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UNIVERSITE D’ETAT D’HAITI

FACULTE DES SCIENCES HUMAINES


DEPARTEMENT DE SERVICE SOCIAL

Niveau : Mémorand
Promotion : Octobre 2016
Session : Mai 2022

Cours : Travail Social Communautaire (TSC)


Professeur : Félix Payen

Sujet : Historique du Travail social communautaire et du Travail collectif

Présenté par : Walkens Bradley LOUISIUS

Date de remise : 28 novembre 2023


Ici dans le cadre du cours de Travail social communautaire (TSC) dispensé à la
FASCH avec le professeur Félix Payen nous présentons un résumé du premier chapitre de l'
ouvrage pratique communautaire qui retrace historique l' avènement du travail social
communautaire au Québec et au États-Unies pour ainsi dire Nord-américain.

C’est dans un contexte de profonde remise en question des politiques conservatrices


antérieures que le Parti libéral prend le pouvoir en 1960, marquant le début de la Révolution
tranquille. Cette transformation entraînera des changements importants dans la prise en
charge des problèmes sociaux. L’État, qui est désormais le moteur du changement, entreprend
une série deréformes afin de réduire les inégalités sociale les plus criantes.

L'auteur commence par faire l'historique du pratique d'intervention communautaire


au Québec. Le milieu des années 1960 est l’époque de l’émergence des premiers comités de
citoyens, symbole d’une nouvelle mentalité fondée idéologiquement sur la participation. Cette
époque connaît une profonde redéfinition des rapports sociaux au sein dela société
québécoise, lesquels seront de plus en plus marqués par l’affirmation de la responsabilité
citoyenne comme complément à celle de l’État et des autres acteurs sociaux.

La première génération de groupes communautaires est celle des comités de citoyens


qui se développent dans les quartiers défavorisés des principales villes du Québec au milieu des
années 1960. Ces groupes revendiquent la mise sur pied et la gestion collective de divers
services, comme des maisons de quartier, des cliniques de santé, des cliniques juridiques, etc.
Certains auteurs ont vu dans ces réclamations une certaine forme « de syndicalisation de la
consommation collective »

L' action des comités de citoyens se fonde sur le bénévolat et a pour objectif de
soulager les plus « démunis » par une action qui emprunte à la fois à l’idéologie caritative et à
une certaine solidarité de classe. À cette époque, l’Église exerce un rôle dominant dans la
gestion des services de santé et des services sociaux. Son influence s’exprime aussi à l’intérieur
des paroisses dans un certain nombre d’activités qui touchent notamment les loisirs, la
distribution de nourriture, de meubles et de vêtements usagés.

La Révolution tranquille entraîne la laïcisation de plusieurs secteurs d’intérêt public,


dont ceux de la santé, des services sociaux et de l’éducation. Elle conduit aussi à une
modification de l’identité qui, de paroissiale qu’elle était, se transporte au niveau du quartier.
Cette transformation se répercute sur l’organisation de la communauté.

La rénovation urbaine, qui vise l’amélioration de la qualité de vie des quartiers, et une
recherche bureaucratique de transformation de l’organisation des territoires régionaux
suscitent des réactions populaires qui vont de l’incompréhension à l’inquiétude, voire à la
colère. Des comités de citoyens, mis sur pied et animés par des animateurs sociaux, réagissent
à cette planification sociale et revendiquent le droit de la population à déterminer
l’aménagement du territoire.

De l’animation sociale, les comités de citoyens passent à l’action politique et


revendiquent des ressources autogérées répondant mieux aux besoins et aux aspirations de la
population qui veut à tout prix se prendre en charge et exercer un contrôle sur ces services. Les
activités d’animation sociale vont progressivement se transformer par la mise sur pied de
services autogérés.

La seconde génération des groupes communautaires est constituée par les groupes
populaires qui vont se développer pendant plus d’une décennie, de 1975 à 1985 environ.
Apparaissent alors successivement les coopératives d’alimentation, les cliniques
communautaires et les centres de santé pour femmes, les groupes de défense des chômeurs et
des prestataires de l’aide sociale, les garderies, les comités de logement et les coopératives
d’habitation, les groupes d’éducation populaire et d’alphabétisation, etc.

L’arrivée au pouvoir du Parti québécois en 1976, jumelée au dogmatisme de certains


intervenants se réclamant du marxismeléninisme, entraîne temporairement une forte baisse
des activités du mouvement populaire. Le fait est que, dans un premier temps, un grand
nombre d’activistes sociaux à l’œuvre dans les quartiers ont soutenu des candidatures jugées
progressistes du Parti québécois. Par ailleurs, le personnel politique des ministères gruge les
rangs de plusieurs mouvements sociaux. Officiellement socialdémocrate, le PQ au pouvoir
représente l’espoir tant de la réalisation de certains gains sociaux que de l’accession à la
souveraineté nationale.

Si les années 1960 ont été particulièrement marquées par la domination d’une
idéologie de participation à la vie sociale, la décennie suivante allait être tout autre. Ainsi, les
années 1970 correspondent à une période de grande désillusion à la suite des nombreux
constats d’échecs et de contradictions de la stratégie d’animation sociale des années 1960.

On constate que le plan socioéconomique, quatre phénomènes essentiels


caractérisent l’évolution de la société québécoise : une importante récession économique,
surtout au début de la période ; les transformations du marché du travail ; l’identification de
nouveaux aspects de la pauvreté et d’importants changements démographiques et sociaux.
Parmi les tendances socioéconomiques structurant les pratiques communautaires, on
remarque plus particulièrement l’appauvrissement de la population qui, malgré un récent
développement économique, demeure marquée par un taux de chômage structurel important.

De ce fait, trois tendances majeures caractérisent l’évolution des années 1990 :


d’abord une relative baisse d’intérêt à l’égard de certaines formes d’action sociale axées sur la
défense des droits sociaux et l’éducation populaire ; ensuite, une intégration plus grande des
pratiques des groupes communautaires dans une dynamique de développement de ressources
ou de services ;et, enfin, la mise en œuvre d’expériences de partenariat, particulièrement dans
le domaine du développement économique local.

En guise de conclusion, le panorama historique que nous venons de voir met en


évidence la capacité du milieu communautaire à innover afin de faire face aux problématiques
sociales et d’expérimenter de nouvelles approches et pratiques d’intervention. Il permet en
outre de constater que ce mouvement a suivi un certain cheminement. Les années 1960
s’inscrivent dans une approche de groupes de pression et de luttes d’intérêts, alors que les
luttes des années 1970 sont marquées au coin de la lutte des classes et du changement social
structurel. Durant les années 1980, on s’intéresse davantage aux pratiques d’action volontaire
et de développement socioéconomique.

Enfin, avec les années 1990, les pratiques de concertation et de partenariat


deviennent de plus en plus présentes. Cela permet de constater que le mouvement
communautaire d’aujourd’hui est en continuité avec les différentes générations d’organismes
précédentes. Ainsi, les organismes d’entraide, par exemple les clubs sociaux, existent toujours
et répondent à des problèmes contemporains. Le travail social communautaire haïtien doit
s'inspirer du modèle Québécois.

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