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EFFICACE QUE
L’ARGUMENTATION
Réalisé par : Encadré par :
Histoire
Depuis toujours, les hommes utilisent les contes pour faire passer
des messages parfois délicats. Bien avant que l'écriture ne soit
inventée, ces contes permettaient de transmettre un savoir
ancestral, enseigner, éduquer... et contribuaient à préserver et
entretenir la mémoire collective. Ils étaient également usités pour
désamorcer les conflits .
La narration est antérieure à l'écriture. Les premières formes de
narration étaient généralement orales, combinées à des gestes et à
des expressions. En plus de faire partie de rituels religieux, certains
archéologues pensent que l'art rupestre pourrait avoir servi de récit à
de nombreuses cultures anciennes. Les aborigènes australiens ont
peint des symboles tirés d'histoires sur les murs de la grotte afin
d'aider le conteur à se souvenir de l'histoire. L'histoire a ensuite été
racontée à l'aide d'une combinaison de récit oral, de musique, d'art
rock et de danse, qui apportent une compréhension et un sens de
l'existence humaine à travers le souvenir et la reproduction
d'histoires. Les gens ont utilisé les troncs sculptés d'arbres vivants et
de supports éphémères (tels que le sable et les feuilles) pour
enregistrer des histoires en images ou avec l'écriture. Les formes
complexes de tatouage peuvent également représenter des histoires,
avec des informations sur la généalogie, l'affiliation et le statut social.
Avec l'avènement de l'écriture et l'utilisation de supports stables et
portables, les récits ont été enregistrés, transcrits et partagés dans de
vastes régions du monde. Des histoires ont été sculptées, rayées,
peintes, imprimées ou encrées sur du bois ou du bambou, de l'ivoire
et d'autres os, de la poterie, des tablettes d'argile, de la pierre, des
carnets de feuilles de palmier, des peaux (parchemin), des tissus
d'écorce, du papier, de la soie, de la toile et d'autres textiles ,
enregistré sur film et stocké électroniquement sous forme
numérique. Des histoires orales continuent à être créées,
improvisées par des conteurs impromptus, ainsi que mémorisées et
transmises de génération en génération, malgré la popularité
croissante des médias écrits et télévisés dans une grande partie du
monde.
Le storytelling en politique :
Selon Christian Salmon, l’application des recettes du marketing à la
vie publique conduirait à « une machine à fabriquer des histoires et à
formater les esprits ». Les spin doctors, spécialistes du détournement
de l’attention des électeurs par des « histoires » sans cesse
renouvelées, conduiraient à un appauvrissement de la démocratie.
Ce chercheur au CNRS explique que l'avénement du storytelling en
politique s'est produit aux États-Unis avec l'arrivée au pouvoir
de Ronald Reagan et que ses successeurs ont perpétué, voire
radicalisé cette stratégie s'avérant très efficace. Il considère
également que le storytelling s'est propagé en Europe, notamment
en France, ce qu'il illustre en faisant référence à la campagne
électorale de 2007. D'après lui, les deux principaux protagonistes de
celle-ci, Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal, se sont avant tout
affrontés sur le terrain de leurs histoires personnelles et de leur
capacité à mythifier celles-ci, plutôt que dans le domaine des idées,
dérive rendue possible par la complicité des médias et le rôle
croissant des conseillers en communication. Cet exemple symbolise
aux yeux de l'auteur les effets délétères du storytelling sur la
démocratie.
Le storytelling en ventes :
Contrairement à une argumentation classique (basée uniquement sur
la logique), qui cherche à rapidement faire émerger une
problématique suivie d’une analyse et d’une proposition de
résolution, le storytelling permet de capter l’attention
du prospect par une « histoire ». Captivé par le style de narration, le
prospect peut laisser s’exprimer ses émotions et est d’autant plus
apte à s’approprier le message et devenir acteur à part entière.
L’objectif du storytelling est de rendre l’argumentation commerciale
plus frappante en faisant appel aux émotions du prospect pour qu’il
puisse lui-même construire le cheminement qui le mènera vers la
partie logique de l'argumentaire, à savoir la solution pour résoudre la
problématique (solution que le produit ou service intègre bien
entendu).
Toutes les bonnes entreprises utilisent dans une certaine mesure la narration,
que ce soit pour le marketing, pour la formation ou même pour transmettre
des messages inspirants aux employés. Dans ces cas, "raconter des histoires"
ne parle pas tant du divertissement pur que de l’éducation. Vous pouvez
utiliser la narration pour parler de vos produits ou services aux clients et aux
employés, pour créer des scénarios de travail aux fins de formation ou
simplement pour assurer une communication plus engageante et efficace
entre la direction et les employés. En 2015, le Dr Robert Gill de l'Université de
technologie de Swinburne a documenté plusieurs avantages clés de la
narration en entreprise:
Les objectifs du récit peuvent rester les mêmes, même lorsque le contenu est
personnalisé.
Les histoires d'entreprise efficaces font appel aux émotions et ont un cycle de
vie lié à l'organisation.
Les employés peuvent adopter une notion de propriété sur les récits et les
histoires d’entreprise en appliquant leurs propres expériences au message.
Lorsque les employés sont à l'aise avec les valeurs et les pratiques de travail de
leur organisation, ils deviennent des atouts importants pour renforcer la
réputation de l'entreprise.
Toutefois, il peut être difficile d’amener les adultes à changer des croyances et
des comportements profondément enracinés. C'est ici que la narration peut
devenir un outil essentiel. Les études de Malcolm Knowles sur l’apprentissage
des adultes montrent que les adultes ont besoin des éléments suivants pour
un enseignement efficace:
Les adultes sont plus intéressés par des sujets d'apprentissage qui ont une
pertinence immédiate et un impact sur leur travail ou leur vie personnelle.
L’apprentissage des adultes est centré sur les problèmes plutôt que sur le
contenu.
Lorsque les employés deviennent les conteurs, tous ces critères sont couverts,
ce qui signifie que vos employés auront les meilleures chances d'apprendre ce
que vous souhaitez qu'ils apprennent.
Exercices de narration
Les exercices de narration peuvent être utilisés dans une grande variété de
situations, allant de la formation à l'échelle de l'entreprise aux petites activités
de renforcement de l'esprit d'équipe. Vous avez peut-être pratiqué ou
expérimenté ces exercices dans le passé, mais les centrer entièrement sur les
principes de la narration peut améliorer leur efficacité à long terme.
Développement de scénario
Vous devez décider comment et quand ces histoires doivent se dérouler, mais
fournir l'espace pour un éventail diversifié de voix peut fournir à la direction un
aperçu que vous n'auriez jamais autrement.
Rôle Pratique
Un bon personnage
Pour commencer, il faut que notre histoire vive, soit humaine. Il nous
faut un personnage. Parfois plusieurs, mais au moins un : le
protagoniste.
Un bon personnage, c’est-à-dire quelqu’un non pas de juste et
bienveillant, mais quelqu’un qui nous ressemble : un homme, une
femme, un enfant ou une créature qui a des sentiments (joie,
tristesse, amour, colère, nostalgie,…)
Ce personnage va servir de véhicule ou de porte d’entrée, par lequel
le public va s’impliquer dans l’histoire. Le public va s’identifier au
personnage et en suivant son histoire, va suivre l’histoire. Car, le
personnage, par sa volonté et ses actions, va mettre l’histoire en
marche. Il va faire la narration.
Les personnages de justiciers solitaires, taiseux, et tête dures joués
par Clint Eastwood en sont un très bon exemple. Que ce soit la série
policière des Dirty Harry ou des westerns comme Pale Rider, la
narration est avant tout portée par cette symbiose entre C.
Eastwood et le personnage qu’il incarne.
Un bon univers
Maintenant que nous avons un personnage, il faut lui donner un
décor dans lequel il va pouvoir agir.
Le personnage de notre histoire va évoluer dans un environnement
qui doit, là encore, nous être compréhensible, familier. Il nous faut
donc préciser dans quel cadre se situe l’action. La forêt ? Notre
monde contemporain ? Un moment du passé ? Un monde lointain et
imaginaire ?
Le décor va permettre non seulement d’expliquer quand et où
l’histoire se déroule, mais également ce qu’il se passe. Quelles sont
les règles spécifiques qui définissent ce monde dans lequel le
personnage agit ? L’univers ne doit pas être bon pour notre
personnage, mais bon dans le sens de cohérent, logique, intéressant.
Le public doit être convaincu de sa réalité potentielle.
J.R.R. Tolkien est l’exemple même de l’auteur, créateur d’univers. Le
Seigneur des anneaux est d’abord une monde rempli d’histoires
avant d’être l’histoire de Bilbo ou de Frodon.
Un événement perturbateur
Même si nous avons notre personnage et son univers, notre
personnage n’a toujours pas de raison d’agir. Il lui faut un objectif, un
incident dans sa vie, qui le pousse à l’action.
Désormais, il faut lancer le personnage dans l’aventure. Il nous faut le
sortir de sa zone de confort pour le pousser à l’action. Cet événement
inattendu et perturbateur, va obliger le personnage à agir ou réagir, à
se mettre enfin en marche.
Après l’événement perturbateur, le personnage se dote d’un objectif
clair (sauver sa famille ou la planète, retrouver son chemin, se
venger), qui le motive à avancer et agir. Nous savons désormais
pourquoi le personnage fait ceci ou cela.
S. King adore imaginer des récits à partir de situations impossibles ou
incroyables. Il éprouve un malin plaisir à concevoir un roman en
partant de la fameuse question : “What if…?” (Et si…?), qui oblige le
personnage principal à s’adapter à son nouveau monde, sa nouvelle
situation.
L’argumentation
L’argumentation est l'action de convaincre et pousser ainsi l'autre à
agir. Contrairement à la persuasion, elle vise à être comprise de tous
et rechigne à utiliser des arguments fallacieux. L’argument est,
en logique et en linguistique, l’ensemble des prémisses données en
support à une conclusion.
Une argumentation est composée d'une conclusion et d'un ou de
plusieurs « éléments de preuve », que l'on appelle des prémisses ou
des arguments, et qui constituent des raisons d'accepter cette
conclusion. On distingue 3 grands groupes :
l'art de démontrer (on s'appuie sur des faits, des preuves, une
loi incontestable),
l'art de persuader (l'émetteur fait appel au sentiment des
destinataires (émouvoir, rire ou encore provoquer))
l'art de convaincre (l'auteur fait appel à la raison du
destinataire, mais sans utiliser de faits scientifiques).
Une argumentation convaincante peut bien souvent consister à
simplement énoncer un fait, afin de permettre à l'interlocuteur d'en
avoir connaissance. Un argument n'est ni une démonstration, ni
une preuve :
Logique vs Emotion :
La question de la dualité entre raison et émotion est à l’origine de
débats passionnés depuis de nombreuses années. Ces débats sont en
partie nourris de questions terminologiques et philosophiques.
Il est courant d’opposer la raison à l’émotion. Historiquement (par ex.
Platon puis Descartes et Spinoza pour n’en citer que quelques uns),
l’émotion fut longtemps considérée comme une perturbation d’un
état normal. Nos émotions ou "passions" représentaient une
"affection" nuisant au raisonnement logique et plus largement au
comportement le cerveau (siège de la raison) avait donc pour but de
contrôler le cœur (siège des passions), en d’autre termes, il fallait
"garder la tête froide".
Tout d'abord, une histoire doit être cohérente. On ne peut savoir si une
histoire est cohérente en la comparant à ses propres histoires ou récits. Si
nous avons le sentiment que certains éléments n'appartiennent pas à une
histoire, comme un personnage qui ne se comporte pas de manière
cohérente, l'acceptation de l'argument est détruite, même si l'argument est
véridique. L'histoire n'aurait alors aucun sens car, selon notre propre récit, il
est hautement improbable que l'événement se produise dans la vie réelle.
Même si un message donné est vraisemblablement vrai, cela ne signifie pas
que tout le monde l'acceptera comme la vérité. Si l'histoire s'inscrit d'une
manière ou d'une autre dans notre propre récit, il y a de fortes chances que
nous l'embrasserions davantage que de rassembler des faits. Cela ne signifie
pas que les faits doivent être omis, au contraire, si les faits fournis entrent en
résonance avec notre propre récit, cela ne ferait que nous y faire croire encore
plus. Mais ce ne sont pas les faits eux-mêmes qui dictent le résultat. Jetez un
coup d'œil à Donald Trump: même si beaucoup de ses tweets ne contiennent
aucune forme de raisonnement logique, il est un personnage très populaire et
de nombreuses personnes croient en ses déclarations.
FIDÉLITÉ
La fidélité est à côté de la cohérence, le deuxième élément requis par une
histoire pour être crédible. La fidélité narrative est la mesure dans laquelle
l’histoire correspond aux expériences, récits, croyances et valeurs antérieurs
du destinataire. Et quand cela se produit, il est fort probable qu'il aura la
capacité de mettre quelqu'un en action. Certaines questions permettant de
déterminer la fidélité d'une histoire sont les suivantes: «Puis-je établir un lien
avec cela?», «L'histoire est-elle incrustée dans des valeurs avec lesquelles je
peux m'identifier?», Mais surtout: «L'histoire donnée fournit-elle de bonnes
raisons de tenir un discours particulier? croyance ou prendre des mesures?
APPLICATION REAL-LIFE
La plupart de ce que Walter Fisher a écrit pourrait être perçu comme
énonçant une évidence, du moins appliquée au monde réel. Mais de temps
en temps, il est utile de déconstruire certains concepts de base et de voir si
nous pouvons en tirer quelque chose. Il est utile de savoir que les histoires
composent notre monde, que nous les utilisons chaque jour non seulement
pour communiquer sur nos expériences, mais aussi pour construire avec soin
notre propre identité. Que ce soit en gérant des profils de médias sociaux en
ligne, en publiant des photos sur Instagram ou en écrivant une critique d’une
pièce de théâtre, tout contribue à la façon dont les gens nous perçoivent en
tant que personne et à la façon dont nous nous considérons nous-mêmes. Ce
sont ces histoires que nous allons soigneusement peser par rapport aux
nouvelles à l’avenir. Et ainsi ils ont le pouvoir de le façonner aussi.
UN EXEMPLE
Le slogan de la campagne de Donald Trump est «Redonner la gloire à
l'Amérique». En fonction de la définition du mot "grande" donnée par une
personne, le slogan offre un bon schéma de raisonnement narratif dans lequel
les arguments futurs peuvent être justifiés. Si l'argument s'inscrit dans ce
schéma, il pourrait être une bonne raison de croire, que ce soit factuellement
vrai ou pas. Cela signifie que si vous parvenez à définir un contexte (dans ce
cas: l’idée de rendre l’Amérique encore formidable), c’est un outil puissant
pour influencer les histoires que votre public consultera pour décider de vous
croire ou non. Le public a beaucoup de dossiers contenant beaucoup
d'histoires. Vous n’avez pas le contrôle de ces histoires, mais vous pourrez
peut-être influencer les dossiers qu’ils vont consulter pour déterminer leur
fidélité.
Une narration efficace peut être utile à tous les dirigeants qui cherchent à
convaincre les autres de leur point de vue. La rhétorique basée sur l'opinion
est souvent plus polarisante que persuasive, alors que les statistiques vont
souvent d'une oreille à l'autre. Mais un mélange judicieux de rhétorique et de
faits, tissés dans la bonne histoire, peut changer les esprits.
Construire une histoire efficace avec un point de vue est une compétence
acquise. Voici quelques suggestions.
Cherchez ce que les gens autour de vous font en rapport avec votre point de
vue. Si vous voulez persuader les gens d'adopter des normes de sécurité,
racontez ce qui s'est passé lorsqu'une personne n'a pas suivi le protocole. Si
vous souhaitez démontrer les avantages d'un nouveau processus, utilisez un
récit pour expliquer les avantages qu’une personne en retirerait.
Il est préférable d'utiliser des exemples concrets, comme l'a fait Ellison. Par
conséquent, parlez de ce qu'un employé a fait pour assurer la sécurité ou de la
façon dont une équipe a adopté un nouveau processus et obtenu de meilleurs
résultats. Lier à un récit en suivant la structure de l'histoire forte. Décrivez la
situation. Parlez de ce qui s'est passé. Fermer avec le terrain d'avantages.
Transmettre la passion
Vous n’avez pas besoin d’exagérer, mais vous devez démontrer votre
conviction. Faites cela en choisissant des mots - des mots qui dessinent des
images. Et le faire tout au long de votre présentation - en élevant la voix sur un
point clé, en faisant une pause pour mettre l’accent sur vous et en suivant un
flux bien rythmé.
Soutenir avec des faits
Utiliser une approche narrative ne signifie pas que vous ne pouvez pas utiliser
des faits. Intégrez-les dans votre récit, ou commencez ou terminez votre
histoire avec eux. Par exemple, un enfant sur quatre est en retard en
mathématiques en troisième année. Donc, si vous essayez de convaincre les
gens que c’est un problème qui mérite d’être abordé, vous pourriez dire:
«Permettez-moi de vous raconter l’histoire de Daniel, un élève de quatrième
année à Summit Elementary…». Ensuite, vous tracez l’histoire. Et peut-être
qu'après avoir raconté l'histoire de Daniel, vous concluez avec quelques faits
supplémentaires sur la nécessité d'une scolarisation en mathématiques
correctives.
Conclusion
Pour conclure :
Storytelling : définition
Le storytelling est un ensemble de techniques qui appliquent les
codes narratifs du récit à la communication d’entreprise.
Tout comme l’ingénierie, il comporte des principes et des
méthodologies.
Il s’utilise pour :
Pourquoi ?
– il permet d’attirer l’attention.
Vous savez, il y a ce type autour de qui se forme immédiatement un
attroupement, quand il est à la machine à café. Parce qu’il raconte
toujours de bonnes histoires. À l’heure de la sursollicitation de
l’attention, nous devons devenir ce type de la machine à café. Un
conteur, un narrateur expérimenté.
“Le storytelling consiste donc à utiliser une histoire plutôt qu’à
mettre classiquement en avant des arguments marque ou produit. La
technique du storytelling doit normalement permettre de capter
l’attention et de susciter l’émotion. Elle peut également être utilisée
pour élever la marque à un rang de mythe.” definition-
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