LJESPRIT l L ' E S P R I T LITURGIQUE

-------------------~-
4
Collection dL~ Cr
. ,

Les catholi'
une culturp
veut les'
tant d' NOS ENFANTS
La ~
ro ET
LA MESSE
Comment la leur faire vivre?

par
Alain de Sauvebœuf

)
1

&

LES ÉDITIONS DU CERF

Z9,boulevard Latour-Maubourg, Paris-7g
 AVANT -PROPOS

NIHIL OBSTAT.. Il semble que, de nos jours, ·beaucoup d'enfants n'ont

plus la même piété qu'autrefois, et l'On entend constam-
Lutetiae Pari siorum, ment · des maîtres et des parents se plaindre en partf'Cu-
die IDa oct. '952. lier du peu d'intérêt des jeunes pour la messe.
V : VERGRlETE, 0, P. A la suite d'observations recueillies dans des régions
de la France très variées , et dans des écoles et collèges
Imprimatur. de types assez divers ,il nous a paru intéressant d'étu-
dier ce problème: Les enfants et la messe, afin d'essayer
Pictavii , die 23 a octobris 1952. de trouver des solutions à y apporter.
M. BAGKÈS, Ce travail est spéCialement destiné aux maîtres chré-
v. g. tiens de l'ensei:gnement primaire et secondaire, pour
lesquels les applications pratiques sont plus parDiculiè-
rement adaptées, d'après les essais réalisés ici ou là .
. Mais il est évident qu'une maman qui voudrait pren-
dre la peine d'expliquer la messe à ses enfants en se ser-
vant des conseils iindiqués ici, arriverait à des résultats
très intéressants et que l'elffant lui en serait reconnais-
sant pour plus tard; de plus, elle faciliterait grandement
le travail de l'école, Et quel enseignement ce serait pour
cette maman, qui n'aUl'a peut-être jamais eu de sa vie
l'occasion de tant approfondir la messe! '
Si les directeurs de patronage et les catéchi'stes, prê-
tres ou laïcs , disposaient de plus de temps avec les
enfants, ils pourraient tirer grand profit de la méthode
indiquée, alors que bien souvent ils doivent se conten-
ter de faire apprendre aux enfants les définitions conte: .
nues dan~ le catéchisme, avec les quelques explications
absolument imdispensables. Mais ils pourront inviter les

~
1
 6 AVANT-PROPOS

, 1

parents à s'en servir et s'inspirer eux-mêmes de cette '

méthode pour diriger la messe des enfants.
Enfin, si nous voulions en quelques mots résumer ici
l'essentiel de cette brochure, nous pourrions dire qu'il
ne suffit pas d'occuper les enfants pendant la messe, ni
même de leur faire préparer telle ou telle messe, mais
avant tout de leui' donner, relativement à la messe, une PREMIÈRE PARTIE
formation profonde, tenant compte des conditions
actuelles et de la psychologie de chaque âge. C'est évi- ·1
demment là un gros travail; mais si l'éco{e chrétienne LE PROBLËM E
ne l'accomplit pas, qui le fera? Abordons-le avec con- t
fiance, et les résultats obtenus récompenseront bien au
delà nos efforts. Du l'este, nous ne ferons que satisfaire
à l'une des principales exigences imposées par la for-
o mation chrétienne des élèves que nous ont confiés les 1. QUE PENSE-T-ON DE LA MESSE? ' 1
familles pour que nous en fassions de vrais chrétiens.

A. S. Un professeur voulant expliquer la messe à ses élèves

leur posait la question suivante : « Qu'est-ce que la .\
messe? » Et, après une courte explication, il arrivait à
leur faire dire que :
- la messe n'est pas : une demi-heure où l'on re-
garde les gestes du prêtre sans rien y comprendre,
- mais qu'elle est: Ullie demi-heure où se passe une
action extraordinaire, où se joue un grand drame.
Hélas! combien de grandes personnes pensent prati-
quement le contraire! Il est vraiment pénible de consta-
ter combien de chrétiens viennent à la messe comme à
une corvée que l' on tâche de rendre la plus courte possi-
ble en arrivant en retard, ou en partant avant la fin, ou
en choisissant la messe la plus rapidement expédiée.
Dans le cahier intitulé Dans la messe par ses si-
gnes (1) -x-, le P. Sirot nous décrit l'attitude que malheu-

.X- Les chiffres entre parenthèses qui, dans le cours du texte, sui·
\ent les titres de livres, renvoient à un Appendice bibliographique,
placé> à la fin de l'ouvrage. Les notes en bas de page seront indi-
quées par des astérisques .
 NOS EN'FANtS ET LA MESSE
reusement un grand nombre de fidèles adoptent,
tairement ou non :
Vous apercevrez les « sans-missel ». Je désigne par là les
fidèles qui, sans livre aucun, n'ont entre les mains que
leur chapeau ou leur sac, ou, ce qui est mieux, bien sùr,
leur chapelet; ceux qui ont un livre dit « de messe» où se
trouvent de multiples prières, à l'exception de celles que le
prêtre dit à l'autel; ceux qui apportent un roman ou un
livre scolaire. Le cas n'est ni si chimérique, ni si rare ...
Prennent place également ici ceux qui se rendent à la
messe avec un livre de méditations. C'est autre chose
qu'un roman. Bien sùr. Mais à tous ces fidèles-là manquent
l'un des instruments de jonction avec le prêtre les plus
essentiels: le missel, réplique authentique de celui du cé-
lébrant, qui permet seul le chant, la lecture, la prière cn
commun, ainsi que la nature de la messe le veut.
n y .a les « sans-corps », c'es~-àl dire ceux qui, debout
jusqu'.à la consécration, s'asseyent de l'élévation à l~ fin
ou qUI, presque tout le temps de la ITleSSe, restent aSSIS ou
droits, ou, ce qui est assurément mieux, à genoux. Mais il
manque à tous d'accorder leur corps aux rythmes de cet
ofIice collectif qu'est la messe.
n y a les « sans-yeux », « sans-oreilles », « sans-voix »,
sinon à l'égard de leurs voisins, du lTlOins pOllr le prêtre.
n, y a ceux qui regardent, écoutent le célébrant parfois
même lui répondent, mais sans y comprendre gra~d'chose
et le cœur absent. . non pas forcément donnée) sur ce point: « Comment un
Comme serait lugubre ou grotesque un chœur dont le
maitre battrait imperturbablement la mesure tandis que
les artistes, venus là soi-disant pour jouer, seraient les uns
affalés dans leur siège, sans instrument, d',autres parlant
entre eux à la manière des députés de la Chambre d'autres
constituant, ici et là, de petits groupes qui s'es~aieraient
à leur morceau!
Et à côté de cela, combien de soi-disant chrétiens qui
ne viennent même plus à la messe, trouvant que c'est
tout juste bon pour les femmes et les enfants. Le P. Chéry
a fait sur ce sujet une intéressante enquête, dont il donne
les résultats dans son livre Qu'est-ce que la messe? (2)
En plus des opinions que nous y trouvon~ rapportées, il
serait intéressant d'avoir l'avis des enfants eux-mêmes
sur ce sujet : il est très variable, comme vous avez Î)U
t.E PROBLÈME
le constater vous-mêmes et comme en font foi les enquê-
\ tes déjà menées sur cette question.
On entend malheureusement trop souvent, à la suite
de l'assistance quotidienne à la . messe au collège, la
j(
réflexion suivante : « Oh! la messe, j'y ai assisté pour
1
'. toute ma vie! )) Et un Frère a vu un ancien élève faire
ce calcul : ayant été el1fant de chœur servant la messe
tous les jours pendant huit ans, il se félicitait d'être en
avance de cinquante-cinq ans et d'avoir ainsi assisté à
la messe pour tout le reste de sa vie. BOlltade chez cer-
tains? Hélas! réalité chez beaucoup d'autres!
Et voici une autre réaction que l'on commence main·
tenant à trouver chez un certain nombre d'anciens élè-
ves qui ont «découvert » la messe, un peu tardivement,
par un Mouvement d'Action catholique .: « J'ai fait ~inq
ans de pensionnat; j'ai àssisté à la messe tous les matms;
j'ai commencé à découvrir la messe à vingt ans et je ne
la comprends encore qu'imparfaitement. )) Il est regret-
table que cette compréhension n'ait pu être acquise dès
l'école.
L'assiduité à la messe en vacances nous apporte un
autre témoignage du manque ' de formation reçue (et
trop grand nombre suivent-ils la messe paroissiale?
Absolument comme. les copains, répond un élève; c'est-
à-dire dans une attitude peut-être correcte, mais dépour-
vue de vrai recueillement, sans un instrument de prière,
occupé à tout voir dans l'église, excepté l'autel et le p~ê­
tre qui célèbre. Nous savons que d'autres vont plus lom,
et quand ils ne daignent pas manquer la messe, ils pas-
sent leur temps à considérer les toilettes et celles qUI les
portent, ou bien remplacent carrément la prière par un
bavardage continuel au fond de J'église. ))
Heureusement, à côté de cela, il y en a qui ont « com-
pris )). Tel ce garçon de onze ans, en vacances, écrivant
à son professeur: « Dimanche matin, j'ai été malade et
je, n'ai pu aller à la messe, ;i' en ai pleuré. 1)) Ou encore
cette fillette qui n'avait pas fait ses devoirs le samedi
 10 NOS ÈNFANtS Et LA MESSE

soir pour le lundi matin et à laquelle sa grand'mère

proposait de manquer la messe le dimanche afin de
gagner du temps et qui lui répondait : « Oh! grand'
mère, mais j'en serai malade toute la journée! » Ou bien
cette réflexion d'un Cœur Vaillant : . « Je suis bien en- II. UNE ENQUÊTE
nuyé parce qu'aujourd'hui, à la messe, je n'ai rien à
offrir au bon Dieu. »
Nous pourrions peut-être aussi faire la comparaison Le meilleur moyen de savoir ce que les e~fants. pen-
entre ces élèves de l'école communale ou du . lycée qui sent de la messe est de leur poser ~ne certam no~bre
éprouvent le besoin de la messe et qui, pour cela, se de questions à ce sujet. Mais les reponses ne pO~:IOnt
lèvent plus tôt et restent parfois à jeun jusqu'à midi, et être vraiment intéressantes que s'il règne dans 1 ecoie ,
leurs camarades des écoles libres ou collèges qui ont des d s l~ classe 'un climat de confiance tel .que es
. messes à leur disposition, sans avoir aucun effort à faire, ~~fa;~ disent spo~tanément ce qu'ils pensent; sm?n ldes
et qui non seulement ne savent pas en profiter, mais . d' . bsolument le contraue e
résultats pourront m lquer a .' , d'un
parfois même en sont dégoûtés. N'avons -nous pas pré- 'l't' De toute façon il faudra tenu corn pte
l a rea l e. ' ". t d' classe à
senté parfois .à .ces derniers un christianisme « trop certain nombre de facteurs qui vaneron . une .
facile »? l'autre de la ,m ême école: âge, classe: ambIance de spon-
Si nous continuions à donner ainsi des opinions d'élè- tanéité dans la classe, formation religreus: ,reçue" « scol:~
'ves, elles seraient très contradictoires. Terminons sim- ' t 'IOn» (de'faut ,très
nsa ' gênant dont 'les" eleves n ont' p
plement en rapportant l'avis des « grands» d'un collège conscience et qui leur fait dire ce qu Ils .ont app~IS ou
pour lesquels on avait rendu facultative l'assistance à la entendu, et non ce qu'ils pense,nt), .soucI,de plaue :s~
messe en semaine - nous dirons plus loin ce qu'il faut maitre (ou réaction inverse), redactlOn d ~ne ~épo
penser de cette réalisation : « Au moins maintenant, dans le sens de ce que l'éducateur « veut faue due )J.
lorsque nous voulons aller à la messe, il faut que nous
fassions un effort de volonté. » Parallèlement, les édu- MIgré les difficultés d;interpréter les réponses, .le
cateurs du même collège se réjouissaient de ce qu'un ues~ionnaire ci-dessous a été util~sé dans ,un cer~am
certain nombre de ces « grands» ne quitteraient plus le ~ombre de groupes d'enfants (pal'OISSe~ ou ecole~) à 1
collège en ayant assisté à la messe pour toute leur vie. I. Vous est-il arrivé de prier au mOInS une fOlS a
Le problème est complexe. Ce n'est pas sur les quel- messe? .
ques faits que nous venons de citer qu'il faudra s'ap- 2 Qu'est-ce qui vous a aidé? , f .
puyer pour adopter une solution. Il faudra pousser plus 3: Vous êtes-vous ennuyé à la messe? Quelque OIS
lpin nos investigations. ou souvent?
4. Pourquoi? .' ?
5. Quelle messe avez-vous le mIeux armée.
6. Pourquoi? A" '1
Vous regardez les gestes du pretre a la messe, l s
7 ' faciles à comprendre et cela aide à prier; quel est le
so n t .. , . _?
geste qui vous fart le mreux pneI .
 LE PROBLÈME 1 13
12 NOS ENFANTS ET LA MESSE
telle enquête et en tenir compte pour une formation
encore mieux adaptée.
. Cett~ ~nquête, lancée par une commission de pédag~­ On a pu remarquer en effet que les intérêts des fillettes
~(
gIe relIgIeuse comprenant entre autres Mme Fargues a n'étaient pas les mêmes suivant l'âge. Par ailleurs, on a
été faite en particulier auprès des fillettes d'un cOllège constaté que certaines m anières de prier ne convenaient
secondaire de l'Est, de la septième à la' troisième- voici pas aux enfants (action de grâces silencieuse trop pro-
les réflexions que l'on a pu tirer des réponses: ' [ longée). Des résultats analogues, et non identiques, ont
. ~ Les en~ants aiment ~;oir un missel assez complet, ','
été obtenus dans d'autres écoles et ont permis de voir
meme parfOIS dès ~a septleme. (( Je me suis ennuyé à 1 les déficiences de la méthode qu 'on Y utilisait. Il serait
l,
la messe quelquefOIS parce que je n'avais pas la messe intéressant de faire ces observations dans le plus grand
du saint dans mon livre. ») nombre possible de paroisses, de collèges et d'écoles
- Parmi les principales causes d'ennui nous rele- prima,ires, ce qui permettrait même peut-être de géné-
:Tons : l'absence. de livre (ou le fait que ' celui· ci est raliser certaines lois, pal' exemple la meilleure manière
mcomplet); les dlstractions qui empêchent de suivre; la de présenter la messeselçm l'âge de l'enfant (3) -*.
longueur (surtout chez les petites); la trop grande fré-
,quence des messes obli.gatoires en semaine (chez les
gran~e~) ,.car certa!ns j~urs .elles n'on pas envie d'y * Nous ~eI'ions reconnaissants à tous ceux qui utiliseraient ce. ques-
tionnaire, ou qui mèneraient une enqu ête parall~le, d'en~oyer au
aller, 1 actlOn de graces sIlencIeuse (chez les moyennes)' C.P.L. la copie des r ésultats obtenus, pour les falre ex am 111er pa,
les mots compliqués d,ans les sermons et les livr,es d~ des spécialistes de la pédagogie religieuse.
messe (grandes ou petites); les messes en « chœur parlé»
chez les grandes; l'absence de chants chez les petites'
la difficulté du latin. '
. - Les messes préférées sont celles de Noël et de
Paqu~s; quant. au genre, il varie suivant l'âge: les peti-
tes alment mleux . les messes avec chants et celles en
« chœurs p~rlés ,»; les moyennes se partagent entre la
messe chantee et la messe dialoguée, et un certain nom-
bre réclame des me~ses basses où elles peuvent prier
personnellement; petItes et moyennes aiment préparer
leur messe; enfin les grandes préfèrent les messes dialo-
guées, puis les messes basses et, en dernier lieu, les mes-
ses ~hantées, car elles éprouvent le besoin de moments
de sIlence pour la prière personnelle. -

Da?s cette ins~itution, où l'on avait déjà fait un bon

travml de fOI'matIon des élèves en vue de leur faire aimer
la messe et où l'on pouvait avoir suffisammelnt de con- J.
~I !

fiance dans les réponses, étant donnée la spontanéité des

enfants, on a pu tirer d'intéressantes conclusions d'une

NOS ENFANTS ET LA MESSE
III. LES CAUSES
L'enquête ci-dessus nous a révélé quelques causes du
manque d 'adaptation de l'enfant à la messe. Malheureu-
sement, il y en a encore beaucoup d'autres.
A. -- Causes d'ordre sociologique
Dans bien des cas, la formation donnée dans la fa-
mille est inexistante et parfois même les mauvais exem-
ples oules propos tenus devant les en fants constituent
une véritable contre-éducation. Même lorsque la famille
donne l'initiation religieuse première et qu'elle encou-
rage ensuite l' enfant , l'ambiance du milieu détruit celle
influimce familiale. Par aill eurs, il faut constater que le
monde évolue vers un "certain matérialisme, qui a une
action même sur les chrétiens : la piété revêt une forme
beaucoup plus utilitariste, car le « sens de Dieu » se
perd, comme l'a si bien analysé le cardinal Suhard dans
sa Lettre pastorale de 1948. Or nous employons, dans un
monde qui a évolué, - très rapidement, du reste, - les
mêmes méthodes qu'autrefois; il ne faudrait peut-être
pas nous étonner que les résultats soient moins bons.
Les méthodes de formation religieuse des écoles chré-
tiennes et des collèges, ainsi que les manières d'y prati-
quer la religion, sont surtout pensées pour des enfants
chrétiens issus de familles chrétiennes. Or, actuelle-
ment, le milieu des écoles a changé : d'une part, le
tonus chrétien de certaines familles abaissé; d'autre
part, beaucoup de ces écoles sont de fait composées non
pas uniquement de chrétiens QlJ d'élèves dont les pa ~
~ll
LE PROBLÈME 15
. ~
rents reconnaissent la supériorité de l'éducation chré- f
tienne, mais parfois en grande majorité d'enfants ins-
crits là parce que l'école est payante et que cela « fera !
bien » vis-à-vis des relations de la famille. Dans ces
établissements, où le niveau chrétien est nettement plus
faible et où il faudrait pour ainsi dire des méthodes
« lllissionnaires », on emploie encore, avec tous, les
mêmes méthodes que dans d 'excellents milieux chré-
tiens.
Devant les tendances de l'enfant d'aujoui'd'hui, il y
a évidemment beaucoup plus de difficultés qu'autre-
fois . Mais il ne sert à rien de gémir; ce qu'il faut, c'est 1
s'adapter.
1
B. - Causes d'ordre .pédagogique
Le deuxième groupe de causes, qui est le plus impor-
tant et qui ,d épend du l'este du premier , est d'ordre
pédagogique avec quelq ues incidences psychologiques.
En premier lieu, il faut malheureusement constater
(on eri fait l'expérience lors des messes d'enfants que
l'on entend diriger) que beaucoup d'éducateurs, même
des religieux ou des religieuses et des séminaristes, n'ont
pas une connaissance suffisante de la messe, et que, ou
bien ils ne voient pas l'importance relative des différen-
tes parties, ou bien ils en donnent des explications erro-
nées (cf. en particulier le lavabo, la secrète et la pré-
fa ce). Cette méconnaissance, qui avait moins d'impor-
tance lorsque la famille remplissait pleinement son rÔle
dans la formation religieuse de l'enfant, est beaucoup
plus grave à notre époque. Cela provient soit. d'une. for-
mation insuffisante des éducateurs sur ce pomt, soIt de
l'oubli de certaines notions, soit plus simplement de
l'inexistence , au moment de la formation, de certains
ouvrages mettant les choses mieux au point à la suite
des recherches et travaux actuels ,
 NOS ENFANTS ET LA MESSE
***
Viennent ensuite les erreurs de méthode. La plus
importante vient du faH qu 'on ne se base, pour la for-
mation au sens de la messe, que sur le nombre de mes-
ses entendues, cherchant à créer seulement une habi-
tude : c'est là une bonne méthode avec des petits, mais
qui est insuffisante avec des moyens et des grands. De
plus, pendant ces messes, on cherche surtout à « occu-
per » les enfants de manière plus ou moins heureuse :
- Certains vont jusqu'à faire faire aux enfants tout
autre chose que « ce pour quoi on .est là » : prière du
matin, chapelet, litanies, cantiques qui n'ont rien à
voir avec la messe, actes avant et après la communion
qui suppriment la participation à près de la moitié de la
messe. On donne comme excuse à cela que les enfants
ne sont pas capables de suivre la messe; ceci est absolu-
ment faux, il faudrait plutôt dire que ce sont les éduca-
teurs qui ne savent pas faire suivre la messe. En tout
cas, cette manière de procéder est antiédu cative, car elle
n'insiste p as auprès des élèves sur l 'importance de la
messe elle-même, qui doit être notre seul obj ectif quand
. nous y assistons : on peut 'excuser des personnes âgées
ou peu cultivées qui cherchent une méthode « plus
facile » -1(- pour y participer, qui récitènt leur chapelet ou
font une méditation pendant la m esse, car elles ont été
formées ainsi, mais il ne faut pas donner cette habitude
à nos élèves, sinon ne nous étonnons pas ensuite de ce
que nos adolescents lisent à la chapelle des livres de
méditation ... puis n 'importe quel livre . On a pu donner
le nom de « distractions organisées » à cette catégorie
de moyens d'occuper les enfants pendant la m esse.
- D'autres éducateurs préparent, avec un zèle et une
compétence louables, d 'excellentes explications bien à
*
. . '
Cf. l 'E ncycliq ue Mediator Dei et hominunt, de S. S. Pm XII , en
')
d'Ile du '0 novembre 19L.7, Paris; Éd. du Vitl' ail, 1\)1,8, in-8°, 87 pp .
LE Pl\.OBLÈME
la portée des enfants; mais comme celles-ci tiennent
toute la messe, les enfants finis sent par ne plus les écou-
ter et même par se dégoûter de la messe, qui devient un
cours d'instruction religieuse. Ce n 'est du reste pas le
m oment de donner d~s explications, ce qui, une fois de
plus, diminue l'importance du grand acte qui est en
train de s 'accomplir et que Jacques Debout a appelé
« L'Événem ent » dans le titre d 'une splendide pièce
qu 'il lui a consacrée.
- On trouve encore un certain nombre de défauts que
les e~fants ont vite fait de remarquer et qui diminuent
leur mtérêt pour lé! messe : le temps trop long passé à
la chapelle dans une inactivité physique et intellectuelle
(le même fait se retrouve aux différents âges , quoique
de manière différente); la trop grande fréquence des
messes où l 'on s'ennuie (à partir d e douze ans environ);
le manque de chant pour les petits et les cantiques trop
enfantins utilisés avec les grands (il faut être très près
de ~ enfants pour avoir des réaction s sur ce dernier point,
qUI a pourtant une grande importance); les silences non
dirigés trop longs pour les petits et, à 1'inverse, le man-
que de mom ents de prière silencieuse pour les plus
grands; l 'abus des messes en chœurs parlés (surtout
pour les moyens et les grands); le m anque d'explication
des prières en latin ou de certains mots français diffi-
ciles (en particulier certaines traductions de missels
déjà dures à comprendre par des adultes) ; et parfois ' l~
fait de ne pas voir l 'autel : cc Je ne peux pas suivre la
messe sans suivre tous les gestes du prêtre » (réflexion
d'une élève de troisième); d'une manière générale, une
pm:t pas assez active donnée aux enfants dans la prépa,
ration de la messe et la participation à celle- ci.
- Nous pourrions résumer tout cela en disant que
trop souvent les messes auxquelles nous faisons assister
les enfa nts ne sont pas assez adaptées à leurs possibilités
physiologiques et psychologiques: les petits en particu-
lier ont besoin dé remuer, d' agir, de 'voir; et au con-
traire nous traitons encore parfois les aînés comme des
18 NOS ENFANTS ET LA MESSE
« petits' », ce qui n'est pas fait pour leur donnel' le goût
de la messe.
***
Enfin il Y a quelque chose que l'on oublie trop, c'est
l'éducation du sens du sacré chez l'enfant. C'est pour-
tant là l'essentiel, car sans cela tous les efforts faits par
ailleurs n'auraient que peu de résultats. C'est évidem-
ment surtout dans la famille et dès le plus jeune âge
que doit se donner cette formation; mais, là encore,
l'école et le catéchisme ont un rôle important à jouer.
Du côté du prêtre., ses atttitudes dans les cérémonies
devront être dignes, mais . non co'mpassées, sous peine
de provoquer des réflexions comme celle de cette fillette
qùi trouve les -gestes de ' son aumônier « trop théâtre ».
De la part des éducateurs, le fait de ne pas se tenir suf-
fisamment bien, de mal faire les gestes de prière, de ne
pas suivre la messe, marquent les enfants beaucoup plus
qu'on ne pourrait le croire. Il y a aussi toute une édu-
cation du sens du sacré qui ne se donne pas par des
cours d'instruction religieuse, mais par une attitude
habituelle, et il y a parfois toute une contre-éducation
possible, comme dans les faits suivants : un prêtre en-
voyant, sans explications, . chercher le calice par un
enfant qui n'est pas sacristain, alors que celui-ci a
appris qu'il n'avait pas le droit de le toucher; un autel
sale, sur lequel on aurait pu faire des dessins dans la
poussière et des linges d'autel pas assez lavés, ou plus
simplement des fleurs fanées restant ainsi sur l'autel
pendant plusieurs jours; des ornements non réparés
(alors qu'il y avait des possibilités) et présentant des
trous d'usure visibles de toute la chapelle; des dépenses
matérielles importantes (équipement de toutes les salles
d'un pensionnat en pendules électriques), alors que la
décoration de la chapelle et la mise en état des orne-
ments liturgiques auraient eu besoin qu'on y consacre
une certaine somme. Ce ne sont là que quelques faits,
LE PROBLÈME 19 1
\
mais qui ont été remarqués par les élèves des écoles où
ils se sont passés et qui les ont frappés. Si nous, éduca-
te~rs, nous n'avons pas suffisamment le sens de Dieu et
du sacré, comment pourrons-nous le donner aux 'e nfants
et comment faire une éducation religieuse profonde sans
cette base indispensable?
Qu'on ne pense pas qu'il y a là une attaque systémati-
que contre tout ce qui a été fait jusqu'à maintenant.
Toutes les causes d'erreurs qui ont été citées sont exac-
tes et ne constituent malheureusement pas des cas iso-
lés. Ce qu'il y a de plus ennuyeux, c'est que là où elles
se produisent le plus et où elles sont le plus dangereu-
ses pour les enfants, c'est justement là qu'il est le plus
difficile d'avoir des réactions de leur part : c'est le cas
des collèges qui ont trop d'élèves et où n'existe pas une
« vraie » vie de famille, et en général celui de. toute
école où ne règne pas un véritable climat de confiance
entre maîtres et élèves; c'est le cas aussi des paroisses
où les prêtres ne cherchent pas ou n'arrivent pas à se
mettre à la portée des enfants. Si nous ne nous présen-
tons pas sous un visage agréable à l'enfant, nos efforts
auront beaucoup moins de portée et pourront parfois
même être inutiles.
20 NOS ENFANTS ET LA MESSE
IV. LES REMËDES
Après avoir dressé ce tableau assez so~bre de toutes
les difficultés qui se présentent à nous, Il est consolant
de constater qu 'il y a eu d'excellentes r éussites, et no~s
allons chercher quels principes il faut adopter pour éVI~
ter de tomber dans les erreurs signalées ci-dessus. CecI
est ab solu~nent indispen sable si les écoles chrétiennes
veulent pleinement rempliT leur rôle de « pépinières de
militants cl ' Action Catholique )), comme le leur ont de-
mandé les Souverains Pontifes; car la messe est une
nécessité pour tout véritable militant, et c'est dès l' école
qu'il doit apprendre à en saisir tout le sens; . part des ouvrages (2, 6 à II) permettant de savoir ex~c­
Reprenant les différentes erreurs con~tat.ees cI-,dessus,
nous allons essayer ici de donner des prmclpes gcnéraux
à observer en tenant compte de l 'âge des enfants; après
quoi, dans la deuxième parti~ de cet ouvrag,e, ?ouS.r:ro:
poserons une méthode pratIque e~ graduee a utIhsel
pendant plusieurs années consécutIves pour la forma -
tion proprement dite.
A. - Attitude de l'éducateur
Avant toute formation des enfants, il faut préparer
l 'éducateur à remplir son rôle et lui en donner les
moyens.
1) F'ormation pastorale et liturgique.
Tout d'abord, il est indispensable que dan s les écoles
LE PROBLÈME
normalès diocésaines et dans les scolasticats, on donne
aux futurs m aîtres et maîtresses - nous pourrions dire ,
la m ême ' chose pour les séminaires - non seulement
une connaissance exacte et profonde du mystère de la
21
!
)1
1
messe, en se servant pour cela des travaux les plus ré-
cents, mais aussi des moyens pratiques pour faire profi- 1
ter leurs futurs élèves de cette formation et pour leur
faire suivre la messe; il faudra veiller cependant pour
cela à ne pas se servir des enfants comme de cobayes. 1:
Une fois cette formation terminée, il ne faudrait pas
que l'éducateur pense tout savoir: il est indispensable l'
1
qu'il se tienne au ,courant par des lectures ou des ses- l,.
sions, mais surtout qu'il tâche de connaître de temps en
temps l'opinion des jeunes , par exemple, en faisa nt une
enquête du genre de celle indiquée plus h aut. L 'appen-
dice bibliographique placé à la fin de cette brochure
indique: d 'une part, des livres (4 et 5) destinés à faire
comprendre la grandeur et l'utilité de la messe, d'autre
tement ce que c'est que la messe et de connaître son
historique, le détail de ses cérémonies et leur significa-
tion.
Mais beaucoup de c hrétiens n'aiment pas entendre
parler de, « liturgie )) , car ils en ont de fausses notions,
ne la connaissant que sous l'aspect de « règles strictes)),
ou de « rites du ,passé », alors que la vraie liturgie,
non sclérosée, peut être définie comme « la mise en
œuvre pal' l'asse mblée chrétienne des signes sacrés que
le Christ a confiés à son Église pour qu' elle annonce' par
eux et opère le salut du monde, la nouvelle alliance de
Dieu et de l'humanité ( 12). » C'est tout ce t aspect vrai-
ment ecclésial, et trop souvent méconnu, 'qu' il convient
de présenter aux éducateurs avec tout ce que cela en-
traîn e : notion de « .1' assemblée chrétienne )), opposée
à l~ prière individuelle ou simplement juxtaposée; sens
de Dieu et du sacré; compréhension et utilisation des
« signes sacrés )); éducation gestuelle; initiation bibli-
que (12 à 3g). Nous allons d'ailleurs revoir ces différents
 22 NOS ENFANTS ET LA MESSE
éléments dans leur application pratique et leurs consé-
quences.
2) État d'esprit de l'éducateur.
Les' quelques notions qui vont êt~e rappelées dans ce
pa~agraphe conditionnent tout ce qui sera dit par la
SUIte: toutes les indications pédagogiques, les méthodes, '
les conseils ... seraient de simples « trucs », de maigres
procédés, s'ils n'étaient animés de cet esprit qui seul
peut les rendre opérants. S'il est nécessaire d'insister
sur ce point, c'est que malheureusement trop d'éduca-
teurs français l'ont oublié devant la surcharge des pro-
g~ammes, les classes trop nombreuses, l'agitation de la
VIe moderne ...
Une éducation religieuse complète ne peut être réali-
sée qu'aux conditions suivantes:
- Sens de Dieu et du sacré, de la présence spirituelle,
et par conséquent sens du respect; sens de l'admiration,
de l'amour, du progrès (nous sommes au XX" siècle) :
dans une telle perspective, le moindre geste, lâ moindre
attitude ont. une portée considérable. Il est inutile d'in-
s~ster sur l'attitude de respect que doivent avoir les éd~­
cateurs envers tout ce qui touche à la religion : un sou-
rire ou une plaisanterie sans importance marquent quel-
quefois très profondément l'enfant qui ne les a pas com-
pris et qui juge sévèrement son maitre. Les moindres
détails dans l'attitude de l'éducateur et dans le cadre
matériel de la paroisse ou de l'école ont Ulle' grande
importance pour l'enfant (surtout chez les petits) et
comptent pour sa formation religieuse.
. - .Primauté donnée au spirituel : on ne supprimera
Jamms une classe· d'instruction religieuse ou un exer-
cice religieux au profit d'une activité profane (cérémonie
officielle, examen ... ). Au ' conttaire, on donnera une
importance plus grande à tout ce qui touche à la reli-
gion : les plus beaux ornements; la plus belle salle pour
LE PUOBLÈME ~
1
!
l'instruction religieuse; lés plus beaux livres; les cahiers
les mieux soignés et les mieux couverts; les meilleurs
maîtres; les méthodes intéressant le plus les enfants .. .
On ne craindra jamais de faire des sacrifices d'argent
pour le service du Seigneur. . . .'
_ Culte du beau et du vra~ on alhera la recherche
de. la beauté à la vérité et à la loyauté dans les matériaux
, employés. Les ornements du prêtre, aussi bien que le
costume liturgique des enfants de chœur, seront amples
et sobres sans recherche de dentelles ou d 'ornements
inutiles. Comme le demandait S. S. Pie X, il faut « prier
sur de la beauté .!) . Nous écarterons donc systématique-
ment le clinquant, ' le disparate, le suranné. Les fleurs
« artificielles», qui constituent surtout des nids à pous-
sière et qui habituent à la fauss~té; seront reI?placées
par quelques fleurs naturelles artlStl~Uement dIsposées;
les cierges postiches en fer ou en ?OIS avec leurs . « sou-
ches » céderont la place à des CIerges tout entIers en
« vraie » cire; aux faux bois et aux faux marbres on
préférera des matériaux « vrais», quitte à ce qu'ils soient
un peu moins riches, mais ne trompent pas sur leur
apparence; nous rechercherons a~ssi la vérité dans les
sentiments exprimés par les cantlques, comme nous le
verrons plus loin. En un mot, nous nous efforcerons de
réaliser les conditions que doivent remplir choses ' et
gens pour que la chapelle joue pleinement son rôle de '
maison de Dieu et de maison de prière (27)·
_ Se;ls de l'Église : la chapelle de nnstitution fait
partie de l'Église aussi bien q.ue n'importe .quelle église
paroissiale; les religieux ne dOIvent pas. oubher ~ue leu~s
élèves ne sont pas « exempts)) et qU'lI fa.ut faue l?artl-
ciper ces derniers à la vie de yÉgI.ise, qUI ~e man~feste
non seulement par le cycle hturglque, mms aUSSI par
l'appartena~ce à un diocèse et à U!w. pa~oisse, qui .ont
leurs activités propres (fêtes, mamfestatlOns, pèlenna-
ges ... ); il y aura donc lieu de ma~ifester. ~e l'intérêt
pour toutes ces activités en s'y aSSOCIant spuItuellement
et matériellement, au lieu de se limiter à la « chapelle
 NOS EN'FANTS ET LA MESSE
fermée » que constituent certaines écoles, ou aux seuls
objectifs d'une congrégation religieu se donnée.
- Esprit de collaboration entre tou s les éducateurs de
l'école, avec les parents, la paroisse, les m6uvements
d'Action Catholique 'et tous ceux qui, d 'une manière ou
d'une autre, peuvent avoir affaire aux mêmes enfants.
Dans notre monç1e moderne, le Vae soli prend une force
accrue, et en éducation i.1 a presque la valeur d'un ana-
thème.
- Adaptation aux possibilités et aux besoins de l'en-
fant : il faut tenir compte que nos élèves sont des en-
fants et que nous devons nous adapter à eux intelligem-
ment, en ayant une connaissance scientifique et pro-
fonde de l'enfant en général et de chacun d 'eux en p ar-
ticulier (40). De plus, nous ne devons pas perdre de vue
le but, qui est de former des hommes et des fem mes
profondément chrétiens, appelés pour la plupart à être
des laïcs, et ç1estinés à vivre en 1 960 , 1970 ... et non en
1900 ou 1920.
. Tout ce qui précède peut être résumé en une obliga-
Lion qui complète toutes celles qui viennent d 'être énu-
m érées : y croire et y conformer son attitude extérieure.
En conséquence, le rôle de l' éducateur ne sera pas le
même que ' dans l' enseignement des matières profanes
ou dans l 'exercice de la discipline générale . Si l'on a à
déplorer des dissipations à la chapelle, ce serait plutôt
à l' éducateur qu 'aux 'e nfants qu'il faudrait donner la
punition pour n'avoir pas su y intéresser ceux-ci; on
pourrait en dire autant des punitions pour la non;.assis-
tance à la messe. Certains pensent qu'il est alors pré fé-
rable de donner des récompenses à ceux qui viennent à
la messe (ceci se fait"en core dans certaines Institutions) :
outre que cela constitue une dépréciation des actes reli-
gieux , cette manière de· faire présente de nos jours un
danger d 'autant plus grave qu' elle favoris e la concep-
tion d'une religion utilitariste. Quant au contrôle des
élèves assistant à la messe en paroisse le dimanche, c'est
aussi un système odieux par certains côtés; de plus, il
LE PROBLÈME
faut voir toutes les fraudes auxquelles il donne lieu . Là
encore, ' la vraie solution consiste à donner aux élèves
une formation du sens de la messe telle qu 'ils aient
vraiment envie d'y aller : tout contrôle deviendra alors
inutile.
Dans le même ordre d'idées, il serait bon d'examiner
la surveillance à la chapelle. Si les enfants étaient bien
form és, la question ne devrait même pas se poser, sauf
peut-être pour les tout-petits, à cause de leur instabilité
(et encore si l 'on savait bien s'adapter à eux!). Mais de
toute façon le rôle du surveillant ne devrait pas être de
« surveiller», mais d 'aider les petits à suivre et surtout
à priel'.
3) Principes pédagogiques .
Nous allons pouvoir maintenant indiquer quelques
principes essentiels qui devront nous guider tout au
long ç1e notre travail :
- Dans une école chrétienne, il est plus important de
form el' les élèves au' sens de la messe que de les préparer
à un examen (sans négliger pour autant ce dernier); en
conséquence, il faudra au besoin prendre sur le temps
des classes profanes pour faire c.ette fo rmation, si ceIle-
ci n' est pas prévue dans le programme d'instruction
religieuse; comme .cela nécessite plusieurs année~, il
faudra commencer dès les petites classes pour aVOIr le
temps de tout faire et pour ne pas risquer de faux dé-
part. Cela ne sera d 'ailleurs pas du temps perdu, car,
comme le dit le R. P . Lefebvre :
A cet égard, la messe joue un rôle tout à fait p~'ivilégié,
unique mèlue . L'enfant à qui on révèle pr?gr ess lveme n~,
à qui on fait vivre le mystère de la messe, decouvre expén-
m entalement toute sa religion: il apprend l'attitude de la
créature devant son Dieu, il reconnaît ses péch és et CIl
implore le pardon, il rend hommage à la Tri!"i~é, etc.;
sans compter que, d'une autre façon, par la partle lJ~str\,c­
tive et par les prières du propre de ch aql.le m esse, 1 ÉglIse
 NOS EN'FAN'l'S Ê'i' LA MESS)!:
;~,f. .
lui donne annuellement un enseignement complet de la
doctrine chrétienne *.
- Pour un enfant, une séance de formation bien
adaptée présente plus d',intérêt qu'une messe entendue;
'cette séance pouvant elle-même constituer une prépara·
tion, la messe ainsi préparée n'en aura que plus de
valeur.
- Plus un exercice est obligatoire, plus il est néces-
saire d'y intéresser vraiment l'enfant.
- Dans nos explications et dans notre manière de
présenter, nous devons éviter de raisonner toujours en'
adulte, ou même en religieux (en présentant la messe
d'une manière trop austère); nous devons adopter un,e
spiritualité de laïc et d'enfant (attention cependant au
danger d'infantilisme 1).
~ Nous devrons donc tenir compte de l'âge des élèves
auxquels nous nous adressons, de leurs possibilités et
des méthodes qui leur conviennent le mieux et qu'ils
préfèrent.
- Pour donner le sens da sacré, base de toute éduca -
tion religieuse, il faudra utiliser pour le culte toujours
ce qu'il y a de plus beau et faire sentir cela à l'enfant.
Il faudra lui montrer que, même dans une école ou une
paroisse pauvre, on n'a pas peur de faire des sacrifices
d'argent quand il s'agit de ce qui sert à honorer Dieu
(comparer cette situation avec le contraste que l'on ,
trouve, par exemple, entre la pauvreté des abbayes cister-
ciennes et la richesse très grande de leurs ornements et
de leurs vases sacrés).oMais il faudra chercher le goût de
l'enfant et s'y adapter, même si ce n'est pas le nôtre
d'adulte, ou de religieux; évidemment, s'il y a du mau-
vais goût, il faudra savoir faire l'éducation sur ce point.
Un excellent moyen de donner ce sens du sacré est d'as-
socier l 'enfant à la décoration de la chapelle et au ,t ravail
de la sacristie, ce qui peut se faire même avec des petits.
" h~,
* R. P. Xavier L EFEBVRE, S . .1., Le Catéchisme à l'école in Lumen
Vitae, nOS ~-3, avril-septembre 1950. ' « messe des catéchumènes» adaptée à leur âge, et faire
\~~: i~
LE PROBLÈME 27
B. - Objectifs à atteindre
1) Un catéchuménat.
Si nous voulons pleinement réussir dans notre tâche
il est indispensable que nous n'imposions pas la mess~
a.ux tou.t-petits tant qu'ils n'ont pas compris l'essen-
tIel, malS surtout que nous leur fassions désirer l'assis-
~ance et la par~icipation ; c'es,t là un point de départ très
Important, qUl est trop souvent négligé. En effet, si
nous disons aux plus jeunes que ; « aller à la messe se
mérite. », « on n'y assiste que lorsqu'on °a compris »
la messe revêtira vraiment à leurs yeux une grande im~
portanc~. On pourra utiliser pour cela la méthode qui
est pratIquée, dans un certain nombre de paroisses et
d'écoles ; pendant que l'ensemble des élèves va à la
messe, ceux qui ne savent pas encore ce que c'est, assis-
tent -à des séances d'initiation (explications, « messes
blanches »••• avec chant, prière et participation active
de l'enfant pour se rendre compte s'il a compris); on
s'e~~orce d'y éveiller leur intérêt pour la messe, afin
qu Ils demandent d'eux-mêmes à y assister, mais on ne
leur accorde cette. permission que lorsqu'ils ont montré
qu'ils en sont vraiment capables, ce. qui peut alors don-
ner lieu à une « fête d'admission à la messe». L'admis-
sion peut se faire individuellement, ou conectivem~nt
(toute une classe à la fois); dans ce dernier cas - qui .
n'est qu'un pis-aller - si tel ou tel enfant plus avancé
demande à assister à la messe, on lui répondra que « la
communautén 'est pas prête », ce qui l'incitera à aider
ses camarades à hâter leur formation, cet enfant sera
alors un stimulant pour les autres, puisqu'il sera « celui
'.
qui veut aller à la messe » (4 l , 42, 42 bis).
On peut aussi faire assister tous les enfants à une
1
 NOS ENFANTS ET, LA MESSE
sortir les petits à l'offertoire pour leur séance d'initia-
tion; ou, au contraire, faire l'admission en deux temps:
ceux qui ont déjà une certaine formation peuvent assis-
ter à la messe des catéchumènes, mais ils ne mériteront
d'assister à la messe entière que lorsqu'ils auront tout
compris. On ne ferait là que revenir à la tradition anti-
que, où n'importe qui n'était pas admis à la grande
prière de la communauté chrétienne, et où l'excommu-
nication consistait à refuser le droit d'entrée à l'église
pour la prière du Sacrifice.
C'est là un point de départ excellent pour faire aimer
la messe, puisqu'il aura pour origine l'intérêt profond
de l'enfant; une fois ceci obtenu, il ne faudra pas croire
que tout est fini, il y aura encore tout un long travail
de formation à réaliser.
2) Une vie.
Il Y a un autre objectH non moins important, que
nous ne devons pas perdreçle vue, c'est qu'il ne s'agit
pas tant d'expliquer la messe pour la faire · comprendre
que pour la faire vivre. Chez les plus grands, nous ris-
quons de les porter à une spéculation purement intellec-
tuelle; il faudra donc faire très attention, dans nos expli-
cations et dans les attitudes plus approfondies sur l'his-
torique et la liturgie de la messe, à ne pas noUs conduire
uniquement en savant et en exégète, mais avant tout en
« croyant ». Et puis, pour les enfants de tous âges, ce
n'est pas seulement à leur intelligence qu'il faut nous
adresser, mais à tout leur être, car la messe doit impré-
gner toute notre vie (5). Si nous ne donnons pas cette
convicbion à nos élèves, les meilleures explications et.
les meilleures méthodes pOUl' f(lire suivre la messe n'au-
l'Ont qu'un effet passagel" détruit parfois dès l'âge de
treize-quatorze ans, ou tout au moins à la sortie de l'é-
cole. Il est donc nécessaire que cette idée soit bien ancrée
dans l'esprit de tous les éducateurs.
LE PROBLÈME
C. - Moyens à employer
1) PréJparatio n.
Pour aboutir à ce but, il faudra , éviter d'isoler la
messe, comme un moment que l'on passe à la chapelle.
On poùrra en par'ticulier préparer la messe la veille au
soir, ou le matin même. Cette préparation pourra être
rendue plus ou moins active suivant l'âge des enfants;
en tout cas, lorsque celle-ci est bien conçue, les élèves
préfèrent nettement les messes préparées. Chez les plus
petits, la préparation consistera surtout dans une expli-
cation: d'urie part du sens de la fête du jour et des priè"
l'Cs du Propre de la messe, d'autre part de telle partie
de l'Ordinaire à laquelle on fera plus attention ce
jour-là.
A partir de rieuf-dix ans, on pourra faire préparer aux ·
enfànts eux-mêmes une adaptation des prières.
2) Expl.ications.
Dans les explications qui seront données (en claSse,
par exemple) en guise de préparation, il s'agira non seu-
lement d'être simple et à la portée des enfants, mais
aussi de prévoir les difficultés qui pourront surgir dans
le texte de la messe : prières en latin, tournures dephra-
ses ou mots trop compliqués employés dans certains
missels. Il faudra également bien expliquer les différen-
tes cérémonies et les gestes du prêtre, car, comme le dit
une élève de cinquième, « il faut beaucoup d'e~p1ica­
tions pour arriver à les comprendre ».
Afin de réaliser ce dernier point en particulier, il
pourra être intéressant de faire dire par un prêtre des
« messes blanches» devant les élèves. Il sera préférable
de faire cela en dehors de la chapelle, dans une salle où
les enfants puissent être facilement groupés pour bien
voir. On ne donnera ainsi qu'une partie de la messe à
la fois, -en expliquant au fur et à mesure, en faisant
30 NOS ENFANTS ET LA MESSE
remarquer tel geste, en faisant poser à la fin des ques·
tions par les enfants et en faisant agir, chanter et
priel' (41, 42, 42 bis) .
3) Visibilité.
A l'église, on s'arrangera pour que tous les enfants
puissent voir : c'est une nécess.ité pour eux. Si les con-
ditions sont défavorables, on pourra faire comme dans
certains collèges, où tour à tour les différentes classes
occupent les meillem'es places. Quant aux écoles où l'on
assiste à la messe en paroisse, il faut absolument obte-
nir .du clergé paroissial que les enfants aient des places
d'où ils puissent voir et où ils puissent se tenir sans trop
de fatigue (ce qui est souvent la cause de leur mauvaise
tenue) . .
4) Livre de messe.
Un instrument indispensable et qu'il faudra pouvoir
mettre entre les mains des enfants bien avant leur sortie
de l'école, c'est le' livre de messe (43, II7).Mais jci sur·
gissent de nombreuses difficultés : prix d'achat trop
élevé pour certains, éditions diverses ne permettant pas
de suivre ensemble. Il y a évidemment moyen, comme
cela se fait dans certaines écoles, de comprendre le livre
de messe dans les fournitures scolaires obligatoires, ce
qui a au m~ins l'avantage d'assurer l'uniformité; Illais,
entre autres inconvénients, il y a celui qu'étant imposé,
un tel livre de messe n'est pas toujours estimé par l'en·
fant er en conséquence on voit des élèves s'arranger pour
avoir « leur)) missel.
Voici une solution qui présente un certain nombre
d'avantages. Pour les plus jeunes, on adoptera un livre
de messe pour enfants bien au point (5l~, go, gl, '100)
qui pourra être soit la propriété de la paroisse ou de
l'école, soit celle des faIllilles, suivant les possibilités de
ces dernières, mais en les prévenant bien qu'il s'agit
d'un livre qui ne servira que jusque vers douze ans envi·
LE PROBLÈME .
1
l'on. Pour les moyens, on pourra mettre à leur disposi.
tion un fascicule contenant l'Ordinaire de la messe
(105, 107, 108, lOg), et demander à ceux qui ont un
missel personnel complet de l'apporter pour pouvoir y
lire les prières du Propre, ou utiliser pour cela des .
feuillets séparés pour chaque messe (44). On suggérera
alors aux parents d'offrir à leurs enfants, comme cadeau
de communion solennelle, un vrai missel d'adulte (quitte
à n'autoriser l'enfant à s'en servir habituellement que
d'ici un an ou ~eux, s'il est trop peu soigneux), plutôt
qu'un de ces « missels de communion)) qui ne présen·
tent aucun intérêt pratique: on pourra alors proposer
aux parent,s de les' aider dans ce choix (43, '117) et signa-
ler aux libraires très longtemps à l'avance (un an si pos-
sible) les missels que l'on compte recommander; il faut
absolument éviter de se substituer aux commerçants. On
insistera pour que les grands aient leur missel person-
nel, si possible uniforme, en leur montrant les avantages '/1
et les inconvénients des différentes éditions. Pour ces
derniers, dans le cas où des familles ne pourraient pas t
supporter cette dépense, on pourrait avoir quelques mis.
sels à prêter.
1
5) Rôle du « meneur liturgique» (lI5).
Nous voici arrivés à la messe proprement dite. Comme 1
nous l'avons déjà fait remarquer, ce n'est pas le moment
de faire faire aux enfants des dévotions qui n'ont rien à
voir aveè la messe, il faut tout centrer sur celle·ci .
L'idéal est évidemment de se servir des textes mêmes de
la messe, ou d'adaptations qui ne s'en éloignent pas
!
trop : par exemple, pour les actes avant et après la
communion, utiliser ceux dO,nt se sert le prêtre (les trois
oraisons, avant; la communion et les postcommunions,
après) ... , il sera toujours temps, après la messe, d'ajou-
ter d'autres prières, si l'on trouve que celles du prêtre
ne sont pas suffisantes.
Dans I~s cas les plus défavorables , Où un règlement
 NOS ENFANTS ET LA MESSE
non 'e ncore révisé obligerait à certaines dévotions pen-
dant la messe, il est encore possible de les faire enfonc-
tion de la messe _ Par exemple, dans un collège où l'on
ne suivait la messe que lorsque l'on avait récité toute
la prière du matin et un chapelet entier, il a été possible
de faire méditer chaque dizaine 'e n fonction des diffé-
rents moments de la messe pendant lesquels on le disait.
Mais, répétons-le, ce n'est là qu'un pis-aller, car ce pro-
cédé ne convient guère pour faire saisir aux élèves toute
l'importance de la messe, puisqu'on fait autre chose pen-
dant que celle-ci se déroule_ . .
Si l'on a des explications à dom~er pendant la messe '
il faut bien se rappeler que ce n'est pas le momentnor:
mal, puisque maintenant il faut prier en s'unissant au
prêtre; c'est lors de la préparation que l'on doit expli-
quer ·aux enfants ce qu'ils ont besoin de corqprendre :
ceci aura d'ailleurs un avantage, c'est. que dans chaque
classe on pourra s'adapter au degré de compréhension
et de formation des élèves auxquels on a affaire, ce qui
n'est pas possible à la chapelle quand tous sont réunis_
Cependant, on peut rappeler très brièvement ce qui a
été expliqué auparavant, afin d'attirer à nouveau l' at-
tention des enfants. De toute façon, tant pour les expli-
cations préparatoires que pour les rappels à la chapelle,
il faut tâcher d'être le plus simple possible, de revenir
aux grandes idées; sans se charger de détails, et surtout
tenir compte de ce que l'on s'adresse à des enfants.
Disons un mot en passant de l'attitude du « meneur
liturgique ll. Celui-ci devra être aùssi effacé qU8> possible
pour concentrer toute l'attention des enfants sur le prê-
tre et l'autel. Ses gestes seront donc réduits au mini-
mum. Il évitera de se placer au milieu et en tournant le
dos à l'autel. Ou bien il se mettra à la place habituelle
de l'ambon et un peu surélevé pour que tous puissent
le suivre, il se présentera en trois quarts, de manière à
ne pas tourner le dos à l'autel et à ne pas être obligé de
faire continuellement des demi-tours pour voir où en est
le prêtre; ou bien, dans certains cas, il sera aussi simple
LE Pl'\OBLÈME 33
qu'il se place en alTière, se contentant de se levei' lors-
qu'il doit parler, pour que sa voix porte mieux.
6) Chœurs parlés.
Avec les enfants, on use et on a.bUSè des « messes en
chœurs parlés )), qu'on prend comme un but (occuper
les élèves pendant une messe donnée), alors qu'elles ne
constituent qu'un moyen: c'est d'ailleurs une solution
de facilité (pour ne pas dire de paresse) de la part de
l'éducateur. Il n'y a qu'à voir les réactions des enfants
pour se rendre compte qu'ils s'en lassent vite; évidem-
ment, dans certaines écoles, on pourra trouver des
enfants très nombreux qui répondront qu'ils les aiment,
mais d'abord cela n'est vrai que chez les petits et parfois
les moyens, et de plus c'est souvent un8> préférence rela-
tive : ils préfèrent la messe en chœurs parlés à telle autre
manière de suivm la messe encore moiI)s adaptée.
. Quel est alors l'intérêt du chœur parlé? Les petits, par
nature, ont besoin de changement, et le fait d'avoir plu-
sieurs livrets différents permet de tenir compte de ce
besoin; de plus, pour bien faire comprendi'e une partie
donnée de la messe, il est bon de la présenter de plu-
sieurs manières différentes; nous avons encore là une
possibilité de variété. En dehors de cela, les messes en
chœurs parlés n'ont d'intérêt en elles-mêmes que pour
de grandes manifestations, où l'on ne peut pas dialoguer
la messe avec le prêtre, et. auxquelles elles donnent plus
d'ampleur par suite de la force çle la répétition par tous
des mêmes formules.
D'ailleurs, la technique du chœur parlé comporte d\ls
règles bien précises, qui sont ra.rement connues des
auteurs de ces centaines dei livrets intitulés impropre-
ment « messes dialoguées )). C'est à leur sujet que Je
R. P. Morin a pu dire * :
Un trop grand nombre de messes dialoguées, qui ont
* POUl' un mouvement liturgique pastoral Collection « La Clarlé·
pp.
Dieu n, Paris, }<:d. du Cerf, 'OM, in-I2, 76 .
3
34 NOS EN'FANTS ET LA MESSE
fleuri subitement, font l'effet d'un débordement de la
messe des catéchumènes sur la m esse des fidèles, où celle-ci
risque d'être noyée. Le disçoui"s ou le dialogue, l'explica-
tion, la leçon, dite ou mimée, envahit tout. Finalement
on en arrive à la messe leçon de choses, à la messe tableau
vivant, à la messe choeur parlé o:u jeu scout; la messe qui
es~ la messe est ensevelie, aussi bien et m ême mieux qu'elle
ne l'était naguère sous les chapelets et les cantiques.
.. . Nous réagirons contre l'intrusion indécente d'un
commentaire ou d 'un dialogue fantaisiste aux endroits
qui demandent une attention collective, toute pénétrée
de révérence et d'adoration au mystère en train de s'ac-
complir.
Ajoutons dans le même sens que si le chœur parlé
peut être normalement utilisé pour les parties chantées
du 'P ropre (Intro'ït, procession d'Offertoire et de Com-
munion, Graduel. .. ), il est beaucoup moins indiqué
pour l'Épître, l'Évangile, la préparation à la Communion
et surtout Je. Canon.
7) Chants.
Il y aurait aussi beaucoup à dire à propos du chant
de cantiques pençlant la messe. On pourrait leur appli-
quer cette phrase du NI otu Proprio de Pie X : « On ne
chante pas à la messe; on chante la messe. )}
On commence heureusement à trouver des cantiques
adaptés à la messe, de qualité convenable, qui nouS
changent de ces « essais » d'amateur, au rythme plus
ou moins boiteux à cause de l'utilisation telle quelle de
mélodies grégoriennes qui n'avaient pas été écrites poul'
des paroles françaises. Par ailleurs un cantique', qui
n'est pas forcément adapté à une partie de la messe,
peut parfois être utilisé en fonction du Propre du jour,
avec un très simple commentaire de présentation : par
exemple 0 Pain du Ciel pour la communion du XIII" di-
manche après la Pentecôte.
Et ici se pose le problème du choix du recueil de can-
tiques. Il y ie n a beaucoup (à peu près un par édjteur de
LE PROBLÈME 35
livres de piété), mais peu de bons, à tel point que le
cardinal Saliège a pu terminer la préface d'un recueil
récent par cette appI'éciation : « Un livre de qualité qui
console de beaucoup d'autres. )} Il serait préférable de
'revoir tous ces manuels et de les refondre en deux ou
trois correspondant aux différents besoins (pour les
scholas, pour les petits seulement, pour les grands, .pour
tous); il serait alors facile d'y incorporer des cantlques
sur la messe. Mais ce qui est le plus regrettable, c'est
que certaines' congrégations religieuses donnent à leurs
élèves le manuel imprimé par elles et contenant « leurs »
cantiques; ceux-ci. présentent certainement un intérêt
pour ces religieux, mais très souvent ne sont pas adaptés ,
aux enfants à cause du vocabulaire ou des tournures
trop anciennes de cantiques composés parfois pour ~es
adultes et non pour des enfants; de plus, le répertoIre
de ces recueils ne contient même pas des cantiques cou-
rantschantés dans toutes les paroisses, mais au contraire
un certain nompre que l'on n'entend1'a plus jamais chan-
ter en dehors de l'école (heureusement parfois!), . et ce
n'est que timidement que l'on y insère tel ou tel canti-
que dit « moderne » (46, LI7).
En parlant du chant, nous arrivons à la question de
la g rand'messe, où les enfants ont très souvent la répu-
tation de mal se tenir et de s'ennuyer. Ceci n'est vrai
que si l'on n'a pas bien formé l'enfant ~t si on ne lui a
pas appris au moins les chants du Kynale. Il est donc
indispensable qu'à l'école on apprenne aux élèves deux
ou trois des messes chantées les plus courantes. Dans
les collèges surtout, il faut éviter que la plus grande
partie des chants soit assurée par une sc~ola ouverte
seulement à ceux qui ont les meilleures VOIX : tous ont
le droit de chanter. Les messes en musique et les motets
en polyphonie sont très propres à rehausser l'éclat des
cérémonies des jours de fête, mais il ne faut pas en
abuser.
C'est évidemment un gros travail que de donner une
fo~'mation musicale liturgique · à' tous les élèves; mais si

36 NOS ENFANTS ET LA MESSE
on ne le fait pas, il ne faut pas s'étonner ensuite que
tant d'homm.es :e n particulier s'ennuient à la messe et
peu à peu cessent d'y venir. Par ailleurs, il faut dire que
le chant grégorien plait à l'enfant et n'est pas tellement
difficile à lui apprendre, si l'on sait s'y prendre adroi-
tement et en lui en montrant les beautés. Le grégorien
est une musique simple, facile à comprendre pour l'en-
fant,et plutôt que de commencer par la traditionnelle
« messe des Anges », si souvent massacrée, il est préfé-
rable de prendre dès mélo!fies plus simples, comme
celles des « messes brèves » (48).
8) Attitud'es.
Un élément trop souvent négligé, surtout avec les
petits, c'est la participation du corps à la prière des
lèvres et du cœur: l'enfant est tout mouvement, et on
l'oblige à rester immobile alors que le prêtre « gesti-
cule» tout seul. Il 'y a des attitudes de prière différentes
pour chaque partie de la messe et qui ont leur raison
d'être (29, 31, 34, 49, 50). Il faudra aussi habituer peu
à peu l'enfant à faire un certain nombre de gestes avec
le prêtre et lui en expliquer le sens: et malheureusement
on remarque que beaucoup d'éducateurs, même l:eli-
gieux, ne font pas ces gestes et parfois ignorent même
leur existence.
, Sous le titre Question de tenue, S. Exc. Mgr Dubourg
donne les consignes suivantes * :
Il est bien évident que lorsque le prêtre lit ou chante
les oraisons, nous devrions être debout comme nous avons
coutume de l'être pour la lecture de l'Évangile.
Pareillement, lorsque le prêtre récite le Credo. Avez-vous
jamais réfl~c,?i à ce !Jiu' est le Credo?' Admirable synthèse
de ~otre fOl, Il est la grande et solennelle proclamation des
véntés auxquelles nous adhérons : « Je crois en Dieu le
:rèr~ tout-p.uissant.:. en Jésus-Christ, son Fils unique .. : Je
cro!s au SaIllt-EsprIt. .. à la Sainte Eglise.» ,
1 * Le geste dans l'éducation religieuse des jeunes enfants, par
* La Voix diocésaine de Besançon,' nO 27, Il janvier 1951.
LE PROBLÈME
Est-il concevable que nous restions assis pendant le
/Credo?
1
,1
Quand, dans une cérémonie officielle, retentit l'hymne
national, La. Marseillaise, tous 'les assistants sc lèvent et
s'immobilisent dans un garde-à-vous impressionnant. Par
leur attitude, ils expriment leur fierté d'appartenir il. la
patrie, leur volonté de répondre à son appel, leur promesse
de voler à sa défense : « Allons, enfants de la Patrie. )) ,
Ecouter assis La Marseilla.ise, ce serait comme une pro-
fanation.
Et nons restons assis pendant le Credo?
Après tout, pour les chrétiens que nous sommes, c'est
logique.
N'étant prêts ni à affirmer notre foi ni à la défendre,
moins encore à la répandre autour de nous, nous avons rai-
son de rester assis pendant le Credo. C'est plus sincère.
Mais que c'est triste d'être ohligé de faire un tel aveu.
Mais cette éducation gestuelle (29 à 34) doit se prépa-
, 1 rer en dehors de la messe, et une éducatrice, qui can-
nait bien les besoins de l'enfant, précise * :
III faut donc, au catéchisme, jouer l'un après l'autre les
différents épisodes de la messe, non pas en sc servant de
petits personnages de carton devant nn autel en miniature,
mais en faisant soi-même tous les gestes, avec des ohjets
liturgiques de ;taille normale.
'9) Prière.
Enfin ce à quoi il faudra surtout s'attacher, c'est à
faire priel' les enfants à la messe en leur laissant des
temps de prière personnelle; plus ils seront petits, plus
il faudra que ces moments soient courts et qu'on oriente
leur prière. Pour cela, il est facile de faire répéter tout
haut ou tout bas des invocations ou de courtes prières,
de commencer tout haut une prière que les enfants con-
tinueront tout bas, de leur donner (ou mieux de leur
faire donner) une intention de prière; mais dans ce cas
il faut faire attention, surtout avec les petits, de ne don-
Françoise DERKENNE, in Lurnef! Vitae, nOS 2" 3, avril-septembre 19 50 •
 38 NOS ENFANTS ET LA MESSE
ner qu 'une intentiori à la fois, pas trop générale, et cor-
respondant à leurs centres d 'intérêt : ce n 'est que vers
dix à douze ans que des âmes enfantines (en dehors de
l' élite formée par la Croisade eucharistique ou les Con-
grégations de piété) peuvent vraiment prendre en charge
une intention universelle qui ne les touche pas de près.
1 ***
~ soit par des articles « vivants » (c'est-à-dire pensés en
Tous ces différents moyens seront plus ou moins bien
utilisés par chacun des enfants, selon son tempérament ,
son 'deg ré de piété, le milieu auquel il appartient, son
« coeffi cient » de distraction. De plus, les éducateurs n e
pourront pas être auprès de ch acun des enfants .pour les
aider . On pourra alors faire quelque chose que les petits
aiment beaucoup et qui a été réalisé par exemple dans
tel ,pensionnat pour la messe facultative en semaine :
« A la messe, les Vertes ~x- s'intercalent dans les ban cs
des Roses pour aider celles-ci à suivre leur messe. ,»
·1,
, j
D. - Adaptations particulières
r ) Adaptation à l'époque.
Pour répondre aux conditions sociologiques actuelles,
il faudrait tenir compte de l'évolution de la société, et
par conséquent du r etour vers le sens communautaire
du christianisme qui avait été perdu. On insistera donc
davantage sur les aspects plus communautaires de la
m esse (sans négliger pour cela les autres) : prières com-
munes, offrande commune, « communion » commune,
en prévoyant une part indivi~uelle et une part commu-
<j(- Les « Vertes» sont les élèves p' un e division phlS âgée,
1
i
1\
'i
LE PROBLÈME
nautaire (dans la préparation comme dans .l'action de
grâces). On ne fait d 'ailleurs que revenjr à la définition
même de la messe, qui est la prière de la communauté
chrétienne.
Pour que cet effo rt particulier, et tous les autres qui
seront faits pour former les enfants au sens de la messe,
soient non seulement cpmpris, mais aidés par les famil-
les, il serait bon de tenir les parents au courant du tra-
vail effectué, soit à l'o ccasion des réunions de parents,
fonction des parents et non d'après ce que l'on veut à
Loute force inculquer à ceux-ci) dans le bulletin de l'é-
cole ou cie la paroisse. La formation ainsi donnée n'en
aura que des bases plus solides.
2) Genres de m esses d'après l'â.g e.
Là où il y aura surtout à faire des adaptations, c'est,
comme nous l' avons déjà constamment remarqué au
cours de cette étude, pour tenir compte des besoins et
des possibilités de chaque âge. Si n ou s essayons de ras-
sembler les différentes caractéristiques observées pour
chaque période; nous voyons qu'il faut:
- jusqu'à 9-10 ans: des messes avec des chants ;et
quelques chœurs parlés, . des intentions peu nombreuses
et bien adaptées, des moments de silence pas trop longs
et bien dirigés, des offices courts et où le corps ne reste
pas tout le temps inactif;
- pOUl' les 10-12 ans: des messes chantées ou dialo-
guées et déjà quelques messes basses en silence, des
intentions qui peuvent être plus larges, des moments de
silence assez courts et d'autant moins dirigés qu'une
formation dans ce sen s .aura été donnée plus tôt ;
- pour les plus de 12 ans : des messes basses en si-
lence et quelques messes dialoguées (des messes chan-
t ées, si l'on a fait leur éducation musicale sur ce point),
des intentions qui viennent d 'eux-mêmes, des temps de
silen,ce a~sez iml?ortants I?our la :prière :personrlelle ,
,1
 (
~;
,
NOS EN'F ANTS ET LA MESSE
t'
3) Possibilité de compréhension des divers aspects dé
t.,
.
la messe.
Ce n'est pas tout. Pour les explications, par exemple,
nous voyons que pour les petits il ne faut pas les leur
donner en commençant par le' début de la messe et en
suivant l'ordre chronologique; il faut débuter d'une
part par ce qui est le plus important, mais surtout par
ce que des enfants d 'un âge donné sont à même de com-
prendre : nous verron~ dans la deuxième partie com-
ment cela peut se réaliser. De même pour les petits, il
, n'est pas tellement important de leur montrer à quel
moment de la messe on en est que de les faire prier aux
pa~ties de la messe qu'ils ont déjà bien comprises; le
reste du temps on les « occupe » dans une atmosphère
de prière.
Comme le dit Mme Fargues) il y a des « périodes sen-
sibles » au point de vue religieux, de mêmô que
Mme Montessori l'avait montré sur le plan de l'intelli-
gence en général, et U est regrettable que cette dernière
n'en ait pas suffisamment tenu compte da ris son ou-
vrage : La messe vécue pour les enfants (51), qui a été
diffusé récemment. en France.
Même au simple point de vue pédagogique, ce n'est
pas sous l'aspect de sacrifice qu'il faut d'abord présen-
ter la messe. Car, nous autres Européens, nous n'avons
pas vu de sacrifices comme on en offrait du temps de
Notre-Seigneur, ou comme on en offre encore actuelle-
ment chez certains peuples. De plus, le mot « sacrifice »
est actuellement déformé du sens .rituel au sens moral
(les petifJs sacn"fices; article~ sacn"'fiés; la maison ne
recule devant aucun sacrifice ... ). Pédagogiquement
comme liturgiquement, on ne fait appel qu'à ce que
l'on voit : la messe n'lest donc pas à présenter en pre-
mier lieu sous son aspect sacrificiel aux adultes, et à
plus forte raison aux enfants.
On a constaté que l'enfant comprenait de très bonne
heure que la messe était une prière; on insistera donc
LE PROBLÈME 41
avec les tout-petits sur l'idée d'adoration, de louange.
Dèsl'âge de six ans, l'enfànt assimile bien la notion de
communion et, vers sept-huit ans, l'analogie entre messe
et repas. Puis vers dix ans, avec l'éveil du sens social"
se développera le sens de la messe prière communau-
taire. Quant .à la notion de sacrifice, elle est rarement
sensible avant douze à treize ans, sauf pour ceux qui
ont une piété plus profonde et qui, à cause de cela, ont
pu recevoir une formation de la Croisade eucharistique,
par exemple; cela ne signifie pas qu'il ne faut pas en
parler, mais simplement cela veut dire qu'il ne faut pas
insister sur cet aspect. Voilà ,donc des éléments qui vont .
nous permettre d'orienter nos explications en fonction
des possibilités des enfants auxquels nous ~urons affaire.
Nous voyons ainsi que c'est dès sept-hmt ans au plus
·
tard qu'il faut commencer toute cette formation du sens
de la messe dont nous parlons ici, d'une part à cause '
de ces '« périodes sensibles », d'autre part parce qu'à
quatorze ans les élèves du primaire quitteront l'~cole .èt
qu'il sera difficile de leur donner cette formatlOn a1l-
leurs; quant à ceux du secondaire, c'est alor~ bien' plus
l'âge de l'assimilation que celui de la formatlOn.
4) Adaptation des cantiques ' aux différents âges.
Il y aurait là encore toute .une étude à fair~.1 'P~ur les
petits, il faut des paroles facIles et des mélodl0s slm1?'les
et chantantes . Pour les moyens, des paroles encore Slm-
pIes mais des mélodies un peu plus étoffées, sans tou-,
tefois tomber dans le -style XIX· siècle, qui était surtout
écrit en fonction des adultes. Quant aux grands, ils
aiment un certain retour à la simplicité et des mélodies
plus rudes (par exemple les chorals et les mélodies. bre-
tonnes, .. ) . Avec eux :il faudra se méfier des canbques
anciens au style redondant et aux 'expressions trop for-
tes ou trop i~agées, mais surtout de certai~s. types de
mélodies qui se prêtent à être 'tournées en l'l~lCule par
des adoles.cents qui « épluchent n tout çe qU1 leur est
 NOS ENFANTS ET LA MESSE
présentè, ce qui a pou r effet de diminuer chez eux le
sens du sacré: par exemple les rythmes de marche mili-
taire ou de valse, qui se prêtent si bien à des accompa-
gnements de « poum poum » ou de « m' pa pa ,».
Uri autre écueil à éviter avec les grands, c'est d'utili-
ser des cantiques qui ont la réputation d'être « 'pour les
petits » : c'est ~e cas, par exemple, dans beaucoup d'en-
droits de Le voici l'Agneau si doux, que l'on a appris
très jeune et que, en particulier à treize, quatorze et
quelquefois quinze, seiz.e ans, beaucoup de jeunes ne
veulent plus chanter parce que c'est bon pour les « pe-
tits »; il est facile de remarquer dans les chapelles' de
collège que pour certains cantiques il y a une majorité
~e voix d'enfants et que .J'on entend peu les ténors et
les basses, alors que pou'r d'autres c'est bien l'ensemble
des élèves qui chantent. Malheureusement, les recueils
de cantiques ne tiennent pas compte de tout cela .
5) Miissels pour enfants.
C'est un travail fort compliqué que de savoir rédiger
un missel pour enfants, comme on peut le constater en
voyant les erreurs commises dans un grand nombre
d'entre eux: traductions trop larges ; inadaptation ou,
au contraire, infantilisme; prières éloignées de la litur-
gie de la messe; manque de respect pour la hiérarchie
des valeurs des différentes parties (43) ...
II semble que l'on pourrait résumer ainsi les critères
auxquels devraient r épondre les missels d'enfants :
- avant 6-7 ans: psy'c hologiquement, l 'enfant a be-
soin d'agir et de faire des gestes; le missel est donc pour
lui une gêne; de la part de l'adulte, il est surtout consi-
déré comme un moyen de faire tenir l'enfant tranquille;
- de 7 à 9 ans: livret de format pas trop petit, à gros
caractères, présentant seulement l'Ordinaire de la messe
aVec un texte çour~ en forme de prière (et IlOn d' ex.pli-
LE PROBLÈME 43
cation) et une illustration en regard présentant le prê-
l i;
1
tre à ce moment de la messe;
- de 9 à 12 ans: livre de messe d'adulte simplifié,
avec les textes à dialoguer en latin (avec la traduction),
indication des gestes et des attitudes, prières du Propre
(tout au moins en partie), un bon choix de cantiques et
peut-être quelques formules de chœurs parlés, suffisam-
ment d'illustrations;
- à la communion solennelle: livre de messe d'a-
dulte, à condition de choisir une traduction suffisam- .
ment compréhensible.
Pour les traductions, il faut éviter les simplifications
outrancières, ou les paraphrases trop éloignées du texte
original. On pourra utiliser la progression suivante :
- au début, l'idée générale de telle partie de la messe;
- puis l'idée générale de telle prière de la messe;
- ensuite, adaptation de cette prière; ou mieux, ré-
sumé de celle-ci en n'utilisant que les termes principaux
et en éliminant propositions secondaires, adjectifs ... ;
par exemple : « Je confesse à Dieu; que j'ai beaucoup
péché; c'est ma faute; je supplie de prier pour moi le
Seigneur notre Dieu »;
- enfin, en étoffant peu à peu ce texte, traduction
exacte et compl,ète.
6) Messes de collège. « Messes d'enfants» en paroisse .
De tout ce que nous avons vu jusqu'à maintenant res-
sort la nécessité d'avoir des messes séparées suivant les
âges, et c'est là une grande difficulté dans beaucoup de ,
cas. Il faudrait en effet au moins deux messes différen-
tes, une pour les petits, une pour les grands. Là où il y
a plusieurs chapelles et plusieurs prêtres, la chose est
assez facile à réaliser. Mais de toute façon il y aura sou-
vent la messe du dimanche à concevoir pour tous à la
fois, comme prière de ~Qute la cQmm.unauté réun.Îe ~ oIl,.
 NOS ENFANTS ET LA MESSE
l'adaptera tantôt aux gI~ands, tantôt aux petits, tantôt
aux deux à la fois, en faisant comprendre à tous qu'il y
a différentes manières de prier et qu'il faut que chacup
à son tour puisse prier à sa façon .
Bour les messes de semaine, on pourrait, comme cela
se fait dans des écoles de plus en plus nombreuses, ne
faire assister' à la messe chaque jour qu'une seule divi-
sion, ce qui donne déjà plus d'h.oI??gé~éité" o.u n;tême
une seule classe, avec messe de dIvIsIOn a CeItams Jours
et messe générale à d'autres jours. On .pour.ra .alo~'s p,lus
facilement s'adapter au groupe restremt amSI reu~l .et
intéresser les élèves à la messe de « leur » classe, ou Ils
vont avec « leur » professeur .
En tout cas, il ne· faut pas perdre de vue que cett~
messe « d'école» n 'est pas un 'aboutissement et que, SI
elle permet de satisfaire au précepte dominical, elle .est
en même temps une préparation à la messe en parOtsse
pour plus tard. Ce dernier aspect devra constamm~nt
rious guider : plus on arrivera vers la fin de la scolanté,
plus il faudra se rapprocher de la forme de la messe en
paroisse (messe suivie individuellement, ou messe chan-
tée) . Non seulement on fera apporter à la mes~e de l'é-
.cole, par les élèves, les intentions de leurs parOIsses res-
pectives (aussi bien pour les internes .que po,:r l~s. exter-
nes), -mais on facilitera à ceùx-ci l' asslst~nce ~~dlVlduelle
ou collective à la messe dans leurs parOIsses a mtervalles
plus ou moins rapprochés : une fois par mois parait être
un minimum dans la plupart des cas. .,
Ceci nous amène à dire un mot des « messes d en-
fants » en paroisse. Il y a là un problème actuellement
très débattu ': les enfants doivent-ils être, réunis pour une
« messe d'enfants» ou aller en famille à la messe·? Cette
. dernière solution serait évidemment la meilleure si les
enfants recevaient à l'école ou au catéchisme une véri-
table éducation du 'sens de la messe, et si les parents rem-
plissaient à fond leur rôle d' éducateurs. c~rétiens a? si
d'autres adultes de la communauté parOIssIale prenaIent
les enfants ençharg,e. C'~:;;t ce que résume fort heureu-
LE PROBLÈME 45
sement, dans un de ses Menus propos , S. :€m. le cardinal
Saliège ~ :: . ! \
Elles (les messes d'enfants) sont utiles, nécessaires
même, quand les parents méconnaissent leurs responsa-
bilités. .
Dans les cas h eureux où les 'familles sont soucieuses de
leurs responsabilités, est-ce un bien de les décharger de
leur devoir? Ne vaudrait-il pas mieux les encourager à
veiller elles-mêmes à l'éducation de leur enfant?
Malheureusement, dans les discussions actuelles sur
ce sujet (52), chacun ne voit que son point de vue et
adopte habituellement une solution catégorique.
7) Messe libre ou obligatoire?
La question des messes de collège nous amène à parler
des messes obligatoires en semaine, sujet qui est bien
d'actualité et qui a soulevé tant de controverses. Tel
collège a mis toutes les messes de semaine facultatives
(ou seulement quelques-unes) et s'en trouve satisfait;
tel autre, qui a essayé, voit le nombre des assistants
diminuer continuellement (ce qui, dans certains cas,
n',e st pas forcément un mal) : et aussitôt on juge hl
méthode sur les résultats obtenus sans tenir compte des
circonstances. Là encore, partisans de la messe obliga-
toire et partisans de la messe libre s'affrontent en dur-
cissant leurs positions et en généralisant les faits, alors
qu'il faut étudier la solution à prendre en fonction de
l'ambiance de l'école, de la mentalité religieuse de la
région.
Par ailleurs, les collèges où la messe quotidienne obli-
gatoire pl ait aux élè.yes sont excessivement rares. Il ne
faudrait pas non plus partir de ce dernier argument pour
mettre purement et simplement la messe facultative afin
de ne pas en saturer l'enfant: le problème est beaucoup
plus complexe.
* Semaine )·eli.gieuse de Toulollse, 1[1 mai Ig50.
 NOS ENFANTS ET LA MESSE
Si la messe quotidienne-obligatoire n'intéresse pas Jes
élèves, c'est parce qu'ils n'ont pas été formés en tenant
compte de tout ce qui a été dit précédemment.
La messe facultative en semaine a le g'r and avantag'e
d'apprendre aux enfants à user librement de leur vo-
lonté, p-qisque, · s'ils y vont, c'est d 'eux-mêmes, sans
aucune contrainte; aussi faut-il qu'il y ait de leur part
un certain effort à faire, par exemple de se lever plus
I~ tôt comme dans ce pensionnat de jeunes filles où
1 « c'elles qui veulent aller à la messe n'ont plus besoin
de se faire inscrire pour le premier réveil; elleS! mettent
simplement leur ceinture au pied de leur lit, cela leur
sert de signalisation)). Même opinion exprimée par un
ancien élève d'une école de Frères : « Je ne serais pas
pour le maintien de la messe obligatoire tous les jours.
Quel bien fait-elle à des jeunes qui ne prient pas et s'y
rasent ou bien lisent qui sait quoi? Qu'elle soit imposée
à certains jours marquants et demeure facultative aux
autres jours, quitte même à exiger pour cela un lever
plus matinal, voilà pour moi quel serait l'idéal. ))
Ne mentionnons que pour mérn,oire la faute psycho-
logique énorme que font certains éducateurs en laissant
les messes de semaine facultatives pour les externes,
l,
alors qu'elles sont obligatoires pour les internes :. c'est
en général 1.à un des meilleurs moyens de dégoûter les
1: enfants de la messe.
En tout état -de cause, pour passer de la messe obli-
gatoire à la messe libre, il faut le faire très progre~sive­
"
ment, 'e n plusieurs mois, voire en plusieurs années, et
en tenant compte de l'âge des enfants. Il semble qu'une
solution de départ possible, après mûre préparation ,
consisterait dans la progression suivante :
- n'arn,ener les tout-petits à la messe qu'une fois '
qu'ils y seront suffisamment initiés;
- maintenir la messe quotidienne obligatoire pour
les petits, mais en la' rendant très vivante;
- n'avoir la messe obligatoire qu'un jour sur deux
pour les moyens;
l'
"
LE PROBLÈME
- .pour les gl~ands, une seule messe obligatoire par
semame, présentee comme messe de classe ou de divi-
sion (tout ceci, évidemment, n'est fàoilem~nt réalisable
que dans un collège où il y a plusieurs prêtres).
La principale condition de réussite , c'est encore et
toujours la rn,ême : il faut que les enfants aient reçu une ·
certaine formation qui leur ait donné le goût de la
m esse et leur en ait fait éprouver le besoin. Partout où
cette forma~ion était suffisante et où l'on n'a pas lancé
la chose prématurément, on a abouti à de bons résul-
tats. En un mot, quelque avantage que puisse présenter
le système de la: rn,esse « facultative », ce qui importe
ce .n'est pas de rendre la messe obligatoire ou libre,
mats. de donner. aux élèves le sens de la messe, afin que
ce SOIent ceUX-Cl, et non les éducateurs, qui posent libre-
m ent l 'acte religieux que constitue l'assistance à la
messe; or, sans cette liberté, cet acte n'aurait pas de
valeur.
***
Signalons simplement, pour terminer cette première
partie, qu'en plus de tous les moyens indiqués on pourra
aussi présenter aux enfants des sermons bien vivants
sur la messe; mais il sera difficile alors de s'adapter à
tous à la fois. On pourra au contraire organiser des
retraites avec exercices adaptés à chaque âge, - par
~xemple ~es « retraites actives », surtout pour les plus
Jeunes et Jusque vers douze-treize ans, - où l'on ne se
contentera pas de donner des instructions ou des médi-
tatïons sur la messe, mais où l'on tâchera de faire
découvrir plus à fond aux élèves ce que c'est que la messe
par des recherches personnelles -x-, par la préparation de
cérémonies paraliturgiques et surtout des messes de la
* On trouvera en appendice, p. 92, un questionnaire de « dé-
couvert-e }) de la mess~ proposé> à des élèves d'un lycée lors d'une
retraite « active» préparatoire à la communion solennelle.
 48 NOS ENFANTS ET LA MESSE
~

retraite., A ce travail de retraite, on · devra aussi faire

~articirer les parents, par exemple par l'envoi de ques- '
tlOnnanes adaptés et par une réunion, présidée par l'un
des animateurs de la retraite (prêtre ou la'ic).
En résumé, nous pouvons dégager les principes sui- ,1
vants qui se retrbuvent constamment ' dans tout ce qui
précède et ,qui devront nous guider en particulieJ: dans
DEUXIÈME PARTIE 1

1'application de la mé!hode qui sera exposée dans les

pages suivantes :
- l'attitude d'âme de l'éducateur est absolument in·
dispensable;
- il n'existe pas de « truCS» et de recettes en édu-
cation;
- il faut s'adapter aux possibilités de chaque enfant
selon son âge et son tempérament; ,
- la première nO,t ion qu'il est nécessaire d'Inculquer
,aux enfants, c'est le sens de Dieu et le sens du sacré'
-.:... plus que les détails de la messe, il faut leur' en
faire assimiler les grandes lignes;
- la messe est une prière et non un cours d'instruc·
tion religieuse;
- un acte n'ayant de valeur que s'il est libre, il faut
apprendre à l'enfant à poser de tels actes.
l'
it
l'
f Le but à atteindre est de faire comprendre à l'enfant
1 que la messe est un drame auquel il doit participer, que
UNE MÉTHODE
POUR UTILISER LES MÉTHODES *
Pourquoi encore uùe nouvelle méthode? N'yen a·t·il
pas assez déjà et n'yen a-t-il aucune de bonne?
Si, il existe déjà beaucoup d'ouvrages, dont certains
sont très bien faits, qui essaient d'expliquer la messe
au+ enfants, ou qui peuvent servir à la suivre, Mais cha·
cun d'eux emploie une méthode particulière, ou suit
1'idée personnelle de son auteur. C'est très bien, mais en
réalité il faut, pour arriver à un bon résultat, employer
non pas une seule méthode, mais un !e nsemble de mé·
thodes, adaptées à l'âge, et suivant une progression
allant du plus simple au plus compliqué. Noùs allons
donc surtout donner ici un lien entre ces diff€rentes
méthodes en nous appuyant sur les remarques de la
première partie. '
ce n'est pas uniquement « l'affaire du prêtre », et que la
table de communion n'est pas une barrière, comme elle

* Celte deuxième parlie est une ré,adaptalion plus délaillée et

complètement retravaillée d'une série d'articles parus en Igl,5 dans
la revue En Chrétienté (édition urbaine), sous le titre « Pour faire
vivre leur messe à nos enfants ».
4
 50 NOS ENFANTS ET LA MESSE
en a l'air bien ,souvent. II faut que l'enfant soit actif à
l~ messe et qu on ne lu.i mâche pas toute la besogne .
C est d~ns la mesure où Il aura un effort à fournir (mais
proportlOnn~ à ses forces) que la messe l'intéressera.
~~i~r: cela, 1 enfant
aura trois principales étapes à fran-
I. - La messe.
a) l'aimer; b) la comprendre.
II. - :Ma messe.
III. - Notre ~esse.
l' Dans .tout c eqUI' va SUIvre,
. nous supposerons que
. on commence à utiliser cette ·méthode avec de jeunes
enfants. Chaque période est alors destinée à un âge '
~oyen, ou plus exactement à un degré d'intelligence
correspondant. .
Si l'on d.oit utiliser cette méthode avec des enfants
plus âgés,zl faudra tenir compte des indicaVions don-
née~ p~,: les paragraphes placés en retrait et imprimés
en ltal~que {comme celui-ci), cal' les possibilités PH-
chologzques et intellectuelles ne sont plus les mê';'es.
Ilhfaudra alors créer au départ q,n choé qui les « accro-
ce» et leul' fasse désirer une telle étude. . .
UNE MÉTHODE POUR' UTILISER LES MÉTHODES
1. LA MESSE (5 à 9 ans)
A. - L'aimer (5 à 7 ans)
Ce sera le début, ce qui est à la portée lies plus petits:
l'éducation du sentiment religieux. On ne cherchera pas
tant à faire connaître et comprendre la messe qu'à la
faire aimer.
On pourra, à l'aide de Mon Premier Catéchisme des
prêtres communautaires de Lugny (53), présenter la
messe comme la réunion de famille où Jésus est au
milieu de nous : à cause<ie cela, c'est la plus belle des .
réunions de famille. Au cours de celle-ci, nous offrirons
à Jésus ce quilui fait plaisir, et pour nous aider à,aimer
toujours lè Père des Cieux et nos frères, Jésus viendra
lui-même en chacun de nous. On s'efforcera déjà de
rattacher la messe à la vie de l'enfant.
Sans insister, on pourra aussi ~ontrer que la messe
rend présent le sacrifice de Jésus mourant sur la Croix
pOUl' rachetm' nos péchés : puisque Jésus a été ' si bon
pour nous, nous devons beaucoup l'aimer. Il a voulu
que même maintenant nous puissions assister à son
grand sacrifice : à cause de cela, nous devons aimer. la
messe. On peut déjà amorcer (mais avec la réserve indi-
quée plus haut) la partIcipation à la messe en montrant
que ce grand sacrifice de Jésus appelle des sacrifices. de
notre part.
Pour ces tout-petits, il serait préférable de ne les faire
assister à la messe que le dimanche, ou une fois de
temps à autre à une messe spécialement conçue pour
eux. A. ce stade, il faudra « occuper » l'enfant pendant
la messe ' par des prières et des chants; mais, surtoùt
 NOS ENFANTS ET LA MESSE
pour les prières, il sera bon d'en suggérer en rapport
avec le cadre de la messe. En tout cas, il faut y mettre
beaucoup de variété. Si les enfants ont reçu une vérita-
~le fOl:mation montessorienne, on pourra davantage uti.
hser 1 aspect de mystère, le recueillement silencieux et
la prière gestuelle; pour ceux qui n'ont pas eu cette
formation, cela demandera une initiation préalable.
Une autre manière de faire aimer la messe c'est de
soigner les cérémonies. Il faudra stimul~r l~s enfants
de chœ,ur pour qu'ils servent à l'autel avec une grande
attention, dignité et piété : d'abord et surtout parce
qu'ils servent Dieu, mais aussi parce que leur bonne
) tenue est un apostolat auprès de leurs jeunes camarades
qui les voient et qui en aimeront mieux la messe. Pour
cela, rien de tel que les unions de petits clercs ou de
grands clercs, comme on en trouve dans certains collèges
et certaines paroisses. On tâchera de profiter de tout ce
qui,dans la liturgie, peut contribuer à rendre les offices
plus beaux : musique, chants, fleurs, tapis,autels bien
?rnés (ce qui ne veut pas dire surchargés: pour l'enfant,
II faut quelque chose de simple), nombre d'enfants de
chœur plus ou moins grand selon l'importance des
fêtes: etc. ~e.s détails, ' qui pour certaines personnes
~armssent l'ldICules, ont une grande importance pOUl'
1 enfant et frappent beaucoup son imagination : ce sera
souvent une source de vocations.
. II semble préférable à cet âge de ne pas donner de
lIvre à l'enfant. Celui-ci, en effet, a surtout besoin de
voir, d'~ntendl'e et d'agir; comme il ne lit pas encore
très facIlement, son esprit est plus appliqué au travail
de lecture qu'à la prière elle-même. On satisfera son
besoin de parler en le faisant prier tout haut, son besoin
de bouger par des processions si possible et, tout au
~~ins; par l'expression corporelle (attitudes de prière,
ImIt~tIO? des gestes du prêtre) après préparation et
explIcatIOn du symbolisme. Mais si l'on veut déjà mettre
entre les mains de, l'enfant un livre, celui qui semble
actuellement le plus adapté est le Missel des petits amis
UNE MÉTHODE POUH UTILISEH LES MÉTHODES 53
du Christ Jésus (54) *. Il sera alors préférable, avant de
le donner, d'utiliser, soit à l'école, soit mieux en fa-
mille, la brochur~ ' de la F.C.T.P., donnant une initia-
tion progressive à ce missel : C01Yj,ment apprendre à nos
tout-petits à vivre leur messe (57, 58), ce qui amorcera
'le travail du stade suivant, où ces livres seront encore
plus utiles lorsque l'enfant connaitra un peu la messe.
Dans tout ce que nous venons de dire, il faudra tenir
compte du fait que l'enfant est alors avant tout sensoriel
et donc que tout ce qu'il aura vu, touché, dessiné, mo-
delé, fait, mimé ... , a bien plus d'importance que nos
explications, qui ne doivent pas, pour autant, êtretota-
lement supprimées. Ce sont évidemment de vrais.objets,
grandeur nature, qu'il faut leur donner, et non de peti-
tes réductions en papier ou en carton; ce n'est qu'ensuite
qu'on leur présentera des images ou des tableaux (5g,
5g ois , 60) qui rappelleront les objets réels.
On pourra déjà utiliser les possibilités de mémorisa·
1
tion de l'enfant en lui faisant apprendre quelques cour-
tes réponses de la messe, en lui en indiquant le sens :
l'Amen de la fin du Canon (il serait bon que ce soit le
premier 'mot que l'enfant prononce à la messe), puis les
autres Ame11.\, ensuite les Et cum spil'itu tuo et les Kyrie
eleison. Cela constituera la première initiation à une
participation authentique à la messe.
C'est aussi le moment de commencer l'initiation bibli-
que en racontant quelques histoires bibliques (61, 6!!),
mais surtout en faisant découvrir Dieu dans la beauté
de ce qui nous entoure, si bien décrite par exemple dans
certains psaumes.
De toute façon, l'impression dominante que doit res-
sentir l'enfant dès le début, c'est que la messe est un
moment où il prie Dieu, et non une classe d'instruction
religieuse.
Pour des enfants plus âgés, il n'y aurait pas lieu
l(- D'autres t.itres sont indiqués à l'Appendice bibliographique
(55, 56).
54 NOS BN'FANTS ET LA MESSE
d'utiliser cet aspect tel qu'il est indiqué ici, maJis de
passer directement au suivant (compréhension de la
messe) ; en essayant de donner cet amour de la messe
à travers tout le l'este de la méthode.
B. - La comprendre (7 à 9 ans)
Il ne servirait à rien de faire aimer à un enfant quel -
que chose sans le lui faire comprendre. Mais surtout, si
l'on a affaire à des enfants de sept à neuf ans, il est pré-
férable de ne pas affronter directement l'explication de
la messe, mais de la voir en trois périodes successives
1) découvrir les principales parties de la messe;
2) expliquer en détail ces différentes parties;
3) apprendre à suivre la messe.
1) Découvrir le « cadre» des principales parties de la
messe,
Céla peut paraître un peu enfantin, mais on y trouvera
plusieurs avantages, Tout d'abord , cela fixe à l'enfant
un schéma facile à retenir, dans lequel il pourra ensuite
placer les différentes parties de la messe; et il retiendra
beaucoup plus facilement ce shéma que si on voulait
lui expliquer directement toute la messe en détail. Mais
surtout cette connaissance permet déjà aux enfants de
s'unir réellement à la messe en en faisant les principaux
actes,
On fera au tableau noir, ou mieux sur un panneau qui
pourra rester un certain temps (une ou plusieurs semai-
nes) sous les yeux des enfants, le schéma suivant des
pril!-cipales parties de la messe, :
1
0
Préparation
Offertoire
2 0 Le Sacrifice Consécratio Il
) Communion
3 Remerciement
0
UNE MÉTHODE POUR UTILISER LES MÉTHODES 55
Pour rendre ce schéma plus attrayant, on pourra l'il-
lustrer par des dessins représentant ces cinq actions (59,
59 bis, 60). On expliquera aux enfants le sens de ces
cinq parties de la messe sans s'occuper des autres et sans
entrer dans les détails; en même temps, on leur mon-
trera comment prier à chacune de ces parties de la
messe :
Préparation : Acte de contrition, ou Je confesse à
l' Dieu.
Offertoire : s'offrir à Dieù et Lui offrir sa journée, ses
sacrifices" .
Consécration : a'dorer Jésus qui vient sur l'autel.
Communion : se préparer à recevoir Jésus; ou, si on
ne le peut pas, Lui dire son désir de Le recevoir bientôt.
Remerciement: dire merci à Jésus d'être venu en nous
et de nous avoir comblé de ses bienfaits.
Mais o~ ne procédera pas dans l'ordre logique et chro-
nologique indiqué ci-dessus, En tenant compte des pos-
sibilités d'assimilation de cet âge, on commencera par ,
la Communion; on continuera par la ConsécratioTl1, puis
par l'Offertoire, qui, dans son sens profond d'offrande
du Christ, est plus difficile à comprendre, Ce n'est
qu'ensuite qu'on parlera de l'·Action de grâces (remer-
ciement) et de la Préparation, non pas tellement parce
que l'enfant n'est pas capable de les comprendre, mais
bien plus pour commencer par l'essentiel .et le centre
de la messe.
Le schéma, indiqué plus haut, que l'enfant aura eu
sous les yeux pendant les jours ou les semaines qu'aura
duré cette explication, permettra de replacer en!,uite les
différentes parties dans leur ordre logique. On ne sau-
mit tl'Op insister sur l'importance d'un tel début qui,
pour nous adultes habitués à la messe, semble facile et
naturel, mais qui pour un jeune enfant constitue un
mystère qui nécessite d'être approfondi pour être bien
saisi.
A Get effet on GOffip'léte1:a. ~es expliçatio.l}S" Oll-, rrÛell-x.
56 NOS ENFANTS ET LA MESSE
on les fera précéder par des activités ou des exercices de
fi ches et d 'images à classer .. . qui leur feront entrer ces
notions fondam entales pour ainsi dire par les doigts. Un
autre procédé, m oins actif et ne permettant · donc pas
une acquisition aussi profonde, consisterait à faire
apprendre par oœur aux élèves ce schéma et ce que
signifie chacune des parties .
De toute façon, on habituera ensuite l'enfant à faire
ces cinq ac tes lui-même chaque fois qu 'il vient à la
messe, en le lui rappelant au besoin à chacun de ces
moments.
Dès maintenant, on pourra lui donner quelques no -
tions sur la messe en lui mettant entre les mains des
albums de belles photographies, ce qui lui fera désirer
l 'explication que nous comptons lui donner ensuite . On
pourra prendre par exemple : Explique-moi la messe de
l' abbé Donze (64, 63, 59), ou, pour le rite lyonnais, Crœna
Domini , fait par deux aumôniers de lycée de Lyon (65).
L'initiation biblique se poursuivra non seulement par
la lecture de récits que l'on pourra parfois faire mimer,
mais par l'utilisation comme prière de certains textes
et en p articulier des psaumes, qui constitueront une
préparation immédiate à la messe (6 l, 62, 66).
En m ême temps que cette découverte des principales
parties de la messe, on en présentera une synthèse 'e n
en montrant l'analogie avec un repas. On explique h abi:
tuellement avec force4étails comment la messe repré-
sente (ou mieux rend présent) le sacrifice de la Croix;
mais on s'attarde peu sur le fait qu' en même temps la
messe renouvelle la Cèn e. Or , comme nous l'avons vu
plus haut , c'est pourtant un aspect beaucoup plus com-
préhensible pour les fidèles et en particulier pour les
enfants.
Sans vouloir faire ici une étude sur « la messe-repas n
(67, 68, 69, 69 bis), nous nous contenterons de rappeler,
pour les éducateurs qui seraient étonnés de ce change-
ment de perspective, les liens qui existent entre ces deux
aspects de Ja meSse, 11 ne faut pas opposer ces deux
UNE MÉTHODE POUR UTILISER LES MÉTHODES 57 l
notions et l'on peut dire que (( la m esse est un repas qui
conduit à un sacrifice n, ou plus simplement que (( la
messe est un sacrifice en forme de repas n. D 'ailleurs:
- la messe est tout entière un sacrifice;
l
- la messe est tout entière 'un repas (c'est-à-dire une
communion) ;
- la messe est tout entière une offrande.
En réalité , la messe est une perpétuelle synthèse de
ces trois élémen·t s . Ces notions ne sont évidemment pas
destinées à être données à de jeunes enfants, mais elles
ont pour but de guider notre esprit dans la présentation
de cet aspect de 'la m esse , trop souvent délaissé .
Si nous avons affaire à des enfants de plus de neuf
ans, il ne faudrait, sous aucun prétexte, sauter cette
découverte du cadre de la messe et cette présentation
de la messe-repas, car l'une et l'autre sont absolument
capitales. On utilisera seulement des moyens pédago-
giques mieu x adaptés à l'âge . On pourra aussi se ser-
vir de L 'Initiation à la messe des catéchumènes, spé-
cialement conçue pour d es mili.eux déchristianisés,
mais pouvant en réalité convenir à tous , car elle cons-
titue à la fois une m éthode de découverte et une ini-
tiation à la prière eucharistique (q.l, 42 ; q2 bis).
Ce n' est que lorsque l' enfant sera bien familiarisé
avec cette prem ière péi-iode que l'on passera à la
deuxième.
2) Expliquer en détail les difj6rentes parties .
C'est ici qu'un des ouvrages indiqués en · appendice
(7, 8, 9, 10, II) rendra de grands services pour l' exl?li-
cation. On pourrait déjà amorcer celle-ci avec certallls
livres, spécialement écrits p our les enfants (70, 71, 7 2 ,
73, 74).
Évidemment, étant donné qu'on s'adresse à des jeu-
nes de sept à neuf ans, il faudra s'exprimer très simple-
 58 NOS ENFANTS ET LA MESSE
ment, sans pour cela tomber dans la familiarité, ce qui
ne contribuerait pas à donner le sens du sacré; tout cela
sera repris dans la suite au fur et à mesure que l'intelli-
gence de l'enfant s'ouvrant, on pourra lui donner de
nouveaux détails.
Cette explication pourrait se faire à plusieurs points
de vue :
- Les cérémonies et gestes du prêtre : ' c'est ce qui
intéresse le plus les enfants; mais attention à ne pas
fqire un cours de liturgie sèche, permettant à l'enfant
de très bien s'y retrouver dans la messe, de savoir à
quel moment le prêtre fait tel geste, ou au contraire de
trouver à quel moment de la messe on en est parce que
le prêtre a telle attitude. C'est très utile pour pouvoir
« suivre» la messe; mais il faut aussi et surtout expli-
quer à l'enfant la raison de chaque cérémonie et des
principaux gestes du prêtre, en les Tiant avec la prière
qu'il fait .à ce moment-là. On pourra faire suivre les
enfants en leur faisant regarder le prêtre et en leur rap-
pelant les explications qui leur auront été données aupa-
ravant; mais il ne faudra pas vouloir en une seule messe
tout leur montrer. On le fera en plusieurs messes, en
rappelant des détails d'une seule partie, mais en gar-
dant toujours les gestes essentiels de l'Offertoire, de la
Consécration et de la Communion.
Il serait encore préférable, si les enfants sont assez
~ éveillés, - en particulier si l'on utilise cette méthode
i avec des enfants plus ,âgés, - de leur proposel' d'ob-
I se/'ver tel geste, ou telle série de gestes pendant une
l, messe et de donner seulement ensuite les explications :
car l'enfant a besoin de voir avant de comprendre . On
' pourra aussi, sa on le préfère, utiliser pour cela des
fragments de « messes blanches ».
Pour des garçons de dix à quatorze ans, ce travail
\, pourra se faire à l'aide de méthodes plus actives, telles
i que' celles suggérées par un aumônier scout, l'abbé
1 ;Hôpital, dans La Me.sse -- EXl?loration (75). On don-
i
1
UNE MÉTHODE POUR UTILISER LES IVÎÉTHODES 5g
1
nei'a à chaque équipe (équipe C. V., patrouille
scoute ... ) une partie de la messe à étudier; chaque
éql1!ipe, pendant la partie de la messe qui Lui a été
1 assignée, obsin-ve1'OJ tous les gestes du prêtre; puis,
~
( après coup, eUe notera « sur un papier, divisé en deux
colonnes, d'un ,côté les gestes observés, de l'autre la
signification (le sentiment correspondant) )). Et à la
suite l'abbé Hôpital donne un exemple pour le début
de la messe. Cette brochure sera très utile pour faire
« 'découvrir» parles enfants l'autel, les objets et
accessoires de la messe, les vêtements, les couleurs
liturgiques, le mi.ssel; on y trouve aussi, pour les plus
grands des « explorations )) SUI' l'Évang!ile, le Christ,
la messe à travers le monde, l'église pal'OissiaJe, l' Eu-
charistie dans l'art, et des questions SUI' la messe et
la communion sous forme de cas de conscience.
- Les gestes des fidèles : signification des différentes
attitùdes de prière : assis, debout, à genoux; des signes
de croix, de la poitrine frappée .. , On expliquera pour-
quoi, à telle partie de la messe, on prend telle attitude
plutôt que telle autre, puis on habituera les enfants à
faire ces gestes ensemble et, si possible, d'eux-mêmes.
Si les fidèles connaissaient mieux la raison d'être de ces
différentes attitudes, on verrait sûrement moins d'hom-
mes pensant qu'H est indigne pour eux de s'agenouil-
ler (2g, 31, 33, 34),
C'est là quelque chose qui est réalisable même avec
des enfants très jeunes, comme le préconise Mme Lu-
bienska de Lenval (32, 33, 76). A l'âge des intérêts sen-
soriels (même beaucoup plus tard, et encore chez les
adultes), cette participation du corps aide fortement à
soutenir l'intérêt intellectuel. C'est aussi une méthode
préconisée à l' âge scout par le R. p, Sirot dans Savoir
vivre la messe (L~g). Enfin, étant donnée l'évolution plus
communautaire dont nous avons déjà parlé, il est inté-
ress'ant que la participation de tous les fidèles puisse se
traduire non se.u lemen,t par les mêmes paroles dites,
60 NOS ENFANTS ET LA MESSE
ensemble, mais par des gestes communs. C'est pourquoi
de plus en plus, chez les jeunes commè chez les adultes ,
dans les m esses de Mouvements comme en paroisse, ou
dans les grandes « célébrations », on insiste beaucoup
sur cette participation gestuelle, qui est à la fois une
nécessité et un moyen de nous unir dans l'exercice du
culte divin (13, 18, 20) :
_ charnels, il nous faut une prière sensible;
_ communautaires, il nous faut une prière collec-
tive.
Cette formation cL l'exp ression corporelle devra être
donnée aux enfants dé tous les âge s.
- L' explication plus délaillée des différent es parties
de la m esse : il ne s'agit pas de faire une explication
détaillée complète de toutes les cérémonies de la messe,
ce qui ne conviendrait pas à l'âge des enfants dont il
s'agit; de plus, cela risquerait de tourner à l'intellectua-
lisme si on le faisait avec des enfants un peu plus âgés
et ne les porterait pas à la prière, ce qui 'est pourtant
l' essentiel.
Tout d 'abord, où la faire? Pas pendant la messe, car
cela fait perdre aux ehfants le sens de s on importance
et le sens du sacré si on l' emploie à parler au lieu de
prier. Dans un collège, où l'on peut disposer de classes
d'instruction religieuse, c'est facile. Mais dans une pa-
roisse, où le curé et le vicaire mit à peine le temps d 'ap-
prendre aux enfants le mot à mot du catéchisme, c'est
le seul moment si les parents ne le font pas.
Comment la faire? L'idéal est d'expliquer d'avance à
l' enfant (en classe, par exemple) telle ou telle partie de
la messe bien à fond, en répondant à ses questions s'il y
a lieu; puis de résumer brièvem ent cette explication sur
place à la messe, afin qu'il situe mieux la chose dans son
esprit, en l'accompagnant d'une prière dans le même
sens. Pour que cela soit assimilé par l'enfant, il faudra
natUrellement que la même explication soit répétée plu-
sieurs fois sous des formes un peu différentes.
UNE MÉTHODE POUR UTILISER L ES MÉTHODES 61
'j C'est ici que les m esses encheeur parlé (parfois im-
proprem ent appelées m esses dialoguées) serviront beau-
coup. Outre qu'enes plaisent à l'enfant jeune et lui ren-
) dent la prière agréable, elles font entrer peu à peu l'idée
.( contenue dans ch acune des parties de la messe, surtout
1
si l'on sait, après coup, en se servant des paroles qui
reviennent comme un leitmotiv!1ans les chœ urs parlés
bien construits, interroger l'enfant et le mettre sur la
. voie . Mais encore , ici, il ne faut pas faire de chœurs
parlés tout au long de la messe, ni en prendre l 'habi-
tude, sinon ils perdent toute leur force (77, 78, 79) .
Les cantiques spéciaux pour la messe (80, 81, .82, 83,
84 , 85, 85 'bis , 86) peuvent être 'd'une grande utilité.
D'abord Us mettront de la variété pour l 'enfant et en
plus ils aideront à faire comprendre l'idée propre à cha-
que partie de la messe par les paroles adaptées. En choi-
sissant bien , on peut éviter de faire chanter pendant la
messe n'importe quel cantique qui n'ait aucun rapport
avec la messe .
L'explication détaillée des différentes parties de la
messe (en classe, au catéchisme, au patronage ... ) pourra
grandement être facilitée par l'emploi de bons films
fixes (87, 88, '8g) ou de tableaux illustr és (5·g). Mais,
pour ne pas trop embrouiller l'esprit de l'enfant, il
convient de lui en présenter qui ne soient pas trop char-
gés de détails. Là encore, il faudra utiliser des dessins
qui, comme lignes, personnages, cadre· et couleurs,
soient adaptés à l'âge de ceux auxquel s ils son t destinés.
Les illustrations de certains livres récents sont très bien
faites à ce sujet (go) .
Pour l'explication à la chapelle, ou plutôt .le rappel de
l'explication faite au préalable, il ne faud ra jamais par-
1er de toute la messe à la fois. On n 'en expliquera
qu'une partie, et pas trop longue; le reste du temps, on
fera suivre la messe d 'une autre manière. II existe une
m esse dont les explications sont mises en chœurs parlés
dans Nos messes de l'abbé Lacroix; m ais ce genre pré-
sente en général de graves dangers, car il risque de tour-

NOS ENFANTS ET LA MESSE
ner à la leçon ,e t de laisser de cô.té l'aspect de prière cl E~
tout cas bon nombre de missels pour e~fants possè ~n
des expÙcations, qu'on peut faire lir~ SOl~ par quelqu ~n
à haute voix, soit individuellement a VOlX basse par . es
enfants, à condition de réserver un temps suffisamment
important pour la prière. . .
Plus les enfants seront âgés, moins les moyens Jnd~­
qués ic.i pourront être utilisés pour donner c~tte /z01-
mati on, qui se placera alors sur un plan plus mte ec-
tuel.
_ L'historique des différentes prières et cérémonies
Cela concerne surtout les plus grands : ce sem d'ail-
leurs l'occasion de leur expliquer à n?uveaul~ me~se,
dont ils comprendront mieux certames céremomes ,
ou certains gestes, qui. n'ont plus tellement ~e sens
en eux-mêmes à notre époque. Pour . cela, le hvre du
P. ChérY', ceux de Dom Pius P~rsch et de Dom Delo-
gne, et surtout celui du chanome C~·oe?ae!·t (:' 7, g,
II) donnent des l'enseignements tresmtere~~.ants et
largement suiffisants . Comme cela est sugge](~. dans
celui de Dom Delogne, cette étude peut se fa~r~ ~n
·trois étapes: avec les dix-onze ans, les douze-tJclze
ans, et les quatorze-seize ans.
3) Apprendre à suivre la messe.
On croit en général que parce qu'on a bien , expliq~é
la messe à un enfant, il sait la sl1;ivre. ~ourtant on v~lt
parf~is des élèves de première, qm depms sept ans ~SSlS­
t t' la messe tous les jours, qui pourraient expliquer
l:nse~s et même parfois l'historique de chacune des par-
t' et qui ne savent pas les enchaîner. Ils ne peuvent
~::' dire si telle partie se trouve avant te11,e autre et sont
absolument déroutés si on leur demande a quel moment
se trouve une prière donnée.
Si l'enfant possède déjà le premier schéma de la messe
1
UNE MÉTHODE POUB. UTILISEB. LES MÉTHODES 63 l,
1.'
(cf. p. 54), jJ sera souvent facile de le lui faire complé- \
ter peu à peu. Mais bien souvent il ne saura « suivre< )) II
sa messe que lorsqu'il aura l'habitude du missel, qu'on
pourra bientôt lui mettre dans les mains. Mais on
pourra déjà lui donner certains livres de messe pour
r)f
I~
enfants (go, gI, gI bis, g2,g3). plus complets que ceux
indiqués précédemment et qui lui montreront qu'il n'est
déjà plus un tout-petit.
\
Comme les enfants ne voient pas toujours suffisam- "
ment ce qui se passe à l'autel et qu'on ne peut pas con-
tinuellement les aider à observer, sous peine d'empêcher
de. prier ceux qui sont plus avancés au point de vue for-
mation, on pouiT'a très utilement employer les « messes
blanches ».
Un autre moyen, beaucoup plus actif, consistera à
demander aux enfants de préparer la messe, soit au
point de vue matériel en arrangeant l'autelet en sortant
les ornements, soit en leur demandant de traduire en '
leur langage certaines prières de la messe. Mais, comme
ce sera le grand travail que nous allons demander dans
l'étape « Ma messe ~)), nous étudierons cette question un
peu plus loin, ,
L'une des grosses difficultés que l'enfant rencontre
pour suivre la messe, oe sont ses distractions : il se perd
et ne sait plus où il en est; s'il n'y a pas quelqu'un à \
côté de lui à ce moment-là pour lui tourner les pages et
lui indiquer l'endroit exact, il ne peut plus s'y retrouver
pendant un bon moment. Cet écueil peut être évité en 1
mettant entre les mains de l'enfant un missel qui repro-
duise à côté du texte un grand nombre d'images indi-
quant les attitudes du prêtre .ou sa place à l'autel: le
t\
meHleur à ce point de vue est le Petit Mlissel des Frères
de Jésus (go); certains enfants arrivent même avec ces !
missels à apprendre tout seuls à suivre la messe et à en
connaitre l' enchaînemen t.
\
Enfin, maintenant que l'enfant aime la messe et qu'il
la comprend, c'est le moment de lui apprendre à la ser-
vir (g4, g5) en lui faisant désirer cette participation .très
\
I

64 NOS E N'Ffl.NTS ET LA MESSE
étroite avec le prêtr·e comme une récompense et surtout
comme un honneur. Le- P. Desplanques, dans La Messe
de ceux qui ne sont pas prêtres (4), a écrit une Médita-
tion pour l'enfant de chœur qui donne un aperçu saisis-
sant de la grandeur du rôle de celui-ci et qui mérite
d' être commentée à un servant de messe.
Pour les plus grands, un excellent moyen de leur
faire gmîter la m esse, c' est d e les faire assister une
fois à la m esse dans une abbaye , où les cérémonies
sont particulièrem ent belles et soignées . On aura soin
d'e xpliquer ou de fair e expliquer à 1'avance pal' un
l
t
moine (d'une manière suffisamment simple) les parti-
. cularités d e cette m esse et ' aussi de réunir ensuite les
enfants pour un échange d'impressions SUI' ce qu'ils
ont vu.
UNE MÉTUODE POUl~ V'J;'JLISE R ' LES MÉTUODES 65
Il. MA MESSE (8-10 ans)
Jusqu'ici nous avons demandé peu çl'efforts .à l'en-
fant. Au contraire , dans cette partie, nous allons lui en
demander beaucoup pour approfondir le travail fait jus-
qu'à m aintenant. Nous aurons besoin qu 'il connaisse
suffisamment les différentes parties de la messe pour se
constituer sa m esse, avec les pri~re s de sa composition
ou de son choix.
Cela correspond bien à l'instinct « . égocentrique» de
l' enfant. Aussi il serait préférable de faire cela à la
période psychologique où cet instinct est développé au
m axïmum , c 'est-à·dire entre cinq et sept ans; mais les
capacités intell ectuelles ne sont pas alors suffisantes.
Puisque nou s avons affaire en principe à des enfants de
huit-neuf ans, nous pourrons e ncore nous appuyer pour
la r éussite de cette deuxièm e étape sur cet instinct égo-
centrique, qui n'est pas encore complètement supprimé,
puisqu 'il ne fait que commencer, à disparaître petit· à
petit à cet âge .
Si nous avons d es enfants plus âgés, on n e prendra
dans toute cette étape que l'idée de composition de
prières personnelles pour les différentes parties de la
messe et on ~e fera faire le carnet de messe qu'à titre
individuel pal' ceux à la mentalité desquels cela cor-
respondrait encore.
On agira comme il vient d ' être expliqué dans le para-
graphe ci-dessus concernant les enfants plus âgés , s'il
n' est pas possible matériellem ent de réalisel' ce carnet.
Le procédé consistant à faire choisir par l'enfant les
prières à dire pendant une m esse est un peu employé
5
66 NOS EN'FANTS ET LA MESSE
lorsqu'on charge une classe ou un gro~p.em~mt de pré-
parer la messe d'un jour donné en lm Ir:dIqu~nt que
c'est la messe pour telle fête, pour telle mtentIOn, ou
de tel groupement. On aide alors les enfants à compos~r
des prières ou des chœurs parlés et à choisir de~ can~I- '
ques pour les différentes parties de la messe, en repartIs-
sant le travail entre eux : cela suppose de la part des
enfants une certaine co~naissance du mystère eucharis-
tique, mais c'est très possible dé~à av?c de~ enfants
d'une dizaine d'années et même moms. SI pratIquement
on ne -dispose pas de temps, on pourra, à la rigueur,
leur faire effectuer cette préparation à la place d'un
devoir de français, qui sera fait soit seul, soit en équipe,
et ce sont les enfants qui l'auront composé qui le liront
à la chapelle (après répétition naturellement) : en r~par­
tissant les différentes parties de la messe en plusIeurs
groupes, on pourra ainsi occuper toute .une class~ ..
Un aumônier a mêm!) poussé plus lom la particIpa-
tion active de l'enfant à la messe. Dans un préventorium
savoyard, où il avait lancé le mouvement Cœurs Vail-
lants, il allait jusqu'à « faire expliquer la messe par les
chefs d'équipe C. V. Évidemment, il faut préparer avant
avec eux, mais uniquement préparer et non' faire -K- ».
Mais ce n'est qu'une préparation à la méthode de la
messe personnelle composée par l'enfant.
Le carnet de messe des enfants
Nous allonS nous inspirer pour cela de ce qui ,a été
fait par un professeur de cours moyen avec ses élèves
de huit à douze ans. Le travail consistait à rédiger un
carnet illustré intitulé Ma 1\1 esse.
* Un préventorium dan! le mouvement Cœurs VaiNants : la Chré-
tienté Saint-Paul, Paris, Ed. Fleurus.
UNE MÉTHODE POUR UTILISER LES MÉTHODES 67
111atérieJ nécessaire.
Pour l'enfant, :il suffit d'un carnet de poche (9,5 x
15 cm. environ, ou même plus gl'and, ce qui est mieux)
d'une soixantaine de pages, avec une couverture solide.
L'illustration du carnet se fera avec quelques dessins au
carreau très simples et surtout par le collage de vignet-
tes; ces vignettes, au nombre de cinquante-six, fournies
par planche complète à un prix dérisoire (59 bis), repré-
sentent : soit les attitudes du prêtre aux différents moc
ments de la messe, soit les scènes que rappellent les '1
1
différentes parties de la messe :
Kyrie = supplication des lépreux;
Gloria = nuit de Noël;
Sanctus = entrée de Jésus à Jérusalem ...
Comme ces vignettes sont petites (taille d'un ti~bre­
poste) , .il sera bon de pouvoir montrer à 1'enfant les
mêmes gravui'es qui existent également en format carte
postale. ~
Avec ce carnet ordinaire, qui a l'avantage d'être bon
marché, on sera obligé de le composer en suivant l'or-
dre chronologique des différentes parties de la messe.
Il serait bien préférable de pouvoir commencer par les
parties principales (comme nous l'avons fait dans la
première étape) et d'étoffer ensuite avec le reste. Dans
ce cas, il faudra utiliser un carnet à fiches mobiles
(genre Omo Ring Book), en ayant soin de faire renforcer
les perforations parle collage 'de disques perforés spé;
ciaux, pour éviter l'arrachage.
il,
Principes directeurs.
\1
Le carnet Ma J\1Iesse avait été composé par une classe
de cours moyen en vue de la première messe d'un nou- i
veau prêtre . Le texte du carnet était écrit au tableau et 1
devait être reproduit très bien écrit et avec exactement
1
1
 G8 NOS ENFANTS ET LA !liESSE
la même disposition au carreau près: d'où exercice d'é-
criture, de dessin , d'attention et de soin. Les carnets
devaient être présentés au nouveau prêtre pour qu'il y
mette un petit mot à chacun.
Tous les soirs, la dernière demi-heure de classe y était
. consacrée comme récompense du bon travail de, la jour-
née : lorsque cela avait mal marché, on r:'y travaill ait
pas, ct de plus ceux qui avaient mal su leurs leçons, ou
mal fai t un devoir, devaient finir de les apprendre ou
de le refaire avant de participer à cette activité avec les
autres : cette manière de présenter la chose donnait un
grand intérêt au travail, et c'était pour les enfants une
grosse punition que de ne pas avoir le droit de travailler
à Ma Messe avec les autres (ils s'empressaient d 'ailleurs
.de rattraper eux-mêmes le temps perdu à la première
étu de libre).
Réalisation.
Le carnet commençait par quelques explications
- Qu'est-ce que la messe? (2 pages).
- le l'appel du Calvaire (dessin d'une Croix);
- le renouvellement de la Cène (dessin d 'une table
avec nappe très longue);
- une réunion de famille : « Quand il y a une fête
de famille, si quelqu'un fait exprès de ne pas y venir,
c'es t qu'il n'aime pas sa famille et qu'i! préfère son
propre plaisir, Et moi, qu 'est-ce que je préfère : Jésus
ou mon plaisir? ));
- un repas où Jésus nous invite à Le manger : « Si
l'on m'invite à déj euner ou à dîner, ce ne serait pas
poli de ne pas manger, mais surtout cela ferait de la
peine à ceux qui m'ont invité. Quand j'assiste à la
messe,Je repas où Jésus m'im/ite , il n'est pas poli de
ne pas communier (au moins spirituellement), ))
- Les différentes parties de la messe (2 pages) le
UNE MÉTHODE POUR UTILISER LES MÉTHODES 69
schéma de la messe avec quelques invocations résumant
les principales parties :
~ Pardon , mon Dieu, pour m es péchés (Confiteo r).
- Je m'offre à Vous et je Vous offre ma journée
(Offertoire) ...
_ Ce qu'il faut pour dire la messe (l~ pages) : un autel
dessiné en couleurs au carreau sur une page, puis la
description de l' autel, la préparation du calice, l 'habil-
lement du prêtre, les couleurs des ornements.
Ensuite venait la messe proprement dite . Les enfants
avaient été préparés par les différentes étapes indiquées
dans les pages précédentes. Chaque partie, ou prière de
la messe était réexpliquée en lui montrant la carte pos-
tale , agl:andissement de la petite vignette qu 'il allait
coller dans son carnet. Cette explication amenait l'en-
fant à faire lui-même sa messe,
En plus des parties communes à tous, qui élaient ~ic­
tées au tableau, la messe de chaque enfant comprenaIt :
\
Des prières faites p~r l'enfant lui-m ême :
- prière préparatoire à la messe;
- prière quand le prêtre monte à l'autel;
oraison personnelle;
- - prière d'Offertoire; . .
_ prière d'adoration après la ConsécratlOn".
(Pour faire une prière, le professeur indiquait le sens
et le genre de celle-ci, en lisait quelques ' exemples .et
demandait aux élèves de rédiger leur prière au bro'pl-
Ion; une fois corrigée , mais pas trop pour ne pas lui
erilever sa spontanéité, l'enfant pouvait la recopier sur
son carnet.)
- Des prières choisies pal' l'enfant :
« quelques oraisons que j 'aime à dire ));
« mes épîtres préférées »;
- « mes évangiles préférés )).
 NOS ENFANTS ET LA ME SSE
(Si on ne faisait pas copier à l'enfant une seule orai-
son, une seule épître et un seul évangile, c'était pour lui
permettre d'en changer d'une m esse à l'autre selon ses
goûts et de tenir compte ainsi de son instabilité. Pour
lui permettre de choisir, on lisait à l'enfant des oraisons
en style adapté à son âg'e et on lui en donnait le titre
avant et après; l'enfant notait le titre des oraisons qu'il
préférait et on lui prêtait ensuite le livre pour les copier.
On procédait de m ême pour l'épître et pour l' évangile.
Voir référence à l'Appendice l!ibliographique (g3, g6,
97,g8, gg, 100, 101, 102, 103).)
Un choix à fair e par l'enfant au moment de la messe
pour lui permettre de satisfaire son goût chan-
geant : . tous les anges et les saints du Ciel;
intentions d'oraisons (en plus des oraisons déjà
écrites) ;
- listes ,d'offrandes pour l'Offertoire;
- à la page du Memento des vivants, l'enfimt devait
coller les photographies de ses parents et écrire au
crayon (parce que cela pouvait changer) les noms , de
ceux pour lesquels il voulait prier; de plus, il;! avait
une liste d'intentions générales pour ce Memento des
vivants;
- au Memento des morts, photographies des défunts
de sÎt famille et liste des morts pour lesquels il doit
prier;
- listes de cadeaux à faire à Jésus après la Commu-
nion;
- résolution pour la journée ou la semaine à venir
(jusqu'à la prochaine messe).
Toute la messe était centrée sur la formule Ma Vie
dans ma Messe et J\1Ja Messe dans ma Vie déyelopp-ée par
l'abbé Dutil dansVotl'e Mess e et votre Vie (5). On insis-
tait sur la nécessité de communier chaque fois que J'on
assiste à la messe, à moins d'empêchement grave.
UNE MÉTHODE P OUR UTILISER LES MÉTHODES 71
Après cette messe se trou:vaient :
_ Une conclusion : faire de toute ma journée une
messe où « mon pupitre c'est mon autel ».
_ « Un grand honneur : servir la messe )) : adapta-
tion de la méditation pour l 'en fant de chœ ur du P . Des-
planques dans La Messe de ceux qui ne sont pas prêtres.
Un grand honneur : servir la inesse
Ouand tu ser s la messe, pense que :
..:... le prêtre qui est là, c'est J ésus-Christ;
_ tout autour de l 'autel il y a des millions d 'âmes
les gen s présents dans l'église ;
ceux qui font dire cette m esse ;
beaucou Il d 'autres chrétien s viv~nts;
les âmes du purgatoire.
_ Et toi, l' enfant de chœur, tu rep~'ésentes tous les fid èles,
et par cela tu es uni à toute la chretIen t é.
Il faut donc servir avec ,: respect, r ecueillem ent, attention;
_ en pensant que tu es devant Dieu ; . .
_ en faisant les m ouvements et en prononçant les pal oIes
le mieux possible.
En t 'habillant à la sacristie, rapp elle-toi un peu ces quel-
ques pensées :
Tout un peuple est en moi!
.Je représente toute l'Église ! .
Il s'agit d'ê tre séri eux et d 'accomplir ce pOUl' quoI
:j e suis là : .
« Offrir avec le pr8tre, au nom de l'Église :
LE CORPS ET LE S ANG DE JÉSUS -CIiRIST ))
Quand tu es dans ta p aroisse, ou ~n vacances , n'~ttends
pas qu 'on vi enne te « priel' )) de servir la l~esse , malS va te
proposer à ton curé pour cela . Et ch aque fOlS que, dansune
église, tu verras un prêtre dire la messe san s enfant de
chœur, vas-y aussitôt.
_ Quelques pages sur « le prêtre», nécessaire pour
célébrer la messe :
_ Qu'est-ce que le prêtre ? .
 NOS ENFANTS ET LA MESSE
- Comment devient-on prêtre?
- Que fait le prêtre?
- Néoessité du prêtre.
- Tes devoirs envers le prêtre .
- Et les dernières pages étaient réservées pour écrire
le nom et la devise du nouveau prêtre en l'honneur
duquel on avait fait ce carnet, y coller son image-sou-
venir et y recevoir les quelques mots qu'il y écrirait de
sa main.
A l'âge où l'enfant n'aime que ce qu'il fait lui-même,
ce carnet constitue donc le livre de messe qui lui plaira
le plus, puisqu'i1l'a écrit lui-même et surtout qu'il en
a composé lui-même une grande partie. A d éfaut de ce
carnet et tant qu 'on ne pourra pas lui mettre entre les
mains un vrai missel , o n pourra lui dQnner un missel
adapté à son âge (g'g, 100, 101, 102, 103), où il aura
l'avantage de trouver un choix d'oraisons, d'épîtres et
d'évangiles .. . et quelques chants qui lui permettront de
prendre ce qui lui plaît et ainsi de varier sa messe.
UNE MÉTHODE POUR UTILISER LES MÉTHODES
'111. NOTRE MESSE (10-12 ans)
T oute cette dernièli!} étap e pourra être utilisée à peu
près telle que lle avec des enfants plus âgés.
Ce procédé de Ma Mlesse, fon? é ~u:' l' é~ocentrisme ~e
l' enfant, est évidemment trop mdlVlduahste et ne doit
être utilisé que comme rnoyen de faire « vivre n la messe
à l 'enfant et non comme 'une fin. Quand celui- ci aura
pleinement pris conscien ce de ce q~e peut ~a messe dans
sa vie et de « l 'événement n grandlOse qu est la messe,
il faudra lui montrer qu 'il ne doit pas pro~ter tout seul
de sa messe, mais qu'il doit r éellement participer ~ la
m esse du prêtre, qui le st la messe de TOUS les {ide les
UNIS dans la même prière. Il faudra lui faire c~mprendre
le sens communautaire de la messe « cathohque n. Le
P . Chéry , dans Qu'est-ce que la 1\1 es~e? (2), d~:eloppe
cette idée d 'une manière très complete. Ce qu 11 faut,
c'est que l'enfant ~ette sa m esse dans la messe,qu'il
n:
n e dise plus « ma m esse n, m ais « notre . esse ;).
Dès l'âge de dix à onze ans, quelquefOIS meme plus
tôt le sens social de l'enfant étant suffisamment déve-
loppé, on pourra s'attaquer à cette troisième ét~pe. Si
cela n'était pas 6,ncor·e possible, o.n en. profiteraIt pou~
r etravailler plus profondément la' htu~gle de l~ m esse , ,a
un âge où l'enfant s'y intéresse volontIers. MalS en géne-
l'al l'idée communautaire apparaît assez tôt, :et c'est tout
en faisant le travail de· cette troisième étape que l'on
approfondira les connaissances déjà acquises.
Il faut aussi faire comprendre à l'enfant que la messe
n' est pas une juxtaposition :des prières de chacun des
assistants à la prière du prêtre, mais que la messe est
 ··Î ,
74 NOS ENFANTS ET LA MESSE
une prière commune. Le P. Duployé, dans Le Clan rou-
tier à la m esse (I04) ,explique très bien ceci pour les
routiers d'un clan, mais c'est aussi vrai pour n 'importe
qu~1 groupe d 'enfants ou de fidèles : « La participation
actIve du clan à la célébration de la messe : ce ne sont
pas. des routiers. juxtaposés qui entourent le prêtre,
maIS le clan qUI, pal' le ministère de son aumônier
offre sa messe. Chaque routier, comme il accorde so ~
âme? .la prière de tous, plie son corps aux r ythmes qui
sont Imp osés par un même jeu liturgique. »
Mais cela n'est pas suffisant; il Y a là encore une sorte
d'égoïsme collèctif, et il faudra all er plus loin. On cher-
chera à fa ire sentir à l'enfant l'universalité de la messe
puisque celle à laquelle il participe est rattach ée à toute~
les autres qui se disent dans le monde. On lui donnera
envie de faire partie de oe grand chœ ur :
, ) - qui, d'un pôle du monde à l 'àutre . chante tous les
jours le même [(yri e, le même Gloria, le' même Credo ... ,
la m ême Préface .. . ;
- qui présente à Dieu les m êmes offrandes;
- qui prie pour les mêmes intentions (l 'Église, le
pape, etc.) , et r éciproquement pOUl' chacun d'eux, et
omnibus orthodoxis et apostolicae fidei cultoribus;
--;-- qui dit le même Notre Père;
- qui communie au même Christ.
Pour vraiment faire partie de ce ch œur , il n'y a qu'un
moyen . C'est non pas de suivre les prières de la messe
à sa manière, mais de jouer exactement son rôle de fidèle
en union d'intention avec le prêtre : offrir avec lui,
demander pardon avec lui , et, 'parfois, prier avec lui en
. ~isant .Ies mêmes prières. Quelle joie d 'entendre, à
Lourdes par exemple, des chrétiens de tous les pays du
monde chanter ensemble le Credo! Il faut arriver à faire
désirer à l'enfant de suivre l'Ordinaire de la messe
« comme les grandes per sonnes ». Pour celà, il y aura
souvent une difficulté :. celle d' aborder le latin ; 'e t pour-
. tant que d'avantages : les mots latins sont beaucoup
UNE MÉTHODE POUR UTILISER LES MÉTHODES
plus rich es de sèns; et on se sent plus unis à tous ceux
qui, dans tous les pays du monde, prient en disan t exac-
tement les mêmes mots . Il ne faudra évidemment pas
vou'loir tout fairé dire en latin , :e n particulier s'il s'agit
d'enfants de 'milieu populaire, ou d'élèves de sections
« m odernes ». Mais ils devront connaître au moins les
réponses du servant de messe et les ch ants du commun
de la grand'messe. Aucune école chrétienne, même du '
cycle primaire, n e peut se dérober au devoir d 'appren-
dre cela à ses élèves, garçons ou filles, sans encourir
une grave responsabilité.
Si l' on craint d" aborqer cet Or dinaire en latin, qu'on
en prenne une bonne traduction (105) et non plus une
adaptation , comme dans certains missels pour enfants .
Pour faire suivre l 'Ordinaire de la messe, il sera inté-
r essant de dire de temps à autre la messe face au peuple
(la permission peut en être donnée dans la plupart des
diocèses) en demandant au prêtre de dire les prières
qu'il a l e droit de dire tout haut, à h aute et intelligible
voix, pour permettre à tous de les suivre (106) .
Si l'on n'a pas de missel, on peut trouver facilement
de petits livrets contenant seulement l'Ordinaire de la
messe avec la traduction ·en fra nçais en face du texte
latin (I07, I08, IOg,IIO, III).
On fera lire à ch acun tout b as certaines d es prières
en faisant dire tout haut par celui qui dirige les pre-
miers mots, pour que tous soient ensemble. Pour le
Propl'e de la messe, on le fera ·lire en françàis, si possi-
ble par un des enfants, et çle préféren ce avec une traduc-
tion compréhensibl e pour eux (112).
Pour pouvoir comprendre cei'taines prières du Propre
de la messe (Introït, Graduel, Offertoire, Communion),
il faudra continuer l'initiation biblique déjà commen -
cée, en ne se contentant plus de récits séparés, mais en
rattach ant les faits à leur contexte historique, ethnique
et su rtout religieux. Il ne faut à au cun moment retirer
à la Bible son caractère de livre sacré; au contraire, il
faut faire pénétrer profondément cette potion ch ez l'en -
 NOS ENFANTS ET LA MESSE UNE MÉT~ODE POUR UTILISER LES MÉTHODES 77

fant, pour que les textes bibliques qui lui seront pro- Avec une telle prépara tion , l 'enfant sera armé pour
posés dans la messe constituent pom' lui une prière dont assister .à une messe tout seul sans s'y ennuyer et au
il comprenne pleinement le sens (I13, II4, II5, II6). contraire en y participa[\t par sa prière agissante, unie
Quand on aura h abitué l 'enfant à· suivre l 'Ordinaire à celle des autres fidèles. Il faudra , comme les moyens
,de la messe, il ,faudra lui faire désirer ' de pouvoir dire et les grands le désirent du reste , prévoir de temps en
l 'ensemble des prières que dit le prêtre, c'est-à-dire temps des messes en silence, pour les préparer à l'assis-
celles .du Propre de la messe du jour. Pour cela, il fau- tance à la messe dans leur paroisse. Ce ne sera plus le
dra qu'il se procure un missel. Le mieux est de lui faire moment de leur offrir des messes en chœurs parlés,
prendre un livre sérieux, en lui faisant comprendre que maintenant que nous leur avons montré la n écessité de
c'est pour toute sa vie. On pourra suggérer aux parents s'unir à la messe du prêtre, en disant la messe avec lui.
de l'offrir pour la Communion solennelle. L'idéal est On pourra faire aSSez souvent « dialoguer » l a messe
que tous les enfants d'une même paroisse, ou d 'une avec le prêtre, en se mettant le plus possible près de
même école , aient le même missel, ce qui facilitera l 'autel ; ce sera en même temps un excellent exercice de
beaucoup la tâch e pour leur apprendre à s'en servir et lecture collective du latin pour éviter les déformations,
ce qui permettra de leur indiquer les pages pour l e préparatoire au chant de la grand'messe, qu ' on devra
Propre et, quand ils seront suffisamment formés, pour alors tâcher de leur faire aimer. Le mieux, puisqu'il n e
les Mémoires. Il faudra choisir un bon missel bien com- s'agit plus de « petits», sera de leur laisser des messes
plet, ce qui n 'est pas si facile, car il y ~ encore peu de qu'ils pourront organiser à leur guise, d'après leurs
m issels qui réunissent toutes les conditions voulues (!(3, désirs et leurs besoins.
117)·
'Une foi s les enfants en possession de leur missel, il
faudra leur apprendre à s'en servir. Il y a encore là toute
une formation à faire. Au lieu d'apprendre ce qui con -
cerne la liturgie de la messe dans des manuels parfois
arides et non adaptés à des enfants, mais à des liturgis -
tes, on fera' cette étude missel en mains, ce qui présen-
tera un bien plus grand intérêt, puisqu'on en aura une
application immédiate. Avant de donner les grands prin-
cipes à ce sujet,il sera bien préférable de faire marquer
l,
l'
aux élèves les pages de leur missel la veille des jours où
ils vont à la messe, en les aidant, ou mieux en leur per-
mettant de s'entr'aider; ainsi iln découvriront d'eux-
mêmes les secrets de leur missel et une bonne partie
.i des principes. Dans certains collèges ruraux , le pro-
gramme d'instruction religieuse de la classe de cin- 1
1
quième consiste uniquement dans l 'étude du missel des 1

dimanches et fêtes, édité par l'Action catholique ru- i~

~
rale (II2). \
1
1

\.
,
. ) NOS BNFANTS ET LA MESSE
IV, ET LES ADOLESCENTS?
Bien que cela déborde le but de la. pr~sente étude , il
est difficile de ne pas terminer sans mdIquer quelques
orientations sur la manière de continuer cette méthode
avec les plus grands. ..
Comme nous l'avons déjà dit plusieurs fOlS, Il Y a un
certain Ilombre d'aspects, en particulier en ce qui ?on-
cerne. le . sens profond de certaines cérémonies et l'hIS~O­
rique de la messe, qui n'ont pu être développés par sUlte
de l'impossibilité intellectuelle pour l'en.fa~t d:e les
comprendre. Il y aura donc tout ce travaIl a fau'e et
touj~urs d'une manière progressive,. en fo~~ti~n d~s
possibilités des jeunes, Pour cela,les lIvres .deJa sIgna!es
(2, 6 bis, 7,8,9, II) rendront de grands serVIces. C~rtallls
if d'entré eux pourront même être mis entre les m?lllS d~s
plus grands élèves pour une étude pers.onnelle, qUl devr:aIt
être désirée d'un grand nombre, SI, notre formatIOn
étant bien faite, nos jeunes ont vraiment le « ,sens ?e la
messe » et,en conséquence, le désir d'en savon toujours
plus long à ce sujet. , .
Pour les douze-quatorze ans, on étudrera plus spéCIa-
lement l'aspect de sacrifice dans la messe . ~e se:a le
moment : de faire une étude vivante de la lIturgIe de
la messe ' de les initier à l'utilisation du missel d'adulte;
d'approfondir 'l'initiation à la grand'm~sse; ?~ favoriser
l'assIstance personnelle à la messe, C est eVIdemment
une période où il faudra absolument répondre à t~utes
les questions qui nous seront proposées, sans nous eton-
ner de la naïveté de certaines d'entre elles.
Avec les plus de quatorze ans, i.l faudra pré~en~er la
messe comme la synthèse des trOIS aspects pnncipaux
UNE MÉ1'HODE POUR UTILISER LES MÉTHODES
79
étudiés jusq'ol'à maintenan,t ) ~ sacrifice ; )1epas, pnere
commune . Étant donnée l'évolution intellectuelle et le
besoin de ne plus être traités comme les petits, on pous-
sera l'étude doctrinale et historique de la messe, mais
sous des formes nouvelles et plus personnelles : on uti-
lisera les cercles d'études et enquêtes (II8, IIg); on
instituera une boîte à questions pour faire poser par les
jeunes eux-mêmes les problèmes à étudier; on ne crain-
dra pas d'élargir cette étude par la lecture de revues
-diverses, se rattachant de plus ou moins près à ces pro-
blèmes; aussi souvent qu'on le pourra, on partira de
l'actualité... On pourra également utiliser le film
'
fixe (120). Si le ,climat s'y prête, on formera ces
« grands» de manière qu'ils puissent initier eux-mêmes
leurs jeunes camarades : ils les aideront à préparer leur
messe, ou à la suivre, certains pourront même servir
de moniteurs pour les servants de messe, comme cela
se pratique dans certains collèges; ce sera là un complé-
ment de formation excellent, tant sur le plan liturgique
que sur le plan communautaire.
. Disons pour terminer que ce travail ne sera jamais
fini et qu'il restera beaucoup à faire, même lorsque ces
enfants seront devenus adultes , et que le clergé paroissial
et les mouvements d'Action Catholique auront encore
bien des aspects de la messe à étudier. .
1 1
 CONCLUSION

Une telle étude de la messe ne devrait pas être stérile

et amener seulement chez l'enfant le goût et la science
de la participation réelle et active à la messe (ce qui,
d'ailleurs, ne serait déjà pas mal).
Au point de vue intérieur, elle sera parfois une source
de vocation sacerdotale chez les garçons : comment,
après avoir si bien approfondi la messe et appris à la
, .' vivre, ne pas désirer soi-même célébrer, la messe, réali-
ser ce prodige dont les anges ne sont ' pas capables :
transforrrier un morceau de pain en son Dieu! En tout
./
cas, la messe bien comprise a une action sur leur vie in-
;j térieure, comme le dit l'abbé Dutil : « Cette demi-heme
doit avoir sa répercussion, non seulement sur tout votre
dimanche, mais sur votre semaine tout entière ... Vous
qui avez assisté à la messe, qui y avez pris part et qui
devez y retourner dimanche, pouvez-vous, au cours de
. la semaine" faire ' telle action? dire telle parole? lire tel
livre? .. Votre messe du dimanche doit vous imposer
des devoirs, vous interdire des fautes. »
Et puis maintenant que l'enfant a le grand honneur
de savoir ce que c'est que la messe, ce]a lui crée une
obligation : celle d'en faire profiter les autres, de leur
apprendre, d'être un chevalier d'une croisade pour la
messe.
Si nous avons pu rendre ce grand service à l'enfant
de lui faire comprendre la messe, nous lui aurons fourni
l'arme la plus puissante pour lutter contre les tenta-
tions; car la messe est ce que Satan craint le plus, comme
6
 NOS ENFANTS ET LA MESSE

le lui fait dire Jacques Debout dans une belle tirade de

sa pjèce consacrée à la vocation: L'Enfer contre l'Autel :
Dans le destin caché, mais vrai des nations,
r.es messes sont autant de révolutions,
Celles qu'on ne voit pas e:t qui, seules profondes
Savent bouleverser l'intérieur des mondes. ~
La messe, débordant le prêtre et le missel, APPENDICES
Est un événement toujours universel.
Et quand à quelque obstacle, impuissant, je me bute,
C'est que, d~ns une église, une grange, uné hutte,
Un homme m·f irme et pauvre a tenu dans sa main
La formidable Hostie et le terrible Vin 1
Mais qu'il manque une Messe à l'équilibre immense,
Le. Démon est content, e.t son règne commence; I. Tablef\u récapitulatif de la méthode. \
Il compte les chrétiens qui ne seront pas nés ... '1
Une Messe de moins, c'est beaucoup de damnés 1. .. II. Quelques exemples à ne pas « copier », mais à
1
Et dans l'humanité qui se croit affranchie imiter : .\
1
C'est beaucoup de désordre et beaucoup dianarchie. - une messe pour' enfants de 7 à 10 ans;
\
j _ une messe pour enfants de 10 à 12 ans;
1
- une messe pour des jeunes de 13-14-15 ans. (
)
i') III. _ Questionnaire de' « découverte » de la messe,
utilisé en retraite active.

IV. Bibliographie commentée.

 li!

la méthode
, APPENDICE 1 Résumé ::=de
QUELQUES POSSInILITES ASPECTS DE LA MESSE MOYENS A EMPLOYEH
"

AGE PS YCIIOLOGIQUES ET A PHÉSENTER

INTELLECTUELLES A UTILISER
Période sensorielle (les
choses ont plus d'impor-
tance que les idées - be-
soin d'exprimer par le
5-7 ans geste); mais instabilité;
découverte de Dieu et pos-
sibilité d'adoration;
mémorisation - imitation.
(PAR ORDRE D'BfPORTANCE)
- Faire aim el' la messe;
_ commence l' à donner le sens du sacré (choisir de belles' cérémo-
Communion (recevoir Jé-
nies, fair e fleurir les statues, ... ); .
sus .
- faire beau coup agir l'enfant, le faire prier;
- faire déco uvrir par tous les sens;
Prière.
Réunion de famille. - ne nlontrel'- que l'essentiel;
Repas. 1 - faire appr endre des formules très simples;
;
- livre peu conseillé à Get âge.
Sacrifice (sans insister) .

"! Expliquer les parties es sen tieHes sallS détail et dans l 'ordre de pos-
-
.~ sibilité d e compréhension;
- faire saisir. le sens de la prière personnelle à faire par l'enfant à
chacun d e ces moments;
Imagination; Repas. - expliquer les cérémonies et les gestes du prêtre, les gestes et atti-
réceptif aux récits bibliques; tudes des fidèles'
mémorisation; : - puis expli quel' ,a ;'ec plus de détails les différentes parties de la
7-9 ans Communion.
instabilité; Prière commune. messe;
besoin (l'action. (Sacrifice.) -utiliser le s chœurs parlés d'une manière éducative, ainsi que des
( chants co urts et variés;
- apprendre à se servir d'un missel approprié à l'âge;
1 - apprendre à servir la messe.
--------~--------------~--------------
,; - Carnet de messe étape facultative.)
(8-10 ans Fin de la période égocentri. 1)
que.

Sens du groupe; Prière communautaire. - Approfond il' toute l'étape 7-9 ans;
- éduquer à fond le sens communautaire;
IO-I2 ans participation active;
- former co mplètement à la messe dialoguée.
approfondissement des cau- Repas.
ses. Sacrifice. ,
1
- Continuer l'étape 10-12 ans;
, - faire une étude liturgiqlu e de la messe (liturgie vivante);
l1:veil de la personnalité; Sacrifice. , - initier à l' utilisation du missel d'adulte;
I2-I(1 ans attachement personnel a:u Repas. - approfondi r l'initiation à la grand'messe;
Christ. - favoriser l' assistance. personnelle à la messe;
Prière COlnmune. , - r épondre a' toutes leurs questions.

- Pousser l" etude doctrinale et historique de la messe, mais sous des

formes n ouvelles et plus personnelles (cercles d'études, enquêtes,
boîte à q uestions, lecture de revues, utilisatioll de l'actualité, etc.);
plus de Adolescence : besoin de nou- Sacrifice + Repas + Prière com- 1 - former les grands à initier 11 la messe leurs jeunes camarades (aide
I4 ans veau. mune (synthèse de ces
pour prél}arer la messe ou pour la suivre, moniteurs de servants . _1
trois aspects). 1 de messe, etc.).
=- . - , ',- '
 86 NOS EN'FANTS ET LA MESSE
APPENDICE II
,]
' !t
QUELQUES EXEMPLES
à ne pas « COPIER », mais à IMITER
Lorsqu'on a un peu travaillé la question de la participa-
tion de l'enfant à la messe et que l'on passe dans une école,
un collège, ou une paroisse, on vo)Js propose habituellement
de diriger la messe des enfants. En général, il faudra ref!!.ser,
car:
- l'on ne connaît pas suffisamment les enfants ni le mi-
lieu scolaire ou paroissial da:gs lequel ils évoluent;
- et su,rtotIt, neuf fois sur dix, Cc que l'on aura fait sera
considéré comme un « truc » merveilleux, qu'il n 'y a plus
qu'à utiliser toujours et: tel quel.
C'est pourquoi ce n'est qu'après beaucoup d'hésitations
que ces « exemples )) de messes adaptées aux différents âges
, ont été rédigés. Ce n'est qu'une illustration de tout ce qui
précède,et encore choisie parmi bien d'autres possibilités. Si
les quelques pages qui suivent étaient destinées à fournir
une recette toute prête à être utilisée, il vaudrait mie)Jx les
déchirer avant de les lire.
Dans chacune des trois messes qui seront présentées, la
réalisation proprement dite sera précédée d'indications psy-
chologiques et pédagogiques, j)Jstifiant les formes de prières
proposées.
1° Messe pour enfants de 8-10 ans
Indications pédagogiques: '
- Tenir compte du besoin de mouvement, mais en fonc-
tion de la liturgie (attitudes de prière).
- Tenir compte du besoin de changement (v'ariété dans les
formules, chants courts et variés, place à la prière personnelle
~ çais.
suggérée). ' '
,1
Réalisation:
-ENTRÉE DU PRÊTRE: debout pour le saluer et par respect
pour lui.
--:- DÉBVT DE' LA MESSE : à genoux. Nous faisons lentement
le signe de la Croix ave,c le prêtre. !Nous disons tout bas à
Dieu notre joie de venir à cette messe. Nous demandons par-
don de nos péchés (récitation de l'acte de contrition ou du
Je conjesse à Dieu).
- INTROïT, : debout quand le prêtre monte à l'autel. Dire
un mot très court sur l'idée de la messe du jour (si ce n'est
déjà fait).
- KYRIE : (présenté par un , mot) en français, répété par
tous (ou en deux chœurs).
- GLORIA : (présenter) chant du Gloria Patri e,t Pilio sur
un ton connu, ou Gloire à Dieu qui règne dans les cieux
(fich'e « Union iJ), R 30-31) en faisant chanter seulement à tous
le refrain.
- ORAISON: debout ou à genoux, en français, avec une for-
mule très simple et sans Mémoires.
- ÉPÎTRE: assis, lectl,lre avec une formule très simple.
- 'ÉVANGILE: debout, lecture avec )Jne formule très simple.
- CREDO: debout, récitation du Je crois en Dieu.
- OFFERTOIRE: (présenter très rapidement). Chant: Reçois
l'offrande de tes enjants (fiche « Union », n 91-92); debout
pendant le premier couplet avec geste d'offrande, puis assis.
- PRÉFACE : se lever !au Dominus vobiscum (ou, à la ri-
gueur, au Sursum corda). Chant: Qu'il vive, qu'il règne (cf.
cantiques notés de Mon livre de prières).
- CANON : s'agenouille;' après le chant. Guider la prière
personnelle au Memento des Vivants. ([nviter au reèueille-
ment au moment où le grand mystère va s'accomplir.
- APRÈS L'ÉLÉVATION: chant sur l'air Jésus, doux e't hum-
ble de &œul' ': .
1. Jésus, 'Jésus, mon Sauveur et mon Dieu,
o Dieu caché, je Vous adore en cette hostie (bis).
2. Jésus, Jésus, mon Sauveur et mon Dieu,
: ,
Avec le prêtre, nous Vous offrons à votre Père (bis). ,
- NOTRE PÈRE : debout, récitation du Notre Père en fran~
1 AGNUS DEI : à genoux. Lire la traduction simplifiée des
i
\
88 NOS EN'FANTS ET LA ME SSE
trois pri èr es du prêtre avant la Communion, en laissant un
temps de silence après ch acune, pour permettre aux enfants
de prier dans le m êm e sens.
- COMMUNION: Rappeler que la Communion n 'est pas seu-
lem ent notre union avec Jésus, mais avec tous ceux ql.li sont
là. Si la communion est longue, faire chanter de temps à
autre un couplet d 'un cantique. Inviter les enfants à faire
_une action de grûces persünnelle .
- POSTCOMMUNION : debout ou assis , action de grâces com-
munautaire maintenant en leur lisant la Postcommunion
dans un t exte très simpl e.
- hE MISSA EST : en donner une explication (messe conti-
nuée tou t au long de la journée) et celle de l a bénédiction
(d estinée à nous aider à cela) r eçu.e à genoux, ou debout la
tête inclinée.
- DERNIER 'ÉVA NGILE: d ebout. En lire une phrase telle que
« Je Verbe, vraie lumière éclairant chacun des hommes », ou
« il vint servir de témoin » et inviter les enfants à être
auprès de tous ceux qu 'ils approcheront dans la journée des
« lumières », ou des « porte-Christ », ou des « témoins ».
- APRÈS LA MESSE : court e action de grâces vocale. Termi-
n er par un chant en rapport avec le temps liturgique, ou la
m esse du jour.
2° Messe pour enfants de 1'0-12 ans
Indications pédagogiques:
- Tenir compte du besoin de concret, de n etteté et d 'or-
dre, d'action , de oompréh ension, de participation commu-
nautaire.
- Puisque c'est à la période suivante que l'adolescent
commencera à assimiler l'a spect sacrifice dans la messe, nous
allon s déjà lui fournir des éléments qui travailleront dans
son subcon scient. Nous aurons comme idée dans cet exemple
de m ontrer comment la m esse re-présente, c'est-à-dire rend
présent le sacrifice d e la Croix.
Préparation :
- Choisir un jour de Carême, où le Propre de la m esse
parle du sacrifice de la Croix, ou bien un jour où il est ' pos-
sible de dire la m esse votive de la Croix.
APPENDICE'S 89
- Proposer aux enfants de rechercher par groupes dans
un missel, où les rubriques sont bien indiqlu ées , le n ombre
de signes de croix que le prêtre fait pendant la messe. Ils
seront étonnés p ar ce grand nombre (plus de 50) .
- Expliquer :(rès brièvement l'analogie qui existe entre la
m esse et le sacrifice du Calvaire.
R éalisation:
- AVANT LA MESSE: rappeler rapidement que pendant cette
m esse on' va essayer de voir cette analogie. Faire observer les
croix (sur l'autel, les linges, les ornements.:.) . Rapp: ler le
nombre de signes de croix trouvés dans le mIssel. InvIter les
enfants à regard er le prêtre faire les signes de croix, en les
leur rappelant disèrètement au cours de la m esse, et surtout
à faire en m,ême t emps que le prêtre les signes d e croix qu'il
fait sur lui. Si possible, m esse face au peuple.
- ENTRÉE DU PRÊTRE: chant très court en l 'honneur de la
Croix : Viv e Jésus, vive Sai Croix , ou mieux Victoire (fiche
« Union », R 54).
- PRIÈRES AU BAS DE L'AUTEL : prières dialoguées, ~ au dé-
but, à Adjutol'iam et au Confiteor.
- INTROïT : ~ au début, lecture de l'Introït en françai!,.
- KYRIE, GLORIA : dialogués avec le prêtre, ~ à la fin du
Gloria.
_ ORAISON, npÎ'rRE, ÉVANGILE : lus en fra~ç ais d ans une
traduction simple. Happeler les signes de croIX au début de
l'Évangile.
- CREDO : dialogué avec le prê tre, ~ à la fin.
- OFFERTOIRE : faire observer les ~ du prêtre. Entre ces
moments faire répéter une phrase résumant les principales
prières, en particulier pour le Suscipe Sancta Trinitas, qui
fait mention «;le la Passion.
SECRÈTE: Réponse à l'Ora.te jratres. Secrète lue en fran-
çais.
PRÉFACE : Debout pour les répons. Lecture en français
de la Préface de la Croix. Sanctus dialogué avec ~ au Bene-
dictus.
- CANON : Faire observer les ~ du prêtre. Faire donuer pat
des enfants les intentions de Memento préparées à l'avance.
Après l'Élévation, m ention d e la Passion, puis observer
les ~. Inviter à s'unhl à l 'offrande solennelle du Christ aU
Père.

go NOS ENFANTS ET LA MESSE
- NOTRE PÈRE : dit tout bas, tous ensemble. Observer les
li4. de la fraction du pain et en rappeler en un mot le sym-
bole.
- 'AGNUS DBI : En rappeler le sens avant de le dialoguer.
Chant ; Mo~ Sauveu.r, je ne. suis pas digne (La Tombelle), ou
Mon Dzeu, le ne suzs pas dzgne (Brun) ou cantique équiva-
lent. ' , ,
- COMMUNION : ~ de l'Indulgentiam.
- FIN DE LA MESSE : ~ de la bénédiction et du dernier
Bvallgile. Après l'action de grâces chant d'acclamation de la
Croix: Victoire (fiche « Union )), 'R 5{1).
, 3° Messe pour jeunes de 13-14-15 ans
Indications pédagogiques:
- :r?ssibilit~ de me~se dialoguée, même avec des enfants
de mIlIeu OUVl'ler ou d écoles primaires.
- Centrer sur la liturgie du jo~r.
- Peu de chants, mais très virils.
PréparaUon :
- . La. veille, faire marquer la m esse dans le livre. BTève
explIcatIOn des textes du Propre, avec, en particulier, lec-
ture, da!ls u~e tr~.duc~ion bie!l compréhensible, du psaume
to~~ entwr d In:trOlt, d OffertOIre et de Communion, pour en
SaISll' le contexte.
- Pour ce,t âge, l'idéal est d'avoir un groupe peu nom-
b~eux. et bien homogèpe : me~se de classe, de patrouille,
d éqUIpe, etc. Leur fall'e prévoll' les lectures . Les aider à
préparer; Leur expliquer, s.'il y a lieu, les particulàrités des
cérémomes.
Réalisation *
-:- Entrée en procession avec le prêtre en chantant un
« c~ant d'entrée)) sur la fête du jour, ou sur le psaume
Judwa me (cf. fiche « Musique et Liturgie )), A r). Se placer
~ . Celte messe est prévue ~our des garçons; s'il s'agit de filles, il y
ilU! a quelques légères modificatiOns à ,Y apporter.
----. _- ~ ~
APPENDICE'S gl
.
I
en cercle fermé sur l'autel. Continuer le chant pendant les
prières au bas de l'autel.
- Attitude debout pendant toute la messe, sauf pendant
la Consécration et pour communier.
- Kyrie, Gloria, Credo, Sanctus, Agnus dialogués avec le
prêtre.
- Lecture du Propre par plusieurs lecteurs, au moins
trois : un pour les priè.res (Oraison, Secrète, Postcommu-
nion), un pour les lectures (Bpître, Évangile) - et un pour
les chants (Introït, Graduel, Offertoire et Communion), s'ils
ont une formation biblique suffisante.
- Pour l 'Ordinaire, les laisser libres de suivre dans leur
livre; au besoin, s'ils ne sont pas encore très habitués, indi-
quer les premières' paroles des principales prières pour leur
permettre de se retrouver.
- _ - On pourra faire la procession d'offrande, chacun venant
devant l'autel remettre au prêtre son hostie pour la Commu-
nion, ceci se faisant par un déplacement de tout le cercle.
- Prévoir un chant d'Offertoire, par exemple : 0 Dieu,
reçois (cf. recueil Gloire au Seigneur). '
-'- S'ils le désirent et s'ils l'ont préparé, ils pourront dire
tout haut leurs intentions au Memento des Vivants et à celui
des Morts. '
- Ils s'agenouilleront du Hanc igitur jusqu'à Unde et
Memores. '
- Puisqu'ils sont debout, ils pourront faire les gérru-
flexions en même temps que le prêtre.
- Pour la Communion, ils pourront: soit défiler devant
l'autel comme à la procession d'offrande, soit rester sur place
en mettant un genou en terre (a,t titude du chevalier) et' en
formant la chaîne (symbole de l'unité). Pendant ce temps on
chanLen un cantique eucharistique assez viril comme Louez
tous le Seigneur, de Dom Desprez (cf. manuel de Delporte),
soit mieux une adaptation française du psaume de la Com-
munion (cf. recueil Les Deux Tables). '
- A la fin de la messe, action de grâces dirigée par le célé-
brant, avec une orientation sur, la journée. Terminer par un
chant d',a cclamation de Dieu, 'ou de louange mariale, ou un
chant en rapport avec la liturgie et la messe du jour.
 NOS ENFANTS ET LA MESSE
, APPENDICE III
QUESTIONNAIRE DE « DÉCOUVERTE» DE LA MESSE
Voici un questionnaire qui a été utilisé en retraite active
avec des enfants sc préparant à la Communion solennelle,
pour leur faire découvrir en équipe ce que c'est que la messe
et la place qu'elle occupe , Ou peut occuper dans leur vie
(chaque équipe traitait un seule question) :
1) Quelles sont les principales parties de la messe? Qu'elle
est la plus importante? Pourquoi?
2) Dans la messe, q uelles sont les prières d'adoration? les
prières. d 'o (frand ~ ? les prières de demande? les prières de
remercIement? Citez-en quelques-unes qui vou s ont particu-
lièrement frappés.
3) Quelles idées principales trouve-t-on dans la messe (de
l 'Ascension) ? Quelles grâces y demande-t-on?
,4) C~erchez dans les textes de l'Ordinaire de la messe à qui
Ion fart des offrandes au cours de la m esse. Qu'offrent les
fidèles? Qu 'offr e le prêtre?
5) Quelles sont les différentes m anières possibles d'assister
à la messe? Lesquelles préférez-vous? Pourquoi?
6) Pendant la messe, les fidèles ont différentes attitudes.
L e? qu ell.e~? Chaq~e attitud.e c?rrespond-elle à un genre de
p.nère dIfférent? Essay:z d'mdIcJuer p~)Ur les différentes par-
ties de la messe les attItudes qUI conVIennent le mieux.
7) Quel est le rôle du servant de m esse ? Quel est le rôle
des fid èles e,t comment participent-ils à la messe?
8) La messe est-elle un acte , de piété isolé? Quelle place
tient-elle dans votre vie?
9( On dit que la messe :st une prière « communautai re )).
Qu est-ce que cela veut dll'e? Quelles sont les prières de la
messe ou les attitudes qu~ montrent cela?
, i
10). Qn di~ que la messe est le rassemblement du pe:uple
de p~eu. Qu est-ce que cela veut dire? Comment cela se tra-
dUlt-ll ?
~\PPENDICE'S g3
AP,PENDICE IV
BIBLIOGRAPHIE
Nous 'n'avons pas l'intention de donner ici une bibliogra,
phie complète sur l a messe, mais nous voudrions essayer, en
suivant le plan du présent ouvrage, d 'indiquer les livres et
brochures qui pourront rendre le plus de services à ceux qui
voudront m ettre en application la méthode proposée. Les '
ouvrages présentant le plus d'intérêt sont précédés d'une *.
Voici quelques indications au sujet de certaines revues dont
nous signalerons à plusieurs reprises des articles intéres-
sants :
- La Maison-Dieu, r evue trimestrielle du Centre de Pas-
torale Lit urgique (29, boulevard de Latour-Maubourg, Paris-
Je), a publié entre autres d'intéressantes études sur la Messe
et les Missels.
- Lumen Vitae, revue trimestrielle éditée par le Centre
international d'études de la fo rmation religieuse (27, rue de
Spa, Bruxelles), publie d 'intéressants numéros spéciaux et
des articles des m eilleurs spécialistes de divers p ays .
- Paroisse et Liturgie, revue bimestrielle d 'Action litur-
gique et paroissiale (Abbaye de Saint-André, Bruges) , plu-
sieurs études sur la participation des fidèles à la m esse et
sur l 'initiation des enfants à la m esse.
PREMIÈRE PARTIE: Le Problème
1. ~ QUE PENSE-T-ON DE LA MESSE?
(1) SIROT (Paul, O. P.) : Dans la Messe par ses signes. Collec-
tion « l,a Clarté-Dieu ». Paris, Ed. du Cerf, 19(12,
38 pp. '
(Souligne la portée liturgique des gestes du
prêtre,)
 g{~ NOS ENFANTS ET LA MESSE
CUÉRY (H.-Ch., O. P.) : Qu'est-ce que la Messe? CoUee.
tion « Initiations ». Pau, ~d. de la Revue des Jeunes,
in-n, 279 pp.
(Intéressante enquête, dont l'auteur tire de très
bonnes conclusions sur un grand nombre d '.a spects
i
de la messe.)
f)
[1. - UNE ENQUETE
(3) FARGUES (Marie) : Tests collectifs de Catéchisme, t. II.
Paris, ~d. du Cerf, 1951, in-.8, 20B pp.
(Voir en particulier les tests sur la messe: 630, 631,
632, 633, 633\ 1633 2 , 63l!, 634', 634 2 , 635, 636,
637 , 63B, 9:20.)
III. - LES CAÙSES
IV. - LES REMÈDES
A) A'ITITUDE DE L'ÉDUC~TEUR,
1) Forma.tion pastorale et liturgique
- Livres de spiritualité SUI' la messe :
(4) DESPLANQUES (R. P., S. J.) : La Messe de c~ux qui ne
sont pas prétres. Paris, Spes, 193B, in-12, 256 pp.
(Pour donner une idée de la grandeur de la
messe.)
(5) DUTIL (Abbé) : Vo:tre Messe et votre Vie. Paris,
J .E.C.F.-M.T., 1937, in-B, 31 pp.
(Destiné à montrer aux Jécistes comment mettre
leur messe dans leur vie et leur vie dans leur messe
intéressant pour tous.)
- Connaissance historique et liturgique de la messe :
* (6) La Messe et sa CaUchèse. Collection - « Lex Orandi .J ).
Paris, :Éd. du Cerf, 19&.7, iri-12, 344 pp. . 'fond, qui en même temps se liJ tr~s facilement.
(Compte rendu de la session du C.P.L., Vanves,
30 avril-l! mai 1946,. Excellente mise au point sur l'é-
volution liturgique dans ce domaine.)
* (6 bis) ROGUET (A.-M., O. P.) : La Messe, approches du mys-
tère. Collection « L'Esprit liturgique J). P,aris, ·Éd. du
Cerf, 19521, in-12, 127 pp.
.1 (Livre nécessaire à tous les éducateurs pour assimi-
APPENDICES g5
1er certaines notions, ou certains aspects de la messe,
qui sont rarement développés ailleurs.)
* (7) CROEGAERT (Chan . Aug.) : Les rites et les prières du
saint Sacrifice de la Messe. Malines (Belgique), Des-
sain; Paris, Mignard, 2" édition 1951, 3 vol. in-B,
607, 404 et 670 pp. ,
(Documentation de base indispensable malgré son
prix élevé - 2.970 fI'. en septembre 1952 - pour
quiconque veut entreprendre un travail approfondi.
Spécialement conçu pour la préparation de sermons
et de cercle~ d 'études pour jeunes gens .)
* (B) PA,RSCH (Dom Pius) : La Sainte Messe expliquée dans
son histoire et sa liturgie. Bruges, Beyaert, et Paris,
Casterman., 19l!5, în-12, 303 pp.
(Excellent livre de base, moins complet, mais plus
accessible que les deux précédents.)
(9) PA.RSCH (Dom Pius) : Pour bien comprendre la Messe. Mul-
house, Ed. Salvator, 1950, in-I2, 159 pp.
(Bonne initiation, complète, mais succincte.)
(IO) CHEVRO'!' (Mgr) : Notre Messe (Instructions paroissiales).
P,aris, Desclée de Brouwer, 1941, in-I2, 292 pp.
(Sermons pouvant servir à une présentation com-
plète de la messe 'd'une façon vivante et actuelle.)
(II) DELOGNE (Dom Hugues) : No,tre Messe vécue. Paris, Des-
cléede Brouwer, 1941, in-12, 202 pp. et planches
détachées. .
(Manuel d'initiation à la messe destiné aux élèves
de 13 à 18 ans, en trois étapes successives.)
Voir aussi (2).
- Liturgie en général - renouveau pasto1'Ol1 et liturgique :
* (12) PERROT (Daniel) : Sous la tente de Dieu, Introduction
à la vie liturgique. Bourges-Paris, Tardy, 1949, in-12,
. 3JI pp.
(Montre l'aspect véritable et profond de la liturgie,
dépassant les notions austères et restrictives de sim-
ples règles pour l'exercice du culte. Livre très pro-
Indispensable à tout éducateur.)
*(12 bis) LUBIENSKA DE LENVAL (H.) : L'éducation du sens li-
turgique. Collection « L'Esprit liturgique JJ. Paris,
~d. du Cerf, 1952, in-I2, 1{17 pp.
(Comment acquérir le sens de la liturgie et le faire
passer chez les fidèles. Livre écrit à la fois en fonc-
tion des ,adultes e.t des enfan~s, comprenan~ une

96 NOS ENFANTS ET LA MESSE
partie pratique faisant suite à un exposé plus ~héo­
rique.)
* (12 ter) : SAUVAGEOT (Abbé Paul) et JACQUIN (Abbé Gabriel) :
L'initiation de l' enfant au mystère chrétien par la
Bible et la liturgie. Paris, Éd. Fleurus, Ig52, in-n,
144 pp.
(Ouvrage théorique et pratique concernant les
enfants de huit à quatorze ans, comprenant entre
autres un « Plan d'initiation chrétienne, suivant le
déroulement de 'l'année liturgiqüe '», des références
de chants convenant aux enfants pour les différents
liturgiques et une abondante bibliographie.)
(13) PARSCli (Dom Pius) : Le renouveau liturgique au service
de la paroisse. Sens et portée de la liturgie populaire.
Mulhouse, Salvator, 1950, in-S, 31g pp.
(Étude de fond montrant l'évolution actuelle.)
(14) PINSON (S. Exc. Mgr) : La liturgie dans la vie de l'Eg lise,
dans La Maison-Dieu, nO {l,3° trimestre Ig45.
(15) DALMAIS (L-H., O. P.). : La liturgie, acte de l'Église,
dans La Maison-Dieu, nO Ig, 3° trimestre Ig4g.
(r6) DONCOEUR (R. P. Paul, S. J.) : Requetes fondamentales
d'une renaissance liturgique, dans La Maison-Dieu,
nO 25, 1er trimestre Ig51.
(17) JENNY (Henri) : Le mys(ère chrétien dans le déroulement
de l'année liturgique. Equipes enseignantes, 64,
rue des Plantes, Paris, IMg, in-8, 40 pp.
Voir aussi les comptes rendus des Congrès du Centre de
Pastorale Liturgique et' de l'Union des OEuvres.
- Notion de « l'asse mblée chrétienne» et de la « célébra-
tion» : ' (27) ROGUET (A.-M., O. P.) : PLaidoyer pour la véri.t é des cho-
* (18) La célébration du culte paroissial, nO spécial de La
Maison-Dieu, nO 20, 4° trimestre Ig4g.
(Compte rendu de la session du C.P.L., Ve'rsailles,
13 au 15 septembre Ig4g. Aperçus intéressants et
inédits sur : chant, proclamation de la parole de
Dieu, attitudes et gestes, rôle du meneur liturgique.)
(Ig) DALMAIS (R, P., O. P.) : La célébration liturgique, et
CRUIZIAT : Vers des assemblées chrétiennes dignes et
vivantes, dans Terre et Ciel (revue du Mouvement
« Vie No~velle », 42, quai Henri-IV, Paris), nOS 3, 4, 5
ct 7, avnl à novembre Ig50.
(Constitue urie présentation simplifiée du nO ci-
/ dessus de [..a Maison-Dieu.)
t
97
"
MAERTENS (Dom Thierry, O. S. B.) : Technique de la par-
ticipatio11j des fidèles à la messe. Bruges, Apostolat
liturgique, Abbaye de Saint-André, Ig50, in-8, 43 pp.
(Tiré à part d'articles parus dans Paroisse et Li,t ur-
gie au cours de l'année Ig4g-lg50. Intéressantes indi-
cations pratiques.)
MARÉCHAL (R., curé d'Alfortville) : Offrande aux messes
, d' enfants, dans La Maison-Dieu, nO 2{1, 4° trimestre
Ig50.
(Mise au point, à partir d'une expérience, sur le
vrai sens de cette offrande et sur les déviations de
certaines offrandes.)
- Sens de Dieu et du sacré - compréhension des « signes
sacrés» :
(22) DON COEUR CR. P. Paul, S. J.) : Éveil et culture du sens
religieux. Paris, 1947, nO spécial des Cahiers de
Sainte-Jehanne (janvier 1947) , tiré à part, in-8,
{IS pp.
(23) SUHARD (S. Em. le card.) : Le Sens de Dieu. Paris,
Lahure, Ig48, in-12, 64 pp.
(Lettre pastorale pour le Carême de Ig48.)
(2{1) DERKENNE (Françoise) : Quel sens de Dieu donner à
l' enfant (de 6 à 7 ans)? Fiches Vérité e~ Vie (Cen-
tre de Pédagogie chrétienne, 27, rue des Juifs, Stras-
bourg), nO II, juin-juillet Ig51.
(.25) GUARDINI (Romano) : Les Signes sacrés. Traduction revue
et augmentée par Antoine Giraudet. Paris, Spes,
1950, in_ 12, 103 pp. '
.,. (26) Le sens actuel du sacré, nO spécial de La Maison-Dieu,
nO 17, 1 01' trimestre Ig4g.
ses, dans La Maison-Dieu, nO 20, {le trimestre Ig4g.
(28) MARTIMORT (Chan. Aimé-Georges) : Le Sens du Sacré,
dans La Maison-Dieu, nO 25, 1 er trimestre Ig51.
Revoir aussi (12).
- Éducation gestuelle:
-l(. (29) LUBIENSKA DE LENVAL (Mme Hélène) : L'Éducation de
) l'Homme conscient. Paris, Spes, Centre d 'Études pé-
dagogiques, Ig48, in-I2, 128 pp .
(Toute la première partie concernant « l'activité
1
corporelle au service de l'esprit » constitue une
excellente initiation dans ce domaine trop peu
exploré.)
7
1
98 NOS ENFANTS ET LA MESSE
(30) POUCEL (Victor) : Plaidoyer pour le corps. Paris, - Plon,
1937, in-12, 308 pp .
(Surtout le livre 1er , Symbolique des Formes .)
(31) CHlnw (H.-Ch ., O. P.) : Les attitudes des fidèles pendant
la Messe. Collection « L'Action liturgique » . ;Limoges,
Droguet et Ardant, 19{17, 40 pp.
(32) LUBiENSKA DE LENVAL (Mme Hélène) : Un essai de partici-
pation à la Messe pal' le geste et par le silence, dans
La Maison-Dieu', nO 8, 4" trimestre q}l16 .
(33) LUBiENSKA DE I.ENVAL (Mme Hélène) : Symbolisme de l'at-
titude, dans La Maison-Dieu, nO 22, 2" trimestre
1950.
(34) CRUIZIAT : Les at.t itudes et les gestes, dans La Maison-
Dieu, nO 20, 4" trimestre 1949.
- InitiOition biblique:
* (35) DANIÉLOU (Jean, S. J.) : Bible et Liturgie. La théologie
biblique des sacrements et des fêtes d'après les Pères
de l'Eglise. Collection « Lex Orandi ». Paris, Ed. du
Cerf, 195r, in-r2, 480 pp.
.~ (36) La Bible (épuisé) et La Clé de l'Histoire Sainte. Albums
liturgiques Fêtes et Saisons, nO 30, (juin 19{18) et
nO 58 (février 1951).
('Excellente présentation de la Bible pour des adul-
tes comme pour des jeunes.)
(37) DHEILLY (Joseph) : A la découverte de la Bible. Paris,
,l1:quipes Enseignantes, 64, rue des Plantes, 1949,
in-S, 32 pp .
(Courte, mais excellente plaquette.)
(38) JOLY (Eugène) : Aux Sources bibliques. Paris, Éd. Fleu-
rus, 1951, in-8, 153 pp.
(Guide de lecture de l'Ancien Testament ,)
(39) Bible e,t Enseignement religieux. N° spécial de la revue
Catéchistes (nO 7, 3" trimestre 1951), 78, rue de Sè-
vres, Paris-7".
(l1:tudes pédagogiques et doctrinales, suggestions
et réalisations pratiques, par Joseph Colomb, Albert
Gélin, A.-M. Roguet, etc., fort utiles pour des ensei-
gnants.)
~) État d'esprit de l'éducateur
(Voir les références du S l ci-dessus et y ajouter :)
- Connaissance de l'enfanl :
(40) JACQUIN (Guy) : Les gmndes lignes de la- psychologie de
l'entant . Paris, Ed . Fleurus, 1949, in-12, 160 pp.
APPENDICE'S 99
(Nous recommandons ce livre parmi beaucoup
d'autres, parce que c'est l'un des rares qui envisage
tous les aspects d'une mani~re conforme aux tra-
vaux récents et parce que c'est le seul qui le fait en
vue d'une éducation chrétienne.)
3) Principes pédagogiques
B) OBJECTIFS A ATTEINDRE
1) Un catéchuménat
* (41) Situ savais le Don de Dieu. Essai pédagogiqlle d'ini-
tiation à la Messe, par l'Equipe sacerdotale du Sacré-
Cœur de Colombes. Colombes (Seine), Secrétadat
paroissial, 360, rue Gabriel-Péri, 1951, in-n\ IMI pp.
(Très bonne initiation pour les enfants, et même
pour les adultes, dans un contexte biblique et dans
une atmosphère de prière. Des indications pédago~
giques très détaillées suivent chaque phase de l'ini-
tiation.)
(42) LELUBRE (Abbé) : Initiation des enfants à la Messe. Bru-
ges, ApostolatLHurgique, Abbaye de Saint-André,
1952, in-8, 84 pp .
(Tiré à part d'articles parus dans Paroisse et Li-
turgie, 1950-1951. Dans le même sens que l'ouvrage
précédent, mais présentation plus succincte et par-
fois plus didactique.)
(112 bis) , GUYOT (Abbé Pétul) : Le catéchuména,t de la Messe,
dans< L 'Union, n OS 675 (janvier 1952) et 676 (fév.rier
19 52 ). .
(Autre méthode d'initiation des enfants à la
messe.)
2) Une vie
C) MOYENS A EMPLOYER
- Livre de Messe:
(43) KMIl\1ERER (Louis) e~ SAuvEBœuF (Alain DE) : Missels de
Communion. Missels pour enfants. Savezcvous choi-
sir un Missel pour vos enfants? Paris, Centre de
Pastorale Liturgique, 1952, in~8, 68 · pp.
(Le problème du Missel de Communion et indica-
tions sur le choix du missel à offrir - voir aussi
le nO II? Les qualités que doit avoir un bon missel
d'enfant et analyses détaillées de 93 livres de messe
pour enfants. Un tract édité par le C.P.L, résume
les conclusions de cette no partie .)
1\
100 , NOS BNFANTS ET LA MESSE
(M) Les Feuillets du Propre: Bordeaux-Bastide, Ed. Cypres-
sat , 327, avenue Thiers, rg6.6.
(Feuillets détachés pour chaque dimanche et
grande fête, avec renvois au Livret-Feuillet d e la
Messe.)
- R6le du meneur lUurgiqu e :
(l~5)RoGUET (A.-M.) : La Messe commentée, dans La Maison-
Dieu, .no 16, 4" trimestre Ig48 .
(Hègles concernant surtout les messes d'adultes,
mais valables également pour les enfants.)
- Chant:
Ct1'6) GELINEAU (J., S. J. ) : Le Chant, élément esse ntiel de la
célébra.tion du culte, dans La Maison-Dieu, nO 20,
4e trimestre 194.9.
(l~ 7) L e chant religieux populaire en français, dans La Mai~
son-Dieu, n OS 7,3 e trimestr e ' Ig{~6; II, 3e trimestre
rgli7; 12, 4e trimestre Ig47; r3, rel' trimestre rg48.
(48) SÉRÈS (Dom Urbain, O. S. B.) : Messes brèves. Petit
Recueil grégori en. Paris, C.P .L., Ig4g, in-I2, 16 pp.
- Attitudes:
(Revoir Education gestu elle, nOS 2g à 34.)
(6g) SIROT (H. P ., O. P.) : Savoir vivre la Messe. Collection
« A la trace de Dieu ». Paris, Presses ' d'Ile-de-
Fran ce, 64 pp .
(50) Pour participer à la. Messç . Limoges, Droguet et Ardant,
4 pp. . lets.
(Petit feuillet destiné à êlre mis dans les Missels et
r ésum ant les attitudes des fidèles et les règles pOUl'
le dialogue. )
D) ADAPTATIONS PARTICULIÈRES
(5I) MONTESSORI (Maria) : LI]) Messe vécue pour les enfants.
Paris, Desclée de Brouwer , in-I2, 122 pp ., illustré.
(Intéressant pour les édu cateurs, et pour les. ado-
lescents, et non pour les enfant s à l'intention des- ,
quels il a été écrit : t rop de d ét ails, nombreux « ita-
lianismes », dépassé au point de vue liturgique.)
- Messes d 'e nfants en paroisse :
(5 2) GIRARD-REYDET (J.) : L es messes PQur enfants, dans Prê-
tre et Apôtre, n OS 385 à 3gI, 15 décembre Ig50 au
15 juin Ig51.
(Réponses commentées à une enq;uête sur ce suj et.)
APPENDICE'S lOI
l
i
,1
DEUXIÈ~m PARTIE :
Une Méthode pour utiliser les méthodes ,1
j
:I. - LA MESSE
A) L'AIIIIER (5-7 ANS)
(53) HOBERT (Abbé) : Mon premier Catéc hisme , Lugny-les-
Mâcon (Saône-et -Loire), Prêtres commun autaires,
Ig39, 63 pp .
(Excellent catéchisme, bien adapté pour les tout-
petits, centré sur l'idée de famille.)
- Missels pour tout-petits:
* (54) Missel des petits Amis du Christ J ésus. Paris, F.C.T.P.,
r938, II x 13 cm., 66 pp.
(55) BECQUET (Dom Thomas) : Mon petit livre de Messe. Paris,
Desclée de Brouwer, 1942, II x 14 cm ., 2A pp.
(Pour milieux très aisés.)
(56) PÈRES BÉNÉDICTINS DU MONT-CÉSAR : Ma Messe. Louvain-
Paris, ·É d. du Mont-César, Jg{~6, 8,5 x 13 cm ., 6â pp.
(Pour enfant s de 6 à 9' ans.)
(57) F.C.T.P. : Comment apprendre à nos tout-petits à vivre
leur Messe. Paris, F .C.T.P ., IgA5, 2A pp . et 36 feuil-
(Pour les éducateurs, et surtout les parents, en
vue de préparer les enfants à l 'utilisation du Missel
des petits fl1nis du Christ J ésus).
(58) Le Mystère de la Messe et de l'Enfant. Namur, F.C.T.P . ;
'P aris, Éd. Universitaires, Igli.g, in- I2, 128 pp.
(Le meilleur guide pour des éducateurs d e tout-
petits, car il tient compte des possibilités p sycholo-
giqu es de ch aque âge.)
- Illu strations SUI' la Messe:
l<' (5g) L a Messe. 39 héliogravures I8 x 2A cm ., d'après le Petit
Mis sel des Frères de Jésu s. Abbaye de Saint-Wan-
drille (S .-Inf.) , Éd. de Fontenelle, Ig5 2.
(Excellentes photographies soulignant bien les dé-
tails de l 'action liturgique et pouvant r endre de très
grands services pour la form ation liturgique des
enfants .)
102 NOS ENFANTS - ET LA MESSE
(59 bis) Sœurs 13ERNADETTES ; Quarante-quatre cartes postales
SU I' la Messe. Maison du Bon-Livre, Thaon-les-Vosges
(Vosges), 1940.
(Dessins très simples, genre ombres chinoises, en
une seule couleur, évitant en général les détails inu-
tiles. Ces dessins - avec 12 autr es en plus pour les
objets liturgiques et les ornements - existent égale-
ment en format « timbre poste n sur planche gom-
mée comportant 56 sujets. Si nous recommandons
ces dessins bien adaptés aux petits - à part e ertai··
nes images trop chargées et l'abus de devises en
latin - ce n'est pas notre rôle de porte11 un juge-
ment sur la méthode pour laquelle ces dessins ont
été créés et sur laquelle il y aurait peut-être quelques
réserves à faire.)
(60) JESSEL (Manon) : Bons points - images SUI' ~a Messe.
Paris, OEuvre des Catéchismes, 19, rue de Varenne,
une feuille de 20 images.
(Simples, en 2 couleurs, qu elques mots difficiles.)
- Initiation biblique:
* (61) LUBIENSKA DE LENVAL : Education biblique. Les plus
beaux teJ;tes de la, Bible. Paris, L'Élan. Centre d'É-
tudes pédagogiques, 19t~9, in,8, 387 pp.
(Excellent choix cle textes à présenter aux enfants
à partir de 5-6 ans.)
(62) DINGEON (Jeanne-Marie) : La Prière de l'Eglise et nos
enfa nts. Paris, F.C,T.P., Ig5I, in-8, 80 pp.
(Très bon pour donner à la fois une initiation bi-
blique ct le sen s de la prière.)
13) LA COMPRENDRE (7-9 ANS)
- Illustrations SUI' la Messe;
Voir (59) (5g bis) et (60) et y ajouter;
* (63) La Messe. Le Peuple de là Messe. Albums liturgiques
Fêtes et Saisons, nOS 17 (avril 1947) et t~8 (février
1950).
(M) DONZE (Abbé) : Explique-moi la Messe. Tours, Mame,
Ig40, in-4.
(Très bonnes explications sur l 'aspect « repas n.
. Malheureusement un peu paternaliste et à n'utiliser
qu'en milieu aisé à cause du cadre et de l 'illus-
tration.)
(65) AMIET et GUINAND (Abbés Robert et Henry) : Coena Do-
mini. Grenoble, ~d. Arthaud, 194f1, in-I2, 80 pp.
(Belles photos de la messe en rit lyonnais.)
APPENDICES 103
- Initiation biblique:
Voir (61) et (62) et y ajouter
(66) CoLOMB (J., P. S. S.) : Parlez, Seigneur! Lyon, Librairie
générale de l'Office catéchistique, 1950, in-I2, 128 pp.
(Catéchisme pour 7-9 ans constituant une excel-
lente initiation liturgique et biblique.)
- La « Messe-Repas n .:
* (67) Le Repa$, le Pain et le Vin. N° spécial de La Maison-
Dieu, nO r8, 2 ~ trimestre Ig49.
(Suite d'études du repas familial et ses principaux
éléments, au repas eucharistique.)
(68) DUPLOYÉ (Pie, O. P.) : Le repas des hommes, dans
Cahiers Sai:nte-Jeha.nne, novembre 1949 à juillet
1950.
. (Suite d'articles sur l'aspect humain du repas chez
différents peuples et à diverses époques et sur sa spi-
ritualisation.)
(69) HAMON (Pierre) : Le Signe du Pain ou La Montée de l'Of-
fertoire. Paris; Siloë, 1950, in-S, 256 pp., 13 planches
hors texte.
(Hecueil for.t bien présenté de textes sur le pain,
le repas et l'Offertoire.)
Aucun de ces liois ouvrages ne donne une présentation de
cet aspect de la messe utilisable directement avec les enfants.
Ils ne sont cités que pour le travail personnel de l 'éducateur.
l< (69 bis) Initiation progressive ~ la Messe. Fiches de Péda-
gogie religieuse Vérité et Vie (Centre de Pédagogie
chrétienne, 27, rue des Juifs, Strasbourg), nO 13,
janvier-mars 1952.
(Donne . des indications pratiques sur différents
moyens d'initier des enfants de 7 à 12 ans à l'aspect-
repas de la messe.)
- Explica.tions de Messe écrites pour les enfan ts:
La plupart des livres d'explication de la messe aux enfants
sont un peu paternalistes et parfois mièvres. Mais on trou-
vera des exemples concernant la manière de s 'y prendre clans
les cinq Missels ci-dessous, qui ne sont pas tout à fait au
point pour l'utilisation pratique par l'enfant, par suite de
leur présentation :
(70)PLAQUEVENT (Jean) : Messe des PeUts et Clé du Ciel.
Paris, 'É d. du Seuil, 1936, 9 x 14 cm., 32 et JI2 pp.,
illustrés.
 104 NOS ENFANTS ~T LA MESSE
WAUTERS DE BES~ERFELD (Élisabeth) : Mon p etit livre de
joie. Paris, Desclée de BTouwer, 1939, 9, 5 x r3 cm .,
roo 'pp. \ très grande quantité de messes en chœurs parlés qui sont
DUHAMELET (Geneviève) : Missel de l'entant chrétien.
Lyon, J. Perrichon, r933, 9 X 14 cm., 224 pp.,
illustré.
LELONG (R. P., O. P. ) : Chantons la Messe. Paris, La Cp-
lombe, 1942, 12,5 x 16,5 cm ., {IO pp., illustré.
POUCEL , (R. P. , S. J. ) : Petit Miss el d es Enfants. Tou-
louse, Apostolat de la Prière, 1937 (épuisé).
- Trava.il p ersonnel de découverte d e la Messe :
.)f (75) HOPITAL (Abbé) : La Messe-Exploration. Paris, Presses
d'Ile:de-France, I944, in-8, 72 pp .
(Destiné à des scouts, ce fascicule d 'un genre
tout à fait spécial peut rendre de grands services
pour faire « découvrir » à des 8-14 ans, d 'une m a-
nière concrète, les différents aspect s de la messe .)
Education gestu elle :
.* (76) LUBIENSKA DE LENvAL' (Hélène) : L'JSd ucation du Sens
religieux. Collection « Centre d'Études pédagogi-
ques )J. Paris, Spes, 19{16, in- I2, 285 pp ,
(Intéressant au point de vue éducation gestuelle,
à condition de no pas trop systématiser. On ~dmi­
r era la clarté et la profond eur des « causeries' ))
faites par l'auteur aux enfants .)
Chœurs parlés :
(77) JACQUES CœUR : Messes en chœur parlé. Paris, Ed. Fleu -
rus, I936, 6{1 pp.
(Avec chant s. Bien adaptée jusquà I2 aus .)
(78) Messe dialoguée avec chanl:s fran çais pOUl' groupements
d 'Action ca.tholique. Abbé F. Ch ampel , Lyon , 9,
rue Montgolfier, I938.
(Convient bien aux petits; peut encore être utili-
sée occasionnellement avec des plus gr.ands. Cette
m esse est appelée communément « Messe Verte n à
cause de sa couverture.)
(79) THIVOLLIER : Notre Mess e de jeunes Chrétien s. Missions
ouvrières paroissiales', 8, impasse Cloquet, Issy-les-
Moulineaux (Seine), I945, 64 pp.
(Contient plusieurs chœ:urs parlés, des cantiques
et des prières pour la m esse.)
Il y a d 'autres m esses en chœurs parlés qui peuvent éga-
APPENDICE'S 105
lement être utilisées en tenant compte de ce qui a été dit
pages 33 et 6r. Mais il existe malheureu sement aussi une
très quelconques, parce que les paroles sont trop éloignées
du texte même de la messe, parce que les chants présen-
tent des fautes de rythme, parce que les mots employés sont
trop compliqués, parce que les textes constituent plus des
explications que des prières ... n y a don c lieu d'être très.
sévère dans le choix de ces livret s.
- Chants:
Les recueils de cantiques que nous indiquons n 'ont pas
été écrits spécialement pou r les enfants, mais la plupart des
ch ants pourront leur convenir. Ce sont les seuls recueils
actuellement valables.
(80) Deux Tabl es (L es), Lyon, Ed . du Chalet, 1952, 6{1 pp.
(Intér essant surtout par les nombreux chants
français sur les psaumes; ceux-ci existent également.
sur fiches.)
(81) FUSTIER (Michel) : Gantiques pour l'A nnée liturgique.
Par is, Éd. du Seuil, I950, 64 pp .
* (82) GEOFFROY (B .) : Gloi re au Seigneu r. Paris, l~cl. du
Seuil , ,-I9{16, 92 pp.
(83) HADELIN (Dom, O. S. B. ) : L e Sac rifice du Peuple de Dieu.
Mission bénédictine de L 'Hay-les-Uoses. Paris, :Écl.
du Levain, I950, 96 pp.
(Seule la fin contient des chants fran çais pour'
1:Ordinaire de la Messe et le Propre de quelques
grandes fêtes.)
(81i.) JULIEN (David) : Cantiqu es SU I' les Psaumes et Antiennes
et Répons . Collection « Gloria n. P.aris, Éd. Fleurus,
I95I, 32 pp.
(Doit paraître dan s la même collection : Chants
fran çais pour la. m esse.)' --
·lé (85) Fiches de chants religieux de l'Union des OE uvres
(série U) . Paris, Éd. Fleurus, fich~s cartonnées
IO X Iii cm.
* (85 bis) Cantiq ues notés de illOn Livre de Prière. Paris, :Éd.
Fleurus, I95 2, 320 pp.
(Uecu eil contenant :une trentaine de chants latins-
et près de cent cantiques récents ou traditionnels.
Les textes de ces derniers ont été améliorés et sont
communs au missel Pour priel' ensemble, de l 'abbé
Michonneau et au Missel biblique; la musique de'
Lous les cantiques de ces d eux missels se trouve dans·
 1-
1
106 NOS ENfANTS ET LA MESSE
ce recueil, sauf ceux qui sont spr des mélodies gré-
goriennes. Un grand nombre des cantiques récents
existent également sur fich es - voir nO 85 ci-
dessus.)
'r
* (86) Fiches de Musique et Liturgie. Paris, Musique et Litur-
gie, 76 bis, rue des Saints-Pères, fiches en papier
/
Ig x Ifl cm.
r 32 pp.
- Films-fixes :
(87) La Messe, repas des chrétiens. Paris, Bloud et Gay,
3 bobines.
1 françaises. )
(Con{<u pour adultes, mais pouvant convenir aux
enfants . Comprend : la Messe - la Messe, repas de la
Parole vivante - la Messe, repas eucharistique. )'
.(88) La Liturgie de la Mess e. Paris, Bloud et Gay, 5 bobines .
(Intéressant sur le plan communautaire. Com-
prend : la Messe, repas de vérité - l 'Offr,a nde - la
grande prière eucharistique -la Communion.)
,(8g) La Messe comprise eL vécue, par Cécile BRUEL. Paris, Le
Cinéma dans les œ uvres, 2 bobines.
(La première bobine sur la notion de sacrifice en
général et sur la messe en tant que sacrifice est très
bonne. La seconde sur la célébration de la messe est
quelconque.)
- Livres bien illustrés sur la Messe:
* .(go) Petit Missel des Frères de Jésus. Abbaye de Saint-Wan-
drille (Seine-Inférieure) ,Ed. de Fontenelle Ig50,
JO,5 x 13,5, 64 pp. ' Mais ,a bus de faux « Propres '», qui peuvent être
(34 héliogravures très bonnes présentant le prêtre
tout au long de la messe. Ce petit livre de messe est
par ailleurs excellent au point de vue liturgique et
pédagogique pour les enfants de 7 à JO ans et même
au delà.)
- Livres de Messe pour 7-9 ans:
Voir le .ego) ainsi que :
,* (g,l ) GOUBEty (Abbé André) : Mon vrai Missel. Limoges,
Droguet et Ardant, Ig47, 15,5 x I I cm., JOo pp .
(gl bis) FARGUES (Marie) : Le Livre de Messe de l'Enfance.
Tours-Paris, Marne, Ig52, 9 x 13,5 cm., 80 pp,
{g2) HEMPTINNE (Christiane DE) et BRUGGEMAN (A.) : Je parle
au bon Dieu. Bruges, Beyaert, Paris, Casterman,
Ig48, II,5 x 15 cm ., 112 pp.
>.(g3) PÈRES BÉNÉDICTINS DU MONT-CÉSAR : Mon petit Missel.
APPENDICE's 1°7
Louvain-Paris, ]1;d. du Mont-César, 19!1,6, 8,5 x 13,5
cm., 208 pp.
(Contient déjà quelques Messes du Propre.)
- Manuels de servant de Messe:
(g!l) Guide pour servir ~a Sainte Messe . Ed. de Maredsous,
Société de diffusion d'éditions catholiques, Ig50,
(Excellente présentation, digne d'un livre liturgi-
que; quelques expressions plutôt wallonnes que
(g5) COURTOIS (Abbé Gaston) : Manuel pratique du servant
de' Messe. Paris, Ed . Fleurus, 1951,32 pp.
(Gros caractères pour les réponses du servant,
facilitant leur lecture; présentation moins soignée
que le précédent.)
II. - MA MESSE (8-JO ans)
- Livres pour copier Jspîtres et Evangiles :
,,"oir ci-dessus (g3) et plus loin (gg) à (J03); ainsi que quel-
ques missels (g;6) à (g8) cités ici, mais pour lesquels il 'y a
des réserves à faire quant à leur utilisation par les ènfants
en t ant que livres de Messe :
(g6) COLOMB (Abbé J., P. S. S.) : Missel des Catéchismes,
colonies de vacances, écoles et patronages, Bourges,
Tardy, 1948, 192 pp,
(Très bonne présentation . Bonnes traductions.
dangereux pour la formation liturgique .)
(97) GA BERT (Abbé) : Ma Messe d'enfant. Francheville-Ie-
Haut (Rhône), M. le curé.
(98) REBELLE (R, P., O. P.) : Vivons notre Messe, jeunes
Chrétiens. Toulouse, 3, rue Espinasse, 1940.
- Missels pou r enfants de 8-10 ans a.vec les Messes du
Propre:
{gg) DANmL (Abbé Yvan) : Le Sacrifice de Jésus. Missel des
enfants. Paris, nd. ouvrières, Ig46, Il,5 x 17,5 cm.,
160 pp.
(Pour milieux ouvriers. Les messes du Propre sont
incomplètes et varient suivant les fêtes. )
* (JOO) COURTOIS (Abbé Gaston) : Mon livre de Prièr e, Paris,
Éd. Fleurus, édition 1952, I I x 13,5 cm., 344 pp.
(Nouvelle édition entièrement remaniée conte-
nant le Propre des dimanches et fêtes.)
108 NOS ENFANTS ET LA MESSE
(101) Miss el pour les Jeunes et pou1'i tous ceux qui yeulent
priel' ensemble. Sèvres, Éd. « Musique sacrée », (
I9A6, 12,5 x 1& cm., 320 pp.
(Valable surtout pour groupes. Quelques réserves
à faite au sujet des traductions parfois un peu lar-
ges, de la formation liturgique et du choix des
cantiques.)
* (102) GÉRARD (Dom): et les BÉNÉDICTINS DE L'ABBAYE SAINT-
MAURICE ET SAINT-MAUR DE CLERVAUX (Luxem-
bourg) : Le Livre liturgique des Petits. Turnhout-
Paris, établissement Brépols, 19t12, 9,5 x 15,5 cm.,
67 0 pp.
(Excellent quotidien pour enfants .)
(103) LEFEBVRE éDam Gaspar), HEMPTINE (Mlle Christine DE)
et ELEWYCK (Mlle E . VAN) : Missel quotidie n pour
enfants. Apostolat liturgique, Abbaye de Saint-
André, Paris, Société liturgique, 19l17, 8,5 x lA,5 cm. ,
688 pp.
(Bonnes traductions dan s l'ensemble. Mais trop de
textes latins san s tradu ction et illustrations trop sé-
vères.)
III. - NOTRE MESSE (10- 12 ans)
(IOtl) DUl'LOYÉ (Pie, O. P.) : Le CLan ro utier à la. Messe . Col-
lection (( :Là Clarté-Dieu ». Paris, ]];d. du Cerf, Ig42 .
- Ordinaires de la Messe en français :
(105) La Messe Oll notre Vie offerte. Paris, Bonne Presse,
Igl,.o, IO x 17 cm., dépliant 12 pp .
(Bonne t raduction raccourcie.. Bonnes coupures
p our la lecture en commun .)
- Messe face all p euple:
(106) MICHAUD (Ch an. M.) : La célébration d ~ la. Messe fac e
cm pellple, dans La Maison-Dieu, n a 2, 2e trimestre
Ig!15 (épuis é).
(Intérêt pédagogique pour les adultes et les
enfants.)
- Ordinaire de la Messe en latin et fran çais :
(107) MORIN (G., de l'Oratoire) : La Messe et La Messe en
paroisse. Limoges, Drogu et et Ardant, Ig42 et Ig48,
48 pp.
(108) UN GROlJPE DE LYCEENS CATHOLIQUES DE LYON : Notre
Messe . Lyon, Conférence Ampère, Foyer des Lycéens
catholiques, Igtl4, II,5 x 15 cm., 56 pp.
APPENDICES lOg
(lOg) Pour dialoguer notre Messe. Lille, Secrétariat fédéral
de la J. E. C., 3g, rue de la Monnaie, 1945,
r::JxI5,5 cm., 32 pp.
(IIO) CHERY (H.-Ch.) : Pour bien di-aloguer la Messe. Paris,
:]];d. du 'Cerf, Ig47, 48 pp. .
(Texte latin et français, suivi d e cantiques.)
(r II) ROGUET (A.-M.) : Prin cipes et pratique de la Mess e dia.-
loguée. Collection (( L'Action liturgique ')J . Limoges,
Droguet et Ardant, IgtlS, 48 pp,
(Intér essant pour les éducateurs, car il donn e les
principes pour bien mener une (( Messe dialoguée »,)
Tra du ction du « Propre » pOllr lectures pllbliqlles :
0)(. (112) Missel bibliqlle, ex Missel d es Dimanches et des Fêtes,
dit Missel rural. Bourges, Tardy, Igll.8, II x 15 cm. ,
1608 pp.
(Très bon dominical, adapté pour des plus de
I I ans, mais utilisable en général même avec des
p lus jeunes . Un quotidien est en préparation .)
-:- In itiation bibliqlle :
(Ir3) COLOi\IB (J.) : Dieu p armi nous et .Avec le Christ Jésu s.
Lyon, Librairie générale de l'Office eatéchistique,
r950, in- 12 , '304 et 3g6 pp.
(Catéchismes pour g-II et II-r2 ans, constituant
une excellente initiation lilurgique et bil)lique.)
(rrtl) ELCHINGER (A.) et ÜHEILLY (J .) : Lectures bibliqu es .
L'Histoire du Salllt . Paris-Colmar, Alsatia, Ig5r, in-8,
2r,5 x 14, relié, ill., 368 pp.
(Choix de t ext es fait avec le concours de Mme Lu-
hiens]m de Lenval et . un e équipe de prêtres, pour
enfants à partir de ro ans et jeunes adolescents, et
accompagné de notes. Cher che à donner une initia-
tion bibliqlu e avant d'aborder plus tard la Bible pro-
prement dite. )
(II5) DAN IEL-Hops : L'Histoire sainte de mes fill ellls et L'E-
vangil e de mes fillettls. Paris, La Colombe, rg4.[i et
I g4g, in-12, 160 e.t 224 pp., illustré. \
(11 6) DEVIN (G.-L., O. P. ) : La Prière au .collège. Marcy-l 'E-
toile (RhÔne) , Ed. Hivoire, Ig49, in-1 2, 106 pp .
(ConÇiu pour des enfants plus âgés, peut déjà être
utilisé pour donner le sens de la prière bihlique.)
Voir au ssi (36) .
- Indications pour le choix d 'un missel:
(II7) KAMMERER (Abbé Louis) : Les missels à l'usage d es ficlè-
les, dans La Maison-Diell, na g, rel' trimestre rg47; r2 ,
IIO NOS ENFANTS ET LA MESSE
4e trimestre 19{17; 19, ·3° trimèstre 1949; 23, 3" tri-
mestre Ig50.
(Un tract résumant les critères qui doivent prési-
der au ·choix d'un missel d 'adulte et donnant la
liste des meilleurs missels a été édité par le C.P.f;.,
en liaison avec ces études.)
Voir aussi (43).
IV. - ET LES ADOLESCENTS
(118) Nous ... et les autres. Paris, J.E.C.F.-M .T., Ig44, lM pp .
(Tl'ès bons éléments de cercles d'études sur La.
Messe et nous.)
(lIg) ROUSSEAUX (P., S. J .) : Source de vie. La Messe. Tou-
louse, Apostolat de la Prière, Ig48, in-n, Ig5 pp.
(Constitùe surtout un « cours » pour des grands
élèves.)
* (120) La Sainte Messe. Explication théologique par Dom
François-Régis JAMMES, O:C.R. 4 films-fixes. Paris,
Ed. du Berger, Ig51.
(Intéressant pour adolescents e~ adultes. Utilise à
la fois des photographies modernes et des reproduc-
tions d'œuvres d'art célèbres.)
T ABLE DES MATIÈRES
AVANT-PROPOS
PREll\1]ÈRE PARTIE : Le Problème
1. QUE PENSE-T-ON DE LA MESSE? ..................... . 7
II. UNE ENQUÊTE ................................... . II
:III. LES CAUSES . ............. .. ..................... .
A. - Causes d'ordre sociologique . . ..... " .... " .
n. - Causes d'ordre pédagogique . ... . ..... _.... .
IV . LES REMÈDES ................................... . 20
A. - Attitude de l'éducateur . ................... . 20
1) Formation pastorale et liturgique, '0. - 2) État
d'esprit de l'éducateur, 22. - 3) Principes pédago-
gi ques, 25 .
B. - Objectifs à atteindre .................. .... .
1) Un catéchuménat, 27, - 2) Une vie, 28.
C. - Moyens . à entployer .... .... .. . ............ .
1) Préparation, 20. - ,) Explications, 29, -
3) Visibilité, 30. - l,) Livre de m esse , 30. - 5) RÔle
ùu « meneur liturg ique >l, 31. - 6) Chœurs parlés, 33.
- 7) Chants, 34. - 8) Attitudes, 36. - 9) Prière, 37.
D. - Adaptatiol),s particulières ................. . 38
1) Adaptation à l'époque, 38. - ,) Genres de mes-
ses d'après l'âge, 39. - 3) Possibilité de compréhen-
sion des divers aspects de la messe, 40.- 4) Adapta-
tion des cantiques aux différents âges, 41. - 5) Mis-
sels pour enfants, l". - 6) Messes de collège. « Mes-
ses d'enfants >1 en paroisse, 1,3. - 7) Messe libre ou
obligatoire? 45.
II2 TABLE DES MATIÈRES
LA MAISON-DiEU
DEUXIÈME PARTIE : Une Méthode pour utiliser la R evue du Centre de Pastorale Liturgique
les méthodes dirigée par A .-G . Martimort et A.-M. Roguet
1. LA MESSE (5 A 9 ANS) •.••.•• . •• • .. : •• .• .. • • , •• ••... 51
dont chaque cahier contient des études durables et dont
['ensemble forme la bibliothèque du renouveau liturgique.
A. - L'aimer (5 à 7 ans) ........................ 51
,B. - La comprendre (7 à 9 ,a ns) ...... ........ .. 5!~
r) Découvrir le « cadre', » des principales parties de
la messe, 54. - 2) Expliquer en détailles différentes
parties, 57. - 3) Appre ndre à suivre la messe, 6, . N° 1 I. Langues et traductions liturgiques.
"-
II. MÀ MESSE (8 A 10 ANS) •••• •, .•. • .. ... • ••.•.. : . : . . . . 65 N° 15. La liturgie des malades.
Le carnet de messe d es enfants . .. , .... ... ... .... 66
N° 16. Prédication biblique et liturgique.
III. NOTRE MESSE (10 A 12 ANS) .•..•.• .• •..•.•. •... • . .. 73
N° 17. Le sens du sacré.
IV.' ET LES ADOLESCENTS?
N° 18. Le repas, le pain et le vin.
CONCLUSION 8r N° 20 . La célébration du culte paroissial.
N° 21 . Le trésor de l'Office divin.
ApPllNDICES .' . . . . . . . . . . . . . . . . . .. ... . ... . . . . . . . . . . . . . . . 83
1. Tableau récapitul,a tit de la m ét hode ........... 84 N° 22. Valeur permanente du symbolisme.
II. (>t~el9-ues exemples cl, ne pas « copier », mais cl,
unlter .. ... . .... .. ... .... . .. . .. .... .... . .. 86 N° 24. La messe, engagement de charité.
lU. Questionnaire de « découverte » de la messe,
utilisé en retraite active. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92 N° 28 . Le problème pastoral de la communion so-
IV. Bibliographie commentée ... .. ............... 93 lennelle.
N° 29. (Mars 1952) L'autel.
N° 30. L'économie du salut et le cycle liturgique.
N° 31. Le Carême, préparation à la nuit pascale.

Chaque numéro (176 pp. in-8) : 240 fr.

L'abonnement annuel (4 numéros) : 950 fr.

Imprimerie AUBIN, LIGUGÉ (Vienne) .

D. L., 1,-r'952. - Édite ur; nO 4.621. ~ Imprimeur, nO 885.
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