s’imposer.

1. Le nouvel âge électromagnétique


Si comme nous avons tenté de le montrer, les champs électromagnétiques
artificiels, qu’il s’agisse des extrêmement basses fréquences ou des
radiofréquences, et plus particulièrement des micro-ondes, sont l’une des causes
des affections et maladies que nous avons envisagées, nul doute que si nous ne
mettons pas en œuvre de façon urgente des mesures de prévention et de
précaution spécifiques, ces pathologies deviendront inéluctablement de plus en
plus fréquentes. Cela parce qu’en l’absence de décision politique appropriée, les
expositions qui nous sont imposées dans le contexte de ce «nouvel âge
électromagnétique», ne pourront qu’augmenter et frapper un plus grand nombre
d’individus.
Or ce nouvel âge et cet essor effréné dans la mise à disposition du public de
ces nouvelles technologies sont un phénomène planétaire. En témoignent la
généralisation des téléphones portables et tablettes (plus de sept milliards vendus
ces dernières années dans le monde) ; la multiplication des antennes de
téléphonie mobile qui leur sont associées ; le remplacement des téléphones
filaires classiques par les DECT ; le WiFi mis à disposition de tous, en tous
lieux, publics ou privés, professionnels ou domestiques ; la pose à domicile de
gré ou de force des différents types de compteurs communicants ; et bientôt
installée, sans précaution ni concertation, la 5G, et la multiplication du nombre
des antennes qui en sera la conséquence inéluctable. Et tout cela sans compter
l’utilisation plus grande de l’électricité en tant qu’énergie de première nécessité,
et bientôt le développement sans limite du numérique, de la robotisation et de
l’intelligence artificielle. Une telle généralisation technologique partout dans le
monde explique qu’aujourd’hui l’EHS y soit déjà devenue un fléau planétaire et
que demain l’incidence des affections liés à une telle exposition ne pourra
qu’augmenter si nous ne prenons pas les décisions qui s’imposent, en particulier
si nous poursuivons le déploiement massif et sans discernement de la 5G. Sans
doute doit-on ici faire état de la fracture insupportable qui nous échoit et qui
s’accroît de jour en jour : celle de l’ancien monde, proche de la Nature et
socialement convivial, tel que l’Europe l’a peu à peu construit depuis
l’Antiquité, par rapport au monde futur que nous entrevoyons aujourd’hui,
purement technologique et artificiel, donc déshumanisé, en provenance
essentiellement des Etats-Unis et désormais activement promu par l’Asie, en
particulier par la Chine.
Or le drame ici est l’asservissement de l’Europe à un tel machinisme
technologique qui étouffe la démocratie, dans le cadre d’un système économique
et financier dominateur, compétitif et mondialisé. Cet asservissement nous fait
courir des risques planétaires, sanitaires et environnementaux, et donc
humanitaires. Jointe aux avertissements prémonitoires de l’Appel de Paris
concernant la pollution chimique, la mise en évidence des risques liés à la
pollution électromagnétique, comme il en ressort des différents appels
scientifiques à ce sujet562, constitue un signal d’alarme essentiel563. Un refus
persistant des autorités publiques et politiques et singulièrement de l’OMS à
prendre en considération cette nouvelle pollution serait une faute grave devant
l’Histoire car, les dangers en matière de santé publique et de préservation de
notre environnement, ressortissent d’une réalité implacable.

2. Le sabotage de la science
Comment en sommes-nous arrivés là ? Alors qu’aujourd’hui la pandémie de
Covid-19 est là pour nous rappeler que la maîtrise complète de la Nature est une
illusion qui nous met en danger. Concernant la pollution électromagnétique,
pourquoi la confusion a-t-elle gagné à ce point les esprits qu’on en vient à
négliger les risques liés à l’utilisation sans limite des différentes technologies
sans fil ? Alors même que de très nombreux malades appellent au secours ? Que
l’utilisation des tablettes et des ordinateurs connectés en WiFi est devenue
courante dans les collèges et les lycées, et que de nombreux enfants et
adolescents présentent des troubles du comportement et des retards scolaires
apparemment inexpliqués, que le WiFi continue à être installé sans précaution
dans tous les lieux publics : les établissements scolaires et universitaires, les
bibliothèques, les hôpitaux, fermant ainsi la porte à tous ceux devenus
intolérants aux champs électromagnétiques ? ; que malgré le principe de sobriété
inscrit dans la loi Abeille564, il en est de même dans les écoles maternelles, les
maternités et les crèches ; que les téléphones portables sont encore admis dans
les lycées et continuent à y être utilisés le plus souvent en catimini, qu’ils sont
d’usage courant au quotidien, dans la rue, le train, le métro, au restaurant, au
travail comme à domicile ; et que l’utilisation des jeux vidéo plusieurs heures
par jour, comme vient de le reconnaitre l’OMS, induit une véritable addiction
chez les jeunes565 ; et qu’avec la perspective de la 5G moquant les principes de
sobriété et de précaution, cette nouvelle pollution ne pourra que s’amplifier. La
réponse tient en une seule et unique constatation : dans le contexte du
développement technologique actuel et d’un néo-libéralisme économique non
régulé, les données de la science, lorsqu’elles sont contraires aux intérêts de ce
développement, sont bafouées, manipulées ou rejetées. Les arguments des
lobbies sont toujours les mêmes : les preuves apportées par la science ne seraient
pas scientifiques ; elles relèveraient non de la science elle-même, mais d’une
certaine pseudoscience. Autrement dit : «Circulez, il n’y a rien à voir ! Faites-
nous confiance. Nous sommes les seuls spécialistes des télécommunications !»
En fait, la situation d’aujourd’hui n’est pas sans rappeler celle que nous
avons vécue avec les scandales sanitaires précédents : les risques liés au
tabagisme certes, mais aussi ceux de l’amiante, les épisodes du sang contaminé,
ceux des poulets à la dioxine et de la “vache folle“ ; les méfaits des médicaments
mis sur le marché sans sécurité suffisante et prescrits sans réserve, comme ce fut
le cas du Médiator et précédemment de la thalidomide administrée à des femmes
enceintes ; et la liste n’est pas close ! les atteintes à la santé que nous vivons
désormais avec la pollution de l’air et de l’eau et l’utilisation persistante des
pesticides ; et cela sans compter maintenant les nuisances liées à la pandémie de
Covid-19, et bientôt celles que nous aurons irrémédiablement avec la 5G. En
réalité, ce que nous dénonçons ici est encore plus grave, en raison même de la
mondialisation des télécommunications, de la puissance des lobbies
multinationaux et de la tromperie généralisée des populations orchestrée par la
collusion entre des groupes d’intérêts et certains élus.
Dans son livre «La fabrique du mensonge», le journaliste Stéphane Foucart
écrit qu’une part de l’activité des grandes entreprises consiste en effet à
manipuler la science. Prenant l’exemple du tabagisme, il questionne la façon
dont les industriels ont tenté d’asservir la science et de nous mettre en danger566.
Et ainsi de montrer comment les cigarettiers et autres fabricants de tabac
«recrutèrent de faux experts, firent des études biaisées, organisèrent de fausses
conférences scientifiques et corrompirent les sociétés savantes. Afin de
convaincre la société civile que le tabagisme n’était pas responsable du cancer
du poumon». Les mêmes manœuvres furent utilisées pour banaliser l’amiante,
comme l’a révélé Annie Thébaud-Mony dans son livre «La science asservie.
Santé publique : les collusions mortifères entre industriels et chercheurs»567.
Avec les technologies sans fil, c’est le même scénario qui se met en place. Et,
sans nous en rendre compte, nous en sommes les victimes. Combien faudra-t-il
de malades, de morts, de perturbations des écosystèmes de notre planète pour
que la vérité fasse éruption dans les consciences et que les gouvernements des
différents Etats prennent enfin les mesures qui s’imposent ?
Aujourd’hui, en matière de risques liés aux champs électromagnétiques, la
collusion entre les industriels, certains chercheurs ou pseudo-chercheurs œuvrant
à leur solde, et les pouvoirs publics et politiques, est comparable à celle que nous
avons vécu dans le passé. Et celle-ci va même bien au-delà, puisqu’elle a
contaminé jusqu’à certaines universités et institutions savantes, y compris
médicales. Pourtant, comme nous l’a indiqué Annie Thébaud-Mony, venue à
notre rencontre il y a quelque temps, avec ces nouvelles technologies il y a ici
mise en danger d’autrui et atteinte à la morale. C’est la raison pour laquelle il est
un devoir de tout médecin, de tout chercheur, au nom de l’Ethique médicale, de
réagir à cet état de fait… Contre vents et marées.

3. L’ICNIRP et le problème des normes de sécurité


Aujourd’hui, à l’échelle mondiale, les gouvernements refusent de voir la
réalité en face, tout simplement parce que les intérêts financiers prédominent
dans le contexte de l’actuel libéralisme économique. Ce sont donc les entreprises
multinationales qui, au nom de la croissance, déterminent la politique à mettre en
œuvre, la seule concession obligée de cette politique étant la prise de mesures à
caractère social, rendue nécessaire sous la pression des contestations citoyennes.
Pour abriter leurs décisions derrière l’autorité de la science, les Etats se sont
dotés d’institutions d’expertise et de veille sanitaire censées les éclairer sur
l’avancement de la science. Or s’agissant des ondes électromagnétiques comme
des agents chimiques, ces institutions ne disposent le plus souvent ni des
compétences scientifiques nécessaires, ni d’une indépendance suffisante pour
mener à bien leur mission. Qui plus est, lorsque les applications de la science
permettent la mise sur le marché de produits chimiques ou de nouvelles
technologies, la détermination des seuils de toxicité tolérables leur échappe
alors, pour relever d’organismes perméables aux intérêts économiques et
marchands.
C’est en particulier le cas de la Commission Internationale pour la Protection
des Rayonnements non Ionisants, l’ICNIRP568, une ONG créée en 1992 en
Allemagne, qui s’est donnée pour objectif principal de fixer elle-même les
limites d’exposition selon des méthodes scientifiques non validées. Cette ONG
se dit indépendante, mais plusieurs de ses membres ont occupé des postes de
responsabilité dans certaines des industries concernées comme les
télécommunications civiles ou militaires ; et certains d’entre eux ont même
conservé des contacts et des liens d’intérêts. Autrement dit, bien que l’ICNIRP
s’en défende, l’existence de conflits d’intérêts mine la crédibilité de cet
organisme569. Or étonnament, l’ICNIRP est aujourd’hui la seule ONG accréditée
par l’OMS, qui de fait entretient un véritable partenariat avec elle570. Dans ces
conditions d’intrication des intérêts privés et de l’intérêt public, l’OMS n’est
plus une institution où des scientifiques571 peuvent utilement, et en toute
indépendance, solliciter l’abaissement des valeurs limites d’exposition et la prise
en compte des effets biologiques réels des rayonnements électromagnétiques. Il
se produit alors un verrouillage du débat scientifique. Lors d’une réunion avec
des responsables de l’OMS tenue à Genève en mars 2017, un groupe de
scientifiques composé de certains des contributeurs à cet ouvrage (voir la
photographie page 12) en ont fait l’expérience. L’objectif de cette réunion était
que l’OMS inclue l’EHS dans la classification internationale des maladies en
cours de révision, qu’elle considère le rôle délétère des radiofréquences sur la
santé des enfants, et finalement qu’elle reconnaisse la nécessité d’abaisser les
valeurs limites d’exposition promues par l’ICNIRP. Or bien que l’entretien se
soit déroulé de façon très cordiale, comme l’a rapporté le chercheur suédois
Lennart Hardell572, rien de concret n’est advenu.
En marge de l’actuel positionnement de l’OMS vis-à-vis de l’ICNIRP, se
pose en fait la question du financement de cette ONG. L’ICNIRP affirme qu’elle
ne reçoit aucun subside commercial. Qui donc la finance ? Compte tenu des
enjeux sanitaires, cela mériterait d’être vérifié par une enquête internationale
spécifiquement diligentée pour répondre à cette question. D’ailleurs cette même
question mériterait d’être également examinée s’agissant de certains financeurs
de l’OMS. S’il se confirme que les États-Unis cessent de lui verser la moindre
contribution financière, l’OMS se trouvera encore davantage sous la dépendance
financière de «donateurs privés», dont les liens avec les intérêts industriels
gagneraient à être élucidés. De nombreux chercheurs indépendants critiquent
donc le fait que les choix décisionnels de l’OMS fassent l’objet d’une capture
politico-industrielle, influencée par des partenariats public-privé.
En fait le véritable problème de santé publique est, comme nous l’avons
indiqué précédemment, la détermination des normes d’exposition capables de
protéger l’ensemble des populations. Depuis le premier rapport Bio-initiative de
200741, un nombre croissant de chercheurs considèrent que les normes actuelles
de l’ICNIRP, implicitement adoptées par plusieurs États et par l’OMS, sont trop
élevées. Cela tient au fait qu’elles sont fondées non pas sur les effets biologiques
non thermiques de ces rayonnements, mais sur l’échauffement des tissus
(autrement dit sur leurs effets thermiques). Ainsi, ces normes ne protègent ni
contre les effets engendrés par les radiofréquences ni contre ceux engendrés par
les extrêmement basses fréquences. C’est déjà ce que soulignaient en 2007
Lennard Hardell et Cindy Sage573. Or jusqu’à ce jour, l’OMS a repris sans
réserve ni distanciation les propositions scientifiquement infondées de l’ICNIRP,
et aujourd’hui encore, dans le monde, que ce soit en Europe ou aux Etats-Unis,
les normes internationales sont celles de l’ICNIRP. C’est en 1998 que cette
ONG a publié pour la première fois ses propositions concernant les valeurs
limites d’exposition aux radiofréquences574. Basées uniquement sur
l’échauffement des tissus, celles-ci ignorent donc les effets non thermiques ou
microthermiques de ces rayonnements dont l’existence est pourtant désormais
scientifiquement prouvée47. Or, comme nous l’avons montré dans les chapitres
précédents, ceux-ci surviennent bien en dessous des normes actuelles. On aurait
pu croire que, tenant compte des travaux scientifiques réalisés depuis 1998, cette
ONG finisse par proposer de nouvelles valeurs limites plus restrictives. Or ce
n’est pas le cas : le 11 juillet 2018, l’ICNIRP a publié un document provisoire575
qui ne reconnait toujours pas l’existence de ces nouveaux travaux, et qui par
conséquent, propose de ne pas modifier les valeurs limites actuelles, en affirmant
de manière aussi fausse que péremptoire, qu’elles sont capables de protéger
l’ensemble des populations contre les effets délétères des radiofréquences, y
compris donc les individus les plus vulnérables comme les femmes enceintes et
les enfants. Répondre à ce rapport et dénoncer cette supercherie, c’est ce qu’a
fait aussi, après Lennart Hardell et Cindy Sage, le chercheur américain Martin
Pall dans un document intitulé : «Réponse aux affirmations grossières de 2018
de l’ICNIRP»576, dans lequel il fait état des publications scientifiques démontrant
sans ambiguïté que l’ICNIRP se trompe en affirmant qu’il n’est pas nécessaire
d’abaisser les normes. Cette ONG controversée persiste pourtant envers et contre
tous dans ses affirmations relatives à la protection des personnes, pour les
expositions ayant une fréquence allant de 100 KHz à 300 GHz577. L’objectif
avoué étant en fait de rassurer les décideurs politiques sur l’absence de risque en
cas de mise en place de la future 5G utilisant des fréquences millimétriques
supérieures à 6 GHz. Dans le communiqué de presse du 11 mars 2020, l’actuel
président de l’ICNIRP a confirmé que rien ou presque ne devait être changé par
rapport à la directive de 1998, qui selon lui nous protègeraient des hautes et très
hautes fréquences de la 5G578. Ce qui est considéré comme inacceptable par la
quasi-unanimité des membres de la communauté scientifique internationale et en
fait, met sur la voie d’un véritable crime de santé publique à venir.
Une telle forfaiture scientifique est proprement scandaleuse. Elle met en
demeure les autorités publiques et politiques des différents pays et en particulier
la Commission européenne de réagir vigoureusement, en demandant à l’OMS de
tenir compte de l’ensemble des points de vue de la communauté scientifique
internationale et des travaux réalisés, afin de rejeter les nouvelles affirmations
non scientifiquement fondées de l’ICNIRP.
Aujourd’hui, la réglementation française est toujours calquée sur les normes
de l’ICNIRP fixant le seuil d’exposition des antennes-relais, selon la bande de
fréquence des antennes, à 41 V/m pour la téléphonie mobile utilisant les
fréquences de 900 MHz ; 58 V/m pour la téléphonie mobile utilisant les
fréquences de 1.800 MHz ; et 61 V/m pour la téléphonie UMTS utilisant les
fréquences de 1.900 à 2.200 MHz.
Certains Etats européens se montrent pourtant plus protecteurs de la santé
publique, en fixant des seuils d’exposition beaucoup plus bas : 0.6 V/m pour le
Comté de Salzbourg en Autriche ; 3 V/m pour le Luxembourg ; 4, 5 ou 6 V/m en
fonction de la technologie utilisée pour la Suisse ; 6V/m pour la Pologne, l’Italie,
la Chine et la Russie. Mais cela ne suffit pas : l’OMS doit aujourd’hui prendre
ses responsabilités, en agissant réellement pour le bien des populations et en
prenant ses distances avec le point de vue biaisé de l’ICNIRP et avec celui non
moins biaisé des lobbies industriels qui la soutiennent. Car il en va de la
sauvegarde de l’humanité, de la morale et bien sûr de la pérennité dans sa forme
actuelle de l’OMS, qui fait aujourd’hui l’objet d’une défiance sans précédent.

4. Expertises et pseudo expertises.


La collusion avec l’industrie ne concerne pas que l’ICNIRP. L’Europe s’est
également dotée d’un «Comité scientifique des risques sanitaires émergents et
nouvellement identifiés», le SCENIHR579. Créé en mars 2013 par décision de la
Commission européenne, ce comité avait pour objectif d’analyser au plan
scientifique les risques sanitaires nouvellement identifiés. Son rôle extrêmement
modeste, résumé pour l’essentiel dans son rapport du 27 janvier 2015,
extrêmement contestable au plan scientifique580, relatant l’opinion de cet
organisme qui n’a en fait consisté qu’à reprendre sans distanciation les
arguments développés par l’ICNIRP581; et peut-être aussi la dénonciation de ses
liens avec l’industrie, pourraient expliquer qu’il ait dû être remplacé le 7 août
2015, également par décision de la Commission européenne, par l’organisme
intitulé «Comité sur les risques sanitaires et environnementaux émergents», ou
SCHEER582. Pourtant, à l’exception des nouveaux membres composant ce
comité, rien n’a changé concernant les objectifs et les liens inavoués, entretenus
avec l’industrie.
Aux États-Unis, c’est la «Federal Communications Commission», la FCC583,
le véritable gendarme des télécommunications dans ce pays, qui intervient sous
contrôle de la «Food and Drug Administration», la FDA584.
Quant à la Russie, celle-ci agirait semble-t-il de façon plus objective au
travers du “Comité National Russe sur la Protection contre les Rayonnements
non Ionisants“, le RCNIRP, les russes, en raison notamment de l’expérience
acquise lors de la guerre froide avec les États-Unis, apparaissant être
particulièrement conscients des risques causés par les ondes électromagnétiques,
y compris par la 5G585.

5. Le rôle ambigu du fonctionnement de l’ANSES


En France, créée le 1er juillet 2010 en vue d’éclairer les décisions politiques,
l’ANSES est un organisme public à caractère administratif, placé sous la tutelle
de cinq ministères : le ministère de l’agriculture, de la santé, de l’environnement,
de la consommation et du travail. Son budget est très important, de l’ordre de
143 millions €, à tel point qu’on peut se demander à quoi servent réellement les
deniers de l’Etat et si, comme pour l’ICNIRP et même pour l’OMS, une enquête
ne devrait pas être diligentée. Car là aussi, cette institution n’est pas exempte de
conflits d’intérêts touchant indirectement certains de ses membres. La
compétence scientifique de certains d’entre eux a même pu être mise en doute. Il
ne s’agit pas ici de critiquer le principe même ni les objectifs généraux de cette
institution, mais de condamner fermement les conditions dans lesquelles ont été
préparés les rapports émis par le groupe de travail dédié à l’analyse des données
scientifiques concernant les risques sanitaires engendrés par les champs
électromagnétiques.
Une des raisons en est la sélection complaisante à l’égard des publications
scientifiques indiquant qu’il y avait un doute sur l’existence d’un risque ou
même qu’il n’y en avait pas, au détriment de celles qui, à l’inverse, avaient
montré l’existence d’un tel risque. C’est que ce groupe de travail est en réalité
«assis entre deux chaises», puisque d’un côté encadré par les cinq ministères de
tutelle, il est obligé de suivre les prérogatives fixées par ces instances, et que de
l’autre on lui demande d’établir officiellement la vérité scientifique. Ce qui
explique qu’il soit amené à adapter cette «vérité» sous peine d’être censuré et de
disparaitre ou de voir ses membres renouvelés.
Ainsi, comme le fait remarquer, l’un des auteurs de cet ouvrage, Gérard
Ledoigt, qui n’a pu se faire entendre au sein de ce groupe de travail, l’ambiguïté
des avis d’expertise de ce groupe tient à la discordance entre la possible
reconnaissance de facto de certains des risques encourus, et les conclusions
indiquant quoiqu’il arrive que le niveau de preuve n’étant pas suffisant, il n’y
aurait en fait aucun risque avéré. Ainsi, comme Gérard Ledoigt a tenu à le
souligner, le rapport de l’ANSES de 2013586, portant sur l’analyse des
publications effectuées entre 2009 et 2013 sur les effets des radiofréquences a
retenu comme établies un certain nombre de faits expérimentaux chez les
animaux587, mais dont il n’a pas été tenu compte dans la conclusion finale de ce
rapport. En effet, celle-ci a minimisé l’ensemble de ces faits pourtant prouvés
scientifiquement, la dévaluation de ces études ayant été effectuée en raison d’un
soi-disant grand nombre d’études négatives. Ce qui est scientifiquement
condamnable, car lorsqu’un fait est solidement établi, c’est-à-dire lorsqu’une
étude est suffisamment robuste dans sa méthodologie, ce fait ne peut être remis
en question. En outre, selon les conclusions de ce groupe de travail, les champs
électromagnétiques ne seraient pas en cause s’agissant de l’EHS, car il s’agirait
simplement d’un effet nocebo, autrement dit, d’une cause psychologique ! Une
hypothèse non validée contrecarrant, comme on l’a vu, les résultats des
différentes recherches actuelles588.
En fait, une telle falsification de la vérité est extrêmement grave. Elle a pour
effet d’entretenir la confusion dans les médias et donc dans le public ; et au plan
politique, de faire en sorte qu’en s’arc-boutant sur les conclusions faussement
rassurantes de ces rapports, les responsables des politiques publiques aient pris la
décision de prôner un laisser-faire favorable à l’industrie, et même d’en épouser
les finalités pour de simples raisons économiques. Et cela, en France, malgré la
remise au Président de la République d’un rapport de poids589 proposant le
recours à un principe de sobriété dans le développement des technologies sans
fil, et l’esprit même de la loi Abeille590 fondée sur le même principe ; et au plan
international la résolution 1815 de l’Assemblée du Conseil de l’Europe591,
insistant sur les dangers des champs électromagnétiques.
En réalité, contrairement à ce qu’elle affirme, l’ANSES n’est pas
indépendante, puisqu’elle œuvre sous la tutelle administrative et financière des
cinq ministères qui la chapeautent ; ce qui explique que depuis sa création, cet
organisme ait porté successivement les noms d’AFSSE puis d’AFSSET avant
aujourd’hui celui d’ANSES, ces restructurations ayant été principalement
motivées par l’existence d’avis discordants, qui ne correspondaient pas à la ligne
directrice pro-industrielle de ces ministères. A cela s’ajoute le fait que plusieurs
personnalités oeuvrant dans le fameux «comité d’experts spécialisés» et dans le
groupe de travail sur les champs électromagnétiques n’avaient aucune
compétence de spécialité dans le domaine, n’ayant produit aucune publication
scientifique, alors que quelques-unes d’entre elles pouvaient même être
soupçonnées de collusion avec l’industrie. À titre d’exemple, le tableau 7 fait
état en 2016 des publications scientifiques des personnalités ayant été à l’origine
du rapport sur l’EHS : aucune n’avait réellement publié sur le sujet et donc
aucune ne présentait réellement une qualification d’expertise pour dresser avec
objectivité l’état des recherches dans le domaine. Et pire, seules trois ou quatre
d’entre elles avaient publié quelques articles sur les champs électromagnétiques !
Il ne s’agit pas ici de dénier à ces personnalités les compétences dans leurs
domaines propres, mais de souligner qu’en matière de recherche sur les risques
sanitaires des champs électromagnétiques, la plupart d’entre elles n’avaient
réellement ni les connaissances ni l’expérience requise. Ce qui signifie en clair
que les rapports émis par ce groupe de travail sont sans valeur scientifique et
donc rejoindront les poubelles de l’histoire.
Nous pensions que le rapport d’avril 2019 de l’ANSES, sur les «effets
sanitaires liés à l’exposition aux champs électromagnétiques basses
fréquences»592 aurait pu compléter utilement nos connaissances dans ce domaine.
Or, relevant du comité d’experts spécialisés, il n’en a rien été, le message global
concernant les leucémies infantiles, la SLA ou la maladie d’Alzheimer, ayant été
que rien n’aurait été démontré, malgré la somme impressionnante de
publications disponibles dans la littérature scientifique, ayant démontré l’inverse,
à savoir l’existence d’un lien statistique solide avec l’exposition aux champs
électromagnétiques. En outre, paradoxalement, ce nouvel avis de l’ANSES va
jusqu’à contredire l’expertise de 2010 réalisée par l’AFSSET qui, en accord avec
les évaluations internationales de l’époque, avait indiqué la possibilité d’effets
sanitaires à long terme !
Tableau 7 : Publications scientifiques concernant l’électrohypersensibilité
(EHS),
les champs électromagnétiques (CEM), ou d’autres sujets,
effectuées par les membres du groupe de travail «Radiofréquences et santé»
de l’ANSES (source : Pubmed, au 20.09.2016)593.
Nombre de Nombre
Nombre total
Membres publications de publications
de publications
sur l’EHS sur les CEM
Jean-Pierre Marc-Vergnes (président) 1* 0 62
Jean François Doré (vice-président) 0 1 190
Jean Benoit Agnani 0 0 -
Pierre Bruguière 0 0 3
David Crouzier 0 5 27
Josquin Debaz 0 0 -
Brigitte Debuire 0 0 90
Isabelle Deltour 0 7 42
Jean Demarquoy 0 0 33
Yves le Dréan 0 14 36
Gérard Ledoigt 0 5 44
Thierry Letertre 0 0 -
Jean Pierre Libert 0 3 114
Amélie Massandier-Pilonchery 0 0 8
Anne Pereira De Vasconcelos 0 0 40
Senard Jean-michel 0 0 212
* Electromagnetic hypersensitivity : The opinion of an observer neurologist, Jean-Pierre Marc-Vergnes, C.
R. Physique 11 (2010) 564–575, consultable sur Science Direct (non répertoriée sur Pubmed).

Ces rapports et d’autres ont donc aggravé la confusion. Or le mal est fait,
puisque les conclusions le plus souvent négatives de ces rapports n’ont fait
aujourd’hui que renforcer les prises de décision politiques, et les actions sans
limite des industriels de l’électricité et des télécommunications. Affirmer qu’il
n’y a aucune preuve du rôle délétère des champs électromagnétiques sur la
santé, ou que les risques sont négligeables, y compris chez les enfants, rassurer
à tort le public et les responsables politiques, alors que nous en savons déjà
suffisamment pour appliquer sans délai le principe de précaution, est sans nul
doute répréhensible au plan scientifique et condamnable au plan de la morale.
Car si les recherches actuelles nécessitent d’être poursuivies, celles-ci ne
pourront que confirmer et amplifier ce que nous savons déjà.

6. Impostures et tromperies du public


Hormis les personnes qui pensent de bonne foi qu’au nom du progrès, les
technologies sans fil apporteront à l’humanité un bénéfice réel, celles qui se sont
engagées dans leur développement, sont en réalité en situation de conflit
d’intérêts. Dans le système économique actuel, tout a un prix. Et il est d’usage
courant d’influencer les leaders d’opinion dans le but d’acheter leur adhésion.
Les tentatives d’emprise sur les décisions publiques sont hélas monnaie
courante : au sein des gouvernements, des institutions, de la Commission
Européenne, et même de l’OMS. D’où l’extrême difficulté à convaincre le
public sur la réalité des faits.
En vérité, le déni de réalité et les malversations idéologiques et financières
qui lui sont associées, concernent tout autant les institutions que les groupes
d’intérêts, les multinationales en particulier. Au plan de l’expertise, nous verrons
comment, en déniant toute vérité scientifique, les instances qui en sont
responsables procèdent pour écarter de leur prise de décision les chercheurs
spécialistes du sujet, afin que le point de vue de ces instances puisse rallier sans
faillir l’opinion pro-industrielle des pouvoirs publics et politiques.
À cela s’ajoute le fait que certains groupes industriels ne sont pas exempts de
pratiques frauduleuses, en contournant les normes règlementaires en vigueur et
en mentant pour mieux vendre. Les controverses concernent la soi-disant bonne
tolérance des compteurs communicants, l’épisode du «Phonegate»594, et en
pleine entorse démocratique, la mise en place de la 5G qui nous est aujourd’hui
imposée. Ces controverses et impostures jettent une lumière crue sur la
prédominance des intérêts privés sur l’intérêt général. Car trop souvent ce n’est
pas le service rendu pour le bien commun qui guide les acteurs concernés, mais
l’appât du gain et l’aspiration à un idéal fantasmatique que ne réclament pas les
peuples épris de liberté, de Nature et d’environnement planétaire préservés. Les
publicités mensongères, la tromperie des médias qui, en l’absence
d’investigation approfondie, valident et colportent les fameuses «fake news» qui
leur sont fournies par les lobbies sont devenues légion. Ainsi les victimes que
nous sommes devront-elles un jour ou l’autre payer la facture, et elles la payent
déjà.

7. L’exemple des compteurs communicants


Les compteurs communicants, dits «intelligents»595 sont préconisés pour
relever les consommations d’électricité, de gaz et d’eau grâce à l’utilisation des
techniques des courants porteurs en ligne (CPL) et du sans fil. Ces compteurs
permettent de transmettre à distance des informations et de recevoir des ordres.
Ce sont les compteurs «Linky» qui en France, apparaissent avoir focalisé les
doutes les plus sérieux sur leur tolérance sanitaire, justifiant la crainte de
nombreux usagers et finalement aujourd’hui les plaintes juridiques les plus
nombreuses et musclées. Il ne s’agit pas ici d’alimenter une polémique inutile,
tant la technologie utilisée est compliquée et le problème sensible dans l’opinion.
Sans doute, n’est-il pas inutile de rappeler brièvement les principales
données techniques telles que l’agence nationale des fréquences, l’ANFR, les a
exposées dans son rapport du 30 mai 2016596, et qui selon le CRIIREM597 sont
apparues d’une très grande confusion. Dans ses différents rapports, le CRIIREM
a rappelé en effet que le compteur électrique Linky émet des rayonnements de
50 Hertz qui comportent un champ d’induction magnétique mesurable en
microteslas et un champ électrique mesurable en volts par mètre. Quant au signal
CPL, celui-ci émet des rayonnements de type radiofréquence de l‘ordre de
60kHz qui comportent de même un champ magnétique et un champ électrique.
Le courant électrique porteur de 50 Hertz est mesurable en ampères. Il est aussi
émetteur de champs d’induction magnétique et de champ électrique. Le
concentrateur, qui reçoit et renvoie l’ensemble des données au centre de gestion
d’ERDF598 émet des rayonnements de type hyperfréquence de l’ordre de 900
MHz.
Ainsi, le CRIIREM, a-t-il constaté dans le rapport d’étude de l’ANFR du 30
mai 2016, l’existence d’une grave confusion entre les champs
électromagnétiques émis par tout type de compteur électrique et les champs
électromagnétiques émis par les CPL spécifiques au compteur Linky. De plus
l’impact du concentrateur nécessaire à la transmission des signaux vers les
centres de gestion d’ERDF n’a pas été étudié.
Le communiqué de Presse de l’ANFR n’a donc à l’époque apporté aucune
réponse probante sur l’impact du compteur Linky en matière d’exposition du
public aux champs électromagnétiques. En outre, il a de plus révélé une carence
grave soulignée par le CRIIREM à l’occasion de l’audition à l’Assemblée
Nationale du 14 mai 2016. C’est pourquoi le CRIIREM a alors renouvelé sa
demande de 2016 dans le cadre de l’ADEME599, à savoir la mise en place d’une
commission multipartite dans le but d’établir un protocole de mesures adapté au
système Linky, afin de réaliser une étude contradictoire indépendante et
pertinente.
Un tel protocole de mesure n’a en réalité jamais vu le jour, et aujourd’hui
encore, contrairement à ce qu’affirme Enedis, il persiste une très grande
incertitude sur les niveaux des champs électromagnétiques émis par ce type de
technologie. À tel point que l’ANSES a dû revoir sa copie, en faisant état de
durées d’exposition en réalité plus longues que celles initialement fournies par
les gestionnaires de ces compteurs600. En fait, que les niveaux d’émission
mesurés soient compatibles ou non avec les normes réglementaires, ce qui
importe ici est d’une part la prise en compte de la totalité des sources
électromagnétiques émises dans le lieu de vie considéré, (y compris donc les
sources liées à d’éventuels autres compteurs communicants et à toutes les autres
sources présentes à l’intérieur et à l’extérieur du lieu considéré), et surtout leur
durée d’émission.
Dans l’état actuel de nos connaissances, s’il n’est pas démontré que ce type
de technologie puisse induire une EHS, et éventuellement l’une ou l’autre des
pathologies attribuées aux champs électromagnétiques601, il est par contre
solidement établi que de tels compteurs (et les CPL qui leur sont associés) sont
capables d’induire un syndrome d’intolérance aux champs électromagnétiques,
que celui-ci survienne chez des sujets déjà atteints d’EHS ou non602. Dans les
différentes enquêtes réalisées, les témoignages abondent et sont cohérents du
point de vue symptomatique, que ce soit aux Etats-Unis603, en Australie604 ou en
France605. C’est en effet plusieurs milliers de témoignages que l’on doit
considérer, l’intolérance observée ayant atteint 98% des sujets interrogés dans
l’enquête américaine606.
En réalité, la preuve indirecte que ce sont les radiofréquences émises par les
CPL qui interviennent chez les sujets se plaignant d’intolérance, est que celle-ci
est bien caractérisée par l’apparition ou l’aggravation des symptômes liés à
l’utilisation de leur téléphone portable ou en cas d’exposition au WiFi.
Aux conséquences sanitaires s’ajoute le fait que de tels compteurs peuvent
générer des incendies, et on en a aujourd’hui l’explication607. En outre, ils
peuvent créer des distorsions dans le fonctionnement des appareils ménagers
électriques, à savoir des problèmes de compatibilité électromagnétique en raison
des fréquences CPL émises qui, par résonance, amplifient les rayonnements des
appareils électriques environnants, voire les mettent en panne. Enfin et surtout,
on doit considérer que malgré l’autorisation de la CNIL608, ces compteurs
peuvent indirectement attenter aux libertés individuelles inhérentes à la vie des
usagers et à leur intimité, en raison des renseignements fournis à partir de leur
consommation d’électricité.
En France l’ANSES, l’ANFR et bien sûr Enedis nient que la technologie
utilisée puisse induire de tels effets. A tel point que, contredisant le principe de
sobriété et les modalités de concertation inscrits dans la loi Abeille, il a été établi
par le Conseil d’Etat que les Maires et de façon plus générale, les collectivités
territoriales n’avaient juridiquement pas le pouvoir de faire obstacle au
déploiement de tels compteurs. On rappellera pourtant que le titre I de la loi
Abeille était intitulé : «Sobriété de l’exposition aux champs électromagnétiques,
information et concertation lors de l’implantation d’installations
radioélectriques». D’où le nombre de pétitions citoyennes et actions en justice
demandant le retrait de ces compteurs pour des raisons sanitaires. Alors que le
rapport du CGEDD609 commandité par la Ministre de l’Environnement de
l’époque constatait en mai 2017 qu’il était regrettable qu’Enedis ait été amené à
passer en force pour la pose de tels compteurs, et qu’il devait y avoir des
exceptions concernant les personnes les plus vulnérables, en particulier les sujets
porteurs d’EHS. C’est ce qui est fort heureusement aujourd’hui reconnu, la pose
de tels compteurs n’étant nullement obligatoire. Mais les malades ne sont
malheureusement pas au bout de leur peine. Car il s’ajoute aujourd’hui aux
considérations précédentes une nouvelle difficulté découlant de la loi Elan, ayant
accordée aux gestionnaires du réseau de distribution électrique, donc à Enedis,
l’appartenance des colonnes montantes à l’intérieur des immeubles610. Ce qui
risque de faciliter la pose de facto de ces compteurs, sauf avis contraire des
syndicats de copropriété (dont aucun n’a en fait été prévenu) ; mais la loi étant
entrée aujourd’hui en application, il est maintenant devenu quasiment impossible
de s’y opposer. Aussi s’agit-il ici en réalité d’une véritable expropriation, l’Etat
ayant de lui-même favorisé Enedis, dans de cette loi. Par conséquent, comme on
le verra au plan sanitaire, lorsque de tels risques émergents sont niés, le seul
recours possible sera l’appel à la justice et aux tribunaux. Et remercions dès
maintenant la justice de faire correctement son travail en ayant donné raison aux
victimes sanitaires de ces compteurs, au cours de différents procès dont les
jugements en appel, n’en doutons pas, feront jurisprudence611. C’est notamment
le cas d’un jugement en appel rendu récemment par le tribunal administratif de
Bordeaux ayant condamné Enedis612.

8. Le scandale du phonegate et son omerta


L’affaire concerne ici les DAS caractérisant les différents téléphones
portables mis sur le marché avant 2016. La tromperie concerne les fabricants de
téléphones portables et certaines de nos institutions, l’ANFR en particulier, mais
aussi l’ANSES, qui ont tenté de minimiser l’affaire en l’occultant. Et cette
omerta, en réalité à retentissement planétaire, aurait pu aboutir, s’il n’y avait eu
la perspicacité et le combat méritoire d’un médecin français, le Dr. Marc Arazi.
Là encore, il ne s’agit pas d’entrer dans un débat polémique, mais de révéler
la vérité de façon brève, concise et objective.
Le constat est clair : les téléphones portables mis sur le marché avant 2016
n’étaient pas conformes. Leurs DAS ont été déterminées par les fabricants de
portables non pas au contact même de la peau, mais à une distance pouvant
atteindre 15 mm et plus, ce qui a eu pour conséquence de diminuer
artificiellement la valeur de ces DAS. Ainsi, de tels portables mis au contact du
corps émettent-ils en réalité des rayonnements qui dépassent les normes
d’exposition réglementaires.
Le DAS, comme on l’a vu est un indicateur utilisé pour estimer le niveau
d’absorption dans le corps des rayonnements électromagnétiques d’un téléphone
portable613. A hauteur de la tête la valeur limite réglementaire est fixée en Europe
à 2W/kg. Il s’agit d’un seuil au-delà duquel des effets biologiques sont observés.
Entre 2012 et 2016, des tests sur près de 300 téléphones portables ont été
réalisés. Un grand nombre d’entre eux dépassaient cette valeur réglementaire,
certains portables pouvant même présenter un DAS supérieur à 7 W/kg.
«Il s’agit d’une tromperie généralisée, systématique et à grande échelle des
constructeurs sur une valeur légale indiquant la conformité et l’absence de
danger sanitaire» s’indigne le Dr. Marc Arazi. Mais la dénonciation de cette
forfaiture s’est en outre accompagnée de la mise en évidence de valeurs
mesurées à partir des tests réalisés, 10 fois supérieures à celles indiquées sur les
notices d’utilisation et publicités fournies par les fabricants. Ces malversations
ont été mises en évidence non seulement en Europe, mais aussi aux États-Unis
où il a été montré que plusieurs téléphones communément utilisés dépassaient la
norme réglementaire en vigueur, dans ce pays, qui est de 1,6 W/kg614. Sans doute
s’agit-il d’un des plus grands scandales recensés à ce jour imposant le retrait
immédiat des téléphones portables non conformes.
«Ces faits sont d’une extrême gravité estime la députée européenne Michèle
Rivasi, car les industriels ont sciemment et délibérément causé une surexposition
massive de plusieurs centaines de milliers de personnes à l’échelle de l’Union
Européenne en minimisant les mesures d’exposition du public». C’est aussi ce
qui a été reconnu aux États-Unis, du moins par l’Institut des ingénieurs
électriciens et électroniciens, l’IEEE615, par la voix d’un de ses membres616. Mais
qui parle aujourd’hui de ce nouveau scandale sanitaire ?
Certes le 21 octobre 2019, mais bien tard, l’ANSES a été obligée de donner
son avis relatif aux effets sanitaires liés aux ondes émises par les téléphones
portables utilisés près du corps285 en minimisant l’affaire, autrement dit, en
indiquant l’absence d’effets immédiats ou à long terme ; mais sans pour autant
en apporter la moindre preuve. Quant à l’ANFR on ne l’a pas entendue. Ainsi, là
aussi le mal est fait, le scandale mettant en cause non seulement les industriels
des téléphones portables, mais aussi les institutions concernées qui ont tenté de
masquer l’affaire, en ne la révélant pas. Tout cela au détriment des citoyens que
nous sommes.

9. Les dangers, fantasmes et utopies de la 5G : l’enterrement du


principe de précaution, et le déni de démocratie
Autres types de mensonges : le déni de réalité et la tromperie de l’opinion
concernant la 5G. Celle-ci n’est pas sollicitée par les peuples. Promue par les
adeptes des nouvelles technologies de la communication, du numérique et de
l’intelligence artificielle, et accréditée par ceux des responsables politiques qui
voient en elle, dans le contexte actuel de morosité ambiante, un possible retour à
la croissance, la 5G nous est aujourd’hui imposée par les pouvoirs politiques en
place et les firmes industrielles concernées. Ces dernières espérant bien
récupérer une part du gâteau financier en perspective. Pour d’autres au contraire,
le passage en force à la 5G constitue en réalité une atteinte à la démocratie et
représente un gigantesque enfumage du public qui n’est pas sans danger du point
de vue sanitaire, sociétal et environnemental.
Il n’est pas question d’entrer dans le débat politique, ni une fois de plus
d’attiser les polémiques, mais de décrire de façon indépendante les faits au
regard des connaissances scientifiques disponibles.
C’est en 2011 que la commission européenne lance son «plan d’action pour
l’Europe», considérant la 5G comme une opportunité stratégique à saisir, avec à
l’horizon 2025 toutes les zones urbaines et les routes principales équipées.
L’investissement financier prévu serait colossal : plus de 50 milliards d’Euros,
les perspectives étant particulièrement alléchantes avec d’ici 2025, un
bondissement du PIB européen de 6% par rapport à 2011, et la création de plus
d’un million d’emplois : un rêve ! Nous verrons pourquoi ! Quant au gain
potentiel pour les quatre opérateurs européens concernés617, il serait de l’ordre de
225 milliards d’euros ! Ce qui explique que le calendrier de ce déploiement nous
soit dicté dans l’urgence, plutôt que par un réel besoin des consommateurs.
Or du point de vue géopolitique, l’Europe n’est bien sûr pas la seule à
s’investir dans ce nouvel eldorado. Il y a aussi les États-Unis et la Chine, et
d’autres pays d’Asie tels que la Corée du Sud, qui ont le désir de passer au
nouvel âge électromagnétique le plus rapidement possible : celui du «big data»,
basé sur le débit ultrarapide de la 5G permettant la gestion de milliards de
données collectées ; et celui de l’intelligence artificielle, basée également sur des
milliards d’objets connectés618 et permettant à ce nouvel eldorado de devenir
bientôt notre futur paradis civilisationnel : jaillissement de villes intelligentes,
véhicules sans conducteur, robotisation poussée à l’extrême, régulation des
transports, télé-médecine y compris les opérations chirurgicales à distance ! etc.
Fiction ou réalité ? Tout cela en occultant les risques existant au plan sanitaire
et environnemental, le principe de précaution étant enterré, sans compter au
plan sociétal, les problèmes de confidentialité et de protection des données, et la
possibilité de piratage et de cybercriminalité.
C’est essentiellement au plan sanitaire et environnemental que l’opposition
des scientifiques à un tel projet est devenue depuis 2017 la plus cinglante. Et
cela pour de multiples raisons.
D’abord et avant tout parce que l’ICNIRP et le SCENIHR (aujourd’hui
remplacé par le SCHEER), sur lesquels s’appuient sans réserve les autorités
institutionnelles et politiques des différents pays, leur permettent d’affirmer
l’absence d’effets nocifs des radiofréquences et hyperfréquences et donc de la
5G. Or, comme nous l’avons vu, les avis de ces instances sont en fait entachés de
fraudes scientifiques ; celles-ci consistant à écarter de leur analyse la multitude
des travaux scientifiques ayant démontré à l’inverse du point de vue sanitaire et
environnemental que les effets non thermiques ou microthermiques des
extrêmement basses fréquences et des radiofréquences surviennent bien en
dessous des normes internationales promues par l’ICNIP. Il s’agit ici d’un
manquement extrêmement grave à l’intégrité scientifique au sujet duquel
l’ICNIRP, mais aussi l’OMS doivent être considérés comme responsables,
puisqu’il n’est pas tenu compte des avis et mises en garde réitérées de très
nombreux médecins et chercheurs dans le monde.
Ensuite parce que l’ICNIRP et le SCENIHR sont des structures œuvrant sous
l’influence des lobbies en raison des conflits d’intérêts caractérisant certains de
leurs membres619. Une telle distorsion de l’expertise scientifique, comme en
témoigne la dernière directive de l’ICNIRP, a en fait pour effet la protection des
projets industriels, notamment le déploiement de la 5G, plutôt que celle des
populations620.
A l’inverse, la revue des travaux scientifiques réalisée depuis ces vingt
dernières années, dont celle que nous avons effectuée dans ce livre, prouve
indubitablement que l’exposition aux extrêmement basses fréquences et aux
radiofréquences n’est pas dénuée d’effets toxiques au plan sanitaire621 et
environnemental622 et que, contrairement à ce qui est affirmé sans scrupule par
les pouvoirs publiques et politiques, ces effets ne pourront être que majorés avec
le déploiement de la 5G.
Enfin, il est incroyable qu’avec la mise en place des antennes de la 5G et
l’attribution des premières bandes de fréquences aux opérateurs concernés, le
développement de la 5G ait débuté avant même que l’expertise scientifique sur
les risques sanitaires et environnementaux ait été réalisée623, et que l’avis des
citoyens n’ait pas été recueilli démocratiquement. Car ce sont bien sûr les
usagers qui seront l’objet de ces risques624.
En fait les problèmes de mise en œuvre de la 5G sont extrêmement
complexes à plusieurs niveaux : d’abord du point de vue technologique en raison
des problèmes liés à l’utilisation des nouvelles fréquences, mais aussi
scientifiquement du point de vue des conséquences sanitaires et
environnementales prévisibles ; enfin du point de vue du retentissement sociétal,
en raison des problèmes d’acceptabilité de ce nouvel âge électromagnétique par
les populations.
Du point de vue du déploiement et de l’exposition prévisible, la mise en
place de la 5G devrait d’abord utiliser une première bande de fréquence, celle
des 3,5 GHz (3.4-3.8 GHz), puis une fois les actuelles antennes de la téléphonie
mobile libérées, celle des 700 MHz (694-780 MHz) ; et dans un deuxième
temps, celle des 26 GHz (24,25 -27,5 GHz). Les trois bandes de fréquences
prévues ont toutes des propriétés différentes : la bande des 700 MHz est celle qui
a la meilleure portée du signal. Elle serait donc susceptible d’assurer une
meilleure couverture de la téléphonie mobile. Alors que la bande des 26 GHz
utilisant des fréquences infra-millimétriques est celle qui devrait offrir les
meilleurs débits, mais sa portée est faible. Quant à la bande des 3,5 GHz utilisant
des fréquences centimétriques, c’est elle qui offrirait le meilleur compromis
entre débit et portée du signal. C’est la raison pour laquelle il est prévu deux
étapes dans le déploiement de la 5G : dans un premier temps, la mise en place de
la bande de fréquences centimétriques de 3,5 GHz, et l’utilisation de la bande de
fréquence des 700 MHz ; et dans un second temps, celle des 26 GHz destinée à
la communication entre les objets connectés et la téléphonie mobile dans des
périmètres plus restreints.
En France, les bandes de fréquence de 3,5 GHz ont été attribué par
l’ARCEP, l’Autorité de Régulation des Communications Electroniques et des
Postes, et des essais sauvages concernant la 26 GHz sont en cours sans que le
public en ait été averti.
En fait, la volonté de passage à la 5G en France ne date pas d’hier : c’est le 5
janvier 1997 que l’ARCEP a été créée avec pour mission l’étude des modalités
de son développement. Or depuis 2019, on assiste à une accélération du
processus de mise en place de cette nouvelle technologie en l’absence de toute
concertation sociale, avec en janvier 2019, un appel à la création de plateformes
d’expérimentation dans les bandes de fréquences millimétriques et infra-
millimétriques des 26 GHz pour étudier la faisabilité de cet aspect futur du
développement ; en juillet 2019 une présentation générale de la 5G par
l’ANFR625 ; en octobre 2019 le rapport préliminaire de l’ANSES indiquant qu’en
réalité, il n’y avait que des hypothèses à proposer pour prévoir l’avenir du point
de vue sanitaire626 ; le 23 mars 2020 dans le cadre de l’état d’urgence décrété en
raison de la pandémie de coronavirus, le passage en force d’une ordonnance (la
sixième) donnant tous pouvoirs aux opérateurs pour l’installation des nouvelles
antennes-relais pour la modification des antennes existantes, n’importe où sur le
territoire627, puisque selon cette ordonnance, les opérateurs n’ont plus besoin
d’informer les maires et de recueillir l’avis favorable de l’ANFR. Or ce recours
systématique par ordonnances ignore le principe de précaution, caractérise un
abus de l’état d’exception et contrevient aux dispositions de la loi Abeille sur le
respect du principe de sobriété et la nécessité d’une concertation avec les
autorités locales ; le 14 septembre 2020 l’allocution du Président de la
République qui dénonçant la demande de moratoire proposé par la convention
citoyenne annonça sans détour l’engagement de la France dans le déploiement
de la 5G ; et le 15 septembre la promulgation d’un rapport sur «la 5G en France
et dans le Monde», concernant les aspects techniques et sanitaires. Un rapport
rédigé à la demande du CGEDD628, de l’inspection générale des affaires sociales,
de l’inspection des finances et du conseil général de l’économie629. Or malgré la
prouesse d’avoir rédigé ce rapport en deux mois en pleine période estivale et de
Covid-19, et bien que la notion d’aspects sanitaires ait figuré dans le titre, cette
mise au point n’a bénéficié de l’appui d’aucun médecin ni de professionnels de
santé. Autant dire qu’un tel rapport, d’essence purement technocratique, n’a
aucune valeur scientifique et médicale. Ce qui explique qu’en raison des très
nombreuses affirmations péremptoires et faussetés scientifiques à l’égard des
risques sanitaires encourus, ce rapport, lui aussi, ne pourra que rejoindre les
poubelles de l’histoire.
Pourquoi une telle urgence ? Il n’y a sans doute pas d’autre explication à la
frénésie actuelle à développer la 5G que la pression des firmes industrielles
concernées et la compétition géopolitique internationale. D’ailleurs, le recul de
temps nécessaire pour permettre de juger des effets sanitaires prévisibles à court
terme et a fortiori à long terme, contrairement à ce qui est affirmé, est beaucoup
trop court, puisque ce n’est qu’en juin 2018 que la Corée du Sud (le pays le plus
avancé dans un tel développement) a commencé à mettre en place la 5G, alors
même que le prochain rapport sanitaire de l’ANSES est prévu pour le premier
trimestre de 2021, et que l’OMS a annoncé elle-même qu’elle ne donnera un avis
qu’en 2022 !
En fait ce qui est clair aujourd’hui, c’est que la 5G, que ce soit dans la bande
des fréquences des 3,5 GHz ou des 26 GHz, augmentera le nombre des points
atypiques (autrement dit le dépassement des normes autorisées) et donc,
contrairement à ce qui est affirmé à partir des extrapolations techniques
douteuses effectués dans le rapport précédent, qu’elle augmentera l’exposition
électromagnétique de la population, aggravant ainsi les effets toxiques des
radiofréquences déjà mis en évidence aujourd’hui et en en créant d’autres.
La 5G conduit en effet à utiliser des ondes plus courtes que celles de la 4G.
Au-delà de la bande de fréquence de 6 GHz, les ondes deviennent
millimétriques. Or ces ondes ne peuvent traverser les bâtiments et les obstacles
comme les arbres et la pluie. C’est bien sûr a fortiori le cas de la bande des 26
GHz. Et il en est de même pour les ondes centimétriques de la bande des 3,5
GHz. Ce qui imposera, dans l’un et l’autre cas, d’augmenter la puissance des
émissions et le nombre des antennes. En France, le développement de la 4G a
nécessité l’installation d’environ 45 000 antennes. Pour la 5G, le réseau des
antennes-relais sera très fortement densifiée. Bien sûr cette augmentation de
proximité des antennes fait redouter des risques majorés pour la santé et
l’environnement. C’est ce qu’ont dénoncé le Pr. Lennart Hardell dans plusieurs
lettres adressées à la direction en charge de la sécurité sanitaire et alimentaire au
sein de la commission européenne, et plus récemment le Pr. Martin Pall dans un
rapport scientifique insistant sur la folie du projet de déploiement de la 5G, en
raison des risques sanitaires et environnementaux que nous connaissons déjà à
partir de notre expérience des radiofréquences630. L’un des points essentiel à
considérer est que les ondes de la 5G pénètrent plus difficilement dans
l’organisme et concentrent leur énergie et donc leurs effets à la surface du corps,
ce qui conduit à prévoir la possibilité d’une augmentation très importante des
lésions cutanées, en particulier des cancers de la peau – y compris donc des
mélanomes –, et des nuisances oculaires (cataractes)631 – et celle d’accélérer la
perte de biodiversité de la planète en raison de la mortification de la flore et de
la faune, en particulier des insectes632.
A cela s’ajoute l’hypothèse que le déploiement de la 5G à Wuhan en Chine
pourrait avoir été l’un des facteurs ayant permis la genèse et l’extension de la
pandémie de Covid-19, en favorisant l’émergence de la prolifération du virus et
secondairement sa mutation chez certains animaux (Zoonose) et ultérieurement
sa transmission à l’homme par rupture de la barrière d’espèces. Et cela pour
deux raisons : d’abord parce que les champs électromagnétiques comme nous
l’avons vu633, dépriment l’immunité chez l’animal comme chez l’homme ;
ensuite parce que, d’après les informations qui nous ont été fournies, Wuhan est
l’une des villes en Chine où la 5G est la plus développée. Sans doute ne s’agit-il
encore que d’une hypothèse partagée par plusieurs scientifiques, mais celle-ci a
le mérite d’être soulevée, car elle expliquerait pourquoi cette épidémie est partie
de Wuhan. Les recherches sont donc ici à poursuivre.
En fait, quelle que soit la valeur de l’hypothèse précédente, avec la 5G,
l’homme joue avec le feu. Quant aux bénéfices que nous pourrions en retirer, ils
restent extrêmement discutables : du point de vue de la téléphonie mobile, aucun
bénéfice n’est en effet à en attendre par rapport à la 4G. En réalité, le problème
ici est que nous sommes aujourd’hui face à une véritable imposture technico-
économique d’ampleur mondiale, orchestrée par une dictature de la pensée
unique, ce qui devrait conduire selon leurs promoteurs, à une nouvelle
civilisation dite intelligente, qui en l’état attente à toute démocratie, et qui de
plus est totalement illégale, puisque rejetant certaines de nos lois et surtout le
principe de précaution. En outre, contrairement à ce qui est affirmé,
l’automatisation à outrance des activités sociétales ne pourra qu’augmenter le
chômage et le coût de la vie, car il faudra bien payer d’une façon ou d’une autre
les investissements de l’Etat et des industriels.

10. Mensonges et polémiques : le prix de la vérité


Fort heureusement, pour nombre de médecins et de chercheurs, la vérité
scientifique est plus forte que toute allégeance, toute compromission avec
l’industrie et les pouvoirs publics ou politiques quels qu’ils soient. C’est ainsi
que la science progresse. Redéfinir un nouveau paradigme face à la «normalité»
de la science existant à un moment donné, comme l’a analysé et développé
l’épistémologue américain Thomas Kuhn, c’est ainsi que se font et se structurent
les révolutions scientifiques634. Mais cela n’est pas facile, tant les préjugés sont
tenaces et les concepts établis à un moment donné, inféodés à l’ancien
paradigme. Tel est particulièrement le cas en médecine et dans le domaine
extrêmement sensible et politisé de la santé dans le contexte économique actuel.
En témoignent les critiques et les polémiques ourdies à l’encontre des médecins
et chercheurs «avant-gardistes», qui au vu des résultats qu’ils ont obtenus et
publiés au cours de leur recherche, remettent en question les dogmes sociétaux
acceptés jusqu’alors. Or ce sont eux et seulement eux, qui font progresser la
science et la médecine ; et finalement eux qui provoquent les changements de
société. Mais à quel prix !
Dans les domaines de la biologie et de la médecine, citons pour les États-
Unis : feu William Rea, un médecin visionnaire qui, le premier, a créé le terme
d’électrohypersensibilité pour rendre compte du rôle des champs
électromagnétiques sur la santé, et qui pour cela, il y a quarante ans, a fondé un
centre de santé environnementale à Dallas, spécifiquement dédié à la prise en
charge des malades atteints d’EHS et/ou de MCS. Or comme William Rea nous
l’a relaté lors d’un colloque que nous avions organisé en 2015 à Bruxelles, à
l’Académie Royale de médecine de Belgique, cette création n’a pas été sans mal,
en raison des tracasseries administratives et de l’opposition des autorités
médicales du Texas. Mais cette création a tout de même eu lieu, et demeure un
modèle pour les médecins du monde entier.
Autre exemple : George Carlo, un épidémiologiste et chercheur américain de
grande qualité dans le domaine de la santé qui, chargé de coordonner le
programme de recherche WTR635 des Etats-Unis, avec l’assentiment de la FDA,
à la stupéfaction générale des industriels concernés, rapporta la présence de
micronoyaux dans le sang des sujets utilisant un téléphone portable. Ce qui
démontrait, comme on l’a vu, que l’utilisation prolongée de ces téléphones sans
fil endommageait l’ADN636. En fait, le «scandale» qui éclata alors en février
1999 dans la presse, eut pour effet de le discréditer personnellement et de lui
couper ses crédits de recherche.
Mais aussi Henri Lay et sa collaboratrice Narendra Singh, tous deux
professeurs à l’Université de Washington, qui démontrèrent, pour la première
fois, que les radiofréquences étaient capables d’altérer l’ADN, à des seuils bien
en-dessous des valeurs seuils proposées par l’ICNIRP. Là aussi, la réponse ne se
fit pas attendre : Henry Lay fut calomnié, on le harcela, on lui coupa ses crédits,
jusqu’à ce qu’une enquête effectuée par le NIH – l’institut national de la santé
américain – le réhabilite et lui permette, ainsi qu’à Narendra Singh, de conserver
leur poste universitaire. De même, Jerry Philips faisant partie de la même
équipe, fut lui aussi sanctionné.
En Europe, la situation est comparable avec des chercheurs que dans leurs
pays respectifs, on a tenté de bâillonner : Franz Adlkofer en Allemagne, Lennart
Hardell et Olle Johansson en Suède, Dimitris Panagopoulos en Grèce, Pierre
Aubineau et Roger Santini en France, et d’autres encore en Espagne, en Italie, en
Belgique, etc. Or, nous nous trouvons aujourd’hui dans la même situation de
refus, de mensonges et de calomnies.
Sans doute, à titre d’exemple, n’est-il pas inutile de s’appesantir sur le cas de
Pierre Aubineau et de Roger Santini. Pierre Aubineau fut un pionnier dans le
domaine des effets biologiques de l’électromagnétisme. Ses premières
expériences datent de 1981 et sa découverte principale est l’ouverture de la
barrière hémato-cérébrale et la perméabilisation de la dure-mère637 sous l’effet
des champs électromagnétiques émis par les téléphones portables. Or bien que
professeur d’Université et docteur ès sciences en biologie, qu’il ait été directeur
de recherches au CNRS, spécialisé en neurophysiologie, et ait publié ses
recherches dans des journaux à comité de lecture, il fut écarté de l’expertise
finale de l’AFSSE concernant les dangers potentiels des téléphones portables.
Interrogé par Michèle Froment-Vedrine, alors directrice de l’AFSSE, le jour
même où, après avoir exclu Pierre Aubineau de ses fonctions, le groupe de
travail de l’AFSSE rendait son rapport officiel, voici ce qu’il déclara : «mon
discours a simplement pour objectif de mettre en garde contre une utilisation
abusive du téléphone portable». Et plus loin : «Je pense qu’à partir du moment
où un risque peut exister, il est impossible de le taire et de ne pas inquiéter les
personnes concernées». Et il avait raison. Mais à l’époque, cela ne convainquit
personne. Il fut lui aussi disqualifié. Ses crédits de recherche annulés, son rôle de
leader scientifique au sein de l’étude Comobio638 supprimé, et son unité de
recherche dissoute.
A l’époque, un rejet similaire concerna Roger Santini, lui-aussi docteur ès
sciences, et en outre membre de la «Bioelectromagnetic Society» américaine. On
le harcela, jusqu’à l’empêcher de parler des effets biologiques et sanitaires de la
téléphonie mobile. La direction générale de la santé, la DGS et Bouygues
Telecom l’accusèrent d’avoir volé le papier à entête de l’Institut National des
Sciences Appliquées, l’INSA où il travaillait depuis de très nombreuses années ;
et le directeur de cet institut lui interdit de poursuivre ses recherches sur la
téléphonie mobile et les antennes-relais. On ne put lui couper ses crédits de
recherche tout simplement parce qu’il n’en avait pas ! Cependant, le 6 mars
2002, les sénateurs Jean-Claude Lorrain et Daniel Raoul réagirent de la façon
suivante : «Nous sommes témoins aujourd’hui du développement des pressions
qui visent à discréditer, dans leurs établissements, certains chercheurs et leurs
résultats. Ces campagnes de harcèlement moral et professionnel sont orchestrées,
en particulier, par certains fournisseurs de téléphonie cellulaire, des organes de
santé publique, et des élus». Et plus loin : «Quelques scientifiques qui travaillent
sur le problème des effets biologiques de la téléphonie cellulaire et des stations
de base ont récemment fait l’objet, suivant ces pressions, de mesures
discriminatoires de la part de leurs établissements : licenciement, mutation
professionnelle, changement d’objet de recherches, blocage de carrière, perte de
collaborateurs, interdiction de parler…».
Ces différents chercheurs, que ce soit en Europe, aux Etats Unis ou en
Russie, ont constitué et constituent en réalité le fer de lance de la recherche
mondiale en la matière, car ils sont parmi les seuls à publier les résultats de leurs
travaux dans des journaux scientifiques à comité de lecture, et à attirer
l’attention de la communauté internationale et des responsables politiques sur les
dangers sanitaires et environnementaux des champs électromagnétiques. Et c’est
eux qui un jour ou l’autre grâce à leur courage l’emporteront, car dans nos
sociétés, la vérité scientifique est plus forte que n’importe quelle croyance
politicienne ou autre ; et c’est elle qui émerge peu à peu…

11. Les appels des scientifiques


Les prises de position précédentes n’émanent pas d’un seul ni même de
plusieurs chercheurs, dont les auteurs de cet ouvrage, mais plus largement des
membres de la communauté médico-scientifique internationale, au travers
d’appels se faisant de plus en plus pressants. Afin que l’ONU et l’OMS, ainsi
que les différents responsables politiques dans le monde, prennent enfin les
mesures qui s’imposent pour que la santé des populations, en particulier celle
des jeunes, et la protection de l’environnement, cessent de se dégrader.
Nous ne relatons ici que la liste des appels qui nous apparaissent les plus
signifiants aux plans des normes réglementaires à revoir, du rôle délétère des
champs électromagnétiques sur la santé et l’environnement, et de la 5G. La liste
de ces appels est disponible à l’annexe E. Ils sont tous reproduits in extenso sur
le site
https://lelivrenoirdesondes.fr/
L’appel médical de Fribourg, après la résolution de Catane est le premier à
avoir été lancé en 2002 en Allemagne par de nombreux médecins en raison de
l’augmentation dramatique des maladies graves et chroniques attribuées aux
champs électromagnétiques. Cet appel a été suivi en 2004 par l’Appel médical
de Bamberg et en 2005 par celui de Helsinki. Puis un an après la Résolution de
Benevento en Italie, a été publié en 2007 le premier rapport Bioinitiative,
rassemblant plus de 1500 publications scientifiques incriminant le rôle des
champs électromagnétiques dans la survenue de certaines maladies, telles que le
cancer et la maladie d’Alzheimer. La même année, l’Agence européenne de
l’environnement alertait la communauté internationale sur les risques liés aux
rayonnements des technologies sans fil.
Puis en 2007, 2008 et 2009 sont apparues respectivement les résolutions de
Londres, de Venise et de Paris.
En France, la déclaration du 23 mars 2009 à laquelle plusieurs d’entre nous
ont participé au Sénat (voir la photographie page 91) et qui résumait l’état de la
science à cette date a concerné l’effet des champs électromagnétiques sur la
santé.
Et cela sans compter en 2009 la résolution du parlement européen et celle de
Porto Allegre ; en 2010 la résolution de Copenhague ; et en 2011 celle du comité
national russe pour la protection contre les radiations non ionisantes,
l’RNCNIRP, insistant sur la nécessaire protection des enfants et des adolescents
contre les rayonnements non ionisants.
En 2011 a aussi vu le jour l’importante résolution 1815 de l’Assemblée
parlementaire du Conseil de l’Europe sur les dangers des champs
électromagnétiques ; alors qu’en 2012 c’est la déclaration de l’Académie
américaine de médecine environnementale concernant les compteurs
communicants qui a eu lieu et la même année, celle de l’Académie américaine
de pédiatrie concernant l’impact des champs électromagnétiques en particulier
du WiFi sur les enfants dans les écoles, confirmant ainsi l’avis du RNCNIRP de
2011 en Russie. En 2016, l’Académie américaine de pédiatrie a renforcé son avis
sur la nécessité de protéger les enfants.
Au plan international, citons l’Appel du 11 mai 2015 à l’attention du
Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki Moon, et de la directrice de
l’OMS de l’époque, Mme Margaret Chan qui a constitué un tournant significatif.
Cet appel, signé par des centaines de chercheurs du monde entier, a demandé
une protection efficace contre les champs électromagnétiques non-ionisants –
ceux qui sont l’objet de cet ouvrage. Nous le reproduisons aussi à l’annexe E.
Citons aussi l’Appel de Bruxelles du 18 mai 2015 ayant eu lieu lors d’un
colloque international organisé par l’ECERI639 à l’Académie Royale de
médecine de Belgique, à l’attention de l’OMS, concernant la demande de
reconnaissance de l’EHS et de la sensibilité aux produits chimiques multiples en
tant que nouvelles pathologies, celles-ci devant trouver leur place dans la
classification internationale des maladies. Cet appel fixant les responsabilités
scientifiques et éthiques de l’OMS a aussi été un tournant non dénué d’impact au
plan international. Nous le reproduisons à l’annexe B.
En février 2017, l’appel de Reykjavik en Islande sur les risques liés à
l’utilisation des technologies sans fil dans les écoles a confirmé les
recommandations de l’RNCNIRP en Russie et celle de l’Académie américaine
de pédiatrie.
À cela s’ajoute l’appel du 11 septembre 2017 intitulé «EU 5G Appeal»
mettant en garde les pouvoirs politiques et administratifs de l’Europe contre les
effets potentiellement graves sur la santé de la 5G (voir l’annexe E). Aujourd’hui
signé par 258 scientifiques provenant d’une quarantaine de pays, cet appel
demande un moratoire sur le déploiement de la 5G, pour les télécommunications
jusqu’à ce que les risques potentiels sur la santé humaine et l’environnement
aient fait l’objet d’une enquête approfondie menée par des scientifiques œuvrant
indépendamment de l’industrie. La 5G augmentera en effet considérablement les
effets liés à l’exposition aux radiofréquences, en y ajoutant les hyperfréquences,
alors qu’il est avéré que les radiofréquences sont déjà nocives pour les êtres
humains et l’environnement.
Or depuis septembre 2017, les appels concernant l’abaissement des normes
sécuritaires d’exposition et les risques liés à la 5G se sont multipliés (voir
l’annexe E) :
Novembre 2017 : Déclaration de Nicosie demandant une révision des valeurs
limites d’exposition et une meilleure formation du corps médical aux effets
biologiques des rayonnements électromagnétiques.
Octobre 2018 : l’«EMF Call», un appel scientifique international à
l’attention de l’ONU, de l’OMS et des gouvernements de tous les pays,
demandant l’abaissement des valeurs limites d’exposition de façon à ce qu’elles
soient réellement protectrices.
2019 : le «5G Space Appeal», un nouvel appel international en direction de
l’ONU, de l’OMS, de l’Union Européenne, du Conseil de l’Europe et des
gouvernements de tous les pays, demandant urgemment l’arrêt du déploiement
de la 5G sur Terre et dans l’espace.
Octobre 2019 : Lettre des initiateurs de l’appel «EMF scientist» au Conseil
des droits de l’homme des Nations Unies.
Avril 2020 : Déclaration internationale de l’association Stop 5G International
demandant de mettre fin à la “course à la 5G” et de tracer une voie plus sage et
plus sécuritaire pour l’avenir.
Avril 2020 : Appel au gouvernement du Canada demandant un arrêt du
déploiement de la 5G et la mise en place de connexions par fibre optique fiables
et sécuritaires.
Et cela ne s’arrêtera pas là compte tenu des enjeux réels pour la santé et
l’environnement.

12. A la recherche de la vérité pure : le devoir de tous médecins et de


tous chercheurs
L’éthique médicale trouve essentiellement sa source dans le fameux serment
d’Hippocrate. Le devoir de tout médecin est bien sûr de s’y soumettre, mais ce
n’est pas suffisant. Ne pas tenir compte des percées scientifiques actuelles, et
surtout ne pas les interpréter de façon objective et en toute indépendance,
autrement dit à l’abri des conflits d’intérêts, et donc des pressions lobbyistiques,
constituent une entorse grave à l’éthique et à la déontologie. Or aujourd’hui dans
le monde, les tentations sont grandes pour les sociétés savantes et les institutions
médicales, de se voir fléchir par de telles pressions, en l’absence de connaissance
approfondie de l’évolution des sciences médicales. Car les progrès sont
incessants, et imposent une adaptation permanente par la lecture des publications
scientifiques extrêmement nombreuses et variées qui jalonnent aujourd’hui les
recherches. Ne pas se tenir au courant de tels progrès constitue donc une faute
médicale et une entorse à la déontologie.
Ce n’est bien sûr pas seulement aux médecins qu’incombe cette mise à jour
permanente, mais aux universitaires et aux chercheurs. Le corps médical dans
son ensemble se doit cependant de réagir en connaissance de cause, et en toute
indépendance. Car il est clair, comme l’affirme le journaliste Hervé Kempf, qu’il
s’agisse de géopolitique, de réchauffement climatique ou encore d’écologie, et
donc en particulier d’exposition aux champs électromagnétiques, que «tout est
prêt pour que tout empire»640. C’est à cela qu’il faut s’atteler : tout faire pour
qu’aujourd’hui, les femmes et les hommes du monde entier et nos enfants, ne
subissent pas demain, sur le plan de leur santé, les contrecoups d’intérêts
économiques et financiers le plus souvent sordides. C’est là, le devoir de tous
médecins et de tous chercheurs.

–––––– • ––––––
CHAPITRE 13
Conseils pratiques pour se protéger
Pierre Le Ruz, Dominique Belpomme

Les résultats de l’étude que nous avons réalisée chez des sujets atteints
d’EHS641 ont révélé que (1) de façon générale, les femmes sont plus
fréquemment atteintes que les hommes et donc sont plus vulnérables ; (2) toutes
les catégories sociales sont concernées, mais souvent ce sont les sujets pauvres
ou démunis, notamment ceux résident dans des logements sociaux, qui sont les
plus souvent et gravement atteints ; (3) certaines professions sont plus touchées
que les autres, telles les informaticiens, les commerciaux (utilisation fréquente et
prolongée d’un téléphone portable pour des raisons professionnelles), les
travailleurs de l’industrie électrique, les électroniciens, les standardistes, les
radaristes, etc., (4) mais en fait c’est l’ensemble de la population qui est
concernée, l’exposition à des sources domestiques s’additionnant à celles
existant sur les lieux de travail. Ainsi en pratique, si dans environ 20 à 25% des
cas l’affection peut être considérée comme étant survenue en lien avec le travail,
et donc devrait être reconnue comme d’origine professionnelle ; et si dans
environ 25% des cas, elle est d’origine domestique, dans près de 50% des cas, la
distinction ne peut être établie de façon précise. De même, les enfants, comme
on l’a vu, apparaissent être les cibles les plus fragiles et cela dès le stade fœtal.

Ainsi les 12 recommandations qui vont suivre ont-elles été établies à partir
des observations cliniques que nous avons réalisées et s’adressent à tous en
vertu des principes de prévention et de précaution, mais plus particulièrement
aux femmes, surtout en période de grossesse, et aux enfants, adolescents et
adultes jeunes.

–––––– • ––––––
1. Un impératif catégorique : restreindre au maximum toute exposition
aux champs électromagnétiques en cas de grossesse et à proximité des
bébés et des enfants.
Ceci est lié à la vulnérabilité extrême du fœtus et de la petite enfance à toute
forme de rayonnements.
A. Pendant la grossesse :
A1. Eviter impérativement tout contact entre un appareil connecté et le
ventre de la future mère à tous les stades de la grossesse.
A2. N’utiliser le téléphone portable qu’en cas d’extrême urgence et de façon
limitée.
A3. Réduire au strict minimum l’utilisation d’un ordinateur.
A4. Ne jamais utiliser un ordinateur avec écran cathodique ou écran plat
connecté en WiFi.
A5. Ne jamais s’exposer devant un téléviseur à écran cathodique.
A6. Se mettre à bonne distance (5 à 7 fois la diagonale de l’écran) des
téléviseurs à écran plat et limiter son temps d’exposition au strict minimum.
B. A proximité des nouveau-nés et des enfants en bas âge :
B1. Après la naissance, s’assurer de garder le téléphone portable à bonne
distance de l’enfant.
B2. Proscrire toute utilisation de babyphone ou de surveille bébé.
B3. Eviter d’utiliser un téléphone portable, en particulier lorsque le signal de
réception est faible.
B4. Proscrire toute utilisation d’un ordinateur ou d’un téléviseur dans la
chambre d’un bébé ou d’un enfant. Ne jamais les laisser allumés à côté du
berceau ou du lit.
B5. Ne jamais recharger un téléphone portable ni mettre de réveil
électronique dans la chambre d’un bébé ou d’un enfant. Ceci est également
valable pour les adultes.

2. Limiter l’utilisation des téléphones portables


A. Ne pas utiliser un téléphone portable à l’oreille plus de 20 minutes par
jour et par séquences de 6 minutes. Il s’agit d’une recommandation qu’on doit
formuler là aussi sous la forme d’un impératif catégorique. Une expérience
menée dans le Laboratoire d’Hyperfréquences de l’Université de Louvain en
Belgique a montré une élévation de la température du visage de 0,7°C pour une
émission de 10 minutes, suivie du maintien de cette élévation de température
lors de la poursuite de la communication.
B. Interdire formellement l’utilisation d’un téléphone portable chez les
enfants de moins de 13 ans et veiller à ce que les adolescents de moins de 16 ans
l’utilisent le moins possible.
C. Interdire l’utilisation d’un téléphone portable dans les collèges et les
lycées et réprimer sévèrement toute utilisation du portable dans ces
établissements, en particulier lors des cours.
D. Choisir un téléphone portable à faible DAS, c’est à dire dont la puissance
est inférieure à 0,3 W/Kg. Et donc, comme on l’a vu précédemment642, ne pas
utiliser un téléphone portable mis sur le marché avant 2016.
E. Eviter de porter le téléphone portable dans une poche, à proximité du
cœur ou des organes génitaux ; le tenir le plus loin possible du corps, car même
en état de veille il émet toujours, même si on ne l’utilise pas.
F. Tenir le téléphone à l’écart de l’oreille lors de l’établissement de la
communication, car c’est le moment où l’émission est la plus élevée.
G. Préférer l’utilisation du haut-parleur à l’utilisation des oreillettes, en
raison d’un possible «effet antenne» de ces dernières. Pour les conversations
confidentielles, on peut utiliser un kit mains libres, dit «Air-tube».
H. Utiliser un téléphone portable de préférence dans un espace libre. Les
systèmes (GSM, 4G, DCS643, UMTS) s’adaptent en effet aux conditions de
réception : en cas de mauvaises conditions, ils augmentent d’eux-mêmes la
puissance émise pour assurer une bonne communication. La puissance émise par
un portable et donc l’exposition de l’usager sera ainsi supérieure dans un espace
fermé, tel que l’intérieur d’une voiture, d’un tram, d’un bus, d’un métro, d’un
train, ainsi que dans une cave, un ascenseur ou un parking souterrain.
I. Par conséquent, ne jamais utiliser un téléphone portable dans un véhicule
en marche (voiture, train, métro, bus, ascenseur, etc.) en raison de
dysfonctionnements graves pouvant induire des effets délétères sur la santé.
J. Eteindre son téléphone portable la nuit pour préserver son sommeil, car
même en état de veille celui-ci émet toujours et peut perturber la qualité et la
durée du sommeil, ainsi que la phase d’endormissement. Ne jamais mettre un
smartphone en état de veille sous son oreiller ou à proximité de son lit.
K. Eviter de se servir de son téléphone portable comme réveil, ou le mettre à
une distance suffisante de son lit (au moins 2 mètres).
L. Ne jamais recharger son téléphone portable dans sa chambre à coucher.
M. Désactiver les applications non utilisées sur les Smartphones, lesquelles
multiplient inutilement le nombre de signaux émis en continu.
N. Ne pas acheter de téléphone portable comportant une option 5G car
n’apporte aucun avantage et les risques sanitaires ne sont pas encore déterminés.
Il est inacceptable que la 5G soit déjà sur le marché avant même que l’OMS ait
rendu son avis.
O. Pour certaines professions (commerciaux, informaticiens, standardistes,
…) limiter dans la mesure du possible, l’utilisation du téléphone portable et du
casque.
P. En cas de survenue de douleur/chaleur dans une oreille, et a fortiori de
maux tête, d’acouphènes ou de dysesthésies (fourmillement ou chaleur dans la
main qui tient le portable), supprimer toute utilisation du téléphone portable à
l’oreille et consulter un spécialiste. Car ces symptômes constituent le début
d’une EHS.

3. Remplacer les DECT par des téléphones filaires classiques


Il est recommandé d’éviter l’utilisation des téléphones mobiles sur socle
(DECT) à domicile et sur le lieu de travail, car ces téléphones émettent en
permanence des hyperfréquences, même lorsqu’ils ne sont pas en
communication. Préférer dans tous les cas un téléphone filaire (il en existe
encore), ou s’il est vraiment nécessaire de conserver un téléphone mobile, opter
pour un téléphone labellisé «CO-DECT» qui n’émet pas de champs
électromagnétiques lorsqu’il est sur le socle, et en émet moins qu’un téléphone
DECT standard en mode conversation.
4. Supprimer l’utilisation du WiFi
Ne pas utiliser de WiFi à domicile, et faire en sorte que le WiFi ne soit pas
utilisé sur les lieux de travail. Ne pas s’exposer au WiFi dans les lieux publics,
surtout lorsqu’il s’agit d’enfants, de femmes, de malades atteints d’EHS et/ou de
MCS, ou porteurs d’affections cardiaques (pacemakers) ou neurologiques, telles
qu’une maladie de Parkinson, une maladie d’Alzheimer, une sclérose en plaques,
ou encore l’existence de crises d’épilepsie, etc.
Le système WiFi émet des hyperfréquences proches de celles d’un four à
micro-ondes. Il s’agit d’un signal très puissant qui traverse les murs et envahit
l’ensemble des habitations ou locaux de travail. En pratique, on évitera donc
d’équiper en WiFi les open-space ! D’autres solutions doivent être recherchées.
Le câblage sécurisé doit être privilégié, d’autant que des solutions filaires
existent maintenant grâce à la fibre optique qui est en déploiement. Sur un plan
pratique, le routeur ou la box sont à relier par câble, si possible blindé, et les
fonctions sans fil incluant le WiFi et le Femtocell644 sont à déconnecter. En cas
de difficulté, il est possible de se faire assister par le service client du fournisseur
de réseau.
A noter que le retour au filaire présente, non seulement l’avantage d’une
moindre exposition aux champs électromagnétiques, mais aussi celui d’un plus
haut débit, autrement dit d’une plus grande rapidité de transfert des informations
et des échanges de données.

5. Ne pas utiliser des ampoules à basse consommation


Les ampoules fluocompactes, dites à basse consommation, émettent un
champ magnétique plus élevé que les ampoules ordinaires à filament.
L’émission de ces champs se diffuse sur plusieurs dizaines de centimètres de
distance. Leur usage doit donc être proscrit, particulièrement pour les lampes de
chevet ou de bureau, très proches du cerveau. Par ailleurs, ces ampoules
présentent un autre risque, lié à leur teneur en mercure, qui en cas de casse, peut
se répandre et polluer dangereusement le lieu de vie. Il faut donc si possible
préférer les anciennes ampoules à filaments ; sinon recourir à des ampoules
LED, en prenant soin de bien les choisir (éviter les ampoules émettant de la
lumière bleue nocive pour la rétine), ou encore des ampoules halogènes.
En pratique, garder les anciennes ampoules à filament et en acheter d’autres
chez les petits commerçants qui en ont encore. Ne jamais équiper sa lampe de
chevet ou de bureau avec une ampoule à basse consommation (car le champ
électromagnétique de proximité est très élevé).

6. Comment équiper sa chambre à coucher ?


De manière générale, il convient d’éviter l’utilisation d’appareils électriques
dans cette pièce, en particulier : téléviseur, ordinateur, poste de radio. Il est
également recommandé de mettre à distance de soi tout réveil électronique ou
mieux, de lui préférer un réveil mécanique ou à pile. Il existe par ailleurs des
systèmes de biorupteur qui permettent de couper l’électricité d’une partie de la
maison, d’éviter ainsi toute nuisance électrique pendant la nuit et de préserver la
qualité du sommeil ; à défaut, il est possible de disjoncter le circuit électrique de
la chambre à coucher au niveau du tableau électrique. Le branchement des
lampes de chevet pourra également être vérifié assez simplement à l’aide d’un
outil testeur ou par un électricien (cf. supra). Il est bien évidemment
recommandé de ne jamais utiliser d’ampoules à basse consommation pour la
lampe de chevet, de bannir les lits à structure métallique en raison d’un possible
effet «antenne» et d’éviter les couvertures électriques chauffantes, et d’éviter la
présence d’objets ou de mobiliers en métal à proximité du lit. En particulier, les
sommiers avec ressorts métalliques et têtes de lit métalliques sont déconseillés.
Des sommiers à lattes et des têtes de lit en bois ou dans d’autres matériaux
moins conducteurs leur sont préférables.

7. Bannir les objets électriques ou électroniques connectés de la


maison
Il est recommandé de ne pas utiliser de dispositifs sans fil fonctionnant en
Bluetooth, de type souris d’ordinateur, casque d’écoute, DECT et console de jeu
vidéo ; mais de recourir de préférence aux dispositifs filaires classiques. De plus
en plus d’objets connectés arrivent sur le marché de la domotique : la prudence
est donc de ne pas utiliser la multiplication des outils domotiques de commande
à distance (thermostat, commande d’ouverture à distance, etc.) et de vidéo
surveillance, qui émettent des champs électromagnétiques continus dans l’espace
de vie. De même on n’utilisera ni plaques à induction, ni four à micro-ondes.
Les plaques de cuisson à induction émettent un champ magnétique élevé à
proximité : il vaut donc mieux leur préférer les plaques en vitrocéramique, qui
elles, sont moins émettrices. L’utilisation des fours à micro-ondes présente,
également un risque, d’autant plus important que le four est ancien et comporte
des fuites. D’autre part certaines interrogations demeurent concernant la qualité
des aliments cuits ou chauffés au four à micro-ondes. Dans tous les cas, des
alternatives existent et il est toujours préférable d’avoir recours à l’utilisation
d’un four thermique traditionnel (électrique ou à gaz). Par conséquent, ne pas
utiliser de plaques de cuisson à induction et limiter l’utilisation si ce n’est éviter
l’utilisation des fours à micro-ondes. De même, dans la mesure du possible on
évitera la pose d’un compteur communicant (voir plus loin).

8. Vérifier que les prises de courant sont toutes équipées de prises de


terre
Pour réduire les nuisances liées au courant électrique (50 Hertz), il est
primordial de vérifier que les prises de courant sont équipées d’une prise de terre
et que celle-ci est de bonne qualité. Un électricien peut être consulté pour
effectuer la mesure des résistances, mais il existe des appareils permettant d’en
faire la mesure soi-même.

9. Supprimer les écrans cathodiques et limiter l’utilisation des


ordinateurs et des consoles de jeu vidéo
Il faut bannir l’utilisation de tout écran cathodique (qu’il s’agisse
d’ordinateurs ou de téléviseurs) et les remplacer par un écran plat, parce que
l’émission de champs électromagnétiques est plus faible.
Ne jamais connecter un ordinateur en WiFi. Dans la mesure du possible,
restreindre l’utilisation des ordinateurs, même s’ils sont à écran plat et filaires,
en particulier chez les adolescents qui sont actuellement l’objet de véritables
addictions. Cela s’applique en particulier aux jeux vidéo, comme vient de le
reconnaitre l’OMS, en classant la pratique abusive de ces jeux comme relevant
d’une addiction645. Ainsi l’utilisation d’un ordinateur douze heures ou plus
chaque jour par certains adolescents relève-t-elle d’une telle addiction. En règle
générale, ne jamais dépasser 6 à 8 heures d’utilisation par jour. Et se ménager
des pauses permettant l’interruption de l’exposition. Ne jamais utiliser un
ordinateur portable sur les genoux, car le champ électromagnétique est alors
proche des organes génitaux. De même, limiter l’utilisation de la télévision
pendant un temps raisonnable, même s’il s’agit d’un écran plat et se mettre à une
distance correspondant à 5 à 7 fois la diagonale de l’écran. Ne jamais laisser un
téléviseur allumé à proximité des enfants.
10. Dans la mesure du possible, choisir son lieu d’habitation
Ne jamais habiter ou travailler à proximité d’une ligne à haute ou très haute
tension, d’un transformateur ou d’une centrale électrique, d’une antenne relais de
forte puissance, d’un aérodrome ou d’un terrain militaire équipé de radars, d’une
voie ferrée électrifiée, d’une éolienne.
On veillera donc à ne pas habiter ou travailler à moins de 600 mètres d’une
ligne à haute ou très haute tension646. On fuira les habitations ou les lieux de
travail à proximité des centrales ou autres installations électriques, des éoliennes
on encore des mats ou pylônes comportant plusieurs antennes-relais de forte
puissance, et on évitera d’habiter près des aérodromes ou des terrains militaires
comportant des radars.

11. En cas de grossesses, d’enfants en bas âge ou de pathologie


médicale, s’opposer à la pose de tout compteur communiquant
Contrairement à ce qu’a affirmé l’ANSES sans preuve scientifique
suffisante647, comme nous l’avons vu dans le chapitre précédent, il est probable
que la pose de tels compteurs se traduise en réalité par une augmentation des
champs électromagnétiques à domicile ou sur le lieu de travail. Bien qu’à notre
connaissance, aucune étude épidémiologique d’envergure incluant les risques
liés au CPL n’ait encore été réalisée à ce sujet, les témoignages de nuisance
sanitaire survenue après la pose de tels compteurs sont légion. Par mesure de
précaution, il est donc conseillé dans la mesure du possible de s’opposer à la
pose de tels compteurs, notamment en cas d’EHS associée ou non à une MCS, de
pathologie cardiaque et cela d’autant plus si les malades sont porteurs d’un
pacemaker ; en cas de prothèses auditives ou de neuropathies dégénératives
chroniques telles que sclérose en plaques, maladie de Parkinson, maladie
d’Alzheimer, etc. ; et chez les sujets épileptiques. Les femmes enceintes et les
jeunes enfants devraient aussi constituer une contre-indication à la pose de tels
compteurs648. Dans de tels cas, il est une obligation morale pour les médecins de
rédiger un certificat contrindiquant la pose de tels compteurs649, et un devoir des
autorités publiques d’accepter l’existence de ces contrindications à la pose de ces
compteurs648. Et cela d’autant plus que leur pose n’est nullement obligatoire.

12. En cas de litiges, diligenter une expertise indépendante avant de


porter plainte
En cas de litiges avec son voisinage, l’administration, ou un opérateur quel
qu’il soit, on peut faire appel à un expert assermenté pour la réalisation d’une
expertise indépendante avant éventuellement de recourir à la justice en prenant
un avocat spécialisé, après avoir déposé plainte. Nous y reviendrions.

–––––– • ––––––
CHAPITRE 14
Que faire quand on est devenu
électrohypersensible ?
Dominique Belpomme, Philippe Irigaray

En raison de l’intolérance clinoco-biologique induite par les champs


électromagnétiques non-thermiques de faible ou de très faible intensité tels que
nous les avons étudiés précédemment33, qu’il s’agisse d’extrêmement basses
fréquences ou de radiofréquences, la situation chez les malades atteints d’EHS
est à ce point devenue critique que la recommandation essentielle est de réduire
toute exposition au strict minimum et de s’en protéger. Mais au préalable, sans
doute conviendra-t-il de consulter un médecin spécialisé en médecine
environnementale650 afin d’effectuer les tests biologiques et radiologiques
permettant de porter un diagnostic objectif d’EHS651,5, et d’instituer le plus
rapidement possible un traitement.

1. La mise sous traitement


De tels traitements sont encore du domaine de la recherche. Ils sont
essentiellement basés sur les anomalies biologiques mises en évidence chez les
malades. Ils permettent d’atténuer les symptômes d’intolérance clinique, mais
non d’enrayer l’EHS qui, en l’état actuel de nos connaissances, est un état
pathologique difficilement réversible. D’où la nécessité de poursuivre le
traitement pendant plusieurs années et surtout de lui associer systématiquement
des mesures de protection, dans le cadre d’un suivi médical sans faille652 et cela
d’autant plus que comme nous l’avons vu, l’EHS s’accompagne dans environ
30% des cas d’une MCS653. Ainsi un tel traitement doit-il corriger les déficits
existants en vitamines (en particulier la vitamine D), et en oligoéléments (en
particulier le zinc) et utiliser des antiinflammatoires naturels tels que la papaye
fermentée et le ginkgo Biloba en solution, des antioxydants, le cas échéant des
antihistaminiques (la polaramine notamment) et de la mélatonine en cas
d’insomnie. Mais un tel traitement est insuffisant. Il faut lui associer dans tous
les cas une protection contre les champs électromagnétiques.
2. Les règles générales de protection
Les règles précédemment décrites pour les sujets bien portants nécessitent
d’être renforcées étant donné qu’à ce stade, l’intolérance clinique engendrée par
l’une ou l’autre des fréquences du spectre électromagnétique est au premier
plan654. La première règle est de se protéger par un habillage anti-ondes
approprié ; la seconde est de mettre chaque jour son corps en relation directe
avec la terre, afin de le décharger électriquement ; la troisième est de réduire
considérablement toute exposition et donc de modifier son mode de vie ; la
quatrième est de déterminer le siège et le type des sources de pollution à
l’origine des symptômes et de les mesurer ; la cinquième est de se protéger dans
son logement et sur son lieu de travail ; la sixième est d’envisager la dépose des
alliages dentaires métalliques lorsque ceux-ci existent et sont nombreux , et pour
cela, le cas échéant consulter un chirurgien-dentiste spécialisé, en raison de la
nécessité d’utiliser certaines précautions d’usage ; enfin, la septième est de se
protéger contre une MCS éventuellement associée, et le dans ce cas, de se mettre
au régime sans lactose/caséine et sans gluten655. C’est en respectant dans la
mesure du possible ces sept règles qu’on pourra récupérer une vie normale ou
presque.

3. Se protéger par un habillage approprié


Une vigilance particulière s’impose quant à l’utilisation des vêtements de
protection anti-ondes. Le contact direct avec la peau est à éviter dans la mesure
où les fibres métalliques en cuivre et en argent, qui constituent la partie anti-
ondes du tissu, en raison même de leur conductivité, permettent aux champs
électromagnétiques extérieurs auxquels est soumis l’organisme, d’induire un
courant électrique dans ces fibres. Et c’est là qu’est la limite de telles
protections. Car il convient alors de protéger l’organisme des champs électriques
secondairement induits en isolant la peau du vêtement anti-ondes par un tissu
isolant, tel que le coton. Une gaine protectrice enveloppe normalement la partie
métallique des tissus anti-ondes, mais ce n’est pas suffisant. Avec l’usure ou le
lavage, il y a une perte d’efficacité de la protection, et d’autre part, en cas de
contact direct avec la peau, la survenue d’une intolérance cutanée. Il est donc
recommandé de ne jamais laver les tissus de protection anti-ondes et de les isoler
de la peau.
Les résultats que nous avons obtenus nous ont d’autre part montré que sauf
exception, une seule épaisseur de tissu anti-ondes n’est en général pas suffisante,
et donc qu’il convient d’en utiliser au mieux deux à trois.
En outre, autre point essentiel, il semblerait que les fils d’argent aient la
capacité de s’opposer à la fois aux basses et aux hautes fréquences, alors que les
fils de cuivre n’arrêteraient que les hautes fréquences. Si l’EHS concerne aussi
les basses fréquences, il est donc essentiel de choisir un tissu anti-ondes
contenant des fils d’argent et pas seulement des fibres de cuivre. La non-
adéquation du tissu au type d’électrosensibilité concerné pourrait expliquer
certains échecs de la protection. Autre point : les tissus synthétiques sont mal
tolérés notamment en cas de MCS, d’où le recours au coton qu’on appliquera
directement sur la peau. Sans être une solution miracle, un tel dispositif anti-
ondes peut rendre service à un nombre non négligeable de malades en leur
permettant de sortir de chez eux et de fréquenter les lieux publics.
En fait, de nouvelles recherches dans le domaine de la protection des
personnes contre les champs électromagnétiques sont à effectuer, car les données
concernant l’efficacité de la protection et la tolérance des tissus anti-ondes mis
sur le marché demeurent encore trop fragmentaires et même parfois
insuffisamment étayées au plan scientifique656.
Outre les organes sexuels, les deux organes cibles à protéger par priorité sont
le cerveau et le cœur en raison de leur fonctionnement basé sur la genèse
spontanée de courants électriques.

3.1. Protection du cerveau


Elle est essentielle. Car l’électrohypersensibilité est une affection qui atteint
d’abord et avant tout le cerveau, en particulier les lobes temporaux, et plus
précisément le système limbique.
Il y a plusieurs procédés possibles :
• Soit l’achat d’une casquette ou d’un bonnet chez différents fabricants ; mais il
faut veiller à ce que les protections proposées couvrent suffisamment le front,
la nuque et surtout les oreilles. L’idéal serait une espèce de passe-montagne,
mais cela n’est pas facile à porter en dehors de son domicile656.
• Soit confectionner soi-même un couvre-chef protecteur. Pour cela, on achètera
dans le commerce une casquette, un chapeau ou un bonnet ordinaire assez large
pour couvrir le front, la nuque et les oreilles, et on tapissera le fond de ce
couvre-chef par 2 à 3 épaisseurs de tissu anti-onde, qu’on recouvrira du côté du
cuir chevelu par une épaisseur de coton657.
En fait l’essentiel est de porter l’un ou l’autre de ces dispositifs non pas de
façon permanente (car selon certains travaux l’organisme nécessiterait
normalement d’être aussi soumis aux champs électromagnétiques terrestres658),
mais principalement en cas d’exposition (lorsqu’on fait ses courses par
exemple).
Quelques malades peuvent ressentir une exacerbation de leurs maux de tête
avec certains dispositifs protecteurs. Cela peut être lié à une traversée du
rayonnement par le visage joint à un effet «cage de Faraday» de la protection, à
un port trop prolongé du dispositif, à un dispositif inefficace ou encore au port
de lunettes à montures métalliques et/ou à la présence d’amalgames métalliques
en bouche, l’une et l’autre de ces deux types de structures métalliques faisant
«antennes», et donc amplifiant le rayonnement dans la tête. Dans ce cas, on peut
associer au couvre-chef protecteur une écharpe basée sur le même modèle, et
couvrir son cou et le bas du visage en association au couvre-chef anti-ondes. En
outre on pourra opter pour des lunettes anti-UV et anti-lumière bleue possédant
une monture non métallique. Et dans un second temps, si nécessaire, envisager la
dépose des alliages métalliques, en utilisant les précautions d’usage659.
C’est souvent lorsque les sujets n’ont pas associé à leur protection
vestimentaire la mise à la terre de leur propre corps, le «earthing» des
américains, qu’un tel échec de la protection pourra survenir, le rôle de cette mise
à la terre étant d’assurer une décharge électrique maximale de l’organisme. En
fait, c’est peut-être aussi parce que le dispositif anti-ondes n’a pas suffisamment
recouvert la tête ou qu’il n’a pas été mis en place au bon moment que de tels
maux de tête surviennent. Des recherches sont ici indispensables pour répondre
aux différentes questions posées, car dans la majorité des cas, aux dires des
malades, de telles protections sont en général efficaces.

3.2. Protection du cœur


Le cœur est également extrêmement sensible aux champs
électromagnétiques. On sera d’autant plus enclin à le protéger chez les sujets
EHS présentant des épisodes de palpitations, d’instabilité de la tension artérielle
ou encore de tachycardie, ou à l’inverse de bradycardie.
Pour cela, là encore, il y a deux possibilités :
• soit acheter un t-shirt anti-ondes protecteur du thorax chez un fabricant ; en
protégeant la peau, même dans ce cas par un t-shirt en coton.
• soit confectionner soi-même ce vêtement, en achetant un t-shirt en coton qui
sera mis directement sur la peau et qu’on recouvrera par un t-shirt comprenant
2 à 3 épaisseurs de tissu anti-ondes.

3.3. Choix vestimentaire


• Il est en règle générale primordial de veiller au bon choix des matières
composant l’habillement et d’éviter les matières synthétiques (polyamide,
nylon, acrylique) qui ont l’inconvénient de concentrer l’électricité statique ; et
de privilégier les matières naturelles, telles que le coton, ou le lin qui ne sont
pas conducteurs.
• Il est recommandé également d’opter pour des vêtements non traités, ou à la
rigueur traités avec des teintures naturelles, et de privilégier les vêtements à
base de coton biologique, l’agriculture du coton étant très consommatrice de
pesticides.
• De même, des précautions sont à prendre pour les accessoires que l’on porte
sur soi : choisir en particulier des lunettes sans monture métallique, éviter le
port de bijoux ou d’autres accessoires pouvant jouer un rôle d’antenne et de
résonance par leur masse métallique (bracelet de montre métalliques, colliers,
bagues, boucles d’oreilles, piercings, bracelets en métaux).

4. Mise à la terre de son propre corps


Le corps a la capacité d’accumuler des charges électriques, lesquelles
peuvent générer des courants électriques, et donc des champs
électromagnétiques à l’intérieur de l’organisme.
Pour se décharger, la meilleure façon est de mettre son corps à la terre, en
restant par exemple 5 à 10 minutes une à deux fois par jour pieds nus sur de la
terre ferme (gazon, terre, sable humide en bordure de mer, etc.). Dans notre
expérience, cette pratique est extrêmement efficace, se traduisant par une
amélioration symptomatique réelle chez de très nombreux patients. On notera
que cette pratique est d’autant plus à conseiller que la protection vestimentaire
anti-ondes semble inefficace.
Par contre, il n’est pas recommandé de se relier directement aux prises de
terre de son habitation ou de son lieu de vie, car elles peuvent être le siège de
courants parasites.
5. Réduire toute exposition et donc modifier son mode de vie
Il convient de réduire l’usage des appareils émettant des radiofréquences.
• Téléphones portables : On peut vivre normalement sans utiliser de téléphone
portable à l’oreille et ne l’utiliser que quelques minutes par jour sous la forme
de SMS. De toute façon, si l’utilisation du téléphone portable est encore
possible et nécessaire, il faut utiliser un téléphone portable mis sur le marché
après 2016 et à DAS la plus faible possible (inférieure à 0,3 W/Kg) et éviter les
téléphones portables multimédia de dernière génération (4G) tels que les
Smartphones (et a fortiori ceux présentant une option pour la 5G) ; en outre, si
l’utilisation d’un téléphone portable à l’oreille est encore possible, ne l’utiliser
qu’en cas d’urgence absolue, et avec le haut-parleur. Car l’utilisation des
oreillettes peut être mal tolérée chez des sujets devenus EHS.
• Téléphone mobile sur socle (DECT) : il convient de supprimer tout usage de
DECT et de revenir au téléphone filaire classique. Mais certains malades,
particulièrement très EHS, ne tolèrent même plus le téléphone filaire classique.
Dans ce cas, apparaissent comme pour le téléphone portable, une douleur et
une chaleur dans l’oreille concernée (la droite chez les droitiers, la gauche chez
les gauchers) et bientôt dans l’une et l’autre oreille ; voire même, des maux de
tête, des acouphènes et des dysesthésies (picotements, brûlures) au visage ou
dans le bras et la main qui tient l’écouteur. Il faut alors se résoudre à
correspondre par SMS ou par courriers. Que ce soit en utilisant un téléphone
portable ou un DECT et a fortiori un téléphone filaire, toute apparition d’un
échauffement ou d’une douleur au niveau d’une oreille, traduit un début
d’EHS. Il convient donc, dès ce stade, de limiter au strict minimum les appels
téléphoniques, utiliser le haut-parleur, et consulter pour la mise en œuvre de
mesures protectrices et d’un traitement adapté, afin d’éviter l’aggravation de
l’affection.
• Ordinateurs : Il convient de supprimer l’utilisation de tout ordinateur
cathodique, de supprimer toute connexion WiFi, d’utiliser si nécessaire et le
moins longtemps possible un ordinateur à écran plat filaire et de proscrire toute
souris non filaire, et même dans ce cas de limiter au maximum le temps
d’utilisation de l’ordinateur, se ménageant des pauses. La mise de filtres anti-
ondes est possible, limitant la luminosité de l’écran, mais dans bien des cas elle
n’est pas suffisante. La protection vestimentaire pourra être bienvenue. En
outre, certains protègent le PC par un tissu métallique (aluminium), avec
semble-t-il de bons résultats. Dans tous les cas, il faut réduire au maximum
l’utilisation de l’ordinateur pour des raisons personnelles, afin de préserver le
cas échéant son utilisation à temps partiel au travail.
• Téléviseurs : Mêmes recommandations. Supprimer les écrans cathodiques ;
utiliser un écran plat filaire ; se mettre à bonne distance : 5 à 7 fois la diagonale
de l’écran ; réduire la durée d’exposition au strict minimum.
Qu’il s’agisse d’ordinateurs ou de téléviseurs, tout apparition de signes
d’intolérance, tels que maux de têtes, troubles oculaires, picotements ou
fourmillements dans la main tenant la souris ou au niveau du clavier, douleurs
thoraciques, acouphènes, vertiges et/ou troubles de l’équilibre après un certain
temps d’exposition, fatigue réactionnelle en fin de journée et cela d’autant plus
que le délai d’apparition des symptômes est court, contre-indiquent
formellement la poursuite d’une telle exposition.

6. Déterminer le lieu et la nature des sources de pollution


électromagnétique
En cas de suspicion d’exposition aux champs électromagnétiques, il est
recommandé de procéder à des mesures précises dans son habitat et sur son lieu
de travail.
La première recommandation est de déterminer si l’intolérance survient
principalement à domicile, sur le lieu de travail ou dans l’un et l’autre endroit,
afin d’établir quelles sont les sources électromagnétiques à l’origine des
symptômes cliniques d’intolérance. Le but est ici de mettre en œuvre le plus
rapidement possible une protection adaptée. En fait, à un stade plus évolué,
toutes les fréquences, autrement dit toutes les sources électromagnétiques, y
compris donc les extrêmement basses fréquences sont concernées, impliquant
une protection tous azimuts. Et c’est bien là qu’est la difficulté. Le point majeur
ici est de déterminer si les sources électromagnétiques sont situées à l’extérieur
ou à l’intérieur du lieu de vie. Pour cela, une enquête de voisinage et dans son
lieu de vie (habitat et travail) est indispensable. Pour y arriver, on pourra s’aider
de renseignements pris à la mairie, dans son quartier, sur son lieu de travail et en
consultant le site internet www.cartoradio.fr.
La seconde recommandation est d’effectuer ou de faire effectuer des mesures
de champs électromagnétiques à domicile et sur le lieu de travail, afin de
déterminer si les sources incriminées sont extérieures ou intérieures au lieu de
vie, tout en sachant que si les mesures révèlent des intensités faibles de champ
électromagnétique, bien inférieures aux normes légales de sécurité, celles-ci ne
signifient pas l’absence d’intolérance aux champs électromagnétiques en cas
d’EHS660.

7. Mesurer l’exposition aux champs électromagnétiques


Il y a quatre méthodes de mesure possibles : des mesures individuelles
réalisées grâce à l’utilisation de petits appareils ; des mesures effectuées par des
professionnels non agréés, qui font état de rapports ayant une valeur
d’orientation, mais qui n’ont pas de valeur d’expertise juridique ; des mesures
faites pas des experts agréés et qui, par conséquent, ont une valeur juridique ;
enfin des mesures réalisées sous le contrôle des pouvoirs publics, mais qui, parce
qu’ils ont le plus souvent recours à des organismes en partie dépendants des
opérateurs, ne sont pas nécessairement impartiales. En outre, même si les valeurs
mesurées respectent les normes actuellement en vigueur, celles-ci sont de toute
façon très au-dessus des valeurs acceptables au plan biologique et sanitaire, et
cela d’autant plus s’il s’agit de personnes atteintes d’ EHS.
• Mesures individuelles
Pour mesurer soi-même son exposition, on peut utiliser des petits appareils
qui permettent de vérifier que tel endroit est plus ou moins exposé qu’un autre.
Les variations peuvent être exprimées à l’aide de résultats chiffrés en champ
électrique, c’est à dire en volts/m pour les radiofréquences et hyperfréquences,
ou à l’aide d’unités de champs magnétiques exprimés en microtesla (µT) pour
les extrêmement basses fréquences. Les variations peuvent être aussi données à
l’aide d’autres unités exprimées en signaux lumineux ou sonores. Les moins
chers de ces petits appareils coûtent entre 200 € et 300 €. Deux appareils peuvent
être utilisés : l’un pour les extrêmement basses fréquences et l’autre pour les
radiofréquences et hyperfréquences, mais dans d’autres cas, un seul appareil
suffit661.
• Mesures réalisées par des professionnels non agréés
Ces mesures permettent de se faire une idée plus précise de l’exposition aux
champs électromagnétiques par rapport aux mesures individuelles. L’essentiel
ici est de déterminer si les sources électromagnétiques en cause proviennent de
l’intérieur ou de l’extérieur du lieu de vie, et donc rendent possible l’orientation
à bon escient de la protection. Elles peuvent faire partie d’un dossier médical,
justifiant la maladie, mais elles n’ont en aucun cas une valeur juridique.
• Mesures réalisées par des experts agréés
Le Centre de Recherche et d’Information Indépendant sur les Rayonnements
ElectroMagnétiques, le CRIIREM, est un organisme reconnu d’intérêt général et
accrédité. Il a en France la plus grande expérience en la matière. Son président
d’honneur, Pierre Le Ruz, est un expert européen.
Le CRIIREM propose des avis d’experts et des rapports d’expertise dans un
domaine large, intégrant les mesures concernant l’ensemble du spectre
électromagnétique. L’appareil de mesure utilise des sondes à large bande et
analyseurs de spectre, et donc concerne l’ensemble du spectre y compris les
radiofréquences et hyperfréquences. Les mesures donnent lieu à un rapport
circonstancié qui a valeur juridique. Une telle expertise (ou contre-expertise) est
obligatoire lorsque les personnes sujettes aux effets délétères des champs
électromagnétiques désirent porter plainte. Le recours au CRIIREM est essentiel
en cas de contre-expertise. L’intérêt de cet organisme à but non lucratif est son
indépendance vis à vis des pouvoirs publics et sa valeur juridique. Cependant,
compte tenu des nombreuses sollicitations actuelles, il peut y avoir un délai de
plusieurs mois avant que les mesures soient réalisées et que le rapport final qui
seul fait foi, parvienne au demandeur, qui en reste le seul propriétaire.
• Mesures réalisées par les pouvoirs publics
Les pouvoirs publics ont le plus souvent recours directement aux opérateurs
ou indirectement à des organismes de sous-traitance. Les résultats obtenus sont,
dans la très grande majorité des cas, dans les limites imposées par la loi.
Malheureusement, comme nous l’avons vu, les normes en vigueur ont été fixées
arbitrairement, sur la base des effets thermiques, alors que les effets non
thermiques, mieux connus maintenant, se déclenchent bien avant, et ont des
conséquences néfastes662. Ces mesures nécessitent donc le plus souvent une
contre-expertise par un organisme agréé tel que le CRIIREM.

8. Comment se protéger dans son logement ?


Les mesures de protection les plus immédiates à considérer concernent le
logement et les activités personnelles qu’on y déploie. Le problème n’est en
réalité pas aussi simple qu’il y paraît, car l’emplacement du logement par rapport
à des sources électromagnétiques extérieures peut intervenir, en addition des
sources internes existantes dans le logement.
Il y a deux étapes : d’abord évaluer si on a intérêt à réaménager son lieu de
vie notamment en le protégeant contre les nuisances extérieures ; et dans un
second temps, si les nuisances extérieures sont trop fortes, se résoudre à
déménager.

8.1. Réaménager son lieu de vie


• La première mesure concerne les champs électriques. Il convient en effet de
vérifier si l’installation électrique est en bon état et comporte des prises de
terre. La valeur de la résistance électrique mesurée au niveau des prises de
courant doit être la plus faible possible : inférieure à 10 ohms, si possible
inférieure à 5 ohms, idéalement à 2 ohms, alors que la norme EDF autorise
jusqu’à 50 ohms (norme C15-100). Il faut donc faire venir un électricien.
• La deuxième mesure est de ne pas séjourner à proximité des câbles électriques
car ils rayonnent. Ceux-ci sont d’ordinaire intégrés dans les murs. Il est donc
conseillé de se tenir à distance ou au mieux de les blinder.
• On peut en effet envisager le blindage des câbles pour éviter les champs
électriques et la pose d’interrupteurs bipolaires et/ou de biorupteurs, mais ces
modifications ne doivent être envisagées que si on a la preuve que l’intolérance
provient d’une source située à l’intérieur du lieu d’habitation, car ces travaux
coûtent cher. En tout cas, on supprimera, si tel est le cas, tout boîtier qui permet
d’utiliser les câbles électriques pour y faire transiter des signaux de type CPL.
De façon générale, il est aussi conseillé de séjourner le moins longtemps
possible à proximité des appareils ménagers indispensables (réfrigérateurs,
machines à laver, etc.) et donc de s’en tenir à distance. Il est par ailleurs
formellement contre-indiqué de faire appel à des appareils amplificateurs de
champs électromagnétiques. De même, on peut, sans désagrément, supprimer
les plaques à induction (retour au gaz ou au four thermique classique), les fours
à micro-ondes, les radios-réveil (retour aux réveils mécaniques), les ampoules à
basse consommation (garder les ampoules à filament classiques et/ou se
réapprovisionner auprès de certains petits artisans électriciens qui en ont encore
en stock), etc.
• Quant aux compteurs communicants, dits «intelligents», ils ne sont bien sûr
pas à conseiller. Des études sont actuellement en cours à ce sujet. Comme nous
l’avons vu précédemment et comme nous le reverrons dans les chapitres
suivants, en l’état, la pose de tels compteurs n’a rien d’obligatoire au plan
juridique663. Des dérogations sont donc possibles, à condition de faire état d’un
certificat médical stipulant l’existence d’une EHS (mais un tel certificat ne peut
être établi qu’après consultation médicale, réalisation des tests diagnostiques
d’EHS et remise en mains propres)664.

8.2. Se protéger contre les champs électromagnétiques venant de l’extérieur


L’ensemble des mesures précédentes constitue une première approche pour
rendre son lieu d’habitation supportable. Il peut être insuffisant. La situation
varie en effet selon qu’il existe ou non une ou plusieurs source(s) extérieure(s) :
en d’autres termes si le lieu d’habitation consiste en une maison isolée, un
pavillon sans voisinage contigu, ou en une maison mitoyenne, ou encore s’il
s’agit d’un appartement situé dans un immeuble.
8.2.1. Déterminer les sources extérieures
Dans tous les cas, on s’assurera que les sources électromagnétiques en cause
proviennent bien de l’extérieur et on en déterminera le type. On tentera de
localiser leur direction. Pour cela, on pourra consulter le site internet
www.cartoradio.fr pour localiser les émetteurs environnants et/ou demander des
informations à la mairie. En outre, en cas de difficulté d’appréciation, on tiendra
compte des mesures des champs électromagnétiques réalisées sur place.
De façon plus simple, on pourra aussi se livrer à une enquête personnelle de
voisinage. Ainsi, on s’enquerra : (1) d’une éventuelle utilisation du WiFi chez
les voisins, en tentant de leur expliquer les dommages entraînés par leur propre
pollution électromagnétique, et de les convaincre dans leur intérêt de revenir au
filaire (certains peuvent comprendre) ; (2) de l’éventuelle présence d’un
transformateur électrique EDF (certains siègent parfois dans l’immeuble
même) ; (3) de la proximité d’une ou de plusieurs antennes-relais (s’enquérir de
leur distance par rapport au lieu d’habitation, et dans la mesure du possible, de
leur type et de leur puissance ; prendre des photos) ; ce qui est à considérer
prioritairement ici ne sont pas tant les antennes présentes sur le toit des
immeubles voisins, mais que surtout les mats ou pylônes comportant plusieurs
antennes (radio, télévision, téléphonie) et (4) d’autres sources potentielles telles
que lignes à haute ou très haute tension, voies ferrées électriques, terrains
militaires, radars, éoliennes, etc. Or l’actuelle difficulté est la réalisation
d’expérimentations sauvages d’implantations de la 5G, pour laquelle le plus
souvent on ne dispose d’aucune information !665
Une fois la source extérieure déterminée, deux niveaux d’actions sont
possibles : (1) transformer son lieu de vie en cage de Faraday, grâce à la
réalisation d’un blindage ou (2) déménager. De ces deux solutions, le
déménagement peut être préférable, mais il peut-être difficile à réaliser pour
différentes raisons y compris financières et socio-économiques. Or le problème
ici est qu’assez souvent c’est sur le toit des HLM que les antennes sont imposées
et posées, avec pour conséquence le risque de nuisances chez les populations les
plus défavorisées.
8.2.2. Transformer son lieu de vie en cage de Faraday
Il s’agit ici de blinder son lieu de vie, afin d’éviter le passage des champs
électromagnétiques en provenance d’une source extérieure, les champs
électromagnétiques extérieurs se réfléchissant sur le blindage. Mais un tel
blindage n’est en fait envisageable que si on a expressément éliminé la
possibilité de toutes sources intérieures et si on s’est assuré de l’existence réelle
de sources électromagnétiques extérieures. D’où la nécessité de ne concevoir la
transformation de son lieu de vie en cage de Faraday qu’une fois les mesures de
champs électromagnétiques effectuées, celles-ci ayant analysé l’ensemble des
fréquences du spectre. En effet, il est essentiel de s’assurer que toutes les sources
électromagnétiques internes (ou presque) ont été supprimées, car si tel n’était pas
le cas, un effet inverse de celui recherché serait obtenu, puisque les champs
électromagnétiques en provenance de la source interne se réfléchiraient sur les
parois de la cage, amplifiant ainsi l’exposition dans le lieu et donc les nuisances
sanitaires.
• Le blindage concerne les murs, les plafonds et les sols. Pour sa réalisation,
appliquer une peinture spéciale. Le blindage doit être relié à la terre. Respecter
le processus indiqué sur la notice.
• Pour les fenêtres, outre la pose de vitres avec isolation thermique, des rideaux
peuvent être confectionnés avec des tissus (cotons tressés de fils de cuivre
recouverts d’argent). Des moustiquaires constituées d’un maillage fin peuvent
aussi faire l’affaire. La nuit, des volets en aluminium seraient semble-t-il
efficaces.
• Pour un sommeil protégé, des baldaquins existent dans le commerce avec ces
tissus. Il est possible de s’en confectionner soi-même. Sous le lit, le traitement
du sol est indispensable quand on est en appartement.
• On veillera en outre à ce que le sommier ne contienne aucune structure
métallique, y compris des ressorts, car de telles structures font “antenne“.
• Les couvertures de survie offrent des performances de blindage assez bonnes
mais leur utilisation à long terme n’est pas conseillée. Elles s’usent et perdent
leur efficacité.

8.3. Déménager
Lorsque les sources électromagnétiques extérieures ont été individualisées, et
que les aménagements précédents s’avèrent insuffisants, lorsque les signes
d’intolérance persistent et que les mesures effectuées dans le lieu de vie
confirment que malgré le blindage, les valeurs trouvées sont encore trop élevées,
lorsque la vie à domicile et à proximité de son lieu d’habitation devient pénible,
que les signes de souffrance persistent et que les traitements entrepris dès que
possible sont insuffisamment efficaces, il faut se résoudre à déménager. Or ici
deux situations sont à considérer : Si le sujet EHS est propriétaire de son
habitation, il est donc contraint de la vendre souvent à un prix moindre ; s’il est
locataire, il doit chercher ailleurs.
A cela s’ajoutent trois difficultés : le niveau des revenus, tributaire de la
profession et d’une éventuelle perte d’emploi ; les troubles cognitifs éventuels
(troubles de l’attention/concentration, perte de mémoire immédiate) expliquant
les difficultés à envisager et à négocier au mieux tout changement de domicile ;
l’absence de zones blanches officiellement reconnues et l’absence de
cartographie disponible faisant état de ces zones à l’échelon du pays, expliquant
que de nombreux malades, livrés à eux-mêmes, ne sachent pas où aller. Or il est
clair que les associations de malades ou d’aide aux malades auraient un rôle
majeur à jouer pour faire pression auprès des pouvoirs publics, afin qu’une telle
cartographie des zones blanches soit établie.

9. Comment se protéger sur son lieu de travail


Il est peut-être difficile de connaître avec précision les sources
électromagnétiques qui ont causé l’EHS. Quoiqu’il en soit, en cas d’EHS avérée,
le malade peut être amené à ne plus pouvoir assurer son activité professionnelle,
que la cause en soit le WiFi, l’utilisation de téléphones portables par le
personnel, la proximité d’antennes-relais ou encore la présence de câbles
électriques non sécurisés. Les situations diffèrent selon que le lieu de travail est
une entreprise publique ou privée. Interviennent aussi la taille de l’entreprise, les
conditions de gestion interne, l’objet et la nature des activités, la prise de
conscience des salariés, enfin la compréhension du médecin du travail (qui a une
obligation de vigilance sanitaire en matière de champs électromagnétiques666) et
surtout du patron. Nous y reviendrons plus en détail dans le chapitre à venir,
consacré à la politique de santé publique.

10. Que faire en cas d’alliages dentaires métalliques ?


Le mercure est extrêmement toxique pour le système nerveux. La pose
d’alliages métalliques en contenant est maintenant interdite chez les femmes
enceintes et les enfants, grâce à une directive européenne667. Et la généralisation
de l’interdiction de telles poses est prévue dans les prochaines années. Quoi qu’il
en soit, en l’état, la présence de métaux en bouche, en raison d’un effet
«antenne», est susceptible d’aggraver les symptômes d’EHS et même de
contribuer à la genèse d’une MCS. La mesure des courants galvaniques en
bouche permet d’objectiver la possibilité d’un tel effet. De tels courants ont pour
conséquence l’érosion des alliages et l’émission de vapeurs de mercure en
bouche. Or celles-ci sont susceptibles de contaminer la salive, et par cet
intermédiaire de pénétrer dans la gaine du nerf olfactif et ainsi d’atteindre les
lobes temporaux, en particulier le système limbique ; avec pour résultat
d’aggraver les symptômes d’EHS et d’induire une MCS668. Lorsqu’ils sont
nombreux, la dépose de tels amalgames est donc indispensable, mais avec
précaution. Il faudra donc faire appel à un chirurgien-dentiste ayant l’expérience
de telles déposes, car le risque ici, en l’absence de précaution est la survenue
d’une majoration des signes d’intolérance669.

11. Se protéger contre l’apparition d’une éventuelle MCS associée


Même si au début, il n’y a pas d’intolérance aux odeurs, la survenue d’une
MCS est toujours à redouter. Il convient donc, en cas d’EHS reconnue d’éviter à
titre préventif, l’exposition à des produits chimiques artificiels et là aussi de se
protéger. L’objectif est ici d’identifier les produits chimiques qui sont en cause
dans la genèse du MCS, de façon à les éliminer. Bien que cela soit difficile,
utiliser des produits Bio, de même que manger Bio est certainement un gage de
sécurité. Mais cela est le plus souvent insuffisant.
Les malades atteints de MCS trouvent souvent empiriquement les moyens de
se protéger. Nous relatons ici quelques recommandations utiles et de bon sens.
• Choisir un lieu d’habitation tolérable, c’est-à-dire le plus naturel possible, et
donc situé, à distance des routes à grande circulation, des aérodromes et zones
de cultures intensives ; et aménager son lieu de vie en conséquence avec un
revêtement intérieur et des meubles sans peinture à l’huile, ni solvant
organiques, sans vernis, sans colles, en particulier sans formaldéhyde ni
composés organiques volatils (COV). On supprimera donc toutes moquettes et
tissus synthétiques artificiels.
• Utiliser des produits de nettoyage et d’entretien tolérés. On lavera le linge sans
utiliser les lessives du commerce ; le savon de Marseille et le vinaigre blanc
sont en général utilisés à bon escient. De même, les produits issus de la société
Salveco, en vertu de l’étude que nous avons réalisée.
• Exclure les parfums artificiels et s’habiller en tissu naturel non synthétique.
• La mesure phare est d’utiliser un masque protecteur avec filtres à charbon de
bois actif interchangeables, de type FFP2 ou FFP3, couvrant le nez et la
bouche. Celui-ci est utilisé avec succès pour les sujets atteints de MCS670.
• Recourir le plus tôt possible à un traitement de fond de l’affection. Il est parfois
conseillé d’utiliser des traitements ou méthodes non allopathiques, l’argument
étant que les malades présentant un MCS ne tolèreraient pas les médicaments
de la pharmacopée médicale traditionnelle. Ceci est inexact. Dans notre
expérience la plupart des malades atteints de MCS traités par le même
protocole que celui utilisé pour les malades atteints d’EHS ont vu leur état
clinique s’améliorer grâce aux traitements allopathiques que nous leur avions
proposés, à condition d’en retirer les excipients, pour ne garder que les
principes actifs.
• Enfin, en cas de survenue de malaises, on pourra être amené à proposer des
séances d’oxygénothérapies à domicile ou sur le lieu du malaise.

12. Recourir à un régime sans gluten et sans lactose/caséine


Recourir à un régime sans gluten et sans produits laitiers671, autrement dit
sans lactose/caséine en cas de MCS et a fortiori lorsqu’existent des signes
d’intolérance alimentaire cliniquement prouvée (douleur et ballonnement
abdominal survenant après les repas, éventuelle diarrhée), bien que très souvent
celle-ci ne puisse être objectivée biologiquement, est une mesure à
recommander.

–––––– • ––––––
CHAPITRE 15
Préjudices moraux et sociétaux.
Quelle politique de santé publique ?
Dominique Belpomme, Pierre Le Ruz

Ce chapitre est principalement dévolu aux malades atteints


d’électrohypersensilbilité, mais pas seulement. Ceux-ci sont devenus les parias
de nos sociétés sans qu’aucun remède ne soit proposé par la société. Le rôle des
médecins est devenu prioritaire pour les protéger des ondes électromagnétiques
et faire en sorte que le fléau cesse de progresser. Au-delà de la loi Abeille, dix
mesures doivent être prises d’urgence au plan politique avant que les malades
ne se tournent individuellement ou collectivement vers les tribunaux. C’est ce
qu’analyse ce chapitre.

Le cancer et la maladie d’Alzheimer sont des fléaux de santé publique


reconnus, mais dont la fraction attribuable aux champs électromagnétiques n’est
pas encore établie. La raison principale en est l’existence de causes multiples à
l’origine de ces pathologies3. Par contre, associée à l’EHS, une pathologie
jusqu’alors inconnue, la notion d’intolérance aux champs électromagnétiques a
émergé depuis peu, simultanément à l’essor des technologies sans fil. La
prévalence de l’EHS est aujourd’hui croissante partout dans le monde, frappant
des millions d’individus, ce qui explique qu’elle soit considérée par la
communauté scientifique comme un véritable fléau de santé publique.
Au plan sociétal et médical, la facture est donc devenue extrêmement lourde.
C’est le plus souvent toute une vie qui est détruite et qu’il faudra si possible
reconstruire. C’est ce que nous abordons dans ce nouveau chapitre en
envisageant successivement la prévalence de cette nouvelle affection, la situation
des malades au plan social, les recours citoyens possibles, et finalement le rôle
du corps médical dans la prise en charge des malades, et celui des décideurs
politiques en matière de santé publique.

1. Un fléau de santé inédit


La Figure 23 fait état de la prévalence exprimée en pourcentage des
personnes qui se considèrent comme EHS, dans le monde672.

Si dans les années 1985-2005, l’augmentation de la prévalence apparait avoir


été exponentielle673, il n’est pas certain qu’il en soit de même dans les années à
venir. De nos jours il semblerait en effet exister un certain tassement de cette
croissance, mais cela reste à confirmer674. En France, on ne sait pas combien de
personnes sont atteintes d’électrohypersensibilité. Mais si on se base sur les
chiffres rapportés par l’ANSES et plus précisément sur le chiffre moyen de 3%
qui est le pourcentage publié récemment à partir d’une étude réalisée à Taiwan,
on pourrait estimer le nombre de personnes qui en seraient atteintes aujourd’hui
dans notre pays à 1 à 2 millions ! Comment, du point de vue des malades, du
corps médical et des pouvoirs publics et politiques, faire face à ce nouveau fléau
qui nous concerne tous, en particulier les jeunes ?

2. Les nouveaux parias


Les effets des champs électromagnétiques sur la santé peuvent être
extrêmement sévères et préjudiciables. En raison des troubles cognitifs, le
SICEM pourrait représenter un état pré-Alzheimer, certes potentiellement encore
réversible, mais qui, en l’absence de traitement préventif et de mesures de
protection pourrait évoluer vers une véritable altération mentale. A cela s’ajoute,
comme on l’a vu, le risque de maladie d’Alzheimer, en cas d’exposition
professionnelle prolongée aux basses ou extrêmement basses fréquences. De
même, fréquemment associée au SICEM, la survenue d’une MCS représente
certainement un deuxième handicap, en raison de son évolution chronique,
rendant la vie quotidienne extrêmement difficile ; avec pour éventuelle
complication, la survenue d’une maladie auto-immune, d’une maladie
endocrinienne ou encore d’un lymphome675. Or, indépendamment de l’existence
d’une EHS, toute exposition chronique à des champs électromagnétiques peut
aussi avoir pour conséquence la survenue d’un cancer676. C’est la conclusion à
laquelle est parvenue l’OMS pour l’exposition aux radiofréquences et qui
complète, ce qu’on savait déjà, pour les extrêmement basses fréquences. C’est
donc l’ensemble des fréquences non thermiques du spectre électromagnétique
qui est aujourd’hui classé dans le groupe 2B du CIRC, autrement dit comme
possiblement cancérigènes677 ; et il en serait de même de l’ensemble de ces
fréquences pour l’EHS.
Pour les sujets devenus EHS les conséquences sociales sont en réalité
extrêmement sévères : perte d’emploi ; rupture de couple ; isolement familial et
sociétal ; consultations médicales et sociales sans fin, et le plus souvent
inefficaces, en raison de l’absence de reconnaissance de cette affection par les
pouvoirs publics et politiques et donc de sa méconnaissance par de nombreux
médecins ; changement de domicile (certains malades sont obligés de dormir
dans une tente ou une caravane en pleine nature pour fuir leur lieu de vie pollué
par des champs électromagnétiques), et se mettre à distance des lignes à haute
tension et des antennes-relais ; contraction de dettes et appauvrissement ; idées
suicidaires chez près d’un malade sur deux ; et chez l’enfant : dyslexie, retard
scolaire et troubles du comportement678.
Aujourd’hui tout le monde s’accorde pour reconnaitre l’existence de cette
souffrance, mais sous prétexte qu’aux dires des lobbies et des représentants de
l’industrie, il n’y aurait aucun lien prouvé avec les champs électromagnétiques,
rien n’est fait pour faciliter la prise en charge médico-sociale de ces malades, et
rien, en matière de prévention et de protection.

3. Du point de vue des malades, que faire ?


Si consulter un médecin peut apparaitre un «Sésame, ouvre-toi», c’est loin
d’être le cas, en raison de la non-formation d’une majorité de médecins à cette
nouvelle pathologie, au manque d’experts dans le domaine, à la pression
incessante et de plus en plus contraignante des lobbies, à la tromperie entretenue
par certains médias colportant sans investigation sérieuse leur opinion, et
finalement à la non-prise de conscience des pouvoirs publics et politiques face à
cette nouvelle tragédie.

3.1. Pourquoi la prise en charge psychiatrique n’est pas la solution


En début de maladie, l’écueil à éviter est très certainement de ne pas se
laisser prescrire des médicaments relevant de la psychiatrie et a fortiori
d’accepter d’être dirigé vers une telle consultation. C’est pourtant ce que propose
le réseau de consultations de pathologie professionnelle et environnementale
mis en place depuis 2011 par le ministère de la santé, un réseau qui n’a débouché
jusqu’à ce jour sur aucune mesure précise de santé publique, et qui, sauf cas
particulier, est resté sur l’hypothèse non validée que de tels malades relèveraient
de la psychiatrie, et non de la neurologie. Fort heureusement, la plupart des
malades atteints d’EHS ne se laissent pas prendre au jeu : ils fuient ce type de
consultations, ne se sentant eux-mêmes pas relever de la psychiatrie. Car si ces
consultations permettent au médecin de répondre à la demande de prise en
charge qui leur est faite, en prescrivant des somnifères, anxiolytiques et autres
psychotropes, en réalité, cette attitude ne résout en rien les problèmes de
l’origine causale de cette affection et, du diagnostic et du traitement qu’elle
nécessite. Rappelons en effet que dans la majorité des cas, cette pathologie ne
relève aucunement de la psychiatrie, et que de telles prescriptions n’évitent en
rien la réémergence des symptômes à chaque fois que le malade est exposé.
Comme nous l’avons observé, une telle attitude ne peut donc conduire qu’à un
échec. C’est d’ailleurs ce que reconnaissent très souvent les psychiatres eux-
mêmes pour lesquels «cette pathologie ne relève que très rarement de leur
compétence».

3.2. Se faire reconnaitre comme handicapé


Outre les mesures que nous avons envisagées dans le chapitre précédent,
pour ceux des malades encore en âge de travailler, se faire reconnaitre en qualité
de travailleur handicapé (RQTH) par la maison des personnes handicapées
(MDPH)679 est sans doute une formalité à accomplir le plus tôt possible. Le
dossier à faire remplir par le médecin traitant ou par un autre médecin est à
acquérir sur internet680. Pour le remplissage de ce dossier, c’est sur le handicap
dans la vie quotidienne qu’il faut insister681, plus que sur l’origine même et la
nature de l’affection, qui quant à elle, ne sera prise en compte que
secondairement dans la décision de RQTH682.
Selon notre expérience, la plupart des malades (près de 90%) qui en font la
demande, obtiennent une telle reconnaissance et en cas de premier échec, on
peut faire appel. Cette reconnaissance est confidentielle. C’est le malade qui
décide ou non d’en faire état auprès de son employeur. En tout état de cause un
tel statut doit permettre d’éviter un licenciement sec, car il est imposé à chaque
entreprise l’embauche d’un certain quota de travailleurs handicapés683. Un autre
avantage conféré par cette reconnaissance est qu’elle ouvre la possibilité de
négocier avec le médecin du travail un aménagement de poste tel qu’un temps
partiel ou un télétravail, et avec le médecin conseil de la sécurité sociale,
l’évolution du statut social.

3.3. Les négociations au sein de l’entreprise


Les démarches à entreprendre au sein de l’entreprise dépendent de nombreux
facteurs, y compris administratifs et psychologiques. En général informer le
médecin du travail en expliquant son affection sous couvert d’un certificat
médical approprié est une première étape indispensable, mais elle est
généralement insuffisante. Prendre contact et informer le plus tôt possible le
comité d’hygiène et de sécurité (CHSCT), si l’entreprise en possède un, s’avère
souvent utile. L’avis de ce comité n’oblitère cependant pas le fait que dans tous
les cas une négociation avec le patron de l’entreprise s’il s’agit d’une PME, ou
avec les responsables administratifs si l’entreprise est de taille importante, en
accord avec le médecin du travail est à privilégier, afin de mettre en place les
mesures de protection qui s’imposent. En réalité celles-ci devraient concerner
non seulement la personne EHS, mais aussi l’ensemble du personnel :
remplacement de la connexion WiFi de l’ordinateur par une connexion filaire,
remplacement du DECT par un téléphone filaire, limitation de l’utilisation des
téléphones portables, suppression du WiFi dans la salle de réunion, etc.
Ce qu’il convient de faire prévaloir ici est en effet que les mesures de
sauvegarde préconisées seront utiles non seulement au malade lui-même, mais à
tous. Il y a donc ici nécessité de mobiliser l’ensemble du personnel car chaque
personne, qu’elle soit intolérante ou non aux champs électromagnétiques risque
un jour de devenir EHS. A cela s’ajoute le choix des produits d’entretien et une
parcimonie dans leur utilisation pour éviter la survenue ou l’aggravation d’une
MCS.
En cas d’EHS et d’insuccès de ces démarches, l’appel aux syndicats de
l’entreprise et la consultation d’un avocat pourront être envisagé684. Cependant,
de façon relativement fréquente, et d’autant plus si la personne concernée est
jeune, il sera conseillé de changer purement et simplement de métier ; mais de
telles reconversions professionnelles ne sont pas faciles, compte tenu de l’état
actuel du marché du travail. Dans certaines situations, il faudra pourtant s’y
résoudre. Des possibilités existent, le maitre mot étant un retour à la Nature.
3.4. Les démarches auprès de la sécurité sociale
Très souvent, et notamment lorsque les arrêts de travail se succèdent en
raison de la survenue des symptômes d’intolérance sur le lieu de travail, une
prise de contact dès que possible avec le médecin du travail et le médecin conseil
de la sécurité sociale s’avérera nécessaire. L’affection n’étant pas inscrite au
tableau des maladies professionnelles, une reconnaissance en tant que telle, sauf
cas exceptionnels, est purement illusoire actuellement. Pourtant, au sein même
de la sécurité sociale, des progrès notables ont été réalisés, quelques malades
ayant été reconnus être atteints d’affection longue durée (ALD) et même pour
certains d’entre eux, réparés ; d’autres étant mis en «congés longue maladie»,
d’autres encore en invalidité. Comme nous le verrons la jurisprudence dans ce
domaine est en pleine évolution. Mais à condition de faire les démarches
nécessaires.
3.5. Les recours citoyens : les ONG
Au-delà de leurs problèmes individuels, certains malades se sont regroupés
en collectifs ou associations afin de faire reconnaitre leur état de santé par les
pouvoirs public et de légitimer leurs droits en la matière685.
Relais indispensable entre la société civile et les pouvoirs publics et
politiques, de telles associations (voir l’annexe G) permettent pour certaines
d’entre elles, d’orienter et de conseiller les malades, pour d’autres agrées par
l’Etat, plus spécifiquement, de négocier avec les pouvoirs publics la
reconnaissance de l’affection, et sa prise en charge par des mesures adaptées.
Ainsi certains de ces collectifs ou associations militent-ils aujourd’hui pour la
protection des enfants et adolescents dans les écoles, collèges et lycées ; d’autres
pour le retrait de certaines antennes-relais ; d’autres encore pour s’opposer à la
pose de compteurs communicants au domicile des malades. D’autres encore
pour le remboursement des frais médicaux liés aux soins prodigués. Car
aujourd’hui, l’Etat ne prend toujours pas en charge le coût des investigations
médicales nécessaires au diagnostic et au traitement de cette nouvelle
pathologie, qu’il ne reconnait toujours pas, contrairement à ce qui se passe par
exemple en Suède.

4. De la nécessité d’une expertise agréée et indépendante pour


l’évaluation et la gestion des risques concernant les biens et les
personnes
Dans les démarches effectuées auprès des pouvoirs publics ou dans le cas où
il est envisagé de déposer plainte à l’encontre d’un employeur, d’un opérateur ou
même d’un service publique, le recours à une expertise agréée s’avère
indispensable. Le maitre mot ici est son indépendance face aux différentes
parties en présence, qu’elles soient publiques ou privées. Nous analysons ici les
qualifications et devoirs de l‘expert, et les modalités de son expertise.

4.1. Qualification et obligations de l’expert


L’expert doit être référencé comme spécialiste en rayonnements non-
ionisants, mais aussi avoir une expérience dans les domaines de la biophysique
et de la réglementation.
En principe, l’expert peut être mandaté officiellement par les tribunaux, les
ministères, les administrations, les Conseils Régionaux ou Généraux, les
municipalités, les entreprises, et point non négligeable, les particuliers.
L’expert doit être indépendant et déclarer l’absence de tout conflit d’intérêts
avec toutes les parties impliquées dans l’expertise. Il peut se faire aider par des
assistants également exempts de tout conflit d’intérêts.

4.2. Les modalités de l’expertise


La mission de l’expert est triple. Elle consiste à évaluer les expositions
maximales des champs électromagnétiques dans les lieux à expertiser, à vérifier
si ces expositions sont conformes à la réglementation, enfin à évaluer les
dommages et les préjudices des plaignants.
4.2.1. Evaluer les expositions maximales des champs électromagnétiques
Pour cela, il convient : (a) de réclamer auprès des Parties en présence les
fiches techniques indiquant le constructeur des divers émetteurs impliqués
(Types, Marques, Fréquences, Puissances, Gains…), afin d’effectuer les calculs
physiques théoriques classiques pour évaluer les expositions maximales
possibles in situ (b) de confronter les valeurs obtenues avec toutes les mesures
réalisées in situ avec les appareils référencés et étalonnés686 ; et (c) d’organiser
une réunion avec les parties en présence, afin de décider si une contre-expertise
doit être réalisée. Entendre tous les dires et y répondre.

4.2.2. Vérifier la conformité réglementaire des expositions maximales


Cette vérification concerne l’atteinte possible aux biens, à savoir : les
dysfonctionnements touchant les appareils électriques, électroniques et de
bureautique fonctionnant in situ, mais aussi les appareils d’assistance médicale,
tels que défibrillateurs et stimulateurs cardiaques, pompes à médicaments,
dispositifs intracrâniens et auditifs687. Cette procédure s’appliquera à vérifier en
matière d’«immunité», si le marquage «champs électromagnétiques» est effectif
pour tous les appareils impliqués et en matière d’«émissivité», si les valeurs
d’expositions applicables in situ sont respectées.
Concernant l’atteinte possible aux personnes, on se référera là aussi à
plusieurs décrets et recommandations688. On vérifiera si des effets aigus dits
thermiques et si des effets à long terme dits «spécifiques» sont envisageables in
situ. Concernant la gestion des risques sanitaires là encore on se référera à de
très nombreuses dispositions réglementaires689.
Enfin, on donnera un avis circonstancié sur la pertinence à mettre en place
des mesures de prévention applicables, tels que : Pictogrammes et périmètres de
sécurité, zones d’interdictions de stationner, réglages ou démontages de certaines
structures, appareils ou émetteurs trop impactants.

4.2.3. Evaluer les dommages et les préjudices des plaignants


On organisera une réunion avec les parties en présence, on recevra les
dossiers des plaignants ; on entendra tous les dires et on y répondra.
On évaluera les dommages et les préjudices en se basant sur la jurisprudence
et sur l’application ou la non-application des textes réglementaires.

4.3. Conclusion
II suffit de comparer le volume imposant des travaux scientifiques effectués
depuis plus de quarante ans sur les effets des rayonnements non Ionisants, au
volume des expertises, des contre-expertises et des procès, pour se rendre
compte que les problèmes sont bien réels. II serait donc souhaitable qu’une
véritable politique de santé environnementale cohérente et courageuse soit mise
en place, afin de créer des structures pour former des experts compétents dans le
domaine de la gestion des risques afférents aux rayonnements non ionisants ; à
condition d’écarter tout lobbying de la part des organismes représentant les
industriels et les opérateurs impliqués.

5. Le rôle du corps médical


Il y a aujourd’hui un redoutable fossé qui s’est creusé entre d’une part, les
avancées décisives de la science, en matière de santé et d’environnement dans le
domaine de l’électromagnétisme690, et d’autre part, la pratique médicale actuelle
et l’opinion des institutions médicales et administratives du pays, qui trop
souvent se réfugient dans des concepts et préjugés établis à partir de données
anciennes, aujourd’hui périmées. Or une telle attitude rétrograde tout en
constituant un obstacle sérieux aux progrès médicaux, transgresse l’Ethique
médicale, telle que nous l’a enseigné Hippocrate. C’est ce que nous évoquons ici
en rappelant les grands principes éthiques sur lesquels est fondée notre
médecine, puis en analysant la situation actuelle du point de vue de la pratique
médicale, notamment en matière d’EHS, avant de pointer ce qu’il conviendrait
de faire pour que la prise en charge des malades se fasse dans de meilleures
conditions déontologiques.

5.1. De l’éthique en pratique médicale


Il ne s’agit pas ici d’entrer dans les arcanes de la déontologie médicale, qui
de toute façon, doit s’adapter aux évolutions sociétales actuelles, et donc qui
elle-même, doit évoluer en fonction des nouvelles acquisitions scientifiques.
Mais de rappeler que le Serment d’Hippocrate demeure un texte fondateur en
matière d’Ethique médicale pour la prise en charge des malades. Car ce sont bien
les malades qui doivent être toujours au cœur des préoccupations du médecin,
celui-ci demeurant donc libre de ses prescriptions dans l’intérêt des malades, et
donc indépendant face à toute sorte de pressions extérieures, fussent-elles de
nature politicienne et a fortiori lobbyiste. Rappelons à ce sujet la définition de la
relation du médecin avec son malade, telle qu’en avait donné jadis le Conseil de
l’Ordre des médecins : «la rencontre d’une âme et d’une conscience», la
conscience étant celle du médecin, possédant une vision éthique hautement
significative de la médecine et une définition de l’acte médical et du rôle moral
que doivent jouer les médecins qu’on aurait aujourd’hui tort d’oublier.
Or ne pas prendre en charge, au mieux des données scientifiques actuelles et
des possibilités médicales, les malades souffrant d’EHS, et ne pas avertir la
société civile des risques qu’elle encourt, en s’exposant indûment aux champs
électromagnétiques, constituent à l’évidence une entorse à l’Ethique médicale ;
et au plan du droit, une atteinte à la dignité humaine, et dans les cas les plus
désespérés, une non-assistance à personne en danger.
Il est donc une obligation morale pour les médecins praticiens de s’informer
sur cette nouvelle pathologie et a fortiori pour les instances médicales et
sociétales de veiller au respect de la déontologie et du droit. Ainsi, pour les
médecins de ces instances, y-a t-il aussi une obligation d’être en permanence à
jour des nouvelles connaissances scientifiques disponibles. Et cela avant de
porter le moindre jugement sur cette pathologie et en particulier sur la façon de
la diagnostiquer et de la traiter. Ainsi considérer par ignorance ou parti pris les
malades qui en sont porteur, comme relevant de la psychiatrie, constitue-t-il en
l’état actuel de nos connaissances non seulement une faute médicale, mais aussi
une transgression de toute Ethique.

5.2. De la pratique médicale en matière d’électrohypersensibilité


Fort heureusement les pratiques médicales évoluent. Et sans doute doit-on
rendre hommage à de nombreux médecins généralistes – ils seraient aujourd’hui
environ 30%691 –, qui nonobstant l’opinion délétère entretenue par certains
lobbies, les pouvoirs administratifs et politiques et même certains médias,
écoutent ce que leur disent leurs malades, s’ouvrent à plus de compréhension sur
cette nouvelle pathologie, surveillent les traitements et même rédigent les
indispensables certificats médicaux, permettant aux malades de se protéger des
effets délétères des champs électromagnétiques, d’obtenir la RQTH et de
négocier au sein de leur entreprise un aménagement de leur poste de travail, et
avec la sécurité sociale, une évolution de leur statut.

5.3. Vers une reconnaissance de la médecine environnementale


Nous avons précédemment défini ce qu’est la médecine environnementale et
la véritable révolution médicale qu’elle suscite aujourd’hui et qu’elle apportera
de plus en plus à l’avenir, dans la prise en charge des malades, tant au plan de
leur protection, que du diagnostic et des traitements692. Une telle médecine est
déjà pratiquée en Allemagne et aux Etats-Unis, par le biais de différentes
Académies693. Dans notre pays nous avons créé la société française de médecine
environnementale et ainsi mis en place un réseau de médecins qui se sont
spécialisés dans une telle pratique médicale, grâce à l’organisation chaque année
de cours intensifs694. De telles consultations s’organisent donc aujourd’hui un
peu partout en France ; certaines prenant en charge des malades atteints d’EHS,
de MCS, ou encore d’autres pathologies environnementales. Un diplôme
interuniversitaire a même été récemment crée en Belgique et en France à Nice et
à Montpellier695. Nul doute que cette nouvelle façon de concevoir et de pratiquer
la médecine ne pourra que s’étendre dans les années à venir.

6. De la nécessité d’une nouvelle politique de santé publique


Le fait que la pratique médicale actuelle ne s’intéresse pas aux causes des
maladies, qui pour la plupart demeurent inconnues, et donc ne vise à
diagnostiquer et à traiter que les effets de ces causes, explique en grande partie le
désengagement de l’Etat en matière de prévention ; et finalement la morbidité
croissante des maladies et affections de notre temps, qu’il s’agisse de cancer, de
maladie d’Alzheimer et autres neuropathies, de diabète, de maladies
cardiovasculaires, etc.696.
L’existence de l’EHS et de la MCS en tant que nouvelles affections rompt
avec cet état de fait, dans la mesure où pour la première fois, il est explicitement
inscrit dans la terminologie reconnue par l’OMS697, un lien direct avec
l’environnement quel qu’il soit et donc une remise en question des activités
humaines polluantes. C’est un tel message étendu à l’ensemble de la
pathologie696 que nous avions déjà adressé il y a plusieurs années.
Or il est évident qu’une telle prise de position ne fait pas l’affaire des
lobbies, et donc qu’elle soit source d’oppositions polémiques virulentes.
Et qu’il est non moins évident qu’en considérant nommément l’origine
environnementale de l’EHS et de la MCS, quelle qu’en soit la cause, l’OMS et
les pouvoirs publics des différents pays se trouvent dans une situation
inconfortable ; et donc qu’en l’état actuel, la réponse en provenance notamment
de l’ANSES au sujet de l’EHS ne puisse être que du ressort de la dénégation et
de la diversion. Car si tel n’était pas le cas, le rôle causal des champs
électromagnétiques n’étant alors même que suggéré comme possible dans la
survenue de l’EHS et des autres pathologies, la conséquence au plan politique ne
pourrait être que de restreindre l’utilisation des technologies sans fil, en vertu du
principe de précaution. Ce que le pouvoir politique actuel se refuse de faire,
pour d’évidentes raisons économiques. C’est ainsi toute l’ambiguïté et le
paradoxe de la situation actuelle.
D’une part il est en effet affirmé qu’il n’y a aucun lien démontré entre les
champs électromagnétiques et les pathologies telles que l’EHS ou encore que la
pose des compteurs communicants est sans risque – c’est ce qu’affirme à tort le
groupe de travail de l’ANSES dans ces différents rapports –, et d’autre part, à
l’inverse, comme le préconise par exemple la loi Abeille, il est fortement
conseillé de se protéger de ces champs. Or il est clair qu’une telle ambiguïté ne
pourra pas durer.
Il faudra bien qu’un jour, la raison l’emporte et que l’Etat puisse trancher, en
appliquant les principes de précaution et de sobriété, comme on l’a vu698, et donc
que soit réellement mis en œuvre une véritable politique de protection des
personnes et de soins aux malades, victimes des nuisances électromagnétiques.
Or comme nous le verrons dans la sixième partie de cet ouvrage, l’espoir est ici
de mise, en raison des progrès réalisés au plan juridique pour la protection des
personnes.

7. Des normes de sécurité à revoir


Comme on l’a vu dans les chapitres précédents, il est maintenant avéré que
les effets des rayonnements non thermiques peuvent être également nuisibles au
plan sanitaire en raison de leurs propriétés biophysiques et biologiques
singulières699 ; et donc que les normes actuellement recommandées par l’OMS
sur proposition de l’ICNIRP ne protègent aucunement les populations des dégâts
sanitaires occasionnés, tant chez les adultes que surtout chez les enfants ; et donc
que ces normes nécessitent d’être modifiées en raison de leur caractère inadapté
au regard des nouvelles connaissances scientifiques acquises récemment.
En outre, l’établissement de ces normes est en contradiction flagrante au sein
même de l’OMS, avec la reconnaissance par le CIRC du rôle possiblement
cancérigène des extrêmement basses fréquences et des radiofréquences, puisque
cet organisme de recherche international fait lui-même partie de l’OMS.
Or comme on l’a vu, le rôle des extrêmement basses fréquences est de même
incriminé dans la survenue de la maladie d’Alzheimer, de même que
possiblement l’ensemble des fréquences non thermiques dans la survenue de
l’EHS. Il est donc clair ici que dans la détermination des normes, l’OMS n’a pas
fait preuve d’indépendance scientifique, puisqu’elle s’est rangé eu seul avis de
l’ICNIRP700, dont on sait qu’il œuvre en connivence étroite avec l’industrie.
Or comme l’indique le tableau 8, les normes de puissances dépendent des
fréquences considérées. Ainsi, tenant compte des fréquences utilisées, plusieurs
Etats membres de la communauté européenne dont la Belgique, le Luxembourg,
l’Italie, la Pologne et surtout l’Autriche n’ont pas attendu que l’OMS modifie
ces normes pour décider dès 2003 d’abaisser les leurs au plan réglementaire701.
Par contre, comme l’Allemagne, la France, à l’encontre de la résolution 1815 de
l’Assemblée générale du Conseil de l’Europe fait toujours siennes les normes de
l’OMS (c’est-à-dire celles de l’ICNIRP), et donc celles adoptées officiellement
par l’Union Européenne. Ce qui est extrêmement préjudiciable au plan de la
santé publique, en particulier chez les femmes enceintes, les enfants et les
malades sensibles aux champs électromagnétiques.
Tableau 8 : Normes applicables aux hyperfréquences,
selon les fréquences et les pays concernés.

8. En complément de la loi Abeille, dix mesures de santé publique à


prendre
La loi 2015-136, dite loi Abeille, a certainement été un premier pas décisif
dans la façon d’appréhender les problèmes de protection et de prévention
électromagnétique chez l’enfant. Mais il convient certainement d’aller plus loin,
car l’EHS est une affection qu’on doit considérer, comme on l’a vu702, comme la
partie émergée d’un iceberg, autrement dit comme un signal d’alarme révélateur
de ce qui advient ou risque d’advenir dans d’autres secteurs de la pathologie.
Il y a à ce jour dix mesures à prendre dans le cadre d’une refonte complète de
notre système de santé et de sécurité sociale concernant les technologies sans fil.
1. Le cas échéant, la reconnaissance de l’intolérance électromagnétique et en
particulier de l’électrohypersensibilité en tant que maladie professionnelle,
lorsqu’elle est générée sur le lieu du travail ou qu’elle est en lien avec le
travail, et donc sa mise au tableau des maladies professionnelles.
2. La reconnaissance de la sensibilité multiple aux produits chimiques, appelée
aussi syndrome d’intolérance aux odeurs (SIOC), comme maladie
professionnelle au cas où elle est générée sur le lieu du travail, et donc sa mise
au tableau des maladies professionnelles.
3. La reconnaissance de l’électrohypersensibilité et de la sensibilité multiple aux
produits chimiques comme handicaps703.
4. La formation des médecins du travail et de la sécurité sociale à reconnaitre
ces nouvelles affections et à admettre, comme un impératif catégorique, les
mesures de prévention et de protection nécessaire des personnes sur leur lieu
de travail704.
5. La formation d’experts agrées dans ces domaines.
6. Concernant les champs électromagnétiques, l’abaissement des normes
sécuritaires, comme cela est le cas dans plusieurs pays d’Europe, sans attendre
les nouvelles recommandations de l’OMS.
7. La création de zones blanches, comme cela a été le cas pour les espaces non-
fumeurs lors de la politique de lutte contre le tabagisme, les problèmes de
santé publique rencontrés pour les nuisances électromagnétiques étant du
même ordre que celles liées au tabac.
8. L’application des principes de sobriété et de précaution par la prise de
mesures concrètes concernant l’implantation des antennes sur le territoire et
l’utilisation des objets connectés, que ce soit en milieu scolaire ou
universitaire, à domicile ou dans les lieux publics.
9. La protection des femmes, notamment des femmes enceintes et des enfants.
10. Enfin, chez les adolescents et les adultes jeunes, la lutte contre les addictions
que représentent les abus d’utilisation des consoles de jeux vidéo, des
tablettes, des téléphones portables et des ordinateurs connectés en WiFi.
Or un espoir se lève aujourd’hui au plan du droit pour la reconnaissance des
nuisances perpétrées par les expositions électromagnétiques abusives en
particulier sur les lieux de travail, grâce notamment à une prise de conscience
motivée des avocats, et surtout des juges en France et à l’étranger, et on ne peut
que les remercier. C’est ce qu’il nous faut maintenant aborder.

–––––– • ––––––
SIXIÈME PARTIE

Le droit face aux ondes


Et les arguments juridiques
à faire valoir
La prise en charge des malades se doit bien sûr d’être médicale avant tout.
Mais dans le climat sociétal et politique actuel qui ne favorise pas la
reconnaissance des effets délétères des ondes électromagnétiques sur la santé,
cette prise en charge ne suffit pas. Le recours au droit est souvent indispensable.
Et c’est aux avocats qu’est dévolue la tâche de défendre les malades afin de
faire reconnaitre leur préjudice et aux juges d’émettre des jugements fondés sur
le droit, tenant compte des avancées de la science.
Le problème se pose bien sûr avec une acuité toute particulière chez les
personnes électrohypersensibles. Mais comme on l’a vu, celles-ci ne sont pas les
seules concernées. Il nous faut donc ici, avant d’envisager le contenu des cinq
chapitres qui vont suivre, revenir sur certains points essentiels concernant
l’acquis des connaissances médicales et scientifiques et l’évolution du droit en
la matière, en rappelant les grands principes qui le fondent. Sans doute la
lecture de cette sixième et dernière partie de l’ouvrage pourra paraitre aride
aux lecteurs ayant des connaissances limitées en droit. Mais eux-mêmes
concernés par une intolérance aux champs électromagnétiques, que ce soit dans
leur environnement propre, à domicile ou sur leur lieu de travail, ou encore se
faisant du souci pour leurs enfants, que ce soit à domicile, ou à l’école y
trouveront de précieuses informations pour obtenir des pouvoirs publics, que
l’environnement électromagnétique soit assaini dans le respect de la loi et du
droit ; et que des mesures de protection soient mises en place.
Dans ces nouveaux chapitres, les avocats trouveront des éléments leur
permettant de défendre le plus efficacement possible les malades, et les juges,
des indications pour la réalisation de jugements équitables.
Comme on l’a vu, l’hypothèse de l’innocuité des champs électromagnétiques
est aujourd’hui démentie et combattue à la lumière des travaux scientifiques les
plus récents. Les «effets thermiques», connus depuis longtemps, visent
l’échauffement des tissus par absorption d’énergie. En 2013, à la lumière des
données scientifiques disponibles à l’époque, le législateur européen n’avait
retenu que des exemples d’«effets non-thermiques» bénins tel que la survenue de
crampes, d’éblouissements ou de «faux vertiges» consécutivement à l’exposition
aux champs électromagnétiques. Si ces symptômes passagers ne présentent pas
de gravité intrinsèque, ils affectent toutefois le bien-être des personnes exposées
allant jusqu’à provoquer des douleurs, et à faire perdre au salarié sa lucidité,
avec pour conséquence de le mettre en danger à son poste de travail.
Les «effets non-thermiques» peuvent en réalité couvrir des risques beaucoup
plus graves liés à des expositions prolongées47 qui imposent une révision des
normes internationales de protection référencées par l’OMS. En effet, comme on
l’a vu, le CIRC a classé dans la catégorie 2 B, «possiblement cancérogène pour
l’homme» les extrêmement basses fréquences8 et les radiofréquences9. Cette
classification dans la catégorie 2 B ne saurait être minimisée : elle ne traduit
nullement l’innocuité individuelle de l’exposition aux champs
électromagnétiques, mais vise plutôt, en l’état actuel des connaissances, à
l’établissement d’un lien associatif possible entre certaines circonstances
d’exposition et la survenue à plus ou moins long terme d’un cancer. Et il en est
de même pour la maladie d’Alzheimer survenant chez des travailleurs soumis à
des basses ou extrêmement basses fréquences705.
D’autre part, le syndrome d’intolérance aux champs électromagnétiques, le
SICEM, et l’électrohypersensibilité ont fait l’objet de plusieurs réunions
scientifiques internationales de consensus, notamment sous l’égide de l’OMS6 à
Prague en 2004 et plus récemment lors du colloque de l’Appel de Paris qui s’est
tenu en 2015 à l’Académie Royale de médecine de Belgique706. Si les causes
déclenchant la survenue de ce syndrome et de cette affection sont encore mal
connues, le faisceau de symptômes est en revanche bien établi au plan médical et
scientifique. Les sujets qui en souffrent voient leur seuil individuel de tolérance
aux champs électromagnétiques abaissé de sorte que l’exposition à des niveaux
ordinairement supportés déclenche en premier lieu des douleurs (céphalées,
fibromyalgies) et altère le fonctionnement normal de l’organisme (faux vertiges,
perturbation du rythme cardiaque, etc.). Outre le préjudice lié à la douleur, le
SICEM provoque en second lieu une altération substantielle de plusieurs
fonctions physiques, sensorielles, mentales et cognitives à l’origine d’une
véritable désinsertion sociale du patient qui ne supporte plus les conditions
ordinaires de son lieu de travail ou les espaces publics exposés à des champs
électromagnétiques. En troisième lieu, les chercheurs examinent actuellement si
le maintien durable d’une exposition aux champs électromagnétiques ne pourrait
pas se compliquer, notamment chez les sujets électrohypersensibles de la
survenue d’un syndrome de fatigue chronique ou même de maladies
neurodégénératives telles que la maladie d’Alzheimer ou la sclérose en plaques.
Quoiqu’il en soit, des critères objectifs permettent actuellement de diagnostiquer
l’intolérance aux champs électromagnétiques, par un examen clinique, des
examens d’imagerie médicale257 et des tests biologiques707.
Ce qui impose aux médecins, par devoir déontologique et en pleine
conformité avec une directive émanant de la direction générale de la santé
(DGS), la rédaction de certificats médicaux appropriés à destination des
pouvoirs publics et de la justice708. Et cela bien que reconnus au plan
international709, le SICEM et l’électrohypersensibilité ne figurent toujours pas
dans la classification internationale des maladies (OMS), et qu’en France, du
point de vue de l’assurance maladie, l’electrohypersensibilité ne figure toujours
pas dans la catégorie des affections de longue durées710 ; et que du point de vue
du droit du travail et de la protection sociale, cette nouvelle catégorie d’affection
ne soit pas davantage encore inscrite au Tableau des maladies
professionnelles711. En droit, cette absence de reconnaissance spécifique de
l’électrohypersensibilité en tant que maladie au sens de l’assurance maladie et de
la protection sociale, ne prive cependant pas les personnes devenues EHS de la
protection de la loi. Le fondement de cette protection doit être en particulier
recherché dans les conventions internationales et dans les principes
constitutionnels qui se trouvent au sommet de la pyramide normative de l’ordre
juridique en France. Tel est éminemment le cas du principe de précaution, défini
et reconnu au plan international et inscrit en préambule de la constitution
française.
Ainsi dans cette dernière partie, après avoir rappelé la définition et les usages
du principe de précaution, abordons-nous la protection des personnes face aux
expositions électromagnétiques sous quatre angles.
• Un premier angle est celui de la protection de l’enfant ; une protection
indispensable du fait de sa particulière vulnérabilité.
• Un deuxième angle est celui de la protection des travailleurs face à
l’exposition professionnelle aux champs électromagnétiques, une protection
rendue d’autant plus nécessaire que les risques encourus sur le lieu de travail
sont particuliers.
• Un troisième angle est celui du handicap et des reconnaissances
professionnelles des nuisances potentielles ; cette considération était essentielle
car elle concerne les personnes désirant se faire reconnaitre comme
handicapées, atteintes de maladie professionnelle ou encore victime d’un
accident du travail.
• Et finalement le quatrième angle est celui de la protection du domicile, une
protection rendue nécessaire à l’intérieur en particulier du fait de la pose des
compteurs communicants et à l’extérieur du fait de l’exposition aux champs
électromagnétiques liée à l’implantation des lignes à haute ou très haute tension
et/ou à des antennes-relais.
Or dans ces différents domaines, sans doute faut-il souligner que le droit est
plus souvent plus protecteur qu’on ne le pense habituellement, et qui très
souvent est en avance même sur les préconisations des scientifiques eux-même ;
ce qui impose d’y recourir le plus souvent possible. Ce sont ces différents
aspects que nous analysons respectivement dans les chapitres à venir, après avoir
rappelé en préambule l’existence du principe de précaution sur lequel il est
fondé.

–––––– • ––––––
CHAPITRE 16
Le principe de précaution et l’exposition aux
champs électromagnétiques
Olivier Cachard

L’exposition humaine et environnementale aux champs électromagnétiques


tombe dans le champ d’application du principe de précaution. En premier lieu,
L’ampleur de la diffusion des technologies de l’information et de la
communication fait que l’exposition aux champs électromagnétiques cesse de
relever de l’initiative personnelle et du risque individuel, pour relever désormais
d’un usage de masse inscrit dans un choix collectif de société : internet des
objets, smart cities, digitalisation des services publics, diffusion de la 5G par des
grappes d’antennes et par des satellites… De même, la transition énergétique
nécessaire à l’essor du numérique conduira à développer encore davantage les
réseaux électriques qui, on le sait depuis le XIXe siècle, génèrent des champs
électriques et des champs magnétiques.
En second lieu, comme des publications scientifiques l’ont établi de manière
certaine, l’exposition du vivant aux champs électromagnétiques produit des
«effets biophysiques directs» tant à l’échelle organique, neurologique que
cellulaire. Ces effets, qui sont mesurés pendant la période d’exposition, affectent
d’ailleurs aussi bien, comme nous l’avons vu712, le règne animal (abeilles,
oiseaux migrateurs, animaux marins) que les hommes. Lorsque cette exposition
était à la fois professionnelle et limitée dans le temps, les effets biophysiques
directs tels que maux de tête, les vertiges, les acouphènes ou les phosphènes
étaient considérés comme des désagréments acceptables. Ils faisaient partie des
«risques du métier»713 et devaient être supportés par le salarié dès lors que
l’employeur prenait les mesures nécessaires pour éviter un accident du travail
consécutif aux vertiges ou aux phosphènes. A partir du moment où l’exposition
aux champs électromagnétiques cesse d’être seulement professionnelle, c’est-à-
dire cantonnée aux heures et au lieu de travail, pour se généraliser, elle entre
nécessairement dans le champ d’application du principe de précaution.
L’exposition aux champs électromagnétiques concerne non seulement la santé
humaine, mais également l’environnement dont la nécessaire protection fait
aujourd’hui consensus.
En troisième lieu, des publications scientifiques nombreuses ont établi que
de vraisemblables effets de long terme sont associés à une exposition de longue
durée aux champs électromagnétiques. Des études épidémiologiques ont ainsi
conduit le CIRC à classer en 2002 dans la catégorie 2B «peut-être cancérogène
pour l’homme» les extrêmement basses fréquences et les hyperfréquences8.
D’autres recherches, conduites in vitro ou sur des animaux, ont étudié la
perturbation des neurones. L’hypothèse de l’innocuité des champs
électromagnétiques, formulée dans les années 1950, est donc aujourd’hui
contredite. Il a été démontré que cette hypothétique innocuité, bâtie sur un
raisonnement par a contrario des rayonnements ionisants, n’avait aucune valeur
démonstrative. Si en effet les champs électromagnétiques non-ionisants n’ont
pas l’énergie suffisante pour casser le génome à l’inverse des rayonnements
ionisants, d’autres mécanismes d’action et de perturbation des organismes
vivants par les rayonnements non-ionisants sont aujourd’hui connus714. Un seuil
de scientificité suffisant est franchi pour que le risque soit considéré comme
avéré715. Contrairement à ce qui est parfois avancé dans les médias, c’est
désormais l’hypothèse d’innocuité qui relève d’une croyance périmée et non
scientifique.

1. Principe de précaution et incertitude scientifique


Le principe de précaution a été consacré pour permettre aux régulateurs et
aux opérateurs de faire face à la complexité scientifique et épistémologique des
nouveaux risques émergents. Au Canada, l’article 2 (1) de la Loi visant la
prévention de la pollution et la protection de l’environnement et de la santé
humaine en vue de contribuer au développement durable exprime très clairement
que le principe de précaution, ici appelé «principe de prudence», vise à éviter
que le prétexte soit tiré d’une connaissance scientifique encore imparfaite du
risque pour favoriser l’inaction : «En cas de risques de dommages graves ou
irréversibles à l’environnement, l’absence de certitude scientifique absolue ne
doit pas servir de prétexte pour remettre à plus tard l’adoption de mesures
effectives visant à prévenir la dégradation de l’environnement, ainsi qu’à
promouvoir et affermir les méthodes applicables de prévention de la
pollution»716.
En effet, les avancées de la science s’inscrivent dans un temps long qui
excède la durée de la mandature d’un parlementaire. Dans le cadre de maladies
multifactorielles, comme le cancer ou l’asbestose717, plusieurs dizaines d’années
peuvent être nécessaires pour établir un lien de causalité parfaitement documenté
entre l’exposition à un agent physique ou chimique et une maladie. Que faire
pendant ce temps long où la vraisemblance du risque a déjà été établie, mais sans
que son incidence et ses caractéristiques soient parfaitement connues ? Tout
dépend du point de vue adopté. Si l’on se situe du point de vue du Bien commun,
en principe le point de vue du régulateur, on veillera à ne pas exposer
massivement la population et l’environnement à un risque vraisemblable. Si, au
contraire, l’on se situe du point de vue de l’intérêt particulier des industriels
exploitant ces technologies, on cherchera à amortir le plus longtemps possible
les investissements déjà réalisés, et donc à prolonger l’exploitation des
technologies génératrices du risque.
Le principe de précaution, qui n’est guère en faveur chez les investisseurs
soucieux de la rentabilité optimale de leur investissement, manifeste le choix de
l’intérêt général et du Bien commun. En France, l’article 5 de la Charte de
l’environnement est formulé sans équivoque : «Lorsque la réalisation d’un
dommage, bien qu’incertaine en l’état des connaissances scientifiques, pourrait
affecter de manière grave et irréversible l’environnement, les autorités
publiques veillent, par application du principe de précaution et dans leurs
domaines d’attributions, à la mise en œuvre de procédures d’évaluation des
risques et à l’adoption de mesures provisoires et proportionnées afin de parer à
la réalisation du dommage».

2. Précaution, prévention, environnement et santé humaine


Le principe de précaution doit être bien distingué du principe de prévention.
En France, l’article 3 de la Charte définit ainsi le principe de prévention : «Toute
personne doit, dans les conditions définies par la loi, prévenir les atteintes
qu’elle est susceptible de porter à l’environnement ou, à défaut, en limiter les
conséquences». Le domaine du principe de prévention est donc celui des risques
dont l’existence est connue, y compris si leur incidence et leur prévalence dans
la population sont faibles. Par exemple, l’usage des rayonnements ionisants
(radioactivité) génère un risque de contamination pour l’environnement et pour
la population, risque qui doit faire l’objet de mesures de prévention par les
opérateurs et l’État. Le principe de prévention déborde le droit de
l’environnement pour être repris dans diverses branches du droit. L’obligation de
prévention des risques est ainsi consacrée en droit du travail et pèse sur
l’employeur.
Le principe de précaution et le principe de prévention doivent être reliés non
seulement à la protection de l’environnement, mais plus largement à la
protection de la santé humaine. L’article 1 de la Charte de l’environnement
proclame ainsi que «chacun a le droit de vivre dans un environnement équilibré
et respectueux de la santé». La Charte ne protège pas seulement l’environnement
pour lui-même, mais fait de la protection de l’environnement un outil de la
protection de la santé humaine.

3. Valeur et domaine du principe de précaution


En dépit des attaques dont il fait l’objet régulièrement par certains groupes
d’intérêts, le principe de précaution s’est considérablement renforcé en droit
français et en droit européen. D’abord énoncé comme un principe de valeur
législative, à l’article L 110 du Code de l’environnement, le principe de
précaution a ensuite acquis une valeur constitutionnelle par la loi
constitutionnelle n° 2005-205 du 1er mars 2005. La Charte de l’environnement
appartient ainsi au bloc de constitutionnalité, tout comme la Déclaration des
droits de l’homme et du citoyen de 1789 et le préambule de la Constitution de
1946. Selon une décision du Conseil constitutionnel, l’ensemble des droits et
devoirs définis dans la Charte s’imposent ainsi aux pouvoirs publics et aux
autorités administratives dans leur domaine de compétences respectives718. Le
Conseil d’État a ensuite décidé que la Charte est opposable dans toutes ses
dispositions à toutes les décisions administratives, notamment celles relatives à
l’urbanisme719. Le principe de précaution n’est donc pas cantonné aux seules
politiques environnementales. Lorsque l’État actionnaire720 contrôle des
entreprises industrielles développant une mission de service public, notamment
dans le domaine de l’énergie ou des télécommunications, il se trouve donc
nécessairement soumis à la Charte de l’environnement dans la mesure où il
détermine la politique de la société commerciale qu’il contrôle, le tout dans une
perspective de service public. La Charte de l’environnement est donc opposable
aux sociétés commerciales issues des anciens champions nationaux de l’énergie
et des télécoms. Enfin, contrairement à une idée répandue, la Charte de
l’environnement est invocable dans le contentieux judiciaire. L’article 4 de la
Charte (Principe de réparation) a ainsi été invoqué dans le contentieux sur la taxe
générale sur les activités polluantes721 et dans le contentieux privé de
l’urbanisme722. L’article 5 (Principe de précaution) a également été visé par la
Cour de cassation dans un litige opposant un exploitant agricole à la société
exploitant le réseau de transport de l’électricité723. La formule selon laquelle «les
autorités publiques veillent, (…) dans leurs domaines d’attributions» au respect
du principe de précaution n’en limite donc pas l’invocabilité aux relations
verticales avec les administrations. En effet, le juge judiciaire est une autorité
publique ; il lui appartient de donner plein effet aux règles constitutionnelles,
notamment au principe de précaution, y compris dans les relations horizontales
entre justiciables de droit privé.
Au Canada, la Cour suprême a confirmé la validité constitutionnelle des
dispositions de la Loi visant la prévention de la pollution et la protection de
l’environnement et de la santé humaine, en ce qu’elle prévoit la réglementation
des substances toxiques pour l’environnement724.
En droit de l’Union européenne, le Tribunal et la Cour de justice de l’Union
se sont explicitement référés au principe de précaution725.

4. Principe de précaution et renversement de la charge de la preuve


Dans la mesure où le principe de précaution est applicable aux hypothèses
où le risque est vraisemblable, sans toutefois que la preuve scientifique du lien
de causalité entre l’activité et le risque puisse être parfaitement rapportée, il est
nécessaire de renverser la charge de la preuve. Cela signifie qu’il revient au
promoteur de l’activité créatrice d’un risque de rapporter la preuve de son
innocuité et non aux personnes exposées au risque de rapporter la preuve de la
dangerosité de l’activité. «Techniquement, renverser le fardeau de la preuve
revient à définir une présomption réfragable de risque en faveur d’installations
ou de produits spécifiques que le promoteur peut tenter de lever en apportant
simplement des indices en ce sens si un degré élevé de certitude élevé n’est pas
exigé. En cas d’échec de la preuve, si un doute devait subsister quant à
l’innocuité du produit ou de l’installation, la présomption de dangerosité
subsistera»726.
Pour plusieurs raisons, le principe de précaution commande de mettre sur les
épaules du promoteur d’une activité risquée la charge de la preuve de son
innocuité. Une première raison est que le principe de précaution entend protéger
la population dans son ensemble contre l’exposition à des risques qu’elle n’a pas
spécialement choisis d’assumer et dont elle connaît mal les caractéristiques. Or
la population générale dispose d’une aptitude à la preuve bien plus réduite que
les opérateurs industriels sophistiqués disposant pour leur part de moyens
financiers, juridiques et techniques leur permettant d’assumer la charge de la
preuve. Une seconde raison tient à ce que le promoteur d’une activité industrielle
lucrative et risquée la développe pour réaliser des profits : il est donc de l’intérêt
du promoteur de conduire des recherches pour établir l’innocuité de l’activité
envisagée afin d’obtenir qu’elle soit autorisée. Une analyse en termes
d’incitation au développement des connaissances scientifiques, plaide pour que
la charge de la preuve de l’innocuité pèse sur le promoteur de l’activité, plutôt
que la preuve du danger sur les victimes potentielles de cette activité. Le droit de
l’Union européenne a ainsi retenu ce mécanisme en matière de protection de
l’environnement et de la santé humaine. L’article 1.3 du Règlement REACH
relatif à l’évaluation et à l’autorisation des substances chimiques précise que le
«présent règlement repose sur le principe qu’il incombe aux fabricants, aux
importateurs et aux utilisateurs en aval de veiller à fabriquer, à mettre sur le
marché ou à utiliser des substances qui n’ont pas d’effets nocifs pour la santé
humaine ou l’environnement. Ses dispositions reposent sur le principe de
précaution». Ce qui vaut pour la commercialisation des substances chimiques
vaut également pour les équipements de télécommunication, dont le déploiement
massif est engagé par les acteurs du numérique et des communications
électroniques.

–––––– • ––––––
CHAPITRE 17
L’exposition des enfants aux champs
électromagnétiques - Analyse juridique
Olivier Cachard

«Il fut un temps où l’enfance n’était pas l’enfance. Puis un temps où l’on
s’avisa que l’enfant n’était pas un adulte miniature»727. Il faut attendre la
déclaration de Genève du 24 septembre 1924 sur les droits des enfants pour que
soit proclamé que «L’humanité a le devoir de donner à l’enfant ce qu’elle a de
meilleur». En droit contemporain, une convention internationale donne une base
solide à la protection de l’enfant et permet de passer d’une déclaration
symbolique à un instrument créateur de droits. La Convention internationale sur
les droits de l’enfant a été signée à New York le 20 novembre 1989 et ratifiée
par 196 États, dont le Canada et la France. Selon son article premier, «Au sens de
la présente Convention, un enfant s’entend de toute être humain âgé de moins de
dix-huit ans, sauf si la majorité est atteinte plus tôt en vertu de la législation qui
lui est applicable». L’article 6 de la Convention pose le droit de l’enfant à la
survie et au développement ; l’article 3 formule le principe directeur de «l’intérêt
supérieur de l’enfant» à la lumière duquel toutes les formes d’intervention
relatives aux enfants doivent être appréciées.
En France, cette convention internationale est aujourd’hui considérée comme
étant d’application directe. Les juridictions admettent donc que certains de ses
articles constituent le fondement de droits directement invocables au profit de
l’enfant. La jurisprudence728 des juridictions suprêmes de l’ordre administratif et
de l’ordre judiciaire a reconnu l’applicabilité directe de plusieurs articles de la
Convention, en particulier de l’article 3 § 1. Il dispose que «Dans toutes les
décisions qui concernent les enfants, qu’elles soient le fait des institutions
publiques ou privées de protection sociale, des tribunaux, des autorités
administratives ou des organes législatifs, l’intérêt supérieur de l’enfant doit
être une considération primordiale». L’intérêt supérieur de l’enfant doit donc
être pris en compte dans toutes les politiques de l’État, notamment lorsqu’il
contrôle les installations de télécommunications.
Au Canada, soumis à un dualisme constitutionnel, une convention
internationale ne peut être invoquée par les justiciables qu’à la condition d’avoir
fait l’objet d’une incorporation en droit interne, ce qui supposerait une loi
fédérale et des textes d’application dans le ressort des provinces. Quoique
ratifiée par le Canada, la Convention internationale sur les droits de l’enfant n’y
est donc pas directement invocable faute de législation d’application729. Pour
autant, la Cour suprême reconnaît que «Les valeurs exprimées dans le droit
international des droits de la personne peuvent, toutefois, être prises en compte
dans l’approche contextuelle de l’interprétation des lois et en matière de
contrôle judiciaire»730.
Si la Convention internationale sur les droits de l’enfant est souvent
invoquée en droit de la famille, notamment à propos de la dévolution de
l’autorité parentale en cas de divorce, son domaine d’application n’est en rien
limité au droit de la famille. «La considération primordiale» de l’intérêt de
l’enfant s’impose également dans les politiques éducatives et dans les politiques
sanitaires. Aujourd’hui, la nécessité de protéger l’enfant contre l’exposition aux
champs électromagnétiques fait l’objet d’un large consensus scientifique et
politique. De nombreuses études scientifiques établissent en effet la vulnérabilité
particulière de l’enfant aux facteurs environnementaux qui peuvent affecter sa
croissance et son développement. Et les législateurs de plusieurs États se sont
emparés de la protection de l’enfant contre les champs électromagnétiques. Cette
protection est d’abord garantie à la femme enceinte et à l’enfant à naître, puis à
l’enfant dans le milieu scolaire et à l’enfant dans le milieu extrascolaire.

1. La protection de la femme enceinte et de l’enfant à naître


En Europe, la législation communautaire protège spécialement la femme
enceinte et l’enfant à naître. Lorsqu’il s’agit d’un règlement, la norme
européenne est directement applicable sur tout le territoire de l’Union ; lorsqu’il
s’agit d’une directive, la norme européenne doit être transposée en droit national
par une loi ou par un décret. S’agissant de l’exposition professionnelle aux
champs électromagnétiques, il faut se référer aux lois nationales des États
membres transposant la Directive 2013/35/UE du 26 juin 2013 concernant les
prescriptions minimales de sécurité relatives à l’exposition des travailleurs aux
risques dus aux agents physiques (Champs électromagnétiques).
Le droit français du travail, dans sa transposition de la directive 2013/35/UE
au sein du Code du travail, consacre pour la femme enceinte le droit à la
protection contre les champs électromagnétiques. L’article R. 4152-7-1 du Code
du travail dispose : «Lorsque, dans son emploi, la femme enceinte est exposée à
des champs électromagnétiques, son exposition est maintenue à un niveau aussi
faible qu’il est raisonnablement possible d’atteindre en tenant compte des
recommandations de bonnes pratiques existantes, et en tout état de cause à un
niveau inférieur aux valeurs limites d’exposition du public aux champs
électromagnétiques». Cet article établit un régime d’exception plus protecteur de
la femme enceinte que ne le sont les dispositions du Code du travail applicables
aux autres salariés. Pour les femmes enceinte, il est fait référence «aux valeurs
limites d’exposition du public» qui sont, selon la gamme de fréquences, de 2 à 5
fois inférieures aux valeurs limites d’exposition professionnelle. La protection
tient également à l’obligation faite à l’employeur de tenir compte «des
recommandations de bonnes pratiques existantes», c’est-à-dire à des
dispositions non-réglementaires. Parmi ces dispositions non-réglementaires,
nous identifions les valeurs d’orientation préconisées par différents organismes
français et étranger, par exemple celles dégagées par l’Institut de Baubiologie731.
De façon plus controversée, le principe A.L.A.R.A. (As low as reasonably
possible)732 peut également avoir des vertus protectrices puisque l’employeur est
tenu à garantir une exposition à «un niveau aussi faible qu’il est
raisonnablement possible d’atteindre». Autrement dit, l’employeur ne saurait
être négligent, mais il n’est cependant pas tenu d’adopter des mesures
excessivement onéreuses. Il faut donc bien avoir à l’esprit que le principe
A.L.A.R.A. ne s’applique qu’aux risques d’exposition professionnelle à
l’incidence mal connue. Lorsque les risques sont bien établis, comme pour un
opérateur d’IRM ou un radariste, l’employeur est tenu d’une obligation de
sécurité de résultat, quel que puisse en être le coût. En effet, c’est le principe de
prévention qui s’applique ici et non le principe de précaution.

2. La protection de l’enfant en milieu scolaire


2.1. L’exposition au WiFi à l’école
En France, la Loi n° 2015-136 du 9 février 2015 relative à la sobriété, à la
transparence, à l’information et à la concertation en matière d’exposition aux
ondes électromagnétiques, constitue une étape décisive ans la protection des
enfants contre l’exposition aux champs électromagnétiques à un moment où
l’usage scolaire des nouvelles technologies se généralise aussi bien à l’école que
dans l’enseignement à distance. Le législateur distingue d’une part les
établissements d’accueil des enfants de moins de six ans, visés au chapitre IV du
titre II du livre III de la deuxième partie du Code de la santé publique et, d’autre
part, les écoles primaires.
Dans les établissements d’accueil des enfants de moins de six ans, c’est-à-
dire les crèches et les écoles maternelles, l’article 7 § 1 de la loi dispose que
«l’installation d’un équipement terminal fixe équipé d’un accès sans fil à
internet [il s’agit du WiFi] est interdite dans les espaces dédiés à l’accueil, au
repos et aux activités des enfants de moins de trois ans».
Dans les écoles primaires, le contrôle porte à la fois sur les nouvelles
installations et sur l’utilisation du WiFi. S’agissant des installations nouvelles,
l’article 7 § 3 de la loi Abeille énonce que «toute nouvelle installation d’un
réseau radioélectrique fait l’objet d’une information préalable du conseil
d’école», ce qui implique l’information préalable des parents d’élèves et leur
offre la possibilité d’entrer en négociation avec la direction de l’école. S’agissant
de l’utilisation de ces équipements, l’article 7 § 2 de la loi Abeille énonce que les
«accès sans fil des équipements (…) sont désactivés lorsqu’ils ne sont pas
utilisés pour les activités numériques pédagogiques». Cela impliquerait en
pratique que chaque salle de classe soit pourvue d’un dispositif propre de
déconnexion du WiFi. L’inconvénient d’un système centralisé de connexion de
l’école au WiFi est qu’il demeure activé pendant les heures de classe, sans lien
avec l’activité pédagogique particulière de chaque instituteur, exposant
continuellement les enfants aux champs électromagnétiques. Un tel système,
malheureusement répandu, viole les dispositions de la loi Abeille.
L’implantation et la configuration de l’installation WiFi dans les écoles
constituent un enjeu important qui déterminera l’exposition effective des enfants
et des instituteurs. D’abord, il faut que l’installation ne dépasse pas les normes
d’émission fixées par décret selon la bande de fréquences, à savoir la puissance
isotrope rayonnée équivalente (PIRE)733. Ensuite, il faut s’équiper d’antennes
adaptant le signal délivré à la demande de connexion. Enfin, il faut minimiser
l’immission, c’est-à-dire l’exposition des personnes en éloignant les antennes
WiFi de la place de l’élève et du bureau de l’instituteur. Si le champ électrique
est assez élevé en champ proche, il décroit avec la distance pour atteindre des
valeurs acceptables en champ lointain, à plus de 4 mètres. Le Ministère de
l’éducation nationale a publié en 2015 un Référentiel sur l’usage du WiFi en
établissement et école. Hélas, le chapitre sur le cadre juridique applicable est
incomplet en ce qui concerne la protection de la santé ne mentionnant ni les
normes relatives à la puissance d’émission ni les normes relatives à la
signalétique obligatoire.
A certains égards, la protection des élèves passe aussi par le respect des
normes de protection applicables aux enseignants. En vertu des articles R4214-
25 et R4224-24 du Code du travail, l’employeur est tenu à l’obligation générale
de mise en place d’une signalétique appropriée de santé et de sécurité sur le lieu
de travail. L’arrêté du 4 novembre 1993 relatif à la signalisation de sécurité et de
santé au travail exige ainsi l’apposition d’un pictogramme signalant les
rayonnements non-ionisants (dont relève le WiFi). L’article R4453-14 du Code
du travail requiert pour sa part que «Les lieux de travail où les travailleurs sont
susceptibles d’être exposés à des niveaux de champs électromagnétiques
dépassant les valeurs déclenchant l’action sont identifiés et font l’objet d’une
signalisation spécifique et appropriée. Leur accès est limité s’il y a lieu».
Au Canada, la gouvernance des écoles est confiée, dans les provinces, à des
School Boards734 composés de membres élus appelés School Board Trustees735.
Si les autorités provinciales émettent des lignes directrices, relatives en
particulier aux programmes d’enseignement, les School Boards jouissent d’une
certaine marge de manœuvre dans la définition de la politique éducative. C’est à
l’intention des School Board Trustees que la Fédération canadienne des
enseignantes et des enseignants736 sollicite la révision du Safety Code 6737, avec
l’inclusion d’une recommandation en faveur d’un usage sobre du WiFi.

2.2. L’exposition au téléphone portable


L’article L511-15 alinéa 1 du Code de l’éducation738, figurant dans un titre
relatif aux «droits et obligations des élèves» interdit l’utilisation du téléphone
portable par les élèves de l’école maternelle au collège : «Dans les écoles
maternelles, les écoles élémentaires et les collèges, l’utilisation durant toute
activité d’enseignement et dans les lieux prévus par le règlement intérieur, par
un élève, d’un téléphone mobile est interdite». Le règlement intérieur de
l’établissement peut en outre étendre l’interdiction à certains lieux, comme les
cours de récréation ou les restaurants scolaires. L’article L.511-15 al. 2 dispose
que «Dans les lycées, le règlement intérieur peut interdire l’utilisation par un
élève des appareils mentionnés au premier alinéa dans tout ou partie de
l’enceinte de l’établissement, ainsi que pendant les activités se déroulant à
l’extérieur de celle-ci». Le Règlement intérieur du Lycée Louis le Grand à Paris,
par exemple, prévoyait déjà, dans sa version adoptée en 2014 : «En cours, les
baladeurs, téléphones portables et assimilés, jeux ainsi que tout objet nuisant au
travail scolaire, ne doivent pas être en état de marche quelle que soit la
fonctionnalité utilisée. L’usage de la fonctionnalité photo d’un téléphone mobile
ou de toute autre forme d’enregistrement par tout autre moyen est interdit au
sein du périmètre de l’établissement sauf accord préalable du Proviseur».

2.3. L’exposition aux antennes-relais


En France, il est hélas fréquent que des antennes-relais soient installées à
proximité immédiate des écoles, collèges et lycées, et parfois même sur la toiture
de l’un des bâtiments accueillant les élèves. Une telle situation constitue une
anomalie au regard des règles gouvernant l’installation des antennes-relais.
Pour qu’une antenne soit installée sur des bâtiments accueillant un
établissement scolaire, il faut que le propriétaire ait donné son autorisation et ait
conclu avec l’opérateur de téléphonie mobile un contrat de bail d’une durée
variable. Ces contrats ne sont régis par aucune norme spécifique et relèvent donc
de la liberté contractuelle, sous réserve des dispositions d’ordre public. Les
parents d’élèves doivent d’abord identifier le propriétaire de l’établissement,
selon les cas une personne privée ou une collectivité publique. Pour ce qui est de
l’enseignement public, il s’agit de la Commune propriétaire des écoles
maternelles et primaires publiques, du Conseil départemental propriétaire des
collèges publics ou de la Région propriétaire des lycées publics739. Ensuite, les
représentants des parents d’élèves peuvent faire usage des prérogatives
d’information, de participation et de réunion qui leurs sont reconnue par le Code
de l’éducation et par la circulaire n° 2006-137 du 25 août 2006. Ils peuvent ainsi
alerter le corps enseignant et la direction de l’école. Cette alerte, exprimée dans
le cadre du conseil de classe, peut d’abord être relative aux difficultés
rencontrées par un élève particulier souffrant d’électrohypersensibilité. Cette
alerte peut ensuite porter sur le risque sanitaire encouru par l’ensemble des
élèves et des personnels ainsi que sur la perte d’attractivité qui pourrait en
résulter pour l’établissement. Les directeurs d’établissements sont en effet
soucieux de maintenir leurs effectifs pour éviter les fermetures de classes. En
l’absence de réponse appropriée de l’administration, certains parents
désinscriront leurs enfants. Pour que l’alerte soit prise en compte, les
représentants des parents d’élèves devront en demander l’inscription à l’ordre du
jour du conseil d’école, du conseil d’administration du collège ou du lycée.
Lorsqu’il existe une commission d’hygiène et de sécurité ou un Comité
d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT)740, l’alerte y sera
inscrite de la même façon. Enfin, et sous couvert du directeur d’établissement, le
Recteur d’académie sera informé dans la mesure où il détient les pouvoirs de
gestion et de contrôle sur l’ensemble des services et établissements
d’enseignement, publics ou privés sous contrat. Parallèlement, rien n’interdit aux
parents d’élèves de saisir directement les élus de la collectivité propriétaire des
bâtiments d’une demande de résiliation anticipée du contrat de bail conclu avec
l’opérateur de téléphonie mobile pour que l’antenne-relais soit démantelée. Il
faut préciser que le démantèlement d’une antenne-relais est difficile à obtenir.
Une voie possible consiste à faire réaliser un mesurage par l’ANFR et à solliciter
de l’ANFR le retrait de l’autorisation d’émission si la valeur de 6 V/m est
dépassée741.
Lorsque l’antenne est installée ou doit l’être à proximité immédiate de
l’établissement scolaire, les moyens d’action des parents d’élèves sont plus
limités. L’article 5 du décret n° 2002-775 du 3 mai 2002 pris en application du
12° de l’article L. 32 du Code des postes et communications électroniques exige
qu’à l’appui de sa demande d’autorisation, le promoteur du projet d’installation
d’une antenne «précise également les actions engagées pour assurer qu’au sein
des établissements scolaires, crèches ou établissements de soins qui sont situés
dans un rayon de cent mètres de l’équipement ou de l’installation, l’exposition
du public au champ électromagnétique émis par l’équipement ou l’installation
est aussi faible que possible tout en préservant la qualité du service rendu». Ce
décret, quoique ancien, reconnait ainsi que l’exposition aux champs
électromagnétiques des élèves devrait être aussi faible que possible (principe
ALARA742) ; il exige, sans plus de précision, que des actions spécifiques soient
engagées lorsque la station radioélectrique est installée à moins de 100 mètres de
l’établissement.
Comme précédemment, lorsqu’aucune action spécifique n’a été engagée
pour protéger les écoliers, comme par exemple un réglage de l’orientation et du
tilt743 de l’antenne, ou une réduction de la puissance d’émission, toute personne
intéressée pourrait saisir l’ANFR afin qu’elle réexamine l’accord précédemment
octroyé à la station radioélectrique et qu’elle l’abroge744.

3. La protection du mineur en milieu extra-scolaire


Lorsqu’ils sont salariés dans les conditions prescrites par le Code du travail,
les mineurs jouissent, en France, d’une protection renforcée instituée par l’article
R. 4153-22-1. du même code quel que soit le type de contrat de travail les liant à
leur employeur. S’agissant de mineurs, une hypothèse vraisemblable est celle du
contrat d’apprentissage. L’article R. 4153-22-1 dispose que «Il est interdit
d’affecter les jeunes travailleurs de moins de dix-huit ans à des travaux les
exposant à des champs électromagnétiques pour lesquels les résultats de
l’évaluation des risques mettent en évidence la possibilité de dépasser les
valeurs limites d’exposition définies à l’article R. 4453-3». S’agissant des
mineurs les valeurs limites d’exposition professionnelle (VLEP) sont
d’application stricte et aucun dépassement même ponctuel ou accidentel n’est
toléré comme ce peut être le cas pour les autres travailleurs.
Les enfants et leurs parents sont une cible privilégiée du marketing des
fabricants de téléphones portables et des opérateurs de communications
électroniques. Aux téléphones portables traditionnels, il faut désormais ajouter
les montres connectées permettant aux parents de géolocaliser leur enfant. C’est
la raison pour laquelle, en France, la Loi n° 2015-136 du 9 février 2015 relative
à la sobriété, à la transparence, à l’information et à la concertation en matière
d’exposition aux ondes électromagnétiques entend réglementer l’information et
la publicité sur les téléphones cellulaires et sur les boîtiers WiFi.
D’abord, l’article 184 de la loi n° 2010-788 du 12 juillet 2010 portant
engagement national pour l’environnement énonce désormais que «pour tout
équipement terminal radioélectrique et équipement radioélectrique proposé à la
vente et pour lequel le fabricant a l’obligation de le faire mesurer, le débit
d’absorption spécifique est indiqué de façon lisible, intelligible et en français».
Le DAS ne doit pas excéder la limite réglementaire de 2 W/kg. En pratique, on
observe cependant que les distributeurs ne font pas toujours connaître le DAS
lorsqu’il ne leur a pas été communiqué par le fabricant. Aucune sanction pénale
spéciale n’est d’ailleurs prévue à l’encontre du fabricant ou du distributeur qui
n’afficherait pas le DAS des appareils proposés à la vente. De plus, un rapport de
l’ANSES202, révélait qu’à l’issue d’une campagne de mesurages systématiques
réalisés au contact du corps par l’ANFR, le DAS dépassait 2 W/kg pour 89% des
téléphones portables mesurés. Comme on l’a vu précédemment745, cela devait
déclencher l’affaire du phone gate tendant à obtenir la publication des résultats
confidentiels des mesurages réalisés par l’ANFR depuis 2012. Ce phone gate
devait avoir trois conséquences heureuses. La première est qu’il a conduit
l’ANFR à publier ses résultats de mesure et à renforcer le contrôle exercé sur les
téléphones commercialisés en France. La seconde est que l’ANFR demande
régulièrement au Ministre de prendre des arrêtés d’interdiction de mise sur le
marché d’une quinzaine de modèles746. La troisième est que l’ANSES285 a
recommandé une modification du protocole de mesurage du DAS afin que les
vérifications de conformité soient effectuées au contact du corps.
Ensuite, les articles L. 5232-1-1 à L. 5232-1-3 du Code de la santé publique
prévoient, sous la sanction d’une peine d’amende de 75000 € par infraction, que
«toute publicité, quel que soit son moyen ou son support, ayant pour but la
promotion de l’usage d’un téléphone mobile pour des communications vocales
mentionne de manière claire, visible et lisible l’usage recommandé d’un
dispositif permettant de limiter l’exposition de la tête aux émissions
radioélectriques émises par l’équipement». Le législateur veut ainsi encourager
la promotion de l’usage du kit main-libre de préférence à l’usage direct du
téléphone près de l’oreille. Plusieurs études démontrent en effet que l’utilisation
ipsilatérale d’un téléphone cellulaire sur une période d’une dizaine d’années
accroit significativement l’incidence de certaines tumeurs du cerveau.
Enfin, l’article 184-II de la loi n° 2010-788 du 12 juillet 2010 portant
engagement national pour l’environnement exige que «Les notices d’utilisation
des équipements terminaux radioélectriques comportent une information claire
sur les indications pratiques permettant d’activer ou de désactiver l’accès sans
fil à internet».
Au Canada, la conformité des appareils de radiocommunication aux limites
d’exposition aux radiofréquences est appréciée selon le Cahier des charges sur
les normes radioélectriques 102 (CNR 102)747. Il fixe le DAS moyen à 1,6 W/Kg
pour la tête, le cou et le torse. La conformité des appareils est contrôlée par
l’Innovation, Science and Economic Development (ISED).

–––––– • ––––––
CHAPITRE 18
L’exposition professionnelle aux champs
électromagnétiques - Analyse juridique
Olivier Cachard

Les salariés, quels que soient leurs domaines d’activité, sont susceptibles de
se trouver exposés à des champs électromagnétiques. Dans certains domaines
d’activité, l’encadrement, le médecin du travail et le salarié lui-même sont
conscients des risques associés à l’exposition aux champs électromagnétiques. Il
en va ainsi dans l’industrie où l’exposition des salariés est bien identifiée (par
exemple, ceux utilisant des appareils de soudure), dans l’aéronautique civil ou
militaire (par exemple les radars), dans le secteur des télécommunications (par
exemple, les antennes-relais), dans le secteur de l’énergie (par exemple les
ouvrages électriques tels que les transformateurs) ou même dans le secteur de la
santé (par exemple l’imagerie médicale comme les IRM). Dans d’autres
domaines d’activité, au contraire, ni l’encadrement, ni le médecin du travail, ni a
fortiori le salarié lui-même ne sont conscients des risques associés à
l’environnement du travail748. Plusieurs exemples permettent de l’illustrer : dans
le secteur du commerce, du négoce ou des plateformes téléphoniques, le salarié
est parfois tenu d’utiliser plusieurs heures par jour des terminaux de
télécommunications ; dans le secteur des services et de la bureautique, le salarié
peut se trouver exposé à des champs électromagnétiques récurrents du fait de la
localisation de son poste de travail situé par exemple en champ proche d’un
routeur WiFi ; dans le secteur de la restauration rapide, le salarié peut être à son
poste de travail plusieurs heures par jour à côté d’un four à micro-ondes mal
entretenu et donc perméable749…
En France, le décret n° 2016-14 du 3 août 2016750, complété par un arrêté du
5 décembre 2016751 a transposé la directive n° 2013/35/UE par insertion de
plusieurs articles dans le Code du travail. Cela permet d’en étendre le champ
d’application personnel aux salariés des entreprises de droit privé et des
établissements publics à caractère industriel et commercial, ainsi qu’aux salariés
des établissements administratifs employés dans des conditions de droit privé et
encore aux salariés du secteur public en vertu du décret du 28 mai 1982. Si
aucune exclusion n’est explicitement formulée, certains personnels exposés à des
champs électromagnétiques se trouvent néanmoins exclus de la protection du
décret. Il en va ainsi des agents des forces armées exposés aux radars et,
désormais, aux systèmes de guerre électronique utilisant les champs
électromagnétiques. Le considérant n° 11 de la directive indique d’ailleurs qu’ils
sont soumis à des normes particulières, visant notamment les normes OTAN. Le
régime ainsi introduit en droit français est homogène sous réserve d’exceptions
de faveur pour les femmes enceintes et les travailleurs de moins de 18 ans et
sous réserve d’un régime spécial, globalement moins protecteur, pour les salariés
du secteur médical opérant en présence d’appareils d’imagerie médicale type
IRM. La directive n°2013/35/UE étant d’harmonisation minimale, il a été
loisible au pouvoir réglementaire d’élever le niveau de protection, ce qu’il a fait
par une définition large des «effets biophysiques directs et indirects» de
l’exposition aux champs électromagnétiques.
Les «effets biophysiques directs» auxquels le pouvoir réglementaire se réfère
sont les effets, nocifs ou non, découlant de l’exposition du corps humain et de
ses tissus avec les champs électromagnétiques. La définition de ces effets, telle
qu’énoncée par le décret, est ainsi plus générale que celle retenue par l’article 2,
lettre (b) de la directive. Le décret vise, sans plus d’explications, «les effets de
type thermique ou non-thermique sur l’organisme humain directement causés
par sa présence dans un champ électromagnétique», ce qui renvoie à la notion
de rôle causal ou associatif, plus qu’à la notion d’immédiateté. Selon la lecture
du décret dans son sens ordinaire, sont donc couverts aussi bien les effets à
court, moyen ou long terme résultant d’une exposition ponctuelle ou itérative du
salarié aux champs électromagnétiques. Reste alors à préciser la distinction entre
les «effets thermiques» et les «effets non-thermiques». Les «effets thermiques»,
connus depuis longtemps, sont définis à partir de l’échauffement des tissus par
absorption d’énergie. Quant à la catégorie des «effets non-thermiques», elle n’est
définie ni par le décret ni par la directive dont l’article 2, lettre (b ii) se contente
de donner des exemples bénins dans une liste non-limitative. Il faut en déduire
que cette catégorie des «effets non-thermiques» était une catégorie évolutive,
susceptible de connaître d’importantes évolutions au fur et à mesure de
l’avancée des recherches scientifiques. En 2013, à la lumière de recherches
conduites antérieurement dans les années 1990, le législateur européen avait
retenu des exemples d’«effets non-thermiques» bénins. Mais les «effets non-
thermiques» peuvent également être associés à des risques plus graves liés à
l’exposition à long terme. Ainsi, le CIRC a classé dans la catégorie 2 B, «peut-
être cancérogène pour l’homme» les extrêmement basses fréquences8 et les
hyperfréquences9. Puisque le décret s’inscrit dans une logique de prévention des
risques, il s’applique donc aux risques à court, moyen et long terme dès lors que
leur existence est rendue plausible par des études scientifiques, même en
l’absence de consensus. À l’appui de cette conclusion, on observera d’ailleurs
que le décret s’est abstenu de la moindre référence à la distinction entre les
«effets à long terme» et les «effets à court terme».
Les «effets indirects» visent les seuls «effets causés par la présence d’un
objet dans un champ électromagnétique pouvant entraîner un risque pour la
sécurité ou la santé». Dans un environnement industriel, l’objet situé dans le
champ peut être le vecteur d’un courant de contact avec le salarié, déclencher un
incendie ou une explosion dans une atmosphère inflammable. Une interaction
avec les implants médicaux du salarié (par exemple un stimulateur cardiaque ou
une prothèse mécanique sujette à échauffement) constitue également un «effet
indirect».
La protection du salarié passe enfin par l’identification des interlocuteurs
susceptibles de l’assister dans l’hypothèse d’une exposition professionnelle
aigue ou à long terme aux champs électromagnétiques. S’agissant des conditions
de travail, le premier interlocuteur du salarié est le comité social et économique,
qui succède au CHSCT dont la compétence est large752. A plusieurs reprises, des
CHSCT ont déjà été saisis pour des modifications de conditions de travail, par
exemple causées par le déploiement ou par la densification d’un réseau WiFi. Le
CSE peut entendre des experts indépendants. S’agissant à présent de son état de
santé, un salarié peut saisir le médecin du travail dont le rôle a été accru par la
loi du 17 août 2015 pour les salariés affectés à un poste présentant un risque
particulier753. Le défaut actuel de formation des médecins du travail754 sur ces
sujets nouveaux limite cependant la portée de leur intervention. On peut regretter
qu’en France, à la différence par exemple de la Russie755, la médecine du travail
n’ait pas été chargée du suivi longitudinal systématique des salariés exposés.
Après avoir rappelé les termes de l’obligation générale de sécurité de
l’employeur, nous préciserons ses obligations spéciales en matière de champs
électromagnétiques. Nous évoquerons enfin la qualification de maladie
professionnelle ou d’accident du travail lié à l’exposition aux champs
électromagnétiques.

1. L’obligation générale de sécurité de l’employeur


Il faut commencer par préciser que l’employeur est soumis à un régime
particulièrement strict, étant à la fois tenu d’une obligation légale de sécurité par
application des articles L4121-1 s du Code du travail et d’une obligation
contractuelle de sécurité consacrée par la jurisprudence.
En vertu de l’obligation légale de sécurité tirée des articles L. 4121-1 s. du
Code du travail, l’employeur est d’abord tenu d’assurer la sécurité de ses salariés
en prenant les mesures nécessaires d’évaluation et de prévention des risques
auxquels ceux-ci peuvent être exposés. En vertu de l’article L4121-2 du Code du
travail, l’employeur est également tenu de faire en sorte que l’aménagement de
l’établissement permette de garantir la sécurité des travailleurs. Ces dispositions
générales visent tous les types de risques, y compris les risques liés à
l’exposition professionnelle aux champs électromagnétiques.
L’obligation légale pesant ainsi sur l’employeur s’accompagne en outre
d’une obligation contractuelle de sécurité de résultat756 consacrée pour la
première fois par des arrêts de la Cour de cassation rendus le 28 février 2002757 à
propos de l’exposition de salariés à l’amiante. La reconnaissance de cette
obligation contractuelle de sécurité facilite l’action du salarié quel que soit le
fondement de sa demande. Si le salarié fonde son action sur le régime
d’indemnisation des accidents du travail ou des maladies professionnelles, le
manquement à l’obligation contractuelle de sécurité permet alors de caractériser
la faute inexcusable de l’employeur, ce qui autorise la majoration de la rente
accordée au salarié victime ainsi que la réparation intégrale des divers préjudices
subis. Si le salarié fonde plutôt son action sur la responsabilité civile de droit
commun de l’employeur, hors des régimes spécifiques de l’accident du travail et
de la maladie professionnelle, l’obligation contractuelle de sécurité de résultat
favorise également son action en faisant peser sur l’employeur une présomption
simple de faute. Autrement dit, pour pouvoir être exonéré de sa responsabilité, il
faudra que l’employeur «justifie avoir pris toutes les mesures (d’évaluation et de
prévention des risques) prévues par les articles L. 4121-1 et L. 4121-2 du Code
du travail»758.
Ainsi, l’obligation générale de sécurité incombant à l’employeur couvre les
risques associés à l’exposition aux champs électromagnétiques sans même qu’il
soit besoin de les mentionner explicitement dans ces articles généraux du Code
du travail. Mais le décret n°2016-1074 relatif à la protection des travailleurs
contre les champs électromagnétiques en favorise la mise en œuvre en imposant
à l’employeur des obligations spéciales qui intensifient l’obligation générale de
sécurité et en précisent les contours.

2. Les obligations spéciales de l’employeur en matière de champs


électromagnétiques
2.1. La première des obligations spéciales de l’employeur, tirée de l’article
R4453-3 du Code du travail, consiste à faire en sorte que l’exposition du
travailleur ne dépasse pas les valeurs limite d’exposition (VLE).
Par VLE, il faut entendre les «niveaux d’exposition maximale» fixé par le
Code du travail sans cependant que ce dernier en donne la moindre définition
générale. L’article 2 lettre (d) de la directive que vient transposer le décret
n°2016-1074 indique seulement qu’il s’agit «des valeurs établies sur la base de
considérations biophysiques et biologiques, notamment sur la base des effets
directs aigus et à court terme scientifiquement bien établis, c’est-à-dire des
effets thermiques et la stimulation des tissus». Ces VLE, dont le dépassement ne
peut pas facilement être vérifié in situ, servent principalement de base de calcul
aux «valeurs déclenchant l’action», les VA, qui peuvent être, pour leur part, plus
facilement vérifiées in situ. L’employeur est réputé respecter les VLE «lorsqu’il
est démontré que les VA pertinentes ne sont pas dépassées». L’employeur
prêtera donc davantage attention aux VA visées à l’article R4453-4 du Code du
travail tel que publié au journal officiel du 9 avril 2017. Ces valeurs sont
exprimées en Volt/mètre pour les champs électriques et en multiples de Tesla
pour la densité de champ magnétique. Il est intéressant de comparer les VA
applicables aux salariés et les valeurs applicables à la population générale. Selon
la bande de fréquence considérée, les valeurs de protection du salarié soient
moins protectrices que celles du public d’un facteur 2 à un facteur 5.
L’explication de cette différence au détriment du salarié est qu’il travaille en
environnement contrôlé : son risque se trouve en principe atténué par les
diligences de son employeur. La contrepartie au niveau plus élevé des VA tient
donc dans l’obligation de l’employeur d’encadrer le salarié, de le former et de
l’informer sur les risques particuliers auxquels il est exposé à son poste.
Manquerait donc à son obligation de sécurité, l’employeur qui laisserait ses
salariés au contact d’équipements émettant des champs électromagnétiques sans
s’être acquitté de ses obligations d’encadrement, de formation et d’information.

2.2. La deuxième des obligations spéciales de l’employeur consiste à évaluer les


risques.
Le décret fixe, en six articles, les principes de l’évaluation des risques à
laquelle l’employeur est tenu de procéder par application de l’art. R 4453-6 du
Code du travail. L’évaluation des risques suppose non seulement d’évaluer le
niveau d’exposition (Articles R4453-6 et R4453-7 du Code du travail) mais
encore de prendre en considération d’autres paramètres complémentaires
(Articles R4453-8 du Code du travail) qui, examinés conjointement avec le
niveau d’exposition, déterminent le risque.
L’évaluation de l’exposition du travailleur s’opère en premier lieu en
fonction des équipements utilisés, de l’organisation du travail et du poste de
travail : s’agit-il d’hyperfréquences ou de basses fréquences ? L’exposition
s’opère-t-elle en champ proche ou en champ lointain ? La détermination du type
d’exposition et de la bande de fréquences permettra alors d’identifier les VLE et
les VA pertinentes. En second lieu, l’employeur est invité à procéder à une
analyse «des données documentaires», par exemple les fiches techniques des
équipements et installations pour identifier si un dépassement des VLE et des
VA est possible. Si un tel dépassement est susceptible de se produire,
«l’employeur procède à la mesure, au calcul ou à la simulation numérique des
niveaux de champs électromagnétiques auxquels les travailleurs sont
susceptibles d’être exposés» (Article R4453-7 du Code du travail). Qu’il s’agisse
du mesurage, à réaliser avec des appareils étalonnés annuellement et selon des
procédures normalisées ou qu’il s’agisse de procéder à une simulation
numérique, il s’agit en réalité d’une expertise supposant l’intervention d’un
technicien externe à l’entreprise759. Toutefois, l’article R4453-9 du Code du
travail prévoit utilement l’association d’un ou plusieurs salariés compétents, ce
qui permettra de contrôler le déroulement de l’évaluation et de la crédibiliser à
temps réel.
Après avoir évalué le niveau d’exposition (ce qui constitue la phase
principale de l’évaluation des risques), l’employeur est invité à prendre en
considération d’autres facteurs. L’expression de prise en considération indique,
chez les juristes, l’intégration d’informations accessoires ou complémentaires
dans un processus d’analyse principal. Autrement dit, les éléments externes pris
en considération ne suffisent pas à neutraliser une évaluation défavorable du
niveau d’exposition. Ainsi, si l’employeur est invité à prendre en considération
«5° la fréquence, le niveau, la durée et le type d’exposition, y compris la
répartition dans l’organisme du travailleur», le constat que l’exposition n’est
pas permanente ou qu’elle affecte en champ proche des organes réputés non-
vitaux, comme les membres, ne suffit pas en soi à légitimer le dépassement des
VA. De même, «4° les informations sur les niveaux d’émission de champs
électromagnétiques fournis par les fabricants d’équipements de travail ou de
dispositifs médicaux» doivent être considérées, mais ne peuvent pas être
substituées à l’analyse in situ du niveau d’exposition. En effet le niveau réel
d’exposition du salarié ne dépend pas que des seules caractéristiques
intrinsèques de l’équipement, mais aussi de la configuration de l’espace de
travail et des matériaux environnants qui pourraient accroître les effets
d’exposition par réverbération.
Puisque les résultats de l’évaluation des risques sont conservés pour
consultation ultérieure et communiqués au médecin du travail, au comité social
et économique ou à défaut aux représentants du personnel (Article R4453-11), il
importe que la méthodologie de l’expertise soit rigoureuse et que les opérations
d’évaluation des risques soient conduites en toute indépendance sans
minimisation.

2.3. La troisième des obligations spéciales de l’employeur consiste à prévenir les


risques.
Les mesures de prévention, énoncées par les articles R4453-13 et s. du Code
du travail, sont particulièrement exigeantes pour l’employeur. Loin de se limiter
à mettre en place une signalétique et restreindre les accès à certains lieux (Article
R4453-14), la politique de prévention devra, alternativement ou cumulativement,
déployer l’une des 8 approches détaillées par le décret :
Mettre en œuvre d’autres procédés de travail ;
● Choisir d’autres équipements de travail plus appropriés ;
● Mettre en œuvre des techniques de réduction des champs électromagnétiques ;
● Modifier la conception et l’agencement du poste de travail ;
● Revoirl’organisation du travail pour diminuer la durée et l’intensité de
l’exposition ;
● Déployerune maintenance appropriée des équipements générant des champs
électromagnétiques ;
● Mettre à disposition des équipements individuels de protection appropriées ;
● Mettreen œuvre des techniques d’organisation du travail pour éviter les
«risques indirects» découlant de la présence d’objets ou d’équipements dans le
champ électromagnétiques.
La politique de prévention est donc une politique longitudinale impliquant
une analyse rétrospective «lorsqu’en dépit des mesures de prévention mises en
œuvre en application de la présente section, l’exposition d’un travailleur
dépasse les valeurs limites d’exposition» (Article R4453-16 du Code du travail).
L’employeur devra alors informer le comité social et économique ou à défaut les
représentants du personnel et l’agent de l’inspection du travail.
2.4. La quatrième des obligations spéciales de l’employeur consiste à former et à
informer les travailleurs.
La section 6 du décret du 3 août 2016 met à la charge de l’employeur deux
obligations distinctes d’information. L’obligation la plus ciblée, imposée par
l’article R 4453-18 du Code du travail, consiste à établir une «notice de poste
pour chaque poste de travail lorsque les travailleurs sont susceptibles d’être
exposés à des champs électromagnétiques dépassant les valeurs déclenchant
l’action», cette notice rappelant les consignes applicables en matière de
protection individuelle et collective. En milieu industriel où le travail est posté,
cette obligation ciblée est cruciale. En vertu de l’article R 4453-17, une
obligation d’information plus générale est due par l’employeur à «chaque
travailleur susceptible d’être exposé à un risque lié à des champs
électromagnétiques». Elle est complétée par une obligation de formation des
salariés «en rapport avec les résultats de l’évaluation des risques réalisée
conformément à la section 4». Pour être à même de satisfaire ses obligations,
l’employeur doit donc parfaitement connaître les caractéristiques des appareils
sur lesquels travaillent ses salariés, et plus généralement la conformation des
locaux (Localisation des transformateurs, armoires et circuits électriques,
structures métalliques de l’immeuble), ce qui suppose un audit de sécurité assez
poussé. Il est à craindre que des employeurs du secteur tertiaire n’aient pas
conscience de la nécessité d’une telle évaluation dans la mesure où les
équipements bureautiques sont des équipements assez répandus et qui semblent,
à tort, anodins.
L’article R4453-17 du Code du travail énonce une liste non-limitative de
points à aborder lors de l’information et de la formation des salariés. Certains
relèvent d’une information générale, tandis que d’autres doivent permettre
d’identifier les travailleurs plus vulnérables aux champs électromagnétiques.
Ainsi :
«Cette information et cette formation portent, notamment, sur :
1° Les caractéristiques des émissions de champs électromagnétiques ;
2° Les effets biophysiques directs et les effets indirects pouvant résulter d’une
exposition à des champs électromagnétiques ;
3° Les mesures prises en application de la section 5 en vue de supprimer ou de
réduire les risques résultant des champs électromagnétiques ;
4° Les précautions à prendre par les travailleurs pour assurer la protection de
leur santé et de leur sécurité et celle des autres travailleurs présents sur le lieu
de travail, notamment l’importance de déclarer le plus précocement possible
au médecin du travail qu’ils sont équipés de dispositifs médicaux implantés ou
non, passifs ou actifs ;
5° Les règles particulières établies pour les travailleurs à risques particuliers
mentionnés au 7° de l’article R. 4453-8 ;
6° La conduite à tenir en cas d’apparition d’effets sensoriels ou sur la santé,
d’accident ou d’exposition au-delà des valeurs limites d’exposition, ainsi que
les modalités de leur signalement».

2.5. La cinquième des obligations spéciales de l’employeur consiste à suivre


l’état de santé des travailleurs.
Un seul article, lapidaire, est consacré au suivi de l’état de santé des
travailleurs. L’article R. 4453-19 du Code du travail n’institue pas une
périodicité particulière de visites pour les salariés exposés aux champs
électromagnétiques, périodicité qui aurait permis de recueillir des données et
d’alimenter la recherche en hygiène du travail et, par voie de conséquence, en
santé publique. En réalité, c’est seulement en présence d’un dépassement
ponctuel des VLE ou sur signalement par le salarié de symptômes que le
bénéfice d’une visite médicale ponctuelle lui est reconnu. Un tel manque
d’ambition dans le suivi de l’état de santé des travailleurs illustre le
désengagement de l’Etat des politiques de prévention et le naufrage de la
médecine du travail qui ne compte plus qu’environ 5.000 médecins pour 19
millions de salariés. Et encore, 43% des médecins du travail ont-ils plus de 55
ans et sont promis à un départ à la retraite proche. L’exposition croissante des
salariés aux champs électromagnétiques s’accompagnera donc d’un phénomène
de «démédicalisation» de la médecine du travail760.

3. La qualification de maladie professionnelle ou d’accident du travail


Plusieurs syndromes et maladies sont susceptibles d’affecter un salarié se
trouvant en situation d’exposition professionnelle aux champs
électromagnétiques, mais l’enjeu sera toujours d’établir un lien de causalité entre
l’activité professionnelle et le trouble subi par le salarié. Schématiquement, deux
voies sont ouvertes. Une première voie, qui semble aujourd’hui peu accessible,
est celle de la qualification de maladie professionnelle. Une seconde voie est
celle de l’accident du travail. Dans les développements qui suivent, nous
n’évoquerons ni l’application subsidiaire du régime de droit commun de la
responsabilité contractuelle de l’employeur, ni la question distincte de
l’inaptitude du salarié.

3.1. La reconnaissance de la maladie professionnelle du salarié exposé aux


champs électromagnétiques semble aujourd’hui difficile à obtenir en France
pour deux raisons distinctes.
La première raison tient aux modalités de reconnaissance du caractère
professionnel de la maladie. En effet, aucune maladie liée à l’exposition aux
champs magnétiques ne figure à l’heure actuelle dans la nomenclature des
maladies professionnelles de l’article R461-3 du Code de la sécurité sociale. Et
la nomenclature permet de présumer l’origine professionnelle de la maladie.
Hors de la nomenclature, il est nécessaire de faire reconnaître cette origine par
un comité régional sur la base d’une expertise individuelle. Pareille
reconnaissance est probablement limitée à certaines professions particulièrement
exposées à des valeurs élevées, telles que les professions médicales liées à
l’imagerie par résonance magnétique761, les radaristes ou surtout les
informaticiens et les caméramans pour les motifs évoqués précédemment762. Une
seconde raison tient à la multiplicité des sources d’exposition sur et hors lieu de
travail. Cette difficulté peut cependant être surmontée lorsque l’exposition
incriminée s’est produite en champ proche et sur une longue durée, dans des
conditions analogues à celles relevées dans des études épidémiologiques. Ainsi,
en Italie, un cadre astreint à un usage professionnel régulier de son téléphone
mobile a obtenu de la Cour de cassation la reconnaissance du caractère
professionnel du cancer ayant affecté son cerveau763.

3.2. La reconnaissance de l’accident du travail suppose d’en vérifier les critères


issus de la jurisprudence et consolidés par le Code du travail.
Selon l’article L 411-1 du Code du travail, «est considéré comme accident du
travail, quel qu’en soit la cause, l’accident survenu par le fait ou à l’occasion du
travail». Il doit s’agir d’un accident, et non d’une maladie, qui doit se trouver lié
à l’accomplissement du travail. La définition de l’accident du travail a été
progressivement élaborée par la Cour de cassation qui lui a donné une autonomie
par rapport à l’acception de l’accident en droit civil. Comme le soulignent des
auteurs764, «Une épuration progressive de la définition classique a conduit la
Cour suprême à s’en tenir maintenant, dans la plu de ses décisions, à l’idée de
soudaineté et de localisation dans le temps. Ainsi, si le préjudice se réalise
progressivement, est le «résultat d’une série d’évènements à évolution lente», il
s’agit d’une maladie»765. Le critère de soudaineté exclut donc la qualification
d’accident de travail pour l’exposition de longue durée à des champs
électromagnétiques. Mais il ne l’exclut pas pour l’hypothèse du salarié
ponctuellement exposé à un champ électromagnétique anormalement élevé, soit
du fait d’une mauvaise appréciation de l’encadrement, soit du fait d’un problème
technique affectant les équipements ayant généré ce champ. Dans cette
circonstance, il est indispensable que le salarié sollicite l’application de l’article
R4453-19 du Code du travail.
Si un régime de présomptions tend ordinairement à favoriser le salarié
victime d’un accident du travail, l’exposition aigue à un champ
électromagnétique peut soulever de grandes difficultés de preuve. C’est le cas
notamment des malaises aigus d’intolérance, chez des sujets
électrohypersensibles, et cela même si les niveaux des champs
électromagnétiques sont dans les limites de la normale766. La matérialité de
l’accident peut d’abord être difficile à établir car l’exposition aigue à un champ
électromagnétique ne se repère pas «à l’œil nu», à la différence d’un accident sur
une ligne de production dans l’industrie. En outre, seul l’employeur détient
éventuellement les données de mesure des émissions : s’agissant par exemple de
l’exposition accidentelle d’un salarié de la téléphonie mobile à une antenne
émettant à pleine puissance pendant qu’il intervient, seul l’opérateur de
téléphonie mobile détient les données dites de trafic. La matérialité de l’accident
peut ensuite être difficile à établir, par une localisation précise dans l’espace et
dans le temps ; le salarié souffrira des premiers symptômes quelques heures
après son exposition aigue, de sorte que l’employeur pourra tenter de plaider que
la cause est extérieure au travail. Ainsi, la jurisprudence sociale publiée ne
révèle, sous les lignes à haute tension, que des accidents du travail par
électrocution ou électrisation, suite au contact direct avec la ligne par l’effet
d’une fausse manœuvre. Quant à la fiche de l’institut national de recherches
scientifiques relative aux sites radioélectriques de téléphonie mobile, elle
identifie bien le risque d’une exposition aigue des équipes de maintenance aux
rayonnements électromagnétiques : les zones d’exclusion des travailleurs, qui ne
sont pas matérialisées par un balisage, ne devaient être franchies qu’en présence
d’une convention de coupure d’émission passée avec les différents opérateurs
exploitant l’antenne767.

–––––– • ––––––
CHAPITRE 19
Handicap, maladie professionnelle
et accident du travail
François Lafforgue

Les personnes électrohypersensibles sont progressivement isolées et exclues


tant de la vie professionnelle que de la vie sociale en raison de l’omniprésence
des champs électromagnétiques dans l’entreprise, les administrations et l’espace
public. Leur situation est doublement méconnue. En premier lieu, les risques
associés à l’exposition professionnelle des salariés aux champs
électromagnétiques sont mal connus des employeurs et des médecins du travail,
alors même que ces risques font l’objet d’une réglementation de protection du
salarié, récemment améliorée par le décret n°2016-1074 du 3 août 2016
transposant une directive de l’Union européenne768. En second lieu, les
électrohypersensibles sont atteints d’un syndrome qui accroit encore leur
vulnérabilité à des niveaux d’exposition ordinairement tolérés. Et le syndrome
d’intolérance aux champs électromagnétiques, quoique reconnu par la
communauté scientifique, en particulier l’OMS6, reste lui-même largement
méconnu des employeurs et des médecins du travail.
Selon leur parcours de vie, les personnes électrohypersensibles se trouvent
plus ou moins engagées dans un processus d’isolement. Lorsque leur syndrome
est relativement récent, les électrohypersensibles sont encore insérés
professionnellement, mais ils risquent de se trouver écartés de leur entreprise ou
de leur administration si des mesures adéquates d’aménagement de leur poste de
travail ne sont pas prises pour réduire leur exposition. Lorsque leur syndrome est
installé depuis plus longtemps, il n’est pas rare que les personnes
électrohypersensibles aient perdu leur emploi et se trouvent dans une grande
précarité. Notre travail aux côtés des victimes d’électrohypersensibilité a
notamment pour objectif de rompre leur isolement et de donner de la visibilité
aux risques invisibles qui les affectent particulièrement.
En présence d’un syndrome d’intolérance aux champs électromagnétiques,
plusieurs voies sont ouvertes et peuvent, dans une certaine mesure, être
combinées. Une première approche orientée vers l’avenir et fondée sur le constat
des déficits fonctionnels de la personne électrohypersensible consiste à faire
reconnaître et quantifier son handicap afin qu’elle puisse bénéficier des aides
auxquelles elle a légitimement droit afin de conduire son projet de vie. Une
deuxième approche orientée vers l’avenir et fondée sur le droit du travail
consiste à rechercher un aménagement du poste de travail afin de favoriser le
maintien dans l’emploi. Une troisième approche orientée sur l’analyse des
circonstances d’apparition du syndrome d’intolérance aux champs
électromagnétiques consiste à tirer les conséquences juridiques de ce que le
syndrome d’intolérance aux champs électromagnétiques est apparu à l’occasion
de l’accomplissement du travail. Quelle que soit la ou les approches retenues,
des démarches doivent d’abord être entreprises auprès des administrations
concernées, avant d’introduire, le cas échéant, une action en justice. Face au
développement de cas de syndrome d’intolérance aux champs
électromagnétiques, des réponses judiciaires ont été trouvées. Si en France il
n’existe que quelques décisions, certaines juridictions étrangères ont déjà statué
dans un sens favorable aux victimes d’électrohypersensibilité.
En Italie, le 10 octobre 2012, la Cour de cassation769 a été la première
juridiction à reconnaitre l’existence d’un lien entre l’utilisation du téléphone
portable et le développement d’une tumeur crânienne. Décelée en 2002 sur un
ganglion situé à l’intérieur du crâne de Monsieur MARCOLINI, la Cour a
considéré que la tumeur avait été causée, entre autres, par l’usage intensif du
téléphone portable du fait de sa fonction de cadre d’entreprise. Les juges ont
fondé leur raisonnement «sur des rapports d’experts établissant le principe
général du caractère cancérogène de l’usage intensif du portable».
En Australie, le 28 février 2013, une Cour administrative d’appel770 a
reconnu l’imputabilité à son emploi des dommages subis par un chercheur
électrohypersensible et plus particulièrement quant à l’aggravation de ses
troubles à la suite d’un changement de ses conditions de travail. Embauché en
1994 par le CSIRO, l’organisme gouvernemental pour la recherche scientifique,
ce chercheur avait bénéficié jusqu’en 2006 d’un aménagement de poste lié à son
état ; il bénéficiait d’un soutien humain pour limiter l’usage d’ordinateurs. Son
employeur a souhaité retirer ce soutien humain et lui a fait faire des essais pour
utiliser lui-même un ordinateur en 2006 et en 2007. A chaque fois, des troubles
sont apparus immédiatement puis son état s’est globalement dégradé jusqu’à son
arrêt de travail sans reprise en 2009.
En Allemagne, le 10 avril 2014, la Cour fédérale administrative771 a donné
raison à un mécanicien sur radars militaires dont la santé s’était détériorée à
cause de son exposition chronique aux micro-ondes émises par ces installations.
Elle a fondé son raisonnement sur des documents indépendants récents et sur les
témoignages de spécialistes discréditant la mention mensongère disant : «il n’y a
pas de preuve que les micro-ondes soient nocives».
En Espagne, le 6 juillet 2016, le Tribunal supérieur de justice de Madrid772 a
reconnu pour la première fois l’incapacité permanente totale dont est victime un
ingénieur en télécommunication électrohypersensible.
En France quelques décisions ont été rendues mais la plupart des procédures
sont pendantes devant les juridictions. Nous aborderons dans un premier temps
les procédures visant à une prise en charge du handicap puis les procédures en
reconnaissance de maladie professionnelle ou d’accident du travail.

1. Les procédures visant à obtenir une prise en charge du handicap des


électrohypersensibles en France
Les personnes électrohypersensibles peuvent mettre en œuvre diverses voies
de droit tendant à faire reconnaître leur handicap et à le faire prendre en charge.
Certaines demandes seront instruites par la Maison départementale des
personnes en situation de handicap (MDPH) relevant du département de leur
domicile, sous le contrôle éventuel du juge judiciaire773, tandis que d’autres
seront dirigées vers l’organisme de sécurité sociale dont elles dépendent. Nous
choisissons ici de présenter successivement les mesures préventives tendant à
prévenir la désocialisation par le maintien dans l’emploi, puis les mesures
curatives tendant à assurer le respect des minima sociaux.

1.1. Les mesures préventives


La reconnaissance par la MDPH de la qualité de travailleur handicapé
(RQTH) permet de bénéficier d’aides à la formation, d’aménagements d’horaires
ou de postes.
Toute personne dont les possibilités d’obtenir ou de conserver un emploi
sont réduites par suite de l’altération d’une ou plusieurs fonctions physique,
sensorielle, mentale ou psychique peuvent faire la demande de RQTH à
l’occasion de l’instruction d’une demande d’allocation adulte handicapé (AAH).
La qualité de travailleur handicapé est reconnue par la Commission des droits et
de l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH), pour une durée comprise
entre un an et cinq ans774.
Au-delà de cette reconnaissance, les travailleurs électrohypersensibles
peuvent entamer des démarches auprès de leur employeur afin d’obtenir un
aménagement de leurs conditions de travail. Différentes solutions peuvent être
envisagées comme l’affectation de l’électrohypersensible à un poste aménagé de
telle façon que le salarié soit soustrait aux ondes électromagnétiques ou le
télétravail pour éviter de se trouver dans un milieu professionnel exposant.
L’employeur doit prendre les mesures appropriées pour permettre au
travailleur électrohypersensible de conserver et d’exercer l’emploi correspondant
à sa qualification775.
Le médecin du travail peut intervenir en proposant des mesures individuelles
d’aménagement du poste et/ou du temps de travail. Ses avis doivent être pris en
considération par l’employeur. En cas de difficulté ou de désaccord, la décision
est prise par l’inspecteur du travail776. Une salariée électrohypersensible d’une
entreprise importante de la région parisienne a ainsi pu obtenir l’aménagement
de ses conditions de travail (travail à temps partiel thérapeutique, télétravail,
aménagement du poste de travail au domicile de la salariée).
De même, les employeurs ont trop souvent tendance, sur la base d’un avis
d’inaptitude du médecin du travail, à procéder au licenciement pour inaptitude
du salarié sans rechercher des solutions de reclassement, ce qui peut également
donner lieu à un contentieux devant les juridictions prud’homales, l’employeur
étant tenu de proposer un reclassement au salarié électrohypersensible.
Ainsi, dans une affaire opposant des salariés victimes d’hypersensibilité aux
produits chimiques, qui avaient été licenciés pour inaptitude, leur licenciement a
été contesté, avec succès, devant les juridictions prud’homales777.

1.2. Les mesures curatives


Plusieurs voies peuvent être empruntées pour remédier à la désocialisation
d’une personne électrohypersensible. La première est de vérifier si les conditions
d’octroi de l’Allocation Adulte Handicapé sont remplies. La seconde est de
solliciter auprès de la MDPH des aides en vue de l’aménagement du domicile.
1.2.1. L’Allocation Adulte Handicapé
Les personnes électrohypersensibles peuvent tout d’abord tenter d’obtenir
une reconnaissance de leur handicap en demandant à la MDPH du département
de leur domicile de leur verser une Allocation Adulte Handicapé (AAH).
Le 18 juin 2015, la juridiction toulousaine778 a condamné la MDPH de
l’Ariège à verser à une victime d’électrohypersensibilité ladite allocation sur la
base d’un taux d’incapacité de 85%. Cette décision se fonde sur l’analyse de
l’expert mandaté par le Tribunal qui conclut que si le syndrome
d’hypersensibilité aux ondes électromagnétiques «ne fait pas partie des données
acquises, avérées, de notre système de santé français, il est reconnu par d’autres
pays. La description des signes cliniques est irréfutable. La symptomatologie
disparaît dès que les causes sont éliminées ; mais cette élimination impose un
mode de vie et des sacrifices qui ne permettent pas la moindre simulation. En
milieu protégé, le handicap est nul, en milieu hostile il peut atteindre 100%». En
l’espèce, il est utile de préciser que le médecin-expert s’était déplacé sur le lieu
de vie de la personne électrohypersensible qui vivait à l’écart des sources
d’exposition aux champs électromagnétiques. Cette décision du Tribunal du
contentieux de l’incapacité marque une avancée dans la reconnaissance juridique
de l’électrohypersensibilité en tant que pathologie et dans la nécessité d’accorder
une aide financière aux personnes en situation de handicap du fait de cette
maladie.
D’autres prestations peuvent être demandées telles que la majoration pour la
vie autonome qui complète l’AAH.
1.2.2. L’aménagement du domicile
En 2014, pour la première fois en France, une victime
d’électrohypersensibilité a ainsi pu obtenir de la MDPH de l’Essonne une aide
financière pour aménager son domicile et se protéger contre les ondes
électromagnétiques (matériel de mise à la terre, baldaquin anti-ondes, matériel
de mesure des ondes etc.)779.
Une victime électrohypersensible a également obtenu le financement
d’aménagements de son domicile, mais cette fois-ci auprès de l’opérateur dont
l’antenne relais se trouvait à proximité de son domicile. Ainsi, dans un arrêt du
17 octobre 2012780, la Cour de cassation a jugé fondée la demande de
condamnation de l’opérateur à faire procéder au blindage de son appartement
pour la protéger des ondes, sur le fondement du trouble anormal de voisinage.
Dans cette affaire, aucune faute n’était reprochée à l’opérateur dont la
responsabilité sans faute a été retenue par la Haute juridiction.
1.2.3. Le versement d’une pension d’invalidité
Les personnes électrohypersensibles peuvent également demander à
l’organisme de sécurité sociale dont elles dépendent le versement d’une pension
d’invalidité si elles répondent aux conditions de l’article L. 341-1 du Code de la
sécurité sociale disposant que :
«l’assuré a droit à une pension d’invalidité lorsqu’il présente une
invalidité réduisant dans des proportions déterminées, sa capacité de travail
ou de gain, c’est-à-dire le mettant hors d’état de se procurer, dans une
profession quelconque, un salaire supérieur à une fraction de la
rémunération normale perçue dans la même région par des travailleurs de
la même catégorie, dans la profession qu’il exerçait avant la date de
l’interruption de travail suivie d’invalidité ou la date de la constatation
médicale de l’invalidité si celle-ci résulte de l’usure prématurée de
l’organisme.»
L’article R. 341-2 précise que «l’invalidité que présente l’assuré doit réduire
d’au moins des 2/3 sa capacité de travail ou de gain».
Dans une décision du 17 septembre 2015, le Tribunal du contentieux de
l’incapacité de Paris a jugé que la victime électrohypersensible remplissait bien
les conditions médicales ouvrant droit à l’attribution d’une pension d’invalidité
de 1ère catégorie. Ces prestations permettent aux électrohypersensibles, qui sont
très rapidement désocialisés, d’avoir un revenu minimum.

2. Les procédures en reconnaissance d’accidents de service ou du


travail et de maladie professionnelle en France
En France, de nombreuses procédures de reconnaissance de maladie
professionnelle ont été introduites devant les juridictions administratives ou
judiciaires mais elles n’ont pas encore abouti à des décisions définitives. Il
convient de distinguer selon que le travailleur est l’agent d’un établissement
public ou qu’il est un salarié de droit privé.
Concernant les agents contractuels, ils bénéficient d’un statut hybride
différent selon qu’ils dépendent de la fonction publique d’Etat, territoriale ou
hospitalière mais dans tous les cas l’agent est placé en congé de maladie jusqu’à
sa guérison complète et bénéficie du maintien de son plein traitement pendant
une durée qui varie suivant son ancienneté dans le service s’il est reconnu en
maladie professionnelle781.

2.1. Les agents des établissements publics


Lorsque le travailleur est agent d’un établissement public, les règles
applicables devront d’abord être identifiées selon le type d’établissement public
et selon le statut de l’agent. Mais en toute hypothèse, la procédure peut s’avérer
très longue si les juridictions administratives ne sont pas rapidement saisies
comme l’illustre la pratique. Après avoir présenté un cas pratique, nous
évoquerons la perspective d’une responsabilité sans faute de l’administration.
2.1.1. Cas pratique
Prenons le cas de cet agent d’un établissement public qui a occupé un emploi
sur des spectromètres de masse782 et qui souffre depuis l’âge de 27 ans d’une
intolérance aux champs électromagnétiques constatée par plusieurs médecins.
Même si son handicap a été reconnu par la MDPH (voir supra), sa prise en
charge est limitée et l’intérêt d’une reconnaissance en maladie professionnelle
est important. Il a introduit une demande de reconnaissance de l’imputabilité au
service de sa maladie auprès de l’établissement public qui a saisi la commission
de réforme afin qu’elle donne son avis sur le lien entre la maladie et le travail.
Comme cela est malheureusement trop souvent le cas, ladite commission de
réforme a informé trop tardivement l’agent de la date d’examen de son dossier
ce qui ne lui a pas permis de soutenir son dossier.
L’agent a dû engager un recours devant les juridictions administratives et a
obtenu l’annulation de la décision de refus de prise en charge de sa maladie au
motif précisément que l’avis de la commission de réforme était irrégulier. La
commission de réforme s’est à nouveau réunie en 2016 et a rendu un avis
favorable à la reconnaissance d’imputabilité au service de la maladie de cet
agent. L’établissement public a pourtant maintenu sa décision de refus de
reconnaissance du caractère professionnel de la maladie, par une décision
contestée avec succès devant les tribunaux administratifs783.
Au-delà de la longueur de la procédure et des résistances de l’administration
aux demandes de reconnaissance de maladie professionnelle, il faut souligner ce
premier avis favorable à la reconnaissance de l’électrohypersensibilité
professionnelle d’un agent d’un établissement public par une commission de
réforme en France.
2.1.2. Responsabilité sans faute de l’administration
D’autres procédures sont en cours, notamment concernant des agents de
musées exposés aux ondes électromagnétiques émises par les nouveaux
systèmes d’accompagnement des visiteurs. L’enjeu est d’autant plus important
que l’agent, s’il obtient la reconnaissance de l’imputabilité au service de sa
maladie, pourra ensuite obtenir une indemnisation complémentaire, qui peut être
importante, dans le cadre de ce qu’on appelle le régime de responsabilité sans
faute de l’administration.
Il s’agit alors d’adresser une réclamation préalable indemnitaire à
l’établissement public puis, en cas de silence ou de refus d’indemnisation, de
saisir le tribunal administratif. Le juge administratif évalue alors le montant de
l’indemnisation accordée à l’agent, sans que ce dernier, pour ce qui concerne la
plupart de ses préjudices, n’ait à démontrer quelque faute que ce soit de
l’administration.
2.2. Les salariés soumis à un régime de droit privé
Les règles applicables aux salariés soumis à un régime de droit privé
diffèrent de celles qui gouvernent les agents de la fonction publique. Il convient
de distinguer l’hypothèse de l’accident du travail de celle de la maladie
professionnelle.
2.2.1. L’accident du travail
Dans le cas où le salarié est victime d’un malaise sur son lieu de travail lié à
une exposition massive à des ondes électromagnétiques, une déclaration
d’accident du travail peut être souscrite auprès de la caisse primaire d’assurance
maladie. Le salarié bénéficie alors d’une présomption d’imputabilité au travail
s’il s’agit d’un évènement survenu au temps et sur le lieu de travail. De telles
situations peuvent se rencontrer en particulier s’agissant de salariés chargés de
l’entretien des stations radioélectriques, des postes de soudure dans l’industrie
ou du secteur de l’imagerie médicale (Opérateurs d’IRM).
Le salarié ayant déclaré l’accident du travail percevra alors une rente sur la
base des séquelles constatées par l’organisme de sécurité sociale et pourra
ensuite engager une procédure en reconnaissance de faute inexcusable de son
employeur qui est tenu à une obligation de sécurité de résultat.
Plusieurs procédures en reconnaissance d’accident du travail sont
actuellement en cours en France pour des électrohypersensibles. Le tribunal des
affaires de sécurité sociale de Versailles a, le 27 septembre 2018 , reconnu le
caractère professionnel de l’accident d’un salarié d’une entreprise de
télécommunication. Ce salarié, identifié comme un sujet hypersensible aux
ondes électromagnétiques depuis 2011, avait été victime d’un malaise sur son
lieu de travail. Malgré le refus de prise en charge opposé par l’organisme de
sécurité sociale, le tribunal a fait droit à la demande du salarié sur la base d’un
rapport d’expertise qui avait conclu que les signes présentés par ce salarié lors de
son malaise étaient compatibles «avec un malaise par hypersensibilité aux ondes
électro magnétiques».
Des procédures similaires ont été introduites avec succès pour des salariés de
l’industrie agroalimentaire atteints d’hypersensibilité multiple aux produits
chimiques (en anglais MCS) après avoir été exposés à des pesticides sur leur lieu
de travail. Ainsi, le Tribunal des affaires de sécurité sociale de Saint-Brieuc a fait
droit à leur demande dans un jugement du 11 septembre 2014784 ce qui leur a
permis d’obtenir le 22 septembre 2016 une indemnisation complémentaire qui a
été évaluée à plus de 110.000 euros pour chacun des salariés concernés.
C’est la première fois en France qu’un tribunal indemnise des salariés
victimes d’hypersensibilité multiple aux produits chimiques. Or une étude
portant sur une série de 2.000 patients souligne que l’hypersensibilité chimique
et l’électrohypersensibilité constituent les deux manifestations d’un même
désordre101. La décision relative à l’hypersensibilité chimique multiple est donc
transposable à l’électrohypersensibilité.
2.2.2. La maladie professionnelle
Les salariés peuvent aussi introduire une action en reconnaissance de
maladie professionnelle lorsque l’électrohypersensibilité est diagnostiquée après
une exposition chronique aux ondes électromagnétiques sur leur lieu de travail.
Il s’agit alors de souscrire une déclaration de maladie professionnelle devant
l’organisme de sécurité sociale qui doit instruire cette demande.
Le salarié ne pourra pas bénéficier d’une présomption d’imputabilité,
l’électrohypersensibilité ne figurant pas dans un tableau de maladies
professionnelles. S’agissant d’une maladie dite «hors tableaux», le salarié ne
pourra obtenir la reconnaissance du caractère professionnel qu’à certaines
conditions.
La première condition tient aux séquelles de sa maladie, qui doivent être
supérieures à un taux d’incapacité permanente partielle de 25%. Même si cela ne
devrait pas poser de difficultés pour des électrohypersensibles, tant cette maladie
est invalidante, ils doivent prendre le soin de bien identifier tous les déficits
fonctionnels provoqués par cette pathologie invalidante. Il leur est souvent
demandé à cet égard de se soumettre à des tests pour identifier d’éventuels
troubles de la mémoire et de la concentration.
La seconde condition tient au lien entre la maladie et le travail, qui doit être
direct et essentiel. Il faut d’une part démontrer que le salarié est exposé à un
facteur de risque, en l’espèce les ondes électromagnétiques, et qu’il n’a pas été
exposé à d’autres facteurs de risque extra-professionnels déterminants qui
seraient à l’origine de sa maladie. L’organisme de sécurité sociale est tenu dans
ce cas de désigner un comité régional de reconnaissance des maladies
professionnelles (CRRMP) composé de trois médecins dont l’avis s’impose à
lui. Dans le cas de salariés de l’industrie agroalimentaire atteints
d’hypersensibilité multiple aux produits chimiques, une première expertise
ordonnée par les tribunaux a permis de confirmer que le taux d’IPP était
supérieur à 25% et certains de de ces salariés ont obtenu la reconnaissance de
maladie professionnelle après avis favorable d’un troisième CRRMP devant la
Cour d’appel de Rennes785.
Pour conclure sur les recours juridiques que les victimes
d’électrohypersensibilité peuvent engager, ils sont nombreux et aujourd’hui ces
victimes, compte tenu de l’évolution de la jurisprudence tant à l’étranger qu’en
France, peuvent légitimement espérer obtenir une amélioration de la prise en
charge de leur handicap.

–––––– • ––––––
CHAPITRE 20
L’exposition résidentielle aux champs
électromagnétiques
- Analyse juridique
Olivier Cachard

Le domicile est le siège de la vie privée et familiale. Il bénéficie donc d’une


protection tant par les Droits fondamentaux (En Europe l’article 8 de la
Convention européenne de sauvegarde des droits de l’Homme) que par le Droit
pénal (En France, l’article L226-4 du Code pénal français incriminant la
violation du domicile). «Le domicile est cet endroit qui échappe aux tiers ; il est
protégé contre les immixtions émanant aussi bien des personnes privées que des
agents publics. Dans les deux cas, l’intérêt protégé est le même : autrui doit
pouvoir vivre chez lui en confiance, affranchi, «libéré» des contraintes de la vie
sociale»786. C’est ainsi que le domicile ne s’entend pas, au sens des droits
fondamentaux et du Code pénal, aussi étroitement qu’en Droit civil. Il importe
peu qu’il s’agisse d’une résidence et non du domicile civil ; il importe peu que
l’abonné soit propriétaire, locataire ou occupant à un autre titre ; il importe peu
que l’habitation soit momentanément vide d’occupants. La personne, qu’elle soit
propriétaire ou locataire, bénéficie ainsi du droit à la protection de son domicile.
Ce droit à la protection du domicile est d’une importance capitale pour les
personnes frappées du syndrome d’intolérance aux champs électromagnétiques,
le SICEM, à mesure que les technologies sans fil se répandent massivement dans
les espaces publics, les transports en commun et tous les établissements recevant
du public. Le domicile devient ainsi le seul lieu où la personne
électrohypersensible, par le contrôle qu’elle y exerce sur les équipements et
installations, peut se soustraire à l’exposition en champs proche, protégeant ainsi
sa santé. Il est crucial que le niveau des champs électromagnétiques puisse être
abaissé autant que possible dans la mesure où l’état de santé des personnes
électrohypersensibles cesse de se dégrader lorsqu’ils sont dans un
environnement réduisant au minimum leur exposition.
La localisation matérielle et la situation juridique du domicile favorisent plus
ou moins la réduction des nuisances liées aux champs électromagnétiques. Ainsi,
l’occupant d’un appartement situé dans une copropriété se trouve-t-il
nécessairement plus exposé à des nuisances que l’occupant d’une maison non-
mitoyenne. Divers équipements et installations générateurs de champs
électromagnétiques peuvent être installés dans les communs de la copropriété,
aux abords directs du domicile. Un voisin peut également, de l’autre côté de la
cloison, avoir déployé de tels équipements et en faire un usage immodéré. En
droit, il est pertinent de distinguer la protection contre les nuisances internes au
domicile de la protection contre les nuisances externes au domicile contre
lesquels l’occupant dispose de moins de moyens d’action.

1. La protection contre les nuisances internes


Par nuisances internes au domicile, sont ici visées les seules nuisances
provoquées par des équipements installés au domicile ou desservant le domicile.
Nous distinguerons la sélection et l’usage par l’occupant des équipements selon
leurs données techniques, les conditions du raccordement aux réseaux publics de
distribution d’énergie et le fonctionnement de la copropriété pour ce qui
concerne les équipements et installations situés dans les communs.

1.1. Sélection et usage des équipements selon les données techniques


La personne souffrant d’un syndrome d’intolérance aux champs
électromagnétiques cherchera d’une part à éliminer toutes les sources
domestiques émettant des hyperfréquences et, d’autre part, à limiter son
exposition aux rayonnements de basses fréquences (Le courant électrique
alternatif 220 V étant à une fréquence de 50 Hz). Ce faisant, elle agit en
consommateur avisé sur un marché libéralisé, où l’information technique sur les
équipements doit être accessible par application du Code de la consommation et
d’autres normes spécifiques, sous le contrôle de la DGCCRF787.
L’élimination des sources domestiques de rayonnements hyperfréquences
suppose d’abord de proscrire certains appareils de télécommunication, tels que
les téléphones cellulaires, les babyphones, les téléphones sans fil de type DECT
(dont la base émet des ondes électromagnétiques sur la fréquence des 1900
MHz) et certains appareils électroménagers tels que les fours à micro-ondes (qui
génèrent des champs électromagnétiques sur la fréquence des 2450 MHz).
S’agissant du terminal de connexion à l’internet (la «Box»), il est recommandé
de désactiver la fonction WiFi et de relier la «Box» aux différents ordinateurs par
un simple réseau filaire constitué de câbles Ethernet788. En France, l’article 184
de la loi n° 2010-788 tel qu’introduit par la loi n°2015-136 du 9 février 2015,
dite loi Abeille, énonce ainsi que «Afin d’assurer la sobriété de l’exposition du
public aux champs électromagnétiques : 1° les notices d’utilisation des
équipements terminaux radioélectriques comportent une information claire sur
les indications permettant d’activer ou de désactiver l’accès sans fil à internet».
La réduction de l’exposition aux champs électromagnétiques de basses ou
très basses fréquences suppose à la fois de localiser les câbles et gaines de
l’installation électrique privative et les appareils électroménagers, parfois les
plus anodins. L’installation électrique privative et les appareils qui y sont reliés
sont en effet susceptibles de générer d’une part des champs électriques et,
d’autre part, des champs magnétiques.
Les appareils reliés à la terre par une prise de terre émettent ordinairement
des champs électriques de faible intensité qu’il s’agisse d’appareils
électroménagers, d’ordinateurs de bureau ou d’appareils de HIFI. A l’inverse,
certains appareils anodins comme des lampadaires ou de simples lampes
électriques métalliques émettent de forts champs électriques lorsqu’ils ne sont
pas reliés à la terre789. Une solution consiste alors à blinder les fils électriques et
à relier ces appareils à la terre.
Certains appareils électriques émettent des champs magnétiques très intenses
lorsqu’ils sont en fonctionnement : aquarium, aspirateur, hotte aspirante,
machine à laver, plaque de cuisson, sèche-cheveux… Aucun blindage ne peut
utilement arrêter un champ magnétique, de sorte que la seule protection possible
réside dans la distance d’éloignement pendant l’utilisation de l’appareil.

1.2. Les compteurs et le raccordement aux réseaux publics de distribution


Hormis dans les zones rurales très isolées, le domicile est le plus souvent
raccordé aux réseaux de distribution d’énergie et au réseau de distribution d’eau.
Un tel raccordement n’est pas juridiquement obligatoire, mais il répond à une
nécessité pratique (A moins d’avoir mis en place un système d’autoproduction et
d’autoconsommation sans revente). L’eau et l’électricité constituent en effet des
biens communs de première nécessité qui ne sont pas substituables par d’autres,
à la différence du gaz (auquel d’autres combustibles fossiles peuvent être
substitués, par exemple le fuel ou les pellets de bois). Plusieurs normes prennent
ainsi en compte le caractère de produit de première nécessité, en particulier pour
l’électricité790 : en France, les normes du Code de l’énergie relatives au
raccordement au réseau et celles instituant un tarif social financé par la
contribution au service social de l’électricité, les normes du Code de la sécurité
intérieure imposant aux opérateurs d’assurer la satisfaction des besoins
prioritaires de la population même en cas de crise.
Une question technique est celle de la limite entre l’installation électrique
intérieure de l’abonné et le réseau public de distribution. De façon générale,
l’installation intérieure se trouve au-delà du point de livraison (PDL) du client,
c’est-à-dire selon les normes techniques NF C 14-100 et NF C 15-100, en aval
des bornes de sorties du disjoncteur lui-même situé en aval du compteur. Dans
les copropriétés, la question est encore plus complexe. Il faut distinguer
l’installation intérieure de la copropriété, desservant les communs, et
l’installation intérieure de chaque abonné desservant son appartement. Mais
qu’en est-il des colonnes montantes ? Selon l’art. L346-1 du Code de l’énergie,
tel qu’inséré par la loi Elan, il s’agit «de l’ensemble des ouvrages électriques
situés en aval du coupe-circuit principal nécessaires au raccordement au réseau
public de distribution d’électricité des différents consommateurs ou producteurs
situés au sein d’un même immeuble ou de bâtiments séparés construits sur une
même parcelle cadastrale, à l’exception des dispositifs de comptage». Il était
allégué par le gestionnaire du réseau de distribution que ces colonnes montantes
étaient mal entretenues par les copropriétés. La loi Elan dispose dorénavant que
ces colonnes montantes appartiennent au réseau public d’électricité, qu’il
s’agisse de celles mises en service avant la loi Elan, avec un différé d’entrée en
vigueur de deux ans, ou après la promulgation de ladite loi, avec effet immédiat.
S’opère donc une extension du réseau public de distribution à l’intérieur même
des immeubles, au motif que cela permettra un meilleur entretient à la charge du
gestionnaire du réseau. Mais un auteur observe que «l’opération, présentée
comme une économie gigantesque pour les propriétaires auxquels est retirée en
apparence la charge des travaux de mise aux normes d’installations obsolètes,
apparaît comme «à somme nulle», car le coût correspondant sera transféré vers
le même propriétaire ou copropriétaire pris cette fois avec sa casquette de
consommateur d’électricité»791. Une expropriation s’est donc déroulée en toute
discrétion, dont les associations de protection des EHS redoutent qu’elle ait
permis d’installer un cheval de Troie dans les copropriétés.
En France, la pose des compteurs communicants a soulevé des difficultés de
même ampleur que celles rencontrées au Québec. Pour comprendre la situation
française, il faut se référer au Rapport public annuel 2018 de la Cour des
comptes donnant des indications précises sur les conditions de déploiement du
compteur Linky. Le programme de déploiement du Linky représente un coût
global de 5,7 milliards €, avec un coût unitaire de 130 € par compteur. C’est le
groupe Enedis qui, dans un premier temps et par divers mécanismes financiers,
fait l’avance du coût du déploiement jusqu’à ce que le taux de déploiement
atteigne 90%. Mais une fois ce seuil franchi, il reviendra aux consommateurs de
rembourser cette avance par l’augmentation ultérieure d’une taxe à laquelle sont
assujetties les personnes raccordées au réseau public de distribution. Ce
mécanisme est désigné par l’expression de «différé tarifaire». La Cour des
conclut : «ainsi le différé tarifaire et les incitations financières permettront à
Enedis de bénéficier de conditions de rémunération avantageuses»792. Le
remplacement des compteurs électromécaniques par des compteurs
communicants soulève des questions juridiques complexes qui peuvent être
synthétisées ici en plusieurs points.
Les compteurs électromécaniques traditionnels sont des équipements de
métrologie permettant de mesurer, au moment de la relève, la consommation
globale de l’abonné en électricité, en gaz ou en eau et ainsi d’établir la facture.
Au terme d’une convention sur la preuve conclue avec le fournisseur, les
données affichées sur le compteur sont présumées établir le niveau réel de
consommation de l’abonné (sous réserve de la preuve contraire du
dysfonctionnement du compteur).
A cette fonction traditionnelle, les compteurs communicants, en particulier
utilisés pour la distribution d’électricité, ajoutent de nouvelles fonctions qui en
modifient radicalement la nature. D’abord le mesurage est effectué sur des pas
de temps courts permettant la collecte de données personnelles précises relatives
au mode de vie des occupants. Ensuite, couplés à d’autres boîtiers connectés à
l’installation électrique, les compteurs communicants devraient permettre la
modération de la demande énergétique par la déconnexion à distance de certains
appareils électrique en période de pic de consommation (ce que l’on désigne par
«l’effacement de consommation»).
Enfin, pour fonctionner pleinement, ces compteurs requièrent l’introduction
dans l’installation électrique privative de l’abonné d’un courant porteur en ligne
(CPL), à une fréquence mille fois plus élevée que la fréquence ordinaire du
courant électrique alternatif (50 Hz).
Les compteurs Linky modifient donc substantiellement les conditions de
fourniture de l’électricité. S’ils participent au service public de la distribution
d’énergie ou d’eau, ses compteurs ne sont que rarement installés sur le domaine
public. Le plus souvent, ils sont incorporés à l’immeuble de l’abonné et sont
localisés à son domicile (par ex. dans une armoire électrique près du tableau
électrique) ou dans une dépendance de celui-ci (cave, armoire dans les
communs). Lorsqu’ils sont incorporés au mur d’enceinte, ils demeurent bien
localisés au domicile quoique accessibles depuis l’extérieur. De cette
implantation physique au domicile, il faut déduire que toute intervention sur ces
compteurs est nécessairement soumise à autorisation préalable de l’occupant. En
revanche, l’incorporation du compteur à l’immeuble n’en fait pas, en France, un
immeuble par destination, entrant dans le patrimoine du propriétaire de
l’immeuble. Par l’effet de l’article 36 de la loi n°2004-803, le compteur demeure
bien propriété de la collectivité territoriale concédante. Et l’article L432-4 du
Code de l’énergie dispose que la limite des ouvrages électriques concédés est
fixée à la bride aval du compteur. Par analogie avec une box ou un décodeur mis
en location, le compteur est donc un équipement propriété d’un tiers, mais dont
l’installation requiert le consentement de l’occupant.
Lorsque l’occupant du domicile n’en est pas le propriétaire, la question est
de savoir si le pouvoir d’autoriser le remplacement du compteur
électromécanique individuel par un compteur communicant appartient au
propriétaire ou au locataire. Trois facteurs permettent de conclure que le pouvoir
d’autoriser le remplacement du compteur individuel appartient au locataire. En
premier lieu, les fonctions du compteur sont relatives à la facturation et au
contrôle de la fourniture d’électricité à l’abonné, au titre d’un contrat de
fourniture auquel le propriétaire de l’immeuble est souvent étranger. Le
propriétaire est en effet le plus souvent un tiers au contrat de fourniture d’eau,
d’électricité ou de gaz conclu par le locataire pour son usage propre. En second
lieu, par application de l’article 6 lettre b de la loi du 6 juillet 1989 relative aux
rapports locatifs, le bailleur est tenu «d’assurer au locataire la jouissance
paisible du logement» et de le protéger contre les troubles émanant du bailleur et
des tiers. Or pour un locataire refusant le compteur communicant pour l’une ou
l’autre raison (son état de santé, son refus de la collecte de données personnelles
détaillées), l’installation d’un compteur communicant troublerait sa jouissance
paisible du logement. En troisième lieu, et à l’inverse, le bailleur est tenu de ne
pas s’opposer aux aménagements réalisés par le locataire quand ceux-ci ne
constituent pas une transformation de la chose louée. Puisque les aménagements
du logement sont permis au locataire, rien ne s’oppose à ce qu’un locataire fasse
installer par un électricien professionnel un ondulateur ou un filtre anti-CPL
lorsqu’il a pris en location une habitation déjà équipée d’un compteur
communicant.
Du fait de la privatisation du marché de l’énergie et du démantèlement des
champions nationaux, l’abonné auquel un compteur communicant est proposé se
trouve donc confronté à une multitude d’interlocuteurs dont il peine à identifier
les qualités et les rôles respectifs depuis la libéralisation du secteur de l’énergie.
Il faut d’abord distinguer les producteurs d’énergie qui la produisent des
fournisseurs qui approvisionnent l’abonné : l’abonné n’a de relation
contractuelle qu’avec le seul fournisseur, qu’il s’agisse d’un fournisseur issu de
l’opérateur historique ou d’un fournisseur alternatif. Il faut ensuite distinguer les
gestionnaires des réseaux publics de transport (GRT) qui acheminent l’énergie à
longue distance (RTE793 pour l’électricité et plusieurs acteurs pour le gaz), des
gestionnaires de réseaux publics de distribution (GRD) qui en assurent la
distribution de proximité dans leur zone de desserte exclusive où l’abonné est
domicilié. Ces GRD sont concessionnaires de la collectivité territoriale
propriétaire des réseaux et des compteurs. Mais, faute d’un personnel suffisant et
d’une organisation performante, ces derniers sous-traitent certaines de leurs
missions, en particulier la pose des compteurs communicants et la relève des
compteurs électromécaniques. Les deux acteurs concernés par la pose des
compteurs communicants sont donc le gestionnaire de réseau de distribution
(GRD), concessionnaire, et la collectivité territoriale, autorité concédante. Quant
aux sous-traitants du GRD ils sont «transparents» et agissent pour le GRD. A
propos des GRD, la Cour des comptes794 observe :
«Le plus important d’entre eux, Enedis, ex-ERDF, filiale d’EDF à 100%,
couvre 95% du territoire métropolitain continental. Sur le reste du territoire, la
distribution est assurée par les entreprises locales de distribution (ELD). Leur
nombre est élevé (160) et leur importance est très variable : cinq d’entre elles
représentent un nombre de consommateurs supérieur ou proche de 100 000 et, à
l’inverse, d’autres ne couvrent que quelques communes rurales».
En droit, il faut encore préciser que la société Enedis est une société
anonyme tout comme les entreprises locales de distribution sont des sociétés de
droit privé (de forme particulière cette fois, lorsque les collectivités locales sont
actionnaires majoritaires comme dans les sociétés anonymes d’économie mixte
locale, les SAEML). Les GRD sont ainsi des sociétés de droit privé chargées
d’une mission de service public. Il en résulte qu’elles sont particulièrement
tenues de respecter et de faire respecter le principe de précaution car l’État
actionnaire dispose de leviers d’orientation de leurs choix stratégiques795.
Puisque le GRD est concessionnaire du réseau public de distribution, la
question se pose de savoir s’il est titulaire de prérogatives de puissance publique,
lui permettant d’outrepasser le refus de l’abonné. Des servitudes d’élagage ou de
passage de ligne sont instituées en droit français pour permettre l’extension
géographique du réseau de transport ou de distribution d’électricité, sans que la
propriété privée puisse y faire obstacle. Mais ni les lois du 25 juin 1895 et du 15
juin 1906, ni le Code de l’énergie ne consacrent de «servitude administrative de
compteur» venant grever les propriétés privées au profit des GRD. Une raison
simple vient expliquer qu’il n’y ait pas de «servitude de compteur» alors qu’il
existe des servitudes d’élagage ou des servitudes de passage de lignes à haute
tension. Le compteur n’est pas un élément d’extension du réseau au-delà de la
propriété ; il en constitue au contraire le point frontière, dernier élément du
réseau public de distribution avant l’entrée sur le réseau électrique privatif de
l’abonné : au-delà du compteur, rien d’autre que le point de livraison et
l’abonné…
En l’absence de servitude de compteur, le GRD peut-il déployer par la force
les compteurs intelligents ? La réponse est négative en droit administratif
français, sans la moindre hésitation possible. Selon la doctrine, «les prérogatives
de puissance publique peuvent être définies comme les modes opératoires
conférés ou reconnus par la Constitution ou par la loi à tous ceux à qui est
confié le bon accomplissement de l’action administrative, de ses fins d’intérêt
général et de ses missions de service public, et dont la mise en œuvre leur est
réservée en exclusivité afin qu’ils disposent précisément des moyens de leur
action»796. Il en découle que l’attribution de prérogatives de puissance publique à
une personne privée doit être explicite. Ainsi, l’expropriation pour cause d’utilité
publique, dans le cadre du tracé d’une ligne à haute tension797, ou
l’insaisissabilité des ouvrages publics comme les postes de transformation
constituent des prérogatives de puissance publique. Toutefois ni les lois du 25
juin 1895 et du 15 juin 1906, ni le Code de l’énergie ne consacrent de
prérogatives spéciales de puissance publique afférente à l’installation de
dispositifs de comptage au domicile des abonnés.
A supposer même que le GRD dispose de prérogatives de puissance publique
spéciales lui permettant de procéder à la pose des compteurs dans les immeubles
(ce qui n’est pas de droit positif), il ne saurait en aucune manière procéder à
l’exécution matérielle directe de sa décision. Dans ses conclusions sur l’affaire
de la Société immobilière Saint Just, le Commissaire du gouvernement Romieu
soulignait en 1902 :
«L’Administration qui commande se trouvant d’ailleurs disposer de la
force publique, il y aurait pour elle une tentation bien naturelle de se servir
directement de la force publique qui et dans sa main pour contraindre les
citoyens à se soumettre aux ordres qu’elle a donnés ou qu’elle est chargée
de faire exécuter. Mais on voit sans peine combien un pareil régime serait
dangereux pour les libertés publiques, à quels abus il pourrait donner lieu.
Aussi est-ce un principe fondamental de notre droit que l’Administration ne
doit pas mettre d’elle-même la force publique en mouvement pour assurer
manu militari l’exécution des actes de puissance publique et qu’elle doit
s’adresser d’abord à l’autorité judiciaire qui constate la désobéissance,
punit l’infraction et permet l’emploi matériel des moyens de coercition»798.
Pour obtenir le droit de poser, la saisine du juge judiciaire par
l’administration s’imposerait d’autant plus que, comme nous l’avons vu, les
compteurs électriques sont incorporés au domicile de l’abonné, généralement
appuyés sur un mur intérieur du domicile ou incorporés à une niche taillée dans
le mur d’enceinte de la propriété.
Enfin, le Code de l’énergie ne fulmine aucune sanction à l’encontre de
l’abonné refusant un compteur communicant : l’article 7 du projet de loi sur la
transition énergétique prévoyait initialement une peine d’amende de 1.500 euros
contre l’abonné récalcitrant, mais il a été abandonné car sa constitutionnalité
était douteuse.

1.3. Voies de droit à la disposition de l’abonné refusant la pose du compteur


L’abonné refusant doit en premier lieu notifier au GRD et à la collectivité
territoriale concédante, son refus de la pose d’un compteur communicant. En
pratique, l’abonné refusant devra s’identifier ainsi que le point de livraison (n°
PDL), exprimer un refus catégorique et non-équivoque et, surtout, adresser la
lettre en recommandé au siège social du GRD dont il dépend. Pour éviter toute
contestation sur le contenu de la lettre expédiée, il pourra utiliser une lettre-
enveloppe (le même papier servant à la fois d’enveloppe et de lettre au verso) ou
un courrier en recommandé électronique799. Quoiqu’il en soit, lorsqu’une lettre
recommandée a été envoyée, c’est au destinataire contestant son contenu qu’il
appartient d’établir l’absence des documents annoncés dans le courrier. Pour
couper court à toute contestation, il pourra aussi charger un huissier
territorialement compétent pour instrumenter dans le ressort du GRD de lui
signifier le refus ou de lui adresser une sommation de ne pas faire la pose. Au
titre de ses relations avec son bailleur, le locataire refusant le compteur devra
aussi notifier son refus au propriétaire.
Il est également prudent de procéder à un affichage du refus de la pose d’un
compteur communicant à proximité de l’emplacement des compteurs
électromécaniques ou électroniques. Cet affichage, qui porte à la connaissance
de l’agent du GRD le refus de l’abonné, évite que le GRD prétende ensuite que
la pose a été effectuée de bonne foi par l’agent, en l’absence de l’abonné.
L’affichage permettra de caractériser l’élément moral des infractions de violation
de domicile ou de dégradation.
Par l’effet du contrat de fourniture d’eau ou d’énergie, l’abonné s’engage à
laisser les préposés en charge du réseau accéder aux compteurs pour procéder à
la relève et aux vérifications nécessaires. Faute de respecter cette obligation,
l’abonné s’expose à une résiliation de son contrat. Le refus d’accès n’est donc
pas une bonne solution pour se protéger. Il convient plutôt de documenter les
raisons de la demande d’accès. Ainsi, en règle générale ce n’est pas le même
sous-traitant qui est en charge de la relève périodique et de la pose des nouveaux
compteurs. Le papillon de demande d’accès au compteur pour relève, déposé
dans la boîte aux lettres, documente le but légitime de la visite. En cas de visite
spontanée d’un préposé du GRD, l’occupant du domicile peut lui demander de
renseigner un formulaire et d’y indiquer le nom de la société, le nom de l’agent,
son numéro de carte professionnelle et le but annoncé de la visite. Ce formulaire
réitérera le refus par l’abonné de la pose d’un compteur communicant. Ainsi, si
le préposé procède ensuite malgré tout à la pose forcée, la violation de domicile
par ruse sera caractérisée.
Afin de se ménager une preuve optimale de son refus, l’abonné pourra faire
constater par un huissier de justice territorialement compétent qu’un compteur
électromécanique ou électronique est en place à l’origine et qu’une affiche posée
à proximité réitère le refus de la pose d’un compteur communicant.
Dans l’hypothèse de la pose forcée d’un compteur communicant par un sous-
traitant du GRD, il est conseillé d’appeler les forces de police. On déconseillera
à l’abonné refusant de s’interposer entre le compteur et le préposé, même si une
décision d’un juge du premier degré a reconnu l’excuse de légitime défense800 à
un abonné qui avait tenté, sans violence volontaire et sans provoquer
d’incapacité temporaire totale (ITT) chez l’agent, de faire physiquement obstacle
à la pose forcée801. En France, la voie d’action la plus pertinente est la saisine du
juge des référés, au visa des articles 834 et 835 du Code de procédure civile, que
l’action soit dirigée contre le GRD ou contre le propriétaire, en particulier
l’office d’habitat à loyers modérés. Le juge judiciaire peut en effet ordonner ex
post «la cessation du trouble manifestement illicite» que constitue l’atteinte au
domicile d’un abonné refusant. Mais, il peut aussi prononcer ex ante une
ordonnance faisant interdiction de poser le compteur chez un abonné refusant
pour prévenir «la réalisation d’un dommage imminent» chez un abonné
électrohypersensible dont l’état de santé a été médicalement constaté par son
médecin traitant. La tentative de passage en force du GRD a ainsi suscité «une
épopée contentieuse»802 devant les juridictions françaises, en particulier devant le
juge des référés. De nombreuses décisions ont fait droit aux demandes des
abonnés.

1.4. L’autorisation de la pose d’une antennes-relais dans les copropriétés


Le régime applicable à l’autorisation d’installation d’une antenne-relais dans
une copropriété est plus complexe que dans un immeuble en pleine propriété. Au
sens de l’article 1 de la loi n° 65-557 du 10 juillet 1965803, la copropriété vise
«tout immeuble bâti ou groupe d’immeubles bâtis dont la propriété est répartie,
entre plusieurs personnes, par lots comprenant chacun une partie privative et
une quote-part de parties communes». En pratique, la station de base de
l’antenne-relais est installée dans les communs (toiture pour les antennes, cave
pour les armoires) ; les câbles utilisent les gaines et prennent appui sur le gros
œuvre des bâtiments. Mais, par l’exposition permanente aux champs
électromagnétiques, l’antenne-relais affecte l’usage et la jouissance des
propriétaires sur leur partie privative. Un couple ayant de jeunes enfants,
propriétaire d’un logement sous un toit-terrasse accueillant une antenne-relais
voit nécessairement la jouissance paisible de son bien affectée. Cette décision
peut-elle être imposée par les copropriétaires majoritaires aux copropriétaires
minoritaires ? De même, la copropriété peut autoriser la pose d’un compteur
communicant pour alimenter les communs.
Selon l’article 25 lettre h) de la loi du 6 août 2015 (dite loi Macron), est
inscrite à l’ordre du jour toute proposition tendant à «l’installation d’une
antenne radioélectrique nécessaire au déploiement d’un réseau radioélectrique
ouvert au public ou l’installation ou la modification d’une antenne collective ou
d’un réseau de communications électroniques interne à l’immeuble dès lors
qu’elles portent sur des parties communes». L’installation d’une antenne-relais
suppose donc l’inscription de ce point à l’ordre du jour de l’assemblée des
copropriétaires et l’adoption d’une résolution à la majorité absolue de l’article 25
de la loi, et à défaut, la majorité simple en cas de second vote si la première
résolution avait recueilli au moins un tiers des voix au premier vote.
Si l’assemblée générale des copropriétaires est souveraine, c’est à la
condition de respecter la loi sur la copropriété. S’agissant de l’organisation de
l’assemblée générale (convocation et tenue), des copropriétaires dénoncent
parfois des irrégularités commises à l’initiative des syndics avec lesquels les
opérateurs négocient en amont l’installation de l’antenne-relais : absence de
respect des règles de majorité, tenue fictive de la seconde assemblée, refus
d’information précise sur les caractéristiques techniques exactes de l’antenne qui
sont d’ailleurs inconnue du syndic… D’autres irrégularités sont parfois
commises à l’initiative de certains copropriétaires constituant un bloc de
majorité et exerçant des pressions sur les locataires refusants. Si un
copropriétaire refusant n’a qu’une confiance limitée dans la pratique habituelle
de gestion du syndic, il a tout intérêt à solliciter qu’un huissier de justice dit
«constatant» assiste à l’assemblée générale de copropriété, ce qui évitera la
réalisation de faux PV, pratique pénalement sanctionnée. Si les irrégularités
entachant l’assemblée générale ne sont découvertes que postérieurement, elles ne
pourront être civilement contestées que par les seuls copropriétaires défaillants
ou opposants, cela dans le bref délai de deux mois à compter de l’envoi des PVs
au copropriétaire804. Mais rien ne s’oppose à ce qu’une plainte pénale soit
déposée pour faux et usage de faux par n’importe quel copropriétaire, voire
même par un riverain.
L’irrégularité substantielle de la résolution autorisant l’installation de
l’antenne relais peut découler de la violation de plusieurs normes. Telle serait
l’hypothèse d’une installation dont les caractéristiques techniques entraîneraient
la constitution d’un point atypique au sens de la loi Abeille ; il faudra aussi
respecter les textes d’application de l’article L. 34-9-1, II du Code des postes et
des communications électroniques relatifs à la sobriété d’exposition des
personnes vulnérables. Telle serait encore l’hypothèse d’abus de majorité quand
une résolution décidant l’installation d’une station de base est imposée par un
groupe majoritaire de propriétaires non-occupants (rentiers ou investisseurs
institutionnels), au mépris de la volonté des propriétaires occupants. La cour
d’appel de Paris a confirmé par un arrêt du 17 juin 2015 que le contentieux de
l’annulation d’une résolution autorisant l’installation d’une antenne-relais relève
bien de la compétence du juge judiciaire805.

2. La protection contre les nuisances externes


Par nuisance externe au domicile, nous visons les sources de champs
électromagnétiques installées sur la voie publique ou sur les bâtiments voisins du
domicile. Les sources de nuisances externes sont potentiellement nombreuses :
transformateurs électriques, lignes électriques aériennes, concentrateurs Linky,
antennes-relais. En raison du régime spécial qui leur est applicable, nous
n’étudierons pas ici les nuisances provoquées par les ouvrages électriques tels
que les lignes électriques et les postes de transformation806. Quant aux
concentrateurs Linky déployés à proximité des postes de transformation, ils
utiliseront les ondes hertziennes dans la bande des 900 Mhz (norme GPRS807
2.5G) afin d’envoyer les données collectées au centre de traitement via le réseau
cellulaire. Mais ils constituent un élément du réseau électrique et ne seront donc
pas étudiés ici. Nous nous focaliserons sur l’installation des antennes-relais en
décrivant d’abord les différentes phases conduisant à leur installation, puis en
différenciant les voies de recours disponibles, pour insister finalement sur les
moyens invoqués.

2.1. Les phases d’implantation des antennes-relais


L’implantation d’une antenne-relais suppose en premier lieu d’identifier un
terrain susceptible d’accueillir une antenne-relais : cette phase de recherche est
parfois conduite en collaboration avec les services municipaux ou
intercommunaux. En second lieu, le site étant identifié, l’opérateur devra obtenir
l’autorisation du propriétaire, autorisation qui se traduira par la conclusion d’un
contrat de bail. En troisième lieu, l’opérateur doit déposer un dossier
d’urbanisme auprès de la mairie ou de l’intercommunalité. Selon l’importance
de la station, l’opérateur dépose une déclaration préalable ou une demande de
permis de construire. En quatrième lieu, l’opérateur doit obtenir des autorités
chargées de la police des ondes les autorisations nécessaires à l’exploitation de
l’antenne-relais.
2.1.1. La première phase d’identification du site est le plus souvent occulte.
L’opérateur, qui connaît la cartographie de son réseau cellulaire, recherche
un site susceptible d’accueillir une antenne-relais, souvent sur un point élevé. Il
entre alors en contact avec la personne publique ou privée propriétaire du site
qui, selon son analyse, est à même d’autoriser l’installation : propriétaire public,
propriétaire privé (en particulier les investisseurs institutionnels et les sociétés
d’habitat donnant les locaux à bail), copropriété … Les riverains potentiellement
concernés par l’installation d’une antenne-relais ignorent alors tout du projet, de
même que les autorités municipales. C’est pourquoi, la loi Abeille avait imposé
aux opérateurs d’informer par écrit le maire «dès la phase de recherche» et de
lui transmettre «un dossier d’information deux mois avant le dépôt de la
demande d’autorisation d’urbanisme ou de la déclaration préalable»808. Ainsi
informé de la recherche, le maire ou le président de l’intercommunalité était en
mesure de procéder à l’organisation d’une concertation par application du
principe de participation. Le même article prévoit, à la lettre B, que «Le maire
ou le président de l’établissement public de coopération intercommunale mettent
à disposition des habitants les informations prévues aux B et C du présent II par
tout moyen qu’ils jugent approprié et peuvent leur donner la possibilité de
formuler des observations». Cependant, la loi Elan du 23 novembre 2018 est
revenue sur cette avancée en réduisant le délai à un mois809, ce qui en pratique
rend impossible la concertation dans une commune importante.
2.1.2. La seconde phase est celle de l’autorisation par le propriétaire de
l’immeuble.
En principe et sous réserve des restrictions que nous étudierons plus loin, le
propriétaire est libre d’autoriser l’installation d’une antenne-relais sur son
immeuble ou sur son terrain : il s’agit d’exercer les prérogatives du propriétaire.
Pour que l’autorisation donnée par le propriétaire soit valable, il faut encore
qu’elle ait été donnée conformément aux règles applicables. Cela soulève
diverses difficultés dans les copropriétés, dans les bâtiments universitaires, et
dans les lieux de culte. Dans les copropriétés, comme nous l’avons vu, une
délibération irrégulière de l’assemblée des copropriétaires ne vaut pas
autorisation. Dans les résidences universitaires810 appartenant aux CROUS811,
l’installation d’une antenne-relais requiert la délibération préalable du Conseil
d’administration, tout comme l’installation d’une antenne-relais sur le toit d’une
université requiert que le Conseil d’administration de l’université se prononce,
serait-ce sur la convention à conclure avec l’opérateur. Dans les églises,
synagogues, temples et mosquées propriété de l’État ou d’une collectivité
territoriale mais affectés au culte, l’autorisation du représentant de la collectivité
publique ne suffit pas. Il revient à l’affectataire d’autoriser la pose d’une antenne
parce que l’édifice est affecté au culte. L’affectataire s’entend du prêtre pour les
églises catholiques ou du président de l’association cultuelle pour les autres
cultes. Est donc irrégulière l’autorisation donnée par un maire qui a cru pouvoir
se passer du consentement de l’affectataire. Dans tous les cas, l’absence
d’autorisation régulière du propriétaire entraîne des répercussions sur la validité
du contrat de bail conclu avec l’opérateur (mais sans l’accord du propriétaire) et
sur la validité de l’autorisation d’urbanisme (déposée sans l’accord du
propriétaire).
La loi Elan pourrait même priver à l’avenir les propriétaires du pouvoir de
s’opposer à l’installation d’une antenne relais pico ou nano-cellulaire sur la
façade ou dans le hall de leur immeuble. La loi Elan (2018) a en effet modifié les
articles L45 et L48 CPCE, de façon à permettre l’institution de servitudes «sur
les bâtiments d’habitation et dans les parties des immeubles collectifs et des
lotissements affectées à un usage commun». Ainsi, les copropriétaires désireux
de se protéger d’une exposition résidentielle en champ proche seront privés de la
possibilité de s’opposer à l’installation d’antennes 5G, par une nouvelle atteinte
au droit fondamental de propriété812.
2.1.3. La troisième phase, de déclaration préalable ou de demande
d’autorisation d’urbanisme, est celle par laquelle les riverains prennent
effectivement connaissance du projet d’implantation
L’article L421-1 al.1 du Code de l’urbanisme pose en effet le principe que
«Les constructions, même ne comportant pas de fondations, doivent être
précédées de la délivrance d’un permis de construire». C’est par exception que
les constructions nouvelles devraient être soumises au régime simplifié de la
déclaration préalable de travaux. Or «Le passage d’une procédure de permis de
construire à celle d’une déclaration préalable n’est pas anecdotique. Un permis
de construire est une autorisation. Comme toute autorisation, il est une
dérogation à un régime d’interdiction : régime qui, en droit français, pose
formellement l’interdiction de construire, sauf dérogation constituée par un
permis. Tout au contraire, le régime de la déclaration préalable impose que le
régime juridique applicable soit la liberté et non l’interdiction. La déclaration
préalable n’est qu’une procédure d’information préalable permettant à
l’autorité administrative de vérifier des règles ou d’imposer des prescriptions
particulières. Le passage du permis à la déclaration ne relève donc pas d’un
changement de degré procédural, mais bien d’un changement de nature puisque,
s’il suffit de ne pas octroyer un permis pour s’opposer à la construction, il faut
s’opposer à la construction dans la cadre d’une déclaration préalable»813. Et
que dire alors des constructions qui peuvent être édifiées en toute liberté, sans
même une déclaration préalable et sans possibilité pour l’autorité administrative
de s’y opposer ?
En réalité, de façon à libéraliser l’installation d’antennes en vue de l’essor
des réseaux 5G, le pouvoir réglementaire français a graduellement agi sur les
critères déterminant les projets d’implantation relevant du permis, de la
déclaration préalable ou même d’une liberté sans opposition possible. L’article
R.421-9 du Code de l’urbanisme, tel que modifié par le décret n°2018-1123
soumet les projets à une simple déclaration préalable si leur surface de plancher
et leur emprise au sol sont comprises entre 5 m2 et 20 m2, et ce quelle que soit la
hauteur de l’antenne. En milieu urbain la technologie actuellement disponible
fait donc que la plupart des antennes-relais relèvent du régime peu contraignant
de la déclaration préalable dans la mesure où leur emprise au sol est déjà
inférieure à 20 m2. En milieu rural, les antennes étaient souvent installées sur des
mats de plusieurs dizaines de mètres construits pour l’occasion : la suppression
du critère de la hauteur par simple décret, illégale selon nous, permettra
dorénavant de construire de tels supports sans permis. Et en ville, la
miniaturisation des antennes pico-cellulaires, occupant une emprise de moins de
5 m2, fait que la plupart des antennes prochainement déployées au titre de la 4G
et de la 5G échapperont même au régime de la déclaration préalable pour relever
d’une liberté sans opposition possible de l’autorité administrative et des
riverains.
Ce tournant très favorable aux opérateurs de la téléphonie mobile, et pris
discrètement sans débat parlementaire, vient parachever une stratégie
d’étouffement du contrôle opéré par les maires soucieux de la santé publique de
leurs administrés. Les éléments transmis au maire, à l’appui de la demande de
permis ou de déclaration préalable sont plus que rudimentaires : bandes de
fréquences concernées, nombre de supports de lobes, tilt prévisionnel. En
revanche le maire ignore tout de la puissance à la sortie ou de la puissance
isotrope rayonnée de l’antenne, comme il ignore tout du trafic prévisionnel et du
débit. Malgré tout, le maire pouvait opérer un contrôle au regard des règles
d’urbanisme et de la localisation de l’immeuble.
2.1.4. La quatrième phase est la phase d’autorisation par l’ANFR.
Une fois le site identifié, le contrat de bail conclu avec le propriétaire sous
condition suspensive et l’autorisation d’urbanisme obtenue, le promoteur de
l’antenne relais se tourne vers l’autorité chargée de la police des ondes à savoir
l’ANFR. L’ANFR n’est pas une autorité administrative indépendante, mais un
établissement public à caractère administratif ayant pour mission de planifier et
de contrôler l’utilisation du domaine public hertzien. Au terme de l’article L34-
9-1 du Code des postes et communications électroniques, «L’ANFR coordonne
l’implantation sur le territoire national des stations électriques de toute nature
et veille au respect des valeurs limites d’exposition du public aux champs
électromagnétiques». Par application de l’article L43 du Code des postes et
communications électroniques, l’opérateur soumet son projet d’implantation
d’une antenne-relais à l’accord de l’ANFR. Plus précisément, l’article L43 I
alinéa 5 dispose que :
«Elle coordonne l’implantation sur le territoire national des stations
radioélectriques de toute nature afin d’assurer la meilleure utilisation des sites
disponibles ainsi que la prévention des brouillages préjudiciables entre
utilisateurs de fréquences, et assure le respect des valeurs limites d’exposition
du public aux champs électromagnétiques prévues à l’article L. 34-9-1 ainsi que
le recensement et le suivi des points atypiques conformément à l’objectif
mentionné au 12° ter du II de l’article L. 32-1. A cet effet, les décisions
d’implantation ne peuvent être prises qu’avec son accord (…)».
L’article L43 I alinéa 7 confirme que l’exploitation d’une antenne relais sans
l’autorisation préalable de l’ANFR est passible de sanctions :
«L’exploitation d’une station radioélectrique en l’absence d’accord de
l’agence ou lorsque cet accord a été suspendu engage la responsabilité civile et
pénale de l’exploitant de cette station radioélectrique».
Pour autant, la complexité et l’opacité des règles relatives à l’exercice de la
police des ondes dissimulent mal l’absence de contrôle effectif du point de vue
sanitaire. Tout d’abord, seules les antennes-relais d’une puissance isotrope
rayonnée supérieure à 5 W sont soumises à l’accord de l’ANFR814. Ensuite, la
demande d’accord s’opère par télé-versement des données relatives au projet
d’antennes dans une base de données accessible seulement à un comité interne
de l’ANFR, le Comsis. Seuls les membres du Comsis ont accès à ces
informations, à l’exclusion des maires, des usagers, des riverains et même des
nouveaux opérateurs entrant sur le marché. En pratique, il semble que les
données relatives à une nouvelle antenne soient souvent analysées par les seuls
opérateurs de téléphonie mobile concernés par l’implantation voisine d’une
antenne, susceptible de brouiller le signal de leur propre antenne, puisque les
agents de l’ANFR ne sont pas en mesure de contrôler individuellement chacune
des 70.000 nouvelles demandes annuelles. Enfin, l’accord de l’ANFR est déduit
de son silence deux mois après le téléversement des données. La procédure, pour
le moins opaque, conduit donc à la prise d’un acte administratif individuel
d’autorisation au profit de l’opérateur, par un accord implicite résultant du
silence gardé pendant un délai courant à compter d’une date qui n’est pas
certaine faute d’horodatage et de publication…

2.2. Les voies de recours


2.2.1. En France, le fractionnement du contrôle complique l’exercice des voies
de recours.
L’installation d’une antenne-relais, lorsqu’elle n’est pas sauvage, est le fruit
d’une succession de décisions qui peuvent être toutes attaquées. D’abord,
lorsque l’antenne doit être installée sur une propriété publique ou sur une
copropriété, la régularité de l’autorisation donnée par le propriétaire peut être
attaquée. Le constat de l’absence d’autorisation pourrait déployer un effet en
chaîne sur le contrat de bail conclu avec l’opérateur et sur les autorisations
ensuite délivrées par le maire ou le président de l’intercommunalité et l’ANFR.
Ensuite, c’est la décision du maire ou du président de l’intercommunalité qui
peut être attaquée devant le juge administratif, soit qu’il s’agisse d’une décision
de non-opposition à déclaration préalable, soit qu’il s’agisse d’un permis de
construire. Mais cette possibilité est désormais réduite par la miniaturisation des
antennes qui permettra même d’échapper à la déclaration préalable. Dans des
circonstances particulières, le maire court également un risque pénal. C’est enfin
la décision implicite d’accord de l’ANFR qui pourrait être attaquée. Enfin, le
riverain exposé aux champs électromagnétqiues peut solliciter du juge judiciaire
l’allocation de dommages et intérêts.
2.2.2. La régularité de l’autorisation donnée par le propriétaire peut d’abord
être attaquée.
Dans les copropriétés comme on l’a vu plus haut, les CROUS, les universités
ou les centres hospitaliers, il faudra vérifier que la personne introduisant un
recours contre la délibération autorisant l’installation d’une antenne est bien
recevable à le faire, c’est-à-dire qu’elle y a un intérêt, qu’elle a la qualité
éventuellement requise par la loi et qu’elle agit dans les délais prescrits. Il n’est
pas à exclure que la délibération litigieuse de l’assemblée des copropriétaires, du
conseil d’administration du CROUS ou de l’Université soit régularisée par
l’organe délibérant à l’issue d’un nouveau vote régulier. Si elle ne l’était pas
ensuite, et faute de délibération régulière de ses organes, le propriétaire est
réputé n’avoir pas donné son autorisation de sorte que le contrat de bail conclu
avec l’opérateur devient caduc.
2.2.3. La décision de non-opposition à déclaration préalable ou l’autorisation
d’urbanisme peut ensuite être attaquée.
Un riverain du site où l’installation de l’antenne est projetée, ou une
association dont l’objet statutaire le permet, peut introduire un recours en
annulation contre la décision du maire ou du président de l’intercommunalité.
S’il s’agissait d’une décision de non-opposition à la déclaration préalable pour
une installation dispensée de permis, c’est cette décision de non-opposition (ou
son maintien suite à un recours gracieux) qui fera l’objet du recours. S’il
s’agissait de la délivrance d’un permis de construire pour les installations plus
importantes, c’est le permis qui fera l’objet d’un recours. Dans tous, les cas il est
essentiel de surveiller l’affichage, parfois bien discret, des panneaux de demande
de permis ou de déclaration préalable, car c’est la date d’affichage du panneau
qui fait courir le délai de recours de deux mois. En général, les opérateurs font
constater aléatoirement par des huissiers de justice qu’ils ont bien procédé à
l’affichage, mais il peut arriver que l’affichage du panneau n’ait pas été réalisé
dans les règles. Le contrôle exercé par le maire ou le président porte
principalement sur l’urbanisme et non sur les aspects sanitaires.
2.2.4. La décision implicite d’accord prise par l’ANFR peut enfin être attaquée.
Par application de l’article L43 du Code des postes et communications
électroniques, l’ANFR délivre son «accord» à l’opérateur qui sollicite
l’installation d’une antenne-relais. Cet «accord» est bien constitutif d’une
décision administrative individuelle pouvant faire l’objet d’un recours en
annulation devant le juge administratif. La jurisprudence ne fournit pourtant
aucun exemple de pareil recours. Pourquoi ? La raison tient sans doute à ce que,
faute de publication dans un bulletin officiel ou au siège de l’ANFR, les
«accords» ne sont pas connus des tiers en temps utiles. Il existe certes une voie
de publication, mais qui ne permet pas une information systématique et à date
certaine : le site cartoradio.fr renvoie par un lien hypertexte depuis la carte des
antennes à de brèves notices mentionnant a posteriori une date d’autorisation.
Cette carence dans la publication des décisions de l’ANFR a déjà pour effet
d’empêcher le déclenchement du délai de recours au sens de l’art R. 421-1 du
Code de la justice administrative. Mais de façon plus intéressante encore, les
riverains pourraient invoquer l’obligation qu’a l’ANFR de se conformer aux
exigences d’action continue et de réévaluation de ses décisions prises dans le
cadre de la police des ondes815. Ainsi, et à tout moment, si l’antenne génère des
champs électromagnétiques excédant le seuil caractérisant un point atypique
d’exposition, actuellement 6 V/m, les riverains peuvent demander l’abrogation
de l’accord précédemment donné.
Un autre recours peut être dirigé contre le propriétaire qui a choisi
d’accueillir sur son immeuble une antenne-relais, en sollicitant la réparation du
préjudice subi du fait de l’installation de l’antenne : perte de valeur de son
propre immeuble, nuisance sonores subies (grésillements), préjudice esthétique,
coût des travaux d’isolation et de blindage des appartements exposés (Par ex., la
pose d’un vitrage en triplex revêtu d’une pellicule métallique, etc.). Ce recours,
qui relève de la compétence du juge judiciaire, est fondé sur la théorie des
troubles anormaux de voisinage.
La promptitude des recours est déterminante de sorte qu’il faut consulter un
avocat avant même d’avoir engagé une éventuelle négociation avec les autorités.
Deux comptes à rebours sont en effet déclenchés simultanément. Le premier,
strictement juridique, est celui du délai à l’issue duquel le recours cesse d’être
recevable. Ce délai de recevabilité est propre à chacun des recours envisagés
précédemment. Le second, opérationnel, est celui du délai à l’issue duquel
l’antenne-relais sera effectivement mise en place sur l’immeuble. Une fois
l’antenne installée, et sauf illégalité grossière insusceptible de régularisation, elle
ne sera plus démontée. En tout cas, le juge judiciaire protecteur de la propriété et
des libertés ne pourra plus être saisi utilement d’une demande de démontage.
Cela résulte d’une série d’arrêts du Tribunal des conflits : «la compétence des
autorités de l’État en matière d’installations et de téléphonie mobile et de
contrôle du risque sanitaire d’exposition au public exclut l’intervention du juge
judiciaire sur le fondement de la théorie des troubles anormaux du voisinage car
elle reviendrait à admettre que la réglementation nationale puisse être
contredite ou contrariée. (…) l’action portée devant l’ordre judiciaire, quel
qu’en soit le fondement, aux fins d’obtenir l’interruption de l’émission,
l’interdiction de l’implantation, l’enlèvement ou le déplacement d’une station
radioélectrique régulièrement autorisée et implantée sur une propriété privée ou
sur le domaine public au motif que son fonctionnement serait susceptible de
compromettre la santé des personnes vivant dans le voisinage ou de provoquer
des brouillages implique, en raison de son objet même, une immixtion dans
l’exercice de la police spéciale dévolue aux autorités compétentes en la
matière»816.

2.3. Les arguments invoqués à l’appui du recours


Pour chaque situation d’implantation d’une antenne-relais, divers types
d’arguments semblent pouvoir être mobilisés. Toutefois, le fractionnement du
contrôle de l’installation et des autorisations implique de diriger le bon grief
contre la décision qu’il affecte directement. Ainsi, les griefs qui suivent peuvent
rarement être invoqués cumulativement dans une même procédure, même si,
dans l’absolu, ils sont pertinents dans l’affaire en cause.
Que ce soit du point de vue de la hiérarchie des valeurs qui place l’homme
avant les choses ou du point de vue de la hiérarchie des normes qui donne au
principe de précaution une valeur constitutionnelle, les arguments de type
sanitaire semblent prééminents. Ils le sont assurément dans la sphère politique et
peuvent, dans un débat public, faire obstacle à ce que le propriétaire autorise
l’installation d’une antenne sur son terrain. Toutefois, une jurisprudence du
Conseil d’Etat, particulièrement critiquable a tenté de restreindre l’invocation du
principe de précaution lorsqu’une antenne-relais menace d’exposer, en champ
proche, des riverains. Par trois arrêts d’assemblée rendus le 26 octobre 2011, le
Conseil d’État a entendu priver les maires et les présidents d’intercommunalité
de tout pouvoir d’appréciation en la matière au titre de leur pouvoir de police
générale. Le Conseil d’État affirme, en matière de santé publique, l’exclusivité
de la police spéciale des ondes exercée par l’ANFR : «le législateur a organisé
une police spéciale des télécommunications confiées à l’État ; qu’afin d’assurer,
sur l’ensemble du territoire national et conformément au droit de l’Union
européenne, d’une part un niveau élevé et uniforme de protection de la santé
publique contre les effets des ondes électromagnétiques émises par les réseaux
de télécommunications, qui sont identiques sur tout le territoire, d’autre part, un
fonctionnement optimal de ces réseaux notamment par une couverture complète
de ce territoire, le législateur a confié aux seules autorités qu’il a désignées,
c’est-à-dire au ministre chargé des communications électroniques, à l’ART817 et
à l’ANFR, le soin de déterminer, de manière complète les modalités
d’implantation des stations radioélectriques sur tout le territoire ainsi que les
mesures de protection du public contre les effets des ondes qu’elles émettent»818.
A prendre cet arrêt au pied de la lettre, le principe de précaution ne pourrait plus
être invoqué qu’à l’encontre des décisions d’accord prises par l’ANFR, sachant
que pour des raisons procédurales, il est en réalité difficile de les frapper de
recours.
Dans certains cas, l’autorisation d’urbanisme délivrée par le maire pourrait
caractériser une prise illégale d’intérêts au sens de l’article 432-12 du Code
pénal. Il en va ainsi lorsque le maire délivre une autorisation d’urbanisme en vue
de l’installation d’une antenne-relais sur un terrain dont il est, lui-même ou un
membre de sa famille, le propriétaire. Car cette autorisation lui permet ensuite de
conclure une convention de bail avec l’opérateur de téléphonie mobile,
convention qui lui permettra de recevoir un loyer versé par l’opérateur de
téléphonie mobile.
Indépendamment de ses éléments actifs et des champs électromagnétiques
émis, un projet d’installation d’une station radioélectrique peut être critiqué du
point de vue du droit de l’urbanisme, par exemple pour violation des dispositions
du plan local d’urbanisme. Il peut l’être aussi du point de vue du droit de
l’environnement en cas d’installation d’une antenne dans un paysage protégé819.
Enfin, comme on l’a suggéré, l’incompétence de l’autorité ayant pris la
décision critiquée et la procédure suivie peuvent justifier l’annulation.

–––––– • ––––––

Annexes
ANNEXE A
Compléments cliniques et biologiques de
l’EHS et de la MCS qui en permettent la
description
Dominique Belpomme, Philippe Irigaray

Tableau 1 : Symptômes cliniques d’intolérance aux champs


électromagnétiques chez des patients se disant être électrohypersensibles en
association ou non avec une sensibilité multiple aux produits chimiques
(MCS) par comparaison à des sujets témoins apparemment «normaux».
Sujets
EHS EHS/MCS p** p*** p****
normaux
Maux de tête 88 % 96 % 0.065 0% <0.0001 <0.0001

Dysesthésie 82 % 96 % 0.002 0% <0.0001 <0.0001


Myalgie 48 % 76 % <0.0001 6% <0.0001 <0.0001
Arthralgie 30 % 56 % <0.001 18 % 0.067 <0.0001

Chaleur à l’oreille/otalgie 70 % 90 % <0.001 0% <0.0001 <0.0001


Acouphènes 60 % 88 % <0.0001 6% <0.0001 <0.0001
Hyperacousie 40 % 52 % 0.118 6% <0.0001 <0.0001

Vertiges 70 % 68 % 0.878 0% <0.0001 <0.0001


Trouble de l’équilibre 42 % 52 % 0.202 0% <0.0001 <0.0001

Déficit de
76 % 88 % 0.041 0% <0.0001 <0.0001
Concentration/Attention
Perte de mémoire immédiate 70 % 84 % 0.028 6% <0.0001 <0.0001
Confusion 8% 20 % 0.023 0% 0.007 <0.0001

Fatigue 88 % 94 % 0.216 12 % <0.0001 <0.0001


Insomnies 74 % 92 % 0.001 6% <0.0001 <0.0001
Tendances dépressives 60 % 76 % 0.022 0% <0.0001 <0.0001
Idées suicidaires 20 % 40 % 0.003 0% <0.0001 <0.0001

Anomalies transitoires du
50 % 56 % 0.479 0% <0.0001 <0.0001
rythme cardiaque

Troubles oculaire 48 % 56 % 0.322 0% <0.0001 <0.0001

Anxiété/Panique 38 % 28 % 0.176 0% <0.0001 <0.0001


Emotivité 20 % 20 % 1 12 % 0.176 0.176
Irritabilité 24 % 24 % 1 6% <0.001 <0.001

Lésions cutanées 16 % 45 % <0.0001 0% <0.0001 <0.0001


Dysthermie globale du corps 14 % 8% 0.258 0% <0.0001 <0.007
*Ces données résultent de l’analyse clinique des 100 premiers cas
cliniquement évaluables issus des séries déjà publiées de patients EHS et/ou
MCS par comparaison à une série de cinquante sujets appariés selon l’âge et le
sexe et ne présentant apparemment aucun signe d’intolérance aux champs
électromagnétiques.
** Niveaux de signification (valeurs de p) obtenus en utilisant le test de Fisher
pour la comparaison entre les groupes EHS et EHS/MCS.
*** Niveaux de signification (valeurs de p) obtenus en utilisant le test de
Fisher pour la comparaison entre les groupes EHS et groupe contrôles.
**** Niveaux de signification (valeurs de p) obtenus en utilisant le test de
Fisher pour la comparaison entre les groupes EHS/MCS et groupe contrôles.

Tableau 2 : Valeurs moyennes et écarts-types des biomarqueurs décelées


dans le sang des malades atteints d’électrohypersensibilité (EHS) avec ou
sans sensibilité multiple aux produits chimiques (MCS), par rapport aux
valeurs normales de référence et pourcentage de patients ayant des valeurs
anormales.
Patients
Biomarqueur
EHS EHS/MCS*
(Valeurs normales de références)
Us-CRP (< 3 mg/l) 10.3 +/- 1.9 15 % 6.9 +/1.7 14.3 %
Vitamine D (>30 ng/ml) 20.6 +/- 0.5 69.3 % 14.5 +/- 1.3 70.1 %
Histamine (< 10 nmol/l) 13.6 +/- 0.2 37 % 13.6 +/- 0.4 41.5 %
IgE (< 100 UI/ml) 329.5 +/- 43.9 22 % 385 +/-70 24.7 %
S100B (< 0.105 µg/l) 0.20 +/- 0.03 14.7 % 0.17 +/-0.03 19.7 %
Hsp 70 (< 5 ng/ml) 8.2 +/- 0.2 18.7% 8 +/- 0.3 25.4%
Hsp 27 (< 5ng/ml) 7.3 +/- 0.2 25.8 % 7.2 +/- 0.3 31.8 %
Anticorps anti-O-myeline positive 22.9 % positive 23.6 %
Rapport 6-OHMS/creatinine
0.042 0.048
dans les urines de 24H 88 % 88 %
+/- 0.003 +/- 0.006
(> 0.8 =)
* Il n’y a pas de différence statistiquement significative entre les deux
groupes de patients pour les différents biomarqueurs analysés, suggérant
qu’EHS et MCS partagent un mécanisme pathologique commun. Us-CRP:
protéine C-réactive ultrasensible ; IgE: Immunoglobuline E; S100B:
protéine S100 β fait partie de la famille des protéines de liaison du calcium
intracytosolique S ; Hsp 27 : protéine de choc thermique ayant un poids
moléculaire de 27 kDa ; Hsp 70 : protéine de choc thermique ayant un
poids moléculaire de 70 kDa ; 6-OHMS, 6-sulfatoxy mélatonine.

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ANNEXE B
Déclarations scientifiques de Paris (France)
et de Bruxelles (Belgique)
Dominique Belpomme, Philippe Irigaray

Lors du colloque «Technologie sans fil, un nouvel enjeu sanitaire» organisé


le 23 mars 2009 au Sénat, 15 ter rue Vaugirard, Salle Médicis, quatre professeurs
les plus en pointe en Europe en matière de recherche sur les liens entre champs
électromagnétiques et santé, lanceront un appel solennel afin de mettre en garde
les pouvoirs publics contre l’utilisation sans limitation des technologies sans fil.

Déclaration du 23 mars 2009 :


Champs électromagnétiques et santé
L’évolution darwinienne s’est faite en présence de champs
électromagnétiques naturels. La magnétoréception est l’un des mécanismes
biologiques permettant aux oiseaux migrateurs et aux abeilles de se diriger. Nul
scientifique ne peut aujourd’hui affirmer que la couverture de nos territoires
européens par de multiples champs électromagnétiques artificiels n’a pas, n’aura
pas, de retentissements majeurs sur les comportements et la préservation de la
faune.
Les effets des champs électromagnétiques sur notre santé sont démontrés par
l’observation clinique de très nombreuses investigations toxicologiques et
biologiques et certaines études épidémiologiques. Il existe aujourd’hui en
Europe un nombre croissant de malades qualifiés d’«électrohypersensibles»,
devenus intolérants aux champs électromagnétiques.
Bien que les mécanismes biologiques de l’électrosensibilité soient encore
incompris, celle-ci est reconnue légalement comme un handicap en Suède.
Nous, médecins, agissant en vertu du serment d’Hippocrate, nous,
chercheurs, agissant au nom de la vérité scientifique, nous tous, médecins ou
chercheurs de différents Etats membres de l’Union européenne, affirmons en
toute indépendance de jugement, qu’existe un nombre croissant de malades
devenus intolérants aux champs électromagnétiques, que cette intolérance leur
créé un préjudice grave au plan de leur santé et de leur vie professionnelle et
familiale, qu’on ne peut exclure chez eux l’évolution vers une maladie
dégénérative du système nerveux, voire certains cancers, et par conséquent, que
ce préjudice nécessite d’être reconnu et réparé par les systèmes de protection
sociale des différents Etats membres de la communauté européenne.
Nous prévenons les pouvoirs publics qu’en l’état actuel de nos
connaissances, on ne peut exclure qu’après une période d’exposition suffisante,
cette intolérance puisse concerner aussi les enfants et donc être à l’origine d’un
problème de santé publique majeur dans les années à venir dans tous les pays
utilisant sans restriction les technologies modernes faisant appel aux champs
électromagnétiques.
Malgré des connaissances scientifiques encore insuffisantes et même
l’existence de controverses sur certains points, la communauté scientifique
internationale est unanime pour reconnaître la possibilité d’un risque de santé
publique présumé grave, requérant d’urgence l’application du principe de
précaution. Faire le jeu de certains lobbies et brader l’existence même des
problèmes de santé et d’environnement au nom d’intérêts économiques et
financiers à court terme ne pourrait être que nuisible à l’ensemble de nos
concitoyens.
Pr Franz Adlkofer,
European Reflex program coordinator, Verum Foundation, Munich
(Germany)
Pr Dominique Belpomme,
Université Paris-Descartes, Département d’oncologie médicale, Hôpital
Européen Georges Pompidou, Paris (France)
Pr Lennart Hardell, MD PhD,
Department of oncology, University Hospital, Orebro (Sweden)
Pr Olle Johansson,
Department of neuroscience, Karolinska Institute, Royal Institute of
Technology, Stockholm (Sweden)

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International Scientific Declaration on EHS & MCS
Déclaration de Bruxelles
Déclaration scientifique Internationale
sur l’Electrohypersensibilité
et la sensibilité aux produits chimiques multiples
Bruxelles, 2015
A la suite du 5e Colloque de l’Appel de Paris qui s’est déroulé le 18 mai
2015 à l’Académie Royale de Médecine de Belgique, à Bruxelles.
Considérant le travail pionnier de l’allergologue américain Theron G
Randolph à qui nous devons la première description clinique en 1962 de ce qui
est aujourd’hui communément appelée la sensibilité chimique multiple.
Considérant les conclusions du séminaire scientifique sur la sensibilité aux
produits chimiques multiples organisé en 1992 à la demande de l’Agence de
Protection de l’Environnement des Etats-Unis.
Considérant le rapport technique de l’OMS «Critères de santé
environnementale 137 : Champs électromagnétiques (300 Hz à 300 GHz)»,
publié sous l’égide collective du Programme des Nations Unies pour
l’Environnement, l’Association Internationale de Protection contre les
Radiations et l’Organisation Mondiale de la Santé, à Genève, 1993.
Considérant le rapport du séminaire international sur la sensibilité aux
produits chimiques multiples qui s’est tenu du 21 au 23 février 1996 à Berlin,
Allemagne.
Considérant la convention de la Commission Economique pour l’Europe des
Nations Unies (UNECE) sur l’accès à information, la participation du public au
processus de décision et l’accès à la justice en matière d’environnement, adoptée
le 25 juin 1998 à Aarhus, Danemark.
Considérant les conclusions du séminaire international COST 244 bis, sur les
champs électromagnétiques et les symptômes de santé non-spécifiques, qui s’est
tenu les 19 et 20 septembre 1998, Graz, Autriche.
Considérant le Consensus de 1999 sur la sensibilité aux produits chimiques
multiples, adopté à la suite de la Conférence d’Atlanta organisée en 1999 par
l’Institut National de la Santé américain sur l’impact sur la santé d’expositions
chimiques au cours de la Guerre du Golfe, Etats-Unis.
Considérant la déclaration internationale de l’Appel de Paris sur les dangers
sanitaires de la pollution chimique proclamée le 7 Mai 2004 au siège de
l’UNESCO à Paris.
Considérant le rapport du séminaire de l’OMS sur la Sensibilité des Enfants
à l’Exposition aux champs électromagnétiques. Istanbul, Turquie. 9-10 Juin
2004.
Considérant le rapport du séminaire de l’OMS sur l’orientation des politiques
de santé publique dans les domaines d’incertitude scientifique. Ottawa, Canada.
11-13 Juillet 2005.
Considérant la fiche d’information de l’OMS N°296, décembre 2005
«Champs Electromagnétiques et santé publique : «Hypersensibilité
Electromagnétique».
Considérant le Rapport de Margaret E. Sears intitulé «Perspectives médicales
et sensibilités environnementales» réalisé pour la Commission Canadienne des
Droits de l’Homme, publié en 2007.
Considérant le Rapport Bioinitiative de 2007/2012/2014 : arguments
biologiques en faveur de normes d’exposition du public aux champs
électromagnétiques (extrêmement basses et hyper fréquences).
Considérant la résolution du Parlement Européen du 02 Avril 2009 sur les
«Préoccupations de santé associées aux champs électromagnétiques».
Considérant le «panel d’experts scientifiques sur les risques sanitaires des
champs électromagnétiques : points de consensus, recommandations, et
arguments», qui s’est tenu du 17 au 21 Novembre 2009 à Seletun, en Norvège.
Considérant la réunion qui s’est tenue le 13 mai 2011 au siège de l’OMS, à
Genève, à l’initiative de scientifiques et d’ONG demandant la reconnaissance du
MCS et de l’EHS comme maladies environnementales et leur inclusion dans la
Classification Internationale des Maladies (CIM).
Considérant la plateforme virtuelle créée par l’OMS à l’issue de cette
réunion, dans le but de définir un code CIM pour le MCS et l’EHS.
Considérant la résolution N°1815 de l’Assemblée Parlementaire, Conseil de
L’Europe, adoptée le 27 Mai 2011 sur «Les dangers potentiels des champs
électromagnétiques et leur effets sur l’environnement».
Considérant le Rapport d’Etape sur la période juin 2013-2014 du Projet
International sur les CEM lancé par l’OMS en 1996.
Considérant la fiche d’information de l’OMS N°193 «Champs
électromagnétiques et santé publique : la téléphonie mobile», octobre 2014.
Considérant le récent Appel Scientifique International sur les CEM adressé
le 11 Mai 2015 à l’ONU, appelant à protéger les humains, la faune et la flore des
champs électromagnétiques et des technologies sans fil.
Considérant que l’environnement chimique et électromagnétique se détériore
à l’échelle mondiale et que l’hypersensibilité aux champs électromagnétiques
(EHS) et la sensibilité aux produits chimiques multiples (MCS) représentent un
problème de santé mondial croissant, affectant aussi bien les pays industrialisés
que ceux en voie de développement.
Nous, médecins, agissant conformément au Serment d’Hippocrate, nous,
scientifiques, agissant au nom de la vérité scientifique, nous tous, médecins et
chercheurs travaillant dans différents pays dans le monde entier, déclarons par la
présente en toute indépendance de jugement,
– Qu’il y a un nombre élevé et croissant de personnes souffrant d’EHS et MCS
dans le monde.
– Que l’EHS et le MCS affectent des femmes, des hommes, et des enfants.
– Que sur la base des preuves scientifiques revues par des pairs aujourd’hui
disponibles et quant aux effets sur la santé des champs électromagnétiques
(CEM) et de divers produits chimiques, ainsi que sur la base d’examens
cliniques et biologiques effectués sur des patients, l’EHS est associée à une
exposition à des champs électromagnétiques et le MCS à des produits
chimiques.
– Que beaucoup des fréquences du spectre électromagnétique (radio et hyper-
fréquences aussi bien que basses et extrêmement basses fréquences) et les
produits chimiques multiples dans leur ensemble sont impliqués dans
l’apparition respectivement de l’EHS et du MCS.
– Que le déclenchement de la maladie peut être dû à une exposition courte de
forte intensité ou à une exposition chronique de très faible intensité.
– Que les études épidémiologiques cas-contrôle et les tests de provocation
actuels visant à reproduire l’EHS et / ou le MCS sont scientifiquement
difficiles à établir et, en raison de défauts de conception, ne sont en fait pas
appropriés pour prouver ou réfuter la causalité ; en particulier car les critères
objectifs d’inclusion / exclusion objectifs et les critères d’évaluation doivent
être plus clairement définis ; parce que les réponses à des CEM /Produits
chimiques sont fortement individuelles et dépendent d’une variété de
paramètres d’exposition ; et finalement parce que les conditions de tests
réduisent souvent le ratio signal-bruit masquant ainsi la preuve d’un possible
effet.
– Que l’effet nocebo n’est pas une explication pertinente, ni valide lorsque l’on
considère les études de provocation en aveugle scientifiquement valables,
puisque des marqueurs biologiques objectifs sont identifiables aussi bien chez
les patients que chez les animaux.
– Que de nouvelles approches émergent pour le diagnostic clinique et biologique
et pour le suivi de l’EHS et MCS, incluant l’utilisation de biomarqueurs.
– Que l’EHS et le MCS peuvent être deux variantes d’une même pathologie
associée à l’hypersensibilité et que ce désordre implique des conséquences
sérieuses en terme de santé, de vie professionnelle et familiale.
– Enfin, que l’EHS et le MCS devraient donc être entièrement reconnus par les
institutions nationales et internationales dans la responsabilité qu’elles
endossent vis-à-vis de la santé humaine.
Au vu de nos connaissances scientifiques actuelles, nous appelons
instamment tous les organismes et institutions nationaux et internationaux, plus
particulièrement l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), à reconnaître
l’EHS et le MCS comme de vraies pathologies considérées comme des maladies
sentinelle annonciatrices d’un problème de santé publique majeur dans les
années à venir dans le monde entier : c’est-à-dire dans tous les pays autorisant
l’utilisation sans restriction de technologies électromagnétiques sans fil et la
commercialisation de substances chimiques.
L’inaction a un coût pour la société et n’est plus une option désormais.
Bien que nos connaissances scientifiques demeurent incomplètes,
unanimement nous déclarons que cette situation représente un danger sérieux
pour la santé publique, et exigeons d’urgence la reconnaissance de cette
pathologie à tous les niveaux, et en particulier international, pour que les
personnes puissent bénéficier d’outils de diagnostic adaptés, de traitements
innovants et par- dessus tout, que les mesures majeures de prévention primaires
soient adoptées et priorisées, dans la perspective de cette pandémie mondiale.
Sur la base des connaissances scientifiques actuelles, et appliquant le
principe de précaution, nous recommandons unanimement qu’une information
sur l’utilisation des technologies sans fil soit accessible au public et, que des
mesures réglementaires réelles de précaution s’appliquant aux enfants et aux
autres sous-groupes de population vulnérables soient prises d’urgence, comme
cela devrait être le cas concernant les produits chimiques en application de la
règlementation européenne REACH (Enregistrement, Evaluation, Autorisation et
Restriction des Produits Chimiques).
Pour atteindre ces objectifs, nous demandons unanimement que les comités
institutionnels dont la mission est d’évaluer les risques des champs
électromagnétiques et des produits chimiques soient constitués de scientifiques
agissant en toute indépendance scientifique, en excluant de fait, tout expert ayant
des liens avec l’industrie.
Nous appelons donc tous les organismes et institutions nationaux et
internationaux à prendre conscience de ce problème majeur de santé
environnemental et à prendre d’urgence leur responsabilité, plus spécifiquement
l’OMS, en mettant à jour ses déclarations de 2005 et 2014 sur l’EHS et en
reconnaissant l’EHS et le MCS comme incluses dans la classification
internationale des maladies (CIM) comme cela est déjà le cas en particulier en
Allemagne et au Japon qui ont classé le MCS sous un code spécifique. L’EHS et
le MCS devraient apparaître sous des codes séparés dans cette classification afin
de sensibiliser la communauté médicale et le grand public, favoriser la recherche
sur les populations qui ont acquis ces syndromes pathologiques ; et former des
médecins à des traitements médicaux efficaces.
Une réponse à cette déclaration est attendue pour le 30 septembre 2015.
Signataires :
Igor Belyaev, Ph.D, Dr.Sc, Directeur, Laboratoire de Radiobiologie, Institut de recherche sur le Cancer,
Académie des Sciences Slovaques - Slovaquie.
Dominique Belpomme, MD, MS, Professeur en Oncologie, Université Paris Descartes – France,
European Cancer and Environment Research Institute (ECERI) - Belgique
Ernesto Burgio, MD, Pédiatre, Comité scientifique de l’International Society of Doctors for the
Environment (ISDE) - Italie, European Cancer and Environment Research Institute (ECERI) - Belgique
Christine Campagnac, MPH, Directrice d’hôpital, Association pour la Recherche Thérapeutique Anti-
Cancéreuse (ARTAC)- France, ECERI - Belgique
David O. Carpenter, MD, Professeur de Santé Publique, Directeur de l’Institut de la Santé et
L’Environnement, Université d’Albany, Etats - Unis.
Janos Frühling, MD, Professeur en médecine nucléaire, secrétaire perpétuel honoraire de l’Académie
Royale de Médecine - Belgique.
Yuri Grigoriev, DMedSC, Comité national russe de protection contre les radiations Non - Ionisantes -
Russie
Lennart Hardell, MD, Ph.D., Oncologiste, Hôpital Universitaire, Örebro - Suède.
Magda Havas, Ph.D Professeur Associé d’études Environnementales & Ressources à l’Université de
Trent - Canada
Jean Huss, Membre Honoraire du Parlement Luxembourgeois et de l’Assemblée du Conseil de
l’Europe, fondateur de l’association AKUT - Luxembourg
Philippe Irigaray Ph.D, Docteur en Biochimie, Association pour la Recherche Thérapeutique Anti-
Cancéreuse (ARTAC) - France, ECERI– Belgique
Elizabeth Kelley, MA, Electromagnetic Safety Alliance, Inc. Arizona- Etats - Unis
Michael Kundi, Ph.D, Université Médicale de Vienne, Ecole de Santé Publique, Institut de Santé
Environnementale - Autriche.
Pierre Le Ruz, Ph.D, Criirem - France
Philip Michael, MD, Secrétaire Honoraire de L’IDEA, pour IDEA- Irlande
SMJ Mortazavi, Ph.D, Professeur en Physique médicale, Président du Centre de recherche sur la
Protection contre les Radiations Ionisantes et Non-ionisantes (INIRPRC), Université des Sciences
Médicales de Shiraz - Iran
Hanns Moshammer, MD, ISDE Autriche, (AerztInnen fuer eine gesunde Umwelt, AeGU) - Autriche
Joachim Mutter, M.D, Centre de Santé Environnementale - Allemagne
Enrique A. Navarro, Ph.D, Professeur, Départment de Physique Appliquée & Electromagnetisme,
Université de Valence - Espagne
Peter Ohnsorge, M.D, Académie Européenne de Médecine Environnementale - Allemagne
William J. Rea, M.D, F.A.C.S, F.A.A.E.M, Centre de Santé Environnementale, Dallas, Texas - USA
Roberto Romizi, MD, International Society of Doctors for the Environment (ISDE), pour l’ISDE - Italie
Cindy Sage, M.A, Coéditeur, Rapports “Bioinitiative” - Etats-Unis.
Cyril W. Smith, Ph.D., D.I.C. Professeur, Université de Salford - R.U.
Louise Vandelac, Ph.D. Professeure titulaire, Institut des sciences de l’environnement, Département de
sociologie et Chercheure au CINBIOSE, Université du Québec à Montréal – Québec / Canada.
André Vander Vorst, Ph.D, Professeur émérite, Laboratoire des micro-ondes de l’Université Catholique
de Louvain (ULC) – Belgique.

–––––– • ––––––
ANNEXE C
Compléments aux chapitres 5 et 6
André Vander Vorst

Section 1. Qu’est-ce que le chauffage micro-onde ?


Pour traiter du chauffage, notamment du corps humain, on doit définir des
grandeurs liées à la puissance c’est-à-dire au produit du champ électrique E
(V/m) par le champ magnétique H (A/m). On obtient ainsi la densité de
puissance électromagnétique (volt x ampère par mètre carré), en général notée S,
notion fondamentale. Dans le Système International elle est exprimée en watts
par mètre carré
(W/m2). En ce qui concerne les champs micro-ondes, il est fréquent de
l’exprimer en milliwatt par centimètre carré (mW/cm2).
Le chauffage est le seul effet biophysique dû aux micro-ondes qui soit pris
en considération dans les normes visant à protéger la population, pour deux
raisons. L’une est que cet effet est connu depuis très longtemps, l’autre qu’il est
relativement facile à calculer. Par ailleurs, on connaît un grand nombre d’autres
effets, dits micro-thermiques ou non thermiques, parmi lesquels des effets sur la
mémoire et sur le comportement1. Le simple fait d’admettre la possibilité
d’effets non thermiques a été et est encore toujours l’objet d’une controverse qui
remonte aux années 1960, lors de l’exposition à faible niveau de l’ambassade
des USA à Moscou par les soviétiques. La norme soviétique micro-onde était à
l’époque 10 µW/cm2, soit 1 000 fois plus rigoureuse que la norme occidentale
qui était 10 mW/cm2. Michelson et Dodge disaient déjà en 1971 à propos de la
différence entre les normes soviétique et occidentale : «l’exposition maximum
permissible pour les uns ou les autres est basée sur l’acceptation ou la réjection
des effets non thermiques»2.
Ne se référer qu’au chauffage dans les normes laisse la population non
protégée à l’égard des effets peu ou non thermiques, en ce compris les effets
induits par les composantes à fréquence extrêmement basse (EBF) contenues
dans le signal de type GSM ainsi que les champs EBF (lignes à haute tension,
gros transformateurs, etc.).
On a démontré en effet il y a une centaine d’années que la profondeur à
laquelle une onde pénètre dans un milieu (infini) est inversement proportionnelle
à la racine carrée aussi bien de la fréquence que de la conductivité du milieu – de
même que la perméabilité relative qui vaut toutefois l’unité dans le corps humain
et n’est donc pas considérée ici. La conductivité du corps humain fait que celui-
ci absorbe de la puissance : l’amplitude du champ décroît en fonction de la
profondeur de pénétration. On appelle profondeur de peau celle à laquelle le
champ de l’onde ne vaut plus qu’environ un tiers (plus exactement : 1/2,7) de sa
valeur à la surface du milieu. La théorie montre que la densité de puissance à une
profondeur égale à trois profondeurs de peau ne vaut plus que 1% de sa valeur à
la surface du milieu. On connaît bien cet effet, c’est celui qui permet d’obtenir la
croûte sur une pièce de viande grillée : à la chaleur sont associées des ondes
infrarouges et l’effet de peau y est particulièrement marqué car les ondes
infrarouges sont à fréquence bien plus élevée que les micro-ondes, la profondeur
de peau correspondante y est donc bien plus faible.3
Le chauffage micro-onde est de nature autre que le chauffage classique.
Lorsqu’on place en effet un récipient sur une plaque de chauffage, on obtient un
effet de surface : la surface chauffante chauffe le fond du récipient, qui chauffe
la matière qui touche le fond, ce qui fait chauffer de proche en proche la matière
dans le récipient. Ce mode de chauffage opère par convection.
Le chauffage micro-onde quant à lui est un effet de volume : il opère par
conduction, c’est-à- dire par voie interne au milieu considéré, par suite de la
présence du champ dans le milieu. C’est celui qui est produit dans un four
micro-onde de cuisine à 2,45 GHz. L’expression scientifique correcte est celle
de chauffage diélectrique : il est dû aux pertes du diélectrique placé à chauffer,
décrites aux Sections 1.8 et 1.9. Ce que chauffe le champ micro-onde est
essentiellement l’eau contenue dans le milieu : il est d’observation courante
qu’un récipient vide placé dans un four micro-onde ne chauffe pas ou guère
(pour éviter d’abîmer le générateur du four, il faut placer dans celui-ci un autre
récipient rempli d’eau par exemple). Si le récipient est rempli d’eau, il
s’échauffe, mais uniquement au contact de l’eau qui, quant à elle, s’échauffe par
chauffage diélectrique. La raison en est que l’eau a des pertes diélectriques bien
plus élevées que les autres milieux et ce sont celles-ci qui provoquent
l’échauffement diélectrique micro-onde principal.
De nombreuses études ont été menées en vue de déterminer la façon dont
l’absorption micro-onde se répartit dans l’organisme, par exemple dans la tête
d’un usager du téléphone mobile. La distribution est calculée de façon
numérique et est représentée sous la forme d’une sorte de carte géographique en
trois dimensions à l’intérieur de la tête4. Le DAS localisé dans la tête, lors de
l’usage du téléphone mobile, doit être calculé pour chaque fréquence et
configuration utilisées.
Section 2. Comment évalue-t-on le niveau d’exposition de l’être humain ?
Evaluer correctement le niveau d’exposition micro-onde de l’être humain a
nécessité l’élaboration d’un nouveau concept. On connaît bien le concept
d’émission : émettre est le fait d’une antenne, qu’on peut caractériser par la
densité de puissance ou par le champ électrique émis. Pour calculer le champ
total auquel est soumis un être humain se trouvant en un endroit spécifique, on a
introduit le concept d’immission. Nous pouvons en effet être soumis par exemple
au champ issu de trois antennes micro-ondes se trouvant en des endroits
différents, à des élévations et des distances différentes, et émettant des densités
de puissance différentes à des fréquences différentes. Il s’agit alors de calculer la
densité de puissance en provenance de chaque antenne, les corriger pour tenir
compte des différences de fréquence en les normalisant par exemple à 900 MHz,
les additionner, puis en déduire un champ électrique équivalent.
On détermine le champ équivalent au point qui nous intéresse dans l’espace
libre, c’est-à-dire en l’absence d’être humain à cet endroit. La présence d’un être
humain peut en effet induire des effets différents selon la taille de la personne, la
façon dont elle se tient, son état d’habillement, l’état de la peau, etc. Lorsqu’on
établit le champ équivalent à l’ensemble des émissions en un endroit donné, on
ne parle donc ni du champ auquel est soumise la personne concernée ni du
champ absorbé par celle-ci : on parle du champ équivalent qui existe en cet
endroit lorsque la personne ne s’y trouve pas, ce qui objective la mesure. On
normalise ainsi le champ afin de pouvoir comparer l’immission en des endroits
divers, exposés de façon diverse.
Si on mesure le champ émis par une antenne, on normalise aussi la durée à
laquelle on ramène la mesure, pour permettre aisément la comparaison. Cette
durée normalisée est traditionnellement égale à 6 minutes, soit 10% d’une heure,
introduite il y a longtemps comme un intervalle de temps considéré comme ni
trop long, ni trop court. On obtient cette normalisation soit en faisant la mesure
pendant 6 minutes, soit en calculant ce que donnerait la mesure sur 6 minutes si
on mesure pendant une durée inférieure.
–––––– • ––––––
ANNEXE D
Compléments au chapitre 6
André Vander Vorst

Section 1. Rappel concernant l’influx nerveux


Les nerfs sont constitués par un ensemble de fibres nerveuses. Une fibre
nerveuse peut avoir jusqu’à 1 mètre de longueur. Les neurones sensibles
transfèrent au cerveau l’information produite à partir de récepteurs
périphériques, alors que les neurones moteurs la transfèrent du cerveau vers les
muscles.
Le corps humain est équipé d’une très grande quantité de récepteurs qui
mesurent son environnement interne et externe. Des récepteurs spécialisés sont
associés à la vue et à l’audition. Le système somatosensitif est situé dans la peau,
les muscles, les os et les organes internes, et est en général impliqué
consécutivement à une excitation électrique. Les potentiels évoqués qu’on
mesure en médecine sont des modifications de l’activité électrique du cerveau,
faisant suite à l’application de stimulations sensorielles5.
Le potentiel de repos de toute cellule est lié aux milieux qui lui sont intérieur
et extérieur et sont surtout composés d’eau et d’ions, les ions potassium (K+)
étant situés principalement à l’intérieur de la cellule, les ions sodium (Na+) à
l’extérieur. La cellule se trouve alors dans un état de déséquilibre ionique parce
que le potentiel de l’ion Na+ est de l’ordre de +60 mV, alors que celui de l’ion K+
est beaucoup moins élevé.
Du point de vue électrique, la membrane d’une cellule peut en fait être
assimilée à une “capacité électrique chargée”, celle-ci étant définie comme la
quantité de charges électriques portée par un conducteur pour un potentiel
donné6. La valeur de cette capacité électrique est d’environ 1 Farad/cm2, ce qui
est proche de la tension de claquage7.
En fait, la notion de potentiel d’action peut être définie comme une inversion
du potentiel de repos limité dans le temps et l’espace, et cette notion peut-être
généralisée. Tous les organismes vivants pluricellulaires présentent des ondes de
dépolarisation transmembranaires qui se déplacent de cellules en cellules. Cela
est observé dans le règne animal notamment au niveau des cellules corticales
d’hydres, comme chez les plantes, pour lesquelles l’onde de dépolarisation se
déplace le long des cellules entourant les vaisseaux. Il a en effet été montré que
l’onde de dépolarisation lente, se déplaçant de cellules en cellules dans les plants
de tomate, véhicule une information qui modifie l’expression de certains gènes
dans des tissus spécifiques et participe, notamment, à la réponse cellulaire de la
plante aux traumatismes et aux stress8.
Concernant le système nerveux, l’onde de dépolarisation se propage à la
surface des fibres des nerfs. L’onde de dépolarisation ainsi généré constitue
l’influx nerveux. On se souvient qu’Helmholtz avait mesuré en 1849 la vitesse
de propagation de l’influx nerveux le long d’une «fibre nerveuse» et qu’il l’avait
évalué à 30 m/s. En fait, on sait que l’axone de la plupart des neurones9 est
couvert d’une substance graisseuse particulière, la myéline. Celle-ci protège les
fibres nerveuses un peu comme le fait la gaine plastique autour des fils
électriques, alors que d’autres fibres nerveuses comportent peu ou pas de
myéline. Des mesures plus précises ont été réalisées. On sait aujourd’hui qu’une
fibre nerveuse non myélinisée a un diamètre de 0,3 à 1,3 nm et une vitesse de
conduction de 0,6 à 2,3 m/s. Alors qu’un nerf myélinisé a un diamètre de l’ordre
de 0,2 à 20 nm et une vitesse de conduction de 5 à 120 m/s.
L’électrodynamique de la membrane des fibres nerveuses non myélinisées a
été décrite initialement par les neurophysiologistes anglais Allan Lioyd Hodgkin
et Adrew Fielding Huxley, ce qui leur a valu le prix Nobel en 196310. Ils ont
établi un circuit électrique équivalent de la cellule et l’ont ensuite étendu aux
fibres nerveuses myélinisées11. Une vitesse de propagation d’environ 40 m/s est
typique d’une fibre myélinisée de 20 nm de diamètre12. On a d’autre part vérifié
que la vitesse de propagation d’une impulsion nerveuse (l’onde de
dépolarisation) est indépendante de l’intensité du stimulus initial. Lorsqu’un
neurone atteint le seuil de stimulation, la vitesse de propagation est normalement
déterminée par le diamètre de la fibre, la présence ou l’absence de myéline et la
température. Cette vitesse de propagation peut être aussi modifiée par des
conditions telles que la présence d’éléments toxiques dans les cellules et
l’existence d’un état de fatigue neuropsychologique. En principe toutefois, le
potentiel d’action est généré ou non selon une loi du “tout ou rien”.
Section 2. Propagation et absorption des ondes électromagnétiques dans
l’organisme
Lors de la rencontre avec un obstacle : une maison, un arbre, un être humain,
une antenne, il y a ce qu’on appelle une diffraction, c’est-à-dire que l’onde dite
diffractée s’écarte de sa trajectoire directe pour se propager de façon déviée à
cause des arêtes éventuellement présentes dans l’obstacle. Un autre phénomène
peut aussi se produire à l’interface. Si le milieu est suffisamment réfringent pour
l’onde, celle-ci s’y propage mais avec une direction différente : il y a réfraction.
Ainsi va la lumière. C’est le cas du bâton qu’on plonge dans l’eau et qui paraît
cassé. Cela concerne toutefois également les ondes radio, comme par exemple la
réfraction des ondes décamétriques13 dans l’ionosphère14. Si le milieu est
hétérogène, c’est-à-dire si ses propriétés changent selon le lieu considéré, il y a
aussi réfraction. C’est le cas notamment du corps humain dans lequel les tissus
musculaires et osseux par exemple n’ont pas du tout les mêmes propriétés
diélectriques (voir plus loin), parce que leur contenu en eau est très différent.
Comme on l’a vu, la vitesse de phase avec laquelle l’onde s’y propage est très
différente.
Section 3. Propriétés diélectriques du corps humain
1. L’orientation dipolaire
La théorie de base s’applique mal aux liquides et donc particulièrement à
l’eau. Différents effets dipolaires peuvent néanmoins être prédits dans les tissus.
Ces effets peuvent être reflétés notamment par ce qu’on appelle la fréquence de
relaxation diélectrique qui est la fréquence à laquelle l’absorption de l’onde
électromagnétique présente un maximum. Cette fréquence dépend non
seulement de la taille et de la polarité des molécules, mais également de la
température. Elle est dans la gamme de 1 à 10 MHz pour les protéines
globulaires15, alors que les protéines possédant des chaines latérales polaires ont
une fréquence de résonnance plus élevée16. A noter cependant que dans les
tissus, aux radiofréquences et fréquences plus basses pour lesquelles l’effet
diélectrique est prédominant, les effets moléculaires sont relativement faibles. A
ces fréquences, la conductivité des tissus est essentiellement assurée par les
fluides intra et extracellulaires, alors qu’aux fréquences plus élevées, telles que
celles caractérisant les microondes, la relaxation dipolaire est l’effet diélectrique
prédominant17. A température ambiante, l’eau pure a une fréquence de relaxation
de 20 GHz, alors qu’à 37°C, elle est de 25 GHz. La fréquence de relaxation de
l’eau contenant des protéines n’est par contre que de l’ordre de 1 GHz. L’eau
contenue dans les tissus est parfois appelée «eau biologique». Il est évidemment
difficile d’évaluer les différences entre l’eau biologique et l’eau pure. On prend
toutefois en considération la relaxation diélectrique, la conductivité et la
diffusion pour la comparaison. On a constaté par exemple que le temps de
relaxation de l’eau dans un muscle n’est que 1,5 fois plus long que pour l’eau
pure, ce qui n’est pas très différent18.
2. La polarisation d’interface
Lorsque la matière est hétérogène, ce qui est le cas du corps humain, des
charges électriques apparaissent aux interfaces par suite des conditions aux
limites qui y existent. Concernant la matière inerte, ce sont par exemple les
interfaces qui régissent les propriétés diélectriques des colloïdes19 ou des
émulsions20. Evaluer l’effet d’interface est un problème électromagnétique
classique, en vue d’évaluer et de modéliser la réflexion et la transmission des
ondes électromagnétiques21.
L’analyse d’une suspension de particules sphériques a été faite par James
Clerk Maxwell et développée par la suite par Karl Willy Wagner dans le cas des
courants alternatifs. Il en est résulté la théorie de Maxwell-Wagner, montrant
que la présence d’hétérogénéité introduit de la dispersion dans le milieu. Comme
nous le reverrons, une telle dispersion traduit le fait que les propriétés
diélectriques du milieu varient en fonction de la fréquence. Il a été montré que
les propriétés diélectriques d’une suspension de particules dépendaient peu de la
conductance22 de leur enveloppe. En première approximation, la théorie de
Maxwell-Wagner ne serait pas valide pour des particules très petites ou en forte
concentration ou encore pour des fréquences élevées. Une analyse plus fine
montre qu’il peut y avoir une deuxième dispersion à des fréquences dans la
gamme des 100 à 1.000 MHz. Les effets Maxwell-Wagner sont en effet
dominants en général pour les radiofréquences23.
3. Diffusion ionique et effets de polarisation des contre-ions
Un contre-ion est un ion susceptible de former avec un autre ion de charge
opposée une paire d’ions24. Les phénomènes de contre-ions sont dus à la
diffusion ionique dans les couches adjacentes aux surfaces chargées. On en a
rapporté dans divers systèmes : émulsions, suspensions de sphères de
polystyrène chargées, micro-organismes et longues chaînes macromoléculaires
telles que l’ADN25. Ces phénomènes dominent dans les systèmes biologiques
aux fréquences du kilohertz et plus basses : des suspensions de sphères de
polystyrène de taille inférieure au micromètre26 ont des fréquences de relaxation
dans la gamme du kHza.
Section 4. Propriétés conductrices du corps humain
L’effet Maxwell-Wagner est dû à la polarisation d’interface entre les
éléments solides des tissus et la solution d’électrolytes. A plusieurs centaines de
MHz, cet effet introduit de la dispersion en raison de la différence de propriétés
électriques entre les protéines et les électrolytes. Si on suppose une conductivité
d’électrolytes d’environ 1 S/m et une permittivité diélectrique27 relative
d’environ 10 pour les protéines, cela laisse prévoir une augmentation de
conductivité de seulement quelques pour-cent et une fréquence de relaxation de
l’ordre de 300 MHz.
L’existence de pertes diélectriques28 concerne les petites molécules polaires
et les chaînes latérales polaires des protéines. La constante de temps de
relaxation dipolaire des protéines globulaires varie comme le cube du rayon des
protéinesa. Les petites molécules résonnent donc à fréquence plus élevée que les
grandes. Puisqu’aux fréquences élevées l’augmentation maximale de
conductivité est proportionnelle à la fréquence moyenne de relaxation, une petite
composante ayant une fréquence de relaxation élevée peut contribuer de façon
significative à la conductivité du milieu concerné.
Les propriétés diélectriques des tissus reflètent celles de l’eau à bien des
égards et la relaxation diélectrique de l’eau est un effet prédominant pour les
micro-ondes dans les tissus. Par calcul, on montre que la conductivité des tissus
provient pour parties à peu près égales de la conductivité ionique et des pertes
dipolaires dans l’eau.
La conductivité par exemple du tissu musculaire a été étudiée pour les basses
fréquences29. La configuration de ce tissu présente une très grande anisotropie. A
basse fréquence, la conductivité et la permittivité diélectrique peuvent varier de
une à sept ou même dix fois, selon l’orientation du champ électrique. Lorsque le
champ électrique est orienté perpendiculairement au muscle, le plateau entre les
dispersions alpha et bêta (voir plus loin) vaut environ 105 et la fréquence de
relaxation est de l’ordre de 250 kHz. Lorsque l’orientation est longitudinale, la
conductivité à basse fréquence est plus élevée et varie beaucoup moins en
fonction de la fréquence.
Ainsi est-on amenés à se poser la question de savoir comment varient les
propriétés diélectriques et conductrices dans les différents tissus d’un organisme
vivant en fonction des champs électromagnétiques qui leur sont appliqués ?

Section 5. Variation des propriétés diélectriques et conductivité des tissus en


fonction des fréquences des champs électromagnétiques
La permittivité relative εr encore appelée «constante diélectrique» des tissus
vivants est en général étonnamment grande pour les fréquences de l’ordre de
50/60 Hz qui leur sont appliquées : elle est de l’ordre d’un million. Or, ce
paramètre mesure la «concentration» du champ électrique au sein du milieu. La
Figure 5 du chapitre 6 illustre la variation de la permittivité relative d’un muscle
en fonction de la fréquence de 50 Hz à 10 GHz : on y distingue trois paliers et
trois zones de variation de la permittivité. Un premier palier d’une valeur
d’environ un million va des extrêmement basses fréquences (EBF) jusqu’à 100
Hz ; puis un deuxième palier d’une valeur d’environ 100.000, de 100 Hz à 10
kHz ; et enfin, après une lente décroissance, un troisième palier d’une valeur
d’environ 70 à 80, de 100 MHz à quelques GHz. Ce qui est précisément la
permittivité relative de l’eau à ces fréquences. Les trois zones de variation de la
réponse aux champs électromagnétiques sont des zones de dispersion : on les
nomme respectivement alpha, bêta et gamma à partir des basses fréquences. On
se rend compte ainsi que non seulement l’induction magnétique B comme on le
pense habituellement, mais aussi l’induction électrique D jouent probablement
un rôle significatif notamment aux fréquences de type EBF. Les valeurs
étonnantes de permittivité relative des tissus vivants nous montrent en effet que
l’induction électrique devrait être un élément d’investigation EBF important
dans un milieu vivant, alors que pour le moment elle ne l’est pas30.
La valeur extraordinairement élevée de la permittivité relative des tissus
vivants aux extrêmement basses fréquences peut être largement attribuée aux
effets de diffusion des contre-ions. La théorie prédit en effet un incrément
diélectrique de l’ordre d’un million31.
La dispersion alpha résulte aussi d’autres paramètres tels que la conductance
de membrane32. Elle est déterminante en ce qui concerne la permittivité mais non
la conductance, avec un incrément diélectrique de 106 et une fréquence de
relaxation de 100 Hz. Les équations de Kramers-Kronig prédisent une
augmentation totale de conductivité associée à la dispersion alpha d’environ
0,005 S/m alors que la conductivité ionique totale est environ 200 fois plus
grande. Aux très basses fréquences, les tissus sont donc essentiellement résistifs
malgré leurs valeurs étonnamment élevées de permittivité relative.
La dispersion bêta se produit aux radiofréquences. Elle est due
principalement à la charge capacitive de membranes cellulaires dans les tissus. Il
pourrait y avoir une petite contribution par l’orientation dipolaire de protéines de
tissus aux radiofréquences élevées. A titre d’exemple, le sang montre un
incrément diélectrique total de 2 000 et une fréquence de relaxation beta de 3
MHz. L’augmentation associée de conductivité ionique est d’environ 0,4 S/m.
Pour les tissus, la permittivité statique et les temps de relaxation de cette
dispersion sont typiquement plus grands que dans le sang33.
La dispersion gamma se produit avec une fréquence centrale d’environ 25
GHz à la température du corps. Elle est due à la relaxation dipolaire de l’eau qui
intervient pour 80% dans le volume de la plupart des tissus mous, ce qui produit
un incrément de 50. Ces valeurs d’incrément diélectrique et de fréquence de
relaxation produisent une augmentation totale de conductivité d’environ 70
S/md.
Les propriétés électriques des os ont aussi été examinées. La conductivité à
basse fréquence est associée à des canaux remplis de fluides qui traversent le
tissu osseux ; elle est proportionnelle à la conductivité du milieu entourant le
tissu. La conductivité en courant continu varie d’un facteur trois selon
l’orientation. La variation correspondante de la permittivité est assez largement
inconnue. Les os saturés de liquides ont une permittivité d’environ 1.000 de 1 à
10 kHz, diminuant à 10 ou 20 dans la bande de 20 à 100 MHz. La conductivité
augmente d’environ 0,05 S/m pour la même variation de fréquence34.
Des tissus adipeux tels que la graisse et la moelle osseuse se composent
largement de lipides, et ont donc un faible contenu en eau. Ils témoignent d’une
large dispersion alpha entre 104 et 105 Hz. La dispersion bêta n’est guère
présente en comparaison avec celle des tissus mous. On a observé que la
conductivité des tissus graisseux est plus élevée que celle de tissus mous comme
par exemple le foie, probablement à cause de la part importante de fluide
extracellulaire35.
Section 6. Les ondes électromagnétiques naturelles
Dès 1.400 environ, les mineurs des monts de Bohème utilisaient une
baguette fourchue, provenant typiquement d’une branche de noisetier (appelé
jadis coudrier), comme instrument de détection. Deux siècles plus tard, Martine
de Bertereau trouve de l’eau souterraine avec la baguette et une corrélation
directe s’établit dans l’esprit du public entre l’eau et la baguette. L’être humain
réagirait donc à de petites anomalies magnétiques, liées ou non à la présence
d’eau, une sorte de bosse dans le champ magnétique terrestre modifié
localement, et éventuellement amplifié par une baguette ou un pendule36. Cette
sensibilité particulière liée au ferromagnétisme de la matière vivante dépendrait
des magnétosomes situés dans notre système nerveux37.
Section 7. Le caractère pulsé des ondes électromagnétiques artificielles
Les effets imputés au système GSM38 sont souvent associés aux composantes
EBF comprises dans le signal modulant la porteuse. Il nous faut expliquer ce
qu’est le système GSM utilisé pour les téléphones portables. Celui-ci exploite un
accès multiple par répartition dans le temps selon lequel chaque communication
utilise la porteuse micro-onde pendant un huitième du temps. La porteuse est
émise par le portable toutes les 4,6 ms sous la forme d’une salve de 0,577 ms. Il
en résulte une composante EBF à 217 Hz et aux harmoniques de cette
fréquence ; à cela s’ajoute une structure temporelle en trames et super-trames qui
introduisent une composante EBF à 8,3 Hz et ses harmoniques. Dans le cas du
portable GSM, l’essentiel de la puissance est concentré dans la composante à
217 Hz39.
Dans le cas des stations relais, la distribution statistique des salves produit
un signal global pour lequel la puissance est concentrée sur la porteuse elle-
même, la puissance des composantes à 8,3 et 217 Hz étant faible.
Le système de télécommunication numérique sans fil ou DECT, est
semblable au système GSM. Il peut gérer jusqu’à 10 communications différentes
en parallèle. Ce système a été conçu pour des applications industrielles ou
commerciales et vendu dans le grand public sans adaptation préalable. La base
émet un signal de balise sous forme d’une salve toute les 10 ms, ce qui produit
une composante EBF à 100 Hz dans laquelle est concentré l’essentiel de la
puissance émise par la base. La station émet environ 7 V/m de crête à 1,50 m de
distance, pendant 10% du temps. Les stations DECT mises sur le marché
émettent en permanence, qu’on téléphone ou non ; les systèmes plus récents
n’émettent que lorsqu’on téléphone, ce qui est un progrès. Le téléphone mobile
de type DECT, quant à lui, n’émet que peu vers sa base.
Le système de télécommunication mobile universel (UMTS)40 possède un
système de contrôle de puissance qui produit des composantes entre 10 et 100
Hz, ainsi qu’à 1,5 kHz, contenant peu de puissance. Si le portable et la station
relais UMTS fonctionnent en duplex temporel, une composante à 100 Hz et ses
harmoniques contiennent l’essentiel de la puissance du signal. Si la station relais
fonctionne en duplex fréquentiel, on trouve une composante EBF aux environs
de 1 Hz qui contient une grande partie de la puissance du signal.
En télévision numérique, la porteuse est interrompue toutes les 100 ms
environ, ce qui produit une composante EBF à 10,42 ms, contenant très peu de
puissance.
Le Wi-Fi suscite beaucoup de questions. Contrairement aux stations DECT
usuelles, une borne Wi-Fi n’émet pas en permanence : elle n’émet de façon
significative que lorsqu’elle est sollicitée. Lorsqu’il n’y a pas de transfert de
données, la borne Wi-Fi n’émet qu’extrêmement peu. Mais il n’empêche que de
très nombreux patients électrohypersensibles en général tolèrent très mal les
champs électromagnétiques issus des bornes WiFi, alors que la demande est de
plus en plus importante, les connexions WiFi étant devenues très fréquentes.
Un four micro-onde produit un rayonnement modulé par impulsions. Chaque
impulsion dure de 5 à 6 ms et est envoyée toutes les 20 ms, ce qui produit une
composante EBF à 50 Hz qui contient l’essentiel de la puissance.
Section 8. Interférences stationnaires constructives et destructives
Il faut que les deux sources d’onde aient la même fréquence et que leur
différence de phase soit constante pour que l’interférence soit stationnaire, c’est-
à-dire constante dans le temps et l’espace. La Figure 1 montre ce qui se passe
lorsque deux ondes planes se croisent, dirigées toutes deux de gauche à droite,
l’une vers le bas, l’autre vers le haut. On voit qu’il existe des endroits de
l’espace, disposés de façon périodique, où les deux ondes se renforcent – c’est ce
qu’on appelle une interférence constructive – et d’autres endroits où par contre
elles se compensent et donnent un résultat nul – c’est ce qu’on appelle une
interférence destructive. En se déplaçant dans un endroit où ceci se produit, on
peut donc être soumis à un champ variant de 0 à deux fois l’amplitude des ondes,
si celles-ci sont d’amplitude égale.
La Figure 2 montre l’interférence produite par les ondes circulaires émanant
de sources voisines. On constate aussi des évanouissements ainsi que des
renforcements locaux.
De telles interférences sont fréquentes en radio par exemple lorsque, pour les
fréquences supérieures à quelques centaines de kilohertz, une antenne de
réception reçoit simultanément l’onde directe en provenance de l’émetteur et
celle en provenance d’un autre émetteur ou réfléchie par un obstacle. Les deux
ondes se superposent et, en fonction de la différence de phase entre elles, celles-
ci voient leurs amplitudes s’additionner ou s’annuler. Ce genre d’interférence est
responsable du fading, terme anglo-saxon désignant une variation plus ou moins
rapide de l’amplitude du signal utile reçu. Pour la radio, cela a pris le sens
commun de parasite41.
Section 9. Effets thermiques et non-thermiques des champs
électromagnétiques
Les effets non thermiques des micro-ondes, autrement dit non liés à la
survenue d’un chauffage tissulaire, proviennent aussi de deux types
d’observations restées sans réponse. Le premier concerne la mise en évidence de
phénomènes non linéaires, correspondant à ce qu’on a appelé des fenêtres ou des
bandes de fréquences ou de puissance ; et le second, la possibilité d’une onde
réfléchie ayant une fréquence différente et un autre plan que l’onde incidente
correspondante dans le cadre de ce qu’on appelle l’effet Saratov (voir plus loin).
En matière de fenêtre de fréquences, les bandes se définissent par le fait qu’aux
fréquences qui leur correspondent, il n’y a a cun effet biophysique décelable,
alors que pour les fréquences inférieures ou supérieures, il y a de tels effets. Ces
observations ont été publiées dès 199042.
A titre d’exemple, l’existence d’une fenêtre de fréquences a été constatée
lorsqu’une porteuse à 450 MHz est modulée en amplitude : à puissance
constante, un effet biophysique est constaté lorsque la fréquence de modulation
est comprise entre 6 et 12 Hz, mais ne l’est pas lorsqu’elle est à 0,5 ou à 20 Hz.
De même, une fenêtre de puissance à fréquence constante est observée lorsque la
porteuse est modulée en amplitude à 16 Hz : un effet significatif est alors
observé à des niveaux de 0,1 et 1 mW/cm2, alors que ce n’est pas le cas à des
niveaux de 0,05 ou de 5 mW/cm2 43.
Un deuxième type d’observation que n’expliquent pas les effets par
chauffage concerne l’effet Saratov. Comme nous l’avons vu, on sait qu’une onde
incidente sur une interface produit classiquement à la fois une onde réfléchie à la
même fréquence et dans le plan d’incidence, et une onde absorbée, elle aussi à la
même fréquence et dans le même plan d’incidence. Or il a été observé qu’une
onde millimétrique incidente à très faible niveau de puissance, soit à environ 1
µW/cm2, et à une fréquence variant de 48 à 120 GHz, sur des interfaces air-eau
et air-peau, produit dans l’un et l’autre cas une autre onde réfléchie dans une
direction qui n’est pas dans le plan d’incidence et qui est à une fréquence de
l’ordre de 1 GHz, soit de 50 à 100 fois plus basse que celle de l’onde incidente.
En outre, il a pu être montré que cette deuxième onde réfléchie n’existe que dans
les fenêtres de fréquences comprises entre trois bandes de fréquence spécifiques,
aussi bien pour l’interface air-eau que pour l’interface air- peau. Ce phénomène
a été appelé effet Saratov44. La deuxième onde réfléchie n’existe par ailleurs qu’à
densité de puissance faible : à densité plus élevée, de 10 µW/cm2 à 10 mW/cm2,
on n’observe pas de réflexion hors plan d’incidence, alors qu’à densité encore
plus élevée, c’est-à-dire au-delà de 10 mW/cm2, on observe un effet thermique.

–––––– • ––––––
ANNEXE E
Appels scientifiques et résolutions relatives à
l’exposition aux champs électromagnétiques
concernant la protection des enfants,
l’abaissement des normes et les risques liés à
la 5G
Philippe Irigaray

Certains textes sont repris dans leur intégralité et en français.


2002 (sept) : Résolution de Catane
texte en anglais à l’adresse suivante : https://www.magdahavas.com/wp-
content/uploads/2011/06/Catania- Resolution-2002.pdf
2002 (oct) : Appel médical de Fribourg
Voir texte intégral repris ci-après
2004 (août) : Appel médical de Bamberg
texte en français à l’adresse suivante : http://www.next-
up.org/pdf/appel_bamberg.pdf
2005 (jan) : Appel de Helsinki
texte en anglais à l’adresse suivante :
https://www.robindestoits.org/attachment/110901/
2006 (fév) : Résolution de Benevento
texte en français à l’adresse suivante : https://www.criirem.org/wp-
content/uploads/2006/01/resolution_benevento_vf-2.pdf
2007 : Rapport BioInitiative qui évalue plus de 1 500 études scientifiques.
Rapport en anglais à l’adresse suivante : https://bioinitiative.org/
2007 (sept) : Mise en garde de l’Agence européenne de l’environnement
alertant sur les risques liés à l’exposition aux rayonnements des technologies
sans fil
résumé en français repris ci-après
2007 (nov) : Résolution de Londres
texte en anglais à l’adresse suivante :
http://www.icems.eu/docs/resolutions/London_res.pdf
2008 (juin) : Résolution de Venise
texte en français à l’adresse suivante :
https://www.robindestoits.org/attachment/101904/
2009 (avr) : Résolution du Parlement européen
Voir texte intégral repris ci-après
2009 (mai) : Résolution de Porto Allegre
texte en français à l’adresse suivante :
http://www.icems.eu/docs/resolutions/Porto_Alegre_French.pdf
2010 (oct) : Résolution de Copenhague
texte en français à l’adresse suivante : http://www.next-
up.org/pdf/Resolution_de_Copenhague_concernant_le_cote_cache_d_une_societe_du_sans_f
2011 (avr) : Résolution du comité national russe (RNCNIRP) sur la
protection des enfants et des adolescents contre les rayonnements non ionisants
Voir texte intégral repris ci-après
2011 (mai) : Résolution 1815 de l’Assemblée parlementaire du Conseil de
l’Europe
Voir texte intégral repris ci-après
2012 (juil) : Mise en garde de l’Académie Américaine de Pédiatrie au sujet
de l’impact des champs électromagnétiques sur les enfants et du WiFi dans les
écoles
Voir texte intégral repris ci-après
2015 : Appel scientifique international ‘EMF Scientist’, signé par 252
scientifiques (au 1/1/2020), demandant une protection plus efficace des humains,
de la faune et de la flore
Voir texte intégral repris ci-après
2015 : Déclaration scientifique internationale de Bruxelles (réitération de
l’Appel de Paris) sur l’électrohypersensibilité et la sensibilité aux produits
chimiques multiples
Voir annexe B
2016 (juin) : Recommandations renforcées de l’Académie Américaine de
Pédiatrie
Voir texte intégral repris ci-après
2017 (fév) : Appel de Reykjavik sur les technologies sans fil dans les écoles
2017 (sept) : Appel scientifique international “EU 5G Appeal”, signé par 268
scientifiques (au 1/1/2020) demandant à l’Union européenne un moratoire sur le
déploiement de la 5G
Voir texte intégral repris ci-après
2018 (avr) : Appel de la Société internationale des médecins pour
l’environnement (ISDE) demandant l’arrêt du développement de la 5G
Voir texte intégral repris ci-après
2018 (oct) : “EMF Call”, Appel scientifique international à l’ONU, à l’OMS
et aux gouvernements de tous les pays demandant des valeurs limites
d’exposition réellement protectrices]
Voir texte intégral repris ci-après
2019 : “5G Space Appeal”, Appel international à l’ONU, à l’OMS, à l’UE,
au Conseil de l’Europe et aux gouvernements de tous les pays, demandant
urgemment l’arrêt du déploiement de la 5G sur Terre et dans l’espace
Voir texte intégral repris ci-après
2019 (oct) : Lettre des initiateurs de l’appel ‘EMF scientist’ au Conseil des
droits de l’homme des Nations Unies
Voir texte intégral repris ci-après
2020 (avril) : Déclaration internationale de l’association “Stop 5G
International” demandant de mettre fin à la “course à la 5G” et de tracer une voie
plus sage et plus sûre pour l’avenir
texte en anglais à l’adresse suivante : https://stop5ginternational.org/stop5g-
international-declaration/
2020 (avril) : Appel au gouvernement du Canada demandant un arrêt du
déploiement de la 5G et des connexions par fibre optique fiables et sécuritaires
texte en anglais à l’adresse suivante : https://www.appel5gappeal.ca/fr/

–––––– • ––––––
APPEL DE FRIBOURG
9 octobre 2002
Par grand souci pour la santé de nos contemporains nous nous adressons – en
tant que médecins de toutes spécialités (spécialement de la médecine
environnementale), ayant un cabinet – au corps médical, aux responsables de
l’hygiène et de la santé publique et au public.
Nous constatons ces années passées chez nos patients une augmentation
dramatique de maladies graves et chroniques, en particulier des troubles de
l’apprentissage, de la concentration et du comportement chez les enfants
(hyperactivité par exemple)
• troubles de tension artérielle
• troubles cardiaques
• infarctus et accidents vasculaires cérébraux (aka AVC, apoplexie)
• maladies à régénérescence neurologique (par exemple morbus Alzheimer) et
épilepsie
• maladies cancéreuses comme la leucémie et des tumeurs cérébrales
Nous constatons en plus la présence de differents troubles, qui sont souvent
mal interpretés comme psychosomatiques, telles que
• maux de tête et migraine
• épuisement chronique
• inquiétude intérieure
• insomnie et asthénie
• bruit dans les oreilles
• prédisposition aux infections
• douleurs dans les nerfs et les parties molles qu’on ne peut pas expliquer par des
raisons normales
pour mentionner seulement les symptômes les plus frappants.
Comme nous connaissons l’environnement résidentiel et les habitudes de nos
patients, nous voyons – après une interrogation à but précis – toujours plus
souvent une claire relation temporelle et spatiale entre l’émergence de ces
maladies et le début d’une croissance en ondes radio, par exemple sous forme
• de l’installation d’un dispositif de téléphone cellulaire mobile dans les environs
de nos patients
• d’une utilisation intensive de portables
• de l’achat d’un téléphone sans fil standard DECT dans la propre maison ou
dans le voisinage.
Nous n’arrivons plus à croire à une coïncidence seulement par hasard, car:
• trop souvent nous constatons une accumulation frappante de certaines maladies
dans des quartiers ou immeubles,
• trop souvent la maladie s’améliore ou des maux qui ont duré des mois ou des
années disparaissent en relativement peu de temps après la réduction ou
l’élimination des ondes dans les environs d’un patient,
• trop souvent des mesures de la biologie de la construction par rapport à des
intensités d’ondes électromagnétiques extraordinaires sur place confirment en
plus nos observations.
En raison de nos experiences quotidiennes nous considérons la technologie
du téléhone cellulaire mobile, introduite en 1992 et entre temps omniprésent, et
les téléphones sans fil depuis 1995 avec le standard DECT, comme un des
déclencheurs importants de cette évolution fatale ! Personne ne peut échapper
totalement à ces hyperfréquences. Elles renforcent le risque d’influence de
l’environnement chimique et physique déjà existant, chargent en outre les
défenses immunitaires et sont capables de faire succomber les mécanismes de
contre-régulation qui créent encore un équilibre. Ce danger existe spécialement
pour des femmes enceintes, enfants, adolescents et des personnes âgées et
malades.
Nos efforts thérapeutiques pour le rétablissement de la santé restent toujours
sans succès. Car la pénétration, sans obstacles, du rayonnement permanent dans
les appartements et les lieux de travail, spécialement dans les chambres des
enfants et les salles de séjour (que nous considérons comme des lieux importants
pour la détente, la régénération et la guérison) causent du stress sans arrêt et
empêchent le rétablissement fondamental du malade.
En vue de cette évolution inquiétante nous nous sentons obligés d’informer
le public de nos observations, spécialement ayant entendu que des tribunaux
allemands regardent le danger par le téléphone cellulaire mobile simplement
comme “uniquement hypothétique” (voir des jugements du tribunal
constitutionnel fédéral allemand [Bundesverfas-sungsgerichts] à Karlsruhe et du
tribunal administratif d’appel à Mannheim [Verwal-tungsgerichtshof] du
printemps 2002).
Ce que nous vivons dans le quotidien de notre cabinet est loin d’être
hypothétique. Nous voyons un nombre croissant de malades chroniques, aussi
comme conséquence d’une politique irresponsable de valeurs limites, – qui au
lieu de prendre des mesures de protection de la population envers les
conséquences du rayonnement du téléphone cellulaire mobile à court et surtout à
long terme se soumet à l’injonction d’une technologie qui est reconnue depuis
assez longtemps déjà comme dangereuse. Pour nous c’est le debut d’une
évolution qu’on doit prendre très au sérieux, par laquelle la santé de beaucoup de
personnes est menacée.
Ne nous laissons pas renvoyer à d’autres résultats de recherche irréels, qui
sont comme le montre souvent l’expérience, sous l’influence de l’industrie,
tandis que des expertises probantes sont ignorées ! Agir revêt une nécessité
absolue pour nous !
En tant que médecins nous sommes avant tout les avocats de nos patients.
Dans l’intérêt de toutes les personnes concernées, dont le droit fondamental de
vie et de l’intégrité du corps sont mis en jeu actuellement, nous en appelons aux
responsables politiques et à la societe. Soutenez avec toute votre influence nos
revendications :
• de nouvelles techniques de communication conformes à la santé humaine,
ayant égard aux risques sans dépendre de n’importe quel bailleur de fonds
privé
et comme mesures immediates et dispositions transitoires :
• reduction massive des valeurs limites, des puissances d’émisssion et des
charges en ondes radio à un niveau responsable par rapport à la biologie,
surtout dans les zones de sommeil et de régénération
• aucune extension de la technologie du téléphone cellulaire mobile afin d’éviter
que l’exposition aux rayonnements ne se multiplie pas
• le droit d’intervention de la population et des communes lors de la planification
de la pose des antennes, ce qui devrait aller de soi dans une démocratie
• éclairer la population, et surtout les utilisateurs de portables, des risques sur la
santé causés par des champs électromagnétiques et ainsi une utilisation plus
consciente ; interdiction de portables pour les enfants et restriction d’utilisation
pour les jeunes
• interdiction d’utilisation de portables et de téléphones sans fil de standard
DECT dans les écoles maternelles, écoles, hopitaux, maisons de retraite, lieux
de rencontre, bâtiments publics et transports en commun analogue à la defense
de fumer
• des zones sans portable ou téléphone cellulaire mobile analogue à des zones
sans automobiles
• révision du standard DECT pour les téléphones sans fil avec le but de réduire
l’intensité des rayonnements et de limiter le rayonnement à la durée
d’utilisation réelle afin d’éviter la pulsation biologiquement critique.
• Prise en compte de la recherche scientifique indépendante et de nos
observations medicales.
The so-far undersigned:
Dr. med. Thomas Allgaier, General medicine, Environmental medicine, Heitersheim
Dr. med. Christine Aschermann, Neural physician, Psychotherapy, Leutkirch
Dr. med. Waltraud Bar, General medicine, Natural healing, Environmental medicine, Wiesloch
Dr. med. Wolf Bergmann, Genaeral medicine, Homeopathy, Freiburg
Dr. med. H. Bernhardt, Pediatry, Schauenburg
Dr. Karl Braun von Gladiü, General medicine, Holistic medicine, Teufen
Hans Bruggen, Internal medicine, Respiratory medicine, Environmental medicine, Allergenics, Deggendorf
Dr. med. Christa-Johanna Bub-Jachens, General medicine, Natural healing, Stiefenhofen
Dr. med. Arndt Dohmen, Internal medicine, Bad Sackingen
Barbara Dohmen, General medicine, Environmental medicine, Bad Sackingen
Verena Ehret, Doctor, Kotzting
Dr. med. Joachim Engels, Internal medicine, Homeopathy, Freiburg
Karl-Rainer Fabig, Practical doctor
Dr. med. Gerhilde Gabriel, Doctor, Munchen
Dr. med. Karl Geck, Psychotherapy, Murg
Dr. med. Jan Gerhard, Pediatrics, Child/adolescent psychiatry, Ahrensburg
Dr. med. Peter Germann, Doctor, Environmental medicine, Homeopathy, Worms Dr. med. Gertrud
Grunenthal, General medicine, Environmental medicine, Bann Dr. med. Michael Gulich, Doctor,
Schopfheim
Julia Gunter, Psychotherapy, Korbach
Dr. med. Wolfgang Haas, Internal medicine, Dreieich
Dr. med. Karl Haberstig, General medicine, Psychotherapy, Psychosomatics, Inner-Urberg
Prof. Dr. med. Karl Hecht, Specialist in stress-, sleep-, chrono- und space travel medicine, Berlin
Dr. med. Bettina Hovels, General medicine, Lorrach
Walter Hofmann, Psychotherapy, Singen
Dr. med. Rolf Janzen, Pediatrics, Waldshut-Tiengen
Dr. med. Peter Jaenecke, Dentist, Ulm
Michaela Kammerer, Doctor, Murg
Dr. med. Michael Lefknecht, General medicine, Environmental medicine, Duisburg
Dr. med. Volker zur Linden, Internal medicine, Bajamar
Dr. med. Dagmar Marten, Doctor, Ochsenfurt
Dr. med. Rudolf Mraz, Psychotherapy, Natural healing, Stiefenhofen
Dr. med. Otto Pusch, Nuclear medicine, Bad Wildungen
Dr. med. Josef Rabenbauer, Psychotherapy, Freiburg
Elisabeth Radloff-Geck, Doctor, Psychotherapy, Homeopathy, Murg
Dr. med. Anton Radlspeck, Practical doctor, Natural healing, Aholming
Barbara Rautenberg, General medicine, Environmental medicine, Kotzting
Dr. med. Hans-Dieter Reimus, Dentist, Oldenburg
Dr. med. Ursula Reinhardt, General medicine, Bruchkobel
Dr. med. Dietrich Reinhardt, Internal medicine, Bruchkobel
Dr. med. Andreas Roche, General medicine, Kaiserslautern
Dr. med. Bernd Salfner, Pediatrics, Allergenics, Waldshut-Tiengen
Dr. med. Claus Scheingraber, Dentist, Munchen
Dr. med. Bernd Maria Schlamann, Dentist, Non-medical practitioner, Ahaus-Wessum
Dr. med. Hildegard Schuster, Psychotherapy, Lorrach
Norbert Walter, General medicine, Natural healing, Bad Sackingen
Dr. med. Rosemarie Wedig, Doctor, Psychotherapy, Homeopathy, Dusseldorf
Dr. med. Gunter Theiss, General medicine, Frankfurt
Prof. Dr. med. Otmar Wassermann, Toxicology, Schonkirchen
Prof. Dr. med. H.-J. Wilhelm, Ear, nose and throat doctor, Phoniater, Frankfurt
Dr. med. Barbara Wurschnitzer-Hunig, Dermatology, Allergenics, Environmental medicine, Kempten
Dr. med. Ingo Frithjof Zurn, General medicine, Phlebology, Natural healing, Environmental medicine,
Nordrach

List of supporters for the FREIBURGER APPEAL:


Dr. med. Wolfgang Baur, General medicine, Psychotherapy, Environmental medicine, Vienenburg
Prof. Dr. Klaus Buchner, Physicist, Munchen
Volker Hartenstein, Member of Parliament (Bavaria), Ochsenfurt
Maria und Bruno Hennek, Self-help group for chemical- and wood preservative-damaged, Wurzburg
Dr. Lebrecht von Klitzing, Medicinal physicist, Stokelsdorf
Wolfgang Maes, Baubiology and Environmental analysis, NeuB
Helmut Merkel, 1st Chairman of Biobiology Organization,
Bonn Peter Neuhold, Non-medicinal practitioner, Berlin
Prof. Dr. Anton Schneider, Scientific leader of Institute for Baubiology and Ecology, Neubeuern
Dr. Birgit Stocker, Chairwoman of Self-Help Organization for Electrosensitives, Munchen
Prof. Dr. Alfred G. Swierk, Mainz
Dr. Ulrich Warnke, Biophysics, Biopsychology, Biomedicine, Saarbrucken

–––––– • ––––––
Risque des rayonnements des appareils de tous les jours évalué
Communiqué de l’Agence Européenne de l’Environnement
17/09/2007
Communication officielle de l’EEA concernant le Rapport Bioinitiative

Source :
http://www.eea.europa.eu/highlights/radiation-risk-from-everyday-devices-
assessed
Résumé en Français :
L’Agence Européenne de l’Environnement demande aux pays membres de
l’Union européenne de prendre des mesures pour protéger la population des
risques de l’électrosmog crée par le Wi-Fi, les téléphones mobiles et sans fil, etc.
«De nombreux exemples montrent que l’absence de recours au principe de
précaution par le passé a causé des dommages importants et parfois
irréversibles à la santé et à l’environnement», souligne Jacqueline McGlade,
directrice de l’Agence. Qui encourage les pays membre à prendre «des mesures
de précaution appropriées et proportionnées visant à éviter les menaces
plausibles et potentiellement importantes que font peser sur la santé les champs
électromagnétiques».

–––––– • ––––––
P6_TA(2009)0216
Préoccupations quant aux effets pour la santé
des champs électromagnétiques
Résolution du Parlement européen du 2 avril 2009 sur les préoccupations
quant aux effets pour la santé des champs électromagnétiques (2008/2211(INI))
Le Parlement européen,
– vu les articles 137, 152 et 174 du traité CE visant un niveau élevé de protection
de la santé humaine et de l’environnement, ainsi que de la santé et de la
sécurité des travailleurs,
– vu la recommandation 1999/519/CE du Conseil du 12 juillet 1999 relative à la
limitation de l’exposition du public aux champs électromagnétiques (de 0 Hz à
300 GHz)45 et le rapport de la Commission du 1er septembre 2008 sur la mise
en œuvre de ladite recommandation (COM(2008)0532),
– vu la directive 2004/40/CE du Parlement européen et du Conseil du 29 avril
2004 concernant les prescriptions minimales de sécurité et de santé relatives à
l’exposition des travailleurs aux risques dus aux agents physiques (champs
électromagnétiques)46,
– vu la directive 1999/5/CE du Parlement européen et du Conseil du 9 mars 1999
concernant les équipements hertziens et les équipements terminaux de
télécommunications et la reconnaissance mutuelle de leur conformité47 et les
normes respectives de sécurité harmonisées pour les téléphones mobiles et les
stations de base,
– vu la directive 2006/95/CE du Parlement européen et du Conseil du 12
décembre 2006 concernant le rapprochement des législations des États
membres relatives au matériel électrique destiné à être employé dans certaines
limites de tension48,
– vu sa résolution du 4 septembre 2008 sur l’évaluation à mi-parcours du plan
d’action européen en matière d’environnement et de santé 2004-201049,
– vu sa position du 10 mars 1999 sur la proposition de recommandation du
Conseil concernant la limitation de l’exposition du public aux champs
électromagnétiques 0 Hz-300 GHz50,
– vu l’article 45 de son règlement,
– vu le rapport de la commission de l’environnement, de la santé publique et de
la sécurité alimentaire (A6-0089/2009),
A. considérant que les champs électromagnétiques (CEM) existent dans la nature
et ont donc toujours été présents sur terre ; que, toutefois, au cours de ces
dernières décennies, l’exposition environnementale à des sources de CEM
fabriquées par l’homme a régulièrement augmenté du fait de la demande en
électricité, des technologies sans fil toujours plus pointues et des changements
survenus dans l’organisation sociale, ce qui implique qu’actuellement chaque
citoyen est exposé à un mélange complexe de champs électriques et
magnétiques de différentes fréquences, à la maison comme au travail,
B. considérant que la technologie des appareils sans fil (téléphone mobile, Wifi-
Wi max, Bluetooth, téléphone à base fixe DECT) est une source de CEM qui
peuvent avoir des effets néfastes sur la santé humaine,
C. considérant que, si une majorité de citoyens européens, dont en particulier les
jeunes de 10 à 20 ans, utilise un téléphone portable, objet utilitaire, fonctionnel
et à la mode, des incertitudes demeurent quant aux risques possibles pour la
santé, en particulier pour les jeunes dont le cerveau est encore en
développement,
D. considérant que la controverse au sein de la communauté scientifique relative
aux possibles risques sanitaires dus aux CEM s’est amplifiée depuis le 12
juillet 1999 et la fixation de limites d’exposition du public aux CEM (0 Hz à
300 GHz) par la recommandation 1999/519/CE,
E. considérant que l’absence de conclusions formelles de la communauté
scientifique n’a pas empêché certains gouvernements nationaux ou régionaux,
dans au moins neuf États membres de l’Union européenne, mais aussi en
Chine, en Suisse et en Russie, de fixer des limites d’exposition dites
préventives et donc inférieures à celles prônées par la Commission et son
comité scientifique indépendant, le comité scientifique des risques sanitaires
émergents et nouveaux51,
F. considérant qu’il faut trouver un équilibre entre les actions visant à limiter
l’exposition du public aux CEM et l’amélioration de la qualité de la vie, en
termes de sûreté et de sécurité, que procurent les équipements émetteurs de
CEM,
G. considérant que, parmi les projets scientifiques suscitant tant l’intérêt que la
polémique, figure l’étude épidémiologique Interphone financée par l’Union à
hauteur de 3.800.000 EUR, principalement au titre du 5e programme-cadre de
recherche et développement (PCRD)52 , dont les conclusions sont attendues
depuis 2006,
H. considérant, néanmoins, que certaines connaissances semblent faire
l’unanimité, en particulier celles énonçant le caractère variable selon les
individus des réactions à une exposition de micro-ondes, la nécessité
d’effectuer des tests d’exposition grandeur nature, en priorité pour évaluer les
effets non thermiques associés aux champs radiofréquences (RF), et la
vulnérabilité particulière des enfants en cas d’exposition à des champs
électromagnétiques53,
I. considérant que l’Union a fixé des seuils limites d’exposition pour protéger les
travailleurs contre les effets des CEM ; et que, sur la base du principe de
précaution, il y a lieu de prendre de telles mesures également pour les
catégories de population concernées, telles que les riverains et les utilisateurs,
J. considérant que l’enquête spéciale de l’Eurobaromètre sur les champs
électromagnétiques (n° 272a de juin 2007) indique que la majorité des
citoyens estime que les autorités publiques ne les informent pas suffisamment
des mesures prises pour les protéger des CEM,
K. considérant qu’il est indispensable de poursuivre les recherches sur les
fréquences intermédiaires et très basses, dans le but de tirer des conclusions
sur les incidences de ces dernières sur la santé,
L. considérant que l’utilisation de l’imagerie par résonance magnétique (IRM)
ne doit pas être menacée par la directive 2004/40/CE car il s’agit d’une
technologie à la pointe de la recherche, du diagnostic et du traitement de
maladies potentiellement mortelles qui touchent les patients en Europe,
M. considérant que la norme de sécurité IEC/EN 60601-2-33 prévoit des valeurs
limites pour les CEM qui ont été fixées de manière à écarter tout danger pour
les patients et les travailleurs,
1. prie instamment la Commission de procéder à la révision de la base
scientifique et du bien-fondé des limites fixées pour les CEM dans la
recommandation 1999/519/CE et de faire rapport au Parlement ; demande que
la révision soit menée par le comité scientifique des risques sanitaires
émergents et nouveaux ;
2. invite à prêter une attention particulière aux effets biologiques lors de
l’évaluation des incidences potentielles des rayonnements électromagnétiques
sur la santé, et ce d’autant plus que certaines études ont révélé que de très
faibles rayonnements ont des effets très néfastes ; appelle à mener des
recherches actives sur les effets potentiels sur la santé en mettant au point des
solutions qui contrecarrent ou réduisent les pulsations et la modulation
d’amplitude des fréquences utilisées aux fins des transmissions ;
3. souligne que, parallèlement ou alternativement à cette modification des
normes européennes pour les CEM, il serait judicieux que la Commission
élabore, en coordination avec les experts des États membres et les secteurs
industriels concernés (compagnies électriques, opérateurs téléphoniques et
constructeurs d’appareils électriques, notamment de téléphones portables), un
guide des options technologiques disponibles et efficaces dans la réduction de
l’exposition aux CEM ;
4. précise que les acteurs industriels ainsi que les gestionnaires des
infrastructures concernées et les autorités compétentes peuvent d’ores et déjà
agir sur certains facteurs, par exemple en adoptant des dispositions relatives à
la distance entre le lieu considéré et les émetteurs ou à l’altitude du lieu par
rapport à l›altitude de l›antenne relais et à la direction de l’antenne émettrice
par rapport aux lieux de vie, ceci dans un souci évident de rassurer et mieux
protéger les populations vivant à proximité de ces équipements ; appelle à
sélectionner les sites les plus appropriés pour l’installation de pylônes
électriques et d’émetteurs et invite les opérateurs à se partager les pylônes et
les émetteurs installés à la suite de cette sélection dans le but de limiter la
prolifération de pylônes et d’émetteurs mal situés; invite la Commission et les
États membres à élaborer des lignes directrices appropriées ;
5. invite les États membres et les autorités locales et régionales à se doter d’un
régime unique pour les autorisations relatives à l’installation d’antennes et de
relais, ainsi qu’à inclure dans leurs plans d’urbanisation un plan régional de
répartition des antennes ;
6. encourage vivement les administrations chargées de délivrer les autorisations
d’installation des antennes de téléphonie mobile à passer des accords, en
coopération avec les opérateurs du secteur, pour le partage des infrastructures,
afin d’en réduire le nombre ainsi que l’exposition de la population aux CEM ;
7. prend acte des efforts entrepris par le secteur des communications mobiles et
par ceux des autres technologies sans fil émettant des CEM pour éviter de
nuire à l’environnement et, en particulier, pour répondre au changement
climatique ;
8. estime que, face à la multiplication des recours en justice et des mesures
émanant de l’autorité publique qui ont pour effet la mise en place de
moratoires sur l’installation de nouveaux équipements émettant des CEM, il
est dans l’intérêt général de favoriser des solutions reposant sur le dialogue
entre acteurs industriels, pouvoirs publics, autorités militaires et associations
de riverains quant aux critères d’installation de nouvelles antennes GSM ou de
lignes à haute tension, et de veiller au moins à ce que les écoles, les crèches,
les maisons de repos et les établissements de santé soient tenus à une distance
donnée de ce type d’équipements, déterminée sur la base de critères
scientifiques ;
9. demande aux États membres de coopérer avec les opérateurs du secteur pour
mettre à la disposition du public des cartes d’exposition pour les installations
de lignes à haute tension, de radiofréquences et de micro-ondes,
particulièrement celles produites par les tours de télécommunications, les
relais radioélectriques et les antennes de téléphonie; demande de publier ces
informations sur un site internet, de manière à ce que le public puisse les
consulter aisément, et de les diffuser dans les médias ;
10. propose à la Commission d’évaluer la possibilité de recourir aux fonds des
réseaux transeuropéens d’énergie (RTE-E) pour étudier les effets des CEM de
fréquences très basses et en particulier des lignes de distribution de l’énergie
électrique ;
11. appelle la Commission à initier au cours de la législature 2009-2014 un
programme ambitieux de biocompatibilité électromagnétique entre les ondes
créées artificiellement et celles émises naturellement par le corps humain,
permettant d’identifier à terme si les micro- ondes ont des conséquences
indésirables pour la santé humaine ;
12. invite la Commission à présenter un rapport annuel sur le niveau de
rayonnement électromagnétique dans l’Union, sur ses sources et sur les
mesures prises par l’Union pour mieux protéger la santé humaine et
l’environnement ;
13. demande à la Commission de trouver une solution afin que la mise en œuvre
de la directive 2004/40/CE soit accélérée et de s’assurer ainsi que les
travailleurs soient effectivement protégés des CEM, comme ils le sont déjà du
bruit54 et des vibrations55 par deux autres textes communautaires, et de mettre
en place une dérogation pour l’IRM en vertu de l’article 1er de cette directive ;
14. déplore le fait que, suite aux reports répétés depuis 2006, la publication des
conclusions de l’étude épidémiologique internationale Interphone se fasse
toujours attendre, dont l’objectif est d’étudier s’il existe une relation entre
l’usage du téléphone mobile et certains types de cancer, dont notamment les
tumeurs du cerveau, du nerf auditif et de la glande parotide ;
15. souligne, dans ce contexte, l’appel à la prudence lancé par la coordinatrice de
l’étude Interphone, Mme Elisabeth Cardis qui, sur la base des connaissances
actuelles, recommande pour les enfants une utilisation raisonnable du
téléphone portable et de privilégier le téléphone fixe;
16. estime en tous les cas qu’il est du devoir de la Commission, qui a largement
contribué au financement de cette étude mondiale, de demander aux
responsables du projet les motivations de l’absence de publication définitive,
et d’informer immédiatement en cas de réponse le Parlement et les États
membres ;
17. suggère également à la Commission, dans un souci d’efficacité politique et
budgétaire, un redéploiement partiel du financement communautaire consacré
aux études sur les CEM vers une campagne globale de sensibilisation des
jeunes Européens relative aux bonnes pratiques en matière d’utilisation du
téléphone portable, comme l’utilisation de kits «mains libres», le fait de ne
passer que des appels courts, d’éteindre son téléphone lorsqu’on ne l’utilise
pas (comme en classe, par exemple) et d’utiliser les téléphones dans des zones
où la réception est bonne ;
18. estime que de telles campagnes de sensibilisation devraient également faire
prendre conscience aux jeunes Européens des risques pour la santé liés aux
appareils ménagers et de la nécessité d’éteindre complètement les
équipements plutôt que de les laisser en mode veille ;
19. demande à la Commission et aux États membres de consacrer davantage de
fonds à la recherche et au développement dans le but d’évaluer les éventuels
effets négatifs à long terme des radiofréquences des téléphones portables; leur
demande par ailleurs d’organiser davantage d’appels à propositions
concernant la recherche sur les effets nocifs de l’exposition à des sources
multiples de CEM, en particulier quand la population infantile est concernée ;
20. propose que soit ajoutée au mandat du Groupe européen d’éthique des
sciences et des nouvelles technologies une mission d’évaluation de l’intégrité
scientifique afin d’aider la Commission à prévenir les éventuelles possibilités
de situations à risque, de conflits d’intérêts ou même de fraudes susceptibles
de se produire dans un contexte de compétition accrue pour les chercheurs ;
21. demande à la Commission, en réponse aux inquiétudes du public dans un
grand nombre d’États membres, de travailler avec tous les acteurs concernés,
tels que les experts nationaux, les organisations non gouvernementales et les
secteurs industriels, afin d’améliorer la disponibilité et l’accessibilité
d’informations actualisées, compréhensibles pour les profanes, sur les
technologies sans fil et les normes de protection ;
22. appelle la Commission internationale de protection contre les rayonnements
non ionisants et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à être plus
transparentes et plus ouvertes au dialogue avec toutes les parties concernées
lorsqu’elles fixent des normes ;
23. dénonce certaines campagnes marketing d’opérateurs téléphoniques
particulièrement agressives à l’occasion des fêtes de fin d’année ou d’autres
événements particuliers, comme la vente de téléphones mobiles
exclusivement destinés aux enfants ou les forfaits «minutes gratuites» ciblés
sur les adolescents ;
24. propose que l’Union inclue dans sa politique de qualité de l’air intérieur
l’étude des appareils domestiques sans fil qui, tels le Wifi pour l’accès à
l’internet et le téléphone sans fil à base fixe DECT, se sont généralisés ces
dernières années dans les lieux publics et les habitations, exposant les
citoyens à une émission de micro-ondes en continu ;
25. réclame, dans un souci constant d’amélioration de l’information des
consommateurs, que soient modifiées les normes techniques du Comité
européen de normalisation électrotechnique de façon à imposer une obligation
d’étiquetage visant la puissance d’émission et indiquant pour tout appareil
fonctionnant sans fil qu’il émet des micro-ondes ;
26. appelle le Conseil et la Commission, en coordination avec les États membres
et le Comité des régions, à favoriser la mise en place d’une norme unique afin
de réduire au maximum l’exposition des riverains en cas d’extension du
réseau des lignes électriques à haute tension ;
27. est vivement interpellé par le fait que les compagnies d’assurance tendent à
exclure la couverture des risques liés aux CEM des polices de responsabilité
civile, ce qui signifie à l’évidence que les assureurs européens font déjà jouer
leur version du principe de précaution ;
28. invite les États membres à suivre l’exemple de la Suède et à accorder aux
personnes qui souffrent d’hypersensibilité électromagnétique le statut de
personne à capacités réduites, de manière à ce qu’elles bénéficient d’une
protection appropriée et de chances égales;
29. charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil, à la
Commission, aux gouvernements et parlements des États membres, au Comité
des régions et à l’OMS.

–––––– • ––––––
Champs électromagnétiques des téléphones portables :
effets sur la santé des enfants et des adolescents
Résolution du comité national russe
sur la protection contre les radiations non ionisantes
Avril 2011, Moscou
Cette résolution a été approuvée par les membres du comité national russe
sur la protection contre les radiations non ionisantes (RNCNIRP), lors de sa
session du 3 mars 2011 La résolution évolue sur la base des citations
scientifiques adoptées par le RNCNIRP en 2001, 2004, 2007, 2008 et 2009, et
prend en compte les points de vue contemporains et les données scientifiques
actuelles. La résolution représente un point de vue de la communauté
scientifique professionnelle et a pour vocation la diffusion publique auprès des
consommateurs de services de téléphonie mobile, et auprès des autorités
législatives et exécutives qui développent et mettent en application les politiques
de prévention dans la santé, de protection de l’environnement, et mettent en
place une communication sur les politiques scientifiques de prévention.
Le président, Pr. Yuri Grigoriev
La vice-présidente, Pr. Valentina Nikitina
Le vice-président, Dr. Oleg Grigoriev

–––––– • ––––––
Comité national Russe sur la protection
contre les radiations non ionisantes
Résolution : Champs électromagnétiques des téléphones portables : effets sur
la santé des enfants et des adolescents.
La diffusion mondiale des télécommunications mobiles résulte en de
nouvelles sources de vaste exposition de la population aux radiofréquences (RF)
et champs électromagnétiques (CEM), depuis l’an 2000. Aujourd’hui, les
téléphones portables sont le moyen de communication le plus largement répandu
parmi tous les services de communication utilisés par la population.
Fin 2010, 219,3 millions de cartes SIM étaient enregistrées chez les
opérateurs de téléphonie Russes. Le taux de pénétration du téléphone portable
(exprimé en nombre de cartes SIM enregistrées pour 100 personnes) s’étend à
150% en Russie, et a dépassé les 200% dans la région de Moscou. D’après
ROSSTAT (le service fédéral de statistiques de Russie), 15 millions d’enfants et
d’adolescents (âgés de 5 à 19 ans) vivaient en Russie fin 2010. Ce sont des cibles
présumées du marketing des services de téléphonie mobiles, vendeurs de
téléphones portables et autres.
La prévention contre les maladies de l’enfance et de la jeunesse à
l’exposition des CEM est d’une importance sociale et économique cruciale.
C’est l’une des bases des politiques de santé publiques de la nation à court et
long terme. Ce problème a déjà été reconnu par la communauté internationale :
en mai 2011, l’Organisation Mondiale pour la Santé (OMS) organisera la
deuxième conférence internationale sur le thème : «radiations non-ionisantes et
santé des enfants» dédiées à la protection des enfants exposés aux sources de
CEM de diverses fréquences. Il est de l’opinion de l’OMS qu’«un enfant est plus
vulnérable aux facteurs environnementaux»(3). L’OMS considère que les études
servant à déterminer les risques qu’encourent les enfants à l’exposition aux CEM
est une priorité absolue.
Les gouvernements et les organisations publiques de tous les pays
développés se battent pour protéger la santé des enfants par des méthodes
législatives et économiques. Ils conduisent des études spéciales pour évaluer les
effets des CEM(4). Les documents de l’Union européenne suggèrent une
inadéquation entre l’état actuel des connaissances scientifiques et un manque
flagrant de logique entre les standards existants de sécurité et d’exposition de la
population aux CEM. Des recours à l’application du principe de précaution ont
été formulés. (5)
La population Russe est, à un certain degré, consciente des effets potentiels
des CEM des téléphones portables. D’après une étude sociologique conduite par
le Centre de Recherche Russe sur les Opinions (VCIOM) en 2010, «le
pourcentage de ceux qui sont d’accord avec l’idée que le téléphone portable a
une incidence sur la santé est de 73%» (6).
Depuis 2001, le RNCNIRP a étudié la possible existence d’effets délétères
sur la santé des enfants engendrés par l’exposition aux CEM et s’inquiète des
effets sur leur santé (7,8,9). Cette position du comité a été prise en compte dans
la loi sanitaire de la fédération de Russie «Exigences sanitaires sur le
positionnement et le fonctionnement d’appareils à radiofréquences mobiles»
SanPiN 2.1.8/2.2.4.1190-03, p.6.9.(10).
Evaluation du RNCNIRP et données statistiques sur la morbidité des enfants
et des adolescents
En Avril 2008, le RNCNIRP a passé en revue les effets à court et long
termes de l’utilisation du téléphone portable chez les enfants. Il a accordé une
attention toute particulière aux données concernant le déclin des aptitudes
intellectuelles et cognitives, associées à l’augmentation de la propension aux
crises d’épilepsie, à la «démence acquise» et à la dégénérescence des structures
nerveuses cérébrales (11). Les résultats des études cliniques ont montré que
l’exposition chroniques aux CEM concourent probablement à des désordres
borderlines psychosomatiques (12,13,14,15,16). En 2010, un nombre important
de publications dans des journaux scientifiques revus par des pairs, en Russie et
à l’étranger, montrent une réponse du système immunitaire à l’exposition aux
CEM. (17,18)
Malencontreusement, les données publiées entre 2009 et 2010 par le
ROSSTAT et l’UNICEF montrent que, depuis l’an 2000, on constate une
croissance très forte de maladies infantiles identifiées par le RNCNIRP comme
des «maladies probablement liées» à l’utilisation du téléphone portable (19,20).
Le profil soulevant les plus grandes inquiétudes sont les adolescents de 15 à 19
ans (il est très probable que la plupart d’entre eux soient utilisateurs de
téléphones portables depuis très longtemps). Comparé à 2009, le nombre de
pathologies du système nerveux central parmi les jeunes de 15 à 17 ans s’est
accru de 85%, le nombre de personnes atteintes d’épilepsie ou de syndrome
épileptique s’est accru de 36%, les cas d’arriérations mentales ont augmenté de
11%, et le nombre de pathologies sanguines et de problèmes immunitaires a
augmenté de 82%. Chez les enfants âgés de moins de 14 ans, il y a eu une
augmentation de 64% des cas de pathologies sanguines et de problèmes
immunitaires, et 58% d’augmentation de problèmes nerveux. Le nombre de
patients âgés de 15 à 17 ans ayant des problèmes au système nerveux central a
augmenté de 72%.
A cause de ceci, le RNCNIRP considère qu’il est important de mener une
recherche scientifique pour déterminer si oui ou non l’augmentation de la
morbidité des jeunes résulte de l’exposition aux CEM, ou est lié à d’autres
facteurs.
D’après le RNCNIRP, l’évaluation des effets sur la santé de l’utilisation du
téléphone mobile chez les enfants devrait inclure les résultats d’études
épidémiologiques, des études expérimentales sur les volontaires et des résultats
d’études sur les animaux et sur d’autres organismes cellulaires. Les résultats
d’études à long terme conduites par un groupe de chercheurs suédois ont
démontré un risque considérablement plus élevé de cancer du cerveau parmi les
gens qui ont commencé à utiliser un téléphone portable avant l’âge de 20 ans
(21,22,23). Chez les enfants, le nombre de cellules dites cellules souches est plus
grand que chez les adultes, et il a été prouvé que les cellules souches étaient les
plus sensibles aux CEM, ce qui est probablement l’explication pour laquelle les
enfants sont si sensibles à l’exposition aux champs électromagnétiques (24).
L’information sur le probable détraquement de la barrière hémato-encéphalique,
sur la variation de l’activité bioélectrique cérébrale, et sur les perturbations des
neurones du cerveau à l’exposition aux ondes électromagnétiques devraient
également être prises en compte lors de l’évaluation de la sécurité des téléphones
portables (25,26,27).
Le cerveau humain et les tissus du système nerveux perçoivent directement
les CEM et réagissent quelque soient leur intensité, et dans certains cas
dépendent de la modulation de l’onde. Ceci distingue les ondes
électromagnétiques de tous les autres facteurs environnementaux et complique
particulièrement l’évaluation du risque humain à l’exposition aux ondes
électromagnétiques.
Postulats de base pour la détermination du risque chez les enfants et les
adolescents à l’exposition aux champs électromagnétiques
L’analyse de publications scientifiques de journaux revus par des pairs dans
la littérature nationale et international, ainsi que l’analyse de l’exposition
actuelle de la population aux ondes électro- magnétiques permettent le
RNCNIRP de formuler 10 postulats, sous la forme d’énoncés devant servir de
base à l’évaluation des risques envers la santé des enfants et des adolescents
exposés aux CEM provenant de tout type d’appareil moderne mobile à émission
de radiofréquences, quelque soit leur protocole de communication. Ces postulats
sont suffisants pour le développement de mesures urgentes de précautions
supplémentaires.
1) Pour la première fois dans l’évolution humaine, le cerveau est exposé aux
ondes électromagnétiques à tous les étapes de développements biologiques.
2) L’absorption d’ondes électromagnétiques dans le cerveau d’un enfant est plus
importante que chez l’adulte, ces zones plus larges incluant celles
responsables du développement intellectuel qui sont donc également exposées
chez l’enfant.
3) Le cerveau d’un enfant est en plein développement et ses fonctions
intellectuelles sont en pleine maturation, il est donc beaucoup plus sensible
que le cerveau d’un adulte aux dangers environnementaux.
4) Le téléphone portable est une source de CEM, qui a probablement un impact
sur la santé. L’exposition aux CEM d’un téléphone portable n’est pas
contrôlée ; les moments, la durée et la fréquence de l’exposition ne sont pas
contrôlés. Le téléphone portable est une source d’exposition nocive.
5) Un enfant, à cause des limites de sa perception du monde, est incapable de se
rendre compte que le téléphone est une source nocive d’ondes
électromagnétiques.
6) Les standards basiques existants relatifs aux CEM ont été établis avant la
dissémination à large échelle des radio télécommunications et ne prennent pas
en compte le schéma actuel d’exposition aux ondes électromagnétiques du
cerveau humain dans la zone proche de l’antenne du téléphone portable. Il
n’existe aujourd’hui aucune donnée sur les effets possibles de l’exposition
chronique du cerveau humain aux CEM (tout particulièrement chez les enfants
et les adolescents).
7) La règle des ««Exigences sanitaires sur le positionnement et le
fonctionnement d’appareils à radiofréquences mobiles» recommande la
limitation de l’utilisation des téléphones portables pour les enfants et les
adolescents (p.6.9). Cependant, les utilisateurs de téléphones portables ne sont
pas informés de na nécessité d’une utilisation dans des limites raisonnables.
8) La déclaration d’innocuité des téléphones portables incluse systématiquement
dans le «guide d’utilisation» est basée sur des recommandations d’une
institution publique enregistrée hors de Russie, qui n’a aucune responsabilité
morale ou légale envers de probables effets délétères sur la santé. Ces
recommandations sont dépassées et ne correspondent plus au schéma actuel
d’exposition aux ondes électromagnétiques.
9) Le Débit d’Absorption Spécifique (DAS) utilisé pour la déclaration
d’innocuité d’un téléphone portable, égal à 2W/kg en moyenne sur 10g de
tissu cérébral, n’a, de l’avis du RNCNIRP, aucun fondement scientifique
suffisant, et son utilisation ne garantit en rien la protection de la santé des
enfants et des adolescents.
10) Les changements mondiaux dans le bruit de fond des CEM causé par le
développement des technologies mobiles modernes est un facteur évolutif
requérant l’adaptation des enfants et des adolescents à ce facteur
environnemental délétère.
Ainsi, pour la première fois dans l’histoire humaine, les enfants utilisant les
téléphones portables de la même façon que le public adulte sont inclus dans le
groupe à risque sur la santé relatif à l’exposition aux champs
électromagnétiques. Le problème est que l’exposition cumulée aux CEM des
enfants est probablement comparable à l’exposition des adultes, et est
probablement équivalente aux niveaux préoccupants d’exposition des personnes
actives. De la même façon, la société, et avec elle toutes ses administrations et
structures sociales, reste en posture d’attente.
Mesures prioritaires visant à la protection des enfants et adolescents
En prenant en compte la position du RNCNIRP et les mesures de précaution
suggérées par l’OMS, le Comité considère que des mesures urgentes doivent être
prises à cause de l’incapacité des enfants à reconnaître le mal qui leur est fait par
l’utilisation de la téléphonie mobile, et qu’un téléphone mobile peut lui-même
être considéré comme une source incontrôlée d’exposition nuisible.
1) Il est requis que la mention stipulant qu’un téléphone portable est une source
de champs électromagnétiques soit clairement mentionnée sur le corps du
téléphone (ou de tout autre appareil de télécommunication).
2) Il est requis que le «guide d’utilisation» contienne l’information qu’un
téléphone portable (équipement personnel de communication sans fil
utilisation des méthodes électromagnétiques de communication, etc.) est une
source nocive d’exposition aux champs électromagnétiques. L’utilisation d’un
téléphone par les enfants et les adolescents de moins de 18 ans n’est pas
recommandée par la règle sanitaire SanPiN 2.1.8/2.2.4.1190-03, et l’utilisation
d’un téléphone portable requiert la mise en place de mesures de précaution
dans l’optique de prévenir les risques pour la santé. L’utilisation d’un
téléphone portable par une femme enceinte n’est pas recommandée pour la
prévention des risques pour le fœtus.
3) La manière la plus simple de réduire l’exposition aux sources de champs
électromagnétiques est de tenir le téléphone mobile éloigné de la tête durant
les appels, ce qui peut être fait grâce aux kits main-libres (protection par la
distance). Tenir une durée limitée des appels est une autre façon de réduire
l’exposition (protection par le temps).
4) Le RNCNIRP considère qu’il est raisonnable de développer des téléphones
mobiles ayant des émissions réduites d’ondes électromagnétiques (avec kits
main-libres, en incluant des fonctions de limitations, telles que les limitations
du nombre quotidien d’appels, la possibilité de forcer une réduction du temps
d’appel, etc).
5) Il est requis d’inclure des cours sur l’utilisation du téléphone portable et une
sensibilisation aux problèmes liés à l’exposition aux champs
électromagnétiques dans les programmes éducatifs à l’école.
6) Il est raisonnable de poser des limites sur l’utilisation par les enfants et
adolescents de la téléphonie mobile, incluant une interdiction de tous types de
publicités pour la télécommunication mobile visant les enfants, et toute
campagne faisant participer des enfants.
7) Le RNCNIRP est prêt à assister la presse dans leur travail d’avertissement de
relai d’information, d’éveil à la prise de conscience des risques, et d’activités
éducatives dans le domaine des ondes électromagnétiques, et tout
particulièrement à la procuration d’information relative aux plus récentes
recherchez sur l’impact des ondes électromagnétiques sur la santé humaines et
les mesures pour réduire l’impact négatif de cet agent physique.
8) De meilleurs critères de sécurité adressés aux enfants et aux adolescents sont
nécessaires au plus court terme possible. Les données concernant un
organisme en plein développement doivent être prises en compte, tout autant
que la signification des processus bioélectriques dans la vie et les activités
humaines, et les états présents et futurs des CEM, les évolutions des
développements technologiques et techniques devraient être rédigées dans un
document à valeur de loi.
9) Le développement d’un programme national financé pour l’étude des
probables effets sur la santé de l’exposition chronique aux CEM sur le cerveau
est nécessaire.
Références :
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2. The Demographic Yearbook of Russia. 2010, Rosstat – M., 2010, 525 pages
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Risks: Consensus Points, Recommendations, and Rationales.// Reviews On Environmental Health 2010, 25,
No. 4, 1-11 p.
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Communications and Health”, Moscow, 20-22 September 2004. In Almanac of Russian National
Committee for Non-Ionizing Radiation Protection, 2004- 2005, M. 2006b, p.70
8. Cellular Communications and Delayed Action. Opinion of the Russian National Committee for Non-
Ionizing Radiation Protection (February 2007). In Almanac of the Russian National Committee for Non-
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Sanitary Regulations and Standards of the Russian Federation (San- PiN) 2.1.8/2.2.4.1190-03. Moscow,
Federal Center for State Sanitary and Epidemiological Supervision of the Ministry for Health Protection of
the Russian Federation, 2003. 27 pages
11. Children and Mobile Phones: Health of the Future Generations is at Stake. In Almanac of the Russian
National Committee for Non-Ionizing Radiation Protection, Moscow, 2008, p.116-117
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17. Grigoriev Yu.G., Grigoriev O.A., A.A. Ivanov et al. Confirmation studies of Soviet research on
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Brain in Response to Electromagnetic Radiation. Radiation Biology. Radiation Ecology. 2002, volume 42,
No.3. pages 308 to 314
27. Grigoriev Yu.G., Grigoriev O.A.. Mobile Communications and Human Health: Hazard Assessment,
Social and Ethical Problems. Theses of Reports of the 6th Conference on Radiation Studies (Radiation
Biology, Radiation Ecology, Radiation Safety). 25-28 October 2010. Moscow, 2010. Volume 1, page 6

Le comité Russe pour la protection contre les radiations non-ionisantes a été


fondé le 28 janvier 1997.
Le comité est formé de scientifiques et de spécialistes hautement qualifiés. Il
compte dorénavant 36 personnes. Les membres du RNCNIRP représentent les
centres de recherche de pointe du Ministère Russe de la Santé, de l’Académie
des Sciences Russes et de
l’Académie des Sciences Médicales, du Ministère de la Défense, et
également d’organisations non-gouvernementales.
Le RNCNIRP est une association de scientifiques conduisant des recherches
sur les effets biolotiques des radiations non-ionisantes dans les champs de la
radiobiologie, de la santé, de la physique et d’autres disciplines. A Chaque
session du comité se rassemblent des professionnels qui ont l’opportunité de
discourir largement de tout problème, de maintenir et d’agrandir leurs réseaux de
contacts académiques et personnels.
RUSSIA, 123182 Moscow, Zhivopisnaya Str., 46 www.emf-net.ru
rcnirp@mail.ru,
+7-499-190-9660
+7-499-190-9532
Imprimé avec le soutien du centre Fédéral Médical de Biophysique de
l’Agence de la Fédération de Médecine Biologique de Russie.
Traduit par E1000y, pour Robin des Toits

–––––– • ––––––
Résolution 1815 (2011)
Version finale
Le danger potentiel des champs électromagnétiques
et leur effet sur l’environnement
Assemblée parlementaire
1. L’Assemblée parlementaire a souligné à maintes reprises l’importance de
l’engagement des Etats en faveur de l’environnement et de la santé
environnementale telle qu’exposée dans de nombreuses chartes, conventions,
déclarations et protocoles depuis la Conférence des Nations Unies sur
l’environnement humain et la Déclaration de Stockholm (Stockholm, 1972).
L’Assemblée renvoie à ses travaux antérieurs dans ce domaine, notamment à la
Recommandation 1863 (2009) «Environnement et santé : mieux prévenir les
risques sanitaires liés à l’environnement», la Recommandation 1947 (2010) sur
la pollution sonore et lumineuse, et, plus généralement, la Recommandation
1885 (2009) «Elaboration d’un protocole additionnel à la Convention
européenne des droits de l’homme relatif au droit à un environnement sain» et la
Recommandation 1430 (1999) relative à l’accès à l’information, à la
participation du public au processus décisionnel et à l’accès à la justice en
matière d’environnement (mise en œuvre de la Convention d’Ǻrhus).
2. Les effets potentiels sur la santé des champs magnétiques de très basse
fréquence entourant les lignes et appareils électriques font l’objet de recherches
et suscitent de nombreux débats publics. Selon l’Organisation mondiale de la
santé, les champs électromagnétiques de toute la gamme des fréquences sont de
plus en plus présents et influencent de plus en plus notre environnement,
suscitant des inquiétudes et des spéculations croissantes. Tout le monde est
aujourd’hui exposé à des degrés divers à des champs électromagnétiques dont
les niveaux vont continuer d’augmenter avec les progrès de la technologie.
3. Le téléphone portable est maintenant répandu dans le monde entier. La
technologie sans fil repose sur un réseau dense d’antennes fixes ou de stations de
base qui relaient l’information sous forme de signaux radiofréquence. Il y a plus
de 1,4 million de stations de base dans le monde et leur nombre augmente
sensiblement avec l’introduction des technologies de troisième génération.
D’autres réseaux sans fil permettant l’accès à grande vitesse à l’internet et à
d’autres services, comme les réseaux locaux sans fils, sont aussi de plus en plus
répandus dans les habitations, les bureaux et de nombreux lieux publics
(aéroports, écoles, zones résidentielles et urbaines). Avec le nombre de stations
de base et de réseaux locaux sans fil, c’est aussi l’exposition de la population
aux radiofréquences qui augmente.
4. Si les champs électriques et électromagnétiques de certaines bandes de
fréquence ont des effets tout à fait bénéfiques, qui sont utilisés en médecine,
d’autres fréquences non ionisantes, que ce soient les extrêmement basses
fréquences, les lignes électriques ou certaines ondes à haute fréquence utilisées
dans le domaine des radars, de la télécommunication et de la téléphonie mobile,
semblent avoir des effets biologiques non thermiques potentiels plus ou moins
nocifs sur les plantes, les insectes et les animaux, ainsi que sur l’organisme
humain, même en cas d’exposition à des niveaux inférieurs aux seuils officiels.
5. Concernant les normes ou les seuils relatifs aux émissions des champs
électromagnétiques de tout type et de toute fréquence, l’Assemblée préconise
l’application du principe «ALARA» (as low as reasonably achievable), c’est-à-
dire du niveau le plus bas qu’il soit raisonnablement possible d’atteindre, prenant
en compte non seulement les effets dits thermiques, mais aussi les effets
athermiques ou biologiques des émissions ou rayonnements de champs
électromagnétiques. De plus, le principe de précaution devrait s’appliquer
lorsque l’évaluation scientifique ne permet pas de déterminer le risque avec
suffisamment de certitude. D’autant que, compte tenu de l’exposition croissante
des populations – notamment des groupes les plus vulnérables comme les jeunes
et les enfants –, le coût économique et humain de l’inaction pourrait être très
élevé si les avertissements précoces étaient négligés.
6. L’Assemblée regrette l’absence de réaction face aux risques
environnementaux et sanitaires connus ou émergents, et les retards quasi
systématiques dans l’adoption et l’application de mesures de prévention
efficaces, en dépit des appels à l’application du principe de précaution et de
toutes les recommandations, déclarations et nombreuses avancées réglementaires
et législatives. Attendre d’avoir des preuves scientifiques et cliniques solides
avant d’intervenir pour prévenir des risques bien connus peut entraîner des coûts
sanitaires et économiques très élevés, comme dans les cas de l’amiante, de
l’essence au plomb et du tabac.
7. De plus, l’Assemblée constate que le problème des champs ou ondes
électromagnétiques et leurs conséquences possibles sur l’environnement et la
santé est évidemment comparable à d’autres problèmes actuels, comme celui de
l’autorisation de la mise sur le marché des médicaments, des produits chimiques,
des pesticides, des métaux lourds ou des organismes génétiquement modifiés.
Elle insiste donc sur l’importance cruciale de l’indépendance et de la crédibilité
des expertises scientifiques pour obtenir une évaluation transparente et objective
des effets nocifs potentiels sur l’environnement et la santé humaine.
8. Compte tenu de ce qui précède, l’Assemblée recommande aux Etats
membres du Conseil de l’Europe :
8.1. de manière générale :
8.1.1. de prendre toutes les mesures raisonnables pour réduire l’exposition
aux champs électromagnétiques, notamment aux radiofréquences émises par
les téléphones portables, et tout particulièrement l’exposition des enfants et
des jeunes pour qui les risques de tumeurs de la tête semblent les plus élevés ;
8.1.2. de revoir les fondements scientifiques des normes actuelles
d’exposition aux champs électromagnétiques fixées par la Commission
internationale pour la protection contre les rayonnements non ionisants
(International Commission on Non-Ionising Radiation Protection), qui
présentent de graves faiblesses, et d’appliquer le principe «ALARA», à la fois
pour ce qui est des effets thermiques et des effets athermiques ou biologiques
des émissions ou rayonnements électromagnétiques;
8.1.3. de mettre en place des campagnes d’information et de
sensibilisation aux risques d’effets biologiques potentiellement nocifs à long
terme pour l’environnement et la santé humaine, en particulier à destination
des enfants, des adolescents et des jeunes en âge de procréer ;
8.1.4. de porter une attention particulière aux personnes «électrosensibles»
atteintes du syndrome d’intolérance aux champs électromagnétiques et de
prendre des mesures spéciales pour les protéger, en créant par exemple des
«zones blanches» non couvertes par les réseaux sans fil ;
8.1.5. dans le but de réduire les coûts, d’économiser de l’énergie et de
protéger l’environnement et la santé humaine, d’accroître les efforts de
recherche sur de nouveaux types d’antennes, de téléphones portables et
d’appareils de type DECT, et d’encourager la recherche et le développement
de télécommunications fondées sur d’autres technologies tout aussi efficaces,
mais ayant un effet moins nocif sur l’environnement et la santé ;
8.2. s’agissant de l’utilisation individuelle du téléphone portable, du
téléphone sans fil DECT, du Wi- Fi, du WLAN et du WIMAX pour les
ordinateurs et autres applications sans fil, par exemple les interphones pour la
surveillance des bébés:
8.2.1. de fixer un seuil de prévention pour les niveaux d’exposition à long
terme aux micro- ondes en intérieur, conformément au principe de précaution,
ne dépassant pas 0,6 volt par mètre, et de le ramener à moyen terme à 0,2 volt
par mètre ;
8.2.2. d’appliquer toutes les procédures nécessaires d’évaluation des
risques à tous les nouveaux types d’appareil avant d’autoriser leur
commercialisation ;
8.2.3. d’instaurer un système d’étiquetage clair signalant la présence de
micro-ondes ou de champs électromagnétiques et indiquant la puissance
d’émission ou le débit d’absorption spécifique (DAS) de l’appareil, ainsi que
les risques pour la santé liés à son utilisation ;
8.2.4. d’informer sur les risques potentiels pour la santé des téléphones
sans fil de type DECT, des interphones pour la surveillance des bébés et
d’autres appareils domestiques qui émettent continuellement des ondes
pulsées, si l’ensemble des appareils électriques restent en permanence en
veille, et de recommander l’utilisation de téléphones fixes filaires chez soi ou,
à défaut, de modèles qui n’émettent pas des ondes pulsées en continu;
8.3. s’agissant de la protection des enfants:
8.3.1. de concevoir, avec différents ministères (Education, Environnement
et Santé) des campagnes d’information ciblées destinées aux enseignants, aux
parents et aux enfants, pour les mettre en garde contre les risques spécifiques
d’une utilisation précoce, inconsidérée et prolongée des téléphones portables
et autres appareils émettant des micro-ondes ;
8.3.2. de privilégier pour les enfants en général, et plus particulièrement
dans les écoles et salles de classe, des systèmes d’accès à l’internet par
connexion filaire et de réglementer de façon stricte l’utilisation du portable
par les élèves dans l’enceinte de l’école ;
8.4. s’agissant de la planification des lignes électriques et des stations de
base des antennes-relais :
8.4.1. de prendre des mesures d’urbanisme prescrivant une distance de
sécurité à respecter entre les lignes à haute tension et autres installations
électriques et les habitations ;
8.4.2. d’appliquer des normes de sécurité strictes en ce qui concerne
l’impact sanitaire des installations électriques dans les nouveaux logements ;
8.4.3. d’abaisser les seuils admissibles pour les antennes-relais,
conformément au principe ALARA, et d’installer des systèmes de
surveillance globale et continue de toutes les antennes ;
8.4.4. de déterminer les lieux d’implantation de toute nouvelle antenne
GSM, UMTS, Wi-Fi ou WIMAX non pas en fonction des seuls intérêts des
opérateurs, mais en concertation avec les responsables des collectivités
territoriales et avec les habitants ou des associations de citoyens concernés ;
8.5. s’agissant de l’évaluation des risques et des précautions à prendre :
8.5.1. d’axer davantage l’évaluation des risques sur la prévention ;
8.5.2. d’améliorer les critères d’évaluation des risques et la qualité de
cette évaluation en créant une échelle standard des risques, en rendant
obligatoire l’indication du niveau de risque, en demandant que plusieurs
hypothèses de risque soient étudiées et en tenant compte de la compatibilité
avec les conditions de la vie «réelle» ;
8.5.3. d’écouter et de protéger les scientifiques qui donnent la première
alerte ;
8.5.4. de formuler une définition du principe de précaution et du principe
ALARA axée sur les droits de l’homme ;
8.5.5. d’augmenter le financement public de la recherche indépendante,
notamment au moyen de dons d’entreprises et de la taxation des produits qui
font l’objet d’études publiques d’évaluation des risques sanitaires ;
8.5.6. de créer des commissions indépendantes pour l’attribution de fonds
publics ;
8.5.7. de rendre obligatoire la transparence des groupes de pression ;
8.5.8. de promouvoir des débats pluralistes et contradictoires entre toutes
les parties prenantes, y compris la société civile (Convention d’Ǻrhus).
Le 12 juillet 2012
Cher Président Genachowski,
L’Académie Américaine de Pédiatrie (AAP), une association professionnelle
à but non lucratif regroupant 60.000 pédiatres de soins primaires, spécialistes
médicaux pédiatriques et spécialistes en chirurgie pédiatrique qui se consacrent à
la santé, à la sécurité et au bien-être des nourrissons, des enfants, des adolescents
et des jeunes adultes, soutient fermement la proposition d’une enquête officielle
sur les normes de radiation des téléphones portables et autres produits sans fil.
L’Académie encourage la Commission Fédérale des Communications (FCC) à
voter en faveur de cette enquête dans les plus brefs délais.
La FCC n’a pas révisé la norme concernant les radiations des téléphones
portables depuis 1996. Selon les groupes industriels, environ 44 millions de
personnes possédaient un téléphone portable lorsque la norme a été établie ;
aujourd’hui, plus de 300 millions de téléphones portables sont en service aux
États-Unis. Si la prévalence des téléphones sans fil et autres appareils a explosé,
les comportements liés à l’utilisation du téléphone portable ont eux aussi changé.
Le nombre d’appels par jour, la durée de chaque appel et le temps d’utilisation
des téléphones portables ont augmenté, tandis que les téléphones portables et la
technologie sans fil ont subi des changements importants. Beaucoup plus de
personnes, en particulier les adolescents et les jeunes adultes, utilisent désormais
un téléphone portable comme seule ligne téléphonique et ils commencent à
utiliser des téléphones sans fil à un âge beaucoup plus précoce.
La norme FCC concernant les niveaux d’exposition maximale aux
rayonnements est fondée sur la chaleur émise par les téléphones portables. Ces
directives précisent les limites d’exposition pour les appareils portables sans fil
en fonction du débit d’absorption spécifique (DAS), qui mesure le taux
d’absorption de radiofréquence (RF) par le corps. Le DAS autorisé à l’heure
actuelle est de 1,6 watts par kilogramme (W/kg), en moyenne sur un gramme de
tissu. Si les appareils sans fil vendus aux États-Unis ne doivent pas dépasser la
limite maximale autorisée de DAS lorsqu’ils fonctionnent à leur puissance la
plus élevée possible, certains ont exprimé des inquiétudes quant au fait que
l’exposition RF à long terme à ce niveau affecte le cerveau et d’autres tissus, et
peut avoir un lien avec certains cancers du cerveau, notamment le gliome et le
méningiome.
Ces dernières années, un certain nombre d’organisations scientifiques et de
santé américaines et internationales ont contribué au débat sur les rayonnements
des téléphones portables et leur lien possible avec le cancer. Le Centre
International de Recherche sur le Cancer (CIRC), qui fait partie de
l’Organisation mondiale de la santé des Nations Unies, a déclaré en juin 2011
qu’une famille de fréquences qui comprend les émissions de téléphones
portables est «probablement cancérogène pour l’homme». L’Institut national du
cancer a déclaré que même si les études n’ont pas démontré que l’énergie RF des
téléphones portables provoque sans conteste le cancer, il convient de poursuivre
les recherches, car la technologie des téléphones portables et leur utilisation
évoluent rapidement. Bien qu’un lien définitif entre les radiations du téléphone
portable et le cancer du cerveau n’ait pas été établi, ces études et d’autres
démontrent clairement la nécessité d’approfondir la recherche dans ce domaine
et soulignent l’importance de réévaluer le DAS actuel pour déterminer s’il
protège la santé humaine.
L’AAP estime que l’enquête visant à réévaluer la norme de rayonnement
offre la possibilité d’examiner ses effets sur la santé et le bien-être des enfants.
Dans le passé, ces normes ont généralement été fondées sur l’impact de
l’exposition d’un homme adulte. Or, les enfants ne sont pas de petits adultes et
sont touchés de façon disproportionnée par toutes les expositions
environnementales, y compris les radiations de téléphone portables. En effet,
selon le CIRC, lorsqu’il est utilisé par les enfants, le dépôt moyen d’énergie RF
est deux fois plus élevé dans le cerveau et 10 fois plus élevé dans la moelle
osseuse du crâne, par rapport à l’utilisation du téléphone portable par des
adultes. Bien que l’Académie se réjouisse que la FCC envisage d’étudier si les
normes d’émission devraient être différentes pour les appareils principalement
utilisés par les enfants, il est essentiel que toute nouvelle norme pour les
téléphones portables ou autres appareils sans fil soit fondée sur la protection des
populations les plus jeunes et les plus vulnérables afin de veiller à leur protection
tout au long de leur vie.
Enfin, en révisant la norme DAS, la FCC a l’occasion de souligner
l’importance de limiter l’utilisation des médias chez les enfants. L’Académie a
constaté des effets potentiellement négatifs et aucun effet positif connu de
l’utilisation des médias par les enfants de moins de deux ans, y compris la
télévision, les ordinateurs, les téléphones portables et autres appareils sans fil
portables. En outre, les études montrent systématiquement que les enfants plus
âgés et les adolescents utilisent les médias de manière très intense, ce qui
contribue potentiellement à l’obésité et à d’autres risques pour la santé et le
développement. En révisant la limite de DAS, la FCC a l’occasion d’améliorer la
santé de notre pays en soulignant l’importance de limiter le temps passé devant
les écrans et l’utilisation des médias pour les enfants et les adolescents.
Le PAA appuie la proposition d’une enquête officielle sur les normes de
rayonnement pour les téléphones portables et autres produits sans fil et
l’Académie encourage la FCC à voter en faveur de la poursuite de cette enquête.
Si vous avez des questions ou des inquiétudes, veuillez contacter Kristen Mizzi
au bureau de l’AAP à Washington au 202/347-8600.

Sincèrement,
Robert W. Block, Président MD FAAP

–––––– • ––––––
Aux :
Son excellence Antonio Guterres, Secrétaire général des Nations Unies,
Honorable Dr Tedros Adhanom, Directeur Général de l’organisation
mondiale de la santé,
Honorable Eril Solheim, Directeur exécutif du programme pour le U.N.
environnement, Nations membre U.N.
Appel International
Les scientifiques demandent une protection efficace
contre les expositions à des champs électromagnétiques d’ondes
non-ionisantes
Nous sommes des scientifiques engagés dans l’étude des effets biologiques
et médicaux des champs électromagnétiques non ionisants (EMF). Sur base de
recherches et de publications, nous avons de sérieux soucis concernant les
expositions ubiquistes et sans cesse croissantes à des champs électromagnétiques
générés par des appareillages électriques ou “sans fil“. Cela inclut – mais ne se
limite pas à cela – les appareils émettant des radiations en radiofréquences
(RFR), les téléphones sans fil et leur station de base, les Wifi, les antennes de
communication, les smart- phones et leurs stations relais, et les baby phones,
ainsi que les appareils électriques et les infrastructures (utilisées pour délivrer de
l’électricité) qui génèrent des champs électromagnétiques d’ondes à très basses
fréquences (ELF EMF).
Support scientifique de notre préoccupation commune
De nombreuses publications récentes montrent que les EMF affectent tous
les organismes vivants, et ce à des seuils bien inférieurs à ceux de la plupart des
recommandations nationales et internationales. Ces effets comprennent un risque
accru de cancer, un stress physiologique, une augmentation des radicaux libres,
des dégâts génétiques, des changements structuraux et fonctionnels du système
reproducteur, des déficiences de l’apprentissage et de la mémorisation, des
désordres neurologiques, et des impacts négatifs sur le bien-être général des
individus. Les dommages vont bien au-delà de l’espèce humaine : des preuves
évidentes, toujours plus nombreuses, montrent les effets néfastes des ondes sur
TOUS les végétaux et les animaux (d’une simple cellule, à l’abeille et aux
mammifères).
Ces découvertes justifient notre appel, notre revendication, auprès des
Nations Unies, et de tous les pays membres dans le monde, afin d’encourager
l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) à exercer une forte pression pour
qu’on développe des recommandations nettement plus protectrices contre les
EMF, que l’on prenne des mesures de précautions, et que l’on informe le public
des risques pour la santé, particulièrement ceux encourus par les enfants et les
fœtus en développement. En ne faisant rien, l’OMS faille à son rôle, se dérobe à
son devoir, qui est d’être la première, la principale agence internationale de la
santé publique.
Les recommandations internationales concernant les ondes non ionisantes
sont inadéquates
Les différentes agences qui ont établi des normes de sécurité n’ont pas réussi
à imposer des recommandations suffisantes afin de protéger efficacement les
êtres humains, et les enfants en particulier car ces derniers sont plus vulnérables
aux effets occasionnés par les EMF.
La Commission Internationale pour la Protection contre les Radiations Non
Ionisantes (ICNIRP) a établi, en 1998, les «Recommandations pour limiter les
expositions aux champs électriques, magnétiques et électromagnétiques, créés
par des ondes à variations temporelles, (exemple : pulsées) (jusqu’à 300 GHz)56.
Ces recommandations ont été acceptées par l’OMS et de nombreuses nations.
L’OMS demande aux nations d’adopter les recommandations de l’ICNIRP,
encourageant ainsi une harmonisation internationale des normes. En 2009,
l’ICNIRP émet un document renforçant ses «recommandations» de 1998, car,
selon elle, la littérature scientifique parue depuis 1998 n’a pas fournit de preuve
évidente d’effets néfastes en-dessous des restrictions de base, et il n’est donc pas
nécessaire de revoir, dans l’immédiat, les recommandations visant à limiter les
expositions à des champs électromagnétiques de haute fréquences57. Selon nous,
les recommandations de l’ICNIRP ne prennent pas en compte les expositions de
longue durée, ni les effets engendrés par des champs de faible intensité. Elles
sont donc insuffisantes pour protéger efficacement la santé des hommes et la
nature toute entière.
L’OMS a adopté la classification et le verdict de l’Agence Internationale
pour la Recherche sur le Cancer (IARC) à propos des champs
électromagnétiques de basses fréquences (ELF EMF) en 200258, et des radiations
dues aux radiofréquences (RFR) en 201159. Cette classification et ce verdict
établit que les EMF sont des carcinogènes potentiels pour l’homme (groupe 2B).
Bien que l’IARC ait émis ce verdict, l’OMS continue de maintenir qu’il n’y a
pas suffisamment de preuves justifiant une réduction, une diminution
quantitative des limites des expositions aux ondes.
Vu qu’il y a une controverse à propos des normes à respecter pour éviter tout
effet néfaste, nous demandons que le «Programme Environnemental des Nations
Unies» (UNEP) mette sur pied un comité indépendant pluridisciplinaire qui
rechercherait des alternatives aux pratiques actuelles, alternatives qui pourraient
diminuer substantiellement les expositions aux champs dus aux RF et ELF. Les
débats de ce comité se dérouleraient de manière transparente et impartiale. Bien
qu’il soit essentiel que l’industrie participe à ces débats, elle ne pourrait pas
biaiser les discussions et conclusions du comité. Ce dernier fournirait son
expertise aux Nations Unies et à l’OMS afin que ces organismes prennent les
mesures de précautions nécessaires.
Ensemble, d’un commun accord, nous demandons aussi que
1. Les enfants et femmes enceintes soient protégés ;
2. Les normes et recommandations soient respectées ;
3. Les fabricants soient encouragés à développer des techniques sécurisantes ;
4. Les firmes responsables de la création, transmission, distribution et gérance de
l’électricité maintienne un voltage adéquat et emploi un matériel minimisant
les courants néfastes ;
5. Le public soit informé des risques de l’énergie électromagnétique pour la
santé, et des moyens permettant de réduire ces risques ;
6. Les personnes de profession médicale apprennent les effets biologiques de
l’énergie électromagnétique, et reçoivent une formation pour savoir soigner les
patients hyper- sensibles à l’électromagnétisme ;
7. Les gouvernements prônent la recherche sur les champs électromagnétiques et
leurs effets sur la santé – recherche qui devrait se faire indépendamment des
industries –, et impose aux industries de coopérer avec les chercheurs ;
8. Les médias révèlent les relations financières d’experts avec l’industrie quand
ils émettent leur avis sur les aspects «santé, sécurité» des techniques
électromagnétiques ;
9. Des zones sans aucune radiation soient crées, et que
10. Les normes soient respectées non pas pour chacune des antennes placées en
un lieu, mais bien pour l’ensemble de ces antennes (la norme pour chaque
antennes devenant donc la norme usuelle divisée par le nombre d’antennes
situées au même endroit).
Date de soumission publié : Août 2017
Renseignements disponibles auprès d’Elizabeth Kelley, MA, Director, EMF
Scientist.org, at info@EMFScientist.org.
Remarque : les signataires de cet appel ont signé en tant qu’individus, en
donnant leurs affiliations professionnelles, mais cela ne signifie pas
nécessairement que cela représente les vues de leurs employeurs ou les
organisations professionnelles, qu’elles sont affiliées.
Signatories
Armenia
Prof. Sinerik Ayrapetyan, Ph.D., UNESCO Chair - Life Sciences International Postgraduate
Educational Center, Armenia
Australia
Dr. Priyanka Bandara, Ph.D., Independent Environmental Health Educator/Researcher, Advisor,
Environmental Health Trust; Doctors for Safer Schools, Australia
Dr. Peter French BSc, MSc, MBA, PhD, FRSM, Conjoint Senior Lecturer, University of New South
Wales, Australia
Dr. Bruce Hocking, MD, MBBS, FAFOEM (RACP), FRACGP, FARPS, specialist in occupational
medicine; Victoria, Australia Dr. Gautam (Vini) Khurana, Ph.D., F.R.A.C.S., Director, C.N.S.
Neurosurgery, Australia Dr. Don Maisch, Ph.D., Australia Dr. Mary Redmayne, Ph.D., Department of
Epidemiology & Preventive Medicine, Monash University, Australia
Dr. Charles Teo, BM, BS, MBBS, Member of the Order of Australia, Director, Centre for Minimally
Invasive Neurosurgery at Prince of Wales Hospital, NSW, Australia
Austria
Dr. Michael Kundi, MD, University of Vienna, Austria
Dr. Gerd Oberfeld, MD, Public Health Department, Salzburg Government, Austria
Dr. Bernhard Pollner, MD, Pollner Research, Austria
Prof. Dr. Hugo W. Rüdiger, MD, Austria
Bahrain
Dr. Amer Kamal, MD, Physiology Department, College of Medicine, Arabian Gulf University,
Bahrain
Belgium
Prof. Marie-Claire Cammaerts, Ph.D., Free University of Brussels, Faculty of Science, Brussels,
Belgium Joris Everaert, M.Sc., Biologist, Species Diversity team, Research Institute for Nature and Forest,
Belgium Dr. Andre Vander Vorst, PhD, professor emeritus, University Louvain-la-Neuve, Belgium
Brazil
Vânia Araújo Condessa, MSc., Electrical Engineer, Belo Horizonte, Brazil
Prof. Dr. João Eduardo de Araujo, MD, University of Sao Paulo, Brazil
Dr. Francisco de Assis Ferreira Tejo, D. Sc., Universidade Federal de Campina Grande, Campina
Grande, State of Paraíba, Brazil
Prof. Alvaro deSalles, Ph.D., Federal University of Rio Grande Del Sol, Brazil
Prof. Adilza Dode, Ph.D., MSc. Engineering Sciences, Minas Methodist University, Brazil
Dr. Daiana Condessa Dode, MD, Federal University of Medicine, Brazil
Michael Condessa Dode, Systems Analyst, MRE Engenharia Ltda, Belo Horizonte, Brazil
Prof. Orlando Furtado Vieira Filho, PhD, Cellular & Molecular Biology, Federal University of Rio
Grande do Sul, Brazil
Canada
Dr. Magda Havas, Ph.D., Environmental and Resource Studies, Centre for Health Studies, Trent
University, Canada
Dr. Paul Héroux, Ph.D., Director, Occupational Health Program, McGill University; InvitroPlus Labs,
Royal Victoria Hospital McGill University, Canada
Dr. Tom Hutchinson, Ph.D., Professor Emeritus, Environmental and Resource Studies, Trent
University, Canada
Prof. Ying Li, Ph.D., InVitroPlus Labs, Dept. of Surgery, Royal Victoria Hospital, McGill University,
Canada
James McKay M.Sc, Ecologist, City of London; Planning Services, Environmental and Parks
Planning, London, Canada
Prof. Anthony B. Miller, MD, FRCP, University of Toronto, Canada
Prof. Klaus-Peter Ossenkopp, Ph.D., Department of Psychology (Neuroscience), University of
Western Ontario, Canada
Dr. Malcolm Paterson, PhD. Molecular Oncologist (ret.), British Columbia, Canada
Prof. Michael A. Persinger, Ph.D., Behavioural Neuroscience and Biomolecular Sciences, Laurentian
University, Canada Dr. Margaret Sears MEng, PhD, Ottawa Hospital Research Institute, Prevent Cancer
Now, Ottawa, ON, Canada Sheena Symington, B.Sc., M.A., Director, Electrosensitive Society,
Peterborough, Canada
China
Prof. Huai Chiang, Bioelectromagnetics Key Laboratory, Zhejiang University School of Medicine,
China
Prof. Yuqing Duan, Ph.D., Food & Bioengineering, Jiangsu University, China
Dr. Kaijun Liu, Ph.D., Third Military Medical University, Chongqing, China
Prof. Xiaodong Liu, Director, Key Lab of Radiation Biology, Ministry of Health of China; Associate
Dean, School of Public Health, Jilin University, China
Prof. Wenjun Sun, Ph.D., Bioelectromagnetics Key Lab, Zhejiang University School of Medicine,
China
Prof. Minglian Wang, Ph.D., College of Life Science & Bioengineering, Beijing University of
Technology, China Prof. Qun Wang, Ph.D., College of Materials Science & Engineering, Beijing
University of Technology, China Prof. Haihiu Zhang, Ph.D., School of Food & BioEngineering, Jiangsu
University, China
Prof. Jianbao Zhang, Associate Dean, Life Science and Technology School, Xi’an Jiaotong University,
China
Prof. Hui-yan Zhao, Director of STSCRW, College of Plant Protection, Northwest A & F University,
Yangling Shaanxi, China
Prof. J. Zhao, Department of Chest Surgery, Cancer Center of Guangzhou Medical University,
Guangzhou, China
Croatia
Ivancica Trosic, Ph.D., Institute for Medical Research and Occupational Health, Croatia
Egypt
Prof. Dr. Emad Fawzy Eskander, Ph.D., Medical Division, Hormones Department, National Research
Center, Egypt
Prof. Dr. Heba Salah El Din Aboul Ezz, Ph.D., Physiology, Zoology Department, Faculty of Science,
Cairo University, Egypt
Prof. Dr. Nasr Radwan, Ph.D., Neurophysiology, Faculty of Science, Cairo University, Egypt
Estonia
Dr. Hiie Hinrikus, Ph.D., D.Sc, Tallinn University of Technology, Estonia
Mr. Tarmo Koppel, Tallinn University of Technology, Estonia
Finland
Dr. Mikko Ahonen, Ph.D, University of Tampere, Finland
Dr. Marjukka Hagström, LL.M., M.Soc.Sc, Principal Researcher, Radio and EMC Laboratory, Finland
Prof. Dr. Osmo Hänninen, Ph.D., Dept. of Physiology, Faculty of Medicine, University of Eastern
Finland, Finland; Editor-In-Chief, Pathophysiology, Finland
Dr. Dariusz Leszczynski, Ph.D., Adjunct Professor of Biochemistry, University of Helsinki, Finland
Member of the IARC Working Group that classified cell phone radiation as possible carcinogen.
Dr. Georgiy Ostroumov, Ph.D. (in the field of RF EMF), independent researcher, Finland
France
Prof. Dr. Dominique Belpomme, MD, MPH, Professor in Oncology, Paris V Descartes University,
ECERI Executive Director
Dr. Pierre Le Ruz, Ph.D., Criirem, Le Mans, France
Dr Annie J Sasco, MD, MPH, MS, DrPH, Fmr. Research Dir., French NIH (INSERM); Former. Chief,
Unit of Epidemiology for Cancer Prevention International Agency for Research on Cancer; Former Acting
Head, Programme for Cancer Control, World Health Organization; France.
Georgia
Prof. Besarion Partsvania, Ph.D., Head of Bio-cybernetics Department of Georgian Technical
University, Georgia
Germany
Prof. Dr. Franz Adlkofer, MD, Chairman, Pandora Foundation, Germany
Prof. Dr. Hynek Burda, Ph.D., University of Duisburg-Essen, Germany
Dr. Horst Eger, MD, Electromagnetic Fields in Medicine, Association of Statutory Health Insurance
Physicians, Bavaria, Germany
Prof. Dr. Karl Hecht, MD, former Director, Institute of Pathophysiology, Charité, Humboldt
University, Berlin, Germany
Dr.Sc. Florian M. König, Ph.D., Florian König Enterprises (FKE) GmbH, Munich, Germany
Dr. rer. nat. Lebrecht von Klitzing, Ph.D., Dr. rer. nat. Lebrecht von Klitzing, Ph.D., Head, Institute of
Environ.Physics; Ex-Head, Dept. Clinical Research, Medical University, Lubeck, Germany
Dr. Cornelia Waldmann-Selsam, MD, Member, Competence Initiative for the Protection of Humanity,
Environment and Democracy e.V., Bamberg, Germany
Dr. Ulrich Warnke, Ph.D., Bionik-Institut, University of Saarlandes, Germany
Greece
Dr. Adamantia F. Fragopoulou, M.Sc., Ph.D., Department of Cell Biology & Biophysics, Biology
Faculty, University of Athens, Greece
Dr. Christos Georgiou, Ph.D., Biology Department, University of Patras, Greece
Prof. Emeritus Lukas H. Margaritis, Ph.D., Depts. Cell Biology, Radiobiology & Biophysics, Biology
Faculty, Univ. of Athens, Greece Dr. Aikaterini Skouroliakou, M.Sc., Ph.D., Department of Energy
Technology Engineering, Technological Educational Institute of Athens, Greece
Dr. Stelios A Zinelis, MD, Hellenic Cancer Society-Kefalonia, Greece
Iceland
Dr. Ceon Ramon, Ph.D., Affiliate Professor, University of Washington, USA; Professor, Reykjavik
University, Iceland
India
Prof. Dr. B. D. Banerjee, Ph.D., Former Head, Environmental Biochemistry & Molecular Biology
Laboratory, Department of Biochemistry University College of Medical Sciences, University of Delhi,
India
Prof. Jitendra Behari, Ph.D., Ex-Dean, Jawaharlal Nehru University; presently, Emeritus Professor,
Amity University, India
Prof. Dr. Madhukar Shivajirao Dama, Institute of Wildlife Veterinary Research, India
Associate Prof. Dr Amarjot Dhami, PhD., Lovely Professional University, Phagwara, Punjab, India
Dr. Kavindra K. Kesari, MBA, Ph.D., Resident Environmental Scientist, University of Eastern
Finland, Finland; Assistant Professor, Jaipur National University, India
Er. Piyush A. Kokate, MTECH, Scientist C, Analytical Instrumentation Division (AID), CSIR-
National Environmental Engineering Research Institute (NEERI), India
Prof. Girish Kumar, Ph.D., Electrical Engineering Department, Indian Institute of Technology,
Bombay, India
Dr. Pabrita Mandal PhD. Department of Physics, Indian Institute of Technology, Kanpur, India
Prof. Rashmi Mathur, Ph.D., Head, Department of Physiology, All India Institute of Medical Sciences,
New Delhi, India
Prof. Dr. Kameshwar Prasad MD, Head, Dept of Neurology, Director, Clinical Epidemiology, All
India Institute of Medical Sciences, India
Dr. Sivani Saravanamuttu, PhD., Dept. Advanced Zoology and Biotechnology, Loyola College,
Chennai, India
Dr. N.N. Shareesh, PhD., Melaka Manipal Medical College, India
Dr. R.S. Sharma, MD, Sr. Deputy Director General, Scientist - G & Chief Coordinator - EMF Project,
Indian Council of Medical Research, Dept. of Health Research, Ministry/Health and Family Welfare,
Government of India, New Delhi, India
Prof. Dr. Dorairaj Sudarsanam, M.Sc., M.Ed., Ph.D., Fellow - National Academy of Biological
Sciences, Prof. of Zoology, Biotechnology and Bioinformatics, Department of Advanced Zoology &
Biotechnology, Loyola College, Chennai, South India
Iran (Islamic Republic of)
Prof. Dr. Soheila Abdi, Ph.D., Physics, Islamic Azad University of Safadasht, Tehran, Iran
Prof. G.A. Jelodar, D.V.M., Ph.D., Physiology, School of Veterinary Medicine, Shiraz University, Iran
Prof. Hamid Mobasheri, Ph.D., Head BRC; Head, Membrane Biophysics & Macromolecules
Laboratory, Institute of Biochemistry & Biophysics, University of Tehran, Iran
Prof. Seyed Mohammad Mahdavi, PhD., Dept of Biology, Science and Research, Islamic Azad
University, Tehran, Iran
Prof. S.M.J. Mortazavi, Ph.D., Head, Medical Physics & Engineering; Chair, NIER Protection
Research Center, Shiraz University of Medical Sciences, Iran
Prof. Amirnader Emami Razavi, Ph.D., Clinical Biochem., National Tumor Bank, Cancer Institute,
Tehran Univ. Medical Sciences, Iran
Dr. Masood Sepehrimanesh, Ph.D., Gastroenterohepatology Research Center, Shiraz University of
Medical Sciences, Iran
Prof. Dr. Mohammad Shabani, Ph.D., Neurophysiology, Kerman Neuroscience Research Center, Iran
Israel
Michael Peleg, M.Sc., radio communications engineer and researcher, Technion - Israel Institute of
Technology, Israel Prof. Elihu D. Richter, MD, MPH, Occupational & Environmental Medicine, Hebrew
University-Hadassah School of Public Health & Community Medicine, Israel
Dr. Yael Stein, MD, Hebrew University of Jerusalem, Hadassah Medical Center, Israel
Dr. Danny Wolf, MD, Pediatrician and General Practitioner, Sherutey Briut Clalit, Shron Shomron
district, Israel Dr. Ronni Wolf, MD, Assoc. Clinical Professor, Head of Dermatology Unit, Kaplan Medical
Center, Rehovot, Israel Italy
Prof. Sergio Adamo, Ph.D., La Sapienza University, Rome, Italy
Prof. Fernanda Amicarelli, Ph.D., Applied Biology, Dept. of Health, Life and Environmental Sciences,
University of L’Aquila, Italy
Dr. Pasquale Avino, Ph.D., INAIL Research Section, Rome, Italy
Dr. Fiorella Belpoggi, Ph.D., FIATP, Director, Cesare Maltoni Cancer Research Center, Ramazzini
Institute, Italy Prof. Giovanni Di Bonaventura, PhD, School of Medicine, “G. d’Annunzio” University of
Chieti-Pescara, Italia Prof. Emanuele Calabro, Department of Physics and Earth Sciences, University of
Messina, Italy
Prof. Franco Cervellati, Ph.D., Department of Life Science and Biotechnology, Section of General
Physiology, University of Ferrara, Italy
Vale Crocetta, Ph.D. Candidate, Biomolecular and Pharmaceutical Sciences, “G. d’Annunzio”
University of Chieti, Italy
Dr. Agostino Di Ciaula, MD, President Scientific Committee, International Society of Doctors for
Environment (ISDE), Italy
Prof. Stefano Falone, Ph.D., Researcher in Applied Biology, Dept. of Health, Life & Environmental
Sciences, University of L’Aquila, Italy
Prof. Dr. Speridione Garbisa, ret. Senior Scholar, Dept. Biomedical Sciences, University of Padova,
Italy
Dr. Settimio Grimaldi, Ph.D., Associate Scientist, National Research Council, Italy
Prof. Livio Giuliani, Ph.D., Principal Investigator of Finalized Research of the Italian National Health
Service; Spokesman, ICEMS International Commission for Electromagnetic Safety, Italy
Prof. Dr. Angelo Levis, MD, Dept. Medical Sciences, Padua University, Italy
Prof. Salvatore Magazù, Ph.D., Department of Physics and Science, Messina University, Italy
Dr. Fiorenzo Marinelli, Ph.D., Researcher, Molecular Genetics Institute of the National Research
Council, Italy
Dr. Arianna Pompilio, PhD, Dept. Medical, Oral & Biotechnological Sciences. G. d’Annunzio
University of Chieti-Pescara, Italy
Prof. Dr. Raoul Saggini, MD, School of Medicine, University G. D’Annunzio, Chieti, Italy
Dr. Morando Soffritti, MD, Honorary President, National Institute for the Study and Control of Cancer
and Environmental Diseases, B.Ramazzini, Bologna. Italy
Prof. Massimo Sperini, Ph.D., Center for Inter-University Research on Sustainable Development,
Rome, Italy
Japan
Prof. Tsuyoshi Hondou, Ph.D., Graduate School of Science, Tohoku University, Japan
Prof. Hidetake Miyata, Ph.D., Department of Physics, Tohoku University, Japan
Dr. Yasuhiko Ishihara, PhD., Biomedical Sciences Program, Graduate School of Integrated Sciences
for Life, Hiroshima University, University, Japan
Jordan
Prof. Mohammed S.H. Al Salameh, Jordan University of Science & Technology, Jordan
Kazakhstan
Prof. Dr, Timur Saliev, MD, Ph.D., Life Sciences, Nazarbayev University, Kazakhstan; Institute
Medical Science/Technology, University of Dundee, UK
New Zealand
Dr. Bruce Rapley, BSc, MPhil, Ph.D., Principal Consulting Scientist, Atkinson & Rapley Consulting
Ltd., New Zealand
Nigeria
Dr. Obajuluwa Adejoke PhD, Cell Biology and Genetics Unit, Dept of Zoology, University of Ilorin;
Lecturer, Biological Sciences Department, Bio-technology Unit, Afe Babalola University, Nigeria
Dr. Idowu Ayisat Obe, Department of Zoology, Faculty of Science, University of Lagos, Akoka,
Lagos, Nigeria
Prof. Olatunde Michael Oni, Ph.D, Radiation & Health Physics, Ladoke Akintola University of
Technology, Ogbomoso, Nigeria
Oman
Prof. Najam Siddiqi, MBBS, Ph.D., Human Structure, Oman Medical College, Oman
Poland
Dr. Pawel Bodera, Pharm. D., Department of Microwave Safety, Military Institute of Hygiene and
Epidemiology, Poland
Prof. Dr. Stanislaw Szmigielski, MD, Ph.D., Military Institute of Hygiene and Epidemiology, Poland
Portugal
Prof. Hugo Silva, Ph.D., Physics Department, University of Évora, Portugal
Romania
Alina Cobzaru, Engineer, National Institutes Research & Development and Institute of Construction &
Sustainability, Romania
Russian Federation
Prof. Vladimir N. Binhi, Ph.D., A.M. Prokhorov General Physics Institute of the Russian Academy of
Sciences; M.V. Lomonosov Moscow State University
Dr. Oleg Grigoyev, DSc., Ph.D., Chairman, Russian National Committee on Non-Ionizing Radiation
Protection, Russian Federation Prof. Yury Grigoryev, MD, Former Chairman, Russian National Committee
on Non-Ionizing Radiation Protection, Russian Federation Dr. Anton Merkulov, Ph.D., Russian National
Committee on Non-Ionizing Radiation Protection, Moscow, Russian Federation
Dr. Maxim Trushin, PhD., Kazan Federal University, Russia
Serbia
Dr. Snezana Raus Balind, Ph.D., Research Associate, Institute for Biological Research “Sinisa
Stankovic”, Belgrade, Serbia
Prof. Danica Dimitrijevic, Ph.D., Vinca Institute of Nuclear Sciences, University of Belgrade, Serbia
Dr. Sladjana Spasic, Ph.D., Institute for Multidisciplinary Research, University of Belgrade, Serbia
Slovak Republic
Dr. Igor Belyaev, Ph.D., Dr.Sc., Cancer Research Institute, Slovak Academy of Science, Bratislava,
Slovak Republic
South Korea (Republic of Korea)
Prof. Kwon-Seok Chae, Ph.D., Molecular-ElectroMagnetic Biology Lab, Kyungpook National
University, South Korea Prof. Dr. Yoon-Myoung Gimm, Ph.D., School of Electronics and Electrical
Engineering, Dankook University, South Korea Prof. Dr. Myung Chan Gye, Ph.D., Hanyang University,
South Korea
Prof. Dr. Mina Ha, MD, Dankook University, South Korea
Prof. Seung-Cheol Hong, MD, Inje University, South Korea
Prof. Dong Hyun Kim, Ph.D., Dept. of Otorhinolaryngology-Head and Neck Surgery, Incheon St.
Mary’s Hospital, Catholic University of Korea, South Korea
Prof. Hak-Rim Kim, Department of Pharmacology, College of Medicine, Dankook University, South
Korea
Prof. Myeung Ju Kim, MD, Ph.D., Department of Anatomy, Dankook University College of Medicine,
South Korea
Prof. Jae Seon Lee, MD, Department of Molecular Medicine, NHA University College of Medicine,
Incheon 22212, South Korea
Prof. Yun-Sil Lee, Ph.D., Ewha Woman’s University, South Korea
Prof. Dr. Yoon-Won Kim, MD, Ph.D., Hallym University School of Medicine, South Korea
Prof. Jung Keog Park, Ph.D., Life Science & Biotech; Dir., Research Instit.of Biotechnology, Dongguk
University, South Korea
Prof. Sungman Park, Ph.D., Institute of Medical Sciences, School of Medicine, Hallym University,
South Korea
Prof. Kiwon Song, Ph.D., Dept. of Chemistry, Yonsei University, South Korea
Spain
Prof. Dr. Miguel Alcaraz, MD, Ph.D., Radiology and Physical Medicine, Faculty of Medicine,
University of Murcia, Spain
Dr. Alfonso Balmori, Ph.D., Biologist, Consejería de Medio Ambiente, Junta de Castilla y León, Spain
Prof. J.L. Bardasano, D.Sc, University of Alcalá, Department of Medical Specialties, Madrid, Spain Dr.
Claudio Gómez-Perretta, MD, Ph.D., La Fe University Hospital, Valencia, Spain
Prof. Dr. Miguel López-Lázaro, PhD., Associate Professor, Department of Pharmacology, University
of Seville, Spain
Prof. Dr. Elena Lopez Martin, Ph.D., Human Anatomy, Facultad de Medicina, Universidad de
Santiago de Compostela, Spain
Prof. Dr. Emilio Mayayo, MD, Pathology Unit, School of Medicine, University Rovira I Virgili
(URV), Tarragona, Spain
Prof Enrique A. Navarro, Ph.D., Department of Applied Physics and Electromagnetics, University of
Valencia, Spain
Sudan
Mosab Nouraldein Mohammed Hamad, MA, Head, Dept. of Medical Parasitology, Health Sciences,
Elsheikh Abdallah Elbadri University, Sudan
Sweden
Dr. Michael Carlberg, MSc, Örebro University Hospital, Sweden
Dr. Lennart Hardell, MD, Ph.D., University Hospital, Örebro, Sweden
Dr. Lena Hedendahl, MD, Independent Environment and Health Research, Luleå, Sweden
Prof. Olle Johansson, Ph.D., Experimental Dermatology Unit, Dept. of Neuroscience, Karolinska
Institute, Sweden
Dr. Bertil R. Persson, Ph.D., MD, Lund University, Sweden
Senior Prof. Dr. Leif Salford, MD. Department of Neurosurgery, Director, Rausing Laboratory, Lund
University, Sweden
Dr. Fredrik Söderqvist, Ph.D., Ctr. for Clinical Research, Uppsala University, Västerås, Sweden
Switzerland
Dr. phil. nat. Daniel Favre, A.R.A. (Association Romande Alerte, Switzerland
Taiwan (Republic of China)
Prof. Dr. Tsun-Jen Cheng, MD, Sc.D., National Taiwan University, Republic of China
The Netherlands
Dirk K.F. Meijer, em. Professor of Pharmacology, PhD, University of Groningen, Groningen, The
Netherlands.
Turkey
Prof. Dr. Mehmet Zülküf Akdağ, Ph.D., Department of Biophysics, Medical School of Dicle
University, Diyarbakir, Turkey Associate Prof.Dr. Halil Abraham Atasoy, MD, Pediatrics, Abant Izzet
Baysal University, Faculty of Medicine, Turkey Prof. Ayse G. Canseven (Kursun), Ph.D., Gazi University,
Faculty of Medicine, Dept. of Biophysics, Turkey
Prof. Dr. Mustafa Salih Celik, Ph.D., Former Head, Turkish Biophysical Society; Head, Biophysics
Dept; Medical Faculty, Dicle Univ., Turkey
Prof. Dr. Osman Cerezci, Electrical-Electronics Engineering Department, Sakarya University, Turkey
Prof. Dr. Suleyman Dasdag, Ph.D., Dept. of Biophysics, Medical School of Dicle University, Turkey
Prof. Omar Elmas, MD, Ph.D., Mugla Sitki Kocman University, Faculty of Medicine, Department of
Physiology, Turkey
Prof. Dr. Ali H. Eriş, MD, faculty, Radiation Oncology Department, BAV University Medical School,
Turkey Prof. Dr. Arzu Firlarer, M.Sc. Ph.D., Occupational Health & Safety Department, Baskent
University, Turkey Associate Prof. Ayse Inhan Garip, PdH., Marmara Univ. School of Medicine,
Biophysics Department, Turkey
Prof. Suleyman Kaplan, Ph.D., Head, Department of Histology and Embryology, Medical School,
Ondokuz Mayıs University, Samsun, Turkey.
Prof. Dr. Mustafa Nazıroğlu, Ph.D., Biophysics Dept, Medical Faculty, Süleyman Demirel University,
Isparta, Turkey
Prof. Dr. Ersan Odacı, MD, Ph.D., Karadeniz Technical University, Medical Faculty, Trabzon, Turkey
Prof. Dr. Elcin Ozgur, Ph.D., Biophysics Department, Faculty of Medicine, Gazi University, Turkey Prof.
Dr. Selim Seker, Electrical Engineering Department, Bogazici University, Istanbul, Turkey
Prof. Dr. Cemil Sert, Ph.D., Department of Biophysics of Medicine Faculty, Harran University, Turkey
Prof. Dr. Nesrin Seyhan, B.Sc., Ph.D., Medical Faculty of Gazi University; Chair, Biophysics Dept;
Director GNRK Ctr.; Panel Mbr, NATO STO HFM; Scientific Secretariat Member, ICEMS; Advisory
Committee Member, WHO EMF, Turkey Prof. Dr. Bahriye Sirav (Aral), PhD., Gazi University Faculty of
Medicine, Dept of Biophysics, Turkey
Ukraine
Dr. Oleg Banyra, MD, 2nd Municipal Polyclinic, St. Paraskeva Medical Centre, Ukraine
Prof. Victor Martynyuk, PhD., ECS “Institute of Biology”, Head of Biophysics Dept, Taras
Shevchenko National University of Kie Ukraine Prof. Igor Yakymenko, Ph.D., D.Sc., Institute of
Experimental Pathology, Oncology & Radiobiology, National Academy of Sciences of Ukraine
United Kingdom
Michael Bevington, M.A., M.Ed., Chair of Trustees, ElectroSensitivity UK (ES-UK), UK
Mr. Roger Coghill, MA, C Biol, MI Biol, MA Environ Mgt; Member Institute of Biology; Member,
UK SAGE Committee on EMF Precautions, UK
Mr. David Gee, Associate Fellow, Institute of Environment, Health and Societies, Brunel University,
UK
Dr. Andrew Goldsworthy BSc PhD, Lecturer in Biology (retired), Imperial College, London, UK
Emeritus Professor Denis L. Henshaw, PhD., Human Radiation Effects, School of Chemistry,
University of Bristol, UK
Dr. Mae-Wan Ho, Ph.D., Institute of Science in Society, UK
Dr. Gerard Hyland, Ph.D., Institute of Biophysics, Neuss, Germany, UK
Dr. Isaac Jamieson, Ph.D., Biosustainable Design, UK
Emeritus Professor, Michael J. O’Carroll, PhD., former Pro Vice-Chancellor, University of
Sunderland, UK
Mr. Alasdair Phillips, Electrical Engineer, UK
Dr. Syed Ghulam Sarwar Shah, M.Sc., Ph.D., Public Health Consultant, Honorary Research Fellow,
Brunel University, London, UK
Dr. Cyril W. Smith, DIC, PhD, Retired 1990 UK
Dr. Sarah Starkey, Ph.D., independent neuroscience and environmental health research, UK
United States
Dr. Martin Blank, Ph.D., Columbia University, USA
Prof. Jim Burch, MS, Ph.D., Dept. of Epidemiology & Biostatistics, Arnold School of Public Health,
University of South Carolina, USA
Prof. David O. Carpenter, MD, Director, Institute for Health and the Environment, University of New
York at Albany, USA
Prof. Prof. Simona Carrubba, Ph.D., Biophysics, Daemen College, Women & Children’s Hospital of
Buffalo Neurology Dept., USA
Dr. Sandra Cruz-Pol, PhD., Professor Electrical Engineering, on Radio Frequencies, Electromagnetics,
University of Puerto Rico at Mayaguez; Member of US National Academies of Sciences Committee for
Radio Frequencies; Puerto Rico, USA
Dr. Zoreh Davanipour, D.V.M., Ph.D., Friends Research Institute, USA
Dr. Devra Davis, Ph.D., MPH, President, Environmental Health Trust; Fellow, American College of
Epidemiology, USA
Dr. James DeMeo, PhD, retired in private research, USA
Paul Raymond Doyon, EMRS, MAT, MA, Doyon Independent Research Associates, USA
Prof. Om P. Gandhi, Ph.D., Department of Electrical and Computer Engineering, University of Utah,
USA
Prof. Beatrice Golomb, MD, Ph.D., University of California at San Diego School of Medicine, USA
Dr Reba Goodman Ph.D, Columbia University, USA
Dr. Martha R. Herbert, MD, Ph.D., Harvard Medical School, Harvard University, USA
Dr. Gunnar Heuser, M.D., Ph.D., F.A.C.P. Emeritus member, Cedars Sinai Medical Center, Los
Angeles, CA; Former Assistant Clinical Professor, UCLA; Former member, Brain Research Institute,
UCLA. USA
Dr. Donald Hillman, Ph.D., Professor Emeritus, Michigan State University, USA
Elizabeth Kelley, MA, Former. Managing Secretariat, ICEMS, Italy; Director, EMFscientist.org, USA
Dr. Seungmo Kim, Ph.D., Assistant Professor, Department of Electrical and Computer Engineering,
Georgia Southern University, USA
Dr. Ronald N. Kostoff, Ph.D., Gainesville, VA, USA
Neha Kumar, Founder, Nonionizing Electromagnetic Radiation Shielding Alternatives, Pvt. Ltd;
B.Tech - Industrial Biotech., USA
Dr. Henry Lai, Ph.D., University of Washington, USA
B. Blake Levitt, medical/science journalist, former New York Times contributor, EMF researcher and
author, USA
Prof. Trevor G. Marshall, PhD, Autoimmunity Research Foundation, USA
Dr. Albert M. Manville, II, Ph.D. and C.W.B., Adj. Professor, Johns Hopkins University Krieger
Graduate School of Arts & Sciences
Migratory Bird Management, U.S. Fish & Wildlife Service, USA
Dr. Andrew Marino, J.D., Ph.D., Retired Professor, LSU Health Sciences Center, USA
Dr. Marko Markov, Ph.D., President, Research International, Buffalo, New York, USA
Dr. Jeffrey L. Marrongelle, DC, CCN, President/Managing Partner of BioEnergiMed LLC, USA
Dr. Ronald Melnick, PhD, Senior Toxicologist, (Retired, leader of the NTP’s health effects studies of
cell phone radio frequency radiation) US National Toxicology Program, National Institute of Environmental
Health Sciences, USA
Dr. Samuel Milham, MD, MPH, USA
L. Lloyd Morgan, Environmental Health Trust, USA
Dr. Joel M. Moskowitz, Ph.D., School of Public Health, University of California, Berkeley, USA
Imtiaz Nasim, Graduate Research Assistant, Department of Electrical and Computer Engineering,
Georgia Southern University, USA
Dr. Martin L. Pall, Ph.D., Professor Emeritus, Biochemistry & Basic Medical Sciences, Washington
State University, USA
Dr. Jerry L. Phillips, Ph.D. University of Colorado, USA
Dr. William J. Rea, M.D., Environmental Health Center, Dallas, Texas, USA Camilla Rees, MBA,
Electromagnetichealth.org; CEO, Wide Angle Health, LLC, USA Dr. Cindy Lee Russell, M.D. Physicians
for Safe Technology, USA
Prof. Narenda P. Singh, MD, University of Washington, USA
Prof. Eugene Sobel, Ph.D., Retired, School of Medicine, University of Southern California, USA
David Stetzer, Stetzer Electric, Inc., Blair, Wisconsin, USA
Dr. Lisa Tully, Ph.D., Energy Medicine Research Institute, Boulder, CO, USA.
Supporting Scientists who have published peer reviewed papers in related fields
Olga Ameixa, PhD. Post-Doctoral Researcher, Dept of Biology & CESAM, University of Aveiro
Campus, Universitário de Santiago, Portugal
Dr. Pilar Muñoz-Calero, MD, specialist in Pediatrics, Neonatology, Stomatology and Addiction
Medicine; President of Fundación Alborada; Medical Director of Alborada Outpatient Hospital; Co-chair of
Pathology and Environment and Associate Professor at the Medicine at the Universidad Complutense de
Madrid, Spain
Michelle Casciani, MA, Environmental Science, President/Chief Executive Officer, Salvator Mundi
International Hospital, Rome, Italy
Enrico Corsetti, Engineer, Research Director, Salvator Mundi International Hospital, Rome, Italy
Dr. Dietmar Hildebrand, Ph.D, Biophysicist, Coinvestigator Biostack Experiments, Germany
Xin Li, PhD candidate MSc, Department of Mechanical Engineering, Stevens Institute of Technology,
New Jersey, USA
Dr. Carlos A. Loredo Ritter, MD, Pediatrician, Pediatric Neurologist; President, Restoration Physics,
North American Sleep Medicine Society, USA
Dr. Robin Maytum, PhD, Senior Lecturer in Biological Science, University of Bedfordshire, Luton,
UK
Prof. Dr. Raúl A. Montenegro, Ph.D, Evolutionary Biology, National University of Cordoba;
President, FUNAM; Recognitions: Scientific Investigation Award from University of Buenos Aires, UNEP
‘Global 500’ Award (Brussels, Belgium), the Nuclear Free Future Award (Salzburg, Austria), and
Alternative Nobel Prize (Right Livelihood Award, Sweden), Argentina.
Dr. Raymond Singer, Ph.D., Neurotoxicologist and Board-Certified Forensic Neuropsychologist,
Expert witness testimony in over 100 neurotoxicity legal cases, International independent practice
Dr. Hugo Schooneveld, PhD, Biologist, Neuroscientist, Advisor to the Dutch EHS Foundation,
Netherlands
Dr. Carmen Adella Sirbu, MD, Neurology, Lecturer, Titu Matorescu University, Romania
Jacques Testart, Biologist, Honorary Research Director at I.N.S.E.R.M. (French National Medical
Research Institute), France
Sumeth Vongpanitlerd, Ph.D., retired Electrical Engineer, Thailand Development Research Institute,
Bangkok, Thailand

–––––– • ––––––
Recommandations renforcées
de l’Académie Américaine de Pédiatrie
Last Updated 6/13/2016
Source: American Academy of Pediatrics (Copyright © 2016)

Rayonnement des téléphones portables et Santé des enfants :


ce que les parents doivent savoir
Les enfants ne sont pas simplement de petits adultes ; leur esprit et leur corps
en pleine croissance les rendent particulièrement vulnérables aux effets de
l’environnement qui les entoure, y compris au rayonnement des téléphones
portables. La technologie étant adoptée par des enfants de plus en plus jeunes, il
est d’autant plus important de faire des recherches afin de voir si le téléphone
portable représente un danger pour leur santé.
Mais, en fait, qu’est-ce que le rayonnement du téléphone portable ?
Il existe 2 types de rayonnement : ionisant et non-ionisant.
- Le rayonnement ionisant (par exemple les rayons X, radon, lumière du soleil)
est à haute fréquence (et haute puissance).
- Le rayonnement non-ionisant est à basse fréquence (basse puissance).
Les téléphones portables ont un rayonnement non-ionisant. Votre téléphone
envoie des ondes radiofréquences de son antenne jusqu’aux tours de téléphonie
cellulaire à proximité. Quand vous passez un appel, envoyez un message ou
utilisez des données, votre téléphone reçoit des ondes radiofréquences par
l’intermédiaire de son antenne en provenance des tours de téléphonie cellulaire.
Que disent les études les plus récentes ?
Plusieurs études ont été menées pour savoir si l’utilisation du téléphone
portable peut provoquer le cancer. Ces études sur les êtres humains n’ont pas
démontré clairement un risque de cancer accru avec l’utilisation du téléphone
portable. Si une étude montrait une légère augmentation d’un type de tumeur au
cerveau, appelée un gliome, chez un petit groupe de personnes qui passaient le
plus de temps au total sur leurs téléphones portable, d’autres études ne l’ont pas
confirmée.
En mai 2016, le Programme national américain de toxicologie, qui fait partie
des Instituts nationaux de la Santé (NIH – National Institutes of Health), a publié
des recherches partielles venant d’une étude menée sur deux ans
(http://biorxiv.org/content/early/2016/05/26/055699) qui exposait des rats aux
types de rayonnement des radiofréquences qu’émettent les téléphones portables
et les comparait avec un groupe non-exposé. Certains rats ont développé des
tumeurs cancéreuses après exposition aux radiations, montrant un lien probable
entre l’exposition à la radiation et un risque accru de cancer.
Quelques mots de mise en garde concernant cette étude :
- Cette étude n’a été faite que sur des rats. Si les rats peuvent être de bons sujets
d’études pour la recherche, ils ne sont pas comme les êtres humains. Nous ne
savons pas encore si les mêmes résultats apparaîtraient sur les personnes.
- Les rats ont été exposés à des quantités très élevées de radiation : neuf heures
par jour, sept jours par semaine, pendant deux années.
- Les rats mâles ont plus développé des tumeurs cancéreuses après avoir été
exposés à la radiation que les rats femelles. Certains rats qui ont développé des
tumeurs ont vécu plus longtemps que les rats du groupe contrôle qui n’avaient
pas été exposés aux radiations.
- L’analyse de toutes les données de l’étude n’est pas encore terminée.
Pourquoi d’autres études sont-elles nécessaires ?
Les parents ne doivent pas s’affoler en prenant connaissance des études les
plus récentes, mais elles doivent permettre de rappeler qu’il faut limiter le temps
des enfants devant les écrans et leur exposition aux téléphones portables et autres
appareils émettant des radiations de champs électromagnétiques (CEM). Les
résultats partiels d’études comme celle-ci donnent aux scientifiques des raisons
de pousser leurs investigations. L’Académie Américaine de Pédiatrie (AAP)
soutient l’approfondissement de la recherche concernant la façon dont
l’exposition aux téléphones portables affecte la santé humaine à long terme, et
en particulier la santé des enfants.
Comment pouvons-nous limiter les radiations des téléphones portables pour
nous-mêmes et nos enfants ?
L’AAP renforce ses recommandations existantes sur l’utilisation limitée des
téléphones portables par les enfants et les adolescents. L’AAP rappelle aussi aux
parents que les téléphones portables ne sont pas des jouets, et ne sont pas du tout
recommandés pour les nourrissons et les enfants en bas âge.
Conseils de sécurité pour les familles concernant les téléphones portables :
- Utilisez les SMS quand cela est possible, et utilisez les téléphones portables sur
haut-parleur ou avec un kit mains-libres.
- Quand vous appelez avec votre téléphone portable, essayez de le tenir à
quelques centimètres de votre tête.
- Ne passez que des appels courts ou essentiels avec un téléphone portable.
- Evitez de porter votre téléphone contre votre corps, comme dans une poche,
une chaussette ou un soutien-gorge. Les fabricants de portables ne peuvent pas
garantir que la quantité de radiation absorbée se limitera à un niveau inoffensif.
- Ne parlez pas au téléphone ou n’envoyez pas de SMS en conduisant. Ceci
accroît le risque d’accident de voiture.
- Soyez prudent quand vous utilisez un téléphone ou envoyez un SMS alors que
vous marchez ou faites d’autres activités. Les blessures dues à une marche
distraite sont également en augmentation.
- Si vous prévoyez de regarder un film sur votre appareil, téléchargez-le d’abord,
puis passez en mode Avion, en le regardant afin d’éviter une exposition inutile
aux radiations.
- Vérifiez régulièrement la force du signal (c’est-à-dire le nombre de barres que
vous avez). Plus le signal est faible, plus votre téléphone doit travailler et plus
la radiation qu’il émet est élevée. Il vaut mieux attendre que vous ayez plus de
réseau pour appeler.
- Evitez de passer des appels dans des voitures, des ascenseurs, des trains et des
bus. Les téléphones portables ont plus de mal à trouver le réseau à travers le
métal, ce qui accroît la puissance.
- N’oubliez pas que les téléphones portables ne sont pas des jouets ni des articles
de dentition.
Y a-t-il une réglementation en application pour limiter les radiations des
téléphones portables aux Etats-Unis ?
La Commission Fédérale des Communications (FCC) décide de la quantité
de radiations qu’un téléphone portable est autorisé à émettre aux Etats-Unis. A
l’heure actuelle, la limite de la FCC est de 1,6W/kg. Cependant, la FCC n’a pas
révisé la norme sur la radiation des téléphones portables depuis 1996, et
beaucoup de choses ont changé depuis lors.
- Il y a désormais plus de téléphones portables aux Etats-Unis qu’il n’y a de
personnes.
- Le nombre d’appels de téléphones portables par jour, la durée de chaque appel,
et le temps que les individus passent à utiliser leur téléphone portable ont
augmenté.
- Les téléphones portables et la technologie sans fil ont énormément évolué au
cours des années. Par exemple, combien de téléphones portables avez-vous eu
depuis 1996 ?
Un autre problème est que le test de radiation des téléphones portables utilisé
par la FCC est fondé sur l’effet possible des appareils sur de grands adultes, pas
des enfants. Le crâne d’un enfant est moins épais et peut absorber plus de
radiation.
Quelle est la position de l’AAP ?
L’AAP soutient la révision des normes de radiation pour les téléphones
portables afin de protéger la santé des enfants, de refléter les modes d’utilisation
actuelle des portables, et de fournir des informations complètes et significatives
aux consommateurs. Donner aux parents des informations liées aux risques
potentiels leur permet de les informer utilement afin qu’ils puissent prendre des
décisions éclairées pour leur famille. L’AAP œuvre pour plus de recherche sur la
manière dont l’exposition aux téléphones portables affecte la santé humaine à
long terme, et en particulier la santé des enfants.

–––––– • ––––––
EU 5G Appeal
Scientifiques et médecins alertent
sur de potentiels graves effets sanitaires de la 5G
13 Septembre 2017
Nous sommes plus de 180 scientifiques et médecins de 37 pays à demander
un moratoire sur le déploiement de la 5G – cinquième génération de téléphonie
mobile – jusqu’à ce que des études d’impact sanitaires et environnementales
sérieuses et indépendantes aient été réalisées préalablement à toute mise sur le
marché. La 5G augmentera considérablement l’exposition aux champs
électromagnétiques de radiofréquences (RF-CEM) et s’ajoutera au brouillard
électromagnétique déjà produit par la 2G, 3G, 4G, Wi-Fi, etc., exposition dont il
a été prouvé qu’elle est nocive pour les humains et pour l’environnement.
La 5G conduira à une augmentation générale massive de l’exposition aux
ondes du sans-fil
La technologie de la 5G est efficace sur des petites distances seulement. Elle
se transmet mal à travers les solides. Il faudra beaucoup de nouvelles antennes-
relais et la nouvelle architecture du réseau exigera une nouvelle antenne toutes
les 10 ou 12 maisons en zone urbaine créant de fait, une exposition massive à
laquelle nul ne pourra se soustraire.
Le déploiement de nouveaux transmetteurs pour la 5G (on les trouvera
également dans les foyers, les boutiques, les hôpitaux) devrait générer selon les
estimations entre 10 et 20 milliards de connexions (réfrigérateurs, machines à
laver, caméras de surveillance, voitures et bus sans conducteurs) et constituera
l’Internet des objets. Tout cela augmentera substantiellement l’exposition
permanente de l’intégralité de la population européenne aux champs
électromagnétiques des technologies du sans-fil.
Les dangers de l’exposition aux champs électromagnétiques
de radiofréquences (RF-CEM) sont déjà démontrés
Plus de 230 scientifiques de plus de 40 pays ont exprimé leur «préoccupation
sérieuse» concernant l’accroissement permanent et universel de l’exposition aux
champs électromagnétiques par les technologies du sans-fil avant l’ajout du
déploiement de la 5G. Ils font référence aux «nombreuses études scientifiques
récentes qui ont démontré que ces champs électromagnétiques affectent les
organismes vivants à des niveaux d’exposition bien en-dessous des valeurs
limites internationales». Ces effets accroissent le risque de cancer, le stress
cellulaire, augmentent l’apparition de radicaux libres nocifs, de dommages
génétiques, de changements structurels et fonctionnels du système reproductif,
de déficits d’apprentissage et de mémoire, de désordres neurologiques et
d’impacts négatifs sur le bien-être. Ces dommages n’affectent pas seulement
l’homme mais aussi la faune et la flore selon un nombre croissant d’études.
Depuis l’appel de scientifiques de 2015 de nouvelles recherches ont confirmé
de manière convaincante les graves risques sanitaires liés aux champs
électromagnétiques de radiofréquences (RF- CEM). L’étude officielle
américaine du National Toxicology Program (NTP) qui a coûté 25 millions de
dollars, montre un accroissement statistiquement significatif de cancer du
cerveau et du cœur chez des animaux exposés à des niveaux de champs
électromagnétiques bien inférieurs aux valeurs limites préconisées par la
Commission Internationales de Protection contre les Champs
Électromagnétiques (ICNIRP) et en vigueur dans la plupart des pays. Ces
résultats sont corroborés par des études épidémiologiques sur les risques de
cancers du cerveau chez les humains exposés aux radiofréquences des
technologies sans-fil. Un grand nombre d’études publiées dans des revues
scientifiques à comités de lecture démontrent les dangers de ces expositions à
ces radiofréquences pour l’homme.
Le Centre de Recherche International contre le Cancer (CIRC) qui fait partie
de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a classifié les radiofréquences de
30KHz – 300 GHz en «Peut-être Carcinogènes pour l’Homme» Groupe 2B.
Cependant, des études parues depuis, comme celle du NTP mentionnée plus haut
ainsi que plusieurs études épidémiologiques incluant les études les plus récentes
sur la téléphonie mobile et risques de cancer associés confirment que les champs
électromagnétiques de radiofréquences (RF-CEM) sont cancérigènes.
Les préconisations de l’EUROPAEM-EMF 2016 précisent que «les preuves
s’accumulent qui montrent que l’exposition permanente à certains champs
électromagnétiques est un facteur de risque pour des affections telles que le
cancer, la maladie d’Alzheimer, l’infertilité humaine… Les symptômes de
l’Electrohypersensibilité (EHS) qui comportent : céphalées intenses, troubles de
la concentration, troubles du sommeil, épuisement ainsi que des symptômes
similaires à ceux de la grippe.
Or une part croissante de la population européenne est affectée par des
symptômes de mal-être associés depuis des années à l’exposition croissante aux
ondes des technologies sans-fil dans la littérature scientifique. La Déclaration
Internationale sur l’Electrohypersensibilité (EHS) et la Sensibilité aux Produits
Chimiques Multiples (MCS) de Bruxelles en 2015 stipule que : «Au vu de nos
connaissances scientifiques actuelles, nous appelons instamment tous les
organismes et institutions nationaux et internationaux (…) à reconnaître l’EHS et
le MCS comme de vraies pathologies considérées comme des maladies
sentinelles annonciatrices d’un problème de santé publique majeur dans les
années à venir dans le monde entier : c’est-à-dire dans tous les pays autorisant
l’utilisation sans restriction de technologies électromagnétiques sans-fil et la
commercialisation de substances chimiques. L’inaction a un coût pour la société
désormais et n’est plus une option. (…) Nous appelons tous les organismes et
institutions nationaux et internationaux à prendre conscience de ce problème
majeur de santé environnementale (…) et que les mesures majeures de
prévention primaires soient adoptées et priorisées, dans la perspective de cette
pandémie mondiale».
Principe de Précaution
Le Principe de Précaution (UNESCO) fut adopté par l’Union Européenne en
2005 : l’absence de certitudes, compte tenu des connaissances scientifiques et
techniques du moment, ne doit pas retarder l’adoption de mesures effectives et
proportionnées visant à prévenir un risque de dommages graves et irréversibles
(…)».
Résolution 1815 (Conseil de l’Europe 2011) : «Prendre toutes les mesures
raisonnables pour réduire l’exposition aux champs électromagnétiques,
notamment aux radiofréquences émises par les téléphones portables, et tout
particulièrement l’exposition des enfants pour qui les risques de tumeurs de la
tête semblent plus élevés (…) D’appliquer le principe «ALARA» c’est-à-dire le
niveau le plus faible aussi raisonnablement que possible, à la fois pour ce qui est
des effets thermiques et des effets athermiques ou biologiques des émissions ou
rayonnements électromagnétiques (…) d’améliorer les critères d’évaluation des
risques et la qualité de cette évaluation (…).
Le Code de Nuremberg (1949) s’applique à toutes les expérimentations sur
des humains, incluant de fait, le déploiement de la 5G qui augmentera
mécaniquement l’exposition aux champs électromagnétiques. Ces
expérimentations «doivent résider dans les résultats d’expériences antérieures
faites sur des animaux (…) L’expérimentation ne doit pas être tenté lorsqu’il y a
une raison a priori de croire qu’elle entraînera la mort ou l’invalidité du sujet, à
l’exception des cas où les médecins qui font les recherches servent eux-mêmes
de sujets de l’expérience» (point 3 et point 5).
L’Agence Européenne de l’Environnement (AEE) alerte sur «Les risques liés
à l’exposition aux rayonnements provenant des appareils du quotidien» même si
le niveau d’exposition est bien inférieur aux valeurs limites de l’ICNIRP. L’AEE
conclue «Il y a de nombreux exemples par le passé de la non application du
principe de précaution qui ont eu pour résultats des dommages graves et parfois
irréversibles pour la santé et l’environnement. Des expositions nocives peuvent
se répandre largement avant qu’il n’y ait d’explications scientifiques des
mécanismes biologiques».
Les Valeurs Limites d’Exposition protègent l’Industrie – pas la santé
Les valeurs limites de l’ICNIRP en vigueur sont obsolètes. Toutes les
preuves de dommages sanitaires exposées plus haut surviennent bien en-dessous
de ces valeurs. Il faut donc en établir de nouvelles. L’inadéquation des valeurs
limites de l’ICNIRP résulte des conflits d’intérêts de ses membres qui sont en
lien avec l’Industrie ce qui met à mal l’impartialité qui devrait être la règle
lorsqu’on fixe les seuls d’exposition aux rayonnements non-ionisants. De plus
lorsqu’on évalue des risques cancérigènes, il est indispensable de disposer de
scientifiques ayant des compétences en médecine et singulièrement en
oncologie.
Les valeurs limites actuelles sont basées sur l’hypothèse dépassée que les
seuls effets critiques pour la santé de l’exposition aux champs
électromagnétiques sont de nature thermiques alors que de nombreux
scientifiques ont démontré qu’il y avait bien des affections et effets qui n’ont
absolument rien à voir avec les effets thermiques (effets non thermiques ou
spécifiques) à des niveaux très inférieurs aux seuils d’exposition mis en place
par l’ICNIRP.
Nous demandons à l’Union Européenne :
1. De prendre toutes les mesures raisonnables pour suspendre tout
déploiement de la 5G jusqu’à ce que des scientifiques indépendants puissent
assurer que la 5G et les champs électromagnétiques générés par les technologies
sans-fil (5G ainsi que les 2G, 3G, 4G et le WiFi) ne présentent aucun danger
pour la population européenne, particulièrement les nourrissons, les enfants, les
femmes enceintes ainsi que pour l’environnement.
2. Que tous les pays de l’Union et leurs agences de sécurité sanitaire
adoptent la Résolution 1815 et informent leurs populations, leurs corps
enseignants et leurs corps médicaux des risques induits par l’exposition aux
champs électromagnétiques des technologies sans-fil. Comment et pourquoi il
faut s’en prémunir singulièrement dans les centres de soins, les écoles, les
foyers, les lieux de travail ; les hôpitaux et maisons de retraite.
3. De mettre en place sans attendre des comités scientifiques dont
l’indépendance sera garantie par l’absence de liens avec l’industrie pour
réévaluer le niveau de risque et
a) de mettre en place de nouveaux seuils d’exposition vraiment protecteurs
pour l’exposition aux ondes des technologies du sans-fil au sein de l’Union ;
b) d’étudier les effets cumulatifs de l’exposition affectant la population
européenne ;
c) de mettre en place des règles légales au sein de l’Union sur les façons
d’éviter une exposition supérieure aux nouvelles valeurs limites afin de
protéger la population particulièrement les nourrissons, les enfants et les
femmes enceintes.
4. D’empêcher l’industrie des télécommunications sans-fil via ses lobbies
d’influencer les décideurs de l’Union à autoriser de nouvelles technologies
propageant des champs électromagnétiques de radiofréquences ceci incluant la
5G.
5. De privilégier et de mettre en place des télécommunications filaires plutôt
que sans-fil.
Nous attendons une réponse au plus tard au 31 octobre 2017 aux deux
premiers signataires sur les mesures que vous prendrez pour protéger la
population européenne des champs électromagnétiques de radiofréquences (RF-
CEM) et singulièrement de la 5G. Cet appel ainsi que votre réponse seront
rendus publics.
Respectueusement,
Rainer Nyberg EdD, professeur émérite (Åbo Akademi), Vasa, Finlande
(NRNyberg@abo.fi)
Lennart Hardell MD, PhD, Professeur (assoc) Département d’Oncologie,
Faculté de Médecine et Santé, Hôpital Universitaire, Örebro, Suède
(lennart.hardell@regionorebrolan.se)
–––––––– • ––––––––
Signatories to Scientists’ 5G Appeal
Note : The endorsements are personal and not necessarily
supported by the affiliated universities or organizations.
EU and European Nations
AUSTRIA
Gerd Oberfeld, MD, Public Health Officer, Salzburg
BELGIUM
Marie-Claire Cammaerts, Dr, retired, Free University of Brussels, Bruxelles
BULGARIA
Marko Markov, Professor Emeritus, Ph.D. in biophysics, Sofia University, Research international
CYPRUS
Stella Canna Michaelidou, Dr, Chemist Expert on Environment, Health and Food Safety, President of
the Cyprus National Committee on Environment and Children’s Health
FINLAND
Marjukka Hagström, LL.M, M.Soc.Sc., Senior researcher, The Finnish Electrosensitivity Foundation,
Turku
Osmo Hänninen, PhD, Professor Emeritus, Dept. of Physiology, Faculty of Medicine, University of
Eastern Finland; Editor-In-Chief, Pathophysiology, Kuopio
Georgiy Ostroumov, PhD (in the field of RF EMF), independent researcher
FRANCE
Marc Arazi, MD, Physician (Whistleblower on Phonegate international scandal), Nogent-sur-Marne
Dominique Belpomme, MD, MSc, Full Professor in Medical Oncology; Director of ECERI, Paris
University, Paris & European Cancer and Environment Research Institute, Brussels
Philippe Irigaray, PhD, Scientific Director, Association for Research on Treatment against Cancer
(ARTAC), Paris; European Cancer and Environment Research Institute (ECERI), Brussels
Vincent Lauer, Ing. ECP, Independent Researcher, La Chapelle sur Erdre
Annie J Sasco, MD, DrPH, Former Director of Research, French National Institute of Health and
Medical Research, Former Chief of Epidemiology for Cancer Prevention at the International Agency for
Research on Cancer and Former Acting Chief of Program for Cancer Control, World Health Organization,
Bordeaux
GERMANY
Franz Adlkofer, MD, Professor, Pandora-Foundation for Independent Research
Christine Aschermann, MD (retired) member of the Kompetenzinitiative e.V., Leutkirch
Mario Babilon, Dr. rer. nat., Professor, Baden-Wuerttemberg Cooperative State University Stuttgart
Wolf Bergmann, Dr. med., Kompetenzinitiative zum Schutz von Mensch, Umwelt und Demokratie
e.V., Freiburg
Rainer Frentzel-Beyme, MD, Professor emeritus, University of Bremen.
Helmut Breunig, Diploma degree in forestry, Specialty: Radio frequency injuries on trees around
phone masts, Osterode am Harz
Klaus Buchner, Dr. rer. nat., Professor, MEP – Member of the European Parliament,
Kompetenzinitiative zum Schutz von Mensch, Umwelt und Demokratie e.V., München
Horst Eger, Dr. med., Ärztlicher Qualitätszirkel ”Elektromagnetische Felder in der Medizin -
Diagnostik, Therapie, Umwelt”, Naila
Karl Hecht, Dr, Professor of pathophysiology and neurophysiology (Emeritus of the Medical center
Charite), Berlin
Peter Hensinger, MA, diagnose:funk, consumer protection organisation, Stuttgart
Markus Kern, Dr. med., Kompetenzinitiative zum Schutz von Mensch, Umwelt und Demokratie e.V.,
Kempten
Florian M. König, Dr.Sc. Man. Dir. & Science Header of the Company/Institute “Florian König
Enterprises GmbH”
Andrea Leute, Dr. med., Ärzteinitiative Mobilfunk Allgäu-Bodensee-Oberschwaben, Überlingen
Martin Lion, Dr. med., Allgemeinmedizin - Homöopathie, Ulm
Peter Ludwig, Dr. phil., Kompetenzinitiative zum Schutz von Mensch, Umwelt und Demokratie e.V.,
Saarbrücken
Willi Mast, Dr., Arzt für Allgemeinmedizin und Innere Medizin, Gelsenkirchen
Joachim Mutter, Dr. med., Paracelsus Clinic / Switzerland, Kompetenzinitiative zum Schutz von
Mensch, Umwelt und Demokratie e.V., Murg
Gertraud Teuchert-Noodt, Dr., Professorin der Neurobiologie i.R., Universität Bielefeld
Peter Ohnsorge, Dr. med., European Academy for Environmental Medicine
Karl Richter, Dr. phil., Professor, Kompetenzinitiative zum Schutz von Mensch, Umwelt und
Demokratie e.V., St. Ingbert
Claus Scheingraber, Dr. med. dent., German Working Group Electro-Biology, Brunnthal,
Cornelia Waldmann-Selsam, Dr.med., Competence Initiative for the Protection of Humanity,
Environment and Democracy e.V., Bamberg
Werner Thiede, Dr. theol., Professor, Pfarrer der Evangelisch-Lutherischen Landeskirche in Bayern
und Publizist, Neuhausen
Helmut Wagner, Dr. med., Ophthalmologist, Stuttgart
Harald Walach, Professor, PhD in psychology, PhD in theory and history of science, Change Health
Science Institute, Berlin; affiliation: Witten-Herdecke University, Poznan Medical University, Poland
Ulrich Warnke, Dr.rer.nat., Academic Superior Council (retired) University of Saarland
Isabel Wilke, Diplom-Biologin, Editor ElektrosmogReport, Kassel/Berlin
Roland Wolff, Dipl.-Phys., Medical Physicist, Bremen
Ortwin Zais, PhD (Dr. med.), European Academy for Environmental Medicine
GREECE
Christos Georgiou, PhD, Member, Scientific Secretariat of ICEMS; Professor of Biochemistry,
Biology Department, University of Patras, Patras
Theodore P. Metsis, PhD, Electrical, Mechanical, Environmental Engineer, Consultant, Athens
ITALY
Domenico Agrusta, Medicine and surgery, specialist in dentistry (Odontostomatologia) self- employed,
Member of ISDE, Taranto
Fernanda Amicarelli, Full Professor in Applied Biology, Department of Life, Health and
Environmental Sciences, University of L’Aquila, L’Aquila
Fiorella Belpoggi, Dr., Director, Research Department, Ramazzini Institute, Bologna
Sergio Bernasconi, Full Professor of Pediatrics, former Director, Pediatric Department, Editor
emeritus: Italian Journal of Pediatrics, University of Parma
Dr Franco Berrino, MD, PhD, former Director, Department of Preventive and Predictive Medicine,
Istitutonazionale dei Tumori, Milan
Ernesto Burgio, MD, Pediatrician, ECERI – European Cancer and Environment Research Institute
(Bruxelles)
Dr Franco Cherubini, Degree in medicine and surgery, Self-employed, Vetralla
Dott. Agostino Di Ciaula, President of Scientific Committee, Italian Society of Doctors for the
Environment - ISDE Italy, Arezzo
Dott. Andrea Cormano, MD, Italian Society of Doctors for the Environment - ISDE, Benevento
Ugo Corrieri, Degree in medicine and surgery at Università Cattolica del S. Cuore, Teacher at Scuola
Romana di Psicoterapia Familiare, President of ISDE-Doctors for the Environment in Grosseto,
Coordinator of ISDE-Doctors for the Environment for Central Italy, Grosseto- Rome
Dr Patrizia Difonte, Physician, Surgeon, General practitioner and occupational medicine,
Associazione Italiana Elettrosensibili, Lonate Pozzolo (Varese)
Anna Maria Falasconi, Medical Doctor, Primary Care Pediatrician, National Health System, Rome
Dott. Filippo Maria di Fava, Laurea in Medicina e Chirurgia, Libero professionista, Roma
Dr. Mario Frusi, MD, medico, Cuneo
Dr. Stefano Gallozzi, Astrophysician and technologist at the INAF Italian National Astrophysical
Institute in the Observatory, President of the Comitato di Tutela e Salvaguardia dell’Ambiente in Monte
Porzio Catone (ONLUS association), Rome
Dott. Roberto Gava, Pharmacologist and Toxicologist, ISDE, Padua
Teresa Pia Anna Maria Del Gaudio, Degree in Medicine and Surgery, specialist in pediatrics, Medical
Manager, ASL Salerno, Roccagloriosa (SA), Italy
Valerio Gennaro, MD, PhD, Head ,Liguria Mesothelioma Registry (COR Liguria), UO Clinical
Epidemiology (IST Nord - CBA); IRCCS Policlinico Ospedale San Martino National Cancer Research
Institute (IST), Genoa
Patrizia Gentilini, Degree in Medicine (specialization in Oncology and Hematology). ISDE
(International Society Doctor’s for Environment), FORLI’
Livio Giuliani, PhD, Professor, Università dell’Abruzzo - Corso di Laurea in Fisiatria, Chieti
Angelo Levis, PhD. Professor, Biologist, University of Padua
Roberto Lucchini, MD, Professor of Occupational Medicine, University of Brescia
Salvatore Magazù, PhD, Full Professor of Experimental Physics, Dipartimento di Scienze
Matematiche e Informatiche, Scienze Fisiche e Scienze della Terra, Università di Messina
Fiorenzo Marinelli, PhD, Institute of Molecular Genetics (IGM), National Research Council (CNR),
Member of the International Commission for Electromagnetic Safety (ICEMS), Bologna,
Antonio Maria Pasciuto, Degree in Medicine and Surgery, Specialist in Internal Medicine, President of
ASSIMAS (Associazione Italiana Medicina Ambiente e Salute), Rome
Dott. Carlo Ratti, MD, Ordine dei Medici della SPEZIA, Genova
Ruggero Ridolfi, MD, Oncologist Endocrinologist, ISDE, Forlì-Cesena,
Dr. Med. Sandro Rinaldi, Laurea in medicina e chirurgia; specializzazione in Allergologia;
specializzazione in Ematologia. Medico di medicina generale convenzionato con l’Azienda Sanitaria di
Bolzano, Terlano (BZ)
Massimo Melelli Roia, MD, Italian Society of Doctors for the Environment - ISDE, Perugia Dott.
Roberto Romizi, President, Italian Society of Doctors for the Environment - ISDE, Arezzo Dott.ssa Ida
Santellocco, MD, Medico chirurgo, Pediatria, medico chirurgo - pediatra, Roma Massimo Scalia,
Coordinator of the Bioelectromagnetism Section of CIRPS (Interuniversity Research Center for Sustainable
Development)
Alessandro Solerio, Degree in Medicine and Surgery, Self-employed, homeopath, Sanremo
Franco Verzella, MD, physician, practice dedicated to autistic children, Bologna,
Myriam Zucca, Dr. ssa, Medical Director, Dermatology, Cagliari University Hospital, Sardinia
MALTA
Pierre Mallia, MD PhD CBiol MPhil MA(Law) DipICGP MMCFD MRCP FRCGP, Professor of
Family Medicine, Bioethics & Patients’ Rights; Chairperson National Health Ethics Committee, Dept. of
Health Coordinator Bioethics Research Programme, Univ. of Malta; President, Malta College of Family
Doctors
NETHERLANDS
Hugo Schooneveld, PhD, Retired Associate professor (Wageningen Agricultural University), Advisor
to the Dutch EHS Foundation, former president of ‘Stichting elektro- hypersensitivity’, Wageningen
PORTUGAL
Paulo Vale, PhD, Auxiliary Researcher, Sea and Marine Resources Department, The Portuguese Sea
and Atmosphere Institute, Lisbon
SLOVAKIA
Igor Belyaev, PhD, Dr.Sc, Associate Professor, Cancer Research Institute, BMC SAS, Bratislava Jan
Jakus, MD, PhD, DSc. Professor, Jessenius Faculty of Medicine, Comenius University, Martin Ladislav
Janousek, PhD, Professor, Department of Electromagnetic and Biomedical Engineering Faculty of
Electrical Engineering, University of Zilina, Žilina
Michal Teplan, PhD, Institute of Measurement Science, Slovak academy of sciences, Bratislava
SPAIN
Alfonso Balmori, BSc, Master in Environmental Education, Biologist. Junta de Castilla y León,
Valladolid
José Luis Bardasano, PhD, Biologist and Physician, Prof. of Medical Bioelectomagnetism,
Department of Medicine and Medical Specialties, School of Medicine, University of Alcalá.
Alcalá de Henares, Madrid
Pilar Muñoz-Calero, MD, President of the Fundación Alborada, Co-director of the Chair of Pathology
and Environment, Faculty of Medicine, Universidad Complutense de Madrid (UCM), Madrid
Miguel Lopez-Lazaro, PhD, Associate Professor, Department of Pharmacology, Faculty of Pharmacy,
University of Seville
María Elena López Martín, MD, PhD, Associate Professor of Human Anatomy, School of Medicine,
University of Santiago de Compostela (USC)
Enrique A. Navarro, PhD, Professor, University of Valencia, Valencia
Claudio Gómez-Perretta, MD, PhD, Chief of Section, Hospital Universitario La Fe, Valencia Ceferino
Maestu Unturbe, Ph.D, Prof., Director of the Bioelectromagnetism Laboratory of the Centre for Biomedical
Technology (CTB), Polytechnic University of Madrid (UPM).
SWEDEN
Mikko Ahonen, PhD, researcher, Sundsvall
Michael Carlberg, MSc, Department of Oncology, Faculty of Medicine and Health, University
Hospital, Örebro
Mikael Eriksson, MD, PhD, Associate Professor, Department of Oncology, Skane University,
Hospital, Lund
Lena Hedendahl, MD, Independent Environment and Health Research, Luleå
Olle Johansson, Associate Professor, Experimental Dermatology Unit, Department of Neuroscience,
Karolinska Institute, Stockholm
Gunilla Ladberg, PhD, Member of the Board of the Swedish association Vågbrytaren, Lidingö Leif G.
Salford, MD, PhD, Senior Professor of Neurosurgery, Director of the Rausing Laboratory for Translational
NeuroOncology, Lund University, Lund
Elsy-Britt Schildt, MD, PhD, Senior Consultant, Department of Oncology and Radiation, County
Hospital, Kalmar
Fredrik Söderqvist, PhD, Epidemiologist, Centre for Clinical Research, Uppsala University, Västerås
SWITZERLAND
Daniel Favre, Dr. phil., Biologist, Independent Researcher, Brent
Peter Meier, Dr.Med. Facharzt für Innere Medizin FMH, M.Sc. Präventivmedizin, Mitglied der
European Academy for Environmental Medicine, Sissach
UK
Erica Mallery-Blythe, MD, BMBS, Founder of PHIRE (Physicians’ Health Initiative for Radiation and
Environment) Trustee Radiation Research Trust, Medical Advisor ORSAA (Oceana Radiofrequency
Advisory Association), Medical Advisor ES-UK, Soton
David Gee, Visiting Fellow, Institute of Environment, Health and Societies, Brunel University,
London
Andrew Goldsworthy, BSc, PhD, Lecturer in Biology (retired), Imperial College London, Monmouth
Isaac Jamieson, PhD, DIC, RIBA, Dip AAS, BSc(Hons) Arch., Biosustainable Design, Aberdeen, UK.
International Expert, Thammasat University, Pathumthani, Thailand.
Alasdair Philips, BSc, DAgE, Professional engineer, Powerwatch
Syed Ghulam Sarwar Shah, MBBS, MA, MSc, PhD , Post-Doctoral Research Fellow, Department of
Occupational Health, Guy’s and St. Thomas’ NHS Trust; Honorary Research Fellow, Department of
Clinical Sciences, Brunel University, London
Sarah Starkey, PhD, Independent Neuroscience and Environmental Health Research
Andrew Tresidder, MD, MBBS, MRCGP, Somerset GP
Other Nations
ARMENIA
Sinerik Ayrapetyan, PhD, Professor, Life Sciences International Postgraduate Educational Center,
UNESCO Chair in Life Sciences, Yerevan, Head of Research Council and Chairholder of UNESCO Chair
AUSTRALIA
Priyanka Bandara, PhD, Environmental Health Consultant, Castle Hill/Sydney, NSW
Katherine Georgouras, OAM, DDM, FACD, Professor of Dermatology, (semiretired), Kenthurst
NSW
Ray Kearney OAM, PhD, Honorary Assoc. Professor (retired), Department of Medicine, University of
Sydney
Don Maisch, PhD, Independent researcher, author of ”The Procrustean Approach”, Lindisfarne,
Tasmania
May Murray, PhD, Independent Environmental Health researcher, Canberra
Elena Pirogova, PhD, Associate Professor, Biomed Eng, BEng (Hons) Chem En, Discipline of
Electrical and Biomedical Engineering, School of Engineering, RMIT University
Charles Teo, AM, MBBS, Professor, Neurosurgeon, Prince of Wales Private Hospital, Randwick,
NSW, Sydney
Steve Weller, BSc, Founding member of ORSSA, Brisbane
BRAZIL
Orlando Furtado Vieira Filho, PhD, Professor, Cellular & Molecular Biology, Federal University of
Rio Grande do Sul
Claudio Enrique Fernández-Rodríguez, PhD, MSEE, Professor, Federal Institute of Rio Grande do
Sul, IFRS, Canoas
Alvaro Augusto A. de Salles, PhD, Full Professor, Federal University of Rio Grande do Sul, UFRGS,
Porto Alegre
Francisco de Assis Ferreira Tejo (retired) D.Sc., Professor, Grupo de Eletromagnetismo
Computacional e Bioeletromagnetismo, Electrical Engineering Dept, Universidade Federal de Campina
Grande
CANADA
Frank Clegg, CEO, Canadians for Safe Technology (C4ST); Former President of Microsoft Canada
Paul Héroux, PhD, Occupational Health Program Director, Department of Epidemiology, Biostatistics
and Occupational Health, McGill University Medicine, Montreal, PQ
Anthony B. Miller, MD, FRCP, Professor Emeritus, Dalla Lana School of Public Health, University of
Toronto,
Malcolm Paterson, PhD, Director, Research Initiatives, BC Cancer Agency Sindi Ahluwalia Hawkins
Centre for the Southern Interior, Kelowna, BC
Michael A. Persinger, PhD, Professor, Biomolecular Sciences, Behavioural Neuroscience and Human
Studies, Laurentian University, Sudbury, Ontario
Magda Havas, Associate Professor, Trent University, Canada
CHINA
Wenjun Sun, PhD, Professor, Bioelectromagnetics Key Laboratory, Zhejiang University, School of
Medicine, Hangzhou
Minglian Wang, M.M. , PhD, Associate Professor, College of Life Science & Bioengineering, Beijing
University of Technology (BJUT), Beijing
COLOMBIA
Carlos Sosa, MD, University of Antioquia, Medellín
EGYPT
Nasr Radwan, Prof. Dr., Cairo University, Faculty of Science, Cairo
INDIA
Ganesh Chandra Jagetia, Professor, Just retired from Department of Zoology, Mizoram University,
Aizawl, Udaipur
Sareesh Naduvil Narayanan, PhD, Assistant Professor, Department of Physiology, RAK College of
Medical Sciences, RAK Medical & Health Sciences University, Ras Al Khaimah, UAE
R.S. Sharma, PhD, Head, Scientist - G & Sr. DDG, Div. of Reproductive Biology, Maternal & Child
Health and Chief Project Coordinator - EMF Health Project India, Indian Council of Medical Research,
Ansari Nagar, New Delhi
IRAN
Amirnader Emami Razavi, PhD, Executive Manager and Principal Investigator of Iran, National
Tumor Bank, Cancer Institute of Iran, Tehran University of Medical Sciences
Dr. Masood Sepehrimanesh, PhD, Assistant Professor, Gastrointestinal and Liver Disease Research
Center, Guilan Universtiy of Medical Sciences, Rasht
ISRAEL
Iris Atzmon, MPH, Epidemiology, University of Haifa, Author of ”The Cellular, not what you
thought!”, Haifa
Michael Peleg, M.Sc., Radio Communications Engineer and Researcher, Technion, Israel Institute of
Technology, Haifa
Elihu D Richter, MD MPH, Professor, Occupational and Environmental Medicine, Hebrew University-
Hadassah School of Public Health and Community Medicine, Jerusalem
Yael Stein, MD, Hebrew University - Hadassah Medical Center, Jerusalem
Danny Wolf, MD, Pediatrician, Clialit Health Services Raziel, Netanya Herzelia
JAPAN
Hidetake Miyata, PhD, Associate professor, Department of Physics. Tohoku University
JORDAN
Mohammed Saleh Al Salameh, PhD, Professor, Department of Electrical Engineering, University of
Science & Technology, Irbid
KOREA (South)
Kiwon Song, PhD, Professor, Department of Biochemistry, Yonsei University, Seoul
Young Hwan Ahn, MD PhD, Professor, Department of Neurosurgery, Ajou Univeristy School of
Medicine, Suwon
NEW ZEALAND
Damian Wojcik, MD, MBChB, Medical director/ Northland Environmental health Clinic, Whangare,
Northland
NIGERIA
Aneyo Idowu Ayisat, M.Sc., Lecturer, Environmental Biology Unit, Biological Science Department,
Yaba College of Technology, Yaba, Lagos
OMAN
Dr Najam Siddiqi, MBBS, PhD, Associate Professor of Anatomy, Oman Medical College, Sohar
RUSSIAN FEDERATION
Yury Grigoriev, Professor, M. Dr Sci., Federal. Medical Biophysical Center, Moscow
Maxim V. Trushin, PhD, Associate Professor, Kazan Federal University, Kazan
TURKEY
Osman Cerezci, Professor Dr., Dept. Electrical-Electronics Engineering, Sakarya University,
Adapazarı
Suleyman Dasdag, PhD, Prof. Dr., Biophysics Department, Medical School, Istanbul Medeniyet
University, Uskudar, Istanbul
Onur Elmas, MD, PhD, Faculty of Medicine, Dept. Of Physiology, Mugla Sitki Kocman University,
Mugla
Ayse Inhan Garip, Assoc. Prof., School of Medicine, Biophysics Dept., Marmara Univ., Istanbul
Suleyman Kaplan, PhD, Professor, President of Turkish Society for Stereology, Board member of
Journal Chemical Neuroanatomy (Elsevier), Board member of Journal of Microscopy and Ultrastructure
(Elsevier), Department of Histology and Embryology, Ondokuz Mayıs University, Samsun
Fulya Kunter, Assistant Professor Dr., Dept. Electrical-Electronics Engineering, Marmara University,
Istanbul
Selim Şeker, Professor Dr., Department of Electrical-Electronics Engineering, Bogazici University
Nesrin Seyhan, Prof. Dr., Gazi University Medical Faculty, Founder Head, Biophysics Department;
Founding Director, Gazi Non-Ionizing Radiation Protection Centre (GNRK), Ankara
UKRAINE
Olexandr Tsybulin, PhD, Department of Biophysics, Bila Tserkva National Agrarian University
Igor Yakymenko, Prof. Dr, Department of Biochemistry and Environmental Control National
University of Food Technologies, Kyiv
USA
David O. Carpenter, MD, Director, Institute for Health and the Environment, A Collaborating Centre
of the World Health Organization, University at Albany, Rensselaer, NY
Barry Castleman, ScD, Environmental Consultant, Garrett Park, MD
Devra Davis, PhD, MPH, Visiting Prof. Medicine, Hebrew University, Hadassah Medical Center &
Ondokuz Mayis University, Medical School (Turkey); Pres., Environmental Health Trust, Teton Village,
WY
Paul Doyon, MA, MAT, EMRS, Independent Researcher, Doyon Independent Research, CA
Arthur Firstenberg, B.A., EMF researcher and author, president Cellular Phone Task Force, New York
Beatrice A. Golomb, MD, PhD, Professor of Medicine, University of California, San Diego, CA
Peter F. Infante, DrPH, Managing Member, Peter F. Infante Consulting, LLC, VA
Toril H. Jelter, MD, MDI Wellness Center, CA
Elizabeth Kelley, MA, Electromagnetic Safety Alliance, Tucson, AZ
Henry Lai, PhD, Professor Emeritus, University of Washington, Seattle, WA
B. Blake Levitt, medical/science journalist, former New York Times contributor, EMF researcher and
author
Trevor G Marshall, ME, PhD, Director, Autoimmunity Research Foundation, CA
Ronald Melnick, PhD, Senior Toxicologist, (Retired RF-section leader) US National Toxicology
Program, National Institute of Environmental Health Sciences
L. Lloyd Morgan, Senior Research Fellow, Environmental Health Trust, Board Member, International
EMF Alliance (IEMFA), CA
S. M. J. Mortazavi, PhD, Professor of Medical Physics, Visiting Scientist, Fox Chase Cancer Center,
Philadelphia, PA
Joel M. Moskowitz, PhD, Director, Center for Family and Community Health, School of Public Health,
University of California, Berkeley, CA
Martin Pall, BA, PhD, Professor Emeritus (Biochemistry and basic medicine), Pullman, WA
Jerry L. Phillips, PhD, Exec. Director, Excel Centers, Professor Attendant, Department of Chemistry
& Biochemistry, University of Colorado, Colorado Springs, CO
Camilla R. G. Rees, MBA, Health Researcher, Author,”The Wireless Elephant in the Room”’ CEO,
Wide Angle Health, Sr. Policy Advisor, National Institute for Science, Law & Public Policy, NY
Cindy Sage, MA, Sage Associates, Co-Editor, BioInitiative Reports, Santa Barbara, CA
Eugene Sobel, PhD, Professor (Retired), University of Southern California School of Medicine, CA
John G. West, MD, Director of Surgery, Breastlink, CA

–––––– • ––––––
Société Internationale des médecins pour l’environnement
Réseaux 5G dans les pays européens :
appel à un gel de la 5G en vertu du principe de précaution
Avril 2018
Auteur : Agostino Di Ciaula
Bureau scientifique de l’ISDE
Le document de la Commission européenne “5G pour l’Europe : Un plan
d’action” (septembre 2016) visait à détailler “un plan d’action pour le
déploiement rapide et coordonné de la 5G en Europe grâce à un partenariat
entre la Commission, les États membres et l’Industrie”. Ce document avait pour
but d’introduire rapidement les nouveaux réseaux 5G d’ici à 2018, puis à une
“introduction commerciale à grande échelle d’ici la fin 2020 au plus tard”.
À la suite de ce document, plusieurs États membres prévoient au cours des
prochains mois, au niveau national, des «expérimentations 5G» préliminaires par
des opérateurs téléphoniques privés, dans le but de tester le réseau à des
fréquences supérieures à 6 GHz, avant l’introduction définitive des fréquences
5G classiques (plus de 30 GHz, ondes millimétriques).
Un document de l’Autorité italienne des communications (AGCOM, du 28
mars 2017) indique que “les réseaux 5G desserviront un nombre élevé
d’appareils et connecteront, selon l’hypothèse dominante basée sur les
développements en cours en matière de normalisation, environ 1 million
d’appareils par Km2. Cette densité d’appareils entraînera une augmentation du
trafic et la nécessité d’installer de petites cellules afin de permettre des
performances de connectivité adéquates, avec une augmentation de la densité
des antennes installées”.
En Italie, par exemple, l’”expérimentation 5G” comprendra, dans trois zones
géographiques différentes (nord, centre, sud), environ 4 millions de citoyens non
informés. Les habitants seront exposés, lors de cette “expérimentation”, aux
fréquences et à une densité jamais employée auparavant à grande échelle.
Bien que les niveaux classiques d’exposition aux champs électromagnétiques
de radiofréquence (CEM -RF) soient généralement en dessous des limites
réglementaires actuelles dans les pays européens l’impact réel sur la santé du
développement et de l’étendue des technologies de communication fait encore
l’objet de débats. Plusieurs études ont documenté la capacité des CEM-RF à
induire un stress oxydatif (principalement par une production accrue des espèces
réactives de l’oxygène), et des dommages oxydatifs au niveau de l’ADN. On
note également que des effets biologiques ont été enregistrés à des niveaux
d’exposition inférieurs aux limites réglementaires, provoquant des doutes
croissants quant à la sécurité réelle des normes CIPRNI actuellement utilisées.
Des preuves antérieures ont conduit le CIRC en 2011 à classer les CEM-RF
comme probablement cancérogènes pour l’homme (groupe 2B). Après 2011, des
études plus récentes ont renforcé le lien entre les CEM-RF et l’apparition de
cancer et ont mis en évidence des risques probables nouveaux pour la santé,
principalement en ce qui concerne les maladies du système reproductif,
neurologiques et métaboliques.
En outre, des preuves préliminaires spécifiques ont montré que l’exposition à
des fréquences supérieures à 30GHz pourrait altérer l’expression des gènes,
augmenter la température de la peau, stimuler la prolifération de cellules,
modifier les fonctions de la membrane cellulaire et du système neuro-
musculaire, et que ces fréquences peuvent moduler la synthèse des protéines
impliquées dans les processus inflammatoires et immunologiques avec des effets
systémiques possibles.
Des études complémentaires sont indispensables pour explorer en profondeur
les effets biologiques causés par l’exposition à ces fréquences CEM-RF
spécifiques accompagnées d’une densité d’exposition élevée. Les preuves
disponibles sont toutefois suffisantes pour justifier de probables effets sur la
santé (en particulier sur les sujets les plus vulnérables, comme les enfants et les
femmes enceintes) qui doivent primer sur une “expérimentation” technologique
conçue à des fins commerciales.
Nous pensons qu’il serait contraire à l’éthique d’ignorer les preuves
disponibles en attendant une possible démonstration “a posteriori” d’atteintes à
la santé face à un risque présent et potentiellement gérable pour la santé
publique.
Ainsi, dans le respect du principe de précaution et du principe de l’OMS “la
santé dans toutes les politiques”, nous pensons qu’il convient de demander un
arrêt des “expérimentations 5G” dans toute l’Europe jusqu’à ce qu’un
engagement adéquat et actif des institutions publiques dans le domaine de la
santé environnementale (ministère de la santé, ministère de l’environnement,
agences nationales de l’environnement et de la santé) soit efficacement planifié.
Cet engagement doit viser à effectuer préalablement et de façon correcte des
analyses de risques et des plans de surveillance de la santé environnementale,
tout en suggérant des mesures alternatives ou adéquates pour réduire le niveau
de risques dans la population exposée.

–––––– • ––––––
Appel pour des valeurs limites d’exposition réellement
protectrices
dans le domaine des champs électromagnétiques
(100 kHz to 300 GHz)
La position et les lignes directrices de l’ICNIRP ne sont pas scientifiques et
protègent l’industrie, pas la santé publique.
Afin de protéger le public et l’environnement des effets néfastes connus des
champs électromagnétiques, nous demandons aux Nations Unies, à
l’Organisation mondiale de la Santé et à tous les gouvernements de ne pas
accepter les lignes directrices de l’ICNIRP. Celles-ci ne sont pas protectrices,
mais induisent plutôt un risque grave pour la santé humaine et l’environnement,
puisqu’elles autorisent une exposition nocive de la population mondiale, y
compris les plus vulnérables, sous le prétexte non scientifique qu’elles seraient
“protectrices”.
Contexte
La Commission internationale de protection contre les rayonnements non
ionisants (ICNIRP) a publié un projet de lignes directrices le 11 juillet 2018
concernant les limites d’exposition aux champs électriques, magnétiques et
électromagnétiques (100 kHz à 300 GHz).1
Ces lignes directrices sont non scientifiques, obsolètes et ne représentent pas
une évaluation objective des connaissances scientifiques disponibles sur les
effets de cette forme de rayonnement. Elles ignorent la grande quantité de
résultats scientifiques qui démontrent clairement et de manière convaincante des
effets néfastes à des intensités bien inférieures aux directives de l’ICNIRP.2
Les directives sont inadéquates pour protéger les humains et
l’environnement.
Les directives de l’ICNIRP ne protègent que contre les effets thermiques
aigus des expositions très courtes et intenses. Les directives ne protègent pas
contre les effets nocifs des expositions de faible intensité et de longue durée, tels
que cancer, problèmes de reproduction ou effets sur le système nerveux, bien
que ces effets soient démontré de manière convaincante pour une exposition
chronique à des intensités inférieures aux limites fixées par l’ICNIRP.2,3
En mai 2011, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) qui
est l’Agence mondiale du cancer de l’Organisation mondiale de la Santé a
conclu que les radiofréquences dans la gamme de fréquences de 30 kHz à 300
GHz sont un cancérogène «possible» pour l’homme (Groupe 2B).4 L’ICNIRP
ignore cette conclusion importante tandis qu’au cours des sept dernières années,
la base de preuves sur la cancérogénicité a augmenté sensiblement.2,3,5,10
244 chercheurs considèrent que les lignes directrices de l’ICNIRP ne sont
pas protectrices.
L’avis de l’ICNIRP ne correspond pas à celui de chercheurs ayant publié
leurs recherches sur les effets biologiques ou les effets sur la santé des champs
électromagnétiques dans des articles revus par les pairs. Depuis 2015, 244
scientifiques ont signé l’appel international des scientifiques relatif aux champs
électromagnétiques (CEM)11 qui considèrent que des directives plus protectrices
que celles de l’ICNIRP doivent s’appliquer pour protéger la santé publique :
«Les directives de l’ICNIRP ne couvrent pas l’exposition à long terme et
les effets de faible intensité (et)… sont insuffisantes pour protéger la santé
publique»….
«De nombreuses publications scientifiques récentes ont montré que les
CEM affectent les organismes vivants à des niveaux bien en-dessous de la
plupart des directives internationales et nationales. Les effets incluent un
risque accru de cancer, de stress cellulaire, d’augmentation des radicaux
libres nocifs, de dommages génétiques, des modifications structurelles et
fonctionnelles du système reproducteur, des déficits d’apprentissage et de
mémoire, des troubles neurologiques et des impacts négatifs sur le bien-être
général chez l’homme. Les dommages vont bien au-delà de l’espèce humaine,
car il y a de plus en plus de preuves d’effets nocifs sur la vie tant végétale que
animale.»
Le mandat de l’ICNIRP doit être remis en question.
Le mandat de l’ICNIRP consistant à publier des directives sur l’exposition
doit être sérieusement remis en question. L’ICNIRP n’est pas indépendant de
liens avec l’industrie comme il le prétend.12,13 Ses avis ne sont ni objectifs, ni
représentatifs du corpus de preuves scientifiques, mais sont biaisés en faveur de
l’industrie. Il est évident au vu de leur réticence à tenir compte des conclusions
scientifiques rapportant des effets néfastes que l’ICNIRP protège l’industrie, pas
la santé publique, ni l’environnement.
Le premier président de l’ICNIRP et d’autres experts ont ou ont eu des liens
financiers avec l’industrie dans le domaine des télécommunications, militaire et /
ou de l’énergie.12-15
Son premier président a réussi à diriger le projet de l’OMS sur les CEM,
comme un cheval de Troie pour promouvoir les directives de l’ICNIRP en tant
que norme mondiale. Cette personne était également responsable pour orienter le
financement de l’industrie des télécommunications vers le projet CEM de l’OMS
pendant plusieurs années.13,14
De nouvelles directives vraiment protectrices sont nécessaires.
Nous demandons aux Nations Unies, à l’Organisation Mondiale de la Santé
et à tous les gouvernements de soutenir l’élaboration et la prise en compte de
directives médicales16 indépendantes de conflits d’intérêts directs ou indirects
avec l’industrie, et qui représentent l’état de la science médicale, et soient
vraiment protectrices.
Date : 30 octobre 2018
Remarque : les signataires de cet appel ont signé en tant qu’individus, mais
cela ne signifie pas nécessairement que cela représente les points de vue de leurs
employeurs ou des organisations professionnelles auxquelles ils sont affiliés.
Initiateurs de l’appel
Prof. David O. Carpenter, MD, Director, Institute for Health and the
Environment, University at Albany, State University of New York, USA
Dr. Lennart Hardell, MD, Ph.D, Department of Oncology, University
Hospital, Örebro, Sweden (retired)
The Environment and Cancer Research Foundation, Örebro, Sweden
Dr. Joel M. Moskowitz, Ph.D. School of Public Health, University of
California, Berkeley, USA
Dr. Gerd Oberfeld, MD, Public Health Department, Salzburg Government,
Austria
–––––––––––––––––––
1. https://www.icnirp.org/en/activities/public-consultation/consultation-1.html
2. https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0269749118310157
3. www.bioinitiative.org
4. https://monographs.iarc.fr/iarc-monographs-on-the-evaluation-of-carcinogenic-risks-to-humans-14/
5. https://www.hindawi.com/journals/bmri/2017/9218486/
6. https://www.tandfonline.com/doi/full/10.3109/15368378.2015.1043557
7. https://ntp.niehs.nih.gov/ntp/about_ntp/trpanel/2018/march/tr595peerdraft.pdf
8. https://ntp.niehs.nih.gov/ntp/about_ntp/trpanel/2018/march/tr596peerdraft.pdf
9. https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0013935118304973
10. https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0013935118300367
11. https://emfscientist.org/
12. https://www.degruyter.com/downloadpdf/j/reveh.2016.31.issue-4/reveh-2016-0060/reveh-2016-
0060.pdf
13. https://www.spandidos-publications.com/10.3892/ijo.2017.4046
14. https://microwavenews.com/CT.html
15. https://microwavenews.com/news-center/iarc-drops-anders-ahlbom-rf%E2%80%93cancer-panel
16. https://www.degruyter.com/downloadpdf/j/reveh.2016.31.issue-3/reveh-2016-0011/reveh-2016-
0011.pdf

–––––– • ––––––
À l’Organisation des Nations Unies, à l’OMS, à l’Union européenne, au
Conseil de l’Europe et aux gouvernements de tous les pays,
Nous soussignés, médecins, scientifiques, membres d’organisations
environnementales et citoyens de 204 pays, demandons urgemment l’arrêt du
déploiement du réseau sans fil de 5G (cinquième génération) y compris depuis
les satellites spatiaux. En effet, la 5G entraînera une augmentation considérable
de l’exposition au rayonnement de radiofréquence, qui s’ajoutera au
rayonnement induit par les réseaux de télécommunications 2G, 3G et 4G déjà en
place. Or on a déjà la preuve des effets nocifs du rayonnement de
radiofréquence pour les êtres humains et l’environnement. Le déploiement de la
5G revient à mener des expériences sur les êtres humains et l’environnement, ce
qui est considéré comme un crime en vertu du droit international.
Sommaire
Les entreprises de télécommunications à l’échelle mondiale sont bien
résolues, avec l’appui des gouvernements, à déployer dans les deux prochaines
années, le réseau sans fil de cinquième génération (5G). Cette décision produira
ce qui est considéré comme un changement sociétal sans précédent à l’échelle
mondiale. Nous aurons ainsi des maisons «intelligentes», des entreprises
«intelligentes», des autoroutes «intelligentes», des villes «intelligentes» et des
voitures autonomes. Pratiquement tout ce que nous achetons et possédons,
depuis les réfrigérateurs et les machines à laver jusqu’aux cartons de lait, en
passant par les brosses à cheveux et les couches pour bébés, contiendra des
antennes et des micropuces et sera connecté sans fil à l’Internet. Toute personne
sur terre aura accès instantanément à des communications sans fil à très haut
débit et à faible latence, et ce dans les coins les plus reculés de la planète, jusque
dans les forêts pluviales, au milieu de l’océan et dans l’antarctique.
Ce que la plupart des gens ignorent, c’est que cette nouvelle réalité
entraînera aussi un changement environnemental sans précédent à l’échelle
planétaire. Il est impossible d’imaginer la densité prévue des émetteurs de
radiofréquences. Outre les millions de nouvelles stations de base terrestres 5G
qui seront installées et les 20 000 nouveaux satellites qui seront lancés dans
l’espace, 200 milliards d’objets émetteurs, selon nos estimations, feront partie de
l’internet des objets d’ici 2020, et un billion d’objets quelques années plus tard.
Il y a eu un déploiement commercial de la 5G à basse fréquence et à faible débit
au Qatar, en Finlande et en Estonie mi- 2018. Quant au déploiement de la 5G à
très hautes fréquences (ondes millimétriques), il devrait commencer dès la fin
2018.
Malgré un déni généralisé, nous disposons déjà de preuves accablantes
indiquant que le rayonnement des radiofréquences (RF) est nuisible à la vie. Les
données cliniques accumulées sur des personnes malades ou ayant des troubles
de santé, les preuves expérimentales de dommages à l’ADN, aux cellules et aux
organes d’une grande variété de végétaux et d’animaux et les données
épidémiologiques qui prouvent que les grandes maladies de la civilisation
moderne – le cancer, les maladies du cœur et le diabète – sont en grande partie
provoquées par la pollution électromagnétique, constituent un corpus de plus de
10 000 études publiées dans des revues dotées de comités de lecture.
Si les plans de l’industrie des télécommunications pour la 5G se concrétisent,
pas un être humain, pas un mammifère, pas un oiseau, pas un insecte et pas un
brin d’herbe sur terre, quel que soit le lieu de la planète où il se trouve, ne pourra
se soustraire à une exposition, 24 heures sur 24 et 365 jours par an, à des niveaux
de rayonnement de radiofréquence qui sont des dizaines voire des centaines de
fois supérieurs à ceux que l’on connaît aujourd’hui. Toutes les issues de secours
seront barrées. Ces plans pour la 5G risquent d’avoir des effets graves et
irréversibles sur les êtres humains et de causer des dommages permanents à tous
les écosystèmes terrestres.
Des mesures immédiates doivent être prises pour protéger l’humanité et
l’environnement, conformément aux impératifs éthiques et aux conventions
internationales.
Le déploiement de la 5G entraînera
une augmentation massive de l’exposition involontaire
et incontournable au rayonnement du sans fil
Stations de base terrestres de la 5G
De façon à transmettre les énormes quantités de données nécessaires pour
l’internet des objets, la technologie 5G, une fois pleinement déployée, utilisera
des ondes millimétriques, qui ne traversent pas aisément la matière solide. Il
faudra donc que les entreprises de télécommunications installent des stations de
base tous les 100 mètres dans toutes les zones urbaines du monde entier. À la
différence de la technologie sans fil des générations précédentes où une seule
antenne diffuse des ondes sur une superficie importante, les stations de base de
la 5G et les équipements connexes seront dotés d’antennes à balayage
électronique actif qui, ensemble, émettront des faisceaux d’ondes
électromagnétiques focalisés, orientables, analogues aux faisceaux laser qui se
chevauchent entre eux.
Chaque téléphone 5G renfermera des dizaines d’antennes minuscules, qui
ensemble, essaieront de capter un faisceau étroitement focalisé auprès du pylône
le plus proche. La US Federal Communications Commission (FCC) a adopté des
règles4 autorisant que la puissance effective de ces faisceaux atteigne 20 watts,
soit dix fois de plus que les niveaux autorisés pour les téléphones actuels.
Chaque station de base de la 5G renfermera des centaines voire des milliers
d’antennes pointant simultanément de multiples faisceaux d’ondes
électromagnétiques, analogues aux faisceaux laser, vers tous les téléphones
mobiles et les autres appareils de son aire de service. Cette technologie est dite à
«entrées et à sorties multiples» ou MIMO. Selon les règles de la FCC, la
puissance rayonnée effective des faisceaux d’une station de base de la 5G
pourrait atteindre 30 000 watts pour 100 MHz du spectre, ce qui équivaut à
300 000 watts par GHz de spectre, c’est- à-dire des niveaux de puissance des
dizaines voire des centaines de fois supérieurs aux niveaux autorisés pour les
stations de base actuelles.
Stations de base spatiales de la 5G
Au moins cinq entreprises5 proposent d’offrir la 5G depuis l’espace, à partir
de 20 000 satellites regroupés en basse et moyenne orbite qui couvriront la terre
de puissants faisceaux d’ondes électromagnétiques focalisés et orientables
(balayage électronique actif). Chaque satellite émettra des ondes millimétriques
ayant une puissance effective de rayonnement pouvant atteindre 5 millions de
watts6 depuis des milliers d’antennes disposées en réseaux à commandes de
phase (permettant un balayage électronique). Même si l’énergie qui frappe le sol
à partir des satellites est moins puissante que celle transmise par les antennes
terrestres, elle touchera des régions qui échappent au balayage d’autres
émetteurs et s’ajoutera au rayonnement induit par les milliards d’objets
connectés grâce aux antennes relais de la 5G basées au sol. Mais qui plus est, les
satellites stationneront dans la magnétosphère de la Terre, qui exerce une
influence importante sur les propriétés électriques de l’atmosphère.
L’altération de l’environnement électromagnétique de la Terre pourrait bien
représenter une menace encore plus grande pour la vie que le rayonnement des
antennes basées au sol (voir ci- après).
On a déjà la preuve des effets nocifs
du rayonnement de radiofréquence
Avant même que la 5G soit envisagée, des dizaines de pétitions et d’appels
émanant de scientifiques de différents pays, dont l’Appel de Fribourg signé par
plus de 3 000 médecins, avaient demandé l’arrêt de l’expansion de la
technologie sans fil et l’adoption d’un moratoire pour toute nouvelle station de
base.
En 2015, 215 scientifiques de 41 pays ont fait part de leurs préoccupations
aux Nations Unies et à l’Organisation mondiale de la santé (OMS), en faisant
valoir que de «nombreuses publications récentes ont montré que les [champs
électromagnétiques] CEM affectent les organismes vivants à des niveaux bien
inférieurs à ceux que préconisent la plupart des lignes directrices internationales
et nationales». Plus de 10 000 études scientifiques publiées dans des revues
dotées de comités de lecture montrent les dommages du rayonnement de
radiofréquence causés à la santé humaine. Ces effets prennent diverses formes,
notamment :
Palpitations cardiaques Incidence sur le bien-être général
Altération de l’expression génique Multiplication du nombre de radicaux
libres
Altération du métabolisme Difficultés d’apprentissage et
pertes de mémoire
Altération du développement des cellules Infertilité et altération de la qualité du
souche sperme
Cancers Fausse couche
Maladies cardiovasculaires Dommages neurologiques
Déficience cognitive Obésité et diabète
Lésions de l’ADN Stress oxydant
Parmi les effets sur les enfants, mentionnons l’autisme, le trouble
d’hyperactivité avec déficit de l’attention (THADA) et l’asthme.
Les dommages vont bien au-delà de ceux causés à la race humaine, comme
en témoignent quantité de preuves de dommages causés à divers végétaux et à la
faune, de même qu’aux animaux de laboratoire, notamment :
Les fourmis Les insectes
Les oiseaux Les mammifères
Les forêts Les souris
Les grenouilles Les végétaux
Les mouches à fruits Les rats
Les abeilles Les arbres
Des effets microbiologiques néfastes ont également été constatés.
Le Centre international de Recherche sur le Cancer de l’OMS a conclu en
2011 que le rayonnement de radiofréquence, dans la gamme de fréquence de 30
kHz à 300 GHz, était peut- être cancérigène pour l’homme (Groupe 2B)
.Toutefois, selon des preuves récentes, y compris les dernières études sur
l’utilisation du téléphone mobile et les risques de cancer du cerveau, il est avéré
que le rayonnement de radiofréquence est cancérigène pour les humains et
devrait être classé en tant que «cancérigène du Groupe 1», au même titre que la
fumée du tabac et l’amiante.
La plupart des signaux sans fil actuels sont modulés par impulsion. Les
dommages sont causés à la fois par l’onde porteuse modulée par la haute
fréquence et par les pulsations basse fréquence.
Le déploiement des satellites de la 5G doit être interdit
La Terre, l’ionosphère et la basse atmosphère instaurent ensemble le circuit
électrique planétaire dans lequel nous vivons. Il est bien établi que les rythmes
biologiques – des êtres humains, des oiseaux, des hamsters, et des araignées –
sont contrôlés par l’environnement électromagnétique naturel de la Terre et que
le bien-être de tous les organismes dépend de la stabilité de cet environnement,
notamment des propriétés électriques de l’atmosphère. Cherry, dans un article
qui fait date, a expliqué l’importance des résonances Schumann et la raison pour
laquelle les perturbations ionosphériques peuvent altérer la tension artérielle et la
mélatonine et provoquer «le cancer, des pathologies du système reproductif, des
cardiopathologies, des maladies neurologiques et la mort».
Ces éléments de notre environnement électromagnétique ont déjà été altérés
par le rayonnement des lignes de transport d’électricité. Le rayonnement des
harmoniques provenant des lignes électriques atteint l’ionosphère et la
magnétosphère de la Terre, où il est amplifié par l’interaction onde-corpuscule.
En 1985, Robert O. Becker (PhD) a lancé un avertissement disant que le
rayonnement des harmoniques des lignes électriques avait déjà modifié la
structure de la magnétosphère et que l’expansion continue de cet effet «constitue
une menace pour la viabilité de toute la vie sur Terre». Le positionnement de
dizaines de milliers de satellites directement à la fois dans l’ionosphère et la
magnétosphère, émettant des signaux modulés à des millions de watts et à des
millions de fréquences risque bien d’altérer notre environnement
électromagnétique à un degré dépassant de beaucoup notre capacité
d’adaptation.
Des suivis officieux de la situation actuelle ont déjà fourni des preuves
indiquant de graves effets sur les êtres humains et les mammifères d’environ 100
satellites qui assurent le service des téléphones 2G et 3G depuis 1998, en basse
orbite. Or, de tels effets ne sauraient s’expliquer si l’on considère exclusivement
les faibles niveaux de rayonnement au sol. Les connaissances issues d’autres
disciplines scientifiques pertinentes doivent être prises en compte, y compris les
domaines de la physique atmosphérique et de l’acuponcture. Si l’on ajoute
20 000 satellites 5G, on polluera encore plus le circuit électrique planétaire et
l’on pourrait altérer les résonances de Schumann avec lesquelles toute la vie sur
Terre a évolué. Les effets seront universels et pourraient être profondément
délétères.
La 5G est différente de la 4G,
tant sur le plan qualitatif que quantitatif
L’idée que nous pouvons tolérer de dix à cent fois plus de rayonnement à des
longueurs d’ondes millimétriques se fonde sur une modélisation erronée du
corps humain considéré comme s’il s’agissait d’une coquille remplie d’un
liquide homogène. L’hypothèse selon laquelle les ondes millimétriques ne
traversent pas la barrière cutanée fait totalement abstraction des nerfs, des
vaisseaux sanguins et d’autres structures conductrices d’électricité qui peuvent
transporter les courants induits par le rayonnement profondément dans le corps.
Une autre erreur qui pourrait être plus grave encore veut que les antennes à
balayage électronique actif soient des antennes ordinaires. Or il n’en est rien.
Lorsqu’un champ électromagnétique ordinaire pénètre dans le corps, il déplace
des charges et induit la circulation de courants. Mais lorsque des impulsions
électromagnétiques extrêmement courtes pénètrent dans le corps, un autre
phénomène se produit : les charges mobiles elles-mêmes deviennent de petites
antennes qui rerayonnent le champ électromagnétique plus profondément dans le
corps. Ces ondes sont appelées précurseurs de Brillouin. Elles deviennent
importantes lorsque soit la puissance ou la phase des ondes change suffisamment
rapidement. La 5G remplira probablement ces deux critères.
En outre, la pénétration profonde en soi se révèle plus particulièrement
dangereuse pour les yeux et pour les organes du corps les plus gros, la peau, de
même que pour les créatures très petites. Des études ont récemment été publiées
dans des revues dotées de comités de lecture, prédisant des brûlures cutanées par
énergie thermique chez les êtres humains par le rayonnement 5G et une
absorption de la résonance par les insectes qui absorbent jusqu’à 100 fois plus de
rayonnement à des ondes millimétriques qu’ils ne le font aux longueurs d’ondes
actuellement en usage. Étant donné que les populations d’insectes volants ont
décliné de 75 à 80 p. 100 depuis 1989, même dans les zones naturelles
protégées, le rayonnement de la 5G pourrait avoir des effets catastrophiques sur
les populations d’insectes à travers le monde. Une étude menée en 1986 par Om
Gandhi prévenait que les ondes millimétriques sont fortement absorbées par la
cornée oculaire et que les vêtements ordinaires, dont l’épaisseur est de l’ordre du
millimètre, augmentent l’absorption de l’énergie par la peau par un effet de type
résonance. Russell (2018) se penche sur les effets connus des ondes
millimétriques sur la peau, les yeux (y compris la cataracte) le rythme cardiaque,
le système immunitaire et l’ADN.
Les organismes de réglementation ont délibérément exclu
les preuves scientifiques d’effets nocifs
L’industrie et les gouvernements sont les seules parties prenantes au débat
sur le développement de la 5G, tandis que les scientifiques spécialistes des
champs électromagnétiques internationaux de renom qui ont documenté les
effets biologiques sur les êtres humains, les mammifères, les insectes et les
végétaux, ainsi que les effets alarmants sur la santé et l’environnement dans des
milliers d’études publiées dans des revues dotées de comités de lecture ont été
exclus. La raison qui explique le caractère inadéquat des lignes directrices
actuelles applicables à la sécurité est que les conflits d’intérêt des organismes
chargés d’établir les normes «en raison de leurs relations avec les compagnies de
télécommunication ou d’électricité empêchent de parvenir à l’impartialité qui
devrait régir l’établissement des normes d’exposition publique au rayonnement
non ionisant». Le professeur émérite Martin L. Pall décrit de manière détaillée
les conflits d’intérêt, et il dresse la liste des études importantes qui ont été
exclues, aux chapitres 1, 5 et 6 de son examen de la littérature.
L’hypothèse du réchauffement est obsolète –
de nouvelles règles de sécurité s’imposent
Les lignes directrices actuelles régissant la sécurité s’appuient sur
l’hypothèse obsolète que le réchauffement est le seul effet préjudiciable des
champs électromagnétiques. Mais comme Markov et Grigoriev l’ont affirmé,
«Les normes actuelles ne prennent pas en compte la pollution réelle de
l’environnement par le rayonnement non ionisant». Des centaines de
scientifiques, dont de nombreux signataires de l’appel, ont prouvé que de
nombreux types différents de maladies graves ou chroniques ou de lésions sont
provoqués sans chaleur («effet non thermique») par des niveaux de rayonnement
bien inférieurs à ceux prescrits par les lignes directrices internationales. Des
effets biologiques surviennent même à des niveaux de puissance pratiquement
nuls. On a observé que parmi les effets à 0,02 picowatt (billionnième de watt)
par centimètre carré ou moins, on retrouvait une structure génétique altérée dans
E. coli et chez les rats, un EEG altéré chez les êtres humains, une stimulation de
la croissance chez les plants de haricots, et une stimulation de l’ovulation chez
les poulets.
Pour assurer une protection contre les effets non thermiques, il faut prendre
en compte la durée d’exposition. Or, la 5G exposera tout le monde à beaucoup
plus de transmissions simultanément et continuellement, jour et nuit sans
interruption. De nouvelles normes de sécurité s’imposent donc, lesquelles
devraient être fondées sur l’exposition cumulative et, non seulement sur les
niveaux de puissance cumulative, mais également sur la fréquence, la largeur de
bande, la modulation, la forme d’onde, la largeur de l’impulsion et d’autres
propriétés qui sont importantes sur le plan biologique. Les antennes doivent être
installées exclusivement à des endroits bien précis et connus du public. Pour
protéger les êtres humains, les antennes doivent être installées loin des quartiers
d’habitation et des lieux de travail de la population et interdites dans les voies
publiques ou autres où les gens se déplacent. Pour protéger la faune, leur
installation doit être interdite dans les parcs ou autres sanctuaires de la vie
sauvage et leur nombre strictement réduit dans les endroits reculés de la Terre.
Pour protéger toutes les formes de vie, le nombre de satellites de
communications commerciales doit être limité et leur installation interdite en
basse et moyenne orbite. Tout balayage électronique actif doit être interdit sur
Terre et dans l’espace.
Le rayonnement de radiofréquence a des effets aigus et chroniques
Le rayonnement de radiofréquence a des effets immédiats et à long terme. Le
cancer et les cardiopathies sont des exemples d’effets à long terme. La
perturbation du rythme cardiaque et des changements dans le fonctionnement du
cerveau (EEG) sont des exemples d’effets immédiats. Un syndrome qui
s’appelait maladie des ondes radioélectriques dans l’ex-Union soviétique et
désormais intitulé électrohypersensibilité (EHS) dans le monde d’aujourd’hui a
fait son apparition, lequel peut être aigu ou chronique. Le professeur Karl Hecht
a publié un historique détaillé de ces syndromes, compilé à partir de la revue de
plus de 1 500 articles scientifiques russes et l’histoire clinique de plus de 1 000
de ses propres patients en Allemagne. Parmi les constatations objectives,
mentionnons des troubles du sommeil, une tension artérielle anormale et des
palpitations cardiaques, des troubles digestifs, la perte des cheveux, des
acouphènes et des éruptions cutanées. Les symptômes subjectifs incluent les
vertiges, la nausée, les maux de tête, la perte de mémoire, l’incapacité de se
concentrer, la fatigue, des symptômes de rhumes et des douleurs cardiaques.
Les Lignes directrices 2016 de l’EUROPAEM CEM énoncent que
l’électrohypersensibilité se développe car de plus en plus de personnes sont
«continuellement exposées au quotidien» à des niveaux croissants de CEM. Il
faudrait se focaliser «sur la réduction ou la prévention des expositions aux
CEM» pour restaurer la santé de ces patients. L’électrohypersensibilité ne
devrait plus par conséquent être considérée comme une maladie, mais comme un
dommage causé par un environnement toxique qui touche une proportion de plus
en plus importante de la population, estimée déjà à 100 millions de personnes
dans le monde, et qui pourrait bientôt toucher tout le monde si le déploiement de
la 5G à travers le monde est autorisé.
La Déclaration scientifique internationale sur l’électrohypersensibilité et la
sensibilité aux produits chimiques multiples (PCM), 2015, Bruxelles, indique
que «l’inaction a un coût pour la société et n’est plus une option désormais […]
nous déclarons que cette situation représente un danger sérieux pour la santé
publique et [exigeons d’urgence] que les mesures majeures de prévention
primaire soient adoptées et priorisées, dans la perspective de cette pandémie
mondiale» (c’est nous qui soulignons).
Les gouvernements nationaux manquent
à leur obligation de diligence
à l’égard des populations qu’ils gouvernent
Dans leur hâte à mettre en œuvre la 5G et encourager l’utilisation sans
contraintes de l’espace, l’Union européenne, les États-Unis et les gouvernements
nationaux à l’échelle mondiale prennent des mesures pour assurer un
environnement réglementaire «libre d’obstacles». Aussi interdisent-ils aux
autorités locales d’appliquer les lois environnementales, et, «dans l’intérêt d’un
déploiement rapide et rentable», ils suppriment «les fardeaux inutiles … comme
les procédures de planification locales [et] toute la gamme des valeurs limites
particulières applicables aux émissions des champs électromagnétiques et des
méthodes requises pour les regrouper».
Par ailleurs, les gouvernements promulguent des lois pour une utilisation
autorisée des installations sans fil dans toutes les emprises publiques. À ce jour,
la plupart des installations sans fil ont été situées sur des terrains privés à une
certaine distance des habitations et des entreprises. Or, comme la 5G requiert
que ces équipements soient installés à moins de 100 mètres d’intervalle, ils
seront maintenant situés sur le trottoir directement devant les maisons et les
entreprises et près des têtes des piétons, sans exception pour les mères et leurs
bébés.
Les obligations d’avis public et d’audiences publiques sont supprimées.
Même s’il y a une audience et que 100 experts scientifiques présentent un
témoignage contre la 5G, des lois ont été adoptées rendant illégal pour les
autorités locales de prendre en considération leur témoignage. La loi américaine,
par exemple, interdit aux municipalités de réglementer la technologie sans fil
«sur la base des effets environnementaux du rayonnement de radiofréquences»,
et les tribunaux ont renversé des décisions réglementaires concernant
l’emplacement des stations de base pour la simple raison que la plupart des
témoignages publics concernaient la santé. Les assureurs n’offriront aucune
protection contre les risques des CEM, et il n’y a aucune clarté quant à savoir qui
seront les responsables devant la loi de dommages à la vie, aux membres ou aux
biens découlant de l’exposition à la 5G, que les stations soient terrestres ou
situées dans l’espace.
En l’absence d’un régime juridique exhaustif convenu régissant les activités
dans l’espace extra-atmosphérique, la responsabilité légale de ces activités est
inexistante, et ce malgré les risques qui s’ensuivent pour des continents entiers,
l’atmosphère et les océans.
Des ententes internationales sont violées
Enfants et devoir de diligence
Selon la Convention relative aux droits de l’enfant des Nations Unies, «Les
États parties s’engagent à assurer à l’enfant la protection et les soins nécessaires
à son bien-être» (art. 3), «assurent dans toute la mesure possible la survie et le
développement de l’enfant » (art. 6) et «à lutter contre la maladie et la
malnutrition […] compte tenu des dangers et des risques de pollution du milieu
naturel» (art. 24 c)).
Le Code de Nuremberg (1947) s’applique aux expériences sur les êtres
humains, ce qui inclut par conséquent le déploiement de la 5G lequel introduit
un niveau d’exposition plus élevé et inédit au rayonnement de radiofréquence,
dont l’innocuité n’a pas fait l’objet de test au préalable. Or, «le consentement
volontaire du sujet humain est absolument essentiel» (art. 1). L’exposition à la
5G sera involontaire. «L’expérience ne doit pas être tentée lorsqu’il y a une
raison a priori de croire qu’elle entraînera la mort ou l’invalidité du sujet» (art.
5). Les conclusions de plus de 10 000 études scientifiques et la voix de centaines
d’organisations internationales représentant des centaines de milliers de
membres ayant subi des dommages invalidants et ayant été déplacées de leurs
foyers par les installations de communications sans fil déjà en place, sont «des
raisons a priori de croire que la mort ou l’invalidité» pourraient survenir.
Obligation d’informer et champs électromagnétiques
L’Assemblée mondiale de normalisation des télécommunications (2012) de
l’Union internationale des télécommunications indique qu’«il est nécessaire
d’informer le public des effets que pourrait avoir l’exposition aux champs
électromagnétiques» et invite les États membres «à adopter des mesures
appropriées pour garantir le respect des recommandations internationales
pertinentes visant à protéger la santé contre les effets néfastes des champs
électromagnétiques».
Dans la résolution de 2008 de l’Évaluation à mi-parcours du plan d›action
européen en matière d’environnement et de santé 2004-2010, «le Parlement
européen […] constate que les limites d’exposition aux champs
électromagnétiques fixées pour le public sont obsolètes, […] que ces limites ne
tiennent évidemment pas compte de l’évolution des technologies de
l’information et de la communication ni, d’ailleurs des recommandations
préconisées par l’Agence européenne pour l’environnement ou encore des
normes d’émission plus exigeantes prises, par exemple, par la Belgique, l’Italie
ou l’Autriche et qu’elles ne tiennent pas compte de groupes vulnérables comme
les femmes enceintes, les nouveau-nés et les enfants.»
D’après la Résolution 1815 (Conseil de l’Europe 2011), il faut «Prendre
toutes les mesures raisonnables pour réduire l’exposition aux champs
électromagnétiques, notamment aux radiofréquences émises par les téléphones
portables, et tout particulièrement l’exposition des enfants et des jeunes […]».
Environnement
La Déclaration de Stockholm de la Conférence des Nations Unies sur
l’environnement (1972) énonce que «Les rejets de matières toxiques ou d’autres
matières […] en des quantités ou sous des concentrations telles que
l’environnement ne puisse en neutraliser les effets doivent être interrompus de
façon à éviter que les écosystèmes ne subissent des dommages graves ou
irréversibles» (principe 6).
La Charte mondiale de la nature (1982) préconise que «les activités qui
risquent de causer des dommages irréversibles à la nature seront évitées […] [et
lorsque les effets nuisibles éventuels de ces activités ne sont qu’imparfaitement
connus, ces dernières ne devraient pas entreprises» (art. 11).
D’après la Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement
(1992), «Les États ont […] le devoir de faire en sorte que les activités exercées
dans les limites de leur juridiction ou sous leur contrôle ne causent pas de
dommages à l’environnement dans d’autres États ou dans les zones ne relevant
d’aucune juridiction nationale.» (principe 2).
Le Rapport du Sommet mondial pour le développement durable (2002) des
Nations Unies fait état du besoin urgent de «Lancer des initiatives
internationales […] pour trouver des solutions politiques nationales et régionales
plus efficaces aux risques que fait peser l’environnement sur la santé [par. 54
k)].
La Convention africaine sur la conservation de la nature et des ressources
naturelles (2017) recommande que «Les Parties […] prennent toutes les mesures
appropriées pour prévenir, atténuer et éliminer, le plus possible, les effets
nuisibles sur l’environnement, notamment ceux causés par les substances
radioactives, toxiques et autres substances et déchets dangereux.» (art. 13).
Santé et droits de l’homme
La Déclaration universelle des droits de l’homme (1948) énonce que «Tout
individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne» (art. 3).
La Stratégie mondiale pour la santé de la femme, de l’enfant et de
l’adolescent (2016- 2030) des Nations Unies a pour objectifs et pour mots
d’ordre «transformer», c’est-à-dire étendre les environnements favorables;
«survivre», c’est-à-dire réduire la mortalité maternelle et néonatale; et
«s’épanouir», c’est-à-dire assurer la santé et le bien-être et réduire les décès et
les pathologies liés à la pollution.
L’espace
Selon les Traités et principes des Nations Unies relatifs à l’espace extra-
atmosphérique (1967), les activités prenant place dans l’espace extra-
atmosphérique doivent être menées «de manière à éviter les effets préjudiciables
de leur contamination ainsi que les modifications nocives du milieu terrestre»
(art. IX).
Les Lignes directrices aux fins de la viabilité à long terme des activités
spatiales (2018) indiquent que «Les États et les organisations internationales
intergouvernementales devraient […] tenir compte, dans la mesure du possible,
des risques, pour les personnes, les biens, la santé publique et l’environnement,
associés au lancement, à l’exploitation en orbite et au retour des objets spatiaux»
[ligne directrice 2.2 c)].
Les gouvernements nationaux jouent avec la vie sur Terre
La phrase célèbre d’Albert Einstein affirmait que «dieu ne joue pas aux dés».
Pourtant, en poursuivant le déploiement de la radiodiffusion d’ondes
millimétriques de 5G sur Terre et à partir de l’espace, alors que cette technologie
inédite n’a été utilisée auparavant que sous la forme d’armes à énergie dirigée
dans le cadre d’opérations militaires et de dispersion des rassemblements, les
gouvernements nationaux jouent aux dés de manière inconsidérée avec l’avenir
de la vie sur la Terre.
Or, le refus de prendre en compte et d’appliquer des connaissances
scientifiques pertinentes valables ne saurait se justifier sur le plan éthique. Les
travaux de recherche actuels montrent que la 5G – et plus particulièrement à
partir de stations de base spatiales – contrevient aux principes consacrés dans
une foule de conventions internationales.
Nous exhortons l’ONU, l’OMS, l’Union européenne, le Conseil de
l’Europe et les gouvernements de tous les pays,
a) À prendre des mesures immédiates pour arrêter le déploiement de la 5G
sur la Terre et dans l’espace de façon à protéger tous les êtres humains, et plus
particulièrement les embryons, les bébés, les adolescents et les femmes
enceintes, de même que l’environnement ;
b) À respecter la Convention relative aux droits de l’enfant et la résolution
1815 du Conseil de l’Europe en informant les citoyens, notamment les
enseignants et les médecins concernant les risques sanitaires (pour les adultes et
les enfants) du rayonnement de radiofréquence, ainsi que des raisons et de la
façon dont ils peuvent éviter la communication sans fil et les stations de base, en
particulier à proximité des crèches ou des garderies, des écoles des hôpitaux, des
habitations et des lieux de travail ;
c) À préférer et à mettre en œuvre des télécommunications câblées à la place
du sans-fil ;
d) À empêcher les entreprises du domaine du sans-fil ou des
télécommunications par l’intermédiaire de leurs lobbyistes d’amener les
responsables à prendre des décisions autorisant la poursuite de l’expansion du
rayonnement de radiofréquence, notamment le déploiement de la 5G à partir de
stations terrestres et spatiales ;
e) À nommer immédiatement – en dehors de toute influence de l’industrie –
des groupes internationaux de scientifiques indépendants, véritablement
impartiaux, spécialistes des CEM et de la santé, exempts de conflits d’intérêts,
dans le but d’établir de nouvelles normes de sécurité internationales applicables
au rayonnement de radiofréquence, qui ne soient pas fondées uniquement sur les
niveaux de puissance, qui prennent en compte les effets cumulatifs de
l’exposition et qui protègent contre tous les effets sanitaires et
environnementaux, plutôt que seulement sur les effets thermiques et seulement
sur les effets touchant les êtres humains ;
f) À nommer immédiatement – en dehors de toute influence de l’industrie –
des groupes internationaux de scientifiques ayant une expertise dans le domaine
des CEM, de la santé, de la biologie et de la physique atmosphérique, dans le but
d’élaborer un cadre réglementaire exhaustif propre à garantir que l’espace extra-
atmosphérique est sûr pour les êtres humains et l’environnement, et prenant en
compte le rayonnement de radiofréquence, les gaz d’échappement des fusées, la
suie noire ainsi que les débris dans l’espace et leurs conséquences pour l’ozone,
le réchauffement global, l’atmosphère el la sauvegarde de la vie sur la Terre.
Non seulement la technologie basée à terre, mais aussi la technologie spatiale
doit être viable pour les adultes, les enfants, les animaux et les végétaux.
Veuillez répondre à l’administrateur de l’appel dont le nom est indiqué ci-
dessous,
précisant les mesures que vous avez l’intention de prendre pour protéger la
population mondiale de l’exposition au rayonnement de radiofréquence, en
particulier la 5G. Cet appel ainsi que votre réponse seront rendus public sur le
site www.5GSpaceAppeal.org
Respectueusement,
Arthur Firstenberg, administrateur de l’appel, info@5gSpaceAppeal.org
–––––––––––––––
Signatories to Scientists’ 5G Appeal
Note : The endorsements are personal and not necessarily supported by the
affiliated universities or organizations.
Signatories by September 23, 2020 : 406
EU and European Nations
AUSTRIA
Siegmund Doettelmayer, MD, MDSc, Biologic dentist, Oral surgeon, Vienna
Gerd Oberfeld, MD, Public Health Officer, Salzburg
Pierre Madl, PhD. MSC, EE, University Salzburg, Environmental Biophysics, Salzburg
Hanns Moshammer, Doz. Dr., Medical University of Vienna, Vienna
Sonja Schwinger, Dr. med. univ, Vienna
BELGIUM
Philippe Antoine, MD, Bruxelles
Massimiliano Sassoli de Bianchi, Ph.D. in physics, research fellow at the Center Leo Apostel for
Interdisciplinary Studies (CLEA), Vrije Universiteit Brussel (VUB).
Marie-Claire Cammaerts, Dr, retired, Free University of Brussels, Bruxelles
Natacha Debecker, MD, psychiatrist, clinique de Bonsecours, Chief in alcoology , Boussu
Jean-Marc Delaive, MD, Seraing
Steven Depicker, MD, Oostkamp, Bruges
Valérie-Anne De Wilde, MD, Clinique Saint-Luc de Bouge, Namur
Nathalie Delhez, MD, Nassogne
Caroline Durieu, MD, Post-graduate in tropical medecine and international health ITG Antwerp,
Certificate in Sports Medecine UCL-ULg, Noville-les-bois
Dominique Gallez, PhD in Biophysics, Brussels
François Georges, MD, psychiatrist, Linkebeek
Aude Gille, MD, specialist in emergency medicine, working in CSPO, Ottignies
Vincent Jadoulle, MD, Psychiatre. Louvain-la-Neuve
Benedicte Janssens, MD, Gembloux
Pascale Jenaer, MD, Brussels
Kris Van Kerckhoven, MD, Tremelo
Magali Koelman, MD, DIU Santé publique (médecine scolaire), Limal
Jean-Claude Leeuwerck, MD, Bruxelles
Michel Lefrancq, M.D., E.N.T Specialist, Clinique Ste Anne St Remi, Brussels
Vincent Marneffe, MD, neurosurgeon, member of the Belgian Society of Neurosurgery / Deutsche
Gesellschaft für Neurochirurgie / European Association of Neurosurgeons / Belgian Association of Neuro-
oncology, Namur
Marie-Dominique Petit, MD, Louvain-La-Neuve
Sophie Scheffer, MD, Limal
Suzanne Tenreira Martins, MD, Ophain
Leo Van den Bossche, MD, General Practioner, Puurs-Sint-Amands
André Vander Vorst, Prof. em.
Kris Van Kerckhoven, MD, Tremelo
Vinciane Verly, MD, Brussels
Nicolas Whenham, MD, Medical Oncologist (Neuro-Oncology), Cliniques Universitaires Saint-Luc
(UCLouvain), Brussels
Grégoire Wieers, MD, PhD, Dr in Internal Medicine, CSPO, Genval
BULGARIA
Rossen Georgiev, PhD, Assoc. Professor in Microwave Electrodynamics and Radio Systems, Varna
Nickolay Iliev, PhD in Telecommunications, R&D Array antennas and microwaves, Sofia
Marko Markov, Professor Emeritus, Ph.D. in biophysics, Sofia University, Research international
Emilia Mihaylova, PhD Physics, Professor of Physics, Agricultural University Plovdiv, Plovdiv Ivan
Staykov, MD, Physician, Rheumatologist, Sliven
CROATIA
Dalibor Franćeski, MD, Radiologist, Zagreb
CYPRUS
Stella Canna Michaelidou, Dr, Chemist Expert on Environment, Health and Food Safety, President of
the Cyprus National Committee on Environment and Children’s Health
DENMARK
Vibeke Frøkjær Jensen, Cand. Med. Vet., Ph.D, Researcher in epidemiology and scientific adviser,
Council for Safe Telecommunication Denmark.
FINLAND
Erkki Antila, PhD, MD, Private practice, Medical Center Kruunuhaka Oy, Helsinki
Marjukka Hagström, LL.M, M.Soc.Sc., Senior researcher, The Finnish Electrosensitivity Foundation,
Turku
David Holm, MD, Radiologist, Korsholm
Osmo Hänninen, PhD, Professor Emeritus, Dept. of Physiology, Faculty of Medicine, University of
Eastern Finland; Editor- In-Chief, Pathophysiology, Kuopio
Juhani Lehtonen, MD. Physician, Specialist in internal medicin, Vora
Karin Munsterhjelm, MD, retired, Ekenäs
Rauli Mäkelä, MD, retired from Antioxidantclinic Helsinki. Espoo
Päivi Mäkeläinen, MD, General Practitioner, Private practice, Turenki
Rainer Nyberg, EdD, MPs. Professor emeritus (Abo Akademi University), Vasa
Mikael Nygård, PhD, Professor of Social Policy, Åbo Akademi University
Georgiy Ostroumov, PhD (in the field of RF EMF), independent researcher
Matti Paananen, MD, Pulmonologist, Private practitioner, Säynätsalo
Sylvi Silvennoinen-Kassinen, MD, docent, specialist in clinical microbiology, psychotherapist, Private
practice, Oulu
Marjo Valonen, M.D., Medical Director, Astris Medical, Helsinki
FRANCE
Marc Arazi, MD, Physician (Whistleblower on Phonegate international scandal), Nogent-sur-Marne
Dominique Belpomme, MD, MSc, Full Professor in Medical Oncology; Director of ECERI, Paris
University, Paris & European Cancer and Environment Research Institute, Brussels
Philippe Irigaray, PhD, Scientific Director, Association for Research on Treatment against Cancer
(ARTAC), Paris; European Cancer and Environment Research Institute (ECERI), Brussels
Vincent Lauer, Ing. ECP, Independent Researcher, La Chapelle sur Erdre
Stefan Naumann, MD, Triple specialist in family medicine, anesthesiology and emergency medicine,
Enrolled in the French medical board of the district «Pyrenées Orientales», Perpignan
Vic Norris, PhD, Professor Emeritus, University of Rouen, Bois Guillaume
Annie Jasco, MD, Dr PH, Former Director of Research, French National Institute of Health and
Medical Research, Former Chief of Epidemiology for Cancer Prevention at the International Agency for
Research on Cancer and Former Acting Chief of Program for Cancer Control, World Health Organization,
Bordeaux
GERMANY
Franz Adlkofer, MD, Professor, Pandora-Foundation for Independent Research
Christine Aschermann, MD (retired) member of the Kompetenzinitiative e.V., Leutkirch
Mario Babilon, Dr. rer. nat., Professor, Baden-Wuerttemberg Cooperative State University Stuttgart
Corinna Bendig, MD, Hamburg
Wolf Bergmann, Dr. med., Kompetenzinitiative zum Schutz von Mensch, Umwelt und Demokratie
e.V., Freiburg
Rainer Frentzel-Beyme, MD, Professor emeritus, University of Bremen
Kai-Thorsten Bretschneider, MD, Internal and Occupational Medicine, Wiesenkamp 133, Heikendorf
Helmut Breunig, Diploma degree in forestry, Specialty: Radio frequency injuries on trees around
phone masts, Osterode am Harz
Klaus Buchner, Dr. rer. nat., Professor, MEP – Member of the European Parliament,
Kompetenzinitiative zum Schutz von Mensch, Umwelt und Demokratie e.V., München
Kerstin Bögner-Zoller, Dr.med., Igersheim
Horst Eger, Dr. med., Ärztlicher Qualitätszirkel ”Elektromagnetische Felder in der Medizin –
Diagnostik, Therapie, Umwelt”, Naila
Karl Hecht, Dr, Professor of pathophysiology and neurophysiology (Emeritus of the Medical center
Charite), Berlin
Peter Hensinger, MA, diagnose-funk, consumer protection organisation, Stuttgart
Markus Kern, Dr. med., Kompetenzinitiative zum Schutz von Mensch, Umwelt und Demokratie e.V.,
Kempten
Markus Kiefer, MD, Spcialist in Psychiatry and Psychoteherapy, Stuttgart.
Florian M. König, Dr.Sc. Man. Dir. & Science Header of the Company/Institute “Florian König
Enterprises GmbH”
Andrea Leute, Dr. med., Ärzteinitiative Mobilfunk Allgäu-Bodensee-Oberschwaben, Überlingen
Martin Lion, Dr. med., Allgemeinmedizin – Homöopathie, Ulm
Peter Ludwig, Dr. phil., Kompetenzinitiative zum Schutz von Mensch, Umwelt und Demokratie e.V.,
Saarbrücken
Willi Mast, Dr., Arzt für Allgemeinmedizin und Innere Medizin, Gelsenkirchen
Joachim Mutter, Dr. med., Paracelsus Clinic / Switzerland, Kompetenzinitiative zum Schutz von
Mensch, Umwelt und Demokratie e.V., Konstanz
Gertraud Teuchert-Noodt, Dr., Professorin der Neurobiologie i.R., Universität Bielefeld
Peter Ohnsorge, Dr. med., European Academy for Environmental Medicine
Claudia Rashied, Dr. med., Herrenberg
Karl Richter, Dr. phil., Professor, Kompetenzinitiative zum Schutz von Mensch, Umwelt und
Demokratie e.V., St. Ingbert
Susanne Richter, Dr. med., Schwaikheim
Claus Scheingraber, Dr. med. dent., German Working Group Electro-Biology, Brunnthal
Cornelia Waldmann-Selsam, Dr.med., Competence Initiative for the Protection of Humanity
Environment and Democracy e.V., Bamberg
Werner Thiede, Dr. theol., Professor, Pfarrer der Evangelisch-Lutherischen Landeskirche in Bayern
und Publizist, Neuhausen
Helmut Wagner, Dr. med., Ophthalmologist, Stuttgart
Harald Walach, Professor, PhD in psychology, PhD in theory and history of science, Change Health
Science Institute, Berlin; affiliation: Witten-Herdecke University, Poznan Medical University, Poland
Ulrich Warnke, Dr.rer.nat., Academic Superior Council (retired) University of Saarland
Isabel Wilke, Diplom-Biologin, Editor ElektrosmogReport, Kassel/Berlin
Rita Vogt, specialist in obstetrics and gynecology, Freiburg
Roland Wolff, Dipl.-Phys., Medical Physicist, Bremen
Ortwin Zais, PhD (Dr. med.), European Academy for Environmental Medicine
GREECE
Georgios Alexopoulo, PhD in Social Economics, MBA in Internalization of business, Assistant
Professor, Institute of social economy in Grecce, Patras
Christos Georgiou, PhD, Member, Scientific Secretariat of ICEMS; Professor of Biochemistry,
Biology Department, University of Patras, Patras
Theodore P. Metsis, PhD, Electrical, Mechanical, Environmental Engineer, Consultant, Athens
Ioannis Nasioulas, Doctor of Sociology, Social Economy Institute, Member of the Municipal Council
of Thessaloniki, Thessaloniki
Dimitris J. Panagopoulos, PhD, EMF-Biophysicist, National Center for Scientific Research
“Demokritos”, Athens; Choremeion Research Laboratory, Medical School, National and Kapodistrian,
University of Athens; EMF-Biophysics Research Laboratory, Athens
IRELAND
Tom Butler, PhD, MSc, Professor of Information Systems, University College Cork, Cork City
ITALY
Domenico Agrusta, Medicine and surgery, specialist in dentistry (Odontostomatologia) selfemployed,
Member of ISDE, Taranto
Fernanda Amicarelli, Full Professor in Applied Biology, Department of Life, Health and
Environmental Sciences, University of L’Aquila, L’Aquila
Fiorella Belpoggi, Dr., Director, Research Department, Ramazzini Institute, Bologna
Sergio Bernasconi, Full Professor of Pediatrics, former Director, Pediatric Department, Editor
emeritus: Italian Journal of Pediatrics, University of Parma
Dr Franco Berrino, MD, PhD, former Director, Department of Preventive and Predictive Medicine,
Istitutonazionale dei Tumori, Milan
Ernesto Burgio, MD, Pediatrician, ECERI – European Cancer and Environment Research Institute
(Bruxelles)
Paolo Cardigno, MD, Medicine and Surgery, Specialist in Preventive Medicine, Parma
Dr Franco Cherubini, Degree in medicine and surgery, Self-employed, Vetralla
Dott. Agostino Di Ciaula, President of Scientific Committee, Italian Society of Doctors for the
Environment – ISDE Italy, Arezzo
Dott. Andrea Cormano, MD, Italian Society of Doctors for the Environment – ISDE, Benevento
Ugo Corrieri, Degree in medicine and surgery at Università Cattolica del S. Cuore, Teacher at Scuola
Romana di Psicoterapia Familiare, President of ISDE-Doctors for the Environment in Grosseto,
Coordinator of ISDE-Doctors for the Environment for Central Italy, Grosseto Rome
Dr Patrizia Difonte, Physician, Surgeon, General practitioner and occupational medicine, Ass. Italiana
Elettrosensibili, Lonate Pozzolo (Varese)
Anna Maria Falasconi, Medical Doctor, Primary Care Pediatrician, National Health System, Rome
Dott. Filippo Maria di Fava, Laurea in Medicina e Chirurgia, Libero professionista, Roma
Dr. Mario Frusi, MD, medico, Cuneo
Dr. Stefano Gallozzi, Astrophysician and technologist at the INAF Italian National Astrophysical
Institute in the Observatory, President of the Comitato di Tutela e Salvaguardia dell’Ambiente in Monte
Porzio Catone (ONLUS association), Rome
Giuseppe Garozzo, PhD (Theoretical Physics), Busnago (MB)
Dott. Roberto Gava, Pharmacologist and Toxicologist, ISDE, Padua
Teresa Pia Anna Maria Del Gaudio, Degree in Medicine and Surgery, specialist in pediatr. Medical
Manager, ASL Salerno, Roccagloriosa (SA), Italy
Valerio Gennaro, MD, PhD, Head ,Liguria Mesothelioma Registry (COR Liguria), UO Clinical
Epidemiology (IST Nord – CBA); IRCCS Policlinico Ospedale San Martino National Cancer Research
Institute (IST), Genoa
Patrizia Gentilini, Degree in Medicine ( specialization in Oncology and Hematology). ISDE
(International Society Doctor’s for Environment), FORLI’
Livio Giuliani, PhD, Professor, Università dell’Abruzzo – Corso di Laurea in Fisiatria, Chieti Anna
Guzzardo, General practitioner, ASP Palermo, Villafrati (PA)
Luciano Klobas, Master of Science in Dental Surgery, PhD (Doctor of Medical Science), Jenesien
(BZ)
Angelo Levis, PhD. Professor, Biologist, University of Padua
Roberto Lucchini, MD, Professor of Occupational Medicine, University of Brescia
Salvatore Magazù, PhD, Full Professor of Experimental Physics, Dipartimento di Scienze
Matematiche e Informatiche, Scienze Fisiche e Scienze della Terra, Università di Messina
Fiorenzo Marinelli, PhD, Institute of Molecular Genetics (IGM), National Research Council (CNR),
Member of the International Commission for Electromagnetic Safety (ICEMS), Bologna
Tommaso Morbiato, PhD, R&D Head, CEO, Founder Windcity, Padova
Antonio Maria Pasciuto, Degree in Medicine and Surgery, Specialist in Internal Medicine, President of
ASSIMAS (Associazione Italiana Medicina Ambiente e Salute), Rome
Dott. Carlo Ratti, MD, Ordine dei Medici della SPEZIA, Genova
Ruggero Ridolfi, MD, Oncologist Endocrinologist, ISDE, Forlì-Cesena
Dr. Med. Sandro Rinaldi, Laurea in medicina e chirurgia; specializzazione in Allergologia,
specializzazione in Ematologia. Medico di medicina generale convenzionato con l’Azienda Sanitaria di
Bolzano, Terlano (BZ)
Massimo Melelli Roia, MD, Italian Society of Doctors for the Environment – ISDE, Perugia Dott.
Roberto Romizi, President, Italian Society of Doctors for the Environment – ISDE, Arezzo Dott.ssa Ida
Santellocco, MD, Medico chirurgo, Pediatria, medico chirurgo – pediatra, Roma
Massimo Scalia, Coordinator of the Bioelectromagnetism Section of CIRPS (Interuniversity Research
Center for Sustainable Development)
Alessandro Solerio, Degree in Medicine and Surgery, Self-employed, homeopath, Sanremo
Giancarlo Spadanuda, PhD, Professor of Electronics Engineering and EMF Emissions, Special
Consultant Against Electrosmog for the Supreme Court and several courts in Italy, Reggio, Calabria, Italy
Franco Verzella, MD, physician, practice dedicated to autistic children, Bologna,
Myriam Zucca, Dr. ssa, Medical Director, Dermatology, Cagliari University Hospital, Sardinia
LITHUANIA
Algirdas Maknickas, Associate Professor, Laboratory of Numerical Simulation, Institute of Mechanics,
Vilnius Gediminas Technical University, Vilnius
MALTA
Godfrey Farrugia, MD, MMCFD, Dr (of Medicine and Surgery) , Member of the Maltese National
Parliament, Haz-Zebbug
Pierre Mallia, MD PhD CBiol MPhil MA(Law) DipICGP MMCFD MRCP FRCGP, Professor of
Family Medicine, Bioethics & Patients’ Rights; Chairperson National Health Ethics Committee, Dept. of
Health Coordinator Bioethics Research Programme, Univ. of Malta; President, Malta College of Family
Doctors
NETHERLANDS
Liesbeth Adriaansens, MD, Gezondheidscentrum Bredero, Breda
Laila Alberts, MD, Hilversum
Simone Ardesch, MD, Heiloo
Jacqueline Blommers, MD, Artsenpraktijk Blommers, Amersfoort
Wilma Bos, MD, Alkmaar Daniëlle Bourne, MD, Utrecht Ed Brink, MD, Beekbergen
Margreet de Wolff, MD, Apeldoorn
JCH Jansen, MD, Onderdendam
Connie R. Jimenez, PhD, Professor of Translational OncoProteomics, Dept. Medical Oncology,
OncoProteomics Laboratory, Amsterdam
Wil de Jong, MD, Driebergen
Karel Gerritse, MD, Vught
Gerrit-Jan Gerritsma, MD, Lelystad
Marjolein Hamming, MD, public youth health care, Zwolle Jippe Holwerda, MD, Utrecht
Mayra Klaver, Msc physician, Sassenheim
Rein Kleipool, MD, Amsterdam
Dick Koster, MD, Voorhout
Inge-Willem Noordergraaf, PhD, affiliated to Groningen University
Marie Louise Oosterloo- van Ree, MD, Rotterdam
Marguerite Pelt, MD, Lelystad
Christel Rombouts, MD, GP, Huisartspraktijk Rombouts, Zevenaar
Sarah Saraiva-Duivenvoorden, MD, AVIG, Schellinkhout
Jes Schalkwijk, MD, Eindhoven
Mirjam Schellekens, MD, Culemborg
Hugo Schooneveld, PhD, Retired Associate professor (Wageningen Agricultural University), Advisor
to the Dutch EHS Foundation, former president of ‘Stichting elektrohypersensitivity’, Wageningen
Edouard Schweden, MD, Baarn Annemarie Semeijn, MD, Amsterdam Charlotte P.M. Simons, MD,
The Hague
Mirjam Sipma, MD, Dr., Cranio sacral therapist and doctor in Integrative Medicine, Huizen Maarten
Spaargaren, MD, Zutphen
Suzanna Spoelstra, MD, Boxmeer Sandra.J.J. Theunissen, MD, Obbicht Hanneke Treep, MD,
Apeldoorn
John van der Woude, MD DO, Amersfoort
Marga van Doorn, MD, Haarlem Marion van Hilten, MD, Angerlo René van der Reijden, MD, Ede
Ria van Rooijen, MD, Nieuwland, Vijfheerenlanden, Utrecht
An van Veen, MD, Geldrop
Eljanne Wardenier, MD, Family Physician, Beuningen
Ron Velthuis, MD, Gorssel
Huib Wijtenburg, MD, Nijmegen
POLAND
Andrzej Trembaczowski, PhD, Institute of Physics, Maria Curie-Skłodowska University, Lublin
Tomasz Winnicki, Ph.D., .Sc., Professor, Karkonosze College, Rector-Senior (former President)
University School of Applied Sciences in Kalisz (PWSZ)
Karolina M. Zielińska-Dabkowska, Asst. Prof. Dr., Co-founder & Co-director of GUT LightLab,
Gdansk University of Technology (GUT), Gdansk
PORTUGAL
Maria José Castro, Assistant professor, Universidade do Algarve
Sandra Cruz, phd In Biology , Iscad and Ualg , Lisboa
Jorge Guilherme, Professor, Electrical Engineering Department, Escola Superior Tecnologia de Tomar
Igor Khmelinskii, PhD, Prof. Agregado, FCT, DQF and CEOT, University of the Algarve, Faro
Alexandrina Mendes, MD, Ob/Gyn specialist, Working at CMIN-CHUP, Porto
Margarida Silva, Ph.D. Professor, Portuguese Catholic University, Porto
Paulo Vale, PhD, Auxiliary Researcher, Sea and Marine Resources Department, The Portuguese Sea
and Atmosphere Institute, Lisbon
SLOVAKIA
Igor Belyaev, PhD, Dr.Sc, Associate Professor, Cancer Research Institute, BMC SAS, Bratislava
Jan Jakus, MD, PhD, DSc., Professor, Jessenius Faculty of Medicine, Comenius University, Martin
Ladislav Janousek, PhD, Professor, Department of Electromagnetic and Biomedical Engineering Faculty of
Electrical Engineering, University of Zilina, Žilina
Martin Kusko, PhD, process engineer in Semiconductor company, Košice
Michal Teplan, PhD, Institute of Measurement Science, Slovak academy of sciences, Bratislava
SLOVENIA
David Neubauer, MD, PhD. Professor, Department of Child, Adolescent & Developmental Neurology
University Children’s Hospital, Bohoriceva 20, Ljublana
Renata Sribar, PhD, Associate Professor, AMEU-ISH – Postgraduate School of Humanities, and
Centre FemA – Institute for transformation studies and agency, Ljubljana
SPAIN
Adrián Almazán, Philosophy PhD, Physics degree, Universidad Autónoma de Madrid y Ecologistas en
Acción, Fresnedillas de la Oliva
Alfonso Balmori, BSc, Master in Environmental Education, Biologist. Junta de Castilla y León,
Valladolid
José Luis Bardasano, PhD, Biologist and Physician, Prof. of Medical Bioelectomagnetism,
Department of Medicine and Medical Specialties, School of Medicine, University of Alcalá. Alcalá de
Henares, Madrid
Dr. Eline De Vries, PhD in consumer neuroscience, Assistant Professor of Marketing, Department of
Business Administration, University Carlos III Madrid (UC3M)
Claudio Gómez-Perretta, MD, PhD, Chief of Section, Hospital Universitario La Fe, Valencia
José Luis Espinosa, MD, Specialist in family and community medicin, Psychotherapist, Colegio oficial
de médicos de Jaén, Cazorla, Jaén
Isabel Jiménez Acquarone, PhD from Imperial College in Equine Science, Scientific Psychologist,
Parent Infant Psychotherapist and Temperament Consultant, Mallorca
Miguel Lopez-Lazaro, PhD, Associate Professor, Department of Pharmacology, Faculty of Pharmacy,
University of Seville
María Elena López Martín, MD, PhD, Associate Professor of Human Anatomy, School of Medicine,
University of Santiago de Compostela (USC)
Francisca López Torrecillas, Ph.D. Psychology, Professor University of Granada, Granada
Ceferino Maestu Unturbe, Ph.D, Prof., Director of the Bioelectromagnetism Laboratory of the Centre
for Biomedical Technology (CTB), Polytechnic University of Madrid (UPM).
Pilar Muñoz-Calero, MD, President of the Fundación Alborada, Co-director of the Chair of Pathology
and Environment, Faculty of Medicine, Universidad Complutense de Madrid (UCM), Madrid
Enrique A. Navarro, PhD, Professor, University of Valencia, Valencia
Julián Pérez Gutiérrrez, PhD, Doctorado en Ciencias de la Medicina Biológica y otros 9 doctorados
más, Rector de las Universidades OUAS y UNCEMA, obispo de la Iglesia G2, Académico de Honor,
Madrid
Berenice Valdés-Conroy, PhD Psychology, Lecturer, Departamento de Psicología Experimental,
Procesos Psicológicos y Logopedia, Faculty of Psychology, Universidad Complutense de Madrid
SWEDEN
Mikko Ahonen, PhD, researcher, Sundsvall
Michael Carlberg, MSc, Department of Oncology, Faculty of Medicine and Health, University
Hospital, Örebro
Anita Ejrup, MD, Stockholm
Merit Enckell, PhD, Civil Eng. Specialist in Structural Health Monitoring and Emerging Technologies.
Independent researcher, former Royal Institute of Technology, Stockholm
Mikael Eriksson, MD, PhD, Associate Professor, Department of Oncology, Skane University,
Hospital, Lund
Jerry Eriksson, PhD, molecular biology, formerly Umeå University, Vännäs
Lennart Hardell, MD, PhD, retired Associate Professor, Department of Oncology University
Hospiatal, Örebro. Present: The Environment and Research Foundation, Örebro, Sweden
Lena Hedendahl, MD, Independent Environment and Health Research, Luleå
Gunilla Ladberg, PhD, Member of the Board of the Swedish association Vågbrytaren, Lidingö
Leif G. Salford, MD, PhD, Senior Professor of Neurosurgery, Director of the Rausing Laboratory for
Translational NeuroOncology, Lund University, Lund
Lena Lidström, PhD in Education, Sundsvall
Elsy-Britt Schildt, MD, PhD, Senior Consultant, Department of Oncology and Radiation, County
Hospital, Kalmar
Fredrik Söderqvist, PhD, Epidemiologist, Centre for Clinical Research, Uppsala University, Västerå
Ulrika Åberg, MD, Skövd
Agneta Önfelt, PhD, former Associate Professor, Genetic and Cellular Toxicology, Stockholm
University
UK
Maria Castro, Professional Doctorate in Clinical Psychology, London
Nyjon Eccles, BSc MBBS MRCP PhD, Medical Director, The Natural Doctor, HB Health, CHART,
London
Stéphane Flasse, Ingénieur Agronome (UCL, Belgium), PhD in Agronomy Satellite Remote Sensing
(UCL, Belgium & EU- JRC), Flasse Consulting Ltd, Larkfield
David Gee, Visiting Fellow, Institute of Environment, Health and Societies, Brunel University,
London
Andrew Goldsworthy, BSc, PhD, Lecturer in Biology (retired), Imperial College London, Monmouth
Gabriela Gomes, PhD, Dr, Liverpool School of Tropical Medicine, Liverpool
Isaac Jamieson, PhD, DIC, RIBA, Dip AAS, BSc(Hons) Arch., Biosustainable Design, Aberdeen, UK
International Expert, Thammasat University, Pathumthani, Thailand.
Gregory P. King, B.S. Physics, PhD Physics. Dr., College of Marine Sciences, University of South
Florida, St Petersburg, FL, Selkirk (Scottish Borders)
Erica Mallery-Blythe, MD, BMBS, Founder of PHIRE (Physicians’ Health Initiative for Radiation and
Environment) Trustee Radiation Research Trust, Medical Advisor ORSAA (Oceana Radiofrequency
Advisory Association), Medical Advisor ES-UK, Soton
Anita Neilson, RGN, RTN, Dip DN, BA (Hons), MEd, PhD, Glasgow
Alison Noscoe, Medical physician MBChB, West Yorkshire
Kevin T. O’Byrne, professor, Department of Women and Children’s Health, School of Life Course
Sciences, King’s College London
Richard O’Byrne, MBBS. BSc., Anaesthetist, Liverpool
Karl Partridge, BA, PhD, MCIEEM, Environmental Consultant, Crossgar, Downpatrick, Northern
Ireland.
Alasdair Philips, BSc, DAgE, Professional engineer, Powerwatch
Jessica Robinson, BSc(Hons) MB.BS. MRCPsych. MFHom, MD, East Sussex Andrew Rollinson,
PhD, Loughborough University, Yorkshire
Syed Ghulam Sarwar Shah, MBBS, MA, MSc, PhD , Post-Doctoral Research Fellow, Department of
Occupational Health, Guy’s and St. Thomas’ NHS Trust; Honorary Research Fellow, Department of
Clinical Sciences, Brunel University, London
Cyril W. Smith, PhD, DIC, CEng, FIET; CPhys, MInstP, MIPEM, Life SMIEEE, co-author
“Electromagnetic Man” Sarah Starkey, PhD, Independent Neuroscience and Environmental Health
Research
Roger Taylor, Dr., PhD (Immunology), BVSc., retired, Guildford
Andrew Tresidder, MD, MBBS, MRCGP, Somerset
Robert Verkerk, MSc DIC PhD FACN, Founder, executive and scientific director, Alliance for Natural
Health International, Dorking
Lauraine Vivian, PhD Psychiatry and Anthropology, Dr, Section of Global Health, University of
Copenhagen, Earlston, Berwickshire
Stewart Wiseman, PhD, Stroke Association Post-doctoral Research Fellow, Centre for Clinical Brain
Sciences, University of Edinburgh
Peter Wright, (Retired), B.Sc. (Spec) Physics, PhD (Physics), C Phys, M Inst P, University of London,
University of Bradford, Teaching, NHS, London
Other Nations
ARGENTINA
Medardo Avila Vazquez, MD, Pediatrician and Neonatologist, Professor, Chair of Pediatric Clinic
Faculty of Medical Sciences, National University of Cordoba, Chair of Pediatrics of the Faculty of Medical
Sciences of the National University of Cordoba
Raúl A. Montenegro, Biologist, Professor, Plenary Professor, Faculty of Psychology and Director of
the Campus Cordoba of the Right Livelihood College (RLC), Faculty of Psychology, National University of
Cordoba; President of FUNAM, Fundación para la defensa del ambiente (Environment Defense
Foundation), Alternative Nobel Prize (Right Livelihood Award) 2004.
Rodolfo Touzet, PhD, Senior regulator on Radiological safety, Comisión Nacional de Energía Atómica,
Buenos Aires
ARMENIA
Sinerik Ayrapetyan, PhD, Professor, Life Sciences International Postgraduate Educational Center,
UNESCO Chair in Life Sciences, Yerevan, Head of Research Council and Chairholder of UNESCO Chair
AUSTRALIA
Priyanka Bandara, PhD, Environmental Health Consultant, Castle Hill/Sydney, NSW
Russel Cooper, MBBCh MSc, Tasmania
Katherine Georgouras, OAM, DDM, FACD, Professor of Dermatology, (semiretired), Kenthurst
NSW
Ayman Hasan, MD, ND, private practice, Sydney
Marika Heblinski, Master of Human Nutrition, Master of Science, PhD – Neuropharmacology, The
University of Sydney, Sydney
Ray Kearney OAM, PhD, Honorary Assoc. Professor (retired), Department of Medicine, University of
Sydney
Victor Alan Leach, M.Sc.(Melb), FRMIT Applied Physics. MARPS, MORSAA, (retired Radiation
Health Physicist), Founding Member of Oceana Radiofrequency Advisory Association (ORSAA), Newport,
Queensland
Don Maisch, PhD, Independent researcher, author of ”The Procrustean Approach”, Lindisfarne,
Tasmania
Murray May, PhD, Independent Environmental Health researcher, Canberra
Julie McCredden, PhD, Educational Researcher, Univ. of Queensland, President of ORSAA, Brisbane
Elena Pirogova, PhD, Associate Professor, Biomed Eng, BEng (Hons) Chem En, Discipline of
Electrical and Biomedical Engineering, School of Engineering, RMIT University
Charles Teo, AM, MBBS, Professor, Neurosurgeon, Prince of Wales Private Hospital, Randwick,
NSW, Sydney
José van der Akker, PhD, The Centre for Regional Advancement in Learning, Equity, Access &
Participation (LEAP) | School of Education and the Arts, CQUniversity
Steve Weller, BSc, Founding member of ORSAA, Brisbane
BRAZIL
Massimo Colombini Netto, MD, Sociedade Brasileira de Medicina de Família e Comunidade/ Brazilian
Society of Family Medicine, São Paulo
Adilza Condessa Dode, PhD, Admin. Director of MRE ENGINEERING – Electromagnetic Radiations
Measurement Ltd., Engineerings’ Professor at the “Centro Universitário Metodista de Minas Izabela
Hendrix” (“Izabela Hendrix Minas State Methodist University Center”), Belo Horizonte city
Orlando Furtado Vieira Filho, PhD, Professor, Cellular & Molecular Biology, Federal University of
Rio Grande do Sul
Claudio Enrique Fernández-Rodríguez, PhD, MSEE, Professor, Federal Institute of Rio Grande do
Sul, IFRS, Canoas Alberto Mesquita, MD, Dean of Research and Graduate Studies at Universidade São
Judas Tadeu, from August 1998 to July 2014, São Paulo
Alvaro Augusto A. de Salles, PhD, Full Professor, Federal University of Rio Grande do Sul, UFRGS,
Porto Alegre
Francisco de Assis Ferreira Tejo (retired) D.Sc., Professor, Grupo de Eletromagnetismo
Computacional e Bioeletromagnetismo, Electrical Engineering Dept, Universidade Federal de Campina
Grande
CANADA
Luc Boucher, Ph.D. Biomed. Eng., B. Eng. Physics, Polytechnique Montreal
Frank Clegg, CEO, Canadians for Safe Technology (C4ST); Former President of Microsoft Canada
Magda Havas, Associate Professor, Trent University, Canada
Paul Héroux, PhD, Occupational Health Program Director, Department of Epidemiology, Biostatistics
and Occupational Health, McGill University Medicine, Montreal, PQ
Anthony B. Miller, MD, FRCP, Professor Emeritus, Dalla Lana School of Public Health, University of
Toronto,
Malcolm Paterson, PhD, Director, Research Initiatives, BC Cancer Agency Sindi Ahluwalia Hawkins
Centre for the Southern Interior, Kelowna, BC
Michael A. Persinger, PhD, Professor, Biomolecular Sciences, Behavioural Neuroscience and Human
Studies, Laurentian University, Sudbury, Ontario
Barbara Powell, MD, CCFP, FCFP, University of Ottawa, Ottawa, Ontario,
Stoyan Sarg Sargoytchev, Diploma Engineer and PhD in Physics, Retired from York University,
Toronto
Kliment Stefanovski, Medical Doctor, Master of Science, Medical Biochemistry Specialist, Medical
Lab Technologist, Core Laboratory, St. Paul’s Hospital, Vancouver BC
Hélène Vadeboncoeur, M.Sc, Ph.D. Childbirth researcher (retired), Qc, Canada
CHINA
Wenjun Sun, PhD, Professor, Bioelectromagnetics Key Laboratory, Zhejiang University, School of
Medicine, Hangzhou
Minglian Wang, M.M. PhD, Associate Professor, College of Life Science & Bioengineering, Beijing
University of Technology (BJUT), Beijing
COLOMBIA
Carlos Sosa, MD, University of Antioquia, Medellín
CURACAO
Maarten van Zadelhoff, M.D. Willemstad
EGYPT
Nasr Radwan, Prof. Dr., Cairo University, Faculty of Science, Cairo
GEORGIA
Ketino Gejadze, Doctor of Bioresonance Medicine, Honorary Member of the National Academy,
Tbilisi
INDIA
Ganesh Chandra Jagetia, Professor, Just retired from Department of Zoology, Mizoram University,
Aizawl, Udaipur
Ashish Mehta, MD, Spinal and Neurological Surgeon, Mumbai
Girish Kumar, Professor, Electrical Engineering Department I.I.T. Bombay, Powai, Mumbai
Omana Mammen, PhD and M.Tech in Computer Engineering, B.Tech in Electronics &
Communication Engg, Retired Principal Engineer, Launch Vehicle Flight Computer Checkout Systems,
Indian Space Research Organisation (ISRO), Former HOD R&D, at Sarabhai Institute of Science and
Technology.
Sareesh Naduvil Narayanan, PhD, Assistant Professor, Department of Physiology, RAK College of
Medical Sciences, RAK Medical & Health Sciences University, Ras Al Khaimah, UAE
Muthiah Ramanathan, PhD, B.E. (Chemical), Annamalai University, India, M.S (Fuels Engineering) ,
University of Utah, USA, Ph.D, Indian Institute of Technology, Kharagpur, India
Praveen Kumaar Saxenaa, MBBS, DMRD, FCMT, Dr Managing Director, Hyderabad
Sharma, PhD, Head, Scientist – G & Sr. DDG, Div. of Reproductive Biology, Maternal & Child
Health and Chief Project Coordinator – EMF Health Project India, Indian Council of Medical Research,
Ansari Nagar, New Delhi
IRAN
Amirnader Emami Razavi, PhD, Executive Manager and Principal Investigator of Iran, National
Tumor Bank, Cancer Institute of Iran, Tehran University of Medical Sciences
Dr. Masood Sepehrimanesh, PhD, Assistant Professor, Gastrointestinal and Liver Disease Research
Center, Guilan Universtiy of Medical Sciences, Rasht
ISRAEL
Iris Atzmon, PhD, Author of ”The Cellular, not what you thought!”Haifa
Daniel Mishori (Ph.d), The Department of Environmental Studies , Porter School of the Environment
and Earth Sciences, Faculty of Exact Sciences , Tel Aviv University
Michael Peleg, M.Sc., Radio Communications Engineer and Researcher, Technion, Israel Institute of
Technology, Haifa
Elihu D Richter, MD MPH, Professor, Occupational and Environmental Medicine, Hebrew University-
Hadassah School of Public Health and Community Medicine, Jerusalem
Yael Stein, MD, Hebrew University – Hadassah Medical Center, Jerusalem
Danny Wolf, MD, Pediatrician, Clialit Health Services Raziel, Netanya Herzelia
IVORY COAST
Paul Ahouassa, PhD, Court Expert (Electromagnetism), Abidjan
JAPAN
Hidetake Miyata, PhD, Associate professor, Department of Physics. Tohoku University
JORDAN
Mohammed Saleh Al Salameh, PhD, Professor, Department of Electrical Engineering, University of
Science & Technology, Irbid
KOREA (South)
Kiwon Song, PhD, Professor, Department of Biochemistry, Yonsei University, Seoul
Young Hwan Ahn, MD PhD, Professor, Department of Neurosurgery, Ajou Univeristy School of
Medicine, Suwon
MEXICO
Joseph Rodriguez, MD, BSIE- Industrial Engineering, MSE – Master in Engineering, MSNR – Master
of Science in Nuclear Radiology, LLB- Enviromental Lawyer, Mexico
NEW ZEALAND
Tracy Chandler, BSc (Hons) MBChB FRNZCGP FNZSCM, PGDipSEM, Cert Dermoscopy, Cert
Homeopathy, MACNEM member.
Ulrich Doering, MD, General Practitioner, IMC Titirangi, Auckland
Daniela Erdmann, MD, MBChB, Dip O & G, General Practitioner, Student Health Services,
University of Otago
Deborah Fewtrell, MD, MB ChB, Dip Obs, RNZCGP FACNEM, Ex Education Chair and Vice
President and current Advocacy representative for Australasian College of Nutritional and Environmental
Medicine, Kerikeri
Adeline Lee, MD, MbChB (Otago), DipObsMedGyn, DipPaed, FRNZCGP
Roger Leitch, FRNZCGP, MB, ChB, BSc, General practitioner, Auckland
Mary Redmayne, PhD, Independent Researcher, Consultant and Educator in Environmental Health
(Transmitting Technology)
Caroline Wheeler, BSc, MBchB (MD), Specialist in Functional Medicine, Nelson
Damian Wojcik, MD, MBChB, Medical director/ Northland Environmental health Clinic, Whangare,
Northland
NIGERIA
Aneyo Idowu Ayisat, M.Sc., Lecturer, Environmental Biology Unit, Biological Science Department,
Yaba College of Technology, Yaba, Lagos
NORWAY
Einar Flydal, cand.polit. & Master of Telecom Strategy, retired senior adviser Telenor Research and
Development, Oslo,
OMAN
Dr Najam Siddiqi, MBBS, PhD, Associate Professor of Anatomy, Oman Medical College, Sohar
RUSSIAN FEDERATION
Yury Grigoriev, Professor, M. Dr Sci., Federal. Medical Biophysical Center, Moscow Maxim V.
Trushin, PhD, Associate Professor, Kazan Federal University, Kazan
SWITZERLAND
Mark Bohnhoff, MD, Specialist in anesthesiology, Emergency physician, Doctor of medicine, Zürich
Daniela Elisabeth Eigenmann, PhD, Pharmacist, Bahnhof Apotheke Langnau AG and University of
Basel
Daniel Favre, Dr. phil., Biologist, Independent Researcher, Brent
Michaela Glöckler, MD., Dr. h.c., Pediatrician, Head of the Medical Section of the
Goetheanum/Dornach
Peter Meier, MD, Facharzt für Innere Medizin FMH, M.Sc. Präventivmedizin, Mitglied der European
Academy for Environmental Medicine, Sissach
Walter Siegrist, MD, FMH Internal Medicine, retired, Riehen
Constance Wahl, MD, Independent child and youth psychiatrist, FMH, Fribourg
TURKEY
Osman Cerezci, Professor Dr., Dept. Electrical-Electronics Engineering, Sakarya University,
Adapazarı
Suleyman Dasdag, PhD, Prof. Dr., Biophysics Department, Medical School, Istanbul Medeniyet
University, Uskudar, Istanbul
Onur Elmas, MD, PhD, Faculty of Medicine, Dept. Of Physiology, Mugla Sitki Kocman University,
Mugla
Ayse Inhan Garip, Assoc. Prof., School of Medicine, Biophysics Dept., Marmara Univ., Istanbul
Suleyman Kaplan, PhD, Professor, President of Turkish Society for Stereology, Board member of
Journal Chemical Neuroanatomy (Elsevier), Board member of Journal of Microscopy and Ultrastructure
(Elsevier), Department of Histology and Embryology, Ondokuz Mayıs University, Samsun
Fulya Kunter, Assistant Professor Dr., Dept. Electrical-Electronics Engineering, Marmara University,
Istanbul
Selim Şeker, Professor Dr., Department of Electrical-Electronics Engineering, Bogazici University
Bahriye Sirav Aral, PhD, Ass. Professor, Gazi University Faculty of Medicine, Dept of Biophysics,
Ankara
Nesrin Seyhan, Prof. Dr., Gazi University, Medical Faculty, Founder Head, Biophysics Department,
Founding Director, Gazi Non-Ionizing Radiation Protection Centre (GNRK), Ankara
UKRAINE
Olexandr Tsybulin, PhD, Department of Biophysics, Bila Tserkva National Agrarian University
Igor Yakymenko, Prof. Dr, Department of Biochemistry and Environmental Control National
University of Food Technologies, Kyiv
USA
Sunil Bhat D.O., MD, San Mateo, California
David O. Carpenter, MD, Director, Institute for Health and the Environment, A Collaborating Centre
of the World Health Organization, University at Albany, Rensselaer, NY
Richard H. Conrad, Ph.D. Biochemist, EMF Research and Consulting, Hawaii
Barry Castleman, ScD, Environmental Consultant, Garrett Park, MD
Leslie Chorun, MD, Stanhope, NJ
Lindsay Collins, Doctorate of Pharmacy , Hospital Pharmacist, ASHP, KE, Lathrop, MO
Scott Cunningham, MD, Internal Medicine and Integrative Medicine physician, Great Health 365,
private primary care practice, Denver, Colorado
Devra Davis, PhD, MPH, Visiting Prof. Medicine, Hebrew University, Hadassah Medical Center &
Ondokuz Mayis University, Medical School (Turkey); Pres., Environmental Health Trust, Teton Village,
WY
James DeMeo, PhD, Environmental Scientist, Retired, Ashland, Oregon
Sumit Dutta, PhD in Electrical Engineering and Computer Science, MIT, 2017; Data Scientist at
Indeed, Inc; Austin, Texas
Paul Doyon, MA, MAT, EMRS, Independent Researcher, Doyon Independent Research, CA
Arthur Firstenberg, B.A., EMF researcher and author, president Cellular Phone Task Force, New York
Beatrice A. Golomb, MD, PhD, Professor of Medicine, University of California, San Diego, CA
Travis Gordon, DO, Assistant Professor, Michigan State University, College of Osteopathic Medicine,
East Lansing, MI
Gunnar Heuser, M.D., PhD, F. A.C.P., Emeritus at Cedars Sinai Medical Center, Formally Assistant
Clinical Professor of Medicine at UCLA, El Dorado Hills, CA
Edward M. Huff, Ph.D., MA, BS. NASA Senior Scientist (Ret.), Sunnyvale, CA Peter F. Infante,
DrPH, Managing Member, Peter F. Infante Consulting, LLC, VA Toril H. Jelter, MD, MDI Wellness
Center, CA
Heidi Junger, PhD, postgraduate researcher (biology, zoology, Mag.rer.nat, Dr.rer.nat.), San Diego,
CA
Elizabeth Kelley, MA, Electromagnetic Safety Alliance, Tucson, AZ
Henry Lai, PhD, Professor Emeritus, University of Washington, Seattle, WA
Blake Levitt, medical/science journalist, former New York Times contributor, EMF researcher and
author President
Charles Limbach, MD Salinas, CA
Karl Maret, M.D., M.Eng, Dove Health Alliance, Aptos, CA
Andrew A Marino, PhD, JD, Professor, Department of Neurology (ret.), LSU Medical School,
Shreveport, LA
Trevor G Marshall, ME, PhD, Director, Autoimmunity Research Foundation, CA Katharina Katia
Isabel Meier, MD, Clear Sky Medical P.C, Centennial, Colorado
Ronald Melnick, PhD, Senior Toxicologist, (Retired RF-section leader) US National Toxicology
Program, National Institute of Environmental Health Science
Kenneth Monar, Ph.D., B.A. Biology/Chemistry, M.S. Botany/Cellular Biology, M.S. Materials
Science/Polymer Engineering, Ph.D. Materials Science/Polymer Engineering, Knoxville, TN USA
Lloyd Morgan, Senior Research Fellow, Environmental Health Trust, Board Member, International
EMF Alliance (IEMFA), CA
M. J. Mortazavi, PhD, Professor of Medical Physics, Visiting Scientist, Fox Chase Cancer Center,
Philadelphia, PA
Joel M. Moskowitz, PhD, Director, Center for Family and Community Health, School of Public Health,
University of California, Berkeley, CA
Debbie O’Reilly DC, Dipl. Ac. Private practice, Littleton , CO
Martin Pall, BA, PhD, Professor Emeritus (Biochemistry and basic medicine), Pullman, WA
Jerry L. Phillips, PhD, Exec. Director, Excel Centers, Professor Attendant, Department of Chemistry
& Biochemistry, University of Colorado, Colorado Springs, CO
Elizabeth Ploetz, PhD, Kansas State University, Manhattan, Kansas
Camilla R. G. Rees, MBA, Health Researcher, Author ,”The Wireless Elephant in the Room”’ CEO,
Wide Angle Health, Sr. Policy Advisor, National Institute for Science, Law & Public Policy, NY
Elizabeth Rovere, MA, MTS, PsyD, Faculty and Board Member, Nalanda Institute Consulting Clinical
Psychologist, New School University, New York, NY, Dean’s Council, Harvard Divinity School,
Cambridge
Beverly Rubik, Ph.D., President/founder, Institute for Frontier Science, Oakland, California
Cindy Sage, MA, Sage Associates, Co-Editor, BioInitiative Reports, Santa Barbara, CA
Richard J. Siegel, M.D., Professor (Emeritus) of Surgery, Plastic; JABSOM University of Hawaii
Eugene Sobel, PhD, Professor (Retired), University of Southern California School of Medicine, CA John G.
West, MD, Director of Surgery, Breastlink, CA
Cindy Russell, MD, Founding Member, Physicians for Safe Technology, CA.
Wei-Ching Lee, MD, California Medical Association Delegate of Los Angeles county

–––––– • ––––––
Date: 15 Octobre 2019
To: The Secretariat of the U.N. Human Rights Council Advisory Committee
OHCHR- United Nations Office at Geneva, Switzerland
Re: Comments on the U.N. Human Rights Commission’s Resolution
entitled, “New and Emerging Digital Technologies and Human Rights” -
adopted July 11, 2019
From: Ces commentaires sont transmis au nom des conseillers de l’Appel
lntemational «EMF Scientist».1
L’appel international des scientifiques sur les CEM a été lancé en mai 2015
et s’adresse au Secrétaire général des Nations Unies, au Directeur général de
l’Organisation mondiale de la Sante, au Directeur exécutif du Programme des
Nations Unies pour l’environnement et à tous les Etats membres. II est
maintenant signé par plus de 240 scientifiques de 43 pays ayant publié des
articles dans des revues à comité de lecture sur les effets biologiques ou
sanitaires des champs électromagnétiques non ionisants (CEM), qui font partie
du spectre électromagnétique qui comprend les champs électromagnétiques à
très basse fréquence (ELF) émis par les réseaux d’alimentation électrique et les
appareils électriques; et les rayonnements radiofréquences (RFR) utilisés pour
les communications sans fil. Les scientifiques qui ont publiés des articles dans
des revues à comité de lecture dans ces domaines et qui se sont activement
engagés dans l’information sur les CEM sont reconnus comme soutien
scientifique.2
L’appel demande de toute urgence aux Nations Unies, à l’OMS, à l’UNEP et
aux Etats membres des Nations Unies de répondre aux problèmes de santé
publique mondiaux liés à l’exposition aux téléphones portables, aux lignes
électriques, aux appareils électriques, aux appareils sans fil, aux compteurs sans
fil et aux infrastructures sans fil présentes dans les résidences, les écoles, les
collectivités et les entreprises. Les plus grandes préoccupations de ces
scientifiques concernent la protection des enfants, des femmes enceintes et de
ceux présentant une électrohypersensibilite.
• L’Organisation mondiale de la santé (OMS) est encouragée à exercer un
leadership fort pour favoriser l’élaboration de directives plus protectrices
concernant l’exposition aux CEM, à appeler à des mesures de précaution et
plus particulièrement à éduquer le public sur les risques pour la santé, en
particulier les risques pour les enfants et le fœtus en développement. En
n’agissant pas, l’OMS ne remplit pas son rôle de première agence
internationale de santé publique.
• Le Programme des Nations Unies pour l’environnement (UNEP) est la «voix
de l’environnement» des Nations Unies et occupe une position unique pour
adopter une vision planétaire des risque que la pollution électromagnétique
présente pour les organismes vivants dans le monde entier, y compris le bien-
être et la santé, la reproduction, la survie et l’évolution. Nous encourageons les
Nations Unies à demander à l’UNEP d’évaluer les preuves scientifiques et de
lancer une évaluation des normes et des pratiques d’exposition alternatives qui
pourraient réduire considérablement les expositions environnementales aux
champs électromagnétiques non ionisants. Cette demande a été réitérée dans
une lettre adressee à Inger Andersen, Directrice executive de l’UNEP, le 9
juillet 2019, mais il n’y a pas encore eu de réponse officielle à ce jour.
• En septembre 2017, les conseillers de l’appel ont recommandé que,
conformément aux Principes fondamentaux des Nations Unies relatifs aux
entreprises et aux droits de l’homme : «Protéger, respecter et réparer» – Les
technologies de communication sans fil 5G devraient être soumises à une
évaluation indépendante concernant la santé et la sécurité avant leur
déploiement. Elle est obligatoire pour les médicaments nouvellement
développés et devrait être obligatoire pour tous champs électromagnétiques non
ionisants auxquels une grande population est ou va être exposée.
L’innovation technologique offre des avantages sociaux et économiques à la
société. Les technologies de communication sans fil deviennent rapidement une
partie intégrante de chaque secteur économique. Mais il existe un nombre
croissant de preuves scientifiques concernant les dommages causés aux
personnes, aux plantes, aux animaux et aux microbes suite à l’exposition à ces
technologies. Nous sommes d’avis que les conséquences néfastes pour la santé
d’une exposition chronique et involontaire de personnes à des sources de champs
électromagnétiques non ionisants sont ignorées par les organisations de santé
nationales et internationales malgré nos demandes répétées ainsi que les
demandes de nombreux autres scientifiques, médecins et avocats concernés.
Cela constitue une violation manifeste des droits de l’homme, tels que définis
par les Nations Unies:
“Les droits de l’homme sont les droits inaliénables de tous les êtres humains,
sans distinction aucune, notamment de race, de sexe, de nationalité, d’origine
ethnique, de langue, de religion ou de toute autre situation. Les droits de
l’homme incluent le droit à la vie et à la liberté. Ils impliquent que nul ne sera
tenu en esclavage, que nul ne sera soumis à la torture. Chacun a le droit à la
liberté d’opinion et d’expression, au travail, à l’éducation, etc. Nous avons tous
le droit d’exercer nos droits de l’homme sur un pied d’égalité et sans
discrimination.”
Nous exhortons vivement le Conseil des droits de l’homme des Nations
Unies à être une voix forte pour les droits humains de tous les peuples et un
catalyseur efficace au sein des Nations Unies en ce qui conceme la recherche
d’une meilleure protection de la santé pour l’humanité, la flore et la faune contre
les dommages graves et les risques accrus pour la santé induits par les champs
électromagnétiques non ionisants.
Cordialement,
Elizabeth Kelley, MA
Director, EMFScientist.org
Au nom des conseillers scientifiques de l’appel international «EMF
scientist» :
Annie Sasco, MD, DrPH; Ronald L. Melnick, PhD.; Magda Havas, PhD;
Henry Lai, PhD; and, Joel M. Moskowitz, PhD.

1. International Appeal: Scientists call for protection from non-ionizing electromagnetic field exposure,
European Journal of Oncology, Vol. 20, 2015/12/01, pp. 180-182
2. Voir le site https://emfscientist.org

–––––– • ––––––
ANNEXE F
Précautions à prendre
pour tout travail sur un amalgame
Philippe Irigaray, Bernard Kurdyk
Voir aussi le protocole de I’association internationale de chirurgiens
dentistes conscients de la toxicité des amalgames dentaire (IAOMT)60.
Toute intervention sur un amalgame (dépose d’amalgame suite à une reprise
de carie, ou avant la pose d’une couronne) doit se faire avec des précautions
impératives pour ne pas provoquer ou aggraver des troubles de santé. En effet,
d’importantes quantités de vapeurs de mercure peuvent être inhalées et ingérées
au cours de cette opération.
1. Equipements du cabinet
• un système de refroidissement : jet d’eau concentré, de fort débit, sans air.
• un aspirateur chirurgical : système d’aspiration (d’environ 1 cm de diamètre),
tenu par l’assistant(e) au dessus de la dent à traiter. Idéalement, on peut
connecter l’aspirateur au modèle « clean-up », canule avec un embout spécial
(sorte de mini digue). Cela permet d’aspirer la plus grande partie des liquides et
des vapeurs de mercure.

site sevaonline : http:/www.sevaonline.com/ClUpFR.htm


• L’utilisation du clean-up est essentielle. Et on peut tout à fait utiliser le clean-
up et la digue. C’est certes encombrant mais pour la majorité des dents c’est
possible. La digue doit être aujourd’hui préférentiellement en nitrile et non plus
en latex car le nitrile est plus imperméable que le latex.
• Une fraise fissure (non diamantée). Il faut effectivement ne pas utiliser de
fraises diamantées car elles usent l’amalgame plutôt que réaliser une coupe. Il
existe des fraises spécifiques qui sont de véritables « tronçonneuses » à
amalgame.
L’idéal est d’utiliser une fraise neuve pour chaque patient.

• Le cabinet dans lequel est effectué la dépose doit être aéré : fenêtre ouverte
pour assurer un bon renouvellement de l’air.
2. Le praticien ne doit pas fraiser dans l’amalgame : afin de limiter
l’émission de vapeurs mercurielles, il est bien préférable d’inciser en croix
l’amalgame puis de l’enlever par morceaux.
3. Précautions à prendre pour le patient afin de limiter la contamination
mercurielle :
• Masques au charbon61, pour le patient (à placer sur le nez et les yeux, et à
rendre étanche à l’aide de ruban adhésif) et pour le praticien (nez et bouche),
pour retenir les vapeurs de mercure.
• En plus, du masque au charbon, il est utile de protéger le patient en l’insérant
dans une combinaison étanche. Idéalement, toute la peau du patient doit être
couverte pour éviter un contact avec les vapeurs de mercure.
• Dix à quinze minutes avant un travail sur amalgame : avaler 2 cuillères à soupe
de charbon actif en poudre (charbon “coop” à commander en pharmacie, ou
charbon en poudre vendu dans les magasins diététiques). Ce charbon a pour
fonction de retenir une partie des ions mercuriques qui pourraient avoir été
ingérés au cours de l’opération, et à les évacuer dans les selles.
• Juste avant l’intervention : faire un bain de bouche au sélénium (ampoules de
granions de sélénium), pour limiter l’absorption du mercure par la muqueuse
buccale.

• Juste après l’intervention : faire un bain de bouche aux granions de sélénium,


un bain de bouche au charbon dilué dans de l’eau, puis avaler 2 cuillères à
soupe de charbon après s’être bien rincé la bouche.
• Dans l’heure et demie qui suit, faire des bains de bouche au charbon et au
sélénium, tous les 1/4 d’heure.
4. Remarques complémentaires :
• Un laser utilisé par un nombre croissant de dentistes peut vaporiser le mercure
qui imprégnait la dent. En fonctions de la longueur d’onde du laser employé,
les effets sur la dent sont très différents. Seuls les lasers les plus puissant sont
capables de volatiliser des tissus minéralisés comme la dent. L’emploi d’un
laser sur une dent porteuse d’amalgame n’a pas d’intérêt. Par contre il peut être
utile si besoin, après la dépose complète, pour éviter des sensibilités post-
opératoires.
• les ultrasons, utilisés par exemple pour un détartrage, vaporisent aussi le
mercure.
• une couche de résine placée au dessus d’un amalgame ne l’empêchera pas
d’émettre des vapeurs.
• la dépose du fait d’une intoxication est illégale et non remboursée (sauf cas de
lichenplan).
• les peroxydes utilisés pour blanchir les dents augmentent la libération de
vapeurs par les amalgames.
5. Recommandations officielles
Des recommandations officielles ont été édictées par le CSHPF en 1998 et
par l’Afssaps en 2005.
–––––– • ––––––

AVIS RELATIF A L’AMALGAME DENTAIRE


(extraits)
Séance du 19 mai 1998 du
CONSEIL SUPERIEUR D’HYGIENE PUBLIQUE DE FRANCE
Cf. l’avis in extenso sur la page :
http://www.sante.qouv.fr/htm/actu/31_980519.htm#PATlENT
Recommandations concernant les travaux sur amalgame :
5 - Le fraisage et le polissage de l’amalgame entraînant une volatilisation du
mercure, doivent toujours être réalisés sous refroidissement, aspiration et champ
opératoire.
6 - La pose et la dépose d’amalgame augmentant sensiblement la libération
de mercure, il est prudent de les éviter pendant la grossesse et l’allaitement.
–––––– • ––––––

RECOMMANDATIONS DU RAPPORT DE L’AFSSAPS


SUR LES AMALGAMES DENTAIRES
(extraits) Cf. l’avis in extenso sur la page :
http://aqmed.sante.gouv.fr/htm/10/dentatre/rec005.pdf
Recommandations concernant les travaux sur amalgame :
1. Il faut éviter de placer des amalgames dentaires au voisinage direct
d’autres restaurations métalliques afin ne pas augmenter le risque de corrosion.
En particulier, il faut proscrire la mise en place d’amalgames au contact direct
d’éléments en alliage de métaux précieux ou d’ancrages en laiton doré.
2. La pose et plus encore, la dépose des amalgames augmentent sensiblement
la libération de mercure. Par précaution, ces actes doivent être évités, sauf
indication particulière, chez la femme enceinte, en raison d’une plus grande
sensibilité du foetus, ou allaitante. Chez la mère portant des amalgames,
l’allaitement maternel n’est pas contre-indiqué.
3. Le retrait systématique des amalgames dans la population générale ne se
justifie pas. Néanmoins, la présence de lésions lichénoïdes localisées au contact
direct d’amalgames peut justifier la dépose d’obturations par ailleurs
satisfaisantes.
4. Compte tenu de la libération des vapeurs de mercure provoquées par
l’action de peroxydes sur les amalgames, il est déconseillé d’effectuer
l’éclaircissement des dents postérieures présentant de telles reconstitutions.
5. La condensation de l’amalgame doit être effectuée par les moyens
classiques (fouloir) sans utiliser de condenseur à ultrasons afin d’éviter la
formation d’aérosols.
Si le fraisage et le repolissage de l’amalgame sont pratiqués, ils doivent
toujours être réalisés sous irrigation, aspiration et autant que possible avec un
champ opératoire, de préférence la digue.

–––––– • ––––––
ANNEXE G
Les associations

Plusieurs centaines d’associations se sont créées partout dans le monde, car


l’intolérance aux champs électromagnétiques et aux produits chimiques est un
problème de santé mondial.

BELGIQUE
Les associations ci-dessous s’occupent en Belgique de la problématique des
champs électromagnétiques :
AREHS asbl - Association pour la Reconnaissance de
l’ElectroHyperSensibilité. Elle a pour but de faire reconnaître l’EHS comme
handicap en Belgique (comme c’est le cas en Suède), afin de permettre aux
personnes qui en sont atteintes de vivre, de se former, de se déplacer et de
travailler dans un environnement électromagnétique qui leur convient. Ceci
implique entre autres la création de ‘zones blanches’, c’est-à-dire de zones où la
pollution électromagnétique artificielle est réduite au maximum.
Rue J.-B. Verheyden 33 à 1150 Woluwe-Saint-Pierre - Téléphone : 02/772
86 80
https://www.arehs.be/
––––––––––––––––
Collectif d’associations pour le recours en annulation des législations sur le
déploiement des compteurs communicants en Wallonie et à Bruxelles. Le 10
septembre 2018, un collectif d’associations a décidé d’entreprendre un recours
en annulation des législations sur le déploiement des compteurs communicants
en Wallonie et à Bruxelles, devant la Cour Constitutionnelle, à l’initiative des
asbl Grappe et Fin du nucléaire avec le soutien d’autres associations, Inter-
environnement Bruxelles, AREHS, etc.
Téléphone : 081.23.09.69 et 04.277.06.61
http://stopcompteurscommunicants.be/
––––––––––––––––
grONDES. Plate-forme qui réunit des quartiers et des associations pour des
technologies mobiles, d’information et de communication (TIC) qui respectent la
santé, l’environnement et l’urbanisme. Il s’agit d’une coordination de quartiers
bruxellois concernés par des projets ou des implantations d’antennes relais 2, 3,
4 et 5G.
https://www.grondes.be/p/home.html
Grappe - Groupe de Réflexion et d’Action Pour une Politique Ecologique.
100 Rue Raymond Noël - 5170 Bois de Villers - Téléphone : 0477 66 80 02
http://grappebelgique.be/
––––––––––––––––
Ondes.brussels. A Bruxelles, l’initiative citoyenne ondes.brussels fait un
travail remarquable d’analyse des nuisances en provenance des compteurs
communicants, dits « intelligents », et de la 5G.
https://ondes.brussels/
––––––––––––––––
STOP 5G. Le « Collectif stop5G.be » est un collectif d’associations qui a été
créé le 14 novembre 2019 à l’occasion de la remise de la pétition internationale
aux ministres belges des différents niveaux de pouvoir dont c’est la compétence.
http://stop5g.be/
––––––––––––––––
Teslabel. L’association créée en 1995 lutte pour le retour à un environnement
sain, actuellement pollué par des technologies sans fil qui perturbent gravement
notre fonctionnement biologique et notre mental, par les lignes à haute tension et
les transformateurs.
Rue de Vieusart 7 - Chaumont-Gistoux - Belgique - Téléphone : + 32 60 212
911
http://www.teslabel.be/
––––––––––––––––
Il existe également deux associations Flamandes spécialisées sur
l’électrohypersensibilité :
Beperk de Straling
http://www.beperkdestraling.org/
––––––––––––––––
VEHS - Vereniging ElektroHyperSensitiviteit Vlaanderen.
https://vehs.be/
–––––– • ––––––
FRANCE
Les associations ci-dessous s’occupent en France de la problématique des
champs électromagnétiques :
AZB - ASSOCIATION ZONES BLANCHES : Créée en 2014, l’Association
est composée de personnes électrohypersensibles et chimicosensibles (MCS),
d’élus, de professionnels de la santé, de militants et d’associations engagés sur
ces questions. Elle se mobilise pour monter un projet concret de lieu d’accueil
médico-social en “zone blanche”.
https://www.asso-zonesblanches.org
––––––––––––––––
Cœurs d’EHS. Association d’Êtres Humains Sensibles et Solidaires pour une
entraide collaborative née en mai 2018 de la volonté d’informer le grand public
en général et les personnes électrohypersensibles en particulier sur les moyens
simples, indispensables et essentiels de se protéger des ondes
électromagnétiques.
10 La Réveillère - 85150 MARTINET
http://www.coeursdehs.fr
––––––––––––––––
Le CRIIREM : propose des avis d’experts et établit des rapports d’expertise
dans un domaine large, intégrant la mesure des champs électromagnétiques. Il
s’agit d’une association extrêmement sérieuse. Pierre Le Ruz, expert européen,
doit être consulté lorsqu’il y a nécessité d’une contre-enquête. Catherine Gouhier
en assure aussi la permanence.
19/21 Rue Thalès de Milet - 72000 LE MANS - Téléphone : 02 43 21 18 69
https://www.criirem.org
––––––––––––––––
CCARRA. La Coordination Citoyenne Antennes-Relais Rhône-Alpes et
national. Elle les collectifs et associations concernés par le problème des
antennes relais de téléphonie mobile. Ainsi que les compteurs connectés et radio
commandés. Linky, Gazpar,les répartiteurs de radiateurs et compteurs d’eau
BP 10040-57057 METZ CEDEX 2 – Téléphone : 07 85 42 42 25
http://ccarra.revolublog.com
––––––––––––––––
Family Ondes. La démarche initiée par « Family Ondes » est la voie de
l’avenir, si on veut protéger nos enfants des ondes artificielles, leur laisser un
monde « durable » et une société responsable.
21 Avenue Simon Rousseau - 69270 FONTAINES-SUR-SAONE -
Téléphone : 04 26 63 64 12
http://www.familyondes.fr
Ly’Ondes. Association de citoyens de la région lyonnaise devenus électro
hypersensibles ou intolérants aux ondes électromagnétiques artificielles.
Téléphone : Lundi et mardi de 10h à 13h au 04 78 33 82 63
https://associationlyondes.wordpress.com
––––––––––––––––
NEXT-UP Organisation. Association concourant à la défense de
l’environnement naturel, contre les irradiations des champs électroMagnétiques
des antennes relais, des téléphones portables (GSM), de leurs impacts sur la
santé notamment l’électrohypersensibilité, sur le changement climatique, etc.
13 Rue Carnot - 26400 CREST
http://next-up.org
––––––––––––––––
Ondes Citoyennes est une association nationale créé à l’initiative de riverains
de différentes communes de Clermont Auvergne Métropole et au-delà, qui du
jour au lendemain se sont retrouvés à vivre avec l’implantation d’un relais
téléphonique, et pour la très grande majorité d’entre eux sans aucune
concertation préalable avec les opérateurs.
Impasse Henri Becquerel Z.A. de l’Artière - 63110 BEAUMONT -
Téléphone : 04 73 14 16 97
https://ondescitoyennes.wordpress.com/
––––––––––––––––
Perdons pas le Fil Zone Blanche est une association qui vise à aider les
personnes électro- sensibles, intolérantes aux ondes, à faire valoir leurs droits,
notamment en matière d’accessibilité (lieux sans ondes) et de handicap.
Concrètement, elle apporte une aide à la constitution des dossiers handicap,
destinés aux MDPH, et une aide (conseil) dans les recours en cas de refus des
prestations demandées.
28 Rue Jean Bouin - 66000 Perpignan - Téléphone : 04 68 37 16 48
http://ehs-action.org/association-perdons-pas-le-fil-aide-les-ehs/
––––––––––––––––
POEM26. L’association POEM26 (Prévention des Ondes
Électromagnétiques) informe et organise des actions de prévention sur l’impact
sanitaire des ondes électromagnétiques (OEM).
5 Rue Hugues de Lionnes - 26100 ROMANS SUR ISERE
https://poem26.com
––––––––––––––––
PRIARTEM est également une Association nationale de défense des malades
électrohypersensibles et qui tente de négocier avec les pouvoirs publics des
mesures de protection. En 2014, Priartem a fusionné avec l’association
Electrosensibles de France.
Boite 64, 206 Quai de Valmy - 75010 PARIS - Téléphone : 01 42 47 81 54
https://www.priartem.fr ou www.electrosensible.org
––––––––––––––––
ROBIN DES TOITS est une Association nationale œuvrant de façon
extrêmement dynamique pour la défense des malades électrohypersensibles :
cette association s’est spécialisée dans la problématique des Antennes Relais et
milite pour un abaissement des seuils réglementaires dans les technologies sans
fil.
37A Boulevard Léon Gambetta - 68100 MULHOUSE - Téléphone les lundi,
mercredi et vendredi, de 16h à 18h au 04 67 96 19 54
https://www.robindestoits.org
––––––––––––––––
STOP-LINKY. Il existe de nombreuses associations et collectifs stop-Linky
dont un collectif Stop-Linky appelé « Stop ! Linky, Non Merci »
(https://stoplinkynonmerci.org/) rassemblant l’ensemble des groupes FaceBook
et organisations sensibles aux conséquences du brouillard électromagnétique sur
notre santé et au contrôle à distance de dispositifs et appareillages situés à
l’intérieur même des habitations.
Un annuaire de ces collectifs «anti-linky» est disponible sur ce lien :
http://www.stoplinky88.fr/les-collectifs-anti-linky-en-france/. Il référence 575
collectifs locaux existants à la date du 16/08/2019.
––––––––––––––––
UNE TERRE POUR LES EHS est une Association œuvrant à la
reconnaissance officielle de l’électrohypersensibilité et à la création de lieux de
vie pour les personnes qui en souffrent. L’association a été pensé comme une
main tendue pouvant aider les personnes électrosensibles et
électrohypersensibles à briser leur isolement et à surmonter les grands moments
de détresse dus aux bouleversements induit par cette pathologie
environnementale.
25 Rue du Glissoir - 04200 Sisteron
http://www.uneterrepourlesehs.org/
–––––– • ––––––
GRAND DUCHE DU LUXEMBOURG
Les associations ci-dessous s’occupent au Grand Duché du Luxembourg de
la problématique des champs électromagnétiques :
AKUT - Aktionsgruppe für Umwelttoxikologie– Groupe d’action pour la
toxicologie de l’environnement. Il s’agit d’un centre d’informations et de
conseils sur la pollution au Luxembourg.
1b, rue Thomas Edison - L- 1445 Strassen - Grand-Duché de Luxembourg -
Téléphone : +352 22 33 75
http://akut.lu/
––––––––––––––––
Stop 5G Luxembourg - Birgerninitiativ Stop5G Luxembourg a.s.b.l. Il s’agit
d’une association sans but lucratif composée de citoyens et d’experts bénévoles
dont la mission est d’informer la population luxembourgeoise et les décideurs
sur les dangers de l’exposition de la technologie 5G.
https://stop5g.lu/
–––––– • ––––––
QUEBEC
Les associations ci-dessous s’occupent au Québec de la problématique des
champs électromagnétiques :
ASEQ-EHAQ - L’Association pour la santé environnementale du Québec /
Environmental Health Association of Québec. L’Association pour la santé
environnementale du Québec est un organisme de bienfaisance voué à aider les
personnes qui souffrent d’hypersensibilité environnementale (HE).
CP 364 - Saint-Sauveur - Québec J0R 1R0 - Téléphone : 514-332-4320
https://aseq-ehaq.ca/
––––––––––––––––
Rassemblement ÉlectroSensibilité Québec - RESQ. Le Rassemblement
ÉlectroSensibilité Québec (RESQ) est un organisme à but non lucratif
regroupant principalement des personnes électrosensibles, auxquelles peuvent se
joindre des gens qui les soutiennent. Il a été officiellement fondé le 18 juin 2016,
à Sainte-Adèle.
158 De Cournoyer, Boucherville, J4B 7N6 - Téléphone : 819-686-2852
https://www.electrosensibilitequebec.com
–––––– • ––––––
SUISSE
5G Moratoire pour la Suisse. La Coordination genevoise Moratoire 5G
demande, au nom du principe de précaution garanti par la Constitution
genevoise, d’établir un moratoire immédiat et de pré-aviser négativement
l’installation de toute antenne 5G sur son territoire.
Rue des Savoises 15 - CH-1205 Genève
https://moratoire5g.ch/
––––––––––––––––
ARRA - Alerte Romande aux Rayonnements Artificiels. Anciennement
nommée ARA, il s’agit d’une organisation sans but lucratif. Elle lutte pour faire
admettre qu’il existe un risque connu à l’exposition aux rayonnements non
ionisants et pour empêcher la prolifération des antennes de téléphonie mobile.
Elle a pour but de sauvegarder la santé publique.
Case postale 494, 1860 Aigle
https://www.alerte.ch/fr/
––––––––––––––––
Collectif Jura Non 5G. Collectif citoyen Jura NON 5G créé dans le Jura.
CH-2800 Delémont
https://www.juranon5g.ch/
––––––––––––––––
electrosmogtech. Association ayant pour objectif de quantifier, identifier et
réduire l’electrosmog.
Ch. du Grand-Record 21 - CH-1040 Echallens - Téléphone : 078 682 3266
https://www.electrosmogtech.ch/
––––––––––––––––
frequencia. Organisation active au niveau national qui étudie l’impact de la
numérisation sur la vie humaine et l’environnement. frequencia entend défendre
les valeurs humaines, préserver la santé de la population et protéger la nature et
l’environnement.
Rebgasse 46 - CH-4058 Basel
https://www.frequencia.ch/fr/
––––––––––––––––
GigaSmog. Association qui a pour but d’Informer la population des risques
sanitaire dû aux micro-ondes et aux champs électromagnétiques, d’aider à la
reconnaissance d’une condition de personne électro-hypersensible (EHS),
d’aider les personnes EHS, de lutte politique afin que les Autorités protège enfin
les citoyens! et de déveloper et tester de nouveaux moyens aidant à la protection
contre les hyperfréquences.
Rue du Faubourg 7 - CH-2520 La Neuveville
http://www.gigasmog.ch/
––––––––––––––––
Le Vaud sans Antennes. Opposition collective au projet de la nouvelle station
de base pour téléphonie mobile de Salt SA / VD_1348A et de Swisscom SA /
LEVD, à 1261 Le Vaud, route des Montagnes, parcelle n° 113. CAMAC 179
660 du 28-07-2018.
Case postale 11 - CH-1261 Le Vaud
https://levaudsansantennes.ch/
––––––––––––––––
Stop5G. Le collectif “STOP5G“ est un rassemblement citoyen pour
s’opposer à une mise en place de la 5G sans garde-fou et sans garantie
concernant l’impact sur la santé et sur l’environnement. Des études scientifiques
indépendantes doivent impérativement être faites sans délai.
https://www.stop5g.ch/
––––––––––––––––
Stop antennes Bex. L’Association STOP-ANTENNES a pour but de réduire
au maximum les effets de la pollution électromagnétique (électro-smog) sur la
santé des personnes, de la faune et de l’environnement, en particulier en limitant
l’installation de nouvelles stations de téléphonie mobile sur le territoire de la
Commune de Bex. Elle édite un bulletin d’information et collabore avec d’autres
associations en Suisse.
Avenue de la Gare 18 - CH-1880 Bex
https://www.stop-antennes.ch/

–––––– • ––––––
Liste des acronymes
AAH : Allocation aux adultes handicapés
ADEME : Agence de la transition écologique, anciennement Agence de
l’environnement et de la maîtrise de l’énergie
ADN : Acide désoxyribonucléique
AFSSE : Agence Française de Sécurité Sanitaire Environnementale
AFSSET : Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du
travail
ALARA : As low As reasonably Achievable. Le principe ALARA signifie :
Aussi bas qu’il soit raisonnablement possible de la faire
ALD : Affection de longue durée
ANFR : Agence nationale des fréquences
ANSES : Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de
l’environnement et du travail
ARCEP : Autorité de régulation des communications électroniques et des
Postes
ART : Autorité de régulation des télécommunications devenue Arcep
ARTAC : Association pour la Recherche Thérapeutique Anti-Cancéreuse
BF : Basses fréquences
CDAPH : Commission des droits et de l’autonomie des personnes
handicapées
CDC : Center for Disease Control and Prevention, Centre pour le contrôle et
la prévention des maladies
CGEDD : Conseil général de l’environnement et du développement durable
CHSCT : Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail
CIM : classification internationale des maladies
CIRC : Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), ou
International Agency for Research on Cancer (IARC)
CNIL : Commission nationale de l’informatique et des libertés
CNR 102 : Cahier des charges sur les normes radioélectriques 102
CNRS : Centre national de la recherche scientifique
COV : Composés organiques volatils
Covid-19 : Coronavirus disease 2019. La maladie à coronavirus 2019
CPL : Courant porteur en ligne
CRIIREM : Centre de recherche et d’information indépendant sur les
rayonnements électromagnétiques
CROUS : Centre régional des œuvres universitaires et scolaires
CRRMP : Comité Régional de Reconnaissance des Maladies
Professionnelles
CSIRO : Commonwealth Scientific and Industrial Research Organisation.
Organisation fédérale pour la recherche scientifique et industrielle en français
DAS : Débit d’absorption spécifique
DCS : Digital Communication System. Norme utilisant la gamme des 1 800
MHz.
DECT : Digital Enhanced Cordless Telecommunications.
Télécommunications numériques améliorées sans fil
DGCCRF : Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de
la Répression des fraudes
DGS : Direction Générale de la Santé
EBF : Extrêmements basses fréquences
ECERI : European Cancer and Environment Research Institute. Institut de
recherche européen sur le cancer et l’environnement. L’ECERI est un réseau de
collaboration entre des scientifiques de toute l’Europe souhaitant conjuguer leurs
efforts pour découvrir et comprendre les causes environnementales du cancer et
des autres maladies.
ECG : Electrocardiogramme
EDF : Electricité de France
EEG : Electroencéphalogramme
EHS : Electrohypersensibles, électrohypersensibilité
ELD : Entreprises locales de distribution d’électricité
EMG : Electromyogramme
Enedis : ex-ERDF, filiale d’EDF
ERDF : Electricité réseau distribution France
FCC : Federal Communications Commission. Commission fédérale des
communications
FDA : Food and drug administration. Agence américaine des produits
alimentaires et médicamenteux
Fe2O3 : oxyde de fer(III), également appelé oxyde ferrique
Fe3O4 : tétroxyde de trifer
FFP : Filtering Facepiece Particles. Pièce faciale filtrante contre les
particules
GHz : Giga Hertz 10 puissance 9 Hertz
GRD : Gestionnaire du réseau de distribution d’énergie
GSM : Initialement baptisé « Groupe Spécial Mobile » à l’origine de sa
normalisation en 1982, il est devenu une norme internationale pour la téléphonie
mobile nommée « Global System for Mobile communications » en 1991. Il
correspond à la 2G.
GSSG : Disulfure de glutathion également appelé glutathion oxidé.
Hz : hertz, unité dérivée de fréquence du Système international (SI)
IARC : International Agency for Research on Cancer. Centre international
de recherche sur le cancer (CIRC),
ICD : International Classification of Diseases. Classification internationale
des maladies
ICNIRP : International Commission on Non-Ionizing Radiation Protection.
Commission internationale pour la protection contre les rayonnements non
ionisants
IEEE : Institute of Electrical and Electronics Engineers. Institut des
ingénieurs électriciens et électroniciens
IEI : intolérance environnementale idiopathique
IEI-CEM : intolérance environnementale idiopathique attribuée aux champs
électromagnétiques
IEI-EMF : Idiopathic Environmental Intolerance attributed to
Electromagnetic Fields. Intolérance environnementale idiopathique attribuée aux
champs électromagnétiques
IR : Infrarouge
IRM : Imagerie par résonance magnétique (IRM).
IRMf : IRM fonctionnel
ISDE : International Society of Doctors for the Environment. Société
international des Docteurs en faveur de l’environnement
ISED : Institut de santé et de développement
ITT : Incapacité Temporaire de Travail
LF : Low frequencies. Basses fréquences
MCS : Multiple chemical sensitivity. Sensibilité multiple aux produits
chimiques
MDPH : Maisons départementales des personnes handicapées
NCI : National Cancer Institute. Institut national du Cancer aux Etats-Unis
NIH : National Institute of Health. Institut national de santé aux Etats-Unis
norme GPRS : le standard GPRS (General Packet Radio Service) est une
évolution de la norme GSM, ce qui lui vaut parfois l’appellation GSM++ (ou
GMS 2+)
NTIC : Nouvelles Technologie d’Information et de Communication
NTP : National Toxicology Program. Le Programme national de toxicologie.
Programme fédéral des États-Unis, fonctionnant comme un consortium inter-
agences et piloté par le département de la Santé et des Services sociaux des
États-Unis.
NTT : Nitrotyrosine
OMS : Organisation mondiale de la santé
ONG : Organisation non gouvernementale
ONU : Organisation des Nations unies
ORL : Oto-rhino-laryngologie
OTAN : Organisation du traité de l’Atlantique nord
PIB : Produit intérieur brut
PIRE : Puissance isotrope rayonnée équivalente
PME : Petites et moyennes entreprises
QI : Quotient intellectuel
RCNIRP : Russian National Committee on Non-Ionizing Radiation
Protection. Comité National Russe de Protection contre les rayonnements non
ionisants
REACH : enRegistrement - Evaluation - Autorisation. Il s’agit d’un
règlement européen (règlement n°1907/2006) entré en vigueur en 2007 pour
sécuriser la fabrication et l’utilisation des substances chimiques dans l’industrie
européenne.
REFLEX ou REFLEX-Study, Risk Evaluation of Potential Environmental
Hazards From Low Frequency Electromagnetic Field Exposure. Evaluation des
risques environnementaux liés à l’exposition aux basses fréquences
ROS : Reactive oxygen species. Espèce réactive de l’oxygène
RQTH : Reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé
RTE : Réseau de transport d’électricité. Il est le gestionnaire de réseau de
transport d’électricité en France
SAEML : société anonyme d’économie mixte locale
SCENIHR : Scientific Committee on Emerging and Newly Identified Health
Risks. Comité scientifique des risques sanitaires émergents et nouveaux
SCHEER : Scientific Committee on Health, Environmental and Emerging
Risks. Comité scientifique des risques sanitaires, environnementaux et émergents
SEP : Sclérose en plaques
SICEM : Syndrome d’intolérance aux champs électromagnétiques
SIOC : Syndrome d’intolérance aux odeurs chimiques
SLA : Sclérose latérale amyotrophique ou maladie de Charcot
SMS : Short Message Service. Service de messagerie
TBARS : Thiobarbituric acid reactive substances. Substances réactives à
l’acide thiobarbiturique
TBF : Très basses fréquences
TILT : Toxicant-Induced Loss of Tolerance. Perte de tolérance induite par les
produits chimiques
TNT : Télévision numérique terrestre
TSCU : Tomosphygmographie Cérébrale Ultrasonore
UNESCO : United Nations Educational, Scientific and Cultural
Organization. Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la
culture
VLE : Valeur Limite d’Exposition
VLEP : valeur limite d’exposition professionnelle
VLF : Very low frequency. Très basse fréquence
WiFi : contraction de Wireless Fidelity est un ensemble de protocoles de
communication sans fil régis par les normes du groupe IEEE 802.11 (ISO/CEI
8802-11) qui utilise les ondes radios. Il est émis par une box dans un rayon de 10
à 20 mètres.
WiMax : Worldwide Interoperability for Microwave Access. Interopérabilité
internationale pour l’accès micro-ondes. Il désigne un standard de
communication sans fil.

–––––– • ––––––
Références
1. Dominique Belpomme, Comment naissent les maladies… et que faire pour rester en bonne santé,
Éditions LLL, 2016. pp173 à 176.
2. Viêt Nguyen-Thanh, Jean-Baptiste Richard. Les connaissances, perceptions et comportements des
Français vis-à-vis des risques liés à la téléphonie mobile. Rapport INPES. Réf. W-0009-001-1003 Etat des
connaissances: novembre 2009.
3. Dominique Belpomme, Comment naissent les maladies… et que faire pour rester en bonne santé,
éditions LLL, 2016.
4. Claude Bernard, Introduction à l’étude de la médecine expérimentale, éditions J. B. Baillière, Paris.
1865.
5. Belpomme D, Irigaray P. Electrohypersensitivity as a Newly Identified and Characterized Neurologic
Pathological Disorder: How to Diagnose, Treat, and Prevent It. Int J Mol Sci. 2020 Mar 11;21(6):1915.
6. OMS, WHO workshop on electromagnetic hypersensitivity (2004), October 25 -27, Prague, Czech
Republic, www.who.int/peh-emf/meetings/hypersensitivity_prague2004/en/index.html; Hansson Mild K,
Repacholi M, van Deventer E, Ravazzani P, eds. 2006. Electromagnetic Hypersensitivity: Proceedings,
International Workshop on EMF Hypersensitivity, Prague, Czech Republic, October 25-27, 2004. Geneva
(Switzerland): WHO Press. p. 16.
7. OMS, Aide-Mémoire N° 296, Champs électromagnétiques et santé publique - Hypersensibilité
électromagnétique, Décembre 2005. https://www.who.int/peh-emf/publications/facts/fs296_fr/en/
8. IARC Monographs on the Identification of Carcinogenic Hazards to Humans / Non-ionizing Radiation,
Part 1: Static and Extremely Low-frequency (ELF) Electric and Magnetic Fields. IARC Press, Lyon,
France. 2002.
9. IARC Monographs on the Identification of Carcinogenic Hazards to Humans / Non-ionizing Radiation,
Part 2: Radiofrequency Electromagnetic Fields. IARC Press, Lyon, France. 2013.
10. Avis et rapport de l’ANSES. Hypersensibilité électromagnétique ou intolérance environnementale
idiopathique attribuée aux champs électromagnétiques, Saisine n°«2011-SA-0150», Mars 2018, p241.
Disponible à l’adresse suivante: https://www.anses.fr/fr/system/files/AP2011SA0150Ra.pdf
11. Rapport du Conseil général de l’Environnement et du Développement durable. «Le déploiement du
compteur Linky» par Bernard Flury-Hérard et Jean-Pierre Dufay remis à Ségolène Royal, alors ministre de
l’Environnement, de l’Energie et de la Mer, le 16 janvier 2017. Disponible à l’adresse suivante:
https://www.vie-publique.fr/sites/default/files/rapport/pdf/174000344.pdf
12. Pour le détail des livres publiés par les auteurs, voir le site https://lelivrenoirdesondes.fr/
13. Les parties du texte en italiques, destinées à éclairer le lecteur, sont écrites pas les auteurs du livre.
14. La plupart de ces témoignages ont été adressés au Pr D. Belpomme qui a pris en charge les malades
dont il est question ici.
15. A M. Jean-Marc AYRAULT, Premier ministre; à Mme Marisol TOURAINE, Ministre des affaires
sociales, de la santé et du handicap; à Mme Delphine BATHO, Ministre de l’écologie, du développement
durable et de l’énergie; à Mme Barbara POMPILI et à M. François de RUGY, groupe EELV à l’Assemblée
Nationale.
16. Il s’agit de la tomosphygmographie cérébrale ultrasonore (TSCU).
17. Ces épisodes de perte de mémoire impromptus et transitoires sont décrits plus loin sous le terme d’ictus
amnésiques.
18. Médecin. Coordinateur du projet de recherche européen Reflex (Risk Evaluation of Potential
Environmental Hazards From Low Frequency Electromagnetic Field Exposure Using Sensitive in vitro
Methods [Évaluation des risques potentiels liés à l’exposition aux champs électromagnétiques à basse
fréquence à l’aide de méthodes sensibles in vitro]) rassemblant 12 équipes en provenance de sept états
membres de la Communauté Européenne, sur les effets sur la santé des champs électromagnétiques.
19. Les parties du texte entre guillemets sont du pasteur Häublein; celles sans guillemets sont du professeur
Adlkofer. Les sous-titres de ce texte sont des auteurs du livre.
20. Cette ville est située dans l’état de Schleswig-Holstein en Allemagne.
21. http://stiftung-pandora.eu/wp-content/uploads/2018/11/Pandora_Leszczynski_science-wireless-
2015_eng.pdf
22. http://stiftung-pandora.eu/wp-content/uploads/2018/11/Pandora_STUK_-2013-01-15_en.pdf
23. L’agence internationale de recherche sur le cancer aussi désignée sous le terme de «Centre International
de Recherche sur le Cancer (CIRC)».
24. Le mélanome est une tumeur maligne des cellules de la peau qui fabriquent la mélanine, un pigment qui
colore la peau et la protège des méfaits des rayons ultraviolets. L’histoire naturelle et l’augmentation de
fréquence du mélanome sont intimement liées à l’exposition solaire.
25. Le lupus érythémateux disséminé est une maladie chronique, multisystémique, inflammatoire, de
mécanisme auto-immun, l’organisme fabriquant des anticorps développés à l’encontre de ses propres
constituants (auto-anticorps). Cette maladie survient surtout chez la femme jeune. Les manifestations les
plus fréquentes peuvent comprendre des arthralgies et des arthrites; une pleurésie, une péricardite; une
atteinte rénale ou du système nerveux et surtout des éruptions cutanées en particulier au visage en forme de
«loup». D’où l’appellation de lupus. L’exposition solaire a un rôle aggravant ou même déclenchant de
l’affection.
26. OMS, Genève. Communiqué de presse N°263, 12 septembre 2018.
27. On doit la création de l’INCa en particulier au Pr D. Belpomme, alors qu’il présidait la commission
nationale de Santé Publique en vue de la réélection du président de la République de l’époque, Jacques
Chirac.
28. Voir l’article du Journal Le Monde du 05.02.2020 «Le cancer est en forte progression dans le monde».
29. National Cancer Institute 2008-2009. Annual Report President’s Cancer Panel: Reducing
environmental cancer risk - What We Can Do Now.
30. Belpomme D. Guérir du cancer ou s’en protéger. Fayard, 2005.
31. Hardell L, Carlberg M, Hansson Mild K. Pooled analysis of case-control studies on malignant brain
tumors and the use of mobile and cordless phones including living and deceased subjects. Int J Oncol 2011;
38:1465–1474.; Stein Y, Levy-Nativ O,. Richter E. A sentinel case series of cancer patients with
occupational exposures to electromagnetic non-ionizing radiation and other agents. Eur. J. Oncol. 2011;
16(1):21-54.; Coureau G, Bouvier G, Lebailly P, Fabbro-Peray P, Gruber A, Leffondre K, Guillamo JS,
Loiseau H, Mathoulin-Pélissier S, Salamon R, Baldi I. Mobile phone use and brain tumours in the
CERENAT case-control study. Occup Environ Med. 2014 Jul;71(7):514-522; 13. de Vocht F. Inferring the
1985-2014 impact of mobile phone use on selected brain cancer subtypes using Bayesian structural time
series and synthetic controls. Environ Int. 2016 Nov 8; 97:100-107.
32. Carles C, Esquirol Y, Turuban M, Piel C, Migault L, Pouchieu C, Bouvier G, Fabbro-Peray P, Lebailly
P, Baldi I. Residential proximity to power lines and risk of brain tumor in the general population. Environ
Res. 2020 Jun;185:109473.
33. Ahlbom A, Day N, Feychting M, Roman E, Skinner J, Dockerty J, et al. A pooled analysis of magnetic
fields and childhood leukemia. Br J Cancer 2000; 843: 692-698.; Draper G, Vincent T, Kroll ME, Swanson
J. Childhood cancer in relation to distance from high voltage power lines in England and Wales: a case-
control study. BMJ. 2005 Jun 4;330(7503):1290.; Stein Y, Levy-Nativ O,. Richter E. A sentinel case series
of cancer patients with occupational exposures to electromagnetic non-ionizing radiation and other agents.
Eur. J. Oncol. 2011; 16(1):21-54.
34. Caplan LS, Schoenfeld ER, O’Leary ES, Leske MC. Breast cancer and electromagnetic fields—a
review. Ann Epidemiol. 2000 Jan;10(1):31-44.; Stein Y, Levy-Nativ O,. Richter E. A sentinel case series of
cancer patients with occupational exposures to electromagnetic non-ionizing radiation and other agents.
Eur. J. Oncol. 2011; 16(1):21-54.; West JG, Kapoor NS, Liao SY, Chen JW, Bailey L, Nagourney RA.
Multifocal Breast Cancer in Young Women with Prolonged Contact between Their Breasts and Their
Cellular Phones. Case Rep Med. 2013;2013:354682.; Sun JW, Li XR, Gao HY, Yin JY, Qin Q, Nie SF,
Wei S. Electromagnetic field exposure and male breast cancer risk: a meta-analysis of 18 studies. Asian
Pac J Cancer Prev. 2013;14(1):523–528.
35. La mélatonine est une hormone anti-oxydante secrétée par la glande pinéale (épiphyse) située à la base
du tronc cérébral. La baisse de production de cette hormone induite par les champs électromagnétiques
aggraverait le stress-oxydant qui est l’un des mécanismes essentiels à l’origine des cancers. La baisse de
production de mélatonine est suspectée intervenir en particulier dans la genèse des cancers du sein. Voir le
chapitre 8. Burch JB, Reif JS, Yost MG, Keefe TJ, Pitrat CA. Reduced excretion of a melatonin metabolite
in workers exposed to 60 Hz magnetic fields. Am J Epidemiol 1999;150(1):27–36.
36. Le stress oxydant consiste en la fabrication de nombreuses espèces moléculaires ou radicaux libres très
réactifs et donc extrêmement toxiques pour l’organisme. Voir le chapitre 7.
37. Sadetzki S, Chetrit A, Jarus-Hakak A, Cardis E, Deutch Y, Duvdevani S, Zultan A, Novikov I,
Freedman L, Wolf M. Cellular phone use and risk of benign and malignant parotid gland tumors – A
nationwide case-control study. Am J Epidemiol. 2008 Feb 15;167(4):457-467.; Czerninski R, Zini A, Sgan-
Cohen HD. Risk of parotid malignant tumors in Israel (1970-2006). Epidemiology. 2011 Jan;22(1):130-1.;
Shu X. Ahlbom A. Feychting M. Incidence trends of malignant parotid gland tumor in Swedish and Nordic
adults 1970 to 2009. Epidemiology 2012;23(5):766-767.; de Siqueira EC, de Souza FT, Gomez RS, Gomes
CC, de Souza RP. Does cell phone use increase the chances of parotid gland tumor development? A
systematic review and meta-analysis. J Oral Pathol Med. 2017 Aug;46(7):480-483.
38. Carlberg M, Hedendahl L, Ahonen M, Koppel T, Hardell L. Increasing incidence of thyroid cancer in
the Nordic countries with main focus on Swedish data. BMC Cancer. 2016 Jul 7;16:426.; Lim H, Devesa
SS, Sosa JA, Check D, Kitahara CM. Trends in Thyroid Cancer Incidence and Mortality in the United
States, 1974-2013. JAMA. 2017 Apr 4;317(13):1338-1348.; Luo J, Deziel NC, Huang H, Chen Y, Ni X,
Ma S, Udelsman R, Zhang Y. Cell phone use and risk of thyroid cancer: a population-based case-control
study in Connecticut. Ann Epidemiol. 2018 Oct Jan;29:39-45.
39. Hardell L, Carlberg M, Hansson Mild K, Eriksson M. Case-control study on the use of mobile and
cordless phones and the risk for malignant melanoma in the head and neck region. Pathophysiology. 2011
Sep;18(4):325–333.; Stein Y, Levy-Nativ O,. Richter E. A sentinel case series of cancer patients with
occupational exposures to electromagnetic non-ionizing radiation and other agents. Eur. J. Oncol. 2011;
16(1):21-54.
40. Stang A, Anastassiou G, Ahrens W, Bromen K, Bornfeld N, Jöckel KH. The Possible Role of
Radiofrequency Radiation in the Development of Uveal Melanoma. Epidemiology. 2001 Jan;12(1):7-12.;
Behrens T, Lynge E, Cree I, Sabroe S, Lutz JM, Afonso N, Eriksson M, Guénel P, Merletti F, Morales-
Suarez-Varela M, Stengrevics A, Févotte J, Llopis-González A, Gorini G, Sharkova G, Hardell L, Ahrens
W. Occupational exposure to electromagnetic fields and sex-differential risk of uveal melanoma. Occup
Environ Med. 2010 Nov;67(11):751-9.; Stein Y, Levy-Nativ O,. Richter E. A sentinel case series of cancer
patients with occupational exposures to electromagnetic non-ionizing radiation and other agents. Eur. J.
Oncol. 2011; 16(1):21-54.; Milham S, Stetzer D. Tumor-specific frequencies and ocular melanoma.
Electromagn Biol Med. 2016 Aug 23:1–5.
41. Biolnitiative Report: A Rationale for a Biologically-based Public Exposure Standard for
Electromagnetic Radiation. Disponible à l’adresse suivante: www.bioinitiative.org
42. Le CIRC, dont le siège est en France, à Lyon, est aussi appelé “International Agency for Research on
Cancer” (IARC, l’agence internationale de recherche sur le cancer).
43. Voir le chapitre 5.
44. Röösli M, Lagorio S, Schoemaker MJ, Schüz J, Feychting M. Brain and Salivary Gland Tumors and
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45. NCI (Institut national du cancer américain) fact sheet on Electromagnetic Fields and Cancer.
Disponible à l’adresse suivante: https://www.cancer.gov/about-cancer/causes-
prevention/risk/radiation/electromagnetic-fields-fact-sheet
46. La faiblesse méthodologique des trois études négatives aurait dû être discuté de même que le rôle de la
durée d’exposition et de l’âge des sujets au moment de l’étude et cerise sur le gâteau, la survenue de
mutations de l’ADN aux fréquences précités, puisque de nombreuses publications, comme nous le verrons,
le démontre (voir le chapitre 7).
47. Belpomme D, Hardell L, Belyaev I, Burgio E, Carpenter DO. Thermal and non-thermal health effects of
non-ionizing radiation: an international perspective. Environ Pol. 2018 Nov;242(Pt A):643-658.
48. Hardell L, Carlberg M, Hansson Mild KH. Re-analysis of risk for glioma in relation to mobile telephone
use: comparison with the results of the Interphone international case-control study. Int J Epidemiol. 2011
Aug;40(4):1126-1128.
49. Cette étude a donné lieu à plusieurs publications, la première, exposant les résultats globalement
obtenus, ayant été publiée en 2007: Cardis E et. Al. The interphone Study Group: design, epidemiological
methods, and description of the study population. Europ. J. Epidemiol. 2007 22:647-664; la seconde l’ayant
été en 2010: The Interphone Study Group. Brain tumour risk in relation to mobile telephone use: results of
the Interphone international case-control study. Int J Epidemiol. 2010 Jun;39(3):675-694; et le troisième en
2011: The interphone Study Group. Acoustic neuroma risk in relation to mobile telephone use: results of the
international case – control study. Cancer Epidemiol 2011, 35:453-464.
50. Il s’agit des cancers (glioblastomes) et des méningiomes, alors qu’aucun effet n’aurait été décelé pour
les neurinomes de l’acoustique.
51. WHO (IARC) Interphone study. Report on mobile phone use and brain cancer risk. Press release n°200.
17 Mai 2010. Wild Ch. IARC report to the union for International cancer control (UICC) on the interphone
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53. Voir le chapitre 8.
54. Hardell L, Carlberg M. Mobile phones, cordless phones and the risk for brain tumours. Int J Oncol.
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55. Ce risque est multiplié par 5 par rapport à des témoins chez les sujets de moins de 20 ans, en cas
d’utilisation du téléphone portable ou du DECT plusieurs heures par jour pendant au moins 5 ans.
56. Hardell L, Carlberg M, Söderqvist F, Mild KH, Morgan LL. Long-term use of cellular phones and brain
tumours: increased risk associated with use for > or =10 years. Occup Environ Med. 2007 Sep;64(9):626-
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57. Voir le chapitre 8.
58. Myung SK, Ju W, McDonnell DD, Lee YJ, Kazinets G, Cheng CT, Moskowitz JM. Mobile phone use
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64. Voir le chapitre 8.
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toxicology and carcinogenesis studies in B6C3F1/N mice exposed to whole-body radio frequency radiation
at a frequency (1,900 MHz) and modulations (GSM and CDMA) used by cell phones. Disponible à l’adresse
suivante: https://ntp.niehs.nih.gov/ntp/about_ntp/trpanel/2018/march/tr596peerdraft.pdf; Wyde M, Cesta M,
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rapport technique final du NTP concernant les études chez les rats est disponible à l’adresse suivante:
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66. Falcioni L, Bua L, Tibaldi E, Lauriola M, De Angelis L, Gnudi F, Mandrioli D, Manservigi M,
Manservisi F, Manzoli I, Menghetti I, Montella R, Panzacchi S, Sgargi D, Strollo V, Vornoli A, Belpoggi F.
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67. Il s’agit de glioblastomes (cerveau) et de Schwaromes (Cœur) chez les rats de sexe mâle.
68. Smith-Roe SL, Wyde ME, Stout MD, Winters JW, Hobbs CA, Shepard KG, Green AS, Kissling GE,
Shockley KR, Tice RR, Bucher JR, Witt KL. Evaluation of the genotoxicity of cell phone radiofrequency
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72. Reflex, ou REFLEX-Study, ou Risk Evaluation of Potential Environmental Hazards From Low
Frequency Electromagnetic Field Exposure Using Sensitive in vitro Methods, est un rapport de recherche,
financé par 7 états européens et dirigé par le professeur Franz Adlkofer. Il est disponible à l’adresse
suivante: http://www.itis.ethz.ch/assets/Downloads/Papers-Reports/Reports/REFLEXFinal-
Report171104.pdf ; Smith-Roe SL, Wyde ME, Stout MD, Winters JW, Hobbs CA, Shepard KG, Green AS,
Kissling GE, Shockley KR, Tice RR, Bucher JR, Witt KL. Evaluation of the genotoxicity of cell phone
radiofrequency radiation in male and female rats and mice following subchronic exposure. Environ Mol
Mutagen. 2020 Feb;61(2):276-290.
73. Voir le chapitre 7.
74. Voir les chapitres 7 et 8.
75. Il s’agit de fibroblastes d’embryon de souris.
76. Yang L, Hao D, Wang M, Zeng Y, Wu S, Zeng Y. Cellular neoplastic transformation induced by 916
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80. Jean-Martin Charcot (1825-1893) fut un très grand neurologue français ayant exercé à Paris à l’hôpital
de la Pitié Salpêtrière. C’est lui qui notamment a accueilli en stage Sigmund Freud, avant que ce dernier
s’oriente vers la création de la psychanalyse.
81. Quand les neurones sont endommagés ou même détruits, contrairement à ce que prétendent certains
chercheurs se comportant comme des apprentis sorciers de la médecine, il est irréaliste de pouvoir les
réparer ou les restaurer chez plusieurs millions de malades.
82. Voir le chapitre 14.
83. García AM, Sisternas A, Hoyos SP. Occupational exposure to extremely low frequency electric and
magnetic fields and Alzheimer disease: a meta-analysis. Int J Epidemiol 2008; 37(2):329-340. Jalilian H,
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risk of Alzheimer disease: A systematic review and meta-analysis. Neurotoxicology. 2018 Dec;69:242-252.
84. Voir le chapitre 7.
85. Il s’agit des tissus de soutien des neurones situés en particulier dans le cerveau.
86. Bouji M, Lecomte A, Gamez C, Blazy K, Villégier AS. Impact of Cerebral Radiofrequency Exposures
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103. Voir le chapitre 3.
104. Voir les chapitres 2 et 3.
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113. Voir le chapitre 6.
114. La diastole (du grec διαστολή qui signifie expansion) est la période au cours de laquelle le cœur se
relâche après s’être contracté.
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116. Les extrasystoles sont décelées à l’électrocardiogramme. Comme son nom l’indique, il s’agit de
systoles cardiaques survenant de façon inopinée, ce qui se traduit au plan du rythme cardiaque par une
arythmie.
117. La fibrillation auriculaire est un trouble du rythme cardiaque fréquent. Les oreillettes du cœur se
contractent trop vite, irrégulièrement et de manière chaotique.
118. La fibrillation ventriculaire est un trouble du rythme cardiaque correspondant à la contraction rapide,
désorganisée et inefficace des ventricules cardiaques.
119. Voir le chapitre 8.
120. Voir le chapitre 4.
121. L’hypothalamus est relié à pratiquement toutes les autres zones du cerveau, et reçoit notamment des
messages nerveux en provenance des différentes régions de l’organisme. Grâce à la relation étroite qu’il
possède avec l’ensemble du corps, l’hypothalamus intervient dans la régulation du système nerveux
autonome et des fonctions endocrines. Il intervient également dans le contrôle d’une large gamme de
fonctions corporelles comportementales, incluant la reproduction, la thermorégulation, le contrôle du
rythme circadien ou encore la faim. Sangun O, Dundar B, Darici H, Comlekci S, Doguc DK, Celik S. The
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emf) on kaposi’s sarcoma-associated herpes virus in bcbl-1 cells. Bioelectromagnetics. 2006, 27:226-232
135. Gold S, Goodman R, Shirley-Henderson A. Exposure of Simian virus-40- transformed human cells to
magnetic fields results in increased levels of T-antigen mRNA and protein.
Bioelectromagnetics.1994;15:329–336.
136. Les zoonoses sont des maladies ou infections qui se transmettent des animaux vertébrés à l’homme, et
vice versa.
137. Voir le chapitre 12.
138. Nous avons rendu hommage à William Réa le 18 Mai 2015 en l’invitant à exposer ses travaux à
Bruxelles, lors d’un congrès dédié à l’électrohypersensibilité et à la MCS (voir la photo page 83).
139. Rea WJ, Pan Y, Yenyves EJ, Sujisawa J, Sujisawa H, Samadi N, Ross GH. Electromagnetic Field
Sensitivity Case study evaluation. J Bioelectricity. 1991;10(1&2), 241-256.
140. Santini R, Seigne M, Bonhomme-Faivre L, Bouet S, Defrasme E, Sage M. Symptoms experienced by
users of digital cellular phones: A study of a French engineering school. Electromagn Biol Med.
2002;21:81–88.; Santini R, Santini P, LeRuz P, Danze JM, Seigne M. Survey study of people living in the
vicinity of cellular phone base stations. Electromagn Biol Med 2003;22:41–49.
141. Parmi ces réunions, on notera celle ayant permis la publication en 1993 par l’OMS d’un rapport
intitulé «Critères de santé environnementale 197: champs électromagnétiques (300 Hz à 300 GHz)»; celle
organisée en 1996 à Berlin, ayant classé la sensibilité multiple aux produits chimiques comme intolérance
idiopathique, autrement dit sans cause connue, celle organisée par la Commission européenne en 1997 à
Stockholm (Suède) et ayant donné lieu à un rapport intitulé « possibles implications sanitaires des
symptômes subjectifs et des champs électromagnétiques»; celle intitulée «COST 244 bis» ayant eu lieu à
Graz (Autriche) en 1998 sur les champs électromagnétiques et l’existence de symptômes de santé non-
spécifiques; celle d’Istanbul (Turquie) organisée par l’OMS en 2004, sur la sensibilité des enfants à
l’exposition aux champs électromagnétiques; celle de Prague en 2004 sur l’électrohypersensibilité et celle
de Bruxelle en 2015, organisée par l’ARTAC (http://appel-de-paris.com/?page_id=1514) sur l’intolérance
environnementale idiopathique.
142. En effet, le cadre des intolérances environnementales comporte d’autres entités pathologiques déjà
définies telles que l’intolérance aux produits chimiques mise en évidence dans la sensibilité multiple aux
produits chimiques (MCS), et d’autres pathologies comme la fibromyalgie (FM) ou le syndrome de fatigue
chronique (SFC) pour lesquelles l’origine causale demeure encore presque totalement inconnue.
143. Le terme d’électrohypersensibilité est défini dans le Larousse.
144. En anglais: eletromagnetic field intolerance syndrom (EMFIS). Cette terminologie est donc plus
précise que celle d’IEI-EMF utilisée depuis le congrès de Prague. Voir le site www.ehs-mcs.org
145. Il s’agit de la plus grande série dans le monde de malades répertoriés à ce jour: plus de 2000 cas.
Belpomme D, Campagnac C, Irigaray P. Reliable disease biomarkers characterizing and identifying
electrohypersensitivity and multiple chemical sensitivity as two etiopathogenic aspects of a unique
pathological disorder. Rev Environ Health. 2015 Dec 1;30(4):251-71.; Belpomme D, Irigaray P.
Electrohypersensitivity as a Newly Identified and Characterized Neurologic Pathological Disorder: How to
Diagnose, Treat, and Prevent It. Int J Mol Sci. 2020 Mar 11;21(6):1915.
146. Le protocole a été validé par le comité d’éthique de l’Institut Européen de recherche sur le cancer et
l’environnement (ECERI) auquel ont participé les Prs David Caprenter (USA), Lennart Hardell (Suède),
Igor Belyaev (Russie et Tchécoslovaquie) et Ernesto Burgio (Italie).
147. Cette base de données a fait l’objet d’une déclaration à la CNIL sous le numéro 2115463v0 et auprès
du comité de protection des personnes sous le numéro IDRCB: 2017-A02706-47.
148. La sensibilité multiple aux produits chimiques a été dénommée par les chercheurs anglophones
«multiple chemical sensitivity» (MCS). C’est le sigle anglophone MCS que nous utilisons ici, car il est le
plus fréquemment utilisé, y compris dans notre pays.
149. Fourmillements, picotements, sensation de brulure ou existence de démangeaisons (prurit) au niveau
du visage et/ou des membres supérieurs et/ou inférieurs, souvent localisé au niveau des mains et des pieds.
150. Il s’agit en réalité dans la très grande majorité des cas de «vertiges» non rotatoires, appelés «faux
vertiges».
151. Intolérance aux bruits.
152. Qui se rapportent au système nerveux sympathique, qui est l’un des deux éléments du système nerveux
autonome (le sympathique et le parasympathique), le système sympathique à l’origine de la libération
d’adrénaline, ayant pour effet notamment d’accélérer le pouls, d’augmenter la pression artérielle et
d’inhiber les fibres musculaires lisses des bronches et de l’intestin, et de provoquer une sécheresse oculaire.
153. Ces troubles de l’équilibre peuvent être mis objectivement en évidence dans environ 5 à 10% par un
signe de Romberg à l’examen neurologique.
154. Signe bénin avant coureur d’une maladie.
155. Voir le site www.ehs-mcs.org
156. Mortazavi SM, Daiee E, Yazdi A, Khiabani K, Kavousi A, Vazirinejad R, Behnejad B, Ghasemi M,
Balali Mood M. Mercury release from dental amalgam restorations after magnetic resonance imaging and
following mobile phone use.Pak J Biol Sci.2008;11:1142–6.
157. Règlement européen (UE) 2017/852 du Parlement européen et du Conseil du 17 mai 2017 relatif au
mercure et abrogeant le règlement (CE) n°1102/2008», Journal Officiel de l’Union Européenne (accessible
en ligne: https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?uri=CELEX%3A32017R0852).
158. Celle-ci repose sur l’observation de signes d’intolérance clinique associée à l’existence de champs
électromagnétiques de faible intensité.
159. Avis et rapport de l’ANSES. Hypersensibilité électromagnétique ou intolérance environnementale
idiopathique attribuée aux champs électromagnétiques, Saisine n°«2011-SA-0150», Mars 2018. Disponible
à l’adresse suivante : https://www.anses.fr/fr/system/files/AP2011SA0150Ra.pdf
160. Ce type d’inflammation est purement biologique. Belpomme D, Hardell L, Belyaev I, Burgio E,
Carpenter D. Thermal and non-thermal health effects of low intensity non-ionizing radiation: An
international perspective. Environ Pollut. 2018 Nov;242(Pt A):643-658.
161. Aubineau P. Projet COMOBIO COmmunications MObiles et BIOlogie - Sous-projet 6: Barrière
hémato-encéphalique et migraine chez le rat. Disponible à l’adresse suivante:
https://electroallergique.files.wordpress.com/2017/11/comobio_sp6.pdf
162. La Nitrotyrosine (NTT) est un marqueur de la production de Peroxynitrite (ONOO.-) et donc du stress
oxydant/nitrosé. Il est en outre un marqueur de l’ouverture de la barrière hémato-encéphalique (BHE).
163. Il s’agit d’un état de stress chimique moléculaire caractérisé dans les cellules par un déséquilibre des
phénomènes d’oxydo-réduction, en faveur de la constitution d’un état pro-oxydant, lequel se traduit par la
production d’espèces moléculaires oxygénés ou nitrogénés, de radicaux oxygénés (ou nitrogénés) libres (il
s’agit de molécules chimiques incomplètes ou de fragments de molécules). Ces radicaux sont extrêmement
réactifs, entrainant des dégâts moléculaires plus ou moins importants altérant le fonctionnement cellulaire.
L’apparition d’un stress oxydant résulte soit d’une baisse des défenses anti-oxydantes de l’organisme, soit
d’un effet direct pro-oxydant, soit de l’un et l’autre de ces deux types d’effets, l’un et l’autre étant en réalité
causés par des agents présents dans l’environnement, qu’ils soient de nature chimique (polluants toxiques)
ou physique (rayonnements).
164. Irigaray P, Caccamo D, Belpomme D. Oxidative stress in electrohypersensitivity self-reporting
patients: results of a prospective in vivo investigation with comprehensive molecular analysis. Int J Mol
Med. 2018; Irigaray P, Garrel C, Mantello P, Belpomme D. Beneficial effects of a Fermented Papaya
Preparation for the treatment of electrohypersensitivity self-reporting patients: results of a phase I-II
clinical trial with special reference to cerebral pulsation measurement and oxidative stress analysis.
Functional Foods in Health and Disease 2018; 8(2):122-144.
165. Il s’agit des neurones et/ou des cellules faisant partie du tissu de soutien du système nerveux appelé
névroglie. Irigaray P, Lebar P, Belpomme D. How ultrasonic cerebral tomosphygmography can contribute
to the diagnosis of electrohypersensitivity. J Clin Diagn Res. 2018; 6: 143.; Belpomme D, Irigaray P.
Electrohypersensitivity as a Newly Identified and Characterized Neurologic Pathological Disorder: How to
Diagnose, Treat, and Prevent It. Int J Mol Sci. 2020 Mar 11;21(6):1915.
166. Heuser G, Heuser SA. Functional brain MRI in patients complaining of electrohypersensitivity after
long term exposure to electromagnetic fields. Rev Environ Health. 2017 Sep 26;32(3):291-299.; Belpomme
D, Irigaray P. Electrohypersensitivity as a Newly Identified and Characterized Neurologic Pathological
Disorder: How to Diagnose, Treat, and Prevent It. Int J Mol Sci. 2020 Mar 11;21(6):1915.
167. Un effet nocebo est défini par opposition au placebo par un ressenti pathologique qui n’a pas de base
physiopathologique réelle, telle par exemple un ressenti désagréable après absorption d’une préparation
pharmaceutique dépourvue de principe actif. Des facteurs psychologiques sont ici en cause. Avis de
l’Anses_ Rapport d’expertise collective. Hypersensibilité électromagnétique ou intolérance
environnementale idiopathique attribuée aux champs électromagnétiques. Saisine n° « 2011-SA-0150».
Mars 2018.
168. Pall ML. Microwave frequency electromagnetic fields (EMFs) produce widespread neuropsychiatric
effects including depression. J Chem Neuroanat. 2016 Sep;75(Pt B):43-51.; Belpomme D, Irigaray P.
Electrohypersensitivity as a Newly Identified and Characterized Neurologic Pathological Disorder: How to
Diagnose, Treat, and Prevent It. Int J Mol Sci. 2020 Mar 11;21(6):1915.
169. Voir le chapitre 14.
170. Belpomme D, Campagnac C, Irigaray P. Reliable disease biomarkers characterizing and identifying
electrohypersensitivity and multiple chemical sensitivity as two etiopathogenic aspects of a unique
pathological disorder. Rev Environ Health. 2015 Dec 1; 30(4):251-271.
171. Voir le chapitre précédent. La SEP possède un tableau clinique proche de l’EHS. Un rôle des champs
électromagnétiques dans sa genèse a été proposé. Voir également D. Belpomme, Comment naissent les
maladies … et que faire pour rester en bonne santé. Editions Les Liens qui Libèrent. 2016.
172. La sclérose en plaques (SEP) et la sclérose latérale amyotrophique (SLA) sont des neuropathies
dégénératives, la première étant une affection inflammatoire démyélinisante du cerveau, de la moelle
épinière et/ou des nerfs (la myéline étant remplacée par de la sclérose) et la seconde, une affection
caractérisée par la dégénérescence du faisceau pyramidal et l’atrophie des neurones moteurs des cornes
antérieures de la moelle épinière et du tronc cérébral. Alors que la première est de pronostic réservé mais
non nécessairement inéluctable, la seconde est en général de pronostic extrêmement sévère. Si l’exposition
aux champs électromagnétiques est suspectée être une cause possible à leur survenue, nous n’avons observé
dans notre série aucun cas de SLA et seulement 6 cas de SEP ayant précédé l’apparition du SICEM, ce qui
dans ce dernier cas, est en faveur d’une association avec un SICEM, plutôt que de son évolution. Quant au
neurinome de l’acoustique (ou schwannome), il s’agit de tumeurs bénignes développées au dépens des
cellules de Schwann (névroglie) de la gaine du nerf «acoustique» (le nerf de l’audition). Ce qui explique
qu’il faille le rechercher en particulier en cas de surdité unilatérale. S’il est également suspecté que
l’exposition aux champs électromagnétiques puisse en être l’une des causes, aucun lien évolutif avec
l’existence d’un SICEM n’a pu être démontré dans notre série. Ce qui laisse supposer que les quelques cas
de neurinome de l’acoustique découverts chez les malades de cette série, sont le fait d’une association
fortuite au SICEM plutôt que sa conséquence évolutive, cette association pouvant être expliquée dans l’un
et l’autre cas par l’état toxique de l’exposition prolongée aux champs électromagnétiques.
173. Nicola Tesla, Mes inventions - L’autobiographie de Nicola Tesla. Hades Editions. 2014.
174. De Luca C, Gugliandolo A, Calabrò C, Currò M, Ientile R, Raskovic D, Korkina L, Caccamo D. Role
of polymorphisms of inducible nitric oxide synthase and endothelial nitric oxide synthase in idiopathic
environmental intolerances. Mediators Inflamm. 2015;2015:245308.
175. Il s’agit d’une inflammation biologique sans traduction clinique.
176. Par altération et mise au repos des aires occipitales qui sont impliquées dans la vision.
177. Bartha L, Baumzweiger W, Buscher DS, Callender T, Dahl KA, Davidoff A, Donnay A, Edelson SB,
Elson BD, Elliott E, Flayhan DP, Heuser G, Keyl PM, Kilburn KH, et al. Multiple chemical sensitivity: a
1999 consensus. Arch Environ Health. 1999 May-Jun;54(3):147-149.
178. 5th Paris Appeal Congress - Environmental idiopathic intolerance: what role for EMFs and multiple
chemicals? Electrohypersensitivity (EHS) and multiple chemical sensitivity (MCS) - 18th of May, 2015.
Royal Academy of Medicine, Belgium. Disponible à l’adresse suivante: http://appel-de-paris.com. Ce
colloque a fait l’objet d’un numéro spécial dans la revue américaine «Reviews on Environmental Health»:
Special Issue: Idiopathic environmental intolerance. (Issue Editor: David Carpenter). Rev Environ Health.
2015;30(4): 207-337.
179. Miller CS. Toxicant-induced loss of tolerance – an emerging theory of disease? Environ Health
Perspect 1997;105(Suppl 2): 445–453.
180. Conso F, Dargone MA, Asselain D, Choudat D. L’intolérance environnementale idiopathique
(sensibilité chimique multiple). Environnement, Risques et Santé. 2010;9(5):393-400.
181. Il s’agit de la protéine S100B et de la nitrotyrosine qui sont deux marqueurs possiblement élevés dans
le sang périphérique des malades, présentant indistinctement l’une et/ou l’autre affection.
182. Greco, F. Technical Assessment of Ultrasonic Cerebral Tomosphygmography and New Scientific
Evaluation of Its Clinical Interest for the Diagnosis of Electrohypersensitivity and Multiple Chemical
Sensitivity. Diagnostics 2020, 10, 427.
183. Le mercure présent dans les alliages dentaires métalliques est extrêmement toxique pour l’organisme.
L’érosion de ces alliages sous l’effet de la mastication et surtout des champs électromagnétiques entraine la
libération du mercure sous forme de vapeurs, lesquelles pénètreraient dans la gaine des ramifications du
nerf olfactif présentes dans la muqueuse nasale, puis dans le nerf lui-même.
184. Les cellules de la névroglie sont les cellules de soutien des neurones dans le cerveau. Elles doivent être
considérées comme des macrophages résidant dans le cerveau. Leur transformation et leur prolifération
sous l’effet du stress oxydant induit par les champs électromagnétiques et/ou les produits chimiques ceéent
un état inflammatoire appelé gliose.
185. Les mécanismes biologiques ont été explicités de façon très précise dans un essai précédent. D.
Belpomme, Comment naissent les maladies … et que faire pour rester en bonne santé, Les Liens qui
Libèrent, 2016.
186. Dong H, Zhang X, Qian Y. Mast cells and neuroinflammation. Med Sci Monit Basic Res. 2014 Dec
21;20:200-6.; Hendriksen E, van Bergeijk D, Oosting RS, Redegeld FA. Mast cells in neuroinflammation
and brain disorders. Neurosci Biobehav Rev. 2017 Aug;79:119-133.
187. Le syndrome d’activation mastocytaire (MCAS) englobe un groupe hétérogène de pathologies qui sont
caractérisées par la présentation des symptômes cliniques secondaires aux effets systémiques des
médiateurs libérés par les mastocytes activés. Les symptômes principaux sont dermatologiques et
neurologiques, mais aussi cardio-vasculaires, gastro-intestinaux et respiratoires; Akin C, Valent P, Metcalfe
DD. Mast cell activation syndrome: Proposed diagnostic criteria. J Allergy Clin. Immunol. 2010126:1099–
104.
188. Rocha SM, Pires J, Esteves M, Baltazar G, Bernardino L. Histamine: a new immunomodulatory player
in the neuron-glia crosstalk. Front Cell Neurosci. 2014 Apr 30;8:120.
189. Les tumeurs du cerveau (astrocytomes ou glioblastomes) prennent origine à partir des cellules de la
névroglie comportant les astrocytes ou les autres cellules gliales. Le rôle inducteur des champs
électromagnétiques est très possible (Voir le chapitre 1).
190. Le système limbique est une structure particulière décrite pour la première fois par le grand neurologue
français Paul Broca. C’est le centre de la mémoire immédiate et des émotions. L’atteinte de ce système
expliquerait pour partie les troubles de la mémoire quasi constants présenté par les malades
électrohypersensibles et leur grande émotivité. L’atteinte concernerait une structure neuronale particulière e
ce système: l’hippocampe qui joue un rôle central dans la mémoire et la navigation spatiale.
191. L’hypothalamus fait partie du diencéphale situé à la partie antérieure et ventrale du 3e ventricule du
cerveau. Contrôlant l’activité de l’hypophyse, une petite glande située sous le cerveau, il sert de pont entre
le système nerveux autonome et le système endocrinien. Il est en effet impliqué dans la régulation de
grandes fonctions comme la faim, la soif, le sommeil ou la température corporelle. Il est aussi impliqué
dans le comportement sexuel et les émotions.
192. Thèse de Pierre Le Ruz Contribution à l’étude des effets biologiques des rayonnements non-ionisants.
Effets spécifiques (non-thermiques) des ondes électromagnétiques, de haute fréquence, sur les fonctions
corticotrope et gonadotrope chez le rat. 1980. 139 pages.
193. Le 7 mai 2004 à l’UNESCO se sont réunis, dans une même volonté, des scientifiques internationaux
de renom, des médecins, des représentants d’associations environnementales, lors du colloque «Cancer,
Environnement et Société» organisé par l’ARTAC. De cette union entre scientifiques et organisations non
gouvernementales est né l’Appel de Paris, déclaration historique sur les dangers sanitaires de la pollution
chimique. Visitez le site www.appel-de-paris.com
194. Les états membres de l’Union Européenne sont aujourd’hui au nombre de vingt-sept, depuis le brexit.
195. Kheifets L, Repacholi M, Saunders R, van Deventer E. The sensitivity of children to electromagnetic
fields. Pediatrics. 2005 Aug;116(2):e303-313.
196. Ce colloque avait été coorganisé avec l’International Society of Doctors for the Environment, l’ISDE,
la Société internationale des docteurs pour l’environnement et l’European Cancer and Environment
Research Institute l’ECERI, l’Institut Européen de recherche sur le cancer et l’environnement.
197. Résolution 1815 du 27/05/2011 disponible à l’adresse suivante:
http://assembly.coe.int/nw/xml/XRef/Xref-DocDetails-FR.asp?FileID=17994&lang=fr
198. Markov M, Grigoriev Y. Protect children from EMF. Electromagn Biol Med. 2015 Sep;34(3):251-256.
199. Report Committee on the Environment, Agriculture and Local and Regional Affairs Rapporteur: Mr
Jean Huss, Luxembourg, Socialist Group. The potential dangers of electromagnetic fields and their effect
on the environment. Doc. 12608. 6 May 2011.
200. Avis et rapport de l’ANSES. Radiofréquences et santé. Saisine n°«2011-SA-0150», Octobre 2013.
Disponible à l’adresse suivante: https://www.anses.fr/fr/system/files/AP2011sa0150Ra.pdf
201. Le conseil scientifique de l’ECERI avait à l’époque critiqué fermement l’avant projet ouvert au public
de ce rapport en indiquant plusieurs dizaines de fausses vérités!
202. Avis de l’ANSES. Exposition aux radiofréquences et santé des enfants. Saisine n° «Saisine n° 2012-
SA-0091». Juin 2016. Disponible à l’adresse suivante:
https://www.anses.fr/fr/system/files/AP2012SA0091Ra.pdf
203. Pierre Le Hir. Alerte sur les dangers des radiofréquences pour les enfants. Journal Le Monde. Publié le
06 juillet 2016.
204. Watson R. Radiation fears prompt possible restrictions on wi-fi and mobile phone use in schools. BMJ
2011;342:d3428.
205. Loi n° 2015-136 du 9 février 2015 dite «Loi Abeille» relative à la sobriété, à la transparence, à
l’information et à la concertation en matière d’exposition aux ondes électromagnétiques.
206. Sur le site EDUSCOL différents documents sont disponibles sous la rubrique «enseigner avec le
numérique». On y trouve en 2015 le «Référentiel sur l’usage du Wi-Fi à l’école» à l’adresse:
https://eduscol.education.fr/numerique/tout-le-numerique/veille-education-
numerique/archives/2015/juin2015/referentiel-usage-wifi-ecole
207. Sly JL, Carpenter DO. Special vulnerability of children to environmental exposures. Rev Environ
Health. 2012;27(4):151-157.
208. Sudan M, Olsen J, Arah OA, Obel C, Kheifets L. Prospective cohort analysis of cellphone use and
emotional and behavioural difficulties in children. J Epidemiol Community Health. 2016 Dec;70(12):1207-
1213.
209. IEG (Independent Expert Group on Mobile Phones). 2000. Report of the group (the Stewart Report).
Disponible à l’adresse suivante: www.iegmp.org.uk/report/ index.htm
210. Gandhi OMP. Yes the Children are more exposed to radio-frequency energy from mobile telephones
than adults. IEEE Access 2015; 3: 985-988.
211. Gandhi OP, Morgan LL, de Salles AA, Han YY, Herberman RB, Davis DL. Exposure limits: the
underestimation of absorbed cell phone radiation, especially in children. Electromagn Biol Med. 2012
Mar;31(1):34-51.
212. International Commission on Non-Ionizing Radiation Protection.
213. Gandhi OP, Lazzi G, Furse CM. Electromagnetic absorption in the human head and neck for mobile
telephones at 835 and 1900 MHz. IEEE Transactions on Microwave Theory Tech 1996;44(10):1884-1897.
214. Voir le chapitre 6.
215. Kheifets L, Repacholi M, Saunders R, van Deventer E. The sensitivity of children to electromagnetic
fields. Pediatrics. 2005 Aug;116(2):e303-313. Hansson Mild K, Repacholi M, van Deventer E, Ravazzani P,
eds. 2006. Electromagnetic Hypersensitivity: Proceedings, International Workshop on EMF
Hypersensitivity, Prague, Czech Republic, October 25-27, 2004. Geneva (Switzerland): WHO Press. p. 16.
216. Il s’agit des neurones du système limbique (Hippocampe) et d’autres situés dans le cerveau: neurones
pyramidaux (support de la motricité volontaire) et corticaux. Aldad TS, Gan G, Gao XB, Taylor HS. Fetal
radiofrequency radiation exposure from 800-1900 MHz-rated cellular telephones affects neurodevelopment
and behavior in mice. Sci Rep. 2012;2:312. Zhang Y, Li Z, Gao Y, Zhang C. Effects of fetal microwave
radiation exposure on offspring behavior in mice. J Radiat Res. 2015 Mar;56(2):261-268.
217. Voir les chapitres 2 et 3.
218. Özorak A, Nazıroğlu M, Çelik Ö, Yüksel M, Özçelik D, Özkaya MO, Çetin H, Kahya MC, Kose SA.
Wi-Fi (2.45 GHz)- and mobile phone (900 and 1800 MHz)-induced risks on oxidative stress and elements in
kidney and testis of rats during pregnancy and the development of offspring. Biol Trace Elem Res. 2013
Dec;156(1-3):221-229.; Li ZQ, Zhang Y, Wan YM, Zhou Q, Liu C, Wu HX, Mu YZ, He YF, Rauniyar R,
Wu XN. Testing of behavioral and cognitive development in rats after prenatal exposure to 1800 and 2400
MHz radiofrequency fields. J Radiat Res. 2020 Mar 23;61(2):197-206.
219. Voir le chapitre 6.
220. Bas O, Odaci E, Kaplan S, Acer N, Ucok K, Colakoglu S. 900 MHz electromagnetic field exposure
affects qualitative and quantitative features of hippocampal pyramidal cells in the adult female rat. Brain
Res. 2009 Apr 10;1265:178-185.; Megha K, Deshmukh PS, Banerjee BD, Tripathi AK, Abegaonkar MP.
Microwave radiation induced oxidative stress, cognitive impairment and inflammation in brain of Fischer
rats. Indian J Exp Biol. 2012 Dec;50(12):889-896.; Li ZQ, Zhang Y, Wan YM, Zhou Q, Liu C, Wu HX,
Mu YZ, He YF, Rauniyar R, Wu XN. Testing of behavioral and cognitive development in rats after
prenatal exposure to 1800 and 2400 MHz radiofrequency fields. J Radiat Res. 2020 Jan 11. pii: rrz097.
221. Xu S, Zhou Z, Zhang L, Yu Z, Zhang W, Wang Y, Wang X, Li M, Chen Y, Chen C, He M, Zhang G,
Zhong M. Exposure to 1800 MHz radiofrequency radiation induces oxidative damage to mitochondrial
DNA in primary cultured neurons. Brain Res. 2010 Jan 22;1311:189-196.; Megha K, Deshmukh PS,
Banerjee BD, Tripathi AK, Abegaonkar MP. Microwave radiation induced oxidative stress, cognitive
impairment and inflammation in brain of Fischer rats. Indian J Exp Biol. 2012 Dec;50(12):889-896.;
Deshmukh PS, Megha K, Banerjee BD, Ahmed RS, Chandna S, Abegaonkar MP, Tripathi AK. Detection of
Low Level Microwave Radiation Induced Deoxyribonucleic Acid Damage Vis-a-vis Genotoxicity in Brain
of Fischer Rats. Toxicol Int. 2013 Jan;20(1):19-24.; Salford LG, Brun AE, Eberhardt JL, Malmgren L,
Persson BR. Nerve cell damage in mammalian brain after exposure to microwaves from GSM mobile
phones. Environ Health Perspect. 2003 Jun;111(7):881-883.; Furtado-Filho OV, Borba JB, Maraschin T,
Souza LM, Henriques JA, Moreira JC, Saffi J. Effects of chronic exposure to 950 MHz ultra-high-frequency
electromagnetic radiation on reactive oxygen species metabolism in the right and left cerebral cortex of
young rats of different ages. Int J Radiat Biol. 2015;91(11):891-897.
222. Xu S, Zhou Z, Zhang L, Yu Z, Zhang W, Wang Y, Wang X, Li M, Chen Y, Chen C, He M, Zhang G,
Zhong M. Exposure to 1800 MHz radiofrequency radiation induces oxidative damage to mitochondrial
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229. L’épigénèse est le phénomène correspondant à la différenciation des tissus et leur structuration en
organes au cours de l’ontogenèse corporelle.
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genes in embryonic neural stem cells. PLoS One. 2014 Mar 3;9(3):e90041.
234. Il a pu être montré que le simple fait de passer un scanner ou une IRM abdominopelvien en période de
grossesse augmentait considérablement l’exposition fœtale aux radiofréquences (Pediaditis M, Leitgeb N,
Cech R. RF-EMF exposure of fetus and mother during magnetic resonance imaging. Phys Med Biol. 2008
Dec 21;53(24):7187-7195.). Cet examen est donc formellement contre-indiqué chez les femmes enceintes.
235. Le développement du système nerveux au plan structurel et fonctionnel (mise en réseau des neurones)
se poursuit après la naissance pendant 2 à 3 ans. C’est ce qu’on appelle l’épigenèse neuronale ou neuro-
épigénèse.
236. Roberts JA, Yaya LH, Manolis C. The invisible addiction: cell-phone activities and addiction among
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and addiction among male and female college students. J Behav Addict. 2014 Dec;3(4):254-265.; Haug S,
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237. de la Puente MP, Balmori A. Addiction to cell phones: are there neurophysiological mechanisms
involved? Proyecto. 2007 March; 61:8-12.; WHO gaming Disorder. Janvier 2018 (digital-gaming or video-
gaming).
238. l’International Commission on Non-Ionizing Radiation Protection, en français Commission
internationale pour la protection contre les rayonnements non ionisants, est une organisation non
gouvernementale mandatée par l’OMS pour émettre des recommandations visant à protéger l’homme et
l’environnement des effets des rayonnements non ionisants. L’OMS la présente d’ailleurs comme «une
commission scientifique indépendante (…) pour promouvoir la protection contre les rayonnements non
ionisants (…) dans l’intérêt de la population et de l’environnement». Les recommandations de l’ICNIRP
sont à la base des législations en vigueur dans de nombreux pays dont la France. Cependant il faut savoir
que le créateur et premier président de cette institution est le scientifique australien Michael Repacholi,
connu pour avoir été employé comme consultant par plusieurs entreprises du secteur des télécoms et de
l’électricité. Michael Repacholi actuellement président émérite de l’ICNIRP est également ancien membre
de l’OMS à l’origine en 1996 du programme d’expertise sur les champs électromagnétiques, appelé «projet
CEM». M. Repacholi a quitté l’OMS en 2006 laissant sa place à Emilie Van Deventer (ingénieur en
électronique). Il est clair que l’ICNIRP présente des liens avec l’industrie, les conflits d’intérêt qui
caractérisent un certain nombre de ses membres, expliquent que ses avis ne soient pas indépendants. Hardell
L. World Health Organization, radiofrequency radiation and health - a hard nut to crack (Review). Int J
Oncol. 2017 Aug;51(2):405-413.
239. Voir le chapitre 12.
240. On doit au physicien français Louis de Broglie, Prix Nobel de physique en 1929, d’avoir associé à
toute particule en mouvement l’existence d’une onde (théorie de la mécanique ondulatoire).
241. Si l est la longueur d’onde, la fréquence f, est établie par la relation: f = 1/l.
242. En langage mathématique, ces différentes grandeurs s’expriment de la façon suivante: le kHz
correspond à 103Hz; le MHz à 106Hz; le GHz à 109Hz; le THz à 1012Hz et le PHz à 1015Hz.
243. La permittivité est la faculté d’un matériau à modifier un champ électrique alors que la perméabilité est
celle de modifier un champ magnétique. La vitesse de phase vph est inversement proportionnelle à la racine
carrée de la permittivité diélectrique (le caractère «diélectrique» indique que le matériau ne contient pas de
charges électriques susceptibles de se déplacer) et de la perméabilité magnétique du milieu. Si f est la
fréquence, l la longueur d’onde, et vph la vitesse de phase, on a la relation vph = f x l.
244. Ils font partie du rayonnement solaire et sont dangereux pour la santé, surtout les ultraviolets B, car
ionisants (voir plus loin). Ils sont à l’origine des cancers de la peau.
245. Ces ondes sont également thermogéniques, capables de chauffer des aliments (fours à micro-ondes).
246. Aussi dénommées en anglais ELF: extremely low frequency.
247. Fréquences de 791 MHz à 862 MHz utilisées par la 4G LTE. LTE pour Long Term Evolution. La 4G
LTE n’est en réalité pas de la 4G, car elle ne satisfait à toutes les spécifications techniques imposées pour
être dénommée 4G. La LTE est néanmoins autorisée à être appelée commercialement 4G (terme technique
exact: 4G LTE).
248. Fréquences de 880 MHz à 960 MHz utilisées par le GSM 900.
249. Fréquences de 1710 MHz à 1880 MHz utilisées par le DCS1800. DCS1800 (Digital Cellular System
ou Digital Communication System1) est une normetéléphonie mobile qui fait partie des normes GSM, mais
qui utilise des bandes de fréquences spécifiques.Le DCS utilise desfréquences radio dans le sens montantde
1710 MHz à 1785 MHz et le sens descendant de 1805 MHz à 1880 MHz.
250. Fréquences de 1920 MHz à 2170 MHz utilisées par le UMTS. UMTS (Universal Mobile
Telecommunications System,système de télécommunications mobiles universelles) est la norme européenne
de transmission à haut débit destinée à la troisième génération de téléphones mobiles.
251. L’ionisation est l’action qui consiste à enlever ou ajouter des charges à un atome ou à une molécule.
Elle put être due à des causes physiques telles qu’un niveau élevé de potentiel électrique, la présence de
radiations, ou une température élevée; à des cause chimiques, telles qu’une dissolution dans certains
solvants; ou à la structure même de la matière, dans les sels fondus et les liquides ioniques par exemple, ou
dans les structures cristallines dans lesquelles les atomes peuvent ne plus être univoquement liés à une
molécule précise. Voir aussi le chapitre 6.
252. On utilise aussi le millivolt (mV) et le mégavolt (MV) équivalent à 106 volts.
253. Le tesla équivaut à 10.000 gauss. On utilisera aussi le microtesla équivalent à 10-6 tesla. Pour les
radiofréquences et hyperfréquences, on utilise le volt/mètre pour rendre compte de la valeur du champ
électromagnétique.
254. Si G est à une telle distance à la source, l’intensité décroit selon 1/G. Plus G est grand, plus cette
intensité est faible.
255. Celle-ci varie donc selon en 1/G2.
256. C’est le cas par exemple d’un diapason ou d’un harmonica ou encore de façon plus générale
d’instruments de musique à vents ou à cordes.
257. Irigaray P, Lebar P, Belpomme D. How ultrasonic cerebral tomosphygmography can contribute to the
diagnosis of electrohypersensitivity. J Clin Diagn Res. 2018;6:143.
258. Correspondant à des variations de pression, les ondes sismiques sont des ondes élastiques se
propageant dans la terre en modifiant le milieu qu’elles traversent selon l’intensité du séisme. Lors d’un
séisme, les vibrations se propagent dans toutes les directions selon les milieux traversés (manteau terrestre,
noyau liquide). On distingue les ondes P (longitudinales) les plus rapides (6 km/sec), qui se propagent dans
tous les milieux, et les ondes S de cisaillement (transversales), moins rapides (4km/sec) se propageant dans
les milieux liquides.
259. Les ondes électromagnétiques correspondant aux fréquences utilisées pour les télécommunications
sont incapables de traverser un conducteur électrique (eau salée) comme la mer par exemple. Par contre, les
très basses fréquences (VLF) entre 3 et 30 kHz sont capables de pénétrer l’eau de mer sur une épaisseur de
l’ordre de 20 mètres. De même, les extrêmement basses fréquences (ELF) peuvent traverser les océans,
mais dans ce cas, les longueurs d’onde très élevées (de l’ordre de 3.000 kms) font que leur utilisation se
heurte à de nombreux problèmes techniques.
260. Les magnétorécepteurs sont affectés par les champs magnétiques de l’ordre de 300 microtesla, et qui
correspondent à des champs électromagnétiques d’extrêmement basses fréquences. Voir le chapitre 11
(quatrième partie).
261. Hypothétisée par Albert Einstein à l’appui dans sa théorie de la relativité générale, l’existence des
ondes gravitationnelles semble aujourd’hui confirmée. Celles-ci se propageraient comme les ondes
électromagnétiques à la vitesse de la lumière sans support matériel, le graviton (dont l’existence fait encore
débat), équivalent du photon, en étant possiblement le support corpusculaire.
262. Voir la quatrième partie.
263. Panagopoulos DJ, Johansson O, Carlo JL. Polarization: A Key Difference between Man-made and
Natural Electromagnetic Fields, in regard to Biological Activity. Sci Rep.
2015;5:14914;doi:10.1038/srep14914.
264. Les ondes utilisées comprennent une porteuse sur laquelle on « greffe » un signal modulable,
généralement de fréquence élevée (radiofréquences, y compris hyperfréquences). Cette modulation se fait
en particulier sous la forme de trains d’ondes.
265. McCaig CD, Rajnicek AM, Song B, Zhao M. Controlling cell behavior electrically: current views and
future potential. Physiol Rev. 2005 Jul;85(3):943-978.
266. Nutticelli R. Endogenous ionic currents and DC electric fields in multicellular animal tissues,
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267. Del Giudice E, Stefanini P, Tedeschi A, Vitiello G. The interplay of biomolecules and water at the
origin of the active behavior of living organisms. J Phys Conf Ser. 2011;329.012011.; Pokorný J, Hašek J,
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272. Isakovic J, Dobbs-Dixon I, Chaudhury D, Mitrecic D. Modeling of inhomogeneous electromagnetic
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therapy. Sci Rep. 2018 Aug 27;8(1):12909.
273. Son épaisseur est comprise entre 7 et 8 nanomètres (10-9 mètres). Appelée membrane cytoplasmique,
elle est constituée d’une double couche de phospholipides dans laquelle se trouvent insérées de nombreuses
molécules (protéines, glycoprotéines, glycophospholipides, etc.) Elle sépare l’intérieur de la cellule du
milieu extracellulaire tout en maintenant des communications et des échanges avec celui-ci.
274. Voir le chapitre précédent concernant le phénomène d’ionisation. Un ion est une particule chargée
issue d’un atome ou d’un radical chimique ayant perdu ou gagné un ou plusieurs électrons. Les particules
chargées positivement sont appelées «cations», celles chargées négativement «anions». Les ions sodium
(Na+) et potassium (K+) sont des cations, les ions Chlore (Cl-), des anions. Des ions peuvent également être
formés lors de réactions chimiques entrainant la scission hétérolytique d’une liaison covalente: l’exemple
classique est celui du sel de mer (NaCl) électriquement neutre, le cation sodium (Na+) étant lié à l’anion
chlore (Cl-) par une liaison covalente. Ce qui donne par scission de la molécule les deux ions Na+ et Cl-,
lorsque le sel est dissout dans l’eau.
275. Les canaux ioniques assurent le caractère semi-perméable de la membrane cellulaire grâce aux
«pompes» à sodium et potassium qui permettent la sortie des ions sodium (Na+) et l’entrée des ions (K+)
dans la cellule. Ces mécanismes de sortie et d’entrée ionique sont dits «actifs», c’est-à-dire qu’il consomme
de l’énergie en provenance du métabolisme cellulaire.
276. Il s’agit d’une modification limitée dans le temps et l’espace du potentiel de repos transmembranaire
du neurone et de sa propagation le long de son axone, et donc de la fibre qu’avec d’autres neurones il
innerve.
277. Au cours des battements cardiaques, il y a une dépolarisation des fibres cardiaques lors de la
contraction (systole) et une repolarisation lors de la relaxation (diastole).
278. Celui-ci modulé de façon numérique, comporte aussi une porteuse micro-onde.
279. Un milieu est dit isotrope lorsque ses propriétés physiques sont les mêmes en chacun de ses points et
dans chacune des directions dans lesquelles on les évalue.
280. On a en effet démontré depuis de nombreuses années que la profondeur à laquelle une onde pénètre
dans un milieu est inversement proportionnel à la racine carrée de la fréquence et à la racine carrée de la
conductivité du milieu.
281. Voir le chapitre précédent et l’annexe C.
282. Si S est la densité de puissance électromagnétique, E le champ électrique et H le champ magnétique,
on a: S = E x H.
283. En anglais Specific Absorption Rate (SAR).
284. Vander Vorst A, Rosen A, Kotsuha Y. RF/microwave interaction with biological tissues. 2006 John
Wiley & Sons, Inc.
285. Avis de l’ANSES. Saisine n° «2017-SA-0229». Téléphones mobiles portés près du corps et santé.
Avis de l’ANSES Rapport d’expertise collective Juillet 2019. Disponible à l’adresse suivante: https://
www.ANSES.fr/fr/content/expositions-aux-t%C3%A9l%C3%A9phones-mobiles-port%C3%A9s-
pr%C3%A8s-du-corps
286. Voir le site Alerte Phonegate: https://www.phonegatealert.org/mise-en-garde-utilisateurs-telephones-
portables-3-fabricants
287. Panagopoulos DJ, Johansson O, Carlo GL. Real versus Simulated Mobile Phone Exposures in
Experimental Studies. Biomed Res Int. 2015;2015:607053.
288. L’anisotropie d’un milieu est le fait que les propriétés physiques de ce milieu dépendent de la direction
suivant laquelle on l’évalue. Elle est le contraire de l’isotropie, pour laquelle les propriétés sont identiques
dans toutes les directions suivant lesquelles on les évalue.
289. Un dipôle électrostatique se définit par une répartition déséquilibrée des charges électriques telles que
le barycentre - le centre de gravité - des charges positives ne coïncide pas avec celui des charges négatives.
290. Elle est désignée par la lettre grecque sigma (s) et a pour dimension le siemens par mètre (S/m). C’est
le rapport de la densité de courant exprimée en ampère par mètre carré (A/m2) à l’amplitude du champ
électrique exprimée en volt par mètre (V/m).
291. On la désigne par la lettre grecque rho (r). Celle-ci s’exprime en ohms par mètre (Ωm) r=1/6.
292. Une conductivité typique du tissu biologique à haut contenu en eau est pour les basses fréquences de
l’ordre de 0,1 à 0,2 S/m.
293. Un électrolyteest un composé ionique contenant des cations (+) et des anions (-), existant sous forme
de solution ou d’état fondu. Les électrolytes constituent le milieu conducteur dans lequel plongent les
électrodes (anode et cathode) reliés à un générateur d’électrolyse.
294. L’effet Maxwell-Wagner est la relaxation associée à un empilage de deux ou plusieurs feuilles de
matériaux diélectriques de natures différentes.
295. La permittivité diélectrique décrit la réponse d’un milieu donné secondairement à l’application d’un
champ électrique. C’est une propriété macroscopique essentielle de l’électrostatique et de
l’électrodynamisme des milieux continus. Elle intervient dans la propagation des ondes électromagnétiques.
296. Teng Jian J, Yan H, Vanhoenacker D, Vander Vorst A. Inhibition of the nociceptive response of the
parafascicular nucleus, due to microwave irradiation on spinal cord in rabbits. Proc Eur Microwave Conf.,
Stuttgart, Sept. 1991, pp. 1438-1443.
297. La permittivité ε d’un matériau est le rapport D/E du déplacement électrique (aussi appelé induction
électrique ou excitation électrique) D (exprimé en coulombs par mètre carré) et de l’intensité du champ
électrique E (exprimé en volts par mètre).
298. Vander Vorst A. Electromagnétisme. Champs et circuits. Brussels, Paris: De Boeck, 1994.
299. Rocard Y. La Science & Les Sourciers. Paris, Dunod, 1996.
300. Il y a résonance quand deux ondes de même fréquence se rencontrent. Dans ce cas, l’amplitude
(hauteur de la vague que forme l’onde) de chacune de ces ondes s’amplifie jusqu’à atteindre un maximum:
la fréquence de résonance.
301. Voir le chapitre 5.
302. Il y a en fait principalement trois types de polarisation: (1) la polarisation est dite linéaire lorsque le
champ électrique reste toujours dans le même plan; il est à amplitude et à direction constantes - c’est la
polarisation la plus fréquente -; (2) elle est dite circulaire lorsque le champ électrique tourne autour de sa
direction de propagation en formant un cercle; il est à amplitude constante, seule sa direction varie; enfin
(3) elle est dite elliptique lorsque le champ électrique tourne autour de sa direction de propagation et change
d’amplitude pour former une ellipse.
303. Ce qui veut dire que l’oscillation n’a aucun caractère aléatoire.
304. Belpomme D, Hardell L, Belyaev I, Ernesto Burgio E, Carpenter DO. Thermal and non-thermal health
effects of non-ionizing radiation: an international perspective. Environ Pollut. 2018 Nov;242(Pt A):643-
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305. Michelson SM, Dodge CH. Soviet views on the biological effects of microwaves - An analysis. Health
Phys. 1971;21:108-111.
306. Les pertes diélectriques correspondent au fait que le milieu diélectrique perd ses capacités d’isolant, en
raison de l’augmentation de conductivité sous l’effet d’un champ électrique (le courant électrique passe).
307. Bibliography of Reported Biological Phenomena («Effects») and Clinical manifestationsAttributed to
Microwave and Radiofrequency Radiation, Naval Medical Research Institute, Research Report No. 2,
Revised, 1971.
308. Evrard E.Pathologie professionnelle du personnel chargé de la sécurité de la navigation aérienne,
Précis de Médecine Aéronautique et Spatiale, E. Evrard. Paris: Maloine, pp. 397-408, 1975.
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310. Framework for Developing Health-Based EMF Standards, Word Health Organization, 2006,
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developing health-based EMF standards. http://www.who.int/peh-
emf/standards/EMF_standards_framework[1].pdf?ua=1
311. Docteur en chimie physique de l’Université Columbia (USA), où il fut professeur associé de 1968 à
2011, et diplômé en science colloïdale de l’Université de Cambridge, Martin Blank a étudié les effets des
champs électromagnétiques sur la santé depuis plus de 30 ans. Expert mondialement reconnu, il est
intervenu sur la question des normes de sécurité relatives aux champs électromagnétiques pour le Parlement
canadien, pour le House Committee on Natural Resources and Energy (HRNE) (Le comité de la chambre
pour les ressources naturelles et l’énergie) au Vermont et pour la Cour suprême fédérale du Brésil.
312. Ce livre a été publié aux Etats-Unis en 2014: Overpowered: the danger of electromagnetic radiation
(EMF) and what you can do about it, Seven Stories Press (New York), et en France, en 2016, aux Editions
Ecosociété, sous le titre ces ondes qui nous entourent.
313. Zimmerman JW, Pennison MJ, Brezovich I, Yi N, Yang CT, Ramaker R, Absher D, Myers RM,
Kuster N, Costa FP, Barbault A, Pasche B. Cancer cell proliferation is inhibited by specific modulation
frequencies. Brit J Cancer. 2012;106:307-313.; Trillo MA, Cid MA, Martínez MA, Page JE, Esteban J,
Úbeda A. Cytostatic response of NB69 cells to weak pulse-modulated 2.2GHz radar-like signals.
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314. Sandyk R. A drug naive parkinsonian patient successfully treated with weak electromagnetic fields. Int
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315. Arendash GW, Sanchez-Ramos J, Mori T, Mamcarz M, Lin X, Runfeldt M, Wang L, Zhang G, Sava
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316. www.zoryglaser.com
317. www.magdahavas.com/wordpress/wp-content/uploads/2010/06/Navy_Radiowave_Brief.pdf
318. Le rapport «bioinitiative» de 2007 Co-rédigé par Cindy Sage et David Carpenter et mis à jour en 2012
contient à lui seul plus de 2000 références scientifiques.
319. Loi n° 2015-136 du 9 février 2015 relative à la sobriété, à la transparence, à l’information et à la
concertation en matière d’exposition aux ondes électromagnétiques.
320. Girard JF, Tourtelier P, Le Bouler S. Développement des usages mobiles et principe de sobriété.
Rapport à Monsieur le Premier Ministre, remis le mardi 10 décembre 2013, à Matignon, recommandant
d’inscrire dans la loi «l’objectif de modération des expositions et les principes de l’information et de la
concertation locale». Disponible à l’adresse suivante: https://www.vie-
publique.fr/sites/default/files/rapport/pdf/134000845.pdf
321. Celui-ci a inventé le galvanomètre à bobine mobile pour mesurer le courant électrique.
322. Voir le chapitre 5.
323. Martin Blank. Ces ondes qui nous entourent. Paragraphe «Rien de nouveau» page 38.
324. Zorach Glaser, «Bibliography of Reported Biological Phenomena (‘Effects’) and Clinical
Manifestations Attributed to Microwave and Radio-Frequency Radiation», Naval Medical Research
Institute, 4 octobre 1971, www.magdahavas.com/wordpress/wp-
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325. Voir les chapitres 9, 10 et 11 de la quatrième partie.
326. Sous le terme de «stress oxydant», nous lui associons pour des raisons de simplification le stress
nitrosé.
327. Il s’agit d’espèces moléculaires oxygénées réactives, en particulier des ROS (reactive oxygen species).
Voir plus loin dans ce chapitre, l’explication de ce qu’est le stress oxydant.
328. Il s’agit le plus souvent d’une inflammation de «bas grade», c’est-à-dire purement biologique (voir le
chapitre 2).
329. Les mitochondries sont des organites intra-cytoplasmiques contenant de l’ADN et assurant la
respiration cellulaire et la production d’énergie(voir plus loin).
330. Les gènes peuvent être «allumés» ou «éteints» par plusieurs types de modifications chimiques qui ne
changent pas la séquence de l’ADN comme des méthylations de l’ADN et des modifications des histones,
ces protéines sur lesquelles s’enroule l’ADN pour former la chromatine. L’épigénétique régule donc
l’activité des gènes en facilitant ou en empêchant leur expression et permet donc une lecture différente d’un
même code génétique. Elle peut ainsi expliquer les différences existantes entre deux vrais jumeaux.
331. Les promoteurs des gènes sont la partie du génome située dans le gène lui-même ou à distance de lui
dans l’ADN, qui active l’expression des gènes. A chaque gène est donc dévolu un tel promoteur, qui donc
active la transcription du gène concerné, une fois que le promoteur a lui-même été activé par son interaction
avec un facteur de transcription.
332. L’ADN mitochodrial est dépourvu de système de réparation. Il est donc extrêmement sensible aux
champs électromagnétiques, ce qui aboutit à amplifier le stress oxydant intracellulaire (voir plus loin).
333. Voir les chapitres 2 et 3.
334. Celle-ci est composée de la microglie et de la macroglie, cette dernière comprenant des cellules
particulières appelées astrocytes.
335. Il s’agit essentiellement de glioblastomes et d’astrocytomes (voir le chapitre 1).
336. Cette glande aussi appelée épiphyse est appendu au troisième ventricule du cerveau qui fait partie de
l’hypothalamus. Descartes faisait de cette glande le siège de l’âme! On sait aujourd’hui qu’elle est
responsable de la synthèse de mélatonine, la fameuse hormone du sommeil et du décalage horaire, dont la
production est régulée au cours du nycthémère par le rythme circadien.
337. Voir le chapitre 2.
338. Une revue de la littérature co-écrite par 6 chercheurs internationaux est en cours sous la direction de la
chercheuse Priyanka Bandara (Australie).
339. Au plan biologique, chez les organismes fonctionnant en aérobiose, l’oxygène intervient dans les
processus de combustion en tant que comburant et assure les processus d’oxydo-réduction.
340. Il s’agit essentiellement de l’ion superoxyde (O2°-), du radical hydroxyl (HO°) et du peroxyde
d’hydrogène (H2O2) ou eau oxygénée. Il peut s’agir aussi de molécules ou de radicaux à la fois oxygénés et
azotés tels que l’azote radicalaire (•NO) ou le peroxynitrite OONO-. En présence de fer, sous la forme
ionique (fer ferreux Fe²+) le peroxyde d’hydrogène produit des radicaux hydroxyles. Il s’agit de la réaction
de Fenton.
341. Ces mécanismes reposent essentiellement sur une molécule particulière, le glutathion (GSH) qui alors
s’oxyde (GS-SG) et l’activation de différentes enzymes anti-oxydantes inductibles, dont en particulier la
superoxyde dismutase (SOD), le système des catalases, et la glutathione peroxydase ainsi que l’enzyme
glutathione réductase permettant la régénération du glutathion. On trouvera l’explication détaillée de ces
mécanismes dans Irigaray P, Caccamo D, Belpomme D. Oxidative stress in electrohypersensitivity self-
reporting patients: Results of a prospective in vivo investigation with comprehensive molecular analysis. Int
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346. Comme on l’a vu précédemment l’hippocampe est une structure neurologique particulière faisant
partie du système limbique (Bas O, Odaci E, Kaplan S, Acer N, Ucok K, Colakoglu S. 900 MHz
electromagnetic field exposure affects qualitative and quantitative features of hippocampal pyramidal cells
in the adult female rat. Brain Res. 2008;1265:178-185.; Shahin S, Banerjee S, Swarup V, Singh SP,
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354. Il s’agit des protéines dont l’activation, dépend du calcium. Friedman J, Kraus S, Hauptman Y, Schiff
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frequencies. Biochem. J. 2007;405:559-568.
355. Ici le mécanisme en serait l’induction de mutations dans l’ADN mitochondrial avec pour conséquence
l’aggravation du stress oxydant. L’oxydation de l’ADN mitochondrial par ces espèces et radicaux a bien été
démontré à partir de l’étude des neurones mis en culture et soumis à des champs électromagnétiques – Xu
S, Zhou Z, Zhang L, Yu Z, Zhang W, Wang Y, Wang X, Li M, Chen Y, Chen C, He M, Zhang G, Zhong
M. Exposure to 1800 MHz radiofrequency radiation induces oxidative damage to mitochondrial DNA in
primary cultured neurons. Brain Res. 2010;1311:189-196. La conséquence possible en étant l’initiation de
cancer du cerveau – Dickinson A, Yeung KY, Donoghue J, Baker MJ, Kelly RDW, McKenzie M, Johns
TG, St. John JC. The regulation of mitochondrial DNA copy number in glioblastoma cells. Cell Death
Differ. 2013;20:1644–1653.
356. Ce phénomène peut conduire à la «promotion» de certains cancers, par stimulation des divisions des
cellules initialement initiées par le processus de cancérisation, avant que ne survienne la phase de
«progression». Voir D. Belpomme, Comment naissent les maladies … et que faire pour rester en bonne
santé. Editions Les Liens qui Libèrent. 2016.
357. Dreher D, Junod AF. Role of oxygen free radicals in cancer development. Eur J Cancer. 1996
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359. Irigaray P, Caccamo D, Belpomme D. Oxidative stress in electrohypersensitivity self-reporting
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neurologic disorder. How to diagnose, treat and prevent it. Int J Mol Sci. 2020 (en cours de publication).
360. Lugrin J, Rosenblatt-Velin N, Parapanov R, Liaudet L. The role of oxidative stress during
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Interdependence between Oxidative Stress and Inflammation Explain the Antioxidant Paradox? Oxid Med
Cell Longev. 2016;2016:5698931.
362. Les protéines inflammatoires peuvent concerner certaines cytokines dont l’interleukine 6 (IL6) mise en
évidence dans les bulbes olfactifs de rats soumis à une exposition intense à un champ électromagnétique:
Bouji M, Lecomte A, Hode Y, de Seze R, Villégier AS. Effects of 900 MHz radiofrequency on
corticosterone, emotional memory and neuroinflammation in middle-aged rats. Exp Gerontol. 2012;47(6):
444-451.; ou encore différentes molécules telles que le Tumor Necrosis Factor (TNFα) – le facteur de
nécrose des tumeurs - en raison de l’accroissement de la transcription de certains gênes associés à
l’inflammation. Cela a été mis en évidence dans les cellules de la névroglie soumises à un champ
électromagnétique [Hao Y, Yang X, Chen C, Yuan-Wang, Wang X, Li M, Yu Z. STAT3 signalling pathway
is involved in the activation of microglia induced by 2.45 GHz electromagnetic fields. Int J Radiat Biol.
2010;86(1):27-36.].
363. Il s’agit des tissus de soutien des neurones situés en particulier dans le cerveau.
364. Dong H, Zhang X, Qian Y. Mast cells and neuroinflammation. Med Sci Monit Basic Res. 2014 Dec
21;20:200-6.; Hendriksen E, van Bergeijk D, Oosting RS, Redegeld FA. Mast cells in neuroinflammation
and brain disorders. Neurosci Biobehav Rev. 2017 Aug;79:119-133.
365. Grâce à la mesure d’une protéine particulière, la «Glial Fibrillary Acidic Protein» (GFAP) ou protéine
acide fibrillaire gliale qui est présente dans toutes les cellules de la névroglie, en particulier les astrocytes.
366. Constituée notamment par la prolifération d’astrocytes (macroglie). Brillaud E, Piotrowski A, de Seze
R. Effect of an acute 900MHz GSM exposure on glia in the rat brain: a time-dependent study. Toxicology.
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367. Ammari M, Brillaud E, Gamez C, Lecomte A, Sakly M, Abdelmelek H, de Seze R. Effect of a chronic
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369. La gliose peut se trouver aussi dans le globus pallidus qui est une structure particulière du cerveau
située en dedans du putamen, une autre structure cérébrale faisant partie du noyau lenticulaire, lui-même
l’un des constituants du corps strié, localisé à la partie inférieure des hémisphères cérébraux.
370. Les champs électromagnétiques ionisants ont l’énergie nécessaire pour casser les brins d’ADN et donc
être directement mutagènes, alors que les rayonnements non ionisants sont indirectement mutagènes par le
biais des ROS produits dans la cellule. Voir les chapitres 5 et 6.
371. Dasdag S, Akdag MZ, Erdal ME, Erdal N, Av OL, Ay ME, et al. Effects of 2.4 GHz radiofrequency
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phones induce long-lasting inhibition of 53BP1/gamma-H2AX DNA repair foci in human lymphocytes.
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373. Le test comet réalise une automatisation de l’analyse quantitative des lésions de l’ADN basée sur des
cellules individuelles.
374. Le test des micronoyaux réalise une automatisation du comptage des micronoyaux qui sont des
fragments d’ADN provenant des cassures d’ADN ou de désorganisation chromosomiques.
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388. Le stress cellulaire est à distinguer du stress oxydant. Il s’agit de mécanismes de réponse cellulaire à
toutes formes d’agressions physicochimiques.
389. Il s’agit des protéines Hsp 27 et Hsp 70 notamment. Voir le chapitre 2.
390. Blank M, Goodman R. Electromagnetic fields stress living cells. Pathophysiology. 2011;16:71-78.;
Blank M, Goodman R. DNA is a fractal antenna in electromagnetic fields. Int J Radiat Biol. 2011;87:409-
415.
391. Des promoteurs des gènes sont des éléments du génome induisant l’activation de l’expression des
gènes. Ils sont souvent situés dans le gène même, mais peuvent l’être à distance dans le génome.
392. Fragopoulou AF, Samara A, Antonelou MH, Xanthopoulou A, Papadopoulou A, Vougas K, et al.
Brain proteome response following whole body exposure of mice to mobile phone or wireless DECT base
radiation. Electromagn Biol Med. 2011;31:250-274.; Bohr H, Bohr J. Microwave enhanced kinetics
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393. Belpomme D, Epigenetics and environmental carcinogenesis: Towards a general free radical theory
of cancer. In: World Cancer Congress. Session 202: Cancer Epigenetics and DNA Methylation. Abstract n°
1. Barcelona, Spain, p73, 2017.
394. Voir le chapitre 2.
395. Voir les chapitres 1 et 3.
396. Cette constatation est l’un des éléments méthodologiques stipulés dans l’Appel de Paris (7 mai 2004 à
la maison de l’UNESCO) http://appel-de-paris.com/
397. Les critères de Bradford Hill, aussi connus sous le nom de critères de Hill pour la causalité, sont un
groupe de conditions minimales susceptibles de fournir une preuve adéquate d’une relation causale entre
deux évènements. Ils ont été établis en 1965 par l’épidémiologiste anglais Sir Bradford Hill (1897-1991).
Hill The environment and disease: Association or causation? Proc. R. Soc. Med. 1965; 585:295–300.
398. Voir le chapitre 1.
399. Il s’agissait de glioblastomes (cancer du cerveau) et de neurinomes de l’acoustique (tumeur bénigne).
En outre, il était initialement prévu d’étudier le risque de tumeur de la parotide qui est une glande salivaire.
Voir le chapitre 1.
400. Sauf pour le groupe de sujets ayant utilisé leur téléphone portable pendant une durée totale assimilée
d’au moins 1640 heures. Voir le chapitre 1.
401. Ont participé à l’étude: l’Allemagne, l’Australie, le Canada, le Danemark, la Finlande, la France,
Israël, l’Italie, le Japon, la Norvège, la Nouvelle-Zélande, le Royaume-Uni et la Suède.
402. Les résultats auraient été statistiquement significatifs en faveur d’un risque majoré dans certains pays
du Nord de l’Europe, mais non significatifs dans les pays du Sud.
403. Voir le chapitre 1.
404. INTERPHONE Study Group. Brain tumour risk in relation to mobile telephone use: results of the
INTERPHONE international case-control study. Int J Epidemiol. 2010 Jun;39(3):675-94.
405. WHO. Press Release N°208: IARC classifies radiofrequency electromagnetic fields as possibly
carcinogenic to humans. 31 Mai 2011.
406. Voir le chapitre 1.
407. Les BPC sont définies par l’ensemble des dispositions à mettre en place pour assurer à des essais la
qualité et l’authenticité de leurs données scientifiques d’une part, et le respect de l’éthique d’autre part.
C’est au Pr. Dominique Belpomme qu’on doit leur introduction en France. ARTAC workshop on good
clinical practice and therapeutic experimentation in clinical oncology. Villejuif, 23-24 mai 1986.
408. Voir le chapitre 3. Belpomme D, Campagnac C, Irigaray P. Reliable disease biomarkers
characterizing and identifying electrohypersensitivity and multiple chemical sensitivity as two
etiopathogenic aspects of a unique pathological disorder. Rev Environ Health. 2015;30(4):251-71.; Irigaray
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409. Le cancer, le diabète de type 2, la maladie d’Alzheimer, les accidents vasculaires cérébraux, un grand
nombre de cardiopathies etc. Voir D. Belpomme, Comment naissent les maladies … et que faire pour rester
en bonne santé. Editions Les Liens qui Libèrent. 2016.
410. ANSES. Saisine n° « 2011-SA-0150 ». Hypersensibilité électromagnétique ou intolérance
environnementale idiopathique attribuée aux champs électromagnétiques. Mars 2018. Disponible à
l’adresse suivante: https://www.anses.fr/fr/system/files/AP2011SA0150Ra.pdf; Irigaray P, Caccamo D,
Belpomme D. Oxidative stress in electrohypersensitivity self-reporting patients: Results of a prospective in
vivo investigation with comprehensive molecular analysis. Int J Mol Med. 2018 Oct;42(4):1885-1898.
411. Dieudonné M. Does electromagnetic hypersensitivity originate from nocebo responses? Indications
from a qualitative study. Bioelectromagnetics. 2016;37:14-24.
412. Aujourd’hui il y a plus de 7 milliards de téléphone portables vendus dans le monde et le nombre de ces
téléphones ne fait que croitre. De même la mise en service de DECT et la généralisation du WiFi dans les
lieux publics et privés. Et cela sans compter l’arrivée des compteurs communicants.
413. Etude « Hypersensibilité » attribuée aux champs électromagnétiques: étude clinique. Février 2012.
http://www.radiofrequences.gouv.fr/spip.php?article102. Berthelot JM. Is electromagnetic hypersensitivity
entirely ascribable to nocebo effects? Joint Bone Spine. 2016;83(2):121–123
414. Voir le chapitre 2.
415. Voir la sixième partie de l’ouvrage.
416. Ces résultats sont en cours de publication.
417. Une telle MCS précède dans 37% des cas l’apparition de l’EHS, lorsque les deux affections sont
associées.
418. Voir le présent chapitre et les chapitres 1 et 2.
419. Voir le chapitre 4.
420. Voir les chapitres 1 et 13. Narayanan SN, Kumar RS, Potu BK, Nayak S, Bhat PG, Mailankot M.
Effect of radio-frequency electromagnetic radiations (RF-EMR) on passive avoidance behavior and
hippocampal morphology in Wistar rats. Ups J Med Sci. 2010;115(2):91–96.
421. Aboul Ezz HS, Khadrawy YA, Ahmed NA, Radwan NM, El Bakry MM. The effect of pulsed
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423. Les synapses sont les connexions entre neurones, support de la plasticité neuronale. Voir le chapitre
13.
424. Tel est le cas des benzodiazépines, en réalité extrêmement neurotoxiques.
425. Vecchio FD, de Jenlis A, Person C, de Seze R, Delanaud S, Bach V, Pelletier A. Behavioral effects of
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440. Voir le chapitre 1.
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442. Voir le chapitre 6.
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446. Voir le Chapitre 1.
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449. Wertheimer N, Leeper E. Electrical wiring configurations and childhood cancer. Am J Epidemiol.
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450. a) Voir le chapitre 7.
451. Les lignes à haute tension sont une source d’extrêmement basses fréquences à haute énergie.
452. Huss A, Spoerri A, Egger M, Röösli M; Swiss National Cohort Study. Residence near power lines and
mortality from neurodegenerative diseases: longitudinal study of the Swiss population. Am J Epidemiol.
2009 Jan 15;169(2):167-175.
453. Voir les chapitres 13 et 14
454. Il s’agit de la mouche du vinaigre.
455. Panagopoulos DJ, Margaritis LH. The effect of exposure duration on the biological activity of mobile
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thermal biological effects of microwaves on physical and biological variables: implications for
reproducibility and safety standards. Eur. J. Oncol. - Library 2010;54:187-218.
465. Voir le chapitre 5.
466. Ces récepteurs concernent les extrêmement basses fréquences et la lumière visible.
467. Il s’agit d’organismes unicellulaires munis d’un noyau (tels que les amibes par exemple), qui se
distinguent donc des bactéries (les procaryotes) qui en sont dépourvus.
468. Les magnétosomes sont présents non seulement dans les neurones, mais aussi dans les cellules de la
névroglie (le tissu de soutien du cerveau).
469. Sherrard RM, Morellini N, Jourdan N, El-Esawi M, Arthaut LD, Niessner C, Rouyer F, Klarsfeld A,
Doulazmi M, Witczak J, d’Harlingue A, Mariani J, Mclure I, Martino CF, Ahmad M. Low-intensity
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470. La troposphère correspond à l’atmosphère jusqu’à une hauteur d’environ 10 km. Il n’est cependant pas
certain que les bactéries situées dans la profondeur des océans possèdent de tels magnétorécepteurs.
471. Fojt L, Strasák L, Vetterl V, Smarda J. Comparison of the low-frequency magnetic field effects on
bacteria Escherichia coli, Leclercia adecarboxylata and Staphylococcus aureus. Bioelectrochemistry. 2004
Jun;63(1-2):337-41.
472. Il s’agit en effet d’une adaptation biologique par sélection Darwinienne et non d’une adaptation de
type rationnel, liée à nos capacités cognitives.
473. Ledoigt G. La réponse des plantes aux stress de l’environnement. Auvergne Sciences (Bulletin de
l’ADASTA). 2008;69:22-27.
474. C’est le contraire de l’effet placebo. L’effet nocebo se définit par la survenue de symptômes
pathologiques de nature psychologique, ressentis chez des sujets ayant incorporé une préparation
pharmaceutique inerte, sans principe actif et donc dépourvue d’effets réels sur la santé.
475. Maffei ME. Magnetic field effects on plant growth, development, and evolution. Front Plant Sci. 2014
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calcium-deprivation step related to epidermal meristem production induced in flax by cold shock or
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480. Aussi appelé «trigonelle» ou «sénégrain», le fenugrec est une plante herbacée de la famille des
Fabaceae, section des protéagineux. Il est utilisé principalement comme plante médicinale et
condimentaire.
481. Tafforeau M, Verdus MC, Norris V, White G, Demarty M, Thellier M, Ripoll C. SIMS study of the
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487. Biotique: d’origine vivante; abiotique: d’origine non vivante.
488. A la suite de la reconnaissance du stimulus, les récepteurs des plantes déclenchent une cascade de
signaux de défense endogènes, comme l’acide salicylique, son dérivé volatil le méthyl-salicylate,
l’éthylène, l’acide jasmonique et son dérivé volatil, le méthyl-jasmonate ou encore l’acide abscissique. De
même, l’activation de ces récepteurs peut-elle déclencher, comme c’est le cas chez l’homme, la genèse de
messages secondaires comme le calcium, l’AMP cyclique et l’inositol-3-phosphate issu des phospholipides
membranaires.
489. Il s’agit des Alpha et Béta amylases pour l’amidon et des invertases pour les sucres.
490. Kumar A, Singh HP, Batish DR, Kaur S, Kohli RK. EMF radiations (1800 MHz)-inhibited early
seedling growth of maize (Zea mays) involves alterations in starch and sucrose metabolism. Protoplasma.
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491. Il s’agit du peroxyde d’hydrogène, H2O2.
492. Il s’agit d’un des vingt acides aminés connus, constitutifs des protéines. La proline est abondante dans
les fibres de collagène.
493. Qureshi ST, Memon SA, Abassi AR, Sial MA, Bughio FA. Radiofrequency radiations induced
genotoxic and carcinogenic effects on chickpea (Cicer arietinum L.) root tip cells. Saudi J Biol Sci. 2017
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494. L’étude de l’ADN est effectuée en utilisant une technique d’amplification de l’ADN (Random
Amplified Polymorphic DNA ou RAPD).
495. Oluwajobi AO, Falusi OA, Zubbair NA, Owoeye T, Ladejobi F, Dangana MC, Abubakar A. DNA of
Hibiscus sabdariffa Damaged by Radiation from 900 MHz GSM Antenna. Int J Biol Biomol Agricult Food
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497. Il existe deux sortes de tissus méristématiques: les tissus primaires assurant l’allongement des tiges par
la mise en place de nouveaux éléments, et les tissus secondaires responsables de la croissance en épaisseur.
Tafforeau M. (2002). Etude des phases précoces de la transduction des signaux environnementaux chez le
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498. Tafforeau M, Verdus MC, Norris V, White G, Demarty M, Thellier M, Ripoll C. SIMS study of the
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501. Il s’agit de messagers secondaires propres aux végétaux, des hormones végétales dont en particulier les
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on Apis mellifera. J Res Agric Animal Sci. 2015;2(12):6-10.
512. Il s’agit de la phosphatase alcaline, de la glucose-6-phosphatase et de l’héxokinase (Kumar NR, Rana
N, Kalia P. Biochemical changes in haemolymph of Apis mellifera L. drone under the influence of cell
phone radiations. Journal of Applied and Natural Science. 2013;5(1):139-141).
513. Kirschvink J, Padmanabha S, Boyce C, Oglesby J. Measurement of the threshold sensitivity of
honeybees to weak, extremely low-frequency magnetic fields. J Exp Biol. 1997;200(Pt 9):1363-1368.
514. Il s’agit de récepteurs ferromagnétiques présents dans la partie dorsale de l’abdomen des abeilles. Voir
le chapitre suivant.
515. Kirschvink JL. Birds, bees and magnetism: A new look at the old problem of magnetoreception.
Trends in Neurosciences. 1982;5:160-167.
516. Gould JL. Animal navigation: the evolution of magnetic orientation. Curr Biol. 2008 Jun
3;18(11):R482-484.
517. Cammaerts MC, De Doncker P, Patris X, Bellens F, Rachidi Z, Cammaerts D. GSM 900 MHz
radiation inhibits ants’ association between food sites and encountered cues. Electromagn Biol Med. 2012
Jun;31(2):151-165.; Cammaerts MC, Johansson O. Ants can be used as bio-indicators to reveal biological
effects of electromagnetic waves from some wireless apparatus. Electromagn Biol Med. 2014
Dec;33(4):282-288.
518. Les phéromones sont des sécrétions glandulaires analogues aux hormones et qui sont rejetées hors de
l’organisme des insectes. Ce qui leur permet de jouer un rôle social de messagers à l’attention des autres
individus, et en ce qui concerne les fourmis, de baliser leur trajet. La reconnaissance de leurs pistes se fait
donc grâce à des phéromones.
519. Le «digital cellular system» ou système cellulaire digital est une variante du GSM.
520. Chavdoula ED, Panagopoulos DJ, Margaritis LH. Comparison of biological effects between
continuous and intermittent exposure to GSM-900-MHz mobile phone radiation: Detection of apoptotic
cell-death features. Mutat Res. 2010 Jul 19;700(1-2):51-61.
521. Panagopoulos DJ, Margaritis LH. The effect of exposure duration on the biological activity of mobile
telephony radiation. Mutat Res. 2010 Jun 17;699(1-2):17-22.
522. Manta AK, Papadopoulou D, Polyzos AP, Fragopoulou AF, Skouroliakou AS, Thanos D, Stravopodis
DJ, Margaritis LH. Mobile-phone radiation-induced perturbation of gene-expression profiling, redox
equilibrium and sporadic-apoptosis control in the ovary of Drosophila melanogaster. Fly (Austin). 2017
Apr 3;11(2):75-95.
523. L’analyse a été réalisée à l’aide de micropuces d’ADN.
524. Le Débit d’Absorption Spécifique ou DAS est un indice indiquant la quantité d’énergie véhiculée par
les ondes (radiofréquences) reçues par l’usager d’un appareil radioélectrique (téléphone portable par
exemple), lorsque cet appareil fonctionne à pleine puissance et dans les pires conditions d’utilisation (voir
le chapitre 6).
525. Thielens A, Bell D, Mortimore DB, Greco MK, Martens L, Wout J. Exposure of Insects to Radio-
Frequency Electromagnetic Fields from 2 to 120GHz. Scientific Reports. 2018;8:3924.
526. Voir le chapitre 12.
527. Tanner J, Romero-Sierra C, Davie S. Non-thermal Effects of Microwave Radiation on Birds. Nature.
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528. Schwarze S, Schneider NL, Reichl T, Dreyer D, Lefeldt N, Engels S, Baker N, Hore PJ, Mouritsen
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Night-Migratory Songbird (Erithacus rubecula) than Strong Narrow-Band Fields. Front Behav Neurosci.
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529. Kavokin K, Chernetsov N, Pakhomov A, Bojarinova J, Kobylkov D, Namozov B. Magnetic
orientation of garden warblers (Sylvia borin) under 1.4 MHz radiofrequency magnetic field. J R Soc
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530. Engels S, Schneider NL, Lefeldt N, Hein CM, Zapka M, Michalik A, Elbers D, Kittel A, Hore PJ,
Mouritsen H. Anthropogenic electromagnetic noise disrupts magnetic compass orientation in a migratory
bird. Nature. 2014 May 15;509(7500):353-356.
531. Rejt L, Mazgajski T, Kubacki R, Kieliszek J, Sobiczewska E, Szmigielski S. Influence of radar
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Xenopus laevis (Daudin) tadpoles exposed to a 50 Hz weak magnetic field. Int J Radiat Biol. 2010
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the wood mouse (Apodemus sylvaticus): influence of weak frequency-modulated radio frequency fields. Sci
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538. Lee D, Lee J, Lee I. Cell phone-generated radio frequency electromagnetic field effects on the
locomotor behaviors of the fishes Poecilia reticulata and Danio rerio. Int J Radiat Biol. 2015;91(10):843-
850.
539. Sous l’effet du champ magnétique émis lors de l’orage, ceux-ci font «antenne», induisant un champ
électrique.
540. Burda H, Begall S, Cervený J, Neef J, Nemec P. Extremely low-frequency electromagnetic fields
disrupt magnetic alignment of ruminants. Proc Natl Acad Sci U S A. 2009 Apr 7;106(14):5708-5713.
541. C’est l’hormone du sommeil. Voir les chapitres 1 et 8.
542. Kolbabová T, Pascal Malkemper E, Bartoš L, Vanderstraeten J, Turčáni M, Burda H. Effect of
exposure to extremely low frequency magnetic fields on melatonin levels in calves is seasonally dependent.
Sci Rep. 2015 Sep 18;5:14206.
543. Académie nationale de médecine. Rapport intitulé “ Nuisances sanitaires des éoliennes terrestres»
Rapporteur Pr Patrice Tran-Ba-Huy. Mai 2017.
544. Voir le chapitre 12.
545. www.appel-de-paris.com
546. Il s’agit de poissons cartilagineux appelés chondrichtyens.
547. Voir le chapitre 6. En physique, se dit d’un corps qui s’oriente dans l’espace-temps, lié au fait qu’il
comprend deux pôles, l’un chargé positivement, l’autre négativement. Un pôle magnétique est un point de
«convergence» des lignes de champ magnétique présentes; on parle de pôle Nord et de pôle Sud par
analogie aux pôles géographiques. Un pôle magnétique ne peut pas être séparé de son homologue. On parle
alors de dipôle magnétique pour désigner un pôle et son homologue inséparable.
548. Les dauphins et les baleines sont des cétacés qui appartiennent à l’ordre des mammifères.
549. Lohmann KJ, Lohmann C. A Light-Independent Magnetic Compass in the Leatherback Sea Turtle.
Biol Bull. 1993 Aug;185(1):149-151.
550. Ce sont des organites cellulaires, appelés magnétosomes, formés d’une membrane lipoprotéique
entourant des cristaux ferriques, soit de magnétite (oxyde de fer) ou de greigite (sulfure de fer).
551. Kirschvink JL, Kobayashi-Kirschvink A, Woodford BJ. Magnitite biomineralization in the human
brain. Proc Natl Acad Sci U S A. 1992 Aug 15;89(16):7683-7687.
552. Dunn JR, Fuller M, Zoeger J, Dobson J, Heller F, Hammann J, Caine E, Moskowitz BM. Magnetic
material in the human hippocampus. Brain Res Bull. 1995;36(2):149-153.
553. Maher BA, Ahmed IA, Karloukovski V, MacLaren DA, Foulds PG, Allsop D, Mann DM, Torres-
Jardón R, Calderon-Garciduenas L. Magnetite pollution nanoparticles in the human brain. Proc Natl Acad
Sci U S A. 2016 Sep 27;113(39):10797-10801.
554. Ce sont des flavoprotéines impliquées dans les rythmes circadiens des plantes et des animaux et dans
la détection du champ magnétique chez un certain nombre d’espèces. Ces protéines sont des
photorécepteurs de lumière bleue dont le rôle dans la cellule est affecté par un champ magnétique.
555. Ahmad M, Galland P, Ritz T, Wiltschko R, Wiltschko W. Magnetic intensity affects cryptochrome-
dependent responses in Arabidopsis thaliana. Planta. 2007;225(3):615-624.; Procopio M, Link J, Engle D,
Witczak J, Ritz T, Ahmad M. Kinetic Modeling of the Arabidopsis Cryptochrome Photocycle: FADH(o)
Accumulation Correlates with Biological Activity. Front Plant Sci. 2016;7:888.
556. O’Neill P. Magnetoreception and baroreception in birds. Develop. Growth Differ. 2013;55(1):188–
197.
557. Gegear RJ, Foley LE, Casselman A, Reppert SM.Animal cryptochromes mediate magnetoreception by
an unconventional photochemical mechanism. Nature. 2010 Feb 11;463(7282):804-807.
558. Grehl S, Martina D, Goyenvalle C, Deng ZD, Rodger J, Sherrard RM. In vitro Magnetic Stimulation:
A Simple Stimulation Device to Deliver Defined Low Intensity Electromagnetic Fields. Front Neural
Circuits. 2016 Nov 3;10:85.; Sherrard RM, Morellini N, Jourdan N, El-Esawi M, Arthaut LD, Niessner C,
Rouyer F, Klarsfeld A, Doulazmi M, Witczak J, d’Harlingue A, Mariani J, Mclure I, Martino CF, Ahmad
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oxygen species. PLoS Biol. 2018 Oct 2;16(10):e2006229.
559. Bounds PL, Kuster N. Cryptochrome a Primary Sensor of Extremely Low Frequency Magnetic Fields
in Childhood Leukemia? Biophysical J. 2014; 108: 562a.
560. Sancar A. Cryptochrome: the second photoactive pigment in the eye and its role in circadian
photoreception. Annu Rev Biochem. 2000;69:31-67.
561. Leloup JC, Goldbeter A. Modeling the circadian clock: from molecular mechanism to physiological
disorders. Bioessays. 2008 Jun;30(6):590-600.
562. Voir l’annexe E.
563. Voir l’annexe B.
564. Rapport de Mme Laurence Abeille, LOI n° 2015-136 du 9 février 2015 relative à la sobriété, à la
transparence, à l’information et à la concertation en matière d’exposition aux ondes électromagnétiques.
565. OMS, Trouble du jeu vidéo, janvier 2018. Disponible à l’adresse suivante:
http://www.who.int/features/qa/gaming-disorder/fr/
566. Stéphane Foucart. La fabrique du mensonge. Comment les industriels manipulent la science et nous
mettent en danger. Editions Denoël 2013, collection Folio actuel.
567. Annie Thébaud-Mony. Travailler peut nuire gravement à votre santé. Ed. La Découverte, collection
«cahiers libres» 2007. Poche 2014.
568. International Commission on Non-Ionizing Radiation Protection (www.icnirp.org).
569. Buchner K, Rivasi M. ICNIRP-Report: Conflicts of interest, corporate interests and the push for 5G.
Bruxelles, juin 2020. Disponible à l’adresse suivante: www.michele-rivasi.eu/wp-
content/uploads/2020/06/ICNIRP-report-FINAL-JUNE-2020_EN.pdf
570. Hardell L, Nyberg R. Appeals that matter or not on a moratorium on the deployment of the fifth
generation, 5G, for microwave radiation. Mol Clin Oncol. 2020 Mar;12(3):247-257.
571. Hardell L, Carlberg M. Health risks from radiofrequency radiation, including 5G, should be assessed
by experts with no conflicts of interest. Oncol Lett. 2020 Oct;20(4):15.; Voir Annexe F.
572. Hardell L. World Health Organization, radiofrequency radiation and healyh – a hard nut to crack. Int
J Oncol. 2017 Aug;51(2):405-413.
573. Hardell L, Sage C. Biological effects from electromagnetic field exposure and public exposure
standards. Biomed Pharmacother. 2008 Feb;62(2):104-9.
574. International Commission on Non-Ionizing Radiation Protection (ICNIRP). Guidelines for limiting
exposure to time-varying electric, magnetic, and electromagnetic fields (up to 300 GHz). Health Phys.
1998;74:494–522.
575. ICNIRP. Guidelines for limiting exposure to time-varying electric, magnetic and electromagnetic
fields (100 kHz to 300Ghz. Draft du 11 juillet 2018 disponible à l’adresse suivante:
https://www.icnirp.org/cms/upload/consultation_upload/ICNIRP_RF_Guidelines_PCD_2018_07_11.pdf
576. Pall M. Response to 2018 ICNIRP Draft Guidelines and Appendices on Limiting Exposure to Time-
Varying Electric, Magnetic and Electromagnetic Fields (100 kHz to 300 GHz). 8 October 2018. Disponible
à l’adresse suivante: http://www.5gappeal.eu/wp-content/uploads/2018/10/icnirp_2018_pall.pdf
577. ICNIRP. Guidelines for limiting exposure to electromagnetic fields (100 kHz to 300 GHz). Health
Phys. 2020;118(5):483–524. Disponible à l’adresse suivante:
https://www.icnirp.org/cms/upload/publications/ICNIRPrfgdl2020.pdf
578. https://www.icnirp.org/cms/upload/presentations/ICNIRP_Media_Release_110320.pdf
579. Scientific Committee on Emerging and Newly Identified Health Risks.
580. SCENIHR, Potential health effects of exposure to electromagnetic fields (EMF), 27 January, 2015.
European Commission DG SANTEISBN: 978-92-79-30134-6.
581. ICNIRP. Workshop Report. A closer look at the thresholds of thermal damage: A report of the
ICNIRP/WHO joint workshop, 26-28 May 2015. Publié dans Health Physics 111(3): 300-306; 2016.
Disponible à l’adresse suivante: https://www.icnirp.org/en/workshops/article/workshop-thermal-
damage.html
582. Scientific Committee on Health, Environmental and Emerging Risks.
ec.europa.eu/health/scientific_committees/scheer_fr
583. Commission fédérale des communications.
584. La Food and Drug Administration (FDA), en français, l’Agence américaine des produits alimentaires
et médicamenteux est l’administration américaine des denrées alimentaires et des médicaments. Cet
organisme a, entre autres, le mandat d’autoriser la commercialisation des médicaments sur le territoire des
États-Unis.
585. Repacholi M, Grigoriev Y, Buschmann J, Pioli C. Scientific basis for the Soviet and Russian
radiofrequency standards for the general public. Bioelectromagnetics. 2012 Dec;33(8):623-633.
586. Avis et rapport de l’ANSES relatifs à la mise à jour de l’expertise «Radiofréquences et santé» .
Octobre 2013. Disponible à l’adresse suivante: https://www.anses.fr/fr/system/files/AP2011sa0150Ra.pdf
587. Sur le cerveau: une modification de la physiologie nerveuse, de petits effets à court et à moyen terme
sur la circulation sanguine cérébrale, le déclenchement chez l’homme de potentiels évoqués (PE), une
augmentation de la réponse inflammatoire etc.; Sur le métabolisme général: une augmentation du stress
oxydant et un dérèglement des systèmes de protection; Sur les cellules: une modification de la prolifération
cellulaire; Sur l’ADN et les protéines: une oxydation de l’ADN et en particulier de l’ADN mitochondrial,
une augmentation du nombre de cassures de l’ADN, une modification de l’efficacité de réparation de
l’ADN, et des effets sur l’expression des gènes ou de protéines, une action sur la conformation
tridimensionnelle de protéines (hémoglobine et insuline); une modification de l’affinité de l’hémoglobine
pour l’oxygène.; Sur la fertilité et la reproduction: une modification de la capacité reproductive de gamètes,
des modifications de la morphologie de spermatozoïdes isolés, des effets destructeurs sur les hormones
sexuelles, la fonction des gonades, le développement fœtal et la gestation, etc.…
588. Voir le chapitre 3.
589. Il s’agit du rapport intitulé « Développement des usages mobiles et principe de sobriété » de MM.
Jean-François Girard, Philippe Tourtelier et Stéphane le Bouler, rapporteur, à l’attention du premier
ministre d’alors (novembre 2013), et de la promulgation de la loi Abeille: loi n°2015-136 du 9 février 2015,
relative à la sobriété, à la transparence, à l’information et à la concertation en matière d’exposition aux
ondes électromagnétiques.
590. Loi n° 2015-136 du 9 février 2015 relative à la sobriété, à la transparence, à l’information et à la
concertation en matière d’exposition aux ondes électromagnétiques «dite» loi Abeille. Disponible à
l’adresse suivante: https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000030212642/
591. Résolution 1815 (2011). Le danger potentiel des champs électromagnétiques et leur effet sur
l’environnement Texte adopté par la Commission permanente, agissant au nom de l’Assemblée, le 27 mai
2011 (voir Doc. 12608, rapport de la commission de l’environnement, de l’agriculture et des questions
territoriales, rapporteur: M. Huss). Disponible à l’adresse suivante:
https://docs.wixstatic.com/ugd/12550c_a657eeabc30e456480f5a8750ba35c3a.pdf
592. Avis de l’ANSES. Rapport d’expertise collective. Saisine n° « 2013-SA-0038 ». Effets sanitaires liés à
l’exposition aux champs électromagnétiques basses fréquences. Avril 2019 - Édition scientifique.
Disponible à l’adresse suivante: https://www.anses.fr/fr/system/files/AP2013SA0038Ra.pdf
593. Le pré-rapport de l’ANSES, soumis à consultation publique en juillet 2016, a incité notre équipe de
recherches à réaliser une contre-expertise scientifique, consultable à l’adresse suivante: http://www.ehs-
mcs.org/fichiers/1478257654_Reponse_DB_29092016-1_sans_annexes.pdf
594. https://www.phonegatealert.org/
595. Smart meters en anglais.
596. Voir le lien suivant: https://www.anfr.fr/en/anfr/news/all-news/detail-of-the-
news/actualites/compteurs-linky-lanfr-publie-un-rapport-de-mesure/ ANFR, Rapport technique sur les
niveaux de champs électromagnétiques crées par les compteurs Linky volet 1: mesures de laboratoire. Mai
2016.
597. Centre de Recherche et d’Information Indépendant sur les Rayonnements Électro Magnétiques non
ionisants. www.criirem.org
598. Electricité Réseau Distribution France.
599. Agence de la transition écologique, anciennement Agence de l’environnement et de la maîtrise de
l’énergie.
600. Avis de l’ANSES. Rapport d’expertise collective: «Exposition de la population aux champs
électromagnétiques émis par les « compteurs communicants » Saisine n° « 2015-SA-0210 » Juin 2017.
Disponible à l’adresse suivante: https://www.ANSES.fr/fr/system/files/AP2015SA0210Ra.pdf
601. Voir le chapitre 1.
602. Voir les chapitres 2 et 3.
603. Voir les liens: http://www.cqlpe.ca/pdf/Maine2013Survey.pdf. et
https://www.mainecoalitiontostopsmartmeters.org/
604. Lamech F. Self-reporting of symptom development from exposure to radiofrequency fields of wireless
smart meters in victoria, australia: a case series. Altern Ther Health Med. 2014;20(6):28-39.
605. http://www.temoignage-linky-france.fr/TLF.pdf
606. Voir les liens: http://www.cqlpe.ca/pdf/Maine2013Survey.pdf. et
https://www.mainecoalitiontostopsmartmeters.org/
607. De tels incendies ont été particulièrement fréquents aux USA en Floride et au Canada en Ontario,
obligeant les assurances à prendre des mesures restrictives dans les contrats qu’elles proposent. Selon le Pr.
Martin Pall (USA), les causes en seraient l’émanation de terpènes ou de terpinoïdes par les plantes sous
l’effet des champs électromagnétiques et c’est l’inflammabilité de ces molécules qui provoquerait ces
incendies.
608. La Commission nationale de l’informatique et des libertés.
609. Le conseil général de l’Environnement et du développement durable.
610. Voir le chapitre 20.
611. Grâce en particulier au savoir faire d’un avocat talentueux, Maître Arnaud Durand.
612. On lira à ce sujet l’article de l’un d’entre nous, Maître Olivier Cachard: «Le linky en référé: vers un
retour à l’Etat de droit», Cour d’appel de Bordeaux, 17 novembre 2019, RG 19/02419, Semaine Juridique,
Edition générale, 7 décembre 2020.
613. Voir le chapitre 7.
614. Ainsi par exemple l’Iphone 7 à des valeurs de DAS deux fois supérieures à la norme américaine,
l’Iphone 8 des valeurs supérieures à 3 fois la norme et le Samsung Galaxy S8, cinq fois la norme.
615. Institute of Electrical and Electronics Engineers, IEEE.
616. Gandhi OP. Microwave Emissions From Cell Phones Exceed Safety Limits in Europe and the US
When Touching the Body. IEEE Access. 2019;7:47050-47052.
617. Les quatre géants industriels en compétitions sont Vodafone en Allemagne, Telcom Italia, Bouygues
Telecom et Orange.
618. En 2019 on estimait le nombre d’objets connectés dans le monde à 25 milliards. Il devrait y en avoir
38 milliards en 2025 et 50 milliards en 2030, selon les différentes estimations.
619. Voir l’appel EMFcall: Appel pour des valeurs limites d’exposition réellement protectrices dans le
domaine des champs électromagnétiques (100 kHz to 300 GHz). Disponible à l’adresse suivante:
https://www.emfcall.org/ et Hardell L, Carlberg M. Health risks from radiofrequency radiation, including
5G, should be assessed by experts with no conflicts of interest. Oncol Lett. 2020 Oct;20(4):15.
620. Starkey SJ. Inaccurate official assessment of radiofrequency safety by the Advisory Group on Non-
ionising Radiation. Rev Environ Health. 2016 Dec 1;31(4):493-503. Voir également l’appel EMFcall:
Appel pour des valeurs limites d’exposition réellement protectrices dans le domaine des champs
électromagnétiques (100 kHz to 300 GHz). Disponible à l’adresse suivante: https://www.emfcall.org/
621. Voir la troisième partie.
622. Voir la quatrième partie.
623. Le rapport définitif de l’ANSES sur les risques sanitaires de la 5G est prévu pour le premier trimestre
2021.
624. La 5G promue par Orange, SFR, FreeMobile et Bouygues Télécom est devenue opérationnelle depuis
novembre 2020 dans différents villes de France, dont Paris, Marseille, Lille, Nantes, Montpellier, Lyon,
Toulouse, Bordeaux et Rouen.
625. ANFR. rapport sur les valeurs d’exposition mesurées lors de plusieurs déploiements pilotes 5G menés
en France. Intitulé «Evaluation de l’exposition du public aux ondes électromagnétiques 5G Volet 1:
présentation générale de la 5G « Juillet 2019. Disponible à l’adresse suivante:
https://www.anfr.fr/fileadmin/mediatheque/documents/expace/CND/Rapport-ANFR-presentation-generale-
5G.pdf
626. Rapport préliminaire de l’ANSES relatif à l’exposition de la population aux champs
électromagnétiques liée au déploiement de la technologie de communication ‘5G’ et aux effets sanitaires
associés. Novembre 2019. Disponible à l’adresse suivante: https://www.ANSES.fr/fr/content/la-
technologie-5g
627. Ordonnance n° 2020-320 du 25 mars 2020 relative à l’adaptation des délais et des procédures
applicables à l’implantation ou la modification d’une installation de communications électroniques afin
d’assurer le fonctionnement des services et des réseaux de communications électroniques. Texte disponible
à l’adresse suivante: https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000041755887?r=nJYLQuSHjI
628. Conseil Général de l’environnement et du développement durable.
629. Rapport de comparaison sur le déploiement international de la 5G, ses aspects techniques et sanitaires
a été demandée début juillet 2020 à l’IGAS, au CGEDD, au CGE et à l’IGF publié début septembre 2020
sous le titre «Déploiement de la 5G en France et dans le monde: aspects techniques et sanitaires «.
Disponible à l’adresse suivante:
https://www.economie.gouv.fr/files/files/directions_services/cge/deploiement-5G.pdf
630. Pall M. 5G: Great risk for EU, U.S. and International Health! Compelling Evidence for Eight Distinct
Types of Great Harm Caused by Electromagnetic Field (EMF). Exposures and the Mechanism that Causes
Them. 2018. Disponible à l’adresse suivante: https://www.emfsa.co.za/wp-content/uploads/2018/08/pall-to-
eu-on-5g-harm-march-2018.pdf. Traduit en français: La 5G: risques majeurs sur la santé des populations en
Union Européenne, aux USA, et à l’international ! Des preuves convaincantes de huit différents effets très
nocifs de l’exposition aux champs électromagnétiques, et les mécanismes associés. Disponible à l’adresse
suivante: http://ekladata.com/XC3sBuO39bUElBvwdVz9L45jt6c/Traduction-du-texte-de-Martin-
Pall_2018_04.pdf
631. Bevelacqua JJ, Mehdizadeh AR, Mortazavi SMJ. A New Look at Three Potential Mechanisms
Proposed for the Carcinogenesis of 5G Radiation. J Biomed Phys Eng. Article in Press. 2020.
632. Voir le chapitre 10.
633. Voir le chapitre 1.
634. Thomas Kuhn. La structure des révolutions scientifiques. Ed. University of Chicago Press, 1962.
635. Wireless technology research ou Recherche sur les technologies sans fil.
636. Voir le chapitre 1.
637. Il s’agit de la membrane externe des méninges, les enveloppes qui entourent le système nerveux.
638. Communications Mobiles et Biologiques. Ce projet de recherche en réalité n’aboutit pas, hormis la
possibilité d’ouverture de la barrière hémato-encéphalique et la perméabilisation de la dure-mère.
639. European Cancer and Environment Research Institute, un Institut de recherche scientifique
indépendant à dimension européenne. http://eceri-institute.org/fr/
640. Tout est prêt pour que tout empire: Douze leçons pour éviter la catastrophe, Edition du Seuil, janvier
2017.
641. Voir les chapitres 2 et 3. Belpomme D, Campagnac C, Irigaray P. Reliable disease biomarkers
characterizing and identifying electrohypersensitivity and multiple chemical sensitivity as two
etiopathogenic aspects of a unique pathological disorder. Rev Environ Health. 2015;30(4):251-71.;
Belpomme D, Hardell L, Belyaev I, Burgio E, Carpenter DO. Thermal and non-thermal health effects of
low intensity non-ionizing radiation: An international perspective. Environ Pollut. 2018 Nov;242(Pt
A):643-658.
642. Voir le scandale du Phonegate, chapitre 12.
643. Digital Communication System (DCS) utilise la gamme des 1800 MHz.
644. Certains opérateurs de téléphonie ont mis au point un dispositif spécifique répondant au nom de
femtocell, qui se relie au routeur via un câble Ethernet. Il s’agit concrètement d’un mini-émetteur qu’il
suffit d’installer sur sa box internet, permettant de créer un réseau mobile dans les zones où la couverture
réseau est insuffisante.
645. L’OMS a classé les jeux vidéo (les gamings disorders) dans la classification internationale des
maladies n°11 (CIM-II) sous la rubrique addiction. Il faut noter ici qu’il n’est pas mentionné un lien avec
les champs électromagnétiques, mais qu’il est fait état seulement d’un abus au plan pratique, comme cela a
été récemment publié: Weinstein N, Przybylski AK, Murayama K. A prospective study of the motivational
and health dynamics of Internet Gaming Disorder. Peer J. 2017 Sep 29;5:e3838 et
http://www.who.int/features/qa/gaming-disorder/en/
646. Draper G, Vincent T, Kroll ME, Swanson J. Childhood cancer in relation to distance from high
voltage power lines in England and Wales: a case-control study. BMJ. 2005 Jun 4;330(7503):1290.
647. Avis de l’ANSES. Rapport d’expertise collective: « Exposition de la population aux champs
électromagnétiques émis par les «compteurs communicants» Saisine n° « 2015-SA-0210 » Juin 2017.
Disponible à l’adresse suivante: https://www.anses.fr/fr/system/files/AP2015SA0210Ra.pdf
648. Voir le chapitre 12.
649. Ces certificats sont rendus possible par une circulaire de la DGS (note d’information DGS/EA n°
2014-171) qui reconnaît la problématique de la gestion des risques liés aux radiofréquences et envisage à la
lettre C3 la délivrance de certificats médicaux pour des cas d’électrohypersensibilité, la rationalisation des
certificats y est explicitement mentionnée. Plusieurs centaines de certificats ont ainsi été rédigés.
650. La médecine environnementale est une nouvelle pratique de la médecine, tenant compte des facteurs
environnementaux en tant que cause des maladies. Ce type de médecine a été développé en particulier en
Allemagne et aux Etats-Unis (voir le chapitre 18).
651. Voir les chapitres 2 et 3.
652. Voir le site : www.ehs-mcs.org
653. Voir le chapitre 3.
654. Voir les chapitres 2 et 3.
655. En cas de MCS, il existe souvent une intolérance alimentaire au gluten et aux laitages (lait de vache).
656. Voir le site www.ehs-mcs.org
657. On peut aussi envelopper les épaisseurs de tissus anti-ondes dans une enveloppe de coton.
658. Ces travaux sont à confirmer du point de vue scientifique.
659. Voir l’annexe F.
660. Ces normes sont en effet beaucoup trop élevées dans notre pays. Par ailleurs, elles ne tiennent pas
compte de la vulnérabilité particulière des enfants et des sujets devenus électrohypersensibles. Voir le
chapitre 12.
661. Voir le site www.ehs-mcs.org
662. Voir le chapitre 12.
663. Voir la sixième partie de l’ouvrage.
664. Voir le chapitre 12.
665. Voir le chapitre 12.
666. Selon l’Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS).
667. Règlement n° 2017/852 du Parlement Européen et du Conseil du 17/05/17 relatif au mercure et
abrogeant le règlement (CE) n° 1102/2008 – Journ. Off. Union Europ. n° L 137 du 24 mai 2017.
668. Störtebecker P. Mercury poisoning from dental amalgam through a direct nose-brain transport, lancet,
1989 may 27: 1207.; Störtebecker P. Direct transport of mercury from the oronasal cavity to the cranial
cavity as a cause of dental amalgam poisoning, Swed J. Biol Med 3189:8-21.
669. Voir l’annexe F.
670. Se renseigner auprès de l’Association SOS MCS https://www.sosmcs.org/
671. Il s’agit essentiellement des produits issus du lait de vache, les produits issus du lait de brebis ou de
chèvre pouvant être utilisés.
672. Hallberg O. and Oberfeld G. Will We All Become Electrosensitive? Electromagnetic Biology and
Medicine, 25: 189-191, 2006.
673. Le schéma est donné en coordonnées semi-logarithmiques.
674. Huang PC, Cheng MT, Guo HR. Representative survey on idiopathic environmental intolerance
attributed to electromagnetic fields in Taiwan and comparison with the international literature. Environ
Health. 12018;17:5-12.
675. Il s’agit d’un cancer des ganglions. Voir le chapitre 3.
676. Voir le chapitre 1.
677. Centre International de Recherche sur le Cancer ou en anglais IARC, International Agency for
Research on Cancer.
678. Voir le chapitre 8.
679. Il y en a une par département.
680. Le Nouveau certificat médical Cerfa 15695*01 de 4 pages recto-verso mis en place depuis le 1er
septembre 2017 est disponible à cette adresse:
https://www.formulaires.modernisation.gouv.fr/gf/cerfa_15695.do
681. Impossibilité de communiquer avec autrui, impossibilité d’aller dans des lieux publics équipés en
WiFi, impossibilité de conduire ses enfants à l’école, impossibilité de faire ses courses, impossibilité de de
conduire, sa voiture, difficulté à prendre le métro ou le train, etc.
682. C’est donc sur les troubles cognitifs, la fatigue chronique, les myalgies, la tendance dépressive qu’il
faut insister.
683. Depuis la loi handicap de 1987, il existe une obligation d’emploi des travailleurs handicapés (OETH),
pour toutes les entreprises de plus de 20 salariés. La loi du 11 février 2005 a encore renforcé cette
obligation. Désormais, les entreprises, afin d’être en conformité avec la loi, se doivent de respecter un quota
de travailleurs handicapés d’au moins 6% de l’effectif de leur entreprise. Voir la sixième partie de
l’ouvrage.
684. Voir la sixième partie.
685. Voir l’annexe G.
686. Mesureurs de champs d’induction magnétique d’Extrêmement Basses Fréquences (EBF-ELF-50
Hertz) et analyseurs de courants et de tensions parasites de 50 Hertz, multimètres numériques, pinces
ampèremétriques, contrôleur ohmmètre de Terre…; Mesureurs de rayonnements électromagnétiques
RadioFréquences (RF) et HyperFréquences (HF) de 30 kHz à 6 GHz et analyseur de spectre de champs
électromagnétiques de 9 kHz à 6 GHz, voire plus… Valider ou invalider les valeurs obtenues dans les lieux
expertisés.
687. Pour cela on devra se référer au Décret n° 2015-1084 du 27 août 2015, aux Normes NF-EN 61000, qui
prévoient une valeur limite de 3,75 µT (3 Ampères par mètre) pour les Extrêmement Basses Fréquences (50
Hertz ); et au Décret n° 2015-1084 du 27 août 2015 et aux Normes NF-EN 61000 qui prévoient pour les
rayonnements radioélectriques une valeur limite de 3 V/m.
688. Recommandation 1999/519/CEE, au décret N° 2002-775, aux Résolutions du Parlement Européen A6-
0260/2008, A6 -0089/2009, à la Résolution N° 1815 de 2011 de l’Assemblée Parlementaire du Conseil de
l’Europe et éventuellement à la Directive européenne 2013/35/UE (Décret n°2016-1074 du 03-08-2016)
relative à la gestion des risques aux agents physiques (champs électromagnétiques) concernant les
travailleurs.
689. Directive 92/58 du 04-06-92 et Arrêté du 04-11-1993, INRS ED 885 / ED 6293), relatifs à la
signalisation de Sécurité et la Santé sur les lieux de Travail, Pictogrammes de Danger et d’Interdiction.;
Recommandation 1999/519/CEE du 12-07-1999 du Conseil des Communautés Européennes relative à
l’exposition du public de 0Hz à 300 GHz (50 Hz / 100 µT, RF+HF/ 28 à 61 V/m) et Arrêté du 17 mai 2001
(Art, 12 bis / 50 Hz / 100 µT).; Décret n°2002-775 du 03-05-2002, relatif à l’exposition du public aux
télécommunications et installations radioélectriques (RF+HF/ 28 à 61 V/m).; Article L32 du Code des
postes et des communications électroniques (Loi n° 2015-900), alinéa 12, exigences essentielles, Santé,
Sécurité et Compatibilité Électromagnétique (CEM).; Décret n° 2015-1084 du 27-8-2015, relatif à la CEM
des équipements électriques et électroniques (Normes NF-EN 61000, 50 Hz/ 3,75 µT, RF+HF 3 V/m).;
OMS N°136 du 27-06-2001, relatif à l’exposition aux champs d’induction magnétique de 50 Hz
(classification en agents cancérogènes 2B, seuil de prévention à 0,4 µT).; Résolution 1815 du 27-04-2011
de l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe (8.2.1 seuil de prévention à 0,6 V/m).; OMS N°208
du 31-05-2011, relatif à l’exposition aux champs électromagnétiques radioélectriques (classification des RF
et HF en agents cancérogènes 2B).; Directive européenne 2013/35/UE (Décret n°2016-1074 du 03-08-
2016) relative à la gestion des risques aux agents physiques (champs électromagnétiques) concernant les
travailleurs (alinéa 22 / réduction de l’exposition, alinéa 23 / protections spécifiques pour les travailleurs à
risques particuliers et pour les porteurs de dispositifs médicaux (implants actifs ou passifs).; Loi n° 2015-
136 du 9 février 2015, dite Loi Abeille (Article 1-II-D /simulation de l’exposition radioélectrique, Article 4-
II-3, signalétique accès Wi-Fi, Article 7-I-II-III/ relatif aux écoles primaires).
690. Voir les deuxième et troisième parties.
691. Selon différentes enquêtes ayant été réalisées dans plusieurs pays de la communauté européenne.
692. www.ehs-mcs.org; D. Belpomme, Comment naissent les maladies … et que faire pour rester en bonne
santé. Editions Les Liens qui Libèrent. 2016.
693. En Allemagne, l’Académie Européenne de Médecine Environnementale (EUROPAEM) et aux Etats-
Unis, l’American Academy of environmental medicine, dont témoigne en particulier le Centre de Santé
Environnementale (EHC-D) de Dallas.
694. Voir le site: http://www.medecine-environnementale.org/
695. Voir le site: http://unice.fr/faculte-de-medecine/fmc/DIU/diu-2018-
2019/MedecineEnvironnementale.pdf/view
696. D. Belpomme, Ces maladies créées par l’homme: Comment la dégradation de l’environnement met en
péril notre santé. Editions Albin Michel. 2004.
697. Comme on l’a vu, au chapitre 3, selon l’OMS l’électrohypersensibilité est également dénommée
intolérance environnementale idiopathique attribuées aux champs électromagnétiques.
698. Développement des usages mobiles et principe de sobriété. Disponible à l’adresse:
www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports-publics/134000845.pdf
699. Voir la troisième partie et le chapitre 12.
700. Il s’agit d’une ONG appelée International Commission on Non-Ionizing Radiation Protection, ou
commission internationale pour la protection contre les rayonnements ionisants
701. Pirard W. 2003. Champs électromagnétiques et téléphonie mobile. Institut scientifique de Service
Public. Disponible à cette adresse: https://www.issep.be/wp-content/uploads/cem-et-telephonie-mobile.pdf
702. Voir le chapitre 1.
703. Ce qui est le cas en Suède et commence à l’être en France.
704. Voir la sixième partie sur la nécessité de former les médecins du travail.
705. Voir le chapitre 1.
706. Déclaration Scientifique Internationale de Bruxelles sur l’EHS et le MCS 2015, Cinquième Colloque
de l’Appel de Paris, 28 mai 2015.
707. Belpomme D, Campagnac C, Irigaray P, Reliable disease biomarkers characterizing and identifying
electrohypersensitivity and multiple chemical sensitivity as two etiopathogenic aspects of a unique
pathological disorder, Rev Environ Health 2015; 30(4): 251–271. Irigaray P, Caccamo D, Belpomme D.
Oxidative stress in electrohypersensitivity self-reporting patients: Results of a prospective in vivo
investigation with comprehensive molecular analysis. Int J Mol Med. 2018 Oct;42(4):1885-1898.
708. La note d’information DGS/EA n° 2014-171 reconnaît la problématique de la gestion des risques liés
aux radiofréquences et envisage à la lettre C3 la délivrance de certificats médicaux pour des cas
d’électrohypersensibilité, la rationalisation des certificats y est également explicitement mentionnée.
709. SICEM, en anglais Electromagnetic Field Intolerance Syndrom (EMFIS); EHS:
electrohypersensitivity.
710. Cachard O. La régulation de l’exposition aux ondes électromagnétiques, Paris, Lexis-Nexis, 2020, §
n°702.
711. Cachard O, Gasser JM. «La protection du salarié contre l’exposition aux champs électromagnétiques»,
Semaine juridique sociale, 2017, étude n°1367.
712. Voir la quatrième partie.
713. Keim-Bagot M. De l’accident du travail à la maladie: la métamorphose du risque professionnel, Paris,
Dalloz, 2015, Nouvelle bibliothèque des thèses.
714. Havas M. When theory and observation collide: can non-ionizing radiation cause cancer? Environ
Pollut. 2017 Feb;221:501-505.
715. Cachard O.La preuve des risques associés à l’exposition aux champs électromagnétiques. La semaine
juridique, 2017, étude n°944.
716. L.C. 1999, c.33.
717. Maladie pulmonaire liée aux poussières d’amiante.
718. Conseil constitutionnel, Décision n°208-564 DC du 19 juin 2008. Voir Prieur M.Promesses et
réalisations de la Charte de l’environnement. in Les nouveaux cahiers du Conseil constitutionnel, 2014,
n°2, p. 5-24.
719. CE, 19 juillet 2010, Association du quartier les hauts de Choiseul, req. n° 328687.
720. Cour des comptes, Rapport public thématique, L’Etat actionnaire, 2017.
721. Cass. Crim., 6 mai 2015, pourvoi n°13-86844.
722. Cass. Civ. 3e, 12 mars 2017, pourvoi n°17-40046.
723. Cass. Civ. 3e, 18 mai 2011, pourvoi n° 10-17645.
724. P.G. du Canada c. Hydro-Québec, [1997] 3 R.C.S. 213; H. Trudeau, «La précaution en cas
d’incertitude scientifique: une des interprétations possibles de l’article 20 in fine de la loi sur la qualité de
l’environnement», Les Cahiers de droit, Vol. 43, n°12, 2002; J.-D. Fraiberg, M.-J. Trebilcock, «Risk
regulation: technocratic and Democratic Tools for Regulatory Reforme», (1998) Mc Gill L.J. 835; R.-M.
M’Gonigle et al., «Taking Uncertainty Seriously: from Permissive Regulation to Preventive Design in
Environmental Decision Making», (1994) 32 Osgoode Hall L.J., 99.
725. CJCE, 5 mai 1998, aff. C-157/96, The Queen c. Ministry of Agriculture, no 63; TPICE, 11 sept. 2002,
T-13/99, Pfizer Animal Health SA c. Conseil de l’Union européenne, pt. 146.
726. Flückiger A. «La preuve juridique à l’épreuve du principe de précaution».
727. Royal S., Les droits des enfants, Paris, Dalloz, 2007.
728. CE, Ass., 21 décembre 1990Confédération Nationale des associations catholiques et autres; Cass.,
1reCiv., 18 mai 2005,Bull. 2005, I, n°212, pourvoi n°02-20.613 et Cass. 1reCiv., 18 mai 2005,Bull. 2005, I,
n°211, pourvoi n°02-16.336.
729. Comité sénatorial permanent des droits de la personne, Honorable Raynell Andreychuk, Les Enfants:
des citoyens sans voix, Mise en œuvre efficace des obligations internationales du Canada relatives aux
droits des enfants, rapport final, avril 2007.
730. Baker c. Canada (Ministre de la Citoyenneté et de l’immigration) [1999] 2 RCS 817, par. 69-70
731. Terme allemand, introduit en Allemagne en 1969 par le Professeur Anton Schneider (1931-2015),
fondateur de l’Institut de baubiologie de Neubeuern IBN.
732. Aussi faible que possible raisonablement.
733. Décision n° 2012-1669 de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes en
date du 18 décembre 2012 fixant les conditions d’utilisation des fréquences radioélectriques par des
dispositifs à courte portée dans la bande de fréquences 2400-2483,5 MHz; Décision n° 05-1080 de
l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes en date du 13 décembre 2005 fixant
les conditions d’utilisation d’installations d’accès sans fil incluant les réseaux locaux radioélectriques dans
la bande 5 GHz.
734. Conseil d’école.
735. Commissaires du Conseil d’école.
736. Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants, «The use of Wi-Fi in Schools – Briefing
Documents», En ligne: http://www.cft-fce.ca/fr/Pages/Issues/Wi-Fi-document-information.spx
737. Code de sécurité 6.
738. Loi n°2018-698 du 3 août 2018 relative à l’encadrement de l’utilisation du téléphone portable dans les
établissements d’enseignement scolaire.
739. Cachard O. La régulation de l’exposition aux ondes électromagnétiques, Paris, Lexis-Nexis, 2020, §
n°419 s.
740. S’agissant des CHSCT, voir le décret n°82-453 du 28 mai 1982 relatif à l’hygiène et à la sécurité du
travail ainsi qu’à la prévention médicale dans la fonction publique.
741. L’ANFR est chargée de la surveillance par application de l’art. R.20-44-11-17° du Code des postes et
communications électroniques. V. les Rapports annuels de l’ANFR et l’Interview donnée par G. Brégant,
Directeur de l’ANFR, «Ondes électromagnétiques: les niveaux d’exposition sont stables en France depuis
2014», actu-environnement.com, 27 oct. 2017.
742. ALARA est l’acronyme anglophone de ‘’As Low As Reasonably Achievable’’ que l’on peut traduire
en Français par ‘’Aussi basse que raisonnablement possible’’.Le principe ALARA est un des principes de
base de la protection contre les rayonnements ionisants. L’objectif étant de réduire la dose individuelle et
collective au sein des personnels des entreprises prestataires du nucléaire. ALARA implique pour chaque
employeur un suivi de la dosimètrie de ses employés.
743. Inclinaison du diagramme de rayonnement par rapport à l’horizontale.
744. Cachard O, Fardet Ch. De la 3G à la 5G: vingt ans de régulation des antennes-relais, in La Semaine
Juridique, Administrations et collectivité territoriales, 12 novembre 2019, n°45, Étude n°2316, spéc. p. 43.
745. Voir le chapitre 12.
746. Arrêté du 12 juillet 2019 portant interdiction de la mise sur le marché, de la mise en service et retrait
d’équipements terminaux radioélectriques, JO, n°0167 du 20 juillet 2019.
747. Voir le site: www.ic.gc.ca/eic/site/smt-gst.nsf/fra/sf01904.html
748. Soulignant le défaut de connaissance des conditions d’exposition des salariés, INSERM, Cancer et
environnement, Expertise collective, 2008, 914 p., en particulier «Données d’exposition aux champs
électromagnétiques», chap. 56, p. 815 s.
749. Selon le Centre canadien d’hygiène et de sécurité au travail, « Il est possible que votre four libère une
certaine quantité d’énergie des micro-ondes pendant qu’il est en marche, mais cela ne devrait poser aucun
risque pour la santé, du moment que le four est bien entretenu. » Les joints d’étanchéité des portes des
vieux appareils ou des appareils défectueux sont les causes les plus courantes de fuites de rayonnements
hyperfréquences. Un usage abusif, une accumulation de poussières ou l’usure normale attribuable à une
utilisation prolongée peut réduite l’efficacité des joints d’étanchéité des portes »;
http://www.cchst.com/oshanswers/phys_agents/microwave_ovens.html
750. Cachard O, Gasser JM.La protection du salarié face aux champs électromagnétiques. Semaine
juridique Sociale, (JCP S), 2017, 1367.
751. Arrêté du 5 décembre 2016 relatif aux grandeurs physiques que représentent les valeurs limites
d’exposition professionnelle et les valeurs déclenchant l’action décrivant l’exposition à des champs
électromagnétiques en milieu de travail, JO, 10 déc. 2016.
752. Cachard O. La régulation de l’exposition aux ondes électromagnétiques, Paris, Lexis-Nexis, 2020, § n°
652 s.
753. Art. L4624-4 Code trav.
754. INSERM, Cancer et environnement, Expertise collective, op. cit., p. 828: « Il est extrêmement difficile
d’évaluer le nombre de personnes éventuellement exposées à des champs électromagnétiques en France du
fait du travail. L’enquête Sumer (2003)73 donne un ordre de grandeur des populations exposées en France
aux rayonnements non ionisants à travers la question Q.214-3. Cependant, les chiffres qui suivent doivent
être pris avec précaution car la question posée ne fait état que de l’exposition aux rayonnements non
ionisants, autres que le rayonnement laser ou les radiations optiques non cohérentes (UV, IR, Visibles).
Aucune définition des rayonnements non ionisants n’est donnée, or peu de médecins du travail savent de
quoi il s’agit et dans quelle situation ces rayonnements existent; en particulier, il est difficile de savoir dans
quelle mesure l’exposition « banale » liée au courant électrique, notamment pour le matériel informatique, a
été prise en compte» (Nous soulignons).
755. Hecht K. Health Implications of Long-term Exposure to Electrosmog, Effects of Wireless
Communication Technologies, Brochure n°6, 2016, analyse fondée sur le dépouillement des archives de la
médecine du travail russe ayant assuré un suivi systématique des salariés exposés aux champs
électromagnétiques.
756. Cachard O, Gasser JM.La protection du salarié face aux champs électromagnétiques. Semaine
juridique Sociale, (JCP S), 2017, 1367.
757. Cass. Soc. 28/2/2002 RJS 5/2002, n°618.
758. Cass. Soc. 25/11/2015, pourvoi n° 14-24444.
759. Voir le chapitre 15.
760. Bizard F. Médecine du travail, un autre symbole de la défaillance des pouvoirs publics en santé! Les
Echos, 7 janvier 2018.
761. Voir les articles R. 4453-27 et s.
762. Voir le chapitre 2.
763. Cass. ital., 10 oct. 2012, n° 17348; dans le même sens Trib. di Ivea, sent. 96/2017, 21 avril 2017.
764. Dupeyroux JJ., Borgetto M., Lafore R. Droit de la sécurité sociale, 18ème éd., Paris, Dalloz, 2015, §
n°826, p. 632.
765. Les mêmes auteurs citant Cass. soc., 21 octobre 1985, à propos d’un cancer causé par l’exposition à
des radiations.
766. Voir le chapitre 2.
767. INRS, Sites radioélectriques de téléphonie mobile, Conception des sites et des situations de travail
associées, ED6160, décembre 2013.
768. Décret n°2016-1074 du 3 août 2016, complété par un arrêté du 5 décembre 2016 transposant la
directive 2013/35/UE, commenté par O. Cachard, J-M. Gasser, «La protection du salarié contre l’exposition
aux champs électromagnétiques», Semaine juridique sociale, 2017, étude n°1367.
769. Cass. ital., 10 octobre 2012, n°17348, trad. C. Ringot-Nammer, in O. Cachard, Le droit face aux ondes
électromagnétiques, Lexis Nexis, avril 2016, p. 303; suivi d’une décision similaire des juridictions du fond,
Trib. Di Ivrea, sentenza 96/2017, 21 avril 2017
770. Administrative Appeals Tribunal of Australia, Mc Donalds and Comcare [2013] AATA 105.
771. Cour fédérale administrative (BverwG), 10 avril 2014, trad. Prof. Jean-Claude Lejosne, in O. Cachard,
Le droit face aux ondes électromagnétiques, Lexis Nexis, avril 2016, p. 297.
772. Tribunal Supérieur de Justice de la Communauté autonome de Madrid (TSJ), 6 juillet 2016, recurso
n°327/2016, resolucion n°588/2016, [en ligne], <www.iustel.com>, Diario del derecho, edicion de
25/11/2016.
773. Depuis la réforme des juridictions judiciaires, en particulier avec la création des tribunaux judiciaires,
le contentieux technique de la sécurité sociale relève, au premier degré, de la compétence des pôles sociaux
des tribunaux judiciaires. Au second degré, il relève de la compétence des cours d’appel spécialement
désignées. Code judiciaire, Annexe Tableau VIII-III, modifié par le décret n° 2019-912, Siège et ressort des
tribunaux judiciaires et des cours d’appel compétents en matière de contentieux technique et général de la
sécurité sociale et d’admission à l’aide sociale (Annexe des articles D.211-10-3 et D.311-12-1).
774. Articles L 5213-1 et suivants du code du travail.
775. Article L 5213-6 du code du travail.
776. Articles R 4624-1 et R 4624-6 du code du travail.
777. https://www.sante-et-travail.fr/double-condamnation-inaptitudes
778. TCI Toulouse, 18 juin 2015, https://www.legalis.net/jurisprudences/tribunal-du-contentieux-de-
lincapacite-de-toulouse-jugement-du-18-juin-2015/. Aujourd’hui, la décision relèverait de la compétence du
Tribunal judiciaire.
779. ttps://www.journaldelenvironnement.net/article/dans-l-essonne-l-electrosensibilite-reconnue-comme-
un-handicap,45060
780. Cass. Civ. 1, 17 octobre 2012, n° 10-26854.
781. Décrets n° 86-83 du 17 janvier 1986, 88-145 du 15 février 1988 et 91-155 du 6 février 1991.
782. La spectromètrie de masse permet de déterminer la masse d’une molécule ou d’une association de
molécules. Elle est utilisée pour analyser des échantillons organiques ou inorganiques (pesticides par
exemple) ou biologiques voire des échantillons de contrôle du dopage.
783. https://www.actu-environnement.com/ae/news/justice-pathologie-electrosensibilite-32747.php4
784. Tass Saint-Brieuc, 11 septembre 2014, http://www.solidaires-
industrie.org/IMG/pdf/skmbt_c224e14091111360.pdf.
785. Cour d’appel de Rennes, 14 mars 2018, n° 13/01218.
786. Dreyer E. Droit pénal spécial, 2ème éd., Ellipses, § n°391, p. 179.
787. Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes.
788. Ou câble RJ45. Il relie votre livebox au périphérique que vous souhaitez connecter. Le cable ethernet
prend également comme surnom «connexion filaire».
789. Bruno D. Comment se protéger des ondes électromagnétiques? 2ème éd., p. 131 et 139.
790. Cachard O.Le Hussard sur le toit. A propos du déploiement des compteurs électriques communicants.
Contrats concurrence consommation, Avril 2017, étude n°4, p. 8, § n°22.
791. F. de la Vaissière, La loi ELAN et les colonnes montantes électriques, AJDI 2019, p. 51.
792. Cour des comptes, Rapport annuel public 2018, «4. Les compteurs communicants Linky: tirer pour les
consommateurs tous les bénéfices d’un investissement coûteux», p. 243-287, p. 253 s.
793. Réseau de Transport d’Électricité.
794. Cour des comptes, Rapport annuel public 2018, «4. Les compteurs communicants Linky: tirer pour les
consommateurs tous les bénéfices d’un investissement coûteux», p. 243-287, p. 245.
795. Cachard O.L’Etat actionnaire et le principe constitutionnel de précaution. In J. Sohnle, Environmental
Constitutionalism, What impact on Legal Systems?, Ecopolis, vol. 32, Bruxelles, Peter Lang, 2019, p. 181-
194.
796. Plessix B. Droit administratif général, Paris, Lexis Nexis, 2016, § 472, p. 580.
797. Cachard O. La régulation de l’exposition aux ondes électromagnétiques, Paris, Lexis-Nexis, 2020
798. Romieu J. concl sous T. confl., 2 décembre 1902, Sté immobilière de Saint Just, D. 1903, III, p. 41.
799. Cass. Civ. 2e, 6 novembre 2014, pourvoi n°13-23568.
800. Jur. Proximité La Rochelle, 22 juin 2017, Minute 159/2017, à propos de la réaction d’un abonné
provoquant la chute du préposé qui tentait de forcer la pose: «Attendu que le remplacement dans un
domicile privé et malgré la volonté de l’habitant d’un compteur électrique par un autre, peu important que
tous deux appartinssent à la collectivité territoriale selon l’article L322-4 du Code de l’énergie, causant à
tout le moins des dommages aux biens du prévenu, à savoir les barreaux de protection et l’imprimé affiché,
présente les caractères d’une agression légitimante à laquelle le prévenu a apporté une réponse strictement
proportionnée et nécessaire, d’où il suit que les faits commis par M. X ont été commis en état de légitime
défense, les dépouillant de leur caractère infractionnel».
801. Cachard O. La puissance publique usurpée: les conséquences pénales de la pose forcée de compteurs
communicants, in Mélanges Jean-François Seuvic, Presses Universitaires de Nancy, 2018, 746 p., p. 37-58.
802. La première décision publiée est celle obtenue par Me Joseph devant le TI de Grenoble, ord réf., 17
nov. 2016, n°12-16-000675, Mme X. C OPAC 38; J.-S. Boda, «Une épopée contentieuse: la lutte contre le
déploiement des dispositifs de comptage Linky», in Énergie, Environnement, Infrastructures, Décembre
2019, n°12, Étude n°16, p. 13. Cette étude ne recense qu’une sélection de décisions choisies parmi les
nombreuses décisions rendues en 2019. Il est ajouté que les abonnés se sont désormais regroupés dans le
cadre d’une action en représentation conjointe, variante française de la class action par laquelle chaque
abonné donne mandat au même avocat de le représenter.
803. L.n°65-557, 10 juill. 1965, fixant le statut de la copropriété des immeubles bâtis.
804. Art. 42 de la loi n° 65-557 du 10 juillet 1965 modifiée «Les actions qui ont pour objet de contester les
décisions des assemblées générales doivent, à peine de déchéance, être introduites par les copropriétaires
opposants ou défaillants, dans un délai de deux mois à compter de la notification desdites décisions qui leur
est faite à la diligence du syndic, dans un délai de deux mois à compter de la tenue de l’assemblée
générale».
805. CA Paris, 17juin 2015, req. n°15/04298.
806. Cachard O. La régulation de l’exposition aux ondes électromagnétiques, Paris, Lexis-Nexis, 2020, § n°
521 s
807. Le General Packet Radio Service ou GPRS est une norme (protocole réseau) pour la téléphonie mobile
dérivée du GSM et complémentaire de celui-ci, permettant un débit de données plus élevé.
808. Art. L.34-9-1 I lettre B du Code des postes et communications électroniques.
809. Loi n° 2018-1021, 23 novembre 2018, portant évolution du logement, de l’aménagement et du
numérique.
810. Cachard O. La régulation de l’exposition aux ondes électromagnétiques, Paris, Lexis-Nexis, 2020, §
455
811. Le CROUS, Centre régional des œuvres universitaires et sociales, est une institution distincte des
Universités. Il assure la gestion des résidences et restaurants universitaires situés sur les campus.
812. Cachard O. La régulation de l’exposition aux ondes électromagnétiques, Paris, Lexis-Nexis, 2020, §
448 ss.
813. Cachard O, Fardet Ch.De la 3G à la 5G: vingt ans de régulation des antennes-relais. Semaine
Juridique Administrations et Collectivités territoriales, 12 novembre 2019, n°45, Étude 2316, spéc. p. 38 et
39.
814. Article R.20-44-11 Code des postes et communications électroniques.
815. CE, 31 août 2009, n° 296458, Commune de Crégols «Une mesure de police n’est légale que si elle est
nécessaire au regard de la situation de fait existant à la date à laquelle elle a été prise, éclairée au besoin par
les éléments d’information connus ultérieurement»; art. R.20-44-11-17° Code des postes et communications
électroniques.
816. Tribunal des conflits, 14 mai 2012, aff. C 3844, C3846, C 3848, C3850, C3852, C3854.
817. Autorité de régulation des télécommunications (ART), ancien nom de l’ARCEP.
818. CE, ass., 26 octobre 2011, req. n°329904, Commune de Pennes-Mirabeau; CE, ass., 26 octobre 2011,
req. n°326942, Commune de Saint-Denis; CE, ass., 26 octobre 2011, req. n°341767, Commune de
Bordeaux. Ensuite, voir CE, 26 décembre 2012, req. n°352117, Commune Saint-Pierre d’Irube.
819. CAA Lyon, 27 septembre 2016, n°16LY01272.

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) Vander Vorst A. Microthermal and isothermal biological effects under microwave exposure. Microw Rev.
2005; 11(2):2-12.
) Michelson M, Dodge CH. Soviet views on the biological effects of microwaves - An analysis. Health Phys.
1971; 21:108-111.
) Vander Vorst A, Rosen A, Kotsuka Y. RF-Microwave Interaction with Biological Tissues. 2006 Wiley
IEE Press.
) Okoniewski M, Stuchly MA. A study of the handset antenna and human body interaction. IEEE Trans.
Microwave Theory Tech. 1996;44(10):1855-1909.
) Teng Jian J, Yan H, Vanhoenacker D, Vander Vorst A. Inhibition of the nociceptive response of the
parafascicular nucleus, due to microwave irradiation on spinal cord in rabbits. Proc. Eur. Microwave
Conf., Stuttgart, Sept. 1991, pp. 1438-1443. ; Guérit JM. Les potentiels évoqués, 2e éd. Paris: Masson, 1993.
) La capacité électrique est définie comme étant la somme des charges électriques Q du conducteur divisée
par le potentiel V de celui-ci : soit C= Q/V ou encore selon le théorème de Gauss, par la relation C = ε0 x
Ф / V ou ε0 est la permittivité électrique du vide (voir plus loin) et Φ le flux électrique associé à Q.

) C’est la tension à laquelle une capacité peut être percée par le champ électrique et alors ne plus exister en
tant que capacité.
) Vian A, Henry-Vian C, Schantz R, Ledoigt G, Frachisse JM, Desbiez MO, Julien JL. Is membrane
potential involved in calmodulin gene expression after external stimulation in plants? FEBS Lett. 1996 Feb
12;380(1-2):93-96.
) Les neurones sont constitués de nombreuses arborisations cytoplasmiques appelées «dendrites»
responsables des connexions des neurones entre eux, et d’un long prolongement cytoplasmique appelé
«axone» qui, en provenance de différents neurones par leur assemblage les uns avec les autres, constituent
les fibres nerveuses, elles-mêmes constitutives des nerfs.
) Hodgkin AL, Huxley AF. A quantitative description of membrane current and its application to
conduction and excitation in nerve. J Physiol. 1952;117:500-544.
) Frankenhaeuser B, Huxley AF. The action potential in the myelinated nerve fiber of Xenopus laevis as
computed on the basis of voltage clamp data. 1964;171:302-315.
) Reilly JP, Geddes LA, Polk C. Bioelectricity, in The Electrical Engineering Handbook, R.C. Dorff, Ed.
Boca Raton: CRC Press, 1993.
) Ayant une longueur d’onde de 10 mètres.
) La Terre est entourée dans la haute atmosphère, d’une couche ionisée située entre 50 et 100 km d’altitude
(voir plus loin).
) Les protéines globulaires constituent l’une des trois classes de protéines, à côté des protéines fibreuses et
des protéines membranaires.
) La résonance est un phénomène défini par le fait que certains systèmes sont sensibles à certaines
fréquences. A la fréquence de résonance, le système est l’objet d’oscillations de plus en plus importantes
jusqu’à obtenir un régime d’équilibre qui dépend des éléments dissipatifs du système (voir plus loin).
) Les effets de polarisation sont moindres.
) Jordan EC. Electromagnetic Waves and Radiating Systems. Englewood Cliffs: Prentice-Hall, 1950.
) Un colloïde est la suspension d’une ou plusieurs substances, dispersées régulièrement dans une autre
substance, formant un système à deux phases. On parle de suspension pour un colloïde et non de solution.
) Une émulsion est un ensemble de deux substances liquides, ne se mélangeant pas en situation normale,
comme l’eau et l’huile, mais qui vont par des opérations spécifiques (agitation, mélange, ajout de principes
actifs) avoir un aspect macroscopiquement homogène tout en étant microscopiquement hétérogène, l’une
des substances étant donc dispersée dans la seconde sous forme de petites gouttelettes. Le mélange reste
stable grâce à un troisième ingrédient appelé émulsifiant.
) Jordan EC. Electromagnetic Waves and Radiating Systems. Englewood Cliffs: Prentice-Hall, 1950.;
Vander Vorst A. Transmission, propagation et rayonnement. Brussels, Paris: De Boeck, 1995.
) La conductance d’un milieu est la propriété de c milieu à propager le courant électrique. Elle dépend de sa
conductivité (voir plus loin). La conductance est l’inverse de la résistance.
) Foster KR, Schwan HP. Dielectric properties of tissues, in Handbook of Biological Effects of
Electromagnetic Fields. Polk C, Postow E, Eds. Boca Raton: CRC Press, 1996.
) En solution aqueuse la paire d’ions peut être extractible par un solvant hydrophobe.
) L’Acide DésoxyriboNucléique, ou ADN, est une macromolécule biologique présente dans toutes les
cellules. Elle contient l’information génétique permettant le développement, le fonctionnement et la
reproduction des organismes vivants.
) Le millième de millimètre.
) La permittivité diélectrique décrit la réponse d’un milieu donné secondairement à l’application d’un
champ électrique. C’est une propriété macroscopique essentielle de l’électrostatique et de
l’électrodynamisme des milieux continus. Elle intervient dans la propagation des ondes électromagnétiques.
) Si D est le champ d’induction électrique (exprimé en coulomb/m2) et E le champ électrique (exprimé en
volts/m), dans le cas d’un milieu linéaire, homogène, isotrope et de réponse instantanée, la permittivité ε est
donnée par la relation D = εE exprimée sous forme scalaire. Toutefois, dans un milieu plus complexe, cette
relation n’est plus valable. ε peut varier selon la position dans le milieu, la fréquence du champ appliquée,
l’humidité, la température et la force du champ électrique.
) Ramo S, Whinnery JR, Van Duzer T. Fields and Waves in Communication Electronics. New York: Wiley,
1965.
) Gérin A, Stockbroeckx B, Vander Vorst A. Champs micro-ondes et santé. Louvain-la-Neuve,
Hyperfréquences UCL, 1999.; Vander Vorst A, Rosen A, Kotsuka Y. RF-Microwave Interaction with
Biological Tissues. New York: Wiley, 2006.
) Grosse G, Foster KR. Permittivity of a suspension of charged spherical particles in electrolyte solution. J
Phys Chem. 1987;91:3073. ; Grosse G. Permittivity of a suspension of charged spherical particles in
electrolyte solution. II. Influence of the surface conductivity and asymmetry of the electrolyte on the low
and high frequency relaxations. J Phys Chem. 1988;92:3905-3910.
) Schwan HP. Electrical properties of cells: principles, some recent results and some unresolved problems.
In The Biophysical Approach to Excitable Systems. Aldeman WS and Goldman D Eds. New York: Plenum
Press, 1981.
) Foster KR, Schwan HP. Dielectric properties of tissues, in Handbook of Biological Effects of
Electromagnetic Fields. Polk C, Postow E, Eds. Boca Raton: CRC Press, 1996.
) Kosterich JD, Foster KR, Pollack SR. Dielectric permittivity and electrical conductivity of fluid saturated
bone. IEEE Trans Biomed Eng. 1983;30:81. Kosterich JD, Foster KR, Pollack SR. Dielectric properties of
fluid saturated bone: effect of variation in conductivity of immersion fluid. IEEE Trans Biomed Eng.
1984;31:369.
) Smith SR, Foster KR. Dielectric properties of low-water-content tissues. Phys Med Biol. 1985;30:p. 965.
) L’usage de la baguette pour détecter des objets divers : eau, métaux, minerais, etc., a fait l’objet d’un
grand nombre de publications. D’aucuns considèrent ces activités comme des manifestations de pure
sorcellerie, mais en réalité une explication scientifique serait possible. Des instruments scientifiques
élaborés et très sensibles, appelés magnétomètres, existent aujourd’hui. Ils mesurent effectivement les
petites irrégularités locales du champ magnétique terrestre.
) Voir le chapitre 8.
) En anglais Global System for Mobile Communications. Il s’agit de la norme numérique de seconde
génération pour la téléphonie mobile.
) Azanza M, Pérez Bruzon RN, Lederer D, Calvo AC, Vander Vorst A, Del Moral A. Reversibility of the
effects induced on the spontaneous bioelectric activity of neurons under exposure to 8.3 and 217.0 Hz low
intensity magnetic fields. Proc Biological effects of EMFs. Rodes, October 2002, Rhodes, Greece, pp. 651-
659.
) En anglais Universal Mobile Telecommunications System.
) Il s’agit en fait de l’interférence entre l’onde radio et une onde considérée comme parasite par rapport à
celle-ci.
) Vander Vorst A, Duhamel F. 1990-1995 advances in investigating the interaction of microwave fields
with the nervous system. In Rosen A and Vander Vorst A, Eds., Special Issue on Medical Applications and
Biological Effects of RF/Microwaves, IEEE Trans Microwave Theory Tech. 1996; 44(10):1898-1909.
) Vander Vorst A, Rosen A, Kotsuka Y. RF-Microwave Interaction with Biological Tissues. New York:
Wiley, 2006.
) Y. P. Chukova a publié en russe une explication thermodynamique de l’effet Saratov en 2001. Les
chercheurs ont observé que le spectre Saratov change lorsque la condition physiologique du tissu change.
JO L 199 du 30.7.1999, p. 59.
JO L 159 du 30.4.2004, p. 1.
JO L 91 du 7.4.1999, p. 10.
JO L 374 du 27.12.2006, p. 10.
Textes adoptés de cette date, P6_TA(2008)0410.
JO C 175 du 21.6.1999, p. 129.
Avis du 21 mars 2007 adopté lors de la 16e réunion plénière du comité.
Programme Qualité de vie sous numéro de contrat QLK4-1999-01563.
Étude STOA de mars 2001 sur les «effets physiologiques et environnementaux des rayonnements
électromagnétiques non ionisants», PE 297.574.
Directive 2003/10/CE du Parlement européen et du Conseil du 6 février 2003 concernant les prescriptions
minimales de sécurité et de santé relatives à l’exposition des travailleurs aux risques dus aux agents
physiques (bruit) (JO L 42 du 15.2.2003, p. 38).
Directive 2002/44/CE du Parlement européen et du Conseil du 25 juin 2002 concernant les prescriptions
minimales de sécurité et de santé relatives à l’exposition des travailleurs aux risques dus aux agents
physiques (vibrations) (JO L 177 du 6.7.2002, p. 13).
http://www.icnirp.org/cms/upload/publications/ICNIRPemfgdl.pdf
http://www.icnirp.org/cms/upload/publications/ICNIRPStatementEMF.pdf
http://monographs.iarc.fr/ENG/Monographs/vol80/
http://monographs.iarc.fr/ENG/Monographs/vol102/
) The International Academy of Oral Medicine and Toxicology. https://iaomt.org
) Pour commander des masques au charbon et des embouts “clean-up”, on peut s’adresser par exemple à
Evelyne Kinder : info@sevaonline, site www.sevaonline.com

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