Vous êtes sur la page 1sur 1

N02

-) Le travail est-il par essence une contrainte dont la technique nous libère ?

1-) Le travail entre labor (labeur) est otium (oisiveté)

Le travail est un concept et une réalité ambivalente. C’est la raison pour laquelle dans l’Antiquité, on
oppose le labor désigne le travail contraignant, a l’otium, désignant l’activité de l’Homme libre, sans
que cela soit compris comme un loisir. Cette distinction historique n’est pas une preuve en soi, mais
elle est une très bonne incarnation du paradoxe constitutif du travail. D’ailleurs, le travail est
doublement paradoxal, d’une part, c’est une contrainte qui, peut-être libératrice. D’autre part, c’est
un processus dialectique, qui fait l’histoire au temps qu’il est historique lui-même. Concernant le
labor et l’otium, cette distinction est pertinente car elle révèle la dimension totale du travail dans
l’existence humaine. Autrement dit, le travail n’est pas une activité parmi d’autres dans l’existence
humaine, il désigne le processus d’une part, non déterminé par l’instinct de la satisfaction des
besoins, d’autre part, le processus qui en est la conséquence de transformation de la nature et de soi,
amenant paradoxalement à s’élever au de-là de l’İnstinct et à développer ce qui n’existe pas
naturellement, la culture. Le travail est donc générateur de l’ensemble de la vie sociale de l’Homme,
comme le montre le passage du Paléolithique au Néolithique. Lorsque l’Homme s’est sédentarisé, et
a commencé a transformer la nature et se transformer lui-même sans le savoir, il a travaillé et en
même temps a développé la vie sociale, qui n’est pas la même chose que de vivre en groupe. Il faut
distinguer vie sociale de vie grégaire (gregs, gregis, le troupeau).

Vous aimerez peut-être aussi