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CHAPITRE 5 : LES REGIMES ECONOMIQUES EN DOUANE

* Définition

Les régimes économiques comprennent les régimes suspensifs et le drawback.

Les régimes suspensifs permettent le stockage, la transformation, la circulation, l'ouvraison


ou complément de main d'œuvre, l’utilisation des marchandises en suspension des droits et taxes qui
leur sont applicables.

Sauf dérogation, ces régimes suspendent l’application des prohibitions et des restrictions
d’entrée et de sortie des marchandises à l’exclusion des prohibitions absolues.

Ils sont :

- L’entrepôt de douane ou de stockage ;

- L’entrepôt industriel franc ;

- L’admission temporaire pour perfectionnement actif ;

- L’admission temporaire ;

- L’exportation temporaire pour perfectionnement passif ;

- l’exportation temporaire ;

- Le transit ;

- La transformation sous douanes.

Le régime de drawback est un régime qui permet le remboursement sur la base d’un taux forfaitaire
des droits et taxes perçus à l’importation de certaines matières d'origine étrangère entrant dans la
fabrication de marchandises exportées.

* Les marchandises exclues du bénéfice des régimes économiques :

Sans préjudice des exclusions propres à chacun des régimes suspensifs énumérés ci-dessus, sont
exclues du bénéfice des régimes économiques, les marchandises prohibées ci-après :

les animaux et les marchandises en provenance de pays contaminés, dans les conditions prévues par
la législation sur la police sanitaire vétérinaire et phytosanitaire ;

les stupéfiants et les substances psychotropes ;

les armes de guerre, pièces d'armes et munitions de guerre à l'exception des armes, pièces d'armes
et munitions destinées à l'armée ;

les écrits, imprimés, dessins affiches, gravures, peintures, photographies, clichés, matrices,
reproductions pornographiques, et tous objets contraires aux bonnes mœurs ou de nature à troubler
l'ordre public ;

les produits naturels ou fabriqués portant soit sur eux-mêmes, soit sur des emballages une marque
de fabrique ou de commerce, un nom, un signe, une étiquette ou un motif décoratif comportant une
reproduction de l'effigie de S.M. le ROI, de celle d'un membre de la famille royale, des décorations,
armoiries et emblèmes nationaux, ou de nature à faire croire à l'origine marocaine des dits produits
lorsqu'ils sont étrangers.

SECTION 1 : DISPOSITIONS APPLICABLES A TOUS LES REGIMES ECONOMIQUES EN DOUANE

L'acquit à caution :

L’acquit à caution est un acte public et authentique, se présente sous forme d’une déclaration en
détail assortie d’engagements souscrits par le soumissionnaire et garantis par une caution, ses
énonciations font fois jusqu’à inscription de faux.

Les marchandises importées sous un régime suspensif doivent être couvertes par l’acquit à caution
établi soit sur la formule de la DUM, soit sur des documents issus des conventions internationales
auxquelles le Maroc a adhéré, ( carnets TIR, carnet ATA,) soit sur la formule de la déclaration
simplifiée prévue par l'article 76 bis (3) du code des douanes lorsque les nécessités économiques le
justifient.

L’acquit à caution comporte outre la déclaration détaillée des marchandises, l’engagement solidaire
du soumissionnaire et d’une caution de satisfaire toutes les lois, règlements et décisions régissant
les régimes suspensifs sous lesquelles les marchandises sont importées.

La caution

La suspension des droits et taxes exigibles ainsi que l'application de certaines législations concernant
les marchandises placées sous régimes économiques en douane, implique l'intervention d'une
caution.

La caution est la garantie requise par l'Administration pour la couverture des engagements de
soumissionnaire ayant déclaré l'importation de ces marchandises sous un des régimes économiques.

Les cautions sont tenues au même titre que les principaux obligés de payer les droits et taxes, les
pénalités dus par les redevables cautionnés.

Les modes de cautionnement instituées sont :

* La caution bancaire : est la garantie accordée par une banque qui s’engage conjointement et
solidairement avec le soumissionnaire à payer les droits et taxes exigibles en cas de défaillance de ce
dernier

Les cautions bancaires et les cautions octroyées par les sociétés d'assurance peuvent porter
sur la totalité ou une partie des droits et taxes suspendus et ce, dans la limite des sommes
cautionnées dans les conditions fixées par arrêté du ministre chargé des finances.

* La caution mixte : ce cautionnement combine à la foi, l’engagement du soumissionnaire lui-même


et la caution bancaire qui couvre 20% du montant des droits et taxes exigibles à l’importation des
marchandises placées sous le régime suspensif, les autres engagements étant couverts par le
soumissionnaire lui-même.

* Le cautionnement sur engagement des entreprises exportatrices : ce cautionnement est matérialisé


par la souscription du soumissionnaire concerné d’un engagement de satisfaire à toutes les
prescriptions légales et réglementaires en matières des régimes économiques en douane.
Aux termes de l'article 116 (4) du code, la caution peut être remplacer par une consignation dont le
montant est fixé par l'Administration en tenant compte du risque fiscal et économique encouru et
qui ne peut excéder le montant des droits et taxes exigibles.

Par ailleurs, le ministre chargé des finances peut dispenser certains utilisateurs de régimes suspensifs
de l’obligation de présenter un acquit à caution, il peut également les dispenser de l’obligation de
fournir une caution lorsque les intérêts économiques et fiscaux ne justifient pas l’engagement de la
caution (.cf. AMF n° 1074-00 du 24 Août 2000))

Le certificat de décharge

Ce certificat, appelé aussi mainlevée, est accordé lorsque le soumissionnaire et la caution sont
totalement libérés ou, le cas échéant, les droits et taxes et autres pénalités éventuelles sont
totalement remboursées.

Lorsqu’il y’a apurement partiel, le fournisseur et la caution sont partiellement libérés au vu d’un
certificat partiel ou main levée partielle délivrée à l’occasion de chaque opération d ‘exportation.

La cession des régimes suspensifs

La cession de marchandises placées sous régimes suspensifs ne peut s'effectuer qu'après :

- autorisation préalable de l'administration, le cas échéant ;

- dépôts auprès de l'administration, d'un acquit-à-caution comportant l'accord du cédant ainsi


que l'engagement solidaire du cessionnaire et d'une caution.

La responsabilité du cédant vis-à-vis de l'administration ne cesse qu'après :

- déclaration à cette administration du transfert de propriété à un tiers,

- engagement du cessionnaire envers l'administration et acceptation par celle-ci de cet


engagement (art. 116.5° code).

Par dérogation aux dispositions de l'article 116. 5° du code, et pour des raisons économiques ainsi
que lorsque la matière spécifique d'un secteur d'activité l'exige, la cession des marchandises sous
régimes suspensifs peut être effectuée dans des conditions particulières fixées par arrêté du ministre
chargé des finances (art. 116.6° code).

L'exonération des droits et taxes

Les marchandises placées sous un régime suspensif qui ont péri avant l'expiration du délai de séjour
autorisé sous ledit régime, par suite d'un cas de force majeure dû à des causes naturelles dûment
justifiées, peuvent être exonérées des droits et taxes.

Cette exonération est également prévue par l'article 116 bis du code aux soldes des comptes
suspensifs échus et non régularisés et dont la valeur ne dépasse par 500 dirhams.

La tenue des écritures

L'article 116 ter du code prévoit la tenue par l'administration et le soumissionnaire d'écritures et ce,
afin d'assurer le suivi des opérations à caractère commercial effectuées sous régimes suspensifs.

Ces écritures retracent :


D'une part, les espèces, quantités et valeurs des marchandises placées sous le régime suspensif
concerné et ;

D'autre part, les espèces, quantités et valeurs des produits compensateurs et des marchandises
admises en apurement ainsi que, le cas échéant, les espèces, quantités et valeurs des déchets.

Les écritures du soumissionnaire doivent permettre d'identifier par espèces, quantités et valeurs les
marchandises en stock dans leurs locaux et celles qui sont, éventuellement, remises en sous-
traitance dans les conditions fixées par l'article 139 bis du code des douanes.

SECTION 2 : LES DIFFERENTS REGIMES SUSPENSIFS

a) Régime de l’entrepôt de douane dit : entrepôt de stockage

Les entrepôts de stockage permettent de placer des marchandises pour une durée déterminée dans
des établissements soumis au contrôle de l'Administration..

Les entrepôts de douane sont qualifiés d’entrepôt d’exportation lorsque les marchandises
entreposées sont destinées exclusivement à l’exportation.

Ils sont qualifiés d’entrepôts spéciaux lorsque les marchandises entreposées nécessitent des
installations particulières pour leur stockage ou présentent des dangers ou elles sont destinées soit à
être présentées au public dans des foires soit à être mises à la consommation au bénéfice d'un des
régimes d'exonération totale ou partielle des droits et taxes.

Il existe deux catégories d’entrepôts de stockage :

* L’entrepôt public : ouvert à toutes les personnes désireuses d’entreposer des marchandises sous
douanes dans des locaux mis à cet effet à la disposition du public, soit par une ville, soit par une
chambre de commerce.

* L’entrepôt privé : qui peut être banal ou particulier.

L’entrepôt privé banal s’identifie d’entrepôt public du fait qu’il s’agit d’entrepôt également ouvert au
public.

L’entrepôt privé particulier est limité à l’usage exclusif de la personne morale ou physique ayant
obtenu de l’administration l’autorisation d’ouverture.

L’autorisation d’octroi de l’entrepôt public ou privé banal est concédée par arrêté du ministre
chargé des finances après avis de ministres intéressés.

L’entrepôt privé particulier est accordé aux entreprises industrielles ou commerciales pour
leur usage exclusif sur autorisation du directeur des douanes.

La durée de séjour maximale de marchandises dans un entrepôt public est de 3 ans à


compter de la date d’enregistrement de la déclaration d’entrée en entrepôt de stockage.

Les entrepôts de douane ne peuvent être assimilés aux magasins et aires de dédouanement.
Les premiers sont des régimes suspensifs, alors que les seconds sont des lieux destinés à recevoir les
marchandises en attendant leur dédouanement dans le délai réglementaire de 60 jours.
b) L’admission temporaire pour perfectionnement actif

L’admission temporaire pour perfectionnement actif, est un régime qui permet aux personnes
disposant ou pouvant disposer de l'outillage nécessaire, d’importer les marchandises en suspension
des droits et taxes. Ces marchandises sont destinées à être transformées ou mises en œuvres en vue
de la fabrication d’un produit qui sera exporté par la suite.

Le code des douanes habilite le directeur de l’administration à autoriser certaines personnes à


opérer sur le régime de l’admission temporaire pour perfectionnement actif. La société ne disposant
pas d’outils peut confier la transformation à d’autres unités de production, pour enfin de compte se
charger de l’exportation de la marchandise (Cas des sociétés de négoce).

Avant l’expiration du délai de 2 ans accordé pour l’admission temporaire pour perfectionnement
actif. Celle-ci doit être apurée soit par la mise à la consommation, soit par l’exportation, soit par la
mise en entrepôt, soit par la cession.

La mise à la consommation est faite sur autorisation de l’administration.

En cas de mise à la consommation sous régime de l’admission temporaire pour perfectionnement


actif, les droits et taxes retenus sont ceux en vigueur à la date d’enregistrement de la déclaration de
l'admission temporaire pour perfectionnement actif augmentés, si les dits droits et taxes n'ont pas
été consignés, de l'intérêt de retard.

c) L’admission temporaire

C’est un régime qui permet l’importation en suspension des droits et taxes:

- d’objets et effets appartenant à des personnes ayant leur résidence habituelle à l’étranger
(touristes, RME)

- de matières et produits exportables dans l’état ou ils étaient importés (donc ils ne subissent pas de
transformation).

Il y a une dérogation à cette suspension : Il s’agit du matériel destiné à accomplir des travaux à
l’intérieur du territoire assujetti et qui acquitte une redevance trimestrielle. (exemple : Grands
engins de travaux publics).

La durée de séjour des marchandises introduite sous le régime de l’A.T. est de six mois décomptés du
jour de l’entrée sur le territoire assujetti.

Toutefois et dans des cas dûment justifiés, le ministre chargé des Finances peut autoriser la
prorogation du délai susvisé sans que celle-ci excède le double dudit délai.

d) Régime d’entrepôt industriel franc

Le régime de l'entrepôt industriel franc permet aux entreprises, placées sous le contrôle de
l'administration, d'importer ou d'acquérir en suspension des droits et taxes :

- Les matériels, les biens d'équipements et leurs parties et pièces détachées;


- Les marchandises destinées à être mises en œuvre par lesdits matériels et équipements ainsi que
les marchandises, fixées par arrêté du ministre des Finances, qui ne se retrouvent pas dans les
produits compensateurs mais qui permettent l'obtention de ces produits même si ces marchandises
disparaissent totalement ou partiellement au cours de leur utilisation.

C’est un régime suspensif qui regroupe les avantages accordés par le régime d’entrepôt, le régime
d’admission temporaire et d’admission temporaire pour perfectionnement actif.

Les délais de séjour des marchandises placées en entrepôt industriel franc sont ceux réservés au
régime de l’A.T.P.A. pour les marchandises à mettre en œuvre ou limité au temps nécessaire à
l’emploi pour le matériel et équipement comme pour le régime de l’A.T.

e) Exportation temporaire pour perfectionnement passif.

C’est un régime qui permet l’exportation provisoire de marchandises d’origine marocaine ou


étrangère nationalisées par le paiement des droits et taxes ou importées sous le régime d’admission
temporaire pour perfectionnement actif pour subir à l’étranger une ouvraison ou complément de
main d’œuvre. C’est le contraire de l’admission temporaire pour perfectionnement actif.

Le délai de séjour prévu : délai maximum d’une année où les marchandises peuvent séjourner à
l’étranger. Avant l’expiration de ce délai, les marchandises doivent être réimportées vers le Maroc,
pour être admises sous le régime d’admission temporaire pour perfectionnement actif ou bien pour
être mises à la consommation.

f) L 'exportation temporaire

L'exportation temporaire est un régime qui permet la sortie du territoire assujetti, en suspension des
droits et taxes d'exportation de certains matériels, produits et animaux devant être utilisés à
l'étranger,et des objets destinés à l'usage personnel des personnes ayant leur résidence habituelle
au Maroc qui vont séjourner temporairement hors du territoire assujetti.

Le régime d’exportation temporaire est accordé pour la durée de séjour à l’étranger des
bénéficiaires, et au maximum pour une durée de six mois, décompté du séjour de leur sortie du
territoire assujetti, sauf dérogation accordée par le Directeur de l’Administration.

j) Le régime de transit

Le régime des transits est un régime suspensif qui permet le transport des marchandises en
suspension des droits et taxes d’un bureau ou entrepôt à un autre bureau ou entrepôt. Tous les
bureaux sont ouverts à ce régime sauf les bureaux limités aux voyageurs. Le transport des
marchandises se fait sous couvert d’un acquit à caution ou tout document accepté par la douane.

L’Administration fixe le délai d’accomplissement de l’opération de transit ainsi que, le cas échéant,
l’itinéraire à suivre par les transporteurs.

Durant le transport, les marchandises doivent être accompagnées des documents de transit à
présenter aux agents de l’administration à première réquisition.

A leur arrivée, les marchandises peuvent - être déclarées dans le délai réglementaire au bénéfice
d’un régime douanier.
Dans le cas de mise à la consommation, la valeur à prendre en considération est la valeur de la
marchandise au moment de l’enregistrement de la déclaration de mise à la consommation.

Le transit peut naître dans un bureau douanier à l’intérieur du territoire assujetti.

h) La transformation sous douane

La transformation sous douane est un régime permettant l'importation, en suspension des droits et
taxes, des marchandises pour leur faire subir des opérations qui en modifient l'espèce ou l'état en
vue de mettre à la consommation les produits transformés. Ces produits doivent bénéficier, en vertu
des dispositions particulières, de l'exonération totale ou partielle des droits et taxes à l'importation
ou d'une tarification réduite par rapport à celle des marchandises mises en œuvre.

La durée maximum de séjour des marchandises sous le régime de la transformation sous douane est
d’une année à compter de la date d’enregistrement de la déclaration sous ce régime.

SECTION 3 Le régime du drawback

Le régime du drawback permet, en suite de l'exportation de certaines marchandises, le


remboursement, d'après un taux moyen, du droit d'importation, et, éventuellement, des taxes
intérieures de consommation qui ont frappé, soit ces marchandises, soit les produits contenus dans
les marchandises exportées ou consommées au cours de leur production.

Les marchandises pouvant bénéficier de ce régime sont désignées par décret pris sur proposition du
ministre chargé des finances et après avis des ministres intéressés ;

Ce décret peut exclure du bénéfice de ce régime les exportations à destination de pays déterminés.

Les taux moyens de remboursement sont fixés par décret prix sur proposition du ministre chargé des
finances après consultation des industries intéressées, ledit décret fixe leur date d'application ;

Ils peuvent être révisés, dans les mêmes formes et conditions, en cas de changement d'un des
éléments intervenant dans leur détermination, soit sur proposition de l'administration, soit à la
demande des fabricants.

La liquidation des sommes à rembourser est effectuée à la fin de chaque trimestre.

CHAPITRE 6 : LES REGIMES PARTICULIERS

Bases juridiques

- Articles 164 à 166 ter inclus du code des douanes, approuvé par dahir portant loi n° 1-77-339
du 25 chaoual 1397 (9 octobre 1977), tel que modifié et complété ;

- Article 174 à 205 inclus décret, n) 2-779862 du 25 chaoual 1397 (9 octobre 1977) pris pour
l'application du code, tel que modifié et complété ;

- Divers textes.
Définition

On groupe sous l'appellation "régimes particuliers", un ensemble de dispositions légales et


réglementaires qui dérogent, en tout ou en partie, au droit douanier commun.

Ces dérogations peuvent concerner :

- Les conditions de mise à la consommation de certaines marchandises qui, en raison de leur


destination privilégiée, vont bénéficier de la franchise totale ou partielle, des droits et taxes perçus
soit à l'importation, soit, le cas échéant, à l'exportation ;

- Les conditions de consommation, en dehors du territoire assujetti, en exonération totale ou


partielle desdits droits et taxes, de certaines marchandises nécessaires à l'avitaillement de navires ou
aéronefs effectuant une navigation maritime ou aérienne à destination de l'étranger ;

- La suspension des prohibitions ou restrictions d'entrée ou de sortie pour les marchandises


transbordées .

SECTION 1 : LES IMPORTATIONS EN FRANCHISE

MARCHANDISES ET PRODUITS DESTINES A S.M. LE ROI

Aux termes de l'Article 164, 1° - a du code des douanes tel que modifié et complété. "Toutes les
marchandises, tous les produits destinés à S.M. le roi sont admis en franchise totale des droits et
taxes dus à l'importation".

La franchise est accordée au vu de bons de franchise délivrés par le Secrétariat particulier de Sa


majesté. Un volet de ces bons est joint à la déclaration en détail, un second volet parvenant
directement à l'Administration centrale.

Les déclarations en détail et les bons de franchise y afférents sont, avant archivage, adressés à
l'administration centrale pour y être confrontés avec les volets reçus directement par cette dernière.

MARCHANDISES DESTINEES A L’ADMINISTRATION DE LA DEFENSE NATIONALE ET AUX


ADMINISTRATIONS CHARGEES DE LA SECURITE PUBLIQUE

Aux termes de l'article 164, 1° -f, les armes et munitions ainsi que leurs parties et accessoires,
importées par l'Administration de la Défense Nationale et par les administrations chargées de la
sécurité publique sont admis en franchise des droits et taxes dus à l'importation.

De même, en vertu des dispositions de l'article 164,1°-g, sont également admis en franchise des
droits et taxes dus à l'importation les engins et les équipements militaires ainsi que leurs parties et
accessoires importés par l'Administration de la Défense Nationale.

Le code des douanes ne prévoit pas de conditions particulières pour l'octroi de la franchise des droits
et taxes d'importation aux administrations qui y sont visées. Toutefois, on en déduit que seules les
importations réalisées directement par ces administrations peuvent être admises au bénéfice de ce
régime de franchise.
OBJETS ET MARCHANDISES EN RETOUR SUR LE TERRITOIRE ASSUJETTI, ORIGINAIRES DE CE
TERRITOIRE OU NATIONALISES PAR LE PAIEMENT DES DROITS.

Aux termes des articles 164, 1°- b du code des douanes tel que modifié et complété, et 174 à 176
décret n° 2-77-862 du 09/10/1977 pris pour l'application dudit code ; tous les objets, toutes les
marchandises originaires du territoire assujetti, déclarés lors de l'exportation initiale soit en simple
sortie, soit en décharge d’un compte d’admission temporaire pour perfectionnement actif ou de
taxes intérieures de consommation ou avec demande de remboursement au titre du drawback ou
encore avec attribution d’un avantage quelconque lié à l’exportation, sont lors de leur retour sur le
territoire assujetti, admis en franchise totale des droits et taxes perçus à l'importation,

Demeurent exclus de ce régime de franchise, les objets et marchandises, originaires du territoire


assujetti, exportés préalablement au bénéfice du régime, soit de l'exportation temporaire pour
perfectionnement passif, soit de l'exportation temporaire. En effet, chacun de ces deux régimes
comporte des conditions de taxation particulières.

Pour bénéficier de ce régime de franchise, les objets et marchandises en retour sur le territoire
assujetti doivent :

- être reconnus comme étant originaires dudit territoire ;

- n'avoir reçu à l'étranger d'autres manipulations que celles nécessaires à leur conservation ;

- être importés, avec demande de franchise, moins de deux ans après la date de leur
exportation ;

- être importés par l'exportateur ou pour son compte.

L'origine marocaine est appréciée par le service des douanes qui peut exiger, à cet effet, la
production de tout document jugé nécessaire.

D'une manière générale, l'article 174 décret habilite l'administration à exiger la production de tous
documents qu'elle juge nécessaire à la justification des conditions sus visées.

L'article 175 du décret d'application du code des douanes précise que :

"Lorsque ces objets ou marchandises en retour au Maroc ont été exportés ;

"a- en décharge d'un compte d'admission temporaire pour perfectionnement actif,

"b- en décharge des taxes intérieures de consommation,

"c- avec demande de remboursement de drawback,

"d- avec attribution d'un avantage quelconque.

"l'importation en franchise des droits de douane et des autres droits et taxes prévue par l'article 164
du code des douanes précité est subordonnée :

"1° - au paiement des droits et taxes dus par les matières étrangères importées, dans le cas de
l'admission temporaire pour perfectionnement actif, et conformément aux dispositions de l'article
141 dudit code,

"2°- au paiement des taxes intérieures de consommation dans le cas visé au b ci-dessus,
"3°- au remboursement des sommes encaissées au titre du drawback ou, si le remboursement n'a
pas encore eu lieu, à déclaration de renonciation audit remboursement,

"4° - au remboursement des avantages qui ont été alloués"

ENVOIS DESTINES AUX AMBASSADEURS, AUX SERVICES DIPLOMATIQUES ET CONSULAIRES ET AUX


MEMBRES ETRANGERS DE CERTAINS ORGANISMES INTERNATIONAUX SIEGEANT AU MAROC.

Aux termes de l'article 177 du décret sus visé, le régime de franchise totale des droits et taxes perçus
à l'importation est ouvert aux ambassadeurs et aux diplomates accrédités auprès de S.M. LE Roi, aux
membres étrangers des organismes internationaux siégeant au Maroc ayant rang de chef de mission.

L'article 177 sus visé admet en franchise totale des droits et taxes :

- Les objets importés par les ambassadeurs et les diplomates étrangers accrédités auprès de S.M. le
Roi,

- Les objets, importés pour leur usage personnel, par les membres étrangers, ayant rang de chef de
mission, des organismes internationaux siégeant au Maroc,

- Les écussons, sceaux, emblèmes et pavillons, les livres, les archives et documents officiels, les
fournitures et les mobiliers adressés par leur gouvernement aux services diplomatiques et
consulaires au Maroc.

On déduit, notamment, de cet article que bénéficient de la franchise tous les objets destinés à
l'usage personnel de l'agent diplomatique (ambassadeurs, diplomates accrédités) ou des membres
de sa famille qui font partie de son ménage, y compris les effets destinés à son installation ainsi que
les objets destinés à l'usage officiel de la mission (ambassade et consulat).

ENVOIS DESTINES A CERTAINES ŒUVRES DE BIENFAISANCE

Aux termes des articles 164, 1° - d du code des douanes et 179 du décret. N° 2.77.862 du 9.10.1977
pris pour l'application du code des douanes, sont admis en franchise totale des droits et taxes
d'importation, les marchandises et produits reçus à titre de dons par certaines œuvres de
bienfaisance et destinés à être distribués à titre gratuit à des nécessiteux ainsi que les matériels
destinés à rendre des services humanitaires gratuits par les dites œuvres.

ENVOIS EXCEPTIONNELS DEPOURVUS DE TOUT CARACTERE COMMERCIAL

A) Effets et objets mobiliers importés à l'occasion d'un changement de résidence.

Aux termes des articles 164, 1°-e du code des douanes tel que modifié et complété, et 180 à 182
inclus de décret n° 2-77-862 du 9/10/1977, pris pour l'application du code précité, les nationaux qui
rentrent au pays et les étrangers qui viennent s'installer au Maroc, ayant résidé habituellement hors
du Maroc, bénéficient de la franchise totale des droits et taxes perçus à l'importation pour leurs
effets personnels et objets mobiliers en cours d'usage constituant leur déménagement.

Sous réserve des restrictions et exclusions, la franchise s'applique, sauf soupçon d'abus, aux objets et
effets en cours d'usage entrant dans la composition normale d'un déménagement.
Seuls les effets et objets en cours d'usage, destinés à l'usage de l'importateur et de sa famille et dont
le nombre et la valeur sont en rapport avec sa position sociale sont admissibles au bénéfice de la
franchise.

D'autre part, les armes de chasse ne peuvent être enlevées des bureaux d'importation que sur
présentation du permis de port d'arme et de l'autorisation d'importation réglementaire délivrée par
les autorités compétentes.

Conditions d'octroi du régime de franchise.

Le bénéfice de la franchise est subordonné à la présentation :

D’un inventaire détaillé des objets importés, daté et signé par la personne concernée,

D’un certificat de changement de résidence établi, soit par l'autorité municipale du lieu de départ,
soit par le consul du Maroc du ressort de l'ancienne résidence ou de tout autre document établissant
le changement de résidence, présenté à la satisfaction des services douaniers (contrat de travail par
exemple)

D’une attestation sur l'honneur lorsque seulement l'un des conjoints d'une famille établie à
l'étranger rentre définitivement au Maroc.

Aux termes de l'article 182 décret, l'importation du mobilier et le changement de résidence doivent
être simultanés, les objets et effets mobiliers devant être importés en une seule fois.

Toutefois, lorsque par suite de circonstances particulières, l'expédition du déménagement peut avoir
lieu en deux envois, chacun d'eux pouvant bénéficier de la franchise à condition que les objets qui le
composent aient été régulièrement repris à l'inventaire global présenté lors de la première
importation.

Il est précisé qu'en ce qui concerne les déménagements des diplomates marocains rappelés au
service central, ceux-ci ont le choix entre la visite de leur mobilier au bureau douanier d'entrée ou à
leur domicile. Dans ce dernier cas, ils doivent supporter les frais occasionnés par cette visite.

B) Effets et objets mobiliers en cours d'usage provenant d'héritage.

Aux termes des articles 183 à 185 inclus du décret prix pour l'application du code des douanes ; Les
effets et objets mobiliers en cours d'usage, recueillis à titre d'héritage par des résidents au Maroc
sont, admis en franchise totale des droits et taxes perçus à l'importation.

L'octroi du régime de franchise est limité aux effets et objets mobiliers recueillis par des membres de
la famille du défunt (de cujus), à l'exclusion donc des transmissions faites à des tiers n'ayant aucun
lien de parenté avec le défunt.

Par membres de la famille, on entend les enfants et descendants du défunt, les ascendants, les
parents collatéraux et le conjoint.

L'octroi de la franchise est subordonné à la production à l'appui de la déclaration en détail :

- d'un certificat de résidence, au Maroc, des héritiers,

- d'un certificat d'héritage établi par les autorités compétentes du lieu de départ des effets et objets
mobiliers ou par un notaire, comportant l'inventaire détaillé des objets à importer et la date du
décès du de cujus. Ce document doit être visé par le consul du Maroc du ressort de la résidence du
défunt, lorsqu'une représentation consulaire y est établie,
L'importation doit avoir lieu dans le délai d'une année à compter du jour de l'envoi en possession.
Cette dernière date indique le moment où, la succession étant réglée, les héritiers peuvent entrer
effectivement en possession des biens leur revenant. Cette date doit apparaître sur le certificat
d'héritage sus visé.

C) Trousseaux d’élèves et de mariage.

Aux termes des articles 186 à 189 inclus du décret pour l'application du code des douanes, les
trousseaux des élèves résidant à l'étranger, venant au Maroc pour y faire leurs études, et ceux des
personnes venant s'établir au Maroc à l'occasion de leur mariage avec une personne résidante déjà
au pays bénéficient de la franchise totale des droits et taxes perçus à l'importation.

La franchise s'applique au linge et aux vêtements confectionnés, même s'il s'agit de vêtements neufs,
pourvu que ces objets correspondent, par leur nombre et leur nature, à la position sociale des
intéressés.

Par "trousseau de mariage" on entend, le linge de corps, de toilette, de literie, de table et de cuisine
ainsi que les vêtements personnels du nouveau conjoint.

Les tissus en pièces et les cadeaux de noce demeurent exclus de la franchise et sont soumis au
paiement des droits et taxes qui leur sont propres.

Le bénéfice de la franchise est subordonné à la production, à l'appui de la déclaration en détail :

En ce qui concerne les trousseaux d'élèves :

- d'un certificat de scolarité établi par le directeur de l'établissement où l'élève est inscrit,

- d'un inventaire du trousseau,

En ce qui concerne les trousseaux de mariage :

- d'une pièce officielle établissant la résidence marocaine d'un des conjoints,

- d'un certificat de changement de résidence de l'autre conjoint,

- d'un extrait d'acte authentique constatant la célébration du mariage,

- d'un inventaire du trousseau.

D'autre part, l'importation doit avoir lieu en une seule fois, dans le délai :

- d'un mois suivant la date d'arrivée de l'élève dans l'établissement d'enseignement,

- de trois mois, à compter du jour de célébration du mariage.

D) Objets et marchandises diverses

Selon l'article 190, du décret pris pour l'application du code des douanes Sous réserve de
l’observation des conditions fixées, le cas échéant, par le directeur de l’administration, sont admis en
franchise des droits de douane et des autres droits et taxes dus à l’importation :

Les Dons :

Sont admis en franchise totale des droits et taxes perçus à l'importation, tous objets, marchandises
matériels et matières reçus à titre de dons par l'Etat marocain, les collectivités locales, les
établissement publics et les associations reconnues d'utilité publique, quelle que soit la qualité du
donateur étranger (personne physique ou morale, personne de droit public, organisations
internationales).

La franchise est accordée sur demande préalable du bénéficiaire du don, et appuyée d’une
attestation de donation établie par le donateur.

Les échantillons sans valeur marchande :

Les échantillons sans valeur marchande sont exempts des droits et taxes perçus à l'importation.

Sont considérés comme échantillons sans valeur marchande :

Les albums, prospectus, affiches, tableaux, catalogues et, en général, tous imprimés, gravures,
lithographies, etc… envoyés d'ordinaire par les différentes maisons pour répandre au Maroc les
Types de leurs produits et leurs tarifs de prix.

Les échantillons de tissus ou d'autres produits qui, en raison de leurs dimensions ou de leur
conditionnement en forme d'album ne peuvent manifestement recevoir d'autre destination que celle
de spécimens.

Les dessins sur papier (genre dessins industriels) figurant des modèles de broderies, importés pour
être présentés à la clientèle en vue de recueillir des commandes à condition qu'il s'agisse
d'assortiments de dessins différents et que les renseignements que comportent les planches
(références, prix, conditions de commande…) ne laissent aucun doute de la destination de ces envois,

Les collections d'échantillons sans valeur commerciale,

Les objets de réclame n'ayant aucun caractère d'utilité pratique et concernant des produits de
fabrication étrangère,

Les petites quantités de tabacs, en feuilles ou fabriqués (tabacs manufacturés, cigares et cigarettes)
adressées ou destinées à la Régie des tabacs au Maroc.

Sont exclus du régime de franchise, les échantillons de tous produits qui, même constitués de
quantités minimes de denrées ou marchandises, peuvent être, en cet état utilisés ou consommés.

Il en est ainsi, par exemple, des bouteilles dites mignonnettes contenant des échantillons d'apéritif
ou liqueurs, des médicaments, des canifs, encriers, etc….dit de réclame.

Il en est de même des articles de réclame concernant des produits de fabrication marocaine.

Objets d'art, trophées, médailles et insignes commémoratifs obtenus par des sociétés de sport ou
autres ayant leur siège social au Maroc ainsi que par des particuliers y résidant.

Il s'agit de récompenses distribuées habituellement à l'occasion de concours, expositions, épreuves,


compétitions internationales organisées à l'étranger.

Sont admises en franchise des droits et taxes perçus à l'importation lesdites récompenses, importées
par les bénéficiaires ou qui leur sont adressées directement.

Cercueils et urnes contenant des corps ou des cendres de défunts

Les cercueils et les urnes contenant des corps ou des cendres de défunts sont admis en franchise
totale des droits et taxes perçus à l'importation dans les conditions suivantes :
L'intégrité des scellés ou des plombs doit être vérifiée,

Le dossier sanitaire délivré tant au pays de provenance qu'au Maroc doit être produit,

L'autorisation de transport au Maroc délivrée par les autorités compétentes (Gouverneur) doit être
annexée au dossier,

Le bon à enlever doit être délivré après avis des services de police.

E) objets divers apportes par les voyageurs entrant au Maroc soit sur eux-mêmes, soit dans leurs
bagages :

Les objets apportés par les voyageurs entrant au Maroc soit sur eux-mêmes, soit dans leurs bagages
et destinés à leur usage exclusif peuvent :

soit être admis en suspension des droits et taxes habituellement perçus à l'importation; c'est le cas
des objets apportés par des personnes ayant leur résidence habituelle à l'étranger, bénéficiaires du
régime de l'admission temporaire,

soit être admis en franchise totale des droits et taxes perçus habituellement à l'importation : c'est le
cas des objets apportés par des personnes ayant leur résidence habituelle dans le territoire assujetti
et qui reviennent au Maroc en suite d'un séjour à l'étranger.

La franchise dont il s'agit ne repose sur aucune base légale. Elle est limitée à quelques articles
habituels respectés par la quasi-totalité des Etats. Il s'agit donc d'une simple tolérance toujours
modifiable ou révocable par l'administration.

Les Bénéficiaires de ce régime de franchise

Limitée aux voyageurs, cette tolérance n'est donc pas applicable :

- aux frontaliers,

- au personnel navigant des navires, aéronefs et autres transports publics de marchandises et de


voyageurs, le bénéfice de la tolérance pouvant, toutefois, être accordé aux transporteurs routiers
dont l'itinéraire aller et retour à accomplir au Maroc ou la durée de séjour sur le territoire assujetti
nécessitée par les opérations de chargement et de déchargement peut justifier la consommation de
ces produits.

F) facilites et tolérances accordées aux marocains résidants a l’étranger : retour définitif ou entrée en
vacances

Les dispositions régissant l’importation d’effets et produits divers à l’occasion d’un changement de
résidence ou d’entrées en vacances au Maroc, sont normalement applicables aux Marocains
Résidant à l’Etranger (M.R.E.).

Toutefois, certaines dispositions administratives viennent s’ajouter aux dispositions légales et


réglementaires sus visées pour constituer ainsi un ensemble de facilités et tolérances spécifiques
exclusivement applicables aux M.R.E.
Ces facilités et tolérances concernent le contrôle des changes, l’admission temporaire de véhicules
automobiles et l’importation en franchise, d’effets et objets personnels, de cadeaux familiaux et de
matériels et outillages.

SECTION 2 LA NAVIGATION MARITIME

Avitaillement des navires

A -Avitaillement des navires en carburants combustibles et lubrifiants:

Aux termes de l'article 165, 1er du code tel que modifié et complété, "les carburants, combustibles et
lubrifiants, les vivres et provisions de bord nécessaires aux navigations maritimes …. à destination de
l'étranger sont exemptés des droits de douane et des autres droits et taxes qui leur sont applicables".

- Cas de certaines navigations maritimes

Le principe sus-visé est tempéré, cependant, par les dispositions de l'alinéa 2 de ce même article 165
aux termes duquel "l'exemption totale ou partielle des droits et taxes peut être accordée par décret
pris sur proposition du ministre des finances en faveur des carburants, combustibles et lubrifiants
devant être consommés au cours de navigation maritime autres….." qu'à destination de l'étranger.

En application du § 2° de l'article 165 du code des douanes et impôts indirects susvisé, le décret n° 2-
85-890 du 18 rebia II 1406 (31 décembre 1985) accorde l'exemption totale des droits de douane et
de tous autres droits et taxes aux carburants, combustibles et lubrifiants devant être consommés, au
cours de navigations maritimes, par les unités de surveillance de la marine royale, de la gendarmerie
royale, des douanes, de la sûreté nationale ainsi que par les bateaux de pêche battant pavillon
marocain, les engins de servitudes portuaires et les unités effectuant le transport maritime intérieur.

Par ailleurs, l'article 7-II de la loi de finances n° 12-98 pour l'année budgétaire 1998-1999,
promulguée par le dahir n° 1-98-116 du 6 joumada II 1419 (28.09.1998) publié au B.O n° 4627 du
05.10.1998, prévoit la franchise des droits d'importation et de tous autres droits et taxes qui leur
sont applicables en faveur des carburants, combustibles et lubrifiants devant être consommés :

par les vedettes et canots de sauvetage de vie humaine en mer, relevant du ministère chargé des
pêches maritimes, et

par les embarcations régulièrement déclarées auprès des délégations des pêches maritimes, utilisées
pour la collecte et le ramassage des algues marines et ce, pendant la période réglementaire de
ramassage.

- Conditions d'application du régime

Les carburants, combustibles et lubrifiants devant être mis à bord des navires pouvant bénéficier de
l'exonération des droits et taxes doivent être extraits des entrepôts de stockage spéciaux (article 191
du décret du 9 octobre 1977 prix pour l'application du code des douanes).

Suivant l'emplacement des entrepôts de stockage, les produits extraits circulent entre ces entrepôts
et les navires à avitailler sous la garantie, soit d'un acquit à caution de transit lorsque les entrepôts
spéciaux de stockage sont situés en dehors de l'enceinte des ports, soit d'une escorte lorsque les
entrepôts de stockage sont situés dans l'enceinte des ports (art 192 du même décret).
A cet égard, l'alinéa 2 de l'article 192 sus visé stipule que des entrepôts de stockage spéciaux,
affectés exclusivement à l'avitaillement des navires pouvant bénéficier du régime de faveur en
question, peuvent être créés à l'intérieur de l'enceinte douanière des ports.

B-Avitaillement des navires en vivres et provisions de bord

Par vivres et provisions de bord, on entend ceux qui sont destinés à être consommés en cours de
route soit par l'équipage et les passagers, soit pour le service de bord. Ce sont les légumes, les œufs,
la viande, le sucre, le thé, le café….la nourriture de bétail et des chevaux, la houille, le tabac, les
cigarettes et cigares, les boissons alcoolisées et sans alcool…

Conditions d'application de la franchise.

Les quantités de vivres et provisions de bord admises en franchise des droits et taxes d'importation
sont appréciées par le service des douanes concerné ( ou par son délégué) qui accorde les
autorisations nécessaires au vu des déclarations faites par les "schipchandlers", les consignataires,
armateurs ou commandants des navires et ce, en fonction du nombre de passagers à embarquer, de
l'équipage et de la durée du voyage.

En conséquence, les déclarations en détail d'exportation des vivres et provisions de bord visées à
l'article 205 du décret du 9 octobre 1977 pris en application du code des douanes, doivent indiquer
les renseignements suivants :

- Le nombre de passagers et celui des hommes d'équipage,

- La destination du navire,

- La durée approximative du voyage aller et retour, le cas échéant,

- Les quantités et espèces des vivres et provisions de bord à embarquer.

Cette déclaration qui doit être assortie des justificatifs des éléments déclarés : factures, liste des
passagers, titres de change le cas échéant.

- Avitaillement en tabac des navires en partance pour l'étranger

La vente pour la consommation des équipages, de tabacs, cigarettes et cigares de qualité courante (à
l'exclusion des produits de luxe), au tarif dit "exportation" est limitée :

- aux navires de haute mer,

- aux bateaux de pêche et caboteurs se livrant à la navigation hauturière et dont le séjour à la mer est
au minimum de 7 jours consécutifs. La quantité allouée doit correspondre aux besoins réels du
bâtiment.

Les produits vendus à l'avitaillement :

- sont revêtus de l'étiquette "exportation",

- sont délivrés au vu d'un laissez-passer qui doit être renvoyé à l'entreposeur de la Régie des tabacs
dûment visé par le service des douanes,

- ne doivent en aucun cas être réintroduits en territoire marocain.


Les bateaux en stationnement dans les ports marocains ainsi que les bateaux de pêche exclus du
régime de faveur, ne peuvent s'avitailler ailleurs que dans les débits de la Régie des tabacs au tarif
applicable sur le marché local.

SECTION 3 LA NAVIGATION AERIENNE

Avitaillement des aéronefs

Aux termes de l'article 165, 1° du code des douanes tel que modifié et complété, "les carburants,
combustibles et lubrifiants, les vivres et provisions de bord nécessaires aux navigations maritimes ou
aériennes à destination de l'étranger sont exempts des droits de douane et des autres droits et taxes
qui leur sont applicables".

A- Avitaillement des navires en carburants combustibles et lubrifiants

Aux termes de l'article 193 du décret du 9 octobre 1977, pris pour l'application du code des douanes,
les carburants, combustibles et lubrifiants sus visés peuvent :

- " soit être extraits des entrepôts de stockage spéciaux"

- " soit être prix à la consommation"

- Avitaillement en produits sous régime d'entrepôts de stockage spéciaux :

Conditions d'application.

L'embarquement des carburants, combustibles et lubrifiants, bénéficiant de l'exonération des droits


et taxes d'entrée et de sortie et extraits d'un entrepôt de stockage spécial, est fait au vu d'un bulletin
de vol délivré, sous sa responsabilité, par le fondé de pouvoirs de la compagnie à laquelle l'aéronef
appartient lorsqu'il s'agit d'un avion de transport.

Le bulletin de vol mentionne le trajet ou le nombre d'heures de vol que doit effectuer l'aéronef, les
quantités de produits exonérés nécessaires pour ledit trajet ou la durée du vol. Le bulletin de vol
comporte, en outre, l'engagement du transporteur d'acquitter les droits et taxes sur les quantités
embarquées et non consommées au cours de l'opération privilégiée.

- Circulation des produits extraits des entrepôts de stockage spéciaux

Par application des dispositions de l'article 192 du décret sus visé, les produits placés en entrepôts de
stockage spéciaux circulent entre ces entrepôts et les aéronefs à avitailler, suivant l'emplacement de
ces entrepôts, sous la garantie soit d'un acquit à caution de transit, soit d'une escorte.

A cet égard, l'article 195 dudit décret stipule que des entrepôts de stockage spéciaux affectés
exclusivement à l'avitaillement des aéronefs éligibles au bénéfice de l'exonération des droits et taxes,
peuvent être créés à l'intérieur de l'enceinte douanière des aéroports.

- Avitaillement en produits ayant acquittés les droits et taxes d'importation

Aux termes de l'article 198 du décret du 9 octobre 1977 précité, l'embarquement, pour
l'avitaillement des aéronefs susceptibles de bénéficier de l'exonération des droits et taxes, de
carburants, combustibles et lubrifiants ayant acquittés les droits et taxes d'importation peut, à la
demande des intéressés, donner lieu à la délivrance, par l'administration des douanes, d'un certificat
d'exportation extrait d'un registre à souche.

Sauf dérogation accordée par le directeur de cette administration, ce certificat d'exportation ne peut
être délivré qu'au départ d'aérodromes pourvus d'un service des douanes.

En compensation, ce certificat donne droit, à concurrence de son montant, à la mise à la


consommation ultérieure (à l'arrivée directe de l'étranger ou à la sortie des entrepôts spéciaux de
douane), en exonération des droits et taxes d'importation, de produits de la catégorie mentionnée
sur le dit certificat d'exportation.

Les carburants, combustibles et lubrifiants devant être embarqués au bénéfice de ce régime de


franchise font l'objet d'une déclaration d'exportation.

Ces déclarations d'exportation doivent contenir toutes les indications propres aux déclarations en
détail pour la consommation et ce, en vue de permettre la liquidation des droits et taxes sur les
certificats d'exportation. la constatation de l'embarquement à bord des aéronefs des produits
susceptibles d'ouvrir droit à l'exonération totale des droits et taxes d'importation est faite au vu d'un
bulletin de vol établi comme il est précisé par l'article 200 du décret du 9 octobre 1977.

Des certificats d'exportation.

Aux termes de l'article 202 du décret du 9 octobre 1977 précité, suivant l'origine des produits utilisés
pour l'avitaillement des aéronefs admis au bénéfice du régime privilégié (origine nationale ou
étrangère), le montant du certificat d'exportation visé est égal :

pour les produits d'origine nationale, à la somme de la taxe intérieure de consommation et de la taxe
sur la valeur ajoutée dont se trouvaient passibles, au moment de l'enregistrement de la déclaration
d'exportation, les produits utilisés pour l'avitaillement,

pour les produits d'origine étrangère, à la somme de tous les droits et taxes perçues à l'importation,
dont se trouveraient passibles, au moment de l'enregistrement de la déclaration d'exportation, les
produits utilisés pour l'avitaillement.

La durée de validité des certificats d'exportation est fixée à 6 mois à compter de la date
d'embarquement des produits à bord de l'aéronef (article 203 du décret du 9 octobre 1977 sus visé).

A la demande du titulaire du certificat d'exportation, le service des douanes émetteur peut :

- soit émettre sur-le-champ, aux lieux et place d'un certificat d'exportation unique, plusieurs
certificats d'exportation dont le montant global doit être égal au montant pour lequel le certificat
d'exportation unique aurait été établi ;

- soit, après délivrance du certificat d'exportation, accepter d'établir, contre remise dudit certificat,
plusieurs certificats d'exportation dont le montant global doit être égal au montant pour lequel le
certificat d'exportation échangé avait été initialement établi (article 204, 1er alinéa du décret du 9
octobre 1977 sus visé).

A Ce propos, l'alinéa 4 de l'article 204 de ce même décret précise que le délai de validité des
nouveaux certificats est limité par la date de validité du certificat initial.

Régularisation des certificats d'exportation.


L'article 204, 2° du décret du 9 octobre 1977 précité stipule que lors de la mise à la consommation,
dans les délais fixés, de produits similaires à ceux ayant donné lieu à la délivrance du certificat
d'exportation, les droits et taxes sont liquidés dans les conditions habituelles.

Sur remise à l'administration des douanes du certificat d'exportation détenu par le déclarant, les
sommes dues au titre des différents droits ou taxes sont réduites à concurrence des valeurs
correspondantes du certificat. Le reliquat des droits et taxes non couverts par ledit certificat
d'exportation est seul exigible.

Si la valeur du certificat d'exportation est supérieure au montant des droits et taxes dus, le titre est
conservé par l'administration des douanes et il est délivré au déclarant un deuxième certificat d'une
valeur égale à la différence.

B- Avitaillement des aéronefs en vivres et provisions de bord.

- Déclarations de vivres et provisions de bord.

Les quantités de vivres et de provisions à embarquer, au bénéfice de la franchise, à bord des


aéronefs effectuant une navigation aérienne à destination de l'étranger font l'objet :

- pour les quantités extraites d'un entrepôt de stockage, d'une déclaration d'exportation en suite
d'entrepôt,

- pour les quantités prises à la consommation, d'une déclaration d'exportation en suite d'entrepôt,

- pour les quantités prises à la consommation, d'une déclaration d'exportation de vivres et provisions
de bord, enregistrée dans la même série.

Aux termes de l'article 205 du décret du 9 octobre 1977, ces déclarations doivent indiquer :

- Le nombre de passagers et celui des hommes d'équipage,

- La destination de l'aéronef,

- La durée approximative du voyage aller-retour, le cas échéant,

- Les quantités et espèces de vivres et provisions de bord à embarquer.

SECTION 4 LE TRANSBORDEMENT

- Définition

L'article 166 du code des douanes prévoit que sauf dispositions légales contraires, le transbordement
de marchandises, à l'intérieur de l'enceinte des bureaux douaniers d'un navire ou d'un aéronef sur un
autre navire ou sur un autre aéronef, suspend l'application des prohibitions et restrictions d'entrée et
de sortie autres que celles prévues à l'article 115 dudit code.

Il ressort de ce qui précède que le transbordement est un régime douanier permettant le transfert
des marchandises, d'un navire à un autre navire ou d'un aéronef à un autre aéronef en suspension :

 des prohibitions et des restrictions d'entrée et de sortie autres que celles prévues à l'article
115 dudit code ;

 des droits et taxes exigibles, à l'exception des cas particuliers.


On notera, également, que le transbordement ne peut être effectué qu'à l'intérieur de l'enceinte des
bureaux douaniers, ce qui exclut :

 le transbordement d'un navire à un aéronef et vice versa

 le transbordement d'un moyen de transport terrestre à un autre moyen de transport


terrestre.

- Personnes habilitées à déclarer

En sus des différents déclarants possibles énumérés dans le code des Douanes, il faut ajouter le
consignataire de navire, représentant de la compagnie de navigation transporteuse des
marchandises à transborder.

Il est observé que pour être habilité à réaliser l'opération de transbordement, le consignataire doit
justifier sa qualité de propriétaire par la présentation d'un titre de transport établi en son nom ou à
son ordre.

Le permis de transbordement est limité aux opérations de transfert de marchandises d'un moyen de
transport à un autre et ce, à l'intérieur de l'enceinte douanière du bureau concerné.

L'enregistrement du permis de transbordement est soumis aux même conditions qu'une déclaration
en détail.

Outre le connaissement ou la L.T.A. qui doit préciser la destination finale (port ou aéroport), le
service des douanes peut exiger, selon le cas d'espèce à traiter, la production de divers documents
tels que :

- décision de l'administration centrale ;

- attestation bancaire justifiant qu'aucun transfert n'a été effectué,

- factures, note de colisage,

- lettre du fournisseur demandant le renvoi de la marchandise ou son transfert pour une autre
destination, etc….

- Matériels divers destinés à la réparation ou à la construction de navires

a- Matériels nécessaires à la réparation de navires battant pavillon étranger.

La mise à bord de matériels d'origine étrangère, autres que ceux ayant acquitté les droits et taxes
d'importation, destinés à la réparation de navires battant pavillon étranger peut s'effectuer sous
couvert d'une déclaration de transbordement.

L'embarquement sous le contrôle du service des douanes des pièces et matériels s'effectue en l'état,
sans ouvraison ou usinage à terre.

Entrepôt :

En sortie d'entrepôt, le matériel doit faire l'objet d'une déclaration d'exportation en suite d'entrepôt.

- Pris sur le marché local:


l'embarquement du matériel pris sur le marché local pour la réparation des navires battant pavillon
étranger est soumis à une déclaration en détail d'exportation.

b- Matériels nécessaires à la réparation de navires battant pavillon marocain

Les matériels nécessaires à la réparation de navires battant pavillon marocain sont soumis à
l'obligation d'une déclaration en détail dans les formes habituelles.

Le cas échéant, les documents exigibles au titre du contrôle du commerce extérieur et des changes
doivent être annexés à cette déclaration.

SECTION 5 LE REGIME DES INVESTISSEMENTS

- Bases légales

- Loi-cadre n° 18-95 formant charte de l'investissement promulguée par le dahir n° 1-95-213 du 14


Joumada II 1416 (08 novembre 1995) publié au B.O. n° 4336 du 06 décembre 1995.

- Article 4 de la loi de finances transitoire n° 45-95 pour la période allant du 1er janvier au 30 Juin
1996, publiée au B.O. n° 4339 bis du 31 décembre 1995.

- Dispositions de la loi-cadre n° 18-95 relatives au droit d'importation

Aux termes de l'article 3 de la loi-cadre n° 18-95 précitée, les biens d'équipement, matériels et
outillages ainsi que leurs parties, pièces détachées et accessoires, considérés comme nécessaires à la
promotion et au développement de l'investissement sont passibles d'un droit d'importation à un taux
minimum de 2,5 % ad valorem ou à un taux maximum de 10% ad valorem.

Pour l'application des dispositions douanières ci-dessus, l'article 4 de la loi de finances transitoire sus
visée a fixé dans son § III les listes des biens d'équipement, matériels, outillage, parties, pièces
détachées et accessoires concernés par ces mesures.

Par ailleurs, il est précisé que la taxation favorable prévue par la loi-cadre n° 18-95 a été intégrée
dans le Tarif des droits d'importation permettant ainsi l'automaticité du bénéfice de ces avantages,
sans autorisation préalable aucune.

- Dispositions de la loi-cadre n° 18-95 relatives à la taxe sur la valeur ajoutée perçue à l'importation.

Aux termes de l'article 4 de la loi-cadre précitée, les biens d'équipement, matériels et outillages à
inscrire dans un compte d'immobilisation et ouvrant droit à déduction conformément à la législation
relative à la taxe sur la valeur ajoutée, sont exonérés de la dite taxe à l'importation. En outre, les
entreprises assujetties qui ont acquitté cette taxe à l'occasion de l'importation des biens considérés
bénéficient du droit au remboursement.

- Importation fractionnée des biens d'investissement.

Dans le cadre de la réalisation de leurs projets d'investissement ou d'extension de leurs unités de


production de biens ou services, les opérateurs économiques sont souvent amenés, pour des
considérations de compétitivité, à diversifier leurs sources d'approvisionnement en matériels et
biens d'équipements.
De même, pour des contraintes tenant aux exigences du transport et à la diversité des centres
d'approvisionnement, les opérateurs se trouvent souvent amenés à importer les biens d'équipement
et matériels à l'état démonté et/ou par envois fractionnés.

Si la règle générale 2 a) pour l'interprétation du système harmonisé permet de résoudre le cas de


certains articles importés à l'état démonté ou non monté, il n'en est pas de même des envois
fractionnés qui ne présentent pas en l'état les caractéristiques de l'article complet ou fini,
susceptibles de les faire classer aux conditions de cette règle générale.

- Facilités de dédouanement : le classement regroupé.

Aux termes de l'article 15-4° du code des douanes, l'administration peut autoriser le classement
regroupé dans une ou plusieurs positions ou sous-positions tarifaires de marchandises susceptibles
de relever de plusieurs positions ou sous-positions tarifaires, notamment lorsque ces marchandises
sont importées en exonération des droits et taxes en vertu de dispositions législatives en vigueur.

SECTION 6 LES INVESTISSEMENTS D'ENVERGURE

- Bases juridiques

- Article 7-1 de la loi de finances n° 12-98 pour l'année budgétaire 1998-1999, publiée au B.O. n° 4627
bis du 5 Octobre 1998.

- Article 9-1 de la loi de finances n° 25-00 pour la période du 1er juillet au 31 décembre 2000 (B.O n°
4808 bis du 29 juin 2000).

- Avantages douaniers.

Aux termes de l'article 7-1 de la loi de finances précitée, les entreprises qui s'engagent à réaliser un
investissement portant sur un montant égal ou supérieur à deux cent ((200) millions de dirhams
peuvent bénéficier, dans le cadre de conventions à conclure avec le gouvernement, de l'exonération
du droit d'importation et de la taxe sur la valeur ajoutée, à l'importation des biens d'équipement,
matériels et outillages nécessaires à la réalisation de leur projet et importés directement par ces
entreprises ou pour leur compte.

Cette exonération est également applicable aux parties, pièces détachées et accessoires importés en
même temps que les biens d'équipement, matériels et outillages aux quels ils sont destinés.

- Conditions d'éligibilité à l'exonération des droits et taxes d'importation

- Le montant de l'investissement doit être égal ou supérieur à 200 millions de dirhams ;

- Conclusion d'une convention avec le gouvernement ;

L'investissement doit être réalisé dans un délai de trente-six (36) mois à compter de la date de
conclusion de la convention, sauf prorogation supplémentaire (cas de force majeure ou de
circonstances imprévisibles). A défaut, le paiement des droits et taxes d'importation devient
exigible ;
Les articles ayant bénéficié de l'exonération des droits et taxes d'importation ne peuvent, pendant un
délai de cinq (5) ans, faire l'objet de cession ou de transfert ou recevoir d'autres utilisations que
celles pour lesquelles ils ont été importés, sauf autorisation expresse.

SECTION 7 LES ZONES FRANCHES D'EXPORTATION

- Bases juridiques

Loi n° 19-94 relative aux zones franches d'exportation, promulguée par le dahir n° 1-95-1 du 24
chaabane 1415 (26 janvier 1995) et publiée au B.O. n° 4294 du 15 Février 1995 ;

Décret n° 2-95-562 du 19 rajeb 1416 ( 12 décembre 1995) pris pour l'application de la loi N° 19-94
précitée, publié au B.O. n° 4338 du 20 décembre 1995.

- Créations et activités des zones franches d'exportation.

Aux termes de l'article 1er de la loi n° 19-94 précitée, on entend par zones franches d'exportation
(Z.F.E.) des espaces déterminés du territoire douanier où les activités industrielles et de servie qui y
sont liées sont soustraites, selon les conditions et les limites prévues par ladite loi à la législation et à
la réglementation douanière et à celles relatives au contrôle du commerce extérieur et des changes.

Par ailleurs, l'article 2 de la loi n° 19-94 précitée dispose quant à lui que les Z.F.E. sont crées et
délimitées par un acte réglementaire (un décret) qui fixe, en outre, la nature des activités des
entreprises pouvant s'installer dans lesdites zones.

Aux termes de l'article 3 de cette même loi, peuvent être autorisées dans les Z.F.E. toutes les activités
exportatrices à caractère industriel ou commercial ainsi que les activités de service qui y sont liées,
dans les conditions et formes prévues par ladite loi et les textes pris pour son application.

- Aménagement et gestion des zones franches d'exportation.

L'aménagement et la gestion des Z.F.E. sont concédé, après appel à la concurrence, à un organisme
de droit public ou privé et ce, sur la base d'un cahier des charges définissant les droits et obligations
du concessionnaire.

Le concessionnaire de l'aménagement et de la gestion des Z.F.E. assure, entre autres, la surveillance


et la sécurité des parties communes et des accès à la Z.F.E et la présentation des dossiers des
investisseurs à l'approbation de la commission locale des Z.F.E.

Par ailleurs, il y a lieu de noter qu'aux termes de l'article 9 de la loi précitée n° 19-94, le plan
d'aménagement d'une Z.F.E, élaboré et présenté par le concessionnaire de l'aménagement et de la
gestion de ladite zone, doit être également approuvé par l'Administration des Douanes.

- Installation des investisseurs dans les Z.F.E. et Commissions locales des Z.F.E.

En application des dispositions de l'article 11 de la loi précitée n° 19-94, les demandes d'installation
dans les Z.F.E, sont présentées par les investisseurs aux organismes d'aménagement et de gestion
desdites zones qui, après instruction de ces demandes, soumettent celles-ci à la commission locale
des Z.F.E.
La commission locale des Z.F.E. est présidée par le wali ou le gouverneur de la préfecture ou province
dont relève territorialement la Z.F.E. l'Administration y est représenté par le chef de la
circonscription du ressort qui reçoit un mandat à cet effet et ce, conformément aux prescription de
l'article 6 du décret d'application de la loi n° 19-94 précitée.

- Contrôle du commerce extérieur.

L'article 15 de la loi n° 19-94 prévoit que les entrées de marchandises dans les Z.F.E. ainsi que leur
sortie de ces zones ne sont pas soumises à la législation relative au contrôle du commerce extérieur.

Toutefois; l'article 16 de cette même loi précise qu'en application de l'article premier de la loi sur le
commerce extérieur ; l'entrée en Z.F.E est interdite :

 aux marchandises prohibées au titre de l'article 115 du code des douanes et impôts indirects;

 aux déchets dangereux, ainsi qu'à toutes substances, déchets ou non, pouvant présenter une
incommodité, une insalubrité ou tout autre inconvénient similaire pour la santé, la faune, la flore et
les ressources en eau ainsi que d'une manière générale pour le voisinage et la qualité de la vie.

- Contrôle des changes.

L'article 15 de la loi n° 19-94 prévoit également que les entrées de marchandises dans les Z.F.E. ainsi
que leur sortie de ces zones ne sont pas soumises à la législation relative au contrôle des changes,
sous réserve des dispositions de l'article 22 de ladite loi.

Ainsi, les opérations commerciales, industrielles et de services réalisées avec l'étranger par les
entreprises installées dans les Z.F.E bénéficient d'une liberté totale de change, quelles que soient la
nationalité et le lieu de résidence de l'opérateur (article 17 de la loi n° 19-94), étant précisé que les
règlements des opérations réalisées à l'intérieur de ces zones doivent être effectués exclusivement
en monnaies étrangères convertibles (article 19 de la loi 19-94).

Quant aux règlements entre lesdites zones et le territoire assujetti, ils s'effectuent conformément à la
réglementation des changes en vigueur.

- Régime douanier applicable aux marchandises :

Aux termes de l'article 21 de la loi n° 19-94, les marchandises entrant en Z.F.E. ou en sortant ainsi
que celles y obtenues ou y séjournant, sont exonérées de tous droits, taxes ou surtaxes frappant
l'importation, la circulation, la consommation, la production ou l'exportation.

Par ailleurs, l'article 22 de cette même loi précise que les marchandises entrant en Z.F.E. à partir du
territoire assujetti sont considérées comme exportées dudit territoire. De même, les marchandises
entrant dans le territoire assujetti en provenance de ces zones sont considérées comme importées ;
la valeur des intrants d'origine marocaine éventuellement incorporés dans ces marchandises étant
déduite de la valeur taxable de celles-ci.

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