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Annexe : Histoire de l’Eglise en Afrique

INTRODUCTION

Pendant longtemps, les missions en Afrique, les Eglises africaines et les chrétiens d’Afrique
étaient privés de passé ; ils n’avaient pas d’histoire à eux. On ne savait peu de choses de l’Histoire de
l’Antiquité chrétienne sur ce continent, et ce qui a été publié avait souvent pour objectif de récolter des
fonds pour le travail missionnaire. Ou visait à exalter l’héroïsme des pionniers de la mission, ou de la
traduction de la Bible, en Afrique.

Cela fait environ 2 000 ans que le christianisme est apparu en Afrique. John Mbiti, un Kenyan,
déclare que « le christianisme en Afrique une religion africaine indigène et traditionnelle… » 1.

Il y avait bien ceux qui avaient prédit que l’effondrement du colonialisme entraînerait la
régression et la caducité de l’Église chrétienne en Afrique, mais c’est le contraire qui s’est produit.
L’Église chrétienne en Afrique a connu une croissance phénoménale durant le vingtième siècle. Elizabeth
Isichei fait remarquer que… L’expansion du christianisme en Afrique au vingtième siècle a été si
spectaculaire qu’elle a été appelée ‘la quatrième grande époque de l’expansion chrétienne’. D’après les
statistiques souvent citées (bien que peu fiables), il y avait 10 millions de chrétiens africains en 1900, 143
millions en 1970 et environ 393 millions en 2000. Cela signifie qu’un chrétien sur cinq est africain.

L’expansion du christianisme en Afrique au vingtième siècle a été si spectaculaire qu’elle a été


appelée ‘la quatrième grande époque de l’expansion chrétienne’. D’après les statistiques souvent citées
(bien que peu fiables), il y avait 10 millions de chrétiens africains en 1900, 143 millions en 1970 et
environ 393 millions en 2000. Cela signifie qu’un chrétien sur cinq est africain.2

Le mouvement des Assemblées de Dieu est un des courants pentecôtistes à avoir expérimenté une
croissance fulgurante. En 1950, quelque 400 églises africaines des Assemblées de Dieu comptaient
approximativement 30 000 membres et adhérents. À l’heure actuelle, plus de 14 millions de chrétiens
répartis dans environ 45 000 églises et postes d’évangélisation africains des Assemblées de Dieu adorent
et servent le Seigneur d’un commun accord. Le mouvement des Assemblées de Dieu est à la tête de plus
de 200 écoles bibliques et centres universitaires annexes en Afrique qui comptent près de 14 000
étudiants. Ces statistiques augurent un avenir prometteur pour les Assemblées de Dieu en Afrique. 3

Au temps de Jules Sesar, les Romains ont réussi à unir les nations civilisées pour en faire un
empire. Avant l’an 31 av. J.-C., les nations vivaient en autarcie. Rome les a unifiées pour faire d’elles ce
que Qualben appelle «une masse d’humanité hétérogène sous l’égide d’un seul empereur, d’un seul

1
John Mbiti Religions Africaines et Philosophie (Londres, Royaume Unis : Hunemann, 1969), 5.

2
Jerry Spain, Histoire de l’Eglise en Afrique (Springfield, Missouri : Africa’s hope, 2016), 4.

3
(Statistiques fournies par l’Action missionnaire des Assemblées de Dieu, 2006).
2

gouvernement, d’une seule organisation militaire, d’un corps commun de lois et de pratiques, d’un
langage commun, d’une monnaie commune, d’un service central de courrier et de transport, d’un alphabet
commun et d’une seule culture ».4 Et cependant l’Empire Romain s’était même installé au Nord de
l’Afrique et avait battis ses provinces.

L’Afrique moderne a expérimenté une merveilleuse ouverture à l’évangile et les églises ont
manifesté une remarquable croissance. L’Eglise africaine est véritablement une Eglise de prière et
d’évangélisation. Le christianisme s’y développe certainement plus vite que sur tous les autres continents.
Cette croissance, cependant, n’a pas été facile. Beaucoup de chrétiens africains ont souffert à cause de
leur témoignage pour Christ. Les obstacles à l’évangile comprennent une société en plein changement, les
influences islamiques et marxistes et les religions traditionnelles du peuple africain. Mais les chrétiens
africains manifestent un grand leadership spirituel pour relever ces défis.

I. L’AFRIQUE ET SON HERITAGE CHRETIEN

Le Christianisme Africain n’est pas le fruit de la colonisation, ni une invention des occidentaux
comme le disent certaines Religions traditionnelle africaine, mais le christianisme africain date bien
longtemps depuis même les Actes des Apôtres. L’Afrique faisait bel et bien partie du plan de Dieu, et ce,
bien avant la naissance de Jésus-Christ et de l’Église ; cela est mis en évidence dès le début de l’histoire
de l’humanité. Genèse 2.13 dit qu’un fleuve contournait tout le pays de Cusch, ou la région du Haut-Nil
de l’Afrique. Esther 1.1 rapporte que le roi Assuérus régnait sur 127 provinces qui s’étendaient de l’Inde
jusqu’en Éthiopie. Nombres 12.1 nous apprend que Moïse avait épousé une Africaine : « au sujet de la
femme éthiopienne qu’il avait prise. » Dans Psaume 68.32, nous lisons ceci : « Des grands viennent de
l’Égypte ; l’Éthiopie accourt, les mains tendues vers Dieu.

Certains exégètes, tel Cornuke, sont convaincus qu’à l’époque de l’Ancien Testament l’arche de
l’alliance avait été amenée à Aksoum, une ville de l’Éthiopie moderne. Ils pensent qu’à l’heure actuelle,
elle est conservée en secret et à l’abri des regards jusqu’à ce qu’elle soit rendue à Israël au moment des
événements de la fin des temps fixés par Dieu.

L’Afrique dans le Nouveau Testament

Le premier événement qui associe l’Afrique à l’histoire chrétienne s’est produit immédiatement
après la naissance de Jésus ; il est consigné dans le deuxième chapitre de l’Évangile de Matthieu. Le roi
Hérode, qui était le représentant du pouvoir romain, était un homme méfiant rempli de haine ; alors, un

4
Qualben, A history of the christian church (New york : Thomas Nelson Publisher, 1933), 12.
3

ange de l’Éternel était apparu à Joseph et lui avait dit d’amener l’enfant Jésus et Sa mère en Égypte.
Joseph obéit et ils demeurèrent en Égypte jusqu’à la mort d’Hérode. Il convient de souligner que l’enfant
Jésus a séjourné en Afrique avant d’entamer Son ministère en Israël. Sanneh affirme que les nouvelles
voyageaient vite et qu’à cette époque l’Égypte avait développé un système postal remarquable ; aussi
était-il difficile pour Joseph et Marie de tenir leur visite secrète, bien qu’ils aient cherché à passer
inaperçus.

Un autre incident s’est produit au crépuscule de la vie de Christ sur terre.


L’auteur de l’Évangile de Marc dit qu’après le procès de Jésus, un homme de Cyrène avait été forcé à
porter la croix derrière Jésus (Marc 15.21). Matthieu confirme cet épisode en disant que les Romains
avaient forcé un homme de Cyrène appelé Simon à porter la croix de Jésus (Matthieu 27.32). Comme
nous l’avons dit précédemment, Cyrène (ou la Cyrénaïque) était une province romaine d’Afrique. Marc
ajoute que Simon était le père d’Alexandre et de Rufus. Il est intéressant de noter que Paul fait, lui aussi,
mention de Rufus dans Romains 16.13.

Les Romains, les Grecs et les Juifs ont ouvert la voie à la venue du christianisme. Outre les
Égyptiens, ces trois groupes étaient présents en Égypte, et chacun d’eux a contribué, Les grecs ont
apportés la langue, les Romains ont apportés la modernisation des routes, et les Juifs ont apportés le
Monothéisme. Les Grecs ont apporté leur langue qui était utilisée par les intellectuels et les gens des
villes. L’égyptien (ou le copte) était la langue du peuple dans les zones rurales. Le gouvernement romain
avait soumis le pays à un impôt de capitation, mais les Grecs et les Romains en étaient exempts. Par
conséquent, c’était aux Juifs et aux Égyptiens que revenaient une telle charge, ce qui provoqua colère et
difficultés. C’est donc dans des circonstances difficiles, lorsque les temps ont été accomplis, que le
christianisme est apparu en Égypte.

Les observations de Burton apportent des éclaircissements supplémentaires concernant l’origine


du terme Afrique :

« Considéré dans le contexte historique, le mot Afrique doit être compris sous sa forme
adjectivale. En fait, le nom Afrique n’a été utilisé pour décrire cette région qu’au moment où les
Romains ont accédé au continent après avoir vaincu l’armée d’Hannibal lors des guerres puniques
(nom donné aux guerres menées par Rome contre Carthage entre 264 et 146 avant J.-C.) »5.

Même à cette époque-là, le terme Afrique n’était utilisé qu’en référence à la province romaine
nouvellement constituée et aucun autre territoire. Ce n’est que vers la fin du Moyen-Âge que ce vocable
fut appliqué à l’ensemble du territoire ‘continental’ colonisé par les Romains.

5
Keith Burton, The blessing of Africa (Downers Grove, IL : IVP Academic, 2007), 19.
4

Certains dirigeants d’églises de la région, comme Augustin d’Hippone, ont joué un rôle important
dans le développement du christianisme. À l’ouest de l’Afrique se trouvait la Numidie, une région de
l’Algérie moderne, et, au nord-ouest du continent africain, s’étendait la région connue sous le nom de
Mauritanie. D’après Murdock, les Romains ont fait de l’Afrique du Nord leur principal « silo à grain ».

Si les autres régions de l’Afrique subsaharienne de cette époque sont quelque peu passées sous
silence, elles n’en sont pas moins importantes. Certains faits semblent indiquer que le commerce maritime
qui se faisait sur l’océan Indien a amené les Indonésiens à se rendre sur l’Ile Maurice, à Madagascar et sur
le littoral de l’Afrique orientale. C’est ainsi que certaines plantes alimentaires malaises ont été introduites
dans cette région. Ceci a marqué le « commencement de la propagation de ces produits agricoles à travers
l’Afrique, en direction de l’ouest, du nord de la forêt tropicale jusqu’à la côte de la Guinée ». Cette
migration a donc entraîné un afflux d’Indonésiens à Madagascar ; ceux-ci sont les ancêtres des
populations malgaches d’aujourd’hui.

Aux alentours du premier siècle ap. J.-C., l’empire du Ghana, empire situé dans l’ouest de
l’Afrique centrale, s’est développé parallèlement à la pénétration des fermiers bantous au Cameroun et
dans le bassin du Congo. Nous ne savons pas exactement si ces peuples ont émigré du nord ou du sud de
la forêt du Congo, mais les exégètes s’entendent pour dire que « peu de temps après le premier siècle, ils
entreprirent une migration des plus intéressantes. Ils mirent le cap vers l’est et vers le sud, tant et si bien
qu’au huitième siècle ils occupaient une place prédominante en Afrique de l’Est, en Afrique centrale et en
Afrique australe »

Certains anthropologues culturels font remarquer que les bantous avaient forcé les bochimans, une
petite communauté de chasseurs habiles établis dans le Tanganyika, au Zimbabwe et dans d’autres
territoires australs, à se retirer dans de plus petites enclaves (petites communautés isolées). Pour les
besoins de cette étude, rappelons que le Dieu de tous les peuples a contribué à ces migrations qui,
conformément à Sa volonté divine, ont facilité le partage de Son message de rédemption et
l’établissement de Son Royaume au sein de ces royaumes terrestres.

II. LE CHRISTIANISME PRIMITIF AFRICAIN DE 30 A 1500 AP. J.-C.

Le livre des Actes constitue le deuxième volume ou la suite de l’Évangile de Luc dans lequel
l’auteur parle « de tout ce que Jésus a commencé de faire et d’enseigner dès le commencement » (Actes
1.1). Dans son Évangile, Luc insiste avant tout sur la venue du royaume de Dieu par l’intermédiaire de
Jésus-Christ.

Tony Evans, un pasteur Noir américain, concernant la nécessité d’être revêtu de puissance afin de
pouvoir apporter la bonne nouvelle du Royaume au monde entier, il dit ceci:
5

« Lorsque Dieu intervient, c’est pour s’assurer que nous disposons de la puissance nécessaire pour
accomplir Ses desseins. Il n’est pas de vérité plus vraie concernant la puissance de l’Esprit que
celle que nous trouvons dans un verset que la plupart des croyants apprennent très tôt dans leur vie
chrétienne. Il s’agit d’une promesse que Jésus a faite à Ses disciples juste avant de remonter au
ciel. Il leur avait dit : ‘Mais vous recevrez une puissance, le Saint-Esprit survenant sur vous, et
vous serez mes témoins’ (Actes 1.8). En fait, Jésus leur disait : ‘Vous serez mes témoins, certes,
mais seulement après avoir reçu la puissance… qui vient de la dynamite du Saint-Esprit. Ces
disciples venaient de passer trois ans à écouter Jésus prêcher, trois ans de ‘séminaire’, si l’on peut
dire, trois ans passés sous la houlette du Fils éternel de Dieu. Ce n’était pas un professeur d’études
bibliques qui leur manquait ni des instructions sur ce que Dieu voulait qu’ils fassent. Jésus savait
que ce qui leur manquait, c’était la puissance… c’est pour cela qu’Il leur avait dit d’attendre que le
Saint-Esprit vienne sur eux… et c’est ce qu’ils ont fait. (89–90) ».6

Donc on peut dire que L’onction du Saint-Esprit entraîne un témoignage missionnel. Et par la
mission, L’église d’Antioche a servi de tremplin à ce mouvement missionnaire qui s’est étendu au monde
entier.

L’entrée en scène du christianisme en Egypte

Le Nil Blanc prend sa source dans les grands lacs d’Afrique orientale, et le Nil Bleu, dans les
régions montagneuses d’Éthiopie. Les deux confluent à Khartoum et coulent à travers l’Égypte jusqu’à la
Méditerranée. L’Égypte a également été assujettie par Alexandre le Grand au quatrième siècle avant J.-C.
Et il n’est donc pas surprenant qu’Alexandre ait fondé et donné son nom à la ville d’Alexandrie située en
Égypte. Les Grecs vivaient en Égypte depuis le septième siècle avant J.-C. Nous avons vu que Rome
régnait sur le monde du vivant de Christ et au moment de la Pentecôte. Cléopâtre elle-même, dans toute
sa splendeur et malgré toutes les ressources à sa disposition, n’a pu tenir tête aux armées romaines
d’Octave. Elle se suicida en l’an 30 ap. J.-C., et l’Égypte fut annexée à l’Empire romain. Au fil du temps,
et conformément au plan souverain de Dieu, les dispositions nécessaires ont été prises pour que l’Égypte
et l’Afrique en général soient disposées à recevoir l’Évangile.

Voici ce que dit Shaw à propos de l’impact qu’a eu le judaïsme sur l’Égypte :

« Le judaïsme exerçait une forte influence sur l’Égypte urbaine à l’époque de Christ. Selon
l’estimation de Philon, un Juif hellénisant d’Alexandrie, un million de Juifs vivaient en Égypte à
cette période-là (sur une population totale d’environ 8 millions d’habitants). Plusieurs d’entre eux
vivaient à Alexandrie où ils dominaient sur deux quartiers de la ville. Les Écritures juives, les
synagogues, le monothéisme et les prophéties messianiques ont sans nul doute joué un rôle
essentiel dans la phase initiale de l’apparition du christianisme en Égypte ».

6
Tony Evans, The fire that ignites (New york : Thomas Nelson Publisher, 2003), 89-90.
6

Le christianisme s’est propagé en Égypte au moyen de la culture grecque pratiquée par les
nombreux Juifs hellénisants qui vivaient dans cette région de l’Empire romain. Avec le temps, Alexandrie
est devenue un grand pôle du christianisme. Géographiquement, elle se situait à la croisée de grands axes
de circulation et de communication, ce qui facilitait la propagation rapide du christianisme. La ville est
devenue le lieu de résidence de l’école catéchétique d’Alexandrie présidée par des hommes comme
Clément d’Alexandrie (environ 150–215 ap. J.-C.)

L’avancée de l’Évangile en Afrique du Nord

Tertullien

Tertullien est né en l’an 150 après J.-C. Il a reçu une bonne éducation et, alors qu’il était encore
très jeune, il s’en est allé à Rome pour étudier la loi. Vers 193 ap. J.-C., Tertullien décida de donner sa vie
à Christ. Il retourna à Carthage et intégra la communauté chrétienne. C’était un homme de loi brillant et
un écrivain talentueux ; il est considéré comme le père de la théologie latine. Il a été le premier à utiliser
le terme Trinité pour expliquer la divinité au sens global du terme, et plus particulièrement la divinité de
Christ.

Cyprien

Cyprien est un autre dirigeant nord-africain qui a considérablement influencé le christianisme. Il a


été baptisé en 246 ap. J.-C. et, trois ans plus tard, a été élu évêque de Carthage. L’année suivante, les
chrétiens furent la cible de persécutions terribles infligées par l’empereur romain qui considérait
l’expansion rapide de l’Église comme une menace. Pendant un certain temps, Cyprien s’est vu contraint
d’assurer la gestion de l’Église depuis un endroit non divulgué, mais, après son retour à Carthage, il guida
l’Église qui était engagée dans diverses controverses.

Augustin

De l’Afrique est issu un autre grand leader en la personne d’Augustin d’Hippone (354–430 ap. J.-
C.) qui, lui aussi, vivait près de Carthage. Il est souvent salué comme l’un des pères les plus éminents de
l’Église. Sa théologie a influencé tant le catholicisme que le protestantisme. Augustin avait des parents
chrétiens qui lui avaient donné une bonne éducation. Après avoir assisté à la mise à sac de Rome, en 410
ap. J.-C., il écrivit La Cité de Dieu, une œuvre dans laquelle il s’attache à répondre aux questions
soulevées par la destruction de l’empire par des barbares.

III. L’ETHIOPIE, CUSH ET SEBA


7

Il est possible que le premier chrétiens païens étaient des africains. Actes 8.27 nous parle de
Philippe et l’Enuque Ethiopien. Il est évident que ce premier converti non juif venait d’Afrique et qu’il
avait la peau noire. À noter, cependant, que le terme Éthiopie, tel qu’il était utilisé dans le langage romain
et grec de l’époque, diffère du terme Éthiopie tel que nous l’employons à l’heure actuelle. Dans la
littérature méditerranéenne ancienne, le terme « Éthiopiens » renvoyait clairement à tous les Africains de
couleur noire.

La reine de Séba est probablement la femme d’État cuschite la plus féérique de toute l’Écriture.
Aussi appelée Reine du Midi par Jésus (Matthieu 12.42), elle est mentionnée pour la première fois
lorsqu’elle rend visite à Salomon vers le début de son règne (1 Rois 10.1–13 ; 2 Chroniques 9.1–12).
D’après les théologiens éthiopiens, cette phrase laisserait entendre que Salomon et la reine auraient
entretenu une liaison amoureuse qui aurait donné lieu à la naissance d’un fils, Ménélik. La légende de
Ménélik est consignée dans un document du treizième siècle connu sous le nom de Kebra-Nagast.

D’autres exégètes avancent que la reine de Séba était sémite et qu’elle venait d’Abyssinie ou du
Yémen, deux pays qui, à l’époque, n’en formaient qu’un. Le récit de l’eunuque éthiopien, rapporté dans le
livre des Actes, fait également mention d’une autre reine éthiopienne dont le nom n’est pas mentionné
(Actes 8.26–39). Hays affirme que « le texte grec parle de kandake, ou Candace dans certaines
traductions. Toutefois, le terme kandake semble avoir été un titre attribué aux diverses reines du royaume
éthiopien qui siégeait à Méroé ».

Ces premiers chrétiens d’Égypte ont enduré d’atroces souffrances sous Dioclétien, en l’an 303 ap.
J.-C., et sous Maximin, entre l’an 311 et le début de l’an 312 ap. J.-C. Eusèbe nous en dit davantage sur
les souffrances qu’ont endurées ces premiers chrétiens, il décrit les souffrances atroces des martyrs de la
Thébaïde, en Haute-Égypte, dont les corps étaient déchiquetés par des éclats de verre, démembrés, ou
brûlés vifs ; des exécutions si nombreuses que les bourreaux étaient épuisés et les haches émoussées.

La Nubie

De récentes explorations ont confirmé qu’avant d’être appelé Nubie, le pays était connu sous le
nom de Méroé et, avant cela, sous le nom de Cusch, un nom souvent mentionné dans l’Ancien Testament.
En 1985, Paul Bowers écrivit un article très éloquent pour le East Africa Journal of Evangelical Theology
qu’il intitula « Le christianisme nubien, un héritage négligé ». Bowers écrivit : « Aussi incroyable que
cela puisse paraître, quasiment toutes les données disponibles sur l’histoire chrétienne d’Afrique ne
tiennent aucun compte des découvertes extraordinaires des vingt-cinq dernières années sur le
christianisme nubien ».
8

La croissance de l’Église en Égypte remonte à l’épisode de la Pentecôte. L’Église est apparue en


Abyssinie au quatrième siècle. Au cours du troisième siècle, le royaume de Méroé (Soudan du Nord) a été
conquis par des guerriers venus d’Abyssinie.

L’Eglise de l’Ethiopie

Origène d’Égypte (185–253), mentionne, dans l’un de ses écrits, que l’Évangile avait été annoncé
aux « Éthiopiens », mais pas à tous » (21). Il s’agit peut-être d’une référence à l’ensemble de la Nubie et
de l’Abyssinie, c’est-à-dire le corridor du Nil.

Latourette, en voulant retracer l’expansion du christianisme, de l’époque de Constantin 1er à l’an


500 ap. J.-C., déclare ceci : « Toutefois, dans plusieurs autres régions, il (le christianisme) a enregistré
une croissance importante, notamment en Irlande, dans le nord de la vallée du Nil, en Arabie et dans la
région connue plus tard sous le nom d’Abyssinie ».

Nous ne savons pas exactement à quel moment précis le christianisme est apparu en Éthiopie.
L’histoire de l’implantation de l’Église chrétienne dans la région est associée au royaume d’Aksoum situé
dans la partie nord de l’Éthiopie moderne.

Vers la fin du cinquième siècle (env. 480 ap. J.-C.), d’autres missionnaires syriens se rendirent en
Éthiopie. Selon la tradition de l’Église orthodoxe éthiopienne, ces missionnaires étaient appelés les
Tesseatou Kidoussan ou les Neufs Saints à propos desquels Shaw écrit :

Ces neufs moines (Abba Za-Mikaél Arègawi, Abba Garimâ, Abba Aftsé, Pantaléon, Liqanos,
Alef, Sehma, Yem’ata et Goubba) ont appris les langues vernaculaires, traduit les Écritures en guèze,
prêché, bâti des monastères et des églises, et beaucoup voyagé dans tout le territoire aksoumite.

Nous pouvons tirer des leçons édifiantes des expériences des églises du corridor du Nil. Ces
églises répondent-elles aux critères apostoliques du livre des Actes qui ont servi de fondement à l’Église
du Nouveau Testament et à l’aune desquels chaque église doit être évaluée ?

IV. LE DECLIN DU CHRISTIANISME EN AFRIQUE PAR L’ISLAM

L’islam a été fondé par Mahomet, né vers 570 ap. J.-C. à La Mecque, en Arabie. À sa mort, en
632 ap. J.-C., on peut dire que Mahomet avait profondément influencé ses adeptes. En l’espace d’une
centaine d’années, la religion s’est propagée dans toute l’Afrique du Nord et en Espagne ; elle s’est
étendue dans le Moyen-Orient, jusqu’en Perse et en Inde. Son avancée vers l’ouest fut stoppée net par
Charles Martel et les
Francs à la bataille de Tours en 732 ap. J.-C. En tant que pays voisin, l’Égypte était, tout naturellement,
un pôle d’expansion, et l’islam l’a conquise sans trop de résistance en 641 ap. J.-C., soit quelques années
9

seulement après la mort de Mahomet. Les dirigeants coptes ne savaient quoi penser de cette nouvelle
religion. Les « Ismaélites », c’est ainsi qu’on les appelait, faisaient figure de secte chrétienne. À l’origine,
les chrétiens pensaient que les Arabes allaient les délivrer de leurs souverains byzantins ; toutefois, les
Arabes victorieux ne faisaient que tolérer l’Église copte qui devait leur verser un impôt de capitation. En
fait, les chrétiens étaient majoritaires en Égypte jusqu’au dixième siècle environ ; par la suite, leur
nombre commença à diminuer. Ainsi, « à la fin du dixième siècle, la plupart des Égyptiens parlaient copte
; mais à la fin du douzième siècle, la plupart des Égyptiens parlaient arabe ». Malheureusement, les «
croisades chrétiennes » ont compliqué la situation de l’Église en Égypte et en Afrique du Nord. Les
croisades étaient des expéditions militaires menées à l’initiative de l’Église occidentale du onzième au
treizième siècle pour essayer de délivrer la Terre sainte des musulmans.

Les musulmans sont à l’origine de commerce des esclaves, de l’invasion de l’Afrique et certains
historiens disent qu’ils ont massacrés et chassés les Bantus qui vivaient au nord de l’Afrique.

Les musulmans essayaient par tous les moyens d’inciter les chrétiens à se convertir à l’islam en
leur offrant l’opportunité de s’enrôler dans l’armée ou en leur promettant une franchise totale de l’impôt
de capitation. Les chrétiens pouvaient se rassembler pour adorer sous réserve de certaines conditions,
certes, mais ils étaient toutefois victimes de discrimination : ils ne pouvaient pas construire de nouveaux
bâtiments ou propager leur foi. S’il était interdit pour un chrétien d’épouser une femme musulmane, les
hommes musulmans, quant à eux, pouvaient s’unir à des femmes chrétiennes et les forcer à se convertir à
l’islam.

L’effondrement de l’Église chrétienne en Afrique du Nord est l’un des grands défis que nous lance
l’histoire de l’Église d’Afrique.

Les chrétiens africains du vingt-et-unième siècle ont besoin de répondre à une question
importante, à savoir « Pourquoi l’islam a-t-il réussi là où le christianisme a échoué ? » quel défi à
relever ? (une question de travail pratique)

V. DU MOYEN AGE AUX ANNEES 1900

Le christianisme Ancien

La légende de prêtre Jean

Durant le Moyen Âge, une légende est apparue en Europe ; il s’agissait de la légende d’un
dirigeant chrétien d’Afrique connu sous le nom de Prêtre Jean. On raconte que, à l’époque des croisades,
le Prêtre Jean vivait quelque part en Orient. La légende du Prêtre Jean a entretenu une certaine mystique à
10

propos de l’Afrique, et ce, pendant plusieurs siècles. Il est possible qu’une telle prise de contact avec les
Éthiopiens ait contribué à alimenter la légende à l’aide d’une association de faits réels et de fiction. Quoi
qu’il en soit, cette légende a incité les explorateurs européens à se lancer à la recherche de ce royaume
chrétien qui, ils en étaient sûrs, viendrait renforcer la chrétienté.

L’Ethiopie du moyen Age

De copte qu’elle était, l’Église d’Éthiopie est devenue une église indigène. Aux alentours de 1270
ap. J.-C., Yekuno Amlak accéda au pouvoir ; il rétablit la lignée salomonide et reprit le territoire dont les
musulmans s’étaient emparés. De copte qu’elle était, l’Église d’Éthiopie est devenue une église indigène.
Aux alentours de 1270 ap. J.-C., Yekuno Amlak accéda au pouvoir ; il rétablit la lignée salomonide et
reprit le territoire dont les musulmans s’étaient emparés.

Des Histoire comme celle du pretre Jean ont contribué à l’expansion du christianisme dans le sud
du pays. Pendant le règne d’Amda Sion (1314–1344 ap. J.-C.), l’Église élargit son influence et de
nombreux païens se convertirent au christianisme. Zara Yaqob, le plus grand des rois salomonides, fut
intronisé à Aksoum.

L’Eglise catholique et sa mission

Au douzième siècle, le triomphe des croisés sur les musulmans a contribué à la montée en
puissance du Portugal en tant que nation. Ce n’était pas un pays à forte densité de population, certes,
mais, durant le Moyen Âge, le Portugal est devenu une puissance militaire importante. Malgré cela, il ne
put annexer qu’une partie infime du territoire nord-africain.

En 1402 ap. J.-C., les franciscains espagnols entreprirent une œuvre missionnaire sur les îles
Canaries situées au large de la côte nord-ouest de l’Afrique et, entre 1456 et 1460 ap. J.-C., les Portugais
s’installèrent sur les îles du Cap-Vert. Avec le temps, ces îles sont devenues des lieux stratégiques de
commerce et d’acheminement des esclaves jusqu’en Europe.

Après avoir découvert l’embouchure du fleuve Congo en 1482 ap. J.-C., l’explorateur portugais
Diogo Cão érigea une borne de pierre (appelée padrõe) qui fut découverte plusieurs siècles plus tard.
Celle-ci porte l’inscription suivante (traduite en français) :

« C’était en l’an de la création six mille six cent quatre-vingt et un, de la naissance de Notre-
Seigneur Jésus-Christ mille quatre cent quatre-vingt-deux, que le très haut, très excellent et très
puissant prince, roi Jean II de Portugal, envoya découvrir cette terre et y déposer ces padrões par
Diogo Cão, écuyer de sa maison ».

Lorsque des missionnaires portugais arrivèrent à Mbanza, au Congo, en 1491 ap. J.-C., la réaction
fut des plus positives ; en effet, en l’espace de quelques années seulement, de nombreux Africains furent
11

baptisés. Parmi les premiers convertis au christianisme figurait le prince Mvemba Nzinga, qui changea de
nom pour devenir Alphonse Ier. Il accepta d’envoyer ses fils, ses petits-fils et plusieurs de ses partisans au
Portugal pour qu’ils y suivent une formation religieuse. Son fils Henri finit par entrer dans les ordres et
devint le premier évêque de San Salvador, dans l’Angola actuel. Plusieurs églises furent bâties dans le
royaume du Congo. Mais derriere cela n’était pas la mission proprement dite, mais plutôt le commerce
des esclaves.

VI. L’ECHEC DES PROTESTANTS DANS LE DOMAINE DE LA MISSION

Plusieurs réformateurs enseignaient que la grande mission était uniquement destinée aux apôtres et
à l’Église primitive. À leurs yeux, si Dieu voulait que les païens se convertissent, Il pouvait le faire sans
l’aide de l’Église. De ce fait, ils insistèrent à outrance sur la souveraineté de Dieu. À cause de ce point de
théologie défectueux, les chrétiens de l’époque de la Réforme ne se sentaient nullement obligés d’envoyer
des missionnaires.

Les idées fausses qui prévalaient en Europe en ce qui concerne l’Afrique subsaharienne étaient
légendaires. C’est pour cela que, jusqu’à la fin du seizième siècle, nous ne trouvons aucune trace
indiquant qu’un Européen se serait aventuré dans ce qui était considéré, en Europe, comme les « ténèbres
» de l’Afrique centrale. Dans la pensée des Européens, selon Ergeton, l’Afrique subsaharienne, à la fois
dangereuse et séduisante, demeurait la patrie, entre autres, des cyclopes ou des monstres bicéphales, des
animaux gigantesques et féroces, y compris des oiseaux suffisamment grands pour transporter des
éléphants, et des fourmis aussi grosses que des renards.

La Réforme protestante ne tarda pas à échouer au test de l’unité. Des dissensions marquées
émergèrent entre les églises luthériennes et les églises réformées. Malgré les divisions théologiques
prononcées qui opposaient ces deux branches du christianisme, elles avaient un point commun : leur
haine vis-à-vis de Rome.

Le coup d’envoi des missions protestantes

Les protestants apres cela ont commencé à la mission et les Nerlandais apres avoir battut le
Portugal, ils allèrent en Afrique Du Sud pour la mission, les Néerlandais avaient créé une société
commerciale appelée La Compagnie néerlandaise des Indes orientales au seizieme siecle.

L’après-Réforme s’est caractérisée par un manque d’action missionnaire, à une exception près : le
mouvement morave. Les Moraves peuvent être considérés comme les premiers missionnaires protestants.
En 1722, des réfugiés moraves, qui avaient été persécutés, fondèrent une communauté spirituelle appelée
Hernnhut sur le domaine du Comte von Zinzendorf. Ils furent rejoints par des Allemands et des personnes
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venant d’autres pays, et s’adonnèrent à l’étude de l’Écriture et à la prière. Ils commencèrent également
une réunion de prière qui dura pendant plus d’un siècle.

En 1751, Thomas Thompson arriva sur la Côte-de-l’Or, dans la région connue aujourd’hui sous le
nom de Ghana. Pendant plusieurs années, les Africains avaient été témoins des agissements immoraux
des commerçants qui se disaient chrétiens. Thompson entreprit d’évangéliser à la fois les commerçants et
les Africains mais, en grande majorité, ces derniers refusèrent d’accepter l’Évangile ; quoi qu’il en soit,
quelques Africains finirent par accepter Christ dans leur vie.

Le christianisme africain face à la traite negrière

Weidner définit l’esclavage comme la possession des êtres humains comme la marchandise
d’après un documentaire sur discovery chanel. Pas plus tard qu’au onzième siècle, des commerçants
arabes vendaient des esclaves africains dans la région méditerranéenne et, au quinzième siècle, les
explorateurs portugais achetaient des esclaves aux commerçants arabes le long de la côte ouest de
l’Afrique. Les trafiquants d’esclaves pénétraient souvent à l’intérieur des terres pour se procurer de la
main-d’œuvre. Certains chefs africains ne demandaient pas mieux que de vendre les prisonniers de
guerres tribales ou les criminels. Parfois, certains étaient arrêtés injustement et mis de côté pour les
marchands d’esclaves. Une fois capturés, ils étaient enchaînés et forcés à transporter des marchandises
comme l’ivoire et autres articles de commerce. Les esclavagistes les menaient comme des animaux en
captivité le long de la côte et les vendaient aux enchères. Bon nombre d’entre eux mouraient en cours de
route.

De la disgrâce à la grâce infinie

« Disgrace to Amazing Grace » [De la disgrâce à la grâce infinie] est le titre de la biographie de
John Newton rédigée par Jonathan Aitken. Dans cette biographie, il fait sommairement référence à
l’impact que Christ a eu sur la vie du marchand d’esclaves. John Newton était capitaine d’un navire qui
transportait des esclaves d’Afrique jusqu’en Angleterre. De son propre aveu, c’était un misérable pécheur.
En 1748, il guida son navire à travers des eaux tumultueuses et essuya une grande tempête. Il fut
glorieusement sauvé par la grâce de Dieu et, peu de temps après, il quitta le secteur des transports
maritimes pour jouer un rôle important dans le Grand Réveil que Dieu allait susciter en Angleterre.

Les colonies chrétiennes

Certains historiens de l’Église sont convaincus que les missionnaires européens sont à l’origine de
l’introduction du christianisme en Afrique ; pourtant, cela n’est pas le cas. S’il est vrai que des
missionnaires venus d’Occident se sont rendus en Afrique, il convient d’ajouter que les Africains eux-
mêmes ont participé à l’annonce de la bonne nouvelle de Jésus-Christ. Au dix-huitième siècle, les
Africains prônaient l’avancée de l’Évangile et l’abolition de l’esclavage sur l’ensemble du continent.
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Deux Africains qui résidaient en Angleterre vers la fin du même siècle publièrent des livres qui
racontaient ce qu’ils avaient vécu en tant qu’esclaves. Ottobah Cugoano, un Fanti du Ghana, et Oluadah
Equiano, un Igbo du Nigeria, demandèrent au gouvernement britannique de mettre un terme à la traite des
esclaves et de mettre en œuvre un système d’échanges commerciaux légitimes avec l’Afrique.

SIERRE LEONNE

Grâce au mouvement antiesclavagiste anglais, pas plus tard qu’en 1786, certaines personnes
décidèrent d’envoyer un groupe d’esclaves affranchis en Afrique occidentale afin d’y fonder une
communauté chrétienne. Ces personnes voulaient que ce soit une grande opération qui, l’espéraientelles,
aboutirait à l’abolition de la traite des esclaves et à la création de richesses au moyen d’activités
commerciales légales.

SAMUEL AJAYI CROWTHER

Samuel Adjai Crowther (env. 1806-1891), un autre pionnier remarquable, ne venait pas
d’Angleterre, comme Carey ; il est né au Yorubaland, qui se trouve maintenant au Nigeria. Comme c’était
souvent le cas de ceux qui vivaient en Afrique occidentale, Crowther a été arraché à sa famille par des
marchands d’esclaves. Les malfaiteurs ont capturé l’enfant, qui avait environ quinze ans, pour l’emmener
de force à bord d’un vaisseau négrier. Heureusement, le navire qui devait emmener Crowther comme
esclave en Amérique a été forcé de rebrousser chemin par un vaisseau anglais. Adjai a été relâché dans ce
qui est aujourd’hui la Sierra Leone. Dans cette région venaient de s’installer d’anciens esclaves
d’Amérique qui ont implanté les premières eglises baptistes et méthodistes de la région. En 1816, la Bible
était traduite en bullom, la première traduction de la Bible dans une langue tribale d’Afrique. Le jeune
Adjai s’est converti au christianisme par le ministère des baptistes et des méthodistes et il s’est joint à
l’eglise anglicane. Comme d’autres jeunes chrétiens africains, il avait soif d’apprendre. Il est rapidement
devenu enseignant.

Il était encore très jeune lorsque les forces musulmanes envahirent son village, et il fut de ceux qui
furent emmenés en captivité. Samuel Crowther fut vendu comme esclave à l’âge de 15 ans seulement.
Mais le navire portugais qui le transportait fut capturé par une escadrille britannique qui patrouillait au
large de la côte ouest de l’Afrique. C’est ainsi qu’il fut amené à Freetown, en Sierra Leone, et se vit
octroyer le statut de rapatrié. Un missionnaire de la Société missionnaire de l’Église lui donna le nom de
Samuel Crowther ; il fit des études dans les écoles de la Société missionnaire de l’Église où il s’avéra être
un étudiant plein de promesses, tant sur le plan scolaire que spirituel. En revenant à Abeokuta une ville
coloniale du Nigeria, Adjayi devint le premier eveque Anglican Noir et Africain. Il fut consideré comme
le père de l’Eglise Africaine. Ainsi, Crowther et J. C. Taylor, un pasteur africain igbo, furent chargés
d’annoncer l’Évangile en amont du Niger.
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Vers 1841, des missionnaires européens ont tenté d’établir une communauté dans les terres au-
delà du fleuve Niger. Leur but était de créer une alternative économique au trafic d’esclaves. Ils
construisaient des navires spéciaux et sélectionnaient des personnes qualifiées pour les aider. L’équipage
naviguait sur le Niger avec beaucoup d’enthousiasme et d’idéaux, mais quelques mois après, les bateaux
ont dû regagner leur base tant bien que mal. Beaucoup de membres d’équipage étaient morts, et
l’expérience était un échec.
Crowther avait pu observer ce noble effort, et cela l’a convaincu que l’évangélisation en Afrique
intérieure devait se faire par des Africains. En 1843, il s’est engagé dans le ministère anglican et il a été
désigné à la tête de la mission de son Yorubaland natal. Parmi ses premiers convertis, il y avait sa mère et
sa sœur, qu’il n’avait pas vues depuis vingt ans! De sa base à Abeokuta, il voyageait beaucoup pour
évangéliser et il a établi des églises anglicanes à Lagos et Ibadan. Grâce à son bateau, le « Dayspring »
qui signifie « aube », il a pu prêcher dans pratiquement toutes les communautés le long du Niger.

DAVID LIVINGSTON

Le principal représentant de ce concept de travail évangélique était certainement David


Livingstone (1813-1873), qui croyait fermement que la seule façon d’abolir le trafic d’esclaves arabe en
Afrique orientale était d’ouvrir l’intérieur au commerce. (Les arabes exportaient environ 20 000 esclaves
par an !) Même si Livingstone était voyageur et explorateur, il n’a jamais perdu sa vision missionnaire.

BENSON ANDREW IDAHOSA

Benson Andrew Idahosa (11 septembre 1938 - 12 mars 1998), était un prédicateur pentecôtiste
charismatique . Il est le fondateur de Church of God Mission International , l'archevêque Benson Idahosa
était communément appelé le père du pentecôtisme au Nigeria. Idahosa était le fondateur de l' Université
Benson Idahosa (BIU) à Benin City , dans l'État d'Edo , au Nigeria. Son fils unique, l'évêque FEB
Idahosa, est maintenant président de BIU, fondateur et président de Big Ben's Children Hospital, vice-
président de All Nations for Christ Bible Institute International, entre autres.

Idahosa est décédé le 12 mars 1998. Il laisse dans le deuil son épouse Margaret Idahosa et ses
quatre enfants. Son épouse a par la suite pris la relève en tant qu'archevêque de l' Église de Dieu Mission
internationale (CGMI), le ministère chrétien qu'il a fondé, elle est également chancelière de l'Université
Benson Idahosa.

LE 20ème SIECLE

La naissance des Assemblées de Dieu


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Dans le numéro du 20 décembre 1913 de Parole et Témoignage, E. N. Bell invitait les « saints de
la Pentecôte et les églises de Dieu en Christ » à assister à une convention générale qui se tiendrait à Hot
Springs, dans l’Arkansas, du 2 au 12 avril 1914.

La réunion eut lieu du 2 au 12 avril 1914, à Hot Springs, dans l’Arkansas. Y assistèrent plus de
300 personnes, dont 128 pasteurs et missionnaires, issues des quatre coins des États-Unis et de pays
étrangers. Les délégués choisirent deux hommes pour les représenter : E. N. Bell en tant que président et
J. Roswell Flower comme secrétaire général. Ils créèrent également un comité chargé de traiter les
questions à l’ordre du jour. La convention choisit de donner à cette nouvelle association le nom
d’Assemblées de Dieu.

Conformément au thème du réveil de la rue Azusa, les missions constituaient l’un des thèmes
principaux de la convention de Hot Springs ; Booze fait l’observation suivante :

Ils choisirent un consistoire missionnaire composé de 12 anciens pour ‘servir nos missionnaires à
l’étranger, faciliter l’acheminement des fonds, conseiller les missionnaires partants, s’occuper de
la répartition des fonds, détenir légalement des biens achetés à l’étranger avec les fonds alloués à
l’action missionnaire et s’assurer que leur utilisation ne déviait pas de la cause pentecôtiste de
Dieu comme cela s’était déjà produit dans certains cas….

Les missionnaires avaient besoin d’être envoyés et soutenus, et l’association a décidé de fonder un
département qui approuverait des missionnaires et leur apporterait une aide matérielle. Les écoles du
dimanche avaient besoin de matériel, c’est pour répondre à ce besoin qu’une maison d’édition
(aujourd’hui appelée Gospel Publishing House) a été créée. Ainsi, l’organisation s’est peu à peu
développée afin de répondre aux besoins de l’association en pleine croissance.

Les Assemblées de Dieu au Congo


L'Église des Assemblées de Dieu du Congo (EADC) a une histoire riche et diversifiée. Fondée en
1914, elle est la plus ancienne dénomination pentecôtiste en République démocratique du Congo.
L'EADC trouve ses origines dans le mouvement pentecôtiste qui a émergé au début du XXe siècle aux
États-Unis. Les missionnaires américains ont joué un rôle clé dans l'introduction de cette forme de
christianisme en Afrique, y compris au Congo.
L'histoire de l'EADC est marquée par des périodes de croissance et de défis. Au fil des ans, elle
s'est étendue à travers tout le pays, avec des milliers d'églises locales affiliées à la dénomination. Pendant
les années de la colonisation belge, l'EADC a contribué à la promotion de l'éducation, de la santé, et du
développement social et économique dans les communautés congolaises. Elle a également joué un rôle
important dans la lutte pour l'indépendance du Congo.
Au cours des décennies suivantes, l'EADC est devenu C.A.D.Z et s'est adaptée aux changements
sociaux et politiques en République démocratique du Congo. Elle a continué à se développer et à
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proclamer l'évangile de Jésus-Christ, tout en répondant aux besoins spirituels et physiques des
communautés locales. C’était vers les années 1980 à l’epoque du marechal MOBUTU.
Aujourd'hui, c’est la CADC et elle est l'une des plus grandes dénominations chrétiennes en RDC,
avec une présence active dans tous les aspects de la société congolaise. Elle continue son ministère
d'évangélisation, d'enseignement biblique, de soutien social et de développement communautaire.
L'Église des Assemblées de Dieu du Congo est connue pour son accent sur la relation personnelle
avec Dieu, l'expérience du Saint-Esprit, la guérison divine et le travail missionnaire. Elle reste un acteur
clé dans la vie religieuse et sociale du pays.
CONCLUSION

A la lumière de ce qui précède, nous dirons que les chrétiens africains, leaders ecclésiastiques
africains et principalement congolais doivent connaitre l’histoire de l’Eglise en Afrique pour savoir d’où
nous venons et où nous irons.

L’histoire se focalise principalement sur Dieu et sur la venue de Son Fils par la puissance du
Saint-Esprit. L’évêque Desmond Tutu a clairement défini cette focalisation en ces termes: «Les chrétiens
prennent l’histoire au sérieux car Dieu Lui-même la considère avec sérieux, tant et si bien qu’à un
moment précis de l’histoire de l’humanité, Il s’est fait homme afin de racheter l’histoire tout entière »

Que Dieu vous bénisses !

Sources Consultées

Mbiti, John. Religions Africaines et Philosophie. Londres, Royaume Unis : Hunemann, 1969.

Schaaf, Ype. La Bible en Afrique, son histoire et son rôle. Saint Legier, Suisse : Editions Emmaüs, 1990.

Smeeton, Donald D. L’Eglise, de la reforme au XXème siècle. Springfield Missouri : Global University,
2000.
Spain, Jerry. Histoire de l’Eglise en Afrique .Springfield, Missouri : Africa’s hope, 2016.

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