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LM APG AEZ I NEE

www.lpee.ma

TRIMESTRIEL D’INFORMATION
N°71 - 2ème TRIMESTRE 2015

NORMES
&
CONSTRUCTIONS
VOUS POUVEZ AUSSI LIRE DANS CE NUMERO
Plaidoyer pour
l’application des
normes dans les
constructions
P. 14 à 19

Convention d’assistance Le LPEE impliqué dans les


technique entre le LPEE travaux de construction du NE MANQUEZ PAS
et le BCBTP du Congo P. 4 barrage Ouljet Es Soltane P. 13
AVIS D’EXPERT
P. 26

L.P.E.E
u SOMMAIRE
LPEE MAGAZINE N°71

QUOI DE NEUF ?
Actualité : P.4 et 5
L’actualité du 1er trimestre 2015 en bref

ACTUALITES
Qualité : P.6 et 7
Le LPEE se prépare pour intégrer
les changements sur l’ISO

ACTUALITES LPEE Magazine est une publication du


Entretien avec M. Khalid El Ghomari, P.8 et 9
Laboratoire Public d’Essais et d’Etudes
Directeur des Aménagements Hydrauliques au Ministère sise 25, rue Azilal - Boite Postale : 13 389
délégué auprès du Ministre de l’Energie, des Mines, de l’Eau Casablanca 20110
et de l’Environnement chargé de l’Eau Tél : 05 22 54 75 75 (LG)
ACTUALITES E-mail : lpee.dg@lpee.ma
Fax : 05 22 30 15 50
Géologie/Géotechnique : P.10 et 11
Site web : www.lpee.ma
Daewoo lance enfin la construction
de la Centrale Thermique de Safi
Directeur de la publication

RESEAU Monsieur Mouhsine Alaoui M’hamdi


Région : P.12
Retour sur les études géotechniques des
nouvelles lignes du tramway de Casablanca CoordinatEUR

Monsieur Houssine Ejjaaouani


RESEAU
Région : P.13
Le CTR de Fès/Meknès dans les travaux Ont collaboré à ce numéro
de construction du barrage Ouljet Es Soltane
Taoufiq Abounacer
Mohamed Aït El Aal
DOSSIER Belkacem Ayoub
Normes & Constructions : P.14 - 19 Ghazi Ben Abderrazik
Plaidoyer pour l’application des normes Mohamed Benyahia Tabib
dans les constructions Sanae Boughanbour
Khalid El Azdi
Abdelbassit Fakhraddine
INFRASTRUCTURE Badredine Farissi
Assainissement : P.20 et 21 Abderrazak Harti
Le CEGT à pied d’œuvre sur la construction Mohammed Kalaï Tlemçani
du tunnel de Bouskoura Abdelmouhssine Karioun
Hasna Metrane
Kamal Moussaid
EXPORT Hassan Oumchegri
Hydraulique : P.22 et 23
Le CEH sollicité pour une étude de protection du littoral
Conception, rédaction et édition
et de la RD 6098 à Antibes et Villeneuve en France

Diouf Editing
MATERIAUX 72, rue El Araar (ex Gay Lussac)
Métallurgie : P.24 et 25 Casablanca
La première phase du projet dessalement d’eau de mer Tél : 05 22 29 80 39/40
de l’OCP à Jorf Lasfar en cours de finalisation Fax : 05 22 43 01 58
E-mail : dioufediting@yahoo.fr

AVIS D’EXPERT Impression


Interview : P.26 et 27
“Peut-on faire baisser la pollution de l’air au Maroc ?”
Express Print

ORGANISATION Autorisation de publication


Espaces Technologiques : P.28
Reprise des réunions des Espaces Technologiques N°9/83
réseaux du LPEE
Dépot légal
DOCUMENTATION
Lu pour vous : P.29 24/1984
Le Deep Soil Mixing
Sélection des dernières acquisitions du LPEE LE LPEE EST ACCRÉDITÉ
(Livres et magazines spécialisés)

AGENDA
Evènements à venir : P.30
Foires, salons, conférences et séminaires NM ISO 17025
ACTUALITES

QUOI DE NEUF ?

Plusieurs résolutions prises lors du Conseil Intérieur


lequel a insisté M. Alaoui dans son mot introductif de la réunion
notamment en affirmant que “la mise en place de la comptabilité
analytique vient en réponse à la demande répétée du Conseil
d’Administration du LPEE pour satisfaire à l’exigence légale en
terme d’évaluation des encours. Par ailleurs, il a rappelé que la
comptabilité analytique est un excellent outil d’aide à la décision
qui permettra au LPEE d’améliorer son efficacité en matière de
management des affaires et la maitrise des coûts”.
Ensuite, il a été procédé à la présentation des réalisations
budgétaires (activité consolidée et par unité) et des perspectives
pour l’année en cours.
Par la suite, l’assistance a été informée de la création de
nouveaux Espaces Technologiques. En effet, lors de la réunion
du Comité Scientifique et Technique du LPEE, tenue le 23
Vue d’ensemble des participants. décembre dernier, il a été décidé de créer un espace technolo-
gique par unité spécialisée.
Le LPEE a tenu son Conseil Intérieur, le 13 mars 2015 à Casa- Concernant les projets d’entités, M. Alaoui a invité toutes les
blanca, sous la présidence de son Directeur Général M. Mouhsine unités opérationnelles du LPEE à actualiser régulièrement leurs
Alaoui M’Hamdi et en présence de tous les Directeurs des Unités projets d’entité et l’adresser à la DCG pour consolidation.
Spécialisées, des Unités Territoriales et des Unités Supports. Enfin, M. Alaoui a informé l’assistance sur l’état d’avancement
Cinq points étaient inscrits à l’ordre du jour de la réunion. du projet de loi sur l’instauration d’un LNBTP et sur l’évolution
Le cabinet Maroc Décisionnel a présenté aux participants l’état du système de qualification et de classification des laboratoires.
d’avancement du projet de mise en place d’une comptabilité Signalons que plusieurs résolutions ont été prises lors de ce
analytique au sein du LPEE, notamment les objectifs et concept Conseil Intérieur. Par exemples : l’opérationnalisation de la
de la comptabilité analytique, les actions de restructuration et comptabilité analytique au sein des unités spécialisées et terri-
d’organisation pour la mise en place du système de comptabi- toriales en ce mois d’avril 2015 ; et la création de groupes de
lité analytique, le descriptif de fonctionnement et les résultats réflexion pour améliorer l’harmonisation du travail des unités
et tests de simulation opérés au sein du LPEE. Un projet sur opérationnelles du LPEE.

Un nouveau Le LPEE aux Rencontres Géosynthétiques


Directeur au LNM Une importante délégation du LPEE s’est
rendue aux 10èmes rencontres géosynthé-
M. Mohammed Berrada tiques, tenues du 24 au 26 mars 2015 à
est le nouveau Directeur la Rochelle en France.
du Laboratoire National Organisé par le Comité Français de
de Métrologie du LPEE. Géosynthétiques (CFG), dont la prési-
Ex-Directeur des Appro- dence est assurée par M. Jean Pierre
visionnements, de la Magnan, ce 10ème colloque francophone
Logistique et de la Gestion du Patrimoine, sur les géotextiles, les géomembranes
M. Berrada a intègré le LPEE en 1988 en et les produits apparentés a déroulé un
tant que Chef du Service des Matériaux riche programme d’animation portant sur
Séance d’ouverture des travaux.
au sein du Centre Technique Régional des communications présentant des cas
de Fès, puis Directeur du Laboratoire concrets d’applications des géosynthé-
Régional de Rabat en 1995 et retour à tiques en génie civil et environnement n Infrastructures de transport ;
Fès en qualité de Directeur du CTR de illustrant les fonctions essentielles de ces n Renforcement ;
2001 à 2013. M. Berrada a contribué à la matériaux de construction. n Systèmes de drainage;
mise en place du Système d’Assurance Les 25 et 26 mars, les participants ont eu n Ouvrages pour la protection de l’envi-
Qualité du LPEE et à l’élaboration du droit à six séances portant sur : ronnement.
nouveau Règlement des Achats et des n Durabilité des géosynthétiques ;
Cahiers des Clauses Générales. n Canaux, barrages, reservoirs ;

4 LPEE MAGAZINE - N°71 - 2ème Trimestre 2015


Convention d’assistance technique Sponsoring du
entre le LPEE et le BCBTP Forum GR-Entreprises

Le stand du LPEE.

Pour la première fois, le LPEE a spon-


sorisé le Forum Génie Rural–Entre-
Les DG du LPEE et du BCBTP signant la convention.
prises qui s’est déroulé le 28 mars à
Le 30 mars 2015, Messieurs Mouhsine LPEE pour l’aider à : l’Institut Agronomique et Vétérinaire
Alaoui M’Hamdi, Directeur Général n améliorer son management général, (IAV) Hassan II de Rabat.
du Laboratoire Public d’Essais et n diversifier ses activités, Cette année, les élèves ingénieurs
d’Etudes (LPEE) et Louis Ahouet, n optimiser ses performances finan- ont choisi comme thème pour la 15ème
Directeur Général du Bureau Congo- cières et techniques, et édition de ce Forum : “l’Afrique, quelles
lais de Contrôle du Bâtiment et des n susciter la création de valeur à travers opportunités pour les investisseurs et
Travaux Publics (BCBTP) ont signé la mise en œuvre d’une démarche d’as- l’ingénierie marocains ?”
à Rabat une convention d’assistance surance qualité. Un sujet qui interpelle le LPEE qui,
technique, sous la présidence conjointe Pour concrétiser cette mission straté- comme de plus en plus d’entreprises
de Messieurs Najib Boulif, Ministre du gique de coopération Sud Sud, deux marocaines, ont goûté aux vertus de la
Transport du Royaume du Maroc et experts du LPEE seront mis à la disposi- cooperation Sud Sud. Notamment celle
Valentin Ollessongo, Ambassadeur de tion du BCBTP dont l’un spécialisé dans avec l’Afrique Subsaharienne qui est
la République du Congo au Maroc. le management technique à plein temps devenue une aire de développement
Cette convention d’assistance tech- et l’autre dans le management financier stratégique.
nique définit l’étendue et les modalités et commercial à temps partiel. D’ailleurs, à travers son stand édifié
d’accompagnement du BCBTP par le dans l’espace d’exposition du Forum le
LPEE a eu l’occasion de presenter :
n ses différentes compétences de
laboratoire de contrôle; ainsi que
n ses axes de coopération gagnant-
gagnants avec plusieurs pays africains
Le CEEE sollicité en Guinée basés sur un transfert de savoir-faire de
qualité, respectant les normes les plus
Le LPEE vient de signer une conven- le perfectionnement et le développe- exigeantes dans les domaines du BTP
tion d’assistance technique dans le ment des compétences au profit des et du génie civil.
domaine électrique avec la société agents de Gentina Contrôle dans le Signalons que ce Forum GR-Entreprises
Gentina contrôle de la République de domaine de la qualité et de l’évalua- est organisé par l’Association Maro-
Guinée. Cet accord, qui sera exécuté tion de la conformité des produits et caine des Elèves Ingenieurs en Génie
par le Centre d’Essais et d’Etudes installations électriques; et Rural (AMEIGR) de l’IAV de Rabat.
Electriques du LPEE (CEEE/LPEE), n des opérations de sous-traitance Depuis sa création en 1998, l’AMEIGR
vise à apporter toute l’assistance à la demande de la Gentina Contrôle organise chaque année ce Forum sur
nécessaire à Gentina Contrôle pour pour l’exécution d’essais ou d’études une thématique d’actualité.
developer ses activités dans le spécifiques, la mise à disposition Selon les organisateurs, les 14 éditions
domaine électrique. de personnel du CEEE en mission précédentes ont connu un grand
Sont précisément ciblées deux types spéciale et l’assistance de Gentina succés. De nombreux organismes inter-
d’opération de transfert de savoirs et Contrôle par le LPEE pour le dévelop- venant dans divers domaines y ont été
de savoir-faire, notamment : pement de son laboratoire d’essais présents et n’ont pas manqué d’afficher
n des opérations de formation pour sur le matériel électrique. leur satisfaction.

5 LPEE MAGAZINE - N°71 - 2ème Trimestre 2015


ACTUALITES
Toutes les prestations du LPEE sont exécutées selon des normes qualité.

QUALITE

Le LPEE se prépare pour intégrer


les changements sur l’ISO
Des révisions sont en cours sur les normes ISO 9001 et IS0 14001 et leurs versions définitives seront publiées à partir
de septembre prochain. Date à partir de laquelle, un délai de trois ans a été imparti aux entreprises pour mettre leur
dispositif à niveau. Comment se prépare le LPEE par rapport à ces nouveautés ? Ses projets qualité en général et de
certification en particulier sont-ils mis en stand by ? Réponses.

C
’est acté : les normes qualité ISO 14001 conservera les principes cette nouvelle norme va donner plus de
ISO 9001 version 2008 et majeurs de la norme que l’on connait sens et de pertinence à la mise en œuvre
ISO 14001 version 2004 aujourd’hui, il n’en sera pas de même des politiques environnementales car
connaîtront des changements pour la norme ISO 9001. elle s’alignera sur la stratégie de l’en-
cette année ! Selon les dernières infor- De façon globale, la norme ISO 14001 treprise et s’appliquera à l’ensemble
mations, leurs versions définitives seront restera une norme d’exigences et non de la chaine de valeur des produits.
publiées en septembre prochain. En effet, de moyens. Dans le volet planification, Autre nouveauté qui se dessine : l’entre-
les membres du Comité International les entreprises continueront de réaliser prise sera invitée à évaluer régulièrement
qui se penchent sur ces révisions ont une analyse environnementale pour sa performance environnementale et
bouclé la phase DIS (Draft International identifier et hiérarchiser leurs impacts s’interroger sur son niveau.
Standard) et sont en train de basculer environnementaux. Elles s’organise- S’agissant de la norme ISO 9001, qui
progressivement vers le stade final FDIS ront ensuite pour mettre en œuvre des intéresse le plus grand nombre d’entre-
(Final Draft International Standard) dont actions de maîtrise et de prévention des prises dont le LPEE qui a pratiquement
la mouture définitive sera adoptée et pollutions, d’amélioration continue. La tous ses centres spécialisés et terri-
publiée au mois 9 de cette année. norme n’impose toutefois pas de niveau toriaux accrédités selon la NM ISO/
Ces nouvelles versions vont apporter minimum de performance exceptée pour CEI 17025 v 2005 qui intègre plusieurs
de gros changements au niveau des la réglementation : toutes entreprises qui dispositions de l’ISO 9001, de gros chan-
systèmes de management qualité et s’engagent dans cette démarche s’en- gements sont en vue.
environnement des entreprises. En gagent à respecter la réglementation. A l’image de la version publiée en 2000,
effet, si la nouvelle version de la norme Parmi les apports de la nouvelle version : la version 2015 va apporter de nouvelles

6 LPEE MAGAZINE - N°71 - 2ème Trimestre 2015


exigences sur les plans culturel et On parle désormais de “parties intéres-
méthodologique. sées”, c’est à dire qu’en plus du client, le
Sur le plan méthodologique, elle inaugu- terme englobe le personnel, les fournis-
rera une structure totalement nouvelle, seurs et les partenaires, soit toutes les
qui sera ensuite généralisée à toutes personnes impactées. Il faut recenser
les futures normes ISO relatives aux les parties intéressées “pertinentes”, et
systèmes de management. D’ailleurs, leurs besoins à prendre en compte. Par
la révision de la norme ISO 14001 sur rapport à cet aspect, on peut donc dire
les systèmes de management de l’envi- que l’ISO 9001 version 2015 pourra aider
ronnement adoptera cette structure à développer les relations partenariales
commune, tout comme la future norme avec les fournisseurs.
ISO 45001 relative à la santé et à la sécu- Plus concrétement, il faut retenir que
rité au travail. Cette nouvelle structure le grand “toilettage” qui sera opéré sur
facilitera à coup sûr l’intégration de ces l’ISO 9001 version 2008 vise à réorga-
différentes normes dans les entreprises. niser, en profondeur, cinq chapitres.
Sur le plan culturel, elle introduit trois Le concept de “parties intéressées” est
nouvelles notions : introduit dans le chapitre 4. Comme nous
n d’abord, la prise en compte du l’avons déjà souligné, son objectif est de
contexte de l’entreprise (son environ- pousser les entreprises à ne pas s’inté-
nement économique, ses marchés, la resser qu’aux seuls clients, mais également
réglementation,...) afin que la démarche au personnel, riverains, actionnaires, etc …
qualité soit plus intimement liée à la stra- Dans le chapitre 6, l’introduction claire
tégie de l’entreprise ; et explicite du concept de maitrise des
n ensuite, la notion de risques, puisque risques, complétée d’une notion d’oppor-
pour chaque processus il faudra tunités, remplaceront les actuelles actions Les entreprises ont un délai de trois
années pour intégrer ces nouveaux
changements. Du Côté du LPEE, on
se prépare également pour anticiper
Concernant la norme ISO 9001, qui intéresse le ces nouveautés. Selon M. Mohamed
Benyahia Tabib, Directeur des Systèmes
plus grand nombre d’entreprises, dont le LPEE qui a de Management et Audits (DSMA) “en
pratiquement tous ses centres spécialisés et territoriaux attendant que l’IMANOR intègre ces
changements de l’ISO dans la version
accrédités selon la NM ISO/CEI 17025 v 2005 qui intègre marocaine, le LPEE s’est déjà engagé
l’ISO 9001 v 2008, de gros changements sont en dans une dynamique allant dans le même
sens. En effet, le LPEE a fini d’élaborer
vue sur les plans culturel et méthodologique. une cartographie des risques inhérents
à son activité, aussi bien pour les unités
opérationnelles que techniques. Par
ailleurs, les différentes unités du LPEE
recenser les risques, les hiérarchiser et préventives dont les entreprises peinent ont élaboré des projets d’entité basés sur
mettre en place des parades afin de les à comprendre la finalité et qui sont, par une analyse SWOT s’inscrivant dans le
maîtriser ; et conséquent, très peu formalisées. En cadre de la stratégie globale de dévelop-
n enfin, la notion de gestion de connais- réponse à ces nouvelles exigences, les pement du LPEE”.
sances, puisque la nouvelle norme entreprises doivent se préparer à ressortir Ceci étant, “le LPEE a entrepris une
impose la création de bases de connais- leurs analyses SWOT(1) des placards ! démarche de certification de ses unités
sances où il s’agit de définir le savoir Dans le chapitre 7, une nouvelle approche supports (DRH, DLA, etc…) à l’ISO 9001,
nécessaire à l’entreprise, d’y donner présente les exigences relatives à la et dans ce cadre, il faut effectivement
accès, de le déployer et d’organiser les documentation du système de manage- s’aligner et nous travaillons sur le projet”,
retours d’expériences, cela peut être ment de la qualité. A noter, également, la explique M. Benyahia.
par exemple un simple fichier partagé, notion de contrôle des informations docu- A noter que parallèlement, la DSMA a
avec le bilan des différents projets, ou mentées. Cet aspect viendra peut-être engagé un chantier innovant d’accrédita-
quelques lignes sur les appels d’offres renforcer une première notion de contrôle tion du Laboratoire National de Métrologie
qui ont réussi ou échoué. évoquée maladroitement dans l’actuelle - LNM, du Centre Expérimental des Maté-
Autrement dit, la version 2015 de la version 2008 de l’ISO 9001. riaux et du Génie Industriels - CEMGI -
norme ISO 9001 impose moins de docu- Dans le chapitre 8, il y a l’introduction de et du Centre d’Essais et d’Etudes Elec-
mentation papier que les précédentes, la maitrise de la planification opération- triques - CEEE - selon le référentiel ISO/
et il y a moins de procédures obliga- nelle. C’est peut-être un parallèle avec CEI 17020 pour être désignés en tant
toires. D’ailleurs, si on devait résumer la maitrise opérationnelle attendue dans qu’organismes notifiés par le Ministère du
la future norme en quelques mots, ce l’ISO 14001. Commerce et de l’Industrie pour la réali-
serait “moins de papier, davantage de Dans le chapitre 10, il sera proposé sation des inspections n
réflexion”. une réorganisation plus logique des
Dans le même ordre d’idées, la nouvelle exigences en matière de traitement (1) : SWOT : Strengths (forces), Weaknesses
(faiblesses), Opportunities (opportunités), Threats
norme ISO 9001 ne s’intéressera plus des non-conformités et des actions (menaces)
uniquement à la satisfaction du client. correctives.

7 LPEE MAGAZINE - N°71 - 2ème Trimestre 2015


ENTRETIEN
Notre invité est M. Khalid El Ghomari, Directeur des Aménage-
ments Hydrauliques au Ministère délégué auprès du Ministre de
l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement chargé de
l’Eau. A quelques mois de la 10ème session du Conseil supérieur
de l’Eau, M. El Ghomari nous présente les grandes lignes du Plan
National de l’Eau, ses piliers, ses enjeux, ses défis ainsi que le
partenariat exemplaire tissé entre la DAH et le LPEE. Entretien.

M. Khalid El Ghomari,
Directeur des Aménagements Hydrauliques au Ministère délégué auprès du Ministre de l’Energie, des
Mines, de l’Eau et de l’Environnement chargé de l’Eau

“Le LPEE est, à ce jour, un partenaire


exemplaire de la DAH dans la construc-
tion des ouvrages hydrauliques”
Quelles sont les grandes lignes de la eaux de surface avec la construction le souci de permettre que le développe-
politique de l’eau au Maroc et quelles de 3 grands barrages et une dizaine de ment et la répartition des ressources en
est la place dévolue aux aménage- petits barrages par an. Le transfert d’eau eau puissent profiter à diverses régions
ments hydrauliques ? d’un volume de 860 Mm3 des bassins du Royaume, ces infrastructures ont
La version finale du nouveau Plan excédentaires du Nord (Laou, Loukous, été accompagnées par la réalisation de
National de l’Eau (PNE) a été validée Sebou) vers les bassins déficitaires du 13 ouvrages de transfert d’eau d’une
le 30 avril dernier lors de la sixième centre (Bou Regreg, Oum Erbia, Tensift) longueur totale de près de 785 km et
réunion du comité permanent du Conseil sur 500 km (autoroutes de l’eau). Un dotés d’une débitance de 175 m3/s.
Supérieur de l’Eau et du Climat (CSEC). recours aux ressources en eaux non Outre les grands barrages, une centaine
L’étape suivante consistera en l’adop- conventionnelles est aussi prévu afin de petits barrages ont été déjà réalisés.
tion du projet lors de la 10ème session du d’optimiser les eaux de surface. Ce Ceci sans oublier les 29 petits barrages
Conseil prévue dans les mois à venir. deuxième pilier permettra de mobiliser supplémentaires en cours de construc-
En attendant, il faut savoir que cette 2,5 milliards de m3. tion et visant la satisfaction des besoins
dernière mouture du PNE revient sur Enfin, le troisième pilier concerne la locaux en eau, irrigation et abreuve-
l’état des lieux des ressources en eau préservation des ressources en eau, du ment du cheptel. La capacité totale
et présente les grandes lignes de la poli- milieu naturel et l’adaptation aux change- de ces barrages est évaluée à plus de
tique de l’eau. ments climatiques. 400 millions de m3.
Destiné à répondre aux problèmes
majeurs du secteur de l’eau, ce plan Quel est le nombre de barrages Quelle est la vision de la DAH à court,
nécessitera 220 milliards de dirhams sur réalisés à ce jour et est-ce que ce ratio moyen termes et le budget prévu pour
20 ans et repose sur trois piliers. permet de dire que le défit de l’eau est l’édification des nouveaux barrages ?
D’abord, il est question de la gestion de en bonne voie d’être relevé au Maroc ? Il y a lieu de noter d’abord que la program-
la demande en eau et la valorisation de Le Maroc dispose actuellement d’un mation des nouveaux barrages est
cette ressource à travers l’amélioration du patrimoine de 139 grands barrages tota- établie sur la base des études de plani-
rendement des réseaux de distribution. lisant une capacité de stockage évaluée fication des Plans Directeurs Intégrés
Sur le plan agricole, ce PNE propose, à 17,6 milliards de m3. des Ressources en Eaux réalisés par
entre autres, la reconversion à l’irrigation 11 barrages structurants sont en cours les Agences de Bassins, en concertation
localisée de près de 500 000 hectares de réalisation avec une capacité totale avec les différents utilisateurs de l’eau.
d’ici 2030. Ce premier pilier permettra de stockage de 3,2 milliards de m3. Le budget alloué à chaque ouvrage
d’économiser environ 2,5 milliards m3 11 barrages structurants sont en cours dépend de sa nature, sa taille, des
Autre pilier de ce plan, le développement de réalisation avec une capacité totale accès, des terrains à exproprier. A titre
de l’offre à travers la mobilisation des de stockage de 3,2 milliards de m3. Dans d’exemple, pour l’an 2015 et rien que

8 LPEE MAGAZINE - N°71 - 2ème Trimestre 2015


pour les travaux de génie civil, l’enve- des ouvrages hydrauliques. Il participe Cette prestation a toujours été réalisée
loppe budgétaire totale des nouveaux à la caractérisation géo-mécanique des par le LPEE à l’entière satisfaction de
barrages à lancer est d’environ 3 Milliards fondations, l’identification des matériaux la DAH. Maintenant, pour améliorer et
de Dirhams. A signaler aussi qu’actuelle- de construction et aux tests sur modèles contribuer davantage à la qualité des
ment, les sites de barrages sont de plus réduits de nos ouvrages au stade de barrages, le Laboratoire Public d’Essais
en plus difficiles sur le plan topographique conception comme au suivi de la qualité et d’Etudes doit :
et géologique (les sites faciles sont déjà d’exécution des différentes composantes n capitaliser et divulguer le savoir-faire
“consommés” et réalisés) et c’est ce qui de nos projets. à travers l’expérience acquise dans le
explique le coût élevé aussi bien de leurs
études que de leurs réalisations.

Vous faites souvent appel à des inter- Consciente de l’importance de ses ouvrages et
venants de premier rang pour vous
assurer des ouvrages de qualité.
des menaces qui pèsent sur l’aval, la DAH s’est asso-
Comment avez-vous bâti cette démar- ciée depuis des décennies le concours de plusieurs
che qui mérite d’être essaimée ? bureaux d’études, comités d’experts internationaux et
Consciente de l’importance de ses
ouvrages et des menaces qui pèsent laboratoires de renommée pour la construction des
sur l’aval, la DAH s’est associée différents barrages édifiés dans le Royaume.
depuis des décennies le concours de
plusieurs bureaux d’études, comités
d’experts internationaux et laboratoires
de renommée pour l’établissement des A votre avis, que peut faire le LPEE domaine des barrages ;
études de conception, validation et pour davantage contribuer à la qualité n participer davantage aux différentes
optimisation des choix effectués et le des barrages construits au Maroc aux activités organisées par la DAH ou
suivi d’exécution de ses barrages. Cette côtés de la DAH ? le Comité Marocain des Barrages et
conduite s’inscrit dans la démarche Le maitre d’ouvrage, soucieux de la éditer le maximum d’articles techniques
qualité adoptée par le Département au qualité de son ouvrage et du respect possibles dans ce domaine (aussi bien à
niveau de tous nos barrages. des règles de l’art le long du processus l’intérieur qu’à l’extérieur du Royaume) ;
Le Laboratoire Publics d’Essais et de sa réalisation, se doit d’être récon- n préparer les équipes de relève pour
d’Etudes en est, à ce jour, un parte- forté dans la prestation clé de contrôle assurer la continuité des prestations avec
naire exemplaire dans la construction de la qualité qu’il confie au laboratoire. le même degré de professionnalisme n

Photo de groupe prise lors du séminaire de la DAH à Marrakech.

9 LPEE MAGAZINE - N°71 - 2ème Trimestre 2015


ACTUALITES
Maquette de la future centrale thermique de Safi.

GEOTECHNIQUE

Daewoo lance enfin la construction


de la Centrale Thermique de Safi
Daewoo Engineering & Construction Co a démarré les travaux de génie civil pour l’édification de la centrale thermique
de Safi, située à 15 Km au Sud de la ville. En attendant l’entrée en lice du LPEE, pour y assurer la mission de contrôle
et de suivi des travaux, présentation des études géotechniques, géophysiques, hydrographiques et environnementales
déjà menées sur le site par le Laboratoire.

C
’est parti pour les travaux de (JBIC), la Banque Islamique de Dévelop- qui passera ensuite la main à SAFIEC(1)
construction de la centrale ther- pement (BID) et les banques commer- pour assurer l’exploitation et la mainte-
mique de Safi ! L’équipementier ciales marocaines Attijari Wafabank et la nance, cette centrale, à la pointe de la
corréen Daewoo Engineering & Banque Centrale Populaire qui sont les technologie, sera la première en Afrique
Construction Co a officiellement démarré principaux bailleurs de fonds de ce projet à utiliser la technologie ultra supercritique
les travaux de génie civil sur le site il y stratégique dont le montant global de qui se caractérise par une optimisation
a exactement trois mois. Accusant ainsi l’investissement se chiffre à 2,6 milliards des performances environnementales et
un retard qui repousse le délai de mise de dollars (23 milliards de dirhams). un rendement supérieur de 10% à celui
en service de l’ouvrage à 2018 au lieu de Rappelons que le projet de la centrale des centrales conventionnelles.
l’année en cours. thermique de Safi s’inscrit dans le cadre Les équipements de la centrale assure-
Il faut dire que le montage financier de la stratégie nationale visant la satis- ront une baisse significative des émis-
conduit par l’ONEE (l’Office National faction de la demande croissante en élec- sions de CO2 et une réduction des coûts
de l’Electricité et de l’Eau Potable) et tricité au moindre coût et dans le respect associés au combustible.
Safi Energy Company S.A (SAFIEC) a de l’environnement. Il consiste en la Dès sa mise en service, prévue donc en
été très laborieux. Les deux partenaires construction de deux unités thermiques 2018, l’électricité produite par la centrale
n’ont en effet annoncé la signature des (2×693 MW) de dernière génération utili- de Safi sera vendue à l’ONEE pendant
accords de financement du projet de la sant la technologie ultra supercritique de 30 ans dans le cadre d’un contrat d’achat
centrale de Safi qu’en septembre dernier. charbon propre. et de fourniture d’électricité.
Finalement, ce sont la Banque Japo- Construite par l’équipementier sud-coréen La centrale thermique de Safi assurera
naise pour la Coopération Internationale Daewoo Engineering & Construction Co, une production annuelle qui permettra

10 LPEE MAGAZINE - N°71 - 2ème Trimestre 2015


de couvrir environ 25% de la demande frottement et cohésion), de traitement ainsi que des précautions
nationale en électricité, pour une puis- n les caractéristiques pressiométriques à prendre lors des travaux de génie civil.
sance globale de près de 1386 MW. (pression limites et modules pressiomé- “Pour mener à bien notre mission sur cet
Dès le début de sa construction, et tout triques), important projet, nous avions installé un
au long de la période de son exploi- n le suivi temporel du niveau de la laboratoire de chantier in situ et mobi-
tation, la centrale de Safi contribuera nappe et la perméabilité des sols, lisé une forte équipe pluridisciplinaire
fortement à la dynamique de développe- n la réutilisation des matériaux d’exca- composée d’ingénieurs de différentes
ment économique et social du Royaume, vation en remblai en cas de mouvement spécialités et de techniciens supérieurs
et particulièrement celle de la région des terres, ainsi qu’un lourd dispositif matériel
de Safi et ce, notamment en terme de
création d’emplois et de recours aux
prestations des PME-PMI locales. Elle
permettra également la valorisation des Le LPEE entrera prochainement en lice dans
infrastructures portuaires, ferroviaires les travaux d’édification de l’ouvrage pour y assurer
et électriques existantes ou en cours de
réalisation, dont le nouveau port de Safi la mission de contrôle et de suivi. En attendant, il faut
devant abriter le quai charbonnier qui savoir que c’est son Centre Expérimental des Sols
alimentera la centrale en charbon et dont
les travaux de réalisation ont été lancés qui a été sollicité par Daewoo pour mener les
par Sa Majesté le Roi en avril 2013. études géotechnique et topographique.
Signalons que le LPEE entrera très
prochainement en lice dans les travaux
d’édification de l’ouvrage notamment pour
y assurer la mission de contrôle et de n les moyens de terrassement, permettant de répondre aux besoins du
suivi. En attendant, il faut savoir que c’est n la liquéfaction des sols dans le site, client dans les délais requis. En plus des
son Centre Expérimental des Sols (CES/ n l’agressivité des sols et de l’eau essais que nous avons majoritairement
LPEE) qui a été sollicité par Daewoo Engi- souterrains, réalisés au laboratoire du CES, nous
neering & Construction Co pour mener n la sismicité propre du site, avons également fait appel au CEH et au
les études géotechniques et géophy- n les éléments de fondation (portance CEREP, respectivement, pour des études
siques sur le site situé à 15 Km au Sud et tassement en fonction des charges hydrographiques notamment pour déter-
de la ville de Safi. “Le CES a également transmises), miner la bathymétrie, le sens des vents
fait jouer la synergie du réseau du LPEE n les moyens de confortement et de et l’analyse de l’eau de mer et pour les
en faisant appel au CEH (Centre Expéri- traitement des sols (présence de sols mesures de la qualité de l’eau de mer, de
mental de l’Hydraulique) pour les études mous, laches ou compressibles). l’eau de la nappe phréatique ainsi que
hydrographiques et au CEREP (Centre La problèmatique des cavités (dissolu- les rejets sur l’environnement”, ajoute
d’Etudes et de Recherches dur l’Environ- tion du gype connue dans la région) a M. Tlemçani n
nement et la Pollution) pour les mesures été également abordée dans le cadre
environnementales”, nous explique M. de cette étude. La mise en œuvre des (1) SAFIEC (Safi Energy Company S.A) est détenue
Kalaï Tlemçani, Chef du projet et Chef moyens de reconnaissance géophy- par le consortium GDF SUEZ (France), Mitsui & Co.
de la Division Géologie de l’Ingenieur et siques et des sondages destructifs, avec Ltd. (Japon) et Nareva Holding (Maroc). Adjudica-
taire du projet suite à un processus d’appel d’offres
Géophysique au CES/LPEE. enregistrement de paramètres, ont été international, elle est chargée de l’exploitation et de
Le site choisit s’étend sur une longueur déterminants dans la détection de ces la maintenance de la centrale thermique qui entrera
de 5 km le long du littoral entre Sidi Bou cavités. Ces investigations ont notam- en service en 2018.
Danyan au Nord et El Bir El Maleh au ment permis de proposer des solutions
Sud. Il est délimité à l’Ouest par l’Océan
Atlantique et à l’Est par la route côtière
secondaire n° 6531, allant de Safi à
Souira Qédima. Soit une largeur de
terrain comprise entre 0,75 et 1,25 km.
Toutes ces études ont été menées
entre décembre 2012 et mars 2013. Les
études géotechniques et géophysiques
avaient pour objectif de fournir :
n les coupes lithologiques et strati-
graphiques a travers les sondages de
reconnaissances programmés,
n l’épaisseur moyenne des formations
géologiques rencontrées, notamment
celles de la couverture et sur une profon-
deur de 50m/TN,
n l’identification des terrains rencon-
trés (teneur en eau, limites d’atterberg,
granulométrie et densité),
n les caractéristiques géomécaniques
des terrains (compressibilité, angle de
Site du futur port de Safi qui approvisionnera la centrale thermique en charbon.

11 LPEE MAGAZINE - N°71 - 2ème Trimestre 2015


RESEAU

REGION

Retour sur les études géotechniques des


nouvelles lignes du tramway de Casablanca
Suite à l’appel d’offres lancé par Casatransport, c’est le CTR de Casablanca qui a été choisi pour mener les études de
reconnaissance des tracés de la nouvelle ligne T2 et de l’extension de la ligne T1 du côté des Facultés. Pour respecter
le délai qui lui a été imparti par le maître d’ouvrage, le CTR a mis les bouchées doubles. Les détails.

C
asablanca sera prochainement
dotée de sa seconde ligne de
tramway ! Cette décision stra-
tégique a été prise lors de la
réunion du Conseil de la ville tenue en
juillet dernier. Réunion durant laquelle
les membres dudit Conseil ont affiché
leur nette préférence à l’option de multi-
plier les lignes du tramway plutôt que de
construire une nouvelle ligne de métro
aérien, projet finalement abandonné
parce que jugé trop coûteux. C’est ainsi
que tout de suite après cette rencontre,
il a été demandé à Casatransport, maître
d’ouvrage du projet, de lancer les études
pour la réalisation de la nouvelle ligne T2
et l’extension de la ligne T1, notamment
du côté des Facultés.
Sur ces deux tracées, allant de la gare
d’Aïn Sebaa au boulevard Anoual
(13,5 km), puis des Facultés au quar-
tier Lissasfa (1,8 km), soit une longueur
totale de près de 16 km, c’est le Centre
Technique Régional - CTR - du LPEE
de Casablanca qui a été choisi pour
les études de reconnaissance des L’équipe du CTR de Casablanca en plein carottage sur la ligne T2.
sols. Etudes qui ont été effectivement
lancées en début novembre dernier et
finalisées en mi-décembre, ceci pour se par Belkacem Ayoub, Ingénieur du CTR tions, en concertation avec M. Houssine
conformer au CPS (Cahier des Prescrip- de Casablanca chargé des travaux, a Ejjaaouani, Expert en géotechnique
tions Spéciales) qui avait imparti un délai effectué 67 sondages de profondeur et Directeur Technique et Scientifique
de deux mois pour boucler ces études variable d’une moyenne de 15 à 20 m du LPEE.
géotechniques. pour tomber sur le bon sol. Il ressort du La première consiste à mettre en place
Pour mener à bien sa mission, le CTR profil géotechnique recensé sur ce tracé une plateforme portant sur des micro-
de Casablanca a fait appel au réseau deux problèmes majeurs. Au niveau du pieux. Tandis que l’autre proposition
LPEE, en l’occurrence le Centre Expéri- boulevard Anoual, à une profondeur de porte sur la substitution par du remblai
mental des Sols - CES. A cet effet, il avait 8 m sur une distance de 1,6 km, l’équipe avec du matériau plus noble compacté
mobilisé une équipe de 26 personnes du CTR a découvert un remblai hétéro- selon les règles de l’art.
composée de deux ingénieurs, deux gène qui rappelle l‘existence sur place Sinon, sur tout le reste du tracé de la ligne
techniciens supérieurs, des sondeurs et d’une ancienne décharge. T2, il n ‘y a pas eu une mise en évidence
aide-sondeurs ainsi que trois sondeuses, De même sur le boulevard El Fida, il a été d’un problème géotechnique particulier.
ce qui a permis de lancer sept (7) ateliers également découvert sur une profondeur D’ailleurs, c’est ce même constat qui a
en même temps pour effectuer in situ les d’à peine 5 m, un remblai hétérogène de été fait par l’équipe du CTR de Casa-
carottages et essais pressiométriques et type similaire. blanca sur l’extension de la ligne T1 où
d’envoyer le maximum de prélèvements Pour construire sur ces deux parties du elle a effectué 9 sondages de profondeur
pour analyses au laboratoire. tracé, l’équipe du CTR de Casablanca variable comprise entre 8 et 15 m pour
Sur la nouvelle ligne T2, l’équipe dirigée a émis deux principales recommanda- atteindre le bon sol n

12 LPEE MAGAZINE - N°71 - 2ème Trimestre 2015


Le CTR de Fès/Meknès dans les travaux
de construction du barrage Ouljet Es Soltane
Depuis le démarrage des travaux de construction du barrage Ouljet Es Soltane, lancés en 2011, le CTR de Fès/Meknès
assure les prestations de laboratoire externe auprès de l’entreprise Houar. Pour ce faire, il a ouvert un laboratoire de
chantier sur place et constitué deux équipes qui se relaient sur le chantier. Les détails.

L
e CTR de Fès/Meknès s’en sort
très bien dans sa mission de
contrôle des travaux d’édification
du barrage Ouljet Es Soltane
situé sur l’oued Beth en amont du barrage
d’El Kansera, au sud-est de Khémisset.
Sélectionné par l’entreprise Houar,
auprès de qui il assure les prestations
de laboratoire de contrôle externe, le
CTR de Fès/Meknès s’est installé sur les
lieux depuis novembre 2010. Ceci bien
avant le lancement effectif des travaux
de construction du barrage en avril 2011.
Pour mener à bien sa mission de contrôle
de la qualité des travaux, l’unité régionale
du LPEE a constitué une forte équipe
composée d’un ingénieur chef du labo-
ratoire, d’un technicien supérieur coordi-
nateur des essais, de cinq techniciens et
de 18 aides laborantins et manœuvres.
Encadrés par Mme Sanae Boughanbour,
ingénieur chef du projet et une des rares
femmes du LPEE à travailler sur les Ouljet Es Soltane est le plus grand barrage du Maroc construit avec la technique BCR (1 million de m3).
chantiers de barrages, ces derniers sont
notamment répartis en deux équipes qui
se relaient sur le chantier pour assurer le d’injection pour la réalisation de la extérieur auprès de la DAH (Direction
suivi des travaux. La mission du labora- consolidation de la fondation du barrage, des Aménagements Hydrauliques).
toire de chantier mis en place par le CTR du voile de drainage et scellement des Le barrage Ouljet Es Soltane est destiné
de Fès/Meknès porte sur : ancrages ainsi que le coulis de blindage ; à régulariser les volumes alloués à
n les études de reconnaissance géo- n le suivi de réalisation des planches l’irrigation, satisfaire les besoins en eau
technique de la ballastière sur l’Oued d’essais et des essais de convenances potable et industrielle et améliorer le
Beht sur un rayon de 25 km de l’axe du de béton et de coulis ; laminage des crues. Son aménagement
barrage, pour l’extraction du tout-venant n les réglages des stations de traite- comprend plusieurs ouvrages dont les
brut destiné à la fabrication des agrégats ments de matériaux dont 2 concasseurs principaux sont :
pour béton compacté au rouleau et béton et une station de lavage et coupure du n une prise d’eau installée dans le corps
conventionnel ; sable d’oued ; du barrage ;
n les études de reconnaissances des n la vérification de la fiabilité des doseurs n une conduite forcée de 620 m de
emprunts pour le fillers ou sables fillé- et des trois centrales de production de longueur, en majeur partie extérieure ;
risés utilisés pour le BCR ; béton conventionnel, béton compacté au n une usine en puits équipée d’un
n les études de formulation du béton rouleau et coulis d’injection ; et groupe de 19 MW pouvant turbiner un
compacté au rouleau BCR, bétons n le suivi de la mise en œuvre du béton débit de 25 m3/s sous une hauteur de
conventionnels pour la construction des conventionnel, béton compacté au chute de 85m ;
ouvrages annexes (dérivation provisoire, rouleau et coulis d’injection, jour et nuit. n un poste électrique 60 kV; et
évacuateur de crue, vidange de fond, A noter que le Centre Expérimental des n des routes d’accès aux ouvrages.
prises usinières, prises d’eau potable, Grands Travaux - CEGT - du LPEE est L’aménagement est prévu pour produire
galeries…) ; également partie prenante dans cet 34 GWh annuellement n
n les études de formulation des coulis important chantier où il assure le contrôle

13 LPEE MAGAZINE - N°71 - 2ème Trimestre 2015


DOSSIER
Le LPEE assure le contrôle des travaux de construction de la Marina de Casablanca.
NORMES &
CONSTRUCTIONS

Plaidoyer pour l’application


des normes dans les constructions
Le LPEE est un acteur majeur de la normalisation au Maroc. En effet, le Laboratoire participe aux travaux de plusieurs
Commisions Techniques de Normalisation créées dans divers domaines d’activités liés au Génie Civil et Industriel, au
BTP et à l’Environnement, en partenariat avec l’Institut Marocain de Normalisation. Mieux, le LPEE ne cesse de multiplier
les initiatives pour sensibiliser les professionnels de l’acte de bâtir sur l’importance de l’application des normes en vigueur
dans ses différents domaines d’activités et adapter ces normes au contexte marocain. Présentation des leviers du LPEE.

L
e LPEE est un acteur majeur de la de la normalisation ? Comment se fait la régional ou international.
normalisation dans le Royaume. normalisation au Maroc ? Quid de l’appli- Les normes sont ainsi des documents
Depuis la création de l’IMANOR, cation des normes au Maroc ? qui visent à répondre aux besoins du
le Laboratoire est partie prenante marché et qui définissent des exigences,
dans les travaux de pratiquement toutes Qu’est-ce qu’une norme ? des spécifications, des lignes directrices
les Commisions Techniques de Norma- Selon la définition donnée par la ou des caractéristiques à utiliser pour
lisation créées dans ses différents Commission économique des Nations garantir l’aptitude à l’emploi des maté-
domaines d’activités, en partenariat avec Unies pour l’Europe et acceptée par riaux, produits, systèmes, procédés,
cette Institution. Comme nous allons le l’ISO (International Standard Organiza- processus et services.
voir plus loin, le LPEE mène un travail tion), une norme est une spécification Elles sont synonymes de connais-
acharné pour sensibiliser les acteurs du technique ou un document accessible sances. Ce sont des outils puissants qui
secteur de la construction sur l’impor- au public, établi avec la coopération, le peuvent aider à stimuler l’innovation et
tance de l’application des normes mais consensus et l’approbation générale de augmenter la productivité. Elles peuvent
également sur leur adaptation continue toutes les parties intéressées, fondé sur aider les organisations à obtenir de meil-
au contexte marocain. Quels sont ses les résultats conjugués de la science, de leurs résultats et à rendre la vie quoti-
leviers de sensibilisation ? Pour quels la technologie ou de l’expérience, visant dienne des gens plus facile, plus sûre et
objectifs ? Avant de répondre à ces ques- à l’avantage optimal de la communauté plus saine.
tions, voyons d’abord qu’est-ce qu’une dans son ensemble et approuvé par un Les normes couvrent de nombreux
norme ? Quels sont les objectifs et enjeux organisme qualifié sur le plan national, sujets, de la construction aux nanotech-

14 LPEE MAGAZINE - N°71 - 2ème Trimestre 2015


nologies, de la gestion de l’énergie à la n une norme de gestion de l’énergie n fournir un cadre pour favoriser des
santé et sécurité, des balles de football pour aider à réduire la consommation économies, de l’efficacité et l’inter-
aux filets de pêche. d’énergie ; opérabilité ;
n une norme relative à la sécurité n renforcer la protection et la confiance
Les différents types de normes des denrées alimentaires pour aider à des consommateurs.
Les normes peuvent être de différents prévenir la contamination des aliments ; S’agissant de l’acte de normalisation,
types : n une norme sur l’accessibilité pour celui-ci a pour objet de fournir des docu-
n descriptives qui déterminent les carac- aider à rendre les immeubles acces- ments de référence comportant des
téristiques d’un produit (spécification) ; sibles aux utilisateurs handicapés ; solutions à des problèmes techniques
n de performance qui définissent les n une norme sur l’interopérabilité pour et commerciaux concernant les produits,
performances que les produits doivent garantir que les cartes bancaires et les biens et services, qui se posent de façon
atteindre sur base d’essais ; cartes de crédit puissent entrer dans répétée dans des relations entre parte-
n d’essais ; les guichets automatiques bancaires et naires socio-économiques, scientifiques
n de méthodes de calcul ; puissent être utilisées partout à travers et techniques.
n de classification ; le monde. La normalisation vise plusieurs objectifs :
n organisationnelles … n améliorer la qualité des biens et
Les normes peuvent également être Objectifs et enjeux de la normalisation services, et le transfert de technologies ;
générales comme dans le cas des Qu’elle soit d’ordre général ou spéci- n réduire les entraves techniques au
pratiques de gestion ou très spécifiques, fique, la norme a pratiquement toujours commerce et la non discrimination ;
comme dans le cas d’un type de produit. un même et unique objectif : c’est de n faire participer des parties intéressées
Comme normes d’ordre général, nous fournir une base fiable permettant aux à la normalisation et respecter le principe
pouvons par exemple citer les normes gens de partager les mêmes attentes de transparence ;
internationales des familles ISO qui autour d’un produit ou d’un service. Les n éviter le chevauchement et la duplica-
sont appliquées partout dans le monde. normes permettent de : tion des travaux de normalisation ;
Parmi ces familles, il y a par exemple la n faciliter les échanges ; n encourager la reconnaissance mutuelle
famille ISO 9000, la famille ISO 14000, la
famille ISO 27000, etc.., Des familles qui
regroupent , respectivement, l’ensemble
des normes qui gèrent le management
de la qualité dans les organisations,
l’ensemble des normes qui gèrent le
management de l’environnement et
l’ensemble des normes qui permettent
d’organiser et de structurer la démarche
Exemples de normes de Bâtiment
de la gestion de la sécurité des systèmes et Génie Civil publiées par l’IMANOR
d’information.
Toutes ces normes sont élaborées et NM 10.0.002 1981 Dessins de bâtiment - Formats et pliage - Cartouche
gérées par l’ISO qui est l’Organisation
NM 10.0.003 1981 Dessins de bâtiment - Traits - Chiffres - Lettre - Symboles de
internationale de normalisation. Les
représentation
160 membres qui la composent sont les
instituts nationaux de normalisation de NM 10.0.004 1981 Dessins de bâtiment - Echelles et côtes
pays grands et petits, industrialisés et en NM 10.0.005 1981 Dessins de bâtiment - Présentation
développement dans toutes les régions NM 10.0.006 1988 Résistance des matériaux - Vocabulaire
du monde.
NM 10.0.007 1988 Bases de calcul des constructions - Notations – Symboles
La collection de l’ISO compte actuelle-
généraux
ment plus de 19 500 normes, qui repré-
sentent des outils concrets pour les NM 10.0.021 1988 Charges d’exploitations dans le bâtiment
volets économique, environnemental et NM ISO 2394 2009 Principes généraux de la fiabilité des constructions
sociétal du développement durable. NM ISO 2633 2009 Détermination des charges imposées aux planchers des usines
Les organisations peuvent utiliser ces et des entrepôts
normes comme par exemples :
NM ISO 4355 2009 Bases du calcul des constructions - Détermination de la charge
n une norme de gestion de la de neige sur les toitures
qualité pour les aider à travailler plus effi-
NM ISO 4356 2009 Bases du calcul des constructions - Déformations des bâtiments
cacement et réduire la défaillance des
à l’état limite d’utilisation
produits ;
n une norme de gestion environne- NM 10.1.003 1993 Bétons - Classification des environnements agressifs
mentale pour aider à réduire les impacts NM 10.1.004 2003 Liants hydrauliques – Ciments – Composition, spécifications et
environnementaux, réduire les déchets critères de conformité
et être plus durable ; NM 10.1.005 2008 Liants hydrauliques – Techniques des essais
n une norme relative à la santé et sécu-
NM 10.1.006 1988 Chaux utilisées dans le bâtiment et le Génie Civil
rité pour aider à réduire les accidents sur
le lieu de travail ; NM 10.1.007 1989 Chaux - Essais mécaniques physiques et chimiques
n une norme sur la sécurité des TI pour NM 10.1.008 2009 Bétons - Spécification, performances, production et conformité
aider à protéger l’information sensible ;
n une norme relative à la construction
Source : Institut Marocain de Normalisation.
pour aider à construire une maison ;

15 LPEE MAGAZINE - N°71 - 2ème Trimestre 2015


de Normalisation – IMANOR - dans un
cadre faisant intervenir toutes les parties
concernées. Les Normes Marocaines
(NM) sont en effet adoptées selon une
procédure faisant appel au consensus
et sont des documents contenant des
spécifications techniques ou autres
critères précis destinés à être utilisés en
tant que règles ou lignes directrices pour
assurer que des matériaux, produits,
systèmes, processus et services soient
aptes à leur emploi.
Ces normes, examinées et adoptées
dans un cadre regroupant toutes les
parties concernées, sont validées par
une enquête publique permettant de
s’assurer qu’elles correspondent à l’in-
térêt général.
Elles contribuent à simplifier et à accroître
la fiabilité et l’efficacité des biens et
servies et constituent les référentiels de
base pour tout système de certification et
un outil incontestable pour le contrôle de

DOSSIER la qualité et de la sécurité des produits


et services.
Elles sont, par ailleurs, soumises à un
Le béton, un matériau essentiel pour la construction. mécanisme d’actualisation leur permet-
NORMES & tant de refléter en permanence l’état de la
CONSTRUCTIONS technologie et de constituer un outil indis-
pensable pour l’amélioration des exporta-
tions et la protection des consommateurs.
Les travaux techniques sur le dévelop-
pement des normes marocaines sont
Plaidoyer pour l’application des menés par les Commissions Techniques
de Normalisation (CTN).

normes dans les constructions (Suite) Dans leurs portées, les commissions
techniques déterminent leurs propres
programmes de travail pour identifier
les besoins du marché pour différents
des règlements techniques, des normes n aide à l’application de la réglementation ; éléments de travail.
et des procédures d’évaluation à effet n favorise le transfert de technologies ; Pour assurer la coordination du travail
équivalent ; n aide l’entreprise à faire des choix dans tous les sujets d’intérêt commun,
n économiser les ressources et protéger stratégiques ; des liaisons sont établies entre les
l’environnement ; n facilite une certaine rationalisation de commissions techniques concernées.
n réaliser les objectifs légitimes. la production. Les Normes Marocaines sont élaborées
Les enjeux de la normalisation sont Les normes sont donc des guides profes- par les CTN selon un processus qui
comporte 7 étapes.
La première étape de l’élaboration d’une
Les normes sont des documents qui visent à Norme Marocaine vient suite à un besoin
pour la Norme en question. La demande
répondre aux besoins du marché et qui définissent est soumise au secrétariat de la CTN
des exigences, des spécifications, des lignes directrices concernée afin de décider s’il y a lieu
d’inscrire la question au programme de
ou des caractéristiques à utiliser pour garantir l’aptitude normalisation.
à l’emploi des matériaux, produits, systèmes, procédés, Ensuite, les projets de normes proposés
sont inscrits dans le programme général
processus et services. de normalisation (PGN) qui est établi
sur la base des orientations du gouver-
nement en tenant compte de l’avis du
considérables. En effet, la normalisation sionnels et des labels de qualité. Un pays Conseil Supérieur de Normalisation, de
est un outil qui : sans normes est un pays sans références Certification et d’Accréditation (CSNCA)
n permet au plus grand nombre de s’ap- professionnelles. et les besoins en normes recensés
proprier des solutions déjà éprouvées ; auprès des partenaires économiques et
n permet de développer les marchés ; La normalisation au Maroc sociaux et auprès des commissions tech-
n favorise la protection des consom- Au Maroc, l’élaboration des normes niques de normalisation.
mateurs ; est chapeautée par l’Institut Marocain Puis arrive le stade de la rédaction.

16 LPEE MAGAZINE - N°71 - 2ème Trimestre 2015


Pour l’élaboration des avants projets
de normes, le secrétariat de la commis-
sion technique procède à la collecte des
documents de base tels que les règle-
ments, les normes étrangères et inter-
nationales. Les projets de normes sont
présentés conformément au modèle
établi par l’IMANOR.
Puis, le secrétariat de la commission
technique de normalisation concernée
arrête les dates de tenue des réunions
et prépare ces dernières et convoque les
membres de ladite commission en veil-
lant à ce que toutes les parties intéres-
sées soient représentées.
Le projet de norme est examiné autant de
fois qu’il est nécessaire, jusqu’à ce qu’un
consensus soit atteint sur le contenu
technique du document. Une fois ce
consensus obtenu, il est procédé à la
mise au point définitive du texte en vue
de sa soumission en enquête publique.
Les normes relatives à la terminologie,
aux méthodes d’essais, d’analyse ou
d’échantillonnage et aux systèmes de Les dégradations causées par l’environnement marin sur les ouvrages en béton sont souvent très sévères.
management et d’organisation des entre-
prises, publiées par les organismes inter-
nationaux ou régionaux de normalisation et publication de la Norme Marocaine. cation, les guides d’usage et d’emploi,
dont le Maroc est membre, peuvent être Toutes les normes marocaines sont les brochures de documentation, ainsi
soumises directement à l’homologation réexaminées à la demande de toute que les référentiels de certification
en tant que normes marocaines après partie concernée ou suite à l’évolution notamment pour les services.
accord de la commission de normalisa- de la norme de base. Aussi, et confor- Un document normatif marocain (DNM)
tion concernée. mément aux dispositions de la loi 12-06, est un document à caractère informatif
Le cinquième stade d’élaboration consiste les normes marocaines font l’objet qui donne des règles, des lignes direc-
à mener une enquête publique pour s’as- d’un examen périodique en vue de leur trices ou des caractéristiques pour des
surer que les projets de normes adoptés confirmation, leur modification ou leur activités ou leurs résultats. Est égale-
par les commissions techniques corres- annulation, à des intervalles de temps ment considéré comme document à
pondent à l’intérêt général et qu’ils ne n’excédant pas cinq années. caractère normatif tout produit ou support
soulèvent aucune remarque allant à l’en- La demande de modification, de révision d’information sur les normes et les acti-
contre du développement économique. ou d’annulation d’une norme marocaine vités associées.
Cette enquête publique de 1 à 3 mois, est soumise à l’avis de la commission de Les DNM peuvent être transposés à
organisée par le secrétariat de la commis- normalisation concernée. partir de documents internationaux ou
sion, procède à une large consultation La révision ou la modification des normes régionaux équivalents ou crées par les
auprès des opérateurs économiques. marocaines s’effectue suivant les procé- ressources propres à l’IMANOR.
Les destinataires de cette enquête sont
choisis en fonction des implications
techniques, économiques, juridiques et
réglementaires du projet de norme dans
leurs activités. Les Normes Marocaines sont élaborées par les
Les observations formulées au cours de Commissions Techniques de Normalisation selon un
l’enquête publique sont examinées par la
commission de normalisation concernée
processus qui comporte 7 étapes : la définition des besoins,
qui en tient compte pour l’élaboration l’inscription au programme général de normalisation, la
du projet de norme marocaine définitif rédaction, première réunion de la CTN, le consensus,
qui est, au cas où ces observations
concernent le font du projet de norme l’enquête public, l’homologation et la publication.
marocaine en question, soumis de
nouveau à l’enquête publique.
Sixième stade, les décisions d’homo- dures appliquées pour leur élaboration et Ceci étant, il faut savoir qu’à ce jour
logation des normes sont soumises au leur homologation. l’IMANOR a produit près de 10 000
visa du Directeur de l’IMANOR et trans- Signalons par ailleurs, que l’IMANOR normes et DNM, des normes marocaines
mises pour publication au Bulletin Offi- est également chargé d’élaborer à la (NM) et DNM qui touchent pratiquement
ciel (BO). demande des Intéressés, les docu- à tous les domaines. Et la dynamique de
Et enfin, lorsque l’homologation d’un ments à caractère normatif, autres que création de nouvelles normes se pour-
projet final de Norme est acquise, le texte les normes marocaines, comme par suit. Dans le domaine électrique par
définitif est envoyé pour impression finale exemples les bonnes pratiques de fabri- exemple, le Maroc a créé dernièrement le

17 LPEE MAGAZINE - N°71 - 2ème Trimestre 2015


DOSSIER

NORMES &
CONSTRUCTIONS

Plaidoyer pour l’application


des normes dans les constructions (Suite et fin)
COMELEC - Comité Marocain d’Electro- matériaux de construction, la CTN dans publics peuvent rendre tout ou partie
technique - qui représente le Royaume l’environnement, etc … Des Commis- d’une norme d’application obligatoire.
au niveau des travaux du CEI - Comité sions qui se réunissent périodiquement Comme norme d’application obligatoire
Electro-technique International - qui s’oc- pour travailler à l’élaboration de nouvelles au Maroc, on peut par exemple citer la
cupe de la normalisation internationale normes et à l’adaptation de normes exis- norme NM 10.1.008 sur le béton entrée
en vigueur en juillet 2010, à travers la loi
12.06, qui rompt complètement avec ce
qui existait avant sur ce matériau. En effet,
Les normes sont par principe d’utilisation volon- contrairement à l’ancienne norme relative
au béton et dont les objectifs étaient de
taire. Toutefois, les Pouvoirs publics peuvent rendre tout type résistance, la NM 10.1.008 introduit
ou partie d’une norme d’application obligatoire. C’est le la notion de durabilité et donc d’envi-
cas par exemple de la norme NM 10.1.008 sur le béton ronnement. C’est à dire qu’il faut une
constance des objectifs dans le temps.
entrée en vigueur en juillet 2010. Ceci étant, cette norme Autrement dit, le béton fabriqué suivant
d’application obligatoire n’est pas appliquée. cette norme prend en compte l’agression
de l’environnement dans lequel il est
appelé à travailler.
Ceci étant, ce qui est inquiétant c’est que
dans le domaine électrique. tantes aux réalités du marché marocain. cette norme d’application obligatoire n’est
A signaler que le LPEE est membre du Mais, concrètement est-ce que toutes malheureusement pas appliquée encore
COMELEC chargé d’élaborer les normes ces normes sont appliquées ? moins intégrée dans la majeure partie
marocaines dans le domaine électrique. des Cahiers des Prescriptions Spéciales
Le laboratoire est également membres Quid de l’application des normes ? (CPS) des donneurs d’ordre. C’est connu
de plusieurs autres Commissions Tech- Les normes sont par principe d’utilisa- de tous : les CPS des maîtres d’ouvrages
niques de Normalisation : la CTN des tion volontaire. Toutefois, les Pouvoirs et des maîtres d’œuvre qui gèrent la

Séminaire du LPEE sur bâtiment : état de l’art.

18 LPEE MAGAZINE - N°71 - 2ème Trimestre 2015


commande publique sont en général
très mal élaborés surtout au niveau du
béton qui est quand même un maté-
riau essentiel puisqu’il représente une
moyenne de 40% de toute construction.
Alors que faut-il faire pour pousser les
donneurs d’ordre, entreprises, BET et
laboratoires à veiller à l’application stricte
de la norme 10.1.008 dans les diffé-
rentes phases de conception, production,
livraison et mise en œuvre du béton ?
Que faut-il faire pour que les normes en
général soient davantage appliquées au
Maroc ?
D’abord, il faut que les pouvoirs publics
(législateurs et donneurs d’ordres) se
donnent les moyens de contrôler l’appli-
cation des normes en général et celles
d’application obligatoire en particulier.
Ensuite, il faut que les autres profession-
nels de l’acte de bâtir s’y mettent davan- Réunion de l’AMGS sur le contenu du code parasismique.
tage et appliquent les normes en vigueur
comme le fait le LPEE.

Les plaidoyers du LPEE du Transport et de la Logistique ont tenu la réalisation des ouvrages à travers
Sachant que toutes les prestations à participer, fait suite à leur conférence l’ensemble du territoire national, et
rendues par le LPEE, à travers ses unités conjointe du 18 décembre 2013. Une n d’autre part, une meilleure capitalisa-
spécialisées et ses unités territoriales, conférence sur le thème de la durabilité tion et un meilleur retour d’expérience qui
sont executées dans le strict respect des ouvrages en béton qui avait réuni participent à leur tour à l’élaboration et à
des normes qualité en vigueur, le LPEE, plus de 350 participants et émis trois la mise en œuvre de nouvelles normes.
leader des laboratoires de génie civil et principals recommandations, à savoir : Notons, par ailleurs, que le LPEE
industriel, de bâtiment et d’environne- n la nécessité de l’application de la emprunte également d’autres canaux
ment au Maroc, se sent depuis toujours norme NM 10.1.008 et les normes des pour pousser ses pairs à élaborer et
investi de la mission de hisser le secteur constituants du béton ; appliquer les normes. Son Directeur
marocain de l’acte de bâtir au même n la poursuite de la sensibilisation sur Technique et Scientifique, président
niveau que les standards internationaux. les normes NM 10.1.008 et les normes de l’Association Marocaine de Génie
Pour ce faire, le LPEE a initié un cycle de des constituants du béton ; Parasismique (AMGS) s’est appuyé
séminaires, conférences et tables rondes
de sensibilisation de la communauté des
acteurs intervenant dans le cadre de ses
différentes activités (donneurs d’ordres Le LPEE, leader des laboratoires de génie civil et
publics et privés, entreprises, BET et
laboratoires) sur l’application des normes de bâtiment au Maroc, se sent depuis toujours investi de
et leur apport dans la qualité des travaux la mission de hisser le secteur marocain de l’acte de bâtir
notamment pour assurer la pérennité des
ouvrages et la sécurité des usagers. La
au meilleur standard qualité. Pour ce faire, il ne cesse de
dernière sortie remonte au 11 décembre sensibiliser ses pairs sur l’application des normes
dernier à Rabat. A cette occasion, le à travers un cycle de conférences et de séminaires.
LPEE et son partenaire Lafarge Maroc,
ont organisé une réunion technique à
laquelle ils avaient convié des maîtres
d’ouvrages publics triés sur le volet pour n la nécessité de mettre à jour les CPS sur cette association pour organiser un
discuter sur le thème des risques lies à la des ouvrages en y intégrant les normes séminaire sur le thème “Le contenu du
non application des normes sur le béton. marocaines de durabilité. code parasismique”. Une rencontre qui
Cette reunion, à laquelle la société des A signaler que le LPEE va plus loin que avait à la fois pour objectif de vulgariser
Autoroutes du Maroc (ADM), l’Office ces recommandations. Le Laboratoire a le nouveau Règlement de Construction
National des Chemins de Fer (ONCF), décidé d’éditer des guides spécifiques Parasismique dénommé “RPS 2000
l’Office Nationale de l’Electricité et de aux différentes classes de béton, chacun version 2011” qui est la version “actua-
l’Eau Potable (ONEE), l’Agence Natio- avec sa procédure détaillée en terme lisée” du code entrée en vigueur en
nale des Ports (ANP), la Direction des de type d’environnement, de nombre de 2002 par décret N° 2-02-177 du 9 hija
Ports et du Domaine Public Maritime prélèvements pour les essais, de durée 1422 (22 février 2002); et améliorer
(DPDPM), la Direction des Routes (DR) des essais, etc…. Ce qui fournit une le contenu du nouveau Code Parasis-
et la Direction des Affaires Techniques lecture plus allégée de la norme 10.1.008 mique notamment en pointant du doigt
et des Relations avec la Profession et permet : ses insuffisances n
(DATRP) du Ministère de l’Equipement, n d’une part, une harmonisation dans

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INFRASTRUCTURE
Travaux d’excavation de la tranchée destinée à accueillir le tunnelier.

ASSAINISSEMENT

Le CEGT à pied d’œuvre sur la


construction du tunnel de Bouskoura
Le CEGT a mobilisé une équipe et du matériel dédiés sur place à ses prestations de contrôle auprès de l’entreprise
chargée de la réalisation de l’ouvrage. Il coordonne également les prestations du CEMGI et du CES, qui sont aussi
parties prenantes dans ce chantier stratégique pour la ville de Casablanca.

L
e Centre Expérimental des riel complet d’analyses physiques et assure le rôle de coordinateur des pres-
Grands Travaux du LPEE mécaniques. tations des autres centres du LPEE
(CEGT) est activement engagé Ses prestations portent précisément sur engagés sur ce chantier. Il s’agit notam-
dans les travaux de construction le contrôle des matériaux de construc- ment des prestations de contrôle des
du tunnel de l’Oued Bouskoura. Chargé tion, des agrégats, du béton frais et aciers et la chimie des matériaux rendues
du contrôle externe auprès de Makyol, durci, de la durabilité du béton (mesures par le Centre Expérimental des Maté-
l’entreprise choisie pour réaliser l’ou- de porosité accessible à l’eau et de coef- riaux et du Génie Industriels (CEMGI/
vrage, le CEGT/LPEE a ouvert un labo- ficients de diffusion des chlorures) ainsi LPEE) et des sondages géologiques
ratoire in situ depuis le démarrage des que l’analyse des sols et des chaussées réalisés par le Centre Expérimental des
travaux, lancés officiellement par SM le (GNA, bitumes, enrobés, etc …). Sans Sols (CES/LPEE).
Roi Mohammed VI en octobre 2014. oublier toutes les études et épreuves Signalons que le projet comporte trois
L’équipe déployée sur place se compose de convenances des bétons du canal parties distinctes :
d’un ingénieur de 35 années d’expé- amont, des voussoirs du tunnel, du canal n le canal amont,
riences dans les grands ouvrages et les maritime, des bétons projetés, des coulis n le tunnel proprement dit qui sera
chaussées, le Chef d’équipe M. Abdel- de scellement et d’injection ainsi que les creusé au moyen d’un tunnelier spéci-
bassit Fakhraddine, Ingénieur d’État en contrôles des assises de la plateforme fique (Voir photo), et
génie civil & D.E.S en Management des de l’installation du chantier, des chaus- n la tranchée aval couverte (remblayée).
Dangers (UH2), de trois techniciens de sées de déviation Route Sidi Abderrah- Le tunnelier a été spécialement fabriqué
laboratoire et de six assistants laborantins. mane / Rte d’Azemmour et de circulation en Allemagne. Il a un diamètre de 6,5 m
Pour mener à bien sa mission, elle a sur chantier. environ et une longueur avoisinant 87 m.
amené et mis à sa disposition un maté- En sus de ces prestations, le CEGT Son rôle consistera à creuser un tunnel

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de 5,5 km de longueur, souvent à une tunnel qui aura un diamètre de 5,5 m)
profondeur d’une quarantaine de mètres est opérationnelle et a déjà démarré la
et traverser plusieurs configurations production des voussoirs.
géologiques. Après des tests chez le Rappelons que la construction de ce
constructeur, le tunnelier a été démonté grand ouvrage est hautement stratégique
et expédié au Maroc par voie maritime. pour la ville de Casablanca. Le tunnel

En sus de ses prestations de contrôle externe,


le CEGT assure le rôle de coordinateur des prestations
des autres centres du LPEE engagés sur ce chantier.
Il s’agit notamment des prestations de contrôle des Le tunnelier arrivé au port de Casablanca.
aciers et la chimie des matériaux rendues par le CEMGI
et des sondages géologiques réalisés par le CES. naturelles, 150 MDH par le Ministère de
l’Intérieur (Direction Générale des Collec-
tivités Locales), 75 MDH par le Ministère
de l’Energie, 150 MDH par la Commune
Il est arrivé au port de Casablanca le 26 projeté vise en effet à protéger la ville Urbaine de Casablanca (Fonds des
mars 2015. Il sera ensuite monté sur le contre le risque d’inondations de l’oued Travaux), 100 MDH par la Région de
site et installé dans la tranchée préparée Bouskoura en dérivant ses eaux lors des Casablanca, 80 MDH par l’OCP, 50 MDH
a cet effet et confortée par 500 micro- crues vers l’Océan Atlantique. Un budget par l’AUDA et 10 MDH par l’Agence du
pieux, d’où il démarrera le creusement du de 855 millions de DH lui est consacré. Bassin Hydraulique.
tunnel en juin prochain. L’usine de préfa- Il est financé à hauteur de 120 MDH La durée prévisionnelle des travaux est
brication de 20.000 voussoirs (pièces en par le budget de l’Etat, 120 MDH par le de trois années n
béton armé qui constitueront la voûte du Fonds de lutte contre les catastrophes

Les crues de l’Oued Bouskoura,


une calamité pour la ville de Casablanca

Les dégâts causés par les crues de l’Oued Bouskoura, au d’eau asséchés sont toujours dangereuses : l’eau a tendance
milieu des années 90, sont toujours présents à l’esprit. Les à retourner sur le lit naturel de l’oued, y ruisseler puis déborder
eaux avaient alors submergé l’École Hassania des Travaux rapidement vers son lit majeur créant ainsi des inondations !
Publics (EHTP), le club de l’Office Chérifien des Phosphates S’agissant de l’Oued Bouskoura, son lit traversait, dans le
(OCP) et plusieurs édifices situés dans cette zone de la route temps, la ville d’Est en Ouest, avant de se jeter dans l’océan
d’El Jadida. au niveau de l’ancien port de pêche, exactement là où se
Depuis cette époque, plusieurs voix se sont élevées pour situe, aujourd’hui, la gare ferroviaire Casa-port. Depuis le
souligner l’urgence de trouver une déviation pour l’Oued temps, les constructions ont poussé ça et là, obstruant le
Bouskoura vers l’océan. En vain … C’est ainsi que 15 ans tracé de l’oued. La route d’El Jadida, le quartier Maârif, le
plus tard, le scénario catastrophe s’est répété. En novembre boulevard Roudani, le Parc de la Ligue arabe, jusqu’au boule-
2010, les crues de l’Oued Bouskoura, sont encore surve- vard Houphouët-Boigny, se situent sur le parcours naturel de
nues, occasionnant des dégâts considérables dans le Grand l’Oued Bouskoura, autant de zones menacées par les inon-
Casablanca. Cette fois-ci, en plus des nombreux affaisse- dations dues aux crues de l’Oued Bouskoura, et qui seront
ments de chaussées constatés ça et là, trois laboratoires du protégées de ce risque au même titre que les autres riverains
LPEE ont été durement affectés. de cet oued et ceci dès l’achèvement de ce chantier straté-
Les crues survenant dans des endroits où existent des cours gique de 855 MDH lancé par les pouvoirs publics.

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EXPORT
Une vue du littoral Sud Est de la France.

HYDRAULIQUE

Le CEH sollicité pour une étude de


protection du littoral et de la RD 6098
à Antibes et Villeneuve en France
Après l’Albanie, la Tunisie et dernièrement le Liban, le CEH vient d’être sollicité par un groupement d’ingénieurs conseil
en France pour faire une étude destinée à la protection du littoral et de la RD 6098 situés entre la Marina et Fort Carré à
Antibes et Villeneuve. Les détails.

L
e Centre Expérimental de Antibes (entre Fort Carré et Marina) et la l’entretien des plages (rechargement en
l’Hydraulique du LPEE (CEH/ route située en bord de mer subissent, galets) ;
LPEE) multiplie les prestations respectivement, des érosions et des n évaluer la stabilité des ouvrages si
à l’export ! Après l’Albanie, la interruptions de trafic dues aux fran- ceux-ci sont directement exposés à l’ac-
Tunisie et dernièrement le Liban, le bras chissements de la mer. Et pour pallier à tion des vagues ; et
armé du LPEE pour les études et modéli- ces problèmes devenus récurrents, une n évaluer les performances en termes
sations hydrauliques vient d’être sollicité protection par des rechargements de de franchissement, de réflexion, de trans-
par la France. Notamment par un groupe- galets dudit littoral s’avère nécessaire. mission et d’impact environnemental.
ment d’ingénieurs conseil de l’Hexagone C’est dans ce but que le CEH a donc été Les essais de la modélisation physique
dont le chef de file est ERAMM, cabinet sollicité pour faire une modélisation 2D en question concernent précisément
conseil en environnement et génie côtier et 3D. 800 m du trait de côte au niveau de Ville-
pour faire une étude de protection du Cette modélisation vise trois principaux neuve et 600 m au niveau des Antibes.
littoral et de la Route Départementale objectifs, à savoir : La mission d’essais dévolue au CEH
RD 6098 situés entre la Marina et Fort n permettre de déterminer le comporte- porte sur :
Carré à Antibes et Villeneuve au Sud Est ment de la plage de galets sur chacune n la réalisation d’une maquette 2D ;
de la France. des zones modélisées en particulier n la réalisation d’une maquette 3D ;
En effet, ces deux importantes infras- les évolutions morphologiques et sédi- n le calage du modèle pour chaque
tructures, en l’occurrence le littoral des mentologiques dans l’objectif d’évaluer maquette en prenant le plus grand soin

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pour que celles-ci n’interfèrent pas entre
elles lors des essais, en particulier les
effets de bord susceptibles de perturber
la houle et le transit sédimentaire ;
n la mise en évidence des évolutions
morphosédimentaires ; les mesurer à Le batteur de houle en action sur la partie du littoral et de la RD 6098 située à Villeneuve.
l’aide de profils et suivre l’évolution de
la ligne de rivage après chaque série de
test effectué ;
n la mise en évidence du franchisse-
ment et du comportement des blocs de
protection si ceux-ci sont directement
affectés par la houle ;
n l’évaluation à la fin de chaque série
d’essais des quantités de sable déplacés
latéralement.
La maquette prendra en compte la bathy-
métrie des fonds marin, la plage, la route
et le mur de soutènement de la voie
SNCF (Société Nationale des Chemins
de Fer) proche des ouvrages.
Essais sur le littoral et la RD 6098 côté Villeneuve où on remarque une ligne de chemin de fer.
Le modèle en cuve est construit à une
échelle de réduction de 1/60. Il comprend
deux parties :
n Au nord, le littoral de Villeneuve-
Loubet qui couvre un linéaire de 720 m
incluant la construction d’un perré en
enrochements et le rechargement en
galets de la plage ; et
n Au sud, le littoral d’Antibes qui couvre
un linéaire de 600 m incluant un rechar-
gement en galets devant l’ouvrage de
protection existant n

Essais sur la partie du littoral et de la RD 6098 située du côté d’Antibes.

Vue globale du modèle physique réduit du CEH pour l’étude de protection littoral et de la RD 6098 situés entre la Marina et Fort Carré à Antibes et Villeneuve.

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MATERIAUX
Exemple d’une station de dessalement d’eau de mer.

METALLURGIE

La première phase du projet


dessalement d’eau de mer de l’OCP
à Jorf Lasfar en cours de finalisation
Le Centre Expérimental des Matériaux et du Génie Industriels du LPEE est activement engagé dans le projet de
dessalement de l’eau de mer de l’OCP à Jorf Lasfar. Pour mener à bien sa mission, son service de contrôle non
destructif a en effet mobilisé une équipe de 7 personnes sur ce projet dont la première phase est en cours de finali-
sation. Les détails.

L
a vaste usine de dessalement de production d’acide phosphorique et n le Centre Expérimental des Matériaux
d’eau de mer de l’Office Chéri- des engrais, réservées aux investis- et du Génie Industriels - CEMGI - pour
fien des Phosphates - OCP - à seurs directs étrangers, il faut savoir que les structures métalliques ;
Jorf Lasfar est dans la phase les travaux de construction ont jusqu’ici n le Centre Technique Régional - CTR -
terminale de la première étape de sa mobilisé beaucoup de compétences. de Casablanca pour le génie civil ; et
construction. Bientôt, elle permettra de En effet, depuis leur lancement en octobre n le Centre d’Essais et d’Etudes Elec-
couvrir les besoins actuels de toute la 2013, plusieurs entreprises marocaines et triques - CEEE - pour l’électricité.
plateforme de l’OCP sur ce site en eau étrangères (espagnole, turque, italienne, Dans le cadre de ce marché, le CEMGI a
douce avec 30 millions de m3, et éven- coréenne, yougoslave, etc …) ont été pour mission d’assurer le contrôle exté-
tuellement ceux de la ville d’El Jadida sollicitées pour travailler aux côtés de rieur auprès de l’OCP par des prestations
estimés à 15 millions de m3. l’espagnole Cadagua, entreprise choisie qui ont porté sur trois volets : les struc-
En attendant, la finalisation des travaux pour construire l’édifice et de l’OCP tures métalliques des bâtiments indus-
de la seconde et dernière étape, ce qui maître d’ouvrage du projet. C’est dans triels, les réservoirs de stockage et la
permettra à la station de dessalement ce cadre que le LPEE, qui a un marché tuyauterie des unités de la station.
d’eau de mer de produire 75 millions cadre avec l’OCP, a été choisi par l’Office Au niveau de la structure métallique de
de m3 à l’horizon 2020 pour satisfaire les pour s’occuper du contrôle extérieur dans la station de traitement, le CEMGI s’est
besoins des nouvelles unités intégrées trois parties du projet notamment : occupé du contrôle qualité des matériaux

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notamment les aciers, les assemblages le travail du CEMGI était particulièrement n la vérification de la qualité des aciers
soudés, les assemblages boulonnés, éprouvant. En effet, il fallait s’assurer par des prélèvements pour identification
et les produits de revêtement contre que les différentes étapes de la construc- au laboratoire mécanique pour la confor-
la corrosion, où des prélèvements ont tion par soudage de ces deux cylindres mité aux spécifications des aciers nobles
été effectués pour effectuer des essais verticaux respectent scrupuleusement de type inoxydable duplex pour résister à
destructifs au laboratoire afin de vérifier l’API 650 (American Petroleum Institut), la corrosion et assurer des conditions de
leurs conformités aux spécifications. le code de construction américain régis- service de pression élevée; et
Pour le contrôle des assemblages soudés sant ce type d’équipements. Pour ce n les assemblages soudés qui deman-
par exemple, l’équipe CEMGI dédiée faire, l’équipe du CEMGI est passé par daient beaucoup de précaution ainsi qu’un
((un ingénieur et 6 techniciens), qualifiée plusieurs étapes de contrôle. D’abord, personnel très qualifié et des procédures
selon les référentiels européennes et la vérification de la qualité des maté- de soudage minutieusement étudiées et
américaines et certifiée par la COFREND riaux de construction. Ensuite, l’étape la éprouvées par des essais destructifs au
(Confédération Française des Essais Non plus délicate a consisté à qualifier et à laboratoire mécanique et de métallurgie ;
destructif) et l’ASNT (American Society valider les différents modes opératoires n le contrôle non destructif des soudages
for No Destructif Testing), est passée par de soudage. Ensuite, une campagne selon des procédures et du personnel
plusieurs étapes à savoir : de contrôle non destructif (CND) de qualifié ;
n analyse et vérification des procédures réception des assemblages soudés a n le traitement et la regénération des
de soudage, procédures de mise en été menée au fur des avancements des couches protectrices de passivation.
œuvre et d’exécution ; travaux, pour minimiser les défauts de “Actuellement, nous sommes en phase
n validation et approbation de ces soudage. Selon M. Oumchegri, “ce qui finale de la construction de la première
procédures par des essais destructifs de rendait le travail difficile, c’est qu’il fallait étape de la plateforme de dessalement
laboratoire suivant les normes de quali- effectuer le contrôle géométrique et de l’eau de mer. On peut dire que nos
fication établies selon les codes améri- dimensionnel pour s’assurer de la stabi- différentes missions se sont globalement
cains ASME et API ; lité des réservoirs. Et dans ce cadre rien bien passes”, se réjouit M. Oumchégri.
n assistance technique pour la vérifica- ne devait être laissé au hasard : la roton- Rappelons que cette première étape va
tion de la qualité de mise en œuvre de dité, la verticalité, les écarts horizontaux permettre à l’OCP de produire 45 millions
ces assemblages ; et verticaux, la planéité … tout devait de m3 par an pour couvrir les besoins
n émission d’avis techniques et de rentrer dans les tolérances des codes”. actuels de sa plateforme et éventuellement
recommandations pour actualiser les Avant de passer à l’étape suivante qui a ceux d’El Jadida. Avec la seconde étape,
procédures ou les redresser et en cas de consisté à mener les épreuves hydrau- cette plateforme générera 75 millions
non conformité ; lique et hydro-statistique pour s’assurer de m3 à l’horizon 2020.
n les essais de réception par des que le contenant peut supporter le Précisons que l’implantation de la station
contrôles non destructifs en utilisant les contenu prévu, à travers des essais de de dessalement de Jorf Lasfar a été
techniques de contrôle de surface et de vérification de l’étanchéité, de la résis- étudiée de manière à tirer profit des
compacité (ressuage, magnétoscopie, tance, de la tenue mécanique et de la installations et infrastructures existantes
radiographie et ultrason conventionnel) stabilité des réservoirs. Et de finir par de la plateforme à savoir :
et complétées par des techniques ultra- une campagne de contrôle de la protec- n Coût du pompage eau de mer réduit,
sons très évoluées à savoir le TOFD – tion des réservoirs par des essais de (uniquement le coût de la quantité
Time Over Fly Defraction et la technique vérification de la mise en oeuvre des produite) ;
multi-éléments Phased Array. revêtements anti-corrosion. n Tarification énergie électrique bon
Selon M. Hassan Oumchégri, Ingénieur Enfin, concernant la tuyauterie, troisième marché (utilisation de l’excédent énergie
Chef de l’équipe CEMGI “il s’agissait là et dernier volet d’intervention du CEMGI électrique de la plateforme) ;
d’effectuer des essais non destructifs des dans le projet dessalement de l’eau de mer n Coût d’investissement des infrastruc-
assemblages sans abimer la structure de l’OCP à Jorf Lasfar, l’équipe conduite tures (poste électrique, routes d’accès,
suivant un plan de contrôle qualité prédé- par M. Oumchégri a fait des contrôles à canal de rejets, réservoir de stockage
fini. On devait s’assurer de la protection plusieurs niveaux, notamment : d’eau douce, etc.) n
contre la corrosion de la structure. Pour
ce faire, nous avons passé au peigne
fin tous les stades en commençant par
les produits de peintures, les traitements
mécaniques de surface, la préparation
et la mise en oeuvre par des essais de
contrôle d’identification, essais de conve- Fiche technique du projet
nance, la vérification de la qualité de mise
en œuvre (conditions de mise en œuvre : (1ère phase)
température, taux d’humidité relative,
rugosité, degré de soins, etc….). Malgré Chiffres-clés n Unité de pré-traitement
toutes ces précautions, nous avons quand n Capacité : 25 Mm3/an de l’eau de mer
même rencontré des problèmes liés à n Démarrage de la production : 2014 n Unité de dessalement
la qualité de mise en œuvre. Anomalies par osmose inverse
que nous avons bien entendu signalées Consistance n Unité de post-traitement
et finalement corrigées selon des procé- n Unité de prise d’eau de mer de de l’eau produite
dures de traitement spécifiques”. capacité de 550 000 m3/jour n Unité de traitement des effluents
Au niveau des deux réservoirs de stoc-
kage, d’une capacité de 5 000 m3 chacun, Source : http://www.ocpgroup.ma/sites/default/files/alldocs/Programme_de_dessalement_de_leau_de_mer.pdf

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INTERVIEW - AVIS D’EXPERT

Dans l’interview ci-dessous, Abdelmohsine Karioun, Directeur


du Centre d’Etudes et de Recherches sur l’Environnement et la
Pollution du LPEE nous éclaire sur la pollution de l’air au Maroc.
Un domaine où la loi n°13-03 a été promulguée par le Dahir
n°1-03-61 le 12 mai 2003 et suivie par deux décrets d’applica-
tion. Malheureusement, ces dispositions sont peu connues et
très peu appliquées. Que faut-il faire ? Point de vue d’un expert.

M. Abdelmohsine Karioun,
Directeur du CEREP/LPEE

“Peut-on faire baisser la pollution de


l’air au Maroc ?”
A quand remonte la première loi maro- atmosphériques imposés dans le décret n Le plomb (Pb) ; et
caine relative à la lutte contre la pollu- n° 2-09-631 concernent environ 200 n Le cadmium (Cd).
tion atmosphérique ? substances réparties en cinq familles de La comparaison avec les seuils limites
La loi n° 13-03 relative à la lutte contre polluants : est basée sur des calculs statistiques en
la pollution de l’air a été promulguée par n Poussières ; fonction des moyennes horaires, journa-
le Dahir n° 1-03-61 le 12 mai 2003. Elle n Polluants inorganiques essentielle- lières ou annuelles des résultats obtenus
vise toutes les émissions des polluants ment sous forme de poussières ; pour chaque paramètre.
atmosphériques quelle que soit l’origine n Polluants inorganiques sous forme de
à l’exception des installations relevant gaz ou de vapeurs ; Est-il vrai que les niveaux actuels
des autorités militaires. Elle s’applique à n Polluants organiques sous forme de de pollution de l’air au Maroc sont
toutes les installations minières, indus- gaz, de vapeurs ou de particules ; et inquiétants ?
trielles, commerciales, agricoles, arti- n Polluants cancérigènes. En tant que prestataire de services,
sanales etc … ainsi qu’aux véhicules, Pour chaque famille, les valeurs limites intervenant pour le compte de plusieurs
engins à moteurs, appareils de combus- des polluants sont exprimées en fonction unités industrielles, dans le cadre de
tion, d’incinération, de chauffage ou de du débit massique de dégagement. la surveillance environnementale, des
réfrigération. Il y a lieu de signaler également l’exis- études d’impacts sur l’environnement
Pour l’application des dispositions de tence de valeurs limites sectorielles ou pour la réalisation des mesures de
cette loi, plusieurs textes réglementaires adoptées (cimenterie), en cours d’adop- la pollution de l’air ambiant et/ou de la
ont été publiés parmi lesquels figurent tion ou d’élaboration pour d’autres caractérisation des émissions atmos-
deux décrets importants : secteurs. Ces valeurs sont destinées phériques, nous avons enregistré effec-
n le Décret d’application n° 2-09-286 du aux activités qui, compte tenu des tech- tivement, dans certains cas, d’importants
8 décembre 2009 qui fixe les normes de nologiques existantes en matière de trai- dépassements des valeurs limites aussi
qualité de l’air ambiant et les modalités tement des fumées, sont actuellement bien pour l’air ambiant que pour les
de sa surveillance ; et dans l’impossibilité de respecter les émissions atmosphériques. Les dépas-
n le Décret d’application n° 2-09-631 du valeurs limites générales. sements enregistrés concernent essen-
6 juillet 2010 qui fixe les valeurs limites D’autre part, en ce qui concerne la tiellement les paramètres poussières,
de dégagement d’émission ou de rejet de qualité de l’air ambiant, les seuils fixés dioxyde de soufre et dioxyde d’azote.
polluants dans l’air émanant de sources dans le décret 2-09-286 concernent les Ceci étant, depuis la fin des années
de pollution fixes et les modalités de leur substances suivantes : 90, nous constatons tout de même une
contrôle. n Le dioxyde de soufre (SO2) ; amélioration des émissions atmosphé-
n Le dioxyde d’azote (NO2) ; riques générées aussi bien par le secteur
Quels sont les seuils des rejets atmos- n L’ozone (O3) ; industriel que par les transports. Cette
phériques et de l’air ambiant fixés par n Le monoxyde de carbone (CO) ; amélioration est due particulièrement
voie réglementaire ? n Les poussières de diamètre inférieur aux efforts déployés par certaines struc-
En ce qui concerne les rejets émanant à 10 µ (PM10) ; tures industrielles importantes qui n’hé-
des sources fixes, les seuils des rejets n Le benzène (C6H6) ; sitent pas à réserver un budget annuel

26 LPEE MAGAZINE - N°71 - 2ème Trimestre 2015


pour la dépollution et la surveillance rejettent, ni en terme de qualité ni en tion atmosphérique.
environnementale. Il y a eu également, terme de quantité. A mon avis, il faudrait Ceci étant, compte tenu de son expé-
depuis quelques années, l’introduc- que l’administration fixe une fréquence rience acquise depuis une vingtaine
tion au Maroc du gasoil 50 ppm qui a minimale de surveillance des émissions d’année dans le domaine des études
contribué également à la réduction des atmosphériques. Celle-ci pourrait éven- et essais relatifs à la pollution de l’air,
émissions de dioxyde de soufre dans l’air tuellement varier en fonction du volume et le LPEE peut contribuer de plusieurs
et par conséquent à l’amélioration de la de la qualité des émissions rejetés, entre manières à faire baisser la pollution
qualité de l’air ambiant particulièrement une fois tous les deux ou trois ans pour atmosphérique au Maroc :
en milieu urbain.

Quelle source traditionnelle de pollu-


tion est la plus mise en cause, les Le LPEE a contribué de manière active, dès le
installations fixes ou les véhicules
automobiles ?
milieu des années 90, à la mise en place de la régle-
Le LPEE a été le précurseur dans le mentation marocaine sur la pollution atmosphérique.
domaine des études de la pollution de
l’air au Maroc au milieu des années 90.
Il participe également, depuis plusieurs décennies, aux
Vers la fin de ces années là, nous avons travaux des différents comités chargés d’élaborer des
réalisé une étude sur la quote-part des normes d’essais dans différents domaines en particu-
émissions automobiles par rapport aux
émissions industrielles au niveau du lier dans celui de la pollution atmosphérique.
Grand Casablanca. Cette étude avait
permis de montrer que le secteur indus-
triel (y compris les installations ther-
miques) était largement dominant pour les petites entreprises et une ou deux fois n contribuer, avec l’administration maro-
les polluants dioxyde de soufre SO2 par an pour les structures potentiellement caine chargée de l’Environnement, à
et poussières alors que c’était le trans- polluantes, ce qui permettrait d’avoir des l’actualisation et la mise en place de la
port qui dominait pour le monoxyde de indications fiables sur les émissions stratégie nationale en matière de lutte
carbone. Quant aux oxydes d’azotes, atmosphériques au Maroc. contre la pollution de l’air au Maroc, ainsi
ils représentaient des parts importantes que pour le développement et /ou l’actua-
pour les deux secteurs industriel et des Que peut faire le LPEE pour contri- lisation du système législatif et règlemen-
transports. Ces tendances sont générale- buer à une baisse durable de la pollu- taire dans ce domaine ;
ment respectées dans les grandes agglo- tion atmosphérique au Maroc ? n accompagner les entreprises indus-
mérations urbaines. Cependant elles Le LPEE a contribué dès le milieu des trielles, minières ou autres par la forma-
peuvent changer en fonction du degré années 90 et de manière active à la mise tion, l’encadrement et la sensibilisation
d’industrialisation de la région et de la en place de la réglementation maro- pour la réduction de leurs émissions
densité des infrastructures routières. caine sur la pollution atmosphérique. Il atmosphériques ;
participe également, depuis plusieurs n continuer à développer nos compé-
Est-ce que les contrôles effectués décennies, aux travaux des différents tences et nos moyens d’essais pour
actuellement sont suffisants et perti- comités chargés d’élaborer des normes assurer à notre pays une souveraineté et
nents pour émettre des indications d’essais dans différents domaines et en une indépendance technique et scienti-
fiables ? particulier dans le domaine de la pollu- fique dans ce domaine n
Votre question appelle une réponse en
deux parties.
D’abord concernant l’air ambiant, le
nombre de stations de surveillance de la
qualité de l’air est encore très faible au
Maroc et ne couvre qu’une infime partie
du territoire. En France par exemple, le
nombre de stations fixes avoisine les 700
stations sans compter les campagnes de
mesures ponctuelles réalisées dans les
régions non couvertes par ces dernières.
Alors qu’à l’échelle nationale le chiffre
est, à ma connaissance autour d’une
trentaine de stations, ce qui montre qu’il
y a encore un grand effort d’investisse-
ment à faire sur cet aspect.
Par ailleurs, concernant la surveillance
des émissions émises par les sources
fixes, il y a encore très peu d’organismes
industriels qui font de la surveillance
environnementale de manière régulière.
En effet, la plupart des établissements du
Maroc qui sont soumis à la loi sur la pollu-
tion de l’air ne savent même pas ce qu’ils Le Laboratoire Mobile de mesure de la qualité de l’air du CEREP/LPEE.

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ORGANISATION

ESPACES
TECHNOLOGIQUES

Reprise des réunions des Espaces


Technologiques réseaux du LPEE
Faisant suite à leur réorganisation, décidée et adoptée lors de la réunion du Comité Scientifique et Technique, tenue en
décembre dernier au siège du LPEE, les Espaces Technologiques ont commencé leurs premières rencontres en 2015.
Deux Espaces Technologiques ont déjà tenu leur réunion : l’Espace Technologique Electricité et l’Espace Technolo-
gique Route. Les détails.

L
es réunions des Espaces Tech-
nologiques ont repris au LPEE !
Conformément à leur réorgani-
sation, une démarche qui a été
décidée et adoptée lors de la réunion
du Comité Scientifique et Technique du
LPEE tenue en décembre dernier sous la
présidence de son Directeur Général M.
Mouhsine Alaoui M’Hamdi, ces Espaces
sont au nombre de neuf (9), comme
les Unités spécialisées. Ce qui signifie
qu’autant de réunions devront se tenir
avant fin juin prochain, sachant qu’il a
été assigné à ses familles profession-
nelles du LPEE de faire au moins deux
rencontres par an.
Ceci étant, le premier a tenir la toute
première réunion de l’année 2015 et
de son existence est l’Espace Tech-
nologique Electricité (ETE). Piloté par
M. Ghazi Benabderrazik, Directeur du
Centre d’Essais et d’Etudes Electriques
Lors de cette réunion, les participants ont rendu un vibrant hommage à M. Manal.
(CEEE/LPEE) et Responsable de l’ETE,
celui-ci a fait son baptême du feu, le
20 mars à Casablanca. Une première prestations électriques dans les régions. échange entre la quinzaine de partici-
rencontre où 14 directeurs, ingénieurs, Il faut donc créer le marché en multi- pants, directeurs, ingénieurs et techni-
ingénieur adjoint et techniciens supé- pliant les actions commerciales auprès ciens supérieurs venus des quatre coins
rieurs venus de Tanger/Tétouan, Fès/ des promoteurs immobiliers, BET, archi- du Maroc (Tanger/Tétouan, Fés/Meknès,
Meknès, Kenitra, Casablanca, El Jadida, tectes, associations, etc…”. Kénitra, Casablanca, El Jadida, Safi,
Safi, Marrakech et Agadir ont répondu La seconde Famille professionnelle du Marrakech, Agadir) pour prendre part
présents. Pour discuter d’un ordre du LPEE a avoir tenu sa réunion est l’Espace à cette rencontre. Où sont issues deux
jour portant sur la présentation des axes Technologique Route - ETR. Présidé par principales recommandations, à savoir :
stratégiques de développement de l’ETE M. Abderrrahman Manal, Directeur du n engager une dynamique d’améliora-
et de la décentralisation de l’activité Centre d’Etudes et de Recherches sur tion continue du partage de l’information
électricité dans les unités régionales. les Infrastructures de Transport - CERIT - technique ; et
Une initiative qui a commencé à donner du LPEE, l’ETR a déroulé, le 7 avril 2015, n dérouler le plus rapidement possible
des fruits puisque six (6) unités territo- un programme axé sur plusieurs points, un programme de formation des unités
riales du LPEE ont facturé des presta- notamment : régionales à l’acquisition des compé-
tions dans ce domaine en 2014, sous n la mise en place du noyau dur ; tences complémentaires.
l’encadrement et l’accompagnement du n l’organisation de la veille techno- A la clôture de cet Espace Technologique
CEEE, avec les appareils de mesures logique ; Route, le dernier de M. Manal appelé à
et d’essais in situ pour le contrôle des n un débat général sur le fonctionne- partir à la retraite en fin mai prochain,
bâtiments à usage d’habitation acquis ment de l’ETR ; les participants lui ont rendu un vibrant
par ces centres régionaux. Selon M. n deux exposés sur les nouvelles tech- hommage pour tout ce qu’il a apporté à
Benabderrazik, “le potentiel est encore niques d’entretien des chaussées. la profession n
important pour le développement des Des exposés qui ont suscité un riche

28 LPEE MAGAZINE - N°71 - 2ème Trimestre 2015


Lu pour vous DOCUMENTATION

Le Deep Soil Mixing Livres*

Titre : Le nouveau code des marchés


publics - Tome II - 2ème édition
Editeur : Collection Textes et Documents -
2014
Nb de pages : 266 pages

Titre : Code du travail : incluant les


dernières modifications - 2ème édition
Editeur : Dar Al Inma Attaquafi - 2013
Nb de pages : 265 pages

Titre : Concevoir une formation


7 étapes vers une formation facile
à animer et facile à suivre
La technique du Deep Soil Mixing consiste à mélanger le sol en Editeur : Fonctions de l’entreprise, Dunod -
place avec du coulis de ciment, par des moyens mécaniques de 2011
type pales fixes ou mobiles. Nb de pages : 208 pages
Un outil de Deep Soil Mixing est constitué d’une première partie
permettant la perforation du terrain (tarières, dents) et l’injection Titre : Le management des risques de
de coulis à l’aide de buses spécifiques, et d’une deuxième partie l’entreprise : Cadre de référence -
permettant le mélange entre le sol et le coulis à l’aide de pales Techniques d’application
Auteur : IFACI, PriceWaterhouseCoopers,
de malaxage.
Landwell
Une colonne de Deep Soil Mixing se réalise en deux phases : Editeur : Editions d’Organisation - 2007
n Insertion de l’outil jusqu’à la cote retenue : Nb de pages : 333 pages
L’outil pénétrant n’étant pas continu, les déblais ne remontent
pas à la surface. Après cette première phase, le terrain compris * Les dernières acquisitions du Service de Documentation du LPEE

dans le volume de la colonne est déstructuré.


n Phase de malaxage et d’injection :
Elle se caractérise par des allers et retours de l’outil sur toute la Revues*
hauteur de la colonne. L’injection est réalisée à basse pression,
et elle est continue pendant toute la durée du malaxage. La
Ce N°831 de la Revue de l’Eco-Efficacité Energétique, de
quantité totale du coulis injecté, par contre, est un des critères décembre 2014 - janvier 2015, est un numéro spécial qui
principaux de contrôle. a recueilli le point de vue des décideurs de la filière. Il
L’effet mécanique de malaxage permet d’obtenir un mélange reprend également les meilleurs articles publiés en 2014
et présente les tendances observées au niveau de la
sol-coulis homogène.
filière pour l’année 2015.
Cette technique permet de créer des colonnes de “béton de sol”,
mélange de sol en place et de ciment. Ces colonnes cohésives,
résistantes et étanches, peuvent avoir de nombreuses utilisa- Ce N°55 du Magaizne Bétons, de novembre - décembre
tions pratiques dans les travaux de fondations. 2014, consacre son dossier aux bétons architectoniques.
Dans des terrains cohésifs, la résistance à la compression se Autrement dit, qu’il s’agit de bétons préfabriqués ou coulés
situe entre 1 et 3 MPa, variable selon les paramètres d’injection. en place, ce matériau offre des possibilités infinies en
matière d’esthétique, de textures, de couleurs et de formes.
Dans les terrains non cohésifs, on obtient des résistances à la En actualités béton, il présente la région Rhônes-Alpes.
compression comprises entre 4 et 8 MPa, selon les paramètres
d’injection et les caractéristiques du terrain.
Ces colonnes, disposées en réseau, peuvent constituer un Ce N°5 de la Houille Blanche, la Revue internationale
renforcement de sol de types inclusions. Disposées de manière de l’eau d’octobre 2014, traite, comme à l’accoutumée,
sécante, ces colonnes peuvent constituer une paroi de soutè- plusieurs sujets intéressants. Exemples : les essais inter
nement étanche. Les colonnes peuvent être armées, ce qui laboratoires en hydrométrie, méthodologie et cas d’appli-
cations ; recommandations pour le dimensionnement des
permettra de reprendre les efforts de poussée des terres évacuateurs de crues de barrages ; etc …
reportés ensuite par l’intermédiaire de butons ou de tirants.
Disposées en masse de manière contiguë, ces colonnes
peuvent constituer un mur-poids autostable ou un massif de Ce N°64 du Magaizne Qualité références d’octobre 2014
béton de sol cohésif et étanche. publie dans son dossier le guide 2014 des organismes de
Le deep soil mixing peut trouver plusieurs applications à savoir : conseil et de formation. Il révèle aussi le baromètre 2014
l’amélioration de sols, la dépollution de sols, les digues et de la RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises),
publiée par l’ORSE, où on note, encore une fois, une forte
barrages, les fouilles urbaines, les soutènements, les travaux implication des salariès.
portuaires, sismique et liquéfaction n
Source : http://www.keller-france.com/techniques/procedes/deep-soil-mixing-dsm * Les dernières acquisitions du Service de Documentation du LPEE

29 LPEE MAGAZINE - N°71 - 2ème Trimestre 2015


AGENDA

Evènements à venir

16ème Congrès Régional Africain de la Séminaire du


Mécanique des Sols et de Géotechnique CMMSG en mai
Le LPEE prendra part au 16ème Congrès Le Comité Marocain de Mécanique des
Régional Africain de Mécanique des Sols et de Géotechnique (CMMSG)
Sols et de Géotechnique qui aura lieu organise un séminaire le 7 mai prochain
du 27 au 30 avril 2015 à Hammamet en à Casablanca. La rencontre, à laquelle
Tunisie. sont conviés les maîtres d’oeuvre, BET,
Organisé par l’Association Tunisienne architectes et entreprises de bâtiment
de Mécanique des Sols (ATMS), ce et génie civil, portera sur le théme :
congrès sera un forum d’échanges et “les excavations en site urbain”. Cette
de discussions entre les ingénieurs, première sortie médiatique du CMMSG
les professionnels, les scientifiques, les en 2015 sera l’occasion de présenter
chercheurs, les fournisseurs de solu- aux participants les différentes tech-
tions et de matériel opérant dans le niques d’excavation, leurs caractéris-
domaine de la mécanique des sols et de tiques, les domaines d’emploi, les coûts,
la géotechnique. les conditions de mise en œuvre ainsi
Son objectif est d’offrir aux scientifiques que ce qu’en disent les règlements de
et praticiens l’occasion d’échanger sur construction. En effet, le thème sera
les développements récents et l’état des abordé sous plusieurs angles :
connaissances en géotechnique. L’évé- n Présentation de cas de désordres et
nement permettra plus précisément une des terrains et la stabilité des pentes, risques de sol
mise à jour des connaissances et trai- le Comportement des sols, la Caractéri- n Traitement de cas et détermination
tera, en priorité, des problèmes spéci- sation des sols, les Sols latéritiques, les des responsabilités
fiques à l’Afrique. Il comportera des Argiles Gonflantes, le Dimensionnement n Les attentes des règlements de
conférences plénières, des présenta- des Chaussées, les Risques sismiques, construction
tions orales et des ateliers thématiques l’Hydraulique des sols, la Géotechnique n Le point de vue des architectes
sur les Fondations, l’Amélioration et le et l’environnement, la Géophysique et n Les modalités de délivrance des
renforcement des sols, le Glissement les études de cas … permis de construire.

La révision des référentiels ISO 2ème rencontre géosynthétique


au coeur du salon Solutechq à l’EHTP en juin prochain
Le LPEE prendra part à la Une année après sa retentissante
11ème édition de Solutechq, première sortie médiatique du 5 juin
le salon du management par dernier au Centre d’Accueil et de Confé-
la qualité, qui aura lieu du 28 rences du Ministère de l’Equipement, du
au 30 mai 2015 à l’hôtel Hyatt Transport et de la Logistique à Rabat,
Regency à Casablanca. Cette année encore, le LPEE, qui est le Comité Marocain de Géosynthétique
un leader national dans le domaine de la qualité, y sera repré- (CMG) prépare une seconde rencontre
senté par le Laboratoire National de Métrologie (LPEE/LNM) sur les géosynthétiques. Celle-ci aura
qui aura l’ocassion de presenter ses compétences en matière précisément lieu les 4 et 5 juin prochains
de métrologie et d’étalonnage reconnues aujourd’hui au-delà à l’Ecole Hassania des Travaux Publics
des frontières marocaines. (EHTP) à Casablanca. Deux journées qui permettront :
Précisons que cette édition aura pour thème “Du manage- n d’aborder plusieurs thèmes sur l’utilisation des géosynthé-
ment de la qualité au management de la performance par la tiques ; et
qualité”. Un thème choisi par les organisateurs pour boucler n aux participants d’avoir suffisamment de temps pour s’in-
une réflexion globale à la fois autour de la notion de manage- former et échanger leurs expériences sur les applications des
ment qualité et des besoins de l’entreprise. géosynthétiques et sur les différents produits existant sur le
Cette thématique sera visitée par des experts, consultants marché et leur apport technologique.
et qualiticiens à travers un programme d’ateliers et de confé- A signaler qu’une exposition est prévue en marge de cette
rences sur : la performance des organisations, la gestion des rencontre. Elle permettra aux participants de voir les diffé-
risques, les nouveaux référentiels 2015, piloter le changement : rents produits géosynthétiques et d’établir des contacts qui
comment réussir sa stratégie de développement ?, etc … pourront déboucher sur des relations d’affaires.

30 LPEE MAGAZINE - N°71 - 2ème Trimestre 2015

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