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L'analyse du compte de résultat

1
Les Soldes Intermédiaires de Gestion (SIG)

I. Les soldes intermédiaires de gestion______________________________________________1


A. La marge commerciale et la production de l'exercice________________________________2
1. La marge commerciale___________________________________________________________________2
2. La production de l'exercice________________________________________________________________4
B. La valeur ajoutée__________________________________________________________________4
C. L'excédent brut d'exploitation ou insuffisance brute d'exploitation_________________________5
D. Le résultat d'exploitation___________________________________________________________5
E. Le résultat courant avant impôts_____________________________________________________6
F. Le résultat exceptionnel____________________________________________________________6
G. Le résultat de l'exercice____________________________________________________________6
H. Plus ou moins-values de cessions d'éléments d'actif_____________________________________7
Il Le tableau des soldes intermédiaires du PCG___________________________________________________8

III. Les retraitements dans le compte de résultat______________________________________9


A. Le reclassement des loyers de crédit-bail______________________________________________9
B. Le reclassement des charges de personnel extérieur à l'entreprise__________________________9
IV La capacité d'autofinancement et l'autofinancement_______________________________13
A. La capacité d'autofinancement (CAF)_________________________________________________13
B. L’autofinancement_______________________________________________________________14
V. Les ratios relatifs à l’analyse du compte de résultat________________________________15
A. L’analyse générale de l’activité______________________________________________________15
B. L'analyse de la valeur ajoutée : le taux de valeur ajoutée_________________________________15
C. La profitabilité de l'entreprise_______________________________________________________17
D. La rentabilité de l'entreprise_______________________________________________________18

Le plan comptable général (révisé en 1999) préconise une analyse du compte de


résultat des entreprises dans l’annexe des comptes annuels. Cette information
est présentée sous la forme du tableau des soldes intermédiaires de gestion.
L’analyse est complétée par la détermination de la capacité d’autofinancement
et le calcul de quelques ratios. Certains soldes peuvent être corrigés pour tenir
compte du recours au crédit-bail et au personnel intérimaire.

I. Les soldes intermédiaires de gestion


Les soldes intermédiaires de gestion permettent une analyse plus précise de la
formation du résultat.
Les charges et les produits sont classés en :
• Charges et produits d’exploitation ;
• Charges et produits financiers ;
• Charges et produits exceptionnels.

1
PCG = Plan Comptable Général
1
Un résultat des opérations courantes est calculé, intégrant les éléments
d’exploitation et financiers.

Les opérations exceptionnelles, de par leur caractère non répétitif, sont


traitées séparément.

A. La marge commerciale et la production de l'exercice


L’activité des entreprises peut être séparée en :
• Activité de négoce : les marchandises sont achetées et destinées à la
revente sans transformation ; l’activité de négoce génère la marge
commerciale par différence entre les ventes de marchandises et le coût des
marchandises vendues ;

• Activité de production : les matières premières et autres


approvisionnements achetés sont incorporés dans les biens fabriqués. La
production de l’exercice est évaluée de façon hétérogène car la production
vendue est enregistrée au prix de vente des produits et services, alors que la
production stockée et immobilisée est évaluée au coût de production.

1. La marge commerciale

La marge commerciale est obtenue à partir des comptes de ventes et


d’achats de marchandises. On tient compte cependant des frais
accessoires liés aux achats et de la variation des comptes de stocks.
607 707 Ventes de
607 Achats de marchandises marchandises
6097 - RRR obtenus sur achats de marchandises
- 7097
(1) + Frais accessoires d’achats de RRR accordés sur ventes
de marchandises
+/- 6037 marchandises

+/- Variation de stock de marchandises

MARGE COMMERCIALE

(1) Les frais accessoires d’achats de marchandises peuvent être comptabilisés soit dans les subdivisions
du compte 608, soit dans les comptes 61 ou 62.

Compte de résultat de la société MONTREAL au 31/12/N (en euros)

Société MONTREAL Exercice N


Produits d'exploitation (1)
Ventes de marchandises 118 750
Production vendue (biens et services) 1 248 200
Montant net du chiffre d'affaires 1 366 950
Dont à l'exportation
Production stockée -2 500
Production immobilisée
Subventions d'exploitation 13 500
Reprises sur provisions (et amortissements), transfert de charges (a) 1 250
Autres produits 70
Total I 1 379 270
Charges d'exploitation (2)
Achats de marchandises 90 350
Variation de stock 1250
Achats de matières premières et autres approvisionnements 340 525
Variation de stock -2 750
Autres achats et charges externes (b) (c) 194 375
Impôt* taxes et versements assimilés 9250
Salaires et traitements 460 000
Charges sociales 120 000

2
Dotations aux amortissements et aux provisions
Sur immobilisations : dotations aux amortissements 31 725
Sur immobilisations : dépréciations 2 340
Sur actif circulant : dotations aux provisions 3 850
Pour risques et charges : dotations aux provisions 1 230
Autres charges 350
Total II 1 252 495
1. RÉSULTAT D'EXPLOITATION (1 - II) 126 775
Quote-part de résultat sur opérations faites en commun
Bénéfice attribué ou perte transférée III
Perte supportée ou bénéfice transféré IV
Produits financiers
De participation 150
D'autres valeurs mobilières et créances de l'actif immobilisé 350
Autres intérêts et produits assimilés 30
Reprises sur provisions et transfert de charges 75
Différences positives de change
Produits nets sur cessions de valeurs mobilières de placement
Total V 605
Charges financières
Dotations aux amortissements et aux provisions 350
Intérêts et charges assimilées 11250
Différences négatives de change
Charges nettes sur cessions de valeurs mobilières de placement
Total VI 11 600
2. RÉSULTAT FINANCIER (V-VI) -10 995
3. RÉSULTAT COURANT avant impôts (I - Il + III - IV + V - VI) 115 780
Produits exceptionnels
Sur opérations de gestion 25
Sur opérations en capital 2500
Reprises sur provisions et transfert de charges
Total VII 2S2S
Charges exceptionnelles
Sur opérations de gestion 1 105
Sur opérations en capital 5 950
Dotations aux amortissements et aux provisions 4 000
Total VIII 11 05S
4. RÉSULTAT EXCEPTIONNEL (VII -VIII) -8 530
Participation des salariés aux résultats (IX)
Impôts sur les bénéfices (X) 39 500
Total des produits (I + III + V + VII) 1 382 400
Total des charges (Il + IV + VU VIII + IX + X) 1 314 650
Bénéfice ou perte 67 750

(a) Ce poste ne comprend que des reprises de provisions.


(b) Dont loyers de crédit-bail mobilier : 38 000 €.
(c) Dont personnel intérimaire : 7 500€.

Ventes de marchandises
+ 118 750
Coût d'achat des marchandises vendues - 91 600
 Achats de marchandises 90 350
 Variation de stock 1 250
Marge commerciale 27 150

2. La production de l'exercice

La production de l'exercice comprend :

• La production vendue : comptes 70 autres que le 707 et le


7097 (déjà utilités dans la marge commerciale) ;
• La production stockée : comptes 71 ;
• La production immobilisée : comptes 72.
70 Comptes de ventes (Production vendue)

3
- 707 Sauf les ventes de marchandises
Production de l’exercice
71 Production stockée
72 Production immobilisée

La production de l’exercice est un solde évalué de façon hétérogène :

• Les ventes sont évaluées aux prix de ventes des produits finis ;
• La production stockée et la production immobilisée sont évaluées au coût
de production.
Production vendue + 1 248 200
Production stockée - 2 500
Production de l'exercice 1 245 700

B. La valeur ajoutée
La valeur ajoutée est un solde souvent utilisé dans les diagnostics portant sur la rentabilité
économique des entreprises.

La valeur ajoutée est obtenue ainsi :

+ Marge commerciale
+ Production de l’exercice
- Consommations en provenance des tiers :
* Comptes 60 autres que ceux déjà utilisés dans le calcul de la marge commerciale
* Comptes 61 et 62 services extérieurs
= Valeur ajoutée

La valeur ajoutée représente le complément de richesse apporté par l’entreprise aux biens et services
achetés aux tiers.
C’est donc la richesse créée par une entreprise. La somme des valeurs ajoutées de toutes les
entreprises d’un pays représente le PIB.
Elle permet d’apprécier les méthodes d’exploitation, ainsi que l’efficacité des facteurs de production.
Elle constitue généralement un bon indicateur du poids économique de l’entreprise ainsi qu’un bon
critère de taille.
Ce solde intermédiaire de gestion peut être corrigé en cas de recours au crédit-bail ou au personnel
intérimaire pour permettre des comparaisons interentreprises.

Marge commerciale

60 Achats sauf ceux déjà retenus dans +


le calcul de la marge commerciale
61 Services extérieurs Production de l’entreprise
62 Autres services extérieurs
Valeur ajoutée

 Marge commerciale + 27 150


 Production de l'exercice + 1 245 700
 Consommations en provenance de tiers - 532 150
 Achats de matières premières et autres approvisionnements 340 525
 Variation de stock
 Autres achats et charges externes - 2 750
194 375

4
Valeur ajoutée 740 700

C. L'excédent brut d'exploitation ou insuffisance brute d'exploitation


L'excédent brut d’exploitation, ou EBE, est déterminé à partir de :

 + Valeur ajoutée
 + Subvention d’exploitation : compte 74
 (-) Impôts, taxes et versements assimilé : compte 63
 (-) Charges de personnel : compte 64
♦ (=) Excédent brut (ou insuffisance brute) d’exploitation

L’Excédent brut d’exploitation correspond au résultat du cycle d'exploitation de l’entreprise, à


l’exception des dotations aux amortissements d’exploitation qui ne sont prises en compte qu’au
niveau du résultat d’exploitation, il peut être considéré comme représentant le flux de fonds
généré par le cycle d’exploitation.

63 Impôt, taxes et versements assimilés Valeur ajoutée


64 Charges de personnel 74 Subventions d’exploitation
Excédent brut d'exploitation

Dans le cas d’une insuffisance brute d’exploitation :


63 Impôt, taxes et versements assimilés Valeur ajoutée
64 Charges de personnel 74 Subventions d’exploitation
Insuffisance brute d'exploitation (IBE)

Valeur ajoutée + 740 700

Subventions d'exploitation + 13 500

Impôts, taxes et versements assimilés - 9 250


Salaires et traitements - 460 000

- 120 000
Charges sociales
Excédent brut d’exploitation 164 950

D. Le résultat d'exploitation

Le résultat d’exploitation est obtenu par :

(+) Excédent brut d’exploitation OU - Insuffisance brute d’exploitation


(+) Autres produits
(+) Reprises sur amortissements et provisions d'exploitation : comptes 781
(+) Transfert de charges d'exploitation : comptes 791
(-) Autres charges de gestion courante : comptes 65
(-) Dotations aux amortissements et provisions d'exploitation : comptes 681

 Résultat d’exploitation (REX)

Ce solde intermédiaire de gestion correspond au résultat d’exploitation


apparaissant dans le compte de résultat présenté en liste du PCG. Il tient
compte de tous les éléments liés à l’activité de l’entreprise, mais ne prend pas
en compte les charges et produits financiers, ni les éléments exceptionnels. Le
5
résultat d’exploitation ne tient pas compte des modes de financement de
l’activité de l’entreprise.

65 Autres charges de gestion courante Excédent brut d’exploitation


681 DAP d’exploitation 75 Autres produits

781 RAP d’exploitation


791 Transfert de charges d’exploitation
Résultat d’exploitation

Excédent brut d'exploitation (+) 164 950


Autres produits (+) 70
RAP d’exploitation et transfert de charges (+) 1250
Autres charges (-) 350
DAP d'exploitation (-) 39 145 (31 725 + 2 340 + 3 850 + 1 230)

Résultat d'exploitation 126 775

E. Le résultat courant avant impôts


Le résultat courant avant impôts prend en compte la politique de financement de l’entreprise en
intégrant notamment les charges financières :

+/- Résultat d'exploitation


+/-Quote-part de résultat sur opérations en commun : comptes 655 et 755.
(+) Produits financiers : comptes 76, 786 et 796
(-) Charges financières : comptes 66 et 686
(=) Résultat courant avant impôts

Les éléments exceptionnels et l'impôt sur les bénéfices ne sont pas pris en compte à ce niveau.
Le résultat courant avant impôts représente la marge avant impôts résultant de l'activité normale
de l'entreprise, compte tenu de ses modes de financement.

655 Quote-part de résultat sur opérations en commun Résultat d'exploitation


66 Charges financières 755 Quote-part de résultat sur opérations en commun
686 DAP financiers 76 Produits financiers
786 RAP financiers
796 Transfert de charges financières
Résultat courant avant impôts

Résultat d'exploitation 126 775

Produit financier (total V) 605

Charges financières (total VI) (-) 11 600

Résultat courant avant impôts 115 780


6
7
F. Le résultat exceptionnel
Ce solde permet d’isoler le résultat provenant des opérations exceptionnelles d’un exercice, notamment
les profits et pertes sur les cessions d’éléments d’actif.

67 Charges exceptionnelles 77 Produits exceptionnels


687 DAP exceptionnels 787 RAP exceptionnels
797 Transfert de charges exceptionnelles

Résultat exceptionnel

Produits exceptionnels (Total VII) 2 525


Charges exceptionnelles (Total VIII) - 11 055
Résultat exceptionnel - 8 530

G. Le résultat de l'exercice
Le résultat de l'exercice est déterminé en partant des deux résultats précédents :

+/- Résultat courant avant impôts


+/- Résultat exceptionnel
(-) Impôt sur les bénéfices (IS)
(-) Participation des salariés aux résultats
= Résultat de l’exercice

691 Participation des salariés  Résultat courant avant impôts


695 Impôts sur les bénéfices et assimilés  Résultat exceptionnel

Résultat de l’exercice

Résultat courant avant impôts 115 780

Résultat exceptionnel (-) 8 530

Impôt sur les bénéfices (-) 39 500

Résultat de l'exercice 67 750

8
H. Plus ou moins-values de cessions d'éléments d'actif

Le résultat des cessions d’immobilisations intervenues en cours d’exercice et


compris dans le résultat exceptionnel calculé ci-dessus est indiqué sur la
dernière ligne du tableau.

La plus- ou moins-value est calculée entre :

 + Produits des cessions d’éléments d’actif : comptes 775


 (-) Valeurs comptables des éléments d’actif cédés : comptes 675

À partir du compte de résultat, la plus- ou moins-value de cession est obtenue


par différence entre les postes :

 (+) Produits exceptionnels sur opérations en capital (sans tenir compte


des quotes-parts de subvention d’investissement virées au résultat de
l’exercice)

 (-) Charges exceptionnelles sur opérations en capital

Produits de cessions d'éléments d'actif 2 500


Valeurs comptables des éléments d'actif cédés (-) 5 950
Plus-values et moins-values sur cession d'éléments d'actif (-) 3 450

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Il Le tableau des soldes intermédiaires du PCG
Le plan comptable général présente un tableau des soldes intermédiaires de
gestion.
L’objectif du tableau des soldes intermédiaires de gestion (TSIG) est de montrer
comment se forme le résultat d’une entreprise, c’est-à-dire l’enrichissement des
propriétaires. Notamment, lorsqu’un exercice se solde par une perte,
l’élaboration du TSIG permet de détecter à quel niveau se situent les
faiblesses.

TABLEAU DES SIG DE LA SOCIÉTÉ MONTREAL AU 31 DÉCEMBRE N (€)

Produits (colonne 1) Charges (colonne 2) Soldes intermédiaires N


(col. 1) - (col 2)
Ventes de marchandises 118 750 Coût d'achat * Marge commerciale 27 150
des marchandises vendues 91 600
Production vendue 1 248 200 Ou déstockage
Production stockée de production 2 500
Production immobilisée
Total 1 248 200 Total 2 500 • Production de l'exercice 1 245 700
• Production de l’exercice 1 245 700 Consommation de l'exercice
* Marge commerciale 27 150 en provenance d'un tiers 532 150
Total 1 272 850 Total 532 150 • Valeur ajoutée 740 700
• Valeur ajoutée 740 700 Impôts, taxes et versements
assimilés 9 250
Subventions d'exploitation 18 500 Charges de personnel 580 000 • Excédent brut
(ou insuffisance brute)
d’exploitation
Total 754 200 Total 589 250 164 950
• Excédent brut • Ou insuffisance brute
d'exploitation 164 950 d'exploitation
Reprises sur provisions et Dot. aux amortissements et
transfert de charges 1 250 aux provisions 39 145
Autres produits 70 Autres charges 350 • Résultat d'exploitation
(bénéfice ou perte) 126 775
Total 166 270 Total 39 495
• Résultat d'exploitation 126 775 * Ou résultat d'exploitation
quote-part de résultat sur quote-part de résultat sur
opération» faites en 0 opérations faites en commun
commun financière
Produits 605 Charges financières Résultat courant avant
11 600
impôts (bénéfice ou perte) 115 780
Total 127 380 Total 11 600
Produits exceptionnel» 2 525 Charges exceptionnelles 11 055 • Résultat exceptionnel
(bénéfice ou perte) -8 530
• Résultat courant avant • Ou résultat courant avant
impôts 115 780 impôts
• Résultat exceptionnel • Ou résultat exceptionnel 8 530
Participation des salariés
Impôts Air les bénéfices 39 500
Résultat de l'exercice
Total 115 780 Total 48 030 (bénéfice ou perte) 67 750
Produits des cessions Valeur comptable Plus-values et moins-
d'éléments d'actif 2 500 des éléments cédés values
5 950 sur cession» d’éléments -3 450
d’actif

Les soldes intermédiaires de gestion, tels qu'ils sont déterminés dans le tableau du PCG, peuvent
être retraités pour permettre les comparaisons entre entreprises.

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III. Les retraitements dans le compte de résultat
Certaines charges du compte de résultat peuvent faire l’objet de reclassement lors de
l’élaboration des soldes intermédiaires de gestion ; c’est le cas notamment des loyers des biens
pris en crédit-bail et des charges de personnel extérieur à l'entreprise.

L’objectif de ces retraitements est de permettre :

 les comparaisons des SIG entre une entreprise qui a recours au crédit-bail ou au
personnel intérimaire et une entreprise qui est propriétaire des biens de production
qu'elle utilise ou qui a recours au contrat de travail à durée déterminée plutôt qu’à
l’intérim, par exemple ;
 de mesurer l’évolution dans le temps des principaux soldes d’un exercice à l’autre,
l'entreprise n’utilisant pas toujours les mêmes méthodes de financement de ses biens de
production ou la même politique d’embauche en cas de surcroît de travail.

A. Le reclassement des loyers de crédit-bail


Les entreprises ont le choix entre l’acquisition des biens de production et leur location,
notamment sous forme de crédit-bail.
Le recours au crédit-bail s’avère un moyen de financement :
 en cas d’acquisition du bien par l'entreprise, cette dernière constatera un
amortissement du bien (compte 68) et éventuellement des frais financiers (compte
66), si elle a recours à un emprunt pour financer son acquisition ;
 en cas de crédit-bail les loyers sont comptabilisés en autres charges externes
(compte 61).

Dans le cas du crédit-bail, les loyers sont pris en compte dès le calcul de la valeur
ajoutée, alors que dans le cas d’acquisition par l’entreprise et de financement par un
emprunt, la charge est prise en compte au niveau du résultat d’exploitation (dotations aux
amortissements) et du résultat courant avant impôts (intérêts de l'emprunt). Pour tenir
compte de cette distorsion, on procède au reclassement du loyer.

Application
La société MONTREAL utilise depuis le 1" juillet N-1 un matériel industriel financé par un
contrat de crédit-bail dont les caractéristiques sont les suivantes :
 valeur du matériel neuf : 150 000 € ;
 durée d'utilisation par l'entreprise : 5 ans ;
 valeur du matériel en fin de contrat : 10 000 € ;
 loyers annuels : 38 000 €, inscrits dans le compte 6122 - Redevance de crédit-bail
mobilier.
Reclassements :
 on retranche des charges externes : 38 000 € ;
 on réintègre dans les dotations aux amortissements l'annuité,

 Soit (150 000 – 10 000) / 5 = 28 000 €;

 on réintègre dans les charges financières la part de loyer correspondant aux intérêts du
financement par crédit-bail, soit : 38 000 - 28 000 = 10 000 €.

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B. Le reclassement des charges de personnel extérieur à l'entreprise
Il s’agit ici de reclasser les charges engendrées par le recours au personnel intérimaire. Ces charges
seront soustraites des autres charges externes pour être ajoutées aux charges du personnel.

Application
La société MONTREAL a eu recours aux services d’une entreprise de personnel intérimaire pour
faire face à un surcroît de travail pendant quinze jours. La société a facturé une somme de 7 500 €.
Cette facture a été enregistrée au débit du compte 621 - Personnel extérieur à l'entreprise.
Reclassements :
- on retranche des autres charges externes : 7 500 € ;
-
- on ajoute aux charges de personnel : 7 500 €.

Ces reclassements ont pour objectif de corriger notamment la valeur ajoutée des entreprises qui
ont recours au personnel intérimaire et au financement par contrat de crédit-bail.
Ces deux types de charges ont pour effet d’augmenter la valeur ajoutée et l’excédent brut
d’exploitation des entreprises qui utilisent ses modalités, comparativement aux entreprises qui n’ont
pas recours à ces facteurs externes.

C. L'impact des retraitements sur les SIG


Les charges externes interviennent dans le calcul de la valeur ajoutée ; c’est donc le premier solde à
corriger.

1. L'impact des retraitements sur la valeur ajoutée

Application :
Méthode 1

Valeur ajoutée sans recours au crédit-bail et au personnel intérimaire :


Marge commerciale (+) 27 150
Production de l'exercice (+) 1 245 700
** Consommations en provenance de tiers (-) 486 650
Achats de matières premières et autres 340 525
approvisionnements
Variation de stock (-) 2 750
Autres achats et charges externes 194 375 – 38 000 – 7 500 148 875
Valeur ajoutée corrigée 786 200

Méthode 2

Correction directe de la valeur ajoutée :


Valeur ajoutée 740 700
Retraitement des loyers de crédit-bail + 38 000
Retraitement de la charge personnel intérimaire + 7 500
Valeur ajoutée corrigée 786 200

Conclusion

La différence entre la valeur ajoutée calculée sans retraitements et la valeur ajoutée corrigée est de 45 500 €
(38 000 + 7 500).

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2. L'impact des retraitements sur l'excédent brut d'exploitation (EBE)
La charge relative au personnel intérimaire est ajoutée aux charges du personnel
salarié de l’entreprise.

Valeur ajoutée retraitée 786 200


Subvention d'exploitation 13 500
Impôts, taxes et versements assimilés - 9 250
Salaires et traitements : (460 000 + 7 500) - 467 500
Charges sociales - 120 000
Excédent brut d'exploitation retraité 202 950

L’excédent brut d’exploitation avant retraitement était de 164 950.

On a donc 202 950 – 164 950 = 38 000 € . Ce montant correspond aux loyers du
crédit-bail.

3. L'impact des retraitements sur le résultat d'exploitation


La part d’amortissement comprise dans le loyer de crédit-bail est ici intégrée au calcul
du résultat d’exploitation.

Excédent brut d'exploitation retraité 202 950

Autres produits 70
RAP d'exploitation et transfert de charges + 1 250

Autres charges - 350


DAP d'exploitation : 39 145 + 28 000 - 67 145
Résultat d'exploitation retraité 136 775

Le résultat d’exploitation avant retraitement était de 126 775 € contre 136 775 € après
retraitement. L’écart de 10 000 € correspond à la part de frais financiers comprise dans
les loyers de crédit-bail et non prise en compte au niveau du résultat d’exploitation.

d. L'impact des retraitements sur le résultat courant avant impôts

Les charges financières liées au financement par crédit-bail entrent dans le


calcul du résultat courant avant impôts.

Résultat d'exploitation retraité 136 775


Produits financiers (total V) + 605
Charges financières (total VI) : 11 600 + 10 000 - 21 600

Résultat courant avant impôts 115 780

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Le résultat courant avant impôts, avant ou après retraitements, est
identique. Les retraitements sont sans impact sur ce solde.
Conclusion

On constate que les retraitements effectués entraînent une majoration :

 de la valeur ajoutée,

 de l’excédent brut d’exploitation

 et du résultat d’exploitation.

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IV La capacité d'autofinancement et l'autofinancement
A. La capacité d'autofinancement (CAF)

1. La définition
La capacité d’autofinancement représente les ressources de financement générées par l’activité de
l’entreprise de façon interne. Elle donne des indications sur l’aptitude de l’entreprise à :
 rembourser ses dettes ;
 financer des investissements ;
 verser des dividendes aux associés et actionnaires..
2. Le calcul

a) Méthode 1
La détermination de la CAF s'effectue en ajoutant à l’EBE les produits qui ont conduit à un
encaissement et en retranchant les charges qui ont donné lieu à un décaissement.
C’est la méthode préférentielle du PCG.

Excédent brut d’exploitation


+ Transfert de charges d’exploitation
+ Autres produits d’exploitation (encaissés)
+ Produits financiers (sauf reprises de provisions - comptes 786)
+ Produits exceptionnels sur opérations de gestion et autres produits
exceptionnels
+/- Quotes-parts de résultat sur opérations faites en commun
(-) Autres charges d’exploitation (décaissées)
(-) Charges financières (sauf dotations aux provisions - comptes 686)
(-) Charges exceptionnelles sur opérations de gestion et autres charges
exceptionnelles
(-) Participation des salariés aux résultats
(-) Impôt sur les bénéfices
= Capacité d’autofinancement

CAF sans retraitements CAF avec retraitements


Excédent brut d’exploitation

+ Transfert de charges d’exploitation

+ Autres produits d’exploitation

+ Produits financiers
+ Produits exceptionnels sur opérations de
gestion
+/- Quotes-parts de résultat
(-) Autres charges d’exploitation
(-) Charges financières
(-) Charges exceptionnelles sur opérations
de gestion
(-) Participation des salariés
(-) Impôt sur les bénéfices

= Capacité d’autofinancement

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b) Méthode 2

Il s’agit d’une vérification de la méthode 1. Cette dernière est la méthode préférentielle du PCG.

CAF sans retraitements CAF avec retraitements

Résultat de l’exercice 67,750.00 67,750.00


DAP d’exploitation 39,145.00 39,145.00
Amortissements du crédit-bail 28,000.00
DAP financières 350.00 350.00
DAP exceptionnelles 4,000.00 4,000.00
Valeur comptable des éléments d’actif cédés
5,950.00 5,950.00
(VCEAC)
RAP d’exploitation (1,250.00) (1,250.00)
RAP financières (75.00) (75.00)
Produits de cession d’éléments d’actifs
(2,500.00) (2,500.00)
(PCEA)

CAF sans retraitements CAF avec retraitements


Résultat de l’exercice
DAP d’exploitation
Amortissements du crédit-bail
DAP financières
DAP exceptionnelles
Valeur comptable des éléments d’actif cédés (VCEAC)
RAP d’exploitation
RAP financières
Produits de cession d’éléments d’actifs (PCEA)
CAF

Conclusion

Une entreprise ayant recours au crédit-bail génère une capacité d’autofinancement


supérieure à celle qu’elle aurait eue si elle avait acquis l’immobilisation. La différence
entre les deux CAF est égale à la part d’amortissement comprise dans les loyers de
crédit-bail.

B. L’autofinancement
1. La définition

L’autofinancement représente le flux de trésorerie généré par l’activité qui reste à la disposition de
l’entreprise, après la rémunération des actionnaires ou associés. Ce surplus permettra à l’entreprise :

17
 de rembourser ses emprunts
 de financer ses investissements.

2. Le calcul

L’autofinancement égale à la différence entre la CAF et les dividendes versés. On a donc :

Autofinancement = CAF – Dividendes versés

Application

La société MONTREAL a versé 18 000 € à titre de dividendes. Ces derniers seront prélevés sur le
résultat de l’exercice clos au 31/12/N.

On a donc :

Autofinancement = 113 370 – 18 000 = 95 370 €

18
V. Les ratios2 relatifs à l’analyse du compte de résultat
Ces ratios sont un complément du tableau des SIG. On va ainsi calculer le rapport de chaque solde
avec le CA HT. Ces ratios pourront être comparés :

 dans le temps (en fonction des années passées)


 dans l’espace (avec des entreprises du même secteur).

A. L’analyse générale de l’activité


L’évolution de l’activité se mesure par l’évolution du CA. On utilise la relation suivante :
'
Taux de variation du CA =
Chiffre d Affaires N −Cchiffre d ' Afaires N−1 x 100
Chiffre d ' Affaires N −1

Application 1 : Évolution du CA de la société Montréal

 En N – 1, le CA = 1 248 720.

1366 950−1 248720


Taux de variation du CA = x 100 = 9,47 %
1 248 720

Cela signifie que le CA a augmenté de 9,47 % entre N – 1 et N.

Application 2 : Calcul du taux de marge commerciale.

Dans les entreprises commerciales, la marge commerciale constitue le premier niveau de la mesure
de la rentabilité d’une entreprise.

Marge commerciale
Taux de marge commerciale = x 100
Ventes de marchandises

27 150
Taux de marge commerciale = x 100 = 22,86 %
118 750

Cela signifie que le taux de marge commerciale de la société Montréal représente 22,86%.
Néanmoins, pour que ce ratio soit significatif ; il conviendra de faire des comparaisons.

B. L'analyse de la valeur ajoutée : le taux de valeur ajoutée


1. Le taux de valeur ajoutée

Le taux de valeur ajoutée est donné par le ratio suivant :

2
Un ratio est le rapport entre deux grandeurs.
19
Valeur ajoutée
Taux de valeur ajoutée = x 100
CA

Ce ratio permet de constater une éventuelle dégradation de la valeur ajoutée par rapport à l’évolution du
chiffre d’affaires.

o Lorsqu'il est comparé aux ratios des années passées.

o La performance de l'entreprise peut aussi être comparée à celles des entreprises du même secteur
d’activité.

Application :

a) VA non retraitée

740700
Taux de valeur ajoutée = x 100 = 54,19 %
1366 950

Cela signifie que la valeur ajoutée non retraitée représente 54,2 % du chiffre d'affaires de l'entreprise
MONTREAL.

b) VA retraitée

1786 200
Taux de valeur ajoutée = x 100 = 57,51 %
1366 950

Cela signifie qu’après retraitement du crédit-bail et du personnel extérieur à l'entreprise représente 57,51
% du CA.
Pour l'entreprise MONTREAL le recours au crédit-bail et au personnel intérimaire augmente de 3,2 points
la part de la valeur ajoutée.

2. La répartition de la VA

La répartition de la valeur ajoutée entre les principaux bénéficiaires donne également des indications
intéressantes sur l'évolution de l'entreprise.

Les principaux bénéficiaires et le calcul de la part de chacun sont :

Salaires + charges sociales + participation des salariés


Part du personnel
aux résultats
Part de l'État Impôts, taxes et versements assimilés + impôt» sur les
bénéfices
Part des créanciers financiers Charges financières ( 1 )
Part des associés ou actionnaires Dividendes prélevés sur le résultat
Part de l’entreprise Autofinancement

(1) Hors dotations aux provisions si elles sont significatives.

Part du personnel (580 000 / 740 700) x 100 = 78,3 %

Part de l'État [(9 250 + 39 500) / 740 700] = 6.6 %

Part des créanciers financiers (11 250 / 740 700)x100 = 1,5%

20
Part des associés ou actionnaires (18 000 / 740 000) X 100 = 2,4 %

Part de l’entreprise Par soustraction = 11,2 % = 100 % -

Part du personnel (580 000 / 740 700) x 100 = 78,3 % 78.3


Part de l'État [(9 250 + 39 500) / 740 700] = 6.6 % 6.6
Part des créanciers financiers (11 250 / 740 700)x100 = 1,5% 1.5
Part des associés ou actionnaires (18 000 / 740 000) X 100 = 2,4 % 2.4
Part de l’entreprise Par soustraction = 11,2 % = 100 % 11.2
100
95 370 / 740 700 x 100 =

La VA se répartit de la manière suivante :


o les trois quarts sont attribués au personnel de l'entreprise,
o un peu moins de 12 % est conservée par l'entreprise pour s'autofinancer,
o le reste est partagé entre l'État les prêteurs et les associés.

21
C. La profitabilité de l'entreprise
La profitabilité de l'entreprise peut être définie comme sa capacité à générer des profits à partir de ses
ventes. Elle sera mesurée en rapportant un résultat avec le chiffre d'affaires HT.
1. Le Taux de marge brute d’exploitation
Le taux de marge brute donne une indication de la performance industrielle et commerciale de l’entreprise
indépendamment de sa politique d’amortissement. Il est calculé à partir de l’EBE (excédent brut
d’exploitation).

EBE
Taux de marge brute d’exploitation = x 100
CA

Remarque :

L’excédent brut d’exploitation (EBE) est un solde indépendant de la politique financière de l’entreprise.

164 950
Taux de marge brute d’exploitation = x 100 = 12,07 %
1366 950

L'excédent brut d’exploitation, ou taux de marge brute, de l'entreprise MONTREAL représente 12,07 %
du chiffre d'affaires HT.

2. Le taux de marge bénéficiaire

Le taux de marge bénéficiaire est l’indicateur global de la performance de l’entreprise ; il est calculé à partir
du résultat de l’exercice.

Résultat de l ' exercice


Taux de marge bénéficiaire = x 100
CA

67 750
Taux de marge bénéficiaire = x 100 = 4,96 %
1366 950

Le résultat de l'exercice atteint à peine 5 % du chiffre d'affaires de l'entreprise MONTREAL.

3. Le taux de capacité d’autofinancement


Le taux de capacité d’autofinancement donne une indication sur la part du chiffre d’affaires d’un exercice dont
dispose l’entreprise pour autofinancer son développement ou rembourser ses dettes.

CAF
Taux de CAF = x 100
CA

113 370
Taux de CAF = x 100 = 8,29 %
1366 950

8,29 % du chiffre d'affaires de la société MONTREAL servira à son autofinancement ou à la rémunération de ses
actionnaires.
D. La rentabilité de l'entreprise
La rentabilité met en relation un résultat et les moyens en capitaux investis pour obtenir ce résultat. Les moyens investis
dans l'entreprise sont évalués dans le bilan fonctionnel.
1. Le taux de rentabilité des ressources propres

Résultat de l ' exercice


Taux de rentabilité des ressources propres = x 100
Ressources propres

67 750
Taux de rentabilité des ressources propres = x 100 = 10,11 %
669 940

Le résultat de l’exercice prend en compte notamment les charges financières d’un exercice. Il peut être
intéressant de calculer un résultat économique qui neutralise l’influence des charges d'intérêt liées au
financement externe. Ce résultat sera comparé à l'ensemble des ressources stables dont dispose l’entreprise.

2. Le taux de rentabilité économique


'
Taux de rentabilité économique =
Résultat de l exercice+Charges d ' intérêts x 100
Ressources stables

67 750+21 600
Taux de rentabilité économique = x 100 = 8,9 %
1 044 440

3. Le taux de rentabilité brute des ressources stables

EBE
Taux de rentabilité brute des ressources stables = x 100
Ressources stables

164 950
Taux de rentabilité brute des ressources stables = x 100 = 16,42 %
1044 440

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