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LE VILLAGE PLANÉTAIRE

Le village planétaire ou village global (en anglais Global Village), est


une expression de Marshall McLuhan1, tirée de son ouvrage The Medium is the
Massage paru en 1967, pour qualifier les effets de la mondialisation,
des médias et des technologies de l'information et de la communication.

 Le village planétaire est une réalité au sens où tous les humains sont
devenus interdépendants. Nous ne pouvons plus ignorer l’existence
des autres, que leur altérité résulte de leur éloignement
géographique ou de leur distance sociale.
 Les médias et Internet ont rendu notre village planétaire si petit que
nous ne pouvons prétendre rester à l’écart des conflits et des
souffrances qu’ils produisent.

Le village planétaire : la mondialisation, du rêve à la réalité

Devons-nous craindre les techniques spatiales de surveillance de


la Terre, ou bien pouvons-nous les considérer comme les instruments d’un
principe de responsabilité et de vigilance des humains les uns à l’égard des
autres et de leur planète ?

Au début des années 1960, Marshall McLuhan ne semble guère


sensible à un quelconque sentiment d'enfermement ou d'emprisonnement ; il
préfère se faire l'apôtre du village mondial, du village planétaire. En 1962, il
écrit : « De toutes parts nous parvient l'information à vitesse accélérée, à
vitesse électronique. On dirait que nous faisons partie d'un petit village
mondial. »

Cinquante ans plus tard, force est de constater que le phénomène


décrit par McLuhan n'a fait que s'accélérer et s'accroître, au point que nous
souffririons plutôt d'un excès d'informations, voire d'une saturation de nos
capacités à prêter attention.
Le phénomène de la mondialisation

La mondialisation, puisque tel est son nom, n'est pas un phénomène


nouveau : ses fondements que sont la soif de découvrir et d'accumuler des
richesses, le désir de dominer, mais aussi la fascination pour le risque et l'esprit
d'aventure sont intimement liés à l'histoire, voire à la nature de
l'espèce humaine, toujours à la recherche de ce qu'elle appelle la fortune, la
bonne fortune.
Porté par le progrès des techniques et des sciences, ce processus est
toutefois marqué, en particulier entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe,
par une franche intensification des échanges et une vraie internationalisation
de l'économie.
Avec la seconde guerre mondiale, ce phénomène prend une tournure
nouvelle : sans renier les ressorts de la mondialisation et appuyé sur une
intensification des sphères, des réseaux déjà existants, il profite de
l'émergence de gigantesques groupes industriels et la constitution d'un marché
des capitaux puissant et intégré. Intégré : c'est là sans doute le maître-mot de
cette nouvelle forme de mondialisation qui invite à recourir à un nom différent,
celui de globalisation.
Un tour du village planétaire
Le 20e siècle a vu la planète Terre se muer progressivement en un
village global la notion de distance est devenue toute relative suite à
l’émergence des technologies du transport (secteurs de l’automobile, de
l’aviation, du trafic ferroviaire, de l’aérospatial, etc.) et de la communication
(secteurs des télécommunications, de l’informatique, de la téléphonie mobile,
des médias, etc. ) ; la finance internationale s’est globalisée suite aux
déréglementations et aux décloisonnements des différents marchés nationaux
(aujourd’hui, les marchés sont tous interconnectés par des agences de
télécommunication spécialisées et le marché des changes prend la forme d’un
réseau informatique de 6 600 institutions financières fonctionnant 24h/24) ;
l’économie mondiale a vu se développer des firmes multinationales, dont les
maisons-mères se ramifient en filiales et sous-filiales réparties aux quatre coins
du monde (leur nombre est passé en vingt-cinq ans de quelques centaines à
plus de 40 000) ; enfin, la chute du Mur de Berlin a transformé le monde
bipolaire de la guerre froide en une sphère globale.
Ces bouleversements permettent l’émergence d’une cohésion
citoyenne mondiale, basée sur l’échange permanent des diverses richesses
culturelles et naturelles de la planète. Ils permettent tout autant
l’établissement d’une coopération planétaire pacifique, basée sur une stabilité
économique assurant la redistribution des richesses globales. D’ailleurs, entre
1960 et 1998, la richesse mondiale produite annuellement a été multipliée par
7,5 (passant de 4 000 à 30 000 milliards de dollars).
Malheureusement, et malgré cet enrichissement global, le village
planétaire, en ce tournant de millénaire, s’éloigne de ces opportunités : le
développement fulgurant des inégalités, l’exacerbation d’une guerre
économique acharnée, la dégradation de l’environnement et l’instabilité
financière se généralisent aux quatre coins du monde depuis trois décennies.

Intérêts particuliers contre intérêt général

Durant les années 80, le modèle néolibéral connaît ses heures de


gloire : face à un centralisme bureaucratique soviétique à bout de souffle, il
permet le renforcement du capital financier et incarne faussement la liberté de
l’individu. Mais lorsque le bloc de l’Est s’effondre, le néolibéralisme se retrouve
face à lui-même et ses incohérences se révèlent au grand jour : sa maxime
historique (celle que l’on prête à l’économiste du 18e siècle Adam Smith), selon
laquelle la somme des intérêts particuliers aboutit à l’intérêt général, se révèle
fallacieuse et anti-productive.

Escales au sein du village planétaire

Un tour d’une mondialisation prise dans son sens le plus large, c’est-
à-dire sous ses aspects historique, géopolitique, culturel, économique et
financier. Des escales auront lieu dans chaque partie du monde : le ’bateau
ivre’ partira de l’Amérique du Sud, traversera l’Atlantique Sud pour arriver en
Afrique, rejoindra l’Asie par l’Océan indien, puis remontera vers l’ex-bloc de
l’Est, avant de terminer son itinéraire au sein de la Triade (Amérique du Nord,
Europe et Japon). Dans chacune de ces zones géographiques, une escale plus
approfondie sera opérée dans un pays particulier : un historique et des repères
géopolitiques et culturels permettront au lecteur de constater que d’une part,
les pays du monde entier connaissent tous des causes communes à leurs
problèmes et que d’autre part, tous ces pays possèdent des singularités qui
façonnent leurs identités et créent leurs richesses. Ainsi, ’Le bateau ivre de la
mondialisation’ prend la forme d’une analyse multipolaire : chaque partie du
livre comporte un point de vue local’, grâce à la collaboration d’intellectuels
qui, aux quatre coins du monde, sont engagés dans des combats citoyens. Ces
points de vue replaceront systématiquement la réalité actuelle dans son
contexte historique et culturel (le monde passant du colonialisme à la guerre
froide, puis au néolibéralisme).

Explications
Selon ce philosophe et sociologue, « les moyens de communication
audiovisuelle modernes (télévision, radio, etc.) et la communication
instantanée de l'information mettent en cause la suprématie de l’écrit ». Dans
ce monde unifié, où l’information véhiculée par les médias de masse fonde
l’ensemble des micro-sociétés en une seule, il n’y aurait selon lui désormais
plus qu’une culture, comme si le monde n’était qu’un seul et même village, une
seule et même communauté « où l'on vivrait dans un même temps, au même
rythme et donc dans un même espace ».
La capacité, pour une personne, à récupérer des informations très
rapidement en n’importe quel point de la planète (raccordé à un réseau) donne
l’impression d’être dans le même endroit virtuel, dans le même village.
Quatre caractéristiques :

 Interactivité : disponibilité forte + faible délai de réponse + coût


faible ;
 Communauté : même canal, même langage, mêmes références, lieux
d’échanges communs ;
 Variété : mots, images, sons ;
 Vitalité : renouvellements (émergences) ; actions collectives et
décisions.

Trois conséquences :

 Bilinguisme et tribalisme : renforcement des identités ;


 Captation des décisions ;
 Prises de conscience planétaires : préoccupations communes sur les
ressources communes (écologie, faim, santé, paix politique) et sur la
petitesse de la Terre (mouvements de pensée alter-mondialistes).

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