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Je suis ce que je cherche

3 AVRIL 2022

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Je suis ce que je cherche : comment comprendre cette formule ? Quel sens


spirituel, quelle signification cachée ?

« Je suis ce que je cherche » est une formule de sagesse qui en appelle une autre
: Deviens ce que tu es, attribuée à Pindare (poète grec du Vème siècle avant J-
C).

« Je suis ce que je cherche » évoque d’abord une quête : quête de sens, de


réponses, de vérité. Or la formule semble dire que les réponses ne sont pas à
l’extérieur de nous, mais bien en nous. Nous serions donc la réponse à nos
propres interrogations, ce qui peut paraître étonnant, voire paradoxal.

Ce paradoxe pourrait sous-entendre l’existence de deux personnes en nous :

 l’une qui ne comprend pas, qui ne semble pas voir l’évidence,


 l’autre qui, par son essence-même, porte la vérité.

Il y aurait donc en nous un être ignorant et un être de vérité : la clé


consisterait à déchirer le voile qui nous empêche d’accéder à la compréhension
de ce que nous sommes, et donc aux secrets de l’univers tout entier, puisque les
deux semblent liés.

Autrement dit, la connaissance de soi constituerait la clé, ce qui rappelle une


autre formule : « Connais-toi toi-même et du connaîtras l’univers et les
dieux » (Socrate).

Tentons de comprendre pourquoi nous sommes, souvent sans le savoir, l’objet


de notre propre quête.

Lire aussi notre article : Qui suis-je ? Que suis-je ?

Je suis ce que je cherche : interprétation.


Cette formule s’adresse à ceux qui s’interrogent sur le monde et sur leur propre
existence. Ceux-là peuvent avoir tendance à rechercher les réponses à
l’extérieur, loin d’eux-mêmes, ce qui semble être une impasse.

« Je suis ce que je cherche » nous invite d’abord à prendre du recul sur ce que
nous sommes. Autrement dit, la formule invite à sortir de soi-même pour
revenir chercher les réponses à l’intérieur, grâce au regard pur de la
conscience.

Car toutes les réponses sont en nous. Celui qui s’interroge sur l’esprit et la
matière s’interroge sur lui-même : n’est-il pas esprit et matière ? De même, celui
qui s’interroge sur la vie se questionne sur lui-même : ne porte-t-il pas la vie ?
En réalité, nous incarnons les plus grands mystères de l’univers, nous
constituons la réponse la plus évidente à nos propres questions.

Pourtant, nous manquons cruellement d’objectivité. De nombreux voiles nous


masquent la réalité, qui sont liés à notre individualité. Notre « moi » s’attache
en effet à des perceptions partielles, limitées, intéressées, passionnées, en un
mot égoïstes, barrant l’accès à la vérité universelle qui se trouve en nous.
Oter le voile de l’individualité, c’est donc laisser l’évidence se manifester. La
vérité apparaît alors, lumineuse et authentique. Il faudra pour cela nous délivrer
de nos préjugés, de nos peurs, de nos mécanismes de défense, de nos certitudes.
Il s’agira de renoncer à tous nos attachements, ou du moins de les éclairer de la
lumière de notre conscience.

Ce regard neuf sur nous-même, à la fois détaché et bienveillant, est semblable


à celui de l’adulte sur l’enfant. C’est un regard de sagesse, de compréhension et
d’acceptation, sans jugement aucun. L’adulte est en capacité de comprendre et
d’accueillir le fonctionnement de l’enfant, ses gestes, ses mots, ses craintes, ses
envies, ses besoins, ses attentes.

Il est donc temps de nous comporter en adulte et d’adopter ce regard neuf sur
nous-mêmes, sans pour autant renier l’enfant que nous sommes. C’est ainsi que
nous accéderons à la part universelle de notre être, celle qui nous relie aux
autres, à l’univers tout entier et à ses mystères.

Quelles réponses en soi ?

L’Homme peut être vu comme un microcosme (un petit monde) à l’image


du macrocosme (le grand monde). Il est composé de la substance cosmique, il
est pris dans le Tout, il est donc le reflet du cosmos tout entier.

Loin de l’impression d’être séparé du monde, nous faisons corps avec lui. Nous
portons la vérité éternelle, car nous sommes le résultat de toutes les causes de
l’univers. C’est ainsi que nous pouvons accepter notre destin, sans
culpabilisation, sans regret, sans attente. C’est alors que les voiles tombent et
que la sérénité s’installe : les réponses commencent à apparaître, en particulier
parce que certaines questions n’ont plus lieu d’être.

Conclusion.
Au final, la découverte du « soi » (par opposition au « moi ») nous permet
d’entrer en résonance avec l’univers tout entier. Libérés de notre individualité,
nous ne sommes plus séparés du monde, ce qui nous permet enfin d’incarner la
lumière de la vérité.
Il nous faudra apprendre à lâcher prise et à nous accepter tels que nous sommes
pour parvenir à l’évidence du réel : un exercice à la fois simple et compliqué.

« Je suis ce que je cherche » signifie enfin que nous sommes le principal


obstacle sur le chemin : la connaissance de soi constitue bel et bien la clé de la
démarche…

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