Vous êtes sur la page 1sur 4

Méthodologie : la dissertation de français-philosophie en classe de prépa

Disserter, c’est mettre en œuvre une réflexion critique autour d’un sujet en relation avec le thème. Il
s’agit de mener une argumentation fluide et harmonieuse en se munissant d’exemples tirés des
œuvres du programme. Les deux ingrédients de base pour réussir la dissertation sont :

A. La correction linguistique :
- La copie d’examen devrait être impeccable sur le plan linguistique, ainsi faut-il bien
soigner l’orthographe, la construction phrastique, les articulations textuelles, l’accord,
etc.
- Il conviendrait d’opter, pour la rédaction, au présent de l’indicatif.
- Les pronoms « on » et « nous » sont également admis en dissertation, mais il faut
impérativement éviter le va-et-vient entre les deux.
- Il est nécessaire d’éviter la redondance, tout en préservant la clarté référentielle.
- Les paragraphes argumentatifs doivent faire preuve de cohérence et de cohésion.
- Le plan typographique est à son tour important en dissertation. Ainsi faut-il faire
attention aux retours à la ligne, aux alinéas, aux citations, etc.
B. La clarté méthodologique :
- La dissertation de français-philosophie se compose de trois parties : l’introduction, le
développement, et la conclusion.
- A partir du sujet donné, il faut mener une réflexion en trois moments, thèse, antithèse,
et synthèse, chacun de ces moments constituant au moins deux sous-parties, contenant
un paragraphe argumentatif, construit autour d’une idée analysée et étayée de trois
exemples, chacun tiré de l’une des œuvres du programme.
- Pour passer d’une partie à une autre, il importe que les transitions soient harmonieuses
et fluides. Les transitions artificielles, comme le passage direct à une nouvelle idée ou un
nouvel axe, alourdirait la dissertation.

Rédiger une introduction :


L’introduction, étant la première partie de la dissertation, constitue le premier contact du correcteur
avec la copie, et joue ainsi un rôle primordial dans son évaluation ; de ce fait, elle se dote d’une
grande importance, et il faut bien la soigner.

L’introduction se compose de quatre parties : l’amorce, la citation du sujet, l’analyse du sujet et la


problématique, énonciation du plan.

A. L’amorce : il s’agit d’inscrire le sujet dans un cadre général, de faire le lien entre le sujet et le
thème. Les amorces trop générales et les introductions-bateau ne sont pas recommandés. Il
convient plutôt d’opter pour une citation, un concept philosophique, une référence
mythologique, etc. , qui soit en relation directe avec le sujet, permettant une entrée en
matière cohérente et harmonieuse.
B. La citation du sujet : elle peut être littérale, il est tout de même acceptable d’en faire le
résumé ou de le reformuler, en restant fidèle à ses idées majeures.
C. Après l’avoir cité, il faut expliquer le sujet, c’est-à-dire analyser ses grands enjeux, pour
pouvoir enfin passer à la problématique, qui est la question à laquelle doit répondre la
dissertation.
D. Annonce du plan : ayant annoncé la problématique, il faut après définir clairement la
démarche que l’on s’apprête à suivre, en détaillant les étapes constituant le développement.
Sujet :
Le faire-croire est la condition de possibilité de tout rapport humain.
Problématique : le faire croire est-il une fatalité pour les rapports interpersonnels ?
I. Le faire croire est omniprésent dans toute forme de rapport humain
1. Sur le plan individuel
2. Sur le plan social
3. Sur le plan politique
II. Les rapports humains peuvent échapper au faire croire
1. Sur le plan individuel
2. Sur le plan social
3. Sur le plan politique
III. Le faire croire, tout présent qu’il est, n’a pas toujours des visées de
domination
INTRODUCTION :
- Partant des conclusions des études linguistiques, pragmatiques et
cognitives du langage, on serait tenté d’affirmer que toute interaction
verbale interhumaine constitue une argumentation dont l’objectif n’est
autre que de convaincre l’interlocuteur de la validité d’une proposition,
ainsi la communication, à l’intérieur de n’importe quel domaine, n’est
qu’un dispositif manipulatoire du faire croire, quelle que soit la nature du
lien. De ce fait, la littérature, la philosophie, la science, la politique, seraient
des cadres où le faire croire se déploie, prenant à chaque fois des formes
différentes.
- Née du questionnement socratique, consistant en l’amènement de
l’interlocuteur vers une idée prédéfinie en posant des questions de
manière progressive, la philosophie constitue, dans son fondement, un
mouvement vers la conviction. Toute proposition philosophique est ainsi
une argumentation dont le but est de faire adhérer l’interlocuteur à l’idée
ou au système d’idées mis en place par le locuteur ; et ce à travers un
enchaînement logique prouvant la validité de l’idée convoitée. La
philosophie, fruit de l’humain, se fait en cela miroir des rapports
interindividuels, dans leur pluralité et leur complexité.
- « Gouverner, c'est faire croire. » Machiavel
- « La meilleure façon d'imposer une idée aux autres, c'est de leur faire
croire qu'elle vient d'eux. » Alphonse Daudet
- **« A mon sens, écrire et communiquer, c'est être capable de faire croire
n'importe quoi à n'importe qui. » Le Clézio
Ainsi a-t-on pu affirmer que le faire croire est la condition de possibilité de tout
rapport humain. Cela signifie que toutes les relations humaines se fondent sur une
volonté sous-jacente de dominer l’autre, et ce à travers un processus où sont mises
en œuvre diverses stratégies du faire croire. Nous sommes ainsi amenés à nous
demander sur la validité de cette supposition.
Les rapports humains ne peuvent-ils donc pas exister en dehors de l’emprise du faire
croire ? Ne peut-on pas échapper à cette détermination ?/// Nous nous proposons
donc d’étudier les déclinaisons possibles du lien entre le faire croire et les relations
humaines.
Pour apporter une réponse à ces questions, /// pour ce faire ; nous nous intéressons
d’abord à l’omniprésence du faire croire dans toute forme de rapport humain, pour
focaliser ensuite sur les possibilités de bâtir des relations avec l’autre en dehors du
faire croire. Enfin, nous aboutirons à une étude du faire-croire en dehors des rapports
de manipulation et de dominance.

Sujet2 :
“La ruse doit être employée pour faire croire que l’on est où l’on n’est pas, que l’on
veut ce qu’on ne veut pas.”, écrit Charles De Gaulle
Dans quelle mesure cette citation illustre-t-elle le fonctionnement des procédés du
faire-croire en politique?
- Ruse= Procédé habile pour tromper : l’un des procédés de faire-croire.
- « faire croire que l’on est où l’on n’est pas, que l’on veut ce qu’on ne veut
pas. » = degré d’adhésion : 0 degré d’intentionnalité élevé
- Doit = obligation :
 Unique possibilité
 Nécessité
= » fausser la réalité des faits, des intentions, au moyen de la ruse, procédé de faire
croire, l’un des procédés du faire croire, est nécessaire à toute construction politique.
Problématique :
La fausseté, résultant de l’emploi de la ruse, est-elle forcément indissociable de la
politique ?
Plan :
I. La politique se construit sur les procédés du faire croire
II. La politique peut se défaire des procédés du faire croire : le modèle
démocratique : le contrat social
III. Faire croire n’est pas limité au champ politique, mais il constitue une
propriété de l’humain
Accroches :
- « Gouverner, c'est faire croire. » Machiavel
- « Le mensonge a toujours été considéré comme un moyen parfaitement
justifié dans les affaires politiques. » Hannah Arendt - Les origines du
totalitarisme
- "En politique, on ne flétrit le mensonge d'hier que pour flatter le mensonge
d'aujourd'hui." Jean Rostand
- « Le langage politique est destiné à rendre vraisemblable les
mensonges. »George Orwell

Vous aimerez peut-être aussi