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Les régimes économiques en douane :

Les régimes économique en douane sont des régimes douaniers qui permettent soit
l’importation ou l’exportation en suspension des droits et taxes, de marchandises destinées au
stockage, à la transformation, au transit ou en vue de la réexportation de produit
compensateur (Régimes suspensifs) ou encore le remboursement, sur une base forfaitaire, de
certains droits et taxes perçus à l’importation des matières d’origine étrangère entrant dans la
fabrication de marchandises exportées (Régime du Drawback). Elément important de la
promotion des exportations, les RED couvrent 4 fonctions économiques à savoir : le
stockage ; la transformation ; l’utilisation et la circulation des marchandises sur le territoire
national. A noter que les régimes économiques sont régis par le code des douanes (voir
articles 114 à 163 decies du code). Il s’agit notamment de l’entrepôt douanier, l’admission
temporaire, l’exportation temporaire, la transformation sous douane et le transit. Le régime de
drawback permet, quant à lui, le remboursement, d’après un taux moyen, du droit
d’importation et le cas échéant, de la taxe intérieure de consommation, acquittés initialement
sur les matières constitutives et les produits énergétiques consommés au cours du processus
de fabrication.

3- L'entrepôt de stockage
L’entrepôt de stockage est un régime permettant de placer dans des établissements soumis au
contrôle des services douaniers et pour une durée déterminée :
• Les marchandises destinées exclusivement à l'exportation.
• Les marchandises destinées à ëtre présentées au public dans les foires et expositions.
• Les marchandises nécessitant des installations particuliéres pour leur conservation.
L’entrepôt de stockage est un mécanisme complémentaire du régime de l’admission
temporaire. En effet, il permet à l’entreprise de stocker des marchandises obtenues sous le
régime de l’admission temporaire en attendant l’opportunité de leur exportation.

5- Trafic de perfectionnement à l'exportation

Il permet la sortie provisoire hors du territoire national , en suspension des droits et taxes qui
leur sont applicables, de produits devant recevoir à l’étranger une ouvraison ou une
transformation.
Les industriels ont généralement recours à ce régime pour deux types d’opérations :

• Opération de réparation de machines,


• Opération de traitement et de transformation (teinture, rechapage…)
Au retour de ces produits de l’étranger, seule la valorisation étrangère est soumise au
paiement des droits et taxes exigibles à l’importation.

De nouvelles procédures de mise en douane et de déclaration en détail des marchandises


importées ou présentées à l’exportation ont été mises en place le 10 juillet 1908 par le comité
permanent des douanes. Ce comité avait été institué par l’article 97 de l’acte général de la
conférence d’Algésiras. Ce comité permanent dit ”comité des douanes” qui siégeait à Tanger
se composait d’un commissaire spécial du Sultan, d’un membre du corps diplomatique ou
consulaire et d’un délégué de la Banque d’État. Ledit comité regroupait également, à titre
consultatif, des représentants du service des douanes. La nouvelle réglementation préconisa de
nouvelles formalités pour les opérateurs du commerce international.

1/ procédures à l’importation :

Ainsi, la mise en douane fut matérialisée par le dépôt d’une copie certifiée conforme du
manifeste. Ce document aussitôt déposé était remis par les soins des oumana à un commis des
douanes chargé de sa garde. Ce dernier devait procéder à l’inscription du document sur un
registre spécial défini par le nouveau règlement. Le même numéro est porté sur le manifeste à
titre de numéro d’enregistrement. Un modèle de déclaration en détail a été également défini.
Dans la colonne réservée à la désignation des marchandises, les importateurs devraient
énoncer l’espèce, la qualité, le poids, le nombre, la mesure et la valeur des marchandises en
toutes lettres. La déclaration en détail était remise au même commis qui gère le manifeste
pour enregistrement et apurement.

Après enregistrement de la déclaration en détail, ce document était pris en charge par l’amine
des douanes. Après vérification, l’amine procédait à la liquidation des droits et taxes sur le
corps même de la déclaration, ce qui constituait une innovation procédurale par rapport à la
gestion antérieure des oumana qui préconisait l’établissement de fiches distinctes
d’estimation.

Après liquidation et visa du contrôleur du service de la dette, les droits et taxes à percevoir
étaient inscrits sur un registre dit ”registre de liquidation des droits” (modèle 4 du règlement).
Ce registre tenait lieu de youma4. Un relevé sommaire et journalier de ce registre était établi
en double exemplaire. Le premier exemplaire était transmis au service central des douanes. Le
second exemplaire était remis à l’agent du service de l’emprunt à la résidence. Quant à la
déclaration en détail, elle était remise à l’importateur qui l’échangeait à la caisse, après
paiement des droits contre une quittance.

Les oumana n’avaient plus à établir les fiches d’estimation qu’ils dressaient en triples
expédition et qui devenaient inutiles puisque la liquidation des droits était inscrite désormais
sur la déclaration elle-même.

A la fin de la journée, les déclarations enregistrées liquidées et apurées devaient être remises
par le caissier à l’agent du contrôle et des statistiques. Elles étaient en fin de l’opération
dépouillées et classées aux archives par les soins du même agent.

2/ Procédures à l’exportation :

a) L’exportation en simple sortie :

La même procédure instaurée pour les marchandises importées était appliquées au niveau de
l’export. Les formules de déclarations en détail (formule 5 du règlement) et le registre
d’inscription des droits et taxes (modèle n° 6) étaient toutefois différents de ceux utilisés à
l’importation. Une procédure d’apurement du manifeste à l’export était instauré. L’agent des
douanes chargé de l’enregistrement des manifestes et des déclarations devait s’assurer par un
pointage que toutes les marchandises ayant fait l’objet d’une déclaration figuraient sur le
manifeste de sortie et que ce document ne comportait aucune marchandise qui n’ait fait l’objet
d’une déclaration de sortie.

b) Le cabotage :

Les marchandises non soumises au droit d’exportation et transportées d’un port à un autre
port sous douane au Maroc devraient être accompagnées d’un passavant établi en double
exemplaires (modèle 7 du règlement) sous peine d’être assujetties au paiement du droit
d’importation au port de destination. L’exemplaire original était conservé par le bureau de
départ pour les statistiques. Le duplicata était remis au bureau de douane d’arrivée pour
l’octroi de la franchise. Pour les produits soumis au droit d’exportation, le transport par
cabotage ne pourrait s’effectuer qu’après consignation au bureau de départ contre quittance
détachée d’un registre à souche spécial (modèle 8 du règlement), le montant des droits
d’exportation relatif à ces marchandises. Le remboursement de la consignation s’effectuait au
bout d’un délai maximum de trois mois.

c) Le transbordement :

Le transbordement des marchandises étrangères entreposées dans un bureau de douane


pouvaient être également acheminée vers un autre bureau sous couvert d’une déclaration de
transbordement. Les marchandises réexportées à l’étranger suite à un refus de réception du
destinataire devaient faire également l’objet d’un permis de transbordement délivré par les
oumana des douanes (modèle 10 du règlement).
3/ Assiette des droits et taxes :

De nouveaux procédés de détermination de la valeur taxable ont été également introduits dans
la nouvelle réglementation. La valeur des principales marchandises était fixée par la
commission des valeurs créé par l’article 96 de l’acte d’Algésiras. Ces valeurs étaient publiées
annuellement sous forme d’un tableau et servaient comme assiette des droits et taxes en
douane.

Pour les marchandises ne figurant pas sur le tableau, l’amine des douanes pouvait, comme par
le passé, utiliser les mercuriales, les factures ainsi que tout élément porté à sa connaissance
personnelle. Des circulaires périodiques, émanant du contrôle de la dette, sollicitaient les avis
des oumana en l’objet. Ainsi peut-on noter dans la circulaire 86 du 21 août 1911 adressée aux
oumana des douanes ” la commission des valeurs douanières devant se réunir dans la
première quinzaine du mois d’octobre pour procéder à la révision des valeurs, nous vous
prions de nous adresser le plus tôt possible un état mentionnant les modifications qu’il vous
semblerait utile d’apporter aux valeurs actuellement appliquées dans les douanes.

Vous établirez vos propositions en tenant compte des différences que vous auriez pu constater
entre les prix fixés par le tableau en cours et ceux pratiqués sur votre place.”

En règle générale, la valeur retenue devait correspondre au prix de gros de la marchandise


rendue au bureau de douane et franche de droits et de taxes de magasinage. En cas d’avarie, il
était tenu compte, dans l’estimation, de la dépréciation subie par la marchandise. Le nouveau
règlement de 1908 avait consacré le principe du paiement des droits et taxes en nature. Ainsi,
les oumana qui pouvaient accepter ce mode de paiement étaient désormais tenus d’en faire
inscription sur un registre spécial (modèle 11 du règlement).

Un reçu sous forme de quittance ordinaire était délivré le cas échéant par le caissier afin de
permettre au déclarant ayant acquitté les droits en nature de retirer le restant de sa
marchandise. Les marchandises prélevées dans ce cadre par les oumana devaient être
déposées dans un local spécial ou, à défaut, dans un emplacement réservé à cet effet dans un
magasin. Elles étaient vendues par les oumana soit de gré à gré soit aux enchères publiques
dans les plus brefs délais. Le produit de la vente était inscrit sur le registre (modèle 11) par
l’amine vendeur.

Cette procédure de paiement des droits et taxes en nature est une pratique très ancienne des
douanes marocaines qui a été maintenue jusqu’au début du XXème siècle. Dans un rapport
sur le commerce au port de Mogador établi le 14 août 1884 par le négociant Mahon, ce
dernier confirme la possibilité pour le déclarant de régler les droits et taxes en nature à la
douane en cas de contestation de la valeur. Ainsi, nous informait-il :

“Sur toutes les marchandises qui entrent au Maroc, le Sultan prélève un droit de 10 %,
calculé sur la valeur de ces mêmes marchandises. En cas de contestation, sur ladite valeur on
est toujours libre de payer le 10 % en nature. Tous les produits du pays ne sont exportés
qu’après avoir acquitté les droits respectifs auxquels ils sont soumis d’après un tarif
déterminé. Le numéraire qui sort ne paye aucune taxe”.

4/ Règlement des litiges :

Deux procédures de règlement des litiges étaient introduites dans le contentieux douanier
selon le statut de l’auteur de l’infraction douanière. Lorsque le délinquant était sujet ou
protégé étranger, l’amine ne pouvait que signaler le cas aux autorités diplomatiques ou
consulaires dont l’auteur de l’infraction était justiciable. Par contre, s’il s’agissait d’un sujet
marocain, ce dernier était déféré au Pacha de la localité.

Dans tous les cas, l’amine devait faire suivre par un délégué auprès de la juridiction
compétente, la procédure de constatation de l’infraction douanière et des poursuites
contentieuses. Parallèlement, les oumana étaient tenus de signaler les infractions constatées au
délégué de ”l’Administration Générale des Douanes” ainsi que les suites qui leur étaient
réservées.

5/ Mise à disposition du public des nouveaux imprimés :

Pour faciliter le nouveau principe de souscription d’une déclaration écrite par le redevable qui
fut apparemment une innovation à cette époque, le nouveau règlement préconisait que les
formules imprimés de déclaration, passavant, permis de transbordement étaient tenues à la
disposition des déclarants par le commis chargé de l’enregistrement des déclarations ou par le
caissier au prix de 0,05 hassani. Les oumana étaient alimentés de ces différents imprimés par
l’Administration Centrale. Cette procédure fut pratiquée jusqu’à la publication de l’arrêté
viziriel conférant aux déclarants la faculté de fournir eux mêmes les formules de déclaration
en douane.

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