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Christianisme et cultures ancestrales chez les Bamiléké : les implications

socioculturelles de leurs origines

TAKOUBO WOWINWO Ramces


Université de Dschang, Cameroun
Email : ramcestak@gmail.com
Résumé

Le sinistre contexte colonial de l’entrée en scène du christianisme en Afrique en général et en


pays bamiléké en particulier donnent aux hommes et aux femmes, gardiens et gardiennes des
traditions de là, de légitimement regarder les religions chrétiennes d’abord comme un
instrument européen de la colonisation, et ensuite comme des religions dont le seul rapport aux
cultures ancestrales africaines est un rapport d’opposition. S’appuyant sur une démarche
sociohistorique, la présente contribution ambitionne de montrer que les cultures bamiléké et
les religions professant Christ comme Seigneur et Sauveur ne s’opposent pas
consubstantiellement du point de vue historique, biblique et socioculturel, mais souffrent
simplement de rupture ou discontinuité historique qu’il convient de mettre en lumière. En effet,
bien qu’arrivée en Afrique dans l’optique de servir les projets pernicieux des colons, le
christianisme trouve ses fondements essentiels dans le judaïsme qui est religion pratiquée par
les Juifs, ascendants antiques des Bamiléké ayant séjourné pendant plus de quatre siècles en
Égypte avant de migrer jusqu’à la « Terre promise » pour la grande majorité, et plus tard vers
le sud de l’Afrique en passant par la Nubie pour la minorité. L’unité originelle des pratiques
culturelles juives dans l’Ancien testament ainsi que des précis historiques et de plusieurs rites
culturels ancestraux bamiléké amène à comprendre que le christianisme (Nouveau testament)
peut se présenter, de même que pour le judaïsme (Ancien testament), comme une suite ou
continuité théologique et culturelle aux religions et cultures ancestrales chez l’actuel peuple
des montagnes de l’Ouest-Cameroun. Avec pour vocation première « la libération des captifs
et des opprimés », les religions chrétiennes, catholiques, protestantes et pentecôtistes, s’offrent
alors aux Bamiléké aujourd’hui comme une occasion de renforcement et de valorisation des
valeurs ancestrales, mais plus encore comme une épuration et une modernisation, voire une
humanisation de certains us et coutumes bamiléké très souvent déshumanisants, avilissants et
aux antipodes des droits de l’Homme.

Mots-clés : Bamiléké, christianisme, cultures ancestrales, Juifs, tradition, modernité.

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