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A l’occasion de son Discours du Trône pour l’année 2018, Sa Majesté Le Roi a

donné ses Hautes Instructions au Gouvernement pour mener à bien certains


chantiers de réforme majeurs, dont notamment la simplification des procédures
d’investissement.
En application de ces directives Royales, le Gouvernement a élaboré la loi relative
à la simplification des procédures et formalités administratives, qui s’inscrit
globalement dans le cadre de la réforme de l’administration.
Le texte constitue un levier de réforme de l’administration marocaine et
d’amélioration de la qualité des services rendus aux usagers, fixe les principes
généraux et précise les règles régissant les procédures administratives, les encadre
par des délais maximums, instaure le droit de recours conféré aux usagers, et
engage la digitalisation des procédures administratives favorisant l’interopérabilité
et l’échange d’informations, de documents et de pièces administratifs entre les
administrations.

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Contenu de la loi :

La loi est publiée au BO le 19 mars 2020. Elle est entrée en vigueur le 28


septembre 2020 après la publication de son décret d’application N°
2.20.660 le 21 septembre 2020 et de l’arrêté conjoint du ministre de
l'intérieur et de notre ministre N° 2332.20 du 28 septembre 2020 qui fixe
les modèle des répertoires des actes administratifs et du récépissé de dépôt
des dossiers de demandes des actes administratifs.

Les dispositions de la présente loi s’appliquent à l’ensemble des


administrations publiques, des collectivités territoriales, des établissements
publics, toute autre personne morale de droit public ainsi que les
organismes chargés de missions de service public.

Les principes généraux instaurés par la présente loi concernent :

1. La confiance entre l’usager et l’administration ;

2. La transparence des procédures et des formalités liées à la réception, au


traitement et à la délivrance des actes administratifs, à travers notamment,
leur formalisation, transcription et approbation et l’information des usagers
de leur contenu à travers leur publication ;

3. La simplification des procédures et des formalités afférentes aux actes


administratifs notamment par la suppression des procédures et formalités
non justifiées, l’uniformisation et l’amélioration de la lisibilité des
répertoires qui s’y rapportent et la réduction des charges et des frais
générés par lesdits actes administratifs aussi bien pour l’usager que pour
l’administration ;

4. La fixation des délais maximums pour l’instruction, le traitement et la


réponse aux demandes des usagers, relatives aux actes administratifs;

5. La considération du silence de l’administration au sujet des demandes


des usagers, relatives aux actes administratifs, au terme du délai prévu,
comme un accord et ce, pour une liste d’actes administratifs qui sera fixée
par voie réglementaire ;

6. Tenir compte de la proportionnalité entre l’objet de l’acte administratif


et les documents, pièces et informations requises pour son obtention ;

7. La veille à l’amélioration continue de la qualité des services rendus aux


usagers, en oeuvrant notamment à accélérer la cadence et à améliorer
l’efficacité de traitement des demandes, à digitaliser les procédures et les
formalités administratives et à recourir aux technologies innovantes dans le
domaine des systèmes d’information et de communication;

8. L’abstention de l’administration de demander à l’usager lors du dépôt du


dossier de sa demande ou durant son traitement, de présenter tout
document, pièce, information ou de procéder à une formalité administrative
plus d’une seule fois ;

9. Le rapprochement de l’administration de l’usager en ce qui concerne le


dépôt des demandes liées aux actes administratifs, leur traitement et leur
délivrance dans les délais impartis;
10. La motivation par l’administration de ses décisions défavorables
concernant les demandes liées aux actes administratifs et l’information des
usagers concernés de ces motifs par tous moyens appropriés.

1. La transcription des actes administratifs :


La loi 55.19 prévoit l’élaboration des répertoires des actes administratifs
par les administrations concernées, à travers le recensement, la
documentation et la transcription des actes administratifs selon un modèle
unifié, fixé par l’arrêté conjoint du ministre de l'intérieur et de notre
ministre n° 2332.20 du 22 septembre 2020. Ce modèle comporte
principalement la dénomination de l’acte et ses références juridiques, la
liste des documents et pièces constitutifs du dossier de demande de l’acte,
les frais et taxes y afférents, le délai maximum de réponse de
l’administration à la demande de l’usager, les administrations en charge de
son instruction et délivrance, ainsi que les conséquences en cas de non-
réponse de l’administration dans les délais impartis.
Ces répertoires sont soumis à l’approbation de la commission nationale de
la simplification des procédures et formalités administratives avant d’être
publies sur le portail national des procédures et formalités administratives
et ce, dans un délai de six (6) mois à compter de la date de l’entrée en
vigueur de ladite loi, sous peine qu’ils ne peuvent être opposable ou exigés
aux usagers.

2. Le dépôt des demandes d’actes administratifs :


Ladite loi a défini un ensemble de règles afférentes aux dépôts des
demandes d’actes administratifs, concernant notamment la complétude des
dossiers et la demande, par l’administration, de pièces complémentaires.
La loi a exigé aux administrations de remettre à l’usager un récépissé à
l’occasion du dépôt de son dossier de demande d’actes administratifs, à
l’exception de ceux délivrés immédiatement. Ce récépissé servira de base à
l’usager pour faire valoir ses droits, pour faire usage des procédures de
recours administratifs ou pour application du principe du silence vaut
accord.

3. La fixation des délais maximums pour le traitement des actes


administratifs :
Vu la nécessité d’encadrer les délais de réponse des administrations aux
demandes des usagers, relatives aux actes administratifs, la loi a fixé des
délais maximums : de 30 jours pour le traitement des dossiers d’actes
administratifs nécessaires pour la réalisation des projets d’investissement,
et de 60 jours pour les autres actes administratifs.
Toutefois, la loi donne la possibilité de proroger une seule fois ledit délai
lorsque le traitement de la demande de l’usager nécessite une expertise
technique ou une enquête publique, la liste des actes concernée par cette
disposition sera fixée par un texte réglementaire.

4. Le silence vaut accord :


Pour certains actes administratifs dont la liste sera fixée par voie
réglementaire, la loi considère que le silence gardé par l’administration à
l’expiration des délais prévus, sur une demande de l’usager, vaut décision
d’acceptation, et dans ce cas, le responsable hiérarchique de
l’administration, est tenu, à la demande de l’usager concerné, de lui
délivrer l’acte administratif objet de la demande dans un délai maximum de
7 jours à compter de la date du dépôt de la demande.

5. L’instauration du droit de recours :


La présente loi accorde aux usagers un droit de recours, en cas de silence
de l’administration dans les délais impartis ou de réponse défavorable de
celle-ci. Dans ce cas, l’usager peut introduire son recours devant le
responsable hiérarchique de l’administration, dans un délai maximum de
30 jours à compter de l’expiration des délais fixés pour la délivrance de
l’acte ou de la date de réception de la réponse défavorable.

6. L’échange de documents entre administrations :


La présente loi a instauré le principe d’échange de documents, pièces ou
données entre les administrations en vue de bannir, à terme et de manière
progressive, le fait de demander à l’usager des pièces administratives
délivrées par d’autres administrations. La liste des pièces qui seront
concernées par cet échange sera fixée par voie réglementaire.
A cet effet, les administrations sont tenues d’échanger entre elles, par tout
moyen disponible, les informations, les documents ou les pièces
administratifs, dont elles disposent et qui sont nécessaires à l’instruction
des actes administratifs. Ces dispositions seront appliquées
progressivement, en donnant la priorité aux actes administratifs liés à
l’investissement.

7. La digitalisation des procédures administratives :


La présente loi stipule que les administrations sont tenues de digitaliser
complètement les procédures et les formalités liées à leurs actes
administratifs, dans un délai de 5 ans à compter de la date d’entrée en
vigueur de la présente loi.

8. Le portail national des procédures et formalités administratives :


La loi prévoit la création d’un portail national dédié aux procédures
relatives aux actes administratives, dans lequel seront publiés notamment
les actes administratifs formalisés et approuvés par la commission
nationale de simplification des procédures et formalités administratives, les
indicateurs afférents à leur traitement et à leur délivrance, ainsi que toute
information utile relative à la simplification des procédures.

9. La commission nationale de simplification des procédures et formalités


administratives :
La loi a mis en place un dispositif de gouvernance destiné en particulier à
suivre et à évaluer la mise en œuvre des dispositions de ladite loi. Il s’agit
de la création de la « Commission Nationale de Simplification des
Procédures et des formalités Administratives » présidée par le chef de
gouvernement et composée, selon le décret N° 2.20.660 publié le 21
septembre 2020, du :

 Ministre de l’intérieur ;
 Secrétaire général du gouvernement ;
 Ministre chargé de la réforme de l’administration ;
 Ministre chargé de l’économie numérique.
Cette commission est chargée notamment de :

 Fixer la stratégie nationale pour la simplification des procédures et


formalités administratives et veiller à sa mise en œuvre et à son évaluation;
 Approuver les répertoires des actes administratifs, à l’exception de ceux
relatifs aux collectivités territoriales, leurs groupements et leurs instances ;
 Assurer le suivi de l’état d’avancement du chantier de la digitalisation des
procédures et formalités administratives ;
 Superviser la réalisation d’études pour mesurer le degré de satisfaction des
usagers.
Le ministère chargé de la réforme de l’administration assure les missions
du secrétariat de la commission nationale des procédures et formalités
administratifs.

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