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Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche

Scientifique et de l’Innovation
………………
Institut Panafricain pour le Développement
Afrique de l’Ouest et Sahel

Cours de Conservation des Eaux et des Sols

Dr OUEDRAOGO Jean
Chargé de Recherche en Agronomie (Science du sol)
Spécialiste en GIFS & Biologie des Sols

Année universitaire 2020-2021


Plan

Introduction
Quelques concepts
Processus de dégradation du sol dans une
exploitation agricole traditionnelle
Erosion hydrique
Erosion éolienne
Conséquences de l’érosion
Réhabilitation des sols dégradés
Introduction

 Dégradation des ressources naturelles

Problème majeur pour le développement agro-sylvo-


pastoral zones arides et semi-arides d’Afrique de
l’Ouest
Conditions climatiques très précaires
Explosion démographique
Etat de pauvreté accrue des sols
Introduction

 Dégradation des ressources naturelles

 Déséquilibre entre l’exploitation faite par


l’homme des ressources naturelles et leur
régénération dans le temps et dans l’espace

 Aggravation du phénomène de dégradation des


milieux écologiques

• forte pression humaine et animale sur le sol

• pratiques culturales inadaptées, etc.


Introduction

 Conséquences

 disparition progressive végétation, dégradation physique

 dégradation biologique et chimique des sols


 Apparition, extension de sols dénudés, croûtes d’érosions

 "Jachères dégradées’’ : jachères souvent très anciennes où les sols


ont atteint un niveau de dégradation tel qu’une simple mise en
jachère n’a pas été suffisante pour en assurer la restauration

 Situation = insuffisance des terres cultivables


Quelques concepts

 FONCTIONS DU SOL

 Les propriétés chimiques, physiques et biologiques des sols


permettent d’accomplir les principales fonctions de:

Production de biomasse

Régulation et protection de l’environnement

Habitat biologique/ réservoir de gênes


Quelques concepts

 FONCTIONS DU SOL

 Utilisation du sol: jouissance temporelle et spatiale des


fonctions du sol

• pas toujours complémentaires ou compatibles dans


une région donnée, mais plus souvent compétitives

• La dégradation survient de la compétition entre les


différentes utilisations du sol donc, ne doit être
considérée que par rapport à une utilisation du sol
donc, ne doit être considérée que par rapport
à une utilisation donnée
Quelques concepts

 QUALITES DU SOL

 Permet de mieux cerner la notion de dégradation qui peut être définie


comme étant une baisse de la qualité du sol. Un sol dégradé est donc un
sol qui a perdu une ou plusieurs de ses qualités

 La perte de qualité est liée à la résilience du sol, des formes de gestion


de ce sol (durable ou non) et aux conditions environnementales

 Système stable: qui ne change pas ou qui change très lentement dans le
temps en réponse à une pression extérieure; Capacité du système à
absorber les effets d’une perturbation sans qualitativement changer son
comportement ou sans perdre ses fonctions/qualités.
Quelques concepts
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 Dégradation des sols

La dégradation des sols est une détérioration des


propriétés physiques, chimiques et biologiques du sol

 Causes :

• biophysiques,

• socio-économiques
Dégradation des sols
10

Causes biophysiques

Faible fertilité inhérente des sols

Argile de type kaolinite

Fortes températures Taux de


minéralisation de la matière autour de 2%

Erosion (hydrique et éolienne) accentuée par les


changements climatiques
Dégradation des sols
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Causes socio-économiques

Forte croissance démographique


Agriculture minière
Surpâturage
Pratiques agricoles inadaptées
Insécurité au niveau de la propriété foncière et de
l’utilisation des terres
etc.
Quelques concepts

 CONSEQUENCES DE LA DEGRADATION

 La dégradation des sols a des effets économiques et écologiques


néfastes: locale, régionale, nationale, globale

 Pour les pays au sud du Sahara, la dégradation des sols compromet


sérieusement les chances de l’agriculture de faire face aux besoins
alimentaires, énergétiques et vestimentaires des populations toujours
croissantes
Quelques concepts

 PROCESSUS DE DEGRADATION

• Erosion hydrique
• Erosion éolienne
• Epuisement des sols
• Encroûtement et colmatage des sols
• Acidification
• Salinisation des sols

 Nécessité d’une bonne compréhension des processus en


jeux pour un combat efficace du phénomène
Quelques concepts

 SOL DEGRADE

• Sol qui est passé à travers un/plusieurs seuils d’irréversibilités. A ce


stade, le sol ne peut plus assurer une ou plusieurs de ses fonctions.

• D’un point de vue agricole, la dégradation se traduit par la perte de


la productivité actuelle ou potentielle du sol.

• Types de dégradations liés à l’agriculture:


physique, chimique, biologique

• L’appauvrissement du sol en éléments minéraux et l’encroûtement


des sols sont aussi cause indirecte d’autres formes de dégradation
comme l’érosion hydrique et éolienne.
Quelques concepts

 RESILIENCE DU SOL

• Définit son inertie, sa capacité à se restaurer ou se guérir après avoir subi


des dommages suites à des perturbations externes; résultat des
interactions des composantes biologiques, physiques, chimiques du sol

• La résilience d’un sol lui permet d’équilibrer les processus de dégradation


et de restauration qui affectent ce sol, elle est une adaptation évolutive du
sol en réponse à des perturbations

• La situation où la perturbation (nature, fréquence, intensité) peut


conduire à un état au delà duquel le retour à l’état de départ n’est plus
possible dans un intervalle de temps convenable: seuil d’irréversibilité

• Ce seuil est économique et écologique, très important pour la définition de


la durabilité et de la dégradation
Quelques concepts

 ENCROÛTEMENT DES SOLS

• Formation d’une fine couche à la surface du sol qui réduit la


porosité et augmente la résistance du sol à la pénétration
• C’est une croûte qui réduit grandement l’infiltration et donc
augmente le ruissellement et les risques d’érosion en rigole ou
en ravine.
De plus, les croûtes empêchent fortement la levée de graines
• L’encroûtement est une caractéristique assez commune des
sols dans les pays sahéliens (Morin, 1993). C’est une
conséquence ou une cause de la dégradation des terres
Quelques concepts

 APPAUVRISSEMENT DES SOLS EN ÉLÉMENTS


MINÉRAUX

• La cause fondamentale provient d’une surexploitation des


terres
• C’est la combinaison : accroissement de la population,
disponibilité limitée en terres arables, faible disponibilité des
capitaux pour l’achat d’intrants et plus souvent mauvaise
gestion des terres (agriculture itinérante sur brûlis,
exportation de tous les résidus de récoltes, surpâturage,
piétinement des animaux, feux de brousse, etc.).
Processus de dégradation du sol dans une
exploitation agricole traditionnelle

La nature profonde de la dégradation des terres cultivées se


voit à travers le déséquilibre du bilan des matières
organiques et minérales

Cela est induit par le défrichement et les travaux culturaux


et accéléré par le ruissellement, l’érosion et la lixiviation
par les eaux de drainage.

La dégradation des sols sous culture en milieu traditionnel


peut être théoriquement divisée en 5 étapes, qui
correspondent aux passages à des seuils d’irréversibilité
Processus de dégradation du sol dans une
exploitation agricole traditionnelle

 ETAPE 1

Rupture de l'équilibre de l'écosystème naturel ou agricole


suite le plus souvent à une surexploitation de la
productivité primaire

Ce déséquilibre se traduit par: La rupture de la


compensation de la matière organique du sol qui se perd ;
La perte de la protection du sol contre les agents de
dégradation physique du sol (eau,vent)
Processus de dégradation du sol dans une
exploitation agricole traditionnelle

 ETAPE 2

Disparition de la fraction labile de la matière organique du sol.


La teneur en MO est toujours suffisante pour assurer
convenablement le maintien des propriétés physiques du sol

Mais quantité et nature de +en+ récalcitrante de la matière


organique ne permettant pas une restitution à vitesse convenable
de quantités d'éléments nutritifs au sol par minéralisation

Alors s'en suit baisse de fertilité chimique du sol et de la


productivité primaire z Sol de +en+ exposé à l’érosion par le vent
et l’eau ainsi qu’à l’encroûtement
Processus de dégradation du sol dans une
exploitation agricole traditionnelle

 ETAPE 3

Marquée par la réduction beaucoup plus importante de la


matière organique due à la disparition de la fraction labile,
mais de plus en plus de la fraction récalcitrante

Les manifestations en sont l'aggravation du déficit en


éléments nutritifs mais également la réduction des liants
des agrégats et l'augmentation de la susceptibilité de l'argile
à se disperser
Processus de dégradation du sol dans une
exploitation agricole traditionnelle

 ETAPE 4

La baisse de la matière organique et ses conséquences


cumulées auxquelles s'ajoutent les effets de la dégradation
physique ont dépassé le seuil du supportable

Déstructuration complète des sols, réduction à néant de la


productivité primaire et de la capacité d’autorégulation du
sol, augmentation des ruissellements et de l’érosion
Processus de dégradation du sol dans une
exploitation agricole traditionnelle

 ETAPE5

Sol déjà dégradé, évolue dans sa dégradation et peut même


atteindre un seuil de non retour. Accumulation des
phénomènes de dégradation: encroûtement, érosion...

Au Burkina Faso, le paysan note à ce stade l'apparition des


zipellé dans son champ
Processus de dégradation du sol dans une
exploitation agricole traditionnelle

 ETAPE5

Sol déjà dégradé, évolue dans sa dégradation et peut même


atteindre un seuil de non retour. Accumulation des
phénomènes de dégradation: encroûtement, érosion...

Au Burkina Faso, le paysan note à ce stade l'apparition des


zipellé dans son champ
Erosion hydrique

 Définition de « érosion »

EROSION : "erodere" : « RONGER »

EROSION : phénomène naturel vieux comme le monde

Erosion géologique: très lente, (100 kg/ha/an)

Erosion accélérée : défrichements, pâturages, feux, pratiques


culturales non conservatrices, etc.

EROSION DES SOLS : MAILLON DU PROCESSUS DE


DÉSERTIFICATION
Erosion hydrique

 Facteur de l’érosion hydrique

LA PLUIE: C’est l'énergie des gouttes de pluie


qui déclenche:
 Destruction des agrégats du sol
 Formation de pellicule de battance peu perméable
 Naissance du ruissellement, lequel assure le
transport des particules détachées
Erosion hydrique

 Erosion hydrique en nappe

Sous "l'effet splash",

• Désagrégation des mottes de terre

• Colmatage des pores et Diminution de l'infiltration à mesure que se


forme "une pellicule de battance"

• Formation d’une nappe d’eau qui s'écoule lentement en rabotant les


rugosités et en formant des flaques dans les micro-dépressions

• Organisation du ruissellement qui se concentre en filets d'eau


Erosion hydrique

 Erosion hydrique en nappe

• Diffuse et difficile à déceler au champ

• Appauvrissement en particules fines, nappes de sables


lavés en surface après l'averse

• Décapage lent (0,1 à 2 mm/an) des couches superficielles


du sol (les plus fertiles)

• Donne l'impression que "les cailloux poussent"


Erosion hydrique

 Erosion hydrique en nappe


Erosion hydrique
 Erosion hydrique linéaire

• Source : énergie du ruissellement (volume, vitesse)

• le ruissellement acquiert alors une énergie abrasive propre et


creuse:
des griffes: petits canaux < 10 cm de profondeur

des rigoles: canaux profonds de plus de 10 cm,


encore effaçables par les techniques culturales
des ravines: creux de plus de 50 cm, ineffaçables
par les techniques culturales
• Transport des particules légères, en particulier les matières organiques, les
résidus de culture, les déjections animales mais aussi des particules fines
telles argile, limons et sables
• De nombreuses ravines doivent leur origine aux défauts de drainage des
routes
Erosion hydrique

Erosion hydrique
linéaire
Erosion hydrique

 Erosion hydrique linéaire

 Processus de ruissellement

• Ruissellement: représente la fraction de pluie qui, ne


pouvant s’infiltrer dans le sol s’écoule suivant la pente et se
concentre en rigoles et en torrents. Le ruissellement est donc
le déplacement de l’eau à la surface du sol;

• Il assure le transport des particules du sol arrachées par l’effet


‘splash’ des gouttes de pluie, mais peut lui-même arracher des
particules de sol lorsque qu’il acquiert une énergie suffisante
Erosion hydrique

 Erosion hydrique linéaire

 Processus de ruissellement

Trois théories ont été développées pour expliquer le phénomène du


ruissellement (Roose, 1994):

 la théorie de Horton (1945) selon laquelle le ruissellement naît


lorsque l’intensité des pluies est supérieure à la capacité
d’infiltration du sol.

 la théorie de la saturation du milieu qui stipule que le


ruissellement naît lorsque l’espace poreux du sol est saturé.

 la théorie de la contribution partielle de la surface du bassin au


ruissellement.
Erosion hydrique

 Erosion hydrique linéaire


 MECANISMES DU RUISSELLEMENT

A: l’impact des gouttes de pluie sur le sol A: Ruissellement discontinu par


entraine le détachement des particules plage dans une végétation ouverte

B: Les ouvertures des pores ont été B: Ruissellement diffus; formation


bouchées par les particules détachées ; la d’un réseau anastomosé qui se
surface du sol devenue lisse est ‘’glacée’’ concentre graduellement
Erosion hydrique

 Erosion hydrique linéaire

 FORMES DE RUISSELLEMENT

 Le ruissellement aréolaire ou par plage ou ruissellement


discontinu:
stade embryonnaire du phénomène de ruissellement
Plages de ruissellements localisés, de faibles dimensions
Mince pellicule d'eau en surface, déplacement en translation généralisée, quasi
laminaire
Ecoulement discontinu
Se déroule sur sol encore hétérogène, anisotrope, rugosité encore élevée pour
opposer une certaine résistance à l'écoulement
Sol devenu moins pénétrable par l’eau sous l’effet de la battance des gouttes de
pluie
Erosion hydrique

 Erosion hydrique linéaire

 FORMES DE RUISSELLEMENT

 Le ruissellement diffus

• Succède au ruissellement discontinu

• Plages de ruissellement devenus coalescentes, se déversent les unes dans les


autres

• Filets d'eau atteignant 10 à 30 cm de largeur et quelques mètres de longueur

• Persistance pluie augmentation volume des plages de ruissellement

• Effet cumulatif des plages accroissement débit dans le sens pente


l'eau surpasse rugosité du sol
Erosion hydrique

 Erosion hydrique en masse

• Cause : mouvements de masse à l’intérieur de la couverture pédologique

• Résulte du déséquilibre entre d’une part, masse de la couverture


pédologique, eau stockée et végétaux, et d’autre part, frottements de ces
matériaux sur le socle de roche altérée en pente sur lequel ils reposent
Erosion éolienne

 CONDITIONS DE L’EROSION EOLIENNE

• sol nu peu rugueux, peu cohérent (nappes sableuses


remaniées)
• régions à pluviosité moyenne < 600 mm/ an
• saison sèche de plus de 5 mois
• vents de plus de 20 km/heure de vitesse
• Région sahélienne d'Afrique occidentale: 13eme parallèle
(dans les steppes à épineux, 100 km au Nord de
Ouagadougou)
Erosion éolienne

 Facteur de l’érosion éolienne

LE VENT: C'est sa vitesse qui détermine, selon la taille


des particules:

• Arrachement

• Transport

• Dépôt de particules du sol


Erosion éolienne
 Processus de l’érosion éolienne

 Arrachement: Détachement des particules du sol par

 DEFLATION : enlèvement sur le sol des particules légères

• s'exerce sur des surfaces meubles


le vent atteint un seuil de 25km/h
déchausse racines, plantes, herbes et arbres

Des obstacles comme la rugosité du sol et la végétation qui


réduisent la vitesse du vent diminuent les risques de déflation
 CORRASION : Creusement d'alvéoles et de gorges dans les
matériaux consolidés par les grains de sable projetés par le vent
• Entraîne dégradation des croûtes les plus résistantes à l’érosion
hydrique
Erosion éolienne

 Processus de l’érosion éolienne

 Le transport

 Le transport par suspension

• Transport de particules les plus fines sur de très


grandes distances si leur vitesse de chute reste
inférieure à la portance du vent
• Le Sahara est une région qui s'appauvrit en
particules fines
• La zone de forêt tropicale de l'Afrique de l'Ouest est
une zone de dépôt
Erosion éolienne

 Processus de l’érosion éolienne

 Le transport

 Le transport par saltation


Déplacement sous forme de bonds, concerne surtout les
grains de sables dont le diamètre est inférieur à 0,5 mm

 Le transport par reptation


Les particules plus grosses migrent sous l'effet du choc
des particules en saltation qui communiquent une partie
de leur énergie cinétique en retombant au sol
Erosion éolienne

 Processus de l’érosion éolienne

 Le transport
Erosion éolienne

 Processus de l’érosion éolienne


 Le dépôt
• La sédimentation vraie : Dépôt des particules en
suspension lorsque la portance du vent diminue
suffisamment
• L’apposition : du fait d’un obstacle, la vitesse du vent
diminue localement; les particules se déposent alors,
après s’être déplacées sur une certaine distance au sol
• L’empiétement : la vitesse du vent reste la même mais
les particules en reptation sont retenues par un obstacle ;
elles se déposent tandis que les particules en saltation
poursuivent leur course
Erosion éolienne

 FORMES D’EROSION EOLIENNE

 Les nuages de poussières (diamètre inférieur à 0,1


mm) en suspension stable qui peuvent circuler à haute
altitude sur des milliers de kilomètres (dépôts ocres
observés jusque dans la région parisienne lorsque le vent
vient du Sahara).

 Les vents de sable (diamètre de 0,1 à 0,5 mm) qui


transportent au ras du sol par rotation ou par saltation
des suspensions grossières instables qui construisent
diverses formes d'accumulation (depuis les petites buttes
piégées dans les touffes des plantes pérennes jusqu'aux
dunes majestueuses
Conséquences de l’érosion

 Conséquences de l’érosion sur le potentiel de


production
Réduit la surface agricole utile, par transport, par ravine,
par épandage de matériaux plus ou moins stériles
Diminue la qualité des terres : le ruissellement modifie
les termes du bilan hydrique
Modifie les facteurs et les conditions de la fertilité
intrinsèque des sols
Porosité, conductivité hydraulique à saturation,
Appauvrissement en N, P, K, bases, etc.
L'érosion entraîne une dégradation du potentiel de
production des sols
Conséquences de l’érosion

 Autres conséquences de l’érosion

Destruction des voies de communication et des


vallées aménagées
Envasement trop rapide des barrages
Destruction d’ouvrages d’art et même de villages
Pollution des eaux
Réhabilitation des sols dégradés

 Définition

Ensemble des processus qui conduisent :


1. A l’arrêt de la dégradation
2. Au rétablissement de la résilience et à la réparation des fonctions
du sol qui avaient été détruites ou amoindries par les processus de
dégradation

Il ne s’agit pas de réparation de toutes les fonctions du sol mais de


celles qui intéressent l’aménagiste. Selon le degré de la dégradation,
i.e. le nombre de seuils d’irréversibilités traversés par le sol, la
réhabilitation nécessitera une simple suppression des causes de la
dégradation ou une intervention de l’homme pour lever les blocages
dans le système

C’est le résultat de l’interaction de quatre phénomènes (Lal, 1997)


Réhabilitation des sols dégradés

 Facteurs en jeux dans la réhabilitation des sols

Résilience du
sol

Conditions Restauration
environnementales Aménagements
du sol

Qualité
du sol
Réhabilitation des sols dégradés
 Démarches pour la réhabilitation des terres
agricoles
• Réhabilitation: a pour objet de rétablir capacité du sol à produire des
biens économiques
• Production primaire: interactions entre disponibilité en eau et celle en
éléments minéraux dans le sol
• Créer des conditions qui assurent

 Une infiltration effective de l’eau et son maintien dans le sol

 Le rétablissement des cycles des éléments minéraux et d’un


complexe où s’effectuent le maintien et la libération des éléments
minéraux
• Cas de dégradation liées à un excès d’eau ou de certains éléments
chimiques (hydromorphie, acidité, toxicité ou pollution liée à certains
produits, etc.)
Réhabilitation des sols dégradés
 Démarches pour la réhabilitation des terres
agricoles

Réhabilitation

Eau du sol Fertilité chimique


1. Diminution du
ruissellement 1. Fertilisation
2. Augmentation de minérale
Structure du sol
l’infiltration 2. Amendements
1. Maintien de la organique
3. Augmentation de la matière organique
capacité de stockage du sol 3. Agroforesterie
4. Réduction de 2. Stimuler l’activité 4. Jachère
l’évaporation de la faune du sol
Méthodes de lutte contre l’érosion

 LUTTE CONTRE L’EROSION HYDRIQUE

• L’érosion hydrique est fonction de l’agressivité des pluies en


milieu tropical

• Rôle capital de la couverture du sol (vivante ou morte)

• Dissipation l’énergie cinétique gouttes de pluie

 Trois phases successives

• Lutter contre la battance : protection du sol

• Lutter contre le déclenchement : maintenir rugosité et état de


surface du sol par le biais des cultures, des techniques culturales

• Lutter contre le ruissellement en nappe et l'érosion :


aménagements anti-érosifs
Méthodes de lutte contre l’érosion
 LUTTE CONTRE L’EROSION HYDRIQUE

 Actions biologiques

 Jachère: assure la protection du sol , l’amélioration l’activité


biologique du sol et la régénération des végétaux

• réduit le ruissellement et l'érosion : 20 fois moins que sur sol nu,

• réduit l'évaporation

• enrichie le sol en matière organique

• accroît l'activité bienfaisante de la faune du sol (vers de terre,


termites...).
Méthodes de lutte contre l’érosion

 LUTTE CONTRE L’EROSION HYDRIQUE

 Actions biologiques

 Mise en défens

• Méthode de réhabilitation des sols par l’interdiction temporaire des


communautés riveraines de jouir des fonctions de production de ces sols
• Jachère protégée contre les autres formes de pressions liées aux activités
humaines (pâture, feu de brousse, coupe de bois)
• N’est envisageable que dans le cadre d’aménagement régional ou de
bassins versants
• Approche participative indispensable pour permettre une négociation
entre toutes les communautés en vue d’assurer la mise en œuvre pratique
de la technique, incluant aussi des formes de punitions pour les éventuels
contrevenants
Méthodes de lutte contre l’érosion
 LUTTE CONTRE L’EROSION HYDRIQUE

 Actions biologiques

 Plantes de couverture et culture d’enfouissement

• Culture (dérobée) à forte production de biomasse et qui se


développent assez vite

 Labour d’enfouissement pour réaliser la culture principale, ou maintien


entre les lignes de la culture principale

 Mucuna, Calopogonium, Pueraria, Canavalia, Doliques, Niébés,


Cajanus, etc.

 Rôles multiples dans les systèmes de culture : contrôle de l’érosion,


économie de l’eau, contrôle des adventices, amélioration de la fertilité
chimique, physique et biologique des sols agricoles
Méthodes de lutte contre l’érosion

LUTTE CONTRE L’EROSION HYDRIQUE


Actions biologiques
Plantes de couverture et culture d’enfouissement
Méthodes de lutte contre l’érosion
 LUTTE CONTRE L’EROSION HYDRIQUE

 Actions biologiques

 Associations culturales

• En général, culture combinée céréale - légumineuse dans le


même champ:
 Meilleure couverture et protection du sol contre
l’agressivité des pluies par la légumineuse
 Apport notable de matière organique et d’azote dans le
sol au profit de la céréale
Méthodes de lutte contre l’érosion
 LUTTE CONTRE L’EROSION HYDRIQUE

 Actions biologiques

 Associations culturales

• Association sorgho-niébé :

 Réduction du ruissellement de 20 à 30% par rapport


au sorgho et de 5 à 10% par rapport au niébé en pur
 Réduction de l’érosion de 80% par rapport au sorgho
et de 45 à 55% par rapport au niébé en pur
Méthodes de lutte contre l’érosion
 LUTTE CONTRE L’EROSION HYDRIQUE

 Actions biologiques

 Associations culturales
Méthodes de lutte contre l’érosion
 LUTTE CONTRE L’EROSION HYDRIQUE

 Actions biologiques

 Entretien et amélioration des réserves organiques

 Permet d’intensifier le système de culture donc, de valoriser assez


vite les investissements en aménagement du terrain

 Permet d’améliorer la structure du sol (apport de MO) et de lutter


efficacement contre la dégradation de l’état de surface et le
détachement des particules du sol

• Apports conséquents de fumier, compost

• Pratiques culturales conservatrices : associations culturales, rotations,


lutte contre les adventices
Méthodes de lutte contre l’érosion
 LUTTE CONTRE L’EROSION HYDRIQUE

 Actions biologiques

 Paillage ou mulch

• une autre façon d’améliorer la structure du sol et de conserver sa fertilité


qui consiste à déposer sur un sol une grande quantité de biomasse, paille,
feuillage, branchages hachés, résidus de récolte, déchets domestiques,
etc. et ainsi favoriser la constitution de l’humus.

• Avantages :

apport en éléments nutritifs;

diminution de l’érosion et augmentation de l’infiltration;

amélioration de la structure du sol;

diminution de l’évapotranspiration;
Méthodes de lutte contre l’érosion

 LUTTE CONTRE L’EROSION HYDRIQUE

 Actions biologiques

 Couverture végétale de la surface du sol

Rôles de la faune du sol

OUEDRAOGO J. (2018) Mando et al. (1999)


Méthodes de lutte contre l’érosion
 LUTTE CONTRE L’EROSION HYDRIQUE

 Actions biologiques

Paillage
Méthodes de lutte contre l’érosion
 LUTTE CONTRE L’EROSION HYDRIQUE

 Actions biologiques

 Rôles de la faune du sol


Taux de
ruissellement
(%)
40
18.04 21.33
10.66
20 8.55

0
Année 2008 Année 2009
Année
Parcelles avec macrofaune Parcelles sans macrofaune

Ouédraogo et al. (2016)


Méthodes de lutte contre l’érosion

 Agroforesterie
 L’agroforesterie est définie comme étant un système d’utilisation des terres dans lequel
les végétaux ligneux et pérennes sont délibérément conservés en association avec les
cultures et/ou l’élevage dans un arrangement spatial dispersé, et où il y a à la fois des
interactions écologiques et économiques avec les autres composantes.
 L’agroforesterie a de nombreux avantages:

 maintien et/ou restauration de la fertilité du sol


 accroissement de la biodiversité dans les champs,
 élargissement de la gamme de produits et services émanant des arbres des champs,
 nutrition humaine,
 économie locale et allège le problème de bois de feu et de construction
Méthodes de lutte contre l’érosion

 Régénération naturelle assistée (RNA)


 La régénération naturelle assistée (RNA) est « la pratique de
gestion et de protection active des arbres et des arbustes non plantés dans
le but d'accroître la valeur ou la quantité de la végétation ligneuse sur les
terres agricoles » (Binam et al., 2015). Elle est basée sur la capacité des
souches et des racines d’arbre à rejeter et des graines à germer.

 La RNA est une pratique agroforestière qui, par la suite s’est étendue à la
foresterie dans l’aménagement des forêts sèches et la réhabilitation des
terres dégradées (Botoni et al., 2010).
Méthodes de lutte contre l’érosion

Principes de base et
fondement de la RNA

 Repérer les souches d'arbres


ou d’arbustes vivants que
l’on souhaite maintenir dans son
exploitation agricole
 Repérer les jeunes pieds
issus de la germination que
l’on souhaite maintenir dans son
exploitation agricole

Photo: W. A. ZIDA
69
Méthodes de lutte contre l’érosion

70

Principes de base et
fondement de la RNA
 Décider de combien de rejets
seront épargnés pour les laisser
pousser.

 Sélectionner les tiges


«vigoureuses et droites» des
souches d'arbres ou d’arbustes
vivants et éliminer les tiges
restantes. En général, 2-3 tiges
sont épargnées mais l’exploitant
agricole est libre de choisir le
nombre de rejets par souche Photo: Abasse et al. (2013)
70
Méthodes de lutte contre l’érosion

71

Principes de base et
fondement de la RNA

 Élaguer les petites branches latérales


des tiges sélectionnées jusqu’à environ
la moitié de sa hauteur.

 Lier ensemble les tiges


sélectionnées afin qu'un nouveau
tronc se développe directement à
partir d'elles

Photo: Sahel Eco


71
Méthodes de lutte contre l’érosion

72

Principes de base et
fondement de la RNA

 L’entretien chaque année des rejets


sélectionnés:
 Élagage des plants;
 Coupes nouvelles de rejets;
 Confection des cuvettes autour des plants;
 Apport de fumure organique au jeunes
plants pour booster leurs croissances;
 Pose de tuteurs au besoin et suivi sanitaire;
 Nettoyage autour des plants et clôture
surtout pour les espèces appétées par les
animaux.
Photo: DIARRASSOUBA et al. 2020
Méthodes de lutte contre l’érosion

73

Choix et densité des


arbres dans la RNA
 Le choix des espèces à maintenir est
laissé à l’appréciation du propriétaire de
l’exploitation agricole. Toutefois, il faut
favoriser les espèces utiles (améliorant la
fertilité, bois de chauffe, protection,
alimentation, pharmacopée)
 Les normes techniques sont variables. Il
est tout simplement conseillé
d’obtenir une densité ne gênant
pas les cultures. Mais des densités
de 25 à 400 pieds/ha sont parfois
observées dans les champs en fonction
de l’état phénologique et du port des
espèces ligneuses
Photo: Atelier National sur la RNA, BF
73
Méthodes de lutte contre l’érosion

74

Choix et densité des


arbres dans la RNA
 Pour les espèces à port géant comme
Vitellaria paradoxa , Adansonia digitata,
Parkia biglobosa , Tamarindus indica,
Lannea microcarpa, Sclerocarya birrea,
etc.: 25 pieds/ha soit un écartement de 20
m x 20 m ;
 Pour les espèces à port moyen ou à feuillons
en saison sèche pour les espèces telles que
Faidherbia albida, Balanites aegyptiaca,
etc.: 50-100 pieds/ha soit un écartement de
10 m x 10 m
 Pour les espèces buissonnantes comme
Guiera senegalensis, Combretum Photo: BOTONI
micranthum, Combretum glutinosum,
Combretum nigricans etc. : 400 pieds/ha 74

soit un écartement de 5 m x 5 m.
Méthodes de lutte contre l’érosion

 LUTTE CONTRE L’EROSION HYDRIQUE

 Ouvrages antiérosifs

• Concerne tous les aménagements physiques à l’échelle


parcelle ou plus couramment bassin versant
• A réaliser seulement si les moyens amonts (protection du
sol, entretien de l'état de surface) sont inefficaces ou
insuffisants
• Toujours commencer par la détermination de courbes de
niveau (levé topographique)
Méthodes de lutte contre l’érosion

 LUTTE CONTRE L’EROSION HYDRIQUE

 Ouvrages antiérosifs

• Détermination des courbes de niveau (levé topographique)


Méthodes de lutte contre l’érosion

 LUTTE CONTRE L’EROSION HYDRIQUE

 Ouvrages antiérosifs

 La diguette en terre
• Levée de terre damée provenant d'une bande de terrain de 2 mètres prélevée de
chaque côté; hauteur : 0,3-0,5 m, largeur à la base : 0,6- 1,5 m
• Obstacle imperméable, muni d'un fossé peu profond à l'amont qui la protège d'un
ruissellement fort
• Possède des ailes: protéger les extrémités de la diguette contre les débordements
des eaux de ruissellement excédentaires
• Un déversoir: évacuer les eaux de ruissellement excédentaires en cas de grosse
pluie
• Inconvénients: vulnérabilité, besoin d’entretiens réguliers, ne convient pas aux
terrains à pentes >3% et aux terrains sableux
Méthodes de lutte contre l’érosion

 LUTTE CONTRE L’EROSION HYDRIQUE

 Ouvrages antiérosifs

 La diguette en terre
Méthodes de lutte contre l’érosion

 LUTTE CONTRE L’EROSION HYDRIQUE

 Ouvrages antiérosifs

 La diguette en terre
Méthodes de lutte contre l’érosion

 LUTTE CONTRE L’EROSION HYDRIQUE

 Ouvrages antiérosifs
 Cordons pierreux: alignement de blocs de cuirasse, implantée
selon les courbes de niveau ou au moins perpendiculaire à la ligne de plus
grande pente
• Obstacle perméable, filtrant, qui ralentit la lame d’eau ruisselante

• Une ou plusieurs lignes de pierres placées dans une tranchée profonde de


10 à 15 cm
• Moins vulnérable, durée de vie plus grande, exige moins d’entretien et
moins de précision pour l’implantation que la diguette en terre
• Risques d'asphyxie amoindris

• Inconvénients: approvisionnement et transport des blocs de pierres très


contraignants
Méthodes de lutte contre l’érosion

 LUTTE CONTRE L’EROSION HYDRIQUE

 Ouvrages antiérosifs
 Cordons pierreux
Ecartement

Le choix de l’écartement entre les cordons doit se faire avec


pragmatisme. Dans la zone cultivée, la pente est en général
plus faible voisine de 0.5 à 1.5% mais le sol est nu et lisse au
moment des premières pluies. Un écartement de 30 à 50 m est
compatible.
Méthodes de lutte contre l’érosion

 LUTTE CONTRE L’EROSION HYDRIQUE

 Ouvrages antiérosifs
 Cordons pierreux

Type de cordon

 Le système Pierre alignée

 Ouvrir un sillon d’ancrage et déposer la terre en aval selon les


dimensions : largeur 10 à 15 cm, profondeur : 10 à 15 cm

 Disposer les pierres dans le sillon en une seule ligne

 Ramener et damer pour consolider la base de cordon


Méthodes de lutte contre l’érosion

Le système Pierre alignée


Méthodes de lutte contre l’érosion

 LUTTE CONTRE L’EROSION HYDRIQUE

 Ouvrages antiérosifs
 Cordons pierreux
Type de cordon
 Le système FEER

Ouvrir une tranchée d’ancrage et déposer la terre en aval selon les


dimensions suivantes : largeur 30 à 35 cm ; profondeur : 10 à 15 cm
Disposer dans la tranchée, deux lignes décalées de grosses pierres
de façon qu’elles reposent sur leur plus grande surface
Superposer une troisième ligne de pierres

Ramener la terre et damer pour consolider la base du cordon


Méthodes de lutte contre l’érosion

Le système FEER
Méthodes de lutte contre l’érosion

 LUTTE CONTRE L’EROSION HYDRIQUE

 Ouvrages antiérosifs
 Cordons pierreux
Type de cordon
 Le system PDS

Ouvrir des sillons d’ancrage et déposer la terre en aval selon les


dimensions suivantes : largeur : 15 à 20 cm, profondeur : 10 à 15 cm
Disposer dans le sillon de grosses pierres et leur plus grande
hauteur en une seule ligne
Renforcer cette rangée avec une ligne de petites pierres en aval qui
sert de support pour la diffusion de l’eau de ruissellement.
Ramener la terre et dame pour consolider
Méthodes de lutte contre l’érosion

Le system PDS
Méthodes de lutte contre l’érosion

 LUTTE CONTRE L’EROSION HYDRIQUE

 Ouvrages antiérosifs
 Cordons pierreux
Organisation du chantier
La collecte des blocs de cuirasse : extraction et mise en tas. Ceci
demande des pics, pioches et barre à mine.
Le transport par charrette à bœuf sur petites distances, ou un
camion
Marquer les courbes de niveau et implanter le cordon pierreux.
Méthodes de lutte contre l’érosion

 LUTTE CONTRE L’EROSION HYDRIQUE

 Ouvrages antiérosifs
 Cordons pierreux
Entretien
Végétalisation des cordons. Utiliser des espèces utilitaires qui
peuvent rapporter de l’argent (citronelle, Andropogon gayanus,
Jatropha curcas etc.).
Eviter de mettre en culture, une bande d’environ 30 à 50 cm de part
et d’autre du cordon
Entretenir les cordons en colmatant les brèches et en remplaçant les
pierres déplacées.
Méthodes de lutte contre l’érosion

 LUTTE CONTRE L’EROSION HYDRIQUE

 Ouvrages antiérosifs

 Digue filtrante: Dispositif en pierres libres (non maçonnées ni


rejointoyées) applicable essentiellement aux bas-fonds et aux
ravins

• Freiner les ondes de crue et arrêter l'érosion par ravinement aux


abords immédiats de la digue

• Provoquer à l'amont de la digue une augmentation de l'infiltration


de l'eau et une sédimentation de sables, argiles et débris
organiques

• Récupérer la terre pour l'agriculture ou améliorer nettement sa


productivité à l'amont de la digue
Méthodes de lutte contre l’érosion

 LUTTE CONTRE L’EROSION HYDRIQUE

 Ouvrages antiérosifs

 Digue filtrante
Méthodes de lutte contre l’érosion

 LUTTE CONTRE L’EROSION HYDRIQUE

 Ouvrages antiérosifs

 Bande enherbée: Système: installer ou laisser sur place une bande


végétative (naturelle ou installée) de largeur assez importante sur les
courbes de niveau
• Nombre de lignes: 1 à 4 en quinconce ; écartement entre les lignes de
plantation : 10 cm ; écartement entre les plants sur la même ligne : 20 à
30 cm
• Doit être assez dense, sans brèches sur toute la ligne

• Repiquage d’éclats de souches plus efficace que le semis direct des


semences
• Espèces couramment utilisées sont : Andropogon gayanus, Andropogon
ascinodis, Cymbopogon ascinodis, Vetiveria zizanioïdes
Méthodes de lutte contre l’érosion

 LUTTE CONTRE L’EROSION HYDRIQUE

 Ouvrages antiérosifs

 Bande enherbée
Méthodes de lutte contre l’érosion

 LUTTE CONTRE L’EROSION EOLIENNE

• L’énergie éolienne : fonction de la vitesse du


vent (E = f(V3)
• Dès lors, un faible ralentissement de cette vitesse suffit pour
limiter, voire annihiler, le potentiel d’ablation éolienne des
sols
• Rôle éminent du couvert végétal :

 réduire la vitesse du vent à la surface du sol

 augmenter la cohésion du matériau face à cette agression


Méthodes de lutte contre l’érosion

 LUTTE CONTRE L’EROSION EOLIENNE

 Brise vent

Rôle double : ralentir la vitesse du vent pour réduire l’évaporation


et l’érosion éolienne
Action : réduire de 20 % la vitesse du vent, soit sur 10 à 12 fois la
hauteur du brise vent en aval et en amont
Perméabilité faible du brise vent entraine une réduction plus
grande de vitesse, mais sur une largeur protégée plus faible
Plantation trop dense conduit à une forte élévation la température,
les plantes grillent le long du brise vent
Réaliser un parc d’arbres adultes relativement bien aérés qui
peuvent freiner régulièrement la vitesse du vent
Méthodes de lutte contre l’érosion

 LUTTE CONTRE L’EROSION EOLIENNE

 Brise vent

Diminue l’évapotranspiration jusqu’à 20%. Installer si possible


autour des cultures irriguées pour réduire la consommation d’eau
du brise-vent
Disposition optimale : 2 rangées d’arbres de grande taille, entourés
de 2 rangs d’arbres moins élevés: eucalyptus, neems, divers acacia
Les bandes d’Andropogon, les lignes de sorgho, maïs ou de mil de
haute taille peuvent protéger des cultures basses comme
l’arachide, le niébé et le coton
Méthodes de lutte contre l’érosion

 LUTTE CONTRE L’EROSION EOLIENNE

 Brise vent
Méthodes de lutte contre l’érosion

 LUTTE CONTRE L’EROSION EOLIENNE

 Coupe haute des tiges : Consiste à couper les tiges à environ 50


cm du sol

• Ralenti la vitesse du vent

• Limite le transport des particules fines


Méthodes de lutte contre l’érosion

LUTTE CONTRE L’EROSION EOLIENNE

Coupe haute des tiges


Méthodes de lutte contre l’érosion

 LUTTE CONTRE L’EROSION EOLIENNE

 Paillage : Consiste à couvrir le sol d’une couche de matière


organique de quantité et de qualité variées; contribue à :

• Améliorer la structure du sol,

• Réduit la vitesse du vent

• Empêche le transport des particules par le vent

• Surtout courante en zone semi-aride et aride


Méthodes de lutte contre l’érosion

 LUTTE CONTRE L’EROSION EOLIENNE

 Paillage
Méthodes de lutte contre l’érosion

 LUTTE CONTRE L’EROSION EOLIENNE

 Paillage

• Contrainte: forte compétition résidus, végétaux pour besoins


domestiques (confection toits de chaume, objets artisanaux,
alimentation du bétail, énergie domestique)

• Difficultés:

 Allocation

 Feux de brousse (régions humides)

 Pâturages
Méthodes de lutte contre l’érosion

 LUTTE CONTRE L’EROSION EOLIENNE

 Techniques culturales

 Augmentation de la cohésion du sol

 Apport de matières organiques dans les horizons superficiels


du sol améliore la structure du sol; arrachement et transport
de particules amoindris
 Irrigation d’appoint permet un bon labour, favorise
l’installation d’un couvert végétal avant les grandes tornades
qui causent d’énormes dégâts au début de la saison des pluies
Méthodes de lutte contre l’érosion

 LUTTE CONTRE L’EROSION EOLIENNE

 Techniques culturales

 Augmentation de la rugosité du sol

• Création à la surface du sol de grosses mottes ou de billons


perpendiculaires à la direction dominante des vents
Billons < 40 cm de haut

• Résidus de cultures dans le champ

Tiges de sorgho, mil coupées à 1 m et laissées verticales à la


surface du sol
Piègent un volume important de poussières et de feuilles
d’arbres
Méthodes de lutte contre l’érosion

 LUTTE CONTRE L’EROSION EOLIENNE

 Agroforesterie/RNA

la strate arborée protège les zones cultivées contre l’érosion


éolienne
• Création de grands parcs naturels (Acacia albida,
Tamarindus indica,..)
• Plantation de jeunes arbres qui remplaceront les plus âgés
Méthodes de lutte contre l’érosion
Agroforesterie/RNA
Réhabilitation des sols dégradés

 Le zaï mécanique

Il est réalisé sur sol en sec grâce aux dents RS8 et IR12 en traction
animale.
Le premier passage est fait dans le sens de la pente. L’écartement entre
passage correspond à l’écartement entre poquets.
Le second passage est perpendiculaire à la pente et croise le premier.
Les écartements entre passage correspondent aux écartements entre
lignes de semis.
A l’intersection des deux sillons, on installe la cuvette de zaï. Pour se
faire, excaver la terre des points d’intersection à l’aide de daba ou de
pioche, et les déposer en aval de chaque poquet.
Un apport d’une ou de deux poignets (environ 300 g à 600 g) de
compost ou de fumier doit être effectué puis recouvrir d’une mince
couche de terre.
Le zaï mécanique

 Le zaï mécanique

les caractéristiques sont les suivantes:

 Temps de travail en passages simples (40 cm) = 15


h/ha
 Temps de travail réalisation du zaï (80 x 40 cm) =
50 h/ha
 Il est réalisé avec une paire de bœufs ou d’ânes.
 Il peut être utilisé pour permettre de réaliser un
labour précoce car il permet une meilleure
humectation du sol en début de saison pluvieuse.
Dent de travail du sol en
sec montée sur la Kasine
112
Réalisation du zaï mécanique:
Premier passage (dans le sens de la
pente)
113
Réalisation du zaï mécanique:
Second passage (dans
114
le sens opposé à la
pente)
Etat de surface après les deux passages
en réalisant le zaï mécanique
115
Réhabilitation des sols dégradés

 Le zaï manuel
Zaï ou "poche d'eau consiste à creuser des trous très tôt dans la
saison sèche (novembre – mai) pour recevoir les semis

Les trous sont creusés sur des lignes perpendiculaire à la plus


grande pente et les écartements varient en fonction des spéculations.
Ils sont conformes aux recommandations en vigueur ; par exemple,
pour le sorgho, le mil ou le maïs, les écartements sont de 80 cm x 40
cm.

Creuser d’abord une première ligne de cuvettes de 20 à 40 cm de


diamètre et de 15 à 20 cm de profondeur, en rejetant la terre vers
l'aval, en vue de capter les eaux de ruissellement.
Réhabilitation des sols dégradés

 Le zaï manuel
Creuser les lignes suivantes de trous de zaï en les espaçant de 80
cm (cas du sorgho, du mil ou du maïs) de la précédente ligne en
décalant les premiers trous de sorte que les trous de zaï des lignes
suivantes correspondent au milieu des inter-poquets de la ligne
précédente.

Apporter une à deux poignées (environ 300 à 600 g) de matière


organique (compost ou fumier) par trou de zaï que l’on recouvre
d’une fine couche de terre arable (2 cm).

Un cordon pierreux de protection est en général aménagé en


amont du champ pour réduire la vitesse des ruissellements sur ces
terres encroûées
Réhabilitation des sols dégradés
Le zaï manuel
Réhabilitation des sols dégradés
 Demi-lune
La demi-lune est un ouvrage de collecte des eaux de
ruissellement consistant en un creusage d’une cuvette en
forme de demi-cercle de diamètre variant entre 1 et 4 mètres.
La terre excavée (15 à 25 cm de profondeur) est déposée en
aval sur le demi-cercle en forme de banquette.

Pour ce faire :
Repérer les courbes de niveau à l’aide de niveau à eau ou de
triangle A. Les demi-lunes doivent être disposées
géométriquement sur les courbes de niveau
Réhabilitation des sols dégradés
 Demi-lune
Implanter la demi-lune à l’aide d’un compact (de 2 m de
rayon pour celle de 4 m de diamètre) ;

Excaver la terre sur une profondeur de 15 à 25 cm et déposer


la terre de déblais des 5 premiers centimètres en un tas et
puis le reste sur le demi-cercle en bourrelet semi-circulaire
au sommet aplati ;

L’écartement le long de la ligne correspond au rayon de la


demi-lune pour optimiser l’espace;
Réhabilitation des sols dégradés
Demi-lune
Les demi-lunes sont disposées en quinconce, c’est
à dire que la disposition de la deuxième ligne de
demi-lunes se fait en décalant les demi-lunes par
rapport à celles de la première ligne ; de telle
sorte que le début de la demi-lune de la deuxième
ligne coïncide avec le milieu de la demi-lune de la
première ligne ;

Apport d’une brouettée de fumier d’étable ou de


compost (35 kg) par demi-lune
Réhabilitation des sols dégradés
Demi-lune

Mélanger la matière organique avec la terre


arable des 5 premier centimètres

Adaptée aux zones de moins de 600mm de


pluviosité annuelle
Réhabilitation des sols dégradés
Réhabilitation des sols dégradés

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