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Concepts en psychologie sociale

U 1.1 S1 : Psychologie, sociologie, anthropologie

Estelle Rohard, Psychologue clinicienne


Qu’est ce que la Psychologie sociale ?

• une des branches de la psychologie


• étude des relations plurielles entre les individus (dans groupe, comme leadership,
comportement des indivis en temps de guerre….ici : étude des relations d’un sujet)
• Désigne l’étude des processus mentaux ou des comportements des individus déterminés par
les interactions actuelles et/ ou passées
• permet de comprendre comment les personnes agissent
• « un bébé seul ça n’existe pas » : idée d’un développement de la personne en lien avec son
environnement
Concepts en Psychologie sociale

•L’attachement
•la parentalité
•la socialisation
•l’identité
•le cycle de vie familiale
L’attachement
1. Définition
2. Le développement de la théorie de l’attachement à travers ses principaux auteurs ( Lorenz,
Harlow, Spitz, Bowlby)
3. La construction du lien d’attachement
4. les bénéfices du lien d’attachement
5. les différents types d’attachement (Ainsworth)
6. L’attachement chez l’adulte
7. L’attachement chez la personne agée
8. Attachement et relation soignant/ soigné
1. Définition de l’attachement

• Lien d’attachement = désigne le lien affectif privilégié établi avec une personne spécifique, auprès
de laquelle on va se tourner pour trouver du réconfort en cas de détresse

• La figure d’attachement est appelée « caregiver »


• Lien basé sur les besoins de l’enfant en termes de sécurité, protection et soins
• Le comportement d’attachement permet de maintenir la proximité avec les figures d’attachement
et entraine un sentiment de sécurité
2. Développement de la théorie de l’attachement

• Repose sur l’éthologie :


• - Lorenz (1935) : découverte de la notion d’empreinte (oiseaux)
• - Harlow (1958) : exp de déprivation maternelle chez les singes

• Observations chez les enfants


• - Spitz : observations de dyades mère/ nourrisson effet de la perte
du lien maternel sur l’enfant (syndrome d’hospitalisme)
• - Bowlby : développement de l’attachement chez l’enfant
Etude de lorenz
• Etude chez les oies cendrées

• Lors de l’éclosion d’un oisillon : il considère comme mère le premier objet en mouvement
qu’il aperçoit lorsqu’il sort de l’oeuf (observation dans les 1eres heures de vie)
• Il définit l’empreinte = comme un processus d’attachement social, et de reconnaissance de
son espèce (processus rapide, comportement instinctif)
• L’empreinte est particulièrement observable chez les oiseaux
• cf Le vilain petit canard
Etude d’Harlow

• Etude sur les singes rhésus


• Il isole socialement de jeunes singes (affamés). On présente 2 substituts maternels :
- « fausse mère » en métal, froide, mais pourvue d’un biberon de lait
- « fausse mère » en peluche , chauffée artificiellement, mais dépourvue de biberon
• Les bébés singes se dirigent uniquement vers la peluche et non la nourriture
• recherche de la sécurité affective, jusqu’à en sacrifier leurs besoins de nourriture
Etude de spitz

• Notion d’hospitalisme
• Effet de la séparation avec le lien maternel chez le très jeune enfant
• Apparition rapide d’un début de dépression (pleurs, tristesse…. puis refus de tout contact,
refus de s’alimenter, maladie, retard du développement psychomoteur, développement
mental stoppé)
• Amène réflexion dans orphelinat d’après guerre
Les effets de la séparation : nature du lien parent-enfant ?

• Pourquoi un tel désastre quand l’enfant n’est pas élevé par des personnes continues ou
séparé de ceux qui l’élèvent ?

• Pourquoi ce lien a-t-il une importance vitale alors même que tous les besoins physiques sont
pourvus ?

• Quel est la nature du lien primaire de l’enfant à ceux qui l’élèvent?


Bowlby

• Définition Attachement = un besoin social primaire et inné d’entrer en relation avec autrui
• Besoin d’un enfant de developper une relation cohérente et continue avec au moins une personne
qui prend soin de lui, pour avoir un développement social et émotionnel de bonne qualité
• la principale figure d’attachement est souvent la mère, ou toute personne qui a un statut de
caregiver, un comportement « maternel » cohérent de façon stable plusieurs mois durant la période
de 6 mois à 2 ans.
• Les réponses de l’entourage influencent les modèles d’attachement de l’enfant (influencent les
sentiments, pensées et attentes des individus par rapport à leurs relations)
4. Construction du lien d’attachement

• De 0 à 2 mois, le bébé est apaisé par toute stimulation sensorielle


→ recherche de « nourriture sensorielle » pour éviter la monotonie
• De 0 à 6 mois, comportements de pré-attachement : sourires, babillements et pleurs pour attirer
l'attention des caregiver = attachement indifférencié
• De 6 mois à 2 ans, attachements différenciés envers les personnes familières qui prennent soin de lui
Réactions d'étonnement, de curiosité à l'égard de l'étranger (angoisse du 8ème mois) plus que
d'évitement et de peur, sauf quand le contact est proche (contact physique)
• Vers la fin de la première année, la majorité des enfants ont au moins deux figures d'attachement. Les
comportements d'attachement sont destinés à maintenir la proximité : protestations lors du départ du
caregiver, joie lors de son retour, cramponnement et suivi dès qu'il en est capable.
• Avec la locomotion, les caregiver sont une base de sécurité pour explorer l’environnement.
Un attachement insécurisé peut compromettre l'exploration de l'environnement et la confiance en soi.
• Après 2 ans, l'enfant perçoit le caregiver comme une personne indépendante, il commence à prendre
en compte les autres et à agir en fonction d’eux.
• Vers 3- 4 ans, l'enfant peut supporter une séparation sans éprouver de détresse.
• Les expériences précoces avec les caregiver sont à l’origine d’un système de pensées, croyances,
émotions et comportements à propos de soi et des autres (MIO). Ce système se développe avec le
temps et l'expérience.
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Construction de Modèle Interne Opérent ( M I 0)

• Se construit chez l’enfant à partir de 12 mois, à partir des interactions quotidiennes qu’il
entretient avec sa mère ou autres personnes qui gravitent autour de lui. Si le lien
d’attachement est de bonne qualité, l’enfant intériorise qu’il peut s’appuyer sur son cargiver, et
va pouvoir accéder en une certaine confiance en ses propres capacités
• Intériorisation suite aux expériences d’attachement
• Activation du système d’attachement dans des situations de détresse ou conflit ( maladie,
douleur…)
• Ils vont guider les comportements, émotions et perceptions du sujet tout au long de sa vie
5. Les bénéfices d’un lien d’attachement

• Survie de l’enfant en assurant sa protection par des adultes


• Rôle dans la régulation de son fonctionnement psychophysiologique, en particulier du
système de stress
• Favorise le développement optimal de la mentalisation
( Capacité à imaginer ce qui se passe dans la tête de l’autre (état d’esprit et émotions),
• Lien entre attachement et exploration « Etre près pour pouvoir être loin »
L’enfant ne peut pas identifier ses propres émotions

Si le parent ne supporte pas


les émotions négatives du Se représenter mentalement ses propres expériences émotionnelles
bébé (peur, tristesse, et celles des autres
colère…)

les reconnaitre afin d’exprimer des demandes de réconfort lorsqu’il se sent


triste, menacé, troublé
6. Les différents types d’attachement
Mary Ainsworth
Création d’une méthode d’observation par Ainsworth ( qui va permettre de mettre en évidence les différents types d’attachement)
L’enfant est observé dans une salle de jeu successivement :
- en présence de sa mère puis confronté au départ de celle-ci
et à l’entrée dans la pièce d’une personne étrangère en présence ou en l’absence de la mère
-puis retour de la mère

Les 4 types d’attachement

Attachement secure attachement insecure

Attachement
Attachement Attachement Attachement
résistant
secure anxieux-évitant désorganisé
ou ambivalent

60 % 20 % 10 % 10 %
Attachement plus pathologique
Strange situation

Ainsworth
Le type d'attachement développé par les enfants dépend de la qualité des soins qu'ils ont reçus.

Attachement secure (sécurisé) : 60%


Qualité optimale de l’attachement : les besoins d’attachement sont exprimés librement .
• L’enfant a confiance, il sait que son parent est disponible et va lui répondre quand il sera en danger.
Protestation au départ du parent, accueil et soulagement à son retour avec recherche de proximité,
avec plaisir (sourire, vocalisation ou geste).
• Il utilise le caregiver comme base de sécurité pour l'exploration, le parent est disponible et répond de
façon appropriée, rapide et cohérente à ses besoins.
• Prédictif d’un développement émotionnel, cognitif et social de meilleure qualité : bonne estime de
soi, confiance en soi, sentiment de compétence personnelle, empathie et compétences sociales.
C’est un facteur de protection contre le développement d’une psychopathologie ultérieure.

« Je sais qu’en cas de besoin, ma figure me répond, je peux donc me consacrer pleinement à ma
découverte du monde. Je lui signale dès que je vais mal et elle me répond comme j’en ai besoin. »
Attachements insécures (40 %)

• L’environnement ne répond pas de manière adéquate à l’expression des besoins d’attachement de


l’enfant mais continue de le protéger

• L’enfant développe des stratégies d’adaptation = une sorte de compromis entre ce dont il a besoin
et ce que ses figures d’attachement peuvent lui donner ou peuvent tolérer de ses besoins

• Ce sont des attachements anxieux-évitant et résistant/ambivalent


→ limitent les potentialités de développement optimal, en particulier la négociation des conflits, le
confort émotionnel, la liberté cognitive et la qualité des relations sociales proches
→ Potentialisent les risques de dysfonctionnement chez l’enfant (estime de soi, cognition, santé
mentale, etc.)
Attachement anxieux-évitant (insecure) 20%
• Ensemble de stratégies de minimisation des besoins d’attachement.
L’enfant n’a aucune confiance dans les réponses de sa mère; il s’attend à être repoussé lorsqu’il
cherche auprès d’elle réconfort et protection.
• Peu de manifestations affectives ou de comportements de sécurité, se montre peu affecté par la
séparation, évite la proximité avec la mère lors des retrouvailles, attention centrée sur les jouets,
plus que sur la mère, qui ne donnera pas de réconfort dans ce type de situation → apprend à ne pas
prendre en compte ses propres sentiments, pour éviter de se sentir dépendants de ses proches,
tente de se suffire à lui-même.
• L’enfant tente de vivre sa vie sans soutien des autres, traite les étrangers comme le caregiver
(Si stressés par la séparation, peuvent accepter d’être réconfortés par l’étranger)
• Peu ou pas de réponse à l'enfant stressé. Décourage les pleurs et encourage l'indépendance.
• Un enfant à attachement évitant sera plus dans le retrait social, les plaintes somatiques, les
comportements oppositionnels et agressifs.
« Chaque fois que j’ai exprimé mes besoins d’attachement, ma figure n’a pas répondu alors que dès que
je montre que je n’ai pas besoin d’elle, elle est disponible et me donne cette proximité dont j’ai tant
besoin. Je vais donc devoir me débrouiller par moi-même dès que j’éprouve une détresse : je ne dois pas
montrer cette détresse, je ne dois pas demander de la proximité mais comme c’est trop dur de ne pas
avoir cette réponse de la seule personne qui le pourrait, je détourne mon attention d’elle et me concentre
pour faire diversion sur tout sauf elle »
Attachement résistant ou ambivalent (insecure) 10%
• Ensemble de stratégies de maximisation des besoins d’attachement, au détriment des capacités
d’exploration
• L’enfant n’est pas certain que son parent sera disponible et lui répondra s’il fait appel à lui
(incohérence entre des réponses appropriées et d'autres négligentes)
→Stressé par la séparation mais de façon ambivalente, avec un mélange de recherche de contact et
de rejet coléreux de leur mère, et des difficultés à être réconfortés. Pas facilement apaisé par un
étranger.
• Sujet à l’angoisse de séparation, angoissé pour explorer le monde ; Incapable d'utiliser le caregiver
comme base de sécurité.
• Incohérence entre des réponses appropriées et d'autres négligentes.
« En cas de problème, je ne sais que parfois ma figure d’attachement me répond et cela m’apaise et me
réconforte ; parfois elle ne répond pas. Je dois donc en permanence garder mon attention sur elle pour
évaluer sa disponibilité ; ce qui me laisse peu d’énergie pour explorer le monde ; cela a l’air plus efficace
d’exagérer ma détresse car elle répond alors plus souvent ;
Quand elle me répond et que je la sens disponible, j’ai besoin alors de lui dire toute ma colère pour les
fois où elle n’a pas répondu alors que j’en avais besoin »
→ relation de dépendance avec leur mère, ce qui les empêche de s’investir ailleurs
Attachement désorganisé 10 %
• Comportements contradictoires ( mélange de résistance et d’évitement qui donne le sentiment
d’absence de stratégies) ou manifestations de désorganisation ( figement, stéréotypies) (approcher
le dos en avant) ou encore de peur (manifestations d’appréhension en regardant le visage de la
figure d’attachement)
• Situation de « peur sans solution » : sa figure d’attachement est à la fois source de sécurité et source
d’alarme : mère = un havre de sécurité et une source de danger
• Les enfants ayant un attachement désorganisé ont souvent par la suite, des relations de lutte ou de
fuite alternant avec agression et retraite.
• Le caregiver est figé ou comportement figeant, intrusif ou en retrait, ne protège plus vraiment
l’enfant, abdique de son rôle de protection, ou suscite la peur chez l’enfant, négativité, confusion des
rôles, erreurs de communication affective, maltraitance.

« Chaque fois que j’ai besoin du réconfort de ma figure d’attachement, je ne sais si elle me protégera ou
me terrifiera ou m’abandonnera. Je n’ai plus aucune idée de ce que je peux faire pour obtenir cette
proximité dont j’ai tant besoin, je ne sais pas quoi faire. »

→Prédictif de troubles cognitifs, émotionnels et du comportement


• Le parent qui perçoit et répond de façon appropriée aux demandes de l’enfant favoriserait l’attachement
sécurisant. L’enfant développera alors une image positive de lui, se montrera sociable, empathique avec
une bonne estime de soi, et anticipera des réactions positives de la part d'autrui.
• Le parent qui rejette ou ne comprend pas les demandes de l’enfant, manifeste de l’aversion face au contact
physique, exprime peu d’émotions ou a des réponses déphasées, favoriserait l’attachement anxieux. →
importance primordiale de la qualité des 1ers liens avec les parents ou l’entourage.
• Les attachements insécures peuvent compromettre l'exploration, la confiance en soi et la maîtrise de
l'environnement. Cependant ils donnent des réactions appropriées à l'absence de réponse d'un caregiver.
• Les enfants insécures (surtout évitant) sont plus vulnérables et impactés par la détérioration ou
l'amélioration de l'environnement parental et familial.
• Les enfants négligés et/ou physiquement abusés sont moins susceptibles de développer des attachements
sécures (15 %). L'attachements désorganisés est très important chez les enfants maltraités (80 % ).
• La stabilité du type d'attachement est forte sur le court terme, moins à plus long terme en fonction des
évènements de vie. La réponse des parents peut permettre le passage d’un attachement insécure à un
attachement sécure.
• Le père et la mère, la famille et les professionnels de l’enfance constituent plusieurs lieux d’attachement
possible. Un lien sécurisant établi avec une personne pourra compenser la relation anxiogène développée
avec une autre.
7. L’attachement chez l’adulte

Quatre styles d'attachement chez l'adulte :


• Les adultes sécures (// sécure), ont une vision positive d'eux-mêmes, de leurs partenaires et des
relations qu'ils nouent. A l'aise dans l'intimité comme dans l'indépendance.
• Les adultes anxieux-soucieux (// insécure-ambivalent) recherchent un haut niveau d'intimité,
d'approbation et de réponse à leurs actions, se montrent excessivement dépendants. Sont moins
confiants, ont une vision moins positive d'eux-mêmes et de leurs partenaires, et expriment beaucoup
et souvent leurs sentiments dans leurs relations ainsi que leur impulsivité.
• Les adultes distants-évitants (//insécure-évitant) recherchent un haut niveau d'indépendance. Evitent
souvent totalement l'attachement, se perçoivent comme auto-suffisants, non susceptibles de subir les
sentiments d'attachement et n'ayant pas besoin de relations proches, taisent leurs sentiments, gérant
le risque de rejet en gardant eux-mêmes à distance leurs partenaires, dont ils ont bien souvent une
pauvre opinion.
• Les adultes craintifs-évitants (//désorganisé/désorienté) éprouvent des sentiments partagés au sujet
des relations proches, désirant et à la fois mal à l'aise avec la proximité émotionnelle. Méfiance envers
leurs partenaires, se considèrent indignes d'affection; tendent à fuir l'intimité, réprimant leurs
sentiments.

Ces modèles d’attachement (sécure, évitant, ambivalent, désorganisé) se retrouvent dans toutes les
cultures bien que la manière dont l'attachement est exprimé diffère
8. Attachement et personnes âgées
• La proportion du style d’attachement insécure serait plus important que chez l’adulte
Vulnérabilité en raison de :
-la perte de leur autosuffisance ( par conséquent, dépendance plus importante à ceux qui s’occupent d’eux )

Cette dépendance s’accompagne :


- anxiété de séparation
-peur d’être abandonnée par figure d’attachement

• Evolution de la figure d’attachement avec la vieillesse:


- les enfants, une fois adultes, peuvent jouer le rôle de figure d’attachement pour leurs propres parents
- les enfants ayant développé un style d’attachement récure avec leurs parents, ont davantage tendance à s’engager
ultérieurement dans les soins concernant leurs parents
9. Attachement et relation soignant/ patient

• Etre souffrant crée souvent un sentiment de vulnérabilité ce qui va ré-activer le système d’attachement du
patient, cela va influencer la façon dont il va exprimer ses symptômes, et la manière dont il va entrer dans le
soin

• Le fait que le soignant soit conscient du style d’attachement du patient, lui permet de mettre en place des
dispositifs thérapeutiques adaptés pour maintenir une alliance thérapeutique avec le patient. Cette
connaissance permet de developper une certaine empathie pour ce dernier, à la place du sentiment de
frustration nuisible à la relation

• Mais attention, le style d’attachement nous informe sur le patient mais ne le définit pas dans toute sa
complexité !
• Le soignant doit pouvoir réfléchir sur son patient, mais aussi sur son propre rôle dans la
relation surtout si elle est insatisfaisante et qu’elle ne permet pas une collaboration
patient/soignant

• Ainsi, le propre style d’attachement du soignant va influencer la relation thérapeutique; la


capacité du soignant à répondre de manière sensible aux besoins relationnels du patient
dépend de la conscience qu’il a de sa propre histoire d’attachement et de ses propres besoins
relationnels

• La relation soignant/ soigné peut contribuer à remanier les modèles internes opérants
instaures du sujet en lui apportant une autre qualité de relation. Le soignant peut alors
apparaitre comme une figure d’attachement « sécurisante »
Conclusion

- Pour Bowlby l'attachement est un besoin primaire (ne découle d’aucun autre), vital.

- Pour s'attacher à un adulte, le bébé développe un ensemble de réactions et


comportements pour s'assurer de la présence, de la proximité et de la disponibilité du
caregiver.

- Les conduites d'attachement préparent aux conduites sociales, essentiel à l’éclosion de la


sociabilité en développant une sécurité qui le mènera vers la possibilité d'explorer le monde
puis vers l'autonomie.

- Pour passer de l'attachement au détachement, il y a un va et vient entre la recherche du


giron maternel, de la sécurité et le départ vers "ailleurs", vers la liberté.
La parentalité
1. Définition
2. Parentalité : un concept en évolution
- dimension législative
- dimension sociologique
- dimension éducative
- dimension psychologique

3. La parentalité est une construction


- Processus
- Désir d’enfant et désir de grossesse
- enfant imaginaire/ enfant réel
- remaniement psychique
- place du père
1. Définition

• La parentalité tente de définir la fonction « d’être parent ». C'est «l’ensemble des savoir-être et
savoir-faire qui se déclinent en paroles, actes, partages, émotions, en autorité, exigence,
cohérence et continuité».
• C’est un processus qui permet à un individu de devenir parent, cad de se reconnaître dans son
rôle et sa place de parent et de pouvoir reconnaître son enfant dans son altérité.
On ne naît pas parent mais on le devient …
• le parent est engagé durablement et de façon définitive
• Concept qui évolue dans le temps et selon les sociétés. L’exercice de la parentalité devient de plus
en plus complexe avec la métamorphose des constellations familiales : divorces, séparations,
mariages mixtes, familles recomposées, monoparentales ou homoparentales, PMA (procréations
médicales assistées), adoption …
• Les parents peuvent se trouver démunis dans leur fonction parentale : décalage entre ce qu’ils
désirent, pensent, font et peuvent transmettre à leurs enfants.
2. Parentalité : un concept en évolution

Un concept utilisé dans plusieurs champs d’application :


• législation : autorité parentale, transmission patronymique, règles d’héritage….
La loi parle de fonction parentale :
- apporter les soins nécessaires (nourriture, santé, affect…)
- assurer leur protection
- assurer leur éducation
- facilité leur socialisation
( différence entre parent/ autorité parentale)
• sociologique : décrit les nouvelles formes de conjugalité et de vie familiale
La structure familiale a évolué à fil des années. Elle est devenue beaucoup plus complexe.
- Au 18 ème siècle : taux de mortalité infantile élevé ayant un impact sur l’attachement aux enfants
- Puis les parents se sont vus rassurés sur l’espérance de vie de leur enfant (investissement de l’enfance et reconnaissance de leurs besoins spécifiques
- Milieu du 20 ème siècle : apparition des moyens de contraception, réduction du nombre d’enfant . Augmentation de l’investissement affectif des enfants.
- aujourd’hui’hui, enfant doté d’un statut décrit comme proche de l’ « enfant roi »
• La parentalité renvoie à la notion de famille : groupe social élémentaire, la cellule de base de la
société, présente dans toutes les sociétés sous des formes différentes et avec des fonctions
différentes selon les époques et les cultures.
• La famille = unité fondée sur l'union de 2 individus (de sexe différents) qui fondent un ménage,
procréent et élèvent des enfants.

• Elle répond à des réalités sociales multiples. La famille occidentale, jadis élargie, s'est peu à peu
réduite.
- Famille nucléaire = P + M + Enfants parents unis par le mariage, PACS ou en concubinage
- Famille mono parentale ou famille recomposée
- Famille homoparentale…

• Même si les relations familiales se réduisent, la famille reste le refuge de l’affectif. C’est la base sur
laquelle se construit l’identité. La formation du caractère d’une personne est liée à la personnalité
de ceux qui l’ont entouré dans son jeune âge

• C’est dans sa famille que l’enfant se socialise et se construit en imitant, d’où l’importance pour lui
de vivre dans un milieu où il trouvera amour, tolérance, compréhension, écoute et sécurité = donner
de la « nourriture affective »
Parentalité et lien biologique
La parentalité se complexifie : avec famille monoparentale, famille recomposée, PMA, mère porteuse….
La filiation ne repose pas toujours sur un lien biologique.

• éducatif :
désigne les pratiques éducatives destinées aux enfants pour repérée qui est du coté de la maltraitance ou
bientraitance. La parentalité concerne aussi les règles éducatives

• psychologique
3. La parentalité est une construction
Désir d’enfant

• Illusion de l'enfant idéal. On veut un enfant à tout prix, même en dissociant procréation et sexualité.
Désir d’avoir un enfant « parfait », refus des incertitudes, aléas, imperfections. Or la naissance est toujours
une rencontre avec un inconnu. Il faut pouvoir laisser de la place à la surprise.

• Le long cheminement pour accéder à la parentalité va au-delà de « je veux » mais dépend d'un
enchevêtrement de désirs, de contradictions.
Avoir un enfant, pour qui? Avec qui? Pourquoi? Quand? Il y est question des origines, d'où on vient? La
transmission en découle. L’identité parentale prend appui sur l’enfance et les relations établies avec ses
propres parents.

• A quoi répond le désir d'enfant?

Fonder une famille, transmettre? Avoir la preuve de sa fécondité? Vouloir être enceinte? Un rêve
d'immortalité? Un moyen de réparer ses échecs? Faire comme tout le monde, être dans la « normalité »?...
On devient parent (processus)
• Avoir un enfant est différent de devenir père ou mère de son enfant.
La parentalité est un processus complexe et évolutif qui se construit dans la tête des parents et
commence bien avant la naissance. L'amour parental ne va pas de soi.
C’est un processus !
• Pour devenir parent, il faut quitter sa place d'enfant afin d’accéder à la place de parent.
Ça a des répercussions sur toute la chaîne générationnelle : P→GP, F&S → oncles et tantes.
L'arrivée d'un enfant modifie aussi notre place : on reste enfant de nos parents et on devient parent
→ Reconnaitre ce qu'on a reçu de nos parents et qu'on transmettra à nos enfants, qui va bien au-
delà de la parenté biologique.
• On ne nait pas parent, on le devient → réajustement constant entre l’enfant rêvé et l’enfant réel,
entre le parent qu’on a rêvé être et celui qu’on est.
Un parent apprend son rôle de parent tout au long du cycle de vie. Chaque étape comporte des défis
auxquels parents et enfants doivent faire face. On grandit avec son enfant.
Il y a plusieurs façons d’être parent selon le rang de ses enfants.
Enfant imaginaire / enfant réel

• L'enfant qui naît a déjà une histoire, il est héritier du désir d'enfant de ses parents, support de projets
narcissiques. La représentation de l'enfant à venir est liée aux relations des parents avec leurs propres parents.
• La naissance d'un enfant oblige à faire un travail de deuil de l'enfant imaginaire, idéalisé.
→ Dépasser ces rêves pour permettre la rencontre avec l'enfant, faire connaissance avec cet inconnu, faire
sien cet enfant. La parentalité est une adoption.
Être parent inclue la capacité de distance et de prise en compte de la réalité de l'enfant.
• Si le bébé vient au monde par sa mère, c'est parce que le bébé est là que la mère existe. Il s’opère une autre
naissance, celle de la maternité.
Remaniement psychique du parent
• La maternité génère bonheurs et angoisses → engagement qui met en jeu la survie de l'autre.
→ faire face à ces nouvelles fonctions : être parfaite comme conjointe, épouse, mère, enfant… Peur fréquente
de ne pas être à la hauteur, décevoir.
Les premiers temps sont très prenants, voire fusionnels : sentiment possible d’envahissement, peur de se
perdre. Le père peut vivre un sentiment de rejet et d'exclusion. Importance de l'entourage pour le soutien et
aide.
• La venue d'un enfant entraine un remaniement de la relation amoureuse → s'appuyer sur une
relation de couple solide pour dépasser certains moments difficiles. Les liens entre conjoints sont à
reconstruire.
• L’accès à la parentalité entraine une crise identitaire avec beaucoup de remaniements. Le passé
revient massivement, ainsi que les affects liés aux identifications infantiles. Il peut y avoir la crainte
d'entrer en compétition avec la mère, et son attitude est importante pour trouver la juste distance.
Il y a une double identification qui renvoie à de nombreux affects et de souvenirs plus ou moins
positifs : au parent qu'elle a eu et qu'elle devient et à l'enfant qu'elle a été et qui est là.
Période de remaniement psychique qui commence pendant la grossesse. Winicott parle de
« préoccupation maternelle précoce »
- Ce remaniement permet au parent de developper 3 fonctions :
- le holding : manière dont l’enfant est porté psychiquement par le parent, permet
d’apaiser ses angoisses
- le handling : manière dont le bébé est manipulé, traité
- l’object-presenting : présentation de l’objet du besoin lorsque l’enfant exprime
son besoin
Place du père

Être nommé père Serge Lebovici


« L'enfant fait la mère
Le père est d'abord dans la tête de la mère
La mère nomme le père et celui-ci va reconnaître l'enfant pour l'inscrire dans sa lignée »
Les différents pères
• Père géniteur : transmission des gènes
• Père social : celui qui a reconnu l'enfant qui porte alors son nom
• Père fonctionnel : celui qui remplit la fonction de père.

Depuis les années 70, le père intervient et participe plus dans l'éducation de l'enfant, partage des
tâches → Equilibre à trouver entre image masculine et image paternelle.
Devenir père peut provoquer chez l’homme des sentiments variés. Il peut :
• appréhender les nouvelles responsabilités et leurs conséquences : changement de mode de vie,
charge économique.
• Se sentir frustré de ne pas pouvoir « porter » l’enfant, de ne pas entrer en contact direct avec lui.
• Se sentir « abandonné » par sa femme préoccupée par sa grossesse puis son bébé.
• La paternité se prouve, la reconnaissance par la mère est nécessaire → place compliquée car elle
passe par la mère
Quand cette place lui est accordée, le père apporte réassurance et permet à la mère de décoller de
cette relation fusionnelle avec le bébé. Il a un rôle de séparation entre la mère et l'enfant.
Le père ouvre le bébé au monde extérieur, au monde social.
• La fonction paternelle est incluse dans les pensées de la mère : une mère seule peut faire référence
au père fonctionnel et introduit alors symboliquement une tierce personne.

En conclusion
La fonction maternelle est associée au rôle de PROTECTION (portage, nourrissage, soins).
La fonction paternelle a un rôle de SEPARATION (aide à sa conjointe, interaction avec le bébé, accès
au registre du symbolique).
Même si les rôles ne sont pas toujours aussi différenciés, il est important que l’enfant rencontre les
deux fonctions.
La socialisation

1. Définition
2. Comment la socialisation se fait elle ?
3. Les lieux de la socialisation
4. Développement de la socialisation
5. Socialisation et affiliation
6. Les échecs de la socialisation
Objectifs :

• impact de la socialisation sur le développement de la personne

• Intériorisation des façons d’agir

• Impact nos interactions / relations

• Notamment, la relation soignant /soigné


1. Définition

• Socialisation = processus continu par lequel un individu assimile les modes de pensée, les normes, les valeurs
et les comportements caractéristiques de la société à laquelle il appartient. Elle permet à l’individu de
s’adapter et de s’intégrer à son environnement social et de vivre en groupe

• Les valeurs : revoient à des idéaux, des principes moraux qui vont permettre aux individus de distinguer ce
qui est bien et mal
• Les Normes : règles qui peuvent être formelles (lois) ou informelles (habitude, coutume)

• Ex : la valeur politesse « dire bonjour à la dame » (norme informelle)


la valeur honnêteté « tricherie examen » (norme plus formelle)
« vol » (norme formelle »
2. Comment la socialisation se fait elle ?
La socialisation découle d’un apprentissage (processus) qui repose sur 3 modalités :
• par injonction : on oblige, contraint l’enfant à avoir un comportement adéquat (dit
bonjour à la dame)
• Par imitation : l’enfant copie, repère des comportements
• Par interaction : système d’essai-erreur, l’individu interagit avec son environnement

On apprend On intériorise On assimile

Intériorisation car les normes et les valeurs deviennent une partie de nous. Elles deviennent réflexes, on les incorpore.
Donne sentiment d’agir spontanément, intuitivement. On fait « notre » des règles et des valeurs;
ex : port de vêtement, utilisation couverts…
3. Les lieux de la socialisation

• Socialisation primaire (de la naissance jusqu’à l’adolescence)


- la famille (instance principale de cette socialisation car action qui intervient au plus jeune âge de l’enfant, action intense du fait des contacts
quotidiens, et action qui se déroule dans un climat affectif qui rend l’enfant particulièrement réceptif)
- l’école
- les groupes de pairs
- média (télé, internet, réseaux sociaux, …)

• Socialisation secondaire (durant la vie adulte)


- à l’âge adulte, quand le sujet a déjà construit les éléments fondateurs de son identité sociale. C’est un remaniement plus qu’une construction.
- Est plus fragile et labile.
- Elle passe par différentes étapes : essentiellement liée à la formation professionnelle et au monde du travail, mais aussi installation dans relation
conjugale, naissance des enfants, migration… (ex : couple : nouveau loisir, nouvelle valeur…)

• Impact prédominant de la socialisation primaire car donne les premiers repères sociaux à l’enfant
Socialisation primaire

Socialisation
secondaire
Si la socialisation fournit aux personnes des éléments culturels partagés, elle contribue aussi à les différencier. La
socialisation est différente selon la position que l’on occupe dans la société.
• la socialisation différentielle :
- en fonction du milieu social
Phénomène de reproduction sociale (peu de mixité sociale)
Tendance à l’homogamie ( = tendance des individus à se mettre en couple avec des personnes issues
du même milieu social qu’eux)
ex : fréquentation musée, étude longue, choix du loisir
- du genre (« socialisation genrée ») ex: choix couleur, jouet, temps consacré au ménage une fois adulte….

• Parfois, conflit de socialisation (continuité ou discontinuité entre socialisation primaire /secondaire, entre famille /
école, …)
• Souvent continuité mais la socialisation n’est pas une simple reproduction ou transmission linéaire. Le changement
social existe.
4. Développement de la socialisation

• L’environnement humain du bébé lui permet de se construire. La socialisation de l'enfant


trouve ses origines dans les émotions et les échanges affectifs avec son entourage.

• Le premier agent de socialisation est la mère qui répond aux besoins de l’enfant et les régente
en leur fixant une périodicité. Au cours de la première année, la relation avec la mère
constitue le noyau de tout le développement social ultérieur.
- le regard, comme premier support d’échange (1ere mise en relation)
- le sourire-réponse (2mois)
- l’attention conjointe (7 mois, capacité à prêter une attention à autrui)
- développement du langage
• Puis, l'enfant effectuera un nouvel apprentissage social par le biais des relations avec ses pairs.
( jeu d’imitation , de faire semblant, de répartition de rôle …)
• L'imitation joue un rôle essentiel dans la socialisation.
La personne se construit dans un va et vient incessant entre identification à des modèles et le
désir de se singulariser, d'affirmer son identité.
• Le lien social permet de se situer dans une société, par rapport à ses parents, ses pairs, ses amis et
collègues. Il est lié à la place et la fonction que l’on occupe dans un groupe. Il est en lien avec à
l'identité.
• Le processus de socialisation d’intégration des normes et modèles culturels d'une société, est un
processus interactif → le sujet y prend une part active par désir d’intégration.
L’individu est un acteur de son processus de socialisation, il ne fait pas que le subir.
• Ce désir déterminera sa conduite (respect des normes et valeurs de son groupe d'appartenance)
et le modèlera pour le rendre acceptable par la société.
L'individu va agir, sentir, percevoir et penser comme les membres de son groupe.
• L'homme est fondamentalement un être social qui a besoin d'autrui pour s'épanouir. Le groupe
est une nécessité vitale ( ex : confinement et ses impacts sur le développement de la personne…) Il
y trouve la sécurité, la sympathie, la possibilité de communiquer et de s'unir aux autres dans un
projet commun. Il en accepte les lois pour éviter le rejet. Il peut prendre la majorité comme
modèle ou système de référence, se juger ou juger les autres d'après ces normes.
Cette influence subtile voire cette pression sociale, façonne notre comportement et nos attitudes
pour nous mettre en accord avec le groupe dans lequel nous vivons.
5. Socialisation et affiliation

• Affiliation renvoie à « affilier » :


- se regrouper sous une forme plus vaste ou action d'adhérer à une organisation.
//: adhésion, adoption, appartenance, association, intégration, rattachement
→ L'affiliation a donc pour but d'atteindre un état d'adhésion, d'appartenance à un
ensemble.
• Affilier vient du latin - affiliare - "Prendre pour fils, pour adepte, adopter"
A l’origine de ce terme, idée de filiation c'est-à-dire de transmission transgénérationnelle de
biens.
• L'affiliation peut donc se définir comme un mode d'appartenance à un groupe à visée sociale
spécifique (club, secte, association, parti, bande, famille, etc.).
Cette appartenance définit une identité sociale qui vient relayer ou se substituer à l'identité
familiale.
• L'affiliation introduit un individu dans une culture, dans un : "Tout ce qu'il faut savoir pour être
membre", c'est à dire pour être prévisible par les autres membres.
Celle-ci structure ses perceptions de la réalité et lui donne un cadre qui joue le rôle de
contenant.
• Chaque individu appartient à un premier groupe, la famille à laquelle il est affilié. Les autres
affiliations sont rythmées par les événements de vie auxquels chaque individu est exposé au
cours du temps (ex : ados et groupe de pairs, armée, groupes religieux …)
6. Les échecs de la socialisation

• Le processus de socialisation peut se solder par un échec et conduire l'individu à la


marginalité ou l'exclusion.
• Cet échec peut avoir diverses causes :

la maladie, une déficience intellectuelle, un handicap sensoriel ou physique, l'identité sexuelle,


le chômage, la perte de son logement, la vieillesse (rupture du lien social entre les générations,
isolement...), la toxicomanie, l'immigration, l'emprisonnement,... ou être le résultat de conflits
avec l'entourage qui suscitent le ressentiment ou la révolte contre l'autorité avec la délinquance.
• Ex : la personne ayant des conduites liée à la délinquance : refus des habitudes sociales,
problème d'adaptation culturelle, difficulté à comprendre la société et à s'y adapter. Il a
décroché du groupe social et s'est exclu en se forgeant un monde à lui. L'origine de la
délinquance est multiple et peut être liée à une immaturité de la personnalité, une difficulté à
s'identifier à un groupe, l'absence de relations sociales ou affectives satisfaisantes, à
l'incapacité à se situer dans un rôle social, au manque d'apprentissage des valeurs et des
normes sociales…
• ex : échec scolaire, déscolarisation ….échec d’intégration dans la société
La socialisation, en résumé
L’identité

L’identité en psychologie : « qui suis je? »

1. Définition

2. Les différentes composantes de l’identité


De quoi parle-t on?
• Identité personnelle subjective
• Identité sociale/ objective
• Identité de genre
1. Définition de l’identité en psychologie sociale
• repose sur articulation entre le psychologique et le social = est le produit des processus
interactifs entre l’individu et la société (et pas seulement caractéristique individuelle)
• issue d’interactions complexes entre l’individu, les autres et la société
• se situe au niveau individuel, mais implique un certain nombres de composantes sociales
• influence notre représentation de soi, qui se construit dans son rapport à l’autre et à la
société
• conscience sociale que l’individu a de lui-même, mais dans la mesure où sa relation aux
autres influence en partie cette conscience sociale
2. Les différentes composantes de l'identité

Identité personnelle
• Subjective, elle englobe des notions de conscience de soi, de ce que l’on est et
représentation de soi, ce qui nous définit dans notre unicité et notre singularité
• L’identité personnelle désigne le fait pour un sujet d'être un individu à la fois distinct de
tous les autres (unicité) et demeurant le même à travers le temps (continuité, sentiment
de continuer à être le même malgré les changements qui affectent notre vie)

L’identité se construit
Résulte des interactions entre l’individu, les autres et la société, se construit comme une
construction de soi dans son rapport à l’autre et à la société.
Définition de soi par les autres et les autres par soi même. L’identité c’est découvrir qui on
est pour soi-même et pour les autres (et qui sont les autres pour soi).
MOI

Nous Autrui
Moi = image que l’on se construit de soi-même
Nous = image que nous voulons renvoyer aux autres
Autrui = image que les autres nous renvoient

L’identité est pour soi car elle renvoie à l’image de soi.


Elle est pour autrui car elle est aussi une construction de l’image que nous voulons renvoyer aux autres.
Elle se construit dans l’interaction, l’identité est donc une construction sociale

• Estime de soi = importance qu’un individu s’accorde par rapport aux autres, grâce à laquelle il se situe dans la structure sociale.
Besoin de se comparer aux autres, et qui révèle en même temps le contenu d’illusion qui composent notre identité

• La famille est la base sur laquelle se construit l'identité, que ce soit dans la relation aux parents ou aux frères et sœurs

• Le sentiment d’identité peut évoluer. Certaines étapes de la vie induisent des évolutions identitaires, plus ou moins fortes. Devenir parent ou grand-parent, changer
de profession ou de conjoint, la retraite, émigrer, tous les changements importants de statut personnel ou social appellent des réaménagements identitaires.
Identité sociale/ objective

• Déterminée biologiquement et socialement dans ses traits essentiels : le sexe, la


généalogie, l’insertion sociale de la famille → on « naît avec ». Sexe et liens
familiaux constituent l’état civil, c’est-à-dire l’ossature universelle de l’identité
imposée.

• Plus « objective », elle englobe tout ce qui permet d'identifier le sujet de l'extérieur et qui
se réfère aux statuts que le sujet partage avec les autres membres de ses différents
groupes d'appartenance (sexe, genre, âge, métier…).

• concerne davantage notre appartenance sociale


Construction identitaire et sentiment d’appartenance

• L’identité d’un individu est composée par l’ensemble de ses sentiments d’appartenance

• Sentiment d’appartenance à des groupes sociaux, dans lesquels notre généalogie nous a inscrit.
(clans, castes, classes sociales, nations, régions, villes, quartiers, communautés religieuses,
ethniques...)
Le sentiment d’appartenance est souvent pluridimensionnel : groupe social, groupe religieux, groupe
sexué, groupe ethnique, groupe professionnel…

• Cette appartenance est inculquée, avec des rites d’initiation plus ou moins violents, service
militaire, retraites religieuses, bizutages, examens…

• Les marquages sociaux les plus « officiels » se font souvent vers la puberté, avec des rites d’initiation
qui marquent le passage de l’ enfance à l’âge adulte, souvent perçu comme la « véritable » entrée
dans la société. Toutefois les sentiments d’appartenance sont cultivés bien avant cette entrée
officielle dans la vie sociale adulte.
La première enfance est vouée essentiellement à l’élaboration des composantes « intra-familiales »
de l’identité, en particulier à l’inscription des bases de l’identité sexuée et de l’identité généalogique.
La seconde enfance est par contre l’âge par excellence des inscriptions groupales cf La guerre des
boutons.
Identité de genre

• Pour le Droit international des droits de l'homme, l'identité de genre, fait référence à l’expérience intime et
personnelle de son genre vécue par chacun, qu'elle corresponde ou non au sexe assigné à la naissance, y compris la
conscience personnelle du corps et d'autres expressions du genre (habillement, discours, comportements…)

• Le sexe d'une personne désigne les caractéristiques biologiques (génétique, chromosomes, hormones…) et le genre
renvoie à une construction sociale.

• On parle d’« identité de genre » plus que d'« identité sexuelle », pour éviter une confusion avec l'orientation
sexuelle ou pour centrer le caractère masculin ou féminin sur le ressenti de la personne,
et non sur ses caractéristiques biologiques
• La plupart des gens sont considérés comme « cisgenres » leur identité de genre étant la même que leur sexe (par
exemple, un enfant né avec des organes sexuels féminins, élevé en tant que fille et qui se sent femme).

• L’identité de genre peut être non alignée sur l’ identité sexuelle. Elle est également distincte de l’orientation
sexuelle (hétéro, homo, bisexualité…). Certains individus éprouvent un inconfort entre leur genre assigné à la
naissance et leur identité de genre réelle, notamment les personnes transgenres

• Actuellement, augmentation des demandes d’interventions chirurgicales et traitement hormonaux dans les pays
occidentaux.
Développement de l'identité de genre chez l'enfant

• La formation de l'identité de genre se situerait autour de 2 ou 3 ans.


• 2 ans à 3 ans ½ : stade de l'identité de genre de base
L'enfant devient conscient qu'il appartient à un genre particulier, garçon ou fille.
• 3 ans ½ - 4 ans ½ : stade de la stabilité du genre
L'enfant comprend que le sexe est permanent, mais il pense aussi qu'en changeant
d'apparence (un garçon se déguisant en fille et vice-versa), le sexe change. Les confusions liées
aux apparences sont communes à cet âge.
• De 4 ans ½ à 7 ans : stade de consistance du genre
L'enfant se rend compte que le sexe ne change jamais.
Il cherche des informations en accord avec son sexe et agit en fonction de ces données.
• Bandura : la théorie de l’apprentissage social :
rôle de l'imitation de modèles de comportements, les enfants imitent plus fréquemment les
modèles de leur sexe. (observation d’un comportement, produit une représentation cognitive
et l’amène à émettre plus facilement ce comportement)
Identité de genre pris dans le social
• Ensemble des comportements sociaux assignés par l'ensemble d'un groupe à
chaque personne en fonction de son sexe.
• Le genre social est attribué d'après le sexe dès la naissance. Un enfant qui naît avec
un pénis (sexe) sera désigné comme garçon (genre) et la société attendra de lui qu'il
se comporte d'une certaine manière pour cette raison. Les sociétés assignent donc
certains rôles aux individus mâles et d'autres aux individus femelles.
• Dans la société française, existence de deux genres sociaux distincts et très codifiés :
homme et femme ( observation biologique des types sexuels).
• Dans certaines cultures, il existe d'autres genres sociaux, par exemple les mâles
chirurgicalement castrés, les eunuques
• Aujourd'hui, l'expérience et l'identité de genre débordent de la binarité.
Question très actuelle
Le genre social
Troisième genre reconnu socialement

• Les Fa'afafine
Dans certaines cultures polynésiennes, les fa'afafine sont un 3ème genre, au même niveau
que les hommes et les femmes. Ils sont biologiquement mâles mais se comportent de
manière considérée comme typiquement féminine. les fa'afafine de Samoa sont
physiologiquement incapables de reproduction. Les fa'afafine sont acceptés en tant qu'un
genre naturel et ne sont ni discriminés ni méprisés. Les fa'afafine ne sont attirées que par
les hommes hétérosexuels et attirent uniquement l'attention de ceux-ci. Elles (ils) ont été
initialement reconnues par leur choix de travail (travaux de maison identifiés comme
féminins).
• Hijra
Dans la culture du sous-continent indien, un hijra n'est considéré ni homme ni femme.
Le cycle de vie familiale

• La création du couple
• la naissance des enfants
• l’enfance
• l’adolescence
• le départ des enfants
• la vieillesse
• La famille , comme l’individu, n’est pas une entité statique mais en évolution. On parle de cycle.

• Chaque étape de son cycle entraine une réorganisation des relations

• Le passage d’une étape à une autre peut donner lieu à des périodes de crise, propice à l’émergence
de conflits et de symptômes

• Evolution socio-culturelle influe sur la dynamique familiale, mais toujours idée de cycle :
augmentation de l’espérance de vie, procréation médicalement assistée, recomposition familiale,
homoparentalité, adoption..;
L'évolution d'un système familial dans le temps est rythmé par :
- les entrées et les sorties du système
- les réaménagements nécessaires des espaces physiques, affectifs et des règles de
fonctionnement.

✓ La création du couple
Chacun doit céder une partie de son indépendance pour développer un sentiment
d'appartenance. C'est un processus d'adaptation mutuelle et de complémentarité.
Passer de « chez moi, c'est comme ça » à « chez nous, c'est... ». (formation d’un nouveau
système)

✓ La naissance des enfants


• Amène des changements sur plusieurs générations en modifiant les étages générationnels.
• Le sentiment d'appartenance se renforce (ressemblance, choix du prénom).
Il faut faire face au décalage entre l'enfant idéal et l'enfant réel.
Apprendre à communiquer à 3 et à tenir compte des besoins d'un tiers.
✓ La petite enfance et l'enfance
Différencier le couple conjugal du couple parental en laissant une place au conjugal. Le couple doit
socialiser les enfants en créant des repères et valeurs familiales (compromis).
Avec la scolarisation, la fonction de guidance et de contrôle s'accentue.
Les parents sont adultes, socialisés, en général ils travaillent et ont encore leurs parents.

✓ L'adolescence
Période de crise avec un but pour l'adolescent : trouver son identité.
Grandir, c'est perdre → faire le deuil de son enfance.
Période de changements avec rejet des valeurs familiales. Il va changer de système d'appartenance,
« sortir ». C'est une crise maturante et nécessaire.
La famille doit être prête à laisser partir son adolescent pour qu’il se trouve. (assouplissement du
système)
Faire le deuil de son petit → crise familiale et pas seulement individuelle.
« L'adolescent est une bombe dans une famille ». Il renvoie ses parents à leur propre adolescence,
parents qui vivent la crise de la quarantaine et la maturité.
Les parents sont souvent à l'apogée de leur carrière et veulent souffler ou faire le bilan et envisager
une reconversion.
✓ Le départ des adolescents et des jeunes
Période de face à face dans le couple avec le syndrome du nid vide → le couple se retrouve.
Période du départ en retraite avec le deuil du rôle professionnel à faire en plus du deuil du rôle
parental.
S'ajoute souvent le deuil d'un ou 2 parents du couple. Les parents servent de rempart contre
l'angoisse de mort.
Les parents peuvent devenir grands parents, ce qui représente une nouvelle fonction.

✓ La vieillesse
La tâche de la vieillesse est de boucler sa vie. C'est l'heure des bilans.
Le temps est ralenti ce que vit mal la génération en dessous.
Vieillir, c'est perdre. Un travail de deuil est à faire, deuil de sa jeunesse, parfois d'un conjoint ou de
proches.

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