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Les échos, Par Charlie Perreau

Publié le 31 août 2021 à 10:30Mis à jour le 31 août 2021 à 10:49

B Corp, RSE, entreprise à mission…


comment les start-up s'y
retrouvent-elles dans la jungle de
labels à impact ?
Les start-up françaises sont de plus en plus nombreuses à vouloir améliorer
leur impact social et environnemental. Une démarche qui passe souvent par
une certification ou une labellisation… pas si simple d'en choisir une, puis
de l'obtenir.

Entre les labels généralistes, sectoriels et thématiques, les start-up ont l'embarras du
choix. (Olivier Le Moal/Shutterstock)
Par Charlie Perreau
Publié le 31 août 2021 à 10:30Mis à jour le 31 août 2021 à 10:49

La French Tech est pavée de bonnes intentions. D'après le baromètre d'impact des
entreprises du French Tech Next40/120 réalisé par Roland Berger, les réductions
d'émission de CO2 réalisées par ces start-up seront multipliées par quatre d'ici à
2025. Si certaines se limitent à des engagements sociétaux et environnementaux
informels, d'autres cherchent à obtenir des labels ou certifications qu'elles peuvent
mettre en avant auprès de leurs clients, partenaires et investisseurs.

Entre les labels généralistes (Engagé RSE, B Corp, LUCIE, EcoVadis), thématiques
(achats responsables, lutte contre les discriminations…) et sectoriels (Enseigne
Responsable, BioEntrepriseDurable…), difficile de s'y retrouver. Sans oublier le
statut de « société à mission » introduit par la loi Pacte . « A part les experts et
quelques passionnés, personne ne comprend réellement ce que tout ça veut dire »,
reconnaît Maëva Courtois, PDG et cofondatrice d'Helios, compte de paiement à
impact.

Et il n'existe pas de plateforme agrégeant tous ces labels qui sont pour certains
indépendants, tandis que d'autres ont été conçus par des entreprises ou
organismes. Certains sites spécialisés ou associations (comme Forse) tentent d'en
recenser un maximum. L'Afnor (l'Association française de normalisation), à l'origine
du label Engagé RSE, liste ses 10 labels sectoriels sur son site. Avant de choisir le
ou les labels les plus pertinents, il faut donc passer du temps à faire ses propres
recherches.

Une démarche chronophage

Les critères d'évaluation de toutes ces certifications ne sont en plus pas forcément
très clairs. « Comme ils se font concurrence entre eux, ils ne veulent pas donner
dans le détail ce que signifie leur notation », fait remarquer Fanny Picard, fondatrice
d'Alter Equity, société de gestion investissant uniquement dans des projets
répondant à des enjeux sociaux ou environnementaux. Elle a pour sa part construit
son propre référentiel composé de 100 critères et demande à ses participations de
s'engager sur 10 à 15 critères (en plus du bilan carbone, qui lui, est obligatoire).

LIRE AUSSI :

La certification B Corp, nouvel horizon des métiers du conseil

Enfin, il ne faut pas négliger les ressources à mobiliser en interne. « C'est un travail
administratif très long qui nécessite du personnel en plus. Il faut donc se permettre
d'y passer du temps », note Maëva Courtois. « Pour obtenir la certification B Corp,
par exemple, il faut au minimum un temps plein sur une à deux semaines », prévient
Fanny Picard.

Ce label américain, apparu en France en 2015, évalue l'impact opérationnel d'une


entreprise et celui de son modèle économique. A ce jour, seulement 145 entreprises
françaises ont obtenu ce précieux graal dont des start-up comme la plateforme de
crowdfunding Ulule, le compte de paiement professionnel Shine ou encore
l'assurance habitation Luko.

Charlie Perreau

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