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ton employer pour une campagne de
sensibilisation…

Quel ton employer pour une


campagne de sensibilisa‐
tion…
18/05/2021 par Marion Baron Étude de cas

…OU COMMENT
FAIRE RAMASSER
LES CROTTES DE
CHIEN ?
(oui vous le verrez, dans cet article, il
sera pas mal question de caca. C’est un
fil rouge qui nous tient à cœur

Chez Orignal communication, on


travaille régulièrement sur des
campagnes de sensibilisation. C’est un
type de communication que nous
aimons particulièrement car nous
abordons des sujets qui nous concernent
tous et qui contribuent au mieux vivre
ensemble, voire même au
développement de la société ou du
territoire.

Ce genre de campagne demande une


certaine créativité pour attirer
l’attention dans un premier temps, pour
susciter une émotion et déclencher un
changement de comportement.

QU’EST-CE QU’ON
ENTEND PAR
CAMPAGNE DE
SENSIBILISATION ?

Il s’agit de communiquer dans le but de


faire prendre conscience d’un problème
et dont l’objectif est d’impulser une
action ou de changer les
comportements.

Généralement, ces campagnes sont


initiées par des collectivités sur des
faits d’intérêts publics :

mettre en place des gestes barrières,

expliquer les risques de


consommation de tabac ou d’alcool,

inciter à bien trier ses déchets,

alerter sur les effets d’une canicule,

valoriser les bons comportements sur


la route…

Le milieu associatif est également


un acteur très présent sur cette
thématique :

les violences conjugales,

le réchauffement climatique,

la discrimination…

Les entreprises s’emparent également


du sujet avec des campagnes de
communication internes ou plus
rarement externes, ce qui leur permet
d’affirmer leur engagement pour une
cause.

QUEL TON
EMPLOYER ?

En communication, le ton détermine


l’approche de la campagne. Si on
remonte sur les bancs de l’école, c’est un
des éléments-clés de la “copy stratégie”,
ce qui va provoquer une émotion. Le ton,
c’est la manière dont va parler la
campagne au(x) public(s) visé(s), et
détermine la relation entre les 2 entités.
Il doit à la fois être crédible et
impactant. Si une marque plutôt lisse
amorce un ton provocant pour créer le
buzz, on aura plus la sensation de
malaise si ce n’est pas assumé et si ça ne
correspond pas à l’ADN du porteur du
message.
En communication, l’enjeu est donc de
sortir du lot tout en étant cohérent et en
faisant sens.

Nous nous basons sur les briefs clients.


Presque systématiquement nous
retrouvons les mentions suivantes :

“nous voulons une communication


non culpabilisante”, “non
moralisatrice”,

ou encore “ne pas être agressif”, “être


positif”, “un ton humoristique serait
apprécié”…

Ces dernières années, les orientations


vers une communication engageante
sont de plus en plus présentes.

À titres d’exemples, voici un petit


panorama de tons différents appliqués
sur notre fil rouge préféré : les crottes !
(campagnes repérées sur le Web + une
campagne réalisée par Orignal, à vous
de deviner laquelle

Positif : Testimonial :
Souvent dans cette Cette approche est
approche, on nous régulièrement
montre le bon geste utilisée. Elle permet
et non les de représenter
conséquences de toutes les catégories
l’incivilité. On peut de la population,
se poser la question cela favorise
de l’impact et de l’identification et
l’identification des évite de stigmatiser
mauvais un seul profil
comportements. d’habitant.

Collectif : Culpabilisateur :
L’axe collectif a pour Globalement, ce ton
avantage de est souvent souligné
valoriser les agents dans les cahiers des
d’entretien charges comme une
également. Une approche que
collectivité nous a veulent éviter les
fait part de retours collectivités. Car
terrains quand on pointe un
d’administrés qui défaut, la première
jugent normal que réaction peut être le
les agents nettoient déni ou la défensive.
derrière eux, “car ils Le citoyen peut
sont payés pour”. De prendre le message
notre côté, nous comme une
croyons tout de agression et lorsque
même à la force du la colère ou la
collectif, il faut dans vexation prennent le
ce cas, représenter pas sur les émotions,
un groupe auquel on il est difficile de
a envie d’appartenir. faire appel à la
Nous sommes sur raison.
l’idéalisation de
notre place dans la
société.

MAIRIEDEPARIS

Dégoûtant?
AParisaussi!

Lesdéocticoscatinesreprisententusepollutico.
Nepaslesramasserestpassèled'unoamendede183€.
Parisestnotreenvironnement,protégeons-le!

Dénonciateur : Allégorique :
Le ton dénonciateur Généralement, ce
peut être interprété ton fonctionne bien.
de différentes Il favorise une prise
façons selon le de conscience. En
traitement revanche, cela
graphique. Ici, il est active moins les
accompagné d’une leviers du
note humoristique. changement de
De plus, le comportement.
traitement est
illustratif. Il n’y a
donc pas
d’identification
possible. Cela
permet de
décrédibiliser le
mauvais
comportement. On
renvoie la personne
à quelqu’un à qui on
n’a pas envie de
s’identifier.

Menaçant : Décalé :
Cette approche Cette approche est
fonctionne souvent plébiscitée.
uniquement si elle Outre le fait que ça
est clairement attire, il est souvent
assumée par toutes mieux perçu de faire
les parties passer un message
prenantes : élus sous un trait léger.
mais aussi agents Attention à ce que le
sur le terrain… message reste
D’un point de vue compréhensible et à
comportement, quel ne pas trop
est l’effet sur le long dédramatiser un
terme ? Le sujet sérieux.
changement de
comportement est
durable si le levier
est interne à la
personne, qu’il y
trouve un bénéfice.

Trash : Responsable :
Cela a l’avantage On utilise un ton
d’attirer l’attention, plus adulte. Le
de faire parler. Idéal message est clair.
si on recherche le Mais est-ce un levier
buzz par exemple. Il interpellant ?
faut que cela soit
assumé et que le
message ne passe
pas à la trappe.
Autre exemple, le
trash est beaucoup
utilisé dans les
campagnes pour
dénoncer la
maltraitance
animale. Combien
d’entre vous ne
regardent même pas
l’image ou ferment
la fenêtre pour ne
pas voir l’horreur de
certaines images ?

QU’EST-CE QUI
FONCTIONNE LE
MIEUX ?

Il n’y a pas de recette magique. Chaque


brief et contexte sont différents. Dans
notre approche, nous tenons compte de
deux facteurs :

1 – S’assurer que le public


visé soit réceptif au
message

Lorsque l’on cherche à sensibiliser et


changer les comportements, il est
intéressant de s’appuyer sur les sciences
comportementales, aux processus
psychosociaux.

Nous ne sommes pas des spécialistes


mais nous nous intéressons fortement à
la question et avons déjà fait appel à
des partenaires spécialisés en
communication engageante et nudge
comme Mickaël Dupré (enseignant-
chercheur, formateur et consultant en
conduite du changement et nudge
environnementaux) pour nous
accompagner sur certains projets (tri
des déchets, sensibilisation aux éco-
gestes…).

Les éléments ci-dessous sont issus de ses


travaux :

Pour travailler sur les motivations, il


faut proposer des concepts et messages
qui véhiculent des émotions positives,
jouent sur la valorisation sociale,
recherchent la récompense individuelle
pour un effet bénéfique durable. La
motivation individuelle est un levier
efficace car nous sommes dans une
démarche de responsabilisation de
l’individu, de son propre arbitre. C’est
une décision qu’il prend, seul et qui le
positionne dans la société. Inversement,
le collectif a tendance à
déresponsabiliser : “je ne suis qu’une
goutte d’eau dans la masse, donc si je
n’agis pas, ça n’aura pas de
conséquence”. Ou encore, “les autres
feront à ma place”.

Nous allons dédier un article sur le


Nudge, mais voici déjà quelques leviers à
activer :

favoriser le sentiment de liberté, que


la personne se dise qu’elle a le choix
d’opérer tel ou tel changement.

pour cela, éviter les injonctions


comme “Ramassez les crottes de
votre chien”.

éviter la contrainte comme brandir la


menace d’une amende.

préférer le levier de la norme sociale,


montrer des gens à qui on voudrait
ressembler

montrer l’exemplarité

donner le maximum d’informations


pour avoir le sentiment de maîtriser
un sujet (je connais le problème, les
solutions, le feedback… en gros, je
comprends pour agir).

2 – S’assurer que le client


s’approprie le message

Nous l’avons vu, le ton doit


correspondre à la personnalité de
l’émetteur. En tenant compte des
personnes qui seront sur le terrain
également. Nous pouvons par exemple
avoir des agents d’entretien prêts à
porter une campagne provocante car ils
subissent quotidiennement les
désagréments sur le terrain, mais avoir
des chargés de communication plus
« frileux » car ils anticipent les
retombées sur les réseaux sociaux par
exemple. Les élus peuvent également
avoir une autre vision plus politique et
modérer un message.

L’important est de construire la


campagne avec les différentes parties
prenantes pour optimiser l’adhésion de
tous au projet.

COMMENT VOIT-
ON LES CHOSES À
ORIGNAL ?

De notre côté, nous avons un goût


prononcé pour les campagnes
humoristiques et décalées, et compte-
tenu des retours de nos clients, nous
savons qu’elles interpellent et qu’elles
font parler (soit parce que ça a réagi sur
les réseaux sociaux, soit parce que les
agents, élus, techniciens ont
directement été interpellé sur la
campagne).

Nous estimons également que le ton


trop gentil ou infantilisant n’a plus
beaucoup d’impact.

Selon les campagnes et selon le


dispositif, nous faisons le choix de
montrer soit l’incivilité, soit le bon geste.
Dans tous les cas, si nous représentons
uniquement l’incivilité, nous faisons
attention à apporter des éléments de
solutions dans les supports
complémentaires.

Nous arrivons à la fin de cet article qui


présente notre regard, notre expérience
sur ce type de communication. Toujours
avides d’enrichir nos propos, n’hésitez
pas à nous faire part de votre avis.

Soit en tant qu’initiateur d’une


campagne de sensibilisation :

Quel(s) levier(s) avez-vous activés et


quel ton avez-vous employé ?

Quels ont été les retours ?

Avez-vous perçu des changements de


comportements ?

Soit en tant que citoyens :

Comment interagissez-vous aux


campagnes de communication ?

Qu’est-ce qui vous interpelle ?

Quel ton ou quel style de message


vous freinent ou n’ont aucun effet sur
vous ?

Le mot de la fin à Cersei, qui aurait dû


ramasser la crotte de son chien… et oui,
à Port Real, le ton est plutôt autoritaire,
castrateur et impitoyable !

via GIPHY

Voici quelques cas


pratiques sur des
campagnes de propreté
urbaine :

Propreté urbaine Partageons la rue


pour Lanester > pour Lorient >

Autres campagnes de
sensibilisation :

BAC MAN pour le tri Les éco-gestes du


des déchets en parc du vexin >
finistère >

Budget participatif Protection des


de Lanester > abeilles à Lanester >

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