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G Model

REVMED-5320; No. of Pages 8 ARTICLE IN PRESS


La Revue de médecine interne xxx (2017) xxx–xxx

Disponible en ligne sur

ScienceDirect
www.sciencedirect.com

Mise au point

Diagnostic biologique du syndrome des antiphospholipides : des


critères à la pratique
Laboratory diagnosis of antiphospholipid syndrome: From criteria to practice
V. Joste a , M.-A. Dragon-Durey b , L. Darnige a,∗
a
Service d’hématologie biologique, hôpital européen Georges-Pompidou, 20–40, rue Leblanc, 75908 Paris cedex 15, France
b
Laboratoire d’immunologie, hôpital européen Georges-Pompidou, 20–40, rue Leblanc, 75908 Paris cedex 15, France

i n f o a r t i c l e r é s u m é

Historique de l’article : Le syndrome des antiphospholipides est une entité clinicobiologique définie par l’association de la
Disponible sur Internet le xxx survenue de manifestations thrombotiques et/ou de complications obstétricales à la présence persis-
tante à 12 semaines d’anticorps antiphospholipides (aPL) détectés soit par des tests de coagulation
Mots clés : pour le lupus anticoagulant soit par des tests immunologiques pour les anticorps anticardiolipine
Syndrome des antiphospholipides et anti-␤2-glycoprotéine I. Le développement de marqueurs biologiques comme les anticorps anti-
Anticorps antiphospholipides phosphatidylsérine/prothrombine (aPS/PT) et de scores clinicobiologiques devrait permettre à l’avenir
Anticorps anticardiolipine
de mieux cibler les patients à risque et de leur proposer les thérapeutiques préventives des événements
Anticorps anti-␤2-glycoprotéine I
Lupus anticoagulant
thrombotiques et des complications obstétricales les plus adaptées. Cette revue décrit les différents types
d’anticorps antiphospholipides, la relation entre profil biologique et risque thrombotique et aborde les
aspects pratiques de l’interprétation des tests biologiques.
© 2017 Société Nationale Française de Médecine Interne (SNFMI). Publié par Elsevier Masson SAS.
Tous droits réservés.

a b s t r a c t

Keywords: The antiphospholipid syndrome is a bioclinical entity defined by thrombosis and/or obstetrical complica-
Antiphospholipid syndrome tions in the presence, at least 12 weeks apart, of antiphospholipid antibodies detected by coagulation test
Antiphospholipid antibodies (lupus anticoagulant) or immunological assays (anticardiolipin, anti-␤2-glycoprotein I antibodies). Bio-
Anticardiolipin antibodies logical markers’ improvement such as anti-phosphatidylserine/prothrombin and biological score should
Anti-␤2-glycoprotein I antibodies
allow better patients’ management and preventive therapeutic for thrombosis and obstetrical complica-
Lupus anticoagulant
tions. This review describes different types of antibodies, link between biological profile and risk level of
thrombosis events/obstetrical complications and gives practical advice to interpret biological results.
© 2017 Société Nationale Française de Médecine Interne (SNFMI). Published by Elsevier Masson SAS.
All rights reserved.

Le syndrome des antiphospholipides (SAPL) est une entité 1. Critères diagnostiques du syndrome des
clinicobiologique définie par l’association de manifestations antiphospholipides
thrombotiques et/ou de complications obstétricales et la présence
persistante d’anticorps antiphospholipides (aPL) détectés soit par La présence d’anticorps antiphospholipides n’est pas spécifique
des tests de coagulation (anticoagulant circulant de type lupique) du SAPL et peut s’observer dans de nombreuses situations cliniques
soit par des tests immunologiques (anticorps anticardiolipine, anti- comme lors d’infections (syphilis, EBV, CMV, parvovirus B19, lèpre,
corps anti-␤2-glycoprotéine I). Il peut être associé à un lupus etc.), de cancers solides, d’hémopathies lymphoïdes notamment
érythémateux systémique. avec gammapathie monoclonale, d’autres maladies auto-immunes
que le SAPL et le lupus érythémateux systémique (notamment
la sclérose en plaque), la drépanocytose ou encore dans les
maladies inflammatoires du tube digestif. La présence d’aPL peut
∗ Auteur correspondant. être également induite par des médicaments (bêtabloquants,
Adresse e-mail : luc.darnige@aphp.fr (L. Darnige). quinidiniques, chlorpromazine, interféron, etc.), les aPL ne

http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2017.02.006
0248-8663/© 2017 Société Nationale Française de Médecine Interne (SNFMI). Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Pour citer cet article : Joste V, et al. Diagnostic biologique du syndrome des antiphospholipides : des critères à la pratique. Rev Med
Interne (2017), http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2017.02.006
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Tableau 1 Tableau 2
Critères diagnostiques du syndrome des antiphospholipides (SAPL) (critères de Sid- Classification des patients selon le type et le nombre d’anticorps antiphospholipides
ney) : au moins un critère clinique et un critère biologique sont nécessaires pour (aPL) présents, confirmés au moins deux fois, à 12 semaines ou plus d’intervalle [3].
retenir le diagnostic.
Type I : présence d’au moins deux critères biologiques
Critères cliniques Type II : présence d’un seul critère biologique
Thromboses Au moins un épisode clinique de thrombose Type IIa : présence d’un LA isolé
vasculaires artérielle et/ou veineuse Type IIb : présence d’un aCL isolé
Complications Au moins une mort fœtale inexpliquée au-delà de Type IIc : présence d’un d’anti-␤2GPI isolé
obstétricales la 10e semaine d’aménorrhée
Au moins une naissance prématurée avant la
34e semaine d’aménorrhée (due à une éclampsie, Nous aborderons dans cet article la spécificité antigénique des
une pré-éclampsie sévère ou une insuffisance
aPL détectés par les tests diagnostiques du SAPL, l’importance pro-
placentaire)
Au moins 3 fausses couches spontanées nostique du profil biologique des marqueurs du SAPL, l’évolution
consécutives avant la 10e semaine d’aménorrhée du titre des aPL et les nouveaux marqueurs prédictifs du risque
Critères biologiques (présence sur deux prélèvements à au moins 12 semaines clinique du SAPL.
d’intervalle)
LA Allongement des tests de coagulation plasmatique,
selon les recommandations de l’International 2. Quels anticorps détectent les différents tests ?
Society of Thrombosis and Haemostasis (ISTH)
aCL Présence (sérum ou plasma) d’anticorps aCL Les critères biologiques du SAPL sont basés sur 3 tests : la
isotype G et/ou M à des taux moyens à élevés recherche d’anticoagulant circulant de type lupique ou lupus anti-
(taux > 40 GPL ou > 40 MPL ou > 99e percentile),
coagulant (LA) effectuée par des tests de coagulation, la recherche
détecté par un test Elisa
Anti-␤2GPI Présence (sérum ou plasma) d’anticorps des anticorps anticardiolipine (aCL) et des anticorps a␤2 GPI détec-
anti-␤2GPI isotype G et/ou M (taux > 99e tés par des tests immunologiques.
percentile), détecté par un test Elisa

LA : lupus anticoagulant ; aCL : anticorps anticardiolipines ; anti-␤2GPI : anticorps 2.1. Tests immunologiques
anti-␤2-glycoprotéine I.
2.1.1. Anticorps anticardiolipine
La cardiolipine est un phospholipide membranaire anionique
disparaissant après l’arrêt du médicament potentiellement présent à la surface interne des mitochondries et à l’état de trace au
inducteur que dans 50 % des cas entre 6 et 12 mois [1]. niveau plasmatique mais absent des membranes cellulaires. Dans
Les critères diagnostiques du SAPL dits « de Sapporo » éla- le test Elisa aCL historique, l’essentiel de la ␤2 GPI présente était
borés lors du 8e symposium international sur les anticorps apportée par le tampon de saturation et de dilution des échantillons
antiphospholipides de 1998 (ISAPA) [2] ont été remplacés par contenant du sérum animal. Depuis les années 2000, les fabricants
ceux de Sidney (11e ISAPA) publiés en 2006 et rappelés dans le de tests ELISA ajoutent dans leurs kits de la ␤2 GPI humaine afin
Tableau 1 [3]. Si les critères cliniques n’ont subi qu’une modifi- de détecter les anticorps aCL dépendant de la ␤2 GPI humaine, plus
cation de détail concernant les complications obstétricales, deux prédictifs du risque thrombotique.
modifications importantes ont été apportées sur les critères biolo- Les tests Elisa aCL conventionnels ou les tests immunologiques
giques. plus récents (chimioluminescence [5], billes multiplex [6]), mettent
Ces modifications sont d’une part l’ajout des anticorps anti-␤2- en évidence, sans permettre de les distinguer, au moins trois types
glycoprotéine I (a␤2 GPI) comme critères biologiques du SAPL et d’anticorps (Fig. 1) :
d’autre part l’allongement à 12 semaines du délai de persistance de
la détection des anticoagulants circulants de type lupique ou lupus • ceux qui reconnaissent le domaine 1 de la ␤2 GPI qui sont les plus
anticoagulant (LA), et/ou d’anticardiolipine (aCL) et/ou d’a␤2 GPI. pathogènes et se rencontrent dans le syndrome des antiphos-
La notion de persistance dans le temps des aPL a été introduite pholipides associés ou non au lupus érythémateux systémique
pour différencier les aPL apparaissant lors d’infections qui sont le (LES). Ces anticorps sont essentiellement d’isotype IgG, de sous-
plus souvent transitoires et non thrombogènes de ceux dévelop- classe IgG2, pouvant être associés à la présence d’IgM, et leur
pés dans le SAPL qui sont d’authentiques auto-anticorps persistants présence est durable. La présence isolée d’aCL d’isotype IgM dans
dans le temps et associés à un risque thrombotique. Pour aug- le SAPL est une situation peu fréquente, rencontrée chez 12,2 %
menter la spécificité des critères biologiques, une augmentation des 1000 patients avec SAPL de la cohorte européenne [7] ;
de l’intervalle à 12 semaines a été proposée sur l’avis d’experts, • ceux reconnaissant les autres domaines de la ␤2 GPI dont la signi-
aucune donnée objective ne permettant de valider l’intervalle de fication pathologique n’est pas établie ;
6 semaines des critères de Sapporo. Nous avons observé dans notre • ceux reconnaissant uniquement la cardiolipine de façon indé-
pratique une persistance des aPL jusqu’à 10 semaines notamment pendante de la ␤2 GPI (« vrais » aCL) qui sont observés dans les
lors d’infections par l’EBV, ce qui illustre le gain de spécificité per- infections. Ils sont d’isotype IgM ou IgG de sous-classe IgG3 et
mis par le délai de 12 semaines (données non publiées). Les patients présents de façon transitoire (disparaissent en 8 à 10 semaines).
avec triple positivité des marqueurs du SAPL (LA+, a␤2 GPI+, aCL+) Certaines infections chroniques (infection par le VIH, lèpre)
ont une plus forte probabilité de persistance des aPL à 12 semaines peuvent s’accompagner d’aCL persistants dans le temps. Des aCL
que les patients présentant une simple positivité (98 % versus 40 % reconnaissants la ␤2 GPI s’observent dans deux infections : la
respectivement) [4]. lèpre et l’infection par le parvovirus B19.
L’association d’au moins un critère clinique à au moins un cri-
tère biologique persistant à 12 semaines suffit à poser le diagnostic Les tests Elisa aCL ne détectent pas les anticorps dirigés contre
de syndrome des antiphospholipides s’il n’y a pas plus de 5 ans la prothrombine qui sont détectés par un Elisa spécifique [8].
entre la survenue de l’événement clinique et la mise en évidence
d’une biologie antiphospholipide positive. Une classification du 2.1.2. Anticorps anti-ˇ2-glycoprotéine I
SAPL en 4 sous-types biologiques a été proposée (Tableau 2) en La ␤2 GPI est la principale cible antigénique des anticorps anti-
fonction du nombre et du type de marqueurs biologiques présent phospholipides du SAPL. Elle est synthétisée par le foie et appartient
[3]. à la superfamille des protéines régulatrices du complément. Elle est

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Fig. 1. Anticorps détectés par l’Elisa aCL.

organisée en 5 domaines « sushi » et a une forte affinité pour les 7. standards et calibration ;
phospholipides anioniques auxquels elle se lie par son cinquième 8. expression des résultats ;
domaine. 9. valeurs seuils : 99e percentile calculé en testant 120 plasmas
Les anticorps les plus pathogènes reconnaissent une séquence témoins ;
peptidique sur le domaine 1 de la ␤2 GPI induisant une dimérisation 10. résultats et conclusion : interprétation tenant compte des
de cette dernière et augmentant son affinité pour les PL anioniques. résultats des 3 tests (LA, aCL, a␤2 GPI), nécessité du contrôle
L’antigène utilisé dans ces tests Elisa ou apparentés doit être de la à au moins 12 semaines d’intervalle.
␤2 GPI humaine purifiée et non pas recombinante.
L’apparente plus grande simplicité de cet Elisa par rapport à 2.1.4. Discordances aCL/aˇ2 GPI
l’Elisa aCL avait fait espérer une standardisation plus aisée mais Si le diagnostic biologique est simple en cas de triple positivité,
une étude récente a montré qu’il existait une grande variabilité les situations où les résultats révèlent une positivité dissociée en
d’accessibilité de la séquence peptique du domaine 1 reconnue par aCL et a␤2 GPI sont d’interprétation plus complexe et peuvent être
les anticorps pathogènes parmi les kits commerciaux [9]. La spéci- rencontrées dans des situations cliniques variées.aCL+/a␤2 GPI− :
ficité du test Elisa a␤2 GPI pour le diagnostic de SAPL est meilleure
que l’Elisa aCL [1] car il ne détecte pas les aPL présents dans les infec-
• aCL ␤2 GPI indépendants : infections, tumeurs ;
tions (« vrais » aCL) (Fig. 2). Cette meilleure spécificité s’accompagne
• manque de sensibilité de l’Elisa ␤2 GPI [1] ;
d’une sensibilité plus faible [8].
• a␤2 GPI ne reconnaissant que la ␤2 GPI animale (pour les tests
effectués avant 2000).
2.1.3. Recommandations
Depuis la mise au point des tests Elisa aCL au début des années
1980 pour améliorer la sensibilité et la spécificité de la simple aCL−/a␤2 GPI+ :
dissociation VDRL+/TPHA− pour détecter la présence d’aCL, de
très nombreux travaux collaboratifs ont été conduits pour ten- • épitope au niveau du site de liaison aux phospholipides
ter d’améliorer la standardisation de ces tests Elisa. Les experts (domaine V) ;
du sous-comité antiphospholipides de la société internationale • a␤2 GPI ne reconnaissant que la ␤2 GPI humaine (pour les tests
d’hémostase et thrombose ont publié des recommandations tech- effectués avant 2000).
niques pour ces tests immunologiques en 10 points [10] :
2.1.5. Quels isotypes rechercher ?
1. sélection des patients à tester pour éviter les faux positifs ; Les anticorps prédominants chez les patients avec un SAPL sont
2. sérum ou plasma citraté ; d’isotype IgG et ils semblent être associés de façon plus importante
3. aCL ␤2 GPI dépendant, ␤2GPI humaine (non recombinante) ; avec les événements thrombotiques que les IgM [12]. Cependant,
4. idéalement : CV < 20 % (voir < 10 %) ; certaines patientes présentant un SAPL purement obstétrical, pré-
5. interférences : facteur rhumatoïde pour IgM, hypergammaglo- sentent une positivité IgM de façon isolée, illustrant la nécessité de
bulinémie [11] ; rechercher ces isotypes IgM en cas de forte suspicion clinique de
6. en duplicate pour méthodes manuelles ; SAPL.

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Fig. 2. Anticorps détectés par l’Elisa a␤2 GPI.

La place des anticorps d’isotype IgA dans le diagnostic du SAPL par l’ajout de plasma témoin évaluée sur l’index d’anticoagulant cir-
n’est pas encore parfaitement définie. Actuellement, la classifi- culant ou de Rosner, une étape de confirmation de la dépendance
cation de Sidney n’intègre pas les IgA dans le diagnostic, faute en phospholipides de l’inhibiteur par correction de l’allongement
d’argument suffisant [3]. Les a␤2 GPI d’isotype IgA semblent être des tests de coagulation après ajout de phospholipides et une
associés de façon plus forte que les aCL d’isotype IgA [13,14] aux 4e étape d’exclusion des diagnostics différentiels, notamment en
manifestations cliniques du SAPL, mais de manière insuffisante cas d’allongement significatif du TCA. Les recommandations de
pour qu’ils soient intégrés dans les critères diagnostiques du SAPL l’ISTH pour la recherche de LA ont été mises à jour en 2009 en pré-
[15]. cisant que les tests de dépistage à utiliser sont en priorité le temps
de venin de vipère Russell dilué (dRVVT) et un temps de céphaline
avec activateur (TCA) utilisant un réactif sensible au LA [16].
2.2. Anticoagulant lupique présent dans le plasma, à au moins
deux occasions espacées d’au moins 12 semaines, détecté selon les
recommandations de l’ISTH [16]

L’activité LA chez les patients avec SAPL peut être induite par la 3. Autres tests immunologiques (non critères
dimérisation de la ␤2 GPI par le fragment Fab des anticorps recon- diagnostiques)
naissant le domaine 1 de la ␤2 GPI qui augmente son affinité pour
les PL anioniques et donc la compétition in vitro avec les facteurs de 3.1. Anti-phosphatidyléthanolamine (aPE)
la coagulation du complexe prothrombinase [17]. Cette activité LA
peut aussi être due à des anticorps antiprothrombine qui se ren- La phosphatidyléthanolamine est un phospholipide neutre
contrent avec les a␤2 GPI chez certains patients avec SAPL [8] ou constitutif des membranes biologiques, localisée principalement
lors d’infections ou de gammapathies monoclonales. Les anticorps sur le versant intracellulaire des membranes intactes. La présence
antiprothrombine, notamment chez l’enfant après une infection, d’anticorps anti-phosphatidyléthanolamine semble être associée
peuvent être responsables d’une hypoprothrombinémie associée aux complications obstétricales et aux événements thrombotiques
au LA en augmentant la clairance du facteur II ou prothrombine [19,20]. Il n’y pas de standardisation des Elisa-aPE et ils n’ont actuel-
induisant un risque hémorragique potentiel. Enfin, l’activité LA peut lement pas de place dans le diagnostic de SAPL « conventionnel ».
être due à des aPL dirigés uniquement contre les PL (Fig. 3). Cependant, la recherche d’anticorps anti-PE peut être indiquée
Selon les recommandations 1995 de l’ISTH [18], la recherche chez les patients avec manifestations cliniques très évocatrices du
d’anticoagulants circulants de type lupique est basée sur 4 étapes SAPL avec une recherche répétée d’anticorps antiphospholipides
successives : une étape de dépistage basée sur l’allongement de conventionnels négative. En effet, certains patients ayant des aPE
tests de coagulation, une étape de recherche de l’effet inhibiteur qui positifs isolément (LA−, aCL−, a␤2 GPI−) peuvent présenter des
est révélé par une absence de correction des tests de coagulation signes cliniques de SAPL [21].

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Fig. 3. Anticorps induisant une activité lupus anticoagulant.

3.2. Anticorps antiprothrombine (aPT) antiphospholipide restait positive et stable pour près de trois quart
des patients suivis [27].
Ces anticorps ne sont pas détectés par les aCL-Elisa et a␤2 GPI-
Elisa (Fig. 1 et 2). Ils peuvent être mis en évidence par un Elisa
antiprothrombine humaine [8]. La présence de ces anticorps ne
semble pas être associée à un risque thrombotique accru [22]. 5. Le profil biologique permet-il de prédire le risque
Ils seront à rechercher essentiellement lors de l’association d’un clinique ?
LA avec une hypoprothrombinémie pour en comprendre le méca-
nisme et suivre la diminution du taux des anticorps habituellement Une étude italienne rétrospective portant sur plus de
en miroir avec l’élévation du taux de facteur II circulant [23]. 600 patients a montré que la triple positivité (LA+, aCL+, a␤2 GPI+)
est associée à un risque thrombotique majeur (OR = 33,3) comparée
3.3. Anticorps anti-PS/PT à la positivité du LA (OR = 4,4), des a␤2 GPI IgG et/ou IgM (OR = 2,9)
ou aCL IgG et/ou IgM (OR = 1,2 NS) [28]. Sur une population de
Les tests immunologiques recherchant les anticorps dirigés 189 patients suivis dans le cadre de leur SAPL avec une triple posi-
contre le complexe phosphatidylsérine/prothrombine détectent tivité, 34,4 % des patients ont eu un événement thromboembolique
un groupe hétérogène d’anticorps englobant les anticorps dirigés majeur sur une période de suivi médiane de 6 ans [29]. Ces don-
contre la prothrombine seule ou contre le complexe phospha- nées ont été confirmées par une étude multicentrique prospective
tidylsérine/prothrombine. La liaison entre la prothrombine et la chez des sujets jusque-là asymptomatiques, avec un risque moyen
phosphatidylsérine induit un changement conformationnel de la annuel d’événements thromboemboliques de 5,3 % chez les sujets
prothrombine, permettant de dévoiler des épitopes particuliers et triples positifs contre 1,36 % chez les sujets avec simple positivité
la détection des anticorps antiprothrombine correspondants. Les aPL [30].
anticorps dirigés contre le complexe PS/PT sont associés chez les De plus, les patientes avec triple positivité des marqueurs
patients avec SAPL à la présence d’un LA [24], ainsi qu’à la sur- biologiques du SAPL et antécédent thrombotique sont celles
venue d’événements thromboemboliques [24], avec une meilleure pour lesquelles le taux de réussite du traitement conventionnel
corrélation avec le risque thrombotique que les aPT [25]. (aspirine + héparine de bas poids moléculaire) pour prévenir les
complications obstétricales est le plus faible (58,3 %), nécessitant
4. Évolution du titre des anticorps chez un patient en plus l’administration d’immunoglobulines intraveineuses et/ou
la réalisation de plasmaphérèses pour améliorer considérablement
L’évolution du titre des anticorps est difficilement prévisible et le pronostic obstétrical [29].
une variation spontanée du titre des anticorps aCL et a␤2 GPI est
observée chez plus d’un quart des patients avec SAPL [3]. Chez ces
patients, un traitement par hydroxychloroquine au long cours (au
moins 12 mois consécutifs) semble pouvoir permettre une dimi- 6. Nouveaux marqueurs prédictifs
nution significative du titre des anticorps (IgG aCL et a␤2 GPI, IgM
a␤2 GPI) [26]. Ces observations sont en accord avec notre expérience 6.1. Test de génération de thrombine
(données non publiées) avec pour certains patients triples positifs,
une négativation des a␤2 GPI au cours du suivi en raison de la baisse Le test de génération de thrombine est un test de coagulation
du taux d’aCL ␤2 GPI dépendants et de la plus faible sensibilité de au cours duquel la quantité de thrombine générée est mesurée.
l’Elisa anti-␤2 GPI. Ce test permet la mise en évidence d’une résistance acquise à la
L’étude d’une population de patients ayant une biologie anti- protéine C activée chez les patients avec anticoagulant circulant de
phospholipide positive connue a montré que cette biologie type lupique [31,32].

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Tableau 3
Interférences analytiques et pièges pour l’interprétation des tests diagnostiques du syndrome des antiphospholipides (SAPL).

Tests immunologiques Lupus anticoagulant

Faux positifs Complications obstétricales : Phase aiguë de la thrombose


peuvent induire des aCL de Syndrome inflammatoire
faible taux transitoires Ces situations induisent une augmentation de la CRP qui a la faculté de se lier aux phospholipides
Hypergammaglobulinémie anioniques et de gêner les réactions de coagulation in vitro [45]
[11]
Facteur rhumatoïde
Faux négatifs Lors du dernier trimestre de Phase aiguë de la thrombose
grossesse, il existe un risque de Syndrome inflammatoire
faux négatif par dilution des Grossesse
anticorps Ces situations induisent une augmentation du facteur VIII pouvant masquer un allongement des temps de
coagulation [16]
AVK Aucune interférence Les tests de coagulation sont directement réalisés sur un mélange du plasma du patient avec un plasma
témoin (mélange M + T). Il existe un risque de faux négatif par dilution de l’anticorps
HNF Aucune interférence Il n’est pas recommandé de rechercher un LA tant que le temps de thrombine est allongé. La présence
d’HNF est en effet responsable d’allongement des temps de coagulation à l’origine d’un risque de faux
positif
HBPM Aucune interférence La recherche de LA doit se faire en résiduel (12 à 24 h après la dernière injection). La présence d’HBPM est
responsable comme les HNF d’allongement des temps de coagulation avec risque de faux positif
AOD Aucune interférence Les AOD allongent les tests de coagulation in vitro. Il est recommandé d’attendre au moins 72 h après la
dernière prise d’AOD pour la recherche de LA afin d’éviter les faux positifs
Une étude autrichienne a récemment étudié l’influence des AOD sur les tests de coagulation. Le
pourcentage de faux positif est majeur, même lorsque les concentrations sont inférieures à 30 ng/mL [46]

aCL : anticorps anticardiolipines ; LA : lupus anticoagulant ; AOD : anticoagulants oraux directs ; HBPM : héparine de bas poids moléculaire ; AVK : antivitamines K ; HNF :
héparine non fractionnée.

6.2. Anticorps anti-domaine 1 de la ˇ2 GPI 6.5. Combinaisons de tests incluant les aPL non conventionnels

Les anticorps anti-␤2 GPI peuvent être divisés en deux sous- Devant l’hétérogénéité des aPL et la difficulté à caractériser par-
groupes : les a␤2 GPI dirigés contre le domaine 1 de la ␤2 GPI (plus faitement la biologie des patients SAPL, différents scores existent
précisément contre l’épitope Glycine40-Arginine43) et les a␤2 GPI afin d’aider les cliniciens à classer leur patient vis-à-vis de leur
dirigés contre les autres domaines. Des tests immunologiques (Elisa risque thrombotique :
et chimioluminescence) ont été mis au point pour détecter les anti-
corps anti-domaine 1 de la ␤2 GPI qui sont fortement corrélés avec
la fréquence de survenue des événements thrombotiques [33,34]. • le score APL-S est un score purement biologique. Il a été établi à
L’intérêt de la détection spécifique de ces anticorps anti- partir d’une population de patients avec des pathologies auto-
domaine 1 est intimement lié à la qualité des Elisa a␤2 GPI utilisés. immunes systémiques. Ce score utilise les tests diagnostiques
En effet, l’utilisation d’Elisa a␤2 GPI avec un domaine 1 accessible, conventionnels du SAPL : différents tests de coagulation pour la
limite l’intérêt d’une détection spécifique des anti-domaine 1 [35]. recherche du LA, les IgG et IgM aCL, les IgG et IgM a␤2 GPI en
y ajoutant la recherche d’anti-PS/PT IgG et IgM [40]. Le score
APL-S est calculé par la somme des points attribués à chaque
6.3. LA dépendant de la ˇ2 GPI
test positif et permettrait de prédire la survenue d’événements
thrombotiques avec une augmentation du risque corrélée à
La présence d’un LA dépendant de la ␤2 GPI mise en évidence
l’augmentation du score ;
par le raccourcissement spécifique de test de coagulation de dépis-
• le score GAPSS est un score clinicobiologique d’évaluation du
tage après ajout de CL (étape de confirmation de la dépendance
risque thrombotique [41]. Ce score varie de 0 à 22 avec des points
aux PL) est associée à un risque supérieur d’événements throm-
attribués de la manière suivante :
botiques (OR = 42,3) en comparaison avec les LA non dépendants
de la ␤2 GPI (OR = 1,6) [36]. Dans une récente étude multicentrique
visant à évaluer un test commercial permettant de mettre en évi-
◦ aCL IgG/IgM+ : 5 points,
dence les LA dépendants de la ␤2 GPI, un risque thrombotique deux
◦ a␤2 GPI IgG/IgM+ : 4 points,
fois plus important a été trouvé en comparaison des tests classiques
◦ LA+ : 4 points,
de détection d’une activité LA [37].
◦ aPS/PT IgG/IgM : 3 points,
◦ hypertension artérielle : 3 points,
6.4. Résistance à l’annexine V ◦ dyslipidémie : 3 points.

L’annexine V est une protéine avec une forte affinité pour les
phospholipides anioniques, ce qui lui confère une activité anti- Le score GAPSS a été évalué dans une étude prospective multi-
coagulante. L’affinité pour les PL anioniques du complexe ␤2 GPI centrique. Un score supérieur à 16 semble être un bon marqueur
dimérisée par l’anticorps reconnaissant le domaine 1 est supérieure prédictif d’événements thrombotiques [42].
à celle de l’annexine V empêchant la formation du « bouclier » De nombreuses études se sont intéressées à l’impact des mar-
anticoagulant. Un test de coagulation évaluant la résistance à queurs ne rentrant pas dans le cadre diagnostic de la classification
l’annexine V a été mis au point et est un marqueur supplémen- de Sidney. En 2014, Sciascia et al. ont étudié une population
taire de risque thrombotique chez les patients ayant des aPL de patients atteints de LES dans laquelle la triple positivité LA+,
[38]. L’hydroxychloroquine semble être une thérapeutique inté- a␤2 GPI+, aPS/PT+ est à risque majeur de thrombose ou de compli-
ressante, permettant de rétablir in vitro l’activité anticoagulante cations obstétricales (OR = 23,2) et supérieure à la combinaison des
de l’annexine V [39]. critères biologiques de Sidney : LA+, aCL+, a␤2 GPI+ (OR = 14,9) [43].

Pour citer cet article : Joste V, et al. Diagnostic biologique du syndrome des antiphospholipides : des critères à la pratique. Rev Med
Interne (2017), http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2017.02.006
G Model
REVMED-5320; No. of Pages 8 ARTICLE IN PRESS
V. Joste et al. / La Revue de médecine interne xxx (2017) xxx–xxx 7

7. En pratique : que prescrire ? Quand prescrire ? Déclaration de liens d’intérêts

En pratique courante, les principales indications d’une Luc Darnige : rédaction d’un chapitre d’ouvrage pour Stago.
recherche d’anticorps antiphospholipides sont :

Références
• une thrombose artérielle ou veineuse (proximale ou distale) ou
embolie pulmonaire idiopathique chez un patient de moins de [1] Visseaux B, Masliah-Planchon J, Fischer A-M, Darnige L. Antiphospholipid syn-
60 ans ; drome diagnosis: an update. Ann Biol Clin (Paris) 2011;69:411–8.
[2] Wilson WA, Gharavi AE, Koike T, Lockshin MD, Branch DW, Piette J-C, et al. Inter-
• une thrombose de siège inhabituel (veineuses cérébrales,
national consensus statement on preliminary classification criteria for definite
membres supérieurs, digestives) ; antiphospholipid syndrome: report of an international workshop. Arthritis
• une microangiopathie thrombotique (MAT) avec atteintes multi- Rheum 1999;42:1309–11.
[3] Miyakis S, Lockshin MD, Atsumi T, Branch DW, Brey RL, Cervera R, et al.
viscérales dans un délai court ;
International consensus statement on an update of the classification cri-
• des complications obstétricales : accouchement préma- teria for definite antiphospholipid syndrome (APS). J Thromb Haemost
turé < 34 semaines de gestation (et non plus ≤ comme 2006;4:295–306.
[4] Pengo V, Ruffatti A, Del Ross T, Tonello M, Cuffaro S, Hoxha A, et al. Confirmation
dans la classification de Sapporo), 3 fausses couches
of initial antiphospholipid antibody positivity depends on the antiphospholipid
consécutives < 10 semaines de gestation, mort fœtale in antibody profile. J Thromb Haemost 2013;11:1527–31.
utero > 10 semaines de gestation ; [5] Persijn L, Decavele A-S, Schouwers S, Devreese K. Evaluation of a new set
• un livedo reticularis ; of automated chemiluminescense assays for anticardiolipin and anti-beta2-
glycoprotein I antibodies in the laboratory diagnosis of the antiphospholipid
• un diagnostic de lupus érythémateux systémique ; syndrome. Thromb Res 2011;128:565–9.
• une endocardite non bactérienne ; [6] Sénant M, Rostane H, Fernani-Oukil F, Hosking F, Bellery F, Courchinoux A,
• un allongement inexpliqué du TCA non corrigé par l’ajout de et al. Increased performances of the biological diagnosis of the antiphospholipid
syndrome by the use of a multiplex assay. J Immunol Res 2015;2015:983094.
plasma témoin ; [7] Cervera R, Piette J-C, Font J, Khamashta MA, Shoenfeld Y, Camps MT, et al.
• une dissociation VDRL+/TPHA−. Antiphospholipid syndrome: clinical and immunologic manifestations and pat-
terns of disease expression in a cohort of 1000 patients. Arthritis Rheum
2002;46:1019–27.
Certaines situations cliniques ou traitements anticoagulants [8] Arvieux J, Darnige L, Caron C, Reber G, Bensa JC, Colomb MG. Development of an
gênent la réalisation et l’interprétation des tests du diagnostic bio- ELISA for autoantibodies to prothrombin showing their prevalence in patients
with lupus anticoagulants. Thromb Haemost 1995;74:1120–5.
logique du SAPL [16]. Ces situations figurent dans le Tableau 3 qui [9] Pelkmans L, Kelchtermans H, de Groot PG, Zuily S, Regnault V, Wahl D, et al.
précise les risques de faux positifs et faux négatifs associés à ces Variability in exposure of epitope G40-R43 of domain i in commercial anti-
situations. beta2-glycoprotein I IgG ELISAs. PloS One 2013;8:e71402.
[10] Devreese KMJ, Pierangeli SS, Laat B, Tripodi A, Atsumi T, Ortel TL. Testing for
Trois tests sont à prescrire en première intention :
antiphospholipid antibodies with solid phase assays: guidance from the SSC of
the ISTH. J Thromb Haemost 2014;12:792–5.
• recherche d’anticoagulant circulant de type lupique (dRVVT, TCA [11] Lambert M, Fauchais A-L, Dubucquoi S, Launay D, Caron C, Prin L, et al. [Influence
of hypergammaglobulinemia on antiphospholipid antibodies titres]. Rev Med
sensible au LA) ; Interne 2004;25:111–4.
• recherche d’aCL (Elisa) IgG ± IgM ; [12] Kelchtermans H, Pelkmans L, de Laat B, Devreese KM. IgG/IgM antiphospholi-
• recherche d’a␤2 GPI (Elisa) IgG ± IgM. pid antibodies present in the classification criteria for the antiphospholipid
syndrome: a critical review of their association with thrombosis. J Thromb
Haemost 2016;14:1530–48.
En seconde intention, il pourra être réalisé une : [13] Mehrani T, Petri M. Association of IgA anti-beta2-glycoprotein I with clinical
and laboratory manifestations of systemic lupus erythematosus. J Rheumatol
2011;38:64–8.
• recherche d’aPE (Elisa) IgG et IgM ; [14] Murthy V, Willis R, Romay-Penabad Z, Ruiz-Limón P, Martínez-Martínez
LA, Jatwani S, et al. Value of isolated IgA anti-␤2-glycoprotein I positi-
• recherche d’aPT (Elisa) IgG et IgM lors de l’association d’une acti- vity in the diagnosis of the antiphospholipid syndrome. Arthritis Rheum
vité LA et d’une hypoprothrombinémie. 2013;65:3186–93.
[15] Bertolaccini ML, Amengual O, Andreoli L, Atsumi T, Chighizola CB, Forastiero
R, et al. 14th International Congress on Antiphospholipid Antibodies Task
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Autoimmun Rev 2014;13:917–30.
[16] Pengo V, Tripodi A, Reber G, Rand JH, Ortel TL, Galli M, et al. Update of the gui-
Pour le SAPL, comme pour d’autres pathologies, le dialogue delines for lupus anticoagulant detection. J Thromb Haemost 2009;7:1737–40.
entre biologiste et clinicien doit être permanent pour permettre [17] Masliah-Planchon J, Darnige L. Anticorps antiphospholipides et hémostase. Rev
Med Interne 2012;33:181–8.
d’évaluer au mieux le risque thrombotique et la nécessité ou non
[18] Brandt JT, Triplett DA, Alving B, Scharrer I, On behalf of the Subcommittee on
d’un traitement au très long cours. Comme pour toute thrombose, Lupus Anticoagulant/Antiphospholipid Antibody of the Scientific, Standardisa-
le caractère idiopathique (pas de facteur favorisant ni déclenchant) tion Committee of the ISTH. Criteria for the diagnosis of lupus anticoagulants:
an update. Thromb Haemost 1995;74:1185–90.
ou non intervient dans l’évaluation du risque de récidive.
[19] Sugi T, Matsubayashi H, Inomo A, Dan L, Makino T. Antiphosphatidylethanola-
Les marqueurs conventionnels du SAPL permettent d’évaluer mine antibodies in recurrent early pregnancy loss and mid-to-late pregnancy
le risque clinique et notamment thrombotique des patients avec loss. J Obstet Gynaecol Res 2004;30:326–32.
SAPL et on distingue des profils biologiques à haut risque : triple [20] Sanmarco M, Gayet S, Alessi M-C, Audrain M, de Maistre E, Gris J-C, et al. Anti-
phosphatidylethanolamine antibodies are associated with an increased odds
positivité des marqueurs biologiques (LA+, a␤2 GPI+, aCL+), la pré- ratio for thrombosis. A multicenter study with the participation of the European
sence d’un LA et la persistance d’aCL à taux moyens ou élevés et Forum on antiphospholipid antibodies. Thromb Haemost 2007;97:949–54.
des profils biologiques à faible risque avec des titres intermittents et [21] Desauw C, Hachulla E, Boumbar Y, Bouroz-Joly J, Ponard D, Arvieux J, et al. [Anti-
phospholipid syndrome with only antiphosphatidylethanolamine antibodies:
isolés d’aCL ou a␤2 GPI à taux faible ou moyen [44]. L’avènement des report of 20 cases]. Rev Med Interne 2002;23:357–63.
anticoagulants oraux directs est un défi thérapeutique mais aussi [22] Galli M, Luciani D, Bertolini G, Barbui T. Anti-beta 2-glycoprotein I, anti-
diagnostique puisque la recherche de LA ne peut être effectuée chez prothrombin antibodies, and the risk of thrombosis in the antiphospholipid
syndrome. Blood 2003;102:2717–23.
les patients sous anticoagulants oraux directs (AOD). [23] Mauge L, Passeron A, Alhenc-Gelas M, Pouchot J, Darnige L. Activated partial
De nombreux travaux ont montré une association étroite entre thromboplastin time sensitivity to lupus anticoagulant in a patient with tran-
la présence d’un LA et d’anticorps anti-PS/PT chez les patients avec sient arthritis and lupus anticoagulant-hypoprothrombinemia syndrome. Ann
Hematol 2015;94:713–5.
SAPL. Ces anticorps pourraient être à l’avenir un marqueur de sub-
[24] Bertolaccini ML, Sciascia S, Murru V, Garcia-Fernandez C, Sanna G, Khama-
stitution du LA chez les patients sous AOD. shta MA. Prevalence of antibodies to prothrombin in solid phase (aPT) and

Pour citer cet article : Joste V, et al. Diagnostic biologique du syndrome des antiphospholipides : des critères à la pratique. Rev Med
Interne (2017), http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2017.02.006
G Model
REVMED-5320; No. of Pages 8 ARTICLE IN PRESS
8 V. Joste et al. / La Revue de médecine interne xxx (2017) xxx–xxx

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